kabato,
cabato, cabatô, [kabatC], n.m. Fréq.,
(tradition)), (du mandenkan), oral, écrit. Pâte à base de farine de
maïs. Le cabatô et le placali* s'accommodent bien de la sauce* gluante. FM.,
01.07.1983. Les ménages les plus démunis
se contentent d'une bouillie le matin et d'un plat de kabato à 16 h. Bonnassieux,
1987 : 118. Si vous allez au pays des
Dioulas / [.] /il faut leur dire que ce sont eux qui mangent kabato-é/. (Chanson
"Nawe". Groupe Sur-choc, corpus T., 1994). Les privilégiés sont constamment sollicités par une meute de détenus
nécessiteux qui viennent mendier quelques francs pour améliorer leur ordinaire
: un bol par jour de "kabato", une bouillie à base de maïs. Jeune
Afrique, 06/12.07.1995. Je craque
pour le foutou* d'igname* à la sauce* arachide et le kabato* à la sauce*
feuilles. Ivoir'Soir, 27.04.1998. Par exemple un pain de kabato fait 25 francs. Ivoir'Soir,
09.06.1998.
kabeir, n.m. V. AID EL KEBIR*. Les
grands quelqu'uns* sont appelés aussi hadjis* parce qu'ils vont tous les ans à
La Mecque pour égorger là-bas dans le désert leurs moutons de la grande fête
musulmane appelée fête des moutons* ou el kabeir. Kourouma, 2000 : 28.
kaïcédrat,
kaïlcédrat, n.m. V.
CAÏLCEDRAT*.
kahibéhi, [kaibei], n.m. Spéc., (flore), (du bété). (Drypetes Pellegrini Léandri).
Petit arbre de la fam. des Euphorbiacées dont l'écorce à goût pimenté est
utilisée en thérapeutique locale. Aubreville, 1959, II : 54.
Kacou
Ananzé, n.m. V.
KAKOU* ANANZE, [.] son adorable
petite fille aux yeux clairs comme savanes et pétillants d'intelligence comme
Kacou Ananzé, l'araignée. Adé Adiaffi, 2000 : 22.
kakaba, n.m. V. CACABA*. Le patron n'a pas voulu croire que le petit
kakaba pouvait avoir terminé. ID., 03.11.1984.
kaké,
[kake], n.m. Spéc.,
(flore), (du krou). Petit arbre à fût droit du sous-bois des forêts
primaires. Fam. des Ebenacées. Aubreville, 1959, III : 162.
SYN.: ngavi (de l'abé).
kaki, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Sorte de
coutil de diverses couleurs (vert, bleu, beige, etc.) avec lequel on
confectionne généralement les uniformes. Fanhikroi
se présenta au planton*, jeune homme de vingt cinq ans, vêtu de kaki à
l'européenne. Koné, 1976 : 70. A
l'école primaire, c'est du kaki bleu-blanc pour les filles. (Mère de
famille, Abidjan, 1986). [.] il observait
les colonnes de marcheurs en kaki clair et bleu-blanc* qui, par milliers en
sillonnaient les quatre seuls axes goudronnés convergeant vers le centre.
Krol, 1994 : 20.
2- Par
métonymie, uniforme de toile épaisse et résistante. A la rentrée, il faut payer* le matériel scolaire, les kakis des
enfants, c'est chaud*! (Chauffeur, Abidjan, 1990). Un jour un prof a remarqué que mon kaki était sale, trop même*.
Krol, 1994 : 37. Son Roméo, lui aussi en
Terminale et Gagnoais, est d'un milieu à peu près identique, kaki impeccable,
chaussures de cuir en bon état, classeur cartonné. Krol, 1994 : 77.
SYN.:
kaki-complet.
3- kaki, par
extension, lycéen ou collégien vêtu de l'uniforme. Dans un joyeux concert de rires et de bavardages ininterrompus,
bleu*-blanc et kakis se déversent dans les rues d'une ville qu'ils ont fini par
aimer. Ivoir'Soir, 27.05.1997.
4-
kaki-complet, V. COMPLET*. Uniforme
de toile grossière et de couleur variée. Patron*,
il faut payer* kaki-complet blanc pour servir à table. L'autre, c'est gâté*. (Boy,
Abidjan, 1990). Je n'avais que mon
kaki-complet, mon sac à dos avec une couverture dedans et le riz, les trois
carreaux* de sucre et les deux brins* d'allumettes qu'on m'avait donnés.
Deniel, 1991 : 104.
SYN.: complet*
kaki, complet*, kaki.
kaki de
brousse, n.m. Spéc., (flore).
(Diospyros mespiliformis Hochst.). Petit arbre de savanes de la fam. des
Ebenacées que l'on peut rencontrer dans des boisements ripicoles ou sacrés et
dont le fruit est comestible. Roberty,
1954 : 77.
SYN.: sousoun*.
kakoua, [kakwa], n.m. Spéc. (flore). (Cola caricaefolia [G.Don.] K.
Schum.). Petit arbre de la fam. des Sterculiacées aux fleurs pourpres et aux
fruits rouge-orangé formant des étoiles. Aubreville, 1959 : II, 292.
Kakou
Ananzè, Kacou Ananzé, [kakuanSzD], n.m. Fréq. (tradition), (langues kwa), oral, écrit, sud. Personnage
traditionnel masculin des contes populaires de la Côte du Bénin. Il s'agit de
l'araignée*, symbole de l'astuce et de la rouerie, évoquant Renart des contes
animaliers du Moyen Age français. Jamais
en dormant, Araignée* n'avait fermé les deux yeux à la fois. Kacou Ananzè
dormait toujours d'un oeil. Dadié, 1955 : 89. Kakou Ananzé / comment
tu es là / tu te crois plus malin / malin que les autres/. (Chanson
"Ananzé". Groupe Les potes de la rue, corpus T., 1994).
kaïlcédrat, n.m. V. CAILCEDRAT*.
kalach, n.m. Fréq., oral, fam. Abréviation usuelle de "kalachnikov". Il serait exécuté. Publiquement exécuté. Au Kalach. Kourouma, 2000 : 86.
kan kan kan, kankankan,
[kSkSkS] n.m. V.
ACCELERATEUR*, DEMARREUR*, KAN KAN*. Mon fille, tu n'as rien à craindre. A cause de toi, je mange Kankankan
tous les soirs. Pour bien "assurer" la nuit. (BD). Ivoir'Soir,
25.11.1997. On ne vante plus les
bienfaits du kan kan kan de blanc appelé Viagra. Ce démarreur* a tellement de
succès qu'il a envahi le monde entier. Ivoir'Soir, 18.06.1998.
kanghoh, n.m. V. CANGOH*. [.] il avait refusé de boire [.] dans le
même kangoh que papa. Kitia Touré, 1979 : 59.
kanif, n.m. V. KENAF*, CHANVRE* DE GUINEE.
[Je] me suis bien camé avec kanif et les autres drogues dures. Kourouma, 2000 : 11.
kanikani, kani-kani, [kanikani], n.m., adj. Fréq.,
(tradition), oral, écrit, tous milieux, péj.
1- n.m. Fétiche à influence maléfique. Toutes ces histoires de kani-kani y en a
marre ! je ne suis pas allé à l'école pour venir retomber dans des bêtises
pareilles. Bolli, 1977 : 90. Ce
gris-gris*, c'est contre le kanikani. (Etudiant, Abidjan, 1987).
LOC.: faire
kanikani.
SYN.: djigbo*, djibsse*, fétiche*,
gbass*, gbé*, gbévia, grisgris*, sassa*.
2- adj. Relevant de la sorcellerie, à
pouvoir maléfique. C'est la méthode
"dissection façon* kani kani" en comité sanglant et privé. Bolli,
1977 : 65.
3- kanikani
(faire ---- [ contre qqun]), loc.verb. Faire ou faire faire par un sorcier* un envoûtement
maléfique. Tu sais, les gens sont jaloux
et puis ils font kanikani contre toi. Heureusement le féticheur* peut te
protèger. (Etudiante, Abidjan, 1984).
kankan, cancan, kankankan, kan-kan-kan, n.m. V.
ACCELERATEUR*. Les
compatriotes de Tsar Boris 1er gagneraient à consommer du kankankan. Il paraît
que c'est un démarreur* efficace. Ivoir'Soir, 29.10.1997. Vous qui consommez le kan-kan-kan chez nous,
prenez garde ! Ivoir'Soir, 28.05.1998.
kaolin, n.m. Usuel, (tradition) ,oral, écrit, tous
milieux. Argile blanche utilisée pour les peintures corporelles et pour la
décoration des poteries. Elle symbolise la pureté. Elle est également parfois
consommée par les femmes enceintes. [.]
il voit avec netteté le sable qui est sous ses pieds : il est aussi fin que le
kaolin ! Kindo Bouabi, s.d. : 25. Son visage est recouvert d'un emplâtre à base de
kaolin. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 21. Alors, jetez-sur moi du kaolin, du kaolin sur le dos
en signe de triomphe. Dadié, 1955, : 94. Que
tout mauvais fétiche*[.] s'éteigne et que ton coeur soit blanc comme le kaolin.
Amon d'Aby, La couronne aux enchères,
1965, 37. Toute la moitié gauche de son
corps est badigeonnée de kaolin. Arnaut, 1976 : 118. Toujours est-il qu'il transpirait abondamment sans même prendre le
temps d'essuyer les gouttes blanchies par le kaolin de son visage qui lui
tombaient dans les yeux. Bolli, 1977 : 70. Manger du kaolin et arborer des lèvres outrageusement blanchies, c'est
un des aspects de l'élégance de la femme enceinte mais c'est oublier qu'elle
s'intoxique avec de la terre, de l'argile blanche : le kaolin. FM.,
07.01.198. [.] la farandole dan exécutée
par des jeunes filles aux visages peints de kaolin. FM., 19.04.1982.
