Télécharger la page au format PDF

 

là, particule démonstrative ou emphatique, adv. Usuel mais plus fréq. dans le basilecte, oral surtout. Particule extrêmement fréquente, postposée à un nom précédé ou non d'un déterminant, à un verbe, à un adverbe ou même à une proposition. Sa fonction est généralement d'emphatiser légèrement l'élément qu'elle marque. Dans le basilecte, le nom suivi par cette particule n'est pas précédé d'un déterminant. La valeur est alors simplement démonstrative. Vous, c'est votre imagination là qui marche. FM., 09.01.1980. Femme là, i parti couri. (: La femme en question est partie en courant, Corpus Hattiger, 1982). Quand tu as bien mangé là, tu te mets dans la chaise longue sous le manguier là et tu siestes*. (Infirmière, Abidjan, 1983). Banane là, c'est très doux*. (Revendeuse, Marché Abidjan, 1984). Tais-toi là, tu dis du n'importe quoi*! (Etudiante, Abidjan, 1985). Quand j'ai travaillé fini là, je s'en va. (Jardinier, Abidjan, 1992).

COM.: lorsque le là est postposé à une proposition qui précède la principale, il est prononcé avec un ton haut et un durème.

2- là, (être ---- ), loc.verb. Dispon., argot estudiantin, oral, fam., mélior. En parlant d'un être humain, être beau, séduisant. Elle est fan* de lui parce qu'il est là, bien même*. (Etudiante, Abidjan, 1983).

3- là, (être toujours ---- !), loc.verb. Assez fréq., oral, mésolecte, basilecte. Dans une conversation, sorte de conclusion à un échange de nouvelles signifiant : et part ça, rien n'a changé ! Et ici, la vie continue ! Tout un programme couvert au rythme fulgurant des questions qui ne sont que les têtes de chapitres qu'on abordera éventuellement plus tard. Après quoi l'hôte conclut par "Nous sommes toujours là ! "- Rien n'a changé - ou encore "On dit quoi ?*" - quoi de neuf ? -mais ça c'est plus typiquement ivoirien. Krol, 1994 : 166.

4- là-dedans (être ----), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, fam. Sens variés en fonction du contexte.

a) V. DEDANS*. Etre dans le coup. Ecoute, dis-moi la vérité au sujet de la manif. Tu étais là-dedans ou non ? (Enseignant, Abidjan, 1990)

b) Etre ivre. Tous les bigreurs* ne sont pas dedans ! Pas encore ! Mais à voir ce qu'ils boivent, ça va venir ! (Etudiant, Abidjan, 1993).

 

labour à la daba, loc.nom. V. DABA*. C'était un véritable championnat que le labour à la daba. Koné, 1976 : 52.

 

labret, n.m. Vx., (tradition). Ornement qui, dans certaines ethnies, perçait les lèvres des femmes. En pays lobi, il y a encore des vieilles qui portent des labrets. (Ethnologue, Abidjan, 1983).

 

lâcher, v.

1- v.intr. Dispon., oral, mésolecte, fam. Lâcher un vent. Alors quand tu descends du taxi / ton visage est serré* on dirait on a lâché* dedans. (Chanson "Spectroman". Groupe : Didier et les parents* du campus, corpus T., 1994). Je ne veux pas d'un Cambodgien* qui va lâcher dans ma chambre !! (Etudiant, Bouaké, 1999).

2- lâcher du moule, loc.verb. oral, mésolecte, fam., péj. Lâcher du lest, faire marche arrière pour une décision qui a été mal acceptée. A en croire les rumeurs qui circulent encore dans la cité, on raconte que les autorités s'apprêtent à faire marche arrière à propos des décisions sur les baux. Ca s'appelle lâcher du moule. FM., 22.10.1982.

3- lâcher les cheveux, loc.verb. Dispon., (tradition), oral surtout, mésolecte, basilecte. En signe de deuil, défaire les petites nattes constituant la coiffure feminine traditionnelle. Au village, pour le deuil, toutes les parentes du défunt lâchent leurs cheveux et les hommes font coco*-taillé. (Secrétaire, Abidjan, 1978).

 

lacrou, [lakru], n.m. Dispon., (du mandenkan "recrue"), oral, basilecte, fam., péj. « Flic ». Le "lacrou", vêtu de son treillis habituel, força l'entrée dans un bus plein à craquer [.] L'oeil du peuple, 08.03.1995.

 

lacry-baoulé, n.m. Dispon., argot estudiantin, oral, iron. Sorte de bombe lacrymogène confectionnée artisanalement à partir de piments locaux très forts. Lacry-baoulé : bombes lacrymogènes, à base de piments, utilisées par les étudiants  lors de leurs échauffourées avec les forces de l'ordre. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

 

lafiya, alafia, [lafija] / [alafja], interj. Dispon., (tradition), (de l'arabe "repos"), oral, nord. Terme de salutation souhaitant le repos et la sérénité au destinataire. Lafiya à vous tous ! (Instituteur, Bouaké, 1990).

 

lafiri, [lafiri], n.m. Dispon., (tradition), (du mandenkan), oral, nord. Plat malinké à base de riz servi lors des grandes réunions familiales. Lafiri : il faut pour le réussir du riz, du gombo*, des aubergines*, du beurre* de karité, du soumara*. Télé-miroir, 30 05.1982.

 

lagunaire, n.m. Fréq., oral, écrit, lettrés. Nom désignant un membre d'une des ethnies d'origine akan vivant sur le littoral ivoirien. [.] et tous les petits peuples qu'on appelle Lagunaires ou Akan méridionaux, de part et d'autre d'Abidjan, qui sont d'origine plus diverse mais en majorité venus eux aussi de l'est. David, 1986 : 17.

 

lagune, n.f. Dispon., tous milieux. Le terme désigne non seulement la lagune véritable mais également, sur la côte ouest ivoirienne, certains petits marigots* côtiers que ceux-ci communiquent encore ou non avec l'océan. A partir de Fresco, les plans d'eau qui s'appellent encore "lagunes" ne sont plus en fait que des embouchures de marigots* côtiers en cours d'obturation -ou déjà bouchés- par le cordon littoral et isolées les unes des autres. David, 1986 : 108.

DER.: lagunaire*.

 

la-illah, interj. Dispon., (de l'arabe), oral, nord ou musulmans. Exclamation marquant la surprise. Quoi ? Il va la marier*? La illah ! (Lycéen, Bouaké, 1979).

 

laisser, v.

1- v.intr. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Quitter un emploi. "Tu travailles toujours à Ferké II ?"-"Non ! j'ai laissé." (Conversation, Abidjan, 1988).

2- laisser la peur et la honte, loc.verb. Dispon., (calque de langues locales), oral, écrit, mésolecte. V. HONTE*. Après maintes réflexions et hésitations, prendre une décision, prendre son courage à deux mains. Un jour, j'ai laissé la peur et la honte, j'ai serré* la figure et je lui ai dit :"Je vais partir à Abidjan". Deniel, 1991 : 24.

3- laisser guidon, (faire ----), loc.verb. Dispon., jeunes surtout, oral, fam. Sur un vélo, pédaler sans tenir le guidon. Ouédraogo sur son nouveau vélo voulait faire le malin et il a fait laisser guidon. Hélas ! il est tombé dans la boue. Ivoir'Soir, 26.08.1997.

 

lait de coco, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Par opposition à EAU* DE COCO, jus laiteux extrait de la pulpe mûre rapée de l'amande de la noix de coco. Ce jus entre dans la confection de nombreuses préparations alimentaires. Le Ministre d'Etat goûtant au bon lait de coco. (Légende sous photo) FM., 19.01.1982. [.] le chef* du canton [.] accueille les visiteurs [.] et après avoir offert du lait de coco, ordonne des danses et des chants. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 99.

 

laitue d'eau, laitue de lagune, n.f. Spéc., (flore). (Pistia stratiotes Linn.). Plante aquatique de la fam. des Aracées à feuilles veloutées disposées en rosettes. Fréquente dans les mares à eau dormantes, grandes ou petites. Roberty, 1954 : 371.

