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tabac, n.m. Spéc. On distingue :

- tabac-Congo, n.m. (Cannabis sativa Linn.). Plante herbacée de la fam. des Cannabinacées, dont les feuilles et les fleurs sont fumées sous le nom de chanvre indien. La culture et l’usage de cette plante sont en principe interdits. V. CHANVRE* INDIEN. Autrefois, de nombreuses populations gabonaises, surtout celles de l’intérieur fumaient couramment le chanvre* indien ou tabac-Congo. (Raponda-Walker, 1998 : 22).

- tabac des Blancs, n.m. (Nicotiana tabacum Linn.). Nom donné au tabac importé qui est fumé. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 402).

- tabac des Noirs, n.m. (Nicotiana tabacum Linn). Nom donné au tabac de fabrication locale : tabac natté des Eshira, très apprécié. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 402).

- tabac indien, n.m. V. CHANVRE* INDIEN. Pepa Oyono était le chanvre* et le chanvre était Pepa Oyono. Il fumait ce tabac indien comme on crache, comme on respire. (Allogho-Oke, 1985 : 47).

- tabac la même pipe, loc.adj. Dispon., oral. Du pareil au même. Je ne peux pas compter sur mes deux fils, c’est tabac la même pipe, ils sont tous les deux des voyous toujours en train de traîner. (in Bagouendi-Bagère, 1999

 

Tabaski, n.m.ou f. Fréq., (du mot « Pâques » par le berbère). Fête musulmane commémorant le sacrifice d’Abraham et intervenant cinquante jours après la fin du Ramadan. Chrétiens et musulmans du Gabon [.] ont fêté dans la joie et la ferveur religieuse, la Pentecôte pour les premiers, le Tabaski (dite « fête* du mouton ») pour les seconds avec qui le chef de l’Etat a communié. (L’Union, 02/06/1993). La coopération franco-gabonaise a été largement à l’honneur au cours de la longue période des fêtes de la Pentecôte chrétienne et de la Tabaski musulmane avec, d’une part, le séjour au Gabon du nouveau ministre français de la coopération [.] qui a été reçu en audience par le président Omar Bongo [.]. (L’Union, 02/06/1993).

SYN. : aïd el kebir, fête* du mouton, grande* fête.

 

table, n.f. Usuel. Etal d’un vendeur de rue ou de marché. Au marché, les femmes installent leur table pour poser leur marchandise et vendre. (Collégien, Libreville, 1994). La soeur d’Ali a une table de bédoumes*. (Lycéenne, Libreville, 1999).

 

table-banc, n.m. ou f. Usuel. Meuble scolaire consistant en un pupitre et un siège à dossier. Chaises et tables-bancs cassés, compteur électrique saboté, placards, portes et fenêtres [.]. (L’Union, 10/09/1992). A l’école publique de Nzeng-Ayong, la journée d’hier était consacrée essentiellement au nettoyage. Le directeur, [.] a, au cours de notre entretien, révélé que son établissement scolaire vient de se doter de nouveaux tables-bancs après la construction de six nouvelles salles de classes l’année dernière. (L’Union, 13/10/1992). Avec 410 élèves cette année, répartis dans 6 salles de classe seulement, elle connaît une insuffisance de tables-bancs et de salles de cours. (L’Union, 07/06/1993). Nous manquons de tables-bancs au collège et c’est de plus en plus difficile de travailler. (Collégien, Libreville, 1994). Cette école manque de tables-bancs, les élèves sont parfois à même le sol. (Institutrice, Libreville, 1998).

 

tabou, n.m. Fréq. péj. Interdit d’origine sociale. Si le talisman s’est montré inefficace, c’est qu’une personne a manqué un tabou quelconque ; dans ce cas, le coupable, s’il est découvert, devra payer une amende. (Raponda-Walker/ Sillans 1983 : 95).

 

tablette, n.f. Fréq. mésolecte. Petite table, table basse. J’ai oublié mes clés sur la tablette du salon. (Enseignant, Libreville, 1988)Mets un cendrier sur la tablette. Pourquoi il n’y a jamais de cendrier dans le salon ? (Jeune, Libreville, 1994).

 

taclar, var. taclare, n.m. Dispon., argot urbain, oral péj. Taxi. Rigobert Bakita, lui surtout, se réveilla très tôt le matin et eut la chance que son oncle pour l’occasion lui remit 1000 Francs CFA* de taclar. (Ndong Mbeng, 1992 : 63). La cigale a grouvé* toute la soirée. Un moment y a plus la pia* pour son taclare. Elle veut donc aller pioncer chez la fourmi, une mauvaise boucheuse*…(BD Boom, n°2, 12/1997). Dans ce quartier, les taclas n’aiment pas venir. (Jeune, Libreville, 1998).

SYN. : teutch*.

 

taffe, n.f. Fréq., argot des jeunes. Cigarette. Ici au Gabon, tu peux acheter les taffes au détail. (Jeune, Port-Gentil, 1994).

 

taffer, v.intr. Fumer. Tu tousses trop, Arrête de taffer ! (Jeune, Port-Gentil, 1994).

SYN. : faire un brouillard*, se faire un cancer*.

 

tafia, n.m. Dispon. péj. Boisson alcoolisée, extraite des mélasses de canne à sucre et à laquelle on ajoute divers autres éléments pour en corser le goût. Elle [l’offre] s’est prodigieusement développée, au contact de l’homme blanc, lorsque l’Africain a découvert l’argent, la signification de l’argent et, surtout, a pris goût au tafia. (Dedet, 1984 : 148). [.] les cotonnades remplaçaient le raphia* - et de bonne heure -, les plats de cuivre [.], l’alcool (alugu*) bon ou d’origine douteuse (tafia*), les fusils rayés. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 135). Tafia : mélange de caramel, de genièvre et d’anis. (Ibid. : 135, note 23).

 

tailler, v.intr. Fréq., oral, argot urbain. S’enfuir. « Se tailler ». J’ai pas réglé mon taxi, j’ai taillé. (Etudiant, Libreville, 1999). Oh mon Dieu ! tu as vu comment il a taillé. (Etudiante, Libreville, 1999).

DER. : taillote*.

 

taillote, n.f. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Fuite. V. TAILLER*. La taillote, il connaît, il fuit tous les problèmes. (Etudiant, Libreville, 1999).

 

tailleur de palmiers, n.m. Dispon. Ouvrier agricole qui taille les arbres et en particulier les palmiers. Urgent !. Part. cherche tailleur de palmiers [.]. (L'Union, 13/12/1996).

 

talapoin, n.m. V. CERCOPITHEQUE*. Au Gabon, on compte : [.] une quinzaine d’espèces de singes répandues dans l’ensemble du territoire, ou spécialement dans certaines régions [.]. Enfin le talapoin, ou singe* des palétuviers (nkilinga), petite taille) [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 115).

 

talève, n.f. Spéc.

- talève d’Allen, n.f. V. POULE* D’ALLEN*. (Christy/ Clarke, 1994 : 23).

- talève sultane, n.f. V. POULE* SULTANE. (Christy/ Clarke, 1994 : 23).

 

tali, n.m. Spéc. (du bété, l.ivoirienne). (Erythrophloeum guineense Don.). Grand arbre de la fam. des Caesalpiniacées au bois d’un beau rouge-brun, imputrescible et inattaquable par les insectes. On tire de son écorce un poison d’épreuve, très utilisé dans les ordalies. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 226).

SYN. : arbre* à poison d’épreuve, eloun (du fang), poison* de Guinée.

 

talons-dame, n.m.pl, Dispon., oral. Chaussures de femme à talons hauts. Les fêtes de fin d’années sont une bonne occasion pour nous les petits commerçants, les femmes achètent des talons dame à des prix réduits. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

DER. : talon dameur*.

 

talon-dameur, n.m. Dispon., oral, argot urbain, iron. Homme qui porte des souliers à talons renforcés pour corriger sa petite taille. Talon-dameur vient de talon-dame, il aime bien toujours des chaussures avec des... Ah ouais des talonnettes quoi. Il est petit de taille* alors pour grandir un peu il se met des échasses. (Employé à l’OPT*, 30 ans, Libreville, 1994)

 

tama, n.m. Spéc., (du bambara). Petit tam-tam d’aisselle à deux peaux tendues par des cordes. Le son perçant du « tama » ce petit tam-tam* que l’on tient sous l’aisselle, que manie si bien Hassan, a contribué à endiabler davantage la soirée. (L’Union, 05/05/1993).

 

tamarinier, n.m. Spéc. (Tamarindus indica Linn.). Bel arbre de la fam. des Mimosacées introduit, au bois jaune clair et aux fruits comestibles légèrement laxatifs. On y comptait [sur l’île de Nendé] en date du 31 décembre 1944 : 101 orangers* à fruits doux, 136 mandariniers*, [.], 54 arbres-à-pain* ; 19 manguiers* greffés, 45 manguiers* sauvages (Irvingia gabonensis), [.] 19 avocatiers*, 22 citronniers*, 8 tamariniers. (Raponda-Walker/ 1998 : 239). Aujourd’hui, le tamarinier est uniquement représenté à Libreville par trois pieds mêlés aux grands manguiers* de la place du Gouvernement. (Raponda-Walker, 1998 : 244).

 

tambour oréga, n.m. V. TAM-TAM*.

 

tam-tam, var. tamtam , tam tam, n.m. Usuel.

- Instrument à percussion de fabrication artisanale. Une ou deux peaux sont tendues sur une caisse de résonance, généralement en bois . Il existe une grande diversité d’instruments portant ce nom. Signalons l’itimba* ou engama*, gros tambour court et ventru à deux peaux, résonnant comme une grosse caisse, l’okendé*[.] moins gros que le précédent,[.] l’osomba* des Mpongwé ou mbè* des Fang, tambour à pieds muni d’une seule peau sur laquelle on frappe à mains nues, debout[.] le nkul* des Fang :‘c’est un tambour en bois creusé sur lequel on frappe avec deux baguettes [.]il sert à communiquer entre les villages, usage pour lequel il est fréquemment utilisé. Citons également l’oréga*, spécial au Ndjembè*. (Raponda-Walter/ Sillans, 1983 : 72-73). Vers la tombée de la nuit on entendit au loin le bourdonnement des tam-tams. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 81). Déjà, les rumeurs du tam-tam, des mains contre les mains et la poésie de la chorale lui parvenaient. (Okoumba-Nkoghe, 1989 : 7). Quand le commandant était annoncé par la voix des tam-tams, les femmes chassaient le bétail [.]. (Georgy, 1992 : 75). Vous pourrez participer à la veillée autour du feu et, au rythme des tams-tams et des instruments de musique [.]. (Caparros, 1997 : 160).. L’histoire commence au son du tam tam. (BD Boom, n°1, 10/1997 : 17). Le tam tam appelle, le tam tam appelle ! Le tam tam appelle les hommes de la tribu* ! Que dit-il ? (Ibid).

