A

A, prép. Fréq., mésolecte ou basilecte. Nombreux écarts écrits et oraux par rapport au frs central.
- Confusion avec " en ". [.] la Fégafoot a remis à main propre sa dernière réponse. (L’Union, 15/11/1984). Ce sobriquet [.] avait provoqué bien des déboires aux populations qui, par dérision ou par inadvertance, le prononçaient à sa présence. (Allogho-Oke, 1985 : 73). Pour le chef de l'Etat, l'affaire est entre les mains de la justice qui tranchera à temps opportun. (L’Union, 30/11/1989). A l’absence de cette manifestation [.]. (Pétrolier*, 35 ans, 1994). [.] Les différents entretiens à tête-à-tête avec son homologue gabonais [.]. (L’Union, 23-24/11/1996).
- Sur (pour la désignation d'un lieu = rue, route, place ...). [.] le domicile, situé à l'avenue. (L’Union, 21-22/10/1989). [.] dimanche 19 janvier 1992 à 11h : meeting à la place de l'Indépendance de Moumana. (L’Union, 17/01/1992).
- Par modification de la construction verbale : adjonction de à (V. FAIRE BENEFICIER* A, FAIRE* PROFITER A QQN DE QQCH.), suppression de à : V. ASSISTER*, substitution de préposition (V. ATTENDRE* À , AVOIR CONFIANCE A*, AVOIR* AMBITION A).

AAKIÉÉ !, interj.V. AKIE*.

ABACOST, n.m. Fréq., (abrév. de : " A bas le costume [européen] "), slogan zaïrois lors de campagnes en faveur de l'authenticité), oral, fam., tous milieux. Costume masculin constitué d'un pantalon et d'une veste en tissu léger, non doublée et portée sans chemise ni cravate. Tu as vu, il est habillé en abacost. (Fonctionnaire, Libreville, 1994). Pourquoi tu ne mets jamais l’abacost ? (Etudiant, Libreville, 1998).

ABALÉ, n.m. Spéc., (de l'ébrié, l. kwa de Côte-d'Ivoire.). (Combretodendron africanum Excell.). Grand arbre de forêt secondaire de la famille des Lecythidacées, exploité pour son bois et à utilisations en pharmacopée traditionnelle. Bois blanc jaune dense. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 214).
SYN. : abiné (du fang), mbindji (du mpongwè).

ABAMBO, n.m.pl. (sing. : IBAMBO). Spéc., V. IBAMBO*, GENIES*, (du mpongwé " mânes "). Sortes de revenants, considérés souvent comme malfaisants. [.] les abambo que les populations gabonaises regardent le plus souvent comme des esprits malfaisants. Ces âmes errantes rôdent auprès des habitations, en particulier, auprès des cases* qu'ils ont habitées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 21). Il semblerait donc [.] que la plupart des hommes masqués du Gabon et la figuration même de certains masques*, ne fussent que des représentations fallacieuses d’abambo utilisées par les initiés, dans le seul but d’impressionner les profanes, un peu comme le choc psychique causé par un rite de passage. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 142). Les abambo sont des fantômes [.] condamnés à revenir sur terre parce qu'ils n'ont pas eu une vie exemplaire. (Rémy, 1987 : 32) .
COM. : ne prend pas la marque —s du pluriel français.

ABANDJA, VAR. BANDJA, n.f. Fréq. (du mpongwé : " réjouissances célébrant naissance ou circoncision "). Danse traditionnelle de l'ethnie mpongwé, célébrant la naissance de jumeaux. Pour fêter la naissance de jumeaux, les M’pongwé ont l'abandja. (Rémy, 1987 : 257).
ENCYCL. : dans de nombreuses ethnies africaines, la naissance des jumeaux a des connotations magico-religieuses soit bénéfiques, soit maléfiques selon la tradition orale.
SYN. : bandja*.

ABANG, n.m. (du fang), V. MANDJI*, IROKO*.

ABATTEUR, n.m. Fréq., mélior. Bûcheron exclusivement chargé de l'abattage des arbres forestiers géants. " Ce sont des abatteurs ? " - " Oui, répond Dejardins, de vrais durs. ". (Brouillet, 1972 : 172). Il devait cette force à son passé d'abatteur d'okoumé. (Okoumba Nkoghe, 1993 : 21).

ABEAU, n.m. Usuel, (abrév. de beau-frère), fam. Beau-frère. Abeau, ça va ? (Etudiant, Libreville, 1999). — " Abeau, c’est quoi ? " - " C’est le beau-frère. " (Fonctionnaire, 23 ans, Libreville, 1999).
 

ABÈGNE, VAR. ABÊGN, ABÈ, n.m. Dispon. (du fang " maison commune des hommes "). Maison commune, placée au bout du village où les hommes ont coutume de se réunir. V. CORPS* DE GARDE. [.] lorsque tout le monde est bien groupé dans l’abène (case* à palabre), on montre les douze images du catéchisme illustré des vérités nécessaires composé par Monseigneur Le Roy [.]. (Raponda-Walker, 1910 a : 6). Autrefois, chez les Fang, l’abègne faisait surtout fonction de corps* de garde. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983: 197). La protection s’appuyait sur les maisons communes des hommes, tel que l’ " abêgn " des Fang — celles surtout qui étaient placées en bout de village — si bien que l’habitude s’est prise de les dénommer " corps* de garde ". (Pourtier, t.1, 1989 : 159).
SYN. : abong, banza/bandza*, case* à palabres, case* commune, case* de réunion, corps* de garde, ebanza*, mbandja*, temple du bwiti*.

ABEUL, n.m. (du fang.), V. AÏELÉ*.

ABEUM, n.m. Spéc. (Gilbertiodendron grandistipulatum [de Wild] J. Léonard) . Grand arbre des forêts-galeries, de la fam. des Légumineuses-Césalpiniées, à la floraison rouge, rose et blanc, spectaculaire. (White/ Abernathy, 1996 : 200)

ABINÉ, n.m. (du fang " abing "), V. ABALE*.

ABONG, n.m. V. CORPS* DE GARDE. Au milieu de cette rue, de distance en distance, sont échelonnées des cases isolées ou corps* de garde, lieu de réunion des hommes. Elles portent suivant les régions les noms d’abong ou banza*. (Maignan, 1931 in Pourtier, 1989 : 159).

À BON PRIX, loc.adv. Usuel, oral surtout. Bon marché. Pas cher. A bon prix ! A bon prix ! (Commerçante au marché, Libreville, 1999). Ce soutien*, je l’ai eu à bon prix à Mont-Bouët. (Educatrice prescolaire, Libreville, 1999).

ABRICOTIER D'AFRIQUE, VAR. ABRICOTI,n.m.Spéc. (Mammea africana Don.). Grand arbre de la famille des Guttiferacées et à bois rouge brun exploité. Il porte des fruits énormes à pulpe juteuse jaune comestible. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 199).
ENCYCL. : les fruits acidulés se mangent de préférence quand la pulpe est blette. Localement, l'arbre passe pour avoir des vertus magiques bénéfiques.
SYN. : oboto (du mpongwé).

ABRI-CUISINE, n.m., Dispon.,mésolecte. Sorte d’auvent sous lequel se prépare le repas. Tous les accès étaient piégés pour éviter les attaques-surprises et les vols. En fait, chaque lignage disposait d’un lieu de réunion et de vie commune en dehors des cases* des femmes et des abris-cuisines. (Perrois, 1992 : 18).
COM. : pluriel : abris-cuisines.

ABSENTER QQN, v.tr. Usuel, mésolecte, basilecte. Venir rendre visite à quelqu'un qui est absent. Parce que les visiteurs qui absentent les copains [.]. (Nyonda, 1981 : 146). Absenter quelqu’un au Gabon signifie que l’on est venu rendre visite à quelqu’un qu’on n’a pas trouvé. (Ibid. note 1). Je suis venu plusieurs fois vous absenter. (Etudiant, Libreville, 1994). Je suis venu chez toi je t’ai absenté. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). L’autre jour, je suis passé chez toi, je t’ai absenté à deux reprises. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

ABVUP, n.m. Spéc., (du fang). Reliques vénérées des ancêtres (crânes en particulier) ou représentations symboliques de ceux-ci (statuettes). Que sont enfin les abvup des Fang ? statuettes ou crânes d'ancêtres* ? (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 70).

ACACIA DU CONGO, n.m.V. ARBRE* À SEMELLES.

ACAJOU, n.m. Spéc.
1- Terme générique transposé de l'arbre américain (Swietania sp.) à l'espèce africaine Khaya, botaniquement assez différente mais fournissant également un bois rouge de qualité. Bois rouge de cet arbre. Je sors déjà des acajous, ces bois si prisés en ébenisterie. La variété khaya ivorensis est particulièrement recherchée. (Dedet, 1984 : 296). A l’origine, l’acajou, l’ébène* et des essences diverses étaient recherchées par des exploitants, en même temps que l’okoumé*. (Gaulme, 1988 : 118).Les 16 hectares, divisés en parcelles, sont plantés de la plupart des essences du Gabon : teck*, okoumé*, acajou, fromager*, [.], kévazingo*, movingui*, andoc*(Caparros, 1997 : 76).
COMP. : acajou à pomme, acajou blanc, acajou d'Afrique, acajou des marais, acajou du Gabon, acajou jaune d'Afrique, acajou rouge, acajou résineux, acajou rosé d'Afrique, pommier* acajou.
2- On distingue :
-  ACAJOU À POMME,V. POMMIER*-ACAJOU.
- ACAJOU BLANC, (Khaya anthoteca. [Wellw.] C. DC). Grand arbre forestier de la famille des Méliacées au bois plus clair que les autres khaya, d'un blanc rosé. [.] avec le khaya anthoteca, l'acajou blanc qui se vend moins cher que le bois* rouge, on n'a jamais ce genre de surprise [: du bois muleté*]. (Dedet, 1984 : 297).
- ACAJOU D'AFRIQUE, V. ZAMINGUILA*.
- ACAJOU DES MARAIS, (Eucalyptus robusta Smith). Arbre de reboisement et d'ornement, naturalisé, et utilisé comme bois de construction. (Raponda- Walker/ Sillans, 1961 : 310).
- ACAJOU DU GABON,V. ZAMINGUILA*. [.] un garde-forestier qui vous montrera les différentes espèces d’arbres et leurs vertus : [.] le mbebame* ou acajou du Gabon [.]. (Elsener, 1997 : 33).
- ACAJOU JAUNE D'AFRIQUE, V. BILINGA*.
- ACAJOU ROUGE, V. ZAMINGUILA*.
- ACAJOU RÉSINEUX,V. NIANGON*.
- ACAJOU ROSÉ D'AFRIQUE, V. BOSSÉ*.

ACANTHE ÉPINEUSE, n.f.Spéc. (Acanthus montanus T. Anders.). Sous-arbrisseau de la famille des Acanthacées dont les feuilles sont utilisées en pharmacopée traditionnelle. Les jeunes pousses d'acanthe épineuse cuites avec des arachides* et du beurre d'odika* sont employées pour calmer les maux de ventre. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 39).

ACCÈS DE PALU, n.m.Usuel. V. PALU*. Accès de paludisme. Je crois qu’il est au bord d'un accès de palu. (Charnay, 1983 : 179). Je crois que je couve un accès de palu. (Enseignant, Oyem, 1986).
SYN. : coup* de palu.

ACCIDENT, (FAIRE L' ---- , FAIRE UN ---- ), loc.verb. Fréq., mésolecte, basilecte. Avoir un accident qu’on en soit responsable ou victime. Mon oncle a fait l'accident à N'Kembo. (Sage-femme, Libreville, 1984). Elle avait fait un accident. (Serveuse de bar, 21 ans, Libreville, 1994). Quand on fait un accident, soit vous avez buté quelqu’un soit vous avez trouvé la mort. On a fait un accident quand on est soit victime ou responsable. (Fonctionnaire, 23 ans, Libreville, 1999).

ACCOMPLIR LES COUTUMES, loc.verb.Vx,recherché. Faire les cérémonies traditionnelles de libations et d'échanges de cadeaux marquant une rencontre favorable. Et puis, dis-lui que le moment est venu d'accomplir les coutumes. (Nyonda, 1981 : 105).

ACCOUCHER, v.tr. Fréq., mésolecte, basilecte. Accoucher de, mettre au monde, au propre comme au figuré. Le père Jérôme a donc (enfin) décidé de quitter les maquis* de la Sébé et de la Brikolo, où il s’était librement retiré pour accoucher son PGGI. (L’Union, 22/09/1992 ). Le médecin lui a dit qu'elle va accoucher les jumeaux. (Cadre administratif, Libreville, 1994). Sa sœur a accouché une fille hier soir à l’hôpital général. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

ACCOUTRÉ, adj.Fréq. Habillé (au sens ancien, sans connotation péj.). Accoutrés à l'espagnole, des blancs* se tenaient derrière leur bascule romaine. (Allogho-Oke, 1985 : 66). A l'examen, il faut être bien accoutré. (Etudiant, Libreville, 1986). Ici, quand on dit tu es bien accoutré, on se dira " on est super ! ". (Intellectuel, 23 ans, Libreville, 1999).
DER. : accoutrement*.

ACCOUTREMENT, n.m. Fréq., sans connot péj. Habillement, Vêtement. Jeudi matin, vers 10 heures, Bilanga débarqua à son premier domicile, d'un taxi pris certainement en course. Sac en bandoulière, son magnum dans son accoutrement. (L’Union, 13/11/1989). Dis donc! Quel accoutrement! Tu vas voir un ministre ou quoi? (Fonctionnaire, Libreville, 1989). Les accoutrements de nos jours sont différents de ceux d'hier. (Etudiant, Libreville, 1994). Les Béninois mais aussi certains Togolais et Nigérians, coupables du délit "d'accoutrement" (ou simplement parce qu'ils portaient les mêmes scarifications ethniques que les premiers) furent molestés. (Jeune Afrique,09-17/02/1995).

ACCROCHER, v.tr. Fréq., argot, mésolecte, sans connot. Séduire et entraîner, "soulever" (en parlant d'un partenaire sexuel éventuel). Sitôt arrivés, ils se lancent dans une bamboula* démentielle. Au cours de celle-ci ils accrochent une généreuse Equato-Guinéenne* qui les accueille chez elle. (L’Union, 02/02/1989). La fille que tu viens d'accrocher, je la connais, méfie toi! (Etudiant, Libreville, 1990)

ACCROUPIR, (S'-----, loc.verb.pron.Fréq., recherché. Euphémisme pour "assouvir des besoins naturels", plus particul., déféquer. V. CABINER*. Il demanda le lieu où l'on va s'accroupir. (Okoumba-Nkoghe, 1986 : 22). Agnassa-aux-cheveux-épars, vas-tu t'accroupir sur la racine pour un excrément, loin des regards...(Okoumba-Nkoghe, 1989 : 15).

ACCULER, v.tr.dir. Spéc. Au football, bloquer l'adversaire dans la surface de réparation. A la reprise, les poulains de De M. deviennent les maîtres du jeu, acculant, grâce à leur technique la défense oyémoise* renforcée. (L’Union, 15/11/1988).
COM. : dans cette construction, il n'y a pas de double complément comme dans " acculer qqun à qque chose ".

ACCULTURATION, n.f. Fréq.,lettrés, souvent péj. Processus par lequel une population locale tend à se couper de ses racines culturelles pour adopter un mode de vie et de pensée occidental. Frottées de longue date aux Européens, elles [: les populations gabonaises de la Côte] en ont pris certaines manières et précocement amorcé le processus d'acculturation, spécialement les Mpongwé. (Pourtier, t.1, 1989 : 62).

ACCULTURÉ, n.m. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, péj. Insulte, sous-entendant que celui à qui l’on s'adresse est une sorte de valet de l'occidentalisation, un être faible qui ne sait que copier et qui trahit ses racines. Espèce d'acculturé ! c'est où ton pays ? (Ingénieur, Libreville, 1994).
DER. : acculturation*.

À CET EFFET, loc.adv.Fréq., écrit surtout, lettrés.
1- A cette occasion. Il y a trois mois déjà que notre très cher époux et père [.] a été rappelé à Dieu. A cet effet, Mme Veuve [.] informe* qu'une messe anniversaire sera célébrée. (L’Union, 08/11/1988).
2- C'est pourquoi, compte-tenu de ce qui vient d'être dit. La série trafiquée est la 9.4.85 916. A cet effet, il est demandé aux détenteurs de billets de cette série de bien vouloir vérifier[.](L’Union, 15/11/1988).
3- Dans cette optique. Après l'indépendance [de l'Angola] [.] l'UNITA va prendre le maquis [.] pour combattre les Angolais et le gouvernement légal de Luanda. A cet effet, depuis 1975 donc, les bilans des agressions armées [.] de la part de l'UNITA et de l'Afrique du Sud sont éloquents. (L’Union, 11/11/1988).

À CÔTÉ DE,loc.prép. Fréq, écrit surtout. En sus de, en plus de. A côté des musiciens, le cabaret des artistes se propose d'accueillir des groupes de danses traditionnelles. (L’Union, 26/01/1989).

À CONTRE-PIED, loc.adv. Dispon., mésolecte, basilecte. A l’improviste. De façon inopinée. Tu m’as pris à contre-pied. Je ne t’attendais pas. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Je suis tombée sur elle à contre-pied dans une boîte. (Etudiant, Libreville, 1999).

