LE FRANCAIS AU MOYEN CONGO 
À L’EPOQUE COLONIALE (1920-1940) : INVENTAIRE LEXICAL

d’après Makambo, Une vie au Congo et Retour à Brazzaville, Une vie au Congo
 de Jean de Puytorac 

Sandrine Veron
Université de Provence

Présentation :
            Cet inventaire lexical a pour objet de faire le point sur le français au Moyen Congo à l’époque coloniale, et plus particulièrement entre les deux guerres. Pour ce faire, nous avons pris comme référence l’auteur français Jean de Puytorac : ancien élève de l’Ecole coloniale du Havre, employé d’une grande concession à Brazzaville puis tour à tour planteur et exploitant forestier pendant 44 ans, il a écrit deux romans sur sa vie au Congo, Makambo, Une vie au Congo (Brazzaville - M’Bondo) et Retour à Brazzaville, Une vie au Congo. Ces romans sont une source d’informations considérable car ils rendent compte, non seulement de la situation linguistique du pays, mais encore et surtout des nombreuses particularités lexicales (ou congolismes) du français au Congo, avec une fidélité et une rigueur indéniables. 
Nous avons donc ici relevé les particularités dont l’auteur fait état dans ses ouvrages et tenté de les définir avec le plus grand respect. Cet inventaire rendra également compte de congolismes déjà attestés par A. Queffélec et A. Niangouna dans Le français au Congo (1990) ; nous nous sommes permis de les relever (en les soulignant) et de les analyser, ceci afin d’en expliciter au mieux le sens.
Compte tenu de la source littéraire du corpus, celui-ci ne sera évidemment pas exhaustif, mais néanmoins, sa diversité permet de dresser un exemple intéressant d’un français colonial.

Structure des articles :
            Les articles sont ordonnés par ordre alphabétique. Le corpus ainsi que les définitions qui suivent reposent essentiellement sur l’analyse des romans de J. de Puytorac, mais aussi sur l’ouvrage de A. Queffélec et A. Niangouna dans le souci de vérifier et de compléter nos données. 
Chaque article obéit aux règles courantes de la lexicographie. Il se présentera comme suit :
1) Le mot-entrée
2) La catégorie grammaticale
3) La définition
4) Les citations 
Les divisions de sens seront marquées par 1., 2. etc,. Les extensions de sens seront notées “ par extens. ”.
Toutefois, une notation spécifique, le soulignement, sera utilisée afin de marquer les mots répertoriés dans l’ouvrage  Le français au Congo, d’A. Queffélec et A. Niangouna. Quant aux citations, elles seront en italiques et notées n.a. si elles sont des notes de l’auteur. Les mots en italiques dans les romans de Puytorac seront retranscrits en capitales.

 AGENT SPECIAL   n. m. Agent de l’administration. Pompignan est toujours chef de circonscription (...) et Dupont agent spécial. (...) La Trèche l’a bien clamé : “ mes agents, ils se payent... ”. I, 270.

AMÉRICANI   n. m. Tissu de coton écru, très résistant, particulièrement utilisé dans la confection des vêtements ou des moustiquaires. Un ballot de pagnes, des pièces d’américani, des mouchoirs de tête, du fil noir pour la coiffure des femmes... I, 165. Dans un angle était le grand lit bas avec sa moustiquaire d’américani. I, 214. Beaucoup de pili (...), d’américani (n.a. Toile de coton écrue très employée pour tous usages). II, 25. Les manoeuvres embauchés (...) misérables dans leurs loques de raphia ou d’américani crasseux. II, 49.

ARABISÉ, E   adj. Qui est converti à l’islam. (...) les Popos de la Gold Coast, de longs et maigres arabisés aux yeux luisants... I, 87.

ASSIMILÉ, E  n. m. Africain lettré qui, ayant suivi l’école et ayant une bonne connaissance du français, jouit de privilèges et d’un statut particulier qui se rapprochent de ceux des Européens. Cela se passait au premier étage de l’hôpital, où seuls étaient soignés les Européens et “ assimilés ”. I, 77.

AVOIR FAIM   v. Désirer, avoir besoin ou envie de quelque chose. (...) “ avoir faim ”. Cette expression (...) est la traduction littérale de nzala mais recouvre un domaine beaucoup plus étendu que la faim de nourriture. En fait, c’est le besoin, le désir, l’envie et un complément déterminé s’il s’agit de nourriture, d’eau, de bière, d’une cigarette, d’une femme ou d’un simple objet. I, 232. Il m’avait dit elliptiquement : monsieur, j’ai faim. Je lui donnai quelques pièces pour acheter à manger, et je le vis se précipiter et revenir avec un petit bol émaillé, et sans nourriture. J’en avais conclu qu’il avait essayé de m’avoir, mais à la réflexion cela n’était peut-être qu’une question de langage. I, 232.

BALAFON   n. m. Instrument à percussion formé de lames, comme le xylophone, et de calebasses servant de résonateurs. D’un peu partout s’élevaient des chansons sans unité, chacun modulant à sa guise en s’accompagnant (...) qui de balafon, de luth rustique... I, 218.

BANANE TAPÉE   n. f. Banane écrasée. (...) les pains de manioc, les bananes tapées que vous faites sont à moi ! II, 128.

BANGUI   n. m. Drogue préparée à partir du chanvre et qui se fume. Ils fument tous du bangui. Tu vois ça à leurs yeux. I, 156. Si vous voulez fumer du chanvre, du bon “ bangui ” de ma culture. I, 206. Ils font du vin de palme, (...) et cultivent le chanvre pour fumer le bangui. I, 223. A présent, je fume du tabac indigène. Et quelquefois du bangui (du chanvre). Cela me permet d’oublier. II, 201.

BAOBAB   n.m.  Grand arbre de savane au tronc énorme et au fruit comestible. Une place plantée d’énormes arbres, baobabs et kapokiers. I, 38. Nous (...) suivons la rive bordée de baobabs. C’est drôle, on ne voit jamais de jeunes baobabs. Ils ont l’air d’avoir été créés ainsi avec la terre. II, 67.

BASSENDJI   n. m ou f. ; adj. Paysan, homme de la brousse. L’Américain Carol  devait, quelques années plus tard, introduire en Amérique sous le nom de “ chiens bassendji ”, ce dernier mot signifiant simplement en lingala : paysan, homme de la brousse. I, 184. Ma ménagère,  c’est une bassendji, une vraie sauvage. I, 221.

BEACH  (anglicisme)  n. m. Embarcadère d’un port fluvial, aménagé ou non, où l’on peut embarquer et débarquer des voyageurs ou des marchandises. Il nous conduisit au beach d’embarquement pour la traversée du fleuve. (...) Nous franchîmes la planche qui conduisit à bord d’un bateau à roues arrière. I, 40. Le repas se terminait lorsqu’un coup de sifflet annonça l’arrivée d’un bateau : - C’est le Carnot. Allons au beach. Nous prendrons le café. I, 194. - J’ai un radeau de moboyo - Vous l’avez amarré au beach ? - II, 67.

BILOKO   n. m. Tout objet. Le colonel (...) avait reçu le sobriquet de “ Tintin-Biloko ”, biloko désignant en langue indigène tous les petits objets en général. I, 81. Grâce à toi ils ont à manger, ils peuvent s’acheter des pagnes, des bilokos, du tabac. I, 262.

BINGA   n. m.  Poisson de rivière et de fleuve, aux dents pointues. La pêche aussi, j’ai eu de la veine avec un binga de cinquante livres, un dur à cuire aux dents comme des poignards. I, 155.

BISSENGO   n. m. Pioche à biner (houe). Beaucoup de perles, beaucoup de pili (...) des bissengos (houes), des machettes. II, 25.

BORASSUS   n. m. Palmier aux bourgeons comestibles (coeurs de palmier) et dont les spadices fournissent le vin de palme. (...) de grandes plaines d’où émergent parfois quelques termitières géantes au milieu des palmiers rôniers, ou borassus, aux stipes renflés vers le haut, sous leur panache de feuilles. I, 211. Sur la rive d’en face (...) des groupes de borassus (une variété de palmiers), dressés comme autant de sentinelles. II, 23. V. palmier-rônier.

BOUBOU   n. m.  Longue tunique ample, portée aussi bien par les hommes que les femmes. A côté d’eux, pendus au mur, des boubous, des culottes, des chemises attendaient le client. I, 49. (...) les Popos de la Gold Coast, de longs et maigres arabisés aux yeux luisants, porteurs de longs boubous. I, 87. Une cinquantaine de prisonniers en boubous et culottes rayées de larges bandes rouges et blanches défilèrent. I, 187. Son torse puissant était habillé d’un vaste boubou qui cachait en partie son ventre rebondi. II, 181.

BOUGNOULE   n. m. Fam. Péj. Nom donné par les Blancs aux Noirs autochtones. Quatre personnes attendaient, dont un Noir, qui, à ma vue, s’effaça immédiatement pour me céder la place. Je lui fis signe de rester là. - Vous n’y pensez pas (...) C’est un Bougnoule. - Cela semblait être une tare. I, 89. - Comment t’y prendras-tu ? Une Blanche, avec un bougnoule ? - J’ai dit : une Blanche avec un nègre - (...) Le couple parfait. (...) -Doudou, tu es fatigué. Le père Coutterez t’en veut déjà assez, lui qui ne comprend pas qu’un Guadeloupéen puisse être vraiment géomètre comme lui. (...) - Pauvre vieux ! T’as perdu (...) - Peut-être. Mais, c’était pas un bougnoule. - N’ai-je pas répété : avec un nègre ? I, 153.

BOULA, BOULA MATARI (littéralement “ casse les pierres ”) n. m. Surnom donné aux Belges pour leur dureté envers les indigènes. Pour une fois, les “ Boula ” (n.a. Boula matari (casse les pierres), surnom donné aux Belges, qui exigeaient des travaux durs de la part de la main d’oeuvre indigène) ne m’auront pas. II, 57. Il y a partout des soldats de la Force publique (...) pour aider les Boula matari des centres. II, 58. - Tu ne sais pas qu’il est interdit aux Blancs de rester la nuit au village ? - Vraiment ? (...) - Si tu veux le savoir, il faudra le demander aux “ Boula-matari ”. II, 72.

BOY   (anglicisme)  n. m   Serviteur noir. Un boy silencieux et attentif nous servait. I, 36. - Le boy ? - Ben oui, quoi, le nègre qui fera votre ménage. I, 44. - Et le boy ? Que fait-il alors ? - Les travaux intérieurs, balayer, faire le lit, ranger, chercher de l’eau, et vous chercher une compagne pour la nuit. I, 45. Je dus m’enquérir d’un autre boy, car le malheureux qui essayait de me servir oubliait trop souvent de venir. I, 54. - Boy ! L’apéro ! - Le boy l’apporta illico, servit, rapide, sans broncher. I, 101.

BOY-BOUTIQUE   n. m. Employé servant dans une boutique comme vendeur. En débarquant de France, Péricaudet m’avait retenu et collé à la boutique de Matadi. J’avais quatre boys-boutique, qu’il me fallait surveiller de près. I, 136.

BOY-CUISINIER   n. m. Domestique chargé de la cuisine et de son entretien. Il avait embauché un grand boy-cuisinier (...) et un petit marmiton. I, 123.

BOYESSE  (Féminin de boy) n. f. Personne chargée de s’occuper des enfants, gouvernante. Le gosse va aller se coucher. Tiens, la boyesse l’emmène déjà. I, 184.

BOY-MAGASIN   n. m. Employé servant dans une boutique comme vendeur. L’un des boys-magasin les prit et lui remit à la place un petit flacon de parfum de traite. I, 51. 

BOY VENDEUR   n. m. Boy chargé de la vente dans un commerce. Les boys vendeurs et l’agent européen, gérant du magasin, n’eurent pas l’air d’être impressionnés. I, 185.

BROUSSARD   n. m. Européen qui vit dans la brousse, dans des conditions rudimentaires. Maison confortable, meubles d’Europe, tapis, rideaux, (...) groupe électrogène (...). Ce n’est pas une vie de broussard. I, 181. L’histoire m’est venue aux oreilles par (...) quelques broussards de passage. I, 313.

