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M.A.C, n.f. V. MISSION*

 

MACA, n.f. Fréq., tous milieux, péj. Sigle usuel pour Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan. L'administration pénitentiaire a donc mis sur pied un contrôle pour passer au peigne fin tout ce qui a accès à la Maca. Ivoir'Soir, 18.11.1997. Les actes que vous posez*, peuvent vous conduire à la MACA. FM., 18.12.1997. Certains ont été appréhendés et incarcérés à la MACA. Ivoir'Soir, 24.03.1998.

 

macharon, n.m. V. MACHOIRON*. Le macharon braisé* qui suivait, était préparé et cuit à la perfection. FM., 26/27.01.1980.

 

macheron, n.m. V. MACHOIRON*.

 

machette, matchette, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Grand sabre d'abattage, instrument à tout faire à poignée courbe, outil mais aussi arme. Il tenait à la main droite une machette et dans la main gauche un poulet blanc [.]. Arnaut, 1976 : 17. Prête -moi ta matchette, et que je débroussaille moi aussi !  Anoma Kanié, 1978 : 69. Et sa machette dort là où il l'a laissée, jeudi, à côté du travail inachevé. Kitia Touré, 1979 : 19. J'étais venu emprunter la lime pour aiguiser ma matchette. FM., 27.12.1979. Il nous faut de bonnes machettes pour travailler nos champs. A. Koné, 1980 : 63. La machette pourrait, à vrai dire, servir de symbole à l'histoire économique du pays. FM., 24.03.1983. [.] alors que leurs pères triment aux champs avec la même machette que celle de leurs ancêtres. Krol, 1994 : 56. Et pourtant il avait reçu de violents coups de machette sur tout le corps. Détective, 06.03.1995. [.] puis avec une machette, il assènera plusieurs coups à sa dulcinée [.]. Ivoir'Soir, 25.03.1998.

COMP.: faire la machette.

SYN.: coupe*-coupe, sabre* d'abattis.

2- faire la machette, loc.verb. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Travailler comme manoeuvre agricole. Arrivé là-bas, j'ai fait la machette et je gagnais 2 000F par mois. Deniel, 1991 : 44.

 

machoiron, macharon, mâcheron, mâchoiron, machoiran, n.m. Spéc., (faune); mais fréq., tous milieux. Poisson de la fam. des Ariidae à la peau sans écailles. Il porte trois paires de barbillons. Certaines espèces sont essentiellement estuariennes, d'autres marines, par exemple le machoiron noir, (Arius heudelotii Valenciennes) dont la chair est de très bonne qualité, d'autres totalement d'eau douce (machoiron de lagune) servent souvent de poissons d'élevage. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 27. Il faut dire que les rendements couramment obtenus depuis quelques mois excèdent 7 tonnes par hectare et par an de poisson mâchoiron. FM., 17.03.1980. La porte est désormais ouverte sur l'élevage du machoiron. FM., 27/28.12.1980. Partout, également, des nasses et des bambous* de Chine  ainsi que les appellent les pêcheurs, pour prendre les machoirons, sortes de poissons-chats vivant dans les eaux de la lagune qui aiment se réfugier dans les caches et affectionnent particulièrement de faire des bambous leur nid. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 93. Machoiron séché : 200/600 FCFA . Marché d'Adjamé, L'oeil du peuple, 13.03.1995. [Le touriste] peut aller voir l'usine de coco* rapé [.] ainsi que le centre de pisciculture, spécialisé dans la production du macharon, de l'oeuf au poisson adulte. Rémy, 1996 : 139. Le tas de poissons fumés est passé de 200 à 500F et celui de mâchoirons, de 2 000 à 3 000 f. Ivoir'Soir, 07/08. 05.1997. Les mets africains, machoions et autres poissons braisés*[.]. Ivoir'Soir, 11.03.1998. Que dirais-tu d'une sauce* de mâchoirons fumés avec de l'attiéké*? R.Yaou, 1999 : 14.

COM.: La graphie la plus usitée est "machoiron", "macharon" est plus rare. "Macheron et machoiran" ne semblent plus guère utilisés.

COMP.: machoiron noir, machoiron de mer, machoiron de lagune.

SYN.: poisson*-chat, poisson machoiron, poisson*-ministre, silure*, silure* machoiron, ebo (du nzéma), gangangri (de l'ébrié, de l'alladian).

 

macoré, n.m. V. MAKORE*. Le masque* Vlanbohouo de la ville de Guiglo a remporté le dimanche 11 avril dernier à Béoua à 30 km de Guiglo le premier prix des danses organisées à l'occasion de la cérémonie d'adoration du macoré, un arbre sacré en pays guéré. FM., 21.04.1982.

 

macou, interj. V. MAKOU*, Un garde* de cercle s'interpose entre les deux : « Silence !! Macou !" Amon d'Aby, La couronne aux enchêres. 1965 : 39.

 

macro-élément, n.f. Dispon., argot estudiantin, oral, fam., péj. Système de fraude aux examens constituant en une sorte de résumé de cours, « anti-sèche ». Après une épreuve quelconque, l'étudiant sort à la fin avec une feuille de couleur jaune. Sur cette feuille, il prépare l'épreuve suivante en y recopiant les grands chapitres du cours [.] qu'il estime susceptibles de sortir à l'examen [.]. Il met cette feuille dans sa chemise. Une fois dans la salle, il la ressort et recopie le chapitre qui intéresse le sujet. C'est ce qu'on appelle "macro-éléments". FM.,05.02.1982.

ANTON.: (partiel) micro*-élément.

 

mademoiselle, n.f. Spéc. (faune). (Stromateus fiatola Linn.). Poisson pélagique de la fam. des Stromateidae, d'environ 50 cm. de long, au corps parfaitement ovale avec des nageoires dorsale et anale longues, symétriques et une caudale fourchue. Il a le dos d'un bleu violacé, les flancs et le ventre argentés avec des taches oblongues et des lignes longitudinales jaune verdâtre. Sa chair est fort appréciée. 101. Seret /Opic, 1981 : 352-53.

SYN.: liche*, stromatée*, stromaté fiatole.

 

mafia, n.f. Dispon., oral, jeunes urbanisés, fam. Dénomination courante des bandes de délinquants de quartier, racaille, « caillera ». Et certains habitués de ces larcins ont fini par verser ouvertement dans la délinquance et font partie d'une "mafia" dont les agressions sonrt redoutées. (3) Mafia; surnom fréquemment donné aux bandes de délinquants qui sévissent dans certains quartiers. Bonnassieux, 1987 : 187.

 

mafou, [mafu], n.m. Spéc., (faune). (Rachycentron canadum). Poisson très allongé, de la fam. des Rachycentridae, à chair très blanche et très savoureuse. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 71.

SYN.: faux* thon.

 

magasin, n.m.

1- Assez fréq., oral, écrit, tous milieux. Petit local dans une habitation, souvent attenant à celle-ci, où l'on entrepose les provisions, les outils, etc. Alors que la farine moisit dans les magasins /et que derrière les comptoirs grillagés / Des factoreries* pleines de marchandises / L'on compte les bénéfices. Dadié, 1950 : 18. "Où as-tu rangé le régime de bananes ?"-"J'ai rangé ça dans le magasin." (Boy, Abidjan, 1982)

2- magasin-boutique, dispon., oral, écrit, tous milieux. Lieu de dépôt de marchandises destinées à être vendues. D'autres ont construit des magasins-boutiques pour le stockage et la vente du riz blanc, des matériaux de construction. FM., 29/30.11.1980.

 

magnan, magna, manian, [maQS] / [manjS], n.f. Spéc., (faune) mais usuel, (du mandenkan), oral, écrit, tous milieux, V. FOURMI* MAGNAN. (Anomma nigricans). Grosse fourmi noire aveugle, particulièrement féroce, qui se déplace souvent en longues colonnes dans la région forestière en détruisant toute vie sur son passage. Il place ensuite [.] cet appareil sur le passage d'un bataillon de magnans et vient enfin le mettre devant la porte de son débiteur. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 53. [.] comme une bande de magnas en butte à des obstacles [.]. Kourouma, 1970 : 174. Dans la forêt d'Agossé où pullulent les magnans, les tsétsé* et les fauves affamés. Coffi Gadeau, Adjo Bla. 1973 : 13. Karfa s'abaissa pour voir ce qui le mordait et il toucha de petites bêtes qu'il reconnut immédiatement. Il s'était arrêté au milieu des magnans. Koné, 1976 : 106. Les magnans fourmillaient dessus, suçant son sang, rongeant sa chair et quand, quelques jours plus tard un chasseur venait à passer par là, il ne trouvait plus qu'un squelette désarticulé. Oussou-Essui., 1979 : 52. Il pleure parce qu'une magna l'a mordu. (Enseignante, Abidjan, 1983). On sait que les magnans sont des fourmis dangereuses. Deniel, 1985 : 128. Je sens l'invasion martiale de mon corps, de mon sang par une armée de magnans. Adé Adiaffi, 2000/ 103.

 

magres, n.m.ou f.pl. Spéc., (sport). Chaussures de football munies de crampons.  Mais, au nom de Dieu*, je content* pas femme qui met magres, bas, culotte, maillot et pis elle joue ballon. ID., 22.04.1974. Il posa un méchant tacle avec sa paire de magres dont les crampons étaient pointus. FM., 13.05.1998.

 

magrib, n.m. Dispon., (de l'arabe), musulmans surtout, nord. Quatrième prière de la journée qui se fait au crépuscule. C'est aussi l'heure où l'on rompt le carême journalier. [.] les vieux musulmans somnolaient sur leur chaise longue ou sur les peaux de prière attendant impatiemment le crépuscule et le magrib qui les libèreraient. A.Koné, 1980 : 5

 

maigre, n.m. V. COURBINE*. Le maigre est une espèce semi-pélagique du plateau continental. Seret /Opic, 1981 : 266.

 

main, n.f. Entre dans un certain nombre d'expressions :

1- main, (en ---- ), loc.adv. Fréq., oral, écrit, mésolecte. A la main, dans la main. Chapelets en main, deux marabouts* tout de bleu vêtus, font irruption chez M. K. un samedi après-midi. FM., 04.11.1982. Tiens bien ton bic* en main pour écrire. (Institutrice, Abidjan, 1984).

2- main [de fruit], main de bananes, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Portion d'un régime de bananes. Pour que le fruit soit classé et emballé en 1ère catégorie, les bouquets* ou mains de fruits doivent d'abord se présenter sous le meilleur aspect. FM., 26.12.1979. Un matin, un petit voyou, un enfant de la rue, faucha une main de bananes et s'enfuit à toutes jambes. Kourouma, 2000 : 94.

SYN.: bouquet*.

3- main (avoir la ---- en mariage), avoir la main d'une fille en mariage, loc.verb. Dispon., (par fusion de deux expressions françaises proches "avoir une jeune fille en mariage /avoir la main d'une jeune fille"), oral, écrit, mésolecte, basilecte. Obtenir la main d'une jeune fille. J. réussit à garder le contact avec P. dont il est presque certain d'avoir la main en mariage une fois retourné au pays. FM., 10/11/12.04.1984.

4- main, (demander la ----en mariage), loc.verb. Dispon., (par fusion de deux expressions françaises proches "demander une jeune fille en mariage /demander la main d'une jeune fille"), mésolecte, basilecte. Demander la main [d'une jeune fille], demander [une jeune fille] en mariage. Avant de demander la main d'une fille en mariage, il faut offrir la cola* à sa mère. Si elle accepte, alors, ça va marcher. (Informateur, Abidjan, 1982).

5- mains et pieds (faire ----), loc.verb. V. FAIRE*. Les villageois qui sentaient la menace, faisaient mains et pieds pour supprimer herbes et feuilles séches, susceptibles de favoriser l'extension des flammes. FM., 11.02.1983. C'est pour cette raison que notre griot*, Masta* D. fait mains et pieds afin de sauver son nouveau parti du naufrage [.]. Le Monde Ivoirien, 10.03.1995.

6- mains et pieds, (se battre ----), loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Se battre bec et ongles, faire des mains et des pieds. Alors qu'il traîne encore derrière lui le problème de l'assassinat d'homme à Guiglo, il se battrait mains et pieds pour être nommé président de la Cour suprême. Nouvel Horizon, n°144, cité Dagnac, 1996 : 173.

7- main, (claquer la ----), loc.verb. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Aller taper dans la main d'un camarade, en faisant claquer les doigts, signe d'amitié et de complicité. On s'arrête [.] le temps de rire, de claquer la main d'un camarade en signe de complicité et on repart dans un nouveau chant, une nouvelle danse. Arnaut, 1976 : 92.

7- main, (frapper la ----), (frapper les ---- ), loc.verb. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Frapper dans ses mains pour demander la permission d'entrer, pour prévenir de sa présence à la porte de la maison. Madame, y a un homme. Il frappe la main. Il veut te voir. (Boy, Abidjan, 1977).

COM.: ce geste correspond localement à frapper à la porte. V. KÔ ! KÔ ! KÔ !*. En effet, les cases locales n'ont souvent qu'une portière en fibres végétales. Et d'ailleurs, la porte des maisons, reste généralement ouverte en raison de la chaleur.

8- main, (taper la ----), loc.verb. V. TAPER*.

 

main d'oeuvre forcée, n.f. V. TRAVAIL* FORCE. L'exploitation de la main d'oeuvre forcée. (Titre d'article) FM., 18.10.1983.

 

maison, n.f.

1- maison à étage(s), maison en étage(s, Assez fréq., oral, écrit, tous milieux. Habitation de type moderne comportant un ou plusieurs étages. En haut des maisons à étages, tu n'avais pas peur de tomber ? Du Prey, 1979 : 38. Maintenant, c'est des grandes maisons à étages qu'on voit. Oussou-Essui, 1979 : 8. Je fais construire la première maison en étages de mon village. (Député, Abidjan, 1992).

2- maison chambre-salon, n.f. V. CHAMBRE*-SALON. Ma maison chambre-salon coûte 10 000F. Deniel, 1991 : 117.

3- maison en baraque, V. BARAQUE*. Lorsque vous construisez une maison en baraque, vous savez qu'un jour ou l'autre elle s'écroulera. FM., 06/07.02.1993.

4- maison d'arrêt et de correction, V. M.A.C.A*. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Prison, servant à la fois à la détention des prévenus et à celle des condamnés. La MACA, c'est la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan. (Greffier, Abidjan, 1984). C'est ainsi que nos établissements servent en même temps de maisons d'arrêt et de correction. FM., 06.04.1993.

5- maison des chaises, V. CHAISE*. La maison des chaises est à la fois un sanctuaire où a lieu le culte des ancêtres et un musée privé où sont conservées les précieuses reliques du clan. Amon d'Aby, La couronne aux enchêres, 1965 : 45.

6- maison en dur, V. EN DUR*. Ils sont introduits dans une "maison en dur" et là surprise, allongé sur un canapé, le général R.G. soi-même, en boubou* leur lance un akwaba*-"bienvenue !- chaleureux et se lève pour les accueillir. J.A. L'intelligent, 21/27.11.2000.

7- maison lotie, Spéc., (administration). Maison construite sur un terrain octroyé règlementairement par l'administration, par opposition à l'habitation édifiée sur un terrain pour lequel on ne possède pas de titre de propriété. C'est la seule maison lotie. Cela explique pourquoi elle a été épargnée. FM., 17.01.1973.

8- maison, (à chez moi [toi, lui...] ----), loc.adv. V. A*. Fréq., basilecte, peu ou non scolarisés, plaisant chez les intellectuels. Chez moi (toi, lui, ... ). Il a parti à chez lui maison. (Gardien, Abidjan, 1977). Patron, travail c'est fini, je peux partir à chez moi maison ? (Boy, Abidjan, 1986). C'est quand déjà l'invitation pour la pendaison de crémaillère de à chez toi maison? (Médecin, Abidjan, 1992).

 

maire central, n.m. Spéc., (administration) mais fréq. Titre porté par le maire désigné comme représentatif de la ville par six des maires élus à la tête des dix communes composant Abidjan. La ville d'Abidjan compte dix communes, un peu à l'image des arrondissements de Paris  le Plateau*, Yopougon, Treichville, Abobo, Atiékoubé, Adjamé, Cocody, Port-Boüet, Koumassi. Chaque commune élit un maire et un conseil municipal au suffrage universel. Un maire central, aux pouvoirs souvent représentatifs, est désigné par six autres maires. Jeune Afrique, 24/30.07.1996: 89.

 

maître, n.m. Entre dans un certain nombre d'appellations usuelles auxquelles il donne le sème de compétence et d'autorité.

1- maître coranique, Fréq., oral, écrit, mélior. Titre porté par le maître d'école coranique, celui qui dirige une école coranique. Elle s'est convertie à l'Islam parce qu'elle a épousé un maître coranique. (Infirmier, Abidjan, 1978).

2- maître chasseur, (tradition). Chasseur réputé. [.] parce que son premier mari, [.] était un maître chasseur. Un maître chasseur qui criait, injuriait, menaçait avec le couteau et le fusil. Kourouma, 2000 : 34.

3- maître de la parole, dispon., (tradition), (calque du mandenkan), mélior. Appellation honorifique donné à un griot, homme dont le statut est lié à la transmission de la parole traditionnelle. En forêt comme en savane, les généalogistes, conteurs, poètes, "maîtres de la parole" transmettent de génération en génération les connaissances traditionnelles, l'histoire, les contes, la sagesse populaire. Oberlé, 1983 : 78.

SYN.: maître-griot.

4- maître-griot, dispon., (tradition), oral, écrit, recherché, mélior. Membre honoré de la caste des griots. Le maître-griot pinça les cordes de sa cora* et commença par chanter. Kourouma, 1990 : 19.

5- maître-menteur, dispon., (tradition), Titre honorifique donné à un conteur renommé. Conteur dans l'âme, maître-menteur dans ses histoires fantasques, A. Y. est bien dans sa peau. Ivoir'Soir, 08.10.1997. Adou Yam's : moi, un maître-menteur. [titre]. Adou Yam's compte parmi les meilleurs conteurs ivoiriens. Artiste accompli, il entend maintenir vivant l'art du conte. Ivoir'Soir 14.10.1997.

6- maître tradipraticien, V. TRADIPRATICIEN*. Dispon., (tradition), oral, écrit, mélior. Titre honorifique s'appliquant à un guérisseur réputé. M.E. maître tradi-praticien disant soulager les malades [du sida]. FM., 23.02.1993.

 

makoré, macoré, [makore], n.m. Spéc., (flore), (du nzima). (Tieghmelia heckelii Pierre). Arbre géant de la fam. des Sapotacées qui mesure 40 à 50 m. de hauteur pour un diamètre dépassant souvent 2 m. au-dessus de l'empattement. L'écorce exsude du latex. Le bois est demi-dur, d'un brun rosé et compte parmi les meilleurs d'Afrique. Il est très proche de celui du Douka* (Tieghemelia africana). Les Krou préparent avec les écorces de makoré des gris*-gris pour les chasseurs d'éléphants. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 47. Roberty, 1954 : 79. [.] un des plus beaux arbres de la forêt dense, le plus beau peut-être par l'harmonieuse proportion d'un fût droit, cylindrique, gigantesque, surmonté d'une cime fortement charpentée et d'une frondaison majestueuse, très connu commercialement sous le nom de makoré. Aubreville, 1959, III : 122. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 277. Ici le makoré, claire colonne rouge-rose, voisine avec le limba* ou fraké*, non moins gris que notre noyer. Conte, 1981 : 20. Principales essences exportées : samba*, sipo*, acajou*, tiama*, makoré, bété*, iroko*, ilomba*, aninguéri*, framiré*, fromager*. Oberlé, 1983 : 16. [.] les essences sont dispersées -un makoré pour 15 à 30 ha, un acajou* pour 10 ha par exemple [.]. Antoine / Debresson /Manou-Savina, 1987 : 29.

COM.: le nom pilote de "makoré" couvre aussi bien le tieghmelia heckelii que le tieghmelia africana. Mais le nom de "Douka"* donné au second fait référence aux origines surtout gabonaises, congolaises et camerounaises de cet arbre. CTFT, 1989 : 397.

SYN.: douka (Gabon), biri toué (krou), geuli (gouro), dumori (agni), mbabou (abé et attié).

 

makossa, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Danse moderne d'origine camerounaise. [.] de petites phrases rituelles, des bouts de mélodies villageoises, un peu de sauce latine [.] le makossa. Tilliette, 1984 : 301. Il lui semblait que son chagrin s'estompait dans la musique endiablée des makossas. M.Coulibaly, 1992 : 25. Tout cela sur fond de "fanfare*" d'Akpogbo*, de slow, de biguine, de makossa et de zouk love. Ivoir'Soir, 30.04/01.05.1997.

 

makou, [maku], v. Dispon., (du mandenkan), oral, mésolecte, basilecte, fam., péj.

1- Interj. V. MACOU*. Silence ! Tais-toi ! Et lorsqu'ils l'envoyèrent dans la forêt il en revint en criant toujours " grigriman*, féticheur*". "Makou*" lui commandèrent les enfants*-soldats en pointant le kalach *dans son cul. Kourouma, 2000 : 60.

2- makou, (faire ----, avoir ---- ), loc.verb. Se taire, la boucler. Nous savons tous que tu as menti ! Tu vas faire makou ou non*! (Etudiants, Abidjan, 1984). Ils [: les enfants*-soldats] nous ont commandé : "Fermez la gueule." Et nous avons makou. Kourouma, 2000 : 61. La vieille, devant l'accumulation des preuves, a fait makou, bouche bée. Kourouma, 2000 : 68.

3- rester makou, loc.verb. Rester muet, rester pantois. Le Prince était resté un instant makou, bouche bée. Kourouma, 2000 : 159.

 

makouta, [makuta], n.m., Dispon., argot urbain, (du kikongo, l. congolaise), vieilli. V. GNON*. Argent. C'est ainsi qu'on entend dire : il a le makouta, il a le bagne*. FM., 09.03.1975.

 

mal, adv. Entre dans un certain nombre de locutions assez fréquentes, péjoratives  et familières.

1- mal fin!, interj. Exclamation marquant la réprobation et le désappointement: Ca finit mal!, Ca finit en queue de poisson ! Blondy arrêta la partie au grand dam, au mécontentement général des spectateurs. Mal fin ! dira un spectateur. Y. Konaté, 1987 : 12.

2- mal regarder, loc.verb. (Calque des langues Kwa). Regarder de travers, toiser d'un air glacial. C'est alors que sa mère m'a regardée et je me rappellerai toute ma vie comment elle m'a fixée. Chez nous on dit mal regardée [.]." Pourquoi tu as mal regardé la pauvre fille ? Elle ne te convient pas. Elle n'est pas à la hauteur de ton fils ?" [.] Elle a fini par s'excuser si elle m'avait mal regardée. Akissi Kouadio, 1983 : 64. Qu'est ce que tu as à me mal regarder, hein ? (Lycéenne, Bouaké, 1992).

3- malmal, adv. (Reduplication emphatique par calque langues locales). Exprime un fort degré d'intensité douloureuse ou mauvaise : très méchamment, très cruellement. Les po* l'ont battu malmal ! (Lycéen, Bouaké, 1990).

4- mal mort, adj. Mort subitement de mort violente, décédé de male mort. On dit que les hommes mal morts reviennent pour se venger des vivants. (Informateur, Abengourou, 1982). Dès que le colonel Papa le bon est mort mais mal mort, un prisonnier a tourné le corps de Papa le bon et s'est saisi de la clé de l'arsenal. Kourouma, 2000 : 90.

5- malfaire, mal faire, loc.verb. Vx., litt., recherché. Faire du mal (à qqun), nuire. Autrement le nouveau commandant* pourrait vous "misérer"*, vous malfaire. Kourouma, 1990 : 120.

SYN.: misérer*.

6- mal parler de qqun, loc.verb.  Dire du mal de qqun. V. DEGRADER*. Comme elle continuait à mal parler de son frère, un jour j'en ai eu assez. A. Kouadio,1983 : 93.

SYN.: dégrader*, gâter* le nom.

 

malade, n.m. Dispon., argot universitaire, oral, fam., iron. Etudiant qui a pu trouver une place assise dans le car universitaire. Les malades : ceux qui ont pu, grâce à une lutte acharnée, trouver une place assise dans le glase*. Campuslexique, 1978 : 11.

 

maladie, n.f.

1- maladie de Kaïnkopé, (agriculture), (du nom du village togolais où elle a été étudiée dans les années 1960). Maladie qui dévaste les cocoteraies*. La maladie de Kaïnkopé ne touche pas les cocotiers nains*. (Planteur, Bassam, 1977).

2- maladie des yeux, (santé), mésolecte, basilecte. V. ONCHOCERCOSE*.

3- maladie de la faim, (santé), mésolecte, basilecte. V. FILARIOSE*. On appelle la maladie du ver* de Guinée la maladie de la faim parce que le malade ne peut plus cultiver*. (Informateur, Abidjan, 1983).

