B

ba-, préf. Dispon. (anaphorique de classe préfixé marquant le pluriel dans certaines langues bantoues.). Marque du pluriel préfixée à certains mots du français avec une intention plaisante : etc., et tutti quanti.., et consorts. Moi, les histoires sur des ba- fromage, camembert Le Président, le premier ministre [.] et que sais-je encore... (L’Union, 13-14/07/91).
COM. : Le mot sur lequel porte ba- ne prend pas alors la marque habituelle du pluriel.

babler qqn, v.tr. Fréq., fam., péj.
1- Ecrire rageusement. Il y a plus d’un mois le trésorier a bablé une missive saignante à son collègue du commerce pour protester contre les petites magouilles de son directeur. (La Griffe, 11/03/1998).
2- Donner, " flanquer ", " refiler ". Je vous bable une interrogation orale tout de suite… (BD Boom, n°2, 12/1997). Pendant qu’ils se disputaient, Luc a bablé une bonne gifle à son ami. Il n’a vu* que les étoiles. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Ma mère m’a bablé une baffe parce que je lui ai répondu. (Lycéenne, Libreville, 1999).

babouches, (avoir les ---- ), loc.verb. Fréq., oral, argot des jeunes, péj. Avoir les seins tombants et flasques. Comment veux-tu qu’elle n’ait pas les babouches après avoir fait huit gosses et les avoir nourris de son lait presque deux ans chacun !(Etudiante, Libreville, 1994). Celle dont tu parles, c’est la géante* qui a les babouches, là-bas sur la plage ? Elle devrait pas se mettre en maillot de bain. (Jeune, Libreville, 1999).

ANTON. : tenir le bic*.

babouin [à crinière], var. babouin de Guinée, n.m. Spéc. (Papio papio Desmarest). Variété de cynocéphale à pelage roux olive, à forte crinière, queue recourbée et callosités fessières rouges. [.] elle [ : la forêt] est le lieu d’élection de la gent singe [.]. L’Afrique en a de toutes les espèces, depuis les petits cercopithèques* aux yeux ronds et apeurés, depuis ceux qui ont le museau bleu et un pain à cacheter sur leur nez, depuis les capucins* à perruque rousse, jusqu’aux babouins à crinière, et aux redoutables cynocéphales* à face plissée, aux yeux méchants et aux soudaines colères. (Briault, 1926 in Merlet 1990 : 323).

bâchée, n.f. Fréq. Véhicule de transport dont la partie arrière peut être recouverte d’une bâche. Des témoins ont affirmé que le conducteur de la bâchée n’était visiblement pas dans son assiette. (L’Union, 08/09/1992). Ma femme et mes enfants ont pris une bâchée pour se rendre à Oyem où ils passeront trois mois de vacances. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

bâcher, v.tr. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Voler. Il a bâché et puis son père l‘a mis en ngata*. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : arracher*, macrotiser*, magner*, signer*.

badame, n.m. Spéc. (du hindi "badam"). Fruit du badamier* (Terminalia catappa Linn.) dont l'amande comestible est très appréciée des enfants. Parfois, ils n'étaient que deux à casser* des badames, au bord de la route. (Moussirou-Mouyama, 1992 : 64). Et soudain, on les rencontre habillés tous de leurs haillons et pieds nus en bord de mer, certains en train de casser les badames et d’autres en train de vendre des crabes... (Ndong Mbeng, 1992 : 24). Car les baigneurs le [: un hippotame] nourrissaient avec des aliments toxiques (badames) et sans le vouloir pouvaient le rendre malade. (L’Union, 17/01/1992).
DER. : badamier*.
LOC. : casser* des badames.
SYN. : amande [des Tropiques].

badamier, n.m. Spéc. (dérivé du hindi " badam "). (Terminalia catappa Linn.). Arbre de la famille des Combretacées, introduit pour l'ornementation des jardins et avenues. Excellent bois gris-brun très dur. Feuilles caduques devenant rouge vif avant la chute, fruit à amande comestible appréciée (V. BADAME*). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 122). Le gai concert des colibris* dans les feuillages de badamiers et bigaratiers* avaient duré plus qu'à l'accoutumée.(Allogho-Oke, 1985 : 28). Un vent d’une violence hors série secouait les grands et imposants badamiers de la place du marché, déversant dans la ville des bouffées de froidure… (Allogho-Oke, 1985 : 47-48).La belle promenade qui épouse les contours du rivage et disparaît sous les cocotiers, les flamboyants* et surtout les badamiers. (Rémy, 1987 : 152).
SYN. : amandier [des Tropiques].

badge, n.m. Dispon., (de l’anglais), oral, argot urbain, fam., plaisant. Pièce de tissu qui sert à rapiécer un vêtement troué. Dis donc, tous ces badges ! C’est pour faire joli ou parce que ton pantalon était déchiré de partout ? (Jeune, Libreville, 1994).

badi, n.m. Spéc., (de l'attié, l. kwa de Côte-d'Ivoire). (Sarcocephalus diderrichii De Wild). Grand arbre de la famille des Rubiacées au bois très exploité, plus particulièrement. Nom commercial du bois jaune et dense de cet arbre (le <bois d'or*> de Côte-d'Ivoire). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 374).
ENCYCL. : l'arbre porte un fruit comestible.

COM. : il semblerait que localement bilinga désigne plus souvent l'arbre, badi ou acajou jaune d'Afrique, le bois pour l'exportation ou l'ébénisterie.
SYN. : acajou* jaune africain, acajou* d'Afrique, bois* d'or, bilinga* (du mpongwé et autres langues locales).

badigeonner, v.tr. Fréq., oral surtout, fam. Etaler généreusement un produit (sur une tartine, dans un sandwich...). Quand tu iras acheter le pain* beurré, n’oublie pas de dire à Cissé de badigeonner. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Laisse moi préparer mon pain ! Tu badigeonnes trop ! (Etudiante, Libreville, 1999).

bagadais [à bec rouge], n.m. Spéc. (Prionops [Sigmodus] caniceps Bonaparte). Oiseau de la fam. des Laniidae à plumage gris, noir, blanc et jaune et à bec rouge. (Serle/ Morel, 1988 : 159).

bagarreur, n.m. Fréq., péj. Personne qui aime les querelles violentes, tant sur le plan physique que sur le plan des joutes oratoires et juridiques. L'argent, dit-on , est fini, fini*. Alors mon beau-frère, grand bagarreur, a dit que " ça ne passera pas comme ça cette fois ci ! ". (L’Union, 05/09/1991). C’est un bagarreur de première. Avec lui, il y a toujours des discussions à n’en plus finir. (Fonctionnaire, Port-Gentil, 1997).
SYN. : palabreur*.

bagne, n.f. Dispon., argot urbain, fam. Voiture, bagnole. [.] aussi aujourd’hui il devient particulièrement doué dans la réparation des " bagnes " américaines pour une ville où les nababs* ont le faste de ne rouler qu’en grosses cylindrées. (Ndong Mbeng, 1992 : 85).

bahia, n.m. Spéc. (de l’agni, l. kwa de Côte-d’Ivoire). (Mitragyna ciliata. Aubr. et Pell.). Grand arbre de la famille des Rubiacées, des forêts marécageuses, exploité pour son bois gris et léger. Il est très utilisé en pharmacopée locale, notamment contre la stérilité féminine. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 365). (White/ Abernathy, 1996 : 202).

COM. : " Elelom " serait le nom commercial local du bois; " bahia ", le nom de l'arbre et du bois exporté. <Tilleul d'Afrique>, employé autrefois par les colons, est signalé comme impropre par Auberville. (Aubreville, 1959, t. 3 : 260).
SYN. : élèlom* (du fang), tilleul* d'Afrique (Européens).

baigner (se ---- ), v.pron. Dispon., mésolecte, fam. Se laver, faire sa toilette de pied en cap. Marc ? Il est à la douche, il se baigne. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Donne-moi le seau d’eau : je vais me baigner dans ma chambre. (Educatrice préscolaire, Libreville, 1999).

bailleur, n.m. Dispon., argot urbain, péj. Personne qui prête de l’argent à un particulier, usurier. J’ai besoin d’un peu de do*, tu ne connaitrais pas un bailleur ? (Jeune, Port-Gentil, 1994).

baillonella, n.m. Spéc. V. MOABI*. Parmi les hôtes de ces forêts : le moabi* ou baillonella, le douka* dont les fûts peuvent atteindre jusqu'à trois mètres de diamètre à la base.(Dedet, 1984 : 164).

bakongo, n.m. Spéc. (du nom d’une ethnie congolaise). Variété de manioc très répandu localement et introduite après la première guerre mondiale au Gabon, en provenance du Congo. V. MATADI*. Le bakongo [.] aurait été apporté à la même époque par une Gabonaise, petite-fille du Roi Denis, ayant vécu à Brazzaville. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 460).

balafon, n.m. ou f. Usuel, (du mandenkan " xylophone + frapper "). Instrument de musique à percussion qui ressemble à un xylophone et dont la caisse de résonance est constituée de calebasses évidées. Le chef supérieur [.] était magicien et virtuose du balafon, cet instrument à percussion dont les baguettes de bois sont associées à des courges de différentes grosseurs qui servent de caisse de résonance. (Georgy, 1992 : 81). Les instruments de musique sont, pour la plupart, spécifiques d’une région à l’intérieur même du pays. Citons par exemple : [.] les instruments polyphoniques tels que le balafon, comparable au xylophone*, ou la sanza* fang, piano africain servant au conteur-chanteur [.]. (Elsener, 1997 : 164). On peut y [au musée national des Arts et Traditions] découvrir un certain nombre d’instruments de musique et objets régaliens : [.] balafon, bâton de chef* [.]. (Caparros, 1997 : 60).
COMP. : faire* beaucoup de tam-tam et de balafon autour de qq chose.

balai, n.m.
1- Usuel, oral surtout.Localement on semble différencier le balai-coco, balai local confectionné avec des fibres de noix de coco, du balai paille de riz qui est importé. Balai paille de riz, balai coco, balayette coco. (L’Union, 27/01/1989 : publicité).
DER. : balayette* coco.
2- balai chasse-mouche, Spéc. Sorte de petit balai à crins que l'on tient à la main et que l'on agite pour écarter les mouches ou grande feuille constituant une sorte d’éventail. Avec les feuilles [de bananier] vous aurez de quoi [.] faire des balais chasse-mouche. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 30).

balayage, (mettre qqn ---- ), loc.verb. Dispon., oral, jeunes urbanisés, fam. Donner un coup à qqun. Il a mis l’autre balayage et l’autre est tombé sous le pont. (Ecolier, Libreville, 1998).

balayette coco, n.f. Fréq. Petit balai local sans manche confectionné avec des fibres de noix de coco. V. BALAI COCO*. Où est passée la balayette coco de la terrasse ? (Mère de famille, Port-Gentil, 1994)

balbuzard pêcheur, n.m. Spéc. (Pandion haliaetus Linn.). Grand rapace qui pêche les poissons à la surface de l’eau. (Serle/ Morel, 1988 : 51), (Christy/ Clarke,1994 : 20)

balisier, n.m. Spéc. (Canna grandiflora Hort.). Plante ornementale de la famille des Cannacées, introduite pour ses fleurs en épi, jaune ou rouge carmin. Elle entre dans les pratiques magiques de certaines ethnies locales. Chez les Fang, notamment, la variété à feuilles pourpres sert de fétiche-d'épreuves dans les ordalies. V. NKAL*. (Raponda- Walker/ Sillans, 1961 : 116).
SYN. : canna, faux-sucrier*, ikondo-mbumba (mpongwé), nkal* (fang).

balles, n.f.pl. Usuel, oral surtout, fam. Argent, fric. A la mode, les autres affichaient belles paires de chaussures, beaux sacs, belles tenues de sport, belles coiffures, les poches pleines de balles et se faisaient déposer au lycée à bord de très belles caisses conduites par le chauffeur. (Ndong Mbeng, 1992 : 35). Si tu as les balles, tu paies à boire! (Etudiant, Libreville, 1993). L’argent, tu peux désigner ça avec plusieurs termes : les balles heu, les pesos*, les sous, heu, le miang*,( je pense que c’est tiré du fang), les feuilles*, dole* aussi c’est l’argent. (Lycéen, 21 ans, 1994).Crétin, sachez que la municipalité vient de décider d’arrêter tous ceux qui donnent des balles aux mendiants. (BD Boom, n°1, 10/1997). [.]le Réveil ferme ses portes, voici le dernier numéro ! [.] C’est pas ça, c’est une question de balles. (Le Réveil, 20/03/1999).
COM. : les contextes d'utilisation semblent plus variés que ceux du français hexagonal équivalent.
DER. : balleux* ;
SYN. : bongo*-CFA, caillasse*, cailloux*, change*, choko*, dolè* (dolé, doles), feuilles*, ifoura*, kolo*, mbome*, mbongo*, miang*, pesos*, pétrole*, pia*, rabiot*, sou, tchoko*.

balleux, n.m. Dispon., oral surtout, argot, péj. Richard, personne qui a de l’argent.Tous ces balleux sont incapables de faire construire des habitations confortables pour leurs employés . (in Bagouendi-Bagère, 1999). Toi, te plains pas ! Ton père est un balleux. (Lycéen, 21 ans, Libreville, 1999).

balosi, n.m. Spéc., (de l’eshira). V. SORCIER*. Les balosi et les nganga*, c’est-à-dire les " sorciers* " et les devins ne constituent donc pas un seul et unique personnage, loin de là. (Raponda-Walker, 1983 : 33).

balsamier, n.m Spéc. (Pachylobus balsamifera [Engl.] Guillaum.). Grand arbre de la famille des Burseracées, à racines adventives formant des piliers de soutènement. Il porte des fruits comestibles et parfumés ressemblant à maturité à une prune noire. Sa résine, blonde ou rouge, très odorante, a des propriétés cicatrisantes.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 111).
ENCYCL. : ses fruits, proches de ceux de l’atangattier*, sont utilisés comme ces derniers.
SYN. : arbre* à baume, baumier* , atom (du fang), mumdjimbi (bapunu).

bambonga, n.m. Spéc. (Parauchenoglanis boutchangai Thys Van den Audenaerde). Poisson de la fam . des Bagrides pouvant atteindre 225 mm de long, qui se pêche à la ligne dans les rapides de la Louetsi ou de la Ngounié. (Gilbert et alii, 1989 : 10).

bambou, n.m. Spéc.
1- Nom donné au pétiole de la palme du Raphia Hookeri. Mann. et Wendel ou du R. gigantea A. Chev., utilisé tressé pour la confection de nattes, de palissades, de corbeilles, de cases. Elle [: la case] est construite en bois de brousse*, écorce et paille, bambous tressés. (Brouillet, 1972 : 127). C'étaient de ces petites pointes de raphia qu'ils [: les Fang dits Pahouins] plaçaient le long des rives [.] au temps jadis quand les Fang et les Français n'étaient pas toujours d'accord. (note de Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 45). Ils se dirigèrent tous deux vers la cuisine, vers la case* en bambou. (Okoumba-Nkoghe, 1984 : 8). Il [: le roi George en 1808] dort sous une moustiquaire de natte* dans une coquette maison en bambou (palmier raphia*) [.]. (Gaulme, 1988 : 81). L’élevage d’aulacodes* se fait en cages ou en enclos au sol qui peuvent se construire facilement avec des matériaux locaux (bois, terre de barre*, bambou etc.). (Le Cri du Pangolin, n°13-14, 1994).
COMP. : bambou épineux, bambou de Chine, bambou nain.
SYN. : bambou-raphia.
2- On distingue :
- bambou [de Chine], (Bambusa vulgaris Linn.). Plante de la famille des Graminées, introduite depuis fort longtemps et ainsi nommée par opposition à "bambou" qui désigne généralement en Afrique le pétiole du palmier-raphia. Spécimen de bouteille gabonaise* confectionnées avec un entre-noeud de bambou de Chine que l'on bouche avec un rachis d'épi de maïs. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 186). Nous arrivons chez nos hôtes qui vivent dans une case* en bambou de Chine.(Dedet : 1984 : 53). Elle pourra également donner à des plantations de plantes diverses[.] ou de plantes ornementales ou d’agrément ([.] bambou de Chine, palmier royal*, cocotier*, nyawulè*, [.]). (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
ENCYCL. : les jeunes pousses sont consommées. les tiges servent à faire des bouteilles*, des charpentes, des pieux, des instruments de pêche, des clôtures.
- bambou épineux, (Trachyphrynium sp.). Plante de la famille des Marantacées à tige ligneuse et buissonnante avec des noeuds, de distance à distance. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 282).
ENCYCL. : les Fang se servent de ces tiges épineuses pour raper les cannes à sucre. V. VIN* DE CANNE.
SYN. : nsèn (du fang), ntsèrè-awoga (du mpongwé).
- bambou nain, (Puelia ciliata Franchet.). Plante rhizomateuse à feuilles ovales de la famille des graminées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 193).
- bambou-raphia, V. BAMBOU*. Les maisons y sont construites en bambou-raphia [.]. (Bowdich, 1819 in Merlet, 1990 : 45).

bambou (2), n.m. Dispon., oral, argot estudiantin, fam. Jeune femme. Comment tu peux appeler une femme un bambou [.] ? (Etudiant, Libreville, 1997). Non mais regarde ce bambou en robe mini qui vient d’arriver ! (Etudiant, Libreville, 1999).

bamboula (faire la ---- ), loc.verb.Vx.,(de l’argot militaire de 1913). V. GROOVER*. Avec mes collègues de la vie urbaine, je faisais la bamboula. (L’Union magazine, 06/1987). Tu n’aimes pas faire la bamboula le samedi ? (Etudiant, Libreville, 1999).

banane, n.f. Usuel,
1- Terme générique recouvrant plusieurs variétés de bananes. V. BANANIER*.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 305-306).
ENCYCL. : On peut, selon leur mode de consommation distinguer deux types : la grosse banane (mpongwé :<ikondo>) qui est utilisée cuite comme légume et la banane douce (mpongwé : <itoto>) qui sert de dessert. Mais tous les bananiers gabonais peuvent être ramenés à quatre types. Sur le plan agricole, il faut distinguer les cultures vivrières, pratiquées à une échelle villageoise et de façon traditionnelle (taro*, igname*, manioc* et banane), et les cultures industrielles [.]. (Elsener, 1997 : 162). Ses principales ressources agricoles sont le manioc*, la banane, l’igname* et la patate*. (L’Union, 13/12/1996 : 12). Chez nous [.] on importe les allumettes, on importe même la banane ! (Etudiant, 22 ans, 1997).
LOC. : ne pas être* une banane de ce régime.
DER. : bananeraie*, bananier*.
COMP. : banane cochon, banane d'argent, banane douce, banane de Chine, banane Fernand Po, banane de la jamaïque, banane figue, banane-fruit, banane gros-michel, banane légume banane pomme, banane prata, banane rouge, banane verte, bière* de bananes, grosse banane*, pain*de bananes.
SYN. : bananier (rare).
2- On distingue :
- banane-cochon, V . BANANE PLANTAIN*.
- banane d'argent, fruit de dessert d'un grand bananier importé par les Portugais, de la variété Musa sapientum Linn. La banane d’argent [.] depuis la famine de 1924, les indigènes la mangent comme la banane-cochon*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 306).
SYN. : banane prata.
- banane de Chine, fruit du Musa sinensis Sag., excellente banane de dessert.
SYN. : banane de Fernando Po.
- banane de Fernando Po, V. BANANE DE CHINE*.
- banane de la Jamaïque, V. BANANE GROS-MICHEL*.
- banane douce, terme générique désignant toutes les bananes sucrées, consommées comme dessert. Les bananes douces sont comestibles à l'état cru, frites à l'huile ou en compote, lorsqu'elles sont jaunies. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 303).
SYN. : banane—fruit, banane dessert.
- banane-fruit, V . BANANE DOUCE*. Bananes (bananes-légumes dites " plantains* ", que l’on mange bouillies ou frites et bananes-fruits*) [.]. (Elsener, 1997 : 173).
- banane gros-michel, assez gros fruit de dessert du Musa Cavendishii Pax (variété de M. sapientium Linn.), assez semblable à celui du bananier nain* et qui passe pour le plus estimé des Européens.
SYN. : banane de la Jamaïque.
- banane indigène, Vx. Fruit gros et court, de couleur vert tendre et de saveur un peu fade, d'un bananier du type Musa sapientium Linn.
SYN. : banane verte.
- banane légume, V. BANANE PLANTAIN*. Bananes (bananes-légumes dites " plantains* ", que l’on mange bouillies ou frites et bananes-fruits*) [.]. (Elsener, 1997 : 173).
- banane-mutuka, var. banane moutouka, variété de bananes réservée au culte du Bwiti*. Le lendemain, de bonne heure, une femme est désignée pour préparer le mets rituel consistant en un régime de banane mutuka — mets favori des adeptes du Bwiti* - cuit avec la viande d’un pangolin* capturé vivant. (Raponda-Walker, 1983 : 128).
- banane pilée, Banane plantain bouillie, écrasée dans un mortier jusqu'à ce qu'elle constitue une pâte homogène servant de pain pour le repas. Chasse ta faim, dit la vieille en poussant vers Engouang Ondo une autre corbeille de banane pilée. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 72). Le village, c'est la douce nostalgie des bananes pilées, arrosées de sauce d'arachide...(L’Union magazine, 06/1987).
SYN. : pâton*.
- banane plantin, V. BANANE-PLANTAIN.
- banane prata, V. BANANE D'ARGENT.
- banane rouge, banane de dessert estimée, de couleur rougeâtre, fruit d'une variété de Musa sapientium.
- banane verte, V. BANANE INDIGENE.
- banane [-] cochon, V. BANANE PLANTAIN.
- banane-figue, Très petit fruit, parfumé à goût de figue, du Musa humilis Perr. Introduit en 1885. V. BANANE DOUCE.
- banane [-] plantain, var. banane plantin, fruit arqué, anguleux, à peau épaisse et pulpe farineuse peu sucrée du Musa paradisiaca Linn. Les femmes sont aux plantations de manioc*, taro*, bananes plantain, arachides, ignames*. (Rémy, 1987 : 112). La banane plantain complétait - et complète toujours - l'alimentation dans tous les cas. (Gaulme, 1988 : 31). Au milieu du XIX siècle, la banane-plantain formait encore la base de l'alimentation générale. (Pourtier, 1989, t.1 : 202).Pourquoi constatez-vous que la culture des taros*, manioc*, banane plantain, aubergine*, gombos*, reste lettre morte [.] ? (L’Union, 29/09/1992). C'étaient des plats de bananes plantin [.]. (Nguimbi Biesselou, 1993 : 42). Dans ce village*, l’agriculture était l’activité principale, ce qui lui valait une grande renommée pour son importante production de banane plantain au niveau de la province* de la Nyanga. (Le Cri du Pangolin, n°15, 1995 : 3).
ENCYCL. : la banane plantain est consommée cuite. Il en existe plus de trente variétés portant chacune un nom différent dans les langues locales, en fonction de la forme, de la teinte, de la dimension du fruit.
COM. : écrit avec ou sans trait d'union, orthographié parfois plantin. La marque du pluriel est rarement appliquée à plantain.
SYN. : banane [-] cochon, grosse* banane.
- banane-pomme, fruit très parfumé et à goût de pomme d'une variété de Musa sinensis Sag., introduite vers 1885. L’esimwè (mpongwé) est une banane-plantain* courte et grosse rappelant la banane-pomme. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 447).
- bananes (bière de ----), var. bière de bananes [blettes], boisson alcoolisée fabriquée artisanalement à partir de bananes blettes. Ce n'est qu'entre les repas que le noir se risque à boire un " demi "* de ce breuvage [: vin de palme] ou d'un autre tel que le vin de canne à sucre*, d'ananas* ou la bière de bananes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 31). A défaut de vin de palme*, ou peut-être d'hydromel* (ekombi), de la bière de bananes blettes (ogaza) ou, à la rigueur, de l'eau de vie de traite* (alugu). (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 124).
SYN. : ogaza*.