BROUSSE   n. f.  Savane arbustive, région inculte non forestière, à l’écart de tout centre civilisé. Attendant son départ pour la brousse où il aurait à gérer une factorerie... I, 52. La ruelle se continuait en sentier dans la brousse. I, 72. En brousse, il était de règle d’avoir un chasseur pour assurer le ravitaillement en viande fraîche de tous. I, 82. (...) j’ai beaucoup appris au contact de ces malheureux isolés, perdus dans la brousse hostile et attirante. II, 234.
 

CABOSSE   n. f. Enveloppe contenant les fèves du cacaoyer. Loin de l’ancienne plantation, de petits cacaoyers poussaient, dont les graines avaient été apportées par (...) les gorilles, friands des fèves que contenaient les cabosses pendues le long des arbres. II, 18.

CABRI   n. m ou f. Petite chèvre aux pattes courtes et au ventre rebondi, particulièrement courante dans les villages. Certains tiraient brutalement des chèvres rétives et criardes, curieuses chèvres courtes et trapues, dont le corps était partagé par moitié, l’avant noir ou brun, l’arrière uniformément blanc. I, 58. Devant, quelques manguiers et avocatiers sous lesquels picoraient de petites poules naines, (...) et quelques cabris rondouillards et courts sur pattes. I, 174. Des cabris attachés ça et là bêlaient lamentablement. II, 169. Le boy tuera un cabri, nous ferons un méchoui. II, 189.

CADEAU   n. m. 1. Don offert en échange d’une transaction, commerciale ou non.  J’appris ce jour-là que toute palabre se terminait en Afrique par un “ cadeau ”. L’argent, le matabiche, le pourboire, le cadeau étaient la base de toute liquidation d’affaire, de toute transaction, voire de toute amitié. I, 57. 2.  Récompense, pourboire...  Je donnai un cadeau à mon accompagnateur et retournai seul chez moi. I, 73. V. matabiche.

CADRE À VENT   n. m. Ventilateur artisanal accroché au plafond. Il fait doux (...) votre jeune Noir pourrait cesser l’agitation du cadre à vent ? II, 99.

CALEBASSE   n. f. Fruit de différentes espèces de plantes tropicales, qui, vidé et séché, peut servir de récipient. (...) où seul brillaient de petites lampes faites de demi-calebasses pleines d’huile de palme. I, 72. Des calebasses de vin de palme circulaient, mais le vin et l’alcool, dont la consommation était interdite aux indigènes, étaient absents. I, 109. Un jeune Noir avait apporté deux calebasses bien culottées, du goulot desquelles sortaient comme des bulles de savon qui glissaient lentement le long des récipients. I, 204.

CANTINE COFFRE-FORT   n. f. Cantine transportant la recette d’un commerce. On prit le chemin de la case pour le déjeuner, laissant le clerc surveiller le transport des cantines coffres-forts bien cadenassées. I, 103.

CANTINE-POPOTE   n. f. Cantine contenant le repas. Jeanne et le boy préparèrent à la hâte une cantine-popote. II, 206.

CAPITA   n. m. 1. Chef d’un petit village, adjoint au chef, second au chef. Vous verrez un gamin de dix ans, fier de porter un cahier ou un livre, parfois une serviette où il met papier, livres, crayons et porte-plume, avec l’encrier, et suivre le chef ou le capita de son village. I, 80. 2. Contremaître, chef d’équipe, surveillant de travaux. Grafe le remarquait aussitôt, expédiait immédiatement son capita et ses polices pour le chasser. I, 218. Un capita noir dirigeait le poste pendant l’absence du maître. II, 89. (...) et toi, capita, tu as été incapable de les commander comme un chef pendant mon absence ! II, 95.

CAPITA-CATÉCHISTE   n. m. Catéchiste en chef. Juste derrière, le capita-catéchiste portait un grand croix de bois et récitait une prière. II, 45. (...) le capita-catéchistes enseignait les préceptes de la religion catholique. Il utilisait un autel rustique, installé en plein air devant la case de passage, sur une table, devant quelques bancs. Chaque jour, il faisait répéter les prières à ses élèves, jeunes ou âgés. II, 97.

CAPITAINE   n. m. Gros poisson d’eau douce à la chair appréciée. Des pêcheurs lui apportaient aussi le produit de leur pêche : gros poisson pouvant peser plus de cinquante kilos, silures et bingas, ou moins gros, capitaines, poissons électriques, m’boto. I, 216.

CASE   n. f.    Nom générique donné à toutes les habitations traditionnelles en matériaux rudimentaires et légers (paille, pisé, terre...). Aux abords, quelques cases en terre battue ou en planches. I, 37-38. Partout des cases faites de terre sèche, aux toitures de feuillages posés ou tressés. (...) Entre les cases, dans des espaces libres, poussaient des bananiers, quelques plants de manioc, des pois d’Angole. I, 71. Une place où donnait une grande case aux murs de terre battue, au toit de paille, aux ouvertures obstruées par des nattes. I, 89. (...) dont les cases aux murs de terre et couvertes de paille étaient adossées sur une seule ligne à la colline voisine. I, 173.

CASE D’AMIS   n. f. Habitation mise à la disposition des invités. Cosmans le prit par le bras. “ Vous mettrez vos affaires dans la case d’amis. Vous y resterez le temps que vous voudrez. ” I, 99.

CASE DES CAMPEMENTS   n. f. Habitation provisoire et transportable. Et les cases des campements étaient pleines de chiques. I, 101.

CASE D’HABITATION   n. f. Habitation faisant office de résidence principale. Je cherchai un terrain propice à l’installation d’une factorerie, (...) ou simplement pour y construire une case d’habitation, pied-à-terre d’où je pourrai prospecter la région. I, 167. La case d’habitation était entourée par une véranda si basse qu’il fallait se courber pour entrer. II, 91.

CASE DE PASSAGE   n. f. Habitation appartenant à l’administration, mise officiellement à la disposition des fonctionnaires de passage mais proposée, le plus souvent, à tous les Blancs. Touriste ? (...) Vous logerez à la case de passage. I, 192. Comme toutes les cases de passage, celle-ci était composée d’une grande pièce centrale commune, ouverte à tous, flanquée de deux chambres avec portes et fenêtres rustiques. I, 193. Dans tous les villages où les fonctionnaires étaient susceptibles de s’arrêter, les chefs avaient l’obligation d’entretenir une case dite “ de passage ” pour les loger pendant l’arrêt. En général, n’importe quel Européen pouvait y passer la nuit. I, 210. Nous prîmes nos quartiers, provisoirement, dans la case de passage. I, 226.

CASTAPIANE   n. f. Maladie vénérienne. “ Toujours cavaler, risquer d’attraper la castapiane ? ” I, 56. Au bureau, je demandai au directeur la permission de me rendre à la visite médicale. “Une éruption sur la poitrine, qui me démange, et paraît se répandre. - Diable ! Alors, la castapiane ? ” I, 74.

CAURI   n. m. Petit coquillage utilisé dans la fabrication des fétiches. - La destruction des fétiches n’est qu’un aspect de la réaction de l’administration. - (...) Et je n’ai pas pu en garder un ! Pas un cauri ! II, 109.

CERCLE   n. m. Division régionale dans une colonie. Le major Djamani, grand chef du cercle, là haut, (...) venait quelquefois ici. I, 206. Là-bas, il était jardinier de l’officier commandant le cercle. II, 146.

CHECHIA   n. m. Coiffure traditionnelle en forme de calotte. Deux gardes à chéchia, armés d’un mousqueton, se tenaient devant leur guérite. I, 90. Devant la case, il y avait une grande place, des Noirs partout, quelques polices de village à chéchia et trique. I, 102. Un garde à chéchia se présenta. I, 193.

CHEF COUTUMIER   n. m. Chef traditionnel. Makaséla. C’est lui le vrai chef coutumier des Bomitaba, mais il n’est officiellement que le chef du village. (...) C’est toujours Makaséla qui commande. II, 29.

CHEF DE TERRE   n. m.  Personne qui détient l’autorité en matière de terrain agricole. Deleuze nous annonça qu’il était devenu chef de terre de sa tribu. I, 70. C’est moi le chef de terre, le chef du village M’Bondo. I, 225.

CHICOTTE   n. f. Fouet artisanal, confectionné à partir de la peau séchée des hippopotames. Il décolla la peau, épaisse de trois bons centimètres, dans laquelle il tailla de longues lanières, et m’invita à les suspendre assez haut avec un poids au bout, pour faire ainsi les fameuses “ chicottes ”. I, 84. Qu’il n’en manque pas une, t’entends, ou t’auras dix coups de chicotte ! I, 185. Un prisonnier s’avança, s’allongea à plat ventre devant le galonné et descendit sa culotte, découvrant ses fesses. “ Cinq coups de chicotte pour mauvaise volonté au travail ” Le bourreau (...) leva le bras droit qui tenait la chicotte, la fit glisser dans la main gauche et la rabattit brusquement, zébrant la peau brune d’une marque plus foncée. I, 188. Une vingtaine de chicottes, lanières de peau d’hippo de deux mètres de longueur, épaisses de quatre centimètres, furent taillées et suspendues à une forte branche, avec un sac de sable attaché à chacune. I, 245.

CHIEN BASSENDJI   n. m. Chien de race locale. Il y avait aussi de ces petits chiens indigènes à poil roux, à queue en tire-bouchon, qui hurlaient sourdement au lieu d’aboyer, et que l’américain Carol devait, quelques années plus tard introduire en Amérique sous le nom de “ chiens bassendji ”, ce dernier mot signifiant simplement en lingala : paysan, homme de la brousse. I, 184.

CHIMBEK   n. m. Abri en tuiles de bambou, en nattes ou en feuilles, construit dans une pirogue pour protéger les passagers ou les bagages. Nous n’avions pas eu le temps d’installer d’abri, de “ chimbek ” en tuiles de bambou ou en nattes ; le soleil tapait dur et nous ne pouvions guère bouger tellement les pirogues étaient encombrées. I, 202. La grande pirogue enfin terminée (...), je fis installer un “ chimbek ”, toiture de feuilles qui protégeait la moitié arrière de l’embarcation et qui pouvait transporter trois mille kilos de charge. I, 253. Une grande pirogue, protégée par un chimbek, se trouvait amarrée à la rive. I, 295. La pirogue quitta la rive à quatre heures du soir. J’étais à la barre. (...) et Benjamine entre nous deux, assise à l’ombre du chimbek (n.a. couverture arrondie généralement faite de feuilles de palmier tressées, placée à l’arrière de la pirogue et qui protège les passagers ou les bagages fragiles). II, 39.

CHIQUE, PUCE CHIQUE   n. f. Puce des régions tropicales dont la femelle, pénétrant sous la peau pour y pondre ses oeufs, peut occasionner des infections. - Docteur, dit-il, regarde là, c’est une chique ! - Et le brave négro retire doucement une puce chique avec sa poche pleine d’œufs grosse comme un pois. I, 156-157. (...) des enfants à côté d’eux pour chasser les mouches, pour retirer les puces chiques qui se fixaient sous la peau des pieds, sous les ongles... I, 232. Tout en marchant, je ressentis de multiples démangeaisons aux pieds, aux mollets, et constatai la présence d’une quantité de puces-chiques ! Elles criblaient la peau de tout petits points noirs. II, 111.

CLERC   n. m. Commis, employé de bureau, secrétaire. On prit le chemin de la case pour le déjeuner, laissant le clerc surveiller le transport des cantines coffres-forts bien cadenassées. I, 103.

COLIS-PORTEUR   n. m. Livreur de marchandises. Au village, j’appris qu’un de mes “ colis-porteur ” en pirogue était passé au large. I, 335.

COLOBE   n. m. Variété de singe blanc. J’apercevais (...) une famille de colobes, ou singes à manteaux blancs (...). Ils étaient une douzaines, queues pendantes, leur masque blanc cerné de noir, à nous regarder. I, 231. Il fallut abattre le limba où venait toujours dormir la familles de colobes. I, 250.

COMMANDANT   n. m. Nom donné par les Noirs à l’administrateur. Les indigènes craignaient le commandant (...). Nous nous rendions compte que le représentant de l’administration était un vrai vice-roi tout puissant. I, 201. Ils avaient chassé les miliciens de leurs villages, déclarant qu’ils ne payeraient plus rien et n’admettraient plus aucun “ commandant ”. I, 351. Le commandant a défendu de tuer les porteurs de petites pointes. II, 25. Et puis il faut trouver l’argent de l’impôt, des amendes infligées par le commandant, grand chef toujours subi, souvent exécré, rarement aimé. II, 48.