À-CÔTÉS,n.f.pl.,Fréq., oral surtout, mésolecte, fam. Maîtresses, femmes avec lesquelles un homme marié a des aventures discrètes et passagères. Elle [: ma femme] dit souvent que je reste avec mes à-côtés. (Allogho-Oke, 1985 : 131). Tu comprends, avec ses à-côtés, il n'a plus d'argent pour ses enfants. (Mère de famille, Port-Gentil, 1990).
SYN. : bureau*, deuxième* bureau.

ACQUÉRIR (S'---- DE QQUE CHOSE), v.pron. Fréq., écrit, recherché. S'enquérir de, s'informer de qqch. pour en tirer profit.lI serait souhaitable que [.] l'on traverse la frontière pour s'acquérir de la méthodologie de nos voisins. (L’Union, 30/01/1992). Il faut faire des stages pour s’acquérir des technologies. (Contremaître, Port-Gentil, 1994).

ACTE, n.m. Entre dans quelques locutions :
-  ACTE, (FAIRE UN ---- ),loc.verb. Dispon., oral, mésolecte. Agir, faire une action.Fais un acte ! (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Ne reste planté come ça, fais un acte ! (Fonctionnaire, Libreville, 1996).
SYN. : poser un / des actes*.
- ACTE (POSER UN / DES ---- ), loc.verb. Fréq., recherché. Agir, faire une action. Il reprocha à sa femme d’avoir pris l’initiative de poser des actes qui étaient au-dessus de son rôle. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 248). Si nous devions poser un tel acte, ça serait sur Sita, puisque lui seul constitue l’obstacle. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 276).
SYN. : faire un acte*.

ACTIVISME, n.m. Fréq., lettré, mélior. Militantisme, zèle révolutionnaire. Le multipartisme en Afrique aujourd'hui, on le doit essentiellement à l'activisme de certains intellectuels. (Cadre administratif, Libreville, 1994). Il faudrait un peu plus d'activisme chez les gens ! (Etudiante, Libreville, 1994).

À DIRE QUE, loc.conj. Dispon., écrit, lettrés, recherché. En constatant que. A dire que, malgré la crise financière qui frappe le pays, certaines sociétés continuent de verser des salaires mirobolants à leurs cadres, on ne peut que crier au scandale devant les détournements et les malversations signalées dans ces grosses boites. (L’Union, 09/02/1989).

ADJIMER, v.tr. V. BIFFER*. J’ai adjimé chez Marie, tu connais, le restaurant ? (Jeune, Libreville, 1999).

ADJOUWI, v.intr. Dispon., (du mpongwé " il est mort "), basilecte. Est mort, agonise. Franchement le Gabon adjouwi. (L’Union, 11/09/1992 ). Quand quelqu’un est mort, ma mère dit en français qu’il est adjouwi. Il y a beaucoup d’Oroungou qui emploient " adjouwi " en français. (Etudiante, Libreville, 1999).

ADMINISTRATEUR, VAR. ADMINISTRATEUR DE BROUSSE, n.m. Vx mais encore disponible à l'écrit.V.COMMANDANT*.Fonctionnaire français de l'époque coloniale, placé à la tête d'un cercle* ou d'une subdivision. L'administrateur, souvent seul dans son poste éloigné, représente tous les éléments de l'autorité. Il est pouvoir législatif : il essaie de faire concorder les lois françaises et le code de l'indigénat* avec les bonnes coutumes* du pays.[.] Il est pouvoir judiciaire.[.] Il est chef de l'état civil [.]. Enfin il est pouvoir exécutif et justicier [.]. (Grébert, 1928 : 11). Déjà je regardais en arrière le compte de mes réalisations, compte classique qui devait ressembler à celui de beaucoup d'administrateurs de brousse. (Charnay, 1983 : 157).
ENCYCL. : Les administrateurs étaient issus de l'Ecole coloniale, devenue plus tard Ecole Nationale de la France d'Outremer.
LOC. : administrateur de brousse
SYN. : commandant*, commandant de cercle* (A.O.F. surtout), chef de subdivision* (A.E.F, Cameroun).

ADMINISTRER LA PREUVE, loc.verb. Dispon., écrit surtout, sans connot. Apporter la preuve, démontrer. Mais le chef d’orchestre a pris sa revanche le soir du 1er septembre en administrant la preuve du talent de ses troupes. (L’Union, 10/09/1992).

ADOUCI-CŒUR, n.m. Dispon., oral surtout, fam. Appellation plaisante donné au gigolo. [.] des femmes cadres divorcées, s’affichant avec de jeunes gigolos qu’elles appellent leurs adoucis-cœur. (L’Union, 28/03/1997 : 6). Toi, tu me dis de prendre un adouci-cœur ? (Coiffeuse, Libreville, 1997).
COM. : pl. adoucis-coeur.
SYN. : gig*.

ADRESSAGE URBAIN, n.m.Spéc. Opération visant à baptiser les rues et à numéroter les habitations afin de définir avec précision les adresses des habitants d'une ville. Dans le cadre de l'adressage urbain qu'elle réalise depuis le mois d'octobre 1991, la mairie de Libreville prie toutes les personnes habitant le long des rues déjà baptisées de bien vouloir déposer leurs fiches d'identification dûment remplies. (L’Union,16/01/1991).

ADZA, VAR. ADZAP, n.m., Spéc. (du fang).
1- (Mimusops djave Engl.). Arbre forestier géant de la famille des Sapotacées, à bois rouge lavé de roux, exploité. Cette pâte grasse, présentée dans des feuilles est extraite du fruit de l'adzap et sert à la cuisine. (Rémy, 1987 : 244). L'épisode qui symbolise un changement radical d'existence = celui de l'arbre adzap [.] qu’il fallut creuser parce qu'il s'opposait au passage d'une rivière que l'on franchissait ensuite [.] grâce à un serpent (fang). (Gaulme, 1988 : 102). La légende fang du trou de l'adzap est là pour le rappeler. Dans leur mythe d'origine, les Fang rapportent qu'ils ont dû consentir de grands et longs efforts pour percer un tunnel dans le tronc de l'adzap, l'arbre* à beurre, un des géants de la forêt gabonaise. (Pourtier, t.1, 1989 : 151)
ENCYCL : utilisations en pharmacopée locale. Les amandes des graines fournissent une sorte de beurre végétal apprécié.
COMP. : trou de l'adzap.
SYN. : arbre* à beurre, arbre* adzap, bodjabé*.
2- Fruit de cet arbre dont l'amande cuite puis broyée, sert à confectionner une sorte de beurre végétal. L'adzap, fruit dont l'amande est cuite puis écrasée et dont on extrait une sorte de beurre végétal comparable à celui que donne le karité des pays de savanes. (Rémy, 1987 : 244).

A.E.F., sigle. Usuel. Anciennement Afrique Equatoriale Française devenue depuis les Indépendances, Afrique Equatoriale francophone. Les quatre colonies (Gabon, Congo, Oubangui et Tchad) avaient un seul gouverneur* général qui dirigeait l’AEF avec l’assistance, à ses côtés, d’un secrétaire et d’un conseil et, dans chacune des colonies d’un lieutenant*-gouverneur et d’un conseil. (Rémy, 1987 : 74-75).
DER. : aéfien*.
ANTON. : AOF*.

AÉFIEN, adj. Vx, spéc. D’Afrique Equatoriale française. Ce point une fois éclairci, venons-en maintenant au curriculum vitae de notre champion aéfien. (Raponda-Walker, 1998 : 138).
ANTON. : aofien.

A FAME !, interj. Dispon. (du fang), oral, argot. Eh mec ! Hé a fame ! Ne m’embrouille pas les circuits sinon je te saigne [.] ! (BD Boom, n°2, 12/1997). Ouf ! Avec ça ! c’est du tout cuit… 20 sur 20 a fame ! (BD Boom, n°3, 4/1998).

AFANE, VAR. AFAN, n.m. Spéc. (du fang). (Panda oleosa Pierre). Arbre moyen de la fam. des Pandacées. Son écorce contient du tannin, sa graine une huile alimentaire, son bois est utilisable en menuiserie. (White/ Abernathy, 1996 : 150).

AFFABULATEUR, n.m. ou f. adj. Dispon., recherché, péj. Personne qui présente comme réels des faits imaginés. Fabulateur. On sait l’homme suffisamment affabulateur pour démoraliser ses adversaires. (L’Union, 23-24/11/1996 ). Quel affabulateur, l’autre là* ! (Instituteur, Lambaréné, 1997).

AFFAIRE, n.f.
1- n.f. Usuel. Le mot a un sens très général. Il peut désigner une activité, une action qu'on ne veut pas nommer, qui exige une certaine discrétion : probléme, histoire, question ... Je ne comprends rien à votre affaire de politique là*.(Etudiante, Libreville, 1994).
2- Loc.verb. V. PARLER* l'AFFAIRE.

AFFAIRISTE, n.m. Fréq.
1- Oral surtout, mésolecte, basilecte, sans connot. Homme d’affaire. Un affairiste, c’est un bisnessman*, c’est quelqu’un qui aime le bisness*, quelqu’un qui fait des affaires. (Etudiant, Libreville, 1999). J’ai rendez-vous avec un affairiste, un bisnessman* avec qui je vais faire des affaires. (Intellectuel, 23 ans, Libreville, 1999). C’est un gros affairiste. Si tu savais tout l’argent qu’il brasse !! Retraité, Port-Gentil, 1999).
SYN. : bisnessman*, businesseur*.
2- Mésolecte, fam., péj. Amateur d'affaires louches, de transactions commerciales plus ou moins troubles. Devant une telle aubaine, nos deux affairistes ne peuvent rester indifférents. (L’Union, 30/10-01/11/1991). Mon mari dit qu’il est un affairiste, mais je ne sais pas exactement dans quel type d’affaire il est, il ne parle pas clairement de son boulot. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

AFFECTATION, n.f. Fréq.
1- Nomination à un poste (dans l'administration). Tu penses si j'étais contente quand j'ai appris mon affectation à Port Gentil. (Infirmière, Port-Gentil, 1994). J'ai demandé une affectation mais j'attends toujours. (Etudiant, Libreville, 1994). Toujours fourrés à Libreville les mains dans les poches, sans dossier ou sans affectation, attirant les nanas nécessiteuses dans leurs chambres d’hôtel, feignant [.] d’attendre quelque hypothétique audience ministérielle ou présidentielle. Comme si le pays dépendait d’eux alors que tout le monde s’en contrefiche. (L’Union, 26/01/1998)
2- Mutation, déplacement.Il a vraiment été puni par son affectation à l'intérieur*.(Retraité, Libreville, 1994). J'ai demandé mon affectation pour la même ville que mon mari (Fonctionnaire, Oyem, 1994). Jean a eu une affectation à Ndjolé, nous partons bientôt définitivement d’ici. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

AFFECTER, v. Fréq.
1- v.tr. Sans complément de lieu, nommer à un poste. J'attends d'être affecté, je me marierai ensuite. (Etudiant, Libreville, 1994).
2- v.tr. Muter, déplacer. Sans le Syndicat, il m'aurait affectée !! Tu te rends compte !! (Institutrice, Port-Gentil, 1994). On a affecté Paul dans un coin reculé du pays pour cause d’indiscipline. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
3- AFFECTER QQN AU VILLAGE, loc.verb. Dispon., oral, argot des jeunes urbanisés, péj. Envoyer un enfant au village pour le punir. Oh ! ma mère va m’affecter au village. Elle va m’envoyer au village parce que je suis un peu têtu. (Lycéen, Libreville, 1999).

AFIGI, n.m. Spéc. (du fang ?). V. FOUROU*. [.] trois heures, quatre heures, les moustiques augmentent, un nouvel ennemi se met de la partie, les afigi, autrement dit fourous*, petits moucherons gros comme une pointe d’épingle. (Trilles, 1912, in Merlet, 1990 : 281).

AFINA, n.m. V. BUIS* D'AFRIQUE.

AFO, n.m. V. ÉRABLE* D'AFRIQUE.

AFRICANISATION, n.f.Fréq., mélior. Action visant à donner un caractère plus africain à un organisme, un programme, plus particulièrement dans le domaine de l'emploi : remplacement du personnel étranger par des Africains et de même formation. Enfin l'administration coloniale freine ou bloque sur place toute africanisation. (Rémy, 1987 : 76). L'africanisation est un thème qui revient souvent dans les discours de l'opposition. (Cadre, Libreville, 1994).
SYN. : gabonisation* (part.).

AFRICANISER, v.tr. Fréq., mélior. Donner un caractère plus africain à une entreprise, un travail, un enseignement. Plus particulièrement, remplacer du personnel européen par du personnel africain. Il faut que la télévision gabonaise s’africanise un peu plus dans le choix des films programmés. (Le Progressiste, 05/05/1997). Depuis la dévaluation, on cherche à africaniser nos habitudes alimentaires et vestimentaires. (Ingénieur, Libreville, 1998).
DER. : africanisation*.
SYN. : gaboniser* (part.).

AFRICANITÉ,n.f.Fréq., écrit.lettrés, recherché, mélior. Ensemble des traits caractéristiques de la culture africaine. Pierre Akendengué, chantre de l'africanité, sera récompensé ce soir. (L’Union, 30/11/1989).
SYN. : gabonité* (part.)

AFRO, VAR. AFRO-JACKSON, n.m., adj. Fréq., (abrév. de " afro-américain ou afro-cubain " ?), oral surtout, mésolecte.
1- n.m. Modèle de coiffure masculine ou féminine formant une épaisse toison autour de la tête. Regarde ces deux garçons qui passent, il est très beau, celui qui a l’afro. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : jackson* à la tête.
2- adj. En relation avec la coiffure décrépée et gonflée, à la mode dans les années soixante et correspondant à un certain style de vie. Les coupes afro ne sont plus à la mode actuellement. (Etudiant, Libreville, 1994). [.] l’empêchant ainsi de mettre sa coiffure afro [.]. (Le Bûcheron, 09-15/04/1997).

AFROPESSIMISME, VAR. AFRO-PESSIMISME, n.m. Dispon., écrit, lettrés, péj. Disposition d’esprit tendant à augurer un avenir néfaste pour l’Afrique.En cette période d’afropessimisme et de crise économique et financière particulièrement perverse [.]. (L’Union, 19-20/09/1996).

AFRO-ZOUK, n.m. Spéc. Musique de danse influencée à la fois par le zouk antillais et les traditions rythmiques africaines. Il est donc étonnant lorsqu’un musicien africain fait du zouk, que l’on cherche absolument à le catégoriser dans l’afro-zouk [.]. (L’Union, 27/12/1996).

AGENT SECRET, n.m. Fréq., oral, péj.
1- Indicateur, informateur de la Police ou des services de sécurité. La présidence a, d'après ce que disent les gens, plein d'agents secrets dans la ville. (Etudiant, Libreville, 1994). Les coopérants étrangers qui travaillent dans l'administration gabonaise, sont, pour la plupart, des agents secrets. (Fonctionnaire, Port Gentil, 1994).
2- Basilecte. Personne qui fait des commérages. Un agent secret, c’est une mémère, un cancanier, quelqu’un qui aime raconter, quelqu’un qui parle comme une pie. (Secrétaire, 23 ans, Libreville, 1999).

AGENT SPÉCIAL, n.m. Vieilli. Fonctionnaire du Trésor Public, chargé de manier les fonds publics pour le compte de l'Etat dans les petits centres urbains.Ici, les fonctionnaires reçoivent leurs sous par l'agent spécial qui habite Oyem. (Fonctionnaire, Oyem, 1994).

AGGRAVER LA MARQUE, loc.verb.Spéc., péj. Accroître la différence de points séparant des adversaires. Bakaria rata* d'un rien d'aggraver la marque.(L’Union,15/11/1988).

AGNUHÉ, VAR. ANYUÈ, ANUÈNG, n.m. Spéc., (du fang). (Pentadesma butyracea Sabine). Arbre moyen de la fam. des Chrysobalanacées dont le fruit volumineux contient des graines oléagineuses. Très beau bois rouge. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 200), (White/ Abernathy, 1996 : 122).
ENCYCL. : les graines fournissent une graine jaune à odeur agréable (le BEURRE* DE LAMI de l'Afrique Occidentale) utilisée comme onguent ou pour la cuisine.
SYN. : arbre* à beurre (Vx.).

AGODO, n.m. (du tsogho, ivea, apindji). V. SORCIER*. Elle [la nouvelle case*] était immunisée contre les agodo et les miguessi*. (Raponda-Walker, 1998 : 54).

AIDE-PINASSIER, n.m., V. PINASSIER*.

AIÉLÉ, n.m.,Spéc., (de l’abé, langue kwa de Côte d'Ivoire). (Canarium sweinfurtii Engl. = Chevalieri Guill. = C. Khiala. A. Chev. = C. occidentale. A. Chev.). Grand arbre de forêt secondaire de la famille des Burséracées exploité pour son bois tendre, et pour ses fruits comestibles semblables à de grosses prunes violettes. Bois blanc rosé de cet arbre. En effet à côté de l'okoumé*, l'ozigo* tend actuellement à prendre une place croissante dans l'exploitation forestière du sipo*, l'aïélé, l'iomba*, l'apo* (pour les contre-plaqués), le niové*, le bilinga*, le douka* pour l'ébénisterie. (Rémy, 1987 : 88). (White/ Abernathy, 1996 : 118.)
SYN. : abeul (du fang).

