da, var. dâ, dah, n.m. Spéc. (du mandenkan, l. afr. non locale). (Hibiscus cannabinus Linn.). Plante cultivée fournissant une fibre utilisée pour la fabrication des cordes et des sacs et éventuellement de la drogue. Leurs filets étaient finement tressés en fibres de dah. (Georgy, 1992 : 201).
dabé, n.m. Spéc. (de l’attié, l. de Côte
d’Ivoire. <ndabé>). (Erythroxylum mannii Oliver). Arbre de
la fam. des Erythroxylacées, à fût cylindrique. Il
fournit un bois brun rosé ou jaunâtre clair à reflets
cuivrés, résistant et durable, tendre à mi-dur, mi-lourd,
utilisé pour la construction ou la menuiserie. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961: 159).
SYN. : toum/ tom* (du fang).
dabéma, n.m. Spéc. (Piptadéniastrum
africananum [Hook.f.] Brenan). Très grand arbre de la fam. des Mimosées
à cime étalée en parasol, fût très droit
à la base s'élargissant en ailes élevées. Il
fournit un bois blanc-rosé avec plages d'un jaune clair. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961: 245). Le dabéma [.] peut atteindre des hauteurs
impressionnantes, dépassant la canopée pour dominer l'horizon.
(White/ Abernethyl, 1996 : 140).
SYN. : toum (du fang).
dalle, n.f. V. BIFFE*. Mais ce n'est pas non plus Mancipri
qui se sera mis à dire aux autres que, lui aussi, il a été
privé de dalle. (Ndong Mbeng, 1992 : 51). La dalle est bonne.
On mange bien quoi ! (Lycéenne, Libreville, 1994).
DER. : daller*.
daller, v.tr. V. BIFFER*. Ce n'est pas du tout Guy Mara, qui, du coup, se sera mis à raconter aux autres que depuis ce matin il n'a pas encore dallé, que depuis hier nuit* quand ils se sont séparés à trois heures du matin, il n'a pas encore mis quelque chose sous sa dent. (Ndong Mbeng, 1992 : 50). Je vais daller. J’ai faim ! (Lycéenne, Libreville, 1994).
dama, n.f. V. NDAMA*.
daman, var. dâman, n.m. Spéc. Petit ongulé de la fam. des Procaviidae, ayant la taille et la silhouette d'un lapin mais avec des oreilles courtes et arrondies. Le daman d'arbre ou daman des arbres (Dendrohyrax arboreus Smith) a le pelage assez long et épais. Forestier, il vit en terrier, est excellent grimpeur. Il est caractérisé par son cri nocturne extrêmement fort qui dure environ 30 minutes. Dès le deuxième cri du dâman, je sautai dehors, baluchon sur la tête. (Allogho-Oke, 1985 : 66). (Halthenorth/ Diller, 1985 : 107-108). Quelques animaux protégés au Gabon : [.], oryctérope*, daman des arbres, [.], et aussi cobe des roseaux*, [.], la liste est encore très longue ! (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994).
dame, n.f. Vx. devenu rare. Femme de race blanche (mariée
ou non). " Patron*, y a une dame qui est venue demander après
toi " - " Qui ? " - " Une Française ". (Boy, Libreville, 1994.)
ENCYCL. : autrefois, à l'époque coloniale, "dame"
était rarement appliqué à une femme de race noire.
damer, v.- . intr. Fréq., fam., pop. Marcher,
parcourir à pied. Y avait pas de taxi ce matin, j'ai damé
ça à pieds. (Etudiante, Libreville, 1994) . C’est
trop loin, tu ne peux pas damer jusque là-bas. (Enseignante,
Port-Gentil, 1997).
- v.tr. Surtout langage enfantin. Frapper violemment, battre,
donner des coups. Si tu continues, je te dame un coup de poing !
(Elève, Libreville, 1994).
SYN. : cibler* un coup de poing.
- v.tr. V. COUILLER*. Toi tu me cherches ! Tu vas
me donner du pognon sinon… je débarque à ton bureau et devant
tout le monde je raconte comment tu dames. Déjà c’est nul
! ton oncle est mieux. Tu as la bouche* pour rien alors qu’au lit tu fais
à peine 2 minutes.(BD Boom, n°4, 06-07/1998 : 6).
- damer dessus, loc.verb. Fréq., vulg. S’en ficher,
" s’en foutre ". Cette histoire, je dame dessus ! (Peintre en bâtiment,
Libreville, 1998)
damier, n.m. Usuel. Jeu de dames. Les Maliens sont des champions au damier. (Etudiante, Libreville, 1994). Je te défie au damier. (Retraité, Libreville, 1996).
dans, prép. Fréq. Souvent utilisé là ou on attendrait "à" ou "sur". Ce sont souvent les instituteurs stagiaires [.] qui se livrent à ce type d'activités dans leur domicile. (L’Union, 24/11/1988). Est-ce qu'on peut livrer cela dans mon appartement ? (Médecin, Libreville, 1987). C’est noté dans une feuille que j’ai laissée là-bas. (Jeune, Libreville, 1994).
danse, n.f. Entre dans la création de nombreuses
locutions, chacune des danses traditionnelles portant un nom spécifique.
- danse des masques, var. danse de masque, V. MASQUE*. Nous
placerons ici [: dans les danses liées à des sociétés
initiatiques], la danse du Bwiti*, celles du Ndjèmbè* (bolo*
et danse rituelle, proprement dite) auxquelles nous pouvons vraisemblablement,
ajouter les danses liées aux rites du Mwiri*, celles relevant de
l’admission à l’ordre des Evovi*, et les danses de masques.
(Raponda-Walker, 1983 : 141). L’Okukwè* est aussi une danse de
masque [.]. Selon P. Daney, l’Okukwè* semble être " une manifestation
en l’honneur de l’esprit d’un mort vénéré, spécialement
réputé, protecteur du village ". [.]. Retenons que l’ibambo*
[.] est vraisemblablement, à l’origine de ce masque. (Raponda-Walker/
Sillans, 1983 : 175).
- danse rituelle, Spéc. Au Gabon, il semble plus
approprié de distinguer, (à la suite de Raponda-Walker/ Sillans,1983
: 141) deux catégories de danses rituelles : les danses liées
à des sociétés initiatiques [note 1 = comportant ou
non un enseignement initiatique] et les danses liées à des
pratiques rituelles.
ENCYCL. : parmi les premières, les auteurs citent "la
danse du Bwiti*, celles du Ndjèmbè* (bolo* et danse rituelle
proprement dite) [.] les danses liées aux rites du Mwiri, celles
relevant de l'admission à l'ordre des Evovi et les danses de masques*.
(Ibid : 142). Parmi les secondes, ils comptent les danses de la circoncision
[.], celles que l'on exécutait, autrefois, en hommage aux imbwiri*
et aux astres, celles que l'on exécute encore de nos jours, à
l'occasion de la naissance de jumeaux, et la danse de l'Akom*, bien que
cette dernière ne soit pas, vraiment, une danse rituelle. (Ibid.:
144).
COM. : Chaque danse porte un nom spécifique. Les Américains
débarqués le week-end à l’aéroport de Libreville
ont été émerveillés par les danses Elone et
Nloup* qui se produisaient sur le grand parking. (L’Union, 25/05/1993).
SYN. : bolo*, danse du Bwiti*, danse du Ndjembè*, danse
du Mwiri*, danse des Evovi* .
danser, v.tr. Entre dans la construction de quelques locutions
verbales.
- danser le bolo, V. BOLO*, BWITI*.
- danser le Bouïti, danser le bwiti, V. BWITI*. On a
dansé le " Bouïti* " toute la nuit autour du cadavre, exposé
dans l’ebandja*. (Raponda-Walker, 1998 : 49).
- danser un slow, loc.verb. Dispon., oral, argot des jeunes
urbanisés. Fumer du haschich. Allez, on va danser un slow.
J’ai du yamba* ! (Jeune, Libreville, 1994).
SYN. : grimmer*.
- danser un rythme, Fréq., jeunes. Danser en suivant
le rythme, danser en mesure une musique rythmée. Alors, je me
dis que si on est incapable de danser un rythme, il vaut mieux franchement
abandonner. (L'Union, 01/09/1991).
danseur à échasses, n.m. Spéc. Chez les Bapounou, danseur rituel, parfois porteur de masque, qui exécute sa chorégraphie sur des échasses, en présence d'une foule chantant et battant des mains, rassemblée en cercle autour de lui. Chez les Bapunu, nous connaissons deux danseurs à échasses : mukudji ou mbwanda, aux longues échasses, et ikwara, aux courtes échasses, surnommé ikwara-mokulu (" ikwara de la nuit "), parce qu'il danse la nuit. Ce dernier n'a pas de masque. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 143).
dartrier, n.m. Spéc. (Cassia alata Linn.). Plante arborescente à feuillage ornemental, s'ouvrant le matin et se fermant le soir, portant de longs épis de fleurs jaune-orangé à odeur désagréable. Utilisée en pharmacopée locale pour lutter contre les maladies de la peau et la blennorragie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 219).
datte, n.f. Spéc. Fruit sucré et noirâtre d'un petit palmier épineux assez répandu sur le littoral. V. DATTIER NAIN*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 336).
dattier, n.m. Spéc. On distingue :
- dattier des îles Canaries, (Phoenix canariensis Hort.).
Palmier de grande dimension introduit sur la Côte dès les
premiers temps de la colonisation. Surtout ornemental puisque l'arbre femelle
porte de gros régimes de fruits non comestibles. (Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 336).
- dattier nain, (Phoenix reclinata Jacq.). Petit palmier épineux
du bord de mer. Il donne des régimes de toutes petites dattes noirâtres
sucrées. Le coeur fournit un chou*-palmiste un peu amer et le spadice
coupé, du vin* de palme. Enfin le bois dur sert à faire des
poteaux, des pièges etc. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 336).
SYN. : dattier sauvage.
- dattier sauvage, n.m. V. DATTIER NAIN.
daurade, n.m. V. DORADE*.
déambuler, (se ---- ), v.pronom. Fréq., mésolecte. Déambuler, se promener, marcher. Le chef* de village, vêtu d’une tunique en coton rayée se déambulait dans la cour, saluant au passage ceux des nôtres qui se réveillaient. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 45).
débardeur forestier, n.m. Spéc. Engin utilisé pour sortir les billes de la forêt et les amener au lieu de stockage. Exploitant cherche débardeur forestier pour location, vente ou étudierait toute proposition. (L'Union, 26/11/1988 : petite annonce).
debout-debout, n.m. Fréq., oral, mésolecte,
basilecte. Appellation donnée à une coiffure féminine
traditionnelle consistant en de petites nattes dressées autour de
la tête. Les nattes ont cédé la place aux tresses
au fil noir, aux rastas modernes, au tissage etc. Le premier type de coiffure
encore appelé "minkasses" * ou debout-debout nous venait surtout
de l'Afrique de l'Ouest et a servi de mode à de nombreux compatriotes.
(L’Union, 08-09/05/1993). C’est une tresseuse* qui fait le debout-debout.
(Etudiante, Libreville, 1990).
SYN. : minkasses*.
débroussage, n.m. Usuel. Action de débrousser*,
débroussaillement, essartage. Pendant que certains compatriotes
continuent à croiser les bras* [.] d'autres [.] ont entrepris le
mois écoulé sur l'axe Moalo-Saint Martin des travaux de débroussage
du bord de la route.[.]. En effet, les herbes et arbustes commencent à
envahir celle-ci. (L'Union, 14.11.1988). La saison sèche
est le moment idéal pour le débroussage. (Etudiant, Libreville,
1994).
