Table Ronde
Dynamique du langage, contact, anthropologie : une ouverture.
25-26 novembre 2005
Chaire « Dynamique du langage et contact des langues» et MSH-Nice

Cette Table ronde s'inscrit dans la continuité de la précédente Table ronde « Dynamiques langagières, émergence des groupes et transformation des espaces : les frontières en question » qui s'est tenue à Nice en décembre 2004 et dans les perspectives ouvertes par le Séminaire « Dynamiques du langage, contact des langues : un croisement de pertinences » qui s'est mis en place cette année.

Thème.

On retient que la transformation des 'codes' et 'langues' se situe tout d'abord au lieu d'articulation des dynamiques fonctionnelles (référées à la recherche d'adéquation en situation à travers leur usage), structurelles (référées à l'activité structurante et à l'équilibre homéostatique des formes dans leur organisation) et cognitives (référées à l'activité de langage, à l'émergence des formes et des opérations qui les actualisent - sans pour autant souscrire à des hypothèses renvoyant trop naïvement à une « naturalisation de l'esprit »). Mais, parallèlement, cette transformation des 'codes' et des 'langues' est aussi prédéterminée (autorisée ?) par une dynamique symbolique globale actualisée dans un cadrage anthropologique et culturel liant contextuellement les acteurs aux formes qu'ils manifestent (et aux lieux qu'ils occupent).

Entendons par là l'espace particulier dans lequel se sélectionnent et/ou se manifestent dans la totalité indéfinie du répertoire communautaire disponible (toujours modifié, toujours modifiable) des formes linguistiques et culturelles qui, in fine, conduiront à la modification et/ou à l'actualisation de représentations linguistiques partagées, non-nécessairement définies dans le cadre d'une langue mais dans celui d'un espace de communication global - un espace discursif. Espace dans lequel elles feront sens. Et l'on peut bien évidemment s'attendre à ce que les déterminismes mis en jeu soient aussi peu saisissables, aussi nombreux et variés que ceux qui sont actualisés dans les interactions et contacts sociolinguistiques ordinaires. Avec ces positions, il devient intéressant de reconsidérer les facteurs de l'évolution des langues. De reprendre l'idée d'une typologie des évolutions, ce qui n'implique pas nécessairement une catégorisation a priori des types d'évolution.

Ce cadrage, bien évidemment, ne rend pas caducs les autres références, outils linguistiques et sociolinguistiques ; il suggère seulement l'ouverture de recherches sur la dynamique du langage, susceptibles de lier approches linguistiques, cognitives et interactionnelles. La saisie empirique peut ainsi se développer dans un cadre restructuré où les effets apparemment paradoxaux du contact des langues se mettent à signifier normalement, ne préjugeant pas de façon trop étroite des causes et des raisons susceptibles « d'expliquer » les faits manifestés dans leur historicité et dans leur complexité.

Concrètement, il est proposé de s'intéresser à l'émergence et à la transformation des normes et des formes linguistiques et langagières ; d'appréhender ces dynamiques en rapport avec deux questionnements qui porteront d'une part sur le procès continu de leur élaboration en tant que Gestalten et sur celui de leur sémiotisation en tant que formes qui, après avoir fait sens, finissent, en rapport avec leur historicité, par avoir du sens pour les acteurs (mais aussi les descripteurs) de ce qui peut être considéré comme un « langage en action ». Ces deux références - dans ce contexte - étant alors données comme « problématiques », et objet de débat.

Informations complémentaires.

Le texte joint (Les « règles du jeu » : orientations et perspectives) a pour fonction d'épauler cet argumentaire en soulignant quelques directions qu'il parait intéressant d'explorer et de critiquer.