bananeraie, n.f. Usuel. Grande plantation de bananiers. Pendant la danse, un initié* se faufilait dans la bananeraie du village. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 113). Cette bourgade perdue dans la forêt, parmi les plantations de palmiers et les bananeraies.... (Georgy, 1992 : 39). Plus malin que les autres, il avait amené avec lui toute une troupe de ses congénères, qu’il posta derrière la bananeraie [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 15).

bananier, n.m. Usuel.
1- Terme générique recouvrant un très grand nombre de variétés.La citronnelle* et les bananiers ne sont pas en reste dans ce petit village* sorti de terre tel un champignon. (L’Union, 26/11/1996). Même en ville, la végétation est reine puisque l’on trouve à foison bougainvillées*, hibiscus*, palmier*, cocotiers*, manguiers* et bananiers au pied des maisons ! (Elsener, 1997 : 169).
ENCYCL. : Cette plante connaît localement des usages multiples : fabrication du savon indigène*, extraction de fibres, feuilles utilisées comme les fruits pour la consommation. (V. BIÈRE DE BANANES, MPIZA*, PÂTON*). Pour la médication, pour les pratiques magiques. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 305-306). Tous les bananiers gabonais sont, d'après les spécialistes, à ramener à quatre types. (bananier-figue, bananier-plantain, bananier indigène, bananier nain).
COMP. : bananier de Chine, bananier figue, bananier indigène, bananier nain, bananier plantain
2- On distingue :
- bananier cochon, V. BANANIER PLANTAIN.
- bananier de Chine, V. BANANIER NAIN. Le Père DUPARQUET [.] s’intéressa à la culture en introduisant diverses plantes utiles dont le Bananier de Chine appelé aussi Bananier nain de chine ou Musa sinensis Sag. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 8).
- bananier [-] figue, (Musa humilis Perr.). Bananier brunâtre assez haut qui produit des bananes très petites, très sucrées et parfumées. Introduit vers 1885 par le R.P. Klaine et relativement peu répandu. V. BANANE DOUCE, BANANE FRUIT.
- bananier indigène, (Musa sapientium Linn.). A ce type se rattachent, A) le bananier indigène produisant les bananes vertes. B) le bananier rouge, plante à feuilles pourprées, ornementales, aux fruits de dessert appréciés. V. BANANE ROUGE. C) le bananier gros michel ou bananier de la Jamaïque (Musa Cavendishii Pax) de grande taille, aux fruits parfumés très prisés par les Européens, V. BANANE GROS-MICHEL. D) le bananier d'argent ou bananier prata, importé depuis longtemps, à fruits de dessert, localement utilisés comme bananes-cochons.
ENCYCL. : le bananier indigène est parfois planté dans le fétiche protecteur ntchilo*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 305).
- bananier nain, var. bananier de Chine, (Musa siniensis Sag). A cette variété se rattachent A) le bananier nain ou bananier de Chine qui ne dépasse pas deux mètres de haut et porte de gros régimes de fruits très parfumés, B) le bananier pomme. D'introduction très récente, ce dernier porte de gros régimes de fruits de dessert très appréciés et est répandu dans tous les villages.
ENCYCL. : le bananier nain est considéré par les adeptes du bwiti* comme une plante magique. V. BANANE MUTUKA.
SYN. : bananier de Fernando Po.
- bananier [-] plantain, var. bananier cochon, (Musa paradisiaca Linn.). Appellation désignant plus d'une trentaine de variétés de bananiers produisant des bananes à cuire. V. BANANE-COCHON, BANANE LEGUME, BANANE[-]PLANTAIN. Nous signalerons en particulier des enquêtes sur le Bananier plantain (1931) [.] (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 15).

banc, n.m. Usuel, oral surtout, mésolecte et basilecte. Siège quel qu’il soit : tabouret, chaise etc. Donne un banc pour la petite (Fonctionnaire, Lambaréné, 1994). Jeanne, offre un banc à madame. (Serveuse, Libreville, 1999).

bancs, n.m.pl. Usuel.
1- Par métonymie : école dans un certain nombre de locutions très usuelles : être sur les bancs, faire les bancs, fréquenter les bancs, quitter les bancs. Sur les bancs, c'était encore la bonne époque parce qu'on croyait qu'on pourrait devenir des grands* quelqu'un! (Chômeur, Port-Gentil, 1994). J’ai quatre enfants à envoyer sur les bancs, moi ! (Père de famille, Port Gentil, 1998).
2- Entre dans différentes locutions verbales :
- BANCS (CHAUFFER LES ---- ), dispon., oral, fam., péj. Fréquenter l’école en se contentant d’être présent sans véritablement travailler. Des bancs d’école que justement, Guy Mata, Mancipri, Mandez et Mantronic se souviennent même d’avoir chauffé pendant plusieurs années[.] (Ndong Mbeng, 1992 : 39). Les élèves qui viennent pendant des années à l’école sans travailler, on dit qu ils chauffent les bancs. (Lycéen, Libreville, 1994). Moi j’ai chauffé les bancs jusqu’à ce que je ne puisse plus doubler*. Alors on m’a jeté*. (Apprenti, 18 ans, Libreville, 1996).
- bancs, (être sur les ---- ), loc.verb. Etre à l'école, être scolarisé (plus particulièrement à l'école primaire). Nous étions copines quand nous étions sur les bancs et maintenant elle ne me connaît même pas! (Enseignante, Libreville, 1990).
- bancs, (faire les ---- ), loc.verb. V. SCHOOLER*. J'ai fait les bancs d'abord à Lambaréné puis à Port-Gentil. (Fonctionnaire, Libreville, 1993).
- bancs, (fréquenter les ---- ), loc.verb. V. SCHOOLER*. Tous mes enfants ont fréquenté les bancs. (Revendeuse, Franceville, 1994).
- bancs, (quitter les ---- ), loc.verb. Quitter l'école, abandonner ses études, être déscolarisé. Quand mon père est mort, j'ai quitté les bancs pour travailler. (Tailleur, Libreville, 1990). Tous ceux qui quittent les bancs, ce n'est pas par exprès*. (Secrétaire, Port-Gentil, 1990).
SYN. : casser le bic*.

banco, n.m. Dispon. (du mandenkan " argile à bâtir "). Matériau de construction traditionnel obtenu en mêlant argile, sable, gravillons et eau, mélange que l'on applique ensuite sur une armature végétale.Ses rues [: celles de Bitam] sont bordées de maisons quelquefois en banco, d'autres fois en ciment. (Rémy, 1987 : 113).
ENCYCL. : il peut être recouvert d'une couche de ciment qui l'imperméabilise. Il peut aussi être façonné en briques.

banda rouge, n.m. Spéc., surtout Européens. (Sindora Kalineana Pierre). Grand arbre de la famille des Caesalpiniées à contreforts, poussant dans les terrains humides ou la mangrove. Bois blanc rougeâtre très dense de cet arbre. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 238).
SYN. : ébana (du fang), oganga (du nkomi).

bandé-con, interj,.n.m. Fréq., (du frcs " bande de cons "), oral, peu ou non scolarisés, fam. péj.
1- Interj. Juron traduisant l'affectivité et prenant l'auditoire à témoin. Bandé-con, il connait* pas conduire celui-là ! (Chauffeur de taxi, Libreville, 1990).
2- n.m. sing. Insulte adressée généralement à une seule personne : imbécile, crétin.. A chaque fois que nos regards se croisaient, il lançait un bandé-con caverneux.... (Allogho-Oke, 1985 : 106).
COM. : la signification plurielle d'origine a disparu en raison de la réinterprétation phonétique " bandit*-con ".
SYN. : bandé*-couillon.

bandé-couillon, n.m. interj. Fréq., (du frcs " bande de couillons "), oral, peu on non scolarisés, fam., très péj. Insulte adressée généralement à une personne : couillon, abruti.: "Ça ne va pas, idiot ? " lança l'homme. —" Bandé-couillon ! ", fis-je, décidé. (Allogho-Oke, 1985 : 104). Bandé-couillon, tu as failli renverser ma femme ! (Fonctionnaire, Libreville, 1997).
COM. : la signification plurielle d'origine a disparu en raison de la réinterprétation phonétique " bandit-couillon ".

bandit, adj., n.m. ou f.
1- adj. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, connot. : Indulgence affectueuse. Dissipé, insupportable. Il est trop bandit l’enfant là*. (Serveuse, 20 ans environ, Libreville, 1994). Ma fille, c’est une bandite : elle est trop têtue. (Institutrice, Libreville, 1999).
2- n.m ou f. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte, connot péj. Personne imprévoyante et frivole. Ceux pour qui tu vas te balader à Kango ou à Ntoum t’ont promis du travail, j’espère ? parce que moi j’en ai marre de nourrir des bandits qui courent de meeting en meeting juste pour aller boire un verre de vin. (Le Réveil, 06/11/1998).
- n.m. V. BRAQUEUR*, YOUNG*.
3- bandit, (faire [le] ---- ),loc.verb.Fréq., oral surtout, fam.
a) Faire l'idiot, faire des bêtises, en parlant d'un être humain avec une nuance de réprimande affectueuse. N'allez pas faire les bandits avec les filles et surtout, pas de palabres ! (Brouillet, 1972 : 51).
b) Avoir des râtés, faire des siennes, ne pas marcher correctement, en parlant d'un moteur, d'une machine. L'avion, il est gaspillé*, me dit Patrice, le moteur, il fait bandit, le moteur, il fâche* et puis après il refuse marcher. (Brouillet, 1972 : 102).

bandja , n.m. V . ABANDJA*.

bandji, n.m. Spéc. (du tsogho " néophyte du Bwiti "). Personne initiée pour la première fois au Bwiti*, néophyte. Quand les bandjis enivrés par l’iboga* ont perdu toute connaissance et toute faculté de sentir, ils dorment d’un profond sommeil sur la terre nue sans rien manger. (Raponda-Walker, 1910 a : 16). Du point de vue alimentaire, les bandji ne peuvent manger que des aliments cuits sous la cendre et du poisson sec grillé, jamais des aliments cuits à l’eau. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 133). L’initiation à Bwété* n’était pas gratuite. Il fallait offrir aux anciens adeptes de la marchandise africaine et européenne, ainsi qu’un festin, pour les dédommager de la peine qu’ils s’étaient donnée en mettant les bandji au courant des " choses de la vie ".(Koumabila-Abougave, 1993 : 9).

bangala, var. bengala,n.m.Fréq., fam., (du portugais, cf. BAL, 1988, 177), oral surtout. Pénis. Elle veut toujours me tuer. Ce matin, elle m'a tordu le bangala... (Allogho-Oke, 1985 : 108). Je peux pas sortir avec toi, tu as un petit bangala. (Jeune fille, Port-Gentil, 1994). Cette impolie de Manomba a bien insulté son mari jusqu’au bangala (in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : appareil*, bengala* bazo*.

bangui, n.m. Spéc. (de diverses langues gabonaises : badouma, bafounou ,"mbangu ", mindounou " mbangi "). V. IROKO*. (Chlorophora excelsa Benth. et Hook.). Très bel arbre de la famille des Moracées, à feuilles caduques en saison sèche. Bois de coeur jaune brun de cet arbre qui fonce à l'air et est exporté car il a l'aspect et la qualité du chêne et du teck. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 295).
SYN. : pour l' arbre: abang (du fang), mandji* (du mpongwé et autres langues), kambala (de l'eshira, pounou...), pour le bois : iroko*.

banquier, n.m. Fréq., mélior. Terme générique désignant toute personne travaillant dans une banque, du plus modeste employé jusqu’au directeur général. Son fiancé, c’est un banquier. Elle l’a connu au guichet quand elle déposait un chèque.(Jeune, Port-Gentil, 1994).

banyamulengué, n.m. Dispon., (du nom d’une ethnie de l’est de la République Démocratique du Congo, d’origine rwandaise, responsable du soulèvement local actuel), oral, fam., péj. Nom donné par dérision à tout étranger d’origine africaine qui souhaiterait s’immiscer dans la politique locale. [.] les journalistes [.] ont organisé une bonne mascarade pour soigner l’image - à deux jours des élections partielles locales - de ce prêtre aux origines douteuses donc un Banyamulengué en puissance, et qui veut devenir à la fois maire de Libreville, député de Lalala et, plus tard, président du Gabon. (L’Union, 25/11/1996).

banza, n.m. V. ABEGNE*, CORPS* DE GARDE. Au milieu de cette rue, de distance en distance, sont échelonnées des cases isolées ou corps* de garde, lieu de réunion des hommes. Elles portent suivant les régions les noms d'abong* ou banza. (Maignan, 1931, in Pourtier, 1989 : 159).

baobab, n.m. Spéc.
1- (Adansonia digitata Linn.). Arbre géant de la fam. des Bombacées, aux utilisations locales multiples. [.] le fromager*, cousin du baobab, dont les gousses renferment un coton utilisable pour les oreillers [.]. (Elsener, 1997 : 33). Le baobab (Adansonia digita L.), l’un des géants du règne végétal et le plus gros des arbres africains, sinon de tous les arbres connus, au tronc immense, peu élégant, couronné de branches gigantesques, appartient, comme on le sait, à la famille des Bombacées, [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 215).
2- Par extension, appellation flatteuse donnée à toute personne célèbre et admirée, notamment dans le domaine du sport. Les Ivoiriens d’Afrique Sport National, l’un des baobabs du football africain [.]. (L’Union, 05/09/1992). Il faut être réaliste, objectif en sachant que nous avons rencontré deux géants du football africain, deux baobabs du football continental. (L’Union, 16-17/11/1996).

bar, n.m. Spéc.
1- (Morone punctata Bloch = Dicentrarchus punctatus Bloch). Poisson de mer de la fam. des Percichthyides (ex Serranides) qui ne dépasse guère les 50 cm de long. Parfois vendu sous le nom impropre de <truite* de mer > sur certains marchés africains. (Seret/ Opic, 1981 : 144).
SYN. : truite de mer.
2- nom commercial du Pseudolithus typus Bleeker = otolithe* et du Pseudolithus senegalensis Valenciennes = otolithe* du Sénégal, espèces marines vivant sur les fonds vaseux et rocheux des eaux côtières (100 cm de long). Fam. des Sciaenides. (Seret/ Opic, 1981 : 260), (Gilbert et alii, 1989 : 194). L’embouchure de la lagune d’Iguela (ou Ngové), à une demi-heure de pirogue* des campements*, est le paradis des oiseaux et des pêcheurs. Tarpons*, carpes rouges*, carangues*, raies-guitares*, bars, capitaines*… (Caparros, 1997 : 166).
SYN. : otolithe*.

baracon, n.m. V. BARRACON*.

barbadine, n.f. Spéc. (Passiflora quadrangularis Linn.). Liane importée et cultivée de la famille des Passifloracées. On fait courir les lianes ornementales de barbadine sur les tonnelles ou devant les vérandas pour les ombrages. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 346).
ENCYCL. : décorative par ses vastes feuilles, et ses grandes fleurs très colorées. Cultivée aussi pour ses gros fruits ressemblant à des courges dont la chair épaisse très parfumée jaunâtre est consommée en compotes. On utilise aussi en dessert ses graines nombreuses entourées d'un arille pulpeux acidulé. (Ibid., 1961 : 346).

barbe, n.f. V. MOUILLER* LA BARBE.

barbican, n.m. Spéc. Terme générique désignant de petits oiseaux frugivores de la fam. des Pogonorynchés, à bec puissant denté, entouré de soies rigides, et à plumage coloré. V. BARBU*. On distingue principalement dans le pays : le barbican chauve ou barbu* chauve (Gymnobucco calvus Lafresnaye) ; le barbican à narines emplumées ou barbu* chauve à narines emplumées (Gymnobucco peli Hartlaub) ; le barbican à gorge grise ou barbu* à gorge grise (Gymnobucco bonapartei Hartlaub) ; le barbican à taches jaunes ou petit barbu* à taches jaunes (Buccanodon duchaillui Cassin) ; le barbican hérissé ou barbu* hérissé (Tricholaema hirsuta Swainson) ; le barbican bidenté = barbican à bec denté (Lybius bidentatus Shaw) ; le barbican pourpré ou trachyphone* pourpré (Trachyphonus purpuratus Verreaux). (Serle/ Morel, 1988 : 139). (Christy/ Clarke, 1994 : 89-91). Ces galeries et ces bosquets sont le refuge d’espèces animales qui ne peuvent survivre ni à l’intérieur de la forêt, ni à l’extérieur en savane, comme le barbican à bec denté au plumage chatoyant. (White/ Abernathy, 1996 : 45).

barbillon, n.m. V. CAPITAINE* MOUSTACHE.

barbion, n.m. Spéc.V. BARBU. Terme générique désignant de petits oiseaux frugivores à bec puissant et cris forts remarquables. On distingue surtout localement : le barbion grivelé ou petit barbu* grivelé ( Pogoniulus scolopaceus Bonaparte) ; le barbion à gorge blanche = petit barbu* à croupion jaune (Pogoniulus bilineatus leucolaima Sundeval) ; le barbion à gorge jaune = petit* barbu à gorge jaune (Pogoniulus subsulphureus Frase) ; le barbion à croupion rouge = ou barbu* à croupion rouge (Pogoniulus atroflavus Sparrman). (Christy/ Clarke, 1994 : 90).

barbu (1), n.m., Spéc. V. BARBICAN* , BARBION*.

barbu (2), n.m. Spéc. Nom commercial de plusieurs espèces de poissons des eaux douces et saumâtres de la fam. des Cyprinides : barbu : Barbus compinei Sauvage = 73 cm, B. guirali Thominot = 155 mm, B. holotaenia Boulenger = 120 mm et barbu nain (B. condei Mahnert & Gery). (Gilbert et alii, 1989 : 78-83).
SYN. : odiengé (galoa), indo (fang).

baron, n.m. Dispon., oral, fam. Richard, privilégié. Si tu as un logement à 150 000 F en Afrique de l’Ouest, il es un baron, tu es un baron. (Etudiant, Libreville, 1994). En fouinant dans les dossiers de la SEEG, il ne fait pas de doute qu’une bonne recherche montrera qu’ils sont encore nombreux les barons du régime qui ne sont pas en règle avec les factures de la SEEG. (Le Bûcheron, 10/11/1998). Les barons du pouvoir se sont accaparés tous les meilleurs sites de la ville.(in Bagouendi-Bagère, 1999). Un baron, un pacha, c’est un homme riche. " Le baron de valse ", tu connais ? C’est un bouteille tellement chère, il faut un baron, quelqu’un qui a de l’argent pour acheter ça. (Employé de bureau, Libreville, 1999).
SYN. : en haut* de en haut.

barracon, var. baracon,n.m.Vx. (de l’espagnol " captiverie " [Schmidt, 1984]. Attesté dès 1845). Sorte de comptoir européen sur le littoral africain où les noirs, vendus comme esclaves, étaient rassemblés avant d'être embarqués sur les vaisseaux négriers.En 1856, du Chaillu a visité les barracons du Cap Lopez. (Pourtier, 1989, t.1 : 64). [.] où se trouvent les derniers parcs d’esclaves ou baracons [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 125).

barracuda, n.m. Spéc.
1- (Sphyraena barracuda Walbaum). Espèce marine de la fam. des Sphyraenides, entrant dans les lagunes et les estuaires, de grande taille (150cm), objet de pêche sportive mais aussi industrielle car sa chair est commercialisée congelée, conservée à l’huile, fraiche, fumée ou transformée en farine de poisson. Les petits barracudas sont souvent vendus sous la dénomination de brochets. V. BROCHET*. Tout le long des côtes gabonaises, on trouve de nombreuses espèces comme les dorades*, capitaines*, bars, raies, maquereaux, mérous, barracudas, espadon . (Rémy, 1987 : 131). (Gilbert et alii, 1989 : 202). [.] site de pêche, l’embouchure d’Olendé est le paradis des amateurs : les poissons sont gros, parfois même énormes. Tarpons*, barracudas, capitaines*, carpes rouges*… (Caparros, 1997 : 162).
2- V. BECUNE*.
barreaux, (répondre devant les ---- ), loc.verb. Disp., recherché, lettrés. Répondre de ses actes devant la justice. Lui et sa bande vont devoir répondre devant les barreaux. (L’Union, 07/06/1989). Il y a des cool-mondjers* qui répondent devant les barreaux. (Lycéen, Libreville, 1994).

barrer, v. Dispon., oral surtout, fam.
1- v.intr. Quitter un lieu, filer pour aller ailleurs, " se barrer ". J’ai dû barrer parce que ça pétait ! (Pétrolier, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Il est parti appeler ses frères et les autres ont eu peur ils ont barré. (Lycéen, Libreville, 1999).
2- v.tr. Quitter qqn. Une fille comme ça, moi je la barre. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Maintenant que je vais au Boule*, je suis content sauf qu’il faut barrer les copains qui restent ici. (Etudiant, Libreville, 1999).

barrière de pluie, n.f. Dispon., vieilli. Barrière amovible empêchant l’accès à certaines pistes* non carrossables pendant la saison des pluies. Sur cette piste*, une barrière des pluies est indispensable au moins pour la grande* saison des pluies. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994).

base, n.f. Dispon., recherché. Siège d’un organisme ou d’une entreprise. Il se rend d’abord à la base de la voirie où il trouve effectivement la coque de sa Renault 9. (L’Union, 29/09/1992 : 3.). Maintenant j’ai mon bureau à la base. (Commis, Libreville, 1998)

basilic, n.m. Spéc. V. HERBE* ROYALE. (Ocimum basilicum Linn., Ocimum sanctum Linn.). Plante herbacée de la famille des Labiées cultivée dans les villages. Utilisée comme condiments ou en infusion (contre des filaires*). Les Fang en mâchent les feuilles avant des palabres* pour se donner idées et aplomb. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 212).
COM. : le nom scientifique ocimum pourrait venir du fang " ocim ".

basse conjoncture, n.f. Dispon., lettrés. Conjoncture économique défavorable.Le commerce = un secteur qui évolue malgré la basse conjoncture. (L’Union, 19/11/1988).

basse-couriste, var. bassecouriste,n.m. Dispon., lettrés. Personne chargée de l’élevage de la volaille et du bétail. Mon basse-couriste se plaignait que des volailles, un mouton, un cabri* disparaissaient toujours au même endroit. (Dedet, 1984 : 319). A la plantation, il y a deux hommes comme basse-couristes pour l’élevage des poulets. (Agronome, Libreville, 1994).

bas social, n.m. Dispon., oral, péj. Bas de l’échelle sociale. Ce sont eux le bas social et là-bas, de l’autre côté des matitis*, les beaux quartiers, ce sont eux le haut* social, le sommet social. (Ndong Mbeng, 1992 : 116).
ANTON. : haut* social.

bastille, n.f. V. BASTONNADE*.Cet enfant n’a que ce qu’il mérite, son frère lui a donné une bastille parce qu’il a volé de l’argent à ses parents. (in Bagouendi-Bagère, 1999

