vaa, [va:], n.m. Spéc., (flore). (Gilbertiodendron
taïense Aubr.). Assez grand arbre de la fam. des Caesalpiniées. Aubreville,
1959, I : 292.
vache des
lagunes, n.f. V.
N'DAMA*.
valet, n.m. Dispon., Argot des prisons. Prisonnier
désargenté qui, moyennant rétribution, accepte d'accomplir quelques tâches
ménagères pour un autre prisonnier plus fortuné. V. TAUDIS*. Dès qu'un prisonnier dispose de quelque
revenu, il peut s'offir les services de "valets" de jeunes
prisonniers qui s'acquittent des tâches ménagères. Jeune Afrique,
06/12.07.1995.
valoir, v.tr. Fréq., mésolecte, basilecte.
1- valoir
avec indication de temps, faire + indic de temps. Evalue le temps écoulé
depuis l'évènement mentionné. B.
G. dont le père, retraité, est mort tout récemment là, ça vaut même pas un mois
encore, son corps se trouve à l'hôpital. A.Touré, 1985 : 59. "Y a longtemps que vous exercez ce métier ?
[.] Ca vaut cinq ans ?" - "Oui. Facile !" A. Touré, 1985 :
78.
2- valoir
avec indication monétaire, faire + indic. de somme d'argent. Evalue
approximativement la somme indiquée. J'avais
quitté la brousse* avec un peu d'argent en main : ça valait 20 000 f. Deniel,
1991 : 45.
3- valoir
avec indication de mesure, faire + indic. de mesure. Evalue approximativement la
dimension évoquée : longueur, largeur, poids, etc. "Et il faut combien de batik pour faire un boubou*? -"Ca vaut
quatre yards*". (Revendeuse, Bouaké, 1986).
vampire, n.m. Spéc., (faune), oral surtout, sauf
spécialistes. Nom impropre donné à un gros chiroptère de grande forêt, l'épomorphe* monstrueux. CTFT, 1989 :
1080.
vanneau, n.m. Spéc., (faune). Echassier de petite
ou moyenne taille. (Fam. des Charadriidae). Parmi les espèces locales, on
distingue : le vanneau armé (Vanellus [Hoplopterus] spinosus Linn.) qui
porte un long éperon peu visible mais se caractérise par ses démonstrations
bruyantes et hostiles ; le vanneau à tête blanche (Vanellus
[Xiphidiopterus] albiceps Gould), assez commun sur les rives des cours d'eaux ;
le vanneau terne (Vanellus [Stephanibyx] lugubris Lesson), savanicole ;
le vanneau caronculé (Vanellus [Afribyx] senegallus Linn.) caractérisé
par ses longues caroncules roses dans la partie supérieure et jaunes dans
l'inférieure. Commun dans les lieux humides. Serle /Morel, 1988 : 66-70. Vanneau caronculé, v. à tête blanche
signalés (Comoé, Marahoué). Bousquet, 1992 : 164.
varan, n.m. Spéc., (faune). V. IGUANE*.
Nom scientifique de deux espèces de gros lézards appelés généralement
"iguanes" dans le pays, (Varanus niloticus ou varan d'eau et
Varanus exanthematicus ou varan de terre). Parfois le varan, ce gros lézard d'Afrique qui peut dépasser 1 m [.].
Holas, 1968 : 588. Les reptiles sont
représentés par le crocodile*, des varans semi-aquatiques, des lézards,
caméléons, geckos*(tarentes*), des tortues aquatiques (carnivores) ou
terrestres (végétariennes) et une cinquantaine d'espèces de serpents.
Oberlé, 1983 : 26. L'un des beaux-frères,
douanier dans le nord, a trouvé en route pour 1300 francs -quelle aubaine !- un
énorme lézard qu'on appelle varan, qui pesait bien ses cinq kilogs et qu'on a
découpé tel quel, je crois bien, avec les griffes et la queue. David, 1986
: 133. En ce qui concerne les reptiles,
le Parc [: de la Comoé] [.] renferme
deux espèces de varans : varan du Nil, varan de savane), cinq espèces de tortues.
Bousquet, 1992 : 156.
vaurienniser,
v. intr. Rare, litt. Rendre
vaurien. Consommer les sacrifices n'est
ni recommandable ni honorable : c'est une chère qui fainéantise*, vauriennise
et affaiblit. Kourouma, 1990 : 97.
vautour
(1), n.m., Spéc., (faune).
Oiseau de la fam. des Accipitridae à plumage terne et cou déplumé.
Localement on distingue : le vautour huppé (Trigonoceps occipitalis
Burchell), savanicole, de très grande taille ; le vautour palmiste = palmiste*,
(Gypohierax angolensis Gmelin), tout blanc sauf ailes noires et blanches et
bande noire sur la queue. Il vit près de l'eau et semble lié à la présence du
palmier* à huile dont il mange (non exclusivement) les fruits. Le vautour-moine
= percnoptère* brun = charognard* (Neophron [Necrosyrtes] monachus
Temminck), petit vautour foncé très anthropophile, n'apparaît qu'au nord de la
zone forestière et très rarement dans les éclair cies de forêt. Serle / Morel,
1988 : 36-38. Vautour palmiste signalé
(Comoé, Marahoué, Taï, Azagny), v. huppé (Comoé).. Bousquet, 1992 : 179.
vautour
(2), n.m. Dispon., argot urbain,
péj. V. COXER*. Les "vautours", comme les appellent les Abidjanais, ont
visiblement conscience d'oeuvrer en marge de la légalité.[.]. Nettoyer le
Service des Mines de cette population de "vautours"? Essayez donc et
vous gripperez la machine administrative. [.]. Si les vautours existent, c'est
que leur présence remplit un vide et qu'elle correspond à un besoin réel. Ils
disparaîtront naturellement lorsque la Côte-d'Ivoire ne comptera plus d'analphabètes
et que les formulaires seront simplifiés. A. Touré, 1985 : 164.
véhiculé,
(être ---- ), loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Avoir
un moyen de transport. Sans
compter que je ne suis pas véhiculé pour pouvoir transporter mes enfants dans leurs
écoles respectives. FM., 04.06.1981. Le parti unique a mobilisé ses troupes. Le bon peuple a "été
véhiculé" dès l'aube depuis les faubourgs les plus reculés, avec les
danseurs et les griots*. Gombeaut et alii, 1990 : 168. Quand tu parlais de me déposer, je pensais que tu étais véhiculé. (BD),
Ivoir'Soir, 21.05.1996.
SYN.: être
voituré.
vendre, v.tr. Quelques loc. verb. mésolectales
dispon.
1- vendre
bord-champ, V. BORD*-CHAMP.
2- vendre,
(se ---- à la grande cuillère ), V. CUILLERE*.
vène, ven, [vDn], n.m. Spéc. (du wolof), (flore). (Pterocarpus erinaceus Poir.).
Arbre de la fam. des Papilionées qui fournit un très beau bois d'ébénisterie,
jaune veiné de brun. Utilisé en médecine trad. comme fébrifuge. Roberty, 1954 :
212. CTFT, 1989 : 390.
SYN.: palissandre* du Sénégal.
venir, v.intr. Quelques loc. verb. mésolectales
assez fréq.
1- venir
avec un coeur noir, V. COEUR*.
2- venir à
l'accueil, V. ACCUEIL*.
3- venir de
loin, revenir de loin, avoir traversé de nombreuses difficultés.
