ga, n.m.
Spéc., (flore), (de l'abé). (Eriocoe lumpungens Radlk.). Espèce de
sous-bois de la fam. des Sapindacées. Aubreville, 1959, II : 220.
gabar, n.m. V.
AUTOUR*.
gabriel,
gaby, n.m. Dispon., oral, fam., mésolecte, plaisant.
1- Viande de porc. J'étais parti* payer* gabriel* pour la sauce. (Boy, Abidjan, 1990).
Mme Gnoléba qui persiste à vendre la
viande de porc communément appelé gabriel ou gaby se retrouve avec une recette
journalière de 9 000F contre 30 000, voire 40 000 auparavant. Soir info,
15/16.05.1996.
COMP.: gabriel gare.
SYN.: gaby*.
2- Appellation fam. du phallus,
"popaul". Entre temps, là-bas la bonne femme était
confrontée à un grave problème : son nouveau mari était devenu impuissant. [.]
Le gabriel de son mari était complètement mort : il était tombé dans un sommeil
éternel. Guénaman Colbert, 1985 : 11.
SYN.: barreau*,
bâton*, bazooka*, bengala*.
3- gabriel gare, n.m. Lieu où, sur le marché, se
rassemblent les vendeuses de viande de porc. A Yopougon, le temple du gaby
comme on l'appelle, le point de vente situé à gabriel gare abritait hier
mardi 14 mai 1996, ce qu'on pourrait appeler un conseil non pas de guerre mais
de famille. Soir Info, 15/16.05.1996.
SYN.: temple* du gaby.
gaby, n.m.
Dispon., oral, fam. mésolecte. Viande de porc. La décision du gouvernement, si elle n'est pas rejetée par les
commerçantes de gaby, reste tout de même incomprise. Soir Info,
15/16.05.1996. En outre, certaines
commerçantes estiment que l'on aurait pu assouplir la décision [.] de façon à
moins pénaliser et les vendeuses [.] et les inconditionnels du gaby chaud [.].
Ibid.
SYN.: gabriel*.
gadi,
gaddy, n.f. Vieilli, (de la chanson "Why be
closer", du chanteur américain Eddy Grams, selon Caummaueth, 1988 : 76),
oral, écrit, jeunes, fam.
1- Jeune fille, "pépée". Nous sommes en train de causer seulement,
voilà une gadi qui nous salue. (Etudiant, Abidjan, 1975). Qu'est ce que c'est que cette gadi ?
(Etudiant, Abidjan, 1989).Tout ce que nous
savons, c'est que nous allons nous offrir un bon gazoil* avec les gadi. FM.,
10/11/12.04.1982.
2- copine, petite amie. La gaddy, elle compte que sur ces attraits
physiques, ID., 09.04.1978. La
gadi, donne moi la chose, je vais partir. (Chanson des années 1970). Et ta gadi, elle vient pas ? (Etudiant,
Abidjan, 1995).
SYN.: bouille*,
carreau*, daille*, gnin*, go*, gomon*, mama*, produit*, sao*, soupe*, stéki*,
tchamp*.
gagner, v.tr.
Fréq., oral , écrit, fam. tous milieux.
1-
gagner + compl. animé.
Vaincre (dans un jeu, une compétition). Elle
m'avait gagnée parce que son mari m'a terrassée pour elle. FM.,
10.01.1980. Tu ne m'as pas gagné. Je
crois que tu triches. (Enseignant, Abidjan, 1990).
2- Verbe
outil à signification très étendue : avoir, obtenir, recevoir, trouver. Le chauffeur, cavalièrement me demande :
"Où tu vas ?"-"Au Plateau*" lui ai-je répondu. "Tu as
la monnaie ?"-"Juste mille francs"- "Je gagné pas
monnaie." FM., 23.02.1981. Avant
de partir , on prenait de la bouillie [.]. En forêt, on se débrouillait pour
gagner une souris, un margouillat*, une pintade et on les grillait*.
Deniel, 1991 : 61. Les gens cherchent du
travail, ils n'en gagnent pas et toi tu trouves ! Deniel, 1991 : 114. Sa femme me disait :"Comment je vais
gagner un autre boy comme toi ?" Deniel, 1991 : 156. Où il va gagner femme, lui? (Corpus
Tschiggfrey, Abidjan, 1995).
3- Employé absolument. Gagner de l'argent. Quand tu fais baragnini*, des fois tu
gagnes, des fois tu gagnes pas. (Informateur, Abidjan, 1984). Même si tu gagnes gros, maintenant l'argent
ne suffit pas ! (Etudiant, Abidjan, 1991).
4- Entre dans la construction de nombreuses locutions
basilectales et familières :
- gagner affaire, avoir des ennuis, des
histoires. Si tu me donnes pas, tu vas
gagner affaire. (Etudiant, Abidjan, 1984).
- gagner cadeau, V. CADEAU*. Recevoir un cadeau, une
gratification, un pourboire. J'ai
accompagné le Blanc* et j'ai gagné cadeau. (Lycéen, Bingerville, 1980).
- gagner la chance, avoir de la chance. Aujourd'hui
même, j'ai gagné la chance! Zazou
n° 13, 1984 . Nombreux sont les
citoyens désargentés qui ont recours à eux [: les marabouts] pour gagner la chance. Bonnassieux, 1987
: 163
- gagner la honte, V. HONTE*. Quand le prof m'a
dit de venir au tableau, j'ai gagné la honte. Je ne pouvais plus parler. (Etudiant,
Abidjan, 1984)
-.gagner
l'enceinte, basilecte. V.
GAGNER VENTRE*.Tomber enceinte. Fille
ça* gagne l'enceinte et garçon, ça* fout le camp. (Ancien combattant,
Daloa, 1988).
- gagner
petit, attendre un enfant, être enceinte. Ma femme a gagné petit. Faut elle va au village. (Jardinier,
Abidjan, 1982).
- gagner travail, trouver du travail, avoir un emploi. Patron*, si je gagne pas travail, bientôt je
vais mort. (Chômeur, Abidjan, 1984).
- gagner
ventre, mésolecte, fam. être
enceinte. Henriette avait compris
qu'il ne serait pas digne d'une fille élevée dans de saines traditions de dire
à Adou : "Voilà j'ai gagné ventre." Du Prey, 1979 : 106. L'amour, l'amour ? Tu gagnes ventre. Voilà*
! (Revendeuse, Abidjan, 1990).
SYN.: gagner l'enceinte.
gahou, [gau], n.m.
V. GAOU*. Gaou/gahou ; paysan,
nigaud. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 95.
gaigai, n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Napoleona
leonensis Hutch. et Dalz.). Arbuste de sous-bois aux fleurs formant une
collerette jaune crème sur les bords et rouge à l'intérieur. Aubreville, 1959,
III : 48.
gailèche, guélèche,
[gelDG]. n.f. Fréq., argot nouchi, (de l'anglais "girlish"), oral,
jeunes urbanisés, fam., péj. Fille légère, prostituée, garce. Hé
gailèche, si ça va pour toi, ça va pour moi. ID., 23. 03. 1986. Pour moi "gailèche", ça rentre
dans le même domaine que "sao*"[.] Elles se prostituent pour un petit
sou. Caummaueth, 1988 : 86. La
gailèche me gbasse*. Elle peut me dja*! (: la garce m'envoûte, elle me rend
dingue), (Corpus Tschiggfrey, 1995).
gainz,
[gRz], n.m. Dispon., argot nouchi, (de l'anglais),
oral, jeunes urbanisés., fam.
1- Tampon
d'essence ou de diluant qu'on respire pour se droguer. Le gainz, c'est la drogue de l'ajustement culturel [.] 10 f CFA le
chiffon imbibé de solvant. Jeune Afrique, 16-22.02.1995, p. 28.]
COMP.: gainz-boy.
SYN.: reniflette*.
2- Vieilli. Argent. Tu peux me filer un peu de gainz?- "Désolé! je suis rienard*!"
(Lycéens, Bingerville, 1985).
SYN.: badge*, ché*, fac*, gnon,* jeton*,
makouta*, ro*.
3-
gainz-boy, jeune qui se drogue à l'essence ou au diluant. Les gainz-boys donnent dans l'essence ou le
diluant. Jeune Afrique, 16-22.02.1995.
galago, n.m.
Spéc., (faune). Joli petit animal
lémurien à gros yeux au pelage fin et laineux. On connaît localement le galago
du Sénégal (galago senegalensis Geoffroy St- Hilaire), savanicole, le galago
de Demidoff, (galago demidovii G. Fischer) plus petit, gris foncé,
forestier. Dekeyser, 1955 : 128-130. Haltenorth /Diller, 1985 : 246.
[.] galago du Sénégal signalé
(Comoé). galago de Demidoff signalé (Marahoué, Taï). Bousquet,
1992 : 155.
SYN.: bush baby (angl.)
galamment, adv.
Dispon., vieilli, (perçu comme un dérivé
de "gala"), oral, écrit, mésolecte. Elégamment, comme pour aller
à un gala. Pour aller à l'hôtel Président, il faut être galamment habillé !
Cravaté *et tout*. (Enseignant, Yamoussoukro, 1979).
galant,
adj. Vieilli. (perçu comme un dérivé de "gala").
1- Elégant, chic. Un boubou en soie peinte à la main, c'est bien plus galant mais c'est
très cher! (Etudiante, Abidjan,
1984). A la fin des vacances, mon vieux*
m'a accompagné en ville pour payer* ma tenue de sortie bleu et blanc avec
cravate et chaussures noires. Je me sentais bien dedans, j'avais l'air galant.
Krol, 1994 : 172.
2-
galant (faire le ---- ), loc.verb. Vx. Faire le dandy. Avec son costume cravaté*, il fait le
galant dans toutes les boîtes. (Professeur, Abidjan, 1978).`
galérien, n.m.
Dispon., argot urbain, oral, feunes urbanisés, fam., péj. Pauvre bougre
habitué à la "galère". Nous là,
on est des galériens / nos parents n'ont rien / donc nous même on lutte pour
vivre quoi. (Corpus Tschiggfrey, Abidjan, 1995).
galette
dédégba, n.f. V. GUEDEGBA*.
gali, n.m.
V. GARI*. [.] le gali, pâte de
manioc avec une sauce au gombo*. Bussang /Leblanc, 1990 : 22.
gamellier, n.m.
Spéc., argot universitaire, (dérivé de "gamelle"), oral, fam., péj.
Etudiant qui, faute de pouvoir aller se nourrir au restaurant universitaire,
vient aux cours en emportant sa nourriture pour la journée dans une gamelle. Comme toute société hiérarchisée, le monde
du glase* a aussi sa basse classe : cette classe est essentiellement composée
de petits gamelliers, qui sont craints par tous les autres membres de la
communauté car leurs gamelles n'hésitent à vomir dans les virages. Campus
lexique. 1978 : 11.
gandja, n.m.
V. GANJA*. Oui, messieurs les
vendeurs de drogue veulent être à la Coupe du Monde [.]. Eux visent un autre intérêt : écouler le maximum
de gandja.. Ivoir'Soir, 03.06.1998.
ganga
[de Gambie], n.m. Spéc., (faune). (Pterocles quadricinctus Temminck).
Oiseau de la fam. des Pteroclididae, courtaud, à pattes emplumées et plumage
sable. Il vit au nord de la forêt sèche. Serle /Morel, 1988 : 90.
Mulhenberg /Steinhauer, s.d., 38. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 156.
SYN.: caille* de
Barbarie.
ganja, gandja,
[gSdFa], n.m. ou f. Fréq., argot nouchi, oral,
fam., jeunes. Drogue,
chanvre indien, kif. Aussi la décision du
rasta ivoirien de ne plus fumer du ganja ne peut altérer sensiblement sa force
créative. Konaté, 1987 : 167. Hé
frère !* Il faut donner ganja !!! 1000f-1000f!* Jano, 1987 : 2. J'ai de la ganja super
! faut pas la mouiller ! Jano, 1987 : 3. Les rastas clament
haut et fort depuis longtemps les vertus du ganja. Ivoir'Soir,
28.10.1997. [.] tous les manifestants
fumaient du gandja. Ivoir'Soir, 30.03.1998. Guégou repousse alors la fille atterrée et découvre sous ses pieds un
colis de ganja. Adé Adiaffi, 2000 ; 72.
SYN.: guedji*,
herbe qui tue*, tabac*/ tabac congo
gao, n.m.
V. BALANZAN*.
gaou,
gahou, [gawu], Fréq., (du mandenkan " issu de
la plus basse caste" ), oral,
basilecte, péj.
Cul-terreux, péquenaud, abruti. Les go*,
il faut qu'on coupe* tous les gaous qui vont nous draguer mais je vous
préviens, l'argent que nous aurons doit servir à quelque chose d'utile. FM., B.D.
22.12.1997. Les filles, elles, telles une seule
personne, disent en choeur : "On va couper* les gaous!". Ivoir'Soir (BD,
19/20/221.12.1997.[.] un gaou, c'est
quelqu'un qui ne connaît rien. (Corbineau, 2000, t.2 : 13)
gaouo
(1), [gawo], n.m. Spéc., (flore), (du krou). (Cola
Buntingii Bak. f.). Arbuste
noueux de la fam. des Sterculiacées. Aubreville, 1959, II : 293.
SYN.: ka cola
(guéré).
gaouo
(2), guahélé, [gawo] / [gwaele], n.m.
Spéc., (flore), (de l'agni). (Corynanthe pachyceras K. Schum.). Petit arbre
de sous-bois des forêts denses qui atteint d'assez fortes dimensions en
diamètre. Fam. des Rubiacées. Aubreville, 1959, III : 296.
ENCYCL.: écorce
utilisée en pharmacopée locale pour soigner la toux. Il fournit un bois jaune,
employé pour faire des peignes.
SYN.: mbraoua
(abé), nkaka (attié).
garba, n.m. Usuel, (du patronyme "Garba", très répandu chez les Haoussa,
vendeurs habituels de ce mets), oral, écrit, tous milieux.
1- Attiéké* assez grossier au poisson
grillé ou à la viande. Donc si demain je
vous invite à manger un garba quelque part aux Deux Plateaux, ce sera bien. Notre temps
13.01.1993. Quant à la provenance
douteuse de la viande ou du poisson noir utilisés par les vendeurs de garba
(attiéké)[.]. FM., 11.02.1993. Toi, tu manges chawarma* / moi je prends garba/ entre nous deux là* qui
est rassasié ? (Chanson zouglou des Pros du Phare, 1993). Je mange une fois par jour, le soir, le long
du goudron*, là où il y a les femmes qui font garba. Krol, 1994 : 41. /Garba-é c'est bon-o c'est doux*-o /Abou
donne-moi attiéké* vingt-cinq francs / avec le poisson sans le haut / sans
oublier oignon tomate/. (Chanson "Garba". groupe Espoir choc,
corpus T., 1994). Garba : attiéké* avec
du thon grillé (vendu par des Haoussas qui s'appellent souvent
"Garba"). Première leçon de français de Moussa. Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 9. Nous ici, il nous
arrive quelquefois de manger leur fast-food, mais notre restauration rapide
c'est le garba. Ivoir'Soir, 29.04.1997. Nous, on mange toujours le garba, ça serre nos gorges mais on n'a
jamais eu le goitre. Ivoir'Soir, 13/14/15.06.1997. . Vous imaginez ! Quelqu'un qui mange le garba
et qui se retrouve un matin avec 80 millions ! C'est dingue, dingue. Ivoir'Soir,
09.12.1997. A midi, je mange garba et ça
serre ma gorge. Ivoir'Soir, 10.12.1997. Grand Campement, c'est autant le lieu où l'on peut calmer sa faim avec
un plat composé de garba (attiéké*/thon) acheté à 50 CFA* que celui où le sexe
ne vaut pas cher, pas même le prix du risque d'attraper le sida. Ivoir'Soir,
04.02.1998. Ce qui est sûr, nous, on sent
très bien l'odeur de notre garba. Ivoir'Soir, 06/07/08.03.1998.
LOC.: faire*
garba (: vendre du garba).
COMP.:
garbadrome.
2-
garbadrome, n.m. Fréq., (du patronyme substantivé garba*
et du mandenkan -doromé*"pièce de 5 francs"), oral, écrit, tous
milieux. V. -DROME*. Partie
du marché où l'on peut acheter et consommer du garba*. Mais le comble, c'est que le dimanche matin, de retour d'un garbadrome,
notre baraque était pillée. Ivoir'Soir, 25.09.1997. Dans les garbadromes de Séguéla, elle est
très célèbre. Ivoir'Soir, 24/25.12.1997.
garçon, n.m.,
adj.
1- n.m., adj. Basilecte. Mâle. Tu vas acheter mouton garçon. [: bélier] ID., 05.11.1972. Venez nous chercher si vous êtes des
garçons, disent les malfaiteurs à l'adresse des gardiens. FM.,
20./21.06.1981.
COMP.:
garçon-pisse.
LOC.:
faire le garçon.
ANT.: fille*.
2- garçon, (faire [le] ----), loc.verb. Mener une vie de joyeux
célibataire, chercher les aventures féminines. Patron, l'argent ça suffit pas pour faire garçon. (Boy, Abidjan,
1983).
3-
garçon-pisse, n.m. Dispon., argot urbain, oral, péj. Equivalent
local et masculin de la "dame-pipi". Kouassi Kouassikro fait le patron à merveille. Il en remontre au
garçon-pisse et à la caissière [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 46.
garde-boeuf,
n.m. V. HERON GARDE*-BOEUF. Un
autre oiseau accompagne les buffles*, c'est le garde-boeuf, magnifique
échassier au plumage blanc immaculé, aux pattes et au bec jaunes. Balafon
n°50, 1981: 23.
garde-cercle, garde cercle, garde de
cercle, n.m. Vx, oral, écrit, tous
milieux. A l'époque coloniale, membre du service d'ordre placé sous
l'autorité du commandant de cercle. Souvent
[.] cette porte s'ouvrait et laissait sortir un homme que suivait aussitôt un
garde-cercle. Dadié, 1973 : 119. [.]
les gardes-cercles dont la seule apparition de l'uniforme de drap bleu, du
fusil passé en bandoulière et de la chéchia rouge semait la terreur parmi les
villageois qu'ils allaient recruter pour les travaux forcés. Oussou-Essui,
1979 : 25. Une figure fort pittoresque que celle du garde de
cercle avec sa chéchia rouge, sa vareuse noire, sa baïonnette au côté, son
fusil en bandoulière, sa bande molletière et le ceinturon à la taille sur la
ceinture de laine rouge. Dadié, 1980 : 32. Nous n'avions rencontré ni garde-cercles ni gendarmes. FM.,
28.10.1983. Etre garde-cercle, pour
certains, c'était le sommet de la promotion sociale. (Retraité, Daloa,
1985). Les colonnes punitives
d'Angoulvant, le travail forcé* et la chicote* des garde-cercles ne sont plus
que de mauvais souvenirs. David, 1986 : 42. Les gens en armes qui remplaceront les tirailleurs s'appelleront les
garde-cercles. Kourouma, 1990 : 70. Il
voulait, ce nazaréen*, interdire aux gardes-cercles et aux sicaires noirs
d'exercer des violences inutiles [.]. Kourouma, 1990 : 183. Les gardes-cercle du commandant* installé à
la subdivision* de Bokpli étaient envoyés dans les villages pour surveiller les
travaux des plantations et des routes. Oussou-Essui, 1999 : 15. Le capitaine s'est fâché, est venu en tenue
militaire avec ses galons et des gardes cercles au village. Kourouma, 2000
: 26.
COM.:
pluriel instable :
gardes-cercles, garde-cercles, gardes cercle.
gardénia, n.m.
Spéc., (flore), mais assez fréq. (Gardenia Vogelii Hook.f. ex
Planch). Arbuste de la
fam. des Rubiacées, aux grandes fleurs blanches odorantes. Aubreville, 1959,
III : 274. J'ai mis des gardénias autour
de la terrasse, comme tu l'avais dit. (Lettre, avocate, Abidjan, 1994).
SYN.:
faux* citronnier.
garder, v.tr.
1-
garder sa bouche chez soi, loc.verb. V. BOUCHE*. Et pourquoi
tu n'as pas gardé ta bouche chez toi, hein ? Tu as vu le résultat ? (Etudiante,
Abidjan, 1985).
2-
garder des dents contre qqun, loc.verb. Dispon.,
oral, écrit, lettrés, mésolecte. Garder une dent contre quelqu'un, garder
rancune. A cause d'une seule maison, il
gardera des dents contre toi. Guenaman Colbert, 1985 : 48. C'est un type, tu lui fais quelque chose,
il oublie pas, il garde des dents contre toi, toujours ! (Informateur,
Gagnoa, 1988).
3-
garder la palabre, loc.verb. V. PALABRE*.
gardien, n.m.
Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1-
gardien de voiture, jeune
travailleur indépendant en milieu urbain. Son activité consiste à indiquer des
places à l'automobiliste en quête de parking, puis une fois celui-ci installé,
à garder la voiture. C'est alors
qu'entrent en activité d'autres travailleurs indépendants qui vont
s'auto-baptiser "indicateurs de parking" et "gardiens de
voitures". Touré, 1985 : 46. Où
est passé le gardien de voiture? (Fonctionnaire, Abidjan, 1990).
SYN.: djosseur de namans*, indicateur* de
parking.
2-
gardien-jardinier, assez fréq. Employé de maison qui fait
office de gardien et effectue également des petits travaux de jardinage. O. O. , 32 ans, gardien-jardinier, était
parti d'Abidjan avec deux sacs remplis de cannabis. FM., 02.01.1980.
J'ai fait* gardien-jardinier trois ans
chez un Libanais à Marcory. (Gardien, Abidjan, 1990).
gare,
n.f. Fréq., (transport), oral, écrit, tous milieux.
1-
Appellation désignant tout autant la gare ferroviaire que la gare routière. Le soir on étudiait sous les lampadaires de
la gare, non, pas celle des trains [.], celle des cars, la place où ils
arrivent et partent, on appelle ça la gare. Krol, 1994 : 37. Nous prendrons le car ensemble. Rendez-vous
demain matin à la gare. (Informateur, Daloa, 1987).
COMP.: auto-gare, gare lagunaire, gare-voitures.
2- gare gbaka,
dispon., fam., oral. Sorte de gare
routière où se rassemblent les taxis collectifs appelés gbakas*. Le moment est venu pour les pouvoirs publics
de songer à choisir un site définitif et adéquat pour loger la gare gbaka. FM.
04.06.1984.
3- gare lagunaire, gare située au bord de la lagune et dans laquelle les voyageurs
peuvent emprunter les diverses lignes de bateaux*-bus. Trois gares lagunaires sont, en effet, en construction au Plateau*,
entre les deux ponts, à Treichville et au Banco pour permettre une liaison en
triangle effectuée par des vedettes rapides d'une capacité de 100 personnes.
FM., 28.12.1978. (Ière attestation écrite rencontrée). Le Président [.] inaugurera ce samedi matin
6 décembre, les deux gares lagunaires de Treichville et Abobo-Doumé [.]. Cette
cérémonie sera la première étape de la mise en service des bateaux-bus* que les
usagers pourront emprunter à partir du 12.12.1980. FM.,
06/07.12.1980. J'ai attendu à la gare lagunaire,
hier matin. (Secrétaire, Abidjan, 1990).
4- gare-voitures, basilecte. Gare routière. V.
AUTO-GARE*. Elle était arrivée seule
à cette gare-voitures d'Adjamé où viennent s'échouer les naufragés du pays.
Tierno Monenembo, 1993 : 74.
5- gare (auto- ---- ), autogare. V. GARE-VOITURES. Rendez-vous demain matin 6 heures à l'auto-gare! (Instituteur,
Bouaké, 1985). Arrivés, nous ne
sommes pas partis directement à l'autogare. Kourouma, 2000 : 49.
garer, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte.
1- Se garer. J'ai garé devant Monoprix. (Chauffeur, Abidjan, 1983). Déjà que lorsqu'ils garent en pleine
chaussée [.]. Ivoir'Soir, 02.12.1997. Pourvu que quelqu'un, où qu'il se trouve, lève le doigt, le taxi à
Daloa, gare aussitôt, au mépris de toute interdiction ou de toute précaution.
Ivoir'Soir, 16.12.1997. L'accueil
commence dès le parking où l'on vous aide à garer. Ivoir'Soir,
13/14/15.03.1998.
2- Assez fréq., oral, écrit, mésolecte. Avec un compl. désignant une
personne, déposer à un endroit donné qqn que l'on a transporté en voiture. Je
monte avec toi . Tu me gareras devant le stade. (Enseignant, Abidjan,
1981). Tu peux me garer à la rue du
commerce ? (Infirmière, Abidjan, 1990).
3- Ranger pour conserver, quel que soit l'objet dont il
est question. J'ai là une machine [:
à coudre] que j'avais louée à quelqu'un.
Pendant six mois il n'a pas payé, je l'ai reprise pour la garer à la maison.
