F

facilitateur, n.m. ou f.Dispon., lettrés, recherché.Personne dont les actions préparatoires ont permis l’aménagement réussi d’un projet ou d’une action. Je remercie tous les facilitateurs qui n’ont ménagé aucun effort pour mener à bien les travaux dont les enseignements ont été très enrichissants.(L’Union, 29-31/03/1997). Vous direz quelques mots pour les facilitateurs de notre rencontre.(Chef de service, Libreville, 1998). En quelque sorte, avec cette invitation, vous êtes le facilitateur de nos fiançailles.(Lettre, Port-Gentil, 1999).

facma, n.f. V. DJAG*. Cette facma me fait tourner la tête.(Informaticien, Libreville, 1999).

façons (de toutes les --- ), loc.adv. V. DE* TOUTES LES FAçONS. Je ne reste pas une minute de plus dans cette société, de toutes les façons, je n’ai plus rien à perdre.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

facteur, n.m. Vx.Propriétaire ou gérant d’une maison de commerce. V. FACTORERIE*. Ils se félicitent des bonnes relations entretenues avec le marchand João da Sa et désirent que le gouverneur* leur en adresse beaucoup d’autres avec lesquels ils puissent reprendre les fructueux échanges faits naguère avec les facteurs bordelais.(Merlet, 1990 : 40).

factorerie, var. factorie, n.f. Vx.Succursale d’une grande maison de commerce coloniale, où l’on pouvait se procurer les marchandises importées les plus variées et qui achetait les produits locaux pour l’exportation. Je me présente au directeur de la factorerie, Ferdinand Raoux, un costaud en pleine forme.(Brouillet, 1972 : 44). Il connaissait Libreville mieux que La Rochelle [.] au long quai de cendrée rouge, bordé de cocotiers*, avec le marché indigène en plein vent et une factorerie tous les cent mètres.(Simenon, 1975 : 9). ). On faisait peser le caoutchouc dans les factories mais les balances étaient truquées à la baisse. (Commerçant retraité, Libreville, 1990).
DER. : facteur*.

fafoul, n.m. (du fang).V. HERBE*-RASOIR. Il y a dans la forêt africaine un élément qui manque aux nôtres : la liane. [.]. L’Afrique Equatoriale en possède une espèce vraiment diabolique : les herbes-rasoirs*, les fafouls des Pahouins. Ce sont des tiges grimpantes qui encadrent parfois, à la manière d’une tonnelle, la coulée du sentier qu’elles tapissent de leurs glaives : le moindre contact avec eux laisse sur la peau une longue estafilade où le sang perle et où la sueur cuit. Lorsqu’on entre dans ces mauvais passages, l’homme de pointe jette un cri : Fafoul ! les rasoirs* ! (Briault, 1926 in Merlet, 1990 : 319).

faible, adj. Dispon., jeunes.Insuffisant. Le repas au restaurant était faible pour mon ventre.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

