ta, [ta], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé). (Samanea
Dinklagei [Harms] Keay). Arbre de la fam. des Mimosées qui fournit un bois dur
d'une belle couleur jaune avec des veines violettes. Aubreville, 1959, I : 216.
SYN.: kouéré
(mandenkan), m'bouékréhia (ébrié).
tabac,
tabac-congo, n.m. Dispon.,
oral, écrit, mésolecte. (Cannabis sativa Linn.) Plante herbacée de la fam.
des Cannabinacées, dont les feuilles et les fleurs sont fumées sous le nom de
"chanvre indien". V. DA*,
GUEDJI*. Au cours
d'un contrôle à un poste de douane, deux cartons contenant 6 kg de cannabis
furent découverts. [.] La vente du tabac-congo rapporte beaucoup d'argent à
Abidjan. FM., 08.01.1980. Il a précisé avoir apporté le "tabac" du Ghana en passant par
Abengourou. FM., 20.01.1982. Il
dirigeait un trafic de cannabis. Le "tabac" était acheté au Ghana et
distribué dans certains bars. FM., 10.02.1982.
SYN.: ganja*,
guedji*, herbe qui tue*.
tabala, [tabala],
n.m. Dispon., (tradition),
(mandenkan). Grand tambour de guerre. Le tabala d'honneur et de guerre résonna. Kourouma, 1990 : 31.
Tabaski,
[tabaski], n.f. Usuel
(religion), (du mot "Pâques" par le berbère). V. AID EL KEBIR*. Fête musulmane qui commémore le sacrifice d'Abraham. Elle
intervient cinquante jours après la fin du ramadan. (: le dizième jour du
douzième mois de l'année musulmane). Les chefs de famille égorgent ce jour là
un mouton, d'où son autre nom de "fête* du mouton". Le ministre du Travail et de l'Ivoirisation*
des cadres fait connaître que le Lundi 20 octobre, fête de la Tabaski, est sur
toute l'étendue du territoire national, jour férié et chômé. FM.,
16.10.1980. En effet la tabaski est la
fête du souvenir, souvenir du geste de soumission d'Abraham envers Dieu le
Tout-Puissant. FM., 18/19.10.1980. La fête de la Tabaski communément appelée fête du Mouton revêt un
caractère symbolique. FM., 02/03.10.1982. Va voir ces femmes anango un samedi ou la veille des grandes fêtes
telles que : Noël, Pâques, Ramadan*, Tabaski, la fête de l'Indépendance,...
J. Guénaman Colbert, 1985 : 34. L'enfant
est né le 20, le jour de la Tabaski. Deniel, 1985 : 180. Soumaré allait rarement au Bolloda [.] si
on exclut les [.] fêtes de Ramadan et de la Tabaski. Kourouma, 1990 : 115. Il n'est pas inutile de rappeler qu'une
vilaine superstition a toujours fait croire que lorsque la Tabaski ou le
Ramadan est célébré un vendredi, une personnalité (politique ou religieuse)
mourra. Notre Monde, 09.03.1995.
J'ai accepté de voler le phare pour préparer la fête de la Tabaski qui a été
célébrée le 18 avril dernier. Ivoir'Soir, 02/03/04.05.1997. A l'occasion de la fête de la Tabaski [.]. Ivoir'Soir,
25.03.1998. Hier c'était la Tabaski. Nos
frères musulmans ont égorgé beaucoup de moutons. Ivoir'Soir,
08.05.1998.
SYN.: Aîd* el
Kébir, fête* du Mouton*, fête* des sacrifices.
table, n.f. Usuel. Etal d'un vendeur de rue ou de
marché. Comme je n'avais pas de place à
moi, je louais une table 25 F. par jour à une camarade [.]. Deniel, 1985 :
68. Mon grand frère* m'a dit : "Je
vais te faire une table et tu vendras des cigarettes. " Deniel, 1991 :
39.
DER.: tablier* /tablière*.
table-banc,
tablebanc, n.f. Usuel. Meuble
scolaire en bois consistant en un pupitre et un siège à dossier. Ces tables-bancs serviront de lits pour les
élèves entre 12 h et 14 h. après un maigre repas. C'est cela les conditions de
ceux qui ne peuvent rentrer chez eux les midis. FM., 29.03.1983. Chaque année, il se pose à la rentrée au
niveau du cycle primaire, des problèmes de tables-bancs. FM.,
18.10.1983. Le Lion's club de Ykro [:
Yamoussoukro] a offert plus de 100
tablebancs. FM., 11.02.1993. Cette école ouverte cette année accueille 6
instituteurs. Seulement, les tables-bancs font défaut. Ivoir'Soir,
21.10.1997. [.] les tables-bancs qui sont
l'objet de vandalisme chaque année. Ivoir'Soir, 28/29/30.11.1997. [.] il a déjà offert 30 tables-bancs à
l'école primaire du village. Ivoir'Soir, 27.01.1998. Le maire de Gbomé a également déploré le
manque de tables-bancs et de cantines scolaires dans ces écoles. Ivoir'Soir,
11.05.1998.
tablette,
n.f. Dispon. Planchette sur laquelle
sont inscrits des versets du Coran, utilisée par le maître de l'école coranique
ou par les élèves. Je récite les prières
inscrites sur ma tablette. (Jeune, Bouaké, 1982).
tablettes
de chocolat, n.f.pl. Vx. V.
TOLE* ONDULEE. Ondulations de la surface du sol. La route en latérite* est pleine de tablettes de chocolat qui cassent
les véhicules. (Routier, Abidjan, 1979).
tablier,
tablière n.m., adj. Usuel.
1- tablier, n.m, adj. Petit commerçant qui
transporte ses marchandises dans une caisse plate pouvant servir d'étal ou qui,
installé en plein air, présente ses produits sur une table. Il se trouva nez à nez avec Moussa, son ami
tablier. FM., 26.12.1974. Yebouè
s'était faufilé [.] évitant adroitement, à coups de klaxon, les vendeuses
d'oranges, de bananes, d'ananas et les tabliers aux vêtements rapiécés poussant
leur chariot sur la chaussée, confondue avec les trottoirs. Oussou-Essui,
1979 : 13. T.P. est fumeur, il achète à
un tablier un paquet de Job. FM., 18.01.1980. C'est à un véritable cours de formation professionnelle que le Syndicat
National des Commerçants détaillants et Tabliers de Côte-d'Ivoire
(SYNACODETACI) a convié ses adhérents. FM., 06/07.02.1982. Notre homme se souvient des tabliers devant
le bar à la musique tonitruante [.] des tabliers, toute une file qui encerclent
plus ou moins la salle. Tilliette, 1984 : 271. De même, les femmes qui font le commerce de plats préparés, les
vendeurs ambulants de boissons, des tabliers investissent les abords des
sociétés une partie de la journée. Bonnassieux, 1987 : 57.
SYN.: détaillant-tablier*, marchand de table*,
marchand-tablier*, tablier diallo.
2- tablier, n.m. V. TABLE*. Etal sur lequel
le marchand en plein air étale ses marchandises. La population se contente des services d'un Mossi qui tient un tablier
à moitié vide. FM., 11.02.1982.
3- tablier
diallo, n.m. V.
DIALLO*. Le tablier
diallo* lui, n'exige, pour la même marchandise que 90 ou 100 CFA*. FM.
29.11.1990.
4-
tablière, n.f., adj.
Va payer trois bâtons* à la tablière devant le portail du Lycée. (Chauffeur,
Abidjan, 1984). [.] on assaille les
petites marchandes "tablières" installées sous les bambous* géants du
Musée . David, 1986 : 77.
tabouret
sacré, n.m. Fréq., (tradition), oral, écrit, tous milieux. V. BIA*. Siège
ancestral, parfois recouvert d'or, que l'on vénère et devant lequel on verse le
sang des animaux sacrifiés en offrande. Conservé par l'ethnie, il sert lors de
l'intronisation des chefs traditionnels. Là,
[: au Musée] plus de rivalité entre
la donneuse d'enfant baoulé et le mangeur d'âme* gouro , entre l'homme*-panthère
et le calao* géniteur, entre le tabouret sacré abreuvé de vie chaque année, les
sonnailles de cuivre des jeunes guerriers et les coiffures de cauris* pour les
jeunes excisées*. Du Prey 1979 : 68. Peu
après, son épouse qui avait reçu du roi* un complet* de pagne et un tabouret*
le rejoint. Le nouveau Président de l'Assemblée nationale venait ainsi de
recevoir l'onction du roi de l'Indénié. Ivoir'Soir, 15.09.1997.
SYN.: bia*.
tacka-tacka, [takataka], n.m. Dispon., (par harmonie imitative du bruit du moteur), oral, fam.
Sorte de motoculteur constitué d'un petit tracteur avec partie aménagée pour le
transport à l'arrière. Aux
taxis*-brousse, véhicules chargés du ramassage des produits agricoles [.] se
sont ajoutés les "tacka-tacka" qui arpentent les rues et les pistes*
des 78 villages de la sous-préfecture de Biankouma. Le "tacka-tacka",
ce nouveau moyen de transport est un motoculteur avec une charrette à
l'arrière. De fabrication brésilienne, ce tracteur en miniature [.] peut transporter
une charge d'une tonne.[.]. Baptisée "tacka-tacka" en raison du bruit
qu'elle émet pendant son allumage à la manivelle, cette machine a la capacité
d'emprunter sans difficultés sentiers et piste qui mènent aux campements*
agricoles. Ivoir'Soir, 25.08.1997.
tacheté , adj. Dispon., oral, mésolecte, basilecte.
Couvert de taches. La maîtresse a dit que
pour venir à l'école, ma robe ne doit pas être tachetée. (Elève, Bouaké,
1986).
tacler,
takler [le coup], v.tr.
Dispon., (du lexique du football), oral, argot, des jeunes urbanisés. Rejeter [un
soupirant], refuser, déjouer une entreprise de séduction. Si le gaillard n'atteint pas son but [: de séduction] il dira "elle m'a taclé"
c'est-à-dire brisé. Krol, 1994 : 216. /J'ai
breaké* la go* breaké la go/ elle m'a tacklé tacklé le coup/ c'est-à-dire cassé
cassé mon coup. (Chanson "Dezeko", Groupe Les esprits de Yop,
corpus T., 1994).
tacoula, n.m. V. TAKOULA*.
tacot, n.f. Dispon., oral, basilecte, péj.
Vieillerie, appellation injurieuse appliquée à à tout ce qui semble vieilli ou
démodé, en particulier peut servir à désigner une femme. Je ne sors* pas avec elle. Rien à faire avec des tacots, moi ! (Jardinier,
Abidjan, 1973.
taffe, n.f. Dispon., argot urbain.
Cigarette. Bouffée de tabac. V. BATON*. [.] ces cigarettes ne contiennent que 75%, 50%, ou 25% de tabac.
C'est-à-dire que quand tu en fumes une, tu ne sens rien dans la poitrine.
Est-ce que c'est cigarette ça ? Nous, on veut ce qui fait couler* les larmes
après une "taffe". Ivoir'Soir, 14/15/16.11.1997.
tagboussi, n.m. V. DIOULA*.
taille, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux scolaires. Taille-crayon.
Il a volé mon taille. Mon taille était
trop* beau. (Rédaction 5ème, Abidjan, 1974).
taille, n.f. Fréq., oral ,écrit, mésolecte.
1- taille
basse, vêtement féminin consistant en un corsage ajusté à la
taille et terminé par une basque volantée. Pour
le mariage, j'ai fait une taille basse en pagne avec de la dentelle sux manches
et sur le décolleté. (Enseignante, Abidjan, 1983).
2- taille
haute, vêtement féminin consistant en un corsage ajusté sous les
seins et s'évasant ensuite jusqu'à mi cuisse. La taille haute, c'est pratique quand tu es enceinte. (Mère de
famille, Abidjan, 1984).
tailleur, n.m. Usuel. V. COUTURIER*. Artisan qui
fait les mêmes travaux qu'une couturière (réparations, confection de vêtements
traditionnels ou occidentaux). Madame, le
tailleur est venu te manquer* pour les rideaux du salon. (Boy, Abidjan,
1981).
tais-toi, n.m. Fréq., argot urbain. Billet de
10 000 francs, dont il vaut mieux ne pas parler, soit parce qu'il peut susciter
des demandes de prêt, soit parce qu'il va être utilisé pour graisser la patte à
qqun dont on a besoin. [.] un
tais-toi, c'est un billet de 10 000 francs - quand on l'a en poche, on évite de
s'en vanter pour ne pas attirer les parasites. Krol, 1994, 209. La corruption est aggravée par le fait qu'en
Côte-d'Ivoire, il y a de l'argent : le billet de 10 000 CFA, surnommé
"tais-toi", c'est le sésame. Jeune Afrique, 24/30.09.1997.
takoula,
tacoula, [takula], n.m. Dispon., (tradition), (du mandenkan). Galette faite de semoule de petit-mil
ou de riz, d'eau et de sucre, cuite à la vapeur et consommée à l'occasion des
fêtes musulmanes. Les takoulas bien faits
ont la taille de dés à coudre. (Informatrice, Abidjan, 1984).
tali, [tali], n.m. Spéc. (flore), (du mandenkan). V. ALUI*, BOIS ROUGE*,
GÔPO*, (Erythrophleum guineense D. Don : tali proprement dit et E.
ivorense A. Chev. appelé aussi tali mais que les forestiers préfèrent nommer alui
pour le distinguer du précédent). Grand arbre de la fam. des Légumineuses
Caesalpiniacées, au bois brun clair, excessivement dur et très lourd. Roberty,
1954 : 198. On tire de son écorce un poison d'épreuve, très utilisé dans les
ordalies. Les deux espèces de tali sont
bien connues par leur bois excessivement dur, imputrescible, inattaqué par les
termites, et par le célèbre poison d'épreuve.[.]. Ceux des plaignants ou des
accusés qui pouvaient boire impunément l'eau du "bois rouge" avaient
la conscience tranquille tandis que les coupables mourraient après l'absorption
du poison. Aubreville, 1959, I : 330.
COM.: tali est
le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 377.
SYN.: bois rouge*, djirotoué*, gôpô*, alui* (baoulé).
talibé,
talibet, n.m, adj. Fréq., (de
l'arabe).
1- Elève de
l'école coranique. Les talibés mendient
souvent pour leur nourriture et pour payer le maître. (Informateur,
Abidjan, 1980). Abdoulaye était un
talibet, un collègue de l'école coranique*. Kourouma, 1990 : 139.
2- Chez les
musulmans, disciple d'un marabout*. Des
marabouts* venaient, suivis de deux ou trois talibés, restaient quelques jours
dans le campement* Dadié, 1981 :
53. C'est pourquoi les talibés de cette
ville [.] vous invitent nombreux à honorer de votre présence les chants
religieux commémorant le passage de Bamba. FM., 24.03.1983. C'était le prédicateur, le talibé,
l'ambassadeur de la culture dans le monde noir. FM., 08.05.1984. Brusquement de la brousse* surgirent des
hautes herbes un marabout suivi d'une vingtaine de disciples talibets.
Kourouma, 1998 : 49.
tamarin, n.m. Spéc., (tradition). Jus de
tamarin utilisé dans la médecine traditionnelle. Le lingué* est rarement utilisé seul. Il est souvent pris avec du
tamarin* dans de la bière de mil*. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 39.
tamarinier,
tamarindier, n.m..
Spéc., (flore). (Tamarindus indica Linn.). Plante de la fam. des
Caesalpiniacées, protégée ou même plantée près des villages car son fruit est
avec sa pulpe sucrée, comestible et médicinal. Roberty, 1954 : 206. [.] le dernier tintamarre de gazouillis
lancés par les tisserins* des tamariniers. Kourouma, 1970 : 122. [.] tout se tut, même les gendarmes* bavards
des tamariniers* [.]. Kourouma, 1990 : 47.
tambour, n.m. Spéc., (tradition).
1- Instrument
de musique portatif constitué d'une caisse de résonance en bois sur laquelle
sont tendues une ou deux peaux. V. DRUMMOLOGIE*, TAM*-TAM. Localement,
le tambour se distinguerait du tam-tam par le fait que ce dernier serait très
rarement portable en raison de sa taille et de son poids. Mais la distinction
d'appellation tend à s'effacer.
Quelquefois, le lointain roulement du tambour ou le battement du tam-tam* se
répercutait à travers cette immensité herbeuse, baignée par la clarté blafarde
de la lune. Koné, 1976 : 14.
COMP.: tambour messager, tambour parleur, tambour
parlant, tambour tambouriné, tambour attungblan /tambour attoungblan, tambour
mâle, tambour femelle, tambour calebasse, tambour d'aisselle, tambour
d'entrejambes (V. Composés de TAM*-TAM).
DER.: tambourinaire*, tambourineur*.
SYN.: (part.) attoungblan*, (part.) tam*-tam.
2- tambour
parleur, tambour messager, tambour parlant, tambour tambouriné, tambour
attougblan, tambour attungblan, il s'agit alors d'un ensemble de
deux tambours, l'un émettant un son aigu (tambour mâle), l'autre
émettant un son plus grave (tambour femelle). L'alternance des deux
hauteurs musicales permet de reproduire les hauteurs tonales des langues Akan
et donc de lancer des messages à distance. Quand
nous parlons de tambour parleur, de tambour sacré, de tambour symbole de l'Etat
et de la nation, notre collègue aurait du comprendre qu'il ne peut s'agir que
du tambour institution et non du simple instrument de musique. FM.,
18.02.1980. L'on vient même d'y [:
dans la publicité] mobiliser le tamtam*,
le "tambour tambouriné", ou "tambour parlant", d'ailleurs
si remarquablement perfectionné dans les pays de civilisation akan [.]. Il y
suffit des deux tambours classiques du vieux procédé, l'un dit tambour mâle,
émettant le son le plus aigu, l'autre, évidemment tambour femelle, contribuant
selon le ton choisi à faire phrase. Conte, 1981 : 148. Cette petite merveille [: le téléphone] qui a remplacé dans nos pays africains, le tambour-messager. FM.,
08.11.1982. Le Sud et le centre sont le fief des grands tambours,
fréquemment regroupés en ensembles imposants et parmi lesquels le tambour
parleur attungblan occupe un rang particulièrement prestigieux. Oberlé,
1983 : 94. [.] un universitaire ivoirien
de l'Institut d'Ethnosociologie qui avait inauguré un cours, sujet à
contreverse, de "drummologie*", la science des tambours parleurs.
Naipaul, 1984 : 122. Le tambour parleur
imitait et conservait les mots mêmes des anciennes mélopées qui étaient des
documents sur le passé africain. Ibid, 1984 : 137. [.] les sculpteurs anyis excellent dans la fabrication de sièges
cérémoniels et de tambours parlants. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 34. Au crépuscule, le tambour parleur appelle
toute la communauté autour de l'arbre sacré. Ibid. : 71. Quand au professeur Niangoran Bouah [.]
c'est pour ses écrits sur une nouvelle science la drummologie*, traitant des
textes battus sur les grands tambours parleurs attié, selon un code évoquant le
morse, qu'il est le plus connu. Rémy, 1996 : 44.
3- tambour
d'aisselles(s), petit tambour à deux peaux tendues par des cordes. On
tient l'instrument sous le bras et on frappe la peau tendue avec une baguette
recourbée.
4-
tambour-calebasse, petit tambour dont la caisse de résonance est une
calebasse ou une poterie.
5- tambour
royal, tambour dont le battement annonce le roi. C'est un passage du tambour royal abron
communiqué par K. W. de Kékréni, le plus compétent et le plus expérimenté des
tambourinaires du Royaume de Bondoukou. FM., 18.02.1980.
tambourinaire,
tambourineur, n.m. Spéc.,
(tradition). Joueur de tambour, plus particulièrement celui du
tambour-messager. C'est un passage du
tambour royal abron communiqué par K. W. de Kékréni, le plus compétent et le
plus expérimenté des tambourinaires du Royaume de Bondoukou. FM.,
18.02.1980. La peau du tam-tam acquiert
sous les mains d'un tambourinaire une plasticité comparable à celle d'une corde
sous un archet habile. FM., 04.03.1980. Le tambourinaire avec son instrument joue le rôle du griot*
documentaliste à cette différence qu'il n'improvise pas. FM.,
18.03.1980. Ce sont ces derniers [:
les génies ] qui, ne l'oublions pas,
guident les mains du tambourineur et lui récitent le texte qu'il bat. FM.,
18.03.1980. On entend successivement les
trois tambours dont les tambourinaires tirent des sons tantôt gais, tantôt
mélancoliques. Nokan, 2000 : 214.
tambouriné,
(texte ---- ), n.m. Spéc.
(tradition). Texte du message transmis grâce au code des tambours parleurs.
Il est donc relativement facile au
chercheur dégourdi d'enregistrer des extraits du texte tambouriné. FM.,
18.03.1980.
tam-tam
(1), n.m. Spéc. (tradition).
1- Terme
générique désignant des instruments de musique souvent très différents les uns
des autres. Le mot "tam-tam" supplante actuellement l'appellation
"tambour*", réservée autrefois à l'instrument portable et pouvant
avoir des fins guerrières. Généralement, il s'agit d'instruments de percussion,
constitués d'une ou de deux peaux tendues sur une caisse de résonance
généralement de bois mais pouvant être une calebasse ou une poterie. Le joueur
bat le tam-tam avec la main ou avec une baguette, selon les instruments. Et
chaque variété de tam-tam porte un nom spécifique. On dit du tam-tam qu'il
"parle", qu'il "crépite", qu'il "roule" qu'il
"chante". Quelquefois,
le lointain roulement du tambour* ou le battement du tam-tam se répercutait à
travers cette immensité herbeuse, baignée par la clarté blafarde de la lune.
Koné, 1976 : 14. A t'entendre, tam tam /
tout Africain se sent fier de son nom / Car pour lui, tu représentes un symbole
/ Le symbole de sa vie d'Africain. (poème de Mangou Séraphin), in FM.,
16.02.1982. Le tam-tam crépite non
seulement en guise de bienvenue mais pour relever la cérémonie [.]. Ivoir'Soir,
15.09.1997. Une centaine de tams-tams
sont exposés à l'intérieur et à l'extérieur de l'atelier. Il y en a de toutes
sortes (des tounbalet*, des djembé*, des doun-doun*, des attoungblan*) et de
toutes tailles. Ivoir'Soir, 28.08.1997.
COM.: norme du
pluriel incertaine : tam-tams /tams-tams /tamtams.
DER.: tamtameur*,
tamtamiste*.
COMP.: tamtam
d'aisselles, tamtam-calebasse, tamtam d'entre-jambes, tamtam mâle / tam-tam
femelle, tamtam parleur, tamtam sacré, grand tamtam, petit tamtam.
SYN.: tambour,
(part.) attoungblan, djembé, doun-doun, goulètounbalet.
2- Groupe de
joueurs de tam-tam. Les gens du pays font
un tam-tam terrible. Binger, 1881-1890 : 31. Le gouverneur Reste [en 1934] avait fait venir les tamtams. (C'est
ainsi à l'époque que l'on appelait les groupes folkloriques. Abidjan 75
: 53. Le tam-tam qui s'était arrêté
quelques instants reprend de plus belle... Kerharo /Bouquet, 1950, b : 25. Il y a un concours des groupes folkloriques pour
désigner le meilleur tam-tam. (Informateur, Daloa, 1985).
SYN.: danse*.