DER. : bastiller*.

bastiller,v.tr. V. BASTONNER*.A mon âge, personne n’oserait me bastiller ! (Etudiant, Libreville, 1999). Avant, les élèves qui ne récitaient pas correctement les leçons étaient bastillés par le maître. (in Bagouendi-Bagère),

bastonnade, n.f. Fréq., péj. Sévice corporel pas forcément donné à l’aide d’un bâton. On le fouettait à coups de lanières d’hippopotame*, après quoi [.] on lui faisait avaler, autre part que par la bouche, un grain de piment*. Seuls ceux qui avaient accompli quelque action d’éclat, échappaient à cette bastonnade. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 174). Des innocents passants qui rentreront nus chez eux après avoir subi une bastonnade à la " Kool-Mundjer " à sang. (Ndong Mbeng, 1992 :47). En guise de toute réponse deux camionnettes bondées de policiers armés de gourdins vinrent les ramasser, bastonnade à l’appui... (Misamu, 17/03/1997).
SYN. : bastille*.

bastonner, v.tr. Fréq. péj. Rouer de coups, frapper, à l'aide d'un bâton ou pas. Les hommes bastonnent leurs épouses. (L’Union Magazine, 06/1987). En plus, il est le seul militaire qui a réussi à poursuivre les bandits* : attrapés, bastonnés. (Prostituée, 20 ans, Libreville, 1994). Ils ont attendu les joueurs pour les bastonner. (Etudiante, 23 ans, Libreville, 1994). De source sûre, nous avons appris que feu Ango avait été copieusement bastonné par la famille de la femme décédée au village* Fouanou avant d’être sévèrement ligoté. (L’Union, 21/11/1996 ).
SYN. : bastiller*, chicoter*.

batanga, n.m.Spéc. (Batanga lebretonis Steindachner). Poisson d’eau douce, saumâtre ou littorale de la fam. des Eleotrides. (Gilbert et alii, 1989 : 104).

bathmocerque [à face noire], n.m. Spéc. (Bathmocerca rufa Reichenow). Belle fauvette des galeries forestières, repérable à son plumage et à son chant. (Fam. des Sylvidés). (Serle/ Morel , 1988 : 207), (Christy/ Clarke, 1994 : 131).
SYN. : fauvette* aquatique à capuchon noir.

bâtiment d’aisance, n.m. Dispon., écrit, recherché. W-C publics. Le directeur de l’entreprise d’exploitation de bâtiments d’aisance nous expliquait [.]. (L’Union, 17/09/1992).

bâton, n.m. Entre dans plusieurs locutions :
- bâton à palabre, Vx.V. BATON DE CHEF . En vente au bord de la route, posés sur des fûts servant d’étals, [.] bâtons à palabres, mvets*, balafons* et paniers. (Caparros, 1997 : 102). Leur atelier d’artisanat propose aux gens de passage paniers, bâtons à palabre, et objets en tout genre. (Caparros, 1997 : 174).
- bâton de chef, Fréq. Sorte de sceptre de bois, sculpté d'un motif symbolique identifiant le chef qui en est le détenteur. Le bâton du chef que l'on respecte comme son détenteur. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 62). On peut y [ : au musée national des Arts et Traditions] découvrir un certain nombre d’instruments de musiqie et objets régaliens : [.] balafon*, bâton de chef [.]. (Caparros, 1997 : 60).
ENCYCL. : il est porté par le chef coutumier, lors de ses sorties officielles ou par le représentant du chef dont la mission se trouve ainsi authentifiée.
SYN. : bâton à palabres, bâton de commandement, canne*, récade*.
- bâton de commandement, V. BATON DE CHEF. Mais la canne* d'ébène est avant tout un bâton de commandement, un insigne d'autorité et de dignité comme la queue de buffle*, ou d'éléphant des orateurs gabonais. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 62). Engouang Ondo [.] empoigna son bâton de commandement orné de cauris*. (Tsira Ndong Ndoutoume, 1983 : 58).
- bâton de l'ouvreur, spéc. Sorte de grande canne qui permet à celui qui ouvre la marche à travers la forêt (V. OUVREUR*), de battre, devant lui, la végétation afin d'en déloger d'éventuels serpents ou animaux dangereux. [.] le bâton de l'ouvreur est devenu aussi indispensable qu'une canne d'aveugle. (Dedet, 1984 : 157).
- bâton [de manioc], vieilli. Pâte cuite de manioc enroulée en longueur dans des feuilles afin d'être aisément transportée. Vous pouvez vous en servir [: des feuilles de bananier] pour envelopper [.] les bâtons de manioc. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 30). A peine s’était-il éloigné que se présenta un homme, avec un bâton de manioc lourd, avec un poulet au gnémboué*. (Okoumba-Nkoghe, 1989 : 13). [.] le conditionnement courant consiste, après rouissage [: du manioc* amer] à préparer une pâte cuite empaquetée dans des feuilles, sous forme de boule*, à la manière batéké ou, plus généralement, de bâton. (Pourtier, 1989, t.1 : 203). Comment voulez-vous qu’on puisse acheter trois bâtons de manioc à 100 F et les vendre au même prix ? (L’Union, 03/09/1992). Parfois on se livre à un petit commerce confortable, mais aléatoire, qui consiste à étaler devant la maison quelques [.] maigres bâtons de mauvais manioc. (Misamu, 09/06/1997 : 5).
- bâton de [cigarette], usuel. Cigarette. [.] quelques déclarations ont été acclamées par des individus qui, se moquant royalement des non-fumeurs comme de leur premier bâton de cigarette, rigolaient autour d’un verre[.]. (L’Union, 06/06/1997). Moi je fumerais bien un bâton. (Jeune, Libreville, 1994).
- bâton magique (coup de ---- ), loc.nom. Dispon., écrit, mésolecte. Coup de baguette magique. Si tu crois que ton travail se fera sur un coup de bâton magique ! (Etudiante, Libreville, 1994).
- bâton [-plantoir], Vx. Plantoir. L'opération, conduite à l'aide d'un simple bâton-plantoir ou d'une machette*. (Pourtier, 1989 : 203). Avant, on cultivait avec le bâton. (Informateur, Bitam, 1978).
- bâton, (en ---- ), loc.adj. Fréq. V. BATON DE MANIOC. Appliquée à la pâte de manioc, présentée dans une feuille sous forme de rouleau. Le manioc se consomme en feuilles (cuites et hachées) ou en bâton* (nettoyé, râpé, malaxé, emballé et cuit). (Elsener, 1997 : 173).

batteur de tam-tam, n.m. V. TAM-TAM*

battre, v. Entre dans différentes locutions verbales :
- battre le tam-tam, var. battre du tam-tam, V. TAM-TAM*.On bat le tam-tam jusqu’à épuisement et l’on se relaie sans cesse. (Raponda-Walker, 1983 : 140).
- battre contre sept (se ---- ), var. battre contre neuf (se ---- ), dispon. (calque d’une expression fang), mélior. Se battre seul contre plusieurs personnes, seul contre tous. Oveng Ndoumou Obame chargea le ressort. Il se battait seul contre sept. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 125). Se battre contre sept : expression fang qui signifie se battre seul contre plusieurs personnes. On dit aussi contre neuf. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 125).

baude, n.f. V. DJAG*. Regarde la baude, elle a un méchant* châssis* ! (Etudiant, Libreville, 1999).

baumier, n.m. V. BALSAMIER*.

baza coucou, n.m. Spéc. (Aviceda cuculoides Swainson) . Beau rapace des forêts et des savanes boisées. (Fam. des Capitridés). (Serle/ Morel, 1988 : 50) , (Christy/ Clarke, 1994 : 14).
SYN. : faucon*-coucou.

bazo, n.m. V. BANGALA*. Ti mé ziste dé goutes dans ton verre, i ton bazo tombé pas pendant dé zour. (BD Boom, n°3, 4/1998 = tu mets juste deux gouttes dans ton verre et ton bazo ne tombe pas pendant deux jours).

bayam ! interj. Fréq. (de l’anglais " to buy " par le pidgin english), oral, marchés urbains, fam. Appel du commerçant pour attirer le client. Bayam ! bayam ! bayam ! Venez profiter ! (Vendeur, Libreville, 1999).

beau, (ne pas faire ---- ) loc.verb. Dispon. Ne pas faire bon. La nuit qui appelle toujours l’obscurité et dans laquelle il ne fait pas beau d’y rester. (Ndong Mbeng, 1992 : 87). Si le policier te siffle, il ne fait pas beau de barrer*. (Vendeur, Libreville, 1999).

beaucoup, adv. Fréq., oral surtout, peu ou pas scolarisés .
1- Beaucoup de. Vous avez beaucoup la fièvre, Commandant*.(Charnay, 1983 : 145). J'ai fui parce que j'avais beaucoup la frousse. (Lycéen, Port-Gentil, 1990).
2- Devant un adjectif : bien, très. Vous êtes un cadre très brillant et beaucoup apprécié. (L’Union, 20/09/1989). Elle était beaucoup méchante avec ses enfants. (Coiffeuse, Libreville).

beauté, (faire la ---- ), loc.verb. Dispon., oral, iron. Se faire belle. Je fais la beauté : je me maquille, je me coiffe et on y va. (Institutrice, Libreville, 1999). Faut pas être pressé quand une femme fait la beauté ! (Musicien, Libreville, 1999). Tu as vu ta fille, elle fait la beauté à son âge pour se rendre au lycée. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

bec-en-ciseau [d’Afrique], n.m. Spéc. (Rhynchops flavirostris Vieillot). Oiseau limicole à énorme bec rouge. Fam. des Laridés. (Serle/ Morel, 1988 : 87) , (Christy/ Clarke, 1994 : 27).

bec-ouvert, n.m. Spéc. (Anastomus lamelligerus Temminck). Grand oiseau aquatique à plumage sombre et gros bec dont les mandibules ne joignent pas. Fam. des Ciconiidés. (Serle/ Morel, 1988 : 24).

becte, n.f. Dispon., oral, argot urbain, fam.
1- Faim, envie de " becter ". Alors chérie, qu’est-ce qu’on bouffe ce soir ? J’ai une sale becte. (BD Boom, n°5, 11/1998):J’ai une becte terrible. J’ai rien mangé depuis ce matin. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
LOC. : avoir* une becte : avoir la dent.
2- V. BIFFE*. Marie-Louise fait la meilleure becte de Libreville. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).

bédoume, n.m. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Sorte de gros beignet de fabrication artisanale, vendu le long des trottoirs des quartiers populaires par des marchandes, souvent d'origine ouest-africaine. A la bédoumerie, les gens des matitis* achètent les bédoumes, des espèces de cakes qui sont vendus à 25 francs CFA*. (Ndong Mbeng, 1992 : 19). Les bédoumes ce sont de gros gâteaux. On appelle ça aussi des somnifères*. (Serveuse, 20 ans, Libreville, 1994).
DER. : bédoumerie*, bédoumeuse*, bédoumière*.
SYN. : somnifère* .

bédoumerie, n.m. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Etal dans la rue d'un quartier populaire où une femme vend des gâteaux de sa fabrication, particulièrement des sortes de beignets appelés bédoumes. Après la maison du style " vieille tôles, vieilles planches en bas et tôles rouillées en haut ", on arrive maintenant à la bédoumerie du coin. Une bédoumerie, quelqu'un d'autre parlerait de " chez maman gâteaux* ". [.] A la bédoumerie, les gens des matitis achètent les bédoumes*, des espèces de cakes qui sont vendus à 25 francs CFA* et des gâteaux farine et banane à 10 francs CFA*. Tous à la bédoumerie du coin, c'est du matin au soir. (Ndong Mbeng, 1992 : 19-20). Ce sont surtout des gâteaux que tu trouves à la bédoumerie. (Secrétaire, Librevillle, 1999).
SYN. : chez maman* gâteaux.

bédoumeuse, n.f. V. BEDOUMIERE*. Les bédoumeuses : vendeuses de beignets à 10 FCFA* pièce et de brochettes à 2000 FCFA. (Caparros, 1997 : 49).

bédoumière, var. bédoumeuse, n.f. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Femme qui fabrique pour les revendre dans la rue des aliments variés, en particulier des gâteaux, des sortes de cakes appelés bédoumes*. La profession de bédoumière concerne une fois de plus ces gens qui ont traversé forêt et savane pour venir " chercher* la vie " au Gabon. (Ndong Mbeng, 1992 19). Le soir surtout il n'est pas rare de trouver la bédoumière en train de frire des morceaux de poisson et, bien sûr, de vendre. (Ibid., 1992 : 20).
SYN. : bédoumeuse*, maman* gâteau .

bécune, n.f. Spéc. Nom commercial de deux gros poissons de la fam. des Sphyraenides pouvant entrer dans les estuaires et les lagunes : le Sphyraena dubia Bleeker ou petit barracuda* à bande dorée (71cm de long pour un poids de 1750 g.) et le S. piscatorum Cadenat ou grand barracuda* à chevrons = mpoye en galoa (205 cm de long pour 49 kg.). (Seret/ Opic, 1981 : 291), (Gilbert et alii, 1989 : 200-205).

beignet brochette, n.m.sing et pl.
1- n.m. Usuel, oral, fam. Bananes frites servies avec des brochettes de viande ou de rognons. Tu me sers des beignets brochettes. (Jeune, Libreville, 1999). Dès 17 heures, tu peux manger les beignets brochettes. (Peintre en bâtiment, Libreville, 2000).
2- beignets brochettes (inviter manger aux ---- ). loc.verb. Fréq., oral, fam. Inviter qqn à manger la nourriture vendue par un restaurateur en plein vent. Ya un gentil* qui m’a invitée manger aux beignets brochettes. (in Moulanga, 2000).

békun, var. bekoùn, n.m. Spéc. (du fang), spéc. Fantôme, revenant., par extension : homme blanc. [.] un homme blanc : un de ces " békun " venus du " Tombeau du Soleil " [.]. (Merlet, 1990 : 93). Mais les Bekoùn, esprits des morts, nous avaient ensorcelés [.]. (Briault, 1926 in Merlet, 1990 : 334).
ENCYCL. : Le blanc est la couleur de la mort. Pour les Gabonais, les premiers Blancs sont apparus comme des ancêtres revenus du pays des morts, de l’au-delà qui procure de la puissance. (Cf Merlet, 1990 : 93).
SYN. : abambo*.

béli, n.m. Spéc., (du fang). (Paraberlinia bifoliata ?). Grand arbre forestier à écorce rougeâtre et à contreforts. Fam. des Caesalpiniées. (White/ Abernathy, 1996 : 176).

bélier, n.m. Fréq., oral, fam., mélior. Appellation affectueuse que donne une femme à l'homme aimé. Mon petit bélier, je ferai tout ce que tu voudras mais je ne te demanderai jamais de faire ce je veux ! (L’Union, 13/11/1989).

belle de jour, n.f. Spéc. V. LISERON DU PORTUGAL*. (Convolvulus tricolor Linn.). Belle plante annuelle de la famille des Convolvulacées portant de grandes fleurs bleues à gorge jaunâtre. Introduite pour la décoration. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 135).
SYN. : liseron du Portugal*.

belle de nuit (1), n.f. Spéc.V. FAUX* JALAP. (Mirabilis jalapa Linn.). Plante vivace, introduite depuis longtemps, de la famille des Nyctaginacées, aux belles fleurs rouge vif ne s'épanouissant que la nuit. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 312).
SYN. : faux jalap*.
belle de nuit (2), n.f. Dispon., recherché. Maîtresse, amante d’un soir. On raconte aussi le cas de ce compatriote qui, après avoir passé la soirée chez sa belle de nuit, a oublié de payer. (L’Union, 18/09/1992).

belle époque, (à la ---- ), loc.nom. Fréq., mélior. souvent. Durant les années qui ont précédé la première guerre mondiale, par extension de sens : durant l'époque coloniale.Un planteur* faisant sécher le produit de sa récolte, à la belle époque... (L’Union, 16-17/11/1991). (: il s'agit d'une évocation du passé). A la belle époque, à l'époque coloniale où on ne badinait pas avec la mistration* on aurait sanctionné ces mauvais directeurs*. (L’Union, 18/11/1991).

belle mexicaine, n.f. V. LIANE-CORAIL*.

bel-oncle, var. bel oncle, n.m. Fréq., souvent plaisant chez les intellectuels. Oncle par alliance. Je le dis parce que l'aventure qu'a vécu Ziko, le bel-oncle de la belle-fille du cousin... (L’Union, 12/06/1989). Le " mogoye* " du bel oncle de la soeur jumelle de ma femme qui est à la recherche d’un emploi [.] m’a révélé que [.]. (L’Union, 23/09/1992).

bénéficier, v.
1- v.intr. Dispon., oral surtout mésolecte, basilecte. Réaliser un bénéfice. Les commerçants qui vendent au détail bénéficient plus que les grossistes. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Tous les commerçants veulent bénéficier, voyons ! (Mère de famille, Libreville, 1999).
2- bénéficier à qqn de qqch., (faire ---- ), v.tr.ind.Dispon., mésolecte. Faire bénéficier quelqu'un de quelque chose. [.] si l'on veut faire bénéficier au personnel de ces établissements de la journée de travail de cinq jours ... (L’Union, 08/02/1989).

bengala, n.m. V. BANGALA*. Ta soeur*, c'est bien ta soeur, je veux dire, même cul-même bengala ? (Owondo, 1985 : 78).

bengali, n.m. Spéc. V. AMARANTE*, MANGE*-MIL, SENEGALI*. Instantanément les haches tombèrent, les machettes* s'abattirent, et commme s'égaille une volée de bengalis surpris par le vol oblique d'un faucon, tous ces hommes s'enfuirent... (Trial, 1936 : 83). (Bousquet, 1992 : 118).

bergeronnette, n.f. Spéc. Terme générique désignant des oiseaux terrestres à fortes pattes et longues queues de la fam. des Motacillidés . La plupart des espèces sont des hôtes d’hiver sauf la bergeronnette à longue queue (Motacilla clara Sharpe) à la tête, cou et dos gris, et la bergeronnette pie (Motacella aguimp Dumont). Hippopotames*, [.], martins-pêcheurs*, bergeronnettes sont les acteurs permanents de cette fête pour les yeux. (Caparros, 1997 : 109). (Serle/ Morel, 1988 : 157). (Christy/ Clarke, 1994 :99).

beurre, n.m. On distingue :
- beurre de coco, Usuel. Graisse confectionnée à partir des corps gras du coprah*. Elles [: les femmes gabonaises] étaient très propres, mais leur coiffure au beurre de coco, dit beurre de Galam*, sentait légèrement le rance. (Coffinières de Nordeck, 1872-1873 in Merlet, 1990 : 220).
SYN. : beurre de galam.
- beurre de Galam, V. BEURRE DE COCO*.
- beurre de karité, V. KARITE*.
- beurre de ndjabé, var. beurre de ndjavé, beurre de ndjawé, Fréq., (du mpongwé " ndjawé ", du bakota "nyabi"), V. NDABI*. Sorte de matière grasse très appréciée localement et obtenue à partir des amandes du Mimusops djave Engl. (V. ADZAP*, MOABI*, NDJAVE*).Mais le talisman vraiment efficace pour obtenir le don de la parole [.], c'est un beau coq, bien dodu, préparé au beurre végétal de ndjabé. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 159).
ENCYCL. : frais, ce beurre remplace le saindoux dans l'alimentation. Il sert aussi en frictions contre les douleurs rhumatismales.
SYN. : agali mi ndjawé (du mpongwé), beurre* végétal.
- beurre végétal, Fréq. Matière grasse extraite de l'amande de certains arbres de la famille des Sapotacées : Lecomtedoxa nogo [A.Chev.] Aubr. ou nogo*, Mimusops africana [Pierre] H. Lec. ou douka* et surtout M. djave. Engl. ou arbre à beurre, adza*, moab*, orere, qui fournit le beurre de Ndjavé. Les amandes des graines fournissent une matière grasse ou beurre végétal, très appréciée des indigènes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 394). Quand il s'agit d'offrandes alimentaires végétales, on note souvent des arachides*, semences de courgettes, miel, beurre végétal, ignames*, taros*, bananes* vertes, etc. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 53).
ENCYCL. : cette matière grasse est utilisée soit pour la préparation des aliments, soit en frictions contre les douleurs rhumatismales.
SYN. : (part.) beurre de ndjavé, beurre de ndjawé, ndjabi*.
B.G., n.m. Dispon., (abrév. de " bon goût "), oral surtout, argot urbain, plaisant. Bon goût, élégance.[.] et les brunes : du sauvage, de la violence, du " B.G. " comme on l’aime à Akébé-Poteau. (UEW, 17-23/10/1999).

bia ! interj. Dispon., (du mpongwé), oral, peu ou non scolarisés. Interjection visant à faire accélerer une action (marche, exécution d'un travail...) : vite ! De temps en temps, un garde* faisait siffler sa chicote* dans l'air en criant : " Bia ! bia ! bia ! vite, vite ! " (Charnay, 1983 : 135).

bias, n.m. Spéc. V. GOBE*-MOUCHES. Terme générique regroupant plusieurs espèces de gobe-mouches, (Fam . des Muscicapidés), notamment le bias écorcheur (Megabyas flammulatus Verreaux) de la canopée forestière ; le bias musicien = gobe*-mouches chanteur (Bias musicus Vieillot). (Christy/ Clarke, 1994 : 162).

bibine [nationale], n.f. V. REGAB*.En première position, vient la " princesse régassime* " alias [.], c’est la bière. La bibine nationale. (Ndong Mbeng, 1992 : 110).

bible, n.f. Dispon., oral surtout, tous milieux. Viande de python. On se retrouve avec des amis samedi soir, on a un plat de bible à déguster. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

biboche, n.f. V. REGAB*.En première position, vient la " princesse régassime* alias le régal* des Gabonais, Regab*, alias la Pils* alias la biboche. (Ndong Mbeng, 1992 : 110)

bibolo, n.m. Spéc. V. NOYER* DU GABON. (Lovoa Klaineana Pierre). Très grand arbre de forêt primaire, de la famille des Méliacées. Bois exporté de cet arbre, gris rosé avec des plages claires et brillantes, rappellant le bois du noyer. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 287).
ENYCL. : bibolo semble désigner localement à la fois l'arbre et le bois.
SYN. : dibétou* (Côte-d'Ivoire, pour le bois exporté), eyang (du fang) pour l'arbre, noyer* d'Afrique, noyer* du Gabon.

bibove, var. bibové, n.m. Fréq., (du fang " on dort où ? "), oral, surtout, mésolecte, basilecte, fam., péj. Sorte de bar-dancing où, dans les quartiers populaires, on va passer la nuit à se distraire à bon marché. Pourtant, juste cent mètres après, on bifurque à droite en pénétrant directement entre le studio photo Unity du Nigérian Babanguida et le bar ou bibove de la belle Pamela. (Ndong Mbeng, 1992 : 29). Mais ce qui reste beaucoup plus sûr, c'est que les endroits qui vont réunir le plus grand nombre de personnes restent les bibovés, c'est-à-dire les grands bars-dancings situés en plein matiti*. Et là ce sont eux, bien sûr qui vont mener la danse, les travailleurs exploités des matitis, couronnés de leurs minables salaires. (Ndong Mbeng, 1992 : 109-110).