faire, v. Entrant dans une grande quantité de constructions :
- faire, employé absolument. V. FAIRE CA*. Le gars* là*, oh ! il aime trop faire quoi* ! non laisse, je l’ai plaqué à cause de ça ! Tous les jours il voulait damer*.(in Moulanga, 2000).
- faire + nom de lieu, usuel.Séjourner à, dans. J’ai fait d’abord Franceville, puis Mouila avant de m’installer à Libreville. (Electricien, Libreville, 1996).
- faire + indication de temps (non prépositionnelle) + indication de lieu (prépositionnelle), usuel.Rester, demeurer. Tu as fait combien au Sénégal ?(Enseignant, Libreville, 1990). J’ai fait trois ans à l’Université de Brazzaville, puis j’ai quitté* pour Lyon.(Fonctionnaire, Libreville, 1992).
- faire + indication de temps (non prépositionnelle) sans indication de lieu, Usuel, mésolecte, basilecte. Passer. Mancipri [.] fait souvent des mois sans attraper seulement quelques petits 100 balles. (Ndong Mbeng., 1992 : 51). J’ai fait des années avant d’avoir cette villa.(Ingénieur, Libreville, 1996).
- faire (impersonnel) + indication de l’heure, usuel, surtout oral, mésolecte et basilecte.Quelle heure fait-il ? = quelle heure est-il ? Il fait six heures = il est six heures. Lorsqu’il fera vers 18h30, on finira [.] par dire que[.] Libreville, au coucher de soleil, est comme Miami [.].(Ndong Mbeng, 1992 : 7). Il fait quelle heure ?(Secrétaire de direction, 30 ans, Libreville, 1994). Quand on est parti, il faisait deux heures.(Etudiant, Libreville, 1997).
- faire + nom de métier (avec ou sans article défini), usuel.Exercer la profession de. Quand j’étais petit, je voulais faire médecin.(Enseignant, Port-Gentil, 1990). Pour vivre, il fait le brouetteur* au marché. Voilà !(Coiffeuse, Libreville, 1992). Il fait garagiste à Franceville.(Etudiant, Libreville, 1994).
- faire + nom d’activité (avec article défini), fréq., mésolecte, basilecte.S’adonner à cette activité (comme travail ou comme distraction). Tu crois que faire le football, c’est un gagne-pain pour tous les garçons ?(Mère de famille, Libreville, 1990). Il convient de réaliser son vieux rêve : faire le pétrole. (L’Union, 27/08/1991). Faire la coiffure, c’est bien comme métier pour une fille !(Coiffeuse, Libreville, 1992). Tu as fait l’école ? Jusqu’où ?(Mère de famille, Port-Gentil, 1998).
- faire affaire concernant qqn, (pour ---- ), loc.verb. Dispon., écrits administratifs. Pour affaire (+ pronom pers. objet) concernant. M. K.B.E., professeur au CES d’Oloumi est invité à la direction des enseignements du second degré pour faire affaire le concernant.(L’Union, 29/06/1993). Le Directeur souhaiterait rencontrer les parents de X pour faire affaire concernant leur fils.(Lettre, Libreville, 1990).
- faire appel à qqn, loc.verb. Dispon., basilecte.Appeler qqn. Cette fille m’a fait appel pour me raconter des conneries. Si je le savais,(sic) j’aurais pas perdu mon temps.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
- faire à sa tête, (en ---- ), loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux.N’en faire qu’à sa tête, agir selon sa fantaisie. S’il en fait à sa tête, il lui en cuira !(Officier, Libreville, 1992). Ne te plains pas, tu en fais toujours à ta tête .(Etudiante, Libreville, 1997).
- faire [le] bandit, loc.verb.V. BANDIT.
- faire [le] Blanc, loc.verb.V. BLANC*.
- faire beau, (ne pas ---- ), V. BEAU*.
- faire beaucoup de tamtam et de balafon autour de qqch., loc.verb. Fréq., fam.Faire beaucoup de bruit, de réclame, de propagande autour de quelque chose. Les gens font beaucoup de tamtam et de balafon autour des élections mais la triche continue.(Enseignant, Libreville, 1994).
- faire bénéficier à, V. BENEFIER*.
- faire [la] bouche, loc.verb.V. BOUCHE*.
- faire ça, V. CA*.
- faire couler de la salive, var. faire couler beaucoup d’encre et de salive, loc.verb. Fréq., lettrés.A propos d’une histoire, d’un évènement, d’une personne, faire beaucoup jaser, ou faire beaucoup parler et écrire, en parlant notamment des médias. Alors que l’Assemblée nationale, qui s’est depuis peu saisie de ce dossier, qui fait couler beaucoup d’encre et de salive [.].(L’Union, 07-08/12/1991). Ces agressions qui font couler beaucoup de salive à Koulamoutou, ont poussé M.Ndonba [.] à déserter son habitation [.]. (L’Union, 26/09/1992).
- faire de la caisse, loc.verb.V. CAISSE*. Pour lui, les banques opérant au Gabon font de la caisse [.].(L'Union, 13/01/1997).
- faire de l’essence, loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.Faire le plein (en parlant d’un véhicule). Omboué n’est qu’une escale à la descente de l’avion ou pour " faire de l’essence ", on peut s’y restaurer ou s’y ravitailler.(Caparros, 1997 : 163).
- faire des blases, loc.verb.V. BLASE*.
- faire des bricoles, fréq., oral, basilecte, péj.Faire des petits boulots. Pour le moment nous faisons des " bricoles " pour passer le temps en attendant des jours meilleurs.(L’Union, 21/04/1993).
- faire des fétiches, loc.verb.V. FETICHE*.
- faire des gestes, loc.verb. V. GESTES*.
- faire [des] médicaments, loc.verb.V. MEDICAMENT*.
- faire des phases, loc.verb. V. PHASE*.
- faire des mains et des pieds, loc.verb.Faire des pieds et des mains. Le concert affiche complet, mais il fait des mains et des pieds pour pouvoir y aller.(Jeune, Libreville, 1999).
- faire des pompes, loc.verb. V. POMPES*.
- faire des tractions, loc.verb. V. TRACTIONS*.
- faire du CFA, var. se faire du CFA,loc.verb. V. CFA*.
- faire du coupé-cloué, loc.verb. V. COUPE-CLOUE*.
- faire du courage, (se ---- ), loc.verb. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte.Se redonner courage, se remonter le moral: Mais avant, il essaya de se faire encore du courage [.].(Ndong Mbeng, 1992 : 64). Il dit qu’il boit pour se faire du courage.(Chauffeur, Port-Gentil, 1990).
- faire école pour + nom de profession, loc.verb. Dispon., oral, basilecte ou pastiche.Aller à l’école, suivre des cours pour devenir (nom de profession). Le neveu de la belle-mère de la tante de mon épouse a un arrière petit-fils qui a fait école pour docteur au pays de blanc*-là*.(BD Boom, 1999 : 45). J’ai fait l’école pour mécanicien. (Jeune, Port-Gentil, 1989).
- faire faraud, loc.verb. Vieilli, (régionalisme français), oral, fam. Faire le malin, faire le flambart. [.] ils se couvraient ainsi le ventre et le dos de tatouages, se rasaient les cils [.]. Mais c’est pour faire faraud donc ! (par vantardise). (Raponda-Walker, 1910 a : 30). Mes lascars se décident quand même à prendre le Zodiac pour aller faire un peu faraud en ville. (Brouillet, 1972 : 300).
- faire fi, loc.verb. Dispon. oral, fam. péj.Faire comme si quelqu’un n’existait pas, faire comme si on ne le connaissait pas, voire faire le coup du mépris. Si tu me vois maintenant, fais fi quoi, fais comme si on ne s’était jamais connues.(Lycéenne, 18 ans, Libreville, 1994). Et pourquoi tu as fais fi de moi, chez Sandrine, quand tu es arrivée ? (Secrétaire, Libreville, 1996).
- faire histoire, (sans ---- ), loc.verb. Dispon., oral, basilecte, fam.Sans faire de difficultés, sans faire d’histoires. Allonge le mbome* sans faire histoire ! (BD Boom, n°2, 12/1997). Je l’ai payé et il est parti sans faire histoire.(Garagiste, Libreville, 1989).
- faire la beauté, loc.verb.V. BEAUTE*.
- faire la cave, loc.verb.V. CAVE*.
- faire la chose, loc.verb.V. CHOSE*.
- faire l’accident, var.faire un accident, loc.verb. V. ACCIDENT*.
- faire la cola, loc.verb.V. COLA*.
- faire la décision, loc.verb. Fréq., lettrés, recherché.Prendre la décision C’est avant tout à vous, pupistes*, et maintenant, qu’il appartient de faire la décision.(LaVoix du Peuple, 20/11/1996).
- faire la force, loc.verb. V. FORCE*.
- faire l’ambiance, loc.verb.V. AMBIANCE*.
- faire la pédiatrie, loc.verb.V. PEDIATRIE*.
- faire la politique, loc.verb.V. POLITIQUE*.
- faire la ronde, dispon.Faire le tour. Avec son mari, elle avait fait la ronde de tous les guérisseurs* et sorciers* du village et des environs sans aucune satisfaction.(Mbadinga-Moundounga, 1999 : 7).
- faire la tolerie peinture, loc.verb.V. TOLERIE* PEINTURE.
- faire la vie, loc.verb.V. VIE*.
- faire le bord de mer, loc.verb.V. BORD* DE MER.
- faire le brouillard, var. faire un brouillard, loc.verb.V. BROUILLARD*.
- faire l’école, loc.verb. V. SCHOOLER*.Ce respect doit se traduire, entre autre par le souci de permettre aux jeunes de " faire l’école ", et de grandir, de perpétuer le Gabon.(Le Bûcheron, 10/11/1998).
- faire l’école des Blancs, loc.verb. V. BLANC*.
- faire le gros dos, loc.verb.V. DOS. Ce type fait le gros dos pour rien, il n’a même pas un toit où dormir.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
- faire le métis, loc.verbV. METIS*.
- faire le plein, var.faire son plein, faire son plein comme un œuf, loc.verb. Fréq., fam.S’emplir les poches ou l’estomac. Mais exception est faite à cette règle les samedis, où il [: un magasin] fait son plein, comme un oeuf, renfermant quasiment toutes les denrées alimentaires qu’on peut trouver dans le département.(L’Union, 03/09/1992). Les commerçants ont fait leur beurre en raflant à chaque arrivage les stocks mais nous aussi, on a fait le plein. (L’Union, 29/08/1991). J’ai la dalle. Arrêtons nous ici je vais faire le plein. (BD Boom, n°2, 12/1997).
- faire les choses impolies, loc.verb.V. CHOSES* — " Il a voulu me faire les choses impolies " - " Elle bobe* ". (L’Union, 23/05/1997).
- faire les devoirs ménagers, loc.verb.V. DEVOIRS* MENAGERS.
- faire les selles, loc.verb.V. CABINER*. Pour faire les selles, le client doit débourser une somme de 200 francs CFA*. (L’Union, 21/09/1992).
- faire [le] yobo, loc.verb.V. YOBO*.
- faire malade, (se ---- ), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, péj.Se faire passer pour malade, jouer au malade. [.] on se fait malade pour rencontrer plus souvent un médecin à qui on n’a pas encore réussi à enlever* la blouse. (L'Union, 14/11/1988). Elle se fait malade pour ne pas aller au boulot.(Secrétaire, Libreville, 1990).
- faire [les] manières, var.faire bonne manière, faire mauvaise manière, faire manière [pour] blanc, loc.verb.Faire bonne ou mauvaise impression. Se conduire bien ou mal, éventuellement, se conduire comme un Blanc. L’administrateur*, dans les postes de brousse*, se met en quatre pour faire bonne manière, comme disent les Noirs. (Brouillet, 1972 : 251). J’espère que plus personne ne viendra faire les manières dans notre Omnisports*. (L'Union, 24/11/1988). Courir comme ça, c’est faire manière pour blanc !(Revendeuse, Oyem, 1990). Ta copine là*, elle a fait mauvaise manière : rien n’est bon pour elle ici ! Elle peut retourner chez elle !(Etudiant, Libreville, 1992).
- faire marcher le mort, loc.verb. (calque des l.loc).V. MARCHER*.
- faire mayoumba, loc.verb. vieilli, oral, fam.Quitter un poste administratif pour passer dans le secteur privé, commerce ou affaires. Fort heureusement, nous avions rencontré à Libreville deux hommes intéressants : Julliard, qui se disait " parisien de Paris ", et un administrateur* originaire des Landes, Lolé-Laborde, qui venait de faire " mayoumba ". Faire " mayoumba " ? C’était quitter l’Administration pour se lancer dans les affaires.(Dedet, 1984 : 63).
- faire ménage, loc.verb. Vx, oral, fam. basilecte.Vivre maritalement. Je devais constater que le comportement du jeune était complètement modifié depuis que je faisais " ménage " avec Méli. (Dedet, 1987 : 253).
- faire moua moua, loc.verb.V. MOUA MOUA*.
- faire ngounda-ngounda, loc.verb.V. NGOUNDA-NGOUNDA*.
- faire nul, fréq.Faire match nul. Stade Henry Silvoz de Moanda [.] Mamgasport et Shell FC font nul (1-1), score acquis en première période.(L'Union, 08/11/1988).
- faire palabre, loc.verb.V. PALABRE*.
- faire parler le mort, loc.verb.V. PARLER*.
- faire porter la canne, loc.verb.V. CANNE* DE CHEF.
- faireprofiter à qqn de qqch., loc.verb. Fréq., mésolecte, basilecte.Faire profiter qqn de qqch. Faites profiter aux populations des résultats de vos recherches.(L'Union, 19/11/1988).
- faire samba, loc.verb.V. SAMBA*.
- faire son besoin, loc.verb.V. CABINER*.Au lieu d’aller faire son besoin, Lekaga la Tortue alla se maquiller le visage [.].(Kwenzi-Mikala, ? : 20).
- faire son CFA, loc.verb.V. CFA*.Le Gabon c’est toujours le Gabon-là* où chacun vient dicter sa loi et faire tranquillement son CFA avec la complicité de certains frères*.(L’Union, 04/10/1991).
- faire tout et tout, loc.verb.V. TOUT ET TOUT*.
- faire un cancer, (se ---- ), loc.verb.V. CANCER*.
- faire un acte, loc.verb.V. ACTE*.
- faire un geste, loc.verb.V. GESTE*.
- faire vite de + infinitif, loc.verb. Fréq., mésolecte, basilecte.Se hâter de, avoir vite fait de + infinitif. Maître X, qui dirige les débats, doit trancher au vu du dossier du prévenu qu’il fait vite d’aboutir à l’annonce du début de la séance. (L'Union, 24/11/1988). Elle a fait vite de manger pour aller chez son copain.(Lycéen, Libreville, 1990).

faiseur de poches, n.m. Dispon. mésolecte.Pickpocket, voleur à la tire. Le faiseur de poches n’a pas pu profiter de son butin. (L’Union, 05/09/1993). Quand tu vas sur le marché, méfie toi des faiseurs de poches.(Mère de famille, Libreville, 1994).

fangophobe, adj. Dispon., écrits politiques.Se dit d’une personne qui n’aime pas la langue et le peuple fang. Mais Obame Nguema ignore qu’il souffre d’un handicap naturel : la fangophonie et Bongo est fangophobe*.(Le Bûcheron, 26/03-01/04/1997).

fangophone, adj. Usuel.Lettrés.Locuteur de langue fang. Le Woleu-Ntem dans son ensemble est fangophone.(Jeune, Oyem, 1994).

fangophonie, n.f. Dispon., écrits politique, lettrés.Ensemble des personnes qui parlent la langue fang. Mais Obame Nguema ignore qu’il souffre d’un handicap naturel : la fangophonie et Bongo est fangophobe*. (Le Bûcheron, 26/03-01/04/1997).
DER. : fangophone*.

faraud, (faire ----), loc.verb.V. FAIRE*.

farcer, v.tr.V. BLASER*. Regardez ces jeunes garçons, ils n’arrêtent pas de farcer devant la bande de filles assises sur le banc public.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
DER. : farceur*.

farceur, n.m. adj. Dispon., oral surtout.Charmeur, séducteur. Ce farceur de Nicolas s’est fait jeter sur les roses par sa copine.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : blaseur*.