Parmi tous ces gens, j'ai aussitôt
remarqué une vieille femme tout habillée de blanc, du kaolin sur elle et
portant des perles blanches. Akissi Kouadio, 1983 : 64. [.] elles dansent [.] vêtues d'un gilet
écarlate, d'un pagne de toile ou de fibre, d'un bonnet rouge à cauris* et poils
blancs, le visage décoré au kaolin de motifs symétriques [.]. David, 1986 :
121. L'un d'eux [: des hameaux] se distingue par plusieurs cases* aux murs
mouchetés ou balafrés de kaolin, plus ou moins teinté. Rémy, 1996, 137. K. assis à même le sol, torse nu, le corps
bariolé de kaolin [.]. Le Monde Ivoirien, 10.03.1995. Des statuettes enduites d'huile rouge*, de
jus de colas*, badigeonnées de kaolin et recouvertes de plumes [.] semblent
veiller sur les allées et venues de ceux qui fréquentent ces lieux. Soir
Info, 08.05.1996. [.] un maquillage
savant de kaolin, signe de pureté [.]. Ivoir'Soir, 19.08.1997. Son corps était bariolé de kaolin.
Kourouma, 2000 : 120.
COM.: le kaolin
est souvent considéré comme le symbole même de la blancheur éclatante. La dot* pour Aminata au sourire de kaolin.
A. Koné, 1980 : 7. Une si jolie petite
rivière avec ses cascades de kaolin... Adé Adiaffi, 2000 : 37.
DER.: kaolinique*.
SYN.: argile* blanche, argile kaolinique*.
kaolinique,
adj. Dispon., oral, écrit, mélior. Qui
contient du kaolin. Pourtant l'argile kaolinique a d'autres
utilités. Le kaolin* est d'abord nettoyé au couteau et cuit à la fumée comme le
poisson fumé. On le vend alors en paquets de 2 000 à 2 200 francs aux détaillants
qui le déversent sur les marchés à partir de 5 f. FM., 07.01.1981.
kaoter, v.tr. Fréq., (sur "K.O."), oral,
fam, jeunes. urbanisés. Subjuger,
rendre amoureux, séduire. Une fille comme
ça, moi, ça me kaote ! (Lycéen, Abidjan, 1990).
SYN.: bousiller*,
chaoter, tomber* knock, tuer*.
kapé, [kape] n.m. Spéc., (flore). (de l'attié). (Enneastemon capea) Grosse
liane de la fam. des Annonacées dont les feuilles parfumées font l'objet d'un
commerce traditionnel avec le Ghana. Aubreville, 1959, I : 120.
kapok,
kapock, capoc, n.m. Fréq. oral, écrit, tous milieux. Sorte de bourre soyeuse et légère
qui entoure les graines du kapokier. Le kapok exploité est celui du kapokier*
de savanes. Il sert localement à confectionner des coussins et des oreillers. Les arbres au kapock éclatant essaimaient
leurs graines et leur duvet qu'emportait le vent. Dadié, 1955 : 105. Les produits naturels de la région :
ignames*, noix de cola [.] kapok, mieux exploités, ont apporté aux habitants de
nouvelles ressources. Rémy, 1996 : 118.
kapokier, n.m. Spéc., (flore), mais assez fréq. V. BOMBAX*.
Terme générique désignant de grands arbres de la fam. des Bombacées. On
distingue localement le kapokier de forêt, ou kapokier à fleurs
rouges (Bombax buonopozense P. Beauv.), arbre de taille moyenne qui diffère
par certains détails du kapokier de savanes, (Bombax costatum Pellegr.
et Vuil.) notamment par ses fleurs rouges éclatantes en forme de tulipe,
apparaissant sur un arbre par ailleurs à ce moment là dépourvu de feuilles. Il
produit une fibre, le kapok, ressemblant à du coton, utilisée pour la
confection de coussins et d'oreillers. CTFT, 1989, 367. Certains kapokiers de savanes (B. costatum var. Andrieui) ont des
fleurs de couleur jaune. Aubreville, 1959, II : 264. Dans le lointain se découpaient, ilôts verdâtres, de petits bois où se
mêlaient nérés,* karités*, kapokiers. Koné, 1976 : 13.
DER.: kapotéraie*.
COMP.: faux*-kapokier, kapokier de Java*.
kapokier de
Java, n.m. V.
FROMAGER*.
kapotéraie, n.f. Spéc., (agriculture), (dérivé de kapokier).
Plantation de kapokiers. [.] suivaient
les kapotéraies du planteur blanc, la rivière, les bois* sacrés, des cases* [.]
Kourouma, 1990 : 93.
karakoro, n.m. (du mandenkan) , V. CRACRO*. J'ai faim ! J'ai juste mangé un karakoro à midi. (Secrétaire,
Abidjan, 1956).
karamoko,
[karamCkC] / [karamCgC], n.m. Fréq., (tradition), (du mandenkan : "maître
d'école, marabout"), oral, écrit, nord, souvent péj. Marabout
qui confectionne et vend des amulettes. Ils
[: les Blancs] disent par exemple que
les histoires de karamoko sont fausses or ils vont souvent consulter des
tireuses de cartes. Dadié, 1956 : 49.
Non, tout cela n'était qu'un travail de karamoko dé*, de débutants, d'apprentis
marabouts*. A. Koné, 1980 : 46. Ne
t'ai-je pas dit souvent que les karamokos sont des menteurs, des trompeurs, des
escrocs ? Le vôtre a dû vous prendre plusieurs milliers de billets de banque.
J. Guenaman Colbert, 1985 : 85. Ils sont
allés voir le karamoko. (Fonctionnaire, Korogho, 1989).
karkadé, n.m. V. OSEILLE* DE GUINEE.
karité, n.m. Spéc., (flore), mais usuel, oral, écrit, tous
milieux. (Vitellaria paradoxa Gaertn. = ex. Butyrospermum parkii =
B. paradoxum).
1- karité,
karitier, arbre à cime sphérique, à feuillage dense et caduc de la
fam. des Sapotacées. Des karitiers robustes
gonflés de leurs graines nourricières semblent attendre l'heure de la
cueillette. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 9. Dans le lointain se découpaient, ilôts verdâtres, de petits bois où se
mêlaient nérés*, karités, kapokiers*. Koné, 1976 : 13. La savane dite "soudanaise" elle
même, la plus sèche, au nord du huitième parallèle, soit vers Bondoukou, soit
vers Korhogo, nourrit des peuplements d'arbres de huit à quinze mètres, à
commencer par les acacias* et les caïlcédrats*, parmi lesquels peuvent se
glisser jusqu'à des karités et des nérés*, quoique pygmées par rapport à leurs
frères colossaux du sud. Conte, 1981 : 25. Immensités fauves, rouges ou vertes, piquetées d'arbres nérés* ou
karités... David, 1986 : 100. Sur la
route du nord, de nombreux bourgs lobi ou koulango, ombragés de manguiers*, de
karités, de nérés, se succèdent [.] . Rémy,
1996 : 109.
DER.: karitier*.
SYN.: arbre* à beurre (vx), arbre* de karité.
2- Fruit du
karité. V. NOIX DE KARITE*. On extrait de ses amandes séchées au feu un
"beurre", mélange de graisse et de latex. Utilisé localement dans l'alimentation (graisse de cuisine) ou
transformé en savon, en bougie, en enduit de préservation des cases. (CTFT,
1989 : 399). Le karité [.] est également
l'objet d'une préoccupation des paysans, le commerce des noix* et du beurre* de
karité étant très développé. FM., 16.02.1981. Il sera demandé à chaque chef* de clan [.] de vendre au Blanc qui tient
le comptoir des mesures de coton, d'arachide*, de karité et de gomme *.
Kourouma, 1990 : 60. Parmi eux, le karité
dont la pulpe se mange fraîche ou, à la suite de plusieurs opérations se
transforme en beurre, utilisé en cuisine et même en produit de beauté.
Rémy, 1996 : 141.
COMP.: beurre* de karité, chenille* de
karité.
SYN.: noix* de
karité.
3- karité,
(beurre de ----), V. BEURRE*. L'huile
d'arachide, c'est pour les Blancs. Le beurre de karité plaisait mieux aux
paysans noirs. Koné 1976 : 83.
4- karité,
(chenille de ----), V. CHENILLE*, CHITOUMOU*.
5- karité,
(noix de ---- ), V. KARITE 2. Le pouvoir
ne se ramasse pas comme une noix de karité [.]. Kourouma, 1990 : 155.
karitier, n.m. V. KARITE
1*. C'est dans le Centre qu'on
trouve de gros karitiers. (Instituteur, Bouaké, 1986).
katana-festival,
n.m. Dispon., récent (1ère attest.
: 1983), (hybride sénoufo "joie" +
français), oral, écrit, nord, mélior. Sorte de fête populaire
localisée à Korhogo et rappelant le carnaval par sa durée et ses défilés qui
évoquent uniquement la tradition sénoufo. Le
katana-festival de Korogho sera-t-il différent ? Le défilé ne se fera pas avec
des uniformes et des masques* [.] mais avec des costumes du terroir. FM.,
12.01.1983. Evènement sans précédent en
Côte-d'Ivoire, le katana-festival ou le festival de la joie et du bonheur
mettra à l'épreuve pendant une semaine le riche folklore sénoufo. FM.,15/16.01.1983. Le katana-festival, comme toute
manifestation culturelle est une manière de faire vivre l'âme du peuple
sénoufo. Ibid.
katanga, [katSga],
n.m. Dispon., un peu vieilli. (par
allusion à la malheureuse guerre de sécession qui a accompagné l'indépendance
de l'ex-Congo belge), oral, fam., péj.