Le médecin m'a dit "Vous venez de
loin!" Il ne croyait pas que je guérirais. (Ingénieur, Abidjan, 1994).
Hélas nous n'avons que nos yeux pour
pleurer. La Côte-d'Ivoire vient de loin. Nouvel horizon n° 138, cité
Dagnac, 1996 : 178. Pour le peu que nous
ayons réussi à savoir sur lui, cet homme vient de loin. Nouvel horizon,
143, cité Dagnac, 1996 : 178.
4- venir
manquer, V. ABSENTER*, MANQUER*.
ventre, n.m. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.
I- Dans les l.loc., le"ventre"
est le siège des émotions, il symbolise ce qu'il y a de plus secret chez l'homme
: coeur au sens figuré, courage, etc. D'où des calques comme :
1) le
ventre d'un homme est comme une forêt,
proverbe. Ce qu'un homme garde dans le secret de son coeur reste un
mystère.
2) ventre
(avoir le ---- froid), (avoir le ---- frais), loc.verb. Etre serein, paisible. J'étais dans la concession*, j'avais le ventre frais quand mon père est
venu, très fâché. (Copie de 3ème, Man, 1979). Conseille-moi, toi qui as toujours le ventre froid. (Planteur,
Bouaké, 1982).
3) ventre,
(avoir le ---- amer), loc.verb. Etre
méchant et rancunier. Il se vengera,
crois-moi car son ventre est amer. (Mère de famille, Abidjan, 1985).
4) ventre,
(avoir le ---- serré), loc.verb. Avoir peur,
être angoissé. Moi quand le prof
m'interroge, j'ai le ventre serré. Même si je sais, je ne peux pas répondre. (Lycéenne,
Bingerville, 1984).
II- Le ventre est l'abdomen. D'où des calques et des néologismes comme :
5) le
ventre coule, loc.verb.
a- V.
CABINET* POTO-POTO. Avoir la diarrhée. Patron,
faut donner quelque chose. Mon ventre coule trop*. (Jardinier, Abidjan,
1983). Des femmes de Bondoukou [.]
offrent des médicaments réputés contre le "ventre qui coule"[.]. Bonnassieux,
1987 : 131. Au même moment arrive une
mère, accompagnée de son bébé, qui a le ventre qui coule depuis trois jours.
Jeune Afrique, 27 avril, 3 mai 1995 : 36-37.
b- Purger. [.] j'ai fait un bon lavement pour faire
couler le ventre. Arnaut, 1976 : 66.
6) le
ventre est sec, loc.verb. Etre
constipé. Il faut pomper* le vieux. Son
ventre est sec, ça vaut* six jours. (Chauffeur, Abidjan, 1978).
7) le
ventre siffle la faim, loc.verb. (calque du mandenkan). litt. (Kourouma). L'estomac
crie famine. Le ventre y sifflait la faim.
Kourouma, 1970 : 165.
8) ventre,
(pousser du ----), loc.verb. Prendre du
ventre, engraisser. Combien ne sont-ils
pas à faire pousser du ventre aux autres quand leur salaire ne leur permet que
de subsister? FM. 13.03.1984. Il
est devenu un grand*quelqu'un et il a poussé du ventre. (Musicien, Abidjan,
1992).
9) ventre
tout le monde. n.m.
Basilecte. Abdomen. La loc. désigne la partie du ventre commune aux
deux sexes, parties génitales et fonctions reproductrices non comprises (V.
VENTRE-MADAME*). Dis-nous où tu as
mal, ventre-madame ou ventre tout le monde? (Infirmière, hôpital, 1978,
Korhogo).
III- Le ventre évoque les organes génitaux féminins et la grossesse. D'ou des
calques et des néologismes comme :
10) ventre,
n.m. Grossesse
Et moi, alors? qu'est-ce-que je vais
devenir, hein, Amangoua, qu'est-ce que je vais devenir avec ce ventre que j'ai
? Anoma Kanié, 1978 : 299. Adieu, je
me fiche bien de ton ventre. [.] ton enfant, je m'en balance! Kitia Touré,
1979 : 53. Il avait alors parlé
d'avortement mais mes choses ont traîné et finalement le ventre est resté. FM.,
11. 03.1983.
11)
ventre-madame, n.m. Basilecte. appareil génital féminin par
opposition avec l'abdomen. V. VENTRE* TOUT LE MONDE. Ventre madame i coulait le sang trop.
(Malade, dispensaire, Man, 1995).
12)
attacher le ventre, loc.verb. Empêcher,
par la magie noire, une femme d'avoir un enfant. Pendant dix ans, la rivale* de ma mère a attaché son ventre. C'est le
prophète* qui a permis ma naissance. (Lycéenne, Abidjan, 1982).
13) ventre,
(avoir un ----), loc.verb. Tomber
enceinte, avoir un enfant. Fama
ronflait [.] sans compassion pour la grande folie de sa femme d'avoir un ventre.
Kourouma, 1970 : 41.
SYN.: gagner
petit, gagner l'enceinte, gagner un ventre, prendre ventre, tomber en
grossesse.
14) donner
le ventre, loc.verb. Dans le cas
d'une grossesse hors mariage, faire endosser la paternité, désigner le père de
l'enfant. Quand elles tombent* en
grossesse, elles donnent le ventre à celui qui est le mieux placé*.
Bonnassieux, 1987 : 178.
15) ventre,
(le ---- a décroché), loc.verb.
Faire une fausse-couche, avorter. Je vais
aller consulter à Paris. Ca fait trois fois que mon ventre décroche. (Enseignante,
Abidjan, 1986).
16) ventre,
(faire un ---- ), loc.verb. Tomber
enceinte. Faire un ventre à treize ans!!
Non mais tu te rends compte !! (Secrétaire, Abidjan, 1985).
17) ventre,
(faire passer le ---- ), loc.verb. Faire
avorter. Tenter de faire
"passer le ventre" avec des moyens de fortune est dangereux.
Bonnassieux, 1987 : 179.
18) ventre,
(gagner [le] ---- ), loc.verb., V. AVOIR
UN VENTRE. Henriette
avait bien compris qu'il ne serait pas digne d'une fille élevée dans de saines
traditions de dire à Adou : "Voilà j'ai "gagné ventre". Du Prey,
1979 : 106. "Quand elle a gagné le
ventre, ses parents ne lui ont pas fait d'histoires" a noté Fanta. Bonnassieux,
1987 : 178.
19) ventre,
(gâter le ---- ), loc.verb. V.
GATER*. Elle a pris médicament* pour
gâter son ventre. (Revendeuse, Abidjan, 1990).
20) ventre
(reconnaître le ---- ) loc.verb. Pour une
grossesse hors mariage, reconnaître l'enfant (en parlant du père). Quand elle était en début de grossesse, le
monsieur en question a refusé de reconnaître le ventre. FM., 07.08.1980.
21) ventre,
(prendre ---- ), loc.verb. V. AVOIR UN VENTRE. Si tu prends la pilule régulièrement, tu ne
prendras pas ventre. Voilà ! (Infirmière, Abidjan, 1989).
ventre-orange, n.m. Spéc., (faune). (Amandava
[Estrilda] subflava Vieillot). Très petit sénégali* à ventre orangé. Il vit en
bandes dans les régions marécageuses ou les rizières. Serle /Morel, 1988 : 253.
véranda, n.f. Usuel. Dans une maison de type colonial,
espace (à l'avant de l'habitation ou en faisant le tour), protégé par un
toit en pente et reposant d'une part sur le mur de la maison et d'autre part
sur des piliers. Il protège une aire de terre battue ou de ciment, non vitrée,
qui sert de lieu de réunion, de réception ou de séjour. Venez vous asseoir sous la vérandah pour prendre l'apéritif.