La laitue d'eau flotte à la surface de la mare, la recouvrant d'un épais tapis. Marché-Marchad, 1965 : 58. Depuis deux mois, la lagune Ebrié est envahie par des plantes aquatiques appelées communément laitues de lagune [.]. Les laitues de lagune sont en fait des plantes qui se développent dans les eaux douces et calmes. FM., 08.01.1981. [.] le jacana* marron qui se déplace sur les étendues flottantes de laitues d'eau. Oberlé, 1983 : 28.

SYN.:  pistie, salade* d'eau douce, salade* des marais, salade du Nil.

 

lamantin [d'Afrique], lamentin, n.m. Spéc. (faune), mais assez fréq., oral, écrit, lettrés. (Trichechus senegalensis Link.). Mammifère aquatique, herbivore, très craintif, de grande taille, à la silhouette lourde rappelant celle du phoque mais la peau plissée est presque nue. Il est présent à l'embouchure du Sassandra, du Bandama, de la Comoé mais est très menacé car il est trop chassé malgré la protection légale. Rien ne se serait produit s'il y avait eu comme autrefois des hippos* et des lamantins dans la Comoé pour déguster ces laitues*, leur mets de choix. FM., 08.01.1981. Comment le lamantin s'en passerait-il [: des rivières] lui qui mange environ 18 kg de plantes aquatiques par jour. FM., 12.10.1983. Haltenorth /Diller, 1985 : 14. Lamantin signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 170. Quelques hippopotames* nains, quelques lamantins et une cinquantaine de petits crocodiles (provenance: zoo d'Abidjan où ils sont nés en captivité) ont été réintroduits dans le Parc [: d'Azagny]. Bousquet, 1992 : 178.

COM.: lamentin est une orthographe relativement rare dans l'usage local.

 

lame de rasoir, n.m. V. PAPIER* DE VERRE.

 

lamentin, n.m. V. LAMANTIN*. Le lamentin survivrait dans quelques embouchures de fleuves. Oberlé, 1983 : 22.

 

lami, [lami], n.m. Spéc., (flore), (du soussou de Guinée). (Pentadesma butyracea Sabine). Arbre moyen de la fam. des Guttifères qui porte des fruits ressemblant à de très grosses poires dont les graines, après broyage et cuisson, produisent une graisse alimentaire (V. BEURRE* DE LAMI). Bois de cet arbre gris rosé, assez dur, à grain fin. Aubreville, 1959, II : 326.

SYN.: krinda (mandenkan), ouotéra (attié).

 

Lamine Gueye, [lamingDj], n.f. Vx, (administration) (du nom du Président de l'Assemblée Nationale du Sénégal qui a obtenu le versement de cette prime par les autorités françaises). Prime d'éloignement, versée jusque vers 1970 aux fonctionnaires et aux militaires français à la fin de leur séjour dans le pays africain. Les expatriés* ont beaucoup regretté la Lamine Gueye. (Syndicaliste, Abidjan, 1980).

 

lampadaire, (étudier sous le ----), loc.verb. Dispon., oral, écrit, surtout  étudiants. Faute d'électricité, de place ou de calme dans leur domicile, de nombreux étudiants vont travailler, la nuit tombée, sous les lampadaires qui éclairent rues et avenues des villes. L'expression traduit donc la difficulté de faire des études pour les étudiants d'origine modeste. J'attends qu'il n'y ait plus de passants sur le goudron* pour étudier sous le lampadaire. Krol, 1994 : 53. Moi aussi j'ai étudié sous le lampadaire quand j'étais au Lycée ! (Universitaire, Abidjan, 1990).

 

lampe, n.f.

1- lampe aladin, lampe aladdin, n.f. Dispon., vieilli, (nom d'une marque anglaise de lampes à pétrole), tous milieux. Lampe à pétrole à manchon dont la combustion est protégée par un haut verre étroit. "Allume la lampe aladin et apporte-la!"-"Patron, le pétrole c'est fini !" (Planteur, Adzopé, 1978).

2- lampe de tête, n.f. Dispon., oral, tous milieux. Sorte de lampe frontale à pile que l'on porte pour la chasse nocturne bien que son usage soit en principe interdit. Tous les braconniers chassent la nuit avec des lampes de tête. (Garde de réserve, Assigny, 1981).

SYN.: lampe de chasse.

3- lampe pétromax, pétromax, usuel, (nom de marque), oral, écrit, tous milieux. Lampe à pétrole à manchon et à piston qui produit une clarté éblouissante. On va accrocher une lampe pétromax à la branche du manguier. (Boy, Abidjan, 1983).

SYN.: lampe-pression (rare), pétromax*.

4- lampe-pression, rare, vieilli. V. LAMPE PETROMAX. Avec les coupures de courant, on trouve plus de lampes-pression. (Boutiquier, Abidjan, 1983).

5- lampe-torche, usuel, oral, écrit, tous milieux. Toute lampe électrique de poche, quelle que soit sa forme ou sa taille. Patron, il faut donner lampe-torche pour aller chez moi. C'est nuit. (Boy, Abidjan, 1984).

6- lampe tempête, lampe-tempête, usuel, oral, écrit, tous milieux. Terme générique regroupant toutes sortes de lampes à pétrole, à gaz, voire à huile, pouvant être utilisées en plein vent. Le marabout* craqua une allumette et alluma sa lampe tempête. G. Séry, 1975 : 32. [.] quelques villageois s'affairaient çà et là, une torche ou une lampe-tempête à la main. Bolli, 1977 : 65. Une lampe tempête éclairait le tout. Anoma Kanié, 1978 : 22. La flamme falote de la lampe tempête tremblotta. A. Koné, 1980 : 70. [.] les bougies, les lampes-tempêtes ou les petites mèches trempées dans des boites de nescafé pleines de pétrole pour faire lampes à huile [.]. Tilliette, 1984 : 271. La sage-femme est obligée de faire les accouchements de nuit, à la lumière d'une lampe-tempête. FM. 04.05.1984. Au Kébi* tout le monde autour des lampes tempête, s'affairait [.]. Kourouma, 1990 : 108. Les Anagos* ont allumé leurs lampes-tempête. Le petit marché ressemble à une assemblée de sorciers. V. Tadjo, 1992 : 12. C'était le retour à la lampe-tempête et à la natte en compagnie des moutiques. Krol, 1994 : 40.

 

lancer les foulards, loc.verb. Assez fréq. (par référence au comportement habituel des prostituées locales), fam., milieu urbain, mésolecte, euphémisme. Se prostituer (en parlant d'une femme). Voilà Nathalie à Marcory, voilà Nathalie sans oublier en Zone 4 où tu lançais les foulards. (Chanson zouglou citée en Krol, 1994 : 215. Certaines locutions désignent aussi des pratiques du contexte ivoirien comme "lancer les foulards" pour "se prostituer" en référence au jet d'un foulard dans la voiture du client potentiel afin qu'il s'arrête, ou pour marquer sa préséance sur les rivales. D'où le terme "lanceuse de foulards" pour "prostituée". Tschiggfrey, 1995-2 : 75.

DER.: lanceuse de foulard*.

 

lanceuse de foulard, n.f. V. DJANDJOU*. Il dit que c'est une lanceuse de foulard qui a pris son argent. (Commerçant, Abidjan, 1995).

 

langage, n.m.

1- langage tambouriné, n.m. Spéc., (tradition), mais fréq., oral, écrit, intellectuels. V. ATTOUNGBLAN*. La structure tonale des langues akan locales a donné naissance à des codes de transmission de messages utilisant les hauteurs musicales de tambours différents et reproduisant ainsi le schème tonal d'énoncés simples et répétitifs. Dans le langage tambouriné, les mouvements articulatoires sont apparents et les localisations aisément repérables, ce qui fait que dans ce cas, la production des tons se prête particulièrement bien à une description en termes d'articulation. FM., 04.03.1980.

SYN.: langage transcodé*.