bic, n.m. Usuel, (nom de marque, par antonomase)
1- Stylo (à plume, à bille, feutre...) et même stylomine. Les livres, les cahiers, les bics, les cartables sont devenus une hantise pour chaque famille. (L’Union, 18/09/1989). Vous n'avez pas un bic, s'il vous plaît ? (à la Poste, Libreville, 1994). [.] si le bic pèse, la machette*, elle, ne pèse pas. (Ndong Mbeng, 1992 : 38). Il leur a fait don de cahiers, crayons, bics, ardoise. (L’Union, 26/11/1996). Un stypen*, c’est un bic à plume. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
COMP. : prendre le bic.
2- Entre dans différentes locutions verbales :
- bic, (prendre le ---- ), usuel. Se mettre au travail de façon concrète (dans une tâche conceptuelle ou vérificatrice), prendre des notes, se mettre en devoir d'écrire quelque chose.Me M. a demandé au tribunal de prendre le bic et de faire les calculs pour trouver ce que cela aurait rapporté à Nadily.... (L’Union, 02/06/1989). Je prends le bic pour vous donner des nouvelles de notre bonne santé. (Lettre, employé, Libreville, 1997).
- bic, (tenir le ---- ), dispon. oral, fam. Se dit d’une poitrine féminine sans défaut, à la fois forte et ferme. Malgré ta maternité, ton sein, il tient le bic. (Educatrice présolaire, Libreville, 1999).
ANTON. : avoir les babouches*.

biche, n.f. Usuel. On distingue :
- biche, antilope (plus particulièrement céphalophe). [.] le tout enfermé dans des cornes d'antilope*, de chène, de biche... (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 78).
COM. : appellation réservée à la femelle du cerf et donc impropre.
COMP. : biche-cochon.
- biche-cochon, petite antilope de la famille des Céphalophinés, plus particulièrement Cephalophus dorsalis castaneus Thomas, forestière. Chez les Fang, les femmes, les enfants et les non-initiés [.] n'ont pas le droit de manger de l'antilope soo* ou biche-cochon et du cochon sauvage*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983, 133). [.] la viande de [.] biche-cochon réputée la meilleure des viandes. (Ibid. : 165).
ENCYCL. : ce nom serait dû à la forme rondelette de l'animal et à sa façon de se déplacer le museau près du sol.
SYN. : antilope* soo.
- biche de pailles, V. COBE *DES ROSEAUX.

bidi, n.m.pl., (de l’éwondo). V. BIFFE*. J’ai vraiment la becte* ! Les bidi, c’est où les bidi ? (Lycéenne, 18 ans, Libreville, 1994).

bidonnage, n.m. Dispon., lettrés, péj. Bricolage, montage mensonger. Des nombreux leaders ont un même projet de société. Qui d’ailleurs n’est le plus souvent qu’un bidonnage savant des doléances émises lors de la conférence nationale. (L’Union, 24/09/1992).

bien, adv.
- Fréq., mésolecte. Derrière un verbe : beaucoup. Comme elle est plus jeune et plus forte que moi, elle me frappe bien. (Allogho-Oke, 1985 : 108).Ca c'est sûr, il boit bien, trop même. (Etudiant, Libreville, 1990).
- Fréq., mésolecte.Devant un adjectif : vraiment. [.] les bons mariages [.] c'était entre un homme bien mûr et une jeune nana. (L’Union, 21-22/10/1989). Je suis bien désolée de vous demander cela. (Lettre, Libreville, 1990).
COMP.: bien bien.
- bien bien, Usuel. Reduplication intensive : devant adj. absolument, vraiment., devant verbe : vraiment bien. Cela n'a pas été bien bien facile ! (L’Union, 08/11/1988).Il a fait ce travail bien bien. (Fonctionnaire, Libreville, 1991).
COM. : la reduplication est un intensificateur dans les langues locales.

bière de bananes [blettes], n.f. V. BANANES, OGAZA*.

biéri , n.m. V. BYERI*.

biffe, n.f. Fréq., oral, argot urbain, fam. Nourriture, " bouffe ". Pour tout le monde la biffe de sa mère, c’est la meilleure. Et c’est vrai que le poulet au nyembwé* de ma mère est in comparable (Etudiant, Libreville, 1999).
DER. : biffer* ;
SYN. : becte*, bidi*, dalle*, djaf* (djaffe).

biffer, v.tr. Fréq. oral, argot urbain, fam. Manger, " bouffer ". Demain y aura du crabe farci à biffer. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).
SYN. : adjimer*, atomiser*, becter, daller*, djafer*, faire le soubassement*, ngamber*.

bigaradier, var. bigaratier, n.m.Spéc. (Citrus aurantus Linn.). Arbre rustique et épineux de la familles des Rutacées, cultivé dans les villages.Le gai concert du colibris dans les feuillages de badamiers* et bigaratiers avait duré plus qu'à l'accoutumée. (Allogho -Oke, 1985 : 28). Il y a 50 ans, lorsqu’on entrait dans un village indigène, on y trouvait, - comme arbres fruitiers, - des " atangas* " (Pachylobus edulis), des bigaradiers ou orangers* à fruits amers, [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 239).
ENCYCL. : Ses fruits rugueux à écorce amère ont un jus acide et amer qui est utilisé parfois à la place du citron. Ils sont consommés avec du sel et du piment. L'écorce sert à fabriquer un sirop tonique. Le bois est comme celui de l'oranger. (Raponda-Walker/ Sillans,1961 : 381).
COMP. : sauf livres scientifiques, semble plus couramment appelé bigaratier.
SYN. : oranger* amer.

bigaratier, n.m. V. BIGARADIER*.

bigga, adj. Fréq., (de l’anglais), argot estudiantin, péj. Difficile, " duraille ",. Ce devoir de maths est trop bigga ! ! ! (BD Boom,, n°3, 4/1997).

bikarébo, n.m. Spéc. Bois blanc et léger d'une sorte de parasolier. En tête de file, un long cercueil gauchement bricolé avec des planches de bikarébo était porté par quatre jouvenceaux. (Allogho-Oke, 1985 : 29).

bikutsi, var. bikoutsi, n.m. Dispon. jeunes urbanisés. Danse moderne d’origine camerounaise. Danser au rythme de la musique zaïroise, les zaïkos*, et la musique camerounaise, le bikutsi et le makossa*. (Ndong Mbeng, 1992 : 110).

bihoreau [à dos blanc], n.m. Spéc. (Nycticorax (Gorsachius) leuconotus Wagler). Héron crépusculaire ou nocturne à grosse tête avec de grands yeux entourés d’un masque blanc et jaune, très difficile à observer. (Christy/ Clarke, 1944 :10).

bilangoté, (être ---- ), var. être bilongoté, loc.verb.Usuel, (dérivé hybride du fang "bilon" poison d'épreuve tiré du strychnos écaja Baill.), oral, tous milieux. Etre empoisonné, notamment par le bilon*, un des poisons d'origine végétale les plus foudroyants. Nul n'ignore la menace d'être bilangoté [.] Il n'y a plus alors moyen d'échapper au dépérissement et à la mort qu'en ayant recours un docteur* ou nganga* connaissant les contrepoisons. (Pourtier, 1989, t.1 : 154). On a dit qu'il a été bilongoté, tu vois. (Infirmière, Port-Gentil, 1992).

bilharziose, n.f. Spéc. (du nom du médecin allemand Th. Bilharz qui découvrit en 1852, le parasite responsable de la maladie [Schmidt, ROFCAN 9, 89]). Maladie parasitaire, due à des vers trématodes (les bilharzies) du genre Schistosoma. Certains s'y baignent [: au lac bleu de Moula] sans craindre la bilharziose. (Rémy, 1987 : 197). Se méfier des lacs ou des bords de rivière c'est-à- dire de l'eau douce stagnante car elle peut receler des coquillages, minuscules porteurs de la bilharziose qui s'attrape en se baignant. (Ibid. : 198). La bilharziose, terrible maladie qui attaque le foie endétruisant, de manière irréversible, les cellules. (Ibid. : 248). [.] ne vous jetez pas dans le premier ruisseau ou lac d’eau douce venu, même si l’eau paraît claire, car il y a des arthropodes vecteurs de la bilharziose. (Caparros, 1997 : 19).
ENCYCL. : cette maladie très répandue, se contracte à la suite d'une immersion dans une eau douce polluée par des mollusques d'eau hébergeant des larves de Schistosoma. Le système veineux est parasité ce qui provoque de graves maladies du foie, de la vessie, de la rate ou de l'intestin.

bilieuse [hématoglobinurique], var. bilieuse [hématurique], n.f.Spéc. Fièvre bilieuse hématoglobinurique ou F.B.H. " Qu'est ce qu’il a ? " - " Une bilieuse, vacherie qui vous liquide un chrétien en quelques jours ". (Brouillet, 1972 : 157). Je suis quand même foutu ! Bilieuse hématurique ! (Simenon, 1975 : 17). Hélas ! mon ami, dès le premier soir, mon mari avait reconnu tous les signes d'une maladie bien méchante, la bilieuse hématoglobinurique. (Charnay, 1983 : 265). Une de ses marraines a accouché ma mère et tout se serait bien passé si je n'étais pas venu avec la bilieuse. (Dedet, 1984 : 37). Les médecins mettaient en garde les novices contre [.] la bilieuse hématurique (Georgy, 1992 : 14).
ENCYCL. : c'est une complication du paludisme dont on ne connaît pas la cause exacte mais qui survient dans des conditions précises : anciens paludéens à Plasmodium falciparum, à chimioprophylaxie irrégulière par la quinine. (cf. rapport Docteur Jean Delrieu, Abidjan, 13 octobre 1989 in Niamkey Kodjo, 1991). Maladie très fréquente autrefois spécialement chez les Européens.
SYN. : bilieuse hématurique. (lettrés), bilieuse hématoglobinurique (corps médical), F.B.H. (vx), fièvre du débarquement* (vx). hématurie*.

bilinga, n.m. Spéc. (du mpongwé " mbilinga "). (Sarcocephalus (nauclea) diderrichii De Wild). Grand arbre exploité de la famille des Rubiacées commun au bois dense, d'un beau jaune à reflets brillants, brunissant à la longue. Bois très recherché de cet arbre.Il y avait des années de cela sans doute, un bilinga immense, vaincu par le temps, s'était abattu là, par un soir de tornade*, dans le fracs énorme de ses branches brisées. (Trial, 1936 : 41). [.] les bois suivants étaient expédiés vers la métropole en tonnage variable : bilinga, kevazingo*, padouk*, miama*, alep*, azobé*, ... (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 29). [.] un garde-forestier qui vous montrera les différentes espèces d’arbres et leurs vertus : [.] le sipo*, le bilinga, ... et bien d’autres encore. (Elsener, 1997 : 33).
ENCYCL. : exporté pour la fabrication de meubles et parquets. Fruits globuleux comestibles parfumés. (bolitongo en benga).
COM. : si " bilinga " venant d'une langue locale désigne à la fois l'arbre et le bois, "acajou jaune d'Afrique" et "badi" semblent plutôt réservés au bois commercialisé ainsi que "bois d'or".
SYN. : acajou* jaune d'Afrique, badi (de l'attié, l. de Côte-d'Ivoire), bois* d'or.

billet, n.m. Spéc. Pièce de bois reliée au joug et servant à l'attelage des bovins dans la culture attelée. Le dressage nécessite en outre [.] un billet relié au joug et une chaîne de 3,5 m. permettant d'orienter les bêtes. (L’Union, 12/11/1988).

bilob, var. bilobe, bilobe-lobe,n.m. Dispon., (du fang " étranger "), péj. Terme par lequel les Fang désignent les non-Fang, ceux qui ne parlent pas ou parlent mal la langue fang. C’est ça la démocratie gabonaise, quand on veut savoir qui est bilobe, qui ne l’est pas, qui est bûcheron* et qui ne l’est pas. (L’Union, 12/02/1996). [.] traité de tous les noms d’oiseaux, de traître qui s’est allié à un ... bilobe-lobe. (L’Union, 21/11/1996).

bilombo, n.m.pl., (n.m. sing.: ilombo*), n.m.sing.Usuel, (du mpongwé). Secte à prédominance féminine dont l’implantation s'étend dans le pays, concurrençant les religions importées à la faveur d'un engouement croissant pour la prédiction de l'avenir. L'initiation est pratiquée par le nganga* au moyen d'une drogue appelée dibogha*. (V. IBOGA*). Rites thérapeutiques liés à cette secte. [l'examen de laboratoire], un petit geste qui peut vous éviter les coups de bistouri, séances de bilombo et autres ndjembé*. (L’Union, 14/11/1988).
COM. : généralisation d'une forme invariable en français à partir de l'emploi du pluriel. Le singulier "ilombo" est très rare.
SYN. : ilombo*, élonga*.

bilon, n.m. Fréq., (du fang).Poison* d'épreuve redoutable et très répandu, extrait de l'écorce de la racine du Strychnos icaja. Linn. (du mpongwé "ikaza"). On note encore - outre l’épreuve du mbundu* ou du bilon, dont il a été fait mention plus haut, - diverses autres sortes d’ordalies [.]. (Raponda-Walker, 1983 : 101). [.] du mot fang " bilon " qui désigne un des poisons les plus répandus. (Pourtier, 1989, t.1, 154).
DER. : bilangoté*/ bilongoté*.
SYN. : akassa*, bilongo* (part.), ikaza (du mpongwé, désignant à la fois l'arbuste et le poison), mbundu/mboundou* (du mpongwé), poison* d'épreuve (part.).

bilongo, n.m. Fréq. (du mpongwé, de l'eshira), oral surtout, fam. connot. mélior ou péj. V. BILON*. Appellation donnée à toute drogue préparée par un sorcier (pour guérir une maladie, chasser un mauvais sort ou acquérir par magie le courage, le succès ou l'impunité), poison ou médicament. N'Zao, l'Eshira, qui depuis qu'un sorcier lui avait fait boire le bilongo qui donne le courage [.] se risquait en rase campagne à l'attaque d'un buffle*. (Trial, 1936 : 186).
DER. : bilongoté* (V. BILANGOTE*).
SYN. : bilon*.

bilongoté, adj. V. BILANGOTE*

bingokome, n.m.pl. V. ARBRE* A FOURMIS, ENGOKOM*. Les bingokomes sont des insectes très dangereux. Une seule piqûre de ces bestioles vous fait voir les fantômes. (Allogho-Oke, 1983 : 12).

biomes, (prendre ses ---- ) loc.verb. Dispon., (du fang), oral, mésolecte, basilecte, fam. Prendre ses cliques et ses claques, partir avec armes et bagages. Puisque nous ne sommes plus un couple, tu prends tes biomes et tu sors de chez moi (in Bagouendi-Bagère, 1999). Prends tes biomes et barre* ! (Lycéen, Libreville, 1999).

biri, n.m. V. BWIRI*. Il existait dans les villages et les champs de culture des Pahouins, des autels des dieux lares représentés par des petits personnages en bois d'ébène, les biris que l'on dissimulait soigneusement et qui détenaient le souffle vital, commandaient à la germination des plantes et dominaient en forces telluriques. (Georgy, 1991 : 86).

bise, n.m. Dispon., (de l’anglais " business "), oral, argot des jeunes urbanisés
- Affaire. Je suis dans un bise en ce moment, je vais peut-être trouver du travail. (Chômeur, Libreville, 1999)
SYN. : circuit*.
-. Rendez-vous galant, rencart. Tu ne me vois pas ce soir. J’ai un bise avec une petite. (Peintre en bâtiment, Libreville).
- V. CAVE*. Ca y est ! J’ai eu son truc ! J’ai eu son bise ! Je l’ai prise quoi ! (Jeune, Libreville, 1999).
LOC. : prendre le bise.
- bise, (prendre le ---- ), loc.verb.V. COUILLER*. Le samedi là, je prends le bise avec ma go*. (Etudiant, Libreville, 1999).

bisnesman, var. biznessman, n.m. Fréq., oral, argot, péj. Amateur d’affaires louches, de transactions plus ou moins nettes. " J’attends un copain, un affairiste*, un bisnesman qui gagne gros et roule en merco* " - " Fais des affaires avec lui et il t’amenera loin ! "(Jeunes, Libreville,1999).

bisser, v.tr.Dispon., oral.
- Jouer à nouveau un morceau de musique déjà exécuté. Renvoie le morceau ! Bisse un peu là ! (Secrétaire, Libreville, 1999).
- Danser plusieurs fois de suite avec le même partenaire. Isabelle a bissé trois fois avec son ex samedi soir à la Maringa. (Etudiante, Libreville, 1999).
- Pour un homme, inviter une femme à danser. Hier, dans la boîte de nuit, Ondo était tellement timide qu’il n’a pas pu bisser une femme durant toute la soirée. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

bisyemu, var. bisyemou, n.m.pl. Dispon., (du pounou). Mélanges rituels d‘aromates ou de substances végétales à odeur suave dans lesquels on fait entrer des graines de poivre* de Guinée. Murundu cracha des bisyemu et du gingembre* sur l‘arbre [.]. (Kwenzi-Mikala, s.d. : 24). Il sortit un paquet de son sac, l’ouvrit et prit le digosu. Outre ce digosu*, il y avait aussi dans ce paquet des médicaments, [.] et tous les bisyemu. (Kwenzi-Mikala, s.d. : 46).

blanc (1), n.m. Spéc. Couleur symbolisant la mort. V. BEKUN*. Le nouveau roi était revêtu de blanc (couleurs des morts symbolisant l'allégeance aux ancêtres.[.]. (L’Union, 02-03/12/1989).

Blanc (2), n.m. Usuel., tjrs connoté.
1- n.m. L'ancien colonisateur. Les Blancs sont sur la véranda, un verre à la main. (Brouillet, 1972 : 44). Désormais, le paysage colonial se fige pour quelque temps en trois classes : les indigènes, les métis et les blancs qui commandent. (L’Union Magazine, 06/1987). Avant 7h00 et 14h00, le blanc est là devant le portail, mbé-mbé*, pour contrôler qui vient* à l'heure, qui vient en retard. (L’Union, 08/11/1988). Les femmes de la côte cherchaient manifestement à avoir des relations individualisées avec les Blancs de passage : les " ménagères* " de l’estuaire où d’ailleurs en témoignent, mais plus encore l’aventure amoureuse, au sens le plus profond du mot, arrivée à l’explorateur anglais Winwood Reade au Fernan-Vaz, vers 1860. (Gaulme, 1992 : 186). Quand je dis que je préfère les blancs aux commandes de nos administrations parapubliques et privées [.] on m’accuse d’être nostalgique du passé. (L’Union, 21/09/1992). Le Blanc ne travaille pas de ses mains. Il montre seulement du doigt et va s’installer dans un bureau. (Misamu, 09/06/1997). [.] mais enfants noirs, à l’école on nous apprend que nos ancêtres ont accepté gentiment l’invasion du blanc. (Siya Po’ossi X in Auzanneau, 2001)
COMP. : blanc raté, coutumes des blancs, école des blancs, Grand Blanc, médecine des Blancs pays des Blancs.
SYN. : whiti*.
2- n.m. péj. Personne de race noire qui a adopté la culture et le mode de vie des Occidentaux, notamment l'urbanisation. Nous, les Blancs, nous ne sommes pas comme vous, hommes villageois. (L’Union Magazine, 06/1987 : bande dessinée = noirs citadins à villageois). Non, Tita Abessolo ! Je suis un blanc et les blancs n'accordent pas de bons ! (L’Union, 10-11/06/1989 : dessin humoristique = noir occidentalisé parlant à une paysanne)
LOC.: faire* le Blanc, jouer le Blanc.
3- Locutions :
- blanc raté, n.m. péj. Métis. Ces Libanais* vont encore laisser des blancs ratés comme les colons de l’époque . (in Bagouendi-Bagère, 1999). Cécile préfère sortir avec un blanc raté plein de fric. (Secrétaire, Libreville, 1999).
- Blancs, (coutume des ---- ), n f. plaisant. La loi, par opposition à la tradition. Je respecte la coutume des Blancs, mais quand même… ? (Levigot, 1991 : 18).
- Blancs, (école des ---- ), n.f. L’école sous sa forme moderne par opposition à l’éducation traditionnelle. [.] l’école est dure, l’école des Blancs est très dure. (Ndong Mbeng, 1992 : 38). Moi, je n’ai que le niveau CP-zéro mais mon fils qui a fait beaucoup l’école des Blancs m’a dit l’autre jour que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. (L’Union, 20/04/1993).
- Blanc, (faire le ---- ), loc.verb., péj. Pour un Africain, adopter le comportement condescendant et autoritaire du colonisateur, par rapport à ses propres congénères. Faire le m’as-tu-vu. Au fond, le Bapounou vient dans ce pays faire le Blanc ! (Dedet, 1984 : 173). Depuis qu’il est fonctionnaire, il fait le blanc mais avec nous, ça ne marche pas. (Vendeur, Libreville, 1994).
SYN. : jouer au Blanc, jouer les Blancs.
- Blanc, (Grand ---- ), n.m. Vx, mélior. Appellation admirative réservée dans le pays à Albert Schweitzer. " Le grand Blanc ", son épouse et nombre de leurs assistantes reposent aujourd’hui à l’ombre d’une végétation luxuriante, tout près de la maison. (Elsener, 1997 : 43). [.] hommage au Dr Schweitzer par le biais d’une rencontre entre la musique de Bach (passion du Grand Blanc) et la musique traditionnelle gabonaise. (Elsener, 1997 : 164-165).
- Blancs, (jouer les ---- ), loc.verb. V. FAIRE LE BLANC. C’est aussi et toujours grâce à l’argent que quelque gens des matitis* ont commencé à élever un jour leur niveau de vie et de commencer à " jouer les Blancs " là en plein mapan’s*. (Ndong Mbeng, 1992 : 59).
- Blancs, (médecine de ---- ), n.f. Dispon., plaisant. Science, technique, savoir-faire (pas seulement dans le domaine médical) par rapport aux connaissances africaines, en particulier dans le domaine de l’occulte. Tu crois que médecine de blanc est forte pour tuer sorcellerie* ? (BD Boom, 1999).
- Blancs, (pays des ---- ), var. Blancs, (pays de ---- ), n.m.sing. ou pl. Pays du colonisateur mais aussi tous pays européens ou américains du nord. Partis enfin, parce qu’ils ne sont ni là dans les matitis*, ni là-bas dans les pays des Blancs, parce qu’ils sont morts, parce qu’ils sont tous morts. (Ndong Mbeng, 1992 : 91). Même si au pays des Blancs, c’est, dit-on, pire. (L’Union, 15-16/05/1993). Malgré tout, la légende veut qu’une fois ce bac en poche, il se retrouve comme par hasard au pays des Blancs à étudier la philosophie. (Le Progressiste, 01/04/1997). [.] les missionnaires catholiques baptisaient les moribonds pour les envoyer peupler le pays des blancs [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 110). Le neveu de la belle-mère de la tante de mon épouse a un arrière petit-fils qui a fait école* pour docteur au pays de blanc-là*. (BD Boom, 1999 : 45).
ENCYCL. : Au début des contacts avec les Européens dont la peau blanche les faisait passer pour des revenants, leur pays d’origine se confondait pour les Gabonais avec le pays des morts.