(Fonctionnaire, Bouaké, 1982).
COM.: dans les
dictionnaires usuels, la vérandah est définie comme une pièce vitrée.
ver, n.m. Spéc. (faune).
1- ver de
case, larve d'une mouche africaine domestique suceuse de sang
(Auchmeromyia luteola), responsable de lésions cutanées. Gentilini /Duflo, 1977
: 545.
SYN.: ver des planchers du Congo (rare).
2- ver de
Cayor, larve d'une
mouche répandue en Afrique noire, (Cordylobia anthropophaga, ou C. rhodaini,
dans les zones forestières), qui s'introduit sous la peau des hommes et s'y
développe en provoquant des lésions cutanées furonculeuses. Gentilini /Duflo,
1977 : 545.
3- ver de
Guinée,
a) nom courant
d'une filaire*, grand ver rond qui parasite l'homme et qui se localise
généralement dans les membres inférieurs. [.]
dépourvue de puits, elle était le terrain d'élection des vers de Guinée,
véritable plaie véhiculée par l'eau trouble [.]. Rémy, 1996 : 118. La lutte contre le ver de Guinée. (Titre
d'article), FM., 01.03.1983. Il
voit son pied enfler. Il a essayé d'appliquer de l'eau chaude mais en vain. Le
ver de Guinée s'était solidement enraciné. FM., 02.02.1984. C'est que le ver de Guinée avalé dans l'eau
de boisson a pour zone privilégiée la cheville. Cette sortie occasionne une
plaie qui fait moins mal lorsqu'elle est dans l'eau. Pourquoi ? Le malade sent
un soulagement parce que, dans l'eau, le ver de Guinée qui ne peut sortir
rapidement du pied, déverse ses larves. Ce qui affaiblit le ver qui pourra
rapidement sortir du pied et soulage le pied malade. Mais malheureusement,
cette attitude favorise l'existence de la maladie dans l'eau. Ivoir'Soir,
30.04/1.05.1997. Le ver de Guinée
provoque la dracunculose*, une maladie très douloureuse et invalidante, se
manifestant par l'apparition d'un ver qui vit sous la peau et peut atteindre
plusieurs dizaines de centimètres. Ivoir'Soir, 06/07.04.1998.
SYN.: filaire de Médine.
b) Par
glissement, nom de la maladie. En
attendant un chef de service, j'ai rassemblé des tas de fiches et de documents
sur [.] les maladies endémiques, le ver de Guinée, etc. Du Prey, 1979 : 75.
Parmi les diverses causes, nous avons [.]
la dracunculose* connue sous le nom de filaire de Médine* ou encore ver de
Guinée. FM., 24.11.1980. 317
personnes sur les 681 habitants que compte Obibribouo [.] sont atteintes de ver
de Guinée. FM., 31.12.1980. Le
ver de Guinée est une affection bénigne dont le traitement encore en usage
consiste en l'extirpation lente et progressive du ver. FM.,
24.11.1980. [.] les plus pusillanimes,
qui marchent comme atteints du ver de Guinée. Conte, 1981 : 46. [.] journée nationale de mobilisation
sociale pour l'éradication du ver de Guinée[.]. FM., 28.04.1997.
SYN.: dracunculose*,
maladie* de la faim.
LOC.: avoir le
ver de Guinée.
4- ver de
karité, V. CHITOUMOU*. En
effet, de nombreux Burkinabès, incapables d'acheter de la viande devenue trop
chère, commencent à s'intéresser aux vers de karité [.]. Ivoir'Soir,
08.09.1997.
5- ver de
palmier, ver-palmiste, grosse larve blanche comestible d'un charançon
(Rhinchophorus ferrogineus) qui vit dans le tronc du palmier* à huile. Elle entre dans la préparation de certaines
sauces dans l'ouest. Et qu'est-ce qui ne se mange pas sur cette terre ? [.] la
grenouille, les vers palmistes, les rats* de brousse, est-ce que je sais moi. Dadié,
1955 : 62. En cas de pénurie d'huile, on
obtient même, en pressant les vers de palmiers, une matière grasse qui remplace
l'huile* de palme. Biarnès, 1974 : 66.
SYN.: chenille*, ver de palmier.
verre,
(être dans son ---- ), loc.verb. V.
ETRE BIGRE*. Quand tu ne seras plus
dans ton verre, on pourra causer ! (Médecin, Abidjan, 1990).
verre
médical, verres pharmaceutiques, n.m. /n.m.
pl. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Lunettes correctives. Le
terme "lunettes" est assez peu usité et plutôt réservé aux lunettes
de soleil. Forte récompense à qui
apportera verre médical perdu rue du canal à Marcory. FM.,
05/06.06.1982. "Je ne peux pas
écrire parce que je n'ai pas mes verres pharmaceutiques" se défend-il.
Qu'à cela ne tienne, un fonctionnaire dans la foule lui offre des verres
pharmaceutiques. Ivoir'Soir, 21.10.1997.
vers, (être
né ----), loc.verb. Dispon.,
écrit surtout, mésolecte. Se dit d'une personne non déclarée à sa naissance
et dont la date de naissance approximative est établie par un jugement*
supplétif. Mais s'il est né en 1953 et
non vers 1953, pourquoi ne pas en donner le jour et le mois ? Y. Konaté,
1987 : 37.
verser, v. tr ou intr.
1- v.tr. Dispon., mésolecte, basilecte. Renverser.
Je vais balayer devant le garage, les
chiens ont versé la poubelle. (Boy,
Abidjan, 1983).
2- v.intr. Dispon. argot urbain, oral, vulg. Ejaculer. Docteur, l'homme là il dit qu'il verse trop
vite qunad il va avec la femme. (Infirmier, Bouaké, 1983).
3- verser
(se ----), v.pron.,
mésolecte. Se renverser. Ca sent
mauvais parce que la sauce s'est versée sur le feu. (Boy, Abidjan, 1982).
4- verser
l'eau, verser de l'eau, loc. verb.
Dispon., (calque de langues akan). Faire une libation pour les
ancêtres. Selon les paroles prononcées, ce geste peut signifier le pardon des
offenses ou au contraire l'appel à la vengeance et la malédiction. Le lendemain de son arrivée, très tôt le
matin, tous les notables du village se réunissent pour verser de l'eau c'est-à-dire
pour pardonner ses fautes au malade, pour le cas où il les aurait offensés
consciemment ou inconsciemment. ID., 03.02.1980. Lorsque ton père est venu chercher ton frère et ta soeur, des gens du
village ont conseillé à leur père [: le père réel, premier mari de la
mère] de verser l'eau, c'est-à-dire de
maudire ses deux enfants, pour qu'ils n'appartiennent ni à ton père ni à leur
père. En un mot, les gens pensaient qu'il serait préférable qu'ils meurent.
Akissi Kouadio, 1983 : 73.
5- verser
de l'eau dans son vin, loc.verb.