AIGLE, n.m. Spéc. Nom de plusieurs espèces de rapaces de la famille des Accipitridae. On distingue localement : l’aigle-autour africain = aigle de Cassin (Hieraaetus africanus Cassin), forestier de taille moyenne ; l’aigle couronné = aigle blanchard (Stephanoaetus coronatus Linn.), rapace puissamment charpenté et à tête huppée s’attaquant aux singes, aux chèvres et autre menu bétail ; l’aigle d’Ayres,(Hieraaetus ayresii Gurney = H. dubius Smith), petit aigle des savanes côtières ; l’aigle huppard, (Lophaetus occipitalis Daudin) , petit aigle au plumage très foncé et à très longue huppe ; l’aigle [blanc] pêcheur = pyrargue* vocifer (Haliaeetus vocifer Daudin), grand rapace noir et blanc qui se nourrit de poissons ; l’aigle serpentaire = serpentaire* du Congo (Dyotriorchis spectabilis Schlegel).On se félicitait également de la vue d'un aigle-pêcheur volant dans la même direction que le voyageur. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 29). (Serle/ Morel, 1988 : 40-47). La victime était un spécimen du grand aigle blanc pêcheur : on en voit très rarement d’aussi près. (Coffinières de Nordeck, 1872-1873 in Merlet, 1990 : 243). Quelques animaux protégés au Gabon : gorille* ; hippopotame* ; [.] ; aigle couronné ; mandrill* ; lamantin* ; [.] ; et aussi cobe* des roseaux ; [.] la liste est encore très longue ! (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994). (Christy/ Clarke, 1994 : 19).

AIGLE-VACHETTE, n.f. Spéc . (Pteromyleus bovinus Geoffroy Saint-Hilaire). Grande raie de la fam. des Myliobatides, à tête nettement séparée des pectorales falciformes. (150cm . de long). (Seret/ Opic, 1981 : 70).
SYN. : raie*-aigle.

AIGRETTE, n.f. Spéc. Nom de plusieurs espèces de grands oiseaux " maigres " de la famille des Ardeidiae, caractérisés par de longues pattes et localisés près des points d’eau. V. HERON*. On distingue l’aigrette dimorphe, (Egretta [Demigretta] gularis Bosc.) sorte de héron ressemblant par son allure générale à l’aigrette* garzette mais de couleur gris ardoisé ; l’aigrette garzette (Egretta garzetta Linn.), la plus petite des aigrettes caractérisée par son plumage toujours blanc ; la grande aigrette, (Egretta [Casmerodius] alba Linn.). (Serle/ Morel, 1993 : 21). L’avifaune [.] est abondante : pélicans*, hérons* et aigrettes [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). (Christy/ Clarke, 1994 : 11).

AIGUILLE-CROCODILE, n.f. Spéc. (Tylosaurus crocodilus crocodilus Péron & Lesueur). Poisson pélagique côtier des mers tropicales, qui peut atteindre 1 m de long et est consommé. Remarquable par son corps très allongé et ses longues mâchoires étirées en un bec robuste muni de dents fines et pointues d’où son nom de <crocodile>. Fam. des Belonides . (Seret/ Opic, 1981 : 118).

AIGUILLE DE MER n.f. Spéc. (Enneacampus kaupi Bleeker). Poisson d’eaux douces ou saumâtres de la fam. des Syngnathides (165 mm de long), de peu d’intérêt économique mais remarquable par son corps grêle et allongé. (Gilbert et alii, 1989 : 206).
SYN. : orongo (du galoa), eloghebigome (du fang).

AIL SAUVAGE, n.m. Spéc. (Afrostyrax lepidophyllus ?). Arbre moyen de sous-bois de la fam. des Huacées dont l’écorce coupée a une forte odeur d’ail. ainsi que les graines, parfois utilisées en cuisine quand elles sont fraîches. (White/ Abernathy, 1996 : 167).
SYN. : arbre* à ail.

AI-PRIS, n.m. Dispon., mésolecte. Jeu d’enfant consistant à se poursuivre. Les garçons jouaient à l’ai-pris. Cela consistait à plonger dans l’eau boueuse des rivières. Savoir qui toucherait l’autre donnait lieu à des chamailleries sans fin. (Dedet, 1984 : 39-40).

AKA’A !, interj. Fréq., (du fang ?), oral surtout, fam. Marque le mécontentement, mais aussi la surprise, l’étonnement. Aka’a ! On ne peut plus dire à un agent de police qu’on a rien à part une vieille pièce de 100 francs ! (BD Boom, n°5, 11/1998 ). Aka’a ! Qu’est-ce que tu fais ici ? (Etudiante, Libreville, 1999).

AKAK, VAR. AKAC, n.m. Spéc. (du fang). (Duboscia macrocarpa Bocq.). Arbre forestier à aspect torturé dont les fruits dégagent une odeur de gâteau, de la fam. des Tiliacées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 416), (White/ Abernethy, 1996 : 160).

AKALAT, n.m. Spéc. Oiseau des sous-bois forestiers qui ressemble plus à une grosse fauvette à bec fort qu’à une grive ou à un bulbul. Fam. des Timilidae. On distingue localement l’akalat brun (Illadopsis fulvescens Cassin) ; l’akalat à poitrine blanche (I. rufipennis Sharpe) et l’akalat à tête noire (I. cleaveri Shelley). (Serle/ Morel, 1994 : 195-196).
ENCYCL. : le terme <akalat> désigne en anglais une grive alors qu’en français il désigne un timalie. V. ROUGEGORGE*MERLE.
SYN. : grive* akalat.

AKANDA, n.m. Dispon., (du mpongwé " nom propre donné autrefois à l’enfant d’une femme féticheuse* "), argot urbain. Portefeuille. Ne magne* pas mon akanda c’est-à-dire ne pique pas mon portefeuille. (Jeune, Libreville, 1994).
LOC. : magner* / manier l’akanda.
SYN. : porte*-fric.

AKARANKAM, n.f. Spéc. (du fang). Sorte de guitare constituée de plusieurs arcs aboutissant à une boîte qui sert de caisse de résonance. Les akarankam, sortes de guitares à 1, 2 , ou plusieurs arcs, dont la boîte est faîte de moelles de palmier raphia* chevillées ensemble. On l'appuie sur la poitrine pour renforcer la résonance. Les doigts pincent les cordes. (Grébert, 1928 : 95).
COM. : pluriel invariable en français.

AKASA, n.m. Spéc., (du mpongwé). Infusion de la racine du Strychnos icuja Linn. servant de poison*d’épreuve. Mboundou* ou akasa, Strychnos Icuja, poison* d’épreuve, plante dont on fait boire une décoction aux personnes accusés de quelque crime pour connaître si elles sont coupables ou non. (Raponda-Walker, 1998 : 89, note 70).
SYN. : bilon*, mboundou* / mbundu, poison* d’épreuve (part.).

AKIBA ! interj. Fréq., (du fang " merci ") oral surtout, fam.
1- Merci. Akiba ! Je ne pensais pas que tu penserais à moi. (Fonctionnaire, Libreville, 1997).
2- Sûr ! D’accord. Exprime une certitude, une confirmation. Sûr ! Entendu! Akiba! Je serai à Mitzic demain aux premières lueurs du matin, finit par conclure Mama Tamar, entre deux toux. (Allogho-Oke, 1985 : 142).

AKIÉ !, VAR. AAKIÉÉ !, AKO ! interj. Usuel, (du fang, du mpongwé), oral, fam. Marque l'étonnement, la surprise, parfois l’indignation ou le soulagement : ça alors ! eh bien !. Aakiéé, Tita Abessolo est revenu ! (L’Union magazine, 06/1987). " Hello, chéri ! j'ai choisi ce qu'il y a de plus cher ! ... " - " Akié ! ha! ha ! haao !!! " (L’Union, 18/10/1989). Non mais c’est grave ! Tout ça à cause d’un sale petit virus de rien du tout, akié ! (BD Boom, n°1, 10/1997). Akié ! ! ! Il est bon de faire pipi en plein air ! (BD Boom, n°1, 10/1997). Akié ! Il n’ y a pas seulement que le malamba* dans nos plantations de canne* à sucre. (UEW, 17-23/10/1999). Akiééé !! Ada ! Akiééé !!! Tu ne comprends pas que tu es une femme maintenant ? (J.Mintsa, 2000, 67).
AKO ! interj. V. AKIE !*

AKO, n.m., V. ANDOUM*.

AKOM, n.m, Fréq. (du fang). Chanteur-danseur traditionnel itinérant. Nous ferons entrer dans les danses liées à des pratiques rituelles : les danses de la circoncision* [.] et la danse de l'akom, bien que celle-ci ne soit pas vraiment une danse rituelle. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 145). L'akom chante ou plutôt entonne un chant dont le refrain est repris par un choeur de chantres, uniquement masculin [.] au son du mirliton* buccal et du curieux mirliton* nasal. (Ibid. : 145). Comme excitant, avant la danse, l'akom mâche de l'écorce d'alan* (Ibid. 146). Il [: l’akom] danse seul au rythme d’un nkul* [.]. (Rémy, 1987 : 256).
DER. : akoma*.

AKOMA, n.f. Fréq. Danse traditionnelle pratiquée par un danseur solitaire, l'akom*. L'akoma, au Gabon, présente un côté indubitablement magique avec la pointe* d'ivoire - talisman de l'akom* et son mirliton nasal* dont nul autre ne peut jouer. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 145). L'akoma est une danse d'hommes seuls qui peut avoir lieu à l'occasion de funérailles* mais aussi avant une partie de chasse ou simplement pour se distraire. (Rémy, 1987 : 256).

À LA BOURSE DE TOUT LE MONDE, loc. Fréq., lettrés, recherché. A la portée de toutes les bourses. Un accueil chaleureux vous attend ainsi que des prix concurrentiels à la bourse de tout le monde. (L’Union, 27/11/1989). Ces Rayban, c’est pas à la bourse de tout le monde ! (Etudiant, Libreville, 1995).

À LA COUTUME, loc.adv. Fréq., tjrs connoté (en bien ou en mal). V. COUTUME*. Selon la tradition africaine, par opposition aux lois et aux règles de comportement du monde moderne occidentalisé. Sa grand-mère ? Une Myèné [.] épousée à la coutume... (Dedet, 1984 : 15). Pour un étudiant marié à la coutume- cette union n’est pas reconnnue officiellement- le fait de partager une chambre de célibataire au campus ne lui permet pas de loger femme et enfants . (Mbah/ Soumaho, 1996 : 143-144).

ALADJI, n.m., Dispon., (de l’arabe), oral, argot urbain. Musulman. Tous ces aladjis qui vont prier en grands boubous* à la mosquée n’iront pas tous à la Mecque un jour. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

ALAN, n.m. Spéc., (du fang). (Alchornea floribunda Müll., Arg.). Arbuste de la famille des Euphorbiacées à rameaux retombants et fruits en forme de petites coques. Il nous faut, en effet, dire deux mots de l'alan [.]. Diverses tribus adonnées au Bwiti*, dont les Ehiri notamment, l'utilisent parfois en mélange avec l'écorce de la racine d'iboga*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 48). [.] mais on attribue à l'alan, autre arbuste à fruits en forme de coque, des vertus analogues. (Rémy, 1987 : 163).
ENCYCL. : son écorce est utilisée en décoction, comme excitant hallucinogène, en mélange souvent avec de l'iboga*, notamment dans le Bwiti*.

ALCOOL, n.m. Usuel.
1- ALCOOL DE MAÏS, Alcool de couleur blanche à base de maïs ou extrait d’un mélange de manioc* et de maïs fermenté. V. VIN* DE MAÏS. [.] il me faut aller dans les bas quartiers où l'alcool de maïs m'attend. (Alloghe-Oke, 1985 : 48). On leur avait servi des crevettes sautées à l’huile* de palme avec un alcool de maïs. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 145). [.] le kaï-kaï* ou mangrokom* en fang (alcool de maïs). (Elsener, 1997 : 174). L’alcool de maïs ? Nous, ici, on en a mais on dit pas alcool de maïs, on a plutôt le nom comme le mengrokom*. (Secrétaire, 23 ans, Libreville, 1999).
SYN. : kaikai*, mangrokom/ mengrokom*.
2- ALCOOL DE TRAITE, Vx, péj. Variété d'alcool très fort et de médiocre qualité vendu autrefois dans les factoreries*. Les factoreries* sont pourvues de provisions solides et liquides [.] d'étoffes, de parfumerie, de haches, d'articles de toilette et de pacotille* pour les noirs , et aussi d'alcool de traite. (Grébert, 1928 : 114). Qu’ont donc apporté les Européens au Gabon avant la colonisation ? [.] des produits et des techniques nouveaux, allant de l’alcool de traite aux armes à feu [.]. (Gaulme, 1988 : 77). Plus la famille faisait exécuter de danses et servir de rasades d’itutu* (vin* de palme) et d’alugu* (alcool de traite), plus elle était considérée dans le pays [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 70).
SYN. : alougou*/ alugu, eau-de-vie* de traite.

ALCOOLISER UNE/ LA CÉRÉMONIE, loc.verb.Fréq., mésolecte, fam. Offrir aux participants d'une cérémonie, de nombreuses boissons alcoolisées, afin de rendre l'atmosphère plus chaleureuse et plus conviviale. Il ne cesse de signifier à la famille du défunt d'alcooliser la cérémonie car, selon lui, il ne peut y avoir de réussite dans une réunion patronnée par l'eau. (Allogho-Oke, 1985 : 28).

À L'EFFET DE, loc.prépos.Fréq., écrit, lettrés, recherché. Dans le but de, dans l'intention de, pour. Messieurs les actionnaires sont convoqués en assemblée générale ordinaire, [.] à l'effet de délibérer sur l'ordre du jour suivant. (L’Union, 30/11-01/12/1991).

ALEN, n.m. Spéc. (Detarium macrocarpum ?). Grand arbre de la fam. des Légumineuses Césalpiniacées qui peut dépasser 60 m de haut et 2 m de diamètre. Les éléphants sont particulièrement friands de ses fruits. (White/ Abernathy, 1996 : 136).

ALEP, n.m.,Spéc. (du fang). (Desbordesia oblonga A. Chev.). Magnifique arbre forestier très commun de la famille des Irvingaciées, exploité pour ses graines et son bois rosé très dense. (Raponda-Walker, 1953 : 56). [.] par contre les bois suivants étaient envoyés vers la métropole en tonnage variable : Bilinga*, Kavazingo*, Padouk*, Miama*, Alep*, Iroko*, Eveuss*, Eloun*, Eyen*, Acajou*, Niové*, Noyer* du Gabon, Azobé*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 29).Apprenez à reconnaître : Nom pilote : ALEP[.]. Nom vernaculaire : alep ou alo*[.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994) (White/ Abernathy, 1996 : 132).
ENCYCL : les graines ébouillantées et écrasées servent à la fabrication d'une sorte de pain d’odika*. L'arbre est considéré comme un talisman de fécondité. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 207).
SYN. : ntènga (mpongwé).

À L'ÉPOQUE, loc.adv.Fréq., mésolecte. Autrefois, il y a un certain temps. Au sortir de la Plaine des Mangues, vous vous enfoncez dans une grande forêt équatoriale, exploitée à l'époque par des forestiers mais qui garde tout son mystère. (L’Union, 14/11/1988). A l’époque, les Vieux* se réunissaient sous l’arbre* à palabre pour discuter des problèmes du village. (Instituteur, Lambaréné, 1997).

ALÈTHE, n.m. Spéc Petit oiseau de sous-bois forestier de la fam. des Turdidae qui suit les hordes de magnans*. On distingue localement l’ALÈTHE À COURONNE ORANGÉE = ALÈTHE À HUPPE ROUSSE, (Alethe diademata castanea Bonaparte) et l’ALÈTHE À POITRINE BRUNE (Alethe poliocephala Bonaparte). (Christy/ Clarke, 1994 : 129).

ALIGNER (S'---- ), v. pron. Usuel. Se mettre en rang, faire la queue, prendre son tour dans une file d'attente. A l'école primaire, les enfants s'alignent pour s'apprêter à rentrer en classe. (Institutrice, Oyem, 1994). Tous les jours, je vais m’aligner devant les entreprises mais il n’y a jamais de travail. (Etudiant, Libreville, 1995). Je n’aime pas m’aligner pour voir un film. (Commerçante, Libreville, 1999).

À L'INDIGÉNAT, loc.adv.Usuel. Selon la médecine traditionnelle africaine. Voyons donc, prétendre qu'on venait se faire soigner à l'indigénat en plein mois d'avril alors que les vacances étaient si proches. (Moussirou Mouyama, 1992 : 65). Il y a des maladies qu'on soigne mieux à l'indigénat qu'à l'hôpital. (Chauffeur, Port-Gentil, 1992).

À L'INTÉRIEUR, loc.adv. Usuel. Dans toutes les provinces du pays, à l'exception de celle de l'Estuaire où se trouve la capitale. Les candidats au concours de gardiens de la paix résidant à l'intérieur, se présenteraient aux commissaires provinciaux. (L’Union, 13/10/1991).

