M.A.C, n.f. V.
MISSION*
MACA, n.f. Fréq., tous milieux, péj. Sigle
usuel pour Maison d'Arrêt et de Correction d'Abidjan. L'administration pénitentiaire a donc mis sur pied un contrôle pour
passer au peigne fin tout ce qui a accès à la Maca. Ivoir'Soir,
18.11.1997. Les actes que vous posez*,
peuvent vous conduire à la MACA. FM., 18.12.1997. Certains ont été appréhendés et incarcérés à
la MACA. Ivoir'Soir, 24.03.1998.
macharon, n.m. V. MACHOIRON*. Le macharon braisé* qui suivait, était
préparé et cuit à la perfection. FM., 26/27.01.1980.
macheron, n.m. V. MACHOIRON*.
machette,
matchette, n.f. Usuel,
oral, écrit, tous milieux.
1- Grand sabre
d'abattage, instrument à tout faire à poignée courbe, outil mais aussi arme. Il tenait à la main droite une machette et
dans la main gauche un poulet blanc [.]. Arnaut, 1976 : 17. Prête -moi ta matchette, et que je
débroussaille moi aussi ! Anoma
Kanié, 1978 : 69. Et sa machette dort là
où il l'a laissée, jeudi, à côté du travail inachevé. Kitia Touré, 1979 :
19. J'étais venu emprunter la lime pour
aiguiser ma matchette. FM., 27.12.1979. Il nous faut de bonnes machettes pour travailler nos champs. A.
Koné, 1980 : 63. La machette pourrait, à
vrai dire, servir de symbole à l'histoire économique du pays. FM.,
24.03.1983. [.] alors que leurs pères
triment aux champs avec la même machette que celle de leurs ancêtres. Krol,
1994 : 56. Et pourtant il avait reçu de
violents coups de machette sur tout le corps. Détective,
06.03.1995. [.] puis avec une machette,
il assènera plusieurs coups à sa dulcinée [.]. Ivoir'Soir,
25.03.1998.
COMP.: faire la machette.
SYN.: coupe*-coupe, sabre* d'abattis.
2- faire la
machette, loc.verb. Dispon.,
oral surtout, mésolecte, basilecte. Travailler comme manoeuvre agricole. Arrivé là-bas, j'ai fait la machette et je
gagnais 2 000F par mois. Deniel, 1991 : 44.
machoiron,
macharon, mâcheron, mâchoiron, machoiran, n.m. Spéc., (faune); mais fréq., tous milieux. Poisson de
la fam. des Ariidae à la peau sans écailles. Il porte trois paires de barbillons.
Certaines espèces sont essentiellement estuariennes, d'autres marines, par
exemple le machoiron noir, (Arius heudelotii Valenciennes) dont la chair
est de très bonne qualité, d'autres totalement d'eau douce (machoiron de
lagune) servent souvent de poissons d'élevage. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972
: 27. Il faut dire que les rendements
couramment obtenus depuis quelques mois excèdent 7 tonnes par hectare et par an
de poisson mâchoiron. FM., 17.03.1980. La porte est désormais ouverte sur l'élevage du machoiron. FM.,
27/28.12.1980. Partout, également, des
nasses et des bambous* de Chine ainsi
que les appellent les pêcheurs, pour prendre les machoirons, sortes de
poissons-chats vivant dans les eaux de la lagune qui aiment se réfugier dans
les caches et affectionnent particulièrement de faire des bambous leur nid.
Gaudio /Roekeghem, 1984 : 93. Machoiron
séché : 200/600 FCFA . Marché d'Adjamé, L'oeil du peuple,
13.03.1995. [Le touriste] peut aller voir
l'usine de coco* rapé [.] ainsi que le centre de pisciculture, spécialisé dans
la production du macharon, de l'oeuf au poisson adulte. Rémy, 1996 : 139. Le tas de poissons fumés est passé de 200 à
500F et celui de mâchoirons, de 2 000 à 3 000 f. Ivoir'Soir, 07/08.
05.1997. Les mets africains, machoions et
autres poissons braisés*[.]. Ivoir'Soir, 11.03.1998. Que dirais-tu d'une sauce* de mâchoirons
fumés avec de l'attiéké*? R.Yaou, 1999 : 14.
COM.: La graphie
la plus usitée est "machoiron", "macharon" est plus rare.
"Macheron et machoiran" ne semblent plus guère utilisés.
COMP.: machoiron noir, machoiron de mer,
machoiron de lagune.
SYN.: poisson*-chat, poisson machoiron, poisson*-ministre,
silure*, silure* machoiron, ebo (du nzéma), gangangri (de l'ébrié, de
l'alladian).
macoré, n.m. V. MAKORE*. Le masque* Vlanbohouo de la ville de Guiglo
a remporté le dimanche 11 avril dernier à Béoua à 30 km de Guiglo le premier
prix des danses organisées à l'occasion de la cérémonie d'adoration du macoré,
un arbre sacré en pays guéré. FM., 21.04.1982.
macou, interj. V. MAKOU*, Un garde* de cercle s'interpose entre les deux :
« Silence !! Macou !" Amon d'Aby, La couronne aux
enchêres. 1965 : 39.
macro-élément, n.f. Dispon., argot estudiantin, oral, fam.,
péj. Système de fraude aux examens constituant en une sorte de résumé de
cours, « anti-sèche ». Après
une épreuve quelconque, l'étudiant sort à la fin avec une feuille de couleur
jaune. Sur cette feuille, il prépare l'épreuve suivante en y recopiant les
grands chapitres du cours [.] qu'il estime susceptibles de sortir à l'examen
[.]. Il met cette feuille dans sa chemise. Une fois dans la salle, il la
ressort et recopie le chapitre qui intéresse le sujet. C'est ce qu'on appelle
"macro-éléments". FM.,05.02.1982.
ANTON.: (partiel)
micro*-élément.
mademoiselle,
n.f. Spéc. (faune). (Stromateus
fiatola Linn.). Poisson pélagique de la fam. des Stromateidae, d'environ 50 cm.
de long, au corps parfaitement ovale avec des nageoires dorsale et anale
longues, symétriques et une caudale fourchue. Il a le dos d'un bleu violacé,
les flancs et le ventre argentés avec des taches oblongues et des lignes
longitudinales jaune verdâtre. Sa chair est fort appréciée. 101. Seret /Opic,
1981 : 352-53.
SYN.: liche*, stromatée*, stromaté fiatole.
mafia, n.f. Dispon., oral, jeunes urbanisés,
fam. Dénomination courante des bandes de délinquants de quartier,
racaille, « caillera ». Et
certains habitués de ces larcins ont fini par verser ouvertement dans la
délinquance et font partie d'une "mafia" dont les agressions sonrt
redoutées. (3) Mafia; surnom fréquemment donné aux bandes de délinquants qui
sévissent dans certains quartiers. Bonnassieux, 1987 : 187.
mafou,
[mafu], n.m. Spéc.,
(faune). (Rachycentron canadum). Poisson très allongé, de la fam. des
Rachycentridae, à chair très blanche et très savoureuse. Aldrin /Noyer
/Brégéat, 1972 : 71.
SYN.: faux*
thon.
magasin, n.m.
1- Assez fréq., oral, écrit, tous milieux. Petit local
dans une habitation, souvent attenant à celle-ci, où l'on entrepose les
provisions, les outils, etc. Alors que la
farine moisit dans les magasins /et que derrière les comptoirs grillagés / Des
factoreries* pleines de marchandises / L'on compte les bénéfices. Dadié,
1950 : 18. "Où as-tu rangé le régime
de bananes ?"-"J'ai rangé ça dans le magasin." (Boy,
Abidjan, 1982)
2-
magasin-boutique, dispon.,
oral, écrit, tous milieux. Lieu de dépôt de marchandises destinées à être
vendues. D'autres ont construit des
magasins-boutiques pour le stockage et la vente du riz blanc, des matériaux de
construction. FM., 29/30.11.1980.
magnan,
magna, manian, [maQS] / [manjS], n.f. Spéc.,
(faune) mais usuel, (du mandenkan), oral, écrit, tous milieux, V.
FOURMI* MAGNAN. (Anomma nigricans). Grosse fourmi noire aveugle,
particulièrement féroce, qui se déplace souvent en longues colonnes dans la
région forestière en détruisant toute vie sur son passage. Il place ensuite [.] cet appareil sur le passage d'un bataillon de
magnans et vient enfin le mettre devant la porte de son débiteur. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 53. [.] comme une bande de magnas en butte à des obstacles
[.]. Kourouma, 1970 : 174. Dans
la forêt d'Agossé où pullulent les magnans, les tsétsé* et les fauves affamés. Coffi
Gadeau, Adjo Bla. 1973 : 13. Karfa
s'abaissa pour voir ce qui le mordait et il toucha de petites bêtes qu'il
reconnut immédiatement. Il s'était arrêté au milieu des magnans. Koné, 1976
: 106. Les magnans fourmillaient dessus,
suçant son sang, rongeant sa chair et quand, quelques jours plus tard un
chasseur venait à passer par là, il ne trouvait plus qu'un squelette
désarticulé. Oussou-Essui., 1979 : 52. Il
pleure parce qu'une magna l'a mordu. (Enseignante, Abidjan, 1983). On sait que les magnans sont des fourmis
dangereuses. Deniel, 1985 : 128. Je
sens l'invasion martiale de mon corps, de mon sang par une armée de magnans.
Adé Adiaffi, 2000/ 103.
magres, n.m.ou f.pl. Spéc., (sport). Chaussures
de football munies de crampons. Mais, au nom de Dieu*, je content* pas femme
qui met magres, bas, culotte, maillot et pis elle joue ballon. ID.,
22.04.1974. Il posa un méchant tacle avec
sa paire de magres dont les crampons étaient pointus. FM.,
13.05.1998.
magrib, n.m. Dispon., (de l'arabe), musulmans surtout, nord. Quatrième
prière de la journée qui se fait au crépuscule. C'est aussi l'heure où l'on
rompt le carême journalier. [.] les vieux musulmans somnolaient sur leur
chaise longue ou sur les peaux de prière attendant impatiemment le crépuscule
et le magrib qui les libèreraient. A.Koné, 1980 : 5
maigre, n.m. V. COURBINE*. Le maigre est une espèce semi-pélagique du
plateau continental. Seret /Opic, 1981 : 266.
main, n.f. Entre dans un certain nombre
d'expressions :
1- main,
(en ---- ), loc.adv. Fréq., oral, écrit, mésolecte. A la main,
dans la main. Chapelets en main, deux
marabouts* tout de bleu vêtus, font irruption chez M. K. un samedi après-midi. FM.,
04.11.1982. Tiens bien ton bic* en main
pour écrire. (Institutrice, Abidjan, 1984).
2- main [de
fruit], main de bananes, n.f.
Usuel, oral, écrit, tous milieux. Portion d'un régime de bananes. Pour que le fruit soit classé et emballé en
1ère catégorie, les bouquets* ou mains de fruits doivent d'abord se présenter
sous le meilleur aspect. FM., 26.12.1979. Un matin, un petit voyou, un enfant de la rue, faucha une main de
bananes et s'enfuit à toutes jambes. Kourouma, 2000 : 94.
SYN.: bouquet*.
3- main (avoir
la ---- en mariage), avoir la
main d'une fille en mariage, loc.verb.
Dispon., (par fusion de deux expressions françaises proches "avoir une
jeune fille en mariage /avoir la main d'une jeune fille"), oral, écrit,
mésolecte, basilecte. Obtenir la main d'une jeune fille. J. réussit à garder le contact avec P. dont
il est presque certain d'avoir la main en mariage une fois retourné au pays.
FM., 10/11/12.04.1984.
4- main,
(demander la ----en mariage), loc.verb.
Dispon., (par fusion de deux expressions françaises proches "demander une
jeune fille en mariage /demander la main d'une jeune fille"), mésolecte,
basilecte. Demander la main [d'une jeune fille], demander [une jeune
fille] en mariage. Avant de demander la
main d'une fille en mariage, il faut offrir la cola* à sa mère. Si elle
accepte, alors, ça va marcher. (Informateur, Abidjan, 1982).
5- mains et
pieds (faire ----), loc.verb. V.
FAIRE*. Les villageois qui sentaient
la menace, faisaient mains et pieds pour supprimer herbes et feuilles séches,
susceptibles de favoriser l'extension des flammes. FM., 11.02.1983. C'est pour cette raison que notre griot*,
Masta* D. fait mains et pieds afin de sauver son nouveau parti du naufrage [.].
Le Monde Ivoirien, 10.03.1995.
6- mains et
pieds, (se battre ----), loc.verb.
Fréq., oral, écrit, tous milieux. Se battre bec et ongles, faire des mains
et des pieds. Alors qu'il traîne encore
derrière lui le problème de l'assassinat d'homme à Guiglo, il se battrait mains
et pieds pour être nommé président de la Cour suprême. Nouvel Horizon,
n°144, cité Dagnac, 1996 : 173.
7- main,
(claquer la ----), loc.verb.
Usuel, oral, écrit, tous milieux. Aller taper
dans la main d'un camarade, en faisant claquer les doigts, signe d'amitié et de
complicité. On s'arrête [.] le temps de
rire, de claquer la main d'un camarade en signe de complicité et on repart dans
un nouveau chant, une nouvelle danse. Arnaut, 1976 : 92.
7- main,
(frapper la ----), (frapper les ---- ), loc.verb. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Frapper dans ses mains
pour demander la permission d'entrer, pour prévenir de sa présence à la porte
de la maison. Madame, y a un homme. Il
frappe la main. Il veut te voir. (Boy, Abidjan, 1977).
COM.: ce geste correspond localement à
frapper à la porte. V. KÔ ! KÔ ! KÔ !*. En effet, les cases locales
n'ont souvent qu'une portière en fibres végétales. Et d'ailleurs, la porte des
maisons, reste généralement ouverte en raison de la chaleur.
8- main,
(taper la ----), loc.verb. V.
TAPER*.
main
d'oeuvre forcée, n.f. V.
TRAVAIL* FORCE. L'exploitation
de la main d'oeuvre forcée. (Titre d'article) FM., 18.10.1983.
maison, n.f.
1- maison à
étage(s), maison en étage(s, Assez
fréq., oral, écrit, tous milieux. Habitation de type moderne
comportant un ou plusieurs étages. En
haut des maisons à étages, tu n'avais pas peur de tomber ? Du Prey, 1979 :
38. Maintenant, c'est des grandes maisons
à étages qu'on voit. Oussou-Essui, 1979 : 8. Je fais construire la première maison en étages de mon village.
(Député, Abidjan, 1992).
2- maison
chambre-salon, n.f. V.
CHAMBRE*-SALON. Ma maison
chambre-salon coûte 10 000F. Deniel, 1991 : 117.
3- maison
en baraque, V. BARAQUE*. Lorsque
vous construisez une maison en baraque, vous savez qu'un jour ou
l'autre elle s'écroulera. FM., 06/07.02.1993.
4- maison
d'arrêt et de correction, V. M.A.C.A*. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Prison, servant à la fois à
la détention des prévenus et à celle des condamnés. La MACA, c'est la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan.
(Greffier, Abidjan, 1984). C'est ainsi
que nos établissements servent en même temps de maisons d'arrêt et de
correction. FM., 06.04.1993.
5- maison
des chaises, V. CHAISE*. La maison
des chaises est à la fois un sanctuaire où a lieu le culte des ancêtres et un
musée privé où sont conservées les précieuses reliques du clan. Amon
d'Aby, La couronne aux enchêres, 1965 : 45.
6- maison
en dur, V. EN DUR*. Ils sont
introduits dans une "maison en dur" et là surprise, allongé sur un
canapé, le général R.G. soi-même, en boubou* leur lance un
akwaba*-"bienvenue !- chaleureux et se lève pour les accueillir. J.A.
L'intelligent, 21/27.11.2000.
7- maison
lotie, Spéc., (administration). Maison
construite sur un terrain octroyé règlementairement par l'administration, par
opposition à l'habitation édifiée sur un terrain pour lequel on ne possède pas
de titre de propriété. C'est la seule
maison lotie. Cela explique pourquoi elle a été épargnée. FM.,
17.01.1973.
8- maison, (à chez
moi [toi, lui...] ----), loc.adv.
V. A*. Fréq., basilecte, peu ou non scolarisés, plaisant
chez les intellectuels. Chez moi (toi, lui, ... ). Il a parti à chez lui
maison. (Gardien, Abidjan, 1977). Patron,
travail c'est fini, je peux partir à chez moi maison ? (Boy, Abidjan,
1986). C'est quand déjà l'invitation pour
la pendaison de crémaillère de à chez toi maison? (Médecin, Abidjan, 1992).
maire
central, n.m. Spéc.,
(administration) mais fréq. Titre porté par le maire désigné
comme représentatif de la ville par six des maires élus à la tête des dix
communes composant Abidjan. La ville
d'Abidjan compte dix communes, un peu à l'image des arrondissements de
Paris le Plateau*, Yopougon,
Treichville, Abobo, Atiékoubé, Adjamé, Cocody, Port-Boüet, Koumassi. Chaque
commune élit un maire et un conseil municipal au suffrage universel. Un maire
central, aux pouvoirs souvent représentatifs, est désigné par six autres
maires. Jeune Afrique, 24/30.07.1996: 89.
maître, n.m. Entre dans un certain
nombre d'appellations usuelles auxquelles il donne le sème de compétence et
d'autorité.
1- maître
coranique, Fréq.,
oral, écrit, mélior. Titre porté par le maître d'école coranique, celui qui
dirige une école coranique. Elle s'est
convertie à l'Islam parce qu'elle a épousé un maître coranique. (Infirmier,
Abidjan, 1978).
2- maître
chasseur, (tradition).
Chasseur réputé. [.] parce que son premier mari, [.] était un maître chasseur. Un
maître chasseur qui criait, injuriait, menaçait avec le couteau et le fusil. Kourouma,
2000 : 34.
3- maître
de la parole, dispon.,
(tradition), (calque du mandenkan), mélior. Appellation
honorifique donné à un griot, homme dont le statut est lié à la transmission de
la parole traditionnelle. En forêt comme
en savane, les généalogistes, conteurs, poètes, "maîtres de la
parole" transmettent de génération en génération les connaissances
traditionnelles, l'histoire, les contes, la sagesse populaire. Oberlé, 1983
: 78.
SYN.: maître-griot.
4-
maître-griot, dispon., (tradition),
oral, écrit, recherché, mélior. Membre honoré de la caste des griots. Le maître-griot pinça les cordes de sa cora*
et commença par chanter. Kourouma, 1990 : 19.
5-
maître-menteur, dispon.,
(tradition), Titre honorifique donné à un conteur renommé. Conteur dans l'âme, maître-menteur dans ses
histoires fantasques, A. Y. est bien dans sa peau. Ivoir'Soir,
08.10.1997. Adou Yam's : moi, un
maître-menteur. [titre]. Adou Yam's compte parmi les meilleurs
conteurs ivoiriens. Artiste accompli, il entend maintenir vivant l'art du
conte. Ivoir'Soir 14.10.1997.
6- maître
tradipraticien, V.
TRADIPRATICIEN*. Dispon.,
(tradition), oral, écrit, mélior. Titre
honorifique s'appliquant à un guérisseur réputé. M.E. maître tradi-praticien disant soulager les malades [du sida]. FM.,
23.02.1993.
makoré,
macoré, [makore], n.m. Spéc.,
(flore), (du nzima). (Tieghmelia heckelii Pierre). Arbre géant de la fam.
des Sapotacées qui mesure 40 à 50 m. de hauteur pour un diamètre dépassant
souvent 2 m. au-dessus de l'empattement. L'écorce exsude du latex. Le bois est
demi-dur, d'un brun rosé et compte parmi les meilleurs d'Afrique. Il est très
proche de celui du Douka* (Tieghemelia africana). Les Krou préparent avec les écorces de makoré des gris*-gris pour les
chasseurs d'éléphants. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 47. Roberty, 1954 : 79. [.] un des plus beaux arbres de la forêt dense, le plus beau peut-être
par l'harmonieuse proportion d'un fût droit, cylindrique, gigantesque, surmonté
d'une cime fortement charpentée et d'une frondaison majestueuse, très connu
commercialement sous le nom de makoré. Aubreville, 1959, III : 122.
Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 277. Ici le
makoré, claire colonne rouge-rose, voisine avec le limba* ou fraké*, non moins
gris que notre noyer. Conte, 1981 : 20. Principales
essences exportées : samba*, sipo*, acajou*, tiama*, makoré, bété*, iroko*,
ilomba*, aninguéri*, framiré*, fromager*. Oberlé, 1983 : 16. [.] les essences sont dispersées -un makoré
pour 15 à 30 ha, un acajou* pour 10 ha par exemple [.]. Antoine / Debresson
/Manou-Savina, 1987 : 29.
COM.: le nom
pilote de "makoré" couvre aussi bien le tieghmelia heckelii
que le tieghmelia africana. Mais le nom de "Douka"* donné au second
fait référence aux origines surtout gabonaises, congolaises et camerounaises de
cet arbre. CTFT, 1989 : 397.
SYN.: douka (Gabon), biri toué (krou), geuli (gouro),
dumori (agni), mbabou (abé et attié).
makossa, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Danse
moderne d'origine camerounaise. [.] de
petites phrases rituelles, des bouts de mélodies villageoises, un peu de sauce
latine [.] le makossa. Tilliette, 1984 : 301. Il lui semblait que son chagrin s'estompait dans la musique endiablée
des makossas. M.Coulibaly, 1992 : 25. Tout
cela sur fond de "fanfare*" d'Akpogbo*, de slow, de biguine, de
makossa et de zouk love. Ivoir'Soir, 30.04/01.05.1997.
makou, [maku], v. Dispon., (du mandenkan),
oral, mésolecte, basilecte, fam., péj.
1- Interj. V. MACOU*. Silence !
Tais-toi ! Et lorsqu'ils
l'envoyèrent dans la forêt il en revint en criant toujours " grigriman*,
féticheur*". "Makou*" lui commandèrent les enfants*-soldats en
pointant le kalach *dans son cul. Kourouma, 2000 : 60.
2- makou,
(faire ----, avoir ---- ), loc.verb. Se taire,
la boucler. Nous savons tous que tu as
menti ! Tu vas faire makou ou non*! (Etudiants, Abidjan, 1984). Ils [: les enfants*-soldats] nous ont commandé : "Fermez la
gueule." Et nous avons makou. Kourouma, 2000 : 61. La vieille, devant l'accumulation des
preuves, a fait makou, bouche bée. Kourouma, 2000 : 68.
3- rester
makou, loc.verb. Rester muet,
rester pantois. Le Prince était resté un
instant makou, bouche bée. Kourouma, 2000 : 159.
makouta,
[makuta], n.m., Dispon., argot urbain, (du kikongo, l.
congolaise), vieilli. V. GNON*. Argent. C'est ainsi qu'on entend dire : il a le makouta, il a le bagne*. FM., 09.03.1975.
mal, adv. Entre dans un certain nombre de locutions assez fréquentes,
péjoratives et familières.
1- mal
fin!, interj. Exclamation
marquant la réprobation et le désappointement: Ca finit mal!, Ca finit en queue
de poisson ! Blondy arrêta la partie au
grand dam, au mécontentement général des spectateurs. Mal fin ! dira un
spectateur. Y. Konaté, 1987 : 12.
2- mal
regarder, loc.verb. (Calque
des langues Kwa). Regarder de travers, toiser d'un air glacial. C'est alors que sa mère m'a regardée et je
me rappellerai toute ma vie comment elle m'a fixée. Chez nous on dit mal
regardée [.]." Pourquoi tu as mal regardé la pauvre fille ? Elle ne te
convient pas. Elle n'est pas à la hauteur de ton fils ?" [.] Elle a
fini par s'excuser si elle m'avait mal regardée. Akissi Kouadio, 1983 : 64.
Qu'est ce que tu as à me mal regarder,
hein ? (Lycéenne, Bouaké, 1992).
3- malmal, adv. (Reduplication emphatique par calque langues
locales). Exprime un fort degré d'intensité douloureuse ou mauvaise :
très méchamment, très cruellement. Les
po* l'ont battu malmal ! (Lycéen, Bouaké, 1990).
4- mal
mort, adj. Mort subitement
de mort violente, décédé de male mort. On
dit que les hommes mal morts reviennent pour se venger des vivants.
(Informateur, Abengourou, 1982). Dès que
le colonel Papa le bon est mort mais mal mort, un prisonnier a tourné le corps
de Papa le bon et s'est saisi de la clé de l'arsenal. Kourouma, 2000 : 90.
5-
malfaire, mal faire, loc.verb.
Vx., litt., recherché. Faire du mal (à qqun), nuire. Autrement le nouveau commandant* pourrait vous "misérer"*,
vous malfaire. Kourouma, 1990 : 120.
SYN.: misérer*.
6- mal
parler de qqun, loc.verb. Dire du mal de qqun. V.
DEGRADER*. Comme elle continuait à
mal parler de son frère, un jour j'en ai eu assez. A. Kouadio,1983 : 93.
SYN.: dégrader*, gâter* le nom.
malade, n.m. Dispon., argot universitaire, oral,
fam., iron. Etudiant qui a pu trouver une place assise dans le car
universitaire. Les malades : ceux qui ont
pu, grâce à une lutte acharnée, trouver une place assise dans le glase*. Campuslexique,
1978 : 11.
maladie, n.f.
1- maladie de Kaïnkopé, (agriculture), (du nom du village togolais où elle a
été étudiée dans les années 1960). Maladie qui dévaste les
cocoteraies*. La maladie de Kaïnkopé ne
touche pas les cocotiers nains*. (Planteur, Bassam, 1977).
2- maladie
des yeux, (santé), mésolecte,
basilecte. V. ONCHOCERCOSE*.
3- maladie
de la faim, (santé), mésolecte,
basilecte. V. FILARIOSE*. On
appelle la maladie du ver* de Guinée la maladie de la faim parce que le malade
ne peut plus cultiver*. (Informateur, Abidjan, 1983).
