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ATTITUDES EN SITUATION MINORITAIRE.

L'EXEMPLE DE L'ACADIE

 

Annette Boudreau, Université de Moncton

Françoise Gadet, Université de Paris-X

 

 

 

                L'un des intérêts sociolinguistiques présentés par la francophonie est l'extrême variété des situations, qui permet d'illustrer un grand nombre de phénomènes, quant aux pratiques, et quant aux attitudes et représentations linguistiques. Le français partage certes cette particularité avec plusieurs autres langues. Mais pour ce qui concerne les représentations, il offre une situation extrême qui l'isole parmi les langues du monde, à cause d'une survalorisation du standard, de la "belle langue" et de l'écrit, répandue largement au-delà de la seule France, et ayant des effets sur la façon dont les locuteurs perçoivent leur propre façon de parler.

                Nous nous intéresserons ici, à partir de l'exemple de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, aux attitudes des locuteurs devant les langues et les variétés en présence. La situation de l'Acadie s'avère intéressante à plus d'un titre : le français se trouve, à côté de l'anglais, en situation minoritaire, mais pas trop défavorable ; il a jusqu'à une date récente été transmis de façon limitée, surtout familiale (ce qui le valorise en tant que vernaculaire, mais le restreint dans ses usages fonctionnels - et entraîne de nos jours la cohabitation de plusieurs variétés) ; enfin, tout indique que la situation est aujourd'hui loin d'être stabilisée, et qu'il est difficile d'avancer un pronostic sur ce qui pourrait advenir, même à relativement court terme.

 

                L'Acadie désigne la population d'expression française des provinces Maritimes du Canada. Au Nouveau-Brunswick, il y a près de 250.000 Acadiens, 32,6 % de la population. Depuis 1969, le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue du Canada[1] ; les francophones sont concentrés en des zones périphériques, ce qui les protège quelque peu de l'assimilation. Dans la ville de Moncton, dans le sud-est (82.000 habitants, recensement 1991), il y a 34 % de francophones ; depuis 1963 s'y trouve l'Université de Moncton, la plus grande université canadienne entièrement de langue française à l'extérieur du Québec, avec 8.000 étudiants.

                Le Nouveau-Brunswick constitue la deuxième concentration de francophones au Canada après le Québec, même si l'Ontario compte davantage de francophones en nombre absolu. Les Acadiens sont minoritaires, mais ils ont obtenu des droits : la province est bilingue (loi de 1969), et sont reconnus l’égalité de statut des deux communautés, et le droit à des institutions culturelles, sociales et éducatives distinctes (loi de 1981, inscrite dans la constitution canadienne en 1993).

 

Le français parlé en Acadie

                Poirier voit dans l'Acadie l’un des trois foyers principaux du français en Amérique du Nord, avec les français du Québec, et de Louisiane (Poirier 1994 : 237) : "Il [l'acadien] ne peut, d’aucune façon, être considéré comme le continuateur direct d’un dialecte de France [...]. Ses caractéristiques phonétiques et morphologiques se rattachent, dans une large mesure, au français de jadis. L’acadien est donc une variété de français différente de celles qu’on trouve aujourd’hui en France et originale à maints égards par rapport au québécois avec lequel il est plus immédiatement apparenté" (Poirier 1994 : 262).

                Pour Péronnet, on peut aujourd'hui distinguer deux variétés de parlers acadiens, "le parler traditionnel qu’on peut appeler le franco-acadien, et le parler plus actuel, celui de l’ère des villes et des mass-media qu’on peut appeler de façon générale le 'franglais' et de façon localisée [à Moncton] le chiac"[2] (Péronnet 1977 : 215). Elle s’inquiète de la disparition du parler acadien au profit du "franglais", et craint que la survalorisation du français standard n'accélère le mouvement.

                Le sud-est du Nouveau-Brunswick est particulièrement favorable à l'étude des relations entre ces deux variétés de français, acadien traditionnel et chiac, en raison de l'instabilité linguistique qui résulte de deux mouvements divergents : une anglicisation, qui continue d’assimiler nombre de francophones, et une refrancisation de la région de Moncton, réelle bien que discrète[3], qui s’explique en partie par un afflux de francophones à Moncton, pour l’université et pour la relative prospérité économique.

