G

Gabon d'abord , loc.nom.Dispon.,plaisant.Slogan politique créé pour une campagne présidentielle et intégré depuis dans la langue : notre chère patrie, notre pays bien-aimé. Il devait être quelque part dans les matitis* en train de siroter sa bibine dans les bras d’une nana. Voilà notre Gabon d’abord bien au point. Et toc !(L’Union, 30/09/1992). Ah ! notre Gabon d’abord qui était si doux à vivre fout le camp avec cette société dite moderne qu’on adopte.(L'Union, 01/04/1997).

gabonisation, n.f. Usuel.Fait de rendre gabonais, en particulier en remplaçant le personnel étranger par du personnel gabonais. Les vingt-six Gabonais concernés actuellement par ce plan qui a d’ailleurs déjà permis la gabonisation de plusieurs postes techniques occupés jusqu’ici par des Philippins, peuvent se frotter les mains.(L’Union, 16/19/1992). La Commission de suivi est donc habilitée, au cours de ses missions, à constater les infractions au code du travail, dans les domaines relevant de la compétence des commissaires, notamment sur la gabonisation des emplois et les conditions d’emploi des travailleurs étrangers.(L’Union, 12/05/1993). Abordant le dossier ayant trait à la gabonisation des postes de travail au sein de l’entreprise [.].(L'Union, 21/11/1996).
SYN. : africanisation* (part.).

gaboniser, v.tr. Usuel, mélior.Rendre gabonais, particulièrement en remplaçant le personnel étranger par des Gabonais. A partir de l’année prochaine, le poste de directeur sera gabonisé.(L’Union, 23/06/1993). SOGARA gabonise son poste de directeur général adjoint.(L'Union, 21/11/1996).
SYN. : africaniser* (part.)
DER. : gabonisation*.

gabonité, n.f. Fréq., lettrés.Fait d’être Gabonais de naissance et de comportement. Ensemble des valeurs propres aux Gabonais. A la pension vieillesse par exemple, ça sent la gabonité à haute dose.(L’Union, 19-20/12/1992). Le reste des histoires sur la bonne moralité de notre curé, on verra ça après : sa gabonité qui reste toujours floue, ses deux dates de naissance officielles qui nous font douter de la personne, le fait qu’il n’ait jamais payé une seule fois de sa vie ses impôts [.]. (L'Union, 04/11/1996).
SYN. : africanité* (part.)

gabono-...., préf. adject.Fréq., oral, écrit, lettrés.Fréquent dans la composition d’adjectifs marquant une double appartenance ou une association de deux nationalités : gabono-américain. Les avis des personnes rencontrées sur cette exposition gabono-américaine retrouvent une sorte de prolongement, des similitudes avec ce qu’ils ont vu au CCF* surtout au niveau des couleurs, des figures géométriques.(L’Union, 24/05/1993) ; gabono-burkinabé.Le deuxième point inscrit au menu de la rencontre gabono-burkinabé portait sur l’alphabétisation des adultes. (L’Union, 07/05/1993). Par contre, gabono-gabonais a parfois une valeur ironique : authentiquement gabonais, d’intérêt strictement gabonais. Bah ! Vous me répondrez, la BGL et la BPGC, c’est encore les histoires de gestion gabono-gabonaises.(L’Union, 27/08/1991). Le bwiti*, c’est une croyance gabono-gabonaise.(Juriste, Libreville, 1996).

gaboprix, n.m. Usuel.Nom d’une chaîne locale de magasins, présente dans chaque agglomération, sorte de Monoprix ou de Prisunic. Comme j’éprouve de grandes difficultés à joindre le premier au trente*, je me suis fait engager à " Gaboprix " en qualité de veilleur de nuit.(Allogho-Oke, 1985 : 120). Tout en haut, devant un magasin Gaboprix, la route tourne et pénètre dans le quartier populaire aux maisons de bois à toit de palme*.(Rémy, 1987 : 117). Il reste les boutiques de Haoussa et la chaîne nationale de distribution : Gaboprix, représentée à peu près partout, même dans les petites agglomérations.(Rémy, 1987 : 230).

gagne-manioc, Dispon,. écrit surtout, lettrés, plaisant.Gagne-pain. Même des commerçantes ont abandonné leurs étals pour chercher leur gagne-manioc dans l’enseignement. (Misamu, 17/03/1997).

gagner, v.
- v.tr. Usuel, oral surtout.Verbe à signification assez large : obtenir, recevoir, avoir, etc. Il m’a dit que si je gagne de bonnes moyennes, il va m’acheter des cadeaux à Noël.(Jeune, Lambaréné, 1997). Quand il gagne la bourse, il va acheter plein de choses.(Jeune, Libreville, 1998). [.] avec mon père, j’allais souvent à la pêche et parfois on ne gagnait pas [.].(Jeune, Libreville, 1998, in Pambou, 1999). A l’école, je gagnais toujours les zéros. Ma mère m’a dit un jour " Tu gagnes les zéros, il faut que tu travailles ".(Coiffeuse, Libreville, 1999).
- gagner à l’école, loc.verb. Fréq., oral.Réussir son année scolaire. Avoir de bons résultats scolaires. Je vais retourner au village pendant les vacances de Noël, mais seulement il faut que je gagne à l’école.(Collégien, Libreville, 1998). Mes parents m’ont interdit de suivre la télévision parce que je n’ai pas gagné à l’école.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
- gagner le lit du sommeil, loc.verb. Dispon., écrit, lettrés, recherché.Aller se coucher. Après avoir fait des tours dans les différents bistrots de la ville, exténué de fatigue, je gagnai tôt le lit du sommeil.(Allogho-Oke, 1985 : 134).

gainier, n.m. Spéc.(Cercis siliquastrum Linn.). Petit arbre de la fam. des Caesalpiniées utilisé pour l’ornementation des jardins à cause de ses nombreuses fleurs mauve-rosé. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 221).
COM. : ainsi nommé en raison de ses paquets de gousses comprimées, renfermant de nombreuses graines.
SYN. : arbre* de Judée.

galago,n.m. Spéc. Petit animal forestier de la taille d’un rat, à gros yeux et grandes oreilles, nocturne et grimpeur. Fam. des Galaginae. On distingue localement : le galago de Demidoff (Galago demidovii Fischer) gris foncé, marron ou roux ; le galago d’Allen (Galago alleni Waterhouse),brun un peu plus grand ; le galago élégant = galago mignon (Galago [Euoticus] elegantulus Le Conte.) gris, au museau plus court et à la queue plus longue. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 246) , Le galago élégant mange la gomme des tiges des Entada gigas.(White/ Abertnethy, 1996 : 58).

gale de mauvaise eau, var. gale filarienne,n.m. Spéc.Premier syndrome d’infestation par Onchocerca volvulus, filaire transmise par la piqûre des simulies*. V. ONCHOCERCOSE*. La gale filarienne se traduit par un prurit intense et des papules parfois surmontées d’une vésicule ou d’une pustule. Au cours de cette équipée, j’ai attrapé ce qu’on appelle la gale de mauvaise eau. [.]. Si la démangeaison n’avait pas été aussi désagréable, c’eût pu être comique de nous voir, les uns et les autres, en train de nous gratter. (Dedet, 1984 : 277).
SYN. : craw-craw*.

ganga, n.m.V. NGANGA*.Le ganga ouvre l’ère des spécialistes des maux sociaux ; il est né de la peur et de la terreur semées par les sorciers* et par la fuite éperdue devant une réalité devenue intolérable.(Ambouroue-Avaro, 1981 : 78).

garde-boeuf, n.m.V. HERON*GARDE-BOEUF.

gardenia d’Afrique, n.m. Spéc.(Conopharyngia longiflora [Benth.] Stapf.). Arbrisseau ornemental de la fam. des Apocynacées aux grandes fleurs blanches très odorantes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 80).

garder, v.tr.Fréq.Offrir le gîte et le couvert à une personne pendant un certain temps. On a gardé le frère d’André et sa copine quand leur studio* était en travaux. (Institutrice, Libreville, 1998). Mon beau-frère n’est pas reconnaissant, je l’ai gardé chez moi des années durant, aujourd’hui on se rencontre, il passe comme un inconnu. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

garder dent, loc.verb. Dispon., mésolecte.Garder une dent contre qqn, en vouloir à qqn. Bien sûr que je garde dent contre lui après ce qu’il m’a fait !(Infirmière, Lambaréné, 1994). Ne me garde pas dent ! J’ai pas fait par* exprès.(Lycéen, Mouila, 1998).