4- maladie de la tsé-tsé, (élevage), mésolecte, basilecte. V. NAGANA*. Nom donné à la variété de maladie du sommeil qui frappe les animaux. Les mouches* tsé-tsé ou glossines constituent toujours un grand péril pour l'élevage [.]. Elles sont les agents de transmission de la maladie du sommeil* chez l'homme et de la maladie de la tsé-tsé chez les animaux. FM., 17.06.1981.

5- maladie des chèvres, (santé) (calque des l. locales), oral, basilecte.. Constipation. (Les excréments humains ressemblent alors à ceux des chèvres). Leur vocabulaire [ : celui des féticheurs*] coprologique est le plus sûr témoignage de leur observation attentive : maladie des chèvres*, cabinet* avec sang, cabinet* poto-poto.  Kerharo /Bouquet, 1950, b : 61-62.

6- maladie des rivières, (santé), mésolecte, basilecte. V. BILHARZIOSE*.

7- maladie du gros cou, (santé), mésolecte, basilecte. Goître. La vieille* avait la maladie du gros cou et les gens disaient que c'était parce qu'elle avait mangé son totem*. (Informateur, Bonoua, 1976).

8- maladie du sommeil, Usuel , tous milieux. Affection parasitaire qui frappe l'être humain V. TRYPANOSOMIASE* ou les ruminants V. NAGANA*, MALADIE DE LA TSE-TSE Affection parasitaire en recrudescence s'il en est, le trypanosomiase* plus connue sous la dénomination de maladie du sommeil, frappe près d'une trentaine de pays sur notre continent. [.] et menace quelques 45 millions d'individus. FM, 05.01.1981. Il s'est dégagé que la maladie du sommeil continue à poser des problèmes de santé publique. FM., 07/08.06.1981. La maladie du sommeil est prédominante chez les ruminants. FM., 21.06.1983.

9- maladie du tubercule de manioc pourri, (santé), mésolecte, basilecte. V. ULCERE* DE BURULI. S'il y a des populations ivoiriennes qui connaissent bein l'ulcère venu de Buruli en Ouganda, c'est bien celles de Yamoussoukro. Une région qui a connu les premiers cas de cette maladie dans notre pays. Aussi à Yamoussoukro et dans sa région a-t-on trouvé l'appellation la mieux imagée qui sied à l'ulcère de Buruli : la maladie du tubercule de manioc pourri. Parce que la chair humaine frappée par cet ulcère se délabre très rapidement. Ivoir'Soir, 23/24/25/26. 01.1998.

10- maladie, (bonne ---- ), Fréq., (calque langues loc.), mésolecte, basilecte, euphémisme. Grossesse. -"J'espère que c'est la bonne maladie," continua Wahon. Ce disant, la tante d'Anka regarda bien Djèkè et vit le ventre rond sous la camisole*. R.Yaou, 1999 : 147.

11- maladie (courte ---- ),V. COURTE* MALADIE*. John, qui n'a passé qu'une semaine d'incarcération, serait mort de "courte maladie". Ivoir'Soir, 12.05.1998.

12- maladie, (grande ---- ), V. GRAND*. Euphémisme désignant la lèpre*.

13- maladie, (longue ----), longue-maladie, V. LONG*. Euphémisme désignant généralement le cancer. Sa vieille mère aveugle et atteinte de longue-maladie. Adé Adiaffi, 2000 : 13.

14- la maladie [m' /t' /l' /etc.] attaque, loc.verb. V. ATTAQUER*. Si tu es pauvre et que la maladie t'attaque, il ne faut pas dormir comme un grand* type. Deniel, 1991 : 57.

 

malaguette, méléguète, maniguette, méninguette, n.f. Spéc. (flore), du créole portugais, par référence à la côte ivoiro-libérienne, baptisée à l'époque pré-coloniale "Costa de mala gens"). (Aframomum melegueta K. Schum.= Amomum Linn.). Plante herbacée de zone forestière, poussant en touffes, de la fam. des Zingibéracées, souvent cultivée pour des utilisations thérapeutiques. Elle produit une sorte de poivre utilisé comme condiment et a fait, dès le 15ème siècle, l'objet d'un commerce intense avec l'Europe. Roberty, 1954 : 359. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 :, 305.

COM.: "malaguette", quoique vieilli reste la forme scientifique mais l'appellation usuelle est "poivre maniguette".

COMP.: fausse*-maniguette, poivre* maniguette.

SYN.: amome*, graine* de Paradis, poivre* maniguette, konè (attié), sa (baoulé).

 

malekoum salaam, interj., V. ASSALAM* ALEKOUM.

 

malimbe, n.m. Spéc., (faune). Terme générique désignant des oiseaux forestiers de la fam. des Ploceidae On distingue localement, entre autres, le malimbe à queue rouge (Malimbus scutatus Cassin) ; le malimbe à bec bleu (Malimbus nitens Gray), ; le malimbe huppé (Malimbus malimbicus Daudin). Serle /Morel, 1990 : 236-237. Malimbe huppé signalé (Taï, Azagny). malimbe à bec bleu (Malimbus nitens Gray), m. à queue rouge, malimbe à tête rouge (Malimbus rubricollis Swainson) (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 178.

 

malin, (faire [le] ---- [sur qqun]), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, fam. Rouler qqun, exploiter une situation à son propre profit. Ce n'est pas parce que vous êtes quatre actuellement contre moi que vous allez faire le malin sur moi !! (BD) Ivoir'Soir, 01.12.1997. Bon, revenons à la Guinée équatoriale. Là-bas, les Espagnols font malin partout comme les Français chez nous parce que ce sont eux qui les ont colonisés. Ivoir'Soir, 02.06.1998.

 

mama, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior.

1- Femme noire respectable par son âge, sa corpulence ou son statut social. La baguette toute chaude y est vendue par des mamas accroupies sur le trottoir à l'ombre des arcades. Gombeaut /et al., 1990 : 56. A mes côtés, une mama imposante mâchonnant une noix* de cola [.]. Krol, 1994 : 7. Depuis quelques jours, ceux-ci [: des commandos musclés] s'attaquent sans pitié aux mamas qui vendent des bassines de riz*-sauce sur les trottoirs [.]. Jeune Afrique, 21/30.07.1996: 71.

2- Terme de déférence utillisé envers une femme plus âgée. Suivi d'un anthroponyme, cela peut être l'équivalent de "Madame". Mama, tu veux bananes, c'est doux ! (Revendeuse, marché, Bouaké, 1977). Mama Rose, où allez-vous ? (Planteur, Adzopé, 1975).

SYN.: maman*.

3- mama, n.f. Argot urbain, jeunes. Petite amie. V. GADI*. il est parti rejoindre sa mama à l'alokodrome*. (Lycéen, Abidjan, 1996).

 

mamadou (1), n.m. Spéc., (religion), aire Kru, mélior. Guérisseur et prêtre du Nieswa*, religion syncrétique à vernis pseudo-islamique. En tête de la cellule locale se trouve d'habitude l'homme qui a introduit le culte [: du Nieswa*] dans son village et qui porte le titre honorifique de Mamadou. La plupart du temps le mamadou est un ancien chef de culte traditionnel, converti ou assimilé aux exigences de la forme rénové du Nieswa. C'est un personnage respecté pour ses vertus de guérisseur et en général redouté à cause de ses pouvoirs paraspychiques occultes. Holas, 1980 : 241.

 

mamadou (2), n.m. V. DIALLO*.

 

maman, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Appellation qui n'est ni réservée aux enfants, ni à l'intimité familiale. V. PAPA*. En fait on peut appeler "maman" non seulement la mère, mais aussi les soeurs de celle-ci ainsi que les autres épouses du père, voire toute femme en âge d'être la mère du locuteur, d'où la possibilité de voir le terme au pluriel. A mon retour du Togo, j'ai apporté des wax* à toutes mes mamans. (Journaliste, Abidjan, 1979). Ta vieille maman dans son immense chagrin ne cesse de répéter: "Pourquoi elle et pas moi ?" (oraison funèbre) FM., 13.05.1982. Il faut dire à sa femme de ne pas insister. Si la maman refuse, mieux vaut se retirer. Elle doit se rappeler qu'ici une maman peut faire vivre son fils en lui donnant le sein, mais elle peut aussi le faire mourir. Akissi Kouadio, 1983 : 96.

2- Terme d'adresse qui marque la déférence envers une femme plus âgée que soi. L'usage traditionnel veut qu'une femme soit désignée, même par son mari, par le terme "Maman" suivi du nom du fils ainé, ce qui valorise son statut de mère. "Maman, ne pleure pas, ça va s'arranger." note 12. En Afrique, tu peux appeler papa* et maman tout homme et toute femme qui aurait pu te mettre au monde. Akissi Kouadio, 1983 : 68. Au cours des entretiens [.] je l'ai appelée "maman" comme le veut une belle tradition africaine. Deniel, 1985 : 20. Dites-moi, Maman, qui donne les noms aux pagnes* que vous vendez ? A. Touré, 1985 : 135.

 

mamba, n.m. Spéc., mais usuel. (faune). Serpent venimeux. C'est un mamba. Tante, je l'ai tué parce que sa morsure est mortelle. Oussou-Essui, 1979 : 51. On, distingue localement : le mamba noir, V. DENDROASPIS*et le mamba vert, V. SERPENT* BANANIER. Aujourd'hui, i  [: un charmeur de serpents] s'exhibe avec le fatal mamba vert qui fit passer T.J. de vie à trépas. FM., 01.10.1982. Mamba vert* ou serpent bananier, mamba noir,... , serpents arboricoles, longs et minces, vert à gris-noir, très agiles et très dangereux [.]. CTFT, 1989 : 1090.

 

mambo, n.m. V. DJAMPA*.

 

mamie, n.f.

1- mamie, mami, mamy, n.f. Dispon., oral, tous milieux, fam. Appellation familière d'une femme qui tient un petit restaurant. Elle est souvent suivie du prénom de celle-ci. Et où il est le maquis* de cette mamie Affoué ? (Secrétaire, Abidjan, 1984).

SYN.: tantie*.

2- mamie benz, n.f. Rare, (français du Togo), oral, surtout., mélior. Appellation réservée à la riche revendeuse* de pagnes, circulant pour son commerce, sur toute la Côte du Bénin, à bord de sa luxueuse Mercedes avec chauffeur. Les anciennes maîtresses ont facilement accès à des crédits bancaires: elles terminent "mamies benz". C'est ainsi que sont appelées les riches commerçantes plantureuses circulant sur les banquettes arrière des grosses Mercedes Benz. Kourouma 1998 : 283.

SYN.: nana*-benz

3- mamie Water, mami Wata, mami-wata, mamy wata, mamy watta, mami Ouatta, n.f. Fréq., (tradition), (anglais du Ghana), écrit, oral, tous milieux. Divinité féminine des eaux d'une grande beauté, sorte de sirène séductrice qui peut être bienfaisante ou maléfique. Cet homme [.] avait été vu au bord de l'océan parlant à Mami Ouatta la sirène. Dadié, 1956 : 127. "Tu as trop* de chance et tu dois en profiter !".Et l'escroc de prédire à l'infirmier une vie en rose. A une condition, offrir un grand sacrifice à Mamy Water, le génie* protecteur des eaux. FM., 22.03.1980. Mais cette femme, n'était-ce pas Mami Wata, la sirène ? A. Koné, 1980 : 66. Comme tous les hommes du pays, il avait entendu parler de Mami Wata. Ibid : 69. Les murs sont ornés de peintures parmi lesquelles on reconnaît deux mami-wata en compagnie d'un grand serpent python*. Holas, 1980 : 165. L'eau est plutôt synonyme de travail difficile et dangereux car de mauvais génies comme la déesse de la mer Mammy Wata y déploient leurs colères [.]. Tilliette, 1984 : 27. Le vieux projet de percement [: du canal de Vridi] amorcé cinquante ans plus tôt mais plusieurs fois découragé, peut-être par Mamy Wata et d'autres génies aquatiques autochtones, se faisait réalité. David, 1986 : 68. Tu ressembles à Mamy Wata, lui chuchotait-il, tu sais, la déesse de l'eau. La nuit tombée, elle sort de son royaume et séduit tous les hommes qu'elle rencontre sur son chemin. Ceux qui la suivent sont avalés par les flots. V. Tadjo, 1992 : 32. C'est moi, Mami-Watta, reine des océans ! M. Bandaman, 1993 : 142. Il se dit doté d'un pouvoir surhumain et de dons divins grâce à sa rencontre avec la "Reine des Eaux" communément appelée Mamie Water. Détective, 16.03.1995. Elle affirme tenir son pouvoir des esprits de l'eau, plus précisément de Mamy Watta qui veut dire sirène ou dame de l'eau. Soir Info, 08.05.1996.

SYN.: dame des eaux, fée des eaux, reine des eaux, sirène.

 

man, mane, [man], n.m. Usuel, argot urbain, (de l'anglais), oral, fam. mélior.

1- n.m. « Mec, dur ». Mais on dirait que vous êtes de vrais "man", de vrais gars ! Otitro, 1984 : 44.

SYN.: djo*.

2- Terme d'adresse, employé envers un ami pour lequel on éprouve une certaine admiration, connotant camaraderie et connivence. Tu rencontres un copain, alors tu lui dis "Man, ça va ?" Cité in Caummaueth, 1988 : 65. Ressaisis-toi, man ! Ivoir'Soir, 17.01.1998.

SYN.: djo*, tchégba*.

3- Dans la bouche d'une jeune fille, ami, copain, flirt. Dis-moi Amlan, j'ai appris que tu vois un man formidable [.] je suis très contente pour toi. Cité in Caummaueth, 1988, : 65.

4- -man, suffixe dérivatif. Fréq. Nouchi ou zouglou. Sert à former un certain nombre de noms masculins en leur attribuant le caractère d'actant [+ humain] : bongoman*, dindinman*, djigboman* drapman*, gbanman*, gbassman*, taximan*, tchéman*, zlanmlanman*, zraman*.

 

mana, n.m. V. MENE*.

 

manasati, [manasati], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé). (Maesopsis eminii Engl.). Arbre de la fam. des Rhamnacées dont le bois passe pour ne pas être attaqué par les termites. L'aubier, à l'état frais, est d'une curieuse couleur vert jaunâtre, le bois de coeur est rougeâtre. Aubreville, 1959, II : 244.

SYN.: kanguélé (Gabon), anaschia-sain (attié), sagoudoué (ébrié).

 

mancenillier, n.m. Spéc., (flore). (Hippomana mancenilla Linn.). Arbre d'ombrage de la fam. des Euphorbiacées, à latex abondant et fruit drupacé assez gros, introduit dans quelques jardins. Roberty, 1954 : 57.

 

mandenkan, [mSdRkS], n.m. Usuel, oral, écrit ("langue du pays mandingue."), mélior. Date d'officialisation de la dénomination : août 1993, Bamako). Appellation désignant l'ensemble des langues du groupe mandé nord, très apparentées entre elles : bambara / malinké / dioula, etc. Les représentants des Etats se sont mis d'accord pour lui donner le nom officiel de "mandenkan" (langue du pays mandingue), appellation internationale qui a l'avantage d'être moins particulariste que "bambara" et "dioula" et d'être identique en français et dans la langue elle-même. Jeune Afrique, 24/30.07.1996: 95.

 

mandrill, n.m. V. CYNOCEPHALE*. Puis la forêt a poussé et l'océan s'est surpeuplé. Les geckos*, les mandrills, les buffles*, les panthères*. Tierno Monenembo, 1993 : 115.

 

mangabey, n.m. V. CERCOCEBE*.

 

mange-mil, n.m., Spéc. (faune).

1- (Quelea sp.) Appellation désignant de petits oiseaux de plusieurs espèces de Plocéidés, vivant en colonies nombreuses. (Quelea quelea Linn. des savanes arbustives et Quelea erythrops Hartlaub des savanes humides et des clairières forestières). Ils dévastent souvent les cultures de céréales et les rizières. Le mange-mil est un petit passereau appartenant à la famille des Plocéidés qui comprend aussi le moineau, les tisserins*, plus généralement appelés gendarmes*, et les ignicolores* bien connus des oiseleurs. Marche-Marchad, 1969 : 63. La propreté de la ville effraie les mange-mil  qui vont chercher fortune ailleurs avec leur tintamarre de gazouillis. Kitia Touré, 1979 : 7. Tous les oiseaux mangent le mil mais c'est seulement ceux qui font leur nid dans le champ qu'on appelle les mange-mil. Kitia Touré, 1979 : 79.

SYN.: oiseau* mange-mil, moineau* mange-mil, travailleur*.

2- Par extension et dérision, mendiant. Qu'est ce que tu veux ? Devenir un enfant de la rue, un mange-mil ? (Mère de famille, Abidjan, 1982). "Mange-mil".[.]. Ces différents termes empruntés au langage nouchi* font partie aujourd'hui du lexique zouglou*. Ivoir'Soir, 15.10.1997.

3- mange-mil, mange-mille, n.f. Fréq., argot nouchi, (par allusion aux petits oiseaux prédateurs appelés mange-mil), oral, jeunes, fam., péj. Jeune fille principalement intéressée par l'argent. La dernière création zouglou en date "mange-mille" [.] qui désigne les jeunes filles avides de billets de mille francs CFA*, est un exemple de plus de cette capacité à réactiver le langage, qui en assure la vivacité. Tschiggfrey, 1995- 2 : 78. Le zouglou* [.] est une musique misogyne. Qui traîne l'image de la femme dans la boue. C'est le cas de ce titre des "Esprits de Yop" qui traite les jeunes filles de "Mange-mil" (mendiant) ou encore les "Djigbos" qui les qualifient de "Démocrates*" entendez de prostituées. Ivoir'Soir, 15.10.1997.

 

manger, v.tr. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux.

1- manger [en sorcellerie], loc.verb. Pour un sorcier, annhiler le principe vital d'un être humain, le détruire par sorcellerie, se rendre maître de lui. En pareil cas, il arrive que les sorciers* vous mangent, la nuit. Dadié, 1955 : 80. Elle déclarait être sorcière et avoir mangé des âmes humaines pendant la nuit. Koné, 1976 : 18. Tout le monde dit qu'il a "mangé" toute sa famille. Il ne lui reste plus que sa première épouse, la vieille Djénou. Bolli, 1977 : 50. Lorsque l'on dit qu'on a mangé quelqu'un, c'est que son âme ou principe vital lui a été pris ! Tel le cas de l'oncle Noua qu'une sorcière a vidé petit à petit de son sang ! Bolli, 1977 : 9. Ce sont plutôt les sorciers qui l'ont mangé*, mon président. FM., 26.06.1980 (Aux Assises de Man). Quand maman est morte, Balla a dit qu'elle n'avait pas été mangée par les sorciers. Kourouma, 2000 : 29. Il est ensuite allé voir une féticheuse* qui lui a révélé qu'un membre de sa famille maternelle était en train de le "manger en sorcellerie". Jeune Afrique, 06/12.03.1996. Demandez de rompre avec nos parents ici... ils vous mangeront simplement en sorcellerie. Ivoir'Soir, 13.08.1997.

DER.: mangeur* d'âmes.

SYN.: attacher*, bouffer*, charlater*, djiboter*, djibser*, faire fétiche*, féticher*, faire gris-gris*, faire kanikani*, gbasser*, gbétiser*, grigritter*, marabouter*.

2- manger l'âme, loc.verb. V. MANGER 1. Le sorcier est, en effet, le jeteur de sorts, le spécialiste des sciences occultes, le technicien de la magie, l'être essentiellement mauvais qui rend malade par envoûtement et peut manger l'âme de ses victimes. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 16. Béda "conseiller" qui dit être un sorcier* et envoyé spécial de M.O.A. pour manger l'âme de A.B. La Voie, 14.01.1993. Et pourtant les faits semblent d'une triste réalité. L'oncle et la tante de Mme M. reconnaissent avoir mangé l'âme de sa fille M.D.Linda, 14 ans, décédée à Bordeaux des suites d'un petit malaise. Ivoir'Soir, 04/05/06.07.1997. C'était ma maman qui avait tué et mangé les âmes de l'exciseuse* et de son fils. Kourouma, 2000 : 27. Quand on a mangé ton âme, tu ne peux plus vivre, tu meurs par maladie, par accident. Par n'importe quelle malemort*, gnamokodé (bâtardise)! Kourouma, 2000 : 29.

2- manger [l'argent], v.tr ou intr. Dilapider [de l'argent], voire le voler. J'ai envoyé un mandat à mon petit frère mais mon oncle a mangé l'argent. (Secrétaire, Abidjan, 1983). Un troisième [: jeune] réclame des encadreurs blancs parce que les encadreurs ivoiriens ont "mangé l'argent" lors d'une expérience qui regroupait cinquante quatre jeunes. A. Touré, 1985 : 281. De toute façon, il ne faut pas manger l'argent de quelqu'un, le brigander*, le mélanger avec le tien, il ne faut pas prendre de route secondaire*, c'est interdit, harâm comme on dit en arabe. Deniel, 1991 : 159. "Manger". Voici un verbe couramment utilisé par de nombreux Ivoiriens. Partout, ils veulent "manger" c'est-à-dire se remplir les poches. Ivoir'Soir, 30.04.1997.

3- manger la boule et la sauce, loc.verb. V. BOULE*.

4- manger la pâte et la sauce, loc.verb. V. PATE*, SAUCE*.

5- manger le fétiche, loc.verb. V. FETICHE*.

6- manger en diable, loc.verb. V. DIABLE*.

7- manger piments dans la bouche d'autrui, loc.verb.  V. BOUCHE*.

8- manger piments (prendre la bouche de qqun pour ------), loc.verb. V. BOUCHE*.

9- manger, (fais-moi ----), loc.verb. V. FAIS-NOUS FAIS*.

 

mangeur d'âmes, mangeuse d'âme, n.m.ou f., adj. Usuel, (tradition), oral, écrit, péj.

1- n.m. ou f. Sorcier ou sorcière qui passe pour détruire le principe vital de ses victimes. La cause des morts ne pouvait être que le fait de mangeur ou de mangeuse d'âmes et il était indispensable de réunir le plus grand concours de population pour les détecter plus sûrement. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 87. Dès qu'il y a mort, il y a un coupable présumé [.] mangeur d'âme impénitent. FM., 26.10.1982. Le jeune Narcisse devait avoir une chair vraiment succulente pour avoir réuni autant de mangeurs autour de son âme. Ivoir'Soir, 17.08.1992. Mais les mangeurs d'âmes, non contents de l'humiliation dont ils ont été l'objet, rendirent leur comportement diabolique. Détective, 22.02.1993. Les Angé kponé ou mangeurs d'âme sont alors réunis près du lac Kporon et accomplissent des rites magiques pour faire échouer la fête [: le dipri*] dont le but est de chasser le mal loin du village. Rémy, 1996 : 92. Ces deux femmes-là sont la version africaine des femmes qui livrent avec joie leur progéniture à la confrérie des mangeurs d'âme. Ivoir'Soir, 01.07.1997. D'autant plus que dans le village, tout le monde les savait mangeurs d'âme, lui et Atchimon. Ivoir'Soir, 04/05/06.07.1997. S'il ne tenait qu'à Kalou seul, l'on devrait jeter les sorciers en prison sans les juger. Il les toise, les gronde et même les secoue pour demander aux « mangeurs d'âme »" qu'ils sont, de se tenir correctement devant la barre. Ivoir'Soir, 21.07.1997. Dans le secret de longévité de cette vieille * [: la française Jeanne Calment, 116 ans], ils ont certainement oublié de mentionner l'absence dans sa famille de mangeurs d'âmes. Car aucun régime au monde ne peut contrecarrer leurs noirs desseins. Ivoir'Soir, 11.08.1997. Bouaké : 5 ans pour 2 "mangeuses" d'âme. Dames K.A. [.] et N'G A [.] viennent d'écoper de 5 ans de prison pour pratique de sorcellerie. Ivoir'Soir, 21.10.1997. C'était vrai, il était effectivement un sorcier, un mangeur d'âmes. Kourouma, 1998 : 122. C'était un refuge de mangeurs d'âmes. (Les nègres noirs africains indigènes prétendent que des noirs africains se transforment la nuit en hiboux et prennent l'âme de leurs proches et vont la manger dans le feuillage des grands fromagers*[.]. Kourouma, 2000 : 140.

2- adj. Qui détruit par sorcellerie le principe vital de ses victimes. Le sorcier comme le vampire, a le pouvoir de capter la substance des autres. On dit souvent qu'il est mangeur d'hommes, non qu'il soit anthropophage mais il s'empare symboliquement de la force vitale d'autrui. Arnaut, 1976 : 16. Après, la mère a appelé un vieux Gouro qui connaissait tous les fétiches mangeurs d'âmes. Du Prey, 1979 : 44.

 

manglier [noir], n.m. Spéc., (flore). (Rhizophora mangle Linn.). Arbre de mangrove. V. PALETUVIER*. Roberty, 1954 : 249. Ou alors, dans les marais les plus saumâtres, les plus proches des marées, se regroupent les coriaces rhizophora mangle ou petits palétuviers qui, pour mieux éviter la montée des eaux, s'appuient généralement sur des racines latérales en forme d'échasses, et en arrivent à composer toute une savante architecture à arceaux : mangliers noirs les appellent les Africains. Conte, 1981 : 28. Au tout début, il n'y avait qu'elle, le plancton, les mangliers. Tierno Monenembo, 1993 : 115.