SYN. : débroussement*.
débroussaillage, n.m. Fréq., mésolecte. Débroussaillement. Travaux des champs : parfois débroussaillage du sous-bois, seules ou en compagnie des hommes, [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 48). Le débroussaillage des fossés sera fini ce soir. (Contremaître, Libreville, 1990).
débroussement, n.m. Usuel. Essartage en vue d’un
défrichement. R. Sillans a été personnellement
témoin au Gabon, d'un cas de morsure par une vipère cornue*,
survenue chez un manœuvre lors d’un débroussement. (Raponda-Walker,
1983 : 40).
SYN. : débroussage*.
débrousser, v.tr. Usuel. Enlever broussailles et
mauvaises herbes d’un terrain antérieurement entretenu ou préparer
au défrichement un terrain jusqu’alors inculte. On a débroussé
un autre terrain dans le nord mais le seul avion militaire qui a essayé
de s'y poser s'est écrasé. (Brouillet, 1972, 48). Une
heure après, la victime était debout, en train de débrousser,
comme si de rien n’était [.]. (Raponda-Walker, 1983 : 41). Ils
ont par conséquent débroussé environ deux hectares
de forêt [.]. (L’Union, 11/09/1992). Il est absolument
défendu de le [le cimetière] débrousser. (Raponda-Walker,
1998 : 49).
DER. : débroussage*, débroussement*.
déchirer les habits, (se ---- ), loc.verb.pr. Fréq., oral, argot urbain. Se battre. Hier, Benjamin et Yves se sont déchirés les habits à cause d’une petite*. (Lycéen, Libreville, 1999).
décider de, (se ---- ), v.pron. Fréq., mésolecte. Se décider à, décider de, prendre la décision de. [.] après la proclamation de leur Etat indépendant, les Palestiniens pourraient se décider de s'intégrer à une confédération avec la Jordanie. (L’Union, 19/11/1988). Mais cette fois, il s'est décidé d'exposer son produit sur le marché. (L’Union, 23/11/1988). Je me suis décidé de partir là-bas. (Instituteur, Oyem, 1990).
décidé de, adj. Fréq., mésolecte. Décidé à. Mimba s'est retrouvé balloté par des centaines de mains décidées d'en découdre avec lui. (L’Union, 22/11/1988). On comprend mieux le plaisir d'un public qui [.] se dit décidé de revenir voir Delta FC à l'oeuvre une autre fois. (L’Union, 29/05/1989).
déconfiture, n.m. Fréq., fam. Période de conjoncture économique où l'argent fait défaut. D'ailleurs, en ces temps de déconfiture, il n'est pas bon de faire le c... pour être privé de son pain. (L’Union, 08/11/1988). Moi je pense qu'avec la déconfiture là*, on doit voir tout petit parce quand c'est tout gros, il faut de gros moyens. (L’Union, 23/11/1988).
déconseiller, v.intr. Dispon., oral, mésolecte,
basilecte, péj. Donner de mauvais conseils. Mon fils a fait
bandit* parce que ses copains l’ont déconseillé. (Revendeuse,
Libreville, 1996).
ANTON. : conseiller*.
décroché, n.m. ou f. Dispon. Personne qui ne pratique plus une activité, un sport, etc. Un face à face, décrochés et jeunes en activité. (L’Union, 13/01/1997). On va faire un match de décrochés, pourquoi pas ? (Enseignant, Port-Gentil, 1998).
dedans, (être ----), loc.verb. Fréq.
- fam. Etre dans le coup, être partie prenante,
accepter de participer à qqch. Que le curé me donne des
garanties qu'il me versera ce que le Blanc* et la 'mistration*' me couperaient*
pour réfléchir à sa proposition. Sinon je ne suis
pas dedans. (L’Union, 03/02/1992). Moi, la grève,
je suis dedans. (Commis, Libreville, 1994).
- argot. Avoir trop bu, être ivre. Madame, j'entends
chanter. C'est Monsieur, il doit être dedans. (Nyonda, 1981 :
141). Je l'ai vu hier à la sortie de la boîte : il était
dedans! (Etudiante, Libreville, 1994).
dedemba, n.m. (de l’akélé). V. EVUR*.
dédeuillement, n.m. Fréq., fam. Sortie de deuil. A partir du crépuscule commençaient d'autres divertissements. Le plus apprécié dérivait d'une des danses de dédeuillement : l'okoui*. (Dedet, 1984 : 40). Il faut donner pour le dédeuillement qui va avoir lieu au village. (Ibid. : 60). Je vais à Lambaréné pour le dédeuillement. (Fonctionnaire, Libreville, 1994).
dédeuiller, (se ---- ), v.pron. Fréq. Fam. Sortir du deuil, sortir d'une période de tristesse ou de marasme. Toutefois, actuellement, l'heure est à la joie et au réconfort dans les rangs des forces de police nationale qui, selon les observateurs, viennent de se dédeuiller. (L’Union, 16/10/1992). Ils venaient à peine de se dédeuiller quand l’autre fils est mort. (Infirmière, Port-Gentil, 1995).
defassa, n.m. V. COBE* A CROISSANT.
défendre qqn de, v.tr. Fréq, peu ou non scolarisés. Défendre à qqn de. La maîtresse les défend de parler mais ils n’écoutent pas. ((Mère d’élève, Libreille, 1990). Sa mère la défend de sortir.(Lycéenne, Port-Gentil, 1997).
déflaté, n.m. Usuel. Personne licenciée à la suite de la compression des effectifs. Ce prêt [.] était destiné au financement de la formation et de la réinsertion des déflatés et autres jeunes à la recherche d'un premier emploi. (L’Union, 17/01/1992).
défoncer, v.intr. Fréq. Pénétrer par effraction (dans un domicile), entrer en fracturant la serrure dans une maison ou un appartement. Avez-vous oui ou non volé , après avoir défoncé à l'aide d'une tenaille, une bouteille de gaz au domicile de Melle Y. ? (L’Union, 24/11/1988).
déforestage, n.m. Usuel, écrit, lettrés.
Fait de détruire la forêt, déforestation. Le
déforestage : un danger pour l'équilibre écologique.
(L’Union, 26/11/1988). Le déforestage est trop important
dans ce pays. (Ingénieur, Libreville, 1994).
ENCYCL. : cette action est en grande partie liée avec
la technique traditionnelle de culture sur brûlis.
COM. : "déforestation" ne semble guère utilisé.
déforester, v.tr. Usuel. Déboiser, détruire
la forêt sur une superficie déterminée. Selon M.,
sa compagnie [: pétrolière] déforeste le minimum possible
afin de pouvoir installer ses infrastructures dans la mesure où
le déforestage* leur coûte excessivement cher. (L’Union,
26/11/1988).
DER. : déforestage*.
défricheur, n.m. Fréq. Ouvrier agricole qui participe à un défrichage. Que faire, par exemple, lorsqu'un naja* se laissait tomber d'un arbre sur les épaules d'un défricheur? (Dedet, 1984 : 302). Combien faut-il de défricheurs ? (Planteur, Mouila, 1989).
défrisage, n.m. Usuel, parfois connoté péj.
par les traditionnalistes. Traitement capillaire destiné à
rendre lisse les cheveux crêpus ou frisés, décrépage.
La tendance est plutôt au décrépage ou défrisage,
c'est-à-dire que l'on rend les cheveux lisses. (L’Union, 08-09/05/1993).
SYN. : décrépage.
défrisant, n.m. Usuel. Lotion utilisée pour décrêper les cheveux. Oui, Mesdames et Messieurs, un extra-marché (nom donné par le journal à la plage de Libreville) où l’on trouve absolument tout : [.] rayon beauté (défrisant, lait de toilette, coton tige, rouge à lèvres), un rayon enfant [.]. (L’Union, 08-09/05/1993).
dégager le trac, loc.verb. Dispon., mésolecte. Se libérer du trac, faire disparaître l'angoisse devant une prestation publique. Ce sont de telles circonstances qui permettent à l'élève [.] de dégager le trac devant le public. (L’Union, 27-28/05/1989).
dégé, var. D.G., n.m. Usuel, oral, fam., plaisant. Abréviation usuelle et familière de Directeur Général. L'exemple le plus frappant est celui de ce fils de Loo (ou de Mandiville) qui fut autrefois dégé des Affaires Sociales. (L’Union, 12/10/1992). Enfin, on a tout de même réussi à placer un dégé gabonais, pur sang et bon teint. (L’Union, 20/05/1993). On parle de l'ancien tout-puissant dégé de notre Transgabonais*. (L’Union, 14/06/1993). [.] le torchon brûle entre le dégé de la compagnie, d'une part, et son personnel, appuyé par le ministre de tutelle. (L’Union, 01/07/1993).
dégrader qqn, v.tr. Fréq., oral surtout, péj. Faire perdre la face à une personne. Ma femme m’a dégradé devant mes parents, elle a déballé tous nos problèmes à sa famille.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
déguerpi, n.m. Usuel. Personne expulsée
de son logement afin de permettre la mise en oeuvre d'un travail d'intérêt
collectif : barrage, rénovation de quartier par exemple. Les
habitants du village apprirent ainsi qu’ils appartenaient désormais
à une catégorie de la population connue sous le nom de ‘déguerpis’.
On leur donnait trois mois, pas un de plus, pour quitter les terrains entre
le grand fromager* et la rivière de gros galets que la République,
seule propriétaire véritable, entendait utiliser pour le
bien du plus grand nombre de ses enfants. (Owondo, 1985 : 54). [.]
la création des zones d’urbanisation viabilisées pour les
demandeurs de parcelles ou pour les déguerpis. (Le Bûcheron,
16-22/10/1996).
DER. : déguerpissement*.
déguerpissement, n.m. Usuel. Expulsion par décision administrative des habitants d'un quartier, d'un village, d'une zone, pour permettre la réalisation de grands travaux d'intérêt collectif, expropriation, démolition. La capitale s'est considérablement développée en un quart de siècle, et des cabanes en planche, mal construites dans des bas-fonds insalubres, se sont multipliées comme dans d'autres grandes agglomérations africaines. Elles sont de temps à autre l'objet de ces démolitions rapides que l'on appelle là-bas des déguerpissements. (Gaulme, 1988 : 158).
dehors, adv. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam.A l'air. Ils dansent le wiki*, le ndjembé*, le missoukou* et la plupart des filles qui dansent là-bas elles ont les seins dehors. (Entraîneuse, 20 ans, Libreville, 1994). Sa mini est tellement courte qu’elle a le cul dehors. (Jeune, Libreville, 1992).
déjeuner-débat, n.m. Fréq., écrit, lettrés, mélior. Repas d'affaires au cours duquel des personnalités du monde politique et économique procèdent à des échanges de vue constructifs permettant la résolution des problèmes et l'amorce de solutions. Le Président de la république, M. Omar Bongo , était hier l'hôte d'un déjeuner-débat à l'Okoumé Palace, auquel étaient conviés tous les acteurs économiques nationaux. (L’Union, 18/06/1993).
délinquance, n.f. Fréq., oral, mésolecte, péj. Comportement irresponsable même s'il ne s'agit pas d'action juridiquement condamnable. Boire tout son salaire, agir comme ça envers ses enfants, c'est irresponsable, c'est de la délinquance. (Etudiante, Libreville, 1994).
délinquant, (être ---- ), n.m. Fréq., oral, mésolecte.Etre condamnable en fonction du code moral de la société, même si juridiquement il n'y a pas de délit. Mes parents sont trop* sévères : pour eux, se saper*, aimer sortir en boîte, avoir un copain, c'est être délinquante! (Etudiante, Libreville, 1994). On nous traite de délinquants parce que nous sommes dans le groove*. (Jeune, Port-Gentil, 1997).
délivrer, v.tr.dir. Fréq. oral, fam., mésolecte. Aller chercher un objet que l'on n'a pas encore entièrement payé et qui reste gagé. (Par exemple, le prix comporte une large part de crédit ou les frais de réparation engagés n'ont pas été entièrement réglés). J'ai été délivrer mon pantalon chez le tailleur. J'ai dit que je paierai le solde après la fête. (Etudiant, Libreville, 1994). Veux-tu aller délivrer ma montre à la bijouterie. Voila l’argent ! (Secrétaire de direction, Libreville, 1996).
demander, v.- Fréq., oral, fam., mésolecte. Chercher, demander (à quelqu'un) une indication sur un lieu ou une personne. Pardon, je demande la secrétaire, où elle est? (Etudiant, Libreville, 1994). Je demande la Poste. C'est par là? (Informateur, Libreville, 1984).
