I

ibama, n.m. Spéc., (du mpongwé ?).Sorte de collyre sacré à effet brûlant que l’on verse dans les yeux des nouveaux initiés du Bwiti*. Ce geste a une grande valeur symbolique. L’examen terminé, on verse, goutte à goutte, dans les yeux des nouveaux initiés l’ibama, sorte de collyre rituel qui brûle comme du piment. Pendant cette instillation, on les oblige à regarder le soleil en face. Ce topique a pour effet, disent les gens de la secte [: Bwiti] de faire découvrir aux nouveaux initiés les " secrets de l’autre monde cachés au commun des mortels ". Est-ce aussi pour leur montrer, qu’ayant reçu la Lumière initiatique, ils peuvent désormais regarder la lumière profane sans redouter d’être aveuglés par ses rayons ?(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 204).

ibambo, n.m.sing.(pl.abambo ), Spéc.V. ABAMBO*, GENIE*. Entité mythique représentée généralement par un masque utilisé par les initiés dans le but d’impressionner les profanes, fantôme, revenant. Les initiés savent, en effet, fort bien- de nos jours tout au moins- que, sous chaque masque, c’est un homme travesti, un des leurs, mais aux yeux des profanes (non-initiés, femmes, enfants) ils le font passer pour un esprit redoutable, un ibambo méchant, venu du fond de la forêt.(Raponda-Walker/ Sillans,1983 : 142).

ibis, n.m. Spéc.Oiseau aquatique à long bec recourbé et fort. Fam. des Threskionithidae. L’avifaune [.] est abondante : [.], ibis, anhingas* d’Afrique [.].(Le Cri du Pangolin, n°11). On distingue :
- ibis blanc, V. IBIS SACRE. [.] de son bec allongé, l’ibis blanc fouille le sable des bords [.]. (Trilles, 1912 in Merlet, 1990 : 277).
- ibis métallique, V. IBIS HAGEDASH.
- ibis hagedash, (Bostrychia [Hagedashia] hagedash Latham). Echassier de taille moyenne à pattes assez courtes et à plumage vert métallique sur les ailes à reflet pourpré. Trait blanc sur la joue. Savanes et galeries forestières. (Christy/ Clarke, 1994 : 13).
SYN. : ibis métallique, hadada ibis.
- ibis olive, (Bostrychia olivacea Dubus). Echassier très rare. Long bec rouge et crète occipitale développée. (Christy/ Clarke, 1994 : 13).
SYN. : ibis olivâtre.
- ibis sacré, (Threskiornis aethiopica Latham). Ibis entièrement blanc sauf la tête et le cou noirs et nus . il porte une grosse houpette de plumes lâches sur le croupion. Très commun en savanes et près des fleuves forestiers. Quelques animaux protégés au Gabon : [.], guib harnaché*, ibis sacré, serval, la liste est encore très longue ! (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994). (Serle/ Morel, 1988 : 25).
SYN. : ibis blanc.
- ibis vermiculé, (Bostrychia rara Rothschild). Petit ibis au corps brun marqué de sombre et portant deux taches de peau bleue autour de l’œil. (Christy/ Clarke, 1994 : 13).

ibita, n.m.V. ARC* SONORE. Le joueur d’obaka* frappe dessus, à l’aide de deux baguettes pour accompagner un joueur d’ibita [.].(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 73)

ibo, n.m. Spéc. (du mpongwé).Jeu d’enfants durant lequel deux équipes adverses se défient selon des règles bien précises pour chaque camp jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un vainqueur. Ibo ou ofata*. Jambes en croix ou se faisant face…les joueurs étaient partagés en deux camps adverses [.]. Un joueur de chaque côté s’avançait et commençait à exécuter des mouvements avec ses pieds.(Raponda-Walker, 1998 : 41).
SYN. : ofata*.