DER. : tamtameur*

COMP. : tam-tam d’aisselles, tam-tam d’entre jambes, tam-tam parleur.

LOC. : battre* le tam-tam, le tam-tam parle, faire beaucoup de tam-tam et de balafon autour de qque chose, taper* sur le tam-tam.

SYN. : tambour*.

- tam-tam d’aisselles, n.m. Fréq. Petit tambour à deux peaux que l’on tient sous le bras et sur lequel on frappe avec une baguette recourbée.

- tamtam d’entre jambes, n.m. Fréq. Gramd tambour dont on joue soit assis, soit en le chevauchant (il est alors incliné) soit debout.

- tam-tam parleur, n.m. Fréq. V. NKUL*. On dit que le nkul* est un tam-tam parleur parce que c’est lui qui sert à lancer des messages de village à village. C’est pour ça que les blancs l’ont appelé le téléphone des Noirs. (Missionnaire, Libreville, 1988).

- le tam-tam parle, loc.verb. Dispon. mélior. Expression signifiant que certains tam-tams peuvent être employés à lancer des messages en utilisant les hauteurs tonales et le rythme de la phrase dans la langue africaine du groupe. On savait que le commandant* arrivait avec ses gardes parce que le tam-tam parlait pour prévenir les gens. (Etudiante, Libreville, 1992).

- tam-tam, (battre le ---- ), (battre du ---- ), loc.verb. V. BATTRE*.

- tam-tam, (taper le ---- ), loc.verb. Fréq. mélior. Jouer du tam-tam, savoir faire résonner le tam-tam. Quand c’est lui qui tape le tam-tam, tout le monde a envie de danser ! (Infirmier, Oyem, 1997)

- tam-tam (faire beaucoup de ---- et de balafon autour de qqch., loc. verb. V. FAIRE*.

- tam-tam, (sonner du ---- ), loc.verb. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Faire retentir le tam-tam. Et si chaque fois qu’il sonnait du tam-tam, il ne manquait de rappeler à ses frères* qu’il souffrait du célibat [.]. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 99).

- tam-tam, (un seul son de ---- ), loc.nom. Dispon., écrit, lettrés, plaisant. Un seul son de cloche. C’est vrai que sous l’unique*, on n’entendait qu’un seul son de tam-tam. Le chef avait toujours raison. (L’Union, 05/09/1992).

 

tamtameur, n.m. Dispon., oral, basilecte. Joueur de tam-tam. Mon grand père était un grand tamtameur qui savait faire parler le tam-tam*. (Planteur, Oyem, 1996).

 

tanner, v.tr. V. COUILLER*. Ces jeunes garçons se vantant souvent d’avoir tanné avec plusieurs filles. (In Bagouendi-Bagère, 1999). Quand tu tannes aujourd’hui, t’as intérêt à mettre la capote. (Etudiant, Libreville, 1999).

DER. : tanneur*.

 

tanneur, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Homme porté sur le sexe. A cet âge, les garçons sont tous des tanneurs, comme s’ils voulaient se prouver quelque chose. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Ce tanneur de Francis a encore dragué toute la soirée. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).

 

tani, n.m. Spéc. (Cryptosepalum staudtii ?). Arbre de la fam. des Ceasalpiniacées, remarquable en septembre-octobre par le spectacle de ses jeunes feuilles roses et de ses fleurs blanches. (White/ Abernethy, 1996 : 25).

 

tantale, var. tantale ibis, n.m. Spéc. (Ibis ibis Linn). Sorte de cigogne de taille moyenne mais au plumage lavé de mauve, à la queue noire au bec jaune et à la face nue rouge. On tira sur des pélicans*, [.], sur des tantales à tête rouge, à la robe somptueuse de vieux mauve passé [.]. (Briault, 1926 in Merlet, 1990 : 328). Il existe vingt quatre espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles au Gabon assujettis à cette catégorie. On peut citer : [.], tantale ibis, ibis sacré* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).

 

tantine, n.f., Usuel, oral, mélior.

- Appellation affectueuse donnée par les enfants à leur tante ou à toute femme amie de leurs parents. Tantine Mado, la copine de maman, voyage* demain. Je pars avec elle. (Collégien, Libreville, 1994). Tantine Olga, la sœur de mon père, arrive ce soir à la maison. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

- Par extension, femme d’un certain âge considérée comme compréhensive et accueillante. J’aime aller demander conseil à tantine Gisèle. Elle est toujours là pour moi. (Educatrice prescolaire, Libreville, 1999).

- Maîtresse ou femme de son père. Franck et moi, sommes même* père mais sa mère c’est tantine Solange. (in Bagouendi-Bagère, 1999). La seconde femme de mon père, tantine Anna, reviendra à Lambaréné après les vacances. (Jeune, Lambaréné, 1999).

 

tao tao, var. taho-taho, n.m. Dispon. (du nom d’une gare congolaise très animée). Mot introduit vers 1970 par un journaliste sportif. Atmosphère trépidante, bruyante et excitante (comme celle d’un match par exemple). Le sport, disait mon beau-fils, pousseur de ballon, c’est d’abord du « tao, tao ». (L’Union, 15-16/05/1993).

 

tapé, adj. Fréq., oral, fam. Bien frais, glacé (en parlant d’une boisson). Je voudrais une bière bien tapée. (Collégien, Libreville, 1994). Il est pas assez tapé mon coca. Donne nous des glaçons ! (Etudiant, Libreville, 1999). Patron*, amène un jus* bien tapé pour les enfants. (Peintre en bâtment, Libreville, 1999).

 

taper, v. entre dans différentes locutions verbales :

- taper à pince, loc. verb. Dispon., oral, argot urbain. Marcher, parcourir à pied. On a tapé à pince le retour, on n’avait pas l’argent du taxi. (Collégien, Libreville, 1994). Je ne vais pas taper à pince jusqu’à chez toi*. Paul va me véhiculer*. (Postière, Libreville, 1996).

- taper l’eau chaude, loc.verb, Dispon., oral.

a) Faire des compresses. Après son accident, on l’a amené à l’hôpital, et à la maison où je lui faisais les médicaments* à l’eau chaude. Je lui tapais souvent l’eau chaude chaque soir. (Jeune, Libreville, 1998).

b) Mettre de l’eau chaude sur le vagin d’une femme qui vient d’accoucher. Après son accouchement, on lui a tapé l’eau chaude. (Secrétaire de direction, 30 ans, Port-Gentil, 1994).

- taper le diable, loc.verb., Dispon. Pratique mystique qui consiste à jurer sur sa vie en ayant conscience d'encourir des retombées graves en cas de mensonge. Allez, avance ! on va « taper le diable », si tu as menti, tu auras chaud* ! (La Cigale, 05/02/1999).

- taper sur le tam-tam, loc.verb. Fréq. Faire retentir le tam-tam, jouer du tam-tam. On a mis trente ans pour rassembler dans la même case* une quarantaine d’ethnies qui ne tapaient pas sur le tam-tam au même rythme et s’exprimaient en un nombre de dialectes et de patois tellement différents que même moi, Makaya*, je me mélangeais les pédales. (L’Union, 17-18/12/1992).

 

tarier pâtre, n.m. Spéc. (Saxicola torquata Linn.). Petit oiseau savanicole de la fam. des Turdidae, insectivore. (Christy/ Clarke, 1994 : 130).

SYN. : traquet*pâtre.

 

taro, var. tarot, n.m. Spéc. (Colocasia esculentum Schott.). Plante herbacée cultivée pour ses tubercules et ses griffes comestibles qui sont consommées cuits à l’eau ou grillés. [.]il vivait dans une de ces paillotes édifiées sur le train flottant, une de ces paillotes où ses hommes serraient leur provision de manioc* et de tarot. (Dedet, 1984 : 24). Ils compilèrent des lourds sacs de taros, de bananes* et des ignames*. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 23). Selon Mme R., la méthode que son service est en train de promouvoir consiste à apprendre aux femmes à faire des purées, des bouillies, etc. Avec des aliments qui sont à portée de leur main comme le taro [.]. (L’Union, 02/06/1993). Sur le plan agricole, il faut distinguer les cultures vivrières, pratiquées à une échelle villageoise et de façon traditionnelle (taro, igname*, manioc* et banane*), et les cultures industrielles [.]. (Elsener, 1997 : 162). [.] taros (plante rouge ou blanche qui se mange cuite) [.]. (Elsener, 1997 : 173).

 

tarpon, n.m. Spéc. (Tarpon atlanticus Valenciennes). Poisson de mer de la fam. des Megalopides qui vient se reproduire dans les eaux saumâtres. Il dépasse 200 cm de long pour un poids de 128 kg environ. Très apprécié pour la pêche sportive bien que sa chair ne présente pas de qualité gustative remarquable. [.] les trois espèces de carangue* [.], le capitaine* et le célèbre tarpon convoité par les amateurs de la pêche sportive. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). [.] site de pêche, l’embouchure d’Olendé est le paradis des amateurs : les poissons sont gros, parfois même énormes. Tarpons, barracudas*, capitaines*, carpes rouges*… (Caparros, 1997 : 162). Avec beaucoup de chance on capture aussi du capitaine*, du rouge*, du tarpon et même des crustacés. (Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1997). (Gilbert et alii, 1989 : 140).

SYN. : mbéli (galoa), yondoyondo (fang).

 

taux, n.m.pl. Dispon., mésolecte. Montant, prix, tarif. [.] le comité de gestion provisoire de l’enseignement protestant devrait encore revoir les taux des frais d’inscription qui sont passés cette année à [.]. (L’Union, 08/11/1988).

 

taupe dorée, n.f. V. CHRYSOCHLORE*.

 

taxer de patati patata, loc.verb. Dispon., oral, basilecte, péj. Traiter qqun de personne qui raconte n’importe quoi, qui parle à tort et à travers. [.] je me suis imposé un neutralisme idéologique, c’est à dire ni à gauche ni à droite quoi. C’est pour vous dire que personne ne peut me taxer de patati patata.(L’Union, 28/09/1992). 