- demander à qqn à + infinitif, v.tr.ind. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Demander à qqun de + infinitif. Demandant aux Iraniens à garder des distances vis à vis de l'Est et de l'Ouest (L’Union, 07/06/1989). Il a fait une note demandant aux clients à respecter les délais de paiement. (Commis, Libreville, 1990). J’ai demandé au Directeur à faire un stage. (Etudiant, Libreville, 1991).
démago-tchatcheurs, n.m.pl. Dispon., presse politique, mésolecte, iron., péj. Personnes prêchant la démagogie. Oh! voyons, ce n'est pas ça le plus important. seuls les 'démago-tchatcheurs' ont voix au chapitre.(L'Union, 28/06/1993). Plus démago-tchatcheur que lui, y en a pas !(Peintre en bâtiment, Libreville, 1994).
démarrer, v.intr. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Ne pas passer inaperçu, se faire remarquer. II dit "non mais tu as vu comme la go* démarre ! [.] ". Il n’aime que les filles qui se font remarquer. (Etudiante, Libreville, 1998). Elles mettent des minis pour démarrer auprès des garçons !(Serveuse, Libreville, 1999).
démasquage, n.m. Dispon., écrit, presse politique, péj.Action de démasquer, de révéler au grand jour. [.] en leur fournissant des renseignements relatifs à la tranquillité de la Lopé et au démasquage des délinquants. (L’Union, 08/09/1992). Il faudra bien qu’on arrive un jour au démasquage de toutes les corruptions. (Etudiant, Libreville, 1996).
demi-bec, n.m. Spéc.Poisson de mer, proche de l'anguille, de la fam. des Hemiramphidés, à la chair excellente et appréciée. L'espèce la plus commune est le demi-bec brésilien (Hemiramphus brasiliensis Linn.) à machoire inférieure très allongée et machoire supérieure courte, triangulaire et non écailleuse. Les demi-becs sont des pélagiques côtiers des mers tropicales [.] ils pénètrent couramment en estuaire et en lagune à la recherche de nourriture; quelques espèces vivent en eau douce. (Seret/ Opic, 1981 : 114).
demi-course,n.f. Usuel, oral. Déplacement en taxi lorsque celui-ci peut charger d’autres clients susceptibles d’aller à peu près dans la même direction. Pour les déplacements urbains, il vous coûtera 100 FCFA en transport en collectif, 500 FCFA en demi-course (vous n’êtes pas seul dans le taxi mais il vous amène à votre destination) [.]. (Caparros, 1997 : 25).
demi-deuil, n.m. V. FAUX-ÉBÉNIER*
demi pain, n.m. Usuel. Demi baguette de pain, sandwich. V. LONG* PAIN. Parce que les enfants des matitis*, des condamnés à une dure enfance, rêvent de manger un demi pain au choco*, ou encore un demi pain pâté. (Ndong Mbeng, 1992 : 24). On s’arrête pour acheter un demi-pain beurré ? (Lycéen, Libreville, 1994).
démocratique, adj. Usuel, oral surtout, mélioratif.
(En parlant d'un prix). A la portée de toutes les bourses, à
la portée des moyens de toutes les couches sociales, donc bon marché.
Le Batavia vous offre son buffet spécial Fête des Mères
à prix démocratiques. (L'Union, 25-28/05/1989). Ce magasin
pratique des prix démocratiques. (Etudiant, Libreville, 1994).
COM. : les autres sens de " démocratique " sont évidemment
connus.
dénaturé, adj. Dispon., écrit, lettrés, recherché.Abimé, détérioré. Pour résoudre ce problème, je mets à profit la saison* sèche afin de retaper la toiture dénaturée par les intempéries, y compris la charpente. (L’Union, 11/09/1992). Et maintenant, après l’accident, la portière est toute dénaturée. (Infirmier, Port-Gentil, 1994).
dendrocygne, n.m. Spéc. Oiseau aquatique de la fam. des Anatidae. Deux espèces : le dendrocygne fauve, roux et brun foncé (Dendrocygna bicolor Vieillot), et le dendrocygne veuf à face blanche, nuque noire et dos rayé brun et roux, crépusculaire, (Dendrocygna viduata Linn.). Les dendrocygnes nagent relativement peu. (Serle/ Morel,1988 : 28).
dengue, var. crise de dengue, n.f. Usuel. Maladie infectieuse virale transmise par la piqûre de moustiques (Aedes sp.). Tu as eu une crise de dengue, comme presque tous les nouveaux venus à la colonie. [.] Tu as dû être piqué par une mouche, sur la rivière et, le soleil aidant, la dengue t’a pris brutalement. (Simenon, 1975 : 91). Il faut savoir, et cela est important, que le moustique demeure l’ennemi le plus indomptable de l’humanité et qu’il est le vecteur de la fièvre* jaune, du paludisme* ou de la dengue responsable de plusieurs millions de décès et de centaines de millions de cas par an. (Le Progressiste, 01/04/1996).
dent [d'éléphant], dent [d’hippo], n.m. Vx mais
encore usité. Ivoire soit provenant de la défense d’éléphant
soit de la dent de l’hippopotame. Plus souvent employé pour : défense
d’éléphant. [.] si l'on considère que, dans
le vocabulaire recueilli en 1601 dans le cap Lopez, la formule "dents d'éléphant"
transcrite 'mamimomeeau', évoque plus des langues du centre du Gabon,
dont celle des Okandé, que le myènè moderne. (Gaulme,
1988 : 75). On voyait à la factorerie* de Walker des dents* d’éléphants*
magnifiques. Les plus belles étaient celles d’ivoire* vert qu’on
nomme ainsi non pas parce que l’ivoire en est vert, mais parce qu’il a
été pris sur l’animal vivant. (Coffinières de
Nordeck, 1911 in Merlet, 1990 : 251). La petite dent là, je te
fais bon prix*. (Marché, Libreville, 1987).
SYN. : pointe*, morfil*.
denté, n.m. Spéc. V. DORADE ROSE*. Désigne plusieurs poissons de mer de la fam. des Sparidae, souvent classés dans la catégorie "dorade rose" pour la commercialisation. Les espèces locales typiques sont : le denté à gros yeux, (Dentex macrophtalmus Bloch) ; le denté congolais, le plus petit, rouge vermillon (Dentex congoensis Poll.) ; le denté angolais, très commun. (Dentex angolensis Poll.et Maul.). (Seret/ Opic, 1981 : 230-233).
dentelaire, n.f. Spéc. (Plumbago zeylanica Linn.). Arbre de la fam. des Plombaginacées, répandu auprès des villages. Il porte de belles fleurs d'un blanc pur à corolle tubuleuse et limbe étalé en roue. Il est considéré comme une plante magique, pouvant agir contre la gale et la lèpre. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 349).
dépasser, v.tr.
- dépasser qqun, v. tr dir. Fréq., oral, mésolecte,
fam.(En parlant d'un prix), excéder les capacités financières
d'un acheteur éventuel. Payer* une voiture maintenant, ça
me dépasse!(Fonctionnaire, Libreville, 1994). Le wax*, c'est
mieux mais le prix me dépasse.(Etudiante, Libreville, 1987).
- dépasser, v.tr., Fréq., oral surtout,
mésolecte, basilecte. Choquer. Je te dis, elle dépasse
les gens avec sa vie. (Cuisinier, 24 ans, Port-Gentil, 1994). Moi,
voir ces filles et ces hommes tout nus sur les journaux, ça me dépasse
!(Mère de famille, Libreville, 1996).
dépenser à la volée, loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, fam., péj.Dépenser immodérément et de manière irréfléchie, gaspiller son argent. [.] les hommes d'âge mûr [.] ne dépensent pas à la volée! Leur argent sert pour les bonnes affaires.(L’Union, 23/11/1988). Il dépense à la volée dans les bistrots et ses enfants n’ont pas d’habits corrects pour fréquenter*. (Secrétaire, Libreville, 1992).
déperdition scolaire, n.f. Usuel. Abandons scolaires importants consécutifs à des échecs qui pourraient être évités. Autant de maux dont la jeunesse de Mayigba rend les notables* responsables et qui seraient, croit-elle, à l'origine des déperditions scolaires. (L’Union, 25/09/1992).
dépiècé, adj. Dispon., mésolecte, basilecte.Démonté, mis en pièces détachées. Une perquisition effectuée au domicile de l'un d'eux a permis de découvrir quelques pièces dépiécées du taxi-bus*.(L’Union, 10/09/1992). Au tournant après le coupé-coupé*, près d’une auto dépiécée, c’est là que se réunissent les Kools*, d’après radio-trottoir*. (Mère de famille, 1996).
déployer, (se ---- la gorge), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, fam. Crier à tue-tête, s'égosiller. Vous les [: les taxis-boys*] avez sans doute remarqués accrochés à la portière des taxi-bus* ou se déployant la gorge à la Gare Routière, invitant les clients à emprunter le véhicule auquel l'instant leur permet d'offrir leurs services. (L’Union, 24/11/1988). Les maîtresses se déployaient la gorge : " Taisez vous ! Taisez vous ! " Mais personne n’écoutait. (Rédaction, Troisième, 1989).
déposer, v.tr. Spéc. (Au football), distancer, laisser sur place. Bondali sème la panique dans la défense gabonaise en déposant Angoué, Da Costa et Bongo. (L'Union, 05/06/1989). Tu as vu comment il l'a déposé ? L'autre n'a même pas pu suivre. (Etudiant, Libreville, 1990).
depuis, adv- Usuel, oral, mésolecte, basilecte,
plaisant chez les intellectuels. Employé seul et avec ton haut
et durème sur la syllabe finale, de longue date, depuis longtemps.
Elle, je ne l'ai pas vue depuis!!! (Enseignante, Port-Gentil, 1990).
Voyons, toi et moi on se connaît depuis!!! Tu peux bien me prêter
ça. (Etudiant, Libreville, 1994). Je t’ai dit ça depuis!.
(Secrétaire de direction, 30 ans, Port-Gentil, 1994). " Depuis
" : s’emploie de manière elliptique pour signifier " depuis longtemps
". (Elsener, 1997 : 158). Moi, je suis là depuis, je fais
partie de ceux qui ont commencé le commerce du livre à Rio.
(Planète jeunes, supp. Gab., 02-03/1999).
COMP. : de depuis, de depuis et de depuis, depuis depuis*, depuis
kala kala*.
- depuis, (de ---- ), loc.adj. Fréq., oral, fam.,
basilecte, plaisant chez les intellectuels. D'autrefois, d'il y a très
longtemps. La vieille femme, Mama* Katherina qui revient du marché
de Mont-Bouët où elle vend des tubercules qu'elle va chercher
elle-même dans sa plantation qui se trouve au P.K.* 29, y rentre
et met en marche, allume la vieille lampe à pétrole de depuis.
(Ndong Mbeng, 1992 : 89). Je lui ai dit : "Tu ne veux pas qu'à
cette réception je mette cette robe de depuis ? " (Secrétaire,
Port-Gentil, 1992).
- depuis et de depuis, (de ---- ), adv., Fréq., oral
surtout, fam.Depuis vraiment très longtemps. [.] aussi, avant
de conclure très rapidement que les matitis*, [.] font l’affaire
des inégalités sociales de depuis et de depuis, eux, gens
des matitis*, ils ont leur mot à dire. (Ndong Mbeng, 1992 :
117).
SYN. : depuis depuis, depuis kala kala.
