J

jabiru [du Sénégal], n.m. Spéc.(Ephippiorhynchus senegalensis Shaw). Très grande cigogne noire et blanche au bec rouge barré de noir et à plaque frontale jaune. Fréquente les marécages. (Serle/ Morel, 1988 : 24). Il existe vingt quatre espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles au Gabon assujettis à cette catégorie. On peut citer : [.], jabiru, tantale ibis*, ibis sacré [.].(Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).

jacana, n.m. Spéc.(Actophilornis africanus Gmelin). Migrateur afro-tropical (fam. des Ciconiidae), d’un marron vif, dessus de la tête et cou noirs avec une sorte de collier doré. Femelle plus grosse. (Christy/ Clarke, 1994 : 24). L’avifaune [.] est abondante : [.], les limicoles comme les agiles jacanas, marchant sur les feuilles flottantes des nénuphars.(Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994).

jaco [du Gabon], var. jacko, n.m. Spéc.(Psittacus erithacus Linn). Perroquet gris à queue rouge, d’assez grande taille. Commun dans les forêts marécageuses et les mangroves. V. PERROQUET*. (Serle/ Morel, 1988 : 99). Partout où éclatent les bourgeons du bois* rouge, vous êtes à peu près sûr d’y voir arriver une joyeuse et bruyante colonie de perroquets, les Jacos du Gabon, à la livrée grise, à la courte queue rouge, très diserts et si faciles à apprivoiser.(Briault, 1926, in Merlet, 1990 : 324). Enfin! un ouvrage sur nos adorables " bourlingueurs ", ceux-là même qui vous réveillent le matin, qui choisissent toujours l’arbre abritant votre étendoir pour dresser leur nid. On y reconnaît les plus connus : [.] tisserin*, souimanga*, jaco*, touraco* et autres !(Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994 : 16).

jacinthe d’eau, n.f. Spéc.(Eichhornia crassipes ?). Plante aquatique de la fam. des Pondériacées aux fleurs violacées et aux feuilles se dressant hors de l’eau grâce au pétiole qui sert de flotteur. La jacinthe d’eau [.] a envahi de nombreuses grandes rivières africaines [.] en des massifs très compacts qui entravent la navigation.(White/ Abernethy, 1996 : 41).

jackson à la tête, n.m. Fréq. oral, argot urbain, fam Coiffure dans laquelle les cheveux d’un Africain forment une épaisse toison autour de la tête. Par extension, jeune noir qui arbore cette coiffure. Tu as un afro*, tu sais les gros trucs de cheveux parce qu’on voyait les Jackson avec . C’est ce qu’on appelle souvent les jackson à la tête, les afros jackson, c’est-à-dire quelqu’un qui garde ses cheveux sans les couper.(Informaticien, 23 ans, Libreville, 1999).
SYN. : afro*, afro* jackson.

jacquier, var. jaquier, n.m. Spéc.(Artocarpus integra [Thumb.] Merrill. = A. integrifolia L.f.). Arbre de la fam. des Moracées qui ne se distingue de l’arbre à pain que par sa taille et ses feuilles plus petites. Les fruits énormes contiennent des graines et une pulpe comestible. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 294)

jamais, adv. Fréq., mésolecte, basilecte.A souvent une valeur négative faible, non temporelle et correspond à " pas " bien plus que " à aucun moment ". Forgeron de son état, la cinquantaine dépassée [.], il ne voulait jamais que le grelot* disparût de la chasse traditionnelle.(Allogho-Oke, 1985 : 133). Sur le foyer central, prend un énorme " boûh ", espèce d’armoire à garder la viande et le poisson fumés. Si le " bouh " avait quasi disparu dans les cuisines ntoumous, Mama Tamar ne voulait jamais que ce meuble fût absent de la sienne.(Allogho-Oke, 1985 : 143).