iboga, n.m. Spéc., (du mpongwé et autres l.loc.).(Tabernanthe iboga Baillon.). Petit arbuste de sous-bois de la fam . des Apocynacées, souvent cultivé comme plante magique pour le Bwiti*. On utilise son écorce ou sa racine. Parmi les très nombreuses plantes utilisées dans les pratiques rituelles gabonaises, signalons d’abord l’iboga, la plante d’initiation par excellence. C’est un petit arbuste de la famille des Apocynacées (Tabernanthe iboga Baillon), découvert vers 1860, par l’explorateur Griffon du Bellay, au Cap Lopez [.].(Raponda-Walker, 1983 : 46). Il pose près de moi un petit tabouret et, sur ce tabouret, le récipient de calebasse* qui contient, je ne peux l'ignorer, la fameuse préparation d'écorce d'iboga.(Dedet, 1987 : 256). Elle [la connaissance] s’étend jusqu’à des plantes que l’Européen aura le plus grand mal à remarquer et dont certaines ont des propriétés très appréciées : la plus célèbre, presque indispensable dans la vie quotidienne en raison de son importance rituelle, est l’iboga (Tabernanthe iboga, Baillon), qui joue un rôle essentiel dans les cultes traditionnels à cause de ses propriétés hallucinogènes.(Gaulme, 1988 : 29-30). Le Bwiti* est un ordre masculin qui comporte des grades et pour chacun de ceux-ci des initiations redoutées dans lesquelles l’iboga, plante hallucinogène, joue un rôle essentiel.(Perrois, 1992 : 19). [.] l’essentiel [du culte Bwiti*] réside dans la connaissance supérieure du monde et des choses grâce aux vertus hallucinogènes de la racines de l’iboga, appelé arbre* de la science. Les adeptes de cette pratique pensent que manger de l’iboga est un acte essentiel pour qui se réclame d’être Africain en général et Gabonais en particulier.(Misamu, 25/11/1996).
LOC. : manger* [de] l’iboga.
DER. : ibogaïsé*.
SYN. : arbre* de la science.

ibogaïsé, adj. Spéc. (hybride mpongwé/français).Marqué par la consommation d’iboga*. Des valeurs que beaucoup d’entre nous ont légué aux calendes de la Grèce Antique et du fétichisme* bwitiste* ibogaïsé.(Misamu, 03/03/1997).

ibongo, n.m. Vx, (du mpongwé).Pagne tressé confectionné avec des fibres de raphia* ou de palmier-bambou*, porté autrefois par les Mpongwé. [.] les Mpongwè [.] ne s’habillaient plus avec des peaux de singes, des écorces de mponde* ou des ibongo. (Raponda-Walker, 1998 : 62).

icaquier, n.m. Spéc.(Chrysobalanus icaco atacorensis Linn.). Arbre rabougri de la fam. des Rosacées qui produit un fruit jaune, blanc rouge ou violet, comestible, amande comprise : la prune* d’icaque = prune* des anses = prune* de coton = prune* de coco. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 358). (White/ Abernethy, 1996 : 120).

ifoura, n.m. Dispon., (du téké " franc CFA ").V. BALLES*. Depuis un certain temps, " ifoura " et l’ambition dévorante divisent les Gabonais à tel point qu’on a du mal à les reconnaître. (L’Union, 08/12/1992). Le leader du parti a donné ifouras, véhicules, pagnes* à ces militants afin de battre campagne pour "l’apôtre de la paix ".(La Cigale, 11/12/1998).

igname, n.f, parfois m. Usuel.
- igname ailée, (Dioscorea alata Linn). Plante de la fam. des Dioscoreacées qu’on ne rencontre qu’à l’état cultivé. Ses gros tubercules sont consommés cuits et préparés de différentes manières . On distingue localement les tubercules en fonction de la couleur de leur chair : igname blanche, igname rougeâtre, igname violette, igname noire. On cultive également la Dioscorea bulbifera Linn, la Dioscorea cayenensis Lamk. dont la saveur est la plus proche de celle de la pomme de terre. Ces brèdes* cuites avec de l'huile* de palme se mangent seules, sans manioc*, ni bananes*, ni taro*, ni ignames ou patates douces*.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 54). [.] le littoral du golfe de Guinée, domaine de l’igname [.].(Gaulme, 1988 : 31). Ils compilèrent des lourds sacs de taros*, de bananes* et des ignames.(Nguimbi Bissielou, 1993 : 23). Ce soir-là, Ndjoye était assis sous l’auvent et mangeait un morceau d’igname que la petite Shana venait de lui servir avec un peu d’huile* de palme.(Okoumba-Nkoghe, 1993 : 121). Sur le plan agricole, il faut distinguer les cultures vivrières, pratiquées à une échelle villageoise et de façon traditionnelle (taro*, igname, manioc* et banane*), et les cultures industrielles [.].(Elsener, 1997 : 162).
- igname sauvage, il existe également de nombreuses variétés de Dioscoreacées dont les bulbilles ou les tubercules peuvent être consommés. Mais d’autres espèces sont toxiques. L’homme se nourrit essentiellement de l’igname sauvage [.]. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 90).

