ba-, préf.
Dispon. (anaphorique de classe préfixé marquant le pluriel
dans certaines langues bantoues.). Marque du pluriel préfixée
à certains mots du français avec une intention plaisante
: etc., et tutti quanti.., et consorts. Moi, les histoires sur des ba-
fromage, camembert Le Président, le premier ministre [.] et que
sais-je encore... (L’Union, 13-14/07/91).
COM. : Le mot sur lequel porte ba- ne prend
pas alors la marque habituelle du pluriel.
babler qqn, v.tr. Fréq., fam., péj.
1- Ecrire rageusement. Il y a plus d’un
mois le trésorier a bablé une missive saignante à
son collègue du commerce pour protester contre les petites magouilles
de son directeur. (La Griffe, 11/03/1998).
2- Donner,
" flanquer ", " refiler ". Je vous bable une interrogation
orale tout de suite… (BD Boom, n°2, 12/1997). Pendant qu’ils
se disputaient, Luc a bablé une bonne gifle à son ami. Il
n’a vu* que les étoiles. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
Ma
mère m’a bablé une baffe parce que je lui ai répondu.
(Lycéenne, Libreville, 1999).
babouches, (avoir les ---- ), loc.verb. Fréq., oral, argot des jeunes, péj. Avoir les seins tombants et flasques. Comment veux-tu qu’elle n’ait pas les babouches après avoir fait huit gosses et les avoir nourris de son lait presque deux ans chacun !(Etudiante, Libreville, 1994). Celle dont tu parles, c’est la géante* qui a les babouches, là-bas sur la plage ? Elle devrait pas se mettre en maillot de bain. (Jeune, Libreville, 1999).
ANTON. : tenir le bic*.
babouin [à crinière], var. babouin de Guinée, n.m. Spéc. (Papio papio Desmarest). Variété de cynocéphale à pelage roux olive, à forte crinière, queue recourbée et callosités fessières rouges. [.] elle [ : la forêt] est le lieu d’élection de la gent singe [.]. L’Afrique en a de toutes les espèces, depuis les petits cercopithèques* aux yeux ronds et apeurés, depuis ceux qui ont le museau bleu et un pain à cacheter sur leur nez, depuis les capucins* à perruque rousse, jusqu’aux babouins à crinière, et aux redoutables cynocéphales* à face plissée, aux yeux méchants et aux soudaines colères. (Briault, 1926 in Merlet 1990 : 323).
bâchée, n.f. Fréq. Véhicule de transport dont la partie arrière peut être recouverte d’une bâche. Des témoins ont affirmé que le conducteur de la bâchée n’était visiblement pas dans son assiette. (L’Union, 08/09/1992). Ma femme et mes enfants ont pris une bâchée pour se rendre à Oyem où ils passeront trois mois de vacances. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
bâcher, v.tr. Fréq., oral,
argot des jeunes urbanisés. Voler. Il a bâché
et puis son père l‘a mis en ngata*. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : arracher*, macrotiser*, magner*, signer*.
badame, n.m. Spéc. (du hindi
"badam"). Fruit du badamier* (Terminalia catappa Linn.) dont l'amande
comestible est très appréciée des enfants.
Parfois,
ils n'étaient que deux à casser* des badames, au bord de
la route. (Moussirou-Mouyama, 1992 : 64). Et soudain, on les rencontre
habillés tous de leurs haillons et pieds nus en bord de mer, certains
en train de casser les badames et d’autres en train de vendre des crabes...
(Ndong Mbeng, 1992 : 24). Car les baigneurs le [: un hippotame] nourrissaient
avec des aliments toxiques (badames) et sans le vouloir pouvaient le rendre
malade. (L’Union, 17/01/1992).
DER. : badamier*.
LOC. : casser* des badames.
SYN. : amande [des Tropiques].
badamier, n.m. Spéc. (dérivé
du hindi " badam "). (Terminalia catappa Linn.). Arbre de la famille
des Combretacées, introduit pour l'ornementation des jardins et
avenues. Excellent bois gris-brun très dur. Feuilles caduques
devenant rouge vif avant la chute, fruit à amande comestible appréciée
(V. BADAME*). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 122). Le
gai concert des colibris* dans les feuillages de badamiers et bigaratiers*
avaient duré plus qu'à l'accoutumée.(Allogho-Oke,
1985 : 28). Un vent d’une violence hors série secouait les grands
et imposants badamiers de la place du marché, déversant dans
la ville des bouffées de froidure… (Allogho-Oke, 1985 : 47-48).La
belle promenade qui épouse les contours du rivage et disparaît
sous les cocotiers, les flamboyants* et surtout les badamiers. (Rémy,
1987 : 152).
SYN. : amandier [des Tropiques].
badge, n.m. Dispon., (de l’anglais), oral, argot urbain, fam., plaisant. Pièce de tissu qui sert à rapiécer un vêtement troué. Dis donc, tous ces badges ! C’est pour faire joli ou parce que ton pantalon était déchiré de partout ? (Jeune, Libreville, 1994).
badi, n.m. Spéc., (de l'attié,
l. kwa de Côte-d'Ivoire). (Sarcocephalus diderrichii De Wild).
Grand arbre de la famille des Rubiacées au bois très exploité,
plus particulièrement. Nom commercial du bois jaune et dense de
cet arbre (le <bois d'or*> de Côte-d'Ivoire). (Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 374).
ENCYCL. : l'arbre porte un fruit comestible.
COM. : il semblerait que localement
bilinga
désigne
plus souvent l'arbre, badi ou acajou jaune d'Afrique, le
bois pour l'exportation ou l'ébénisterie.
SYN. : acajou* jaune africain, acajou* d'Afrique,
bois* d'or, bilinga* (du mpongwé et autres langues locales).
badigeonner, v.tr. Fréq., oral surtout, fam. Etaler généreusement un produit (sur une tartine, dans un sandwich...). Quand tu iras acheter le pain* beurré, n’oublie pas de dire à Cissé de badigeonner. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Laisse moi préparer mon pain ! Tu badigeonnes trop ! (Etudiante, Libreville, 1999).
bagadais [à bec rouge], n.m. Spéc. (Prionops [Sigmodus] caniceps Bonaparte). Oiseau de la fam. des Laniidae à plumage gris, noir, blanc et jaune et à bec rouge. (Serle/ Morel, 1988 : 159).
bagarreur, n.m. Fréq., péj.
Personne qui aime les querelles violentes, tant sur le plan physique
que sur le plan des joutes oratoires et juridiques. L'argent, dit-on
, est fini, fini*. Alors mon beau-frère, grand bagarreur, a dit
que " ça ne passera pas comme ça cette fois ci ! ".
(L’Union,
05/09/1991). C’est un bagarreur de première. Avec lui, il y a
toujours des discussions à n’en plus finir. (Fonctionnaire,
Port-Gentil, 1997).
SYN. : palabreur*.
bagne, n.f. Dispon., argot urbain, fam. Voiture, bagnole. [.] aussi aujourd’hui il devient particulièrement doué dans la réparation des " bagnes " américaines pour une ville où les nababs* ont le faste de ne rouler qu’en grosses cylindrées. (Ndong Mbeng, 1992 : 85).
bahia, n.m. Spéc. (de l’agni, l. kwa de Côte-d’Ivoire). (Mitragyna ciliata. Aubr. et Pell.). Grand arbre de la famille des Rubiacées, des forêts marécageuses, exploité pour son bois gris et léger. Il est très utilisé en pharmacopée locale, notamment contre la stérilité féminine. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 365). (White/ Abernathy, 1996 : 202).
COM. : " Elelom " serait le nom commercial
local du bois; " bahia ", le nom de l'arbre et du bois exporté.
<Tilleul d'Afrique>, employé autrefois par les colons, est signalé
comme impropre par Auberville. (Aubreville, 1959, t. 3 : 260).
SYN. : élèlom* (du fang), tilleul*
d'Afrique (Européens).
baigner (se ---- ), v.pron. Dispon., mésolecte, fam. Se laver, faire sa toilette de pied en cap. Marc ? Il est à la douche, il se baigne. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Donne-moi le seau d’eau : je vais me baigner dans ma chambre. (Educatrice préscolaire, Libreville, 1999).
bailleur, n.m. Dispon., argot urbain, péj. Personne qui prête de l’argent à un particulier, usurier. J’ai besoin d’un peu de do*, tu ne connaitrais pas un bailleur ? (Jeune, Port-Gentil, 1994).
baillonella, n.m. Spéc. V. MOABI*. Parmi les hôtes de ces forêts : le moabi* ou baillonella, le douka* dont les fûts peuvent atteindre jusqu'à trois mètres de diamètre à la base.(Dedet, 1984 : 164).
bakongo, n.m. Spéc. (du nom d’une ethnie congolaise). Variété de manioc très répandu localement et introduite après la première guerre mondiale au Gabon, en provenance du Congo. V. MATADI*. Le bakongo [.] aurait été apporté à la même époque par une Gabonaise, petite-fille du Roi Denis, ayant vécu à Brazzaville. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 460).
balafon, n.m. ou f. Usuel, (du mandenkan
" xylophone + frapper "). Instrument de musique à percussion
qui ressemble à un xylophone et dont la caisse de résonance
est constituée de calebasses évidées. Le chef supérieur
[.] était magicien et virtuose du balafon, cet instrument à
percussion dont les baguettes de bois sont associées à des
courges de différentes grosseurs qui servent de caisse de résonance.
(Georgy,
1992 : 81). Les instruments de musique sont, pour la plupart, spécifiques
d’une région à l’intérieur même du pays. Citons
par exemple : [.] les instruments polyphoniques tels que le balafon, comparable
au xylophone*, ou la sanza* fang, piano africain servant au conteur-chanteur
[.]. (Elsener, 1997 : 164). On peut y [au musée national
des Arts et Traditions] découvrir un certain nombre d’instruments
de musique et objets régaliens : [.] balafon, bâton de chef*
[.]. (Caparros, 1997 : 60).
COMP. : faire* beaucoup de tam-tam et de
balafon autour de qq chose.
balai, n.m.
1- Usuel, oral surtout.Localement
on semble différencier le balai-coco, balai local confectionné
avec des fibres de noix de coco, du balai paille de riz qui est
importé. Balai paille de riz, balai coco, balayette coco. (L’Union,
27/01/1989 : publicité).
DER. : balayette* coco.
2- balai chasse-mouche, Spéc.
Sorte de petit balai à crins que l'on tient à la main et
que l'on agite pour écarter les mouches ou grande feuille constituant
une sorte d’éventail. Avec les feuilles [de bananier] vous aurez
de quoi [.] faire des balais chasse-mouche. (Raponda-Walker/ Sillans,
1961 : 30).
balayage, (mettre qqn ---- ), loc.verb. Dispon., oral, jeunes urbanisés, fam. Donner un coup à qqun. Il a mis l’autre balayage et l’autre est tombé sous le pont. (Ecolier, Libreville, 1998).
balayette coco, n.f. Fréq. Petit balai local sans manche confectionné avec des fibres de noix de coco. V. BALAI COCO*. Où est passée la balayette coco de la terrasse ? (Mère de famille, Port-Gentil, 1994)
balbuzard pêcheur, n.m. Spéc. (Pandion haliaetus Linn.). Grand rapace qui pêche les poissons à la surface de l’eau. (Serle/ Morel, 1988 : 51), (Christy/ Clarke,1994 : 20)
balisier, n.m. Spéc.
(Canna
grandiflora Hort.). Plante ornementale de la famille des Cannacées,
introduite pour ses fleurs en épi, jaune ou rouge carmin. Elle entre
dans les pratiques magiques de certaines ethnies locales. Chez les Fang,
notamment, la variété à feuilles pourpres sert de
fétiche-d'épreuves dans les ordalies. V. NKAL*. (Raponda-
Walker/ Sillans, 1961 : 116).
SYN. : canna, faux-sucrier*, ikondo-mbumba
(mpongwé), nkal* (fang).
balles, n.f.pl. Usuel, oral surtout, fam.
Argent, fric. A la mode, les autres affichaient belles paires
de chaussures, beaux sacs, belles tenues de sport, belles coiffures, les
poches pleines de balles et se faisaient déposer au lycée
à bord de très belles caisses conduites par le chauffeur.
(Ndong Mbeng, 1992 : 35). Si tu as les balles, tu paies à boire!
(Etudiant, Libreville, 1993). L’argent, tu peux désigner ça
avec plusieurs termes : les balles heu, les pesos*, les sous, heu, le miang*,(
je pense que c’est tiré du fang), les feuilles*, dole* aussi c’est
l’argent. (Lycéen, 21 ans, 1994).Crétin, sachez que la
municipalité vient de décider d’arrêter tous ceux qui
donnent des balles aux mendiants. (BD Boom, n°1, 10/1997). [.]le
Réveil ferme ses portes, voici le dernier numéro ! [.] C’est
pas ça, c’est une question de balles. (Le Réveil,
20/03/1999).
COM. : les contextes d'utilisation semblent
plus variés que ceux du français hexagonal équivalent.
DER. : balleux* ;
SYN. : bongo*-CFA, caillasse*, cailloux*,
change*, choko*, dolè* (dolé, doles), feuilles*, ifoura*,
kolo*, mbome*, mbongo*, miang*, pesos*, pétrole*, pia*, rabiot*,
sou, tchoko*.
balleux, n.m. Dispon., oral surtout, argot, péj. Richard, personne qui a de l’argent.Tous ces balleux sont incapables de faire construire des habitations confortables pour leurs employés . (in Bagouendi-Bagère, 1999). Toi, te plains pas ! Ton père est un balleux. (Lycéen, 21 ans, Libreville, 1999).
balosi, n.m. Spéc., (de l’eshira). V. SORCIER*. Les balosi et les nganga*, c’est-à-dire les " sorciers* " et les devins ne constituent donc pas un seul et unique personnage, loin de là. (Raponda-Walker, 1983 : 33).
balsamier, n.m Spéc.
(Pachylobus balsamifera [Engl.] Guillaum.). Grand arbre de la famille des
Burseracées, à racines adventives formant des piliers de
soutènement. Il porte des fruits comestibles et parfumés
ressemblant à maturité à une prune noire. Sa résine,
blonde ou rouge, très odorante, a des propriétés cicatrisantes.(Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 111).
ENCYCL. : ses fruits, proches de ceux de
l’atangattier*, sont utilisés comme ces derniers.
SYN. : arbre* à baume, baumier* ,
atom (du fang), mumdjimbi (bapunu).
bambonga, n.m. Spéc. (Parauchenoglanis boutchangai Thys Van den Audenaerde). Poisson de la fam . des Bagrides pouvant atteindre 225 mm de long, qui se pêche à la ligne dans les rapides de la Louetsi ou de la Ngounié. (Gilbert et alii, 1989 : 10).
bambou, n.m. Spéc.
1- Nom donné au pétiole de
la palme du Raphia Hookeri. Mann. et Wendel ou du R. gigantea A. Chev.,
utilisé tressé pour la confection de nattes, de palissades,
de corbeilles, de cases. Elle [: la case] est construite en bois de
brousse*, écorce et paille, bambous tressés. (Brouillet,
1972 : 127). C'étaient de ces petites pointes de raphia qu'ils
[: les Fang dits Pahouins] plaçaient le long des rives [.] au temps
jadis quand les Fang et les Français n'étaient pas toujours
d'accord. (note de Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 45). Ils
se dirigèrent tous deux vers la cuisine, vers la case* en bambou.
(Okoumba-Nkoghe,
1984 : 8). Il [: le roi George en 1808] dort sous une moustiquaire de
natte* dans une coquette maison en bambou (palmier raphia*) [.]. (Gaulme,
1988 : 81). L’élevage d’aulacodes* se fait en cages ou en enclos
au sol qui peuvent se construire facilement avec des matériaux locaux
(bois, terre de barre*, bambou etc.). (Le Cri du Pangolin, n°13-14,
1994).
COMP. : bambou épineux, bambou de
Chine, bambou nain.
SYN. : bambou-raphia.
2- On distingue :
- bambou [de Chine], (Bambusa vulgaris Linn.).
Plante de la famille des Graminées, introduite depuis fort longtemps
et ainsi nommée par opposition à "bambou" qui désigne
généralement en Afrique le pétiole du palmier-raphia.
Spécimen de bouteille gabonaise* confectionnées avec un
entre-noeud de bambou de Chine que l'on bouche avec un rachis d'épi
de maïs. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 186). Nous
arrivons chez nos hôtes qui vivent dans une case* en bambou de Chine.(Dedet
: 1984 : 53). Elle pourra également donner à des plantations
de plantes diverses[.] ou de plantes ornementales ou d’agrément
([.] bambou de Chine, palmier royal*, cocotier*, nyawulè*, [.]).
(Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
ENCYCL. : les jeunes pousses sont consommées.
les tiges servent à faire des bouteilles*, des charpentes, des pieux,
des instruments de pêche, des clôtures.
- bambou épineux, (Trachyphrynium
sp.). Plante de la famille des Marantacées à tige ligneuse
et buissonnante avec des noeuds, de distance à distance. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 282).
ENCYCL. : les Fang se servent de ces tiges
épineuses pour raper les cannes à sucre. V. VIN* DE CANNE.
SYN. : nsèn (du fang), ntsèrè-awoga
(du mpongwé).
- bambou nain, (Puelia ciliata Franchet.).
Plante rhizomateuse à feuilles ovales de la famille des graminées.
(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 193).
- bambou-raphia, V. BAMBOU*. Les
maisons y sont construites en bambou-raphia [.]. (Bowdich, 1819 in
Merlet, 1990 : 45).
bambou (2), n.m. Dispon., oral, argot estudiantin, fam. Jeune femme. Comment tu peux appeler une femme un bambou [.] ? (Etudiant, Libreville, 1997). Non mais regarde ce bambou en robe mini qui vient d’arriver ! (Etudiant, Libreville, 1999).
bamboula (faire la ---- ), loc.verb.Vx.,(de l’argot militaire de 1913). V. GROOVER*. Avec mes collègues de la vie urbaine, je faisais la bamboula. (L’Union magazine, 06/1987). Tu n’aimes pas faire la bamboula le samedi ? (Etudiant, Libreville, 1999).
banane, n.f. Usuel,
1- Terme générique recouvrant
plusieurs variétés de bananes. V. BANANIER*.(Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 305-306).
ENCYCL. : On peut, selon leur mode de consommation
distinguer deux types : la grosse banane (mpongwé :<ikondo>)
qui est utilisée cuite comme légume et la banane douce
(mpongwé : <itoto>) qui sert de dessert. Mais tous les bananiers
gabonais peuvent être ramenés à quatre types. Sur
le plan agricole, il faut distinguer les cultures vivrières, pratiquées
à une échelle villageoise et de façon traditionnelle
(taro*, igname*, manioc* et banane), et les cultures industrielles [.].
(Elsener, 1997 : 162). Ses principales ressources agricoles sont
le manioc*, la banane, l’igname* et la patate*. (L’Union, 13/12/1996
: 12). Chez nous [.] on importe les allumettes, on importe même
la banane ! (Etudiant, 22 ans, 1997).
LOC. : ne pas être* une banane de ce
régime.
DER. : bananeraie*, bananier*.
COMP. : banane cochon, banane d'argent, banane
douce, banane de Chine, banane Fernand Po, banane de la jamaïque,
banane figue, banane-fruit, banane gros-michel, banane légume banane
pomme, banane prata, banane rouge, banane verte, bière* de bananes,
grosse banane*, pain*de bananes.
SYN. : bananier (rare).
2- On distingue :
- banane-cochon, V . BANANE PLANTAIN*.
- banane d'argent, fruit de dessert d'un
grand bananier importé par les Portugais, de la variété
Musa sapientum Linn. La banane d’argent [.] depuis la famine
de 1924, les indigènes la mangent comme la banane-cochon*. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 306).
SYN. : banane prata.
- banane de Chine, fruit du Musa sinensis
Sag., excellente banane de dessert.
SYN. : banane de Fernando Po.
- banane de Fernando Po, V. BANANE DE
CHINE*.
- banane de la Jamaïque, V. BANANE GROS-MICHEL*.
- banane douce, terme générique
désignant toutes les bananes sucrées, consommées comme
dessert. Les bananes douces sont comestibles à l'état
cru, frites à l'huile ou en compote, lorsqu'elles sont jaunies.
(Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 303).
SYN. : banane—fruit, banane dessert.
- banane-fruit, V . BANANE DOUCE*.
Bananes
(bananes-légumes dites " plantains* ", que l’on mange bouillies
ou frites et bananes-fruits*) [.]. (Elsener, 1997 : 173).
- banane gros-michel, assez gros fruit de
dessert du Musa Cavendishii Pax (variété de M. sapientium
Linn.), assez semblable à celui du bananier nain* et qui passe pour
le plus estimé des Européens.
SYN. : banane de la Jamaïque.
- banane indigène, Vx. Fruit
gros et court, de couleur vert tendre et de saveur un peu fade, d'un bananier
du type Musa sapientium Linn.
SYN. : banane verte.
- banane légume,
V. BANANE
PLANTAIN*. Bananes (bananes-légumes dites " plantains* ",
que l’on mange bouillies ou frites et bananes-fruits*) [.]. (Elsener,
1997 : 173).
- banane-mutuka, var. banane moutouka,
variété
de bananes réservée au culte du Bwiti*. Le
lendemain, de bonne heure, une femme est désignée pour préparer
le mets rituel consistant en un régime de banane mutuka — mets favori
des adeptes du Bwiti* - cuit avec la viande d’un pangolin* capturé
vivant. (Raponda-Walker, 1983 : 128).
- banane pilée, Banane plantain bouillie,
écrasée dans un mortier jusqu'à ce qu'elle constitue
une pâte homogène servant de pain pour le repas. Chasse
ta faim, dit la vieille en poussant vers Engouang Ondo une autre corbeille
de banane pilée. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 72). Le village,
c'est la douce nostalgie des bananes pilées, arrosées de
sauce d'arachide...(L’Union magazine, 06/1987).
SYN. : pâton*.
- banane plantin, V. BANANE-PLANTAIN.
- banane prata, V. BANANE D'ARGENT.
- banane rouge, banane de dessert estimée,
de couleur rougeâtre, fruit d'une variété de Musa sapientium.
- banane verte, V. BANANE INDIGENE.
- banane [-] cochon, V. BANANE PLANTAIN.
- banane-figue, Très petit fruit,
parfumé à goût de figue, du Musa humilis Perr. Introduit
en 1885. V. BANANE DOUCE.
- banane [-] plantain, var. banane plantin,
fruit arqué, anguleux, à peau épaisse et pulpe farineuse
peu sucrée du Musa paradisiaca Linn. Les femmes sont aux plantations
de manioc*, taro*, bananes plantain, arachides, ignames*.
(Rémy,
1987 : 112). La banane plantain complétait - et complète
toujours - l'alimentation dans tous les cas. (Gaulme, 1988 : 31). Au
milieu du XIX siècle, la banane-plantain formait encore la base
de l'alimentation générale. (Pourtier, 1989, t.1 : 202).Pourquoi
constatez-vous que la culture des taros*, manioc*, banane plantain, aubergine*,
gombos*, reste lettre morte [.] ? (L’Union, 29/09/1992). C'étaient
des plats de bananes plantin [.]. (Nguimbi Biesselou, 1993 : 42).
Dans ce village*, l’agriculture était l’activité principale,
ce qui lui valait une grande renommée pour son importante production
de banane plantain au niveau de la province* de la Nyanga. (Le Cri
du Pangolin, n°15, 1995 : 3).
ENCYCL. : la banane plantain est consommée
cuite. Il en existe plus de trente variétés portant chacune
un nom différent dans les langues locales, en fonction de la forme,
de la teinte, de la dimension du fruit.
COM. : écrit avec ou sans trait d'union,
orthographié parfois plantin. La marque du pluriel est rarement
appliquée à plantain.
SYN. : banane [-] cochon, grosse* banane.
- banane-pomme, fruit très parfumé
et à goût de pomme d'une variété de Musa sinensis
Sag., introduite vers 1885. L’esimwè (mpongwé) est une
banane-plantain* courte et grosse rappelant la banane-pomme. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 447).
