LES IDIOSYNCRASIES EN SUBORDONNÉE
RELATIVE
ENTRE LA CAUSALITÉ INTERNE
ET L’ANALOGIE EXTERNE
Ahmed Akouaou
Faculté des lettres I, Fès, Maroc.
Dans une étude complémentaire à une recherche sur
l’interlangue des apprenants marocains du français L2
(Akouaou : 1992), les réponses aux procédures de sollicitation
de données reproduisaient très largement les idiosyncrasies
relevées en subordonnée relative dans les données
textuelles et soulignaient par leurs résultats l’existence de processus
sous-jacents réguliers. Deux de ces idiosyncrasies nous paraissaient
pouvoir s’expliquer par l’interférence i.e. l’intervention dans
la construction des schémas structuraux de l’arabe dialectal (A.D.
: L1). Les apprenants réalisaient, en fait, de façon fréquente
et systématique une anaphore après un pronom relatif
correct ou incorrect (1ère idiosyncrasie)
et, dans certains cas, omettaient tout simplement le relatif (2e
idiosyncrasie).
Nous nous limiterons dans ce papier à un cas
particulier de la première idiosyncrasie qui semble avoir donné
lieu à un phénomène de fossilisation puisque nous
en rencontrons des exemples non seulement dans les productions d’apprenants
du français avancés mais aussi fréquemment au moins
à l’oral chez des locuteurs pourtant avertis et souvent perçus
comme des modèles linguistiques. Cette idiosyncrasie spécifique
se caractérise par une régularisation des subordonnants relatifs
en que, doublée de la réalisation d’une anaphore dans
la proposition relative, qui répercute l’antécédent.
A l’importance qu’elle revêt au plan pédagogique
s’ajoute son intérêt théorique qui tient à la
double interprétation que l’on peut en fournir : L1 et
explication externe (interférence), L2 et explication
interne. Laquelle des deux explications ou interprétations retenir
? Est-il possible de les combiner ? On privilégierait l’analogie
interne (L2) et limiterait l’impact des faits L1
dont le rôle serait simplement facilitateur.
Cette hypothèse se heurte à un premier
argument d’ordre socio-linguistique : nos apprenants sont loin d’avoir
une pratique de L2 développée au point de susciter
de manière tout à fait analogue les besoins de communication
et d’engendrer les procédés linguistiques qui, en français
"populaire" ou avancé (oral), ont donné lieu à l’idiosyncrasie
en question. Mais faudra-t-il, pour cela, l’écarter définitivement
?
Avant de répondre à la question posée,
il nous semble important de considérer d’abord "la littérature"
relative à cette idiosyncrasie et dans l’ordre les données
françaises et les faits contrastifs.
a) Dans sa Grammaire des fautes, H. Frei (1982)
a analysé "le traitement du pronom relatif dans le langage populaire"
en relation avec le besoin d’invariabilité et dans le cadre de la
"transposition syntagmatique" (pp. 183-191). Après avoir signalé
la généralisation de que employé pour les autres
pronoms relatifs, l’auteur explique que, n’ayant pas satisfait complètement
au besoin d’invariabilité qui l’a engendrée, cette généralisation
se double de la réalisation après que d’une anaphore.
Un tel procédé corrige ou répare le déficit
linguistique : qu = subordinatif + pronom (représentant l’antécédent
à certains cas). Il "décumule" le pronom relatif pour donner
à la subordonnée la forme d’une proposition indépendante.
Ce qui redéfinit que comme "simple conjonction vide" :
- La maison où il habite
La maison que il habite
- C’est des types que le malheur des autres
amuse
C’est des types que le malheur des autres
les amuse.
- L’homme dont je n’ai pas de nouvelles
L’homme que je n’ai pas de nouvelles
de
lui.
Cette notion de décumul, nous la retrouvons chez
P. Guiraud (19651) toujours à propos du français populaire
: "Toute l’histoire de l’idiome atteste le décumul des formes synthétiques
dont le relatif qui, en plus de son rôle de morphème de jonction
ou de subordination, est un pronom chargé d’indiquer la fonction
d’un antécédent" (p. 44). Ce décumul : que
+ anaphore, plus fréquent que la simple anaphore, l’auteur l’explique
par l’"hétérogénéité" (1965) et l’"incohérence"
(1969) du système des relatifs français. Il l’illustre par
les exemples :
Une chose que tu peux en être
fier (19651, p. 46)
Mon mari que je suis sans nouvelles
de
lui (19651, p. 46).