garer, v.intr. Dispon. oral, mésolecte, basilecte.Se mettre à l’abri en un lieu de stationnement, se garer. Les taximen*, impressionnés plus que surpris par ces contrôles à la rigueur exceptionnelle, ont préféré garer. (L’Union, 17-18/10/1992). Les policiers lui ont dit de garer mais il a filé.(Etudiant, Libreville, 1996). Va plus loin. Ici il n’y a pas de place pour garer. (Infirmière, Libreville, 1996).

gare-routière,n.f. Usuel.Emplacement, dans une ville, où se rassemblent les bus et les taxis-brousse pour attendre ou débarquer les voyageurs.Tous les après-midis, à la sortie des classes, je viens ici à la Gare-Routière pour trouver un petit quelque chose qui me permette de manger à l’école. (L'Union, 24/11/1988). Rendez-vous demain à 10 heures à la gare routière.(Etudiant, Libreville, 1996).

gari, n.m.V. FARIGNA*. [.] la " farigna* " (équivalent du " gari ") n’est fabriquée sur une certaine échelle que par les Myéné ; encore n’est-elle consommée qu’à l’occasion de repas de fête.(Pourtier, t.1, 1989 : 205). Après l’opération de séchage, le gari doit être tamisé et gardé au chaud afin de mieux le conserver.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

gars de la rue, n.m.V. COOL-MONDJER*. Ils se font appeler les gars de la rue et ne communiquent entre eux qu’à travers des signes [.].(L’Ogooué Express, 06/06/1997).

gars, [gar] n.m. Usuel.
- Mec. Le gars que tu veux sensibiliser sur le sida il ne sait même pas quel médicament il faut prendre s’il a le palu*.(Jeune, étudiant, Libreville, 1998). Regarde cette fille en face de nous, gars, elle te fait des gestes*, moi à ta place je saute sur l’occasion.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
- Petit ami. Tu as des pèbs* avec ton gars c’est ça ?(BD Boom, n°1, 10/1997 : 13). Salut, Pépé, je te présente Rat-Costar, mon gars ! (BD Boom, 1999 : 16). Dans la vie si je dois avoir un gars il faut qu’il soit comme dans les clips là*. (Etudiante, Libreville, 1998).

gaspi, n.m. Fréq. (troncation de " gaspillage "), oral, plaisant, péj.Pillage, détournement. On ne doit pas s’arrêter en si bon chemin dans le cadre de la chasse au " gaspi " du patrimoine de l’Etat et d’une meilleure justice sociale.(L’Union, 27/08/1991).
DER. : gaspillage*, gaspillé*, gaspiller*.

gaspillage, n.m. Fréq.Anarchie, désordre, destruction. Il ne faudrait sans doute pas grand chose pour que la capitale explose et se retrouve, comme en février 1994, livrée au " gaspillage ".(Jeune Afrique, 16-22/03/1995 : 23).

gaspillé, adj. Fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte, péj. Se dit d’une personne qui n’a plus tous ses esprits. "Etre gaspillé " : expression péjorative qui qualifie, dans le contexte local, une personne qui n’aurait plus tous ses moyens, une personne " gâtée* ", en quelque sorte.(Elsener, 1997 : 158). Cette femme, gaspillée, depuis la mort de son fils, va devenir folle si personne ne l’aide.(Educatrice prescolaire, Libreville, 1997).
SYN.: gâté*.

gaspiller, v.tr., Usuel, fam.Exprime l’idée de détérioration.
- (c.o.d. non humain). Abîmer, casser, détériorer, gâcher, surcharger... V. BOURRER*. Sa gorge, gaspillée par les alcools, émettait un timbre métallique et chevrotant… (Allogho-Oke, 1985 : 23). Hé ! Ce n’était pas toi qui étais venu gaspiller le vin* de maïs dans mon village ? (Allogho-Oke, 1985 : 50). L’avion, il est gaspillé, me dit Patrice. Le moteur il fait bandit*, le moteur il fâche et puis après il refuse marcher. (Brouillet, 1972 : 102). Patron*, c’est la bouzie [: bougie] qui est gaspillée. (Brouillet, 1972 : 234). Tu vois, Brigitte, il est trop gentil et demain, dans le journal, on va lui gaspiller son nom pour zéro ! Les Blancs*, c’est trop le palabre* ! (Brouillet, 1972 : 301). Derrière une longue table d’acajou*, un officier se tenait, les épaules " gaspillées " de galons.(Allogho-Oke, 1985 : 106). Elle gaspille le nom des gens.(Gérante de bar, 21 ans, Libreville, 1994). On est allé à l’hôpital, on l’a regardée. Elle avait un poumon qui était déjà gaspillé.(Jeune, Libreville, 1998, in Pambou, 1999). Mon voisin a gaspillé un de mes livres de géographie.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
LOC. : gaspiller le nom de qqun[pour zéro], gaspiller les filles, être gaspillé.
SYN. : gâter*.
- (c.o.d. humain). Souiller, salir qqn, débaucher... Alors, Louis, toujours aussi gaillard… Qu’est-ce que tu viens faire à Libreville ? Gaspiller les jeunes filles ou acheter une scie et des haches [.] ?(Brouillet, 1972 : 56). On vous a trop gâtés* ; je veux dire on vous a gaspillés. L’alcool et les femmes, voilà votre dada.(Nguimbi Bissielou, 1993 : 66).
SYN. : gâter*.

gâté, adj. Fréq., oral, fam., méso et basilecte.V. GASPILLE*. " Etre gaspillé* " : expression péjorative qui qualifie, dans le contexte local, une personne qui n’aurait plus tous ses moyens, une personne " gâtée ", en quelque sorte. (Elsener, 1997 : 158). La femme là* que tu vois au bar, elle est gâtée. Elle boit toute la journéeet dit n’importe quoi.(Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).
SYN. : gaspillé*.

gâteau banane, n.m. Fréq., oral surtout, fam.Beignet de banane. Bon gâteau, bon gâteau, gâteau banane en vente ici chez mama* gâteau. (Vendeuse au marché, in Eyindanga, 1990 : 93). [.] ils risqueront de s’entredéchirer pour un gâteau banane [.]. (Ndong Mbeng, 1992 : 24).

gâter, v.tr. Usuel, oral surtout, mésolecte, basilecte, fam.Verbe exprimant l’idée de détérioration en parlant d’une chose ou d’une personne : abîmer, détériorer, gâcher, souiller, etc. V. BOURRER*. On vous a trop gâtés ; je veux dire on vous a gaspillés*. L’alcool et les femmes, voilà votre dada. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 66). Attention, tu vas gâter le dessin de ta soeur.(Educatrice prescolaire, Libreville, 1998).
SYN. : gaspiller*.

Gaulois, n.m. Dispon., écrit, lettrés, fam. plaisant. Français. Malgré la " dipanda* ", on fait toutes nos affaires avec les Gaulois. (L’Union, 27/04/1993).

gavial, n.m. Spéc.V. CROCODILE*. Ce ne sont pas de gros crocos* : seulement du gavial.(Dedet, 1984 : 130).

gazelle, n.f. Spéc.
- Nom impropre donné à toutes les antilopes de la fam. des Céphalophes*, notamment au céphalophe bleu (Cephalophus monticula Thunberg). Il y avait des léopards*, des éléphants*, des gorilles*, des gazelles et des crocodiles*. (Simenon, 1975 : 74). Je me souviens du jour où nous revenions de la brousse* chargés de six porc-épics* et de quatre gazelles. (Allogho-Oke, 1985 : 53). On y trouve spécialement [.], divers céphalophes [.] : le céphalophe bleu* (improprement appelé gazelle) [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). L’idée fut lumineuse, qui consista à bâtir en pleine capitale du Gabon au début des années 1960, un jardin public hébergeant diverses espèces animales, notamment des gorilles*, des chimpanzés*, un lamentin*, des gazelles... (L'Union, 17/12/1996).
COMP. : gazelle fumée, gazelle séchée.
- Appellation donnée souvent à la femme aimée. Non reviens ! ! il n’a qu’à attendre… ma petite gazelle tu… allez viens ! (BD Boom, 1999 : 37).

gazer, v.
- v.tr. Fréq., oral, argot urbain.Fatiguer. Au lit, je vais bien la gazer.(Lycéen, 20 ans, 1994). Le sport, ça gaze beaucoup. (Jeune, Port—Gentil, 1994).
- gazer la citrouille, loc.verb. Dispon., oral, fam. Assommer, raser.La vérité est toute simple : il y a bien longtemps que notre équipe nationale de foot a fini par me gazer la citrouille !(Le Bûcheron, 09-15/04/1997).