- depuis depuis, var. depuis-depuis, adv. Fréq. oral,
fam., mésolecte, basilecte.Depuis je ne sais combien de temps,
depuis très longtemps. Chez nous ça a toujours été
comme ça depuis depuis. (Etudiant, Port-Gentil, 1992).
COM. : la reduplication traduit l'intensification dans beaucoup
de langues afr. locales.
SYN. : depuis kala kala.
- depuis kala[-]kala, loc.adv. Fréq., (hybride français/
langues locales), fam. oral surtout, mésolecte, basilecte. Depuis
fort longtemps. Ca fait depuis kala kala (c'est-à-dire quand
feu papa* Léon Mba était encore bourgmestre* de la ville
de Libreville) que je roule ma bosse dans les marigots* de la région,
bravant la mouche tsé-tsé*, les moustiques, les caïmans*
et les mambas* verts. (L’Union, 15/07/1993). Tout ce qui est mauvais
au Gabon, le responsable c'est notre " présida* ". Mais ça
on le sait depuis kala-kala. (L’Union, 14/07/1993). " Depuis kala-kala
" : signifie " depuis longtemps ". (Elsener, 1997 : 159). Tu multiplies
tes excès de langage dans le journal qui t’offre l’hospitalité
depuis kala-kala [.]. (Omar Bongo in Pour moi quoi !… Makaya,
1998 : 5).
SYN. : depuis depuis, depuis kala kala.
députaille, n.f. Fréq., presse politique, fam. péj. Ensemble des députés. Notre députaille, tout naturellement, s'est donnée* à coeur joie en caressant le sujet dans le sens du poil quoi! (L'Union, 14/11/1991). Moi, Makaya, je suis tenté de répondre par l'affirmative, surtout depuis que notre députaille s'est emparée de cette histoire... (L'Union, 06/11/1991). En disant ça, je pense au comportement de notre députaille codiste qui, paraît-il, a remis en route son fameux boycott des travaux en commissions. (L'Union, 29/05-01/06/1993).
derrière de civette, n.m. V. CIVETTE*.
descendre, v.intr. Fréq., mésolecte, basilecte.
- Se rendre à, aller à sans aucune idée
de dénivellation géographique ou de voyage d'un lieu politiquement
ou économiquement important vers un autre de moindre importance.
Ils avaient découvert au fond d’un quartier populaire cette buvette*
où ils descendaient, de temps en temps se mêler aux habitants.
(Okoumba-Nkoghe, 1993 : 219).
- Arrêter de travailler. Quitter le travail à la
fin de la matinée ou de l’après midi. Il a fini le
travail, il descend à midi. (Employée à l’armée,
27 ans, Libreville, 1994). Le soir, tu descends à quelle heure?
(Ingénieur, Libreville, 1998).
descente, n.f. Usuel.
- Déplacement, voyage. Avec mon goupe, on va faire
une descente à Lalala et ça va chauffer. (Etudiant Libreville,
1994). La descente avec le train, c'est plus commode.(Enseignant,
Libreville, 1994).
- Fin de la matinée ou de la journée de travail.
A la descente, il y a beaucoup d’embouteillages au plateau. (Dactylo,
Port-Gentil, 1997). Il faut que je prenne un taxi à la descente.
Mon mari a voyagé.. (Fonctionnaire, Libreville, 1998).
déserteur, n.m. Fréq. oral, fam., péj.Personne trop souvent absente à son travail. Ogoura est un déserteur, on ne le trouve jamais à son bureau. (Fonctionnaire, Libreville, 1994). Patron, je ne suis pas un déserteur. Je dois vraiment aller à l'hôpital ce matin. (Planton, Libreville, 1990).
dètche, n.f. Fréq., oral, argot urbain.Misère. Dèche. Je crois que je suis fauché, j’ai plus de kolo*, c’est la dètche. (Etudiant, Libreville, 1999).
détourneur, n.m. Fréq., oral surtout, péj.Personne qui s'approprie des fonds qui ne lui appartiennent pas, plus particulièrement l'argent de l'Etat. Les gens pensent que la plupart des ministres sont des détourneurs.(Etudiant, Libreville, 1994). Détourneur, ça veut dire voleur du bien public, quoi ! (Informateur, Libreville, 1995).
de tout et tout, loc.adv. V. TOUT ET TOUT*.
de toutes les façons, adv. Usuel.De toute façon. Comme de toutes les façons, un tel travail ne peut se faire en un jour, [.]. (L’Union, 22/09/1992). Comme, de toutes les façons, personne ne le connaissait là-bas, l'homme a vite fait de rédiger deux chèques. (L’Union, 25/10/1992). De toutes les façons, personne n’a réussi cet exercice. Il était incompréhensible! (Lycéen, Lambaréné, 1994).
détribalisation, n.m. Fréq. Intellectuels,péj.Effacement progressif des structures tribales. C'est également l'épopée d'un homme formé au creuset des pionniers, témoin de la détribalisation de l'Afrique. (Dedet, 1984 : 16). Quand verrons nous la détribalisation de la politique en Afrique ? (Fonctionnaire, Libreville, 1990).
deuil, n.m. Usuel. V. RETRAIT DE DEUIL*.
Période limitée (variable selon les groupes ethniques et
les religions) durant laquelle on pleure, officiellement, un défunt.
Elle se termine par une cérémonie de levée de deuil,
ou retrait de deuil ou sortie de deuil. Le village s'émut
[.] de constater l'état de cet enfant. En effet, passé quinze
jours , chacun s'était relevé de son deuil. Seul l'enfant
de Kota et Nindia restait prostré. (Owondo, 1985 : 48).
COMP. : levée* de deuil, retrait* de deuil, sortie* de
deuil.
DER. : dédeuillement*, dédeuiller*.
deux chevaux, var. 2 CV, n.f. Fréq., oral, jeunes,
fam., péj.Vieille voiture. Une carcasse, tiens, ou bien une
2CV, tu sais une vieille marque pour désigner une vieille voiture
; ou bien une R4*. Même si c’est pas la marque de ta voiture hein,
il suffit qu’elle a un état pas possible on dit que c’est une R4*
ou bien une 2CV.(Lycéenne, Libreville, 1994).
SYN. : R4*.
deuxième bureau, n.m.Usuel, (par allusion à
l'excuse souvent évoquée par un mari qui court la prétentaine
: " J'ai été retenu au bureau ! "), oral, fam. Maîtresse,
femme entretenue par un homme marié, généralement
à l'insu de son épouse légitime. Mais elle [: la
polygamie] est remplacée par le 'deuxième bureau', comme
on dit familièrement au Gabon : une maîtresse - ou plusieurs
-, entretenue suivant ses moyens, que l'on visite régulièrement.
(Gaulme, 1988 : 157). La corruption, le passe-droit, la prévarication,
l'arrogance tenaient le haut du pavé avec ses [sic] manifestations
extérieures de richesse trop rapidement accumulées : parc
de voitures de luxe, voyages aériens en première classe de
rigueur, détournement des fonds publics, avalanche de frais de missions,
multiplication des 'deuxièmes bureaux', costumes et robes des meilleurs
couturiers parisiens, entretien d'une cour hétéroclite et
bassement intéressée. (L’Union, 20/04/1993).
SYN. : bureau*.
deux jours, n.m.pl. Vieilli, mésolecte, basilecte, mélior. Festivités offertes par le futur mari ou sa famille à l'occasion de l'arrivée de la fiancée (accompagnée de ses soeurs) dans son village. Cette fête, donnée quelques jours avant le mariage, dure généralement deux jours. A l'origine propre à l'ethnie fang, elle tend à se généraliser et peut même actuellement se dérouler dans le village de la fiancée lors de la remise de la dot*. On dit "les deux jours de + nom du fiancé".Pendant les deux jours de Bisang (c'est le nom du gendre) à Okonga, c'était la fête. (L’Union, 26/11/1988).
deux pelés et trois tondus, loc.nom. Fréq., oral, mésolecte, fam.Quatre pelés et un tondu, très peu de monde, quelques personnes sans aucune importance. Il suffit à l'actuelle, de traîner derrière soi deux pelés et trois tondus brandissant quelques pancartes et banderoles et paf ! la révolution est réussie. (L’Union, 25/09/1992). Après avoir décortiqué les statistiques officielles, on s’aperçoit que le nombre d’électeurs inscrits dans ces bureaux de vote était respectivement de : [.]. Donc, à peine deux pelés et trois tondus. (L’Union, 17/12/1996).
devancer, v.tr. Fréq., mésolecte. Précéder. Permettez moi de vous devancer pour vous montrer le chemin. (Directeur commercial, Libreville, 1997). Je suis désolé, je vous devance, retrouvez-moi à la bibliothèque après votre entretien. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
devant, adv.- Fréq., oral, mésolecte,
basilecte. Plus loin dans la direction vers laquelle on va. " Je
te dépose où? " - " Laisse moi devant ! ".(Etudiant,
Libreville, 1994). Non pas ici, allez devant.(Enseignant, Libreville,
1992).
LOC. : être* devant.
- devant, (être ---- ), loc.verb. Fréq.,
oral, mésolecte, basilecte, fam.Etre encore à une certaine
distance, être encore éloigné. De temps en temps
j’interrogeais Bernard pour savoir si le village était encore éloigné.
[.] " Il est encore devant, mon Commandant* ".(Charnay, 1983 : 142).
Vous n'êtes pas fatigué ? La maison est encore un peu
devant. (Planteur, Oyem, 1987). La Poste ? C'est devant ! (Passant,
Libreville, 1994).
devanture, n.f. Usuel, sauf intellectuels.Partie antérieure d'un bâtiment (façade, entrée, pas de porte, portail), s'ouvrant sur la rue. C'était comme si l'après-midi s'attardait à dessein et que sa lumière avait pour seul objet d'éclairer le plus longtemps possible la devanture des cases , afin que chacun voie. (Owondo, 1985 : 24). J’attendrai à la devanture de l'Hôtel. (Chauffeur, Libreville, 1990). Souvent, je me reposais à la devanture de la maison [.] dans la maison, c’était impossible. (Professeur de sport, 30 ans, Libreville, 1994).
développeur, n.m. Dispon., oral surtout, fam. Produit
consommé pour améliorer les performances sexuelles masculines.
J’étais complexé. J’avais tout fait pour en avoir une
à la King-Kong ! … Développeur… Bois* bandé… pommade
miracle… Rien ! (BD Boom, 1999 : 43).
SYN. : bois* [à] bander.
devenir caillou, loc.verb. V. CAILLOU*.
dévierger, v.tr. Fréq., oral surtout, fam., peu ou non scolarisés surtout.Déflorer (une jeune fille). Le fils de la voisine est un bandit*, il a déviergé la petite Gertrude.(Ingénieur, Libreville, 1994). Mais qu'est ce qu'il sait faire, son fils, en dehors de dévierger des filles?(Mère de famille, Libreville, 1990).
devin-guérisseur, n.m. V. NGANGA*. Le plus souvent le nganga* cumule, plus ou moins, ces activités [: médecin, guérisseur, rebouteux et devin, enchanteur, nécromancien, magicien, mage, diseur de bonne aventure, faiseur de charmes, de philtres, de talismans bénéfiques, spirite, voyant, exorciseur, médium], c’est pourquoi le terme de devin-guérisseur — employé par H. Deschamps — est à notre avis très juste. (Raponda-Walker, 1983 : 33).
devoirs ménagers, n.m.pl. Fréq., mésolecte.Tâches ménagères (en parlant d'une femme). Accomplissant ses devoirs ménagers, elle sortait de sa chambre pour la salle de séjour.(L’Union, 18/11/1991). Tu n’as rien à dire, je fais tous mes devoirs ménagers. (Mère de famille, Libreville, 1994).
DG, n.m. V. DEGE*. [.] des chèques libellés aux nom et prénom du DG de la consommation [.].(L’Union, 11/05/1998). Firmin, est-ce que le DG est dans son bureau, je voudrais lui remettre mon mémoire ?(Etudiant, Libreville, 1999).
dialecte, n.m. Usuel, parfois péj.Langue vernaculaire.