SYN.: petit palétuvier*.

 

mangot, mango, n.m. Spéc., mais assez fréq., (flore), (des langues ivoiriennes "mangue"), oral, écrit, tous milieux. Mangue petite et fibreuse produite par un manguier non greffé. Les enfants adorent les mangos malgré son odeur forte d'essence de térébenthine. (Agronome, Abidjan, 1979).

COM.: en fait, le mot "mangot", présent dans la plupart des langues locales viendrait de l'anglais "mango", issu du portugais"manga", lui-même emprunté à une langue de l'Inde.

DER.: mangotier*.

 

mangotier, n.m. Spéc. (flore). Nom donné parfois au Mangifera indica, lorsque, non greffé, il produit des fruits plus petits, plus fibreux et non destinés à l'exportation. Le mangotier, arbre de douze à quinze mètres de hauteur à feuillage épais. Son fruit est le mangot à très gros noyau et à chair fibreuse. Davesne, 1954 : 75.

 

mangotine, n.f. V. MANGUE*.

 

mangouste, n.f. Spéc. (faune). Terme générique désignant de petits carnivores plantigrades terrestres, de la fam des Herpestinae. Il en existe 11 genres et 23 espèces en Afrique. Localement on distingue : la mangouste ichneumon ou Ichneumon*, (Herpestes ichneumon Linn) qui a la taille d'une martre et l'allure d'un rat ; la mangouste rouge ou mangouste naine (Herpestes [Galarella] sanguinea Rüppel), qui ressemble à la précédente mais en étant de moitié moins grande ; la mangouste des marais (Herpestes [Atilax] paludinosus Cuvier), plus crépusculaire qui plonge et nage bien mais ne grimpe pas ; la mangue* rayée ; la mangue* de Gambie (V. MANGUE*); la mangouste brune ou crossarche* brune (Mungos [Crossarchus] obscurus Cuvier) (V. CROSSARCHE*) qui a une lèvre supérieure et un nez très proéminents par rapport à la lèvre inférieure ; la mangouste à queue blanche (Ichneumia albicauda Cuvier) plus haute sur pattes que l'ichneumon (pattes postérieures un peu plus longues que les antérieures). Haltenorth /Diller, 1985 : 197-202. Mangouste à queue blanche signalée (Comoé), mangouste brune signalée (Comoé, Marahoué, Taï), mangouste des marais (Marahoué, Taî, Azagny), mangouste ichneumon (Marahoué, Taî), mangouste rouge (Marahoué,Taî). Bousquet, 1992 : 155.

 

mangoustanier, n.m. Spéc., (flore). (Garcinia mangoustan Linn). Arbre de la fam.des Hypéricacées, importé pour ses fruits délicieux. Le mangoustanier est étudié au verger d'Azaguié en Côte-d'Ivoire, le seul d'Afrique Tropicale. FM., 10.12.1980. L'Indo-Malaisie [a donné à l'Afrique] le manguier*; le bananier*, le pamplemoussier*, le pommier d'eau, le mangoustanier. Oberlé, 1983 : 20. .

 

mangue, (1) n.f. Spéc., (faune). Nom donné à certaines mangoustes identifiables à leur pelage rayé transversalement. Localement on connaît la mangue rayée, (Mungos [Mungos] mungo Gmelin) plus trapue que l'ichneumon*. Les poils sont annelés de clair et de foncé. La superposition d'anneaux de même couleur crée jusqu'à 35 bandes transversales claires et foncées de même largeur entre les épaules et la racine de la queue (elles s'arrêtent sur les flancs). La mangue de Gambie (Mungos [Mungos] gambianus Ogilby), est très proche par la taille et l'aspect de la mangue rayée mais sans formation de bandes transversales. Haltenorth /Diller, 1985 : 192-193.

 

mangue (2), n.f. Spéc., mais usuel, (flore), Fruit du Mangifera indica. Mais le nom semble surtout réservé aux fruits des arbres greffés, plus gros, moins fibreux et exportables. Les variétés fruits des arbres non greffés sont appelés mangos* (mangots). Il arrive même qu'à l'imitation des Antilles, certains spécialistes parlent de mangotine pour désigner les fruits issus d'arbres provenant eux-mêmes d'arbres greffés. On en distingue localement de nombreuses variétés, pour ne citer que les plus grosses et les plus appréciées: mangues ananas à peau verte bosselée et à saveur très délicate, mangues demoiselle à peau rouge et chair jaune parfumée, mangues papaye, plates à peau verte et chair jaune, mangues retard, etc. Là-bas, quelques gamins cueillaient des mangues qui venaient s'écraser sur le sol dur. A.Koné, 1980 : 5. Après les légumes, les fruits : mangues retard ou mangue-papaye à 100 ou 150 francs. Jeune Démocrate Magazine. 18.02.1993. Quand on a mordu dans une mangue, on n'est plus comme les autres hommes. Nokan, 2000 : 132.

DER.: mangot*, mangotine*.

COMP.: mangue ananas, mangue demoiselle, mangue papaye, mangues retard.

 

manguier, n.m. Spéc., mais usuel, (flore), oral, écrit, tous milieux. (Mangifera indica)

1- Nom donné généralement aussi bien aux espèces greffées produisant les fruits les plus appréciés notamment pour la vente et l'exportation, qu'aux espèces non greffées souvent plantées pour l'ombrage des villes et villages et dont les fruits sont consommés localement. V. MANGOTIER*. Adoun sur son petit banc, à l'ombre d'un manguier, revenait sans cesse à son piteux tête-à-tête. Du Prey, 1979 : 69. Un vent frais berçait la fauve toison des manguiers déjà remplis de chauves-souris mordant aux mangues mûres avec des cris nerveux. Anoma Kanié, 1978 : 104. Quant au manguier, il est pour ainsi dire partout, à travers les vergers, sur les places publiques, bordant les allées des petites villes avec son feuillage serré et toujours vert, son tronc à l'écorce raboteuse, sa majesté naturelle, ses fruits de rêve. Conte, 1981 : 29. A l'ombre des manguiers; les électeurs attendent rassemblés en petits groupes. FM., 18.01.1982. C'est le prix que tout voyageur, connu et inconnu, devra symboliquement payer pour le droit de "poser*" à la halte, de souffler un peu à l'ombre des manguiers* ou des caïlcédrats. David, 1986 : 10.[.] une terrasse [.] qui va de l'entrée principale jusqu'à de vieux manguiers lépreux pleins de fourmis. Kourouma, 1990 : 64.

2- manguier sauvage, n.m. V. BOBOROU*.

 

manian, n.f. V. MAGNAN*.

 

manière, n.f.

1- V. BONNE* MANIERE.

2- manières, (de toute les ----), loc.adv. Usuel, oral, écrit, tous milieux . De toute manière. De toute les manières, nous t'attendons lundi prochain pour la fête. (Professeur, Bouaké, 1981).

 

maniguette, n.f. V. MALAGUETTE*. Avec une boule de grès [.], elle achève d'écraser et de réduire en pâte une matière grisâtre et médicamenteuse, mélange de maniguette (1) ou de poivre* de guinée, de piment ou de plantes vertes. Note (1) maniguette : poivre sauvage. Anoma Kanié, 1978 : 163

 

manille, n.f. Vx, (tradition). V. BRACELET*. Sorte de bracelet de fer, de cuivre ou de bronze utilisé autrefois comme monnaie d'échange, en particulier pour le paiement de la dot*. Il y a sept ponchons* à l'eau. Il y en aurait quinze si les manilles n'avaient pas manqué. Brétignères, 1881-1890 : 216. On soulignera l'ancienneté de la diffusion des produits européens vers l'intérieur, ainsi que l'utilisation de monnaies diverses (pièces d'or et d'argent, anglaises, françaises et surtout manilles, sortes de bracelets de bronze diffusés par les commerçants anglais. Schéma-Directeur, 1984, t.1 : 5. Le troc a été progressivement supplanté par un commerce fondé tour à tour sur la monnaie de coquillage (les cauris*) de manille (bracelet de fer ou de cuivre) et enfin d'argent. Oberlé, 1983 : 66. [.] le temps des anciens* où les "manilles" constituaient la seule monnaie enfouie sous le seuil des cases. David, 1986 : 157.

COM.: Selon Duarte Pacheco, de 1495 à 1521, les manilles étaient déjà employées et un esclave valait entre douze et quinze manilles.

 

manioc, n.m. Spéc., mais usuel, (flore). oral, écrit, tous milieux.

1- manioc, manioc doux, (Manihot esculenta Crantz). Arbuste de la fam. des Euphorbiacées originaire d'Amérique Tropicale et introduit au début du XVII siècle. Plante cultivée mais certaines variétés auxquelles on donne le nom de manioc amer sont toxiques si on ne les soumet pas à une certaine préparation. De nombreux plats sont à base de manioc, notamment l'attiéké*; le gari*, le plakari*. N'as-tu pas de bras pour porter toi-même ce petit panier contenant des graines* de palme, dix bananes* plantain* une igname*, deux tubercules de manioc, des aubergines, des tomates, deux poissons, un kilogramme de viande avec os, du piment, du sel, une petite bouteille d'huile* rouge, deux oignons, un paquet d'attiéké*? J. Guenaman Colbert, 1985 : 35. [.] les voix ensommeillées des éplucheuses de manioc [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 160. Les terres non aptes au café et au cacao furent remises à la disposition du chef de village* qui les distribua aux paysans pour leurs cultures vivrières (manioc, igname*, maïs*, arachide*, légumes divers). Rémy, 1996 : 59. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 129.

COMP.: manioc amer, manioc de savane, manioc sauvage.

2- manioc des savanes, (calque du baoulé). (Vernonia guineensis). Plante ressemblant au manioc, utilisée en thérapeutique traditionnelle. Le manioc de savane est utilisé dans le traitement de la blennoragie, pour calmer les vomissements et comme laxatif. Bouquet /Debray, 1974 : 48.

SYN.: manioc sauvage*.

3- manioc sauvage, n.m. V. MANIOC DES SAVANES. Nous, nous allons en brousse* prendre du manioc sauvage [.] . Deniel, 1991 : 23.

 

manoeuvre de plantation, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Ouvrier agricole. L.Y. est manoeuvre de plantation dans la région d'Agboville. FM., 09.01.1980.

 

mansa, massa, n.m., (du mandenkan "roi, chef"). V. FAMA*.

 

mante, n.f. V. DIABLE* DE MER.

 

manquant, n.m. Spéc. mais fréq., (administration, commerce), péj. Déficit comptable dans une entreprise commerciale. Alors depuis deux ans, il y a un manquant* et votre patron ne vous dit rien ?-"C'est un* peu un peu. 2 000 francs, 1 000 francs." FM., 19.01.1981. Le prévenu nie les faits. Il affirme que cette somme représente la valeur de baguettes de pain invendues. C'est un manquant. FM., 01.04.1981. Son patron affirme que mon client a reconnu avoir fait un manquant et a même signé une reconnaissance de dette. FM., 01.04. 1981. Et quand la caisse est ainsi mise à zéro, ça n'a aucun impact sur vos comptes à la fin de la journée ? -"Si ! Ca fait un manquant’’. FM., 16/17.01.1983.

 

manquer, (venir ---- qqun), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam. Ne pas trouver à domicile la personne à laquelle on rendait visite. Trois fois je suis venu vous manquer à votre bureau. (Etudiant, Abidjan, 1982).

 

mansonia, n.m. V. BETE*.

 

maouloud, n.m. V. MOULOUD*. Nous souhaitons que les lendemains de la Nuit du destin* et du Maouloud soient décrétés jours fériés ainsi que le lundi si la fête de la Tabaski* ou du Ramadan* tombe un dimanche. FM., 31.01.1993.

 

mapouka serré, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux, péj. Nom d'une danse moderne originaire de Grand Lahou et dont le nom d'origine est "Awessi". Elle est considérée par certains comme licencieuse. Il est question d'interdire le Mapouka serré sur notre petit écran. Ivoir'Soir, 04.03.1998. Ces jeunes iront vers leurs frères* de la région côtière en vue de leur montrer la façon bien à eux de danser le Mapouka serré. Ivoir'Soir, 25.03.1998. Festival Mapouka Serré au stade de l'Université de Cocody [.]. Prisé par les uns, décrié et même censuré par les autres, ce rythme, depuis quelque temps fait couler beaucoup d'encre et de salive dans le milieu du Show-biz en Côte-d'Ivoire. Ivoir'Soir, 04.05.1998. Surtout, quand la concupiscente compétition du déhanchement érotique de Mapouka serré [.] atteint son paroxysme. Adé Adiaffi, 2000 : 28.

 

maquereau-bonite, n.m. Spéc., (faune). Malgré son nom, le maquereau-bonite n'est ni un maquereau ni une bonite, il s'agit d'un Scombridae (Scomberomorus tritor Cuvier = Cybium tritor Blache et al.) au corps très comprimé latéralement, d'environ 115 cm de long. Pélagique côtier, il pénètre souvent en lagune. Aldrin /Noyer / Brégéat, 1972 : 87, Séret /Opic, 1981 : 332-333.

SYN.: sanfou*, tazard*, thon* blanc, aissa (de l'alladian), alaha (de l'ébrié), saafro (du nzéma).

 

maquis, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, autrefois péj., le terme est devenu mélioratif et synonyme de lieu agréable et  convivial.

1- Restaurant populaire où l'on consomme des plats africains et parfois du gibier braconné. Il sert aussi de bar, de dancing, parfois même d'hôtel. [.] la prolifération des maquis où de nombreuses personnes après avoir ingurgité force alcool se mettent à jaser comme des pies. FM., 01.12.1980. A travers les maquis comme à travers d'autres activités féminines, la femme joue un rôle essentiel dans le développement économique, social, culturel de notre pays. Télé-Miroir n°7, mars 1982. Ces recettes culinaires font du maquis un des rares exemples de modèles culturels dont la consommation a surgi du bas de la pyramide sociale pour conquérir avec succès les élites. A. Touré, 1985 : 131. Phénomène extraordinaire que celui des "maquis", restaurants populaires spontanés dont certains ont réussi à se promouvoir à la catégorie supérieure pour bourses mieux garnies. Nés, pense-t-on- il y a une vingtaine d'années d'initiatives ghanéennes, les maquis vendaient d'abord -en fraude- de la viande* de brousse et du gin artisanal, d'où leur nom. Mais l'entrée massive des femmes baoulé leur a bientôt conféré en même temps qu'une autre dimension, la quasi-légalité. David, 1986 : 77. Aux alentours de midi, l'heure de la plus forte affluence, Kablan se démène pour animer son maquis. Bonnassieux, 1987 : 132. Il aurait bien sûr versé sa quote-part puis, ce soir, tout comme nous, il serait venu au maquis de tantie* Akissi danser une dernière fois avec la petite. Tierno Monenembo, 1993 : 13. Les maquis, ces restaurants à bon marché et à l'excellente nourriture typique [.] vibrent au rythme du zouk et du funk jusqu'à une heure avancée, quel que soit le jour de la  semaine. JA magazine,octobre 1994. Pourquoi cette appellation de "maquis"? Les explications diffèrent : pour les uns, ils servaient de lieux de rencontre où les habitués -appelés "maquisards*" parlaient politique et refaisaient le monde. pour les autres, leur nom viendrait de leur illégalité, ces restaurants de fortune ne disposant d'aucune autorisation pour exercer leur art. Krol, 1995 : 5. Le problème de la surfacturation se trouve au centre de tous les débats dans les restaurants, les maquis, et même dans les bus et les gbakas*. L'oeil du peuple, 13. 03.1996. Les maquis, ce nom pittoresque est donné  aux cours* de maisons privées transformées en restaurants non déclarés dont les prix sont imbattables [.] et dont les adresses se transmettent de bouche à oreille. Rémy, 1996 : 213. Le propriétaire du maquis était un ivrogne rigolo. Kourouma, 2000 : 123.

LOC.: prendre un maquis en compte.

COMP.: minimaquis, maquis-baraque, maquis rampant.

DER.: maquisard*, maquisarde*

2- maquis (prendre un ---- en compte), loc.verb. Argot urbain, oral, fam. Faire étalage de la quantité de consommations ingurgitées en laissant toutes les bouteilles vidées sur la table afin de provoquer l'admiration des autres clients. On s'amusait même quelquefois à "prendre un maquis en compte" selon l'expression que nous affectionnions tant. On exigeait des serveurs qu'ils laissent nos bouteilles sur la table (parfois l'équivalent d'un ou deux casiers) pour que les voisins nous admirent. Otitro, 1984 : 43.

3- maquis-baraque, n.m. Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Sorte de gargote, petit restaurant populaire constitué, près des marchés ou des chantiers, d'une baraque en planches et de tables en plein vent où les gens peuvent s'asseoir pour consommer de la nourriture bon marché. Le petit marché annexe qui a été créé, est plutôt revenu aux marchands de bangui*, aux propriétaires de maquis-baraques. FM., 06/07. 03. 1982.

4- maquis rampant, n.m. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Petit restaurant sommaire qui suit les chantiers dans leurs déplacements, pour permettre aux ouvriers de s'alimenter. Certains maquis-rampants ont accompagné des entreprises au gré de leur pérégrination à travers les différents chantiers de la capitale. Kouakou Nguessan, in FM., 04.12.1981, (1ère attestation écrite rencontrée). Quant aux étudiants, les maquis-rampants (11) sont venus faire leur bonheur, les détournant souvent des restaurants universitaires. Note (11) : l'expression "maquis rampants’’ est de Kouakou Nguessan. Pour souligner l'extrême mobilité de certaines tanties* ambulantes en quête de clientèle localisée et sûre. A. Touré, 1985 : 252. Quelques maquis rampants ultre-légers, établis au coin des rues ou au long d'une palissade, suivent les travailleurs des chantiers dans leurs déplacements. David, 1986 : 78.

5- maquis, (mini- ---- ), minimaquis, n.m. Dispon., milieu urbain, oral, fam. Sorte de petit club où des jeunes peuvent se réunir pour manger sommairement et boire café et jus de fruits. Un minimaquis, né il y a trois mois, fait le bonheur des jeunes des 220 logements. ID, 30.10.1983.

SYN.: (part). alokodrome*.

 

maquisard, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Client habituel d'un maquis*. Cela ne suffit pas pour conférer à ces maquis* cette chaleur humaine intensément communicative des retrouvailles des vrais maquisards. FM., 20/21.06.1981. [.] le tout arrosé de boissons sucrées ou de bière, le koutoukou* ayant progressivement cédé du terrain pour la raison simple que la plupart des nouveaux maquisards sont loin d'être des soûlographes. A. Touré, 1985, 252. Pour certains, dès l'origine, ils [: les maquis*] étaient des lieux de rencontre où les habitués (les maquisards) parlaient politique et refaisaient le monde. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 52. Quelques maquisards particulièrement à l'aise dans ces discussions, cherchent à mettre les rieurs de leur côté [.]. Bonnassieux, 1987 : 132. Mais le contraste entre l'importante masse d'argent que gagnaient ces tanties* et la monotonie du menu à laquelle on ajoute paradoxalement la baisse de qualité du service a poussé les maquisards (clients des maquis) à aller vers d'autres sensations gustatives. Ivoir'Soir, 21.01.1998. L'initiative serait venue des femmes baoulé qui vendaient de la nourriture dans les cours* communes de l'époque pour recréer l'ambiance familiale. Les maquisards de l'époque se rencontraient pour des échanges fraternels et fructueux. Ivoir'Soir, 08.06.1998.

2- Plus rarement propriétaire d'un maquis. Selon M. A. J., un vieux "maquisard" qui compte désormais des maquis* dans la ville, les maquis seraient nés du côté de Bouaké. Ivoir'Soir, 08.06.1998.

 

maquisarde, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Tenancière d'un maquis*. ID. vous dit comment les maquisardes ont gagné leur pari ! (Publicité), FM., 27.03.1980.

SYN.: gargotière*, mamie*, tantie*.

 

marabout (1), n.m. Usuel, (religion), oral, écrit, tous milieux.

1- En principe, musulman respecté que l'on consulte pour sa grande connaissance de l'Islam et la sagesse que cela lui procure. Mais en Côte-d'Ivoire, le marabout est plus connu pour ses pouvoirs magiques et ses talents de guérisseur et de devin. C'est pourquoi le terme peut aussi être connoté péjorativement : personnage utilisant des pratiques magico-religieuses pour se procurer de l'argent en bernant des personnes trop crédules (par exemple en affirmant multiplier les billets de banque, procurer la réussite à un examen ou à une élection, etc.). Et le marabout de s'appliquer à installer les sortilèges divinatoires. Il usait de trois pratiques  traçage de signes sur sable fin (évocation des morts), des cauris* (appel des génies*), lecture du Coran avec observation d'une calebasse* d'eau (imploration d'Allah). A. Kourouma, 1970 : 25. Un jour, L. m'a demandé si, en tant que marabout, j'avais la possibilité de fabriquer de l'argent. FM., 03.02.1982. Chapelets en main*, deux marabouts tout de bleu vêtus, font irruption chez M. K. un samedi après-midi. FM., 04.11.1982. Toujours habillé d'un boubou* blanc, avec un chapelet à la main [.] il servait comme sorcier, devin, magicien et marabout. ID. 30.10.1983. Il y a [.] deux ans, une jeune fille candidate au CEPE voulait s'assurer de ses chances de succès. Ses parents l'accompagnent donc consulter un marabout. FM. 30.10.1983. Beaucoup de VIP se bousculent à la porte des marabouts pour savoir de quoi leur demain sera fait. ID., 30.10.1983. Politique, affaires, amour, sport, les marabouts par ci par là. ID 30.10.1983. J'ai aussi chez moi un marabout qui travaille pour moi à domicile, pour que je devienne plus riche. Ekra, 1985 : 44. Je ne suis pas allée voir [.] un marabout ou un charlatan*. Deniel, 1985 : 72. Les voyants et les marabouts furent interrogés. Kourouma, 1990 : 14. Peut-être a-t-il vu le marabout qu'il fallait. Tierno Monenembo, 1993 : 112. Monsieur S. S. se fait passer pour un avocat. Il est marabout en réalité. Détective, 06.03.1995. Des coupeurs de tête, manipulés par des quidams aspirant à la richesse, sévissent : c'est qu'il leur faut obéir aux desiderata des marabouts et autres oiseaux de mauvais augure avides de meurtres rituels. Ivoir'Soir, 17.03.1998. L'imam*, dans le village, c'est le marabout* à la barbe abondante qui, les vendredi à treize heures, dirige la grande prière. Kourouma, 2000 : 32.

LOC.: aller chez les marabouts.

DER.: marabouter*, maraboutique*, maraboutisme*, démarabouter*.

COMP.: marabout-charlatan, marabout-cognac, marabout guérisseur, faux* marabout, grand* marabout.

SYN.: charlatan*, devin*, karamoko*, voyant*, sorcier*.

2- marabout-charlatan, V. CHARLATAN*. Marabout utilisant des pratiques magico religieuses pour soigner des malades, guérisseur. La connotation n'est pas ici péjorative. Je t'assure que mon marabout-charlatan peut te guérir de tes migraines avec ses plantes. (Fonctionnaire, Abidjan, 1994).

SYN.: charlatan*, féticheur*, marabout*, tradipraticien*, tradithérapeute*.

3- marabout-cognac, musulman qui se veut respectable en apparence mais qui n'obéit pas à l'interdiction de boire de l'alcool. Par conséquent mauvais musulman. Mon père disait : "Al Adji* Fotè n'est pas un de ces misérables « marabouts cognac » qui boivent en cachette et vendent des gris-gris* pour faire du mal ou truquer les examens. Bolli, 1977 : 23.

SYN.: faux marabout*.

4- marabout-guérisseur, V. MARABOUT-CHARLATAN.

5- marabout, (faux ----), assez fréq., oral, fam., tous milieux, péj. Escroc qui se fait passer pour une personne ayant une grande culture musulmane et qui utilise cette réputation pour berner ses concitoyens, avec grigris, amulettes etc. Je déteste ces faux marabouts autant que les sorciers. Ce sont des individus de même acabit. Tous trompent et à l'occasion tuent. Koné, 1976 : 132. C'était un faux marabout qui ne savait même pas vraiment lire l'arabe. Une fois démasqué, il s'est enfui. (Entrepreneur, Abidjan, 1980). Bien entendu, le faux marabout ne vit que de cela et copieusement aux dépens de ceux dont il exploite la naïveté. FM., 04.11.1982.

6- marabout, (grand ----), vénérable musulman dont la foi, les connaissances religieuses et le comportement engendrent respect et confiance chez ses coreligionnaires. Et le grand marabout, ce vénérable religieux musulman, ne pourra que faire du bien selon les règles de sa religion qui lui interdit d'ailleurs de commettre le mal. FM. 04.11.1992.

7- marabout multiplicateur de billets, V. MULTIPLICATEUR* DE BILLETS.