ALLAMANDA, n.m. Spéc. Appellation désignant deux arbustes décoratifs des jardins : Allamanda nereifolia Hook dont les feuilles rappellent celles du laurier rose et qui porte de grandes fleurs d'un jaune orangé et A. nobilis T. Moose., arbuste ornemental aux très larges belles fleurs jaune vif. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 75-76).

ALLANT, n.m. Assez fréq., spéc. Pour le sport, notamment le football, attaque, assaut. Les joueurs de l'OCTRA* réussissaient à contrer les allants répétés de S., insaisissable ballon aux pieds. (L’Union, 14/11/1988).

ALLER, v,. Fréq. Entre dans de nombreuses locutions verbales :
- ALLER AU BOULE,. V. BOULE* [MICH]. Fam., jeunes. Partir en France. Mon cousin est allé au boule hier soir. On l’a accompagné à l’aviation* (Secrétaire, Libreville, 1999).
-  ALLER AU PIPE-LINE, loc.verb. Dispon., oral, fam., surtout Région Port-Gentil. Aller se reposer, faire une pause. Eh ! les gars on va au pipe-line. Vous n’êtes pas fatigués, vous ?. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994).
- ALLER AU PLATEAU, V. PLATEAU*.
- ALLER AU SCHOOL, V. SCHOOL*.
- ALLER AU VILLAGE, V. VILLAGE*
- ALLER AU V.G., V. V*.G.
- ALLER AUX BESOINS, surtout oral, euphémisme. Aller faire ses besoins, aller aux WC. Attends moi, je vais aux besoins. (Vendeuse, Port Gentil, 1994). Je suis malade, je vais tout le temps aux besoins. (Secrétaire, Libreville, 1994).
- ALLER AVEC LE DOS DE LA CUILLÈRE (NE PAS ---- ), mésolecte, sans conn. fam. : Ne pas y aller avec le dos de la cuillère. Mais les défenseurs de la famille N... ne sont pas allés avec le dos de la cuillère. (L’Union, 20/07/1991).
- ALLER DANS LE GROOVE, (hybride français-anglais). V. GROOVER*. Les élèves qui vont faire l’ambiance*, aller dans les boîtes de nuits, ceux-là ils vont dans le groove. (Jeune homme, Libreville, 1994)
- ALLER EN BM DOUBLE PIEDS,V. DAMER-1*. Je suis aller en BM double pieds de chez moi à Mbolo*. (Etudiant, Libreville, 1999).
-  ALLER EN RÉCUPÉRATION,V. RECUPERATION*.
- ALLER EN UNE DEUX,oral, argot urbain. V. DAMER-1*. — " Comment as-tu été chez Pierre ? " - J’y suis aller en une deux ! " (Lycéen, libreville, 1999).
- ALLER LAISSER QQCH, oral, mésolecte, fam. Emporter une chose pour la dissimuler, aller cacher. Biyong ordonna : " Haut les mains ! Avance, tu vas reprendre mon mouton là où tu es allé le laisser. ". (L’Union, 14/11/1988).
- ALLER POUR QQCH,mésolecte, fam. Entamer qque chose. Quand on va pour une grossesse, on souhaite que celle-ci aille à son terme. (L’Union, 23/11/1988). Quand on va pour un travail, on le laisse pas le lendemain. (Garagiste, Libreville, 1999).
- ALLER VITE EN BESOIN,mésolecte, fam. Aller vite en besogne (pour répondre aux besoins urgents). La conjoncture économique internationale dont est victime notre pays, ne permet pas d'aller vite en besoin. (L’Union, 23/10/1989). On peut pas dire que vous allez vite en besoin dans ce bureau ! (Syndicaliste, Port-Gentil, 1992). Un bébé, trois mois après le mariage ? Ils sont allés vite en besoin ! (Etudiante, Libreville, 1999).

ALLO !, interj. Fréq., oral, marchés urbains, fam. Interjection utilisée par les vendeurs des marchés pour attirer l’attention de la clientèle. Allo ! Allo ! A vous mesdames, monsieur, arrivage des vêtements chocs. Venez voir ! Prix spécial pour tout le monde. (Vendeur, Libreville, in Eyindanga, 1990 : 92). Allo ! Allo ! Regardez : je vends de belles montres, de beaux parfums à des prix sacrifiés. (Vendeur, Librevillle, 19999).

ALLONGER LA BOUCHE, loc.verb.V. BOUCHE*.

ALLUMÉ, n.m. ou f., adj. Dispon., péj.
1- n.m. ou f. Personne ayant perdu la raison. Une pauvre allumée kidnappe l’épouse d’un politicien [.]. (L’Union, 18/11/1996).
2- adj. Enflammé de désir. [.] allumé comme il était, il avait des picotements dans le bas-ventre. (Okouma-Nkoghe, 1984 : 114).
3- ALLUMÉ, (WALL STEET EST ---- ), loc.verb. V. WALL* STREET.

ALLUMER, v.tr. Fréq., mésolecte.
1- Mettre en marche un moteur, un véhicule, mettre en route. Quand j'ai allumé la voiture, j'ai vu que l'essence était presque finie. (Chauffeur, Libreville, 1994).
2- Commencer, entamer. [: les femmes] ont cette manie de venir allumer leurs pleurs juste à l'orée du village éploré, alors que, durant le déplacement, tout tournait à la plaisanterie et aux éclats de rire. (Allogho-Oke, 1985 : 28). Les colibris* avaient déjà allumé leur concert matinal . (Ibid. : 137).

ALLUMER, (S'---- ), v.pron.Usuel. Commencer, débuter. A peine eut-il commencé ce piétinement qu'Assamon M’Bo, comme un éclair, vint le saisir à bras-le-corps puis le terrassa et la bagarre s'alluma. (Allogho-Oke, 1985 : 28). Une gifle d'une force sonore s'abattit sur la joue de la femme. Une lutte sans merci s'alluma. (Ibid. : 137). N’allume pas de palabre*, s’il te plaît. (Vendeuse, Libreville, 1998).

ALLUMEUR, adj. Fréq., ironique, fam. Attirant, séducteur, "ravageur". La mèche allumeuse. (L’Union magazine, 06/1987). Ne me fais pas cet oeil allumeur ! (Etudiant, Libreville, 1990).

ALOUETTE, n.f. Spéc.On distingue :
-  ALOUETTE À NUQUE ROUSSE, n.f., Spéc.(Mirafra africana Smith). Assez grande alouette rondelette des prairies ou des savanes. (Serle/ Morel, 1993 : 150).
- ALOUETTE-SENTINELLE, n.f. V. SENTINELLE* A GORGE JAUNE. (Serle/ Morel, 1988 : 158).

ALOUGOU, VAR. ALUGU, Vx, (du mpongwé). V. ALCOOL* DE TRAITE. En échange les Cama reçoivent : l’alougou (eau-de-vie de traite), du tabac, des tissus [.]. (Ambouroué-Avaro, 1981 : 182).Plus la famille faisait exécuter de danses et servir de rasades d’itutu* (vin* de palme) et d’alugu (alcool* de traite), plus elle était considérée dans le pays [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 70).

ALPHABÈTE, n.m. Dispon., mésolecte. Personne sachant lire et écrire. Tandis que les alphabètes progressent fortement, les analphabètes voient chaque groupe d'âge se réduire [.]. (RGPH, 1993).

ALUGU, n.m. V. ALOUGOU*.

AMALGACOOL, n.m. Dispon., oral surtout, jeunes, péj. Nom donné par les jeunes de la région de Koulamoutou aux boissons alcoolisées. Depuis notre mariage avec les night-clubs et les " grooves* ", nous sommes victimes de " l’amalgacool " - appellation locale des différentes recettes de boissons alcoolisées. (Planète jeunes, supp. Gab., 12/1996-01/1997).

AMANDE, n.f. On distingue :
- Fréq. V. BADAME*.
- Fréq. V. PALMISTE*. C'est avec l'amande qu'on fait l'huile-palmiste*. (Informatrice, Franceville, 1994).
SYN. : palmiste*.

AMANDIER [DES TROPIQUES], n.m.V. BADAMIER*.

AMANTE, n.f. Dispon., écrit surtout, lettrés. Maîtresse. Femme avec laquelle un homme a des relations sexuelles régulières. Si l’on revient à la concupiscence, elle semble, de l’avis des filles, surtout le fait des garçons qui, par leur verbe, parviennent à avoir un grand nombre d'’amantes parmi les étudiantes. (Mbah/ Soumaho, 1996: 62). Les subsides qu’il donne à son amante, garantissent en quelque sorte la longévité de la relation. (Ibid : 69).

AMARANTE (1),n.f. Spéc. Nom de plusieurs plantes de la famille des Amarantacées cultivées, 
a) soit pour l'alimentation : amarante du soudan ou amarante potagère, amarante verte (Amaranthus oleraceus Linn),dont les feuilles sont consommées comme épinards ; amarante epineuse (A. spinosus Linn), dont les feuilles rouges sont consommées en brèdes et qui sert à la décoration des jardins ; amarante crète de coq = celosie*- crête de coq, crête* de coq, passe*-velours. (Celosia cristata Linn.), plante annuelle à tige dressée et fleurs nombreuses rouge foncé ; amarante-queue de renard =queue* de renard (Amaranthus caudatus Linn.). Plante herbacée à grandes panicules pendantes rouges, très décoratives. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 48-49). Des interviews faites à tous les pêcheurs dans tous les villages, nous avons pu repéré l’alimentation de la population de la Réserve. Elle est fondée sur les produits agricoles tels que le manioc*, [.], les légumes locaux (par exemple l’amarante qui sert à préparer les sauces*) et le riz acheté dans les boutiques* qui assurent un apport principalement énergétique. (Negroni, 1994 : 45). On les récolte parfois pour les préparer en brèdes*, ainsi que les jeunes feuilles de manioc* et de taro*, l’amarante du Soudan et la célosie*. (Raponda-Walker, 1998 : 238).

AMARANTE (2), n.f. Spéc. V. MANGE-MIL*, SENEGALI* (Serle/ Morel, 1988 : 252).

AMARANTOÏDE, n.f.V. IMMORTELLE* DU GABON.

AMARRER, v.tr.
1- Vx mais encore dispon. Attacher solidement, envelopper. Il faut l' [: le mort] amarrer dans les feuilles de bananier*. (Brouillet, 1972 : 158). Amarre moi le colis sur le porte-bagages. (Etudiant, Libreville, 1992). On l’a [une femme] attrapée, beaucoup de garçons l’ont attrapée, on l’a amarrée après. (Ecolier in Pambou, 1998). Ils l’[un voleur] ont amarré avec des cordes et l’ont amené à la police. (Etudiant, Libreville, 1999).
2-  AMARRER LA FIGURE, loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, fam. Se renfrogner. Manifester son mécontentement par une expression contractée du visage. Faire la tête. Tu n’aimes pas quand on t’appelle pour une commission, c’est pourquoi tu amarres la figure. (in Bagouendi-Bagère, 1999) . Tu as fini d’amarrer ta figure, Je n’aime pas ça. (Mère de famille, Libreville, 1999).

AMBI, n.m. Fréq. (du nom d'une marque de produit de beauté), oral surtout. Produit destiné à éclaircir la couleur de la peau d'une femme noire, quelle que soit sa marque. C'est les Zaïroises qui aiment se frotter avec l'ambi là*. Moi je suis teint* clair vrai. (Commerçante, Libreville, 1994). Cette personne met de l’ambi. (Jeune, Port-Gentil, 1994). L’ambi, c’est un médicament* pour un peu brunir*, une crème pour brunir*, pour avoir une peau blanche. C’est un produit qui est sorti qu’on appelle ambi mais la particularité de ce produit là, c’est de brunir* la peau, rendre la peau blanche. Mais maintenant tous les produits qui rendent la peau blanche on appelle ça ambi. (Informaticien, 23 ans, Libreville, 1999).
SYN. : maquillage*.
LOC. : frotter* [l’ambi].

AMBIANCE, n.f.
1- n.f. Fréq., mélior. Atmosphère de bonne humeur chaleureuse et communicative, animation joyeuse. [.] on est maintenant en pleine nuit de fin du mois, sacrée nuit rituelle des ambiances et de toutes les ambiances. (Ndong Mbeng, 1992 : 108). Quelle bonne ambiance dans l'Union-magazine ! (L’Union magazine, 06/1987). Par cette action qui devrait être encouragée mais aussi mieux organisée avec le concours de tous, c’est davantage l’espoir de vivre tous les ans l’ambiance, la soirée de fête de la musique gabonaise [.]. (L’Union, 28/11/1996). Ambiance garantie dans les rues du village! (L’Union, 23/12/1991). Ambiance à gogo, ce soir, chez Annie ! (Etudiante, Libreville, 1994).
DER. : ambiancé*, ambianceur*.
COMP. : faire l’ambiance
2-  AMBIANCE, (FAIRE ---- ), loc.verb. Fréq., mélior. Mettre de l’animation, créer une atmosphère de gaieté Les élèves qui vont faire l’ambiance, qui vont dans les boîtes de nuits, ceux-là ils vont dans le groove*. (Jeune homme, Libreville, 1994).

AMBIANCÉ, adj.Usuel, mélior. Où règne une ambiance chaleureuse et pleine d'entrain. J'ai toujours rêvé d'égayer les nuits ambiancées des mégalomanes* gabonais. (L’Union, 19/04/1989). La soirée a été ambiancée, c'est sûr. (Enseignant, Port-Gentil, 1992). Abidjan, c’est la ville la mieux représentative de l’Afrique. Elle est beaucoup plus ambiancée que d’autres villes. (Lycéen, 20 ans, Libreville, 1994).

AMBIANCEUR, n.m. Fréq., mésolecte, basilecte, fam. Joyeux luron, fêtard hantant bars et boîtes de nuit. V. GROOVEUR*.Un prisonnier de matiti*, parce que haut fonctionnaire de la SIGACHROM, est si vite devenu un ambianceur. (Ndong Mbeng, 1992 : 109). Cet enfant* là ne reste pas souvent à la maison, c'est un ambianceur! (Mère de famille, Port Gentil, 1994).

AMBREVADE, n.m. Spéc. (Cajanus cajan Druce). Petit arbrisseau de la famille des Papilionées, importé par les Portugais mais actuellement répandu partout.Deux variétés sont cultivées : Cajanus bicolor à fleurs jaunes et rouges et Cajanus flavus à fleurs jaunes. Les graines immatures sont consommées comme petits pois, puis sèches, en purée après une longue cuisson. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 248).
SYN. : pois* d' Angola.

AMENER LOIN, loc.verb, Fréq., oral, mésolecte, péj. Conduire au désastre. Les amis louches que tu as maintenant vont t’amener loin. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Si tu continues à avoir de mauvais résultats, ça va t’amener loin. (Institutrice, Libreville, 1999).

AMITIÉ DE SANG, n.f.Vx. Serment d'alliance indéfectible prononcé solennellement selon la coutume traditionnelle et engageant jusqu'à la mort deux communautés, ou des individus. Faisons entrer les étrangers et signifions leur notre accord, sous réserve qu'ils acceptent de conclure une amitié de sang, garantie de tout tort pouvant provenir soit d'eux-mêmes, soit de leurs frères*. (Nyonda, 1981 : 98).

AMOME, n.m. Spéc. (Aframomum K. Schum.). Plante rudérale à tige cannelée, dont on se sert dans les incantations et les bénédictions rituelles. On l’utilise aussi pour cicatriser les plaies gangréneuses.Accroupie devant le seau d’eau dans lequel baignaient les tiges et les feuilles d’amome, elle se lavait. (Owondo, 1985 : 42). Ici, chacun des assistants, en commençant par l’oncle maternel, mâche une tige d’amome et en crache le jus sur la fiancée, en lui souhaitant tout ce qu’une femme isogo peut désirer de mieux [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 55).

AMOME-SCEPTRE, n.m. V. FLEUR*-PORCELAINE.

AMPAZA, n.m.pl. Vx, (du mpongwé). Statuettes figurant des jumeaux. V. JUMEAUX*. Ce sont les ampaza, statuettes jouant un rôle rituel et qui font l'objet d'un culte spécial [.]. Ces figurines - que gardent chez elles ou chez des parentes plus âgées, les femmes qui ont donné naissance à des jumeaux, demeurés vivants ou non - sont placées dans une chambre* où on leur fait des offrandes d'aliments de temps à autre. (Raponda-walker/ sillans, 1983 : 68).
ENCYCL. : toute femme ayant mis au monde des jumeaux, conservait des figurines représentant ces derniers et leur vouait un certain culte.
COM. : pluriel invariable en français.

AMPHIBIE, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, péj. Terme d'insulte grave, faisant allusion au fait que la personne ainsi appelée est originaire d'une région marécageuse, immergée une partie de l'année. Péquenaud, plouc. Tu crois que je me laisserai traiter d'amphibie ! (Chauffeur de taxi, Libreville, 1994). Amphibie toi-même ! (Etudiant, Libreville, 1994).
 