- bananes (bière de ----), var. bière
de bananes [blettes], boisson alcoolisée fabriquée artisanalement
à partir de bananes blettes. Ce n'est qu'entre les repas que
le noir se risque à boire un " demi "* de ce breuvage [: vin de
palme] ou d'un autre tel que le vin de canne à sucre*, d'ananas*
ou la bière de bananes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 31).
A défaut de vin de palme*, ou peut-être d'hydromel* (ekombi),
de la bière de bananes blettes (ogaza) ou, à la rigueur,
de l'eau de vie de traite* (alugu). (Raponda-Walker/ Sillans, 1983
: 124).
SYN. : ogaza*.
bananeraie, n.f. Usuel. Grande plantation de bananiers. Pendant la danse, un initié* se faufilait dans la bananeraie du village. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 113). Cette bourgade perdue dans la forêt, parmi les plantations de palmiers et les bananeraies.... (Georgy, 1992 : 39). Plus malin que les autres, il avait amené avec lui toute une troupe de ses congénères, qu’il posta derrière la bananeraie [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 15).
bananier, n.m. Usuel.
1- Terme générique recouvrant
un très grand nombre de variétés.La citronnelle* et
les bananiers ne sont pas en reste dans ce petit village* sorti de terre
tel un champignon. (L’Union, 26/11/1996). Même en ville,
la végétation est reine puisque l’on trouve à foison
bougainvillées*, hibiscus*, palmier*, cocotiers*, manguiers* et
bananiers au pied des maisons ! (Elsener, 1997 : 169).
ENCYCL. : Cette plante connaît localement
des usages multiples : fabrication du savon indigène*, extraction
de fibres, feuilles utilisées comme les fruits pour la consommation.
(V. BIÈRE DE BANANES, MPIZA*, PÂTON*). Pour la médication,
pour les pratiques magiques. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 305-306).
Tous les bananiers gabonais sont, d'après les spécialistes,
à ramener à quatre types. (bananier-figue, bananier-plantain,
bananier indigène, bananier nain).
COMP. : bananier de Chine, bananier figue,
bananier indigène, bananier nain, bananier plantain
2- On distingue :
- bananier cochon, V. BANANIER PLANTAIN.
- bananier de Chine, V. BANANIER
NAIN. Le Père DUPARQUET [.] s’intéressa à la
culture en introduisant diverses plantes utiles dont le Bananier de Chine
appelé aussi Bananier nain de chine ou Musa sinensis Sag.
(Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 8).
- bananier [-] figue, (Musa humilis Perr.).
Bananier brunâtre assez haut qui produit des bananes très
petites, très sucrées et parfumées. Introduit vers
1885 par le R.P. Klaine et relativement peu répandu. V. BANANE
DOUCE, BANANE FRUIT.
- bananier indigène, (Musa sapientium
Linn.). A ce type se rattachent, A) le bananier indigène
produisant les bananes vertes. B) le bananier rouge, plante
à feuilles pourprées, ornementales, aux fruits de dessert
appréciés. V. BANANE ROUGE. C) le bananier
gros michel ou bananier de la Jamaïque (Musa Cavendishii
Pax) de grande taille, aux fruits parfumés très prisés
par les Européens, V. BANANE GROS-MICHEL. D) le
bananier
d'argent ou bananier prata, importé depuis longtemps,
à fruits de dessert, localement utilisés comme bananes-cochons.
ENCYCL. : le bananier indigène est
parfois planté dans le fétiche protecteur ntchilo*. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961, 305).
- bananier nain, var. bananier de Chine, (Musa
siniensis Sag). A cette variété se rattachent
A) le
bananier nain ou bananier de Chine qui ne dépasse
pas deux mètres de haut et porte de gros régimes de fruits
très parfumés, B) le bananier pomme. D'introduction
très récente, ce dernier porte de gros régimes de
fruits de dessert très appréciés et est répandu
dans tous les villages.
ENCYCL. : le bananier nain est considéré
par les adeptes du bwiti* comme une plante magique.
V. BANANE MUTUKA.
SYN. : bananier de Fernando Po.
- bananier [-] plantain, var. bananier cochon,
(Musa paradisiaca Linn.). Appellation désignant plus d'une trentaine
de variétés de bananiers produisant des bananes à
cuire. V. BANANE-COCHON, BANANE LEGUME, BANANE[-]PLANTAIN.
Nous
signalerons en particulier des enquêtes sur le Bananier plantain
(1931) [.] (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 15).
banc, n.m. Usuel, oral surtout, mésolecte et basilecte. Siège quel qu’il soit : tabouret, chaise etc. Donne un banc pour la petite (Fonctionnaire, Lambaréné, 1994). Jeanne, offre un banc à madame. (Serveuse, Libreville, 1999).
bancs, n.m.pl. Usuel.
1- Par métonymie : école dans
un certain nombre de locutions très usuelles : être sur les
bancs, faire les bancs, fréquenter les bancs, quitter les bancs.
Sur
les bancs, c'était encore la bonne époque parce qu'on croyait
qu'on pourrait devenir des grands* quelqu'un! (Chômeur, Port-Gentil,
1994). J’ai quatre enfants à envoyer sur les bancs, moi !
(Père de famille, Port Gentil, 1998).
2- Entre dans différentes locutions
verbales :
- BANCS (CHAUFFER LES ---- ), dispon.,
oral, fam., péj. Fréquenter l’école en se contentant
d’être présent sans véritablement travailler.
Des
bancs d’école que justement, Guy Mata, Mancipri, Mandez et Mantronic
se souviennent même d’avoir chauffé pendant plusieurs années[.]
(Ndong
Mbeng, 1992 : 39). Les élèves qui viennent pendant des
années à l’école sans travailler, on dit qu ils chauffent
les bancs. (Lycéen, Libreville, 1994). Moi j’ai chauffé
les bancs jusqu’à ce que je ne puisse plus doubler*. Alors on m’a
jeté*. (Apprenti, 18 ans, Libreville, 1996).
- bancs, (être sur les ---- ), loc.verb.
Etre à l'école, être scolarisé (plus particulièrement
à l'école primaire). Nous étions copines quand
nous étions sur les bancs et maintenant elle ne me connaît
même pas! (Enseignante, Libreville, 1990).
- bancs, (faire les ---- ),
loc.verb.
V. SCHOOLER*. J'ai fait les bancs d'abord à Lambaréné
puis à Port-Gentil. (Fonctionnaire, Libreville, 1993).
- bancs, (fréquenter les ---- ), loc.verb.
V. SCHOOLER*. Tous mes enfants ont fréquenté les
bancs. (Revendeuse, Franceville, 1994).
- bancs, (quitter les ---- ),
loc.verb.
Quitter l'école, abandonner ses études, être déscolarisé.
Quand
mon père est mort, j'ai quitté les bancs pour travailler.
(Tailleur, Libreville, 1990). Tous ceux qui quittent les bancs, ce n'est
pas par exprès*. (Secrétaire, Port-Gentil, 1990).
SYN. : casser le bic*.
banco, n.m. Dispon. (du mandenkan " argile
à bâtir "). Matériau de construction traditionnel
obtenu en mêlant argile, sable, gravillons et eau, mélange
que l'on applique ensuite sur une armature végétale.Ses rues
[: celles de Bitam] sont bordées de maisons quelquefois en banco,
d'autres fois en ciment. (Rémy, 1987 : 113).
ENCYCL. : il peut être recouvert d'une
couche de ciment qui l'imperméabilise. Il peut aussi être
façonné en briques.
banda rouge, n.m. Spéc., surtout
Européens. (Sindora Kalineana Pierre). Grand arbre de la famille
des Caesalpiniées à contreforts, poussant dans les terrains
humides ou la mangrove. Bois blanc rougeâtre très dense de
cet arbre. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 238).
SYN. : ébana (du fang), oganga (du
nkomi).
bandé-con, interj,.n.m. Fréq.,
(du frcs " bande de cons "), oral, peu ou non scolarisés, fam. péj.
1- Interj. Juron traduisant
l'affectivité et prenant l'auditoire à témoin. Bandé-con,
il connait* pas conduire celui-là ! (Chauffeur de taxi, Libreville,
1990).
2- n.m. sing. Insulte adressée
généralement à une seule personne : imbécile,
crétin.. A chaque fois que nos regards se croisaient, il lançait
un bandé-con caverneux.... (Allogho-Oke, 1985 : 106).
COM. : la signification plurielle d'origine
a disparu en raison de la réinterprétation phonétique
" bandit*-con ".
SYN. : bandé*-couillon.
bandé-couillon, n.m. interj.
Fréq., (du frcs " bande de couillons "), oral, peu on non scolarisés,
fam., très péj. Insulte adressée généralement
à une personne : couillon, abruti.:
"Ça ne
va pas, idiot ? " lança l'homme. —" Bandé-couillon ! ", fis-je,
décidé. (Allogho-Oke, 1985 : 104). Bandé-couillon,
tu as failli renverser ma femme ! (Fonctionnaire, Libreville, 1997).
COM. : la signification plurielle d'origine
a disparu en raison de la réinterprétation phonétique
" bandit-couillon ".
bandit, adj., n.m. ou f.
1- adj. Fréq., oral, mésolecte,
basilecte, connot. : Indulgence affectueuse. Dissipé, insupportable.
Il est trop bandit l’enfant là*. (Serveuse, 20 ans environ,
Libreville, 1994). Ma fille, c’est une bandite : elle est trop têtue.
(Institutrice, Libreville, 1999).
2- n.m ou f. Dispon., oral surtout,
mésolecte, basilecte, connot péj. Personne imprévoyante
et frivole. Ceux pour qui tu vas te balader à Kango ou à
Ntoum t’ont promis du travail, j’espère ? parce que moi j’en ai
marre de nourrir des bandits qui courent de meeting en meeting juste pour
aller boire un verre de vin. (Le Réveil, 06/11/1998).
- n.m. V. BRAQUEUR*, YOUNG*.
3- bandit, (faire [le] ---- ),loc.verb.Fréq.,
oral surtout, fam.
a) Faire l'idiot, faire des bêtises,
en parlant d'un être humain avec une nuance de réprimande
affectueuse. N'allez pas faire les bandits avec les filles
et surtout, pas de palabres ! (Brouillet, 1972 : 51).
b) Avoir des râtés, faire des
siennes, ne pas marcher correctement, en parlant d'un moteur, d'une machine.
L'avion, il est gaspillé*, me dit Patrice, le moteur, il fait
bandit, le moteur, il fâche* et puis après il refuse marcher.
(Brouillet, 1972 : 102).
bandja , n.m. V . ABANDJA*.
bandji, n.m. Spéc. (du tsogho " néophyte du Bwiti "). Personne initiée pour la première fois au Bwiti*, néophyte. Quand les bandjis enivrés par l’iboga* ont perdu toute connaissance et toute faculté de sentir, ils dorment d’un profond sommeil sur la terre nue sans rien manger. (Raponda-Walker, 1910 a : 16). Du point de vue alimentaire, les bandji ne peuvent manger que des aliments cuits sous la cendre et du poisson sec grillé, jamais des aliments cuits à l’eau. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 133). L’initiation à Bwété* n’était pas gratuite. Il fallait offrir aux anciens adeptes de la marchandise africaine et européenne, ainsi qu’un festin, pour les dédommager de la peine qu’ils s’étaient donnée en mettant les bandji au courant des " choses de la vie ".(Koumabila-Abougave, 1993 : 9).
bangala, var. bengala,n.m.Fréq.,
fam., (du portugais, cf. BAL, 1988, 177), oral surtout. Pénis.
Elle
veut toujours me tuer. Ce matin, elle m'a tordu le bangala... (Allogho-Oke,
1985 : 108). Je peux pas sortir avec toi, tu as un petit bangala. (Jeune
fille, Port-Gentil, 1994). Cette impolie de Manomba a bien insulté
son mari jusqu’au bangala (in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : appareil*, bengala* bazo*.
bangui, n.m. Spéc. (de diverses
langues gabonaises : badouma, bafounou ,"mbangu ", mindounou " mbangi ").
V. IROKO*. (Chlorophora excelsa Benth. et Hook.). Très bel
arbre de la famille des Moracées, à feuilles caduques en
saison sèche. Bois de coeur jaune brun de cet arbre qui fonce à
l'air et est exporté car il a l'aspect et la qualité du chêne
et du teck. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 295).
SYN. : pour l' arbre: abang (du fang),
mandji* (du mpongwé et autres langues), kambala (de l'eshira, pounou...),
pour le bois : iroko*.
banquier, n.m. Fréq., mélior. Terme générique désignant toute personne travaillant dans une banque, du plus modeste employé jusqu’au directeur général. Son fiancé, c’est un banquier. Elle l’a connu au guichet quand elle déposait un chèque.(Jeune, Port-Gentil, 1994).
banyamulengué, n.m. Dispon., (du nom d’une ethnie de l’est de la République Démocratique du Congo, d’origine rwandaise, responsable du soulèvement local actuel), oral, fam., péj. Nom donné par dérision à tout étranger d’origine africaine qui souhaiterait s’immiscer dans la politique locale. [.] les journalistes [.] ont organisé une bonne mascarade pour soigner l’image - à deux jours des élections partielles locales - de ce prêtre aux origines douteuses donc un Banyamulengué en puissance, et qui veut devenir à la fois maire de Libreville, député de Lalala et, plus tard, président du Gabon. (L’Union, 25/11/1996).
banza, n.m. V. ABEGNE*, CORPS* DE GARDE. Au milieu de cette rue, de distance en distance, sont échelonnées des cases isolées ou corps* de garde, lieu de réunion des hommes. Elles portent suivant les régions les noms d'abong* ou banza. (Maignan, 1931, in Pourtier, 1989 : 159).
baobab, n.m. Spéc.
1- (Adansonia digitata Linn.). Arbre géant
de la fam. des Bombacées, aux utilisations locales multiples.
[.] le fromager*, cousin du baobab, dont les gousses renferment
un coton utilisable pour les oreillers [.]. (Elsener, 1997 : 33). Le
baobab (Adansonia digita L.), l’un des géants du règne végétal
et le plus gros des arbres africains, sinon de tous les arbres connus,
au tronc immense, peu élégant, couronné de branches
gigantesques, appartient, comme on le sait, à la famille des Bombacées,
[.]. (Raponda-Walker, 1998 : 215).
2- Par extension, appellation flatteuse donnée
à toute personne célèbre et admirée, notamment
dans le domaine du sport. Les Ivoiriens d’Afrique Sport National,
l’un des baobabs du football africain [.]. (L’Union, 05/09/1992).
Il faut être réaliste, objectif en sachant que nous
avons rencontré deux géants du football africain, deux baobabs
du football continental. (L’Union, 16-17/11/1996).
bar, n.m. Spéc.
1- (Morone punctata Bloch = Dicentrarchus
punctatus Bloch). Poisson de mer de la fam. des Percichthyides (ex Serranides)
qui ne dépasse guère les 50 cm de long. Parfois vendu sous
le nom impropre de <truite* de mer > sur certains marchés africains.
(Seret/ Opic, 1981 : 144).
SYN. : truite de mer.
2- nom commercial du Pseudolithus typus Bleeker
= otolithe* et du Pseudolithus senegalensis Valenciennes = otolithe* du
Sénégal, espèces marines vivant sur les fonds vaseux
et rocheux des eaux côtières (100 cm de long). Fam. des Sciaenides.
(Seret/ Opic, 1981 : 260), (Gilbert et alii, 1989 : 194). L’embouchure
de la lagune d’Iguela (ou Ngové), à une demi-heure de pirogue*
des campements*, est le paradis des oiseaux et des pêcheurs. Tarpons*,
carpes rouges*, carangues*, raies-guitares*, bars, capitaines*… (Caparros,
1997 : 166).
SYN. : otolithe*.
baracon, n.m. V. BARRACON*.
barbadine, n.f. Spéc.
(Passiflora quadrangularis Linn.). Liane importée et cultivée
de la famille des Passifloracées. On fait courir les lianes ornementales
de barbadine sur les tonnelles ou devant les vérandas pour les ombrages.
(Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 346).
ENCYCL. : décorative par ses vastes
feuilles, et ses grandes fleurs très colorées. Cultivée
aussi pour ses gros fruits ressemblant à des courges dont la chair
épaisse très parfumée jaunâtre est consommée
en compotes. On utilise aussi en dessert ses graines nombreuses entourées
d'un arille pulpeux acidulé. (Ibid., 1961 : 346).
barbe, n.f. V. MOUILLER* LA BARBE.
barbican, n.m. Spéc. Terme générique désignant de petits oiseaux frugivores de la fam. des Pogonorynchés, à bec puissant denté, entouré de soies rigides, et à plumage coloré. V. BARBU*. On distingue principalement dans le pays : le barbican chauve ou barbu* chauve (Gymnobucco calvus Lafresnaye) ; le barbican à narines emplumées ou barbu* chauve à narines emplumées (Gymnobucco peli Hartlaub) ; le barbican à gorge grise ou barbu* à gorge grise (Gymnobucco bonapartei Hartlaub) ; le barbican à taches jaunes ou petit barbu* à taches jaunes (Buccanodon duchaillui Cassin) ; le barbican hérissé ou barbu* hérissé (Tricholaema hirsuta Swainson) ; le barbican bidenté = barbican à bec denté (Lybius bidentatus Shaw) ; le barbican pourpré ou trachyphone* pourpré (Trachyphonus purpuratus Verreaux). (Serle/ Morel, 1988 : 139). (Christy/ Clarke, 1994 : 89-91). Ces galeries et ces bosquets sont le refuge d’espèces animales qui ne peuvent survivre ni à l’intérieur de la forêt, ni à l’extérieur en savane, comme le barbican à bec denté au plumage chatoyant. (White/ Abernathy, 1996 : 45).
barbillon, n.m. V. CAPITAINE* MOUSTACHE.
barbion, n.m. Spéc.V. BARBU. Terme générique désignant de petits oiseaux frugivores à bec puissant et cris forts remarquables. On distingue surtout localement : le barbion grivelé ou petit barbu* grivelé ( Pogoniulus scolopaceus Bonaparte) ; le barbion à gorge blanche = petit barbu* à croupion jaune (Pogoniulus bilineatus leucolaima Sundeval) ; le barbion à gorge jaune = petit* barbu à gorge jaune (Pogoniulus subsulphureus Frase) ; le barbion à croupion rouge = ou barbu* à croupion rouge (Pogoniulus atroflavus Sparrman). (Christy/ Clarke, 1994 : 90).
barbu (1), n.m., Spéc. V. BARBICAN* , BARBION*.
barbu (2), n.m. Spéc. Nom commercial
de plusieurs espèces de poissons des eaux douces et saumâtres
de la fam. des Cyprinides : barbu : Barbus compinei Sauvage = 73
cm, B. guirali Thominot = 155 mm, B. holotaenia Boulenger = 120 mm et barbu
nain (B. condei Mahnert & Gery). (Gilbert et alii, 1989 : 78-83).
SYN. : odiengé (galoa), indo (fang).
baron, n.m. Dispon., oral, fam. Richard,
privilégié. Si tu as un logement à 150 000 F en
Afrique de l’Ouest, il es un baron, tu es un baron. (Etudiant, Libreville,
1994). En fouinant dans les dossiers de la SEEG, il ne fait pas de doute
qu’une bonne recherche montrera qu’ils sont encore nombreux les barons
du régime qui ne sont pas en règle avec les factures de la
SEEG. (Le Bûcheron, 10/11/1998). Les barons du pouvoir
se sont accaparés tous les meilleurs sites de la ville.(in Bagouendi-Bagère,
1999). Un baron, un pacha, c’est un homme riche. " Le baron de valse
", tu connais ? C’est un bouteille tellement chère, il faut un baron,
quelqu’un qui a de l’argent pour acheter ça. (Employé
de bureau, Libreville, 1999).
SYN. : en haut* de en haut.
barracon, var. baracon,n.m.Vx. (de l’espagnol " captiverie " [Schmidt, 1984]. Attesté dès 1845). Sorte de comptoir européen sur le littoral africain où les noirs, vendus comme esclaves, étaient rassemblés avant d'être embarqués sur les vaisseaux négriers.En 1856, du Chaillu a visité les barracons du Cap Lopez. (Pourtier, 1989, t.1 : 64). [.] où se trouvent les derniers parcs d’esclaves ou baracons [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 125).
barracuda, n.m. Spéc.
1- (Sphyraena barracuda Walbaum). Espèce
marine de la fam. des Sphyraenides, entrant dans les lagunes et les estuaires,
de grande taille (150cm), objet de pêche sportive mais aussi industrielle
car sa chair est commercialisée congelée, conservée
à l’huile, fraiche, fumée ou transformée en farine
de poisson. Les petits barracudas sont souvent vendus sous la dénomination
de brochets. V. BROCHET*. Tout le long des côtes gabonaises,
on trouve de nombreuses espèces comme les dorades*, capitaines*,
bars, raies, maquereaux, mérous, barracudas, espadon . (Rémy,
1987 : 131). (Gilbert et alii, 1989 : 202). [.] site de pêche,
l’embouchure d’Olendé est le paradis des amateurs : les poissons
sont gros, parfois même énormes. Tarpons*, barracudas, capitaines*,
carpes rouges*… (Caparros, 1997 : 162).
2- V. BECUNE*.
barreaux, (répondre devant les
---- ), loc.verb. Disp., recherché, lettrés.
Répondre de ses actes devant la justice. Lui et sa bande vont
devoir répondre devant les barreaux. (L’Union, 07/06/1989).
Il y a des cool-mondjers* qui répondent devant les barreaux. (Lycéen,
Libreville, 1994).
barrer, v. Dispon., oral
surtout, fam.
1- v.intr. Quitter
un lieu, filer pour aller ailleurs, " se barrer ". J’ai dû barrer
parce que ça pétait ! (Pétrolier, 25 ans, Port-Gentil,
1994). Il est parti appeler ses frères et les autres ont eu peur
ils ont barré. (Lycéen, Libreville, 1999).
2- v.tr. Quitter
qqn. Une fille comme ça, moi je la barre. (Pétrolier*,
25 ans, Port-Gentil, 1994). Maintenant que je vais au Boule*, je suis
content sauf qu’il faut barrer les copains qui restent ici. (Etudiant,
Libreville, 1999).
barrière de pluie, n.f. Dispon., vieilli. Barrière amovible empêchant l’accès à certaines pistes* non carrossables pendant la saison des pluies. Sur cette piste*, une barrière des pluies est indispensable au moins pour la grande* saison des pluies. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994).
base, n.f. Dispon., recherché. Siège d’un organisme ou d’une entreprise. Il se rend d’abord à la base de la voirie où il trouve effectivement la coque de sa Renault 9. (L’Union, 29/09/1992 : 3.). Maintenant j’ai mon bureau à la base. (Commis, Libreville, 1998)
basilic, n.m. Spéc.
V. HERBE* ROYALE. (Ocimum basilicum Linn., Ocimum sanctum Linn.). Plante
herbacée de la famille des Labiées cultivée dans les
villages. Utilisée comme condiments ou en infusion (contre des filaires*).
Les Fang en mâchent les feuilles avant des palabres* pour se donner
idées et aplomb. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 212).
COM. : le nom scientifique ocimum
pourrait venir du fang " ocim ".
basse conjoncture, n.f. Dispon., lettrés. Conjoncture économique défavorable.Le commerce = un secteur qui évolue malgré la basse conjoncture. (L’Union, 19/11/1988).
basse-couriste, var. bassecouriste,n.m. Dispon., lettrés. Personne chargée de l’élevage de la volaille et du bétail. Mon basse-couriste se plaignait que des volailles, un mouton, un cabri* disparaissaient toujours au même endroit. (Dedet, 1984 : 319). A la plantation, il y a deux hommes comme basse-couristes pour l’élevage des poulets. (Agronome, Libreville, 1994).
bas social, n.m. Dispon., oral,
péj. Bas de l’échelle sociale. Ce sont eux le bas
social et là-bas, de l’autre côté des matitis*, les
beaux quartiers, ce sont eux le haut* social, le sommet social. (Ndong
Mbeng, 1992 : 116).