                Avant la mise sur pied d’institutions publiques au Nouveau-Brunswick, les Acadiens parlaient peu le français hors du foyer et de l'école ; en fait, dans les régions où les francophones sont minoritaires, le français était réservé à la sphère privée, et les adultes vivaient une diglossie classique, français à la maison, anglais au travail. Mais plusieurs facteurs ont changé la donne : la "Loi sur les langues officielles", l’arrivée d'agents francophones dans la fonction publique, l’existence d’un espace public français dans la région du Grand Moncton. Les Acadiens ont désormais à parler en français sur leur lieu de travail, et éventuellement à échanger avec des francophones d'ailleurs, de la province, du pays, voire du monde.

                Le français traditionnel suffisait à des besoins de communication restreints. Mais les Acadiens, de plus en plus en contact avec l’extérieur, prennent davantage conscience que leur langue ne correspond pas au modèle international. L'écart entre leur français quotidien et le français standardisé est désormais ressenti comme une inadéquation entre la réalité sociolinguistique ordinaire et la norme requise en situation formelle. Certains réagissent en tendant vers la standardisation, avec plus ou moins de succès selon la distance entre leur français familial et celui du domaine public. D’autres veulent faire de leur vernaculaire un emblème identitaire, comme certains poètes et musiciens. Mais ces affirmations d’identité à travers un objet stigmatisé restent rares : la plupart admettent que le chiac ne peut répondre à toutes les situations de communication.

                À travers l’analyse des attitudes linguistiques de locuteurs à l’égard de l'anglais et des deux variétés de français (acadien traditionnel et chiac), nous tenterons d'appréhender les deux mouvements opposés qui jouent aujourd'hui sur le français au Nouveau-Brunswick, anglicisation et standardisation qui accompagne la refrancisation, car le français standardisé est pratiqué aussi bien par les anglophones bilingues que par les francophones qui adoptent la variété leur offrant une ouverture sur le monde. Nous chercherons aussi à voir comment ces attitudes se concrétisent.

                En fait, c'est bien de trois variétés de français qu'il faudrait parler : français traditionnel, chiac et français plus standardisé[4]. D’une part, l’écart est parfois grand entre français traditionnel et français standardisé ; d’autre part, les locuteurs qui pratiquent un français plus archaïsant répugnent, par solidarité envers leur communauté, à adopter les formes plus standardisées qui vont à l’encontre des normes communautaires. Et l'on sait, comme l'a bien montré Milroy 1980, que les liens communautaires tissés dans les réseaux de proximité sont tout aussi contraignants que la pression vers la norme.

                Nous travaillerons sur deux groupes de locuteurs de la région de Moncton : des adolescents de 17-18 ans (24 entretiens), et des adultes entre 25 et 60 ans de Saint-Joseph et de Moncton[5] (40 entretiens). Tous ont le français comme langue maternelle, ils sont bilingues et ont toujours vécu au Nouveau-Brunswick. Les entretiens, d'une durée de 20 à 30 minutes, ont été réalisés entre 1989 et 1995. Les questions semi-directives portaient sur le rapport aux langues : au français en général, à leur français, à l'anglais.

 

Attitudes à l’égard de l'anglais

                Nos locuteurs s’expriment facilement en anglais. Les anglophones qui partagent leur quotidien (au travail ou dans les commerces), sont rarement bilingues, ce qui oblige les Acadiens à changer de langue. Nous avons voulu savoir comment ils vivent ce bilinguisme pratiquement à sens unique : s’en accommodent-ils ou en souffrent-ils ?

                Les Acadiens, longtemps ballottés entre deux puissances, la France et l’Angleterre, ont la réputation de composer dans les situations conflictuelles. Dans le corpus Adultes, la presque totalité des témoins dit s’accommoder du bilinguisme qu’ils ont à vivre ; ils disent généralement tenter d’obtenir un service en français, mais si le préposé ne parle qu’anglais, ce qui est fréquent en région minoritaire, ils n'exigent pas le service en français.