- blanc (petit ---- ), n.m. Vieilli, péj. Européen de condition modeste vivant chichement en Afrique. Le petit Blanc, c’est le type mesquin en tout, qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. (Dedet, 1984 : 438). C’est un petit blanc qui vit en brousse. Il est vieux maintenant. (Forestier, 1988, Mitzic).

blanc, (x buts à ---- ), loc.nom.Spéc., péj. Lors de l’affichage des résultats d'un match : x buts à zéro. Marque l'absence de points d'une des parties. Trois buts à blanc : la note fut plutôt salée ! (L’Union, 27-28/05/1989). Tu te rends compte, cinq buts à blanc! Quelle honte ! (Lycéen, Libreville, 1990).

blase, var. blaze, n.f. Fréq., (de l’anglais), argot des jeunes urbanisés, péj.
- n.f. M’as-tu-vu, " rameneur ". Et bien sûr, ce sera également à lui de jouer les mauvaises* blazes dans leur matiti*... (Ndong Mbeng, 1992 : 55).
LOC. : faire* des blases.
DER. : blaser*, blazer*.
SYN. : blaseur*, blazeur*, crameur*, ouistiti*.

- blases, (faire des ---- ), loc.verb. Faire des manières (pour impressionner le public), faire le joli cœur, le m’as-tu-vu. Arrête de faire des blazes avec moi. Je te connais depuis que tu es né. Ca ne marche pas (Employée à l’armée, Port-Gentil, 1994).
SYN. : blaser*.

blaser, var. blazer, v.tr, Fréq., (hybride anglais/français), argot des jeunes, péj. Faire le joli cœur, faire l’intéressant. [.] il ira donc la chercher, la mauvaise* maze* suspendue à son bras, il viendra blazer à la troisième rue, leur matiti*... (Ndong Mbeng, 1992 : 53). Il joue à l’intéressant. Quand on dit de quelqu’un qu’il joue à l’intéressant, on dit qu’il veut blaser. Il joue au grand, il veut blaser. (Lycéenne, Libreville, 1994). Comment ?… Ce que je fais là dans la merco* de mon boss*, devant ce lycée attendant la sortie des cours pour blazer les go*… (BD Boom, n°3, 4/1998).
SYN. : blazer*, cramer*, faire des blazes*, faire* des phases, faire le gros dos*, farcer*.

blaseur, n.m., V. BLASE*.

blaze, n.f. V. BLASE*.

blazer, v.tr. V. BLASER*.

bled, n.m. Fréq. oral, fam. Village. Pendant les vacances, je vais au V.G., je vais au bled. (Lettre, Lycéen, Libreville, 1999).
SYN. : V.G.*.

bleu, n.m. Fréq., argot universitaire, péj. Nouvel élève entrant au collège ou au lycée. (Cette évocation évoque des brimades parfois très cruelles). Par extension, tout nouveau venu (en politique, dans la presse…) Le vocable "bleu" était dans toutes les bouches et semait la panique parmi les entrants en sixième. (Allogho-Oke, 1985, 73). " Bleu, ferme les yeux ! " lança avec chaleur un gaillard [.]. Il m'administra une gifle si magistrale que je sentis mes oreilles se boucher. (Ibid. : 74). Il paraît que vous, les " bleus* ", avez reçu comme mission de " racoler*" de l’argent aux seuls taximens*. (Démocrate, 20/02/1991).

blindé, adj. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam. Invulnérable aux maléfices, au mauvais oeil etc.. Cet enfant ne peut pas mourir par empoisonnement, il est blindé contre ça. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Avec ce gris-gris*, tu es blindé contre tes ennemis. (Jeune, Libreville, 1999).

boa, var. serpent boa, n.m. Usuel. Python de la famille des Boïdés. V. PYTHON*. Que nos boas t'avalent ! (Nyonda, 1981 : 103). [.] un gigantesque serpent boa jaillit du cylindre. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 55). Au fond d’un buisson, la panthère* feulait tandis que le boa allongé mollement dans le lit d’un ruisseau, avait du mal à digérer une antilope cornue*. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 75). Une énorme peau de boa rappelle qu'en dépit des apparences et de leur immense discrétion, les serpents vivent un peu partout. (Rémy, 1987 : 194). [.] il vit un boa monstre*. (L’Union Magazine, 06/1987).
ENCYCL. : il en existe deux espèces : le Python*de Seba (Python sebae) qui peut dépasser sept mètres de long. V. ANACONDA* et le Python* royal (Python regius), qui mesure environ 1,50 m. et est inoffensif. L'appellation boa est donc impropre et s'applique à un boïdé sud américain.
SYN. : bible*, serpent*-boa.

bober, v.intr. Fréq., (dérivé de " bobard "), oral, argot des jeunes urbanisés, péj. Raconter des bobards, inventer des mensonges. Et si je faisais passer cette K7 aux dossiers de la R.T.G.* ? On y verrait comment monsieur, caché derrière l’église guette les vieilles qui vont pisser. Y a aussi le jour où je t’ai kangé* avec le chat " - " Elle bobe ". (BD Boom, n°4, 06-07/1998).
DER. : bobeur*.
SYN. : flasher*, jazzer*.

bobeur, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés, péj. Menteur. Tu peux me croire, je suis pas un bobeur ! (Collégien, Lambaréréné, 1999).
SYN. : flasheur*, jazzeur*.

bobino, n.m. Dispon., oral, mésolecte, fam. Bistro. Si on me cherche, dites que je suis dans un bobino pas trop loin de la maison, ils sauront où me trouver. (in Bagouendi-Bagère, 1999). J’ai soif ! On va au bobino du quartier ? (Fonctionnaire, Libreville, 1999).

boche, n.f. Dispon. argot urbain, fam. Bière allemande. Je vais me taper une boche. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994).

bodi, n.m. Spéc., (du massanga). V. MASQUE* BODI. Nom d'un masque caractéristique de la région de Lastoursville, en bois peint coloré de blanc et de rouge, entouré de raphia. Le masque* caractéristique de la région, répandu chez les Aduma de Lastoursville, les Bandjabi, les Massagbo et jusque chez les Bakota du nord, c'est le mvoudi* ou bodi, formé de plans se coupant à angles droits, diversement colorés, qui font penser au style cubiste. (Rémy, 1987 : 133). La région de Lastoursville continue à produire le masque bodi des Adouma, en bois peint blanc et rouge entouré de raphia. (Ibid. : 257).
SYN. : mvoudi* (rare).

bodjabé, n.m. (du benga). V. ADZAP*, ARBRE* A BEURRE. L'épisode qui symbolise un changement radical d'existence : celui de l'arbre adzap* [.] ou Bodjabé (benga) qu'il fallut creuser parce qu'il s'opposait au passage d'une rivière que l'on franchissait ensuite [.] grâce à un serpent. (Gaulme, 1988 : 102).

bodje, var. bodge (du mandenkan). V. NDOMBOLO*. Nous ce que l’on aime, c’est le MATOOOS* ! !Le ndombolo* bien fâché*, le bodge, quoi ! (UEW,17-23/10/999). Susy ? Elle a un bodje grand comme ça ! C’est un ancien circuit* ! ! Je vous jure que j’vais pas la louper ce soir ! ! (BD Boom, n°1, 10/1997).

boho, n.m. V. BOLO*.

boho bwa bwété, loc.nom. V. BWETE*. En suivant l’art des musiciens, le visiteur passe insensiblement du temporel au spirituel, de l’univers humain à l’univers cosmique. C’est le monde du masque*, du mbumba bwiti*, du bwété reliquaire*, des mbulu ngulu*, du boho bwa bwété. (Perrois, 1992 : 11).

boire, v.tr.
- boire la coupe du trépas,loc.verb.Fréq. écrit, lettrés, recherché. Mourir, passer de vie à trépas. Samedi dernier, le tradipraticien* adressait encore ses dernières paroles à son fils, lui disant que s'il lui arrivait de boire la coupe du trépas ici, à Libreville, qu'il fasse un effort de [.] l'inhumer à Koumbi. (L’Union, 29/11/1988).
- boire au clairon, loc.verb. V. CLAIRON*.
- tu bois* l’eau avec la fourchette ? loc.verb.interr. V. TU ES COMMENT* ?

bois, n.m. On distingue :
1- Usuel, mésolecte, basilecte. Morceau de bois, branche, bâton. Polu (pleurant, cherche par ci, par là, un bois pour frapper Mobourou... (Nyonda, 1981 : 153). Les enfants se battent avec des bois. Ils vont se blesser. (Institutrice, Libreville, 1987).
2- locutions :
- bois à bander, var. bois bandé, spéc., (du créole), mélior. Nom donné à une plante à partir de laquelle on confectionne un aphrodiasiaque masculin. Pour les fanatiques d’émotions fortes, il faut faire une halte, 2 km avant l’entrée de Mouila, à la menuiserie Tchak-Tchak, spécialisée en " bois à bander ". Cet ingrédient, comme son nom l’indique, produit des effets spéciaux très prisés des connaisseurs. On le consomme sous forme de vin préparé par le spécialiste. (Caparros, 1997 : 114). J’étais complexé. J’avais tout fais pour en avoir une à la King-Kong ! … Développeur… Bois bandé*… pommade miracle… Rien ! (BD Boom, 1999).
- bois amer, spéc. Ecorce séchée d'un arbre (Garcinia kola ?) qu'on fait macérer dans la sève de palmier pour produire par fermentation le vin de palme* ou dans la sève de canne à sucre pour obtenir le vin de canne à sucre ou moussoungou*. Cette écorce passe pour avoir des propriétés hallucinogènes La production vin de palme, le breuvage légèrement fermenté, corsé de bois amer.... (Pourtier, 1989, t1 : 193). L’écorce du bois amer [.] est couramment utilisée au Gabon pour parfumer le vin de palme*. On dit qu’elle préserve le vin, qu’elle améliore le goût, augmente ses facultés énivrantes. (White/ Abernathy, 1996 : 169). Il a mangé le bois amer, le bois amer, c’est des écorces hallucinogènes, c’est une drogue. (Employée à l’armée, Libreville, 1997).
- bois bandé, V. BOIS A BANDER*.
- bois-bouchon, spéc. V. PARASOLIER*. (Musanga cecropioides R.Br. apud Tedlie). Arbre décoratif de reboisement de la famille des Moracées à racines adventives et à énormes feuilles donnant l'illusion d'un parasol ouvert. Bois blanc tendre et filandreux de cet arbre, exploité pour la production de pâte à papier, la construction de pirogues et divers usages thérapeutiques. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 300).
ENCYCL. : " parasolier " désigne l'arbre et " bois-bouchon ", le bois du parasolier, généralement.
- bois corail, var. bois-corail,spéc. V. BOIS-ROUGE, PADOUK*. (Pterocarpus soyauxii Taub.). Grand arbre forestier très commun de la famille des Papilionées. Bois rouge sang dense et imputrescible de cet arbre, utilisé pour l'ébènisterie, la marqueterie ou la teinturerie. Le [fard rituel] plus connu est certainement la poudre de bois rouge ntsingo*, très employée anciennement par les Noirs pour se teindre le corps, soit comme parure, soit pour soins hygiéniques ou médicaux [.] ou après l'initiation au Bwiti*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 59). Le bois rouge - couleur de sang - est l'emblème de la force physique. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 86). Ce sont deux rois puissants [.] qui font du commerce (principalement d'ivoire et du bois rouge de padouk qui servait à la teinture et était aussi précieux aux Européens qu'aux Africains). (Gaulme, 1988 : 68). Il faut aller très loin pour trouver le bois rouge en quantité commerciale. (Pourtier, 1989, t.1 : 65).
ENCYCL. : il a aussi des utilisations rituelles et médicinales, notamment la résine poisseuse rouge sombre que secrète l'écorce. V. KINO*, SANG-DRAGON*.
COM. : " padouk " semble plus souvent désigner l'arbre.
SYN. : bois-corail, bois rouge de padouk*, bois rouge ntsingo*, padouk*.

- bois d'ébène, V. EBENE VRAI. Bois de coeur très noir, compact et dur de plusieurs arbres de la famille des Ebénacées. Diospyros canaliculata De Wild, D. crassiflora. Hiern ou ébène vrai*, D. flavescens Gürke, D. Gabunensis Gürke D. Kamerwensis Gürke, D. Gabunensis Gürke, D. Kamerwensis Gürke, D. Mannii Hiern ou Faux* ébénier. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 155). Nous sommes par contre beaucoup mieux renseignés sur le commerce du bois rouge* et du bois d'ébène qui existait entre les Anglais et le Gabon antérieurement à 1788. (Walker/ Sillans, 1961 : 27). Les navires marchands faisaient la richesse des autochtones qui écoulaient bois rouge et bois d’ébène. ( Raponda-Walker, 1983 : 18)

- bois d'or, V. BILINGA*.

- bois de campêche, spéc. (Haematoxylon campechianum Linn.). Arbre épineux introduit, de la famille des Caesalpiniées. Bois de cet arbre qui peut donner un beau poli et fournit de la teinture rouge. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 231).

- bois de fer, spéc. (Manilkara lacera [Baker] Dub.). Grand arbre très commun de la famille des Sapotacées. Il porte des fruits comestibles contenant un liquide blanc qui a le goût du lait sucré. Son bois est très dense et d'un rouge brun. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 398).
COM. : d'autres bois africains portent aussi l'appellation de bois de fer.

- bois de rose [d'Afrique], spéc. V. KEVAZINGO*. (Guibourtia Tessmanii [Harms] Leonard). Un des plus grands arbres de forêt primaire à gros contreforts, exploité. Bois très dense de cet arbre, d'un beau rouge-brun veiné, utilisé en ébenisterie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 230). Dans la médecine* traditionnelle, on soigne la tuberculose avec une potion obtenue à partir d’un mélange d’écorces d’okoumé*, de combo-gombo* - le parasolier* - et de kévazingo* - le bois de rose. (Dedet, 1984 : 296).
ENCYCL. : le vrai bois de rose est un bois guyanais.
COM. : bubinga et kevazingo désignent plus spécialement l'arbre. Mais "bois de rose" est l'appellation donnée à tort au bois exporté.
COMP. : faux* bois de rose.
SYN. : bubinga (du loumbou), kevazingo (du mpongwé <ékémazèngo>).
- bois de santal, V. EMVIEN* . [.] cette étoffe souple et résistante, teinte en rouge avec une décoction de bois de santal est empruntée à l’ " emvien* " qui n’est autre qu’un figuier ; cet arbre qui, d’après la tradition, a fourni jadis des vêtements à nos pères, habille encore aujourd’hui les " Fang ". (du Bellay, 1865 in Merlet, 1990 : 97).
- bois de teinture, V. BOIS ROUGE, PADOUK*.Seul, le commerce du bois rouge* dit bois de teinture, connaît une exceptionnelle prospérité. (Merle, 1990 : 39).
- bois mort, spéc. Petit champignon forestier comestible de la Ngouniè vivant sur les brindilles de bois mort. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 458).
SYN. : brindille.
- bois noir, spéc.V. EBENE* DU GABON. Nom donné au bois de l'arbre identifié comme l'ébène véritable (Diospyros crassiflora Hiern. 1875, Aubreville, 1936 = D. Incarnata Gürke 1906). La grande difficulté de la détermination du Diospyros donnant le vrai bois noir réside dans le fait que les indigènes ne vous montrent jamais l'arbre duquel ils tirent l'ébène. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 28).
SYN. : ébène du Gabon*, ébène vrai* (arbre et bois), ébénier* (arbre seulement).
- bois rouge, var. bois rouge de padouk, V. PADOUK*. Nous sommes par contre beaucoup mieux renseignés sur le commerce du Bois rouge et du bois d’Ebène* qui existait entre les Anglais et le Gabon antérieurement à 1788. Le Bois rouge (Pterocarpus soyauxii Taub) semble en effet avoir été l’essence que les anciens écrits désignaient sous le nom de " bois de teinture " [.] (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 27). [.] les navires marchands faisaient la richesse des autochtones qui écoulaient bois rouge et bois d’ébène*, caoutchouc*, ivoire* etc, … [.]. (Raponda-Walker, 1983 : 18). [.] ce sont deux rois [.] qui font du commerce (principalement d’ivoire et de bois rouge de padouk, qui servait à la teinture et était aussi précieux aux Européens qu’aux Africains) le long de la côte [.]. (Gaulme, 1988 : 68). Le Manibomme [.] prend dix pour cent d’impôts sur le bois rouge [.]. (Le Cri du Pangolin, n°16, 1996 : 7). Au retour, le navire transporte 33 tonnes d’ivoire* et 1800 bûchettes de bois rouge. (Raponda-Walker, 1998 : 11).
SYN. : bois de teinture.
- bois sacré, fréq. Boqueteau en savane ou petite part de forêt dans laquelle se font des rites religieux. Lorsque des hommes vivaient dans ces villages, ils avaient sans doute de modestes plantations à proximité, ou peut-être des petits bois sacrés. (White/ Abernathy, 1996 : 45). [.] sans oublier le bwiti* qui lui permettra de faire connaissance avec le bois sacré [.]. (Le Progressiste, 01/04/1997).

- bois tigré, spéc. V. ZINGANA*. (Microberlinia Brazzavillensis Chev.). Bel arbre de la famille des Caesalpiniées. Bois demi-dur de cet arbre à bandes blanc roux alternant avec d'étroites bandes brunes. Exporté pour l'ébènisterie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 234).
COM. : bois tigré, bois zébré et zebrano semblent plus souvent s'appliquer au bois commercialisé et zingana, à l'arbre.
SYN. : bois zébré, zebrano*, zingana* (du nkomi <izingana>, du fang <azingana>).
- bois zébré, V. BOIS TIGRE.

boîte à byéri,n.m V. BYERI*. Ceux à qui on n'a pas encore montré les crânes* et ceux qui ne doivent les voir en aucun cas, c'est-à-dire les femmes et les enfants, ne peuvent ouvrir les boites à Byéri, en regarder le contenu ou le dévoiler à d'autres. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 147).

boîte à ossements, n.m. V. BYERI*.

bolet, n.m. Spéc. Gros champignon comestible de forêt, de type bolet. Il a un chapeau gris charnu arrondi, un pied blanc court et une odeur agréable. Consommé frais ou desséché. C'est le champignon local le plus apprécié.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 433-456).
SYN. : otanga (du tsogho)

bokilo, n.m. Fréq., (du lingala), fam. Nom donné à une personne de nationalité congolaise Donc, après le bourbier somalien, la boucherie rwandaise, le déchirement zaïrois, l’explosion libérienne et, plus récemment, sierra léonnaise, voilà que nos bokilos d’à côté s’entre-déchirent à leur tour dans le feu et le sang. (L’Union, 07-08/06/1997).

bolo, var. boho, boo, n.m.Fréq., (du tsogho). V. N’DJEMBE*. Danse féminine des adeptes du Ndjèmbè*, pratiquée lors de certaines cérémonies, notamment à l'occasion des funérailles d'une femme, membre de la secte. [.] elles [les jeunes filles] remplissent seulement l’office de chanteuses et de danseuses dans les séances du boho ou bolo qui se font au grand jour. (Raponda-Walker, 1910 a : 35). Durant la veillée funèbre, on danse le bolo dans la case, devant le corps de la défunte [.]. Pour danser le bolo, femmes et jeunes filles, même non initiés, sont parées de beaux pagnes noués à la ceinture et ornés de franges de feuilles de Pandanus, de grelots ou sonnailles à graines, une feuilles de Pandanus également, ceignant le front. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 251). En public, les femmes du Ndjembè exécutent le bolo ou boo au son des tambourins mais c'est souvent à l'occasion de funérailles et tout se passe à l'intérieur d'une cour. (Rémy, 1987 : 53).
LOC. : danser le bolo.
SYN. : danse du n’djembé*

bomber, v.tr. Fréq., oral surtout.
- Gonfler. Le petit s’est coincé le doigt dans la porte. Le doigt bombe maintenant. (Educatrice préscolaire, Libreville, 1999). Son ventre est bombé comme un ballon. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).
- Argot des jeunes. V. ENCEINTER*. Ecoute, je barre* au bled*. J’ai bombé la fille de la voisine ! (Etudiant, Libreville, 1999).

bonané, var. bonne année, n.f. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Fête du jour de l'An. Chez nous, au village, on consomme beaucoup d'alcool lorsqu'on célèbre la bonané. (L’Union, 26/05/1989).Depuis le 10 février dernier, Libreville qui a fêté la bonané 97 enfouie dans les hautes herbes [.]. (Le Bûcheron, 26/03-01/04/1997 : 3). J’ai fêté la bonané au VG*. (in Moulanga, 2000).
COM. : graphie reproduisant la prononciation locale populaire.

bon bout, n.m. Fréq., oral, mésolecte, fam. Un bon bout de temps, un certain temps. Notre gardien de l'ordre public a bien là de quoi réfléchir pendant un bon bout à l'ombre. (L’Union, 21-22/10/1989).

bongo (1), n.m. Spéc. (Boocerus eurycerus [Tragelaphus euryceros] Ogilby). Grosse antilope forestière à la robe acajou marquée de blanc, aux cornes en forme de lyre pouvant atteindre 1 m. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 46). Un animal partiellement protégé est un animal dont la chasse, la capture, le commerce et la circulation font l’objet d’une réglementation spéciale. Il existe vingt quatre espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles au Gabon assujettis à cette catégorie. On peut citer : [.], bongo, sitatunga* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). Ces algues (: spirogyra) microscopiques bleu vert [.] sont consommées par le bongo. (White/ Abernathy, 1996 : 95) .
SYN. : antilope* bongo, guib*.

bongo (2), n.m. Vx, (du tsogho). Sorte de pagne tissé de fibres de raphia ou textile de forme carrée. Les pagnes*, le plus communément tissés en fibres de carrés tissés de 50 à 60 cm de côté, les bongo, servaient aux échanges avec les populations côtières. (Pourtier, 1989, t.1 : 166).

bongo-CFA, n.m. V. BALLES*. J’ai vu de superbes chaussures au marché mais j’avais pas les bongo-CFA pour l’acheter. (Informaticien, Libreville, 1999).

bongoïsme, n.m. Spéc., tjrs connoté. Philosophie propre au parti d’Omar Bongo. Cette vision de la vie politique traduit bien l’idéologie du bongoïsme. (Le Bûcheron, 16-22/10/1996).

bongossi, n.m. Spéc. V. AZOBE*. Tiens, dit-il, voici les feuilles roses des bongossis, l'Ogooué n'est pas loin. (Georgy, 1992 : 175).

bongoïste, n.m. Dispon. Militant du parti du Président Omar Bongo. Partisan du Président. Tous les membres du MAB sont des bongoïstes (in Bagouendi-Bagère, 1999).

bonne année, n.f. V. BONANE*.

bonne arrivée, loc.Usuel. Formule de bienvenue traditionnelle qui s'applique en toutes circonstances : arrivée d'un visiteur, retour au foyer après le travail ou après une longue absence. Timidement, il leva les yeux sur moi : "Fils, bonne arrivée " (Allogho-Oke, 1985 : 112). Karine, bonne arrivée. Nous sommes contents que tu reviennes vite. (Chef d’entreprise, Libreville, 1999).

bon pour, n.m. Usuel, fam. Sorte de reconnaissance de dette, crédit. Chez le Malien, on pratique soit le " payez-comptant* ", soit , et exclusivement réservé à tous ceux qui ont su conquérir sa confiance, le " Bon pour " réglable seulement à la fin du mois. Ces derniers ont donc ouvert un cahier chez lui et à chaque fois qu'ils viennent prendre un demi-pain* beurré et cinq morceaux de sucre pour leur dîner, ils disent seulement : " Tu mets ça dans le cahier ! " (Ndong Mbeng, 1992 : 17).Pour me piéger, elle a prétexté qu’elle avait des invités et qu’il fallait que je lui donne de la boisson à crédit. Jusqu'à la fin du mois, elle n’avait toujours pas payé son bon pour. (L’Ogooué Express, 06/06/1997). Mamadou a une cafeteria à Nkembo, il fait parfois des " bons " à quelques clients.(La Cigale, 25/02/1999).
ANTON. : payez-comptant*.