Le sergent que voici son nom (1965, p. 46)
L’homme qu’il est venu avec (lui)
La pièce qu’il est entré
dedans
(dans elle, y).
Tous ces exemples d’une remarquable homogénéité
permettent de saisir un procédé original qui marque le sens
d’une évolution : réduction d’un système de morphèmes
à un "corrélatif unique" et décomposition
d’une forme synthétique qui restitue dans
la subordonnée relative des éléments de rappel et
restructure l’ensemble de la phrase.
Ces deux faits, nous les retrouvons, repris et analysés
dans de nombreux travaux récents sur le français oral (cf.
entre autres références : D. François : 1974 et travaux
du G.A.R.S. : 1979 et 1981).
Toutes les descriptions anciennes ou récentes
s’accordent à souligner l’émergence puis l’établissement
en français populaire ou oral, d’un que "mot-outil" (F. Brunot
: 1922, p. 181), "pur conjonctif" (A. Brun : 1931, p. 61), "que
des relatives phrasoïdes" (J. Damourette et E. Pichon : 1950-1925,
t.4, p. 175), "conjonction vide" (H. Frei : 1929 ) "corrélatif unique"
(P. Guiraud : 1965, p. 49) et, pour clore la liste, "connecteur universel"
(C. Hudelot : 1977, p. 104). Elles s’accordent tout aussi bien à
signaler le fait encore plus remarquable et, sans doute, plus général
qui consiste (la relation avec le premier étant plus ou moins marquée)
à employer après que i. e dans la relative, des éléments
qui ont pour rôle de combler le vide fonctionnel laissé par
le relatif que non fléchi.
Au terme de cet exposé des données L2
relatives à l’écart ou à l’idiosyncrasie examinée,
on pourrait bien retenir, en nous appuyant sur une théorie des déficits
linguistiques et/ou des besoins de communication, le principe d’une explication
interne : l’idiosyncrasie serait simplement le résultat d’une évolution
depuis longtemps attestée en français.
S’y arrêter peut, cependant, se révéler,
dans notre cas, être une grave erreur, à la fois théorique
et méthodologique. Les enfants francophones de base et les élèves
arabophones, apprenants L2 commettraient-ils ici la même
erreur, autrement dit, résolveraient-ils la même difficulté
exactement de la même manière ? Doit-on, pour expliquer l’idiosyncrasie,
se limiter à ses seuls aspects linguistiques ou chercher à
en cerner toutes les causes ?
A. Giacomi (1983) avance le principe d’une explication
interne, celle-ci s’imposant d’autant plus simplement que "cette construction
se retrouve dans l’ensemble de la francophonie" (p. 51) i. e chez les locuteurs
de français de langues maternelles différentes.
Pour la même idiosyncrasie chez les apprenants
tunisiens du français L2, M. Derbal et J.P. Tamine (1984)
rejettent le principe de toute explication par L1 ou L2
et se contentent de la décrire comme un trait constitutif d’une
interlangue spécifique (p. 48). Ils parlent de la notion de redondance
et donnent des exemples tunisiens tels que "Mon père, il est parti",
"Il est parti, mon père". Ils notent une simple convergence entre
données linguistiques françaises et tunisiennes et jugent
que, pour les premières, il n’est pas possible de trancher en faveur
de l’une ou de l’autre des deux interprétations, interne ou externe
: "Pour l’instant donc, dans le cas des Tunisiens, les deux hypothèses
s’annulent" (p. 47).
Cette redondance se traduit, dans le cas de la subordination
relative par une généralisation de que, devenu simple
outil de liaison et par un transfert de fonction, le pronom personnel "cristallisant
l’indication de la fonction auprès du prédicat" :
C’est moi que j’ai gagné
Un café que je le connais bien.
Les auteurs analysent le rapport syntagmatique ainsi
décrit comme l’"amalgame" des deux structures de la topocalisation
(qui isole l’antécédent) et de l’expansion par propositions
indépendantes (p. 48). A. Giacomi (1983), en parlant de "solidarité"
entre N/ Pro et Qu + construction verbale dans : [± dét.