                À la question "Quand vous allez dans les magasins, vous adressez-vous au commis en français ou en anglais ?", voici quelques exemples des réponses obtenues :

je m’adresse toujours en français (...) je suis bien discret avec ça pis je pousse pas au point de euh de vouloir une / euh / avoir un commis français quand même (Adulte)

 

parfois oui mais souvent non / parce que j’ai pas le temps de m’amuser avec ces choses-là / disons que faut être drôlement patient pis faut drôlement / j’ai l’impression / je me demande si ça prend pas de l’humilité d’attendre dix minutes pour quelqu’un se démerde pis qui vienne te parler en français / pis à part de ça c’est que la personne qui vient s’exprimer avec toi en français / probablement c’est une de ces personnes-là qu’a pas parlé français ça fait un mois pis elle a de la difficulté à s’exprimer… (Adulte)

 

[il dit qu’il est frustré de ne pas pouvoir se faire servir en français puis il ajoute] je suis pas une personne qui va comme exiger je l’ai déjà fait j’ai déjà attendu pour un commis français / je l’ai déjà fait je l’ai déjà fait à plusieurs magasins /tu sais là mais / on le fait pas par manque de temps des fois pis euh on vient tanné c’est une excuse si tu veux/ tu sais j’ai pas le temps d’attendre / mais on accepte ça peut-être aussi inconsciemment / je le sais pas (Adulte)

 

comme je vas tout le temps demander "parlez-vous français" ben c’est souvent qu’ils allont me dire non / so je vas être obligée de sortir mon anglais / le peu que j’ai / je sais que zeux me parleront pas français / je sais que moi je peux me débrouiller so je vas arranger ça de même (Jeune)

 

Les deux groupes acceptent donc aisément de changer de langue. Ce sont évidemment toujours les minoritaires qui sont bilingues, et même si la province est officiellement bilingue, l’anglais domine dans le sud de la province (Doucet 1995, Phlipponneau 1991). Le mélange de langues qu'est le chiac est-il le reflet de la situation de bilinguisme inégalitaire que vivent les Acadiens minoritaires ?

 

Attitudes à l’égard du chiac et pratiques correspondantes

                Dans leurs jugements explicites, les deux groupes de témoins rejettent le chiac, soit parce qu'il symbolise l’aliénation linguistique en reflétant le contact avec l’oppresseur, soit parce qu'il constitue un ghetto linguistique qui risque d'isoler les Acadiens des autres francophones. Pourtant, si les témoins sont unanimes à condamner le chiac, beaucoup d'entre eux font usage de certains des éléments qu’ils stigmatisent :

en parlant le chiac / je crois qu'on sait touT que c'est pas une belle langue si tu veux (rires) mais je crois que c'est partie de l'Acadie (Adulte)

 

on parle mal le français là chiac on parle comme half anglais half français (Jeune)

 

                Chez les adultes, sept témoins emploient à des degrés divers des mots anglais ; il s’agit surtout de mots de liaison tels que so, but et because. Mais dans ce groupe, ils demeurent sporadiques et rares. Chez les jeunes, on trouve une plus grande variété d’éléments anglais : éléments lexicaux tels que right now (maintenant), car (voiture), way (manière)…, et éléments grammaticaux tels que so, but, back, whatever ; nous rencontrons aussi des combinaisons lexème anglais + morphème français : mover (déménager), shopper (magasiner, faire ses courses), partyeux (fêtard)…

                Comme chez les adultes, on constate chez les jeunes une grande disparité, mais avec une forte progression par rapport aux adultes : un jeune utilise 68 termes anglais (dont 35 so) dans un entretien, et seuls deux témoins n’en ont utilisé aucun. On peut donc se demander s'il s'agit d'un phénomène transitoire lié à l'âge et à la pression du groupe de pairs, ou si les jeunes actuels, devenus adultes, persisteront dans leur emploi de mots anglais.

                Mais le phénomène le plus remarquable, c'est la forte corrélation entre fréquence des archaïsmes et usage des termes anglais. Nous y reviendrons après avoir examiné les attitudes à l’égard des archaïsmes.

 

Attitudes à l’égard des archaïsmes

                Peu de jeunes font des commentaires sur les archaïsmes ; s’ils en font, ceux-ci portent toujours sur les formes lexicales (sans doute plus saillantes) dépréciées par rapport aux expressions standard. Voici des commentaires sur des expressions archaïques qui d'après eux ne seraient pas comprises des Québécois :

comme il y a une fois j’ai dit j’ai mal au tchœur ben nous autres on dit tchœur ben zeux par là c’est cœur ben ils savaient pas en touT quosse je parlais about (Jeune)

 

ben nous-autres on va dire des hardes je crois pas qu'ils allont trop comprendre euh on dit pas du linge / on dit tout le temps des hardes… nous autres on va dire des hardes je crois pas qu'ils allont trop comprendre (Jeune)

 

                Si les jeunes n’utilisent de fait que très peu d’archaïsmes lexicaux, ils font un usage abondant d'un archaïsme grammatical : -ont à la troisième personne du pluriel : ils aviont, ils restont, il faut qu’ils couriont… (aux temps présent, imparfait, passé composé, plus-que-parfait et subjonctif présent). Nous en avons trouvé dans 17 entretiens sur les 24, de 31 formes dans une même conversation à une seule dans une autre. Mais ils ne les évoquent à peu près jamais dans leurs commentaires métalinguistiques.