jambosier, n.m. Spéc.(Eugenia jambos Linn.). Arbre moyen de la fam. des Myrtacées, introduit depuis longtemps, au bois dur, aux fruits comestibles à odeur de rose. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 310).
SYN. : pomme*-rose.

japs, n.m.pl. Fréq., fam.Automobiles japonaises.Et les limousines, les mercos*, les japs de tous les calibres inondent la ville. (L’Union, 23/09/1992). Le problème avec les japs, c’est les pièces de rechange.(Garagiste, Libreville, 1994).

jasmin, n.m. Spéc.
- jasmin de l’Inde, (Quamoclit Pennata Bojer) . Plante annuelle ornementale de la fam. des Convolvulacées, aux petites fleurs rouges. Elle est devenue pour les populations locales un fétiche* d’éloquence. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 138).
SYN. : cheveux* de Vénus, quamoclit-cardinal.
- jasmin du Mexique, n.m,(Polianthes tuberosus Linn). Plante ornementale de la fam. des Amaryllidacées, à grappes de fleurs blanches très odorantes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 52).
SYN. : tubéreuse *.

jazzer, v.intr.V. BOBER*.Arrête de jazzer, tu dois dire la vérité. (Jeune, Libreville, 1994).

jazzeur, n.m.V. BOBEUR*. Ce type est un jazzeur, il ment tout le temps.(Collégien, Libreville, 1994).

jeans koyo, n.m,V. JENKO*.

jenko, n.m. Dispon., oral, argot des jeunes.Blue-jean accompagné d’une ceinture en cuir. [.] Guy Mara, avec son éternel Jenko coupé [.].(Ndong Mbeng,1992 : 49). [.] lui, il sera là garé tout simplement avec [.] un mauvais* jenko griffé " Buffalo ", un mauvais* tee-shirt et une mauvaise* casquette griffés tous les deux " Los Angeles Lakers " ou encore " Chicago Bulls "[.]. (Ndong Mbeng, 1992 : 54).
ENCYCL. : cette tenue était très à la mode au début des années 90.
SYN. : jeans* koyo.

jésus christ, n.m.pl. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Sandales. Chez les jeunes, sandales, nous on appelle ça les jésus christ parce que le premier avec qui on a vu ce truc là c’est dans les films de Jésus.(Informaticien, 23 ans, Libreville, 1999). Il a mis ses jésus christ.(Jeune, Libreville, 1999).
SYN. : mapapes*.

jeter, v.
- v.tr. Fréq., oral, fam.En parlant d’un être vivant, rejeter après en avoir profité, laisser tomber de vilaine façon.J’étais bien obligée de tout faire en cachette, ma mère répète toujours que les rats sont des obsédés sexuels qui abusent de la naïveté des rates et qu’ils les jettent comme des pots de yaourt vides ! (BD Boom, n°1, 10/1997). Il est sorti pendant trois ans avec elle, et quand elle a été enceinte, il l’a jetée.(Etudiante, Libreville, 1998).
- v.tr. Usuel, oral, fam. Adressé à un chauffeur de taxi, déposer qqn. Jette-moi là devant.(Jeune, 23 ans, Libreville, 1999).

- jeter, (se ---- à), v. pronom. Fréq., mésolecte, péj.S’abandonner à, se laisser aller à. [Le chef de secteur scolaire] a surtout fustigé le laisser-aller, l’inconscience des enseignants qui, aux heures de classe se jettent à l’alcoolisme et aux balades inutiles.(L'Union, 19/11/1988). Ne croyez pas que les vacances, c’est fait pour se jeter à la paresse!(Enseignante, Port-gentil, 1995).

jeu des jongleurs, n.m.V. RAFLE*.

job, n.m. Usuel, fam.Travail, emploi, boulot. Alors, les Gaulois* font la sourde oreille aux cris des noirs* qui réclament bruyamment dans les rues un peu de bouffe, un peu de job au nom de la démocratie. (L’Union, 06/09/1991). A la troisième rue, Bakita, lui, n’a pas d’ami, à part le soir lorsque son couse* Mouguiama revient du job.(Ndong Mbeng, 1992 : 69).
DER. : jobage*, jober*, jobeur*.