farigna, var.farignia, farinya, n.f. Fréq., (du portugais), mésolecte, basilecte.Sorte de semoule de manioc assez grossière mais facile à conserver et à transporter, base de l’alimentation locale. En somme Mandji a gardé longtemps le caractère d’un immense campement de pêche* où des hommes audacieux et endurants vécurent de poisson, de farine de manioc* (farinya) mais aussi de miel et de fruits sauvages. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 106). [.] la farigna, semoule de manioc* à la brésilienne, au nom significatif [.].(Gaulme, 1988 : 113). Râpage du manioc* pour la préparation de la farignia. (Pourtier, t.1, 1989 : photo 21). Les réserves de farigna ou de farine grossière de manioc* [.] sont empaquetées dans des feuilles de Sarcophrynium [.].(Raponda-Walker, 1998 : 228).
SYN. : couac (Guyane), farine* de manioc, foufou*, gari*.

farine de manioc, n.f.V. FARIGNA*.

farinya, n.f.V. FARIGNA*. [.] ils venaient vendre simplement de la volaille et un peu de farinya... (Ambouroue-Avaro, 1981 : 150-151).

faro, n.m. Spéc., (de l’abé, langue ivoirienne).(Daniella Klainei Pierre ex A.Chev.). Grand arbre cylindrique de la fam.des Caesalpiniacées. Bois de cet arbre d’un blanc jaunâtre à cœur strié de lignes marron foncé. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 223), (White/ Abernethy, 1996 : 173).
SYN. : lonlaviol (du fang).

fatiguer, var.être fatigué, v.tr. Fréq., mésolecte, fam.Euphémisme pour s’énivrer, être ivre.Mon mari s’est réveillé, précisa-t-elle, et ils ont vidé sur place le contenu du bidon [: de vin de palme*]. Sous prétexte que le Chef de l’Etat tenait à le voir, ils ont emmené mon mari qui était déjà fatigué. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 229). Le vin de palme* a l’avantage de ne pas vous fatiguer.(L’Union Magazine, 06/1987).

fatiguer le corps, loc.verb. Fréq.,oral surtout. Se fatiguer physiquement. Tu n’as pas la paix de ton ventre mais tu vas d’abord fatiguer ton corps à mettre en place la salle de conférence pour les gens qui ont leur argent.(Le Réveil, 06/11/1998).

fatma, n.f.V. DJAG*. Jacques a le tchang*, toutes les fatmas du quartier ne voient que par lui.(Jeune, Libreville, 1994). Je te présente ma fatma.(Jeune, Libreville, 1999).

faucon, n.m. Spéc.Fam. des Falconidés. Surtout distingués localement : le faucon ardoisé, (Falco ardosiacus Bonnaterre et Vieillot) assez gros faucon de savanes entièrement gris souris, finement strié de noir ; le faucon-coucou = baza*-coucou (Aviceda cuculoides Swainson) oiseau forestier surtout insectivore de la fam. des Accipitridae, au vol lent et laborieux. ; le faucon lanier (Falco biarmicus Temminck) gros faucon clair des régions boisées et escarpées. (Serle/ Morel, 1988 : 52). (Christy/ Clarke, 1994 : 20).

fausse, adj.Entre dans la composition d’un certain nombre d’appellations concernant la faune, la flore et mettant en jeu certaines ressemblances :
- fausse aigrette, n.f.V. GARDE*-BOEUF. La fausse aigrette [.] est un échassier à plumage blanc qui s’éloigne des lieux habités aux approches de la saison* sèche pour y revenir en bandes nombreuses au début des pluies [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 121).
- fausse arachide, n.f.(Desmodium salicifolium DC.). Plante commune de la fam. des Légumineuses-Papilionnées dont le feuillage rappelle celui de l’arachide et est utilisé dans la pharmacopée locale. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 250).
SYN.: mbènd’akukwè (mpongwé), obogbe-nzèn (fang).
- fausse caille [d’Afrique], n.f.V. CAILLE* COMBATTANTE.
- fausse canne à sucre, n.f.V. HERBE* A ELEPHANTS. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 192).
- fausse citronnelle, n.f.V. CITRONNELLE*. (Raponda-Walker, 1998 : 236).

fausser, v.tr. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.Commettre une erreur (d’orthographe, de calcul, de raisonnement, de parole...). Il a faussé la question parce qu’il n’étudie pas les leçons.(Institutrice, Libreville, 1990). Tu as faussé ! Il faut deux n à " dictionnaire "! (Collégien, Libreville, 1994). Il a faussé la conduite. Pas de permis !(Policière, 25 ans, 1994).

faut pas suivre !, loc.excl. Dispon., oral, basilecte, fam.Il ne faut pas écouter (des recommandations, des conseils, des paroles...). Il faut se méfier (de ce qu’on raconte). Ah ! la bouche*-là*, faut pas suivre ! (L’Union, 28/04/1993).

fauvette, n.f. Spéc.Petit passereau insectivore de la fam. des Sylviidae. On distingue localement la fauvette à large queue (Schoenicola platyura Jerdon) des terrains marécageux, ; la fauvette-roitelet commune (Prinia subflava Gmelin) ; la fauvette-roitelet à gorge blanche = fauvette grise d’Afrique = rossignol de Guinée* (Prinia leucopogon Cabanis et Bates) gris cendré avec la gorge blanche et les oreillons noirs ; la fauvette aquatique à capuchon noir = bathmocerque* (Bathmocercus cerviniventris rufa Fraser) des fourrés denses ; la fauvette crombec à gorge tachetée (Sylvietta denti Ogilvie-Grant) verte avec le ventre jaune ; la fauvette nasique jaune (Macrosphenus flavicans flammeus Cassin ) aux flancs rouge orangé. Le chant de la fauvette grise d’Afrique [.] et le cri du martin-pêcheur* [.] étaient d’heureux augures. (Raponda-Walker, 1983 : 29).De même, [.] nkènè (le tisserin* ou gendarme*) ; ekomba-noni (la fauvette grise ou rossignol de Guinée*), sont des talismans communiquant le talent de bien dire ou de bien chanter (dialecte mpongwè). (Raponda-Walker, 1983 : 82). (Serle/ Morel, 1988 : 198-212).

faux, adj. Spéc.Entre dans la composition d’un certain nombre d’appellations concernant la faune et la flore en raison de certaines ressemblances.
- faux-bambou, n.m.V. RAPHIA*, PALMIER-RAPHIA*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 337).
- faux bois de rose, n.m.(Brachystegia sp.). Nom donné par les colons à un arbre de la fam. des Legumineuses Caesalpiniées qui fournit un bois d’ébénisterie à aubier d’un blanc rougeâtre et bois de cœur dense rouge amarante, exporté. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 218).
ENCYCL. : selon Raponda-Walker/ Sillans, (1961 : 229) le nom de faux bois de rose serait peut-être également donné à un autre arbre de la même famille, le Guibourtia coleosperma [Benth.] Léonard car cet arbre porte le même nom dans les langues locales et fournit également un beau bois rouge.
SYN. : ekombé (mpongwé).

- faux camphrier, n.m.(Aframomum giganeum K. Schum.). Grande plante de la fam. des Zingibéracées à très longues feuilles et à fruit comestible rouge vif en forme de poire dont les gorilles sont très friands. Toutes les parties de la plante onr une odeur de camphre. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 427).
SYN. : maniguette* batarde, nkombi-gombi (mpongwé), ob’adzôm (fang).
- faux capitaine, n.m.V. CAPITAINE*.
- faux châtaignier, n.m.V. ARBRE* A PAIN. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 293).
- faux citronnier, n.m.V. CITRONNIER D’AFRIQUE*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 381).

- faux-copalier, n.m.(Pellegriniodendron diphyllum [Harms] Léonard). Petit arbre de sous-bois de la fam. des Légumineuses Caesalpiniées. Il fournit un bois d’ébénisterie rouge, marbré de plages brunes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 237) .
SYN. : duvasa (pounou, ….).
- faux cotonnier, n.m.V. KAPOKIER*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 106).
- faux-ébénier, n.m.(Diospyros manii Hiern.). Petit arbre de la fam. des Ebenacées dont le cœur, avec l’âge, finit par imiter l’ébène.
SYN. : demi-deuil*, mpindji (mpongwé) éfirfira : mvac-fina (fang).
- faux gavial, n.m.V. CROCODILE*. Il existe vingt quatre espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles au Gabon assujettis à cette catégorie. On peut citer : [.], faux gavial, varan* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
- faux jalap, n.m.V. BELLE DE NUIT (1)*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 312).
- faux-kinkéliba, n.m.V. CAFE* NEGRE. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 220).
- faux-murier, n.m.(Lantana camara Linn.). Arbuste de la fam. des Verbenacées dont la petite baie noire comestible rappelle la mure. Les feuilles sont utilisées en infusion. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 423).
SYN. : igondjo-ny’arèndè, filawa (mpongwé), asèp-ntangha (fang).
- faux muscadier, n.m.V. ILOMBA*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 307).
- faux palétuvier, n.m. V. ASSAM*, PALETUVIER*. Nom donné à l’Uapaca guineensis Muell. Arg. = palétuvier* de rivière = palétuvier* d’eau douce = assam (fang) = ozombi (mpongwé) = rikio* ; au Uapaca heudelotii H. Baill = palétuvier* des rivières ; au Uapaca LeTestuana A. Chev. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 179-180).
- faux-quinquina, n.m.(Corynanthe pachyceras K. Scum.). Petit arbre de forêt dense de la fam. des Rubiacées dont l’écorce passe pour un stimulant sexuel. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 362).
- faux-sucrier, n.m.V. BALISIER*, NKAL* (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 116).
- faux—sycomore, n.m.V. FICUS*.(Ficus vogeliana Miq.). Arbre de la fam. des Moracées, très commun, au bois blanc jaunâtre utilisable en menuiserie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 299).
SYN. : itundulu (mpongwé).
- faux-zingana, n.m.(Didelotia minutiflora [A. Chev.] Léonard). Arbre de la fam. des Légumineuses Caesalpiniées, qui ressemble au zingana* (Microberlinia Brazzavillensis). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 225).

faux type, loc.nom. Fréq., oral surtout.Personne qui ne respecte pas sa parole, ses engagement. V. BANDIT*. Ma fille est tombée sur un faux type qui l’a roulée.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

favarel, n.m.Sorte de short assez long et large que portaient autrefois les Européens vivant sous les tropiques. Européens plus ou bien rasés, chaussés de tennis quand ils se mettaient sur leur trente et un, portant le short kaki qu’on appelait le " favarel "… (Dedet, 1984 : 61).