géant, n.m. ou f., adj. Fréq., oral surtout, mésolecte ou basilecte.
- n.m. ou f. Personne de haute taille, même si celle-ci ne sort pas véritablement de l’ordinaire. Là où les choses ont dégénéré, c’est quand les sbires du curé, chauffés à blanc par le géant ex-général de notre flicaille* national ont passé à tabac un des fils du village*. (L’Union,18/09/1992). Tu as vu le géant là*. C’est un professeur du Burkina.(Etudiante, Libreville, 1996).
SYN. : longo*, longuère*.
ANTON. : kouèk-2*.
- adj.De grande taille. Attrape le livre sur l’étagère là-haut, toi qui es un peu géante. (Etudiante, Libreville, 1994). Son mari, il est assez géant.(Coiffeuse, Libreville, 1998).

gélasine, n.m.V. CRABE*-APPELANT.

geler le(s) cours, loc.verb. Fréq., oral, argot estudiantin.Sécher les cours. J’ai gelé les cours là*.(Lycéen, Libreville, 1994). Si tu veux réussir, il faut pas geler les cours.(Etudiant, Libreville, 1999).

gendarme, n.. V. TISSERIN*. De même, [.] nkènè (le tisserin* ou gendarme) ; ekomba-noni (la fauvette grise* ou rossignol de Guinée*), sont des talismans communiquant le talent de bien dire ou de bien chanter (dialecte mpongwè). Raponda-Walker, 1983 : 82).

gêner (se), v.pron. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.S’imposer une contrainte, accepter une privation ou une gêne. Bonjour ma femme ! lançai-je en entrant. —" Oh Zang, ton épouse arrive hier et tu ne te gênes* même pas pour venir la voir… (Allogho-Oke, 1985 : 130). Mes parents se gênent pour que j’aille sur les bancs*.(Lycéen, Libreville, 1994).

genette, n.f. Spéc.Mammifère de la fam. des Viverridae qui a une tête petite au museau pointu et aux oreilles triangulaires, un tronc svelte, des pattes courtes et une longue queue, forestier, plutôt carnivore, nocturne. On distingue localement : la genette servaline (Genetta servalina Pucheran) au pelage velouté ocre tacheté de noir, crinière courte sur la nuque ou sur le dos, queue portant annelée ; la genette tigrine (Genetta tigrina Schreber = genetta rubiginosa Pucheran) qui n’a pas de crinière, au pelage gris jaune portant une ligne dorsale noire avec de chaque côté de grandes taches allongées rousses ; la genette pardine (Genetta pardina Geoffroy = Genetta maculata Gray) qui est probablement une forme forestière de la genette tigrine. [.] une pendeloque en peau de genette en dessous du menton. (Raponda-Walker, 1983 : 57). On fait aussi usage de cloches et de clochettes en fer forgé. L’une le nkéndo*, est à manche recourbé avec battant, parfois couverte de peaux de genettes. (Raponda-Walker, 1983 : 76). Les carnivores renferment des mangoustes*, [.], des genettes, des civettes* [.].(Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).

génies, n.m.pl. Spéc.Esprits avec lesquels les maîtres des rites sont en rapport. Les génies peuvent se classer en trois grandes catégories : les mânes des ancêtres (agombé-néro " ceux du vieux temps "/ alongi-boso " les prédécesseurs " en mpongwé), les revenants (V. ABAMBO*) ; les génies : fées, nymphes, sirènes, hamadryades V. IMBWIRI* (sing : ombwiri, en mpongwé), génies de l’air, génies des eaux, génies terrestres, genies présidant à la vie de chacun ; enfin les esprits follets, gnomes, lutins, farfadets. V. ASIKI* (en mpongwé). (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 21-28).

gens de la brousse, n.m.pl.V. BROUSSARD*.[.] c’est toujours merveille de voir avec quelle aisance les gens de brousse évoluent dans la forêt.(Pourtier, t.1, 1989 : 149).

gentil, n.m. Dispon., oral surtout.Galant qui ne lésine pas sur les moyens financiers pour avoir les bonnes grâces d’une femme. A une soirée, nous avons rencontré un gentil, il nous a toutes pris en charge.(in Bagouendi-Bagère, 1999). Oh! Laisse ! y a un gentil là* qui m‘a invité manger aux beignets-brochettes*.(in Moulanga, 2000).

geste, n.m.
- geste, (faire un ---- ), loc.verb. Fréq.Donner de l’argent à qqn. Par extension, offrir un pot de vin. Tu as le ventre*,frère*, tu as le do*, balance-moi quelque chose, fais un geste.(Etudiant, Libreville, 1999). Pour avoir mon emploi actuel, j’ai fait un geste, j’ai proposé une somme importante d’argent afin que mon dossier ne soit pas rejeté.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
- gestes, (faire des ---- ), loc.verb. Dispon.Avoir une attitude qui invite à la séduction, à la provocation. Regarde cette fille en face de nous, gars*, elle te fait des gestes, moi à ta place je saute sur l’occasion.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

ghéombi, n.m. Spéc., (du fang : ?).(Sindoropsis letestui ?). Arbre remarquable des forêts matures, de la fam. des Césalpiniées. Il peut dépasser 60 m.de haut et 2 m. de diamètre. Il produit une résine épaisse vert sombre, forme de copal*. (White/ Abernethy, 1996 : 176).

ghéonga, var. ghengoma, n.m.pl., adj. Spéc., (du tsogho). V. BWITI*.Statuettes symbolisant les mânes des ancêtres et utilisées dans le rituel du Bwiti*. Ce buste, ghéonga, représente un ancêtre. (Perrois, 1992 : 34). La production statutaire des Tsogho est impressionnante. Il n’est pas rare de voir rassemblées dans un temple et ses annexes quinze ou vingt statuettes dites Ghéonga ou Ghengoma. Ce sont des représentations d’ancêtres, commémoratives et symboliques, qui servent dans les rituels Bwiti* dont le Mombé* (le culte des défunts du lignage ou de la confrérie.(Perrois, 1992 : 78).

gig, n.m.V. ADOUCI*-COEUR. Jean est un gig. Il se fait entretenir par une femme mariée.(Jeune, Libreville, 1999).
DER. : gigolance*.

gigolance, n.f. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés, péj.Pour un homme, fait de se faire entretenir par une femme. Le gars* là ? Il ne vit que de la gigolance ! C’est un chômeur de luxe, il est nourri logé par les wéwés*.(in Moulanga, 2000).

gingembre, n.m. Spéc.
- (Zingiber officinale Rosc). Plante dont le rhizome est utilisé comme épice. Déjà on y trouve autour du somptueux bâtiment, des gingembres, des ficus*, des papyrus* et aussi des arbres : [.], des palmiers*, des petits qui deviendront grands comme le fromager*, les azobés* et aussi un des rares " étrangers " admis dans le sérail : un baobab* de Sao-Tomé.(Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). Le gingembre, originaire d’Asie et du Pacifique a été introduit au Gabon.(White/ Abernethy, 1996 : 99). Très bon rapport qualité-prix et punch au gingembre " maison " unique.(Elsener, 1997 : 89).
COMP. : gingembre sauvage.
- gingembre sauvage, nom donné à de nombreuses herbes à rhizomes souterrains de la fam. des Zingibéracées. La forêt à Marantacées, un des types de végétation dominants à la Lopé, est caractérisée au sol par une végétation dense, composée de plantes herbacées, principalement des gingembres sauvages et des Marantacées. (White/ Abernethy, 1996 : 11). Les Zingibéracées ou gingembres sauvages, sont de grandes herbes à larges feuilles et aux rhizomes souterrains. Si vous écrasez la feuille ou si vous cassez la tige d’une plante de cette famille, il s’en dégagera une forte odeur aromatique rappelant celle du gingembre .(White/ Abernethy, 1996 : 99).

giroflier, n.m. Spéc.(Caryophyllus aromaticus Linn). Arbre importé, de la fam. des Myrtacées, qui produit les clous de girofle (: fleurs non épanouies séchées), les griffes de girofle (: pédicelles floraux utilisés en parfumerie) et les mères de girofle (fruits aromatiques confits au sucre).(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 310).