1- katanga,
(c'est [le] ----), loc.verb. C'est
un désastre complet !, C'est une vraie catastrophe ! Match là*, c'est katanga ! Zazou
n° 13, 1981. Comme le dirait ma femme,
dans le quartier, c'est le katanga ! (Radio : émission sur le permis de
conduire, 25.04.1981).
2- katanga,
(être ---- ), être katangais /katangaise, loc.verb. V. CAILLOU*. En parlant d'une situation : être
difficile à gérer, compliquée, dure à résoudre. Ne te fais pas d'illusion, c'est katanga de trouver un job ! (Etudiant,
Abidjan, 1985). On peut dire que la
situation risque d'être katangaise, selon l'expression populaire. Ivoir'Soir,
15.05.1997.
katidiantabé, [katidjStabe], n.m. Spéc., (flore). V.
KOUBEDIARA*. (Datura metel Linn.). Plante
hallucinogène de la famille des Solanacées dont on extrait une drogue
dangereuse qui porte le même nom. Une
autre plante hallucinogène, très dangereuse et parfois même mortelle, pousse à
l'état naturel [: au Sénégal] en
bordure des cours d'eaux : le katidiantabé (ou koubédiara). Elle provoque
fréquemmment des collapsus. Pour en atténuer les effets, certains toxicomanes
la préparent sous forme de tisane. Jeune Afrique, 16-22.03.1995.
SYN.: herbe* aux
fous, koubédiara*.
kauri, n.m. V. CAURI*.
kaya kaya,
kayakaya, [kajakaja], n.m.
V. BAGAS*, BARAGNINI*. Dispon.,
(anglais du Ghana et du Liberia), oral, péj. Portefaix. On les appelle baragnini*. Cela veut dire
"chercheurs de travail", ou kayakaya qui, par sa consonance
péjorative, veut dire "travailleur d'occasion". Timité Bassori,
1974 : 48.
SYN.: (part.) bagasse*, baragnini*, donita*,
cacaba*, dawa*, fougari* fou* guéri, gawa*, ouyo ouyo*, porte-faix
kè !, quê !
[kD], interj. Fréq., (du
mandenkan), oral, écrit, fam., mésolecte, basilecte.
1- Exclamation
servant à insister sur ce qui vient d'être dit. Voilà papillon ! où ça ? C'est pas vrai ! C'est vrai ! C'est vrai ké !
David, 1986 : 174. Je te le dis. Je te le
dis kè ! Fais attention ! (Devin, Abidjan, 1989).
SYN.: dè*, quê*
2- En réponse
à une question de forme interro-négative, kè marque la réponse affirmative :
Si, bien sûr! Si fait ! "Vous n'avez
pas mangé, je suppose ?"-"Kè ! A Bassam ! (Commerçants, Abidjan,
1986).
kébi, n.m. Rare, (mandenkan
"brique"), écrit, litt., (chez Kourouma). Bureau de
l'Administration coloniale. La première
réalisation des nazaréens* à Soba fut le bureau du commandant*. On l'appela le
"kébi", ce qui signifie "les briques" parce qu'il fut le
premier bâtiment en brique cuite du pays. Le mot fut adopté par tout le
Mandingue et devint en malinké l'appellation des sièges des administrations
coloniales. Kourouma, 1990 : 64.
kedjenou,
kédjenou, kédjénou, kediénou, [kedFenu] / [kDdjenu] / [kedjenu] n.m. Usuel, (tradition), (du baoulé et autres langues
akan"remuer dedans"), oral, écrit, sud.
1- n.m. Plat traditionnel du sud ivoirien,
à base de poulet, de poisson ou d'agouti* cuit à l'étouffée, accompagné de
tomates, oignons et gingembre. On le consomme avec de l'attiéké*, de l'igname*
ou du riz. F. vous propose une
variété de gibiers, sauces*, grillades, kedjenous, poissons, crevettes,
langoustes. FM., 05/06.01.1980.
Il vole quatre poulets pour faire du kedjenou. FM., 25.05.1981. Le charbon ne soulève pas de fumée. Il est
presqu'irremplaçable dans certaines cuissons comme le fameux poisson à la
braise* ou le non moins fameux kédjenou. FM. 07.08.1983. L'attiéké* accompagne aussi agréablement le
kédjénou que les Baoulé consomment avec de l'igname*: dans un canari* (pot en
terre cuite) bien fermé. On fait cuire, sans eau, du poulet, du poisson ou de
l'agouti* (rongeur de la savane) assaisonné de tomates, d'oignons et de
gingembre. Oberlé, 1983 : 68. A
l'intérieur, du poulet cuit lentement dans le seul jus des légumes qui
l'accompagnent : c'est le fameux et délicieux kédjenou que l'on mange avec
l'attiéké* cette semoule de manioc* plus légère que la graine de couscous. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 51. Le kédjénou (9) a
fait son apparition, particulièrement apprécié. Note (9) : Kédjénou : poulet à l'étouffée, du verbe
baoulé "kédjié" remuer et de l'adverbe "nou": dedans. Une
fois fermé avec des feuilles de bananier, le canari* (de fabrication
artisanale) ne s'ouvrira qu'à la cuisson du poulet, entre temps on remuera le
contenu en secouant le canari. A. Touré, 1985 : 251. Le kédjénou et les carpes* braisées* dominent les autres mets [.]. A.
Touré, 1985 : 252. [.] kedjenou de poulet
ou de pintade cuit à l'étouffée dans un chaudron de terre [.]. David, 1986
: 78. Passé minuit, les clients des bars
voisins, [.] y viennent pour prendre un verre, manger un kédjenou ou un
attiéké* [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 84. Le kédjenou poulet cuit à l'étouffée, avec des légumes et servi avec du
riz. Rémy, 1996 : 213. Quand nous
mangeons nos kédiénou de poulet, nous nous moquons de savoir si c'est un mâle
ou une femelle. Ivoir'Soir, 16.09.1997. Dans l'un des maquis*, nous commandons du kedjenou d'agouti* avec de
l'attiéké, de l'alloco* et des frites d'igname*. Ivoir'Soir,
25.11.1997. Ce que tous les maquis* [.]
proposent : kédjénou, "braisés"*, foutou*, riz avec sauces*
graine*, arachide*, aubergine. Rien d'original. Ivoir'Soir,
24/25.12.1997.
2- adj. Cuit à l'étouffée. [.] le maquis* du stade sert des poulets
kedjenou*, si vicieusement assaisonnés de pili -pili.*. Gombeaut et alii,
1990 : 56.
COMP.: attiéké*-kedjenou.
keep, (être
---- ), loc.verb. V.
ETRE BLOQUE*. Tu es keep ou quoi ? Tu
dis du* n'importe quoi ! (Etudiante, Abidjan, 1986).
kékélé, [kekele], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). Grand arbre de la fam. des
Ulmacées. Bois demi-dur de cet arbre de couleur jaune brun clair. Aubreville,
1959, I : 44.
SYN.: goré (wobé).
kékémi, [kekemi], n.m. Spéc. (flore), (de l'attié). (Diospyros kekemi Aubr. et
Pellegr.). Petit arbre de la fam. des Ebenacées. Aubreville, 1959, III : 164.
SYN.: abouprô (ébrié), bridié (yakouba),
pitoué (wobé).
kénaf, n.m. V. CHANVRE* DE GUINEE, DA*.
kenté, [kRte], n.m., adj. V. KINTE*, KITA*
1- n.m. Toutes les bandes de fil de coton souvent multicolores que l'on voit
tisser devant soi ne sont pas uniquement destinées à la fabrication du kenté, ce pagne traditionnel
qui exige un travail considérable et dont chaque couleur, chaque ligne a une
signification. D'ailleurs un kenté est en principe tissé pour une personne
donnée; N'importe qui ne peut - ou ne pouvait- le porter. Autrefois on courait
le risque de commettre un crime de lèse-majesté s'il avait été confectionné
pour un chef. Rémy, 1986 : 65. Le
kenté, pagne multicolore des Akan à dessins non figuratifs évoquant un peu le
kilt écossais, a une signification bien précise. Rémy, 1986 : 64.
2- adj. Quelques notables portant le feutre noir de
planteur* de leur patron Houphouët, en short, les jambes poilues sous la toge
"kenté" multicolore [.]. David, 1986 : 133. Awlimba regarda longuement le passeur et
tenta de le corrompre en lui proposant des pagnes kenté. M. Bandaman, 1993
: 45.
képa, n.f. Spéc., argot nouchi, (du verlan
"paquet"). Dose d'héroïne vendue dans la rue, clandestinement. Une képa, dose d'héroïne grossièrement
raffinée en provenance du Pakistan se
négocie entre 2000 et 5000 f Cfa. Jeune Afrique, 16/22.03.1995.
kérémon, [keremT], n.m. Spéc., (flore)., (de l'attié). (Majidea fosteri [Sprague] Radlk.). Arbre moyen de la fam. des
Spindacées au bois blanc assez dur. Aubreville, 1959, II : 230;
kétou, [ketu],
n.m. Spéc., (flore), (du krou). (Newtonia Duparquetiana [Baill.] Keay). Arbre moyen
de la fam.des Mimosées. Aubreville, 1959, I : 224.
SYN.: tsoumbou (Gabon), blatigué / srotoué (guéré).
kessiah ! [kDsja], loc.interr. Fréq., oral, écrit, argot urbain, basilecte.