jobage, n.m. Dispon, argot urbain, péj.Travail temporaire. [.] ceux à qui il est arrivé la grande chance d’être infiltré dans un circuit de " petit jobage ".(Ndong Mbeng, 1992 : 57).

jober, v.intr. Fréq.Travailler. Mais si mes frères* de Massanga bar ont peu d’éléments pour juger de leurs performances à eux où ils jobent, nous on peut quand même, histoire de leur faire la pige, comme on dit dans notre langage de journaleux. (L’Union, 25/07/1998). Mon frère jobe depuis deux mois dans une petite entreprise.(Lycéen, Libreville, 1998).

jobeur, n.m. Fréq., oral, argot urbain.Travailleur. Personne qui a un emploi. Il fait la longue bouche* parce que c’est un jobeur alors que moi je n’ai pas de travail.(Jeune, Libreville, 1999).

joindre le premier au trente, loc.verb. Dispon., mésolecte, fam.Joindre les deux bouts, survivre avec le salaire du mois. [.] il n’arrivait jamais avec son maigre salaire à joindre sans problème le premier au trente.(Allogho-Oke, 1985 : 61). Comme j’éprouve de grandes difficultés à joindre le premier au trente, je me suis fait engagé à " Gaboprix* " en qualité de veilleur de nuit. (Ibid, 1985 : 120). Ce n’est pas facile depuis la dévaluation de joindre le premier au trente !(Médecin, Libreville, 1997).

jouer, v.
- v.tr.dir. Fréq., mésolecte, basilecte En parlant d’un musicien, jouer de (+ nom de l’instrument). On m’a dit que vous jouez la guitare ? Vous jouez aussi le piano ?(Infirmier, Libreville, 1999).

- jouer à la mère, loc.verb. Dispon.Jouer à un jeu traditionnel pratiqué par les fillettes et les jeunes filles consistant à sauter sur place au rythme des claquements de mains et à soulever rapidement un pied au moment où l’on retombe. Les filles ont un jeu, c’est le jeu de la mère. Elles sautent sur place, frappent dans leurs mains...(Jeune, Libreville, 1994).

- jouer les Blancs, loc.verb.V. BLANC*.

- jouer les cales, loc. verb.,Fréq., oral, agot des jeunes urbanisés. Opposer une résistance. Elle joue les cales à ses parents. (Jeune, Libreville, 1994). Je drague cette go* depuis des mois et elle, elle joue les cales.(Informaticien, Libreville, 1999).

joues oranges, n.m.V. SENEGALI*.

journée " pays mort ", n.f. Dispon. péj.Journée de protestation où, généralement à l’initiative de partis politiques d’opposition, la population du pays est invitée à cesser toutes ses activités. L’organe d’information du RNB qui reflète parfaitement son appartenance politique estime en effet qu’après la journée " pays mort ", Bongo vient d’enregistrer un camouflet de taille. (L’Union, 15/07/1991). En définitive, le président du PGP* réaffirme qu’aujourd’hui son parti est prêt à des grêves, à des journées " pays mort " et à des marches, pour exprimer son mécontentement. (L’Union, 07-08/12/1991).

jour ordinaire, n.m. Dispon. oral, fam.Jour ouvrable, jour non férié. Donc, quand on est parti au " Chou-chou " c’était jour ordinaire.(Serveuse, 20 ans, Libreville, 1994). Mon anniversaire tombe un jour ordinaire. Alors on fêtera* le samedi nuit*. (Avocat, Libreville, 1997).