Deniel, 1991 : 67. Gare cette daba* dans
la boyerie*. (Boy-cuisinier, Abidjan, 1992).
4- garé, (être ---- ), loc.verb. Dispon.,
argot estudiantin, oral, fam., mélior. Etre assuré d'être bien appuyé,
d'être pistonné, "être paré" contre toute éventualité. Mon frère est conseiller du ministre, alors
moi, je suis garé. (Etudiant, Abidjan, 1984). Lui, tu sais, il est garé avec sa famille, mais moi? (Etudiante, Abidjan, 1981).
gargote, n.f. Dispon., oral, écrit, tous milieux,
sans connotation. Petit restaurant bon marché. On ira manger dans une gargote, j'en connais une pas mal du tout, près de
la mer. (Fonctionnaire, Abidjan, 1980).
DER.: gargotière*,
gargotier*.
SYN.:
maquis*.
gargotière, gargotier n.f. ou m. Dispon., oral, écrit, sans
connotation. Tenancier/ tenancière d'un petit restaurant bon marché,
restaurateur. Les Guinéens, exilés politiques
et plus encore économiques[.] représentent toutes les ethnies du pays et
notamment les Peuls du Fouta Djallon [.] qui se sont souvent établis gargotiers
et petits boutiquiers*[.]. David, 1986 : 165. Ainsi les restauratrices et les gargotiers qui veulent s'en sortir sont
souvent contraints de réduire les quantités servies de modifier la gamme des
ingrédients entrant dans la composition des plats. Bonnassieux, 1987 : 134. Pour
notre petite réunion, la gargotière a promis de nous faire un nanni-dja*.
(Universitaire, Abidjan, 1984).
SYN.: mamie*,
maquisarde*.
gari, [gari], n.m. Usuel, (du
mandenkan à partir de l'éwé "gali"), oral, écrit, tous milieux. Semoule de manioc grossièrement rapé,
mélangé à de l'eau, puis essoré et séché. Aliment surtout des populations
côtières, facile à conserver et à transporter. [.] les colis de gari et d'atadjon* qu'elle m'avait offerts et que j'ai
dévorés de si bon appétit [.]. Anoma Kanié, 1978 : 36. A Toumodi, en effet, existe un vaste champ entièrement mécanisé et une
usine de transformation de manioc en produits finis et semi-finis : attiéké*,
gari, etc. FM., 07.03.1980. La
visiteuse avait du cannabis dans son paquet de gari. FM.,
07/08.06.1981. L'idée leur est donc venue
de transformer leur manioc en gari, semoule de manioc broyé, lavé, fermenté et
torréifié dont la consommation est très répandue dans le Golfe de Guinée. Très
facile à cuisiner, le gari est pré-cuit: il suffit donc de le faire gonfler
dans un peu d'eau et de l'assaisonner. FM., 10.02.1983. [.] les Togolaises [vendaient] la farine de gari de leurs compatriotes
mina. Tilliette, 1984 : 10. Je
faisais du gari que je vendais. Deniel, 1985 : 64. On mange gari avec boîte de pilchard ou sardines. (Lycéen,
Bingerville, 1990).
SYN.:
farinya* (rare, du portugais brésilien ).
gasoil, n.m. V. GAZOIL*. Alors qu'on organise ici des gasoil pour manger des kédjenou* de pigeon
[.] . Ivoir'Soir,
27.04.1997.
gastéracanthe,
n.f. V. ARAIGNEE*-CRABE.
gâteau (1), n.m. Dispon., argot nouchi, oral,
jeunes, fam., péj.
Indicateur de police. Kouadio N'Guessan, 1990 : 381. Il t'a tchonon*: tu es un gâteau ! (: Il t'a dénoncé, tu es un
indicateur, Corpus G., Abidjan, 1988). Tous
les étudiants disent que c'est un gâteau. Il a trop* l'argent et tout ça*. (Lycéen,
Abidjan, 1990).
gâteau (2), n.m. Dispon., oral,
écrit, tous milieux, plutôt recherché. Appellation donnée à la boule de
pâte de mil ou de maïs. Le gâteau a été
préparé à l'avance mais est gardé au chaud pour être servi fumant en même temps
que la sauce. Recette de cuisine, Guido, 12.06.1982. Il se jeta sur le tôô ou gâteau de maïs[.].
Oussou-Essui, 1999 : 176.
SYN.: akassa*,
boule* de pâte, foufou*, foutou*, tô*.
gâter, v.tr. Usuel, oral, écrit, surtout mésolecte,
basilecte.
1- Verbe
outil qui peut remplacer tout autre verbe impliquant l'idée de destruction :
détruire, démolir, endommager, pourrir, gâcher, abimer, etc. Maintenant que je suis une moitié d'homme,
que je n'ai plus de membres, que j'ai un oeil gâté, vous n'allez plus m'aimer. Anoma
Kanié, 1978 : 294. Ce grand garçon que
les études n'avaient pas gâté irrémédiablement [.]. Du Prey, 1979 : 38. Moi je dis que le monde est gâté, Grand
Dieu, y a plus d'enfants ! Oussou-Essui, 1979 : 22. Kouassi, il me semble que tu parles trop, c'est la France qui t'a gâté
comme ça ? A. Kouadio, 1983 : 60. Il
m'a demandé d'amener [: le magnétophone] à la maison [.] parce que l'appareil est gâté. FM.,
15.04.1983. Vraiment mon petit frère* il
est gâté, il est foutu. Otitro, 1984 : 64. Chemin faisant, je me dis :
"Mais ils sont gâtés, ils sont perdus... Je ne me droguerai
jamais." Otitro, 1984 : 47. Notre pays est gâté. L'Afrique est gâtée. Guenaman
Colbert, 1985 : 31. "Regarde téléphone
!"-" C'est gâté ! Jano, 1987 : 8. Tout l'argent est gâté!!! Jano,
1987 : 2. Les autres surveillaient les
troupeaux pour ne pas qu'ils aillent gâter le mil [.]. Deniel, 1991 : 49. Quant au verbe gâter, il s'emploie à
l'infini aux sens propre et figuré et toujours sans pronom. Synonyme d'abîmer,
nuire, pourrir, rater, détruire, endommager, casser, compromettre, user,
dénigrer, calomnier, c'est un mot clef dont les aléas de la vie ivoirienne
imposent souvent l'usage : c'est gâté y a rien à faire. Krol, 1994 : 210. [.] parce que l'hôpital, il faut voir son
état, c'est gâté, la maternité comme le reste. Krol, 1994 : 74.
2- Entre
dans la composition d'un certain nombre de locutions :
a)- gâter l'affaire, faire échouer une entreprise. Bon ca va pour aujourd'hui mais silence hein? Ne gâtez pas mon
affaire! Krol, 1994 : 21.
b)- gâter la réputation, médire. Tu
demandes pourquoi ? Ben parce que tu as gâté la réputation de sa moitié.[.]
Signaler une secrétaire à son patron ! Tente de le faire [.]. Guenaman Colbert,
1985 : 29.
c)- gâter la tête, influencer qqun dans un mauvais sens, faire perdre tout
bon sens. Certaines familles refusent
farouchement d'envoyer les filles à l'école, soit pour garder le fruit de leur
travail, soit pour qu'elles n'aient pas la tête gâtée par les études. Du
Prey, 1962 : 188. Sa vieille toupie de
tante lui avait-elle gâté la tête [.].
Du Prey, 1979 : 100. Votre race* tient
beaucoup à l'argent, l'argent a gâté votre tête, comme on dit ! A. Kouadio,
1983 : 85.
d)- gâter le nom, ruiner la réputation d'une personne, faire perdre la face.
Tu vois, tout ça par terre : manger,
boissons, c'est gaspillage d'argent que tu as fait comme ça... ça au moins ce
sont de bonnes funérailles*, ton nom ne sera pas gâté ! Bolli, 1977 : 36. Qui est parti* gâter mon nom comme ça ? Les
gens mentent, ils racontent des choses à mon sujet ? C'est faux ! A.
Kouadio, 1983 : 75. J'en ai assez de
supporter la vie avec les escrocs, les voleurs et les gaspilleurs d'argent qui
ont gâté mon nom partout ! Ekra, 1985 : 65. Mais maintenant je comprends qu'on gâte notre nom ici, on a mauvaise
réputation, on nous prend pour des voleurs, coupeurs* de tête, tout ça*. A.
Touré, 1985 : 66. Notre nom est gâté, dit
Moussa. A la moindre chose les gens nous critiquent. Bonnassieux, 1987 :
121. Comme c'est mon frère*, il va
peut-être gâter mon nom en disant que j'ai pris sa place. Deniel, 1991 :
146. /faut pas gâter ça /gâter notre
nom-o /tu arrives chez quelqu'un /il te connait pas mais déjà il est fâché-o /
parce qu'il ne sait pas /si tu es venu-o / pour chercher sa fille-o (Chanson
"Anango plan". Groupe Didier et les parents* du campus., corpus T.,
1994), Si tu m'avais dit que tu es
découragée parce que ton homme t'a menti, je pourrais comprendre. Mais parce
qu'il est ghanéen, vraiment*, tu gâtes ton nom. Top Visages,
30.03-05.04.1995. Les parents*,
savez-vous que vous gâtez votre nom? Ivoir'Soir, 02/03/04.05.1997. Tu n'es pas fatigué d'interpréter les
chansons des autres? Tu gâtes ton nom dè*. Ivoir'Soir,
28/29/60.11.1997. Elle est gentille comme
ça et les gens gâtent son nom pour rien. (BD) Ivoir'Soir,
21.04.1998.
DER.: gâteur*.
e)-
gâter le temps, faire
perdre le temps (à qqun).Toi, quitte *là,
tu gâtes mon temps! (Boy, Abidjan, 1981).
f)- gâter le
ventre, faire avorter. Le gbass* a gâté
son ventre ! (Revendeuse, Abidjan, 1981).
g)-
ça gâté pas !, argot estudiantin, ça ne rate jamais ! [.] ça réussit toujours / ah ouais hein / ça
gâté pas. (Corpus T., Abidjan, 1994). Tu sors avec un gars, ça gâté pas, tu
gagnes* un ventre*! C'est ça moi, je te dis. (Revendeuse, Abidjan, 1990).
COMP.:
gâté complet*, gâté
fini*.
h)-
gâté complet, (être ----), gâté fini (être ----), loc.verb.
Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam., plaisant chez les intellectuels.
Marque le point de non-retour de la destruction. "Etre totalement
fichu". Ya pas courant !, ya pas
téléphone, ya pas l'argent, Abidjan là c'est gâté complet ! (Gardien,
Abidjan, 1982). Son enfant là, il prend
ganja*, pépékallé*, tout ça là, trop même. Il est gâté fini ! (Chauffeur, Abidjan,
1983).
gâteur,
n.m. Dispon., ( de l'expression pop. "gâter* le nom de
qqun ), oral surtout, mésolecte, basilecte, péj. Calomniateur, personne qui cherche à
nuire à qqun par ses paroles. Considère
surtout que ce livre, tu ne l'écris pas seulement sur ma vie mais aussi sur la
tienne. [.]. Si tu fais mon gâteur, tu as fait ton gâteur. Y. Konaté, 1987
: 22. Ici, on aime pas les gâteurs! (Lycéen, Abidjan, 1990).
LOC.: faire* le gâteur de qqun : calomnier
qqun.
gavial, n.m. V. CROCODILE*.
gawa,
[gawa], n.m. Fréq., argot urbain, (du
mandenkan"imbécile" ), oral, fam., péj.
1- Argot
des prisons. Délinquant arrêté pour la première fois par opposition au
récidiviste, par extension, débutant inexpérimenté Le gawa aura t-il été corrigé en prison ? FM., 18.01.1980. Peine de mort. Voilà erreur de gawa. L'oeil
du peuple. 27.03.1995. L'apprenti [.]
a glissé sa main dans un compartiment de la machine. Erreur de gawa ! La
machine a coincé ses doigts. Ivoir'Soir, 2/3/4.05.1997.
LOC.:
erreur* de gawa
(erreur grossière, erreur de débutant).
ANTON.: agrégé*, bagnard*.
2- Provincial, péquenaud. D'où tu sors, eh gawa ! (Automobiliste,
Abidjan, 1990). Celui qui traite l'autre
de gawa se croit plus civilisé que celui qui est qualifié. (Informateur,
Abidjan, 1995). Espérons qu'il [: un
chanteur] ne va pas être trop gawa là-bas
[: en France] . Ivoir'Soir,
04.05.06.07.1997. [.] le puissant boss
passe des vacances de rêve sur son yatcht à Saint Tropez. Pour les gawa, cet
endroit se trouve en France, sur la Côte d'Azur [.]. Ivoir'Soir,
29/30/31.08.1997.
SYN.: dago*.
3- Par translation, nigaud, novice,
imbécile, ignorant. Un gawa, on arrive à
le prendre au dépourvu facilement quelle que soit la situation. on peut le
tromper facilement. Cité Caummaueth, 1988 : 110. Dans dix ans on parfumera plutôt les lieux [.]. Celui qui mettra du
parfum sur lui sera considéré comme un gawa. Ivoir'Soir, 02.06.1998.
COMP.: gawamalo*.
SYN.: dago*,
fougari*, fou guéri*, ouyo ouyo*.
gawamalo,
[gawamalC], n.m. Dispon., argot nouchi, (du
mandenkan: "imbécile-riz"), oral, fam., jeunes. Riz à gros grains considéré comme
de mauvaise qualité. C'est quoi même
gawamalo là? (Etudiant, Abidjan, 1991). Patron*,
l'argent c'est fini*! J'ai payé*gawamalo pour les enfants. (Boy, Abidjan,
1990);
Gazelle (1), n.f. Spéc. mais usuel. Nom donné au
train express qui fait la liaison Abidjan- Ouagadougou. Le soir on étudiait sous les lampadaires à la gare*, non, pas à la
gare du train, la Gazelle ne passe pas à Odienné, celle des cars, la place où
ils arrivent et partent, on appelle ça la gare. Krol, 1994 : 37. Pour aller à Ouaga, tu prends la Gazelle ou
l'avion ? (Universitaire, Abidjan, 1987).
gazelle
(2), n.f. Dispon., oral, mésolecte., fam., mélior. V. GUIB*. Terme
impropre désignant une antilope de taille moyenne, le Guib (il n'y a pas de
gazelles véritables en Côte d'Ivoire). Chacun
s'était choisi une piste et espérait voir bientôt une gazelle ou un grand
porc-épic* déboucher par là. Koné, 1976 : 36. S'il avait fait feu sur l'animal sans identifier préalablement ce sur
quoi il tirait, c'était parce que cet endroit [: Tiassalé] était fréquenté habituellement par des
gazelles. FM., 31.12.1979. On
a mangé de la gazelle fumée. (Etudiant, Bouaké, 1981). Haltenorth
/Diller, 1985 : 77. Dans leurs cargaisons, il y avait plusieurs
espèces: 40 aulacodes* (agoutis*), 2 athérures* (hérissons*), quatre guibs*
(gazelles*) 8 antilopes royales*, 5 cobs de Buffon*, 16 céphalophes* et deux
singes. Ivoir'soir,
27.05.1997. Trois autres apprentis
chasseurs apportent une gazelle, une gazelle capturée dans la journée même [.].
Kourouma, 1998 : 302.
gazer, v. intr. Fréq., argot nouchi, oral, fam., jeunes, melior. "Faire la foire", sortir. Gazer c'est bon , Natha-o / gazer moins
c'est mieux. (Chanson "Nathalie" Groupe Les côcôs, corpus T.
1994). Tu as gazé dans tout Abidjan
maintenant tu es connu. (Ibid.) / C'est
nous étudiants on est là gazer seulement / (Chanson "Ambiance
zougloutique". Groupe Les parents* du campus, corpus T., 1994).
DER.: gazeur*
/ gazeuse.
gazeur,
gazeuse, n.m. ou f. Fréq.,
argot zouglou, oral, jeunes, fam. Fêtard, frimeur, homme ou femme menant
une vie de plaisirs. Le principe du
gazeur ou de la gazeuse, c'est de vivre leur vie comme ils l'entendent, avec des
plaisirs de toutes sortes à savoir : sexe, nourriture, danse, alcool, voyages,
argent, vêtements. Caummaueth, 1988 : 95.
J'ai demandé au gazeur - mot d'argot ivoirien signifiant ici frimeur - un grand
jeune homme sapé comme un chanteur de rock mais lauréat d'un prix de philo à un
concours national, s'il n'en avait pas fait un peu trop. Krol, 1994 : 46. Un gazeur, c'est donc un foireur* et celui
qui s'en donne l'allure un frimeur [.]. Krol, 1994 : 215. [.] les gazeurs qui se font passer pour des
pédégés (mot magique). Krol,. 1994 : 215. Chélési Chokla y en a* vrai gazeur / vrai gazeur/. Chanson
"Les vrais gazeurs". Groupe Sur-choc, corpus T., 1994). La nuit, il fait presque sombre sous ces
paillottes. C'est l'éclairage souhaité par les gazeurs. Ivoir'Soir,
17/18/19.03.1995. Venir chez Chantal en
fin de semaine est comme un rituel pour elle. Car "tout le monde le fait,
en tout cas, un gazeur digne de ce nom le fait." [.] Après s'être défoncés, après avoir sué à force de causer, ils vont
manger du placali* à 4 h. du matin avant d'aller dormir. Ainsi va la vie des
gazeurs abidjanais. Ivoir'Soir, 08.06.1998.
SYN.: foireur*.
gazoil, gaz-oil,
gasoil, n.m. Fréq., argot nouchi, oral,
jeunes, fam.
1-
gazoil, gaz-oil,
ambiance de fête, "foire", "fiesta", "bamboche",
"bringue". Yopougon [.] un
groupe de jeunes trace des projets pour les fêtes. A notre question
"Savez-vous pourquoi Pâques est fêté par les chrétiens?", ils nous
répondent : "Non ! Tout ce que nous savons, c'est que nous allons nous
offrir un bon gazoil avec les gadi*". FM., 10/11/12.04.1982. Une gazeuse* [.] elle aime les gazoils
c'est-à dire les activités. Il faut qu'elle se trouve en boîte, elle va à la
plage, au cinéma, etc. Caummaueth, 1988 : 95. D'autant que les chanteurs s'expriment souvent à la première personne
pour raconter, par exemple, une histoire de gazoil corsée. Krol, 1994 :
216. Chérie y a sida, sida, sida, maladie
dangereuse, maladie du gazoil. (Chanson zouglou des "Pros du
Phare" 1994). Mais parmi tous
ceux-là/ y en a quelques uns quand ils ne sont pas là/ on sent leur absence au
niveau du gazoil/ mais quand ils reviennent/ c'est la joie qui remonte dans le
coeur/ (Chanson "Les vrais gazeurs*". Groupe Sur-choc, corpus T.,
1994). Abidjan sida ne va pas te louper
(bis) en gazoil y a les conséquences. (Chanson "Nathalie" citée
en Krol, 1994 : 215. Quoique l'achat
d'une "teille" (bouteille) de "Che*" (champagne) ou de
liqueur* en boîte de nuit est considéré comme le nec plus ultra
des"gaz-oil*". Ivoir'Soir, 01.04.1998.
COMP.:
nom de gazoil.
LOC.:
partir en gazoil.
2- gazoil, (nom de
---- ), surnom
mélioratif que se donne un fêtard. En général, c'est un nom de lieu, ou de
personne célèbre (homme politique, héros de film, acteur, joueur de football,
etc.). Elle a choisi Delphine Mitterand
comme nom de gazoil. (Restauratrice, Abidjan, 1991). Mon nom de gazoil c'est London. (Chanson "Ambiance" ;
Groupe Les copines, corpus T., 1994).
3- gazoil, (partir en
----), loc.verb. Aller
faire une virée, sortir faire la fête, faire la foire. Le samedi, on part en gazoil si on a les pierres*. (Etudiant,
Abidjan, 1990). Partir en gazoil signifie
sortir faire la foire. Krol, 1994 : 215.
Il y a bien longtemps que le gazeur* n'était pas parti en Gasoil. Nous sommes
enfin sortis de notre longue torpeur pour faire un saut à Treichville. Ivoir'Soir,
05/06/07.06.1998.
gbagba, [gbagba], n.m. Spéc. (flore), (de
l'abé et de l'attié). (Octoknema borealis Hutch. et Dalz).
Petit arbre du sous-bois des forêts denses humides de la fam. des
Octoknémacées. Aubreville, 1956, I : 113.
SYN.: brolo
(ébrié).
gbaka, baka, [gbaka]
/ [baka], n.m. Usuel, (du mandenkan "panier"), oral, écrit, tous milieux, souvent
péj.
1- Véhicule de transport en commun privé
comportant deux rangées de banquettes dans le sens longitudinal, pour les
voyageurs. Il dessert généralement une ligne fixe. C'étaient de véritables ruines que ces gbakas dont on s'étonnait
parfois qu'ils puissent encore rouler. FM., 28.02.1980. Il vendait la drogue aux chauffeurs de
gbakas. (titre d'article) FM., 20.04.1982. Je suis descendu [: à Ferké] pour
emprunter un car (un gbaka comme on dit) de vingt deux places en route pour
Sikasso . FM., 08.05.1984. Les
gbakas se sont créés une nouvelle gare à Adjamé. FM., 04.06.1984. J'étais assis à l'arrière d'un gbaka, l'un
des rapides* qui relient Adjamé aux autres quartiers [.]. Otitro, 1984 :
51. Désormais, partout, dans les autobus,
les gbakas, les maquis*, les bureaux ultra-modernes, sur les chantiers, les
Ivoiriens s'interrogent. Touré, 1985 : 32. [.] et aussi de petits taxis collectifs appellés gbaka. [.]. David,
1986 : 79. Les déplacements en gbaka,
sorte de petit car rapide ne coûtent que 10F. Bonnassieux, 1987 : 39. Sur les taxis et les transports publics dits
gbakas, des autocollants le signalent comme prophète*. Y. Konaté, 1987 :
15. Regardez ce pauvre chauffeur de baka
! Tierno Monenembo, 1993 : 147. Gbaka contre moto : 2 morts. FM.,15.02.1993.
Au demeurant , les gbakas et les taxis ne
verront pas d'un mauvais secours la manne estudiantine. FM.,
14.01.1993. A vrai dire ces diverses
camionnettes ou "bakas" disparaissent de plus en plus devant la
multiplication de cars réguliers [.]. Rémy, 1993 : 193. Certains ont pu acquérir des taxis, des
gbakas et même des immeubles. L'oeil du peuple, 08.03.1995. C'est ce qui se passe [: inconscience
au volant] depuis quelques annnées avec
la floraison de cars, de gbakas et de woro-woro* à Abidjan et dans d'autres
villes de l'intérieur. Ivoir'Soir, 23/24/25.05.1997. Les apprentis des véhicules de transport en
commun ou "gbakas" accrochés aux portières crient aux passants leur
destination :"Yopougon, Yopougon, Abobo-zoo, Abobo-zoo". Ivoir'Soir,
28.08.1997. Le flic rate le gbaka et tue
un passager. (titre d'article). Ivoir'Soir, 02.02.1998. Un mini-car de transport de voyageurs de 18
places, communément appelé gbaka a pris feu dimanche dernier [.]. Ivoir'Soir,
17.03.1998. C'est pour faire gros
bénéfices que les commerçants ça grouille autour de gbakas en partance pour le
Liberia à N'Zérékoré. Kourouma, 2000 : 54.
COMP.: apprenti*-gbaka, gare-gbaka*.
SYN.:
badian*, car rapide*, mille kikos*, rapide*, super
goëlette*, vingt-deux places*.
2- gare-gbaka, dispon.
(hybride français / mandenkan), V. GARE*.
gban,
[gbS], n.m. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan "drogue"), oral, jeunes urbanisés. fam.
1- Drogue. Il lui faut tous les jours du gban. (Etudiant, Abidjan, 1991). Tu veux quoi gban ? pépékallé*? ganja*? (Dealer,
Abidjan, 1992).
LOC.: se mettre gban.
DER.: gbaner,
gbaneur.
COMP.: gbanman.
2- gban (se mettre
---- ), loc.verb. Se mettre sous l'emprise de la
drogue, se "défoncer". Nous on
se met blé* tous les matins avant de sortir et quand vers l'après-midi ça
diminue, on se met à nouveau gban.
Otitro, 1984 : 45. As-tu envie de te
mettre gban ? Otitro, 1984 : 46.
SYN.: se mettre
blé*, gbaner*.
gbaner, [gbane], v.intr. Dispon., argot nouchi, (hybride
mandenkan :"drogue"+ suffixe français - er). V. GBAN, (SE
METTRE GBAN)*. Il lui faut trop*
d'argent pour gbaner comme ça ! (Lycéen, Bouaké, 1996).
gbaneur, [gbanZr], n.m. Dispon., argot nouchi, (hybride
mandenkan: :"drogue" +
suffixe français - eur), oral, fam., jeunes. Consommateur de drogue. Le gbaneur là , c'est nonnon* qu'il veut.