gladiateur, n.m. Spéc.V. PIE*-GRIECHE. Nom donné à plusieurs grandes pies-grièches forestières, notamment le gladiateur ensanglanté aux magnifiques couleurs (Malaconotus cruentus Lesson) et le gladiateur à front blanc, à la voix remarquable (Malaconotus bocagei Reichenow). (Christy/ Clarke, 1994 : 175).

glaréole,n.f. Spéc. Nom désignant plusieurs espèces d’oiseaux de la fam. des Glareolidae, notamment la glaréole auréolée = glaréole à collier roux (Glareola nuchalis Gray) et la glareole grise = glaréole cendrée (Glareola cinerea Fraser). (Christy/ Clarke, 1994 : 24).

glossine, n.f. Spéc.V. MOUCHE* TSé-TSé, TSé-TSé*. Diptère de grande taille à trompe horizontale prolongeant le corps, hématophage pour les deux sexes. Il en existe plusieurs espèces : localement, Glossina palpalis et G. tachinoides qui sont hygrophiles et vivent dans les galeries forestières. Les glossines sont les vecteurs de la maladie* du sommeil. La glossine se contamine en piquant un sommeilleux*.(Gentilini/ Duflo et alii, 1977 : 52).

gnè, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Malchance. Poisse. Il s’est encore fait pianer*, il a vraiment le gnè.(Etudiant, Libreville, 1999).

gnemboué, var. gnémboué, n.m.V. NYEMBWE*. A peine s’était-il éloigné que se présenta un homme, avec un bâton* de manioc lourd, avec un poulet au gnémboué.(Okoumba-Nkoghe, 1989 : 13).

go, n.f., (du mandenkan),V. DJAG*. Comment ?… Ce que je fais là dans la merco* de mon boss*, devant ce lycée attendant la sortie des cours pour blazer* les go… (BD Boom, n°3, 4/1998).

goal-différence, n.m. Spéc.Au football,écart entre le nombre des buts marqués et des buts concédés. Cette différence permet de départager les équipes qui sont à égalité de points.Il va falloir regarder le goal-difference pour les départager.(Professeur, Port-Gentil, 1992).

goaL-keeper, n.m. Spéc.Au football, gardien de but. Cette action nette d’aggraver* le score fut suivie d’une autre cette fois dirigée par X qui, lamentablement, chercha à dribbler le goal-keeper visiteur [.].(L'Union, 14/11/1988). [.] ils auraient pu tirer successivement en hauteur pour tromper le goal-keeper adverse. (L’Union, 14/09/1992).

gobemouche, var. gobe-mouche, gobe-mouches, n.m. Spéc.Terme générique désignant de petits oiseaux insectivores de la fam. des Muscicapidae, notamment: le gobemouche forestier (Fraseria ocreata Strickland) ; le gobemouche à sourcils blancs (Fraseria cinerascens Hartlaub) ; le gobemouche olivâtre (Muscicapa olivascens Cassin) forestier ; le gobemouche de Cassin (Muscicapa cassini Heine) lié aux cours d’eaux ; le gobemouche à pattes jaunes (Muscicapa sthsmithii Van Someren) au beau plumage bleu ; le gobemouche cendré (Muscicapa epulata Cassin) ; le gobemouche à lunettes (Muscicapa caerulescens Harlaub) ; le gobemouche ardoisé (Muscicapa comitata Cassin) ; le gobemouche enfumé = gobemouche fuligineux (Artomyias fuliginosa Verreaux) ; le gobemouche mésange qui fréquente les lisières savanicoles (Myioparus plumbeus Harlaub). D’autres gobe-mouches sont appelés pririts V. PRIRIT*, ou bias V. BIAS* ou tchitrec V. TCHITREC*. (Christy/ Clarke , 1994 : 139-62).

gobie [d’eau douce], n.m. Spéc.(Bathygobius soporator Valenciennes =150 mm de long et Sicydium brevifile Ogilvie-Grant = 105 mm). Poissons peu pêchés de la fam. des Gobiides (Gilbert, 1989 : 118-121).

godo, n.f. Fréq.,(abrév. de "godasse"), oral, argot urbain. Chaussure. Godasse. Je viens, je t’emprunte une paire de chaussures, je dis " passe-moi ta godo ".(Jeune, Libreville, 1994).
SYN. : shoes*, shooze*.

gold, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Bijou d’or ou de pacotille. Je lui ai signé* son gold.(Jeune, Libreville, 1999).

gombo, n.m. Spéc.(Hibiscus esculentus Linn .). Plante de la fam. des Malvacées cultivée pour ses fruits, comestibles après cuisson (2 variétés au Gabon, l’une à fruits étroits, l’autre à fruits courts et trapus). Les jeunes pousses sont accommodées en épinards, les tiges fournissent des fibres textiles. Egalement utilisations thérapeutiques. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 274). Poisson fumé aux gombos : Faire tremper dans l’eau des crevettes fumées. Pendant ce temps laver les gombos et les découper en rondelles très fines. [.].(Rémy, 1987 : 225). [.] gombos (légumes verts ou blancs de forme allongée) [.]. (Elsener, 1997 : 173).
SYN. : ketmie* comestible.

gomme, n.f. Vx.
- V. CAOUTCHOUC*. [.] les Shekianis, naturels belliqueux, armés de fusils que leur fournissent les vaisseaux portugais en échange de bois* rouge, de gomme et d'ivoire*.(Sondaz, 1946 : 28).
- gomme-copal, n.f.V. COPAL*. Gomme Copal : matière extraite de résineux tropicaux utilisée dans la fabrication des vernis. Copal, dit le " Petit Larousse ", est un mot espagnol emprunté à la langue aztèque. (Merlet, 1990 : 42, note 5).

gommer au bic, loc. verb. Fréq., oral, mésolecte.Raturer, rayer, biffer. Etienne T. avait, dans un geste théâtral, gommé au bic les dispositions constitutionnelles jugées trop favorables au maréchal Mobutu.(L'Union, 23-24/11/1996). Dis donc, la copie là*, tu l’as trop* gommée au bic ! C’est tellement faussé* ?(Professeur, Libreville, 1997).

gonfler, v.tr.
- gonfler la tête, loc.verb. Fréq. oral surtout, péj.Remplir exagérément d’orgueil, faire enfler la tête. Chez nous, c’est connu, le succès fait gonfler la tête.(L’Union, 01/09/1992). Elle a tellement d’argent maintenant que ça lui gonfle la tête.(Infirmière, Libreville, 1994).
- gonfler les notes, loc.verb. Fréq. oral surtout, fam.Augmenter sans justification scolaire, les notes d’un élève (pour lui éviter de redoubler par exemple, pour lui faire avoir la moyenne...). Des enseignants auraient tendance, dit-on, à " gonfler " les notes de quelques élèves.(L’Union, 22/06/1993). Quand ton père est un en haut*, il se débrouille pour faire des cadeaux et puis le maître gonfle tes notes et tu vas au collège.(Lycéen, Lambaréné, 1994).

gono, n.m.Fréq. oral, fam.Gonococcie, chaude pisse. A la fin, tout le monde a attrapé un mauvais gono… (BD Boom, 1999 : 34). Aujourd’hui j’en ai une grosse, à la King-Kong. Pourquoi ? ? Parce que cette salope m’a refilé … Aïe… ouille le gono ! (BD Boom, 1999 : 43).

gonolek, n.m. Spéc.Sorte de grande pie-grièche (fam. des Laniidae). Localement on distingue surtout le gonolek de Lühder (Laniarius luehderi Reichenow) au magnifique plumage, qui vit en lisière de forêt ; le gonolek fuligineux = gonolek noir (Laniarius leucorhynchus Harlaub), forestier et entièrement noir ; le gonolek à ventre blanc (Laniarius ferrugineus Gmelin) des savanes boisées, noir dessus, blanc dessous avec une barre alaire blanche. (Serle/ Morel, 1988 :163). (Christy/ Clarke, 1994 : 174).

