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ga, n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Eriocoe lumpungens Radlk.). Espèce de sous-bois de la fam. des Sapindacées. Aubreville, 1959, II : 220.

 

gabar, n.m. V. AUTOUR*.

 

gabriel, gaby, n.m. Dispon., oral, fam., mésolecte, plaisant.

1- Viande de porc. J'étais parti* payer* gabriel* pour la sauce. (Boy, Abidjan, 1990). Mme Gnoléba qui persiste à vendre la viande de porc communément appelé gabriel ou gaby se retrouve avec une recette journalière de 9 000F contre 30 000, voire 40 000 auparavant. Soir info, 15/16.05.1996.

COMP.: gabriel gare.

SYN.: gaby*.

2- Appellation fam. du phallus, "popaul". Entre temps, là-bas la bonne femme était confrontée à un grave problème : son nouveau mari était devenu impuissant. [.] Le gabriel de son mari était complètement mort : il était tombé dans un sommeil éternel. Guénaman Colbert, 1985 : 11.

SYN.: barreau*, bâton*, bazooka*, bengala*.

3- gabriel gare, n.m. Lieu où, sur le marché, se rassemblent les vendeuses de viande de porc. A Yopougon, le temple du gaby  comme on l'appelle, le point de vente situé à gabriel gare abritait hier mardi 14 mai 1996, ce qu'on pourrait appeler un conseil non pas de guerre mais de famille. Soir Info, 15/16.05.1996.

SYN.: temple* du gaby.

 

gaby, n.m. Dispon., oral, fam. mésolecte. Viande de porc. La décision du gouvernement, si elle n'est pas rejetée par les commerçantes de gaby, reste tout de même incomprise. Soir Info, 15/16.05.1996. En outre, certaines commerçantes estiment que l'on aurait pu assouplir la décision [.] de façon à moins pénaliser et les vendeuses [.] et les inconditionnels du gaby chaud [.]. Ibid.

SYN.: gabriel*.

 

gadi, gaddy, n.f. Vieilli, (de la chanson "Why be closer", du chanteur américain Eddy Grams, selon Caummaueth, 1988 : 76), oral, écrit, jeunes, fam.

1- Jeune fille, "pépée". Nous sommes en train de causer seulement, voilà une gadi qui nous salue. (Etudiant, Abidjan, 1975). Qu'est ce que c'est que cette gadi ? (Etudiant, Abidjan, 1989).Tout ce que nous savons, c'est que nous allons nous offrir un bon gazoil* avec les gadi. FM., 10/11/12.04.1982.

2- copine, petite amie. La gaddy, elle compte que sur ces attraits physiques, ID., 09.04.1978. La gadi, donne moi la chose, je vais partir. (Chanson des années 1970). Et ta gadi, elle vient pas ? (Etudiant, Abidjan, 1995).

SYN.: bouille*, carreau*, daille*, gnin*, go*, gomon*, mama*, produit*, sao*, soupe*, stéki*, tchamp*.

 

gagner, v.tr. Fréq., oral , écrit, fam. tous milieux.

1- gagner + compl. animé. Vaincre (dans un jeu, une compétition). Elle m'avait gagnée parce que son mari m'a terrassée pour elle. FM., 10.01.1980. Tu ne m'as pas gagné. Je crois que tu triches. (Enseignant, Abidjan, 1990).

2- Verbe outil à signification très étendue : avoir, obtenir, recevoir, trouver. Le chauffeur, cavalièrement me demande : "Où tu vas ?"-"Au Plateau*" lui ai-je répondu. "Tu as la monnaie ?"-"Juste mille francs"- "Je gagné pas monnaie." FM., 23.02.1981. Avant de partir , on prenait de la bouillie [.]. En forêt, on se débrouillait pour gagner une souris, un margouillat*, une pintade et on les grillait*. Deniel, 1991 : 61. Les gens cherchent du travail, ils n'en gagnent pas et toi tu trouves ! Deniel, 1991 : 114. Sa femme me disait :"Comment je vais gagner un autre boy comme toi ?" Deniel, 1991 : 156. Où il va gagner femme, lui?  (Corpus Tschiggfrey, Abidjan, 1995).

3- Employé absolument. Gagner de l'argent. Quand tu fais baragnini*, des fois tu gagnes, des fois tu gagnes pas. (Informateur, Abidjan, 1984). Même si tu gagnes gros, maintenant l'argent ne suffit pas ! (Etudiant, Abidjan, 1991).

4- Entre dans la construction de nombreuses locutions basilectales et familières :

- gagner affaire, avoir des ennuis, des histoires. Si tu me donnes pas, tu vas gagner affaire. (Etudiant, Abidjan, 1984).

- gagner cadeau, V. CADEAU*. Recevoir un cadeau, une gratification, un pourboire. J'ai accompagné le Blanc* et j'ai gagné cadeau. (Lycéen, Bingerville, 1980).

- gagner la chance, avoir de la chance. Aujourd'hui même, j'ai gagné la chance!  Zazou n° 13, 1984 . Nombreux sont les citoyens désargentés qui ont recours à eux [: les marabouts] pour gagner la chance. Bonnassieux, 1987 : 163

- gagner la honte, V. HONTE*. Quand le prof m'a dit de venir au tableau, j'ai gagné la honte. Je ne pouvais plus parler. (Etudiant, Abidjan, 1984)

-.gagner l'enceinte, basilecte. V. GAGNER VENTRE*.Tomber enceinte. Fille ça* gagne l'enceinte et garçon, ça* fout le camp. (Ancien combattant, Daloa, 1988).

- gagner petit, attendre un enfant, être enceinte. Ma femme a gagné petit. Faut elle va au village. (Jardinier, Abidjan, 1982).

- gagner travail, trouver du travail, avoir un emploi. Patron*, si je gagne pas travail, bientôt je vais mort. (Chômeur, Abidjan, 1984).

- gagner ventre, mésolecte, fam. être enceinte. Henriette avait compris qu'il ne serait pas digne d'une fille élevée dans de saines traditions de dire à Adou : "Voilà j'ai gagné ventre." Du Prey, 1979 : 106. L'amour, l'amour ? Tu gagnes ventre. Voilà* ! (Revendeuse, Abidjan, 1990).

SYN.: gagner l'enceinte.

 

gahou, [gau], n.m. V. GAOU*. Gaou/gahou ; paysan, nigaud. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

 

gaigai, n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Napoleona leonensis Hutch. et Dalz.). Arbuste de sous-bois aux fleurs formant une collerette jaune crème sur les bords et rouge à l'intérieur. Aubreville, 1959, III : 48.

 

gailèche, guélèche, [gelDG]. n.f. Fréq., argot nouchi, (de l'anglais "girlish"), oral, jeunes urbanisés, fam., péj. Fille légère, prostituée, garce. Hé gailèche, si ça va pour toi, ça va pour moi. ID., 23. 03. 1986. Pour moi "gailèche", ça rentre dans le même domaine que "sao*"[.] Elles se prostituent pour un petit sou. Caummaueth, 1988 : 86. La gailèche me gbasse*. Elle peut me dja*! (: la garce m'envoûte, elle me rend dingue), (Corpus Tschiggfrey, 1995).

 

gainz, [gRz], n.m. Dispon., argot nouchi, (de l'anglais), oral, jeunes urbanisés., fam.

1- Tampon d'essence ou de diluant qu'on respire pour se droguer. Le gainz, c'est la drogue de l'ajustement culturel [.] 10 f CFA le chiffon imbibé de solvant. Jeune Afrique, 16-22.02.1995, p. 28.]

COMP.: gainz-boy.

SYN.: reniflette*.

2- Vieilli. Argent. Tu peux me filer un peu de gainz?- "Désolé! je suis rienard*!" (Lycéens, Bingerville, 1985).

SYN.: badge*, ché*, fac*, gnon,* jeton*, makouta*, ro*.

3- gainz-boy, jeune qui se drogue à l'essence ou au diluant. Les gainz-boys donnent dans l'essence ou le diluant. Jeune Afrique, 16-22.02.1995.

 

galago, n.m. Spéc., (faune).  Joli petit animal lémurien à gros yeux au pelage fin et laineux. On connaît localement le galago du Sénégal (galago senegalensis Geoffroy St- Hilaire), savanicole, le galago de Demidoff, (galago demidovii G. Fischer) plus petit, gris foncé, forestier. Dekeyser, 1955 : 128-130. Haltenorth /Diller, 1985 : 246.

[.] galago du Sénégal signalé (Comoé). galago de Demidoff signalé (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 155.

SYN.: bush baby (angl.)

 

galamment, adv. Dispon., vieilli, (perçu comme un dérivé de "gala"), oral, écrit, mésolecte. Elégamment, comme pour aller à un gala.  Pour aller à l'hôtel Président, il faut être galamment habillé ! Cravaté *et tout*. (Enseignant, Yamoussoukro, 1979).

 

galant, adj. Vieilli. (perçu comme un dérivé de "gala").

1- Elégant, chic. Un boubou en soie peinte à la main, c'est bien plus galant mais c'est très cher!  (Etudiante, Abidjan, 1984). A la fin des vacances, mon vieux* m'a accompagné en ville pour payer* ma tenue de sortie bleu et blanc avec cravate et chaussures noires. Je me sentais bien dedans, j'avais l'air galant. Krol, 1994 : 172.

2- galant (faire le ---- ), loc.verb. Vx. Faire le dandy. Avec son costume cravaté*, il fait le galant dans toutes les boîtes. (Professeur, Abidjan, 1978).`

 

galérien, n.m. Dispon., argot urbain, oral, feunes urbanisés, fam., péj. Pauvre bougre habitué à la "galère". Nous là, on est des galériens / nos parents n'ont rien / donc nous même on lutte pour vivre quoi. (Corpus Tschiggfrey, Abidjan, 1995).

 

galette dédégba, n.f. V. GUEDEGBA*.

 

gali, n.m. V. GARI*. [.] le gali, pâte de manioc avec une sauce au gombo*. Bussang /Leblanc, 1990 : 22.

 

gamellier, n.m. Spéc., argot universitaire, (dérivé de "gamelle"), oral, fam., péj. Etudiant qui, faute de pouvoir aller se nourrir au restaurant universitaire, vient aux cours en emportant sa nourriture pour la journée dans une gamelle. Comme toute société hiérarchisée, le monde du glase* a aussi sa basse classe : cette classe est essentiellement composée de petits gamelliers, qui sont craints par tous les autres membres de la communauté car leurs gamelles n'hésitent à vomir dans les virages. Campus lexique. 1978 : 11.

 

gandja, n.m. V. GANJA*. Oui, messieurs les vendeurs de drogue veulent être à la Coupe du Monde [.]. Eux visent un autre intérêt : écouler le maximum de gandja.. Ivoir'Soir, 03.06.1998.

 

ganga [de Gambie], n.m. Spéc., (faune). (Pterocles quadricinctus Temminck). Oiseau de la fam. des Pteroclididae, courtaud, à pattes emplumées et plumage sable. Il vit au nord de la forêt sèche. Serle /Morel, 1988 : 90. Mulhenberg /Steinhauer, s.d., 38. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 156.

SYN.: caille* de Barbarie.

 

ganja, gandja, [gSdFa], n.m. ou f. Fréq., argot nouchi, oral, fam., jeunes. Drogue, chanvre indien, kif. Aussi la décision du rasta ivoirien de ne plus fumer du ganja ne peut altérer sensiblement sa force créative. Konaté, 1987 : 167. Hé frère !* Il faut donner ganja !!! 1000f-1000f!* Jano, 1987 : 2. J'ai de la ganja super ! faut pas la mouiller ! Jano, 1987 : 3. Les rastas clament haut et fort depuis longtemps les vertus du ganja. Ivoir'Soir, 28.10.1997. [.] tous les manifestants fumaient du gandja. Ivoir'Soir, 30.03.1998. Guégou repousse alors la fille atterrée et découvre sous ses pieds un colis de ganja. Adé Adiaffi, 2000 ; 72.

SYN.: guedji*, herbe qui tue*, tabac*/ tabac congo

 

gao, n.m. V. BALANZAN*.

 

gaou, gahou, [gawu], Fréq., (du mandenkan " issu de la plus basse caste" ), oral,  basilecte, péj. Cul-terreux, péquenaud, abruti. Les go*, il faut qu'on coupe* tous les gaous qui vont nous draguer mais je vous préviens, l'argent que nous aurons doit servir à quelque chose d'utile. FM., B.D. 22.12.1997. Les filles, elles, telles une seule personne, disent en choeur : "On va couper* les gaous!". Ivoir'Soir (BD, 19/20/221.12.1997.[.] un gaou, c'est quelqu'un qui ne connaît rien. (Corbineau, 2000, t.2 : 13)

 

gaouo (1), [gawo], n.m. Spéc., (flore), (du krou). (Cola Buntingii Bak. f.). Arbuste noueux de la fam. des Sterculiacées. Aubreville, 1959, II : 293.

SYN.: ka cola (guéré).

 

gaouo (2), guahélé, [gawo] / [gwaele], n.m. Spéc., (flore), (de l'agni). (Corynanthe pachyceras K. Schum.). Petit arbre de sous-bois des forêts denses qui atteint d'assez fortes dimensions en diamètre. Fam. des Rubiacées. Aubreville, 1959, III : 296.

ENCYCL.: écorce utilisée en pharmacopée locale pour soigner la toux. Il fournit un bois jaune, employé pour faire des peignes.

SYN.: mbraoua (abé), nkaka (attié).

 

garba, n.m. Usuel, (du patronyme "Garba", très répandu chez les Haoussa, vendeurs habituels de ce mets), oral, écrit, tous milieux.

1- Attiéké* assez grossier au poisson grillé ou à la viande. Donc si demain je vous invite à manger un garba quelque part aux Deux Plateaux, ce sera bien. Notre temps 13.01.1993. Quant à la provenance douteuse de la viande ou du poisson noir utilisés par les vendeurs de garba (attiéké)[.]. FM., 11.02.1993. Toi, tu manges chawarma* / moi je prends garba/ entre nous deux là* qui est rassasié ? (Chanson zouglou des Pros du Phare, 1993). Je mange une fois par jour, le soir, le long du goudron*, là où il y a les femmes qui font garba. Krol, 1994 : 41. /Garba-é c'est bon-o c'est doux*-o /Abou donne-moi attiéké* vingt-cinq francs / avec le poisson sans le haut / sans oublier oignon tomate/. (Chanson "Garba". groupe Espoir choc, corpus T., 1994). Garba : attiéké* avec du thon grillé (vendu par des Haoussas qui s'appellent souvent "Garba"). Première leçon de français de Moussa. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 9. Nous ici, il nous arrive quelquefois de manger leur fast-food, mais notre restauration rapide c'est le garba. Ivoir'Soir, 29.04.1997. Nous, on mange toujours le garba, ça serre nos gorges mais on n'a jamais eu le goitre. Ivoir'Soir, 13/14/15.06.1997. . Vous imaginez ! Quelqu'un qui mange le garba et qui se retrouve un matin avec 80 millions ! C'est dingue, dingue. Ivoir'Soir, 09.12.1997. A midi, je mange garba et ça serre ma gorge. Ivoir'Soir, 10.12.1997. Grand Campement, c'est autant le lieu où l'on peut calmer sa faim avec un plat composé de garba (attiéké*/thon) acheté à 50 CFA* que celui où le sexe ne vaut pas cher, pas même le prix du risque d'attraper le sida. Ivoir'Soir, 04.02.1998. Ce qui est sûr, nous, on sent très bien l'odeur de notre garba. Ivoir'Soir, 06/07/08.03.1998.

LOC.: faire* garba (: vendre du garba).

COMP.: garbadrome.

2- garbadrome, n.m. Fréq., (du patronyme substantivé garba* et du mandenkan -doromé*"pièce de 5 francs"), oral, écrit, tous milieux. V. -DROME*. Partie du marché où l'on peut acheter et consommer du garba*. Mais le comble, c'est que le dimanche matin, de retour d'un garbadrome, notre baraque était pillée. Ivoir'Soir, 25.09.1997. Dans les garbadromes de Séguéla, elle est très célèbre. Ivoir'Soir, 24/25.12.1997.

 

garçon, n.m., adj.

1- n.m., adj. Basilecte. Mâle. Tu vas acheter mouton garçon. [: bélier] ID., 05.11.1972. Venez nous chercher si vous êtes des garçons, disent les malfaiteurs à l'adresse des gardiens. FM., 20./21.06.1981.

COMP.: garçon-pisse.

LOC.: faire le garçon.

ANT.: fille*.

2- garçon, (faire [le] ----), loc.verb. Mener une vie de joyeux célibataire, chercher les aventures féminines. Patron, l'argent ça suffit pas pour faire garçon. (Boy, Abidjan, 1983).

3- garçon-pisse, n.m. Dispon., argot urbain, oral, péj. Equivalent local et masculin de la "dame-pipi". Kouassi Kouassikro fait le patron à merveille. Il en remontre au garçon-pisse et à la caissière [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 46.

 

garde-boeuf, n.m. V. HERON GARDE*-BOEUF. Un autre oiseau accompagne les buffles*, c'est le garde-boeuf, magnifique échassier au plumage blanc immaculé, aux pattes et au bec jaunes. Balafon n°50, 1981: 23.

 

garde-cercle, garde cercle, garde de cercle, n.m. Vx, oral, écrit, tous milieux. A l'époque coloniale, membre du service d'ordre placé sous l'autorité du commandant de cercle. Souvent [.] cette porte s'ouvrait et laissait sortir un homme que suivait aussitôt un garde-cercle. Dadié, 1973 : 119. [.] les gardes-cercles dont la seule apparition de l'uniforme de drap bleu, du fusil passé en bandoulière et de la chéchia rouge semait la terreur parmi les villageois qu'ils allaient recruter pour les travaux forcés. Oussou-Essui, 1979 : 25. Une figure  fort pittoresque que celle du garde de cercle avec sa chéchia rouge, sa vareuse noire, sa baïonnette au côté, son fusil en bandoulière, sa bande molletière et le ceinturon à la taille sur la ceinture de laine rouge. Dadié, 1980 : 32. Nous n'avions rencontré ni garde-cercles ni gendarmes. FM., 28.10.1983. Etre garde-cercle, pour certains, c'était le sommet de la promotion sociale. (Retraité, Daloa, 1985). Les colonnes punitives d'Angoulvant, le travail forcé* et la chicote* des garde-cercles ne sont plus que de mauvais souvenirs. David, 1986 : 42. Les gens en armes qui remplaceront les tirailleurs s'appelleront les garde-cercles. Kourouma, 1990 : 70. Il voulait, ce nazaréen*, interdire aux gardes-cercles et aux sicaires noirs d'exercer des violences inutiles [.]. Kourouma, 1990 : 183. Les gardes-cercle du commandant* installé à la subdivision* de Bokpli étaient envoyés dans les villages pour surveiller les travaux des plantations et des routes. Oussou-Essui, 1999 : 15. Le capitaine s'est fâché, est venu en tenue militaire avec ses galons et des gardes cercles au village. Kourouma, 2000 : 26.

COM.: pluriel instable : gardes-cercles, garde-cercles, gardes cercle.

 

gardénia, n.m. Spéc., (flore), mais assez fréq. (Gardenia Vogelii Hook.f. ex Planch). Arbuste de la fam. des Rubiacées, aux grandes fleurs blanches odorantes. Aubreville, 1959, III : 274. J'ai mis des gardénias autour de la terrasse, comme tu l'avais dit. (Lettre, avocate, Abidjan, 1994).

SYN.: faux* citronnier.

 

garder, v.tr.

1- garder sa bouche chez soi, loc.verb. V. BOUCHE*.  Et pourquoi tu n'as pas gardé ta bouche chez toi, hein ? Tu as vu le résultat ? (Etudiante, Abidjan, 1985).

2- garder des dents contre qqun, loc.verb. Dispon., oral, écrit, lettrés, mésolecte. Garder une dent contre quelqu'un, garder rancune. A cause d'une seule maison, il gardera des dents contre toi. Guenaman Colbert, 1985 : 48. C'est un type, tu lui fais quelque chose, il oublie pas, il garde des dents contre toi, toujours ! (Informateur, Gagnoa, 1988).

3- garder la palabre, loc.verb. V. PALABRE*.

 

gardien, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- gardien de voiture, jeune travailleur indépendant en milieu urbain. Son activité consiste à indiquer des places à l'automobiliste en quête de parking, puis une fois celui-ci installé, à garder la voiture. C'est alors qu'entrent en activité d'autres travailleurs indépendants qui vont s'auto-baptiser "indicateurs de parking" et "gardiens de voitures". Touré, 1985 : 46. Où est passé le gardien de voiture? (Fonctionnaire, Abidjan, 1990).

SYN.: djosseur de namans*, indicateur* de parking.

2- gardien-jardinier, assez fréq. Employé de maison qui fait office de gardien et effectue également des petits travaux de jardinage. O. O. , 32 ans, gardien-jardinier, était parti d'Abidjan avec deux sacs remplis de cannabis. FM., 02.01.1980. J'ai fait* gardien-jardinier trois ans chez un Libanais à Marcory. (Gardien, Abidjan, 1990).

 

gare, n.f. Fréq., (transport), oral, écrit, tous milieux.

1- Appellation désignant tout autant la gare ferroviaire que la gare routière. Le soir on étudiait sous les lampadaires de la gare, non, pas celle des trains [.], celle des cars, la place où ils arrivent et partent, on appelle ça la gare. Krol, 1994 : 37. Nous prendrons le car ensemble. Rendez-vous demain matin à la gare. (Informateur, Daloa, 1987).

COMP.: auto-gare, gare lagunaire, gare-voitures.

2- gare gbaka, dispon., fam., oral. Sorte de gare routière où se rassemblent les taxis collectifs appelés gbakas*. Le moment est venu pour les pouvoirs publics de songer à choisir un site définitif et adéquat pour loger la gare gbaka. FM. 04.06.1984.

3- gare lagunaire, gare située au bord de la lagune et dans laquelle les voyageurs peuvent emprunter les diverses lignes de bateaux*-bus. Trois gares lagunaires sont, en effet, en construction au Plateau*, entre les deux ponts, à Treichville et au Banco pour permettre une liaison en triangle effectuée par des vedettes rapides d'une capacité de 100 personnes. FM., 28.12.1978. (Ière attestation écrite rencontrée). Le Président [.] inaugurera ce samedi matin 6 décembre, les deux gares lagunaires de Treichville et Abobo-Doumé [.]. Cette cérémonie sera la première étape de la mise en service des bateaux-bus* que les usagers pourront emprunter à partir du 12.12.1980. FM., 06/07.12.1980. J'ai attendu à la gare lagunaire, hier matin. (Secrétaire, Abidjan, 1990).

4- gare-voitures, basilecte. Gare routière. V. AUTO-GARE*. Elle était arrivée seule à cette gare-voitures d'Adjamé où viennent s'échouer les naufragés du pays. Tierno Monenembo, 1993 : 74.

5- gare (auto- ---- ), autogare. V. GARE-VOITURES. Rendez-vous demain matin 6 heures à l'auto-gare! (Instituteur, Bouaké, 1985). Arrivés, nous ne sommes pas partis directement à l'autogare. Kourouma, 2000 : 49.

 

garer, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte.

1- Se garer. J'ai garé devant Monoprix. (Chauffeur, Abidjan, 1983). Déjà que lorsqu'ils garent en pleine chaussée [.]. Ivoir'Soir, 02.12.1997. Pourvu que quelqu'un, où qu'il se trouve, lève le doigt, le taxi à Daloa, gare aussitôt, au mépris de toute interdiction ou de toute précaution. Ivoir'Soir, 16.12.1997. L'accueil commence dès le parking où l'on vous aide à garer. Ivoir'Soir, 13/14/15.03.1998.

2- Assez fréq., oral, écrit, mésolecte. Avec un compl. désignant une personne, déposer à un endroit donné qqn que l'on a transporté en voiture. Je monte avec toi . Tu me gareras devant le stade. (Enseignant, Abidjan, 1981). Tu peux me garer à la rue du commerce ? (Infirmière, Abidjan, 1990).

3- Ranger pour conserver, quel que soit l'objet dont il est question. J'ai là une machine [: à coudre] que j'avais louée à quelqu'un. Pendant six mois il n'a pas payé, je l'ai reprise pour la garer à la maison. Deniel, 1991 : 67. Gare cette daba* dans la boyerie*. (Boy-cuisinier, Abidjan, 1992).