 

taxi, n.m. Usuel.

- véhicule de transport en commun utilisé à l’intérieur d’une ville ou entre cette ville et les environs. Le taxi est le seul mode de transport en commun existant à Libreville, comme dans les autres villes du Gabon. Le taxi peut être une simple automobile ou bien un taxi-bus*. [.]. Il n’existe pas de borne d’appels, on peut donc héler un taxi à l’endroit même où l’on se trouve. (Elsener, 1997 : 103).

COMP. : taxi-boy, taxi brousse, taxi-bus, taxi maboule, taximan, taxi-pirogue

- taxi-boy, chauffeur de taxi apprenti. Conséquence de la « conjoncture »*, les taxi-boys se comptent par dizaines aujourd’hui. [.]. Beaucoup de ces jeunes pensent qu’être « taxi-boy » c’est du temps pour se rendre utile autrement. (L’Union, 24/11/1988).

- taxi-brousse, var. taxi de brousse, taxi, généralement sans compteur, qui assure des déplacements sur de grandes distances et peut prendre plusieurs passagers. Théoriquement, il existe des autocars ou des taxis de brousse au départ de Libreville pour toutes les régions. (Rémy, 1987 : 220). Dans le lot de ces activités figurent les taxis-brousse, moyen de transport d’un genre nouveau à Libreville, et qui pullulent désormais dans certains quartiers* périphériques de la commune. (L’Union, 13/05/1993). A la gare routière, il est facile de trouver un véhicule pour aller en province*, aux risques et périls du client car certains de ces « taxi-brousse » n’ont rien d’officiel. (Elsener, 1997 : 104). C’est le lieu de départ et d’arrivée [la gare routière] de tous les taxis bus*, taxis brousse… (Caparros, 1997 : 61) Pour aller au Cap Estérias, il faut prendre un taxi-brousse* ou clando à l’aérogare de Libreville. (Planète jeunes, supp. Gab., 04-05/1997).

SYN. : clandestin, clando*

- taxi bus, var. taxibus, taxi-bus, minibus servant au transport en commun à l’intérieur d’une ville ou sur de plus grandes distances. Trois Camerounais braquent un conducteur de taxi-bus, s’emparent du véhicule et en ôtent le moteur. (L’Union, 10/09/1992). Le taxi* peut être une simple automobile ou bien un taxi-bus. (Elsener, 1997 : 103). Même s’il est vrai que cette opération voulue et souhaitée par ses services permet à tous les exploitants de taxis bus de se mettre en phase par rapport à la réglementation en vigueur. (L’Ogooué Express, 06/06/1997).

- taxi maboule, var. taxi-maboul, péj. Homme qui, avec une brouette, transporte le contenu de certaines courses ménagères encombrantes. Il a utilisé une brouette, comme tout bon conducteur de « taxi maboule ». (L’Union, 24/11/1992). Dans les allées découvertes, n’entravez pas la circulation chaotique des « taxi-mabouls » (conducteurs de brouettes transportant les courses ménagères) qui n’hésitent pas à vous écraser les pieds. (Elsener, 1997 : 23).

SYN. : brouetteur*

- taximan, n.m. sing., taximen, taximens, n.m.pl. Chauffeur de taxi. Signalons qu’après ce séjour à l’auto-école [.], pour certains, c’est l’envol vers le métier de taximan, ou autre transport en commun, [.]. (L’Union, 12/08/1992). Infraction commise : après avoir racketté un brave taximan, ils lui ont piqué sa voiture et causé un stupide accident plus loin. (L’Union, 08/09/1992). Dans une intervention d’une grande fermeté, l’édile de Lambaréné a mis en garde tous les taximens contre cette négligence. (L’Union, 21/04/1993). Le monopole du transport urbain à Libreville par les taximen conduit cette catégorie d’usagers de la route à bafouer les règles de la circulation [.]. (L’Union, 24-25/07/1993). [.] les taximen n’ont pas jugé utile d’augmenter unilatéralement le prix de la course [.]. (L'Union, 14/01/1997).

- taxi-pirogue, dispon. Pirogue qui sert pour le transport en commun, permettant de traverser le fleuve. Taxis-pirogues : pour traverser le fleuve, 100 F CFA. (Caparros, 1997 : 104).

 

tchagra à tête brune, n.m. Spéc. (Tchagra australis Smith). Pie-grièche moyenne, très difficile à observer et qui vit en lisière de forêt. (Christy/ Clarke, 1994 : 174).

 

tchakou, n.m. Fréq., (des l.bantoues), oral, jeunes, péj. Perroquet. Tais toi donc. Tu parles comme un tchakou. (Jeune, Libreville, 1994).

 

tchang, n.m. Fréq., oral surtout, mésolecte. Fétiche. On raconte que cet homme a un tchang pour avoir des belles femmes. (in Bagouendi-Bagère, 1999). 

DER. : tchangueur*, tchanguiste*.

 

tchangueur, n.m. ou f. Fréq., oral. Personne qui a de la chance, qui est protégé par un fétiche*. La fille là ? Hummm ! c‘est une tchangueuse, une féticheuse*. (in Moulanga, 2000).

SYN. : féticheur*.

 

tchanguiste, n.m.ouf. adj. Fréq. Adepte des pratiques animistes. Moi Makaya*, je demande une journée fériée pour nous qui ne sommes ni catholiques, ni aladjis*, afin que nous puissions aussi glorifier tranquillement nos Dieux et rendre hommage aux forces de la création. Et tant pis pour ceux qui vont dire que je suis un tchanguiste de feu. (L’Union, 13/06/1998).

 

tchanki, n.m. Dispon., fam. Stratégie, astuce. Que ne ferait-on pas aujourd’hui pour tromper la vigilance des Gabonais afin de devenir député pour accéder à un poste de Ministre ? Chacun a trouvé son petit tchanki pour y parvenir. (Le Bûcheron, 11-17/12/1996).

 

tchitrec, n.m. Spéc. Petit gobe mouche. On distingue localement le tchitrec noir = gobe-mouches huppé* (Trochocercus nitens Cassin) ; le tchitrec à tête noire (Elminia nigromitata Reichenow) ; le tchitrec d’Afrique = moucherolle* de paradis (Terpsiphone viridis Mülle) savanicole ; le tchitrec à ventre roux = moucherolle* à ventre roux (Terpsiphone rufiventris Swainson) forestier. (Christy/ Clarke, 1994 : 165).

 

tchitola, var. kitola, n.m. Spéc. (Pterygopodium oxyphyllum Harms.). Grand arbre de la fam. des Papilionacées au bois de cœur rougeâtre à odeur de résine dont on fait des pirogues. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 261).

 

tchoin, n.f. (d’une l.ivoirienne). V. BORDELLE*. Une tchoin, c’est une fille qui donne* ses fesses. (Jeune, Libreville, 1997).

 

tchoko, n.f. V. CHOKO*.

 

tchouoooo !, interj.Fréq., oral, basilecte, péj. Cri marquant la colère et la réprobation ou encore l’étonnement. A l’endroit du jeune gardien [.], un autre spectateur a crié : « Tchouooo ! A gardien wa paniqué dzé (L’Union, 13/11/1991). Il y a même qui ont enregistré zéro pour ne pas dire néant quoi*. Tchouoooo ! (L’Union, 18/11/1991). Marc est rentré. Tchouoooo ! Je n’y croyais plus. (Mère de famille, Libreville, 1999). Tchouooo, non ! les gens aussi aiment trop parler* des choses des autres. (in Moulanga, 2000).

SYN. : mamôôô !*.

 

teck, n.m. Spéc.

- teck, n.m. (Tectona grandis Linn.). Grand arbre importé de la fam. des Verbenacées, au bois jaune incorruptible, précieux pour l’industrie, d’introduction récente en pépinières. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 424).

- teck [d’Afrique], var. teck africain, n.m. V. IROKO*, MANDJI*. Mandji* est le nom d’un arbre géant qu’on apercevait autrefois du large. C’est le teck d’Afrique ou l’iroko* de Côte-d’Ivoire. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 103).

 

teint, n.m. ou f. Usuel.

- teint clair, n.m. ou f., adj., mélior

a) n.m. ou f. Personne de race noire dont la peau n’est pas très foncée. Il a marié* une teint clair de Port-Gentil .(Coiffeuse, Libreville, 1994

b)- adj. Se dit d’une personne mélanoderme dont la peau n’est pas très foncée. Les bébés à la naissance sont tous teint clair. (Sage-femme, Libreville, 1988).

ANTON. : teint foncé, teint noir.

- teint noir, var. teint foncé, n.m. ou f., adj. Dispon.

a) n.m. ou f. Personne de race noire à la peau très foncée. Tu vois le type là-bas, le teint noir ? (Secrétaire, Libreville, 1995). Mon oncle a deux femmes, la première a le teint clair et la deuxième a plutôt le teint foncé. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

b) adj. Se dit d’une personne mélanoderme dont la peau est très foncée. Il est grand, teint noir comme un Sénégalais. (Etudiant, Libreville, 1997).

ANTON. : teint clair.

 

téléphone des Noirs, n.m. V. NKUL*. Le nkul des Fang, est aussi employé : c’est un tambour en bois creusé, sur lequel on frappe avec deux baguettes non coiffées d’une boule de caoutchouc. On l’appelle encore le « téléphone des Noirs* », car il sert à communiquer entre villages, usage pour lequel il est fréquemment utilisé. (Raponda-Walker/ Sillans 1983 : 72-73).

 

téléphone tam-tam, n.m. Vx. Transmission rapide de bouche à oreille. Aucun d’entre eux n’a mis la main sur moi et c’est de mon plein gré que j’ai gravi l’escalier du chef* de département. Pendant ce temps, mes cousins s’étaient rendus au Quartier Isaac, le téléphone tam-tam avait fonctionné… (Dedet, 1984 : 113).

 

téléphone, n.m. Spéc. Sorte de pie-grièche de la famille des Laniidae. On distingue localement le téléphone tchagra (Tchagra senegala Linn.) répandu partout sauf en forêt dense ; le petit téléphone (Tchagra [antichromus] minuta Hartlaub) qui perche dans les hautes herbes ; le tchagra à tête brune (tchagra australis Smith), des bordures forestières ou des clairières. (Serle/ Morel, 1988 : 162).

 

temple du Bwiti, n.m. V. BWITI*.