gorger, v.intr. Fréq., oral surtout, péj.Gommer son accent africain au profit d’un accent européen. S’exprimer avec une intonation de Français natif. Sylvie a gorgé oh ! Ecoute-la parler !!(Etudiante, Libreville, 1998). Ce voyage en France a beaucoup changé mon petit garçon, maintenant il gorge comme un Blanc*.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

gorille, n.m. Spéc.(Gorilla gorilla Savage & Wyman). Grand singe anthropomorphe. L’espèce locale : gorille de plaine = gorille de l’Ouest est entièrement gris brun avec une selle argentée atteignant l’anus et les cuisses. Les diverses appellations locales désignent le même animal à des stades variés de sa croissance. Ainsi le pelage gris brun noircit avec l’âge : gorille fauve/ gorille noir. Chez les mâles adultes, le dos devient gris clair à gris argent d’où le nom de " dos argenté* " = gorille dos argenté. [.] ce sont l’éléphant* et le gorille qui sont les plus craints par les villageois pour les dégâts qu’ils font dans les plantations*.(Gaulme, 1988 : 30). Ngi*, le gorille. Les Fang, les Ndjem et les Kwélé plus à l’est avaient des masques à l’effigie du gorille dont le symbolisme se rapporte à la puissance des nganga*, les notables* et chefs d’initiation*. (Perrois, 1992 : 46.). De nombreux mammifères les (: les fruits d’Eveuss) mangent mais seuls les céphalophes* à dos jaune, les éléphants* et occasionnellement les gorilles " dos argenté " c’est-à-dire les grands mâles, dispersent leurs grosses graines triangulaires. (White/ Abernethy, 1996 : 84). Les animaux, protégés du braconnage, sont nombreux : éléphants*, buffles*, gorilles de plaine, chimpanzés*, cercocèbes*, colobes* [.]. (Caparros, 1997 : 85)
COMP. : gorille de plaine, gorille dos argenté, gorille fauve, gorille noir.
SYN. : dos* argenté.

gouamba, n.m. Vx, Spéc.Maladie provoquée par l’insuffisance de viande dans l’alimentation.. Aussi la " viande " de chasse joue-t-elle un rôle primordial : l’état de manque provoquait autrefois des dérèglements du métabolisme, un malaise dénommé " gouamba " - la faim de viande — dont Du Chaillu a décrit les effets. (Pourtier, t.1, 1989 : 188).

goudron, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.Route ou rue goudronnée, par opposition à " piste ". Ils l’ont tirée contre le goudron donc elle s’est blessée et tout.(Serveuse, 21 ans, Libreville, 1994). Au coin, là-bas, vous prenez le goudron. (Informateur, Oyem, 1997). J’ai pris un mapane*, un raccouci, c’est pour éviter le goudron.(Etudiant, Libreville, 1999).

gourde, n.f. Spéc.
- gourde, (Lagenaria vulgaris Ser.). Liane herbacée annuelle de la fam. des Cucurbitacées dont il existe deux variétés, l’une à petits fruits servant à confectionner des louches, des seringues à lavement, des vases à boire, …, l’autre à gros fruits qui donne des gourdes pour l’eau ou le vin de palme*, des plats, etc. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 143).
SYN. : courge, calebasse*.
- gourde-serviette, n.f.V. EPONGE VEGETALE*.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 143).

gouverneur, n.m.
- Vx.Fonctionnaire qui était, dans une colonie, le représentant de l’autorité de la métropole et le chef de l’administration.Quelques années plus tard, le Docteur Ballay était nommé Gouverneur du Gabon [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 247). En 1937, le Gabon devient un territoire dirigé par un gouverneur, mais n’a toujours ni personnalité administrative ni autonomie financière. (Rémy, 1987 : 75).
- Usuel.Représentant de l’autorité de l’Etat et responsable de l’administration d’une province. [.] il a eu des entretiens avec les autorités locales dont le gouverneur de la province* du Haut-Ogooué. (L’Union, 28/09/1992). Après avoir suivi attentivement l’exposé du directeur général de la SOGARES*, le gouverneur* Abiagué-Angoué a prodigué de sages conseils aux agents de cette société [.].(L'Union, 04/11/1996).
- gouverneur général, vx. Fonctionnaire placé à la tête d’un ensemble de colonies (AEF, AOF). Les quatre colonies (Gabon, Congo, Oubangui et Tchad) avaient un seul gouverneur général qui dirigeait l’AEF* avec l’assistance, à ses côtés, d’un secrétaire et d’un conseil et, dans chacune des colonies d’un lieutenant-gouverneur et d’un conseil.(Rémy, 1987 : 74-75).
- gouverneur, (lieutenant ---- ), vx.Fonctionnaire français placé à la tête de l’administration d’une colonie, sous l’autorité du gouverneur général, responsable d’un ensemble de territoires coloniaux (AEF, en particulier). (Rémy, 1987 : 75).

gouvernorat, var. gouvernorat de province, n.m.
- gouvernorat, vx.Bâtiment servant de siège aux services administratifs de la colonie. Palais du gouverneur. Situé au bord de mer, sur le côté gauche après le carrefour du boulevard Bessieux en direction du centre-ville, le gouvernorat est communément appelé " la Province* ". Ce bâtiment abrite notamment le service des cartes grises.(Elsener, 1997 : 122).
- gouvernorat [de province],usuel.Siège de l’administration centrale d’une province, gouvernement de celle-ci.Diplômé de l’Ecole de préparation aux carrières administratives, M. P. N. a servi auparavant comme chef de bureau à la préfecture de Boumango, puis chef de bureau de transport au gouvernorat de Franceville, avant sa promotion en mai 92 au poste de secrétaire général de préfecture de Moabi. (L’Union, 24/11/1992). Une bibliothèque a été entièrement équipée au gouvernorat. (L’Union, 07/06/1993). Jugeant insuffisants les 7500 F CFA* qu’il devait percevoir, il a introduit une requête au gouvernorat de province, dans laquelle il accuse son successeur [.].(L'Union, 02/12/1996).

goyave, n.f. Spéc.
- Fruit savoureux du Psidium guayava Linn., petit arbre importé et cultivé de la fam. des Myrtacées. On distingue localement la goyave-pomme ; la goyave-poire et la goyave-fraise. Il faut avoir recours à l’amabilité des commerçants, [.], pour savoir le nom et l’utilisation des fruits, liquides nouveaux, aperçus parmi le poisson séché, le maïs, l’arachide*, le manioc*, les goyaves, les mangues*, les noix de kola*, les tiges de canne* à sucre.(Rémy, 1987 : 114). (White/ Abernethy, 1996 : 68).
COMP. : goyave-fraise, goyave-poire, goyave-pomme, goyave sauvage.
DER. : goyavier*
- goyave sauvage, n.m.Fruit fort apprécié, notamment par les éléphants, d’un petit arbre de savane de la fam. des Myrtacées (Psidium [Syzygium] guineensis DC). Quand les goyaves sauvages sont mûres et jaunissent, les éléphants se montrent plus souvent en savane pour s’en nourrir.(White/ Abernethy, 1996 : 68.)

goyavier, n.m. Spéc.
- (Psidium guayava Linn). Petit arbre cultivé de la fam . des Myrtacées, aux fruits savoureux. V. GOYAVE*. [.] il s’y [sur l’île Nendé] trouve en nombre plus ou moins grand : des goyaviers, des sapotilliers*, des corossoliers* [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 240). Cueillez des feuilles de goyavier. Mâchez-les après les avoir un peu salées et si possible, avec un peu de noix* de cola.(Planète jeunes,supp. Gab., 06-07/1996).
- goyavier sauvage, n.m.(Psidium [Syzygium]guineensis DC). Arbre savanicole de la fam. des Myrtacées qui donne de petits fruits comestibles ressemblant à la goyave. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 311).

graine, n.f. Spéc.
- graine, V. NOIX* DE PALME.
- graine de Job, (Coix lacryma-jobi Linn). Graminée introduite aux graines dures d’un noir bleuté dont on fait des colliers et des chapelets. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 186)
SYN. : larmes* de Job, larmille*
- graine de Paradis, V. POIVRE* DE GUINEE. Presque partout on cultive, pour des usages médicaux, des plants d’aframomum meleguetta (Poivre de Guinée ou Graine de Paradis).(Raponda-Walker, 1998 : 241).

graminée à piéger, n.f. Spéc.(Streptogyne gerontogaea Hook.F.). Graminée vivace aux inflorescences munies d’arêtes qui s’accrochent aux animaux et aux vêtements et sont douloureuses à enlever. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 195).

graminicole à bec court, n.f. Spéc.V. FAUVETTE*. (Schoenicola brevirostris Sundeval = Schoenicola platyura Jerdon). Grande fauvette savanicole des bas-fonds humides, rousse et beige. Fam. des Sylviidae. (Serle/ Morel, 1988 : 198), (Christy/ Clarke, 1994 : 131).
SYN. : fauvette* à large queue.