2- langage transcodé, n.m. Spéc. (ethnographie). V. LANGAGE TAMBOURINE. Se dit d'un message transmis par un instrument et dont le sens sera décrypté en mots par les initiés de ce décodage. Il y a ce que j'appelle la tradition orale proprement dite (les contes, les légendes, bref, tout le discours officiel). Il y a ensuite ce que j'appelle le langage transcodé (qui est aussi le discours officiel mais exprimé par l'intermédiaire d'un instrument, le tam-tam*, le cor). FM., 11.03.1980.

 

langue, n.f.

1- langue de Moussa, n.f. V. FRANCAIS* DE MOUSSA. [.] plus que tout, cette savoureuse langue de Moussa qui a nourri mon style plus que Faulkner et Rabelais. Tierno Monenembo, in Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 71.

2- langue nationale, n.f. Usuel, (administration), oral, écrit, tous milieux. Langue autochtone dont le statut est reconnu institutionnellement. Quatre langues ivoiriennes ont reçu en 1977 un statut juridique de langue nationale pouvant éventuellement entrer dans l'enseignement officiel : le baoulé (représentant l'ensemble des langues akan et lagunaires), le bété (représentant l'ensemble des langues kru), le dioula (représentant le mandenkan, l’ensemble des langues mandé nord et sud) et le sénoufo (: syénambélé) représentant l'ensemble des langues gur. Cependant toutes les langues usitées par les ethnies ivoiriennes peuvent être appelées langues nationales par opposition au français, langue officielle. L'introduction des langues nationales dans l'enseignement officiel doit être conçue somme un facteur d'unité nationale et de revalorisation du patrimoine culturel ivoirien. Article 67, titre 8 de la loi 77-584 du 18.08.1977 portant réforme de l'enseignement. Chaque intervention est traduite en cinq langues nationales. FM., 13.12. 1982. Le Directeur Général de la Coopération Scientifique et Technique a toutefois signalé la nécessité de revaloriser les langues nationales. FM., 18.10.1983.

4- langue, (en ---- ), loc.adv. Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Dans une langue africaine. Maintenant, dans la plupart des églises, la messe dominicale est dite en langue. (Catéchiste, Daloa, 1995). Pourquoi tu me parles en langue ? Je connais le français, moi. (Couturier*, Abidjan, 1992).

5- langue, (tirer la ---- à qqun), loc.verb. Dispon., (calque de langues locales), oral, basilecte. Tirer les vers du nez. Tu veux me tirer la langue hein ? Je dirai rien du tout ! (Secrétaire, Abidjan, 1976). Tu n'as qu'à la questionner. Elle se laisse facilement tirer la langue. (Enseignant, Bouaké, 1990).

 

lapin (1), n.m. V. POISSON*-GLOBE.

 

lapin (2), n.m. V. LIEVRE* AFRICAIN. Soudain il vit un lapin détaler à sa droite. Koné, 1976 : 40.

 

laptot, [lapto], n.m. Vx. (du wolof, l. sénégalaise), surtout ds écrits histor. ou litt. Matelot servant sur de bateaux de transport lagunaire. Des laptots, tenant des cordes d'appontement, se jettent à l'eau et tirent pour la [: la pétrolette*] faire accoster tant bien que mal parce qu'il n'y a point de quai. Anoma. Kanié, 1978 : 51. Ni flic, ni clerc, ni biffin, ni laptot, on existe autant que sa propension à mentir et à rupiner est avérée. Tierno Monenembo, 1993 : 62.

 

larbish, larbiche, [larbiG], n.m. Spéc. (santé), (du wolof, l. sénégalaise). (Ankylostomia ceylanicum). Ankylostome du chien, du chat et d'autres carnivores dont les larves, après pénétration cutanée chez l'homme, restent superficielles et continuent à cheminer sous la peau pendant plusieurs semaines en y creusant de véritables galeries et en provoquant de terribles démangeaisons. L'homme s'infeste par voie cutanée au contact d'un sol souillé de déjections animales. Cela explique la présence des larbish chez les enfants jouant volontiers dans la boue ou le sable humide, les baigneurs s'allongeant sur les plages [.]. Gentilini /Duflo, Médecine tropicale, 1977 : 36.

 

latérisation, n.f. Spéc. Formation d'un sol latéritique par lessivage lors de la saison* des pluies et chauffage par le soleil en saison* sèche ce qui forme des gravillons rougeâtres : la latérite. La déforestation* est souvent suivie de latérisation. (Radio, 12.04.1978, 10h30).

 

latérissage, n.m. Spéc., (administration). Epandage de latérite pour la création d'une piste, d'un trottoir, etc. Latérissage des trottoirs. (Légende sous photo, FM., 13.08.1975).

 

latérite, n.f., adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- n.f. Sol constitué de gravillons rougeâtres, provenant de l'altération d'un sol ferralithique en climat chaud et humide, rendu impropre à la culture. V. LATERISATION*. Ces couleurs s'inspirent, évidemment du rouge intense de la latérite que l'on trouve en cette région [.]. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 165.

2- n.f. Matériau de construction : Les gravillons de latérite concassés peuvent être utilisés pour le revêtement de certaines pistes. (V. LATERISSAGE*) ou la construction de cases. Une vingtaine de cases en latérite, formant un demi-cercle, face au fleuve. Anoma Kanié, 1978 : 56.

3- n.f. Piste revêtue de latérite, par opposition à goudron* (: route goudronnée) et à piste (: chemin de terre). La latérite rougit nos pieds sur la route du retour. Kitia Touré, 1979 : 63. Tu quittes le goudron et tu prends la deuxième latérite à droite. (Chauffeur, Bouaké, 1983).

4- n.f. Poussière rouge provoquée par le revêtement latéritique* de certaines pistes. Couverts de latérite [.] nous revenons dans la belle et sophistiquée Abidjan. FM., 10.10.1983.

5- adj. Rare, litt. Couleur brun rouge de la latérite. Une centaine ou plus, [.] toutes demi-nues, serrées toutes dans de courts coutils latérite attachés à la ceinture [.]. Kourouma, 1990 : 143. [.] une piste exiguë couleur latérite[.]. Adé Adiaffi, 200 : 35.

DER.: latéritique*, latérisation, latérissage*.

 

latéritique, adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux lettrés. Constitué ou recouvert de latérite*. Où vont-ils ? Vers un commencement de route latéritique taillée entre la colline et la brousse, là-bas. Anoma Kanié, 1978 : 227. Après avoir parcouru des milliers de kilomètres sur des pistes latéritiques, souvent obstruées par des arbres déracinés. Dadié 1981 b : 48. [.] une dizaine de possédés se roulent, rampent dans la poussière, et comme des automates, labourent rageusement le sol latéritique avec les doigts et les dents. Kourouma, 1998 : 139.

 

lati, [lati], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Amphimas pterocarpoides Harms). Très grand arbre de la fam. des Caesalpiniées au bois brun jaunâtre clair très dur mais cependant rapidement attaqué par les insectes. Aubreville, I : 254.

SYN.: chikébati (attié), kouédi (yakouba), ouintou (krou), tilalahia (ébrié), vantié (gouro).

 

laurier jaune des Indes, n.m. V. AHOUIA* DES ANTILLES, THEVETIA*.

 

lave-pieds, laveuse de pieds, n.f. Fréq., oral, écrit, milieu urbain, mésolecte. Jeune fille qui, contre salaire, lave les pieds boueux ou salis des personnes qui sortent du marché. C'est un véritable métier conjoncturel qui est né dans ce bourg [: Abobo-gare] où, par temps de pluie, des jeunes filles munies de seaux et de bassines d'eau, lavent les pieds à ceux qui ont ramassé la boue noire du marché. Là-bas, on les appelle les lave-pieds. FM., 19.02.1979. Ainsi, la profession de laveuse de pieds ne dure, assurément, que ce que durent les saisons des pluies* à Abidjan... Gaudio /Roekeghem, 1984 : 45. C'est ainsi qu'on a vu naître une foule de petits métiers astucieux, depuis les laveuses de pieds aux porteurs de parapluie en passant par les jardiniers* et tailleurs* ambulants, les vendeurs d'eau ou de lait à la criée et les barbiers installés à même les trottoirs. C. V. Tuho, 1995 : 25.