 

temps cailloux, n.m.pl. V. CAILLOU*. Les nouvelles qui me parviennent de Mandji, la ville de sable, ne sont pas de nature à rassurer les caisses de l’Etat. En ces temps cailloux. (L’Union, 19/04/1993)

 

tendances, n.f.pl. Dispon., écrits journalistiques, péj. Divergences politiques. [.] il faut absolument être en dehors et au-dessus des « tendances » ces tendances qui avilissent notre province* septentrionale, et retardent son développement [.]. (L’Union, 26/11/1988). 

 

tenir, v. Entre dans quelques locutions verbales :

- tenir au cœur, dispon. lettrés. Avoir à coeur de, être profondément attaché à qque chose. [.] j’ai compris qu’il fallait retourner au traditionnalisme* qui me tient au coeur. (L’Union, 26/11/1988). Avoir mon bac, ça me tient au coeur. (Lycéenne, Lambaréné, 1988)

- tenir une dragée haute, dispon., écrit, lettrés. Tenir la dragée haute [à qqun], tenir tête. [dans le cadre des discussions Iran, Irak au sein de l’OPEP]. Incontestablement il sera mal venu de tenir une dragée haute en différant les accords de principe [entre les membres]. (L’Union, 24/11/1988). Quand on t’agresse, il faut tenir une dragée haute. Si on a peur, tout est perdu. (Commerçant, Port-Gentil, 1996).

 

tenue, n.f. Dispon., oral. Vêtements soignés que l’on porte pour des sorties élégantes. A l’anniversaire de mon époux, je souhaiterai être la plus ravissante des dames alors je mettrai ma tenue de couleur rouge qui me va à ravir. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Il faut que j’achète une tenue, je n’ai pas de vêtements corrects pour le mariage de Catherine. (Secrétaire, Libreville, 1999).

 

tenue de brousse, n.f. V. VETEMENT* DE BROUSSE. Maridort revêt sa tenue de brousse, chausse ses espadrilles basques à semelle de corde, à tige montante, puis convoque les chefs de chantiers. (Brouillet, 1972 : 139).

 

tephrosie vénéneuse, n.f. Spéc. (Tephrosia vogelii Hook.f.). Plante de la fam. des Papilionacées, très abondante dans le pays, où les femmes la cultivent à travers les plantations vivrières comme plante de couverture. Elle sert de stupéfiant. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 262).

 

termite, n.f. Fréq., oral, mésolecte. Termite. La termite, c’est ce qu’on appelle la fourmi* blanche. (Etudiant, Libreville, 1994). [.] il y a quelques termites qui en veulent, je ne sais pas pourquoi, à mes meubles [.]. (in Moulanga, 2000).

DER. : termitière*.

SYN. : fourmi* blanche.

 

termitière, n.f. Usuel. Monticule de terre durcie, provenant des rejets du nid de termites. Il peut atteindre deux mètres de haut, se découper en clochetons (termitière-cathédrale) ou avoir des toits arrondis superposés (termitière champignon). Le camion s’éloigne doucement et fait demi-tour, il s’immobilise, les phares éclairent bien, je peux y aller, mollo quand même car il y a de grandes termitières de chaque côté de la piste*, qui fait six mètres sur vingt-cinq de large. (Brouillet, 1972 : 140). Là, les passants jetaient des poignées de feuilles, prises aux plantes du rivage, comme on le fait encore de nos jours, au pied des grandes termitières, en offrande à l’ombwiri* du lieu. (Raponda-Walker, 1983 : 124). [.] Du Chaillu arrive en vue de « collines bizarres et très escarpées » dont les pentes sont couvertes de « termitières-champignons ». (Merlet, 1990 a : 36). Ca, c’est la photo de la plus grosse termitière-cathédrale que j’ai jamais vue. (Ethnologue, Libreville, 1997).

 

terre de barre, n.f. Spéc., (du portugais). Bordure sédimentaire constituée de dépôts argilo-sableux rougeâtres. L’élevage d’aulacodes* se fait en cages ou en enclos au sol qui peuvent se construire facilement avec des matériaux locaux (bois, terre de barre, bambou* etc., [.]. (Le Cri du Pangolin, n°13/14).

 

tête, n.f.

- tête (arranger la ---- ), loc.verb. V. ARRANGER*

- tête (faire la ---- ), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. N’en faire qu’à sa tête. S’obstiner, persister dans un comportement repréhensible. Je lui dis de ne plus sortir avec ce garçon mais elle fait la tête. (Mère de famille, Libreville, 1988). J’en ai marre de toujours obéir ! Maintenant je fais la tête et je sors. (Collégien, Libreville, 1994).

- tête de mort, var. masque tête de mort, n.f. V. MASQUE*. Ce masque recueilli en 1970 dans un village tsogho [.], représente une entité mâle qui apparaît lors des rituels de la mort et du deuil notamment. Plusieurs spécimens de ce type de masque « tête de mort » sont connus [.]. (Perrois, 1992 : 38).

SYN. : mowéï*.

 

tétra africain, n.m. Spéc. (Alestes kingsleyae Günther = 131 mm ; Alestes longipennis Günther = 122 mm ; Alestes macrolepidotus Valenciennes = 650 mm pour un poids de 2900 g.). Nom commercial de poissons de la fam. des Characides, abondants et pêchés dans les eaux douces.(Gilbert et alii, 1989 : 28-33).

 

têtutesse, n.f. Dispon., mésolecte, basilecte, péj. Obstination, entêtement. C’est terrible la têtutesse des jeunes d’aujourd’hui. Ils n’écoutent plus la parole des vieux*. (Retraité, Lambaréné, 1995). Cette têtutesse te jouera un mauvais tour ! (Jeune, Libreville, 1996).

 

teutch, n.m. Dispon., oral, argot urbain. Taxi. T’as pas 100 francs pour mon teutch. (Jeune, Libreville, 1999).

SYN. : taclar*.

 

théâtre, n.m. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, mélior. Pièce de théâtre. Avant, au collège, tous les ans, on faisait un théâtre. (Retraité, Libreville, 1988). Quand j’irai en France, j’irai voir un théâtre à la Comédie française, mon père a dit. (Jeune, Libreville, 1994).

 

tiama, n.m. Spéc. (Entandrophragma angolense DC). Très grand arbre de la fam. des Méliacées au bois brunâtre odoriférant. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 285).

 

tiba, n.m. Vieilli. Jeu de filles traditionnel. Les filles pratiquaient le tiba, un orchestre peu coûteux. Elles allaient à la baignade à la queue leu leu. Tout en chantant, elles serraient l’eau dans leurs mains. Cet exercice leur permettait de tourner des chants d’amour – ou de précoces obscénités – à l’adresse des garçons. (Dedet, 1984 : 40). A deux ans près nous pouvions jouer à tiba au fond de la rivière ! (Dedet, 1984 : 137).

 

tic au tac (du ---- ), loc.adv. Dispon., mésolecte. Du tac au tac. Il m’a insulté et je lui ai répondu du tic au tac. (Lycéen, Libreville, 1994).

 

tiéboudienne, var. tiébou diène, n.m. Spéc. (du wolof). Plat de poisson préparé à la sénégalaise. Spécialités de viandes à l’odika*, couteaux de mer, poisson cru mariné, carpaccio de poisson, crabes* farcis, tiéboudienne, paëlla… (Caparros, 1997 : 51)

 

tige d’allumette, n.f. Usuel. Allumette. Sita était en rage et même Logrée hésita à lui apporter des tiges d’allumettes. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 245). A l’école, on apprenait à compter avec des tiges d’allumettes. (Collégien, Libreville, 1994).

COM. : allumette semblerait plutôt désigner la boîte d’allumettes.

 

tigre, n.m. V. CHAT*-TIGRE, SERVAL*. Ils portent au cou un collier de dents de tigre [.]. (du Bellay, 1865 in Merlet, 1990 : 98). Cette partie de l’Afrique centrale est peuplée d’une quantité considérable de tigres [Il n’y a, bien sûr, que des panthères en Afrique, (note 1)], [.] dont les fourrures sont recherchées. (Pigeard, 1846, in Merlet, 1990 : 181).

 

tilapia, n.m. Spéc. (Tilapia cabrae Boulenger, T. guineensis Bleeker, T. heudelotii Duméril, T. macrochir Boulenger, T. nilotica Linn., T. ogowensis Günther, T. rendalli Boulenger, T. schwebischi Sauvage, T. tholloni Sauvage). Poissons de la fam. des Cichlides, des eaux douces ou saumâtres, de tailles et de couleurs variables. (Le tilapia cabrae a 256 mm de long pour 875 g., le t. nilotica 470 mm pour 3 650 g.). Tous sont comestibles et pêchés. Mais certains servent également à la pisciculture V. CARPE*. La pêche est cependant particulièrement pratiquée dans les grands lacs situés entre Lambaréné et le delta de l’Ogooué où, comme dans les rivières, l’espèce la plus représentée est le tilapia qui forme l’essentiel des 500 t de la pêche artisanale fluviale. (Rémy, 1987 : 85). [.] des étangs artificiels [.] qui servent à la cité de grands vivriers à tilapias, silures* [.]. (Rémy, 1987 : 200). (Gilbert et alii, 1989 : 34-52). Dans les six mois à venir il récoltera 48 kg de tilapia. (L’Union, 11/09/1992). A Bitam, une ferme piscicole expérimentale permet l’élevage des tilapias. (Caparros, 1997 : 178).

SYN. : carpe* d’élevage, carpe *ékouni

 

tilleul d’Afrique, n.m. V. BAHIA*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 365).

 

tintin, n.m. Dispon., oral, fam. péj. Pauvre type. Comme tu le dis, ce sont des tintins. (Etudiante, 29 ans, Libreville, 1998). Oh ! il ne fait pas exprès d’être idiot. C’est un tintin ! (Lycéenne, Libreville, 1999).

 

tipoye, var. tipoy, typoye, n.m. Vieilli. Sorte de chaise à porteurs, utilisée à l’époque coloniale pour le transport des personnalités. Maridort part de chez lui le samedi matin à six heures, en tipoy, la chaise à porteurs indigène, accompagné de sa femme. (Brouillet, 1972 : 134). Les deux présidents entrèrent en tipoye, la chaise à porteurs traditionnelle, dans le palais [.]. (Gaulme, 1992 : 172). Depuis ma naissance vers 1900... - vous savez, nous au village*, on n’avait pas l’état civil - mon grand-père qui a conduit en pirogue* sur l’Ogooué et porté en tipoye Savorgnan de Brazza à travers la forêt des Abeilles*, me disait que notre Gabon* d’abord n’a qu’un vieil ami : la France. (L’Union, 27/04/1993). Il fallait le voir se faire transporter en typoye lors de sa dernière tournée de popotes*, transformant ainsi les pauvres villageois* de nos contrées en véritables bêtes de somme, pour ne pas dire des esclaves. (L’Union, 13/07/1993). Porté en triomphe sur un tipoye, Georges Moubandjo-Mia-Mitockot, a reçu un accueil très chaleureux à Mayaila. (L'Union, 14-15/12/1996).

