S, n.m. Argot des gardiens de voitures, oral,
urbain. Pour les gardiens attitrés de voitures dans un parking,
client habitué du parking. Mon
"S" (prononcez éiss) : ma tantie* ou mon tonton* sauveur (: client
habitué du parking). FM., 06.01.1993.
sablier
[des Antilles], n.m. V.
BOMBARDIER*. Le sablier des
Antilles borde fréquemment les avenues des villes. Aubreville, 1959, II :
13.
sabotage, n.m. Dispon., argot urbain, oral, plaisant. Action
déstabilisatrice entreprise contre qqun afin de lui faire perdre contenance, de
le railler, de le critiquer, de le provoquer. C'est un vrai sabotage que les étudiants ont mené. Le Doyen n'a même
pas pu prendre la parole. (Etudiante, Abidjan, 1986).
saboter, v.tr. Dispon., argot urbain, oral, plaisant parfois
péj.
1- Critiquer qqun, tenter de le déstabiliser, se moquer
de lui. En milieu scolaire : chahuter (un professeur). Il a quitté la réunion parce que certains l'ont saboté.
(Syndicaliste Abidjan, 1984). Comment
travailler quand les étudiants sabotent le prof ? (Etudiant, Abidjan,
1990).
DER.: sabotage*,
saboteur*.
2- Faire la
cour, (sans intention sérieuse), courir, draguer Ne lui fais pas de peine. Je sais que tu aimes saboter les filles.
Amuse-toi si tu veux mais attention ! Avec elle c'est du sérieux. Arnaut,
1976 : 279.
saboteur, n m. Dispon., argot urbain, oral, plaisant, parfois
péj. Personne qui sème le désordre dans un cours, une assemblée,
une réunion, par ses railleries, ses réflexions blessantes, son chahut. Tant qu'on n'excluera pas les saboteurs, on
ne pourra pas tenir une réunion sérieuse. (Etudiant, Abidjan, 1984).
sabre, n.m. V. CEINTURE*, POISSON*-SABRE.
sabre
d'abattis, n.m. V.
MACHETTE*.
sac de
donso, n.m. Dispon., (tradition),
(hybride frcs / mandenkan "chasseur"). Sorte de
besace utilisée par les chasseurs, gibecière. [.] un machin pour touristes comme il en pullule sur les côtes
africaines. [.] une gourde touareg [.] un sac de donso bambara [.]. Tierno
Monenembo, 1993 : 77.
sacrifice, n.m. Dispon., (tradition), écrit, lettrés,
mélior.
1-
sacrifice du quarantième jour, V. CEREMONIE* DU QUARANTIEME
JOUR*.
2-
sacrifice du septième jour, V. CEREMONIE* DU SEPTIEME JOUR*. EL Hadj* [.] iman* à [.] informe que les sacrifices du 7ème jour auront
lieu le dimanche 10 janvier à partir de 10 h., au domicile du défunt. FM.,
11.01.1982.
sacrificateur, n.m. Dispon., (tradition), écrit, lettrés,
mélior. Personne qui effectue un sacrifice lors d'une cérémonie
traditionnelle. Les charognards* énivrés
piquèrent sur les sacrificateurs affolés [.]. A. Kourouma, 1990 : 13.
safari
nocturne, n.m.
Dispon., (tourisme), oral, écrit , mélior. Appellation donnée à une
forme de tourisme, organisant un campement protégé dans un parc national où,
d'une loge dominant un point d'eau, les visiteurs, peuvent, à l'aube, observer
et photographier les animaux sauvages lorsqu'ils viennent boire. C'est donc à cet endroit que sont organisés
les safaris nocturnes sur des lits de camp [.]. Le safari nocturne : vous
dormez et au petit matin, les lions vous approchent pour vous regarder, vous
qui êtes allés pour les découvrir. FM., 19/20.11.1983.
saigner, v.tr. Spéc., (agriculture). Inciser le
tronc d'un hévéa pour en recueillir la sève. Il y a une autre période où on fait saigner l'hévéa*. Deniel, 1991 : 127.
DER.: saigneur*.
saigneur
[d'hévéas], n.m. Spéc., (agriculture). Travailleur
chargé de recueillir la sève de l'hévéa. La production du latex est une opération délicate et exigeante en main
d'oeuvre : un saigneur par hectare. Schéma-directeur, 1974, t. II,
48. A la SAPH, il est bien possible qu'on
trouve, parmi les saigneurs d'hévéas* (qui sont Mossi à 90%) d'authentiques
saigneurs mal préparés à ce métier difficile. David, 1986 : 163.
saint-pierre, n.m. Spéc., (faune).
1- saint-pierre,
poisson de la fam. des Zeidae au corps court, élevé et fortement comprimé
latéralement. Deux espèces locales: le saint-pierre de Mauritanie (Zeus
faber Desbrosses), d'un gris bleuté caractérisé par un ocelle noir auréolé de
jaune. Selon la légende, il s'agirait des empreintes digitales de Saint-Pierre,
alors qu'il prenait le poisson pour lui retirer de la bouche une pièce d'or. Sa
chair est excellente et de grande valeur commerciale. Seret /Opic, 1981 : 124.
Le saint-pierre maculé (Zenopsis conchifer Lowe) est de plus grande
taille et caractérisé par des macules noirâtres sur les flancs. Ibid : 126-127.
2-
saint-pierre noir, V. DISQUE* DE GOREE. (Chaetodipterus goreensis
Cuvier : Ephippus goreensis Cuvier). Poisson de mer littoral de la fam. des
Ephippidae à corps plat et circulaire d'environ 25 cm de long. La coloration
est gris argenté avec 5 à 6 barres verticales sombres rayant le corps sur toute
sa longueur. Les nageoires sont noirâtres.
Les saint Pierre noirs sont nettement plus rares que les saint Pierre rayés
Aldrin, /Noyer /Brégéat, 1972 : 80. Seret / Opic, 1981 : 274-275
SYN.: disque* de Gorée, poisson*-disque.
3-
saint-pierre rayé, V.
DREPANE AFRICAIN*. (Drepane
africana Osorio). Poisson de mer de la fam. des Ephippidae à corps discoïde
robuste d'environ 40 cm de long. Il est de couleur gris argenté avec 8 bandes
verticales sombres partant du dos et s'estompant sur la partie inférieure des
flancs. Seret / Opic, 1981 : 272-273.
SYN.: drépane* africain, poisson-disque*, adamlangoua (du
nzéma), oko (de l'alladian).
saison, n.f. Usuel.
1- On
distingue localement de façon progressivement graduée du sud au nord, deux
zones climatiques.
a) [Le sud] comprend un cycle annuel de quatre saisons.
Une grande saison sèche (mi-décembre à fin février) caractérisée par des
précipitations peu fréquentes, avec souvent de la brume sèche et un ciel
généralement ensoleillé. La petite saison sèche va de la mi-juillet à
fin septembre. Elle se caractérise par des nuages peu épais, [.] le temps est
stable et les précipitations assez fréquentes mais peu abondantes (bruine), la grande
saison des pluies (mars jusqu'à la mi juillet) avec une première moitié
caractérisée par des nuages [.] provoquant des orages très marqués accompagnés
de grands coups de vent. Pendant la second moitié, les orages sont rares mais
la couverture nuageuse est épaisse et la mousson* donne des pluies abondantes.
Enfin la petite saison des pluies (début octobre-mi décembre) est faite
d'orages marqués par de violents coups de vent. FM., 15.12.1983. Dans le sud, il y a quatre saisons :
une grande saison des pluies de
mai à juillet, une saison théoriquement sèche en août et
septembre, une petite saison des pluies en octobre et novembre et une petite
saison sèche de décembre à la fin d'avril. Rémy, 1996 : 204.
b) le nord comporte
en général deux saisons très marquées. La
grande saison sèche a été cette année catastrophique pour notre pays
dans le domaine de l'agriculture. Ceci est dû au fait que la grande saison
des pluies a été exceptionnellement brève.[.] On sait que notre pays est
divisé en deux zones climatiques. La moitié nord où il n'y a que deux saisons :
la saison sèche qui va de la mi-novembre à fin mars est caractérisée par
une longue période de brume* sèche et l'absence quasi-totale de précipitations.
La saison des pluies va, quant à elle, d'avril à la mi-novembre et se
signale par des orages journaliers, généralement en soirée et la nuit,
accompagnés de fréquents coups de vent dépassant 25 noeuds. FM.,
15.12.1983. Dans le nord, les pluies
durent sans interruption de juin à octobre. Mais tout ceci n'est souvent que
théorique. [.]. Vers le nord, les deux saisons des pluies se
raccourcissent et se rapprochent. Au nord il n'y a plus qu'une saison des
pluies de juin, à octobre, c'est l'hivernage*. Rémy, 1996 : 204.
2- saison
des pluies, c'est la période de l'année pendant laquelle il pleut. Pendant la saison des pluies, il regrette le
soleil qui réchauffe les os. Kindo
Bouabi, s.d. : 9. Les
populations de cette agglomération sont sur les dents à chaque saison des pluies. FM.,
13.02.1980. C'est déjà la saison des
pluies, une saison qui d'une année à l'autre avance elle aussi dans le temps.
FM., 12.06.1981. C'était la saison
des pluies et le sol était glissant. Otitro, 1984 : 54. D'autre part, il y avait la faim, surtout pendant la saison des pluies
: les parents revenaient tard des champs, les femmes étaient trop fatiguées
pour préparer du mil*, il n'y avait donc rien à manger. Deniel, 1991 : 18. Nous savions qu'après les grosses chaleurs
arriverait la saison des pluies. F. Hazoumé, 1994 : 124. La saison des pluies, c'est pour bientôt.
[.]. Mousso, 28.03.1995.
COMP.: grande* saison des pluies, petite*
saison des pluies.
SYN.: hivernage*.
3- saison
sèche, c'est la période de l'année pendant laquelle les pluies
sont rares ou inexistantes. En
saison sèche, le voilà qui attend la pluie et la fraîcheur qui repose. Kindo Bouabi, s.d. : 11. On était à la saison sèche, l'époque des réjouissances. Koné, 1976
: 19. On était en pleine saison sèche et
une odeur d'herbe brûlée planait dans l'atmosphère. Koné, 1979 : 13. [.] pour rappeler la présence de la savane,
il est trop vrai, roussie, durant les mois de saison sèche. Conte, 1981 :
29. Voir brûler la brousse* durant chaque
saison sèche est pour eux [: les paysans] un fait naturel. FM., 25.01.1982. C'était pendant la saison sèche, l'harmattan* soufflait, faisant
grelotter même les Européens [.]. J. Guenaman Colbert, 1985 : 43. A la saison sèche, quand il partait chasser
[.]. Deniel, 1991 : 18. Pendant la
saison sèche, ma maman filait le coton et moi je tissais. Deniel, 1991 :
50. Car le Ramadan siègera bientôt en
pleine saison sèche. Notre Monde, 09.03.1995. La saison sèche qui traîne encore, décline ses gris de plomb sur la
cité de Toumodi. Détective, 16.03.1995.
COMP.: petite* saison sèche, grande* saison sèche.
saisir les
cols, loc.verb. Dispon., oral,
écrit, mésolecte. Saisir au collet. Il lui saisit les cols et commence à la secouer avec "bon
coeur". Bôl Kotch, 28.03.1995. Le po* l'a attrapé et lui a saisi les cols. (Vendeur, Abidjan,
1997).
salade
d'eau douce, salade des marais, salade du Nil, n.f. V. LAITUE* D'EAU, LAITUE* DE LAGUNE. Spéc., (flore). (Pistia stratiotes Linn.). Malheureusement, à partir de 1984, la lagune
a été régulièrement recouverte de salade d'eau douce. Ivoir'Soir,
30.04.1997.
salam, n.m. Fréq., (religion), (de l'arabe), oral, écrit,
mésolecte, musulmans.
1- Prosternation
de la prière musulmane. Un
marabout* est venu. Il soignait au nom d'Allah. Toute la journée il disait son
chapelet* à 13 grains et il priait avec quatre salams. Du Prey, 1979 : 44. Ce qui cette fois rendait la situation
dramatique et les choses aussi difficiles que d'enseigner le salam au molosse
[.]. Kourouma, 1990 : 179.
2- salam,
(faire ---- ), loc.verb. V.
FAIRE LES CINQ* PRIERES.
3- salaam maleikoum,
salamalekoum, interj. Forme de
salutation usitée par les Musulmans. Il
arrive aussi que dans les régions à prédominance musulmane, soit prononcé
l'international "salaam maleikoum", que l'étranger réponde par le
"maleikoum salaam" consacré et il est immédiatement récompensé d'un
sourire. Rémy, 1996 : 210. A leur
salamalekoum les habitants avec empressement répondirent par les saluts pieux
de musulmans. Kourouma, 1998 : 49.
salamandre, n.f. V. TARENTE*.
salir, (se
---- le coeur), loc.verb. V. COEUR*.
samara, sambara,
[samara] / [sambara], n.m. Usuel, (du
persan "sapata" : chaussure par le turc selon Jan Knappert, 1970, par
l'arabe "sabbat" puis par le mandenkan "sabata/samata"
selon A. Gouilly, 1952 : 219). Sandale bon marché de cuir ou de plastique
constituée d'une semelle plate et d'une lanière qui se fixe à la partie
antérieure du pied, tongue. Les élèves
devront porter des chaussures fermées (par lacets, boucles ou boutons) à
l'exclusion des samaras. Note ministérielle du 19.04.1974. Elle portait un pagne* vert pisseux déteint
par mille lessives et traînait aux pieds des samaras avachis. Du Prey, 1979
: 173. Ils vous drapent dans un pagne*
multicolore [.] et vous chaussent de sambaras dorés. Kourouma, 1998 : 264.
SYN.: abodjé*,
en attendant*, pèt*-pèt, tapette*.
samba, [samba], n.m. Spéc. (flore), mais assez fréq.
(Triplochiton scleroxylon K. Schum.). Très grand arbre exploité de la fam. des
Sterculiacées à contreforts ailés. Bois blanc tendre de cet arbre, sensible aux
insectes. Roberty, 1954 : 42. Le
samba est un des plus grands arbres de la Côte d'Ivoire et un des plus
abondants. Aubreville, 1959, II : 302. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 289. Pour les essences traditionnelles, le taux
d'exploitation est en hausse de : le fromager* + 36%, le fraké* + 61%, le samba
+ 30% . FM., 22.05.1980. Les
années 60 ont vu se développer la production du samba et du sipo* avec la mise
en exploitation des forêts. FM., 07/08.06.1980. Il n'est pas rare de rencontrer quelque seigneur égaré de la forêt
dense, samba ou iroko*. Conte, 1981 : 25. Pour le reboisement, on utilise des essences à croissance rapide,
exploitables après 25 à 30 ans : fraké*, cédrala*, samba. Oberlé, 1983 :
16. Une mauvaise piste de latérite* ouvre
une brèche entre les azobés* et les fougères géantes, les irokos* et les
fromagers*, les sambas et les palmiers* à huile jusqu'au village que la verdure
noie. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 66. [.]
les Bétés tirent à sec des pirogues très curieuses qu'ils taillent d'une seule
pièce dans le tronc d'un arbre appellé samba [.]. Gaudio / Roekeghem, 1984
: 167. [.] on a abattu trop de grands
arbres dans les forêts, iroco*, samba, bois bété* et maintenant le fromager*
qui n'est pas un très bon bois bien qu'étant le symbole du pays bété. Krol,
1994 : 100. Elle [: la végétation] est dominée par la silhouette élancée des
fromagers*, des cocotiers*, des sambas [.]. Rémy, 1996 : 94. Selon les statistiques du cautionnement
forestier d'Abengourou, Holz-Ivoire a réalisé une pépinière de cinq cent mille
plants [.]. Notamment du samba et du teck*. Ivoir'Soir, 30.07.1997.
COM.: samba ou obéché (pays anglophones) sont les
noms pilotes. CTFT, 1989 : 398.
SYN.: ayous (Cameroun), dodi (yakouba), dué (gouro),
gouodouo (wobé), ouofa (abé), pataboué (agni, baoulé).
samba trois
poches, n.m. V.
COMPLET-SAMBA*.
sambara, n.m. V. SAMARA*.
samboso, n.m. V. GRAND ELEPHANT* DE FORET.
samokon, n.m. Spéc., (flore), (de l'abron). V.
ACACIA* DU GABON.
samorien
/samorienne, n.m., adj. Vx. mais dispon., contextes historiques. V. ALMAMY*, SOFA*.
1- n.m. Soldat de Samory Touré. Tant qu'ils poursuivaient les Samoriens, les
Français ne demandèrent pas la consommation du Déguè* à Djigui. Kourouma,
1990 : 45.
2- adj. De Samory Touré, concernant Samory
Touré. De toute évidence, l'armée
samorienne avait évacué le Nord [.]. Kourouma, 1990 : 29. Ce "n'importe quoi" pourtant se
laisse conter contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Une habitude
acquise par "la faute des Européens en quête de faits samoriens à
Guélémou". Ivoir'Soir, 24.09.1997. [.] Ca a fait un boucan du tonnerre, on aurait dit que c'était les
guerres samoriennes qui étaient revenues. Kourouma, 2000 : 97.
sampou, [sSpu],
n.m. Spéc., (flore), (du wè). (Drypetes
Gilgiana [Pax] Pax et k. Hoffm. et D. parvifolia [Muell. Arg.] Pax et K; Hoffm.).