Dispon., écrit surtout, mésolecte. Mettre de l'eau dans son vin. Sept ans après la reconstruction du
désormais "Espace gastronomique de Cocody" (nom officiel de
l'Allokodrome*) les adversaires les plus virulents du projet ont versé de l'eau
dans leur vin. Ivoir'Soir, 01.04.1998.
6- verser
la (ma/ta...) figure par terre, verser la figure dans la boue, loc.verb., Fréq., (du mandenkan ), oral surtout,
basilecte, péj. Humilier publiquement, faire perdre la face. Mon neveu m'a honni.* La figure versée *dans
la boue. Oussou-Essui, 1979 : 22. Koutoubouuuu*!
Poulet là*, il a versé mon figure par terre normalement.* Zazou n°
10. Le chrétien baptiste, ce jour là,
avait vraiment versé la figure de son église par terre. Ephémère,
11.01.1993.
SYN.: faire gagner la honte*, gâter le
nom*, minimiser*.
vervet, vervet
tantale, n.m. V. SINGE* VERT.
vétiver [d'Afrique],
n.m. Spéc., (flore). (Vetiveria nigritana Stapf.). Grande
herbe vivace de la fam. des Graminées, parfois cultivée dans les villages pour
ses racines odoriférantes qui, réduites en poudre sont mélangées à l'huile de
toilette. Etienne-Nugue, 1974 : 58.
veuve, n.f. Spéc., (faune). Terme générique
désignant plusieurs oiseaux de la fam. des Ploceidae. On distingue localement
(entre autres) la veuve noire (Euplectes [coliuspasser] ardens
Boddaert), dont le mâle en vol nuptial est remarquable par son plumage noir et
sa queue empanachée de plus de 20 cm. (plaines peu boisées) ; la veuve à dos
d'or (Euplectes macrourus Gmelin) dont le mâle en livrée nuptiale a une
longue queue noir de jais avec manteau et épaules jaune vif (savanes herbeuses,
éclaircies forestières) ; la veuve dominicaine (Vidua macroura Pallas)
ubiquiste sauf forêt dense. Serle /Morel, 1988 : 240-244. Veuve à dos d'or signalée (Comoé, Marahoué, Azagny), v. noire
(Marahoué), v. dominicaine (Comoé). Bousquet, 1992 : 179.
V.I., n.f.pl. Spéc., argot des prisons.
Vérification d'identité. Les empreintes
digitales qui ont été falsifiées [.] pendant les V.I. FM.,
18.01.1980.
viande, n.f. Dispon., oral, écrit, mésolecte.
1- viande, rare, basilecte. Chair (en parlant d'un humain). L'épine est entrée loin dans la viande de son bras. Je ne peux pas
l'enlever. (Mère de famille, Abidjan, 1982).
DER.: viandé*.
2-
viande-avion, viande avion, V. AVION*.
3- viande
de brousse, usuel. Gibier (à
l'exception du gibier à plumes). Il nous
faut de la viande de brousse [.]. Anoma Kanié, 1978 : 15. Tous les restaurants proposent [.] de la
viande de brousse et ne s'en cachent plus. FM., 08.01.1981. Il est vrai que dans ces lieux [:
maquis*] on ne mange pas que de la viande
de brousse. FM., 21.01.1980. Comment
se fait-il que l'on trouve de la viande de brousse dans tous le maquis*
d'Abidjan et Bouaké alors que la chasse est interdite sur route l'étendue du
territoire national depuis 1971 ? FM., 06/07.03.1982. A Soubré, sur quarante sept maquis*,
vingt-sept vendent de la viande de brousse. FM., 15/16.10.1983. Il est grand temps que les Ivoiriens
comprennent que, malgré le goût appétissant de la viande de brousse, le tort
que nous nous faisons en détruisant notre faune, est grand. FM.,
18.11.1983. Nés, pense-t-on, il y a une
vingtaine d'années d'initiatives
ghanéennes, les maquis vendaient d'abord -en fraude- de la viande de
brousse* et du gin artisanal, d'où leur nom. David, 1986 : 77. [.] mais les tanties* qui se respectent ne
faillissent jamais à la tradition de se procurer de la viande de brousse. A.
Touré, 1985 : 252. Et beaucoup de croire
que les deux vieilles lionnes [: du zoo de Bouaké] encore en vie, finiront comme viande de brousse dans l'assiette d'un
en*-haut-d'en-haut* FM,17.04.1992. Sauce* N'tro *: feuilles d'agnaran, viande de brousse, huile* de
palme*, crabes, tripes de mouton, akpi *, piment, tomates.. (recette), Nouvelle
Presse, 29.04.1993. Trois clients [.]
transpirent à grosses gouttes en avalant les dernières bouchées d'un plat de
riz [.] et d'agouti*[.], la viande de brousse au menu du jour. Krol, 1994 :
70. Et quelle est cette "viande de
brousse" servie dans un village juste au sortir du parc, après Gobazra, à
tous les routiers [.]? Rémy, 1996 : 117. Adaou, ce petit village à l'entrée d'Abengourou est, pour le profane,
le coin des maquis*, l'endroit des viandes de brousse. Ivoir'Soir,
04.11.1997. 30 kg de viande de brousse
saisis. (titre article), Ivoir'Soir, 17.03.1998.
LOC.: tuer* la
viande.
4- viande
de ranch, fréq. Viande
provenant d'un élevage local, par opposition à viande avion* (: viande
importée) et à viande de brousse. Ils
ne sont pas réalistes. Ils veulent que nous achetions de la viande de ranch
alors que nous pouvons avoir cadeau* du phacochère*, de la biche*, de
l'agouti*. Ils nous fatiguent* vraiment ! FM., 17.10.1983.
5- viande,
(tuer la ---- ), loc.verb. V.
TUER*.
viandé, adj. Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte,
mélior. En parlant d'un plat, d'un repas, comportant de la viande,
riche en viande. Donc, pour tout dire,
les funérailles ne promettaient rien : ni beaucoup de colas* et de galettes, ni
un repas viandé et inépuisable, ni même une bonne palabre* pour départager
d'éventuels héritiers [.]. A. Koné, 1980 : 44. En attendant, pas de repas viandés avant deux ou trois jours.
(Infirmier, Korogho, 1990).
vie, n.f. Dispon., mésolecte. Quelques loc.
1- vie,
(jusqu'à la ---- ), loc.adv. Jusqu'à la
fin de sa vie, jusqu'à ce que la mort [nous] sépare. Le jour de ton mariage, tu as promis de prendre Jeannette comme épouse
jusqu'à sa vie et elle a répondu de la même manière. Deniel, 1985 : 158.
2- vie,
(faire ---- privée), loc.verb. En parlant
d'un homme, provisoirement ou non célibataire, mener une vie galante, avoir des
aventures féminines. Patron*, il
faut avancer un peu l'argent. Je suis garçon* et il faut faire vie privée.
(Boy, Abidjan, 1985).
3- vie,
(faire [la] belle ---- ), loc.verb. Mener
grand train, mener la vie à grandes guides. Lui
aussi a fait la belle vie ! Aujourd'hui...il est coxer*. FM.,
09.12.1997. Si tu fais belle vie,
l'argent ne dure pas. (Fonctionnaire, Abidjan, 2000).
viéda, [vjDda], n.m. Spéc., (flore), (de
l'abé). (Coelocaryon oxycarpum Staff.)
Grand
arbre de la fam. des Myristicacées à bois tendre rougeâtre. Lors de la coupe,
un liquide qui rougit à l'air, jaillit en abondance et colore la section en
rouge orangé vif. Aubreville, 1959 : 158.