DER. : tipoyeur*.

 

tipoyeur, n.m. Vx. Porteur de tipoye*. On prenait les hommes les plus robustes comme tipoyeurs. (Retraité, Libreville, 1988).

 

tispoune, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Rendez-vous avec une fille en vue d’une relation sexuelle. J’ai un tispoune prévu ce soir avec cette go*. (Etudiant, Libreville, 1999).

DER. : tispouner*.

 

tispouner, v.tr. V. COUILLER*. Je vais tispouner cette nana ce soir, c’est sûr. (Etudiant, Libreville, 1999).

 

tissage, n.m. Fréq. Montage de cheveux artificiels. Les nattes* ont cédé la place aux tresses au fil noir*, aux « rastas » modernes, au tissage, etc. (L’Union, 08-09/05/1993). – « Pour les fêtes, sur ma tête je sais pas ce qu’il faut mettre, un tissage ? » - « Avec le tissage, tu auras la chaleur derrière. » (Serveuse, 20 ans, Libreville, 1994). Le tissage a permis aux femmes de se faire une chevelure de rêve en quelques heures. (Le Réveil, 23/10/1998).

 

tisserin, n.m. Spéc. Oiseau de la fam. des Ploceidae, robuste, de taille moyenne, à gros bec conique de granivore et à dismorphisme sexuel marqué. Il fabrique un nid tissé très élaboré. On distingue localement : le tisserin à cou noir = tisserin à lunettes (Ploceus nigricollis Vieillot), savanicole, et richement coloré ; le tisserin orangé (Ploceus aurentius Vieillot), vert et orange ; le tisserin noir (Ploceus nigerrimus Vieillot) ; le tisserin gendarme = gendarme*, (Ploceus cucullatus Müller), limité essentiellement aux zones anthropisées ; le tisserin tricolore (Ploceus tricolor Hautlaub) forestier ; le tisserin gros-bec (Ploceus superciliosus Shelley) savanicole ; le tisserin bicolore (Ploceus bicolor Vieillot), forestier, noir, gris et jaune ; le tisserin de Preuss (Ploceus preussi Reichenow) très coloré de roux doré, de jaune d’or et de noir. De même, [.] nkènè (le tisserin ou gendarme*) ; ekomba-noni (la fauvette grise* ou rossignol de Guinée*), sont des talismans communiquant le talent de bien dire ou de bien chanter (dialecte mpongwè). (Raponda-Walker, 1983 : 82). Ici, le silence est fait de chants de colombars*, de tisserins et autres oiseaux qui y ont trouvé un refuge hors pair. (Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). (Christy/ Clarke, 1994 : 179-181).

 

titulaire, n.f. Fréq., argot des jeunes, mélior. Petite amie officielle. [.] elle m’a confirmé que ce soir il est chez sa titulaire. (BD Boom, n°3, 4/1998). Entre sa titulaire et ses à*-côtés, c’est un homme bien occupé ! (Serveuse, Libreville, 1999).

 

tôle ondulée, n.f. Fréq. Ondulations produite sur la surface d’une route non bitumée par le passage des véhicules. Il est évidemment souhaitable qu’il existe d’autres agences dans les différentes capitales afin d’éviter les longs trajets interrégionaux à tous ceux qui ont un peu de temps ou sont fatigués par la conduite sur piste*, car les routes défoncées, la « tôle ondulée », le sable qui fait facilement déraper sont, même en saison* sèche, des difficultés que ne doit pas sous-estimer le touriste inexpérimenté. (Rémy, 1987 : 220). La route pour le Premier Campement est mauvaise, fais attention à la tôle ondulée. (Fonctionnaire, Libreville, 1998).

 

tôlerie peinture, n.f. Fréq., oral, argot urbain, fam., souvent péj. Maquillage excessif. Tu as vu la tôlerie peinture de cette fille! (Etudiant, Libreville, 1999). C’est pas beau quand une jeune fille fait la tolerie peinture ! (Institutrice, Libreville, 1999).

LOC. : faire la tolerie peinture.

 

tomate, n.f. Spéc.

- ( Lycopersicum esculentum Mill.). Plante herbacée cultivée ubiquiste.

- tomate-cerise, (Lycopersicum carasiforme Dun.). Petite tomate locale qui pousse partout et est parfois cultivée pour ses petits fruits globuleux ronds. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 402).

- tomate-poire, (Pycopersicum pyriforme Dun.). Tomate locale à fruits ovoïdes ou coniques appréciés (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 402).

 

tomber, v.

- v. intr. Spéc. En parlant d’une boisson alcoolisée en préparation, atteindre un degré d’alcool convenable. [.] pourquoi avait-elle dit que son vin, ce vin n’était pas encore « tombé », c’est-à-dire arrivé à un niveau d’alcool raisonnable ?(Allogho-Oke, 1985 : 25).

- tomber qqn, v.tr Fréq. mésolecte. Déposer qqun qu’on transportait dans un véhicule. Je te dis que je l’ai tombée devant chez elle. (Etudiant, Libreville, 1997). Au Gabon, dans un véhicule de transport, si l’on veut descendre on dira au conducteur : « Tombez-moi ici ». (Kourouma in Jeune Afrique-L’intelligent, 8-14/08/2000 : 67).

 

tome, n.m. Dispon., oral, argot des jeunes urbanisés. Redoublant d’une classe. Les tomes ont décidé d’écarter les nouveaux dans les révisions du baccalauréat. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

 

tondre les cheveux, loc.verb. Dispon., mésolecte, basilecte. Se raser la tête en signe de deuil, comme l’exige la tradition. Ici quand on tond les cheveux, c’est parce qu’on a perdu un proche parent. (Lycéen, Libreville, 1992).

SYN. : kojaker*, faire kojak*

 

tondo, n.m. Vx. Epingle décorative d’ivoire que les femmes piquent dans leur coiffure. Les élégantes ainsi parées, plantent dans leur coiffure une ou deux épingles en ivoire terminées par des parties plates, on dirait des sortes de flèches, on les appelle des tondos. (Coffinères de Nordeck, 1872-1873, in Merlet, 1990 : 220).

 

tontine, n.f., var. groupe tontine, n.m. Usuel. (du nom de Tonti, l’inventeur de cette transaction au XVIIème siècle), mélior. Association d’un certain nombre de personnes qui verse régulièrement de l’argent à une caisse commune. La somme ainsi recueillie est alors ensuite donnée à tour de rôle à chacun des membres qui ont cotisé. Le mot tontine provient donc d’une transcription du patronyme de l’inventeur de cette forme de transaction. [.]. De même, il importe de savoir qu’à partir du 17ème siècle en France, les tontines émergent comme emprunts publics, pour devenir plus tard la seule forme d’assurance sur la vie, jusqu’à l’apparition des sociétés modernes d’assurance sur la vie. Malgré le rejet par le Parlement de ce système, il continua à se développer sous forme de tontine privée. [.]. En ce qui concerne l’épargne sociétaire, l’adhésion à une tontine se fait essentiellement entre personnes exerçant la même activité. (L’Union, 26/04/1993). La pratique de la tontine, générale en Afrique, est généralement très répandue au Gabon : il s’agit d’une association spontanée d’hommes et de femmes, plus ou moins nombreux (en général de 10 à 60 personnes), qui se retrouvent chaque fin de mois lors d’une fête. Tous participent à la réunion d’une certaine somme qui est, à tour de rôle, remise à chacun d’entre eux pour subvenir à ses besoins. La tontine peut permettre de réaliser un projet, par exemple, ou bien, plus prosaïquement, d’acquérir un bien. (Elsener, 1997, 160). La tontine est une association de personnes, sans considération religieuse, ethnique ou sociale formant une coopérative. (Caparros, 1997 : 28).

DER. : tontineur*, tontinier*

 

tontineur, var. tontinier, n.m. ou f. Fréq. oral surtout, fam. Personne participant à une tontine*. Bon, voilà ce que nous autres, les tontineurs, on a compris quoi*. (L’Union, 07/10/1992). Avant les trois principales parties qui concernent le coeur même du sujet, une superbe introduction nous édifie sur la genèse du phénomène tontinier. (L’Union, 26/04/1993).

COM. : hésitation généralisée entre les deux termes.

 

tontinier, n.m. ou f. V. TONTINEUR*.

 

top canne, n.m. V. VIN* DE CANNE. Les témoins précisent, par ailleurs, qu’une fois le chauffeur du camion sorti des décombres, il a été retrouvé dans la cabine de son véhicule, un bidon de trois litres de vin de canne* à sucre communément appelé « Top canne » ou « Moussoungou*.(L’Union, 27/04/1993).

 

torche indigène, var. torche africaine, n.f. Fréq. Sorte de flambeau fait avec de la résine d’okoumé*. Toutes les lampes sont allumées, et aussi toutes les torches africaines, faites de résine et d’écorce, qui brûlent et dégagent une odeur troublante, fiévreuse, de forêt, d’arbres chauds. (Brouillet, 1972 : 171). Une torche indigène éclairait le corps* de garde dans la nuit. (Fonctionnaire, Libreville, 1997). Face à cette situation, il ne reste plus aux élèves qu’à se munir des torches indigènes pour s’éclairer pendant l’étude. (La Cigale, 20/03/1999).

 

torcher, v.tr. Fréq., oral surtout, fam. Quémander. Faire des courbettes. Forcer l’amitié de qqn. La dernière fois il a torché* pour revenir ministre, il a tout fait pour revenir ministre parce qu’il savait que ça pouvait lui rapporter un peu. (Jeune, Libreville, 1994). Ah ? C’est pour torcher l’aide humanitaire que tu veux plonger ton pays dans la guerre civile ? (L’Aurore, 11/11/1998). Cette fille vient toujours me voir pour me parler, me demander si tout va bien. Elle me torche. (Etudiant, Libreville, 2000).