AMPOUNGINA, VAR. AMPOUNGUI, n.m.Vx, (du mpongwé " le souffle de vie "), mélior. Cérémonie traditionnelle que doit accomplir la jeune fille avant de quitter sa famille lors du mariage* coutumier. Avant d'être donnée à Isaac par le chef Rebella, la grand-mère a reçu l'ampoungina coutumier*, la fille qui doit quitter sa famille doit se mettre à genoux et passer trois fois entre les jambes de la grand-mère - ou du grand-père - dont elle vient de recevoir la bénédiction. (Dedet, 1984 : 424). Chez les Miéné, l’ampounguina est une bénédiction que l’on donne à une jeune fille qui va se marier. (Enseignant, Libreville, 1999).

ANACONDA, n.m. Spéc. Nom donné aux pythons de grande taille. " Je ne vois guère qu’un anaconda. " dit le missionnaire. (Dedet, 1984 : 12). Vinet appelle mon père. Frère Mathias, forte stature et bedaine en avant, arrive à son tour : - " Je ne vois guère qu’un anaconda." dit le missionnaire. (Le Cri du Pangolin, n°13-14, 1994 : 15).
ENCYCL. : l'existence locale de ce boïdé gigantesque d'Amérique du Sud est l'objet de controverses entre scientifiques et broussards*.

ANANAS [DE BROUSSE], n.m.Spéc. (Ananas sativus Schult). Plante de la famille des Bromeliacées cultivée ou existant à l'état subspontané. Elle connaît de multiples utilisations: le coeur des bourgeons est consommé en salade, les fibres des feuilles servent à confectionner filets, hamacs, tissus grossiers. Le fruit permet la fabrication de vin* d'ananas ou entre dans la pharmacopée traditionnelle. L’ananas, cultivé au Gabon, y croît aussi à l’état subspontané, en forêt ou à la lisière des boqueteaux de savanes où il sert de coupe-feu quand les indigènes mettent le feu aux herbes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 108). Sur le plan agricole, il faut distinguer les cultures vivrières, pratiquées à une échelle villageoise et de façon traditionnelle [.] et les cultures industrielles, porteuses d’avenir mais handicapées par la compétitivité des produits importés et par les limites du marché local (hévéa, palmier* à huile, café*, cacao*, canne* à sucre, ananas). (Elsener, 1997 : 162).
DER. : ananeraie*.
COMP. : vin* d'ananas.

ANANERAIE, n.f. Usuel. Plantation d'ananas. Mon père avait une ananeraie de plusieurs hectares. (Ingénieur, Libreville, 1994).

ANANGOUMA, n.m. ou f. Dispon. (du mpongwé " étranger "), oral, souvent péj.Terme par lequel les Mpongwé désignent les non-Mpongwé, ceux qui ne parlent pas ou parlent mal le mpongwé. V. BILOB*. Dans pratiquement tous les groupes linguistiques, il y a un terme pour désigner les autres. Quelquefois c’est péjoratif. Ici, on dit " ananguma " pour tout ce qui n’est pas Mpongwé. Tu es une anangouma.(Etudiante, Libreville, 1999). La copine de mon frère est une anangouma. Il aurait pu choisir une Mpongwé ! (Mère de famille, Libreville, 1999).

ANCÊTRES, n.m.pl.V. CULTE* DES ANCETRES.
1- Usuel, mélior. Ascendants défunts qui servent d'intermédiaires entre la Divinité et les hommes. [.] les populations du Gabon ne s'adressent qu'aux ancêtres, les intermédiaires entre Dieu et les hommes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 16). Entre cette puissance inimaginable [.] et l’homme, la nécessité se fait sentir de trouver des intermédiaires. C'est le rôle des ancêtres qui ne se désintéressent jamais de leurs descendants, à condition que ceux-ci respectent les rites. (Rémy, 1987 : 31). Et pour eux, il y a le culte des Ancêtres. (Mintsa, 2000 : 90).
ENCYCL. : ils sont l'objet d'un culte.
COMP. : ancêtres-dieux, culte des ancêtres, grands ancêtres.
2- ANCÊTRES-DIEUX,n.m.pl.Fréq., mélior. Synonyme mélioratif d'ancêtres.Père, ne fais pas peur à ces enfants ! Puissent les ancêtres-dieux ne pas entendre tes propos ! (Okoumba-Nkoghe, 1984 : 70).
3-  ANCÊTRES, (GRANDS ----- ), n.m.pl.Fréq,. mélior. Ascendants illustres et parfois assez lointains d'un groupe social (clan, tribu). Le village véritable, celui où ils conservent les ossements des grands ancêtres, à l'abri du masque* rituel et où les anciens se réunissent pour les grandes décisions, ce village continuera d'être en forêt, en dehors des pistes* que vous utilisez. (Charnay, 1983 : 122).
ENCYCL. : leurs ossements sont conservés et vénérés. V. BOITE*A BWIRI.

ANCIENS, n.m.pl. Usuel, mélior. (Par opposition à ANCETRES* : ascendants défunts, et AIEUX* : fondateurs mythiques du groupe) désigne les ascendants vivants les plus âgés, détenteurs du savoir, de l'expérience et de la sagesse. Le recensement achevé, nous allions nous asseoir dans le corps de garde* avec les anciens du village. (Charnay, 1983 : 118). Petit, les anciens disent que nul n'a jamais vu son propre cadavre. (Okoumba-Nkoghe, 1984 : 229). A 500 m de là, le chemin aboutit au village de Mandji et à sa case de Bwiti* [.] où les anciens se tiennent tout le jour, leur pipe* à eau entre les dents. (Rémy, 1987 : 187). Les Anciens pensaient que la confiance trop aveugle du village en les choses des Blancs* avait dû blesser les dieux et les ancêtres* qu’on avait un peu trop ignorés dans cette affaire. (Mintsa, 2000 : 73).

ANDOK, VAR. ANDOC, ANDOKH, n.m. Spéc. (Irvingia gabonensis Baill.). Grand arbre très commun de la famille des Irvingacées, au bois très dur, blanc-rosé, exploité. Localement l’amande de ses fruits est recueillie pour préparer le pain d’odika* ou chocolat*. Les graines sont celles de l'arachide*, de la courge, de l'andokh, une sorte de noyau de mangue huileux, que l'on sèche et fume sur des claies et pile dans un mortier : on le tasse ensuite dans une marmite. (Grébert, 1928 : 67). (Raponda-Walker/ Sillans , 1961 :207). Une randonnée pédagogique très passionnante, surtout pour les enfants qui découvraient en s’émerveillant un okoumé* par-ci, un andok par-là [.]. (Le Cri du Pangolin, n°13-14, 1994). (White/ Abernathy, 1996 : 130). l’andok dont on tire l’odika* (préparation culinaire) [.]. (Elsener, 1997 : 33). Les 16 hectares, divisés en parcelles, sont plantés de la plupart des essences du Gabon : teck*, okoumé*, [.] ébène*, ozigo*, padouk*, kévazingo*, movingui*, andoc*. (Caparros, 1997 : 76)
SYN. : manguier* sauvage, chocolatier*.

ANDOUM, VAR. ANDUM, n.m. Spéc. (du fang " andum "). (Antiaris africana Engl.). Arbre moyen de la famille des Moracées qui fournit un bois tendre, blanc et un peu filandreux, utilisé en menuiserie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 293).
ENCYCL. : l’écorce d’andoum, rouie et battue, servait à la confection de pagnes*.
SYN. : ako (nom pilote), apo*.

ANDOUNG, VAR. ANDOUM, n.m. Spéc. (du fang "edum"). (Cylicodiscus gabonensis Harms). Grand arbre cylindrique de la famille des Mimosacées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 240, 8). Et c'est de façon presque distraite que mes jeux enregistraient le défilé incessant des okoumés*, des andoung, des ekabas*, et de temps en temps d'un kévazingo*. (Charnay, 1983 : 136). Peuplé d’okoumés, on y [dans la forêt] retrouve aussi les essences caractéristiques de la forêt littorale (okala*, evino*, ngom*, ngaba*) ainsi que les très hauts arbres de la forêt primitive (ozouga*, azobé*, andoung). (Caparros, 1997 : 78).
ENCYCL. : son écorce est une substance magique pour les Pygmées et il est arbre-fétiche* pour les Eshira et les Bavungu. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 241).
SYN. : oduma (mpongwé).

ANGOUN, VAR. ANGUN, n.m.( du fang). V. PANIER* ANGUN.

ANGUEUK, n.m., Spéc. (du fang "angèk"). (Ongokea gore [Hua] Engl.). Grand arbre de forêt de la famille des Olacacées à fût droit et cylindrique, exploité pour son bois jaune clair (meubles) et l'huile siccative (pouvant remplacer l'huile de lin) que l'on tire de ses graines. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 317). (White/ Abernathy, 1996 :180).
SYN. : ongèko (mpongwé).

ANGUN, n.m. V. ANGOUN*

ANGWANTIBO, n.m. V . ARCTOCEBE*, POTTO* DE CALABAR. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 249).

ANHINGA D’AFRIQUE, n.m. Spéc. (Anhinga rufa Daudin). Grand oiseau aquatique de la famille des Phalacrocoracidae, au long cou serpentiforme. Proche parent du cormoran*. (Serle/ Morel, 1993 : 18), (Christy/ Clarke, 1994 : 9). L’avifaune [.] est abondante : [.], ibis*, anhingas d’Afrique. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).

ANIMATION, n.f. V. GROUPE* D'ANIMATION. Usuel, mélior. Sensibilisation des masses populaires à l'idéologie et à la politique du gouvernement par l'organisation d'activités à caractère public. Plus spécialement militantisme actif sous la conduite d'un animateur de groupe. Au Gabon, on fait moins d’animation pour la fête nationale que dans d’autres pays de la sous-région*. (Instituteur, Libreville, 1999).
COMP. : groupe* d’animation.

ANIMER (1), v.intr. Fréq., mélior. Se produire dans une fête pour créer une atmosphère de gaieté, de joie et d’enthousiasme grâce à des chants, des danses et de la musique. Et ça chante, ça anime, c’est la preuve que les gens sont là. (Employée à l’OPT, 30 ans, Libreville, 1994). Samedi, on a dansé, on a zouké. Oliver Ngoma a animé toute la nuit à Libreville. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1997).

ANIMER (2), v.tr.dir. Fréq., oral, mésolecte, fam., péj. Importuner qq’un. Je l’ai animé hier soir et puis il n’était pas content. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994). Arrête de m’animer j’en ai marre !! (Informaticien, 23 ans, Libreville, 1999).

ANIMISME, n.m. Usuel, mélior.Par opposition à Christianisme et Islam, croyances et pratiques religieuses traditionnelles africaines. On croit souvent qu'il y a une incompatibilité dogmatique fondamentale entre les religions monothéistes [.] et l'animisme qui a nourri et nourrit encore l'âme et la personnalité de toutes les populations gabonaises.... (Rémy, 1987 : 31). L'animisme est encore très répandu dans la sous-région*. (Sociologue, Libreville, 1994). Le pasteur a dit qu’aller chez un guérisseur* c’est croire à l’animisme, c’est ouvrir sa porte à Satan. (In Bagouendi-Bagère, 1999).
COM. : moins péj. que " fétichisme " mais estimé moins mélior. et moins adéquat que " religion traditionnelle africaine ".
DER. : animiste*.
SYN. : fétichisme*, religion traditionnelle africaine.
ANTON. : christianisme, islam.

ANIMISTE, n.m.ou f., adj.
1- n.m. ou f. Usuel, parfois perçu comme péj. Personne qui pratique l'animisme*. En réalité, le fait que les animistes croient en un Etre suprême, créateur de toutes choses, a échappé longtemps aux Occidentaux, parce que la notion de Dieu est infiniment plus abstraite chez les animistes [.] C'est d'ailleurs la raison pour laquelle entre cette puissance informulable, inimaginable, qui plane bien au-dessus des préoccupations humaines et l’homme, la nécessité se fait sentir de trouver des intermédiaires. (Rémy, 1987 : 31). Dans le fond, nous sommes tous restés animistes. (Universitaire, Libreville, 1992). Malgré la percée du christianisme, la plupart des Gabonais restent des animistes. (Sociologue, Libreville, 1994).
2- adj. Usuel. Relatif à l'animisme*. On croyait le Gabon être un pays laïc, il s’agirait plutôt d’un pays outrageusement chrétien, un tantinet islamique et un rien animiste. (Le Progressiste, 01/04/1997).

ANNÉE BLANC, n.f.Fréq., péj. Année scolaire marquée par des grèves d'étudiants ou la fermeture des établissements d'enseignement, de telle sorte que les examens, faute de cours suffisants, ne peuvent pas avoir lieu. Durant cette année troublée au cours de laquelle le mot année blanche avait envahi nos esprits [.]. (L’Union, 18/11/1991). [.] chaque année scolaire est une année blanche pour nos enfants. (L’Union, 27/11/1996). J’ai 23 ans, j’ai fait ma terminale l’année dernière seulement et hélas j’ai raté le bac. Ce gros retard est dû à des accidents qui ont entraîné des années blanches et au fait que mes parents ne peuvent plus assurer ma scolarité, je dois donc travailler pendant les vacances au lieu de réviser… (Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1998).

ANOMALURE, n.m. Spéc. Petit animal sylvestre ayant l’aspect d’un écureuil, nocturne, arboricole et planeur grâce à la membrane qui unit la base du cou, la base des doigts et le premier tiers de la queue. On distingue localement l’anomalure de Lord Derby = écureuil* volant de Derby, (Anomalurus derbianus fulgens Gray) à corps entièrement brun roussâtre ; l’anomalure pygmée = écureuil* volant pygmée (Anomalurus pusiollus Thomas) ; l’anomalure de Beecroft = écureuil* volant de Beecroft (Anomalurops beecrofti Fraser) de très petite taille, au pelage laineux, bouclé, de couleur brun foncé brillant ou gris argenté, ventre et queue jaune doré ; l’anomalure de Zenker = écureuil* volant de Zenker (Idiurus zencheri Matschie) au pelage très fin et moustaches très longues ; l’anomalure nain (Idiurus macrotis Miller), gris clair et l’anomalure aptère = zenkerelle* (Zenkerella insignis Matschie) qui, dépourvu de membrane, a l’allure d’un loir gris. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 134).
SYN. : écureuil* volant.

ANSERELLE NAINE, n.f. Spéc. (Nettapus auritus Boddaert). Très petit canard aux vives couleurs. (Christy/ Clarke, 1994 : 13).
SYN. : sarcelle* à oreillons.
 

ANTICHAMBRE, n.f. Spéc. Ensemble des joueurs placés en réserve lors d'un match de football.: [.] annoncés également dans l'antichambre d'Adzingo A., certains joueurs se sont favorablement signalés. (L’Union, 02/02/1991).