grand, adj.
1- Fréq.Fait plutôt référence au statut social élevé qu’à la taille, puisque dans ce dernier cas, on précise " grand de taille " ou " géant* ". Si tu es grand par ta profession, pourquoi t’abaisses-tu à aimer la femme d’un mangeur de tendons ? (Allogho-Oke, 1985 : 104). "Et son gars*, c’est qui ? " - " Celui qui est grand de taille ".(Barmaid, 21 ans, Libreville, 1994).
2- Fréq., mélior.Aîné. Personne plus âgée que l’on doit respecter. Vous voyez où mène votre démocratie-là*, une petite fille comme ça vient ridiculiser des grands comme vous devant les gens. (Le Réveil, 30/10/1998). Nicolas, je t’ai déjà dit de respecter les grands.(Institutrice, Libreville, 1999).
3- Entre dans la formation de nombreux noms composés :
- grand Bwiti, V. BWITI*.
- grand camarade,dispon., presse surtout, mélior.Appellation respectueuse donné à un membre du Parti qui est en même temps une personnalité du gouvernement. Le secrétaire fédéral du PDG, reprenant à son compte le constat fait le 20 octobre dernier par le grand camarade président-fondateur* du PDG*, El Hadj* Omar Bongo, a exhorté [.]. L'Union, 19/11/1988).
- grand capitaine,V. CAPITAINE*.
- grand Blanc, V. BLANC*. " Le grand Blanc ", son épouse et nombre de leurs assistantes reposent aujourd’hui à l’ombre d’une végétation luxuriante, tout près de la maison.(Elsener, 1997 : 43).
- grand bulbul, V. BULBUL*.
- grand calao [à casque noir], V. CALAO*
- grand céphalophe, V. CéPHALOPHE.
- grand-duc, spéc.Terme générique désignant plusieurs espèces de hiboux de la fam. des Strigidae, notamment : le grand-duc africain (Bubo africanus Temminck) gris vermiculé, qui vit près des villes ou villages ; le grand-duc à aigrettes (Bubo poensis Fraser) forestier, remarquablement barré ; le grand-duc tacheté (Bubo leucostictus Harlaub) forestier. (Serle/ Morel, 1988 : 114). (Christy/ Clarke, 1994 : 56).
- grand écureuil de Stanger, V. ECUREUIL*.
- grand éléphant, V. ELEPHANT*. Les environs de Mouila sont encore riches d’animaux : grands éléphants, petits éléphants assala*, buffles*, [.].(Rémy, 1987 : 195).
- grand féticheur, V. FETICHEUR*.
- grand-frère, var. grand frère, usuel.V. FRERE*. a) Frère aîné, quelque soit l’âge de celui dont il est l’aîné. Le Ministre de [.], le délégué ministériel [.], le directeur général [.], tout le personnel de son département, très touchés par le décès cruel de M.N.N.P. décédé le [.] au village Abane-Ville, grand-frère du lieutenant- major O.N.L.[.].(L'Union, 17/11/1988). Trois hommes masqués, dont deux armés, l’un d’un couteau et l’autre d’un pistolet. Le troisième sbire* se présente à elle comme étant l’ami du grand-frère de son époux.(L’Union, 18/11/1991). b) Aîné en âge ou sous l’angle du statut social, sans qu’il y ait obligatoirement un lien de parenté. Moins connu que son illustre grand frère*, Mory Kanté, ce multi-instrumentiste (kora*, balafon*, guitare), chanteur et compositeur développe une musique très différente de celle du créateur de " yéké-yéké ".(L’Union, 08-09/05/1993).
- grand gravelot, V. GRAVELOT*.
- grand indicateur, V. INDICATEUR*.
- grand marabout, V. MARABOUT*. Quant à la sorcellerie*, elle a ses modes, comme ailleurs, et le " grand marabout* originaire du Sénégal-Casamance " était aussi apprécié ces dernières années à Libreville qu’à Paris.(Gaulme, 1992 : 157).
- Grand Nord, usuel.Appellation désignant la province du Woleu Ntem, situé dans le nord du pays, à la frontière du Cameroun. Chef-lieu de la province* du " Grand Nord ", Oyem est une ville à part. (Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1996). Parce que rien ne dit que quand ce petit avait commencé son histoire d’association des coupeurs* de bois du Grand nord-là, il pensait vraiment aller aussi loin. (L’Union, 12/11/1998). Les seules voix du Grand nord peuvent donner la majorité au parti en place. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : nord*.
- grand quelqu’un, V. GRAND TYPE*. Il se croît maintenant un grand quelqu’un et il veut commander tout le monde. (Etudiant, Libreville, 1997).
- grand touraco bleu, n.m.V. TOURACO*. [.] la rencontre de certains animaux : le cadavre d’un rat musqué* [.] au milieu du chemin, un serpent jaune* [.] barrant le sentier, [.], étaient de mauvais augures. Il en était de même du cri nocturne du grand touraco bleu.(Raponda-Walker, 1983 : 29).
- grand type, fréq., oral, fam.Personnalité, personne riche et influente. On embarque dans la jeep, avec le courrier, et mon invité qui salue des gars du coin comme s’il venait d’être élu député. Déjà un grand type, mon pèlerin.(Brouillet, 1972 : 232). Elle [ : une voiture] appartient à un grand type qui me menace de prison si je ne lui rapporte pas la somme de trois cents mille francs par jour. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 30). Un bar comme ça, c’est pour les messieurs. Comme disent les Gabonais c’est pour les grands types.(Entraîneuse, 20 ans, Libreville, 1994).
SYN. : grand quelqu’un.

grande, adj.f.Entre dans la formation de nombreux noms composés :
- grande aigrette, V. AIGRETTE*.
- grande case, V. CASE*.
- grande hirondelle, V. HIRONDELLE*.
- grande femme, a) Spéc. Première épouse d’un polygame. [.] gravure du roi Denis avec sa grande femme devant le portrait de Napoléon [.].(Merlet, 1990 : 49, note 6). Denis accompagné de sa " Grande Femme ", de ses fils, frères, neveux et dignitaires, tous magnifiques et chamarrés [.].(Merlet, 1990 : 74). b) Fréq., oral, fam.Femme d’âge mûr ou de statut social élevé. Regarde, elle sape* comme une grande femme. (Etudiante, Libreville, 1997).
- grande fête, n.f. V. TABASKI*.
- grande saison des pluies, V. SAISON*. Pour aller en brousse, attends la fin de la grande saison des pluies.(Forestier, Port-Gentil, 1989).
- grande saison sèche, V. SAISON*. Pendant la grande saison sèche, les bêtes s’enfoncent dans la forêt pour chercher leur nourriture.(Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). La grande saison sèche est l’hiver de la Lopé. Le soleil se montre peu, les températures diminuent.(White/ Abertnethy, 1996 : 20).

grèbe castagneux, n.m. Spéc.(Podiceps [poliocephalus] ruficollis Pallas). Petit oiseau rondelet et sans queue, gris-brun luisant, avec col et joues châtain à commissures jaunes. Fam . des Podicipitidae. Il vit près des eaux dormantes. (Serle/ Morel, 1988 : 15).

grébifoulque d’Afrique, n.m. Spéc.(Podica senegalensis Vieillot). Oiseau nageur et forestier de la fam. des Heliornithidae dont l’allure évoque un peu celle d’un canard malgré sa longue silhouette et son bec pointu. (Serle/ Morel, 1988 : 61), (Christy/ Clarke, 1994 :24).

grelot, n.m. Spéc.Sonnette de métal creuse contenant des graines ou un morceau de métal . Elle résonne quand on l’agite et sert notamment à rabattre le gibier vers les chasseurs lors des chasses collectives traditionnelles. Forgeron de son état, la cinquantaine dépassé [.], il ne voulait jamais* que le grelot disparût de la chasse traditionnelle.(Allogho-Oke, 1985 : 133). Il ne cessait d’agiter ses grelots, imitant les " biiiii ! biiiiik ! " excitateurs des chasseurs de porc-épics* et des hérissons. (Allogho-Oke, 1985 : 133).

grenouille,n.f. Spéc.Batracien anoure dont il existe de nombreuses espèces locales. Seules les espèces comestibles ont reçu des appellations françaises.Parmi les espèces comestibles, nous signalerons, chez les Mitsogo : la grenouille poilue (mbutu) ; la grenouille à longues jambes (étongo-tongo) ; la grenouille à membres réduits (gétsèè) ; la grenouille tachetée (ébondo) et la grenouille piailleuse (wawa). (Raponda-Walker, 1998 : 117).

grèver,v.intr. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.Faire la grève. Et qu’est-ce qui arrivera si tous les étudiants décident de gréver ? (Syndicaliste, Libreville, 1995).