 

tornade, n.f. Fréq. Averse ou orage caractérisé par une pluie abondante qui n’est pas forcément accompagnée de vents violents. Les tornades sont fréquentes à chaque changement de saison, dans tout le pays. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 18). En route, les premières gouttes commencent à tomber. Le ciel est électrique. Je transpire comme un bœuf. Il y a de la tornade dans l’air. (Brouillet, 1972 : 93). La tornade équatoriale se déchaîne avec une violence inouïe. (Ibid.). A 4 h 30, les éléments naturels contrarient les intentions des hommes. Une tornade très violente éclate. Le temps s’obscurcit à nouveau à peine le jour levé. C’est dans cette atmosphère d’une immense tristesse, avec un ciel lourd et noir sur les eaux tout aussi foncées de l’estuaire, que [.]. (Gaulme, 1988 : 8).

 

torpiller, v.tr. V. COUILLER*. Cette go*, je l’ai bien torpillée. (Pétrolier, 25 ans, 1994).

 

tortue, n.f. Spéc. Reptile chélonien. C’est ainsi que dans ce mets figure la tortue fluviale, à cause de son bec terminé par une petite trompe (Raponda-Walker, 1983 : 54). A la fin, 1600 kg de déchets ont été collectés (1200 kg pour l’année 93 ! ) et cela, pour le grand bonheur des tortues luths qui viendront pondre sur cette plage sans risque d’être troublées par les saletés qui jonchent la plage [.]. (Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). Le Gabon est l’un des rares lieux de ponte au monde et héberge quatre espèces de tortues : vertes, luth, olivâtres et imbriquées. (Caparros, 1997 : 82). [.] découverte de la mangrove* et de la forêt, sorties vertes dans l’Arboretum de Sibang, camping à la Pointe Pongara à la découverte des tortues luth, [.]. (Caparros, 1997 : 22).

COMP. : tortue fluviale, tortue-luth, tortue verte.

 

totem, n.m., Dispon. Animal protecteur d’un groupe ethnique et faisant l’objet d’un interdit pour les membres de ce groupe. La panthère est l’animal totem du groupe kota. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

 

toubab, n.m., toubabesse, n.f. Dispon., (de l’arabe), péj. Blanc, à l’exclusion des Arabo-Berbères. Les trois quarts des intervenants, en effet, ont des épouses étrangères (toubabesses ou négresses*) qui sont venues en mariage avec tous leurs parents proches et lointains et utilisent les services de ces étrangers, véritable réservoir de main-d’oeuvre bon marché. (L’Union, 14/11/1991). La honte en bandoulière, il commence à raconter n’importe quoi sur les radios internationales, avec la complicité agissante et partiale du petit toubab [.].(L'Union, 17/12/1996).

 

toucan, n.m. V. CALAO*. Nom impropre donné aux espèces les plus petites de calao.

 

toum, n.m. (du fang). V. DABEMA*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 245).

 

touque, n.f. Vieilli. Récipient métallique permettant le transport et la conservation des liquides. A. Walker avait compté, parmi les offrandes : dix paniers, quatre touques, deux fusils à capsules, [.]. (Raponda-Walker, 1983 : 107). Des femmes quittaient la grande place du marché, paniers jonchés de pains, de touques de pétrole ou tenaient le classique kilo de « sapak* » en main. (Allogho-Oke, 1985 : 61-62). [.] Chacun cherche à boire, à même la touque d’eau douce sur la mer [.]. (Briault, 1926, in Merlet, 1990 : 289).

SYN. : estagnon*.

 

touraco, var. tourako, n.m.

- Spéc. Grand oiseau frugivore souvent brillamment coloré, d’une fam. exclusivement africaine des Musophagidae. On distingue localement le touraco vert (Tauraco persa Linn.), magnifique oiseau forestier vert et pourpre ; le touraco à gros bec (Tauraco macrorhynchus Fraser) semblable au précédent à l’exception du dessus bleu marine et non pourpré et de sa préférence pour l’intérieur de la forêt ; et le touraco géant = touraco bleu (Corythaeola cristata Vieillot), très grand oiseau arboricole bleu à crête noire, à bec épais et court jaune et rouge, à ventre jaune et longue queue noire et jaune. A cette heure, la voix discordante des oiseaux, les stridences du touraco s’accompagnent d’une agitation qui fait craquer les branches. (Dedet, 1984 : 131). Nous marchions, marchions, marchions, traversant rivières, ruisseaux, landes et champs bercés par la musique des tourakos [.]. (Allogho-Oke, 1985 : 54). [.] ils s’avancent l’un vers l’autre, armés de toutes pièces et la tête couronnée d’une large aigrette en plumes de touraco ou de merle* métallique. (du Bellay, 1865 in Merlet, 1990 : 98). A cette originale coiffure, ils ajoutent des plumes rouges de perroquet ou de touraco [.]. (Touchard, 1861 in Merlet, 1990 : 193).

- Vx. Nom donné par ironie aux miliciens d’origine locale de l’époque coloniale, en raison de leur uniforme coloré. Panique devant le corps* de garde à l’arrivée de ceux que mon père surnomme les « touracos » - les miliciens, aussi bariolés que ce bizarre oiseau. (Dedet, 1984 : 42). On entend un début d’altercation. Ce sont les « touracos » qui débarquent, sept miliciens d’ethnie* akélé, avec sergent et adjudant [.]. (Dedet, 1984 : 113).

 

tourbouillant, n.m. ou f., adj. Dispon., oral, mésolecte, péj. Se dit d’une personne agitée, qui ne tient pas en place. C’est ce tourbouillant de Frank qui crie. Gesticule. Il ne tient plus en place. (Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). Qu’est ce qu’il est tourbouillant cet enfant ! il me fait tourner la tête ! (Mère de famille, Libreville, 1996).

 

tourner au citron, loc.verb. Dispon., recherché, lettrés. Tourner au vinaigre. Si Ntoutoume Mfoulou s’avise à massacrer ces jolies filles, se dit Angone Zok, ça pourrait tourner au citron. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 106). Continue et ça va tourner au citron ! (Etudiant, Libreville, 1996).

 

tourtelette, n.f. Spéc. Petite tourterelle de la fam. des Columbidae. On distingue localement : la tourtelette améthystine = emerauldine* à bec rouge (Turtur afer Linn), brune, beige rosé et gris cendré, savanicole V. EMERAULDINE* ; la tourtelette tambourette = tourterelle* tambourette (Turtur tympanistria Temminck), forestière, brune, blanche et rousse ; la tourtelette demoiselle = tourterelle* à tête bleue (Turtur brehmeri Hartlaub), forestière, plus grande, rousse avec un reflet mauve sur la poitrine, trois taches d’or vert sur l’aile, et la tête bleue, ainsi qu’une longue queue remarquable ; la tourtelette masquée = tourterelle* du Cap, (Oena capensis Linn), migratrice interafricaine, savanicole, gris beige avec une longue queue étagée et fine et, chez le mâle, un masque noir, ornant la tête et le cou. (Christy/ Clarke, 1994 : 49-50)

 

tourterelle, n.f. Spéc. V. TOURTELETTE*. Oiseau de la fam. des Columbidae. On distingue localement la tourterelle à collier (Streptopelia semitorquata Rüppel), de grande taille et vivant dans les zones anthropisées et la tourterelle maillée (Streptopelia senegalensis Linn.), plus petite et savanicole. (Christy/ Clarke, 1994 : 28).

 

tout et tout, (faire ---- ), loc.verb. Fréq., oral, fam. basilecte. Faire tout son possible. Il n’avait jamais cessé de dire qu’il fera tout et tout pour devenir instituteur [.] (Ndong Mbeng, 1992 : 33). Elle fait tout et tout pour qu’il la marie*. (Mère de famille, Libreville, 1998).

 

toutou, n.m. V. ITUTU*, VIN* DE PALME. Chaque week-end, il vend le vin local appelé « toutou ». Il sait l’extraire du palmier* grâce aux leçons de son grand-père. (Planète jeunes, supp. Gab., 04-05/1997).

 

trachyphone pourpré, n.m. Spéc. V. BARBU*. (Trachyphonus [Trachylaemus] purpuratus Verrreaux). Gros barbu* forestier.aux couleurs voyantes : dessus bleu, poitrine noire striée de blanc,séparée par une ligne rouge du ventre jaune tacheté de noir. (Serle/ Morel, 1988 : 141).

 

tractions (faire des ---- ), loc.verb. V. COUILLER*. Il dit qu’il est fatigué. C’est normal il a fait des tractions toute la nuit ! ((Pétrolier*, 25 ans, 1994).

 

tradi-médecin, n.m. V. TRADIPRATICIEN*. Mutombo qui a une peur bleue des établissements de soins ne s’y est pas rendu, préférant s’adresser à des tradi-médecins, plus doués en la matière selon lui. (L'Union, 16/12/1996).

 

tradi-médecine, n.f. Dispon., mélior. Médecine traditionnelle. Savoirs (notamment en pharmacopée) et techniques médicales de la tradition africaine. Madame Florence Ntsame, une compatriote versée dans la tradi-médecine depuis l’âge de 13 ans, vient de voir ses efforts récompensés. (L'Union, 21/11/1996). La tradimédecine, c’est comme ce que vous appelez la médecine douce. On soigne surtout par les plantes et les tradi-médecins connaissent bien des secrets. (Fonctionnaire, Libreville, 1996).

 

tradipraticien, var. tradi-praticien, n.m. ou f. Usuel, recherché, mélior. Guérisseur, utilisant pour guérir les malades les savoirs et les techniques de la tradition africaine. Le célèbre tradi-praticien [.] est décédé [.] à la fondation Jeanne Ebori, des suites d’une occlusion intestinale. La province* de l’Ogoué-Lolo perd là un éminent guérisseur*. (L’Union, 29/11/1988). [.] décidé à trouver les raisons de ses malheurs incontournables, le couple T. se fait consulter par des tradi-praticiens résidant au quartier Lalala. (L’Union, 29/11/1991). Une association née à la suite des injustices et discriminations constatées par les tradipraticiens vis-à-vis de leur métier. (L’Union, 23/09/1992). La médecine* traditionnelle est très respectée et les malades mettent souvent en concurrence le médecin* de la ville avec le guérisseur* ou « tradipraticien », jaloux détenteur de ses secrets. (Elsener, 1997 : 159). [.] au quartier Mizanzala où Marie-Louise M., tradipraticienne, officie. (Caparros, 1997 : 122). Si vous manquez de virilité, faites une cure auprès d’un tradipraticien. (Le Bûcheron, 26/03-01/04/1997). Quand l’hôpital ne peut rien pour toi, la solution est d’aller chez le tradipraticien. (Educatrice prescolaire, Libreville, 1999).