4- maladie
de la tsé-tsé, (élevage), mésolecte,
basilecte. V. NAGANA*. Nom donné à la variété de maladie du sommeil
qui frappe les animaux. Les mouches*
tsé-tsé ou glossines constituent toujours un grand péril pour l'élevage [.].
Elles sont les agents de transmission de la maladie du sommeil* chez l'homme et
de la maladie de la tsé-tsé chez les animaux. FM., 17.06.1981.
5- maladie
des chèvres, (santé)
(calque des l. locales), oral, basilecte.. Constipation. (Les
excréments humains ressemblent alors à ceux des chèvres). Leur vocabulaire [ : celui des féticheurs*] coprologique est le plus sûr témoignage de leur observation attentive :
maladie des chèvres*, cabinet* avec sang, cabinet* poto-poto. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 61-62.
6- maladie
des rivières, (santé), mésolecte,
basilecte. V. BILHARZIOSE*.
7- maladie
du gros cou, (santé), mésolecte,
basilecte. Goître. La vieille* avait
la maladie du gros cou et les gens disaient que c'était parce qu'elle avait
mangé son totem*. (Informateur, Bonoua, 1976).
8- maladie
du sommeil, Usuel ,
tous milieux. Affection parasitaire qui frappe l'être humain V.
TRYPANOSOMIASE* ou les ruminants V. NAGANA*, MALADIE DE LA
TSE-TSE Affection parasitaire en
recrudescence s'il en est, le trypanosomiase* plus connue sous la dénomination
de maladie du sommeil, frappe près d'une trentaine de pays sur notre continent.
[.] et menace quelques 45 millions d'individus. FM, 05.01.1981. Il s'est dégagé que la maladie du sommeil
continue à poser des problèmes de santé publique. FM., 07/08.06.1981.
La maladie du sommeil est
prédominante chez les ruminants. FM., 21.06.1983.
9- maladie
du tubercule de manioc pourri, (santé),
mésolecte, basilecte. V. ULCERE* DE
BURULI. S'il y a
des populations ivoiriennes qui connaissent bein l'ulcère venu de Buruli en
Ouganda, c'est bien celles de Yamoussoukro. Une région qui a connu les premiers
cas de cette maladie dans notre pays. Aussi à Yamoussoukro et dans sa région
a-t-on trouvé l'appellation la mieux imagée qui sied à l'ulcère de Buruli : la
maladie du tubercule de manioc pourri. Parce que la chair humaine frappée par
cet ulcère se délabre très rapidement. Ivoir'Soir, 23/24/25/26.
01.1998.
10-
maladie, (bonne ---- ), Fréq.,
(calque langues loc.), mésolecte, basilecte, euphémisme.
Grossesse. -"J'espère que c'est la
bonne maladie," continua Wahon. Ce disant, la tante d'Anka regarda bien
Djèkè et vit le ventre rond sous la camisole*. R.Yaou, 1999 : 147.
11- maladie
(courte ---- ),V. COURTE* MALADIE*. John, qui n'a passé qu'une semaine d'incarcération, serait mort de
"courte maladie". Ivoir'Soir, 12.05.1998.
12-
maladie, (grande ---- ), V. GRAND*. Euphémisme désignant la lèpre*.
13-
maladie, (longue ----), longue-maladie, V. LONG*. Euphémisme
désignant généralement le cancer. Sa
vieille mère aveugle et atteinte de longue-maladie. Adé Adiaffi, 2000 : 13.
14- la maladie
[m' /t' /l' /etc.] attaque, loc.verb. V.
ATTAQUER*. Si tu es
pauvre et que la maladie t'attaque, il ne faut pas dormir comme un grand* type. Deniel,
1991 : 57.
malaguette, méléguète,
maniguette, méninguette, n.f. Spéc.
(flore), du créole portugais, par référence à la côte ivoiro-libérienne,
baptisée à l'époque pré-coloniale "Costa de mala gens"). (Aframomum melegueta K. Schum.= Amomum
Linn.). Plante herbacée de zone forestière, poussant en touffes, de la fam. des
Zingibéracées, souvent cultivée pour des utilisations thérapeutiques. Elle
produit une sorte de poivre utilisé comme condiment et a fait, dès le 15ème
siècle, l'objet d'un commerce intense avec l'Europe. Roberty, 1954 : 359. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 :, 305.
COM.:
"malaguette", quoique vieilli reste la forme
scientifique mais l'appellation usuelle est "poivre maniguette".
COMP.:
fausse*-maniguette, poivre* maniguette.
SYN.: amome*,
graine* de Paradis, poivre* maniguette, konè (attié), sa (baoulé).
malekoum
salaam, interj., V.
ASSALAM* ALEKOUM.
malimbe, n.m. Spéc., (faune). Terme
générique désignant des oiseaux forestiers de la fam. des Ploceidae On
distingue localement, entre autres, le malimbe à queue rouge (Malimbus
scutatus Cassin) ; le malimbe à bec bleu (Malimbus nitens Gray), ; le malimbe
huppé (Malimbus malimbicus Daudin). Serle /Morel, 1990 : 236-237. Malimbe huppé signalé (Taï, Azagny). malimbe à bec bleu (Malimbus nitens
Gray), m. à queue rouge, malimbe à tête rouge (Malimbus
rubricollis Swainson) (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 178.
malin,
(faire [le] ---- [sur qqun]), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, fam. Rouler qqun, exploiter une
situation à son propre profit. Ce n'est
pas parce que vous êtes quatre actuellement contre moi que vous allez faire le
malin sur moi !! (BD) Ivoir'Soir, 01.12.1997. Bon, revenons à la Guinée équatoriale. Là-bas, les Espagnols font malin
partout comme les Français chez nous parce que ce sont eux qui les ont
colonisés. Ivoir'Soir, 02.06.1998.
mama, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior.
1- Femme noire
respectable par son âge, sa corpulence ou son statut social. La baguette toute chaude y est vendue par
des mamas accroupies sur le trottoir à l'ombre des arcades. Gombeaut /et
al., 1990 : 56. A mes côtés, une mama
imposante mâchonnant une noix* de cola [.]. Krol, 1994 : 7. Depuis quelques jours, ceux-ci [: des
commandos musclés] s'attaquent sans pitié
aux mamas qui vendent des bassines de riz*-sauce sur les trottoirs [.]. Jeune
Afrique, 21/30.07.1996: 71.
2- Terme de
déférence utillisé envers une femme plus âgée. Suivi d'un anthroponyme, cela
peut être l'équivalent de "Madame". Mama, tu veux bananes,
c'est doux ! (Revendeuse, marché, Bouaké, 1977). Mama Rose, où allez-vous ? (Planteur, Adzopé, 1975).
SYN.: maman*.
3- mama, n.f.
Argot urbain, jeunes.
Petite amie. V. GADI*. il est
parti rejoindre sa mama à l'alokodrome*. (Lycéen, Abidjan, 1996).
mamadou
(1), n.m. Spéc., (religion),
aire Kru, mélior. Guérisseur et prêtre du Nieswa*, religion syncrétique
à vernis pseudo-islamique. En tête de la
cellule locale se trouve d'habitude l'homme qui a introduit le culte [: du
Nieswa*] dans son village et qui porte le
titre honorifique de Mamadou. La plupart du temps le mamadou est un ancien chef
de culte traditionnel, converti ou assimilé aux exigences de la forme rénové du
Nieswa. C'est un personnage respecté pour ses vertus de guérisseur et en
général redouté à cause de ses pouvoirs paraspychiques occultes. Holas,
1980 : 241.
mamadou
(2), n.m. V.
DIALLO*.
maman, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Appellation
qui n'est ni réservée aux enfants, ni à l'intimité familiale. V. PAPA*.
En fait on peut appeler "maman" non seulement la mère, mais aussi les
soeurs de celle-ci ainsi que les autres épouses du père, voire toute femme en
âge d'être la mère du locuteur, d'où la possibilité de voir le terme au
pluriel. A mon retour du Togo, j'ai
apporté des wax* à toutes mes mamans. (Journaliste, Abidjan, 1979). Ta vieille maman dans son immense chagrin ne
cesse de répéter: "Pourquoi elle et pas moi ?" (oraison funèbre) FM.,
13.05.1982. Il faut dire à sa femme de ne
pas insister. Si la maman refuse, mieux vaut se retirer. Elle doit se rappeler
qu'ici une maman peut faire vivre son fils en lui donnant le sein, mais elle
peut aussi le faire mourir. Akissi Kouadio, 1983 : 96.
2- Terme
d'adresse qui marque la déférence envers une femme plus âgée que soi. L'usage
traditionnel veut qu'une femme soit désignée, même par son mari, par le terme
"Maman" suivi du nom du fils ainé, ce qui valorise son statut de
mère. "Maman, ne pleure pas, ça va
s'arranger." note 12. En Afrique, tu peux appeler papa* et maman
tout homme et toute femme qui aurait pu te mettre au monde. Akissi Kouadio,
1983 : 68. Au cours des entretiens [.] je
l'ai appelée "maman" comme le veut une belle tradition africaine.
Deniel, 1985 : 20. Dites-moi, Maman, qui
donne les noms aux pagnes* que vous vendez ? A. Touré, 1985 : 135.
mamba, n.m. Spéc., mais usuel. (faune). Serpent
venimeux. C'est un mamba. Tante, je l'ai
tué parce que sa morsure est mortelle. Oussou-Essui, 1979 : 51. On,
distingue localement : le mamba noir,
V. DENDROASPIS*et le mamba
vert, V. SERPENT* BANANIER. Aujourd'hui,
i [: un charmeur de serpents] s'exhibe avec le fatal mamba vert qui fit
passer T.J. de vie à trépas. FM., 01.10.1982. Mamba vert* ou serpent bananier, mamba noir,... , serpents arboricoles,
longs et minces, vert à gris-noir, très agiles et très dangereux [.]. CTFT,
1989 : 1090.
mambo, n.m. V. DJAMPA*.
mamie, n.f.
1- mamie, mami,
mamy, n.f. Dispon., oral, tous milieux, fam. Appellation
familière d'une femme qui tient un petit restaurant. Elle est souvent suivie du
prénom de celle-ci. Et où il est le
maquis* de cette mamie Affoué ? (Secrétaire, Abidjan, 1984).
SYN.: tantie*.
2- mamie
benz, n.f. Rare, (français
du Togo), oral, surtout., mélior. Appellation réservée à la riche
revendeuse* de pagnes, circulant pour son commerce, sur toute la Côte du Bénin,
à bord de sa luxueuse Mercedes avec chauffeur. Les anciennes maîtresses ont facilement accès à des crédits bancaires:
elles terminent "mamies benz". C'est ainsi que sont appelées les
riches commerçantes plantureuses circulant sur les banquettes arrière des
grosses Mercedes Benz. Kourouma 1998 : 283.
SYN.: nana*-benz
3- mamie
Water, mami Wata, mami-wata, mamy wata, mamy watta, mami Ouatta, n.f. Fréq., (tradition), (anglais du Ghana), écrit, oral, tous
milieux. Divinité féminine des eaux d'une grande beauté, sorte de
sirène séductrice qui peut être bienfaisante ou maléfique. Cet homme [.] avait été vu au bord de l'océan parlant à Mami Ouatta la
sirène. Dadié, 1956 : 127. "Tu
as trop* de chance et tu dois en profiter !".Et l'escroc de prédire à
l'infirmier une vie en rose. A une condition, offrir un grand sacrifice à Mamy
Water, le génie* protecteur des eaux. FM., 22.03.1980. Mais cette femme, n'était-ce pas Mami
Wata, la sirène ? A. Koné, 1980 : 66. Comme
tous les hommes du pays, il avait entendu parler de Mami Wata. Ibid : 69. Les murs sont ornés de peintures parmi
lesquelles on reconnaît deux mami-wata en compagnie d'un grand serpent python*.
Holas, 1980 : 165. L'eau est plutôt
synonyme de travail difficile et dangereux car de mauvais génies comme la
déesse de la mer Mammy Wata y déploient leurs colères [.]. Tilliette, 1984
: 27. Le vieux projet de percement [:
du canal de Vridi] amorcé cinquante ans
plus tôt mais plusieurs fois découragé, peut-être par Mamy Wata et d'autres
génies aquatiques autochtones, se faisait réalité. David, 1986 : 68. Tu ressembles à Mamy Wata, lui
chuchotait-il, tu sais, la déesse de l'eau. La nuit tombée, elle sort de son
royaume et séduit tous les hommes qu'elle rencontre sur son chemin. Ceux qui la
suivent sont avalés par les flots. V. Tadjo, 1992 : 32. C'est moi, Mami-Watta, reine des océans ! M.
Bandaman, 1993 : 142. Il se dit doté d'un
pouvoir surhumain et de dons divins grâce à sa rencontre avec la "Reine
des Eaux" communément appelée Mamie Water. Détective,
16.03.1995. Elle affirme tenir son
pouvoir des esprits de l'eau, plus précisément de Mamy Watta qui veut dire
sirène ou dame de l'eau. Soir Info, 08.05.1996.
SYN.: dame des eaux, fée des eaux, reine
des eaux, sirène.
man, mane,
[man], n.m. Usuel, argot urbain,
(de l'anglais), oral, fam. mélior.
1- n.m. « Mec, dur ». Mais on dirait que vous êtes de vrais
"man", de vrais gars ! Otitro, 1984 : 44.
SYN.: djo*.
2- Terme
d'adresse, employé envers un ami pour lequel on éprouve une certaine
admiration, connotant camaraderie et connivence. Tu rencontres un copain, alors tu lui dis "Man, ça va ?"
Cité in Caummaueth, 1988 : 65. Ressaisis-toi,
man ! Ivoir'Soir, 17.01.1998.
SYN.: djo*, tchégba*.
3- Dans la
bouche d'une jeune fille, ami, copain, flirt. Dis-moi Amlan, j'ai appris que tu vois un man formidable [.] je suis
très contente pour toi. Cité in Caummaueth, 1988, : 65.
4- -man, suffixe dérivatif. Fréq. Nouchi ou zouglou. Sert à former un certain nombre de noms
masculins en leur attribuant le caractère d'actant [+ humain] : bongoman*,
dindinman*, djigboman* drapman*, gbanman*, gbassman*, taximan*, tchéman*,
zlanmlanman*, zraman*.
mana, n.m. V. MENE*.
manasati,
[manasati], n.m. Spéc.
(flore), (de l'abé). (Maesopsis eminii Engl.). Arbre de la fam. des
Rhamnacées dont le bois passe pour ne pas être attaqué par les termites.
L'aubier, à l'état frais, est d'une curieuse couleur vert jaunâtre, le bois de
coeur est rougeâtre. Aubreville, 1959, II : 244.
SYN.: kanguélé (Gabon), anaschia-sain (attié), sagoudoué
(ébrié).
mancenillier, n.m. Spéc., (flore). (Hippomana
mancenilla Linn.). Arbre d'ombrage de la fam. des Euphorbiacées, à latex
abondant et fruit drupacé assez gros, introduit dans quelques jardins. Roberty,
1954 : 57.
mandenkan,
[mSdRkS], n.m. Usuel,
oral, écrit ("langue du pays mandingue."), mélior. Date
d'officialisation de la dénomination : août 1993, Bamako).
Appellation désignant l'ensemble des langues du groupe mandé nord, très
apparentées entre elles : bambara / malinké / dioula, etc. Les représentants des Etats se sont mis d'accord pour lui donner le nom
officiel de "mandenkan" (langue du pays mandingue), appellation
internationale qui a l'avantage d'être moins particulariste que
"bambara" et "dioula" et d'être identique en français et
dans la langue elle-même. Jeune Afrique, 24/30.07.1996: 95.
mandrill, n.m. V. CYNOCEPHALE*. Puis la forêt a poussé et l'océan s'est surpeuplé. Les
geckos*, les mandrills, les buffles*, les panthères*. Tierno
Monenembo, 1993 : 115.
mangabey, n.m. V. CERCOCEBE*.
mange-mil, n.m., Spéc. (faune).
1- (Quelea
sp.) Appellation désignant de petits oiseaux de plusieurs espèces de Plocéidés,
vivant en colonies nombreuses. (Quelea quelea Linn. des savanes arbustives et
Quelea erythrops Hartlaub des savanes humides et des clairières forestières).
Ils dévastent souvent les cultures de céréales et les rizières. Le mange-mil est un petit passereau
appartenant à la famille des Plocéidés qui comprend aussi le moineau, les
tisserins*, plus généralement appelés gendarmes*, et les ignicolores* bien
connus des oiseleurs. Marche-Marchad, 1969 : 63. La propreté de la ville effraie les mange-mil qui vont chercher fortune ailleurs avec leur tintamarre de
gazouillis. Kitia Touré, 1979 : 7. Tous
les oiseaux mangent le mil mais c'est seulement ceux qui font leur nid dans le
champ qu'on appelle les mange-mil. Kitia Touré, 1979 : 79.
SYN.: oiseau* mange-mil, moineau* mange-mil, travailleur*.
2- Par
extension et dérision, mendiant. Qu'est
ce que tu veux ? Devenir un enfant de la rue, un mange-mil ? (Mère de
famille, Abidjan, 1982). "Mange-mil".[.].
Ces différents termes empruntés au langage nouchi* font partie aujourd'hui du
lexique zouglou*. Ivoir'Soir, 15.10.1997.
3-
mange-mil, mange-mille, n.f. Fréq.,
argot nouchi, (par allusion aux petits oiseaux prédateurs appelés mange-mil),
oral, jeunes, fam., péj. Jeune fille principalement intéressée par
l'argent. La dernière création zouglou en
date "mange-mille" [.] qui désigne les jeunes filles avides de
billets de mille francs CFA*, est un exemple de plus de cette capacité à
réactiver le langage, qui en assure la vivacité. Tschiggfrey, 1995- 2 : 78.
Le zouglou* [.] est une musique misogyne.
Qui traîne l'image de la femme dans la boue. C'est le cas de ce titre des
"Esprits de Yop" qui traite les jeunes filles de
"Mange-mil" (mendiant) ou encore les "Djigbos" qui les
qualifient de "Démocrates*" entendez de prostituées. Ivoir'Soir,
15.10.1997.
manger, v.tr. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux.
1- manger
[en sorcellerie], loc.verb. Pour un
sorcier, annhiler le principe vital d'un être humain, le détruire par
sorcellerie, se rendre maître de lui. En
pareil cas, il arrive que les sorciers* vous mangent, la nuit. Dadié, 1955
: 80. Elle déclarait être sorcière
et avoir mangé des âmes humaines pendant la nuit. Koné, 1976 : 18. Tout le monde dit qu'il a "mangé"
toute sa famille. Il ne lui reste plus que sa première épouse, la vieille
Djénou. Bolli, 1977 : 50. Lorsque l'on
dit qu'on a mangé quelqu'un, c'est que son âme ou principe vital lui a été pris
! Tel le cas de l'oncle Noua qu'une sorcière a vidé petit à petit de son sang !
Bolli, 1977 : 9. Ce sont plutôt les
sorciers qui l'ont mangé*, mon président. FM., 26.06.1980 (Aux
Assises de Man). Quand maman est morte,
Balla a dit qu'elle n'avait pas été mangée par les sorciers. Kourouma, 2000
: 29. Il est ensuite allé voir une féticheuse* qui lui a révélé qu'un membre
de sa famille maternelle était en train de le "manger en
sorcellerie". Jeune Afrique, 06/12.03.1996. Demandez de rompre avec nos parents ici...
ils vous mangeront simplement en sorcellerie. Ivoir'Soir,
13.08.1997.
DER.: mangeur*
d'âmes.
SYN.: attacher*, bouffer*, charlater*, djiboter*, djibser*,
faire fétiche*, féticher*, faire gris-gris*, faire kanikani*, gbasser*,
gbétiser*, grigritter*, marabouter*.
2- manger
l'âme, loc.verb. V. MANGER
1. Le sorcier est, en effet, le
jeteur de sorts, le spécialiste des sciences occultes, le technicien de la
magie, l'être essentiellement mauvais qui rend malade par envoûtement et peut
manger l'âme de ses victimes. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 16. Béda
"conseiller" qui dit être un sorcier* et envoyé spécial de M.O.A.
pour manger l'âme de A.B. La Voie, 14.01.1993. Et pourtant les faits semblent d'une triste réalité. L'oncle et la
tante de Mme M. reconnaissent avoir mangé l'âme de sa fille M.D.Linda, 14 ans,
décédée à Bordeaux des suites d'un petit malaise. Ivoir'Soir,
04/05/06.07.1997. C'était ma maman qui
avait tué et mangé les âmes de l'exciseuse* et de son fils. Kourouma, 2000
: 27. Quand on a mangé ton âme, tu ne
peux plus vivre, tu meurs par maladie, par accident. Par n'importe quelle
malemort*, gnamokodé (bâtardise)! Kourouma, 2000 : 29.
2- manger
[l'argent], v.tr ou
intr. Dilapider [de l'argent], voire le voler. J'ai envoyé un mandat à mon petit frère mais
mon oncle a mangé l'argent. (Secrétaire, Abidjan, 1983). Un troisième [: jeune] réclame des encadreurs blancs parce que les
encadreurs ivoiriens ont "mangé l'argent" lors d'une expérience qui
regroupait cinquante quatre jeunes. A. Touré, 1985 : 281. De toute façon, il ne faut pas manger
l'argent de quelqu'un, le brigander*, le mélanger avec le tien, il ne faut pas
prendre de route secondaire*, c'est interdit, harâm comme on dit en arabe. Deniel,
1991 : 159. "Manger". Voici un
verbe couramment utilisé par de nombreux Ivoiriens. Partout, ils veulent
"manger" c'est-à-dire se remplir les poches. Ivoir'Soir,
30.04.1997.
3- manger
la boule et la sauce, loc.verb. V.
BOULE*.
4- manger
la pâte et la sauce, loc.verb. V.
PATE*, SAUCE*.
5- manger
le fétiche, loc.verb. V.
FETICHE*.
6- manger
en diable, loc.verb. V.
DIABLE*.
7- manger
piments dans la bouche d'autrui, loc.verb. V. BOUCHE*.
8- manger
piments (prendre la bouche de qqun pour ------), loc.verb. V. BOUCHE*.
9- manger,
(fais-moi ----), loc.verb. V.
FAIS-NOUS FAIS*.
mangeur
d'âmes, mangeuse d'âme, n.m.ou f.,
adj. Usuel, (tradition), oral, écrit, péj.
1- n.m. ou f. Sorcier ou
sorcière qui passe pour détruire le principe vital de ses victimes. La cause des morts ne pouvait être que le
fait de mangeur ou de mangeuse d'âmes et il était indispensable de réunir le
plus grand concours de population pour les détecter plus sûrement. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 87. Dès qu'il y
a mort, il y a un coupable présumé [.] mangeur d'âme impénitent. FM.,
26.10.1982. Le jeune Narcisse devait
avoir une chair vraiment succulente pour avoir réuni autant de mangeurs autour
de son âme. Ivoir'Soir, 17.08.1992. Mais les mangeurs d'âmes, non contents de l'humiliation dont ils ont
été l'objet, rendirent leur comportement diabolique. Détective,
22.02.1993. Les Angé kponé ou mangeurs
d'âme sont alors réunis près du lac Kporon et accomplissent des rites magiques
pour faire échouer la fête [: le dipri*] dont le but est de chasser le mal loin du village. Rémy, 1996 : 92. Ces
deux femmes-là sont la version africaine des femmes qui livrent avec joie leur
progéniture à la confrérie des mangeurs d'âme. Ivoir'Soir,
01.07.1997. D'autant plus que dans le
village, tout le monde les savait mangeurs d'âme, lui et Atchimon. Ivoir'Soir,
04/05/06.07.1997. S'il ne tenait qu'à
Kalou seul, l'on devrait jeter les sorciers en prison sans les juger. Il les
toise, les gronde et même les secoue pour demander aux « mangeurs
d'âme »" qu'ils sont, de se tenir correctement devant la barre. Ivoir'Soir,
21.07.1997. Dans le secret de longévité
de cette vieille * [: la française Jeanne Calment, 116 ans], ils ont certainement oublié de mentionner
l'absence dans sa famille de mangeurs d'âmes. Car aucun régime au monde ne peut
contrecarrer leurs noirs desseins. Ivoir'Soir, 11.08.1997. Bouaké : 5 ans pour 2 "mangeuses"
d'âme. Dames K.A. [.] et N'G A [.] viennent d'écoper de 5 ans de prison pour
pratique de sorcellerie. Ivoir'Soir, 21.10.1997. C'était vrai, il était effectivement un
sorcier, un mangeur d'âmes. Kourouma, 1998 : 122. C'était un refuge de mangeurs d'âmes. (Les nègres noirs africains
indigènes prétendent que des noirs africains se transforment la nuit en hiboux
et prennent l'âme de leurs proches et vont la manger dans le feuillage des
grands fromagers*[.]. Kourouma, 2000 : 140.
2- adj. Qui détruit par sorcellerie le
principe vital de ses victimes. Le
sorcier comme le vampire, a le pouvoir de capter la substance des autres. On
dit souvent qu'il est mangeur d'hommes, non qu'il soit anthropophage mais il
s'empare symboliquement de la force vitale d'autrui. Arnaut, 1976 : 16. Après, la mère a appelé un vieux Gouro qui
connaissait tous les fétiches mangeurs d'âmes. Du Prey, 1979 : 44.
manglier
[noir], n.m. Spéc., (flore).
(Rhizophora mangle Linn.). Arbre de mangrove. V. PALETUVIER*. Roberty,
1954 : 249. Ou alors, dans les marais les
plus saumâtres, les plus proches des marées, se regroupent les coriaces
rhizophora mangle ou petits palétuviers qui, pour mieux éviter la montée des
eaux, s'appuient généralement sur des racines latérales en forme d'échasses, et
en arrivent à composer toute une savante architecture à arceaux : mangliers
noirs les appellent les Africains. Conte, 1981 : 28. Au tout début, il n'y avait qu'elle, le plancton, les mangliers. Tierno
Monenembo, 1993 : 115.