F.B.H., n.m.V. BILIEUSE* HEMATOGLOBINURIQUE.

femme, n.f.- Dispon. Spéc.Appellation pouvant s’étendre dans certaines ethnies locales comme les Fang, à l’épouse du frère ou à celle du cousin. Bonjour ma femme ! lançai-je en entrant. " Oh Zang, ton épouse arrive hier et tu ne te gênes* même pas pour venir la voir… (Allogho-Oke, 1985 : 130). Chez les Fangs, la femme de ton frère ou de ton cousin peut-être appelée " ma femme ".(Ibid. : 130, note 24).
- femme-chef, n.f.V. CHEFTAINE*.
- femme commerçante, n.f.V. REVENDEUSE*. Les femmes-commerçantes de Minvoul oublient leurs chefs-lieux de département, pour essayer d’écouler certains produits [.].(L’Union, 03/09/1992).

fermer, v.tr.
-fermer la bouche [de qqn], loc.verb.V. BOUCHE*.
- fermer l’œil du sommeil, loc.verb.Dispon., (calque de l.loc.), litt. Fermer l’oeil, dormir. La nuit avait été longue et triste. [.]. Personne n’avait fermé l’œil du sommeil.(Allogho-Oke, 1985 : 28). Moi qui suis claustrophobe de naissance, j’eus de sérieux ennuis à fermer l’œil du sommeil.(Allogho-Oke, 1985 : 106).
- fermer sa figure, loc.verb.V. SERRER* LA MINE, SERRER* LA FIGURE. Pas la peine de fermer ta figure : ou tu paies ou tu pars.(Gérante de bar, 21 ans, 1994).

fête, n.f.
- fête de la rénovation, festivités qui marquent l’anniversaire de la création, le 12 mars 1967 du PDG (Parti Démocratique Gabonais) par Albert-Omar Bongo, instigateur de la Rénovation. Congés et vacances scolaires - Fête de la Rénovation, du vendredi 10 mars après la classe au lundi 13 mars inclus.(L’Union, 08/11/1988).
- fête du 12 mars, V. FETE DE LA RENOVATION*. [.] certains phénomènes saisonniers tels qu’un événement politique ou culturel, un changement météorologique, peuvent peser sur les résultats apparents [des données statistiques ] et les perturber dangereusement fête du 12 mars pour les tailleurs [.]).(L'Union, 14/11/1988).
- fête du mouton, usuel.Fête musulmane commémorant le sacrifice d’Abraham. Au cours de cette fête, chaque croyant est tenu de sacrifier un mouton. Déclarée fériée à cause de la fête du mouton, cette journée qui s’annonçait belle invitait plutôt à la récréation qu’au travail. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 59). Chrétiens et musulmans du Gabon [.] ont fêté dans la joie et la ferveur religieuse, la Pentecôte pour les premiers, la tabaski* (dite " fête du mouton ") pour les seconds.(L’Union, 02/06/1993).
SYN. : aît el kébir, tabaski*.

fêter, v. en emploi absolu. Fréq., oral surtout.
- V. GROOVER*. Elle était venue avec ses copines et elles ont fêté.(Jeune, Lambaréné, 1998). Ce soir, on fête. Régab*, boîte de nuit... On va danser jusqu’à l’aube.(Etudiant, Libreville, 1999).
- Célébrer une fête publique ou privée.Au sein de l’enseignement maternel, plusieurs enfants ont fêté parmi les invités [.].(Journal TV, 1994).

fétiche, n.m., adj. Usuel. (du portugais : " objet enchanté, charme, amulette ").V. FETICHISME*.
1- n.m. Objet de piété et de rituels religieux. " Principe surnaturel d’une force cosmique, principe spirituel, intermédiaire entre Dieu et les hommes, liés à ces derniers et aux éléments " (Raponda-Walker, 1983 : 261) représenté par un support matériel, selon une symbolique traditionnelle. Des crânes, des défenses s'y mêlaient, trophées de chasse apportés au fétiche qui devait protéger les exploits de ceux qui l'avaient rituellement évoqué. (Sondaz, 1946 : 16). Les fétiches vaincus par la philosophie [.]. (L’Union Magazine, 06/1987).
DER. : féticher*, féticheur*, fétichisme*, fétichiste*.
SYN. : protection*.
2- n.m. Tout animal, végétal, minéral ou objet fabriqué (auquel on attribue un pouvoir surnaturel et que l’on croit susceptible d’exercer des effets protecteurs ou maléfiques) représentation des différentes forces comiques naturelles. Au Gabon, lorsqu'un sorcier* veut fabriquer un fétiche facile à porter, il emploie des graines ou, comme c'était le cas pour celui de Saméné, une petite calebasse*.(Sondaz, 1946 : 24). Le Père Marchandeau disait en 1862, que les fétiches ou amulettes, talismans, sont les objets auxquels on attribue une vertu bénéfique ou maléfique. (Raponda-Walker, 1983 : 262).Quant à Akoma Mba, il accapara tous les fétiches abandonnés par les sorciers*, fétiches qui dispensent maintenant à son peuple puissance et immortalité. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 85). De la tête de Lucie Isaac, les Pahouins avaient fait un fétiche ! (Dedet, 1984 : 45). Il faut compter d’abord sur sa propre force et non sur les fétiches.(Misamu, 25/11/1996). On détache de même l’os de chaque cuisse (fémur) pour en faire des fétiches.(Raponda-Walker, 1998 : 51).
3- adj.Chargé d’un pouvoir surnaturel et pouvant exercer des effets protecteurs ou maléfiques.Prends garde, Esprit blanc, c'est un eurystome* d'Afrique. Oiseau fétiche, il est inaccessible. (Sondaz, 1946 : 71). De mon temps, on en était encore aux explorations du commandant Serval qu’on considérait comme très hardi d’avoir pénétré dans le grand lac fétiche, qu’animent des sortes de flamants aux ailes métalliques tout-à-fait particuliers à cette région.(Coffinières de Nordeck, 1911 in Merlet, 1990 : 251).
4- Locutions :
- case-fétiche, n.f.V. CASE-27*.
- fétiche, (avoir le ---- terrible), loc.verb.Dispon., oral, basilecte, fam. Etre en pleine forme. Malgré sa maladie et sa faiblesse, malgré l’état dans lequel je l’avais vu au moment de son hémoptisie, à Essendé, jamais je ne m’étais représenté mon père mort. Marcel Michonet n’avait peut-être plus le " fétiche terrible ", mais de là à le voir à l’état de cadavre… (Dedet, 1984 : 118).
- fétiches, (faire des ---- ), loc.verb. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte.Recourir à des pratiques magico-religieuses (en offrant des sacrifices, en faisant préparer amulettes ou philtres etc.) à des fins diverses (se protéger, obtenir la réalisation d’un souhait, envoûter etc.). [.] il avait épousé une femme nkomi qui devait faire des fétiches pour lui permettre de commander le village. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 169). Les Mitsogho auraient été envoyés là-bas pour faire le fétiche destiné à la protection des Bapounou. (Koumabila-Ambougavé, 1993 : 15). Quand quelqu’un fait des fétiches, c’est soit pour faire une protection, soit c’est des gris-gris* contre quelqu’un d’autre. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : féticher*.
- fétiche-crâne, n.m.V. BYERI*, CULTE* DES ANCETRES.
- fétiche guérisseur, n.m.V. FETICHEUR*.
- fétiche, (panier à ---- ), n.m.Dispon.Petit panier permettant le transport des drogues et onguents. C’est au village qu’elle courait ainsi, au village chercher son petit panier à fétiches violents.(Okomba-Nkoghe, 1989 : 26).

féticher, v.tr. Usuel.Effectuer une pratique magico-religieuse, contre quelqu’un ou qque chose, le plus souvent mais également parfois recourir à la magie à des fins bénéfiques de protection ou d’obtention d’une chose souhaitée. Ma mère finit par avouer. On l’a fétichée. (Dedet, 1984 : 37). Sa vie de femme mariée à un Européen était entre-coupée parfois de ce que lui dictait la voix du sang. Très probablement était-ce pour cela qu’à ma naissance elle avait accepté de se laisser féticher.(Dedet, 1984 : 66). Il s’agit d’une femme qui demande le divorce pour sa fille. Celle-ci a été gravement lésée par son mari : il lui aurait " volé* le ventre ". A coup sûr la fille va devenir stérile. Ce devrait être un motif de divorce sans restitution de dot*. Quant aux mobiles du gendre, ils demeurent obscurs. En s’emparant de la garniture* menstruelle de sa femme, a-t-il voulu féticher pour devenir un chasseur émérite ?(Dedet, 1984 : 152). Doué lui-même de certains pouvoirs, il fétiche à sa guise.(Dedet, 1984 : 189). [.] ses sous-vêtements ont disparu pour mieux le féticher.(Le Bûcheron, 20-26/11/1996).