ignemba, n.m. (du mpongwé).V. EVUR*.

ignorer, (s’---- ), v.pron. Dispon., lettrés.Ne pas être conscient de son état de santé, ignorer qu’on est infecté. Environ 15 % des femmes enceintes sont victimes de cette infection et plus de 50 % des femmes non enceintes sont porteuses du germe et s’ignorent. (L’Union, 01/09/1992).

iguane, n.m.
- Spéc.V. VARAN*. Nom impropre donné à deux espèces de sauriens carnivores d’assez grande taille. le varan du Nil (varanus niloticus) ou le varan des savanes (Varanus exanthematus). L'antilope* noire, dont la viande est forte, allait au second choix, de même que le gorille* et le fourmilier*. Enfin, dans le bac réputé "troisième choix", se desséchait tout le reste : caïmans*, pythons*, iguanes…(Dedet, 1987 : 236).
COM. : Les iguanes vivent exclusivement en Amérique tropicale.
- Fréq., oral, péj.Appliqué à un être humain, insulte grave.Quand tu veux par exemple injurier quelqu’un, tu le traites d’iguane, c’est une injure. (Jeune, Libreville, 1994).

ikokou, var. danse ikokou, n.m. ou f. Spéc.Danse traditionnelle. Un peu plus loin, hommes et femmes, jeunes et vieux, rivalisent de talent pour voir lequel d’entre eux exécute le meilleur pas de la danse " ikokou ".(L’Union, 22/04/1993).

ilogo, n.m.pl. Spéc.,(sing. :ologo), (du miéné).Sortes de génies tutélaires, mâles ou femelles.Chez les Myènè, il y a des génies tutélaires, bienfaisants, spéciaux à ces tribus, sortes d’anges gardiens, que l’on nomme ilogo. [.] Ils ont le pouvoir de dépister et de mettre en fuite les jeteurs de sorts et autres personnes qui chercheraient à nuire ; aussi, peut-on, aussi bien, se mettre sous la protection d’un ologo que maudire quelqu’un, le vouer à la vengeance d’un ologo. C’est dans ce dernier cas que l’on peut dire que les ilogo, bien qu’étant des génies tutélaires, peuvent parfois " posséder les hommes " et être soumis à des exorcismes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 28). [.] les génies se matérialisent aussi dans les statues, notamment les ilogo, représentés avec un miroir sur la poitrine et une sagaie* à la main. (Rémy, 1987 : 40).

ilomba, n.m. Spéc. (du nkomi, galoa, oroungou).(Pycnanthus angolensis [Wellew.] Exell). Nom pilote d’un arbre à tronc étroit et élancé au bois tendre et léger, utilisé en thérapeutique locale. Nous ne pouvons en terminer avec les tambours sans mentionner l’oréga*, tambour spécial au Ndjèmbè*. C’est une sorte de plateau en bois d’ovéndo* ou d’ilomba. L’une des extrémités en volute, s’appuie sur le bras gauche, tandis que l’autre est maintenue avec la main ; de la main droite, on frappe avec une baguette, tantôt par coups espacés, tantôt par coups redoublés.(Raponda-Walker, 1983 : 73). La technique [: planche* éclatée] qui semble d’introduction récente (Deuxième Guerre mondiale), consiste à faire éclater des planches à l’aide de coins et de haches dans des fûts d’un bois à fibre longue, l’ilomba (nom nkomi du Pycnanthus angolensis). (Pourtier, t.1, 1989 : 170). Les villages se succèdent, composés de cases* rectangulaires en planches de bois éclaté d’ilomba.(Caparros, 1997 : 135).
SYN. : arbre* à suif, faux* muscadier, iomba*.

ilombo, n.m.V. BILOMBO*.

imbouiri, n.m.V. IMBWIRI*. Lagunes de l’extrême Sud. Il était rare que l’on ait motif de s’y rendre. Pour certains travailleurs, au chantier, c’était un domaine mystérieux ; très probablement y situaient-ils le séjour d’un imbouiri. (Dedet, 1984 : 124).