Nom de deux arbustes à branches sarmenteuses des sous-bois. Fam. des
Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 55.
sanan, santan,
[sanS] / [sStS], n.m. Spéc., (flore), (du mandenkan). (Daniellia Oliveri [Rolfe ] Hutch. et Dalz.). Grand arbre
des boisements clairs de savanes. Fam. des Caesalpiniacées. Bois brun rosé,
résineux, tendre et léger mais qui doit être traité. Aubreville 1959, I : 264.
Utilisations thérapeutiques. Adjanohoun / Aké Assi, 1979 : 69. CTFT, 1989 :
373.
sanfou, n.m. V. MAQUEREAU*-BONITE.
sanglier, n.m. Spéc., (faune), assez fréq., oral,
écrit, tous milieux.
1- Appellation
courante qui s'applique à plusieurs espèces de porcs sauvages : phacochère*,
hylochère*, plus rarement potamochère*. Dire
qu'il y a peu Mermoz [: quartier d'Abidjan] était le bout du monde. La nuit on pouvait entendre des babouins*, des
agoutis*, des sangliers. Tierno Monenembo, 1993 : 23.
SYN.: sanglier à
verrues*( phacochère), sanglier géant (hylochère).
2- sanglier
à verrues. V. PHACOCHERE*. Le
phacochère broute en se déplaçant à genoux sur les pattes avant [.] les
sangliers à verrues se sauvent la queue invariablement levée à la verticale.
Mulhenberg /Steinhauer, 1984 : 12.
3- sanglier géant, V. HYLOCHERE*. Ce poids
étant de même ordre que ceux constatés chez les sangliers d'Europe, il ne
mérite guère le nom qu'on lui a parfois donné de sanglier géant. Dekeyser,
1955 : 327.
sanio, sanyo,
[sanjC] / [saQC], n.m. Spéc., (agriculture), (du mandenkan "mil du serpent"). (Pennisetum
pycnostachyum). V. MIL*. Variété de petit mil tardif.
sans, prép. Quelques locutions :
1- sans !,
c'est sans ! loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam.
Expression signifiant un refus catégorique : Non sans discussion possible!
"Tu acceptes ou tu n'acceptes pas
?-" C'est sans !"! [: définitivement non !] (Infirmier, Bouaké,
1990).
2- sans
gatère, n.m. Argot
des gardiens de voitures, oral, fam., urbain. Appellation donnée à une
place de parking réservée à un seul véhicule et dépendant d'un seul gardien. Sans gatère ; place réservée à un véhicule
et à un seul gardien (généralement à 500 ou 1000 francs). FM.,
06.01.1993.
3- sans
gué, loc.verb. Dispon., oral, argot nouchi, péj. V. GUE*. Sans
partager. Tu vas mort si tu fais sans
gué. (Jeune, Abidjan, 1992).
4- sans
sortir, loc.adj. Dispon.,
oral, mésolecte, euphémisme. Abstinent, d'abstinence
sexuelle, notamment après une visite chez le purificateur. Les hommes doivent ensuite s'abstenir de relation sexuelle pendant
quatre jours, les femmes pendant trois jours, on appelle cela quatre ou trois
jours sans sortir. Krol, 1994 : 104.
sansevière,
n.f. Spéc., (flore).
(Sanseviera guineensis (Linn) Willd). Plante à rhizome très résistant,
spontanée sur les sables du littoral On utilisait autrefois les fibres de ses
feuilles dures et épaisses pour en faire des cordages. Roberty; 1954 : 337.
santan, n.m. V. SANAN*.
santé de
fer, n.f. Fréq., oral, tous
milieux. Voeu traditionnel de bonne santé. Que le seigneur t'accorde une santé de fer afin de toujours veiller,
comme tu le fais si bien, aux destinées de votre région. J. Guénaman
Colbert, 1985 : 49.
sanza, n.f. Spéc., (tradition). Instrument
de musique traditionnel composé d'une caisse de résonance en bois ou en métal
sur laquelle des lamelles de métal ou de bois sont fixées. Que bourdonnent mes oreilles du sanglot de la sanza, du baryton des
gourdes* pansues. J. Carlos, 1994 : 87.
sanza minika, [sSzaminika], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé). Terme générique désignant
deux arbres de la fam. des Ebénacées: le sanza minika, identifiable par
une écorce noire excessivement dure et rappelant la houille et par un bois dur,
grisâtre et rosé au coeur. Le sanza minika à grandes feuilles a de
grosses fleurs blanches odorantes. Aubreville, 1959, III : 166.
sao, [sao],
n.m. et f., adj. Fréq., (:
déformation de "Soho" selon Caummaueth, 1988), oral, écrit, mésolecte
ou basilecte, péj,
1- n.f. Fréq. Prostituée de bas étage,
"pute". Comme tous les jeunes
de mon âge, quand on n'avait pas sa petite copine à ses côtés, on allait de
temps en temps chez la prostituée, la "sao". Otitro, 1984 : 9.
SYN.: bordelle, djandjou*, sotra*, tao*, toutou*.
LOC.: aller au sao*.
2- n.m. Rare, très péj. Homme qui
fréquente les prostituées. Dans le livre,
tout le monde se moque du garçon en disant qu'il est un sao*. (Etudiante, Abidjan, 1984).
3- adj. Fréq., péj. Prostituée, vénale. [.] quand tu promènes*, que tu n'as rien
eu, tu es obligé de rentrer pour baiser aussi femme sao là. Note (11)
Sao : prostituée. A. Touré, 1985 : 111.
4- sao,
(aller au ---- ), loc.verb.
Dispon., argot urbain, oral, vulg., péj. Aller chez les putes. N'es-tu jamais allé au sao ? lui dis-je [.]
. Otitro, 1984 : 21
saoulé,
(être ---- ), loc.verb.
Fréq., oral, mésolecte, basilecte, péj.
1- Etre saoul, « être rond comme une queue de
pelle ». Peut-être ils étaient
saoulés (on dit saoul comme un pompier). Ivoir'Soir, 04.03.1998.
2- saoulé,
(être ---- de qq'un), raffoler de qqun, être fou de qqun, « avoir
le béguin » Femmes là*, elles sont
saoulées de moi ! Zazou n° 16, 1983.
sape, n.f. ou m. Usuel, argot urbain, mélior.
1- Art de se
vêtir avec élégance et à la dernière mode. [.] des mordues de la sape masculine. FM.,01/02.12.1990. Pour plaire aux gos*, faut connaître la
sape. (Etudiant, Abidjan, 1994).
2- Vêtement
élégant et à la dernière mode. Y a pas
montre !, Y a pas Malboro ! Y a pas bon sape ! Les femmes, ça* aime plus moi.
Jano, 1987 : 12. Elvis forçait la malice
jusqu'à brandir des déclarations de perte de ses uniformes pour pouvoir porter
en toute impunité les adorables sapes yéyés que tous les camarades du CEG lui
enviaient. Y. Konaté, 1987 : 44.
DER.: saper*,
sapeur*.
sapelli, n.m. V. ABOUDIKRO*.
saper, v. Usuel, argot urbain, mélior.
1- être sapé [cinq-cinq],v.intr. Etre fringué, être tiré à quatre
épingles. Les gens me rencontraient
souvent sapé cinq-cinq*. Bonnassieux, 1987 : 161. Etre" bien sapé" dans la rue, lors des sorties, lui donnait
l'impression d'échapper à sa condition, d'être "quelqu’un".
Bonnassieux, 1987 : 153. Il [: un
bébé] risque de te salir. Façon* tu es
sapé là* (BD). Ivoir'Soir, 03/04/05. 04.1998.
2- saper,
[se ---- ], v.pron. Se mettre
sur son trente et un, s'habiller à la dernière mode. Non, les jeunes Africains aiment trop* se
saper quand ils en ont les moyens. Krol, 1994 : 58. Les femmes le savent [:
que c'est un endroit branché] et donc
elles se sapent comme c'est pas permis.Jeune Afrique, 06-12.04.1995.
sapeur, n.m. Usuel, argot urbain, mélior. Dandy,
personne qui s'habille toujours avec élégance et à la dernière mode. lI se présente [.] comme le meilleur sapeur
de tous les artistes-musiciens de Côte-d'Ivoire. [.] Chez François Lougah,
chaque jour apporte sa fringue*. ID., 20.05.1984. Bien entendu, les dandys et autres sapeurs
devront faire le déplacement. FM.:,31.12.1990. Sapeur : dandy qui aime la sape. Première leçon de français de
Moussa* in Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 97. Wala
Jimmy-class !! Le sapeur
sachant saper*! (BD "Zézé" in Jeune Afrique,
24/30.07.1996. 95. Je suis sûre que le
gars dont je t'ai parlé et qui nous a invitées ce soir va te plaire !! C'est un
sapeur ! Ivoir'Soir (BD), 08.06.1998.
SYN.: craneur*.
saraka, n.m. Dispon., (tradition), (de l'arabe par le
mandenkan), oral, écrit, musulmans surtout.
1- Aumône à un
malheureux, prescrite à tout bon musulman. Comme
d'habitude, il faut aussi, immoler quelques cabris* pour la distribution
d'expiation, le saraka, qui nous débarrassera de tous les mauvais sorts, du
mauvais oeil. Anoma Kanié, 1978 : 81.
2- saraka,
(faire ----), loc.verb. Aller faire
un geste d'expiation de ses fautes, par un acte religieux : aumône, prière,
dons variés. Comme chez nous aujourd'hui,
les gens allaient faire saraka (ex-voto, prières, etc.). FM.,
27.04.1993.
sarcelle à
oreillons, n.f. Spéc. (faune).
(Nettapus auritus Boddaert). Petit canard rondelet, noir à reflets verts dessus
blanc dessous, avec les flancs roux. Il hante marais, rizières et forêts. Serle
/Morel, 1988 : 29.
sardineau, n.m.. Spéc., (faune), (contraction de "sardine"
et de maquereau"). V. CHINCHARD*. (Paracubiceps ledanoisi). Poisson fusiforme de la fam. des
Stromateidae qui présente une certaine ressemblance avec le petit chinchard*
avec lequel il est souvent confondu. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 100.
SYN.: petit
chinchard*.
sardinelle, n.f. Spéc., (faune). Petit poisson de
mer de la fam. des Clupeidae au corps allongé et comprimé. Deux espèces locales
(Sardinella aurita Valenciennes- ou sardinelle ronde, hareng* tropical et
(sardinella maderensis Lowe = S. eba Valenciennes) ou sardinelle plate.
Mises en conserve et vendues sous le nom de pilchards. Plus souvent consommées
fumées. Seret /Opic, 1981 : 94-96.
SYN.: sardine (impropre),
hareng* tropical (: S. Valenciennes). Agouwa ( de l'ébrié), gran (de
l'alladian), djandjemrema (du nzéma) (: S. maderensis).
sassa, n.m. V. DJIGBO*. Mon père disait que le sassa renfermait la
tradition de notre destin. Tierno
Monenembo, 1993 : 101.
sau, n.m. Spéc., (flore). (Isoberlinia
doka Craib.). Arbre de taille moyenne de la fam. des Caesalpiniacées. Bois brun
clair de cet arbre mi dur à mi-lourd. CTFT, 1989 : 381.
sauce, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- sauce, préparation
culinaire plus ou moins liquide composée de viande ou de poisson, de légumes et
de condiments variés. La sauce porte généralement le nom du légume ou de
l'ingrédient principal entrant dans sa préparation. Elle accompagne le riz, la
boule de pâte, l'attiéké, etc. Les
sauces* ivoiriennes [.] vont de l'aubergine à la graine de l'arachide au
gombo*, accompagnées de foutou de banane ou d'igname. ID,
30.11.1975. Le foutou* de bananes se
mange avec toutes les sauces*. FM., 22.01.1982. Présenté
par Tantie* Madeleine, le koué est une recette à base de fruit de rônier*.
Contrairement aux autres mets ivoiriens qui sont des sauces*, le koué est une
bouillie considérée comme la suprême gâterie qu'une femme puisse faire à son
mari en pays baoulé. Télé-Miroir n°10, juin 1982. Le repas typique de chez nous [.] comprend
un seul plat, bien consistant et souvent lourd : riz, foutou*(à base de
banane*-plantain, d'igname* ou de manioc*) le thô* (pâte de mil ou de maïs),
l'attiéké* (couscous* de manioc), le placali* (pâte de manioc) et bien d'autres
plats encore qui constituent la base du repas servis avec un accompagnement de
sauce. FM., 01.07.1983. J'ai
fait cela [: acheter du gibier braconné] pour ma sauce. FM., 18.11.1983. [.] on prépare le foutou* qui se mange accompagné de sauce-graine faite
avec le suc de la noix du palmier à huile ou d'une sauce gombo (légume
vert devenant gluant à la cuisson), ou
de sauce nyan-nyan aux petites aubergines* amères. Dans toutes les sauces, on peut
mettre une grande quantité d'ingrédients : viande* de brousse, boeuf, poisson
frais, fumé ou séché, crabes* de lagunes, crevettes séchées pilées, escargots*.
Elles sont en général très pimentées. Oberlé, 1983 : 68. Là, à même le sol, et en plein air, les
femmes chauffent dans de grandes marmites émaillées le café et le lait qu'elles
servent avec du pain, le matin, et durant la journée, les sauces (claire,
arachide, feuille, graine, etc.) qui accompagneront le riz ou l'attiéké*[.] Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 47. Nous nous
retrouvions dans nos petites chambres à la Cité Rouge [: cité universitaire
d'Abidjan-Cocody] pour faire nos sauces
ou bien nous allions au restaurant universitaire. Deniel, 1985 : 139. Albert ne m'a pas dit la sauce qu'il désire
pour midi. M. Bandaman, 1986, : 75.
[.] beaucoup savent que si la sauce est douce*, les travailleurs reviennent. Bonnassieux,
1987 : 136. [.] des sauces que
l'on ira vendre chez les garçons pour se payer la chambre. Jeune Afrique,
23-29.03.1995.
2-
sauce-arachide, sauce d'arachides, sauce grasse à base d'arachides
pelées et pilées, réduites à l'état de pâte. Cette sauce onctueuse accompagne
les viandes ou le poisson. C'est
l'heure du repas - riz, sauce arachide, poulet- pris en tête à tête avec
Philippe. Pour changer un peu et faire connaître leur pays, Mme A. prépare une
succulente sauce arachide accompagnée de foutou*. Télé-Miroir n°7,
mars 1982. Le riz accompagne de manière
délicieuse le poulet à la sauce arachide. Oberlé, 1983 : 68. Les familles friandes de la sauce arachide
doivent désormais débourser beaucoup pour consommer ce mets. Ivoir'Soir,
21.04.1998. Grand-mère m'a réveillé et
m'a donné du riz sauce arachide. Kourouma, 2000 : 15.
3- sauce
aubergine, V. NIAN*-NIAN, SAUCE NYAN-NYAN, SAUCE AUBERGINE. Elle aime la sauce aubergine avec du riz.
Mousso, 28.03.1995. Au menu, du
riz à la sauce aubergine .FM.,11.02.1993.
SYN.: sauce gnagnan /nyan-nyan.
4- sauce kopé, V.
KOPE*. Elle aime la natation et la
sauce kôpê avec du placali* Mousso,
28.03.1995.
SYN.: sauce gluante, sauce gombo.
5- sauce
claire, nom générique de plusieurs sauces obtenues en passant au
tamis ou au moulin à légumes le jus de cuisson des viandes et des petites
aubergines douces. Elles accompagnent l'attiéké, le foutou ou le riz blanc. Va manger plus loin tes crabes à la sauce
claire. Du Prey, 1979 : 84. Avec
l'attiéké*, on préfèrera une sauce légère, très liquide, communément appelée
sauce claire. FM., 01.07.1983. Je
fais rarement la cuisine [.] mais quand je m'y mets, le plat que j'aime le
mieux faire est la sauce claire. Ivoir'Soir, 05.05.1997. On apporta une sauce claire aux tripes avec
du riz blanc. R.Yaou, 1999 : 50.
6- sauce
gnagnan, sauce nyan-nyan, sauce nian-nian. V. NIAN*-NIAN, SAUCE NYAN-NYAN,
SAUCE AUBERGINE. Chez nous,
j'ai constaté que le vin se prend avec du bon agouti* assaisonné de sauce
gnangnan. Ivoir'Soir, 16/17.07.1997.
7- sauce
gombo [frais], V. GOMBO*, SAUCE GLUANTE. [.] on prépare le foutou* qui se mange accompagné de sauce graine* faite
avec le suc de la noix du palmier* à huile ou d'une sauce gombo (légume vert
devenant gluant à la cuisson ou de sauce nyan-nyan aux petites aubergines*
amères. Oberlé, 1983 : 68. Le
placali* se mange avec la sauce gombo frais ou les sauces feuilles. FM.,01.07.1983
8- sauce
gluante, préparation culinaire à base de gombo, légume qui devient
gluant à la cuisson. Le cabatô* et
le placali* s'acommodent bien de la sauce gluante à base de gombo* ou d'autres
légumes appropriés. FM., 01.07.1983. [.] des centaines d'Ivoiriens plongent leurs doigts dans un plat
d'atiéké* - la semoule de manioc*, souvent accompagnée de la sauce gluante du
gombo. Gombeaut et alii, 1990 : 56.
9- sauce
graine, sauce-graine, sauce grasse, rouge, épaisse et à odeur forte obtenue
à partir de la pulpe rouge de la noix de palmier* à huile appelée graine*. On
pile ces fruits après les avoir fait bouillir dans de l'eau non salée. Un peu de vin de palme*, du foutou* de
banane avec de la sauce-graine : voilà le seul festin que l'on peut s'offrir.