ANTON. : haut* social.
bastille, n.f. V. BASTONNADE*.Cet enfant n’a que ce qu’il mérite, son frère lui a donné une bastille parce qu’il a volé de l’argent à ses parents. (in Bagouendi-Bagère, 1999
DER. : bastiller*.
bastiller,v.tr. V. BASTONNER*.A mon âge, personne n’oserait me bastiller ! (Etudiant, Libreville, 1999). Avant, les élèves qui ne récitaient pas correctement les leçons étaient bastillés par le maître. (in Bagouendi-Bagère),
bastonnade, n.f. Fréq.,
péj. Sévice corporel pas forcément donné
à l’aide d’un bâton. On le fouettait à coups de
lanières d’hippopotame*, après quoi [.] on lui faisait avaler,
autre part que par la bouche, un grain de piment*. Seuls ceux qui avaient
accompli quelque action d’éclat, échappaient à cette
bastonnade. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 174). Des innocents
passants qui rentreront nus chez eux après avoir subi une bastonnade
à la " Kool-Mundjer " à sang. (Ndong Mbeng, 1992 :47).
En
guise de toute réponse deux camionnettes bondées de policiers
armés de gourdins vinrent les ramasser, bastonnade à l’appui...
(Misamu, 17/03/1997).
SYN. : bastille*.
bastonner, v.tr. Fréq.
péj. Rouer de coups, frapper, à l'aide d'un bâton
ou pas. Les hommes bastonnent leurs épouses. (L’Union
Magazine, 06/1987).
En plus, il est le seul militaire qui a réussi
à poursuivre les bandits* : attrapés, bastonnés.
(Prostituée, 20 ans, Libreville, 1994). Ils ont attendu les joueurs
pour les bastonner. (Etudiante, 23 ans, Libreville, 1994). De source
sûre, nous avons appris que feu Ango avait été copieusement
bastonné par la famille de la femme décédée
au village* Fouanou avant d’être sévèrement ligoté.
(L’Union, 21/11/1996 ).
SYN. : bastiller*, chicoter*.
batanga, n.m.Spéc. (Batanga lebretonis Steindachner). Poisson d’eau douce, saumâtre ou littorale de la fam. des Eleotrides. (Gilbert et alii, 1989 : 104).
bathmocerque [à face noire],
n.m.
Spéc. (Bathmocerca rufa Reichenow). Belle fauvette des galeries
forestières, repérable à son plumage et à son
chant. (Fam. des Sylvidés). (Serle/ Morel , 1988 : 207), (Christy/
Clarke, 1994 : 131).
SYN. : fauvette* aquatique à
capuchon noir.
bâtiment d’aisance, n.m. Dispon., écrit, recherché. W-C publics. Le directeur de l’entreprise d’exploitation de bâtiments d’aisance nous expliquait [.]. (L’Union, 17/09/1992).
bâton, n.m. Entre dans
plusieurs locutions :
- bâton à palabre, Vx.V.
BATON DE CHEF . En vente au bord de la route, posés sur des
fûts servant d’étals, [.] bâtons à palabres,
mvets*, balafons* et paniers. (Caparros, 1997 : 102). Leur atelier
d’artisanat propose aux gens de passage paniers, bâtons à
palabre, et objets en tout genre. (Caparros, 1997 : 174).
- bâton de chef, Fréq.
Sorte de sceptre de bois, sculpté d'un motif symbolique identifiant
le chef qui en est le détenteur. Le bâton du chef que l'on
respecte comme son détenteur. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983
: 62). On peut y [ : au musée national des Arts et Traditions]
découvrir un certain nombre d’instruments de musiqie et objets régaliens
: [.] balafon*, bâton de chef [.]. (Caparros, 1997 : 60).
ENCYCL. : il est porté par
le chef coutumier, lors de ses sorties officielles ou par le représentant
du chef dont la mission se trouve ainsi authentifiée.
SYN. : bâton à palabres,
bâton de commandement, canne*, récade*.
- bâton de commandement, V. BATON
DE CHEF. Mais la canne* d'ébène est avant tout un
bâton de commandement, un insigne d'autorité et de dignité
comme la queue de buffle*, ou d'éléphant des orateurs gabonais.
(Raponda-Walker/
Sillans, 1983 : 62). Engouang Ondo [.] empoigna son bâton de commandement
orné de cauris*. (Tsira Ndong Ndoutoume, 1983 : 58).
- bâton de l'ouvreur, spéc.
Sorte de grande canne qui permet à celui qui ouvre la marche à
travers la forêt (V. OUVREUR*), de battre, devant lui, la végétation
afin d'en déloger d'éventuels serpents ou animaux dangereux.
[.]
le bâton de l'ouvreur est devenu aussi indispensable qu'une canne
d'aveugle. (Dedet, 1984 : 157).
- bâton [de manioc], vieilli.
Pâte
cuite de manioc enroulée en longueur dans des feuilles afin d'être
aisément transportée. Vous pouvez vous en servir [:
des feuilles de bananier] pour envelopper [.] les bâtons de manioc.
(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 30). A peine s’était-il éloigné
que se présenta un homme, avec un bâton de manioc lourd, avec
un poulet au gnémboué*. (Okoumba-Nkoghe, 1989 : 13).
[.]
le conditionnement courant consiste, après rouissage [: du manioc*
amer] à préparer une pâte cuite empaquetée dans
des feuilles, sous forme de boule*, à la manière batéké
ou, plus généralement, de bâton. (Pourtier, 1989,
t.1 : 203). Comment voulez-vous qu’on puisse acheter trois bâtons
de manioc à 100 F et les vendre au même prix ? (L’Union,
03/09/1992). Parfois on se livre à un petit commerce confortable,
mais aléatoire, qui consiste à étaler devant la maison
quelques [.] maigres bâtons de mauvais manioc. (Misamu, 09/06/1997
: 5).
- bâton de [cigarette], usuel.
Cigarette. [.] quelques déclarations ont été acclamées
par des individus qui, se moquant royalement des non-fumeurs comme de leur
premier bâton de cigarette, rigolaient autour d’un verre[.].
(L’Union, 06/06/1997).
Moi je fumerais bien un bâton.
(Jeune, Libreville, 1994).
- bâton magique (coup de ----
), loc.nom. Dispon., écrit, mésolecte. Coup de
baguette magique. Si tu crois que ton travail se fera sur un coup de
bâton magique ! (Etudiante, Libreville, 1994).
- bâton [-plantoir], Vx.
Plantoir. L'opération, conduite à l'aide d'un simple bâton-plantoir
ou d'une machette*.
(Pourtier, 1989 : 203). Avant, on cultivait
avec le bâton. (Informateur, Bitam, 1978).
- bâton, (en ---- ), loc.adj.
Fréq. V. BATON DE MANIOC. Appliquée à la pâte
de manioc, présentée dans une feuille sous forme de rouleau.
Le manioc se consomme en feuilles (cuites et hachées) ou en bâton*
(nettoyé, râpé, malaxé, emballé et cuit).
(Elsener, 1997 : 173).
batteur de tam-tam, n.m. V. TAM-TAM*
battre, v. Entre dans différentes
locutions verbales :
- battre le tam-tam, var. battre
du tam-tam, V. TAM-TAM*.On bat le tam-tam jusqu’à
épuisement et l’on se relaie sans cesse. (Raponda-Walker, 1983
: 140).
- battre contre sept (se ---- ), var.
battre contre neuf (se ---- ), dispon. (calque d’une expression
fang), mélior. Se battre seul contre plusieurs personnes, seul contre
tous. Oveng Ndoumou Obame chargea le ressort. Il se battait seul
contre sept. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 125). Se battre contre sept :
expression fang qui signifie se battre seul contre plusieurs personnes.
On dit aussi contre neuf. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 125).
baude, n.f. V. DJAG*. Regarde la baude, elle a un méchant* châssis* ! (Etudiant, Libreville, 1999).
baumier, n.m. V. BALSAMIER*.
baza coucou, n.m.
Spéc. (Aviceda cuculoides Swainson) . Beau rapace des forêts
et des savanes boisées. (Fam. des Capitridés). (Serle/ Morel,
1988 : 50) , (Christy/ Clarke, 1994 : 14).
SYN. : faucon*-coucou.
bazo, n.m. V. BANGALA*. Ti mé ziste dé goutes dans ton verre, i ton bazo tombé pas pendant dé zour. (BD Boom, n°3, 4/1998 = tu mets juste deux gouttes dans ton verre et ton bazo ne tombe pas pendant deux jours).
bayam ! interj. Fréq. (de l’anglais " to buy " par le pidgin english), oral, marchés urbains, fam. Appel du commerçant pour attirer le client. Bayam ! bayam ! bayam ! Venez profiter ! (Vendeur, Libreville, 1999).
beau, (ne pas faire ---- ) loc.verb. Dispon. Ne pas faire bon. La nuit qui appelle toujours l’obscurité et dans laquelle il ne fait pas beau d’y rester. (Ndong Mbeng, 1992 : 87). Si le policier te siffle, il ne fait pas beau de barrer*. (Vendeur, Libreville, 1999).
beaucoup, adv. Fréq.,
oral surtout, peu ou pas scolarisés .
1- Beaucoup de. Vous avez beaucoup
la fièvre, Commandant*.(Charnay, 1983 : 145). J'ai fui parce
que j'avais beaucoup la frousse. (Lycéen, Port-Gentil, 1990).
2- Devant un adjectif : bien, très.
Vous
êtes un cadre très brillant et beaucoup apprécié.
(L’Union, 20/09/1989). Elle était beaucoup méchante
avec ses enfants. (Coiffeuse, Libreville).
beauté, (faire la ---- ), loc.verb. Dispon., oral, iron. Se faire belle. Je fais la beauté : je me maquille, je me coiffe et on y va. (Institutrice, Libreville, 1999). Faut pas être pressé quand une femme fait la beauté ! (Musicien, Libreville, 1999). Tu as vu ta fille, elle fait la beauté à son âge pour se rendre au lycée. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
bec-en-ciseau [d’Afrique], n.m. Spéc. (Rhynchops flavirostris Vieillot). Oiseau limicole à énorme bec rouge. Fam. des Laridés. (Serle/ Morel, 1988 : 87) , (Christy/ Clarke, 1994 : 27).
bec-ouvert, n.m. Spéc. (Anastomus lamelligerus Temminck). Grand oiseau aquatique à plumage sombre et gros bec dont les mandibules ne joignent pas. Fam. des Ciconiidés. (Serle/ Morel, 1988 : 24).
becte, n.f. Dispon., oral, argot
urbain, fam.
1- Faim, envie de " becter ". Alors
chérie, qu’est-ce qu’on bouffe ce soir ? J’ai une sale becte.
(BD Boom, n°5, 11/1998):J’ai une becte terrible. J’ai rien
mangé depuis ce matin. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
LOC. : avoir* une becte : avoir
la dent.
2- V. BIFFE*. Marie-Louise fait
la meilleure becte de Libreville. (Peintre en bâtiment, Libreville,
1999).
bédoume, n.m. Fréq.,
oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Sorte de gros beignet
de fabrication artisanale, vendu le long des trottoirs des quartiers populaires
par des marchandes, souvent d'origine ouest-africaine. A la bédoumerie,
les gens des matitis* achètent les bédoumes, des espèces
de cakes qui sont vendus à 25 francs CFA*. (Ndong Mbeng, 1992 :
19). Les bédoumes ce sont de gros gâteaux. On appelle ça
aussi des somnifères*. (Serveuse, 20 ans, Libreville, 1994).
DER. : bédoumerie*, bédoumeuse*,
bédoumière*.
SYN. : somnifère* .
bédoumerie, n.m. Fréq.,
oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Etal dans la rue d'un
quartier populaire où une femme vend des gâteaux de sa fabrication,
particulièrement des sortes de beignets appelés bédoumes.
Après la maison du style " vieille tôles, vieilles planches
en bas et tôles rouillées en haut ", on arrive maintenant
à la bédoumerie du coin. Une bédoumerie, quelqu'un
d'autre parlerait de " chez maman gâteaux* ". [.] A la bédoumerie,
les gens des matitis achètent les bédoumes*, des espèces
de cakes qui sont vendus à 25 francs CFA* et des gâteaux farine
et banane à 10 francs CFA*. Tous à la bédoumerie du
coin, c'est du matin au soir. (Ndong Mbeng, 1992 : 19-20). Ce sont
surtout des gâteaux que tu trouves à la bédoumerie.
(Secrétaire, Librevillle, 1999).
SYN. : chez maman* gâteaux.
bédoumeuse, n.f. V. BEDOUMIERE*. Les bédoumeuses : vendeuses de beignets à 10 FCFA* pièce et de brochettes à 2000 FCFA. (Caparros, 1997 : 49).
bédoumière, var.
bédoumeuse,
n.f. Fréq., oral surtout, mésolecte,
basilecte, fam. Femme qui fabrique pour les revendre dans la rue des
aliments variés, en particulier des gâteaux, des sortes de
cakes appelés bédoumes*.
La profession de bédoumière
concerne une fois de plus ces gens qui ont traversé forêt
et savane pour venir " chercher* la vie " au Gabon. (Ndong Mbeng, 1992
19). Le soir surtout il n'est pas rare de trouver la bédoumière
en train de frire des morceaux de poisson et, bien sûr, de vendre.
(Ibid., 1992 : 20).
SYN. : bédoumeuse*, maman* gâteau
.
bécune, n.f. Spéc. Nom commercial de deux gros poissons de la fam. des Sphyraenides pouvant entrer dans les estuaires et les lagunes : le Sphyraena dubia Bleeker ou petit barracuda* à bande dorée (71cm de long pour un poids de 1750 g.) et le S. piscatorum Cadenat ou grand barracuda* à chevrons = mpoye en galoa (205 cm de long pour 49 kg.). (Seret/ Opic, 1981 : 291), (Gilbert et alii, 1989 : 200-205).
beignet brochette, n.m.sing et
pl.
1- n.m.
Usuel, oral, fam. Bananes frites servies avec des brochettes de viande
ou de rognons. Tu me sers des beignets brochettes. (Jeune, Libreville,
1999). Dès 17 heures, tu peux manger les beignets brochettes.
(Peintre
en bâtiment, Libreville, 2000).
2- beignets brochettes (inviter manger
aux ---- ). loc.verb. Fréq., oral, fam. Inviter qqn à
manger la nourriture vendue par un restaurateur en plein vent. Ya un
gentil* qui m’a invitée manger aux beignets brochettes. (in
Moulanga, 2000).
békun, var. bekoùn,
n.m.
Spéc. (du fang), spéc. Fantôme, revenant., par extension
: homme blanc. [.] un homme blanc : un de ces " békun " venus
du " Tombeau du Soleil " [.]. (Merlet, 1990 : 93). Mais les Bekoùn,
esprits des morts, nous avaient ensorcelés [.]. (Briault, 1926
in Merlet, 1990 : 334).
ENCYCL. : Le blanc est la couleur
de la mort. Pour les Gabonais, les premiers Blancs sont apparus comme des
ancêtres revenus du pays des morts, de l’au-delà qui procure
de la puissance. (Cf Merlet, 1990 : 93).
SYN. : abambo*.
béli, n.m. Spéc., (du fang). (Paraberlinia bifoliata ?). Grand arbre forestier à écorce rougeâtre et à contreforts. Fam. des Caesalpiniées. (White/ Abernathy, 1996 : 176).
bélier, n.m. Fréq., oral, fam., mélior. Appellation affectueuse que donne une femme à l'homme aimé. Mon petit bélier, je ferai tout ce que tu voudras mais je ne te demanderai jamais de faire ce je veux ! (L’Union, 13/11/1989).
belle de jour, n.f. Spéc.
V. LISERON DU PORTUGAL*. (Convolvulus tricolor Linn.). Belle plante annuelle
de la famille des Convolvulacées portant de grandes fleurs bleues
à gorge jaunâtre. Introduite pour la décoration. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 135).
SYN. : liseron du Portugal*.
belle de nuit (1), n.f. Spéc.V.
FAUX* JALAP. (Mirabilis jalapa Linn.). Plante vivace, introduite depuis
longtemps, de la famille des Nyctaginacées, aux belles fleurs rouge
vif ne s'épanouissant que la nuit. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961
: 312).
SYN. : faux jalap*.
belle de nuit (2), n.f. Dispon.,
recherché. Maîtresse, amante d’un soir. On raconte
aussi le cas de ce compatriote qui, après avoir passé la
soirée chez sa belle de nuit, a oublié de payer. (L’Union,
18/09/1992).
belle époque, (à la ---- ), loc.nom. Fréq., mélior. souvent. Durant les années qui ont précédé la première guerre mondiale, par extension de sens : durant l'époque coloniale.Un planteur* faisant sécher le produit de sa récolte, à la belle époque... (L’Union, 16-17/11/1991). (: il s'agit d'une évocation du passé). A la belle époque, à l'époque coloniale où on ne badinait pas avec la mistration* on aurait sanctionné ces mauvais directeurs*. (L’Union, 18/11/1991).
belle mexicaine, n.f. V. LIANE-CORAIL*.
bel-oncle, var. bel oncle, n.m. Fréq., souvent plaisant chez les intellectuels. Oncle par alliance. Je le dis parce que l'aventure qu'a vécu Ziko, le bel-oncle de la belle-fille du cousin... (L’Union, 12/06/1989). Le " mogoye* " du bel oncle de la soeur jumelle de ma femme qui est à la recherche d’un emploi [.] m’a révélé que [.]. (L’Union, 23/09/1992).
bénéficier, v.
1- v.intr. Dispon., oral surtout
mésolecte, basilecte.
Réaliser un bénéfice.
Les
commerçants qui vendent au détail bénéficient
plus que les grossistes. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Tous
les commerçants veulent bénéficier, voyons ! (Mère
de famille, Libreville, 1999).
2- bénéficier à
qqn de qqch., (faire ---- ),
v.tr.ind.Dispon., mésolecte.
Faire bénéficier quelqu'un de quelque chose. [.] si l'on
veut faire bénéficier au personnel de ces établissements
de la journée de travail de cinq jours ... (L’Union,
08/02/1989).
bengala, n.m. V. BANGALA*. Ta soeur*, c'est bien ta soeur, je veux dire, même cul-même bengala ? (Owondo, 1985 : 78).
bengali, n.m. Spéc. V. AMARANTE*, MANGE*-MIL, SENEGALI*. Instantanément les haches tombèrent, les machettes* s'abattirent, et commme s'égaille une volée de bengalis surpris par le vol oblique d'un faucon, tous ces hommes s'enfuirent... (Trial, 1936 : 83). (Bousquet, 1992 : 118).
bergeronnette, n.f. Spéc. Terme générique désignant des oiseaux terrestres à fortes pattes et longues queues de la fam. des Motacillidés . La plupart des espèces sont des hôtes d’hiver sauf la bergeronnette à longue queue (Motacilla clara Sharpe) à la tête, cou et dos gris, et la bergeronnette pie (Motacella aguimp Dumont). Hippopotames*, [.], martins-pêcheurs*, bergeronnettes sont les acteurs permanents de cette fête pour les yeux. (Caparros, 1997 : 109). (Serle/ Morel, 1988 : 157). (Christy/ Clarke, 1994 :99).
beurre, n.m. On distingue
:
- beurre de coco, Usuel.
Graisse confectionnée à partir des corps gras du coprah*.
Elles
[: les femmes gabonaises] étaient très propres, mais leur
coiffure au beurre de coco, dit beurre de Galam*, sentait légèrement
le rance. (Coffinières de Nordeck, 1872-1873 in Merlet, 1990
: 220).
SYN. : beurre de galam.
- beurre de Galam, V. BEURRE DE COCO*.
- beurre de karité, V. KARITE*.
- beurre de ndjabé, var. beurre
de ndjavé, beurre de ndjawé, Fréq.,
(du mpongwé " ndjawé ", du bakota "nyabi"), V. NDABI*. Sorte
de matière grasse très appréciée localement
et obtenue à partir des amandes du Mimusops djave Engl. (V. ADZAP*,
MOABI*, NDJAVE*).Mais le talisman vraiment efficace pour obtenir le don
de la parole [.], c'est un beau coq, bien dodu, préparé au
beurre végétal de ndjabé. (Raponda-Walker/ Sillans,
1983 : 159).
ENCYCL. : frais, ce beurre remplace
le saindoux dans l'alimentation. Il sert aussi en frictions contre les
douleurs rhumatismales.
SYN. : agali mi ndjawé (du
mpongwé), beurre* végétal.
- beurre végétal, Fréq.
Matière
grasse extraite de l'amande de certains arbres de la famille des Sapotacées
: Lecomtedoxa nogo [A.Chev.] Aubr. ou nogo*, Mimusops africana [Pierre]
H. Lec. ou douka* et surtout M. djave. Engl. ou arbre à beurre,
adza*, moab*, orere, qui fournit le beurre de Ndjavé. Les amandes
des graines fournissent une matière grasse ou beurre végétal,
très appréciée des indigènes. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 394). Quand il s'agit d'offrandes alimentaires végétales,
on note souvent des arachides*, semences de courgettes, miel, beurre végétal,
ignames*, taros*, bananes* vertes, etc. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983
: 53).
ENCYCL. : cette matière
grasse est utilisée soit pour la préparation des aliments,
soit en frictions contre les douleurs rhumatismales.
SYN. : (part.) beurre de ndjavé,
beurre de ndjawé, ndjabi*.
B.G., n.m. Dispon., (abrév.
de " bon goût "), oral surtout, argot urbain, plaisant. Bon goût,
élégance.[.] et les brunes : du sauvage, de la violence,
du " B.G. " comme on l’aime à Akébé-Poteau. (UEW,
17-23/10/1999).
bia ! interj. Dispon., (du mpongwé), oral, peu ou non scolarisés. Interjection visant à faire accélerer une action (marche, exécution d'un travail...) : vite ! De temps en temps, un garde* faisait siffler sa chicote* dans l'air en criant : " Bia ! bia ! bia ! vite, vite ! " (Charnay, 1983 : 135).
bias, n.m. Spéc. V. GOBE*-MOUCHES. Terme générique regroupant plusieurs espèces de gobe-mouches, (Fam . des Muscicapidés), notamment le bias écorcheur (Megabyas flammulatus Verreaux) de la canopée forestière ; le bias musicien = gobe*-mouches chanteur (Bias musicus Vieillot). (Christy/ Clarke, 1994 : 162).
bibine [nationale], n.f. V. REGAB*.En première position, vient la " princesse régassime* " alias [.], c’est la bière. La bibine nationale. (Ndong Mbeng, 1992 : 110).
bible, n.f. Dispon., oral surtout, tous milieux. Viande de python. On se retrouve avec des amis samedi soir, on a un plat de bible à déguster. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
biboche, n.f. V. REGAB*.En première position, vient la " princesse régassime* alias le régal* des Gabonais, Regab*, alias la Pils* alias la biboche. (Ndong Mbeng, 1992 : 110)
bibolo, n.m. Spéc.
V.
NOYER* DU GABON. (Lovoa Klaineana Pierre). Très grand arbre
de forêt primaire, de la famille des Méliacées. Bois
exporté de cet arbre, gris rosé avec des plages claires et
brillantes, rappellant le bois du noyer. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961
: 287).
ENYCL. : bibolo semble désigner
localement à la fois l'arbre et le bois.
SYN. : dibétou* (Côte-d'Ivoire,
pour le bois exporté), eyang (du fang) pour l'arbre, noyer* d'Afrique,
noyer* du Gabon.
bibove, var. bibové, n.m. Fréq., (du fang " on dort où ? "), oral, surtout, mésolecte, basilecte, fam., péj. Sorte de bar-dancing où, dans les quartiers populaires, on va passer la nuit à se distraire à bon marché. Pourtant, juste cent mètres après, on bifurque à droite en pénétrant directement entre le studio photo Unity du Nigérian Babanguida et le bar ou bibove de la belle Pamela. (Ndong Mbeng, 1992 : 29). Mais ce qui reste beaucoup plus sûr, c'est que les endroits qui vont réunir le plus grand nombre de personnes restent les bibovés, c'est-à-dire les grands bars-dancings situés en plein matiti*. Et là ce sont eux, bien sûr qui vont mener la danse, les travailleurs exploités des matitis, couronnés de leurs minables salaires. (Ndong Mbeng, 1992 : 109-110).
bic, n.m. Usuel, (nom
de marque, par antonomase)
1- Stylo (à plume, à
bille, feutre...) et même stylomine. Les
livres, les cahiers, les bics, les cartables sont devenus une hantise pour
chaque famille. (L’Union, 18/09/1989). Vous n'avez pas
un bic, s'il vous plaît ? (à la Poste, Libreville, 1994).