                Les adultes s’accommodent des archaïsmes, dont ils font un usage modéré. Ce sont surtout des éléments lexicaux : un petit brin (un peu), un élan (bout de temps), ou des traits de prononciation : s’ostiner (s'obstiner), quand-ce que (quand-ce que tu viendras)… ; mais aussi des éléments morpho-syntaxiques, surtout dans les formes verbales : il faut que tu peuves, que tu faises ; ils aviont, ils étiont.

L0 qu’est-ce que tu trouves qu’est pas nécessairement bon dans le français d’ici

L1 c’est les expressions pis les / beaucoup de mots anglais pis des j’avions pis j’étions là /ça je trouve ça vraiment dur à mon oreille là / ils aviont pis ça là / je trouve ça vraiment dur à mon oreille (Adulte)

 

 

L0 bien parler français ça voudrait dire quoi

L1 ça voudrait pas dire parler comme la Sagouine[6] / ça voudrait dire parler avec d’autres mots ou avec un autre accent [...] les vieux mots de la Sagouine me semble que c’est pas bien parler mais asteure que c’est pus pareil mais on a ça pareil / on a ça dans la tête pareil /parce que c’était là avant (Adulte)

 

                Nous constatons le même phénomène chez les adultes et ches les jeunes, même si l'on rencontre davantage de mots anglais chez les jeunes : l'opposition se fait entre mouvement vers une certaine standardisation, qui tend à exclure à la fois les anglicismes les plus apparents (plutôt lexicaux que syntaxiques) et les archaïsmes ; et présence manifeste à la fois d’anglicismes et d’archaïsmes. Voici des exemples de ce dernier cas :

il y en a malheureusement ils avont pardu leur français pis asteure /il y en a de zeux qui parleront jamais français de nouveau / ben ils allont toujours rester avec un nom acadien (...) pis je trouve c’est de valeur / tu sais parce qu’ils avont pardu un petit peu de quosse que les ancêtres essayaient de garder là tu sais / mais je veux dire ils allont vivre pis allont être heureux quand même [il parle ensuite des gens de Louisiane] j’essaye de m’imaginer d’arriver à Louisiane pis de voir comme un village de Shédiac ou de quoi comme ça qui parle français (...) so ça fait feeler bien là c’est chaud au cœur tu sais de voir que si on tient longtemps… (Adulte)

 

ouais ça ça va être alright | parce que je serai pas comme touT perdue là je vas sawouère un petit brin quosse que je fais pis où-ce que je vas (xxx) (Jeune)

 

Voici au contraire un discours tendant davantage vers le standard :

L0 bon est-ce que la langue française est importante pour toi est-ce que tu trouves c'est c'est quelque chose qu’il faut continuer….

L1 je trouve ça c'est très très important je sais que si moi j'ai des enfants / que mon mari soit anglais bilingue français je sais pas mais moi j'instruis mes enfants en français / il me semble que / si on commence moi je regarde mes amis qui sont anglais ils sont en programme d'immersion pis on dirait qu'ils ont vraiment beaucoup de difficulté à tu sais la grammaire française elle est pas toujours facile (rires)

L0 non

L1 pis hum je pense que c'est plus facile de commencer en français pis apprendre l'anglais comme langue seconde que ça serait de commencer en anglais pis apprendre le français comme langue seconde [...] quand-même je pense que le français c'est une très belle langue pis euh ça serait vraiment dommage si on la perdait (Jeune)

 

                On aurait pu s'attendre à ce que la population jeune se distingue fortement des plus âgés, en se débarrassant des structures archaïsantes. Or, les témoins ne semblent pas avoir conscience de les utiliser, en particulier pour la structure verbale ils-ont : ils évoquent quelques lexèmes comme particularismes, mais à peu près jamais cette forme, qu’ils utilisent pourtant fréquemment. Ce sont les adultes qui en font mention, peut-être parce que des contacts plus diversifiés les rendent plus sensibles aux usages variés, et donc plus conscients de leur propre façon de parler.