(Informateur, Abidjan, 1995).
SYN.: gbanman*,
gbasseur*, gbassman*.
gbanman, [gbSman], n.m. (hybride
mandenkan + suffixe anglais -man), V. GBANEUR*.
gbass, gbas, [gbas], n.m.et
adj. Fréq., (du mandenkan "fétiche, médicament, poison"), oral,
écrit, tous milieux.
1- n.m. Objet
fabriqué chargé d'un pouvoir surnaturel dont le rôle peut être de protéger le
porteur d'un éventuel ennemi, de lui attirer la protection de la divinité ou de
lui nuire. Ils se sentaient comme les
pieds liés, les muscles engourdis. Le djigbo*, le gbass ou le gris-gris étaient
-ils de la partie ? ID., 22.11.1987. D'où ce caractère grotesque et grossiers des hommes tantôt couverts de
gbass [.]. FM., 29.11.1990.
Détruire des foyers avec des gbass, oui!
FM., 17.04.1992. Selon
elle, ces gbass ne sont autres que des cordages et parfums préparés par un
marabout*. FM., 17.04.1992. Il
me faudrait un gbass pour l'examen. Tu connais un bon gbasseur*? (Etudiant,
Abidjan, 1992). Mais toi là*, gbass que
tu m'as donné on dirait que ça ne marche pas ! Regarde comme il me malmène !!. (BD)
FM., 30/31.01.1993. Vous savez,
moi j'ai peur des "gbas". Bôl Kotch, 28.03.1995. Vous les Blancs, quand on vous dit qu'on a
des gbass chez nous ici, vous croyez qu'on plaisante. Ivoir'Soir,
16.09.1997. C'est un gars qui fait tout
avec le gbass. [.]. Il cherche même les
femmes avec le gbass mais le succès n'a jamais été garanti. Ivoir'Soir,
03.12.1997. Dans un pays où l'on craint
au plus haut point le gbass, le mauvais sort et les sortilèges, la portée du
geste [: habiter la résidence d'Houphouët à Cocody] est claire : le président n'a peur de rien. J.A L'Intelligent,
28/11-04/12 2000.
DER.: gbasser*,
gbasseur*.
SYN.: djigbo*, fétiche*, gbass, gbé*,
gbévia*, gris-gris*, kanikani*.
2- adj. Magique,
surnaturel, inexplicable, extraordinaire.
Il m'est arrivé un truc gbass. (Etudiante, Abidjan, 1990). Et le lendemain, un autre client tombait
d'un balcon du quatrième étage [.] C'est pas gbass ça ? Fam,
29.03.1995.
gbasser,
[gbase], v.tr. Fréq., (hybride du mandenkan " fétiche, médicament,
poison" + suffixe français -er), oral, écrit, fam. mésolecte, basilecte. Accomplir des pratiques
magico-religieuses, envoûter, jeter un sort.
Un jeune cadre, arrivé grâce au sacrifice collectif de son village, refuse
d'héberger son cousin qui doit poursuivre des études en ville. Son oncle, outré
, décide de le gbasser. Les malheurs ne tardent pas à pleuvoir sur l'ingrat.
ID., 09.04.1989. Il n'est pas allé
aux funérailles de sa maman* / donc on a dit ils l'ont gbassé, il a perdu la
tête. (Corpus T., Abidjan, 1995). Bouaflé : Le paysan veut "gbasser" les juges. Ivoir'Soir, 03.06.1997. Un enfant de 3 ans a survécu à une chute du
16ème étage [.]. Ce petit garçon est peut-être bien "gbassé" ou un
diable*. Ivoir'Soir, 09.02.1998. Vous
comprenez qu'avec une telle performance, les Maliens n'avaient même pas besoin
de gbasser les Français. Ivoir'Soir, 05/06/07/.06.1998.
SYN.: djiboter,* djibser*, faire fétiche*,
faire gris-gris*, féticher*, gbétiser*, gbéviater*, grigriter*, marabouter*.
gbasseur, [gbasZr], n.m. Fréq., (hybride du
mandenkan "fétiche, médicament, poison"+ suffixe français -eur ),
oral, écrit, tous milieux, fam.
1- Personne s'adonnant à des pratiques
magico-religieuses, notamment à la confection d'amulettes, de protections ou au
contraire d'objets destinés à nuire à un individu , etc. Dis, Konan, montre nous ton gbasseur! (B.D.) FM.
07.03.1983. Il n'y a qu'à retourner chez le
gbasseur. Elles retournent chez le marabout. ID., 30.10.1983. Je connais un grand gbasseur qui vient juste d'arriver de
Bissiguirokro. ID., 30.10.1984. Si
tu veux un gris-gris, je t'indiquerai un gbasseur réputé. (Couturière,
Abidjan, 1985). Vous savez que je suis un
grand gbasseur. Si vous ne votez pas pour moi, je vous transformerai tous en
poulets. (dessin humoristique) FM., 04.12.1990. Le gbasseur blanc a mis au point un plan diabolique. Nouvelle
Presse, 22.04.1993. Si on salue avec
la main, on va perdre le match, c'est un conseil de notre gbasseur. Le
Démocrate 05.05.1993. De quoi
l'autoproclamé* a-t-il peur ? Des "gbasseurs"? L'oeil du
peuple, 13.03.1995. A la barre, le
"gbasseur" est passé aux aveux. Il a été condamné à 5 ans de prison.
Ivoir'Soir, 03.06.1997. Les
médecins, les dirigeants et même les supporters ont cherché partout les raisons
de cette méforme. Ils n'ont pas trouvé (probablement parce qu'ils ne sont pas
venus interroger nos "gbasseurs" d'ici). Ivoir'Soir,
22.12.1997. De tous les marabouts*;
féticheurs* et autres gbasseurs qui ont pour fond de commerce les élections,
[.]. Ivoir'Soir, 27/21/22.03.1998. Les bagues noires et torsadées des gbasseurs de chez nous font aussi
des miracles. Ivoir'Soir, 11.02.1998. De tous les marabouts*, féticheurs* et autres gbasseurs qui ont pour
fond de commerce les élections [.]. Ivoir'Soir, 25.03.1998.
SYN.:
djiboteur*, djiboman*, djibseur*, féticheur*, gbassman*, gbétiseur*,
grigritier*, marabout*(part.).
2- Rare, argot nouchi, oral, fam. jeunes, péj. Drogué. C'est un gbasseur d'après ce qu'on dit. Il fume du guedji*. (Lycéen, Abidjan, 1992).
gbassman, [gbasman], n.m. Dispon., (hybride
mandenkan "fétiche, médicament, poison" + suffixe anglais -man), V. GBASSEUR*. C'est un gbasman redouté. Il connaît* comment tuer à distance. (Gardien, Abidjan, 1988).
gbazan, [gbazS],
adv. V. FATIGUER* GBAZAN. Pourquoi se fatiguer gbazan tant
qu'on a le pia*. (Jeune, Abidjan, 1998).
gbé, [gbe], n.m. adv. Spéc.,
(tradition), oral, fam., tous milieux. Objet fabriqué, chargé d'un pouvoir
généralement bénéfique. Si j'avais eu un
vrai gbé, je ne faisais* pas l'accident . (Secrétaire, Abidjan, 1984).
DER.: gbétiser, gbétiseur*.
SYN.: djigbo*, fétiche*, gbass, gbé*,
gbévia*, gris-gris*, kanikani*, sassa*.
2- adv. De façon
bénéfique et profitable. Notre
restauration rapide c'est le garba*. Quand on mange ça, on est bourré
"gbé" et c'est moins cher . Ivoir'-Soir, 29.04.1997.
gbégbé, [gbegbe], n.m. Spéc., (musique), (du bété). Rythme
de la musique traditionnelle bété, repris dans la musique ivoirienne moderne Et alors que la radio, la télévision, et
Ivoire dimanche, passent en revue les rois du gbégbé, de l'aloukou*, du goli*,
du yatchana*, du sobré gaz, du dopé [.]. Y. Konaté, 1987 : 102. Parce qu'en écoutant "Black and
White" on sent la percussion du gbégbé. Top Visages,
30.03/05.04.1995.
gbembéyan, [gbDmbejS],
v.inv. Dispon., argot nouchi, (mandenkan), oral, fam., péj. Flatter, "passer la main dans le
dos" (avec des intentions de tromperie). Je peux venir te gbembeyan, tu vas me donner ton appareil, tout ce que
tu as. (Corpus T., Abidjan, 1995).
gbétiser, [gbetize], v.tr. Dispon., (tradition), oral, fam. jeunes
urbanisés, fam. Se livrer à des pratiques de magie blanche, notamment en
élaborant potions, amulettes etc. On va
gbétiser mon fils avant qu'il parte au village. Tu sais, les gens peuvent être
jaloux. (Mère de famille, Abidjan, 1982).
COMP.: gbétiseur*.
SYN.: charlater*, djiboter,* djibser*,
faire fétiche*, faire gris-gris*, gbasser*, grigriter*, marabouter*.
gbétiseur, [gbetizZr), n.m. Dispon., (tradition), mésolecte. jeunes, fam. Personne
qui confectionne des amulettes ou des potions magico-religieuses ou se livre à
des pratiques de magie blanche. Tu sais,
belle soeur, les vrais gbétiseurs là, [.] ils sont dans les villages. Cité
in Caummaueth, 1988 : 116.
SYN.: (part.)
djiboteur*, djiboman*, djibseur*, féticheur*, gbasseur*, gbassman*,
grigriteur*, marabout*.
gbévia, [gbevja], n.m. Dispon., argot
nouchi, oral, fam.
Fétiche. Le gbévia, c'est le fétiche quoi
! (Corpus T., Abidjan, 1994).
DER.:
se gbéviater*.
SYN.: djigbo*, fétiche*, gbass, gbé*, gris-gris*,
kanikani*.
gbéviater, (se ---- ),
[gbevjate], v.pronom. Dispon., argot nouchi,
oral, fam. Aller
consulter le fétiche, se munir de fétiches protecteurs*. Thomas a été à Korogho pour se gbéviater . Pour se protéger quoi! (Corpus T.
Abidjan, 1995).
SYN.: charlater*, djiboter,* djibser*,
faire fétiche, faire gris-gris, gbasser*, grigriter*, marabouter*.
gblêya, [gblDja], n.m. Dispon., argot
nouchi, (mandenkan "caillou
gravier"), oral, fam. Difficulté, situation inconfortable,
" « panade ». Kouadio N'Guessan, 1990 : 377. Ya gblêya pour lui si tu donnes pas fais
nous fais* ( : il aura des problèmes si tu ne nous graisses pas la
patte., Corpus G, Abidjan, 1995).
gbo, gbosro, [gbo)
/ [gbosro], n.m. Dispon., argot estudiantin, (du mandenkan "excrément"),
oral, fam., péj. Nouveau, "bleu",
bizuth". On va aller chauffer* les
gbos ! On leur montrera qui est fort ! ( Lycéen, Bingerville, 1978).
gbofroto, gbofloto, [gbofroto)
/ gbofloto], n.m. Dispon., (alimentation), (du baoulé : "ils aiment, ils
achètent" ).
1- Beignet à base
de farine de blé. Tu préfères les
gbofrotos ou les cracros*? (Revendeuse, Abidjan, 1979). Mon fils est désespéré parce qu'il ne trouve
pas de "gboflotos" ici à Madrid. Ivoir'Soir, 25.02.1998.
2- n.m.pl. Argot
urbain, oral, vulg. Seins. Son
botch*, ses gbofrotos me mettent* . (Etudiant, Abidjan, 1994).
gboï, gboïla, [gbCj] / [gbCjla], n.m.
Spéc., (tradition), (du tyembara). Sorte de guitare que les Sénoufo
réservent aux cérémonies funèbres. V. GONNI*. La guitare poloï n'appartient qu'aux Sénoufo, tout comme le gboï ou le
gboïla que les Sénoufo de Boundiali utilisent dans les cérémonies funèbres.
FM., 17.12.1980.
gbokro, [gbokro], v.intr. Dispon.,
argot nouchi, (du mandenkan) oral, jeunes. fam. Forcer une serrure
Kouadio N'Guessan, 1990 : 378. Le djo* a
gbokro la merco* or qu'*il y a rien dedans .( : le mec a forcé la
serrure de la Mercédès alors qu'il n'y avait rien à l'intérieur), (Corpus G.,
Abidjan, 1986).
gbolipro, bolipro, [gbolipro] /[bolipro], n.m. Fréq., (du baoulé "cabri peau"), oral, écrit, fam., iron. Appellation donnée aux
agents de police ou aux gendarmes, flic. A
l'entrée du pont de Bassam, les gbolipros contrôlent les véhicules.
(Chauffeur, Abidjan, 1981). Tu veux être
gbolipro? Toi? (Chauffeur, Abidjan, 1990).
COM.: l'appellation
viendrait du fait qu'autrefois, les agents d'autorité portaient au côté un étui
à revolver vide.
gbon, [gbT], n.m. Fréq., argot urbain, (du nom d'un des chefs historiques de la lutte
pour l'Indépendance, dont le portrait figure sur le billet), oral, jeunes, fam.
Billet de 5 000
francs CFA. [.] un chef historique
illustre, Gbon Coulibaly -dont le portrait figure sur le billet de 5 000 francs
qu'on appelle le gbon [.]. Krol, 1994 : 206. Le gbon, tu le bri *! (: le billet de 5000 f., tu le fauches !,
Corpus T., Abidjan, 1995). File moi le
gbon que tu me dois ! (Etudiant, Abidjan, 1990).
gbosro, gbosrotte, [gbosro] / [gbosrCt], n.m., plus rarement f. Dispon., (du
mandenkan), oral, fam., péj. Personne jeune et inexpérimentée, naïf, bleu,
bizuth. Tu crois que je vais le laisser
me faire kpakpato*? je ne suis pas un gbosro ! (: Tu crois que je vais le
laisser me rouler dans la farine, je ne suis pas tombé de la dernière pluie !,
Fonctionnaire, Abidjan, 1978). Je suis
peut-être gbosrotte mais je me méfie. (Etudiante, Abidjan, 1992). Les gbossro qui ont été secoués* ont raconté
qu'on leur a fait des photos suggestives à connotation sexuelle. Nous, à* notre
temps, on secouait* mais on n'allait pas jusque là. Ivoir'Soir,
29.09.1997.
géant, adj. Fréq., oral, écrit, mésolecte. De grande taille. La
maison n'était plus sous la garde d'un boy* géant et un peu fruste comme le
leur. Kitia Touré 1979 : 31. Patron,
y a un homme un peu géant qui est venu te manquer*. (Boy, Abidjan, 1989). Finalement, le directeur est sorti de son
bureau : un joli garçon géant. Deniel, 1991 : 54.
SYN.: haut*,
long*.
gecko, n.m.
V. TARENTE*, Puis la forêt a
poussé et l'océan s'est surpeuplé. Les geckos, les mandrills*, les buffles*,
les panthères*. Tierno Monenembo, 1993 : 115.
gendarme, n.m. V.
OISEAU*-GENDARME. Les gendarmes ne
chantent plus le matin. Arnaut, 1976 : 279. [.] tout se tut, même les gendarmes bavards des tamariniers* [.]. Kourouma,
1990 : 47.
génération, n.f. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous
milieux spécialement groupe akan. V. ANCIEN*, CEREMONIE* DE GENERATION
/FETE* DE GENERATION*, V. CLASSE* D'AGE. CATEGORIE*.
1- En milieu traditionnel akan, une
génération désigne l'ensemble des ressortissants du groupe, nés pendant une
période déterminée (généralement vingt cinq ans). Chacune des quatre
générations est à son tour divisée en quatre classes* d'âge. Ainsi, selon le
principe de séniorité, chaque classe d'âge prend en main les destinées du
groupe. Aux rituels de génération se
rattachent par ailleurs les cinq animaux primordiaux : le caméléon*, la tortue,
le serpent python*, le crocodile* et le grand oiseau calao*, engendreurs
symboliques des cinq groupements familiaux. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 39. Le système, immémorial, consiste à répartir
la totalité de la population des plus de vingt ans en "clans" et
"générations" en fonction de leur naissance, les moins de vingt ans
demeurant en instance de classement. Chacun
des quatre clans [.] couvre environ vingt ans et comporte, toujours dans le
même ordre, quatre générations de quatre ou cinq ans chacune. Ainsi fixée, la
grille des âges est mobile, glissant et se renouvelant indéfiniment au fur et à
mesure du vieillissement des générations, [.] facilitant la répartition des
responsabilités collective. David, 1986 : 136. La fête peut marquer la sortie, la création ou encore la consécration
d'une génération ou classe d'âge* David, 1986 : 135. Chaque
génération, à l'intérieur de son clan, se voit confier des tâches sociales,
économiques et culturelles précises, adaptées à ses possibilités physiques,
qu'elle transmet solennellement à sa cadette en même temps que les symboles et
attributs de ses pouvoirs. David, 1986 : 136. Une fois une génération sortante envisagea de découronner* la dynastie
des Keita. Kourouma, 1990 : 191. Le
Président du Comité du PDCI-RDA d'Abobo-Baoulé prie toutes les femmes et les
hommes des générations Blessoué, Gnandoh, Dougbo et Tchagba d'assister à une
importante réunion d'informations. FM., 22.08.1990. Mes camarades de même génération ont
quitté* aussi et je suis resté tout seul. Deniel, 1991 : 98. Le ministre Amadou Ouattara, élevé au rang
de membre de la génération "N'Gbessi" a livré un message très attendu.
FM., 28.04.1997. L'organisation
sociale des Tchaman [: Ebrié] repose
sur la famille ou "Mando" et sur les générations.[.]. Selon des
principes millénaires, les quatre générations (Dougbo, Tchagba, Blessouet et
Gnandoh) ont comme classes* d'âge chacune les Djéhou, les Dongba, les Agban et
les Adoukrou. Il faut pour ces derniers cinq années environ pour passer d'une
classe d'âge à une autre. Et ...25 ans d'une génération à une autre. Ivoir'Soir,
08.10.1997. Atto Attébi Alexandre, lui,
est un des membres de la génération Gnandoh, tranche d'âge: 50-55 ans. Pour la
dernière fois, cette classe* d'âge à laquelle appartient le nouveau chef* du
village prend la destinée du village en main. Ibid.
COMP.: cérémonie de génération, fête
de génération.
2- génération,
(cérémonie de ----), fête
akan se produisant tous les vingt à vingt-cinq ans (selon les groupes), lorsque
la génération au pouvoir confie celui-ci à la génération suivante. Lors d'une cérémonie de génération,
rapportent les villageois d'Abobo-Baoulé, la classe* d'âge Agban reçoit une
queue de poisson Asranwoua. Un poisson prisé par les Ebrié et couramment servi
lors des cérémonies traditionnelles. Ivoir'Soir, 08.10.1997.
SYN.: fête* de génération.
genette, n.f. Spéc., (faune). Petit carnivore nocturne de la fam. des Viverridae, au corps
allongé près de terre, aux oreilles larges, au pelage harmonieusement tacheté.
Les espèces locales sont : la genette poiane (V. POIANE) au pelage gris
jaune taché de brun, queue annelée ; la genette tigrine (Genetta tigrina
Schreber) à pelage jaunâtre ou roussâtre portant de grandes taches allongées
châtain et une bande dorsale noire, pattes brunes, queue annelée (certains
sujets sont assez souvent mélaniques) ; la genette pardine (Genetta
pardina I. Geoffroy) à courte crinière, pelage fauve à bande dorsale noire et
taches marrons ou noires, pattes brun foncé, queue assez épaisse et paraissant
noire ; la genette de Johnston (Genetta johnstoni Pocock) à crinière
dorsale assez longue, pelage isabelle portant des taches brunes, pattes brunes,
queue annelée de noir ; la civette d'Afrique*, (V. CIVETTE*).
Dekeyser, 1955 : 262-268. Haltenorth /Diller, 1985 : 171-177. Plusieurs espèces de genettes signalées
(Marahoué, Azagny), genette pardine signalée (Taï). Bousquet, 1992 : 156.
COMP.: fausse*
genette, pseudogenette*.
génie, [---- de la
brousse/ ---- de la terre], n.m. Spéc., (tradition). Etre immatériel, bienveillant ou
maléfique, intermédiaire entre la divinité suprême et les hommes. Il passe pour
vivre en brousse et au bord des cours d'eau. Le lundi est réservé aux génies de la terre. Kitia Touré, 1979 :
10. Autrefois, on disait chez nous que
quand une femme fait des buttes d'igname*, le génie de la terre n'est pas
content. FM., 04.04.1983. Un
petit pot de bangui* juste à l'entrée de la distillerie pour les génies afin
qu'ils éloignent les mauvais esprits. FM., 15.06.1984. C'est le moment où [.] règne une atmosphère
irréelle et surchauffée, les initiés, jeunes ou vieux, perdent leur dimension
humaine et se livrent aux terribles pratiques magiques, transmises de
génération en génération, et dans lesquelles la croyance dans l'existence et
l'intervention des génies de la brousse et des rivières ôtent toute volonté et
sensibilité. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 69. Je fais donc appel à vous tous, génies aux visages hideux, gris-gris
*aux pouvoirs terribles. V. Tadjo, 1992 : 31. C'est comme ça, c'est le prix à payer chaque année à chaque cérémonie
d'excision*, le génie de la brousse prend une jeune fille parmi les excisées*.
Kourouma, 2000 : 22. Tanguélan est le haut lieu des guérisseuses
de la région. Des femmes qui, de par des pouvoirs surnaturels concédés par des
génies, traitent efficacement des cas de folies, de stérilité. FM.,
29.11.1993.
génito, géniteau,
(pl.: génitaux, génitos), n.m. Fréq., argot urbain, (de
"jeune"+ -ito suffixe espagnol, Caummaueth, 1988 : 95), oral, fam. péj. V. GROTTOTE*. Gigolo, jeune homme
entretenu par sa maîtresse, amant de coeur. Groto*
a chassé génito. (titre d'article) ID., 11.02.1982. Tandis que le groto* entretient matériellement
l'étudiante, le "génito" demeure celui qu'elle préfère et qui lui
fait l'amour. C'est généralement un jeune étudiant comme elle, et en principe,
il accepte de s'éclipser quand s'annonce le groto* dont les largesses lui
profitent également. A. Touré, 1985 : 53 note (17). A Abidjan, du moins, les "génitaux" ont dû s'incliner davant
les "grotteaux". David, 1986 : 158. Je m'en voudrais de passer sous silence les gigolos ou génitos, ces
jeunots qui se font entretenir par des femmes aisées, des grottotes*, nettement
plus âgées qu'eux et qui pourraient même être leurs mères. ID.,
14.12.1986. Les grottos* délaissant leur
épouse légitime au profit des jeunes filles ou deuxième* bureau obligeaient
inconsciemment leurs épouses à chercher chez un jeune homme qu'elles payaient
très cher, certains devoirs conjugaux peu accomplis par le mari. Ce jeune homme
est communément appelé génito. Le génito est généralement un jeune homme de
famille modeste qui monnaie son ardeur auprès de dames aisées ou grottotes* plus
âgées. Caummaueth, 1988 : 97. Tu me
vois, moi, comme génito toute ma vie ? Coulibaly, 1992 : 67.
ANTON.: groto* s'oppose à génito.
gentra, n.f.
V. DIANTRA*, [.] après une nuit de
gentra [.]. Tilliette, 1984 : 100.
gens-en-bois, gens de
bois, n.m.pl. Spéc. (tradition), (calque du baoulé waka sran
). V. BLO* BIAN, BLOLO* BLA. Nom donné à de petites statuettes de
bois généralement peintes en rouge vif et représentant des personnages
indiscutablement modernes : monsieur chic en costume-cravate avec attaché-case,
dactylo à lunettes devant sa machine à écrire, etc. C'est faire preuve de paresse ou d'ignorance que de se contenter comme
certains de faire des gens-en-bois de simple statues de colons*. Elles ont une
tout autre réalité et plus épaisse. David, 1986 : 150.
SYN.: blolo* bian, blolo* bla, époux*
de l'au-delà, statue*-colon*, (impr.), wakasran*.
géo-, suffixe ,
entre dans la composition de certains mots techniques :
1- géobéton, géo-béton, n.m. Assez fréq. Matériau de construction
moderne, constitué de banco* auquel on ajoute un peu de ciment. Il est un matériau transitoire que l'on a
tendance à négliger et qui, pourtant, allie les qualités de résistance du béton
à celle de géothermie et de prix du banco*, c'est le géo-béton : huit brouettes
de latérite* auxquelles on ajoute un sac de ciment et voilà réalisé le
géo-béton, éminemment économique puisqu'il ne comprend que 5 à 8 % du matériau
à acheter. FM., 30.01.1981.