Ces ethnies sont parfois classées d'après leur appartenance
linguistique bien qu'il existe quarante-trois dialectes gabonais, donc
presqu'autant que d'ethnies.(Rémy, 1987 : 26). On a mis trente
ans pour rassembler dans la même case une quarantaine d'ethnies qui
ne tapaient pas sur le tam-tam* au même rythme et s'exprimaient en
un nombre de dialectes et de patois tellement différents que même
moi, Makaya, je me mélangeais les pédales! (L’Union,
17-18/10/1992). [.] grâce [.] aux dialectes locaux qu'ils
[: les missionnaires] parlaient couramment, ils avaient une connaissance
profonde des traditions et de la psychologie de leurs fidèles. (Georgy,
1992 : 56). Tu sais, quand on est entre nous, on parle en dialecte.(Etudiant,
Libreville, 1994).
ENCYCL. : les langues locales, durant la période coloniale,
ont été dévalorisées et placées en situation
défavorable par rapport au français. Interdites à
l'école, sous peine de sanction, elles ont été assimilées
à des "dialectes" (: variété géographique d'une
langue) ou même à des "patois".
diable de mer, n.m. Spéc. (Manta birostris Donndorff).
Seule espèce ouest-africaine du genre Manta. Elle atteint 6 m. d'envergure
et pèse près de 3 500 kgs. Bien que réputée
terrifiante, elle n'offre de véritable danger que lors de la capture.
Le nom de diable de mer vient de leur mauvaise réputation légendaire
: elles sont capables de surgir hors de l'eau comme des diables. et d'effectuer
des sauts impressionnants et spectaculaires.(Seret/ Opic, 1981 : 48).
COM. : une autre mante plus petite (Mobula lucasana Beebe et
Tee Van), est beaucoup plus largement répandue dans l'océan.
Elle est à dos brun ou noir, ne porte pas d'aiguillon sur la queue
mais reçoit aussi le nom de diable de mer.
SYN. : mante, raie cornue, raie manta
diagramme [à grosses lèvres], n.m. Spéc.
(Plectorhynchus macrolepis Boulenger). Poisson de la fam. des Pomadasyides
qui vit indifféremment sur les fonds durs et vaseux des eaux marines
ou saumâtres. (Gilbert et alii, 1989 : 178).
SYN. : ikoulou (galoa).
diane, n.m. V. CERCOPITHèQUE* DIANE.
diarrhée, n.f. Spéc.On distingue localement : la diarrhée aigue (généralement liée à une trop grande consommation de fruits, de mangues notamment) ; la diarrhée chaude ; la diarrhée chronique ; la diarrhée des voyages, fréquente chez les touristes, la diarrhée estivale, répandue à la saison* sèche ; la diarrhée rouge (symptome du virus Ebola), la diarrhée sanguinolente ou dysenterie. Et même si à l'inverse de la chronique*, il existe une diarrhée aigüe, de courte durée.(L'Union, 23/11/1988). Mais il existe aussi la diarrhée des voyages [.] chez les touristes.(L'Union, 23/11/1988). Mais il existe aussi [.] la diarrhée estivale, souvent de nature bénigne, en particulier chez les touristes qui viennent chez nous.(L'Union, 23/11/1988). Depuis plus de cinq mois, les populations du district* de Bikondom, dans la province* du Woleu-Ntem, sont frappées par une épidémie de diarrhée rouge.(L’Union, 04/11/1996). Au nombre des maladies traitées par ce tradimédecin*, le kong*, la diarrhée sanguinolente et autres affections graves. (L’Union, 21/11/1996). .M’sieur j’ai la diarrhée chaude.(BD Boom, n°2, 12/1997).
dibandza, n.m. V. CORPS* DE GARDE. Le reste du corps enduit de la sciure de padouk*, l'assemblée générale présente dans le dibandza attendait maintenant l'offrande, sous les airs que le commissaire à la Culture arrachait à sa harpe octocorde [.]. (Moussirou-Mouyama, 1992 : 108).
dibétou, var. dibetou rose, n.m. Spéc. (du krou,
l. ivoirienne).(Lovoa Klaineana Pierre). Très grand arbre de
forêt primaire. Fam. des Méliacées. Son beau bois gris
légèrement rosé avec des plages claires et brillantes
est exporté. (Raponda-Walker/ Sillans : 288). [.] je fais
également du dibetou rose, le noyer* du Gabon [.]. (Dedet, 1984
: 296).
SYN. : bibolo*, eyang (du fang), mbolo mbolo (du mpongwé),
noyer* d'Afrique, noyer* du Gabon.
dibiterie, n.f. Dispon., (hybride mandenkan/ français),
oral, milieux urbains, fam.Petite échoppe sur le trottoir ou
sur le bord d'une route fréquentée, où l'on vend des
morceaux de viande ou d'abats, généralement grillés.
Certains prennent un pot tout en s'empiffrant de mouton grillé
acheté à une dibiterie (lieux où l'on grille uniquement
du mouton, en tout cas*, c'est comme des coupés-coupés).(L’Union,
16-7/1/991)
SYN. : coupé-coupé.
diboga, n.m. (du béséki, baloumbou, ngowé).V. IBOGA*.Pour cette assistance, ils durent ingurgiter un peu plus de diboga pour qu'ils fussent, comme le nganga* lui-même, habité par leur propre esprit - craignant sans doute une lutte avec l'esprit du mort. (Moussirou-Mouyama, 1992 : 114).
didaï, n.m. Vx. Spéc. (de l'eshira).Sorte de médaille donnée autrefois en guise de reçu à ceux qui s’étaient acquittés de l’impôt. De son temps de policier à la ville, le chef* a rapporté quantité de médailles-contributions : ce qu’on appelle des didaï. Chacun de ces jetons est un reçu d’impôt. Les femmes du chef* en portent un certain nombre sous forme de colliers. (Dedet, 1984 : 179).
didi, adj. Dispon., (du pounou " silence "), oral, jeunes.Silencieux. Après l’intervention du professeur, toute la classe est restée didi ! pendant un moment, après quelques questions ont pu être posées.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
digosu, var. digossou, n.m. Dispon. (du pounou).Sorte d’entonnoir en feuille servant de compte-gouttes. Il sortit un paquet de son sac, l’ouvrit et prit le digosu. Outre ce digosu, il y avait aussi dans ce paquet des médicaments, [.] et tous les bisyemu*.(Kwenzi-Mikala, s.d. : 46).
dikasi, var. dikassi, n.m. Spéc. (de l’eshira).Mets rituel que l’initié au Bwiti* doit absorber aussitôt après l’ingestion de l’iboga*. A ces mêmes adeptes [: les nouveaux initiés du Bwiti*], on sert obligatoirement, avant tout autre aliment, un mets spécial, le dikasi, dans lequel on fait entrer diverses herbes potagères préparées en brèdes*.(Raponda-Walker, 1983 : 53).
dikoundou, n.m. (de l’eshira). V. EVUR*.
diligence, n.f. Fréq., recherché, intellectuels,
mélior.Soin attentif, responsabilité, initiative.Il se
rappelle encore son départ sous la diligence de sa grande soeur
qui l'entraîna au Congo voisin. (L’Union, 21-22/10/1989). Chère
amie, je m’en remets à votre diligence.(Lettre, Libreville,
1992).
COM. : Le terme vieilli et rare, selon le petit Robert, semble
ici toujours vivant.
diminuer, v.tr. Fréq., mésolecte, péj.Rabaisser,
humilier. [.] si tu veux faire la tête du Francès*, nous
te montrerons ce qui a diminué l'esprit pilleur à la girafe...
(Allogho-Oke, 1985 : 67). J'ai considéré mon affectation
comme une manière de me diminuer.(Fonctionnaire, Libreville,
1994).
SYN. : minimiser*.
dina, n.m. Spéc.(Dialium guineense Willd.). Arbre
moyen de la fam. des Caesalpiniées, portant des grappes lâches
de fruits noirs veloutés, comestibles. Il fournit un bois rouge
foncé, dense et dur, utilisé en menuiserie et ébénisterie.
(Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 224).
SYN. : omvong (fang).
dîner-dégustation, n.m. Fréq., mélior.Repas gastronomique faisant partie d'une soirée de gala. La Cité de la Démocratie abritera le gala qui sera composé d'un dîner-dégustation, d'un spectacle, d'un défilé de mannequins et d'une invitée de marque.(L Union, 20/ 05/1993).
dinguiba, n.m. Dispon. (du pounou).Vin* de palme récolté sur un palmier abattu et dans lequel on fait macérer une écorce pour le faire fermenter. V. TSAMBA*, VIN* DE PALME. Les hommes se bousculaient autour d’une bonne calebasse* de " dinguiba ".(Mbadinga-Moundounga, 1999 : 4).
diop, n.m. Fréq. oral, fam. plaisant.Surnom usuel donné aux Sénégalais, étant donné la fréquence du nom "Diop" au Sénégal. V. SÉNÉGALAIS*. Vousvoyez, chez nos frères* Diop, la démocratie ,c'est depuis longtemps avant tout le monde. (L’Union, 05/09/1992). J’ai trouvé ça chez un Diop au plateau*.(Dactylo, Port-Gentil, 1997).
dipanda, var. dipenda, dipendanse, diapanda, n.m. Fréq. (pastiche de la façon dont le mot, devenu masculin, est prononcé par les non scolarisés), plaisant. Indépendance. 30 ans de dipanda ne vont tout de même pas effacer miraculeusement 100 ans d'amitié. (L’Union, 02/06/1989). Nous avons le dipanda, nous avons dit aux Blancs, laissez-nous tranquilles et partez chez vous ! (L’Union, 09/12/1989). Bientôt ce ne fut plus que 'Dipendanse' dans la bouche et le corps entier des hommes, des femmes et des enfants entre deux fleuves.(Moussirou-Mouyama, 1992 : 104). [.] depuis notre 'dipanda', le Gabon est toujours au rendez-vous des grands évènements sportifs de notre continent (L’Union, 17/05/1993). Quand le " dipanda " est arrivé, nous nous sommes empressés d’abandonner cette méthode de gouvernement au nom des droits de l’homme. (L’Union, 02/04/1997).
dire, v.tr.
- je te dis que laisse !!!, loc.verb. Fréq., oral,
fam.Expression emphatique correspondant à "je ne te raconte
pas !!!", " e ne te dis pas !!!". (in Moungala, 2000).
- dire, v. V. POUR-* DIRE VRAI.
- dire, (ne rien ---- à qqn), loc.verb. Fréq.,
oral surtout, mésolecte, basilecte.Ne pas avoir d'importance
aux yeux de qqun, ne pas gêner qqun, laisser qqun indifférent,
être égal. Vos histoires de politique, à moi,
ça ne me dit rien. (Etudiante, Libreville, 1994). Tu viens avec
nous si tu veux, ou tu ne viens pas, ça ne nous dit rien.(Etudiant,
Libreville, 1994).
- dire niet, loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte.