féticheur, n.m. ou f.
- n.m. Usuel. Dans une société traditionnelle, le féticheur est à la fois un prêtre, un médecin, un éducateur, un devin. Il utilise les pouvoirs surnaturels du fétiche* auquel il s’est voué à des fins généralement bénéfiques ou maléfiques. Si les populations du Gabon ont peuplé l’Univers d’êtres fantastiques, ils ont aussi peuplé leur pays d’un grand nombre de magiciens, appelés vulgairement " féticheurs ", que l’on confond à tort sous le nom de " sorciers* ".(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 30). Malheureusement, la petite pensionnaire des religieuses retournait à Port-Gentil où l’agglomération commençait de naître. A Port-Gentil, avant de revenir au village myéné de Grand’mère Esonguérigo remariée à un féticheur. (Dedet, 1984 : 34). Dépourvu de tout, lisant les recettes des petits journaux européens, écoutant les conseils du féticheur, il mettait une confiance désespérée en n’importe quoi.(Dedet, 1984 : 101). [.] la connaissance des plantes qui soignent ou qui tuent ne se transmet que dans les instances secrètes, car elle est une arme redoutable, fondement de la puissance de ses détenteurs, guérisseurs*, sorciers* ou féticheurs, ou tout simplement les vieux* qui ont été initiés et gardent jalousement leurs secrets pour perpétuer une autorité que leur force déclinante ne permet plus d’assurer.(Pourtier, t.1, 1989 : 154). Les moyens employés par les féticheurs pour satisfaire ces exigences [.] sont tellement incroyables qu’il répugne presque à la raison de croire à leur existence.(Touchard, 1861 in Merlet, 1990 : 189). S’il faut retenir que le nganga*, communément appelé féticheur, n’est pas un charlatan*, il y a également lieu de tenir compte que le sorcier* n’est pas plus nganga* que le médecin n’est un prestidigitateur ou un imposteur. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 36).
SYN. : devin*, charlatan* (part.), guérisseur*, marabout*, nganga*, voyant*.
- n.m. ou f. V. TCHANGUEUR*. La fille là ? Hummm ! c‘est une tchangueuse, une féticheuse*. (in Moulanga, 2000).

fétichisme, n.m. Usuel, péj.Croyance et recours à des forces magico-religieuses à des fins bénéfiques ou maléfiques. Terme très vaste et dont l’emploi, bien que courant, est contesté comme l’écrit Raponda-Walker, (1983 : 262) : Ainsi, après avoir réfléchi quelque peu sur cette notion primordiale de " forces ", vraisemblablement anthropomorphisées à dessein, par les initiés, on comprend que le mot " fétichisme "-créé par les détenteurs des religions révélées qui s’étonnèrent des pratiques rituelles exotiques dont ils ne comprirent pas la portée- n’ait plus sa raison d’être. [.] Si nous admettions donc le terme de fétichisme, ce dernier engloberait à la fois -au Gabon notamment- les talismans, les figurations des forces cosmiques (ilogo), d’âmes désincarnées (abambo), celles aussi d’entités symboliques ayant leur place dans la cosmogonie locale (ndjobi, ngil, ongala, mwiri*), les usages rituels des plantes. Il engloberait aussi les interdits*, il toucherait même au totémisme et jusqu’aux pratiques de sorcellerie (dans l’acception exacte de ce terme).En dehors des cas particuliers et fort rares où ils peuvent se livrer à un fétichisme homicide, les vieillards jouissent de l’immortalité à leur mort.(Ndong Ndoutoume, 1983 : 15). Enfin égard réservé à de rares personnalités, il était particulièrement expert dans ce fleuron du fétichisme gabonais qu'est la "main* de gorille" ; un bouillon préparé en brousse*, à partir de la main de singe, l'application au moyen d'une bandelette écarlate conférant au nouvel investi une force imparable dans la technique de la "gifle" [.]. (Dedet, 1984 : 273). Le commandant Apanga voit du fétichisme dans la prestation des Gabonais au National-Foot 1 [.].(L'Union, 12/11/1988). Le fétichisme [.] règne en maître absolu parmi les populations riveraines ; il est généralement le partage de celui qui a fait ses preuves dans la science de guérir. (Touchard, 1861, in Merlet, 1990 : 189). [.] et l’épineux débat sur la haine, la jalousie et surtout le fétichisme et la sorcellerie*. (L’Union, 25/09/1992). Le fétichisme, la magie, les croyances et les superstitions, toujours vivaces, font bon ménage avec le christianisme et nul ne peut prétendre comprendre les sociétés africaines en général, la société gabonaise en particulier, s’il ignore cette donnée.(Elsener, 1997 : 159).

fétichiste, n.m. ou f., adj. Fréq.
- n.m. ou f. Adepte du fétichisme. Bien que fétichiste, il entretenait avec les missionnaires de bons rapports et a tenu à être baptisé sur son lit de mort [.]. (Caparros, 1997 : 81).
- adj. Lié au fétichisme. [.] Deuxième raison, les cérémonies de bwiti* et nyèmbé* célébrées dans la nuit du vendredi 29 novembre 1996 par les partisans du ministre venus de tous coins bwitistes* reconnus qui ignorent ces pratiques initiatiques et fétichistes. (L'Union, 17/12/1996).

feuille, n.f.V. BALLES*. L’argent, tu peux désigner ça avec plusieurs termes : les balles* heu, les pesos*, les sous, heu, le miang*, je pense que c’est tiré du fang*, les feuilles, dole* aussi c’est l’argent.(Lycéen, 21 ans, Libreville, 1994).

fève de Calabar, n.f. Spéc.(Physostigma venenosum Balf). Liane herbacée de la fam. des Légumineuses-Papilionées dont les longues gousses brunes à maturité, renferment des graines chocolat très toxiques. On en tire un poison violent paralysant les membres à la façon du curare, parfois utilisé comme poison d’épreuve. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 258).
SYN. : èzèrè (mpongwé), ntona (fang).

fève d’enfer, n.f.V. POURGUERE*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 169).

ficus, n.m. Spéc.Arbre de la fam. des Moracées dont il existe de nombreuses espèces. Les plus connues localement sont le ficus à glu (Ficus Hochstetteri [Miq.] A. Rich.) au latex abondant utilisé pour piéger les oiseaux (ogumu en mpongwé et akam en fang) ; le ficus étrangleur = figuier* étrangleur (Ficus persicifolia Wellw ex Warb.) ; le ficus à pagnes (Ficus thonningii Blume) dont l’écorce, assouplie par des battages, servait autrefois à confectionner des pagnes (mpondé-y-anongo en mpongwé, éto/otuma/embyeng en fang), le ficus vogeliana Miq. = faux-sycomore* ; le ficus aquatique (Ficus sp), arbre de petite dimensions des bords de lagunes, aux racines-échasses rappelant celles des palétuviers* (mpondé-yi-mbéné en mpongwé, ékékam-osü en fang). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 297-299). [.] si l’étranger remarque davantage l’okoumé*, le parasolier* ou le ficus, c’est tout simplement parce que leur silhouette se remarque vite et se retient.(Rémy, 1987 : 121).

fièvre, n.f. Usuel.
- fièvre jaune, maladie provoquée par le virus amaril transmis par des moustiques du genre aedes et déterminant typiquement une hépatonéphrite grave. (Gentilini, Duflo, 1977 : 294). Des eaux souillées entraînaient chez les plus jeunes et les vieux*, les couches les plus vulnérables de la population, une série de maladies allant de la typhoïde au paladisme* en passant par [.], la fièvre jaune.(L'Union, 25/11/1996). Il faut également un carnet de santé comportant le certificat international de vaccination contre la fièvre jaune, datant de plus de 10 jours et de moins de 10 ans.(Caparros, 1997 : 17).
- fièvre rouge, nom donné à une rickettsiose du groupe boutonneux pourpré, affection sporadique commune à l’homme et à de nombreux animaux et transmise par la piqûre de tiques. (Gentilini/Duflo,1977 : 268). Ma mère et d'autres femmes qui travaillaient dans une ferme du Demi-pays furent victimes de la fièvre rouge.(Moussirou-Mouyama, 1992 : 51). La fièvre rouge lui avait été transmise par un singe.(Le Progressiste, 01/04/1996 ).
- fièvre du débarquement, Vx.V. BILIEUSE* HEMATOGLOBINURIQUE.

figuier étrangleur, n.m. Spéc.(Ficus [recurvata]persicifolia Wellw ex Warb.). Plante de la fam. des Moracées qui commence comme un épiphyte poussant sur un arbre en forêt. Ses racines descendent le long du tronc vers le sol et se développent, enserrant l'hôte peu à peu tandis que ses branches montent vers la lumière. Le figuier étrangleur ralentit la croissance de son arbre-hôte tel un python étouffant sa proie et finit par le tuer. Ses racines et ses contreforts sont alors suffisamment forts pour le soutenir [.]. (White/ Abernethy, 1996 : 60).
SYN. : ficus* étrangleur.

filaire, n.f. Spéc.Nématode vivipare transmis par la piqûre de moustiques vecteurs. Les vers adultes vivent dans le système lymphatique ou la peau tandis que les embryons se rencontrent dans le sang, ou la peau.. Le jus des feuilles (du basilic ou herbe* royale) injecté dans les yeux combat la filaire.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 212). (Gentilini/ Duflo, 1977 : 115). Il en allait de même de la myriade de parasites, vers intestinaux, amibes, filaires, ryckettsies*, typhus, [.].(Georgy, 1992 : 23).:
DER. : filariose*.
COMP. : mouche* filaire.

filao, n.m. Spéc.(Casuarina equisetifolia Forst). Arbre à tronc droit de la fam. des Casuarinacées, introduit pour son bois très dense rouge sombre et sa croissance rapide. Ses feuilles sont réduites à des verticelles d’écailles. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 120). Les rues se dissimulent sous les badamiers* aux fruits délicieux, les filaos, cousins gigantesques du modeste asparagus, les palmiers*, les cocotiers*, les mandjis*.(Rémy, 1987 : 205).