SYN.: guilo
(attié), nomahia (ébrié).
vieille,
(1), n.f. V.
VIEUX*. Usuel, oral, écrit, jamais de
valeur péj.
1- Femme
âgée, donc respectable, expérimentée et de bon conseil. La vieille voulait dire que
la maman* a une puissance que le père n'a pas, parce que c'est elle qui porte
l'enfant et le nourrit. Akissi Kouadio, 1983 : 87.
2- Mère. Assis sur son grabat, Adou se mit à penser à
sa pauvre mère [.]. La " vieille" devait avoir à peine cinquante ans.
Du Prey, 1977 : 35.
vieille,(2) n.f. Spéc. (faune).
1- Nom
impropre donné assez souvent à la carpe brune*. V. CARPE* BRUNE. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 47 bis.
2- Nom
impropre donné à l'Umbrina steindachneti, de la fam. des Sciaenidae. V.
OMBRINE *. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 51.
3- vieille
du Sénégal, (Bodianus speciosus Bowdich = Diastodon spéciosus Bowdich).
Poisson de la fam. des Labridae à corps oblong, museau conique aux lèvres
épaisses. Sa couleur générale est rose, rougeâtre sur le dos et jaune pâle sur
le ventre avec une large bande verticale brun violet. Les écailles portent
chacune une tache orangée. Seret /Opic, 1981 : 300-302.
vieux, n.m. V. VIEILLE (1)*. Usuel, tous milieux. Jamais de valeur péj.
1- Homme d'âge
et d'expérience. Ancien*. Lorsque
nous vous parlons, nous les vieux, vous devez nous écouter. Dadié, 1956 :
131. Nous-mêmes nous ne sommes pas toujours
d'accord avec nos vieux*, avec nos petits-frères, avec nos coutumes Du Prey, 1979 : 62. Tous les vieux du village affirment avoir vu des vers* de Guinée sortir
de l'eau du puits. FM., 31.12.1980. Il faudrait récolter auprès de Vieux comme vous le faites actuellement
et ne pas les interrompre ou arriver avec un questionnaire pour faire une
interview. Y. Konaté, 1987 : 13. Je
vous écris pour vous demander de tout* faire pour nous présenter non seulement
des danses* mais aussi les histoires du passé que nous n'avons pas pu apprendre
auprès de nos vieux. Télémiroir n°20, avril 1983 (Lettre de
lecteur). Vers vingt-huit ans, il
participait à la danse N'koron avant de passer à trente-cinq ans pour un Vieux
qui, ayant tout appris, tout su, entendu et pratiqué, méritait le respect. Kourouma,
1990 : 61.
2- Terme de
respect permettant d'interpeller un homme d'expérience. Il n'y a pas autre chose dans ta lettre, vieux ! Kitia Touré, 1979 : 68. Au terme des manifestations, nous avons
rencontré M. M.K.K., député-maire de la commune et l'honorable Vieux Y.S. FM.
08/09.10.1983. Vieux, présentez-vous à
nos lecteurs. bas de page:
formule de politesse pour personne âgée. Nouvel horizon, n°138, cité
in Dagnac, 1996 : 148.
3- Père. Hô ! le vieux, fait Ouégnin [.] le vieux arrive!
Anoma Kanié, 1978 : 92. Après ces
paroles qu'Amangoua reçut comme une fronde au front, le vieux prit sa canne se
leva, ouvrit le portail de la palissade et sortit en levant sa tête vers le
ciel. Anoma Kanié, 1978 : 94. [.] le
vieux de la jeune fille estime que le jeune prétendant à la main de sa fille
n'est que le fils d'un aventurier. FM., 30.11.1982.
4- Mari. Elle a trop travaillé avec son
"vieux" Maintenant il lui faut du repos. L'essentiel,
01.03.1995.
5- Vieux, avec
majuscule, Président de la République : Félix Houphouët-Boigny. Le Vieux, comme les Ivoiriens appellent avec
une nuance d'affection, leur Président. FM., Demain l'Afrique,
n°395, 11.1979. "Vive le Vieux, vive
la Côte d'Ivoire". C'est à ce cri scandé par les élèves et la population que
le Président de la République a été accueilli. FM., 18/19.10.1980. Cependant, ils [: les parents d'élèves] en appellent au pardon du Vieux. FM.,
26.02.1982. Le Vieux avait indiqué que
l'année 1984 serait encore difficile, mais le pays ne pouvait croire en
l'effondrement d'une économie si vite transformée en moins de vingt-cinq ans.
David, 1986 : 63.
6- vieux
père, argot nouchi. Grand frère
de la rue, grand frère du métier. Appellation respectueuse donné par les
membres d'un groupe de jeunes délinquants à leur leader. Si le jeton* ne tombe pas, le "vieux père" devient furieux.
Afrique matrimoniale, 22.03.1995. [.]
le "vieux père" a oublié qu'il n'était pas dans sa voiture. Il a donc
émis le désir d'arrêter le car pour acheter de la banane*. Ivoir'Soir,
28/29/30.11.1997. Mais " vieux
père" Piko qu'est-ce-que tu fais assis dans ces escaliers ? (BD). Ivoir'Soir,
08.12.1997..
7- vieux,+
nom propre, adj. Terme de
politesse équivalant à "Monsieur". C'est ainsi que s'est exprimé le vieux Séboké Patrice, gardien de la
forêt aux masques de Duékoué. Ivoir-Soir, 02.09.1992.
vigilant, n.m. Spéc., (Argot du milieu). Bandit
chargé, dans une attaque à main armée ou un cambriolage, de faire le guet afin
d'éviter les surprises et d'aider éventuellement à l'évacuation de ses
camarades au cas où l'opération tournerait mal. Les vigilants surveillent autour de la maison qu'on va piller.
(Informateur, Abidjan, 1982).
village, n.m. Usuel, mélior.
1- village,
unité d'habitation administrative à grande valeur symbolique : lieu privilégié
et garant des valeurs traditionnelles du groupe ethnique, lien majeur entre
tous ceux qui y sont nés.
COMP.: village-centre,
village -hôtel, village lacustre, village-phare, village S.O.S, village
d'enfants S.O.S.
LOC.: aller au
village, à chez nous village.
a) village,
(aller au ---- ), loc.verb. Se rendre
dans son village natal, dans le village où réside sa famille. Patron, il faut je vais au village. Mon
femme ça va avoir petit.*(Boy, Abidjan, 1984). Pendant les vacances, nous allons au village. (Etudiant, Abidjan,
1990).
b) village,
(à chez nous village). loc.adv.
Fréq., oral surtout, basilecte, ou plaisant chez les intellectuels. Chez
nous, au village, dans notre village, par référence implicite au groupe
ethnique d'appartenance. Hé cousin*! A chez
nous* village, c'est trop chaud* même ! On a dansé, on a rigolé, on a bouffé
jusqu'àààààà*, on peut plus même*!" David, 1986 : 134.
c)
"village" entre guillemets désigne généralement Yamoussoukro,
capitale administrative du pays et ville d'importance démographique moyenne,
tout simplement parce qu'il s'agit du lieu d'origine de Président
Houphouët-Boigny. Yamoussoukro
fait l'unanimité. C'est non seulement la capitale de la Côte d'Ivoire, mais le
"village" du père de la nation, Félix Houphouët-Boigny. J.A.-
L'Intelligent, 21/27.11.2000.