SYN.: petit palétuvier*.
mangot,
mango, n.m. Spéc., mais
assez fréq., (flore), (des langues ivoiriennes "mangue"), oral,
écrit, tous milieux. Mangue petite et fibreuse produite par un manguier non
greffé. Les enfants adorent les mangos
malgré son odeur forte d'essence de térébenthine. (Agronome, Abidjan,
1979).
COM.: en fait, le mot "mangot", présent dans la
plupart des langues locales viendrait de l'anglais "mango", issu du
portugais"manga", lui-même emprunté à une langue de l'Inde.
DER.: mangotier*.
mangotier, n.m. Spéc. (flore). Nom donné parfois au Mangifera indica, lorsque, non
greffé, il produit des fruits plus petits, plus fibreux et non destinés à
l'exportation. Le mangotier, arbre de
douze à quinze mètres de hauteur à feuillage épais. Son fruit est le mangot à
très gros noyau et à chair fibreuse. Davesne, 1954 : 75.
mangotine, n.f. V. MANGUE*.
mangouste, n.f. Spéc. (faune). Terme générique
désignant de petits carnivores plantigrades terrestres, de la fam des
Herpestinae. Il en existe 11 genres et 23 espèces en Afrique. Localement on
distingue : la mangouste ichneumon ou Ichneumon*, (Herpestes
ichneumon Linn) qui a la taille d'une martre et l'allure d'un rat ; la mangouste
rouge ou mangouste naine (Herpestes [Galarella] sanguinea Rüppel),
qui ressemble à la précédente mais en étant de moitié moins grande ; la mangouste
des marais (Herpestes [Atilax] paludinosus Cuvier), plus crépusculaire qui
plonge et nage bien mais ne grimpe pas ; la mangue* rayée ; la mangue*
de Gambie (V. MANGUE*); la mangouste brune ou crossarche*
brune (Mungos [Crossarchus] obscurus Cuvier) (V. CROSSARCHE*) qui a
une lèvre supérieure et un nez très proéminents par rapport à la lèvre
inférieure ; la mangouste à queue blanche (Ichneumia albicauda Cuvier)
plus haute sur pattes que l'ichneumon (pattes postérieures un peu plus longues
que les antérieures). Haltenorth /Diller, 1985 : 197-202. Mangouste à queue blanche signalée (Comoé), mangouste brune signalée
(Comoé, Marahoué, Taï), mangouste des marais (Marahoué, Taî, Azagny), mangouste
ichneumon (Marahoué, Taî), mangouste rouge (Marahoué,Taî). Bousquet, 1992 :
155.
mangoustanier, n.m. Spéc., (flore). (Garcinia
mangoustan Linn). Arbre de la fam.des Hypéricacées, importé pour ses fruits
délicieux. Le mangoustanier est étudié au
verger d'Azaguié en Côte-d'Ivoire, le seul d'Afrique Tropicale. FM.,
10.12.1980. L'Indo-Malaisie [a donné
à l'Afrique] le manguier*; le bananier*,
le pamplemoussier*, le pommier d'eau, le mangoustanier. Oberlé, 1983 : 20. .
mangue, (1)
n.f. Spéc., (faune). Nom donné à
certaines mangoustes identifiables à leur pelage rayé transversalement.
Localement on connaît la mangue rayée, (Mungos [Mungos] mungo Gmelin)
plus trapue que l'ichneumon*. Les poils sont annelés de clair et de foncé. La
superposition d'anneaux de même couleur crée jusqu'à 35 bandes transversales
claires et foncées de même largeur entre les épaules et la racine de la queue
(elles s'arrêtent sur les flancs). La mangue de Gambie (Mungos [Mungos]
gambianus Ogilby), est très proche par la taille et l'aspect de la mangue rayée
mais sans formation de bandes transversales. Haltenorth /Diller, 1985 :
192-193.
mangue (2), n.f. Spéc., mais usuel, (flore), Fruit du Mangifera indica. Mais le
nom semble surtout réservé aux fruits des arbres greffés, plus gros, moins
fibreux et exportables. Les variétés fruits des arbres non greffés sont appelés
mangos* (mangots). Il arrive même qu'à l'imitation des Antilles,
certains spécialistes parlent de mangotine pour désigner les fruits
issus d'arbres provenant eux-mêmes d'arbres greffés. On en distingue localement
de nombreuses variétés, pour ne citer que les plus grosses et les plus
appréciées: mangues ananas à peau verte bosselée et à saveur très
délicate, mangues demoiselle à peau rouge et chair jaune parfumée, mangues
papaye, plates à peau verte et chair jaune, mangues retard, etc.
Là-bas, quelques gamins cueillaient des
mangues qui venaient s'écraser sur le sol dur. A.Koné, 1980 : 5. Après les légumes, les fruits : mangues
retard ou mangue-papaye à 100 ou 150 francs. Jeune Démocrate Magazine.
18.02.1993. Quand on a mordu dans une
mangue, on n'est plus comme les autres hommes. Nokan, 2000 : 132.
DER.: mangot*,
mangotine*.
COMP.: mangue ananas, mangue demoiselle, mangue papaye,
mangues retard.
manguier, n.m. Spéc., mais usuel, (flore), oral, écrit, tous
milieux. (Mangifera indica)
1- Nom
donné généralement aussi bien aux espèces greffées produisant les fruits les
plus appréciés notamment pour la vente et l'exportation, qu'aux espèces non
greffées souvent plantées pour l'ombrage des villes et villages et dont les
fruits sont consommés localement. V. MANGOTIER*. Adoun sur son petit banc, à l'ombre d'un manguier, revenait sans cesse
à son piteux tête-à-tête. Du Prey, 1979 : 69. Un vent frais berçait la fauve toison des manguiers déjà remplis de
chauves-souris mordant aux mangues mûres avec des cris nerveux. Anoma
Kanié, 1978 : 104. Quant au manguier, il
est pour ainsi dire partout, à travers les vergers, sur les places publiques,
bordant les allées des petites villes avec son feuillage serré et toujours
vert, son tronc à l'écorce raboteuse, sa majesté naturelle, ses fruits de rêve.
Conte, 1981 : 29. A l'ombre des
manguiers; les électeurs attendent rassemblés en petits groupes. FM.,
18.01.1982. C'est le prix que tout
voyageur, connu et inconnu, devra symboliquement payer pour le droit de
"poser*" à la halte, de souffler un peu à l'ombre des manguiers* ou
des caïlcédrats. David, 1986 : 10.[.]
une terrasse [.] qui va de l'entrée principale jusqu'à de vieux manguiers
lépreux pleins de fourmis. Kourouma, 1990 : 64.
2- manguier
sauvage, n.m. V. BOBOROU*.
manian, n.f. V. MAGNAN*.
manière, n.f.
1- V.
BONNE* MANIERE.
2-
manières, (de toute les ----), loc.adv. Usuel, oral, écrit, tous milieux . De toute manière. De toute les manières, nous t'attendons
lundi prochain pour la fête. (Professeur, Bouaké, 1981).
maniguette,
n.f. V.
MALAGUETTE*. Avec une
boule de grès [.], elle achève d'écraser et de réduire en pâte une matière
grisâtre et médicamenteuse, mélange de maniguette (1) ou de poivre* de guinée,
de piment ou de plantes vertes. Note (1) maniguette : poivre sauvage. Anoma
Kanié, 1978 : 163
manille, n.f. Vx, (tradition). V.
BRACELET*. Sorte de
bracelet de fer, de cuivre ou de bronze utilisé autrefois comme monnaie
d'échange, en particulier pour le paiement de la dot*. Il y a sept ponchons* à l'eau. Il y en aurait quinze si les manilles
n'avaient pas manqué. Brétignères, 1881-1890 : 216. On soulignera l'ancienneté de la diffusion des produits européens vers
l'intérieur, ainsi que l'utilisation de monnaies diverses (pièces d'or et
d'argent, anglaises, françaises et surtout manilles, sortes de bracelets de
bronze diffusés par les commerçants anglais. Schéma-Directeur, 1984,
t.1 : 5. Le troc a été progressivement
supplanté par un commerce fondé tour à tour sur la monnaie de coquillage (les
cauris*) de manille (bracelet de fer ou de cuivre) et enfin d'argent. Oberlé,
1983 : 66. [.] le temps des anciens* où
les "manilles" constituaient la seule monnaie enfouie sous le seuil
des cases. David, 1986 : 157.
COM.: Selon
Duarte Pacheco, de 1495 à 1521, les manilles étaient déjà employées et un
esclave valait entre douze et quinze manilles.
manioc, n.m. Spéc., mais usuel, (flore). oral, écrit, tous
milieux.
1- manioc,
manioc doux, (Manihot esculenta Crantz). Arbuste de la fam. des
Euphorbiacées originaire d'Amérique Tropicale et introduit au début du XVII
siècle. Plante cultivée mais certaines variétés auxquelles on donne le nom de manioc
amer sont toxiques si on ne les soumet pas à une certaine préparation. De
nombreux plats sont à base de manioc, notamment l'attiéké*; le gari*, le
plakari*. N'as-tu pas de bras pour porter
toi-même ce petit panier contenant des graines* de palme, dix bananes*
plantain* une igname*, deux tubercules de manioc, des aubergines, des tomates,
deux poissons, un kilogramme de viande avec os, du piment, du sel, une petite
bouteille d'huile* rouge, deux oignons, un paquet d'attiéké*? J. Guenaman
Colbert, 1985 : 35. [.] les voix
ensommeillées des éplucheuses de manioc [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 160. Les terres non aptes au café et au cacao
furent remises à la disposition du chef de village* qui les distribua
aux paysans pour leurs cultures vivrières (manioc, igname*, maïs*, arachide*,
légumes divers). Rémy, 1996 : 59. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 129.
COMP.: manioc amer, manioc de savane, manioc sauvage.
2- manioc
des savanes, (calque du baoulé). (Vernonia
guineensis). Plante ressemblant au manioc, utilisée en thérapeutique
traditionnelle. Le manioc de savane est
utilisé dans le traitement de la blennoragie, pour calmer les vomissements et
comme laxatif. Bouquet /Debray, 1974 : 48.
SYN.: manioc sauvage*.
3- manioc
sauvage, n.m. V. MANIOC
DES SAVANES. Nous, nous
allons en brousse* prendre du manioc sauvage [.] . Deniel,
1991 : 23.
manoeuvre
de plantation, n.m. Usuel,
oral, écrit, tous milieux. Ouvrier agricole.
L.Y. est manoeuvre de plantation dans la région d'Agboville. FM.,
09.01.1980.
mansa, massa, n.m., (du mandenkan "roi, chef"). V.
FAMA*.
mante, n.f. V. DIABLE* DE MER.
manquant, n.m. Spéc. mais fréq., (administration, commerce),
péj. Déficit comptable dans une entreprise commerciale. Alors depuis deux ans, il y a un manquant*
et votre patron ne vous dit rien ?-"C'est un* peu un peu. 2 000 francs, 1
000 francs." FM., 19.01.1981. Le prévenu nie les faits. Il affirme que cette somme représente la
valeur de baguettes de pain invendues. C'est un manquant. FM.,
01.04.1981. Son patron affirme que mon
client a reconnu avoir fait un manquant et a même signé une reconnaissance de
dette. FM., 01.04. 1981. Et
quand la caisse est ainsi mise à zéro, ça n'a aucun impact sur vos comptes à la
fin de la journée ? -"Si ! Ca fait un manquant’’. FM.,
16/17.01.1983.
manquer,
(venir ---- qqun), loc.verb.
Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam. Ne pas trouver à domicile la
personne à laquelle on rendait visite. Trois
fois je suis venu vous manquer à votre bureau. (Etudiant, Abidjan, 1982).
mansonia, n.m. V. BETE*.
maouloud, n.m. V. MOULOUD*. Nous souhaitons que les lendemains de la Nuit du
destin* et du Maouloud soient décrétés jours fériés ainsi que le lundi si la
fête de la Tabaski* ou du Ramadan* tombe un dimanche. FM.,
31.01.1993.
mapouka
serré, n.m. Dispon., oral,
écrit, tous milieux, péj. Nom d'une danse moderne originaire de Grand Lahou
et dont le nom d'origine est "Awessi". Elle est considérée par
certains comme licencieuse. Il est
question d'interdire le Mapouka serré sur notre petit écran. Ivoir'Soir,
04.03.1998. Ces jeunes iront vers leurs
frères* de la région côtière en vue de leur montrer la façon bien à eux de
danser le Mapouka serré. Ivoir'Soir, 25.03.1998. Festival Mapouka Serré au stade de
l'Université de Cocody [.]. Prisé par les uns, décrié et même censuré par les
autres, ce rythme, depuis quelque temps fait couler beaucoup d'encre et de
salive dans le milieu du Show-biz en Côte-d'Ivoire. Ivoir'Soir,
04.05.1998. Surtout, quand la
concupiscente compétition du déhanchement érotique de Mapouka serré [.] atteint
son paroxysme. Adé Adiaffi, 2000 : 28.
maquereau-bonite, n.m. Spéc., (faune). Malgré son nom, le
maquereau-bonite n'est ni un maquereau ni une bonite, il s'agit d'un Scombridae
(Scomberomorus tritor Cuvier = Cybium tritor Blache et al.) au corps très
comprimé latéralement, d'environ 115 cm de long. Pélagique côtier, il pénètre
souvent en lagune. Aldrin /Noyer / Brégéat, 1972 : 87, Séret /Opic, 1981 :
332-333.
SYN.: sanfou*, tazard*, thon* blanc, aissa (de l'alladian),
alaha (de l'ébrié), saafro (du nzéma).
maquis, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, autrefois
péj., le terme est devenu mélioratif et synonyme de lieu agréable et convivial.
1- Restaurant populaire où l'on consomme des plats
africains et parfois du gibier braconné. Il sert aussi de bar, de dancing,
parfois même d'hôtel. [.] la
prolifération des maquis où de nombreuses personnes après avoir ingurgité force
alcool se mettent à jaser comme des pies. FM., 01.12.1980. A travers les maquis comme à travers
d'autres activités féminines, la femme joue un rôle essentiel dans le
développement économique, social, culturel de notre pays. Télé-Miroir
n°7, mars 1982. Ces recettes culinaires
font du maquis un des rares exemples de modèles culturels dont la consommation
a surgi du bas de la pyramide sociale pour conquérir avec succès les élites. A.
Touré, 1985 : 131. Phénomène
extraordinaire que celui des "maquis", restaurants populaires
spontanés dont certains ont réussi à se promouvoir à la catégorie supérieure
pour bourses mieux garnies. Nés, pense-t-on- il y a une vingtaine d'années
d'initiatives ghanéennes, les maquis vendaient d'abord -en fraude- de la
viande* de brousse et du gin artisanal, d'où leur nom. Mais l'entrée massive
des femmes baoulé leur a bientôt conféré en même temps qu'une autre dimension,
la quasi-légalité. David, 1986 : 77.
Aux alentours de midi, l'heure de la plus forte affluence, Kablan se démène
pour animer son maquis. Bonnassieux, 1987 : 132. Il aurait bien sûr versé sa quote-part puis, ce soir, tout comme nous,
il serait venu au maquis de tantie* Akissi danser une dernière fois avec la
petite. Tierno Monenembo, 1993 : 13. Les
maquis, ces restaurants à bon marché et à l'excellente nourriture typique [.]
vibrent au rythme du zouk et du funk jusqu'à une heure avancée, quel que soit
le jour de la semaine. JA
magazine,octobre 1994. Pourquoi cette
appellation de "maquis"? Les explications diffèrent : pour les uns,
ils servaient de lieux de rencontre où les habitués -appelés
"maquisards*" parlaient politique et refaisaient le monde. pour les
autres, leur nom viendrait de leur illégalité, ces restaurants de fortune ne
disposant d'aucune autorisation pour exercer leur art. Krol, 1995 : 5. Le problème de la surfacturation se trouve
au centre de tous les débats dans les restaurants, les maquis, et même dans les
bus et les gbakas*. L'oeil du peuple, 13. 03.1996. Les maquis, ce nom pittoresque est
donné aux cours* de maisons privées
transformées en restaurants non déclarés dont les prix sont imbattables [.] et
dont les adresses se transmettent de bouche à oreille. Rémy, 1996 : 213. Le propriétaire du maquis était un ivrogne
rigolo. Kourouma, 2000 : 123.
LOC.: prendre un maquis en compte.
COMP.:
minimaquis, maquis-baraque, maquis rampant.
DER.: maquisard*, maquisarde*
2- maquis
(prendre un ---- en compte), loc.verb.
Argot urbain, oral, fam. Faire étalage de la quantité de consommations
ingurgitées en laissant toutes les bouteilles vidées sur la table afin de
provoquer l'admiration des autres clients. On
s'amusait même quelquefois à "prendre un maquis en compte" selon
l'expression que nous affectionnions tant. On exigeait des serveurs qu'ils
laissent nos bouteilles sur la table (parfois l'équivalent d'un ou deux
casiers) pour que les voisins nous admirent. Otitro, 1984 : 43.
3-
maquis-baraque, n.m. Dispon.,
oral, écrit, mésolecte, basilecte. Sorte de gargote, petit restaurant
populaire constitué, près des marchés ou des chantiers, d'une baraque en
planches et de tables en plein vent où les gens peuvent s'asseoir pour
consommer de la nourriture bon marché. Le
petit marché annexe qui a été créé, est plutôt revenu aux marchands de bangui*,
aux propriétaires de maquis-baraques. FM., 06/07. 03. 1982.
4- maquis
rampant, n.m.
Dispon., oral, écrit, mésolecte. Petit restaurant sommaire qui suit
les chantiers dans leurs déplacements, pour permettre aux ouvriers de
s'alimenter. Certains maquis-rampants ont
accompagné des entreprises au gré de leur pérégrination à travers les
différents chantiers de la capitale. Kouakou Nguessan, in FM.,
04.12.1981, (1ère attestation écrite rencontrée). Quant aux étudiants, les maquis-rampants (11) sont venus faire leur
bonheur, les détournant souvent des restaurants universitaires. Note
(11) : l'expression "maquis rampants’’ est de Kouakou Nguessan. Pour
souligner l'extrême mobilité de certaines tanties* ambulantes en quête de
clientèle localisée et sûre. A. Touré, 1985 : 252. Quelques maquis rampants ultre-légers, établis au coin des rues ou au
long d'une palissade, suivent les travailleurs des chantiers dans leurs déplacements.
David, 1986 : 78.
5- maquis,
(mini- ---- ), minimaquis, n.m. Dispon.,
milieu urbain, oral, fam. Sorte de petit club où des jeunes peuvent se
réunir pour manger sommairement et boire café et jus de fruits. Un minimaquis, né il y a trois mois, fait le
bonheur des jeunes des 220 logements. ID, 30.10.1983.
SYN.: (part).
alokodrome*.
maquisard, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Client
habituel d'un maquis*. Cela ne suffit pas
pour conférer à ces maquis* cette chaleur humaine intensément communicative des
retrouvailles des vrais maquisards. FM., 20/21.06.1981. [.] le tout arrosé de boissons sucrées ou de
bière, le koutoukou* ayant progressivement cédé du terrain pour la raison
simple que la plupart des nouveaux maquisards sont loin d'être des soûlographes.
A. Touré, 1985, 252. Pour certains, dès
l'origine, ils [: les maquis*] étaient
des lieux de rencontre où les habitués (les maquisards) parlaient politique et
refaisaient le monde. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 52. Quelques maquisards particulièrement à l'aise dans ces discussions,
cherchent à mettre les rieurs de leur côté [.]. Bonnassieux, 1987 : 132. Mais le contraste entre l'importante masse
d'argent que gagnaient ces tanties* et la monotonie du menu à laquelle on
ajoute paradoxalement la baisse de qualité du service a poussé les maquisards
(clients des maquis) à aller vers d'autres sensations gustatives. Ivoir'Soir,
21.01.1998. L'initiative serait venue des
femmes baoulé qui vendaient de la nourriture dans les cours* communes de
l'époque pour recréer l'ambiance familiale. Les maquisards de l'époque se
rencontraient pour des échanges fraternels et fructueux. Ivoir'Soir,
08.06.1998.
2- Plus
rarement propriétaire d'un maquis. Selon
M. A. J., un vieux "maquisard" qui compte désormais des maquis* dans
la ville, les maquis seraient nés du côté de Bouaké. Ivoir'Soir,
08.06.1998.
maquisarde,
n.f. Usuel, oral, écrit, tous
milieux. Tenancière d'un maquis*. ID. vous dit comment les maquisardes ont gagné leur pari !
(Publicité), FM., 27.03.1980.
SYN.: gargotière*, mamie*, tantie*.
marabout
(1), n.m. Usuel, (religion),
oral, écrit, tous milieux.
1- En
principe, musulman respecté que l'on consulte pour sa grande connaissance de
l'Islam et la sagesse que cela lui procure. Mais en Côte-d'Ivoire, le
marabout est plus connu pour ses pouvoirs magiques et ses talents de guérisseur
et de devin. C'est pourquoi le terme peut aussi être connoté péjorativement :
personnage utilisant des pratiques magico-religieuses pour se procurer de
l'argent en bernant des personnes trop crédules (par exemple en affirmant
multiplier les billets de banque, procurer la réussite à un examen ou à une
élection, etc.). Et le marabout de
s'appliquer à installer les sortilèges divinatoires. Il usait de trois
pratiques traçage de signes sur sable
fin (évocation des morts), des cauris* (appel des génies*), lecture du Coran
avec observation d'une calebasse* d'eau (imploration d'Allah). A. Kourouma,
1970 : 25. Un jour, L. m'a demandé si, en
tant que marabout, j'avais la possibilité de fabriquer de l'argent. FM.,
03.02.1982. Chapelets en main*, deux
marabouts tout de bleu vêtus, font irruption chez M. K. un samedi après-midi. FM.,
04.11.1982. Toujours habillé d'un boubou*
blanc, avec un chapelet à la main [.] il servait comme sorcier, devin, magicien
et marabout. ID. 30.10.1983.
Il y a [.] deux ans, une jeune fille candidate au CEPE voulait s'assurer de ses
chances de succès. Ses parents l'accompagnent donc consulter un marabout. FM.
30.10.1983. Beaucoup de VIP se bousculent
à la porte des marabouts pour savoir de quoi leur demain sera fait. ID.,
30.10.1983. Politique, affaires, amour,
sport, les marabouts par ci par là. ID 30.10.1983. J'ai aussi chez moi un marabout qui
travaille pour moi à domicile, pour que je devienne plus riche. Ekra, 1985
: 44. Je ne suis pas allée voir [.] un
marabout ou un charlatan*. Deniel, 1985 : 72. Les voyants et les marabouts furent interrogés. Kourouma, 1990 :
14. Peut-être a-t-il vu le marabout qu'il
fallait. Tierno Monenembo, 1993 : 112. Monsieur
S. S. se fait passer pour un avocat. Il est marabout en réalité. Détective,
06.03.1995. Des coupeurs de tête,
manipulés par des quidams aspirant à la richesse, sévissent : c'est qu'il leur
faut obéir aux desiderata des marabouts et autres oiseaux de mauvais augure
avides de meurtres rituels. Ivoir'Soir, 17.03.1998. L'imam*, dans le village, c'est le marabout*
à la barbe abondante qui, les vendredi à treize heures, dirige la grande
prière. Kourouma, 2000 : 32.
LOC.: aller chez
les marabouts.
DER.: marabouter*, maraboutique*, maraboutisme*,
démarabouter*.
COMP.: marabout-charlatan, marabout-cognac, marabout
guérisseur, faux* marabout, grand* marabout.
SYN.: charlatan*, devin*, karamoko*,
voyant*, sorcier*.
2-
marabout-charlatan, V. CHARLATAN*. Marabout utilisant des pratiques
magico religieuses pour soigner des malades, guérisseur. La connotation n'est
pas ici péjorative. Je t'assure que mon
marabout-charlatan peut te guérir de tes migraines avec ses plantes.
(Fonctionnaire, Abidjan, 1994).
SYN.: charlatan*, féticheur*, marabout*, tradipraticien*,
tradithérapeute*.
3-
marabout-cognac, musulman
qui se veut respectable en apparence mais qui n'obéit pas à l'interdiction de
boire de l'alcool. Par conséquent mauvais musulman. Mon père disait : "Al Adji* Fotè n'est pas un de ces misérables
« marabouts cognac » qui boivent en cachette et vendent des
gris-gris* pour faire du mal ou truquer les examens. Bolli, 1977 : 23.
SYN.: faux
marabout*.
4-
marabout-guérisseur, V. MARABOUT-CHARLATAN.
5-
marabout, (faux ----), assez fréq.,
oral, fam., tous milieux, péj. Escroc qui se fait passer pour une personne
ayant une grande culture musulmane et qui utilise cette réputation pour berner
ses concitoyens, avec grigris, amulettes etc. Je déteste ces faux marabouts autant que les sorciers. Ce sont des
individus de même acabit. Tous trompent et à l'occasion tuent. Koné, 1976 :
132. C'était un faux marabout qui ne
savait même pas vraiment lire l'arabe. Une fois démasqué, il s'est enfui.
(Entrepreneur, Abidjan, 1980). Bien
entendu, le faux marabout ne vit que de cela et copieusement aux dépens de ceux
dont il exploite la naïveté. FM., 04.11.1982.
6-
marabout, (grand ----), vénérable musulman dont la foi, les connaissances
religieuses et le comportement engendrent respect et confiance chez ses
coreligionnaires. Et le grand marabout,
ce vénérable religieux musulman, ne pourra que faire du bien selon les règles
de sa religion qui lui interdit d'ailleurs de commettre le mal. FM.
04.11.1992.
7- marabout
multiplicateur de billets, V. MULTIPLICATEUR* DE BILLETS.