Pour réaliser ces deux magnifiques villas, les habitants de Fodio ont utilisé
le système du géo-béton, ce qui réduit considérablement les frais. FM.,
31.03.1983. Un projet de maisons en
géobéton (titre) FM., 02.02.1993. Le géo-béton à base d'argile et les tuiles vernissées en fibro-ciment,
fabriqués en Côte d'Ivoire pourraient bien donner lieu à la métamorphose de ce
qui est habituellement fait en béton et en tôle ondulée avec comme parfait
exemple le monastère des Bénédictins des environs de Bouaké. Rémy, 1996 :
45. Ici les murs sont en géobéton avec
une structure très apparente de bois. Rémy, 1996 : 106. [.] cette exposition a enregistré la
participation des bénéficaires des fonds sociaux, des fabricants du géo-béton
venus du Lycée de San Pedro et des artisans. FM., 26/27.04.1997. Le maquis* La Pergola est fait en matériaux
locaux : les murs sont en géobéton et la toiture en tuile. Ivoir'Soir,
14.05.1997. Nous découvrons le géobéton
qui est un matériau typiquement ivoirien. Ivoir'Soir, 02.02.1998. Hélas, Anne-Marie sur qui s'est abattu tout
le mur compact et lourd en géobéton avait déjà rendu l'âme. Ivoir'Soir,
11.02.1998.
2- géopavé, géo-pavé, n.m. Assez fréq. Matériau de construction moderne, élément de dallage, constitué de
banco* mêlé d'un peu de ciment. On
n'avait pas l'intention de bitumer les alentours. Pour y remédier, nous avons
opté pour le géopavé qui revient moins cher. FM., 18.12.1997.
gerre, n.m.
Spéc. (faune). Petit poisson côtier de la Fam. des Gerreidae dont certaines
formes sont estuariennes et d'autres d'eau douce. La plus commune est Gerres melanopterus
Bleeker. Seret /Opic, 1981 : 208.
geste [national], n.m.
Dispon., (du français de Zaïre), argot urbain, oral surtout, péj.
1- n.m.
Pot-de-vin, bakchich. Les filles de maquis* ont une
certaine idée des étudiants . "Ils sont de faux* types. Ils ne tiennent
jamais leurs promesses. Ils parlent gros gros français* sans jamais faire le
geste* essentiel c'est-à-dire donner l'argent". Ivoir'Soir, 13.11.1997. Ses concurrents s'étaient toujours trouvés
plus généreux dans la manière de "parler français"*, dans le
"geste national" . Kourouma, 1998 : 229.
LOC.: faire le
geste [national].
2- geste [national ],
(faire le ---- ), loc.verb. Soudoyer, corrompre en donnant un pot
de vin. C'est un permis-cadeau*!! Elle a
fait le geste national pour l'avoir, quoi !! (Chauffeur, Abidjan,
1987).
SYN.: mouiller
la barbe*, parler français*.
geudji, n.m.
V. GUEDJ*.
ghana kpongbo, n.f. Dispon., encore mais vieilli, (du baoulé), oral,
basilecte. Grande cuvette de métal.
Une cuvette appelée ghana kpongbo ou une
bassine dont la contenance ne vaut même pas dix à cent litres d'eau. ID.,
01.09.1974.
ghetto, n.m. Dispon., argot zouglou, oral, jeunes, fam. Quartier populaire où l'on habite,
lieu de rendez-vous habituel. Petite soeur*/
viens on va se voir / allons dans mon ghetto. (Chanson zouglou, corpus T,
1994). Où c'est ton ghetto? (Etudiant,
Abidjan, 1990)
girelle, n.f. Spéc. (faune). Poisson de mer de la fam. des Labridae. On distingue localement la
girelle royale, (Coris julis
Linn.), abondante en Méditerranée et sur le littoral ouest africain, qui est
remarquable par ses couleurs vives : dos gris bleu avec bande brune, flancs
beige avec bandes orangées, ventre rose, tête gris bleu avec lignes orangées,
nageoire dorsale rayée de bleu et d'orange et la girelle-paon, (Thalassoma
pavo Linn.), d'une vingtaine de cm. de longueur, à teinte dominante verte avec
taches et marbrures rouges et turquoises, une bande jaune entre dorsale et
pectorale. Seret /Opic, 1980 : 302-304.
gla, n.m.sing.
glaé, n.m.pl. Spéc. (tradition),
(du wè) V. MASQUE*. Les
Go*-Loa, si elles ne sont pas aussi puissantes que les Glaé (masques-hommes)
sont cependant dotées de pouvoirs mystiques qui leur confèrent une grande
autorité au sein de la communauté. Cette puissance mystique est même plus
redoutée que celle des hommes. Ivoir'Soir, 14/15/16/17.08.1997. Il y a des glaé (masques). Ils évoluent
principalement dans le monde des hommes. Eminemment* sacrés et mâles. Puissants.,
dont le commerce est interdit aux femmes [.]. Ivoir'Soir,
19.08.1997.
glase, [glaz], n.m. Dispon., argot
estudiantin, oral, fam. Car universitaire. Parmi les bus
de la SOTRA* qui sillonnent la ville d'Abidjan, il y en a un certain nombre qui
font tous les jours la navette entre l'Université et les cités périphériques.
Cette catégorie de bus s'appelle le glase. Le glase n'est pas seulement un
moyen de transport, il est en fait une sorte de communauté mobile bien
structurée. Campus lexique, 1978 : 11.
glaréole, n.f. Spéc., (faune). Oiseau de la fam. des Glareolidae à allure d'hirondelle géante, en vol.
Localement on distingue la glaréole à collier roux (Glareola nuchalis
Gray) à longues ailes pointues, queue fourchue et petites pattes, commune sur
les grands fleuves, les plages, les lagunes et la glaréole cendrée (Glareola
cinerea Fraser) aux longues ailes fines et à la queue échancrée. Elle vit en
colonies. Serle /Morel, 1988 : 85-86. Glaréole
à collier roux signalée (Comoé, Marahoué). Bousquet, 1992 : 156.
glô glô, [glCglC], n.m.
Dispon., oral, écrit, péj. Quartier chaud, lieu mal famé. "Glô glô" : endroit très mal
famé.[.] Ces différents termes empruntés au langage nouchi*, font partie
aujourd'hui du lexique zouglou*. Ivoir'Soir, 15.10.1997. Et j'ai vu des choses. Entre autres,
l'enseigne d'un maquis* dans un glô glô de Korhogo. Ivoir'Soir,
18.11.1997.
glossine, n.f.
V. MOUCHE* TSE-TSE.
glu, n.f. Spéc. (commerce). Nom donné à un caoutchouc de qualité inférieure, produit
par une grande liane sylvestre atteignant 30 cm. de diamètre à la base et dont
le fruit jaune orangé est comestible : le Landolphia hirsuta (Hua) Pichon.
Aubreville, 1959, III : 190.
gmélina, n.m.
Spéc. (flore).
(Gmelina arborea Roxb.). Arbre
moyen originaire d'Asie, de la fam. des Verbenacées, aux feuilles caduques.
Cultivé pour sa croissance très rapide et sa régénération abondante. Son bois à
aubier jaune brun clair, parfois rubanné, est mi-dur, assez léger, de bonne
durabilité. Il sert à la confection d'allumettes, à la menuiserie
d'ameublement. Un projet démesuré
d'industrie papetière [.] s'élève comme une nouvelle menace sur la forêt de Taï
: au sud et à l'est, [.] on entreprend de défricher 350 000 ha pour replanter
gmelinas, eucalyptus* et autres espèces ligneuses à croissance rapide. FM.,
10.10.1983. Le gmelina donne également
une pâte à papier aux propriétés supérieures à la plupart des pâtes de
feuillus. CTFT, 1989 : 420.
gnagami, gnai, [Qagami], n.m.
Dispon., argot nouchi, (du mandenkan:"mésentente"), oral, jeunes,
fam. Embrouille. Kouadio N'Guessan, 1990 : 376. Attention, y a gnagami sur le
pont! (Corpus G., 1986).
gnakpa-gnakpa, [QakpaQakpa], n.m. Dispon.,
(tradition), (du bété). Danse bété dont le rythme est utilisé notamment
dans la chanson zouglou. Les
zouglounettes*[.] fustigent les maris cherchelits* sur un rythme de
gnakpa-gnakpa , une danse bété. Krol, 1994 : 215.
gnako, [Qako], n.m. Dispon.,
argot nouchi, (du mandenkan), oral, jeunes, fam. Flingue. Kouadio
N'Guessan, 1990 : 380. Casse pas drap*
avec ton gnako ! (: fais pas le con avec ton flingue, Corpus T., 1995).
gnama, [Qama], n.m.
Dispon., (tradition), (du mandenkan), péj. Ombre mauvaise du défunt qui
poursuit un assassin. Suis pas chic et
mignon parce que suis poursuivi par les gnamas de plusieurs personnes [.].
L'ombre qui devient une force immanente mauvaise qui suit l'auteur de celui qui
a tué une personne innocente. Kourouma, 2000 : 12. On ne fait pas de mal à des jumeaux*, à des jeunes jumeaux. Les gnamas
des jumeaux, surtout de jeunes jumeaux, sont terribles. Ces gnamas ne
pardonnent jamais. Kourouma, 2000 : 99.
gnama gnama, n.m.
V. NIAMA-NIAMA*.
gnamankou, gnamakou, niamankou, niamakou,
[QamSku] / [njamSku],n.m. Fréq., (alimentation),
(du mandenkan "gingembre" ), oral, écrit, tous
milieux. Gingembre. Eau glacée où le
gnamankou en sachet étanche bien vite la soif. FM., 11.02.1993.
COMP.: gnamakoudji*,
bonbon de gnamankou*.
gnamakoudji, gnamankoudji, gnanmancoudji,
niamakoudji, [QamSkudFi] /
[njamSkudFi], n.m. Usuel, (du mandenkan "gingembre" +"eau"),
oral, écrit, tous milieux. Jus de gingembre additionné d'eau, de sucre, de
feuilles de menthe vertes et de citron, boisson désaltérante très appréciée et
vendue dans les rues ou les marchés. Le
vendeur de gnanmancoudji parviendra au bout de plusieurs minutes à défaire ses
liens. FM., 24.03.1983. On
achète un bout de pain et on boit du gnamankoudji pour se désaltérer. FM.,
29.03.1983. Durant combien de mois as-tu
vendu du gnamakoudji ? Touré, 1985 : 51. [.] l'utilisation de ce même frigo à gaz à des fins lucratives : vente
de gnamakoudji, boissons alcoolisées [.]. FM., 22.08.1990. Ici, lorsque l'étudiant arrive, il passe une
commande de "guédégba*", se débarrasse momentanément de son cartable,
s'installe sur un banc de fortune. la galette guédégba dans une main, le jus de
gnamakoudji dans l'autre, il mord à belles dents dans le guédégba, avale
quelques gorgées de gnamakoudji. Ivoir'Soir, 16.10.1997.
SYN.: lemmouroudji*.
gnan, [QS], n.f.
Dispon., argot nouchi, oral, jeunes urbanisés., fam. Fille, nana, pépée. Le terme, qui, à l'origine, désignait une
fille appartenant à une bande de jeunes délinquants, semble s'être banalisé. Pour nous, gnan, go*, daye*, c'est la même
chose. Cela désigne la fille, la copine ou la femme quoi. cité in
Caummaueth, 1988 : 77.
gnangnan, n.m.
V. AUBERGINE* LOCALE, NYAN*-NYAN.
Recette baoulé à base de gnangnan*. Elle se déguste accompagnée du foutou
d'igname*. Télé-Miroir, 02.05.1992. Chez nous, j'ai constaté que le vin se prend avec du bon agouti*
assaisonné de sauce gnagnan. Ivoir'Soir, 19/17.07.1997.
gnandéni, [QSdeni], n.m. Dispon., argot des gardiens de voitures, oral, jeunes urbanisés.,
fam. Place du
parking dont le petit gardien se considère comme propriétaire et qu'il doit
surveiller. Aucun Mauritanien* ne peut
toucher à mon gnandéni. (: Nul ne peut s'en prendre à la place dont je suis
le propriétaire, FM., 06.01.1993).
gnangner, (s'en ----),
[QaQe],v. pronom. Dispon., argot
nouchi, oral, jeunes., fam. S'en foutre, s'en taper. Alpha Bandit wa, Alpha Blondy wa, Seydou Koné wa, tout ça on s'en
gnangne. Ce que nous on sait, c'est que son misic là c'est trop*fort.
Konaté, 1987 : 78.
gnatar, [Qatar], n.m.
Dispon., argot nouchi, oral, jeunes urbanisés, fam., péj. Imbécile, crétin. Attention gnatar! tu gâtes* la sauce. (Etudiant,
Abidjan, 1986).
gnèze-moule, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux urbanisés. Danse moderne à la mode utilisant
des rythmes africains. Le gnèze-moule est
une danse du ghetto*. Démocrate, 21.01.1993. Dans une boîte de nuit, il y avait beaucoup de mélomanes qui dansaient
le gnèze-moule au rythme du zouglou* et vice-versa. Démocrate,
15.02.1993. Gnèze-moule par ci,
gnèze-moule par là, il est bien à la mode ces derniers temps. Ibid.
gnimi kaba, [Qibikaba], v.inv. Dispon., argot nouchi, (du
mandenkan : mâcher + pierre,) oral, jeunes loubards, fam. Faire de la
taule. Si tu gnimi kaba, au lycée *de
Yop' tu seras gawa*! (: Si tu vas en taule, à la prison de Yopougon tu
seras qu'un bleu!, Corpus G., 1986).
gnin, [QR], n.f.
V. DAILLE (2) Si c'est ta gnin,
dis-le! (Etudiant, Abidjan, 1995). [.]"gnin
gâté": ne peut être traduit car très choquant pour une femme, représente
de la manière la plus grossière qui soit le sexe féminin.[.]. Ces différents
termes empruntés au langage nouchi*, font partie aujourd'hui du lexique
zouglou*. Ivoir'Soir, 15.10.1997.
COMP.: gnin gâté (: con vérolé).
SYN.: bouille*, carreau*, daille*, gadi*,
go*, gomon*, mama*, produit*, sao*, soupe*, stéki*, tchamp*.
gnôlais, gnolais,
gnoleur, [QCle] / [QClZr], n.m. Dispon.,
argot nouchi, (français "gnole"+ -ais ou -eur), oral, jeunes, fam.,
péj. Soûlard,
soiffard. Kouadio N'Guessan, 1990 : 377. Dis
donc, gnolais, oublie pas les djos*! (: Dis donc, soiffard, n'oublie pas
les potes !, Corpus T, 1995).
gnôler, gnoler, v.intr. Dispon., argot urbain, (du français "gnole"), oral,
fam.
1- v.intr. Plutôt mélior. Consommer beaucoup de boissons alcoolisées, biberonner. Dans le temple du Laba-laba, on gnole, on
danse, on drague. Le Changement, 06.05.1993.
DER.: gnolais*,
gnoleur*.
2- gnôler, (se ---- ), v. pronom. Plutôt péj. Se saouler. C'est vrai, à chaque sortie, il se gnole ! (Institutrice,
Bouaké, 1987).
SYN.: être bloqué*; se bigrer*, être dans
son verre*, être keep*, être tire-tire*.
gnoleur, n.m.
V. GNOLAIS*. C'est comme mon ami
Digbeu qui avait eu l'idée géniale d'ouvrir un bar, oubliant qu'il était
lui-même un grand gnoleur. Ivoir'Soir, 22.10.1997.
gnon, [QT], n.m.
Fréq., argot estudiantin, (par aphérèse de "pognon"), oral, jeunes,
fam.. Fric, pognon. C'est à dire* y a
pas le gnon pour payer* occasion pour transport. ID., 12.01.1975. Tu as gnon ou bien*? (Lycéen, Abidjan,
1981). Ceux qui devraient nous
débarrasser des mendiants sont souvent ceux-là même qui respectant les
recommandations de leurs marabouts* offrent la cola*, la pièce de 5 francs, le
gnon, etc. aux mendiants. Ivoir'Soir, 01/02/03.08.1997. Et l'homme au totem de saurien, de loin la
première fortune de la République, ne versait pas un gnon dans les caisses de
l'Etat. Kourouma, 1998 : 183.
SYN.: badge*, balles, caillasse*,
ché*, djètè*, fac*, gainz*, kpoh*, jeton*, ligbi*, makouta*, pia*, ro*,
wari*, zaïre*.
gnona-gnona, [QCnaQCna], adv. Rare, oral, fam. Dare-dare. Il nous fallait partir vite, partir
gnona-gnona. Kourouma, 2000 : 99.
gnoussou-gnoussou, [QusuQusu], n.m.
Dispon. (du mandenkan), oral, mésolecte, basilecte, vulg. Sexe féminin. Le passager totalement nu essayait s'il
était un homme de mettre la main maladroitement sur son bangala* en l'air, si c'était
une femme sur son gnoussou-gnoussou*. Kourouma, 2000 : 59. Il l'a regardée, puis regardée. Elle était
débraillée, elle n'avait plus de pagne et son caleçon cachait mal le
gnoussou-gnoussou. Kourouma, 2000 : 63. Elle
était devenue complètement dingue. Elle tripotait dans son gnoussou-gnoussou
devant tout le monde et demandait
devant tout le monde à Tête Brûlée de venir lui faire l'amour
publiquement. Kourouma, 2000 : 92
go, gomon, n.m. ou f. Usuel, argot urbanisé, (du mandenkan pop. "petite amie,
fille"? de l'anglais "girl"?), oral, fam.
1- mélior. Jeune
fille, copine, petite amie. Eh djo !*
Comme c'est ta go, fonce le premier ! FM.,
06.09.1990, (B.D.). Hé la go, et mon affaire, comment on
fait ? (Chanson "Zoko" des Esprits
de Yop, 1992). La go est jolie-o elle
peut me mourir* / avec son matos*, son sape* ça peut me destroy. (Chanson
zouglou, corpus T., 1994). Une fille,
c'est tour à tour une go, terme général, une daïe* ou un steki* pour une
chérie, une awoulaba* quand elle est belle ou plus prosaiquement un produit*
pour celui qui ne voit en elle qu'un objet à consommer. Krol, 1994 : 216. La go était aussi démunie que nous, c'étair
une déscolarisée* de notre âge. Krol, 1994 : 37. Le nom de "go" est une expression populaire abidjanaise
dérivée de l'anglais <girl>. une façon affectueuse pour un garçon
d'appeler sa copine. Jeune Afrique, 12-18 01 1995, p.35 article
:"les go, reines d'Abidjan". Mais
reconnaissons que certaines "go" exagèrent vraiment en matière
d'habillement. Ivoir'Soir, 31.07.1997. Ce qui provoque les avortements chez nous, c'est quand la go ne sait
même plus qui est l'auteur de la grossesse. Ivoir'Soir, 09.09.1997. Il y avait dans le bar une belle fille, la
go du barman-boxeur. Ivoir'Soir, 26.11.1997. Quand ce sont les go qui les trompent, ils veulent se suicider. Ivoir'Soir,
25.03.1998. Les gars et les gos, l'heure
est grave, très grave même. Ivoir'Soir, 02.06.1998. Tu soufflais comme un arrosoir essoufflé sur
la go[.]. Adé Adiaffi, 2000 : 58.
COMP.: go yankee,
go ziguéhi.
SYN.: awoulaba*,
bouille*, carreau*, daille*, gadi*, gnin*, mama*, produit*, soupe*, stéki*,
tchamp*.
2- go yankee, péj. Fille
qui n'a pas froid aux yeux, fille mal embouchée. Au campus, ils [: les étudiants] ont fait ça [: siffler et interpeller grossièrement les étudiantes
qui passent] jusqu''ààà*. Un jour ils
sont tombés sur une go yankee. Une go*, elle-même elle a dit elle a enlevé*
camarade depuis* avec la honte*. "Est ce qu'on la provoque? Mais comme on
ne connaît jamais papa de chien, ils l'ont cherchée et ils l'ont trouvée".
Ah ça a chauffé* ce jour là. Ivoir'Soir, 23.04.1998.
3- go ziguehi, péj.
Fille baraquée et sans style, « boudin »,
« mocheté ». Go ziguehi, tu
peux effrayer qui ici? On a vu pire ailleurs! Même les potes* de la rue, sont
en drap* de nous. Espèce de fériman*, lance l'un des "parents*". Ivoir'Soir,
23.04.1998.
gobe-mouches, n.m.
Spéc., (faune). Importante fam. des Muscicapidae, petits oiseaux
insectivores à bec fin et aplati et pattes grêles. Les espèces tropicales
suivantes sont les plus observées localement : le gobe-mouche de Cassin
(Muscicapa Cassini Heine) des berges de cours d'eaux forestiers, gris souris ;
le gobe-mouches à lunettes blanches (Muscicapa caerulescens Hartlaub), à
sourcil blanc discret ; le gobe-mouches ardoisé (Muscicapa comitata
Cassin), forestier, gris ardoisé, commun ; le gobe-mouches d'Ussher,
(Artomyas ussheri Sharpe), brun, de hautes futaies ; le gobe-mouches
mésange, (Myloparus plumbeus Hartlaub), gris nuancé de bleu, des galeries
forestières ; le gobe-mouches forestier, (Fraseria ocreata Strickland),
ardoise et blanc, au chant mélodieux ; le gobe-mouches drongo
(Melaenornis edolioides Forbes Watson), tout noir, des savanes boisées ; le gobe-mouches
pâle (Bradornis pallidus Müller), gris cendre très pâle ; le gobe-mouches
à ventre jaune (Hyliota flavigaster Swainson), bleu nuit à ventre jaune ;
le gobe-mouches caronculé à collier (Platysteira cyanea Müller) à
caroncule rouge au dessus de l'oeil, commun en savane et forêt ; le gobe
mouches caronculé châtain (Platysteira castanea Fraser), minuscule,
rondelet, noir à croupion blanc ; le gobe-mouches caronculé de Blissett (Platysteira
blissetti Sharpe) à dessus et gorge d'un vert foncé brillant et ventre blanc,
caroncule bleue autour de l'oeil, joues marron ; le gobe mouches caronculé à
ventre doré (Platysteira concreta concreta Hartlaub), d'un vert foncé
brillant ; le gobe mouches à tête rousse, (Erythrocercus mccallii
Cassin), minuscule et forestier ; le gobe-mouches bleu (Trochocercus
longicauda Swainson), entièrement bleu clair avec une longue queue, hantant les
forêts-galeries, les plantations et les jardins ; le gobe-mouches noir huppé
(Trochocercus nitens Cassin), bleu acier à reflets, à tête huppée, etc.
Serle /Morel, 1988 : 213-219. [.] gobe-mouches
à sourcils blancs (Frazeria cinerascens Hartlaub) rare, gobe-mouches
caronculé à collier signalés (Comoé). 21 espèces signalées (Taï). Bousquet,
1992 : 156.
COM.: le gobe-mouches roux (Stizorhina
fraseri Strickland) est, lui, un assez gros oiseau de la fam. des Turdidae,
brun olive et roux. qui se distingue mal de la grive* fourmilière. Serle
/Morel, 1988 : 194.
gobie, n.m. Spéc. (faune). (Gobius angolensis Norman). Petit poisson côtier sans valeur
commerciale, de la fam. des Gobiidae. Fusiforme, il a une couleur gris jaunâtre
parsemée de petites taches sombres sur les flancs. Seret /Opic, 1981 : 320.
golfique, adj.
Fréq., oral, écrit, lettrés. Qui a
trait au golf, de golf. La saison
golfique est rouverte. FM, 06/07.02.1993. [.] son parcours golfique [.]. FM., 13.03.1998.
goli, goly, golly, [goli], n.m. Spéc.,
(tradition), (du baoulé, nom d'un masque). Musique et danse traditionnelle dont le rythme sert
d'inspiration à la musique ivoirienne contemporaine. On avait donné l'ordre qu'on fit venir certaines danses* typiques [.]
il y aura forcément le goli*, le zaouli*, des danses poros* du pays sénoufo,
celles du pays bété sans parler de l'abissa*, le nolé, danses éburnéennes*,
aussi typiques, aussi variées, aussi colorées les unes que les autres. Anoma
Kanié, 1978 : 116. Chez les Baoulé, le
masque* Goli , à tête zoomorphe, est entouré de crainte et de respect.
Oberlé, 1983 : 88. Et alors que la radio,
la télévision, et "Ivoire
dimanche," passent en revue les rois du Gbégbé, de l'Aloukou*, du Goli*,
du Yatchana*, du Sobré gaz*, du Dopé*[.]. Y. Konaté,
1987 : 102.
goliath (1), n.m.
V. HERON* GOLIATH.
goliath (2), n.m. Spéc., (faune). Cétoine. Le plus gros des Coléoptères qui peut atteindre jusqu'à 10 cm.
de long. Forestier. M. Terrible / D. Winkoun Hien, 1963 : 12. Les goliaths sont parmi les plus grands
insectes du monde. Marché-Marchad, 1969 : 106. Les coléoptères peuvent être fleurs qui marchent ou [.] goliaths, les
plus corpulents qui mesurent jusqu'à dix centimètres de long [.]. Conte,
1981 : 13. Les coléoptères comportent de
belles cétoines dont le goliath géant. Oberlé, 1983 : 26.