8- marabouts, (aller chez les ----), (aller voir les ----), (aller au marabout). loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Aller consulter un ou plusieurs marabouts pour de la magie noire, des pratiques d'envoûtement ou de sorcellerie. "En général, quand ces femmes se marient à une autre race*, elles vont chez les marabouts et elles détournent leur mari de leur propre famille." Sur ce Kouassi lui avait fait comprendre qu'étant très catholique je n'irais certainement pas voir les marabouts pour le détourner*. Akissi Kouadio, 1983 : 63.

 

marabout, (2), n.m. Spéc., (faune). (Leptoptilos crumeniferus Lesson). Grande cigogne à bec énorme.et ayant une poche pleine d'air qui pend devant le jabot. Les marabouts couvent sur les arbres et se nourrissent volontiers de charognes. Mülhenberg /Steinhauer, 1984 : 32. Serle /Morel, 1988 : 25. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.

 

maraboutage, n.m. Usuel, (tradition), oral, écrit, rous milieux, souvent péj. Pratiques magico-religieuses faites par les marabouts, ou recours à ces pratiques. C'est à force de maraboutage qu'elle est arrivée à dominer mon frère de sorte que celui-ci est en guerre ouverte contre nous. Amon d'Aby, Kwao Adjoba, 1955 : 23. Des Lycéens discutant entre eux ou avec l'auteur tenteraient de nous faire admettre l'existence de la sorcellerie, du maraboutage. Télé-miroir n°20, avril 1983. Le maraboutage est fondamentalement utilitaire. Une amulette, un geste spécifique, une pièce, s'ils appartiennent à l'univers du maraboutage, n'existent que pour atteindre des objectifs limités. ID., 30.10.1983. Un jour j'ai réflechi et j'ai trouvé que le maraboutage et la culture du riz ne pouvaient permettre à un homme de jouir plus tard d'une bonne retraite. FM., 18.04.1983. Superstition et maraboutage ravagent le monde du football. ID., 30.10.1983. Maraboutage : ces filles qui détruisent les foyers. FM., 17.04.1992. [.] après une tentative infructueuse d'accéder à la richesse par le maraboutage. Ivoir'Soir, 12.05.1998. Dans toutes les montagnes et très loin dans les plaines on célébrait son érudition dans le maraboutage. Kourouma, 1998 : 48. Yacouba alias Tiécoura qui est un type sans peur et sans reproche dans le maraboutage et la sorcellerie a récité deux des trop* bonnes sourates* qu'il connaît par coeur. Kourouma, 2000 : 47.

 

marabouter, v.tr. Fréq. (tradition), oral, écrit, tous milieux.

1- Avoir recours aux pratiques magico-religieuses des marabouts. Le cousin Lacina, un cousin qui, pour réussir, marabouta, tua sacrifices sur sacrifices, intrigua, mentit... Kourouma, 1970 : 22. Fadoua s'était excusé en expliquant que l'étranger ne maraboutait pas et qu'il qualifiait d'usages cafres* et païens la sorcellerie, le charlatanisme* et les sacrifices du matin. Kourouma, 1990 : 161. Elle aurait marabouté et ensorcelé Kélétigui pour lui coller la déviation irrémissible. Kourouma, 1990 : 213.

SYN.: charlater*, djiboter,* djibser*, faire fétiche, faire gris*-gris, féticher*, gbasser*, gbétiser*, grigriter*.

2- Au passif, Etre victime des pratiques magico-religieuses d'un marabout Au village, les gens ont été jaloux. On l'a marabouté et maintenant il est malade et il ne peut plus travailler ! (Ingénieur, Abidjan, 1986). Désemparés, ils [: les tirailleurs] crient :" Il est fétiche*! On est maraboutés !" Kourouma, 1998 : 252.

 

maraboutique, adj. Dispon., (tradition), oral, écrit, souvent péj. Qui concerne les pratiques magico-religieuses des marabouts. On vient régulièrement le consulter à cause de sa connaissance de l'Islam et des pratiques maraboutiques. Bonnassieux, 1987 : 200. Dans cette Afrique actuelle où les expériences démocratiques incitent à la création du poste de Premier Ministre ou de Vice-Président et où les luttes (maraboutiques) pour le pouvoir se serrent entre les personnalités politiques. FM., 30.12.1980.

 

maraboutisme, n.m. Dispon., (religion), oral, écrit, souvent péj. Phénomène social consistant en la consultation de marabouts avant d'entreprendre n'importe quelle action. Maintenant la politique c'est le maraboutisme. N'importe quel gouvernant a son marabout conseiller ! (Professeur, Abidjan, 1994).

 

maraka, n.m. V. MARGOUILLAT*-PLACEUR. Le maraka ou le margouillat-placeur. (Titre, Détective, 22.02.1993).

 

marâtre, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux, pas toujours conn. péj. Appellation donnée à une autre épouse du père, même si la mère est vivante. Elle aimait ses demi-frères et demi-soeurs et aidait ses marâtres dans leurs travaux. Koné, 1976 : 116. D.Y. s'adressait à leur marâtre pour obtenir des renseignements sur l'état du repas. FM., 31.12.1979. Le chef du village* a fait subir l'épreuve du breuvage de vérité à plusieurs personnes, y compris ma mère. Elle a bu la potion mais sans résultat. Ma marâtre l'a vomie, donc elle était coupable, peut-être même des deux décès. Krol, 1994 : 86. C'est très difficile de vivre dans une famille où le père est polygame. Avec les marâtres, il y a toujours des problèmes, si c'est pas avec l'une, c'est avec l'autre. Krol, 1994 : 88.

SYN.: belle-mère, co-épouse* de la mère, seconde épouse, maman*.

 

marbré, n.m. Spéc., (faune). (Lithognathus mormyrus Linn.). Poisson littoral de petits fonds au corps comprimé. Fam. des Sparidae. Il atteint 35 cm. de long. Seret /Opic, 1981 : 240.

 

marchand, n.m.

1- marchand d'allumettes, dispon., ((industrie), oral, péj. Nom donné par dérision au petit exploitant forestier qui travaille sur une zone qui a été surexploitée. D'ailleurs l'exploitation forestière pratiquée depuis longtemps dans la région est en baisse; les gens du métier appellent avec dérision "marchands d'allumettes" ceux qui continuent à tirer du bois de certaines zones plus de dix fois soumises aux mêmes endroits à l'abattage. Rémy, 1996 : 160.

2- marchand de table, V. TABLIER*. Maintenant, nous avons un syndicat des marchands de table. (Vendeur, Abidjan, 1990).

3- marchand-tablier, V. TABLIER*. Avant d'avoir le kiosque*, j'étais marchand-tablier devant la grand' poste. (Vendeur, Abidjan, 1982).

 

marche, n.f. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Manifestation, marche de protestation, de soutien. Lorsque la marche arriva au niveau du Palais de Justice, un groupe se détacha. Les journaux du PDCI ont publié des photos montrant des hommes et des femmes armés de gourdins pendant la marche. Ivoir'Soir., 24.02.1992. Pourquoi les organisateurs de la marche ne l'ont-ils pas annulée en voyant ces gens armés ? Ibid.

 

marché, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux.

1- marché à souvenirs, appellation réservée à un marché spécialement destiné aux touristes et offrant différents objets africains caractéristisques des arts et artisanats locaux. V. ANTIQUAIRE*. Des poids baoulé*, tu en trouveras au marché à souvenirs. (Professeur, Abidjan, 1980). Elle exerce depuis cinq jours le métier de cireur au marché à souvenirs du Plateau.* FM., 06/07.11.1982.

2- marché haoussa, dispon., oral, écrit, fam. Marché aux puces. Le marché haoussa ou marché aux puces sis au quartier du commerce, fait le bonheur des Bouakéens. FM., 30/31.01.1993.

 

margouillat, [marguja], n.m.

1- Spéc. mais usuel (faune), oral, écrit, tous milieux. (Agama agama). Sorte de gros lézard très commun, d'environ 30 cm. Chez le mâle, le corps est noir indigo et sa tête d'un rouge orangé, parfois hérissée d'une crête, est animée de grands mouvements verticaux quand l'animal est inquiet. La femelle, grisâtre, est plus petite. Des margouillats sur un talus [.] regardaient, belliqueux, cet homme et cet enfant. Dadié, 1956 : 168. Ton dos tordu, on dirait margouillat. F. Bolli, 1977 : 14. Ses yeux proéminents étaient à moitié fermés comme ceux d'un margouillat pensant. Bolli, 1977 : 53. Quand elle sourit, bon dieu [.] tu peux être froid comme une salamandre, tu deviens aussitôt comme un margouillat, tu ne peux demeurer indifférent. Anoma Kanié, 1978 : 30. Aujourd'hui, les herbes, la brousse* et les margouillats ont pris possession de la salle de réjouissance. (Légende sous photo), FM., 24.03.1983. On me dit d'offrir un margouillat mâle à tête rouge en sacrifice. Y. Konaté, 1987 : 183. Après un combat entre deux lutteurs qui ont tous les deux pour totem le caïman*, le saurien du vaincu devient un vil margouillat. Kourouma, 1990 : 53. Vous êtes assez perspicaces pour percevoir qu'un margouillat ne se taille pas une culotte sans aménager un trou pour la sortie de la queue [.]. Kourouma, 1990 : 63. On avait l'habitude de chasser les margouillats, les souris et les rats [.]. Deniel, 1991, 140. Si le margouillat veut se coudre* un pantalon [.] c'est que pour ranger sa queue, il a trouvé une solution. La Voie, 24/25.04.1993. J'ai horreur des bêtes rampantes, vers de terre, margouillats, scorpions. Top Visages, 30.03 / 05.04.1995.

LOC.: faire margouillat.

COMP.: margouillat-placeur, margouillat du Plateau, placeur margouillat, vilain margouillat.

SYN.: agame*, agame des colons (manuels seulement).

2- Dispon., plaisant. Sexe masculin Toute la journée, votre margouillat battait de la tête sous le pantalon, ajoute le répondeur* en riant. Kourouma, 1998 : 134.

SYN.: barreau*, bâton*, bazooka*, bengala*, gabriel*.

3- Assez fréq., mésolecte urbain, péj. Margoulin, individu peu scrupuleux en affaires, intermédiaire plus ou moins louche. Nul n'entre ici s'il n'est pas porteur de badge. Fonctionnaire immatriculé. Pourvu que les margouillats ne viennent pas fourrer leur nez, j'allais dire leur queue dans une affaire trop sérieuse. Ivoir'Soir, 13.11.1997. Parmi ces pisteurs*, les plus dangereux sont ceux qui sont occasionnels [.] Ce sont en fait de vrais usuriers, des "margouillats" qui prêtent de l'argent aux planteurs* pendant les périodes creuses. Ils prennent ainsi en gage leur production. Ivoir'Soir, 17.09.1997. M. le Procureur, avez-vous entendu marler des margouillats ? Ce sont ces personnes qui se servent des services publics pour gruger les usagers de ces services. Ivoir'Soir, 12.02.1998. Aux abords et à l'intérieur du Palais de Justice d'Abidjan, une cohorte d'intermédiaires entre magistrats, avocats, greffiers et fonctionnaires de la justice s'activent au vu et au su de tous. On les appelle les margouillats. A ne pas confondre avec les" margouillats du Plateau*" , spécialistes des pratiques usurières. Au Palais de Justice, leurs tarifs sont connus : 10 000 CFA pour obtenir rapidement un certificat de nationalité ! Jeune Afrique, 24.02/ 02.03.1998. Aujourd'hui; le constat est pourtant affligeant: les fonctionnaires ne portent pas leur badge et les margouillats sont toujours là. Ivoir'Soir, 28.04.1998.

SYN.: coxeur*.

4- margouillat [du Plateau], margouillat-placeur, placeur margouillat. Assez fréq., mésolecte urbain, péj. Usurier. L'un des margouillats qui hantent le centre de Man propose de vendre à un client une voiture à un million. FM., 26.10.1982. Un de ses collègues de service l'a mis en contact avec un margouillat ou usurier. FM., 07.06.1984. Un margouillat dirige la banque. Téré Express, 19.01.1993. Ainsi banquiers et margouillats dinent sur le dos* des travailleurs en peine. Ibid. Le chef des placeurs margouillats maraka est M.D.B. Détective, 22.02.1993. B.Y. m'a conduite chez un "margouillat" qui m'a prêté 350 000 F., remboursables avec un intérêt de 100%. Ivoir'Soir, 06/07.08.1997.

SYN.: maraka*.

5- margouillat (faire ----), loc.verb. Dispon., Sud, mésolecte, plaisant. Par référence aux mouvements effectués par le margouillat* lorsqu’il est inquiet et par allusion aux inclinaisons répétées d'un Croyant qui prie, faire la prière musulmane. Le chauffeur ? Attends, il est en train de faire margouillat sur la pelouse. (Etudiant, Abidjan, 1980).

6- margouillat (rester ----), loc.verb. Dispon., Sud, mésolecte, iron. Rester célibataire. Méfie toi ! Les filles n'aiment pas les rienards*. Tu resteras margouillat!  (Jeune, Abidjan, 1990).

7- margouillat, (vilain ---- ), n.m. Dispon., oral, basilecte, péj. Appellation injurieuse faisant référence tant à la rusticité du comportement qu'à la malhonnêteté de l'individu ainsi désigné : olibrius, vilain coco, sale type. Tu ne crois pas que je vais sortir avec ce vilain margouillat ! (Etudiante, Abidjan, 1980).

 

margre, n.m. V. MAGRE*.

 

mari, n.m.

1- mari, n.m. Dispon., (tradition), (calque de nombreuses langues locales), mésolecte, basilecte. Le terme de parenté peut être assez flou s'il est usité dans un contexte traditionnel car, pour une femme, il peut désigner l'époux mais aussi le frère ou le cousin de son mari, pour une grand-mère, le petit-fils ou dans une société matriliéaire, le neveu. Dans la plupart des sociétés d'Afrique Noire, le petit-fils n'est-il pas l'époux de la grand-mère qui l'appelle "mon mari" et le traite de son mieux ? Y. Konaté, 1987 : 38.

COMP.: mari de groupe d'âge.

2- mari de groupe d'âge, n.m. Dispon., nord, (calque du mandenkan), mélior. Jeune homme membre du même groupe d'âge que la jeune fille, avec lequel celle-ci est autorisée à entretenir une relation amoureuse. Ce garçon est considéré comme le protecteur et le garant de la viginité de la jeune fille, jusqu'aux fiançailles de celle-ci avec le mari que lui aura choisi sa famille. "Non, Djigui sera ton époux pour la vie, tu ne peux pas l'aimer; il ne peut pas être ton mari de groupe d'âge. [.] "- "Mais qui a-t-on le droit d'aimer ?" - "Son mari de groupe d'âge. Le vrai mari, on le craint, on le respecte." Kourouma, 1990 : 137.

3- mari capable, (mon ---- est ----), n.m. Dispon., fam., oral, mélior. V. CAPABLE*. Nom donné à des pagnes de grande qualité et de prix coûteux, qui permettent à la femme qui les porte de souligner la fortune de son époux et sa générosité. Ma chère, elle ne porte que des "mon mari est capable", voyons ! (Enseignante, Bouaké, 1979).

 

mariage, n.m.

1- mariage, (avoir la ---- [d'une jeune fille] en mariage, loc.verb. V. MAIN*.

2- mariage, (demander la ---- [d'une jeune fille] en mariage, loc.verb. V. MAIN*.

3- mariage coutumier, n.m. Dispon., (tradition), vx, tous milieux. Mariage contracté conformémént à la tradition et par conséquent non inscrit à l'état civil comme cela se pratiquait antérieurement à la date d'entrée en vigueur de la nouvelle loi (1964). L'accusé prétend avoir offert une somme de 10 000 francs en guise de dot*[.]. Ce geste sanctionnerait le mariage coutumier. FM., 22.12.1979. Entre le droit et la réalité, la place actuelle du mariage coutumier. (Titre d'article), FM., 24.01.1980. Le mariage coutumier que j'avais contracté a été ensuite régularisé parfaitement en accord avec ma femme par devant l'officier de l'état civil selon le nouveau code civil ivoirien. FM., 22.01.1982. Après la demande de ma main, on a fait le mariage coutumier au village. Deniel, 1985, : 211.

SYN.: mariage traditionnel*.

4- mariage domino, V. DOMINO*.

5- mariage forcé, vx, (tradition), oral, écrit, tous milieux, péj. Mariage par contrainte d'une jeune fille au fiancé choisi par sa famille et ayant payé à celle-ci une dot importante. En principe, depuis 1964, le consentement de la fiancée est obligatoire. Ils savent qu'à l'époque actuelle, les mariages forcés ça n'existe plus ! G. Séry, 1975 : 8. La situation [: des femmes] s'articule autour des lois civiles de 1964 qui ont supprimé certaines traditions* telles que la dot*, la polygamie et la répudiation, le mariage forcé. FM., 30/31.01.1982. Flagrant délit : le prétendant voulait un mariage forcé. FM. 02.02.1983. Elle savait que sa grande fille qui avait fait une école de secrétariat et épousé un cadre ivoirien, était par principe hostile au mariage forcé. Bonnassieux, 1987 : 180.

6- mariage mixte, dispon. oral, écrit, tous milieux. Mariage unissant deux personnes de race, d'ethnie ou de religion différentes. Il n'y avait pas de clivage systématique dans la jeunesse et il y avait des mariages mixtes. Deniel, 1985 : 166.

7- mariage traditionnel, V. MARIAGE COUTUMIER. Marc et moi avons fait le mariage traditionnel, civil et religieux le même jour. Deniel, 1986 : 125.

 

mariagé, n.m. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Marié. Se dit généralement au pluriel pour désigner l'homme et la femme qui viennent d'être unis par les liens du mariage. Où est Amangoua, où ils sont les mariagés, qu'elle dit. Anoma Kanié, 1978 : 119. Tu as vu comme les mariagés étaient élégants ! (Coiffeuse, Abidjan, 1980).

 

marier, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.

1- Epouser. A 30 ans, il marie la plus belle fille du village. FM., 24.12.1979. N'allons donc pas chercher à marier une femme super-intelligente dans l'espoir d'avoir des enfants surdoués. On pourrait être déçu. FM., 16.04.1980. Le mari de sa mère refusait même qu'elle marie le garçon qu'elle aimait. Akissi Kouadio, 1983 : 23. [.] le seul de chez nous qui méritait de marier toutes nos femmes. Kourouma, 1990 : 99. Koboré ne pouvait pas être fier de la façon dont il avait marié ses cinq femmes. Kourouma, 1998 : 44. C'est à mon oncle Issa que devait appartenir maman après le décès de mon père, c'est lui qui devait automatiquement marier ma mère. C'est cela la coutume* des Malinkés. Kourouma, 2000 : 30.

2- marier coutumièrement, loc.verb. Vieilli. oral, écrit, tous milieux. Epouser selon la coutume traditionnelle et non selon la loi. Il m'a mariée coutumièrement. Deniel, 1985 : 65.

3- marier forcé, loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, péj. Epouser une jeune fille non consentante (alors que la loi exige un consentement mutuel). Je veux la marier forcé. FM., 02.02.1980.

 

marignan, n.m. V. POISSON*-SOLDAT.

 

marigot, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Se dit de tout point d'eau douce quelque peu important : mare, étang, ruisseau, rivière, etc. Odeur de marais, de marigots. Dadié, 1956 : 213. C'est un marigot de 4 mètres de large très peu profond [.] l'eau est entraînée par un courant imperceptible. Arnaut, 1976 : 100. Pour éviter tout drame, elle saisit la bassine et prend le chemin du marigot. Kitia Touré, 1979 : 71. Le village entier ne parle que de mon histoire. Les femmes en allant puiser l'eau au marigot, les hommes en se reposant après les travaux du jour. A. Koné, 1980 : 14. Les villageois commencent à abandonner les marigots au profit des puits. FM., 29/30.11.1980. Du côté préventif, après une petite étude du milieu, on découvre le marigot responsable de la maladie du village. FM., 31.12.1980. Ces semi-remorques sont équipées de stations de traitement des eaux [.] pour rendre potable l'eau tirée des marigots. FM., 11.01.1982. Je vais donc avec les femmes au marigot. Deniel, 1985 : 47. Autour du Plateau* en effet et de ses satellites coloniaux d'Adjamé et de Treichville s'étale toute une constellation de quartiers autonomes [.] bien séparés les uns des autres par des vallons de bananiers*, des marigots encaissés ou des bas-fonds sauvages qu'envahissent peu à peu les autoroutes urbaines. David, 1986 : 82. Ils dépassèrent la mosquée, arrivèrent au marigot [.]. Kourouma, 1990 : 23. Ils [.] forment un cercle pour enfermer le gibier et l'amener généralement près d'un marigot. Deniel, 1991 : 21. Des miradors d'affût ont été installés le long du marigot des Eléphants, dans la galerie forestière [: de la Marahoué]. Bousquet, 1992 : 167. La consommation de cette eau boueuse à Zrabisseifla tout comme celle noirâtre du marigot de Flaya,[.] peut créer d'autres problèmes de santé. Ivoir'Soir, 30.04.1997. [.] Abdoulaye lui tend une embuscade sur le chemin du marigot où elle s'était rendue comme d'habitude pour s'approvisionner en eau. Ivoir'Soir., 25.03.1998. Ce qui les [: les Français] préoccupaient était plus chaud* que la cause qui amène le caïman* a fuir le marigot. Kourouma, 1998 : 13.

 

marlin, n.m. Spéc. (faune). Terme générique désignant le groupe des Makairidae, fam. des Istiophoridae, comprenant le makaira indica ou marlin noir, le tetrapterus albidus ou marlin blanc et le plus commun localement, le marlin bleu (Makaira nigriscans Lacépède), qui peut atteindre 400 cm. de long, au corps puissant, prolongé en avant par un long rostre à section ronde qui est une extension de la machoire supérieure. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 97. Il est très apprécié pour la pêche sportive car "c'est un combattant agressif, puissant et résistant, capable de plonger très profondément ou d'effectuer des sauts aériens importants." Seret /Opic, 1981 : 351-353. En Côte- d'Ivoire, c'est le marlin bleu. Le marlin bleu est, de tous les marlins, le plus combatif. FM., 10.12.1982.

 

marmiton, n.m. V. BOY*. Arrivé dans la grande ville, il sera d'abord petit boy, marmiton*, le travail consistant essentiellement à nettoyer la maison ou l'appartement, à faire les lits, à laver le linge et à la repasser. Deniel, 1991 : 12

 

marouette, n.f. Spéc., (faune). Terme générique désignant des oiseaux de la fam. des Rallidae aux pattes et aux doigts très longs, non palmés. Localement on distingue entre autres, la marouette d'Afrique (Porzana marginalis Hartlaub) et la marouette noire ou râle* noir (Limnocorax flavirostris Swainson), qui vit dans les roselières mais ne nage pas. Serle /Morel, 1988 : 59. 7 espèces signalées (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.

 

marque, n.f. V. BALAFRE*.

 

martin-chasseur, n.m. Spéc. (faune). Oiseau de la fam. des Alcedinidae qui consomme insectes et petits vertébrés. On distingue localement : le martin-chasseur pygmée (Ceyx [Ispidina] picta Boddaert) de la savane arbustive ; le martin-chasseur du Sénégal (Halcyon senegalensis Linn.), savanicole, d'un bleu clair brillant ; le matin-chasseur à poitrine bleue (Halcyon malinbica Shaw) de mangroves et forêts. Serle /Morel, 1988 : 125. Signalés Taï : martin-chasseur marron (Halcyon badia Verreaux), m. pygmée, m. du Sénégal (Marahoué, Taï).. Bousquet, 1992 : 172.

 

martin-pêcheur, n.m. Spéc. (faune). Oiseau pêcheur de la fam. des Alcedinidae, souvent brillamment coloré. On distingue localement entre autres : le martin-pêcheur géant (Ceryle [megaceryle] maxima Pallas) ; le martin-pêcheur azuré (Alcedo quadribrachys Bonaparte) assez commun ; le petit martin-pêcheur huppé (Alcedo [corythornis] cristata Pallas). Serle /Morel, 1988 : 123-124. Signalés petit martin-pêcheur à ventre bleu, (Alcedo leucogaster Fraser), martin-pêcheur azuré, martin-pêcheur géant, petit martin-pêcheur huppé, (Taï), martin-pêcheur géant et le martin pêcheur pie (Ceryle rudis Linn.) très commun (Taï, Azagny), tous (Comoé). Bousquet, 1992 : 179.

 

martinet, n.m. Spéc. (faune). Oiseau insectivore de la fam. des Apodidae. On distingue localement entre autres, le martinet à croupion blanc (Apus [micropus] caffer Lichtenstein) ; le martinet à dos blanc (Apus [colleptera affinis Gray) ; le martinet des palmiers (Cypsiurus parvus Lichtenstein), gris souris ; le martinet épineux d'Ussher (Chaetura ussheri Sharpe) ; le martinet épineux à ventre blanc. (Chaetura assini Sclater). Serle /Morel, 1988 : 119-122. Quatre espèces de martinet épineux et le martinet noir de Bates (Apus batesi Sharpe) signalés (Comoé, Taï), martinet des palmiers, (Marahoué). Bousquet, 1992 : 172.

 

masque, n.m. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux.