8- marabouts,
(aller chez les ----), (aller voir les ----), (aller au marabout). loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux,
péj. Aller consulter un ou plusieurs marabouts pour de la magie noire, des
pratiques d'envoûtement ou de sorcellerie. "En
général, quand ces femmes se marient à une autre race*, elles vont chez les
marabouts et elles détournent leur mari de leur propre famille." Sur ce
Kouassi lui avait fait comprendre qu'étant très catholique je n'irais
certainement pas voir les marabouts pour le détourner*. Akissi Kouadio,
1983 : 63.
marabout,
(2), n.m. Spéc., (faune).
(Leptoptilos crumeniferus Lesson). Grande cigogne à bec énorme.et ayant une
poche pleine d'air qui pend devant le jabot. Les marabouts couvent sur les arbres et se nourrissent volontiers de
charognes. Mülhenberg /Steinhauer, 1984 :
32. Serle /Morel, 1988 : 25. Signalé
(Comoé). Bousquet, 1992 : 157.
maraboutage,
n.m. Usuel, (tradition), oral,
écrit, rous milieux, souvent péj. Pratiques magico-religieuses faites
par les marabouts, ou recours à ces pratiques. C'est à force de maraboutage qu'elle est arrivée à dominer mon frère de
sorte que celui-ci est en guerre ouverte contre nous. Amon d'Aby, Kwao Adjoba, 1955 : 23. Des Lycéens discutant entre eux ou avec l'auteur
tenteraient de nous faire admettre l'existence de la sorcellerie, du
maraboutage. Télé-miroir n°20, avril 1983. Le maraboutage est fondamentalement utilitaire. Une amulette, un geste
spécifique, une pièce, s'ils appartiennent à l'univers du maraboutage,
n'existent que pour atteindre des objectifs limités. ID.,
30.10.1983. Un jour j'ai réflechi et j'ai
trouvé que le maraboutage et la culture du riz ne pouvaient permettre à un
homme de jouir plus tard d'une bonne retraite. FM., 18.04.1983. Superstition et maraboutage ravagent le
monde du football. ID., 30.10.1983. Maraboutage : ces filles qui détruisent les foyers. FM.,
17.04.1992. [.] après une tentative
infructueuse d'accéder à la richesse par le maraboutage. Ivoir'Soir,
12.05.1998. Dans toutes les montagnes et
très loin dans les plaines on célébrait son érudition dans le maraboutage.
Kourouma, 1998 : 48. Yacouba alias
Tiécoura qui est un type sans peur et sans reproche dans le maraboutage et la
sorcellerie a récité deux des trop* bonnes sourates* qu'il connaît par coeur.
Kourouma, 2000 : 47.
marabouter,
v.tr. Fréq. (tradition), oral,
écrit, tous milieux.
1- Avoir
recours aux pratiques magico-religieuses des marabouts. Le cousin Lacina, un cousin qui, pour réussir, marabouta, tua
sacrifices sur sacrifices, intrigua, mentit... Kourouma, 1970 : 22. Fadoua s'était excusé en expliquant que
l'étranger ne maraboutait pas et qu'il qualifiait d'usages cafres* et païens la
sorcellerie, le charlatanisme* et les sacrifices du matin. Kourouma, 1990 :
161. Elle aurait marabouté et ensorcelé
Kélétigui pour lui coller la déviation irrémissible. Kourouma, 1990 : 213.
SYN.: charlater*, djiboter,* djibser*,
faire fétiche, faire gris*-gris, féticher*, gbasser*, gbétiser*, grigriter*.
2- Au passif,
Etre victime des pratiques magico-religieuses d'un marabout Au village, les gens ont été jaloux. On l'a
marabouté et maintenant il est malade et il ne peut plus travailler ! (Ingénieur, Abidjan, 1986). Désemparés, ils [: les tirailleurs] crient :" Il est fétiche*! On est
maraboutés !" Kourouma, 1998 : 252.
maraboutique,
adj. Dispon., (tradition), oral,
écrit, souvent péj. Qui concerne les pratiques magico-religieuses des
marabouts. On vient régulièrement le
consulter à cause de sa connaissance de l'Islam et des pratiques maraboutiques.
Bonnassieux, 1987 : 200. Dans cette
Afrique actuelle où les expériences démocratiques incitent à la création du
poste de Premier Ministre ou de Vice-Président et où les luttes (maraboutiques)
pour le pouvoir se serrent entre les personnalités politiques. FM.,
30.12.1980.
maraboutisme, n.m. Dispon., (religion), oral, écrit, souvent péj. Phénomène
social consistant en la consultation de marabouts avant d'entreprendre
n'importe quelle action. Maintenant la
politique c'est le maraboutisme. N'importe quel gouvernant a son marabout
conseiller ! (Professeur, Abidjan, 1994).
maraka, n.m. V. MARGOUILLAT*-PLACEUR. Le maraka ou le margouillat-placeur. (Titre,
Détective, 22.02.1993).
marâtre, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux, pas toujours
conn. péj. Appellation donnée à une autre épouse du père, même si la
mère est vivante. Elle aimait ses
demi-frères et demi-soeurs et aidait ses marâtres dans leurs travaux. Koné,
1976 : 116. D.Y. s'adressait à leur
marâtre pour obtenir des renseignements sur l'état du repas. FM.,
31.12.1979. Le chef du village* a fait subir l'épreuve
du breuvage de vérité à plusieurs personnes, y compris ma mère. Elle a bu la
potion mais sans résultat. Ma marâtre l'a vomie, donc elle était coupable,
peut-être même des deux décès. Krol, 1994 : 86. C'est très difficile de vivre dans une famille où le père est polygame.
Avec les marâtres, il y a toujours des problèmes, si c'est pas avec l'une,
c'est avec l'autre. Krol, 1994 : 88.
SYN.:
belle-mère, co-épouse* de la mère, seconde épouse, maman*.
marbré, n.m. Spéc., (faune). (Lithognathus mormyrus Linn.). Poisson
littoral de petits fonds au corps comprimé. Fam. des Sparidae. Il atteint 35
cm. de long. Seret /Opic, 1981 : 240.
marchand, n.m.
1- marchand
d'allumettes, dispon.,
((industrie), oral, péj. Nom donné par dérision au petit exploitant
forestier qui travaille sur une zone qui a été surexploitée. D'ailleurs l'exploitation forestière
pratiquée depuis longtemps dans la région est en baisse; les gens du métier
appellent avec dérision "marchands d'allumettes" ceux qui continuent
à tirer du bois de certaines zones plus de dix fois soumises aux mêmes endroits
à l'abattage. Rémy, 1996 : 160.
2- marchand
de table, V. TABLIER*. Maintenant,
nous avons un syndicat des marchands de table. (Vendeur, Abidjan, 1990).
3-
marchand-tablier, V. TABLIER*. Avant
d'avoir le kiosque*, j'étais marchand-tablier devant la grand' poste. (Vendeur,
Abidjan, 1982).
marche, n.f. Dispon., oral, écrit, tous milieux.
Manifestation, marche de protestation, de soutien. Lorsque la marche arriva au niveau du Palais de Justice, un groupe se
détacha. Les journaux du PDCI ont publié des photos montrant des hommes et des
femmes armés de gourdins pendant la marche. Ivoir'Soir., 24.02.1992.
Pourquoi les organisateurs de la marche
ne l'ont-ils pas annulée en voyant ces gens armés ? Ibid.
marché, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux.
1- marché à
souvenirs, appellation réservée à un marché spécialement destiné aux
touristes et offrant différents objets africains caractéristisques des arts et
artisanats locaux. V. ANTIQUAIRE*. Des
poids baoulé*, tu en trouveras au marché à souvenirs. (Professeur, Abidjan,
1980). Elle exerce depuis cinq jours le
métier de cireur au marché à souvenirs du Plateau.* FM.,
06/07.11.1982.
2- marché
haoussa, dispon., oral, écrit,
fam. Marché aux puces. Le marché
haoussa ou marché aux puces sis au quartier du commerce, fait le bonheur des
Bouakéens. FM., 30/31.01.1993.
margouillat,
[marguja], n.m.
1- Spéc. mais usuel (faune), oral, écrit, tous milieux. (Agama
agama). Sorte de gros lézard très commun, d'environ 30 cm. Chez le mâle, le
corps est noir indigo et sa tête d'un rouge orangé, parfois hérissée d'une
crête, est animée de grands mouvements verticaux quand l'animal est inquiet. La
femelle, grisâtre, est plus petite. Des
margouillats sur un talus [.] regardaient, belliqueux, cet homme et cet enfant.
Dadié, 1956 : 168. Ton dos tordu, on
dirait margouillat. F. Bolli, 1977 : 14.
Ses yeux proéminents étaient à moitié fermés comme ceux d'un margouillat
pensant. Bolli, 1977 : 53. Quand elle
sourit, bon dieu [.] tu peux être froid comme une salamandre, tu deviens
aussitôt comme un margouillat, tu ne peux demeurer indifférent. Anoma
Kanié, 1978 : 30. Aujourd'hui, les
herbes, la brousse* et les margouillats ont pris possession de la salle de
réjouissance. (Légende sous photo), FM., 24.03.1983. On me dit d'offrir un margouillat mâle à
tête rouge en sacrifice. Y. Konaté, 1987 : 183. Après un combat entre deux lutteurs qui ont tous les deux pour totem le
caïman*, le saurien du vaincu devient un vil margouillat. Kourouma, 1990 :
53. Vous êtes assez perspicaces pour
percevoir qu'un margouillat ne se taille pas une culotte sans aménager un trou
pour la sortie de la queue [.]. Kourouma, 1990 : 63. On avait l'habitude de chasser les margouillats, les souris et les
rats [.]. Deniel, 1991, 140. Si le
margouillat veut se coudre* un pantalon [.] c'est que pour ranger sa queue, il
a trouvé une solution. La Voie, 24/25.04.1993. J'ai horreur des bêtes rampantes, vers de terre, margouillats,
scorpions. Top Visages, 30.03 / 05.04.1995.
LOC.: faire
margouillat.
COMP.: margouillat-placeur, margouillat du
Plateau, placeur margouillat, vilain margouillat.
SYN.: agame*, agame des colons (manuels
seulement).
2- Dispon., plaisant. Sexe masculin Toute la journée, votre margouillat battait
de la tête sous le pantalon, ajoute le répondeur* en riant. Kourouma, 1998
: 134.
SYN.: barreau*,
bâton*, bazooka*, bengala*, gabriel*.
3- Assez fréq., mésolecte urbain, péj. Margoulin,
individu peu scrupuleux en affaires, intermédiaire plus ou moins louche. Nul n'entre ici s'il n'est pas porteur de
badge. Fonctionnaire immatriculé. Pourvu que les margouillats ne viennent pas
fourrer leur nez, j'allais dire leur queue dans une affaire trop sérieuse. Ivoir'Soir,
13.11.1997. Parmi ces pisteurs*,
les plus dangereux sont ceux qui sont occasionnels [.] Ce sont en fait de vrais
usuriers, des "margouillats" qui prêtent de l'argent aux planteurs*
pendant les périodes creuses. Ils prennent ainsi en gage leur production. Ivoir'Soir,
17.09.1997. M. le Procureur,
avez-vous entendu marler des margouillats ? Ce sont ces personnes qui se
servent des services publics pour gruger les usagers de ces services. Ivoir'Soir,
12.02.1998. Aux abords et à l'intérieur
du Palais de Justice d'Abidjan, une cohorte d'intermédiaires entre magistrats,
avocats, greffiers et fonctionnaires de la justice s'activent au vu et au su de
tous. On les appelle les margouillats. A ne pas confondre avec les"
margouillats du Plateau*" , spécialistes des pratiques usurières. Au Palais
de Justice, leurs tarifs sont connus : 10 000 CFA pour obtenir rapidement un
certificat de nationalité ! Jeune Afrique, 24.02/ 02.03.1998. Aujourd'hui; le constat est pourtant
affligeant: les fonctionnaires ne portent pas leur badge et les margouillats
sont toujours là. Ivoir'Soir, 28.04.1998.
SYN.: coxeur*.
4-
margouillat [du Plateau], margouillat-placeur, placeur margouillat. Assez fréq., mésolecte urbain, péj. Usurier.
L'un des margouillats qui hantent le
centre de Man propose de vendre à un client une voiture à un million. FM.,
26.10.1982. Un de ses collègues de
service l'a mis en contact avec un margouillat ou usurier. FM.,
07.06.1984. Un margouillat dirige la
banque. Téré Express, 19.01.1993. Ainsi banquiers et margouillats dinent sur le dos* des travailleurs en
peine. Ibid. Le chef des placeurs
margouillats maraka est M.D.B. Détective, 22.02.1993. B.Y. m'a conduite chez un
"margouillat" qui m'a prêté 350 000 F., remboursables avec un intérêt
de 100%. Ivoir'Soir, 06/07.08.1997.
SYN.: maraka*.
5-
margouillat (faire ----), loc.verb.
Dispon., Sud, mésolecte, plaisant. Par référence aux mouvements effectués
par le margouillat* lorsqu’il est inquiet et par allusion aux inclinaisons
répétées d'un Croyant qui prie, faire la prière musulmane. Le chauffeur ? Attends, il est en train de faire margouillat sur la
pelouse. (Etudiant, Abidjan, 1980).
6-
margouillat (rester ----), loc.verb.
Dispon., Sud, mésolecte, iron. Rester célibataire. Méfie toi ! Les filles n'aiment pas les rienards*. Tu resteras
margouillat! (Jeune, Abidjan,
1990).
7-
margouillat, (vilain ---- ), n.m. Dispon., oral, basilecte, péj. Appellation injurieuse faisant
référence tant à la rusticité du comportement qu'à la malhonnêteté de
l'individu ainsi désigné : olibrius, vilain coco, sale type. Tu ne crois pas que je vais sortir avec ce
vilain margouillat ! (Etudiante, Abidjan, 1980).
margre, n.m. V. MAGRE*.
mari, n.m.
1- mari, n.m. Dispon., (tradition), (calque de nombreuses
langues locales), mésolecte, basilecte. Le terme de
parenté peut être assez flou s'il est usité dans un contexte traditionnel car,
pour une femme, il peut désigner l'époux mais aussi le frère ou le cousin de
son mari, pour une grand-mère, le petit-fils ou dans une société matriliéaire,
le neveu. Dans la plupart des sociétés
d'Afrique Noire, le petit-fils n'est-il pas l'époux de la grand-mère qui
l'appelle "mon mari" et le traite de son mieux ? Y. Konaté, 1987
: 38.
COMP.: mari de groupe d'âge.
2- mari de
groupe d'âge, n.m.
Dispon., nord, (calque du mandenkan), mélior. Jeune homme
membre du même groupe d'âge que la jeune fille, avec lequel celle-ci est
autorisée à entretenir une relation amoureuse. Ce garçon est considéré comme le
protecteur et le garant de la viginité de la jeune fille, jusqu'aux fiançailles
de celle-ci avec le mari que lui aura choisi sa famille. "Non, Djigui sera ton époux pour la vie, tu
ne peux pas l'aimer; il ne peut pas être ton mari de groupe d'âge. [.] "-
"Mais qui a-t-on le droit d'aimer ?" - "Son mari de groupe
d'âge. Le vrai mari, on le craint, on le respecte." Kourouma, 1990 :
137.
3- mari
capable, (mon ---- est ----), n.m.
Dispon., fam., oral, mélior. V. CAPABLE*. Nom donné à des pagnes de grande qualité et de prix
coûteux, qui permettent à la femme qui les porte de souligner la fortune de son
époux et sa générosité. Ma chère, elle ne
porte que des "mon mari est capable", voyons ! (Enseignante,
Bouaké, 1979).
mariage, n.m.
1- mariage,
(avoir la ---- [d'une jeune fille] en mariage, loc.verb. V. MAIN*.
2- mariage,
(demander la ---- [d'une jeune fille] en mariage, loc.verb. V. MAIN*.
3- mariage
coutumier, n.m. Dispon.,
(tradition), vx, tous milieux. Mariage contracté conformémént à la
tradition et par conséquent non inscrit à l'état civil comme cela se pratiquait
antérieurement à la date d'entrée en vigueur de la nouvelle loi (1964). L'accusé prétend avoir offert une somme de
10 000 francs en guise de dot*[.]. Ce geste sanctionnerait le mariage
coutumier. FM., 22.12.1979.
Entre le droit et la réalité, la place actuelle du mariage coutumier.
(Titre d'article), FM., 24.01.1980. Le
mariage coutumier que j'avais contracté a été ensuite régularisé parfaitement
en accord avec ma femme par devant l'officier de l'état civil selon le nouveau
code civil ivoirien. FM., 22.01.1982. Après la demande de ma main, on a fait le mariage coutumier au village.
Deniel, 1985, : 211.
SYN.: mariage traditionnel*.
4- mariage
domino, V. DOMINO*.
5- mariage
forcé, vx, (tradition), oral,
écrit, tous milieux, péj. Mariage par contrainte d'une jeune fille au fiancé
choisi par sa famille et ayant payé à celle-ci une dot importante. En principe,
depuis 1964, le consentement de la fiancée est obligatoire. Ils savent qu'à l'époque actuelle, les
mariages forcés ça n'existe plus ! G. Séry, 1975 : 8. La situation [: des femmes]
s'articule autour des lois civiles de 1964 qui ont supprimé certaines
traditions* telles que la dot*, la polygamie et la répudiation, le mariage
forcé. FM., 30/31.01.1982.
Flagrant délit : le prétendant voulait un
mariage forcé. FM. 02.02.1983. Elle
savait que sa grande fille qui avait fait une école de secrétariat et épousé un
cadre ivoirien, était par principe hostile au mariage forcé. Bonnassieux,
1987 : 180.
6- mariage
mixte, dispon. oral, écrit,
tous milieux. Mariage unissant deux personnes de race, d'ethnie ou de
religion différentes. Il n'y avait pas de
clivage systématique dans la jeunesse et il y avait des mariages mixtes.
Deniel, 1985 : 166.
7- mariage
traditionnel, V. MARIAGE COUTUMIER. Marc et moi avons fait le mariage traditionnel, civil et religieux le
même jour. Deniel, 1986 : 125.
mariagé, n.m. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Marié. Se
dit généralement au pluriel pour désigner l'homme et la femme qui viennent
d'être unis par les liens du mariage. Où
est Amangoua, où ils sont les mariagés, qu'elle dit. Anoma Kanié, 1978 :
119. Tu as vu comme les mariagés étaient
élégants ! (Coiffeuse, Abidjan, 1980).
marier, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte,
basilecte.
1- Epouser. A 30 ans, il marie la plus belle fille du
village. FM., 24.12.1979. N'allons
donc pas chercher à marier une femme super-intelligente dans l'espoir d'avoir
des enfants surdoués. On pourrait être déçu. FM., 16.04.1980. Le mari de sa mère refusait même qu'elle
marie le garçon qu'elle aimait. Akissi Kouadio, 1983 : 23. [.] le seul de chez nous qui méritait de
marier toutes nos femmes. Kourouma, 1990 : 99. Koboré ne pouvait pas être fier de la façon dont il avait marié ses
cinq femmes. Kourouma, 1998 : 44. C'est
à mon oncle Issa que devait appartenir maman après le décès de mon père, c'est
lui qui devait automatiquement marier ma mère. C'est cela la coutume* des
Malinkés. Kourouma, 2000 : 30.
2- marier
coutumièrement, loc.verb. Vieilli. oral, écrit, tous milieux. Epouser
selon la coutume traditionnelle et non selon la loi. Il m'a mariée coutumièrement. Deniel, 1985 : 65.
3- marier
forcé, loc.verb. Dispon.,
oral, mésolecte, basilecte, péj. Epouser une jeune fille non consentante
(alors que la loi exige un consentement mutuel). Je veux la marier forcé. FM., 02.02.1980.
marignan, n.m. V. POISSON*-SOLDAT.
marigot, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Se dit de
tout point d'eau douce quelque peu important : mare, étang, ruisseau, rivière,
etc. Odeur de marais, de marigots. Dadié,
1956 : 213. C'est un marigot de 4 mètres
de large très peu profond [.] l'eau est entraînée par un courant imperceptible.
Arnaut, 1976 : 100. Pour éviter tout
drame, elle saisit la bassine et prend le chemin du marigot. Kitia Touré,
1979 : 71. Le village entier ne parle que
de mon histoire. Les femmes en allant puiser l'eau au marigot, les hommes en se
reposant après les travaux du jour. A. Koné, 1980 : 14. Les villageois commencent à abandonner les
marigots au profit des puits. FM., 29/30.11.1980. Du côté préventif, après une petite étude
du milieu, on découvre le marigot responsable de la maladie du village. FM.,
31.12.1980. Ces semi-remorques sont
équipées de stations de traitement des eaux [.] pour rendre potable l'eau tirée
des marigots. FM., 11.01.1982. Je
vais donc avec les femmes au marigot. Deniel, 1985 : 47. Autour du Plateau* en effet et de ses
satellites coloniaux d'Adjamé et de Treichville s'étale toute une constellation
de quartiers autonomes [.] bien séparés les uns des autres par des vallons de
bananiers*, des marigots encaissés ou des bas-fonds sauvages qu'envahissent peu
à peu les autoroutes urbaines. David, 1986 : 82. Ils dépassèrent la mosquée, arrivèrent au marigot [.]. Kourouma, 1990 : 23. Ils [.] forment un cercle pour enfermer le
gibier et l'amener généralement près d'un marigot. Deniel, 1991 : 21. Des miradors d'affût ont été installés le
long du marigot des Eléphants, dans la galerie forestière [: de la
Marahoué]. Bousquet, 1992 : 167. La
consommation de cette eau boueuse à Zrabisseifla tout comme celle noirâtre du
marigot de Flaya,[.] peut créer d'autres problèmes de santé. Ivoir'Soir,
30.04.1997. [.] Abdoulaye lui tend une
embuscade sur le chemin du marigot où elle s'était rendue comme d'habitude pour
s'approvisionner en eau. Ivoir'Soir., 25.03.1998. Ce qui les [: les Français] préoccupaient était plus chaud* que la cause
qui amène le caïman* a fuir le marigot. Kourouma, 1998 : 13.
marlin, n.m. Spéc. (faune). Terme
générique désignant le groupe des Makairidae, fam. des Istiophoridae,
comprenant le makaira indica ou marlin noir, le tetrapterus albidus ou marlin
blanc et le plus commun localement, le marlin bleu (Makaira
nigriscans Lacépède), qui peut atteindre 400 cm. de long, au corps puissant,
prolongé en avant par un long rostre à section ronde qui est une extension de
la machoire supérieure. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 97. Il est très apprécié
pour la pêche sportive car "c'est un
combattant agressif, puissant et résistant, capable de plonger très
profondément ou d'effectuer des sauts aériens importants." Seret
/Opic, 1981 : 351-353. En Côte- d'Ivoire,
c'est le marlin bleu. Le marlin bleu est, de tous les marlins, le plus
combatif. FM., 10.12.1982.
marmiton, n.m. V. BOY*. Arrivé dans la grande ville, il sera d'abord petit
boy, marmiton*, le travail consistant essentiellement à nettoyer la maison ou
l'appartement, à faire les lits, à laver le linge et à la repasser. Deniel,
1991 : 12
marouette, n.f. Spéc., (faune). Terme
générique désignant des oiseaux de la fam. des Rallidae aux pattes et aux
doigts très longs, non palmés. Localement on distingue entre autres, la marouette
d'Afrique (Porzana marginalis Hartlaub) et la marouette noire ou râle*
noir (Limnocorax flavirostris Swainson), qui vit dans les roselières mais
ne nage pas. Serle /Morel, 1988 : 59. 7
espèces signalées (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.
marque, n.f. V. BALAFRE*.
martin-chasseur, n.m. Spéc. (faune). Oiseau de la fam.
des Alcedinidae qui consomme insectes et petits vertébrés. On distingue
localement : le martin-chasseur pygmée (Ceyx [Ispidina] picta Boddaert)
de la savane arbustive ; le martin-chasseur du Sénégal (Halcyon
senegalensis Linn.), savanicole, d'un bleu clair brillant ; le matin-chasseur
à poitrine bleue (Halcyon malinbica Shaw) de mangroves et forêts. Serle /Morel, 1988 : 125. Signalés Taï : martin-chasseur marron
(Halcyon badia Verreaux), m. pygmée, m. du Sénégal (Marahoué, Taï)..
Bousquet, 1992 : 172.
martin-pêcheur, n.m. Spéc. (faune). Oiseau pêcheur de la
fam. des Alcedinidae, souvent brillamment coloré. On distingue localement entre
autres : le martin-pêcheur géant (Ceryle [megaceryle] maxima
Pallas) ; le martin-pêcheur azuré (Alcedo quadribrachys Bonaparte)
assez commun ; le petit martin-pêcheur huppé (Alcedo [corythornis]
cristata Pallas). Serle /Morel, 1988 : 123-124. Signalés petit martin-pêcheur à ventre bleu, (Alcedo leucogaster
Fraser), martin-pêcheur azuré, martin-pêcheur géant, petit martin-pêcheur
huppé, (Taï), martin-pêcheur géant et le martin pêcheur pie (Ceryle
rudis Linn.) très commun (Taï, Azagny), tous (Comoé). Bousquet, 1992 : 179.
martinet, n.m. Spéc. (faune). Oiseau insectivore
de la fam. des Apodidae. On distingue localement entre autres, le martinet à
croupion blanc (Apus [micropus] caffer Lichtenstein) ; le martinet à dos
blanc (Apus [colleptera affinis Gray) ; le martinet des palmiers
(Cypsiurus parvus Lichtenstein), gris souris ; le martinet épineux d'Ussher (Chaetura
ussheri Sharpe) ; le martinet épineux à ventre blanc. (Chaetura assini
Sclater). Serle /Morel, 1988 :
119-122. Quatre espèces de martinet
épineux et le martinet noir de Bates (Apus batesi Sharpe) signalés
(Comoé, Taï), martinet des palmiers, (Marahoué). Bousquet, 1992 : 172.
masque, n.m. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux.