3- Danse,
fête, cérémonie, rythmées par le tam-tam. Le
tamtam bat son plein. (Copie de 3ème, 1974). Il y a un tam-tam sur la place et les gens danseront toute la nuit. (Planteur,
Vavoua, 1980). Venant de beaucoup plus
loin, un tam-tam endiablé rythmait Dieu sait quel hommage dansé aux forces de
la nuit, de la brousse* et de la forêt. Krol, 1994 : 19. D'un quartier à l'autre, les tam-tams
s'appellent. J. Carlos, 1994 : 7.
4- tam-tam
parleur, tamtam messager, V. TAMBOUR*-MESSAGER Grand
tam-tam utilisé pour transmettre les messages tambourinés grâce à un code fondé
en général sur les distinctions tonales de la langue concernée. Peu de temps après, on entend de la coulisse
les tam-tams parleurs et les tam-tams de guerre (Indications scéniques).
Amon d'Aby, La couronne aux enchères, 1965 : 36. Qui m'a vu accourir en transe sous le tam-tam parleur de Mansoua.
Bolli, 1977 : 85. Il existe d'autres
tam-tams parleurs [.] qui sont battus* dans un cadre plus restreint, pendant
des cérémonies rituelles spécifiques. FM., 18.03.1980. J'ai exhibé le tam-tam parleur. (poème
de Yao Konan Prosper in FM., 06.04. 1982). C'était véritablement fête à Godoumé s'animant des tamtams sacrés, de
l'attoungblan*, des grelots, des flûtes et des wolélé des femmes. FM,
30.09.1986. [.] chansons rythmées par le
tam-tam parleur FM. 22.08.1990. Le
premier jour, les participants auront l'occasion d'assister à la danse
guerrière exécutée sous le son du "goulé" ou le tam-tam parleur. Ivoir'Soir,
30.07.1997. Le tam-tam parleur Goulè
délivre des messages de circonstance. Ivoir'Soir, 19.08.1997.
5- tamtam
d'aisselles, V. TAMBOUR* D'AISSELLES.
6-
tamtam-calebasse, V. TAMBOUR*-CALEBASSE.
7- tamtam
d'entrejambes, V. TAMBOUR* D'ENTRE-JAMBES.
8- tamtam
(grand ---- ), tamtam dont le caisse de résonance est une partie de tronc
d'arbre évidé, ayant une membrane de peau de part et d'autre.
9- tamtam,
(petit ---- ), V. TAMBOUR*, tamtam aisément transportable et dont
la caisse de résonnance est en bois, en calebasse ou en poterie.
tam-tam
(2), n.m. Spéc., oral, argot urbain. V. KHER*. Pipe
artisanale qui permet de fumer le crack. Le
kher* la pierre de crack (mélange de chlorhydrate de cocaïne et de bicarbonate
de soude que l'on fume dans une pipe artisanale baptisée tam-tam) coûte
5 000 f.cfa*. Jeune Afrique, 16-22.03.1995.
tamtameur,
tam-tamiste, n.m. Spéc.,
(tradition). Joueur de tamtam. La
tête enrubannée, drapé dans un grand boubou* amidonné, suivi par une foule de
griots*, de tam-tamistes* et de balafonistes*, il sortait de son palais.
Kourouma, 1990 : 242. Les balafons*
résonnaient, les tamtameurs frappaient, des femmes en larmes chantonnaient.
Kourouma, 1998 : 120.
SYN.: batteur*
de tam-tam, tapeur* de tamtam.
tamani,
tama, n.m. Spéc., (tradition), (du mandenkan). V. TAMBOUR* D'AISSELLES. La caisse du tamani est resserrée au milieu
et il y a des cordes sur le côtés qui relient les deux peaux tendues de chaque
côté. (Informateur, Kong, 1980).
tantale
ibis, tantale, n.m. Spéc.,
(faune). (Ibis ibis Linn). Sorte de
cigogne qui se différencie par sa nuque noire et sa face nue et rouge. Le bec
jaune est légèrement courbé vers le bas. Serle /Morel, 1988 : 25. Lorsque le niveau d'eau est bas, les gros
oiseaux attrapent plus facilement les poissons [.] comme les tantales ibis.
Mülhenberg /Steinhauer, 1984 : 22. Tantale ibis, signalé (Comoé). Bousquet,
1992 : 157.
tantie, n.f. Usuel, (fusion du français "tante" et
de l'anglais"auntie" pour certains, pour d'autres abrév. de
"tantine"), oral, écrit, tous milieux, fam.
1- Appellation
affectueuse donnée par les enfants, à leur mère, aux soeurs de sa mère et même
à toute amie de ses parents, considérée comme une femme compréhensive et
généreuse. La plus jeune fille de M.K. a
remis la clé de la chambre de ses parents à Tantie N'G. FM.,
01.02.1980. Tanti, Joëlle a demandé le
nom africain de tanti Marie. Je le lui ai dit et maintenant j'ai peur qu'elle
veuille l'empoisonner. Akissi Kouadio, 1983 : 78. Ma seule joie aujourd'hui, c'est mon fils ! Je n'ai jamais souhaité
qu'il m'appelle tanti comme d'autres enfants le font avec leur mère. Ibid.
: 102. Mes enfants l'appellent Tantie.
Deniel, 1985 : 99. J'ai commencé à
chialer [.]. Je veux ma tantie, ma tantie à Niangbo !". Kourouma, 2000
: 62. [.] va chercher Papa et dis lui que
Tonton Anka et Tantie Rebecca sont là. R.Yaou, 1999 : 54.
COM.: tantie est l'équivalent féminin de
"tonton"*.
2- En bonne
part, appellation désignant toute femme mûre d'apparence fortunée. C'est par ce
terme que les petits travailleurs de rue les interpellent. Tantie Affoué, elle, accuse déjà la
cinquantaine. FM., 05/06.03.1983. Grâce aux milliers de tontons* et de tanties qui sillonnent les rues
d'Abidjan, ces petits travailleurs, debout près de leur pèse-personnes
encaissent quotidiennement entre 1500 F et 2000 F. C'est pas rien! A.
Touré, 1985 : 172.
3- Appellation
amoureuse désignant la bien-aimée. A
coups de termes affectifs plus touchants les uns que les autres : ma chérie*,
ma soeur,* ma tantie personnelle. FM., 10.02.1993.
4- Péj. Femme âgée qui a entretient un
gigolo. Tantie : femme âgée qui a pour
amant un jeune homme. Première leçon de français de Moussa*. Jeune
Afrique, 24/30.07.1996 : 95. Savez-vous
ce que signifie l'expression estudiantine "faire en chemise pagne"?
Non ? On le dit des étudiants qui aiment se vêtir en chemise pagne. Et selon
les étudiants eux-mêmes, ce sont leurs copines (les tanties*) qui leur offrent
des chemises de pagne. Ainsi les jeunes étudiants qui affectionnent ce type
d'habillement sont considérés comme des gigolos. Ivoir'Soir,
19.02.1998.
5- Péj. Patronne de maison close. Dans ces villes, ces tanties ont recruté des
jeunes filles qu'elles livrent à leurs clients. Ivoir'Soir,
10.12.1997.
6- tanti,
tantie j'ai faim, tantie, tanty, Mélior.
Tenancière d'un maquis* ou d'une gargotte en plein air. Ils sont connus de nombreuses tanti qui
volontiers leur versent à boire, même à crédit. FM., 21.01.1980. Il faudrait peut-être aux serveuses user de
plus de bonhomie et aux nombreuses tanties procéder à quelque aménagement de
bon goût [.] de leur maquis*. FM.. 20/21.06.1981. Dis, tantie, ça fait un moment que j'ai
commandé un kedjenou*, lui lance un client. FM., 0301.1983. A l'Escale, Tantie Appolline et ses
charmantes hôtesses vous réservent un bon accueil. ID., 30.10.1983. Chaque tantie s'ingéniait à confectionner
des plats où éclataient la succulence des mets du terroir. FM.,
10.02.1984. Très tôt le matin jusqu'à
tard dans la nuit, les tanties j'ai faim proposent une gamme variée de mets
africains dont le kédjenou*, le poisson ou le poulet braisés*, le foutou*
d'igname et de banane. FM., 25/26.02.1984. Chez Tantie Mo N'Dri [.] le vin* de palme est roi. FM.,
25/26.02.1984. L'arrivée massive des
femmes baoulé comme tenancières de maquis* ou tanties- car on les a
définitivement baptisées du nom de "tanties" [.]. A. Touré, 1985
: 251. Le petit bifsteak [.] le morceau
de viande* de brousse, biche* ou agouti* à 350 f chez une tantie ivoirienne,
paraissent déjà chers. Bonnassieux, 1987 : 133. [.] ce soir, tout comme nous, il serait venu au maquis* de tantie
Akissi danser une dernière fois avec la petite. Tierno Monenembo, 1993 :
13. Au début nous n'étions que des
clients parmi d'autres. Nos liens avec la tantie se sont tissés comme un nid de
tourterelle, en toute patience et minutie. Ibid., 1993 : 66. Revenue du marché généralement deux heures
après, soit aux environs de 9 heures, Tantie Etté intègre sa cuisine. Ivoir'Soir,
02.02.1998.
tao, n.m. et fem. Fréq. mais un peu vieilli (du nom
d'un antibiotique), oral, fam., péj.
1- n.m. Rare. Coureur de jupons. V.
SAO*. Note (11) Sao : prostituée. Il
s'agit d'un mot forgé, selon Noel Ebony (journaliste et écrivain) par lui-même
pour désigner le féminin de Tao (homme d'une grande légéreté sexuelle) mot
également forgé par lui à partir du nom
de l'antibiotique (Triester Acétique de l'Oléndomycine) vendu en pharmacie pour
combattre les infections à germes sensibles dont les maladies vénériennes. Le
tao et la sao seraient donc de grands consommateurs de l'antibiotique T.A.O.
Touré, 1985 : 111.
2- n.f. Prostituée, poule de luxe. V.
SAO*. Par rapport à la toutou*, la tao, a une clientèle aisée et exigeante. Marcory poto-poto*. Je vois la ville qui agonise de ses maux. Je vois les
concessions*, le maquis*, les bars, les taos, les mauvais types. V. Tadjo,
1992 : 11.
DER.: taotisation*
taotisation, n.f. Dispon., argot, oral, fam., péj.,
plaisant surtout. Action de devenir une ’’poule de luxe’’. Attends, tu vas voir bientôt sa taotisation
dès qu'elle aura des tontons*-grottos. (Barman, Abidjan, 1992).
tapa, n.m. Spéc., (tradition). Tissu
végétal obtenu en battant l'écorce de certains arbres (en zone forestière;
Antiaris welwitschii, en savane, Antiaris africana V. AKO*. Le tapa
décoré à la pyrogravure est recherché par les touristes. C'est le matériau de
base souvent utilisé par les peintres contemporains comme toile. Des couleurs végétales et minérales,
lesquelles conservent les nuances de celles utilisées par les ancêtres* sur les
tapas. FM., 03/04.03.1984. [.] pour les [: les thèmes artistiques
traditionnels] exprimer sur des matériaux
traditionnels comme l'écorce d'arbre (tapa*).[.]. Rémy, 1996 : 44. C'est une pyrogravure sur tapa que cet
Ivoirien a présentée au concours. Ivoir'Soir, 04.11.1997.[.] au fur et à mesure que se dévoile le tapa dans sa texture naturelle dans
l'espace blanc de lumière. Ivoir'Soir, 05.11.1997. Tapa, toile de jute serviront de supports
[: à la peinture]. Ivoir'Soir, 08.06.1998.
tapé, adj. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam.
1- Frais, frappé, glacé. Envoie* bière ici - ooh-kay bière bien tapée. Jano, 1987 :
2- Corsé s'il s'agit d'un alccool fort. Papa le Bon tomba sur de nombreuses
bouteilles de whisky, du Johnny Walker, carton rouge, bien tapé. Kourouma,
2000 : 29.
3- tapé,
(être ----), loc.verb.
Argot zouglou, oral, jeunes urbanisés. Etre ivre, avoir trop bu. /j'ai commencé à courir / à travers tout
Abidjan / je suis rentré le matin / inconscient / inconscient pourquoi / parce
que/ j'étais trop tapé/ moi qui n'ai pas l'habitude de boire/. (Chanson
"On a débrouillé on a gagné". Groupe les pros du Far, corpus T.,
1994).
SYN.: être
bigré*, être bloqué*, être dans son verre*, être daye*, être dedans*, être
keep*, être pinté*, être tire*-tire.
taper, v.tr. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Entre dans
un certain nombre de locutions.
1- Battre,
frapper. Ils ont attrapé le voleur et ils
l'ont tapé malmal*. (Revendeuse, Abidjan, 1982).
2- taper +
nom d'instrument à percussion, jouer.
Peut s'utiliser parfois pour parler de jouer d'un instrument qui n'est pas à
percussion. C'est difficile d'apprendre à
taper le tamtam. (jeune, Abidjan, 1982). Elle tape la guitare un peu bien. (Etudiant, Abidjan, 1992).
DER.: tapeur de
tamtam.
3- taper la
distance, V. GRATTER*. Parcourir une grande distance, faire un long chemin à
pied généralement. Il me fallait boire un
peu de vin de palme* pour taper la distance. (Assises de Man) FM.,
26.06.1980.
4- taper la
fille, V. COUILLER*. Il
faisait chat* noir quand il venait taper la fille. (Barman, Abidjan, 1992).
5- taper le
ballon, jouer au foot. Tous
les soirs ils tapent le ballon pour s'entraîner. (Etudiant, Abidjan, 1987).
6- taper
les mains, taper dans ses mains, pour marquer la mesure ou pour
applaudir. La foule qui chantait avec
l'artiste était heureuse de voir le leader du FPI chanter avec elle, tapant les
mains. Nouvel horizon n° 138, cité Dagnac, 1996 : 171.
7- taper
l'oeil, taperzyeux, V. FERMER* LES YEUX*.
a) Faire
semblant de ne pas reconnaître en public une personne qu'on connaît parfaitement,
soit en signe de mépris soit par vanité. Tu
es partie faire douzaine d'enfants ailleurs et tu es revenue me remarier* mais
j'ai refusé.. et j'ai tapé l'oeil sur toi fooort ! (BD Le démocrate,
27.01.1993.
b) Regarder en
fronçant les sourcils, d'un air sévère.
Mon père a lu mon bulletin puis il a tapé l'oeil sur moi. (Lycéen, Abidjan,
1985).
SYN.: faire
zyeux* rouges.
c) soutenir
le regard de quelqu'un sans baisser les yeux, lui tenir tête. Fais attention de pas taper zyeux quand tu
parles à ta mère, hein ! (Mère de famille, Abidjan, 1992).
SYN.: blazer*.
tapette, n.f. V. SAMARA*. A la queue leu leu, les dizaines de
passagers de Vridi et du port montent précipitamment [: dans le bus], les uns, les tapettes en main*, les autres,
pantalons retroussés [: à cause de la boue]. FM, 26.01.1984. Les clients trouvent encore [.] des tapettes
en plastique, des sandales [.]. Bonnassieux, 1987 : 129 / Il n'a qu'à porter Adidas même ou porter
Weston-o je préfère mes tapettes /. (Chanson "Chagrin
zougloutique" Groupe : Didier et les parents du Campus, corpus T., 1994).
COM.:
appellation faisant référence au claquement produit par le talon lors de la
marche.
tara (1), tarare, [tara] / [tarar], n.m. Spéc., (tradition), (du
mandenkan). Lit bas fait de tiges ou de lattes entrecroisées et attachées
par des fibres végétales ou du cuir. [.]
un seul lit de bambou, un seul tara [.]. Kourouma, 1970 : 158. Alors, comme tombant de sommeil, elle
s'allonge sur le tara. Anoma Kanié, 1978 : 113. [.] pendant que lui Adou se faisait dévorer par les moustiques sur des
"tarares" de fortune. Du Prey, 1979 : 93. Koma dort profondément, seul, recroquevillé sur son tara. FM.,
04.08.1980. Le village de Douédy-Guézon
[.] abrite trente cases rondes avec des taras*, et des douches individuelles. FM.,
02/03/04.04.1983. Moussokoro était
couchée sur le tara [.]. Kourouma, 1990 : 134. Le lit de bambou, le tara à droite [.]. Kourouma, 1990 : 140.
tara (2), n.m. Spéc. (industrie). Pâte
d'arachide en conserve. L'agro-industrie
ivoirienne vient de s'enrichir d'un nouveau produit. Il s'agit de la pâte
d'arachide en conserve [.] appelée tara. FM., 29.11.1990.
tarare, n.m. V. TARA(1)*.
tarente, n.f. Spéc., (faune). Lézard
nocturne de la fam. des Gekkonidés, vivant dans les habitations et se
nourrissant des insectes capturés autour des lampes. Capable d'un certain
mimétisme lui permettant de s'adapter partiellement à la coloration de
l'environnement. Les reptiles sont
représentés par le crocodile*, des varans* semi-aquatiques, des lézards,
caméléons, geckos*(tarentes) des tortues aquatiques (carnivores) ou terrestres (végétariennes) et une cinquantaine
d'espèces de serpents. Oberlé, 1983 : 26.
SYN.: gecko/
gekko, salamandre.
NORME.: l'appellation
"'gecko" ne se rencontre que dans les manuels."Salamandre"
quoiqu'impropre, relève de l'acrolecte des locuteurs instruits.
taro, tarot, n.m. Spéc., (flore), mais usuel.
(Colocasia esculentum Schott.). Plante de la fam. des Aracées communément
cultivée comme plante alimentaire en forêt dense mais aussi parfois comme plante
d'ornement pour ses grandes feuilles vertes. Roberty, 1954 : 372. Kacou Ananzè* ne se lassait pas de
contempler les ignames*, les gombos*; les taros... Dadié, 1955 : 122. [.] ses champs de maïs, d'ignames*, de
tarots, de manioc*[.]. Anoma Kanié, 1978 : 229. Les tarots déployaient leurs feuilles semblables à des oreilles*
d'éléphant. Oussou-Essui, 1979 : 40. Il faut retenir
également la culture de l'igname*, du manioc*, de la patate*, du taro et du
maïs. FM., 27.10.1980. Le taro
est un produit cultivé en zone forestière. FM., 19.03.1981. Bonoua produit également du café*, du
cacao*, du tarot ainsi que la banane* plantain, base de l'alimentation de
l'Abouré. FM., 18.01.1982. A
l'heure du repas, la grande famille ivoirienne se réunit autour d'un plat unique
de céréales (riz, maïs, mil, sorgho) ou de tubercules (igname*, taro*, patate
douce*) arrosé d'une sauce* épicée, différente selon les régions. Oberlé,
1983 : 68. Le Secrétaire d'Etat :
"Les Blancs vont-ils vous apprendre à planter le taro ?" A.
Touré, 1985 : 281. Son frère et lui-même
riaient, amusés par le sac de tarots qui dégringolait du vélo chaque fois qu'il
le chargeait. FM., 18.02.1993.
Le pachyderme a détruit plusieurs plantations d'ignames*, de manioc* et de
tarots [.]. Ivoir'Soir, 05.11.1997.
SYN.: chou* de Chine, chou* caraïbe (impr.),
oreille* d'éléphant (feuilles).
tarpon, n.m. Spéc., (faune). (Tarpon atlanticus
Valenciennes = Megalops atlantica Valenciennes). Poisson pélagique côtier des
mers tropicales, de la fam. des Megalopidae dont il est le seul représentant
atlantique. Très apprécié pour la pêche sportive car il peut dépasser 200 cm et
peser plus de cent kgs. Seret /Opic, 1981 : 82-83.
tartine, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Sorte
de beignet aplati qui peut être sucré ou salé. V. ALLER* RETOUR, CRACRO*,
GBOFROTO*, TRATRA*. [.] des femmes
[.] vendent de multiples gourmandises : tartines, bananes* frites à l'huile* de
palme et autres friandises [.] . Anoma Kanié, 1978 : 21.
tassaba, [tasaba],
adj. Dispon., (du mandenkan), argot
nouchi, oral, jeunes urbanisés, mélior. V. BOTCHE*. En parlant d'une femme ou d'une jeune
fille, bien fessue, à fessier proéminent, « avec un beau cul ». Ah oui ? Et comment était-elle ? Grande ?
Tassaba ? Jolie ? (BD) FM., 16.05.1996. Je n'aime pas trop les bagnon* avec les tassaba comme ça. Ivoir'Soir,
27.05.1998. Si tu vois son bôtchô* [.] un
gros tassaba*. Note : Tassaba"
: femme au postérieur proéminent.[.]. Ces différents termes empruntés au
langage nouchi*, font partie aujourd'hui du lexique zouglou*. Ivoir'Soir,
15.10.1997.
tassergal, n.m. V. BLEU*.
tata, [tata],
n.m. Spéc. vx. (tradition), (du
mandenkan). Enceinte fortifiée. On raconte que les guetteurs se promenaient à cheval sur le mur (le
tata comme on l'appelle) et que trois chevaux pouvaient se côtoyer dans des
courses sur ce rempart. FM., 10.05.1984. Admirez ce tata ! Il entourera la capitale, sauf du côté de la montagne
sur laquelle ont été enterrés les sortilèges qui interdisent le passage à tout
envahisseur. Kourouma, 1990 : 31.
tatali,
[tatali], n.f. V.
DJANDJOU*. Go*, coucougnousse*,
daye*, djandjou*, tatali : fille (plutôt libre de moeurs). Première leçon
de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.
tâtonner, v. tr. Dispon., oral, écrit, mésolecte.,
péj. Palper, faire des attouchements,
tripoter, « peloter ». Il m'a
appelée dans la chambre* et il a commencé à me pincer, me tâtonner partout en
disant : "Tu es jolie !" et il a dit à ma tante : "Tu vas me
donner ta nièce, elle est très mignonne !" Akissi Kouadio, 1983 : 33.
tatou, n.m. Spéc., (faune). V. PANGOLIN*. Nom impropre donné aux trois espèces de
pangolins représentées dans le pays alors que le tatou est un animal
exclusivement américain. Par extension, rustre, péquenaud, sauvage*. Les habitants de ce villages se moquèrent
d'eux en les traitant de sales tatous. Ministère du Plan, Etude
régionale, 1963 : 63.
tatouage, n.m. V. CICATRICE*. Ses tatouages ou scarifications tribales,
s'il en a, permettant aux siens de le reconnaître. Anoma Kanié, 1978 : 274.
taudis, n.m. Spéc., argot des prisons, péj. Détenu
désargenté servant de commissionnaire à un détenu plus fortuné. Dès qu'un prisonnier dispose de quelque
revenu, il peut s'offrir les services de "valets*" de jeunes
prisonniers qui s'acquittent des tâches ménagères. Ou ceux de
"taudis", des détenus qui se chargent de convoyer les colis qu'on
apporte ou de transmettre les messages. Jeune Afrique 06/12.07.1995
taurin, n.m. Spéc., (faune). Animal appartenant
à l'espèce bovine, produit de l'hybridation vache /zébu ou taureau /femelle
zébu. Dans la réalité, il n'y a pas que
des zébus* qui soient concernés. On trouve des troupeaux métissés, des taurins
appartenant à des peulhs. FM.,16.04.1982.
taxi, n.m. Usuel, tous milieux. Engendre de
nombreuses locutions mésolectales
1- taxi
bâché, V.BACHEE*.