4- garé, (être ---- ), loc.verb. Dispon., argot estudiantin, oral, fam., mélior. Etre assuré d'être bien appuyé, d'être pistonné, "être paré" contre toute éventualité. Mon frère est conseiller du ministre, alors moi, je suis garé. (Etudiant, Abidjan, 1984). Lui, tu sais, il est garé avec sa famille, mais moi?  (Etudiante, Abidjan, 1981).

 

gargote, n.f. Dispon., oral, écrit, tous milieux, sans connotation. Petit restaurant bon marché. On ira manger dans une gargote, j'en connais une pas mal du tout, près de la mer. (Fonctionnaire, Abidjan, 1980).

DER.: gargotière*, gargotier*.

SYN.: maquis*.

 

gargotière, gargotier n.f. ou m. Dispon., oral, écrit, sans connotation. Tenancier/ tenancière d'un petit restaurant bon marché, restaurateur. Les Guinéens, exilés politiques et plus encore économiques[.] représentent toutes les ethnies du pays et notamment les Peuls du Fouta Djallon [.] qui se sont souvent établis gargotiers et petits boutiquiers*[.]. David, 1986 : 165. Ainsi les restauratrices et les gargotiers qui veulent s'en sortir sont souvent contraints de réduire les quantités servies de modifier la gamme des ingrédients entrant dans la composition des plats. Bonnassieux, 1987 : 134. Pour notre petite réunion, la gargotière a promis de nous faire un nanni-dja*. (Universitaire, Abidjan, 1984).

SYN.: mamie*, maquisarde*.

 

gari, [gari], n.m. Usuel, (du mandenkan à partir de l'éwé "gali"), oral, écrit, tous milieux. Semoule de manioc grossièrement rapé, mélangé à de l'eau, puis essoré et séché. Aliment surtout des populations côtières, facile à conserver et à transporter. [.] les colis de gari et d'atadjon* qu'elle m'avait offerts et que j'ai dévorés de si bon appétit [.]. Anoma Kanié, 1978 : 36. A Toumodi, en effet, existe un vaste champ entièrement mécanisé et une usine de transformation de manioc en produits finis et semi-finis : attiéké*, gari, etc. FM., 07.03.1980. La visiteuse avait du cannabis dans son paquet de gari. FM., 07/08.06.1981. L'idée leur est donc venue de transformer leur manioc en gari, semoule de manioc broyé, lavé, fermenté et torréifié dont la consommation est très répandue dans le Golfe de Guinée. Très facile à cuisiner, le gari est pré-cuit: il suffit donc de le faire gonfler dans un peu d'eau et de l'assaisonner. FM., 10.02.1983. [.] les Togolaises [vendaient] la farine de gari de leurs compatriotes mina. Tilliette, 1984 : 10. Je faisais du gari que je vendais. Deniel, 1985 : 64. On mange gari avec boîte de pilchard ou sardines. (Lycéen, Bingerville, 1990).

SYN.: farinya* (rare, du portugais brésilien ).

 

gasoil, n.m. V. GAZOIL*. Alors qu'on organise ici des gasoil pour manger des kédjenou* de pigeon [.] . Ivoir'Soir, 27.04.1997.

 

gastéracanthe, n.f. V. ARAIGNEE*-CRABE.

 

gâteau (1), n.m. Dispon., argot nouchi, oral, jeunes, fam., péj. Indicateur de police. Kouadio N'Guessan, 1990 : 381. Il t'a tchonon*: tu es un gâteau ! (: Il t'a dénoncé, tu es un indicateur, Corpus G., Abidjan, 1988). Tous les étudiants disent que c'est un gâteau. Il a trop* l'argent et tout ça*. (Lycéen, Abidjan, 1990).

 

gâteau (2), n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux, plutôt recherché. Appellation donnée à la boule de pâte de mil ou de maïs. Le gâteau a été préparé à l'avance mais est gardé au chaud pour être servi fumant en même temps que la sauce. Recette de cuisine, Guido, 12.06.1982. Il se jeta sur le tôô ou gâteau de maïs[.]. Oussou-Essui, 1999 : 176.

SYN.: akassa*, boule* de pâte, foufou*, foutou*, tô*.

 

gâter, v.tr. Usuel, oral, écrit, surtout mésolecte, basilecte.

1- Verbe outil qui peut remplacer tout autre verbe impliquant l'idée de destruction : détruire, démolir, endommager, pourrir, gâcher, abimer, etc. Maintenant que je suis une moitié d'homme, que je n'ai plus de membres, que j'ai un oeil gâté, vous n'allez plus m'aimer. Anoma Kanié, 1978 : 294. Ce grand garçon que les études n'avaient pas gâté irrémédiablement [.]. Du Prey, 1979 : 38. Moi je dis que le monde est gâté, Grand Dieu, y a plus d'enfants ! Oussou-Essui, 1979 : 22. Kouassi, il me semble que tu parles trop, c'est la France qui t'a gâté comme ça ? A. Kouadio, 1983 : 60. Il m'a demandé d'amener [: le magnétophone] à la maison [.] parce que l'appareil est gâté. FM., 15.04.1983. Vraiment mon petit frère* il est gâté, il est foutu. Otitro, 1984 : 64. Chemin faisant, je me dis : "Mais ils sont gâtés, ils sont perdus... Je ne me droguerai jamais."  Otitro, 1984 : 47. Notre pays est gâté. L'Afrique est gâtée. Guenaman Colbert, 1985 : 31. "Regarde téléphone !"-" C'est gâté ! Jano, 1987 : 8. Tout l'argent est gâté!!!  Jano, 1987 : 2. Les autres surveillaient les troupeaux pour ne pas qu'ils aillent gâter le mil [.]. Deniel, 1991 : 49. Quant au verbe gâter, il s'emploie à l'infini aux sens propre et figuré et toujours sans pronom. Synonyme d'abîmer, nuire, pourrir, rater, détruire, endommager, casser, compromettre, user, dénigrer, calomnier, c'est un mot clef dont les aléas de la vie ivoirienne imposent souvent l'usage : c'est gâté y a rien à faire. Krol, 1994 : 210. [.] parce que l'hôpital, il faut voir son état, c'est gâté, la maternité comme le reste. Krol, 1994 : 74.

2- Entre dans la composition d'un certain nombre de locutions :

a)- gâter l'affaire, faire échouer une entreprise. Bon ca va pour aujourd'hui mais silence hein? Ne gâtez pas mon affaire!  Krol, 1994 : 21.

b)- gâter la réputation, médire. Tu demandes pourquoi ? Ben parce que tu as gâté la réputation de sa moitié.[.] Signaler une secrétaire à son patron ! Tente de le faire [.]. Guenaman Colbert, 1985 : 29.

c)- gâter la tête, influencer qqun dans un mauvais sens, faire perdre tout bon sens. Certaines familles refusent farouchement d'envoyer les filles à l'école, soit pour garder le fruit de leur travail, soit pour qu'elles n'aient pas la tête gâtée par les études. Du Prey, 1962 : 188. Sa vieille toupie de tante lui avait-elle gâté la tête [.]. Du Prey, 1979 : 100. Votre race* tient beaucoup à l'argent, l'argent a gâté votre tête, comme on dit ! A. Kouadio, 1983 : 85.

d)- gâter le nom, ruiner la réputation d'une personne, faire perdre la face. Tu vois, tout ça par terre : manger, boissons, c'est gaspillage d'argent que tu as fait comme ça... ça au moins ce sont de bonnes funérailles*, ton nom ne sera pas gâté ! Bolli, 1977 : 36. Qui est parti* gâter mon nom comme ça ? Les gens mentent, ils racontent des choses à mon sujet ? C'est faux ! A. Kouadio, 1983 : 75. J'en ai assez de supporter la vie avec les escrocs, les voleurs et les gaspilleurs d'argent qui ont gâté mon nom partout ! Ekra, 1985 : 65. Mais maintenant je comprends qu'on gâte notre nom ici, on a mauvaise réputation, on nous prend pour des voleurs, coupeurs* de tête, tout ça*. A. Touré, 1985 : 66. Notre nom est gâté, dit Moussa. A la moindre chose les gens nous critiquent. Bonnassieux, 1987 : 121. Comme c'est mon frère*, il va peut-être gâter mon nom en disant que j'ai pris sa place. Deniel, 1991 : 146. /faut pas gâter ça /gâter notre nom-o /tu arrives chez quelqu'un /il te connait pas mais déjà il est fâché-o / parce qu'il ne sait pas /si tu es venu-o / pour chercher sa fille-o (Chanson "Anango plan". Groupe Didier et les parents* du campus., corpus T., 1994), Si tu m'avais dit que tu es découragée parce que ton homme t'a menti, je pourrais comprendre. Mais parce qu'il est ghanéen, vraiment*, tu gâtes ton nom. Top Visages, 30.03-05.04.1995. Les parents*, savez-vous que vous gâtez votre nom? Ivoir'Soir, 02/03/04.05.1997. Tu n'es pas fatigué d'interpréter les chansons des autres? Tu gâtes ton nom dè*. Ivoir'Soir, 28/29/60.11.1997. Elle est gentille comme ça et les gens gâtent son nom pour rien. (BD) Ivoir'Soir, 21.04.1998.

DER.: gâteur*.

e)- gâter le temps, faire perdre le temps (à qqun).Toi, quitte *là, tu gâtes mon temps! (Boy, Abidjan, 1981).

f)- gâter le ventre, faire avorter. Le gbass* a gâté son ventre ! (Revendeuse, Abidjan, 1981).

g)- ça gâté pas !, argot estudiantin, ça ne rate jamais ! [.] ça réussit toujours / ah ouais hein / ça gâté pas. (Corpus T., Abidjan, 1994). Tu sors avec un gars, ça gâté pas, tu gagnes* un ventre*! C'est ça moi, je te dis. (Revendeuse, Abidjan, 1990).

COMP.: gâté complet*, gâté fini*.

h)- gâté complet, (être ----), gâté fini (être ----), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam., plaisant chez les intellectuels. Marque le point de non-retour de la destruction. "Etre totalement fichu". Ya pas courant !, ya pas téléphone, ya pas l'argent, Abidjan là c'est gâté complet ! (Gardien, Abidjan, 1982). Son enfant là, il prend ganja*, pépékallé*, tout ça là, trop même. Il est gâté fini ! (Chauffeur, Abidjan, 1983).

 

gâteur, n.m. Dispon., ( de l'expression pop. "gâter* le nom de qqun ), oral surtout, mésolecte, basilecte, péj. Calomniateur, personne qui cherche à nuire à qqun par ses paroles. Considère surtout que ce livre, tu ne l'écris pas seulement sur ma vie mais aussi sur la tienne. [.]. Si tu fais mon gâteur, tu as fait ton gâteur. Y. Konaté, 1987 : 22. Ici, on aime pas les gâteurs!  (Lycéen, Abidjan, 1990).

LOC.: faire* le gâteur de qqun : calomnier qqun.

 

gavial, n.m. V. CROCODILE*.

 

gawa, [gawa], n.m. Fréq., argot urbain, (du mandenkan"imbécile" ), oral, fam., péj.

1- Argot des prisons. Délinquant arrêté pour la première fois par opposition au récidiviste, par extension, débutant inexpérimenté Le gawa aura t-il été corrigé en prison ? FM., 18.01.1980. Peine de mort. Voilà erreur de gawa. L'oeil du peuple. 27.03.1995. L'apprenti [.] a glissé sa main dans un compartiment de la machine. Erreur de gawa ! La machine a coincé ses doigts. Ivoir'Soir, 2/3/4.05.1997.

LOC.: erreur* de gawa (erreur grossière, erreur de débutant).

ANTON.: agrégé*, bagnard*.

2- Provincial, péquenaud. D'où tu sors, eh gawa ! (Automobiliste, Abidjan, 1990). Celui qui traite l'autre de gawa se croit plus civilisé que celui qui est qualifié. (Informateur, Abidjan, 1995). Espérons qu'il [: un chanteur] ne va pas être trop gawa là-bas [: en France] . Ivoir'Soir, 04.05.06.07.1997. [.] le puissant boss passe des vacances de rêve sur son yatcht à Saint Tropez. Pour les gawa, cet endroit se trouve en France, sur la Côte d'Azur [.]. Ivoir'Soir, 29/30/31.08.1997.

SYN.: dago*.

3- Par translation, nigaud, novice, imbécile, ignorant. Un gawa, on arrive à le prendre au dépourvu facilement quelle que soit la situation. on peut le tromper facilement. Cité Caummaueth, 1988 : 110. Dans dix ans on parfumera plutôt les lieux [.]. Celui qui mettra du parfum sur lui sera considéré comme un gawa. Ivoir'Soir, 02.06.1998.

COMP.: gawamalo*.

SYN.: dago*, fougari*, fou guéri*, ouyo ouyo*.

 

gawamalo, [gawamalC], n.m. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan: "imbécile-riz"), oral, fam., jeunes. Riz à gros grains considéré comme de mauvaise qualité. C'est quoi même gawamalo là? (Etudiant, Abidjan, 1991). Patron*, l'argent c'est fini*! J'ai payé*gawamalo pour les enfants. (Boy, Abidjan, 1990);

 

Gazelle (1), n.f. Spéc. mais usuel. Nom donné au train express qui fait la liaison Abidjan- Ouagadougou. Le soir on étudiait sous les lampadaires à la gare*, non, pas à la gare du train, la Gazelle ne passe pas à Odienné, celle des cars, la place où ils arrivent et partent, on appelle ça la gare. Krol, 1994 : 37. Pour aller à Ouaga, tu prends la Gazelle ou l'avion ? (Universitaire, Abidjan, 1987).

 

gazelle (2), n.f. Dispon., oral, mésolecte., fam., mélior. V. GUIB*. Terme impropre désignant une antilope de taille moyenne, le Guib (il n'y a pas de gazelles véritables en Côte d'Ivoire). Chacun s'était choisi une piste et espérait voir bientôt une gazelle ou un grand porc-épic* déboucher par là. Koné, 1976 : 36. S'il avait fait feu sur l'animal sans identifier préalablement ce sur quoi il tirait, c'était parce que cet endroit [: Tiassalé] était fréquenté habituellement par des gazelles. FM., 31.12.1979. On a mangé de la gazelle fumée. (Etudiant, Bouaké, 1981). Haltenorth /Diller, 1985 : 77. Dans leurs cargaisons, il y avait plusieurs espèces: 40 aulacodes* (agoutis*), 2 athérures* (hérissons*), quatre guibs* (gazelles*) 8 antilopes royales*, 5 cobs de Buffon*, 16 céphalophes* et deux singes. Ivoir'soir, 27.05.1997. Trois autres apprentis chasseurs apportent une gazelle, une gazelle capturée dans la journée même [.]. Kourouma, 1998 : 302.

 

gazer, v. intr. Fréq., argot nouchi, oral, fam., jeunes, melior. "Faire la foire", sortir. Gazer c'est bon , Natha-o / gazer moins c'est mieux. (Chanson "Nathalie" Groupe Les côcôs, corpus T. 1994). Tu as gazé dans tout Abidjan maintenant tu es connu. (Ibid.) / C'est nous étudiants on est là gazer seulement / (Chanson "Ambiance zougloutique". Groupe Les parents* du campus, corpus T., 1994).

DER.: gazeur* / gazeuse.

 

gazeur, gazeuse, n.m. ou f. Fréq., argot zouglou, oral, jeunes, fam. Fêtard, frimeur, homme ou femme menant une vie de plaisirs. Le principe du gazeur ou de la gazeuse, c'est de vivre leur vie comme ils l'entendent, avec des plaisirs de toutes sortes à savoir : sexe, nourriture, danse, alcool, voyages, argent, vêtements. Caummaueth, 1988 : 95. J'ai demandé au gazeur - mot d'argot ivoirien signifiant ici frimeur - un grand jeune homme sapé comme un chanteur de rock mais lauréat d'un prix de philo à un concours national, s'il n'en avait pas fait un peu trop. Krol, 1994 : 46. Un gazeur, c'est donc un foireur* et celui qui s'en donne l'allure un frimeur [.]. Krol, 1994 : 215. [.] les gazeurs qui se font passer pour des pédégés (mot magique). Krol,. 1994 : 215. Chélési Chokla y en a* vrai gazeur / vrai gazeur/. Chanson "Les vrais gazeurs". Groupe Sur-choc, corpus T., 1994). La nuit, il fait presque sombre sous ces paillottes. C'est l'éclairage souhaité par les gazeurs. Ivoir'Soir, 17/18/19.03.1995. Venir chez Chantal en fin de semaine est comme un rituel pour elle. Car "tout le monde le fait, en tout cas, un gazeur digne de ce nom le fait." [.] Après s'être défoncés, après avoir sué à force de causer, ils vont manger du placali* à 4 h. du matin avant d'aller dormir. Ainsi va la vie des gazeurs abidjanais. Ivoir'Soir, 08.06.1998.

SYN.: foireur*.

 

gazoil, gaz-oil, gasoil, n.m. Fréq., argot nouchi, oral, jeunes, fam.

1- gazoil, gaz-oil, ambiance de fête, "foire", "fiesta", "bamboche", "bringue". Yopougon [.] un groupe de jeunes trace des projets pour les fêtes. A notre question "Savez-vous pourquoi Pâques est fêté par les chrétiens?", ils nous répondent : "Non ! Tout ce que nous savons, c'est que nous allons nous offrir un bon gazoil avec les gadi*". FM., 10/11/12.04.1982. Une gazeuse* [.] elle aime les gazoils c'est-à dire les activités. Il faut qu'elle se trouve en boîte, elle va à la plage, au cinéma, etc. Caummaueth, 1988 : 95. D'autant que les chanteurs s'expriment souvent à la première personne pour raconter, par exemple, une histoire de gazoil corsée. Krol, 1994 : 216. Chérie y a sida, sida, sida, maladie dangereuse, maladie du gazoil. (Chanson zouglou des "Pros du Phare" 1994). Mais parmi tous ceux-là/ y en a quelques uns quand ils ne sont pas là/ on sent leur absence au niveau du gazoil/ mais quand ils reviennent/ c'est la joie qui remonte dans le coeur/ (Chanson "Les vrais gazeurs*". Groupe Sur-choc, corpus T., 1994). Abidjan sida ne va pas te louper (bis) en gazoil y a les conséquences. (Chanson "Nathalie" citée en Krol, 1994 : 215. Quoique l'achat d'une "teille" (bouteille) de "Che*" (champagne) ou de liqueur* en boîte de nuit est considéré comme le nec plus ultra des"gaz-oil*". Ivoir'Soir, 01.04.1998.

COMP.: nom de gazoil.

LOC.: partir en gazoil.

2- gazoil, (nom de ---- ), surnom mélioratif que se donne un fêtard. En général, c'est un nom de lieu, ou de personne célèbre (homme politique, héros de film, acteur, joueur de football, etc.). Elle a choisi Delphine Mitterand comme nom de gazoil. (Restauratrice, Abidjan, 1991). Mon nom de gazoil c'est London. (Chanson "Ambiance" ; Groupe Les copines, corpus T., 1994).

3- gazoil, (partir en ----), loc.verb. Aller faire une virée, sortir faire la fête, faire la foire. Le samedi, on part en gazoil si on a les pierres*. (Etudiant, Abidjan, 1990). Partir en gazoil signifie sortir faire la foire. Krol, 1994 : 215. Il y a bien longtemps que le gazeur* n'était pas parti en Gasoil. Nous sommes enfin sortis de notre longue torpeur pour faire un saut à Treichville. Ivoir'Soir, 05/06/07.06.1998.

 

gbagba, [gbagba], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé et  de l'attié). (Octoknema borealis Hutch. et Dalz). Petit arbre du sous-bois des forêts denses humides de la fam. des Octoknémacées. Aubreville, 1956, I : 113.

SYN.: brolo (ébrié).

 

gbaka, baka, [gbaka] / [baka], n.m. Usuel, (du mandenkan "panier"), oral, écrit, tous milieux, souvent péj.

1- Véhicule de transport en commun privé comportant deux rangées de banquettes dans le sens longitudinal, pour les voyageurs. Il dessert généralement une ligne fixe. C'étaient de véritables ruines que ces gbakas dont on s'étonnait parfois qu'ils puissent encore rouler. FM., 28.02.1980. Il vendait la drogue aux chauffeurs de gbakas. (titre d'article) FM., 20.04.1982. Je suis descendu [: à Ferké] pour emprunter un car (un gbaka comme on dit) de vingt deux places en route pour Sikasso . FM., 08.05.1984. Les gbakas se sont créés une nouvelle gare à Adjamé. FM., 04.06.1984. J'étais assis à l'arrière d'un gbaka, l'un des rapides* qui relient Adjamé aux autres quartiers [.]. Otitro, 1984 : 51. Désormais, partout, dans les autobus, les gbakas, les maquis*, les bureaux ultra-modernes, sur les chantiers, les Ivoiriens s'interrogent. Touré, 1985 : 32. [.] et aussi de petits taxis collectifs appellés gbaka. [.]. David, 1986 : 79. Les déplacements en gbaka, sorte de petit car rapide ne coûtent que 10F. Bonnassieux, 1987 : 39. Sur les taxis et les transports publics dits gbakas, des autocollants le signalent comme prophète*. Y. Konaté, 1987 : 15. Regardez ce pauvre chauffeur de baka ! Tierno Monenembo, 1993 : 147. Gbaka contre moto : 2 morts. FM.,15.02.1993. Au demeurant , les gbakas et les taxis ne verront pas d'un mauvais secours la manne estudiantine. FM., 14.01.1993. A vrai dire ces diverses camionnettes ou "bakas" disparaissent de plus en plus devant la multiplication de cars réguliers [.]. Rémy, 1993 : 193. Certains ont pu acquérir des taxis, des gbakas et même des immeubles. L'oeil du peuple, 08.03.1995. C'est ce qui se passe [: inconscience au volant] depuis quelques annnées avec la floraison de cars, de gbakas et de woro-woro* à Abidjan et dans d'autres villes de l'intérieur. Ivoir'Soir, 23/24/25.05.1997. Les apprentis des véhicules de transport en commun ou "gbakas" accrochés aux portières crient aux passants leur destination :"Yopougon, Yopougon, Abobo-zoo, Abobo-zoo". Ivoir'Soir, 28.08.1997. Le flic rate le gbaka et tue un passager. (titre d'article). Ivoir'Soir, 02.02.1998. Un mini-car de transport de voyageurs de 18 places, communément appelé gbaka a pris feu dimanche dernier [.]. Ivoir'Soir, 17.03.1998. C'est pour faire gros bénéfices que les commerçants ça grouille autour de gbakas en partance pour le Liberia à N'Zérékoré. Kourouma, 2000 : 54.

COMP.: apprenti*-gbaka, gare-gbaka*.

SYN.: badian*, car rapide*, mille kikos*, rapide*, super goëlette*, vingt-deux places*.

2- gare-gbaka, dispon. (hybride français / mandenkan), V. GARE*.

 

gban, [gbS], n.m. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan "drogue"), oral, jeunes urbanisés. fam.

1- Drogue. Il lui faut tous les jours du gban. (Etudiant, Abidjan, 1991). Tu veux quoi gban ? pépékallé*? ganja*? (Dealer, Abidjan, 1992).

LOC.: se mettre gban.

DER.: gbaner, gbaneur.

COMP.: gbanman.

2- gban (se mettre ---- ), loc.verb. Se mettre sous l'emprise de la drogue, se "défoncer". Nous on se met blé* tous les matins avant de sortir et quand vers l'après-midi ça diminue, on se met  à nouveau gban. Otitro, 1984 : 45. As-tu envie de te mettre gban ? Otitro, 1984 : 46.

SYN.: se mettre blé*, gbaner*.

 

gbaner, [gbane], v.intr. Dispon., argot nouchi, (hybride mandenkan :"drogue"+ suffixe français - er). V. GBAN, (SE METTRE GBAN)*. Il lui faut trop* d'argent pour gbaner comme ça ! (Lycéen, Bouaké, 1996).

 

gbaneur, [gbanZr], n.m. Dispon., argot nouchi, (hybride mandenkan: :"drogue" + suffixe français - eur), oral, fam., jeunes. Consommateur de drogue. Le gbaneur là , c'est nonnon* qu'il veut. (Informateur, Abidjan, 1995).

