La vision des faits

De l'a posteriori à l'a priori dans la saisie des langues

(L'Harmattan, 2007 - ISBN: 978-2-296-03892-9)

How do we, language users and descriptors situate ourselves in view of the interpretation of linguistic phenomena ? It is this question that the book addresses. Because without interpretation there is no language usage, there is no analysis of language facts, there are maybe not even any languages at all ! Consequently, three domains criss-cross : 

- that of the identification of linguistic data that could be of great use,

- that of their interpretation and their actualization by users,

- that of their interpretation and their objectivation by those who describe them 

Thus, first of all, the books questions the problem of interpreting phenomena, selecting data, elaborating explanatory theories in Linguistics considered as Anthrop-Social Sciences.

It then questions the way certain backgrounds influence us in our choice of “theories”.

 Reflection begins by considering some elementary points concerning phonological descriptions and questions they bring about enable to open discussion on the processes of language description, on the construction of described facts and on the issues of constraints and the elaboration of related borders.

 Finally the field widens up and the question becomes: what is at stake in accounting for phenomena and the construction of facts? Amongst knowledge domains concerning man and the society, Anthropology, Sociology, Linguistics, History are not excluded, not forgeting the essential actor who, in an intersubjectively validated process is linked to the phenomena of the world and to the world of other actors, determines the elaboration of these knowledge domains.

 

Comment, nous, les utilisateurs des langues et leurs descripteurs, nous situons nous face à l’interprétation des phénomènes linguistiques ?  C’est cette question-là qui sous-tend l’ouvrage. Parce que sans interprétation il n’y a pas d’usage des langues, il n’y a pas d’analyse des faits de langues, il n’y a peut-être même pas de langues ! Conséquemment, trois domaines se croisent :

-    celui de l’identification pratique des données linguistiques à toutes fins utiles,
-    celui de leur interprétation et de leur actualisation par les utilisateurs,
-    celui de leur interprétation et de leur objectivation par ceux qui les décrivent.

Ainsi, ce qui est questionné c’est tout d’abord la problématique de l’interprétation des phénomènes, celle de la sélection des données et celle de l’élaboration des théories explicatives dans les sciences du langage considérées comme des sciences anthroposociales. C’est ensuite la façon dont les arrière-plans nous structurent dans nos choix de « théories ». La réflexion s’engage à partir de la considération de quelques points élémentaires de description phonologique et cette perspective ouvre une discussion sur les processus de la description des langues, sur la construction des faits décrits et sur les jeux de contraintes et d’élaboration de  frontières en rapport.

Finalement le champ s’élargit et la question devient : qu’est-ce qui entre en jeu dans le rendu compte des phénomènes et la construction des faits ? Et parmi les domaines de connaissance concernant l’homme et la société il n’en est guère qui soient exclus : anthropologie, sociologie, linguistique, histoire sont au rendez-vous, sans oublier l’acteur essentiel qui, dans un procès intersubjectivement validé le liant à la fois aux phénomènes du monde et au monde des autres acteurs, détermine l’élaboration de ces domaines de connaissance.