Kindo Bouabi, s.d. : 36. Sa mère [.] lui a sans doute préparé une grosse boule
d'igname* à la sauce graines. Kitia Touré, 1979 : 19. Une
bonne place doit être faite au riz à la sauce graine aux machoirons* ou aux
carpes*, au riz à la sauce d'arachide aux machoirons et aux carpes. FM.,
16.11.1979. Mme Y. H., 22 ans, ménagère,
avait servi le déjeuner. De la pâte de manioc* séché assaisonnée d"une
sauce-graine. FM. 21.10.1982. [.]
on prépare le foutou* qui se mange accompagné de sauce graine faite avec le suc
de la noix du palmier* à huile [.]. Oberlé, 1983, 68. La famille préfère le foutou* de banane avec de la sauce-graine garnie
de crabes à une purée de pommes de terre. FM., 07.02.1984. Et le soir à la maison, que mangez-vous ? -
Des fois du riz avec sauce graine, des fois du foutou*. A. Touré, 1985 :
52. Ils ont tous amplement garni de
victuailles leurs tables basses, tenu au chaud jusqu'à notre arrivée les bols
émaillés de foutou*, de sauce graine et d'agouti* pimenté. David, 1986 :
134. Christiane a préparé le foutou*
promis -boule de purée compacte de banane* plantain et d'igname* - avec sauce
graine et poulet. Krol, 1994 : 71. /un
plat de riz à la sauce graine/ [.] / ne pourra pas te faire du mal/.
(Chanson "Sicobois". groupe Zouglou machine, corpus T., 1994). Courant février 1995 alors qu'il venait de
manger à la sauce graine du foutou* de banane, à lui servi par ses deux
premières femmes, il sent des brûlures à l'abdomen. Détective, 16.03.1995.
[.] nous sommes retournés à Man pour
déguster chez une de mes connaissances du foutou* banane à la sauce graine aux
escargots. Ivoir'Soir, 25.11.1997. Elle avait préparé une sauce* claire avec de l'agouti*, une sauce
graine au poisson frais, du foutou*, du n'foufou et du riz [.]. R. Yaou,
1999 : 58. Moi j'ai été content de partir
et j'ai chanté parce que j'avais envie de bien manger du riz avec sauce graine.
Kourouma, 2000 : 36.
SYN.: ayétro*.
10- sauce
feuille, sauce feuilles, nom générique de plusieurs sauces obtenues à partir
des feuillles cuites et pilées de différentes espèces végétales (manioc*, gombo*,
fromager*, oseille* de Guinée etc. On
le [: le to*] mange avec une sauce feuille (de baobab*, de fromager*, de manioc*) à
laquelle on peut ajouter le soumbara*, condiment à goût très particulier,
préparé avec des graines de néré* fermentées et cuites. Les sauces feuilles
appelées da* dans le Nord, accompagnent aussi le couscous de mil* ou de fonio*,
céréales de base traditionnelles dans cette région. Oberlé, 1983 : 68. Le placali se mange avec la sauce gombo*
frais ou les sauces feuilles*. FM., 01.07.1983. [.] les plats courants de la gastronomie ivoirienne : kedjenou* [.],
pieds de boeuf, poisson braisé*, poulet rôti, foutou* de bananes [.] d'ignames,
sauce graine*, sauce feuilles,... David, 1986 : 78. Je craque pour le foutou* d'igname* à la sauce* arachide et le kabato*
à la sauce feuilles. Ivoir'Soir, 27.04.1998.
11- sauce
longue, V. SAUCE GLUANTE.*
12- sauce
N'tro, préparation culinaire faite de : feuilles d'agnaran, viande
de brousse* , huile* de palme, crabes, tripes de mouton, akpi*, piment, tomates.
(Recette) Nouvelle Presse, 29.04.1993.
12- sauce
nyan-nyan, (hybride français+
baoulé). Sorte de ragout confectionné avec du solanum anomalum sorte de
petite aubergine très amère. V. NIAN*-NIAN. [.] on prépare le foutou* qui se mange accompagné de [.] sauce
nyan-nyan aux petites aubergines* amères. Oberlé, 1983 : 68.
13- sauce
machoiron, préparation culinaire à base de machoiron*. Au menu : foutou*, riz, sauce machoiron.
ID., 30.10.1983.
14- sauce
pétrima, [.] la
patronne nous a reprochés, avec un grand regret, de n'avoir goûté aucune des
spécialités maison : la sauce feuille*, la sauce pétrima, le yéké-yéké* par
exemple. FM., 16/17.02.1980
15- sauce,
(fouiller la ----), loc. verb.,
V. FOUILLER*.
16- sauce,
(manger la pâte et la ---- ), V. PATE*.
saucissonnier, n.m. Spéc. (flore). (Kigelia
africana Benth.). Petit arbre de la fam. des Bignoniacées, remarquable par son
fruit allongé en formes de saucisson (mesurant chez certaines espèces jusqu'à
45 cm de long et 15 cm. de diamètre), pendant au bout de longs pédoncules. Les
grandes fleurs, ordinairement rouges et groupées en grandes grappes lâches
pendantes sont également typiques. Parmi
les différentes plantes utilisées fréquemment dans le traitement de
l'impuissance, les fruits énormes du saucissonnier ont une réputation que
justifie seulement peut-être leur taille et leur forme. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 141. Roberty, 1954 : 281. Aubreville, 1959, III : 242.
saupe, n.f. Spéc., (faune). (Sarpa salpa
Linn.). Poisson littoral des fonds rocheux de la fam. des Sparidae. Il atteint
30 cm. Seret /Opic, 1981 : 244.
sauteur de
vase, n.m. V.
PERIOPHTALME*, POISSON*-PROMENEUR.
sauté, adj. Vieilli, oral, mésolecte, péj. Se dit d'un
pantalon trop court, dont le pli ne retombe pas sur la chaussure. Je portais mon kaki* de l'école au moins
deux ans et les copains me blaguaient à cause de mon pantalon sauté.
(Instituteur, Adzopé, 1980). Toutes les
filles veulent avoir un pantalon sauté. il paraît que c'est à la mode
maintenant d'être en pantacourt.
(Mère de famille, Abidjan, 2001).
sauveteur, n.m. Dispon., mésolecte, basilecte, oral
surtout. Vendeur à la sauvette. Au
Plateau*, les rues sont encombrées de sauveteurs en tout genre. On vend du
n'importe quoi*. (Secrétaire, Abidjan, 1987).
savane, n.f. Spéc. (flore). Formation
végétale comportant une strate herbacée, continue en saison* des pluies,
atteignant des hauteurs qui varient du centimètre à quelques mètres au dessus
du sol et dont la période de repos correspond à la saison sèche. On parlera de savane boisée lorsque
les arbres et les arbustes forment un couvert continu mais clair, de savane
arborée quand les arbres ou arbustes sont dissiminés, de savane
arbustive quand il n'y a plus d'arbres mais que seuls les arbustes
subsistent, de savane herbeuse lorsque les arbustes ont disparu et que
l'élément herbacé constitue réellement l'élément dominant. Arnaud /Sournia,
1980 : 19.
DER.:
savanisation*.
SYN.: plaine*.
savanisation,
n.f. Spéc. Transformation
progressive d'une région forestière en zone de savane. La région la plus favorable à la savanisation n'est-elle pas celle que
nous sommes en train de survoler ? FM., 18.03.1983.
savantisme,
n.m. Dispon., oral, écrit,
basilecte. Savoir, connaissance très étendue. [.] des supplications et des sollicitations auxquelles satisfaisaient
toujours la générosité, le savantisme et la sorcellerie de Djigui.
Kourouma, 1990 : 93.
savoir, v.tr. V. CONNAITRE*. Après avoir évoqué les origines de ces feux qu'on ne
saura jamais malheureusement. FM., 22.02.1983.
savon, n.m. Entre dans quelques compositions.
1- savon de
maladie, n.f. Vx. Spéc.,
(flore). Rameau d'une plante à saponine (particulièrement albizzia
ferruginea) dont on fait des bouchons pouvant mousser fortement au contact de
l'eau. Est-on fréquemment sujet à des
migraines ? Il s'agit à n'en pas douter des manifestations d'une population de
vers grouillants, vivant dans la calotte cranienne et qui sortiront seulement à
la faveur d'un shampoing pratiqué avec un savon de maladie. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 46.
2- savon
indigène, dispon. mais vieilli.
Savon obtenu à partir de cendres de végétaux. Les résidus de fèves* sont évacués à l'extérieur de l'usine et des
femmes s'en servent pour la fabrication de savon indigène. FM.
07.07.1982.
3- savon
noir, fréq., oral, écrit,
tous milieux. Savon artisanal local confectionné à partir de la cendre de
certains végétaux (tiges de mil) et de corps gras locaux (beurre* de karité,
huile* de palme, dona*, etc. Les jeunes
[.] se dirigent vers le fleuve, la serviette sur l'épaule, à la main l'éponge
fibreuse* truffée d'un savon noir. Anoma Kanié, 1978 : 55. On y fabrique du savon artisanal. Pourtant
très recherché, le commerce de savon noir n'est plus rentable. FM.,
22.08.1990.
savonnier, n.m. V. ARBRE A CHAPELETS*. [.] le sapindus saponaria Linn que l'on
appelle parfois arbre à chapelets parce que les Africains se servent parfois
des fruits pour faire des chapelets, ou encore savonnier parce que la pulpe du
fruit peut être employée en guise de savon. Aubreville, 1959, II : 212.
scarabée, n.m. Spéc. (faune).
1-
scarabée-goliath, V. GOLIATH (2). Parmi eux, [: les plus beaux insectes du
monde] citons le scarabée-goliath,
précisément de Côte d'Ivoire, le plus gros coléoptère du monde. FM.,
11.05.1984.
2- scarabée
rhinocéros, V. RHINOCEROS*. (Oryctes rhinoceros). Gros
coléoptère ainsi dénommé parce qu'il porte une corne sur la tête. Terrible
/Winkoun Hien, 1963 : 12.[.] scarabées
rhinocéros qui adorent s'ébattre autour des lumières. Conte, 1981, 13.
SYN.: mouche-rhinocéros.
scarifications,
n.f. V.
CICATRICES*.
scolyte, n.m. Spéc., (faune). Insecte
parasite du caféier. Un tout petit
insecte, le scolyte fait beaucoup de dégâts sur les caféiers. Ses larves
rongent l'intérieur des graines, diminuent fortement le rendement et déprécient
l'ensemble de la récolte. Davesne, 1954 : 28.
scorer, v.intr. Spéc., (sport), (de l'anglais), oral, mélior. Améliorer
un score en marquant un but. Sa déviation
de la tête trouve X. à point nommé pour scorer. FM. 18.09.1986. Alors qu'on s'acheminait vers la fin, X.
très opportuniste a scoré deux fois aux 79èmes et 83 èmes minutes grâce à la
clairvoyance de Y. qui a encore de beaux restes. FM, 08.09.1986.
scyris
[d'Alexandrie], n.m. Spéc. (faune).
Poisson de la fam. des Carangidae qui peut atteindre 100 cm et dont les jeunes
pénètrent en lagune. Seret /Opic, 1981 : 200.
SYN.: tantanantan.
seau d'eau, n.m. Dispon., argot urbain, iron. V.
BOCK*. "Le seau d'eau" :
une grosse bière.[.] Ces différents termes empruntés au langage nouchi*, font
partie aujord'hui du lexique zouglou*. Ivoir'Soir, 15.10.1997.
sébette, n.f. V. CEBETTE*.
secco, n.m. V. SEKO*. Dans la nuit [.] Maclédio trompa la vigilance des
vigiles, glissa sous le secco, sortit [.]. Kourouma, 1998 : 128.
seconde, adj. Entre dans quelques compositions.
1- seconde
épouse, n.f. Usuel. Epouse
d'un polygame occupant, parmi les co-épouses, le second rang chronologique. Ma mère était la seconde épouse. Mon père
avait quatre femmes. (Maçon, Korogho, 1985).
2- seconde
affaire, n.f. Fréq., oral,
écrit, mésolecte, basilecte, fam. Petit emploi "au noir" que l'on
exerce parallèlement à son emploi officiel, pour accroître ses revenus. Les fonctionnaires ont, presque tous, une
"seconde affaire" quelque part. Jeune Afrique,
24.02/02.03.1998
3- seconde
mère, n.f. Dispon., oral, écrit,
mésolecte. V. MARATRE*, CO-EPOUSE*. Nom donné par un enfant à la
seconde épouse de son père, co-épouse de sa mère. Bien sûr le vieux* et sa seconde mère lui en feront grief mais est-ce
qu'ils peuvent comprendre ? Kitia Touré, 1979 : 14.
secouer, v.tr. Vx, argot lycéen, péj. Bizuter,
soumettre à des brimades. Avant quand tu
arrivais pour la première fois au collège, les anciens te
"secouaient" pour te faire comprendre que "la vie est
dure". C'est une pratique qui n'a plus cours de nos jours ici. Ivoir'Soir, 19.09.1997.
secousse, n.f.
1- Vx, argot lycéen, oral, péj. Brimade. Je crois que l'opération de désarmorçage des
secousses a pleinement réussi ; les cinquièmes de l'an prochain n'auront pas de
raison de se venger sur les sixièmes. ID, 29.10. 1972. Cela me rappelle les ‘’secousses"
réservées à l'époque aux nouveaux collégiens. Ivoir'Soir,
26.11.1997.
2- Fréq., argot urbain, oral surtout, péj. Rapport
sexuel vénal. Les toutous* demandent 400
f pour une secousse. On pourra bientôt plus couler* du jus ! (Tailleur,
Abidjan, 1982).
secrétaire, n.m. Spéc., (faune). (Sagittarius
serpentarius Miller). Grand oiseau Sagittariidé, à longues pattes, surtout
terrestre. Il marche à pas comptés (d'où son nom de "secrétaire") et
chasse les serpents qu'il réduit à coups de pattes (d'où son autre nom de
"serpentaire"). Seret /Opic. 1988 : 54. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.
SYN.: serpentaire.
sectal, n.m. Argot urbain., fam. Secteur,
coin. Tu sais y a un djez* dans le sectal
ici qui a les affaires. Otitro, 1984 : 46. Je vais jamais dans ce sectal, moi. (Lycéen, Abidjan, 1986).
séfon, se
fon, (faire en ----,). loc.verb.
Fréq., (du frcs local, "ils se font" : ils s'entraident, ils
échangent de bons procédés.), oral surtout, basilecte et mésolecte, péj. et
iron. Formule par laquelle on sous-entend des services échangés soit contre
de l'argent soit contre d'autres services offerts en retour, notamment dans le
cadre d'une même origine ethnique ou d'une parenté. Ce sont des expressions que les Ivoiriens utilisent très souvent dans
leurs conversations [.] "il faut parler français*", "je suis
dans le contexte*", "c'est un gombo*","fais nous
fait*", "fais moi manger", "donne pour moi", "se
fon*" Toutes ces expressions ont une singularité, celle de dire la même
chose [.] c'est la corruption. Ivoir'Soir, 13/14/15.06.1997. Entre nous, ils [: des musiciens] font pour eux en séfon, car ils ont tous du
sang ébrié. Ivoir'Soir, 06/07/08.06.1997. D'accord ma soeur, on va te laisser pour faire pour nous en séfon. Ivoir'Soir,
14/15/16.11.1997.
SYN.: fais moi
manger*, fais nous fais*, gombo*, je suis dans le contexte*, il faut parler
français*.
DER.: séfoniser*, séfonisme*.
séfoniser, v.intr. Argot urbain, (récent 1996). V.
SEFON*, oral surtout, mésolecte,
basilecte, péj et iron. Accorder son appui à un ou des ressortissants de la
même ethnie. Privilégier les gens de même origine ethnique ou de sa proche
parenté. Ces gens là séfonisent. Ils te
donnent travail si tu es de leur race* ou bien*. (Tailleur, Abidjan, 1997).
SYN.: donner gombo*, faire le geste national*, graisser*,
mouiller la barbe*, parler français*.
séfonisme, n.m. Fréq., oral surtout, mésolecte,
basilecte, péj. V. SEFON*. Apparition récente 1996 ds émission TV). Corruption
par préférence ethnique, tribalisme. A la
télé, on parle de séfonisme pour la politique mais le séfonnisme c'est partout
et tout le temps. (Etudiante, Abidjan, 1998).
ségotter, v. intr. V. CEGOTTER*.
sein,
(couper le ---- ), loc.verb. V. COUPER*.
séképuone, séképouone, [sekepwon], n.m.pl. Spéc.,
(tradition) (de l'abidji). Personnes qui entrent en transe et qui, au
Dipri* de Gomon, peuvent s'infliger de terribles blessures, sans apparemment en
souffrir ou en avoir des séquelles. Ceux
qui sont en transes sont appelés séképuone car ils sont à la merci du Séké qui
les guide et les fait agir [.]. Sans la moindre expression de souffrance, le
séképuone dilate la blessure avec ses mains, et la montre fièrement, béante, à
l'assistance super-excitée. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 69.
séko (1),
secco, n.m. Usuel, (du portugais),
tous milieux. Panneau de fibres végétales tressées, servant à faire des
clôtures. [.] les survivants, y compris
les femmes et les enfants, sont rentrés dans les cases*, s'y sont enfermés, se
sont entourés de séko (nattes de paille) et y ont mis le feu. Kourouma,
1990 : 22. Apparemment la nuit avait été
réussie car, un soir, alors qu'elle lisait le Coran, le séko s'écarta et, à sa
grande surprise, Djigui en personne entra. Kourouma, 1990, 150.
séko (2), n.m. Spéc. Nom de la graine d'Irvingia gabonensis
qui se présente comme une grosse amande à deux cotylédons. Condiment très
utilisé dans la cuisine traditionnelle du sud ivoirien, elle rend les sauces
très gluantes comme le gombo*. Le séko
est surtout connu en Afrique centrale, particulièrement au Gabon, sous le nom
de "chocolat indigène". (Professeur de sciences, Abidjan, 1984).