[.] si le bic pèse, la machette*, elle, ne pèse pas.
(Ndong Mbeng, 1992 : 38). Il leur a fait don de cahiers, crayons, bics,
ardoise. (L’Union, 26/11/1996).
Un stypen*, c’est un
bic à plume. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
COMP. : prendre le bic.
2- Entre dans différentes
locutions verbales :
- bic, (prendre le ---- ), usuel.
Se mettre au travail de façon concrète (dans une tâche
conceptuelle ou vérificatrice), prendre des notes, se mettre en
devoir d'écrire quelque chose.Me M. a demandé au tribunal
de prendre le bic et de faire les calculs pour trouver ce que cela aurait
rapporté à Nadily.... (L’Union, 02/06/1989). Je
prends le bic pour vous donner des nouvelles de notre bonne santé.
(Lettre, employé, Libreville, 1997).
- bic, (tenir le ---- ), dispon.
oral, fam. Se dit d’une poitrine féminine sans défaut,
à la fois forte et ferme. Malgré ta maternité,
ton sein, il tient le bic. (Educatrice présolaire, Libreville,
1999).
ANTON. : avoir les babouches*.
biche, n.f. Usuel.
On distingue :
- biche, antilope (plus particulièrement
céphalophe).
[.] le tout enfermé dans des cornes d'antilope*,
de chène, de biche... (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 78).
COM. : appellation réservée
à la femelle du cerf et donc impropre.
COMP. : biche-cochon.
- biche-cochon, petite antilope
de la famille des Céphalophinés, plus particulièrement
Cephalophus dorsalis castaneus Thomas, forestière.
Chez les Fang,
les femmes, les enfants et les non-initiés [.] n'ont pas le droit
de manger de l'antilope soo* ou biche-cochon et du cochon sauvage*.
(Raponda-Walker/
Sillans, 1983, 133). [.] la viande de [.] biche-cochon réputée
la meilleure des viandes. (Ibid. : 165).
ENCYCL. : ce nom serait dû
à la forme rondelette de l'animal et à sa façon de
se déplacer le museau près du sol.
SYN. : antilope* soo.
- biche de pailles, V. COBE *DES ROSEAUX.
bidi, n.m.pl., (de l’éwondo). V. BIFFE*. J’ai vraiment la becte* ! Les bidi, c’est où les bidi ? (Lycéenne, 18 ans, Libreville, 1994).
bidonnage, n.m. Dispon., lettrés, péj. Bricolage, montage mensonger. Des nombreux leaders ont un même projet de société. Qui d’ailleurs n’est le plus souvent qu’un bidonnage savant des doléances émises lors de la conférence nationale. (L’Union, 24/09/1992).
bien, adv.
- Fréq., mésolecte.
Derrière
un verbe : beaucoup. Comme elle est plus jeune et plus forte que
moi, elle me frappe bien. (Allogho-Oke, 1985 : 108).Ca c'est sûr,
il boit bien, trop même. (Etudiant, Libreville, 1990).
- Fréq., mésolecte.Devant
un adjectif : vraiment. [.] les bons mariages [.] c'était entre
un homme bien mûr et une jeune nana. (L’Union, 21-22/10/1989).
Je
suis bien désolée de vous demander cela. (Lettre, Libreville,
1990).
COMP.: bien bien.
- bien bien, Usuel. Reduplication
intensive : devant adj. absolument, vraiment., devant verbe : vraiment
bien. Cela n'a pas été bien bien facile ! (L’Union,
08/11/1988).Il a fait ce travail bien bien. (Fonctionnaire, Libreville,
1991).
COM. : la reduplication est un
intensificateur dans les langues locales.
bière de bananes [blettes], n.f. V. BANANES, OGAZA*.
biéri , n.m. V. BYERI*.
biffe, n.f. Fréq.,
oral, argot urbain, fam. Nourriture, " bouffe ". Pour tout le monde
la biffe de sa mère, c’est la meilleure. Et c’est vrai que le poulet
au nyembwé* de ma mère est in comparable (Etudiant, Libreville,
1999).
DER. : biffer* ;
SYN. : becte*, bidi*, dalle*, djaf*
(djaffe).
biffer, v.tr. Fréq. oral,
argot urbain, fam. Manger, " bouffer ". Demain y aura du crabe farci
à biffer. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).
SYN. : adjimer*, atomiser*, becter,
daller*, djafer*, faire le soubassement*, ngamber*.
bigaradier, var. bigaratier, n.m.Spéc.
(Citrus
aurantus Linn.). Arbre rustique et épineux de la familles des Rutacées,
cultivé dans les villages.Le gai concert du colibris dans les feuillages
de badamiers* et bigaratiers avait duré plus qu'à l'accoutumée.
(Allogho -Oke, 1985 : 28). Il y a 50 ans, lorsqu’on entrait dans un
village indigène, on y trouvait, - comme arbres fruitiers, - des
" atangas* " (Pachylobus edulis), des bigaradiers ou orangers* à
fruits amers, [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 239).
ENCYCL. : Ses fruits rugueux à
écorce amère ont un jus acide et amer qui est utilisé
parfois à la place du citron. Ils sont consommés avec du
sel et du piment. L'écorce sert à fabriquer un sirop tonique.
Le bois est comme celui de l'oranger. (Raponda-Walker/ Sillans,1961 : 381).
COMP. : sauf livres scientifiques,
semble plus couramment appelé bigaratier.
SYN. : oranger* amer.
bigaratier, n.m. V. BIGARADIER*.
bigga, adj. Fréq., (de l’anglais), argot estudiantin, péj. Difficile, " duraille ",. Ce devoir de maths est trop bigga ! ! ! (BD Boom,, n°3, 4/1997).
bikarébo, n.m. Spéc. Bois blanc et léger d'une sorte de parasolier. En tête de file, un long cercueil gauchement bricolé avec des planches de bikarébo était porté par quatre jouvenceaux. (Allogho-Oke, 1985 : 29).
bikutsi, var. bikoutsi, n.m. Dispon. jeunes urbanisés. Danse moderne d’origine camerounaise. Danser au rythme de la musique zaïroise, les zaïkos*, et la musique camerounaise, le bikutsi et le makossa*. (Ndong Mbeng, 1992 : 110).
bihoreau [à dos blanc], n.m. Spéc. (Nycticorax (Gorsachius) leuconotus Wagler). Héron crépusculaire ou nocturne à grosse tête avec de grands yeux entourés d’un masque blanc et jaune, très difficile à observer. (Christy/ Clarke, 1944 :10).
bilangoté, (être ---- ), var. être bilongoté, loc.verb.Usuel, (dérivé hybride du fang "bilon" poison d'épreuve tiré du strychnos écaja Baill.), oral, tous milieux. Etre empoisonné, notamment par le bilon*, un des poisons d'origine végétale les plus foudroyants. Nul n'ignore la menace d'être bilangoté [.] Il n'y a plus alors moyen d'échapper au dépérissement et à la mort qu'en ayant recours un docteur* ou nganga* connaissant les contrepoisons. (Pourtier, 1989, t.1 : 154). On a dit qu'il a été bilongoté, tu vois. (Infirmière, Port-Gentil, 1992).
bilharziose, n.f. Spéc.
(du nom du médecin allemand Th. Bilharz qui découvrit en
1852, le parasite responsable de la maladie [Schmidt, ROFCAN 9, 89]).
Maladie parasitaire, due à des vers trématodes (les bilharzies)
du genre Schistosoma. Certains s'y baignent [: au lac bleu de Moula]
sans craindre la bilharziose. (Rémy, 1987 : 197). Se méfier
des lacs ou des bords de rivière c'est-à- dire de l'eau douce
stagnante car elle peut receler des coquillages, minuscules porteurs de
la bilharziose qui s'attrape en se baignant. (Ibid. : 198). La bilharziose,
terrible maladie qui attaque le foie endétruisant, de manière
irréversible, les cellules. (Ibid. : 248). [.] ne vous jetez
pas dans le premier ruisseau ou lac d’eau douce venu, même si l’eau
paraît claire, car il y a des arthropodes vecteurs de la bilharziose.
(Caparros, 1997 : 19).
ENCYCL. : cette maladie très
répandue, se contracte à la suite d'une immersion dans une
eau douce polluée par des mollusques d'eau hébergeant des
larves de Schistosoma. Le système veineux est parasité ce
qui provoque de graves maladies du foie, de la vessie, de la rate ou de
l'intestin.
bilieuse [hématoglobinurique],
var.
bilieuse [hématurique],
n.f.Spéc. Fièvre
bilieuse hématoglobinurique ou F.B.H. " Qu'est ce qu’il a ? "
- " Une bilieuse, vacherie qui vous liquide un chrétien en quelques
jours ". (Brouillet, 1972 : 157). Je suis quand même foutu
! Bilieuse hématurique !
(Simenon, 1975 : 17). Hélas
! mon ami, dès le premier soir, mon mari avait reconnu tous les
signes d'une maladie bien méchante, la bilieuse hématoglobinurique.
(Charnay,
1983 : 265). Une de ses marraines a accouché ma mère et
tout se serait bien passé si je n'étais pas venu avec la
bilieuse. (Dedet, 1984 : 37). Les médecins mettaient en garde
les novices contre [.] la bilieuse hématurique (Georgy, 1992
: 14).
ENCYCL. : c'est une complication
du paludisme dont on ne connaît pas la cause exacte mais qui survient
dans des conditions précises : anciens paludéens à
Plasmodium falciparum, à chimioprophylaxie irrégulière
par la quinine. (cf. rapport Docteur Jean Delrieu, Abidjan, 13 octobre
1989 in Niamkey Kodjo, 1991). Maladie très fréquente autrefois
spécialement chez les Européens.
SYN. : bilieuse hématurique.
(lettrés),
bilieuse hématoglobinurique (corps médical), F.B.H. (vx),
fièvre du débarquement* (vx). hématurie*.
bilinga, n.m. Spéc. (du
mpongwé " mbilinga "). (Sarcocephalus (nauclea) diderrichii
De Wild). Grand arbre exploité de la famille des Rubiacées
commun au bois dense, d'un beau jaune à reflets brillants, brunissant
à la longue. Bois très recherché de cet arbre.Il y
avait des années de cela sans doute, un bilinga immense, vaincu
par le temps, s'était abattu là, par un soir de tornade*,
dans le fracs énorme de ses branches brisées. (Trial, 1936
: 41). [.] les bois suivants étaient expédiés vers
la métropole en tonnage variable : bilinga, kevazingo*, padouk*,
miama*, alep*, azobé*, ... (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 :
29). [.] un garde-forestier qui vous montrera les différentes
espèces d’arbres et leurs vertus : [.] le sipo*, le bilinga, ...
et bien d’autres encore. (Elsener, 1997 : 33).
ENCYCL. : exporté pour la
fabrication de meubles et parquets. Fruits globuleux comestibles parfumés.
(bolitongo en benga).
COM. : si " bilinga " venant d'une
langue locale désigne à la fois l'arbre et le bois, "acajou
jaune d'Afrique" et "badi" semblent plutôt réservés
au bois commercialisé ainsi que "bois d'or".
SYN. : acajou* jaune d'Afrique,
badi (de l'attié, l. de Côte-d'Ivoire), bois* d'or.
billet, n.m. Spéc. Pièce de bois reliée au joug et servant à l'attelage des bovins dans la culture attelée. Le dressage nécessite en outre [.] un billet relié au joug et une chaîne de 3,5 m. permettant d'orienter les bêtes. (L’Union, 12/11/1988).
bilob, var. bilobe, bilobe-lobe,n.m. Dispon., (du fang " étranger "), péj. Terme par lequel les Fang désignent les non-Fang, ceux qui ne parlent pas ou parlent mal la langue fang. C’est ça la démocratie gabonaise, quand on veut savoir qui est bilobe, qui ne l’est pas, qui est bûcheron* et qui ne l’est pas. (L’Union, 12/02/1996). [.] traité de tous les noms d’oiseaux, de traître qui s’est allié à un ... bilobe-lobe. (L’Union, 21/11/1996).
bilombo, n.m.pl., (n.m.
sing.:
ilombo*), n.m.sing.Usuel, (du mpongwé). Secte
à prédominance féminine dont l’implantation s'étend
dans le pays, concurrençant les religions importées à
la faveur d'un engouement croissant pour la prédiction de l'avenir.
L'initiation est pratiquée par le nganga* au moyen d'une drogue
appelée dibogha*. (V. IBOGA*). Rites thérapeutiques liés
à cette secte. [l'examen de laboratoire], un petit geste qui
peut vous éviter les coups de bistouri, séances de bilombo
et autres ndjembé*. (L’Union, 14/11/1988).
COM. : généralisation
d'une forme invariable en français à partir de l'emploi du
pluriel. Le singulier "ilombo" est très rare.
SYN. : ilombo*, élonga*.
bilon, n.m. Fréq.,
(du fang).Poison* d'épreuve redoutable et très répandu,
extrait de l'écorce de la racine du Strychnos icaja. Linn. (du mpongwé
"ikaza"). On note encore - outre l’épreuve du mbundu* ou du bilon,
dont il a été fait mention plus haut, - diverses autres sortes
d’ordalies [.]. (Raponda-Walker, 1983 : 101). [.] du mot fang
" bilon " qui désigne un des poisons les plus répandus. (Pourtier,
1989, t.1, 154).
DER. : bilangoté*/ bilongoté*.
SYN. : akassa*, bilongo* (part.),
ikaza (du mpongwé, désignant à la fois l'arbuste et
le poison), mbundu/mboundou* (du mpongwé), poison* d'épreuve
(part.).
bilongo, n.m. Fréq. (du
mpongwé, de l'eshira), oral surtout, fam. connot. mélior
ou péj. V. BILON*. Appellation donnée à toute
drogue préparée par un sorcier (pour guérir une maladie,
chasser un mauvais sort ou acquérir par magie le courage, le succès
ou l'impunité), poison ou médicament. N'Zao, l'Eshira,
qui depuis qu'un sorcier lui avait fait boire le bilongo qui donne le courage
[.] se risquait en rase campagne à l'attaque d'un buffle*. (Trial,
1936 : 186).
DER. : bilongoté* (V. BILANGOTE*).
SYN. : bilon*.
bilongoté, adj. V. BILANGOTE*
bingokome, n.m.pl. V. ARBRE* A FOURMIS, ENGOKOM*. Les bingokomes sont des insectes très dangereux. Une seule piqûre de ces bestioles vous fait voir les fantômes. (Allogho-Oke, 1983 : 12).
biomes, (prendre ses ---- ) loc.verb. Dispon., (du fang), oral, mésolecte, basilecte, fam. Prendre ses cliques et ses claques, partir avec armes et bagages. Puisque nous ne sommes plus un couple, tu prends tes biomes et tu sors de chez moi (in Bagouendi-Bagère, 1999). Prends tes biomes et barre* ! (Lycéen, Libreville, 1999).
biri, n.m. V. BWIRI*. Il existait dans les villages et les champs de culture des Pahouins, des autels des dieux lares représentés par des petits personnages en bois d'ébène, les biris que l'on dissimulait soigneusement et qui détenaient le souffle vital, commandaient à la germination des plantes et dominaient en forces telluriques. (Georgy, 1991 : 86).
bise, n.m. Dispon., (de
l’anglais " business "), oral, argot des jeunes urbanisés
- Affaire. Je suis dans un bise
en ce moment, je vais peut-être trouver du travail. (Chômeur,
Libreville, 1999)
SYN. : circuit*.
-. Rendez-vous galant, rencart. Tu
ne me vois pas ce soir. J’ai un bise avec une petite. (Peintre en bâtiment,
Libreville).
- V. CAVE*. Ca
y est ! J’ai eu son truc ! J’ai eu son bise ! Je l’ai prise quoi ! (Jeune,
Libreville, 1999).
LOC. : prendre le bise.
- bise, (prendre le ---- ), loc.verb.V.
COUILLER*. Le samedi là, je prends le bise avec ma go*. (Etudiant,
Libreville, 1999).
bisnesman, var. biznessman, n.m. Fréq., oral, argot, péj. Amateur d’affaires louches, de transactions plus ou moins nettes. " J’attends un copain, un affairiste*, un bisnesman qui gagne gros et roule en merco* " - " Fais des affaires avec lui et il t’amenera loin ! "(Jeunes, Libreville,1999).
bisser, v.tr.Dispon., oral.
- Jouer à nouveau un morceau
de musique déjà exécuté. Renvoie le morceau
! Bisse un peu là ! (Secrétaire, Libreville, 1999).
- Danser plusieurs fois de suite
avec le même partenaire. Isabelle a bissé trois fois avec
son ex samedi soir à la Maringa. (Etudiante, Libreville, 1999).
- Pour un homme, inviter une femme
à danser. Hier, dans la boîte de nuit, Ondo était
tellement timide qu’il n’a pas pu bisser une femme durant toute la soirée.
(in Bagouendi-Bagère, 1999).
bisyemu, var. bisyemou, n.m.pl. Dispon., (du pounou). Mélanges rituels d‘aromates ou de substances végétales à odeur suave dans lesquels on fait entrer des graines de poivre* de Guinée. Murundu cracha des bisyemu et du gingembre* sur l‘arbre [.]. (Kwenzi-Mikala, s.d. : 24). Il sortit un paquet de son sac, l’ouvrit et prit le digosu. Outre ce digosu*, il y avait aussi dans ce paquet des médicaments, [.] et tous les bisyemu. (Kwenzi-Mikala, s.d. : 46).
blanc (1), n.m. Spéc. Couleur symbolisant la mort. V. BEKUN*. Le nouveau roi était revêtu de blanc (couleurs des morts symbolisant l'allégeance aux ancêtres.[.]. (L’Union, 02-03/12/1989).
Blanc (2), n.m. Usuel.,
tjrs connoté.
1- n.m.
L'ancien
colonisateur.
Les Blancs sont sur la véranda, un verre à
la main. (Brouillet, 1972 : 44). Désormais, le paysage colonial
se fige pour quelque temps en trois classes : les indigènes, les
métis et les blancs qui commandent. (L’Union Magazine,
06/1987). Avant 7h00 et 14h00, le blanc est là devant le portail,
mbé-mbé*, pour contrôler qui vient* à l'heure,
qui vient en retard.
(L’Union, 08/11/1988). Les femmes de
la côte cherchaient manifestement à avoir des relations individualisées
avec les Blancs de passage : les " ménagères* " de l’estuaire
où d’ailleurs en témoignent, mais plus encore l’aventure
amoureuse, au sens le plus profond du mot, arrivée à l’explorateur
anglais Winwood Reade au Fernan-Vaz, vers 1860. (Gaulme, 1992 : 186).
Quand
je dis que je préfère les blancs aux commandes de nos administrations
parapubliques et privées [.] on m’accuse d’être nostalgique
du passé. (L’Union, 21/09/1992). Le Blanc ne travaille
pas de ses mains. Il montre seulement du doigt et va s’installer dans un
bureau. (Misamu, 09/06/1997). [.] mais enfants noirs, à
l’école on nous apprend que nos ancêtres ont accepté
gentiment l’invasion du blanc. (Siya Po’ossi X in Auzanneau, 2001)
COMP. : blanc raté, coutumes
des blancs, école des blancs, Grand Blanc, médecine des Blancs
pays des Blancs.
SYN. : whiti*.
2- n.m. péj. Personne
de race noire qui a adopté la culture et le mode de vie des Occidentaux,
notamment l'urbanisation.
Nous, les Blancs, nous ne sommes pas comme
vous, hommes villageois.
(L’Union Magazine, 06/1987 : bande
dessinée = noirs citadins à villageois). Non, Tita Abessolo
! Je suis un blanc et les blancs n'accordent pas de bons ! (L’Union,
10-11/06/1989 : dessin humoristique = noir occidentalisé parlant
à une paysanne)
LOC.: faire* le Blanc, jouer le Blanc.
3- Locutions :
- blanc raté, n.m.
péj. Métis. Ces Libanais* vont encore laisser des
blancs ratés comme les colons de l’époque . (in Bagouendi-Bagère,
1999). Cécile préfère sortir avec un blanc raté
plein de fric. (Secrétaire, Libreville, 1999).
- Blancs, (coutume des ---- ), n
f. plaisant. La loi, par opposition à la tradition. Je respecte
la coutume des Blancs, mais quand même… ? (Levigot, 1991 : 18).
- Blancs, (école des ---- ),
n.f.
L’école
sous sa forme moderne par opposition à l’éducation traditionnelle.
[.]
l’école est dure, l’école des Blancs est très dure.
(Ndong Mbeng, 1992 : 38). Moi, je n’ai que le niveau CP-zéro
mais mon fils qui a fait beaucoup l’école des Blancs m’a dit l’autre
jour que la liberté des uns s’arrête là où commence
celle des autres. (L’Union,
20/04/1993).
- Blanc, (faire le ---- ), loc.verb.,
péj. Pour un Africain, adopter le comportement condescendant
et autoritaire du colonisateur, par rapport à ses propres congénères.
Faire le m’as-tu-vu.
Au fond, le Bapounou vient dans ce pays faire le
Blanc ! (Dedet, 1984 : 173). Depuis qu’il est fonctionnaire, il
fait le blanc mais avec nous, ça ne marche pas. (Vendeur, Libreville,
1994).
SYN. : jouer au Blanc, jouer les Blancs.
- Blanc, (Grand ---- ), n.m.
Vx, mélior. Appellation admirative réservée dans
le pays à Albert Schweitzer.
" Le grand Blanc ", son épouse
et nombre de leurs assistantes reposent aujourd’hui à l’ombre d’une
végétation luxuriante, tout près de la maison.
(Elsener, 1997 : 43). [.] hommage au Dr Schweitzer par le biais d’une
rencontre entre la musique de Bach (passion du Grand Blanc) et la musique
traditionnelle gabonaise. (Elsener, 1997 : 164-165).
- Blancs, (jouer les ---- ), loc.verb.
V. FAIRE LE BLANC. C’est aussi et toujours grâce à
l’argent que quelque gens des matitis* ont commencé à élever
un jour leur niveau de vie et de commencer à " jouer les Blancs
" là en plein mapan’s*. (Ndong Mbeng, 1992 : 59).
- Blancs, (médecine de ----
),
n.f. Dispon., plaisant. Science, technique, savoir-faire
(pas seulement dans le domaine médical) par rapport aux connaissances
africaines, en particulier dans le domaine de l’occulte. Tu crois que
médecine de blanc est forte pour tuer sorcellerie* ? (BD
Boom, 1999).
- Blancs, (pays des ---- ), var.
Blancs, (pays de ---- ), n.m.sing. ou pl. Pays du colonisateur
mais aussi tous pays européens ou américains du nord. Partis
enfin, parce qu’ils ne sont ni là dans les matitis*, ni là-bas
dans les pays des Blancs, parce qu’ils sont morts, parce qu’ils sont tous
morts. (Ndong Mbeng, 1992 : 91). Même si au pays des Blancs,
c’est, dit-on, pire. (L’Union, 15-16/05/1993). Malgré
tout, la légende veut qu’une fois ce bac en poche, il se retrouve
comme par hasard au pays des Blancs à étudier la philosophie.
(Le Progressiste, 01/04/1997). [.] les missionnaires catholiques
baptisaient les moribonds pour les envoyer peupler le pays des blancs [.].
(Raponda-Walker,
1998 : 110). Le neveu de la belle-mère de la tante de mon épouse
a un arrière petit-fils qui a fait école* pour docteur au
pays de blanc-là*. (BD Boom, 1999 : 45).
ENCYCL. : Au début des contacts
avec les Européens dont la peau blanche les faisait passer pour
des revenants, leur pays d’origine se confondait pour les Gabonais avec
le pays des morts.
- blanc (petit ---- ), n.m. Vieilli, péj. Européen de condition modeste vivant chichement en Afrique. Le petit Blanc, c’est le type mesquin en tout, qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. (Dedet, 1984 : 438). C’est un petit blanc qui vit en brousse. Il est vieux maintenant. (Forestier, 1988, Mitzic).
blanc, (x buts à ---- ), loc.nom.Spéc., péj. Lors de l’affichage des résultats d'un match : x buts à zéro. Marque l'absence de points d'une des parties. Trois buts à blanc : la note fut plutôt salée ! (L’Union, 27-28/05/1989). Tu te rends compte, cinq buts à blanc! Quelle honte ! (Lycéen, Libreville, 1990).
blase, var. blaze, n.f.