2-
taxi-bagages, fourgonnette de location qui permet de transporter
marchandises, déménagements et bagages de toutes sortes. M.K. ajoute que six taxis-bagages ont été
volés au dépôt. FM., 18.01.1982. [.] les gbakas* [.] interdits de circuler depuis le 02 mai 1977 pour
céder la place aux taxis-bagages de la SOTRA*[.]. A. Touré, 1985 : 253. Flux et reflux fantastique qu'une flottille
de bus et de bateaux-bus*, de taxis-compteurs et de taxis-bagages [.] s'efforce
d'assurer. David, 1986 : 80.
3-
taxi-brousse, taxi de brousse, taxi sans compteur pouvant
couvrir d'assez grandes distances à l'intérieur du pays, s'arrêter à la demande
et accepter jusqu'à huit passagers payants, allant à peu près dans la même
direction. Loin des 30 km /heure,
affichés à plusieurs reprises, poids-lourds, taxis-brousse et voitures
particulières, traversent en trombe l'ancienne capitale. FM.,
21.03.1980. A l'aéroport, deux
taxis-brousse [.] nous attendaient. FM., 18.02.1982. K.A., 40 ans, chauffeur de taxi-brousse,
domicilié au quartier Koko. FM., 03.03.1982. Depuis deux ans, il exploitait son taxi-brousse sur la ligne
Abengourou-Abidjan. FM., 12/13.11.1983. S'ils me chassent avec mon fils, tu m'aideras à prendre un
taxi-brousse. Akissi Kouadio, 1983 : 94. [.] il leva lourdement le bras avant de disparaître dans le
"taxi-brousse". Y. Konaté, 1987 : 56. On a quitté Daloa avec un taxi-brousse pour Yamoussoukro et Abidjan.
Deniel, 1991 : 67. C'était un soir, au
nord de la Côte-d'Ivoire [.] dans un gros taxi de brousse délabré que je venais
de prendre. Krol, 1994 : 7. Polyplage
est accessible par un taxi de brousse qui part de Sassandra le matin de bonne
heure. Rémy, 1996 : 161. Les
"taxis-brousse’’ sont en général des breaks à trois banquettes dans
lesquels entrent 8 passagers, plus le conducteur. Leur seul inconvénient est la
nécessité d'attendre que la voiture soit pleine avant de partir. Rémy, 1996
: 193. C'est alors qu'ils voient arriver
un taxi-brousse[.]. Ivoir'Soir, 21/22/23.11.1997. Vous avez [.] attrapé, dans la nuit, le
premier taxi-brousse en partance pour la capitale. Kourouma, 1998 : 72. En bon état, ils [: les véhicules
d'occasion] deviennent des
taxis-compteurs; plus vétustes, ils sont transformés en taxis-brousse, les
woro-woro*. Jeune Afrique, 24.02/02.03.1998.
SYN.: woro*-woro.
4- taxi
collectif. V. TAXI-BROUSSE. Pour quitter Vridi, il est nécessaire d'emprunter des taxis collectifs.
Bonnassieux, 1987 : 29.
5-
taxi-compteur, compteur, taxi urbain muni d'un compteur. Les chauffeurs de taxis-compteurs sont ceux là même qui devraient
donner un aperçu de notre accueil et de notre hospitalité légendaire. FM.,
17.03.1980. Lundi dernier, les
travailleurs ont constaté avec amertume, dès le matin, l'absence totale de
taxis-compteurs sur l'ensemble des territoires des communes de la capitale.
FM., 29.09.1982. Ca bouge
énormément dans le monde confus des taxis-compteurs. FM.,
15.10.1982. Pourquoi je n'emprunte pas un
taxi-compteur ? Parce que je n'en ai pas les moyens. J. Guénaman Colbert,
1985 : 70. Ces deux truands braquaient
les chauffeurs de taxi-compteurs. FM., 22.08.1990. [.] à Abidjan, ce sont des taxis-compteurs :
s'il y a quelqu'un dans le taxi, il ne s'arrête pas. Deniel, 1991 : 126. On a retrouvé une tête coupée dans le coffre
du taxi-compteur [.]. M. Coulibaly, 1992 : 85. [.] pas parce qu'à Bouaké, il n'y a pas de bus de la Sotra* ou des
taxis-compteurs. FM., 16.02.1993.
Le gang, composé de jeunes dont trois
élèves, voulait arracher* le taxi-compteur à son conducteur [.]. FM.,
28.04.1997. Peu après 20 heures, un
taxi-compteur Peugeot 205 immatriculé [.] piloté par M.S.S. arrive au barrage.
Ivoir'Soir, 05.05.1997. Un
taxi-compteur circulant dans le sens Treichville-Adjamé, s'est retrouvé les
quatre roues en l'air. Ivoir'Soir, 24.03.1998.
6-
taxi-ville, taxi collectif privé à tarif unique, qui n'a pas le droit de
dépasser les limites de la commune sans une autorisation préalable de son
syndicat. Le problème du taxi-ville doit
être résolu pour le bonheur de nos ménagères qui vont au marché. FM.,
10.01.1980. Le prix des taxi-ville
augmente. FM., 15.05.1980. De
ce fait pour que le taxi-ville soit
rentable, la moyenne des recettes journalières devrait être de l'ordre de 8 à
10 000 francs. FM., 28.03.1983. Ils
les [: les voitures volées] transformaient
en taxi-ville. FM., 22.08.1990.
NORME.: pluriel
taxi-ville ou taxis-ville.
SYN.: compteur*,
taxi-compteur, taxi-ville woro-woro, taxi wôrô-wôrô (part.).
7- taxi
sans payer, V. CARGO*. Les
raflés* sont partis avec le taxi sans payer. (Aboki*, Abidjan, 1990).
8- taxi trente-trente, taxi 30-30. Vx. Taxi qui
acceptait plusieurs clients au tarif de trente francs chacun. Nombreux sont les travailleurs qui
empruntent les taxis 30-30, appelés ainsi à cause de leur tarification. Note.
les taxis 30-30 ont disparu de la circulation en juillet 1964, laissant les
usagers aux soins de la SOTRA (Société des transports abidjanais). Bonnassieux,
1987 : 34.
9- taxi
wôrô-wôrô, taxi-ville woro-woro, V. TAXI-VILLE. Taxi
collectif privé, à tarif unique et desservant une ligne fixe. Il a le droit de
charger des bagages. Compte-tenu de la
multiplication des taxis-ville woro-woro dans la commune...FM.:
10.02.1993. Ils rencontrent M. A. E.,
chauffeur de taxi wôro-wôro de son état, dont ils souhaitent prendre la voiture
en location pour leur randonnée. Soir Info, 29.03. 1995. De l'intersection du boulevard de France
jusqu'à Angré, les taxis wôrô-wôrô n'observent aucune règle élémentaire du code
de la route. Ivoir'Soir, 03.02.1998.
taximan, n.m. pl. taximen, usuel, tous milieux. Chauffeur de
taxi. Franchement, nous les taximen, nous
souffrons énormément pendant la saison pluvieuse. FM., 14.12.1979. M. T.V. (taximan) :"Le nombre de taxis
a diminué en raison du problème d'assurance qui reste sans solution". FM.,
10.01.1980. Il faut avouer que des derniers
[: les habitants de Gagnoa] n'ont
jamais fait bon ménage avec les taximen qui ont souvent refusé de les prendre à
bord du véhicule. FM., 10.01.1980. "Quelle est votre profession ?"-"Je suis un
taximan". FM., 05.05.1980. Quand
les taximen ne sont pas contents, presque tout le monde s'en rend compte dans
une ville comme Abidjan. ID., 14.11.1982. Aucun taximan bouakéen* ne bénéficie de l'estime de la population. FM.,
28.03.1983. Ils n'ont qu'à se droguer au
café noir* (d'où leur surnom) pour pouvoir assurer plus de dix-huit heures par
jour les fonctions de taximan[.]. Klotchkoff in Tilliette, 1984 : 25. J'ai d'abord pensé prendre une chambre à
l'hôtel mais je trouve un taximan et je lui raconte mon histoire. Deniel,
1985 176. Taximan n'est pas gentil.
(Titre de chanson populaire constituant le titre d'un chapitre). David, 1986 :
67. J'étais à un feu rouge, un taximan
l'a brûlé et m'a ramassé*. Deniel, 1991 : 80. Pauvre taximan de quartier! FM., 07.04.1993. Taximen d'Abidjan, je ne vous ai pas donné
cette information pour que vous importuniez vos clients par des bavardages
inutiles. Ivoir'Soir, 09/10/11.05.1997. Il m'avait dit que les taximen devaient être prudents. Ivoir'Soir,
17.03.1998. Meurtre du taximan d'Adzopé.
(titre d'article) Ivoir'Soir, 18.05.1998.
SYN.: café* noir.
tazard, n.m. V. MAQUEREAU*-BONITE.
tchamp, n.f. V. DAILLE* (1), GADI*.
tchapalo, tchapalot,
tchapallo, tchiapalo, tiapalo, tyapalo. [tGapalo] / [tjapalo], n.m. Spéc. tradition, (des l. gour), V. DOLO*. Boisson peu alcoolisée préparée à partir de
grains de maïs germé.[.] d'ailleurs grand-père a un penchant pour l'alcool en
particulier pour le tchapalo. Kitia Touré, 1979 : 40. Ce qu'on oublie c'est qu'à cette époque, on se contentait de modestes
cercueils, de bangui* et de tchapallo qu'on a aujourd'hui remplacés par le
coûteux champagne et des cercueils de prestige. FM., 02.06.1980. Offrir beaucoup de tchapalo, beaucoup de
bière de maïs aux vieux [.]. A.Koné, 1980 : 19. Ils se désaltèrent au tchiapalo, bière de mil* fermenté dont ils vident
des calebasses entières. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 244. lI faut réhabiliter toutes nos boissons
nationales, du vin* de palme au koutoukou* en passant par le tchappalo. FM.,
15.06.1984. [.] une dame de nationalité
burkinabè, vendeuse de tchapalo [.] Changement, 18.01.1992. Après leurs achats, les deux compagnons
décident d'aller ingurgiter quelques lampées de tchapalo dans un cabaret*. Ivoir'Soir,
27/28/29.06.1997. A tout le moins, C.
Bamori a eu chaud et doit être encore en train de maudire le tchapalo. Ivoir'Soir,
03.07.1997. Tout comme Daouda, lui aussi
coopérant français, amoureux fou de tchapalo. Ivoir'Soir,
24/25.12.1997.
DER.:
tchapalodrome*, tchapalottière.
SYN.: bière de mil, dolo*, vin de mil*.
tchapalodrome, tchapalodrôme,
[tGapalodrCm] / [tGapalodrom], n.m. Usuel, (alimentation), (l. voltaïques +
mandenkan "cinq francs." [V.-DROME*]), oral, écrit. tous milieux,
fam.. Sorte de cabaret où l'on consomme exclusivement de la bière*
de mil. Par extension, lieu de rencontre des jeunes défavorisés d'origine
nordiste*. Il y a quelques jours, N.D.R.,
41 ans et B.K.P., 30 ans, se sont rencontrés dans un tchapalodrome à Abobo.
Ivoir'Soir, 08.05.1997. Récemment,
Bamori s'est rendu à "Adjamé" le célèbre tchapalodrôme du quartier
Hamdalaye. Ivoir'Soir, 03.07.1997. Le lendemain matin, T. restitue à son ami 15 000 F sur les 40 000 F qu'il lui a volés. Et se rend au
tchapalodrome. Ivoir'Soir, 16.03.1998.
tchapalotière, [tGapalotjDr], n.f. V. DOLOTIERE. Femme qui prépare et vend de la bière* de
mil. C'est dans l'aire manden qu'on dit
surtout "dolotière", chez les locuteurs de langues voltaïques, on dit
"tchapalotière". Mais c'est la même chose. (Enseignant, Abidjan,
1983).
tchasse,
(être ----), [tGas], loc.verb. Argot nouchi, oral, fam. péj. V. MOISI*. Etre fauché, ne plus
avoir un sou. Il peut rien payer du tout, il est tchasse ! C'est un rienard*.
(Jeune, Abidjan, 1994).
tchatche, n.m ou f. Zouglou, oral, fam., jeunes
urbanisés. Beau discours, ’’baratin’’. /Grand
frère Junior / tes tchatches sont denses*. (Chanson "Amina".
Groupe, Zouglou machine, corpus T., 1994). Tout
ça, c'est la tchatche. Ivoir'Soir, 21.04.1997.
DER.:
tchatcher*, tchatcheur*.
tchatcher, v.tr. Zouglou, oral , fam. jeunes urbanisés.
1- Plastronner,
se faire valoir, se vanter. Ces derniers [:
les Irakiens] comme tous ceux qui n'ont
pas de force, tchatchent en disant qu'ils peuvent régler leur compte aux
Américains. Ivoir'Soir, 29.12.1997. Ce qui fait qu'actuellement le FMI ne tchatche plus trop. Ivoir'Soir,
18.06.1998.
2-
« Baratiner quelqu'un » (en général une femme). /il est parti Abidjan / il a breaké* Amélie [.] / il est remonté à
Cocody / il a tchatché /Célestine/. (Chanson "Ze papa zho",
Groupe Zouglou net', corpus T., 1994).
tchatcheur, n.m. Zouglou, oral, fam., jeunes urbanisés, péj.
’’ baratineur’’, beau parleur. /à la
RTI y a des bluffeurs / car y a des sapeurs* y a des frimeurs y a des
tchatcheurs / (Chanson "Amina, Groupe Zouglou machine, corpus T.,
1994). Mais on dirait que les tchatcheurs
ont bu* leur honte et maintenant ils demandent pardon. Ivoir'soir,
29.12.1997. Ce genre de tchatcheurs, on
en connaît plein à Abidjan . Ivoir'Soir, 25.03.1998.
SYN.: bluffeur*
tchê, [tGD],
n.m. V. BRAVE*
TCHÉ Dispon., (du mandenkan
"homme"), argot urbain., mélior. Mec. Eh! tchê,
tu es organisateur de spectacles ou non? Ivoir'Soir,
19/20/21/12.1997.
tchêba,
tchègba, [tGDba], n.m.
Dispon., (du mandenkan) argot urbain, mélior. V. MAN*-2 Pote, gazier. Rencontres : une solide chaîne d'amitié. Mousso*,
Tchêba. (Petites annonces = côté femmes, côté hommes, Mousso,
07.03.1995. Tchègba, bloho pas! (: Gazier, fais pas le malin!, Vendeur de journaux,
Abidjan, 1993).
tchems, [tGDms], n.f. Dispon, (abrév. de chemise), argot des jeunes urbanisés, mélior. Chemise
de marque. Ploog, 1999 : 959. Non mais tu
as vu sa tchems et ses santiags !!! (Etudiante, Abidjan, 2001).
tchéman, [tGeman], n.m. Dispon, argot nouchi, (hybride mandenkan "vendre de la drogue"+ angl. -man), jeunes urbanisés, péj.
V. DEP*. Dealer, vendeur de drogue. Y
un tchéman près du bar. (Gardien, Abidjan, 1993).
SYN.: dèp*, dilkat*.
tchêtchê, [tGDtGD], adv. Argot nouchi, (du baoulé "à parts égales"), oral, fam.
jeunes urbanisés. A égalité, en parts égales. Attention, bra* mogo, tu vas gué* le wari* tchêtchê. (Fais gaffe,
frangin, tu vas partager le fric en parts égales, Jeune Abidjan, 1994).
tchézeur, tchézer,
[tGezZr], n.m. V. DROGUEUR*. Je lui ai dit de ne pas sortir avec lui
parce que c'est un tchézeur. (Coiffeuse,
Abidjan, 1996).
tchiapalo, n.m. V. TCHAPALO*. Les femmes travaillent à la préparation
du tchiapalo, une bière artisanale à base de maïs et de mil. (Légende
sous photo), Conte, 1981 : 33.
tchiébouessain, tchiébuéssain, [tGjebwesR], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Xylia evansii Hutch.). Assez grand arbre de la fam. des Mimosées. dont le
bois est très dur (densité d'environ 1 000) brun rosé veiné. Aubreville, 1959,
I : 205.
tchikoué, tchikué,
[tGikwe] n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Bridelia
micrantha [Hochst] Baill. et B. stenocarpa Muelle. Arg.). Deux espèces
d'arbustes sont généralement confondues. Fam. des Euphorbiacées. Aubreville,
1959, II : 46.
SYN.: apakotoubo (agni), diembremihia/
amangbrehia (ébrié).
tchikouébi, tchikuébi, [tGikwebi], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Bridelia Aubrevillei Pellegr.).
Assez grand arbre aux nombreuses racines aériennes et aux branches hérissées de
longues épines. Bois brun demi dur de cet arbre employé autrefois pour la
fabrication des pirogues. Aubreville, 1959, II : 47.
SYN.: zouguéné-iahoua (gouro).
tchoch, [tGCG], n.f. Argot estudiantin, (anglais "shoes" : chaussures), oral,
fam., mélior. Paire de chaussures de luxe très chères. Il faut bien vivre, non ? Koffi doit alors se tirer*, chausser sa
meilleure tchoch* car la daille* ce jour là devra se défaire des contraintes du
groto* si elle en a un. Campus lexique, 1978, 8.
SYN.: tchouze*.
tchoco-tchoco, adv. V. TCHOGO*-TCHOGO.
Puisque nous sommes en Afrique, les
gens trouveront tchoco-tchoco le moyen de dire que c'est un proche parent qui
s'est transformé en python* pour faire le coup. Ivoir'Soir,
23.06.1997.
tchogo-tchogo,
tchoko-tchoko, tchoco-tchoco, tchocotchoco, cogo-cogo, [tGokotGoko], adv. Assez fréq. (du mandenkan "manière-manière"), mésolecte,
basilecte, oral, fam. De toute manière, n'importe comment, quoiqu'il en
soit, plus rarement, coûte que côute. Qui
est fou* dans affaires* de pirogue ? Mon frère* coupe* là ! C'est moi qui va
gagner lui tchoko-tchoko. Zazou n°16, mai 1982. Et on nous répond : "Tchocochoco, PDCI va gagner !" Le Changement,
11.01.1993.Mon fétiche dit que
tchoko-tchoko tu seras député. (Dessin humoristique), l'oeil du peuple,
27.03.1995. Tchoco-tchoco, je l'aurai.
Elle se fatigue pour rien... (BD), Ivoir'Soir, 20/21.05.1998.
tchoin, [tGwR],
n.f. Dispon., argot urbain , péj.
1- Putain. Il n'y a pas que chez nous à la Rue
Princesse [.] qu'il existe une forte concentration de prostituées. Le centre de
Moscou en Russie est un véritable nid de tchoins. Ivoir'Soir,
17.06.1997. Ainsi 60 tchoins ont tablé
pendant des jours pour analyser les problèmes et les droits des travailleurs du
sexe. Ivoir'Soir, 06.10.1997.
LOC.: aller* au tchoin.
2- tchoin,
(aller au ----), aller chez les putes. Patron*, je fais garçon* ici. Faut aller au tchoin dè*! (Jardinier,
Abidjan, 1983).
SYN.: aller au
sao*
tchonon, [tGonT], v. invar. Argot nouchi (du mandenkan), oral, jeures urbanisés,
péj. Cafarder, dénoncer. Nous,
on tchonon pas les djos*! (: Nous, on dénonce pas les copains!, Jeune,
Abidjan, 1995).
tchouk,
[tGuk], n.m. Spéc., (argot des
dealers), péj. Comprimé de drogue. J'avais dit drogue, or il fallait que je dise un autre nom. [.]
"La prochaine fois que tu en auras besoin, si tu nous vois dans la rue, tu
diras tchouk. Otitro, 1984 : 44. Si
tu as besoin de tchouk, j'ai un comprimé sur moi. Otitro, 1984 : 47. Ca te détruira, ça te détruira, ça te
détruira, / Klôh*!! djal*, tchouk sien à base. (Chanson d'A. Blondy,
"Rasta Poué", 1987.
DER.: tchouker*,
tchoukeur*
COMP.: tchouk sien à base (herbe en dessous de tout, de
mauvaise qualité).
tchouker, [tGuke],
v.intr. Argot nouchi, oral, jeunes urbanisés. Se
droguer. Quand les gens veulent
"tchouker", ils trouvent toujours un moyen. Ivoir'Soir,
26.06.1998.
tchouné, [tGune], n.m. Argot urbain, (de l'anglais parlé au Ghana et au Liberia :
"twoner "second", derivé de "two)", péj. Personne
inexperte au jeu de cartes ou de dames. Par extension, maladroit, bon à rien. Jetez-le ! C'est un tchouné, pas un djo*.
(Petit gardien de voitures, Abidjan, 1982).
tchouze, n.f. V. TCHOTCH*.
T.D., n.m. Argot estudiantin, oral, fam. Repas
au restaurant universitaire. T.D. : le
repas. Certains étudiants préfèrent ce terme qui leur paraît plus adapté. Campuslexique.,
1978 : 2.
technicien, n.m. Spéc., argot du milieu, mélior.
Voleur, utilisant des techniques élaborées, comptables, informatiques, électroniques.
Voici venir les techniciens. C'est une
nouvelle classe de bandits en voie de formation. [.] ceux qui font passer leurs
malversations sous le couvert d'erreurs mécaniques. FM., 21.02.1983.
teck, n.m. Spéc., (flore) mais fréq. (Tectona
grandis L.f.). Arbre moyen de la fam. des Verbenacées, introduit dans la zone
des savanes préforestières. Bois brun jaunâtre, mi-dur, mi-lourd, excessivement
durable, servant à la construction navale, à la menuiserie de luxe, mais aussi
au bois d'oeuvre. Le teck résiste aux
feux itinérants après la troisième année mais il faut protéger la plantation de
l'incendie car les troncs souvent fendus à la base rendent le bois impropre à
de nombreux usages et le déprécient. CTFT, 1989 : 428. Elle [: la place de danse]
était située à l'entrée de la plantation de tecks entre le bois sacré* et la
cour de l'école. Kourouma, 1998 : 120. [.] tandis qu'à
partir de Bouaké, les tecks, en troupeau compact, font une apparition très
appréciée. Ces arbres aux feuilles exubérantes, aux fleurs-fruits dorés, au
tronc élancé constituent vraiment une des parures du nord. Rémy, 1996 : 12.
DER.: tecker*,
teckeraie*
tecker,
(aller ---- ), loc.verb., V.
ALLER AU BESOIN*, CABINER*.On
dit aller tecker ici parce que les gens vont cabiner dans la teckeraie*.
(Informateur, Katiola, 1990).
teckeraie, n.f. Spéc. , (flore), oral, écrit.
Plantation industrielle de tecks. La
teckeraie au coeur de la ville : une richesse inestimée. (Titre d'article),
FM., 21.01.1982.
tégué, n.m. V. DANSE*. Danse-nous le tégué, c'est de tradition pour
quelqu'un qui s'en va. Tierno Monenembo, 1993 : 88.
teille, n.f. Dispon., argot des jeunes urbanisés, mélior. Bouteille. Quoique l'achat d'une "teille"
(bouteille) de "Che*" (champagne) ou de liqueur*, en boîte de nuit,
est considéré comme le nec plus ultra des "gaz-oil*". Ivoir'Soir,
01.04.1998.
teint, n.m. Entre des locutions usuelles.