Qu'est-ce-qu'il y a ? Qu'y a-t-il ? Et,
en choeur, les voyageurs se sont écriés :"Chauffeur, kessiah ? Arrête!’’ Ivoir'Soir,
31.03.1998.
khaya, n.m. Spéc., (flore). Terme générique
désignant quatre arbres exploités de la fam. des Méliacées : le caïlcédrat*,
l'acajou* à grandes feuilles, l'acajou* blanc, l'acajou* de Bassam. Les khaya fournissent le véritable acajou*
d'Afrique. Ils donnent le bois le plus célèbre de la Côte d'Ivoire, connu
toutefois depuis 1880 seulement. Aubreville, 1959, II : 147-
kher, [kDr],
n.m. Dispon., argot du milieu,
oral. Drogue, pierre de crack, vendue clandestinement. Le kher, la pierre de crack (mélange de
chlorhydrate de cocaïne et de bicarbonate de soude que l'on fume dans une pipe
artisanale baptisée tam-tam*) coûte 5 000 f Cfa*. Jeune Afrique,
16-22.03.1995.
khessal, n.m. V. AMBI*.
khessaliser,
(se ---- ), v.pronom. V.
S'AMBIFIER*, SE BLANCHIR*
khessalisation,
n.f. V.
BLANCHISSEMENT*.
kilo (1), n.m. Fréq, (abrégement du mot "kilomètre"),
oral surtout, fam. ou basilectal. Kilomètre. [Les pirogues de la famille] elles
sont encore solides et peuvent parcourir plusieurs kilos. Anoma. Kanié,
1978 : 43. Waga est à moins de 100 kilos.
Jano, 1987 : 8. Dans un village à 20
kilos d'ici, y a des vieux qui taillent des fûts pour une bouchée de riz. Jano,
1987 : 8.
kilo (2), n.m. Fréq. (abrègement du mot
"kilogramme").
1-
kilo-cerise, kilo-fève, Spéc.,
(commerce) oral, écrit, spéc. Unité de base du prix fixé à la
vente des fruits du caféier (kilo-cerise) et des fèves de cacao (kilo-fève) Café : le kilo-cerise passe à 175 francs.
Cacao: le kilo-fève passe à 350 francs. FM., 18. 10. 1983.
2- kilo-fève, V.
KILO-CERISE*.
kilomètre, kilo, PK n.m. Fréq. (administration), oral, écrit. Désignation, par le chiffre
figurant sur la borne kilométrique, de hameaux ou de petits groupes
d'habitations situés sur un axe routier partant d'Abidjan. Il avait trouvé un jeune Ivoirien qui acceptait de me conduire jusqu'au
Kilomètre 17. Naipaul, 1984, 123. Le
kilomètre 17 n'était pas exactement un village ; c'était un ensemble
d'habitations non loin d'Abidjan . Ibid. : 148. [.] il a tout de suite trouvé un emploi de manoeuvre sur la route de
Bingerville au kilomètre 9. A. Touré, 1985, 88.
SYN.: PK* (+
chiffre).
kinkéliba, kinkiliba, quinquiliba, [kRkeliba]
/[kRkiliba], n.m. Spéc., (flore), mais fréq., oral écrit,
tous milieux.
1- (Combretum
micranthum G. Don.). Petit arbuste buissonnant des savanes latérisées, très
utilisé en pharmacopée locale contre les ictères, la fièvre jaune. Mais, en
Côte d'Ivoire, le terme désigne généralement le cassia occidentalis dont les
feuilles servent à faire des infusions diurétiques. V. BENTAMARE*.
SYN.: (cassia occidentalis) : café des
noirs*.
2-
kinkéliba [prendre du ---- ], loc.verb. V. FAIRE MEDICAMENT*.
kinté, n.m. V. KITA*. La houle bariolée d'un immense kinté court tout le
long de son corps. J. Carlos, 1994 : 70
kioro, [kjoro],
n.m. Spéc., (flore). (Parinari
chrysophylla Oliv.) Arbre de la fam. des Rosacées, identifiable par son
feuillage épais de couleur fauve. Aubreville, 1959, I : 186.
kipri, fête
du kipri, [kipri], n.m. Fréq.,
(tradition), (de l'abidji), oral, écrit, tous milieux, sud surtout. Grande fête
traditionnelle au cours de laquelle les hommes s'infligent de sanglantes
blessures durant leurs transes. Il est
des fêtes tout à fait spectaculaires parce que sanglantes, comme la fête du
"kipri" des Abidji de Gomon ou le "kpélé"* des Adioukrou
d'Orbaf : le sang coule des blessures volontaires que s'infligent des hommes en
transe qui se savent invulnérables et à qui un pansement-miracle, garantit -
dit-on - une guérison immédiate. David, 1986 : 132.
kiokio, [kjCkjC], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Glyphaea brevis [Spreng.] Monachino). Petit arbre très commun
de la fam. des Tiliacées, employé pour former des haies vives. Ses fruits en
forme de fuseau, bruns à maturité sont remarquables. Aubreville, 1959, II :
254.
kiosque, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- kiosque
à café, kiosque de café, petite échoppe en appentis à laquelle s'ajoutent
généralement une table de bois et des bancs pour le confort des clients. On y
vend café et pain, beurré ou non. Le
trafic [: de drogue] à Dabou se
faisait à partir d'un kiosque à café. FM., 26.04.1980. S.K., propriétaire d'un kiosque de café au
marché d'Abobo-gare. FM., 29.10.1982. Si c'est dimanche, le marché de Sikensi est là [.] une pièce d'eau
carrée bien tenue, des kiosques de bois pour boire le café, des marchands
haoussas [.]. David, 1986 : 113. [.]
restaurateurs de rue, tenanciers de kiosque à café. Bonnassieux, 1987 :
150. Un Sénégalais m'a pris dans son
kiosque. Il vendait du café et du pain. Deniel, 1991 : 92. N'dri Adjè s'est alors assis sur le banc
d'un kiosque à café. FM., 23.02.1993. Vous buvez tranquillement un café devant un kiosque. FM.,
06.04.1993. Je possède un kiosque à café.
Téré, 07.03.1995. Vendeur dans un
kiosque à café, O.O. s'était quelque peu absenté de son lieu de vente. Ivoir'Soir,
08.04.1998. Comme on dort tard, dès qu'on
se réveille, on fonce sur le premier kiosque à café d'à côté. Ivoir'Soir,
27.05.1998.
2- kiosque
ambulant, rare, iron., lettrés.
Marchand de revues ambulant. Le kiosque
ambulant frappait aux portes, la poitrine couverte d'hebdomadaires de la presse
internationale. Tilliette, 1984 : 100.
3- kiosque
à pain, fréq., oral, écrit, tous
milieux. Point de dépôt-vente de pain. Dire que depuis 5 ans, ton ami Digbeu n'arrive pas à acheter à son
propriétaire le kiosque à pain installé à côté de son kiosque à café à Locodjro.
Ivoir'soir, 28/29.01.1998.
4- kiosque
à viande, fréq. oral,
écrit, tous milieux. Point de vente de viande sans intermédiaire,
équipé de sanitaires. Une centaine de
kiosques à viande dans les dix communes de la capitale, voilà ce que les
Abidjanais découvriront à la fin du mois de décembre. FM.,
24.11.1982. J'ai construit un kiosque.
Mais dans kiosque-viande là* on ne peut pas gagner l'argent* parce que la
mairie nous emmerde* trop. Ivoir'soir, 25.05.1993.
kissa,
kizan, [kisa] / [kizS], n.m. Spéc.,
(flore). (du mandenkan). (Syzygium guineense
[Willd.]DC.). Petit arbre de la fam. des Myrtacées. Aubreville, 1959, III
: 84. Utilisations thérapeutiques Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 204.
kita, kéta,
pagne kita, kenté,
kinté, [kita]
/[keta] / [kRte], n.m., adj. V.
PAGNE* KITA. Fréq., (origine:
du nom de la ville ghanéenne de Kéta), oral, écrit, tous milieux.
1- n.m. Pagne traditionnel akan constitué
de petits carrés de tissus de coton, de fabrication artisanale et décorés de
motifs géométriques aux couleurs vives, porteurs de significations
identificatrices à la manière des kilts écossais. Les plus beaux qui coûtent
fort cher sont mêlés de fils d'or. Les hommes portent ce pagne drapé sur le
corps avec une épaule découverte, à la façon d'une toge romaine. Il marcha vers son fils majestueusement
drapé dans un kita. Bolli, 1977 : 34. Drapés
dans leurs kita [.] les notables dans un style majestueux ont marqué le Popo*. FM.,
24.04.1984. Investiture de J.J.Rawlings :
Du treillis au kita. Notre temps, 13.01.1993. Dans la tribune officielle, aucun des Vieux* en grands pagnes kita
n'était d'Ouragahio. Krol, 1994 : 124. [.]
pour revêtir leur tenue de cérémonie, pagnes kita, babouches, calotes
royales... Krol, 1994 : 127. A
l'origine, Woodin était le nom d'une société du groupe Unilever basée au
début du siècle à Grand-Bassam en Cöte-d'Ivoire. Les hits de la gamme Woodin -
le bogolan*, le kita, le tissé*- sont exportés à 70% hors de CI
où ils sont fabriqués. Jeune Afrique, 20/26.07.1995. [.] il y a quelques années, je me suis
retrouvé dans le village de M. Z. K., le PDG de la CIE-SIDECI, près de Soubré.
Il recevait M. Olivier Bouygues. Et les chefs* de village l'ont fait
"chef* traditionnel". Parmi ses attributs de chef, il y avait le
pagne kita, les sandales "abojo", une couronne et un chasse-*mouches.
[.] . Et si Mme BMS fait attention, elle remarquera que les chefs bété
s'habillent en kita sans complexe. Le Kita appartient à la culture ivoirienne
tout simplement. Ivoir'Soir, 09.06.1998. [.] l'on n'offre aux visiteurs de marque que des kita. Ibid.