 

laver, v.tr.

1- Fréq., (tradition), (calque du baoulé), oral, écrit, tous milieux, mélior. En parlant d'une jeune fille, célébrer le rite initiatique qui marque l'apparition des règles et qui consiste en une annonce publique de son éventuelle fécondité. Désormais tout enfant qu'elle pourra mettre au monde, aura droit à la vie. Ce qui aggravait le cas était le fait que je n'avais pas été lavée selon la coutume*, je ne pouvais donc pas aller avec un homme, car si j'avais été enceintée*, on aurait tout fait pour m'avorter ou tuer l'enfant à la naissance. Cette coutume consiste à annoncer publiquement l'apparition des règles chez la jeune fille. c'est ainsi qu'on faisait au village. Akissi Kouadio, 1983 : 34. Comme l'exigent les coutumes chez les Akans, la princesse avait été lavée. C'est-à-dire que la princesse avait d'abord été initiée. Kourouma, 1998 : 133.

ENCYCL.: Avant cette cérémonie, la jeune fille [: baoulé] pouvait coucher avec celui qu'elle aimait mais elle avait peur de devenir enceinte car le bébé n'aurait pas eu droit à la vie. L'initiation a donc pour premier but de légitimer l'enfant. Guerry, 1976 : 40-42.

2- En parlant d'un être humain, quel que soit son sexe : purifier, préparer à recevoir des protections magiques. Il lavait les bandits pour les rendre invulnérables. FM., 01.09.1986. Quand on va le voir [: le purificateur] il faut s'abstenir de porter du métal [.] se soumettre à certains préalables rituels, recevoir sa bénédiction, etc. On appelle ça "se laver" ou on dit qu'il lave ses patients avec des décoctions de son cru faites de plantes. Krol, 1994 : 104. Il s'attendait à des sortilèges de la part du Président, lavé* et blindé* par tous les grands maîtres de l'Afrique des Côtes, des forêts et des savanes [.]. Kourouma, 1998 : 90.

3- Argot urbain, oral, tous milieux, péj. Passer un savon. Il a piqué une colère bleue contre les journalistes. Il a profité des funérailles pour les laver copieusement. Ivoir'Soir, 01.12.1997. Au campus, ils [: les étudiants] ont fait ça [: siffler et interpeller grossièrement les étudiantes qui passent] jusqu''ààà*. Un jour ils sont tombés sur une go *yankee. Une go*, elle-même elle a dit elle a enlevé* camarade depuis* avec la honte*. "Est ce qu'on la provoque? Mais comme on ne connaît jamais papa de chien, ils l'ont cherchée et ils l'ont trouvée". Ah ça a chauffé* ce jour là. En plein jour, elle les a "lavés" normalement* ces insulteurs publics qui étaient pour la circonstance, tellement étonnés qu'ils perdaient leur langage. Ivoir'Soir, 23.04.1998.

 

laveuse de pieds, n.f. V. LAVE-PIEDS*. S.S. et F. D. sont laveuses de pieds au marché d'Abobo-Gare. A. Touré, 1985 : 92.

 

lè, [lD], pron. pers. Dispon., oral, basilecte ou  pastiche plaisant. Ils, elles. Bèllè dit que lè* sont digba*/ les loubards disent qu'ils sont digba*/. (Chanson "Halte au tribalisme". groupe Les potes de la rue, corpus T., 1994).

 

léger, n.m. Vx., oral, mésolecte. Train de voyageurs ne s'arrêtant que dans un petit nombre de gares. Il vient par le léger de 8 heures. (Fonctionnaire, Abidjan, 1977).

 

leishmaniose, n.f. Spéc., (santé),  (du nom du descripteur des agents de la maladie en 1903). Nom donné à une certain nombre de fièvres provoquées par des flagellés sanguicoles. Gentilini /Duflo, 1977 : 534. Les leishmanioses sont dues à des protozoaires, parasites intracellulaires dénommés leishmanies et transmises par des insectes appelés phlébotomes.*. FM., 19.01.1981.

 

lemouroudji, lembouroudji, lenbouroudji, limbouroudji, limbourdji, limburgui, lomouroudji, [lemurudFi] / [lRburudFi] / [limburudFi] / [limburgi] / [lomurudFi], n.m. Usuel, (mandenkan "citron + eau"), oral, écrit, tous milieux. V. NIAMAKOUDJI*. Limonade locale à base de jus de citron et de gingembre additionnés de sucre ainsi que, parfois, de tamarin et de piment. Pour ce qui est de la boisson, c'est également de l'eau ou du lomouroudji. FM., 26.10.1983. Le lemouroudji, eau de citron au gingembre et le niamakoudji*, eau de gingembre parfois pimentée, constituent des boissons rafraîchissantes traditionnelles. Oberlé, 1983 : 68. Pour ce qui est de la boisson, c'est généralement de l'eau ou du lomouroudji. FM., 26. 10.1983. Le lemouroudji se compose de jus de citron et de gingembre. Rémy, 1996, 213.

 

lempé, limpé, [lRpe], n.m. Dispon., (du mandenkan), oral surtout, nord. Cache-sexe féminin consistant en un morceau de cotonnade passant entre les jambes et attaché par une ficelle faisant le tour des hanches. Nos élégantes sont loin du lempé que portaient leurs grands-mères pour travailler aux champs! (Retraité, Ferké, 1978).

SYN.: djakoto* (part.).

 

lentille, n.f. Spéc., (flore).

1- lentille de terre, vx. (Kerstingiella geocarpa [A. Chev.] Harms.). Plante herbacée qui fut cultivée jadis pour l'alimentation. Roberty, 1954 : 222.

SYN.: fève* de Kandéla.

2- lentille d'eau, dispon. (Lemna paucicostata Linn. et Wolfia anhiza) Plante aquatique d'eau douce. L'eau des lagunes, des fleuves, toutes ces eaux blanches, noires, bleues qui promenaient des lentilles d'eau et des nénuphars. Dadié, 1955 : 26. Sur les bords émergés de la mare, les lentilles d'eau forment une couche verdâtre. Marche-Marchad, 1965 : 58.

 

léopard, n.m. Spéc. (faune) mais fréq., oral, écrit, tous milieux. (Panthera pardus Linn.). Nom donné à la panthère d'Afrique. Il en existe plusieurs espèces. Localement on connaît Panthera pardus leopardus Schreber. Les populations distinguent le léopard de savane dont le pelage est plus clair et le léopard de forêt dont la robe est plus foncée et souvent d'un fauve rougeâtre, tous deux portant les taches pardines noires. La panthère d'Afrique témoigne d'un goût marqué pour la chair des singes [.]. Il est bien connu, dans les districts forestiers que si cercopithèques* et colobes*, habituellement silencieux se mettent à mener grand tapage, le léopard n'est pas loin. Dekeyser, 1955 : 284. Haltenorth /Diller, 1985 : 210. Signalé (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 155.

SYN.: panthère* d'Afrique.

 

lèpre, n.f. Spéc., (santé), oral, écrit, tous milieux. Maladie infectieuse d'évolution lente et chronique à transmission interhumaine prédominante et manifestations cliniques diverses. On distingue deux types extrêmes d'évolution de la maladie : la lèpre lépromateuse où le sujet malade est le plus contagieux et paradoxalement le moins gêné par la maladie, la lèpre tuberculoïde où le malade est peu ou pas contagieux mais où les dégâts neurologiques sont considérables. Entre les deux pôles opposés se situent des variantes les lèpres interpolaires. Mazer /Sankalé, 1988 : 362-365.

SYN.: grande* maladie.

 

lettre, (à la ----), loc.adv. V. A*. Dispon., oral, écrit, lettrés, recherché . Exactement, de façon rigoureuse. Je vous demanderai d'exécuter la révision de cette voiture à la lettre car je ne tiens pas à avoir un accident  sur la piste. (Ingénieur, Abidjan, 1992).