1- Masque
facial et accessoires pour couvrir le corps destinés à être portés par un homme
lors de certaines cérémonies traditionnelles. Mais ce masque représente, pour
le groupe ethnique qui le possède, des valeurs symboliques très importantes
tant du point de vue social que du point de vue religieux. Seuls les initiés
ont accès à la compréhension du mystère qu'il représente. Rappelons, car ce point est important que le masque n'est pas seulement
la représentation faciale, mais l'ensemble de la parure du porteur comportant,
avec un visage sculpté, son costume, ses attributs. Girard, 1967 : 152. Le masque en pays Yakouba : symbole du
savoir. (Titre d'article), FM., 04.03.1980. Le masque dont le profane sait très peu de choses [.], en pays Wè, est
l'incarnation des ancêtres, demeure cette haute institution à la fois
politique, sociale et religieuse qui donne tout son sens à la vie du Guéré. FM.,
09.06.1981. Le masque a donc parlé et le
touriste a perdu la raison. FM., 22.02.1983. [.] un masque incarne un des multiples génies, dieux et mensonges que
nous avons créés afin de nous leurrer sur un monde injuste et inclément pour
notre race. Kourouma, 1990 : 280. Le
masque est le support de la puissance, l'intermédiaire entre dieu, les
ancêtres* et les hommes. Il assure un rôle fondamental dans la structure et la
cohésion villageoise. Oberlé, 1983 : 88.
Chez les Dan de Danané, chaque masque est le symbole d'une partie du savoir
collectif jalousement et peu démocratiquement détenu par une grande famille
spécialiste d'une fonction sociale ou d'une technique particulière: famille des
forgerons*, famille des charmeurs de serpents, des laboureurs, des guérisseurs,
... Les masques sont protégés en permanence et attachés pour l'éternité au lieu
où on les conserve : de ce fait toute exportation, tout trafic commercial dont
ils seraient les enjeux sont littéralement impossibles. David, 1986 : 119.
COMP.: culte du masque, société des masques.
2- Homme (ou
plus rarement femme) revêtu de l'ensemble de la vêture qui caractérise le
masque et incarnant la symbolique propre à celui-ci. Et pendant ces huit jours, femmes et étrangers devaient se cloitrer,
fétiches* et masques dansant et criant sur les places publiques et les chemins.
Kourouma, 1970 : 100. Comme
l'écrivait un intellectuel ivoirien, H. B. Tiabas, il ne faut pas confondre
"masque" et "homme masqué". Le masque africain constitue un
être propre, à la fois ancêtre et divinité . L'homme qui le porte n'est qu'un
instrument : à sa mort un autre homme portera le masque. Oberlé, 1983 : 88 [.] et Man est une ville de l'Ouest [.]
célèbre pour ses cascades, ses ponts* de lianes, sa"Dent" -un pic
rocheux- ses masques, ou plutôt ses danseurs masqués. Bonnal, 1986 : 24. Site touristique avec ses cascades, ponts
de lianes*, la Dent de Man, les masques, les échassiers*. Détective,
06.03.1995.
COMP.: grand* masque, masque chanteur,
masque danseur, masque de la sagesse, masque-femme, masque féminin,
masque-griot, masque guerrier, masque long, masque mendiant, masque messager,
masque révélé, petit* masque, société des masques, sortie des masques.
LOC.: danser le masque, sortir les masques.
3- masque,
(grand ----), Masque traditionnel, très ancien et très secret et dont les
pouvoirs, caractéristiques, sont toujours bénéfiques au groupe social. Le plus
ancien des grands masques est le masque de la sagesse. Les "grands masques", d'utilité publique, sont presque
toujours rouges, secrets, ils ont en général interdits aux femmes et aux
étrangers mais certains peuvent être vus par tous; ils conservent une puissance
ancienne et toujours bénéfique, n'importe qui ne peut pas les porter et tous
les interdits* les concernant sont sévèrement maintenus. David, 1986 : 118.
.
4- masque
chanteur, V. PETIT* MASQUE. Petit masque dont le rôle est de
distraire les spectateurs par ses chants.
5- masque
comédien, Le masque
comédien, le Dékoï de Tiéhihoua (Kouibly) a brisé le mythe du masque lors de
son passage au dernier festival des masques (Gueheva 98). Ivoir'Soir,
12.03.1998.
6- masque
danseur, V. PETIT* MASQUE. Petit masque dont le rôle est de
distraire les spectateurs par ses danses acrobatiques. La matinée de dimanche fut consacrée au concours de danses qui opposa
plusieurs masques danseurs. FM., 21.04.1982
7- masque
de [la] sagesse, V. GRAND*
MASQUE. Chacun de ces masques
se distingue des autres par des attributs caractéristiques de ses fonctions: le
Grand Masque dit de sagesse : ultime voie de secours dans les situations
déséspérées. FM., 09.06.1981. A
Béoua, chez les Guéré, en avril 1979, [.] on a vu sortir* juste après la
récolte du riz, le masque de la sagesse* qui est le plus ancien et qui s'impose
à tous par l'âge et le savoir-faire. David, 1986 : 119
8-
masque-femme, masque féminin, V. GO*-LOA Go*-Loa, les masques femmes se produisent ce week-end à Kridy dans la
sous-préfecture de Guiglo. Ivoir'Soir, 14/15/16/17.08.1997. Masques-femmes en fête. (Titre
d'article). Ivoir'Soir, 19.08.1997.
SYN.:
go*-loa.
9-
masque-griot, V. PETIT* MASQUE. Petit masque dont le rôle est
d'informer et de distraire les spectateurs. [.] le masque griot qui vante
les mérites du précédent [: masque-guerrier*] et raconte des blagues pour faire rire les spectateurs [.]. David,,
1986 :119.
10- masque
guerrier, V. PETIT* MASQUE. Petit masque dont le rôle est de
maintenir ordre et discipline dans le public. Il est souvent armé d'un bâton ou
d'une sorte de fouet. [.] masques
guerriers (ceux qui font office de gendarmes pour maintenir l'ordre et la
propreté). FM., 09.06.1981.
11- masque
long, masque danseur monté sur échasses. La danse du "masque long" ou des échasses où l'échassier*
vêtu de cotonnade rayée bleue et blanche comme son escorte, tournoie à trois ou
quatre mètres au dessus de la foule et parvient même à faire la pirouette sur
les mains. David, 1986 : 12.
12- masque
mendiant, V. PETIT* MASQUE. Petit masque qui enseigne
l'humilité et mendie cadeaux et nourriture auprès des spectateurs. [.] et le masque mendiant qui rôde, humble
et suppliant -ou voleur- de cuisine en cuisine. David, 1986, : 119. [.] masque-griot, ceux qui informent et
amusent, masques chanteurs et danseurs, masques mendiants, ceux qui enseignent
l'humilité. FM., 09.06.1981
13- masque
messager, masque traditionnel qui passe pour être l'intermédiaire
entre un grand masque très puissant et les hommes. Tous les masques de la contrée étaient là. Keido masque-messager entre
le grand* masque et les hommes, Mansio, masque guerrier qui juge en cas de
litige, Kpando, masque de sagesse [.] accompagné de Tchradié, messager du grand
masque, Nitchè, masque-mendiant. Tous ces différents masques viennent annoncer
ou préparer la sortie* du plus grand masque considéré comme l'ancêtre [.]. Mais
la particularité réside dans la présence d'une catégorie de masques, les
masques danseurs qui viennent parmi les hommes pour les amuser et les
distraire. FM., 21.04.1982.
14- masque
révélé, masque traditionnel authentique, conservé dans une ethnie
depuis un certain nombre de générations et dont l'origine est considérée comme
mythique, par opposition aux masques sculptés et vendus aux touristes, dits
masques d'imitation ou de copie, qui, eux, ne sont pas "habités" par
l'esprit du masque qu'ils essaient de représenter. La puissance mystique des masques révélés garantit toujours leur préservation dans le lieu et le milieu
de leur apparition. FM., 04.03.1980. Les Vieux* étaient formels pour distinguer deux types de masques : les
masques révélés et les masques d'imitation sculptés. Ibid.
15- masque,
(petit----), masque traditionnel moins pourvu de signification ésotérique
que le grand masque. Il sert surtout à souligner les talents de danseur, de
chanteur de celui qui le revêt. Les
"petits* masques", en revanche, sont individuels pour la course ou la
danse et destinés à assurer surtout la puissance physique -et virile- de leur
propriétaire. Celui-ci a été entraîné dans sa jeunesse à les fabriquer pour
pouvoir, le jour venu, une fois circoncis* et fait homme, se façonner lui-même
celui de son choix, adapté à la forme de son visage, taillé dans les règles de
l'art, noici, béni et assorti en outre d'une prière de circonstance qui
dit : "Mon beau masque, mon saint et heureux masque, je t'offre de
diriger ma famille et mon village pendant toute ma vie". David, 1986 :
118.
14- masque
(culte du ----), appellation
donnée à la tradition de certains groupes ethniques qui accordent une grande
importance socio-culturelle aux masques de leur groupe. Ainsi toute la vie de ce peuple repose essentiellement sur le culte du
masque aux volontés duquel personne ne peut ni ne doit trouver à redire. FM.,
09.06.1981.
15- masques
(société des ----), n.f.
Institution traditionnelle masculine, propre à chaque ethnie pratiquant le
culte du masque. La société des masques
est une institution à la fois sacrée et populaire. [.] On peut l'intégrer dès
qu'on a subi la circoncision*. FM., 11.03.1980.
16-
masques, (sortie des ----), n.f. Fête
traditionnelle propre à chaque groupe ethnique qui pratique le culte du masque.
Les masques sacrés sont revêtus par les initiés et quittent en cortège la case*
des masques. Le spectacle peut être vu par l'ensemble de la population ou,
selon les cas, interdit aux étrangers, aux femmes et aux enfants. Non, ici les touristes sont autorisés à
assister à la sortie des masques. (Agent de tourisme, Abidjan, 1978).
17- masque
(danser le ----), loc.verb.
Porter l'ensemble de la parure d'un masque traditionnel et adopter le
comportement, la gestuelle et la démarche dansée qui doit être celle de
celui-ci. Lourde responsabilité que de
danser le masque. (Légende sous photo), FM., 04.03.1980.
18- masques,
(carnaval des ---- ), V. POPO-CARNAVAL*.
massa, [masa], n.m. Dispon., (tradition). (du mandenkan "roi, chef"), oral,
écrit, nord, mélior. Titre donné à un roi ou un chef du Mandingue. Ce sont les louanges, les poèmes et la
cora* du plus prestigieux griot* du Mandingue qui, ce matin -là, réveillèrent
Djigui Keïta, le massa, le fama* de Soba, toujours en retraite dans sa mosquée
privée. Kourouma, 1990 : 43.
Lève-toi, mon fils; tu es le Massa de Soba. Kourouma, 1990 : 207.
SYN.: chef*, fama*, roi*, nana*.
masta, n.m. Dispon., (du pidgin english ghanéen
"master"), argot, oral, fam., péj. Ghanéen. Mais c'est aussi une façon de répondre à ses détracteurs [.] qui, à
travers des journalistes en mal de ragots traitent D. de "masta" un
quolibet qui en langage populaire désigne les Ghanéens en Côte d'Ivoire. Le
Changement, 08.03.1995. C'est pour
cette raison que notre griot* Masta D. fait mains et pieds* afin de sauver son
nouveau parti du naufrage [.]. Le Monde Ivoirien, 10.03.1995. Pris de court ,"Masta" va
s'accrocher à la seule bouée disponible à cette époque. Makoun'Zué,
07.03.1995. Avec nos cousins, les Mastas,
on ne sait jamais ! Ivoir'Soir, 08.06.1998.
match, n.m. Plusieurs
locutions :
1- match,
(y a [pas] ----), loc.verb.
Argot urbain, (pidgin english ghanéen), oral, écrit, mélior. - A
la forme affirmative (d'emploi plus rare): c'est une vraie compétition, le
suspens est total.- A la forme négative, c'est
gagné d'avance, le succès ne fait aucun doute. Y a pas match pour le succès de cette fête de la jeunesse africaine que
nous souhaitons belle [.]. Y a pas match donc pour l'organisation. FM.,
03/04.03.1984. Entre l'imitation
ivoirienne [: de bachégué] et la
copie originale congolaise, y a match !! Cela va durer trente minutes.
Ivoir'soir, 16.06.1997. Y a pas
match : c'est gagné d'avance. Première leçon de français de Moussa*. Jeune
Afrique, 24/30.07.1996 : 95. M. Emile
Brou élu président de l'Assemblée Nationale. Y avait pas match ! Ivoir'Soir,
12.08.1997. Les lecteurs l'ont
plébiscité. Il n'y a pas eu match comme on le dit communément. Ivoir'Soir,
05.01.1998.
2- match à
jouer, n.m. Argot urbain, oral, fam., euphémisme.
Rencontre galante; "partie de jambes en l'air". Si tu as un match à jouer samedi soir comme ça (7) tu prends ça pour
être en forme quand tu fais aller-retour seulement, liquide là ça vient [.] note
(7) un match à jouer : une femme pour faire l'amour. A. Touré, 1985 : 110.
3- match
nul, n.m. Argot
estudiantin, oral, fam. Note correspondant juste à la moyenne: 10/20 par
exemple. "Et toi, combien tu as
?" - "En phonétique, j'ai
match nul." (Etudiant, Abidjan, 1984).
matchette, n.f. V. MACHETTE*. C'est ainsi que je me suis levé et me suis emparé de
la matchette que j'avais toujours sous mon oreiller. FM.,
22.01.1982. Il y a le Go*-Loè guerrier
qui, armé d'une matchette et d'un balai, chasse les enfants [.]. Il est chargé
du maintien de l'ordre. Ivoir'Soir, 19.08.1997.
maternels, n.m.pl. Dispon.,(tradition), sud. Terme
de parenté classificatoire des sociétés matrilinéaires : ensemble des parents
de la mère d'un individu donné. Les
veuves baoulé retardent le plus possible un second mariage et vivent dans la
plupart des cas chez leurs maternels. Ministère du Plan, Etude régionale
de Bouaké, 1963 : 73.
maternité,
(faire la ----), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, rech. Tomber
enceinte, avoir des enfants, devenir mère de famille. Certains chefs d'entreprise refusent d'embaucher des femmes parce
qu'elles font la maternité. FM., 22.01.1982.
matin, matin
bonne heure, adv. Fréq., mésol., oral.
De bon matin, de bonne heure. Tu nous
réveilleras matin à 5 heures quand tu arriveras. (Planteur, Adzopé, 1980). On est parti matin bonne heure pour arriver
à Yamoussoukro à 9 heures. (Etudiant, Abidjan, 1981). Matin, vers cinq heures, il est parti. Krol, 1994 : 121.
matiti, [matiti], n.m. Dispon., argot urbain (langues bantou), oral, péj.
Broussailles, terrain vague, par extension, bidonville d'habitat spontané. Il habite un matiti derrière Rails.
(Boy, Abidjan, 1995). [.] la scène
commence à Yopougon, dans l'un des multiples"matitis" de la ville. Un
"Sicobois*" pour employer le vocabulaire local. Nouvel Horizon,
n° 144. Cité Dagnac, 1996 : 148.
SYN.: campement*, cicobois*, habitat* sauvage, habitat*
spontané, poto*-poto, quartier* spontané.
matos,
[matCs], n.m. Fréq.
,argot urbain, oral, fam. V. BOTCHE*. Fesses, postérieur. Un jour le mari dit à la femme / tes seins
sont trop tombés, ton matos a trop diminué. (Chanson "Adjoua
Yako*". Groupe "Les esprits de Yop").
SYN.: botché*, bureau* politique,
café*-cacao, gros* mémé, pont* arrière.
matriarcat, n.m. Spéc., mais fréq. (tradition).
Filiation matrilinéaire. S'il est abusif
et même erroné d'employer le mot "matriarcat" pour définir la société
agni, puisque les femmes n'ont qu'un pouvoir politique limité, il n'en reste
pas moins qu'elles occupent en fait au sein de cette société une place
privilégiée. Boutillier, 1960 : 83. Mais
enfin pourquoi cette suprématie des oncles maternels*? [.] Cette loi du
matriarcat repose sur la conviction que seule, la mère est sûre de son enfant,
tandis qu'on peut le faire croire à l'homme, [.]. Anoma Kanié, 1978 : 80. Ton père et ma mère sont nés de la même mère
et du même père et jusqu'à nouvel ordre nous sommes régis par les lois du
"matriarcat" [.]. Les biens de ton père reviennent donc à sa soeur
unique ou au fils de sa soeur, c'est-à-dire moi. Du Prey.1979 : 46. Ainsi se consacra la coutume baoulé du
matriarcat qui accorde toute prééminence à la mère sur le père et sacralise la
transmission de la vie et de l'héritage par les femmes. Conte, 1981 : 46. Dans le grand groupe Akan dont font partie
nos deux races*, on hérite du côté de la mère. On appelle ça matriarcat. Akissi
Kouadio, 1983 : 60.
matrilinéaire,
adj. Fréq., (tradition). Se dit
d'une société dans laquelle c'est par les ascendants maternels qu'un individu
reçoit son nom, ses biens et son statut social. Chez les Sénoufo, en outre, pas de traditionnistes* spécialisés comme
dans les sociétés mandingues. La structure matrilinéaire est encore si vivace
que les chercheurs ont décidé d'accorder une plus grande attention aux
connaissances détenues par les femmes. David, 1986 : 102.
matrone, n.f. Fréq., oral,écrit, tous milieux. Femme
expérimentée qui aide les femmes à accoucher dans le monde traditionnel mais
aussi accoucheuse semi-professionnelle qui n'a pas les qualifications médicales
légales pour exercer le métier de sage-femme. C'est une matrone de 21 ans [.] qui dirigeait cette polyclinique
clandestine. FM., 22.10.1982.
COM.: le terme n'a localement jamais la valeur de
"grosse femme vulgaire d'âge mûr".
Mauritanien, n.m. Argot nouchi, jeunes urbanisés, péj. Type,
olibrius. Aucun Mauritanien ne peut
toucher à mon gnadéni*. (: Pas un type n'a le droit de piquer ma place de
parking, FM., 06.01.1993).
mauvaiseté,
n.f. Dispon., écrit, péj. Etat de
quelqu'un qui est mauvais par nature, souillé par ses actions. Sa mauvaiseté pouvait salir tout le Bolloda
si on la sacrifiait aux abords de la ville. Kourouma, 1990 : 149.
maxi, n.f. Fréq.,
oral, tous milieux. Jupe longue et très ajustée et qui fait partie du
vêtement traditionnel des femmes du groupe akan. Moi je sautillais derrière avec la jupe longue serrée et mes talons. Note
: En Côte d'Ivoire, cette jupe est appelée maxi. Akissi Kouadio, 1983 : 68.
m'bilé, n.m. V. CAFEIER* DU RIO NUNEZ.
mboul, [mbul], n.m. Spéc; (flore). (Celtis integrifolia Lam.). Arbre moyen de la
fam. des Ulmacées. Aubreville, 1959, I : 39.
méconnu, adj. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Inconnu,
ignoré. A l'INSET et à l'ENSTP, le
système de "palestinien", de cambodgien" qui consiste à dormir
en groupe dans une même chambre dans les résidences U d'Abidjan et de Bouaké
est totalement méconnu*. "Un étudiant, une chambre", affirment
fièrement les étudiants de Yamoussoukro. Ivoir'Soir, 13.11.1997.
médaille, n.m. V. PLAT-PLAT*.
médecin, n.m.
1- médecin
africain, Vx.
(administration). Avant l'Indépendance, titre porté par un membre
du Service de Santé ayant reçu une formation médicale intermédiaire entre celle
de médecin et celle d'infirmier, généralement à l'école William Ponty de Dakar.
Après des études particulièrement
vivantes, il sortait à l'âge de 23 ans avec son diplôme de médecin africain.
FM., 28.01.1980. [.] il en sort
médecin africain, formé en trois ans en 1925. David, 1986 : 38.
2- médecin
traditionnel, V. TRADI*-PRATICIEN. Le chef de la brigade de Guibéroua [.] nous apprend qu'une équipe du
Ministère de la santé publique, enquête aussi sur les méthodes des médecins
traditionnels du village. FM., 12.10.1982.
3- médecin
volant, Dispon., (administration).
Appellation donnée à un médecin chargé de couvrir les besoins en matière de
santé d'une vaste zone. Un médecin volant
est un médecin responsable de la santé sur une vaste zone dans laquelle il est
contraint de se déplacer sans arrêt. FM., 20.07.1979.
médecine
africaine, médecine traditionnelle, n.f. Fréq., (tradition),oral, écrit, mélior.
1- Science
thérapeutique des guérisseurs traditionnels qui s'appuie sur la pharmacopée
locale. Qu'Amangoua ait accepté, ainsi,
sans réaction aucune, la médecine africaine, pourrait déconcerter plus d'une
personne non avertie. C'est que le savoir occidental n'empêche pas les
traditions * de reprendre leurs droits. Anoma Kanié, 1978 : 169. Car il y a une médecine traditionnelle
qu'il faut respecter. FM., 06/07.11.1982.
LOC.: faire
médecine africaine.
2- médecine
africaine, (faire ---- ), loc.verb. V. FAIRE
MEDICAMENT*. Certains
disaient de faire médecine africaine. Deniel,
1991 : 68.
3- médecine
traditionnelle, V. MEDECINE AFRICAINE*. [.] depuis la dévaluation du franc CFA*, un nombre croissant de
personnes se détournent des Centres de santé pour recourir à la médecine
traditionnelle. Jeune Afrique, 06/12.03.1996.
médecinier,
n.m. Spéc. (flore).
1- (Jatropha
gossyfolia ). Plante originaire du Brésil mais bien acclimatée et ayant
diverses utilisations en pharmacopée traditionnelle.
2-
médecinier des Barbades, V. POURGUERE*.
médiateur, n.m. Dispon., (religion). V. EGLISE*
MESSIANIQUE. Titre porté par le prophète* dirigeant l'Eglise messianique.
Le médiateur Josué ne peut
pratiquement plus quitter son village sans provoquer des palabres*. Arnaut,
1976 : 87.
médicament, n.m.
1-
médicament [africain]. Fréq. (tradition),
oral, écrit, tous milieux. Remède traditionnel préparé par un guérisseur, un
féticheur ou un marabout. Mais cela peut être également une drogue ou une
potion magique pour protéger non seulement de la maladie mais également du
mauvais sort, des envoûtements, etc. Trois
fois il répéta aussi les suggestions suivantes : "Si je t'ai fait diable*,
viens me toucher, sinon... Si je t'ai fait du médicament mauvais, viens me
toucher..." [.] Le mort ne bougea pas. Bolli, 1977 : 35. Le guérisseur est arrivé [.] mais comme il
ne pouvait pas trouver l'empoisonneur, le médicament ne marchait pas. Du
Prey, 1979 :44. Est ce que vous lui avez
demandé si elle avait un médicament qui vous rendait en forme auprès d'elle ?
FM., 03.01.1980. Même s'il était
prouvé que L.B. lui avait remis un médicament - on n'a pas retrouvé trace de ce
fameux cordon- en l'acceptant, L.Y., en homme mûr et libre, prenait là la
responsabilité de ce qu'il allait faire. [.] -"Oui mon Président, c'est le
cordon de médicament qui m'a insufflé cette cruauté. FM.,
09.01.1980. Avez-vous un anti*-serpent ou
un médicament qui repoussent ces reptiles ? A. Touré 1985, 228. Moi faire médicament très puissant. Vous
casser son gueule à eux ! Jano, 1987 : 9. Il faut que je parle à El Hadj* pour qu'il me donne un médicament pour
avoir l'argent comme avant. Bonnassieux, 1987 : 163. [.] elle allait au Bénin et elle en revenait avec des petites marmites
pleines de ce qu'on appelle médicament africain : dedans il y a du bon pour
guérir, mais il y a aussi du mauvais pour gâter l'homme, le rendre fou. Deniel, 1991 : 56.
DER.:
médicamenter*.
COMP.: chercher médicament, faire médicament.
SYN.: fétiche*, gris-gris*.
2-
médicament, (faire ----), loc.verb.
Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Se soigner selon la médecine
africaine mais aussi et plus fréquemment: mettre en jeu des pratiques
magico-religieuses pour se protéger ou pour nuire à autrui. Y fait médicament : Il jette des sorts.
(Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 :
95.
SYN.: djiboter, djibser*, faire gris* gris, faire fétiche*,
faire médecine* africaine, gbaner*, gbasser*, gbétiser*, médicamenter*.