2- adj. (surtout dans la loc. pagne kita). Fait à la manière traditionnelle akan. Elle fait le commerce des pagnes kita. Elle
va acheter au Nigéria et au Ghana pour venir les vendre ici. FM.,
22.07.1974. Le chef, comme le veut la
tradition est transporté dans un joli hamac* orné de pagnes kita multicolores
et encadré par ses notables. FM. 02.09.1986.
klaxonner, v.tr. Fréq., oral, urbanisés., fam. Avertir, appeler qqn d'un coup de
klaxon. Arrête la voiture et
klaxonne-moi. Je serai prête. (Enseignante, Abidjan, 1986).
kléklé,
[klekle], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Aubrevillea
platycarpa Pellegrin). Très grand arbre de la fam. des Mimosées rappellant un
peu le dabéma*. Aubreville, 1959, I : 230.
SYN.: disaya /buyo (yakouba), héréniétou (krou),
hirémé(wobé), poui (bété).
kleptocrate, n.m. Dispon., lettrés, péj. Dirigeant
corrompu et prévaricateur. [.] sa bande
de kleptocrates, les grilleurs* d'arachide à qui on ne demande pas ce qu'ils
mettent dans la bouche [.]. Krol, 1994 : 245.
SYN.: grilleur* d'arachide.
klôh, [klC], n.m. "Herbe". V. CLÔ*. Ca te détruira, ça te détruira, /Klôh!!
djal*, tchouk* sien* à base. (Chanson d'A. Blondy, "Rasta Poué",
1987).
km +
chiffre, n.m. Usuel, oral,
écrit, tous milieux. V. PK*. Abréviation usuelle de "Point
kilométrique" qui sert fréquemment à désigner des noms de lieux, notamment
dans la région abidjanaise. Dans les
ateliers des chaudronniers-marmitiers maliens du km 14 sur la route
d'Anyama.[.]. David, 1986 : 83. [.]
l'importance de l'investissement immobilier est alors sans rapport avec la
précarité foncière du quartier, à l'exemple du Km 18, dans le nord de la
commune d'Abobo. Antoine /Dubresson /Manou-Savina, 1987 : 187. Mais il se décide à le conduire au km 17
route de Dabou [.]. Ivoir'Soir, 26.11.1997.
knock
(tomber ---- ), loc.verb.
Fréq., oral, fam. jeunes urbanisés. Avoir le coup de foudre. Quand elle chante en se trémoussant, tous
les hommes tombent knock. (Musicien,
Abidjan, 1990).
k.o. [kao], v.tr.
invariable. Dispon.,
argot zouglou, (de l'anglais), oral, fam, jeunes urbanisés. V. CHAOS*, CAHOT*. Mettre k.o., tuer, terrasser. /Si tu as fait*, sida peut te k.o / Si tu es ministre , sida peut te
k.o / Si tu es planteur, sida peut te k.o / Si tu es loubard, sida peut te k.o
/ même docteur, sida peut te k.o/. (Chanson "Sida", groupe Les
pros du Far, corpus, T., 1994).
koacagnibaka, [kwakaQibaka], n.m. Spéc., (flore), (de l'agni). (Leptaulus daphnoides Benth.
Petit arbre de la fam. des Icacinacées à écorce blanche tachée de brun orangé. Aubreville, 1959, I : 111.
koazodau, [kwazodau], n.m. Spéc.,
(flore). (Afzelia bracteata T. Vogel ex Benth. Arbre
de la fam.
des Caesalpiniacées de la zone guinéenne maritime. Aubreville, 1959, I : 272.
koba, n.f. V. ANTILOPE*-CHEVAL.
kobahia, [kobaja], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Christiana africana DC.). Petit arbre de la fam. des
Tiliacées très répandu, aux grandes feuilles en forme de coeur. Aubreville,
1959, II : 252.
kodabéma, [kodabema], n.m. Spéc; (flore). (Aubrevillea Kerstingii [Harms] Pellegrin) Très
grand arbre, abondant sur les lisières savanes-forêts, à contreforts à la base
et à cime en parasol. Aubreville, 1959, I : 228.
SYN.: za (mahou)
kodjo, codjo, [kodFo] / [kodjo], n.m. Usuel, (du baoulé), oral, écrit, fam. tous milieux. Sorte de
cache-sexe féminin de couleur rouge car il sert pour les menstrues. Six complets de pagnes de sortie et six
mouchoirs, [.] deux paires de sandalettes [.] et trois "kodjo". Amon d'Aby, Kwao Adjoba, 1965 : 31. Au plan culturel on peut aussi jeter un regard sur un
pagne rouge nommé "kodjo". "Kodjo" en baoulé, c'est le
cache-sexe. Puisque rouge est le sang menstruel, rouge sera le pagne baptisé
"kodjo" ou plutôt : parce que le pagne est rouge, il rappellera les
menstrues. Et puisqu'indisposée une femme n'aura pas de rapport sexuel avec son
homme, le pagne en traduira l'idée par l'expression du nom qui s'énonce ainsi
"Kodjo laisse-moi dormir" rappelant explicitement à ceux qui
l'oublient trop souvent que, lorsqu'on porte un "kodjo", on a droit à
quelques jours de relâche [.]. A. Touré, 1985 : 131. Une jeune femme en haillons et sillonnée de
rides dont le kodjo d'un rouge délavé [.] laissait voir sans équivoque la
touffe moite de la fente provocatrice [.]. Adé Adiaffi, 2000 : 22.
kofina, [kofina], n.m. Spéc., (flore), (du mandenkan). (Dialium guineense Willd.). Arbre moyen
de la fam. des Caesalpiniacées dont l'écorce est utilisée en infusions contre
les maux de dents en médecine traditionnelle.
SYN.: djébati (attié), granli (yakouba), klahain (wobé), krékré
(baoulé).
kofo, [kofo], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Bersama abyssinica Fres. subsp
paullinoides [Planch.] Verdcourt). Arbuste de la fam. des Mélianthacées des
savanes côtières. Aubreville, 1959, II : 242.
koframiré, [koframire],
n.m. Spéc., (flore). Nom donné par le
Service Forestier de CI au Pteleopsis hylodendron Mildbr., arbre de la fam. des
Combretacées souvent confondu avec le framiré* (Terminalia ivorensis).
Aubreville, 1959, III : 76.
kohaingué, [kCRge], n.m. Spéc., (flore). (Keayodendron bridelioides [Mildr. ex Hutch.
et Dalz] Leandri). Assez grand arbre commun dans l'ouest. Fam des
Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 58.
SYN.: douatou (baoulé), pempé-pimpi
(ébrié).
ko ko ko,
cô cô cô, kokoko, [kCkCkC], interj. V.
CÔ CÔ CÔ*. Kô ! kô ! kô ! Y a
quelqu'un là-dedans ? (Lycéen, Dabou, 1984). Kô Kô Kô ! Ouvrez ! Ouvrez là*! Ivoir'Soir, 11.02.1998. Kokoko, fit Anka, y a-t-il quelqu'un ? R.
Yaou, 1999 : 70.
koko, coco,
[koko], n.m. Fréq.,
(des langues akan), oral, fam., peu ou non-lettrés surtout.
Hémorroides. Tous ceux que tu vois là à
attendre, tous ont les kokos ! (Infirmier, Bingerville, 1984). Bon, ça aussi c'est pour coco (hémoroïdes). A.
Touré 1985 : 110. Après un an à peu près,
en 1969, j'ai eu une maladie qu'on appelle koko [.] je ne pouvais plus
m'asseoir pour coudre. Deniel, 1991 :
68.
kokoman, [kokomS], n.m. V. AMANDE*. Tous les enfants aiment manger les kokomans.
(Fonctionnaire, Bouaké, 1984).
kokomantier,
n.m. V.
AMANDIER* DE CAYENNE.
kôkôta, n.m. [kCkCta], V. COCOTA*.
J'en connais qui auraient donné des
kôkôta à ce Monsieur. Ivoir'Soir, 06.10.1997.
kola, n.f. ou m. V. COLA*, NOIX* DE COLA. [.] Daloa, l'opulente capitale bété de la kola séculaire et du cacao*
plus moderne. David, 1986, :114. A
chaque phrase, il éjectait par la fenêtre une longue traînée de salive colorée
par le kola [.]. Oussou-Essui, 1999 : 98.
kolamoi, [kolamwa],
n.m. Spéc., (tradition), oral. Plat local
composé de bananes* plantains. Kolamoi :
il faut 6 bananes plantain fraîches bien mûres, 3 bananes plantain séchées
vertes. FM., 30.06.1980.
kolatier, n.m. V. COLATIER*.
kolo kolo,
[kolokolo], n.m. Spéc., (flore). (Afrormosia
laxiflora Harms). Petit arbuste des savanes de la fam. Aubreville, 1959, I :
344.
kolohonfé, [koloTfe],
n.m. Spéc., (flore). (Celtis
philippensis blanco). Petit arbre de sous-bois à branches sarmenteuses de la
fam; des Ulmacées. Aubreville, 1959, I : 42.
SYN.: bléblétou
(agni).
kolondala, [kolondala], n.f. Spéc., (tradition).[du mandenkan), oral, mélior. Jeteuse de
cauris, devineresse. Avant de devenir à
plein temps kolondala c'est-à-dire jeteuse de cauris*, elle a d'abord été
postière. Tilliette, 1984 : 180.
kolondjo, [kolondFi], n.m. Spéc., (tradition), (du mandenkan). Petite cora* à la sonorité
aigre. Et Karfa pour dissiper un peu son
angoisse prit son "kolondjo" et se mit à jouer. Le "kolondjo",
sorte de minuscule kora* aux sons assez aigus, donne, dit-on, une musique que
les génies* et autres esprits adorent. Koné, 1976 : 106.
kômien, komien,
komian, [kCmjS], n.m. ou f. Fréq., (tradition). (de l'agni
"guérisseur"), V. FETICHEUR 1*. [.] la famille a consulté komiens et autres guérisseurs. Ivoir'Soir,
02.12.1997. La colonie des komian - une
vingtaine de féticheuses qui faisaient le show dans une transe collective en
face de la tribune officielle s'ébranle. Ivoir'Soir, 17.12.1997. Une initiation qui lui ouvre les portes du
monde mystique des génies* et des féticheurs* ou plutôt des kômiens. FM.,13.05.1998.