imbwiri, var. imbouiri, n.m.pl, (sing. : ombwiri, var. ombouiri), fréq., (du mpongwé).V. GENIES*. Esprits, forces incarnant la puissance des éléments naturels ou celle du destin humain. Il y a un ombouiri... dit la voix altérée de mon père, un génie qui, plusieurs fois par an, quand les déversoirs des lacs se bouchent et que les eaux fermentent, donne une énorme quantité de poissons aux humains.(Dedet, 1984 : 48). Les Imbwiri se trouvent partout dans la nature. Ce sont des génies de l’air, des eaux, de la terre, ou encore ils sont spécifiquement attachés au sort de l’homme. Ils représentent alors en quelque sorte la destinée, la bonne ou la mauvaise étoile. (Rémy, 1987 : 32). On adressait à ces ancêtres des chants, des prières et des sacrifices, comme aux génies (imbwiri) qui peuplaient la forêt, les " plaines* ", et résidaient dans les cours d’eau.(Gaulme, 1988 : 85). Les génies ou Imbwiri : dans les croyances populaires, les imbwiri sont toujours présents dans la vie quotidienne. Très susceptibles, ils sont coléreux ou généreux.(Caparros, 1997 : 38).

immortelle du Gabon, n.f. Spéc.(Gomphrena globosa Linn.). Plante annuelle de la fam. des Amarantacées, cultivée comme plante ornementale ou médicinale. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 50).
SYN. : amarantoîde*, immortelle à bouton.

imper, n.m. Fréq., oral, argot urbain.Préservatif. J’espère seulement qu’il utilise l’imper !(BD Boom, 1999 : 28).

incirconcis, n.m. Usuel, péj.Homme adulte qui n’a pas subi la circoncision, ce qui localement constitue une anomalie mal perçue, ou enfant, jeune homme qui n’a pas encore subi la circoncision rituelle, ce qui en fait un blanc-bec inexpérimenté. [.] le régime de ce bananier* était interdit aux femmes et aux incirconcis. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 163). Ndjoye a raison, vous n’allez pas reculer devant un incirconcis ?(Okouma-Nkoghe, 1993 : 104). A la suite de ces noces, ceux qui racontaient que le prétentieux neveu de Sita était un incirconcis connurent une grande déception. Dans ce pays aux mœurs bien enracinées, Oyane n’aurait pu épouser un homme qui portait encore la malédiction originelle du prépuce.(Okoumba-Nkoghe, 1993 : 144).
SYN. : non-circoncis*.

incivilisé, adj. Dispon., lettrés, péj. Qui ne connaît pas les valeurs de la civilisation et de l‘humanisme. Les fusils crépitent, les bombes éclatent. Siècle pourri, siècle honni, siècle incivilisé, où nous conduis-tu ?(L'Union, 15/11/1988).

indexer, v tr. Fréq., péj.
- Montrer du doigt, mettre à l’index, juger défavorablement. Si je mettais une robe courte comme ça, les gens m’indexeraient.(Etudiante, Libreville, 1990). Oui parce que dès l’apparition de la maladie en 1981, le groupe de prostituées et des homosexuels avait été indexé.(L’Union, 01/09/1992). Tu as vu la femme de l’autre côté de la route qui t’indexe.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
- Interpeller de manière vulgaire. Cette fille est sans gêne, elle ose m’indexer en public et devant mes potes.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

indicateur, n.m. Spéc.Oiseau de la fam. des Indicatoridae dont certaines espèces attirent par leur cri l’obervateur vers une ruche car ils se nourrissent de la cire et de larves d’abeilles. L’indicateur ou guide* au miel. Petit coucou gris, à bec blanc qui a l’habitude d’attirer, par ses cris, l’attention de l’homme, pour l’entraîner vers les nids d’abeilles sauvages, afin de profiter du miel qui restera dans le nid après qu’on aurait fait la récolte. (Raponda-Walker, 1998 : 120). On distingue surtout localement :
- indicateur à gros bec,(Indicator minor conirostris Cassin). Petit indicateur au dos vert doré à dessin écailleux, queue noire, tête et dessous gris sombre. (Christy/ Clarke, 1994 : 92).
SYN. : petit indicateur
- indicateur à lyre, (Melichneutes robustus Bates). Oiseau extraordinaire et fort difficile à observer car il vole à très grande vitesse. Grande taille, plumage terne et rectrices recourbées vers l’extérieur. Forestier. (Christy/ Clarke, 1994 : 92).
SYN. : indicateur à queue en lyre.
- indicateur de Willcocks, (Indicator willcocksi Alexander). Petit indicateur beige olivâtre de la voute forestière. (Christy/ Clarke, 1994 : 92).
SYN.: indicateur minulle [du Ghana].
- indicateur menu, (Indicator exilis Cassin). Petit indicateur à bec court et épais et à forte moustache noire, plumage gris et olive. Forestier. (Christy/ Clarke, 1994 : 92).
SYN. : indicateur minulle
- indicateur pygmée,(Prodotisus insignis Ccassin). Petit oiseau forestier gris à dos olive, au bec très fin et droit. (Christy/ Clarke, 1994 : 91).
- indicateur tacheté, (Indicator maculatus Gray). Oiseau moyen au corps olive marqué de taches jaunes, dos brun olive doré. (Christy/ Clarke, 1994 : 92).