Fréq., (de l’anglais), argot des jeunes urbanisés, péj.
- n.f. M’as-tu-vu, "
rameneur ". Et bien sûr, ce sera également à
lui de jouer les mauvaises* blazes dans leur matiti*... (Ndong Mbeng, 1992
: 55).
LOC. : faire* des blases.
DER. : blaser*, blazer*.
SYN. : blaseur*, blazeur*, crameur*,
ouistiti*.
- blases, (faire des ---- ), loc.verb.
Faire
des manières (pour impressionner le public), faire le joli cœur,
le m’as-tu-vu. Arrête de faire des blazes avec moi. Je te connais
depuis que tu es né. Ca ne marche pas (Employée à
l’armée, Port-Gentil, 1994).
SYN. : blaser*.
blaser, var. blazer, v.tr,
Fréq., (hybride anglais/français), argot des jeunes, péj.
Faire le joli cœur, faire l’intéressant. [.] il ira donc la chercher,
la mauvaise* maze* suspendue à son bras, il viendra blazer à
la troisième rue, leur matiti*... (Ndong Mbeng, 1992 : 53).
Il
joue à l’intéressant. Quand on dit de quelqu’un qu’il joue
à l’intéressant, on dit qu’il veut blaser. Il joue au grand,
il veut blaser. (Lycéenne, Libreville, 1994). Comment ?…
Ce que je fais là dans la merco* de mon boss*, devant ce lycée
attendant la sortie des cours pour blazer les go*…
(BD Boom,
n°3, 4/1998).
SYN. : blazer*, cramer*, faire des
blazes*, faire* des phases, faire le gros dos*, farcer*.
blaseur, n.m., V. BLASE*.
blaze, n.f. V. BLASE*.
blazer, v.tr. V. BLASER*.
bled, n.m. Fréq. oral,
fam. Village. Pendant les vacances, je vais au V.G., je vais au
bled. (Lettre, Lycéen, Libreville, 1999).
SYN. : V.G.*.
bleu, n.m. Fréq., argot universitaire, péj. Nouvel élève entrant au collège ou au lycée. (Cette évocation évoque des brimades parfois très cruelles). Par extension, tout nouveau venu (en politique, dans la presse…) Le vocable "bleu" était dans toutes les bouches et semait la panique parmi les entrants en sixième. (Allogho-Oke, 1985, 73). " Bleu, ferme les yeux ! " lança avec chaleur un gaillard [.]. Il m'administra une gifle si magistrale que je sentis mes oreilles se boucher. (Ibid. : 74). Il paraît que vous, les " bleus* ", avez reçu comme mission de " racoler*" de l’argent aux seuls taximens*. (Démocrate, 20/02/1991).
blindé, adj. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam. Invulnérable aux maléfices, au mauvais oeil etc.. Cet enfant ne peut pas mourir par empoisonnement, il est blindé contre ça. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Avec ce gris-gris*, tu es blindé contre tes ennemis. (Jeune, Libreville, 1999).
boa, var.
serpent boa, n.m.
Usuel.
Python de la famille des Boïdés.
V. PYTHON*.
Que nos boas t'avalent ! (Nyonda, 1981 : 103). [.]
un gigantesque serpent boa jaillit du cylindre. (Ndong Ndoutoume, 1983
: 55). Au fond d’un buisson, la panthère* feulait tandis que
le boa allongé mollement dans le lit d’un ruisseau, avait du mal
à digérer une antilope cornue*. (Ndong Ndoutoume, 1983
: 75). Une énorme peau de boa rappelle qu'en dépit
des apparences et de leur immense discrétion, les serpents vivent
un peu partout. (Rémy, 1987 : 194). [.] il vit un boa monstre*.
(L’Union Magazine, 06/1987).
ENCYCL. : il en existe deux espèces
: le Python*de Seba (Python sebae) qui peut dépasser sept mètres
de long. V. ANACONDA* et le Python* royal (Python regius), qui mesure environ
1,50 m. et est inoffensif. L'appellation boa est donc impropre et s'applique
à un boïdé sud américain.
SYN. : bible*, serpent*-boa.
bober, v.intr. Fréq.,
(dérivé de " bobard "), oral, argot des jeunes urbanisés,
péj. Raconter des bobards, inventer des mensonges. Et si
je faisais passer cette K7 aux dossiers de la R.T.G.* ? On y verrait comment
monsieur, caché derrière l’église guette les vieilles
qui vont pisser. Y a aussi le jour où je t’ai kangé* avec
le chat " - " Elle bobe ". (BD Boom, n°4, 06-07/1998).
DER. : bobeur*.
SYN. : flasher*, jazzer*.
bobeur, n.m.
Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés, péj. Menteur.
Tu
peux me croire, je suis pas un bobeur ! (Collégien, Lambaréréné,
1999).
SYN. : flasheur*, jazzeur*.
bobino, n.m. Dispon., oral, mésolecte, fam. Bistro. Si on me cherche, dites que je suis dans un bobino pas trop loin de la maison, ils sauront où me trouver. (in Bagouendi-Bagère, 1999). J’ai soif ! On va au bobino du quartier ? (Fonctionnaire, Libreville, 1999).
boche, n.f. Dispon. argot urbain, fam. Bière allemande. Je vais me taper une boche. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994).
bodi,
n.m. Spéc., (du massanga). V. MASQUE* BODI. Nom d'un masque
caractéristique de la région de Lastoursville, en bois peint
coloré de blanc et de rouge, entouré de raphia.
Le masque*
caractéristique de la région, répandu chez les Aduma
de Lastoursville, les Bandjabi, les Massagbo et jusque chez les Bakota
du nord, c'est le mvoudi* ou bodi, formé de plans se coupant à
angles droits, diversement colorés, qui font penser au style cubiste.
(Rémy,
1987 : 133). La région de Lastoursville continue à produire
le masque bodi des Adouma, en bois peint blanc et rouge entouré
de raphia. (Ibid. : 257).
SYN. : mvoudi* (rare).
bodjabé, n.m. (du benga). V. ADZAP*, ARBRE* A BEURRE. L'épisode qui symbolise un changement radical d'existence : celui de l'arbre adzap* [.] ou Bodjabé (benga) qu'il fallut creuser parce qu'il s'opposait au passage d'une rivière que l'on franchissait ensuite [.] grâce à un serpent. (Gaulme, 1988 : 102).
bodje, var. bodge (du mandenkan). V. NDOMBOLO*. Nous ce que l’on aime, c’est le MATOOOS* ! !Le ndombolo* bien fâché*, le bodge, quoi ! (UEW,17-23/10/999). Susy ? Elle a un bodje grand comme ça ! C’est un ancien circuit* ! ! Je vous jure que j’vais pas la louper ce soir ! ! (BD Boom, n°1, 10/1997).
boho, n.m. V. BOLO*.
boho bwa bwété, loc.nom. V. BWETE*. En suivant l’art des musiciens, le visiteur passe insensiblement du temporel au spirituel, de l’univers humain à l’univers cosmique. C’est le monde du masque*, du mbumba bwiti*, du bwété reliquaire*, des mbulu ngulu*, du boho bwa bwété. (Perrois, 1992 : 11).
boire, v.tr.
- boire la coupe du trépas,loc.verb.Fréq.
écrit, lettrés, recherché. Mourir, passer de vie
à trépas. Samedi dernier, le tradipraticien* adressait
encore ses dernières paroles à son fils, lui disant que s'il
lui arrivait de boire la coupe du trépas ici, à Libreville,
qu'il fasse un effort de [.] l'inhumer à Koumbi. (L’Union,
29/11/1988).
- boire au clairon, loc.verb.
V. CLAIRON*.
- tu bois* l’eau avec la fourchette
? loc.verb.interr.
V. TU ES COMMENT* ?
bois, n.m. On distingue :
1- Usuel,
mésolecte, basilecte.
Morceau de bois, branche, bâton.
Polu
(pleurant, cherche par ci, par là, un bois pour frapper Mobourou...
(Nyonda, 1981 : 153). Les enfants se battent avec des bois. Ils
vont se blesser. (Institutrice, Libreville, 1987).
2- locutions :
- bois à bander, var. bois bandé,
spéc.,
(du créole), mélior. Nom donné à une plante
à partir de laquelle on confectionne un aphrodiasiaque masculin.
Pour
les fanatiques d’émotions fortes, il faut faire une halte, 2 km
avant l’entrée de Mouila, à la menuiserie Tchak-Tchak, spécialisée
en " bois à bander ". Cet ingrédient, comme son nom l’indique,
produit des effets spéciaux très prisés des connaisseurs.
On le consomme sous forme de vin préparé par le spécialiste.
(Caparros, 1997 : 114). J’étais complexé. J’avais tout
fais pour en avoir une à la King-Kong ! … Développeur… Bois
bandé*… pommade miracle… Rien ! (BD Boom, 1999).
- bois amer, spéc. Ecorce
séchée d'un arbre (Garcinia kola ?) qu'on fait macérer
dans la sève de palmier pour produire par fermentation le vin de
palme* ou dans la sève de canne à sucre pour obtenir le vin
de canne à sucre ou moussoungou*. Cette écorce passe pour
avoir des propriétés hallucinogènes La production
vin de palme, le breuvage légèrement fermenté, corsé
de bois amer.... (Pourtier, 1989, t1 : 193). L’écorce du
bois amer [.] est couramment utilisée au Gabon pour parfumer le
vin de palme*. On dit qu’elle préserve le vin, qu’elle améliore
le goût, augmente ses facultés énivrantes. (White/
Abernathy, 1996 : 169). Il a mangé le bois amer, le bois amer,
c’est des écorces hallucinogènes, c’est une drogue. (Employée
à l’armée, Libreville, 1997).
- bois bandé, V. BOIS
A BANDER*.
- bois-bouchon, spéc.
V. PARASOLIER*. (Musanga cecropioides R.Br. apud Tedlie). Arbre décoratif
de reboisement de la famille des Moracées à racines adventives
et à énormes feuilles donnant l'illusion d'un parasol ouvert.
Bois blanc tendre et filandreux de cet arbre, exploité pour la production
de pâte à papier, la construction de pirogues et divers usages
thérapeutiques. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 300).
ENCYCL. : " parasolier " désigne
l'arbre et " bois-bouchon ", le bois du parasolier, généralement.
- bois corail, var. bois-corail,spéc.
V. BOIS-ROUGE, PADOUK*. (Pterocarpus soyauxii Taub.). Grand arbre forestier
très commun de la famille des Papilionées. Bois rouge sang
dense et imputrescible de cet arbre, utilisé pour l'ébènisterie,
la marqueterie ou la teinturerie.
Le [fard rituel] plus connu est certainement
la poudre de bois rouge ntsingo*, très employée anciennement
par les Noirs pour se teindre le corps, soit comme parure, soit pour soins
hygiéniques ou médicaux [.] ou après l'initiation
au Bwiti*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 59). Le bois rouge -
couleur de sang - est l'emblème de la force physique. (Raponda-Walker/
Sillans, 1983 : 86). Ce sont deux rois puissants [.] qui font du commerce
(principalement d'ivoire et du bois rouge de padouk qui servait à
la teinture et était aussi précieux aux Européens
qu'aux Africains). (Gaulme, 1988 : 68). Il faut aller très
loin pour trouver le bois rouge en quantité commerciale. (Pourtier,
1989, t.1 : 65).
ENCYCL. : il a aussi des utilisations
rituelles et médicinales, notamment la résine poisseuse rouge
sombre que secrète l'écorce. V. KINO*, SANG-DRAGON*.
COM. : " padouk " semble plus souvent
désigner l'arbre.
SYN. : bois-corail, bois rouge de padouk*,
bois rouge ntsingo*, padouk*.
- bois d'ébène, V. EBENE VRAI. Bois de coeur très noir, compact et dur de plusieurs arbres de la famille des Ebénacées. Diospyros canaliculata De Wild, D. crassiflora. Hiern ou ébène vrai*, D. flavescens Gürke, D. Gabunensis Gürke D. Kamerwensis Gürke, D. Gabunensis Gürke, D. Kamerwensis Gürke, D. Mannii Hiern ou Faux* ébénier. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 155). Nous sommes par contre beaucoup mieux renseignés sur le commerce du bois rouge* et du bois d'ébène qui existait entre les Anglais et le Gabon antérieurement à 1788. (Walker/ Sillans, 1961 : 27). Les navires marchands faisaient la richesse des autochtones qui écoulaient bois rouge et bois d’ébène. ( Raponda-Walker, 1983 : 18)
- bois d'or, V. BILINGA*.
- bois de campêche, spéc. (Haematoxylon campechianum Linn.). Arbre épineux introduit, de la famille des Caesalpiniées. Bois de cet arbre qui peut donner un beau poli et fournit de la teinture rouge. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 231).
- bois de fer, spéc.
(Manilkara lacera [Baker] Dub.). Grand arbre très commun de la famille
des Sapotacées. Il porte des fruits comestibles contenant un liquide
blanc qui a le goût du lait sucré. Son bois est très
dense et d'un rouge brun. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 398).
COM. : d'autres bois africains
portent aussi l'appellation de bois de fer.
- bois de rose [d'Afrique], spéc.
V. KEVAZINGO*. (Guibourtia Tessmanii [Harms] Leonard). Un des plus grands
arbres de forêt primaire à gros contreforts, exploité.
Bois très dense de cet arbre, d'un beau rouge-brun veiné,
utilisé en ébenisterie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 :
230). Dans la médecine* traditionnelle, on soigne la tuberculose
avec une potion obtenue à partir d’un mélange d’écorces
d’okoumé*, de combo-gombo* - le parasolier* - et de kévazingo*
- le bois de rose. (Dedet, 1984 : 296).
ENCYCL. : le vrai bois de rose
est un bois guyanais.
COM. : bubinga et kevazingo désignent
plus spécialement l'arbre. Mais "bois de rose" est l'appellation
donnée à tort au bois exporté.
COMP. : faux* bois de rose.
SYN. : bubinga (du loumbou), kevazingo
(du mpongwé <ékémazèngo>).
- bois de santal, V. EMVIEN* . [.]
cette étoffe souple et résistante, teinte en rouge avec une
décoction de bois de santal est empruntée à l’ " emvien*
" qui n’est autre qu’un figuier ; cet arbre qui, d’après la tradition,
a fourni jadis des vêtements à nos pères, habille encore
aujourd’hui les " Fang ". (du Bellay, 1865 in Merlet, 1990 : 97).
- bois de teinture, V. BOIS ROUGE,
PADOUK*.Seul, le commerce du bois rouge* dit bois de teinture, connaît
une exceptionnelle prospérité. (Merle, 1990 : 39).
- bois mort, spéc.
Petit champignon forestier comestible de la Ngouniè vivant sur les
brindilles de bois mort. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 458).
SYN. : brindille.
- bois noir, spéc.V.
EBENE* DU GABON. Nom donné au bois de l'arbre identifié
comme l'ébène véritable (Diospyros crassiflora Hiern.
1875, Aubreville, 1936 = D. Incarnata Gürke 1906). La grande difficulté
de la détermination du Diospyros donnant le vrai bois noir réside
dans le fait que les indigènes ne vous montrent jamais l'arbre duquel
ils tirent l'ébène.
(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 :
28).
SYN. : ébène du Gabon*,
ébène vrai* (arbre et bois), ébénier* (arbre
seulement).
- bois rouge, var. bois rouge
de padouk, V. PADOUK*. Nous sommes par contre beaucoup mieux renseignés
sur le commerce du Bois rouge et du bois d’Ebène* qui existait entre
les Anglais et le Gabon antérieurement à 1788. Le Bois rouge
(Pterocarpus soyauxii Taub) semble en effet avoir été l’essence
que les anciens écrits désignaient sous le nom de " bois
de teinture " [.] (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 27). [.] les
navires marchands faisaient la richesse des autochtones qui écoulaient
bois rouge et bois d’ébène*, caoutchouc*, ivoire* etc, …
[.]. (Raponda-Walker, 1983 : 18). [.] ce sont deux rois [.] qui
font du commerce (principalement d’ivoire et de bois rouge de padouk, qui
servait à la teinture et était aussi précieux aux
Européens qu’aux Africains) le long de la côte [.]. (Gaulme,
1988 : 68). Le Manibomme [.] prend dix pour cent d’impôts sur
le bois rouge [.]. (Le Cri du Pangolin, n°16, 1996 : 7).
Au
retour, le navire transporte 33 tonnes d’ivoire* et 1800 bûchettes
de bois rouge. (Raponda-Walker, 1998 : 11).
SYN. : bois de teinture.
- bois sacré, fréq.
Boqueteau en savane ou petite part de forêt dans laquelle se font
des rites religieux. Lorsque des hommes vivaient dans ces villages,
ils avaient sans doute de modestes plantations à proximité,
ou peut-être des petits bois sacrés. (White/ Abernathy,
1996 : 45). [.] sans oublier le bwiti* qui lui permettra de faire connaissance
avec le bois sacré [.]. (Le Progressiste, 01/04/1997).
- bois tigré, spéc.
V. ZINGANA*. (Microberlinia Brazzavillensis Chev.). Bel arbre de la
famille des Caesalpiniées. Bois demi-dur de cet arbre à bandes
blanc roux alternant avec d'étroites bandes brunes. Exporté
pour l'ébènisterie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 234).
COM. : bois tigré, bois zébré
et zebrano semblent plus souvent s'appliquer au bois commercialisé
et zingana, à l'arbre.
SYN. : bois zébré, zebrano*,
zingana* (du nkomi <izingana>, du fang <azingana>).
- bois zébré, V. BOIS
TIGRE.
boîte à byéri,n.m V. BYERI*. Ceux à qui on n'a pas encore montré les crânes* et ceux qui ne doivent les voir en aucun cas, c'est-à-dire les femmes et les enfants, ne peuvent ouvrir les boites à Byéri, en regarder le contenu ou le dévoiler à d'autres. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 147).
boîte à ossements, n.m. V. BYERI*.
bolet, n.m. Spéc.
Gros champignon comestible de forêt, de type bolet. Il a un chapeau
gris charnu arrondi, un pied blanc court et une odeur agréable.
Consommé frais ou desséché. C'est le champignon local
le plus apprécié.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 433-456).
SYN. : otanga (du tsogho)
bokilo, n.m. Fréq., (du lingala), fam. Nom donné à une personne de nationalité congolaise Donc, après le bourbier somalien, la boucherie rwandaise, le déchirement zaïrois, l’explosion libérienne et, plus récemment, sierra léonnaise, voilà que nos bokilos d’à côté s’entre-déchirent à leur tour dans le feu et le sang. (L’Union, 07-08/06/1997).
bolo, var. boho, boo, n.m.Fréq.,
(du tsogho).
V. N’DJEMBE*. Danse féminine des
adeptes du Ndjèmbè*, pratiquée lors de certaines cérémonies,
notamment à l'occasion des funérailles d'une femme, membre
de la secte.
[.] elles [les jeunes filles] remplissent seulement l’office
de chanteuses et de danseuses dans les séances du boho ou bolo qui
se font au grand jour. (Raponda-Walker, 1910 a : 35). Durant la
veillée funèbre, on danse le bolo dans la case, devant le
corps de la défunte [.]. Pour danser le bolo, femmes et jeunes filles,
même non initiés, sont parées de beaux pagnes noués
à la ceinture et ornés de franges de feuilles de Pandanus,
de grelots ou sonnailles à graines, une feuilles de Pandanus également,
ceignant le front. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 251). En public,
les femmes du Ndjembè exécutent le bolo ou boo au son des
tambourins mais c'est souvent à l'occasion de funérailles
et tout se passe à l'intérieur d'une cour. (Rémy,
1987 : 53).
LOC. : danser le bolo.
SYN. : danse du n’djembé*
bomber, v.tr. Fréq., oral
surtout.
- Gonfler. Le petit s’est coincé
le doigt dans la porte. Le doigt bombe maintenant. (Educatrice préscolaire,
Libreville, 1999). Son ventre est bombé comme un ballon.
(Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).
- Argot des jeunes. V. ENCEINTER*.
Ecoute,
je barre* au bled*. J’ai bombé la fille de la voisine ! (Etudiant,
Libreville, 1999).
bonané, var. bonne année,
n.f.
Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Fête du jour
de l'An. Chez nous, au village, on consomme beaucoup d'alcool lorsqu'on
célèbre la bonané. (L’Union, 26/05/1989).Depuis
le 10 février dernier, Libreville qui a fêté la bonané
97 enfouie dans les hautes herbes [.]. (Le Bûcheron, 26/03-01/04/1997
: 3). J’ai fêté la bonané au VG*. (in Moulanga,
2000).
COM. : graphie reproduisant la prononciation
locale populaire.
bon bout, n.m. Fréq., oral, mésolecte, fam. Un bon bout de temps, un certain temps. Notre gardien de l'ordre public a bien là de quoi réfléchir pendant un bon bout à l'ombre. (L’Union, 21-22/10/1989).
bongo (1), n.m. Spéc.
(Boocerus eurycerus [Tragelaphus euryceros] Ogilby). Grosse antilope forestière
à la robe acajou marquée de blanc, aux cornes en forme de
lyre pouvant atteindre 1 m. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 46). Un
animal partiellement protégé est un animal dont la chasse,
la capture, le commerce et la circulation font l’objet d’une réglementation
spéciale. Il existe vingt quatre espèces de mammifères,
d’oiseaux et de reptiles au Gabon assujettis à cette catégorie.
On peut citer : [.], bongo, sitatunga* [.]. (Le Cri du Pangolin,
n°11, 1994). Ces algues (: spirogyra) microscopiques bleu vert [.]
sont consommées par le bongo. (White/ Abernathy, 1996 : 95)
.
SYN. : antilope* bongo, guib*.
bongo (2), n.m. Vx, (du tsogho). Sorte de pagne tissé de fibres de raphia ou textile de forme carrée. Les pagnes*, le plus communément tissés en fibres de carrés tissés de 50 à 60 cm de côté, les bongo, servaient aux échanges avec les populations côtières. (Pourtier, 1989, t.1 : 166).
bongo-CFA, n.m. V. BALLES*. J’ai vu de superbes chaussures au marché mais j’avais pas les bongo-CFA pour l’acheter. (Informaticien, Libreville, 1999).
bongoïsme, n.m. Spéc., tjrs connoté. Philosophie propre au parti d’Omar Bongo. Cette vision de la vie politique traduit bien l’idéologie du bongoïsme. (Le Bûcheron, 16-22/10/1996).
bongossi, n.m. Spéc. V. AZOBE*. Tiens, dit-il, voici les feuilles roses des bongossis, l'Ogooué n'est pas loin. (Georgy, 1992 : 175).
bongoïste, n.m. Dispon. Militant du parti du Président Omar Bongo. Partisan du Président. Tous les membres du MAB sont des bongoïstes (in Bagouendi-Bagère, 1999).
bonne année, n.f. V. BONANE*.
bonne arrivée, loc.Usuel. Formule de bienvenue traditionnelle qui s'applique en toutes circonstances : arrivée d'un visiteur, retour au foyer après le travail ou après une longue absence. Timidement, il leva les yeux sur moi : "Fils, bonne arrivée " (Allogho-Oke, 1985 : 112). Karine, bonne arrivée. Nous sommes contents que tu reviennes vite. (Chef d’entreprise, Libreville, 1999).
bon pour, n.m.
Usuel, fam. Sorte de reconnaissance de dette, crédit. Chez
le Malien, on pratique soit le " payez-comptant* ", soit , et exclusivement
réservé à tous ceux qui ont su conquérir sa
confiance, le " Bon pour " réglable seulement à la fin du
mois. Ces derniers ont donc ouvert un cahier chez lui et à chaque
fois qu'ils viennent prendre un demi-pain* beurré et cinq morceaux
de sucre pour leur dîner, ils disent seulement : " Tu mets ça
dans le cahier ! " (Ndong Mbeng, 1992 : 17).Pour me piéger,
elle a prétexté qu’elle avait des invités et qu’il
fallait que je lui donne de la boisson à crédit. Jusqu'à
la fin du mois, elle n’avait toujours pas payé son bon pour. (L’Ogooué
Express, 06/06/1997).