1- teint
clair, n.m. ou f., adj. Personne de
race noire dont la peau n'est pas très foncée, éventuellement peut se dire d'un
métis. Les femmes avaient le teint clair
[.]. Elles étaient ivoiriennes de l'Est. Tilliette, 1984 : 99. L'un des malfaiteurs, accusant la
trentaine, au teint clair, sort un couteau. FM., 14.09.1990. [.] Comme j'ai le teint clair, il croyait
que j'étais Peul aussi. Deniel, 1991 : 66. Ivoirienne, 40 ans, célibataire, secrétaire de direction, teint clair...
Mousso, 07.03.1995.
COMP.: teint
clair forcé.
SYN.: teint
marron, TV* couleur.
ANTON.: teint
noir.
2- teint
clair forcé, n.m.ou f..
adj. Personne de race noire et dont la peau a été
artificiellement éclaircie, d'après le nom donné au produit éclaicissant. V.
AMBI*, KHESSAL*. A plusieurs
reprises, des enquêtes ont paru dans la presse africaine [.] pour tenter
d'analyser les motivations des femmes utilisant les produits"teint clair
forcé" ainsi qu'on les appelle en Côte-d'Ivoire. Gaudio /Roekeghem,
1984 : 190.
ANTON.: teint noir
sans produit ghanéen.
3- teint
marron, n.m. ou f.,
adj. V. TEINT CLAIR. Ivoirienne, 24 ans, célibataire [.] de teint marron ... (petite
annonce,.Mousso, 07.03.1995).
4- teint
noir, n.m ouf . adj. Personne de
race noire et à la peau très foncée. La
disparition de sa fille K.A., de teint noir, cheveux tressés et sans chaussures.
FM., 17.02.1983. [.] la
disparition de E.M.L., âgé de 15 ans, de teint noir. FM. 29.11.1990.
Fils de militaire, la cinquantaine,
court* de taille, et noir de teint, comme on dit en Côte-d'Ivoire des gens à la
peau plus foncée que la moyenne [.]. Krol, 1994 : 103. Ivoirienne, 36 ans, 1,63 m, 67 kgs, teint noir .(Petite annonce), Mousso,
07.03.1995. Lors de sa première audition,
suite au drame, K.A. a précisé que les deux derniers visiteurs sont des jeunes.
"L'un est de teint clair et le second de teint noir". Ivoir'Soir,
04.12.1997. Cette brave femme, à la
beauté africaine quasi-parfaite, avec son teint noir et mat [.]. Ivoir'Soir,
02.02.1998.
COMP.: teint noir
sans produit ghanéen, TV* noir et blanc.
ANTON.: teint clair, teint marron.
5- teint
noir sans produit ghanéen, n.m.ou f.,
adj. Personne au teint noir très foncé et qui n'a pas tenté
de l'éclaircir artificiellement. Cette
"teint noir sans produit ghanéen"[.] nous l'apprend elle-même. Ivoir'Soir,
07.01.1998.
ANTON.: teint clair
forcé.
teinture, n.f. Spéc., (artisanat).
1- teinture
à la cire, procédé artisanal usuel pour la teinture des pagnes* et la
décoration des tissus. Il consiste à imprégner de cire le tissu à certains
endroits avant de le plonger dans le bain colorant afin que les parties
enduites n'absorbent pas la teinture. V. PAGNE* A LA CIRE.
2- teinture
à la cola, procédé artisanal de teindre les tissus avec une préparation
à base de noix* de cola.
tekbé, [tDkbe], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). Terme générique désignant deux
arbres de la fam. des Rubiacées : le tekbé (Canthium Tekbe Aubr. et
Pellgr.), de taille moyenne, et le tekbé à grandes feuilles (C;
subcordatum DC.), plus petit. Aubreville, 1959, III : 306.
télé-maître,
n.m. Vx. Appellation
désignant les instituteurs qui pratiquaient l'enseignement télévisuel de 1970 à
1981. L'émission télévisée du mercredi
après-midi est destinée aux télé-maîtres. (note de service, Bouaké, 1978).
téléphone, n.m.. Spéc., (faune). Sorte de pie-grièche de la fam. des Laniidae.
On distingue surtout localement : le téléphone tchagra (Tchagra senegala
Linn.), qui vit surtout au sol, à longue et large queue bordée de blanc ; le petit
téléphone (Tchagra minuta Hartlaub) qui diffère du précédent par son chant,
sa queue plus courte et son allure plus tassée ; le téléphone à tête brune
(Tchagra austalis Smith). Le tchagra à
tête brune ressemble beaucoup au téléphone tchagra. Mais chez le téléphone à
tête brune, la calotte est brune bordée de noir et chez le petit téléphone, la
calotte est entièrement noire. Serle /Morel, 1988 : 162. Téléphone tchagra signalé (Comoé, Marahoué).
Bousquet, 1992 : 164.
SYN.: tchagra*.
téléphone
indigène, n.m. V.
RADIO*-TREICHVILLE RADIO*-TROTTOIR. Georges, Michaud, Blaise, Coffi, Marcel, le ministre parleraient autour
d'eux : au téléphone indigène, ils ajouteraient le téléphone des Blancs. Du
Prey, 1979 : 179.
tématé, [temate], n.m. Spéc., (tradition), (du wè-wobé). Fête wobè marquant la fin de
la récolte du riz et célèbre danse pratiquée au cours de cette fête. V.
DANSE*. Le tématé est une danse wobé
qui marque la fin de la récolte du riz. Chaque séquence de la danse évoque les
différentes phases de la culture, des semailles à la récolte. Rémy, 1996 :
216.
temple du
gaby, n.m. Dispon., mésolecte,
fam., plaisant. V. GABY*. Surnom donné au marché de Yopougon
où se rassemblent un très grand nombre de marchandes de viande de porc. A Yopougon, le temple du gaby * comme on
l'appelle, le point de vente situé à gabriel gare abritait hier mardi 14 mai
1996, ce qu'on pourrait appeler un conseil non pas de guerre mais de famille.
Soir Info, 15/16.05.1996.
temps, n.m. Quelques locutions mésolectales
fréq.
1- temps, V.
HEURE* DE TEMPS.
2- temps
(au ---- de force), loc.adv,
vx., péj. Au temps du travail* forcé. V. TRAVAIL* FORCE. D'autres Burkinabè viennent s'installer près
du campement* établi lors du recrutement* obligatoire, "au temps de
force" comme disent aujourd'hui les vieux. Bonnassieux, 1987 :
23.
3- temps de
carême, V. CAREME*.
4- temps
des colons, fréq. Epoque
coloniale. Il est maçon depuis le temps
des colons. Deniel, 1991 : 101.
5- temps,
(gâter le ----), loc.verb. V.
GATER*. Tu viens toujours gâter mon
temps, je travaille, moi ! (Etudiante, Abidjan, 1982).
6- temps, (à mon
[/ton/son/notre/votre/leur] ---- ), loc.
adv. V. A*. Dispon. oral,
écrit, tous milieux. De [mon/ton/son/notre/votre/leur] temps. A notre temps où il n'y avait que trois
équipes (Asec, Africa, Bassam), nous vivions bien la rivalité Asec-Africa. Nouvel
Horizon, n° 143, cité Dagnac, 1996 : 171. Si c'était comme ça à ton temps, maintenant c'est fini.
(Enseignant, Abidjan, 1998).
tenir, v.tr. Quelques locutions mésolectales :
1- tenir le
bic, dispon. Ecrire,
notamment, une lettre, un devoir. Pour un professeur, corriger des copies,
noter des devoirs. Ne me dérange
pas quand je tiens le bic. (Professeur, Abidjan, 1983).
2- tenir le
bic rouge, fréq. V. BIC* ROUGE.
3- tenir sa
ceinture, dispon. V.
CEINTURE (1)*.
4- tenir la
daba, (ne plus pouvoir ----), V. DABA (1)*
tenue, n.f. Dispon., oral, écrit, mésolecte.
1- tenue
kaki, Uniforme lycéen. J'avais
un jean, deux chemises, mon short et mon maillot pour l'éducation physique, et
sur moi ma tenue kaki et ma paire*, c'était à peu près tout. Krol, 1994 :
36.
2- tenue Z,
argot zouglou, oral, fam. Salopette,
tenue réputée pratique et à la mode pour danser le zouglou. Le zouglou* se danse et se mime de façon
très virile et peu narcissique - généralement en salopette, la "tenue
Z", avec des mouvements de la tête et des mains tendues vers le ciel.
Krol, 1994, 213.
tergal, n.m. Vieilli., basilecte. Nom donné
parfois à la pelote de laine importée. Les
fils de laine, appelés à tort "tergal" par les autochtones, ont été
introduits très récemment dans la
région de Korogho par la mission catholique. Etienne-Nugue, 1974 :
32.
terminalien,
n.m. ou f., Fréq., oral, écrit,
mésolecte. Elève de terminale. Les
terminaliens du Lycée de Gagnoa semblaient satisfaits d'engranger une nouvelle
définition à apprendre par coeur pour préparer leur bac. Krol, 1994 :45.
terminer, adj. Fréq., oral, basilecte ou pastiches du
basilecte., péj.
1- Etre prêt à
mourir, à point de mort. Les petits
sacrifices étaient insuffisants au moment où tous les habitants terminés par la
disette et le manque, travestis en mendiants, accouraient au Bolloda pour se
disputer les viandes et les offrandes. Kourouma, 1990 : 164.
2- Tuer. Mon fils, c'est les travaux forcés qui l'ont
terminé [.]. Kourouma, 1990 : 239. Drap*,
ce que je craignais est arrivé. Le loubard s'est ressaisi. Il veut me terminer
! (BD) Ivoir'soir, 30/31.01 et 01.02.1998.
termite, n.f. V. FOURMI* AILEE. Mot
souvent employé au féminin même par les locuteurs instruits.
termitière,
n.f. Fréq., oral, écrit, tous
milieux.
1- Nid de
termites constituant un énorme monticule de terre durcie, provenant des rejets
effectués par les termites. Il peut atteindre six mètres et est percé de
galeries. Suivant sa forme, on distingue localement la termitière-cathédrale
et la termitière-champignon. Et le
sentier courait toujours contournant les gros fromagers*, évitant une
termitière, plus large sous le couvert d'un restant de forêt primaire. Du
Prey, 1979 : 39. C'est que dans
l'imagerie traditionnelle, la termitière qui est une aspérité sur le sol,
apparaît comme une infirmité de la terre, le signe d'un désordre. FM.,
10.02.1981.
COMP.: termitière-cathédrale,
termitière-champignon, champignon de termitière.
2- termitière-cathédrale,
nid de termites très haut et découpé en clochetons. Les termites construisent en savane des termitières-cathédrales qui
dépassent parfois six mètres de haut. Oberlé, 1983 : 26. Ceux-là
[: les gardes], avec leur
habituelle brutalité, arrachèrent les herbes, mutilèrent les arbrisseaux,
abattirent les termitières cathédrales, sans rien découvrir. Kourouma, 1990
: 124.
3-
termitière-champignon, nid de termites cubitermes, à plusieurs toits arrondis
superposés. Ici, le tapis d'herbe disparaît
insensiblement tandis qu'apparaissent, comme des éruptions, sur le sol bosselé
et craquelé par la sécheresse, les termitières-champignons et les
termitières-cathédrales. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 9. Au sommet, se trouvent de vastes cuirasses
latéritiques, appelées bowal*[.]. Il s'agit de surfaces très planes couvertes
d'une végétation herbeuse rase et ponctuées par endroits de nombreuses
termitières-champignons (Monts-Boutourou). Bousquet, 1992 : 153.
4-
termitière (champignon de ---- ), V. CHAMPIGNON*.
terrain de
recasement, n.m. Spéc.,
(Administration). Terrain mis à la disposition des personnes expulsés d'un
habitat* spontané pour qu'elles puissent s'installer. Les indemnisations peuvent aller des versements d'un modeste pécule [.]
jusqu'à la mise à disposition des délogés d'un terrain de recasement.
Tilliette, 1984 : 56.
terre, n.f. V. PASTENAGUE* A PERLE.
testo, n.m. pl. Argot urbain, (par abrév.), oral
surtout, fam. Testicules. Non . On
met ses testo sur un caillou et on frappe ça tous les matin ! (BD), FM.,
09.05.1996. Cette question fort
embarrassante pour le voleur lui rappelle qu'il a des plombs dans les
"testo". Il fronce les sourcils, signe que la douleur l'empêche de
répondre au représentant du parquet. Ivoir'Soir, 02.09.1997.
tête, n.f. Quelques locutions verbales
basilectales.
1- tête,
(faire la ---- ), être indiscipliné, faire la mauvaise tête. Je ne travaillais pas bien [.]. Mon père
n'était pas content, il m'en voulait, chaque fois* il partait voir les maîtres,
mais je faisais un peu la tête, ça ne rentrait pas. Deniel, 1991 : 102.
2- tête,
(avoir sa ---- ), être appliqué, faire attention à ce que l'on fait. [.] mais le travail de petit boy* n'est pas
toujours facile et si tu n'as pas ta tête, si tu ne fais pas attention, tu vas
gâter* des choses dans la maison[.]. Deniel, 1991 : 51.
3- tête
dure (avoir la ---- ), V. DURE*.
4- tête,
(gâter la ----), V. GATER*.
5- tête,
(penser dans sa ----), (réfléchir dans sa ----), réfléchir,
profondément et en secret. Je ne sais pas
ce qu'elle a. Elle pense toujours dans sa tête et elle dit jamais rien.
(Mère de famille, Abidjan, 1992). Regarde-le
! Il pense dans sa tête. Ya un drap*! (Etudiant, Abidjan, 1996).
tête de
nègre, n.m. V.
ANNONE*, ATIER*.
tétrodon, n.m. V. LAPIN*, POISSON*-GLOBE.
thérapeute
traditionnel, n.m. V.
TRADIPRATICIEN*. La personnalité
d'Albert Atcho, thérapeute traditionnel, sa longue expérience, la réputation du
village [Bregbo] sont une garantie de
réussite. Arnaut, 1976 : 75.
thé, n.m. Spéc. (flore).
1- thé de
Gambie, (Lippia adoensis Hochst). Arbrisseau de savane, portant de
petites fleurs blanches (lilas*) groupées en boules. Fam. des
Verbenacées.Roberty 1954 : 180.
2- thé de
savanes, (Lippia rugosa Linn.). Plante de la fam. des Verbanacées
dont les feuilles entrent dans la préparation d'une infusion. Citronnelle ou thé des savanes ?
(Mère de famille, Abidjan, 1982).
3- thé karak, V. DA*.
4- thé
rose, V. DA*.
thévétia, n.m. Spéc., (flore). (Thevetia peruviana K. Schum.). Arbuste, originaire du Pérou, aux
grandes fleurs jaune vif, utilisé souvent comme clôture bien que toutes ses
parties soient vénéneuses. Aubreville, 1959, III : 190.
tho, n.m. V. TO*. Si elle [: sa femme] ne sert pas vite le tho, pan...pan...pan, il tape. Ivoir'Soir.
22.09.1997.
thon, n.m. Spéc., (faune).
1- thon à
nageoires jaunes, (Thunnus albacares Bonnaterre). Gros poisson de la
fam. des Scombridae qui peut atteindre 250 cm. de long. Sa coloration bleu
métallique foncé sur le dos, s'estompe sur les flancs pour devenir jaune doré.
Elle passe au gris argent sur le ventre. Aldrin
/Noyer /Bregeat, 1972 : 93. Seret /Opic, 1981 : 340.
SYN.: albacore (appellation normalisée).
2- thon big eye, V. BLEU*.
3- thon
blanc, V. MAQUEREAU*-BONITE.
4- thon
brochet, (Acanthocybium solandri), nom commercial d'un gros poisson
(jusqu'à 200 cm) de la famille des Cybiidae. Il ressemble un peu à un brochet
mais sa queue est celle d'un thon. Chair savoureuse. Aldrin /Noyer /Brégéat,
1972 : 89.
SYN.: wahoo* (pêcheurs sportifs.
5- thon obèse, (Thunnus obesus Lowe). Poisson hauturier de la fam. des Scombridae, de grande
taille, ventru et trapu, à la chair appréciée. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 :
94. Le thon obèse a le dos d'un bleu-noir
métallique qui s'estompe au niveau des flancs en un bleu violacé
iridescent.[.]. Le thon obèse peut atteindre 236 cm de long et un poids de 197
kg. Seret /Opic, 1981 : 342-343.
SYN.: patudo.
thonine, n.m. Spéc., (faune) . Poisson de la fam.
des Scombridae mais qui n'a pas droit à l'appellation "thon" car sa
chair rougeâtre est fragile. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972, 92. Seret /Opic,
1981 : 338.
SYN.: rabil
(impropre car rabil en espagnol désigne l'albacore*).
tiama, [tjama],
n.m. Spéc., (flore), (de l'agni
"tiama tiama"), mais assez fréq. (Entandrophragma angolense [Wellw.] CDC.). Grand arbre à contreforts de
la fam des Méliacées "géant de la
forêt primitive" Aubreville, 1959, II : 172. Bois brun rosé de cet
arbre, de très grande qualité, plutôt tendre et léger et voisin du sipo*.
Roberty, 1954 : 158. Les bois les plus
recherchés pour l'exportation (acajou*, tiama, bété*, aboudikro*, makoré*,
sipo*) s'épuisant rapidement, ont vu leur production diminuer. FM.,
07/08.06.1980. Le reboisement portera
essentiellement sur le teck*, le tiama, le fraké*, le framiré*, le samba*,
toutes essences qui pousseront entre 25 et 40 ans. FM.,.20/21.11.1982.
Principales essences exportées : samba*,
sipo*, acajou*, tiama, makoré*, bété*, iroko*, ilomba*, aninguéri*, framiré*,
fromager. Oberlé, 1983 : 16. Sur le
plan des essences, on a pu constater que [.] certaines autres essences telles
que l'assaméla* [.] ont pratiquement disparu. C'est également le cas de
l'acajou* et du tiama. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 117. Certaines essences, comme l'assaméla*, l'acajou* et le tiama, ont déjà
pratiquement disparu.. C.V. Tuho,
1995 : 18.
COM.: tiama est le nom
pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 374.
SYN.: gedu-nohor (angl.), koupri (dida), lokou popo
(ébrié), ziziézara (bété), zougou bari (gouro).
tiapalo, tiap,
n.m. V. TCHAPALO*, TYAPALO*. Il y a moins de risques dans les cours* où des petits
groupes se retrouvent pour boire du tiapalo, la bière* de mil préparée
localement[.]. Bonnassieux, 1987 : 138. Konan, un Baoulé apprécie particulièrement le goût du tiap d'une femme
tagwana. Bonnassieux, 1987 : 138.
tiécoroba,
[tjDkoroba], n.m.
Dispon., (tradition) (du mandenkan). V. VIEUX*.[.] car si la connaissance des Vieux*, les Koré ou
Tiécoroba qui détiennent le savoir s'avère trop officielle [.] celle des
jeunes, les bilakoro* ou blakoro*[.] ne peut être prise en compte. FM.,
10.10.1980.
SYN.: koré*.
ANTON.: bilakoro*.
tigre, n.m. V. CHAT*-TIGRE, SERVAL*. Nom donné
improprement à un félin localement distingué de la panthère. Mon frère a tué un tigre tout noir dans le
marais près de la forêt. ( Etudiant, Abidjan, 1984).
tilapia, n.m. Spéc. (faune). Poisson
d'eau douce à croissance rapide, du genre tilapia. Il peut vivre entre 8 et 10
ans, mesurer 50 cm. et peser de 4 à 5 kilos. Certaines espèces sélectionnées
sont élevées pour l'aquaculture. "Nous
avons sur le marché un tilapia frais à 400 F le kg. Est-ce logique
?"-"Je reconnais que 400 f. un tilapia est excessivement cher !"
FM., 29.10.1980. La carpe de
lagune ou tilapia, par exemple, a une reproduction prodigieuse. FM.
An 22, Nov.1982. La pêche artisanale [.]
verra dans l'avenir son importance décroître au profit de l'aquaculture qui
permettra de multiplier les poissons (machoiron*, tilapia) offerts aux
consommateurs. Oberlé, 1983 : 50. En
dépit des accidents de parcours, le développement du Nord est parvenu à de
solides résultats, non seulement pour le riz et le coton, productions majeures,
mais encore pour les tomates de Sinématiali ou les tilapias des étangs
piscicoles. David, 1986 : 100.
SYN.: carpe de lagune*
tilleul
d'Afrique, n.m. V.
BAHIA*, (signalé comme impropre par Aubreville, 1959, III : 260).
timalie [à
tête noire], n.f. Spéc., (faune).
(Hypergerus atriceps Lesson). Petit passereau insectivore de la fam. des
Sylviidae à longue queue, bec noir fin et couleurs remarquables : tête, gorge
et haut de la poitrine noirs, plumes bordées de blanc, dessus jaune vert vif,
dessous jaune vif. Il vit en savane, au nord de la forêt, notamment dans les
peuplements de palmiers à huile ou de bambous. Serle /Morel, 1988 : 207.
timéba, n.m.Spéc., (flore). (du mandenkan). V.
ARBRE* CORAIL.
tine, n.f. Fréq. (de l'anglais), oral, écrit, tous milieux. Grand
récipient en fer blanc d'une contenance de vingt litres. C'est souvent
l'emballage de divers produits importés. qui connaît localement de
multiples usages. Pour rien au monde, il
n'aurait pris l'eau dans le puits : il préférait celui du broc, du seau, de la
tine apportée par une gracieuse jeune fille. Dadié, 1956 : 119. Nous avons vidé [.] 50 dames-jeannes de vin
sans compter les nombreuses tines de bangui*. Amon d'Aby, Entraves,
1965 : 52.[.] Nous apprenons toujours que
des gens de la ville ont volé ! Du ciment, des coupons de pagnes*, des tines
d'essence, et sont allés en prison! Anoma
Kanié, 1978 : 71. A titre comparatif, une
tine d'amandes* de karité coûte 350 F CFA alors que la même quantité de vers*
de karité* vaut 4 000 f. CFA. Ivoir'Soir, 08.09.1997. Les femmes restées au foyer avaient aussi
leur corvée ; elles devaient leur apporter, au coucher du soleil, une tine de
graines de palmier* proprement décortiquées. Oussou-Essui,1999 : 16.
SYN.: barigot*,
estagnon*, touque*.
tioko, n.m. Spéc., (flore), (du mandenkan). V.
SOUCHET* COMESTIBLE.
tirer, v.tr. Quelques locutions
fréq.,mésolectales ou basilectales, fam.
1- tirer
les cauris, (tradition).
Prédire l'avenir en consultant les cauris*. Elle
se contentait à l'époque de tirer les cauris [.] pour les amis de son service. Gibbal,
1984 : 180.
2- tirer
les cours, surtout argot
estudiantin. « Sécher ». Fallait-il
tirer les cours ou refuser de composer ? (Article sur le Premier séminaire
de l'Etudiant). FM., 02.04.1980.
3- tirer,
(se ---- ), verb pronom. Argot
estudiantin, oral, fam., mélior.
« Se fringuer à la mode ». Il
faut bien vivre, non ? Koffi doit alors se tirer, chausser sa meilleure tchoch*
car la daille* ce jour là devra se défaire des contraintes du groto* si elle en
a un. Campus lexique, 1978 : 8.
4- tiré,
(être ---- ), argot estudiantin,
oral, fam., mélior. Etre tiré à quatre épingles. Moi j'aime les gos* qui sont tirées et les djos* braillés*.