 

lettré, n.m., adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- n.m. Personne qui sait lire et écrire. Les Abréba* ou les commis ou les lettrés sont presque tous fonctionnaires. Anoma Kanié, 1978 : 213. Qui vous a dit qu'un commis* ne doit pas travailler la terre ? Vous avez toujours des idées fausses sur nous, les lettrés. Anoma Kanié, 1978 : 7. Messieurs, dites-moi franchement, est-ce que c'est sérieux des enfants qui redoublent trois fois la classe du certificat parce que leur papa est un lettré ? Du Prey, 1979 : 157. Les responsables de la DMC (: Direction de la Mutualité et de la Coopération) affirment que le mouvement coopératif connaît tout de même quelques problèmes relatifs aux difficultés de trouver des lettrés dans les villages. FM., 28.01.1982. Kongo était le seul lettré du village, ce qu' explique assez son origine. Les notables, méfiants, n'envoyaient à l'école que les fils de leurs esclaves. Oussou-Essui, 1999 : 36.

SYN.: abréba*, commis*.

2- adj. Qui sait lire et écrire, qui a été scolarisé. Sa seconde épouse,"lettrée " s'était habillée à l'abidjanaise* pour faire honneur au nouveau docteur. Du Prey, 1979 : 82. Il disait que sa femme n'étant pas lettrée, il ne pouvait pas faire les sorties officielles avec elle. Akissi Kouadio, 1983 : 35. Un parent lettré, ça ne court pas les rues dans les années 60. Y. Konaté, 1987 : 40. [.] mais ma femme n'est pas lettrée, elle n'a jamais mis pied* à l'école. Deniel, 1991 : 88.

 

leucéna, n.m. V. ARBRE*-MIRACLE.

 

levée de deuil, n.f. Fréq., (tradition), oral, écrit, tous milieux. Ensemble de cérémonies (soirées de veilles avec danse traditionnelles et chants, libations, prières, offices religieux) qui marquent la fin d'une période de deuil. Ils [: les parents cités] les informent que les cérémonies de levée de deuil se dérouleront à Agnéby comme suit: vendredi 4 juin à 21 h: veillée à son domicile, samedi 5 juin à 8 h 30 cérémonie de funérailles, Dimanche 6 juin à 9h. messe d'action de grâce. FM. 05/06.06.1982. En fait les fidèles attendaient la levée de deuil de 3 mois observés par la veuve. FM., 07.04.1993.

 

liane, n.f. Spéc., (flore).

1- liane à eau, (Tetracera alnifolia Willd.). Liane de la fam. des Dilleniacées, fréquente sur le littoral, à feuilles oblongues. Utilisations thérapeutiques de la sève. Le jus de certaines plantes telles que la liane à eau et la sève de nombreux figuiers* sont aussi d'usage courant. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 97. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 112.

2- liane à indigo, indigo-liane, (Lonchocarpus cyanescens Benth.). Forte liane ligneuse de la fam. des Papilionacées. Une espèce de forte liane ligneuse est connue sous le nom de liane à indigo en A.O.F. .Aubreville, 1959, I : 348. La liane à indigo est parfois employée pour soigner les femmes qui viennent d'accoucher et comme aphrodisiaque. Bouquet /Debray, 1974 : 136.

3- liane-caoutchouc, liane à caoutchouc, (Landolphia owariensis P. Beauv.).. Grande liane forestière à tige épaisse qui produisait du caoutchouc. Bien connue des indigènes qui en récoltaient autrefois le caoutchouc, cette liane-caoutchouc, buissonnante est assez commune en savanes. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 71. Aubreville, 1959, III : 189.

4- liane-corail, (Antigonon leptopus Hook. et Arn.). Liane ornementale de la fam. des Polygonacées. Roberty, 1954 : 329.

SYN.: belle* mexicaine.

5- liane éponge, (Luffa cylindrica [Linn.] Roem.). Cucurbitacée cultivée pour ses fruits qui, séchés, fournissent une éponge végétale. Roberty, 1954 : 93.

SYN.: courge*-torchon, éponge* végétale, liane-torchon, loofa*, pipangaye*.

6- liane-gohine, V. CAOUTCHOUC*, (Landolphia Heudelotii A. DC.). Liane buissonnante de la fam. des Apocynacées qui autrefois fournissait tout le caoutchouc exploité en Haute CI. Roberty, 1954 : 96. Aubreville, 1959, III : 189.

7- liane-réglisse, V. ABRUS* A PRIERE*.

8- liane saba, (Saba senegalensis [A. DC.] Pichon, var. glabriflora). Arbuste sarmenteux de la zone soudanaise qui fut exploité pour le caoutchouc qu'il fournissait. Aubreville, 1959, III : 189.

9- liane-torchon, V. LIANE-EPONGE.

 

Libanais, n.m. ou f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Individu originaire du Moyen Orient, même s'il ne s'agit pas du Liban. Par extension, commerçant d'origine moyen orientale, voire maghrébine. Va chercher une 22 places* chez le Libanais. (Instituteur, Bouaké, 1978).- "Où prends-tu la marchandise que tu vends aux feux ? -"Chez les Libanais." A. Touré, 1985 : 186. Ah ! Il est sorti hei n! [.] Allez voir chez le Libanais du marché annexe. Tierno Monenembo, 1993 : 24.

 

libations, n.f.pl. Dispon., (tradition), oral, écrit, lettrés. Action traditionnelle consistant à répandre sur le sol, en l'honneur des ancêtres, quelques gouttes de la boisson que l'on va consommer. Content d'avoir fait ses libations selon le rituel coutumier, Adou regarda son oncle. Du Prey, 1979 : 31.

 

librairie, n.f.

1- librairie par terre, librairie-par-terre, usuel, oral, écrit, tous milieux. Eventaire de livres et journaux, installé sur le trottoir d'une avenue ou d'une rue fréquentée. Le voleur ou les voleurs n'épargnèrent même pas mes livres qui seront sans aucun doute vendus à bas prix dans les "librairies par terre". I.B. Koulibaly, 1978 : 28. Là, également, au marché d'Adjamé, il y a des librairies par terre. La présente rentrée scolaire leur fait des jours heureux. FM., 01.10.1979. Néanmoins ces librairies-par-terre constituent pour certains parents le seul moyen d'acheter des livres d'occasion. FM., 27.10.1983. Plus mes fournitures, trois cahiers et un seul livre d'école très abîmé, pas un de plus, ma parole, je l'avais payé* à une librairie par terre. Krol, 1994 : 36. C'est très cher les livres même dans une librairie par terre. Krol, 1994 : 43. [.] tout le monde ou presque vit du trafic de drogue. De la vendeuse de fruits au tenancier de la "librairie par terre". Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 83.

SYN.: librairie-trottoir*.

2- librairie-trottoir, V. LIBRAIRIE PAR TERRE. Mes livres je les ai trouvés à la librairie-trottoir de la rue du Commerce. (Lycéen, Abidjan, 1982).

 

libérer en zouglou, loc.verb. Récent (1995), dispon., argot des jeunes, milieu urbain. Sorte de cri de ralliement de la jeunesse ivoirienne des années 90 : s'éclater par la musique. "Ce soir on libère en zouglou*". ce cri de ralliement signifie qu'on "se" libère mais surtout qu'on 'libère" un trop plein d'énergie, un désir de s'éclater. Krol, 1994 : 213.

 

liche, n.f. Spéc. (faune). Poisson de la fam. des Carangidae dont deux espèces sont assez communes, la liche glauque, V. HIRONDELLE (2)*. (Trachinotus ovatus Linn. = lichia glauca Linn.) à dos bleu vert, flancs jaunes et ventre rose argenté, atteignant 50 cm et la liche amie V. FAUSSE* PALOMETE, (Hypacanthus amia Linn.= lichia amia Linn.), poisson de pêche sportive car il peut atteindre 180 cm. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 65. Seret /Opic, 1981 : 186-192.

ENCYCL.: la mademoiselle* est appelée également "liche", nom sous lequel elle est souvent vendue sur les marchés.