indigénat, n.m. Vx.Régime administratif spécial instauré dans certaines colonies et concernant les populations autochtones. [.] il attaqua, jusqu’à sa mort accidentelle survenue en 1926, certains aspects de la politique administrative française, dont l’ " indigénat ", qui limita à partir de 1910 l’accès des Africains à la citoyenneté française.(Gaulme, 1988 : 108).

indigène, n.m. Dispon.Personne vivant en zone rurale, villageois. Les indigènes dans l’arrière*-pays ont enfin de installations électriques.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

indigo, var. indigotier, n.m. Spéc.(Indigofera tinctoria Linn.). Plante de la fam. des Papilionacées, dont on tire un colorant bleu. et qui est relativement rare localement. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 253).
SYN. : bilo (altération de bleu).

indo, n.m. Vx., (du mpongwé).Sorte de société secrète masculine mpongwé qui semble avoir disparu actuellement. Chez les Mpongwè de Libreville et de l’estuaire gabonais, l’association rituelle nationale — s’il est permis de s’exprimer ainsi, — était autrefois l’Indo. [.]
Des femmes et des non-initiés ont été parfois, impitoyablement mis à mort à propos del’indo.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 174).

indondo, n.m., adj. Dispon., (du mpongwé).Albinos. La famille de Bibang vient d’avoir un nouveau fils idondo comme ses autres frères et sœurs.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

influencer sur qqn, v.tr.ind. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte.Exercer une influence sur qqn. La famille va influencer sur la fille et elle finira par accepter.(Etudiant, Libreville, 1997).

informel, adj. Fréq.Qui est illégal, qui exerce une activité non déclarée aux autorités. Concernant la situation de ces commerçants informels, le ministre du Commerce a affirmé que sur les 960 contrôles effectués à Port-Gentil, 502 ont des faux* agréments [.].(L’Union, 10/09/1992). Le commerce informel nuit aux autres commerçants.(Institutrice, Libreville, 1997).

initiation, n.m. Spéc.Période plus ou moins longue durant laquelle un adolescent reçoit, en même temps que ceux de sa classe d’âge, une formation aux usages, interdits, rites et croyances de son groupe. Mais " les rites de passage ne sont que des pratiques symboliques ne conférant aucune connaissance approfondie mais qui, par le choc psychique qu’elles provoquent chez le récipiendaire mettent ce dernier en état de comprendre toute la portée du passage du monde profane au monde initiatique : c’est l’absorption de l’iboga* dans le Bwiti*, de l’alan* dans le Byéri [.] (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 268). Pour être admis dans ces sectes, il fallait en être digne et les diverses cérémonies de l’Initiation n’avaient d’autre but que d’éprouver la valeur morale, physique et intellectuelle des néophytes. (Raponda-Walker, 1983 : 3). Vous aurez probablement la chance d’assister aux danses africaines ; là, effusions de rythmes, de sons et de couleurs pour une cérémonie que vous ne risquez pas d’oublier de si tôt : initiation, circoncision*, [.].(Le Cri du Pangolin, 1996, n°16).

initié, n.m. Spéc.Personne qui a subi les rites de passage et a pu intégrer les connaissances ésotériques nécessaires pour être membre de la secte (Bwiti, Byéri...).Les cérémonies de retrait de deuil n’ont lieu que pour les membres de la secte [: bwiti*], c’est-à-dire des initiés. (Rémy, 1997 : 187).

injecter qqn, v.tr.dir. Fréq.Faire une injection, une piqûre à qqn. Vraiment quelqu’un peut mourir dans ce pays. Pour me faire injecter une simple piqûre, l’infirmier m’a demandé 3000 francs CFA* à l’hôpital. in Bagouendi-Bagère, 1999).