SYN. : tradimédecin*.

ANTON. : (part.) médecin.

 

tradition, n.f. Usuel, mélior. Croyances, pratiques religieuses, connaissances transmises par la parole ou l’exemple de générations en générations. Ces derniers ne ratent aucune occasion de rappeler aux jeunes que la vie dans le village* suppose le respect de la tradition. (Misamu, 03/03/1997). Je vais au village*. Le deuil sera célébré selon la tradition. (Infirmier, Libreville, 1998).

DER. : traditionnalisme*, traditionnaliste*, traditionnel*.

COMP. : tradi-médecine*, tradi-médecin*, tradipraticien*.

SYN. : coutume*

ANTON. : modernité, évolution*

 

traditionnalisme, n.m. Fréq., écrit surtout, lettrés. Attitude et mode de vie se fondant entièrement sur la tradition. S’oppose donc à tout ce qui n’est pas africain de façon relativement ancienne. [.] avant, je ne suivais pas la mentalité* et j’ai compris qu’il fallait retourner au traditionnalisme qui me tient au coeur*. (L’Union, 08/11/1988).

COM. : la graphie « traditionalisme » ne semble peu usitée localement.

 

traditionnaliste, var. traditionaliste, adj. Fréq., écrit surtout, lettrés, diversement connoté. Qui connaît et respecte la tradition. Selon le locuteur, cela peut être très mélior. : « conforme à l’image d’un véritable Africain » ou péj. « opposé à toute évolution ou adaptation au monde moderne ». La polygamie urbaine avouée, sous le même toit, est devenu rare, mais se voit parfois chez les Fang les plus traditionalistes [.]. (Gaulme, 1988 : 52). Mais cela ne revient pas à dire qu’Adiaïsse reste enfermé dans un carcan traditionnaliste. (L’Union, 08/11/1988).

COM. : hésitation entre les deux graphies.

 

traditionnel, adj. Fréq., écrit surtout, lettrés, diversement connoté. Relatif à la tradition, proprement africain, non touché par le modernisme. [.] pour sauvegarder ce patrimoine, face à la soumission croissante de la société traditionnelle vis-à-vis de la généralisation du modernisme, les jeunes doivent arrêter de se réfugier dans la délinquance. (L'Union, 10/12/1996). Le mariage traditionnel est plus important ici au village* que le mariage civil. (Planteur, Mouila, 1996).

 

trahir, v.tr. Fréq., oral, basilecte surtout. Dénoncer qqn. Je vais te trahir chez* maman que je t’ai kangué* en train de fouiller son sac. (in Moulanga, 2000).

SYN. : plainter*.

 

traitant, n.m. Vx. A l’époque coloniale, commerçant qui achetait aux paysans des produits agricoles pour les revendre aux compagnies industrielles. Talisman du commerce et des richesses, autrefois très recherché par les traitants et courtiers indigènes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 85). Descendant eux-mêmes de traitants d’autrefois, ces « évolués* » comme on les appela, avaient souvent une activité d’affaires [.]. (Gaulme, 1988 : 108). Ceux qui n’étaient pas des fonctionnaires du gouvernement étaient des traitants exploitant ce comptoir de la côte africaine. (Coffinières de Nordeck, 1872-1873, in Merlet, 1990 : 219).

 

traite, n.f. Vx, péj. Commerce précolonial entre Africains et Européens, troque. Plus spécialement : commerce des esclaves. Puis, à l’époque coloniale, commerce des produits agricoles assuré par un traitant*. Cela se passait au temps de la traite, lorsque les convois d’esclaves circulaient constamment sur le fleuve, avant et même encore longtemps après le passage de Savorgnan de Brazza. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 109). L’époque de la traite, des relations commerciales avec les Européens, a donc eu des conséquences aussi importantes, sur le plan intérieur, que le rôle civilisateur des sociétés élaborées de la zone congolaise. (Gaulme, 1988 : 75). Port-Gentil [.] ne correspondait pas à d’anciens villages gabonais ou à des centres de traite, comme les vieux quartiers de Libreville. (Gaulme, 1988 : 118). Troque* : du XVIème au XVIIIème siècle. Commerce d’échanges de produits secondaires ramassés le long des côtes d’Afrique (cabotage) dans des conditions incertaines. Par opposition à la Traite : commerce de produits exotiques de première importance (les esclaves !) organisé sur de longues distances par des firmes puissantes structurées et spécialisées. Au XIXème siècle, on appellera Troque* tout échange commercial légal entre l'Europe et l’Afrique. (Merlet, 1990 : 27, note 1).

DER. : traitant*.

 

transgabonais, n.m., adj. Usuel.

- n.m. Chemin de fer inauguré en decembre 1986. Il traverse le Gabon en diagonale nord-ouest sur 650 km. [.] si des possibilités forestières nouvelles sont offertes par le Transgabonais, principalement pour les bois autres que l’okoumé*, l’ouverture de la voie, inaugurée officiellement en décembre 1986, pose plus de problèmes qu’elle n’en résout : le transport par chemin de fer vers le terminus d’Owendo, le port de Libreville, accroît le prix de revient des bois gabonais et conduit à l’engorgement du parc* à bois de l’estuaire du Gabon [.]. (Gaulme, 1988 : 124). [.] le transport d’une partie du manganèse [.] par la voie de l’Octra* (Office du chemin de fer transgabonais) oblige à construire un port minéralier à Owendo [.]. (Gaulme, 1988 : 124). Le Transgabonais traverse quotidiennement le Gabon du nord-ouest (Owendo, gare de Libreville) au sud-est (Franceville), longeant l’Ogooué et ses rapides, traversant forêts et savanes*. (Elsener, 1997 : 106).

- adj. Qui traverse le Gabon. Il faut de même reconnaître que l’arrivée du virus à Libreville, localité située à quelques 600 km de Booué, bien que reliée par le chemin de fer transgabonais, aurait certainement pu être freinée. (L'Union, 27/12/1996).

 

traquet, n.m. Spéc. Oiseau de la fam. des Turdidae, arboricole mais se nourissant au sol. On distingue localement le traquet pâtre, V. TARIER*-PATRE (Saxicola torquata Linn.) et le traquet-fourmilier noir. (Myrmecocichla nigra Vieillot), savanicole. (Serle/ Morel, 1988 : 188).

 

traumatisation, n.f. Dispon., écrit, lettrés. Traumatisme, bouleversement des rapports de force au sein des institutions d’un pays. Un transfert d’autorité à échelon le plus élevé provoque une sorte de traumatisation des structures politiques. (L’Union, 12/11/1988).

 

travailler, v. intr. et tr.

- v.intr. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Avoir un emploi fixe. Mon frère, lui, travaille. (Jeune, Libreville, 1999).

- v.tr.dir. Dispon, lettrés, péj. Manipuler, influencer de façon discrète. Oncle, rien est impossible aux âmes bien nées. Nous allons travailler le Parti qui à son tour expliquera aux populations des dix provinces*, de telle sorte que la proposition de te proclamer roi vienne d’elles, comme une extrême récompense. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 160).

- v.tr. plus souvent au passif. Dispon., oral, fam., basilecte. Envoûter, charger d’un sort. Ce dernier lui remit la paire de lunettes soi-disant qu’elle était déjà « travaillée ». (L’Union Magazine, 06/1987 : 41).

- travailler le derrière de qqn, loc.verb. Dispon., euphémisme. Fesser, frapper, fouetter. Le commissaire, après une brève conversation, raccrocha et donna l’ordre de me travailler le derrière. Deux agents à l’haleine avinée s’attelèrent à cette tâche avec frénésie. L’on me frappa sans la moindre pitié du monde. (Allogho-Oke, 1985 : 111).

 

travailleur à tête rouge, n.m. Spéc. (Quelea erythrops Hartlaub.). Petit tisserin* de savane, grégaire, à la tenue nuptiale remarquable chez le mâle : tête d’un rouge cramoisi, gorge rouge sombre. (Christy/ Clarke, 1994 : 183).

 

travers, ( à ----.), loc.prép. V. A* TRAVERS.

 

treizaine, n.f. Dispon., lettrés. Quantité de choses de même nature plus ou moins proche de treize. Une treizaine de chefs d’Etat ainsi que de nombreuses délégations ministérielles ont pris part à la cérémonie d’ouverture. (L’Union, 27/05/1993). « Il te faut combien de tomates pour faire ce plat ? » - « Une treizaine ». (Cuisinier, Libreville, 1994).

 

tresse [au fil (noir)], n.f. Usuel. Coiffure féminine africaine plus ou moins élaborée, à petites nattes. Les nattes* ont cédé la place aux tresses au fil noir, aux « rastas » modernes, au tissage*, etc.. [.] Les tresses au fil (noir) sont désormais réservées à une autre catégorie de femmes, celles-là qui ne disposent pas de « gros » moyens financiers pour s’offrir le salon chaque jour, chaque semaine ou tous les mois. (L’Union, 08-09/05/1993).

DER. : tresser*, tresseuse*.

 

tresser qqn, v.tr. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Coiffer (une femme) avec les petites tresses africaines. Tu veux que je vienne te tresser demain ? J’ai du temps. (Secrétaire, Libreville, 1994).

 

tresseuse, n.f. Fréq. oral, mésolecte, basilecte. Femme sachant exécuter les diverses variétés de coiffures à petites tresses portées par les Africaines. Salon de coiffure cherche coiffeuse (tresseuse). (L'Union, 21/11/1996).

 

tribal, adj. Fréq., péj. Relatif au groupe ethnique. En définitive, il a reconnu qu’il faut cesser les querelles de conviction politiques et tribales au sein de la formation sanitaire [.}. (L’Union, 01/09/1992). Pas de critère tribal dans les recrutements ! (Etudiant, Libreville, 1996).

 

tribalisation, n.f. Fréq., péj. Fait de structurer une organisation sur la base de critères ethniques. Nous savons tous d’où proviennent la tribalisation de l’Eglise évangéliste au Gabon et la volonté d’hégémonie en son sein. (L’Union, 18/09/1992).