juge coutumier, n.m. UsuelNotable chargé de rendre la justice en fonction des règles établies par les traditions locales. J'ai fait coulisser le nœud sous les fanons épanouis du juge coutumier et nous nous sommes rendus au chef-lieu. (Dedet, 1984 : 331). Ancien adjoint au maire de Port-Gentil, feu Lipot était très écouté et consulté dans sa contrée où il faisait aussi office de juge coutumier.(L'Union, 10/12/1996).

jugement supplétif, n.m. Vieilli.Acte administratif attribuant une date de naissance approximative à une personne dont la naissance n’a pas été enregistrée à l’Etat civil. A cette date, il n’existait qu’un registre européen, les enfants nés de mère africaine n’ayant droit qu’à un jugement supplétif.(Dedet, 1984 : 49).

jumeau, n.m.Usuel, mélior.Les jumeaux sont, selon la tradition locale, considérés comme des êtres quelque peu surnaturels auxquels la tradition rend un culte spécial. V. AMPAZA*. Cette impression de " surnaturel ", que les Gabonais ressentent à l’égard des jumeaux, est telle qu’ils ne manquent jamais — devant les cases* où sont nés des jumeaux — de disposer en " arcades ", des tiges flexibles de mundju* [.], la " plante* aux esprits ".(Raponda-Walker, 1983 : 131). Les jumeaux font l’objet d’un culte spécial au Gabon, comme d’ailleurs dans d’autres pays africains : les parents ayant donné naissance à des jumeaux, vivants ou non, conservent dans une pièce spéciale des figurines évoquant leur existence, devant lesquelles ils disposent à certaines occasions des aliments et des offrandes.(Rémy, 1987 : 40).

junkie, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Séducteur. Un gars qui est bien fringué, on l’appelle un junkie, un peu comme un Don Juan, celui qui n’a qu’à bouger le petit doigt pour avoir une fille et qui récupère tout ce qui bouge.(Jeune, Libreville, 1994).

jupe mini, n.f. Usuel.Mini-jupe. Tu sais, le porte-jarretelles là*, elle a mis ça avec la jupe mini.(Etudiante, Libreville, 1998). Ma mère ne voudrait pas que je porte des jupes minis ici parce qu’on m’indexerait*.(Lycéenne, Libreville, 1999).

jurer, v.entrant dans différentes locutions verbales     
- jurer à la tombe, fréq., oral, fam.Jurer en invoquant qqn qui nous est cher. Je jure à la tombe de ma mère, les clandestins seront arrêtés.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : jurer au tombeau de sa mère, jurer trois doigts au ciel.
- jurer au tombeau de sa mère, fréq., oral, fam.V. JURER A LA TOMBE. Je jure au tombeau de ma mère que je ne suis pas un bobeur*. Cette histoire est vraie.(Collégien, Libreville, 1999).
- jurer trois doigts au ciel, fréq., oral, fam.Prendre le ciel à témoin de ses paroles. Je jure trois doigts au ciel que c’est pas moi qui ai volé ta dalle*.(in Moulanga, 2000).

jus, n.m. Usuel.Toute boisson sucrée non alcoolisée, généralement gazeuse. Non, je suis musulmane. je ne prendrai qu’un jus. (Secrétaire, Lambaréné, 1994). Sophie est partie chercher le jus chez le malien*.(Fonctionnaire, Lambaréné, 1997). Hier, je n’ai pu acheter que casiers de jus, si le livreur avait eu suffisamment de boissons, j’en aurais payé cinq.(La Griffe, 30/05/1998). - " Je te sers un verre de jus ? " - " Pardon* je ne bois que la bière ! ".(La Cigale, 07/01/1999).

jute, n.m. Spéc.
- (Corchurus olitorius Linn.). Plante de la fam. des Tiliacées à l’écorce utilisable comme textile et dont les feuilles peuvent être consommées comme des épinards. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 415).
- jute de Madagascar, (Urena lobata Linn.). Plante de la fam. des Malvacées dont les fibres textiles servent à attacher les feuilles sur les toitures des cases. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 277).