ANTILOPE, n.f. Usuel,V. BICHE*.
1- Terme générique qui, localement, regroupe des familles assez différentes du sous-ordre des ruminants, comme les Tragulidés (V. CHEVROTIN AQUATIQUE*), les Bovinés (V. ANTILOPE HARNACHEE, ANTILOPE SITUTONGA, BONGO*…), les Céphalophinés (V. ANTILOPE-MOUTON, ANTILOPE NOIRE A DOS JAUNE, ANTILOPE-NTCHERI, ANTILOPE-SOURIS...), les Hippotraginés (V. COBE* ONCTUEUX, COBE* DE BUFFON, ANTILOPE CERVICAPRE...), Antilopinés néotragues (V. ANTILOPE DE BATES*). Je m'assis sur le siège tendu de peau d'antilope. (Charnay, 1983 : 85). Le parc de la Lopé est riche en antilopes, éléphants*, buffles*, sitatungas*, gorilles* et diverses espèces de singes*, phacochères* et serpents. (Rémy, 1987 : 173).
COMP. : antilope aquatique, antilope bongo, antilope de Bates, antilope dormante, antilope grise, antilope guib, antilope-mouton, antilope noire à dos jaune, antilope ntcheri, antilope situtonga, antilope soo, antilope souris.
SYN. : biche* (part.).
2- On distingue :
- ANTILOPE AQUATIQUE,V. GUIB*
- ANTILOPE BONGO,V. BONGO*. (Boocercus eurycerus Ogilby). Grosse antilope de la famille des Bovinés. L'antilope bongo vit seule, en couple ou par petits groupes dans les forêts vierges . (Hanak/ Mazak , 1979 : 300).
ENCYCL. : elle peut atteindre 1m 80 au garrot et peser jusqu'à 255 kgs. Les deux sexes portent des cornes qui, plus importantes chez le mâle, ont, en moyenne, une longueur de 70 cm. Le pelage acajou est rayé de blanc.
COM. : bongo est l'appellation courante.
SYN. : bongo*.
- ANTILOPE CERVICAPRE,V. COBE DES ROSEAUX*. (Redunca arundinum occidentalis W. Rothschild). Antilope de taille moyenne, hippotraginé de la tribu des Cobes*. Elle est savanicole et ne s'écarte guère de l'eau. (Dekeyser, 1955 : 369).
ENCYCL. : elle peut atteindre 80 cm au garrot et peser jusqu'à 55 kgs. Le cornage, seulement présent chez le mâle, est, en moyenne, de 25 cm. Il est nettement recourbé vers l'avant. Le pelage est long, fourni et d'une tonalité fauve roussâtre.
SYN. : antilope de Pallas, biche*-de-pailles, cobe* des roseaux* nagor*, redunca*, reedbuck*.
-  ANTILOPE CHEVAL, VAR. ANTILOPE-CHEVAL, ANTILOPE CHEVALINE, V. HIPPOTRAGUE*, (Hippotragus equinus Desmarest). Grande antilope d'allure chevaline et à crinière roussâtre qui peut atteindre 300 kgs et mesurer 1 m. 50 au garrot. L'antilope-cheval est si forte qu'elle renverse les bâtons, touche terre, saute et s'éclipse. (Grébert, 1928 : 38). (Haltenorth/ Diller, 1985 : 52-53). Dans ces plaines [.] on peut apercevoir, lorsqu'elles sont brûlées*, des troupeaux de buffles*, de cerfs*, d'antilopes chevals et bien d'autres espèces animales. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 29).
SYN. : antilope rouanne.
COM. : au pluriel , antilope chevals. La graphie avec trait d'union semble moins usuelle.
-  ANTILOPE D’EAU,V. GUIB*.
- ANTILOPE DE BATES, (Hylarnus batesi batesi De Winton). Petite antilope forestière de la tribu des Néotragues. L'antilope de Bates rappelle la précédente (antilope royale de Côte-d'Ivoire) avec cependant des onglons latéraux rudimentaires que ne possède pas l'antilope royale, par son pelage marron roussâtre. (Dekeyser, 1955 : 384). (Haltenorth/ Diller, 1985 : 29) .
ENCYCL. : elle ne dépasse pas 30 cm au garrot. Le mâle porte de petites cornes d'environ 3 à 5 cm.
SYN. : antilope okwen.
- ANTILOPE DE NUIT,V. ANTILOPE NOIRE.
- ANTILOPE DE PALLAS,V. COBE* DES ROSEAUX, (Redunca redunca Pallas). Appellation désignant l'espèce et appliquée à deux sous-espèces, d'une part redunca redunca redunca Smith, non locale, d'autre part redunca arundinum occidentalis W. Rothschild des savanes congo-gabonaises. V. ANTILOPE CERVICAPRE. L'antilope de Pallas [.] est une antilope de taille moyenne, aux cornes relativement courtes, présentes chez le mâle seul. (Hanak/ Mazak, 1983 : 307).
ENCYCL. : chez cette antilope locale, les cornes ne formeraient pas crochet à leur extrémité comme chez la variété non-locale. Il y aurait d'autres petites différences moins visibles (Dekeyser , 1955 : 370).
SYN. : antilope cervicapre, biche*-de-pailles*, cobe des roseaux*, nagor*, redunca*, reedbuck*.
- ANTILOPE DORMANTE, VAR. DORMANTE ANTILOPE, V. ANTILOPE SOO.Et le sô, l'antilope dormante que j'ai achetée hier ? (Allogho-Oke, 1985 : 134). Elle avait sorti de son okusa* la corne recourbée de la dormante antilope. (Okoumba-Nkoghe, 1989 : 18).
SYN. : antilope soo, so*.
- ANTILOPE FUMÉE,V. ANTILOPE GRISE.
- ANTILOPE GRISE,V. SYLVICAPRE* DE GRIMM. (Sylvicapra grimmia splendidula Gray). Petite antilope savanicole de la tribu des Céphalophes.[.]les côtés et la face postérieure [: du panneau décoratif] sont recouverts d'une peau d'antilope grise. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 95).
ENCYCL. : elle mesure de 50 à 55 cm au garrot et pèse de 11 à 14 kgs. Les femelles sont plus fortes que les mâles. Seuls les mâles ont un petit cornage. Le pelage est, sur le dos, fauve, jaunâtre frisonné de noir, et sur le ventre gris clair.
SYN. : céphalophe* couronné, sylvicapre de Grimm.
- ANTILOPE GUIB,V. GUIB*.(Tragelaphus scriptus johannae Schwartz). Antilope commune tant en forêt qu'en savane, de la famille des Bovinés, tribu des Strepsicères.C'est ainsi que dans ce mets rituel, figure [.] l'antilope guib pour son cri semblable à un aboiement.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 54).
ENCYCL. : elle peut atteindre 0, 80 m au garrot et un poids de 80 kgs. Le mâle a un cornage droit et une crinière dorsale blanche érectile. Le pelage est roux acajou orné d'un ensemble de taches et de raies blanches, d'où son nom, parfois, d'antilope harnachée.
SYN. : antilope aquatique, antilope d’eau, antilope harnachée, antilope mvul, biche*-mina, guib*.
-  ANTILOPE HARNACHÉE,V. GUIB*.
-  ANTILOPE[-]MOUTON, (Céphalophus nigrifons nigrifons Gray). Petite antilope forestière de la tribu des Céphalophinés. Chez les Benga, on ne consomme pas d'antilope-mouton car elle leur aurait fait connaître un gué d'une rivière assez profonde, autrefois, à l'époque de leur exode vers le côte. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 137).
ENCYCL. : les formes sont arrondies, les membres fins mais plutôt courts. L'animal porte en général la tête basse. Il mesure de 50 à 55 cm an garrot et pèse environ 15 kgs. Le pelage est roux châtain tournant au noir brunâtre sur le cou et la tête. Son nom scientifique rend compte d'une ligne noire occupant la totalité du chanfrein, du nez à la touffe intercornée qui est noire.
SYN. : antilope rouge, céphalophe* à front noir.
-  ANTILOPE MVUL,(hybride : français-fang). V. GUIB*.
-  ANTILOPE NOIRE [À DOS JAUNE], (Cephalophus sylvicultor sylvicultor Azfelius). Antilope de grande taille, forestière. [.] corne de grande antilope noire à dos jaune. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983, 216, légende sous un dessin). [.] l’antilope noire, dont la viande est forte, allait au second choix ainsi que le gorille* et le fourmilier*. (Dedet, 1984 : 236). L'ogouri*, murmure le porteur. Oui ! c'est l'antilope noire, l'antilope de nuit ! (Dedet, 1984 : 143). Comme l'antilope noire lance à nouveau son "Moû.." haletant, l'infortuné recommence : " Il y a sûrement un mort !! " (Dedet, 1984 : 143).
ENCYCL. : elle mesure de 70 à 80 cm au garrot et pèse entre 60 et 75 kgs. Son pelage est noir brunâtre. Elle porte dans la région médiane du dos une large tache jaune triangulaire et à longs poils érectiles. Pour certaines populations, le cri de cet animal annonce la mort. (Dekeyser, 1955 : 357).
SYN. : antilope de nuit, antilope noire à dos jaune (scientifiques), antilope nzip, céphalophe* de forêt, céphalophe* à dos jaune, grand céphalophe* (manuels), ogouri (mpongwé).
-  ANTILOPE[-]NTCHÉRI,(hybride français/mpongwé). (Céphalophus melanorrheus). [.]corne de petite antilope-ntchéri, bourrée de médicaments*, obturée par un tissu de cordelettes, elle se porte au cou. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 74. note 3).
SYN. : antilope-souris.
- ANTILOPE NZIP, (hybride français / fang). V. ANTILOPE NOIRE A DOS JAUNE.
- ANTILOPE OKWEN,V. ANTILOPE DE BATES, (hybride fang / français), On arrive à l'antilope okwen, grande comme un toutou de salon, montée sur quatre crayons, toujours en mouvement. (Grébert, 1928 : 36).
-  ANTILOPE ROUANNE,V. ANTILOPE CHEVAL.
- ANTILOPE ROUGE,V. ANTILOPE MOUTON.La piscine et le parc animalier avec antilopes rouges, gazelles*, potamochères* [.]. (Caparros, 1997 : 179).
-  ANTILOPE SITUTONGA,V. SITATUNGA*. (Limnotragus spekei gratus P.L. Sclater). Grande antilope de la famille des Bovinés, tribu des Strepsicères, nocturne et adaptée aux zones marécageuses par ses onglons très longs et fortement écartés. Cornes d’appel utilisées dans le Bwiti* : [.] corne de la grande antilope situtonga ou " guib d’eau" [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 216).
ENCYCL. : elle mesure environ 1 m au garrot et peut peser une centaine de kgs. Le mâle Porte un cornage torsadé pouvant aller jusqu'à 80 cm. Le pelage est long, épais, de couleur chocolat chez le mâle, roux chez la femelle. Il existe chez les deux sexes, des rayures blanches sur le corps et des taches blanches sur les cuisses. (Dekeyser, 1955 : 343).
COM. : l'orthographe situtonga semble la plus courante.
SYN. : guib* d'eau, limotrague*, sitatonga/ situtonga/ situtunga*.
- ANTILOPE SOO, VAR. ANTILOPE SÔ, V. BICHE* COCHON. (Cephalophus dorsalis castaneus Thomas). Petite antilope de la tribu des Céphalophinés. Etughe ne doit jamais manger de l'antilope dite sô. (Grébert, 1928 : 123). Chez les Fang, les femmes, les enfants et les non-initiés [.] n'ont pas le droit de manger de l'antilope-soo ou biche-cochon*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 133).
ENCYCL. : elle mesure 50 à 55 cm au garrot et son poids peut atteindre 25 kgs. Les deux sexes ont un petit cornage. Le pelage est roux châtain avec la face externe des membres noirâtre et une large bande noire dorsale. (Dekeyser, 1955 : 359).
SYN. : antilope dormante, biche*-cochon, céphalophe* à bande dorsale noire, sô,* soo*.
- ANTILOPE[-]SOURIS,V. ANTILOPE NTCHÉRI. [: le costume du nganga*] est une grande peau de léopard*, descendant de la poitrine aux jambes, sur la poitrine, par-dessus la peau de léopard, des morceaux d'antilope-souris. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 30, fig5). [L'ongondjia] est une petite corne d'antilope-souris (ntchéri) bourrée de sanie de cadavre humain et de crapaud en putréfaction. (Ibid. : 92).
SYN. : antilope-ntchéri, ntchéri*.

ANTIQUAIRE, n.m. Usuel., mélor. Marchand de curiosités africaines, anciennes ou non. Ces messieurs antiquaires, presque tous Sénégalais, ont déposé sur la terrasse à gradins qui entoure l'immeuble [.] leur éventaire très éclectique : masques et statuettes [.], l'ancien s'appuie sur le neuf, la pacotille* fait valoir la qualité. (Rémy, 1987 : 184). Chaque fois que se crée un marché d'objets d'art, on peur être sûr d'y retrouver comme antiquaires un grand nombre de Sénégalais. (Rémy, 1987 : 109). Le commerce d’objets africains est presque toujours tenu par les étrangers, des antiquaires d’origine sénégalaise surtout. (Institutrice, Libreville, 1999).

AOFIEN, n.m. Dispon., écrit surtout, lettrés. Personne originaire de l’Afrique de l’Ouest. La paralysie de l’activité commerciale à Moanda, consécutive à la grève des " aofiens " devait interpeller les Gabonais pour s’investit dans ce secteur très rentable, monopolisé par les expatriés*. (L’Union, 11/03/1999).
ANTON. : aéfien*.

APACHE, n.m. Vieilli, oral, jeunes urbanisés, péj. Personne vieux jeu aux goûts démodés. Les apaches, les arabes*, c’est ceux qui sont pas dans le groove*. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
SYN. : arabe*.

APALIS [À GORGE ROUSSE], n.f. Spéc. (Apalis rufogularis Fraser). Petite fauvette forestière à chant très puissant. (Christy/ Clarke, 1994 : 138).

APÉRITIF, n.m.Fréq.,mélior. Sorte de réception célébrant un événement (réunion, décès, fête...) au cours duquel sont offertes des boissons qui ne sont pas forcément alcoolisées. [.] réunion de concertation qui aura lieu à la mosquée de Batavea et sera suivie d'un apéritif. (L’Union, 10/01/1991). [.] une messe anniversaire suivie d'un apéritif initié par N... d'A... en l'honneur de feu A. E. J. décédé. (L’Union, 10/01/1992).

À PLUS, loc.adv. Usuel, (abrév. de " à plus tard "), oral, tous milieux. Se dit en guise d’au-revoir. Jacky, je m’en vais. A plus. (Secrétaire, 23 ans, Libreville, 1999). Bon, Patrick, à plus. (Professeur d’université, Libreville, 1999).

APO, n.m. V. ANDOUM*, AKO*. En effet, à côté de l'okoumé*, l'ozigo* tend actuellement à prendre une place croissante dans l'exploitation forestière, devant le sipo*, l'aiélé*, l'iomba*, l'apo (pour les contreplaqués). (Rémy, 1987 : 88).

APOLLO, n.m. Fréq., (du nom du véhicule spacial américain). Conjonctivite purulente. A l'approche de la saison sèche*, tout le monde contracte l'apollo. (Infirmière, Libreville, 1994). Tu es atteint d’apollo. C’est ça ce que tu as aux yeux. (Cuisinier, 23 ans, Port-Gentil, 1994). J’ai une santé de fer, je n’ai pas eu l’apollo depuis des années. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Il y a une maladie qui est sortie là, qui donne des trucs un peu blancs aux yeux, l’apollo. (Secrétaire 23 ans, Libreville, 1999).

APPAREIL, n.m. V. BANGALA*. Il se vante qu'il a un gros appareil. (Etudiant, Libreville, 1994).

APPAREIL À MUSIQUE, n.m. Fréq., mésolecte. Tourne-disques. Chaîne stéréo. [.] là-bas, il [.] emporte un appareil à musique, des disques et des effets vestimentaires. (L’Union, 31/05/1989). J’apporterai un appareil à musique pour danser. (Lycéen, Libreville, 1987).

APPAREILS [ÉLECTROMÉNAGERS],n.m.pl.Usuel,mésolecte. Ensemble des appareils électriques dont peut disposer un ménage, y compris radio, chaîne stéréophonique, télévision. Ayant bénéficié d'une pension [.] M. X. s'équipera en appareils électroménagers (radio et chaîne stéréo combinées). (L’Union, 29/11/1988). La maison de mon voisin regorge de plusieurs types d’appareils électroménagers, c’est pas pour rien que les voleurs l’ont cambriolée. (in Bagouendi-Bagère, 1999). La première chose que je ferai, c’est d’acheter un appareil électroménager comme la télévision. (Etudiante, Libreville, 1999).

APPRÉCIER, v.tr.dir.Fréq. lettrés, recherché. Manifester de l'approbation, de la satisfaction devant qqch. Les applaudissements n'ont pas arrêté de crépiter pour apprécier les prouesses artistiques de la crême de la musique gabonaise. (L’Union, 02-03/12/1989). Ici on applaudit pour apprécier et on siffle aussi. (Etudiante, Libreville, 1999).

APPRENDRE, v.intr. Fréq., mésolecte., mélior. Employé absolument : faire des études, aller à l'école. V. SCHOOLER*. Ceux qui ont la chance d'avoir appris. (L’Union magazine, 06/1987). Il apprend en France, depuis quatre ans. (Fonctionnaire, Libreville, 1987). Mon frère, lui, n'a pas appris. (Commerçant, Libreville, 1988).

APRÈS, prép. Fréq., mésolecte. Après le départ de qqn, en l'absence de qqn. Après vous, elle a dit du mal de votre mari. (Institutrice, Lambaréné, 1990). Après toi, on a beaucoup modernisé la ville. (Fonctionnaire, Oyem, 1991). Après toi, les choses ont changé au quartier*. (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994).

À PREUVE, loc.adv. Fréq., écrit, lettrés, recherché. Comme le prouve ce qui suit. Les grèves [.] n’ont nullement profité au chantre de la France aux Français et à son parti. A preuve : malgré le climat politique actuel, il a perdu des points dans les sondages. (L’Union, 4-5/02/1989). Jean n’est pas sérieux. A preuve, sa femme est partie, elle l’a quitté. (Lettre de fonctionnaire, Libreville, 1990).

APRÈS-PÉTROLE, n.m. Fréq., lettrés. Repère temporel marquant un tournant dans l’économie gabonaise et la fin de la prospérité économique grâce au pétrole. Il contribuera, en outre, à réhabiliter l’agriculture préparant ainsi l’après-pétrole. (L’Union, 13/12/1996). Le Gabon va être confronté à l’après-pétrole. La vie sera dure. (Fonctionnaire, Libreville, 1996).

ARABE, n.m.
1- n.m. Dispon., oral surtout, peu lettrés. Appellation appliquée à tout musulman (même noir) reconnaissable à ses vêtements (boubou, turban…). C'est le ramadan*, tous les arabes ont fermé leurs boutiques ! (Fonctionnaire, Libreville, 1994).
ENCYCL. : il s'agit le plus souvent d'Africains de l'Afrique de l'Ouest, qui ont installé de petites boutiques (bijouterie, couture, alimentation...) dans les villes du Gabon.
2- n.m. Dispon., oral, jeunes urbanisés, péj. V. APACHE*. Les apaches, les arabes*, c’est ceux qui sont pas dans le groove*. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
SYN. : apache*.

ARAIGNÉE,n.f.V. FILET-ARAIGNÉE*.