filariose, n.f. Spéc.V. FILAIRE*. Maladie provoquée par la présence de filaires* dans le sang ou sous la peau. Il existe plusieurs sortes de filarioses : filariose lymphatique comme dans l’elephantiasis, loase*, onchocercose*, dracunculose*. [.] elle avait contracté une filariose qui l’épuisait et avait perdu, quelques mois plus tôt des jumeaux, à la suite d’une chute malencontreuse sur une margelle de ciment [.].(Georgy, 1992 : 102).

fille du bord de mer, n.f.V. BORDELLE*. Les filles du bord de mer attendent les clients, ceux qui ont l’argent. (Fonctionnaire, Libreville, 1999).

filmer, v.tr. Fréq. oral surtout, peu scolarisés.Radiographier. Tout simplement parce que pendant près de trois heures il n’y avait pas l’ombre d’un radiologue pour " filmer " sa tête abîmée.(L’Union, 30/09/1992). Patron, le médecin là* il a dit que je vais à l’hôpital pour filmer mon dedans.(Boy, Lambaréné, 1992).

finaliser, v.tr. Fréq.Conclure. Finir. Celles-ci sont le fruit d’un laborieux travail qui a pu être finalisé grâce au concours étroit de quatre commissions [.].(L’Union, 07/09/1992). [.] certains artistes ont commencé à enregistrer en home studios pour réaliser des maquettes qu’ils allaient ensuite finaliser dans un studio classique.(Planète jeunes, supp. Gab., 02-03/1997).

finaliste, n.m. ou f. adj. Dispon., mélior.Appellation désignant un élève d’une classe de fin de cycle d’étude. Le présent communiqué tenant lieu de convocation individuelle pour les professeurs des classes de fin de Cycle d’Etudes et leurs élèves finalistes, doivent prendre toutes les dispositions nécessaires dès la diffusion du présent communiqué.(L’Union, 10-11/10/1992).

fin de deuil, n.m. Dispon. mésolecte.Fête ou cérémonie marquant la levée d’un deuil.. Andéké se hâte vers la case* du roi et apprend qu'on célèbre une mbola* ivoga ou fin de deuil.(Sondaz, 1946 : 132).

finisciure, n.m.V. FUNISCIURE*.

flamant, n.m. Spéc.
- flamant rose, n.m. (Phoenicopterus ruber Linn.). Très grand échassier (130 cm) qui, de loin, apparaît blanc et rose (les ailes seules étant généralement roses alors que le corps est blanc rosé). Il hante les eaux saumâtres ou salées peu profondes, côtières ou de l’intérieur. (Serle/ Morel, 1988 : 27).
- flamant, (petit ---- ), n.m.(Phoenicopterus minor Geoffroy). Echassier plus petit (100 cm) et de couleur rose sur tout le corps. Son bec est moins crochu que celui de la grande espèce. (Serle/ Morel,1988 : 27).

flamboyant, n.m. Spéc.Nom donné à plusieurs arbres ou arbustes donnant des fleurs remarquables. On distingue localement le flamboyant (Delonix regia Raf) aux magnifiques bouquets de fleurs rouges, le petit flamboyant (Caesalpinia pulcherrima Swartz) V. ORGUEIL* DE CHINE, le flamboyant de la brousse (Erythrina Klainei Pierre) V. ARBRE-CORAIL* et le flamboyant du Gabon (Distemonanthus benthamianus H. Baill.) V. MOVINGUI*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 :219-252). J’ignore le nom de spécimens aussi variés, mais il y a des sortes de flamboyants pourpres ou orangés, de grosses corolles écloses [.].(Dedet, 1984 : 130). [.] la ville a quelques centaines de mètres, bornées vers l’ouest par la belle promenade qui épouse les contours du rivage et disparaît sous les cocotiers*, les flamboyants et surtout les badamiers* [.].(Rémy, 1987 : 152).

flash, n.m. Fréq., oral, argot urbain.Mensonge. Bobard. Les nanas adorent les flashs.(Jeune, Libreville, 1999).
DER. : flasher*, flasheur*.
SYN. : politique*.

flasher, v.tr. Fréq., oral, argot urbain, fam.Mentir à qqn. Ce gars n’arrête pas de flasher. Il ne faut pas l’écouter.(" Pétrolier ", 35 ans, 1994). Il m’a flashé, il m’a dit qu’il viendrait et je l’attends toujours.(Jeune, Libreville, 1999).
SYN. : bober*, faire la politique, jazzer*.

flasheur, n.m. Fréq., oral, argot urbain, fam.Menteur. Ce gars*, c’est vraiment un flasheur, il dit qu’il n’a pas une autre copine. (Etudiante, Libreville, 1999).
SYN. : bobeur*.

fleur-porcelaine, n.f. Spéc.(Aframomum sceptrum K. Schum). Zingibéracée décorative qui porte une inflorescence très grande, rose purpurine, ayant l’aspect de certaines porcelaines. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 428).
SYN.: amome*-sceptre.

foigner, VAR. FOUANER*, v.tr. Fréq., oral, argot urbain.Echouer dans ce que l’on à entrepris, rater qqch. Toute la classe a coulé, c’est-à-dire a fouané un devoir, c’est-à-dire quand les résultats ont été médiocres dans l’ensemble.(Lycéen, Libreville, 1994). Sennen était de cette trempe : il s’attaquait à tout à la fois. Pas toujours heureux, comme sa " Lettre du Sud " qui avait foigné malgré le concours de quelques généreux amis africains.(L’Union, 18/07/1997). [.] on piège des antilopes*, on est retourné à la maison, on a mangé, on a dormi. Le lendemain, on est parti à six heures, on a foigné. Le grand-père m’a dit : " Non, c’est toujours comme ça dans la vie, y a des moments où tu gagnes et tu perds ".(Jeune, Libreville, 1998, in Pambou, 1999). Il a foigné son bac.(Etudiant, Libreville, 1999).
DER. : foigneur*.

foigneur, n.m. Fréq., argot urbain.Perdant. J’ai décidé de sévir quelque temps chez les sans-grades, les anonymes, les foigneurs du portefeuille, ceux qui mettent toute une vie pour gagner le prix d’une merco* — tout en bouffant au fur et à mesure leur maigre salaire pour nourrir leur marmaille [.].(L’Union, 24-25/05/1997). Les foigneurs prennent des mauvais coups (de ceinturon) pendant que les gagneurs prennent les meilleurs coups [.].(L’Union, 13/11/1997).

fokoro, n.m. Fréq.Médicament venu du Nigéria réputé pour guérir tous les maux. Ce fokoro guérirait tous les maux : diarrhées, rhumatisme, coliques, allergies, maux de dents, paludisme, etc.(Le Réveil, 26/02/1999). Quand tu n’as pas les moyens d’aller voir le médecin et d’aller à la pharmacie, tu vas acheter le fokoro chez les Nigérians au marché. (Institutrice, Libreville, 1999).

folia, n.f. Dispon.Jeune fille ou femme qui utilise des préparations indigènes à base de feuilles, de racines ou des formules magiques d’un sorcier* pour s’attirer les bonnes grâces d’un homme. Cette folia l’a envoûté. Il ne peut plus se passer d’elle.(Informaticien, Libreville, 1999).

foliotocol, var. foliotocole, n.m. Spéc.(Chrysococcyx cupreus Shaw). Oiseau forestier parasite de la fam. des Cuculidae, à la poitrine d’un vert irisé et au ventre jaune vif (mâle). (Serle/ Morel, 1988 : 107). En me promenant dans ce village abandonné, j’aperçois sur une cime d’arbre peu élevée, un joli foliotocole [.]. (Coffinières de Nordeck, 1872-1873 in Merlet, 1990 : 243). [.] le foliotocol moiré, vêtu de pourpre d’azur, les hirondelles bleues*, gai souvenir de France, passent et repassent… là-bas, sur l’autre rive [.]. (Trilles, 1912 in Merlet, 1990 : 277).

foquer, v.tr., (de l’anglais).V. FAIRE CA*. Si tu n’as pas de femme, pour foquer, faut paye.(Cuisinier, 24 ans, 1994).

force, (faire la ---- ), loc.verb. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam.User de la force, abuser de son pouvoir. Si je vais entrer là-bas à la tribune sans payer, les gens diront que je fais la force... parce que je suis général ?(L'Union, 14/11/1988). Tu fais la force avec qui ? ! (Etudiant, Libreville, 1999).

forestier, n.m., adj. Usuel.
- n.m. parfois péj.Personne vivant (généralement de l’industrie du bois) dans la grande forêt équatoriale. [.] mon père et quelques forestiers faisaient un de ces repas qui leur permettaient d’oublier une semaine de souffrances et d’efforts.(Dedet, 1984 : 11). [.] ces ridicules s’étaient atténués avec le temps, donnant aux Librevillois cette politesse caractéristique qui contrastait avec la grossièreté habituelle des forestiers européens.(Gaulme, 1988 : 28). Puis il a annoncé la prochaine création d’une école professionnelle et d’un dispensaire, ceci, pour rendre l’entreprise plus vivante et prospère. Une société bien vivante, c’est le constat du ministre Oyono [.] qui s’est dit surpris de découvrir une telle vitalité chez les " forestiers " alors qu’il croyait trouver " un monde triste et sans vie ".(L’Union, 16/10/1991).
- adj.Vivant à l’intérieur du pays. Elle m’explique que toutes ces Africaines sont les ménagères* des Blancs* forestiers. (Brouillet, 1972 : 56).

fouaner*, v.tr. Fréq., oral, argot urbain.V. FOIGNER*.

fouetter la brousse, loc.verb. Dispon., (calque des l.loc), oral, basilecte.Errer à travers la nature à la recherche de plantes alimentaires. Awa m’a accompagnée pour fouetter la brousse, à la recherche de feuilles de condiments pour le repas du soir [.]. (Misamu, 12/11/1996).