SYN.: gbanman*, gbasseur*, gbassman*.

 

gbanman, [gbSman], n.m. (hybride mandenkan + suffixe anglais -man), V. GBANEUR*.

 

gbass, gbas, [gbas], n.m.et adj. Fréq., (du mandenkan "fétiche, médicament, poison"), oral, écrit, tous milieux.

1- n.m. Objet fabriqué chargé d'un pouvoir surnaturel dont le rôle peut être de protéger le porteur d'un éventuel ennemi, de lui attirer la protection de la divinité ou de lui nuire. Ils se sentaient comme les pieds liés, les muscles engourdis. Le djigbo*, le gbass ou le gris-gris étaient -ils de la partie ? ID., 22.11.1987. D'où ce caractère grotesque et grossiers des hommes tantôt couverts de gbass [.]. FM., 29.11.1990. Détruire des foyers avec des gbass, oui!  FM., 17.04.1992. Selon elle, ces gbass ne sont autres que des cordages et parfums préparés par un marabout*. FM., 17.04.1992. Il me faudrait un gbass pour l'examen. Tu connais un bon gbasseur*? (Etudiant, Abidjan, 1992). Mais toi là*, gbass que tu m'as donné on dirait que ça ne marche pas ! Regarde comme il me malmène !!. (BD) FM., 30/31.01.1993. Vous savez, moi j'ai peur des "gbas". Bôl Kotch, 28.03.1995. Vous les Blancs, quand on vous dit qu'on a des gbass chez nous ici, vous croyez qu'on plaisante. Ivoir'Soir, 16.09.1997. C'est un gars qui fait tout avec le gbass. [.]. Il cherche même les femmes avec le gbass mais le succès n'a jamais été garanti. Ivoir'Soir, 03.12.1997. Dans un pays où l'on craint au plus haut point le gbass, le mauvais sort et les sortilèges, la portée du geste [: habiter la résidence d'Houphouët à Cocody] est claire : le président n'a peur de rien. J.A L'Intelligent, 28/11-04/12 2000.

DER.: gbasser*, gbasseur*.

SYN.: djigbo*, fétiche*, gbass, gbé*, gbévia*, gris-gris*, kanikani*.

2- adj. Magique, surnaturel, inexplicable, extraordinaire. Il m'est arrivé un truc gbass. (Etudiante, Abidjan, 1990). Et le lendemain, un autre client tombait d'un balcon du quatrième étage [.] C'est pas gbass ça ? Fam, 29.03.1995.

 

gbasser, [gbase], v.tr. Fréq., (hybride du mandenkan " fétiche, médicament, poison" + suffixe français -er), oral, écrit, fam. mésolecte, basilecte. Accomplir des pratiques magico-religieuses, envoûter, jeter un sort. Un jeune cadre, arrivé grâce au sacrifice collectif de son village, refuse d'héberger son cousin qui doit poursuivre des études en ville. Son oncle, outré , décide de le gbasser. Les malheurs ne tardent pas à pleuvoir sur l'ingrat. ID., 09.04.1989. Il n'est pas allé aux funérailles de sa maman* / donc on a dit ils l'ont gbassé, il a perdu la tête. (Corpus T., Abidjan, 1995). Bouaflé : Le paysan veut "gbasser" les juges. Ivoir'Soir, 03.06.1997. Un enfant de 3 ans a survécu à une chute du 16ème étage [.]. Ce petit garçon est peut-être bien "gbassé" ou un diable*. Ivoir'Soir, 09.02.1998. Vous comprenez qu'avec une telle performance, les Maliens n'avaient même pas besoin de gbasser les Français. Ivoir'Soir, 05/06/07/.06.1998.

SYN.: djiboter,* djibser*, faire fétiche*, faire gris-gris*, féticher*, gbétiser*, gbéviater*, grigriter*, marabouter*.

 

gbasseur, [gbasZr], n.m. Fréq., (hybride du mandenkan "fétiche, médicament, poison"+ suffixe français -eur ), oral, écrit, tous milieux, fam.

1- Personne s'adonnant à des pratiques magico-religieuses, notamment à la confection d'amulettes, de protections ou au contraire d'objets destinés à nuire à un individu , etc. Dis, Konan, montre nous ton gbasseur! (B.D.) FM. 07.03.1983. Il n'y a qu'à retourner chez le gbasseur. Elles retournent chez le marabout. ID., 30.10.1983. Je connais un grand gbasseur qui vient juste d'arriver de Bissiguirokro. ID., 30.10.1984. Si tu veux un gris-gris, je t'indiquerai un gbasseur réputé. (Couturière, Abidjan, 1985). Vous savez que je suis un grand gbasseur. Si vous ne votez pas pour moi, je vous transformerai tous en poulets. (dessin humoristique) FM., 04.12.1990. Le gbasseur blanc a mis au point un plan diabolique. Nouvelle Presse, 22.04.1993. Si on salue avec la main, on va perdre le match, c'est un conseil de notre gbasseur. Le Démocrate 05.05.1993. De quoi l'autoproclamé* a-t-il peur ? Des "gbasseurs"? L'oeil du peuple, 13.03.1995. A la barre, le "gbasseur" est passé aux aveux. Il a été condamné à 5 ans de prison. Ivoir'Soir, 03.06.1997. Les médecins, les dirigeants et même les supporters ont cherché partout les raisons de cette méforme. Ils n'ont pas trouvé (probablement parce qu'ils ne sont pas venus interroger nos "gbasseurs" d'ici). Ivoir'Soir, 22.12.1997. De tous les marabouts*; féticheurs* et autres gbasseurs qui ont pour fond de commerce les élections, [.]. Ivoir'Soir, 27/21/22.03.1998. Les bagues noires et torsadées des gbasseurs de chez nous font aussi des miracles. Ivoir'Soir, 11.02.1998. De tous les marabouts*, féticheurs* et autres gbasseurs qui ont pour fond de commerce les élections [.]. Ivoir'Soir, 25.03.1998.

SYN.: djiboteur*, djiboman*, djibseur*, féticheur*, gbassman*, gbétiseur*, grigritier*, marabout*(part.).

2- Rare, argot nouchi, oral, fam. jeunes, péj. Drogué. C'est un gbasseur d'après ce qu'on dit. Il  fume du guedji*. (Lycéen, Abidjan, 1992).

 

gbassman, [gbasman], n.m. Dispon., (hybride mandenkan "fétiche, médicament, poison" + suffixe anglais -man), V. GBASSEUR*. C'est un gbasman redouté. Il connaît* comment tuer à distance. (Gardien, Abidjan, 1988).

 

gbazan, [gbazS], adv. V. FATIGUER* GBAZAN. Pourquoi se fatiguer gbazan tant qu'on a le pia*. (Jeune, Abidjan, 1998).

 

gbé, [gbe], n.m. adv. Spéc., (tradition), oral, fam., tous milieux. Objet fabriqué, chargé d'un pouvoir généralement bénéfique. Si j'avais eu un vrai gbé, je ne faisais* pas l'accident . (Secrétaire, Abidjan, 1984).

DER.: gbétiser, gbétiseur*.

SYN.: djigbo*, fétiche*, gbass, gbé*, gbévia*, gris-gris*, kanikani*, sassa*.

2- adv. De façon bénéfique et profitable. Notre restauration rapide c'est le garba*. Quand on mange ça, on est bourré "gbé" et c'est moins cher . Ivoir'-Soir, 29.04.1997.

 

gbégbé, [gbegbe], n.m. Spéc., (musique), (du bété). Rythme de la musique traditionnelle bété, repris dans la musique ivoirienne moderne Et alors que la radio, la télévision, et Ivoire dimanche, passent en revue les rois du gbégbé, de l'aloukou*, du goli*, du yatchana*, du sobré gaz, du dopé [.]. Y. Konaté, 1987 : 102. Parce qu'en écoutant "Black and White" on sent la percussion du gbégbé. Top Visages, 30.03/05.04.1995.

 

gbembéyan, [gbDmbejS], v.inv. Dispon., argot nouchi, (mandenkan), oral, fam., péj. Flatter, "passer la main dans le dos" (avec des intentions de tromperie). Je peux venir te gbembeyan, tu vas me donner ton appareil, tout ce que tu as. (Corpus T., Abidjan, 1995).

 

gbétiser, [gbetize], v.tr. Dispon., (tradition), oral, fam. jeunes urbanisés, fam. Se livrer à des pratiques de magie blanche, notamment en élaborant potions, amulettes etc. On va gbétiser mon fils avant qu'il parte au village. Tu sais, les gens peuvent être jaloux. (Mère de famille, Abidjan, 1982).

COMP.: gbétiseur*.

SYN.: charlater*, djiboter,* djibser*, faire fétiche*, faire gris-gris*, gbasser*, grigriter*, marabouter*.

 

gbétiseur, [gbetizZr), n.m. Dispon., (tradition), mésolecte. jeunes, fam. Personne qui confectionne des amulettes ou des potions magico-religieuses ou se livre à des pratiques de magie blanche. Tu sais, belle soeur, les vrais gbétiseurs là, [.] ils sont dans les villages. Cité in Caummaueth, 1988 : 116.

SYN.: (part.) djiboteur*, djiboman*, djibseur*, féticheur*, gbasseur*, gbassman*, grigriteur*, marabout*.

 

gbévia, [gbevja], n.m. Dispon., argot nouchi, oral, fam. Fétiche. Le gbévia, c'est le fétiche quoi ! (Corpus T., Abidjan, 1994).

DER.: se gbéviater*.

SYN.: djigbo*, fétiche*, gbass, gbé*, gris-gris*, kanikani*.

 

gbéviater, (se ---- ), [gbevjate], v.pronom. Dispon., argot nouchi, oral, fam. Aller consulter le fétiche, se munir de fétiches protecteurs*. Thomas a été à Korogho pour se gbéviater . Pour se protéger quoi!  (Corpus T. Abidjan, 1995).

SYN.: charlater*, djiboter,* djibser*, faire fétiche, faire gris-gris, gbasser*, grigriter*, marabouter*.

 

gblêya, [gblDja], n.m. Dispon., argot nouchi, (mandenkan "caillou  gravier"), oral, fam. Difficulté, situation inconfortable, " « panade ». Kouadio N'Guessan, 1990 : 377. Ya gblêya pour lui si tu donnes pas fais nous fais* ( : il aura des problèmes si tu ne nous graisses pas la patte., Corpus G, Abidjan, 1995).

 

gbo, gbosro, [gbo) / [gbosro], n.m. Dispon., argot estudiantin, (du mandenkan "excrément"), oral, fam., péj. Nouveau, "bleu", bizuth". On va aller chauffer* les gbos ! On leur montrera qui est fort ! ( Lycéen, Bingerville, 1978).

 

gbofroto, gbofloto, [gbofroto) / gbofloto], n.m. Dispon., (alimentation), (du baoulé : "ils aiment, ils achètent" ).

1- Beignet à base de farine de blé. Tu préfères les gbofrotos ou les cracros*? (Revendeuse, Abidjan, 1979). Mon fils est désespéré parce qu'il ne trouve pas de "gboflotos" ici à Madrid. Ivoir'Soir, 25.02.1998.

2- n.m.pl. Argot urbain, oral, vulg. Seins. Son botch*, ses gbofrotos me mettent* . (Etudiant, Abidjan, 1994).

 

gboï, gboïla, [gbCj] / [gbCjla], n.m. Spéc., (tradition), (du tyembara). Sorte de guitare que les Sénoufo réservent aux cérémonies funèbres. V. GONNI*. La guitare poloï n'appartient qu'aux Sénoufo, tout comme le gboï ou le gboïla que les Sénoufo de Boundiali utilisent dans les cérémonies funèbres. FM., 17.12.1980.

 

gbokro, [gbokro], v.intr. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan) oral, jeunes. fam. Forcer une serrure Kouadio N'Guessan, 1990 : 378. Le djo* a gbokro la merco* or qu'*il y a rien dedans .( : le mec a forcé la serrure de la Mercédès alors qu'il n'y avait rien à l'intérieur), (Corpus G., Abidjan, 1986).

 

gbolipro, bolipro, [gbolipro] /[bolipro], n.m. Fréq., (du baoulé "cabri peau"), oral, écrit, fam., iron. Appellation donnée aux agents de police ou aux gendarmes, flic. A l'entrée du pont de Bassam, les gbolipros contrôlent les véhicules. (Chauffeur, Abidjan, 1981). Tu veux être gbolipro? Toi? (Chauffeur, Abidjan, 1990).

COM.: l'appellation viendrait du fait qu'autrefois, les agents d'autorité portaient au côté un étui à revolver vide.

 

gbon, [gbT], n.m. Fréq., argot urbain, (du nom d'un des chefs historiques de la lutte pour l'Indépendance, dont le portrait figure sur le billet), oral, jeunes, fam. Billet de 5 000 francs CFA. [.] un chef historique illustre, Gbon Coulibaly -dont le portrait figure sur le billet de 5 000 francs qu'on appelle le gbon [.]. Krol, 1994 : 206. Le gbon, tu le bri *! (: le billet de 5000 f., tu le fauches !, Corpus T., Abidjan, 1995). File moi le gbon que tu me dois ! (Etudiant, Abidjan, 1990).

 

gbosro, gbosrotte, [gbosro] / [gbosrCt], n.m., plus rarement f. Dispon., (du mandenkan), oral, fam., péj. Personne jeune et inexpérimentée, naïf, bleu, bizuth. Tu crois que je vais le laisser me faire kpakpato*? je ne suis pas un gbosro ! (: Tu crois que je vais le laisser me rouler dans la farine, je ne suis pas tombé de la dernière pluie !, Fonctionnaire, Abidjan, 1978). Je suis peut-être gbosrotte mais je me méfie. (Etudiante, Abidjan, 1992). Les gbossro qui ont été secoués* ont raconté qu'on leur a fait des photos suggestives à connotation sexuelle. Nous, à* notre temps, on secouait* mais on n'allait pas jusque là. Ivoir'Soir, 29.09.1997.

 

géant, adj. Fréq., oral, écrit, mésolecte. De grande taille. La maison n'était plus sous la garde d'un boy* géant et un peu fruste comme le leur. Kitia Touré 1979 : 31. Patron, y a un homme un peu géant qui est venu te manquer*. (Boy, Abidjan, 1989). Finalement, le directeur est sorti de son bureau : un joli garçon géant. Deniel, 1991 : 54.

SYN.: haut*, long*.

 

gecko, n.m. V. TARENTE*, Puis la forêt a poussé et l'océan s'est surpeuplé. Les geckos, les mandrills*, les buffles*, les panthères*. Tierno Monenembo, 1993 : 115.

 

gendarme, n.m. V. OISEAU*-GENDARME. Les gendarmes ne chantent plus le matin. Arnaut, 1976 : 279. [.] tout se tut, même les gendarmes bavards des tamariniers* [.]. Kourouma, 1990 : 47.

 

génération, n.f. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux spécialement groupe akan. V. ANCIEN*, CEREMONIE* DE GENERATION /FETE* DE GENERATION*, V. CLASSE* D'AGE. CATEGORIE*.

1-  En milieu traditionnel akan, une génération désigne l'ensemble des ressortissants du groupe, nés pendant une période déterminée (généralement vingt cinq ans). Chacune des quatre générations est à son tour divisée en quatre classes* d'âge. Ainsi, selon le principe de séniorité, chaque classe d'âge prend en main les destinées du groupe. Aux rituels de génération se rattachent par ailleurs les cinq animaux primordiaux : le caméléon*, la tortue, le serpent python*, le crocodile* et le grand oiseau calao*, engendreurs symboliques des cinq groupements familiaux. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 39. Le système, immémorial, consiste à répartir la totalité de la population des plus de vingt ans en "clans" et "générations" en fonction de leur naissance, les moins de vingt ans demeurant en instance de classement. Chacun des quatre clans [.] couvre environ vingt ans et comporte, toujours dans le même ordre, quatre générations de quatre ou cinq ans chacune. Ainsi fixée, la grille des âges est mobile, glissant et se renouvelant indéfiniment au fur et à mesure du vieillissement des générations, [.] facilitant la répartition des responsabilités collective. David, 1986 : 136. La fête peut marquer la sortie, la création ou encore la consécration d'une génération ou classe d'âge*  David, 1986 : 135. Chaque génération, à l'intérieur de son clan, se voit confier des tâches sociales, économiques et culturelles précises, adaptées à ses possibilités physiques, qu'elle transmet solennellement à sa cadette en même temps que les symboles et attributs de ses pouvoirs. David, 1986 : 136. Une fois une génération sortante envisagea de découronner* la dynastie des Keita. Kourouma, 1990 : 191. Le Président du Comité du PDCI-RDA d'Abobo-Baoulé prie toutes les femmes et les hommes des générations Blessoué, Gnandoh, Dougbo et Tchagba d'assister à une importante réunion d'informations. FM., 22.08.1990. Mes camarades de même génération ont quitté* aussi et je suis resté tout seul. Deniel, 1991 : 98. Le ministre Amadou Ouattara, élevé au rang de membre de la génération "N'Gbessi" a livré un message très attendu. FM., 28.04.1997. L'organisation sociale des Tchaman [: Ebrié] repose sur la famille ou "Mando" et sur les générations.[.]. Selon des principes millénaires, les quatre générations (Dougbo, Tchagba, Blessouet et Gnandoh) ont comme classes* d'âge chacune les Djéhou, les Dongba, les Agban et les Adoukrou. Il faut pour ces derniers cinq années environ pour passer d'une classe d'âge à une autre. Et ...25 ans d'une génération à une autre. Ivoir'Soir, 08.10.1997. Atto Attébi Alexandre, lui, est un des membres de la génération Gnandoh, tranche d'âge: 50-55 ans. Pour la dernière fois, cette classe* d'âge à laquelle appartient le nouveau chef* du village prend la destinée du village en main. Ibid.

COMP.: cérémonie de génération, fête de génération.

2- génération, (cérémonie de ----), fête akan se produisant tous les vingt à vingt-cinq ans (selon les groupes), lorsque la génération au pouvoir confie celui-ci à la génération suivante. Lors d'une cérémonie de génération, rapportent les villageois d'Abobo-Baoulé, la classe* d'âge Agban reçoit une queue de poisson Asranwoua. Un poisson prisé par les Ebrié et couramment servi lors des cérémonies traditionnelles. Ivoir'Soir, 08.10.1997.

SYN.: fête* de génération.

 

genette, n.f. Spéc., (faune). Petit carnivore nocturne de la fam. des Viverridae, au corps allongé près de terre, aux oreilles larges, au pelage harmonieusement tacheté. Les espèces locales sont : la genette poiane (V. POIANE) au pelage gris jaune taché de brun, queue annelée ; la genette tigrine (Genetta tigrina Schreber) à pelage jaunâtre ou roussâtre portant de grandes taches allongées châtain et une bande dorsale noire, pattes brunes, queue annelée (certains sujets sont assez souvent mélaniques) ; la genette pardine (Genetta pardina I. Geoffroy) à courte crinière, pelage fauve à bande dorsale noire et taches marrons ou noires, pattes brun foncé, queue assez épaisse et paraissant noire ; la genette de Johnston (Genetta johnstoni Pocock) à crinière dorsale assez longue, pelage isabelle portant des taches brunes, pattes brunes, queue annelée de noir ; la civette d'Afrique*, (V. CIVETTE*). Dekeyser, 1955 : 262-268. Haltenorth /Diller, 1985 : 171-177. Plusieurs espèces de genettes signalées (Marahoué, Azagny), genette pardine signalée (Taï). Bousquet, 1992 : 156.

COMP.: fausse* genette, pseudogenette*.

 

génie, [---- de la brousse/ ---- de la terre], n.m. Spéc., (tradition). Etre immatériel, bienveillant ou maléfique, intermédiaire entre la divinité suprême et les hommes. Il passe pour vivre en brousse et au bord des cours d'eau. Le lundi est réservé aux génies de la terre. Kitia Touré, 1979 : 10. Autrefois, on disait chez nous que quand une femme fait des buttes d'igname*, le génie de la terre n'est pas content. FM., 04.04.1983. Un petit pot de bangui* juste à l'entrée de la distillerie pour les génies afin qu'ils éloignent les mauvais esprits. FM., 15.06.1984. C'est le moment où [.] règne une atmosphère irréelle et surchauffée, les initiés, jeunes ou vieux, perdent leur dimension humaine et se livrent aux terribles pratiques magiques, transmises de génération en génération, et dans lesquelles la croyance dans l'existence et l'intervention des génies de la brousse et des rivières ôtent toute volonté et sensibilité. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 69. Je fais donc appel à vous tous, génies aux visages hideux, gris-gris *aux pouvoirs terribles. V. Tadjo, 1992 : 31. C'est comme ça, c'est le prix à payer chaque année à chaque cérémonie d'excision*, le génie de la brousse prend une jeune fille parmi les excisées*. Kourouma, 2000 : 22. Tanguélan est le haut lieu des guérisseuses de la région. Des femmes qui, de par des pouvoirs surnaturels concédés par des génies, traitent efficacement des cas de folies, de stérilité. FM., 29.11.1993.

 

génito, géniteau, (pl.: génitaux, génitos), n.m. Fréq., argot urbain, (de "jeune"+ -ito suffixe espagnol, Caummaueth, 1988 : 95), oral, fam. péj. V. GROTTOTE*. Gigolo, jeune homme entretenu par sa maîtresse, amant de coeur. Groto* a chassé génito. (titre d'article) ID., 11.02.1982. Tandis que le groto* entretient matériellement l'étudiante, le "génito" demeure celui qu'elle préfère et qui lui fait l'amour. C'est généralement un jeune étudiant comme elle, et en principe, il accepte de s'éclipser quand s'annonce le groto* dont les largesses lui profitent également. A. Touré, 1985 : 53 note (17). A Abidjan, du moins, les "génitaux" ont dû s'incliner davant les "grotteaux". David, 1986 : 158. Je m'en voudrais de passer sous silence les gigolos ou génitos, ces jeunots qui se font entretenir par des femmes aisées, des grottotes*, nettement plus âgées qu'eux et qui pourraient même être leurs mères. ID., 14.12.1986. Les grottos* délaissant leur épouse légitime au profit des jeunes filles ou deuxième* bureau obligeaient inconsciemment leurs épouses à chercher chez un jeune homme qu'elles payaient très cher, certains devoirs conjugaux peu accomplis par le mari. Ce jeune homme est communément appelé génito. Le génito est généralement un jeune homme de famille modeste qui monnaie son ardeur auprès de dames aisées ou grottotes* plus âgées. Caummaueth, 1988 : 97. Tu me vois, moi, comme génito toute ma vie ? Coulibaly, 1992 : 67.

ANTON.: groto* s'oppose à génito.

 

gentra, n.f. V. DIANTRA*, [.] après une nuit de gentra [.]. Tilliette, 1984 : 100.

 

gens-en-bois, gens de bois, n.m.pl. Spéc. (tradition), (calque du baoulé waka sran ). V. BLO* BIAN, BLOLO* BLA. Nom donné à de petites statuettes de bois généralement peintes en rouge vif et représentant des personnages indiscutablement modernes : monsieur chic en costume-cravate avec attaché-case, dactylo à lunettes devant sa machine à écrire, etc. C'est faire preuve de paresse ou d'ignorance que de se contenter comme certains de faire des gens-en-bois de simple statues de colons*. Elles ont une tout autre réalité et plus épaisse. David, 1986 : 150.

SYN.: blolo* bian, blolo* bla, époux* de l'au-delà, statue*-colon*, (impr.), wakasran*.