2-
village-centre, grosse agglomération servant de pôle d'attraction, par
sa présence sur le bord d'un axe routier important, à un ensemble de
communautés rurales. Village-centre situé
à 12 km de Koum-Fao sur le grand axe Abidjan-Bondoukou, Tankéné est une grosse
agglomération dont la population est estimée aujourd'hui à 3 500 h. FM.,
28.01.1982. Ainsi pour prévenir ces
fraudes, les nommés B.F. et P-B Y. ont eu à sillonner [.] un grand nombre de
villages-centres[.]. L'oeil du peuple, 13.03.1996.
3-
village-hôtel, loc. V.
AUBERGE* VILLAGEOISE. [.]
l'intégration d'un village-hôtel dans son environnement villageois. Rémy, 1996
: 20.
4- village
lacustre, loc. Village
bâti sur pilotis au milieu de la lagune. Tiagba, le village lacustre le plus célèbre de la Côte-d'Ivoire, est la
dernière merveille de la lagune Ebrié à son extrémité ouest. David, 1986 :
107.
5-
village-phare, loc. Village
modèle, village témoin. Dans les
cinq villages-phares, la population a accepté de construire des puits perdus.
FM., 20/21.12.1980.
6-
village-satellite, loc. Communauté
villageoise de petite taille située dans les abords d'un village-centre. Des tournées de sensibilisation seront
effectuées pendant un mois par le préfet de Danané [.] principalement dans les
grands centres et leurs villages-satellites. FM., 03.01.1980.
7- village
SOS, village d'enfants SOS, loc. (1ère
attest. 1965). Village dans lequel sont recueillis et éduqués les
enfants abandonnés. Le premier fut fondé en 1949 par l'autrichien Hermann
Gmeiner. L'association de villages
d'enfants SOS a pour objet de procurer à des enfants orphelins, abandonnés,
délaissés ou relevant de cas sociaux, un nouveau foyer, de l'amour maternel, de
la sécurité affective et matérielle dans une ambiance familiale, ainsi qu'une
bonne éducation socio-professionnelle.[.] En Côte d'Ivoire, le premier village
d'enfants SOS date de 1965. Il est l'oeuvre du Père Martin. FM.,
15.01.1982. Depuis son ouverture le 3
mars dernier, le village S.O.S. abrite 42 enfants en provenance de toutes les
régions. FM., 20.12.1983. J'ai
emporté l'enfant au village S.O.S. et ils ont pris l'enfant sans problème.
Deniel, 1985, 70. Note Ce
"village" de la banlieue d'Abidjan accueille des enfants dont la
situation familiale est précaire. [.]
celle des couples déchirés, divorcés, séparés, laissant leurs enfants au hasard
d'une co-épouse* vengeresse, d'une aïeule désarmée, d'un cousin illettré ou
encore d'un village-SOS quand ce n'est pas purement et simplement de la rue.
David, 1986 : 151. L'hôtel
Intercontinental prend en charge les enfants du village SOS d'Abobo. FM.,
01.10.1990.
vin, n.m. Fréq. oral, écrit.
1- vin de
palme, n.m. V.
BANGUI*/BANDJI, KOUTOUKOU*. Nom donné à la sève, fort appréciée, du
palmier*-raphia, du palmier* à huile (zone forestière), plus rarement à celle
du rônier*(V. VIN DE RONIER) plus savanicole. Au milieu de sa cour*, il avait fait apporter de nombreuses bouteilles
d'eau de vie et de vin de palme. Brétignères, 1881-1890 : 29. Toi qui aimais tant le vin de palme, voici
ta part : reçois notre hommage et dors en paix. Kindo Bouabré, s.d : 53. Un boeuf
aussi gras se mange toujours avec un bon vin de palme. Dadié, 1955
: 60. Tous deux vous ne pensez qu'à vous
énivrer avec du vin de palme [.]. Kitia Touré, 1979 : 66. Sept personnes ont trouvé la mort après
avoir consommé du vin de palme. FM., 19.11.1980. L'accusé avoue cependant avoir ingurgité
quelques doses de vin de palme avant le drame. FM., 24/25.12.1983. Chez Tantie* Mo N'Dri [.] le vin de palme
est roi. FM., 25/26.02.1984. [.]
au lieu de privilégier les boissons locales (vin de palme ou bière de mil*). Tilliette,
1984 : 29. Sève du palmier fraîchement
tirée, ce vin de palme est agréable et désaltérant. très rapidement fermenté,
il pétille alors mais peut devenir dangereux. Biarnès, 1984 : 38. Et boire du vin de palme. Jeune
Afrique, 6-12.04.1995. [.] ses hommes
vaillants, pleins de poisse et de vin de palme. Tierno Monenembo, 1993 :
50. lls [: les Malinkés] prient cinq fois par jour; ils ne boivent
pas le vin de palme et ne mangent pas le cochon ni les gibiers égorgés par un
cafre* féticheur* comme Balla. Kourouma, 2000 : 23.
2- vin de
mil, n.m. V.
DOLO*, TCHAPALO*. A 16 h., les deux
hommes vont consommer du tchapalo* (vin de mil) dans une case*. FM.,
10.07.1981.
3- vin de
rônier, n.m. V. VIN DE PALME. Nom donné plus spécifiquement à
la boisson faite de sève de palmier-rônier. Il
extrait du vin de rônier. C'est ça qui remplace le palmier* par ici. Oussou-Essui,
1999 : 94.
vingt deux
[places], vingt-deux places, n.m.
1- Usuel. V. RAPIDE*. Véhicule de
transport en commun comprenant en principe vingt deux places et assurant les
liaisons interurbaines. Il est 17 h
passées quand un véhicule Renault vulgairement appelé badjan* ou vingt deux
places aborde l'intersection juste en face du Palais de Justice. FM.,
09.07.1982. A Boundiali, on est descendu
tous les deux et on a pris un vingt-deux places pour Daloa. Deniel, 1991 :
67. Nous avons pris un rapide de
vingt-deux places, direction M'Bayiakro. Deniel : 1991 : 122.
SYN.: badian*, car* rapide, gbaka*, mille* kilos, rapide*,
super*-goelette.
2- vingt
deux places, n.m.
Dispon., argot urbain, plaisant. Nom donné à la grande
bouteille de bière bock. Après avoir vidé
une ou deux vingt-deux places*, un litre de gramoxone* on est bien. Note : Vingt -deux places et
gramoxone : surnoms donnés respectivement à la grande bière bock et au litre de
vin Valpierre. Bonnassieux, 1987 : 138.
vipère, n.f. Spéc., (faune).
1- vipère à
corne, V. BITIS*.
2- vipère
bitis, V. BITIS*. Très
dangereux pour l'homme, les vipères bitis et les mambas, serpents verts
arboricoles. Oberlé, 1983 : 26.
3- vipère
dents de scie, V. ECHIS*.
4- vipère
du Gabon, V. BITIS*.
5- vipère
fouisseuse, (Atractaspis). Serpent colubridé qui possède des crochets
venimeux basculant en avant au moment de la morsure, comme une vipère et un
venin actif. Elle dépasse 0,5 m. et est assez commune dans les plantations et
les sous-bois.