SYN.: hirondelle*, akparaman (du nzéma), naniaranzoba (de l'alladian) =Trachinotus ovatus ; ala, fausse palomète*, ala = Hypacanthus amia.

 

lidèguè, [lidDgD], n.m. Dispon., (tradition), (du mandenkan "miel’’ + ’’dégué*"), nord. Aliment à base de miel et de pâte de maïs ou de mil. Tous les enfants aiment le lidégué. (Mère de famille, Odienné, 1977).

 

lido, ludo, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Jeu de société très populaire dans le sud ivoirien et rappellant le jeu des petits chevaux [.] mais j'avais beaucoup de copains et on jouait au damier* ou au lido (3). Note (3): jeu de dés. Deniel, 1991 : 156.

 

lié, [lie], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Phyllantus discoideus [Baill.] Muell. Arg.). Arbuste des savanes de la Haute Côte d'Ivoire qui peut devenir un arbre au bois dur en zone forestière secondaire. Fam. des Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 66.

SYN.: bakonko (mandenkan), bon (attié)

 

lié par le nombril (être ----), loc.verb. V. NOMBRIL*.

 

lièvre africain, n.m. Spéc., (faune), nord. (Lepus aegyptius zechi Matschie). Petit mammifère de la fam. des Leporidae, au pelage gris jaune, pointillé de noir avec la croupe plus foncée et les oreilles plus longues que la tête. Il vit dans le domaine soudanien jusqu'aux régions pré-forestières. Compte-tenu de sa petite taille, il est souvent appelé "lapin*". Dekeyser, 1955 : 171. Haltenorth /Diller, 1985 : 146.

ENCYCL.: le lièvre est le personnage symbolique central d'un certain nombre de contes des savanes, rappelant le Goupil des contes du Moyen Age français.

SYN.: lapin*, lièvre d'Afrique, lièvre d'Egypte.

 

lifer, [lajfe], v.intr. Dispon., (hybride anglais /français), argot urbain, mélior. Profiter de la vie, s'amuser. Le Raphia night club, les Karafolies, le Raphalous, on a vite fait le tour des endroits d'évasion pour les jeunes de Cocody qui veulent lifer. Ivoir'Soir, 01.04.1998.

 

ligbi, n.m. V. GNON*, DJETE*.

 

ligne, (faire la ----), loc.verb. V. RANG*. On a pris des dabas* pour faire la ligne dans les champs de caféiers. (Radio, 13.03.1977, 10h).

 

lilas des Indes, lilas de Perse, lilas du Japon, n.m. Spéc., (flore). (Melia azedarach Lin.). Petit arbre ornemental originaire de l'Inde, qui fleurit abondamment en donnant des bouquets de fleurs mauves qui rappellent le lilas. Fam. des Méliacées. Roberty, 1954 : 159. Aubreville, 1959, II : 146.

 

limba, n.m. V. FRAKE*. [.] de tous nos fiers géants, fiertés des dieux, les criminels transformèrent dans leurs enfers d'Europe, [.] le limba en objets de menuisiers, l'ébène* en touches de piano... Conte, 1981 : 49.

 

limbali, n.m. V. BOIS* JAUNE.

 

limbourdji, n.m. V. LEMOUROUDJI*.

 

limburgui, n.m. V. LEMOUROUDJI*.

 

limer, v.tr. Dispon., argot urbain, oral.. Frapper d'un coup sec avec le poing ou un objet. Il m'a limé avec un caillou. (Lycéen, Bouaké, 1977). Je vais te limer, tu vas voir ! Zazou n° 16.(16.05.1982). Façon* je vais te limer tout suite, tu vas cabiner* net sur place. Zazou n°16.

SYN.: botter*, cirer*.

 

limettier, n.m. Spéc., (flore). V. CITRONNIER*. (Citrus medica var. acida Brandis). Citronnier plus ou moins sauvage qui donne des petits citrons dont la peau reste toujours verte, même à maturité. Roberty, 1954 : 150.

 

Limmoudin, [limmudin], n.m.pl. Spéc., (religion). Membres d'une secte se prétendant l'église "originelle" et s'en prenant à toutes les autres religions. La veille de Noël, à la nuit tombante, je me rends donc chez les Limmoudim. [.]. Vivant en communauté, ils se présentent comme les disciples de "l'église originelle" et les propagateurs du message de "Rabbi-Jésus" trahi selon eux par les Eglises qui s'en réclament. Ils mettent tout dans le même sac, catholicisme [.] protestantisme [.] sans oublier l'Islam. Krol, 1994 : 152. Soudain débarque un commando d'une demi-douzaine de Limmoudin sortant de dessous leurs robes et leurs chemises des brassées de tracts iconoclastes contre Noël, "fête impie". Ibid.

 

limpé, n.m. V. LEMPE*.

 

lingué, [lRge], n.m. V. ACAJOU* DE RHODESIE, Spéc., (flore), (mandenkan et baoulé). (Afzelia africana Harms). Grand arbre de savane ou de galeries forestières, de la fam. des Caesalpiniacées. Utilisations en thérapeutique locale. Le lingué est rarement utilisé seul. Il est souvent pris avec du tamarin* dans de la bière* de mil. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 38. Roberty, 1954 : 208. Aubreville, 1959, I : 266. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 58. Le lingué, essence des régions sèches, pénètre en forêt dense, son bois peut parfois être de qualité suffisante pour être confondu avec le doussié*. CTFT, 1989 : 361.

COM.: nom pilote de ce bois : doussié.

SYN.: acajou* de Rhodésie, bo (attié), kpakpa / lingué (baoulé), m'boro (agni).

 

linsang africain, n.m. V. POIANE*.

 

lion, n.m. Spéc., (faune). (Leo leo Linn.). Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 155.

 

liqueur, n.m. Dispon. oral, écrit, mésolecte. Toute boisson alcoolisée. Dans ce bar, principale liqueur : la bière. FM., 26./27.03.1983. Je donne [.] vingt mille francs cfa à Ndja Ya Koi pour l'aider à acheter des liqueurs à ceux qui sont venus nous exprimer leur sympathie. Nokan, 2000 : 214.

 

lire dans les cauris, loc.verb. V. CAURI*. Pourtant, lire dans les cauris n'est pas dû à tout le monde. C'est un don que l'on se passe de père en fils (ou en filles, les femmes n'étant pas exclues). Gaudio /Roekeghem, 1984 : 229.

 

lirio, liriot, n.m. Spéc., (faune). (Campogramma glaycos Lacepède = Lichia vadigo sensu Cadenat). Poisson de la fam. des Carangidae pouvant atteindre 50 cm et dont la coloration, gris-vert sur le dos, semble couler sur le blanc argenté des flancs. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 67. Séret /Opic, 1981 : 188-189.

 

lis de brousse, n.m. Spéc. (flore). Nom donné aux fleurs de deux plantes de la fam. des Amaryllidacées : Crinum purpurascens Herb. qui fleurit sur les bancs de boue et Crinum natans Bak., plante aquatique à fleurs blanches dressées au dessus de l'eau. Elle pousse à l'état spontané dans les bas-fonds des zones forestières. Le parfum des lis de brousse est très entêtant. (Professeur, Abidjan, 1977).

 

listao, n.m. Spéc., (faune), (espagnol "listado"). (Katsuwonus pelamis Linn.). Gros poisson de la fam. des Scombridae qui atteint 100 cm de long et un poids de 18 kg. Il est l'objet d'une pêche importante pour les conserveries qui le commercialisent sous l'appellation de "thon". Aldrin /Noyer /Brégéat, 1978 : 91. Seret /Opic, 1981 : 336-337.

SYN.: bonite* à ventre rayé, thon*.

 

lit picot, lit de brousse, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Lit pliant, en toile, avec des montants de bois, utilisé pour les déplacements en brousse. Tu as chargé les lits picots sur la bâchée*? (Fonctionnaire, Bonoua, 1990).

 

livrer le match, loc.verb. Argot urbain banalisé, oral, euphémisme. Faire l'amour., coucher. La dulcinée ne voulait pas livrer le match avec la chaussette*. Jeune démocrate, 21.01.1993.