griffé, adj. Fréq., mélior. Portant la griffe d’une marque connue. [.] lui, il sera là garé tout simplement avec une mauvaise* peto* griffée " Pump Reebok ", un mauvais* jenko* griffé " Buffalo ", un mauvais* tee-shirt et une mauvaise* casquette griffés tous les deux " Los Angeles Lakers " ou encore " Chicago Bulls "[.].(Ndong Mbeng, 1992 : 54).

griffeur, n.m. et adj. Dispon. oral, plaisant.
- n.m. Journaliste de La Griffe, hebdomadaire d’opposition. Par extension, tout journaliste de l’opposition. L’ampleur des frappes a été telle que quatre mois après sa débâcle, l’opposition continue de s’autodétruire. Ainsi [.] de la guerre que " la Griffe " - à moins que ce soit un griffeur à l’Abbé - livre à " Misamu* ", ou les assauts du " Progressiste* " répliquant au " Bûcheron ".(L’Ogooué Express, 22/04/1997).
- adj.Jeu de mot qualifiant à la fois l’appartenance au journal La Griffe et l’habileté à décocher des coups de griffe satiriques. L’un des petits frères de mon grand quotidien né avec la démocratie et qui se réclame indépendant et satirique et ... griffeur... (L’Union, 31/08-01/09/1991).

gri-gri, var. grigri, n.m.V. GRIS-GRIS*. [.] il lui fit un puissant gri-gri pour qu’il brillât plus que les Espagnols eux-mêmes. (Allogho-Oke, 1985 : 62).

grimme, n.m.V. CHANVRE* INDIEN. Tu as le grimme sur toi. J’ai envie de fumer ce soir.(Jeune, Libreville, 1999).
DER. : grimmer, grimmeur*, grimmoir*.

grimmer, v.tr. Fréq., oral,argot des jeunes urbanisés. Consommer, fumer du chanvre* indien. Les jeunes qui grimment toute la journée sont trop nombreux dans nos quartiers. Ils fument pour oublier leur misère.(Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : danser* un slow.

grimmeur, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.V. CHANVRE*.Si t’es un grimmeur, alors suis-moi !(Jeune, Libreville, 1994). Un grimmeur, c’est un fumeur de chanvre*.(Informaticien, Libreville, 1999).

grimmoir, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Lieu où on a l’habitude de se retrouver pour fumer du chanvre* indien. Tu fumes ? Rejoins-moi au grimmoir.(Jeune, Libreville, 1994).

griot, n.m. Spéc., mélior. Chanteur, musicien, poète et conteur qui célèbre, moyennant rétribution, les hauts faits de l’histoire d’un groupe ethnique ou d’un chef. Approche, griot, et fais-moi entendre ta dernière chanson.(Moussirou-Mouyama, 1996 : 191). [.] la générosité fastueuse est un trait souvent vanté par les griots.(L'Union, 23/11/1988).

gris de fureur, adj. Dispon., écrit, acrolecte. Traduit les effets de la fureur sur un individu mélanoderme : blème de rage. Le directeur général de l’ANPC, bloqué au portail faute de ticket, était devenu gris de fureur [.].(L’Union, 09/09/1992). Mon père était gris de fureur ; Alors j’ai fui !(Collégien, Libreville, 1994).

gris-gris, var. gri-gri, grigri, gris gris, grisgris, n.m.Usuel. Petit objet magique destiné à être porté sur soi pour se protéger, mais aussi, quoique plus rarement, pouvant être déposé en un lieu secret pour porter malheur à ses ennemis. [.] tout le monde arrache les dents du lion pour en faire des gris-gris.(Brouillet, 1972 : 74). C’est un gris-gris que l’on porte en bandoulière et qui consiste en une petite corne d’antilope*-souris (ntcheri*), bourrée de sanie de cadavre humain et decrapaud en putréfaction, le tout séché et calciné. (Raponda-Walker, 1983 : 92). [.] il porte une petite corde en poil d’éléphant* à laquelle sont attachés ses gris-gris.(Dedet, 1984 : 132). [.] ces dents étaient teintes en noir foncé et son corps était couvert tout entier de gris-gris et de fétiches*, chargés de le protéger contre les lances, les fusils, les sortilèges.(Du Chaillu, 1863, in Merlet, 1990 : 95).
SYN. : fétiche*, protection*.

grive, n.f. Spéc.Terme générique désignant des oiseaux de la fam. des Turdidae, notamment la grive fourmilière à queue blanche essentiellement terrestre (Neocossyphus poensis Strickland), V. NEOCOSSYPHE* ; la grive kurrichane sédentaire (Turdus pelios Bonaparte) V. MERLE* AFRICAIN ; la grive du Cameroun (Zoothera camaronensis Sharpe) et la grive olivâtre (Zoothera princei Sharpe), ces deux dernièrers espèces étant forestières et très discrètes. (Serle/ Morel, 1988 :194). (Christy/ Clarke, 1994 : 108).

gromologie, n.f. Dispon., recherché, plaisant.Emploi de mots recherchés.V. GROS* MOTS, GROS* FRANCAIS. Au lycée, mon professeur de français était fort en gromologie. A chaque fois, on fouillait le dictionnaire pour le comprendre. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

groove, n.m. Fréq.
-Fête, soirée. Léconi c’est aussi le " groove ".(Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1997). Depuis notre mariage avec les night-clubs et les " grooves ", nous sommes victimes de " l’amalgacool* " [.]. (Planète jeunes, supp. Gab., 12/1996-01/1997). J’ai toujours ceci [: un préservatif] dans tous mes grooves !(BD Boom, 1999 : 34).
LOC. : aller dans le groove,
DER. : groover*, grooveur*.
- groove, (aller dans le ----- ), loc.verb. Aller à une fête, une soirée. Les élèves qui vont faire l’ambiance*, aller dans les boîtes de nuits, ceux-là ils vont dans le groove.(Jeune homme, Libreville, 1994).

groover, var. grouver, v.intr. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Faire la fête. Hier on a groové, [.] on est allé djouser*. (Jeune, Port-Gentil, 1994). S’ils ne cèdent pas tant pis pour eux. On va quand même groover !(BD Boom, n°1, 10/1997 : 15). La cigale a grouvé toute la soirée.(BD Boom, n°2, 12/1997 : 12). La vache ! .. Je n’ai pas eu le temps d’étudier cette leçon je suis plutôt allé groover avec les potes et les meufs.(BD Boom, n°3, 4/1998 : 10). Quand j’étais en ville, j’aimais groover, c’est pourquoi je suis venue au Cap. On m’a dit de ne plus groover.(Libreville, 1998, in Pambou, 1999). Hier, on a groové toute la nuit, on a tourné toute la nuit, on a été en boîte, au restaurant.(Jeune, 23 ans, Libreville, 1999).
SYN. : aller* dans le groove, boomer*, faire la bamboula*, fêter*, grouver*.

grooveur, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Fêtard. Un boomeur*, un veilleur*, un grooveur, toujours présent dans les activités nocturnes.(Collégien, Libreville, 1994). Paul est un sacré grooveur. Tous les week-ends, il est prêt pour faire la fête. (Jeune, Libreville, 1997).
SYN. : ambianceur*, boomeur*, boumeur*, veilleur*.

gros-bec,n m. Spéc.Nom donné à de très petits oiseaux granivore noirs et rouges, au bec massif, de la fam. des Estrildidae, notamment le gros-bec ponceau [à ventre noir] = pyreneste* ponceau (Pirenestes ostrinus Vieillot.) et le gros-bec sanguin = senegali* sanguin (Spermophaga haematina Vieillot). (Serle/ Morel, 1988 : 245-246). (Christy/ Clarke, 1994 : 186).

gros, adj., Usuel, parfois péj.[Quand il est question de mots], de langage savant, recherché, voire pédant ou précieux.
- gros français, n.m.Français académique, français des savants mais aussi en mauvaise part. français alambiqué, difficile à comprendre. Avec leur gros gros français là*, tu ne sais même pas ce qu’ils disent, au tribunal ! (Jeune, Libreville, 1989). Moi, Makaya*, vous le savez tous, je suis apolitique, pour parler le gros français comme Jacques - Mille - Encyclopédies.(L’Union, 28/09/1992).
SYN. : long* français.