(N/ Pro. — Qu + const. Verbale)] et de "trace optionnellement réalisée
comme clitique", ne dit pas autre chose, en dépit des différences
dans le vocabulaire.
En tout cas, l’interprétation interne pour une
idiosyncrasie aussi caractéristique sera d’autant moins acceptable
qu’elle ignorera complètement ou ne reconnaîtra que tacitement
les données L1, sûrement contestable pour ne pas
tenir compte de l‘environnement linguistique des apprenants et de la situation
d’apprentissage. Par exemple, M. Descamps (1974) ne fait, en traitant des
erreurs sur les relatives, aucune mention aux langues de base des apprenants.
Ce qui est d’autant plus grave que la recherche menée dans le cadre
d’un apprentissage du français par les adultes (émigrés
maghrébins, espagnols, portugais) a des visées pédagogiques
(cf. "Comment enseigner les relatifs", p. 73). Voici sa conclusion
: "cette simplification (tendance au relatif unique et éventuellement
production de l’anaphore) d’un chapitre difficile de la grammaire française
confirme la recherche de l’économie du langage que tout linguiste
peut constater après A. Martinet" (p. 76).
Considérons maintenant les données
contrastives. A. Brun (1931) cité par Giacomi (1983) a émis
au profit d’une interprétation externe l’hypothèse selon
laquelle la structure relative étudiée "a été
favorisée en Provence par un développement parallèle
mais plus rapide du que provençal" (p. 57). Avant lui, J. Damourette
et E. Pichon (1927-1950) avaient avancé une idée semblable
en soulignant la grande extension de cette "tournure" en occitan (t. V,
p. 121). Dans un article plus récent, C. Rojas (1971) a comparé
le système des relatifs en français et en espagnol (cf. schéma
des relations inter-systémiques, p. 61) et signalé les risques
d’interférence L1. Par exemple, elle a expliqué
que, si la fonction substitut nominal du relatif est effacée comme
le montrent les exemples suivants :
- Pour prendre le bain que nous
le prenons
avec plaisir
- On entend la clochette de l’église
qu’elle
appelle à ses habitants,
c’est que, outre sa fonction de simple relateur,
que
peut fonctionner en espagnol comme un "relateur à tout faire" d’où
:
que + construction verbale (et clitique).
De plus, la neutralisation qui / que s’explique dans les productions
françaises des hispanophones par le fait que l’espagnol que
[ke], cumule les deux fonctions de sujet et d’objet. Du reste, les relatifs
espagnols ne répondent pas de façon
univoque à une fonction grammaticale (excepté cuyo,
"dont").
Une telle analyse fournit des éléments
d’explication dont l’interprétation interne ne peut même pas
soupçonner l’existence et dont le traitement pédagogique
d’une manière ou d’une autre, peut tirer profit. Elle conduit, au
delà d’une communauté de comportements linguistiques réelle
mais de surface (même idiosyncrasie chez les apprenants L2
et de L1 différentes), aux stratégies mises en
œuvre par des apprenants L2 particuliers.
En ce qui concerne les données contrastives qui
mettent en jeu l’arabe et le français, il est simplement révélateur
qu’un chercheur aussi averti que F. Debyser (1970) ait donné comme
un premier exemple illustrant le concept d’interférence cette phrase
d’un élève arabe :
"le chien que je le vois" (p. 33)
De façon aussi ponctuelle, M. Bastide (1977)
donne un court commentaire de ce qu’il juge être une "faute fréquente"
des élèves du 1er cycle secondaire marocain, illustrée
par l’exemple :
"le cousin de Karim dont je connais pas son
nom".
Il écrit : "le pronom relatif étant le
seul outil grammatical qui, avec le pronom personnel se décline
en français, est d’un emploi difficile pour les arabophones qui
ne possèdent qu’un seul relatif, lli qui sert à toutes
les fonctions et qui n’exclut pas, comme dont, la marque de la possession"
(p. 8).