CONCESSION   n. f. Territoire accordé à une société (ou à un particulier) par le gouvernement français, celle-ci ayant à sa charge l’exploitation du sol en échange de nombreux privilèges. La concession Tréchot occupait un vaste territoire de plusieurs milliers de kilomètres carrés. I, 48. Dans le but d’aider à la mise en valeur du pays, le gouvernement français avait en 1899 octroyé à d’importantes sociétés d’immenses concessions territoriales assorties d’immenses privilèges. Plus de 300000 km2 furent ainsi concédés, à charge pour elles d’exploiter tous les produits du sol en échange d’une redevance minime (15%) du bénéfice. I, 68. En raison des conditions particulières de ce pays immense, peu peuplé et d’accès difficile (...) ces grandes concessions étaient en fait de véritables fiefs où l’autorité des sociétés s’exerçait sans contrôle. I, 68. Il y avait une bonne centaine de manoeuvres, ouvriers, jardiniers, plantons, pousseurs, sentinelles occupés à l’entretien des bateaux à l’atelier, au désherbage, à la propreté de la concession. I, 95. (...) la grande plaine située au nord, où Santos possédait une concession de 500 hectares. (...) Santos y avait installé son habitation, sorte d’hacienda autour de laquelle il avait planté un grand verger. I, 131.

CONNAÎTRE   v.   Savoir, être capable de. Moi, je connais faire boy. I, 45. - Pourquoi es-tu sentinelle ici ? - Je connais si certains ont des combines. I, 97.

COUP DE CORDE   n. m. Trace d’usure sur une défense d’éléphant. Vous voyez, certaines <pointes> portent des traces d’usure en forme de rigole. On les appelle “ coups de corde ”, elles proviennent du frottement répété contre les lianes. I, 99.

COUPE   (Belgicisme) n. m. Short qui s’arrête à mi-jambe. (...) chaussures et chemises, espadrilles et bas, culottes courtes (que les Noirs appelaient comme les Belges, des “ coupés ”). I, 49. Ce petit homme (...) vêtu d’une chemisette et d’un coupé m’étonnait. I, 70. Il se balançait d’un pied sur l’autre, doucement, ses mains dans les poches de son coupé. I, 273. Deux boys en coupés, tricots, tabliers blancs, attendaient. II, 171.

COUTEAU DE JET   n. m. Couteau dont la lame en arc de cercle est muni de courtes flèches. Les danseurs portaient des plumes d’aigles pêcheurs sur la tête. (...) Certains étaient armés de sagaies, de couteaux de jet, de fusils à pierre. I, 109.

CROW-CROW   n. m. Maladie de la peau d’origine microbienne produisant des ulcérations tenaces. Là-haut, la maladie du sommeil, des crow-crow, des chiques en pagaille. I, 59.

CUISINE-POPOTE   n. f. Lieu qui sert à la fois de cuisine et de réfectoire. Sa chambre était voisine de notre cuisine-popote. I, 123.

CULOTTE   n. f.  Short descendant jusqu’aux genoux. Ils étaient vêtus (...)  de légers pagnes de raphia ou de pauvres culottes. I, 45.
 

DAME-JEANNE   n. m. Bouteille de grosse contenance en verre ou en grès, souvent cerclée d’osier. Sur un côté il y avait des sacs de perles, (...) des dames-jeannes de vin, des paniers de viande et de poisson fumé ou salé. I, 50. J’ai vendu vingt dames-jeannes de vin rouge. (...) Il y avait d’ailleurs plusieurs centaines de dames-jeannes de vin semblables en apparence. I, 127.

DÉBROUSSEMENT   n. m. Action de faire reculer la brousse d’un lieu constructible, action de défricher. (...) si je devais faire exécuter des débroussements plus importants, je ne perdais plus de bois en taillant  l’extrémité des billes. II, 51. Je mis dix hommes pour commencer le débroussement. II, 198.

DÉBROUSSER   v. Défricher. Notre future plantation commencerait par une exploitation forestière, puisqu’il fallait abattre des arbres sur le terrain à débrousser. I, 227. Les abris construits, (...) les femmes ont (...) débroussé les anciennes plantations que les animaux de brousse avaient saccagées. II, 132. Le terrain ayant été débroussé, je créai une plantation de tabac. II, 198.

DZIKITA   n. m. Rang de perles qui s’accroche autour des reins. Alors, je lui enlevai son petit pagne, découvrant les multiples rangs de grosses perles, les dzikitas, qui lui ceignaient les reins et qui cliquetaient à chacun de ses mouvements. II, 151.
 

ÉCRIVAIN   n. m. 1. Sorte de scribe du village dont le rôle consiste à rédiger tout document administratif ou privé. Beaucoup aimeraient poursuivre, mais les parents les retirent, pour en faire des “ écrivains ” comme ils disent. I, 80. 

ÉLÉGUÉ   n. m. Alcool de fabrication artisanale. Ils font du vin de palme, distillent le vin de bambou pour faire de l’élégué (alcool). I, 223. (...) la présence de dames-jeannes de vin de bambou, et de bouteilles contenant de l’élégué (alcool indigène) fariqué sur place. II, 18.

ENVOYER LA BOUCHE   loc. verb. Envoyer un messager. - Pourquoi montes-tu si vite ? - (...) Mon famille m’a appelé (...) - Pourquoi ne m’as-tu pas “ envoyé la bouche ” ? - Je ne savais pas où tu étais. I, 337.

ÉVACUER SANITAIRE   loc. verb. Rapatrier quelqu’un pour cause de maladie. A moins qu’il ne réussisse à se faire porter pâle et “ évacuer sanitaire ” avant la fin de son séjour. II, 100.

ÉVOLUÉ   n. m. Noir qui a été éduqué à l’Européenne, qui parle bien le français et  qui rejette souvent les valeurs traditionnelles de son milieu d’origine. Malgré la crise, les Noirs restaient gais. (...) seuls les “ évolués ” étaient réellement touchés. Ils avaient tous adopté un certain train de vie et contracté des dettes. Avant tout, un Noir ayant un certain bagage d’instruction était obligé de paraître. (...) Ces évolués méprisent en général les autres Noirs. J’en ai connu qui avaient honte de leurs propres parents. Comme certains Blancs ayant quitté la ferme familiale. Mais avec quelque chose de plus pénible à mes yeux, car s’y ajoutait une sorte de reniement de leur propre race. II, 174.
 

FACTORERIE   n. f. Etablissement commercial installé en brousse. Je désire m’installer dans le pays comme colon, pour créer une plantation, installer des factoreries. I, 162. Je chercherai un terrain propice à l’installation d’une factorerie, d’une plantation. I, 167. Les factoreries étaient installées en bordure de la rivière. I, 277.

FAIRE BATAILLE   loc. verb. Combattre. Ils avaient appris (...) que les Blancs faisaient bataille au Cameroun et partout, que beaucoup de postes avaient été abandonnés, ou que leurs garnisons étaient amoindries. II, 202.

FAIRE COLIS-PORTEUR   loc. verb. Etre livreur de marchandises pour le compte d’une société. Des Noirs venaient offrir leurs services, surtout pour “ faire colis-porteurs ”. I, 226.

FAIRE FÉTICHE   loc. verb. Recourir à la magie, appeler les esprits à l’aide d’un objet fétiche. Il faisait “ fétiche ”. Il était sûrement ami avec un diable, il connaissait des choses dangereuses. Il parlait tout seul et regardait devant lui, il voyait des esprits avec qui il parlait. I, 123.

FAIRE IKÉLEMBA   loc. verb. Participer à des tontines. L’égalité par le haut, rien ne doit dépasser. Alors certains font des espèces de tontines entre eux. Ils appellent ça “ faire ikélemba ”. I, 343.

FAIRE MÉDICAMENT   loc. verb. Faire des incantations à l’aide de potions magiques. Le cœur et la queue lui appartenait de droit, pour “ faire médicament ” et gagner l’aide des dieux de la chasse. I, 84. Leurs féticheurs ont fait “ médicament ” pour que les cartouches des gardes envoient de l’eau au lieu des balles. II, 24.

FAIRE POLITIQUE   loc. verb. Faire de la politique. Il vient seulement ici pour écrire, pour se réunir avec d’autres camarades la nuit. Ils font “ politique ”. II, 73.

FAIRE SOCIÉTÉ   loc. verb. Monter une société. Ces Lari veulent faire les malins. Ils ont “ fait société ” pour devenir comme les Blancs. II, 156.

FAIRE TAM-TAM   loc. verb. Jouer du tam-tam. Son mari, il est mort. La fumée finie, la famille fera grand tam-tam. I, 73. Les enfants (...), faisaient “ tam-tam ” en claquant leur main sous les aisselles. I, 186.

FAIRE TRAITANT   loc. verb. Etre colporteur dans une société. Des Noirs venaient offrir leurs services, surtout pour (...) faire traitant. “ Prends des traitants illettrés, ils sont moins voleurs ! ”. I. 226.

FALANGA   n. m. Pièce en argent valant un franc. Augier ajouta 1F en argent, le falanga. I, 51.

FAYETTE   n. m. Tailleur, confectionneur de vêtements. Le “ fayette ”, c’est le tailleur loango. Ils l’appellent ainsi en souvenir des Galeries Lafayette. I, 50. “ Là-bas, j’achèterai de chics vêtements, du sur mesure. Les fayettes ici n’y connaissent rien, et je veux être chic. ” I, 63.

FEMME-BOUTIQUE   n. f. Femme légère qui s’offre à tous les hommes, prostituée. Tu sais, la femme qui couche avec toi, c’est la femme pour tous, la femme-boutique. I, 73. V. mouessi-magazine.

FEMME-COMMERÇANT   n. f. Commerçante. Le Haoussa, le Sénégalais, le Popo, la femme-commerçant prêtent l’argent. I, 96.

FÉTICHE   n. m. Objet magique chargé d’un effet maléfique ou bénéfique et dont les féticheurs se servent pour guérir ou envoûter. Ils étaient fous de joie, dansaient, grimpaient sur l’animal, et l’un deux, entonna un chant ou il louangeait le Blanc, Makambo, son merveilleux fusil, qui avait le bon fétiche. I, 244. Comme je faisais la moue devant leur peu de résultats, ils me dirent qu’il y avait sûrement un mauvais fétiche, un diable ennemi. I, 246. Où as-tu pris ces poissons ? Tu dois avoir un grand fétiche pour les attraper ainsi. I, 247. (...) ramasser tous les fétiches que des miliciens (...) avaient réunis (...). Des centaines, des milliers de fétiches, en bois, en cuivre, en terre cuite, des grands, des petits, des grimaçants, des terribles... II, 108.

FÉTICHEUR   n. m. Personne qui dispose d’un pouvoir magique de guérison ou de malédiction et qui se sert d’un objet, le fétiche, pour exercer ce don. Un médecin m’avait dit que nombre de malades arrivaient dans un état désespéré après que les soins des féticheurs avaient échoué. I, 77. Si tu veux chasser, je te ferai connaître un bon féticheur qui te donnera le vrai n’kissi (le fétiche) pour tuer le gibier sans crainte. I, 235. Ils racontent ainsi que leurs féticheurs ont donné la mauvaise maladie au commandant. II, 24. Les chasseurs consultent les féticheurs. (...) Il faut que le féticheur leur donne l’assurance que leurs armes tueront le gibier. Ils doivent obtenir l’aide des génies, se concilier les diables aussi. Ils attendent l’amulette efficace. II, 38.

FLAMBOYANT   n. m. Arbre ornemental aux fleurs rouges. Sous un gros manguier, à l’abri d’une touffe de faux flamboyants, j’attendis. II. 249.

FOUFOU   n. m. Farine de manioc. Les Noirs, eux, sont chics. Tu bouffes avec eux, j’aime le foufou, les feuilles de manioc. I, 274.

FOUR CATALAN   n. m. Four à charbon fonctionnant à partir d’une soufflerie faite en peau. L’administrateur Augias disait que c’étaient des fours catalans. (...) on appelait ainsi des fours qui employaient une certaine technique de chauffage au bois et au charbon de bois, avec un système de soufflerie fait de peaux de chèvres. II, 36.

FOUROU   n. m.  Terme générique donné à toute mouche qui pique l’homme. Des fourous, des tsé-tsé, (...) le palu et tout et tout. I, 59-60.