boo, n.m. V. BOLO*.

boomer, var. boumer, v.intr.V. GROOVER*. On boome chez moi vendredi à 21 heures. (Etudiante, Libreville, 1999).

boomeur, var. boumeur, n.m. V. GROOVEUR*. Un boomeur, un veilleur*, un grooveur*, toujours présent dans les activités nocturnes. (Collégien, Libreville, 1994).

boomslang, n.m. Spéc. (Dispholidus typus). Colubridé à crochets en position postérieure. Il vit dans les buissons et les arbres en terrain découvert. Pour impressionner l’adversaire, il est capable de gonfler la partie antérieure de son corps. C’est le seul colubridé capable d’injecter son venin et d’infliger des morsures mortelles. Le boomslang, mince, souple et d’une longueur pouvant atteindre 1,80 m, se laisse glisser silencieusement le long de la branche, passe la tête dans le nid et s’empare des occupants . (Girardin, 1988 : 27).
SYN. : serpent* des arbres.

bord de mer, n.m. ou f.Fréq., fam., plaisant.
- n.m. Nom donné au palais présidentiel, situé effectivement en bord de mer.: Quiconque a des problèmes avec son épouse [.], patron [.], bagarre de quartier, [.] vient investir le bord de mer pour demander à être reçu par le Présida*.... (L’Union, 17/01/1992). Le voici aujourd’hui sur le fauteuil qui, rêve-t-il, le mènera au Bord de mer. (L’Union, 03/04/1997).
- n.f. V. BORDELLE*. S’il te faut une fille pour la nuit, va trouver les bords de mer ! (Etudiant, Libreville, 1999).
LOC. : faire le bord de mer.
- bord de mer, (faire le ---- ), loc.verb. fréq., oral, fam. Se prostituer. Cette fille, elle fait le bord de mer. C’est une vendeuse*. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).

bordel, n.m. Fréq., oral, fam. Coureur de jupons, amateur de prostituées. Ce type est un vrai bordel. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Jean, ce bordel, s’est enfin marié. Espérons que les vieilles habitudes ne reviendront pas. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

bordelle, n.f. Fréq., oral, fam., très péj. Prostituée, putain. Il y a beaucoup de bordelles malades maintenant. (Médecin, Libreville, 1999).
SYN. : belle*de nuit, bord*de mer, bouabouasse*, bouasse*, coupeuse (part.), fille* du Bord de mer, iodée*, katangaise*, libellule*, sao*, tchoin*, vendeuse*.

bordellerie,

boss, n.m. Fréq. (de l’anglais), oral, argot des jeunes, fam. Père, " paternel ". " Boyesse* ! y a un rat* dans ta vie ? " — " Pas du tout, c’est mon boss, mais t’en fais pas je vais le convaincre et on se reverra ! " (BD Boom, n°1, 10/1997). Comment ?… Ce que je fais là dans la merco* de mon boss, devant ce lycée attendant la sortie des cours pour blazer* les go*… (BD Boom, n°3, 4/1998). Elle a dit qu’elle ne pouvait pas venir à cause de son boss… (BD Boom, 1999).

bossé (1), n.m. Spéc., (de l'agni, l. de Côte-d'Ivoire), spéc. V. ACAJOU ROSE AFRICAIN*, ACAJOU-CEDRE*. (Guarea cedrata Pellegr.). Arbre de la famille des Méliacées à écorce très odorante comme le cèdre et à fleurs jaunes parfumées. Bois rare assez dense de cet arbre, très odorant et exploité comme " acajou "*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 286).
SYN. : acajou*rose africain, acajou* rose d'Afrique, acajou* cèdre, cèdre* d'Afrique, cèdre* rouge.

bossé (2), adj. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Très coquet, bien arrangé. Il est toujours bien bossé quand il va voir sa go*. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : poncé*, sapé*.

bossu, n.m. Spéc. (Pseudolithus elongatus Bowdich). Poisson de mer pénétrant souvent dans les estuaires, les lagunes et les rivières côtières, à chair appréciée. (45 cm de long). Fam. des Sciaenidés. (Gilbert et alii, 1989 : 190). Les bossus, c’est les meilleurs pour la braise. (Pétrolier*, 35 ans, Port-Gentil, 1994).
SYN. : otolithe*bossu, mongo (galoa), moueng (fang).

bostrychus, n.m. Spéc. (Bostrychus africanus Steindachner). Petit poisson de la fam. des Eleotrides, benthique et affectionnant les marigots à fonds vaseux. De peu d’utilité. (Gilbert , 1989 : 106).

bouabouasse, VAR. BOUASSE, n.f. V. BORDELLE*. Une bouabouasse, c’est une fille qui est tellement facile à prendre, une pute quoi ! C’est une femme qui est faible d’esprit. Tu l’as facilement dans ton lit. (Informaticien, Libreville, 1999). Une bouasse, on dit aussi bouabouasse, c’est une pétasse. (Etudiant librevillois, 2001).

boubou, n.m. Usuel.
- Long vêtement ample porté surtout par les musulmans du nord. Il enleva sa chemise et mit un boubou. (Okoumba-Nkoghe, 1984 : 14). Les fripiers plongés dans de gros boubous commençaient à emballer leurs marchandises. (Allokho-Oke, 1985 : 62). Un Haoussa [.] déployait de grands gestes de prières dans son boubou gonflé par la brise du soir. (Ibid., 1985, 62). A l'intérieur de ce quartier [haoussa] une ambiance très différente de celle d'Oyem : grands boubous, bonnets brodés, chapelets. (Rémy, 1987 : 200). Ici, c’est fréquent quand on voit quelqu’un qui a un gros boubou et un teint vraiment très noir, mat, on peut appeler ça un Sénégalais. (Collégien, Libreville, 1994). Tel est le cas de ces nombreux Imams au long boubou qui circulent dans notre capitale [.]. (Misamu, 17/03/1997).
LOC. : en avoir ras*-le-boubou, rentrer* dans le boubou, sous le boubou*.
SYN. : boubou haoussa, grand boubou.
- Vêtement féminin ample porté par les femmes. Des femmes, moulées dans des boubous de cotonnade et portant des cuvettes ou des corbeilles sur la tête, dérivaient dans la foule, proposant aux chalands des beignets, des fruits ou du poisson séché. (Georgy, 1992 : 18).

bouche, n.f. Usuel. (calque des langues africaines). Entre dans la formation d'un certain nombre de locutions verbales :
- bouche (avoir la ---- ), oral surtout, fam., péj. Avoir une grande gueule. Avoir la langue bien pendue. Et à la rentrée, ils auront la bouche pour nous parler des tueurs de notre jeunesse. (L’Union, 09/09/1992). Toi aussi*, tu as la bouche mais ça ne te mène pas loin hein ? (Etudiant, Libreville, 1995). Vous devez vous battre avec la femme, elle a trop la bouche. (Ecolier, Libreville, in Pambou, 1998). Cet homme aura des ennuis. Il a la bouche, il parle beaucoup trop. (Fonctionnaire, Port-Gentil, 1999).
- bouche (avoir la ---- pour rien), oral surtout, fam., péj. Se vanter, en particulier de mérites que l’on n’a pas. Toi tu me cherches ! Tu vas me donner du pognon sinon… je débarque à ton bureau et devant tout le monde je raconte comment tu dames*. Déjà c’est nul ! ton oncle est mieux. Tu as la bouche pour rien alors qu’au lit tu fais à peine 2 minutes.(BD Boom, n°4, 06-07/1998). N’écoute pas Marc. Il a la bouche pour rien. Ses notes sont nulles ! (Etudiante, Libreville, 1999). Lui, il parle beaucoup mais il y a rien dans le ventre ! Il a vraiment la bouche pour rien ! (Etudiant, Libreville, 1999). Cet étudiant a la bouche pour rien. Il ne vaut rien dans les faits. (Etudiante, Libreville, 1999).
- bouche (avoir la ---- trop longue), oral, fam. péj. Etre incapable de garder un secret. Ne dis rien aux collègues. Elles ont la bouche trop longue. Ce sont de vieilles pies ! (Fonctionnaire, Libreville, 1998). C’est un type gentil mais on ne peut rien lui confier. Il a la bouche trop longue. C’est plus fort que lui. Il faut qu’il en parle partout. (Etudiante, Libreville, 1999).
- bouche (avoir une même ---- ). V. PARLER AVEC LA MEME BOUCHE. Ils sont vraiment amis. Ils sont d’accord sur tout. Ici on dit qu’ils ont toujours la même bouche. (Institutrice, Librevillle, 1999).
- bouche (donner la ---- ), oral surtout. Faire passer le mot, transmettre un message à tout le monde. Il me facilitera la besogne en donnant la bouche à tout son monde. Sous huitaine toutefois, car le travail aux plantations bat son plein. (Dedet, 1984 : 178). Les lépreux n’ont pas tardé à sortir de leurs cachettes et à venir me voir. J’avais fait " donner la bouche " un peu partout. J’avais annoncé que je n’enlèverais aucun sujet à son village. (Ibid. : 230). C’est Paul qui a donné la bouche : tout le monde chez lui à 20 heures demain. (Etudiant, Libreville, 1999).
- bouche (envoyer la ---- à qqn), vieilli. Envoyer un message, transmettre un ordre. " Envoyé la bouche ? " Ah oui… La transmission de la parole — de bouche à oreille. (Dedet, 1984 : 145).
- bouche (faire la ---- à qqn), oral surtout, fam., péj. Se vanter, se montrer arrogant ou méprisant. Un commerçant malien s’adressant à un Gabonais qui voulait lui faire la bouche lui a dit : " Je t’ai trouvé pauvre, je te laisserai pauvre ". (Misamu, 09/06/1997 : 5.). Si je passe en 6ème, on va m’acheter tout ça. Je suis petite. Mon frère est grand et il ne fait que me faire la bouche avec ses choses parce que quand il gagne* la bourse, il va acheter tout ce qu’il veut. (Ecolière, Libreville, in Pambou, 1998).
- bouche (faire la longue ---- ), oral surtout, fam., péj. Faire l’important. Parce que quand ils sont venus faire la longue bouche au sujet des étrangers, ils ont tous oublié de préciser qu’eux mêmes sont les premiers responsables du phénomène de l’immigration galopante au Gabon. (L’Union, 14/11/1991). Toi, tu fais la longue bouche sur des problèmes qui ne te regardent pas [.] (Le Réveil, 30/10/98). Cesse de faire la longue bouche. Tu ne connais rien à la question ! (Etudiante, Libreville, 1999).
- bouche (fermer la ---- de qqn), oral, péj. Mettre fin à des ennuis avec un représentant de la loi, en lui graissant la patte. Je suis sûr que je n’avais pas grillé le feu rouge. Mais j’ai préféré ne pas discuter et lui fermer la bouche. (Cadre commercial, Libreville, 1999).
- bouches (parler avec de longues ---- ), oral surtout, fam., plaisant. S’entretenir avec de personnes importantes, avec des personnalités politiques notamment. Et puis voilà, la semaine dernière, notre " présida* " dont on parle beaucoup, beaucoup dans ces meetings a parlé du pays avec des longues bouches venues du pays de Pétain. (L’Union, 13/11/1991). Après il te raconte qu’il passe ses journées à parler avec des longues bouches qui lui demandent conseil ! !(Ingénieur, Port-Gentil, 1999).
- bouche (parler la même ---- , parler d’une même ---- ), oral. Parler d’une même voix, être d’accord, dire la même chose. Ils m’énervent, ils parlent la même bouche sur tout. (Etudiante, Libreville, 1998). Eh bien, le jour où les Gabonais parleront d’une même bouche n’est pas encore arrivé. (Professeur, Libreville, 1999).
- bouche (rester la ---- ouverte), oral. Rester bouche bée, rester pantois. Louis a dragué sa propre soeur sans le savoir. Elle dit " Mais tu me dragues, tu ne sais pas que je suis ta soeur ? " Il est resté bouche ouverte. (Etudiante, 1998, Libreville).

boucher, v.tr. Fréq., oral, argot urbain. Refuser quelque chose hargneusement, envoyer une rebuffade, " envoyer promener ". Elle est en train de boucher mon pote [.]. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Je lui ai seulement demandé un bic*, il m’a bouché ! ! (Etudiant, Libreville, 1999).
DER. : boucheur*.

boucheur, n.m. ou f. Fréq., oral, argot urbain, péj. Personne toujours prête à la rebuffade, " mauvais coucheur " . La cigale a grouvé* toute la soirée. Un moment y a plus la pia* pour son taclare*. Elle veut donc aller pioncer chez la fourmi, une mauvaise boucheuse…(BD Boom, n°2, 12/1997). Ne demande rien à Antoine. C’est un boucheur ! (Etudiante, Libreville, 1999).

bouclier-fétiche, n.m.Vx. Sorte d'armure faite de Cissus aralioides Planch. dont les guerriers, autrefois, se couvraient le corps afin de se protéger des blessures. Autrefois, les guerriers se couvraient le corps avec cette liane en bouclier-fétiche pour se garantir des flèches empoisonnées et des balles de fusil. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 212).

bouété, adj. et n.V. BWETE*, BWITI*. Le Bouiti* ou Bouété est la grande danse de ces contrées. (Raponda-Walker, 1910 a : 13).

bougainvillée, n.f. Spéc.
- Synonyme de bougainvillier*. Un vent d'Est agita sans bruit les feuilles d'une bougainvillée violette. (Charnay, 1983 : 26). Même en ville, la végétation est reine puisque l’on trouve à foison bougainvillées, hibiscus*, palmier*, cocotiers*, manguiers* et bananiers* au pied des maisons ! (Elsener, 1997 : 169).
COM. : il semble que, localement, existe un emploi préférentiel de "bougainvillée" pour la bractée colorée et de "bougainvillier" pour la plante.
- Belle bractée colorée (violet, rouge, rose, brique...) du Bougainvillea spectabilis Willd, arbuste sarmenteux cultivé. La maison du maître émerge d'un jardin fleuri d'ibiscus* et de bougainvillées. (Brouillet, 1972 : 126).

bougainvillier, n.m. Spéc. V. BOUGAINVILLEE*. (Bougainvillea spectabilis Willd). Belle plante grimpante sarmenteuse de la famille des Nyctaginées, cultivées pour ses belles bractées violettes, rouges, rose jaune, orange. Les petites rues, au milieu des bougainvilliers, des grands manguiers* qui m’offrent leurs fleurs en vrac. (Brouillet, 1972 : 43).
SYN. : bougainvillée*.

bouger, v.intr. Fréq., oral, mésolecte.
- Partir en voyage. Moulougou aperçoit son fils Ibinga en train de mettre des vêtements dans un sac de voyage. Manifestement celui-ci se prépare à bouger. (Le Réveil, 06/11/1998). Tu bouges quand ? Tu vas où ? (Fonctionnaire, Libreville, 1999)
- Sortir pour aller danser. Apercevant une ancienne voisine qu’il n’a pas vue depuis belle lurette, Salut Pépette, et ce week-end ? Il s’annonce bien ? Tu bouges de quel côté ? " Oxygène " ou " Maringa " ? (Le Réveil, 26/03/1999).

bougie, n.f. Fréq., argot urbain. Sandale en plastique de couleur blanche. J’ai mal aux pieds avec ces souliers à talons. Je vais mettre mes bougies. (Institutrice, Oyem, 1994). J’ai acheté une paire de bougies à Mont-Bouët. C’est pas très beau mais c’est pas cher. (Jeune, Port-Gentil, 1994).

bouillir, v. intr. Dispon., argot urbain. péj. Etre en effervescence, bouillonner, s’agiter. Il y a deux ans, c’était la mode : on réclamait chaque fois la tête des responsables des sociétés [.] où ça bouillait. (L’Union, 26/09/1992). L’amphi bouillait ce matin ! (Etudiant, Libreville, 1994).

bouillon, n.m. Fréq.
- Plat de viande ou de poisson bouillis avec des aromates et très peu d’huile. Ce dimanche, le restaurant " L’appétit " a un bon bouillon de poisson au menu. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Après les hors d’oeuvre, moi je prendrai un bouillon de viande. (Infirmière, Port-Gentil, 1999).
- bouillon tonton, plat confectionné avec du poisson fumé et des aromates. [.] bouillon tonton (bouillon de poisson fumé) [.]. (Elsener, 1997 : 174).

bouïti, var. bouiti, n.m.V. BWITI*. Par ‘Bouiti’, on entend : 1° - La société secrète du ‘Bouiti’ ; 2° - La danse se rapportant au culte du ‘Bouiti ‘, 3° - La statue-fétiche du ‘Bouiti’. (Raponda-Walker, 1998 : 56).

boule, n.f. Usuel.
- Morceau de pâte (de maïs, de manioc, d'igname, de banane-plantain...), de forme arrondie, servant d’accompagnement à la sauce*, à un ragout de viande ou de poisson. C’est la base de la nourriture traditionnelle.Nyota ouvrit une grosse caisse et en sortit une boule de manioc, enveloppée dans des feuilles sèches. (Okoumba Nkoghe, 1984 : 32). Arrivé au village, il recommanda à sa femme de lui piler douze boules de bananes. (Allogho-Oke, 1985 : 71). Prends encore une boule d’igname. (Mère de famille, Libreville, 1999).
SYN. : (pour manioc) bâton*.
COMP. : boule d’ambiance, boule de manioc*, boule d’igname*, boule de banane-plantain*.

- boule d’ambiance, n.f. Vieilli, oral. Sorte de beignet arrondi uniquemant constitué d’oeufs et de farine. A l’intérieur, on les achetait avec 500F, les boules d’ambiance. (Enseignante, Libreville, 1999).

boule [Mich], n.m. Fréq., (du nom du " boulevard St Michel " ?), argot urbain, La France. Mais ceux en charge de gérer le magot ont excellé dans la dilapidation de celui-ci, avec la rapacité de pilleurs d’épaves comme dirait Jacky-mille-encyclopédies dans son gros* français du Boule Mich.(L’Union, 18/02/1998). J’espère que tu as mené à bien le reste de tes enquêtes sur le terrain et que tu es bien rentrée au boule (Courriel, enseignant, Libreville, 1999).Je vais au boule pendant les vacances. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
SYN. : mbeng*.

boulevard triomphal, n.m.Usuel. Nom de la plus grande artère de Libreville : Boulevard triomphal Omar Bongo. [.] à côté des larges avenues à quatre voies, des boulevards de bord de mer, périphérique et triomphal où le béton domine... (Gaulme, 1988 : 26). Un terrible accident de la circulation s'est produit sur le boulevard triomphal. (L’Union, 08/11/1988).
ENCYCL. : Le boulevard triomphal donne accès au Palais du 22 mars et se termine par la statue du Président Bongo.

boumeur, n.m. V. BOOMEUR*

bouquet, n.m. Dispon., argot. V. DJAG*. Je viens de rencontrer ton bouquet à l’instant. Elle te cherche partout. (in Bagouendi—Bagère, 1999). Antoine a jeté* sa copine. Il lui faut un nouveau bouquet tous les mois. (Etudiante, Libreville, 1999).

bourbouille, n.f. Dispon., (de l’espagnol), oral surtout. Eruption de petits boutons rougeâtres, due à l’hypersécrétion des glandes sudoripares en atmosphère chaude et humide. Cette dermatose bénigne provoque de fortes démangeaisons. Signalons à nouveau que la bourbouille s’observe rarement chez l’autochtone, mais plutôt chez les Européens et les métis. (Gentilini/ Duflo, 1977 : 403).
DER. : anti-bourbouille.

bourou-bourou, n.m. Fréq., (du mpongwé : " âne "), oral, fam., péj. Personne irréfléchie et tête en l’air. Il fallait qu’on nous laissât nos gens du " Combinafac ", même si ils sont un peu " bourou-bourou ", un peu tape-à-l’oeil avec leurs motorolas*, ils auraient quand même réussi à nous satisfaire tant bien que mal. (L’Union, 27/05/1993). Non je ne prête pas ma moto à un bourou-bourou. (Jeune, Libreville, 1994).

bourrer, v.tr. Dispon., argot urbain. Jeter l’argent par les fenêtres, dilapider. Maintenant tu restes couché sur ton lit à longueur de journée parce que tu as bourré tout l’argent pendant les fêtes, ça t’apprendra. (Le Réveil, 26/03/1999). Paul n’arrive pas à mettre de l’argent de côté, il a tout bourréen l’espace de deux jours. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Tu as bourré tout ce que je t’ai envoyé du Boule ? (Ingénieur, Port-Gentil, 1999).
SYN. : bousiller*, brûler*, gaspiller*, gâter*.

bourré dans ses alcools, (être ---- ), loc.verb. Dispon., argot urbain, péj. Etre saoul, avoir trop bu. Quand elle est en boîte, elle ne rit pas, même si elle est bourrée dans ses alcools. (Serveuse, 21 ans, Libreville, 1994).

bouscarle géante, n.f.Spéc. (Bradypterus grandis Ogilvie-Grant = B. graueri Neumann). Grande fauvette de la fam. des Sylvidés, des galeries ou des bordures forestières. Reconnaissable à sa taille, sa longue queue étagée, son comportement discret et son chant. (Christy/ Clarke, 1994 : 131).

bousculer, v.
- bousculer qqn, v.tr. Fréq., argot urbain, vulg. Faire jouir une femme, lui donner du plaisir par un acte sexuel. Tu penses que tu me bouscules avec ton petit machin là* ? Aouou… je ne sens rien. J’ai pitié de toi quand je crie. Quelle honte ! … (BD Boom, n°4, 06-07/1998 : 6).
- bousculer la tête, loc.verb. Fréq., mésolecte. Agiter vivement la tête en signe de dénégation, secouer négativement la tête. On dit que vous êtes jaloux des autres... Massamba bouscule la tête : " C'est faux ! " (L’Union, 01/12/1989). Pourquoi tu bouscules la tête ? Je n’ai pas dit que je t’accusais. (Ingénieur, Port-Gentil, 1999).

bousiller, v.tr.
- V. BOURRER*. "Remboursez-moi mon million de dot* vite fait ! " - " Ne me fais pas ça, mon gendre ! j'ai déjà bousillé l'argent ! Eké* !! " (L’Union, 26/11/1988).
- V. COUILLER*. Lui, c’est un vrai bordel*, il bousille toutes les filles. (Etudiant, Libreville, 1999).

boussolier, n.m. Vieilli. Guide, personne qui connaît le terrain et peut conduire une expédition en brousse*. Je ne suis au contraire qu’un garçon comme vous, qui a été mon boussolier, qui sait pointer, qui connaît mieux que quiconque la configuration intérieure du pays… (Dedet, 1984 : 275).

bouteille, n.f. Entre dans différentes locutions verbales :
- bouteille, (être dans la ---- ), V. NAZE*. Je ne reconnais plus Charles, il devient doux comme un agneau avec cette femme. je pense qu’il est dans la bouteille car cette attitude ne lui ressemble pas du tout ! (in Bagouendi-Bagère, 1999).