 

géo-, suffixe , entre dans la composition de certains mots techniques :

1- géobéton, géo-béton, n.m. Assez fréq. Matériau de construction moderne, constitué de banco* auquel on ajoute un peu de ciment. Il est un matériau transitoire que l'on a tendance à négliger et qui, pourtant, allie les qualités de résistance du béton à celle de géothermie et de prix du banco*, c'est le géo-béton : huit brouettes de latérite* auxquelles on ajoute un sac de ciment et voilà réalisé le géo-béton, éminemment économique puisqu'il ne comprend que 5 à 8 % du matériau à acheter. FM., 30.01.1981. Pour réaliser ces deux magnifiques villas, les habitants de Fodio ont utilisé le système du géo-béton, ce qui réduit considérablement les frais. FM., 31.03.1983. Un projet de maisons en géobéton (titre) FM., 02.02.1993. Le géo-béton à base d'argile et les tuiles vernissées en fibro-ciment, fabriqués en Côte d'Ivoire pourraient bien donner lieu à la métamorphose de ce qui est habituellement fait en béton et en tôle ondulée avec comme parfait exemple le monastère des Bénédictins des environs de Bouaké. Rémy, 1996 : 45. Ici les murs sont en géobéton avec une structure très apparente de bois. Rémy, 1996 : 106. [.] cette exposition a enregistré la participation des bénéficaires des fonds sociaux, des fabricants du géo-béton venus du Lycée de San Pedro et des artisans. FM., 26/27.04.1997. Le maquis* La Pergola est fait en matériaux locaux : les murs sont en géobéton et la toiture en tuile. Ivoir'Soir, 14.05.1997. Nous découvrons le géobéton qui est un matériau typiquement ivoirien. Ivoir'Soir, 02.02.1998. Hélas, Anne-Marie sur qui s'est abattu tout le mur compact et lourd en géobéton avait déjà rendu l'âme. Ivoir'Soir, 11.02.1998.

2- géopavé, géo-pavé, n.m. Assez fréq. Matériau de construction moderne, élément de dallage, constitué de banco* mêlé d'un peu de ciment. On n'avait pas l'intention de bitumer les alentours. Pour y remédier, nous avons opté pour le géopavé qui revient moins cher. FM., 18.12.1997.

 

gerre, n.m. Spéc. (faune). Petit poisson côtier de la Fam. des Gerreidae dont certaines formes sont estuariennes et d'autres d'eau douce. La plus commune est Gerres melanopterus Bleeker. Seret /Opic, 1981 : 208.

 

geste [national], n.m. Dispon., (du français de Zaïre), argot urbain, oral surtout, péj.

1- n.m. Pot-de-vin, bakchich. Les filles de maquis* ont une certaine idée des étudiants . "Ils sont de faux* types. Ils ne tiennent jamais leurs promesses. Ils parlent gros gros français* sans jamais faire le geste* essentiel c'est-à-dire donner l'argent". Ivoir'Soir, 13.11.1997. Ses concurrents s'étaient toujours trouvés plus généreux dans la manière de "parler français"*, dans le "geste national" . Kourouma, 1998 : 229.

LOC.: faire le geste [national].

2- geste [national ], (faire le ---- ), loc.verb. Soudoyer, corrompre en donnant un pot de vin. C'est un permis-cadeau*!! Elle a fait le geste national pour l'avoir, quoi !! (Chauffeur, Abidjan, 1987).

SYN.: mouiller la barbe*, parler français*.

 

geudji, n.m. V. GUEDJ*.

 

ghana kpongbo, n.f. Dispon., encore mais vieilli, (du baoulé), oral, basilecte.  Grande cuvette de métal. Une cuvette appelée ghana kpongbo ou une bassine dont la contenance ne vaut même pas dix à cent litres d'eau. ID., 01.09.1974.

 

ghetto, n.m. Dispon., argot zouglou, oral, jeunes, fam. Quartier populaire où l'on habite, lieu de rendez-vous habituel. Petite soeur*/ viens on va se voir / allons dans mon ghetto. (Chanson zouglou, corpus T, 1994). Où c'est ton ghetto? (Etudiant, Abidjan, 1990)

 

girelle, n.f. Spéc. (faune). Poisson de mer de la fam. des Labridae. On distingue localement la girelle royale, (Coris julis Linn.), abondante en Méditerranée et sur le littoral ouest africain, qui est remarquable par ses couleurs vives : dos gris bleu avec bande brune, flancs beige avec bandes orangées, ventre rose, tête gris bleu avec lignes orangées, nageoire dorsale rayée de bleu et d'orange et la girelle-paon, (Thalassoma pavo Linn.), d'une vingtaine de cm. de longueur, à teinte dominante verte avec taches et marbrures rouges et turquoises, une bande jaune entre dorsale et pectorale. Seret /Opic, 1980 : 302-304.

 

gla, n.m.sing. glaé, n.m.pl. Spéc. (tradition), (du wè) V. MASQUE*. Les Go*-Loa, si elles ne sont pas aussi puissantes que les Glaé (masques-hommes) sont cependant dotées de pouvoirs mystiques qui leur confèrent une grande autorité au sein de la communauté. Cette puissance mystique est même plus redoutée que celle des hommes. Ivoir'Soir, 14/15/16/17.08.1997. Il y a des glaé (masques). Ils évoluent principalement dans le monde des hommes. Eminemment* sacrés et mâles. Puissants., dont le commerce est interdit aux femmes [.]. Ivoir'Soir, 19.08.1997.

 

glase, [glaz], n.m. Dispon., argot estudiantin, oral, fam. Car universitaire. Parmi les bus de la SOTRA* qui sillonnent la ville d'Abidjan, il y en a un certain nombre qui font tous les jours la navette entre l'Université et les cités périphériques. Cette catégorie de bus s'appelle le glase. Le glase n'est pas seulement un moyen de transport, il est en fait une sorte de communauté mobile bien structurée. Campus lexique, 1978 : 11.

 

glaréole, n.f. Spéc., (faune). Oiseau de la fam. des Glareolidae à allure d'hirondelle géante, en vol. Localement on distingue la glaréole à collier roux (Glareola nuchalis Gray) à longues ailes pointues, queue fourchue et petites pattes, commune sur les grands fleuves, les plages, les lagunes et la glaréole cendrée (Glareola cinerea Fraser) aux longues ailes fines et à la queue échancrée. Elle vit en colonies. Serle /Morel, 1988 : 85-86. Glaréole à collier roux signalée (Comoé, Marahoué). Bousquet, 1992 : 156.

 

glô glô, [glCglC], n.m. Dispon., oral, écrit, péj. Quartier chaud, lieu mal famé. "Glô glô" : endroit très mal famé.[.] Ces différents termes empruntés au langage nouchi*, font partie aujourd'hui du lexique zouglou*. Ivoir'Soir, 15.10.1997. Et j'ai vu des choses. Entre autres, l'enseigne d'un maquis* dans un glô glô de Korhogo. Ivoir'Soir, 18.11.1997.

 

glossine, n.f. V. MOUCHE* TSE-TSE.

 

glu, n.f. Spéc. (commerce). Nom donné à un caoutchouc de qualité inférieure, produit par une grande liane sylvestre atteignant 30 cm. de diamètre à la base et dont le fruit jaune orangé est comestible : le Landolphia hirsuta (Hua) Pichon. Aubreville, 1959, III : 190.

 

gmélina, n.m. Spéc. (flore). (Gmelina arborea Roxb.). Arbre moyen originaire d'Asie, de la fam. des Verbenacées, aux feuilles caduques. Cultivé pour sa croissance très rapide et sa régénération abondante. Son bois à aubier jaune brun clair, parfois rubanné, est mi-dur, assez léger, de bonne durabilité. Il sert à la confection d'allumettes, à la menuiserie d'ameublement. Un projet démesuré d'industrie papetière [.] s'élève comme une nouvelle menace sur la forêt de Taï : au sud et à l'est, [.] on entreprend de défricher 350 000 ha pour replanter gmelinas, eucalyptus* et autres espèces ligneuses à croissance rapide. FM., 10.10.1983. Le gmelina donne également une pâte à papier aux propriétés supérieures à la plupart des pâtes de feuillus. CTFT, 1989 : 420.

 

gnagami, gnai, [Qagami], n.m. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan:"mésentente"), oral, jeunes, fam. Embrouille. Kouadio N'Guessan, 1990 : 376. Attention, y a  gnagami sur le pont! (Corpus G., 1986).

 

gnakpa-gnakpa, [QakpaQakpa], n.m. Dispon., (tradition), (du bété). Danse bété dont le rythme est utilisé notamment dans la chanson zouglou. Les zouglounettes*[.] fustigent les maris cherchelits* sur un rythme de gnakpa-gnakpa , une danse bété. Krol, 1994 : 215.

 

gnako, [Qako], n.m. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan), oral, jeunes, fam. Flingue. Kouadio N'Guessan, 1990 : 380. Casse pas drap* avec ton gnako ! (: fais pas le con avec ton flingue, Corpus T., 1995).

 

gnama, [Qama], n.m. Dispon., (tradition), (du mandenkan), péj. Ombre mauvaise du défunt qui poursuit un assassin. Suis pas chic et mignon parce que suis poursuivi par les gnamas de plusieurs personnes [.]. L'ombre qui devient une force immanente mauvaise qui suit l'auteur de celui qui a tué une personne innocente. Kourouma, 2000 : 12. On ne fait pas de mal à des jumeaux*, à des jeunes jumeaux. Les gnamas des jumeaux, surtout de jeunes jumeaux, sont terribles. Ces gnamas ne pardonnent jamais. Kourouma, 2000 : 99.

 

gnama gnama, n.m. V. NIAMA-NIAMA*.

 

gnamankou, gnamakou, niamankou, niamakou, [QamSku] / [njamSku],n.m. Fréq., (alimentation), (du mandenkan "gingembre" ), oral, écrit, tous milieux. Gingembre. Eau glacée où le gnamankou en sachet étanche bien vite la soif. FM., 11.02.1993.

COMP.: gnamakoudji*, bonbon de gnamankou*.

 

gnamakoudji, gnamankoudji, gnanmancoudji, niamakoudji, [QamSkudFi] / [njamSkudFi], n.m. Usuel, (du mandenkan "gingembre" +"eau"), oral, écrit, tous milieux. Jus de gingembre additionné d'eau, de sucre, de feuilles de menthe vertes et de citron, boisson désaltérante très appréciée et vendue dans les rues ou les marchés. Le vendeur de gnanmancoudji parviendra au bout de plusieurs minutes à défaire ses liens. FM., 24.03.1983. On achète un bout de pain et on boit du gnamankoudji pour se désaltérer. FM., 29.03.1983. Durant combien de mois as-tu vendu du gnamakoudji ? Touré, 1985 : 51. [.] l'utilisation de ce même frigo à gaz à des fins lucratives : vente de gnamakoudji, boissons alcoolisées [.]. FM., 22.08.1990. Ici, lorsque l'étudiant arrive, il passe une commande de "guédégba*", se débarrasse momentanément de son cartable, s'installe sur un banc de fortune. la galette guédégba dans une main, le jus de gnamakoudji dans l'autre, il mord à belles dents dans le guédégba, avale quelques gorgées de gnamakoudji. Ivoir'Soir, 16.10.1997.

SYN.: lemmouroudji*.

 

gnan, [QS], n.f. Dispon., argot nouchi, oral, jeunes urbanisés., fam. Fille, nana, pépée. Le terme, qui, à l'origine, désignait une fille appartenant à une bande de jeunes délinquants, semble s'être banalisé. Pour nous, gnan, go*, daye*, c'est la même chose. Cela désigne la fille, la copine ou la femme quoi. cité in Caummaueth, 1988 : 77.

 

gnangnan, n.m. V. AUBERGINE* LOCALE, NYAN*-NYAN. Recette baoulé à base de gnangnan*. Elle se déguste accompagnée du foutou d'igname*. Télé-Miroir, 02.05.1992. Chez nous, j'ai constaté que le vin se prend avec du bon agouti* assaisonné de sauce gnagnan. Ivoir'Soir, 19/17.07.1997.

 

gnandéni, [QSdeni], n.m. Dispon., argot des gardiens de voitures, oral, jeunes urbanisés., fam. Place du parking dont le petit gardien se considère comme propriétaire et qu'il doit surveiller. Aucun Mauritanien* ne peut toucher à mon gnandéni. (: Nul ne peut s'en prendre à la place dont je suis le propriétaire, FM., 06.01.1993).

 

gnangner, (s'en ----), [QaQe],v. pronom. Dispon., argot nouchi, oral, jeunes., fam. S'en foutre, s'en taper. Alpha Bandit wa, Alpha Blondy wa, Seydou Koné wa, tout ça on s'en gnangne. Ce que nous on sait, c'est que son misic là c'est trop*fort. Konaté, 1987 : 78.

 

gnatar, [Qatar], n.m. Dispon., argot nouchi, oral, jeunes urbanisés, fam., péj. Imbécile, crétin. Attention gnatar! tu gâtes* la sauce. (Etudiant, Abidjan, 1986).

 

gnèze-moule, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux urbanisés. Danse moderne à la mode utilisant des rythmes africains. Le gnèze-moule est une danse du ghetto*. Démocrate, 21.01.1993. Dans une boîte de nuit, il y avait beaucoup de mélomanes qui dansaient le gnèze-moule au rythme du zouglou* et vice-versa. Démocrate, 15.02.1993. Gnèze-moule par ci, gnèze-moule par là, il est bien à la mode ces derniers temps. Ibid.

 

gnimi kaba, [Qibikaba], v.inv. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan : mâcher + pierre,) oral, jeunes loubards, fam. Faire de la taule. Si tu gnimi kaba, au lycée *de Yop' tu seras gawa*! (: Si tu vas en taule, à la prison de Yopougon tu seras qu'un bleu!, Corpus G., 1986).

 

gnin, [QR], n.f. V. DAILLE (2) Si c'est ta gnin, dis-le! (Etudiant, Abidjan, 1995). [.]"gnin gâté": ne peut être traduit car très choquant pour une femme, représente de la manière la plus grossière qui soit le sexe féminin.[.]. Ces différents termes empruntés au langage nouchi*, font partie aujourd'hui du lexique zouglou*. Ivoir'Soir, 15.10.1997.

COMP.: gnin gâté (: con vérolé).

SYN.: bouille*, carreau*, daille*, gadi*, go*, gomon*, mama*, produit*, sao*, soupe*, stéki*, tchamp*.

 

gnôlais, gnolais, gnoleur, [QCle] / [QClZr], n.m. Dispon., argot nouchi, (français "gnole"+ -ais ou -eur), oral, jeunes, fam., péj. Soûlard, soiffard. Kouadio N'Guessan, 1990 : 377. Dis donc, gnolais, oublie pas les djos*! (: Dis donc, soiffard, n'oublie pas les potes !, Corpus T, 1995).

 

gnôler, gnoler, v.intr. Dispon., argot urbain, (du français "gnole"), oral, fam. 

1- v.intr. Plutôt mélior. Consommer beaucoup de boissons alcoolisées, biberonner. Dans le temple du Laba-laba, on gnole, on danse, on drague. Le Changement, 06.05.1993.

DER.: gnolais*, gnoleur*.

2- gnôler, (se ---- ), v. pronom. Plutôt péj. Se saouler. C'est vrai, à chaque sortie, il se gnole ! (Institutrice, Bouaké, 1987).

SYN.: être bloqué*; se bigrer*, être dans son verre*, être keep*, être tire-tire*.

 

gnoleur, n.m. V. GNOLAIS*. C'est comme mon ami Digbeu qui avait eu l'idée géniale d'ouvrir un bar, oubliant qu'il était lui-même un grand gnoleur. Ivoir'Soir, 22.10.1997.

 

gnon, [QT], n.m. Fréq., argot estudiantin, (par aphérèse de "pognon"), oral, jeunes, fam.. Fric, pognon. C'est à dire* y a pas le gnon pour payer* occasion pour transport. ID., 12.01.1975. Tu as gnon ou bien*? (Lycéen, Abidjan, 1981). Ceux qui devraient nous débarrasser des mendiants sont souvent ceux-là même qui respectant les recommandations de leurs marabouts* offrent la cola*, la pièce de 5 francs, le gnon, etc. aux mendiants. Ivoir'Soir, 01/02/03.08.1997. Et l'homme au totem de saurien, de loin la première fortune de la République, ne versait pas un gnon dans les caisses de l'Etat. Kourouma, 1998 : 183.

SYN.: badge*, balles, caillasse*, ché*, djètè*, fac*, gainz*, kpoh*, jeton*, ligbi*, makouta*, pia*, ro*, wari*, zaïre*.

 

gnona-gnona, [QCnaQCna], adv. Rare, oral, fam. Dare-dare. Il nous fallait partir vite, partir gnona-gnona. Kourouma, 2000 : 99.

 

gnoussou-gnoussou, [QusuQusu], n.m. Dispon. (du mandenkan), oral, mésolecte, basilecte, vulg. Sexe féminin. Le passager totalement nu essayait s'il était un homme de mettre la main maladroitement sur son bangala* en l'air, si c'était une femme sur son gnoussou-gnoussou*. Kourouma, 2000 : 59. Il l'a regardée, puis regardée. Elle était débraillée, elle n'avait plus de pagne et son caleçon cachait mal le gnoussou-gnoussou. Kourouma, 2000 : 63. Elle était devenue complètement dingue. Elle tripotait dans son gnoussou-gnoussou devant tout le monde et demandait  devant tout le monde à Tête Brûlée de venir lui faire l'amour publiquement. Kourouma, 2000 : 92

 

go, gomon, n.m. ou f. Usuel, argot urbanisé, (du mandenkan pop. "petite amie, fille"? de l'anglais "girl"?), oral, fam.

1- mélior. Jeune fille, copine, petite amie. Eh djo !* Comme c'est ta go, fonce le premier ! FM., 06.09.1990, (B.D.). Hé la go, et mon affaire, comment on fait ?  (Chanson "Zoko" des Esprits de Yop, 1992). La go est jolie-o elle peut me mourir* / avec son matos*, son sape* ça peut me destroy. (Chanson zouglou, corpus T., 1994). Une fille, c'est tour à tour une go, terme général, une daïe* ou un steki* pour une chérie, une awoulaba* quand elle est belle ou plus prosaiquement un produit* pour celui qui ne voit en elle qu'un objet à consommer. Krol, 1994 : 216. La go était aussi démunie que nous, c'étair une déscolarisée* de notre âge. Krol, 1994 : 37. Le nom de "go" est une expression populaire abidjanaise dérivée de l'anglais <girl>. une façon affectueuse pour un garçon d'appeler sa copine. Jeune Afrique, 12-18 01 1995, p.35 article :"les go, reines d'Abidjan". Mais reconnaissons que certaines "go" exagèrent vraiment en matière d'habillement. Ivoir'Soir, 31.07.1997. Ce qui provoque les avortements chez nous, c'est quand la go ne sait même plus qui est l'auteur de la grossesse. Ivoir'Soir, 09.09.1997. Il y avait dans le bar une belle fille, la go du barman-boxeur. Ivoir'Soir, 26.11.1997. Quand ce sont les go qui les trompent, ils veulent se suicider. Ivoir'Soir, 25.03.1998. Les gars et les gos, l'heure est grave, très grave même. Ivoir'Soir, 02.06.1998. Tu soufflais comme un arrosoir essoufflé sur la go[.]. Adé Adiaffi, 2000 : 58.

COMP.: go yankee, go ziguéhi.

SYN.: awoulaba*, bouille*, carreau*, daille*, gadi*, gnin*, mama*, produit*, soupe*, stéki*, tchamp*.

2- go yankee, péj. Fille qui n'a pas froid aux yeux, fille mal embouchée. Au campus, ils [: les étudiants] ont fait ça [: siffler et interpeller grossièrement les étudiantes qui passent] jusqu''ààà*. Un jour ils sont tombés sur une go yankee. Une go*, elle-même elle a dit elle a enlevé* camarade depuis* avec la honte*. "Est ce qu'on la provoque? Mais comme on ne connaît jamais papa de chien, ils l'ont cherchée et ils l'ont trouvée". Ah ça a chauffé* ce jour là. Ivoir'Soir, 23.04.1998.

3- go ziguehi, péj. Fille baraquée et sans style, «  boudin », « mocheté ». Go ziguehi, tu peux effrayer qui ici? On a vu pire ailleurs! Même les potes* de la rue, sont en drap* de nous. Espèce de fériman*, lance l'un des "parents*". Ivoir'Soir, 23.04.1998.

 

gobe-mouches, n.m. Spéc., (faune). Importante fam. des Muscicapidae, petits oiseaux insectivores à bec fin et aplati et pattes grêles. Les espèces tropicales suivantes sont les plus observées localement : le gobe-mouche de Cassin (Muscicapa Cassini Heine) des berges de cours d'eaux forestiers, gris souris ; le gobe-mouches à lunettes blanches (Muscicapa caerulescens Hartlaub), à sourcil blanc discret ; le gobe-mouches ardoisé (Muscicapa comitata Cassin), forestier, gris ardoisé, commun ; le gobe-mouches d'Ussher, (Artomyas ussheri Sharpe), brun, de hautes futaies ; le gobe-mouches mésange, (Myloparus plumbeus Hartlaub), gris nuancé de bleu, des galeries forestières ; le gobe-mouches forestier, (Fraseria ocreata Strickland), ardoise et blanc, au chant mélodieux ; le gobe-mouches drongo (Melaenornis edolioides Forbes Watson), tout noir, des savanes boisées ; le gobe-mouches pâle (Bradornis pallidus Müller), gris cendre très pâle ; le gobe-mouches à ventre jaune (Hyliota flavigaster Swainson), bleu nuit à ventre jaune ; le gobe-mouches caronculé à collier (Platysteira cyanea Müller) à caroncule rouge au dessus de l'oeil, commun en savane et forêt ; le gobe mouches caronculé châtain (Platysteira castanea Fraser), minuscule, rondelet, noir à croupion blanc ; le gobe-mouches caronculé de Blissett (Platysteira blissetti Sharpe) à dessus et gorge d'un vert foncé brillant et ventre blanc, caroncule bleue autour de l'oeil, joues marron ; le gobe mouches caronculé à ventre doré (Platysteira concreta concreta Hartlaub), d'un vert foncé brillant ; le gobe mouches à tête rousse, (Erythrocercus mccallii Cassin), minuscule et forestier ; le gobe-mouches bleu (Trochocercus longicauda Swainson), entièrement bleu clair avec une longue queue, hantant les forêts-galeries, les plantations et les jardins ; le gobe-mouches noir huppé (Trochocercus nitens Cassin), bleu acier à reflets, à tête huppée, etc. Serle /Morel, 1988 : 213-219. [.] gobe-mouches à sourcils blancs (Frazeria cinerascens Hartlaub) rare, gobe-mouches caronculé à collier signalés (Comoé). 21 espèces signalées (Taï). Bousquet, 1992 : 156.

COM.: le gobe-mouches roux (Stizorhina fraseri Strickland) est, lui, un assez gros oiseau de la fam. des Turdidae, brun olive et roux. qui se distingue mal de la grive* fourmilière. Serle /Morel, 1988 : 194.

 

gobie, n.m. Spéc. (faune). (Gobius angolensis Norman). Petit poisson côtier sans valeur commerciale, de la fam. des Gobiidae. Fusiforme, il a une couleur gris jaunâtre parsemée de petites taches sombres sur les flancs. Seret /Opic, 1981 : 320.

 

golfique, adj. Fréq., oral, écrit, lettrés. Qui a trait au golf, de golf. La saison golfique est rouverte. FM, 06/07.02.1993. [.] son parcours golfique [.]. FM., 13.03.1998.

 

goli, goly, golly, [goli], n.m. Spéc., (tradition), (du baoulé, nom d'un masque). Musique et danse traditionnelle dont le rythme sert d'inspiration à la musique ivoirienne contemporaine. On avait donné l'ordre qu'on fit venir certaines danses* typiques [.] il y aura forcément le goli*, le zaouli*, des danses poros* du pays sénoufo, celles du pays bété sans parler de l'abissa*, le nolé, danses éburnéennes*, aussi typiques, aussi variées, aussi colorées les unes que les autres. Anoma Kanié, 1978 : 116. Chez les Baoulé, le masque* Goli , à tête zoomorphe, est entouré de crainte et de respect. Oberlé, 1983 : 88. Et alors que la radio, la télévision, et  "Ivoire dimanche," passent en revue les rois du Gbégbé, de l'Aloukou*, du Goli*, du Yatchana*, du Sobré gaz*, du Dopé*[.]. Y. Konaté, 1987 : 102.

 

goliath (1), n.m. V. HERON* GOLIATH.

 

goliath (2), n.m. Spéc., (faune). Cétoine. Le plus gros des Coléoptères qui peut atteindre jusqu'à 10 cm. de long. Forestier. M. Terrible / D. Winkoun Hien, 1963 : 12. Les goliaths sont parmi les plus grands insectes du monde. Marché-Marchad, 1969 : 106. Les coléoptères peuvent être fleurs qui marchent ou [.] goliaths, les plus corpulents qui mesurent jusqu'à dix centimètres de long [.]. Conte, 1981 : 13. Les coléoptères comportent de belles cétoines dont le goliath géant. Oberlé, 1983 : 26.