inséparable, n.m. Spéc. Perruche arboricole de couleurs voyantes. Fam. des Psittacidae. On distingue surtout localement l’inséparable à collier noir, (Agopornis swinderianus kuhl) de très petite taille à plumage vert avec un collier noir délimitant une zone orangée sur l’arrière du cou. et l’inséparable à tête rouge (Agopornis pullaria Linn.) minuscule perroquet vert dont le mâle a la couronne, la face et la gorge rouge, jaunes chez la femelle. (Serle/ Morel, 1988 : 99). (Christy/ Clarke, 1994 : 51).

interdit, n.m. Spéc.Condamnation absolue portant sur la consommation de certaines nourritures ou sur certains comportements. Les interdictions sont imposées soit par la coutume du groupe ethnique, soit par le rituel de la société initiatique d’appartenance. En ce qui concerne les interdits, nous pensons pouvoir les classer en interdits rituels et en interdits coutumiers ; les premiers étant liés à des sociétés initiatiques, ou à des pratiques rituelles ; les seconds, à des relations établies entre certains phénomènes, relations fondées sur la ressemblance, l’histoire, la géographie, le mouvement, la couleur etc… (Raponda-Walker, 1983 : 132). Les plus nombreux sont les interdits alimentaires dont les origines reposent parfois sur des considérations d’ordre historique. (Raponda-Walker, 1983 : 137). [.] les " clans* " [.] savent se reconnaître, dans certains cas, d’une ethnie* à l’autre, grâce aux interdits qui les caractérisent.(Gaulme, 1988 : 46).

intérieur, n.m. Usuel.Ensemble de pays par rapport à la capitale administrative et la capitale économique. Mon mari se déplace souvent à l’intérieur.(Employée de bureau, Port-Gentil, 1989).

interner, v.tr. Usuel.Placer dans le régime de l’internat, qu’il s’agisse de malades à l’hôpital , de sportifs à l’entraînement, d’élèves dans un établissement scolaire. Les joueurs gabonais en regroupement depuis quelques jours, sont internés à l’hôtel Rapontchambo.(L’Union, 30/09/1992). Transporté nuitamment à la Fondation Jeanne Ebori, il est interné au huitième étage et ça peut dire que ses jours ne sont pas en danger.(Le Bûcheron, 11-17/12/1996). Le candidat Massala n’était pas en fuite, il se trouvait bien à Nzenzélé au moment des événements ; il n’en est parti que le dimanche 1er décembre dans la soirée pour regagner Libreville en vue de vérifier la situation des accidentés internés dans les hôpitaux [.].(L'Union, 17/12/1996).

interprovincial, var. inter-provincial, adj. Usuel.A travers les provinces du pays, d’une province à une autre. Ce grand périple interprovincial qui les a déjà conduits dans les provinces* du Woleu-Ntem et de l’Ogooué-Ivindo. (L’Union, 18/11/1991). Ce constat, il l’a fait à Oyem en novembre 1991 lors de sa tournée inter-provinciale. (L’Union, 10/09/1992). Entamée la semaine dernière la tournée interprovinciale du secrétaire... [.].(L'Union, 23-24/11/1996).

intronisation, n.f. Spéc.Cérémonie au cours de laquelle un chef traditionnel reçoit les marques symboliques de son pouvoir et prend possession de celui-ci devant la population rassemblée. Le siège mbata* qui servait autrefois à l’intronisation des chefs et qui sert encore de nos jours, dans les cérémonies de l’exorcisme.(Raponda-Walker, 1983 : 136, fig. 32). Quand le malade est assis, il est installé sur un petit siège très bas : le mbata* des Mpongwè ou mbat’aganga* (siège magique) qui servait autrefois à l’intronisation des anciens rois du Gabon.(Raponda-Walker, 1983 : 139).

invocateur, adj. Dispon., scolarisés de niveau moyen. Evocateur. Les Etats unis, pour nous c’est invocateur de modernité et de technique.(Employé de bureau, Libreville, 1991). [.] M. Jean-Marc Ekok a choisi de présenter ce banquier émérite à partir de son nom invocateur : Samson [.].(L'Union, 19-20/10/1996).