Mamadou a une cafeteria à Nkembo, il
fait parfois des " bons " à quelques clients.(La Cigale, 25/02/1999).
ANTON. : payez-comptant*.
boo, n.m. V. BOLO*.
boomer, var. boumer, v.intr.V. GROOVER*. On boome chez moi vendredi à 21 heures. (Etudiante, Libreville, 1999).
boomeur, var. boumeur, n.m. V. GROOVEUR*. Un boomeur, un veilleur*, un grooveur*, toujours présent dans les activités nocturnes. (Collégien, Libreville, 1994).
boomslang, n.m. Spéc.
(Dispholidus typus). Colubridé à crochets en position postérieure.
Il vit dans les buissons et les arbres en terrain découvert. Pour
impressionner l’adversaire, il est capable de gonfler la partie antérieure
de son corps. C’est le seul colubridé capable d’injecter son venin
et d’infliger des morsures mortelles. Le boomslang, mince, souple et
d’une longueur pouvant atteindre 1,80 m, se laisse glisser silencieusement
le long de la branche, passe la tête dans le nid et s’empare des
occupants . (Girardin, 1988 : 27).
SYN. : serpent* des arbres.
bord de mer, n.m. ou f.Fréq.,
fam., plaisant.
- n.m. Nom donné
au palais présidentiel, situé effectivement en bord de mer.:
Quiconque
a des problèmes avec son épouse [.], patron [.], bagarre
de quartier, [.] vient investir le bord de mer pour demander à être
reçu par le Présida*.... (L’Union, 17/01/1992). Le
voici aujourd’hui sur le fauteuil qui, rêve-t-il, le mènera
au Bord de mer. (L’Union, 03/04/1997).
- n.f. V. BORDELLE*.
S’il
te faut une fille pour la nuit, va trouver les bords de mer ! (Etudiant,
Libreville, 1999).
LOC. : faire le bord de mer.
- bord de mer, (faire le ---- ), loc.verb.
fréq., oral, fam. Se prostituer. Cette fille, elle fait le
bord de mer. C’est une vendeuse*. (Peintre en bâtiment, Libreville,
1999).
bordel, n.m. Fréq., oral, fam. Coureur de jupons, amateur de prostituées. Ce type est un vrai bordel. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Jean, ce bordel, s’est enfin marié. Espérons que les vieilles habitudes ne reviendront pas. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
bordelle, n.f. Fréq.,
oral, fam., très péj. Prostituée, putain. Il
y a beaucoup de bordelles malades maintenant. (Médecin, Libreville,
1999).
SYN. : belle*de nuit, bord*de mer,
bouabouasse*, bouasse*, coupeuse (part.), fille* du Bord de mer, iodée*,
katangaise*, libellule*, sao*, tchoin*, vendeuse*.
bordellerie,
boss, n.m. Fréq. (de l’anglais), oral, argot des jeunes, fam. Père, " paternel ". " Boyesse* ! y a un rat* dans ta vie ? " — " Pas du tout, c’est mon boss, mais t’en fais pas je vais le convaincre et on se reverra ! " (BD Boom, n°1, 10/1997). Comment ?… Ce que je fais là dans la merco* de mon boss, devant ce lycée attendant la sortie des cours pour blazer* les go*… (BD Boom, n°3, 4/1998). Elle a dit qu’elle ne pouvait pas venir à cause de son boss… (BD Boom, 1999).
bossé (1), n.m. Spéc.,
(de l'agni, l. de Côte-d'Ivoire), spéc. V. ACAJOU
ROSE AFRICAIN*, ACAJOU-CEDRE*. (Guarea cedrata Pellegr.). Arbre de
la famille des Méliacées à écorce très
odorante comme le cèdre et à fleurs jaunes parfumées.
Bois rare assez dense de cet arbre, très odorant et exploité
comme " acajou "*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 286).
SYN. : acajou*rose africain, acajou*
rose d'Afrique, acajou* cèdre, cèdre* d'Afrique, cèdre*
rouge.
bossé (2), adj. Fréq.,
oral, argot des jeunes urbanisés.
Très coquet, bien arrangé.
Il
est toujours bien bossé quand il va voir sa go*. (Etudiant,
Libreville, 1999).
SYN. : poncé*, sapé*.
bossu, n.m. Spéc.
(Pseudolithus elongatus Bowdich). Poisson de mer pénétrant
souvent dans les estuaires, les lagunes et les rivières côtières,
à chair appréciée. (45 cm de long). Fam. des Sciaenidés.
(Gilbert et alii, 1989 : 190).
Les bossus, c’est les meilleurs pour
la braise. (Pétrolier*, 35 ans, Port-Gentil, 1994).
SYN. : otolithe*bossu, mongo (galoa),
moueng (fang).
bostrychus, n.m. Spéc. (Bostrychus africanus Steindachner). Petit poisson de la fam. des Eleotrides, benthique et affectionnant les marigots à fonds vaseux. De peu d’utilité. (Gilbert , 1989 : 106).
bouabouasse, VAR. BOUASSE, n.f. V. BORDELLE*. Une bouabouasse, c’est une fille qui est tellement facile à prendre, une pute quoi ! C’est une femme qui est faible d’esprit. Tu l’as facilement dans ton lit. (Informaticien, Libreville, 1999). Une bouasse, on dit aussi bouabouasse, c’est une pétasse. (Etudiant librevillois, 2001).
boubou, n.m. Usuel.
- Long vêtement ample porté
surtout par les musulmans du nord. Il enleva sa chemise et mit un boubou.
(Okoumba-Nkoghe,
1984 : 14). Les fripiers plongés dans de gros boubous commençaient
à emballer leurs marchandises.
(Allokho-Oke, 1985 : 62). Un
Haoussa [.] déployait de grands gestes de prières dans son
boubou gonflé par la brise du soir. (Ibid., 1985, 62). A
l'intérieur de ce quartier [haoussa] une ambiance très différente
de celle d'Oyem : grands boubous, bonnets brodés, chapelets. (Rémy,
1987 : 200). Ici, c’est fréquent quand on voit quelqu’un qui
a un gros boubou et un teint vraiment très noir, mat, on peut appeler
ça un Sénégalais. (Collégien, Libreville,
1994). Tel est le cas de ces nombreux Imams au long boubou qui circulent
dans notre capitale [.]. (Misamu, 17/03/1997).
LOC. : en avoir ras*-le-boubou, rentrer*
dans le boubou, sous le boubou*.
SYN. : boubou haoussa, grand boubou.
- Vêtement féminin
ample porté par les femmes. Des femmes, moulées dans des
boubous de cotonnade et portant des cuvettes ou des corbeilles sur la tête,
dérivaient dans la foule, proposant aux chalands des beignets, des
fruits ou du poisson séché. (Georgy, 1992 : 18).
bouche, n.f. Usuel. (calque des
langues africaines). Entre dans la formation d'un certain nombre de
locutions verbales :
- bouche (avoir la ---- ), oral
surtout, fam., péj. Avoir une grande gueule. Avoir la langue
bien pendue.
Et à la rentrée, ils auront la bouche pour
nous parler des tueurs de notre jeunesse. (L’Union, 09/09/1992).
Toi aussi*, tu as la bouche mais ça ne te mène pas loin hein
? (Etudiant, Libreville, 1995). Vous devez vous battre avec
la femme, elle a trop la bouche. (Ecolier, Libreville, in Pambou, 1998).
Cet homme aura des ennuis. Il a la bouche, il parle beaucoup trop. (Fonctionnaire,
Port-Gentil, 1999).
- bouche (avoir la ---- pour rien),
oral surtout, fam., péj. Se vanter, en particulier de mérites
que l’on n’a pas. Toi tu me cherches ! Tu vas me donner du pognon sinon…
je débarque à ton bureau et devant tout le monde je raconte
comment tu dames*. Déjà c’est nul ! ton oncle est mieux.
Tu as la bouche pour rien alors qu’au lit tu fais à peine 2 minutes.(BD
Boom, n°4, 06-07/1998).
N’écoute pas Marc. Il a la bouche
pour rien. Ses notes sont nulles ! (Etudiante, Libreville, 1999). Lui,
il parle beaucoup mais il y a rien dans le ventre ! Il a vraiment la bouche
pour rien ! (Etudiant, Libreville, 1999). Cet étudiant a
la bouche pour rien. Il ne vaut rien dans les faits.
(Etudiante, Libreville,
1999).
- bouche (avoir la ---- trop longue),
oral,
fam. péj. Etre incapable de garder un secret. Ne dis rien
aux collègues. Elles ont la bouche trop longue. Ce sont de vieilles
pies ! (Fonctionnaire, Libreville, 1998). C’est un type gentil mais
on ne peut rien lui confier. Il a la bouche trop longue. C’est plus fort
que lui. Il faut qu’il en parle partout. (Etudiante, Libreville, 1999).
- bouche (avoir une même ----
). V. PARLER AVEC LA MEME BOUCHE. Ils
sont vraiment amis. Ils sont d’accord sur tout. Ici on dit qu’ils ont toujours
la même bouche.
(Institutrice, Librevillle, 1999).
- bouche (donner la ---- ), oral
surtout. Faire passer le mot, transmettre un message à tout
le monde. Il me facilitera la besogne en donnant la bouche à
tout son monde. Sous huitaine toutefois, car le travail aux plantations
bat son plein. (Dedet, 1984 : 178). Les lépreux n’ont pas
tardé à sortir de leurs cachettes et à venir me voir.
J’avais fait " donner la bouche " un peu partout. J’avais annoncé
que je n’enlèverais aucun sujet à son village. (Ibid.
: 230). C’est Paul qui a donné la bouche : tout le monde chez
lui à 20 heures demain. (Etudiant, Libreville, 1999).
- bouche (envoyer la ---- à
qqn),
vieilli. Envoyer un message, transmettre un ordre. "
Envoyé la bouche ? " Ah oui… La transmission de la parole — de bouche
à oreille. (Dedet, 1984 : 145).
- bouche (faire la ---- à qqn),
oral
surtout, fam., péj.
Se vanter, se montrer arrogant ou méprisant.
Un commerçant malien s’adressant à un Gabonais qui voulait
lui faire la bouche lui a dit : " Je t’ai trouvé pauvre, je te laisserai
pauvre ". (Misamu, 09/06/1997 : 5.). Si je passe en 6ème,
on va m’acheter tout ça. Je suis petite. Mon frère est grand
et il ne fait que me faire la bouche avec ses choses parce que quand il
gagne* la bourse, il va acheter tout ce qu’il veut. (Ecolière,
Libreville, in Pambou, 1998).
- bouche (faire la longue ---- ), oral
surtout, fam., péj. Faire l’important. Parce que quand ils
sont venus faire la longue bouche au sujet des étrangers, ils ont
tous oublié de préciser qu’eux mêmes sont les premiers
responsables du phénomène de l’immigration galopante au Gabon.
(L’Union,
14/11/1991).
Toi, tu fais la longue bouche sur des problèmes
qui ne te regardent pas [.] (Le Réveil, 30/10/98). Cesse
de faire la longue bouche. Tu ne connais rien à la question ! (Etudiante,
Libreville, 1999).
- bouche (fermer la ---- de qqn), oral,
péj. Mettre fin à des ennuis avec un représentant
de la loi, en lui graissant la patte. Je suis sûr que je n’avais
pas grillé le feu rouge. Mais j’ai préféré
ne pas discuter et lui fermer la bouche. (Cadre commercial, Libreville,
1999).
- bouches (parler avec de longues ----
), oral surtout, fam., plaisant.
S’entretenir avec de personnes importantes, avec des personnalités
politiques notamment. Et puis voilà, la semaine dernière,
notre " présida* " dont on parle beaucoup, beaucoup dans ces meetings
a parlé du pays avec des longues bouches venues du pays de Pétain.
(L’Union, 13/11/1991). Après il te raconte qu’il passe
ses journées à parler avec des longues bouches qui lui demandent
conseil ! !(Ingénieur, Port-Gentil, 1999).
- bouche (parler la même ----
, parler d’une même ---- ), oral.
Parler d’une même voix, être d’accord, dire la même chose.
Ils m’énervent, ils parlent la même bouche sur tout. (Etudiante,
Libreville, 1998). Eh bien, le jour où les Gabonais parleront
d’une même bouche n’est pas encore arrivé. (Professeur,
Libreville, 1999).
- bouche (rester la ---- ouverte),
oral.
Rester bouche bée, rester pantois. Louis a dragué sa propre
soeur sans le savoir. Elle dit " Mais tu me dragues, tu ne sais pas que
je suis ta soeur ? " Il est resté bouche ouverte. (Etudiante,
1998, Libreville).
boucher, v.tr. Fréq.,
oral, argot urbain. Refuser quelque chose hargneusement, envoyer une
rebuffade, " envoyer promener ". Elle est en train de boucher mon pote
[.]. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Je lui ai seulement
demandé un bic*, il m’a bouché ! ! (Etudiant, Libreville,
1999).
DER. : boucheur*.
boucheur, n.m. ou f. Fréq., oral, argot urbain, péj. Personne toujours prête à la rebuffade, " mauvais coucheur " . La cigale a grouvé* toute la soirée. Un moment y a plus la pia* pour son taclare*. Elle veut donc aller pioncer chez la fourmi, une mauvaise boucheuse…(BD Boom, n°2, 12/1997). Ne demande rien à Antoine. C’est un boucheur ! (Etudiante, Libreville, 1999).
bouclier-fétiche, n.m.Vx. Sorte d'armure faite de Cissus aralioides Planch. dont les guerriers, autrefois, se couvraient le corps afin de se protéger des blessures. Autrefois, les guerriers se couvraient le corps avec cette liane en bouclier-fétiche pour se garantir des flèches empoisonnées et des balles de fusil. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 212).
bouété, adj. et n.V. BWETE*, BWITI*. Le Bouiti* ou Bouété est la grande danse de ces contrées. (Raponda-Walker, 1910 a : 13).
bougainvillée, n.f. Spéc.
- Synonyme de bougainvillier*. Un
vent d'Est agita sans bruit les feuilles d'une bougainvillée violette.
(Charnay, 1983 : 26). Même en ville, la végétation
est reine puisque l’on trouve à foison bougainvillées, hibiscus*,
palmier*, cocotiers*, manguiers* et bananiers* au pied des maisons ! (Elsener,
1997 : 169).
COM. : il semble que, localement,
existe un emploi préférentiel de "bougainvillée" pour
la bractée colorée et de "bougainvillier" pour la plante.
- Belle bractée colorée
(violet, rouge, rose, brique...) du Bougainvillea spectabilis Willd, arbuste
sarmenteux cultivé.
La maison du maître émerge d'un
jardin fleuri d'ibiscus* et de bougainvillées. (Brouillet, 1972
: 126).
bougainvillier, n.m. Spéc.
V.
BOUGAINVILLEE*. (Bougainvillea spectabilis Willd). Belle plante grimpante
sarmenteuse de la famille des Nyctaginées, cultivées pour
ses belles bractées violettes, rouges, rose jaune, orange.
Les
petites rues, au milieu des bougainvilliers, des grands manguiers* qui
m’offrent leurs fleurs en vrac.
(Brouillet, 1972 : 43).
SYN. : bougainvillée*.
bouger, v.intr. Fréq.,
oral, mésolecte.
- Partir en voyage. Moulougou
aperçoit son fils Ibinga en train de mettre des vêtements
dans un sac de voyage. Manifestement celui-ci se prépare à
bouger. (Le Réveil,
06/11/1998). Tu bouges quand ?
Tu vas où ? (Fonctionnaire, Libreville, 1999)
- Sortir pour aller danser. Apercevant
une ancienne voisine qu’il n’a pas vue depuis belle lurette, Salut Pépette,
et ce week-end ? Il s’annonce bien ? Tu bouges de quel côté
? " Oxygène " ou " Maringa " ? (Le Réveil, 26/03/1999).
bougie, n.f. Fréq., argot urbain. Sandale en plastique de couleur blanche. J’ai mal aux pieds avec ces souliers à talons. Je vais mettre mes bougies. (Institutrice, Oyem, 1994). J’ai acheté une paire de bougies à Mont-Bouët. C’est pas très beau mais c’est pas cher. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
bouillir, v. intr. Dispon., argot urbain. péj. Etre en effervescence, bouillonner, s’agiter. Il y a deux ans, c’était la mode : on réclamait chaque fois la tête des responsables des sociétés [.] où ça bouillait. (L’Union, 26/09/1992). L’amphi bouillait ce matin ! (Etudiant, Libreville, 1994).
bouillon, n.m. Fréq.
- Plat de viande ou de poisson
bouillis avec des aromates et très peu d’huile. Ce dimanche,
le restaurant " L’appétit " a un bon bouillon de poisson au menu.
(in Bagouendi-Bagère, 1999). Après les hors d’oeuvre,
moi je prendrai un bouillon de viande. (Infirmière, Port-Gentil,
1999).
- bouillon tonton, plat confectionné
avec du poisson fumé et des aromates. [.] bouillon tonton (bouillon
de poisson fumé) [.]. (Elsener, 1997 : 174).
bouïti, var. bouiti, n.m.V. BWITI*. Par ‘Bouiti’, on entend : 1° - La société secrète du ‘Bouiti’ ; 2° - La danse se rapportant au culte du ‘Bouiti ‘, 3° - La statue-fétiche du ‘Bouiti’. (Raponda-Walker, 1998 : 56).
boule, n.f. Usuel.
- Morceau de pâte (de maïs,
de manioc, d'igname, de banane-plantain...), de forme arrondie, servant
d’accompagnement à la sauce*, à un ragout de viande ou de
poisson. C’est la base de la nourriture traditionnelle.Nyota ouvrit une
grosse caisse et en sortit une boule de manioc, enveloppée dans
des feuilles sèches. (Okoumba Nkoghe, 1984 : 32). Arrivé
au village, il recommanda à sa femme de lui piler douze boules de
bananes. (Allogho-Oke, 1985 : 71). Prends encore une boule d’igname.
(Mère de famille, Libreville, 1999).
SYN. : (pour manioc) bâton*.
COMP. : boule d’ambiance, boule de
manioc*, boule d’igname*, boule de banane-plantain*.
- boule d’ambiance, n.f. Vieilli, oral. Sorte de beignet arrondi uniquemant constitué d’oeufs et de farine. A l’intérieur, on les achetait avec 500F, les boules d’ambiance. (Enseignante, Libreville, 1999).
boule [Mich], n.m. Fréq.,
(du nom du " boulevard St Michel " ?), argot urbain, La France. Mais
ceux en charge de gérer le magot ont excellé dans la dilapidation
de celui-ci, avec la rapacité de pilleurs d’épaves comme
dirait Jacky-mille-encyclopédies dans son gros* français
du Boule Mich.(L’Union, 18/02/1998).
J’espère que tu as mené
à bien le reste de tes enquêtes sur le terrain et que tu es
bien rentrée au boule
(Courriel, enseignant, Libreville, 1999).Je
vais au boule pendant les vacances. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
SYN. : mbeng*.
boulevard triomphal, n.m.Usuel.
Nom de la plus grande artère de Libreville : Boulevard triomphal
Omar Bongo. [.] à côté des larges avenues à
quatre voies, des boulevards de bord de mer, périphérique
et triomphal où le béton domine... (Gaulme, 1988 : 26).
Un
terrible accident de la circulation s'est produit sur le boulevard triomphal.
(L’Union,
08/11/1988).
ENCYCL. : Le boulevard triomphal
donne accès au Palais du 22 mars et se termine par la statue du
Président Bongo.
boumeur, n.m. V. BOOMEUR*
bouquet, n.m. Dispon., argot. V. DJAG*. Je viens de rencontrer ton bouquet à l’instant. Elle te cherche partout. (in Bagouendi—Bagère, 1999). Antoine a jeté* sa copine. Il lui faut un nouveau bouquet tous les mois. (Etudiante, Libreville, 1999).
bourbouille, n.f. Dispon., (de
l’espagnol), oral surtout. Eruption de petits boutons rougeâtres,
due à l’hypersécrétion des glandes sudoripares en
atmosphère chaude et humide. Cette dermatose bénigne provoque
de fortes démangeaisons.
Signalons à nouveau que la bourbouille
s’observe rarement chez l’autochtone, mais plutôt chez les Européens
et les métis. (Gentilini/ Duflo, 1977 : 403).
DER. : anti-bourbouille.
bourou-bourou, n.m. Fréq., (du mpongwé : " âne "), oral, fam., péj. Personne irréfléchie et tête en l’air. Il fallait qu’on nous laissât nos gens du " Combinafac ", même si ils sont un peu " bourou-bourou ", un peu tape-à-l’oeil avec leurs motorolas*, ils auraient quand même réussi à nous satisfaire tant bien que mal. (L’Union, 27/05/1993). Non je ne prête pas ma moto à un bourou-bourou. (Jeune, Libreville, 1994).
bourrer, v.tr. Dispon., argot
urbain. Jeter l’argent par les fenêtres, dilapider. Maintenant
tu restes couché sur ton lit à longueur de journée
parce que tu as bourré tout l’argent pendant les fêtes, ça
t’apprendra. (Le Réveil,
26/03/1999). Paul n’arrive pas à
mettre de l’argent de côté, il a tout bourréen l’espace
de deux jours. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Tu as bourré
tout ce que je t’ai envoyé du Boule ? (Ingénieur, Port-Gentil,
1999).
SYN. : bousiller*, brûler*, gaspiller*,
gâter*.
bourré dans ses alcools, (être ---- ), loc.verb. Dispon., argot urbain, péj. Etre saoul, avoir trop bu. Quand elle est en boîte, elle ne rit pas, même si elle est bourrée dans ses alcools. (Serveuse, 21 ans, Libreville, 1994).
bouscarle géante, n.f.Spéc. (Bradypterus grandis Ogilvie-Grant = B. graueri Neumann). Grande fauvette de la fam. des Sylvidés, des galeries ou des bordures forestières. Reconnaissable à sa taille, sa longue queue étagée, son comportement discret et son chant. (Christy/ Clarke, 1994 : 131).
bousculer, v.
- bousculer qqn, v.tr. Fréq.,
argot urbain, vulg. Faire jouir une femme, lui donner du plaisir par
un acte sexuel. Tu penses que tu me bouscules avec ton petit machin
là* ? Aouou… je ne sens rien. J’ai pitié de toi quand je
crie. Quelle honte ! … (BD Boom, n°4, 06-07/1998 : 6).
- bousculer la tête, loc.verb.
Fréq., mésolecte.
Agiter vivement la tête en signe
de dénégation, secouer négativement la tête.
On
dit que vous êtes jaloux des autres... Massamba bouscule la tête
: " C'est faux ! "
(L’Union, 01/12/1989).
Pourquoi tu bouscules
la tête ? Je n’ai pas dit que je t’accusais. (Ingénieur,
Port-Gentil, 1999).
bousiller, v.tr.
- V. BOURRER*. "Remboursez-moi
mon million de dot* vite fait ! " - " Ne me fais pas ça, mon gendre
! j'ai déjà bousillé l'argent ! Eké* !! " (L’Union,
26/11/1988).
- V. COUILLER*. Lui, c’est un
vrai bordel*, il bousille toutes les filles. (Etudiant, Libreville,
1999).
boussolier, n.m. Vieilli. Guide, personne qui connaît le terrain et peut conduire une expédition en brousse*. Je ne suis au contraire qu’un garçon comme vous, qui a été mon boussolier, qui sait pointer, qui connaît mieux que quiconque la configuration intérieure du pays… (Dedet, 1984 : 275).
bouteille, n.f. Entre dans
différentes locutions verbales :
- bouteille, (être dans la ----
), V. NAZE*. Je ne reconnais
plus Charles, il devient doux comme un agneau avec cette femme. je pense
qu’il est dans la bouteille car cette attitude ne lui ressemble pas du
tout ! (in Bagouendi-Bagère, 1999).
- bouteille, (mettre qqn dans la ----
), fréq., oral, fam.
Utiliser la magie pour obtenir l’amour
de qqn. Par extension ensorceller qqn, le rendre fou amoureux.