SYN.: scarabée-goliath.

 

go-loa, [goloa], n.m.pl. V. GO-LOE*. Pendant trois jours, se produiront le Go-Loa amuseurs, justiciers, gendarmes etc. Tout cela dans une ambiance folle, colorée, pittoresque à souhait. Ivoir'Soir, 14/15/16/17.08.1997.

 

go-loè, [goloD], n.m. sing, au pl . go-loa, spéc. (du wè "comme l'éléphant"). V. GLA*. Masque féminin. On connaît le festival des masques-hommes (Glaé*) de Bewa. On découvrira celui des femmes, les Go-Loa. [.]. On aura alors à apprécier les Go-Loa danseurs, gendarmes, amuseurs, justiciers etc. Ivoir'Soir, 30.07.1997. Mais le monde du mysticisme est aussi celui des femmes. Ainsi est venu le Go-Loa que l'on traite communément de masque* féminin. Qui évolue principalement dans le monde féminin. Les femmes se retrouvent en cette divinité qui régente la société. Le Go-Loé n'a pas la majesté du Gla* ni l'aspect pompeux et mystérieux. Il se dégage de lui une certaine simplicité et une finesse bien féminine. Elle n'en a pas moins le geste symbolique sacré qui ressemble à l'éléphant, tout comme le Gla*, d'où son nom Go-Loè, qui signifie "comme l'éléphant". Les Go-Loa se sont produits le week-end dernier à Kridy, village du canton Fleo, dans la région de Guiglo.[.]. L'imposante jupe de raphia*, le corps bardé d'amulettes et de différents attributs de son statut, un maquillage savant de kaolin*, signe de pureté, le Go-Loè n'est pas un être ordinaire. Ivoir'Soir, 19.08.1997.

SYN.: masque* féminin, masque*-femme.

 

golly, n.m. V. GOLI*. Quel sera le mariage du golly paysan avec les notes pincées sur une guitare par Ngoran Jimmy Hyacinthe ? FM., 16.04.1982.

 

goly, n.m. V. GOLI*. Tour à tour, les jeunes danseurs ivoiriens ont exécuté les pas de gbégbé*, de ziglibithy*, de goly, de poro* et de zaouli*. FM., 04.12.1990.

 

gombo, n.m.

1- Usuel, (flore), oral, écrit, tous milieux. (Hibiscus esculentus Linn.). Plante portant un fruit comestible mucilagineux qui entre dans la composition de nombreuses sauces*.  Cà et là, du taro*, du gombo, du piment, des aubergines blanches, violettes, toutes rondes avec en parterre des patates* aux feuilles vert foncé. Dadié, 1955 : 121. Les femmes dans la cuisine s'affairaient à cuire la farine de maïs ou de mil et la sauce de gombo à la soumara* qui est un produit aromatique culinaire. Koné, 1976 : 53. D'autres pirogues en direction des marchés, chargées de tomates, gombos, aubergines,... Anoma Kanié, 1978 : 46. Si le gombo affirme avoir plus de saveur que l'arachide, c'est qu'il y a entente entre lui, le sel et le piment. (proverbe cité). FM., 18.03.1980. Aussi les aubergines*, les gombos, les courges, les tomates, les piments, etc. contribuent au maintien de la santé de l'homme. FM., 09/10.01.1982. On découvre en même temps [.] les vertus fondamentales du riz, du manioc*, de l'igname*, du maïs*, de la banane plantain*, des agrumes, du mil* et du sorgho*, de l'arachide* de bouche et de toutes les plantes maraîchères : gombo*, tomate, poivron, concombre, haricot* niébé, aubergine*. David 1986 : 65. Des centaines d'Ivoiriens plongent leurs doigts dans un plat d'attiéké*, la semoule de manioc, souvent accompagnée de la sauce* gluante du gombo. Gombeaud /Moutout /Smith, 1990 : 56. En mars , on semait du gombo. Deniel, 1991 : 38. Les principaux légumes ivoiriens: manioc*, mil*, igname*, banane* plantain, maïs*, riz, gombo*, piment, aubergines*, tomates, oignons, chou. Rémy, 1996 : 67. [.] la petite M.M. se rend dans le champ de ses parents pour y cueillir des gombos. Ivoir'Soir, 29.11.1997. [.] tous les maris trompés finirent par arriver, tombèrent comme du sel dans une sauce de gombo. Kourouma, 1998 : 27.

COM.: le fruit est commercialisé sous la forme de rondelles séchées. V. GOUMBRE*.

COMP.: gombo-chanvre.

2- n.m. Dispon., argot zouglou, oral, fam, péj. Contrat mais aussi ressources parallèles : droits d'auteur, avantages divers de toutes natures (publicitaires notamment), voire pourboires, pots-de-vin. La starlette [.] se sent diffamée par [.] les journalistes qui l'ont surnommée "lame-rasoir," [: car elle survit essentiellement] grâce aux ressources parallèles, communément appelées gombo à la radio et à la télé. Notre temps. 13.01.1993. La plupart de ces groupes vivent , plutôt mal, de leurs gombos (contrats) et de la vente de leurs cassettes, limitée par un piratage monstre. Krol, 1994 : 214. Après le concert, Yodé Martial râlait parce qu'on ne leur avait encore payé ni leur transport ni l'avance promise sur leur gombo, purement verbal. Krol, 1994 : 214. Le "gombo" du manager.[.]. Manager un artiste est tellement juteux ! Ivoir'Soir, 18.06.1997. Il y a tellement de faux* journalistes à cause du gombo. Ivoir'Soir, 30.06.1997. Nos confrères de la télé se croyant tellement importants, se taillent toujours la part du lion dans le partage du "gombo". Ne cherchez pas à comprendre ! Nous nous sommes compris ! Ivoir'Soir, 29/30/31.08.1997. Dans tout ça, c'est M-L qui risque de se fâcher, parce qu'il ne faut pas venir gâter les gombos des autres. Ivoir'Soir, 16/17/18.01.1998. Digbeu des Far a sorti une nouvelle cassette. Sur la jaquette, il a cité certaines personnes. [.]. Les voies du "gombo" sont nombreuses et ...immenses. Ivoir'Soir, 22/23/24.05.1998. Les journalistes l'ont bien compris: pour arrondir leurs fins de mois, ils comptent avant tout sur les gombos, ces pourboires qu'ils ne se cachent plus pour réclamer aux hommes politiques ou aux businessmen. Jeune Afrique, 24-30.11.1998.

DER.: gomboïsme*

3- gombo-chanvre, n.m. V. CHANVRE DE GUINEE*, DA*.

 

gomboïsme, n.m. Fréq., argot urbain, surtout oral, péj. Concussion, publicité illicite, technique permettant de gagner de l'argent grâce à la corruption ou aux bakchiches. La RTI (Radio Télévision Ivoirienne) peut se faire de l'argent aujourd'hui pour améliorer le salaire de ses agents afin d'enrayer le phénomène nocif du "gomboïsme" (bakchich). Ivoir'Soir, 24.19.1997. Chercher seulement les subsides des sponsors, ce n'est pas ça faire de la bonne télévision. C'est du gomboïsme ! (Journaliste, Abidjan, 1999).

 

gommer, v.tr. Dispon., oral, mésolecte, fam.. Amidonner, empeser. Il faut gommer le grand boubou bleu de Patron hein? (Boy, Abidjan, 1981)

 

gommier, n.m. V. ACACIA* VEREK, ARBRE*-GOMMIER.

 

gomme, n.f. Vx, écrit.. V. COPAL*. Latex, caoutchouc. Il sera demandé à chaque chef de clan [.] de vendre au Blanc qui tient le comptoir des mesures de coton, d'arachide*, de karité et de gomme*. Kourouma, 1990 : 60.

COMP.: gomme copal.

 

gomon, n.f. V. GO*. La gomon elle arrive. Content pouvait me tuer. Terrior ! (Corpus G., Abidjan, 1987)

 

gomongain, [gomTgR], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Cratirispermum laurinum Benth.). Petit arbre de la fam. des Rubiacées, à feuilles très coriaces et luisantes. Son écorce a une curieuse saveur sucrée. Aubreville, 1959, III : 303.

 

gonfreville, n.m. Fréq., (du nom de Robert Gonfreville, industriel français qui a créé à Bouaké, en 1921, la première usine textile d'Afrique Occidentale), oral, écrit, tous milieux. Tissu de coton utilisé pour la confection de linge de maison. Il y a des soldes de gonfreville et les nappes sont intéressantes, tu sais. (Enseignante, Abidjan, 1977). [.] la grosse toile de coton tissé à Gonfreville en guise de drap [.]. Anoma Kanié, 1978 : 162.

 

gonni, goni n.m. Spéc. (tradition), (du sénoufo). V. GBOÏ*. Sorte de guitare à très longue hampe des Sénoufo. M.V.D. présentant ici le gonni qui est une sorte de guitare sénoufo. FM., 17.12.1980 (légende sous photo).

 

gonolek, n.m.Spéc. (faune). Assez gros oiseau de la fam. des Laniidae. Parmi les espèces locales on distingue le gonolek à ventre blanc des savanes boisées (Laniarius ferrugineus Gmelin) ; le gonolek noir (Laniarius leucorhynchus Hartlaub), entièrement noir, des forêts secondaires. Serle /Morel, 1988 : 127. Mülhenberg /Steinhauer, s.d. : 138. Gonolek de Barbarie (Laniarius barbarus Linn.) signalé (Comoé), gonolek de Lühder (Laniarius luedheri Reichenow) rare, et gonolek noir signalés (Taï). Bousquet, 1992 : 156.

 

gopo, gôpô, gôpo, gopô, [gCpC], n.m. Spéc., (flore), (du bété), mais assez fréq., mésolecte.

1- (Erythrophloeum ivorense A. Chev.). Arbre qui fournit une sève utilisée dans les ordalies, en pays bété. V. TALI*. La sève du gôpô cause une cécité temporaire qui peut aller jusqu'à la cécité permanente, affirment les scientifiques. FM., 15.12.1982. Généralement, parmi les Bété, on obtenait la vérité en instillant dans les yeux des suspects la sève de l'arbre gôpô. Naipaul, 1984 : 205.

SYN.: arbre* gôpô, bois* rouge, djirotoué*, tali*, alui* (baoulé).

2- Ordalie elle-même, pratiquée avec la sève de l'erythrophloeum ivorense A. Chev. Le gôpô, une justice parallèle (titre d'article) FM., 16.10.1982. Les habitants de Krikoria, village situé à 91 km de Daloa, ont fait du gopô une véritable justice parallèle comme cela se passe généralement en pays bété. FM., 19.11.1982. Les méthodes de recherche traditionnelle* du coupable sont d'une extrême variété [.]. Dans le pays bété, en dehors du gôpo, il existe le siéouli* ou le mouton de la mort* ou la technique de la boue chaude, le djètè* ou le procédé vomitif. FM., 18/19.12.1982. Il faut rappeler que l'épreuve du gopo consiste à boire la sève de l'arbre* gopo en bété. Si le présumé coupable est innocent, le liquide est aussitôt vomi. Dans le cas contraire la mort est instantanée si les faits ne sont pas avoués. Gaudio / Roekeghem, 1984 : 170. Accusé de sorcellerie, il subit avec succès l'épreuve du gopo. FM., 21.08.1984. Quelques-uns, réfractaires, sont soumis à l'épreuve du "gôpô" et avouent eux aussi. Ivoir'Soir 17.08.1992. S'il avait été passé à l'épreuve du gôpô comme il est de coutume en pays bété, il s'en serait sorti. Détective. 16.03.1995. Voilà quelqu'un à qui on devrait faire subir l'épreuve du "gôpo",comme dans nos villages, pour voir s'il n'est pas pour quelque chose dans la mort de Diana. Ivoir'Soir, 10.09.1997.

3- Sève de l'erythrophloeum ivorense, utilisée comme poison pour cette ordalie. Pour prouver son innocence, il peut prendre lui-même la décision de mettre le gôpo dans ses yeux. FM., 16.12.1982.Il était admis que s'ils étaient innocents, le gôpo ne ferait aucun dommage. Naipaul, 1984, 205.

 

gor, n.m. V. HOMMES*-PANTHERES. La plus puissante des confréries [: dan], le Gor confère le don de se changer en léopard pour passer inaperçu mais implique le devoir de faire régner la justice dans la société. Rémy, 1996 : 49.

 

goréen, n.m. Vx, (Histoire). Elève de l'Ecole Normale fédérale William-Ponty de Gorée, au Sénégal, "qui formait les instituteurs, les élèves médecins, les commis supérieurs d'administration, toute l'élite africaine de l'époque coloniale.". (Béart). Il venait de doubler un cap dans son existence. Normalien, Goréen, il avait donc grandi. Dadié, 1973 : 174.

 

gorgui, n.m. Dispon., argot urbain, (du wolof), oral, mésolecte., fam. Vendeur de pacotille, généralement d'origine sénégalaise. Son parfum, elle achète ça avec le gorgui. (Postière, Abidjan, 1981). Nous parvenons à nous coincer entre le gorgui vendeur d'amulettes et l'employé de bureau en cravate. Tierno Monenembo, 1993 : 36. Gorgui, c'est pas possible!* Ils vendent margouillat* comme étant un caïman*. Ivoir'Soir, 05.05.1997.

 

gorguidjen, gordjigen, [gCrgidFen] / (gcrdFigen], n.m. Assez fréq., (du wolof), oral, mésolecte, basilecte, péj. Homosexuel prostitué. C'est une boîte à gorguidjens je te préviens. (Universitaire, Abidjan, 1990). Nous optons pour les sièges confortables du milieu, dans l'odeur de deux toutous*, du gorguidjen.Tierno Monenembo, 1993 : 62. Laissez, les filles ! dit alors le gorguidjen resté jusque là à se couper les ongles en tirant sur un mégot de yamba*. Tierno Monenembo, 1993 : 63. C'est ton copain, ce gordjigen ? (Etudiant, Abidjan, 1996).

 

gorli, n.m. Spéc., (flore). (Caloncoba echinata Oliv. Gilg). Arbuste de sous-bois de forêts denses humides. L'huile extraite de ses graines était utilisée contre la lèpre, en pharmacopée locale. Aubreville, 1959, III : 16.

 

gouassou, (en ----), comme gouassou, [gawsu], / [gausu],loc. adv. Dispon., (du baoulé) , argot urbain, oral surtout, péj. En prime, en plus, en supplément. Finalement, le chauffeur indélicat a payé une amende [.] et comme gouassou, il ira réfléchir quelques jours en prison. Ivoir'Soir, 31.10.1997. Ca fait un rapport de 13 militaires pour 1 guérillero. Avec des avions en gouassou. Ivoir'Soir, 05.01.1998.

 

gouayira, n.f. Vx., argot urbain, (de l'espagnol de Cuba : "paysan cubain"), oral,  jeunes, fam., péj. Godasse, vieille chaussure démodée. Tu vas pas sortir avec ces guayiras? (Etudiant, Abidjan, 1981).

COM.: le mot désignait un modèle de chaussure mis à la mode, dans les années 60 quand la musique afro-cubaine faisait fureur.

 

goudron, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Route ou rue goudronnée. Un tournant , et bientôt on aperçoit le goudron de la ville. Kitia Touré 1979 : 100. A Douna, il n'y a pas même pas une parcelle de goudron. FM., 10.02.1981. Le client qui arrête un taxi à destination d'un quartier s'entend poser la question par le chauffeur : "Sur le goudron ?". FM., 06/07.03.1982. Les chauffeurs [.] préfèrent le goudron. FM., 22/23.10.1983. J'ai continué le goudron et j'ai demandé à deux joueurs de dames [.]. Deniel, 1991 : 63. Puis il descendit le chemin vers le goudron, comme on dit en Côte-d'Ivoire pour distinguer les voies bitumées de celles qui ne le sont pas. Krol, 1994 : 21. J'attends qu'il n'y ait plus de passants sur le goudron* pour étudier sous le lampadaire*. Krol, 1994 : 53. Comme dans le marché, ça ne marchait pas, je suis venue m'installer au dehors là au bord du goudron là. Corpus Van den Avenne, 1995 : 88. "Descendez, c'est tout droit. A la fin du goudron, prenez la piste*", nous oriente un piéton. Ivoir'Soir, 21.05.1997. Nous traversons le Cavally à pirogue et nous chargeons la drogue sur une voiture bâchée jusqu'au goudron où nous empruntons les pistes pour nous rendre à pied jusqu'à Guiglo. Ivoir'Soir, 27/28.02/01.03.1998 .

2- Vx, oral, fam. Gros rouge, vin ordinaire de mauvaise qualité. Il existe, bien entendu différentes catégories de vins, du gros rouge, connu dans les milieux,  sous le nom de goudron et récemment affublé de la dénomination de gramoxone*. FM., 21.01.1980. Il se bigre* au goudron. (Retraité, Bouaké, 1990);

SYN.: gramoxone*, grigbo*, koundjadjo*.

 

goumbé, [gumbe], n.m.ou f. Spéc. (tradition).Vieilli.

1- n.m. Sorte de grand tam-tam. Là-bas, c'est surtout le djembé* et le goumbé que l'on joue. (Informateur, Odienné, 1982).

2- n.m. Danse de réjouissance populaire, originaire du Ghana, et introduite par les Haoussa au début des années 30, très en vogue dans les milieux dioula et sénoufo de la Côte-d'Ivoire durant les années 50 à 60. C'était dimanche en fin d'après-midi, les danses de goumbé à la bibliothèque nationale? FM., 10.12.1980. Le goumbé est-il en voie de disparition?  FM., 12.12.1980. Danse de groupe témoignant des capacités d'auto-organisation des masses, le goumbé est toujours l'effet d'une association d'hommes, de femmes, d'enfants. Konaté, 1987 : 126, note 4. Que sont devenus les temps où le quartier, succédant au village, possédait son groupe culturel de goumbé, de ziglibity*? Konaté, 1987 : 51.

3- n.f. Association de jeunes du nord qui organisent des danses. Il ne quitte guère Nouveau Koumassi, sauf en fin de mois pour aller à Treichville où se réunit la goumbé des originaires de sa région. Gibbal, 1974 : 117.

 

goumbré, djoumbré, n'goumbré, [gumbre] /[dFumbre], n.m. Spéc. (alimentation), (du baoulé). Poudre ou rondelle de gombo sec que l'on met dans la sauce* pour la rendre gluante. Tu aimeras si j'ajoute du goumbré dans la sauce? (Enseignante, Abidjan, 1982). J'achète le djoumbré au marché de Treichville. (Ménagère, Abidjan, 1990). Y a plus de n'goumbré pour mettre dans la sauce! (Mère de famille, Abidjan, 1994).

 

goût, n.m.

1- goût, (être ----), loc.verb. Assez fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte, mélior. Avoir bon goût, être agréable à manger. Tu connais nanni-dja*? C'est goût ! (Restauratrice, Abidjan, 1990).

SYN.: être doux*.

2- goût, (aller jusqu'au bout du ---- ), loc.verb. Dispon., (d'une campagne de lutte contre le sida), argot nouchi, oral, fam. Profiter pleinement du plaisir sexuel. Avec plastique* là, tu vas pas jusqu'au bout du goût ! (Jeune, Abidjan, 1990).

 

goutte de larme, n.f. Fréq., oral, écrit, mésolecte. Larme. Des gouttes de larmes se formèrent dans les coins de ses yeux déjà rougis comme des flammes. M. Badaman, 1986 : 16. Deux grosses gouttes de larmes ornaient ses joues bien pleines. FM, 15.05.1993.

 

gouverne, (ça ----!), loc.verb. Dispon., argot nouchi, oral, fam., très péj. Ca pue ! Eh djo*, ça gouverne dans ton ghetto ! I.D., 13. 03. 1986. Ouvrez les fenêtres, ça gouverne dans cette chambre. (Etudiant, Abidjan, 1990)

 

goyave, n.f. Spéc. (flore), mais usuel tous milieux. Fruit comestible et très apprécié de plusieurs arbres importés et cultivés. On distingue goyave commune, goyave de Chine, plus savoureuse et d'autres variétés nommées d'après la forme des fruits ; goyave pomme (Psidium var. pomiferum Linn.) ; goyave poire (Psidium var. pyriferum L.) et goyave fraise (Psidium var. monianum.). Aubreville, 1959, III : 77. C'est la pleine saison des goyaves et il me fabrique des salades enchanteresses. Arnaut, 1976 : 161. Ce que je préfère, c'est la goyave de Chine. (Enseignante, Abidjan 1990). [.] fruits tels que goyaves, bananes*, oranges [.]. Rémy, 1996 : 104.

DER.: goyaveraie*, goyavier*.

 

goyavier, n.m. Spéc. (flore) mais usuel tous milieux.

1- goyavier commun, (Psidium guajava Linn.). Petit arbre introduit et appartenant à la fam. des Myrtacées qui s'est très largement répandu. Cultivé pour ses fruits. Son bois dur peut faire un excellent bois de chauffage. Les pistes qui aboutissaient au village traversaient des fourrés épais de jeunes goyaviers. Aubreville, 1959, III : 77. Utilisations thérapeutiques. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 203.

2- goyavier de Chine, (Psidium cattleyanum Sabine) Arbre de la fam. des Myrtacées, originaire du Brésil. Le goyavier de Chine [.] se distingue par ses fruits plus gros, de couleur pourpre, à la chair plus savoureuse que celle du goyavier commun. Aubreville, 1959, III : 77.

COM.: On distingue également d'autres variétés selon la forme de leurs fruits. V. GOYAVE*.

SYN.: adjamba (attié), gouyaki (mandenkan).

 

goyaveraie, n.f. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Lieu planté de goyaviers. Ah! ce bon petit ruisseau qui coulait dans la goyaveraie n'a-t-il pas tari ? Tierno Monenembo 1993, 56.

 

gôyô, n.m. V. N'GÔYÔ*.

 

grahou, graou, [grawu], n.m. et v. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan), oral, fam. jeunes .

1- n.m. Petit voleur. Kouadio N'Guessan, 1990 : 381. Ce grahou, il bloho* trop*!  (: Ce petit voleur fait vraiment trop le malin., Corpus G., Abidjan, 1987).

2- v. intr., inv. Voler, « barbotter ». Ce dernier [.] "graou" le reste du "pierre"*. [: ce dernier barbotte le reste du fric., Bôl Kotch, 28.03.1995).

 

grahouya, (aller en ---- ), [grawuja], loc.verb. Dispon., argot nouchi, (:hybride français+ mandenkan : dynamisme + suffixe dioula -ya "état de"), oral, fam. Aller voler, être en quête d'un mauvais coup. Kouadio NGuessan, 1990, :377. Matin*, bonne heure*, les bramogo* béou au Plateau*. [.] ça va en grahouya. (: Le matin, de bonne heure, les potes filent au Plateau. [.] ils sont en quête d'un mauvais coup, Corpus G. Abidjan, 1987).

 

grailler, v. tr. V. COUILLER*. Si tu crois que je t'ai attendu pour grailler les gos ! (Fonctionnaire, Abidjan, 1981).

 

grain de diamant, n.m. Spéc. (techn.), mais assez fréq. Petit diamant brut. Il aurait confié quatre grains de diamant apportés par lui du Libéria à ce dernier qui les a détournés. FM., 19/20.01.1980. L'homme [.] avait eu la chance de tomber sur des grains de diamant d'une valeur de 80 millions de francs CFA*. FM., 09.12.1997.

 

graine, n.f. Usuel, (alimentation), oral, écrit, tous milieux.

1- graine d'arachide, V. ARACHIDE*.

2- graine [de palme], noix de palme, utilisée pour l'alimentation, pour la confection de l'huile de palme*; elle sert également de pion au jeu d'awélé*. Deux femmes sont en train d'écraser des graines de palme dans la cour d'un concession* voisine. Kindo Bouabi, s.d. : 31. Nous préparons la soupe de graines pour ce soir. Du Prey, 1979 : 27.  Mme GG. G. et sa nièce venues acheter des graines de palme qu'elles vendent sur les marchés de la capitale. FM., 09.04.1980. [.] le défilé des jeunes filles traditionnellement* habillées, portant sur la tête des paniers pleins de produits du terroir: graines, bananes*, ananas*. FM., 16.02.1982. N'as-tu pas de bras pour porter toi-même ce petit panier contenant des graines de palme.[.].? Guenaman Colbert, 1985 : 35. Il verse les graines de palme sur la table puis entreprend d'en distribuer quatre par trou comme l'exige la règle. Tierno Monenembo, 1993 : 98.