Sékou Touré, n.m. Vx., (du nom du premier président
guinéen). Nom donné, par dérision, à certains produits pharmaceutiques,
généralement des somnifères ou des tranquillisants, provenant de Guinée et
vendus de façon illicite et consommés comme drogues. Par contre ce dont je suis certain, c'est que les amphétamines,
l'imménoctal ou Sékou Touré, le rohypnol, le somutal, sont des produits de
pharmacie que certaines pharmacies n'hésitent pas à vendre sans aucune
ordonnance. Ivoir'Soir, 29.08.1997.
SYN.: aspirine* Sékou Touré, dja*, djalan*.
sel
végétal, sel indigène, n.m. V.
POTASSE*.
selles,
(faire des ---- ), loc.verb. V.
FAIRE*.
semi-dur, adj. Spéc. Se dit d'un matériau de
construction léger reposant sur un soubassement de maçonnerie. V. EN* DUR.
Dans la parcelle*, il y a seulement une
case* en semi-dur. (Entrepreneur, Abidjan, 1982).
séminariste,
n.m. Fréq. oral, écrit, tous
milieux. Personne participant à un séminaire, à un colloque. En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, il a
été porté à la connaissance des séminaristes* que du foutou* prêt d'igname a
été mis au point depuis plusieurs années. Il s'agit notamment aussi du
foutou-banane, du couscous d'igname*, du placali* deshydraté, des farines
instantanées de gingembre, de fruits et de légumes en boite. ID, n° 941, 1988. Les séminaristes mèneront des réflexions exhaustives sur des ressources
disponibles. FM. 29.11.1990.
s'en fout
la mort, n.m. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam.,
péj. Risque tout, casse-cou. Je ne
veux pas qu'il te remorque* sur sa moto. C'est un s'en fout la mort ! (Mère
de famille, Abidjan, 1983).
sénégali, n.m. Spéc., (faune). Très petit oiseau
granivore de la grande famille des Estrildidae. On distingue localement : le sénégali
nègre (Nigrita canicapilla Strickland (forêts secondaires) ; le sénégali
brun à ventre roux (Nigrita bicolor Harllaub), vineux et ardoise,
forestier ; le sénégali brun à ventre blanc (Nigrita fusconata
Fraser) ; le sénégali vert à joues blanches (Nesocharis capistrata
Hartlaub) ; le sénégali à joues-orange (V. JOUES*-ORANGE), (Estrilda
melpoda Vieillot ; le sénégali cendré( Estrilda astrild
Linn.) ; le sénégali queue de vinaigre (V. QUEUE* DE VINAIGRE).
Dans le groupe des Sénégalis entrent également des oiseaux comme le Gros*-bec
poncea ;, le Gros*-bec
sanguin ; le Bec*-de-corail; le Cordon*-bleu ; l'Amarante* ;
le Ventre* orange ; l'Astrild*-caille ; la Spermète*.
Serle /Morel, 1988 : 245-254. Spermète,
amarante (Marahoué), sénégali nègre, sénégali brun à ventre blanc et sénégali
brun à ventre roux signalés (Taï). Bousquet, 1992 : 173.
senior
évangéliste, n.m. Spéc., (religion). Titre porté par le chef de
la communauté du Christianisme* Céleste de Côte d'Ivoire. Les fidèles y sont au nombre de 50 000, dirigés par un "senior
évangéliste" . David, 1986 : 146.
septembre
noir, (être en ---- ), loc.verb.
Dispon., argot estudiantin, (par allusion politique), oral, fam., iron.
Pour un redoublant de classe d'examen, avoir été recalé à la première session
et ne devoir un salut éventuel qu'à la session de repêchage, en septembre. Cartouchard* : celui qui en est à sa
dernière chance. C'est-à dire qui reprend son année et est en deuxième session.
On peut dire qu'il est en septembre* noir. Ivoir'Soir,
17/18/19.03.1995.
septième
jour, n.m. V.
CEREMONIE DU SEPTIEME JOUR*. FETE* DU SEPTIEME JOUR. Pour les funérailles de ma mère, septième et quarantième jour [.], ma
tante Mahan est venue du Libéria. Kourouma, 2000 : 34.
sergent-major, n.m. Spéc., (faune). (Abudefduf analogus
Gill). Poisson d'environ 19 cm de long de la fam. des Pomacentridae, espèce
littorale des côtes rocheuses. Seret /Opic, 1981 : 286.
série
agricole, n.f. Spéc.,
(agriculture). Terrain cultivé, découpé en parcelles sur lesquelles
les agriculteurs exploiteront de la même façon les mêmes cultures. Le gouvernement a demandé à ceux qui se sont
infiltrés dans ces forêts pour y faire des cultures, de rester sur place et de
ne plus procéder à de nouveaux défrichements. C'est une innovation en matière
de gestion qui consiste à faire des séries agricoles. C'est à dire un ensemble
de parcelles pour lesquelles on applique le même traitement et le même
objectif. FM .23.02.1993.
serin, n.m. Spéc., (faune). Terme
générique désignant de petits oiseaux granivores de la fam. des Fringillidae au
chant élaboré. On distingue localement le serin à front jaune ou serin
du Mozambique (Serinus Mozambicus Müller) ; le serin à tête blanche
(Serinus gularis Smith). Serle /Morel, 1988 : 232. Signalés (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.
sériole
ambrée, n.f. Spéc., (faune).
(Seriola dumerili Risso). Poisson de pêche sportive, puissant, au corps
allongé, de la fam. des Carandigidae. Le dos est bleu brillant, les flancs
brun-rose deviennent plus clair vers le ventre et présentent une large bande
longitudinale médiane de couleur jaune ambre. Seret /Opic, 1981 : 174-175.
serpent, n.m. Spéc. (faune). On distingue
essentiellement :
1-
serpent-boa, vx. V. BOA*.
Il avait pour totem le serpent-boa [.]. Kourouma
1998 : 74.
2-
serpent-bananier, V. DENDROASPIS*, MAMBA* VERT.
3- serpent
cracheur, (Naja nigricollis). Serpent élapidé savanicole très
dangereux. Il a des écailles ternes et une bande noire reconnaissable en
travers de la gorge. Menacé, il se redresse à la verticale et projette son
venin vers les yeux de son adversaire ce qui peut provoquer une cécité
permanente si le venin touche l'oeil. Pour chasser, le serpent utilise ses
crochets. La setaria megaphylla est
efficace, après avoir été réduite en charbon, pour traiter les plaies ou les
douleurs produites par le serpent cracheur. Bouquet /Debray, 1951 : 93. Le naja noir*, serpent cracheur, projette
son venin dans les yeux de sa proie. Oberlé, 1983 : 26. Le naja nigricollis variété Katiensis au
corps noir ou gris foncé avec une bande noire sur la gorge. Il vit sous les
termitières, dans les terriers ou les rochers. Dérangé, il fuit ou crache, avec
un souffle bruyant, son venin en direction de l'agresseur. Mazer /Sankalé,
1988 : 356
SYN.: cracheur*, naja* noir.
4- serpent
de mer, V. POISSON*-SERPENT, MURENE*.
5- serpent
de Smyth, (Grayia smythii). Colobridé aquatique, non venimeux. Sur la photo, le serpent de Smyth vient
d'engloutir un poisson et est maintenu par l'extrémité de la queue. Mülhenberg /Steinhauer, 1984 : 13.
6- serpent minute, (Leptotyplops conjonctus, L. nasirostris). Très petit serpent dont le
corps a l'épaisseur d'une mine de crayon, à la bouche minuscule Il se nourrit
exclusivement d'insectes, spécialement de fourmis et de leurs nymphes. Une
légende tenace veut qu'il tire son nom du fait qu'il tue en une minute. En
réalité, il est inoffensif et tire son nom du latin "minutus" :
petit.
7- serpent-
python, V. PYTHON*.
8- serpent vert, V. MAMBA*. Très
dangereux pour l'homme, les vipères bitis et les mambas, serpents verts
arboricoles. Oberlé, 1983 : 26.
9- serpent
vert des bananiers, V. DENDRASPIS*, MAMBA*.
serpentaire, n.m. Spéc., (faune). Deux oiseaux
différents portent ce nom.
1-
serpentaire, n.m. V.
SECRETAIRE*. On y verra le magnifique
serpentaire qui marche lentement dans les herbes à la recherche des serpents.
Oberlé 1983 : 28.
2-
serpentaire, (petit ----), (Polyboroides radiatus Scopoli).
Sorte de gros épervier gris à face jaune, à bouts d'aile et queue noire, commun
dans toutes les régions boisées mais avec préférence marquée pour les palmiers*
à huile. Fam des Accipritridae. Serle /Morel, 1988 : 39. Signalé (Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 179.
serrer, v.tr. loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.
1- serré,
(être ---- ), se trouver provisoirement dans une situation financière
difficile. Ma vie est plus serrée au
village qu'en ville. Je donne mon coeur mais c'est pénible. A Abidjan, je me
trouve vraiment comme une personne en congé. Deniel, 1960 : 28. La femme a demandé de l'aide aux familles
voisines. Mais presque tous les gens sont "serrés". Bonnassieux,
1987 : 117.
2- serrer
la ceinture, se serrer la ceinture.
Et maintenant c'est à partir du quinze du mois qu'il faut serrer la ceinture
parce que l'argent c'est presque fini. (Jardinier, Abidjan, 1984).
3- serrer
la figure, V. FERMER*. En
fait ce sont les hommes qui disent ça alors qu'ils serrent la figure dès qu'on
salue leur bien-aimée. Ivoir'Soir, 15/16/17.05.1998.
4- serrer
la mine, V. FERMER* S'il
serre la mine, soyez gentil, n'en parlez pas à mon patron. Ivoir'Soir,
10.03.1998.
SYN.: serrer la figure*, fermer* la figure.
5- serrer
la recette, mettre sous clé, mettre à l'abri. Bonsoir, je vais serrer la recette, je
reviens. Du Prey, 1979 : 69.
6- serrer
le visage, V. FERMER* Vous avez
serré le visage et tranquillement en maître chasseur, vous avez sorti de votre
poche une proclamation [.]. Kourouma, 1998 : 113.
7- serré,
(ton visage est ----), tu as l'air renfrogné, tu fais la tête. Alors quand tu descends du taxi / ton
visage est serré on dirait on a lâché* dedans (Chanson
"Spectroman". Groupe : Didier et Les parents* du campus, corpus T.,
1994).
serval, n.m. Spéc., (faune). V. CHAT*.
(Leptailurus serval Schreber). Félin à queue relativement brève, de la taille
d'un caracal* aux oreilles rapprochées, hautes et pointues. On distingue des
sujets d'un fauve clair à grandes taches noires, dans les savanes sèches et des
sujets bruns à petites taches, voire à pelage foncé uni, dans les savanes
humides entourant les forêts. Dekeyser,
1955 : 280, Haltenorth /Diller, 1985 : 214. Signalé
(Comoé). Bousquet, 1992 : 155.
SYN.:
chat*-tigre, tigre*.
service,
(aller au ----), loc.verb.
Fréq., oral, mésolecte. Aller au travail, quel que soit celui-ci
(enseignement, bureau, commerce...). C'est
mon voisin qui me véhicule pour aller au service quand ma voiture est gâtée*.
(Enseignante, Abidjan, 1985).
servir, v.intr. Fréq., (du langage militaire). Travailler,
remplir des fonctions, occuper un poste. Elle avait demandé à servir en brousse* [.] . Du Prey, 1979 : 95. J'ai servi huit ans à Korogho avant d'avoir
l'affectation* à Abidjan. (Postier, Abidjan, 1985).
servir, (se
---- du bic rouge), loc.verb. V.
BIC* ROUGE.
sévices, n.m. pl. Dispon., oral, écrit, rech.
Difficultés et atteintes qui n'ont rien de corporel (concurrence rude, crise,
diminution des revenus, vols). Ainsi,
d'abord du fait même de la dégradation des conditions de vie et de l'image des
étudiants, puis les sévices qu'ils endurent depuis quelques années, ceux-ci ont
vu se développer en un sens, malheureusement le sens féroce de la vindicte et
de l'homicide volontaire et crapuleux. Nouveaux horizons, n° 143,
1995.
seulement, adv. Fréq., oral, écrit,
mésolecte,basilecte.
1- Dans les
échanges de salutations, en réponse à
la question "Comment ça va ?"
réponse nuançant l'affirmation, de crainte d'attirer le mauvais sort. "Un peu seulement !"
2- Pour
traduire un passé rapproché. J'étais
arrivé seulement, il est parti. (: Je venais d'arriver quand il est parti,
Etudiant, Abidjan, 1992)
3- Particule
d'insistance ou valeur explétive. Patron*
il faut dire seulement. (: Patron, dis nous ton prix., Marchand, Abidjan,
marché de Treichville, 1984). Madame, il
faut poser seulement. (: Asseyez vous donc ! Mère de famille, Abidjan,
1982).
show, n.m. Dispon., (de l'anglais ), oral surtout,
jeunes urbanisés. Virée, sortie avec consommation d'alcool. A Yamoussoukro, les étudiants ont surnommé
ceux des leurs qui adorent les "show" (sorties arrosées d'alcool) les
showfeurs. Ivoir'Soir, 13.11.1997. Si je réussis à la [: une jeune fille] sortir de l'eau, vous me devez un show ! (BD.) Ivoir'Soir,
15/16/17.05.1998.
DER.: showfeur*.
showfeur, n.m. Dispon., (hybride anglais /français),
oral, argot estudiantin. Amateur de virées bien arrosées. A Yamoussoukro, les étudiants ont surnommé ceux des leurs qui adorent les
"show" (sorties arrosées d'alcool) les showfeurs. Ivoir'Soir,
13.11.1997.
si, adv. Fréq, oral, écrit, mésolecte, basilecte. Après une
question assertive simple, réponse positive, là où on attendrait
"oui". "Mais vous gagnez
plus de 70 000 F par mois ici ?"- "Si ." A. Touré, 1985 :
113. "Mais enfin, savez-vous
répondre à la question ?"-"Si ! je connais*’’. (Etudiant,
Abidjan, 1984). "As-tu entendu ce
que dit Radio *Treichville ?"-- "Si !"(Conversation,
Abidjan, 1995).
sibissi, n.m. V. AULACODE*, AGOUTI*.
sibo, [sibo], n.m. Spéc., (flore), (du nzima, de l'agni). (Nauclae Pobeguini [Hua
ex Pob.] Merrill. Arbre moyen de la fam. des Rubiacées. Fleurs en grosses
boules jaunâtres odorantes, fruits comestibles formant une masse pulpeuse jaune
à maturité, à odeur de pomme et ayant l'aspect extérieur d'une petite éponge
très fine.
SYN.: onhon (abé), kobadi (mandenkan), patouguiné (krou).
SICF, n.f. Usuel, (administration), tous milieux.
Sigle pour Société Ivoirienne des Chemins de Fer. Depuis le 01.02.1993, la SICF met à la disposition des usagers des
trains rapides Abidjan-Bouaké. F.M., 09.02.1993.
Sicobois, n.m. Dispon.,
argot urbain, (sorte de mot-valise composé à partir de Sicogi, promoteur
immobilier renommé et de "bois"), oral surtout, plaisant. Nom
donné « maisons* en baraque »
du quartier populaire de Yopougon à Abidjan, donc : bidonville. La scène commence à Yopougon, dans l'un des
multiples "matitis"* de la ville. Un "Sicobois", pour
employer le vocabulaire local. Nouveaux Horizons, n° 144, cité
Dagnac, 1996 : 148.
SYN.: campement*, habitat* sauvage, habitat* spontané,
poto*-poto, quartier* spontané, matiti*.
sidologue, n.m. Dispon., (récent, années 90). écrit, oral,
mélior. Scientifique, spécialiste du sida. [.] de nombreux scientifiques, en majorité des sidologues [.]. FM.,
29.11.1990. Perçus comme les véritables
sidologues, [.] ils ont donné à cette rencontre télévisée, l'impression de
mépriser [.] les simples herboristes et tradipraticiens* qui se proclament
guérisseurs et dont les produits n'auraient pas l'efficacité souhaitée.FM
23.02.1993.
siélébé, [sjelebe], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Hexalobus crispiflorus A. Rich.). Arbre de la fam. des Annonacées qui
croît au bord des rivières. Bois de cet arbre tendre et blanc. Aubreville,
1959, I : 130.
siéouli, n.m. V. MOUTON* DE LA MORT.
siester, v. intr. Fréq., oral surtout, tous milieux. Faire la
sieste. Attention, Patron sieste ! Faut
pas réveiller lui ! (Boy, Abidjan, 1983).
siffler la
faim, loc.verb. V.
VENTRE*.
signal, n.m. V. SYMBOLE*.
signaler, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, péj. Dénoncer,
« cafarder », rapporter à un supérieur un acte délictueux commis par
un employé. Ainsi le standard sonnera
toujours occupé. Comment ? La signaler ? A qui ? Allo ! Je dis : à qui signaler
une secrétaire ?- A son patron ? Mon cher beau-frère, tu perdras ton temps.