FOURMI MANIAN   n. f. Variété de fourmi très féroce, à la couleur rouge-sombre. J’allais voir la carcasse, déjà débarrassée de sa chair, et fis placer la tête sur un chemin de fourmis manians. Elles y mirent trois journées, mais la nettoyèrent à la perfection. I, 245.

FRANÇAIS PETIT NÈGRE   n. m. Français rudimentaire parlé par les Noirs. Il parlait un français “ petit nègre ” assez compréhensible. I, 54.

FRÈRE (PETIT)   n. m. Ami proche ; membre d’une même tribu. J’en vis s’éclipser discrètement, cachant sous leurs tabliers quelques sandwiches et des bouteilles, qu’ils allaient glisser à travers la haie à des “ petits frères ” qui attendaient. I, 107. Tout le village savait. Un frère est venu m’avertir. II, 106.

FUSIL À PIERRE   n. m. Fusil artisanal qui lance des pierres. Les danseurs portaient des plumes d’aigles pêcheurs sur la tête. (...) Certains étaient armés de sagaies, de couteaux de jet, de fusils à pierre. I, 109. Contournant le village, les gardes déchaînés firent un véritable massacre dans la population surprise. Qu’auraient pu faire ces malheureux armés de sagaies et de fusils à pierre (...) ? II, 118. V. pataki.
 

GAGNER   v. Trouver, se procurer. Gagner... encore une curieuse distorsion du langage courant, qui traduisait à la fois : “ trouver, se procurer, ramasser ” et s’appliquait à des choses diverses, et l’on disait même qu’une femme avait “ gagné l’enceinte ”. II, 127.

GENDARME   n. m. Petit passereau de la famille des Plocéidés. Les feuilles des palmiers étaient réduites à leurs seules nervures, les “ gendarmes ” ayant utilisé toutes les parties tendres pour confectionner leurs nids  qui restaient accrochés aux longues tiges comme autant de gros pompons. I, 254.

GOMBO   n. m. Plante alimentaire dont le fruit est utilisé pour faire des sauces. Les femmes cultivaient manioc doux et amer, igname, patate douce, gombo... I, 227. Nous nous régalâmes de ce plat fortement pimenté, où la viande de buffle était accommodée avec des gombos. I, 305.

GRANDE PLUIE   n. f. Période d’une année. Il y a quelques “ grandes pluies ” (années) il y eut beaucoup de dispute dans le village. I, 234. Les hommes du village racontent (...) qu’il est arrivé ici un jour, il y a quelques “ grandes pluies ”, qu’il est resté. I, 326. Il était commandant de la région autrefois, il y a des grandes pluies. II, 24. 

GUEULER    v. Réprimander. Je suis ton ami, tu gueules pour moi, pas bon. I, 55.
 

HERBE À ÉLÉPHANT   n. m. Grande graminée pouvant atteindre trois mètres de haut. Je m’installai bien caché par une touffe d’herbe à éléphant. I, 243.

HIPPO   n. m. Hippopotame. Je chasse (...) l’hippo et le canard. I. 155. Je suivis en pataugeant. (...) - t’es pas dingo ? Fais l’hippo tant que tu y es ! - I, 238. Un hippo comme celui-là peut donner combien de viande ? I, 244. Des hippos poussent leurs “ hon-hon ” d’étonnement. II, 53.

HUILE DE BAMBOU   n. f. Huile tirée de la pulpe du fruit du palmier-bambou. <Le> régime <du palmier-bambou> est une grappe de fruits écailleux ressemblant à des pommes de pin, à gros noyau enveloppé d’une mince couche de pulpe d’où les indigènes tirent l’huile de bambou utilisée dans l’alimentation et pour la lubrification des machines à vapeur des bateaux. I, 228.

HUILE DE PALME   n. f. Huile tirée des noix du palmier à huile. Toutes les races se côtoyaient : (...) Batéké aux pagnes de raphia lustrés de crasse et d’huile de palme. I, 170. Quant à l’huile de palme, récolter et égrapper les régimes, faire bouillir les noix, presser la fibre dans ses doigts pour en faire sortir l’huile, ce n’est pas si facile non plus. II, 121. Les fûts s’emplissaient d’une huile de palme qu’il allait falloir filtrer, faire bouillir et laisser  décanter avant de pouvoir l’expédier. II, 125. (...) ici, les palmiers poussent tout seuls, les indigènes n’ont pas à les cultiver, ils n’ont qu’à cueillir les régimes à maturité, à faire de l’huile <de palme> avec la pulpe. II, 163.
 

IGNAME   n. m. 1. (Dioscorea) Plante cultivée pour ses énormes tubercules à chair farineuse, comestibles après cuisson ou torréfaction. D’anciens tirailleurs sénégalais s’y étaient installés dans des paillotes, au milieu de petits jardins plantés de bananiers, d’ignames. I, 88. 2. Par extens. Tubercule de cette plante. Dans de minuscules marmites en terre posées sur des foyers composés de trois pierres, cuisaient des noix de palme, (...) des morceaux d’igname ou de manioc destinés aux parents malades. I, 78.

INDIGÈNE   n. m. ou f. ; adj. Autochtone. Une dizaine d’indigènes vêtus de pagnes de raphia luisants de crasse, entrèrent, précédés d’un fumet agressif. I, 50. On découvrait Poto-Poto, le village indigène, dont les toits de paille, de bambou ou de tôle rouillée faisaient tache sur l’éclatante végétation. I, 52. Quelques indigènes, le torse enduit de graisse rougeâtre et le visage parsemé de points blancs (...), la chevelure hirsute, (...) nous regardèrent passer. I, 64. L’homme m’entraîna sur une piste bordée de hautes herbes, à travers la zone qui séparait Brazzaville-plaine du village indigène. I, 71.

IROKO   n. m. (Chlorophora excelsa) Grand arbre dont le bois rouge-jaunâtre est exploité commercialement. <je> commençai l’abattage (...) d’irokos, appelés également chênes d’Afrique. II, 239.
 

KINKÉLIBA   n. m. Infusion amère préconisée contre les accès de fièvre. Sentant venir un accès de fièvre, je me couche (...). Le boy prépare du kinkéliba. Je bois plusieurs tasses de cette infusion amère, si salutaire. II, 60.

KI-NIOKI   n. m. Dans la tradition fétichiste, personne qui a le don de posséder l’âme de quelqu’un. Ils n’aiment pas ce qui est étranger. (...). C’est pourquoi ils cherchent à se défendre eux-mêmes des ki-nioki, les mangeurs d’âmes qui ont le nkundu (le mauvais oeil). II, 275.

KOLATIER   n. m. Arbre qui produit une graine comestible, le kola. Près du village existaient à profusion palmiers, safoutiers, kolatiers. I, 226.
 

LAPTOT   n. m. Débardeur, matelot. Et les laptots (n.a. débardeurs ou matelots, ainsi appelés sur la côte d’Afrique) sur les bateaux des Chargeurs, des transporteurs de bois du Gabon. II, 158. Le lendemain matin, j’eus la visite de M’Ba, mon ancien marmiton (...) qui m’avait quitté pour entrer dans le service des Douanes. Il était tout fier de me montrer son uniforme de laptot, sa chéchia rouge toute neuve. II, 180. 

LATÉRITE   n. f. Couverture rocheuse de couleur rouge brique, totalement stérile, produite par l’altération de certaines roches. Après une heure de trajet, nous accostions enfin près d’une dizaine de pirogues amarrées à la rive de latérite. I, 225. Le sol argileux, mêlé de latérite, était propice à la culture. I, 227. La pirogue accosta, faisant crisser les graviers de latérite. I, 254.

LAVADÈRE   n. m. Domestique chargé de laver le linge et de le repasser. Un boy vous suffira, avec un lavadère, pour laver votre linge. I, 45. Mon complet blanc était fin prêt, grâce au lavadère de Legay. I, 315.

LETTRÉ   n. m. Toute personne capable de lire et d’écrire, quel que soit son niveau d’instruction. Plus tard, j’eus affaire à des traitants “ lettrés ”. I, 251. Tu l’ignores, toi, le “ lettré ” ? I, 295.

LIANE-ROTIN   n. m. Variété de rotin. (...) des lianes-rotin, aux hameçons acérés, épineux divers, arbustes enchevêtrés. I, 227.

LIMBA   n. m. (Terminalia superba) Grand arbre dont le tronc comporte quatre contreforts ailés à la base et dont le bois blanc est très recherché. Il n’y avait là aucune plantation, mais la forêt épaisse, où abondaient de grands arbres : limbas élancés, à la base formée de larges côtes, (...) moboyo, n’goula. I, 227. L’Afrique et Congo n’avait exploité que les limbas. II, 239.

LIMBÉ-LIMBÉ, LEMBÉ-LEMBÉ   n. m. Jupe très ample, faite en raphia. Mais regardez comme elle s’attife. Elle préfère son limbé-limbé de raphia qu’elle m’a apporté plein de poux. I, 221. Presque toutes, le torse nu, portaient le limbé-limbé, cette sorte de tutu en raphia. I, 225. Les femmes portaient le limbé-limbé qui se balançait gracieusement à chacun de leurs pas. II, 23. Beaucoup portaient le lembé-lembé, mais la longueur, la matière en étaient différentes d’une région à l’autre et certaines étaient teintes avec des teintures végétales. II, 122.
 

MABOUNDOU   n. m. Variété de carpe. Mes femmes préparent le repas : des maboundous (carpes) cuits dans des feuilles sous la cendre. I, 205. Elle nous offrit un repas gargantuesque, plats pimentés, au choix, que nous savourâmes avec délice ; maboundous cuits à l’étouffée, tripes mijotées. I, 217. J’aimais m’isoler parfois en pleine brousse, tout en pêchant quelques maboundous, ces carpes du Congo. I, 344.

MADAME BLANCHE   n. f. Femme blanche généralement épouse du colon. Une femme passa, une “ madame blanche ”.  (...) un homme saluait toujours une femme, même inconnue. Je continuai de saluer (...) les Blanches. II, 77. Pourquoi vivez-vous avec une des femmes indigènes ? me demande un certain jour la jeune “ madame blanche ” de mon voisin de M’Pila. II, 292.

MADAME COMMANDANT   n. f. Épouse de l’administrateur, que les indigènes nomment “ Commandant ”. “ Madame Commandant ” (les indigènes désignaient ainsi la femme de l’administrateur), possédait un perroquet. I. 178. Madame Commandant avait été attirée par des objets en ivoire. I, 183.

MADAME GOUVERNEUR   n. f. Épouse du gouverneur. Tu porteras ces fleurs à madame gouverneur. I, 70.

MAISON À ÉTAGES   n. f. Maison comportant un ou plusieurs étages. De simples manoeuvres-maçons devenaient entrepreneurs et se hasardaient à monter des maisons à étages. I, 130. De grandes artères avaient été tracées, des places spacieuses, (...) des maisons à étages : partout l’on continuait de construire avec fièvre. II, 70. Je me retrouvai (...) dans une maison à étages, qui comportait une bonne douzaine de chambres. II, 190. Une maison à étages, qu’un maçon avait entièrement construite par lui-même, s’était écroulée (...) : cette construction reposait sans aucune fondation sur le sol de glaise compacte. II, 269.

MAKANGO   n. m. Amant. Elles s’étaient disputé un makango (amant) commun au village. I, 146. Nos femmes sont de vraies putains. Elles ont toutes des makango (amants). Elles ne se refusent pas à l’homme qui les appelle. I, 252. - Tu es mariée ? - Non. J’ai un makango (amant). II, 73.

MAKAYABE   n. m. Poisson salé. Je me réveillai dans une pièce inconnue, où régnait une forte odeur de makayabe, de poisson salé. II, 105.

MAKOUTA   n. m. Pièce en bronze valant  5 ou 10 centimes. Comme il lui restait quelques makoutas, les pièces de 5 et 10 c en bronze, l’un des boys-magasin les prit et lui remit à la place un petit flacon de parfum de traite. I, 51. Il s’est rendu à la poste avec son boy, qui portait un sac (...) qu’il avait rempli de makoutas, oui, de pièces de cinq et dix centimes. I, 276. - (...) Mise à prix : dix centimes le kilo. Qui est preneur ? - D’accord à dix centimes (...) - Alors, interprète, tu vas dire que les palmistes seront payés deux makoutas le kilo. II, 124.