Refuser qqch. Dire niet à l’argent n’est pas l’apanage de tous.(Le
Bûcheron, 26/03-01/04/1997).
directaire, n.m. Fréq, (pastiche du parler des peu ou non scolarisés locaux), plaisant. Directeur. [.] au téléphone du beau-fils de ma belle-mère, grand directaire de la mistration*. (L’Union, 07/06/1989). Finalement tout le tintamarre que je faisais sur la gestion quelconque des différents directaires généraux et colonels de Dame Caisse porte maintenant ses fruits. (L’Union, 19-20/12/1992). En effet, je me rappelle qu’à travers mes mises en garde, je ne cessais d’interpeller tout le monde - " directaires " généraux , colonels, capitaines et tout* et tout - afin qu’ils arrêtent de massacrer l’outil de production du pays par leur manière de gérer. (L’Union, 26/03/1997).
disamba, n.f. V. DANSE DES JUMEAUX*.
discussion-débat, n.m. Fréq., intellectuels, mélior. Réunion organisée et dirigée au cours de laquelle des points de vue différents voire opposés peuvent être confrontés. [.] une projection de film suivie de discussions-débats sur le projet. (L'Union, 20/01/1992).
discuter, v.intr. Fréq., oral, mésolecte ou basilecte.Se disputer, se quereller.Au lieu de discuter et de s'insulter, nos politiques feraient mieux de travailler pour évoluer* le pays. (Fonctionnaire, Libreville, 1990). Avec ta femme, vous ne faites que discuter, c'est gênant pour les enfants !(Ingénieur, Libreville, 1994).
disposer de qqn, v.tr.ind. Spéc.Battre qqun, le vaincre (dans un sport). La Sierra-Leone a disposé vendredi après-midi de la Mauritanie par deux buts à un. (L’Union, 29/05/1989).
disquaire, var. disqueur, n.m. Usuel.Personne qui, dans
une boite de nuit, s'occupe du choix et du passage des disques, disk-jockey.
Night club 'le mambo'. Ouvert du mercredi au dimanche à partir
de 22 h 30 [.]. Changement de disquaire. (L’Union, 16/11/1988).
COM. : il semble que "disquaire"n’est pas usité localement
au sens de " marchand de disques ".
disque, n.m. Spéc. V. POISSON-DISQUE*.
- disque de Gorée,(Ephippus gorensis Cuvier).
Poisson littoral des mers tropicales à la forme arrondie et comprimée,
dont la chair est appréciée. Fam. des Ephippidés.
Mon grand-père a ramené des disques et des mulets* de
sa pêche.(Etudiante, Libreville, 1994).
COM. : les jeunes individus ont le corps rhomboïde comme
celui du drépane* mais la forme devient beaucoup plus circulaire
chez les adultes.
- disque, V. DREPANE* AFRICAIN. (Girardin, 1988 : 11).
disqueur, n.m. V. DISQUAIRE*. Il est parti* appeler le disqueur parce que c’est un disqueur qui a appris l’anglais. (Serveuse, 21 ans, Libreville, 1994).
dissoumbiste, adj. Spéc. (hybride pounou/français).Relatif à une forme de bwiti appelée dissoumba*/ disumba. Il y a donc nécessité de [.] prendre en compte les franges païenne, [.], dissoumbiste, [.]. (Le Progressiste, 01/04/1997).
dissoumba, var. disumba, n.m. Spéc., (du pounou).Danse
traditionnelle de l'ethnie punu. Cette fois, il y avait du dissumba,
de lissumbu*, de l'osila* et de l'ikokou*. Ces danses que l'on retrouve
dans telle ou telle province*. (L' Union, 08/11/1988).
ENCYCL. : c'est aussi un des prénoms initiatiques du
Bwiti*.
district, n.m. Usuel.
- Subdivision administrative de la province. Les districts
sont de petits départements dirigés par les sous-préfets.
(Meyo-Bibang/ Nzamba, 1992 : 41). Figurant au nombre de leurs préoccupations
principales la création des routes, l'érection de Popa en
district.(L’Union, 12/09/1992). Depuis plus de cinq mois, les populations
du district* de Bikondom, dans la province* du Woleu-Ntem, sont frappées
par une épidémie de diarrhée rouge*.(L’Union,
04/11/1996).
ENCYCL. : le district existe depuis 1975, c'est la dénomination
nouvelle qui a été donnée aux anciens postes de contrôle
administratifs coloniaux. Le district a, à sa tête, un sous-préfet.
- Chef-lieu de district et bâtiment où sont rassemblés
les services administratifs du district. Ma soeur travaille là-bas
au district, commedactylo.(Etudiante, Libreville, 1994).
- Ensemble des services et du personnel administratifs liés
au district. C'est le district qui te fournira un nouvel extrait
de naissance. (Fonctionnaire,Libreville, 1994).
disumba, n.m. V. DISSOUMBA*.
ditengou, var. ditengu, n.m. Spéc., (emprunt au pounou.).Fantôme,
revenant. Selon Jérôme Moundounga, Paul Koumba, le revenant,
est mort à Ndendé des suites d'une longue maladie. Sa réapparition
à Oyem fait partie du mystère du ditengou. (L’Union,
14/10/1992). Des gens n'ayant jamais bossé de leur vie, des morts,
des disparus, des ditengu et que sais-je encore touchent des allocations.
(L’Union, 19-20/12/1992). Sur le terrain, les militants ont fait
ce qu’ils ont pu faire. Contre toute attente, des ditengous sont passés
par là et ont fait disparaître leur voix. (La Cigale,
11/12/1998).
COM. : pluriel : matengou*.
COMP. : fantôme* ditengu.
dit-on, loc.verb. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte.Placé en tête d'énoncé : il paraît que, les gens disent que, on raconte que. Dit-on le Gabon a un nouveau gouvernement. Ca ne se voit pas beaucoup.(Fonctionnaire, Libreville, 1994). Dit-on c'est un grand détourneur*.(Etudiante, Libreville, 1994).
divida, n.m.V. OIGNON* SAUVAGE. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 237).
djaf, var. djaffe, n.f. V . BIFFE*. Et pour la djaf,
comment on va faire ? On va à la cafet* ?(Jeune, Libreville,
1994).
DER. : djafer*.
djafer, var. djaffer, v.tr. V. BIFFER*. Attends moi, je vais djafer un demi-pain* pâté.(Jeune, Libreville, 1994).
djag, var. djague, n.f. Fréq., (déformation
de " jagua " en pidgin english du Nigeria), oral, argot des jeunes urbanisés,
mélior.
- Pépée, nana. Il y a par exemple la djag pour
désigner une femme, pour désigner une jeune fille séduisante.(Lycéenne,
18 ans, Libreville, 1994). Ces djagues !! Elles sont toutes les
mêmes ! ! (BD Boom, n°1, 10/1997). Figure toi que je tombe
sur une superbe djag. Je la narre*. Et tu sais ce qu’elle me dit ? : que
j’aille prier avec elle à l’église et qu’il me faut accepter
le Christ si je veux sortir avec elle, tu te rends compte ? (BD Boom,
n°1, 10/1997). Figure-toi que j’ai rencontré une djag y’a
pas longtemps !(BD Boom, n°3, 4/1998). Comment une superbe djag
comme moi, depuis ce matin par exemple aucun mec ne m’a regardée.(Le
Réveil, 30/10/1998).
SYN. : baude*, bouquet*, facma*, fatma*, go*, kouèk*,
maze*, mérou*, nane*, nga*, petite*, steak*, steaki*, wéwé*.
- Petite amie. La mère s’effondra dans les bras de
Morphée, le fils fit entrer sa djag dans la maison pour pouvoir
s’adonner, enfin aux plaisirs d’Eros.(Misamu, 14/12/1998).
djanguiste, n.m. Spéc.Féticheur*, devin. C’est un voyant. Il sera le"djanguiste"d’un gros bonnet.(Nguimbi Bissielou, 1993 : 101).
djéko, var. djeko, n.m. Fréq., mésolecte, basilecte.Alcool de fabrication locale.Les gens [.] préfèrent organiser des compétitions du meilleur cuveur* de régabicine* ou de djéko. (L’Union, 08/06/1989). Au quartier, au maquis* et dans les salons feutrés autour d'un verre de malaba* ou de djéko, les organisateurs de ces révolutions peuvent se serrer les pinces*. (L’Union, 25/09/1992). Même ma femme que j'engraisse, que je loge, nourris à l'oeil et blanchis avec ménagère* 'Equato*’, n'a pas pensé à moi ni songé à m'offrir ne fût-ce qu'un litre de ‘djeko’.(L’Union, 21/06/1993).
djouser, v.intr. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Danser.
Hier on a groové*, on a frappé* le corps, on est allé
djouser. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
SYN. : frapper* le corps.
doctaire, var. doctair, n.m. Fréq., (pastiche du parler des peu ou non scolarisés locaux), plaisant. Docteur. Là-bas, il y a un obscur "doctaire " blanc - à ne pas confondre avec notre bon " doctaire " Schweitzer qui a soigné nos pians* - qui, au lieu de soigner, transforme nos braves malades en véritables cobayes. (L’Union, 10/05/1993 ). Puisqu’on a coupé* les salaires des enseignants parce qu’ils se tournent les pouces, qu’on en fasse donc autant pour les infirmiers et autres " doctaires " de Mélen. (L’Union, 12/11/1996).
docteur de la brousse, loc.nom. Dispon. presse.
Nom donné au docteur Albert Schweitzer, célèbre pour
son oeuvre, la lutte contre les maladies tropicales (notamment la lèpre)
et la création d'un hôpital à Lambaréné.
Rien que pour son histoire désormais liée à la
vie et l'oeuvre du docteur de la brousse. (L’Union, 30/09/1992).
SYN. : le grand docteur*.
docteur, n.m. V. CHIRURGIEN*, POISSON-DOCTEUR*.
doigt, var. doigt de banane, n.m. Usuel. Nom donné à chaque banane d'un régime ou d'une main*. Le culte rendu à tout ce que ces statuettes [ampaza*] peuvent symboliser chez les Gabonais, consiste en des poignées d'arachide, des doigts de bananes, des grains de riz etc... (Raponda-Walker, Sillans, 1983 : 132). [.] Le bruit discordant des pilons boxant les doigts de bananes réfractaires dans les mortiers, sortait des cuisines. (Allogho-Oke, 1985 : 14). Mets moi un doigt de banane au feu. (Enseignante, Libreville, 1994). La vendeuse du petit marché vend dix doigts de banane à 100 francs CFA*. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
doigter, v.tr.dir. Fréq., oral. Montrer du doigt, marquer de la désapprobation. Arrête de me doigter quand on se dispute, tu vas finir par m’énerver sérieusement. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Si je mettais cette robe au village, les gens me doigteraient !(Coiffeuse, Port-Gentil, 1999).
dolè, var. dolé, doles, n.m (de l’anglais "dollar " parl’obamba " argent "), V. BALLES*. Hier, je vous parlais de détournement : vous croyez que ça concerne seulement le fric, le dolé, le miang*, le flouze, l’oseille, le grisbi, l’argent ? (L’Union, 23/05/1997).
dolique, n.m. Spéc.
1- (Dolichos lablab Linn.). Plante grimpante dont les graines ovoïdes,
blanches, fauves, brunes ou noires, contenues dans des gousses rugueuses,
sont consommées avant leur complète maturité pour
rester tendres. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 251).
2- On distingue :
- dolique à l'aune, V. DOLIQUE SERPENT.
- dolique à longue cosse, V. DOLIQUE-SERPENT.
- dolique-asperge, V. DOLIQUE-SERPENT.
- dolique-catjang, V. DOLIQUE-MONGUETTE.
- dolique géant, V. DOLIQUE-SERPENT.
- dolique monguette, (Vigna sinensis Engl.). Plante annuelle aux petites
gousses qui contiennent de petites graines en forme de rein, diversement
colorées selon les variétés. On consomme les graines
sèches ou les gousses vertes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 263).
SYN. : cow-pea*, dolique catjang.
- dolique-serpent, n.m. (Dolichos sesquipedalis Linn.). Plante
qui se distingue nettement des autres doliques et des haricots par des
gousses cylindriques étroites et extrèmement longues, atteignant
jusqu'à un mètre. Ces gousses sont excellentes lorsqu'elles
sont récoltées vertes et tendres. (Raponda-Walker/ Sillans,
1961 : 251).