’’Le soleil qui illuminait notre chemin
s'est éteint au moment où les fruits de ses actions commencent à porter",
s'est exclamée une komian- une prêtresse- en apprenant la nouvelle [: la
mort de J-M. Adiaffi]. Jeune Afrique: 23/29.11.1999.
komiligbé, n.m. V. MILIGBE*.
komonbélo, [komTbelo], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Cola laurifolia Mast.). Arbre
moyen de la fam. des Sterculiacées. Aubreville,
1959, II : 282.
SYN.: balinka
(mandenkan)
konangbri, [konSgri], n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). (Trichilia magalantha Harms).
Assez grand arbre de la fam. des Méliacées. Aubreville, 1959, II : 188.
kondou, [kTdu], n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). V. DONA*.(Carapa procera
D.C). Arbre de la fam. des Méliacées dont le fruit très exploité, la noix* de
kondou donne une huile entrant dans la fabrication du savon* noir.
COMP.: noix* de
kondou, savon* de kondou.
SYN.: dona*,
touloucouna.
kondroti,
[kTdrcti], n.m. Spéc., (flore),
(de l'abé), mais assez fréq. (Rhodognafalon brevicuspe Roberty = ex Bombax
brevicuspe Sprague). Grand arbre de la fam. des Bombacacées dont l'écorce sert
par décoction à faire de la teinture. Il porte un kapok roussâtre. Bois de cet
arbre, brun marron, tendre et très léger.
Aubreville, 1959, II : 264. Le
reboisement portera essentiellement sur [.] des essences qui pousseront entre
25 et 40 ans, l'iroko* et le kondroti étant interdits d'abattage. FM.,
20/21.11.1982. Les premières mesures [.]
ont consisté en un premier temps, à interdire l'exportation de certains bois
devenus rares comme l'iroko* ou le kondroti. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 117.
COM.:
kondroti est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 393.
SYN.: alone (autre nom commercial), akogaouan (attié),
kouobéné (agni), lobadi (guéré).
koni, [kCni], n.m. Spéc., (tradition), (du mandenkan). Sorte de
cora* à quatre cordes. Mon père et le
grand père de mon père jouaient du koni. FM., 02.06.1981. L'artiste n'a pas d'égal dans le maniement
du koni. FM., 07.03.1983.
kop, kopé,
n.m. V. COPE*.
kopé, copè,
copeh, [kCpD], n.m. Spéc., (du baoulé); oral, sud surtout.
Plat à base de gombos* frais. Chez les
Bété par exemple, ce plat véhiculé sans doute par les Baoulé venant travailler,
est très apprécié et porte le nom baoulé de kopé. M. Biarnès, 1974 : 38). Copeh en conserve . FM :
12.11.1974.
kora, n.m. V. CORA*. Le virtuose de la kora, L.T. donne son dernier
spectacle ce soir. FM., 07/08.06.1980. [.] mais heureusement C. S. apporte avec sa kora désinvolte une note de
fraîcheur [.]. Ivoir'Soir, 28/29.01.1998.
koraïste, n.m. Dispon. V. KORALISTE*.
koraliste,
koraïste, koriste, n.m. ou
fem. Spéc., (tradition), (hybride mandenkan + français), oral, écrit. Musicien
qui joue de la cora. Les koralistes des
ensembles instrumentaux ont présenté au public leur inégalable talent. FM.,
05.08.1980. C'est au Mali qu'on entend
les meilleurs koristes. (Planteur, Tiassalé, 1984).
koré, n.m. V. VIEUX*, TIECOROBA* .
koriste, n.m. V. KORALISTE*.
korhogo, n.m. V. TOILE* DE
KORHOGO. C'est sous le signe d'éternité que, assis jambes
croisées sous le séant, travaillent les artistes dessinateurs de
"korhogos", à main levée. Conte, 1981 : 89.
korité, n.f. Spéc., (tradition), (du wolof), musulmans. Fête musulmane qui marque la
fin du jeûne du mois du ramadan. Mon père
paiera des habits neufs pour la Korité. (Lycéen, Korogho, 1986).
SYN.: Aïd* el Fitr.
koro, [koro], n.m Spéc, (flore), (du mandenkan). (Vitex cuneata Schum. et
Thonn.). Arbre de la fam. des Verbénacées, aux fleurs roses très odorantes,
fréquent dans les savanes de la Haute CI. Bois de cet arbre blanc et tendre.
Roberty, 1954 : 178. Aubreville,
1959, III : 230. Utlisations thérapeutiques. Adjanohun /Aké Assi, 1979 : 300.
SYN.: n'gbri (baoulé).
koroté, korté,
n.m. V. CORTE*. Ils ont lancé contre la jambe droite de ma maman un mauvais sort, un
koroté [.] un djibo* (signifie fétiche à influence maléfique) trop* fort, trop*
puissant. Kourouma, 2000 : 24..
korté-tigui, n.m. V. CORTE-TIGUI*.
kossipo,
kosipo, kô Sipo, [kosipo] /[kCsipo], n.m. Spéc., (flore), mais assez fréq. (Entandrophragma candollei
Harms). Très grand arbre de la fam. des Méliacées dont le bois dense et rouge
foncé mi-dur, mi-lourd, commence à retenir l'intérêt des exploitants. Roberty, 1954 : 158. Aubreville, 1959, II : 174.
COM.: kosipo
est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 375.
kota, n.m. [kota], Spéc. (flore). (Arthrosamenea altissima [Hook.f.] Gilbert et
Boutique). Petit arbre de la fam. des Mimosées dont les gousses sont utilisées
pour le tannage des peaux. Aubreville, 1959, I : 218.
SYN.: atiétiéré (ébrié), dro (yakouba),
grémain (wobé), ouatafoué n'gama(attié),
kotéba, [koteba],
n.m., adj. Fréquent, (tradition),
(du mandenkan), écrit, oral, tous milieux. Forme de théâtre
traditionnel d'origine mandingue, sorte de comédie musicale dansée, mimée,
chantée, parlée en dioula ou en français. Notamment illustrée par les pièces de
Souleymane Koly comme Didi par ci, Didi par là, Tous unis dans nos
wax* etc. Après les triomphes que
furent "Didi par ci, Didi par là "et "Adama champion" avec
sa troupe de Kotéba, forme théâtrale du
Mali permettant de raconter, tout en chantant et en dansant, les méfaits du
village, il [: Souleymane Koly] n'a
cessé de monter de nouveaux spectacles. Rémy, 1996 : 40. Des chercheurs occupent le terrain. Parmi
eux, le Professeur Zadi Zaourou avec la compagnie Didiga*, Niangoran Porquet et
Aboubacar Cyprien Touré qui lancent la griotique*, Souleymane Koly et le
kotéba* qui développent la comédie musicale. Ivoir'Soir, 18.08.1997.
kotibé, [kotibe], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié), mais assez fréq. (Nesogordonia
papaverifera [A. Chev.] R. Cap. et N.spp). Grand arbre de la fam. des
Sterculiacées, à accotements ailés et au bois dur, rouge foncé. Bois de cet
arbre, brun pâle à rouge brun, plus ou moins moiré. Roberty, 1954 : 45. Aubreville, 1959, II : 252.
COM.:
kotibé est le nom-pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 387.
SYN.: : danta
(angl.), ayia (baoulé et agni), digbéi (bété), gbirou (gouro).
koto, [koto], n.m. Spéc., (flore). (Pterygota
macrocarpa K..Schum.). Grand arbre de la fam. des Sterculiacées des forêts
denses. Bois de belle qualité de cet arbre. Roberty, 1954 : 40. Aubreville, 1959, II : 296.
COM.: koto est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989
: 392.
kotokoli, n.m. (du
baoulé). V. BULBUL* COMMUN.Le
kotokoli porte sur la tête une petite huppe noire. (Planteur, Bouaké,
1984).
kotokou, n.m. V. KOUTOUKOU*.
kouadio, [kwadjo], n.m. Dispon., argot estudiantin, (du nom du premier caissier principal
du CNOU), oral, fam., mélior. Argent, bourse. Kouadio est un nom de personne. Prononcez ce nom devant un étudiant et
vous touchez là un point sensible [.]. Ce nom est devenu un symbole, prenant
des connotations diverses: l'argent, la bourse, etc. On obtient le kouadio
après un long cheminement. Campus lexique, 1978 : 7. Ce mois-ci, le Kouadio (surnom donné à la
bourse, du nom de l'ancien agent comptable) ne vient pas. Dur ! Dur ! Jeune
Afrique, 10.06.1992 : 8
LOC.: Kouadio a mal à la gorge (: Entre le 15 et le
20 du mois), kouadio tousse (la
fin du mois se rapproche), kouadio cause (: on touche sa bourse), couper
[le] kouadio (: perdre sa bourse).
COMP.: gros kouadio (: bourse payée en juin et d'un
montant plus élevé car elle couvre les vacances.
Kouabah !, exclam.. V. AKWABA*.
kouaia,
[kwaja], n.m. Spéc.,
(flore); (du baoulé). Lorinda lucida Benth.). Arbre ou arbuste de la fam.
des Rubiacées, fréq. en savane mais aussi dans le fourré littoral. Bois de cet
arbre de couleur jaune vif. Aubreville, 1959, III : 270.
koué,
[kwe], n.m. Dispon.,
(tradition), (du baoulé). Bouillie à base de noix* de rônier et de maïs. Présenté par Tantie* Madeleine, le koué est
une recette à base de fruit de rônier*. Contrairement aux autres mets ivoiriens
qui sont des sauces*, le koué est une bouillie considérée comme la suprême
gâterie qu'une femme puisse faire à son mari en pays baoulé. Télé-Miroir
n°10, juin 1982.
koubédiara,
n.m. V.