Signaler une secrétaire à son patron !!! J. Guénaman Colbert, 1985 : 29.
silure, n.m. ou f. Spéc., (faune).
1- Poisson à
barbillons d'eau douce ou saumâtre, généralement consommé frais ou fumé. Fam.
des Claridae.. [.] sa Blanche ne lui
satisfit* plus : elle devint pour lui froide comme un serpent, fade comme de la
silure non pimentée [.]. Kourouma, 1990 : 117. Sapia [.] est également le siège d'une légende concernant cette fois
des poissons, énormes silures auxquels personne ne doit toucher. Rémy, 1996
: 104.
2- silure
électrique, (Malapterus electricus Gmelin). Poisson d'eau douce surtout
connu pour les décharges électriques qu'il émet. (Fam. des Malapterurides). Les guérisseurs utilisent la peau du silure
électrique. (Informateur, Abidjan, 1982).
3- silure
machoiron, V. MACHOIRON*.
simple,
(jouer ---- ), loc.verb. V.
JOUER*. Quand tu
joues simple, tu dois rendre ce que tu as gagné au perdant. Voilà ! (Informateur,
Tiassalé, 1980).
ANTON.: jouer* contre.
simulie, n.f. Spéc., (santé). Diptère nématocère
ayant l'aspect d'un moucheron, agent vecteur de l'onchocercose*. Gentilini
/Duflo, 1977 : 542. Le principal vecteur
porte un nom : simulium damnisum. Cette simulie se reproduit dans les rivières
et fleuves à cours rapides [.]. FM., 22/23. 11.1980. La maladie [: l'onchocercose*] est transmise par la piqûre des simulies.
FM., 22/23.11.1980. Aujourd'hui
les simulies se font de plus en plus rares. FM.,12.02.1981.
DER.: anti* simulidienne.
sincaler, v.intr. V. DECALER*. Déambuler
avec une allure très décontractée. Chez
les loubards / il sincale sur le pont. (Chanson "Zokin nin ya"
Groupe Les potes de la rue).
singe, n.m. Spéc., (faune). On distingue :
1- singe
des palétuviers, V. CALLITRICHE*, MONE*, SINGE VERT.
2- singe hurleur, V. AHUA*.
3-
singe-magistrat, V. COLOBE-MAGISTRAT*. Le singe-magistrat, quels que soient par ailleurs les autres
inconvénients de la blancheur de ses favoris, ne veut jamais sacrifier cette
marque qui le distingue des autres singes et lui donne la prestance et la
beauté qui font sa renommée. Kourouma, 1990 : 73.
4- singe
noir, V. COLOBE*. Et
plus loin répondent les cris rauques du singe noir [.]. Dadié, 1955 : 123.
5- singe
pleureur, V SINGE ROUGE, PATAS*. Les patas*, singes rouges, encore appelés singes pleureurs en raison de
leur cri plaintif[.] . Dekeyser, 1955 : 146.
6- singe
rouge, V. PATAS* (savane), V. COLOBE* BAI (zone
forestière). (Erythrocebus patas Schreber). Singe
cercopithèque très svelte aux membres et à la queue longs, à la tête ronde aux
forts sourcils et aux yeux enfoncés. Epais favoris tournés vers l'arrière.
Pelage rude au dessus rouge brique, dessous, avant-bras et jambre grisâtres. C'était tantôt le singe noir qui venait lui
tirer la barbe, tantôt le singe rouge qui lui tendait des pièges. Dadié,
1955 : 45. Les singes verts qui
apprennent à faire les grimaces des singes rouges restent toujours des singes
verts. Du Prey, 1979 : 70. Singe femelle patas ou singe rouge domestiqué, ayant "adopté"
une petite mangouste* brune (légende sous photo). Oberlé 1983 : 25.
Haltenorth /Diller, 1988 : 265. Jamais
les singes rouges ne croiront aux civilités des chiens chasseurs. Kourouma,
1990 : 87. Signalé (Comoé). Bousquet,
1992 : 155.
SYN.: patas*, singe pleureur.
6- singe
vert, n.m., V.
CERCOPITHEQUE*. (Cercopithecus aethiops sabaeus Linn.). Singe
cercopithèque des savanes arborées qui vit en troupes importantes près de
l'eau, aux favoris jaunes formant une demi-lune avec la touffe de poils
pré-auriculaires, pas de bande frontale blanche. Dessus vert doré. Effectivement Adou se sentait étranger à ces
grands garçons avec qui il ne pouvait parler sans effort que du passé, des
abeilles, des touracos*, des pigeons verts*, des fourmis-magnans* qui avaient
dévoré son petit singe vert en une nuit. Du Prey, 1979 : 38. Les animaux les plus nombreux [: dans le
parc de la Comoé] sont les antilopes [.]
et les singes (cynocéphales*, patas*, singes verts, colobes*, cercopithèques*,
pétauristes. Oberlé, 1983 : 30. Haltenorth
/, Diller, 1985 : 282. Signalé (Comoé,
Azagny). Bousquet, 1992 : 155.
SYN.: callitriche*, malbrouck (inusité
sauf manuels,CTFT, 1989 : 1080), singe des palétuviers, vervet.
sing-sing, n.m.V. COB DEFASSA*.
sinndé, n.m. V. MULET*.
sinzang, n.m. Spéc., (tradition.), (du sénoufo), V.
BOIS SACRE*. Qui plus est : il faut
aussi passer par le feu d'épreuves qui peuvent être très dures et cruelles.
Cela se passe au sinzang ou bois sacré*. Conte, 1981 : 95.
sioukô, [sjukC], n.m. Dispon., (alimentation), (du bété). Plat composé de
champignons, de diverses "feuilles" (tikliti, bitê), de piment sec ou
frais, d'huile rouge* et de sel. Le
sioukô se mange accompagné de tarot* ou de patate douce*. C'est, dit-on, faire
honneur à un étranger que de lui offrir du sioukô. Télé-Miroir n°10,
juin 1982.
sipo, [sipo],
n.m. Spéc., (flore), (de l'attié),
mais assez fréq. (Entandrophragma utile [Dawe et Sprague] Sprague).
Grand arbre de la fam. des Méliacées qui fournit un bois rouge réputé semblable
à l'acajou. Roberty, 1954 : 158.
Aubreville, 1959, II : 178. [.] un sipo
sacré, protégé d'une tribu, qu'aucun planteur* n'a eu l'audace de faire
supprimer. Conte, 1981 : 28. Principales
essences exportées : samba*, sipo, acajou*, tiama*, makoré*, bété*, iroko*,
ilomba*, aninguéri*, framiré*, fromager. Oberlé 1983 : 16.
COM.: sipo est le
nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 376.
SYN.:
acajou-sipo, assie (Cameroun), utile (Angl.), bada (wobé), badié (yakouba),
iou-iri (gouro), mébrou (krou), n sizé (bété).
sirène, n.f. V. MAMIE* WATER.
sisal, n.m. Spéc., (flore). (Agave americana
Linn.). Plante de la fam. des Agavacées parfois cultivée, à la hampe
florale pyramidale pouvant atteindre 3 m. de hauteur. Roberty, 1954 : 337.
sisina, [sisina],
n.m. Spéc., (flore), (du mandenkan). Terme
générique regroupant un petit arbre des galeries forestières, le sisina des
galeries (Manilkara multinervis [Baker] Dubard) et un grand arbre de forêt
dense humide, le sisina de forêt (M. sylvestris Aubr. et Pellegr.), fam.
des Sapotacées. Aubreville, 1959, II : 122.
sissa-sissa,
adv. Dispon., (de l'arabe
"fissa"). Vite, rapidement. "Sissa-sissa"
le roi nègre n'avait que ce mot sur les lèvres [.]. Kourouma, 1990, 48. De très bon matin, les premiers convois
descendirent sissa-sissa sur le Sud pour aller tirer le train de Djigui. Ibid. : 76.
sista, sister,
[sista], n.f., Fréq. (de l'anglais
"sister", par allusion à l'origine ghanéenne ou nigeriane de certaines prostituées), oral urbain, péj.
1-
Prostituée. Le problème avec la femme,
c'est ça ? Quand elle te tourne le dos la nuit, cours en même temps chez les
sisters" si tu n'as pas peur du sida. Ivoir'Soir,
26/27/28.09.1997. C'est dommage que nous
l'apprenions au moment où le réseau [: de prostitution] est mis à nu. Sinon nous l'aurions indiqué à nos sistas qui,
paraît-il, chôment.* Ivoir'Soir, 26.11.1997. Ils organisent une conférence internationale sur la prostitution et ils
n'invitent pas nos sistas d'ici Ivoir'Soir,
01.12.1997.
LOC.: faire sista y a travaillé*.
COMP.: sista great comfort*
2- sista great comfort, n.f. Dispon., oral urbain, iron.
Prostituée
de luxe. Cette femme est une hum ! "sista great comfort". Vous comprenez maintenant ? Ivoir'Soir,
11.06.1997.
3- sista y
a travaillé, (faire ----), loc.verb.
Dispon., (par imitation de la façon dont se désignent les prostituées d'origine
ghanéeene), oral surtout, fam., argotique, mésolecte ou basilecte urbain, iron.
Exercer le métier de prostituée. C'est
pas possible ! Pour faire "sista y a travaillé" il faut aussi des
diplômes ? Ivoir'Soir, 29.04.1997.
sister, n.f. V. SISTA*. [.] chez nous, si on veut lutter contre
l'arrivée des prostituées, les sisters sont reconnaissables à l'oeil nu. Ivoir'Soir,
29.07.1997.
sitatunga,
situtonga, situtunga, n.m. V. GUIB*. Signalé (Taï, Azagny). Bousquet, 1992 :
170.
situé,
(être ---- sur son sort), loc verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Etre
fixé sur son sort. Il leur reste quatre
rencontres pour être situés sur leur sort. FM. 15.10.1990.
six mois, n.m.pl. Vieilli. Oral surtout. Nom d'une migration saisonnière qui amène
les jeunes gens du nord sur les plantations du sud, de juin /juillet à décembre
/janvier. La durée de ces migrations peut varier de quatre à huit mois mais le
plus souvent est de six mois. C'est d'ailleurs ainsi "les six mois"
qu'elles sont désignées. Le terme de
"six mois" s'applique aussi bien à l'action de migrer saisonnièrement
(: je vais faire les six mois) qu'à son agent ( : les six mois sont de retour).
Etude régionale, 1963 :52.
six sur six,
(faire ---- ), loc.verb. V.
BOUCLER* LE CIRCUIT.
small-soldiers, n.m.pl.. V.
ENFANTS*-SOLDATS. Un
quatre-quatre avec à bord plein de gosses, plein d'enfants*-soldats, des
small-soldiers. Kourouma, 2000 : 56.
sobou, [sobu], n.m. Spéc., (flore), (de l' abé). (Cleistopholis patens [Benth.]
Engl. et Diels). Arbre de la fam. des Annonacées à croissance rapide et à bois
blanc très tendre. Aubreville, 1959, I : 126.
SYN.: agouto (ébrié) bokouboué (gouro), botopouo (attié).
sobré gaz, n.m. Dispon., tous milieux urbanisés, jeunes. Danse
moderne inspirée par des rythmes traditionnels. Et alors que la radio, la télévision, et Ivoire-Dimanche, passent en
revue les rois du Gbégbé*, de l'aloukou*, du goli*, du Yatchana*, du Sobré gaz,
du Dopé* . Y. Konaté, 1987 : 102
société des
masques, n.f. V.
MASQUE*.
SODECI, [sodesi], n.f.. Usuel,
oral, écrit, tous milieux. Compagnie concessionnaire responsable de la
distribution de l'eau en Côte-d'Ivoire. Le
litre d'eau potable est payé sept fois plus cher que celui de la SODECI. Bonnassieux,
1987 : 110.
sodja-boys, n.m.pl. V. ENFANTS*-SOLDATS.
soeur, n.f, adj. Usuel.
1- Appellation
pouvant désigner la soeur utérine (V. SOEUR MEME PERE-MEME MERE), mais
aussi la demi-soeur (V. SOEUR MEME PERE, SOEUR MEME MERE), la cousine, tout
membre féminin de la famille étendue relevant de la même classe d'âge que le
locuteur, toute personne féminine originaire du même village, de la même
ethnie, ou du même pays, à la limite toute femme de race noire."Quelle est cette sœur ? Tu ne m'en as
jamais parlé."-"C'est la fille du petit-frère* de mon père". Amon
d'Aby, Entraves, 1965 : 52. Antoinette,
c'est ma soeur même père-même mère, pas Patricia, elle c'est ma soeur même mère
mais son père est un Ghanéen. (Serveuse, Abidjan, 1984). J'avais une grande soeur de même père à
Bamako. Deniel, 1991 : 63. Tu lui dis
:"Ma soeur, tes règles, quand tu les as eues ?" Krol, 1994 : 132.
Je lui ai dit : "Ma soeur, je ne te
connais pas, mais je veux t'aider, confiance*-moi". (Infirmière,
Abidjan, 1995).
COMP.: soeur de
même père, soeur de même mère, soeur même père même mère, grande* soeur,
petite* soeur, soeur crédit, soeur en crédit.
2- soeur
en crédit, soeur crédit, nom donné à une commerçante itinérante d'articles
vestimentaires ou ménagers, qui vient rendre visite à ses clientes potentielles
à leur domicile ou sur leur lieu de travail et qui noue avec celles-ci des
liens amicaux permettant la vente à crédit. Chez nous, la terminologie de la parenté ne se limite pas à la seule
famille biologique. Elle s'étend de la parenté à plaisanterie, à la parenté
spirituelle, à la parenté économique. En effet de même qu'il est question de
frère* de sang, de (frère) toukpè,* de frère en Christ, on peut désormais
parler de soeurs en crédit. FM, 10.02.1993. [.] on peut désormais parler de soeurs en crédit. Vocable qui mieux
que l'expression Nana* benz pourrait désigner ces commerçantes ayant choisi
d'exercer leur métier essentiellement sur le lieu de travail de leur clientèle,
dans un certain contexte de famille. FM, 10.02.1993. Des visages de … soeurs en crédit que sépare
leur situation sociale, mais qui pratiquent avec plus ou moins de bonheur le
petit commerce d'articles vestimentaires ou ménagers. FM.,
10.02.1993. "Qu'avez-vous à déclarer
?"-"Je suis soeur crédit. Fais nous fais*". (BD) FM., 30.02.1993.
sofa, sofa-soldat, n.m.
1- Spéc., (histoire), (du mandenkan). Soldat de
l'armée de Samory Touré à la fin du 19ème siècle. V. ALMAMY*. A la suite d'un malentendu entre l'Almamy*
et le chef de Kong, les sofas de l'Almamay* avaient détruit cette ville si
pieuse, si riche en grands marabouts. Koné, 1976 : 123. Accoutré* d'un grand boubou* surmonté d'un
turban noué à la manière des sofas de Samory.[.]. Y. Konaté, 1987 : 47. Les derniers jours ont été difficiles : mes
sofas ont beaucoup combattu. Kourouma, 1990, 26. "Ses Sofas [: ceux de Samory] n'ont pas fait de tort aux gens [: de Bondoukou] comme à Kong" déclare El Hadj* Bamba.
Ivoir'Soir, 11.11.1997. Samory
était un chef malinké qui s'est opposé aux conquêtes françaises pendant la
pénétration française et dont les sofas-soldats tiraient beaucoup.
Kourouma, 2000 : 97.
2- Dispon., oral, écrit, mésolecte, péj. Par
référence au comportement belliqueux des soldats de Samory Touré, journaliste
n'hésitant devant aucun moyen pour faire triompher les idées de son parti
politique. V. GRIOT*. Les
Ivoiriens ont ainsi découvert l'autre journalisme, sans foi ni loi. A gauche
comme à droite. Des journalistes, devenus des Sofas. FM.,
18/19.05.1996.
sogo, [sCgC], v. invariable. Dispon., (du mandenkan "percer" ), argot nouchi, oral surtout, péj.
Poignarder. Ahhh ! Je vous tiens enfin...
Je vais vous sôgô. Héhéhé ! Tout d'abord donnez-moi tous vos bijoux et que ça
saute ! (BD) Ivoir'Soir,
29.04.1998.
soigner à
l'indigénat, se soigner à l'indigénat, loc.verb. V. A* l'INDIGENAT. Il était malade, on l'a soigné à l'indigénat. ID, n° 939,
05.02.1989.
soigneur, n.m. Dispon., argot universitaire, oral, fam., iron. Nom donné
à l'étudiant qui n'a pu trouver une place assise dans le car universitaire. Soigneurs : l'immense catégorie de ceux qui
voyagent debout. Se subdivise en deux-sous-catégories : les infirmiers :
soigneurs se trouvant dans le couloir du car, et les médecins :
soigneurs se trouvant au salon ou arrière du glase*). Campuslexique,
1978, 11.
ANTON.: malade*.
soir, n.m. Assez fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Après-midi,
période allant de la fin du repas de midi, à l'heure du dîner. V. NUIT*.
A demain soir, 16 h ! Entendu. (Coiffeur;
Abidjan, 1984).
soixante-onze, adj. numéral cardinal, V. ET*
sokouy, [sokwi], n.m. Spéc., (flore), (du soussou, l. de Guinée). (Ficus ovata
Vahl.). Grand ficus au feuillage épais des bords de lagunes ou de rivières.
Aubreville, 1959, I : 86.
solde, n.f. Fréq., (vocab. militaire), oral, écrit, mésolecte.