6- vipère
hébraïque, (Bitis arietans). Serpent de la fam. des Vipéridés pouvant
atteindre jusqu'à 1,5 m. de long. Ils
aiment à se réchauffer en solitaire sur le sable comme la vipère hébraïque.
Mülhenberg /Steinhauer, 1984 : 13.
7- vipère heurtante, V. BITIS*. Vipère nocturne très commune et très dangereuse. Très vorace, la vipère heurtante supporte un
jeûne prolongé. Marché-Marchad, 1969 : 77.
8- vipère
rhinocéros, vipère-rhinocéros, V. BITIS*.
virer, v. Dispon., mésolecte.
1- virer
qqun, v.tr.
a) Payer qqun
sur un compte. Ce mois ci, on va nous
virer le 30 seulement, paraît-il. (Fonctionnaire, Abidjan, 1998).
b) au passif : être viré, être payé,
recevoir son salaire par virement. J'ai
téléphoné à la banque. On n'a pas encore été viré. (Professeur, Abidjan,
1998).
2- v.tr. Argot urbain. Tromper, surprendre,
posséder. Tu as cru me gagner hein et je
t'ai viré !(: je t'ai eu!, Etudiant, Abidjan, 1987).
vis-à-vis, loc.adv. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Face à face, ouvertement,
franchement. Se regarder vis-à-
vis puis se lier maritalement...pour attendre ensuite trois gros mois ! Que
c'est dur ! Ivoir'Soir, 03.06.1997. Bernard, c'est ce que tu fais ? Tu me trompes vis-à-vis alors qu'on a
rendez-vous ? (BD), Ivoir'Soir, 27.11.1997. Je veux bien m'excuser de vous parler vis-à-vis comme ça. Parce que je
ne suis qu'un enfant. Kourouma, 2000 : 10.
visiter qqun,
v.tr. Fréq., oral, écrit, tous
milieux. Rendre visite. L'encadreur,
j'allais le voir tous les samedis ou bien il venait me visiter et je lui
présentais les paysans. Deniel, 1991 : 102. Pourquoi tu ne me visites pas le samedi ? Je suis toujours chez moi. (Enseignante,
Abidjan, 19886).
vite vite, adv. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam. Très
rapidement. Je finissais vite vite
le ménage et le jardin [.]. Deniel, 1991 : 70.
vivance, n.f. Argot estudiantin, oral, fam., mélior. Art de vivre agréablement. La vivance, c'est se tirer*, sortir la bagne*, cailler* les gos*,
djaffer*, pinter*, danser. (Etudiant, Abidjan, 1984).
vive, vive
rayée, n.f. Spéc., (faune).
(Trachinus radiatus Cuvier). Poisson de mer à corps modérément allongé et
comprimé, de couleur claire ponctué de taches brun noirâtre, couvert de petites
écailles lisses en rangées obliques. Les nageoires sont très épineuses. La
première dorsale, courte et entièrement noire compte six épines venimeuses.
L'opercule porte une forte épine venimeuse dirigée sur l'arrière. Il existe
plusieurs autres espèces : T. armatus, T. lineolatus. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 82. Bien que la chair soit comestible, la vive est localement peu prisée
et redoutée par les baigneurs et les pêcheurs en raison des piqûres parfois
fatales qu'elle peut infliger. Seret /Opic, 1981 : 310.
2- vive
(fausse ---- ), V. FAUSSE* VIVE.
vivre, v.intr. Dispon., quelques loc. verb.
mésolectales ou basilectales.
1- vivre
dans la poche de qqun, argot zouglou,
oral, fam. jeunes urbanisés, péj. Vivre aux dépens de qqun, vivre en
parasite de qqun. / Savez vous ce qu'on
appelle un côcô*/ les côcôs, c'est les gens qui vivent dans la poche / de leurs
camarades. (Chanson "Les côcô". Groupe Les côcôs, corpus T.,
1994).
2- vivre en
popote, mésolecte,
fam. surtout Européens. S'associer à d'autres personnes pour partager le
couvert et parfois le gîte. Il était
comptable dans une entreprise de peinture et vivait en popote avec huit autres
Blancs*. Deniel, 1991 : 39.
vivriers, n.m.pl. Dispon. Presque toujours usité au pl.
Produits cultivés destinés à l'alimentation. La nouvelle culture est associée [.] avec des vivriers tels que le
paddy*, le maïs*, le sorgho*, l'arachide* ou le mil*. (Agronome, Abidjan,
1975).
vitre, n.f. Dispon. oral, mésolecte, basilecte. Vitrine. J'aime aller à la rue du Commerce pour
regarder les vitres des magasins. (Lycéenne, Abidjan, 1990).
voandzou, n.m. Spéc., (flore). (Voandzeia subterranea Thou). Plante annuelle cultivée en région
de savanes (de la fam. des Papilionacées). Le fruit souterrain est une gousse
ronde ne renfermant qu'une graine très dure que l'on consomme cuite en purée.
Roberty, 1954 : 222.
SYN.: haricot* pistache, pois* bambara, pois* de terre,
pois* souterrain, pois de Madagascar, pistache malgache (ces deux derniers
inusités localement.).
vodun,
vodoun, [vodu] / [vodun], n.m. Spéc.,
(religion), (de l'éwé, l. du Togo et du Ghana). Divinité
intermédiaire entre l'Etre suprême et les hommes. Religion répandue au Ghana,
au Togo et au Bénin. Elle était féticheuse*,
adepte du vodun et avec l'âge elle est devenue prêtresse. Deniel, 1985 :
42.
vohou-vohou,
[vouvou], n.m. Spéc., (l. loc. "mélange,
confusion"), (art). Mouvement artistique concernant les arts
plastiques, né dans les années 80 et visant à s'écarter de l'influence
occidentale pour s'inspirer de tous les thèmes traditionnels ivoiriens en
recourant à des matériaux locaux. Représenté par des artistes comme Oliko,
Kouassi Konan, etc. Bien des gens qui, par tempérament, portent
des jugements nuancés, se sentent exclus de ce qui tient plus du vohou-vohou
verbal que de l'analyse. FM., 26.10.1990. Heureuse initiative qui verra se fondre diverses sensibilités de notre
univers pictural. Ainsi près des tenants du vohou-vohou [.] se trouveront des
naïfs. FM.,04.12.1990. Quant
au mouvement "Vohou-Vohou", il s'agit d'une mutation profonde qui a
eu lieu à partir de 1981, délaissant la copie de l'art occidental pour
s'inspirer au contraire de tous les thèmes faisant partle du patrimoine
ivoirien et les exprimer sur des matériaux traditionnels comme l'écorce d'arbre
(tapa*). Rémy, 1996 : 44. Youssouf
Bath est un excellent peintre qui fait partie de la glorieuse épopée du
Vohou-Vohou. Ivoir'Soir, 08.06.1998.
voilier
[atlantique], n.m. Spéc.,
(faune). (Istiophorus albicans Latreille). Très grand poisson
(il peut atteindre 300 cm.) migrateur de la fam. des Istiophoridae, au corps
puissant prolongé en avant par un long rostre à section ronde. Il est
identifiable immédiatement par sa "voile" (sa première dorsale longue
et élevée) bleu cobalt constellée de petites taches noires. Le dos est bleu
nuit s'éclaircissant sur les flancs pour devenir blanc argenté sur le ventre.
Les flancs sont parfois zébrés de bandes verticales constituées de taches bleu
clair. Sa chair est médiocre mais il est très recherché pour la pêche sportive.