KATIDIANTABE*.
koudjadjo, n.m. V. KOUNDJADJO*. Nous regardions, sans mot dire, ces gens se
soûler au gin sec, au koudjadjo algérien, indigène, au bandji* fraîchement
tiré. Bolli, 1977 : 36.
koudombourou,
[kudCmburu], n.m. Spéc.,
(flore), (de l'abé). (Ficus
variifolia Warb.). Petit arbre des lisières septentrionales de la forêt.
Aubreville, 1959, I : 76.
SYN.: nian (wobé), nié (yakouba).
kouékoué, [kwekwe], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Hymenostegia Afzelli [Oliv.] Harms). Petit arbre de la fam. des
Casesalpiniées au bois blanc jaune, très dur. Aubreville, 1959, I : 304.
kouéro, [kwero],
n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Ongokea
gore (hua) Pierre = ongokea klaineana Pierre). Assez grand arbre de la fam. des
Olacacées au bois très dur et de couleur jaune clair. Aubreville, 1959, I :
100.
SYN.: angueuk
(Gabon), komonti (attié), n'drouhia (ébrié).
kouign, [kwiQ], n.m. V. DJIBS*. C'est
alors que Sylvestre parla, les yeux dans le vague : Ouais ! ça c'est le kouign
! le djibs*! Ouais ! Bolli, 1977 : 89.
kounou, n.m. V. CATERPILLAR*.
koundjadjo,
koudjadjo, [kundFadFo]
/ [kudFadFo] / (kudjadjo], n.m. Fréq., (du
baoulé "qui tue Kouadio'), oral, écrit, tous milieux, fam., péj. Vin
rouge de mauvaise qualité. Nous allons
faire la bringue à tout casser [.]. Apportez du rhum, du koudjadjo ! Dadié,
Min Adja o, 1984 : 26. Quinze
mille [francs] étaient allés dans la
caisse de la danse*; trois mille pour faire boire les danseurs à satiété mais
il y avait tout juste un peu de koundjadjo, les deux autres mille avaient été
donnés à la cantatrice*. Kitia Touré, 1979 : 15.
SYN.: goudron*, gramoxone*, grigbo*.
kouroubiba, n.f. V. KROUBIBA*.
koutcha,
coutcha, [kutGa], n.m.
1- Assez fréq. oral, écrit, tous milieux, fam., péj.. Arrangement
malhonnête, affaire indélicate, « fourbi », magouille. Nous saisissons très fréquemment des taxis
qui circulent avec un client à bord sans mettre en marche leur compteur. On
appelle cela koutcha, c'est-à-dire des arrangements entre client et conducteur
de taxi au détriment du propriétaire. FM.,15.10.1982.
2- Bandit,
voleur. Moussa pourra donc prendre le
chemin de la lutte contre les coutchas qui volent et pillent les villages
isolés. FM., 29.03.1982.
LOC.: faire koutcha*.
COMP.: koutcha-koutcha*.
3- koutcha
(faire ---- ), koutcha-koutcha (faire ---- ), coutcha, (faire ---)
, courcha-coutcha (faire ----), loc.verb.
Dispon., oral, surtout peu ou
non-lettrés, péj. Se débrouiller pour faire des profits illicites,
magouiller, tricher, frauder. Dans
affaire* de football là* on fait trop coutcha ! (Boy, Abidjan, 1982). Y a des fois où le taximan* te dit :
"Si tu veux, on fait koutcha !". Si tu dis d'accord ! alors le
taximan ne fait pas marcher le compteur et tu paies la course bon prix*. (Fonctionnaire,
Abidjan, 1975), Si l'Africa a perdu ,
c'est qu'on a fait koutcha-koutcha contre elle. (Etudiant, Abidjan, 1983). Millionnaire, Bingo, je joue même koutcha,
mais je ne gagne rien. Ivoir'Soir, 10.12.1997.
4-
koutcha-koutcha, coutcha-coutcha, n.m. Dispon., oral, surtout
peu ou non-lettrés, péj. Chose louche,
magouille, manigance. Je vois
brouillard*, y a du coutcha-coutcha là-dedans ! (Etudiant, San Pedro, 1978).
SYN.: dibi-dibi*.
koutouba, [kutuba], n.m. Dispon., (religion), (du mandenkan). Sorte de sermon fait par
l'imam à la mosquée, lors d'une cérémonie. Après
deux rackats*, l'imam* L.D. a, dans son koutouba, béni les milliers de fidèles
musulmans avant de procéder comme au temps d'Abraham à l'immolation du bélier. FM.,
02/03.10.1982.
koutoubou !, [kutubu], interj. Fréq., (des langues akan), oral, écrit, fam.
Exclamation marquant l'étonnement scandalisé. "Koutoubou !" fait-elle, étonnée. Anoma Kanié, 1978 : 123. Koutoubouuuu ! Poulet là*, il a versé* mon
figure par terre normalement.* Zazou n° 10. Les vieux courtisans loqueteux et les mendiants de détresse
s'exclamèrent: "Koutoubou" [.]. Kourouma, 1990 : 276. Les poupées ? Koutoubou !!! Depuis tout
petit, j'ai cette peur des poupées qui est restée en moi jusqu'à aujourd'hui.
Top Visages, 30.03./05.04.1995. Koutoubou ! Les
jugements où Dieu est assis dans le box des accusés, ça ne me plaît pas du
tout. Ivoir'Soir, 03.09.1997. Koutoubou ! C'est quel go* ça
? (BD). Ivoir'Soir, 18.11.1997. Le
couple entretenait des relations sexuelles illégales (koutoubou !) avant de
décider d'assassiner le mari. Ivoir'Soir, 29.12.1997.
koutoukou,
[kutuku], n.m. Usuel, (des langues akan), oral, écrit, tous milieux.
1- Alcool
blanc de vin de palme qui titre entre 40 et 70°. Dans une ruelle voisine, Brakotto aperçoit une distillerie de koutoukou
[.]. Kindo Bouabi, s.d. : 26. Oui, je bois. J'avais bu du koutoukou le jour de la fête. FM.,
21.12.1979. Ils [: les génies] n'ont pas demandé du bangui*, ni du
koutoukou. Ils ont demandé plus. A. Koné, 1980 : 44. Les différentes eaux de vie dont la plus connue chez nous est le fameux
koutoukou qui provient de la distillation du bandji*. FM.,
21.10.1980. Le Président : "Et puis
vous avez bu quoi encore?" - H.:" Quatre petits verres de koutoukou,
j'ai trouvé ça en ville". FM., 29.06.1981 (Aux assises). Pendant qu'on buvait de la bière que nous
avions payée, survint un groupe de consommateurs de koutoukou. FM.,
03.11.1983. Le koutoukou, ça rapporte...
A l'Usine, les 100 litres sont achetés à 70 000 fcs soit 700 f le litre pour
être revendu au détail 1200 F le même litre. Ils nous ont vaguement répondu que
la fabrication et la consommation du koutoukou sont interdites. FM.,
15.06.1984. [.] et après avoir bu ce que
nous avions commandé, le soir nous passions chez les vendeuses de koutoukou où
nous consommions quelques verres de plus afin de provoquer une
"over-dose*". Otitro, 1984 : 15. On boit seulement avec les camarades: campari, koutoukou, bière,
bandji*blanco, bouteille de gin. A. Touré, 1985 : 68. Le palmier donne du bandji*,
vin de palme plus ou moins alcoolisé suivant les degrés de fermentation et du
koutoukou, alcool blanc très fort. Oberlé, 1983 : 68. [.] le tout arrosé de boissons sucrées ou de bière, le koutoukou* ayant
progressivement cédé du terrain pour la raison simple que la plupart des
nouveaux maquisards* sont loin d'être des soûlographes.* A. Touré, 1985 :
252. On préfère prendre du koutoukou. Cet
alcool, tiré du palmier* à huile et parfois aromatisé avec différentes plantes,
est apprécié par les habitués des petits bars. Il fait plus de soixante degrés
selon certains de ses adeptes. Bonnassieux, 1987 : 138. [.] encore que celui-ci se soit déjà
ragaillardi d'une rasade de koutoukou et de quelques microsillons de musique
zaïroise. Tierno Monenembo, 1993 : 11. Enfin,
nul étranger ne quitte Treichville sans avoir bu le fameux koutoukou, extrait
de vin de palme* distillé, qui a une réputation de traitrise bien établie [.].
Rémy, 1996 : 213. On peut aussi, si l'on
a le gosier très blindé, goûter du koutoukou, alcool que les personnes
sensibles feront bien d'éviter. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 81. Dabou : le koutoukou conduit le voyageur en
prison. (titre). Ivoir'Soir, 08.07.1997. C'est un peu comme notre koutoukou qu'on
consomme sans trop se demander comment il a été distillé. Ivoir'Soir,
18.12.1997. Incapable de payer la somme
de 5 000 F Cfa* et un litre d'alcool de traite* (communément appelé koutoukou),
requis par le charlatan*, il lui donne rendez-vous le lendemain de bonne heure.
Ivoir'Soir, 03.06.1998. Ah ! le
koutoukou, muse des pauvres, baume des pauvres. Adé Adiaffi, 2000 : 191.
LOC.: avoir le koutoukou mauvais.
SYN.: alcool de
traite*.