Elle
a mis le gars dans la bouteille ; elle l’a fétiché*.
(in Moulanga, 2000).
SYN. : féticher*.
boutique, n.f. Usuel. Magasin
traditionnel, quelle qu’en soit la taille, par opposition aux grandes surfaces
et aux super-marchés modernes. Il tient une échoppe*,
une boutique au quartier*. (Greffier, Libreville, 1999).
DER. : boutiquier*.
boutiquier, n.m. Usuel, mélior. Gérant d’un fonds de commerce, quelle qu’en soit la taille. Tu veux bien aller chez le boutiquier, acheter du savon de machine ? (Educatrice préscolaire, Libreville, 1999). Mon père était boutiquier à Franceville. (Institutrice, Libreville, 1999).
boutiste, n.m. Dispon., mésolecte. Par abréviation, " jusqu’au boutiste ", extrémiste. Cette volte-face a laissé comme un goût très amer aux boutistes de ce syndicat, tout comme à ceux qui avaient misé sur la grève enseignante pour assouvir leurs desseins inavoués. (Misamu, 09/12/1996).
bouton d’antilope, n.m. Spéc.
(Antrocaryon klaineanum Pierre). Grand arbre des forêts matures dont
les fruits jaunes sont comestibles, malgré un goût acide.
(fam. des Anacardiacées). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 57).
(White/ Abernethy, 1996 : 112).
SYN. : onzabili* (du fang) .
bouya-bouya, n.m.pl. Dispon., (du mpongwé " dire "), fam. Discussion, palabre. Après les bouya-bouya, on nous avait promis que les Gabonais se feraient de nouveau soigner gratuitement. (L’Union, 12/07/1991). Qu’est ce que c’est que tous ces bouya-bouya entre les étudiants ? (Professeur, Libreville, 1999).
boy, n.m. Usuel.
- a), domestique chargé de l'entretien
de la maison. Les boys débouchent
de la cuisine. (Brouillet, 1972 : 91). Prosper, mon boy, avait installé
un fauteuil d'osier sur la partie couverte de la terrasse. (Charnay,
1983 : 12). Le premier acte du colonial, le plus urgent, le plus indispensable,
était en effet d’engager un boy. Sans cet auxiliaire fondamental,
la colonisation aurait tourné court. [.] Pour pouvoir se nourrir,
boire, cuisiner, laver son linge, faire son lit, balayer sa case* ou faire
le marché, disposer d’un interprète en toutes circonstances,
les plus nobles comme les plus terre à terre, il n’existait qu’un
seul recours : le boy. (Georgy, 1992 : 20).
[.] pour la circonstance,
deux boys, équipés de tabliers et de gants blancs [.]. (Ibid.
: 21).
COMP. : boy-chauffeur, boy-cuisinier,
boy -cuisinier patissier, boy-gardien, boy-moteur, petit boy, motor-boy.
- b), péj. En politique,
valet, " larbin ". Le terme insiste sur la servilité, l’attitude
humiliante d’une personne en totale dépendance par intérêt,
d’un personnage plus puissant. Ce tube politique interprété
par Alain Bongo dans les années 70 était, [.], révélateur
des relations entre la France et ses colonies, entre le maître et
ses boys. (Le Bûcheron, 06-10/06/1997).
- c), oral, argot des jeunes
urbanisés . Terme par lequel un jeune en interpelle un autre
: mec. Boy ! excusez moi, le devoir m’appelle ! (BD Boom,
n°1, 10/1997 ). Passe moi ta bécane, boy, j’ai une urgence…
(BD Boom, 1999 ).
- boy-chauffeur,
A) Vx. Chauffeur responsable
de la conduite et de l'entretien d'un véhicule. Le boy-chauffeur
remplissait le réservoir d'eau fraîche. (Charnay, 1983
: 315). Je dévale donc la colline, avec à mes côtés,
un boy- chauffeur. (Dedet, 1984 : 299).
B) Actuellement, jeune qui aide
le chauffeur d’un véhicule de transport en commun en assumant toutes
les tâches subalternes. Le taxi* maboule, c’est l’aide du chauffeur,
le boy-chauffeur dans les taxibus*. (Jeune, Libreville, 1994). Un
accident a eu lieu sur la route nationale, le boy-chauffeur du car " Bon
Voyage " a été grièvement blessé. (in Bagouendi-Bagère,
1999).
SYN. : taxi maboule*.
- boy-cuisinier, var. boy cuisinier,
domestique
chargé du ménage et de la cuisine dans une famille.Le boy-cuisinier
prépare la table. (Nyanda, 1981 : 79).
Famille expatriée*
cherche un boy-cuisinier. (L’Union, 08/11/1988 : petites annonces).
[.]
le boy-cuisinier avec ref. cher. emploi. (L’Union, 16/10/1989
: petites annonces). Sénégalais, boy cuisinier cher. empl.
[.]. (L’Union, 10/12/1996 : petites annonces).
ENCYCL. : autrefois, boy et cuisinier
avaient des activités distinctes et hiérarchisées,
le cuisinier dirigeant l'ensemble du personnel de maison." Boy-cuisinier"
est donc une appellation plus méliorative que "boy".
- boy cuisinier-pâtissier, domestique
chargé de la cuisine et capable de faire de la patisserie, ce qui
lui donne un grade plus élevé dans la grille des salaires.
Boy cuisinier-pâtissier Sénégalais cher. empl. [.].
(L’Union, 19-20/10/1996 : petites annonces)
- boy-gardien, employé de
maison assurant le gardiennage et la surveillance d'une habitation, d'une
entreprise, d'un bâtiment administratif. Expatrié* cherche
emploi boy gardien. (L’Union, 08/11/1988).
- boy-moteur, apprenti-chauffeur.
(pour les taxis, véhicules de transport publics ou privés,
poids-lourds).Eh toi ! Tu n'as pas encore payé les frais de transport,
lança le boy-moteur menaçant. (Allogho-Oke, 1985 : 84). P...D...,
chef de chantier [.] trouve la mort dans un ravin, à bord du pick
up 4x4 qu'il conduisait. Son boy-moteur, lui, se trouve dans le coma. (L’Union,
15/10/1989).
ENCYCL. : sa tâche est de
percevoir l'argent du transport (dans un véhicule de transport en
commun), de charger ou décharger les bagages, de changer une roue,
de poser des cales, de nettoyer la voiture...
SYN. : motor-boy*.
boyerie, n.f. Fréq. Local attenant à l’habitation qui sert de lieu de travail et parfois de logement pour le personnel de maison. Voie Express. Villa* 5 chambres*, 4 s. D. B. Studio* ind., gd jardin, boyerie. (L’Union, 22/09/1992, petites annonces).
boyesse, n.f. Dispon., argot des jeunes,plaisant. Façon décontractée d’interpeller une jeune fille dans les bandes de jeunes. Alors, tu es d’accord, tu veux bien qu’on sorte ensemble samedi, boyesse ?(B D Boom, n°1, 10/1997). Salut, boyesse ! Tout le monde est déjà là ? (BD Boom, 1999).
bracelet de pied, n.m. Vx.
Sorte
de gros bracelet de bronze que les noirs portaient autrefois à la
cheville ou qui, sous le nom de "manille", servait de monnaie pour le troc.
Le
vieux énuméra sur ses doigts les cadeaux [.] " Deux marteaux
de bronze, deux bracelets de pied, une chèvre, cinq pagnes* neufs
". (Charnay, 1983 : 30).
SYN. : manille*.
braquer, v.tr. Fréq.,
oral, argot urbain, fam.
- Dépouiller qqn de ses biens
sous la menace. Trois jounalistes de " La Griffe " braqués
aux Frangipaniers. (La Griffe, 09/10/98).
J’ai été
braqué à Rio, les braqueurs* pnt pris mon porte-feuille et
ma montre. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
DER. : braqueur*.
- Mettre en arrestation, arrêter
sous la menace. Est-ce que tu sais qu’hier, on a braqué les
bandits*, là, au " Napoléon " ? (Prostituée, 20
ans, Libreville, 1994).
braqueur, n.m. Fréq., oral
surtout, jeunes. Voleur n’agissant pas forcément en menaçant
sa victime d’une arme. Avant, un malfrat, on disait que c’était
un young* mais ça se dit plus trop maintenant. On parle plutôt
de braqueur. (Informaticien Libreville, 1999). Deux braqueurs ont
volé le Malien* hier soir. On a constaté le vol ce matin
à l’ouverture de la boutique. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : bandit*, young*.
bras dessus-dessous, loc.adv.Fréq., oral surtout, mésolecte. Bras-dessus bras-dessous, se tenant par le bras.[.] bras dessus-dessous, les amoureux quittèrent la boîte de nuit pour le domicile de Massolu. (L’Union, 18/10/1989). Où allez-vous comme ça toutes les deux, bras dessus dessous ? (Etudiant, Libreville, 1999)
brazza bleu, var. brazza bleue, n.f. Fréq., fam. Cigarette brune de marque Brazza. [.] sec, la figure en lame de couteau, les pommettes saillantes, un mégot de " Brazza bleu " coincé à l’oreille gauche, [.], il sentait la fumée. (Allogho-Oke, 1985 : 9). Demain montrer toi place hommes pour toi ! conclut le brave vieillard en allumant une " brazza bleue ". (Allogho-Oke, 1985 : 85). Tu fumes des brazza bleues maintenant ? (Pétrolier, 25 ans, Port-Gentil, 1994).
bread, n.m. Dispon. (de l’anglais), argot des jeunes urbanisés. Pain. J’ai faim. Donne-moi un peu de ton bread. (Etudiant, Libreville, 1998). Nous, le matin, on aime bien le bread à l’anglaise, genre pain de mie, tu sais, qu’on badigeonne* de beurre. (Lycéenne, Lambaréné, 1997).
brède, n.f. Spéc.
Nom
donné à diverses plantes potagères locales dont les
feuilles sont consommées bouillies ou frites. (Amaranthus spinosus,
Solanum nigrum, Colocasia esculenta...).
Ces brèdes cuites avec
de l'huile* de palme se mangent seules, sans manioc*, ni bananes*, ni taro*,
ni ignames* ou patates* douces. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 54).
On
les récolte parfois pour les préparer en brèdes, ainsi
que les jeunes feuilles de manioc* et de tare*, l’amarante* du Soudan et
la célosie*. (Raponda-Walker, 1998 : 238).
COMP. : brède-morelle*.
brède-morelle, n.f. Spéc.
V. MORELLE NOIRE. (Solanum nigrum Linn.). Mauvaise herbe spontanée
du bord des chemins, à odeur fétide. Ses feuilles tendres
et abondantes sont parfois consommées comme des épinards.
(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 405).
SYN. : morelle noire*, tsango (du tsogho).
breton africain, n.m. spéc.
(Monodactylus
sebae Cuvier). Poisson de mer de la fam. des Monodactyles, pénétrant
dans les estuaires et les lagunes. Il est très haut, très
comprimé (20 cm. de long) avec une bouche protractile et un mimétisme
très accentué. Intéressant pour les aquariophiles.
(Gilbert et alii, 1989 : 148).
SYN. : ighenghe (galoa).
brève [à poitrine fauve],
n.f. Spéc. (Pitta angolensis Vieillot). Petit oiseau rondelet
à queue très courte et longues pattes ainsi qu’à beau
plumage. Fam. des Pittidés. (Serle/ Morel, 1988 : 151).
SYN. : brève de l’Angola.
bricolages, n.m.pl. Fréq., oral, fam., mésolecte, péj. Magouilles, arrangements de dernière minute. A cet effet, M.. D.. a souhaité que des débats de fond s'instaurent sans ambages durant la réunion d'hier, pour éviter les bricolages car l'opinion nationale est devenue de plus en plus exigeante. (L’Union, 29/08/1991). Ce sont des bricolages pré-électoraux tu comprends. (Etudiant, Libreville, 1999).
bricoles, n.f.pl. Fréq.,
oral., péj.
- Petit travail temporaire peu rémunéré,
" petit boulot ". Les
petites bricoles de X. ont attiré l’attention de l’insecte hebdomadaire.
(La Cigale, 26/11/98). J‘ai besoin de balles* alors je cherche
des bricoles. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999). C’est
une étudiante qui cherche des bricoles pour les vacances, pour se
payer ses livres à la rentrée. (Professeur, Libreville,
1999).
LOC.: faire des bricoles.
- bricoles, (faire des ---- ), loc.verb.
Faire un petit boulot pour arrondir ses fins de mois. Cet été
? Je ferai des bricoles à Owendo ! J’ai rien trouvé ici.
(Jeune, Libreville, 1999).
SYN. : bricoler*.
bricoler, v.intr. V. FAIRE DES BRICOLES* Je bricole dans une société en attendant de trouver mieux dans un ministère.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
brigade d'implantation, n.f.Fréq., mélior. Groupe responsable de la propagande et du recrutement de nouveaux membres au sein d'un parti. La réunion conjointe secrétaires de cellules et brigade d'implantation... (L’Union, 17/01/1992).
brindille, n.m. V. BOIS MORT*.
brochet, n.m.Spéc.
- (Hepsetus odoe Bloch). Gros poisson
carnassier d’eau douce de la fam. des Hepsetides, consommé frais.
(Gilbert et alii , 1989 : 124).
SYN. : omwenghe (galoa), nsoul (fang)
- Nom commercial donné au petit
barracuda . Sur les marchés africains, les barracudas sont
parfois proposés aux consommateurs sous le nom impropre de brochet.
(Seret/ Opic , 1981 : 292).
brouette, n.f. V. POUSSER* LA BROUETTE.
brouetteur, n.m. Fréq.,
fam. Homme dont le métier est d'assister d'éventuelles
ménagères ou des acheteurs, sur le marché, en transportant
leurs achats dans une brouette.[Les étrangers, clandestins ou non,
du secteur informel] sont ainsi vendeurs de cigarettes sur le front de
mer, menuisiers, brouetteurs (ce qui signifie qu'ils transportent dans
leurs brouettes, pour une poignée de centimes, les courses des ménagères)
cireurs de chaussures, cordonniers, guérisseurs. (Jeune Afrique,
16-22/03/1995 : 23). [: les vendeuses] parcourent de longues distances
- parfois assistées de brouetteurs -pour aller s'approvisionner
en menus articles dans les grands centres commerciaux, Mont-Bouêt
ou M'Bolo, avant de les revendre avec un petit profit. (Jeune Afrique,
06/12.04.1995 : 17). Appelle-moi un brouetteur, je ne peux pas porter
tout ça ! (Mère de famille, Libreville, 1999).
SYN. : pousseur* de brouette.
brouillard, (faire un ---- ), loc.verb.V. TAFFER*. Je ferais bien un brouillard mais il paraît qu’il faut pas fumer ici. (Lycéen, Libreville, 1997).
brouiller les fréquences, loc.verb. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Empêcher qqn de penser. "Embrouiller". Arrête de parler, tu me brouilles les fréquences ! (Jeunes, Libreville, 1999).
broussaille, n.f.sing. Fréq., mésolecte, péj. Terrain inculte envahi d'une végétation sauvage. Le trio avait été débusqué dans son repaire, terré dans une broussaille à Owendo (L’Union, 21/10/1989). La victime gisait dans une broussaille, pas très loin de la route. (Professeur, Oyem, 1997).
broussard, n.m. ou f., adj.
- n.m. ou f. Fréq.,
péj. (Appliqué à un Africain) paysan, péquenaud.
Des
broussards ! voilà ce qu'ils sont. Il n'y a que ça dans ce
trou. (Owondo, 1985 : 79). Voici en chair et en os, la broussarde
pleine de crasse. (Owondo, 1990 : 16). Un broussard de Minko a failli
se faire renverser par une voiture à Rio, il a traversé sans
regarder le feu de signalisation. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
Mais,
broussarde ! on ne s’habille pas comme ça ici ! (Coiffeuse,
Libreville, 1999).
- n.m. Fréq.,mélior.
(Appliqué à un Européen
par un Européen) : personne adaptée à l'isolement
et aux conditions difficiles de la vie en brousse*.
Une des plus grandes
émotions de ma vie de broussard. (Dedet, 1984 : 157). Rentrant
de Port-Gentil, les forestiers rapportaient des produits de France qui
faisaient la joie des pauvres broussards. (Ibid. : 53).
[Le Central
hôtel] semblait le comble de luxe aux broussards [.] puisque longtemps
le Central fût le seul hôtel d'une capitale restée plus
proche du village que d'une ville. (Rémy, 1987 : 165). C’est
un vrai broussard. Vous pouvez aller avec lui dans l’intérieur*.
(Hôtelier, Libreville, 1994).
- n.m. Usuel. Personne
vivant à l’intérieur du pays, en dehors de Libreville et
de Port-Gentil.
La discothèque est le rendez-vous, en fin de
semaine, des jeunes et " broussards " de Bifoun à Kango. (Caparros,
1997 : 87).
Il y a plein d’histoires comiques sur ce que font les broussards
quand ils viennent dans la capitale. (Etudiante, Libreville, 1999).
- adj. Fréq ;, souvent péj.Qui
a trait à la vie de brousse, spécifique des gens qui vivent
en brousse, folklorique.Malgré les préventions de Jacques
[.] pour ces histoires broussardes...
(Dedet, 1984 : 74). Les filles
ne veulent plus de coiffure broussarde. Elles veulent être dans le
groove*. (Coiffeuse, Libreville, 1999).
brousse, n.f.
- Fréq., connoté mystère
et peur. Espace non humanisé,
non contrôlé, domaine des animaux sauvages et des génies.
Il
y a une mythologie indigène au Gabon. Pour les autochtones, la brousse
a une vie qui parle, conseille, défend.
(Daney, " Sur les croyances
des indigènes de la subdivision de Sindara" in
Revue Anthropologique,
34, 1924 : 272-282).
- Usuel. Forêt
par opposition à PLAINE* (savane).
La brousse refermée
sur la fuite de la femelle, le chasseur s'avança délibérément
vers le cadavre du gorille mâle. (Trial, 1936 : 185). [.]
la piste qui serpentait entre la plaine* et la brousse. (Okoumba Nkoghe,
1984 : 77). Les hommes battaient leurs tam-tams en pleine brousse. (Allokho-Oke,
1985 : 72). Awa m’a accompagnée pour fouetter* la brousse, à
la recherche de feuilles de condiments pour le repas du soir [.]. (Misamu,
12/11/1996).
COMP. : ananas* de brousse, bois* de
brousse, car de brousse, cochon* de brousse, noix* de brousse, viande*
de brousse.
LOC. : fouetter* la brousse.
- Usuel. Terrain
cultivé ou en friche, envahi par la végétation sauvage.
La brise de la saison* sèche emplie des odeurs de la brousse. (Okoumba
Nkoghe, 1984, : 73). [.] l'homme doit se frayer à la machette*,
un chemin dans les brousses épaisses.
(A. brosset, 1976 : 28).
La
mort guette désormais le citadin au coin de chaque rue, en brousse,
derrière les maisons. (L’Union, 16/09/1992 : 3.).
SYN. : broussaille*.
- Usuel. Ville
ou village de l'intérieur du pays, par opposition à la capitale
Libreville et à Port-Gentil, sur la Côte. Les conversations
à l'origine des trois premiers récits ont eu lieu, séance
tenante, en brousse, parfois à Port-Gentil. (Dedet, 1984 : 15).
Il
est très difficile d’apprécier la situation des Gabonais
qui sont demeurés en brousse, généralement des personnes
âgées ou de rares enfants. (Gaulme, 1988 : 153). Celui
[: le marché] du premier campement* qui est en pleine brousse d’Owendo,
de Ntok. (Le Bûcheron, 16-22/10/1996). Pour ces nouveaux
enseignants, anciens étudiants qui ont fui la fac [.], enseigner
à l’école de brousse reste le dernier recours. (Misamu,
12/11/1996). En brousse, il vaut mieux boire un soda ou une bière
plutôt que de l’eau incertaine. (Caparros, 1997 : 19). En
ville comme en brousse, enfin, il est également recommandé
de laver soigneusement tous les fruits et légumes avant de les consommer.
(Elsener, 1997 : 136). Jadis, pour les Gabonais de brousse, se rendre
à Libreville, c’était aller " chez les Mpongwé " [.]
(Elsener, 1997 : 152).
COMP. : poste* de brousse, vêtement*
de brousse, viande* de brousse, village* de brousse.
bruant cannelle, n.m. Spéc. (Emberiza [fringillaria] tahapisi Smith). Petit oiseau de la fam. des Emberizidae, granivore, brun et roux, élancé, qui hante les amas rocheux des rives et vit au sol ou près du sol. (Serle/ Morel,1988 :230), (Christy/ Clarke, 1994 :188)
brûler, v.tr. Fréq., oral surtout, péj., sans connot. fam. V. BOURRER*, GASPILLER*. Verbe impliquant une idée de destruction douloureuse: détruire, ruiner, plonger dans les problèmes (en parlant d'êtres humains).C'est le tribalisme* qui nous a brûlés ; tel pourrait être le cri du coeur des Gabonais. (Jeune Afrique, 06-12/04/1995 : 16-17). A l'examen, ce sont les maths qui m'ont brûlé! (Lycéen, Libreville, 1990).
bubinga, n.m. (du balumbu).V. KEVAZINGO*, BOIS* DE ROSE. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 230).
bûch, n.m. V. BUCHERON*. Ah ! voilà venons-en au projet de société des bûchs [.]. (L’Union, 09/12/1996).
bûcheron, var. bûch,
n.m.Usuel,
très
diversement connoté.
- Exploitant forestier dirigeant
une entreprise de détection des essences précieuses, d'abattage,
de traitement du bois, puis de son acheminement, du chantier, en pleine
forêt, jusqu'à la côte. Beaucoup de bûcherons
faisaient fortune rapidement et se ruinaient tout aussi rapidement à
l’époque ! (Retraité, Libreville, 1997).
ENCYCL. : la personne dont le métier
est d'abattre les arbres s'appelle " coupeur* ".
- n.m.pl. Nom
d'un parti politique d'opposition, constitué de broussards* et d'exploitants
forestiers.[.] les événements de la Ngounié qui ont
opposé pédégistes* et bûcherons. (L’Union,
12/11/1991). Les fidèles du curé des bûcherons sont
de plus en plus sceptiques, pour ne pas dire incrédules, quoi! (L’Union,
14/11/1991). [.] tous les militants et sympathisants bûcherons.
(L’Union,
06/11/1991). J’ai même des correspondances des bûcherons
de haut rang qui le reconnaissent. (L’Union, 23-14/11/1996 :
5).
SYN. : bûch*.
DER. : bûcheronnisme*
- bûcheron, adj. A
la manière des Bûcherons. Cérémonie fort
sympathique, dans la pure tradition bûcheronne. (Le Bûcheron,
20-26/11/1996 : 6).
- Bûcheron (Le ---), n.m.
Journal d’information du parti politique nommé Rassemblement national
des Bûcherons. " Le Bûcheron " " Journal d’information du
Rassemblement national des Bûcherons ". (Elsener, 1997 : 80).
[.]
le Bûcheron, du RNB*, paraît tous les mercredis, la Griffe*,
journal satirique, tous les vendredis [.]. (Caparros, 1997 : 29). Ceux
qui ont eu la maladresse de feuilleter le très sensationnel journal
" le Bûcheron ". (Le Progressiste, 01/04/1997 : 4).
bûcheronnisme, n.m. Usuel. Positions politiques du Rassemblement national de Bûcherons. Il se convertit au bûcheronnisme [.]. (La Relance, 03-09/04/1997). En fait c’est quoi le bûcheronnisme ? Je vais te le dire. (Etudiant, Libreville, 1999).
budgétisé, adj. Fréq. Inscrites au budget national du pays. C’est grâce aux détournements massifs des sommes budgétisées que les hommes politiques de ce pays bâtissent des fortunes colossales en un tour de main. (L’Union, 14/09/1992).
buffle, n.m. Usuel.
Terme générique désignant plusieurs espèces
de bovins à cornages divers. On distingue localement deux sous-espèces
de buffles de forêt : buffles nains : le buffle de forêt dense
(Syncerus nanus nanus Boddaert) ou buffle noir et le buffle de forêt
claire (Syncerus nanus sylvestris Malbrant) ou buffle rouge, buffle roux.