Tout aussi significatif est le fait que M. Perlmutter
(1971, cf. C.B. Benveniste : 1975 , pp. 391-394) se soit appuyé
pour démontrer sa théorie du "pronom-ombre" dans le processus
de production des pronoms relatifs sur des exemples, de relativisation
dans certaines langues dont l’arabe où, selon son analyse, "le relatif
copié et le pronom-source de la copie coexistent dans la même
phrase" (p. 391) comme dans celle-ci :
"C’est la voiture que l’homme
l’a
achetée"
tout à fait attestée, par ailleurs, en
français oral.
Citons encore l’article de D. Véronique (1983),
"The Acquisition and the Use of Aspect of French Morphosyntax…" où
sont données et commentées les productions :
"Ce voyage que je ne l’ai
pas fait du tout" (p. 12)
"Le professeur que je le connais" (p.
18).
"It should be rememberd that clitic doubling is extremely
frequent in dialectal Arabic" ; l’auteur ajoute : "There is in that
particular case structural convergence between L1 and L2
which favors transfer" (p. 12).
Un dernier exemple confirme l’intérêt à
peine esquissé ici d’une référence à L1,
AD : Dans le Manuel de Linguistique Appliquée,
I, 1975 ), on relève chez les élèves
maghrébins des classes de transition et C.E.T. les énoncés
idiosyncrasiques du type :
L’homme dont je me promène
avec lui (p. 93)
La ville d’où j’en viens (p.
93).
Ces deux phrases ont en commun de développer
une anaphore ("avec lui", "en") quel que soit le choix du relatif, correct
ou incorrect. Ce qui peut correspondre à un stade d’apprentissage,
bien que l’on puisse considérer "la ville d’où j’en
viens" comme une variante syntaxique L1de "la ville que
je viens
d’elle" :
l¶
mdina mnin z`it (d’où)
l¶
mdina lli z`it
m¶ nn-ha (que
… d’elle)
Toutes les références précédentes
relatives à l’arabe convergent vers un même fait : l’intervention
dans la construction relative en L2 de la langue maternelle
AD. Les différences structurales L1 — L2 conduisent
à L1 et au transfert ou — les faits L2 d’évolution
pris en compte (français oral) - sont réduites de façon
interne i.e. dans le système L2, L1 ne
jouant qu’un rôle faciliteur.
La première hypothèse est directement
énoncée par A. M’Dibeh (1980) dans sa thèse sur la
subordination en langue française chez les lycéens arabophones
marocains du 2e cycle. Nous reproduisons ici avec des réserves
sur sa formulation, la conclusion de l’auteur : "Nous pensons que ces fautes
sont dues à l’interférence. En effet, les élèves
reprennent le complexe antécédent + pronom relatif par un
pronom relatif ou un adjectif possessif de la même manière
qu’ils le font quand ils construisent des relatives dans leur langue maternelle"
(p. 207).
L’auteur précise que le pronom de rappel n’est
obligatoire en arabe que dans les subordonnées relatives "déterminatives".
Dans les "explicatives", il correspond à un choix facultatif. Il
ne donne, cependant, avec une anaphore facultative, sur les 63 phrases
de son corpus, que trois phrases notées comme explicatives (cf.
p. 205).
Nous avons nous-même, essayé avec un groupe
d’apprenants (bacheliers : 1ère année : A.R.M.,
Meknès) de vérifier les faits avancés. Nous étions
parti de la notion de restriction facile à saisir :
a.- Arrosées, les fleurs poussent vite
b.- Les fleurs arrosées poussent vite.
a’.- Les fleurs que l’on arrose fleurissent vite
b’.- Les fleurs, que l’on arrose, fleurissent vite.
a — a’ : - restriction : épithète simple,
relative explicative.
b — b’ : + restriction : épithète simple,
relative déterminative.
Il nous semble bien, à noter les réactions
des informateurs, que l’anaphore est effectivement obligatoire avec les
relatives à sens déterminatif ou restrictif :
Lw¶
rd lli ta-nsqiw-h…
Elle paraît même fonder la distinction entre
"déterminatives" et "explicatives" :
+ restriction, + anaphore
- restriction, - anaphore
Lw¶
rd lli ta-nsqiw Ø…
Ces observations n’ont, bien entendu, de valeur que
dans les limites de ce coup de sonde et une recherche plus poussée
pourra, peut-être, les récuser ou contribuer à les
affiner.