Salaire, paye, rétribution d'une personne salariée quel que soit son
emploi. Je crois qu'il faut aider les
parents, sans toutefois* donner toute la solde. En ville on a beaucoup plus
besoin d'argent qu'eux. (Infirmier cité in Gibbal, 1974 : 59). Et dire que je percevais ma solde le premier
de tous les mois. Mes camarades de bureau étaient fatigués de mes fréquentes
demandes d'argent. I.B. Koulibaly, 1978 : 15.
solder, v.tr. Fréq., oral, écrit. Payer qqun,
verser un salaire, un traitement, une bourse. Plus grave encore, On parlait de "solder" un professeur de
mathématiques supérieures comme moi au même indice qu'un ouvrier ! I.B.
Koulibaly, 1978 : 5. J'ai quitté* parce
que Patron a fait trois mois sans me solder. (Blanchisseur, Abidjan, 1983).
sole, n.f. Spéc., (faune).
1- sole de
roche, poisson de mer de la fam. des Soleidae au corps ovale et
comprimé, portant les yeux sur le côté droit, à bouche petite et dissymétrique.
On distingue localement plusieurs espèces à la chair appréciée dont : la sole
pole (Pegusa lascaris Risso) ; la sole du Sénégal (Solea
senegalensis Kaup) ; la sole à six ocelles (Dicologoglossa
hexophthalma Bennett) aux jolis ocelles chocolat auréolés de clair. Les soles de roche sont plus fines et plus
appréciées que les soles cynoglosses. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 108. Seret /Opic, 1981 : 362-367.
SYN.: abrawan,
bambakou.
2- sole,
sole-langue de chien, poisson de mer de la fam. des Cynoglossidae, au corps
allongé, linguiforme, sans nageoire pectorale et portant les yeux sur le côté
gauche. Chair très appréciée. Les espèces locales les plus communes sont :
Cynoglossus senegalensis Kaup = C. goreensis Steindachner (la plus
grande) ; C. monodi Chabanaud ; C. canariensis Steindachner. Seret
/Opic, 1981 : 368-370.
ENCYCL.:
"sole" est l'appellation en principe réservée aux Soléidés.
SYN.:
cynoglosse*, bamban doubie, lavranda.
soleil, n.m. Fréq., surtout écrits litt. (calque l.loc.,
notamment mandenkan), recherché. Jour, journée. Déjà cinq soleils de tombés, de parcourus [.]. Kourouma, 1970, 124. Hélas ! par dessus son corps admirable les
passions et les soleils étaient passés, dévastateurs. Anoma Kanié, 1978 :
86. Pendant huit soleils et soirs j'ai
voyagé pour venir vous annoncer que les Toubabs* de "Fadarba"
descendent vers le sud. Kourouma, 1990 : 18. La puissance et le pouvoir de Samory sont finis comme ses soleils. Kourouma,
1990 : 45. Le long de tout un soleil,
moi, Djéliba, je racontais et chantais [.]. Kourouma, 1990, 189
solide, (ne
pas avoir du ---- entre les jambes), loc. verb. Dispon., (calque du mandenkan), oral, péj. Ne pas être
un homme, « ne pas avoir de couilles », être lâche. Lâches, tous des fils de lâches. Pas un seul
parmi vous n'a du solide entre les jambes. Kourouma, 1990 : 242.
solo, n.f. V. PAPAYE* SOLO. Pour l'entrée, il faut des papayes* mais Patron* n'aime que les
solos. (Cuisinier, Abidjan, 1990).
faire le
solo, faire son solo, loc.verb. V. FAIRE
BOUCAN*.
solution-replâtrage, n.f. Dispon., écrit, intellectuels, péj.
Façon de porter remède à un problème structurel important, de façon
superficielle et provisoire. Ce genre de
solution-replâtrage n'est pas bien sûr le remède à un phénomène d'origine
plutôt structurelle dans la mesure où les diplômés qui se sont présentés sur le
marché de l'emploi n'étaient pas ceux dont le développement de la Côte d'Ivoire
avait un besoin immédiat dans son étape actuelle. FM., 15. 01.1982.
soman, [somS],
n.m. Dispon., (tradition), (du
baoulé "fiancailles"), oral, sud. Première étape du mariage
traditionnel en pays akan. La jeune fille est confiée à un jeune homme avec qui
elle a des relations sexuelles mais avec lequel elle n'habite pas. C'est à Agboville que j'ai connu un premier
garçon, on peut dire un soman et j'ai eu un enfant avec lui. Deniel, 1985 :
94. J'ai connu un Ivoirien mais il ne m'a
pas mariée*, nous sommes restés soman. Deniel, 1985 : 67.
sometimes, n.m. Dispon., argot estudiantin, (de
l'anglais), oral, péj. Argument peu convaincant. C'est un sometimes de maniérage (: C'est un chantage qui ne peut
pas me convaincre, Kouadio-Nguessan, 1990 : 360).
somme
toute, loc.adv. Dispon.,
oral, écrit, acrolecte, mésolecte. Au total, en tout. Le gouvernement vient de prendre une décision pour bitumer la route,
les travaux dureront trente-trois mois somme toute. ID 12.01.1975.
sommeilleux,
n.m. Spéc., (santé). Nom donné
à un malade atteint de maladie du sommeil V. TRYPANOSOMIASE*. La soeur canadienne me disait ce matin que
les lépreux, les sommeilleux de notre dispensaire ont un nouvel espoir. Du
Prey, 1979 : 156. Les sommeilleux se
réveillèrent. Conte, 1981 : 52. La
glossine s'infecte en piquant de jour un sommeilleux. FM.,
05.01.1981. Après avoir pourvu les
dispensaires en lépreux, sommeilleux, ulcéreux, hernieux, goitreux, tuberculeux
et femmes en couches [.]. Kourouma, 1990 : 82.
sommer, v.tr. Dispon., oral, écrit, mésolecte.
Faire des sommations. Quand tu vois un
braconnier, tu le sommes d'abord. (TV.,13.02.1982, 21 h.)
somon, n.m. (du sénoufo et du mandenkan). V.
RIKIO*. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 140.
son, n.m. V. ANTILOPE*-SON.
sondja, [sTdFa],
n.m. V.
GENS*-EN-BOIS, BLOLO* BIAN, BLOLO* BLA, STATUETTE* COLON. Le charme suranné des sondja ou statuettes colon. (titre de
chapitre), Gaudio /Roekeghem, 1984 : 197. Mais
pourquoi le nom de "sondja" ou statuettes* colon ? Parce que le terme
"sondja" est une déformation du mot "soldat". Lorsque les
Ivoiriens et les Ghanéens revinrent d'Europe, après la Première Guerre
Mondiale, ils racontèrent en détails leur séjour et voulurent l'immortaliser en
se faisant photographier en "soldats". Très vite, las
artistes-sculpteurs s'emparèrent de cette mode et se mirent à faire des
statuettes où l'influence européenne était poussée dans les moindres détails,au
point d'être caricaturale. Ibid. : 198.
sonner, v.intr. Dispon., oral, mésolecte, basilecte.
Klaxonner. Y a pas d'autre mobili qui
sonne comme lui. (: il n'y a pas d'autre voiture pour klaxonner comme
celle-là, ID, 14.01.1973). Patron,
chauffeur là* il dit qu'il a sonné fort fort mais tu as pas vu lui.
(Gardien, Abidjan, 1983).
sophistiquement, adv. Dispon., écrit, rech.erché De
manière sophistiquée. Ce sera bientôt des
civils ivoiriens contre une armée d'un pays sophistiquement armée. Détective,
06.03.1995.
sora, n.m. Rare, (tradition), (du mandenkan
"griot des chasseurs"), oral , écrit, litt. Griot musicien
appartenant à la confrérie des chasseurs et dont le rôle est de chanter les
louanges des héros chasseurs. Moi, Bingo,
je suis le sora, je louange*, chante et joue de la cora*. Un sora est un
chantre, un aède qui dit les exploits des chasseurs et encense les héros
chasseurs. Kourouma, 1998 : 9.
sorcier
(1), sorcier mangeur d'âmes, n.m.ou f.
Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux, toujours péj. Possesseur
de savoirs et de pouvoirs supra-naturels ou traditionnels, utilisés à des fins
maléfiques. Le sorcier est, en
effet, le jeteur de sorts, le spécialiste des sciences occultes, le technicien
de la magie, l'être essentiellement mauvais qui rend malade par envoûtement et
peut manger* l'âme de ses victimes. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 16. Beau le
coup de filet [.] 39 sorciers ont été du coup démasqués[.], jamais on n'a vu
autant de sorciers tomber à la fois. Ivoir'Soir,
17.08.1992. La réputation de cette femme
[.] est si grande qu'elle attire à elle des cas désespérés de malades qui,
après moult pélérinages dans les antres des marabouts* et maintes
pérégrinations chez les charlatans* trouvent [.] enfin une solution à leurs maux causés le plus souvent par des
sorciers. Nouvel Horizon, n°145, 1992. Ils formaient un virulent trio de sorciers. Ils mangeaient* sans pitié
leurs compatriotes. Ivoir'Soir, 26.04.1994. Wallahé*! Rechercher le sorcier mangeur d'âmes. Le mangeur* d'âmes qui
avait bouffé* le soldat*enfant, le capitaine Kid, djoko*-djoko. Kourouma,
2000 : 67.
ANTON.: devin*, féticheur*, guérisseur*,
voyant*.
COMP.: contre-sorcier.
sorcier (2), n.m. Dispon., argot estudiantin, oral, fam.,
mélior. Au restaurant universitaire, celui qui sert la sauce*. Les sorciers sont d'une importance capitale
en matière de djaffe* : ils acceptent souvent de mettre un peu* si vous le leur
demandez. Campuslexique, 1978 : 2.
sorgho, n.m. Spéc., (flore).
1- (Raphis
sorghum [Linn.] G. Rob.). Céréale cultivée communément en zone de savanes.
Variable avec nombre indéfini de races et lignées qui peuvent grossièrement se
répartir en : var. durra [Forsk.] G. Rob : c'est le dourra des Arabes
surtout cultivé dans le Sahel ; var. saccharata G. Rob. dont la moelle des
chaumes est souvent assez sucrée mais qui est peu cultivée ; var. sorghum à
gros grains, productive mais d'assez faible valeur alimentaire ; var. usorum G.
Rob. à panicule dense et généralement mutante, qui donne les meilleurs sorghos
à grains alimentaires, kindé et kéninkés des Mandingues. Roberty, 1954 : 404.
On distingue généralement le sorgho blanc et le sorgho rouge (V.
BIMBIRI*). A l'heure du repas, la
grande famille ivoirienne se réunit autour d'un plat unique de céréales (riz,
maïs*, mil*, sorgho) ou de tubercules (igname*, taro*, patate* douce) arrosé
d'une sauce* épicée, différente selon les régions. Oberlé, 1983 : 68. On découvre en même temps [.] les vertus
fondamentales du riz, du manioc*, de l'igname*, du maïs*, de la banane*
plantain, des agrumes, du mil* et du sorgho, de l'arachide* de bouche et de
toutes les plantes maraîchères : gombo*, tomate, poivron, concombre, haricot*
niébé, aubergine*. David, 1986 : 65. On
cultivait le mil*, le sorgho, le riz et l'arachide. Deniel, 1991 : 19.
"Ah ! il est sorti hein !"
répond sa femme occupée à piler du sorgho dans le seul endroit sec des parages.
Tierno Monenembo, 1993 : 24. [.]
cultures vivrières telles qu'ignames*, manioc*, mil*, sorgho. Rémy, 1996 :
104.
SYN.: gros* mil.
2- sorgho sauvage, (Sorghum arundinaceum). Grande graminée annuelle qui peut atteindre trois
mètres de haut. Roberty, 1954 : 404.
sortie, n.f. Fréq., oral, écrit.
1- sortie
de deuil, cérémonie marquant la fin de la période officielle de deuil. V.
QUARANTIEME* JOUR.
2- sortie
de terrain, dispon.,
argot des jeunes urbanisés, iron. Coup de canif dans le contrat,
infidélité. Ils filaient le parfait amour
avec de temps à autre une "sortie de terrain" de Jean. M.
Coulibaly, 1992 : 21.
3- sortie
des chaises, V. CHAISE*.
4- sortie
du bois sacré, spéc.,
(tradition, surtout nord et ouest). Cérémonie marquant la fin de
l'initiation et durant laquelle les jeunes initiés regagnent le village en
procession après circoncision ou excision. La sortie du bois sacré est
considérée comme une nouvelle naissance donnant accès au monde des adultes. La région [: de Daloa] compte d'importantes ressources
touristiques : les singes sacrés de Glentitapia, la sortie du bois sacré de la
danse panthère* de Vaou, les danseurs sur l'échelle de Mangué [.]. FM.,
17.05. 1980. Les fêtes les plus
importantes [.] se rattachent au cycle de la vie (circoncision* ou excision*,
fin de l'initiation des jeunes avec sortie du bois sacré, fêtes des
générations*) ou au cycle agraire (fête des ignames ou du riz). Oberlé,
1983 : 86.
sortir, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Nombreuses
loc. verb.:
1- sortir de
la clandestinité, V. CLANDESTINITE*.
2- sortir
le prof., argot
estudiantin, oral, fam. Avoir une bonne note. Là, man*, j'ai sorti le prof ! Il m'a donné 16 ! (Lycéen, Abidjan,
1983).
SYN.: sortir la note*, couper haut*.
ANTON.: couper bas, mettre* un étudiant.
3- sortir
la note, V. SORTIR LE PROF*. En tant que cartouchard*, il fallait qu'il sorte la note ! (Etudiant,
Abidjan, 1988).
4- sortir
la bagne, argot estudiantin,
oral, fam. Se payer une voiture de luxe, s'offrir une chouette bagnole. Elle a réussi au bout de quatre ans
d'économie à sortir la bagne. Campuslexique. 1978 : 9.
5- sortir
la chaise, sortir les chaises, V. CHAISE*.
6- sortir
la fille, fréq.,
oral, fam. Euphémisme pour avoir une relation sexuelle avec une jeune
fille. Kouassi, il sort toutes les filles
qu'il veut !! (Etudiant, Abidjan, 1990).
7- sortir
les masques, V.
MASQUE*.
8- sortir
les phases, V. PHASE*.
9- sortir
une danse, V. DANSE*.
10- sortir
une science, lrgot estudiantin,
oral, fam. Pour un étudiant, avoir un comportement ou une parole
inattendus, pour se faire remarquer ou faire le malin. Les bréqueurs* se contentent de sortir des sciences de temps à autre
pendant les cours afin de distraire leurs camarades. Campuslexique,
1978, 5.
SOTRA, sotra,
n.f. Fréq. (sigle Société de transport
Abidjanais), usuel.
1- Société de
Transport Abidjanais qui fournit à la fois les bus et les bateaux*-bus aux
habitants de la capitale économique. Maîtres
de ces inextricables noeuds de véhicules, les chauffeurs de bus de la Sotra
affichent le plus profond mépris pour la couleurs des feux. FM.,
22/23.11.1980. Certes la Sotra, avec 1200
autobus, assure un service sans égal dans toute l'Afrique de l'Ouest [.]. Oberlé,
1983 : 44. Ce n'est pas nouveau : qu'on
se souvienne de la tentation monopoliste de la Société des Transports
Abidjanais (SOTRA). A. Touré, 1985 : 253. En 1982, en jetant sur l'eau quelques dizaines de bateaux*-bus
fraîchement débarqués de France, la même SOTRA faisait péricliter le commerce
des pinassiers* initiateurs du transport sur la lagune. A. Touré, 1985 :
253. Avec l'extension du trafic urbain,
la SOTRA a pris progressivement le monopole du transport collectif, réduisant à
presque rien la part occupée par les petites entreprises de transport privées à
l'intérieur de la ville. Bonnassieux, 1987 : 35. Donc pour la visite du pape, ils avaient fait venir d'Abidjan à Gagnoa
des autobus de la SOTRA parce que dans les villes de l'intérieur ça n'existe
pas les transports en commun. Krol, 1994 : 124. A Abidjan, les transports en commun sont représentés par les autobus
verts de la Sotra (Société d'économie mixte à participation majoritaire de
l'Etat). Rémy, 1996 : 197. [.] pas
parce qu'à Bouaké, il n'y a pas de bus de la sotra ou des taxis*-compteurs*.
FM.: 16.02.1993.
2- n.f. Fréq., argot urbain, oral, fam., péj..
V. TOUTOU*. Prostituée qui hante les arrêts de bus. On les appelle les sotra parce que les filles là*, elles sont comme les
bus, elles travaillent sur la route et tout le monde peut les utiliser. (Informateur,
Abidjan, 1974). Il n'a pas de titus*. Il
va avec les sotra ou les sao*. (Etudiant, Abidjan, 1987). .
COMP.: faire
sotra.
3- sotra,
(faire ---- ), loc.verb. Argot
urbain, péj. Se prostituer. Quand son
grotto l'a jetée*, elle est restée à Abidjan. Maintenant elle fait sotra.
(Serveuse, Abidjan, 1983).
sou (se
faire du ---- ), loc.verb.
Fréq., oral surtout mésolecte et basilecte, milieu urbain. Se faire du
fric. Leur souci : draguer les hommes
pour se faire du sou. FM., 17.04.1992.
soucé, [suse], n.m. Spéc., (flore), (du foula). (Ficus dicranostyla Milbr.).
Arbuste ou arbre moyen de galeries forestières ou de savanes. Aubreville, 1959,
I : 78.