- bouteille, (mettre qqn dans la ---- ), fréq., oral, fam. Utiliser la magie pour obtenir l’amour de qqn. Par extension ensorceller qqn, le rendre fou amoureux. Elle a mis le gars dans la bouteille ; elle l’a fétiché*. (in Moulanga, 2000).
SYN. : féticher*.
boutique, n.f. Usuel. Magasin traditionnel, quelle qu’en soit la taille, par opposition aux grandes surfaces et aux super-marchés modernes. Il tient une échoppe*, une boutique au quartier*. (Greffier, Libreville, 1999).
DER. : boutiquier*.

boutiquier, n.m. Usuel, mélior. Gérant d’un fonds de commerce, quelle qu’en soit la taille. Tu veux bien aller chez le boutiquier, acheter du savon de machine ? (Educatrice préscolaire, Libreville, 1999). Mon père était boutiquier à Franceville. (Institutrice, Libreville, 1999).

boutiste, n.m. Dispon., mésolecte. Par abréviation, " jusqu’au boutiste ", extrémiste. Cette volte-face a laissé comme un goût très amer aux boutistes de ce syndicat, tout comme à ceux qui avaient misé sur la grève enseignante pour assouvir leurs desseins inavoués. (Misamu, 09/12/1996).

bouton d’antilope, n.m. Spéc. (Antrocaryon klaineanum Pierre). Grand arbre des forêts matures dont les fruits jaunes sont comestibles, malgré un goût acide. (fam. des Anacardiacées). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 57). (White/ Abernethy, 1996 : 112).
SYN. : onzabili* (du fang) .

bouya-bouya, n.m.pl. Dispon., (du mpongwé " dire "), fam. Discussion, palabre. Après les bouya-bouya, on nous avait promis que les Gabonais se feraient de nouveau soigner gratuitement. (L’Union, 12/07/1991). Qu’est ce que c’est que tous ces bouya-bouya entre les étudiants ? (Professeur, Libreville, 1999).

boy, n.m. Usuel.
- a), domestique chargé de l'entretien de la maison. Les boys débouchent de la cuisine. (Brouillet, 1972 : 91). Prosper, mon boy, avait installé un fauteuil d'osier sur la partie couverte de la terrasse. (Charnay, 1983 : 12). Le premier acte du colonial, le plus urgent, le plus indispensable, était en effet d’engager un boy. Sans cet auxiliaire fondamental, la colonisation aurait tourné court. [.] Pour pouvoir se nourrir, boire, cuisiner, laver son linge, faire son lit, balayer sa case* ou faire le marché, disposer d’un interprète en toutes circonstances, les plus nobles comme les plus terre à terre, il n’existait qu’un seul recours : le boy. (Georgy, 1992 : 20). [.] pour la circonstance, deux boys, équipés de tabliers et de gants blancs [.]. (Ibid. : 21).
COMP. : boy-chauffeur, boy-cuisinier, boy -cuisinier patissier, boy-gardien, boy-moteur, petit boy, motor-boy.
- b), péj. En politique, valet, " larbin ". Le terme insiste sur la servilité, l’attitude humiliante d’une personne en totale dépendance par intérêt, d’un personnage plus puissant. Ce tube politique interprété par Alain Bongo dans les années 70 était, [.], révélateur des relations entre la France et ses colonies, entre le maître et ses boys. (Le Bûcheron, 06-10/06/1997).
- c), oral, argot des jeunes urbanisés . Terme par lequel un jeune en interpelle un autre : mec. Boy ! excusez moi, le devoir m’appelle ! (BD Boom, n°1, 10/1997 ). Passe moi ta bécane, boy, j’ai une urgence… (BD Boom, 1999 ).
- boy-chauffeur,
A) Vx. Chauffeur responsable de la conduite et de l'entretien d'un véhicule. Le boy-chauffeur remplissait le réservoir d'eau fraîche. (Charnay, 1983 : 315). Je dévale donc la colline, avec à mes côtés, un boy- chauffeur. (Dedet, 1984 : 299).
B) Actuellement, jeune qui aide le chauffeur d’un véhicule de transport en commun en assumant toutes les tâches subalternes. Le taxi* maboule, c’est l’aide du chauffeur, le boy-chauffeur dans les taxibus*. (Jeune, Libreville, 1994). Un accident a eu lieu sur la route nationale, le boy-chauffeur du car " Bon Voyage " a été grièvement blessé. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : taxi maboule*.
- boy-cuisinier, var. boy cuisinier, domestique chargé du ménage et de la cuisine dans une famille.Le boy-cuisinier prépare la table. (Nyanda, 1981 : 79). Famille expatriée* cherche un boy-cuisinier. (L’Union, 08/11/1988 : petites annonces). [.] le boy-cuisinier avec ref. cher. emploi. (L’Union, 16/10/1989 : petites annonces). Sénégalais, boy cuisinier cher. empl. [.]. (L’Union, 10/12/1996 : petites annonces).
ENCYCL. : autrefois, boy et cuisinier avaient des activités distinctes et hiérarchisées, le cuisinier dirigeant l'ensemble du personnel de maison." Boy-cuisinier" est donc une appellation plus méliorative que "boy".
- boy cuisinier-pâtissier, domestique chargé de la cuisine et capable de faire de la patisserie, ce qui lui donne un grade plus élevé dans la grille des salaires. Boy cuisinier-pâtissier Sénégalais cher. empl. [.]. (L’Union, 19-20/10/1996 : petites annonces)
- boy-gardien, employé de maison assurant le gardiennage et la surveillance d'une habitation, d'une entreprise, d'un bâtiment administratif. Expatrié* cherche emploi boy gardien. (L’Union, 08/11/1988).

- boy-moteur, apprenti-chauffeur. (pour les taxis, véhicules de transport publics ou privés, poids-lourds).Eh toi ! Tu n'as pas encore payé les frais de transport, lança le boy-moteur menaçant. (Allogho-Oke, 1985 : 84). P...D..., chef de chantier [.] trouve la mort dans un ravin, à bord du pick up 4x4 qu'il conduisait. Son boy-moteur, lui, se trouve dans le coma. (L’Union, 15/10/1989).
ENCYCL. : sa tâche est de percevoir l'argent du transport (dans un véhicule de transport en commun), de charger ou décharger les bagages, de changer une roue, de poser des cales, de nettoyer la voiture...
SYN. : motor-boy*.

boyerie, n.f. Fréq. Local attenant à l’habitation qui sert de lieu de travail et parfois de logement pour le personnel de maison. Voie Express. Villa* 5 chambres*, 4 s. D. B. Studio* ind., gd jardin, boyerie. (L’Union, 22/09/1992, petites annonces).

boyesse, n.f. Dispon., argot des jeunes,plaisant. Façon décontractée d’interpeller une jeune fille dans les bandes de jeunes. Alors, tu es d’accord, tu veux bien qu’on sorte ensemble samedi, boyesse ?(B D Boom, n°1, 10/1997). Salut, boyesse ! Tout le monde est déjà là ? (BD Boom, 1999).

bracelet de pied, n.m. Vx. Sorte de gros bracelet de bronze que les noirs portaient autrefois à la cheville ou qui, sous le nom de "manille", servait de monnaie pour le troc. Le vieux énuméra sur ses doigts les cadeaux [.] " Deux marteaux de bronze, deux bracelets de pied, une chèvre, cinq pagnes* neufs ". (Charnay, 1983 : 30).
SYN. : manille*.

braquer, v.tr. Fréq., oral, argot urbain, fam.
- Dépouiller qqn de ses biens sous la menace. Trois jounalistes de " La Griffe " braqués aux Frangipaniers. (La Griffe, 09/10/98). J’ai été braqué à Rio, les braqueurs* pnt pris mon porte-feuille et ma montre. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
DER. : braqueur*.
- Mettre en arrestation, arrêter sous la menace. Est-ce que tu sais qu’hier, on a braqué les bandits*, là, au " Napoléon " ? (Prostituée, 20 ans, Libreville, 1994).

braqueur, n.m. Fréq., oral surtout, jeunes. Voleur n’agissant pas forcément en menaçant sa victime d’une arme. Avant, un malfrat, on disait que c’était un young* mais ça se dit plus trop maintenant. On parle plutôt de braqueur. (Informaticien Libreville, 1999). Deux braqueurs ont volé le Malien* hier soir. On a constaté le vol ce matin à l’ouverture de la boutique. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : bandit*, young*.

bras dessus-dessous, loc.adv.Fréq., oral surtout, mésolecte. Bras-dessus bras-dessous, se tenant par le bras.[.] bras dessus-dessous, les amoureux quittèrent la boîte de nuit pour le domicile de Massolu. (L’Union, 18/10/1989). Où allez-vous comme ça toutes les deux, bras dessus dessous ? (Etudiant, Libreville, 1999)

brazza bleu, var. brazza bleue, n.f. Fréq., fam. Cigarette brune de marque Brazza. [.] sec, la figure en lame de couteau, les pommettes saillantes, un mégot de " Brazza bleu " coincé à l’oreille gauche, [.], il sentait la fumée. (Allogho-Oke, 1985 : 9). Demain montrer toi place hommes pour toi ! conclut le brave vieillard en allumant une " brazza bleue ". (Allogho-Oke, 1985 : 85). Tu fumes des brazza bleues maintenant ? (Pétrolier, 25 ans, Port-Gentil, 1994).

bread, n.m. Dispon. (de l’anglais), argot des jeunes urbanisés. Pain. J’ai faim. Donne-moi un peu de ton bread. (Etudiant, Libreville, 1998). Nous, le matin, on aime bien le bread à l’anglaise, genre pain de mie, tu sais, qu’on badigeonne* de beurre. (Lycéenne, Lambaréné, 1997).

brède, n.f. Spéc. Nom donné à diverses plantes potagères locales dont les feuilles sont consommées bouillies ou frites. (Amaranthus spinosus, Solanum nigrum, Colocasia esculenta...). Ces brèdes cuites avec de l'huile* de palme se mangent seules, sans manioc*, ni bananes*, ni taro*, ni ignames* ou patates* douces. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 54). On les récolte parfois pour les préparer en brèdes, ainsi que les jeunes feuilles de manioc* et de tare*, l’amarante* du Soudan et la célosie*. (Raponda-Walker, 1998 : 238).
COMP. : brède-morelle*.

brède-morelle, n.f. Spéc. V. MORELLE NOIRE. (Solanum nigrum Linn.). Mauvaise herbe spontanée du bord des chemins, à odeur fétide. Ses feuilles tendres et abondantes sont parfois consommées comme des épinards. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 405).
SYN. : morelle noire*, tsango (du tsogho).

breton africain, n.m. spéc. (Monodactylus sebae Cuvier). Poisson de mer de la fam. des Monodactyles, pénétrant dans les estuaires et les lagunes. Il est très haut, très comprimé (20 cm. de long) avec une bouche protractile et un mimétisme très accentué. Intéressant pour les aquariophiles. (Gilbert et alii, 1989 : 148).
SYN. : ighenghe (galoa).

brève [à poitrine fauve], n.f. Spéc. (Pitta angolensis Vieillot). Petit oiseau rondelet à queue très courte et longues pattes ainsi qu’à beau plumage. Fam. des Pittidés. (Serle/ Morel, 1988 : 151).
SYN. : brève de l’Angola.

bricolages, n.m.pl. Fréq., oral, fam., mésolecte, péj. Magouilles, arrangements de dernière minute. A cet effet, M.. D.. a souhaité que des débats de fond s'instaurent sans ambages durant la réunion d'hier, pour éviter les bricolages car l'opinion nationale est devenue de plus en plus exigeante. (L’Union, 29/08/1991). Ce sont des bricolages pré-électoraux tu comprends. (Etudiant, Libreville, 1999).

bricoles, n.f.pl. Fréq., oral., péj.
- Petit travail temporaire peu rémunéré, " petit boulot ". Les petites bricoles de X. ont attiré l’attention de l’insecte hebdomadaire. (La Cigale, 26/11/98). J‘ai besoin de balles* alors je cherche des bricoles. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999). C’est une étudiante qui cherche des bricoles pour les vacances, pour se payer ses livres à la rentrée. (Professeur, Libreville, 1999).
LOC.: faire des bricoles.
- bricoles, (faire des ---- ), loc.verb. Faire un petit boulot pour arrondir ses fins de mois. Cet été ? Je ferai des bricoles à Owendo ! J’ai rien trouvé ici. (Jeune, Libreville, 1999).
SYN. : bricoler*.

bricoler, v.intr. V. FAIRE DES BRICOLES* Je bricole dans une société en attendant de trouver mieux dans un ministère.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

brigade d'implantation, n.f.Fréq., mélior. Groupe responsable de la propagande et du recrutement de nouveaux membres au sein d'un parti. La réunion conjointe secrétaires de cellules et brigade d'implantation... (L’Union, 17/01/1992).

brindille, n.m. V. BOIS MORT*.

brochet, n.m.Spéc.
- (Hepsetus odoe Bloch). Gros poisson carnassier d’eau douce de la fam. des Hepsetides, consommé frais. (Gilbert et alii , 1989 : 124).
SYN. : omwenghe (galoa), nsoul (fang)
- Nom commercial donné au petit barracuda . Sur les marchés africains, les barracudas sont parfois proposés aux consommateurs sous le nom impropre de brochet. (Seret/ Opic , 1981 : 292).

brouette, n.f. V. POUSSER* LA BROUETTE.

brouetteur, n.m. Fréq., fam. Homme dont le métier est d'assister d'éventuelles ménagères ou des acheteurs, sur le marché, en transportant leurs achats dans une brouette.[Les étrangers, clandestins ou non, du secteur informel] sont ainsi vendeurs de cigarettes sur le front de mer, menuisiers, brouetteurs (ce qui signifie qu'ils transportent dans leurs brouettes, pour une poignée de centimes, les courses des ménagères) cireurs de chaussures, cordonniers, guérisseurs. (Jeune Afrique, 16-22/03/1995 : 23). [: les vendeuses] parcourent de longues distances - parfois assistées de brouetteurs -pour aller s'approvisionner en menus articles dans les grands centres commerciaux, Mont-Bouêt ou M'Bolo, avant de les revendre avec un petit profit. (Jeune Afrique, 06/12.04.1995 : 17). Appelle-moi un brouetteur, je ne peux pas porter tout ça ! (Mère de famille, Libreville, 1999).
SYN. : pousseur* de brouette.

brouillard, (faire un ---- ), loc.verb.V. TAFFER*. Je ferais bien un brouillard mais il paraît qu’il faut pas fumer ici. (Lycéen, Libreville, 1997).

brouiller les fréquences, loc.verb. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Empêcher qqn de penser. "Embrouiller". Arrête de parler, tu me brouilles les fréquences ! (Jeunes, Libreville, 1999).

broussaille, n.f.sing. Fréq., mésolecte, péj. Terrain inculte envahi d'une végétation sauvage. Le trio avait été débusqué dans son repaire, terré dans une broussaille à Owendo (L’Union, 21/10/1989). La victime gisait dans une broussaille, pas très loin de la route. (Professeur, Oyem, 1997).

broussard, n.m. ou f., adj.
- n.m. ou f. Fréq., péj. (Appliqué à un Africain) paysan, péquenaud. Des broussards ! voilà ce qu'ils sont. Il n'y a que ça dans ce trou. (Owondo, 1985 : 79). Voici en chair et en os, la broussarde pleine de crasse. (Owondo, 1990 : 16). Un broussard de Minko a failli se faire renverser par une voiture à Rio, il a traversé sans regarder le feu de signalisation. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Mais, broussarde ! on ne s’habille pas comme ça ici ! (Coiffeuse, Libreville, 1999).
- n.m. Fréq.,mélior. (Appliqué à un Européen par un Européen) : personne adaptée à l'isolement et aux conditions difficiles de la vie en brousse*. Une des plus grandes émotions de ma vie de broussard. (Dedet, 1984 : 157). Rentrant de Port-Gentil, les forestiers rapportaient des produits de France qui faisaient la joie des pauvres broussards. (Ibid. : 53). [Le Central hôtel] semblait le comble de luxe aux broussards [.] puisque longtemps le Central fût le seul hôtel d'une capitale restée plus proche du village que d'une ville. (Rémy, 1987 : 165). C’est un vrai broussard. Vous pouvez aller avec lui dans l’intérieur*. (Hôtelier, Libreville, 1994).
- n.m. Usuel. Personne vivant à l’intérieur du pays, en dehors de Libreville et de Port-Gentil. La discothèque est le rendez-vous, en fin de semaine, des jeunes et " broussards " de Bifoun à Kango. (Caparros, 1997 : 87). Il y a plein d’histoires comiques sur ce que font les broussards quand ils viennent dans la capitale. (Etudiante, Libreville, 1999).
- adj. Fréq ;, souvent péj.Qui a trait à la vie de brousse, spécifique des gens qui vivent en brousse, folklorique.Malgré les préventions de Jacques [.] pour ces histoires broussardes... (Dedet, 1984 : 74). Les filles ne veulent plus de coiffure broussarde. Elles veulent être dans le groove*. (Coiffeuse, Libreville, 1999).

brousse, n.f.
- Fréq., connoté mystère et peur. Espace non humanisé, non contrôlé, domaine des animaux sauvages et des génies. Il y a une mythologie indigène au Gabon. Pour les autochtones, la brousse a une vie qui parle, conseille, défend. (Daney, " Sur les croyances des indigènes de la subdivision de Sindara" in Revue Anthropologique, 34, 1924 : 272-282).
- Usuel. Forêt par opposition à PLAINE* (savane). La brousse refermée sur la fuite de la femelle, le chasseur s'avança délibérément vers le cadavre du gorille mâle. (Trial, 1936 : 185). [.] la piste qui serpentait entre la plaine* et la brousse. (Okoumba Nkoghe, 1984 : 77). Les hommes battaient leurs tam-tams en pleine brousse. (Allokho-Oke, 1985 : 72). Awa m’a accompagnée pour fouetter* la brousse, à la recherche de feuilles de condiments pour le repas du soir [.]. (Misamu, 12/11/1996).
COMP. : ananas* de brousse, bois* de brousse, car de brousse, cochon* de brousse, noix* de brousse, viande* de brousse.
LOC. : fouetter* la brousse.
- Usuel. Terrain cultivé ou en friche, envahi par la végétation sauvage. La brise de la saison* sèche emplie des odeurs de la brousse. (Okoumba Nkoghe, 1984, : 73). [.] l'homme doit se frayer à la machette*, un chemin dans les brousses épaisses. (A. brosset, 1976 : 28). La mort guette désormais le citadin au coin de chaque rue, en brousse, derrière les maisons. (L’Union, 16/09/1992 : 3.).
SYN. : broussaille*.
- Usuel. Ville ou village de l'intérieur du pays, par opposition à la capitale Libreville et à Port-Gentil, sur la Côte. Les conversations à l'origine des trois premiers récits ont eu lieu, séance tenante, en brousse, parfois à Port-Gentil. (Dedet, 1984 : 15). Il est très difficile d’apprécier la situation des Gabonais qui sont demeurés en brousse, généralement des personnes âgées ou de rares enfants. (Gaulme, 1988 : 153). Celui [: le marché] du premier campement* qui est en pleine brousse d’Owendo, de Ntok. (Le Bûcheron, 16-22/10/1996). Pour ces nouveaux enseignants, anciens étudiants qui ont fui la fac [.], enseigner à l’école de brousse reste le dernier recours. (Misamu, 12/11/1996). En brousse, il vaut mieux boire un soda ou une bière plutôt que de l’eau incertaine. (Caparros, 1997 : 19). En ville comme en brousse, enfin, il est également recommandé de laver soigneusement tous les fruits et légumes avant de les consommer. (Elsener, 1997 : 136). Jadis, pour les Gabonais de brousse, se rendre à Libreville, c’était aller " chez les Mpongwé " [.] (Elsener, 1997 : 152).
COMP. : poste* de brousse, vêtement* de brousse, viande* de brousse, village* de brousse.

bruant cannelle, n.m. Spéc. (Emberiza [fringillaria] tahapisi Smith). Petit oiseau de la fam. des Emberizidae, granivore, brun et roux, élancé, qui hante les amas rocheux des rives et vit au sol ou près du sol. (Serle/ Morel,1988 :230), (Christy/ Clarke, 1994 :188)

brûler, v.tr. Fréq., oral surtout, péj., sans connot. fam. V. BOURRER*, GASPILLER*. Verbe impliquant une idée de destruction douloureuse: détruire, ruiner, plonger dans les problèmes (en parlant d'êtres humains).C'est le tribalisme* qui nous a brûlés ; tel pourrait être le cri du coeur des Gabonais. (Jeune Afrique, 06-12/04/1995 : 16-17). A l'examen, ce sont les maths qui m'ont brûlé! (Lycéen, Libreville, 1990).

bubinga, n.m. (du balumbu).V. KEVAZINGO*, BOIS* DE ROSE. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 230).

bûch, n.m. V. BUCHERON*. Ah ! voilà venons-en au projet de société des bûchs [.]. (L’Union, 09/12/1996).

bûcheron, var. bûch, n.m.Usuel, très diversement connoté.
- Exploitant forestier dirigeant une entreprise de détection des essences précieuses, d'abattage, de traitement du bois, puis de son acheminement, du chantier, en pleine forêt, jusqu'à la côte. Beaucoup de bûcherons faisaient fortune rapidement et se ruinaient tout aussi rapidement à l’époque ! (Retraité, Libreville, 1997).
ENCYCL. : la personne dont le métier est d'abattre les arbres s'appelle " coupeur* ".
- n.m.pl. Nom d'un parti politique d'opposition, constitué de broussards* et d'exploitants forestiers.[.] les événements de la Ngounié qui ont opposé pédégistes* et bûcherons. (L’Union, 12/11/1991). Les fidèles du curé des bûcherons sont de plus en plus sceptiques, pour ne pas dire incrédules, quoi! (L’Union, 14/11/1991). [.] tous les militants et sympathisants bûcherons. (L’Union, 06/11/1991). J’ai même des correspondances des bûcherons de haut rang qui le reconnaissent. (L’Union, 23-14/11/1996 : 5).
SYN. : bûch*.
DER. : bûcheronnisme*
- bûcheron, adj. A la manière des Bûcherons. Cérémonie fort sympathique, dans la pure tradition bûcheronne. (Le Bûcheron, 20-26/11/1996 : 6).
- Bûcheron (Le ---), n.m. Journal d’information du parti politique nommé Rassemblement national des Bûcherons. " Le Bûcheron " " Journal d’information du Rassemblement national des Bûcherons ". (Elsener, 1997 : 80). [.] le Bûcheron, du RNB*, paraît tous les mercredis, la Griffe*, journal satirique, tous les vendredis [.]. (Caparros, 1997 : 29). Ceux qui ont eu la maladresse de feuilleter le très sensationnel journal " le Bûcheron ". (Le Progressiste, 01/04/1997 : 4).

bûcheronnisme, n.m. Usuel. Positions politiques du Rassemblement national de Bûcherons. Il se convertit au bûcheronnisme [.]. (La Relance, 03-09/04/1997). En fait c’est quoi le bûcheronnisme ? Je vais te le dire. (Etudiant, Libreville, 1999).

budgétisé, adj. Fréq. Inscrites au budget national du pays. C’est grâce aux détournements massifs des sommes budgétisées que les hommes politiques de ce pays bâtissent des fortunes colossales en un tour de main. (L’Union, 14/09/1992).