MALADIE DU SOMMEIL   n. f. Maladie tropicale très grave, transmise par certaines mouches tsés-tsés et courante en brousse. Les chevaux avaient contracté la maladie du sommeil, libérant les écuries. I, 44. Pour soigner la vérole, (...) la maladie du sommeil ou l’ankylostomiase, le palu. I, 197. La situation sanitaire était toujours peu brillante, et la maladie du sommeil touchait de plus en plus de personnes. Les mouches tsé-tsé pullulaient, surtout en saison sèche, à l’époque des eaux basses et stagnantes. II, 97.

MALAFOU   n. m. Boisson alcoolisée obtenue à partir de la sève fermentée de certains palmiers. La fumée finie, la famille fera grand tam-tam, la danse, le malafou, beaucoup. Ils seront tous saouls. I, 73.

MALANGOUA   n. m. Poisson à barbillons de rivière. J’aimais m’isoler parfois en pleine brousse, tout en pêchant (...) des malangouas à la chair blanche et délicate, que les Blancs appelaient “ soles du Kasaï ”, bien que ce ne soient pas des poissons plats. I, 344.

MALANOUA   n. m. Poisson sans écailles. Nous déjeunâmes de délicieux malanouas - ces poissons sans écailles, argentés dans la Sangha, mais ici teintés de brun -, d’une salade de feuilles d’ananas sauvage. II, 131.

MAMA   n. f.  Femme noire. Lui toujours boire, toujours soif, toujours au mess ou dans sa chambre, ou courir les mamas. I. 88. (...) les petites mamas à domicile pour le repos du bon Blanc. I, 155.

MANGOT   n. m. Variété de mangue. Nous mangions (...) aussi des fruits du pays, que j’adoptai vite, les papayes si délicieusement sucrées, des mangots, à la chair filandreuse et au goût prononcé d’essence de térébenthine. I, 47-48.

MANGOUNZA   n. m. Feuille de manioc. C’est très bon, disaient-ils, on dirait des mangounzas (feuilles de manioc ou épinards). I, 240. Le jardin potager me fournit les légumes variés qui s’intercalèrent entre les mangounzas, coeurs de palmier et lianes de brousse. I, 242. Le plat fumant arriva. Du poisson, des mangounza, bien pimentés, du riz. II, 73.

MANIOC   n. m.  1. Arbrisseau cultivé pour ses racines que l’on consomme telles quelles ou sous forme de farine. Entre les cases,(...), poussaient des bananiers, quelques plants de manioc. I, 71. 2. Par extens. Racine de cette plante. Sur leur tête, des paniers de poisson, de viande, de manioc, des régimes de bananes. I, 58. <Le pain> ne tenait pas au ventre, au contraire du manioc, beaucoup moins nourrissant, qui formait un cataplasme de poids dans l’estomac. II, 93.

MAPAPA   n. f. Chaussure légère faite d’une semelle simple retenue par des lanières qui s’attachent sur le dessus du pied. Demain, tu iras choisir un pagne (...). Et aussi des mapapas (semelles tenues par des lanières). II, 151.

MARABOUT   n. m. Grand oiseau échassier des marais, charognard, au plumage gris et blanc et au bec puissant. (...) je me trouvai devant un trône (...) placé sur une estrade précédée de trois marches, surmonté d’un dais de tissu brillant orné aux quatre coins de grosses touffes de plumes de marabout. I, 298.

MARIGOT   n. m. Dépression de terrain inondée pendant la saison des pluies, point d’eau stagnante.  Des troncs d’arbres posés bout à bout nous aidèrent à franchir le marigot. I, 71. Les terres se succédaient, séparées par des marigots dans lesquels nous pataugions. I, 328. Nous avions dû traverser plusieurs marigots souvent vaseux. I, 353.

MATABICHE   n. m.  Cadeau donné pour tout service rendu, pourboire. L’argent, le matabiche (...) étaient la base de toute liquidation d’affaire. I, 57. Je connaissais le mot matabiche, peut-être le plus répandu à mille kilomètres à la ronde. Matabiche : cadeau, pourboire. I, 65. Il fallut deux heures de pagayage avant d’atteindre le rivage français. (...) Je donnai à l’homme un bon matabiche et regagnai mon lit. I, 134. Je pus ainsi remettre un matabiche à nos sauveteurs et à nos aides, qui ne réclamaient rien et parurent prendre cet argent avec une certaine gêne. II, 43. V. cadeau.

MATITIS   n. f. Hautes herbes, broussailles, mauvaises herbes. Là-haut, elles mettent des matitis, des feuilles. Il y en a partout. Elles peuvent changer souvent. I, 115.(...) la tombe était déjà recouverte de matitis (mauvaises herbes), sorties drues de la terre remuée. II, 47. 

M’BOTO   n. m. Poisson moyen d’eau douce, consommé fumé. Des pêcheurs lui apportaient aussi le produit de leur pêche : gros poissons pouvant peser plus de 50 kilos, silures et bingas, ou moins gros, (...) m’boto. I, 216.

MÉDICAMENT-PIQÛRE   n. m. Médicament injectable, vaccin. Tu sais, ces braves négros se figurent un tas de choses au sujet des chèques (...), des médicaments-piqûres donnés par les Blancs. II, 157.

MÉNAGÈRE   n. f.  Maîtresse indigène d’un Blanc vivant ouvertement en concubinage avec lui. Le lendemain, les deux ménagères de mes collègues vinrent me voir. I, 54. Pourquoi tous ces gens me proposaient-ils le mariage ? (...) Au Congo, on les appelle des “ ménagères ”. J’en ai pas encore vu une seule s’occuper du ménage. I, 56. Ma ménagère. Une putain, une macaque, mais quand elle veut, une fine cuisinière. I, 216. N’Goya, la ménagère, fulminait, injuriait, roulait vers son fils des yeux pleins de colère. I, 219. - J’ai une femme pour toi. (...) Son dernier mari l’a renvoyée. Elle ne veut pas lui faire la cuisine. Je crois que tu pourrais la dresser à ton goût (...) - C’est ainsi que je pris possession de ma seconde “ ménagère ”. I, 252.

MEYA   n. m. Pièce en argent valant cinquante centimes. Un meya, ou pièce de 50 c en argent. I, 51.

MIDJOKO   n. m. Bracelet de cuivre valant cinq francs. Ou le midjoko, bracelet de cuivre qui valait cinq francs. I, 72.

MILICIEN   n. m. Auxiliaire de l’armée coloniale, chargé du maintien de l’ordre. Ils avaient chassé les miliciens de leurs villages, déclarant qu’ils ne payeraient plus rien et n’admettraient plus aucun “ commandant ”. I, 351. Deux miliciens passèrent dire que toute la population des villages était informée d’avoir à se réunir. II, 97. (...) ramasser tous les fétiches que des miliciens, sous les ordres d’autres agents de l’administration, avaient réunis dans des cases bien gardées. II, 108. <Le capitaine>  appelle deux miliciens, qui saisissent le type et lui donnent des coups de chicotte. II, 110.

MISSALA   n. f. Écrevisse de rivière. Ce vivier modèle hébergeait des centaines de missalas, ces délicieuses écrevisses des rivières voisines, que les pêcheurs indigènes devaient impérativement apporter au commandant. II, 266.

MITAKO  n. m. Barrette de cuivre valant cinquante centimes. Les achats s’effectuaient en monnaie française ayant cours à l’époque, avec, en plus, le mitako, barrette de cuivre qui valait cinquante centimes. I, 72. Mes malheureux manoeuvres venaient donc essayer de gagner l’argent qui leur permettrait de se procurer les éléments de la dot : mitakos, (n.a. Le mitako, barrette de cuivre rouge fondu longue de 10 cm et de 8 mm de diamètre), couvertures... II, 49.

MOBOYO   n. m. 1. Grand arbre appartenant à la famille des acajous. Il n’y avait là aucune plantation, mais la forêt épaisse, où abondaient de grands arbres : limbas élancés (...) moboyo. I, 227. Une équipe était justement occupée à attaquer un moboyo (acajou) de plus de deux mètres de diamètre. I, 234. <je> commençai l’abattage de moboyos, de la famille des acajous. II, 239. Il m’a été signalé que vous aviez fait abattre des pieds de moboyo en surplus de l’autorisation qui vous a été accordée. II, 251. 2. Par extens. Bois de ce arbre. - J’ai un radeau de moboyo. - (...) - Vous dites que c’est du moboyo ? - Oui - Nous n’avons pas encore reçu de bois de cette région.  II, 67.

MODZAKATA   n. m. Grand arbre tropical. Il n’y avait là aucune plantation, mais la forêt épaisse, où abondaient de grands arbres : limbas élancés (...) modzakata. I, 227

MOLIBA   n. f. Bras d’eau morte. - Entre vite dans cette moliba ! - hurla le chasseur en désignant le haut du canal. (...) Je me dressai pour mieux voir, tout en poussant la barre pour diriger nos pirogues vers un bras d’eau morte. I, 212. En bordure d’une moliba voisine, je fis préparer un jardin potager, facile à arroser. I, 232. Après deux heures de course, nous arrivâmes à l’entrée d’une moliba que nous remontâmes à la pagaie, moteur arrêté. I, 238. Nous accostâmes à l’aide des pagaies, juste à l’entrée d’une moliba qui offrait une petite plage de sable. I, 335. Les nombreuses molibas qui avaient amené l’eau à l’intérieur des terre servent maintenant au retour de cette eau vers le lit de la rivière. II, 51.

MOLOUNDOU   n. m. Arbre appartenant à la famille du chêne. Deux jeunes garçons surveillaient les deux foyers installés sur deux côtés d’un gros moloundou (chêne d’Afrique). I, 236.

MONDÉLÉ   n. m. Nom donné par les Noirs à tout homme blanc. Donne cigarettes, mondélé. I, 65. Non, mondélé, mauvais comme ça. I. 96. Tu as vu le diable, mondélé ! I, 105.

MONDÉLÉ NA L’ÉTAT   n. m. Fonctionnaire colonial belge. Un grand gros blondasse entre. Ce que les nègres, là-bas, appellent un mondélé na l’Etat, où un Blanc de l’Etat, si tu veux, autrement dit un administrateur territorial, reconnaissable aux 500 grammes de cuivre placardés sur le devant de son casque à l’anglaise. I, 136. A chaque arrêt, je m’attendais à être interpellé par un “ mondélé na l’Etat ”, mais rien. I, 137. Des soldats noirs en uniforme de toile bleue, fez en tête, défilèrent, commandés par un “ mondélé na l’Etat ” reconnaissable à sa tenue, à son casque armorié. I, 187.

MONGANGA   n. m. Médicament utilisé par un féticheur. Je vais vous mettre à l’épreuve. Je vais vous appeler un à un et vous boirez le monganga contenu dans cette bouteille. (...) Si vous êtes coupables, le médicament vous obligera à vous lever. I, 264.

MONITEUR   n. m. Enseignant du primaire dont la qualification et le grade sont inférieurs à ceux d’un instituteur. Je rendis visite au groupe scolaire voisin dirigé par un jeune directeur, aidé par deux instituteurs et quatre moniteurs noirs originaires de la région. I, 80. Nos moniteurs ? Ils font ce qu’ils peuvent. Ils sont quatre. (...) Ils sont Bacongo ou Batéké. Nous avions des moniteurs gabonais ou loango, plus capables et instruits. I, 81. Les seuls habillés à l’européenne étaient les deux secrétaires (...) et le moniteur adjoint à l’instituteur. I, 277. Ici même, au poste administratif, il n’y a qu’une école avec deux malheureux moniteurs presque illettrés. II, 144.

MONKESSÉ   n. m. Grand arbre tropical. Il n’y avait là aucune plantation, mais la forêt épaisse, où abondaient de grands arbres : limbas élancés (...) monkessé. I, 227.

MOTEUR À MANIOC   n. m. Nom donné par les Blancs aux pagayeurs. Pour les tournées, il restait la pirogue avec le “ moteur à manioc ”, comme nous appelions les pagayeurs. II, 212.

MOUCHOIR DE TÊTE   n. m.  Foulard dont les femmes se couvrent la tête. Les femmes noires portaient quelquefois des pagnes de couleur,  des mouchoirs de tête. I, 36. La coiffure disparaissait ensuite sous le mouchoir de tête noué sur la nuque. I, 55. Il me restait encore à faire la tournée des grossistes de la place, pour constituer un fonds de marchandises en vue de notre future installation : un ballot de pagnes, (...) des mouchoirs de tête. I, 165. Elle portait un léger baluchon, noué dans un simple mouchoir de tête. I, 293.