foufou, var. fufu, n.m. Fréq.
- Farine de manioc*. On retiendra de cet exposé que le chiffre d’affaires de la commercialisation du foufou s’est élevé à 37,5 millions de FCFA* pour une production de 5568 sacs de 1990 à 1994 [.]. (L'Union, 01/04/1997). Maintenant que les prix des régimes de bananes* ont augmenté, l’aliment de base des populations démunies sera le foufou.(in Bagouendi -Bagère, 1999).
SYN. : farigna*.
- Pâte de manioc* servie sous forme de boule*. Style cafétaria, on choisit parmi plusieurs plats cuisinés : manioc*, plantain, foufou [.]. Caparros, 1997 : 49). En face, un moulin à moudre le foufou (farine de manioc*) propose ses services aux habitants.(Caparros, 1997 : 97). Ce soir, c’est Karine qui prépare le foufou pour le repas.(Educatrice prescolaire, Libreville, 1999).

fougère, n.f. Spéc.Plante ptéridophyte. On distingue particulièrement dans le pays : la fougère géante = fougère arborescente = ngaba* (Acrostichum aureum Linn) qui dépasse 2 m ; la fougère à corne de cerf (Ceratopteis cornuta [Beauv.]Lepr.) aquatique et ornementale ; la fougère grimpante (Lygodium microphyllum R. Br.) plante ornementale dont on fait des guirlandes, notamment pour les danses du ndjèmbè* ; la fougère à piéger (Lygodium smithianum Presl.) avec laquelle on tresse des collets ; la fougère langue de serpent (Ophioglosum gramineum Willd.) ; la fougère à terreau (Placyterum stemaria [Beauv.] Desv.) V. PLATYCERE-CORNE-D’ELAN*, OREILLE D’ELEPHANT*; la fougère grand aigle = fougère à l’aigle = fougère des savanes (Pteridium aquiminum kühn var. caudatum Hk.).(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 432-443). Entre Bifoun et Lambaréné, la piste* assez étroite permet d’apprécier plus encore la beauté de la forêt et de ses espèces variées : énormes ficus*, [.], fougères arborescentes.(Rémy, 1987 : 137).

foulassi, n.m. Fréq., oral surtout, fam. Personne de nationalité française. Langue française. J’avais huit ans quand " pepa* " me parlait de l’école de " foulassi ". C’était, me disait-il, une grande salle où les enfants de tout âge allaient apprendre à lire, compter et écrire. (Allogho-Oke, 1985 : 33). Oui, je voudrais m’y rendre ; je voudrais causer* " foulassi " aussi couramment qu’un poste radio*, fis-je le cœur en musique. (Allogho-Oke, 1985 : 34). A l’école, on ne parle que le foulassi.(Etudiant, Libreville, 1999).

fourmi, n.f. Spéc.Petit insecte hyménoptère dont il existe localement plus de vingt espèces, vivant sur le sol, sous terre, dans les fourrés ou nichant dans les arbres. On distingue surtout la fourmi ailée (V. TERMITE*) ; la fourmi blanche = fourmi bashikouais ; la fourmi-cadavre = fourmi puante (Paltothyreus tarsatus) qui vit dans un terrier ; la fourmi géante = fourmi hercule, la fourmi gourmande ; la fourmi guerrière = fourmi magnan (Anomma sp.) V. MAGNAN ; la fourmi noire (V. ARBRE* AUX FOURMIS, PATE* AUX FOURMIS) ; la fourmi rouge = fourmi rousse (Oecophylla sp) qui fait son nid dans les arbres ; la fourmi voyageuse = fourmi safari. migratrice. etc. Horreur ! Son olako* était blanche d'un peuple grouillant, immonde, rangé en bataillons qui grimpaient à son lit et tourmentaient Arthur, lequel se sauva prestement sous le toit. -"Les fourmis bashikouais !".(Sondaz, 1946 : 98). Les cruelles fourmis blanches, attirées par l'abondant gibier, montent à l'assaut du village.(Sondaz, 1946 : 98). Des armées de fourmis magnans aux pinces menaçantes partaient à la conquête de gîtes nouveaux, non sans avoir au passage fouillé le tapis de feuilles mortes, refuge de vers de terre, de cancrelats et de sauterelles. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 75). Sentir en pleine brousse*, de la grosse fourmi puante*, ou fourmi cadavre, était désastreux. Raponda-Walker, 1983 : 29). Monsieur Ledupe aimait Mariane comme les pangolins* adorent les fourmis noires.(Allogho-Oke, 1985 : 128). Plus tard, elle a vu les chimpanzés* utiliser des branches très longues pour piéger les fourmis safari [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). Noires, brunes, rousses, rougeâtres ou blondes, nomades ou sédentaires. De tailles plus ou moins grandes, allant de la microscopique fourmi-gourmande (ndjèndgé), friande de sucreries, à la fourmi-voyageuse, ou magnan* (ntsunu), la fourmi-puante ou fourmi cadavre (ivimbizi) et la fourmi noire du ‘Barteria fustulosa’ (okomu-komu), pour ne citer que quelques-unes, jusqu’à l’énorme fourmi-hercule ou fourmi géante (ndéna) aux redoutables mandibules, s’attaquant aux bois de construction et aux meubles. (Raponda-Walker, 1998 : 117).
COMP. : arbre* aux fourmis, pâte* aux fourmis.
DER. : fourmilier*.

fourmilier, n.m. V. COCHON* DE TERRE, ORYCTEROPE*.L'antilope* noire, dont la viande est forte, allait au second choix, de même que le gorille* et le fourmilier. (Dedet, 1987 : 236).

fourmi-lion, var. fourmillon, fourmilion, n.m. Spéc.Insecte névroptère dont la larve se nourrit des fourmis qui tombent dans l’entonnoir qu’elle a creusé et dans lequel elle vit. Aussi poussiéreux qu’un fourmillon, j’avais honte… (Allogho-Oke, 1985 : 84).

fourou, n.m. Spéc.Terme générique désignant un ensemble de petites mouches piqueuses (simulies, phlébotomes etc.). Les fourous dansaient dans l’air.(Ndong Ndoutoume, 1983 : 75). Sur un signe de mon mentor je me déshabille et nous nous roulons de conserve dans une flaque de boue, ce qui augmentera nos chances et aura l'avantage, en ce qui me concerne, de me protéger des moustiques et des fouroux. (Dedet, 1984: 261 [.] ses fourous, microbiens insectes qui, subrepticement, au coucher et au lever du soleil, viennent faire éclore de superbes plaques rouges sur les bras et jambes imprudemment découverts. (Rémy, 1987 : 20). [.] trois heures, quatre heures, les moustiques augmentent, un nouvel ennemi se met de la partie, les afigi*, autrement dit fourous, petits moucherons gros comme une pointe d’épingle. (Trilles, 1912 In Merlet, 1990 : 281). Ne pas oublier de se protéger avec un produit anti-moustiques, les fourous sont redoutables et on ne les sent pas piquer.(Caparros, 1997 : 85).
COM. : pluriel : fourous ou fouroux.
SYN. : afigi*, maringouin*.

foutou, n.m.V. FUTU*

fraké,n.m. Spéc.(Terminalia superba Engl. Diels). Grand arbre de la fam. des Combretacées qui fournit un bois blanc mi-dur à veines brunes, exporté. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 122).
SYN. : limbo, noyer* du Mayombé, mulimba (en pounou), akôm (en fang).

franc CFA, n.m. Usuel.Monnaie nationale à parité fixe avec le franc français. Avant 1984, 1 FF valait 200 FCFA. Maintenant 1 FF = 100 F CFA. La monnaie en cours au Gabon est le franc CFA (F CFA) qui se présente sous la forme de pièces de monnaie de 5, 10, 25, 50 et 100 francs et de billets de 100, 500, 1 000, 5 000 et 10 000 francs.(Rémy, 1987 : 228). La monnaie en cours au Gabon, comme dans d’autres pays de l’Afrique francophone, est le franc CFA (CFA* pour Communauté financière africaine), dont la parité avec le franc français est fixe : 1 FF =100 F CFA.(Elsener, 1997 : 127). [.] la dévaluation du franc CFA qui s’est traduite par un doublement des prix des matériaux importés [.].(L'Union, 29/11/1996).

francès, adj. Vx. (déformation de " français ").A l’époque coloniale, Camerounais et Gabonais étaient considérés comme Français lorsqu’ils se trouvaient en Guinée Espagnole (actuelle Guinée Equatoriale). [.] il ordonna à ses mauvais soldats de flageller et de jeter en prison tout sujet " francès " surpris en territoire guinéen… (Allogho-Oke, 1985 : 22).

francolin, n.m. Spéc.Oiseau terrestre de la fam. des Phasianidae, à la silhouette ronde, à la queue tombante et au bec fort et arqué. On distingue localement le francolin de Latham (Francolinus Lathami Hartlaub) ; le francolin commun (Francolinus bicalcaratus Linn.), absent de la forêt dense ; le francolin écailleux = francolin écaillé (Francolinus squamatus Cassin) au cri retentissant et disharmonieux. Mon professeur connaissait un grand nombre de pièges pour capturer [.] les situtungas*, [.] les francolins, les râles d’eau* [.].(Georgy, 1992 : 84). (Christy/ Clarke, 1994 : 20-231).

frangipanier, n.m. Spéc. Plante décorative introduite dans la plupart des jardins, de la fam. des Apocynacées. On distingue localement le frangipanier blanc (Plumeria alba Linn.) et le frangipanier rouge (Plumeria rubra Linn.). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 85). La table ronde est décorée avec des fleurs de brousse* chemin d’ibiscus* et de frangipaniers au parfum merveilleux.(Brouillet, 1972 : 222). (White/ Abernethy, 1996: 76).

frapper le corps, loc.verb.V. DJOUSER*. Hier on a groové*, on a frappé le corps, on est allé djouser*.(Jeune, Port-Gentil, 1994).

fréquenter, v.
- Employé absolument, Usuel.Aller à l’école, faire des études.V. SCHOOLER*. Non, il ne fréquente plus ! Il a quitté les bancs après la quatrième pour faire* maçon.(Mère de famille, Libreville, 1994). Mon père avait fréquenté jusqu’au certificat d’Etudes.(Planteur, Oyem, 1996). Je fréquente au lycée technique.(Lycéen, 21 ans, 1994). Les élèves qui fréquentent au lycée technique prennent le bus, leur établissement est très éloigné de la ville.(in Bagouendi-Bagère, 1999). - " Tu fréquentes où ? " - " Je fréquente au lycée d’Etat. "(in Moulanga, 2000).
LOC. : fréquenter la saint-piaule.