buffle, n.m. Usuel. Terme générique désignant plusieurs espèces de bovins à cornages divers. On distingue localement deux sous-espèces de buffles de forêt : buffles nains : le buffle de forêt dense (Syncerus nanus nanus Boddaert) ou buffle noir et le buffle de forêt claire (Syncerus nanus sylvestris Malbrant) ou buffle rouge, buffle roux. Les cornes très larges se touchent à la base pour former un casque. Je préfère la chasse au buffle. (Charnay, 1983 : 232). La différence entre le buffle de forêt et le buffle de savane ? Moins la taille que la morphologie. Le premier porte haut pour passer à travers les fourrés. Son armure est incurvée pour accompagner les branches. Il a la vue basse. Au contraire le buffle de savane a l'oeil vif, il pète feu et flamme. (Dedet, 1984 : 159). Quant au buffle, il ressemble étrangement de loin à sa cousine la vache et s'en différencie essentiellement par un caractère exécrable. (Rémy, 1987 : 121).Lorsqu’il rugissait le soir, tout le monde barricadait portes et fenêtres jusqu’au lendemain et c’est alors qu’on découvrait au passage, la carcasse d’un buffle ou d’un potamochère* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°13-14, 1994). (Haltenorth/Diller ,1985 : 91).
DER. : bufflon*, bufflonne*.

bufflon, n.m. Spéc. Jeune buffle. Le buffle protège les bufflons et se défend courageusement. (Exploitant forestier, Libreville, 1999).

bufflonne, n.f. Spéc. Buffle femelle. En marche, les femelles et les jeunes, guidés par une vieille bufflonne vont en tête, suivis par les mâles. (Dekeyser, 1955 : 354).

buis d'Afrique, n.m. Spéc. V. AFINA*, POE* (Strombosia pustulata Oliv.). Arbre de la famille des Olacacées qui rappelle le buis par son bois blanc-jaune dur, à odeur stercorale. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 317).
SYN. : afina*, poé*, mutsèbi (bapunu), énzip (fang).

bulbul, n.m. Spéc. Terme générique désignant de nombreuses spèces d’oiseaux essentiellement forestiers de la fam. des Pycnonotidés. On distingue surtout localement : bulbul verdâtre (Andropadus virens Cassin) ; bulbul gracile (Andropadus gracilis Cabanis), bulbul d’Ansorge (Andropadus ansorgei Hartert) ; bulbul à bec grêle (Andropadus gracilirostris Strickland) ; Bulbul à moustaches Jaunes (Andropadus latirostris Strickland), bulbul doré (Calyptocichla serina Verreaux) ; bulbul à queue blanche (Baepagon indicator Cassin) ; bulbul bruyant (Baepogon clamans Sjöstedt) ; bulbul tacheté (Ixonotus guttatus Verreaux) ; bulbul de Falkenstein (Chlorocichla falkensteini Reichenow ; bulbul modeste (Chlorocichla simplex Hartlau) ; bulbul à gorge claire (Chlorocichla flavicollis Swainson) ; bulbul des raphias (thescelocichla leucopleura cassin) ; bulbul icterin (phyllastrepus icterinus bonaparte) ; bulbul à gorge blanche (phyllastrephus albigularis sharpe) ; bulbul moustac (bleda syndactyla swainson) ; bulbul jaune (bleda eximia eximia hartlaub) ; bulbul à dos vert (criniger chloronotus temminck) ; bulbul à barbe blanche (criniger calurus cassin) ; bulbul de Reichenow (criniger olivaceus ndussumensis swainson) ; bulbul des jardins : bulbul commun (Pycnonotus barbatus Desfontaines). (Serle/ Morel 1988 : 181-185). En ville, les oiseaux habitués au contact de l’homme sont moins craintifs, tels les bulbuls, les capucins* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). (Christy/ Clarke, 1994 : 101-107).

bull, n.m. Fréq., oral, fam. Bulldozer. [.] nous avons obtenu un bull des Travaux publics, pour le déforestage* du site. (L’Union, 16-17/11/1996).

buphage, n.m. V. PIQUE-BOEUF*.

bureau, n.m. Usuel, plaisant, péj. Maîtresse, femme entretenue par un homme marié.Un chapeau non ôté à son passage, un simple regard à l'un de ses multiples "bureaux" et ce sont les baffes qui pleuvent. (L’Union, 15/11/1989). Pas moyen d’appeler une petite copine, un copain, un coquin, un pote, un bureau, une belle-mère [.]. (L’Union, 25/09/1992). Si l’irresponsabilité des hommes aux nombreux bureaux est condamnable, la rébellion des femmes au foyer est le coup de gong qui annonce la mort de la famille. (L’Union, 28/03/1997).
SYN. : à-côtés*, deuxième* bureau.

bureaucrate, n.m. ou f. Dispon., mésolecte, mélior. Personne travaillant dans un bureau ; commis, fonctionnaire. Ici, c’est important un bureaucrate. C’est quelqu’un qui travaille dans la fonction publique, dans les bureaux d’un entreprise. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999). Ca, c’est la voiture d’une bureaucrate du Ministère des Finances. (Garagiste, Libreville, 1999).

bureau provincial, n.m. Usuel. Instance administrative, politique ou syndicale exerçant ses pouvoirs au niveau d'une province. [.] en vue du renouvellement du bureau provincial de l'union syndicale de la Ngoumé. (L’Union, 01/03/1989). [.] l'article 33 du statut de la COSYGA qui fixe les modalités des élections des bureaux provinciaux. (Ibid.)

buse d’Afrique, n.f. Spéc. (Buteo auguralis Salvadori). Rapace de la fam. des Accipitridés qui fréquente les grandes éclaircies de forêt ou les savanes boisées. (Serle/ Morel, 1988 : 41-43).
SYN. : buse à queue rousse.

bush littoral, n.m. Spéc. Végétation dense caractéristique du littoral. Ces bush littoraux sur sable blanc sont caractérisés par une voute formée d'un enchevêtrement arbustif, sous-arbustif et lianoïde de 3 à 5m de haut sur sol nu. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 21).

business, var. bizness, n.m. Fréq., (de l’anglais), oral surtout, fam. Commerce informel mais, en mauvaise part : affaires louches, magouille. J’ai pas de liquide, vous acceptez les chèques ? Pousse pas le bizness, répond le percepteur. (La Griffe, 10/05/1998). Le business du détournement. (La Cigale, 22/07/99). Dans quel bizness tu es allé te fourrer hein ? (Fonctionnaire, Libreville, 1999).
DER. : businesser*, businesseur*.

businesser, v.tr. Fréq. oral, fam. S’adonner à des affaires plus ou moins douteuses, faire du trafic. Ce gang a businessé avec la police qui a réussi à arrêter le chef du groupe. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Il businesse dans l’import-export, d’après ce qu’on dit. Il fraude quoi ! (Commerçant, Libreville, 1999).

businesseur, n.m. Fréq., oral, fam. Petit commerçant du secteur informel, en mauvaise part, petit trafiquant. Vraiment le goût de l’argent qu’ont les enfants d’aujourd’hui les pousse à devenir des businesseurs. (In Bagouendé-Bagère, 1999). Businesseur en cigarettes ou en cassettes ? C’est un métier ça ? (Greffier, Libreville, 1999).
SYN. : affairiste*, bisnessman*.

butor à crète blanche, n.m. Spéc. V. ONORE* A CRETE BLANCHE. (Serle/ Morel, 1988 : 19).

buvette, n.f. Usuel. Petit débit de boissons traditionnelles, ou de bière locale, grossièrement aménagé. Ils avaient découvert au fond d'un quartier populaire cette buvette où ils descendaient* de temps en temps se mêler aux habitants. (Okoumba Nkoghe, 1993 : 219).:

bwété (1), n.m. Dispon. (du tsogho).V. BWITI*. Bwété, c’est à la fois les danses et les acrobaties, l’initiation par eboghe* et l’accès au monde des ancêtres*. Bwété c’est aussi la statue exposée dans l’ebandja* et à laquelle on vouait (et on voue encore) un culte avant toute entreprise collective : deuil, chasse, abattage, etc. Mais Bwété, c’est également " mbumba " fétiche* qui rend invisible et invulnérable et qui, au temps des résistances anti-coloniales, avait acquis la vertu de transformer les balles des Blancs en eau ? ! Fondamentalement cependant, Bwété constitue une religion, une sorte de " dieu-lare ". C’est enfin une conception globale de la vie, Bwété tente en effet de résoudre les problèmes qui se posent aux humains. mais les réponses qu’il apporte correspondent à un niveau de savoir où la vérité scientifique ne se déduit pas encore des faits objectifs. (Koumabila-Abougavé, 1993 :16).

bwété (2), var. bweté, n.m.V. BWITI*. Ce petit Bwété provient des fouilles de 1971 dans la zone de la Liboumba [.]. Les petites figurines accompagnaient toujours la ou les grandes. Au plan de la forme, il faut noter l’originalité extrême du visage qui finalement, d’un portrait, est devenu un signe dans lequel s’exprime l’essence même de la culture mahongwé, la vie et la mort exprimées dans un même symbole. (Perrois, 1992 : 116).

bwété reliquaire, n.w.V. RELIQUAIRE BWITI*.En suivant l’art des musiciens, le visiteur passe insensiblement du temporel au spirituel, de l’univers humain à l’univers cosmique. C’est le monde du masque*, du mbumba bwiti*, du bwété reliquaire, des mbulu ngulu*, du boho bwa bwété*. (Perrois, 1992 : 11).

bwiti, var. bouiti, bwété, n.m.Usuel,
- Terme très polysémique.Alors qu'est ce que le bwiti ?. Une initiation ? une sorcellerie ? une soirée de danses et d'orgie ? En réalité, le bwiti est ces trois choses à la fois. Plus exactement, le mot est ambivalent, il désigne une série de rite, de fêtes, ainsi qu'un enseignement ésotérique dont certains de ses adeptes affirment qu'il est une religion. (Dedet,1984 : 183). Le Bwiti est à la fois une religion, une philosophie et un ordre social. (Perrois, 1992 : 23).
- n.m. Société initiatique masculine qui repose sur le culte des ancêtres*, dispense un enseignement ésotérique et des pratiques magico-religieuses.Le bwiti est une société secrète masculine qui a ses rites, son règlement, ses séances secrètes et ses réjouissances publiques. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 189). Pensez donc ! Un Européen qui était allé jusqu'à se faire initier dans le bwiti. (Dedet, 1984 : 26). Un peuple [.] celui des Mitsogho des monts Du Chaillu, au centre de Gabon, est respecté comme le créateur du bwiti, culte initiatique qui s'est répandu dans toute la moitié occidentale du pays depuis un siècle. (Gaulme, 1988 : 50). Une religion nouvelle tsaka-tsaka* venait donc s'ajouter aux m'bwitis des Mitsoghos, au matsaranisme congolais, au kibanguisme des Bakongos et aux milliers d'autres cultes syncrétiques qu'engendre chaque jour la soif métaphysique des enfants de l'Afrique*. (Georgy, 1992 : 186). Le Bwiti est un ordre masculin qui comporte des grades et pour chacun de ceux-ci des initiations redoutées dans lesquelles l’iboga*, plante hallucinogène, joue un rôle essentiel. (Perrois, 1992 : 19). Le bwiti est devenu une religion avec une " église " et des fidèles. (Misamu, 25/11/1996). Le bwiti est une société initiatique et ésotérique, originellement masculine. L’essentiel de ce culte réside dans l’accès, grâce à l’iboga* ou " arbre* de la science " [.], à un stade supérieur de la connaissance : vision de l’au-delà et expérience d’une mort anticipée d’abord, connaissance du monde et des choses ensuite. (Elsener, 1997 : 159).
ENCYCL.1 : Les adeptes de la secte utilisent l'iboga* pour atteindre un état second leur permettant diverses activités comme prédiction de l'avenir, pratique de la médecine traditionnelle, utilisation de forces psychiques. Le bwiti est né dans l'ethnie tsogho, et s'est répandu chez les Fang, puis à travers tout le pays, toutes classes sociales confondues.
ENCYCL. 2 : Il existe une sorte d'équivalent féminin du bwiti, le NDJEMBÈ*.
COM. : graphies variables en fonction des diverses langues gabonaises : bwiri, bwiti, bouïti*, bwété , m'bwiti*.
LOC. : danser le bwiti, être initié dans le bwiti, laver le bwiti, rencontrer le bwiti.
DER. : bwitiste*, minbwiti*, ombwiri*.
COMP.: case [du] bwiti, danse (du) bwiti, grand bwiti, jour du bwiti, mimbwiti, nuit(du) bwiti, ombwiri,, reliquaire bwété , statuettes [du] bwiti, temple du bwiti.
- n.m.sing. ou pl. usuel. Ames d'anciens adeptes qui servent d'intermédiaire entre une divinité lointaine, créatrice de toutes choses (V. GRAND BWITI*) et les humains vivants. Ces intermédiaires sont symbolisés par des statuettes, d'inspiration libre, présentes à toutes les cérémonies et auxquelles les adeptes de la secte rendent un culte. V. MBANDJA*.Tous ces bwiti, ancêtres de l'humanité, président aux danses rituelles, aux diverses cérémonies et reçoivent les hommages des adeptes de la secte. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 121). Certaines statuettes du bwiti ont des yeux métalliques. Le brillant du métal indique que le bwiti a des yeux pénétrants auxquels rien n'échappe, ni les choses cachées ni les choses futures. (Ibid., 67). Sur les boites à byéri*, le rôle des bwiti est également de représenter les défunts. (Rémy, 1987 : 28). Tous les évènements de la vie du village nécessitent l’intervention du Bwiti d’où un certain nombre de rituels à caractère magique et religieux. [.] Les statues, masques*, poteaux et portes sculptés, les emblèmes de pouvoir, les armes, etc. sont les expressions matérielles des activités du Bwiti. (Perrois, 1992 : 19).
COM. : bwiti (n.m.pl.) reste généralement invariable en nombre en contexte français.
SYN. : fétiches*, statuettes bwiti, statuettes (du) bwiti .
- n.m.sing. Fête, cérémonie, généralement nocturne au cours de laquelle on consomme de l'iboga*, on exécute des danses rituelles, etc. Si tu veux recruter, il faut faire venir beaucoup de monde, il faut donner un grand bwiti. (Dedet, 1984 : 183). On commence à faire un grand bwiti dans un des villages intéressés. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 95). Tout a commencé alors qu'Anicet O. rentrait très tôt ce jour là, d'une veillée (on suppose d'ombwiri* ou de bwiti). (L’Union, 17/11/1988). Pour les histoires de tradition par exemple les bwiti, ils utilisent du raphia*. (Collégien, Libreville, 1994).
LOC. : donner un bwiti, faire un bwiti.
- n.m. Danse soit de simples réjouissances liée au bwiti* soit danse funèbre en l’honneur des mânes des ancêtres lors des cérémonies du bwiti*. Oui, il dansait le bwiti [.]. (La Voix du Peuple, 20/11/1996).
- adj. Propre au bwiti . Les instruments de musique sont, pour la plupart, spécifiques d’une région à l’intérieur même du pays. Citons par exemple : [.] les tambours à une ou deux peaux et le ngombi*, cithare à sept cordes utilisée au cours des rites bwiti. (Elsener, 1997 : 164). Le rythme bwiti n’a pas été oublié. Il a magnifiquement été éxécuté par des jeunes gens athlétiques et talentueux(. L’Union, 13/12/1996).
- bwiti bakova, n.m. Une tradition dissidente du bwiti. Le bwiti dansé par les Pygmées. Il se distingue par toutes sortes d’acrobaties et est dansé surtout lors des dédeuillements*. (Cf. : Dedet, 1984 : 450). Un des premiers malheureux que j’ai croisés, en arrivant sur les lieux, a été M’bonga, un ancien danseur de bwiti bakowa. Je l’avais vu bondir comme un inspiré, lorsque j’étais très jeune, au cours de " nuits blanches* " à Essendé. (Dedet, 1984 : 86).
- bwiti disomba, n.m. (du tsogho), spéc. Bwiti d’origine tel qu’il est pratiqué par les Mitsogho. Il était initié dans le bwiti* mais, bien que Fang, il ne pratiquait pas celui des siens mais le bwiti disomba — le rite authentique des Mitsogho. (Dedet, 1984 : 437). Bwiti disomba : Le bwiti classique des Mitsogho. Tradition à laquelle tous les puristes et les plus grands initiés* se référent. La Mecque du bwiti. (Dedet, 1984 : 450).
SYN.: bwiti tsogho.
- bwiti n’dea, n.m. Forme de bwiti lié à la société secrète des hommes*-léopards. Le bwiti nd’déa ? Une forme déviée, perverse, de ce qui aurait dû rester du domaine de la divination et de la réflexion. Il suffira d’indiquer que le n’déa* était apparenté au mouvement des hommes* tigres, cette secte qui avait failli faire périr ma mère lors de sa captivité chez les Pygmées… (Dedet, 1984 : 267-268).
- bwiti tsogho, n.m. Rite originel du bwiti . [.] le tsogo* étant une langue gabonaise utilisée dans un rite d’identification nationale, le bwiti*, notamment dans le bwiti* le plus répandu dans notre pays, le bwiti-tsogo. (Le Bûcheron, 06-10/06/1997).
- bwiti, (case du ---- ), n.m.Usuel. Local où se rassemblent les adeptes du culte et où se déroulent les cérémonies. Dans les cases bwiti, les femmes n'ont pas accès. (Rémy, 1987 : 187).
SYN. : case* aux rites.
- bwiti, (danser le ---- ), loc.verb. Célébrer le culte du Bwiti par des danses appropriées. On a dansé le " Bouïti* " toute la nuit autour du cadavre, exposé dans l’ebandja*. (Raponda-Walker, 1998 : 49).
- bwiti, (laver le ---- ), loc.verb. Célébrer le bwiti par des danses ouvertes à des non-initiés. " Nuit* blanche " : une façon de faire parler de la secte, d’attirer du monde dans un cercle d’influence dont le noyau, lui, demeure caché aux regards du profane. L’initié* a une expression pour désigner ces danses périodiques ouvertes au tout venant. Cela s’appelle " laver le bwiti ". (Dedet, 1984 : 183).
- bwiti, (nuit [du] ---- ), loc.nom. Soirée consacrée à la célébration des rites du bwiti. Je peux abattre un singe sans fusil. Mais, pour réaliser ces choses, il me faut beaucoup de concentration. Cela ne peut avoir lieu qu’après une nuit bwiti. (Dedet, 1984 : 181).
- bwiti, (rencontrer le ---- ), loc.verb. Avoir la révélation de la vérité profonde des choses que peut apporter l’initiation au Bwiti.. Ecoute, me dit-il dès notre première entrevue, nous faisons un pacte. Tu cesses de me parler de tes affaires, de ta femme, de ton argent. Si l’on vend des camions, est-ce que cela touche ta personne ? N’as-tu pas déjà rencontré le bwiti ? N’as-tu pas vu où conduit le chemin de la vie ? (Dedet, 1984 : 348).
- bwiti, (statuette [du] ---- ),loc.nom. V . BWITI-3
- bwiti, (temple du ---- ), n.m. V . M’BANDJA*.

bwitiste, bouitiste, n.m. et adj
- n.m. Usuel. Adepte du bwiti.Ceux-ci [: les prodiges] seront dus pour la plupart aux talents de bwitiste de Moundouli lui-même. (Dedet, 1984 : 180). .Mais le blanc, on dirait un bwitiste. Il dansait mieux qu’un Africain. (Lycéenne, 18 ans, Libreville, 1994). Car, si on est dans un état laïc, on doit se dire que les bwitistes comme mes deux femmes, ma marmaille et moi-même devons nous sentir choqués à chaque fois qu’on accorde des jours fériés aux autres. Après tout, le bwiti, c’est notre vraie religion à nous Gabonais, non. (L’Union, 14/06/1998)
- adj. Usuel. Lié au bwiti, en rapport avec le bwiti, du bwiti. Les transformations internes du mouvement bwitiste depuis maintenant plus de dix ans et la place qui lui est faite dans la vie nationale, conduisent à penser que le bwiti* fang ne représente plus aujourd'hui une force politique. (Marty, Mepanga m'eboga, les rites d'Eboga, thèse 3e cycle, Paris X, 1981 : 351). Mon père était bwitiste non ? (La Voix du Peuple, 20/11/1996). [.] Deuxième raison, les cérémonie de bwiti* et nyèmbé* célébrées dans la nuit du vendredi 29 novembre 1996 par les partisans du ministre venus de tous coins bwitistes reconnus qui ignorent ces pratiques initiatiques et fétichistes*. (L’Union, 17/12/1996). Ce village est un centre de Bwiti*, on peut y voir un beau mbandja* (lieu de culte bwitiste réservé aux hommes). (Caparros, 1997 : 105).

byéri, n.m. Usuel (du fang <byer> " ancêtre " au sens large, représenté par le culte des crânes des défunts de la famille), mélior.V. CULTE DES ANCETRES*.
- Forme de culte des ancêtres s'apparentant à celui des dieux lares chez les Romains. [.] il faut des cultes, des rites. C'est pour cette raison que l'homme pratique le byéri ou culte des ancêtres. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 12). A l'encontre du bwiti, le Byéri n'est nullement une société initiatique car il n'y a pas d'enseignement en ce sens ni de séances secrètes si ce n'est la présentation du Byéri qui n'est jamais publique. Le byéri est simplement une pratique rituelle [.] consistant en un culte privé, familial, rendu aux maîtres des ancêtres afin, à la fois d'attirer leur bienveillance et leur protection et d'honorer leur mémoire. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 146-147).
ENCYCL. : Le chef de maisonnée en est le prêtre car il s'agit d'un culte familial, privé, qui se pratique à l'intérieur de la case familiale, dans une pièce retirée. Le père de famille perpétue ce culte en transmettant à un de ses fils les "reliques" des ascendants.
COMP. : boîte à byéri, culte du byéri, présentation du byéri.
- n.m. Fréq. Européens particulièrement. Nom donné souvent (à tort) à la boîte à Byéri*. Le byéri n'est pas, non plus, le reliquaire en écorce que l'on a coutume, à tort, d'appeler un byéri. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 147, note 1). La conservation des reliques était répandue chez tous les peuples du Gabon. Les Fang, par exemple, pratiquent le culte du Byéri. Ce terme définit à la fois l’œuvre sculptée et la croyance. (Caparros, 1997 : 39).
SYN. : boîte* à ossements*, boîte à byéri, panier-reliquaire, reliquaire bwété .

- byéri, (boîte à ---- ), n.m. Fréq., (terme hybride français + fang. 1ère attestation lettre du Capitaine Dumont. Archives de la Marine B B 4 1120, 23 janvier 1880). V. RELIQUAIRE*. Sorte de reliquaire cylindrique d’écorce plus ou moins gros selon qu’il est portatif ou non et dont le couvercle est généralement décoré de statuettes protectrices à l’air menaçant, imitées des statuettes du Bwiti. Les populations (fang en particulier) y conservent les crânes ou les ossements des ancêtres auxquels elles rendent un culte avec cérémonies et initiation.Les Fang se servent de l’écorce des jeunes arbres [: de Olax viridis Oliver] pour les boîtes à Byéri [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 316). Une boîte à Byéri en écorce épaisse d’andung* dans laquelle les Fang conservent les crânes de leurs grands ancêtres. C’est sur ces boîtes de 30 à 50 cm de haut qu’ils installent des figurines (semblables à celles du Bouïti) dont le rôle serait de tenir en respect les gens trop curieux qui chercheraient à savoir ce que ces boîtes contiennent. (légende sous fig 80, Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 235).
SYN. : boîte* à ossements, byéri, panier*-reliquaire, reliquaire*, reliquaire bwété*.