 

tribaliser, v.tr. Fréq., péj. Introduire des critères ethniques dans des structures officielles. Ils accusent le chef de l4 états d’avoir violé la Constitution en tribalisant la démocratie [.]. (L'Union, 25/11/1996)

 

tribalisme, n.m. Fréq., péj. Fait de favoriser de manière parfois abusive les personnes issues de son propre groupe ethnique ou de sa région. Que l’on me pardonne, mais il m’est venu la vilaine pensée, qu’un peu de tribalisme, il y a 20 ou 30 ans, devait encore traîner à leur insu, dans l’esprit de ces intellectuels et de ces religieux [.]. (Merlet, 1990 a : 18). Avec lui au pouvoir, il n’y aura pas de tribalisme ni de géo-politique. Et qu’il sera le président de tous les Gabonais, de toutes les ethnies et de toutes les provinces. (Ndong Mbeng, 1992 : 34). On a pu vérifier les premières années avec la violence gratuite, la haine et l’intolérance, le tribalisme et l’ethnisme. (L’Union, 05/09/1992). Dans les administrations, les dossiers et les promotions continuent d’être traitées sur la base de considérations subjectives liées au tribalisme. (L’Ogooué Express, 22/04/1997 ).

 

tribaliste, n.m. ou f., adj. Fréq., péj.

- n.m. ou f. Personne qui favorise volontiers les membres de son groupe ethnique ou de sa région. C’est vraiment dommage pour lui, parce que les Bapounous, l’ethnie dont je fais partie, n’entendent plus soutenir ce tribaliste. (Oret’y, 07-17/06/1997).

- adj. Favorable aux préférences ethniques. [.] le révérend pasteur Emmanuel Mba Nzué encore bouleversé par cette escalade de la violence aux relents tribalistes. (L’Union, 14/09/1992). Il a par la suite condamné l’esprit tribaliste qui gagne certains candidats [.].(L'Union, 23-24/11/1996).

 

tribu, n.f. Usuel. Groupe social fondé sur une parenté ethnique plus ou moins réelle et sur la possession commune d’une variété dialectale d’une langue. Les commerçants y poussent, désireux de contourner les « tribus courtières » de la côte, d’aller à la source des produits ; l’image fraîchement élargie de « l’intérieur » y invite. (Pourtier, t.1, 1989 : 75). Malgré sa santé chancelante, la compagnie continue à leur distribuer gratuitement, ainsi qu’à leur tribu, des billets de première classe. (L’Union, 21/09/1992). Née le 10 septembre 1956 à Akok de la tribu Oyek [.]. (Le Bûcheron, 20-26/11/1996). Le tam tam appelle, le tam tam appelle ! Le tam tam appelle les hommes de la tribu* ! Que dit-il ? (BD Boom, n°1, 10/1997). Un parti politique n’est pas l’affaire d’une tribu mais d’une nation. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

DER. : tribal*, tribalisation*, tribaliser*, tribaliste*, tribalisme*.

 

tricher qqn, v.tr. Fréq., mésolecte, basilecte, péj. Tromper. Le père de Mandez avait accusé sa mère, sa femme, qu’elle l’avait triché avec le Malien* [.]. (Ndong Mbeng, 1992 : 39). Tu as déjà triché ta femme ?. (Gérante de bar, 21 ans, 1994). Je crois que tu veux me tricher et je me méfie. (Lycéen, Libreville, 1998).

 

trigonocéphale, n.m. Spéc. Nom impropre d’un serpent vipéridé d’Amérique du sud donné à la vipère* heurtante. V. VIPERE*. Coloration et dimensions variables, depuis le gigantesque python* [.] en passant par le serpent* noir [.], le serpent* jaune des palmiers [.], le trigonocéphale [.], le serpent* d’eau [.], et l’orvet* ou serpent* de verre [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 116).

 

triplon, n.m. Spéc., péj. Erreur typographique consistant en la répétition par trois fois d’un élément. Présence de doublons et de triplons des noms sur les listes qui serviront au scrutin de dimanche prochain. (L'Union, 23-24/11/1996).

 

trogon, n.m. Spéc. Oiseau forestier et brillamment coloré de la fam. des Trogonidae. On distingue localement, surtout par leur chant : le trogon narina = couroucou* à joues vertes (Apaloderma narina Stephens), vert, rouge vif et jaune ; et le trogon à joues jaunes (Apaloderma aequatoriale Sharpe). (Christy/ Clarke, 1994 : 81.)

 

troisième mi-temps, n.f. Fréq., argot urbain (par référence au langage sportif du football), fam. plaisant. Moment de détente après le travail, apéritif. Après le travail, quand on offre un verre, on appelle ça troisième mi-temps. (Professeur de sport, 30 ans, Libreville, 1994). Tu viens au bistro d’à côté, j’offre la troisième mi-temps. (Comptable, Libreville, 1996).

 

trois pièces, n.m.pl. Fréq., oral, mésolecte. Costume masculin composé d’un veston, d’un pantalon et d’un gilet assortis. Car les Gabonais aiment la facilité, la « mistration* », les « trois pièces », la sape, la frime, la belle bagnole, [.]. (L’Union, 24/06/1993). Tu vas à un cocktail avec ton trois pièces ? (Informaticien, Libreville, 1996).

 

tromper, v.tr. Dispon., marchés, oral, fam.. Faire une bonne affaire (du point de vue de l’acheteur). Liquidation, liquidation… Venez me tromper, venez me couillonner*. (Vendeur au marché, in Eyindanga, 1990 : 87).

SYN. : couillonner*.

 

tropicalisé, adj. Fréq., surtout lettrés. Qui a suivi un traitement lui permettant de supporter le climat tropical. Machine à laver tropicalisée. (Indication sur une machine à laver, 1997). Les voitures au Gabon sont tropicalisées, c’est-à-dire qu’elles ont suivi un traitement pour résister à la chaleur et l’humidité du climat. (Directeur d’entreprise, Libreville, 1999).

 

troque, n.f. Vx. V. TRAITE*. Troque : du XVIème au XVIIIème siècle. Commerce d’échanges de produits secondaires ramassés le long des côtes d’Afrique (cabotage) dans des conditions incertaines. Par opposition à la Traite* : commerce de produits exotiques de premières importance (les esclaves !) organisé sur de longues distances par des firmes puissantes structurées et spécialisées. Au XIXème siècle, on appellera Troque tout échange commercial légal entre l'Europe et l’Afrique. (Merlet, 1990 : 27, note 1).

 

troqueur, n.m. Vx. Commerçant de l’époque précoloniale, achetant aux populations locales des produits exotiques et leur vendant des produits industrialisés européens. Du 3 novembre 1838 à mai 1839, Boüet-Willaumez et Broquant visitent tous les points de la Côte susceptibles d’être fréquentés par des troqueurs européens et collectent des échantillons de toutes les qualités de marchandises africaines comme anglaises. (Merlet, 1990 : 61).

 

trou de l’adzap, n.m. V. ADZAP*.

 

truand-marabout, n.m. V. MARABOUT*. Un certain Youssouf, truand-marabout de son état aidé de deux de ses frères* ouest-africains a fait croire à ce pauvre bougre de Gabonais qu’il pouvait le rendre aussi riche que le pays entier [.]. (L’Union, 01/09/1991).

 

truffe d’eau, n.f. V. CHATAIGNE*D’EAU. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 201).

 

truite de mer, n.m. V . BAR.

 

trypanorésistant, adj. Spéc. Capable de résister à la trypanosomiase. Quant à l’élevage bovin, il n’est possible qu’avec des souches trypanorésistantes, comme la ndama*, originaire de Guinée et qui n’était pas connue autrefois. (Gaulme, 1988 : 31-32).

 

trypanosome, n.m. Spéc. Protozoaire flagellé extracellulaire pathogène, parasite transmis à l’homme par une glossine* vecteur de la maladie* du sommeil. La glossine* se contamine en piquant un sommeilleux*. Elle ingère avec son sang des trypanosomes qui subissent chez elle un cycle complexe et apparaissent trois semaines plus tard dans ses glandes salivaires sous forme métacyclique infestante. (Gentilini/ Duflo et alii, 1977 : 52).

 

trypanosomiase, n.f. Spéc. V. MALADIE* DU SOMMEIL. Il est certain que l’élevage de bovin et l’utilisation du cheval étaient rendus impossibles par la présence de la mouche* tsé-tsé, vecteur de la trypanosomiase. (Gaulme, 1988 : 31).

 

tsamba, n.m. Dispon., (du pounou). V. VIN* D’EN HAUT, VIN* DE PALME. On distingue deux sortes de vin* de palme chez les Bapunu : le tsamba [.], et le dingiba* [.]. (Kwenzi-Mikala, s.d. : 45).

 

tsé-tsé, n.f. V. MOUCHE* TSE-TSE. Timar qui savait la rivière infestée de tsé-tsé, avait un sursaut chaque fois qu’un insecte se posait sur sa peau. (Simenon, 1975 : 86).

 

tseen !, interj. Dispon., (des l.loc.), oral, mésolecte, basilecte. Marque la douleur, le désespoir. Tsééén !!! ah ! pasteur ! Tsééén !!! (Mintsa, 2000 : 91).

 

tubéreuse, n.f. V. JASMIN* DU MEXIQUE. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 52).

 

tulipier [du Gabon], n.m. Spéc. (Spathodea campanulata P . Beauv.). Arbre ornemental de la fam. des Bignoniacées fréquemment planté dans les avenues pour ses grandes fleurs à corolle exubérante d’un rouge orangé émergeant d’un calice velouté brun en forme de coque de bateau. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 102). Il y aura donc un circuit pédagogique [.]. Déjà, on y trouve autour du somptueux bâtiment, des gingembres*, des ficus*, des papyrus* et aussi des arbres : des tulipiers, des palmiers [.]. ( Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). (White/ Abernethy, 1996 : 78).

 

turnix, n.m. Spéc. Petit oiseau terrestre à trois doigts, qui ne perche pas et vit dissimulé dans l’herbe de la savane. On distingue localement le turnix d’Afrique (Turnix sylvatica Desfontaines) qui ressemble à une caille. V. CAILLE* COMBATTANTE, FAUSSE* CAILLE D’AFRIQUE et le turnix nain (Turnix Hottenttota nana Temminck), très petit et qui a les joues rousses et le croupion noir. (Christy/ Clarke, 1994 : 21).

 

tutu, n.m. V. TOUTOU*, ITUTU*, VIN* DE PALME.

 

type, n.m. Fréq., oral, argot urbain. Petit ami. Son type ne vaut rien. Il ne travaille pas depuis des mois. (Fonctionnaire, Libreville, 1999). Mon type est sérieux contrairement au mec de Cloé qui drague toutes les filles. (Etudiante, Libreville, 1999).