- fréquenter la saint-piaule, loc.verb. argot des jeunes, péj.Ne pas aller à l’école, être déscolarisé. C’est pas en fréquentant la saint-piaule qu’il réussira.(Lycéen, Libreville, 1994).

frère, n.m., adj.
- n.m.Usuel.Outre le frère consanguin, le terme peut désigner le cousin, ou tout individu mâle de la même famille appartenant à la même génération que tel autre. Par extension, l’appellation peut s’appliquer à une personne avec lequel le lien est le lieu d’origine, voire la profession, le titre ou même l’ethnie, la race, la nationalité.[.] tu prendras le chemin de l’école avec tes frères du village. (Allogho-Oke, 1985 : 34). Biyong tenait encore ce langage devant ses frères en jurant que lui ne laissera pas faire de telles choses à Okongo [: son village].(L'Union, 19/11/1988). Aussi je demande [aux populations que j’administre] d’éviter la xénophobie vis à vis de nos frères expatriés.(L'Union, 24/11/1988). Y. Mabiala n’est [.] pas tenté d’aller hors de l’Afrique comme plusieurs de ses jeunes frères qu’il n’arrive pas à comprendre. " Je reste fidèle à mon pays [.] ".(L'Union, 15/11/1988). Un certain Youssouf, truand-marabout* de son état aidé de deux de ses frères* ouest-africains a fait croire à ce pauvre bougre de Gabonais qu’il pouvait le rendre aussi riche que le pays entier [.].(L’Union, 01/09/1991). En même temps qu’on retrouve toujours diverses ethnies dans un même matiti*, on les retrouve aussi les frères qui ont traversé forêt et savane pour venir " chercher* la vie " à Libreville. Là aussi [.] on risque de marquer la particularité des " très très frères " équato-guinéens qu’on appelle tout courtement* les equatos*.(Ndong Mbeng, 1992 : 11). Un individu issu d’un clan* a pour totem, soit le perroquet, soit un genre de singe, voyant un autre d’une tribu* étrangère dans les mêmes conditions, reconnaîtra ces personnes comme des frères.(Raponda-Walker, 1998 : 93).
COMP. : frère de sang. grand* frère, petit* frère.

- frère, (pays ---- ), n.m.Pays avec lequel on entretient des liens privilégiés,généralement pays d’Afrique.[relier Bamako à Libreville] permettrait de contribuer au renforcement de la coopération aéronautique entre les pays frères du Mali et du Gabon.(L'Union, 15/11/1988). Pour vous exprimer la volonté de mon gouvernement d’oeuvrer avec vous au renforcement des relations d’amitié et de coopération qui existent si heureusement entre nos deux pays frères.(L’Union, 06/09/1992).

- frère de sang, n.m.Personne avec laquelle on a conclu un pacte du sang en échangeant le sang.et des promesses solennelles d’entraide et de solidarité. La ncondé* était-elle du lot ? Mandja, en tout cas, est parti d’un rire soulagé. Il me donne une claque sur l’avant-bras. Nous voici frères de sang et, ce qui est mieux encore, il ne semble pas envisager la cérémonie des incisions dont je me passerai moi-même volontiers.(Dedet, 1984 : 138).

frigo, (mettre qqn au ----), loc.verb. Dispon., argot urbain, jeunes, péj.Mettre qqn au placard, laisser de côté qqn. Normal, ton boss* te met tout le temps au frigo… Je blague… (BD Boom, n°2, 12/1997).

friture, n.f. Spéc.
- friture argentée, (Eucinostomus melanopterus Bleeker). Petit poisson côtier de la fam. des Gerrides. Il constitue des bancs importants et est pêché pour la consommation. (Gilbert et alii, 1989 : 98).
- friture rayée, (Gerres nigri Günther). Petit poisson de la fam. des Gerrides , aux côtés portant des barres verticales. Il est commercialisé frais ou fumé. (Gilbert et alii, 1989 : 116).

fromager, var.fromager géant, n.m. Spéc. (Ceiba pentandra Gaertn.). Grand arbre épineux de la famille des Bombacacées qui produit le kapok. Bois blanc, léger et tendre " semblable à du fromage" ". (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 106). D'une grande utilité par son bois, son kapok, son écorce, ses feuilles, ses graines, cet arbre est considéré comme un arbre sacré. Et le fromager, blanc malgré la nuit [.].(Simenon, 1975 : 101). [.] Anka revit le village entre le grand fromager et la rivière de gros galets [.].(Owondo, 1985 : 23. Malgré cette transformation récente de Libreville, la brise de mer, ce qu’il reste des cocotiers* du rivage et la végétation peu dense, avec, çà et là, un majestueux fromager, en font un séjour plus aéré et infiniment moins pesant que ne l’est souvent l’intérieur du Gabon.(Gaulme, 1988 : 27). Leur intérêt s’est également porté sur le fromager géant.(L’Union, 19/09/1992).
SYN. : kapokier*, faux-cotonnier*, arbre* à ouate.

frotter [l’ambi], v. Fréq., oral, fam.S’enduire régulièrement d’ambi* ou de tout produit cosmétique éclaircissant la couleur de la peau. V. AMBI*. Cette fille a la peau claire, elle frotte.(Educatrice prescolaire, Libreville, 1997). L’ambi*, c’est un médicament* pour un peu brunir*, une crème pour brunir, pour avoir une peau blanche. On dit frotter l’ambi. (Informaticien, 23 ans, Libreville, 1999).

fruit miraculeux, n.m. Spéc.(Synsepalum dulcificum Daniell.). Arbuste de la fam. des Sapotacées.La pulpe sucrée, quand on l’a mâchée, fait paraître douce des substances très acides, telles que le citron, l’orange amère, la mangue ou l’ananas vert, l’oseille ou le vin* de palme. D’où le nom de fruit miraculeux qu’on lui donne. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 396)
SYN. : ntsévi (mpongwé), nzangha (fang).

fufu, n.m Usuel, (du pounou).V. FOUFOU*. Bouillie de maïs. Les Noirs mangent le maïs cuit à l’eau ou rôti sur la braise, en galette (épomba) ou en bouillie : fufu (bapunu).(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 196).

fuir, v.tr. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam.Ne pas honorer un rendez-vous.J’avais rendez-vous avec un gars, il m’a fui. (Cuisinier, 24 ans, 1994). Pourquoi tu es pas venu au rendez-vous ? J’aime pas les gens qui fuient !(Employé, Libreville, 1996).

fumée, n.f. Dispon., oral, basilecte, fam.Cigarette. Tu as la fumée ?(Gardien, Libreville, 1999).
SYN. : bâton*.

fumerie, n.f. Dispon. écrit, lettrés. Fumoir, atelier où l’on fume viande ou poisson. La villa* a été transformée en " fumerie " par ses occupants, illégitimes de surcroit (L’Union, 08-09/05/1993).

fumoir, n.m. Dispon.
- Endroit où l’on fait fumer le poisson et où l’on conserve les aliments dans les villages. Au milieu de la cuisine de ma grand-mère se trouvait un grand fumoir contenant plusieurs récipients. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
COMP. : fumoir amélioré, fumoir Shorkor.
- fumoir amélioré, four en argile équipé de claies utilisé pour fumer poisson et viande. La démonstration au public librevillois* des performances du fumoir amélioré a eu lieu hier dans les jardins de la Peyrie. [...]. Les Librevillois* ont enfin eu de plus amples informations sur le fameux fumoir amélioré dit " Shorkor* ".(L'Union, 19/11/1988).
SYN. : fumoir Shorkor.

- fumoir Shorkor, V. FUMOIR AMELIORE.

fusil nocturne, var. fusil de nuit, n.m. Fréq.Sortilège. [.] la nuit venue, le " nganga* " peut toujours se glisser dans le village-hôpital* pour refiler une boisson de bois* amer ou une inhalation d’herbes qui chasseront le coup de " fusil nocturne " ou la douleur dans la tête de nous autres, pauvres Makaya*.(L’Union, 03/03/1982). Mon grand-père était très riche. Quand les vampireux* l’avaient vu avec l’argent, ils l’avaient damé* un coup de fusil nocturne.(Jeune, Lambaréné, 1998, in Pambou, 1999). Le charlatan* a dit que c’est le fusil nocturne qui provoque la paralysie des membres inférieurs de ce malade.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

funisciure, n.m. Spéc.V. ECUREUIL*. Sorte d’écureuil arboricole. On distingue localement le funisciure rayé (Funisciurus lemniscatus Leconte = F. isabella Gray, ) des forêts pluviales de montagnes qui a le dos brun olive traversé par 4 raies longitudinales noires et 3 plus claires ; le funisciure à tête orange (Funiusciurus leucogenys Warerhouse) qui a une ligne de taches orange sur les flancs ; le funiuscure à pattes rousses (Funisciurus pyrrhopus Cuvier ) et le funiuscure à dos rayé (Funisciurus anerythrus Thomas) qui a une raie jaune des deux côtés du dos et la queue annelée de jaune. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 126).