SYN.: toro = sourou (mandenkan), yengraï (baoulé).
souchet
[comestible], n.m. V. POIS*
SUCRE. (Cyperus esculentus Linn.). Herbe vivace de 30 à 40 cm. aux rhizomes
grêles, s'épaississant en tubercules jaunâtres. Ces tubercules de la grosseur
d'une petite coque d'arachide sont vendus sur les marchés. On les mâche pour
leur goût sucré et on recrache les fibres. Roberty, 1954 : 381.
SYN.: amande de terre (rare loc.), pois* sucré, tioko*.
soudanite, n.f., Vx. (dérivé de" Soudan"). Sorte de
dépression qui passait pour frapper les Européens, à la suite d'un long séjour
dans la brousse africaine. Pris entre
deux crises de malaria ou de soudanite [.]. Tilliette, 1984 : 296.
soudure,
1- n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Période
difficile comprise entre la fin des réserves (alimentaires et monétaires) et la
nouvelle récolte. Les fêtes suivies
d'inconsidérées ventrées se sont prolongées, sous n'importe quel prétexte
jusqu'aux premières pluies, jusqu'à ces durs mois de soudure qui, cette
année-là, se révélèrent trois fois incléments. Kourouma, 1990 : 252.
SYN.: famine*,
inter-saison*, période de faim.
2- soudure,
(prêt de ---- ), n.m.
Dispon., (administration). Prêt
accordé par le gouvernement aux regroupements de paysans pour leur permettre
d'affronter la période difficile séparant la période d'épuisement des réserves
financières et alimentaires et la nouvelle récolte. Les prêts de soudure sont accordés aux paysans pendant l'inter-saison*
pour leur permettre de faire face à leurs dépenses courantes. Ces prêts de
soudure sont faits uniquement aux paysans regroupés. FM.,
16.01.1980.
sougué, sougié, [suge] / [sugje], n.m. Spéc. (flore), (du soussou de Guinée). Nom porté par plusieurs
espèces d'arbres de la fam. des Rosacées : (Parinari Holstii Engl.), géant des
forêts denses humides à feuilles persistantes ou sougué à petites feuilles ;
(Parinari excelsa Sabine) ou sougué à grandes feuilles ; (Parinari
congensis P. Didr.) ou sougué des rivières, de taille moins élevée. Roberty, 1954 : 238. Aubreville, 1959, I : 179-181. Alors [ : en zone montagneuse] règne le sougué ou parinari, qui libéré de
l'entrave des lianes, assure, grâce à ses beaux branchages en éventail, des
forêts de coupoles si régulières qu'on les croirait taillées par un décorateur.
Conte, 1981 : 28.
SYN.: (P.
Holstii) so (abé), assain (ébrié), kotossouma = piolo (agni) ; (P. excelsa) :
tabotou (krou); (P. congensis) : kotosoma (attié).
soui-manga, souimanga,
n.m. Spéc., (faune), (du malgache).
Famille de petits oiseaux nectariniens butineurs, à longue langue mobile propre
à lécher le nectar, à bec effilé et courbe. Les mâles différenciés ont des
couleurs généralement brillantes, ce qui leur confère quelque ressemblance avec
la fam. américaine des colibris, nom par lequel il arrive qu'on les désigne
improprement. On distingue localement : le soui-manga brun (Anthreptes
gabonicus Harlaub), assez terne, inféodé aux mangroves ; le soui-manga de
Fraser (Anthreptes fraseri Jardine), vert avec une touffe rouge de chaque
côté de la poitrine ; le soui-manga à gorge jaune (Anthreptes
rectirostris Shaw) ; le soui-manga violet (Anthreptes longuemarei Linn),
à la coloration unique, (savanes boisées) ; le soui-manga à collier (Anthreptes
collaris Vieillot), vert à collier rouge, forestier ; le petit soui-manga à
longue queue (Anthreptes platura Vieillot) vert, violet et jaune avec deux
longs brins étroits, à peine élargis à l'extremité dépassant de la queue,
savanicole : le soui-manga olivâtre (Nectarinia olivacea Smith), olive
et gris au chant clair et doux, forestier ; le soui-manga olive à tête bleue (Nectarinia verticalis
Latham) des savanes boisées ; le soui-manga carmélite (Nectarinia
fuliginosa Shaw), chocolat, bleu métallique et violet métallique, côtier ; le soui-manga
à poitrine rouge (Nectarinia senegalensis Linn).), vert émeraude
métallique, jabot et ventre cramoisi, dos brun noir et ailes brun clair,
(savane et forêt claire) ; le soui-manga à ventre jaune (Nectarinia
venusta Shaw et Nodder) bleu, vert, pourpre et jaune à reflets métalliques ; le
soui-manga à ventre olive (Nectarinia chloropygia Jardine), bloc
forestier et savane humide ; le soui-manga minulle (Nectarinia minulla
Reichenow), forestier ; le souimanga cuivré (Nectarinia cuprea Shaw),
tout noir à reflets cuivrés ; le soui-manga éclatant (Nectarinia
coccinigaster Latham) brillamment coloré et de plus forte taille, (savanes
boisées) ; le soui-manga à longue queue (Nectarinia pulchella Linn.) qui
se distingue de l'Anthreptes platura par une tache pectorale rouge, commun ; le
soui-manga superbe (N. superba Shaw), de grande taille, au long bec
incurvé et au plumage somptueux (bloc forestier). Serle /Morel, 1988 :221-230. 14 espèces de soui-mangas signalées à Taï,
Marahoué, s à collier, s. à longue queue, s. éclatant (Comoé). Bousquet,
1992 : 173.
SYN.: colibri*,
oiseau* mouche. (termes impropres).
soukala,
soukhala, [sukala], n.m ou f. Spéc., (tradition), nord, régions de savane, pays lobi particulièrement. Habitat
traditionnel constitué par un terrain clôturé dans lequel s'élèvent les cases
en pisé et à toits en terrasses, occupées par chacun des groupes constituant
les éléments de la famille polygame africaine étendue. L'un de tes oncles hérita de ton père et te
chassa de la soukala paternelle. Koné, 1976, : 16. Les soukalas (ainsi se nomment les concessions*) étaient assez
distantes les unes des autres et le village était très étendu. Koné, 1976 :
19. Un coup de feu retentit dès que D.
franchit le seuil de la soukala. FM., 10.07.1980. Mais trois ans après, Poundjan n'est autre
chose que ce qu'il était, c'est à dire une ville morte, un village sénoufo
construit en banco* dans le style pur soukala qui s'étire de façon désordonnée
autour d'un vieux baobab* à l'ombre duquel on goûte à la sagesse des vieux*.
FM., 10.08.1980. Les Lobi édifient
de véritables forteresses en banco*, les soukala qui peuvent comporter jusqu'à
une dizaine de pièces individuelles et collectives, bien fraîches, à l'abri
d'une épaisse toiture-terrasse sur laquelle sont disposés les greniers.
Certaines soukala peuvent abriter jusqu'à cent personnes. Oberlé, 1983 :
62. Cela explique que chaque famille lobi
vit à l'abri d'une petite forteresse, la soukala, chacune éloignée de l'autre
pour ne pas être à la portée du tir de l'arc du voisin. Gaudio /Roekeghem,
1984 : 244. Ils [: les Lobi] préfèrent les [: leurs enfants] garder au soukala. Ibid. : 215. Qu'est-ce donc qu'une soukhala ? C'est la
résidence principale, mais pas unique, de ce peuple de semi-nomades [.]. Rémy,,
1996 : 108. Les soukhalas les plus
renommées se trouvent à Pouon où un groupe de quatre d'entre elles ne rassemble
pas moins de six cents personnes. Rémy, 1996, : 109.
COM.: souvent
inv. au pl.
SYN.: concession*.
soukoudaye,
[sukudaj], n.m. Spéc.,
(santé). Eau dite miraculeuse vendue sur les marchés comme remède
magique quasi universel. (Il s'agit en réalité de dichlorométhane, extrêmement
toxique). Soukoudaye "l'eau qui lave
le coeur" est encore en circulation à Abidjan. Pourtant ce liquide
incolore présenté par les vendeurs ambulants comme [.] le breuvage magique qui
soigne "toutes" les maladies a été analysé au LANEMA[.] et il a été
découvert que ce produit est un dangereux poison. Ivoir'Soir,
15.12.1997.
soukouss, n.m. ou f. Fréq., (du français
"secousse"?) oral, écrit. Danse moderne d'origine congolaise
introduite vers les années 1970. [.] les
Congolais, ceux de Brazzaville comme ceux de Léopoldville marient la rumba aux
rythmes bantous et créent la soukouss. Tilliette, 1984 : 301. Tété Bell nous propose de danser sur des
rythmes comme l'abodan*, le zouk*, le soukouss* et le high*-life. Ivoir-Soir,
08.10.1997.
soukouya, n.m. V. CHOUKOUYA*. A. Y., une vieille connaissance rencontrée
par hasard dans un des maquis* environnants, où il déguste tranquillement son
soukouya [: viande braisée] arrosé de bière [.]. Ivoir'Soir,
14.05.1997.
souler, v.tr. Vieilli, oral, basilecte. Ebahir,
stupéfier, épater. Je l'ai soulé ( :
Je l'ai bien eu !, Jeune, Abidjan, 1973). Alors
quand propriétaire de zagouar là* arrivé devant mon mizon, il fait tintincon
tintincon pour souler femmes ! (: Quand le propriétaire de cette jaguar
arrive devant chez moi, il klaxonne pour épater les femmes, ID,
14.01.1973).
soumara, soubara,
soumbara, soumbala, soumahara, [sumara) / [sumbara] / [sumbala], n.m. ou f. Fréq., (du mandenkan "graine
de néré"), oral, écrit, tous milieux, spécial. nord. Condiment très
apprécié mais d'odeur désagréable, obtenu à partir de graines de néré
bouillies, pilées puis fermentées et présentées sous forme de poudre ou de
boule. Le soumbala est un condiment connu
dans toute l'A.O.F. On le prépare par fermentation des graines pilées du néré*.
On le trouve sur tous les marchés indigènes, présenté en boules noirâtres de la
grosseur d'une noix. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 78. Le
soumbala, fromage* obtenu à partir des cotylédons de Parkia biglobossa. [.]. La
richesse des graines en protides et lipides permet lorsqu'elles sont écrasées,
la fabrication d'un fromage végétal, le soumbala (littéralement le puant)
extrêmement précieux. Le soumbala se présente sous l'aspect d'une masse
compacte, légèrement élastique, ferme, de couleur noirâtre, dotée d'une odeur
forte et repoussante. Les Africains en font un usage fréquent, journalier même
dans certaines régions, comme condiment et assaisonnement de diverses sauces*. Busson,
1965 : 276. Les femmes dans la cuisine
s'affairaient à cuire la farine de maïs ou de mil et la sauce de gombo* à la
soumara qui est un produit aromatique culinaire. Koné, 1976 : 63. On le [: le to*] mange avec une sauce* feuille (de baobab*, de fromager*, de manioc*) à
laquelle on peut ajouter le soumbara, condiment à goût très particulier,
préparé avec des graines de néré* fermentées et cuites. Oberlé, 1983 : 68. [.] pâte de mil* au gombo* ou aux feuilles
d'oseille* assaisonnées de soumbala. FM., 18.08.1990.[.] il bouscula la fille qui fila comme un
chien surpris en train de voler du soumara [.]. Kourouma, 1990, : 141. Il y a pourtant là tout ce qu'on peut
trouver sur le marchés des villages périphériques : [.] le soumbara et le
piment rouge, la bière de raphia*[.]. Tierno Monenembo, 1993 : 40. On dirait l'odeur d'adjovan* des femmes
ébrié, non de soumara des femmes dioula [.]. L'oeil du peuple,
08.03.1995. De la gousse de néré*, on
tire un condiment le soumbala. Rémy, 1996 : 213. Il se retourne, la queue entre les fesses, comme un chien surpris en
train de voler du soumahara. Kourouma, 1998 : 24.
COMP.:
soumbaladji*.
soumbaladji,
soumbaradji, [sumbaladFi], n.m. Dispon., (tradition), (du mandenkan),
oral, Nord. Sauce* aromatisée au soumara*. Tu as déjà mangé du soumbaladji? (Professeur, Korogho, 1983.
sounsoun, sounzoun,
[sunsun] / [sunzun], n.m. Spéc., (flore), (du sénoufo). (Diospyros mespiliformis Hochst.). Arbre moyen
de la fam. des Ebenacées , une des espèces les plus intéressantes de la zone
guinéenne. Le bois est dur, de grain fin et de couleur gris-rosé, très utilisé
localement. Les fruits jaunes à maturité contiennent une pulpe sucrée
comestible. Aubreville, 1959, III : 166. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 116.
SYN.: kaki* de brousse, dabakala sounsoun
(mandenkan), babli goualé (baoulé)
soupe, n.f. V. DAILLE (1)*, GO*, Tu as cassé avec ta soupe ? On ne la voit
plus. (Etudiante, Abidjan, 1995).
SYN.: awoulaba*, bouille*, carreau*, daille*, gadi*, gnin*,
go*, gomon*, mama*, produit*, stéki*, tchamp*.
sous, prép. Entre dans un certain nombre de
locutions
1- sous,
(avoir qque chose ---- les bras), dispon. oral, mésolecte. Avoir qqn ou qque chose à charge, avoir qqun
sur les bras, en être responsble financièrement. Je suis contente d'avoir mon fils, mais je ne suis pas heureuse du tout
de la situation dans laquelle je me trouve maintenant : un enfant sous les bras
sans être mariée. Akissi Kouadio, 1983 : 92 note 21.
2-
sous-corps, n.m.
Dispon. oral, écrit, mésolecte et basilecte. Sous-vêtements, dessous
féminins. Des jeunes filles portant de
petits tricots, cachant à peine leur poitrine et des pantalons laissant
entrevoir leur sous-corps [.]. Ivoir'Soir, 17.06.1997.
3-
sous-grade, loc.adj. Fréq.,
(agriculture), mésolecte, péj. De qualité inférieure, non conforme aux
normes. Quatre tonnes de cacao* dit
sous-grade, c'est-à-dire ne respectant pas les nouvelles normes de qualité
exportable, ont été brûlées. FM.: 22.01.1993.
4-
sous-manguier (être ----), loc.verb. Dispon., mais vieilli, oral, basilecte.
Se dit d'objet de peu de valeur, acheté à un marchand de trottoir* ou un
tablier*dans la rue et non dans une boutique. Ta montre là, c'est montre sous-manguier. Où ça tu gagné ? (Chauffeur,
Abidjan, 1982).
5-
sous-région, n.f. Usuel, tous
milieux lettrés. Groupe de pays, géographiquement voisins et constituant
une entité (économique, politique,..) à l'intérieur d'un ensemble plus vaste. Notre souci est de permettre au maximum de
personnes de voyager à travers la sous-région. (Bamako, Abidjan, Conakry,
Ouagadougou,... ). FM., 04.12.1990. [.]
l'usine d'allumettes la plus performante de la sous-région*. FM.,
22.02.1993. En effet, durant trente ans,
nous avons vécu sous ce régime et notre pays a plutôt connu un développement
qui a fait notre fierté dans la sous-région. Le Monde Ivoirien, 10.03.1995.
Depuis dimanche, les contrôleurs aériens
du Ghana se sont mis en grève en avertissant tous les appareils survolant la
sous-région ouest-africaine que leur sécurité ne serait plus garantie. Ivoir'Soir,
4.11.1997. Pour ce qui concerne notre
sous-région, l'Afrique subsaharienne [.]. Ivoir'Soir, 19.11.1997.
DER.:
sous-régional, sous régionalisation.
6-
sous-régional, adj. Fréq., tous milieux lettrés. Qui
concerne la sous-région. La lutte contre
la drogue exige une démarche sous régionale d'envergure. Ivoir'Soir,
11.06.1997.
7-
sous-régionalisation, n.f. Fréq.,
tous milieux lettrés. Fait d'étendre un projet à un ensemble de pays
africains constituant une sous- région du continent, (par exemple, l'Afrique de
l’Ouest, l'Afrique Centrale, etc.). M.
S.C. administrateur de projet au PNUCID a indiqué que ce stage se situe dans le
contexte de la sous-régionalisation de la lutte contre la drogue et constitue
l'ultime étape du programme de formation mis en place par le CNUCID en Afrique
de l'Ouest. Ivoir'Soir, 11.06.1997.
8- sous le
coup de + indic. de temps, loc.prép.
Dispon., mésolecte. Sur le coup de + indication de temps. Puis sous* le coup de 16 heures, l'Abissa a
véritablement débuté. Ivoir'Soir, 10.11.1997.
soutenir, v.tr. avec objet humain, Fréq., oral, mésolecte,
basilecte. Aider qqun financièrement de façon régulière. La grande majorité de la population des deux
échantillons aide régulièrement (: soutient comme on dit dans le langage
populaire d'Abidjan) de deux à quatre parents. Gibbal, 1974 : 122.
SYN.: apporter
soutien*, supporter*.
soutien, n.m. Fréq. oral, mésolecte, basilecte.
1- Personne
qui subvient aux besoins d'une autre. Son grand* frère est mort. Il n'a plus de soutien pour fréquenter* les
bancs. (Assistante sociale, Abidjan, 1982).
2- Soutien-gorge. La prof a dit qu'il faut un soutien pour
faire la gymnastique, pour ne pas avoir les seins en bas. (Lycéenne,
Bouaké, 1982).
soyer, v.intr. Argot nouchi, oral. Rester
debout. Matin* les cars sont
bourrés et selon l'adage bien connu, la galanterie s'arrête à la porte des
cars, si tu vois les gos* soyer jusqu'au campus, vraiment ça fait pitié.