SYN.: scarabée-goliath.
go-loa, [goloa], n.m.pl. V. GO-LOE*. Pendant trois jours, se produiront le Go-Loa amuseurs, justiciers,
gendarmes etc. Tout cela dans une ambiance folle, colorée, pittoresque à
souhait. Ivoir'Soir,
14/15/16/17.08.1997.
go-loè, [goloD], n.m. sing, au pl . go-loa, spéc. (du wè "comme l'éléphant"). V. GLA*. Masque féminin. On connaît le festival des masques-hommes (Glaé*) de Bewa. On
découvrira celui des femmes, les Go-Loa. [.]. On aura alors à apprécier les Go-Loa danseurs, gendarmes,
amuseurs, justiciers etc. Ivoir'Soir, 30.07.1997. Mais le monde du mysticisme est aussi celui
des femmes. Ainsi est venu le Go-Loa que l'on traite communément de masque*
féminin. Qui évolue principalement dans le monde féminin. Les femmes se
retrouvent en cette divinité qui régente la société. Le Go-Loé n'a pas la
majesté du Gla* ni l'aspect pompeux et mystérieux. Il se dégage de lui une
certaine simplicité et une finesse bien féminine. Elle n'en a pas moins le
geste symbolique sacré qui ressemble à l'éléphant, tout comme le Gla*, d'où son
nom Go-Loè, qui signifie "comme l'éléphant". Les Go-Loa se sont
produits le week-end dernier à Kridy, village du canton Fleo, dans la région de
Guiglo.[.]. L'imposante jupe de raphia*, le corps bardé d'amulettes et de
différents attributs de son statut, un maquillage savant de kaolin*, signe de
pureté, le Go-Loè n'est pas un être ordinaire. Ivoir'Soir,
19.08.1997.
SYN.: masque* féminin, masque*-femme.
golly, n.m. V.
GOLI*. Quel sera le mariage du golly paysan avec les notes
pincées sur une guitare par Ngoran Jimmy Hyacinthe ? FM., 16.04.1982.
goly, n.m. V.
GOLI*. Tour à tour, les jeunes danseurs
ivoiriens ont exécuté les pas de gbégbé*, de ziglibithy*, de goly, de poro* et
de zaouli*. FM., 04.12.1990.
gombo, n.m.
1- Usuel,
(flore), oral, écrit, tous milieux. (Hibiscus esculentus Linn.). Plante
portant un fruit comestible mucilagineux qui entre dans la composition de
nombreuses sauces*. Cà et là, du taro*, du gombo, du piment, des
aubergines blanches, violettes, toutes rondes avec en parterre des patates* aux
feuilles vert foncé. Dadié, 1955 : 121. Les
femmes dans la cuisine s'affairaient à cuire la farine de maïs ou de mil et la
sauce de gombo à la soumara* qui est un produit aromatique culinaire. Koné,
1976 : 53. D'autres pirogues en direction
des marchés, chargées de tomates, gombos, aubergines,... Anoma Kanié, 1978
: 46. Si le gombo affirme avoir plus de
saveur que l'arachide, c'est qu'il y a entente entre lui, le sel et le piment.
(proverbe cité). FM., 18.03.1980. Aussi
les aubergines*, les gombos, les courges, les tomates, les piments, etc.
contribuent au maintien de la santé de l'homme. FM., 09/10.01.1982. On découvre en même temps [.] les vertus
fondamentales du riz, du manioc*, de l'igname*, du maïs*, de la banane
plantain*, des agrumes, du mil* et du sorgho*, de l'arachide* de bouche et de
toutes les plantes maraîchères : gombo*, tomate, poivron, concombre, haricot*
niébé, aubergine*. David 1986 : 65. Des
centaines d'Ivoiriens plongent leurs doigts dans un plat d'attiéké*, la semoule
de manioc, souvent accompagnée de la sauce* gluante du gombo. Gombeaud
/Moutout /Smith, 1990 : 56. En mars , on
semait du gombo. Deniel, 1991 : 38. Les
principaux légumes ivoiriens: manioc*, mil*, igname*, banane* plantain, maïs*,
riz, gombo*, piment, aubergines*, tomates, oignons, chou. Rémy, 1996 : 67. [.] la petite M.M. se rend dans le champ de
ses parents pour y cueillir des gombos. Ivoir'Soir, 29.11.1997. [.] tous les maris trompés finirent par
arriver, tombèrent comme du sel dans une sauce de gombo. Kourouma, 1998 :
27.
COM.: le fruit
est commercialisé sous la forme de rondelles séchées. V. GOUMBRE*.
COMP.: gombo-chanvre.
2- n.m. Dispon., argot zouglou, oral, fam, péj.
Contrat mais aussi ressources parallèles : droits d'auteur, avantages divers de
toutes natures (publicitaires notamment), voire pourboires, pots-de-vin. La starlette [.] se sent diffamée par [.]
les journalistes qui l'ont surnommée "lame-rasoir," [: car elle
survit essentiellement] grâce aux
ressources parallèles, communément appelées gombo à la radio et à la télé. Notre
temps. 13.01.1993. La plupart de ces
groupes vivent , plutôt mal, de leurs gombos (contrats) et de la vente de leurs
cassettes, limitée par un piratage monstre. Krol, 1994 : 214. Après le concert, Yodé Martial râlait parce
qu'on ne leur avait encore payé ni leur transport ni l'avance promise sur leur
gombo, purement verbal. Krol, 1994 : 214. Le "gombo" du manager.[.]. Manager un artiste est tellement
juteux ! Ivoir'Soir, 18.06.1997. Il
y a tellement de faux* journalistes à cause du gombo. Ivoir'Soir,
30.06.1997. Nos confrères de la télé se croyant
tellement importants, se taillent toujours la part du lion dans le partage du
"gombo". Ne cherchez pas à comprendre ! Nous nous sommes compris !
Ivoir'Soir, 29/30/31.08.1997. Dans
tout ça, c'est M-L qui risque de se fâcher, parce qu'il ne faut pas venir gâter
les gombos des autres. Ivoir'Soir, 16/17/18.01.1998. Digbeu des Far a sorti une nouvelle
cassette. Sur la jaquette, il a cité certaines personnes. [.]. Les voies du
"gombo" sont nombreuses et ...immenses. Ivoir'Soir,
22/23/24.05.1998. Les journalistes l'ont
bien compris: pour arrondir leurs fins de mois, ils comptent avant tout sur les
gombos, ces pourboires qu'ils ne se cachent plus pour réclamer aux hommes
politiques ou aux businessmen. Jeune Afrique, 24-30.11.1998.
DER.: gomboïsme*
3- gombo-chanvre, n.m. V. CHANVRE DE GUINEE*, DA*.
gomboïsme, n.m. Fréq., argot urbain, surtout oral, péj. Concussion, publicité illicite,
technique permettant de gagner de l'argent grâce à la corruption ou aux
bakchiches. La RTI (Radio Télévision
Ivoirienne) peut se faire de l'argent aujourd'hui pour améliorer le salaire de
ses agents afin d'enrayer le phénomène nocif du "gomboïsme"
(bakchich). Ivoir'Soir, 24.19.1997. Chercher seulement les subsides des sponsors, ce n'est pas ça faire de
la bonne télévision. C'est du
gomboïsme ! (Journaliste, Abidjan, 1999).
gommer, v.tr. Dispon., oral, mésolecte, fam.. Amidonner, empeser. Il faut gommer le grand boubou bleu de Patron hein? (Boy, Abidjan,
1981)
gommier, n.m.
V. ACACIA* VEREK, ARBRE*-GOMMIER.
gomme, n.f. Vx, écrit.. V. COPAL*. Latex,
caoutchouc. Il sera demandé à
chaque chef de clan [.] de vendre au Blanc qui tient le comptoir des mesures de
coton, d'arachide*, de karité et de gomme*. Kourouma, 1990 : 60.
COMP.: gomme
copal.
gomon, n.f. V.
GO*. La gomon elle arrive. Content pouvait me tuer. Terrior ! (Corpus
G., Abidjan, 1987)
gomongain, [gomTgR], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Cratirispermum
laurinum Benth.). Petit
arbre de la fam. des Rubiacées, à feuilles très coriaces et luisantes. Son écorce
a une curieuse saveur sucrée. Aubreville, 1959, III : 303.
gonfreville, n.m. Fréq., (du nom de Robert Gonfreville, industriel français qui a
créé à Bouaké, en 1921, la première usine textile d'Afrique Occidentale), oral,
écrit, tous milieux. Tissu
de coton utilisé pour la confection de linge de maison. Il y a des soldes de gonfreville et les nappes sont intéressantes, tu
sais. (Enseignante, Abidjan, 1977). [.] la grosse toile de coton tissé à Gonfreville en guise de drap [.]. Anoma
Kanié, 1978 : 162.
gonni, goni n.m. Spéc. (tradition), (du sénoufo). V. GBOÏ*. Sorte
de guitare à très longue hampe des Sénoufo. M.V.D.
présentant ici le gonni qui est une sorte de guitare sénoufo. FM.,
17.12.1980 (légende sous photo).
gonolek, n.m.Spéc. (faune). Assez gros oiseau de la fam. des Laniidae. Parmi les espèces locales on
distingue le gonolek à ventre blanc des savanes boisées (Laniarius
ferrugineus Gmelin) ; le gonolek noir (Laniarius leucorhynchus
Hartlaub), entièrement noir, des forêts secondaires. Serle /Morel,
1988 : 127. Mülhenberg /Steinhauer, s.d. : 138. Gonolek de Barbarie (Laniarius
barbarus Linn.) signalé (Comoé), gonolek de Lühder (Laniarius luedheri
Reichenow) rare, et gonolek noir signalés (Taï). Bousquet, 1992 : 156.
gopo, gôpô, gôpo, gopô, [gCpC], n.m. Spéc., (flore),
(du bété), mais assez fréq., mésolecte.
1- (Erythrophloeum ivorense A. Chev.).
Arbre qui fournit une sève utilisée dans les ordalies, en pays bété. V.
TALI*. La sève du gôpô cause une
cécité temporaire qui peut aller jusqu'à la cécité permanente, affirment les
scientifiques. FM., 15.12.1982. Généralement,
parmi les Bété, on obtenait la vérité en instillant dans les yeux des suspects
la sève de l'arbre gôpô. Naipaul, 1984 : 205.
SYN.: arbre*
gôpô, bois* rouge, djirotoué*, tali*, alui* (baoulé).
2- Ordalie elle-même, pratiquée avec la
sève de l'erythrophloeum ivorense A. Chev. Le
gôpô, une justice parallèle (titre d'article) FM., 16.10.1982. Les habitants de Krikoria, village situé à
91 km de Daloa, ont fait du gopô une véritable justice parallèle comme cela se
passe généralement en pays bété. FM., 19.11.1982. Les méthodes de recherche traditionnelle* du
coupable sont d'une extrême variété [.]. Dans le pays bété, en dehors du gôpo,
il existe le siéouli* ou le mouton de la mort* ou la technique de la boue
chaude, le djètè* ou le procédé vomitif. FM., 18/19.12.1982. Il faut rappeler que l'épreuve du gopo
consiste à boire la sève de l'arbre* gopo en bété. Si le présumé coupable est
innocent, le liquide est aussitôt vomi. Dans le cas contraire la mort est
instantanée si les faits ne sont pas avoués. Gaudio / Roekeghem, 1984 :
170. Accusé de sorcellerie, il subit avec
succès l'épreuve du gopo. FM., 21.08.1984. Quelques-uns, réfractaires, sont soumis à l'épreuve du "gôpô"
et avouent eux aussi. Ivoir'Soir 17.08.1992. S'il avait été passé à l'épreuve du gôpô comme il est de coutume en
pays bété, il s'en serait sorti. Détective. 16.03.1995. Voilà quelqu'un à qui on devrait faire subir
l'épreuve du "gôpo",comme dans nos villages, pour voir s'il n'est pas
pour quelque chose dans la mort de Diana. Ivoir'Soir, 10.09.1997.
3- Sève de l'erythrophloeum ivorense,
utilisée comme poison pour cette ordalie.
Pour prouver son innocence, il peut prendre lui-même la décision de mettre le
gôpo dans ses yeux. FM., 16.12.1982.Il était admis que s'ils étaient innocents, le gôpo ne ferait aucun
dommage. Naipaul, 1984, 205.
gor, n.m.
V. HOMMES*-PANTHERES. La plus
puissante des confréries [: dan], le
Gor confère le don de se changer en léopard pour passer inaperçu mais implique
le devoir de faire régner la justice dans la société. Rémy, 1996 : 49.
goréen, n.m.
Vx, (Histoire). Elève de l'Ecole Normale fédérale William-Ponty de Gorée,
au Sénégal, "qui formait les
instituteurs, les élèves médecins, les commis supérieurs d'administration,
toute l'élite africaine de l'époque coloniale.". (Béart). Il venait de doubler un cap dans son
existence. Normalien, Goréen, il avait donc grandi. Dadié, 1973 : 174.
gorgui, n.m.
Dispon., argot urbain, (du wolof),
oral, mésolecte., fam. Vendeur de pacotille, généralement d'origine
sénégalaise. Son parfum, elle achète ça
avec le gorgui. (Postière, Abidjan, 1981). Nous parvenons à nous coincer entre le gorgui vendeur d'amulettes et
l'employé de bureau en cravate. Tierno Monenembo, 1993 : 36. Gorgui, c'est pas possible!* Ils vendent
margouillat* comme étant un caïman*. Ivoir'Soir, 05.05.1997.
gorguidjen, gordjigen,
[gCrgidFen] / (gcrdFigen], n.m. Assez fréq., (du wolof),
oral, mésolecte, basilecte, péj. Homosexuel prostitué. C'est une boîte à gorguidjens je te préviens. (Universitaire,
Abidjan, 1990). Nous optons pour les
sièges confortables du milieu, dans l'odeur de deux toutous*, du gorguidjen.Tierno
Monenembo, 1993 : 62. Laissez, les filles
! dit alors le gorguidjen resté jusque là à se couper les ongles en tirant sur
un mégot de yamba*. Tierno Monenembo, 1993 : 63. C'est ton copain, ce gordjigen ? (Etudiant, Abidjan, 1996).
gorli, n.m.
Spéc., (flore). (Caloncoba echinata Oliv. Gilg). Arbuste de sous-bois de
forêts denses humides. L'huile extraite de ses graines était utilisée contre la
lèpre, en pharmacopée locale. Aubreville, 1959, III : 16.
gouassou, (en ----), comme gouassou, [gawsu],
/ [gausu],loc. adv. Dispon., (du baoulé) ,
argot urbain, oral surtout, péj. En prime, en plus, en supplément. Finalement, le chauffeur indélicat a payé une amende [.] et comme
gouassou, il ira réfléchir quelques jours en prison. Ivoir'Soir,
31.10.1997. Ca fait un rapport de 13
militaires pour 1 guérillero. Avec des avions en gouassou. Ivoir'Soir,
05.01.1998.
gouayira, n.f. Vx., argot urbain, (de l'espagnol de Cuba : "paysan
cubain"), oral,
jeunes, fam., péj.
Godasse, vieille chaussure démodée. Tu
vas pas sortir avec ces guayiras? (Etudiant, Abidjan, 1981).
COM.: le mot désignait un modèle de
chaussure mis à la mode, dans les années 60 quand la musique afro-cubaine
faisait fureur.
goudron, n.m.
Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Route ou rue goudronnée. Un tournant , et bientôt on aperçoit le
goudron de la ville. Kitia Touré 1979 : 100. A Douna, il n'y a pas même pas une parcelle de goudron. FM.,
10.02.1981. Le client qui arrête un taxi
à destination d'un quartier s'entend poser la question par le chauffeur :
"Sur le goudron ?". FM., 06/07.03.1982. Les chauffeurs [.] préfèrent le goudron.
FM., 22/23.10.1983. J'ai continué
le goudron et j'ai demandé à deux joueurs de dames [.]. Deniel, 1991 : 63. Puis il descendit le chemin vers le goudron,
comme on dit en Côte-d'Ivoire pour distinguer les voies bitumées de celles qui
ne le sont pas. Krol, 1994 : 21. J'attends
qu'il n'y ait plus de passants sur le goudron* pour étudier sous le lampadaire*.
Krol, 1994 : 53. Comme dans le marché, ça
ne marchait pas, je suis venue m'installer au dehors là au bord du goudron là. Corpus
Van den Avenne, 1995 : 88. "Descendez,
c'est tout droit. A la fin du goudron, prenez la piste*", nous oriente un
piéton. Ivoir'Soir, 21.05.1997.
Nous traversons le Cavally à pirogue et nous chargeons la drogue sur une voiture
bâchée jusqu'au goudron où nous empruntons les pistes pour nous rendre à pied
jusqu'à Guiglo. Ivoir'Soir, 27/28.02/01.03.1998 .
2- Vx,
oral, fam. Gros rouge, vin ordinaire de mauvaise qualité. Il existe, bien entendu différentes
catégories de vins, du gros rouge, connu dans les milieux, sous le nom de goudron et récemment affublé
de la dénomination de gramoxone*. FM., 21.01.1980. Il se bigre* au goudron. (Retraité,
Bouaké, 1990);
SYN.:
gramoxone*, grigbo*, koundjadjo*.
goumbé, [gumbe], n.m.ou
f. Spéc. (tradition).Vieilli.
1- n.m. Sorte de grand tam-tam. Là-bas, c'est surtout le djembé* et le
goumbé que l'on joue. (Informateur, Odienné, 1982).
2- n.m.
Danse de réjouissance populaire, originaire du Ghana, et introduite par les Haoussa
au début des années 30, très en vogue dans les milieux dioula et sénoufo de la
Côte-d'Ivoire durant les années 50 à 60. C'était
dimanche en fin d'après-midi, les danses de goumbé à la bibliothèque nationale?
FM., 10.12.1980. Le goumbé est-il
en voie de disparition? FM.,
12.12.1980. Danse de groupe témoignant
des capacités d'auto-organisation des masses, le goumbé est toujours l'effet
d'une association d'hommes, de femmes, d'enfants. Konaté, 1987 : 126, note
4. Que sont devenus les temps où le quartier,
succédant au village, possédait son groupe culturel de goumbé, de ziglibity*? Konaté,
1987 : 51.
3- n.f.
Association de jeunes du nord qui organisent des danses. Il ne quitte guère Nouveau Koumassi, sauf en
fin de mois pour aller à Treichville où se réunit la goumbé des originaires de
sa région. Gibbal, 1974 : 117.
goumbré, djoumbré, n'goumbré, [gumbre]
/[dFumbre], n.m. Spéc. (alimentation), (du baoulé). Poudre ou rondelle de gombo sec que l'on met dans la
sauce* pour la rendre gluante. Tu aimeras
si j'ajoute du goumbré dans la sauce? (Enseignante, Abidjan, 1982). J'achète le djoumbré au marché de
Treichville. (Ménagère, Abidjan, 1990). Y
a plus de n'goumbré pour mettre dans la sauce! (Mère de famille, Abidjan,
1994).
goût, n.m.
1- goût, (être ----), loc.verb.
Assez fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte, mélior. Avoir bon goût, être
agréable à manger. Tu connais nanni-dja*?
C'est goût ! (Restauratrice, Abidjan, 1990).
SYN.: être
doux*.
2- goût, (aller
jusqu'au bout du ---- ), loc.verb. Dispon., (d'une
campagne de lutte contre le sida), argot nouchi, oral, fam. Profiter
pleinement du plaisir sexuel. Avec
plastique* là, tu vas pas jusqu'au bout du goût ! (Jeune, Abidjan, 1990).
goutte de larme, n.f.
Fréq., oral, écrit, mésolecte. Larme. Des
gouttes de larmes se formèrent dans les coins de ses yeux déjà rougis comme des
flammes. M. Badaman, 1986 : 16. Deux
grosses gouttes de larmes ornaient ses joues bien pleines. FM,
15.05.1993.
gouverne, (ça ----!), loc.verb.
Dispon., argot nouchi, oral, fam.,
très péj. Ca pue ! Eh djo*, ça
gouverne dans ton ghetto ! I.D., 13. 03. 1986. Ouvrez les fenêtres, ça gouverne dans cette chambre. (Etudiant,
Abidjan, 1990)
goyave, n.f.
Spéc. (flore), mais usuel tous milieux. Fruit comestible et très apprécié
de plusieurs arbres importés et cultivés. On distingue goyave commune, goyave
de Chine, plus savoureuse et d'autres variétés nommées d'après la forme des
fruits ; goyave pomme (Psidium var. pomiferum Linn.) ; goyave
poire (Psidium var. pyriferum L.) et goyave fraise (Psidium var.
monianum.). Aubreville, 1959, III : 77. C'est
la pleine saison des goyaves et il me fabrique des salades enchanteresses. Arnaut,
1976 : 161. Ce que je préfère, c'est la
goyave de Chine. (Enseignante, Abidjan 1990). [.] fruits tels que goyaves, bananes*, oranges [.]. Rémy, 1996 :
104.
DER.: goyaveraie*, goyavier*.
goyavier,
n.m. Spéc. (flore) mais usuel tous milieux.
1- goyavier commun, (Psidium guajava Linn.). Petit arbre
introduit et appartenant à la fam. des Myrtacées qui s'est très largement
répandu. Cultivé pour ses fruits. Son bois dur peut faire un excellent bois de
chauffage. Les pistes qui aboutissaient
au village traversaient des fourrés épais de jeunes goyaviers. Aubreville,
1959, III : 77. Utilisations thérapeutiques. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 203.
2- goyavier de Chine, (Psidium cattleyanum Sabine) Arbre
de la fam. des Myrtacées, originaire du Brésil. Le goyavier de Chine [.] se distingue par ses fruits plus gros, de
couleur pourpre, à la chair plus savoureuse que celle du goyavier commun.
Aubreville, 1959, III : 77.
COM.: On distingue également d'autres
variétés selon la forme de leurs fruits. V. GOYAVE*.
SYN.: adjamba
(attié), gouyaki (mandenkan).
goyaveraie, n.f.
Dispon., oral, écrit, tous milieux. Lieu planté de goyaviers. Ah! ce bon petit ruisseau qui coulait dans
la goyaveraie n'a-t-il pas tari ? Tierno Monenembo 1993, 56.
gôyô, n.m.
V. N'GÔYÔ*.
grahou, graou, [grawu], n.m.
et v. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan), oral, fam. jeunes .
1- n.m.
Petit voleur. Kouadio N'Guessan, 1990 : 381.
Ce grahou, il bloho* trop*! (: Ce
petit voleur fait vraiment trop le malin., Corpus G., Abidjan, 1987).
2- v. intr., inv. Voler, « barbotter ». Ce dernier [.] "graou" le reste du
"pierre"*. [: ce dernier barbotte le reste du fric., Bôl
Kotch, 28.03.1995).
grahouya, (aller en
---- ), [grawuja], loc.verb. Dispon., argot nouchi, (:hybride français+
mandenkan : dynamisme + suffixe
dioula -ya "état de"), oral, fam. Aller voler, être en quête
d'un mauvais coup. Kouadio NGuessan, 1990, :377. Matin*, bonne heure*, les bramogo* béou au Plateau*. [.] ça va en grahouya. (: Le matin, de
bonne heure, les potes filent au Plateau. [.] ils sont en quête d'un mauvais
coup, Corpus G. Abidjan, 1987).
grailler, v.
tr. V. COUILLER*. Si tu crois
que je t'ai attendu pour grailler les gos ! (Fonctionnaire, Abidjan, 1981).
grain de diamant, n.m.
Spéc. (techn.), mais assez fréq. Petit diamant brut. Il aurait confié quatre grains de diamant apportés par lui du Libéria à
ce dernier qui les a détournés. FM., 19/20.01.1980. L'homme [.] avait eu la chance de tomber sur
des grains de diamant d'une valeur de 80 millions de francs CFA*. FM.,
09.12.1997.
graine, n.f. Usuel, (alimentation), oral, écrit, tous milieux.
1- graine d'arachide, V.
ARACHIDE*.
2- graine [de palme], noix de palme, utilisée pour
l'alimentation, pour la confection de l'huile de palme*; elle sert également de
pion au jeu d'awélé*. Deux femmes sont en
train d'écraser des graines de palme dans la cour d'un concession* voisine.
Kindo Bouabi, s.d. : 31. Nous préparons la soupe de graines
pour ce soir. Du
Prey, 1979 : 27. Mme GG. G. et sa nièce venues acheter des
graines de palme qu'elles vendent sur les marchés de la capitale. FM.,
09.04.1980. [.] le défilé des jeunes filles
traditionnellement* habillées, portant sur la tête des paniers pleins de
produits du terroir: graines, bananes*, ananas*. FM., 16.02.1982. N'as-tu pas de bras pour porter toi-même ce
petit panier contenant des graines de palme.[.].? Guenaman Colbert, 1985 :
35. Il verse les graines de palme sur la
table puis entreprend d'en distribuer quatre par trou comme l'exige la règle.