- gros mots, n.m.pl. Mots savants, mots recherchés, grand mot. Moi, je préfère encore " patron " et puis il y a des gens qui aiment pas trop ces gros mots là*, tu vois, c’est pour ça il préfère que les ouvriers l’appellent " papa* ".(Lycéenne, Libreville, 1994). Les politiques, ils aiment les gros mots : démocratie, justice, égalité mais c’est juste pour parler. (Etudiant, Libreville, 1997). Ces étudiants vont éblouir les filles au village avec des gros mots.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : gros* français.
DER. : gromologie*.

grossesse, n.f. Entre dans de nombreuses locutions verbales :
- grossesse, (attraper la ---- ),usuel, oral, mésolecte, basilecte.Tomber enceinte. Ma sœur est venue dire à mon père qu’elle a attrapé la grossesse.(Jeune, Libreville, 1998). Elle a attrapé la grossesse [.], elle a caché à ses parents. Dès que ses parents l’ont su, eux l’ont chassée de la maison.(Jeune, Libreville, 1998, in Pambou, 1999).
- la grossesse, (avoir ---- ), usuel, oral, mésolecte, basilecte.Etre enceinte. Ma fille a eu la grossesse et c’est ton fils le responsable.(Homme, 50 ans environ, Libreville, 1998).
- la grossesse à qqn, (donner ----), fréq., oral, basilecte.Engrosser. Rendre enceinte. Mon mère a parlé à la mère de son petit ami : " C’est ton enfant qui l’a donné* la grossesse ".(Jeune, Libreville, 1998, in Pambou, 1999).
- grossesse, (mettre en ---- ), V. ENCEINTER*.Ce n’est pas un garçon responsable. Il a mis sa petite amie en grossesse et il a fui.(Educatrice prescolaire, Libreville, 1999).

grossir, v.tr.V. ENCEINTER*. Marc a grossi sa voisine. Son père est furieux.(Etudiant, Libreville, 1998). Ma mère est allée chez celui qui a grossi notre sœur.(Jeune, Libreville, 1998).

groto, n.m. Dispon., fam.Personne puissante par sa richesse ou son statut social. Si tes parents sont riches ou si tu es entretenue par un groto, c’est pas notre cas, laisse-nous entre makayas* et va t’amuser ailleurs.(Le Réveil, 30/10/1998).
SYN. : mamadou*.
ANTON. : makaya*.

groupe d’animation [politique], n.m.V. ANIMATION*. Après avoir pris un bain de foule [le gouverneur*] a salué les groupes d’animation politique Nyenzi* section de Moabi [.].(L'Union, 19/11/1988).

groupe tontine,n.m.V . TONTINE*.Nous avons approché le groupe tontine " Décision " pour essayer de comprendre ce qui se passe dans ces associations.(L'Union, 12/11/1988).

grumier, n.m.V. CAMION*-GRUMIER. Les pistes* des chantiers ont des règles de conduite spécifiques. Il faut avertir avant de les emprunter et ne pas rouler à droite, mais à l’extérieur de la trace des grumiers.(Caparros, 1997 : 24).

guêpier, n.m. Spéc. Terme générique désignant plusieurs espèces d’oiseaux de la fam. des Meropidae, brillamment colorés et au bec effilé et arqué, notamment le guêpier à tête bleue (Merops muelleri Cassin) ; le guêpier de Perse (Merops superciliosus Linn.) ; le guêpier noir (Merops gularis Shaw) ; le guêpier à collier bleu (Merops variegatus Vieillot), le guêpier à gorge blanche (Merops albicollis Vieillot) ; le guêpier gris-rose (Merops malimbicus Shaw) migrateur à l’intérieur du Gabon, du littoral où il se reproduit, jusqu’aux galeries forestières de l’intérieur. (Serle/ Morel, 1988 :126). (Christy/ Clarke, 1994 : 85).

guérisseur, var. guérisseur traditionnel, n.m. Usuel, mélior. Médecin traditionnel africain soignant surtout en fonction de la connaissance des plantes locales. Le guérisseur de mon village ne m’a donné que deux décoctions à boire et je me sens en bonne santé [.].(Allogho-Oke, 1985 : 118). [.] la connaissance des plantes qui soignent ou qui tuent ne se transmet que dans les instances secrètes, car elle est une arme redoutable, fondement de la puissance de ses détenteurs, guérisseurs, sorciers* ou féticheurs*, ou tout simplement les vieux* qui ont été initiés et gardent jalousement leurs secrets pour perpétuer une autorité que leur force déclinante ne permet plus d’assurer(Pourtier, t.1, 1989 : 154).La médecine* traditionnelle est très respectée et les malades mettent souvent en concurrence le médecin* de la ville avec le guérisseur ou " tradipraticien* ", jaloux détenteur de ses secrets.(Elsener, 1997 : 159). [.] il [le nganga*] est le guérisseur ou tradipraticien* mais aussi le magicien.(Caparros, 1997 : 38).
SYN. : féticheur*, nganga*, soigneur* traditionnel, tradipraticien*.

gueuler, v.tr. Fréq. oral surtout méso et basilecte.Engueuler. enguirlander. Toi, tu me gueules. Moi, je te gueule aussi.(Gérante de bar, 21 ans, 1994). Au lieu de me gueuler, écoute d’abord.(Jardinier, Libreville, 1992).

gueule-tapée, n.m.V. VARAN*. Nombreux sont ici les lézards dont l’un est d’importance : c’est un grand saurien, le varan* du Nil, qui est de la famille des iguanes et que l’Afrique connaît sous le nom, impropre d’ailleurs, de " gueule-tapée ". (Briault, 1926, in Merlet, 1990 : 324).

gui d’Afrique, n.m. Spéc.(Viscum decurrens [Engl.] Bak. & Sprague). Parasite de la fam. des Loranthacées qui ressemble au gui par ses baies translucides. (Raponda-Walker/ Sillans,1961 : 271).

guib, n.m. Spéc. (du poular). Antilope de la fam. des Tragelaphinae . Localement on distingue deux espèces : le guib harnaché = antilope* harnachée, (Tragelaphus scriptus Pallas) qui a l’allure et la taille d’un chevreuil. Les cornes, chez le mâle, carénées en avant, parfois légèrement spiralées, sont noires à pointe claire. La robe est roux vif avec des marques blanches) ; le guib d’eau = antilope* aquatique. V. SITATUNGA* (Tragelaphus spekei Sclater). Cornes d’appel utilisées dans le Bwiti* : [.] corne de la grande antilope situtonga* ou " guib d’eau " [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 216). (Haltenorth/ Diller, 1985 : 41-43) . Quelques animaux protégés au Gabon : [.], chat doré*, guib harnaché, ibis sacré*, serval* [.], la liste est encore très longue ! (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994). Les jeunes pousses tendres qui viennent rapidement après un feu attirent des animaux comme les buffles* et les guibs harnachés [.]. (White/ Abernethy, 1996 : 9).

guide-ancêtre, n.m. Dispon. Esprit d’un ancêtre qui guide les novices lors de l’initiation* au Bwété*. D’après des révélations que certains anciens initiés* firent à André Raponda-Walker, le novice voit venir vers lui, durant son sommeil, un " esprit " qui le prend par la main, et le conduit dans un immense village. Le guide-ancêtre ouvre ébandja* et y introduit le novice. (Koumabila-Ambougavé, 1993 : 8).

guide au miel, n.m.V. INDICATEUR*.L’indicateur* ou guide au miel. Petit coucou gris, à bec blanc qui a l’habitude d’attirer, par ses cris, l’attention de l’homme, pour l’entraîner vers les nids d’abeilles sauvages, afin de profiter du miel qui restera dans le nid après qu’on aurait fait la récolte. (Raponda-Walker, 1998 : 120).

guide-piroguier, n.m.Dispon. Personne qui connaît bien les bras d’eaux des rivières et peut guider ainsi une expédition fluviale. Les guides-piroguiers vous conduiront là où vous le désirez. Ils connaissent bien la région ; cependant, oubliant parfois le but de la visite, ils ont tendance à couper court afin de rentrer au plus vite !(Caparros, 1997 : 107).

guttier du Gabon,n.m. Spéc. (Harungana madagascariensis Choisy). Petit arbre de la fam. des Hypericacées, utilisé pour le reboisement. Bois de cet arbre, d’un blanc rougeâtre, veiné. (Raponda-Walker/ Sillans,1961 : 204).

gymnogène d’Afrique, n.m. Spéc.(Polyboroides radiatus Scopoli = Gymnogenys typicus). Grand épervier de la fam. des Accipitridae, très commun dans les régions boisées. (Serle/ Morel, 1988 : 38). (Christy/ Clarke, 1994 : 16).
SYN. : petit* serpentaire.