3-
médicament, (chercher médicament), loc.verb. V. CHERCHER*.
médicamenter
qqun, v.tr.dir. V. FAIRE
MEDICAMENT*. Faire appel à une pratique magico-religieuse afin d'obtenir
que qqun ait le comportement souhaité.[.]
je sentais que tu ne voulais pas de moi, alors j'ai employé le seul moyen qui
me reste : te médicamenter. Anoma Kanié, 1978 : 153.
médiocriser, v.tr. Dispon., oral, écrit, litt. Rendre
incertain, fragile ou médiocre. De sa propre volonté, le porte*-canne se
livra aux traitements des sorciers et des magiciens qui l'ensorcelèrent et
médiocrisèrent son avenir. Kourouma, 1990 : 188
méditant, n.m. Dispon., oral, écrit, surtout intellectuels. Appellation
portée par un membre de l'Association pour la Science de l'Intelligence
Créatrice (: AISIC). Le Président de
l'Association Ivoirienne poutr la Science de l'Intelligence Créatrice convoque
tous les méditants résidant sur l'étendue du territoire. FM.,
18.03.1983.
médjilagba, [medFilagba], n.m. Spéc. (flore). Petit
arbre de la fam. des Caesalpiniées. On distingue localement le Gilbertiodendron
Limba [Scott Elliott] J. Léonard, le G. bilineatum [Hutchet Dalz] J. Léonard,
le G. ivoriense [A.Chev.] Léonard. ou médjilagba, le G. splendidum
[A.Chev] Léonard ou médjilagba à grands fruits. Aubreville, 1959, I :
276.
mégaderme
[à ailes orangées], n.m. Spéc.,
(faune). Chauve-souris de la fam. des Mégadermatidés, aux ailes larges, à
la queue courte et aux vastes oreilles. Dekeyser, 1955 : 112.
mégaloglosse, n.m. Spéc., (faune). (Megaloglossus
woermanni Pagenstcher). Petite chauve souris brune à collerette crème et à la
langue démesurément longue. Dekeyser, 1955 : 108.
méléfoufou, [melefufu], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé). (Homalium Le Testui Pellegr.). Bel
arbre moyen de la fam. des Samydacées, très ornemental lors de la floraison par
ses magnifiques et abondantes gerbes de fleurs roses. Aubreville, 1959, III :
26
SYN.: ahoubé (ébrié), di iroa (baoulé).
mélegba, [melDgba], n.m. Spéc., (flore). Arbre de la fam. des Légumineuses
Caesalpiniacées. On distingue localement le berlinia grandiflora [Vahl] Huch.
et Dalz ou mélégba des galeries assez grand arbre qui porte des
panicules de fleurs blanches à odeur suave ; le B. confusa Hoyle ou mélegba,
grand arbre à cime hémisphérique ; le B. tomentella Keay ou komélegba,
difficile à distinguer du précédent et le B. occidentalis Keay ou pocouli
au bois rouge joliment veiné qui pourrait être utilisé en ébénisterie. Roberty, 1954 : 208. Aubreville, 1959, I : 278.
COM.: nom pilote de ce bois: ébiara. CTFT, 1989 :
366.
SYN.: (B. confusa) : agbé (ébrié).
méléguète, n.f. V. MALAGUETTE*. Roberty, 1954 : 359.
même, adv. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux.
1- Adv. de
renforcement expressif, d'emploi extrêmement fréq., surtout dans le méso
ou le basilecte. Il suit toujours le mot à mettre en relief. Zéro franc même, je ne vous paierai pas ! FM.,
11.01.1980. J'ai alors commencé à
trembler, fort, très fort même. M. Bandaman, 1986 : 29. Hé cousin! A chez nous* village , c'est trop
chaud* même ! On a dansé, on a rigolé, on a bouffé jusqu'àààààà*, on peut plus
même !" David, 1986 : 134. Vous
êtes pour qui même dans tout ça ? FM.: 06.04.1993. [.] farce savante et triviale, farce oseille
et miel, farce de Bidjan-là-même. Tierno
Monenembo, 1993 : 26.
SYN.: dè*.
2- Dispon., oral, mésolecte ou basilecte.
Derrière un pronom ou un autre adv., la valeur de renforcement expressif est
fortement atténuée voire inexistante, notamment dans une question. Mais toi là, y a quoi même ? Zazou
n°13 : 19-81. Ton tuteur*, c'est qui même
? (Instituteur, Abidjan, 1980). "Tu
aimes ma sauce*?"-"Trop même" (: Oui, beaucoup !,
Fonctionnaire, Bouaké, 1978).
COMP.: qui* même
?, quoi* même ?, trop* même.
3- même
chose, (être ---- ), loc.verb.
Dispon., oral, mésolecte ou basilecte. Etre semblable, être de même nature
ou de même rang social. Toi et moi, on
est Maliens, on est même chose, donc tu es chez toi. Deniel, 1991 : 67.
SYN.: (part.) être caiman* pareil.
4- même
père même mère, loc.adj. V.
FRERE*, SOEUR*. [.] Yodé Martial qui
a trois enfants et onze frères et soeurs de même père même mère [.]. Krol,
1994 : 214.
mémé, (gros ---- ), n.m. V. BOTCHE*. Regardez le gros mémé que me fait cette jupe.
(Cliente à couturière, Abidjan, 1990).
méné, mana, [mene] / [mana], n.m.Spéc.,
(flore). (Lophira lanceolata Van Tiegh. ex. Keay), arbre des savanes,
confondu avec l'azobé*. Graines oléagineuses souvent utilisées. Dans ces formules où entrent plus de dix plantes,
il est à peu près impossible d'estimer le rôle joué par le méné. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 64. Roberty, 1954 : 242. Aubreville, 1959, II : 314.
méninguette, n.f. V. MALAGUETTE*.
menotter, v.tr.dir. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Mettre les menottes
à qqun. Il était plutôt question de me
menotter pour m'accompagner chez mes parents qui devront payer la somme de 45
000 f. FM., 06.07.1982.
mensonges
du soir, n.m.pl. V.
CONTES* DU SOIR. Les mensonges du
soir (recueil de contes traditionnels kru.). Chez les Baoulé que je connais, on
termine les contes par une simple formule "Voilà mon mensonge du
soir" et l'assistance de répondre "Merci pour ce mensonge". FM.,
28.06.1983. Des conteurs, on en a chez
nous. [.] le public le connaît bien : pendant de longues années, il a animé,
avec quelques autres, l'émission "Mensonges d'un soir" de la
télévision 1ère chaîne. Ivoir'Soir, 14.10.1997.
DER.: menteur*.
SYN.: contes* du soir.
menteur,
menteur d'un soir, n.m.
Dispon., (tradition), (calque langues loc.), mélior. Conteur,
diseur de contes. Le célèbre menteur
(diseur de contes) Adou Yam's [.] a réussi [: son pari] de fort belle manière lors de la veillée du
conte. FM., 05.02.1993. Notre
menteur pourrait y proposer, entre autres, des contes de son cru ou d'autres
connus [.]. Ivoir'Soir, 14.10.1997. Adu Yam's, le conteur d'Adzopé est de retour [.], le "menteur d'un
soir" est revenu le sourire aux lèvres. Ivoir'Soir, 09.06.1998.
COM.: les contes
ne se racontent que le soir à la veillée, d'où leur nom de"mensonges du
soir" dans certaines langues du pays.
COMP.: maître*-menteur.
mercenaire,
n.m. Fréq., oral, écrit, tous
milieux, péj.
1- Professeur
de l'enseignement public qui augmente son salaire en faisant des heures
supplémentaires dans l'enseignement privé. Pardon ? Non, je ne dis pas que tu es un mercenaire ! [.] J'ai
simplement dit que si tu choisis cette noble profession parce qu'elle est bien
rémunérée, tu risques d'agir en mercenaire. [.] Si tu n'as pas la vocation, tu
ne peux aimer ceux pour lesquels tu seras payé [.]. Un mercenaire ne travaille
pas par vocation, ni par amour, mais par cupidité. J. Guenaman Colbert,
1985 : 60. Il est mercenaire dans
un collège privé de la Riviera, pour arrondir ses fins de mois. (Inspecteur,
Abidjan, 1990).
DER.: mercenariat*.
2- Spéc. Dans les Groupements à Vocation
Coopérative*(GVC*) exploitant des mines d'or, nom donné aux sous-traitants
orpailleurs engagés pour faire le travail. Dans
les faits, ces GVC* [: des mines d'or] sous-traitent
leurs parcelles aux "mercenaires" comme ils aiment se faire appeler
eux-mêmes. FM., 13/14.02.1993. Le
GVC appartient aux gens du village. Comme le travail est dur et pénible,
ceux-ci préfèrent faire appel à des mercenaires. Ibid.
3- Argot estudiantin. Etudiant plus avancé, engagé pour venir présenter un examen
à la place d'un autre. Pendant ce temps,
le mercenaire, un élève d'une classe plus avancée, traite le sujet. Krol,
1994 : 194
mercenariat,
n.m. Dispon., argot estudiantin,
oral, écrit, péj. En général, fait d'être payé pour accomplir un travail
qui aurait du être accompli par un autre. Il s'agit donc par exemple, pour un
enseignant du public, de faire des heures supplémentaires dans le privé mais
plus souvent, pour un élève avancé, de se substituer à un autre élève de niveau
inférieur, pour subir des épreuves à sa place ou pour l'aider à tricher,
moyennant rétribution. Le mercenariat
consiste à chercher un camarade étudiant plus fort que soi dans la discipline
concernée et qui accepte d'aller composer à sa place. FM.,
05.02.1982. [.] un groupe d'élèves a
entrepris une enquête sur le mercenariat.[.] Le mercenariat s'applique aux
devoirs à la maison et aux examens de contrôle effectués en classe. Dans le
second cas, la technique est très sophistiquée. Le combinard prend connaissance
du sujet, demande à sortir et, de mêche avec un complice posté à l'extérieur,
le lui transmet et retourne en classe où il fait mine de s'absorber dans son
devoir. Pendant ce temps, le mercenaire*, un élève d'une classe plus avancée,
traite le sujet. Plus tard un troisième complice sort chercher la copie,
l'exploite, la transmet au premier et éventuellement à d'autres et le tour est
joué. Une variante consiste à se placer en classe dans une rangée longeant le
mur ajouré de clostrats* [.] ce qui facilite la transmission. Comme son nom
l'indique, le mercenariat se paie. Krol, 1994 : 195.
SYN.:
badjô*, pétrole*.
merco, n.m. Dispon. argot urbain, oral, mélior.
Mercedes. Nom familier d'une voiture considérée comme le prototype de la
voiture de riche. C'est pas merco mais
c'est Jaguar. ID., 14.01.1973. Tu
as vu sa merco? Y a pas conjoncture* pour lui. (Secrétaire, Abidjan, 1990).
mère, n.f. V. MAMAN*. Vous devez savoir que comme le veut la loi des castes,
il n'y a que les griots* qui se marient entre eux. Donc toutes mes mères* sont
griotes*. Celle qui m'a mis au monde s'appelle Massanon Diabaté. FM.,
02.06.1981. Ne pleurez pas, mes mères,
dit Anka. R. Yaou, 1999 : 245.
méré,
[mere], n.m. Spéc., (élevage), (du tyembara). Bovidé
hybride né du croisement entre un zébu* et une vache ou de celui entre un
taureau et une femelle zébu. Il s'agit
d'un élevage semi-transhumant de zébus et de métis zébus et taurins,
habituellement désignés par le terme de "mérés". Bernardet, 1986
: 31.
merle
métallique, n.m. Spéc., (faune).
Oiseau de la fam. des Sturnidae à plumage à reflets. On distingue localement
entre autres : le merle métallique à tête pourprée (Lamprotornis
[lamprocolius] purpureiceps J. et E. Verreaux) ; le merle métallique à oeil
blanc (Lamprotornis splendidus Vieillot) ; le merle métallique de
Swainson (Lamprotornis chloropterus Swainson) ; le merle métallique à
queue violette (Lamprotornis chalcurus Nordmann) ; le merle métallique
améthyste (Cinnyricinclus leucogaster Gmelin). Serle /Morel, 1988 :
170-175. [.] merle métallique à tête
pourprée, merle métallique. à oeil blanc, merle métallique à dos bleu (Lamprotornis
cupreocauda Hartlaub) signalés (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 172.
merle
rouge-gorge, n.m. Spéc; (faune).
(Sheppardia cyornithopsis Sheppard).
Petit
oiseau de la fam. des Turdidae, des forêts de basses terres. Serle /Morel,
1988, : 275. Signalé (Taï). Bousquet,
1992 : 172.
merlu noir, n.m. Spéc., (faune). Poisson benthique
de la fam. des Merlucciidae. Deux espèces locales (Merluccius senegalensis
Cadenat, et Merluccius polli Cadenat). Aldrin /Noyer /Brégéat 1972 : 41. Les merlus noirs ont d'ailleurs une chair
de consistance molle, de moins bonne qualité que celle de l'espèce européenne.
Seret /Opic, 1981 : 109-111.
mérou, n.m. Spéc. (faune). Poisson de
la fam. des Serranidae. Les espèces locales les plus connues sont: le mérou
à points bleus (Epinephelus [cephalopholis] taeniops Valenciennes),
d'environ 40 cm, à chair excellente et à la coloration vermillon ; le mérou
géant (Epinephelus [Promicrops] esonue Ehrenbauum) qui peut atteindre 230
cm pour 175 kg. ; le mérou bronzé (Epinephelus aeneus Geoffroy Saint
Hilaire) qui peut atteindre 100 cm ; le mérou commun (Epinephelus.guaza
Linn = E. gigas Brünnich) qui peut atteindre 140 cm : le mérou noir (Epinephelus
caninus Bloch) qui dépasse les 150 cm. Seret /Opic, 1981 : 121.
SYN.: fausse*
morue, dadassou (de l'ébrié), ékoué (du nzéma), orousin (de l'alladian)(: mérou
bronzé), awro (: mérou commun).
mésange, n.f. Spéc., (faune). Terme
générique désignant de petits oiseaux de la fam. des Paridae. Localement on
distingue, entre autres la mésange ardoise (Parus funereus Verreaux) et
la mésange noire à épaulettes blanches (Parus leucomelas [melaniparus
niger] Rüppel), assez répandue dans les savanes boisées. Serle / Morel, 1988 :
220. [.] mésange ardoise signalée (Taï),
mésange. noire à épaulettes blanches (Comoé). Bousquet, 1992 : 172.
messianique,
adj. Spéc., (religion)., oral,
écrit, tous milieux.
1-
messianique (église ---- ), n.f. Eglise
syncrétique ivoirienne dirigée par un prophète*. Un temple pour l'église messianique. FM. 04.12.1982. Signalons que l'église messianique forte de
4 000 fidèles en 1963 en compte actuellement 20 000. Ibid.
2- n.m. Membre de cette église syncrétique. M. A.L., porte-parole des messianiques a
remercié les autorités pour leur présence à la pose de la première pierre du
temple de cette communauté religieuse. FM., 04.12.1982.
3- adj. Appartenant à l'Eglise
messianique. Les étudiants messianiques,
venus également de la capitale, repartent aussi non sans avoir été bénis par le
prophète*. Arnaut, 1976 : 92. La
communauté messianique était en fête samedi 30 octobre dernier à l'occasion de
la pose de la première pierre du temple d'Abidjan. FM., 04.12.1982.
mesure,
(être à ---- de + infinitif), loc.verb. V. A*. Fréq.,
oral, écrit. acrolecte, mésolecte, recherché. Etre en mesure de +
infinitif. Je suis maintenant à mesure de
terminer ma villa. (Enseignant, Abidjan, 1994). Le gouvernement devrait être à mesure de trouver des solutions dans les
jours qui vont suivre. (Radio, 15.11.1996, 20h).
mesurer, v.tr. Dispon., oral surtout, mésolecte,
basilecte. Vendre au détail un produit quel que soit celui-ci : tissu,
farine, liquide, etc. Non, la femme là,
elle mesure pas. C'est douze yards*-douze yards. (Marché, Abidjan, 1988).
DER.: mesurette*.
mesurette, n.f. Dispon. ,oral, écrit, tous milieux. Petit
récipient : verre, noix* de coco évidée, calebasse, etc. servant à la vente au
détail des farines et des liquides. L'on
continue de vous servir l'huile par mesurettes. FM., 04.02.1980.
métis, n.m. Dispon., oral, écrit, mésolecte,
basilecte. Appellation qui est donnée aussi, localement, à un enfant né de
parents issus d'ethnies différentes. V. RACE*. C'est un métis de Dioula et de Baoulé. (Infirmier, Abidjan, 1982).
méthode
quinconce, n.f. V.
QUINCONCE*.
métier,
(chercher---- ), loc.verb. V.
CHERCHER*.
métondo,
[metRdo], n.m. Spéc., (flore), nord. (Cordylia pinnata Milne-Redhead). Très
bel arbre des savanes boisées et des forêts claires de la fam. des Caesalpiniacées.
Il fournit du bois d'oeuvre et de feu. Son écorce sert en pharmacopée
traditionnelle. Son fruit charnu à pulpe blanche, gros comme une orange, est
comestible avec un goût qui évoque la mangue. .
COM.: métondo est le nom pilote de l'arbre. CTFT,
1989: 371
SYN.: dimb.
mettre, v. Engendre un
certain nombre de locutions.
1- mettre à
l'aise, v.intr.
Fréq., oral, écrit, tous milieux. V. A L'AISE*. Se dit
d'un état où l'on se sent réconforté, détendu, presque heureux.On revient à une situation qui nous met à
l'aise et je suis content parce que vivre en permanence avec la crainte de
perdre son travail, ce n'est pas vraiment agréable. Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 69.
2- mettre à
l'aise (se ----), v.pronom.
Fréq., oral, écrit, tous milieux, euphémisme. Aller aux W.C. Quelqu'un qui avait tenu à laisser à la
postérité une trace de la colère qu'avait fait jaillir en lui l'état des
latrines et l'impossibilité probable de s'y "mettre à l'aise" comme
on désigne joliment en Côte-d'Ivoire cet acte ordinaire quand on veut éviter
son appellation plus prosaïque. Krol, 1994 : 16. Tôt le matin, le gardien ouvre la porte me demande si je veux me mettre
à l'aise, charmante expression ivoirienne pour dire aller au w-c. Krol,
1994 : 232.
SYN.: aller au besoin*, aller au bord*, aller* voir William
Camara, faire cabinet*, tecker*.
3- mettre
au géou, loc.verb. Dispon.,
argot urbain, oral, fam., surtout
gardiens de voitures. Refiler un pourboire. Il t'a mis au géou: il t'a donné de l'argent. FM.,
06.01.1993.
ANTON.: mettre
sans.
4- mettre
au beurre, V. BEURRE*.
5- mettre
dans son coeur, loc.verb.
Dispon., oral, écrit, recherché. Prendre en affection. De mauvaises gens t'ont détourné, je ne
t'avais pas promis la richesse, mais avec ma religion, tu allais être bien et
je t'avais mis dans mon coeur, mais maintenant tu es perdu. Deniel, 1991 :
99.
6- mettre
dans sa main, loc.verb.
Dispon., oral, écrit, mésolecte. Se charger
de quelqu'un, accepter d'être responsable de qqun. Mon oncle [.] a finalement accepté de me mettre dans sa main pour que
je parte avec lui [.]. Deniel, 1991 : 22.
7- mettre,
(se ---- daye), loc.verb. Fréq., argot urbain (hybride français +
anglais), oral, péj. Se saouler. V. DAYE*. Pendant que les jeunes font des projections par rapport aux fêtes
"Et on va se mettre daye ?"-"Eh non ! Le 24 , je dois faire mal*
dans les go*!" (BD) Ivoir'Soir, 19/20/21.12.1997.
8- mettre
dedans, loc.verb.
Dispon., argot urbain, oral, vulg. (Pour un
homme), baiser. [.] leur prix [
: des prostituées] c'est pas cher [.]
Missié c'est 300F, alors tu mets dedans. A. Touré, 1985 : 112.
9- mettre
derrière les boeufs, loc.verb.
Dispon., (calque des langues loc.), oral surtout, mésolecte, basilecte. Employer
(qqun) comme berger. Quand j'avais
environ 7 ans, mes parents avaient des boeufs et ils n'ont pas voulu que
j'aille à l'école; Papa m'a mis derrière les boeufs. Deniel, 1991 : 43
10- mettre
en grossesse, loc.verb. V.
GROSSESSE*.
11- mettre
fan, loc.verb. V.
FAN*. Heureusement encore qu'on peut
mettre fan les go* avec un regard flamboyant. Ivoir'Soir,
27.05.1998.
12- mettre
les brèques, loc.verb. V.
BREQUES*.
13- mettre
pieds et mains, loc.verb.
Dispon., oral, écrit, mésolecte. Plonger (dans un travail),
commencer à faire quelque chose. Pourtant,
dès le début, ce n'était pas un travail que j'avais voulu embrasser [.] mais
j'ai mis pieds et mains dedans et c'est le commencement de mon travail de boy.
Deniel, 1991 : 128.
14- mettre
pied dans + nom de lieu, loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Mettre
les pieds. Si jamais Kouassi se marie,
dit-il et si je meurs, il ne faut pas qu'il mette pied dans mon village.
Akissi Kouadio, 1983 : 84. J'avais peur
mais ma femme n'est pas lettrée*, elle n'a jamais mis pied à l'école.
Deniel, 1991 : 88.
15- mettre
sa bouche dans l'affaire de qqun, loc.verb. V. BOUCHE*.
16- mettre
sans, loc.verb. Dispon., argot
urbain des gardiens de voiture, oral, fam. Ne pas donner de pourboire
(en parlant d'un client éventuel du parking). Il t'a mis sans : il ne t'a rien donné. FM., 06.01.1993.
ANTON.: mettre au géou.
17- mettre
un étudiant, loc.verb. Dispon.,
argot estudiantin, oral, fam. En parlant d'un prof., donner une mauvaise
note, sacquer. Il n'est pas surprenant
d'entendre dans les couloirs que tel ou tel prof a mis un étudiant ou l'a
coupé*. Campus lexique, 1978 : 4.
SYN.: couper*,
couper bas.
ANTON.: couper* haut, sortir* le prof., sortir* la note.
18- mettre
un peu, loc.verb. Dispon.,
argot estudiantin, oral, fam. (En parlant d'un serveur du restaurant
universitaire), donner un peu de nourriture en supplément. Les sorciers* sont d'une importance capitale en matière de djaffe* :
ils acceptent souvent de mettre un peu* si vous le leur demandez. Campuslexique,
1978 : 2.
19- mettre,
(se ---- blé), loc.verb. V.
BLE*.
20- mettre
(se ---- gban), loc.verb. V.
GBAN*.
miature,
mianture, (être dans la ---- ), [mjatyr] / [mjStyr], loc.verb. Dispon., (hybride baoulé "être
serré" et du suffixe franç. -ture), oral, mésolecte, basilecte, fam. Etre dans
les problèmes, dans les difficultés (d'argent, de santé, etc.). Et maintenant que tu es dans la miature,
comment tu vas nourrir tes enfants? (Instituteur, Abidjan, 1980).
SYN.: être drap*.
micro-élément,
n.m. Dispon., argot estudiantin,
oral, fam. Anti-sèche. On peut citer aussi l'utilisation de petites
fiches sur lesquelles est recopié l'essentiel du cours. Ces micro-éléments,
comme on les appelle, sont judicieusement glissés sous la chemise et sortis
habilement au moment opportun. [.] Les étudiantes [.] se rendent à l'examen en
doublant leur pagne*. Naturellement entre ces deux pagnes se trouvent les
micro-éléments. FM., 05.02.1982.
micropotamogale
de Lamotte, n.m. Spéc; (faune). (Micropotamogale Lamottei
Heim de Balsac). Animal rarissime qui diffère du potamogale* par la taille plus
petite, la queue (normale et non aplatie), le rhinarium charnu, la denture. Le
pelage uniforme est marron cendré. Le
micropotamogale de Lamotte n'est encore connu que par le type de description.
H. Heim de Balsac considère qu'il représente un type intermédiaire entre les
Oryzorictinés de Madagascar et le potamogale. Dekeyser, 1955 : 95.
Haltenorth /Diller, 1985 : 304. Le
micropotamogale de Lamotte (longueur : 10 à 12 cm !) est une curiosité
scientifique. Il représente à lui tout seul un nouveau genre zoologique.
Découvert au Mont-Nimba, il n'a jamais été localisé ailleurs. Bousquet,
1992 : 193.
mide, [mid], n.m. Spéc., argot
nouchi du milieu. Unité de vente au détail de l'héroïne : un sachet. Un mide est un sachet d'héroïne qui coûte 4
500 F. Ivoir'Soir, 29.08.1997.
miétandabo, [mjetSdo], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé). (Trichilia Matrineaui Aubrev. et
Pellegr.). Grand arbre de la fam. des Méliacées au bois gris rosé. Aubreville,
1959, II : 186.
SYN.: lokoabro (ébrié).
migan, [migS], n.m. Dispon. (tradition), (emprunt langue locale). Sorte de
purée confectionnées avec des bananes vertes. Migan de bananes vertes : servez avec du poisson. (recette du jour)
FM., 30.05.1980.
mignonnette, n.f. V. BANANE*-DOIGT.
mil, n.m. Fréq. (alimentation) . oral, écrit, tous milieux.
(Pennicetum spicatum [Linn.] Koern.).
Terme générique désignant l'une des
cultures les plus communes en AOF sur sol sec ou pauvre. Roberty, 1954 :
400. Nombre infini de races et de formes, sauvages ou redevenues telles. On
distingue localement surtout le petit mil du gros mil V. SORGHO*,
le mil rouge du mil blanc, le mil tardif (V. SANIO*),
du mil précoce. On avait fini les
dernières récoltes de mil et maintenant il fallait célébrer les funérailles*. Koné,
1976 : 19. Et comment mangerons-nous si
nous n'avons pas de mil et de maïs dans les greniers*? Koné, 1976 : 51.[.] toute la famille réunie pour prier et
boire les bouillies de mil, de riz [.] A. Koné, 1980 : 9. L'Almamy* nous demande des chevaux, des
boeufs, du mil, des guerriers, des esclaves [.]. Kourouma, 1990 : 28. Après l'hivernage*, quand le mil* commence à
mûrir [.]. Deniel, 1991 : 43
COM.: base de
l'alimentation en région de savanes, le mil est consommé en grains, en farine,
en couscous, en boules*. Pour les botanistes, seul le Pennisetum, petit mil,
mil précoce, mil tardif, sanio* sont des mils, le gros mil, le mil blanc, le
mil rouge étant des sorghos*.
COMP.: couscous
de mil, bière* de mil, gros mil, mange*-mil, mil tardif petit* mil.
SYN.: pénicillaire, mil-chandelle, mil à chandelles (inusités
sauf manuels), petit mil.
milan noir
africain, n.m. Spéc. (faune).