SYN. : dolique à l'aune, dolique à longue cosse,
dolique géant, dolique serpent.
dominer de la tête aux pieds, loc.verb. Spéc. En sport, surclasser, avoir une incontestable supériorité sur l'adversaire. Les premières minutes de cette rencontre seront à l'avantage de l'équipe de Derrière le Lycée qui dominera de la tête aux pieds son adversaire.(L’Union, 24/09/1992).
dongo-dongo, n.m. V. GOMBO*. Pour accompagner cette sauce de dongo-dongo, la maison vous propose des bananes* cuites au charbon.(In Bagouendi-Bagère, 1999).
donner, v.tr. Nombreuses locutions :
- donner qqn qqch, v.trivalent dir. Fréq., oral, basilecte.
Donner qqch à qqn. Donne les enfants le pain.(Mère
de famille, Libreville, 1998). Les ouvriers ont fini. Il faut les donner
l’argent. (Boy*, Libreville, 1999).
- donner beaucoup d’eau à la bouche, loc.verb. Dispon.,
oral, mésolecte. Faire saliver, mettre l’eau à la bouche.
De passer devant la bédoumière*, ça me donnait
beaucoup d’eau dans la bouche.(Jeune, Libreville, 1994).
- donner la marmite et le bâton de la victoire, loc.verb.
Fréq., (calque de langue locale).Renouveler symboliquement
les pouvoirs que le féticheur* a donné à qqun. Vous
[: un club sportif] avez dit que vous partez à Yaoundé lundi
? Je [: un ministre d'Etat] viendrai vous dire au revoir ou plutôt
vous donner la marmite et le bâton de la victoire à l'aéroport.
(L’Union, 26/11/1988).
- donner la bouche, loc.verb.V. BOUCHE*.
- donner le dos, loc.verb. V. DOS*.
- donner les enfants, loc.verb. Fréq., (calque des
langues locales), fam.Mettre des enfants au monde. Je [: un médecin]
pense tout simplement que ce n'est pas tout de donner les enfants. Il faut
encore que ces enfants puissent être assurés d'arriver à
l'âge adulte. (L’Union, 23/11/1988).
- donner les nouvelles, loc.verb.V. NOUVELLES*.
- donner ses fesses, loc.verb. Dispon., argot urbain, péj.Se
donner facilement à un homme. C’est une sao ! Elle m’a donné
ses fesses pour des pesos*.(Jeune, Libreville, 1999).
dorade, var. daurade, n.f. Spéc.L'appellation recouvre localement des poissons fort différents de mer ou d’eaux saumâtres. Les plus communs localement sont de la fam. des Pomadasyides : la dorade grise (Pomadasys jubelini Cuvier = 60 cm et P. peroteti Cuvier : 23 cm) et la dorade rose qui regroupe plusieurs espèces des genres Dentex (notamment le Dentex filosus Valenciennes et le Sparus coeruleostictus = pagrus ehrenberg Valenciennes). Tout le long des côtes gabonaises, on trouve de nombreuses espèces comme les dorades, capitaines*, bars*, raies*. (Rémy, 1987 : 131). Dans la région de l'Estuaire, les poissons les plus communs sont la dorade rose et la dorade grise. (Rémy, 1987 : 252). En fonction des techniques, les pêcheurs attrapent mérous*, daurades, rouges*, bécunes*, [.]. (Caparros, 1997 : 33).
dormage, n.m. dispon., oral, argot urbain.Sieste. Un petit dormage et c’est reparti !(Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).
dormante antilope, n.f. V. ANTILOPE* DORMANTE, ANTILOPE* SOO.
dormir, n.m. Dispon., recherché.Période de sommeil, temps consacré au repos. Pouvez-vous consacrer tout votre dormir à suivre ma longue histoire ?(Allogho-Oke, 1985, 17).
dos, n.m. Fréq.Entre dans différentes
locutions verbales :
- dos, (avoir qqn dans le ---- ), fréq., péj.Avoir
toujours qqn derrière soi pour surveiller ce que l’on fait, avoir
quelqu’un sur le dos. Elle a toujours sa mère dans le dos. Comment
veux-tu qu’elle ait un copain ?(Lycéenne, Libreville, 1990).
Car, pour une fois qu’elle n’avait pas son tendre époux dans
le dos pour jouer, comme au théâtre, le rôle de souffleur
[.].(L’Union, 04/03/1997).
- dos, (donner [le] ---- ), fréq., oral, fam.Tourner
le dos à. Quand je parle à ma femme, elle me donne le
dos.(Fonctionnaire, Libreville, 1994). Qu’est ce qu’elle a ? Je
vais la saluer et elle me donne dos !(Infirmière, Libreville,
1999) .
- dos, (faire le gros ---- ), fréq., oral, fam.Prendre
des airs supérieurs, se montrer prétentieux et suffisant.
V. BLASER*. Depuis qu'il a été nommé chef
de service, il fait le gros dos.(Fonctionnaire, Libreville, 1994).
Pourtant il a pas de raisons de faire le gros dos, cet imbécile
!(Fonctionnaire, Port-gentil, 1996).
- dos, (mettre sa faim derrière son ---- ), dispon.,
(calque des l.loc.), basilecte.Tenter d'oublier sa faim, se
résigner à attendre avant de pouvoir enfin manger. Opagha
fit un effort; il mit sa faim derrière son dos et la petite troupe
se dirigea vers le centre de la plantation.(Okoumba-Nkoghe, 1984, 78).
Opagha, qui avait mis sa faim derrière son dos, accrochée
à lui comme un panier, se leva et marcha vers la mère de
celle qu'il aimait.(Ibid, 1984, 82).
dos argenté, n.m. Spéc.V. GORILLE*. On peut voir des groupes entiers, y compris les grands dos argentés, installés dans la canopée, mangeant l'écorce des jeunes branches et des rameaux.(White/ Abernethy,1996 : 86).
dose, (avoir [sa/ la ] ---- ), loc.verb. Usuel, oral, fam.,
péj.Avoir ingurgité plus que sa part d'alcool, avoir
trop bu, être ivre. Il a eu sa dose. Il ne peut même plus
marcher.(Etudiant, Libreville, 1994).
SYN. : être dedans*.
doser, v.tr. V. CUVER*. Vous avez dosé
ça où ? (Gérante de bar, 21 ans, Libreville, 1994).
Fini de doser maintenant ! C’est fini. Il faut rentrer à la maison.(Serveuse,
Libreville, 1996).
DER. : doseur*.
doseur, n.m. V. CUVEUR*. Si on te dit que tu es un doseur, c’est que tu aimes boire la bière par exemple.(Jeune, Libreville, 1994).
dossier, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Fille qu’on envisage de draguer. Pierre a repéré une djag*, encore un nouveau dossier.(Jeune, Libreville, 2000).
dot, n.f. Usuel.Compensation matrimoniale versée
selon la tradition par le futur époux ou sa famille à la
famille de la fiancée. Son verdict donne en grande partie raison
à la plaignante. celle-ci reprend sa fille sans avoir à restituer
de dot. (Dedet, 1984 : 154). Ecoute, j'ai décidé de
marier Nyota à M'Poyo; cet argent que tu vois est l'avance de sa
dot. (Okoumba-Nkoghe, 1984 : 51). Traditionnellement*, la venue
de plusieurs filles dans un foyer était perçue comme signe
de richesse pour la famille. En effet, les filles allaient se marier et
les dots étaient une richesse très attendue par le père.
(L’Union, 26/11/1988). Les vieux se montraient exigeants au niveau
de la dot.(Etudiant, Libreville, 1994). Doivent être considérés
comme nés dans le mariage les enfants nés d’une mère
pour laquelle le père a déjà payé la dot (coutume
mpongwè) ou, tout au moins une grande partie de la dot (coutume
fang), le versement de la dot, qui se fait en public, étant la formalité
substantielle, et la condition sine qua non, en même temps que la
preuve du mariage.(Raponda-Walker, 1998 : 33).
ENCYCL. : à l'origine, la dot consistait en biens durables
tel le fer. Le commerce de traite offrit de nouvelles possibilités
en substituant, du moins en partie, des marchandises aux biens traditionnels.
Aujourd'hui, elle consiste en numéraire le plus souvent (Pourtier,
1989, t.1 : 240).
DER. : doter*.
doter, v.intr.Usuel.Payer la dot (en parlant du futur
époux ou de la famille de celui-ci). Marie, ma future mère,
était destinée en bonne et traditionnelle forme à
un Pygmée du Nord du pays [.] qui avait convenablement " doté
".(Dedet, 1984 : 34). Doter... Le maître-mot, toujours. La
préoccupation essentielle des jeunes.(Ibid. : 187).
COM. : le verbe connaît aussi un emploi pronominal de
sens passif. Sachez cependant que Maroundou, ma nièce, ne se
dote pas avec une pointe* d'éléphant, un bracelet en cuivre
et une peau de panthère.(Nyonda, 1981 : 27).
doubler de, v.tr.ind. Usuel.Avec un nom exprimant le comportement : redoubler de, montrer encore plus de. J'ai doublé d'attention mais je n'ai toujours pas ma moyenne.(Lycéen, Lambaréné, 1987). Monsieur le préfet a [.] demandé à tous les policiers de [.] doubler de vigilance.(L’Union, 20/01/1992).
douk-douk, var. douc-douc, n.m. Fréq., oral, fam.Sorte de petit couteau utilisé pour se battre. [.] le " gars " est rentré dans un magasin avec la tête bien masquée et a brandi un petit douc-douc et il a hurlé " Que personne ne bouge, le premier qui bougera son petit doigt, je lui trancherai la gorge ! "(Ndong Mbeng, 1992 : 46). On a frôlé le génocide lors du premier congrès provincial [.] ces camarades patriotes bien décidés de tout gaspiller* étaient prêts à transformer la salle en " Rwanda " petit modèle. Heureusement les douk-douk ont été rengainés, on a élaboré les points inscrits à l’ordre du jour.(La Griffe, 10/05/1998).
douche, n.f. Usuel.Salle de bain, pièce où est aménagé le nécessaire pour la toilette, qu'il y ait un appareil de douche ou non. Il se dirigea à son tour vers la douche en sifflotant, puis en sifflotant il entra dans le bain mousseux.(Okoumba-Nkoghe, 1984, 107). On retrouvait les photos de Zinata dans sa chambre, dans sa cuisine, sa douche et bien sûr dans son salon. (L’Union, 21-22/10/1989).
douchière, n.f. Vx.Appareil servant à faire
sa toilette là où on ne dispose pas de salle de bains et
local dans lequel est installé ce système. J'ai grand
besoin d'une douche mais le seau est vide. Louis n'a pas refait le plein
de la douchière après s'en être servi.(Brouillet,
1972, 116).
ENCYCL. : Il s'agit d'un appareil à douche rudimentaire
(seau rempli d'eau et dont le fond peut servir d'arrosoir quand on tire
sur une chaînette), du coin douche de la salle de bain, (bac et appareil
à douche isolés par un rideau), d'une pièce dotée
d'une douche rudimentaire ou dans laquelle on s'installe pour se laver,
enfin, par extension, d'un cabinet de toilette avec douche mais pas de
baignoire.
douka, n.m. Spéc., (du loango, selon Raponda-Walker/
Sillans, 1961 : 394).(Mimusops africana [Pierre] H. Lec.). Très
grand arbre de la fam. des Saponacées. Son bois rouge mi-dur est
exploité pour le placage, l'ébénisterie et la sculpture.
Ses graines fournissent un beurre végétal alimentaire, utilisé
également en frictions contre les douleurs rhumatismales. En
effet, [.] l'ozigo* tend actuellemant à prendre une place croissante
dans l'exploitation forestière devant [.] le douka (pour l'ébénisterie).
(Rémy, 1987 : 88). Le douka, l’acajou* et surtout le teck importé
du Mexique ont aussi retenu l'attention des enseignants. (L’Union,
19/09/1992).