 

Conclusion

                Les Acadiens sont davantage présents sur la place publique en tant que francophones, et plus seulement en tant que bilingues, avec des besoins de plus en plus divers. Une nouvelle donne sociale et économique crée de nouvelles attentes en matière de langue, et le français tend vers une certaine standardisation, car la variété de français qui convient aux besoins de communication immédiats ne permet pas toujours de répondre à des fonctions plus formelles.

                Anglicisation et standardisation polarisent les transformations que traverse l’Acadie du Nouveau-Brunswick. Pour ne pas aliéner les francophones qui parlent un français plus ou moins éloigné du standard, il faudrait savoir reconnaître une place à leur variété dans le répertoire linguistique. Ne pas en tenir compte, c’est favoriser l’anglicisation. Si leur variété de langue est dévalorisée, ils pourraient se tourner vers l'anglais, où ils savent que leurs productions ne seront pas jugées et qu'ils peuvent s'abriter derrière le fait que ce n’est pas leur langue maternelle.

                Aussi est-il difficile d'imaginer ne serait-ce qu'un avenir à court terme pour le français en Acadie. Les différents facteurs qui peuvent jouer sont d'orientations contradictoires, mais aussi de poids inégal, aussi bien dans les représentations linguistiques des locuteurs que dans les facteurs externes institutionnels (enseignement, économie, législation).

                On a aussi pu voir au passage comment les attitudes et représentations révélées par les discours tenus, qui tournent souvent à la rationalisation, doivent être relativisés à travers le filtre de ce qui se manifeste dans les pratiques (Gueunier à paraître).

 

 

Bibliographie

 

DOUCET M. (1995). Le discours confisqué, Moncton : Éditions d'Acadie.

GUEUNIER N. à paraître. "Attitudes and representations in sociolinguistic theories and practice", International Journal of the Sociology of Language.

MILROY L. (1980). Language and Social Networks, Oxford : Blackwell.

PÉRONNET L. (1977). "Le parler acadien", dans Mémoires de la société royale du Canada, quatrième série, tome XV, Ottawa.

PERROT M.-E. (1995). Aspects fondamentaux du métissage français/anglais dans le chiac de Moncton (Nouveau-Brunswick), thèse de doctorat, Paris-III.

PHLIPPONNEAU C. (1991). "Politique et aménagement linguistiques au Nouveau-Brunswick", dansVers un aménagement linguistique de l'Acadie du Nouveau-Brunswick, Centre de recherche en linguistique appliquée, Université de Moncton, Moncton, pp. 51-63.

POIRIER C. (1994). "La langue parlée en Nouvelle-France : vers une convergence des explications", dans Les origines du français québécois, (dir. R. Mougeon et É. Béniak), Québec : Les Presses de l'Université Laval, pp. 237-273.

 



[1] Les autres provinces sont officiellement unilingues anglais, sauf le Québec dont le français est la langue officielle.

[2] Le chiac est la variété de français populaire parlée surtout dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, qui se caractérise par l’insertion de mots anglais dans des structures françaises. Il s’agit surtout de mots-noyaux comme so et but, mais aussi d’éléments lexicaux comme watcher (Perrot 1995). Un même énoncé est souvent le siège de mélanges entre français traditionnel et chiac.

[3] Cette refrancisation, timide, passe par les nombreuses institutions provinciales francophones de Moncton. Cependant, le caractère français de Moncton n’est guère ostentatoire, l’affichage publicitaire demeurant presque exclusivement en anglais.

[4] Nous avons bien conscience de la difficulté de définir des "variétés", et d'une certaine façon c'est de plusieurs continuums qu'il s'agit. Mais les distinctions entre les pôles sont suffisantes pour que l'on puisse se permettre de parler de différentes variétés du français.

[5] Moncton est une ville mixte où le chiac est une des variétés parlées par les francophones. Saint-Joseph comporte 96,9 % de francophones, qui parlent à la fois chiac et acadien traditionnel.

[6] Allusion à l’ouvrage d’Antonine Maillet, la Sagouine, qui regorge d’expressions archaïques.