(Etudiante, Abidjan, 1984).
5- tire-tire,
(être ---- ), V. ETRE BIGRE*. Comme
il était tire-tire, c'est moi qui ai pris le volant. (Commerçant, Abidjan,
1990).
tireur de
panca, n.m. V. PANCA*. Vx., écrit surtout., litt. Domestique
chargé d'agiter au moyen d'une corde, un écran de toile ou de papier fixé au
plafond, afin de rafraîchir l'air d'une pièce. Nous lui livrâmes tous les droits du Blanc, de la jeune fille peule
vierge aux panca et aux tireurs de panca. Kourouma, 1990 : 66.
tissé, n.m. Spéc., V. PAGNE*. Tissu
artisanal local très apprécié. A
l'origine, Woodin était le nom d'une société du groupe Unilever basée au
début du siècle à Grand-Bassam en Cöte-d'Ivoire. Les hits de la gamme Woodin-
le bogolan*, le kita*, le tissé- sont exportés à 70 % hors de CI
où ils sont fabriqués. Jeune Afrique, 20/26.07.1995. Le pagne,* son matériau de prédilection,
s'associera au tissé et au bogolan.* Ivoir'Soir, 22.01.1998.
tisserand, n.m. V. TISSERIN*. [.] un petit répit que les oiseaux
utilisaient pour célébrer à leur tour Allah : les tisserands par leur
piaillement, le jabotement et la fête, les hirondelles par de vols rapides et
légers[.]. Kourouma, 1990 : 166.
tisserin,
tisserand, n.m. Spéc.,
(faune). Importante famille (Ploceidae) d'oiseaux robustes à gros
bec conique de granivores. Ils bâtissent des nids tissés très élaborés. Les
mâles peuvent avoir de belles couleurs alors que les femelles sont assez
ternes. On distingue entre autres localement le tisserin minulle
(Ploceus [sitagra] luteolus Liechtenstein), le plus petit, noir, jaune et vert
(mâle) ; le tisserin orangé (Ploceus [Xanthophilus] aurantius Vieillot)
olive et jaune d'or (mâle), c'est le tisserin social type qui forme des
colonies bruyantes près de l'eau ; le tisserin gendarme = gendarme (Ploceus cucullatus Müller), le
plus gros ; le tisserin noir de Vieillot (Ploceus nigerrimus
castaneofuscus Vieillot), noir et châtain à oeil jaune vif ; le tisserin
gros-bec (Ploceus superciliosus Shelley) qui porte, en plumage d'éclipse,
un large sourcil fauve caractéristique ; le tisserin à lunettes (Ploceus
nigricollis Vieillot) des savanes humides et forêts. Serle /Morel, 1988 :
230-236. [.] le dernier tintamarre de
gazouillis lancés par les tisserins* des tamariniers. Kourouma, 1970 : 122.
Le débat politique doit trouver un moyen
de s'envoler plus haut que des tisserins. FM.,18.09.1990. Autour des villages, les tisserins jaune et
noir construisent leurs nids, accrochés par dizaines aux branches des arbres.
Oberlé, 1983 : 28. Tisserin à cape
jaune (Ploceus dorsomaculatus
Reichenow) ; tisserin de Preuss (Ploceus preussei Reichenow) ; tisserin
malimbe de Cassin (Malimbus cassini Elliott) ; tisserin noir de Maxwell
(Ploceus albinucha Bocage) ; tisserin tricolore (Ploceus tricolor
Vieillot) sont signalés à Taï, T. noir de Vieillot (Marahoué), T.-gendarme (Comoé).
Bousquet, 1992 : 173. Je me fais coq
/pour dire l'aube /tel le tisserin. Nokan, 2000 : 52.
tissu, n.m. Quelques composés disponibles.
1- tissu
bazin, V. BAZIN*.
2- tissu
écharpe, V. ECHARPE*.
3- tissu
filtre, morceau de tissu utilisé pour filtrer l'eau de boisson afin
d'éradiquer notamment le ver* de Guinée. Les
populations ont été invitées à faire un bon usage des tissus filtres distribués
à chaque famille grâce à un financement de l'Unicef. Ivoir'Soir,
30.04.1997.
4- tissu
pagne, V. PAGNE*. L'exploitation
du tissu-pagne à des fins d'ameublement a été particulièrement appréciée. FM.,
04.04.1984
titulaire,
titus, n.f. Argot estudiantin,
oral, fam.. Petite amie attitrée, jeune fille à laquelle on a fait
plus ou moins des promesses de mariage. Sa
titus [.] est loin d'être vos filles* deux à cinq francs. Campuslexique,
1978 : 9. Kady était sa
"titulaire" c'est-à-dire son amie attitrée. M. Coulibaly, 1992 :
21. Parti jouer les jolis coeurs chez une
nana, le comédien s'est fait surprendre par sa titulaire. Ivoir'Soir,
20/21/22.06.1997.
tivi, [tivi], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Rothmannia Shispida [K. Schum.] Fagerl. ). Arbuste de la fam. des
Rubiacées, des sous-bois des forêts primaires. Le bois est remarquable par la
couleur encre bleue qu'il prend lorsqu'il vient d'être fraîchement coupé et
exposé à la lumière. Aubreville, 1959, III : 278.
SYN.: bakablé (agni), bakapri (attié).
tjogo
tjogo, tioko-tioko, tchoko-tchoko, tchogo-tchogo, djoko-djoko, V. TCHOKO-TCHOKO*. loc.adv. Fréq., (du mandenkan
"de quelque manière que ce soit"), oral surtout, mésolecte,
basilecte. A tout prix, coûte que coûte. Ce qu'Allah vous a destiné tjogo-tjogo, coûte que coûte, vous atteint.
Kourouma, 1990 : 73. Ce deuxième vendredi
du mois de sorgho*, le Blanc parla et l'interprète euphorique s'exclama
-Tjogo-tjogo! Tjogo-tjogo! - Que signifie tjogo-tjogo ? demanda le Blanc.- Cela
signifie coûte que coûte dans notre langue. Kourouma, 1990 : 68.
to, tô,
toh, tôô, tau, thô, [to], n.m. Usuel, (tradition), (du mandenkan
"plat en général"), tous milieux, nord. Sorte de bouillie très
consistante obtenue en mélangeant avec de l'eau chaude de la farine de céréales
(mil*, fonio*, riz ou maïs) mais aussi éventuellement d'autres aliments
(ignames*, pois* de terre). Mais aussi
des mets de chez nous tels que le tô, le riz à la sauce*, le kedjenou*au
poulet. FM., 09.12.1980. Le
repas typique de chez nous [.] comprend un seul plat, bien consistant et
souvent lourd : riz, foutou*(à base de banane-plantain*, d'igname* ou de
manioc), le thô*(pâte de mil ou de maïs), l'attiéké* (couscous de manioc), le
placali* (pâte de manioc) et bien d'autres plats encore qui constituent la base
du repas servis avec un accompagnement de sauce*. FM., 01.07.1983. Avec le maïs, consommé fréquemment dans le
Nord-Est et le Nord, on prépare une pâte très consistante, le to, qu'on divise
ne petit tas. Oberlé, 1983 : 68. Prépare
moi du to. Y. Konaté, 1987 : 192. Un
jour on mangera du tô, un autre du riz. Bonnassieux, 1987 : 174. On a fait une petite fête : il y avait du
chiapalo*, des pintades et du tô. Deniel, 1991 : 38. Ce que Maguy aime pourtant par dessus tout, c'est le toh. FM.:11.02.1993.
Pour manger local, il faut peut-être se
faire inviter par une famille. Là, on peut déguster le bon toh local (plat à
base de maïs, mil ou manioc). Ivoir'Soir, 24/25.12.1997. Il se jeta sur le tôô ou gâteau* de maïs.
Oussou-Essui : 1999 : 176
toclo-toclo,
[toklotoklo], loc.adv. Dispon., (par harmonie imitative du bruit de la
machine à coudre.), oral, basilecte. Repriseur
ambulant, sorte de petit tailleur muni d’une machine à coudre qu’il porte sur la
tête lorsqu’il passe de rue en rue pour proposer ses services. Le succès des toclo-toclo, repriseurs ambulants, est
démonstratif. Haeringer in Tilliette, 1984 : 201.
togo, n.m Argot (par référence aux premières pièces
qui portaient la mention AOF-Togo-Institut d'émission), oral, fam., jeunes
urbanisés. Pièce de 100 francs CFA*. Doum tend un billet de 5 000F à Vié Père. Ce dernier se lève et prend
sous son lit un sachet insignifiant [.]. Puis il déclare. "Pour tes togo,
ce sera la prochaine fois". Ivoir'Soir. 29.08.1997. Ce midi même, je cherchais un togo pour
manger un garba*. Ivoir'Soir, 16.10.1997.
togognini,
thôgognini, [tCgCQini], n m, adj. Fréq., (du mandenkan "nom-chercher"),
péj. Personne intrigante et arriviste prête à nuire aux autres
ou à s'humilier pour se faire un nom, obtenir une place ou se faire bien
considérer par ses supérieurs. Monsieur
Togognini (nom d'une pièce de B. Dadié). Afin d'éviter les bavardages inutiles des compères thôgôgnini et les
commères kpakpato*, je préfère écrire
un parler appauvrissant. Ivoir'Soir, 09.06.1998.
SYN.: kpakpato*.
toile de
Korhogo, n.f. Spéc.
(artisanat). Toile décorative de coton brut sur laquelle les artisans
sénoufo peignent des motifs traditionnels, très appréciés des touristes. Pimékah et Fakaha, spécialisés dans la
fabrication de tissages blancs en coton brut, peints de motifs géométriques ou
figuratifs noirs ou brun foncé, connus sous le nom de "toiles de
Korhogo". Conte, 1981 : 89. Ce
morceau de toile de Korhogo est une pièce de musée. [.]. La toile de Korhogo
est constituée de minces bandes de toile tissée sur lesquelles sont reproduits
avec une pâte noire ou brun foncé, personnages humains symboliques et animaux
totems. (Légende sous photo). Conte, 1981 : 120. Le village de Fakaha [.] s'est spécialisé dans la production des toiles
de Korhogo. A l'origine, les toiles ornées de petits dessins d'animaux
servaient à la confection de costumes rituels dans le cadre des cérémonies du
Poro*. Du fait de la demande des touristes, la production s'est intensifiée et
les dimensions des motifs ont augmenté. Les dessins sont appliqués par
l'artisan sur le tissu à l'aide d'une lame trempée dans une teinture naturelle
noire ou brun-rouge, issue de plantes, écorces d'arbres ou argiles. Oberlé,
1983 : 74. Des objets de rotin, [.] des
poteries en terre brune faites à Katiola, des toiles de Korhogo [.] aux
personnages bruns stylisés sur fond beige, des statuettes en bronze. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 85. [.] des batiks*,
des toiles de Korogho aux silhouettes noires ou brunes d'animaux et de
personnages stylisés sur la toile écrue [.] Tilliette, 1984 : 98. Heureusement restent offerts à sa convoitise
[: celle du touriste] des statues
plus petites, des canaris* de bois et les fameuses toiles de Korhogo, à motifs
peints, présentés en plusieurs dimensions. Rémy, 1996 : 143. Et puis, les nombreuses toiles de Korhogo,
les batik*, les pièces de bronze, meubles divers sculptés en bois d'ébène*,
d'iroko*, exposés au village artisanal qui ouvre la ville de Bassam [.]. Ivoir'Soir,
09.06.1998.
SYN.: korhogo*.
tokotoko
(faire ----), [tokotoko], loc.verb. Dispon. (du baoulé), oral,
basilecte, péj. Se moquer ouvertement de qqun. Les enfants faisaient tokotoko sur l'ivrogne. (Boy, Abidjan,
1984).
tôle
ondulée, n.f. Usuel,
V. ESCALIER*, TABLETTES* DE CHOCOLAT. Ondulations
créées par le passage des véhicules sur la surface d'une route non revêtue. Sitôt passée la dernière case* d'Odienné, la
camionnette pourtant lourdement chargée se mit à danser sur la "rôle
ondulée" d'une route poudreuse qui s'enfonçait jusqu'à l'horizon dans une
savane couverte d'herbes neuves, gonflées des dernières pluies. Du Prey,
1979 : 111. Les routes secondaires
n'avaient rien perdu de leur aspect de pistes* poudreuses où il était
recommandé de rouler au moins à quatre-vingt-dix à l'heure pour atténuer
l'effet cahotique des "escaliers" ou des "tôles ondulées". Oussou-Essui,
1979 : 41. Je pris la piste*, sur des
kilomètres d'infernale "tôle ondulée"... Conte, 1981 : 24. Mais autant la route goudronnée longeant la
côte, entre Abidjan et Grand Bassam, est rectiligne et en bon état, autant la
piste* de Bingerville à Eloka représente un échantillonnage varié de "tôle
ondulée" ou de sable, de tous ou de bosses dérapantes. Rémy, 1996 :
101. [.] la "tôle ondulée"
c'est-à-dire un sol dur où se succèdent de courtes ondulations ou au contraire
une certaine épaisseur de sable recouvrant la route rendent la conduite
beaucoup plus fatigante que sur goudron*. Rémy, 1996 : 197.
tomaté, adj., dispon, mésolecte, basilecte. A la
tomate. La pâte s'étire [.], on la
trempera tout à l'heure dans la sauce pimentée, tomatée. Anoma Kanié, 1978
: 109.
tomate, n.f. Spéc., (flore). Quelques composés.
1- tomate
amère V. AUBERGINE* AMERE.
2-
tomate-aubergine, V. AUBERGINE* LOCALE.
3-
tomate-cerise (Solanum pierraneum). Variété d'aubergine* locale dont le
fruit ressemble à une tomate verte.
4- tomate
de bouche, tomate ronde et charnue, préférée en CI, lorsqu'il s’agit
de manger des tomates crues. Cultivée
industriellement ou importée, la tomate ronde ou tomate de bouche. FM.
22.09.1986.
5- tomate
de sauce, tomate à côtes, tomate cultivée de façon
traditionnelle localement et dont on se sert pour faire la cuisine. Les tomates à côtes ou tomates de sauce qui
présentent des rainures plus ou moins profondes déterminant des sortes de
tranches. FM. 22.09.1986.
tomber, v.tr. Quelques locutions mésolectales ou
basilectlales assez fréq.
1- tomber
en grossesse, tomber enceinte. Quand
elles tombent en grossesse, elles donnent* le ventre* à celui qui est le mieux
placé. Bonnassieux, 1987 : 178.
2- tomber
fan, argot zouglou , V.
FAN*. Et la go*djandjou* est venue,
tu es tombé fan. (Chanson "Sida" groupe Espoir Choc).
3- tomber
plus bas qu'Ethiopie, être dans la dèche absolue, par référence aux images
de famine qu'ont montré tous les média. Mon
cher, ce mois-ci, je suis moise*, tu peux pas savoir. Je suis tombé plus bas
qu'Ethiopie !! (Enseignant, Abidjan, 1988).
4- tomber,
(faire ----), pour une femme enceinte, avorter, faire une fausse couche. J'avais des contractions comme si j'allais
avorter. On m'a interdit de faire des travaux brusques et même de conduire,
sinon je risquais de faire tomber l'enfant. Akissi Kouadio, 1983 : 89.
tombo, [tTbo], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Kigelia africana Benth var. elliptica [Sprague] Sillans). Petit arbre
de la fam. des Bignoniacées, variété des forêts denses. V. SAUCISSONNIER*.
Il porte de grandes grappes de fleurs rouge foncé et des fruits d'environ 25 cm.
de long pour un diamètre de 8 cm.
SYN.: saucissonnier*, kigelia, brimau (agni), mia lélé
(attié).
tombolo, n.m. Spéc., (techn.). Sorte de
presqu'île boisée Une fine presqu'île
boisée -du genre que les géographes appellent "tombolo", une
curiosité en soi- barre presque la moitié de l'estuaire. David, 1986 : 109.
ton, [tT], n.m. Spéc., (tradition), (du
mandenkan). Association de jeunes permettant de créer une sorte de
coopérative pour mettre en commun travail et bénéfices. Quelques années plus tôt, c'est lui qui avait semé l'idée du ton
moderne, de la coopérative. A. Koné, 1980 : 27. Le ton, comme chacun sait, est un regroupement de gens de même
corporation en vue de travailler de façon collective pour le bien commun.
A. Koné, 1980 : 79.
tontine, n.f. Usuel. Forme d'épargne volontaire
usuelle. Un nombre variable de personnes versent chaque mois une certaine
somme. Le tirage au sort désigne mensuellement le bénéficiaire de la totalité
des mises. Le mois suivant, celui qui a déjà gagné continue à verser mais ne
participe plus au tirage. Jusqu'à ce que tous les participants aient pu
bénéficier des sommes collectées. Il s'agit donc de quelque chose d'assez
différent de la tontine connue en France. Tous les membres de la tontine, moins
un, versent chaque mois une somme préétablie. Celle-ci revient à celui qui n'a
rien versé : le bénéficiaire change chaque mois. [.] Les tontines existent assez fréquemment à Abidjan mais se
dissolvent en général très vite. Gibbal, 1974 : 36. Mon client a reçu des sommes qu'il devait remettre à la gérante de la
tontine. Il a manqué. FM. 29.01.1981. Il détourne l'argent de la tontine. FM., 07.03.1983. Il eut alors l'idée de créer une tontine;
collecter quotidiennement des sommes variant entre 500 et 5 000 f en guise
d'épargne. La totalité de cette somme est reversée au bénéficiaire à la fin du
mois et A. touche alors une commission de 10%. FM. 07.03.1983. Tout a brûlé : vêtements, ustensiles de
cuisine, électrophone, 600 disques de variété, des relevés de tontine. FM.,
22.03.1984. Je participe à une tontine,
nous sommes un groupe, chacune donne 200 F par jour à une dame qui garde
l'argent et au bout d'un certain nombre de jours l'une d'entre nous reçoit
l'ensemble de l'argent. A. Touré, 1985 : 104. [.] alors qu'elle allait à Angré remettre à une amie la somme de
200.000F représentant le montant d'une tontine. Ivoir'Soir,
03.02.1998.
tonton, n.m. Fréq., oral, écrit., mésolectal, basilectal. V. TANTIE*.
1- Appellation
affectueuse donnée à tout homme de la génération du père considéré comme
susceptible de comprendre, de conseiller ou d'aider. [.] on appelle "tonton" tout homme ayant (à peu près) l'âge
du père, lorqu'on ne l'appelle pas franchement "papa". A. Touré,
1985 : 172. L'étudiant devenu
fonctionnaire sait qu'il restera toute sa vie le "tonton" de quelques
vrais ou faux neveux qui, les uns après les autres, pèseront sur ses propres
épaules en plus de sa progéniture. Krol, 1994 : 31. Nous [.] devrons prier pour que ce système[: affichage du numéro
d'appel sur le téléphones portables] n'arrive
jamais ici...dès que le "tonton" ou la "tantie*" verra sur
son écran le numéro du paumé, hop ! il coupera l'appel. Ivoir'Soir,
03.06.1997.
2- tonton,
tonton groteau V. GROTTO*. Quadragénaire ou quinquagénaire fortuné qui
court la prétentaine. L'idée que le
tonton-groteau gère chez lui une famille au sein de laquelle elle n'a aucune
chance de figurer [.] ne l'effleure ni ne l'affole. FM., 20.01.1981.
Papa m'a dit de doubler le prix pour les
tontons qui sont en forme*. (Phylactère d'un dessin représentant un homme
âgé et obèse), in A. Touré, 1985 : 171."Doubler
le prix pour les tontons qui sont en forme*" pourrait se traduire par
"doubler le prix pour les tontons qui sont doubles", tandis que
"tonton" au lieu de "monsieur" introduit la note familiale
typiquement africaine, ou en tous cas ivoirienne, qui veut que'on appelle
"tonton" tout homme ayant (à peu près) l'âge du père, lorqu'on ne
l'appelle pas franchement "papa". A. Touré, 1985 : 172. Le piège : les premiers billets à quadruple
zéro dispensés d'une main débonnaire par un monsieur que son âge range sans
appel dans la catégorie des tontons. Tonton le jour, Chéri la nuit, s'entend.
David, 1986 : 158. C'est son
tonton-grotto bailleur de fond. (Etudiante, Abidjan, 1999).
SYN.: (équivalent
féminin) tantie*. Banquier*, bailleur* de fond, fournisseur*, grotto*,
papa*.
ton pied
mon pied, loc. V. PIED*.
tôô, n.m. V. TO*.
top (être
au ----), être au top niveau, loc.verb.
Fréq., argot estudiantin, mélior. Etre formidable, être au
mieux de sa valeur, de sa forme, de ses compétences. La jeune fille ferma son cahier de brouillon en lui disant, émerveillée
:" Maintenant j'ai tout compris, tu es au top, Evariste ! ".
Krol, 1994 : 19. Elle n'a pas besoin de
protecteur, c'est une fille indépendante. Elle a son business à elle. Elle est
au top, cette fille-là. Krol, 1994 : 67. J'étais président du club d'anglais à l'époque, j'éblouissais tout le
monde parce que je suis au top dans cette matière. Krol, 1994 : 94. Nos joueurs n'étaient pas au top pour ce
match. (Boutiquier, Abidjan, 1996).
toptabs, n.m.pl. Spéc., argot urbain, mélior. Comprimés
de médicaments (amphétamine) vendus sous le manteau comme drogue. Une descente à son domicile [.] permet à la
police de découvrir une importante quantité de comprimés appelés toptabs. FM.,
25.11.1983.
torcher, v.tr. Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Eclairer à
l'aide d'une lampe-torche. Torche-moi
jusqu'à la voiture, je n'y vois rien. (Peintre, Abidjan, 1984). Qui va me torcher jusqu'au parking ? Il y a
encore une coupure de courant ce soir. (Secrétaire, Abidjan, 1984).
torchon, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, sans
connot. Serviette de table. Madame,
j'ai fait la table mais vous n'avez pas donné les torchons. (Boy, Abidjan,
1984). Chez nous, le mot
"torchon" est souvent employé à la place de "serviette de
table" qui devient d'un emploi trop précieux. FM.,
02.01.1993.
tornade, n.f.
1- Usuel. Gros orage, grain bref et
violent généralement accompagné de pluies abondantes, plutôt que véritable
tornade avec vents violents tourbillonnants. "Notre maison vient de s'écrouler sur nous [.]"-"C'est
la dernière tornade qui a fait ça ?" Amon d'Aby, Entraves, 1965
: 28. Des conflits [: ceux de l'alizé
austral] avec l'harmattan* provoquent des
grains violents appelés tornades. Busson, 1965 : 22. Sais-tu où tu iras dormir / Si, un jour, la tornade / Enlève le toit de
ta maison ? Kindo Bouabi, s.d. : 55. La saison* des pluies est annoncée par des orages isolés, des lignes de grains
appelées improprement tornades. Y. Monnier, 1974 : 34. On était en mai et sans sommation les
premières pluies s'abattirent en violentes tornades sur les terres défrichées.
Koné, 1976 : 53. A Issia, la tornade a
emporté la toiture de quatre classes de l'EPP. FM., 29.03.1980. Déjà à l'aube du 26 mai une tornade avait
fait trois morts [.] lorsque deux maisons furent envahies par les eaux boueuses.