COMP.: sauce*-graine.

3- graine de Paradis, V. MANIGUETTE*.

 

grains noirs, n.m.pl., Spéc. (santé). Tumeur inflammatoire des parties molles et des os, à point de départ souscutané, polypustulisé, contenant des grains fongiques ou actinimycosiques, affection endémique des régions avoisinant le tropique du Cancer. Si en 1855 Godfrey fut le premier à reconnaître les grains noirs, il a fallu néanmoins attendre près de 20 ans pour qu'un précurseur démontre l'aspect mycosique de l'affection. FM., 15.05.1980.

 

graisser qqun, v.tr. Dispon. oral, écrit, mésolecte, fam., péj. Graisser la patte à qq'un. Par exemple, si un animateur produit un artiste, il graisse certains de ses confrères pour que ceux-ci lui fassent la promotion à leurs heures d'antenne. Ivoir'Soir, 18.06.1997.

SYN.: donner gombo*, faire le geste national*, mouiller la barbe*, parler français*, sefoniser*.

 

gramoxone, n.m. Fréq., argot urbain, (du nom d'un puissant engrais herbicide), oral, fam., tous milieux, plaisant. Vin rouge ordinaire, gros rouge. Il existe, bien entendu, différentes catégories de vins, du gros rouge, connu dans les milieux sous le nom de goudron* et récemment affublé de la dénomination de gramoxone. FM., 21.01.1980. Gramoxone, c'est devenu le nom du vin rouge. Ca écrit sur un camion, la bouteille à côté, il y a de quoi tressaillir. FM., 18/19.06.1983. On arrose à la bière [.] ou même à l'aide d'un gros rouge très ordinaire qu'un titi abidjananais a baptisé un jour gramoxone, du nom d'un engrais très en faveur sur les plantations de café et de cacao. David, 1986 : 78. Après avoir vidé une ou deux vingt-deux places*, un litre de gramoxone, on est bien. Bonnassieux, 1987 : 138.

SYN.: goudron*, grigbo*, koundjadjo*.

 

grand, adj,

I- Entre (au m. ou f.) dans certaines appellations de la faune locale caractérisant la taille plus importante de variétés d'une même famille. n.m ou f. Spéc.

1- grand calao [d'Abyssinie], V. CALAO*.

2- grand céphalophe, V. BICHE* COCHON.

3- grand cossyphe, V. COSSYPHE*.

4- grand porte-queue, papillon géant mâle aux belles couleurs. Le papillon géant mâle ou grand porte-queue, jaune tacheté de noir, marqué de bleu et d'un ocelle rouge aux ailes inférieures, est capable de mesurer plus de vingt centimètres d'envergure. Conte, 1981 : 13.

5- grande carangue, V. JAPON (1).

6- grande hirondelle à ventre roux, V. HIRONDELLE*.

7- grande roussette, (Scyliorhinus stellaris Linn.). Requin d'environ 120 cm de long, de la fam. des Scyliorhinidae. Seret /Opic, 1981 : 26.

8- grande trachynote, V. TRACHYNOTE*.

II- Entre dans certaines appellations de la flore locale caractérisant la taille plus importante de variétés d'une même famille. n.m. Spéc.

9- grand ouara, V. OUARA*.

III- Entre dans un certain nombre d'appellations usuelles auxquelles il confère une valeur positive d'importance sociale. n.m. ou f. Fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior.

10- grand, V. GRAND* [TYPE]. Celui-ci habitait dans la partie résidentielle de Cocody, là où sont les grands. Deniel, 1991 : 52. Ce qui fait dire aux résidents d'Abobo, Yopougon, Adjamé ou Treichville que ceux de Cocody habitent le quartier des grands. Ivoir'Soir, 01.04.1998.

11- grand boubou, V. BOUBOU*.

a) Boubou de cérémonie masculin, généralement richement brodé. C'était juste [.] les temps où les grands musulmans avaient encore de l'argent et ne se rassasiaient pas des grands boubous bleus ou blancs richement brodés. A. Koné 1980, 39.

b) V. ROBE-BOUBOU*. Vêtement féminin brodé et ample, porté pour des réceptions. Quand elles arrivent, on les voit à vingt lieues [.] tanguant comme des navires, scintillantes d'or, majestueuses dans leurs grands boubous. Bolli, 1977 : 26.

12- grands ancêtres, V. ANCETRES*.

13- grand d'en haut, V. EN HAUT* DE EN HAUT. Pendant ce temps, les grands d'en haut continuent à faire de grandes réceptions dans des maisons climatisées à tout moment. FM., 08.04.1982.

14- grand frère, V. FRERE*.

a) Frère aîné (même si celui dont il est l'aîné est lui même très largement d'âge mûr ou avancé), cousin plus âgé, compatriote, mais plus souvent encore : aîné, soit par l'âge soit par le prestige social sans qu'il y ait la moindre parenté. Utilisé parfois pour s'adresser à un inconnu avec une intention méliorative. C'est un grand frère. Un jour il s'est présenté à moi pour me demander l'hospitalité, parce qu'il venait d'être renvoyé par un autre frère qui se trouve à Abobo-Gare. FM., 27.10.1979. Chez vous, c'est comme ça que vous faites? Vous dégradez* vos grands frères devant les gens? Akissi Kouadio, 1983 : 93. [.] là-bas y a des jeunes plus grands que moi. J'ai dit à un : "Grand frère, je suis venu surveiller voiture". Il m'a dit : "Est-ce que tu me connais ? Si tu veux surveiller voiture il faut donner 500F". A. Touré, 1985 : 53. Tandis que tel tailleur lui confectionne gratis pantalons et chemises, tel "grand frère" croit pouvoir lui tendre la perche des amphétamines. Y. Konaté, 1987 : 46. Alpha Blondy et le grand frère Julien Clerc en duo et en plein air à Adjamé, un quartier populaire d'Abidjan, (légende sous photo), Konaté, 1987 : 144. Je l'ai invitée pour lui changer les idées et lui donner quelques conseils en tant que grand frère. M.Coulibaly, 1992 : 12. L'un des vieux a dit :"Nous tes grands frères du village, nous sommes des hommes de raison". Krol, 1994 : 122. Certains leaders du mouvement réclament le soutien "légitime" des paysans du Nord à leur "grand frère" Alassane. Jeune Afrique, 16-22. 03.1995.

b) Au pluriel, le terme peut même désigner simplement les autorités, détentrices du pouvoir sans qu'intervienne la moindre notion de séniorité. Et Didier Bilé de s'adresser aux grands frères, c'est à dire aux autorités... Krol, 1994 : 218.

15- grand imam, V. IMAM*. Titre honorifique porté par la personne chargée de conduire la prière dans une grande mosquée. A Abidjan, la grande prière* sera organisée à Adjamé sous la direction du Grand Imam* El Hadj* V. Diaby. FM., 18/19.10.1980. El Hadj* M. C. était à Adjamé où la prière fut dirigée par le grand imam El Hadj. V. D. F.M., 29.09.1982.

16- grand modèle, n.m. V. MODELE*.

17- grand musulman, musulman réputé pour sa piété Les grands marabouts* avaient eu confiance dans le chef Malinké. "C'est un grand musulman, il n'osera pas faire de mal à Kong". disaient-ils. Koné, 1976 : 122. Toi qui es un grand musulman, tu connais les marabouts*, je t'en supplie, va voir El Adji* Fotè, dis-lui de venir aider mon enfant. Bolli, 1977 : 21.

18- grand pagne, pagne de cérémonie. V. KITA*. Les hommes portent le grand pagne sur l'épaule, avec un short et des sandales. Ivoir'Soir, 03.09.1997.

19- grand planteur, V. PLANTEUR*. Riche propriétaire vivant particulièrement (mais pas exclusivement) du revenu de vastes plantations orientées vers les cultures d'exportation, notamment café, cacao, coton, ananas. C'est de l'agriculture d'exportation que le pays tire l'essentiel de ses ressources monétaires, et c'est grâce à elle qu'a émergé, socialement et politiquement, le groupe des grands planteurs dont F. Houphouët-Boigny fut le "héraut" avant l'indépendance. Antoine /Debresson, /Manou-Savina, 1987 : 22.

20- grand quelqu'un, V. GRAND TYPE*. Personne haut placée et puissante. Où en sommes-nous [.] avec les entrepreneurs véreux et les mécaniciens retors, avec ceux qui se prennent pour des grands quelqu'un ? Télé-Miroir, 08.02.1982. Peut-être faudrait-il qu'une fois encore [.] un grand de ce monde s'en mêle pour démocratiser la consommation de chocolat. Au fait, ce grand quelqu'un ne pourrait-il pas être le Ministère du Commerce. FM., 30.12.1982. Dans les files d'attente qui se constituent aux portes de chaque service, celui qui passe est inévitablement celui qui a les moyens de "graisser la patte" au garçon de salle ou à l'infirmière, celui qui est un grand quelqu'un et pour qui la porte du professeur s'ouvrira. FM., 06.10.1982. Si elle m'avait mis à l'école, peut-être que je serais déjà un grand quelqu'un mais je ne connais* rien dans le papier*. Deniel, 1991 : 77. Quand on est grand quelqu'un, on peut se permettre plein de choses. Ivoir'Soir, 26.11.1997. En ce temps, il n'y avait pas beaucoup d'écoles et l'instruction était encore utile. C'est pourquoi Mamadou a pu devenir un grand quelqu'un. Même un docteur. Kourouma, 2000 : 34. Chez nous, tout le monde connaît les noms de tous les grands quelqu'uns originaires du village qui ont plein d'argent à Abidjan, Dakar, Bamako, Conakry, Paris, New York, Rome [.]. Kourouma, 2000 : 38.

SYN.: bras* long, en haut* d'en haut, grand type.

LOC.: être* grand quelqu'un.

21- grand marabout, marabout réputé. V. MARABOUT*.

22- grand masque, V. MASQUE*.

23- grand type, personnage important, notable qui a le bras long. Après avoir acquis des connaissances susceptibles de lui permettre d'être grand type. FM., 13.12.1978. Il avait invité des grands types comme des fonctionnaires , tout ça... Du Prey, 1979 : 29. Et c'était bien pour cela que le fils du pauvre avait de moins en moins de chance d'aller à l'école et de devenir, par la suite, un grand type. Koné, 1980 : 26. Très soucieuses de préserver leur position, ces personnes investies d'une parcelle de pouvoir, ces grands types ne se laissent pas approcher par n'importe qui. FM., 18.03.1981. Et puis il paraît que si un agent a le malheur d'arrêter un grand type, cela peut aller jusqu'à la révocation de celui-ci. FM., 29.10.1982. "Un jour, toi, tu seras grand type" dit-elle [.]. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 231. [.] des gens qui connaissent des responsables du personnel, peuvent parler de sa situation à des expatriés*, surtout dans le privé, ou éventuellement toucher un grand type. Bonnassieux, 1987 : 148. Comment refuser l'accès à la forêt à ceux auxquels on demande toujours plus [.] et qui savent bien que les "grands types", ceux "d'en haut*, ceux qui légifèrent et signent décrets et arrêtés, n'hésitent pas à s'octroyer directement ou par le biais de prête-noms des pans entiers du patrimoine forestier national, pour constituer d'immenses portefeuilles fonciers? Antoine /Debresson /Manou-Savina, 1987 : 30. Aujourd'hui, [.] tu es ce qu'on appelle chez nous un grand type, un riche homme d'affaires, membre des associations les plus côtées, un politicien redoutable. Coulibaly, 1992 : 124. On dit que la Lonaci va lancer un nouveau jeu, tu commences par gratter, tu finis grand type. La Voie, 23.04.1993. J'ai souffert [.] /depuis mon enfance on m'a mis à l'école/ pour que je devienne un grand type / c'était l'objectif de mes parents-é/ (Chanson "Souffrance"; Groupe Espoirchoc, corpus T., 1994). C'est là-bas que l'on rencontre tous les grands types d'Abidjan. Jeune Afrique, 12.04.1995. Il [: le marabout] jouirait de la confiance des grands types. L'oeil du peuple, 27.03.1995.

SYN.: bras* long, grand quelqu'un, haut* d'en haut.

24- grande famille, V. FAMILLE ELARGIE*. Lentement réintégré dans sa grande famille, après s'être senti comme un greffon étranger, Adou s'adaptait à sa condition naturelle bien que nouvelle. Du Prey, 1979 : 183. La "grande famille" en est à la fois la gardienne et la manifestation la plus tangible. Deniel, 1985 : 14. D'ailleurs, si tu n'es pas de même religion que la grande famille, tu es un peu isolé, surtout dans le cas des décès, funérailles et d'autres cérémonies. Deniel, 1991 : 135. Les grandes familles B., Y., T, tous les ressortissants du village d'Ony-Tabé, ont la profonde douleur [.]. L'oeil du peuple, 08.03.1995.

25- grande fête, V. TABASKI*.

26- grande mosquée, mosquée importante et par la taille et par le nombre de fidèles qui la fréquentent. La prière commença à 9 h. sous la direction de El Hadj* V. D. imam de la grande mosquée d'Adjamé. F.M., 29.09.1982. La fête d'Aid El Kebir a été marquée par la grande prière traditionnelle dirigée par EL Hadj* M. D. de la grande mosquée de Sinfra. FM., 02/03.10.1982.

27- grande soeur, V. GRAND FRERE*. Soeur aînée (même si la cadette est déjà elle même d'un âge avancé), cousine, compatriote plus âgée ou plus rarement, femme d'un statut social supérieur. Kimou Kossia avait pour grande soeur feu Kimou N'Dri, mère du Chef de l'Etat. F.M., 28.03.1983.

28- grandes funérailles, cérémonies périodiques et collectives célébrant au bout d'un nombre d'années déterminé, tous les défunts d'un clan, d'une famille étendue, d'un village ou d'un groupe ethnique. Je suis étonnée que Bolia ait accepté de chanter avant la mise en terre du défunt, lui le spécialiste des grandes funérailles. Deluz, 1978 : 194. Il jugea inutile d'aller au village. Sa mère avait déjà été inhumée. Il décida d'attendre les grandes funérailles pour rendre un hommage grandiose à la défunte. Koné, 1980 : 37.

29- grande maladie, lèpre, maladie qui, jusqu'à ces dernières années, engendrait une terrible crainte dans les sociétés locales. Tu sais, avant, on ne pouvait pas dire le nom de la lèpre. On disait la grande maladie. Si tu disais lèpre, tu appelais le mal sur toi. (Informateur, Abidjan, 1982).

IV- Entre dans une appellation qualifiant l'extrémité nord du territoire national.

30- Grand Nord, Fréq., oral, écrit, tous milieux. Appellation donnée au territoire constituant la frontière de la Côte d'Ivoire avec le Burkina-Faso et le Mali. Et cette mission dans le Grand Nord, vous partez quand ? (Universitaire, Abidjan, 1986).

 

grand-duc, n.m. Spéc. (faune). grand hibou à bec recourbé de la fam. des Strigidae. Parmi les espèces locales, on distingue le grand duc africain (Bubo africanus Temminck), sorte de grand hibou gris ; le grand duc de Verreaux (Bubo lacteus Temminck), très grand hibou massif à oreilles. Les vibrisses longues et fournies autour du bec ainsi que les gros yeux à paupières roses et nues lui donnent un aspect bizarre, (nord du pays). Serle /Morel, 1988 : 114-115. Signalés également (Taï) : grand duc à aigrettes (Bubo poensis Fraser), grand duc tacheté (Bubo leucostictus Hartlaub), grand duc de Shelley (Bubo Shelleyi Sharpe et Ussher). Bousquet, 1992 : 172.

 

granin, n.m. V. COCHON GRATTE*. Elle sort avec un granin ! (Etudiant, Abidjan, 1986).

 

grattatouille, n.f. Dispon., basilecte, plaisant chez les intellectuels. Gale, mais aussi toute maladie provoquant des démangeaisons. Ca doit être la grattatouille que tu attaques*. (TV.,15.01.1980, émission "Comment ça va?" de L. Groguhet).

 

gratter, v. intr. Pas très fréq., oral, mésolecte, fam. Aller à pied. A pied il affrontera la route Bondiali-Korhogo. [.] Oh rassurez-vous [.] il n'eut à gratter que pendant la première partie du voyage. Konaté, 1987 : 43.

SYN.: gregba*, piétiner*, prendre le train* des Haoussas, utiliser* l'huile de genou.

 

grébifoulque, n.m. Spéc. (faune). (Podica senegalensis Vieillot). Gros oiseau aquatique à pattes rouge vif, qui, sur l'eau, ressemble à un cormoran brun. Fam. des Heliornithidae. Champroux /Ducret, 1979 : 112. Serle /Morel, 1988 : 61. Signalé (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 179.

 

grégba, [grDgba] v.inv. Dispon., argot nouchi, oral, jeunes urbanisés, fam. Marcher à pied. J'ai grégba d'ici au Plateau. (Corpus T. Abidjan , 1995).

SYN.: gratter*, piétiner*, prendre le train des haoussas*..

 

grenadille, n.f.

1- Spéc. (flore), lettrés. Fruit de la passion. La politique de diversification des exportations de fruits et légumes frais : mangues*, avocats*, papayes*, grenadilles, citrons verts*, tomates*, aubergines*. F.M., 10.02.1982.

2- grenadille d'Afrique, n.m. V. EBENE* DES SAVANES.

 

grenier, grenier à grains, n.m. Usuel ,(tradition), oral, écrit, tous milieux.

1- Construction cylindrique en banco*, couverte d'un toit de paille pointu et montée sur des pieds. Elle sert à emmagasiner les grains dans une concession* et à tenir ceux-ci à l'abri des insectes prédateurs. Et comment mangerons-nous si nous n'avons pas de mil et de maïs dans les greniers ? Koné, 1976 : 51. Des inconnus chapardaient dans les champs et les greniers. Kourouma, 1990 : 252. Pour les protéger des rongeurs et de l'humidité, les greniers à grains des paysans sénoufo sont supportés par des pieds de terre. Bussang /Leblanc, 1990 : 124 , (légende sous photo). Entre les bâtiments, le mil et le sorgho* sont entreposés dans des greniers ronds, en terre comme les habitations mais coiffés de chaume. Rémy, 1996 : 108. Le feu qui s'est déclenché en début d'après-midi est parti du côté du bois* sacré du village dont il a brûlé les alentours pour s'étendre sous l'effet de l'harmattan* aux greniers* et aux cases situés non loin de là. Ivoir'Soir, 27/28.02/01.03.1998.

COMP.: grenier-champignon, grenier sur pilotis.

COM.: le sens hexagonal de"partie d'un bâtiment rural située sous les combles" ou "étage supérieur d'une maison sous les combles" n'est pas usité localement. Le seul sème résiduel est celui de l'utilisation pour la conservation [des graines].

2- grenier-champignon, grenier sur pilotis, Dispon., surtout Européens. Appellation réservée au grenier à grains africain en raison de sa forme. Chaque unité familiale se regroupe autour d'un manguier* central et l'ensemble du village rassemble en panachage des maisons rectangulaires modernes, des cases coniques et surtout d'adorables petits greniers-champignons souvent tripodes, résolument jaune et ocre. David, 1986 : 101. Pour sécher les épis de maïs, les Lobi construisent aussi une autre forme de grenier sur pilotis sous lequel ils entretiennent un feu dont la fumée empêche le maïs de pourrir. Rémy, 1996 : 108.

 

grénian, [greQS], n.m. Spéc., (flore); (du krou). (Araliopsis tabouensis Aubrev. et Pellegr.). Grand arbre de la fam. des Rutacées à utilisations thérapeutiques (écorce en infusion contre la blennorhagie). Aubreville, 1959, II : 114.

 

gréver, v.intr. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Faire grève. Les lettres expédiées par les syndicats continuant de dormir, les fonctionnaires africains décidèrent donc de gréver. Dadié, 1973 : 196. Quel travailleur endetté [.] comme ça [.] pourrait revendiquer et gréver? Tilliette, 1984 : 104. On a même grévé pour des histoires de nourriture avariée. Krol, 1994 : 112. Il y a eu les élections, des nouveaux journaux, des grandes manifestations dans les lycées et les universités, on a beaucoup grévé, et puis le gouvernement a décrété l'année* blanche sans école. Krol, 1994 : 124. On grève au peu, on négocie un peu. C'est la politique des petits pas. Ivoir'Soir, 26.06.1997. Fatigués* de travailler sans salaire, ils [: des fonctionnaires nigériens] ont décidé de gréver. Ivoir'Soir, 17/08/19.04.1998. Pour montrer leur détermination, ils [: les élèves] ont grévé [.]. Ivoir'Soir, 04.05.1998.

SYN.: aller* à la grève, aller* en grève.

 

griffe de léopard, n.f. Spéc., (flore). (Drepanocarpus lunatus G.F. Mey). Arbuste de mangrove très épineux à feuillage dispersé. Champroux /Ducret, 1979 : 2.

 

griffé, (être ----), loc.verb. Fréq., argot zouglou, oral, jeunes urbanisés, mélior. En parlant d'un vêtement, porter la griffe d'une marque renommée. Par extension arborer des vêtements luxueux. Je suis toujours en pantalons jeans et chemisette à manches courtes ou longues, tous griffés, parce que cela me plaït. FM., 01/02.12.1990. Elle a pris un grotto* pour être bien griffée. (Coiffeuse, Abidjan, 1990). Adjoua dit à son mari Regardez toutes mes amies / Elles sont parties Abidjan / lè sont bien traitées / et même bien griffées. (Chanson "Adjoua yako*". Groupe Les esprits de Yop, Corpus T., 1994). Je suis un brailleur*-né griffé à mort mon cher. BD Zézé. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 97.

SYN.: (part.) braillé*.

 

grigbo, n.m. Dispon., argot urbain, oral, mésolecte, fam., péj. Vin rouge ordinaire. Le grigbo avec le kpéma* dans la sauce djoumgblé*, y a rien de tel! Cité in Caummaueth, 1988 : 134.

SYN.: goudron*, gramoxone*, koundjadjo*.

 

gri-gri, n.m. V. GRISGRIS*.

 

grigriman, pl. grigrimen n.m. Dispon., (anglais du Libéria), oral, fam., mélior. Sorcier, féticheur. Son métier à lui, multiplicateur*de billets de banque était un boulot en or là*bas. On l'appelait là-bas grigriman. Un grigriman est un grand* quelqu'un. Kourouma, 2000 : 44. Et lorsqu'ils l'envoyèrent dans la forêt il en revint en criant toujours " Grigriman, féticheur*". "Makou*!" lui commandèrent les enfants*-soldats en pointant le kalach *dans son cul. Kourouma, 2000 : 60. Il a gueulé for t: "Je suis un grigriman, un grigriman fortiche dans la protection contre les balles sifflantes." Kourouma, 2000 : 110. Le choix fait par l'un des grigrimen était automatiquement rejeté par l'autre. Kourouma, 2000 : 126.

 

grigris, n.m. V. GRISGRIS*. Ils ont tous leurs tenues de chasse[.] les cottes auxquelles sont accrochés de multiples grigris, petits miroirs et amulettes. A. Kourouma, 1998 : 9.

 

grigriser, v. intr. V. FAIRE GRIS GRIS*. Si on veut se protéger de ses ennemis, il faut grigriser. (Boy, Abidjan, 1984).

 

grigriter, v.tr. V. GBASSER*. Je suis sûr qu'on l'a grigrité par jalousie. (Etudiant, Bouaké, 1986).

 

grigritier, n.m. Rare, (tradition), vx. Personne qui se livre à des pratiques magico-religieuses, notamment en fabricant amulettes et gris-gris. Si, au retour de la chasse, il omet de se rendre chez un féticheur* ou un grigritier connu pour conjurer cette influence néfaste[.]. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 126.

SYN.: devin*, marabout*, féticheur*, gbasseur*, marabout* (part.)

 

grill-bus, n.m. Usuel, oral, écrit, contexte urbain. Sorte de petit autocar aménagé pour la fabrication et la vente de grillades. A peine implantés dans certains quartiers de la capitale pour satisfaire aux besoins d'une restauration publique, les grill-bus connaissent déjà une innovation. FM., 12.01.1982. Après les taxis-bagages* et les bateaux-bus*, voici venus les grill-bus. A. Touré, 1985 : 253. On  s'affaire autour des grill-bus, autocars réformés convertis en boutiques fixes. David, 1986 : 77.