Tierno Monenembo, 1993 : 98.
COMP.: sauce*-graine.
3- graine de Paradis,
V. MANIGUETTE*.
grains noirs, n.m.pl.,
Spéc. (santé). Tumeur inflammatoire des parties molles et des os, à point
de départ souscutané, polypustulisé, contenant des grains fongiques ou
actinimycosiques, affection endémique des régions avoisinant le tropique du
Cancer. Si en 1855 Godfrey fut le premier
à reconnaître les grains noirs, il a fallu néanmoins attendre près de 20 ans
pour qu'un précurseur démontre l'aspect mycosique de l'affection. FM.,
15.05.1980.
graisser qqun, v.tr.
Dispon. oral, écrit, mésolecte, fam., péj. Graisser la patte à qq'un. Par exemple, si un animateur produit un
artiste, il graisse certains de ses confrères pour que ceux-ci lui fassent la
promotion à leurs heures d'antenne. Ivoir'Soir, 18.06.1997.
SYN.: donner
gombo*, faire le geste national*, mouiller la barbe*, parler français*,
sefoniser*.
gramoxone,
n.m. Fréq., argot urbain, (du nom d'un puissant engrais herbicide), oral, fam.,
tous milieux, plaisant. Vin rouge ordinaire, gros rouge. Il existe, bien entendu, différentes
catégories de vins, du gros rouge, connu dans les milieux sous le nom de
goudron* et récemment affublé de la dénomination de gramoxone. FM.,
21.01.1980. Gramoxone, c'est devenu le
nom du vin rouge. Ca écrit sur un camion, la bouteille à côté, il y a de quoi
tressaillir. FM., 18/19.06.1983. On
arrose à la bière [.] ou même à l'aide d'un gros rouge très ordinaire qu'un
titi abidjananais a baptisé un jour gramoxone, du nom d'un engrais très en
faveur sur les plantations de café et de cacao. David, 1986 : 78. Après avoir vidé une ou deux vingt-deux
places*, un litre de gramoxone, on est bien. Bonnassieux, 1987 : 138.
SYN.: goudron*, grigbo*, koundjadjo*.
grand, adj,
I- Entre (au
m. ou f.) dans certaines appellations de la faune locale caractérisant la
taille plus importante de variétés d'une même famille. n.m ou f. Spéc.
1- grand calao
[d'Abyssinie], V.
CALAO*.
2- grand céphalophe,
V. BICHE* COCHON.
3- grand cossyphe, V. COSSYPHE*.
4- grand porte-queue, papillon géant mâle aux belles
couleurs. Le papillon géant mâle ou grand
porte-queue, jaune tacheté de noir, marqué de bleu et d'un ocelle rouge aux
ailes inférieures, est capable de mesurer plus de vingt centimètres
d'envergure. Conte, 1981 : 13.
5- grande carangue, V.
JAPON (1).
6- grande hirondelle à
ventre roux, V. HIRONDELLE*.
7- grande roussette, (Scyliorhinus stellaris Linn.).
Requin d'environ 120 cm de long, de la fam. des Scyliorhinidae. Seret /Opic,
1981 : 26.
8- grande trachynote,
V. TRACHYNOTE*.
II- Entre
dans certaines appellations de la flore locale caractérisant la taille plus
importante de variétés d'une même famille. n.m. Spéc.
9- grand ouara, V. OUARA*.
III- Entre
dans un certain nombre d'appellations usuelles auxquelles il confère une valeur
positive d'importance sociale. n.m. ou f. Fréq., oral, écrit, tous
milieux, mélior.
10- grand, V. GRAND* [TYPE]. Celui-ci habitait dans la partie résidentielle de Cocody, là où sont les
grands. Deniel, 1991
: 52. Ce qui fait dire aux résidents
d'Abobo, Yopougon, Adjamé ou Treichville que ceux de Cocody habitent le quartier
des grands. Ivoir'Soir, 01.04.1998.
11- grand boubou, V. BOUBOU*.
a) Boubou de cérémonie masculin,
généralement richement brodé. C'était
juste [.] les temps où les grands musulmans avaient encore de l'argent et ne se
rassasiaient pas des grands boubous bleus ou blancs richement brodés. A.
Koné 1980, 39.
b) V. ROBE-BOUBOU*. Vêtement féminin brodé et ample,
porté pour des réceptions. Quand elles arrivent, on les voit à vingt lieues
[.] tanguant comme des navires, scintillantes d'or, majestueuses dans leurs
grands boubous. Bolli, 1977 : 26.
12- grands ancêtres, V. ANCETRES*.
13- grand d'en haut, V. EN HAUT* DE EN HAUT. Pendant ce temps, les grands d'en haut
continuent à faire de grandes réceptions dans des maisons climatisées à tout
moment. FM., 08.04.1982.
14- grand frère, V.
FRERE*.
a) Frère aîné (même si celui dont il
est l'aîné est lui même très largement d'âge mûr ou avancé), cousin plus âgé,
compatriote, mais plus souvent encore : aîné, soit par l'âge soit par le
prestige social sans qu'il y ait la moindre parenté. Utilisé parfois pour
s'adresser à un inconnu avec une intention méliorative. C'est un grand frère. Un jour il s'est présenté à moi pour me demander
l'hospitalité, parce qu'il venait d'être renvoyé par un autre frère qui se
trouve à Abobo-Gare. FM., 27.10.1979. Chez vous, c'est comme ça que vous faites? Vous dégradez* vos grands
frères devant les gens? Akissi Kouadio, 1983 : 93. [.] là-bas y a des jeunes plus grands que moi. J'ai dit à un :
"Grand frère, je suis venu surveiller voiture". Il m'a dit :
"Est-ce que tu me connais ? Si tu veux surveiller voiture il faut donner
500F". A. Touré, 1985 : 53. Tandis
que tel tailleur lui confectionne gratis pantalons et chemises, tel "grand
frère" croit pouvoir lui tendre la perche des amphétamines. Y. Konaté,
1987 : 46. Alpha Blondy et le grand frère
Julien Clerc en duo et en plein air à Adjamé, un quartier populaire d'Abidjan, (légende
sous photo), Konaté, 1987 : 144. Je l'ai
invitée pour lui changer les idées et lui donner quelques conseils en tant que
grand frère. M.Coulibaly, 1992 : 12. L'un
des vieux a dit :"Nous tes grands frères du village, nous sommes des
hommes de raison". Krol, 1994 : 122. Certains leaders du mouvement réclament le soutien "légitime"
des paysans du Nord à leur "grand frère" Alassane. Jeune
Afrique, 16-22. 03.1995.
b) Au pluriel, le terme peut même
désigner simplement les autorités, détentrices du pouvoir sans qu'intervienne
la moindre notion de séniorité. Et Didier
Bilé de s'adresser aux grands frères, c'est à dire aux autorités... Krol,
1994 : 218.
15- grand imam, V. IMAM*. Titre honorifique porté par la
personne chargée de conduire la prière dans une grande mosquée. A Abidjan, la grande prière* sera organisée
à Adjamé sous la direction du Grand Imam* El Hadj* V. Diaby. FM.,
18/19.10.1980. El Hadj* M. C. était à
Adjamé où la prière fut dirigée par le grand imam El Hadj. V. D. F.M.,
29.09.1982.
16- grand modèle, n.m. V.
MODELE*.
17- grand musulman, musulman
réputé pour sa piété Les grands
marabouts* avaient eu confiance dans le chef Malinké. "C'est un grand
musulman, il n'osera pas faire de mal à Kong". disaient-ils. Koné,
1976 : 122. Toi qui es un grand musulman,
tu connais les marabouts*, je t'en supplie, va voir El Adji* Fotè, dis-lui de
venir aider mon enfant. Bolli, 1977 : 21.
18- grand pagne, pagne de cérémonie. V. KITA*.
Les hommes portent le grand pagne sur
l'épaule, avec un short et des sandales. Ivoir'Soir, 03.09.1997.
19- grand planteur, V. PLANTEUR*. Riche
propriétaire vivant particulièrement (mais pas exclusivement) du revenu de
vastes plantations orientées vers les cultures d'exportation, notamment café,
cacao, coton, ananas. C'est de
l'agriculture d'exportation que le pays tire l'essentiel de ses ressources
monétaires, et c'est grâce à elle qu'a émergé, socialement et politiquement, le
groupe des grands planteurs dont F. Houphouët-Boigny fut le "héraut"
avant l'indépendance. Antoine /Debresson, /Manou-Savina, 1987 : 22.
20- grand quelqu'un, V. GRAND TYPE*. Personne haut
placée et puissante. Où en sommes-nous
[.] avec les entrepreneurs véreux et les mécaniciens retors, avec ceux qui se
prennent pour des grands quelqu'un ? Télé-Miroir, 08.02.1982. Peut-être faudrait-il qu'une fois encore [.]
un grand de ce monde s'en mêle pour démocratiser la consommation de chocolat.
Au fait, ce grand quelqu'un ne pourrait-il pas être le Ministère du Commerce.
FM., 30.12.1982. Dans les files
d'attente qui se constituent aux portes de chaque service, celui qui passe est
inévitablement celui qui a les moyens de "graisser la patte" au
garçon de salle ou à l'infirmière, celui qui est un grand quelqu'un et pour qui
la porte du professeur s'ouvrira. FM., 06.10.1982. Si elle m'avait mis à l'école, peut-être que
je serais déjà un grand quelqu'un mais je ne connais* rien dans le papier*.
Deniel, 1991 : 77. Quand on est grand
quelqu'un, on peut se permettre plein de choses. Ivoir'Soir,
26.11.1997. En ce temps, il n'y avait pas
beaucoup d'écoles et l'instruction était encore utile. C'est pourquoi Mamadou a
pu devenir un grand quelqu'un. Même un docteur. Kourouma, 2000 : 34. Chez nous, tout le monde connaît les noms de
tous les grands quelqu'uns originaires du village qui ont plein d'argent à
Abidjan, Dakar, Bamako, Conakry, Paris, New York, Rome [.]. Kourouma, 2000
: 38.
SYN.: bras*
long, en haut* d'en haut, grand type.
LOC.: être*
grand quelqu'un.
21- grand marabout, marabout réputé. V. MARABOUT*.
22- grand masque, V.
MASQUE*.
23- grand type, personnage important, notable qui a
le bras long. Après avoir acquis des
connaissances susceptibles de lui permettre d'être grand type. FM.,
13.12.1978. Il avait invité des grands
types comme des fonctionnaires , tout ça... Du Prey, 1979 : 29. Et c'était bien pour cela que le fils du
pauvre avait de moins en moins de chance d'aller à l'école et de devenir, par
la suite, un grand type. Koné, 1980 : 26. Très soucieuses de préserver leur position, ces personnes investies
d'une parcelle de pouvoir, ces grands types ne se laissent pas approcher par
n'importe qui. FM., 18.03.1981. Et
puis il paraît que si un agent a le malheur d'arrêter un grand type, cela peut
aller jusqu'à la révocation de celui-ci. FM., 29.10.1982. "Un jour, toi, tu seras grand type" dit-elle [.]. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 231. [.] des gens qui
connaissent des responsables du personnel, peuvent parler de sa situation à des
expatriés*, surtout dans le privé, ou éventuellement toucher un grand type.
Bonnassieux, 1987 : 148. Comment refuser
l'accès à la forêt à ceux auxquels on demande toujours plus [.] et qui savent
bien que les "grands types", ceux "d'en haut*, ceux qui
légifèrent et signent décrets et arrêtés, n'hésitent pas à s'octroyer
directement ou par le biais de prête-noms des pans entiers du patrimoine
forestier national, pour constituer d'immenses portefeuilles fonciers?
Antoine /Debresson /Manou-Savina, 1987 : 30. Aujourd'hui, [.] tu es ce qu'on appelle chez nous un grand type, un
riche homme d'affaires, membre des associations les plus côtées, un politicien
redoutable. Coulibaly, 1992 : 124. On
dit que la Lonaci va lancer un nouveau jeu, tu commences par gratter, tu finis
grand type. La Voie, 23.04.1993. J'ai
souffert [.] /depuis mon enfance on m'a mis à l'école/ pour que je devienne un grand
type / c'était l'objectif de mes parents-é/ (Chanson
"Souffrance"; Groupe Espoirchoc, corpus T., 1994). C'est là-bas que l'on rencontre tous les
grands types d'Abidjan. Jeune Afrique, 12.04.1995. Il [: le marabout] jouirait de la confiance des grands types. L'oeil du peuple,
27.03.1995.
SYN.: bras*
long, grand quelqu'un, haut* d'en haut.
24- grande famille,
V. FAMILLE ELARGIE*. Lentement
réintégré dans sa grande famille, après s'être senti comme un greffon étranger,
Adou s'adaptait à sa condition naturelle bien que nouvelle. Du Prey, 1979 :
183. La "grande famille" en est
à la fois la gardienne et la manifestation la plus tangible. Deniel, 1985 :
14. D'ailleurs, si tu n'es pas de même
religion que la grande famille, tu es un peu isolé, surtout dans le cas des
décès, funérailles et d'autres cérémonies. Deniel, 1991 : 135. Les grandes familles B., Y., T, tous les
ressortissants du village d'Ony-Tabé, ont la profonde douleur [.]. L'oeil
du peuple, 08.03.1995.
25- grande fête, V. TABASKI*.
26- grande mosquée, mosquée importante et par la taille
et par le nombre de fidèles qui la fréquentent. La prière commença à 9 h. sous la direction de El Hadj* V. D. imam de
la grande mosquée d'Adjamé. F.M., 29.09.1982. La fête d'Aid El Kebir a été marquée par la grande prière
traditionnelle dirigée par EL Hadj* M. D. de la grande mosquée de Sinfra. FM.,
02/03.10.1982.
27- grande soeur, V. GRAND FRERE*. Soeur aînée (même si la cadette est déjà elle même d'un âge
avancé), cousine, compatriote plus âgée ou plus rarement, femme d'un statut
social supérieur. Kimou Kossia avait pour
grande soeur feu Kimou N'Dri, mère du Chef de l'Etat. F.M.,
28.03.1983.
28- grandes
funérailles,
cérémonies périodiques et collectives célébrant au bout d'un nombre d'années
déterminé, tous les défunts d'un clan, d'une famille étendue, d'un village ou
d'un groupe ethnique. Je suis étonnée que
Bolia ait accepté de chanter avant la mise en terre du défunt, lui le
spécialiste des grandes funérailles. Deluz, 1978 : 194. Il jugea inutile d'aller au village. Sa mère
avait déjà été inhumée. Il décida d'attendre les grandes funérailles pour
rendre un hommage grandiose à la défunte. Koné, 1980 : 37.
29- grande maladie,
lèpre, maladie qui, jusqu'à ces dernières années, engendrait une terrible crainte
dans les sociétés locales. Tu sais,
avant, on ne pouvait pas dire le nom de la lèpre. On disait la grande maladie.
Si tu disais lèpre, tu appelais le mal sur toi. (Informateur, Abidjan,
1982).
IV- Entre
dans une appellation qualifiant l'extrémité nord du territoire national.
30- Grand Nord, Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Appellation donnée au territoire constituant la
frontière de la Côte d'Ivoire avec le Burkina-Faso et le Mali. Et cette mission dans le Grand Nord, vous
partez quand ? (Universitaire, Abidjan, 1986).
grand-duc, n.m. Spéc. (faune). grand hibou à bec recourbé de la fam.
des Strigidae. Parmi les espèces locales, on distingue le grand duc africain
(Bubo africanus Temminck), sorte de grand hibou gris ; le grand duc de
Verreaux (Bubo lacteus Temminck), très grand hibou massif à oreilles. Les
vibrisses longues et fournies autour du bec ainsi que les gros yeux à paupières
roses et nues lui donnent un aspect bizarre, (nord du pays). Serle /Morel, 1988
: 114-115. Signalés également (Taï) : grand
duc à aigrettes (Bubo poensis Fraser), grand duc tacheté (Bubo
leucostictus Hartlaub), grand duc de Shelley (Bubo Shelleyi Sharpe et
Ussher). Bousquet, 1992 : 172.
granin, n.m.
V. COCHON GRATTE*. Elle sort avec
un granin ! (Etudiant, Abidjan, 1986).
grattatouille, n.f.
Dispon., basilecte, plaisant chez les intellectuels. Gale, mais aussi toute
maladie provoquant des démangeaisons. Ca
doit être la grattatouille que tu attaques*. (TV.,15.01.1980, émission "Comment ça va?" de L.
Groguhet).
gratter, v.
intr. Pas très fréq., oral, mésolecte, fam. Aller à pied. A pied il affrontera la route
Bondiali-Korhogo. [.] Oh rassurez-vous [.] il n'eut à gratter que pendant la
première partie du voyage. Konaté, 1987 : 43.
SYN.: gregba*,
piétiner*, prendre le train* des Haoussas, utiliser* l'huile de genou.
grébifoulque, n.m.
Spéc. (faune). (Podica senegalensis Vieillot). Gros oiseau aquatique à
pattes rouge vif, qui, sur l'eau, ressemble à un cormoran brun. Fam. des
Heliornithidae. Champroux /Ducret, 1979 : 112. Serle /Morel, 1988 : 61. Signalé (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet,
1992 : 179.
grégba, [grDgba] v.inv.
Dispon., argot nouchi, oral, jeunes urbanisés, fam. Marcher à pied. J'ai
grégba d'ici au Plateau. (Corpus T. Abidjan , 1995).
SYN.: gratter*, piétiner*, prendre
le train des haoussas*..
grenadille, n.f.
1- Spéc. (flore), lettrés. Fruit de la passion. La politique de diversification des
exportations de fruits et légumes frais : mangues*, avocats*, papayes*,
grenadilles, citrons verts*, tomates*, aubergines*. F.M.,
10.02.1982.
2- grenadille
d'Afrique, n.m. V. EBENE* DES SAVANES.
grenier, grenier à grains, n.m. Usuel ,(tradition), oral, écrit, tous
milieux.
1- Construction cylindrique en banco*,
couverte d'un toit de paille pointu et montée sur des pieds. Elle sert à
emmagasiner les grains dans une concession* et à tenir ceux-ci à l'abri des
insectes prédateurs. Et comment
mangerons-nous si nous n'avons pas de mil et de maïs dans les greniers ? Koné,
1976 : 51. Des inconnus chapardaient dans
les champs et les greniers. Kourouma, 1990 : 252. Pour les protéger des rongeurs et de l'humidité, les greniers à grains
des paysans sénoufo sont supportés par des pieds de terre. Bussang
/Leblanc, 1990 : 124 , (légende sous photo).
Entre les bâtiments, le mil et le sorgho* sont entreposés dans des greniers
ronds, en terre comme les habitations mais coiffés de chaume. Rémy, 1996 :
108. Le feu qui s'est déclenché en début
d'après-midi est parti du côté du bois* sacré du village dont il a brûlé les
alentours pour s'étendre sous l'effet de l'harmattan* aux greniers* et aux
cases situés non loin de là. Ivoir'Soir, 27/28.02/01.03.1998.
COMP.: grenier-champignon,
grenier sur pilotis.
COM.: le sens
hexagonal de"partie d'un bâtiment rural située sous les combles" ou
"étage supérieur d'une maison sous les combles" n'est pas usité
localement. Le seul sème résiduel est celui de l'utilisation pour la
conservation [des graines].
2- grenier-champignon,
grenier sur pilotis, Dispon., surtout Européens. Appellation réservée au grenier à
grains africain en raison de sa forme. Chaque
unité familiale se regroupe autour d'un manguier* central et l'ensemble du
village rassemble en panachage des maisons rectangulaires modernes, des cases
coniques et surtout d'adorables petits greniers-champignons souvent tripodes,
résolument jaune et ocre. David, 1986 : 101. Pour sécher les épis de maïs, les Lobi construisent aussi une autre
forme de grenier sur pilotis sous lequel ils entretiennent un feu dont la fumée
empêche le maïs de pourrir. Rémy, 1996 : 108.
grénian, [greQS], n.m. Spéc., (flore);
(du krou).
(Araliopsis tabouensis Aubrev. et Pellegr.). Grand arbre de la fam. des
Rutacées à utilisations thérapeutiques (écorce en infusion contre la
blennorhagie). Aubreville, 1959, II : 114.
gréver,
v.intr. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Faire grève. Les lettres expédiées par les syndicats continuant de dormir, les
fonctionnaires africains décidèrent donc de gréver. Dadié, 1973 : 196. Quel travailleur endetté [.] comme ça [.]
pourrait revendiquer et gréver? Tilliette, 1984 : 104. On a même grévé pour des histoires de nourriture avariée. Krol,
1994 : 112. Il y a eu les élections, des
nouveaux journaux, des grandes manifestations dans les lycées et les
universités, on a beaucoup grévé, et puis le gouvernement a décrété l'année*
blanche sans école. Krol, 1994 : 124. On
grève au peu, on négocie un peu. C'est la politique des petits pas. Ivoir'Soir,
26.06.1997. Fatigués* de travailler sans
salaire, ils [: des fonctionnaires nigériens] ont décidé de gréver. Ivoir'Soir, 17/08/19.04.1998. Pour montrer leur détermination, ils [:
les élèves] ont grévé [.]. Ivoir'Soir,
04.05.1998.
SYN.: aller* à
la grève, aller* en grève.
griffe de léopard, n.f.
Spéc., (flore). (Drepanocarpus lunatus G.F. Mey). Arbuste de mangrove très épineux à
feuillage dispersé. Champroux /Ducret, 1979 : 2.
griffé, (être ----), loc.verb.
Fréq., argot zouglou, oral, jeunes urbanisés, mélior. En parlant d'un vêtement, porter la griffe d'une marque
renommée. Par extension arborer des vêtements luxueux. Je suis toujours en
pantalons jeans et chemisette à manches courtes ou longues, tous griffés, parce
que cela me plaït. FM., 01/02.12.1990. Elle a pris un grotto* pour être bien griffée. (Coiffeuse, Abidjan,
1990). Adjoua dit à son mari Regardez
toutes mes amies / Elles sont parties Abidjan / lè sont bien traitées / et même
bien griffées. (Chanson "Adjoua yako*". Groupe Les esprits de
Yop, Corpus T., 1994). Je suis un
brailleur*-né griffé à mort mon cher. BD Zézé. Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 97.
SYN.: (part.) braillé*.
grigbo, n.m.
Dispon., argot urbain, oral, mésolecte, fam., péj. Vin rouge ordinaire. Le grigbo avec le kpéma* dans la sauce
djoumgblé*, y a rien de tel! Cité in Caummaueth, 1988 : 134.
SYN.: goudron*,
gramoxone*, koundjadjo*.
gri-gri, n.m.
V. GRISGRIS*.
grigriman, pl.
grigrimen n.m. Dispon., (anglais du Libéria),
oral, fam., mélior.
Sorcier, féticheur. Son métier à lui,
multiplicateur*de billets de banque était un boulot en or là*bas. On l'appelait
là-bas grigriman. Un grigriman est un grand* quelqu'un. Kourouma, 2000 :
44. Et lorsqu'ils l'envoyèrent dans la
forêt il en revint en criant toujours " Grigriman, féticheur*".
"Makou*!" lui commandèrent les enfants*-soldats en pointant le kalach
*dans son cul. Kourouma, 2000 : 60. Il
a gueulé for t: "Je suis un grigriman, un grigriman fortiche dans la
protection contre les balles sifflantes." Kourouma, 2000 : 110. Le choix fait par l'un des grigrimen était
automatiquement rejeté par l'autre. Kourouma, 2000 : 126.
grigris, n.m. V.
GRISGRIS*. Ils ont tous leurs tenues de
chasse[.] les cottes auxquelles sont accrochés de multiples grigris, petits
miroirs et amulettes.
A. Kourouma, 1998 : 9.
grigriser, v.
intr. V. FAIRE GRIS GRIS*. Si
on veut se protéger de ses ennemis, il faut grigriser. (Boy,
Abidjan, 1984).
grigriter, v.tr.
V. GBASSER*. Je suis sûr qu'on l'a grigrité par
jalousie. (Etudiant,
Bouaké, 1986).
grigritier, n.m.
Rare, (tradition), vx. Personne qui
se livre à des pratiques magico-religieuses, notamment en fabricant amulettes
et gris-gris. Si, au retour de la chasse,
il omet de se rendre chez un féticheur* ou un grigritier connu pour conjurer
cette influence néfaste[.]. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 126.
SYN.: devin*,
marabout*, féticheur*, gbasseur*, marabout* (part.)
grill-bus, n.m. Usuel, oral, écrit, contexte urbain. Sorte de petit autocar aménagé pour
la fabrication et la vente de grillades. A
peine implantés dans certains quartiers de la capitale pour satisfaire aux
besoins d'une restauration publique, les grill-bus connaissent déjà une
innovation. FM., 12.01.1982. Après
les taxis-bagages* et les bateaux-bus*, voici venus les grill-bus. A.