(Chanson zouglou, Corpus Tschiggfrey, 1994). Soyer signifie rester debout. Krol, 1994, : 218.
spatule
d'Afrique, n.f. Spéc., (faune).
(Platalea alba Scopoli). Oiseau blanc à pattes rouges de la fam. des
Threskiornithidae à bec aplati en forme de cuiller. Serle /, Morel, 1988 : 26.
spectaculariser,
(se ----), v. pronom. Dispon.
surtout presse politique, écrit, rech. Se donner en spectacle. [.] la mort, constate M. Yacouba, ne se
cache plus : elle se spectacularise. Nouveaux Horizons, n°144, 1994.
spermète, n.m. Spéc., (faune). V. SENEGALI*.
Petit sénegali de la fam. des Estrildidae. On distingue localement, le spermète-nonnette
(Lonchura cucullata Swainson), noir et blanc à tête et jabot à reflets bronzés,
savanicole, le spermète-pie (Lonchura fringilloides Lafresnaye), deux
fois plus gros. Serle /Morel, 1988 : 254. Spermète-nonnette
signalée (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.
stabex, n.m. Spéc., (administration). Fonds de stabilisation des recettes
d'exportation des ACP* ( : pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique). Le stabex est un mécanisme prévu dans la
Convention de Lomé 1 et 2 pour garantir les recettes d'exportation des 62 pays
ACP*. Cette garantie ne touche que 44 produits provenant de ces pays. FM.,
01/02.05.1982. Il existe de nombreux
points de divergences {.] surtout le problème du Stabex. FM.,
04.05.1984.
station
aquacole, station d'aquaculture, n.f. V.
FERME* AQUACOLE, FERME* PISCICOLE.
stationner,
v.tr., Fréq., oral, écrit,
mésolecte. En parlant d'un véhicule, mettre à l'abri en un lieu de
stationnement, garer. Mme B. avait
stationné son véhicule à l'angle de la rue du Commerce. FM.,
14.12.1982. Un individu arriva. Il
stationna son engin et pénétra dans l'appartement. FM., 09.05.1984.
statuette
colon, statue de colon, n.m. V.
GENS*-EN-BOIS*, BLOLO* BIAN, BLOLO* BLA. Les statuettes dites"colon" : un nom bien étrange n'est-ce pas
? Ce sont des sculptures de bois, de 10 à 50 cm de hauteur environ,
représentant des personnages caricaturés, souvent européens, mais aussi
africains, le tout outrancièrement peinturluré de rouge, de vert, de jaune,
de noir ou de blanc des plus purs. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 197.
stéki,
steaki, [steki], n.m. Fréq.,
oral, argot des jeunes urbanisés, plutôt mélior. Petite
amie, copine. Une fille, c'est tour à tour une go*, terme général, une daïe* ou un
stéki pour une chérie, une awoulaba* quand elle est belle ou plus prosaiquement
un produit* pour celui qui ne voit en elle qu'un objet à consommer. Krol,
1994 : 216. Son steaki l'a drappé (: sa petite amie lui a fait des
embrouilles, Barmaid, Abidjan, 1994).
SYN.: awoulaba*,
bouille*, carreau*, daille*, gadi*, gnin*, go*, gomon*, mama*, produit*, sao*,
soupe*, tchamp*.
sterne
naine, n.f. Spéc. (faune). (Sterna
albifrons Pallas). Oiseau de la fam. des Laridae, de très petite taille, à
calotte et nuque noires, front blanc, bec jaune. Vit en petites colonies sur
les bancs de sable des fleuves et des lagunes. Serle /Morel, 1988, : 89.
stromatée, stromaté
fiatole, n.f ou m.. V. MADEMOISELLE*.
style Z, n.m. Dispon., oral, fam. plaisant. Appellation
plaisante donnée au style musical à succès apparu dans les années quatre-vingt
et qui atteindra son sommet avec le zouglou. En effet, tous les rythmes à la
mode portaient des noms commençant par un z. C'est ce que les Ivoiriens appellent le style Z né vers la fin des
années quatre-vingt. Précédé par le ziglibiti*, le ziguéi, le zoblazo, le
surzoblazo et autres zoulougbou, le zouglou* a émergé de cette filière bété peu
avant le zogoda du Baoulé Koffi N'st (abréviation d'Ernest) et le zagazouglou
d'un groupe de dioulas de Soubré qui ont intégré les mélopées et les sonorités
bétés dans leur propre tradition. Krol, 1994 : 212.
su, (au
---- et au vu), loc.prépos.
Assez fréq., oral, écrit, lettrés. Au vu et au su. (inversion des éléments
d'une expression figée dans l'hexagone). [.]
l'enfant panique et s'agrippe à l'agent à qui il demande* pardon au su et au vu
de tous les passants, témoins oculaires. Bôl Kotch. 28.03.1995
subdivision,
n.m. Vx.
Appellation donnée à l'époque coloniale à une sous-partie d'un cercle*, ayant à
sa tête un chef* de subdivision ou résident, placé sous les ordres de
l'administrateur principal ou commandant* de cercle. D'autres [: guérisseurs] ont un réputation qui dépasse largement les
limites de la subdivision et du cercle* où ils habitent. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 65. On était plutôt inquiet car on savait que bientôt un
nouveau commandant* viendrait qui allait venger son collègue de cette
turbulente subdivision de Banfora. Koné, 1976 : 48. Note : La subdivision qui groupe
plusieurs villages sous sa [: celle du commandant] domination est subordonnée
au cercle* et équivaut au chef-lieu de l'arrondissement. Le chef* de
subdivision est le commandant. Oussou-Essui, 1999 : 15. Ma tante a été convoquée au bureau du
commandant blanc de la subdivision. Kourouma, 2000 : 34.
subsaharien(ne), adj. Fréq., oral, écrit, lettrés. Au sud
du Sahara. Cet afflux de population [.] a
aggravé le chômage et la pauvreté dans les villes subsahariennes [.] Tilliette, 1984 : 31. Le déguerpissement* est en Afrique subsaharienne la riposte des
pouvoirs publics [.] au phénomène de l'urbanisation sauvage. Tilliette,
1984, 54. [.] le politologue n'hésite pas à évoquer un déclin de la France en
Afrique subsaharienne, voire d'un rejet de celle-ci. Ivoir'Soir,
30.04.1997.
sucer, v.tr. Fréq., oral surtout, mésolecte,
basilecte. Aspirer le jus d'une orange ou d'une mangue. En effet l'orange
ou la mangue mûre sont percées d'un petit trou par lequel on aspire le jus qui
s'écoule lorsqu'on presse le fruit dans la main. Finis de sucer ta mangue et va te laver la main. (Mère de famille,
Bouaké, 1982). Les étudiants sucent des
oranges et puis ils jettent la peau sur le parking de l'Institut. Ca salit tout
! (Secrétaire, Abidjan, 1984).
sucre,
(faire ---- au coeur), loc.verb.
Dispon., oral, mésolecte, basilecte., fam.
Etre agréable (à consommer), faire du bien, donner du plaisir. Eh toi ! Tu veux bananes*? Ca fait sucre au
coeur. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 10. Ainsi
pour dire : "je suis content", on peut lancer avec l'accent
inimitable de Moussa* "Ca me fait sucre au coeur". Ibid.: 131. Quand elle chante là*, ça fait sucre au cœur
! (Etudiante, Abidjan, 1989).
sucrée,
(avoir la bouche ----), loc.verb. V. BOUCHE*.
sucrerie, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Boisson
sucrée non alcoolisée, gazeuse ou non (limonade, jus de fruit, sirop,
coca-cola, etc.). C'est le chawarma* [.]
que l'on déguste avec des sucreries , c'est-à-dire avec du coca ou une boisson
gazeuse. Tilliette, 1984 : 19. Et on
s'installe dans le maquis le plus proche devant un plat d'attiéké* au
porc-au-four, une grande Flag, la bière nationale et trois bouteilles de ce
qu'on appelle des sucreries, genre Coca, Fanta ou autres boissons
industrielles. Krol, 1994 : 77. [.]
il s'y trouve à coup sûr quelqu'un pour faire un brin de causette devant un
café-pain-beurre, une sucrerie ou une cannette de Flag. Krol, 1994 : 107. Juste le prix de deux grosses bières et
d'une "sucrerie" au bar. FM., 08.03.1996. Et alors qu'on s'attend à ce qu'elles
commandent une sucrerie, elles se servent trois guinness, vite avalées. Ivoir'Soir,
17.06.1997. Là on lui a demandé ce qu'il
buvait. Il a baissé longuement la tête et il a dit : "Sucrerie". Ivoir'Soir,
28/29/30.11.1997. "Prenez-vous
quelque chose ? Avec joie, je vous l'offre". [.] " Avec joie
j'accepte. Une sucrerie, un jus* de passion". Adé Adiaffi, 2000 : 73.
COMP.: prendre*
de la sucrerie.
SYN.: jus*.
2-
sucrerie, (prendre de la ---- ), loc.verb. Ne pas
boire d'alcool et préférer les jus de fruits, soit parce qu'on n'aime pas les
boissons alcoolisées, soit à cause de l'Islam. Je croyais que la fille prendrait une sucrerie mais elle a dit qu'elle
voulait un whisky !! (Etudiant, Abidjan, 1992).
suivisme, n.m. Dispon., écrit, acrolecte et mésolecte,
péj. Soumission aveugle à l'opinion dominante du moment. Tu dois flétrir ou approuver-non par
suivisme mais par réalisme- une habitude [: l'excision*] qui, malgré tout le mal qu'on en dit, a
tenu bon pendant des siècles. FM., 09.05.1980.
suiviste, n.m. Dispon., oral, écrit, acrolecte et mésolecte,
péj. Mouton de Panurge. Les
gens ont suivi le quatre quatre avec les corps. Par habitude et parce que les
gens sont tous des couillons de suivistes. Ca a fait une véritable procession.
Kourouma, 2000 : 64.
suivre
plusieurs lièvres à la fois, loc.verb.
Dispon. oral, écrit, lettrés. Courir plusieurs lièvres à la
fois, mener plusieurs affaires en même temps. Nous ne pouvons pas suivre plusieurs lièvres à la fois. [.]
Actuellement, nous ne pouvons pas suivre plusieurs lièvres à la fois. FM,
n° 8741, cité Dagnac, 1996 : 163.
sunna, sounna, n.f. V.
EXCISION*. La sunna
qui est l'excision du capuchon du clitoris [.]. FM.,
25.04.1980.
superbe,
(avoir la ---- ), loc.verb. V.
DEMARRER*.
super-, préfixe de renforcement.
1- n.m.pl. Fréq., oral, écrit, mésolecte, mélior. Appellation
méliorative désignant l'ensemble des pagnes de bonne qualité et dont les
dénominations commencent toutes par le préfixe de renforcement
"super-" : super-textile, super-print, super-sumatra, etc. Le prix des supers est un peu plus élevé que
ceux des fancy* et beaucoup moins que ceux des wax*. Super-textile,
super-print, super-sumatra gagnent à être connus. Ils ne jouissent pas du
prestige peut-être un peu forcé du wax* hollandais mais ils ont une qualité
bien adaptée aux besoins du consommateur. C'est un article courant de qualité.
Guido, n°33, 10/22.06.1982.
2-
super-goélette, n.f. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Véhicule de transport en
commun d'une vingtaine de places. On est
monté dans une super-goélette de vingt deux places[.]. Deniel, 1991 : 23.
SYN.: badian*, car rapide*, gbaka*, mille kikos*, rapide*, vingt-deux places*.
3-
superkankankan, n.m. Fréq., (hybride français+mandenkan kànkankan "serpent" : aphrodisiaque). V. ACCELERATEUR*, KANKANKAN*. Superkankankan dont le dessin est des plus suggestifs : "C'est
quoi*? " -"Ah ça... C'est
trop* vilain... on dit pas ô...." David, 1986 : 113.
4- super
print, n.m. Dispon., oral, écrit,
tous milieux. Pagne de fabrication industrielle assez bon marché. Pensez donc une pièce de wax de
Côte-d'Ivoire coûte au maxi : 17 000 f, la pièce de fanci*, 7 à 8 000 ou même 6
000 f, 3 pagnes de superprint : 5 000 f ! FM., 16.12.1982.
5-
super-maire, n.m.
Dispon., oral, écrit, tous milieux. Nom donné au maire central
d'Abidjan qui rassemble sous son autorité l'ensemble des 10 maires des diverses
communes qui constituent la capitale économique. Depuis la fin de 1980, dix communes autonomes coiffées par un
super-maire central font plus efficacement face [.] aux mille défis d'une cité
unifiée qui s'étend partout sur 15 à 20 km. de rayon. David, 1986 : 70.
6-
super-maquis, n.m.
Dispon., oral, écrit, mésolecte, mélior. V. MAQUIS*. Nom donné à un
maquis* particulièrement réputé et à la mode. [.] le super maquis "goût dans goût", sis au coeur du Plateau
[.] vous propose des mets africains et européens.]Afrique
matrimoniale, 22.03.1995.
supporter, v.tr. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
1- Prendre
qqun à sa charge, aider financièrement ou matériellement (hébergement) qqun. Pendant trois ans, c'est toi qui nous a
supportés ! Pendant trois ans c'est toi qui a assuré les frais de nos
déplacements [.] payé nos loyers, réglé les factures d'eau et d'électricité !
J. Guenaman Colbert, 1985 : 13. C'est
mon grand* frère qui me supporte depuis mon arrivée à Abidjan. (Etudiant,
Abidjan, 1990).
SYN.: soutenir*.
2- Soutenir,
apporter son soutien, encourager. Je
tiens beaucoup à la paix. c'est pourquoi je supporte le Président. FM.,
26.10.1990. C'est Silué Kagnon qui m'a
dit de tuer Gbagbo, de faire le mal. Pour que j'aille en prison, il faut que la
justice le supporte. Or je ne crois pas que la justice supporte ceux qui font
le mal ou le demandent. Nouvel horizon, n°138, 1992. Ceux qui supportent les jaune et noir
n'attendent plus dans la fièvre le compte-rendu du Comité exécutif de la CAF.
FM., n°874, 1992.
suprême, n.m. Dispon., (religion), oral, écrit, tous
milieux. Chef de l'Eglise harriste. Le
Suprême John Ahui, légataire universel de l'Eglise harriste* est décédé le 3
novembre 1992 à l'âge de 104 ans. FM., 07.04.1993. Eglise harriste [.] le nouveau suprême a été
consacré. FM., 07.04.1993.
sur, prép. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Quelques
emplois caractéristiques :
1- sur, souvent
utilisé là où il ne faudrait pas de préposition, (derrière nom de rue ou
d'avenue, etc. : habiter sur, résider sur, rester sur, situé sur, sis sur, ) ou
là où on attendrait une autre prép. : à, chez, etc. Les sons des tam-tams et des grelots des danses folkloriques ont créé
une animation particulière sur la rue des Banques. FM., 06.05.1984. On pourra ainsi manger un morceau d'attiéké*
sur la rue 12 [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 35. Les présidents devraient s'asseoir sur une même table pour faire la
paix. (Barman, Abidjan, 1996).
2- sur
place, loc.adv. Dispon.,
oral, écrit, mésolecte. Immédiatement, sur le champ. Si le policier t'arrête, tu dois payer l'amende sur place.
(Chauffeur, Abidjan, 1988). Si tu ne
rembourses pas sur place, ils [: les banquiers] te défèrent au tribunal. Kourouma, 2000 : 42.
3-
surbondé, adj. Bondé, plein à craquer. Le bon peuple part à l'assaut de l'autobus déjà surbondé. FM,
04.09.1986.
4-
surpassée (année ---- ), adj. L'année
précédente, l'année qui vient de s'écouler. Je demandais chaque année d'être orienté* à Gagnoa, où j'ai finalement
obtenu satisfaction au début de l'année surpassée. Krol, 1994 : 120. Depuis l'année surpassée, mon tuteur* me
loge gratuitement dans sa cour* où je dors avec ses grands fils. Krol, 1994
: 178. Il l'a mariée* depuis
l'année surpassée. (Coiffeuse, Abidjan, 1999).
sylvicapre, n.m. Spéc.,
(faune). V. CEPHALOPHE* DE GRIMM. (Cephalophus [sylvicapra] grimmia
Linn.). Cephalophe forestier de couleur fauve avec l'arrière-train plus foncé,
des cornes droites, longues, fines, faiblement carénées sur le dessus et
annelées à la base. Quelques femelles ont également des cornes mais celles ci
sont plus petites que celles du mâle. Haltenorth /Diller, 1985 : 28.
SYN.:
céphalophe* couronné, céphalophe* de savane.
symbole, n.m. Vx. (Epoque coloniale). Bâton ou boule de bois que l'instituteur
remettait en signe d'infamie à l'élève qui était surpris à employer à l'école
une langue africaine au lieu du français. Et
de ce jour là naquit le symbole, un morceau de bois, une boîte d'allumettes,
n'importe quoi, remis au premier de la classe à charge pour lui de le donner immédiatement
à l'élève surpris en train de parler son dialecte*. Dadié, 1955 : 42.
DER.: symbolier*.
symbolier, n.m. Vx. (Epoque coloniale). Elève surpris à parler une langue africaine et
non le français et de ce fait, condamné à porter le symbole* jusqu'à ce qu'il
découvre un autre écolier commettant la même faute. Tous les élèves fuyaient le symbolier pour qu'il n'écoute pas leurs
conversations et dénonce ceux qui parlaient en dialecte*. (Instituteur,
Bouaké, 1986).