MOUESSI-MAGAZINE   n. f. Femme légère qui s’offre à tous les hommes, prostituée. Elle est plus jeune, plus jolie que la “ mouessi magazine ” qui va chez toi. Ben, tu sais, la femme qui couche avec toi, c’est la femme pour tous, la femme-boutique, si tu veux. I, 73. (anglicisme) V. femme-boutique.

MOUKANDA   n. f. Lettre. Pour porter les  moukandas (les lettres), oui, le courrier, ils vont plus vite. II, 29.

MOUSTIQUE   n. f. Nom donné à une petite pirogue, mue par un seul pagayeur. Plus de trois cents pirogues, de toutes dimensions, depuis la pirogue moustique, la plus petite, que l’on appelait d’ailleurs “ moustique ”, pour un seul pagayeur, jusqu’à la grosse pirogue de transport. I, 201.

MOUTÈTE   n. f. Panier très long, fait en rotin ou en feuilles, que les femmes portent sur la tête et qui sert à transporter les aliments. (...) chaque chef de village surveillait ses hommes, et surtout ses femmes qui transportaient les moutètes, les sacs, les paniers de rotin pleins de graines de palmistes, de copal, de caoutchouc, de viandes et de poissons fumés. I, 282. C’était le paiement (...) de quatre moutètes (paniers) de viande fumée. I, 330. <Le> pas balancé des porteuses de jarres ou de moutètes (n.a. panier oblong fait de feuilles de palmier, qui se porte sur la tête). II, 33. (...) une foule de passagers noirs de toute races, campaient comme ils pouvaient entre les colis, installés au milieu de leurs propres bagages, (...), de moutètes de manioc. II, 169.
 

NAJA   n. m. Serpent venimeux, appelé aussi serpent à lunettes ou cobra. (...) je vis jaillir par-dessus la houle des graminées une tête au cou enflé, avec des lunettes bien marquées. Le naja dressé sur la queue devait avoir plus de deux mètres. (...) Le reptile traqué cherchait à s’enfuir. II, 271.

NATTE   n. f. Ouvrage fait de brins d’une matière végétale entrelacés à plat, particulièrement utilisé dans l’élaboration de matelas ou de tapis de sol. (...) nonchalamment allongés sur des sièges crasseux et branlants, couchés sur des nattes ou même sur la terre nue. I, 71. La résidence de l’administrateur, en brique, entourée d’une véranda fermée de nattes et couverte d’un toit de tuiles de bambou. I, 191.

NDÉKO   n. m. Frère. Le nègre a toujours besoin de fric. (...) Parce qu’il ne peut pas refuser à ses ndékos (ses frères) un prêt, une avance. I, 343.

N’DOKI   n. m. 1. Sorcier malfaisant doté du pouvoir de nuire. (...) la simple présence du Blanc empêchait les épidémies, le passage des molokis, n’doki et autres diableries chapardeuses. I, 293. 2. Par extens. Pouvoir de ce n’doki. Il a le grand n’doki, disait l’un, et il connaît toutes sortes de médicaments pour endormir, tuer ou changer le sexe des gens. I, 357.

NDZÉ-NDZÉ, NZÉ-NZÉ   n. m. Gros criquet. On n’entendait que les stridulations produites par les ndzé-ndzé, sortes de gros criquets. I. 181. Les nzé-nzé continuaient leurs stridulations, parmi d’autres insectes moins bruyants. I, 289.

NÉGROPOT   n. m. Marmite de fonte à anse dans laquelle on cuit les aliments. Elles cuisaient la nourriture dans des récipients en terre cuite, ou le plus souvent dans des marmites de fonte, les négropots, qui n’étaient autres que ces vieilles marmites campagnardes à pied, munies d’une anse, que nos grands-mères suspendaient à la crémaillère, dans l’âtre de la cheminée. I, 233. La distillerie rudimentaire consistait en une marmite en fonte (ce que nous appelons un négropot) surmontée d’un bloc de glaise. II, 18.

N’GOULA   n. 1. Grand arbre tropical. (...) la forêt épaisse où abondaient de grands arbres : limbas élancés, (...), moboyo, n’goula, (...) tous de bons bois à pirogue. I, 227. 2. Teinture rouge végétale, issue de cet arbre. Il pratiquait des incisions régulières dans lesquelles il appliquait de la cendre de bois mêlée de n’goula. I, 240. Une figure en lame de couteau, aux yeux luisants, les pommettes rougies de n’goula. I, 344. Son court pagne rougi de n’goula (n.a. teinture végétale de couleur rouge). II, 30. Le féticheur incisait la peau, frottait ensuite avec de la cendre, de la poudre de n’goula. II, 203.

NIAMA   n. m. 1. Animal. Mais la balle avait touché le haut du niama, qui fit demi-tour tandis que je réarmais en vitesse pour tirer sans viser. I, 256. Le niama a soufflé comme une vache. Il a levé sa trompe, fait claquer ses oreilles et avancé vers nous. I. 322. 2. Fig. péj. Personne sauvage au comportement bestial. Le nègre qui fera votre ménage. Vous ne tarderez pas à en trouver un. Ces niamas (animaux)-là sont à l’affût. I, 44. Son père lui a dit : “ Va avec le Blanc ”, elle m’a suivi. Un vrai niama. I, 221. Les Balali sont des niamas. Pourquoi font-ils les sauvages ? II, 157.

N’KISSI   n. m. Fétiche, porte-bonheur. Si tu veux chasser, je te ferai connaître le bon féticheur, qui te donneras le vrai n’kissi pour tuer le gibier sans crainte. I, 235.

NOIX DE PALME   n. f. Fruit du palmier à huile dont la fibre pulpeuse rouge donne l’huile de palme. Dans de minuscules marmites en terre posées sur des foyers, (...) cuisaient des noix de  palme, des feuilles de manioc, des morceaux d’igname ou de manioc destinés aux parents malades. I, 78.
 

OREILLE D’ÉLÉPHANT   n. f. Large feuille comestible d’une variété de tarot. Près du village existaient à profusion palmiers, safoutiers, (...) une variété de tarot à très larges feuilles appelées oreilles d’éléphant, que l’on mangeait, jeunes, comme des épinards. I, 227.

OUTARDE   n. f. Oiseau échassier des steppes. Grandes pattes, long cou, je n’avais jamais vu de tels oiseaux, ils pesaient bien 7 à 8 livres. (...) Une outarde ! (...) Elles sont farouches et très difficiles à approcher. I, 65-66. Mais je chasse l’outarde ou l’antilope sur les plateaux batéké. I, 155.
 

PAGNE   n. m  1. Tissu aux motifs colorés. Il y avait là des piles de pagnes venus d’Angleterre, des pièces de tissus blancs, rouges, (...) des pièces de bleu. I, 49. Ayant attaché les deux bêtes avec un bout de pagne, il les chargea sur son épaule. I, 65. 2. Vêtement traditionnel en étoffe ou en matière végétale tressée dont les femmes comme les hommes se couvrent le corps. Les bébés étaient [...] maintenus dans un pagne, ou ce qui me semblait être une large écorce nouée par dessus les seins. I, 36. Le grand mec annonça : “ Pata mitano ” que le petit mec mit dans la main du Noir ahuri et en train de réajuster son pagne. I. 102. Je me levai, m’enveloppai les reins d’un pagne. II, 101. 

PAILLOTE   n. f. Hutte de paille. D’anciens tirailleurs sénégalais s’y étaient installés dans des paillotes, au milieu de petits jardins plantés de bananiers. I, 88. Crouzet était installé dans une petite maison isolée, une paillote plutôt, qui avait l’aspect d’une maison canadienne. I, 141. Au milieu, une île avec un petit bois où se trouve une paillote contenant des fétiches. II, 64.

PALABRE   n. m. 1. Querelle, conflit. Ici, ce n’étaient que palabres successifs avec les élèves, avec les parents. (...) C’étaient des intrusions massives de parents en colère, menaçant et hargneux. I, 81. Henriette (...) se fâcha avec Ololo (...). Plusieurs histoires furent répandues par les indigènes, friands de palabres. I, 146. Ce fut l’occasion de nombreux palabres au moment de la paye, car ces hommes, payés pendant leur apprentissage, voulaient que je paye en plus leurs madriers gâchés. I, 249. (...) les palabres qui tiennent tant de place dans la vie du village, discussions sans cesse renouvelées autour des mêmes sujets, adultères, crimes, maléfices, vols. II, 49. 2. Discussion, débat, marchandage. J’appris ce jour-là que toute palabre se terminait en Afrique par un “ cadeau ”. I, 57. Une longue palabre suivit l’arrivée des offrandes (...). La palabre avançait doucement, sans à-coups, ponctuée de courts silences. II, 132.

PALMERAIE   n. f. Plantation de palmiers. Regardez ces immenses palmeraies naturelles ! Ils n’ont qu’à se baisser pour ramasser une énorme quantité de palmistes. II, 133.

PALMIER-BAMBOU   n. m. (Raphia pedonculata) Variété de palmier exploité pour sa sève dont on tire le vin de palme. Une chaleur humide régnait sous le toit, fait d’une épaisse couche de feuilles de palmier-bambou. I, 221. Des équipes de manoeuvres allaient couper des feuilles de palmier-bambou (raphia pedonculata), lequel est un palmier court, qui se multiplie en nombre incalculable dans des parties de forêt inondée et donne le raphia. I, 228.

PALMIER RÔNIER   n. m. Grand palmier au tronc droit et lisse et aux feuilles en éventail. (...) d’où émergent parfois quelques termitières géantes au milieu des palmiers rôniers ou borassus, aux stipes renflés vers le haut, sous leur panache de feuilles, dont les architectes égyptiens s’inspirèrent pour les colonnes de leurs temples. I, 211. V. borassus.

PALMISTE   n. m. Amande comestible qui se trouve à l’intérieur du noyau de la noix de palme et dont on extrait de l’huile. Il y a de l’ivoire, du poisson, du copal, de l’huile de palme, des palmistes. I, 222. (...) la production d’huile et de palmistes augmente. II, 116. (...) ici, les palmiers poussent tout seuls, les indigènes n’ont (...) qu’à cueillir les régimes à maturité (...) et à casser les coques pour avoir les palmistes. II, 163. Sur le chemin de roulement, les débris de coques de noix palmistes remplacèrent les graminées. II, 256.

PALU   n. m. Abréviation courante de paludisme. Là-haut, la maladie du sommeil, (...) le palu. I, 60. Alors, pour soigner la vérole, (...) le palu... I, 197.

PANKA   n. m. Ventilateur artisanal accroché au plafond, comportant un pagne tendu sur un cadre et une corde destinée à le faire fonctionner. Au plafond de la salle de séjour, un joli pagne avait été tendu sur un cadre suspendu au plafond, et une cordelette tirée par un petit boy animait ce “ panka ”. I, 68. Un large panka brassait l’air sous un haut plafond de nattes. I, 194. (...) le panka dont la toile était un grand pagne imprimé, aux dessins rouges. II, 150. (...) un petit boy gravement assis sur un escabeau agitait le panka. II, 195. V. cadre à vent.

PAPAYE   n. f. Fruit comestible du papayer, baie jaune orangé à maturité, de forme oblongue. J’adoptai vite les papayes si délicieusement sucrées, des mangots à la chair filandreuse. I, 48.

PASPALUM   n. m. Herbe courte très résistante à la sécheresse et semée pour obtenir des gazons. Avec les collègues, nous avions installé un terrain de tennis dans le “ parc ” (entendez une vague pelouse de paspalum mal entretenue avec quelques arbustes rachitiques envahis de lianes et de mousse). I, 158.

PATA   n. m. Unité monétaire légale du Congo, pièce de cinq francs en argent de 25g minimum. Le pata (pièce de 5F en argent) était, au départ, le thaler de Marie-Thérèse d’Autriche, qui avait été longtemps accepté partout. I, 51. Je la fais entrer dans l’arrière-boutique où j’ai une espèce de divan. Après, je lui donne un pata et salut ! I, 56. (...) où attendaient le traitant et ses aides pour lui vendre d’autorité de la pacotille et lui rafler les cinq patas qu’il venait d’encaisser très provisoirement. I, 103. Je sais qu’il te payait bien, en tout cas plus que ce que donnent les Blancs à un marmiton comme toi. - Oui, Makambo. Il me donnait deux patas de plus.- I, 122. Je touche la retraite du commandant... Pas beaucoup de patas. II, 254.