Touré, 1985 : 253. On s'affaire autour des grill-bus, autocars
réformés convertis en boutiques fixes. David, 1986 : 77.
griller, v.tr.
1- Fréq.,
oral, fam., mésolecte. Faire frire. Sa
mère grille l'aloko* pour vendre. (Informateur, Abidjan, 1978).
2- Dispon., argot urbain, oral,
fam. Mal accueillir
qqun., « incendier qqun ». Quand
je suis arrivé et que j'ai dit que j'avais fait échec*, mon père m'a grillé.
(Etudiant,, Abidjan, 1981)
3- griller
[l'arachide], griller les /des arachides loc. verb. Fréq., (par
allusion à un célèbre aphorisme du Président Houphouët-Boigny, dans un
discours), oral, tous milieux, fam., péj. S'enrichir grâce à la compromission et la corruption,
puiser dans la caisse de l'Etat. Des
petits véreux qui n'ayant pas bénéficié du gâteau du grand parti d'avant-garde,
cherchent à griller des arachides... Le Patriote, 30.03./05.04.1993.
Ah ! Mais oui c'est un de nos grands
grilleurs* d'arachide. Vous savez pourquoi on appelle comme ça nos grands
patrons ? Ca vient du président Houphouët, un jour qu'on lui parlait en public
de la corruption, il a répondu qu'"on ne regarde pas dans la bouche de
celui qui grille les arachides". Krol, 1994, : 123. Seul un homme politique important peut
sortir une telle somme, il sait où la trouver, on ne regarde pas dans la bouche
de celui qui grille les arachides. Krol, 1994 : 203. Non content d'avoir grillé 90 millions d'arachides de la BAD sur les
pavés, il grille aussi les 200 millions.[.]. Bôl Kotch, 28.03.1995. Quelques aventuriers de l'Opposition [.] ont
vite déchanté car à droite on grille les arachides entre coréligionnaires. L'oeil
du peuple, 27.03.1995. Dans mon
parti, on regarde bien dans la bouche de celui qui grille les arachides.
(B.D.), Le Changement, 08.03.1995. Naguère,
on se contentait de déplacer les personnes qui continuaient à griller les
arachides à leur façon. Ivoir'Soir, 19/20/21.12.1997. Il a peut-être refusé de donner de l'argent
au président qui adore griller les arachides. Ivoir'Soir,
23.03.1998.
DER.: grilleur* d'arachides.
SYN.: bouffer*.
grilleur [d'arachide],
n.m. Fréq., (par allusion à un célèbre aphorisme du Président Houphouët-Boigny,
dans un discours), oral, tous milieux, fam, péj. V. GRILLER L'ARACHIDE*.
Homme riche et puissant, ce qui implique une certaine dose de compromissions et
de corruption, par extension, prévaricateur. [.] même si on veut à tout prix trouver de nouveaux grilleurs
d'arachide en face. La Voie, 09.03.1993. Il ne peut admettre que ce "petit" grilleur d'arachides sape
la visite [.] Bôl Kotch, 28.03.1993. Ah ! mais oui, c'est un de nos grands grilleurs d'arachide! Vous savez
qu'on les appelle comme ça nos grands patrons ? Krol, 1994 : 123. [.] sa bande de kleptocrates*, les
grilleurs d'arachide à qui on ne demande pas ce qu'ils mettent dans la bouche
[.]. Krol, 1994 : 153. [.] le
comportement qu'auront les dirigeants. Ceux que le peuple appelle les grilleurs
d'arachide. Krol, 1994, : 245. Les
grilleurs d'arachide ne fleurissent pas qu'au PDCI ! Makoun-Zué,
07.03.1995. [.] les adhérents de
"qualité plus" ont vu leurs factures payées sans les 2000 f. que comptent griller* les grilleurs
d'arachide. L'oeil du peuple. 08.03.1995. Si être plaisantin , [c'est]
avoir fait des propositions politiques aux Ivoiriens en avertissant les
"grilleurs"[.] que leur manège doit prendre fin illico. L'oeil
du peuple, 13.03.1995. "M. le
Président, je voudrais tout simplement vous dire qu'on ne regarde pas dans la
bouche d'un grilleur d'arachide". -"Ah bon ! On ne regarde pas dans
la bouche d'un grilleur d'arachide. Vous irez passer 12 mois en prison. Cela
vous évitera [.] de manger des arachides que vous grillez et qui ne vous
appartiennent pas." Ivoir'Soir,
16.10.1997.
grimpereau tacheté,
n.m. Spéc. (faune). (Salpornis spilonota Franklin). Petit oiseau arboricole
brun tacheté de blanc, au bec fin et recourbé. Fam. des Salpornithidae. Vit
dans les savanes au nord de la ceinture forestière. Serle /Morel, 1988 : 221.
griodrame, n.m. Dispon., oral, écrit (néologisme de Niangoran Porquet, 1980),
lettrés. V.
GRIOTIQUE*.
Spectacle dramatique complet, caractéristique du théâtre africain. Il estime que le griodrame est tout
spectacle qui est fait de danse, de mime, de chant et de poésie. FM.,
23/24.02.1980.
griologue, n.m.,adj. Dispon., surtout écrit litt., mélior. Spécialiste de la griotique*, sorte
d'anthropologue du théâtre africain.
Niangoran Porquet, grioticien-fondateur, expert griologue, mal aimé, qui donne
et monte par ailleurs de bonnes pièces, persiste à s'empêtrer dans les néologismes qu'il a forgés sur le nom de "griot",
pour essayer de prouver l'antique maîtrise nègre du théâtre. David, 1986 :
186. Le griologue ou anthropologue
grioticien* propose la créatologie à la place de la poétique. FM.,
25.01.1983.
griot, n.m.
Usuel, (tradition), oral , écrit, tous milieux.
1- Membre d'une caste méprisée mais
redoutée, chargée de chanter contre rétribution les hauts faits des grands
personnages et de rappeler leur généalogie. A la fois, poète, musicien, et
dépositaire de la tradition orale. Il y
avait les griots avec leur tam-tam, les joueurs de kora*, de balafon*.
Koné, 1976 : 53. Sur le chemin du
village, il fut harcelé par les louanges des griots. Koné, 1976 : 58. Il a bien fait comprendre au chef* du
village qu'il n'était pas le seul batteur de djémé* que, par ailleurs, il
n'était ni troubadour d'élite ni griot infatigable. Kitia Touré, 1979 : 11.
Les griots, autrefois, ajoute le vieux*
de Soba, musiciens professionnels, jouaient pour les grandes fêtes et étaient
les gardiens de la tradition orale*. FM., 14/15.04.1984. Djigui, [.], parlait comme on récite une
prière, et le griot chargé de redire et de transmettre les paroles du roi les
répétait, une par une, comme tombent les gouttes d'eau dans le silence de la
lointaine brousse*. Kourouma, 1990 : 29. Les griots sont les frères de sang des nobles. Ce sont d'authentiques
nobles dont les aïeux, à l'époque préislamique ont accepté la déchéance pour
louanger*. Ibid : 40. Les griots
n'étaient pas seulement des panégyristes mais aussi des entremetteurs, des
généalogistes et des historiens . Ibid : 40. C'est un griot qui conte la mémoire du passé. Adé Adiaffi, 2000 :
136.
DER.: griodrame, griotage*, griotardise*,
griote*, grioterie*, grioticien*, griotisme*, griotique*.
COM.: griopoèmes,
grioscopage, griotège, griotistique, griotude, grioturgie sont des hapax,
rencontrés seulement sous la plume de leur créateur Niangoran Porquet.
COMP.:
griot-chanteur,
griot réputé pour son chant. Du vieux
S.B., griot-chanteur aux autres, la vie était devenue dure. FM.,
03/04.04.1993.- griot-historien, griot réputé pour ses
connaissances historiques et généalogiques. Moussokoro
[.] faisait mentir les griots-historiens. Kourouma, 1990 : 152.- maître-griot. (rare).
Titre honorifique octroyé à un griot de grande réputation et de talent reconnu.
Le maître-griot pinça les cordes de sa
cora* et commença par chanter... Kourouma, 1990 : 19.
2- Usuel mais plus récent, iron., péj. Par
extension, thuriféraire du gouvernement, flagorneur, journaliste partisan du
pouvoir en place, opportuniste. Chaque
semaine le chef de l'Etat, les ministres et les "griots" de la radio
nous en rebattaient les oreilles. I.B. Koulibaly, 1978 : 20. On raconte que je suis le griot de
Houphouet-Boigny. FM., 14.10.1983. On lui avait appris que les journalistes étaient les griots de Paris.
Kourouma, 1991 : 267. C'est un griot, un
journaliste quoi ! (Etudiant, Abidjan, 1992). A cette occasion, les griots de l'ex-député [.] avaient fait de la
récupération en parlant de "pluie de milliards". L'oeil du
peuple, 08.03.1995. La récente
affaire des"griots" de "La Patrie" doit être vue sous cet
angle. Makoun'Zué, 07.03.1995. [.]
nous avons entendu non un journaliste mais un griot. Il a fini par énerver tout
le monde. Ivoir'Soir, 27/28.02./01.03.1998.
SYN.: applaudisseur*.
ANTON.:
journaliste*-sofa.
griotage, n.m.
Rare, (de griot-2), oral, fam., péj. Louange hypocrite et exagérée,
flagornerie. Dans le journal, il n'y a
que du griotage des en haut d'en haut !
(Etudiante, Abidjan, 1992).
griotardise,
n.m.. Rare, (de griot-2), écrit, litt., péj. Hagiographie, éloge
inconditionnel portant même sur des points critiquables de la culture
africaine. Tout n'était pas parfait dans
notre ancienne Afrique, si chère nous soit-elle, et c'est justement parce que
nous devons être dignes d'elle qu'il ne fait pas faire l'hagiographie
(griotardise) des points naïfs de notre culture. FM., 26.05.1981.
griote, griotte, n.f., adj. Dispon., oral, écrit, tous milieux.
1- n.f. Femme griot. Vous devez savoir que comme le veut la loi des castes, il n'y a que les
griots* qui se marient entre eux. Donc toutes mes mères* sont griotes. Celle
qui m'a mis au monde s'appelle Massanon Diabaté. FM., 02.06.1981. Pour un concours où pour la première fois,
plus de 40 radios dans 21 pays [.] rendent familière la griotte malienne.[.]. FM.,
19.01.1982. Il était sans nouvelles de
ses trois femmes (les plus belles griotes du Mandingue, qui lui avaient été
offertes par Samory) et de leurs cinq enfants. Kourouma, 1990 : 43. Un soir, une griote s'introduisit dans la
case de sa mère. Kourouma, 1990 : 136.
Qui a égorgé la griote de Grand Bassam ? FM ,
25.01.1993.
2- adj. De
griot. Issue d'une famille griote au sein de laquelle elle a toujours
été bercée par les mélodies de sa mère[.]. Ivoir'Soir, 09.02.1998.
grioterie, griotterie, n.f. Dispon., oral, écrit.. Fonction et
art du griot. J'ai fait le voeu de ne
plus louanger*. J'ai renoncé à la grioterie. Kourouma, 1990 : 42.
grioticien, n.m. Dispon.,
écrit surtout, litt.. Spécialiste de la griotique*. Un écrivain comme Charles Nokan, un écrivain comme Pacéré Titinga sont
à la fois poétes, dramaturges, conteurs, ce sont simplement des grioticiens.
FM., 15.01.1980. Je suis plutôt
ami et petit frère* du grioticien. Jeune Démocrate, 11.01.1993. Le sujet traité par le grioticien :
"L'écrivain face à la critique". FM., 23.02.1993.
griotique, .n.f., adj.
1- n.f. Concept
littéraire et artistique (créé par Niangoran Porquet) de théâtre complet présenté
comme représentatif du théâtre noir inspiré par l'art du griot. Le théâtre africain a trouvé son nom : la
griotique. (titre) FM., 15.01.1980. Le griot n'est-il pas conteur, musicien, danseur, mime, historien,
traditionnaliste, précepteur des jeunes princes dans la société ancienne? J'ai
voulu faire de lui le maître de mon expression dramatique. C'est pour cela [.]
j'ai créé la Griotique. FM., 21.10.1982. La griotique, l'expression d'un nationalisme ? (titre d'article) FM.,
07.02.1984. La griotique est bel et bien
du théâtre. En plus de la poésie, elle comprend le drame et le conte. Ibid. Je voudrais rappeler que je n'ai jamais
été élève de la Griotique. Jeune Démocrate, 11.01.1993. Des chercheurs occupent le terrain. Parmi
eux,le Professeur Zadi Zaourou avce la compagnie Didiga*, Niangoran Porquet et
Aboubacar Cyprien Touré qui lancent la griotique*, Souleymane Koly et le
kotéba* qui développent la comédie musicale. Ivoir'Soir, 18.08.1997.
2- adj.
Caractéristique du griot. Eh bien on a
simplement voulu nier en lui la veine griotique. FM., 15.01.1980. Certes il existe des gros plans chez Alpha
Blondy, notamment lorsqu'il dévale les pentes griotiques de la déclamation.
Konaté, 1987 : 32. Aucun prétendant
n'avait le génie griotique du défunt [.]. Kourouma, 1990 : 225. Il s'initie à l'art du verbe, du geste
griotique, à la kora*, au balafon*. ID., 02/03.08.1990.
griotisation, n.m.
Dispon., spéc. (néologisme de Niangoran Porquet, 1980) . Courant artistique
et littéraire prôné en Côte d'Ivoire par Niangoran Porquet dans les années
1970-1980. La griotisation est l'ensemble des moyens
artistico-scéniques qui intégrant les actions poétiques, musicales,
chorégraphiques et théâtrales, le tout soutenu par les mimes et les gestes
appropriés, vise à mettre en mouvement les valeurs littéraires, historiques et
sociales des afro-nègres. Niangoran Porquet, FM., 07.02.1984
griotisme, n.m.
1- Peu
fréq., (tradition), (néologisme de Niangoran Porquet, 1969), spéc. mélior.
Concept philosophique et doctrinal concernant la création théâtrale
d'inspiration africaine. En 1969, j'ai eu
le bonheur de lancer deux concepts, le premier philosophique et doctrinal, le
griotisme, le second littéraire et artistique, la griotique*. Niangoran
Porquet, FM., 19.01.1982. Le
griotisme est la pensée griotique qui inspire les arts et les lettres
ivoiriens. "Niangoran Porquet père-fondateur de la Griotique",
(titre) in FM., 07.02.1984.
2- Assez fréq. oral, écrit, tous milieux, péj. Propagande, flagornerie, flatterie
envers le pouvoir. Tels semblent les mots
d'ordre de la presse africaine [.] où jusque là, le griotisme des
journalistes-fonctionnaires le disputaient à la flagornerie des titres. Jeune
Afrique, 30.01/05.02.1991. C'est
pourquoi les agents de la presse d'état ont été réquisitionnés et commis à des
tâches de propagande politique et de griotisme comme au temps du parti unique.
Nouvel Horizon, 23.04.1993.
COM.: le griot a comme rôle de chanter les
louanges du chef auquel il est attaché. Le journaliste de la presse d'Etat est
donc considéré par l'opposition comme un griot au service du parti au pouvoir.
griotte, n.f.
V. GRIOTE* L'enveloppe* était de 6
millions et elle a été répartie comme suit : griots et griottes: 500 000 f. [.].
Démocrate, 05.05.1993.
griotter, v.tr.dir.
Dispon., oral, écrit, surtout lettrés. Flatter, faire le thuriféraire,
flagorner. [.] vous décidez de créer des
groupes de choc qui partout et toute la journée griotteront, louangeront Koyaga.
Kourouma, 1998 : 275. [.] les groupes de
choc dans le jardin de la Présidence dansent et chantent vos éloges, vous
griottent. Kourouma, 1998 : 275.
DER.: griotterie*.
griotterie, n.f.V.
GRIOTERIE*. Ces groupes montent des soirées de danses
au cours desquelles ils rivalisent en griotteries, en hymnes en l'honneur du
Guide Suprême.
Kourouma, 1998 : 275.
griset, n.m.
Spéc. (faune). (Cantharus cantharus). Poisson gris brun portant des
lignes longitudinales peu marquées, d'environ 32 cm, fam. des Sparidae. Seret
/Opic, 1980 : 382).
SYN.: daurade grise.
gris-gris, gri-gri, grigris, n.m. Usuel,
oral, écrit, tous milieux.
1-
Talisman, amulette, objet à valeur magique pouvant apporter bonheur ou
malheur. Pour exercer son sacerdoce [: de féticheur*] il met [.] sur le sommet de sa tête un impressionnant gris-gris qui lui
donne une allure fantastique, gris gris constitué par un crâne d'aigle. Kerharo
/Bouquet, 1950 b : 126. Je ne crois pas aux gris-gris. Séry, 1975 : 11. Plantez vos gris-gris dans les champs,
sacrifiez poulets, chiens, cabris*, moutons aux mânes de vos ancêtres, aux
forêts et aux rivières sacrées. Koné, 1976 : 104. Tous ces gris-gris, ces plumes, récèlent des significations précises.
FM., 19.04.1982. Blondy se signale
également par les gris-gris du Soleil et de l'Etoile à six branches .
Konaté, 1987 : 60. Bardé de gris-gris et
de cartouches, en tête de nombreux archers et fusiliers, il parcourut le
royaume de l'est à l'ouest. Kourouma, 1990 : 21. Le gris-gris fait que tu restes planté sur place, paralysé, et si
personne ne passe, tu vas rester planté là-bas et finalement tu vas mourir. Deniel,
1991 : 120. Je fais donc appel à vous
tous, génies* aux visages hideux, gris-gris aux pouvoirs terribles. V.
Tadjo, 1992 : 31. La certitude qu'il
s'agit bien du gri-gri d'Elgass se lit sur tous les visages. Tierno
Monenembo, 1993 : 107. Le féticheur* lui
a donné un gris-gris puissant. Ivoir'Soir, 03.12.1997. Il avait le cou, les bras, les cheveux et
les poches tout plein de grigris. Kourouma, 2000 : 16.
LOC.: attacher* son gris-gris, faire* gris
gris.
DER.:
grigriser*, grigritier*.
SYN.: djigbo*, fétiche*, gbass, gbé*, gbévia*, ,kanikani*,
sassa*.
2- Plaisant. mais plus rare. Paraphe, signature authentifiant un document. Non la note est bien de moi, je reconnais
mon gris-gris à la fin. (Universitaire, Abidjan, 1992).
grive, n.f.
Spéc., (faune).
1- Oiseau de la famille des Turdidae.
Les espèces locales les plus connues sont : la grive fourmilière à queue
blanche (Neocossyphus poensis Strickland), terrestre, des forêts de basses
terres ; la grive kurrichane (Turdus pelios Bonaparte) qui affectionne
les cultures et les jardins, forestière et savanicole, commune. Serle / Morel
1988 : 194-195. Signalées (Comoé, Taï).
Bouquet, 1992 : 156.
2- grive akalat, oiseau savanicole ou forestier qui
possède quelques traits des grives mais appartient à la fam. des Timaliidae. On
distingue particulièrement, localement : la grive akalat brune
(Malacocincla fulvescens Cassin), au plumage sombre, forestière et craintive ;
la grive akalat à poitrine blanche, (Malacocincla rufipennis Sharpe),
forestière, peu voyante et peu remuante ; la grive akalat à tête noire,
(Malacocincla cleaveri Shelley), à calotte noire et large trait sourcilier gris
ou blanc. Serle /Morel, 1988 : 195-197. Signalés
(Taï). Bousquet, 1992 : 156.
grivet, n.m. V.
SINGE* VERT.
gro, [gro], n.m. Spéc. (flore), (du yakouba). (Cola reticulata A. Chev.). Arbuste de la famille des
Sterculiacées à fruits oblongs. Aubreville, 1959, II : 285.
grogoli, [grCgoli],
n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). (Aninguieria altissima [A. Chev.]
Aubrev. et Pellegr.). Très grand arbre de la fam. des Sapotacées qui fournit un
bois grisâtre, demi dur, de bonne qualité. Aubreville, 1959, III : 136.
grondeur, n.m.,
V. CARPE* METIS.
grondin, n.m. Spéc. (faune).
1- Terme générique désignant l'ensemble
des poissons de la fam. des Triglidae comme le Chelidonichthys gabonensis Poll
et Roux, poisson côtier qui, quoique comestible, est souvent jugé trop petit et
rejeté à la mer par les chalutiers. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1979 : 104. Seret
/Opic, 1981 : 136.
COM.: les
grondins doivent leur nom au fait qu'ils peuvent gronder. En effet, à l'aide de
muscles spéciaux, ils peuvent émettre des sons en faisant vibrer leur vessie natatoire.
SYN.: trigle*.
2- grondin volant,
(Cephalacanthus volitans Linn. = dactylopterus volitans Linn.). Poisson de
fond des mers chaudes, de la fam. des Dactylopteridae. Malgré son nom, il
n'effectue pas de vol planés mais, à l'époque de la reproduction, simplement
quelques bonds hors de l'eau. C'est à
tort que le faux grondin est appelé grondin volant, car, malgré ses très
longues nageoires pectorales, il vit plutôt vers le fond. Aldrin
/Noyer /Bregeat, 1979 : 105. Seret /Opic, 1981 : 140.
COM.: le grondin
volant émet, lui aussi, des grognements.
SYN.: faux*
grondin, poisson* volant.
3- grondin, (faux ---- ), n.m.
V. GRONDIN VOLANT*.
gros, adj.
I- Entre
dans certaines appellations de la faune locale caractérisée par une taille importante
ou par le volume remarquable de parties corporelles
n.m. Spéc.
1- gros bec, n.m.
Spéc.
a)- gros bec à front
blanc. (Amblyospiza
albifrons Vigors). Oiseau forestier et préforestier de la fam. des Ploceidae, trapu,
au port droit, à grosse tête et à bec massif. Serle /Morel, 1988 : 233.
b) gros bec ponceau à
ventre noir.
(Pirenestes ostrinus Vieillot). Petit oiseau granivore forestier entièrement
cramoisi à l'exception du dos et du ventre noirs. Fam. des Estrildidae. Serle
/Morel, 1988 : 245. Signalé (Taï).
Bousquet, 1992 : 172.
SYN.: pyréneste*
ponceau
c) gros bec sanguin, (Spermophaga haematina Vieillot).
Oiseau d'un noir luisant mais à gorge, poitrine et flancs rouges, groc bec
remarquable nacré à pointe rouge. Serle /Morel, 1988 : 216. Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 172.
d) gros bec, par extension et de façon impropre,
nom donné à tout oiseau dont le bec est important comme, par exemple, les
calaos*.
2- gros capitaine, n.m.
V. CAPITAINE* DE MER.
3- gros yeux, n.m.
V. BEAUCLAIRE*, MOTARD*..
II- Entre
dans certaines appellations de variétés de la flore locale caractérisées par
une taille plus importante. n.m. Spéc.
4- gros mil, n.m.
V. SORGHO*.
III- Entre
dans certaines appellations courantes faisant ironiquement référence au volume
remarquable de certaines parties du corps humain. Fréq., oral mésolecte.
5- gros mémé, n.m., V.
BOTCHE*.
6- gros nombril, n.m.
oral, Basilecte, mésolecte. Hernie ombilicale. Les enfants au gros nombril, le fait est si courant en Afrique qu'on y
prête peu d'attention. FM., 18.02.1982.
7- gros coeur,
n.m. V. COEUR*.
IV- Entre
dans des appellations courantes faisant allusion (parfois de façon
humoristique) à l'importance sociale que l'on prête au référent. Usuel, oral, écrit,
tous milieux (plaisant chez les intellectuels).
8- gros type, n.m.
V. GRAND* TYPE. Il prétendait
qu'il y avait derrière lui des gros types
fonctionnaires, commerçants, entrepreneurs, ... Du Prey, 1979 : 122.
9- gros dos (faire le
----), loc.verb. V. DOS*.
10- gros français, gros gros français, n.m. Fréq., oral, écrit, basilecte,
mésolecte. Français correct, français châtié, mais aussi, en mauvaise part,
français affecté et ronflant. Patron,*
faut pas parler gros gros français là. Je connais pas papier*. (Jardinier,
Abidjan, 1983). Les jeunes de maintenant
n'écoutent plus ce que disent les vieux. Ils viennent parler leur gros français
parce qu'ils connaissent* un peu papier ! Bonnassieux, 1987 : 194. Il ne s'agira pas toutefois de se contenter
de parler gros français [.]. FM.,
18.09.1990. Sauf combine ou gros gros
français des avocats de l'Etat, ce type doit logiquement gagner son procès.
Ivoir'Soir, 04.08.1997. Les filles
de maquis* ont une certaine idée des étudiants ."Ils sont de faux* types.
Ils ne tiennent jamais leurs promesses. Ils parlent gros gros français* sans
jamais faire le geste* essentiel c'est-à-dire donner l'argent". Ivoir'Soir,
13.11.1997.