Seret /Opic, 1981 : 347-349.
voir, v.tr. Quelques
locutions dispon., mésolectales ou basilectales.
1-
vois-moi, expression destinée à faire comprendre qu'on attend un
cadeau, un pot de vin. V. CAUSER*.
2- voir
brouillard, Argot
estudiantin, oral, fam. Ne rien comprendre. Ce prof cause* bien mais nous, on voit brouillard à son cours.
(Lycéen, Abidjan, 1985).
SYN.: flasher*, foguer*, voir flash.
3- voir
dedans, oral, fam. Etre au
courant. Est-ce-que tu as vu dedans
affaire de Kouakou ? (Lycéen,
Abidjan, 1986).
4- voir flash, argot estudiantin. V. VOIR BROUILLARD. Qu'est-ce que tu racontes, je vois flash ! (Etudiant, Abidjan,
1985).
5- voir les
jambes, loc. verb.
Dispon., oral, (calque de langues loc.), basilecte. Euphémisme
pour "avoir des rapports sexuels avec une femme". Toi un illettré, tu oses porter plainte à un
instituteur ? Tu ne verras plus mes jambes ! FM. 25.06.1980.
voiture
décapotée, n.f.
Dispon,, oral, basilecte, mélior. Voiture décapotable. Son groto* lui a payé une voiture décapotée,
alors. (Etudiante, Abidjan, 1992). Ensuite,
le Président Bédié, dans sa voiture décapotée, a pris un véritable bain de
foule. FM.: 08.03.1996.
voituré, (être
---- ), loc.verb.
Dispon., oral, fam. V. ETRE VEHICULE*. Avoir un véhicule à sa
disposition. Viens avec moi demain faire
les courses. Je suis voiturée. Mon mari n'a pas besoin du chauffeur. (Mère
de famille, Abidjan, 1984).
vokoumi, [vokumi], n.m. (du bété '"l faut secouer"). V. ADONKAFLE*. Qu'est-ce-que c'est que ce jean ? Un vokoumi
? (Lycéen, Daloa, 1985).
voilà +
pron pers, loc.
Dispon., oral, basilecte. Voilà moi : c'est moi, me voilà ! Voilà lui : c'est
lui ! le voilà !Voilà lui!- on quitte*
ici ? Jano, 1987 : 6. Nous deux,
c'est comme ça : voilà lui, voilà moi ! (avec geste montrant deux doigts
joints), (Etudiant, Abidjan, 1990).
voix de la
révolution, n.f. Spéc.,
argot urbain, iron. Comprimé d'amphétamine, utilisé comme drogue
excitante. Tout en lui tendant un de ces
comprimés dits "la voix de la révolution", il tente de le raisonner
: "Toi-même, tu déconnes
quoi." Y. Konaté, 1987 : 46.
voleur, n.m. Dispon., oral, mésolecte, basilecte;
péj.
1- voleur à
deux doigts, V. DEUX*-DOIGTS.
2- voleur
d'âme, sorcier qui s'empare du principe vital de qqun, qui "mange"
son âme. Il était persuadé que son
voleur d'âme était parmi ses camarades de classe ! Bolli, 1977 : 33.
SYN.: mangeur* d'âme.
vomito negro, n.m. V. FIEVRE* JAUNE. C'était
donc le vomito-negro, la fièvre jaune, la terrible et impitoyable fièvre jaune.
Dadié, 1956 : 144.
vorabé, n.m. Spéc., (faune). (Euplectes afer
Gmelin). Petit oiseau de la fam des Ploceidae dont le mâle en vol nuptial
ébouriffe les plumes jaunes de son croupion. Régions marécageuses, rizières.
Serle /Morel, 1988 : 238.
voter qqun,
v.tr. Usuel. Elire,
voter pour qqun. Le nouveau maire
a été voté. FM., 01.12.1980. Mme
S. G. [.] suggère qu'il faut voter un programme et non un candidat. FM.,
29/30.11.1980. Allons, mes chers amis,
votez moi ! ( TV."Comment ça va ?" 02.11.1980. 20h). Nous voterons le candidat Félix Houphouët
Boigny. FM., 26.10.1990.
voyager, v.intr. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Partir en
voyage, être en déplacement, se déplacer, quitter la localité. "Et votre nièce ne savait pas que vous aviez
voyagé ?"-" Non : nous n'habitons pas la même cour*" . M.
Bandaman, 1986 : 312. Leurs deux enfants
qui ne sont pas encore à l'école, ont voyagé avec elle. Bonnassieux, 1987 :
103. Je lui ai demandé comment elle a
voyagé jusqu'à Gagnoa. Krol, 1994 : 129. Mon gars, qui t'oblige à annoncer que tu voyages, si c'est pour
"moisir* ici comme nous. Ivoir'Soir, 27/28.02/01.03.1998.
voyant, n.m. V. CLAIRVOYANT*, DEVIN*,
MARABOUT*. Devin qui prophétise sans recourir à des supports matériels. Sans perdre de temps, on est entré chez Balla, on est allé chez les
magiciens, les voyants, les marabouts*; tous ont dit que c'était l'exciseuse*
et son fils qui avaient jeté le mauvais sort. Kourouma, 2000 : 24.
voyou, adj. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Désignant
un enfant ,avec une nuance d'indulgence affectueuse : dissipé, coquin,
insupportable, polisson. Les
enfants sont trop voyous, je leur ai toujours dit de ne pas s'amuser dans la
boue. FM., 18/19/20.04.1981. Ca
ne nous fatiguait pas de rester au-dehors jusqu'au matin. A ce moment*, j'étais
un peu voyou. Bonnassieux, 1987 : 163.
V.S.N., n.m. Vieilli. (sigle). Volontaire du
Service national, jeune Français qui effectuait son service militaire en
Coopération culturelle et Technique dans un pays africain. Je l'ai connu quand il était VSN et servait à l'Ecole Nationale
d'Administration. Il était mon prof de droit. (Fonctionnaire, Abidjan,
1992).
vrai, adv. Quelques locutions. :
1-
vrai-vrai, basilecte. Emphatiseur
: c'est la vérité ! c'est sûr! On dirait
que vrai-vrai là*, il ne sait pas nager. (BD montrant un homme visiblement
en train de se noyer), (ID., 02/0308.1990). C'était depuis décembre mais ce n'était pas tellement grave par rapport
à maintenant quoi. Maintenant là*, vrai-vrai là*, c'est grave. Corpus Van
Den Avenne, 1995 : 120.
2- vrai de
vrai, mésolecte. Emphatiseur
: je vous le certifie ! je vous jure ! je vous assure ! C'est grâce à elle si je suis en vie, vrai de vrai. Krol, 1994 :
38. Non, vrai de vrai, elle valait rien
cette femme-là. Krol, 1994 : 120.
vraiment, Interj. Usuel. En tête d'énoncé, prononcé avec
ton haut et allongement de la première syllabe, il exprime le dépit,
l'indignation, la réprobation : il n'y a pas à discuter ! C'est sûr et
certain ! Tous les arguments sont
utilisés, même les plus inattendus et les plus avilissants. Devant*, derrière*,
tout y passe. Vraiment Yako*! FM., 10.01.1993. Vraiment, il y a des gens qui cherchent palabre* quoi ! Ivoir-Soir,
20.11.1997. Vraiment, ce Britannique nous
a eus ! Trop* même ! FM. 13.05.1998.