PATAKI   n. m. Fusil artisanal. Il tenait à la main un lourd pataki, fusil à piston au long canon, d’où sortait le bout d’une sagaie à la pointe coupée, et portait suspendue par une courroie de peau brute, une calebasse contenant de la poudre et deux ou trois sagaies courtes attachées le long de la courroie. I, 286. Le chef nous apporta son vénérable pataki, qui datait pour le moins de Napoléon, à la crosse vernie de crasse (...). La batterie de ce fusil à pierre était soigneusement protégée par un capuchon de cuir. I, 332. Le fer épointé d’une très courte sagaie sortait de la gueule de son pataki. I, 333.

PATATE   n. f. 1. (Ipomoea batatas) Plante cultivée pour ses tubercules au goût sucré et pour son feuillage. 2. Le tubercule de cette plante (patate douce). Elle nous offrit un repas gargantuesque (...) : tripes mijotées, filets de buffle grillés savoureux, patates douces cuites sous la cendre. I, 217. Nous partîmes (...), bien ravitaillés en viande fumée, patates douces et bananes. I, 219.

PEMBÉ   n. f. Fig. Défense de l’éléphant. <L’éléphant> était bien mort. (...) - Laissez les pembé. Nous viendrons les chercher dans quelques jours. Alors, elles sortiront sans effort et ne risqueront pas d’être abîmées par des coups de hache. I, 259.

PETIPOU   n. m. Feuille comestible d’une variété de pourpier sauvage. Je fis la connaissance avec les “ petipous ” qui n’étaient autres que les feuilles d’une variété de pourpier sauvage. II, 21.

PIAN   n. m. Infection cutanée chronique contagieuse et mutilante qui provoque en particulier des déformations du pied. Le novarsénobenzène est utilisé pour soigner certaines maladies, notamment le pian, qui guérit au bout de quelques piqûres intraveineuses. II, 213.

PIÈCE   n. f.  Morceau de tissu servant particulièrement à la confection des pagnes. Il y avait là des piles de pagnes venus d’Angleterre, des pièces de tissus blancs, (...), des pièces de bleu. I, 49. (...) un ballot de pagnes, des pièces d’américani, des mouchoirs de tête. I, 165. > Spécial.  Une pièce de bleu : pièce de couleur bleue.

PILI   n. m. Toile de coton bleu, servant particulièrement lors des deuils. Le pili de deuil. I, 49. - Il y avait beaucoup de marchandises dans ses boutiques ? (...) - beaucoup de perles, beaucoup de pili (toile de coton bleu). II, 25.

PIQUE-BOEUF   n. m. (Buphagus africanus) 1. Petit oiseau qui accompagne les troupeaux de buffles et qui se nourrit des insectes parasites qui se trouvent sur leur dos. (...) deux haies de Noirs, qui regardaient défiler tous ces Blancs en uniforme de “ pique-bœufs ”, comme on désignait le complet de toile blanche amidonné, du nom de l’oiseau des buffles,(...), qui accompagne les troupeaux et se nourrit de leurs insectes parasites. I, 106. Je voyais bien des pique-boeufs et des petits oiseaux noirs qui annonçaient toujours le voisinage d’un troupeau. I, 353. 2. Par extens. Tenue d’appârat portée par les fonctionnaires. (...) deux haies de Noirs, qui regardaient défiler tous ces Blancs en uniforme de “ pique-bœufs ”, comme on désignait le complet de toile blanche amidonné, du nom de l’oiseau des buffles,(...), qui accompagne les troupeaux et se nourrit de leurs insectes parasites. I, 106. Aussi, revêtus du solennel “ pique-bœufs ” blanc, prîmes nous chacun un pousse pour nous rendre en grande pompe au domicile du commissaire. I, 111. Le secrétaire fonce chez l’administrateur en chef, qui fait taper immédiatement une note de service enjoignant à tous les fonctionnaires de se rendre au terrain d’aviation pour recevoir le gouverneur général (...). Ils se sont tous pointé en pique-boeuf. II, 243.

PLANTATION   n. f. Exploitation agricole de petite dimension, consacrée à des cultures vivrières. Je chercherai un terrain propice à l’installation d’une factorerie, d’une plantation. I, 167. Les femmes, au retour des plantations, préparaient le repas. I, 233.

PLANTON   n. m. Employé subalterne chargé de menus travaux. Le cri fut répété par le planton et les manoeuvres occupés à balayer l’allée. I, 57. (...)  deux plantons étaient chargés de balayer, d’épousseter, de faire les courses. I, 70. Des plantons passaient, à pied ou à bicyclette, peu pressés, parlant aux uns et aux autres. I, 90.

POINTE   n. m.  Défense d’éléphant. (...) un nombre important de femelles, dont les pointes dépassent très rarement cinq kilos et sont utilisées sur place par les sculpteurs du pays. I, 53. Je regarde les deux grosses pointes d’ivoire, quatre-vingts kilos chacune. I, 61. Les Noirs débarquaient maintenant des pointes d’ivoire magnifiques. I, 98. Veyret eut la chance de tuer un éléphant porteur de belles pointes. I, 328.

POINTEUR   n. m. Personne chargée de pointer les achats d’une factorerie. (...) beaucoup d’indigènes sachant lire et écrire ne voulaient être que “ pointeurs ”, c’est-à-dire pointer pendant le marché le nombre de mesures de produits achetés et inscrire leur valeur. II, 259.

POIS D’ANGOLE   n. m. Arbrisseau aux pois comestibles. Entre les cases (...) poussaient des bananiers,(...) des pois d’Angole. I, 71.

POISSON ÉLECTRIQUE   n. m. Gros poisson d’eau douce doté d’un organe capable d’émettre des décharges électriques. Des pêcheurs lui apportaient aussi le produit de leur pêche : (...) capitaines, poissons électriques, m’boto. I, 216.

POLICE   n. m. Agent de police. Des femmes proposaient des boules de manioc, (...) et s’éloignaient, le plateau sur la tête, à l’approche d’un “ police ”. I, 90. Les polices infligeaient de sévères corrections à de pauvres bougres parce qu’ils avaient glissé une pierre dans leur caoutchouc. I, 103. Ils jubilaient, mais ils s’enfuyaient, car les polices congolais arrivaient pour emporter le Flamand. I, 137. Au commissariat, les agents de police étaient assemblés (...) - Je viens porter plainte. Vous n’ignorez pas ce que cela veut dire ? dis-je en élevant la voix, ce qui attira immédiatement quelques polices. II, 81.

POLICE DE VILLAGE   n. m. Policier chargé de faire régner l’ordre dans un village. Devant la case, (...) quelques polices de village à chéchia et trique. I, 102.

POPOS   n. m. Nom donné aux peuples vivant sur la côte du Golfe du Bénin (Togo, Bénin, Ghana). Les Haoussas, ou des types du haut, tu sais, Yakomas, Banziris, ou bien les Popos de la côte Atlantique font un énorme trafic. I, 85. Les Popos de la Gold Coast, de longs et maigres arabisés. I, 87. Il y avait là cinq Noirs : deux Gabonais, un Fang, deux Popos de la Gold Coast. II, 160.

POPOTE   n. f. Cantine où les employés peuvent prendre leur repas en commun. Le repas eut lieu à la popote de la maison. I, 36. Vous mangerez avec nous à la popote en attendant votre convenance. I, 45.

POTAMOCHERE   n. m. Cochon sauvage. On trouve parfois des buffles, des potamochères, des singes. I, 66. Deux chasseurs, que j’avais embauchés et à qui j’avais confié mes armes, m’apportaient souvent de la viande d’éléphant, de buffle, et surtout de cochon sauvage, le potamochère à la hure affreuse. I, 231. La piste était croisée de traces laissées par des potamochères. II, 32.

POTOPOTO   n. f. 1. Boue. Tu n’en as pas marre du potopoto, des tournées en pirogue ? Etre dans la flotte, toujours la flotte ! II, 247. 2. Matériau de construction traditionnel à base de terre argileuse, destiné à enduire les murs. Les hommes pétrirent la glaise avec leurs pieds pour faire le remplissage et l’enduit des murs avec cette terre battue, appelée potopoto. I, 228. 

POUSSE, POUSSE-POUSSE n. m. Voiture légère à deux roues, tirée ou poussée par un homme et servant à transporter des personnes ou, plus rarement, des marchandises. Le pousse-pousse est le moyen de transport le plus courant. (...) sous lesquels attendaient quelques automobiles, des pousse-pousse à deux roues, dont les conducteurs nous hélèrent. I, 39. Prenez le pousse. I, 75. L’arrivée d’un pousse-pousse officiel fit prendre aux gardes une attitude plus martiale. I, 90.

POUSSEUR, POUSSEUR DE POUSSE-POUSSE   n. m. Personne qui tire le pousse-pousse. Les Noirs étaient plantons, pousseurs de pousse-pousse, manoeuvres... I, 70. Mes pousseurs soufflaient. Le rythme de leur respiration s’accélérait à l’arrivée sur le plat. I, 88. Les pousseurs me déposèrent devant l’entrée du palais. I, 315.

PRENDRE SON PIED LA ROUTE   loc. verb. Faire chemin, marcher. J’ai vendangé, et puis j’ai pris mon pied la route, vers l’Espagne. I, 274. Pas un pousse. Pas une voiture (...). Je pris “ mon pied la route ”. II, 105.

PROSTATE   n. m. Protestant. (...) en remontant la rivière jusqu'à Pembé, où il y a des “ prostates ” (protestants). I, 207. Il y a aussi Pembé, où existait une mission protestante américaine, mais je crois que les “ prostates ” ont quitté la région. I, 222.
 

RAPHIA   n. m.  Fibre, liens tirés des feuilles du palmier-raphia et utilisés dans la confection des tissus ou des objets de vannerie. Ils étaient vêtus de loques, de légers pagnes de raphia. I, 45. (...) palmier-banbou, lequel est un palmier court, qui se multiplie en nombre incalculable dans des parties de forêt inondée et donne le raphia. I, 218.
 

SAFOUTIER   n. m. (Pachylobus edulis) Grand arbre qui produit un fruit comestible, le safou. Près du village existaient à profusion palmiers, safoutiers, kolatiers... I, 226.

SAMARA   n. m. Sandale traditionnelle. Mes doigts de pieds se crispèrent dans les samaras. I, 341.

SANZOU   n. m.  Instrument de musique composé d’une caisse de résonance sur laquelle sont fixées plusieurs lamelles de métal. <Il> jouait d’un instrument composé d’une caisse de résonance longue d’une quarantaine de centimètres, large de vingt, sur laquelle étaient fixées une douzaine de lamelles de fer. L’instrument était tenu à deux mains et, sous l’action des pouces, ces lamelles produisaient une grêle de sons allant du grave à l’aigu (...) la sentinelle (...) jouait presque toute la nuit de son instrument, appelé sanzou. I, 48-49. De temps en temps, un homme passait, s’accompagnant de la musique du sanzou. I, 72. D’un peu partout s’élevaient des chants sans unité, chacun modulant à sa guise en s’accompagnant qui de sanzou, de cithare, qui de balafon, de luth rustique. I, 218.

SENTINELLE   n. f.  Vigile engagé particulièrement par des entreprises privées pour la surveillance des locaux. A une vingtaine de mètres de la véranda de la boutique se tenait la sentinelle, un grand  diable vêtu d’oripeaux crasseux. I, 48. Je m’apercus que la sentinelle chargée de la surveillance du magasin jouait presque toute la nuit de son instrument. I, 49. La sentinelle de jour qui se trouvait à l’entrée se leva en hâte (...) et ouvrit le portail. I, 87.

SILURE   n. m. Gros poisson à barbillons tactiles, poisson-chat. (...) gros poissons pouvant peser plus de cinquante kilos, silures et bingas. I. 216. La rivière était très poissonneuse, silures, bingas de quatre-vingts à cent kilos parfois. I, 245.

SŒUR (PETITE)   n. f.  Proche parente, bonne amie ; toute personne appartenant à un même groupe ethnique. J’ai la femme pour toi. - Une femme ? - Oui, petite sœur pour moi. - Je me demandais comment elle pouvait être sa “ petite soeur ”, puisqu’il avait quinze à seize ans, et la femme qu’il introduisit, mettons la trentaine. I, 54. 