FM., 09.06.1981. Le village du
Banco a été le théâtre d'un drame lorsque le 26 mai dernier, les eaux
tumultueuses d'une tornade ont envahi deux habitations, faisant trois morts.
FM., 11.06.1981. Mais, en
brousse*, il y a la pluie qui tape, des tempêtes, des tornades [.]. Deniel,
1991 : 43. Une tornade dans la nuit du 29
au 30 mars dernier a fait de nombreux et importants dégâts au Lycée Classique
. FM., 03/04. 04.1993. Presque
tous ses magnifiques fromagers* et flamboyants ont été coupés pour des raisons
de sécurité, surtout les fromagers* que les tornades déracinent facilement.
Rémy, 1996 : 153. Boundiali : un élève
emporté par les eaux. Ce jour-là, une violente tornade s'était abattue sur la
ville de 14h. à 17h. Ivoir'Soir, 14.05.1997. La tornade, la pluie de déluge et bientôt l'inondation et la désolation
! Adé Adiaffi, 2000 : 134.
COMP.: tornade sèche
2- tornade
sèche, dispon. Coup de
vent violent non accompagné de pluie. 15%
des bananiers ont été déracinés par la tornade sèche. FM.,
19.02.1982.
torpille, n.f. Spéc., (faune). Poisson de la fam.
des Torpedinidae caractérisé par un disque arrondi, charnu et mou et la
présence d'organes capables de produire des décharges électriques. Localement
les variétés les plus communes sont la torpille ocellée (Torpedo
[torpedo] torpedo Linn.) qui porte sur la face dorsale brune, cinq ocelles
bleus cerclés de noir et auréolés de blanc, et la torpille marbrée
(torpedo [torpedo] marmorata Risso) dont la coloration claire est cachée par
une multitude de taches arrondies brun foncé, agrémentées de petites taches
blanches. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 7. Seret /Opic, 1981 : 56-59.
SYN.: raie* trembleuse, trembleuse*.
toro, [toro], n.m. Spéc., (flore),(du mandenkan). (Ficus capensis Thunb.). Petit arbre de la fam. des Moracées
aux feuilles ovales et aux fruits de 2 à 3 cm. de diamètre fixés sur les tiges
âgées. Utilisations thérapeutiques. Roberty, 1954 : 34. Adjanohoun /Aké Assi,
1979 : 194.
toron, [torT],
n.m. (du mandenkan). V. SOUCHET*
COMESTIBLE. [.] des petits
tubercules inconnus qui s'appellent "toron" en dioula et qui
ressemblent à des crosnes, croustillants. David, 1986 : 113.
tortue, n.f. Spéc. (faune).
1- Reptile
chélonien qui joue parfois le rôle principal dans les contes du Sud. Personnage
roué et souvent malhonnête comme l'araignée* mais toujours pondéré et prudent. On dit "être prudent comme la
tortue". (Ethnologue, Abidjan, 1982).
2- On
distingue localement les tortues de terre, végétariennes, dont une
espèce (Testudo sp.) peut atteindre 100 kgs ; les tortues d'eau douce,
carnassières (Trionyx sp.) d'une cinquantaine de kgs, les tortues de mer comme
par ex. la tortue franche = tortue
verte (Chelonia mydas), de très grosse taille et dont la chair est
très appréciée, ainsi que la tortue- luth (Sphargis coricea) qui peut
dépasser les 400 kgs. Roure, 1966 : 49.
totem, n.m. Spéc., (tradition). Nom donné
localement à l'interdit* alimentaire qui caractérise le lignage, sans cependant
lui donner son nom ni être considéré forcément comme l'ancêtre spécifique du
groupe humain considéré. Chaque village a
son bois* habité par des statues de bois et d'argile rouge, représentant les
totems des familles : buffles*, panthères*, lions, serpents, et peuplé des âmes
des défunts qui viennent s'y reposer. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 217. [.] il avait engagé le combat pour assurer,
quoi qu'il advienne, la pérennité de la dynastie, la dynastie des Keita, les
rois de Soba dont le totem est l'hippopotame. Kourouma, 1990 : 16. En général, comme les pièges ne retenaient
presque jamais les totems de la famille, représentés par la biche* noire ou
zébrée, les produits de ses chasses satisfaisaient les siens. Oussou-Essui,
1999 : 29.
toto, [toto],
n.m. (du mandenkan). V. RAT*-VOLEUR, RAT*-TOTO, RAT*
DE GAMBIE. [.] elle vole comme une
toto. Kourouma, 1970 : 134.
toubab,
toubabou, toubabesse, [tubab] / [tubabu] / [tubabDs], n.m. et f., adj. Usuel (de l'arabe par le mandenkan).
Souvent connoté.
1- n.m. ou f. Toute personne à peau blanche, plus particulièrement
Français, Européen. Et dans les villages,
on ne se prive pas parfois de se moquer des toubabous qui jettent beaucoup
d'argent dans le commerce des masques* : ils ne s'en sont procuré que des faux.
FM., 04.03.1980. [.] un plateau*
où vivaient les toubabous encerclés par les quartiers indigènes. Tilliette,
1984 : 28. Je traduis les paroles d'un
Blanc, d'un toubab. Kourouma, 1990 : 54. Il constata que les indigènes savaient effectivement ce qu'était un
Toubab. Un homme qui ne pouvait sortir nu-pieds et nu-tête, qui, pour aller
d'un village à un autre, se faisait porter dans un hamac* à l'ombre d'un dais
de pagne* . Kourouma, 1990 : 72. Il
l'avait délaissée, elle, une "Toubabesse" avec ses trois enfants
blancs dans cette sauvage et lointaine Afrique. Kourouma, 1990 : 119. Le climat interdisait aux autres Toubabs
qui, lorsqu'ils n'étaient pas des imbéciles, étaient des bandits, de s'exténuer
sous les tropiques. Kourouma, 1990 : 118. C'était un vrai Toubab toubib ! Kourouma, 1990 : 67. De source bien informée, Gor serait
maintenant marié à une toubab*. Ivoir'soir, 15/16/17.05.1998. Mon fils a écrit qu'il voulait marier* une
toubabesse. (Mère de famille, Abidjan, 1999).
SYN.: blafoué*,
blanc*, cochon* gratté, granin,* peau* gras, peau*-grattée.
2- adj. Blanc, blanche. Des noisettes pour changer, ça fait bien, ça fait toubab, ça fait
gros* ! Anoma Kanié, 1978 : 212. Comme
tout instituteur toubab [.]. Kourouma, 1990 : 118.
toubaouaté, [tubawate], n.m. Spéc. (flore), (du krou). (Toubaouate brevipaniculata
[J.Léonard] Aubr. et Pellegr.). Très grand arbre de la fam. des Caesalpiniées,
endémique dans la région de Tabou. Aubreville, 1959, I : 298.
toucan, n.m. Spéc., (faune). V. CALAO*. Appellation impropre donnée assez
souvent au calao. Les toucans
s'abattaient bruyamment sur les palmistes* mûrissants et s'en disputaient les
graines. Dadié, 1955 : 132. Et les
toucans de surgir, aériens dans le ciel éclairci [.]. Anoma Kanié, 1978 :
68. Des toucans traversaient la clairière
à grands cris Du Prey, 1979 : 41. Au brusque battement d'ailes d'un toucan
qui s'envolait, il se figea [.]. Oussou-Essui ,1999 : 11.
SYN.: calao*, perroquet* gros-bec.
DER.: toucanneau*/toucannelle.
toucanneau, toucannelle,
n.m. Spéc., (faune). V. TOUCAN*. Appellation impropre donnée
assez souvent en zone forestière aux espèces de calaos de petite taille. Toucans et toucanneaux* s'élèvent dans le
ciel comme des souffles aériens, pompant l'air avec des cris stridents.
Anoma Kanié, 1978 : 50.
tounbalet, n.m. V. TAM-TAM*. Une centaine de tams-tams sont exposés à l'intérieur
et à l'extérieur de l'atelier. Il y en a de toutes sortes (des tounbalet*, des
djembé*, des doun-doun*, des attoungblan*) et de toutes tailles. Ivoir'Soir,
28.08.1997.
toumidio,
[tumidjo], n.m. Spéc.,
(flore), (de l'abron). (Malacantha Heudelotiana Pierre). Arbuste de la fam.
des Sapotacées. Aubreville, 1959, III : 134.
SYN.:
toutodouodi (baoulé).
touque, n.f. Vx. V. BARIGOT*, TINE*. Terme générique désignant
divers récipients métalliques d'assez grande taille, de récupération. Les inestimables touques d'essence, propres
à tous les usages. Viard, 1934 : 78.
touraco, n.m. Spéc., (faune). Famille exclusivement
africaine (Musophagidae) de grands oiseaux voyants frugivores, souvent brillamment
colorés. On distingue localement : le touraco vert (Tauraco persa Linn.)
ailes rouges, tëte, manteau, poitrine et huppe verts, dos, couvertures allaires
et queue violets à reflets, forestier ; le touraco à gros bec (Tauraco
macrorhynchus Fraser), également vert mais à huppe verte bordée de noir à
liseré blanc ; le touraco violet (Musophaga violacea Isert), grand hôte
des forêts-galeries de savane, bleu sombre avec des ailes d'un rouge cramoisi ;
le touraco gris (Crinifer piscator Boddaert), savanicole, gris, avec une
sorte de huppe sur la tête ; le touraco géant = touraco bleu
(Corythaeola cristata Vieillot) en grande partie bleu sauf les cuisses et le
ventre châtains et la huppe noire. Du
reste, écoute, le touraco chante. Dadié, 1956 : 168. Effectivement Adou se sentait étranger à ces grands garçons avec qui il
ne pouvait parler sans effort que du passé, des abeilles, des touracos, des
pigeons* verts, des fourmis*-magnans qui avaient dévoré son petit singe* vert
en une nuit. Du Prey, 1979 : 38. Les forêts abritent aussi des ibis, des râles et le superbe touraco
bleu. Oberlé, 1983 : 28. Serle /Morel, 1988 : 100-104. Touraco géant signalé (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny). t. à gros bec, t.
vert (Comoé, Taï), t. gris, t. violet (Comoé). Bousquet, 1992 : 179. Le
touraco ayant chanté à droite, Yacouba s'est levé et a dit que le chant du
touraco était une bonne réponse. Une bonne chose qui signifiait que nous avions
la protection de l'âme de ma mère. Kourouma, 2000 : 46. Elle se dota d'ailes et devint un touraco
qui aussitôt monta au sommet des arbres les plus hauts pour combler
l'assistance de ses mélodies en voltigeant d'arbre en arbre. Adé Adiaffi,
2000 : 160.
tourisme
scolaire, n.m.
Dispon., oral surtout, mésolecte, iron. Allusion ironique à l'obligation de
voyager à travers le pays, conséquence des affectations arbitraires, à
l'échelle nationale, en fonction de leurs notes, données aux élèves reçus à l'entrée en sixième ou à l'entrée en
seconde. Puis j'ai été livré à moi-même,
d'abord à Odienné, dans le nord, où j'ai commencé mes études secondaires que
j'ai poursuivies à Bouaflé, puis à Gagnoa où je les termine. Oui, c'est ça
qu'on appelle le "tourisme scolaire" qu'on ne choisit pas. Krol,
1994 : 34. Grâce à ce que les Ivoiriens
appellent le "tourisme scolaire" [.] Mathurin connaît assez bien la
moitié ouest de son pays. Krol, 1994 : 161.
tourner, v.intr. Dispon., mésolecte, fam.
1- tourner,
se promener, errer en ville pour visiter, chercher un emploi, un
logement. Les professeurs sont tous
présents sauf quelques nouveaux qui tournent encore pour trouver à se loger.
FM., 15.10.1982. On a fait* deux
semaines à Paris et j'ai tourné un peu avec Mme A. Deniel, 1991 : 53. Après le travail, il aime
"tourner" en ville, voir des camarades . Bonnassieux, 1987 : 164
2- tourner
dans les bars, loc.verb. Sortir,
fréquenter les bars ou les boîtes de nuit, faire la noce. Dans le voisinage, une jeune Bissa, qui s'est retrouvée en dehors de sa
famille sans ami sérieux pour l'aider, "tourne" souvent le soir dans
les bars. Bonnassieux, 1987 : 179.
3- tourner
dos, V. DOS*.
4- tourner
sa bouche, V. BOUCHE*.
5- tourner
son z'yeux, loc.verb. Se tourner
vers, se réfugier dans. "Peut-être
qu'il n'y a qu'à tourner son z'yeux dans la boisson pour ne plus penser à
rien". Avant de rencontrer Alassane, Kouadio s'ennuyait ferme. Bonnassieux,
1987 :184.
tourterelle, n.f. Spéc. (faune). Oiseau de la fam.
des Columbidae. Localement on distingue : la tourterelle à collier ou
tourterelle rieuse (Streptopelia semitorquata Rüppel) d'assez grande taille
et de couleur sombre ; la tourterelle vineuse (Streptopelia vinacea
Gmelin) grise dessus et rose vineux dessous avec un collier noir (savanes
boisées) ; la tourterelle maillée (Streptopelia senegalensis Linn.) au
large collier noir sur le devant du cou fait de mouchetures noires et
rousses.(savanicole) ; la tourterelle tambourette (Turtur tympanistria
Temminck), sédentaire et forestière ; la tourterelle à tête bleue
(Turtur brehmeri Hartlaub), forestière, d'un roux cannelle (sauf la tête) avec
des taches vert métallique ou cuivré sur les ailes. La tourterelle à collier ou tourterelle rieuse [.] est connue de tous
et l'élevage en est des plus faciles. Marche-Marchad, 1969 : 66. Serle
/Morel, 1988 : 91-96. Tourterelle
tambourette et t. à tête bleue signalées (Taï)., t. à collier et t. vineuse
(Comoé). Bousquet, 1992 : 173.
tout, pron. ind. Quelques
locutions mésolectales assez fréq.
1- tout ça,
et ainsi de suite, et coetera.
Mais maintenant je comprends qu'on gâte* notre nom ici, on a mauvaise
réputation, on nous prend pour des voleurs, coupeurs de tête, tout ça*. A.
Touré, 1985 : 66.
2- tout et
tout, tout ce qui est possible, absolument tout. La petite case* des cabrins* qui contenait
pour tout et tout*, trois bouquetins, deux chèvres et un chevreau . Kourouma, 1970 : 110. Comme c'est une personne bien, une du
"milieu*d'en haut" qui me veut du bien, et qui pourrait m'ouvrir un
bon couloir* dans la high society, et tout et tout*. Ekra, 1985 : 48. Asseyez-vous et écoutez-moi. Et écrivez tout
et tout. Kourouma, 2000 : 13. Le
commandant Tête brûlée était un fabulateur*. Il avait fait tout et tout. Et
tout vu. Kourouma, 2000 : 82. [.] ils
ont pillé tout et tout avant que les soldats restés fidèles tirent.
Kourouma, 2000 : 88.
LOC.: faire tout
et tout.
3- tout et
tout, (faire ---- ), faire tout ce qu'on veut, faire absolument tout. Le père était gardien et manoeuvre, faisait
tout et tout dans le magasin d'un Libanais [.]. Kourouma, 2000 : 124.
4- tout le
monde, (dans ---- ), dans le monde entier, partout. Quand y a la corruption quelque part, on cache. Mais quand le chef est
terminé*, on sait la vérité dans tout le monde. (Lycéen, Abidjan, 1982).
5- toute,
(à ---- ), interj. V. A*
TOUTE ! familier et plaisant. chez
les lettrés. A bientôt, à tout à l'heure. Si quelqu'un me demande,
je reviens tout de suite. A toute ! (Professeur,
Abidjan, 1986).
ENCYCL.: formule qui met fin à un entretien en sous-entendant
qu'on reverra l'interlocuteur au cours de la journée.
COM.: -t final prononcé avec durème.
toutefois
que, toutes fois que, conj. sub.
Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Chaque fois que, toutes les
fois que. Toutefois que tu mens, je vois
ça. (Mère de famille, Abidjan, 1983). Tantie*,
tu es trop* gentille, toutefois que tu viens, tu m'apportes un cadeau. (Lycéenne,
Abidjan, 1992).
toutou, n.f, adj. Fréq, (de l'anglais du Ghana
"two [shillings], two [pence]"), oral, écrit, fam., péj.
1- n.f. Prostituée, putain. Qu'elle vienne ici et que je l'assomme,
tonne Makon. [.] Où est-elle, cette toutou ? Anoma Kanié, 1978 : 105. Des Chevrolets et des Mercédès [.]
déversaient de pleines cargaisons de pêcheurs japonais et de matelots
hollandais au rendez-vous du plaisir avec les "toutous". Du Prey,
1979 : 71. A ce moment-là, je ne savais
même pas que toutou voulait dire prostituée, mais l'abbé savait et ça l'avait
choqué d'entendre ça. Note :
Le mot serait importé du Ghana et viendrait de l'expression anglaise two
shillings two pence, prix demandé par une prostituée en échange de ses
services. Akissi Kouadio, 1983 : 15. [.]
toutous des rues d'Abidjan et des autres villes. A. Touré, 1985 : 67. On voudrait se consoler en laissant aux
"toutous" ghanéennes (les premières venues) [.] le monopole de la
profession. David, 1986 : 155. [.]
beaucoup de filles ghanéennes n'ont d'autre marchandise à vendre qu'elles-mêmes
: on leur attribue parfois encore le nom de "toutou" depuis l'époque
où la passe en Gold Coast était à deux shillings. David, 1986 : 166. Nous optons pour les sièges confortables du
milieu, dans l'odeur de deux toutous, du gorguidjen*[.]. Tierno Monenembo,
1993 : 62. La toutou (je veux dire celle
qui mérite ce titre par l'ampleur de son derrière, la maturité alerte de ses
seins et aussi par son visage endurci, un tantinet philosophe)[.]. Tierno
Monenembo, 1993 : 62. Me reste au nez
l'odeur de brochettes et de pisse, et l'image réconfortante des plantureuses
toutous de la rue 12 (sans doute les seules au monde à travailler parfois à
crédit). Tierno Monenembo in Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 74.
LOC.: faire toutou*.
DER.: toutouya*.
COMP.: toutou-étage, toutou-rideau
2- adj. En effet, dans certains quartiers, les propriétaires ont souvent
modifié leur cour* pour louer, bien plus cher, des pièces aux prostituées
"toutous" ghanénnes ou nigérianes. Antoine,/Dubresson /
Manou-Savina, 1987 : 106.
3-
toutou-étage, n.f. Argot
urbain, oral, vulg., péj. Prostituée qui opère dans une chambre, en général au
dessus d'un bar. Goly Kouassi, 1982 : 73. Elle
a fait d'abord toutou-étage mais maintenant elle est toutou-rideau. (Chauffeur
de taxi, Abidjan, 1991).
4-
toutou-rideau, n.f. Argot urbain,
oral, vulg., péj. Prostituée qui opère dans une petite case fermée par un
rideau. Goly Kouassi, 1982 : 73. Elle est
toutou-rideau à Marcory Poto-poto. (Maquisarde*, Abidjan, 1991).
5- toutou,
(faire ----), loc.verb., oral,
écrit, fam., tous milieux. Se prostituer, faire la putain. Mais comme je refusais [: d'être
religieuse] on devait me laisser partir
et ainsi j'allais faire toutou dans les rues de Treichville et Dieu sait où.
Akissi Kouadio, 1983 : 15.
toutouya, [tutuja],
n.m. Fréq. Argot nouchi, (hybride
anglais "two-two"+ mandenkan -ya), oral, fam., jeunes urbanisés. Prostitution de bas étage. Façon* elle roule* maintenant, c'est
toutouya ! (Revendeuse, Abidjan, 1992).
toux
blanche, n.f. Spéc. (santé). Tuberculose pulmonaire. " Toux blanche", nom d'une émission
télévisée d'éducation sanitaire ("Télé pour tous" janvier 1975).
toxicoman, pl. toxicomen, n.m.
Dispon., argot urbain, oral, péj. Toxicomane, « toxico».
Les parents de ces toxicomen viennent
nous voir afin que nous puissions les aider à placer leurs enfants pour les
désintoxiquer. FM., 12.10.1982. C'était
un toxicoman mais il a été soigné. Il faut le reprendre aux cours maintenant.
(Lettre, Abidjan, 1984).
trachynote,
n.f. Spéc., (faune). Poisson de
la fam. des Carangidae dont il existe deux espèces : la trachynote de Gorée
(Trachynotus goreensis Cuvier) qui atteint 60 cm et a des nageoires dorsales et
anales falciformes très developpées : la grande trachynote (Trachinotus
maxillosus Cuvier) au corps losangique trapu atteignant 80 cm. Seret /Opic,
1981 : 192-195
trachyphone
pourpré, n.m. Spéc., (faune).
(Trachyphonus purpuratus goffini Verreaux). Gros oiseau forestier de la fam.
des Capitonidae (V. BARBU*) à bec puissant jaune. Le dessus est bleu
sombre, la poitrine noire striée de rose et de gris séparée par une ligne rouge
du ventre jaune. Serle /Morel, 1988 : 141. Signalé
(Taï). Bousquet, 1992 : 173.
tradipraticien, tradi-praticien,
n.m.,adj. Usuel., (néologisme
formé à partir de "tradition" et de "praticien"), mélior.
1- n.m. Guérisseur
utilisant, pour soigner les malades, les techniques et les savoirs de la
tradition africaine. A Blolé vit un
tradipraticien dont la renommée a franchi les frontières de son village natal.
FM., 03/04.12.1983. Nous avons à
coopérer avec nos tradi-praticiens. FM. 22.02.1984. Les femmes analphabètes [.] sont parfois
incapables de s'adresser à la structure de soins la plus compétente, ou elles
se trouvent face à des tradipraticiens aux méthodes et langues différentes de
celles de leurs régions d'origine. Antoine /Dubresson /Manou-Savina, 1987 :
184. Mort de Nanan* Kofi Drobo II [.]
l'un des plus grands tradi-praticiens [.] le puissant guérisseur. Ivoir'Soir
26.08.1992. Espérons que ces
tradipraticiens qui ne sont pas pris au sérieux par les autorités, ne
disparaitront pas. L'Ephémère, 11 01.1993. Les tradipraticiens, des marchands de rêves ? FM,
23.02.1993. Perçus comme les véritables
sidologues*, [.] ils ont donné à cette rencontre télévisée, l'impression de
mépriser [.] les simples herboristes et tradipraticiens qui se proclament
guérisseurs et dont les produits n'auraient pas l'efficacité souhaitée. FM
23.02.1993. [.] les incroyables
itinéraires thérapeutiques effectués par les malades dans les grandes villes
africaines. Un véritable parcours du combattant qui les conduit d'un CHU à un
tradipraticien, d'un féticheur* à un pharmacien* ambulant, d'un infirmier de
quartier à un "prophète"* ou un marabout* pour tenter de recouvrer la
santé. Jeune Afrique, 06/12.03.1993. Avant son recyclage, il a été chef de service dans une banque, puis
professeur de comptabilité à Sassandra sur le littoral, mais il avait déjà des
connaissances de tradipraticien. Krol, 1994 : 105. En tant que tradipraticien - activité reconnue aujourd'hui par le corps
médical ivoirien- Kpakpo Jean-Pierre a créé successivement deux centres de
soins et d'hospitalisation. Krol, 1994 : 106. Guilé Gnakalé Jean, 67 ans, est guérisseur à Daliguépa. Pas exorciste
ni féticheur* et encore moins sorcier : guérisseur, autrement dit
tradipraticien. Krol, 1994 : 181. Entre-temps,
le tradipraticien qu'il est devenu, s'installe à Abidjan [.]. Ivoir'Soir,
13.05.1997. Les paysans [.] sollicitent
les services des tradi-praticiens plus souples et plus compréhensifs. Jeune
Afrique, 24.02./ 02.03.1998. M. A.Y.