inyemba, var. inyémba, n.m. Spéc. (du mpongwé et autres), péj.Vampirisme*, croyance en une sorte de monstre spirituel, V. VAMPIRE*, qui, habitant le corps d’une personne, peut prendre possession de son être et la pousser à exercer des pouvoirs de domination au détriment de ses semblables. Principale manifestation de la force vitale, l’inyémba, vulgairement appelé " vampire* ", est une force présente dans les viscères sous forme d’une " sorte de crabe " ou d’araignée, douée d’un grand nombre de propriétés, entre autres de celle de " sortir " pour " manger* " autrui, c’est-à-dire s’approprier tout ou partie de sa force en provoquant l’infortune ou la mort. Toujours maléfique l’inyémba permet de s’enrichir ou de connaître la gloire aux dépens des autres.(Ambouroué-Avaro, 1981 : 77). Certains Africains prétendent que l’inyemba est un tout petit animal (araignée, crabe ou tortue sans carapace ?) logé dans les viscères, qui pousse irrésistiblement celui qui l’a dans l’abdomen à commettre des maléfices. C’est la croyance à l’inyemba, répandue chez toutes les tribus du Gabon, du Congo et au delà qui est à l’origine de l’autopsie rituelle. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 82-83).
SYN. : vampirisme*.

iodée, n.f.V. BORDELLE*. Les iodées longent le bord de mer pour racoler.(Fonctionnaire, Libreville, 1999).

iomba, n.m.V. ILOMBA*. En effet à côté de l'okoumé*, l'ozigo* tend actuellement à prendre une place croissante dans l'exploitation forestière du sipo*, l'aïélé*, l'iomba, l'apo* (pour les contre-plaqués), le niové*, le bilinga*, le douka* pour l'ébénisterie. (Rémy, 1987 : 88).

ipanga, n.m. Spéc.,(du mpongwé et autres).V. DANSE*. Danse de la société humaine et de la société globale, culte de la parenté totale, et religion de la force, l’ipanga est ouvert à tous les êtres de caractère, à tous les êtres non corrompus. Seuls les êtres politiques et les intellectuels en sontexclus. L’ipanga plonge ses racines dans les profondeurs mêmes de la vie, c’est la danse du bien(Ambouroue-Avaro, 1981 : 112)

ireh, n.m.Spéc.(Funtumia elastica [Preuss] Stapf.). Grand arbre de la fam. des Apocynacées qui produit un latex abondant et de bonne qualité. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 81).
SYN. : arbre* à caoutchouc [de l’Afrique tropicale].

iroko [de Côte-d’Ivoire], n.m. Spéc.(Milicia [Chlorophora] exelsa Benth & Hook.). Très bel arbre qui perd ses feuilles en saison sèche, exploité pour son bois jaune-brun qui fonce et brunit à l’air, assez dur et facile à travailler. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 295). Mandji* est le nom d’un arbre géant qu’on apercevait autrefois du large. C’est le teck* d’Afrique ou l’iroko de Côte-d’Ivoire. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 103). L'administrateur m'avait même vu, un jour, faisant un succédané de ballast avec des copeaux d'iroko. (Dedet, 1987 : 276). [.] de formidables irokos (mandji*, en myéné), surgis soudain de ces transparences, ont l’air de flotter sur l’eau, entre deux nuages [.]. (Merlet, 1990 a : 44). (White/ Abernethy, 1996 : 84).
SYN. : abang (fang), mandji* (mpongwé et autres langues locales : eshira, pounou et autres), teck* d’Afrique.

ironda, n.m. ou f. Dispon., (du mpongwé), mésolecte.Petit(e) ami(e). Par extension, couple en concubinage officieux et sans conséquence sociale. Il y a trois mois, maintenant, que nous sommes ironda : autrement dit "amis" - on couche ensemble mais on n'en fait pas une histoire.(Dedet, 1987: 245).

irrésistible, n.m . Dispon. fam. oral, mélior.Amulette, sortilège à connotation sexuelle auquel il serait difficile de résister. Grand’mère n’avait pas eu à aller chercher bien loin l’homme de l’art censé " tourner* le sexe ". Son second mari, le féticheur* Résenzélé [.] était célèbre au Moyen-Ogooué pour ses " irrésistibles ".(Dedet, 1984 : 37).

itangani, n.pl.V. NTANGANI*. Je l’ai déjà dit, " Ce n’est pas mon problème, mais celui de ceux-là qui ont passé des hivers là-bas chez les itangani et qui ne peuvent plus s’en passer ".(L’Union, 13-14/07/1991).