1- Masque facial et accessoires pour couvrir le corps destinés à être portés par un homme lors de certaines cérémonies traditionnelles. Mais ce masque représente, pour le groupe ethnique qui le possède, des valeurs symboliques très importantes tant du point de vue social que du point de vue religieux. Seuls les initiés ont accès à la compréhension du mystère qu'il représente. Rappelons, car ce point est important que le masque n'est pas seulement la représentation faciale, mais l'ensemble de la parure du porteur comportant, avec un visage sculpté, son costume, ses attributs. Girard, 1967 : 152. Le masque en pays Yakouba : symbole du savoir. (Titre d'article), FM., 04.03.1980. Le masque dont le profane sait très peu de choses [.], en pays Wè, est l'incarnation des ancêtres, demeure cette haute institution à la fois politique, sociale et religieuse qui donne tout son sens à la vie du Guéré. FM., 09.06.1981. Le masque a donc parlé et le touriste a perdu la raison. FM., 22.02.1983. [.] un masque incarne un des multiples génies, dieux et mensonges que nous avons créés afin de nous leurrer sur un monde injuste et inclément pour notre race. Kourouma, 1990 : 280. Le masque est le support de la puissance, l'intermédiaire entre dieu, les ancêtres* et les hommes. Il assure un rôle fondamental dans la structure et la cohésion villageoise. Oberlé, 1983 : 88. Chez les Dan de Danané, chaque masque est le symbole d'une partie du savoir collectif jalousement et peu démocratiquement détenu par une grande famille spécialiste d'une fonction sociale ou d'une technique particulière: famille des forgerons*, famille des charmeurs de serpents, des laboureurs, des guérisseurs, ... Les masques sont protégés en permanence et attachés pour l'éternité au lieu où on les conserve : de ce fait toute exportation, tout trafic commercial dont ils seraient les enjeux sont littéralement impossibles. David, 1986 : 119.

COMP.: culte du masque, société des masques.

2- Homme (ou plus rarement femme) revêtu de l'ensemble de la vêture qui caractérise le masque et incarnant la symbolique propre à celui-ci. Et pendant ces huit jours, femmes et étrangers devaient se cloitrer, fétiches* et masques dansant et criant sur les places publiques et les chemins. Kourouma, 1970 : 100. Comme l'écrivait un intellectuel ivoirien, H. B. Tiabas, il ne faut pas confondre "masque" et "homme masqué". Le masque africain constitue un être propre, à la fois ancêtre et divinité . L'homme qui le porte n'est qu'un instrument : à sa mort un autre homme portera le masque. Oberlé, 1983 : 88 [.] et Man est une ville de l'Ouest [.] célèbre pour ses cascades, ses ponts* de lianes, sa"Dent" -un pic rocheux- ses masques, ou plutôt ses danseurs masqués. Bonnal, 1986 : 24. Site touristique avec ses cascades, ponts de lianes*, la Dent de Man, les masques, les échassiers*. Détective, 06.03.1995.

COMP.: grand* masque, masque chanteur, masque danseur, masque de la sagesse, masque-femme, masque féminin, masque-griot, masque guerrier, masque long, masque mendiant, masque messager, masque révélé, petit* masque, société des masques, sortie des masques.

LOC.: danser le masque, sortir les masques.

3- masque, (grand ----), Masque traditionnel, très ancien et très secret et dont les pouvoirs, caractéristiques, sont toujours bénéfiques au groupe social. Le plus ancien des grands masques est le masque de la sagesse. Les "grands masques", d'utilité publique, sont presque toujours rouges, secrets, ils ont en général interdits aux femmes et aux étrangers mais certains peuvent être vus par tous; ils conservent une puissance ancienne et toujours bénéfique, n'importe qui ne peut pas les porter et tous les interdits* les concernant sont sévèrement maintenus. David, 1986 : 118. .

4- masque chanteur, V. PETIT* MASQUE. Petit masque dont le rôle est de distraire les spectateurs par ses chants.

5- masque comédien, Le masque comédien, le Dékoï de Tiéhihoua (Kouibly) a brisé le mythe du masque lors de son passage au dernier festival des masques (Gueheva 98). Ivoir'Soir, 12.03.1998.

6- masque danseur, V. PETIT* MASQUE. Petit masque dont le rôle est de distraire les spectateurs par ses danses acrobatiques. La matinée de dimanche fut consacrée au concours de danses qui opposa plusieurs masques danseurs. FM., 21.04.1982

7- masque de [la] sagesse, V. GRAND* MASQUE. Chacun de ces masques se distingue des autres par des attributs caractéristiques de ses fonctions: le Grand Masque dit de sagesse : ultime voie de secours dans les situations déséspérées. FM., 09.06.1981. A Béoua, chez les Guéré, en avril 1979, [.] on a vu sortir* juste après la récolte du riz, le masque de la sagesse* qui est le plus ancien et qui s'impose à tous par l'âge et le savoir-faire. David, 1986 : 119

8- masque-femme, masque féminin, V. GO*-LOA Go*-Loa, les masques femmes se produisent ce week-end à Kridy dans la sous-préfecture de Guiglo. Ivoir'Soir, 14/15/16/17.08.1997. Masques-femmes en fête. (Titre d'article). Ivoir'Soir, 19.08.1997.

SYN.: go*-loa.

9- masque-griot, V. PETIT* MASQUE. Petit masque dont le rôle est d'informer et de distraire les spectateurs. [.] le masque griot qui vante les mérites du précédent [: masque-guerrier*] et raconte des blagues pour faire rire les spectateurs [.]. David,, 1986 :119.

10- masque guerrier, V. PETIT* MASQUE. Petit masque dont le rôle est de maintenir ordre et discipline dans le public. Il est souvent armé d'un bâton ou d'une sorte de fouet. [.] masques guerriers (ceux qui font office de gendarmes pour maintenir l'ordre et la propreté). FM., 09.06.1981.

11- masque long, masque danseur monté sur échasses. La danse du "masque long" ou des échasses où l'échassier* vêtu de cotonnade rayée bleue et blanche comme son escorte, tournoie à trois ou quatre mètres au dessus de la foule et parvient même à faire la pirouette sur les mains. David, 1986 : 12.

12- masque mendiant, V. PETIT* MASQUE. Petit masque qui enseigne l'humilité et mendie cadeaux et nourriture auprès des spectateurs. [.] et le masque mendiant qui rôde, humble et suppliant -ou voleur- de cuisine en cuisine. David, 1986, : 119. [.] masque-griot, ceux qui informent et amusent, masques chanteurs et danseurs, masques mendiants, ceux qui enseignent l'humilité. FM., 09.06.1981

13- masque messager, masque traditionnel qui passe pour être l'intermédiaire entre un grand masque très puissant et les hommes. Tous les masques de la contrée étaient là. Keido masque-messager entre le grand* masque et les hommes, Mansio, masque guerrier qui juge en cas de litige, Kpando, masque de sagesse [.] accompagné de Tchradié, messager du grand masque, Nitchè, masque-mendiant. Tous ces différents masques viennent annoncer ou préparer la sortie* du plus grand masque considéré comme l'ancêtre [.]. Mais la particularité réside dans la présence d'une catégorie de masques, les masques danseurs qui viennent parmi les hommes pour les amuser et les distraire. FM., 21.04.1982.

14- masque révélé, masque traditionnel authentique, conservé dans une ethnie depuis un certain nombre de générations et dont l'origine est considérée comme mythique, par opposition aux masques sculptés et vendus aux touristes, dits masques d'imitation ou de copie, qui, eux, ne sont pas "habités" par l'esprit du masque qu'ils essaient de représenter. La puissance mystique des masques révélés garantit toujours leur préservation dans le lieu et le milieu de leur apparition. FM., 04.03.1980. Les Vieux* étaient formels pour distinguer deux types de masques : les masques révélés et les masques d'imitation sculptés. Ibid.

15- masque, (petit----), masque traditionnel moins pourvu de signification ésotérique que le grand masque. Il sert surtout à souligner les talents de danseur, de chanteur de celui qui le revêt. Les "petits* masques", en revanche, sont individuels pour la course ou la danse et destinés à assurer surtout la puissance physique -et virile- de leur propriétaire. Celui-ci a été entraîné dans sa jeunesse à les fabriquer pour pouvoir, le jour venu, une fois circoncis* et fait homme, se façonner lui-même celui de son choix, adapté à la forme de son visage, taillé dans les règles de l'art, noici, béni et assorti en outre d'une prière de circonstance qui dit : "Mon beau masque, mon saint et heureux masque, je t'offre de diriger ma famille et mon village pendant toute ma vie". David, 1986 : 118.

14- masque (culte du ----), appellation donnée à la tradition de certains groupes ethniques qui accordent une grande importance socio-culturelle aux masques de leur groupe. Ainsi toute la vie de ce peuple repose essentiellement sur le culte du masque aux volontés duquel personne ne peut ni ne doit trouver à redire. FM., 09.06.1981.

15- masques (société des ----), n.f. Institution traditionnelle masculine, propre à chaque ethnie pratiquant le culte du masque. La société des masques est une institution à la fois sacrée et populaire. [.] On peut l'intégrer dès qu'on a subi la circoncision*. FM., 11.03.1980.

16- masques, (sortie des ----), n.f. Fête traditionnelle propre à chaque groupe ethnique qui pratique le culte du masque. Les masques sacrés sont revêtus par les initiés et quittent en cortège la case* des masques. Le spectacle peut être vu par l'ensemble de la population ou, selon les cas, interdit aux étrangers, aux femmes et aux enfants. Non, ici les touristes sont autorisés à assister à la sortie des masques. (Agent de tourisme, Abidjan, 1978).

17- masque (danser le ----), loc.verb. Porter l'ensemble de la parure d'un masque traditionnel et adopter le comportement, la gestuelle et la démarche dansée qui doit être celle de celui-ci. Lourde responsabilité que de danser le masque. (Légende sous photo), FM., 04.03.1980.

18- masques, (carnaval des ---- ), V. POPO-CARNAVAL*.

 

massa, [masa], n.m. Dispon., (tradition). (du mandenkan "roi, chef"), oral, écrit, nord, mélior. Titre donné à un roi ou un chef du Mandingue. Ce sont les louanges, les poèmes et la cora* du plus prestigieux griot* du Mandingue qui, ce matin -là, réveillèrent Djigui Keïta, le massa, le fama* de Soba, toujours en retraite dans sa mosquée privée. Kourouma, 1990 : 43. Lève-toi, mon fils; tu es le Massa de Soba. Kourouma, 1990 : 207.

SYN.: chef*, fama*, roi*, nana*.

 

masta, n.m. Dispon., (du pidgin english ghanéen "master"), argot, oral, fam., péj. Ghanéen. Mais c'est aussi une façon de répondre à ses détracteurs [.] qui, à travers des journalistes en mal de ragots traitent D. de "masta" un quolibet qui en langage populaire désigne les Ghanéens en Côte d'Ivoire. Le Changement, 08.03.1995. C'est pour cette raison que notre griot* Masta D. fait mains et pieds* afin de sauver son nouveau parti du naufrage [.]. Le Monde Ivoirien, 10.03.1995. Pris de court ,"Masta" va s'accrocher à la seule bouée disponible à cette époque. Makoun'Zué, 07.03.1995. Avec nos cousins, les Mastas, on ne sait jamais ! Ivoir'Soir, 08.06.1998.

 

match, n.m. Plusieurs locutions :

1- match, (y a [pas] ----), loc.verb. Argot urbain, (pidgin english ghanéen), oral, écrit, mélior. - A la forme affirmative (d'emploi plus rare): c'est une vraie compétition, le suspens est total.- A la forme négative, c'est gagné d'avance, le succès ne fait aucun doute. Y a pas match pour le succès de cette fête de la jeunesse africaine que nous souhaitons belle [.]. Y a pas match donc pour l'organisation. FM., 03/04.03.1984. Entre l'imitation ivoirienne [: de bachégué] et la copie originale congolaise, y a match !! Cela va durer trente minutes. Ivoir'soir, 16.06.1997. Y a pas match : c'est gagné d'avance. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95. M. Emile Brou élu président de l'Assemblée Nationale. Y avait pas match ! Ivoir'Soir, 12.08.1997. Les lecteurs l'ont plébiscité. Il n'y a pas eu match comme on le dit communément. Ivoir'Soir, 05.01.1998.

2- match à jouer, n.m. Argot urbain, oral, fam., euphémisme. Rencontre galante; "partie de jambes en l'air". Si tu as un match à jouer samedi soir comme ça (7) tu prends ça pour être en forme quand tu fais aller-retour seulement, liquide là ça vient [.] note (7) un match à jouer : une femme pour faire l'amour. A. Touré, 1985 : 110.

3- match nul, n.m. Argot estudiantin, oral, fam. Note correspondant juste à la moyenne: 10/20 par exemple. "Et toi, combien tu as ?" - "En phonétique, j'ai match nul." (Etudiant, Abidjan, 1984).

 

matchette, n.f. V. MACHETTE*. C'est ainsi que je me suis levé et me suis emparé de la matchette que j'avais toujours sous mon oreiller. FM., 22.01.1982. Il y a le Go*-Loè guerrier qui, armé d'une matchette et d'un balai, chasse les enfants [.]. Il est chargé du maintien de l'ordre. Ivoir'Soir, 19.08.1997.

 

maternels, n.m.pl. Dispon.,(tradition), sud. Terme de parenté classificatoire des sociétés matrilinéaires : ensemble des parents de la mère d'un individu donné. Les veuves baoulé retardent le plus possible un second mariage et vivent dans la plupart des cas chez leurs maternels. Ministère du Plan, Etude régionale de Bouaké, 1963 : 73.

 

maternité, (faire la ----), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, rech. Tomber enceinte, avoir des enfants, devenir mère de famille. Certains chefs d'entreprise refusent d'embaucher des femmes parce qu'elles font la maternité. FM., 22.01.1982.

 

matin, matin bonne heure, adv. Fréq., mésol., oral. De bon matin, de bonne heure. Tu nous réveilleras matin à 5 heures quand tu arriveras. (Planteur, Adzopé, 1980). On est parti matin bonne heure pour arriver à Yamoussoukro à 9 heures. (Etudiant, Abidjan, 1981). Matin, vers cinq heures, il est parti. Krol, 1994 : 121.

 

matiti, [matiti], n.m. Dispon., argot urbain (langues bantou), oral, péj. Broussailles, terrain vague, par extension, bidonville d'habitat spontané. Il habite un matiti derrière Rails. (Boy, Abidjan, 1995). [.] la scène commence à Yopougon, dans l'un des multiples"matitis" de la ville. Un "Sicobois*" pour employer le vocabulaire local. Nouvel Horizon, n° 144. Cité Dagnac, 1996 : 148.

SYN.: campement*, cicobois*, habitat* sauvage, habitat* spontané, poto*-poto, quartier* spontané.

 

matos, [matCs], n.m. Fréq. ,argot urbain, oral, fam. V. BOTCHE*. Fesses, postérieur. Un jour le mari dit à la femme / tes seins sont trop tombés, ton matos a trop diminué. (Chanson "Adjoua Yako*". Groupe "Les esprits de Yop").

SYN.: botché*, bureau* politique, café*-cacao, gros* mémé, pont* arrière.

 

matriarcat, n.m. Spéc., mais fréq. (tradition). Filiation matrilinéaire. S'il est abusif et même erroné d'employer le mot "matriarcat" pour définir la société agni, puisque les femmes n'ont qu'un pouvoir politique limité, il n'en reste pas moins qu'elles occupent en fait au sein de cette société une place privilégiée. Boutillier, 1960 : 83. Mais enfin pourquoi cette suprématie des oncles maternels*? [.] Cette loi du matriarcat repose sur la conviction que seule, la mère est sûre de son enfant, tandis qu'on peut le faire croire à l'homme, [.]. Anoma Kanié, 1978 : 80. Ton père et ma mère sont nés de la même mère et du même père et jusqu'à nouvel ordre nous sommes régis par les lois du "matriarcat" [.]. Les biens de ton père reviennent donc à sa soeur unique ou au fils de sa soeur, c'est-à-dire moi. Du Prey.1979 : 46. Ainsi se consacra la coutume baoulé du matriarcat qui accorde toute prééminence à la mère sur le père et sacralise la transmission de la vie et de l'héritage par les femmes. Conte, 1981 : 46. Dans le grand groupe Akan dont font partie nos deux races*, on hérite du côté de la mère. On appelle ça matriarcat. Akissi Kouadio, 1983 : 60.

 

matrilinéaire, adj. Fréq., (tradition). Se dit d'une société dans laquelle c'est par les ascendants maternels qu'un individu reçoit son nom, ses biens et son statut social. Chez les Sénoufo, en outre, pas de traditionnistes* spécialisés comme dans les sociétés mandingues. La structure matrilinéaire est encore si vivace que les chercheurs ont décidé d'accorder une plus grande attention aux connaissances détenues par les femmes. David, 1986 : 102.

 

matrone, n.f. Fréq., oral,écrit, tous milieux. Femme expérimentée qui aide les femmes à accoucher dans le monde traditionnel mais aussi accoucheuse semi-professionnelle qui n'a pas les qualifications médicales légales pour exercer le métier de sage-femme. C'est une matrone de 21 ans [.] qui dirigeait cette polyclinique clandestine. FM., 22.10.1982.

COM.: le terme n'a localement jamais la valeur de "grosse femme vulgaire d'âge mûr".

 

Mauritanien, n.m. Argot nouchi, jeunes urbanisés, péj. Type, olibrius. Aucun Mauritanien ne peut toucher à mon gnadéni*. (: Pas un type n'a le droit de piquer ma place de parking, FM., 06.01.1993).

 

mauvaiseté, n.f. Dispon., écrit, péj. Etat de quelqu'un qui est mauvais par nature, souillé par ses actions. Sa mauvaiseté pouvait salir tout le Bolloda si on la sacrifiait aux abords de la ville. Kourouma, 1990 : 149.

 

maxi, n.f. Fréq., oral, tous milieux. Jupe longue et très ajustée et qui fait partie du vêtement traditionnel des femmes du groupe akan. Moi je sautillais derrière avec la jupe longue serrée et mes talons. Note : En Côte d'Ivoire, cette jupe est appelée maxi. Akissi Kouadio, 1983 : 68.

 

m'bilé, n.m. V. CAFEIER* DU RIO NUNEZ.

 

mboul, [mbul], n.m. Spéc; (flore). (Celtis integrifolia Lam.). Arbre moyen de la fam. des Ulmacées. Aubreville, 1959, I : 39.

 

méconnu, adj. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Inconnu, ignoré. A l'INSET et à l'ENSTP, le système de "palestinien", de cambodgien" qui consiste à dormir en groupe dans une même chambre dans les résidences U d'Abidjan et de Bouaké est totalement méconnu*. "Un étudiant, une chambre", affirment fièrement les étudiants de Yamoussoukro. Ivoir'Soir, 13.11.1997.

 

médaille, n.m. V. PLAT-PLAT*.

 

médecin, n.m.

1- médecin africain, Vx. (administration). Avant l'Indépendance, titre porté par un membre du Service de Santé ayant reçu une formation médicale intermédiaire entre celle de médecin et celle d'infirmier, généralement à l'école William Ponty de Dakar. Après des études particulièrement vivantes, il sortait à l'âge de 23 ans avec son diplôme de médecin africain. FM., 28.01.1980. [.] il en sort médecin africain, formé en trois ans en 1925. David, 1986 : 38.

2- médecin traditionnel, V. TRADI*-PRATICIEN. Le chef de la brigade de Guibéroua [.] nous apprend qu'une équipe du Ministère de la santé publique, enquête aussi sur les méthodes des médecins traditionnels du village. FM., 12.10.1982.

3- médecin volant, Dispon., (administration). Appellation donnée à un médecin chargé de couvrir les besoins en matière de santé d'une vaste zone. Un médecin volant est un médecin responsable de la santé sur une vaste zone dans laquelle il est contraint de se déplacer sans arrêt. FM., 20.07.1979.

 

médecine africaine, médecine traditionnelle, n.f. Fréq., (tradition),oral, écrit, mélior.

1- Science thérapeutique des guérisseurs traditionnels qui s'appuie sur la pharmacopée locale. Qu'Amangoua ait accepté, ainsi, sans réaction aucune, la médecine africaine, pourrait déconcerter plus d'une personne non avertie. C'est que le savoir occidental n'empêche pas les traditions * de reprendre leurs droits. Anoma Kanié, 1978 : 169. Car il y a une médecine traditionnelle qu'il faut respecter. FM., 06/07.11.1982.

LOC.: faire médecine africaine.

2- médecine africaine, (faire ---- ), loc.verb. V. FAIRE MEDICAMENT*. Certains disaient de faire médecine africaine. Deniel, 1991 : 68.

3- médecine traditionnelle, V. MEDECINE AFRICAINE*. [.] depuis la dévaluation du franc CFA*, un nombre croissant de personnes se détournent des Centres de santé pour recourir à la médecine traditionnelle. Jeune Afrique, 06/12.03.1996.

 

médecinier, n.m. Spéc. (flore).

1- (Jatropha gossyfolia ). Plante originaire du Brésil mais bien acclimatée et ayant diverses utilisations en pharmacopée traditionnelle.

2- médecinier des Barbades, V. POURGUERE*.

 

médiateur, n.m. Dispon., (religion). V. EGLISE* MESSIANIQUE. Titre porté par le prophète* dirigeant l'Eglise messianique. Le médiateur Josué ne peut pratiquement plus quitter son village sans provoquer des palabres*. Arnaut, 1976 : 87.

 

médicament, n.m.

1- médicament [africain]. Fréq. (tradition), oral, écrit, tous milieux. Remède traditionnel préparé par un guérisseur, un féticheur ou un marabout. Mais cela peut être également une drogue ou une potion magique pour protéger non seulement de la maladie mais également du mauvais sort, des envoûtements, etc. Trois fois il répéta aussi les suggestions suivantes : "Si je t'ai fait diable*, viens me toucher, sinon... Si je t'ai fait du médicament mauvais, viens me toucher..." [.] Le mort ne bougea pas. Bolli, 1977 : 35. Le guérisseur est arrivé [.] mais comme il ne pouvait pas trouver l'empoisonneur, le médicament ne marchait pas. Du Prey, 1979 :44. Est ce que vous lui avez demandé si elle avait un médicament qui vous rendait en forme auprès d'elle ? FM., 03.01.1980. Même s'il était prouvé que L.B. lui avait remis un médicament - on n'a pas retrouvé trace de ce fameux cordon- en l'acceptant, L.Y., en homme mûr et libre, prenait là la responsabilité de ce qu'il allait faire. [.] -"Oui mon Président, c'est le cordon de médicament qui m'a insufflé cette cruauté. FM., 09.01.1980. Avez-vous un anti*-serpent ou un médicament qui repoussent ces reptiles ? A. Touré 1985, 228. Moi faire médicament très puissant. Vous casser son gueule à eux ! Jano, 1987 : 9. Il faut que je parle à El Hadj* pour qu'il me donne un médicament pour avoir l'argent comme avant. Bonnassieux, 1987 : 163. [.] elle allait au Bénin et elle en revenait avec des petites marmites pleines de ce qu'on appelle médicament africain : dedans il y a du bon pour guérir, mais il y a aussi du mauvais pour gâter l'homme, le rendre fou. Deniel, 1991 : 56.

DER.: médicamenter*.

COMP.: chercher médicament, faire médicament.

SYN.: fétiche*, gris-gris*.

2- médicament, (faire ----), loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Se soigner selon la médecine africaine mais aussi et plus fréquemment: mettre en jeu des pratiques magico-religieuses pour se protéger ou pour nuire à autrui. Y fait médicament : Il jette des sorts. (Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

SYN.: djiboter, djibser*, faire gris* gris, faire fétiche*, faire médecine* africaine, gbaner*, gbasser*, gbétiser*, médicamenter*.

3- médicament, (chercher médicament), loc.verb. V. CHERCHER*.

 

médicamenter qqun, v.tr.dir. V. FAIRE MEDICAMENT*. Faire appel à une pratique magico-religieuse afin d'obtenir que qqun ait le comportement souhaité.[.] je sentais que tu ne voulais pas de moi, alors j'ai employé le seul moyen qui me reste : te médicamenter. Anoma Kanié, 1978 : 153.

 

médiocriser, v.tr. Dispon., oral, écrit, litt. Rendre incertain, fragile ou médiocre. De sa propre volonté, le porte*-canne se livra aux traitements des sorciers et des magiciens qui l'ensorcelèrent et médiocrisèrent son avenir. Kourouma, 1990 : 188

 

méditant, n.m. Dispon., oral, écrit, surtout  intellectuels. Appellation portée par un membre de l'Association pour la Science de l'Intelligence Créatrice (: AISIC). Le Président de l'Association Ivoirienne poutr la Science de l'Intelligence Créatrice convoque tous les méditants résidant sur l'étendue du territoire. FM., 18.03.1983.