[.] a été déféré au parquet de Bouaké pour avoir été reconnu coupable
d'assassinat de G.K., son tradi-praticien. Ivoir'Soir, 03.06.1998.
SYN.: charlatan guérisseur*, féticheur*,
guérisseur*, komien*, marabout-guérisseur*, tradithérapeute*.
2- adj. Relevant des pratiques des
tradipraticiens. Médecine
tradipraticienne, quelle problématique ? (titre d'article) FM.,
27.04.1993.
tradipratiques,
n.f.pl. Dispon., (néologisme
composé à partir de "tradition" et de "pratique"),
acrolecte, rech. Techniques de soins traditionnels.Y a t-il un syncrétisme de ces
tradipratiques médicales ? FM., 27.04.1993.
tradition n.f. Fréq., tous milieux, mélior.
Croyances,
pratiques religieuses ou sociales, savoirs, transmis de génération en
génération par la parole et l'exemple. V. COUTUME*.
DER.: traditionnel*, traditionnaliste*, traditionniste*,
traditionnellement*.
ANTON.:
modernité*, occidentalisation*.
2-
tradition orale, ensemble des oeuvres de littérature orale : récits
historiques, chansons de geste, contes, récits, devinettes, proverbes, chants
etc.) transmettant la culture africaine. Il
travaille sur la tradition orale de Kong. (Professeur, Abidjan, 1982). Les griots*, autrefois, ajoute le vieux* de
Soba, musiciens professionnels, jouaient pour les grandes fêtes et étaient les
gardiens de la tradition orale*. FM., 14/15.04.1984.
traditionnel,
adj. Fréq., tous milieux.
1- Proprement
africain, non touché par l'influence occidentale moderne, conforme à la coutume
du groupe ethnique. On a fait le mariage
traditionnel au village. (Couturière, Abidjan, 1981).
2- Vx. V. RENOVE*. Durant
toute la période où l'enseignement télévisuel (ENSEIGNEMENT RENOVE) a
existé pour le primaire, on appelait "enseignement traditionnel"
l'enseignement non télévisuel.
traditionnellement, adv. Fréq., oral, écrit,tous milieux. Suivant la
tradition, conformément à la tradition africaine, de façon traditionnelle*. La femme paysanne a plus de technique pour
planter un pied d'aubergine ou entretenir un pied de gombo* qu'un homme,
traditionnellement parlant. FM., 04.04.1981. [.] le défilé des jeunes filles traditionnellement* habillées, portant
sur la tête des paniers pleins de produits du terroir : graines, bananes*,
ananas*, etc. FM., 16.02.1982. Le
lendemain matin, Djèkè, habillée traditionnellement avec des pagnes* kita* et
coiffée avec de l'or dans ses cheveux, fit un malheur. R.Yaou, 1999 : 135.
traditionnaliste,
n.m.,adj. fréq.
1- n.m. Partisan du maintien de la
tradition africaine et du rejet des valeurs européennes. On ne pouvait ni supprimer les traditionnalistes ni les éduquer d'un
seul coup. Du Prey, 1979 : 76. Nous
n'appartenons pas au clan des traditionalistes irréductibles mais nous croyons
qu'il existe en Afrique des valeurs cardinales qu'on ne peut fouler aux pieds.
Y. Konaté, 1987 : 20.
2- adj. Se dit d'une personne entièrement
imprégnée de tradition africaine et peu favorable à la modernité. Et tels que je les [: mes parents] connais, traditionnalistes jusqu'à la moelle
des os [.]. Anoma Kanié, 1978 : 28. Mais
au campement* des oncles d'Amangoua, on est traditionnaliste. Ce peuple de
paysans n'est près d'abandonner ses coutumes tenaces[.]. Anoma Kanié, 1978
: 58.
traditionniste, n.m. Dispon., lettrés, mélior.
1-
Dépositaire des traditions historiques. V. GRIOT*. Chez les Sénoufo, en outre, pas de traditionnistes spécialisés comme
dans les sociétés mandingues. La structure matrilinéaire*est encore si vivace
que les chercheurs ont décidé d'accorder une plus grande attention aux
connaissances détenues par les femmes. David, 1986 : 102. On le [: le griot] connaît comme conseiller des rois*, comme précepteur des princes, on le
connaît encore comme traditionniste : celui qui conserve la mémoire de peuple. FM.,
05.01.1980.
2- Parfois,
chercheur qui recueille et étudie la tradition orale. A mon avis, Amadou Hampaté Ba est le plus célèbre des traditionnistes
d'Afrique. (Etudiant, Abidjan, 1992).
tradithérapeute, n.m. Dispon., (néologisme composé à partir
de "tradition" et de "thérapeute"), écrit, lettrés, mélior.
V. TRADIPRATICIEN*. Il y a
même des Européens qui consultent nos tradithérapeutes! (Professeur,
Abidjan, 1986).
train, n.m. Quelques locutions fréq.,
mésolectales ou basilectales.
1- train de
grumes, train de billes, n.m. Spéc.,
(Techn.). Ensemble de troncs d'arbres attachés entre eux et remorqués sur
la lagune pour être conduits au port* à bois. "Qu'est ce qu'il y a ?"-"La pirogue a heurté un train de
billes". (Badauds, Abidjan, 1978).
2- train,
(faire un ----), loc.verb. Argot nouchi. V. FAIRE*.
3- train,
(mettre la go* en ----), loc.verb. Argot nouchi. V. METTRE**.
4- train,
(prendre la go* en -----), loc.verb. Argot nouchi. V. PRENDRE*.
5- train
des Haoussas, (prendre le ---- ), loc.verb., iron. plaisant . Marche à
pied. Oh ! rassurez-vous il ne
demeurera pas dans le train des Haoussas le long des 103 km. il n'eut à
gratter* que pendant le première partie du voyage. Note : En
reconnaissance de l'aptitude légendaire et de la grande endurance des Haoussas
du Niger à la marche à pieds, prendre le train des haoussas est devenu synonyme
de marcher. Y. Konaté, 1987, 43.
traitant, n.m. Spéc., (commerce), tous milieux. Commerçant
qui achète aux paysans leurs produits agricoles pour les revendre aux
établissements industriels. C'est à ce niveau (commercialisation)
qu'interviennent les traitants, sous-traitants* et acheteurs de produits qui,
depuis octobre dernier, sont à l'assaut de nos villes, villages et campements*.
FM., 09/10.01.1982. Le
Ministre a fait une sérieuse mise en garde aux deux plus grands traitants [.].
Il devait alors lancer un appel des plus pressants aux traitants et acheteurs
de produits. FM,.12.10.1982.
traite, n.f.
1- Traite, spéc. (hist.). Ecrit avec majuscule,
Traite des esclaves. Pourtant, même après
l'arrêt de la Traite, ce commerce des esclaves a continué à être l'un des plus
importants de cette zone. Bouteiller, 1968, 528-529.
2- traite, fréq., tous milieux.
a) Commercialisation
des produits de plantation : café, cacao. Belle
traite : il n'y a plus ni manille*, ni tabac ni ponchons* vides. Brétignères,
1881-1890 : 218. Les commerçants [.] ne se sont pas rendus à Kerké, préférant s'occuper
d'abord de la traite du coton. FM., 29.12.1979. Puis les deux vieilles personnes parlèrent de la traite du café qui
devait commencer dans deux mois, évoquèrent le Ramadan* qui approchait
inexorablement. A. Koné, 1980 : 31. Il
faut que je rentre après la traite. Il faut que j'ai suffisamment d'argent pour
l'épouser. A.Koné, 1980 : 85.
LOC.: faire la
traite.
b) Par
glissement métonymique, période durant laquelle s'effectue cette
commercialisation. Nous sommes
déjà à neuf mois de la traite passée et la prochaine n'est que dans trois mois.
Kitia Touré, 1979, 69. Son appréhension
était celle du paysan tirant ses seules ressources de la vente de ses produits
pendant la traite qui n'avait lieu qu'une fois l'an. Oussou-Essui, 1979 :
118. Au moment de la traite, c'est-à-dire
quand il vendait son café et son riz, mon cousin partageait l'argent de la
récolte avec son ami de toujours qui était son associé. Deniel, 1991 : 124.
3- traite,
(faire la ---- ), loc.verb. Fréq., mésolecte, fam. S'occuper de la
traite. J'ai quitté le service. J'ai un
Européen qui veut m'aider à faire la traite. Dadié, Min Adja-o,
1965, 98.
traiter, v.intr. Dispon, oral, écrit, mésolecte.
1- traiter
qqun de n'importe quoi, loc.verb. Péj. Insulter qqun. Armée d'un pistolet, elle se mit à nous
traiter de n'importe quoi. FM., 13.03.1980.
2- traiter
à l'indigénat, loc.verb. Parfois péj. V.
INDIGENAT*. Soigner
selon les pratiques de la médecine traditionnelle africaine. Il
était suivi par un médecin et n'était pas traité à l'indigénat. Ivoir'Soir,
29.04.1997.
transafricain,
adj., oral, écrit, tous milieux. Qui
traverse l'Afrique. De Bobo à Ouaga, on a
pris un car transafricain. Akissi Kouadio, 1983 : 10.
trape
nenfant, n.f.
Dispon., oral, basilectal, fam. ou plaisant. Bonne d'enfants. V. BOYESSE*. Les boys*, les bonnes et les "trape
nenfants" ça court les rues sans se soucier de l'Office de la Main
d'Oeuvre. Note : "Trape nenfant" est un mot composé par
les bonnes dont la plupart, analphabètes, viennent des villages gagner leur vie
en ville. Quand on leur demande ce qu'elles font, quel métier elles exercent,
elles répondent souvent :"Je trape nenfant" qui est une déformation
de "J'attrape enfant" ce qui signifie : je suis nurse ou bonne
d'enfants. A. Touré, 1985 : 204 .
traper son
coeur, loc.verb. V.
COEUR*. Trapé ton coeur dè*, ça fait
pas mal ! (BD), Ivoir'Soir, 28.29.01.1998.
traquet
noir [à front blanc], n.m. Spéc.,
(faune). (Myrmecocichla albifrons Rüppel). Petit oiseau entièrement
noir mat sauf le front blanc chez le mâle. Vit solitaire ou par paires dans les
savanes ou éclaircies forestières. Joli chant court. Fam. des Turdidae. Serle
/Morel, 1988 : 188.
tratra,
[tratra], n.m. Dispon.,
(du baoulé), oral, mésolecte, basilecte. V. TARTINE*. Sorte de
beignet frit à l'huile de palme. Aloko*,
tratra [.] Banane* chaude, chaud, ici-o*, venez, chéris !* Anoma Kanié,
1978 : 21. Les feux s'allumèrent
progressivement pour la grillade ou l'alloco*, le cracro*, le tratra, mille
autres beignets. Anoma Kanié, 1978 : 297
travail
forcé, travaux forcés, travail obligatoire, n.m. Vx., (Hist.). A l'époque
coloniale, ce n'était pas une punition pour des condamnés mais une sorte de
corvée imposée aux populations par les gouverneurs et parfois rémunérée, à un
taux très bas. [.] les gardes-cercles
dont la seule apparition de l'uniforme de drap bleu, du fusil passé en
bandoulière et de la chéchia rouge semait la terreur parmi les villageois
qu'ils allaient recruter pour les travaux forcés. Oussou-Essui, 1979 : 25. Les autres l'avaient battu avec la
chicotte*, l'avaient fait travailler comme un forçat sur les routes du travail
forcé. A. Koné, 1980 : 37. Au cours
de la première moitié du siècle, les excès de la colonisation, en particulier
le "travail forcé" pour le défrichement des terres des colons,
soulèvent parmi la population beaucoup de rancoeurs à l'encontre de l'autorité
coloniale française. Oberlé, 1983 : 38. On
institua le travail forcé : à tout colon qui voulait créer une plantation*, on
se mit à fournir des hommes qu'il payait plus ou moins -il était le seul juge-
et nourrissait encore plus mal. FM., 18.10.1983. J'avais en horreur tout ce qu'on appelait le travail forcé. FM.
28.10.1983. Dieu bénisse l'auteur de la
loi abolissant le travail forcé. FM., 14/15. 03.1984. C'était l'époque du travail forcé. On
s'emparait des gens comme au temps des prises d'esclaves et on les emmenait
travailler dans les plantations des Français. Naipaul, 1984 : 197. Lui
a connu le Blanc au travail forcé [.]. L.B. Niamkey, 1985 : 39. Les
recrutements massifs de travailleurs et le travail obligatoire, la nécessité de
payer l'impôt, donc l'obligation d'en avoir les moyens, conduisent sur les
routes et les pistes un nombre de plus en plus important de personnes. A. Touré
citant P. Kipré, 1985 : 13. C'est le
"travail forcé’’, impôt payé en prestations-travail qui, comme les
colonnes punitives de la "manière forte" a laissé bien des traces
dans les consciences. David, 1986 : 30. [.] l'interprète expliqua que les triés étaient désignés pour les travaux
forcés. Les travaux forcés étaient la deuxième besogne qui permettait aux Noirs
d'entrer dans la civilisation. Kourouma, 1990 : 61. [.] c'est lui, Félix Houphouët-Boigny qui avait réclamé et finalement
obtenu l'abolition du "travail forcé". Gombeaut et allii, 1990 :
24. Il était fatigué* parce qu'il avait
fait les travaux forcés. Il était parmi ceux qui ont creusé le canal de Vridi. Deniel,
1991 : 90. Le travail forcé. C'est par
cette expression que nos parents, sous la colonisation française, désignaient
le système de gouvernement qui prévalait [.]. Comme sous la colonisation [.] le
travail forcé a un nom, travail sans salaire. Avec la dévaluation* du F CFA*
suivie de l'inflation galopante, les travailleurs ivoiriens voient leurs
revenus fondre à travers de multiples impôts de capitation. Le
Changement, 06,08.1995. Les travaux
forcés étaient les prestations obligatoires et gratuites que les autres
indigènes accomplissaient chaque année pour les colons blancs. Kourouma,
1998 : 12.
DER.: travailleur
forcé.
SYN.: recrutement*
forcé, main* d'oeuvre forcée.
travailler,
v.tr. Dispon., oral, écrit,
mésolecte, basilecte. Se livrer à des pratiques de sorcellerie. Ses habitants ont sauvegardé au travers des
siècles, envers et contre tout, la renommée d'irréductibles vaillants
sorciers.[.] D'ailleurs pour bien "travailler" les esprits, les Krou
de Guignonglo ont compris l'inutilité de l'eau courante car les sentiers où
l'on peut faire des rencontres en allant au marigot* disparaitraient, amputant
ainsi les sorciers d'une méthode de travail favorite. Bolli, 1977 : 65. On raconte que les arrivistes coupent ou
font couper les têtes humaines afin que les sorciers travaillent là-dessus.
I.B. Koulibaly, 1978 : 24. Elle dérégla
les instruments divinatoires du saint homme et de la savante sorcière de
Toukoro et put également [.] travailler le sort du roi. Kourouma, 1990 :
153.
travailleur, n.m. Spéc., (faune). Petit oiseau de la
fam. des Ploceidae. On distingue localement le travailleur à bec rouge
(Quelea quelea Linn.), facile à identifier par son masque noir et son fort bec
conique rouge et le travailleur à tête rouge (Quelea erythrops Harlaub)
dont la tête et la gorge sont rouge cramoisi et le bec noir. Serle /Morel, 1988
: 237-238.
travailleurs
forcés, n.m.pl. Vx.
péj. A l'époque coloniale, autochtones engagés par ordre du
gouverneur et sous la contrainte, pour accomplir de dures corvées (construction
de routes par ex, travaux dans les plantations des colons, etc.) pendant des
périodes allant de six mois à un an, pour un salaire très bas. Tous les travailleurs forcés étaient
employés tant qu'ils pouvaient servir, en général, durant des périodes allant
de 6 mois à 1 an. FM., 18.10.1983. Vous avez deviné que les prestataires, les travailleurs forcés et les
tirailleurs seront accompagnés de jeunes femmes solides pour cuire le mil*[.].
Kourouma, 1990 : 63. Les Français [.] une
fois maîtres des réservoirs de montagnards, ne se contentèrent pas du
prélèvement de l'impôt de capitation*, du recrutement des tirailleurs, des
travailleurs forcés, des catéchumènes : ils réclamèrent des écoliers.
Kourouma, 1998 : 21.
traversée
du guerrier, n.f. Dispon., (récent
1995), argot des jeunes urbanisés, mélior. Nom d'un jeu de la mort pratiqué
par certains jeunes et consistant à traverser, les yeux bandés, une rue très
fréquentée, à une heure où la circulation des véhicules est intense. Certains
intellectuels voient dans ce jeu le symbole du désespoir des jeunes face au monde
actuel. N'da Tê s'envole donc pour
présider ce concours mettant en scène les deux nouveaux jeux macabres de Mambo
: le "Bôrô* d'enjaillement " et la "Traversée du guerrier",
jeux dangereux, jeux interdits, passion de cette nouvelle jeunesse, la jeunesse
du refus absolu, de la révolte absolue, la jeunesse qui refuse la société
africaine d'aujourd'hui dont l'unique valeur est l'argent, l'argent acquis par
tous les moyens. [.] leur deuxième jeu [.] c'est la '’Traversée du
guerrier". Le héros se bande les yeux, choisit les heures et les lieux des
grandes affluences, pour traverser les deux rives du néant, du chaos, du
gouffre. Adé Afiaffi, 2000 : 33.
trembleuse, n.m. V. TORPILLE*.
très, adv. Fréq.,
mésolecte, basilecte.
1- Indique
souvent l'excès et non un degré élevé. V. TROP*. [.] ne voulant pas dévoiler leurs batteries très tôt [.]. Ivoir'Soir,
07.01.1998.
2- Parfois
utilisé avec un adj. contenant déjà le trait "superlativité" : tout à
fait. Tu verras, c'est une sauce* très
délicieuse. (Mère de famille, Abidjan, 1982). Comme on dit, personne n'est très indispensable. (Fonctionnaire,
Abidjan, 1990).
3- très
bien, loc.adv. V.
BIEN*. Chez nous, la maman, c'est
sacré. On l'aime très bien parce qu'elle fait tout* et tout pour son enfant. (Couturière,
Abidjan, 1988).
trésor, n.m. Dispon. (tradition), mélior., sud.
Richesses appartenant à la famille étendue et qu'on expose lors de certaines
cérémonies dans la plupart des ethnies du Sud et du Centre du pays. Autrefois le trésor était constitué de
pagnes*, bijoux et poudre d'or. Maintenant de plus en plus le trésor familial
est fait de billets de banque qui gardés dans la terre ont tendance à pourrir
et à s'abimer. En pays baoulé, le trésor sert au prestige de la famille. ID
13.05.1973.
tresser, v.int. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
1- tresser les cheveux [de ... ], faire des
tresses [à...]. K. 5 ans, tresse sa
grand-mère : "Tu es très belle, Mâ, coiffée comme ça Mâ". FM.,
23.04.1982. Du matin au soir, à la
lumière des éclairages publics, elles tressent très tard dans la nuit. J.
Guénaman Colbert, 1985 : 34.
DER.: détresser*.
2- tresser,
(se faire ----), se faire faire la coiffure traditionnelle à petites
tresses. Un groupe de lycéennes que nous
avons surprises en train de se faire tresser. FM., 21.03. 1983. Elle est allée se faire tresser ? Chez qui
? Chez les femmes Anago ? J. Guénaman Colbert, 1985 : 33. [.] d'autres viennent se faire tresser
chez nous. Fam, 29.03.1995.
tresseuse, n.f. Usuel, mésolecte, basilecte. Coiffeuse
spécialisée dans les coiffures féminines à petites tresses. A Abidjan, ce sont
généralement des femmes anago* qui exercent cette profession dans des salons
spécialisés ou sur les marchés. Désormais,
dans nos quartiers, les tresseuses ne sont plus rares. Aujourd'hui les
tresseuses professionnelles exercent, bon an mal an, dans nos rues, à
l'intérieur et autour des marchés, un art dont les secrets viennnent tout droit
de nos traditions. FM., 21.03.1980. Nos jeunes filles, au lieu d'apprendre ce beau métier de tresseuse,
veulent travailler uniquement dans des bureaux. J. Guénaman Colbert, 1985 :
33. Et les femmes [: anago*] dans tout cela ? Elles sont généralement
tresseuses au marché, vendeuses de produits cosmétiques ou de produits
plastiques. Ivoir'Soir, 17.06.1998.
tribalisation, n.f. Dispon., oral, écrit, acrolecte, péj. Fait
de voir surgir à nouveau dans le débat national, les anciennes rivalités
ethniques et un favoritisme privilégiant les liens entre membres de la même
tribu ou de la même région. Pour lui [:
un administrateur d'ONG] la tribalisation
du débat politique constitue une réelle menace pour la paix.[.]. Ivoir'Soir,
08.04.1998. La tribalisation du débat
politique chez nous est vraiment un tort parce qu'on ne va quand même pas
recommencer le Rwanda chez nous. Ivoir'Soir, 26.05.1998.
ANTON.: détribalisation*.
tribalisme, n.f. Dispon., oral, écrit, tous milieux, péj. Etat
d'esprit tendant à faire passer son appartenance à une ethnie donnée avant son
appartenance à la nation ivoirienne. Attention
au tribalisme. Le président Yacé a mis les coopératives en garde contre ce
fléau. FM., 05.10.1972. Vous
n'avez jamais entendu parler du combat que mènent les dirigeants depuis vingt
ans contre le tribalisme, contre le régionalisme, contre le compartimentage des
petites sociétés. Du Prey, 1979 : 172.
Allons-nous parler du tribalisme ? Pas si vite ! Si nous voyons dans le
tribalisme l'exploitation à des fins politiques de l'appartenance et du
sentiment ethniques exacerbés depuis la période coloniale [.]. A. Touré,
1985 : 57. [.] quoiqu'il existe encore
dans nos contrées passablement de gens qui s'appuient sur les désordres
attribués ou non au tribalisme pour juger les Africains globalement inaptes à
toute forme de démocratie. Krol, 1994 : 221. Tribalisme là c'est pas bon-o/.(Chanson "Halte au tribalisme".
Groupe Les potes de la rue, corpus T., 1994). Combattre l'exclusion, le tribalisme, le fanatisme. FM.,
08.03.1995. [.] le président semblait
lutter en martelant dans ses discours sa crainte d'un renouveau du
"tribalisme, de l'exclusion, du fanatisme religieux". Jeune
Afrique, 13/22.03.1995. Il s'agir de
préserver l'ivoirité* contre toute force endogène qui pourrait remettre en
cause l'unité nationale à savoir le tribalisme, le régionalisme, l'immigration
incontrôlée. Soir Info, 08.05.1996. Et le tribalisme croissant [.] porte inévitablement atteinte à l'unité
et à l'indivisibilité du pays. Ivoir'Soir, 05.11.1997. Ceux qui s'amusent avec le tribalisme
doivent être condamnés. Ivoir'Soir, 22.12.1997. Le tribalisme n'est pas possible parce qu'aucune tribu n'est capable
d'imposer éternellement son hégémonie à tout le peuple de la Côte-d'Ivoire.