En revanche, l’anaphore est tout à fait obligatoire
quelle que soit la relative, dans les cas obliques :
La fille (dont + que) je connais son
nom
La fille que j’ai voyagé avec
elle
Le quartier (où + que) tu y habites.
Remarquons que, parallèlement à ces structures,
nous disposons en L1 d’une possibilité syntaxique qui nous rapproche
du modèle L2, réalisée au moyen des morphèmes
indéfinis (initialement interrogatifs) :
Comparons :
a.- rraz¶
l lli t¶qt fi-h
L’homme lli (que)
j’avais confiance
dans lui
et
a’.- rraz¶
l f-m¶ n t¶
qt
L’homme dans lequel
j’avais confiance
b.- rraz¶
l lli ttk¶ lt
lih
L’homme lli (que)
je comptais
sur lui
et
b’.- rraz¶
l la m¶ n ttk¶
lt
L’homme sur lequel
je comptais
c.- ddar lli sk¶
nna fi-ha
La maison lli (que)
nous habitions
dans elle
et
c’.- ddar f(in + a_) sk¶
nna
La maison dans
(où + quoi) nous habitions.
C’est ainsi qu’il est possible d’interpréter
"dans + quoi" et "sur + quoi" des exemples suivants comme issus respectivement
de "f + as`"
et "la + as`"
:
"Le temps dans quoi nous sommes partis"
"Car j’ai trouvé le bonheur
sur quoi je
cours si longtemps" (cf. … le bonheur que je cours sur lui.)
En conclusion à cette discussion, on retiendra
que, dans le cas présent, il n’est pas possible — sauf ignorance
ou décision arbitraire- d’exclure l’une ou l’autre des deux explications
interne et externe. Les idiosyncrasies scolaires rejoignent les écarts
par rapport à la norme observés en français oral.
Une telle convergence des faits d’apprentissage et des faits d’acquisition
et d’évolution ne peut être interprétée dans
le sens d’une explication unique et exclusive, L1 ou L2. Mais
il reste à savoir si l’idiosyncrasie concernée est une solution
apportée à une difficulté L2, appuyée
et favorisée par L1, ou si, sa relation à L1
étant directement posée, il ne s’agit pas d’un simple transfert
structural. L’hypothèse contrastive semble ici prévaloir
car ce qu’il faut, à notre avis, d’abord considérer ce sont
les différences L1 — L2. Que le nivellement
de ces différences opéré par nos apprenants prenne
les mêmes formes que dans le français avancé est un
fait important mais non décisif ; la régularisation de que
et la réalisation de l’anaphore non seulement caractérisent
la relativisation L1 mais spécifient, du moins en surface, la syntaxe
L1 comme une syntaxe de la juxtaposition (cf. Akouaou : 1992
: Erreurs sur la subordination en que et la construction infinitive).
N’est-il pas normal et attendu que là où
le français L2 exige un choix complexe mais unique (le
relatif adéquat), nos apprenants opèrent conformément
à leur langue maternelle un double choix : l’un non spécifié
ou grammatical, emploi de lli, l’autre spécifique, réalisation
d’un substitut ou anaphore.
C’est cela qui nous semble être dans une perspective
contrastive important et premier. Celle-ci permet de regrouper en référence
à L1 des faits idiosyncrasiques que rien ne permet d’abord de rapprocher
et aide ainsi à expliquer des pans entiers de l’interlangue, lieu
d’application des règles L1 et L2 mais aussi
d’élaboration dans la différence des règles propres
à l’apprentissage, en l’occurrence, celles qui président
à la dépendance syntaxique ou subordination.
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(Bruna A., Brunot F. et Damourette / Pichon sont cités par
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pas pu consulter).
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HUDELOT, C. (1977). "Relative et relatifs. Etude
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pour le doctorat de 3e cycle,
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M.L.A. (1975) : (Manuel de Linguistique Appliquée),
ouvrage collectif coordonné par F. Marchand. Paris, Delagrave.
Cf.
3e partie : L’apprentissage du français, cas des enfants immigrés,
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ROJA, C. (1971). "L’analyse des fautes". F.M.,
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Dialects, Manuscrit, Janvier. |