 

médjilagba, [medFilagba],  n.m. Spéc. (flore). Petit arbre de la fam. des Caesalpiniées. On distingue localement le Gilbertiodendron Limba [Scott Elliott] J. Léonard, le G. bilineatum [Hutchet Dalz] J. Léonard, le G. ivoriense [A.Chev.] Léonard. ou médjilagba, le G. splendidum [A.Chev] Léonard ou médjilagba à grands fruits. Aubreville, 1959, I : 276.

 

mégaderme [à ailes orangées], n.m. Spéc., (faune). Chauve-souris de la fam. des Mégadermatidés, aux ailes larges, à la queue courte et aux vastes oreilles. Dekeyser, 1955 : 112.

 

mégaloglosse, n.m. Spéc., (faune). (Megaloglossus woermanni Pagenstcher). Petite chauve souris brune à collerette crème et à la langue démesurément longue. Dekeyser, 1955 : 108.

 

méléfoufou, [melefufu], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé). (Homalium Le Testui Pellegr.). Bel arbre moyen de la fam. des Samydacées, très ornemental lors de la floraison par ses magnifiques et abondantes gerbes de fleurs roses. Aubreville, 1959, III : 26

SYN.: ahoubé (ébrié), di iroa (baoulé).

 

mélegba, [melDgba], n.m. Spéc., (flore). Arbre de la fam. des Légumineuses Caesalpiniacées. On distingue localement le berlinia grandiflora [Vahl] Huch. et Dalz ou mélégba des galeries assez grand arbre qui porte des panicules de fleurs blanches à odeur suave ; le B. confusa Hoyle ou mélegba, grand arbre à cime hémisphérique ; le B. tomentella Keay ou komélegba, difficile à distinguer du précédent et le B. occidentalis Keay ou pocouli au bois rouge joliment veiné qui pourrait être utilisé en ébénisterie. Roberty, 1954 : 208. Aubreville, 1959, I : 278.

COM.: nom pilote de ce bois: ébiara. CTFT, 1989 : 366.

SYN.: (B. confusa) : agbé (ébrié).

 

méléguète, n.f. V. MALAGUETTE*. Roberty, 1954 : 359.

 

même, adv. Fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- Adv. de renforcement expressif, d'emploi extrêmement fréq., surtout dans le méso ou le basilecte. Il suit toujours le mot à mettre en relief. Zéro franc même, je ne vous paierai pas ! FM., 11.01.1980. J'ai alors commencé à trembler, fort, très fort même. M. Bandaman, 1986 : 29. Hé cousin! A chez nous* village , c'est trop chaud* même ! On a dansé, on a rigolé, on a bouffé jusqu'àààààà*, on peut plus même !" David, 1986 : 134. Vous êtes pour qui même dans tout ça ? FM.: 06.04.1993. [.] farce savante et triviale, farce oseille et miel, farce de Bidjan-là-même. Tierno Monenembo, 1993 : 26.

SYN.: dè*.

2- Dispon., oral, mésolecte ou basilecte. Derrière un pronom ou un autre adv., la valeur de renforcement expressif est fortement atténuée voire inexistante, notamment dans une question. Mais toi là, y a quoi même ? Zazou n°13 : 19-81. Ton tuteur*, c'est qui même ? (Instituteur, Abidjan, 1980). "Tu aimes ma sauce*?"-"Trop même" (: Oui, beaucoup !, Fonctionnaire, Bouaké, 1978).

COMP.: qui* même ?, quoi* même ?, trop* même.

3- même chose, (être ---- ), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte ou basilecte. Etre semblable, être de même nature ou de même rang social. Toi et moi, on est Maliens, on est même chose, donc tu es chez toi. Deniel, 1991 : 67.

SYN.: (part.) être caiman* pareil.

4- même père même mère, loc.adj. V. FRERE*, SOEUR*. [.] Yodé Martial qui a trois enfants et onze frères et soeurs de même père même mère [.]. Krol, 1994 : 214.

 

mémé, (gros ---- ), n.m. V. BOTCHE*. Regardez le gros mémé que me fait cette jupe. (Cliente à couturière, Abidjan, 1990).

 

méné, mana, [mene] / [mana], n.m.Spéc., (flore). (Lophira lanceolata Van Tiegh. ex. Keay), arbre des savanes, confondu avec l'azobé*. Graines oléagineuses souvent utilisées. Dans ces formules où entrent plus de dix plantes, il est à peu près impossible d'estimer le rôle joué par le méné. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 64. Roberty, 1954 : 242. Aubreville, 1959, II : 314.

 

méninguette, n.f. V. MALAGUETTE*.

 

menotter, v.tr.dir. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Mettre les menottes à qqun. Il était plutôt question de me menotter pour m'accompagner chez mes parents qui devront payer la somme de 45 000 f. FM., 06.07.1982.

 

mensonges du soir, n.m.pl. V. CONTES* DU SOIR. Les mensonges du soir (recueil de contes traditionnels kru.). Chez les Baoulé que je connais, on termine les contes par une simple formule "Voilà mon mensonge du soir" et l'assistance de répondre "Merci pour ce mensonge". FM., 28.06.1983. Des conteurs, on en a chez nous. [.] le public le connaît bien : pendant de longues années, il a animé, avec quelques autres, l'émission "Mensonges d'un soir" de la télévision 1ère chaîne. Ivoir'Soir, 14.10.1997.

DER.: menteur*.

SYN.: contes* du soir.

 

menteur, menteur d'un soir, n.m. Dispon., (tradition), (calque langues loc.), mélior. Conteur, diseur de contes. Le célèbre menteur (diseur de contes) Adou Yam's [.] a réussi [: son pari] de fort belle manière lors de la veillée du conte. FM., 05.02.1993. Notre menteur pourrait y proposer, entre autres, des contes de son cru ou d'autres connus [.]. Ivoir'Soir, 14.10.1997. Adu Yam's, le conteur d'Adzopé est de retour [.], le "menteur d'un soir" est revenu le sourire aux lèvres. Ivoir'Soir, 09.06.1998.

COM.: les contes ne se racontent que le soir à la veillée, d'où leur nom de"mensonges du soir" dans certaines langues du pays.

COMP.: maître*-menteur.

 

mercenaire, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj.

1- Professeur de l'enseignement public qui augmente son salaire en faisant des heures supplémentaires dans l'enseignement privé. Pardon ? Non, je ne dis pas que tu es un mercenaire ! [.] J'ai simplement dit que si tu choisis cette noble profession parce qu'elle est bien rémunérée, tu risques d'agir en mercenaire. [.] Si tu n'as pas la vocation, tu ne peux aimer ceux pour lesquels tu seras payé [.]. Un mercenaire ne travaille pas par vocation, ni par amour, mais par cupidité. J. Guenaman Colbert, 1985 : 60. Il est mercenaire dans un collège privé de la Riviera, pour arrondir ses fins de mois. (Inspecteur, Abidjan, 1990).

DER.: mercenariat*.

2- Spéc. Dans les Groupements à Vocation Coopérative*(GVC*) exploitant des mines d'or, nom donné aux sous-traitants orpailleurs engagés pour faire le travail. Dans les faits, ces GVC* [: des mines d'or] sous-traitent leurs parcelles aux "mercenaires" comme ils aiment se faire appeler eux-mêmes. FM., 13/14.02.1993. Le GVC appartient aux gens du village. Comme le travail est dur et pénible, ceux-ci préfèrent faire appel à des mercenaires. Ibid.

3- Argot estudiantin. Etudiant plus avancé, engagé pour venir présenter un examen à la place d'un autre. Pendant ce temps, le mercenaire, un élève d'une classe plus avancée, traite le sujet. Krol, 1994 : 194

 

mercenariat, n.m. Dispon., argot estudiantin, oral, écrit, péj. En général, fait d'être payé pour accomplir un travail qui aurait du être accompli par un autre. Il s'agit donc par exemple, pour un enseignant du public, de faire des heures supplémentaires dans le privé mais plus souvent, pour un élève avancé, de se substituer à un autre élève de niveau inférieur, pour subir des épreuves à sa place ou pour l'aider à tricher, moyennant rétribution. Le mercenariat consiste à chercher un camarade étudiant plus fort que soi dans la discipline concernée et qui accepte d'aller composer à sa place. FM., 05.02.1982. [.] un groupe d'élèves a entrepris une enquête sur le mercenariat.[.] Le mercenariat s'applique aux devoirs à la maison et aux examens de contrôle effectués en classe. Dans le second cas, la technique est très sophistiquée. Le combinard prend connaissance du sujet, demande à sortir et, de mêche avec un complice posté à l'extérieur, le lui transmet et retourne en classe où il fait mine de s'absorber dans son devoir. Pendant ce temps, le mercenaire*, un élève d'une classe plus avancée, traite le sujet. Plus tard un troisième complice sort chercher la copie, l'exploite, la transmet au premier et éventuellement à d'autres et le tour est joué. Une variante consiste à se placer en classe dans une rangée longeant le mur ajouré de clostrats* [.] ce qui facilite la transmission. Comme son nom l'indique, le mercenariat se paie. Krol, 1994 : 195.

SYN.: badjô*, pétrole*.

 

merco, n.m. Dispon. argot urbain, oral, mélior. Mercedes. Nom familier d'une voiture considérée comme le prototype de la voiture de riche. C'est pas merco mais c'est Jaguar. ID., 14.01.1973. Tu as vu sa merco? Y a pas conjoncture* pour lui. (Secrétaire, Abidjan, 1990).

 

mère, n.f. V. MAMAN*. Vous devez savoir que comme le veut la loi des castes, il n'y a que les griots* qui se marient entre eux. Donc toutes mes mères* sont griotes*. Celle qui m'a mis au monde s'appelle Massanon Diabaté. FM., 02.06.1981. Ne pleurez pas, mes mères, dit Anka. R. Yaou, 1999 : 245.

 

méré, [mere], n.m. Spéc., (élevage), (du tyembara). Bovidé hybride né du croisement entre un zébu* et une vache ou de celui entre un taureau et une femelle zébu. Il s'agit d'un élevage semi-transhumant de zébus et de métis zébus et taurins, habituellement désignés par le terme de "mérés". Bernardet, 1986 : 31.

 

merle métallique, n.m. Spéc., (faune). Oiseau de la fam. des Sturnidae à plumage à reflets. On distingue localement entre autres : le merle métallique à tête pourprée (Lamprotornis [lamprocolius] purpureiceps J. et E. Verreaux) ; le merle métallique à oeil blanc (Lamprotornis splendidus Vieillot) ; le merle métallique de Swainson (Lamprotornis chloropterus Swainson) ; le merle métallique à queue violette (Lamprotornis chalcurus Nordmann) ; le merle métallique améthyste (Cinnyricinclus leucogaster Gmelin). Serle /Morel, 1988 : 170-175. [.] merle métallique à tête pourprée, merle métallique. à oeil blanc, merle métallique à dos bleu (Lamprotornis cupreocauda Hartlaub) signalés (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 172.

 

merle rouge-gorge, n.m. Spéc; (faune). (Sheppardia cyornithopsis Sheppard). Petit oiseau de la fam. des Turdidae, des forêts de basses terres. Serle /Morel, 1988, : 275. Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 172.

 

merlu noir, n.m. Spéc., (faune). Poisson benthique de la fam. des Merlucciidae. Deux espèces locales (Merluccius senegalensis Cadenat, et Merluccius polli Cadenat). Aldrin /Noyer /Brégéat 1972 : 41. Les merlus noirs ont d'ailleurs une chair de consistance molle, de moins bonne qualité que celle de l'espèce européenne. Seret /Opic, 1981 : 109-111.

 

mérou, n.m. Spéc. (faune). Poisson de la fam. des Serranidae. Les espèces locales les plus connues sont: le mérou à points bleus (Epinephelus [cephalopholis] taeniops Valenciennes), d'environ 40 cm, à chair excellente et à la coloration vermillon ; le mérou géant (Epinephelus [Promicrops] esonue Ehrenbauum) qui peut atteindre 230 cm pour 175 kg. ; le mérou bronzé (Epinephelus aeneus Geoffroy Saint Hilaire) qui peut atteindre 100 cm ; le mérou commun (Epinephelus.guaza Linn = E. gigas Brünnich) qui peut atteindre 140 cm : le mérou noir (Epinephelus caninus Bloch) qui dépasse les 150 cm. Seret /Opic, 1981 : 121.

SYN.: fausse* morue, dadassou (de l'ébrié), ékoué (du nzéma), orousin (de l'alladian)(: mérou bronzé), awro (: mérou commun).

 

mésange, n.f. Spéc., (faune). Terme générique désignant de petits oiseaux de la fam. des Paridae. Localement on distingue, entre autres la mésange ardoise (Parus funereus Verreaux) et la mésange noire à épaulettes blanches (Parus leucomelas [melaniparus niger] Rüppel), assez répandue dans les savanes boisées. Serle / Morel, 1988 : 220. [.] mésange ardoise signalée (Taï), mésange. noire à épaulettes blanches (Comoé). Bousquet, 1992 : 172.

 

messianique, adj. Spéc., (religion)., oral, écrit, tous milieux.

1- messianique (église ---- ), n.f. Eglise syncrétique ivoirienne dirigée par un prophète*. Un temple pour l'église messianique. FM. 04.12.1982. Signalons que l'église messianique forte de 4 000 fidèles en 1963 en compte actuellement 20 000. Ibid.

2- n.m. Membre de cette église syncrétique. M. A.L., porte-parole des messianiques a remercié les autorités pour leur présence à la pose de la première pierre du temple de cette communauté religieuse. FM., 04.12.1982.

3- adj. Appartenant à l'Eglise messianique. Les étudiants messianiques, venus également de la capitale, repartent aussi non sans avoir été bénis par le prophète*. Arnaut, 1976 : 92. La communauté messianique était en fête samedi 30 octobre dernier à l'occasion de la pose de la première pierre du temple d'Abidjan. FM., 04.12.1982.

 

mesure, (être à ---- de + infinitif), loc.verb. V. A*. Fréq., oral, écrit. acrolecte, mésolecte, recherché. Etre en mesure de + infinitif. Je suis maintenant à mesure de terminer ma villa. (Enseignant, Abidjan, 1994). Le gouvernement devrait être à mesure de trouver des solutions dans les jours qui vont suivre. (Radio, 15.11.1996, 20h).

 

mesurer, v.tr. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Vendre au détail un produit quel que soit celui-ci : tissu, farine, liquide, etc. Non, la femme là, elle mesure pas. C'est douze yards*-douze yards. (Marché, Abidjan, 1988).

DER.: mesurette*.

 

mesurette, n.f. Dispon. ,oral, écrit, tous milieux. Petit récipient : verre, noix* de coco évidée, calebasse, etc. servant à la vente au détail des farines et des liquides. L'on continue de vous servir l'huile par mesurettes. FM., 04.02.1980.

 

métis, n.m. Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Appellation qui est donnée aussi, localement, à un enfant né de parents issus d'ethnies différentes. V. RACE*. C'est un métis de Dioula et de Baoulé. (Infirmier, Abidjan, 1982).

 

méthode quinconce, n.f. V. QUINCONCE*.

 

métier, (chercher---- ), loc.verb. V. CHERCHER*.

 

métondo, [metRdo],  n.m. Spéc., (flore), nord. (Cordylia pinnata Milne-Redhead). Très bel arbre des savanes boisées et des forêts claires de la fam. des Caesalpiniacées. Il fournit du bois d'oeuvre et de feu. Son écorce sert en pharmacopée traditionnelle. Son fruit charnu à pulpe blanche, gros comme une orange, est comestible avec un goût qui évoque la mangue. .

COM.: métondo est le nom pilote de l'arbre. CTFT, 1989: 371

SYN.: dimb.

 

mettre, v. Engendre un certain nombre de locutions.

1- mettre à l'aise, v.intr. Fréq., oral, écrit, tous milieux. V. A L'AISE*. Se dit d'un état où l'on se sent réconforté, détendu, presque heureux.On revient à une situation qui nous met à l'aise et je suis content parce que vivre en permanence avec la crainte de perdre son travail, ce n'est pas vraiment agréable. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 69.

2- mettre à l'aise (se ----), v.pronom. Fréq., oral, écrit, tous milieux, euphémisme. Aller aux W.C. Quelqu'un qui avait tenu à laisser à la postérité une trace de la colère qu'avait fait jaillir en lui l'état des latrines et l'impossibilité probable de s'y "mettre à l'aise" comme on désigne joliment en Côte-d'Ivoire cet acte ordinaire quand on veut éviter son appellation plus prosaïque. Krol, 1994 : 16. Tôt le matin, le gardien ouvre la porte me demande si je veux me mettre à l'aise, charmante expression ivoirienne pour dire aller au w-c. Krol, 1994 : 232.

SYN.: aller au besoin*, aller au bord*, aller* voir William Camara, faire cabinet*, tecker*.

3- mettre au géou, loc.verb. Dispon., argot urbain, oral, fam., surtout gardiens de voitures. Refiler un pourboire. Il t'a mis au géou: il t'a donné de l'argent. FM., 06.01.1993.

ANTON.: mettre sans.

4- mettre au beurre, V. BEURRE*.

5- mettre dans son coeur, loc.verb. Dispon., oral, écrit, recherché. Prendre en affection. De mauvaises gens t'ont détourné, je ne t'avais pas promis la richesse, mais avec ma religion, tu allais être bien et je t'avais mis dans mon coeur, mais maintenant tu es perdu. Deniel, 1991 : 99.

6- mettre dans sa main, loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Se charger de quelqu'un, accepter d'être responsable de qqun. Mon oncle [.] a finalement accepté de me mettre dans sa main pour que je parte avec lui [.]. Deniel, 1991 : 22.

7- mettre, (se ---- daye), loc.verb. Fréq., argot urbain (hybride français + anglais), oral, péj. Se saouler. V. DAYE*. Pendant que les jeunes font des projections par rapport aux fêtes "Et on va se mettre daye ?"-"Eh non ! Le 24 , je dois faire mal* dans les go*!" (BD) Ivoir'Soir, 19/20/21.12.1997.

8- mettre dedans, loc.verb. Dispon., argot urbain, oral, vulg. (Pour un homme), baiser. [.] leur prix [ : des prostituées] c'est pas cher [.] Missié c'est 300F, alors tu mets dedans. A. Touré, 1985 : 112.

9- mettre derrière les boeufs, loc.verb. Dispon., (calque des langues loc.), oral surtout, mésolecte, basilecte. Employer (qqun) comme berger. Quand j'avais environ 7 ans, mes parents avaient des boeufs et ils n'ont pas voulu que j'aille à l'école; Papa m'a mis derrière les boeufs. Deniel, 1991 : 43

10- mettre en grossesse, loc.verb. V. GROSSESSE*.

11- mettre fan, loc.verb. V. FAN*. Heureusement encore qu'on peut mettre fan les go* avec un regard flamboyant. Ivoir'Soir, 27.05.1998.

12- mettre les brèques, loc.verb. V. BREQUES*.

13- mettre pieds et mains, loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Plonger (dans un travail), commencer à faire quelque chose. Pourtant, dès le début, ce n'était pas un travail que j'avais voulu embrasser [.] mais j'ai mis pieds et mains dedans et c'est le commencement de mon travail de boy. Deniel, 1991 : 128.

14- mettre pied dans + nom de lieu, loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Mettre les pieds. Si jamais Kouassi se marie, dit-il et si je meurs, il ne faut pas qu'il mette pied dans mon village. Akissi Kouadio, 1983 : 84. J'avais peur mais ma femme n'est pas lettrée*, elle n'a jamais mis pied à l'école. Deniel, 1991 : 88.

15- mettre sa bouche dans l'affaire de qqun, loc.verb. V. BOUCHE*.

16- mettre sans, loc.verb. Dispon., argot urbain des gardiens de voiture, oral, fam. Ne pas donner de pourboire (en parlant d'un client éventuel du parking). Il t'a mis sans : il ne t'a rien donné. FM., 06.01.1993.

ANTON.: mettre au géou.

17- mettre un étudiant, loc.verb. Dispon., argot estudiantin, oral, fam. En parlant d'un prof., donner une mauvaise note, sacquer. Il n'est pas surprenant d'entendre dans les couloirs que tel ou tel prof a mis un étudiant ou l'a coupé*. Campus lexique, 1978 : 4.

SYN.: couper*, couper bas.

ANTON.: couper* haut, sortir* le prof., sortir* la note.

18- mettre un peu, loc.verb. Dispon., argot estudiantin, oral, fam. (En parlant d'un serveur du restaurant universitaire), donner un peu de nourriture en supplément. Les sorciers* sont d'une importance capitale en matière de djaffe* : ils acceptent souvent de mettre un peu* si vous le leur demandez. Campuslexique, 1978 : 2.

19- mettre, (se ---- blé), loc.verb. V. BLE*.

20- mettre (se ---- gban), loc.verb. V. GBAN*.

 

miature, mianture, (être dans la ---- ), [mjatyr] / [mjStyr], loc.verb. Dispon., (hybride baoulé "être serré" et du suffixe franç. -ture), oral, mésolecte, basilecte, fam. Etre dans les problèmes, dans les difficultés (d'argent, de santé, etc.). Et maintenant que tu es dans la miature, comment tu vas nourrir tes enfants? (Instituteur, Abidjan, 1980).

SYN.: être drap*.

 

micro-élément, n.m. Dispon., argot estudiantin, oral, fam. Anti-sèche. On peut citer aussi l'utilisation de petites fiches sur lesquelles est recopié l'essentiel du cours. Ces micro-éléments, comme on les appelle, sont judicieusement glissés sous la chemise et sortis habilement au moment opportun. [.] Les étudiantes [.] se rendent à l'examen en doublant leur pagne*. Naturellement entre ces deux pagnes se trouvent les micro-éléments. FM., 05.02.1982.

 

micropotamogale de Lamotte, n.m. Spéc; (faune). (Micropotamogale Lamottei Heim de Balsac). Animal rarissime qui diffère du potamogale* par la taille plus petite, la queue (normale et non aplatie), le rhinarium charnu, la denture. Le pelage uniforme est marron cendré. Le micropotamogale de Lamotte n'est encore connu que par le type de description. H. Heim de Balsac considère qu'il représente un type intermédiaire entre les Oryzorictinés de Madagascar et le potamogale. Dekeyser, 1955 : 95. Haltenorth /Diller, 1985 : 304. Le micropotamogale de Lamotte (longueur : 10 à 12 cm !) est une curiosité scientifique. Il représente à lui tout seul un nouveau genre zoologique. Découvert au Mont-Nimba, il n'a jamais été localisé ailleurs. Bousquet, 1992 : 193.

 

mide, [mid], n.m. Spéc., argot nouchi du milieu. Unité de vente au détail de l'héroïne : un sachet. Un mide est un sachet d'héroïne qui coûte 4 500 F. Ivoir'Soir, 29.08.1997.

 

miétandabo, [mjetSdo], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé). (Trichilia Matrineaui Aubrev. et Pellegr.). Grand arbre de la fam. des Méliacées au bois gris rosé. Aubreville, 1959, II : 186.

SYN.: lokoabro (ébrié).

 

migan, [migS], n.m. Dispon. (tradition), (emprunt langue locale). Sorte de purée confectionnées avec des bananes vertes. Migan de bananes vertes : servez avec du poisson. (recette du jour) FM., 30.05.1980.

 

mignonnette, n.f. V. BANANE*-DOIGT.

 

mil, n.m. Fréq. (alimentation) . oral, écrit, tous milieux. (Pennicetum spicatum [Linn.] Koern.). Terme générique désignant l'une des cultures les plus communes en AOF sur sol sec ou pauvre. Roberty, 1954 : 400. Nombre infini de races et de formes, sauvages ou redevenues telles. On distingue localement surtout le petit mil du gros mil V. SORGHO*, le mil rouge du mil blanc, le mil tardif (V. SANIO*), du mil précoce. On avait fini les dernières récoltes de mil et maintenant il fallait célébrer les funérailles*. Koné, 1976 : 19. Et comment mangerons-nous si nous n'avons pas de mil et de maïs dans les greniers*? Koné, 1976 : 51.[.] toute la famille réunie pour prier et boire les bouillies de mil, de riz [.] A. Koné, 1980 : 9. L'Almamy* nous demande des chevaux, des boeufs, du mil, des guerriers, des esclaves [.]. Kourouma, 1990 : 28. Après l'hivernage*, quand le mil* commence à mûrir [.]. Deniel, 1991 : 43

COM.: base de l'alimentation en région de savanes, le mil est consommé en grains, en farine, en couscous, en boules*. Pour les botanistes, seul le Pennisetum, petit mil, mil précoce, mil tardif, sanio* sont des mils, le gros mil, le mil blanc, le mil rouge étant des sorghos*.

COMP.: couscous de mil, bière* de mil, gros mil, mange*-mil, mil tardif petit* mil.

SYN.: pénicillaire, mil-chandelle, mil à chandelles (inusités sauf manuels), petit mil.

 

milan noir africain, n.m. Spéc. (faune). (Milvus migrans Boddaert). Gros rapace de la fam. des Accipitridae, d'un marron terne. L'espèce africaine a le bec jaune et vit des détritus des villes et des villages, contrairement à l'espèce européenne qui est peu anthropophile dans ses quartiers d'hiver. Serle /Morel 1988 : 47. Signalé (Comoé, Azagny). Bousquet 1992 : 179.