 

lizi, [lizi], n.m. Spéc., (tradition), (des langues kru). Art de combat traditionnel de l'Ouest ivoirien. Le lizi est un art de combat pratiqué en Côte-d'Ivoire par les peuples situés sur la Côte Ouest. C'est un ensemble de techniques comprenant les coups de pieds, les sauts, les coups de coudes, de genoux etc. FM., 05.01.1993.

 

lo, [lo], n.m. Spéc., (flore). (Parkia bicolor A. Chev.). Grand arbre de la fam. des Mimosées aux inflorescences en beaux pompons roses très odorants. Aubreville, 1959, I : 240.

SYN.: n'dousan-mihia (ébrié), no béhi go (guéré), pouopo /pouapotou (krou).

 

loase, n.f. Spéc., (santé). Affection spécifiquement humaine due à une filaire Loa loa dont le vecteur est un taon du genre Chrysops V. MOUCHE* ROUGE, MOUCHE* FILAIRE qui abonde dans les forêts chaudes et humides. La maladie peut entrainer des complications neurologiques, rénales ou cardiaques. Les manifestations de la loase sont essentiellement cutanées et dues à la migration du ver adulte. Mazer /Sankalé, 1988 : 370.

 

local, adj., n.m ou f. Fréq., oral, écrit, tous milieux, souvent péj.

1- adj. Produit sur place, spécifique du pays, en parlant d'objets, d'aliments, etc. Toi, ton mari t'offre du wax, moi je ne peux acheter que du pagne local. (Institutrice, Bouaké, 1977). J'ai acheté un poulet de France*, pas un poulet local ! (Maîtresse de maison, Abidjan, 1995).

ANTON.: de France*.

2- n.m. Autochtone, personne du cru. Dans les Sicobois*, il y a des palabres* entre les locaux et les allogènes. (Maçon, Abidjan, 1992).

SYN.: (part.) national*.

ANT.: allogène*, coopérant, expatrié*.

 

locataire, n.m. V. TUTEUR*. Personne qui loue un enfant pour le faire travailler pour elle moyennant l’hébergement et la nourriture. Toujours est-il qu'un réseau de "tuteurs*" ou "locataires" attendent les enfants à un endroit de la ville connu des deux parties. [.] Chaque enfant valide est cédé à son "tuteur" pour 20 000 francs. Ivoir'Soir, 15/16/17.05.1998.

 

loche, n f. Spéc. (faune). (Brotula barbata Bloch et Schneider). Poisson de la fam. des Brotulidae de couleur brun rosé et au museau portant trois paires de barbillons. Les loches sont pêchées presqu'uniquement pendant la saison fraîche, c'est-à-dire en août et septembre. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 83. Seret /Opic, 1981 : 113.

SYN.: brotule*, dugba.

 

loger, n.m. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Logement, loyer. Il ne payait pas son loger. FM., 11.06.1981.

 

logologo, [lCgClCgC], n.m. Dispon., argot nouchi (du baoulé "recoin") jeunes urbanisés, péj. Quelque part. Désigne un lieu qu'on ne peut ou ne veut désigner explicitement. J'étais dans un logologo et puis Papitou m'a dit que le vieux a dja*. Donc, je suis venu présenter mes condos*, quoi. Ivoir'Soir, 24.06.1997.

 

logobisseur, [lCgCbisZr], n.m. argot nouchi, (hybride baoulé "recoin" + suffixe français), jeunes urbanisés, péj. Homme qui joue au plus malin, « faiseur d'embrouilles ». Julien, c'est un logobisseur mais dans les biznes*, il ne gagne pas toujours. (Etudiant, Abidjan, 1990).

 

lohonfé, [loTfD], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Celtis Adolfi Frederici Engl.). Très grand arbre de la fam. des Ulmacées. Aubreville, 1959, I : 40.

SYN.: asanbli (agni).

 

loir d'Afrique, loir africain, n.m. Spéc. (faune). (Graphiurus hueti Rochebrune). Petit animal à museau allongé et à queue touffue, arboricole et frugivore généralement. Les Loirs d'Afrique, comme certains autres rongeurs, sont capables d'une autotomie de la queue, c'est -à-dire que lorsqu'on les saisit par cet appendice, il se rompt et l'animal s'échappe. Dekeyser, 1955 : 195.

 

lokoloko, [lokoloko], n.m. Spéc. (faune), (de l'alladian). (Brachydeuterus auritus). Petit poisson de mer vivant par bancs et parfois pêché en grand nombre. Quand les lokoloko se rassemblent, le caillou ne descend plus [: dans la mer]. (Proverbe alladian, cité Duponchel, 1977, a.

 

lokoma, [lokoma], n.m. Spéc., (flore), (de l'ébrié). (Smeathmannia pubescens Soland, ex R. Er.). Petit arbre au bois dur de couleur rouge de la fam. des Passifloracées. Aubreville, 1959, III : 38.

SYN.: naoué (kru), pakiki (baoulé).

 

loloti, [loloti], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Lannea Welwitschii [Hiersn] Engl.). Assez grand arbre de la fam. des Anacardiacées au bois léger, blanc rosé, facilement attaqué par les insectes. On le distingue du loloti des savanes, (Lannea nigritana [Elliot] Keay.). Aubreville, 1959, II : 204.

SYN.: loloti : boapiré (agni), dougbrouhia (ébrié), tchiouo /tchiko (attié). Loloti des savanes : bembé (mandenkan).

 

lomoroudji, n.m. V. LEMOUROUDJI*.

 

long, adj.

1- long, adj. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. De haute taille, grand. Je suis long et fort, je connais faire le jardinier. (Demande d'emploi, Abidjan, 1978).

SYN.: géant*, haut*.

ANTON.: court*.

2- Entre dans la formation de locutions familières généralement péjoratives par leur connotation "de longueur, de durée ou d'importance étonnante ou surévaluée".

a) longs boubous, n.m.pl. V. BOUBOU*. On appelle les Dioula les longs boubous. C'est pas très gentil mais c'est à cause de la façon dont ils s'habillent. (Chauffeur, Abidjan, 1989).

b) long, (masque ----), n.m. V. MASQUE*.

c) long papier, n.m. V. PAPIER*. Avant tout Ils étaient grands*types. Maintenant, tu vois, malgré leurs longs papiers obtenus en Europe, ils chôment*. (Barman, Abidjan, 1992).

d) long rang, (faire le ---- ), loc.verb. V. RANG*. A qui ça sert de faire le long rang ? Avec le gombo*, tu passes premier !! (Etudiant, Abidjan, 1996).

e) longue maladie, n.f. Usuel, tous milieux. Euphémisme pour "cancer", maladie de longue durée à issue fatale, par opposition à "courte maladie*". [.] Jean-Marie Adiaffi est décédé le 15 novembre à Abidjan, des suites d'une "longue maladie" pour respecter la formule consacrée. Jeune Afrique: 23/29.11.1999.

 

loriot, n.m. Spéc., (faune). Oiseau arboricole au long bec assez fin et arqué et au sifflement mélodieux. On distingue localement entre autres le loriot doré (Oriolus auratus Vieillot), entièrement jaune serin et le loriot à tête noire (Oriolus brachyrynchus Swainson), jaune mais à tête et gorge noires et rectrices médianes vertes. Serle /Morel, 1988 : 168-69. Signalés Comoé, Marahoué, Taï : loriot à ailes noires (Oriolus nigripennis Verreaux), l. à tête noire. Bousquet, 1992 : 172.

 

lotissement villageois, n.m. Spéc., (administration). Répartition des terres réglementant le permis de construire en vue de la modernisation de l'habitat en zone non urbaine qui a fait suite à la loi du 20 mars 1963 par laquelle l'Etat est reconnu propriétaire des terres incultes, du sous-sol, des rivières et des lagunes. La propriété coutumière* est ainsi limitée aux villages ébrié et à leurs extension, dont le périmètre est fixé à six fois la surface du village: un lotissement dit villageois morcelle cet espace en lots de 400 à 600 m2. Si le droit à l'indemnisation est reconnu depuis 1904, les indemnités sont faibles et sans commune mesure avec les pertes subies par les communautés villageoises. Antoine /Debresson /Manou-Savina, 1987 : 83.