SOMMEILLEUX   n. m. Personne qui a contracté la maladie du sommeil. (...) chaque sommeilleux reçut une piqûre intraveineuse dans le bras. II, 101. Lors de la visite médicale, je fus dirigé sur l’hôpital pour y rester quelques jours en observation, en tant qu’ancien sommeilleux. II, 280.

STRASSE, STRASS   n. f.  Administration. Ne fais pas l’enfant. Tu auras toute la strasse (administration) à tes trousses. I, 193. La strasse, on la voit souvent. Le chef de la subdivision passe ici tous les trois ou quatre mois. I, 223. - Comment es-tu avec la strasse ? - Obligatoirement bien, à cause des marchés pour lesquels ils nous aident. I, 278. Pourquoi n’essaies-tu pas d’entrer dans la strasse ? Regarde-moi : oui, je sais, une paye pas trop grosse. Mais touchée tous les mois, quelle que soit la situation. Des rappels, (...). Un avancement quasi automatique. Une bonne piaule bien meublée (...). Et six mois de congé tous les deux ans... que tu peux facilement augmenter sous forme de convalescence. I, 319.

STRATIF   n. m. Administrateur. C’est avec ce déguisement qu’il a reçu le gouverneur. Le ponte arrivait devant le bureau où d’Ozou était seul à le recevoir, les autres stratifs étant en congé ou en tournée. I, 278. Il y avait à bord, parmi les passagers, deux jeunes administrateurs-adjoints, frais émoulus de l’Ecole coloniale d’administration (...) - Figurez-vous qu’à midi j’avais demandé aux deux jeunes stratifs si je pouvais m’asseoir à table avec eux. Il se sont regardés, puis l’un a répondu : “ Non, monsieur ”. I, 320-321. L’administrateur Augias voyait grand. Augias, c’était le stratif. II, 26. Toujours pareil avec les stratifs. Ils font leur grand chef, ils essayent de traiter les toubibs en subalternes. II, 98.
 

TAON D’ÉLÉPHANT, TAON Á ÉLÉPHANT   n. m. Insecte qui pique l’homme ou les mammifères pour sucer leur sang. Là-haut, (...) des tsé-tsés, des taons d’éléphant, le palu. I, 60. (...) où les mouches tsé-tsés, les taons à éléphant, qui font de si douloureuses morsures pendant le jour,  sont remplacés la nuit par des myriades de moustiques. I, 190. V. tsé-tsé.

TAM-TAM   n. m. Instrument à percussion artisanal en bois, confectionné à partir de peaux tendues sur une caisse de résonance. - Attends... Ils disent que nous devons envoyer deux grandes pirogues (...) - C’est le tam-tam qui a parlé ? (...) - Tu vois, nous pouvons parler de très loin. I, 303. Il (...) saisit deux baguettes au bout large et légèrement courbé, et se mit à frapper le tam-tam qui émit des sons différents, suivant que l’opérateur frappait l’un ou l’autre bord de la fente, plus ou moins près de la commissure de cette espèce de bouche. - J’annonce votre passage. I, 303. Le tam-tam a dit aussi que les Yessoua et les Kabonga se sont retirés dans leur village. II, 24. Le tam-tam les a informés du passage des éléphants. II, 37.

TAROT   n. m. 1. Plante cultivée pour son tubercule comestible. 2. Par extens.  le tubercule de cette plante. Aux abords les femmes cultivaient manioc (...), igname, (...) une variété de tarot à très larges feuilles appelées oreilles d’éléphant, que l’on mangeait, jeunes, comme des épinards. I, 227. Nous, Bangala, nous mangeons la viande et le poisson, la banane et les tarots. II, 156.

TELEPHONE DE BROUSSE   n. m. Fig. Transmission rapide des nouvelles par des relais de messagers ou d’informateurs. Expression équivalente à téléphone arabe. Mais le téléphone de brousse a fonctionné, et toute la région est au courant. II, 65.

TIATIA   n. m. Nom donné par les Blancs aux Antillais. - Le “ tiatia ” ? - Ben, l’Antillais quoi. A la coloniale, on les appelle comme ça. II, 98.

TIPOYE   n. m. Chaise à porteurs traditionnelle, utilisée aussi pour le transport des employés de l’administration. Un Blanc de passage (...), qui se trouve à trois jours de tipoye ou de pirogue de chez toi. I, 60. Pour y arriver, j’avais d’abord dû voyager trois jours en tipoye, et le trottinement des porteurs m’avait rompu les reins. I, 101. Les feuilles, très longues, ont une nervure centrale pouvant atteindre dix mètres, solide et très souple après dessiccation, utilisée entre autres pour la confection des tipoyes ou chaises à porteurs. I, 228. Je montais pour la première fois dans un tipoye. C’était une sorte de chaise longue fixée au centre d’un cadre formé de deux brancards longs de cinq mètres, faits chacun d’une tige de feuille de palmier bambou très souple et résistante, reliés aux extrémités par deux traverses, et l’ensemble était supporté à l’avant et à l’arrière par deux barres d’un mètre cinquante, qui reposaient soit sur la tête, soit sur l’épaule des quatre porteurs qui marchaient en file indienne. L’équilibre était assuré par la liane qui retenait cette barre en son milieu et qui était rattachée aux montants. II, 30.

TOMBER DE LA DERNIERE PLUIE DES MANGUES  (NE PAS)   loc. verb. Se dit d’une personne lucide et expérimentée qui ne se laisse pas avoir. Cette expression a le même sens que l’expression tomber de la dernière pluie. Il n’est pas tombé de la dernière pluie des mangues. Il a parfaitement pigé l’entourloupe. I, 128.

TONTINE   n. f. Association de personnes versant régulièrement de l’argent à une caisse commune dont le montant est remis à tour de rôle à chaque membre. L’égalité par le haut, rien ne doit dépasser. Alors certains font des espèces de tontines entre eux. Ils appellent ça “ faire ikélemba ”. I, 343.

TRAITANT   n. m. Colporteur, vendeur. Des Noirs venaient offrir leurs services, surtout pour “ faire colis-porteurs ”, “ faire traitant ”. Kaké me conseilla discrètement : Prends des traitants illettrés, ils sont moins voleurs. Bien que j’aie trouvé de prime abord cette appréciation surprenante, j’en tins compte et embauchais quatre colporteurs. I, 226. Tout d’abord, le “ traitant ” remettait l’argent, produit des ventes effectuées. I, 250. Je prenais la liste, dont le traitant, qui était illettré, avait le double, et commençais le premier article. L’homme me remettait, par exemple, les pagnes restants d’une catégorie, puis, pour compenser les pagnes manquants, il prélevait dans l’argent déposé devant nous le montant de leur vente et me le remettait. I, 250. Le lendemain, devant les hommes, les capitas s’emparèrent du traitant et l’attachèrent à un poteau. Ils le frappèrent, lui demandant à chaque coup ce qu’il avait fait de l’argent. I, 251.

TROUSSE-COUILLES   n. m. Morceau de tissu que l’on passe entre les jambes et que l’on noue de façon à faire une sorte de culotte. Ces pauvres bougres avaient un air misérable dans leurs loques en trousse-couilles. I, 87. Faire suer le burnous ou le trousse couilles, et finir heureux en France. I, 125. Les hommes vêtus d’oripeaux, pagne de raphia ou “ trousse-couilles ” crasseux. I, 174. Eux savent faire cracher le trousse-couilles. II, 169.

TRYPANOSOMIASE   n. f. Nom scientifique de la  maladie du sommeil. Les infirmiers (...) envoyaient au docteur les porteurs de forts ganglions, suspects peut-être d’un début de trypanosomiase. (...) une trentaine de cas de maladie du sommeil furent dépistés. II, 100.

TSÉ-TSÉ   n. f. Mouche africaine dont certaines espèces transmettent la maladie du sommeil. Il nous mena voir ses chevaux, qui étaient beaux et semblaient en forme, chose rare au Congo où la mouche tsé-tsé pullule et abrège la vie des animaux domestiques. Et aussi celle des humains, à l’occasion. I, 180. (...) où les mouches tsé-tsés, les taons à éléphant, qui font de si douloureuses morsures pendant le jour,  sont remplacés la nuit par des myriades de moustiques. I, 190. Des essaims de mouches accompagnaient maintenant notre flottille, se mêlant aux tsé-tsé que nous tentions de chasser à grands coups de balayettes. I, 212. La situation sanitaire était toujours peu brillante, et la maladie du sommeil touchait de plus en plus de personnes. Les mouches tsé-tsé pullulaient, surtout en saison sèche, à l’époque des eaux basses et stagnantes. II, 97.

TUILE DE BAMBOU   n. f. Tuile fabriquée à partir des feuilles et des tiges du bambou. Allongé au bord de l’eau, les cases des gardes de la milice, la résidence de l’administrateur, en brique, entourée d’une véranda fermée de nattes et couverte d’un toit de tuiles de bambou. I, 191. Pour faire les tuiles de bambou, on replie des feuilles d’un côté après avoir refendu la nervure pour en diminuer l’épaisseur, et on les épingle de l’autre côté à l’aide d’aiguilles taillées dans la même tige. I, 229. Le commandant a demandé aux chefs la fourniture des tuiles de bambou nécessaires à l’entretien des toitures administratives. II, 258. Sur la colline, nous fîmes construire une case en parpaings entourée d’une véranda et couverte en tuiles de bambous, beaucoup plus jolies et plus fraîches que la tôle ondulée. II, 311
 

VÉRANDA   n. f.  Galerie couverte longeant la façade d’une maison et protégeant des pluies et du soleil. C’était une grande bâtisse à un étage, en bois, entourée d’une véranda, avec son magasin au rez-de-chaussée. I, 35. Au bout du chemin en pente régulière, une grande maison de brique à deux étages, entourée de vérandas protégées par des nattes. (...) notre logement apparut. C’était un long bâtiment au toit bas ; une véranda de trois mètres de largeur protégeait les portes et fenêtres qui se succédaient régulièrement, chacune éclairant mal, une pièce de quatre mètres sur quatre. I, 43. C’était la véranda de l’arrière-boutique qui servait de salle à manger à la popote. I, 47. La grande rue était bien protégée du soleil par une large véranda. I, 49.

VÉRANDA-COULOIR   n. f. Véranda qui sert aussi de couloir. La route longeait une enfilade de bureaux, aux portes et fenêtres donnant sur une véranda-couloir. I, 89.

VER PALMISTE   n. m. Insecte comestible vivant dans le coeur du palmier abattu. (...) chacun fait sa cuisine, avec trois noix de palme (...), un ver palmiste, ou des petites chenilles. II, 156.

VIN DE BAMBOU   n. m. Boisson alcoolisée fabriquée à partir de la sève fermentée du palmier-bambou. Il font du vin de palme, distillent le vin de bambou pour faire de l’élégué. I, 223.

VIN DE PALME   n. m. Boisson alcoolisée fabriquée à partir de la sève fermentée du palmier à huile. Des calebasses de vin de palme circulaient. I, 109. Il nous invita à boire du vin de palme, frais, pétillant, déjà un  peu aigrelet et alcoolisé. I, 203. Buvez de ce vin de palme, il est tout frais, sucré, comme l’aiment les Blancs. I, 204. Ils font du vin de palme, distillent le vin de bambou pour faire de l’élégué. I, 223.

VIPÈRE CORNUE   n. f. Variété de vipère. Un jeune Babinga armé d’une courte sagaie repoussa brusquement un bloc de bois moussu à côté de moi et découvrit une vipère cornue, qui déroula doucement son gros corps court et mou, puis se leva, tête au centre, prête à la défense. I, 330.

VOIX (INDIGÈNE)   n. f. Rumeur, ouï-dire responsable de la véhiculation d’une information. Averti comme toujours de notre arrivée par la voix indigène, le chef du village, Nicolas, était venu à notre rencontre. I, 203.
 

ZANDOU NA IMBOUA   n. m. Marché aux chiens. C’était le zandou na imboua, le marché aux chiens. I, 71. Nous fîmes demi-tour pour rejoindre le zandou na imboua, où les tams-tams faisaient rage. I, 72. Le zandou na imboua était en fête. I, 109.

ZÉBU   n. m. Bœuf domestique caractérisé par une bosse graisseuse au niveau du garrot. T’avais qu’à aller à la pointe de l’île M’Bamou, où les Belges parquent les zébus qui approvisionnent les boucheries de Léo. I, 143. A la pointe de l’île M’Bamou, un troupeau de zébus à bosse paissait dans la plaine. I, 171.