SYN. : okola (du fang).
doumé, n.m. Spéc. (du nom de la chute de Doumé sur le haut Ogooué).(Doumea typica Sauvage). Poisson de rivière de la fam des Amphiliides, de couleur brune, allongé, aplati dessous, à la queue longue. (Gilbert et alii, 1989 : 2).
doungourou, n.m. Fréq. (du pounou " imbécile
"), péj. Faiseur de courbettes, flagorneur. Si bon nombre
de professionnels diplômés de la presse gabonaise n’avaient
pas déserté les salles de rédaction pour jouer les
doungourou auprès de quelques camarades ministres ou présidents
d'institutions, l'invasion du métier par des étrangers aurait
été sinon impossible, du moins aléatoire.(La Griffe,
08/05/1998).
COM. : pas de —s au pluriel en français.
doussié,n.m. Spéc. Nom pilote porté par les arbres de la fam. des Caesalpiniées du genre Azfelia (A. africana Benth., Azfelia bella Harms., azfelia bipidensis Harms) au beau bois rouge exploité. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 215). C’est ainsi qu’en dehors de l’exploitation des essences telles que le maobi*, le douka*, le doussié, le kévazingo* près du célèbre okoumé*, le patron préconise également le reboisement de la forêt. (Elite Afrique Magazine, 11/1996).
douze-mars, var. 12-Mars, loc.nom. V. FÊTE* DE LA RÉNOVATION, FÊTE* DU 12-MARS.
douze-tours, n.m. Vx.Sorte de bracelet de métal qui protège l'avant-bras des morsures de serpent. En brousse*, les attaques de serpents étaient plus prévisibles mais n'en étaient pas moins dramatiques. Bien dérisoires alors le douze-tours de bronze que certains de mes hommes avaient aux avant-bras. Ces parements ne les protégeaient que de quelques morsures ou de petits serpents.(Dedet, 1984 : 302).
doyen, n.m. Usuel, oral surtout, mélior.Appellation réservée à un homme âgé et expérimenté envers qui on éprouve du respect. Doyen, pouvez-vous me conseiller, je voudrais demander une augmentation au patron*.(Commis, Libreville, 1994).
dracéna, var. dracaena, n.m. Spéc.- (Dracaena
fragrans Gawl.). Arbre ornemental de la fam. des Agavacées, à
bois spongieux jaunâtre et à fleurs blanches très parfumées.
Il est souvent planté aux abords des villages ou sur les lieux de
sépulture comme arbre-fétiche. Utilisations en pharmacopée
locale. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 44).
SYN. : arbre*dragon, dragonnier*, ozogè (du mpongwé).
- dracéna nain, (Dracaena Thalioides C. Lorren.). Plante
des bas-fonds de la fam. des Agavacées aux fleurs blanches très
odorantes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 46).
- dracéna rouge, Cordolyne australis Hook.f.). Plante
ligneuse à feuillage décoratif coloré de rouge. Introduite
communément dans les jardins. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 265).
dracunculose, var dracuntiase, n.f. Spéc. Filariose cutanéo-dermique due à la filaire de Médine ou dragonneau. V. VER* DE GUINEE. Le vecteur est un cyclops, petit crustacé d’eau douce. L’homme se contamine en buvant de l’eau contenant des cyclops parasités. (Gentilini/Duflo, 1977 : 132).
dragée, loc.verb.V. TENIR* UNE DRAGÉE HAUTE*
dragonnier, n.m. V. DRACENA (1)*. [.] les pélicans* remplissent leurs bourses et pensent à la provende de leurs petits restés au nid, là-bas, dans les grands dragonniers. (Trilles, 1912 in Merle, 1990 : 277).
drépa, adj. Fréq., oral, (abrév. de " drépanocytose ").Qui est atteint de drépanocytose. Albert vient de perdre son fils drépa, il avait six ans. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
drépane africain, n.m. Spéc. V. POISSON-DISQUE*. Le drépane africain figure régulièrement dans les prises des chalutiers.(Seret/ Opic, 1981 : 272).
drépanocytaire, var. drépa, drépano, adj., n.m. ou f. Usuel.Personne atteinte de drépanocytose. Les drépanocytaires ont des crampes douloureuses parce qu'ils n'ont pas assez d'oxygène. (Médecin, Libreville, 1994). Ils ont perdu deux enfants à l'âge de deux et trois ans : ils étaient drépanos.(Infirmière, Libreville, 1994).
drépanocytose, n.f. Spéc.Hémoglobinopathie
héréditaire qui touche une partie assez importante de la
population et provoque une forte mortalité infantile. On dit
qu'il y a une relation entre le paludisme et la drépanocytose.(Infirmière,
Libreville, 1994).
ENCYCL. : cette anémie est due à la présence
d'une hémoglobine anormale dans le globule rouge qui durcit et prend
alors la forme d'une faucille. L'oxygène n'arrive plus très
bien aux cellules de l'organisme ce qui provoque des crises très
douloureuses.
DER. : drépanocytaire*.
dribble, n.m. Fréq., oral surtout, fam.Extension
de sens à partir du vocabulaire du football. Feinte, fait de prendre
par surprise un adversaire. Eh bien, les dés sont jetés
après la séance de palabres* à l’hôtel où
tous ces beaux messieurs se sont mis d’accord (d’avance) devant les journalistes
médusés. Tous ces dribbles n’avaient pour direction qu’un
unique et obsédant but : descendre en flammes le candidat Omar Bongo.
(L’Union, 30/11/1993).
DER. : dribbler*, dribbleur*, dribbling*.
dribbler, v.tr.- Usuel, oral surtout, fam.Extension
de sens à partir du vocabulaire du football. Se soustraire habilement
à un contrôle, berner un adversaire. Ca fait deux mois
qu'il me doit cet argent. Il cherche vraiment à me dribbler je crois!
(Fonctionnaire, Libreville, 1994). Eh Ben, je vous ai dribblé
! (L’Union, 09/06/1997). Tu sais mon petit, mon frère le
président m’a dribblé, il m’avait promis de nommer X ministre.
A ma grande surprise, un autre a été mis à sa place.
(La Cigale, 12/02/1999).
LOC. : dribbler de l'argent.
- dribbler de l’argent, loc.verb. Usuel, péj.
Détourner de l’argent. Selon eux, c’était donc l’occasion
propice au cours de laquelle leurs détracteurs devaient prouver
qu’ils ont effectivement " dribblé de l’argent ".(L’Union,
04/03/1997).
dribbling, n.m. Usuel., (de l’anglais).Action de pousser devant soi le ballon en dépassant ses adversaires par extension, action de berner un adversaire, de tromper sa vigilance. T. Y. [.] prit une initiative personnelle et porta, au prix d'une échappée en dribbling de 20 mètres, le danger dans le camp adverse. (L’Union, 17/01/1992). La dernière action de but gabonaise, ce fut l'oeuvre de Makaya qui, parti en dribbling, vit Atif propulser le cuir*. (L’Union, 21/09/1992). Chaque fois qu'il me voit, il m'évite pour ne pas me rendre l'argent : c'est du dribbling.(Fonctionnaire, Libreville, 1994).
dribbleur, n.m. Fréq., oral, fam., péj. Personne habile à berner un adversaire, un créancier, un contrôleur, filou. Ne faites pas de crédit à Massoussa, c'est un vrai dribbleur. (Etudiant, Libreville, 1994).
drill, n.m. Usuel.Tissu épais et résistant, généralement de couleur kaki, dans lequel sont souvent confectionnés les uniformes et les vêtements de travail masculins. Plusieurs journées de salaire devenaient nécessaires pour acheter un yard* de drill ou un pagne. (Georgy, 1992 : 32).
drill (2), n.m. Spéc.(Papio [mandrillus] leucophaeus Cuvier). Grand singe quadrupède (fam. des Cercopithecidae) à la queue réduite à un moignon dressé. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 255). Les latitudes annuelles d’abattage des animaux partiellement protégés sont fixées comme suit : [.], drill, [.].(Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
drongo, n.m. Spéc.Oiseau de la fam. des Dicruridae, assez semblable à la pie-grièche par son bec crochu mais différent par sa manière de chasser à la façon des gobe-mouches. Localement on distingue le drongo brillant (Dicrurus adsimilis Bechstein) d'un bleu de nuit lustré, très répandu de la savane arbustive à la grande forêt. (Remarque : à ne pas confondre avec le gobe-mouche*-drongo, d'un noir plus terne et à queue carrée) ; le drongo de forêt (Dicrurus atripennis Swainson) tout entier d'un bleu acier brillant ; le drongo de Ludwig (Dicrurus ludwigii Smith) de plus petite taille et à queue carrée. Le drongo de forêt se joint plus souvent aux rondes d'oiseaux que le drongo brillant.(Serle/ Morel, 1988, 170). (Christy/Clarke, 1994 : 176-178).
duc à crinière, n.m. V. HIBOU* A BEC JAUNE. (Christy/ Clarke, 1994 : 55).
dur, adj.- loc.adj. V. EN* DUR. Usuel.Se
dit d'un édifice construit en matériaux durables, généralement
en béton par opposition aux matériaux traditionnels. Ma
nouvelle maison est terminée. Une maison en dur.(Brouillet,
1972 : 202). Déjà, je regardais en arrière le compte
de mes réalisations [.] un recensement presque achevé, la
construction de quelques cases* en dur.(Charnay, 1983 : 157). Bien
qu'entre 1945 et 1960 un certain nombre de maisons en dur à plusieurs
étages, aient été construites [.]. (Rémy,
1987 : 155). Une entreprise cherche un studio* en dur de toute urgence
entre 2 ou 3 chambres. (L’Union, 14/11/1988).
- dur à ne pas cuire, loc.nom. Fréq., plaisant.
Dur à cuire. Le chef du village* reconnut la détermination
de Biyong dans son regard de dur à ne pas cuire. (L'Union,
19/11/1988).
- dur comme caillou, loc.adj. Fréq. fam. V.
CAILLOU*. Difficile à faire admettre, qui offre une grande résistance.
[.] la démocratie selon les principes des blancs*, c'est dur
comme caillou en Afrique. (L’Union, 05/09/1992).
LOC. : penser dur comme caillou*.
dur, n.m. Usuel, fam. oral, mélior.Personne compétente, douée dans un domaine déterminé. Ce gars là, c'est un dur! Tu te rends compte, une mention B au bac C ! (Etudiant Libreville, 1994).
durer, v.intr.Usuel,Fréq., mésolecte, basilecte.Rester,
habiter, séjourner un certain temps (en parlant d'un être
humain). Mon père dit que les gens qui durent trop en France,
ne se réadaptent plus au pays.(Etudiante, Libreville, 1994).
" Durer " [est souvent] employé dans le sens de passer beaucoup
de temps à accomplir une action ou de rester longtemps en un lieu.
(Elsener, 1997 : 158). Elle a duré à l’hôpital,
les médecins n’ont pu rien faire.(Jeune, Libreville, 1998, in
Pambou, 1999). Dépêche-toi ! Pourquoi tu dures aux toilettes,
tu sais que je vais y aller moi aussi.(in Bagouendi-Bagère,
1999). Ce préfet a duré dans Moanda. A présent,
il est muté ailleurs.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
- durer, loc.verb. Assez fréq., mésolecte.Traîner.
Tu les vois durer, c’est sûr, ils ont mangé.(Gérante
de bar, 21 ans, Libreville, 1994). On avait duré, il était
déjà dix-huit heures.(Jeune, Libreville, 1998, in Pambou,
1999).
- durer en longueur, loc.verb. Fréq., mésolecte.Traîner
en longueur. Parsemée d'embûches, leur formation a duré
en longueur : au lieu de douze mois, il en aura fallu trente pour boucler
le cycle.(L’Union, 02/07/1993).
dzimba, n.m. Dispon., (du fang " cimetière ").Lieu sacré où se déroule les séances du bwiti*. Ainsi l’on rencontre nos leaders de partis politiques dans les dzimbas du coin [.] Le dzimba devient le lieu dans lequel le réel et l’irréel s’entrechoquent, où le fini et l’infini s’interpénètrent [.].(Misamu, 25/11/1996).