11- gros mot, n.m.
Fréq., oral, fam. mésolecte, basilecte, souvent péj. Mot difficile, savant,
ronflant, mot recherché. Liberté,
fraternité, justice sociale, il n'a que ces gros mots à la bouche.
(Journaliste, Abidjan, 1977). Avec ce
gros mot de démocratie, on fait bouger le peuple. (Etudiant, Abidjan,
1990). "Que se passe-t'-il
?" a demandé le professeur. "Nous ne comprenons rien à ce que vous
dites, il y a trop de gros mots" ont répondu les
étudiants."D'abord" a repris le professeur "il ne faut pas
confondre gros mot et grand mot; un gros mot : c'est un mot grossier".
Ivoir'Soir, 27.11.1997. Ces
dictionnaires me servent à chercher les gros mots et surtout à les expliquer.
Kourouma, 2000 : 11.
grosse, n.f.
1- Dispon., argot nouchi, (la pièce de 25 f CFA est la plus grosse des
pièces de monnaie en circulation), oral, fam., jeunes. Pièce de 25 francs CFA. Vous saurez que des termes comme le bella*,
le gbon*, le togo*, la grosse, le crikat* etc. désignent l'argent dans ses
divisions unitaires. FM., cité dans Caummaueth, 1988, 127. Envoie une grosse pour payer* aloko.*
(Etudiante, Abidjan, 1984).
2- grosse, V. BADJAN
*.
3- grosse note, Dispon.,
oral, élèves et étudiants, fam. Bonne note. Moi, j'ai toujours de grosses notes en histoire et géo. (Lycéen,
Abidjan, 1982).
grossesse, n.f. Nombreuses
locutions verbales:
1- grossesse, (être en
----), fréq., oral, mésolecte, basilecte. Etre
enceinte. Tu as vu, la secrétaire est
encore en grossesse. (Enseignante, Abidjan, 1978).
SYN.: avoir le
ventre, être en état*, être fatiguée*, faire un ventre*, gagner petit*, gagner
l'enceinte*.
2- grossesse (mettre
en ----), dispon., oral, écrit, mésolecte.
Engrosser. Dès qu'elle sut qu'il était
suspendu dans ses fonctions parce qu'il avait mis en grossesse une de ses
écolières, elle le quitta [.] . Guenaman Colbert, 1985 : 11. Et combien de femmes il a mis en grossesse
alors !! (Etudiant, Abidjan, 1990).
SYN.: enceinter*.
3- grossesse, (tomber
en ----), dispon., oral, écrit, mésolecte. Tomber
enceinte. Rien de neuf avec mes soeurs
sauf que Rita est tombée en grossesse. (Lettre, lycéenne, Katiola, 1982). On comprend ses ennuis quand on sait que
depuis huit ans elle n'est pas tombée en grossesse. Top Visages,
30.03./05.04.1995.
4- grossesse, (prendre
---- avec qqun), loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte.
Tomber enceinte de quelqu'un. Elle a pris
grossesse avec moi. Deniel, 1985 : 154. Une
femme, Afouè, a pris grossesse avec moi, et ses parents m'ont ordonné de
dépenser pour elle, pour que l'enfant me revienne. Deniel, 1985 : 155.
grotteau, n.m. V.
GROTTO* A Abidjan, du moins, les
"génitaux" ont dû s'incliner devant les "grotteaux".
David, 1986 : 158.
grotto, groto /grottote, pl.
grotteaux, n.m. ou f. Usuel, argot
urbain, (de la troncation de "grosse loterie " selon certains,
"grosse auto" selon d'autres), oral, fam., tous milieux.
1- grotto, grottote, n.m.ou f. Personne
(homme ou femme) riche et d'âge mûr, généralement marié(e), qui entretient un
jeune homme ou une jeune fille, moyennant certains services d'ordre sexuel. Quand tu sors avec un grotto, toutes tes
copines t'admirent et t'envient, même si hypocritement, elles te stigmatisent.
Les grottos nous promettent tout et tout*, argent, entretien, frais de
scolarité, voyages en Europe. ID., 05.10.1986. [.] ces jeunots qui se font entretenir par des femmes aisées, des
grottotes, nettement plus âgées qu'eux. ID, 14.12.1986. Quand on a une femme comme elle, on fait
tout pour la mériter. On ne joue pas au groto. Coulibaly, 1992 : 40. [.] mésaventure d'une jeune villageoise qui
quitte son mari paysan dans l'espoir de trouver un grotto dans la capitale où
elle finit sur le trottoir. Krol, 1994 : 215. Elle voulait à la fois l'amour pur et sincère de Tony et l'argent de
ses grotos. Ibid : 54. Les visiteurs
(grotos) qui empruntaient sournoisement les escaliers pour regagner la chambre
de leur copine. Ivoir'Soir, 05.02.1998. Laisse-moi tranquille [.]. Tu sais bien que le grotto qui paie ma
maison peut arriver d'une minute à l'autre. (BD). Ivoir'Soir,
13.04.1998.
ANTON.: génito*.
2- grotto,
n.m. Par extension, homme africain mûr, riche et important. Par extension
au pluriel : les riches notables. Des
fois, je peux gagner 3000 f quand les Blancs viennent ou bien les grotos.
Touré, 1985, 53. Cet habitat [: de
type résidentiel] a connu au cours des
années soixante-dix une certaine expansion et prend, au même titre que la
voiture de grosse cylindrée, les fonctions de symbole social au sein de la
triade des V* du groto : Villa, Voiture, Virement. Antoine /Dubresson
/Manou-Savina 1987 : 127. Les petits
métiers* sillonnent les quartiers pour proposer aux grotos leurs broutilles et
leurs talents. Tierno Monenembo, 1993 : 40. Je ne pourrais pas vivre avec les grottos de Cocody là-bas*, je
ramollirais car chez eux y a pas ambiance*. Krol, 1994 : 214. Voici revenu le temps des grotos (riches
notables). Jeune Afrique, 16-22.03.1995 : 18. On sentait que ce serait un mariage de grotos. R.Yaou, 1999 : 232.
COM.: grotos : mot créé en milieu estudiantin pour désigner les gens aisés qui
viennent au campus à bord de leur grosses voitures faire la cour ou rendre visite
aux étudiantes. [.] Par extension on appelle groto tout homme riche. Touré, 1985 : 53, note 17.
DER.: grottotisation*, grottotiser*.
COMP.: fille à groto.
SYN.: (pour grotto): banquier*,
fournisseur*, tonton*.
grottotisation, n.f.
Dispon., argot urbain, oral, fam. tous milieux, péj. Embourgeoisement, fait
de devenir un notable avec les défauts liés à la fortune, au pouvoir et au
vieillissement (notamment les maîtresses entretenues). Opposition ou gouvernement, là où ils sont d'accord, c'est pour la grottotisation.
(Etudiant, Abidjan, 1995).
grottotiser, v.intr. Dispon., argot urbain, oral, fam., tous milieux, péj. S'embourgeoiser en prenant tous les
attributs sociaux du notable, belle maison, beaux vêtements, grosse voiture et
jeunes maîtresses. Mon père ? Il
grottotise comme les autres bras* longs ! (Etudiante, Abidjan, 1995).
groupe, n.m.
1- groupe d'âge, V. CLASSE* D'AGE. C'était
un camarade de groupe d'âge, un camarade d'initiation*, donc un très vieux ami.
Kourouma, 2000 : 43.
2- groupe de pinte, dispon., argot urbain, oral, fam., mélior. V. AMI* DE BOISSON*. Petit groupe d'hommes qui se
retrouvent tous les soirs dans les mêmes bars pour consommer des boissons
alcoolisées, de façon conviviale. Ils ont
dit puisque j'étais un gazeur* friqué*, je pouvais faire partie de leur groupe
de pinte. (Etudiant, Abidjan, 1994).
groupé, (être ----), loc.verb. Dispon., (santé), mésolecte, basilecte. Avoir subi les examens médicaux
permettant de connaître son groupe sanguin. Comment
vous n'êtes pas groupé ? Et si on doit vous opérer d'urgence alors ? (TV,
12.04.1980, émission "Comment ça va ?" de L. Groguhet). "Etes vous groupé ?"-"Oui, on
a fait ça à l'hôpital avant mon opération." (TV. 03.02.1983 ,Télé
pour tous.)
groupéen, n.m. Vx , (histoire). Durant la colonisation, élève du Groupe Scolaire Central (Enseignement
primaire supérieur préparant le concours d'entrée à l'Ecole William Ponty). Enfin Climbié était groupéen. Il venait de
doubler un cap dans le cycle de ses études. De bief en bief, il montera vers
l'Ecole Normale William Ponty de Gorée, la grande école fédérale. Dadié,
1973 : 150.
groupement à vocation
coopérative, n.m.,V. GVC*.
grue couronnée, n.f.
Spéc., (faune). (Balearica pavonina Linn.). Grand oiseau de la fam. des Gruidae,
haut sur pattes, noir avec des ailes blanches, huppes de soies sur la tête et
joues blanches visibles. Serle /Morel, 1988 : 61-62.
grumier, n.m.
et adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
1- n.m. Gros
camion qui transporte des billes de bois ou grumes. Quelques secondes plus tard, la voiture dérapait, franchissait la ligne
jaune et se dirigeait droit sur un grumier qui arrivait en face. Arnaut,
1976 : 89. La 504 administrative vient de
croiser un grumier. Kitia Touré, 1979 ; 100. Celui-ci était au volant du grumier [.] venant du village de Mopodji.
FM., 26.02.1982. Les grumiers
continuent de passer en plein centre de la ville alors qu'il y a des voies de
dégagement prévues. FM., 28.03.1984. [.] les grumiers qui descendent à la côte [.]. David, 1986 : 113. Tu as marché dans la jungle, emprunté des
grumiers, rien que pour ça? Tierno Monenembo, 1993 : 76. Un grumier dérape : deux morts. Ivoir'Soir,
17/18/19.04.1998.
SYN.: camion*
grumier.
2- adj.
Techn. Servant au transport des
billes de bois ou grumes. Dans les contextes usuels : camion grumier, quai
grumier. Quais grumiers et ports aux
bois*. Tilliette, 1984 : 28.
gué,
[ge], n.m. et v.inv. Dispon., argot nouchi, (par
apocope du verbe français "guérir"[d'éventuelles revendications]),
oral, jeunes urbanisés., fam.
1- n.m.
Part. On a fait un bizness, donne mon gué / ma part. (Corpus T.,
Abidjan, 1995). Si je n'ai pas mon gué, je vais te
taper.(Jeune,
Abidjan, 1998).
2- gué,
faire ---- , v. inv. Partager. Ils font gué les bons pierres. (:
Ils partagent le butin, Corpus T., Abidjan, 1994). Attention, bra mogo*, tu fais gué le wari* tchêtchê* ou non ! (:
Fais gaffe, frangin, tu partageras le fric en parts égales ou gare!, Corpus T.,
Abidjan, 1995).
ANTON.: sans* gué.
guédégba, galette dédégba, [gedegba] /[dedegba],n.m. Fréq., argot estudiantin, (du nom d'un footballeur réputé Guédé Gba
Ignace), iron.
Galette consommée au petit déjeuner et dont la consistance évoque pour les
étudiants la robuste musculature d'un footballeur réputé. Dès 7 h.30 déjà ce lieu grouillait de monde. Tous étaient heureux de
prendre leur petit déjeuner privé, le "guédégba", accompagné du jus
de gingembre (gnamakoudji*). Ivoir'Soir, 16.10.1997.
guedji, geudji, n'guedj,
[gedFi] / [gZdFi] / [ngDdF], n.m. Fréq.,
argot urbain, oral, écrit. V. HERBE* QUI REND FOU; HERBE* QUI TUE*. Chanvre
indien. Ils ont avoué [.] qu'ils se
livraient au trafic du guedji entre la Côte d'Ivoire et le Ghana. FM.,
10.12.1980. La perquisition effectuée au
domicile de N. a donné lieu à la saisie de 62 sachets de guedji. FM.,
21.10.1982. Le bras de fer entre Seydou
et son père est donc ancien. Il précède le dérapage du fils dans le geudji
(marijuana). Konaté, 1987 : 42.
Interrogé T. avoue qu'il est grand consommateur de guedji, l'herbe qui tue*.
FM., 05/06.03.1983.
SYN.: ganja*,
herbe qui rend fou*, herbe qui tue*.
guei, (se mettre en
----), [gej], loc.verb. Spéc., oral, fam. En parlant d'un téléphone mobile,
le brancher uniquement sur le mode réception. Surtout ne le dites à personne. Le doyen* Amédée Pierre va s'acheter un
cellulaire*. [.] Doyen, il faut te mettre en guei* (réception simple) sinon les
côcôs* vont vouloir t'appeler sur ton cellulaire. Ivoir'Soir,
22/23/24. 05.1998.
guèlèche, n.f.
V. GAILECHE*.
guenon,
n.f. Vx., (faune)., V. CERCOPITHEQUE*,
HOCHEUR*. Dans les manuels, nom donné au singe cercopithèque. Dekeyser,
1955 : 140-146, Haltenorth / Diller, 1985 : 270.
guêpe maçonne, n.f. V. MOUCHE* MACONNE.
guêpier, n.m.
Spéc., (faune). Oiseau insectivore, brillamment coloré, au long bec effilé
et arqué. On distingue particulièrement localement : le guêpier écarlate
(Merops nubicus Gmelin) aux longues ailes, entièrement rouge à l'exception de
la tête et de la gorge vert bleu et du croupion bleu clair ; le guêpier à
gorge blanche (Merops albicollis Vieillot), vert pâle et cannelle,
migrateur interafricain ; le guêpier nain (Merops pusillus Müller),
vert, avec la gorge jaune vif bordée de noir ; le guêpier à gorge rouge (Merops
bulocki Vieillot) à la gorge rouge vif, dessous cannelle sauf l'abdomen et les
sous-caudales bleus, qui vit en colonie près de l'eau ; le guêpier noir
(Merops gularis Shaw), forestier, à dessus noir sauf le croupion qui est bleu,
la gorge rouge, la poitrine noire striée de bleu, le dessous bleu ; le guêpier
à tête bleue (Merops muelleri Cassin) à dessus marron, gorge noire avec une
tache rouge, dessous bleu ; le guêpier à queue d'hirondelle (Merops
hirundineus Lichtenstein), le seul à queue fourchue bleu-vert, dessus vert,
gorge jaune avec collier azur, poitrine verte. Serle /Morel, 1988 : 125-131. Les guêpiers qu'on observe partout dans le
Parc, le plus souvent par petits groupes, ont des couleurs spécialement belles.
Mûhlenberg /, Steinhauer, 1984 : 26. [.] guêpier
à gorge blanche, guêpier à gorge rouge, guêpier à queue d'hirondelle, guêpier
écarlate, guêpier nain, signalés (Comoé, Marahoué). Guêpier à gorge blanche,
guêpier à tête bleue, guépier noir (Taï). Bousquet, 1992 156.
guépizou, [gepizu], n.m. Spéc. (flore). (Calpocalyx Aubrevillei Pellegrin).
Gros arbre (25 m. de haut, 0,70 m. de diamètre) de la fam. des Mimosées. Très
abondant dans l'ouest ivoirien. Aubreville, 1959, I : 232. Utilisations
thérapeutiques. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 188.
SYN.: mantoué
(guéré), moutoué (krou).
guérisseur
traditionnel, n.m. V. FETICHEUR*, TRADIPRATICIEN*. Pendant la saison* des pluies,
les paysans de Téhini n'ont d'autre recours que les guérisseurs traditionnels
qui font ce qu'ils peuvent. FM., 12.02.1981. On
m'avait dit qu'il y avait là-bas un guérisseur traditionnel. Deniel, 1985 :
69.
guéssiguié ako, [guesigjeako], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Syzygium Rowlandii Sprague). Petit
arbre de la fam. des Myrtacées qui se couvre d'abondantes touffes de fleurs
blanches en novembre-décembre. Aubreville, 1959, III : 85.
guet, gué, n.m. Spéc. (tourisme).
1- guet-auto, gué-auto, circuit
d'une réserve que l'on peut emprunter en voiture pour aller observer les
animaux sauvages. Ils [: les touristes] se rendront plus tard après au guet-auto pour des prises de vue. FM.,
19.02.1982. Ils [: les hippos*] sont visibles depuis de nombreux points de
la rive (gué-piétons, gué-autos..). Bousquet, 1992 : 155.
2- guet-piéton,
gué-piéton, circuit
pédestre d'une réserve que l'on peut emprunter pour aller observer les animaux
sauvages. Il était 18 h. lorsque les
touristes accompagnés d'un garde des Eaux et Forêts se rendent au guet-piéton
pour voir les hippopotames. FM., 19.02.1982.
guetter,v.tr. Fréq., argot nouchi, oral, jeunes, fam. Regarder avec attention, regarder
fixement. Dis Pat, pourquoi tu guettes le
tchouk* comme ça ? Otitro, 1984 : 45. Je
n'aime pas que tu me guettes comme ça ? Pourquoi ? j'ai une tache ? (Professeur,
Abidjan, 1985).
gueule tapée, n.m. Vx. V.
VARAN*.
guézou, [gezu], n.m. Spéc., (flore), (du bété). (Casearia Dinklagei Gilg.) Petit arbre de la fam. des
Samydacées. Aubreville, 1959, III : 30.
gui d'Afrique, n.m. Spéc. (flore). Nom donné à plusieurs espèces de plantes parasites. Les guis d'Afrique sont très employés par les féticheurs* mais la
plupart du temps en mélange avec d'autres plantes pour traiter les maladies à
caractère magique. Bouquet /Debray, 1974 : 78.
guib, n.m. Spéc., (faune). Antilope de la fam. des Tragelaphinae de taille moyenne. Localement, on
distingue le guib harnaché (Tragelaphus scriptus Pallas) ou bongo*
qui a l'allure et la taille d'un chevreuil et vit dans les terrains marécageux
ou en lisière de forêt ; le guib d'eau ou sitatunga* /situtonga*
/situtunga* (Tragelaphus spekei Sclater), pratiquement exterminé.
Le limnotrague ou situtonga présente une
assez nette ressemblance avec le guib harnaché et le nom guib d'eau qui lui est
parfois donné peut paraître justifié. Dekeyser, 1955 : 343. Haltenorth
/Diller, 1988 : 40-42. Guib harnaché
signalé (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 155.
SYN.: antilope* harnachée, biche* mina,
bongo*, (guib harnaché), limnotrague*, gazelle, sitatunga/situtonga* (guib
d'eau).
guidon, (laisser ----
), loc.verb. V. LAISSER*. Ouedraogo,
sur son nouveau vélo, voulait faire
malin* et il a fait "laisser guidon". Hélas il est tombé dans la
boue. Ivoir'Soir, 26.08.1997.
guigoz, n.m. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam. Unité de mesure des liquides sur les
marchés, constituée par une boîte métallique de lait guigoz. "Un peu de vin de palme*? Mais c'est
plutôt deux guigoz que vous avez bu ! FM., 26.06.1980 (Assises de
Man).
guinamori, guinamory, n.m. V. DJINAMORI*.
guinée (1), n.f., Vx, spéc.
(histoire). Cotonnade
teinte à l'indigo, à l'origine fabriquée exclusivement à Pondichéry et
Chandernagor et destinée à la traite en Afrique. J'achetai dix huit ânes contre des armes et de la guinée. Binger,
1987, I, :5.
guinée (2), n.f..
Spéc. (faune).
1- V. BANANE DE MER*. Comme la fausse
guinée*, la guinée a une chair fine mais pourvue de trop nombreuses arête. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1979 : 16.
2- guinée du Sénégal,
(Elops senegalensis Regan). Poisson pélagique côtier assez commun de la
fam. des Elopidae. Seret /Opic, 1981 : 80.
COMP.: fausse* guinée.
SYN.: asranhouré (de l'ébrié), attiébété
(du nzéma), diglikari (de l'alladian).
guitare de mer, n.f.
V. RAIE*-GUITARE.
guitaristique, adj.
Dispon., écrit, lettrés. De guitare. Désiré
Gadeau, le maître dans une envolée guitaristique. (légende sous photo. Ivoir'Soir,
11.06.1997. [.] même encore aujourd'hui,
il ne sait pas grand chose de mes activités guitaristiques. Ivoir'Soir,
18.12.1997.
guiz, n.m.
Dispon., argot zouglou, jeunes urbanisés, iron. Pour un professeur, échange
de bons procédés avec une élève : les faveurs de celle-ci contre une bonne
note. Il y est question, toujours à
travers des histoires très triviales, de la tricherie dans les examens et les
notes, autrement dit le "pétrole*" et ses variantes, notamment les MST*
moyennes sexuellement transmissibles, le guiz* célèbre par lequel certains
professeurs font des fleurs à certaines étudiantes en échange de leurs faveurs.
Krol, 1994 : 219. Elle est reçue. Le guiz
a encore frappé !! (Secrétaire, Abidjan, 1999).
gunter, [guntDr] n.m. Spéc., argot du milieu. Gros bonnet de la vente de drogue
qui agit sous le couvert d'activités sociales importantes et licites. Ils sont encouragés en cela par les gunters
qui leur vendent la drogue ou les poussent à la vendre. Si l'on veut que les
jeunes de "Beyrouth" et à travers eux tous les drogués arrêtent de se
"shooter", il faut arrêter tous les barons de la drogue. Ivoir'Soir,
08.07.1997. Les gros bonnets que la pègre
appelle "gunter" ne se montrent jamais sous leur vrai jour [.]. Mais
sous leurs dehors d'hommes d'affaires propres se cache leur vraie personnalité
de trafiquant. Ivoir'Soir, 29.08.1997.
GVC, G.V.C, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Sigle désignant le groupement
à vocation coopérative, une association de travailleurs dans divers domaines :
agriculteurs, maraichers, 'éleveurs, chercheurs* de diamants, etc. Grâce à un G.V.C. à Laviguié, l'unité du
village a été réalisée. FM., 27.02.1980 Un groupement à vocation coopérative (GVC) est une institution
socio-économique mise en place dans les villages en vue de résoudre les
problèmes de développement FM., 28.03.1980. Un G.V.C. des tailleurs est né. A l'instar de certaines corporations,
notamment les paysans, tisserands et commerçants, les tailleurs de la ville de
Guiglo ont récemment décidé de mettre sur pied un groupement à vocation
coopérative (G.V.C) afin de promouvoir et de coordonner leurs activités
professionnelles. FM., 07.03.1980. Il est bon de signaler que le GVC piscicole de Nambékoro, créé en 1980
regroupe 38 coopérateurs* dans une ferme de 10 ha entre les bas-fonds rizicoles
et le barrage de Solomougou. FM., 21.04.1982. Quant au GVC maraicher de Ferké, il a dépassé le plafond prévisionnel.
FM., 27.04.1982. Le sous-préfet de
Béoumi [.] a demandé à la population de chacun des villages de sa
circonscription de s'organiser en G.V.C. FM., 20/21.11.1982. Le gouvernement ivoirien a exprimé le
souhait que les artisans s'organisent en GVC (groupement à vocation
coopérative) où les prix sont homologués et le marchandage n'est plus de règle.
Gaudio /Roekeghem, 1984 : 86. Waraniéné
est un village de tisserands, organisé en GVC. Rémy, 1996 : 144. Certes, il n'y a pas encore dans le pays de
communes vraiment rurales, mais on passe par le biais des "groupements à
vocation coopérative" (GVC,) préludes aux coopératives elles-mêmes et des
"fonds régionaux d"aménagement rural" / FRAR* où s'opère
l'articulation des apports techniques de l'Etat avec les apports financiers (même
partiels ou symboliques) des collectivités concernées. David, 1986 : 60. La SATMACI au secours de l'union des GVC.
FM., 06.04.1993. [.] rassembler
pendant trois jours la quasi totalité des cadres sans distinction des partis
politiques, des représentants des GVC et des opérateurs économiques autour
d'une même table [.]. FM., 26/27.04.1997. Un GVC qui, au demeurant , a commercialisé au cours de la campagne
agricole 1995-1996, 108 t. d'anacarde*, 8 t. de café* et 73 t. d'igname*. Ivoir'Soir,
23.10.1997.
gym, v.intr.
Dispon., argot urbain, oral, jeunes. Dans l'expression "ça gym" :
’’ça gaze’’, ’’ça roule’’. "Pat,
comment ça va?" s'écria D. -"Ca gym !" lui répondis-je. Otitro,
1984 : 47. Quand je suis en vacances,
moi, ça gym toujours ! (Lycéen, Bouaké, 1994).
gyps africain, n.m.
Spéc. (faune). (Gyps bengalensis Gmelin). Vautour de taille moyenne de la
fam. des Accipitridae, fauve pâle à bec noir, très commun. Il fréquente la
savane mais aussi les abords des villes. Serle /Morel, 1988 : 35. Signalé (Comoé), Bousquet, 1992 : 156.
SYN.: charognard*, percnoptère* brun.