ARACHIDE, n.f. Usuel.
1- (Arachis hypogea Linn.). Plante cultivée pour ses graines souterraines et ses nombreuses utilisations. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 124-150). Tout autour du village, les plantations* de manioc*, taros*, ignames*, arachides, cannes* à sucre [.] s'entremêlent d'étendues herbeuses. (Rémy, 1987 : 195).
2- Graines de cette plante, consommées fraîches, grillées ou bouillies et entrant dans la composition de sauce. Quand il s'agit d'offrandes alimentaires végétales (aux mânes des ancêtres), on note souvent des arachides, semences de courgettes, miel, beurre* végétal, ignames, taro*, bananes* vertes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 53). [.] l’arachide, consommée sous la forme de cacahuètes (crues, bouillies ou bien grillées à tout moment de la journée, sert également à préparer une sauce qui enrichit viandes, volailles et poissons. (Elsener, 1997 : 173). Style cafétéria, on choisit parmi plusieurs plats cuisinés manioc*, plantain*, foufou*, poulet aux arachides, nyembwé*, sauce gombo*… C’est simple et bon. (Caparros, 1997 : 49). L’arachide [.] entre dans la composition du chocolat* [.]. (Misamu, 03/03/1997). Nous, les arachides, on les préfère bouillies. (Ingénieur, Libreville, 1999).
COM. : le syn. cacahouète ne semble pas usité sauf par les Européens.
SYN. : pistache* de terre (Vx).

ARBRE, n.m. Spéc. Entre dans la composition des noms de nombreuses essences locales :
- ARBRE À AI, nom donné à trois arbres différents dont l'écorce et les graines à saveur d'aïl servent de condiments dans les sauces.
A) (Hua gabonii Pierre). Petit arbre de sous-bois commun de la famille des Huacacées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 203).
ENCYCL. : Les fruits renferment des graines du volume d'une grosse cerise de café.
B) (Scorodophloeus Zencheri Harms). Grand arbre de la famille des Caesalpinées à bois jaune. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 237-238).
C) V. AIL* SAUVAGE.
ENCYCL. : il porte des gousses recourbées à graines arrondies, utilisées en condiment, ou en pharmacopée trad.
- ARBRE À BAUME, V. BALSAMIER*, BAUMIER*. (Pachylobus balsamifera [Engl] Guill). Grand arbre de la famille des Burséracées à racines adventives formant piliers de soutènement. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 111).
ENCYCL. : Il porte des fruits comestibles ressemblant à des prunes noires et a de nombreuses utilisations en pharmacopée locale.
- ARBRE À BEURRE (1),. V. ADZAP*. [.] ou encore le fruit de l'arbre à beurre (mimusops djave), le fameux adzap* des Fang (oréré des Myèné, moabi des Eshira...) dont on extrait des amandes une matière grasse culinaire. (Pourtier, 1989, t.1 : 193).
- ARBRE À BEURRE (2),n.m. V. AGNUHE*.
- ARBRE À BRIQUET, n.m. (Grewia coriacea Mast.). Arbre de la famille des Tiliacées, de taille moyenne, à empattements à la base. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 417).
ENCYCL. : son bois blanc-jaune tendre servait jadis comme allume-feu ou briquet pour faire du feu par friction de deux bâtonnets. Il fournit actuellement un bon bois de chauffage.
-  ARBRE À CAOUTCHOUC [DE L'AFRIQUE TROPICALE],V. IREH*.
-  ARBRE À CHÂTAIGNES, V. ARBRE À PAIN.
- ARBRE À CORAIL, VAR. ARBRE-CORAIL, (Erythina klainer Pierre). Bel arbre ornemental à feuilles caduques de la famille des Papilionées. Il porte des fleurs d’un beau rouge vif:(Raponda-Walker, 1998 : 241).
SYN. : flamboyeur* de la brousse.
- ARBRE À FOURMIS, VAR. ARBRE AUX FOURMIS, (Bartesia fistulosa Mast.). Arbre de la famille des Passifloracées qui passe pour être infesté de fourmis noires. L'aspirante (initiée) se rendrait aussi, les yeux bandés, au pied de l’arbre à fourmis, où elle doit saisir, avec ses doigts, une des ces petites bêtes à morsure très douloureuses. (Raponda-Walker/ Sillans : 1983, 244). l'engokôm*, l'arbre aux fourmis. (Ibid., 1983 : 101, fig. 28). Qu’il était séduisant de voir une femme adultère attachée en tenue d'Eve sur l'arbre aux fourmis venimeuses. (Allogho-Oke, 1985 : 11-12). (White/ Abernathy, 1996 :90).
ENCYCL. : pour cette raison, il servait autrefois, chez les Fang, de lieu de supplice, plusieurs heures durant, pour les femmes adultères. Il sert actuellement encore d'épreuve d'endurance pour l'initiation au ndjembè*.
SYN. : engokôm* (du fang), arbre adultère.
- ARBRE ADULTÈRE, V. ARBRE AUX FOURMIS.
- ARBRE ADZAP,V. ADZAP*.
-  ARBRE À GOMÉNOL, (Melaleuca leucadendron Linn.) Petit arbre de la famille des Myrtacées, introduit pour la décoration et l'ombrage des rues. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 310).
SYN. : niaouli*.
- ARBRE À GRELOTS, (Chrysophyllum subnodum Baker). Une variété de cet arbre à contreforts, de grande forêt, est seule désignée sous cette appellation. L'arbre à grelots dont les graines évidées servent de grelots, aux pieds des danseurs ou dans des hochets de rotin (sokè) destinés à chasser les esprits malfaisants. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 391).
ENCYCL. : les fruits sont jaunes à maturité.
- ARBRE À MELONS,V. PAPAYER*.
- ARBRE À OUATE,V. FROMAGER*, KAPOKIER*.
- ARBRE À PAGAÏES, V. NIOVÉ*.
- ARBRE À PAIN, VAR. ARBRE-À-PAIN-CHÂTAIGNES, n.m.Usuel,. (Artocarpus communis Forst. = A. altitis Forst.). Arbre de la famille des Moracées qui produit des fruits comestibles à pulpe cotonneuse. Le port, tout petit, encombrée de filets que quelques hommes réparent, sous les cocotiers*, les badamiers*, les arbres à pain. (Rémy, 1987 : 122). Il est mort le 8 avril 1988, au printemps de sa vie et de son talent, laissant entrevoir encore [.] une pépinière d’idées à partager. C’est d’ailleurs le cas dans son dernier roman " Ces fruits si doux de l’arbre à pain ", une caricature de L’Afrique au lendemain des indépendances. (L’Union, 13/12/1996).
ENCYCL. : il existe des variétés sélectionnées stériles à gros fruits sans graines, et des variétés fécondes à fruits plus petits contenant des graines comestibles, grillées ou bouillies. (V. ARBRE À CHÂTAIGNES, CHÂTAIGNIER*).
COM. : ce sont, plus spécialement, les variétés stériles qui portent le nom d'arbre à pain.
- ARBRE À PAIN AFRICAIN, VAR. ARBRE À PAIN D'AFRIQUE, ARBRE-À-PAIN, (Treculia africana Decne). Arbre de la famille des Moracées à bois blanc. (White/ Abernathy,1996 : 27). On y comptait [sur l’île de Nendé] en date du 31 décembre 1944 : 101 orangers* à fruits doux, 136 mandariniers*, 313 pamplemoussiers*, 133 atangas*, 54 arbres-à-pain [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 239).
ENCYCL. : il porte, poussant sur le tronc même, des fruits de la taille d'un ballon, contenant beaucoup de petites fèves allongées que l'on consomme grillées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 302).
- ARBRE À PALABRE[S], grand arbre sous lequel se réunissent les notables, les anciens* et les gens du village. Par extension, lieu de réunion, lieu de débats publics. L’arbre à palabre représente le centre du village universitaire* [.]. (Misamu, 03/03/1997). Le grand manitou du centre national des œuvres universitaires, reste toujours planté comme un arbre à palabres à son juteux poste. (La Griffe, 30/04/1998). Les étudiants se sont réunis ce matin sous l’arbre à palabre pour débattre des questions concernant la fermeture de l’université. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
-  ARBRE À POISON D'ÉPREUVE,V. ELOUN*, TALI*.
-  ARBRE À SAVON, V. SAVONNIER*.
-  ARBRE À SEMELLES, (Pentaclethra macrophylla Benth.). Grand arbre de la famille des Mimosées à bois rouge imputrescible très dense. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 244).
ENCYCL. : les longues gousses noires veloutées, en forme de semelles, s'ouvrent avec fracas à la maturité en projetant très loin de grosses graines brunes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 244). Les gousses entrent dans la fabrication du savon indigène. Les graines servent à préparer une sorte de pain d'odika*.
SYN. : acacia* du Congo, owala (du mpongwé, galoa, nkomi, orungu), obala (de l’apindji), obaa (du tsogho), muvantsi (de l’eshira), mvanzi (du loango), ébé (du fang).
- ARBRE À SINGES, (Myrianthus arboreus P. Beauv.). Arbre à tronc court, buissonnant de la famille des Moracées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 301).
ENCYCL. : ses graines comestibles sont très recherchées par les singes et ont de multiples utilisations thérapeutiques.
SYN. : akokom, angokom (du fang), mbowa (du mpongwé).
- ARBRE À SUIF,V. ILOMBA*.
- ARBRE À TECK, V. MANDJI*, TECK*.
- ARBRE À YLANG-YLANG,V. YLANG-YLANG*.
- ARBRE AU CORAIL, (Jatropha multifida Linn.). Arbrisseau de la famille des Euphorbiacées à beau feuillage et fleurs écarlates. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 169).
ENCYCL. : il est cultivé comme plante d'ornement dans les villages mais ses graines oléagineuses sont dangereusement toxiques et purgatives.
SYN. : médecinier*, noisetier* du diable.
- ARBRE AUX FOLIOTOCOLES,n.m. (Maprounea membranacea Pax et K. Hoffm.). Petit arbre de la famille des Euphorbiacées à gracieux feuillage. (Raponda-Walker/ Sillans, 1995 : 172-173).
ENCYCL. : son bois blanc sert à la fabrication de mortiers, la poudre de ses feuilles desséchées est utilisée pour faciliter la cicatrisation (notamment lors de la circoncision). Les foliotocoles* passent pour rechercher ses fruits.
SYN. : nsa (fang, rare), ozangavaza (mpongwé, rare).
- ARBRE AUX ESPRITS,V. MUNDJU*. (Lasianthera africana P. Beauv.). Arbuste des terrains humides de la famille des Icacinacées. (Raponda-Walker/ Sillans,1961 : 206).
ENCYCL. : il est employé dans certains rites fétichistes notamment pour délimiter tombes ou aires d'initiation par des arceaux confectionnés avec ses tiges flexibles.
SYN. : mundju*, plante* aux esprits.
- ARBRE AVEUGLANT [DU GABON]], (Anthostema aubryanum Baill.). Arbre de marais dont toutes les parties sont remplies d'un suc laiteux abondant. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 161).
ENCYCL. : ce lait très toxique, peut en tombant dans l'oeil, provoquer la cécité. L'écorce est ichtyotoxique. Le bois sert à la cuisine et au chauffage.
SYN. : excécaire (manuels). ossingo (du mpongwé).
- ARBRE CORAIL, V. ARBRE A CORAIL, FLAMBOYANT* DE LA BROUSSE.
- ARBRE DE PLUIE, (Samanea saman ?). Arbre d’ornement aux magnifiques fleurs roses d’origine sud américaine . Fam. des légumineuses mimosoidées. (White/ Abernathy, 1996, 140.)
- ARBRE DE JUDÉE,V. GAINIER*.
- ARBRE DE LA SCIENCE, V. IBOGA*. L’essentiel de ce culte [le bwiti*] réside dans l’accès, grâce à l’iboga* ou " arbre de la science " (racine amère dont la décoction fournit une substance puissamment hallucinogène), à un stade supérieur de la connaissance : vision de l’au-delà et expérience d’une mort anticipée d’abord, connaissance du monde et des choses ensuite. (Elsener, 1997 : 159). [.] l’essentiel [du culte Bwiti*] réside dans la connaissance supérieure du monde et des choses grâce aux vertus hallucinogènes de la racines de l’iboga*, appelé arbre de la science. (Caparros, 1997 : 38).
- ARBRE DES SORCIERS, (Distemonanthus Benthamianus H. Baill.). Bel arbre de la famille des Caesalpinées, exploité pour son bois jaune clair, demi-dur. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 226).
ENCYCL. : il est réputé conférer l'invulnérabilité aux guerriers qui se sont frottés la peau avec de la poudre d'écorce.
SYN. : eyèn* (du fang), flamboyant* du Gabon, movingui* (eshira, pounou).
- ARBRE DRAGON, (Dracaena fragans Gawd , D. congoensis Hua). Nom donné à deux grands arbres ornementaux de la fam. des Agavacées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 44). (White/ Abernathy, 1996 : 107).
SYN. : dracéna* .
- ARBRE DU TONNERRE, V. RICIN*, RICINIER*.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 176).
- ARBRE DU VOYAGEUR, (Ravenala Madagascariensis J. F. Gmel). Plante de la famille des Musacées à grandes feuilles sur deux rangées. Ornement du jardin. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 306). Les vieux restent sous l’arbre du voyageur du matin au soir. (Fonctionnaire, Libreville, 1994).
ENCYCL. : Les feuilles emboitées forment une sorte de réservoir toujours rempli d'eau potable, fraîche et limpide. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 306).
- ARBRE-FÉTICHE,n.m. Appellation donnée à certains arbres qui, par leur taille ou leur utilisation sont unanimement respectés par les populations qui leur accordent des vertus magico-religieuses. Un aumonier du fort portugais a eu sa palabre* pour avoir abattu un arbre-fétiche (sacré) qui était devant le fort, depuis un temps immémorial. (Lettre du Lt de Vaisseau Servan à bord du "Loiret" au ministre. 30/12/1873, Archives de la marine, B B4 1092). Lui, on n’y touche pas ; C’est un arbre fétiche. (Fonctionnaire, Port-Gentil, 1992).
SYN. : arbre sacré.
- ARBRE OKOUMÉ,V. OKOUME*. Des incisions préparées dans l'écorce de l'arbre okoumé donnent une résine abondante et odorante. (Grébert, 1928 : 69).
- ARBRE-ROI, V. OKOUMÉ*. Nom donné parfois à l'okoumé, l'essence la plus exploitée et la plus célèbre du Gabon. Bien que l'association okoumé/Gabon ait été à l'origine fortuite, il est vrai que la spécialisation de la colonie dans la mono-exploitation de l'arbre-roi, a puissamment contribué à forger la personnalité gabonaise dans le cadre de l'AEF*. (Pourtier, t.I, 1989 : 35).
SYN. : arbre okoumé, okoumé*.
- ARBRE SACRÉ,V. ARBRE-FÉTICHE*, OLOUMI*. Certains arbres géants de la forêt, spécialement l'oloumi* (Copaifera religiosa, fam. des Caesalpiniacées) sont considérés comme des sortes de talismans protecteurs. L'Olumi*, en effet, est tout particulièrement l'arbre sacré qui donne aux initiés* du Bwiti* la faculté de découvrir les choses cachées et de prédire l'avenir. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 51).
SYN. : arbre-fétiche, oloumi* (part.).
- ARBRE-TALISMAN, grand arbre de la famille des Bombacacées (Ceiba pentandra Gaert., Bombax chevalieri.) qui passe pour exercer des pouvoirs protecteurs magiques sur son environnement.Les jumeaux adultes étaient enterrés au pied de quelque arbre-talisman. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 131). On peut aussi en planter [de l'herbe aux esprits*] autour de l'arbre-talisman silo. (Rémy, 1987 : 13).
- ARBRE TULIPIER,V. TULIPIER* DU GABON. Il n'y a guère de fleurs bien visibles que le long du fleuve : par exemple la fleur orange de l'arbre tulipier. (Grébert, 1928 : 33).

ARC À BOUCHE, n.m.V. ARC* SONORE.

ARCHIBATTU, adj. Spéc., péj. En parlant d'un gardien de but : incapable durant le jeu, de stopper ou d'intercepter le ballon. Il fut malheureux sur une balle de but [.] qu'il plaça à côté alors que le gardien zairois était archibattu. (L’Union, 05/06/1984).

ARC MUSICAL, n.m. V. ARC* SONORE.
ARC SONORE, VAR. ARC MUSICAL, ARC À BOUCHE, n.m. Spéc. Instrument de musique traditionnel ayant la forme d’un arc et dont on fait vibrer la corde avec les lèvres. Des arcs musicaux que l'on rencontre fréquemment sont les mvet*. Ils ont commme des harpes doubles, faites d'une tige de palmier* des marais. (Grébert, 1928 : 95). L’ibita* ou ongongo*, appelé encore arc sonore est une simple verge de bois ou une tige de rotin*, courbée en forme d'arc et tendu par une lamelle de rotin sur laquelle le musicien frappe avec un bout de raphia*; c'est la bouche qui sert de caisse de résonance. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 74). Pour jouer de l’arc musical, l’artiste se sert de sa bouche comme caisse de résonance. (Caparros, 1997 : 41).
SYN. : arc à bouche, arc musical, ibita*, mvet*, ongongo*, mongomo*

ARCTOCÈBE, n.m Spéc. (Arctocebus calabariensis A . Smith). Petit animal de la famille des Lorisinae de même allure que le potto* mais de plus petite taille. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 247). [.] les deux espèces de pottos* : le potto de Bosman et l’arctocèbe.[.] (Le cri du Pangolin, n° 11, 1994).
SYN. : angwantibo*, potto* de Calabar.