 

griller, v.tr.

1- Fréq., oral, fam., mésolecte. Faire frire. Sa mère grille l'aloko* pour vendre. (Informateur, Abidjan, 1978).

2-  Dispon., argot urbain, oral, fam. Mal accueillir qqun., « incendier qqun ». Quand je suis arrivé et que j'ai dit que j'avais fait échec*, mon père m'a grillé. (Etudiant,, Abidjan, 1981)

3- griller [l'arachide], griller les /des arachides loc. verb. Fréq., (par allusion à un célèbre aphorisme du Président Houphouët-Boigny, dans un discours), oral, tous milieux, fam., péj. S'enrichir grâce à la compromission et la corruption, puiser dans la caisse de l'Etat. Des petits véreux qui n'ayant pas bénéficié du gâteau du grand parti d'avant-garde, cherchent à griller des arachides... Le Patriote, 30.03./05.04.1993. Ah ! Mais oui c'est un de nos grands grilleurs* d'arachide. Vous savez pourquoi on appelle comme ça nos grands patrons ? Ca vient du président Houphouët, un jour qu'on lui parlait en public de la corruption, il a répondu qu'"on ne regarde pas dans la bouche de celui qui grille les arachides". Krol, 1994, : 123. Seul un homme politique important peut sortir une telle somme, il sait où la trouver, on ne regarde pas dans la bouche de celui qui grille les arachides. Krol, 1994 : 203. Non content d'avoir grillé 90 millions d'arachides de la BAD sur les pavés, il grille aussi les 200 millions.[.]. Bôl Kotch, 28.03.1995. Quelques aventuriers de l'Opposition [.] ont vite déchanté car à droite on grille les arachides entre coréligionnaires. L'oeil du peuple, 27.03.1995. Dans mon parti, on regarde bien dans la bouche de celui qui grille les arachides. (B.D.), Le Changement, 08.03.1995. Naguère, on se contentait de déplacer les personnes qui continuaient à griller les arachides à leur façon. Ivoir'Soir, 19/20/21.12.1997. Il a peut-être refusé de donner de l'argent au président qui adore griller les arachides. Ivoir'Soir, 23.03.1998.

DER.: grilleur* d'arachides.

SYN.: bouffer*.

 

grilleur [d'arachide], n.m. Fréq., (par allusion à un célèbre aphorisme du Président Houphouët-Boigny, dans un discours), oral, tous milieux, fam, péj. V. GRILLER L'ARACHIDE*. Homme riche et puissant, ce qui implique une certaine dose de compromissions et de corruption, par extension, prévaricateur. [.] même si on veut à tout prix trouver de nouveaux grilleurs d'arachide en face. La Voie, 09.03.1993. Il ne peut admettre que ce "petit" grilleur d'arachides sape la visite [.] Bôl Kotch, 28.03.1993. Ah ! mais oui, c'est un de nos grands grilleurs d'arachide! Vous savez qu'on les appelle comme ça nos grands patrons ? Krol, 1994 : 123. [.] sa bande de kleptocrates*, les grilleurs d'arachide à qui on ne demande pas ce qu'ils mettent dans la bouche [.]. Krol, 1994 : 153. [.] le comportement qu'auront les dirigeants. Ceux que le peuple appelle les grilleurs d'arachide. Krol, 1994, : 245. Les grilleurs d'arachide ne fleurissent pas qu'au PDCI ! Makoun-Zué, 07.03.1995. [.] les adhérents de "qualité plus" ont vu leurs factures payées sans les  2000 f. que comptent griller* les grilleurs d'arachide. L'oeil du peuple. 08.03.1995. Si être plaisantin , [c'est] avoir fait des propositions politiques aux Ivoiriens en avertissant les "grilleurs"[.] que leur manège doit prendre fin illico. L'oeil du peuple, 13.03.1995. "M. le Président, je voudrais tout simplement vous dire qu'on ne regarde pas dans la bouche d'un grilleur d'arachide". -"Ah bon ! On ne regarde pas dans la bouche d'un grilleur d'arachide. Vous irez passer 12 mois en prison. Cela vous évitera [.] de manger des arachides que vous grillez et qui ne vous appartiennent pas."  Ivoir'Soir, 16.10.1997.

 

grimpereau tacheté, n.m. Spéc. (faune). (Salpornis spilonota Franklin). Petit oiseau arboricole brun tacheté de blanc, au bec fin et recourbé. Fam. des Salpornithidae. Vit dans les savanes au nord de la ceinture forestière. Serle /Morel, 1988 : 221.

 

griodrame, n.m. Dispon., oral, écrit (néologisme de Niangoran Porquet, 1980), lettrés. V. GRIOTIQUE*. Spectacle dramatique complet, caractéristique du théâtre africain. Il estime que le griodrame est tout spectacle qui est fait de danse, de mime, de chant et de poésie. FM., 23/24.02.1980.

 

griologue, n.m.,adj. Dispon., surtout écrit litt., mélior. Spécialiste de la griotique*, sorte d'anthropologue du théâtre africain. Niangoran Porquet, grioticien-fondateur, expert griologue, mal aimé, qui donne et monte par ailleurs de bonnes pièces, persiste à s'empêtrer  dans les néologismes qu'il  a forgés sur le nom de "griot", pour essayer de prouver l'antique maîtrise nègre du théâtre. David, 1986 : 186. Le griologue ou anthropologue grioticien* propose la créatologie à la place de la poétique. FM., 25.01.1983.

 

griot, n.m. Usuel, (tradition), oral , écrit, tous milieux.

1- Membre d'une caste méprisée mais redoutée, chargée de chanter contre rétribution les hauts faits des grands personnages et de rappeler leur généalogie. A la fois, poète, musicien, et dépositaire de la tradition orale. Il y avait les griots avec leur tam-tam, les joueurs de kora*, de balafon*. Koné, 1976 : 53. Sur le chemin du village, il fut harcelé par les louanges des griots. Koné, 1976 : 58. Il a bien fait comprendre au chef* du village qu'il n'était pas le seul batteur de djémé* que, par ailleurs, il n'était ni troubadour d'élite ni griot infatigable. Kitia Touré, 1979 : 11. Les griots, autrefois, ajoute le vieux* de Soba, musiciens professionnels, jouaient pour les grandes fêtes et étaient les gardiens de la tradition orale*. FM., 14/15.04.1984. Djigui, [.], parlait comme on récite une prière, et le griot chargé de redire et de transmettre les paroles du roi les répétait, une par une, comme tombent les gouttes d'eau dans le silence de la lointaine brousse*. Kourouma, 1990 : 29. Les griots sont les frères de sang des nobles. Ce sont d'authentiques nobles dont les aïeux, à l'époque préislamique ont accepté la déchéance pour louanger*. Ibid : 40. Les griots n'étaient pas seulement des panégyristes mais aussi des entremetteurs, des généalogistes et des historiens . Ibid : 40. C'est un griot qui conte la mémoire du passé. Adé Adiaffi, 2000 : 136.

DER.: griodrame, griotage*, griotardise*, griote*, grioterie*, grioticien*, griotisme*, griotique*.

COM.: griopoèmes, grioscopage, griotège, griotistique, griotude, grioturgie sont des hapax, rencontrés seulement sous la plume de leur créateur Niangoran Porquet.

COMP.: griot-chanteur, griot réputé pour son chant. Du vieux S.B., griot-chanteur aux autres, la vie était devenue dure. FM., 03/04.04.1993.- griot-historien, griot réputé pour ses connaissances historiques et généalogiques. Moussokoro [.] faisait mentir les griots-historiens. Kourouma, 1990 : 152.- maître-griot. (rare). Titre honorifique octroyé à un griot de grande réputation et de talent reconnu. Le maître-griot pinça les cordes de sa cora* et commença par chanter... Kourouma, 1990 : 19.

2- Usuel mais plus récent, iron., péj. Par extension, thuriféraire du gouvernement, flagorneur, journaliste partisan du pouvoir en place, opportuniste. Chaque semaine le chef de l'Etat, les ministres et les "griots" de la radio nous en rebattaient les oreilles. I.B. Koulibaly, 1978 : 20. On raconte que je suis le griot de Houphouet-Boigny. FM., 14.10.1983. On lui avait appris que les journalistes étaient les griots de Paris. Kourouma, 1991 : 267. C'est un griot, un journaliste quoi ! (Etudiant, Abidjan, 1992). A cette occasion, les griots de l'ex-député [.] avaient fait de la récupération en parlant de "pluie de milliards". L'oeil du peuple, 08.03.1995. La récente affaire des"griots" de "La Patrie" doit être vue sous cet angle. Makoun'Zué, 07.03.1995. [.] nous avons entendu non un journaliste mais un griot. Il a fini par énerver tout le monde. Ivoir'Soir, 27/28.02./01.03.1998.

SYN.: applaudisseur*.

ANTON.: journaliste*-sofa.

 

griotage, n.m. Rare, (de griot-2), oral, fam., péj. Louange hypocrite et exagérée, flagornerie. Dans le journal, il n'y a que du griotage des en haut d'en haut !  (Etudiante, Abidjan, 1992).

 

griotardise, n.m.. Rare, (de griot-2), écrit, litt., péj. Hagiographie, éloge inconditionnel portant même sur des points critiquables de la culture africaine. Tout n'était pas parfait dans notre ancienne Afrique, si chère nous soit-elle, et c'est justement parce que nous devons être dignes d'elle qu'il ne fait pas faire l'hagiographie (griotardise) des points naïfs de notre culture. FM., 26.05.1981.

 

griote, griotte, n.f., adj. Dispon., oral, écrit, tous milieux.

1- n.f. Femme griot. Vous devez savoir que comme le veut la loi des castes, il n'y a que les griots* qui se marient entre eux. Donc toutes mes mères* sont griotes. Celle qui m'a mis au monde s'appelle Massanon Diabaté. FM., 02.06.1981. Pour un concours où pour la première fois, plus de 40 radios dans 21 pays [.] rendent familière la griotte malienne.[.]. FM., 19.01.1982. Il était sans nouvelles de ses trois femmes (les plus belles griotes du Mandingue, qui lui avaient été offertes par Samory) et de leurs cinq enfants. Kourouma, 1990 : 43. Un soir, une griote s'introduisit dans la case de sa mère. Kourouma, 1990 : 136. Qui a égorgé la griote de Grand Bassam ? FM , 25.01.1993.

2- adj. De griot. Issue d'une famille griote au sein de laquelle elle a toujours été bercée par les mélodies de sa mère[.]. Ivoir'Soir, 09.02.1998.

 

grioterie, griotterie, n.f. Dispon., oral, écrit.. Fonction et art du griot. J'ai fait le voeu de ne plus louanger*. J'ai renoncé à la grioterie. Kourouma, 1990 : 42.

 

grioticien, n.m. Dispon., écrit surtout, litt.. Spécialiste de la griotique*. Un écrivain comme Charles Nokan, un écrivain comme Pacéré Titinga sont à la fois poétes, dramaturges, conteurs, ce sont simplement des grioticiens. FM., 15.01.1980. Je suis plutôt ami et petit frère* du grioticien. Jeune Démocrate, 11.01.1993. Le sujet traité par le grioticien : "L'écrivain face à la critique". FM., 23.02.1993.

 

griotique, .n.f., adj.

1- n.f. Concept littéraire et artistique (créé par Niangoran Porquet) de théâtre complet présenté comme représentatif du théâtre noir inspiré par l'art du griot. Le théâtre africain a trouvé son nom : la griotique. (titre) FM., 15.01.1980. Le griot n'est-il pas conteur, musicien, danseur, mime, historien, traditionnaliste, précepteur des jeunes princes dans la société ancienne? J'ai voulu faire de lui le maître de mon expression dramatique. C'est pour cela [.] j'ai créé la Griotique. FM., 21.10.1982. La griotique, l'expression d'un nationalisme ? (titre d'article) FM., 07.02.1984. La griotique est bel et bien du théâtre. En plus de la poésie, elle comprend le drame et le conte. Ibid. Je voudrais rappeler que je n'ai jamais été élève de la Griotique. Jeune Démocrate, 11.01.1993. Des chercheurs occupent le terrain. Parmi eux,le Professeur Zadi Zaourou avce la compagnie Didiga*, Niangoran Porquet et Aboubacar Cyprien Touré qui lancent la griotique*, Souleymane Koly et le kotéba* qui développent la comédie musicale. Ivoir'Soir, 18.08.1997.

2- adj. Caractéristique du griot. Eh bien on a simplement voulu nier en lui la veine griotique. FM., 15.01.1980. Certes il existe des gros plans chez Alpha Blondy, notamment lorsqu'il dévale les pentes griotiques de la déclamation. Konaté, 1987 : 32. Aucun prétendant n'avait le génie griotique du défunt [.]. Kourouma, 1990 : 225. Il s'initie à l'art du verbe, du geste griotique, à la kora*, au balafon*. ID., 02/03.08.1990.

 

griotisation, n.m. Dispon., spéc. (néologisme de Niangoran Porquet, 1980) . Courant artistique et littéraire prôné en Côte d'Ivoire par Niangoran Porquet dans les années 1970-1980. La griotisation est l'ensemble des moyens artistico-scéniques qui intégrant les actions poétiques, musicales, chorégraphiques et théâtrales, le tout soutenu par les mimes et les gestes appropriés, vise à mettre en mouvement les valeurs littéraires, historiques et sociales des afro-nègres. Niangoran Porquet, FM., 07.02.1984

 

griotisme, n.m.

1- Peu fréq., (tradition), (néologisme de Niangoran Porquet, 1969), spéc. mélior. Concept philosophique et doctrinal concernant la création théâtrale d'inspiration africaine. En 1969, j'ai eu le bonheur de lancer deux concepts, le premier philosophique et doctrinal, le griotisme, le second littéraire et artistique, la griotique*. Niangoran Porquet, FM., 19.01.1982. Le griotisme est la pensée griotique qui inspire les arts et les lettres ivoiriens. "Niangoran Porquet père-fondateur de la Griotique", (titre) in FM., 07.02.1984.

2- Assez fréq. oral, écrit, tous milieux, péj. Propagande, flagornerie, flatterie envers le pouvoir. Tels semblent les mots d'ordre de la presse africaine [.] où jusque là, le griotisme des journalistes-fonctionnaires le disputaient à la flagornerie des titres. Jeune Afrique, 30.01/05.02.1991. C'est pourquoi les agents de la presse d'état ont été réquisitionnés et commis à des tâches de propagande politique et de griotisme comme au temps du parti unique. Nouvel Horizon, 23.04.1993.

COM.: le griot a comme rôle de chanter les louanges du chef auquel il est attaché. Le journaliste de la presse d'Etat est donc considéré par l'opposition comme un griot au service du parti au pouvoir.

 

griotte, n.f. V. GRIOTE* L'enveloppe* était de 6 millions et elle a été répartie comme suit : griots et griottes: 500 000 f. [.]. Démocrate, 05.05.1993.

 

griotter, v.tr.dir. Dispon., oral, écrit, surtout lettrés. Flatter, faire le thuriféraire, flagorner. [.] vous décidez de créer des groupes de choc qui partout et toute la journée griotteront, louangeront Koyaga. Kourouma, 1998 : 275. [.] les groupes de choc dans le jardin de la Présidence dansent et chantent vos éloges, vous griottent. Kourouma, 1998 : 275.

DER.: griotterie*.

 

griotterie, n.f.V. GRIOTERIE*. Ces groupes montent des soirées de danses au cours desquelles ils rivalisent en griotteries, en hymnes en l'honneur du Guide Suprême. Kourouma, 1998 : 275.

 

griset, n.m. Spéc. (faune). (Cantharus cantharus). Poisson gris brun portant des lignes longitudinales peu marquées, d'environ 32 cm, fam. des Sparidae. Seret /Opic, 1980 : 382).

SYN.: daurade grise.

 

gris-gris, gri-gri, grigris, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Talisman, amulette, objet à valeur magique pouvant apporter bonheur ou malheur. Pour exercer son sacerdoce [: de féticheur*] il met [.] sur le sommet de sa tête un impressionnant gris-gris qui lui donne une allure fantastique, gris gris constitué par un crâne d'aigle. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 126. Je ne crois pas aux gris-gris. Séry, 1975 : 11. Plantez vos gris-gris dans les champs, sacrifiez poulets, chiens, cabris*, moutons aux mânes de vos ancêtres, aux forêts et aux rivières sacrées. Koné, 1976 : 104. Tous ces gris-gris, ces plumes, récèlent des significations précises. FM., 19.04.1982. Blondy se signale également par les gris-gris du Soleil et de l'Etoile à six branches . Konaté, 1987 : 60. Bardé de gris-gris et de cartouches, en tête de nombreux archers et fusiliers, il parcourut le royaume de l'est à l'ouest. Kourouma, 1990 : 21. Le gris-gris fait que tu restes planté sur place, paralysé, et si personne ne passe, tu vas rester planté là-bas et finalement tu vas mourir. Deniel, 1991 : 120. Je fais donc appel à vous tous, génies* aux visages hideux, gris-gris aux pouvoirs terribles. V. Tadjo, 1992 : 31. La certitude qu'il s'agit bien du gri-gri d'Elgass se lit sur tous les visages. Tierno Monenembo, 1993 : 107. Le féticheur* lui a donné un gris-gris puissant. Ivoir'Soir, 03.12.1997. Il avait le cou, les bras, les cheveux et les poches tout plein de grigris. Kourouma, 2000 : 16.

LOC.: attacher* son gris-gris, faire* gris gris.

DER.: grigriser*, grigritier*.

SYN.: djigbo*, fétiche*, gbass, gbé*, gbévia*, ,kanikani*, sassa*.

2- Plaisant. mais plus rare. Paraphe, signature authentifiant un document. Non la note est bien de moi, je reconnais mon gris-gris à la fin. (Universitaire, Abidjan, 1992).

 

grive, n.f. Spéc., (faune).

1- Oiseau de la famille des Turdidae. Les espèces locales les plus connues sont : la grive fourmilière à queue blanche (Neocossyphus poensis Strickland), terrestre, des forêts de basses terres ; la grive kurrichane (Turdus pelios Bonaparte) qui affectionne les cultures et les jardins, forestière et savanicole, commune. Serle / Morel 1988 : 194-195. Signalées (Comoé, Taï). Bouquet, 1992 : 156.

2- grive akalat, oiseau savanicole ou forestier qui possède quelques traits des grives mais appartient à la fam. des Timaliidae. On distingue particulièrement, localement : la grive akalat brune (Malacocincla fulvescens Cassin), au plumage sombre, forestière et craintive ; la grive akalat à poitrine blanche, (Malacocincla rufipennis Sharpe), forestière, peu voyante et peu remuante ; la grive akalat à tête noire, (Malacocincla cleaveri Shelley), à calotte noire et large trait sourcilier gris ou blanc. Serle /Morel, 1988 : 195-197. Signalés (Taï). Bousquet, 1992 : 156.

 

grivet, n.m. V. SINGE* VERT.

 

gro, [gro], n.m. Spéc. (flore), (du yakouba). (Cola reticulata A. Chev.). Arbuste de la famille des Sterculiacées à fruits oblongs. Aubreville, 1959, II : 285.

 

grogoli, [grCgoli], n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). (Aninguieria altissima [A. Chev.] Aubrev. et Pellegr.). Très grand arbre de la fam. des Sapotacées qui fournit un bois grisâtre, demi dur, de bonne qualité. Aubreville, 1959, III : 136.

 

grondeur, n.m., V. CARPE* METIS.

 

grondin, n.m. Spéc. (faune).

1- Terme générique désignant l'ensemble des poissons de la fam. des Triglidae comme le Chelidonichthys gabonensis Poll et Roux, poisson côtier qui, quoique comestible, est souvent jugé trop petit et rejeté à la mer par les chalutiers. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1979 : 104. Seret /Opic, 1981 : 136.

COM.: les grondins doivent leur nom au fait qu'ils peuvent gronder. En effet, à l'aide de muscles spéciaux, ils peuvent émettre des sons en faisant vibrer leur vessie natatoire.

SYN.: trigle*.

2- grondin volant, (Cephalacanthus volitans Linn. = dactylopterus volitans Linn.). Poisson de fond des mers chaudes, de la fam. des Dactylopteridae. Malgré son nom, il n'effectue pas de vol planés mais, à l'époque de la reproduction, simplement quelques bonds hors de l'eau. C'est à tort que le faux grondin est appelé grondin volant, car, malgré ses très longues nageoires pectorales, il vit plutôt vers le fond. Aldrin /Noyer /Bregeat, 1979 : 105. Seret /Opic, 1981 : 140.

COM.: le grondin volant émet, lui aussi, des grognements.

SYN.: faux* grondin, poisson* volant.

3- grondin, (faux ---- ), n.m. V. GRONDIN VOLANT*.

 

gros, adj.

I- Entre dans certaines appellations de la faune locale caractérisée par une taille importante ou par le volume remarquable de parties corporelles

n.m. Spéc.

1- gros bec, n.m. Spéc.

a)- gros bec à front blanc. (Amblyospiza albifrons Vigors). Oiseau forestier et préforestier de la fam. des Ploceidae, trapu, au port droit, à grosse tête et à bec massif. Serle /Morel, 1988 : 233.

b) gros bec ponceau à ventre noir. (Pirenestes ostrinus Vieillot). Petit oiseau granivore forestier entièrement cramoisi à l'exception du dos et du ventre noirs. Fam. des Estrildidae. Serle /Morel, 1988 : 245. Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 172.

SYN.: pyréneste* ponceau

c) gros bec sanguin, (Spermophaga haematina Vieillot). Oiseau d'un noir luisant mais à gorge, poitrine et flancs rouges, groc bec remarquable nacré à pointe rouge. Serle /Morel, 1988 : 216. Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 172.

d) gros bec, par extension et de façon impropre, nom donné à tout oiseau dont le bec est important comme, par exemple, les calaos*.

2- gros capitaine, n.m. V. CAPITAINE* DE MER.

3- gros yeux, n.m. V. BEAUCLAIRE*, MOTARD*..

II- Entre dans certaines appellations de variétés de la flore locale caractérisées par une taille plus importante. n.m. Spéc.

4- gros mil, n.m. V. SORGHO*.

III- Entre dans certaines appellations courantes faisant ironiquement référence au volume remarquable de certaines parties du corps humain. Fréq., oral mésolecte.

5- gros mémé, n.m., V. BOTCHE*.

6- gros nombril, n.m. oral, Basilecte, mésolecte. Hernie ombilicale. Les enfants au gros nombril, le fait est si courant en Afrique qu'on y prête peu d'attention. FM., 18.02.1982.

7- gros coeur, n.m. V. COEUR*.

IV- Entre dans des appellations courantes faisant allusion (parfois de façon humoristique) à l'importance sociale que l'on prête au référent. Usuel, oral, écrit, tous milieux (plaisant chez les intellectuels).

8- gros type, n.m. V. GRAND* TYPE. Il prétendait qu'il y avait derrière lui des gros types  fonctionnaires, commerçants, entrepreneurs, ... Du Prey, 1979 : 122.

9- gros dos (faire le ----), loc.verb. V. DOS*.

10- gros français, gros gros français, n.m. Fréq., oral, écrit, basilecte, mésolecte. Français correct, français châtié, mais aussi, en mauvaise part, français affecté et ronflant. Patron,* faut pas parler gros gros français là. Je connais pas papier*. (Jardinier, Abidjan, 1983). Les jeunes de maintenant n'écoutent plus ce que disent les vieux. Ils viennent parler leur gros français parce qu'ils connaissent* un peu papier ! Bonnassieux, 1987 : 194. Il ne s'agira pas toutefois de se contenter de parler gros français [.]. FM., 18.09.1990. Sauf combine ou gros gros français des avocats de l'Etat, ce type doit logiquement gagner son procès. Ivoir'Soir, 04.08.1997. Les filles de maquis* ont une certaine idée des étudiants ."Ils sont de faux* types. Ils ne tiennent jamais leurs promesses. Ils parlent gros gros français* sans jamais faire le geste* essentiel c'est-à-dire donner l'argent". Ivoir'Soir, 13.11.1997.