(Milvus migrans Boddaert). Gros rapace de la fam. des Accipitridae, d'un marron
terne. L'espèce africaine a le bec jaune et vit des détritus des villes et des
villages, contrairement à l'espèce européenne qui est peu anthropophile dans
ses quartiers d'hiver. Serle /Morel 1988 : 47. Signalé (Comoé, Azagny). Bousquet 1992 : 179.
milieu d'en
haut, n.m V. EN*
HAUT D'EN HAUT. Comme c'est une
personne bien, une du "milieu d'en haut" qui me veut du bien, et qui
pourrait m'ouvrir un bon couloir* dans la high society, et tout et tout*.
Ekra, 1985 : 48.
miligbé, [miligbe],n.m. Spéc. (flore), (du yakouba). (Memecylon
polyanthemon Hook. f. et M. lateriflorum Brem. ou komiligbé). Petit
arbre de la fam. des Mélastomacées, à fleurs bleues. Aubreville, 1959, III :
91.
mille
kilos, camion mille-kilo, n.m., adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Véhicule
automobile de 1 000 kilos environ de charge utile, aménagé sommairement pour le
transport des voyageurs. Il y a longtemps
que les cars-brousse ont dépassé la tonne [.] mais le jargon abidjanais reste
fidèle à l'appellation familière "mille kilos" (un véhicule ainsi
baptisé par Renault dans les années 60) pour désigner ces guimbardes
gémissantes d'où dépassent toujours une jambe de passager, une tête de mouton
et une cage à pintades. Abidjan 75.(: 1975). Les voyageurs empruntant les camions mille kilo s'embarquent pour
l'aventure. Rémy, 1996 : 93. Et de
toute façon, le mille kilos ne dépasse pas Bianouan. Rémy, 1996 : 93. Les véhicules plus grands vont [.] des mille
kilos, camions plus importants comportant sur leur plate-forme carrossée cinq
ou six rangées de banquettes parallèles, en passant par des fougonnettes à
trois banquettes. Rémy, 1996 : 193.
COM.:"kilo*"est localement également
l'abréviation de "kilomètre", c'est la notion de distance bien plus
que celle de poids qui reste à l'esprit des utilisateurs de cette appellation.
SYN.: car* rapide, gbaka*, rapide*, super* goëlette, vingt*-deux places.
mimosa, n.m. Spéc., (flore).
1-mimosa-clochette,
(Dichristachys glomerata), plante épineuse qui porte des fleurs en épis
pendants de deux couleurs : sommet composé de fleurs jaunes (étamines) et base
mauve (pistils).
2- mimosa
d'eau, (Neptunia oleracea). Mimosacée aquatique à fleurs en
pompons jaunes et odorants.
3- mimosa
pourpre, n.m. V. NERE*.
mina, n.m. V. BICHE*-MINA.
mine,
(avoir la ---- serrée), loc.verb. Dispon., oral, écrit, tous milieux. V.
SERRER* LA MINE. Faire la tête, être renfrogné. Elle a la mine serrée parce que vous ne l'avez pas saluée à l'arrivée.
(Secrétaire, Abidjan, 1980). Le lundi
matin, à mon arrivée au travail, elle avait la mine serrée et comme elle ne
sait pas garder quelque chose pour elle ni parler en douceur, elle m'a attaqué
: "Tu arraches à ta femme l'argent que je donne pour les enfants [.]".
Deniel, 1991 : 86.
mingki,
[mRgki], n.m. Spéc., (flore),
(de l'abé). (Fagara parvifolia A. Chev. ex Keay). Assez grand arbre des
formations secondaires des forêts denses, à la cime branchue caractéristique
par ses touffes dressées de grandes feuilles. Fam. des Rutacées. Aubreville,
1959, II : 110.
SYN.: gpon (attié), éhouné (agni).
mini-maquis, n.m. V. MAQUIS*. .
minimiser, v.tr. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Montrer
publiquement le peu de considération qu'on a pour qqun ou qque chose,
rabaisser, sous-estimer. Tant il est vrai
que les réalisateurs [: de films] ont
souvent minimisé le public, le considérant incapable de comprendre les montages
sophistiqués. FM., 12.10.1982. Patron*,
il ne faut pas minimiser les gens qui travaillent pour toi. Ce n'est pas bien. (Jardinier,
Abidjan, 1982). D'autres [:
plaisanteries], plus insultantes, sont un
moyen de "minimiser" en public quelqu'un avec lequel on a un compte à
régler. Note 4 : minimiser : se moquer publiquement d'une personne pour
amoindrir son image. Bonnassieux, 1987 : 132. Il est venu pour apprendre la mécanique et pas pour être le domestique
du patron. On le minimise par rapport aux autres apprentis qui n'ont pas fait
les bancs*. Bonnassieux, 1987 : 188. On
trouve des filles là-bas qui sont aussi douées que les garçons donc elles sont
intelligentes. On les minimise trop. Corpus Van den Avenne, 1995 : 66.
SYN.: gâter* le
nom, honnir*, verser* la figure par terre.
minitieux, adj. Assez fréq., oral et écrit, mésolecte. Prononciation
et graphie généralisées de "minutieux".
En effet, P.K. vient après trois années
de recherches minitieuses, d'inventer un complément d'alphabet. FM.,
19.01.1981.
mirabellier
[de Californie], n.m. Spéc.,
(flore). (Ximenia americana Linn.). Arbuste de
la fam. des Olacacées aux fruits sphéroïdes très parfumés. Roberty, 1954 : 82.
SYN.: tongué*.
misérer, v.tr. Dispon. oral, écrit, péj. Mener la
vie dure, maltraiter qqun. Autrement
le nouveau commandant* pourrait vous "misérer", vous malfaire.
Kourouma, 1990 : 120
SYN.: malfaire*.
mission, n.f. Usuel, oral, écrit.
1- Organisation
de religieux chargés de la diffusion de la foi chrétienne.
COM.: on ne parle pas pas de mission pour les églises
syncrétiques locales.
SYN.: missionnaire*.
2- Terrain où
se sont installés des missionnaires catholiques ou protestants et comportant,
outre un édifice du culte, logements, écoles, ateliers divers, dispensaire,
jardins, selon les activités de la communauté religieuse. A Bouaké, nous logerons à la mission protestante. (Professeur,
Abidjan, 1982). Ma mère a appris la
couture à la Mission, chez les Soeurs. (Couturière, Bouaké, 1979).
3- Surtout pour les Européens. Abréviation
de Mission de Coopération (anciennement Mission d'Aide et Coopération M.A.C.*),
organisme chargé de gérer le personnel français ou coopérant. Je vais à la Mission prendre les papiers
pour les bagages. (Coopérant, Abidjan, 1981).
COMP.: chef* de
mission.
missionnaire,
n.m. adj .Usuel, oral, écrit, tous
milieux.
1- n.m. ou f. Religieux, catholique ou
protestant, d'origine européenne. L'école
est faite par une missionnaire protestante. (Planteur, Bouaké, 1981). Avec l'arrivée des missionnaires en 1942, le
village a pu bénéficier de la première école de la région. FM.,
28.01.1982.
SYN.: père*.(catholique sulement).
2- adj. Dépendant de la Mission
religieuse. Beaucoup des
politiciens africains ont été formés à l'école missionnaire. (Député,
Abidjan, 1963).
3- n.m. ou f. En milieu universitaire,
professeur étranger venu en mission temporaire d'enseignement. En linguistique, nous aurons trois
missionnaires cette année, un Français, un Belge et un Canadien. (Etudiant,
Abidjan, 1983).
missiti,
misiti [à grandes feuilles), [misiti], n.m. Spéc.,
(flore), (de l'attié). (Uvariodendron mirabilé R.E. Fries). Arbuste à
fleurs jaunes portant des taches violacées, de la fam. des Annonacées.
Aubreville 1959, I : 144.
mixte, adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Se dit
d'un couple dont un conjoint est blanc et l'autre noir. La case* d'à côté ?, C'est un couple mixte qui s'y est installé.
(Gérant, Abidjan, 1983).
SYN.: domino*.
m'ninnin, n.m. [mninnin], Spéc.,
(tradition), (du yakouba). V. DANSE*. Danse
célèbre de la région de Man. [.] et
surtout la fantastique "m'ninnin" ou danse des jongleurs de Man qui
lancent haut en l'air en les faisant tournoyer avant de les recevoir
-l'illusion est extraordinaire- sur la pointe de deux poignards... des petites
filles dressées toutes jeunes à cet exercice périlleux. David, 1986 : 1211.
SYN.: danse des jongleurs aux poignards.
mloumlou, [mlumlu], v.tr. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan "couteau"), oral.
Piquer (avec un couteau), poignarder. Je
vais te mloumlou : je vais te poignarder. Première leçon de français de
Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.
mocasses, n.m.pl. Vieilli, oral, écrit, tous milieux. Chaussure
basse à haut talon (pour homme et pour femme). Au moment où je désirais
sortir avec elle, elle eut l'audace de me demander: "Combien de pantalons
et de mocasses as-tu?" ID., 09.03.1975. Chaque fois j'achetais un complet*, des fois c'est saharienne, avec
chemises cintrées, toujours cintrées et puis chaussures, paires de mocasses.
A. Touré, 1985 : 68.
modèle, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux.
1- modèle,
(grand ----), péj. Femme qui a
beaucoup vécu. Si tu dis "Grand
modèle" pour une femme, ça n'est pas gentil pour elle. (Informateur,Abidjan,
1982).
2- modèle,
(petit ----), mélior. Très
jolie petite jeune fille sans expérience sexuelle. Ce type, ce qu'il voulait, c'est un petit modèle, de neuf à quinze ans
environ. (Barman, Abidjan, 1980).
modibo, n.m. Vieilli, (du nom d'un ancien Président
du Mali : Modibo Keïta). Pièce de tissu que les femmes enroulent autour de
leur tête pour constituer une sorte de haut turban. Femmes, vous êtes belles avec vos modibo mais je vous prie de les
diminuer toutes les fois que vous vous rendez au cinéma.(Lettre de lecteur,
ID., 22.07.1973).
môgô, môgo,
mogô, mògò, môguô, [mCgC], n.m. Fréq.,
(du mandenkan "personne humaine"), oral, écrit, fous milieux., fam. Homme,
type. Si le jeton* ne tombe pas, le
"vieux père" devient furieux. Gare au "môgô" qui passe sur
son chemin. Afrique Matrimoniale, 22.03. 1995. Mògò : un monsieur ("personne" en bambara et en dioula).
Première leçon de français de Moussa* Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.
Il s'adresse à un de ses visiteurs qu'il
appelle Doum : " Doum, Kessiah*! C'est quel môguô ça? (: Doum, qui
c'est ça? C'est qui ce type?, Ivoir'Soir, 29.08.1997). Et pendant que John Djongos de retour des
USA [.] roule au super (puisque le môgô en plus d'un bip a aussi le cellulaire,
il ne lui manque plus que le fax) est au beurre*, la pauvre Mathey a le sien
qui est coupé. Ivoir'Soir, 28/29/30.11.1997. Les dozo* ont attrapé un de ses potes sûrs d'Odienné en train de
dépouiller sa voiture. Après avoir kpa* les phares et les roues, le môgô* n'a
pas eu de chance avec le pare-brise. Ivoir'Soir, 06/07/08.01.1998.
moineau, n.m. Spéc., (faune).
1- moineau
gris, (Passer griseus Vieillot). Petit oiseau de la fam. des
Ploceidae, de couleur terne mais à comportement typique de moineau. Présent
sauf en forêt dense. Serle /Morel, 1988 : 242.
2- moineau
mange-mil, n.m. V.
MANGE*-MIL.
moins, adv.
1- [heure]
moins, Usuel, fam., tous milieux. Sorte
d'approximation de l'heure couvrant la période qui s'étend entre la demie et
l'heure juste. A onze heures moins, le
couvert est déjà mis. FM.11.02.1993.
2- moins
cher, loc.adj. Fréq., basilecte,
mélior. Bon marché, pas cher. Y
en a* parfum, montres, bijoux en pagaille ! Hi ! Allah, moins cher ! Jano,
1987 : 2
3- moins
que zéro, (traiter qqun pour un -----), loc.verb. Dispon., oral surtout, mésolecte, péj. Traiter
comme un rien du tout, un moins que rien. Revenu
au pays, il faisait presque office de garçon auprès d'un de ses compatriotes M.
B. D. qui le traitait pour un moins que zéro. Détective, 16.03.1995.
mois de
carême, n.m. V.
CAREME*.
moise,
(être ---- ), loc.verb. V.
MOISI*. Les consommateurs de kouadio*
sont généralement moises à partir du 15 du mois. Campuslexique, 1978
: 7.
moisi,
(être ---- ), être moise. loc.verb.
Fréq., argot zouglou, oral, fam, péj. Etre à sec, ne plus avoir d'argent.
/moi Yodé j'ai cru que c'est moi seul
j'étais moisi / or que* y a des plus moisis que moi /. (Chanson, Les côcôs". groupe Les
côcôs, corpus T., 1994). "Excusez
moi mais vous n'auriez pas cent balles à me passer ?" [.]-"Oh kpô*, un gars moisi comme ça !" (BD.)
Ivoir'Soir, 02.12.1997. Elle était
tellement "moisie" qu'elle a "bradé" le môme à 10 mille f
Cfa*. Ivoir'Soir, 06.01.1998. La
semaine dernière nous avons parlé des artistes moisis qui ont leurs lignes de
téléphones cellulaires suspendues pour factures impayées. Ivoir'Soir,
17/18/19.04.1998. Si les gos* viennent et
que je suis nu et moisi, c'est un drap*! (BD) Ivoir'Soir,
08.06.1998.
SYN.: avoir les
poches* sèches, être riennard*, être tchasse*.
moisir, v.tr. Dispon., argot zouglou, oral, fam., péj. Ruiner,
détruire. Nathalie-o tu étais très jolie/
quand tu passais les garçons t'appelaient/ [.]/ ils t'appelaient pour moisir
ton awoulaba* / faire tomber tes seins. (Chanson "Nathalie".
groupe Les côcôs, corpus T., 1994).
mokass, n.m.pl. V. MOCASS*.
mole, n.f. V. POISSON*-LUNE.
molosse, n.m. Spéc., (faune). (Tabarida gambianus De
Winton, Tabarida leonis Thomas). Nom donné à deux espèces de chauve souris
dépourvues de feuilles nasales mais à grandes oreilles réunies entre elles.
Fam. des Mossidés. Dekeyser, 1955 : 117.
SYN.:
nyctinome*.
momosseur,
[mCmCsZr], n.m. Dispon, argot nouchi,
(hybride mandenkan "palper, caresser" + suffixe français), péj.
Voleur à la tire, pickpocket. Sur le
marché, les momosseurs sont beaucoup*. (Gardien, Abidjan, 1992).
monbin, mombin, n.m. Spéc., (flore).
1- monbin, (Spondias
monbin Linn.). Arbre de la fam. des Anacardiacées, très commun, remarquable par
ses fruits jaunes comestibles ressemblant à la mirabelle. Fruit de cet arbre.
Aubreville, 1959, II : 206. Asjanohoun / Aké Assi, 1979 : 21.
SYN.: prunier* monbin, prune* icaque, prune* monbin, prune
myrobolan (Antilles)., aoubé (ébrié), nineko/minegon (mandenkan), ngoua (abé et
attié), ntrouma (agni), troma (baoulé).
2- monbin
rouge, n.f. V.
PRUNE* ROUGE.
mone, n.m. Spéc.,
(faune). V. CERCOPITHEQUE*. (Cercopithecus mona Schreber). Singe de
taille moyenne à longue queue mince et épais favoris. deux sous-espèces locales
: le mone de Campbell (C. mona campbelli Waterhouse) : visage bleu,
museau rose, large bande frontale blanche, favoris gris blancs, diadème jaune,
nuque épaules dos vert doré ; le Cercopithecus lowei Thomas dont la bande
frontale est jaune, les favoris gris foncé, comme la croupe et les cuisses, les
bras noirs. Dekeyser, 1955 : 143. Haltenorth,
/Diller, 1985 : 280.
SYN.: singe* des
palétuviers.
moniteur,
monitrice, n.m. ou f.
Vieilli, oral, écrit, tous milieux. Fonctionnaire subalterne de l'Agriculture,
de l'Elevage, de l'Enseignement, recruté au niveau du certificat d'études ou du
BEPC et recevant une formation réduite avant de plonger dans la vie active. Pour l'enseignement public, de 1972 à ce
jour, on observe une croissance des instituteurs, une décroissance en pourcentage
d'instituteurs-adjoints et une disparition quasi complète de moniteurs et
moniteurs-adjoints. FM., 10.04.1982.
monnayer en
jetons, loc.verb. V.
JETON*.
monnè, pl.
monnew, [monD], n.m. Dispon.,
(du mandenkan "ressentiment, rancoeur, malheur devant lequel on se
sent impuissant, désir de vengeance"), Litt. (Kourouma seul.). Déshonneur,
humiliation. [.] Djigui avait présumé que
sa vie serait une destinée de monnè. Il décida de s'y préparer. Par la prière,
les sacrifices et la miséricorde, par le courage et l'inhumanité à l'endroit
des méchants. Kourouma, 1990 : 07.
Chacun à part soi avait décidé de mourir musulman, plutôt que de subir un tel
monnè. Ibid. : 24. Djéliba une fois
encore a repris son air qui, aussitôt, a été appelé le chant des monnew.
Kourouma, 1990 : 49.
mon-père, n.m. Vieux, rare, oral, basilecte ou plaisant. chez les intellectuels. Prêtre
missionnaire. Lui, c'est un prêtre
catholique ? Ou bien si vous voulez un "mon-père". Ivoir'Soir,
20.01.1998.
monseigneur, n.m. Spéc. (faune). (Euplectes
hordeaceus Linn.). Petit oiseau de la fam. des Ploceidae, très remarquable, en
raison de ses couleurs rouge écarlate et noir. Serle /Morel, 1988 : 239.
montagne-fétiche, n.f. V. FETICHE*.
montée, n.f. Dispon., oral, écrit, contexte urbain,
tous milieux. Heure à laquelle tout le monde se rend à son travail, soit en
début de matinée soit en début d'après-midi, ce qui engendre dans les villes de
sérieux embarras de circulation. Il a
fait l'accident avec un café* noir, à
la montée, sur l'avenue Giscard d'Estaing. (Enseignant, Abidjan, 1993).
ANTON.: descente*.
monter, v.intr. Fréq., oral, écrit, contexte urbain, tous milieux. Aller au travail
au début de la matinée ou de l'après midi. Moi,
par exemple, je monte au travail à 7 h 30 et je descends à 16 h. Deniel,
1991 : 75. A quelle heure tu montes ? Tu
peux me véhiculer puisqu'on travaille dans la même tour ? (Employée de
bureau, Abidjan, 1992).
ANTON.: descendre*.
montrer, v.tr. Dispon., oral, écrit, mésolecte,
basilecte. Enseigner, apprendre (qque chose à qqun). Pendant les vacances, je montre le papier* à mes petits frères.
(Lycéen, Bouaké, 1981). Quand il a le
temps, mon père me montre la physique. (Lycéen, Abidjan, 1986).
COM.: en frcs central, l'usage relève
d'un niveau très soutenu.
COMP.: montrer le papier*.
mopti, n.m. Dispon., (alimentation), (par référence à une
ville malienne du bord du Niger dont les femmes qui fument le poisson seraient
souvent originaires), oral, mésolecte. Nom donné au poisson fumé. Pourquoi sur bien des tables, le poisson fumé
dit mopti, en quantité parfois infimes et de qualité douteuse prime souvent le
poisson frais? Télé-miroir, n° 7, mars 1982. J'ai payé* mopti au marché parce que c'est moins cher*. (Mère de
famille, Abidjan, 1983).
SYN.: djékéwara*.
moqueur, n.m. Spéc., (faune). Petit oiseau
arboricole d'un noir brillant avec quelques taches blanches, de la fam. des
Upupidae. On distingue localement le moqueur (Phoeniculus purpureus
Miller) à queue étagée ; le petit moqueur noir (Phoeniculus [Scoptelus]
aterrimus Stephens) plutôt savanicole ; le moqueur à tête claire
(Phoeniculus bollei Harlaub), d'un noir métallique à tête et cou blanc beige,
bec et pattes rouges ; le petit moqueur (Phoeniculus castaneiceps
Sharpe), tous deux forestiers. Serle /Morel, 1988 : 133-134. Moqueur et petit moqueur signalés (Comoé,
Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 172.
morguier, n.m. Dispon., (récent 1990.), oral, écrit, lettrés, Employé de la
morgue. Avec trois morguiers sous sa
coupe, Mme K.A.S. réceptionne les corps des défunts [.]. Ivoir'Soir,
24.06. 1997.
mort, n.f. Fréq., oral, mésolecte, fam.,péj. Engendre
quelques locutions.
1- (c'est
pas la ---- ?), loc.verb. Expression
qui marque une forte indignation : Est ce que ce n'est pas un scandale ? Est-ce
que ce n'est pas une honte ? Pourquoi moi
et moi seul alors que tous les autres sont blanchis et promus ? [.] C'est pas
la mort ça ? Y. Konaté, 1987 : 45. Et
elle a le culot de te dire qu'elle n'a pas de grotto ! C'est pas la mort, ça ?
(Etudiant, Abidjan, 1990).
2- mort,
(c'est ma ---- aujourd'hui), loc.verb. Expression
signifiant que le locuteur se trouve dans de graves ennuis à résoudre de façon
urgente. Aide-moi, je t'en prie, C'est ma
mort aujourd'hui, pleurnicha-t-il. M. Coulibaly, 1992 : 25.
3- mort,
(être ---- déjà), loc.verb. Etre presque
mort. Etre à demi-mort. Je lui ai dit
:"Je suis mort déjà, papa*!". J'étais mort déjà même*. Krol, 1994
: 119.
4-
mort-cadeau, rare, basilecte, ou
iron, chez les intellectuels, péj. Mort gratuite, mort stupide et dépourvue
de sens. Ces enfants qui font bôrô*
d'enjaillement, c'est chercher mort-cadeau. (Chauffeur, Abidjan, 1997).
5- mort,
(mal ----), n.m., adj. V.
MAL*.
mossis,
mossi, n.m.sing.ou pl. Fréq. (du
moorè, nom d'une ethnie du Burkina-Faso), oral, écrit, mésolecte, basilecte. De nombreux
ressortissants burkinabè, d'origine moaga, étant immigrés en CI et employés
comme ouvriers agricoles dans les plantations, l'ethnonyme pluriel (et pouvant
localement avoir un emploi singulier) a fini par signifier : ouvrier agricole
immigré. Adou et François partagèrent le
casse-croute de "mossis" rencontrés au bord d'un défrichement. Du
Prey, 1979 ; 41. Il a pris un mossi de
plus pour l'aider à la plantation. (Agronome, Abidjan, 1981).
COM.: En langue
moorè, on dit un Moaga, des Mossi.
mot, n.m. V. GROS* MOT. "Que se passe-t'-il ?" a demandé le professeur.
"Nous ne comprenons rien à ce que vous dites, il y a trop de gros
mots" ont répondu les étudiants. "D'abord" a repris le
professeur "il ne faut pas confondre gros mot et grand mot ; un gros mot;
c'est un mot grossier". Ivoir'Soir, 27.11.1997.
motard, n.m. V. BEAUCLAIRE*.
moteur, n.m. Fréq., oral, basilecte. Tout
véhicule à moteur, notamment mobylette et vélomoteur. Patron*, tu vas payer moteur pour aller au marché. Je vais vite et je
porte tous les besoins. (Boy, Abidjan, 1979).
motti,
[moti], n.m. Spéc.,
(flore), (de l' abé, de l'attié ). (Ficus
Vogelii Miq.). Arbre à latex abondant autrefois exploité comme arbre à
caourchouc*, communément planté dans les villages. Aubreville, 1959, I : 88.
SYN.: tourou (bambara).
mottikoro, [motikoro], n.m. Spéc., (flore). (Drypetes Principum [Muell; Arg.] Hutch.), (D.
Almeyri Hutch et Dalz.), (D. Afzelii [Pax] Hutch). Appellation regroupant
divers petits arbres des sous-bois des forêts denses humides, confondus par les
forestiers. Fam. des Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 54.
mottiodji, [motjodFi], n.m. Spéc, (flore), (de l 'attié). Arbre de la fam. des Sapindacées
au bois jaune très dur. Aubreville, 1959, II : 226.
SYN.: akisibaka (baoulé), zéma kérénia
(agni).
mouche, n.f. Spéc. (faune).
1- mouche
de feu, mouche à feu, luciole. Pouvez-vous
me procurer des mouches de feu? Dadié, 1955 : 63. C'était pendant la saison des mouches à feu. (Planteur, Adzopé,
1980).
2- mouche
filaire, mouche rouge, sorte de taon du genre Chrysops, vecteur de la loase*.
Mazer /Sankallé, 1988 : 370.
3- mouche
rouge, V. MOUCHE FILAIRE*.
4- mouche
tsé-tsé, mouche tsétsé, tsétsé, (hybride
frcs / langue bantou). V. TSETSE*. (Glossina sp.). Diptère, vecteur de la
trypanosomiase ou maladie du sommeil*. Même
si tu te laves, ton corps gardera le relent de l'urine de nos mouches tsé-tsé. Kitia
Touré, 1979 : 99. En raison de la
présence de mouches tsétsé, les responsables ont décidé de servir ces animaux
sur place. FM. 21.06.1983. Chose
assez exceptionnelle, surtout près de cours d'eau, les mouches tsé-tsé en sont
absentes, alors que dans d'autres zones du parc elles harcèlent gardes et
visiteurs. Rémy, 1996 : 113. Des
mouches tsé-tsé partirent des lointaines brousses*[.]. Kourouma, 1998 : 22.
Il s'agit de la trypanosomiase* appelée
également maladie* du sommeil" et transmise par la mouche tsé-tsé[.] .
Ivoir'Soir, 25.02.1998.
COM.: localement
on écrit indifféremment mouche tsé-tsé ou mouche tsétsé.
SYN.: glossine,
tsétsé*.