Ivoir'Soir, 26.05.1998. Parce que
vous cultivez le tribalisme, vous pensez qu'on ne peut qu'être aux côtés de ses
parents, de son groupe ethnique. Nokan, 2000 : 133.
DER.: détribaliser*,
tribalisation*, tribaliste*.
tribaliste,
n.m., adj. Dispon., oral, écrit,
péj.
1- n.m. Personne qui fait passer son
appartenance ethnique avant son appartenance à la nation ivoirienne. De l'Ouest au Sud, il y a quand même un pas,
pas qui n'est d'ailleurs pas si vite franchi par ces tribalistes que sont les
ethnies du littoral. R.Yaou, 1999 : 92.
2- adj. Qui favorise ou encourage le
séparatisme ethnique. Jusque là il avait
bénéficié du soutien de cette région à travers un message tribaliste [.]. Makoun'Zué,
07.03.1995.
tribunal
coutumier, n.m. Spéc.,
(tradition). Tribunal qui juge causes et litiges selon le droit qui se
dégage de la coutume spécifique ancestrale. Les
crimes de sorcellerie peuvent relever non de la justice institutionnelle mais
de tribunaux coutumiers. Ils ne siègent cependant que pour juger les cas
dénoncés par suffisamment de monde. Krol, 1994 : 85.
tricher,v. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam., péj.
1- tricher,
tromper. Si tu me triches,
tu le paieras cher ! (Etudiant, Abidjan, 1990).
2- tricher
[avec qqn], tromper [avec qqun], commettre l'adultère [avec qqun]. Avait-il battu sa concubine par jalousie
pensant que le canari* provenait d'un soupirant herboriste*qui trichait* avec
Z.L ? FM., 05/06.01.1980.
3- tricher
sur qqn, en milieu scolaire, copier. C'est lui qui a triché sur moi et le maître nous a punis tous les deux.
C'est pas juste. (Elève), Bouaké, 1983).
trigle, n.m. V. GRONDIN*.
trimbaler
ses couilles, loc.verb.
Argot urbain, vulg. « Glandouiller », s’agiter pour
rien. Ouais ! C'est très fatigant
dans la mesure où vous pouvez passer une journée à trimbaler vos couilles
par-là sans avoir quelqu'un pour venir faire des papiers. A. Touré, 1985,
163.
triticole, n.m. Spéc., (agriculture). Hybride de
blé et de seigle. Le triticole qui est un
hybride de blé (triticum) et de seigle (sécole) possède sur les variétés de blé
à haut rendement, l'avantage de s'adapter à certains sols tropicaux acides.
FM., 19.01.1981.
trofai, [trCfD],
n.m., V.
SAUCE*-GRAINE*. Du nouveau
pour la ménagère, de la sauce graine* en boîte (trofai). FM.,
30.01.1981.
trois
pièces, n.m. pl.
Fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior. Tenue
masculine de type occidental, composée d'un pantalon, d'un veston et d'un gilet
de même tissu, habillement inadapté au climat mais considéré comme le symbole
de l'homme qui a réussi. Se disent
hommes d'affaires ces messieurs que l'on rencontre chaque jour, étouffant dans
leurs trois pièces, grosses serviettes noires à la main. ID.
23.02.1975
trois V, n.m.pl. Dispon., argot urbain, plaisant. Expression
symbolisant le but des jeunes femmes modernes urbanisées : séduire un
vieux (V. GROTTO*) qui leur offrira villa et voiture. Le mythe des trois V. : Vieux, Villa,
Voiture guide leur choix. En effet la légende atteste qu'à un certain âge :
Vieux, on possède une assise matérielle indiscutable : Villa et on joint l'agréable à l'utile: Voiture.
ID, 27.11.1983.
trôler, v.intr. Argot estudiantin, oral, fam.
Terme propre au football (: remise en jeu à partir de la touche) et déplacé au
contexte du restaurant universitaire. L'étudiant qui passe par-dessus les
autres pour pénétrer dans le restaurant universitaire, est tout simplement
projeté à l'intérieur...ou à l'extérieur. Pour
ces combattants, la seule façon de ne pas se faire trôler, c'est de réussir une
bonne intégration* entre deux alliés*. Campuslexique, 1978 : 2.
trompe, n.f. Spéc. (tradition). Instrument
à vent traditionnel très répandu. Les Sénoufo, ont sept types de trompes
dont par ex. la trompe traversière de très grande taille. Certaines sont
confectionnées dans des défenses d'éléphant (V. POINTE*) ou des cornes
d'antilopes (V. CORNE*). C'est les
cas des trompes, qui sont en ivoire dans le Sud et en bois plus au Nord, mais
forment dans les deux cas des ensembles jouant selon la technique du"
hoquet" : chaque instrument ne pouvant produire qu'un son, le musicien
n'intervient qu'au moment où ce son doit être entendu. Oberlé, 1983 : 94.
trop, adv. Fréq., oral. écrit, mésolecte, basilecte.
1- Indique le haut
degré sans idée d'excès ou d'exagération : très, beaucoup. Tu as trop de chance et tu dois en profiter
!" Et l'excroc de prédire à l'infirmier une vie en rose. A une condition,
offrir un grand sacrifice à Mamy Water*, le génie* protecteur des eaux. FM.,
22.03.1980. Ma joie est trop grande dans
la mesure où à Daloa, nous avons voté pour un seul candidat. FM.,
02.12.1980. "C'est ce qui m'a trop
découragée ! FM., 30/31.01.1982. Dès
que le marabout* l'a vu, il lui a dit :"Tu as trop de chance et tu peux être
très riche !" FM., 22.02.1983. Eléphants trop fort : l'équipe nationale enlève la coupe CEDEAO*. FM
21.12.1983. [.] superkankankan *dont le
dessin est des plus suggestifs "C'est quoi*? Ah ça... C'est trop*
vilain... on dit pas ô.*... David, 1986 : 113. J'ai eu un professeur d'histoire qui nous disait que si on n'avait pas
été colonisés, l'Afrique serait trop avancée aujourd'hui. Krol, 1994 : 40. [.] je fréquente présentement* l'Assemblée
de Dieu, ça me plaît, on lit trop sérieusement la Bible et on se confesse
devant tout le monde. Krol, 1994 : 87. Quand
nous rentrons [.] nous passons un long temps à parler de l'idole des Ivoiriens
à Accra, Jerry John Rawlings."Il
est trop beau !" disent les Ivoiriennes."Il est vraiment bien"
disent les Ivoiriens. Ivoir'Soir, 02.09.1997. Ah mes amis, c'est trop doux* les chats, nous on les mange. Ivoir'Soir,
03.12.1997. Quand mon bras a braisé*,
maman a trop pleuré, a trop gonflé la gorge et la poitrine avec des sanglots.
Kourouma, 2000 : 18. [.] par chance
Yacouba alias Tiécoura était absent quand les policiers ont fouillé et ont
trouvé chez lui trop de valises pleines de billets de banque volés.
Kourouma, 2000 : 44.
2- trop
fort, traduit un degré d'étonnement très important : tout à fait
extraordinaire, absolument surprenant. Il
s'est présenté aux policiers comme étant "un maître-chanteur trop fort
même". Ivoir'Soir, 13/14/15.03.1998. Mais Bidjan-là-même* c'est trop fort : on lui a mis une machine dans
les mains, lui qui ne sait que planter le manioc ! Tierno Monenembo, 1993 :
38.
3- trop
même, traduit une valeur superlative avec idée d'exagération :
excessivement, vraiment beaucoup trop. 5
f., c'est trop même ! Jano, 1987 : 22. Comme
d'habitude, ils ont aussi donné les nouvelles* du village :"Ca va mal.
Trop même" a dit Alexis. Gombeaut et alii, 1990 : 97. Un
jour un prof a remarqué que mon kaki* était sale, trop même*. Krol, 1994 :
37. [.] elle cherchait* les garçons, trop
même. Krol, 1994 : 41. Elle
souffrait, trop même*. Krol, 1994 : 61. Il
aime cet enfant, trop même et il me respecte parce qu'il voit que je m'en
occupe le mieux possible. Krol, 1994 : 75. Donc c'est loin. Trop même, comme disent les Ivoiriens pour
"très", "beaucoup" ou "beaucoup trop". Krol,
1994 : 106. Il s'est retrouvé derrière
les quatre murs parce qu'il parle trop. Trop même. Ivoir'Soir,
03.06.1998.
4- trop
(être ----), loc.verb.. Etre de
trop. Mais ceux-ci [: les Wè] ajoutent que pour une femme non excisée, son
affaire de garçon [: son clitoris] est
trop*. Ivoir'Soir, 23.06.1997.
- trottoir, n.m. Fréq., oral, écrit, mésolecte,
basilecte. Entre dans la composition d'un certain nombre de noms :
1-
librairie-trottoir, V. LIBRAIRIE*-TROTTOIR.
2-
pharmacie trottoir, V. PHARMACIE*-TROTTOIR.
3-
pharmacienne-trottoir, n.f. V.
PHARMACIENNE-TROTTOIR.
4- radio-trottoir,
V. RADIO*-TROTTOIR.
troué (être
----), loc.verb. Dispon.,
mésolecte, basilecte, péj. Etre dévalué, avoir perdu beaucoup de sa valeur
antérieure. Ces étudiants qui estiment,
selon leur propre expression, que leur bac est "troué". FM.,
23.02.1993.
troutrounon, [trutrunT], n.m. ( du baoulé
"fouiller dedans"). V. ADONKAFLE*.
truite de
mer, n.f. V. CARPE*
BLANCHE.
trypanosomiase
[africaine], n.f. Spéc.,
(santé). Maladie du sommeil due à la Trypanosoma gambiense, ou
T. rhodiense transmise à l'homme par la piqûre de la mouche* tsé-tsé ou
glossine. Mis à part deux vieilles
maladies endémiques (lèpre et paludisme) il faut également citer d'autres comme
la bilharziose*, la trypanosomiase et l'onchocercose* qui se répandent de plus
en plus. FM., 23.12.1980. Trypanosomiase
: déterminer les facteurs humains de la transmission. FM.,
20.01.1982. Le Service des "grandes
endémies" est spécialisé dans la lutte contre le paludisme, la
tuberculose, la lèpre, la trypanosomiase, la bilharziose*, l'onchocercose. Oberlé, 1983 : 64. Mazer /Sankalé, 1988 : 491
COMP.: trypanotolérant*.
SYN.: maladie du sommeil (hommes), nagana*, maladie
de la tsé-tsé*(animaux), trypano.
trypanotolérant,
adj. Spéc., (santé). Se dit d'un
animal qui est résistant à la maladie du sommeil. Les méthodes d'élevage utilisent le pâturage naturel pour la production
de géniteurs trypanotolérants de race n'dama*. FM., 24.02.1982.
tsé-tsé,
tsétsé, tsé tsé, n.f. Spéc.,
(Santé), (des l. bantou). Mouche du genre glossine
transmettant la maladie du sommeil ou trypanosomiase. Dans la forêt d'Agossé où pullulent les magnans*, les tsétsé et les
fauves affamés. Coffi Gadeau, Adjo Bla. 1973, : 13. L'agent vecteur est une mouche du genre
glossine appelée tsé-tsé en bantou. FM., 05.01.1981. Il n'est guère possible d'accrocher la
production agricole dans les régions infestées par la tsé tsé. FM.,
17.06.1981.
SYN.: mouche* tsé-tsé, glossine.
tuer, v tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte,
basilecte.
1- Au sens
métaphorique : nuire gravement à qqun, perdre. Mais vous savez que nous les femmes, ce sont les garçons qui vont nous
tuer. Le garçon qui vient te trouver en te disant : "Ma soeur*, je vais
t'épouser, te nourrir et faire tout* pour toi", peut te faire tout laisser
tomber. FM., 30/31.01.1982.
Ils [: les taximen*] s'organisent
pour tuer le touriste avec des tarifs extrêmement élevés. FM.,
05.10.1982. Au départ nous avions cru
qu'elle intercédait en notre faveur mais au contraire, c'est elle qui nous
tuait. Elle appuyait sa mère et l'encourageait à ne pas céder. Akissi Kouadio,
1983 : 88. Affaire de sèque va tuer
l'homme dans Codivoire*. (: Les problèmes de chèques vont ruiner les gens
en Côte-d'Ivoire, Gaudio /Roekeghem, 1984 : 131). Maintenant que papa a eu son matos*, c'est Anglais qui va nous tuer
dans maison là. (: Maintenant que Papa a reçu son matériel, c'est l'anglais
qui nous casse les oreilles dans notre maison., Y. Konaté, 1987 : 10). Le monde est gâté*. Les enfants nous ont
tués. Ce n'est pas normal que nos traditions se dégradent de cette manière.
Ivoir'Soir, 02.09. 1992.
2- tuer des
sacrifices, loc.verb. Sacrifier
un animal, offrir en sacrifice. [.]
tuer immédiatement un sacrifice. Kourouma, 1970 : 71. Il cria au secours, tua des sacrifices [.]. Kourouma, 1990 : 89. Je tuerai les sacrifices expiatoires indispensables.
Kourouma, 1990 : 155. Ils tuèrent les
sacrifices. Kourouma, 1998 : 272.
4- tuer en
sorcellerie, loc.verb. Provoquer
le décès d'une personne par des pratiques de sorcellerie. Anseantché est capable, même s'il ne te tue pas publiquement ou en
sorcellerie, de te laisser mourir en prison. J. Guénaman Colbert, 1985 :
47. Sauf quand le défunt est un vieillard
mais encore faut-il qu'il s'éteigne en douceur et qu'il n'ait pas d'ennemi
susceptible de le tuer en sorcellerie selon l'expression consacrée. Krol,
1994 : 85. Ce demi-frère est mort peu
après et mon père a été accusé de l'avoir tué en sorcellerie par empoisonnement
pour se venger. Krol, 1994 : 86. On a
su plus tard que c'est ma tante qui l'a tué en sorcellerie. Krol, 1994 :
87.
5- tué,
(être ---- de qqun), loc. verb.
Argot estudiantin, oral, fam. Etre amoureux fou de qqun. Nombreux sont les bians* qui sont tués
d'elle sur le campus. Campuslexique, 1978 : 9.
6- ça tue
l'homme, loc.
Dispon., basilecte, péj. Expression populaire signifiant : c'est toxique,
c'est mauvais pour la santé ou même c'est trop fatigant. Les examens, ça tue l'homme. (Etudiant, Abidjan, 1984). Pastis, ça tue l'homme. (: le pastis
est mauvais pour la santé, Fonctionnaire, Abidjan, 1990).
tuibésso,
touibésso, [twibeso], n.m. V. BAPHIA*.
tulipier
[du Gabon], n.m. Spéc.,
(flore). (Spathodea campanulata
Beauv.). Bel arbre forestier de la fam. des Bignoniacées, au bois
blanc très tendre et dont l'écorce a des utilisations thérapeutiques. Il est
surtout caractérisé comme arbre décoratif en raison de ses grandes fleurs d'un
rouge éclatant. [.] le port magnifique de
quelque tulipier du Gabon reconnu dans le lointain à ses fleurs écarlates. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 9. Roberty, 1954 : 281. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 53. [.] ou les tulipiers du Gabon, aux éclatantes fleurs
rouge vermillon. Conte, 1981 : 19. Un
tulipier en floraison, magnifique arbre couvert de corolles rouges. Oberlé,
1983 : 21.
SYN.:
arbre-flamme*, biébié (baoulé) boro (abé), gbagbihia (ébrié), tounda
(mandenkan).
tunga,
tounga, [tunga], n.f. V.
CHIQUE*, PUCE* CHIQUE.
turbanné, adj. Dispon. écrit, oral. Coiffé d'un
turban, enturbanné. [.] des marabouts*
turbannés [.] Kourouma, 1970 : 146.
turbot, n.m. Spéc. (faune).
1- Poisson de
mer de la fam. des Bothidae au corps ovale, comprimé et senestre. Les deux
espèces les plus communes : Syacium micrurum Ranzani : turbot et
Bothus podas africanus ou petit turbot africain n'ont pas d'intérêt
commercial. Seret /Opic, 1981 : 360-363.
2- turbot
tropical, (Psettodes belcheri Bennett). Poisson de mer de la fam. des
Psettodidae au corps ovale et épais, indifféremment dextre ou senestre et dont
la face pigmentée est brunâtre avec des taches et marbrures plus foncées. Seret
/Opic, 1981 : 356
ENCYCL.: le vrai turbot (Rhombus maximus), très
différent, ne vit pas dans les eaux africaines.
SYN.: flétan de
Mauritanie.
turista,
tourista, [turista], n.f. Spéc.,
(Santé), (de l'espagnol du Mexique) . Diarrhée des voyageurs dont l'origine
bactérienne reste discutée. Gentilini /Duflo, 1977 : 544.
turnix
d'Afrique, n.m. Spéc., (faune).
(Turnix sylvatica Desfontaines). Petit oiseau terrestre à trois doigts qui
vit dissimulé dans l'herbe de la savane. Par la taille et l'allure générale, il
a une certaine ressemblance avec la caille. Serle /Morel, 1988 : 90.
SYN.: caille*.
tuteur, n.m. Usuel.
1- Personne
chez laquelle réside un élève quand sa famille habite trop loin de
l'établissement scolaire. Il n'y a généralement pas de relation de tutelle au
sens juridique. Il faut lui trouver une
place à l'école de la ville et aussi un bon tuteur, un homme chez qui il ne
soit pas converti en boy*. A. Koné, 1980,: 18. On confie donc l'enfant à un tuteur qui, le plus souvent, se trouve
n'être qu'un parent très éloigné presqu'un inconnu ou même une vague connaissance.
Il y a aussi des tuteurs qui profitent de cette situation des élèves pour
s'enrichir. Ils tiennent une sorte de cour* où atterrissent des enfants de
divers horizons et perçoivent de l'argent des parents. FM.,
20.05.1981. Un foyer d'accueil pour les élèves
sans tuteurs à Bingerville. FM., 15/16.05.1982. Les [: les élèves] voilà
obligés de rester chez des tuteurs* qui leur demandent un sac de riz par mois. FM.,
15.10.1982. Les tuteurs ? Ce n'est pas
facile de trouver quelqu'un qui accepte d'héberger un ou plusieurs élèves à la
fois. FM., 17.11.1983. Les
personnes qui logeaient les filles arrivant de l'intérieur faisaient aussi
problème, cars ces tuteurs n'avaient pas toujours de bonnes intentions.
Akissi Kouadio, 1983 : 41. Ceux dont les
parents ne vivent pas dans la ville où ils étudient - la grande majorité -
doivent avoir un tuteur. C'est impératif ; pas de tuteur, pas d'inscription.
Les élèves, notamment ceux des petites classes, habitent souvent chez lui, mais
pas toujours et quand c'est le cas, le logement n'est pas toujours gratuit,
même s'il se réduit à peu de chose, la nourriture non plus car l'hébergeant
peut être aussi démuni que l'hébergé. Krol, 1994 : 63. Le tuteur était l'homme au service de qui l'élève, venu de la brousse*,
se mettait tacitement pour obtenir en échange sa nourriture. Oussou-Essui,
1999 : 152.
2- Employeur
clandestin d'enfant. Toujours est-il
qu'un réseau de "tuteurs" ou "locataires"* attendent les
enfants à un endroit de la ville connu des deux parties. [.] Chaque enfant valide
est cédé à son "tuteur" pour 20 000 francs. Ivoir'Soir,
15/16/17.05.1998.
SYN.: locataire*.
3- Personne
qui héberge gratuitement quelqu'un. Pour
le moment, il est obligé de vivre chez un tuteur, séparé de son épouse et de
ses cinq enfants. FM., 03.04.1984.
tutrice, n.m.ou f. Spéc., (administration). Mère
d'adoption, femme qui accepte de prendre à sa charge, moyennant quelques petits
travaux ménagers, un enfant qui, pour diverses raisons n'a plus de parents
(orphelin, fugitif, enfant des rues, etc.). A
l'époque, on imposait souvent à la jeune fille un fiancé qui était parfois
beaucoup plus vieux qu'elle, alors elle n'en voulait pas et allait se réfugier
chez les soeurs. [.] Il y avait donc beaucoup de filles à la mission * et il
arrivait que des chrétiens s'adressent aux soeurs pour avoir une fille qui les
aide à la maison. La personne qui prenait ainsi une fille à sa charge en
devenait la tutrice. Akissi Kouadio, 1983 : 16, note 15. Ils ont décidé, en raison des lois de la
famille chez les Malinkés, que ma tante était devenu, après la mort de ma maman
ma seconde mère. La seconde mère est appelée aussi tutrice. C'était ma tante,
ma tutrice, qui devait me nourrir et m'habiller et avait seule le droit de me
frapper, injurier et bien m'éduquer. Kourouma, 2000 : 36.
tuyau, n.m. Dispon., argot urbain. Bière à la
pression. Quand son Libanais de
patron descend au sous-sol [.] le barman nous consent un crédit ou nous offre
une tournée de "tuyaux" c'est-à-dire de bière à la pression. Tierno Monenembo, 1993 : 44
T.V., n.f. Argot
estudiantin, oral, fam.
1- TV noir
et blanc, péj. Fille à la
peau de couleur noir foncé. V. TEINT* NOIR. Kouadio n'a pas à se lancer dans toute cette bataille en vue de
l'obtention soit d'une T.V. noir et blanc, soit d'une T.V. couleur*, sa titulaire*
(ou titus*) est là*. Campuslexique, 1978 : 9.
2- T.V.
couleur, n.f. mélior.
Fille à la peau relativement claire. V. TEINT* CLAIR. Sa titus* est une T.V. couleur. (Etudiant, Abidjan, 1982).
tyapalo, n.m. V. TCHAPALO*.
tympaniser,
v.tr. Dispon., lettrés. Casser les
oreilles, assourdir. Comme s'il était
dans une maison de sourds, il sonne sans discontinuer contre toutes ses
habitudes jusqu'à ce que le gardien tympanisé vienne lui ouvrir la lourde
grille. Adé Adiaffi, 2000 : 176.
tyologo, [tjologo], n.m. V. PORO*. Ceci
dit, la sortie* des Tyolobélé, des grands gaillards de 25 à 30 ans, du
troisième cycle "tyologo" constitue une explosion de joie collective
qui s'appelle "kafo" et qui est en somme la"quille" des
militaires ou la cérémonie de fin d'une promotion. David, 1986 : 103.
type, n.m.
1- V. GRAND*
TYPE. Les grands grands types qui
connaissent la France disent que c'est comme à Paris.
Oussou-Essui, 1979 : 8. Comme tu es un
grand type, aide-moi à trouver un job pour constituer mon capital. Ivoir'Soir,
07/08.05.1997.
2- V. FAUX*
TYPE. Monsieur le
marabout* ne paye pas son loyer. Faux type donc sur tous les bords. Ivoir'Soir,
03.06.1998.
typhus de
brousse, n.m. Spéc.,
(Santé). Nom courant du typhus murin, maladie transmise à
l'homme par la puce du rat. Elle se traduit par une forte fièvre, des
courbatures douloureuses et une éruption cutanée sur tout le corps. Mais le typhus de brousse guérit sans
traitement en deux semaines et disparaît en deux jours s'il est traité. Mazer
/Sankalé, 1988 : 450.