2-
koutoukou, (avoir le ---- mauvais), loc.verb. Dispon., oral,
fam., péj. Avoir le vin mauvais. [.]
quand les hommes ont le koutoukou un peu trop mauvais. David, 1986 : 83
kpa, [kpa], v.inv. Dispon., argot urbain, oral, urbain. Rafler, piquer,
prendre. C'est moi qui ai kpa ! : c'est moi qui ai surveillé! FM.,
06.001.1993. "Tiens-le bien ! Je kpa
son bédou*". -"Pitié ! C'est ma recette de la journée..."(BD)
Ivoir'Soir, 25.11.1997. Les dozo*
ont attrapé un de ses potes sûrs d'Odienné en train de dépouiller sa voiture.
Après avoir kpa les phares et les roues, le môgô* n'a pas eu de chance avec le
pare-brise. Ivoir'Soir, 06/07/08.01.1998.
kpakpato, [kpakpato],
n.m.,adj . Assez fréq., (de
l'alladian et langues lagunaires :"flatteur, trompeur"), oral, fam.,
péj.
1- n.m. Intrigant, délateur, faux jeton,
cafard [.] l'infecte racaille des
kpakpato, mot populaire ivoirien pour désigner l'engeance des délateurs et
autres éternels intrigants. Les intrigues, les kpakpato en raffolent. FM.,
14.01.1993. Les deux ministres voulaient
tellement bien faire [: pour féliciter le nouvel élu] qu'ils sont entrés tous les deux dans une même cabine téléphonique.
C'est pas de "kpakpato" ça? Ivoir'Soir, 12.06.1997. Plusieurs kpakpatos, témoins de toutes les
liaisons de la mère de cette fille allaient* témoigner si oui ou non elle est
bien la fille du défunt. Ivoir'Soir, 07/08/09.11.1997.
LOC.: faire
kpakpato*.
DER.: kpakpatoya.
SYN.: tôgôgnini*.
2- adj. Trompeur, médisant. Afin d'éviter les bavardages inutiles des
compères thôgôgnini * et des commères kpakpato, je préfère écrire en un parler
appauvrissant. Ivoir'Soir, 09.06.1998.
3- kpakpato
(faire [son] ----), loc.verb.
Fréq., (hybride français + alladian ),
fam. oral, mésolecte, basilecte, péj. Passer la main dans le dos, flatter
pour mieux trahir, faire des magouilles. Laissez
le faire son kpakpato ! FM., 11.06.1981. (BD). Eh policiers ! Vous allez laisser le racket des automobilistes encore
pour faire "kpakpato" politique ? Ivoir'Soir,
28/29.01.1998.
SYN.: avoir la bouche sucrée*.
kpakpatoya, [kpakpatoja], n.m. Dispon., (hybride alladian
"délateur" + mandenkan -ya "état de"), oral, péj.
Comportement de délateur, de calomniateur. Le
vieillard a été condamné pour mensonge. Le kpakpatoya, cela ne mène pas loin.
Ivoir'Soir, 04.12.1997.
kpasseur, [kpasZr], n.m. Argot, urbain, oral, péj. Coureur de jupons. Elle a préféré épouser un kpasseur. Les
filles sont folles ! (Infirmière, Abidjan, 1982).
kpê, n.m. V. DJETE*.
kpéma,
kpima, n.m. V. AGOUTI*.
kpémadrome,
[kpemadrCm] /[kpemadrom], n.m. Fréq.,
(hybride baoulé "aulacode"
+ mandékan -drome) oral, fam., urbain. Lieu du marché où se rassemblent les
marchandes d'aulacodes V.-DROME*. Ma
sauce*, Je vais l'acheter au kpémadrome. (Infirmière, Abidjan, 1990).
kpènè, [kpDnD], n.m. Dispon., (tradition), (du dan). Danse traditionnelle dan à
laquelle participent de très jeunes fillettes. Depuis le matin, le kpènè, la danse traditionnelle des vieux et des
jeunes avec des petites filles de 2 ou 3 ans occupait la rue du village. Ici on
n'entendra aucun son de tam-tam*. Toutes les danses étaient rythmées par les
battements* de mains, les grelots attachés aux chevilles et les pas sur le sol.
FM., 19.04.1982.
kpélé, [kpele] n.m. Dispon., (tradition),
(de l'adioukrou). Fête traditionnelle adioukrou durant laquelle les hommes
en transe s'infligent de sanglantes blessures. Il est des fêtes tout à fait spectaculaires parce que sanglantes, comme
la fête du"kipri*" des Abidji de Gomon ou le "kpélé" des
Adioukrou d'Orbaf : le sang coule des blessures volontaires que s'infligent des
hommes en transe qui se savent invulnérables et à qui un pansement-miracle,
garantit dit-on- une guérison immédiate. David, 1986 : 132.
kplo, [kplo], n.m. Dispon., (tradition), (du baoulé). Plat local réputé,
confectionné avec des pieds de boeuf. Car
comme on le remarque parfois, le pire peut survenir de l'anodin que sont nos
très chers kplo "pieds de boeuf" et autres "viande* de
brousse". Ivoir'Soir, 21.01.1998.
kpoh, n.m. V. GNON*.
krahain, [kraR], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Drypetes Chevalieri Beille).
Arbuste des sous-bois des forêts denses humides. Fam. des Euphorbiacées.
Aubreville, 1959, II : 55.
krakro,
klaklo, [krakro] /[klaklo], n.m. Dispon., oral, tous milieux, fam. Beignet de
banane réduite en poudre ou de farine de mil. En dehors des heures de repas, l'Ivoirien consomme [.] des gourmandises
telles que l'aloko*[.] ou le krakro, beignet de bananes séchées en poudre ou de
farine de mil. Oberlé, 1983 : 68. A
la récréation, on va acheter des klaklos à la revendeuse, devant le portail.
(Lycéen, Abidjan, 1985).
kram-kram, n.m. V. CRAM-CRAM*.
krika, n.m. Assez fréq., argot urbain, (du mandenkan
"dernier prix"), oral, fam. jeunes surtout. Billet de
mille francs cfa. Il lui propose
de l'amener à l'hôtel Krika, ainsi appelé parce que la chambre coûte seulement
un krika soit mille francs plus le petit cadeau à payer à la fille. Krol, 1994 : 216.
kroo, [kru], n.m. V. CREWMAN*.
kropio, [kropjo], n.m. Spéc. (flore). (Dialium Aubrevillei Pell.). Grand arbre
de la fam. des Caesalpinées dont l'écorce exsude une gomme rouge. Aubreville,
1959, I : 260.
krou, [kru],
n.m. Dispon., (du mandenkan
"auge, trou du jeu d'awalé*), oral. Au jeu d'awalé*, appellation
donnée au trou dans lequel on dispose les graines et par extension au coup que
l'on joue. Et il loue son troisième trou.
C'est bien là son style: jouer les trous inférieurs pour divertir l'adversaire
et combiner au dernier moment un krou inattaquable. Tierno Monenembo, 1993
: 99.
krou, crou,
[kru], v.inv. Argot nouchi, (du
mandenkan "plier pour subtiliser"), jeunes urbanisés, péj.
Barboter, piquer (en parlant d'argent).
Vié Père, donne mon l'ar'ent ! Je ne suis pas là pour qu'un fafro* krou mon
pierre*. (: Rends moi mon fric. Je ne suis pas là pour qu'un couillon pique
mes sous, Ivoir'Soir, 29.08.1997).
ANTON.: décrou*.
kroubiba, kouroubiba, [krubiba] / [kurubiba], n.f. Dispon. (tradition), (de l'arabe),
musulmans surtout. Fête musulmane qui se situe entre le 20ème et le 30ème
jour du Ramadan*, (jour impair seulement). Au cours de cette nuit, tout musulman
doit faire un ou plusieurs sacrifices, selon ses moyens. Ce soir la communauté musulmane de Côte d'Ivoire célèbrera dans la
ferveur et la dévotion la Nuit du Destin*, plus connue sous nos latitudes sous
le nom de kroubiba. FM., 08.08.1980.
SYN.: nuit* du
destin.
Kroumen, Krumen, [krumDn],
n.m.pl. V. CREWMEN*. Fréq., (origine très controversée. : de l'angl
"crewmen "hommes d'équipage" ou de krou, appellation englobant
une ethnie côtière de la frontière libéro-ivoirienne ?), oral, écrit, tous
milieux. Nom donné aux hommes de la région de Tabou qui furent dès
le XVI siècle recrutés comme hommes d'équipage pour le cabotage le long des
côtes de l'Afrique. Maintenant, la plupart sont des pêcheurs de haute mer ou
des marins. Un moignon de wharf* d'où se
détachent une, deux, quatre baleinières amenant des kroumen. Dadié, 1956 :
38. Les Kroumen naviguent mais rarement
vont s'expatrier en Europe. Ils sont marins et une fois le voyage fini rentrent
à Tabou où ils ramènent des pagnes à leurs femmes, des bracelets et des
futilités achetées sur les bateaux de la Côte. David, 1986 : 111. A Grand Bereby continuent de vivre des
Krumen qui pratiquent la pêche à défaut de pouvoir louer leurs services comme
autrefois sur les bateaux caboteurs. Rémy, 1996 : 130.
kwashiorkor, kwash, n.m. Spéc., (santé), mais assez fréq., (de l'ashanti, l. du Ghana). Maladie infantile dûe à une carence en protéines, assez répandue lors du sevrage et pouvant conduire à la mort de l'enfant en l'absence de traitement. Gentilini /Duflo, 1977 : 533. [.] surtout pour assister les mamans dans des tableaux de dénutrition allant jusqu'au kwashiokor. FM., 07.03.1980. [.] rien que des crocodiles nains dont les crocs n'ébranleront pas une petite fille minée par le kwashiorkor [.]. Kourouma, 1990 : 79.