itimba, n.m. Spéc., (du mpongwé).V. TAM-TAM*. Gros tambour traditionnel. Signalons l’itimba ou engama* (mpongwè), gros tambour court et ventru, à deux peaux, résonnant comme une grosse caisse [.].(Raponda-Walker, 1983 : 72). A la base de la musique, il y a l’instrument rythmique qui lui donne sa respiration, en l’occurrence les tams-tams* dont il existe de nombreuses formes : l’itimba ou engama* (M’pongwé) est épais, court, ventru, avec une peau de chèvre à chaque extrémité. (Rémy, 1987 : 46).
SYN. : engama*.

ito, n.m. Vx.Sorte de cache-sexe féminin en écorce, porté autrefois. De vêtements proprement dits, elles n’en ont point [.] mais elles ont " l’ito " [.] c’est un morceau d’écorce rouge plissé qui se passe sous la ceinture et dont l’extrémité s’étale en éventail au milieu du dos [.].(du Bellay, 1865 in Merlet, 1990 : 97).

itutu, var. itoutou, n.m. Dispon.V. VIN* DE PALME. [.] ils ont mâché continuellement de l’iboga*, fumé du liamba*, et avalé force rasade d’itoutou [.].(Raponda-Walker, 1910 a : 44). Chaque fois que l’on boit un verre d’itutu ou de toute autre boisson, il est de rigueur de verser quelques gouttes sur le sol, en offrande aux mânes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 124). Plus la famille faisait exécuter de danses et servir de rasades d’itutu (vin* de palme) et d’alugu* (alcool* de traite), plus elle était considérée dans le pays [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 70).

ivoire, n.m. Usuel.
- Matière fournie par les défenses de l’éléphant. V. DENT*, POINTE* ou par les dents de certains animaux V. IVOIRE D’HIPPOPOTAME. Localement on distingue l’ivoire blanc de l’éléphant de savane, de l’ivoire rose de l’éléphant de forêt. Elle était parée de bracelets d’ivoire qui luisaient dans l’obscurité.(Ndong Ndoutoume, 1983 : 73). [.] les navires marchands faisaient la richesse des autochtones qui écoulaient bois rouge* et bois d’ébène*, caoutchouc*, ivoire, etc… [.]. (Raponda-Walker, 1983 : 18). Ses factories* traitaient de tout, ébène*, ivoire, caoutchouc*, tandis que les peuples de piroguiers*, comme les Aduma, continuaient à assurer le trafic sur certaines sections du fleuve.(Gaulme, 1988 : 116).
COMP. : ivoire blanc, ivoire d’hippopotame, ivoire rose, ivoire vert, pointe* d’ivoire.
DER. : ivoirier, ivoiriste, ivoirerie.
- ivoire d’hippopotame, var. ivoire d’hippo, matière fournie par les dents de l’hippopotame, commercialisée mais tenue pour moins belle que celle fournie par les défenses d’éléphant. Ca, tu vois, c’est de l’ivoire d’hippo, c’est de la dent* d’hippo. (Antiquaire*, Libreville, 1990).
- ivoire vert, nom donné autrefois à l’ivoire prélevé sur l’éléphant vivant, considéré comme plus beau. On voyait à la factorerie* de Walker des dents* d’éléphants* magnifiques. Les plus belles étaient celles d’ivoire vert qu’on nomme ainsi non pas parce que l’ivoire en est vert, mais parce qu’il a été pris sur l’animal vivant.(Coffinières de Nordeck, 1911, in Merlet, 1990 : 251).

ivoirerie, n.m. Dispon.Travail de sculpture sur ivoire. L’industrie de l’ivoirerie encore si vivante à Dieppe, témoigne de ses anciennes relations avec la Côte d’Afrique, [.].(du Bellay, 1865, in Merlet, 1990 : 21). Avant il y avait des artisans qui vivaient de l’ivoirerie mais maintenant c’est difficile de trouver de l’ivoire.(Bijoutier, Libreville, 1990).

ivoirien, n.m. Fréq., fam., péj.Personne qui ne comprend rien. Je suis dépassé par Rigobert, je lui explique la situation, il me regarde avec de grands yeux, c’est un ivoirien.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

ivoiriste, n.m. Dispon.Artisan spécialisé dans le travail et le commerce de l’ivoire. Il y encore des ivoiristes mais ils travaillent incognito maintenant.(Jeune, Libreville, 1993).

izombé, n.m. Spéc., (du galoa, nkomi).(Testulea gabonensis Pellegr.). Arbre de la fam. des Luxembourgiacées au bois jaune-gris, demi-dur. Le bois d’izombé est très recherché par les charpentiers et les menuisiers à Libreville.(White/ Abernethy, 1996 : 126).