11- gros mot, n.m. Fréq., oral, fam. mésolecte, basilecte, souvent péj. Mot difficile, savant, ronflant, mot recherché. Liberté, fraternité, justice sociale, il n'a que ces gros mots à la bouche. (Journaliste, Abidjan, 1977). Avec ce gros mot de démocratie, on fait bouger le peuple. (Etudiant, Abidjan, 1990). "Que se passe-t'-il ?" a demandé le professeur. "Nous ne comprenons rien à ce que vous dites, il y a trop de gros mots" ont répondu les étudiants."D'abord" a repris le professeur "il ne faut pas confondre gros mot et grand mot; un gros mot : c'est un mot grossier". Ivoir'Soir, 27.11.1997. Ces dictionnaires me servent à chercher les gros mots et surtout à les expliquer. Kourouma, 2000 : 11.

 

grosse, n.f.

1- Dispon., argot nouchi, (la pièce de 25 f CFA est la plus grosse des pièces de monnaie en circulation), oral, fam., jeunes. Pièce de 25 francs CFA. Vous saurez que des termes comme le bella*, le gbon*, le togo*, la grosse, le crikat* etc. désignent l'argent dans ses divisions unitaires. FM., cité dans Caummaueth, 1988, 127. Envoie une grosse pour payer* aloko.* (Etudiante, Abidjan, 1984).

2- grosse, V. BADJAN *.

3- grosse note, Dispon., oral, élèves et étudiants, fam. Bonne note. Moi, j'ai toujours de grosses notes en histoire et géo. (Lycéen, Abidjan, 1982).

 

grossesse, n.f. Nombreuses locutions verbales:

1- grossesse, (être en ----), fréq., oral, mésolecte, basilecte. Etre enceinte. Tu as vu, la secrétaire est encore en grossesse. (Enseignante, Abidjan, 1978).

SYN.: avoir le ventre, être en état*, être fatiguée*, faire un ventre*, gagner petit*, gagner l'enceinte*.

2- grossesse (mettre en ----), dispon., oral, écrit, mésolecte. Engrosser. Dès qu'elle sut qu'il était suspendu dans ses fonctions parce qu'il avait mis en grossesse une de ses écolières, elle le quitta [.] . Guenaman Colbert, 1985 : 11. Et combien de femmes il a mis en grossesse alors !! (Etudiant, Abidjan, 1990).

SYN.: enceinter*.

3- grossesse, (tomber en ----), dispon., oral, écrit, mésolecte. Tomber enceinte. Rien de neuf avec mes soeurs sauf que Rita est tombée en grossesse. (Lettre, lycéenne, Katiola, 1982). On comprend ses ennuis quand on sait que depuis huit ans elle n'est pas tombée en grossesse. Top Visages, 30.03./05.04.1995.

4- grossesse, (prendre ---- avec qqun), loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Tomber enceinte de quelqu'un. Elle a pris grossesse avec moi. Deniel, 1985 : 154. Une femme, Afouè, a pris grossesse avec moi, et ses parents m'ont ordonné de dépenser pour elle, pour que l'enfant me revienne. Deniel, 1985 : 155.

 

grotteau, n.m. V. GROTTO* A Abidjan, du moins, les "génitaux" ont dû s'incliner devant les "grotteaux". David, 1986 : 158.

 

grotto, groto /grottote, pl. grotteaux, n.m. ou f. Usuel, argot urbain, (de la troncation de "grosse loterie " selon certains, "grosse auto" selon d'autres), oral, fam., tous milieux.

1- grotto, grottote, n.m.ou f. Personne (homme ou femme) riche et d'âge mûr, généralement marié(e), qui entretient un jeune homme ou une jeune fille, moyennant certains services d'ordre sexuel. Quand tu sors avec un grotto, toutes tes copines t'admirent et t'envient, même si hypocritement, elles te stigmatisent. Les grottos nous promettent tout et tout*, argent, entretien, frais de scolarité, voyages en Europe. ID., 05.10.1986. [.] ces jeunots qui se font entretenir par des femmes aisées, des grottotes, nettement plus âgées qu'eux. ID, 14.12.1986. Quand on a une femme comme elle, on fait tout pour la mériter. On ne joue pas au groto. Coulibaly, 1992 : 40. [.] mésaventure d'une jeune villageoise qui quitte son mari paysan dans l'espoir de trouver un grotto dans la capitale où elle finit sur le trottoir. Krol, 1994 : 215. Elle voulait à la fois l'amour pur et sincère de Tony et l'argent de ses grotos. Ibid : 54. Les visiteurs (grotos) qui empruntaient sournoisement les escaliers pour regagner la chambre de leur copine. Ivoir'Soir, 05.02.1998. Laisse-moi tranquille [.]. Tu sais bien que le grotto qui paie ma maison peut arriver d'une minute à l'autre. (BD). Ivoir'Soir, 13.04.1998.

ANTON.: génito*.

2- grotto, n.m. Par extension, homme africain mûr, riche et important. Par extension au pluriel : les riches notables. Des fois, je peux gagner 3000 f quand les Blancs viennent ou bien les grotos. Touré, 1985, 53. Cet habitat [: de type résidentiel] a connu au cours des années soixante-dix une certaine expansion et prend, au même titre que la voiture de grosse cylindrée, les fonctions de symbole social au sein de la triade des V* du groto : Villa, Voiture, Virement. Antoine /Dubresson /Manou-Savina 1987 : 127. Les petits métiers* sillonnent les quartiers pour proposer aux grotos leurs broutilles et leurs talents. Tierno Monenembo, 1993 : 40. Je ne pourrais pas vivre avec les grottos de Cocody là-bas*, je ramollirais car chez eux y a pas ambiance*. Krol, 1994 : 214. Voici revenu le temps des grotos (riches notables). Jeune Afrique, 16-22.03.1995 : 18. On sentait que ce serait un mariage de grotos. R.Yaou, 1999 : 232.

COM.: grotos : mot créé en milieu estudiantin pour désigner les gens aisés qui viennent au campus à bord de leur grosses voitures faire la cour ou rendre visite aux étudiantes. [.] Par extension on appelle groto tout homme riche. Touré, 1985 : 53, note 17.

DER.: grottotisation*, grottotiser*.

COMP.: fille à groto.

SYN.: (pour grotto): banquier*, fournisseur*, tonton*.

 

grottotisation, n.f. Dispon., argot urbain, oral, fam. tous milieux, péj. Embourgeoisement, fait de devenir un notable avec les défauts liés à la fortune, au pouvoir et au vieillissement (notamment les maîtresses entretenues). Opposition ou gouvernement, là où ils sont d'accord, c'est pour la grottotisation. (Etudiant, Abidjan, 1995).

 

grottotiser, v.intr. Dispon., argot urbain, oral, fam., tous milieux, péj. S'embourgeoiser en prenant tous les attributs sociaux du notable, belle maison, beaux vêtements, grosse voiture et jeunes maîtresses. Mon père ? Il grottotise comme les autres bras* longs ! (Etudiante, Abidjan, 1995).

 

groupe, n.m.

1- groupe d'âge,  V. CLASSE* D'AGE. C'était un camarade de groupe d'âge, un camarade d'initiation*, donc un très vieux ami. Kourouma, 2000 : 43.

2- groupe de pinte, dispon., argot urbain, oral, fam., mélior. V. AMI* DE BOISSON*. Petit groupe d'hommes qui se retrouvent tous les soirs dans les mêmes bars pour consommer des boissons alcoolisées, de façon conviviale. Ils ont dit puisque j'étais un gazeur* friqué*, je pouvais faire partie de leur groupe de pinte. (Etudiant, Abidjan, 1994).

 

groupé, (être ----), loc.verb. Dispon., (santé), mésolecte, basilecte. Avoir subi les examens médicaux permettant de connaître son groupe sanguin. Comment vous n'êtes pas groupé ? Et si on doit vous opérer d'urgence alors ? (TV, 12.04.1980, émission "Comment ça va ?" de L. Groguhet). "Etes vous groupé ?"-"Oui, on a fait ça à l'hôpital avant mon opération." (TV. 03.02.1983 ,Télé pour tous.)

 

groupéen, n.m. Vx , (histoire). Durant la colonisation, élève du Groupe Scolaire Central (Enseignement primaire supérieur préparant le concours d'entrée à l'Ecole William Ponty). Enfin Climbié était groupéen. Il venait de doubler un cap dans le cycle de ses études. De bief en bief, il montera vers l'Ecole Normale William Ponty de Gorée, la grande école fédérale. Dadié, 1973 : 150.

 

groupement à vocation coopérative, n.m.,V. GVC*.

 

grue couronnée, n.f. Spéc., (faune). (Balearica pavonina Linn.). Grand oiseau de la fam. des Gruidae, haut sur pattes, noir avec des ailes blanches, huppes de soies sur la tête et joues blanches visibles. Serle /Morel, 1988 : 61-62.

 

grumier, n.m. et adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- n.m. Gros camion qui transporte des billes de bois ou grumes. Quelques secondes plus tard, la voiture dérapait, franchissait la ligne jaune et se dirigeait droit sur un grumier qui arrivait en face. Arnaut, 1976 : 89. La 504 administrative vient de croiser un grumier. Kitia Touré, 1979 ; 100. Celui-ci était au volant du grumier [.] venant du village de Mopodji. FM., 26.02.1982. Les grumiers continuent de passer en plein centre de la ville alors qu'il y a des voies de dégagement prévues. FM., 28.03.1984. [.] les grumiers qui descendent à la côte [.]. David, 1986 : 113. Tu as marché dans la jungle, emprunté des grumiers, rien que pour ça? Tierno Monenembo, 1993 : 76. Un grumier dérape : deux morts. Ivoir'Soir, 17/18/19.04.1998.

SYN.: camion* grumier.

2- adj. Techn. Servant au transport des billes de bois ou grumes. Dans les contextes usuels : camion grumier, quai grumier. Quais grumiers et ports aux bois*. Tilliette, 1984 : 28.

 

gué, [ge], n.m. et v.inv. Dispon., argot nouchi, (par apocope du verbe français "guérir"[d'éventuelles revendications]), oral, jeunes urbanisés., fam.

1- n.m. Part. On a fait un bizness, donne mon gué / ma part. (Corpus T., Abidjan, 1995). Si je n'ai pas mon gué, je vais te taper.(Jeune, Abidjan, 1998).

2- gué, faire ---- , v. inv. Partager. Ils  font gué les bons pierres. (: Ils partagent le butin, Corpus T., Abidjan, 1994). Attention, bra mogo*, tu fais gué le wari* tchêtchê* ou non ! (: Fais gaffe, frangin, tu partageras le fric en parts égales ou gare!, Corpus T., Abidjan, 1995).

ANTON.: sans* gué.

 

guédégba, galette dédégba, [gedegba] /[dedegba],n.m. Fréq., argot estudiantin, (du nom d'un footballeur réputé Guédé Gba Ignace), iron. Galette consommée au petit déjeuner et dont la consistance évoque pour les étudiants la robuste musculature d'un footballeur réputé. Dès 7 h.30 déjà ce lieu grouillait de monde. Tous étaient heureux de prendre leur petit déjeuner privé, le "guédégba", accompagné du jus de gingembre (gnamakoudji*). Ivoir'Soir, 16.10.1997.

 

guedji, geudji, n'guedj, [gedFi] / [gZdFi] / [ngDdF], n.m. Fréq., argot urbain, oral, écrit. V. HERBE* QUI REND FOU; HERBE* QUI TUE*. Chanvre indien. Ils ont avoué [.] qu'ils se livraient au trafic du guedji entre la Côte d'Ivoire et le Ghana. FM., 10.12.1980. La perquisition effectuée au domicile de N. a donné lieu à la saisie de 62 sachets de guedji. FM., 21.10.1982. Le bras de fer entre Seydou et son père est donc ancien. Il précède le dérapage du fils dans le geudji (marijuana). Konaté, 1987 : 42. Interrogé T. avoue qu'il est grand consommateur de guedji, l'herbe qui tue*. FM., 05/06.03.1983.

SYN.: ganja*, herbe qui rend fou*, herbe qui tue*.

 

guei, (se mettre en ----), [gej], loc.verb. Spéc., oral, fam. En parlant d'un téléphone mobile, le brancher uniquement sur le mode réception. Surtout ne le dites à personne. Le doyen* Amédée Pierre va s'acheter un cellulaire*. [.] Doyen, il faut te mettre en guei* (réception simple) sinon les côcôs* vont vouloir t'appeler sur ton cellulaire. Ivoir'Soir, 22/23/24. 05.1998.

 

guèlèche, n.f. V. GAILECHE*.

 

guenon, n.f. Vx., (faune)., V. CERCOPITHEQUE*, HOCHEUR*. Dans les manuels, nom donné au singe cercopithèque. Dekeyser, 1955 : 140-146, Haltenorth / Diller, 1985 : 270.

 

guêpe maçonne, n.f.  V. MOUCHE* MACONNE.

 

guêpier, n.m. Spéc., (faune). Oiseau insectivore, brillamment coloré, au long bec effilé et arqué. On distingue particulièrement localement : le guêpier écarlate (Merops nubicus Gmelin) aux longues ailes, entièrement rouge à l'exception de la tête et de la gorge vert bleu et du croupion bleu clair ; le guêpier à gorge blanche (Merops albicollis Vieillot), vert pâle et cannelle, migrateur interafricain ; le guêpier nain (Merops pusillus Müller), vert, avec la gorge jaune vif bordée de noir ; le guêpier à gorge rouge (Merops bulocki Vieillot) à la gorge rouge vif, dessous cannelle sauf l'abdomen et les sous-caudales bleus, qui vit en colonie près de l'eau ; le guêpier noir (Merops gularis Shaw), forestier, à dessus noir sauf le croupion qui est bleu, la gorge rouge, la poitrine noire striée de bleu, le dessous bleu ; le guêpier à tête bleue (Merops muelleri Cassin) à dessus marron, gorge noire avec une tache rouge, dessous bleu ; le guêpier à queue d'hirondelle (Merops hirundineus Lichtenstein), le seul à queue fourchue bleu-vert, dessus vert, gorge jaune avec collier azur, poitrine verte. Serle /Morel, 1988 : 125-131. Les guêpiers qu'on observe partout dans le Parc, le plus souvent par petits groupes, ont des couleurs spécialement belles. Mûhlenberg /, Steinhauer, 1984 : 26. [.] guêpier à gorge blanche, guêpier à gorge rouge, guêpier à queue d'hirondelle, guêpier écarlate, guêpier nain, signalés (Comoé, Marahoué). Guêpier à gorge blanche, guêpier à tête bleue, guépier noir (Taï). Bousquet, 1992 156.

 

guépizou, [gepizu], n.m. Spéc. (flore). (Calpocalyx Aubrevillei Pellegrin). Gros arbre (25 m. de haut, 0,70 m. de diamètre) de la fam. des Mimosées. Très abondant dans l'ouest ivoirien. Aubreville, 1959, I : 232. Utilisations thérapeutiques. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 188.

SYN.: mantoué (guéré), moutoué (krou).

 

guérisseur traditionnel, n.m. V. FETICHEUR*, TRADIPRATICIEN*. Pendant la  saison* des pluies, les paysans de Téhini n'ont d'autre recours que les guérisseurs traditionnels qui font ce qu'ils peuvent. FM., 12.02.1981. On m'avait dit qu'il y avait là-bas un guérisseur traditionnel. Deniel, 1985 : 69.

 

guéssiguié ako, [guesigjeako], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Syzygium Rowlandii Sprague). Petit arbre de la fam. des Myrtacées qui se couvre d'abondantes touffes de fleurs blanches en novembre-décembre. Aubreville, 1959, III : 85.

 

guet, gué, n.m. Spéc. (tourisme).

1- guet-auto, gué-auto, circuit d'une réserve que l'on peut emprunter en voiture pour aller observer les animaux sauvages. Ils  [: les touristes] se rendront plus tard après au guet-auto pour des prises de vue. FM., 19.02.1982. Ils [: les hippos*] sont visibles depuis de nombreux points de la rive (gué-piétons, gué-autos..). Bousquet, 1992 : 155.

2- guet-piéton, gué-piéton, circuit pédestre d'une réserve que l'on peut emprunter pour aller observer les animaux sauvages. Il était 18 h. lorsque les touristes accompagnés d'un garde des Eaux et Forêts se rendent au guet-piéton pour voir les hippopotames. FM., 19.02.1982.

 

guetter,v.tr. Fréq., argot nouchi, oral, jeunes, fam. Regarder avec attention, regarder fixement. Dis Pat, pourquoi tu guettes le tchouk* comme ça ? Otitro, 1984 : 45. Je n'aime pas que tu me guettes comme ça ? Pourquoi ? j'ai une tache ? (Professeur, Abidjan, 1985).

 

gueule tapée, n.m. Vx. V. VARAN*.

 

guézou, [gezu], n.m. Spéc., (flore), (du bété). (Casearia Dinklagei Gilg.) Petit arbre de la fam. des Samydacées. Aubreville, 1959, III : 30.

 

gui d'Afrique, n.m. Spéc. (flore). Nom donné à plusieurs espèces de plantes parasites. Les guis d'Afrique sont très employés par les féticheurs* mais la plupart du temps en mélange avec d'autres plantes pour traiter les maladies à caractère magique. Bouquet /Debray, 1974 : 78.

 

guib, n.m. Spéc., (faune). Antilope de la fam. des Tragelaphinae de taille moyenne. Localement, on distingue le guib harnaché (Tragelaphus scriptus Pallas) ou bongo* qui a l'allure et la taille d'un chevreuil et vit dans les terrains marécageux ou en lisière de forêt ; le guib d'eau ou sitatunga* /situtonga* /situtunga* (Tragelaphus spekei Sclater), pratiquement exterminé. Le limnotrague ou situtonga présente une assez nette ressemblance avec le guib harnaché et le nom guib d'eau qui lui est parfois donné peut paraître justifié. Dekeyser, 1955 : 343. Haltenorth /Diller, 1988 : 40-42. Guib harnaché signalé (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 155.

SYN.: antilope* harnachée, biche* mina, bongo*, (guib harnaché), limnotrague*, gazelle, sitatunga/situtonga* (guib d'eau).

 

guidon, (laisser ---- ), loc.verb. V. LAISSER*. Ouedraogo, sur son nouveau  vélo, voulait faire malin* et il a fait "laisser guidon". Hélas il est tombé dans la boue. Ivoir'Soir, 26.08.1997.

 

guigoz, n.m. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam. Unité de mesure des liquides sur les marchés, constituée par une boîte métallique de lait guigoz. "Un peu de vin de palme*? Mais c'est plutôt deux guigoz que vous avez bu ! FM., 26.06.1980 (Assises de Man).

 

guinamori, guinamory, n.m. V. DJINAMORI*.

 

guinée (1), n.f., Vx, spéc. (histoire). Cotonnade teinte à l'indigo, à l'origine fabriquée exclusivement à Pondichéry et Chandernagor et destinée à la traite en Afrique. J'achetai dix huit ânes contre des armes et de la guinée. Binger, 1987, I, :5.

 

guinée (2), n.f.. Spéc. (faune).

1- V. BANANE DE MER*. Comme la fausse guinée*, la guinée a une chair fine mais pourvue de trop nombreuses arête. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1979 : 16.

2- guinée du Sénégal, (Elops senegalensis Regan). Poisson pélagique côtier assez commun de la fam. des Elopidae. Seret /Opic, 1981 : 80.

COMP.: fausse* guinée.

SYN.: asranhouré (de l'ébrié), attiébété (du nzéma), diglikari (de l'alladian).

 

guitare de mer, n.f. V. RAIE*-GUITARE.

 

guitaristique, adj. Dispon., écrit, lettrés. De guitare. Désiré Gadeau, le maître dans une envolée guitaristique. (légende sous photo. Ivoir'Soir, 11.06.1997. [.] même encore aujourd'hui, il ne sait pas grand chose de mes activités guitaristiques. Ivoir'Soir, 18.12.1997.

 

guiz, n.m. Dispon., argot zouglou, jeunes urbanisés, iron. Pour un professeur, échange de bons procédés avec une élève : les faveurs de celle-ci contre une bonne note. Il y est question, toujours à travers des histoires très triviales, de la tricherie dans les examens et les notes, autrement dit le "pétrole*" et ses variantes, notamment les MST* moyennes sexuellement transmissibles, le guiz* célèbre par lequel certains professeurs font des fleurs à certaines étudiantes en échange de leurs faveurs. Krol, 1994 : 219. Elle est reçue. Le guiz a encore frappé !! (Secrétaire, Abidjan, 1999).

 

gunter, [guntDr] n.m. Spéc., argot du milieu. Gros bonnet de la vente de drogue qui agit sous le couvert d'activités sociales importantes et licites. Ils sont encouragés en cela par les gunters qui leur vendent la drogue ou les poussent à la vendre. Si l'on veut que les jeunes de "Beyrouth" et à travers eux tous les drogués arrêtent de se "shooter", il faut arrêter tous les barons de la drogue. Ivoir'Soir, 08.07.1997. Les gros bonnets que la pègre appelle "gunter" ne se montrent jamais sous leur vrai jour [.]. Mais sous leurs dehors d'hommes d'affaires propres se cache leur vraie personnalité de trafiquant. Ivoir'Soir, 29.08.1997.

 

GVC, G.V.C, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Sigle désignant le groupement à vocation coopérative, une association de travailleurs dans divers domaines : agriculteurs, maraichers, 'éleveurs, chercheurs* de diamants, etc. Grâce à un G.V.C. à Laviguié, l'unité du village a été réalisée. FM., 27.02.1980 Un groupement à vocation coopérative (GVC) est une institution socio-économique mise en place dans les villages en vue de résoudre les problèmes de développement FM., 28.03.1980. Un G.V.C. des tailleurs est né. A l'instar de certaines corporations, notamment les paysans, tisserands et commerçants, les tailleurs de la ville de Guiglo ont récemment décidé de mettre sur pied un groupement à vocation coopérative (G.V.C) afin de promouvoir et de coordonner leurs activités professionnelles. FM., 07.03.1980. Il est bon de signaler que le GVC piscicole de Nambékoro, créé en 1980 regroupe 38 coopérateurs* dans une ferme de 10 ha entre les bas-fonds rizicoles et le barrage de Solomougou. FM., 21.04.1982. Quant au GVC maraicher de Ferké, il a dépassé le plafond prévisionnel. FM., 27.04.1982. Le sous-préfet de Béoumi [.] a demandé à la population de chacun des villages de sa circonscription de s'organiser en G.V.C. FM., 20/21.11.1982. Le gouvernement ivoirien a exprimé le souhait que les artisans s'organisent en GVC (groupement à vocation coopérative) où les prix sont homologués et le marchandage n'est plus de règle. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 86. Waraniéné est un village de tisserands, organisé en GVC. Rémy, 1996 : 144. Certes, il n'y a pas encore dans le pays de communes vraiment rurales, mais on passe par le biais des "groupements à vocation coopérative" (GVC,) préludes aux coopératives elles-mêmes et des "fonds régionaux d"aménagement rural" / FRAR* où s'opère l'articulation des apports techniques de l'Etat avec les apports financiers (même partiels ou symboliques) des collectivités concernées. David, 1986 : 60. La SATMACI au secours de l'union des GVC. FM., 06.04.1993. [.] rassembler pendant trois jours la quasi totalité des cadres sans distinction des partis politiques, des représentants des GVC et des opérateurs économiques autour d'une même table [.]. FM., 26/27.04.1997. Un GVC qui, au demeurant , a commercialisé au cours de la campagne agricole 1995-1996, 108 t. d'anacarde*, 8 t. de café* et 73 t. d'igname*. Ivoir'Soir, 23.10.1997.

 

gym, v.intr. Dispon., argot urbain, oral, jeunes. Dans l'expression "ça gym" : ’’ça gaze’’, ’’ça roule’’. "Pat, comment ça va?" s'écria D. -"Ca gym !" lui répondis-je. Otitro, 1984 : 47. Quand je suis en vacances, moi, ça gym toujours ! (Lycéen, Bouaké, 1994).

 

gyps africain, n.m. Spéc. (faune). (Gyps bengalensis Gmelin). Vautour de taille moyenne de la fam. des Accipitridae, fauve pâle à bec noir, très commun. Il fréquente la savane mais aussi les abords des villes. Serle /Morel, 1988 : 35. Signalé (Comoé), Bousquet, 1992 : 156.

SYN.: charognard*, percnoptère* brun.