Les cornes très larges se touchent à la base pour former
un casque. Je préfère la chasse au buffle. (Charnay,
1983 : 232). La différence entre le buffle de forêt et
le buffle de savane ? Moins la taille que la morphologie. Le premier porte
haut pour passer à travers les fourrés. Son armure est incurvée
pour accompagner les branches. Il a la vue basse. Au contraire le buffle
de savane a l'oeil vif, il pète feu et flamme. (Dedet, 1984
: 159). Quant au buffle, il ressemble étrangement de loin à
sa cousine la vache et s'en différencie essentiellement par un caractère
exécrable. (Rémy, 1987 : 121).Lorsqu’il rugissait le
soir, tout le monde barricadait portes et fenêtres jusqu’au lendemain
et c’est alors qu’on découvrait au passage, la carcasse d’un buffle
ou d’un potamochère* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°13-14,
1994). (Haltenorth/Diller ,1985 : 91).
DER. : bufflon*, bufflonne*.
bufflon, n.m. Spéc. Jeune buffle. Le buffle protège les bufflons et se défend courageusement. (Exploitant forestier, Libreville, 1999).
bufflonne, n.f. Spéc. Buffle femelle. En marche, les femelles et les jeunes, guidés par une vieille bufflonne vont en tête, suivis par les mâles. (Dekeyser, 1955 : 354).
buis d'Afrique, n.m. Spéc.
V. AFINA*, POE* (Strombosia pustulata Oliv.). Arbre de la famille des Olacacées
qui rappelle le buis par son bois blanc-jaune dur, à odeur stercorale.
(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 317).
SYN. : afina*, poé*, mutsèbi
(bapunu), énzip (fang).
bulbul, n.m. Spéc. Terme générique désignant de nombreuses spèces d’oiseaux essentiellement forestiers de la fam. des Pycnonotidés. On distingue surtout localement : bulbul verdâtre (Andropadus virens Cassin) ; bulbul gracile (Andropadus gracilis Cabanis), bulbul d’Ansorge (Andropadus ansorgei Hartert) ; bulbul à bec grêle (Andropadus gracilirostris Strickland) ; Bulbul à moustaches Jaunes (Andropadus latirostris Strickland), bulbul doré (Calyptocichla serina Verreaux) ; bulbul à queue blanche (Baepagon indicator Cassin) ; bulbul bruyant (Baepogon clamans Sjöstedt) ; bulbul tacheté (Ixonotus guttatus Verreaux) ; bulbul de Falkenstein (Chlorocichla falkensteini Reichenow ; bulbul modeste (Chlorocichla simplex Hartlau) ; bulbul à gorge claire (Chlorocichla flavicollis Swainson) ; bulbul des raphias (thescelocichla leucopleura cassin) ; bulbul icterin (phyllastrepus icterinus bonaparte) ; bulbul à gorge blanche (phyllastrephus albigularis sharpe) ; bulbul moustac (bleda syndactyla swainson) ; bulbul jaune (bleda eximia eximia hartlaub) ; bulbul à dos vert (criniger chloronotus temminck) ; bulbul à barbe blanche (criniger calurus cassin) ; bulbul de Reichenow (criniger olivaceus ndussumensis swainson) ; bulbul des jardins : bulbul commun (Pycnonotus barbatus Desfontaines). (Serle/ Morel 1988 : 181-185). En ville, les oiseaux habitués au contact de l’homme sont moins craintifs, tels les bulbuls, les capucins* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). (Christy/ Clarke, 1994 : 101-107).
bull, n.m. Fréq., oral, fam. Bulldozer. [.] nous avons obtenu un bull des Travaux publics, pour le déforestage* du site. (L’Union, 16-17/11/1996).
buphage, n.m. V. PIQUE-BOEUF*.
bureau, n.m. Usuel, plaisant,
péj. Maîtresse, femme entretenue par un homme marié.Un
chapeau non ôté à son passage, un simple regard à
l'un de ses multiples "bureaux" et ce sont les baffes qui pleuvent. (L’Union,
15/11/1989). Pas moyen d’appeler une petite copine, un copain, un coquin,
un pote, un bureau, une belle-mère [.]. (L’Union, 25/09/1992).
Si
l’irresponsabilité des hommes aux nombreux bureaux est condamnable,
la rébellion des femmes au foyer est le coup de gong qui annonce
la mort de la famille. (L’Union, 28/03/1997).
SYN. : à-côtés*,
deuxième* bureau.
bureaucrate, n.m. ou f. Dispon., mésolecte, mélior. Personne travaillant dans un bureau ; commis, fonctionnaire. Ici, c’est important un bureaucrate. C’est quelqu’un qui travaille dans la fonction publique, dans les bureaux d’un entreprise. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999). Ca, c’est la voiture d’une bureaucrate du Ministère des Finances. (Garagiste, Libreville, 1999).
bureau provincial, n.m. Usuel. Instance administrative, politique ou syndicale exerçant ses pouvoirs au niveau d'une province. [.] en vue du renouvellement du bureau provincial de l'union syndicale de la Ngoumé. (L’Union, 01/03/1989). [.] l'article 33 du statut de la COSYGA qui fixe les modalités des élections des bureaux provinciaux. (Ibid.)
buse d’Afrique, n.f. Spéc.
(Buteo auguralis Salvadori). Rapace de la fam. des Accipitridés
qui fréquente les grandes éclaircies de forêt ou les
savanes boisées. (Serle/ Morel, 1988 : 41-43).
SYN. : buse à queue rousse.
bush littoral, n.m. Spéc. Végétation dense caractéristique du littoral. Ces bush littoraux sur sable blanc sont caractérisés par une voute formée d'un enchevêtrement arbustif, sous-arbustif et lianoïde de 3 à 5m de haut sur sol nu. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 21).
business, var. bizness, n.m.
Fréq., (de l’anglais), oral surtout, fam. Commerce informel
mais, en mauvaise part : affaires louches, magouille. J’ai pas de liquide,
vous acceptez les chèques ? Pousse pas le bizness, répond
le percepteur. (La Griffe, 10/05/1998).
Le business du détournement.
(La Cigale, 22/07/99).
Dans quel bizness tu es allé te
fourrer hein ? (Fonctionnaire, Libreville, 1999).
DER. : businesser*, businesseur*.
businesser, v.tr. Fréq. oral, fam. S’adonner à des affaires plus ou moins douteuses, faire du trafic. Ce gang a businessé avec la police qui a réussi à arrêter le chef du groupe. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Il businesse dans l’import-export, d’après ce qu’on dit. Il fraude quoi ! (Commerçant, Libreville, 1999).
businesseur, n.m. Fréq.,
oral, fam. Petit commerçant du secteur informel, en mauvaise
part, petit trafiquant. Vraiment le goût de l’argent qu’ont
les enfants d’aujourd’hui les pousse à devenir des businesseurs.
(In Bagouendé-Bagère, 1999). Businesseur en cigarettes
ou en cassettes ? C’est un métier ça ? (Greffier, Libreville,
1999).
SYN. : affairiste*, bisnessman*.
butor à crète blanche, n.m. Spéc. V. ONORE* A CRETE BLANCHE. (Serle/ Morel, 1988 : 19).
buvette, n.f. Usuel. Petit débit de boissons traditionnelles, ou de bière locale, grossièrement aménagé. Ils avaient découvert au fond d'un quartier populaire cette buvette où ils descendaient* de temps en temps se mêler aux habitants. (Okoumba Nkoghe, 1993 : 219).:
bwété (1), n.m. Dispon. (du tsogho).V. BWITI*. Bwété, c’est à la fois les danses et les acrobaties, l’initiation par eboghe* et l’accès au monde des ancêtres*. Bwété c’est aussi la statue exposée dans l’ebandja* et à laquelle on vouait (et on voue encore) un culte avant toute entreprise collective : deuil, chasse, abattage, etc. Mais Bwété, c’est également " mbumba " fétiche* qui rend invisible et invulnérable et qui, au temps des résistances anti-coloniales, avait acquis la vertu de transformer les balles des Blancs en eau ? ! Fondamentalement cependant, Bwété constitue une religion, une sorte de " dieu-lare ". C’est enfin une conception globale de la vie, Bwété tente en effet de résoudre les problèmes qui se posent aux humains. mais les réponses qu’il apporte correspondent à un niveau de savoir où la vérité scientifique ne se déduit pas encore des faits objectifs. (Koumabila-Abougavé, 1993 :16).
bwété (2), var. bweté, n.m.V. BWITI*. Ce petit Bwété provient des fouilles de 1971 dans la zone de la Liboumba [.]. Les petites figurines accompagnaient toujours la ou les grandes. Au plan de la forme, il faut noter l’originalité extrême du visage qui finalement, d’un portrait, est devenu un signe dans lequel s’exprime l’essence même de la culture mahongwé, la vie et la mort exprimées dans un même symbole. (Perrois, 1992 : 116).
bwété reliquaire, n.w.V. RELIQUAIRE BWITI*.En suivant l’art des musiciens, le visiteur passe insensiblement du temporel au spirituel, de l’univers humain à l’univers cosmique. C’est le monde du masque*, du mbumba bwiti*, du bwété reliquaire, des mbulu ngulu*, du boho bwa bwété*. (Perrois, 1992 : 11).
bwiti, var. bouiti, bwété,
n.m.Usuel,
- Terme très polysémique.Alors
qu'est ce que le bwiti ?. Une initiation ? une sorcellerie ? une soirée
de danses et d'orgie ? En réalité, le bwiti est ces trois
choses à la fois. Plus exactement, le mot est ambivalent, il désigne
une série de rite, de fêtes, ainsi qu'un enseignement ésotérique
dont certains de ses adeptes affirment qu'il est une religion. (Dedet,1984
: 183). Le Bwiti est à la fois une religion, une philosophie
et un ordre social. (Perrois, 1992 : 23).
- n.m. Société
initiatique masculine qui repose sur le culte des ancêtres*, dispense
un enseignement ésotérique et des pratiques magico-religieuses.Le
bwiti est une société secrète masculine qui a ses
rites, son règlement, ses séances secrètes et ses
réjouissances publiques. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 189).
Pensez
donc ! Un Européen qui était allé jusqu'à se
faire initier dans le bwiti. (Dedet, 1984 : 26). Un peuple [.] celui
des Mitsogho des monts Du Chaillu, au centre de Gabon, est respecté
comme le créateur du bwiti, culte initiatique qui s'est répandu
dans toute la moitié occidentale du pays depuis un siècle.
(Gaulme,
1988 : 50). Une religion nouvelle tsaka-tsaka* venait donc s'ajouter
aux m'bwitis des Mitsoghos, au matsaranisme congolais, au kibanguisme des
Bakongos et aux milliers d'autres cultes syncrétiques qu'engendre
chaque jour la soif métaphysique des enfants de l'Afrique*. (Georgy,
1992 : 186). Le Bwiti est un ordre masculin qui comporte des grades
et pour chacun de ceux-ci des initiations redoutées dans lesquelles
l’iboga*, plante hallucinogène, joue un rôle essentiel.
(Perrois, 1992 : 19). Le bwiti est devenu une religion avec une " église
" et des fidèles. (Misamu, 25/11/1996). Le bwiti est
une société initiatique et ésotérique, originellement
masculine. L’essentiel de ce culte réside dans l’accès, grâce
à l’iboga* ou " arbre* de la science " [.], à un stade supérieur
de la connaissance : vision de l’au-delà et expérience d’une
mort anticipée d’abord, connaissance du monde et des choses ensuite.
(Elsener,
1997 : 159).
ENCYCL.1 : Les adeptes de la secte
utilisent l'iboga* pour atteindre un état second leur permettant
diverses activités comme prédiction de l'avenir, pratique
de la médecine traditionnelle, utilisation de forces psychiques.
Le bwiti est né dans l'ethnie tsogho, et s'est répandu chez
les Fang, puis à travers tout le pays, toutes classes sociales confondues.
ENCYCL. 2 : Il existe une sorte
d'équivalent féminin du bwiti, le NDJEMBÈ*.
COM. : graphies variables en fonction
des diverses langues gabonaises : bwiri, bwiti, bouïti*, bwété
, m'bwiti*.
LOC. : danser le bwiti, être
initié dans le bwiti, laver le bwiti, rencontrer le bwiti.
DER. : bwitiste*, minbwiti*, ombwiri*.
COMP.: case [du] bwiti, danse (du)
bwiti, grand bwiti, jour du bwiti, mimbwiti, nuit(du) bwiti, ombwiri,,
reliquaire bwété , statuettes [du] bwiti, temple du bwiti.
- n.m.sing. ou pl. usuel.
Ames d'anciens adeptes qui servent d'intermédiaire entre une divinité
lointaine, créatrice de toutes choses (V. GRAND BWITI*) et les humains
vivants. Ces intermédiaires sont symbolisés par des statuettes,
d'inspiration libre, présentes à toutes les cérémonies
et auxquelles les adeptes de la secte rendent un culte. V. MBANDJA*.Tous
ces bwiti, ancêtres de l'humanité, président aux danses
rituelles, aux diverses cérémonies et reçoivent les
hommages des adeptes de la secte. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 121).
Certaines statuettes du bwiti ont des yeux métalliques. Le brillant
du métal indique que le bwiti a des yeux pénétrants
auxquels rien n'échappe, ni les choses cachées ni les choses
futures. (Ibid., 67). Sur les boites à byéri*, le
rôle des bwiti est également de représenter les défunts.
(Rémy,
1987 : 28).
Tous les évènements de la vie du village nécessitent
l’intervention du Bwiti d’où un certain nombre de rituels à
caractère magique et religieux. [.] Les statues, masques*, poteaux
et portes sculptés, les emblèmes de pouvoir, les armes, etc.
sont les expressions matérielles des activités du Bwiti.
(Perrois, 1992 : 19).
COM. : bwiti (n.m.pl.) reste généralement
invariable en nombre en contexte français.
SYN. : fétiches*, statuettes
bwiti, statuettes (du) bwiti .
- n.m.sing. Fête,
cérémonie, généralement nocturne au cours de
laquelle on consomme de l'iboga*, on exécute des danses rituelles,
etc. Si tu veux recruter, il faut faire venir beaucoup de monde, il
faut donner un grand bwiti. (Dedet, 1984 : 183). On commence à
faire un grand bwiti dans un des villages intéressés.
(Raponda-Walker/
Sillans, 1983 : 95). Tout a commencé alors qu'Anicet O. rentrait
très tôt ce jour là, d'une veillée (on suppose
d'ombwiri* ou de bwiti).
(L’Union, 17/11/1988).
Pour les
histoires de tradition par exemple les bwiti, ils utilisent du raphia*.
(Collégien, Libreville, 1994).
LOC. : donner un bwiti, faire
un bwiti.
- n.m.
Danse soit de simples réjouissances liée au bwiti* soit danse
funèbre en l’honneur des mânes des ancêtres lors des
cérémonies du bwiti*. Oui, il dansait le bwiti [.].
(La Voix du Peuple, 20/11/1996).
- adj.
Propre au bwiti . Les instruments de musique sont, pour la plupart,
spécifiques d’une région à l’intérieur même
du pays. Citons par exemple : [.] les tambours à une ou deux peaux
et le ngombi*, cithare à sept cordes utilisée au cours des
rites bwiti. (Elsener, 1997 : 164). Le rythme bwiti n’a pas été
oublié. Il a magnifiquement été éxécuté
par des jeunes gens athlétiques et talentueux(. L’Union, 13/12/1996).
- bwiti bakova, n.m. Une
tradition dissidente du bwiti. Le bwiti dansé par les Pygmées.
Il se distingue par toutes sortes d’acrobaties et est dansé surtout
lors des dédeuillements*. (Cf. : Dedet, 1984 : 450). Un des
premiers malheureux que j’ai croisés, en arrivant sur les lieux,
a été M’bonga, un ancien danseur de bwiti bakowa. Je l’avais
vu bondir comme un inspiré, lorsque j’étais très jeune,
au cours de " nuits blanches* " à Essendé. (Dedet, 1984 :
86).
- bwiti disomba, n.m. (du tsogho),
spéc. Bwiti d’origine tel qu’il est pratiqué par les
Mitsogho. Il était initié dans le bwiti* mais, bien
que Fang, il ne pratiquait pas celui des siens mais le bwiti disomba —
le rite authentique des Mitsogho. (Dedet, 1984 : 437). Bwiti disomba
: Le bwiti classique des Mitsogho. Tradition à laquelle tous les
puristes et les plus grands initiés* se référent.
La Mecque du bwiti. (Dedet, 1984 : 450).
SYN.: bwiti tsogho.
- bwiti n’dea, n.m. Forme
de bwiti lié à la société secrète des
hommes*-léopards.
Le bwiti nd’déa ? Une forme déviée,
perverse, de ce qui aurait dû rester du domaine de la divination
et de la réflexion. Il suffira d’indiquer que le n’déa* était
apparenté au mouvement des hommes* tigres, cette secte qui avait
failli faire périr ma mère lors de sa captivité chez
les Pygmées… (Dedet, 1984 : 267-268).
- bwiti tsogho, n.m. Rite
originel du bwiti . [.] le tsogo* étant une langue gabonaise
utilisée dans un rite d’identification nationale, le bwiti*, notamment
dans le bwiti* le plus répandu dans notre pays, le bwiti-tsogo.
(Le Bûcheron, 06-10/06/1997).
- bwiti, (case du ---- ), n.m.Usuel.
Local où se rassemblent les adeptes du culte et où se déroulent
les cérémonies. Dans les cases bwiti, les femmes n'ont
pas accès. (Rémy, 1987 : 187).
SYN. : case* aux rites.
- bwiti, (danser le ---- ), loc.verb.
Célébrer le culte du Bwiti par des danses appropriées.
On
a dansé le " Bouïti* " toute la nuit autour du cadavre, exposé
dans l’ebandja*. (Raponda-Walker, 1998 : 49).
- bwiti, (laver le ---- ), loc.verb.
Célébrer le bwiti par des danses ouvertes à des non-initiés.
"
Nuit* blanche " : une façon de faire parler de la secte, d’attirer
du monde dans un cercle d’influence dont le noyau, lui, demeure caché
aux regards du profane. L’initié* a une expression pour désigner
ces danses périodiques ouvertes au tout venant. Cela s’appelle "
laver le bwiti ". (Dedet, 1984 : 183).
- bwiti, (nuit [du] ---- ), loc.nom.
Soirée
consacrée à la célébration des rites du bwiti.
Je peux abattre un singe sans fusil. Mais, pour réaliser ces choses,
il me faut beaucoup de concentration. Cela ne peut avoir lieu qu’après
une nuit bwiti. (Dedet, 1984 : 181).
- bwiti, (rencontrer le ---- ), loc.verb.
Avoir la révélation de la vérité profonde des
choses que peut apporter l’initiation au Bwiti.. Ecoute,
me dit-il dès notre première entrevue, nous faisons un pacte.
Tu cesses de me parler de tes affaires, de ta femme, de ton argent. Si
l’on vend des camions, est-ce que cela touche ta personne ? N’as-tu pas
déjà rencontré le bwiti ? N’as-tu pas vu où
conduit le chemin de la vie ? (Dedet, 1984 : 348).
- bwiti, (statuette [du] ---- ),loc.nom.
V . BWITI-3
- bwiti, (temple du ---- ), n.m.
V . M’BANDJA*.
bwitiste, bouitiste, n.m.
et
adj
- n.m. Usuel. Adepte
du bwiti.Ceux-ci [: les prodiges] seront dus pour la plupart aux talents
de bwitiste de Moundouli lui-même. (Dedet, 1984 : 180). .Mais
le blanc, on dirait un bwitiste. Il dansait mieux qu’un Africain. (Lycéenne,
18 ans, Libreville, 1994).
Car, si on est dans un état laïc,
on doit se dire que les bwitistes comme mes deux femmes, ma marmaille et
moi-même devons nous sentir choqués à chaque fois qu’on
accorde des jours fériés aux autres. Après tout, le
bwiti, c’est notre vraie religion à nous Gabonais, non. (L’Union,
14/06/1998)
- adj. Usuel. Lié
au bwiti, en rapport avec le bwiti, du bwiti. Les transformations
internes du mouvement bwitiste depuis maintenant plus de dix ans et la
place qui lui est faite dans la vie nationale, conduisent à penser
que le bwiti* fang ne représente plus aujourd'hui une force politique.
(Marty, Mepanga m'eboga, les rites d'Eboga, thèse 3e cycle,
Paris X, 1981 : 351). Mon père était bwitiste non ?
(La Voix du Peuple, 20/11/1996). [.] Deuxième raison,
les cérémonie de bwiti* et nyèmbé* célébrées
dans la nuit du vendredi 29 novembre 1996 par les partisans du ministre
venus de tous coins bwitistes reconnus qui ignorent ces pratiques initiatiques
et fétichistes*. (L’Union, 17/12/1996). Ce village
est un centre de Bwiti*, on peut y voir un beau mbandja* (lieu de culte
bwitiste réservé aux hommes). (Caparros, 1997 : 105).
byéri, n.m. Usuel
(du
fang <byer> " ancêtre " au sens large, représenté
par le culte des crânes des défunts de la famille), mélior.V.
CULTE DES ANCETRES*.
- Forme de culte des ancêtres
s'apparentant à celui des dieux lares chez les Romains. [.]
il faut des cultes, des rites. C'est pour cette raison que l'homme pratique
le byéri ou culte des ancêtres. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 12).
A
l'encontre du bwiti, le Byéri n'est nullement une société
initiatique car il n'y a pas d'enseignement en ce sens ni de séances
secrètes si ce n'est la présentation du Byéri qui
n'est jamais publique. Le byéri est simplement une pratique rituelle
[.] consistant en un culte privé, familial, rendu aux maîtres
des ancêtres afin, à la fois d'attirer leur bienveillance
et leur protection et d'honorer leur mémoire. (Raponda-Walker/
Sillans, 1983 : 146-147).
ENCYCL. : Le chef de maisonnée
en est le prêtre car il s'agit d'un culte familial, privé,
qui se pratique à l'intérieur de la case familiale, dans
une pièce retirée. Le père de famille perpétue
ce culte en transmettant à un de ses fils les "reliques" des ascendants.
COMP. : boîte à byéri,
culte du byéri, présentation du byéri.
- n.m. Fréq.
Européens particulièrement. Nom donné souvent
(à tort) à la boîte à Byéri*. Le byéri
n'est pas, non plus, le reliquaire en écorce que l'on a coutume,
à tort, d'appeler un byéri.
(Raponda-Walker/ Sillans,
1983 : 147, note 1). La conservation des reliques était répandue
chez tous les peuples du Gabon. Les Fang, par exemple, pratiquent le culte
du Byéri. Ce terme définit à la fois l’œuvre sculptée
et la croyance. (Caparros, 1997 : 39).
SYN. : boîte* à ossements*,
boîte à byéri, panier-reliquaire, reliquaire bwété
.
- byéri, (boîte à
---- ), n.m. Fréq., (terme hybride français
+ fang. 1ère attestation lettre du Capitaine Dumont. Archives de
la Marine B B 4 1120, 23 janvier 1880). V. RELIQUAIRE*. Sorte de reliquaire
cylindrique d’écorce plus ou moins gros selon qu’il est portatif
ou non et dont le couvercle est généralement décoré
de statuettes protectrices à l’air menaçant, imitées
des statuettes du Bwiti. Les populations (fang en particulier) y conservent
les crânes ou les ossements des ancêtres auxquels elles rendent
un culte avec cérémonies et initiation.Les Fang se servent
de l’écorce des jeunes arbres [: de Olax viridis Oliver] pour les
boîtes à Byéri [.]. (Raponda-Walker/ Sillans,
1961 : 316). Une boîte à Byéri en écorce
épaisse d’andung* dans laquelle les Fang conservent les crânes
de leurs grands ancêtres. C’est sur ces boîtes de 30 à
50 cm de haut qu’ils installent des figurines (semblables à celles
du Bouïti) dont le rôle serait de tenir en respect les gens
trop curieux qui chercheraient à savoir ce que ces boîtes
contiennent. (légende sous fig 80, Raponda-Walker/ Sillans,
1961 : 235).
SYN. : boîte* à ossements,
byéri, panier*-reliquaire, reliquaire*, reliquaire bwété*.