 

lotofa, [lotofa], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Sterculia rhinopelata K. Schum.). Grand arbre à contreforts au bois tendre de couleur brun clair. Fam. des Sterculiacées. Aubreville, 1959, II : 276.

SYN.: bodinhi (yakouba), gouo-ouonoga (gouro), kitiboaoufoué (agni), krobohoupo (bété), litoué (wobé).

 

lotte, n.f. Spéc., (faune), mais vx. Nom abusivement donné sur les marchés africains à la queue de certains poissons-globes comme le lagocephalus. En Côte d'Ivoire, leur vente est interdite, à la suite d'un accident mortel survenu en 1966 à Abidjan. Seret /Opic, 1981 : 381.

 

louanger, v.intr. Rare, litt. Chanter les louanges de quelqu'un. J'ai fait le voeu de ne plus louanger*. J'ai renoncé à la grioterie*. Kourouma, 1990 : 42.

 

loubard, n.m. Dispon., argot urbain, oral, écrit, péj. Marginal, jeune chômeur urbain disposé moyennant finances à servir d'homme de main pour un parti politique. Mais une source à Abidjan m'a affirmé que de nombreux loubards et chômeurs ivoiriens s'étaient enrôlés dans les troupes de Taylor. Ivoir'Soir, 30.08.1992.

 

louflè, adj. V. DOUFLE*.

 

lougan, [lugS], n.m. Vieilli, (du portugais), litt. lettrés. Champ cultivé. Un paysan, sa journée de travail terminée, s'en revenait de son lougan. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 37. Le pays était un lougan en friche, une case* abandonnée [.]. Kourouma, 1990 : 16. Bon Dieu c'est qu'on en viendrait à l'oublier, ce lougan de Badiane ! Tierno Monenembo, 1993 : 58. Il [.] ne courut pas sur les pistes des lougans dès sept ans. Kourouma, 1998 : 79.

 

loup peint, loup, n.m. V. LYCAON*.

 

loutre africaine, n.f. Spéc. (faune). Mammifère aquatique de la fam. des Lutrinae. Localement on connaît la lutra [hydrictis] maculicollis Liechtenstein ou loutre à cou tacheté au pelage châtain et à l'allure assez semblable à la loutre d'Europe ; l'aonyx [Aonyx] capensis Schinz. ou loutre à joues blanches, un peu plus grande et qui vit tout aussi bien dans les eaux dormantes ou courantes, en forêt ou en savane et sur la côte. La biologie des loutres africaines est encore mal connue. Dekeyser, 1955 : 261. Haltenorth /Diller, 1985 170. Loutre à cou tacheté, loutre à joues blanches signalées (Taï). Bousquet, 1992 : 170.

 

lover, v.tr. Dispon., argot urbain, (hybride anglais /français). Faire l'amour. "C'est pour compléter la gamme, car après avoir mangé, dansé, il faut ...lover" dit l'air amusé un client qui quittait un maquis* en galante compagnie pour l'hôtel d'à côté. Ivoir'Soir, 08.06.1998.

 

luciole, n.f. V. MOUCHE* A FEU.

 

ludistique, n.m. Rare, recherché, lettrés. Science concernant les jeux traditionnels.. [.] autant les intellectuels ivoiriens essayent de produire et d'installer de nouveaux concepts esthétiques et scientifiques : Griotique* par ci, Didiga* par là. Ludistique et Drumologie* plus loin sans oublier l'Annihilisme. Y. Konaté, 1987 104.

 

ludo, n.m. V. LIDO*. Dans un coin de la concession*, deux hommes jouent au ludo. Bonnassieux, 1987 : 97.

 

lune, n.f. Vieilli, (tradition), (calque des langues locales), oral, écrit, surtout lettrés. Unité de temps traditionnelle correspondant au cycle lunaire. Dans deux lunes, il y aura la famine*, que celui qui veut s'enrichir m'entende. Dadié, 1955 : 101. Cette arrivée ne fut pas une surprise. Deux lunes avant, on nous l'avait annoncée. Kourouma, 1990 : 69. Comme la loi du Coran et de la religion interdit à une musulmane pieuse comme ma maman de vivre un an de douze lunes en dehors d'un mariage scellé avec attachement* de cola [.]. Kourouma, 2000 : 30.

 

lunetté, adj. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Portant des lunettes. Ma soeur, c'est celle qui est lunettée sur la photo. (Etudiant, Abidjan, 1984).

 

lunettes, n.f.pl. Assez fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.

1- Se dit surtout des lunettes de soleil, souvent distinguées ainsi de lunettes correctives appelées "verres correcteurs" ou "lunettes pharmaceutiques". Non ! Ce ne sont pas mes lunettes que j'ai perdues, ce sont mes verres* correcteurs. (Enseignante, Abidjan, 1977).

DER.: lunetté*.

ANTON.: lunettes pharmaceutiques, verres*.

2- lunettes pharmaceutiques, lunette vue-claire, lunettes à verres optiques, destinées à corriger la vue. Pour la rentrée 96-97, les rotariens ont offert à trois jeunes filles du Lycée Ste Marie et à un garçon du collège Victor Schoelcher des lunettes pharmaceutiques. Ivoir'Soir, 27.11.1997.

SYN.: verres* correcteurs.

 

lutjan, n.m. V. CARPE* ROUGE.

 

lutte traditionnelle, n.f. Fréq., (tradition). V. LIZI*. Lutte pratiquée entre hommes dans certaines ethnies. Le vainqueur doit faire toucher terre à son adversaire.Comme le football, le tennis et autres, la lutte traditionnellle a sa place dans les manifestations grandioses et elle mérite d'être maintenue et developpée dans tous les styles. FM., 03/04.11.1979.

 

lycaon, n.m. Spéc., (faune). mais assez fréq., oral, écrit, lettrés. (Lycaon pictus Temminck). Mammifère carnivore chasseur, de la taille d'un loup, au pelage tacheté extrêmement variable, pouvant aller du jaune au noir avec tous les intermédiaires possibles. La queue est touffue. La tête, large, au museau court, est caractérisée par de grandes oreilles arrondies. Les lycaons courent à 45 /55 km/heure, se relaient, coupent la route de leur proie, l'abattent en la mordant et la dépècent en quelques minutes. Haltenorth /Diller, 1985 : 160. Récemment un troupeau de lycaons [.] a causé beaucoup de dégâts sur son passage dans le ranch. FM., 07.03.1984. Dans les champs, les bandes d'hyènes* et lycaons se disputaient des restes humains. Kourouma, 1990 : 25. C'est comme si vous l'exhumiez pour le livrer aux lycaons. Tierno Monenembo, 1993 : 124. Les lycaons encore appelés chiens sauvages sont les fauves les plus méchants et féroces de la terre [.]. Kourouma, 1998, 89. Eh bè, les lycaons, c'est les chiens sauvages qui chassent en bandes. Kourouma, 2000 : 187.

SYN.: chien* de brousse, chien* sauvage [d'Afrique], chien*-hyène, cynhyène*, loup*, loup* peint.

2- au figuré, appellation méliorative donnée aux enfants-soldats d'élite. Je ne pouvais pas faire partie de l'élite des enfants-soldats, les petits lycaons. je n'avais pas droit à la double ration de nourriture, aux drogues à profusion et au salaire triple des lycaons. Kourouma, 2000 : 189.

 

Lycée de Yop', n.m. Dispon., argot du milieu, oral, fam., péj. Euphémisme pour Prison de Yopougon à Abidjan. Si tu gnimi kaba*, au lycée de Yop' tu seras gawa ! (: Si tu vas en taule, à la prison de Yopougon, tu ne seras qu'un bleu !, Corpus G., 1986)

 

lynx [africain], lynx d'Afrique, n.m. V. CARACAL*.