 

milieu d'en haut, n.m V. EN* HAUT D'EN HAUT. Comme c'est une personne bien, une du "milieu d'en haut" qui me veut du bien, et qui pourrait m'ouvrir un bon couloir* dans la high society, et tout et tout*. Ekra, 1985 : 48.

 

miligbé, [miligbe],n.m. Spéc. (flore), (du yakouba). (Memecylon polyanthemon Hook. f. et M. lateriflorum Brem. ou komiligbé). Petit arbre de la fam. des Mélastomacées, à fleurs bleues. Aubreville, 1959, III : 91.

 

mille kilos, camion mille-kilo, n.m., adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Véhicule automobile de 1 000 kilos environ de charge utile, aménagé sommairement pour le transport des voyageurs. Il y a longtemps que les cars-brousse ont dépassé la tonne [.] mais le jargon abidjanais reste fidèle à l'appellation familière "mille kilos" (un véhicule ainsi baptisé par Renault dans les années 60) pour désigner ces guimbardes gémissantes d'où dépassent toujours une jambe de passager, une tête de mouton et une cage à pintades. Abidjan 75.(: 1975). Les voyageurs empruntant les camions mille kilo s'embarquent pour l'aventure. Rémy, 1996 : 93. Et de toute façon, le mille kilos ne dépasse pas Bianouan. Rémy, 1996 : 93. Les véhicules plus grands vont [.] des mille kilos, camions plus importants comportant sur leur plate-forme carrossée cinq ou six rangées de banquettes parallèles, en passant par des fougonnettes à trois banquettes. Rémy, 1996 : 193.

COM.:"kilo*"est localement également l'abréviation de "kilomètre", c'est la notion de distance bien plus que celle de poids qui reste à l'esprit des utilisateurs de cette appellation.

SYN.: car* rapide, gbaka*, rapide*, super* goëlette, vingt*-deux places.

 

mimosa, n.m. Spéc., (flore).

1-mimosa-clochette, (Dichristachys glomerata), plante épineuse qui porte des fleurs en épis pendants de deux couleurs : sommet composé de fleurs jaunes (étamines) et base mauve (pistils).

2- mimosa d'eau, (Neptunia oleracea). Mimosacée aquatique à fleurs en pompons jaunes et odorants.

3- mimosa pourpre, n.m. V. NERE*.

 

mina, n.m. V. BICHE*-MINA.

 

mine, (avoir la ---- serrée), loc.verb. Dispon., oral, écrit, tous milieux. V. SERRER* LA MINE. Faire la tête, être renfrogné. Elle a la mine serrée parce que vous ne l'avez pas saluée à l'arrivée. (Secrétaire, Abidjan, 1980). Le lundi matin, à mon arrivée au travail, elle avait la mine serrée et comme elle ne sait pas garder quelque chose pour elle ni parler en douceur, elle m'a attaqué : "Tu arraches à ta femme l'argent que je donne pour les enfants [.]". Deniel, 1991 : 86.

 

mingki, [mRgki], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Fagara parvifolia A. Chev. ex Keay). Assez grand arbre des formations secondaires des forêts denses, à la cime branchue caractéristique par ses touffes dressées de grandes feuilles. Fam. des Rutacées. Aubreville, 1959, II : 110.

SYN.: gpon (attié), éhouné (agni).

 

mini-maquis, n.m. V. MAQUIS*. .

 

minimiser, v.tr. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Montrer publiquement le peu de considération qu'on a pour qqun ou qque chose, rabaisser, sous-estimer. Tant il est vrai que les réalisateurs [: de films] ont souvent minimisé le public, le considérant incapable de comprendre les montages sophistiqués. FM., 12.10.1982. Patron*, il ne faut pas minimiser les gens qui travaillent pour toi. Ce n'est pas bien. (Jardinier, Abidjan, 1982). D'autres [: plaisanteries], plus insultantes, sont un moyen de "minimiser" en public quelqu'un avec lequel on a un compte à régler. Note 4 : minimiser : se moquer publiquement d'une personne pour amoindrir son image. Bonnassieux, 1987 : 132. Il est venu pour apprendre la mécanique et pas pour être le domestique du patron. On le minimise par rapport aux autres apprentis qui n'ont pas fait les bancs*. Bonnassieux, 1987 : 188. On trouve des filles là-bas qui sont aussi douées que les garçons donc elles sont intelligentes. On les minimise trop. Corpus Van den Avenne, 1995 : 66.

SYN.: gâter* le nom, honnir*, verser* la figure par terre.

 

minitieux, adj. Assez fréq., oral et écrit, mésolecte. Prononciation et graphie généralisées de "minutieux". En effet, P.K. vient après trois années de recherches minitieuses, d'inventer un complément d'alphabet. FM., 19.01.1981.

 

mirabellier [de Californie], n.m. Spéc., (flore). (Ximenia americana Linn.). Arbuste de la fam. des Olacacées aux fruits sphéroïdes très parfumés. Roberty, 1954 : 82.

SYN.: tongué*.

 

misérer, v.tr. Dispon. oral, écrit, péj. Mener la vie dure, maltraiter qqun. Autrement le nouveau commandant* pourrait vous "misérer", vous malfaire. Kourouma, 1990 : 120

SYN.: malfaire*.

 

mission, n.f. Usuel, oral, écrit.

1- Organisation de religieux chargés de la diffusion de la foi chrétienne.

COM.: on ne parle pas pas de mission pour les églises syncrétiques locales.

SYN.: missionnaire*.

2- Terrain où se sont installés des missionnaires catholiques ou protestants et comportant, outre un édifice du culte, logements, écoles, ateliers divers, dispensaire, jardins, selon les activités de la communauté religieuse. A Bouaké, nous logerons à la mission protestante. (Professeur, Abidjan, 1982). Ma mère a appris la couture à la Mission, chez les Soeurs. (Couturière, Bouaké, 1979).

3- Surtout pour les Européens. Abréviation de Mission de Coopération (anciennement Mission d'Aide et Coopération M.A.C.*), organisme chargé de gérer le personnel français ou coopérant. Je vais à la Mission prendre les papiers pour les bagages. (Coopérant, Abidjan, 1981).

COMP.: chef* de mission.

 

missionnaire, n.m. adj .Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- n.m. ou f. Religieux, catholique ou protestant, d'origine européenne. L'école est faite par une missionnaire protestante. (Planteur, Bouaké, 1981). Avec l'arrivée des missionnaires en 1942, le village a pu bénéficier de la première école de la région. FM., 28.01.1982.

SYN.: père*.(catholique sulement).

2- adj. Dépendant de la Mission religieuse. Beaucoup des politiciens africains ont été formés à l'école missionnaire. (Député, Abidjan, 1963).

3- n.m. ou f. En milieu universitaire, professeur étranger venu en mission temporaire d'enseignement. En linguistique, nous aurons trois missionnaires cette année, un Français, un Belge et un Canadien. (Etudiant, Abidjan, 1983).

 

missiti, misiti [à grandes feuilles), [misiti], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Uvariodendron mirabilé R.E. Fries). Arbuste à fleurs jaunes portant des taches violacées, de la fam. des Annonacées. Aubreville 1959, I : 144.

 

mixte, adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Se dit d'un couple dont un conjoint est blanc et l'autre noir. La case* d'à côté ?, C'est un couple mixte qui s'y est installé. (Gérant, Abidjan, 1983).

SYN.: domino*.

 

m'ninnin, n.m. [mninnin], Spéc., (tradition), (du yakouba). V. DANSE*. Danse célèbre de la région de Man. [.] et surtout la fantastique "m'ninnin" ou danse des jongleurs de Man qui lancent haut en l'air en les faisant tournoyer avant de les recevoir -l'illusion est extraordinaire- sur la pointe de deux poignards... des petites filles dressées toutes jeunes à cet exercice périlleux. David, 1986 : 1211.

SYN.: danse des jongleurs aux poignards.

 

mloumlou, [mlumlu], v.tr. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan "couteau"), oral. Piquer (avec un couteau), poignarder. Je vais te mloumlou : je vais te poignarder. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

 

mocasses, n.m.pl. Vieilli, oral, écrit, tous milieux. Chaussure basse à haut talon (pour homme et pour femme). Au moment où je désirais sortir avec elle, elle eut l'audace de me demander: "Combien de pantalons et de mocasses as-tu?" ID., 09.03.1975. Chaque fois j'achetais un complet*, des fois c'est saharienne, avec chemises cintrées, toujours cintrées et puis chaussures, paires de mocasses. A. Touré, 1985 : 68.

 

modèle, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux.

1- modèle, (grand ----), péj. Femme qui a beaucoup vécu. Si tu dis "Grand modèle" pour une femme, ça n'est pas gentil pour elle. (Informateur,Abidjan, 1982).

2- modèle, (petit ----), mélior. Très jolie petite jeune fille sans expérience sexuelle. Ce type, ce qu'il voulait, c'est un petit modèle, de neuf à quinze ans environ. (Barman, Abidjan, 1980).

 

modibo, n.m. Vieilli, (du nom d'un ancien Président du Mali : Modibo Keïta). Pièce de tissu que les femmes enroulent autour de leur tête pour constituer une sorte de haut turban. Femmes, vous êtes belles avec vos modibo mais je vous prie de les diminuer toutes les fois que vous vous rendez au cinéma.(Lettre de lecteur, ID., 22.07.1973).

 

môgô, môgo, mogô, mògò, môguô, [mCgC],  n.m. Fréq., (du mandenkan "personne humaine"), oral, écrit, fous milieux., fam. Homme, type. Si le jeton* ne tombe pas, le "vieux père" devient furieux. Gare au "môgô" qui passe sur son chemin. Afrique Matrimoniale, 22.03. 1995. Mògò : un monsieur ("personne" en bambara et en dioula). Première leçon de français de Moussa* Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95. Il s'adresse à un de ses visiteurs qu'il appelle Doum : " Doum, Kessiah*! C'est quel môguô ça? (: Doum, qui c'est ça? C'est qui ce type?, Ivoir'Soir, 29.08.1997). Et pendant que John Djongos de retour des USA [.] roule au super (puisque le môgô en plus d'un bip a aussi le cellulaire, il ne lui manque plus que le fax) est au beurre*, la pauvre Mathey a le sien qui est coupé. Ivoir'Soir, 28/29/30.11.1997. Les dozo* ont attrapé un de ses potes sûrs d'Odienné en train de dépouiller sa voiture. Après avoir kpa* les phares et les roues, le môgô* n'a pas eu de chance avec le pare-brise. Ivoir'Soir, 06/07/08.01.1998.

 

moineau, n.m. Spéc., (faune).

1- moineau gris, (Passer griseus Vieillot). Petit oiseau de la fam. des Ploceidae, de couleur terne mais à comportement typique de moineau. Présent sauf en forêt dense. Serle /Morel, 1988 : 242.

2- moineau mange-mil, n.m. V. MANGE*-MIL.

 

moins, adv.

1- [heure] moins, Usuel, fam., tous milieux. Sorte d'approximation de l'heure couvrant la période qui s'étend entre la demie et l'heure juste. A onze heures moins, le couvert est déjà mis. FM.11.02.1993.

2- moins cher, loc.adj. Fréq., basilecte, mélior. Bon marché, pas cher. Y en a* parfum, montres, bijoux en pagaille ! Hi ! Allah, moins cher ! Jano, 1987 : 2

3- moins que zéro, (traiter qqun pour un -----), loc.verb. Dispon., oral surtout, mésolecte, péj. Traiter comme un rien du tout, un moins que rien. Revenu au pays, il faisait presque office de garçon auprès d'un de ses compatriotes M. B. D. qui le traitait pour un moins que zéro. Détective, 16.03.1995.

 

mois de carême, n.m. V. CAREME*.

 

moise, (être ---- ), loc.verb. V. MOISI*. Les consommateurs de kouadio* sont généralement moises à partir du 15 du mois. Campuslexique, 1978 : 7.

 

moisi, (être ---- ), être moise. loc.verb. Fréq., argot zouglou,  oral, fam, péj. Etre à sec, ne plus avoir d'argent. /moi Yodé j'ai cru que c'est moi seul j'étais moisi / or que* y a des plus moisis que moi /. (Chanson, Les côcôs". groupe Les côcôs, corpus T., 1994). "Excusez moi mais vous n'auriez pas cent balles à me passer ?" [.]-"Oh kpô*, un gars moisi comme ça !" (BD.) Ivoir'Soir, 02.12.1997. Elle était tellement "moisie" qu'elle a "bradé" le môme à 10 mille f Cfa*. Ivoir'Soir, 06.01.1998. La semaine dernière nous avons parlé des artistes moisis qui ont leurs lignes de téléphones cellulaires suspendues pour factures impayées. Ivoir'Soir, 17/18/19.04.1998. Si les gos* viennent et que je suis nu et moisi, c'est un drap*! (BD) Ivoir'Soir, 08.06.1998.

SYN.: avoir les poches* sèches, être riennard*, être tchasse*.

 

moisir, v.tr. Dispon., argot  zouglou, oral, fam., péj. Ruiner, détruire. Nathalie-o tu étais très jolie/ quand tu passais les garçons t'appelaient/ [.]/ ils t'appelaient pour moisir ton awoulaba* / faire tomber tes seins. (Chanson "Nathalie". groupe Les côcôs, corpus T., 1994).

 

mokass, n.m.pl. V. MOCASS*.

 

mole, n.f. V. POISSON*-LUNE.

 

molosse, n.m. Spéc., (faune). (Tabarida gambianus De Winton, Tabarida leonis Thomas). Nom donné à deux espèces de chauve souris dépourvues de feuilles nasales mais à grandes oreilles réunies entre elles. Fam. des Mossidés. Dekeyser, 1955 : 117.

SYN.: nyctinome*.

 

momosseur, [mCmCsZr], n.m. Dispon, argot nouchi, (hybride mandenkan "palper, caresser" + suffixe français), péj. Voleur à la tire, pickpocket. Sur le marché, les momosseurs sont beaucoup*. (Gardien, Abidjan, 1992).

 

monbin,  mombin, n.m. Spéc., (flore).

1- monbin, (Spondias monbin Linn.). Arbre de la fam. des Anacardiacées, très commun, remarquable par ses fruits jaunes comestibles ressemblant à la mirabelle. Fruit de cet arbre. Aubreville, 1959, II : 206. Asjanohoun / Aké Assi, 1979 : 21.

SYN.: prunier* monbin, prune* icaque, prune* monbin, prune myrobolan (Antilles)., aoubé (ébrié), nineko/minegon (mandenkan), ngoua (abé et attié), ntrouma (agni), troma (baoulé).

2- monbin rouge, n.f. V. PRUNE* ROUGE.

 

mone, n.m. Spéc., (faune). V. CERCOPITHEQUE*. (Cercopithecus mona Schreber). Singe de taille moyenne à longue queue mince et épais favoris. deux sous-espèces locales : le mone de Campbell (C. mona campbelli Waterhouse) : visage bleu, museau rose, large bande frontale blanche, favoris gris blancs, diadème jaune, nuque épaules dos vert doré ; le Cercopithecus lowei Thomas dont la bande frontale est jaune, les favoris gris foncé, comme la croupe et les cuisses, les bras noirs. Dekeyser, 1955 : 143. Haltenorth, /Diller, 1985 : 280.

SYN.: singe* des palétuviers.

 

moniteur, monitrice, n.m. ou f. Vieilli, oral, écrit, tous milieux. Fonctionnaire subalterne de l'Agriculture, de l'Elevage, de l'Enseignement, recruté au niveau du certificat d'études ou du BEPC et recevant une formation réduite avant de plonger dans la vie active. Pour l'enseignement public, de 1972 à ce jour, on observe une croissance des instituteurs, une décroissance en pourcentage d'instituteurs-adjoints et une disparition quasi complète de moniteurs et moniteurs-adjoints. FM., 10.04.1982.

 

monnayer en jetons, loc.verb. V. JETON*.

 

monnè, pl. monnew, [monD], n.m. Dispon., (du mandenkan "ressentiment, rancoeur, malheur devant lequel on se sent impuissant, désir de vengeance"), Litt. (Kourouma seul.). Déshonneur, humiliation. [.] Djigui avait présumé que sa vie serait une destinée de monnè. Il décida de s'y préparer. Par la prière, les sacrifices et la miséricorde, par le courage et l'inhumanité à l'endroit des méchants. Kourouma, 1990 : 07. Chacun à part soi avait décidé de mourir musulman, plutôt que de subir un tel monnè. Ibid. : 24. Djéliba une fois encore a repris son air qui, aussitôt, a été appelé le chant des monnew. Kourouma, 1990 : 49.

 

mon-père, n.m. Vieux, rare, oral, basilecte ou plaisant. chez les intellectuels. Prêtre missionnaire. Lui, c'est un prêtre catholique ? Ou bien si vous voulez un "mon-père". Ivoir'Soir, 20.01.1998.

 

monseigneur, n.m. Spéc. (faune). (Euplectes hordeaceus Linn.). Petit oiseau de la fam. des Ploceidae, très remarquable, en raison de ses couleurs rouge écarlate et noir. Serle /Morel, 1988 : 239.

 

montagne-fétiche, n.f. V. FETICHE*.

 

montée, n.f. Dispon., oral, écrit, contexte urbain, tous milieux. Heure à laquelle tout le monde se rend à son travail, soit en début de matinée soit en début d'après-midi, ce qui engendre dans les villes de sérieux embarras de circulation. Il a fait l'accident  avec un café* noir, à la montée, sur l'avenue Giscard d'Estaing. (Enseignant, Abidjan, 1993).

ANTON.: descente*.

 

monter, v.intr. Fréq., oral, écrit, contexte urbain, tous milieux. Aller au travail au début de la matinée ou de l'après midi. Moi, par exemple, je monte au travail à 7 h 30 et je descends à 16 h. Deniel, 1991 : 75. A quelle heure tu montes ? Tu peux me véhiculer puisqu'on travaille dans la même tour ? (Employée de bureau, Abidjan, 1992).

ANTON.: descendre*.

 

montrer, v.tr. Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Enseigner, apprendre (qque chose à qqun). Pendant les vacances, je montre le papier* à mes petits frères. (Lycéen, Bouaké, 1981). Quand il a le temps, mon père me montre la physique. (Lycéen, Abidjan, 1986).

COM.: en frcs central, l'usage relève d'un niveau très soutenu.

COMP.: montrer le papier*.

 

mopti, n.m. Dispon., (alimentation), (par référence à une ville malienne du bord du Niger dont les femmes qui fument le poisson seraient souvent originaires), oral, mésolecte. Nom donné au poisson fumé. Pourquoi sur bien des tables, le poisson fumé dit mopti, en quantité parfois infimes et de qualité douteuse prime souvent le poisson frais? Télé-miroir, n° 7, mars 1982. J'ai payé* mopti au marché parce que c'est moins cher*. (Mère de famille, Abidjan, 1983).

SYN.: djékéwara*.

 

moqueur, n.m. Spéc., (faune). Petit oiseau arboricole d'un noir brillant avec quelques taches blanches, de la fam. des Upupidae. On distingue localement le moqueur (Phoeniculus purpureus Miller) à queue étagée ; le petit moqueur noir (Phoeniculus [Scoptelus] aterrimus Stephens) plutôt savanicole ; le moqueur à tête claire (Phoeniculus bollei Harlaub), d'un noir métallique à tête et cou blanc beige, bec et pattes rouges ; le petit moqueur (Phoeniculus castaneiceps Sharpe), tous deux forestiers. Serle /Morel, 1988 : 133-134. Moqueur et petit moqueur signalés (Comoé, Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 172.

 

morguier, n.m. Dispon.,  (récent 1990.), oral, écrit, lettrés, Employé de la morgue. Avec trois morguiers sous sa coupe, Mme K.A.S. réceptionne les corps des défunts [.]. Ivoir'Soir, 24.06. 1997.

 

mort, n.f. Fréq., oral, mésolecte, fam.,péj. Engendre quelques locutions.

1- (c'est pas la ---- ?), loc.verb. Expression qui marque une forte indignation : Est ce que ce n'est pas un scandale ? Est-ce que ce n'est pas une honte ? Pourquoi moi et moi seul alors que tous les autres sont blanchis et promus ? [.] C'est pas la mort ça ? Y. Konaté, 1987 : 45. Et elle a le culot de te dire qu'elle n'a pas de grotto ! C'est pas la mort, ça ? (Etudiant, Abidjan, 1990).

2- mort, (c'est ma ---- aujourd'hui), loc.verb. Expression signifiant que le locuteur se trouve dans de graves ennuis à résoudre de façon urgente. Aide-moi, je t'en prie, C'est ma mort aujourd'hui, pleurnicha-t-il. M. Coulibaly, 1992 : 25.

3- mort, (être ---- déjà), loc.verb. Etre presque mort. Etre à demi-mort. Je lui ai dit :"Je suis mort déjà, papa*!". J'étais mort déjà même*. Krol, 1994 : 119.

4- mort-cadeau, rare, basilecte, ou iron, chez les intellectuels, péj. Mort gratuite, mort stupide et dépourvue de sens. Ces enfants qui font bôrô* d'enjaillement, c'est chercher mort-cadeau. (Chauffeur, Abidjan, 1997).

5- mort, (mal ----), n.m., adj. V. MAL*.

 

mossis, mossi, n.m.sing.ou pl. Fréq. (du moorè, nom d'une ethnie du Burkina-Faso), oral, écrit, mésolecte, basilecte. De nombreux ressortissants burkinabè, d'origine moaga, étant immigrés en CI et employés comme ouvriers agricoles dans les plantations, l'ethnonyme pluriel (et pouvant localement avoir un emploi singulier) a fini par signifier : ouvrier agricole immigré. Adou et François partagèrent le casse-croute de "mossis" rencontrés au bord d'un défrichement. Du Prey, 1979 ; 41. Il a pris un mossi de plus pour l'aider à la plantation. (Agronome, Abidjan, 1981).

COM.: En langue moorè, on dit un Moaga, des Mossi.

 

mot, n.m. V. GROS* MOT. "Que se passe-t'-il ?" a demandé le professeur. "Nous ne comprenons rien à ce que vous dites, il y a trop de gros mots" ont répondu les étudiants. "D'abord" a repris le professeur "il ne faut pas confondre gros mot et grand mot ; un gros mot; c'est un mot grossier". Ivoir'Soir, 27.11.1997.

 

motard, n.m. V. BEAUCLAIRE*.

 

moteur, n.m. Fréq., oral, basilecte. Tout véhicule à moteur, notamment mobylette et vélomoteur. Patron*, tu vas payer moteur pour aller au marché. Je vais vite et je porte tous les besoins. (Boy, Abidjan, 1979).

 

motti, [moti], n.m. Spéc., (flore), (de l' abé, de l'attié ). (Ficus Vogelii Miq.). Arbre à latex abondant autrefois exploité comme arbre à caourchouc*, communément planté dans les villages. Aubreville, 1959, I : 88.

SYN.: tourou (bambara).

 

mottikoro, [motikoro], n.m. Spéc., (flore). (Drypetes Principum [Muell; Arg.] Hutch.), (D. Almeyri Hutch et Dalz.), (D. Afzelii [Pax] Hutch). Appellation regroupant divers petits arbres des sous-bois des forêts denses humides, confondus par les forestiers. Fam. des Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 54.

 

mottiodji, [motjodFi], n.m. Spéc, (flore), (de l 'attié). Arbre de la fam. des Sapindacées au bois jaune très dur. Aubreville, 1959, II : 226.

SYN.: akisibaka (baoulé), zéma kérénia (agni).

 

mouche, n.f. Spéc. (faune).

1- mouche de feu, mouche à feu, luciole. Pouvez-vous me procurer des mouches de feu? Dadié, 1955 : 63. C'était pendant la saison des mouches à feu. (Planteur, Adzopé, 1980).

2- mouche filaire, mouche rouge, sorte de taon du genre Chrysops, vecteur de la loase*. Mazer /Sankallé, 1988 : 370.

3- mouche rouge, V. MOUCHE FILAIRE*.

4- mouche tsé-tsé, mouche tsétsé, tsétsé, (hybride frcs / langue bantou). V. TSETSE*. (Glossina sp.). Diptère, vecteur de la trypanosomiase ou maladie du sommeil*. Même si tu te laves, ton corps gardera le relent de l'urine de nos mouches tsé-tsé. Kitia Touré, 1979 : 99. En raison de la présence de mouches tsétsé, les responsables ont décidé de servir ces animaux sur place. FM. 21.06.1983. Chose assez exceptionnelle, surtout près de cours d'eau, les mouches tsé-tsé en sont absentes, alors que dans d'autres zones du parc elles harcèlent gardes et visiteurs. Rémy, 1996 : 113. Des mouches tsé-tsé partirent des lointaines brousses*[.]. Kourouma, 1998 : 22. Il s'agit de la trypanosomiase* appelée également maladie* du sommeil" et transmise par la mouche tsé-tsé[.] . Ivoir'Soir, 25.02.1998.

COM.: localement on écrit indifféremment mouche tsé-tsé ou mouche tsétsé.

SYN.: glossine, tsétsé*.