5- mouche
maçonne, désigne improprement
diverses espèces de guêpes qui ont comme caractéristique de construire des nids
de terre, souvent près des habitations. Les alvéoles de ces nids sont destinées
à recevoir des chenilles paralysées qui serviront de nourriture pour les
larves. Le grand maître des cérémonies
prépare un canari* au fond duquel il met des mouches maçonnes, de la terre, des
fourmis très urticantes, des feuilles de Ranwolfia vomitoria (guéto) [.] puis
des extrémités épineuses de graines* de palme. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 84.
moucherolle, n.f. Spéc., (faune). Terme générique
désignant des oiseaux de la fam. des Muscicapidae. On distingue la moucherolle
à ventre roux (Terpsiphone rufiventer Swainson) forestière ; la moucherolle
de paradis (Tersiphone viridis Müller) des savanes arbustives, caractérisée
par une extraordinaire longue queue
souple comme un ruban et des plumes sur la tête redressées en crête. Serle
/Morel, 1988 : 219-220. Moucherolle de
paradis signalée (Comoé, Marahoué), Moucherolle à ventre roux signalée (Comoé,
Taï). Bousquet, 1992 : 172.
mouchoir de
tête, mouchoir, n.m. Usuel,
oral, écrit, tous milieux. Pièce de tissu taillée dans
le même tissu que le pagne et dont les femmes se servent comme foulard pour
leur coiffure. Le fiancé est tenu
d'offrir [.] un mouchoir de tête, un pagne*, un caleçon*, cadeaux qu'il doit
doubler pour les fêtes. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 23. Mais ce qui
est inadmissible et que je ne puis tolérer, ce sont les bijoux, les pagnes et
les nombreux mouchoirs qu'il paie à Adjoba après chaque récolte. Amon d'Aby, Kwao Adjoba, 1965 : 21. Les filles, en pagne* ou en robe, en perruque ou en
mouchoir, se donnaient l'air de chercher quelqu'un dans la foule. Du Prey,
1979 : 71. Son mouchoir se dénouait et
laissait apparaître des tempes rasées. Du Prey, 1979 : 173. Elle défait dans un mouvement de colère et
d'indignation son mouchoir de tête qui laisse apparaître des cheveux blancs.
FM., 22.10.1983. Cà et là, de
grosses femmes roulées dans leur pagne* émergeaient de leur mouchoir de tête. Tilliette,
1984 : 95. Ils pourront se civiliser en
achetant au comptoir : des miroirs, parapluies, aiguilles, mouchoirs de tête,
plats émaillés et des chéchias rouges avec des pompons [.]. Kourouma, 1990
: 60. Elle se couvrira de voile, mouchoir
de tête, de camisole* et de pagne* blanc. Kourouma, 1990 : 152. [.] des boîtes de poudre de riz, des
mouchoirs de tête aux couleurs chatoyantes [.]. Oussou-Essui, 1999 : 48.
moué, [mwe], n.m.Spéc., (flore), (de l'abé). (Monodora myristica [Gaertn.] Dunal). Petit arbre de la fam. des
Annonacées très commun. Aubreville, 1959, I : 152.
SYN.: annéhia (ébrié), éffouin (agni), m'bo (attié).
mouette à
tête grise, n.f. Spéc., (faune).
(Larus cirrhocephalusVieillot). Mouette gris clair à bec et pattes rouges,
locale, qui fréquente surtout les eaux de l'intérieur. Serle /Morel, 1988 : 86.
mouillage
de barbe, n.m. Dispon., oral
surtout, mésolecte, fam., péj. Bakchich,
pot-de-vin. Par
mouillage des barbes ou bakchich des douaniers, les paniers de colas*
embarquaient au port d'Abidjan, arrivaient et sortaient au port de Dakar sans
payer un sou de taxes et de droits. Kourouma, 2000 : 40.
mouille-culs,
adj. Dispon., oral, basilecte,
fam., péj. Qualifie la rusticité des pirogues utilisées sur le
littoral lagunaire. [.] le littoral lagunaire,
entre les petites pirogues "mouille-culs" de pêcheurs et les grandes
pirogues de transport était rempli d'immondices que se disputaient les
crustacés. Du Prey, 1979 : 85.
mouiller, v.tr.
1- mouiller
la barbe, loc.verb.
Dispon., oral , écrit, tous milieux, péj. Euphémisme pour
"graisser la patte", donner un pot-de-vin. Bon, il va falloir que vous lui mouilliez la barbe pour éviter qu'il
vous amende*. (Chauffeur, Abidjan, 1981). Les huissiers font un choix à la tête du client ou, très souvent, aux
moyens mis en oeuvre par celui-ci pour mouiller leurs barbes. Kourouma,
1998 : 266. Au Sénégal et en
Côte-d'Ivoire, si l'exportateur de colas* ne mouille pas bien les barbes des
douaniers, il est obligé de payer plein de taxes et de droits comme impôts au
gouvernement et ne gagne rien de rien. Kourouma, 2000 : 40.
SYN.: donner gombo*, faire le geste* national, graisser*,
parler français*, sefoniser*.
2- mouiller
le pain de qqun, loc.verb.
Dispon., oral, écrit, mésolecte ou basilecte, fam. Faire arriver des ennuis
à une personne (comme, par exemple, la priver de son gagne-pain). Elle l'a prévenu que s'il se faisait à
nouveau remarquer, on ne le raterait pas. Ils l'ont accusée de vouloir mouiller
leur pain. C'est toujours comme ça qu'ils disent dans ces cas-là: "Tu veux
mouiller mon pain, c'est ça hein ? Avoue que tu voulais mouiller mon pain."
Krol, 1994 : 29.
moule
[africaine], n.f. V. HUITRE*
DES PALETUVIERS. Il s'agit de la moule africaine qui se distingue au
premier abord par sa couleur plus claire et sa forme plus allongée.
Marché-Marchad, 1969 : 58.
moule, n.f.
1- Dispon., mais vieilli, argot urbain, vulg. Danse
rapprochée impliquant une recherche du plaisir sexuel. On dit la moule parce que ça veut dire qu'on danse pour chasser la
fille. (Jeune, Abidjan, 1980).
DER.: mouler*, mouleur*
2- lâcher
du moule, loc.verb. V.
LACHER*.
moulée, adj. Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte, fam. Se dit en parlant d'une
femme ou d'une jeune fille : bien faite, « bien roulée ». "Elle est bien moulée, tu sais !"-"
Ah! ça oui, elle est bien foutue ! " Anoma Kanié, 1978 : 129.
mouler, v.tr. Dispon. encore mais vieilli., oral
surtout, mésolecte, basilecte, vulg., Danser de façon rapprochée en
recherchant une excitation sexuelle, « frotter ». Viens avec nous ce soir, on va mouler au Désert ! (Etudiant,
Abidjan, 1975).
mouleur, n.m. Dispon. encore mais vieilli, oral surtout ,
mésolecte, basilecte, vulg., Homme qui aime les danses rapprochées de type
européen, susceptible de permettre la recherche de partenaires sexuelles. Le Désert, c'est le rendez-vous des
mouleurs de Treichville. (Etudiant, Abidjan, 1975).
Mouloud, fête du
Moulmoud, n.m. Spéc., (religion), (de
l'arabe) spéc. Grande fête musulmane célébrant l'anniversaire de la
naissance du Prophète Mahomet. Pour le
Mouloud, les musulmans paient des habits* neufs à toute la famille.
(Informateur, Abidjan, 1980).
mouque, adj. Dispon., argot urbain, fam. V. BRISE*,
FAN*. Epris, amoureux fou. Les
mouches sont mouques de toi ! (Dessin humoristique représentant un individu
crasseux auréolé de mouches).
mouride, n.m., adj. Spéc., (religion), (de l'arabe),
oral, écrit.
1- n.m. Membre du mouridisme*. Le
mouridisme *n'est pas une secte , a dit El Hadj* Moussa avant de définir le
Mouride comme "celui qui veut aller vers Dieu". Soir Info,
29.03.1995.
2- adj. Lié au mouridisme. Le mouvement mouride est au centre de
l'Islam. Soir-Info, 29.03.1995
mouridisme,
n.m. Spéc., (religion), (de
l'arabe). Doctrine de la confrérie musulmane des Mourides créée au
Sénégal par Cheick Bambi Mbacké (1852-1925) qui fut déporté par les Français au
Gabon (en 1902) puis en Mauritanie (1903). Le
mouridisme est une confrérie islamique née au Sénégal. Soir Info,
29.03.1995.
mourine
échancrée, n.f. Spéc., (faune).
(Rhinoptera bonasus Mitchill). Sorte de
raie de la fam. des Rhinopteridae qui peut atteindre 150 cm d'envergure. Aldrin
/ Noyer /Brégéat, 1972 : 12. Seret /Opic, 1981 : 72.
SYN.: raie* chauve-souris.
mourir, v.tr. Engendre
quelques locutions mésolectales, argotiques ou familières.
1- mourir
(pouvoir ---- qqun), jeunes,
fam. Faire tomber amoureux, séduire. A une femme irrésistible, on dit et réciproquement, Tu peux me dja* (me
tuer), tu peux me mourir, tu vas me destroy*, tu me fan.*. Krol, 1994 :
216. /la go* est jolie-o elle peut me
mourir / avec son matos* son sape* elle peut me destroy*/. (Chanson
"Dezeko", Groupe Les esprits de Yop, corpus T., 1994).
SYN.: destroy*,
dja*, fan*.
2- mourir
cadeau, V. CADEAU *.
3- mourir
ensemble, Euphémisme pour "faire l'amour". Eh dja*, elle est seule ... aujourd'hui on
meurt ensemble ! (BD.). Ivoir'Soir, 28/29/30.11.1997.
mouroutir, mourtir,
[murutir] / [murtir], v.tr. Dispon., (du mandenkan, "mettre
en colère, irriter"), basilecte, oral, péj. Se fâcher , être en colère .
Je suis mourouti contre toi, je ne veux plus te parler. (Etudiant, Abidjan,
1975).
moussangoué, [musSgwe], n.m. Spéc., (faune), (de l'abé). (Scytopetalum Tieghemii [A.Chev.]
Hutch. et Dalz.). Arbre moyen de la fam. des Scytopetalacées au feuillage dense
en nappes retombantes de petites feuilles pendantes. Bois dur, grisâtre et de
bonne qualité de cet arbre. Roberty,
1954 : 48. Aubreville, 1959, II, : 309.
SYN.: fessouha (nzéma), soumien (agni), tokonion (krou).
mousso,
[muso], n.f.
Dispon., (du mandenkan "femme"), oral, écrit, tous milieux.
1- Vx. Femme africaine qui accepte, moyennant rétribution,
de devenir la compagne temporaire d'un Européen. Un Européen isolé tombe gravement malade, brusquement et sans cause
apparente et il a quelques raisons peut-être de suspecter son boy*, son cuisinier
ou sa mousso. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 45. Je suis engagé [.]. Pas une petite mousso qui se prête
au mois, à l'année, au séjour. Non une vraie fille du siècle, instruite,
évoluée* dont je n'aurai honte nulle part. Du Prey, 1979 : 118.
COMP.: madame
mousso, ménagère*.
2- mousso, n.f. V. BOYESSE*. La mousso garde les enfants sur la pelouse. (Boy,
Abidjan, 1981).
3- n.f.pl. Fréq., argot urbain, oral, surtout, mélior. Femmes,
filles. Alors les mousso, à vos tasses,
prêtes, partez ! Mousso, 07.03.1995. Les Mousso à l'honneur ! Mousso, 10.03.1995.
COM.: prend
rarement la marque française du pluriel (-s) à l'écrit.
COMP.: moussocologie*, moussocologue*.
moussocologie, n.f. Argot estudiantin, oral, fam, mélior. Science
de la connaissance des femmes et de leur comportement. Pour sortir une fille, tu crois qu'il faut lire un traité de
moussocologie? (Etudiant, Abidjan, 1982).
DER.: moussocologue*.
moussocologue,
n.m. Argot estudiantin, oral, fam.
mélior. Connaisseur de l'âme et du comportement féminin. Mon cher, lui, c'est un moussocologue
distingué avec tous les bureaux* qu'il a. (Etudiante, Abidjan, 1986).
mousson, n.m. Spéc., mais fréq., (climat), oral, écrit,
lettrés. Vent alizé austral qui souffle de l'Océan Atlantique vers
l'intérieur des terres et engendre la saison des pluies. Pendant l'été boréal, le désert saharien surchauffé joue un rôle de
foyer d'appel d'air de l'Océan Atlantique vers l'intérieur du continent
africain. L'alizé austral, aspiré par les basses pressions du continent,
franchit l'équateur et est dévié vers le nord-est par la rotation de la terre
avant de venir frapper le littoral de la Côte-d'Ivoire: c'est la mousson, ainsi
appelée par analogie avec ce qui se passe en Asie du sud-est. Semi-Bi Zan,
1975 : 20.
moustiquaire,
n.f.
1- Usuel, oral, écrit, tous milieux. Rideau
de gaze de coton qui enveloppe le lit afin d'écarter les moustiques. D'accord, les lits étaient durs et
manquaient de moustiquaires. Du Prey, 1979 : 88.
2- Vx. V. BOUBOU*. On constate depuis quelques années une extension de
la mode dioula. On porte de plus en plus le boubou* (qualifié autrefois de
"moustiquaire"). Jeune Afrique, 24/30.07.1996
: 95.
moutarde de
néré, n.f. V.
SOUMARA* /SOUMBALA*.
moutmout, mout-mout,
[mutmut], n.m. Dispon., (faune), (du wolof, l. sénégalaise),
oral surtout, mésolecte.. V. SIMULIE*. Nom donné à des moucherons dont les piqûres douloureuses peuvent
transmettre de graves maladies (phlébotomes, simulies*). En Côte-d'Ivoire, ce sont surtout les simulies qui sont appelées
moutmout. (Informateur, Abidjan, 1975).
mouton, n.m.
1- mouton
de case, dispon.,
(calque des l. loc.), oral, écrit,
mésolecte. Mouton quasi-apprivoisé qui vit avec les habitants de la
case et ne peut être sacrifié pour la nourriture que dans des circonstances
exceptionnelles. Elle avait un mouton de case qui la suivait
partout. (Planteur, Adzopé, 1981).
2- mouton
de la mort, spéc.,
(tradition), (calque du bété). Nom donné à un certain type
d'ordalie lors du décès suspect d'une personne. En matière de sorcellerie, il y a plusieurs manières de rechercher le
responsable de la mort d'une personne. C'est ainsi qu'il y a le procédé du
Séouli* ou le mouton de la mort. Il consiste à faire manger à l'accusé de la
viande de mouton trempée dans le jus d'un cadavre en putréfaction. FM.,
15.12.1982. Les méthodes de recherche
traditionnelle* du coupable sont d'une extrême variété [.] Dans le pays bété,
en dehors du gôpo*, il existe le siéouli ou le mouton de la mort ou la
technique de la boue chaude ou le procédé vomitif. FM.,
18/19.12.1982.
SYN.: siéouli*.
3- mouton
de Tabaski, mouton de la Tabaski, fréq., oral, écrit, tous milieux. Mouton
destiné à être sacrifié lors du jour de la Tabaski*. Nous sommes venus vous apporter un présent : une épaule de notre mouton
de Tabaski. (Enseignant, Abidjan, 1986).
4- mouton
djallonké, Spéc.,
(élevage). Race locale de mouton sélectionnée pour sa robustesse et la
qualité de sa viande. Ce bilan de 5
années d'expériences sur le mouton djallonké a permis d'en savoir beaucoup plus
sur cette race. FM., 25.04.1980.
movingui, [movDgi], n.m. Spéc.
(flore). (Distemonanthus benthamianus Baill.). Grand arbre
de forêt dense de la fam. des Légumineuses Caesalpiniacées, caractérisé par son
écorce rougeâtre. Il fournit un beau bois jaune safran mi-dur mi-lourd. Aubreville,
1959, I, : 254.
COM.:
movingui est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 379.
SYN.: atiémahia (ébrié), barré (abé), guétalié (yakouba),
koa (wobé), kouhohié (guéré), ouroum'via (agni).
moyen, v.inv. Fréq., basilecte , fam., oral.
1- Pouvoir,
être capable [de qque chose]. [.] il
est le dernier [.] mais il hésite encore et lance, inquiet
:"Ascenseur-là*, eske lui moyen nous tous ?" David, 1986 : 162. Je moyen côcô* dans ton dos ce soir non ?
[.] Ca moyen réussi petit. (paroles d'une chanson zouglou). Krol, 1994 :
208. Patron*, je moyen pas : patron, il
n'y a pas moyen, je n'y arrive pas. Première leçon de français de Moussa*. Jeune
Afrique, 24/30.07.1996 : 95.
2- Etre plus
fort, dominer. Maintenant saison* des
pluies là* n'a qu'à vient. Je moyen lui bien bon*. Qui est fou*? (BD) FM.,
20.06.1980. Fait divers dans la rue : un
voleur lapidé. Caillou a moyen cartouche. (Titre d'article) FM.,
23.12.1982. Est-ce-que tu moyen moi ?
Est-ce-que tu es plus fort que moi ? Première leçon de français de Moussa*.
Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.
M.S.T., sigle. Fréq., argot estudiantin, oral,
écrit, iron. Par dérision Maladie Sexuellement Transmissible a été
transformé en Moyenne Sexuellement Transmissible par référence aux
complaisances coupables que peuvent avoir certains enseignants envers des
étudiantes trop séduisantes et dont les notes sont faibles. De même que les initiales M.S.T. qu'on
utilise moins souvent pour parler de maladies que de "Moyennes
Sexuellement Transmissibles". Employée surtout à l'Université d'Abidjan,
la formule désigne un marché qui consiste pour certaines étudiantes peu douées
ou peu motivées par leurs études à vendre leurs charmes à certains professeurs
en échange d'une note honorable, si l'on peut dire. Krol, 1994 : 65. Au lycée de Gagnoa, quand une fille obtient
une bonne note, elle se fait parfois charrier par une volée de M.S.T. que
murmurent les garçons en prenant soin d'être entendus par le professeur pour
l'associer à la plaisanterie, ce qu'il accepte souvent volontiers en répondant
"Mais oui mais oui, c'est ma chérie*, vous le savez bien" même s'il
n'en est rien, et tout le monde rit de bon coeur. Krol, 1994 : 65. Ehé parent* / ça là / si c'est pas pétrole*
c'est M.S.T. / mais M.S.T. c'est quoi / hum M.S.T. / c'est Moyenne Sexuellement
Transmissible / faut pas dire à quelqu'un hein. (Chanson Gbogblo Koffi
2" Groupe les parents* du Campus, 1994).
mulet, n.m. Spéc., (faune). Poisson côtier de
la fam. des Mugilidae. Il abonde dans les zones estuariennes et lagunaires.
Certaines espèces remontent le cours inférieur des fleuves, ce qui explique
leur consommation ancienne et traditionnelle. Nombreuses espèces dont les plus
communes sont le Liza falcipennis Valenciennes, d'environ 50 cm très fréquent
dans les lagunes ivoiriennes et le Liza grandisquamis Valenciennes ou sinndé,
plus petit. Séret /Opic, 1981 : 290.
SYN.: afa (de l'ébrié), atibété (du
nzéma), éfa (de l'alladian).
multiculteur,
n.m. Spéc., (agriculture). Instrument
aratoire à traction animale sur lequel s'adaptent des éléments permettant
plusieurs opérations agricoles. Les
moniteurs agricoles montrent aux villageois les avantages de l'utilisation du
multiculteur.( Agronome, Abidjan).
SYN.:
polyculteur*.
multiplicateur
[de billets], multiplicateur-de-billets, multiplicateur d'argent. n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Escroc qui
abuse de la confiance de personnes crédules en se faisant donner par celles-ci
des billets de banque qui sont censés être multipliés par des procédés
magiques. L'intermédiaire du multiplicateur de billets espérait une voiture en
récompense. FM., 08.02.1982. O.I.
se disant marabout*, multiplicateur de billets de banque, était recherché
depuis plusieurs mois par des éléments de la BUS [: Brigade Urbaine de
Securité]. FM., 20/21.03.1982. Cela
fait sept mois que je me fais passer pour un multiplicateur d'argent. FM.,
01.10.1982. L'espoir d'un miracle dans
l'escarcelle renforce aussi la crédulité populaire, favorisant l'éclosion des
marabouts multiplicateurs-de-billets, en général, sénégalais ou maliens et
musulmans. David, 1986, 159. 39. Les
mésaventures arrivées à ceux qui ont confié leurs économies à des soi-disants
multiplicateurs de billets inclinent aux scepticisme. Bonnassieux, 1987 :
163. La télé dit : "Méfiez-vous des
multiplicateurs de billets. Ce sont des charlatans. Ils vous volent votre
argent et disparaissent dans la nature." V. Tadjo, 1992 : 23. Pour la petite histoire, retenez que D.N.
dit Boudjou-Gbadja n'est pas un marchand d'illusions encore moins un
multiplicateur de billets . C'est de
manière magique, mystique qu'il fait venir l'argent. Détective.
16.03.1995. Pendant plusieurs semaines,
elle va subir le scénario classique des multiplicateurs de billets de banque.
[.]. Mme G. va se saigner pour honorer les exigences des génies*. Ivoir'Soir,
06/07/08.1997. C'est qu'en réalité
Simporé est un vil menteur qui a dupé bon nombre de personnes à Issia avec son
histoire de multiplicateur de billets de banque. Ivoir'soir,
13.08.1997. Il s'agit simplement des
escrocs connus sous le nom de "multiplicateurs" de billets de banque.
Ivoir'Soir, 06.11.1997. Ce qui n'a
pas empêché le procureur K. D. de rappeler la stupidité des gens qui se
laissent avoir par des soi-disant multiplicateurs de billets de banque. Ivoir'Soir.
13.08.1997. Un multiplicateur de billets
est un marabout* à qui on donne une petite poignée d'argent un jour et qui, un
autre jour, te rembourse avec plein de billets CFA*, pis même, des dollars
américains. Tiécoura était multiplicateur de billets et aussi marabout devin*
et marabout fabricant d'amulettes. Kourouma, 2000 : 26.
COMP.: marabout* multiplicateur de billets.
multiplication
de billets, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Escroquerie
consistant à se faire passer pour un magicien capable d'opérer la
multiplication des billets de banque qu'on lui confie. L'amour des gains faciles gagne tous nos concitoyens. Et tous les
moyens paraissent bon pour amasser fortune. Le plus prisé cependant demeure la
multiplication des billets de banque. FM., 08.02.1982. Floué dans une affaire de multiplication de
billets [.]. Ivoir'Soir, 02.12.1997.
multiséculaire,
ivoirien multiséculaire, adj. Fréq.,
(administration), oral, écrit, tous milieux. En relation
avec la nouvelle loi qui impose d'être d'ascendants ivoiriens, sur plusieurs
générations, pour pouvoir briguer la magistrature suprême en Côte-d'Ivoire.
(article 49 alinéa 3 du code électoral : Est éligible aux présidentielles,
l'Ivoirien qui a sa mère et son père, nés eux-mêmes de parents ivoiriens). A Gagnoa comme en Côte d'Ivoire, je défie
quiconque de montrer que je n'ai pas mes droits civiques, que je ne suis pas
ivoirien multiséculaire. Le jour, 08.03.1995. [.] avec le code électoral qui veut que le Président de la République
soit un Ivoirien entier*, de souche multiséculaire[.]. Le Monde Ivoirien,
10.03.1995. K.I. est un ivoirien
multiséculaire, originaire de Korhogo. Détective, 06.03.1995.
SYN.: ivoirien
entier.
multi-produits, adj. Spéc., (administration), écrit.
Présentant plusieurs produits différents. [.]
des journées commerciales multi-produits. FM., 22.08.1990.
murène, n.f. Spéc., (faune). Poisson de
mer anguilliforme à peau nue, de la fam. des Muraenidae. Il en existe de
nombreuses espèces dont la plus commune localement est la muraena melanotis
Kaup ou murène à tête noire. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 28. La murène à tête noire atteint communément
80 cm de long et exceptionnellement 140 cm. Séret /Opic, 1981 : 86-88.
SYN.: serpent* de mer.
mûrier de
Sénégambie, n.m.
Spéc., (flore). (Morus mezogya Stapf.). Petit arbre
de la fam. des Moracées, protégé, près des villages. Roberty, 1954 : 2.
muséal, adj. Dispon., écrit, lettrés. De musée, relevant d'un musée. Cet exercice d'initiation s'inscrivait dans
le cadre du cours en conservation préventive des collections muséales. FM.,
07.01.1991.
muslim,
[myslim], n.m.
Dispon., (de l'anglais), argot urbain, fam. Appellation désignant un
musulman du nord et qui sous-entend que la personne ainsi désignée est peu
habituée à la vie urbaine. La toutou*,
elle pousse le muslim sur le trottoir et le muslim, wallahi !*, il est aussi
vêtu qu'un morceau de fer. Tierno Monenembo, 1993 : 151
mussolini, n.f. Spéc., (faune). (Selene dorsalis Gill = Vomer setapennis sensu Blache et
al.). Poisson de la fam. des Carangidae dont la tête a le profil caractéristique
du dictateur italien qui lui a valu son nom. Corps argenté à reflets bleutés
d'environ 40 cm.de long. Il pénètre occasionnellement en lagune. Aldrin /Noyer
/Brégéat, 1972 : 69, Séret /Opic, 1981 : 198-199.
SYN.: plat plat*,
plat plat mussolini, lagbalagba /besobengre (de l'alladian), slingania (du
nzéma).
mutigbanaye, [mutigbanaj], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Guarea Thompsonii Sprague et Hutch.). Grand arbre de la fam. des
Méliacées, assez rare, au bois rappellant le bossé*. Aubreville, 1959, II :
164).
COM.: nom pilote
de ce bois: bossé. CTFT, 1989 : 379.
SYN.: douamoro (ébrié), koiguibé (ébrié), nougouatan (agni), nvédézo (attié).