5- mouche maçonne, désigne improprement diverses espèces de guêpes qui ont comme caractéristique de construire des nids de terre, souvent près des habitations. Les alvéoles de ces nids sont destinées à recevoir des chenilles paralysées qui serviront de nourriture pour les larves. Le grand maître des cérémonies prépare un canari* au fond duquel il met des mouches maçonnes, de la terre, des fourmis très urticantes, des feuilles de Ranwolfia vomitoria (guéto) [.] puis des extrémités épineuses de graines* de palme. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 84.

 

moucherolle, n.f. Spéc., (faune). Terme générique désignant des oiseaux de la fam. des Muscicapidae. On distingue la moucherolle à ventre roux (Terpsiphone rufiventer Swainson) forestière ; la moucherolle de paradis (Tersiphone viridis Müller) des savanes arbustives, caractérisée par une extraordinaire longue queue souple comme un ruban et des plumes sur la tête redressées en crête. Serle /Morel, 1988 : 219-220. Moucherolle de paradis signalée (Comoé, Marahoué), Moucherolle à ventre roux signalée (Comoé, Taï). Bousquet, 1992 : 172.

 

mouchoir de tête, mouchoir, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Pièce de tissu taillée dans le même tissu que le pagne et dont les femmes se servent comme foulard pour leur coiffure. Le fiancé est tenu d'offrir [.] un mouchoir de tête, un pagne*, un caleçon*, cadeaux qu'il doit doubler pour les fêtes. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 23. Mais ce qui est inadmissible et que je ne puis tolérer, ce sont les bijoux, les pagnes et les nombreux mouchoirs qu'il paie à Adjoba après chaque récolte. Amon d'Aby, Kwao Adjoba, 1965 : 21. Les filles, en pagne* ou en robe, en perruque ou en mouchoir, se donnaient l'air de chercher quelqu'un dans la foule. Du Prey, 1979 : 71. Son mouchoir se dénouait et laissait apparaître des tempes rasées. Du Prey, 1979 : 173. Elle défait dans un mouvement de colère et d'indignation son mouchoir de tête qui laisse apparaître des cheveux blancs. FM., 22.10.1983. Cà et là, de grosses femmes roulées dans leur pagne* émergeaient de leur mouchoir de tête. Tilliette, 1984 : 95. Ils pourront se civiliser en achetant au comptoir : des miroirs, parapluies, aiguilles, mouchoirs de tête, plats émaillés et des chéchias rouges avec des pompons [.]. Kourouma, 1990 : 60. Elle se couvrira de voile, mouchoir de tête, de camisole* et de pagne* blanc. Kourouma, 1990 : 152. [.] des boîtes de poudre de riz, des mouchoirs de tête aux couleurs chatoyantes [.]. Oussou-Essui, 1999 : 48.

 

moué, [mwe], n.m.Spéc., (flore), (de l'abé). (Monodora myristica [Gaertn.] Dunal). Petit arbre de la fam. des Annonacées très commun. Aubreville, 1959, I : 152.

SYN.: annéhia (ébrié), éffouin (agni), m'bo (attié).

 

mouette à tête grise, n.f. Spéc., (faune). (Larus cirrhocephalusVieillot). Mouette gris clair à bec et pattes rouges, locale, qui fréquente surtout les eaux de l'intérieur. Serle /Morel, 1988 : 86.

 

mouillage de barbe, n.m. Dispon., oral surtout, mésolecte, fam., péj. Bakchich, pot-de-vin. Par mouillage des barbes ou bakchich des douaniers, les paniers de colas* embarquaient au port d'Abidjan, arrivaient et sortaient au port de Dakar sans payer un sou de taxes et de droits. Kourouma, 2000 : 40.

 

mouille-culs, adj. Dispon., oral, basilecte, fam., péj. Qualifie la rusticité des pirogues utilisées sur le littoral lagunaire. [.] le littoral lagunaire, entre les petites pirogues "mouille-culs" de pêcheurs et les grandes pirogues de transport était rempli d'immondices que se disputaient les crustacés. Du Prey, 1979 : 85.

 

mouiller, v.tr.

1- mouiller la barbe, loc.verb. Dispon., oral , écrit, tous milieux, péj. Euphémisme pour "graisser la patte", donner un pot-de-vin. Bon, il va falloir que vous lui mouilliez la barbe pour éviter qu'il vous amende*. (Chauffeur, Abidjan, 1981). Les huissiers font un choix à la tête du client ou, très souvent, aux moyens mis en oeuvre par celui-ci pour mouiller leurs barbes. Kourouma, 1998 : 266. Au Sénégal et en Côte-d'Ivoire, si l'exportateur de colas* ne mouille pas bien les barbes des douaniers, il est obligé de payer plein de taxes et de droits comme impôts au gouvernement et ne gagne rien de rien. Kourouma, 2000 : 40.

SYN.: donner gombo*, faire le geste* national, graisser*, parler français*, sefoniser*.

2- mouiller le pain de qqun, loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte ou basilecte, fam. Faire arriver des ennuis à une personne (comme, par exemple, la priver de son gagne-pain). Elle l'a prévenu que s'il se faisait à nouveau remarquer, on ne le raterait pas. Ils l'ont accusée de vouloir mouiller leur pain. C'est toujours comme ça qu'ils disent dans ces cas-là: "Tu veux mouiller mon pain, c'est ça hein ? Avoue que tu voulais mouiller mon pain." Krol, 1994 : 29.

 

moule [africaine], n.f. V. HUITRE* DES PALETUVIERS. Il s'agit de la moule africaine qui se distingue au premier abord par sa couleur plus claire et sa forme plus allongée. Marché-Marchad, 1969 : 58.

 

moule, n.f.

1- Dispon., mais vieilli, argot urbain, vulg. Danse rapprochée impliquant une recherche du plaisir sexuel. On dit la moule parce que ça veut dire qu'on danse pour chasser la fille. (Jeune, Abidjan, 1980).

DER.: mouler*, mouleur*

2- lâcher du moule, loc.verb. V. LACHER*.

 

moulée, adj. Dispon., oral, écrit,  mésolecte, basilecte, fam. Se dit en parlant d'une femme ou d'une jeune fille : bien faite, « bien roulée ». "Elle est bien moulée, tu sais !"-" Ah! ça oui, elle est bien foutue ! " Anoma Kanié, 1978 : 129.

 

mouler, v.tr. Dispon. encore mais vieilli., oral surtout, mésolecte, basilecte, vulg., Danser de façon rapprochée en recherchant une excitation sexuelle, « frotter ». Viens avec nous ce soir, on  va mouler au Désert ! (Etudiant, Abidjan, 1975).

 

mouleur, n.m. Dispon. encore mais vieilli, oral surtout , mésolecte, basilecte, vulg., Homme qui aime les danses rapprochées de type européen, susceptible de permettre la recherche de partenaires sexuelles. Le Désert, c'est le rendez-vous des mouleurs de Treichville. (Etudiant, Abidjan, 1975).

 

Mouloud, fête du Moulmoud, n.m. Spéc., (religion), (de l'arabe) spéc. Grande fête musulmane célébrant l'anniversaire de la naissance du Prophète Mahomet. Pour le Mouloud, les musulmans paient des habits* neufs à toute la famille. (Informateur, Abidjan, 1980).

 

mouque, adj. Dispon., argot urbain, fam. V. BRISE*, FAN*. Epris, amoureux fou. Les mouches sont mouques de toi ! (Dessin humoristique représentant un individu crasseux auréolé de mouches).

 

mouride, n.m., adj. Spéc., (religion), (de l'arabe), oral, écrit.

1- n.m. Membre du mouridisme*. Le mouridisme *n'est pas une secte , a dit El Hadj* Moussa avant de définir le Mouride comme "celui qui veut aller vers Dieu". Soir Info, 29.03.1995.

2- adj. Lié au mouridisme. Le mouvement mouride est au centre de l'Islam. Soir-Info, 29.03.1995

 

mouridisme, n.m. Spéc., (religion), (de l'arabe). Doctrine de la confrérie musulmane des Mourides créée au Sénégal par Cheick Bambi Mbacké (1852-1925) qui fut déporté par les Français au Gabon (en 1902) puis en Mauritanie (1903). Le mouridisme est une confrérie islamique née au Sénégal. Soir Info, 29.03.1995.

 

mourine échancrée, n.f. Spéc., (faune). (Rhinoptera bonasus Mitchill). Sorte de raie de la fam. des Rhinopteridae qui peut atteindre 150 cm d'envergure. Aldrin / Noyer /Brégéat, 1972 : 12. Seret /Opic, 1981 : 72.

SYN.: raie* chauve-souris.

 

mourir, v.tr. Engendre quelques locutions mésolectales, argotiques ou familières.

1- mourir (pouvoir ---- qqun), jeunes, fam. Faire tomber amoureux, séduire. A une femme irrésistible, on dit et réciproquement, Tu peux me dja* (me tuer), tu peux me mourir, tu vas me destroy*, tu me fan.*. Krol, 1994 : 216. /la go* est jolie-o elle peut me mourir / avec son matos* son sape* elle peut me destroy*/. (Chanson "Dezeko", Groupe Les esprits de Yop, corpus T., 1994).

SYN.: destroy*, dja*, fan*.

2- mourir cadeau, V. CADEAU *.

3- mourir ensemble, Euphémisme pour "faire l'amour". Eh dja*, elle est seule ... aujourd'hui on meurt ensemble ! (BD.). Ivoir'Soir, 28/29/30.11.1997.

 

mouroutir, mourtir, [murutir] / [murtir], v.tr. Dispon., (du mandenkan, "mettre en colère, irriter"), basilecte, oral, péj. Se fâcher , être en colère . Je suis mourouti contre toi, je ne veux plus te parler. (Etudiant, Abidjan, 1975).

 

moussangoué, [musSgwe], n.m. Spéc., (faune), (de l'abé). (Scytopetalum Tieghemii [A.Chev.] Hutch. et Dalz.). Arbre moyen de la fam. des Scytopetalacées au feuillage dense en nappes retombantes de petites feuilles pendantes. Bois dur, grisâtre et de bonne qualité de cet arbre. Roberty, 1954 : 48. Aubreville, 1959, II, : 309.

SYN.: fessouha (nzéma), soumien (agni), tokonion (krou).

 

mousso, [muso], n.f. Dispon., (du mandenkan "femme"), oral, écrit, tous milieux.

1- Vx. Femme africaine qui accepte, moyennant rétribution, de devenir la compagne temporaire d'un Européen. Un Européen isolé tombe gravement malade, brusquement et sans cause apparente et il a quelques raisons peut-être de suspecter son boy*, son cuisinier ou sa mousso. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 45. Je suis engagé [.]. Pas une petite mousso qui se prête au mois, à l'année, au séjour. Non une vraie fille du siècle, instruite, évoluée* dont je n'aurai honte nulle part. Du Prey, 1979 : 118.

COMP.: madame mousso, ménagère*.

2- mousso, n.f. V. BOYESSE*. La mousso garde les enfants sur la pelouse. (Boy, Abidjan, 1981).

3- n.f.pl. Fréq., argot urbain, oral, surtout, mélior. Femmes, filles. Alors les mousso, à vos tasses, prêtes, partez ! Mousso, 07.03.1995. Les Mousso à l'honneur ! Mousso, 10.03.1995.

COM.: prend rarement la marque française du pluriel (-s) à l'écrit.

COMP.: moussocologie*, moussocologue*.

 

moussocologie, n.f. Argot estudiantin, oral, fam, mélior. Science de la connaissance des femmes et de leur comportement. Pour sortir une fille, tu crois qu'il faut lire un traité de moussocologie? (Etudiant, Abidjan, 1982).

DER.: moussocologue*.

 

moussocologue, n.m. Argot estudiantin, oral, fam. mélior. Connaisseur de l'âme et du comportement féminin. Mon cher, lui, c'est un moussocologue distingué avec tous les bureaux* qu'il a. (Etudiante, Abidjan, 1986).

 

mousson, n.m. Spéc., mais fréq., (climat), oral, écrit, lettrés. Vent alizé austral qui souffle de l'Océan Atlantique vers l'intérieur des terres et engendre la saison des pluies. Pendant l'été boréal, le désert saharien surchauffé joue un rôle de foyer d'appel d'air de l'Océan Atlantique vers l'intérieur du continent africain. L'alizé austral, aspiré par les basses pressions du continent, franchit l'équateur et est dévié vers le nord-est par la rotation de la terre avant de venir frapper le littoral de la Côte-d'Ivoire: c'est la mousson, ainsi appelée par analogie avec ce qui se passe en Asie du sud-est. Semi-Bi Zan, 1975 : 20.

 

moustiquaire, n.f.

1- Usuel, oral, écrit, tous milieux. Rideau de gaze de coton qui enveloppe le lit afin d'écarter les moustiques. D'accord, les lits étaient durs et manquaient de moustiquaires. Du Prey, 1979 : 88.

2- Vx. V. BOUBOU*. On constate depuis quelques années une extension de la mode dioula. On porte de plus en plus le boubou* (qualifié autrefois de "moustiquaire"). Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

 

moutarde de néré, n.f. V. SOUMARA* /SOUMBALA*.

 

moutmout, mout-mout, [mutmut], n.m. Dispon., (faune), (du wolof, l. sénégalaise), oral surtout, mésolecte.. V. SIMULIE*. Nom donné à des moucherons dont les piqûres douloureuses peuvent transmettre de graves maladies (phlébotomes, simulies*). En Côte-d'Ivoire, ce sont surtout les simulies qui sont appelées moutmout. (Informateur, Abidjan, 1975).

 

mouton, n.m.

1- mouton de case, dispon., (calque des  l. loc.), oral, écrit, mésolecte. Mouton quasi-apprivoisé qui vit avec les habitants de la case et ne peut être sacrifié pour la nourriture que dans des circonstances exceptionnelles. Elle avait un mouton de case qui la suivait partout. (Planteur, Adzopé, 1981).

2- mouton de la mort, spéc., (tradition), (calque du bété). Nom donné à un certain type d'ordalie lors du décès suspect d'une personne. En matière de sorcellerie, il y a plusieurs manières de rechercher le responsable de la mort d'une personne. C'est ainsi qu'il y a le procédé du Séouli* ou le mouton de la mort. Il consiste à faire manger à l'accusé de la viande de mouton trempée dans le jus d'un cadavre en putréfaction. FM., 15.12.1982. Les méthodes de recherche traditionnelle* du coupable sont d'une extrême variété [.] Dans le pays bété, en dehors du gôpo*, il existe le siéouli ou le mouton de la mort ou la technique de la boue chaude ou le procédé vomitif. FM., 18/19.12.1982.

SYN.: siéouli*.

3- mouton de Tabaski, mouton de la Tabaski, fréq., oral, écrit, tous milieux. Mouton destiné à être sacrifié lors du jour de la Tabaski*. Nous sommes venus vous apporter un présent : une épaule de notre mouton de Tabaski. (Enseignant, Abidjan, 1986).

4- mouton djallonké, Spéc., (élevage). Race locale de mouton sélectionnée pour sa robustesse et la qualité de sa viande. Ce bilan de 5 années d'expériences sur le mouton djallonké a permis d'en savoir beaucoup plus sur cette race. FM., 25.04.1980.

 

movingui, [movDgi], n.m. Spéc. (flore). (Distemonanthus benthamianus Baill.). Grand arbre de forêt dense de la fam. des Légumineuses Caesalpiniacées, caractérisé par son écorce rougeâtre. Il fournit un beau bois jaune safran mi-dur mi-lourd. Aubreville, 1959, I, : 254.

COM.: movingui est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 379.

SYN.: atiémahia (ébrié), barré (abé), guétalié (yakouba), koa (wobé), kouhohié (guéré), ouroum'via (agni).

 

moyen, v.inv. Fréq., basilecte , fam., oral.

1- Pouvoir, être capable [de qque chose]. [.] il est le dernier [.] mais il hésite encore et lance, inquiet :"Ascenseur-là*, eske lui moyen nous tous ?" David, 1986 : 162. Je moyen côcô* dans ton dos ce soir non ? [.] Ca moyen réussi petit. (paroles d'une chanson zouglou). Krol, 1994 : 208. Patron*, je moyen pas : patron, il n'y a pas moyen, je n'y arrive pas. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

2- Etre plus fort, dominer. Maintenant saison* des pluies là* n'a qu'à vient. Je moyen lui bien bon*. Qui est fou*? (BD) FM., 20.06.1980. Fait divers dans la rue : un voleur lapidé. Caillou a moyen cartouche. (Titre d'article) FM., 23.12.1982. Est-ce-que tu moyen moi ? Est-ce-que tu es plus fort que moi ? Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

 

M.S.T., sigle. Fréq., argot estudiantin, oral, écrit, iron. Par dérision Maladie Sexuellement Transmissible a été transformé en Moyenne Sexuellement Transmissible par référence aux complaisances coupables que peuvent avoir certains enseignants envers des étudiantes trop séduisantes et dont les notes sont faibles. De même que les initiales M.S.T. qu'on utilise moins souvent pour parler de maladies que de "Moyennes Sexuellement Transmissibles". Employée surtout à l'Université d'Abidjan, la formule désigne un marché qui consiste pour certaines étudiantes peu douées ou peu motivées par leurs études à vendre leurs charmes à certains professeurs en échange d'une note honorable, si l'on peut dire. Krol, 1994 : 65. Au lycée de Gagnoa, quand une fille obtient une bonne note, elle se fait parfois charrier par une volée de M.S.T. que murmurent les garçons en prenant soin d'être entendus par le professeur pour l'associer à la plaisanterie, ce qu'il accepte souvent volontiers en répondant "Mais oui mais oui, c'est ma chérie*, vous le savez bien" même s'il n'en est rien, et tout le monde rit de bon coeur. Krol, 1994 : 65. Ehé parent* / ça là / si c'est pas pétrole* c'est M.S.T. / mais M.S.T. c'est quoi / hum M.S.T. / c'est Moyenne Sexuellement Transmissible / faut pas dire à quelqu'un hein. (Chanson Gbogblo Koffi 2" Groupe les parents* du Campus, 1994).

 

mulet, n.m. Spéc., (faune). Poisson côtier de la fam. des Mugilidae. Il abonde dans les zones estuariennes et lagunaires. Certaines espèces remontent le cours inférieur des fleuves, ce qui explique leur consommation ancienne et traditionnelle. Nombreuses espèces dont les plus communes sont le Liza falcipennis Valenciennes, d'environ 50 cm très fréquent dans les lagunes ivoiriennes et le Liza grandisquamis Valenciennes ou sinndé, plus petit. Séret /Opic, 1981 : 290.

SYN.: afa (de l'ébrié), atibété (du nzéma), éfa (de l'alladian).

 

multiculteur, n.m. Spéc., (agriculture). Instrument aratoire à traction animale sur lequel s'adaptent des éléments permettant plusieurs opérations agricoles. Les moniteurs agricoles montrent aux villageois les avantages de l'utilisation du multiculteur.( Agronome, Abidjan).

SYN.: polyculteur*.

 

multiplicateur [de billets], multiplicateur-de-billets, multiplicateur d'argent. n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Escroc qui abuse de la confiance de personnes crédules en se faisant donner par celles-ci des billets de banque qui sont censés être multipliés par des procédés magiques. L'intermédiaire du multiplicateur de billets espérait une voiture en récompense. FM., 08.02.1982. O.I. se disant marabout*, multiplicateur de billets de banque, était recherché depuis plusieurs mois par des éléments de la BUS [: Brigade Urbaine de Securité]. FM., 20/21.03.1982. Cela fait sept mois que je me fais passer pour un multiplicateur d'argent. FM., 01.10.1982. L'espoir d'un miracle dans l'escarcelle renforce aussi la crédulité populaire, favorisant l'éclosion des marabouts multiplicateurs-de-billets, en général, sénégalais ou maliens et musulmans. David, 1986, 159. 39. Les mésaventures arrivées à ceux qui ont confié leurs économies à des soi-disants multiplicateurs de billets inclinent aux scepticisme. Bonnassieux, 1987 : 163. La télé dit : "Méfiez-vous des multiplicateurs de billets. Ce sont des charlatans. Ils vous volent votre argent et disparaissent dans la nature." V. Tadjo, 1992 : 23. Pour la petite histoire, retenez que D.N. dit Boudjou-Gbadja n'est pas un marchand d'illusions encore moins un multiplicateur de billets . C'est de manière magique, mystique qu'il fait venir l'argent. Détective. 16.03.1995. Pendant plusieurs semaines, elle va subir le scénario classique des multiplicateurs de billets de banque. [.]. Mme G. va se saigner pour honorer les exigences des génies*. Ivoir'Soir, 06/07/08.1997. C'est qu'en réalité Simporé est un vil menteur qui a dupé bon nombre de personnes à Issia avec son histoire de multiplicateur de billets de banque. Ivoir'soir, 13.08.1997. Il s'agit simplement des escrocs connus sous le nom de "multiplicateurs" de billets de banque. Ivoir'Soir, 06.11.1997. Ce qui n'a pas empêché le procureur K. D. de rappeler la stupidité des gens qui se laissent avoir par des soi-disant multiplicateurs de billets de banque. Ivoir'Soir. 13.08.1997. Un multiplicateur de billets est un marabout* à qui on donne une petite poignée d'argent un jour et qui, un autre jour, te rembourse avec plein de billets CFA*, pis même, des dollars américains. Tiécoura était multiplicateur de billets et aussi marabout devin* et marabout fabricant d'amulettes. Kourouma, 2000 : 26.

COMP.: marabout* multiplicateur de billets.

 

multiplication de billets, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Escroquerie consistant à se faire passer pour un magicien capable d'opérer la multiplication des billets de banque qu'on lui confie. L'amour des gains faciles gagne tous nos concitoyens. Et tous les moyens paraissent bon pour amasser fortune. Le plus prisé cependant demeure la multiplication des billets de banque. FM., 08.02.1982. Floué dans une affaire de multiplication de billets [.]. Ivoir'Soir, 02.12.1997.

 

multiséculaire, ivoirien multiséculaire, adj. Fréq., (administration), oral, écrit, tous milieux. En relation avec la nouvelle loi qui impose d'être d'ascendants ivoiriens, sur plusieurs générations, pour pouvoir briguer la magistrature suprême en Côte-d'Ivoire. (article 49 alinéa 3 du code électoral : Est éligible aux présidentielles, l'Ivoirien qui a sa mère et son père, nés eux-mêmes de parents ivoiriens). A Gagnoa comme en Côte d'Ivoire, je défie quiconque de montrer que je n'ai pas mes droits civiques, que je ne suis pas ivoirien multiséculaire. Le jour, 08.03.1995. [.] avec le code électoral qui veut que le Président de la République soit un Ivoirien entier*, de souche multiséculaire[.]. Le Monde Ivoirien, 10.03.1995. K.I. est un ivoirien multiséculaire, originaire de Korhogo. Détective, 06.03.1995.

SYN.: ivoirien entier.

 

multi-produits, adj. Spéc., (administration), écrit. Présentant plusieurs produits différents. [.] des journées commerciales multi-produits. FM., 22.08.1990.

 

murène, n.f. Spéc., (faune). Poisson de mer anguilliforme à peau nue, de la fam. des Muraenidae. Il en existe de nombreuses espèces dont la plus commune localement est la muraena melanotis Kaup ou murène à tête noire. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 28. La murène à tête noire atteint communément 80 cm de long et exceptionnellement 140 cm. Séret /Opic, 1981 : 86-88.

SYN.: serpent* de mer.

 

mûrier de Sénégambie, n.m. Spéc., (flore). (Morus mezogya Stapf.). Petit arbre de la fam. des Moracées, protégé, près des villages. Roberty, 1954 : 2.

 

muséal, adj. Dispon., écrit, lettrés. De musée, relevant d'un musée. Cet exercice d'initiation s'inscrivait dans le cadre du cours en conservation préventive des collections muséales. FM., 07.01.1991.

 

muslim, [myslim], n.m. Dispon., (de l'anglais), argot urbain, fam. Appellation désignant un musulman du nord et qui sous-entend que la personne ainsi désignée est peu habituée à la vie urbaine. La toutou*, elle pousse le muslim sur le trottoir et le muslim, wallahi !*, il est aussi vêtu qu'un morceau de fer. Tierno Monenembo, 1993 : 151

 

mussolini, n.f. Spéc., (faune). (Selene dorsalis Gill = Vomer setapennis sensu Blache et al.). Poisson de la fam. des Carangidae dont la tête a le profil caractéristique du dictateur italien qui lui a valu son nom. Corps argenté à reflets bleutés d'environ 40 cm.de long. Il pénètre occasionnellement en lagune. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 69, Séret /Opic, 1981 : 198-199.

SYN.: plat plat*, plat plat mussolini, lagbalagba /besobengre (de l'alladian), slingania (du nzéma).

 

mutigbanaye, [mutigbanaj], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Guarea Thompsonii Sprague et Hutch.). Grand arbre de la fam. des Méliacées, assez rare, au bois rappellant le bossé*. Aubreville, 1959, II : 164).

COM.: nom pilote de ce bois: bossé. CTFT, 1989 : 379.

SYN.: douamoro (ébrié), koiguibé (ébrié), nougouatan (agni), nvédézo (attié).