ARGENT, (AVOIR L’---- ), loc.verb. Fréq., oral. Avoir de l’argent. Quand tu vois un homme avec un gros ventre, tu sais qu'il a l'argent ! (Etudiante, Libreville, 1990). Faut avoir quelqu’un qui a l’argent. (Gérante de bar, 21 ans, Libreville, 1994). Comme dit X. le gars- tu as l’argent, hein franchement ! il va s’installer une ligne ou même installer l’eau courante. (Etudiante, 19 ans, Libreville,1997). Ce monsieur a l’argent. Il est riche. (Informaticien, 23 ans, Libreville, 1999)
SYN. : avoir le sou*.

ARGENTIER, n.m. Fréq., écrit, recherché. Opérateur financier, par extension personne qui brasse beaucoup d'argent, banquier. Initiée par les responsables de Shell-Gabon, cette randonnée a permis aux argentiers de se rendre compte des travaux et de jauger également le poids de l'investissement. (L’Union, 09/08/1989). Les grands argentiers du groupe des sept principales puissances industrielles (G7) se rencontraient hier après-midi à Washington. (L’Union, 03/02/1989).

ARGILE BLANCHE, VAR. ARGILE [RITUELLE] MPÈMBA, n.f. Spéc. Kaolin* utilisé pour les peintures corporelles rituelles. Le kaolin peut être mêlé d’éléments magico-religieux, utilisé pour des séances de divination. V. KAOLIN*. Il y a aussi des séances de divination avec l'argile rituelle mpèmba, au cours des réunions publiques de la société secrète féminine du Ndjembè*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 30). L'argile mpèmba est faite avec du kaolin bien blanc, mélangé, soit à des brisures pulvérisées d'os déterrés de morts soit avec de la poudre de chair desséchée ou grillée d'enfants jumeaux* mort-nés ou sacrifiés par le nganga*. (Ibid. 1983 : 59). Mais les fards vraiment rituels sont des pâtes d'argile blanche avec lesquelles on se tatoue le front, la face, les membres dans les grandes occasions telle que naissance ou décès d'enfants jumeaux*, cérémonie du Bwiti*, danse profane de l'ivanga*, évocation des esprits. (Ibid. 1983 : 59). Ils se peignaient le visage à l’aide de l’argile blanche (pèmba*), et de la teinture du bois* rouge (tsingo, et s’ornaient la tête de plumes de certains oiseaux [.]. (Koumabila-Abougave, 1993 : 6).
SYN. : kaolin*, mpèmba*, pèmba*.

ARRACHER, v.tr.dir. Usuel, mésolecte, péj. Prendre (qqch. à qqn) contre le gré de son propriétaire, voler, même s'il n'y a pas à proprement parler d’idée de violence physique. V. BÂCHER*. Il n'a pas tardé à s'illustrer en arrachant à Mr. K..., responsable au cabinet du ministre E..., sa peugeot 205. (L’Union, 11-12/11/1989). Tu ne m’arracheras pas ma fiancée comme ça . (Etudiant, Libreville, 1982).

ARRACHER QQN À LA VIE, loc.verb.Usuel, mésolecte, péj. (l'idée de violence physique est très forte). Oter la vie à quelqu'un, sur le modèle de "arracher quelqu'un à la mort". Ils ont pensé à la construction d'échangeurs pour éviter bon nombre d'accidents qui arrachent les Gabonais à la vie. (L’Union, 08/02/1989). C’est l’alcool qui l’a arraché à la vie. (Secrétaire, Libreville, 1996).

ARRANGER, v.tr. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Entre dans quelques locutions particulières :
- ARRANGER LES HOMMES, VAR. ARRANGER TOUT LE MONDE, loc.verb. Donner satisfaction aux hommes, satisfaire tout le monde. Il est écrit et voulu par l'Eternel que toute belle femme a le droit d'arranger tous les hommes quels qu’ils soient. (Nyonga, 1987 : 148). Mais nous avons essayé d’arranger tout le monde en regardant le cursus des prétendants car les critères d’attribution de la bourse sont applicables à tous [.]. Tu peux compter sur elle pour arranger les hommes, pourvu qu'ils aient de l'argent ! (Infirmière, Franceville, 1990)
- ARRANGER LA TÊTE,loc.verb. Rendre plus intelligent, mieux formé. "[.] les notables vous demandent tout de suite ce qui arrange la tête. " - " Ce qui arrange la tête, ce sont des maisons construites chez nous dans lesquelles on enseigne toutes les bonnes choses pour avoir une bonne tête ". (Nyonga, 1981 : 82). L’école n’a pas arrangé ta tête ! (Mère de famille, Libreville, 1995).
-  ARRANGER LES YEUX, loc.verb. Dispon., iron. En parlant d'une boisson alcoolisée, troubler la vision, faire voir double. Le petit Sovidor est, selon les connaisseurs, plus efficace que son aîné, le grand vin [.] Il ne tarde pas à vous arranger les yeux. (Allogho oke, 1985 : 100). La Régab t’a déjà arrangé les yeux ? (Etudiant, Libreville, 1987).
- ARRANGER SA VIE, loc. verb. Dispon. oral, fam. Remettre de l’ordre dans son existence. [.] sa mère, avant de partir au travail est venue le harceler et menacer de le mettre à la porte si jamais il ne cherchait pas à arranger sa vie car tout ce qu’il sait faire est de dormir, manger et sortir pour aller rejoindre ses amis. (Ndong Mbeng, 1992 : 52).
ARRANGER-ARRANGER, n.m.Usuel, oral surtout, milieu urbain, fam., péj. Appellation désignant un des " petits boulots " urbains : celui de l'artisan itinérant. Ces trois personnes sont des " arranger-arranger ". Une profession inventée et exclusivement réservée aux " frères* " ghanéens venus " chercher*la vie " à Libreville. (Ndong Mbeng, 1992 : 15). Les arranger-arranger : des tailleurs, cordonniers et aiguiseurs ambulants qui circulent eux aussi dans les matitis* à l'aide des innombrables pistes* qu'ils ont appris et connaissent maintenant par coeur parce qu'y circulant tous les jours même le dimanche. Et à la recherche d'une personne qui criera : - hé man* !! (Ibid., 1992 : 15). Méconnaissables parce que ce sont les Man* du matiti* de Derrière l'Ecole Normale, les arranger-arranger qui ont ôté les haillons avec lesquels ils circulent quotidiennement dans le matiti* et avec chacun, une machine Singer sur la tête, un vieux sac dans lequel on retrouve toute la panoplie d'un bon cordonnier, et enfin un petit banc où est accrochée une machine à aiguiser. (Ibid. 1992 : 112). Ces jeunes gens, des Ghanéens pour la plupart, cont connus sous le nom d'arranger-arranger (ou man* arranger-arranger*, (man* étant fréquemment employé pour désigner les immigrés de pays anglophones). (Jeune Afrique, 06-12/04/1995).
SYN. : man* arranger-arranger (part.), V. YES*- .

ARRIÈRE-PAYS, n.m. Fréq., lettrés. Région reculée du pays, d'accès difficile, par opposition à centre urbain.Les militants de l'arrière-pays ne sont pas contents qu'on les oublie. (Syndicaliste, Libreville, 1990). Les forestiers sont repartis hier dans l’arrière-pays. Ils reviennent à Lambaréné mercredi. (Forestier, Lambaréné, 1999).

ARRIVER, v.intr.
1- ARRIVE (JE VOUS / TE, ETC ---),  VAR. ARRIVER TOUT DE SUITE À QQN, Usuel. Généralement utilisé à la première personne du singulier ou du pluriel, correspond à : je suis à vous dans un instant, je m'occupe de vous dans une minute, un instant, je vous prie. Etre à quelqu'un tout de suite, revenir immédiatement. Enfin attendez moi, Mademoiselle, je vous arrive tout de suite. (Nyonda, 1981 :150). Patientez deux minutes, je vous arrive. (Fonctionnaire, Libreville, 1994). Bon, je t’arrive. (Cuisinier, 24 ans, Port-Gentil, 1994).
2- ARRIVER, v.intr. Fréq., oral surtout, mésolecte. Venir. C’est la première fois que tu arrives au Gabon ? (Lycéen, Port-Gentil, 1994) . J’arrive chez toi pour une semaine. (Etudiant, 23 ans, Libreville, 1999).

ARROW ROOT DES ANTILLES, n.m.Spéc. (Maranta arundinacea Linn). Plante herbacée de la famille des Marantacées dont, localement, on utilise la fécule extraite des rhizomes en guise d'amidon. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 276).

ARTICLE, n.m. Fréq., oral, jeunes urbanisés. Tout objet à vendre ou à échanger. J’ai un article à dealer. (Jeune, Libreville, 1994). Ton article, tu me le vends ? (Etudiant, Libreville, 1997).

ARTISTE, n.m. Dispon., oral, mésolecte, fam. Séducteur. Moundounga se fait passer pour un artiste dans le quartier. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Aux yeux des filles, c’est un artiste. (Fonctionnaire, Libreville, 1999).

ARUM MACULÉ, n.m.Spéc. (Arum sp.). Plante herbacée de la famille des Aracées, poussant dans les bois humides; ses grandes feuilles vert foncé sont semées de taches claires d'où son nom de nkanga, kanga, "pintade" dans les langues du Gabon. C'est pour la secte féminine du ndjembé* une plante magique. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 93).

ASIKI, VAR. ASSIKI, n.m.pl.Spéc . (du tsogho, du miéné), oral, écrit, tous milieux.V. GENIES*. Sorte de lutin, de gnome qui viendrait, la nuit, dans les villages et dont la rencontre par un humain pourrait être mortelle. Les gnômes, lutins, korrigans, farfadets ou esprits follets sont appelés asiki dans les dialectes myènè [.]. D’après les Mitsogo, les asiki se rassemblent aux approches de minuit, dans les cours des villages ; aussitôt qu’ils aperçoivent quelqu’un, ils disparaissent. D’après d’autres tribus, on les rencontre sur les chemins, ce qui serait un présage de mort prochaine. (Raponda-Walker, 1983 : 28). Enfin les gnomes ou lutins, appelés Asiki, se rassemblent la nuit dans les cours* désertes des villages. Certains pensent que le fait d'en rencontrer est un présage de mort prochaine. (Rémy, 1987 : 32). Chez les Miéné, il y a ce qu’on appelle de petits génies. Ce sont des êtres courts* mais qu’on rencontre en forêt. On ne les voit pas souvent, ils sont difficilement visibles. On les appelle les assiki. (Etudiante, Libreville, 1999).

ASPERGE, n.m. Spéc. Désigne deux plantes différentes :
- ASPERGE [GRIMPANTE],n.f. (Asparagus africanus Linn.). Plante vivace couverte d'épines de la famille des Liliacées. Au fond, dans le vent toujours humide du vieux marécage, se dressaient les asperges, enroulées comme des lianes à de jeunes arbres, garnies de leurs épines et les portant fièrement [.] Elles se tenaient là paisibles, ces asperges, la tête dans l'air. (Okoumba- Nkoghe, 1984 : 87).
ENCYCL. : les pointes des jeunes tiges sont comestibles. Les tubercules sont également consommés après une longue cuisson dans les périodes de famine*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 265).
SYN. : asperge, asperge sauvage, liane*-asperge.
- ASPERGE [RAMPANTE], n.f. (Asparagus pauli-guigelmii Solus-Laub). Plante de la famille des Liliacées à la tige armée de piquants. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 265).
ENCYCL. : les griffes ou les jeunes bourgeons sortant du sol sont consommés.
SYN. : asperge, asperge sauvage.
- ASPERGE [SAUVAGE],n.f.Spéc. Renvoie indifféremment aux deux plantes précédentes.

ASSALA, n.m. Spéc. (Loxondonta cyclotis Matschie). Eléphant de forêt. Parmi les trois espèces d'éléphants qu'on y voit (à Iguéla), deux, en effet, se rencontrent rarement, deux espèces naines, l'assala et le pumilio*, très agressifs l'un et l'autre.(Rémy, 1987 : 131). Le pays abrite également l’une des populations d’éléphants les plus importantes d’Afrique, avec plus de 80 000 têtes, principalement divisées en deux espèces, les grands éléphants* de savanes et les petits Assalas des forêts. (Elsener, 1997 : 170).
ENCYCL. : il est de plus petite taille que l'éléphant de savane (2 m 30 à 2 m 60 au garrot ) à 5 ongles au pied antérieur, 4 au pied postérieur. Son crâne est aplati et allongé. Il ne se distingue de l'éléphant* nain du Gabon (Loxondonta pumilio Noack) que par la taille et la coloration. V. ELÉPHANT* DE SAVANE, PUMILIO*.
SYN. : éléphant* assala, éléphant* de forêt.

ASSAM, n.m. Spéc. (du fang). (Upaca guineensis Muell. Arg). Grand arbre de marécage ou de bord de cours d'eau à racines-étais en arcades massives et peu développées, famille des Euphorbiacées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 179).
ENCYCL. : bois rouge utilisé pour faire des charbons de forge. Utilisations thérapeutiques.
SYN. : faux* palétuvier, ozombi (du mpongwé), palétuvier* d'eau douce, palétuvier* de rivière, rikio*.

ASSAMSÉ, n.m.Fréq., mésolecte, basilecte, fam. Fripier, marchand de vêtements d'occasion. Ce jour là, j'avais mis mon pantalon de sixième, celui que ma tante m'avait acheté à l'assamsé, à la friperie. Comme j'avais grandi, il s'arrêtait au milieu de mes mollets. (Allogho-Oke, 1985 : 77). Les étudiants achètent leurs t-shirts à l’assamsé. C’est moins cher. (Etudiant, Libreville, 1997).

ASSEMBLÉE DÉPARTEMENTALE,n.f.Fréq., écrit surtout. Structure administrative au niveau du département. Initiée par l'Assemblée départementale, la réalisation de cette oeuvre [: un marché] coûtera 13.935 440 francs CFA*. (L’Union, 17/01/1992).

ASSEOIR UNE PLACE AU SOLEIL, loc.verb. Dispon., écrit surtout, recherché. Obtenir une bonne situation. Se faire une place au soleil. Avec une conviction que pour asseoir une place au soleil comme leur frère* du village voisin, il faut un parti politique. (L’Union, 24/09/1992 ).

ASSIA, n.m. (du fang, du galoa). V. OZIGO*. On suce le peu de pulpe vinaigrée de [.] l'assia. (Grébert, 1928 : 34).

ASSIÉ, n.m., V. SIPO*.

ASSIETTE,, n.f. Fréq., mésolecte, basilecte. Tout récipient servant à la préparation, à la présentation ou la conservation des mets : plat, saladier, boîte en matière plastique. Ses mains rencontrèrent des assiettes et son regard se fixa sur l'une d'elle, petite et rouge, fermée par un couvercle de même couleur. (Okoumba-Nkoghe, 1984 : 10). Mado, remets le couvercle sur l’assiette sinon le riz va refroidir. (Institutrice, Libreville, 1997).

ASSIKI, n.m. V. ASIKI*.

ASSIS, (BIEN ---- ), loc.adj., Fréq., oral surtout, mésolecte, fam., mélior. Qualifie une personne influente, solidement implantée dans le pouvoir politique et administratif local. Une partie de ma tribu se trouve ici. De plus je suis appelé par quelqu'un de bien assis. (Nguimbi biesselou, 1993 : 36). Ne te fais pas de souci pour lui, son cousin est bien assis. C’est un grand type* ! (Retraité, Franceville, 1987).

ASSISTANCE ORGANISATIONNELLE,n.f.Fréq., écrit, mésolecte, notices nécrologique,recherché. Participation matérielle et financière aux cérémonies accompagnant un décès.Les épouses [.] témoignent leur profonde gratitude et sincères remerciements [.] à toutes les personnes qui ont bien voulu leur apporter leur soutien moral et assistance organisationnelle lors des cérémonies funèbres. (L’Union, 19/11/1988).

ASSISTER, v.tr. Usuel. Aider moralement et matériellement, porter assistance. Je vais aller assister ma grand-mère qui a perdu son petit frère*. (Lettre, Libreville, 1994). Merci de m'avoir assisté matériellement et moralement dans mon deuil. (Lettre, Port Gentil, 1990). Quand Antoine a perdu son père, tout le quartier l’a assisté dans son malheur. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Il se battait, je l’ai assisté. (Etudiant, Libreville, 1999). Je l’ai assisté à l’hôpital, l’homme mourant. On était là à côté, on essaie de lui remonter le moral. (Secrétaire, 23 ans, Libreville, 1999).
COM. : Dans le Petit Robert, cet emploi est signalé comme vieilli.

ASSO, n.m. Fréq. oral, mésolecte, marchés, fam., mélior. Nom par lequel les vendeurs des marchés interpellent le client. Allez ! Allez ! Allez asso ... dépêchons-nous, la carpe est arrivée, votre poisson préféré en vente ici à 700 francs le kilo (Vendeur, Libreville in Eyindanga, 1990 : 92).

ASSOCIÉ, n.m., Fréq., oral, mésolecte, fam., mélior.
- Ami de longue date. Le vieux Koumba est l’associé de mon père, il l’invite souvent à prendre un verre. (in Bagouendi-Bagère, 1999). C’est mon associé. On était sur lez bancs ensemble il y a vingt ans. (Fonctionnaire, Libreville, 1999).
- ASSOCIÉ,n.m.V. ASSO*. Faites vite, faites vite, associé. Ca finit bientôt ! Vous risquez de regretter ! (Vendeur sur le marché in Eyandangan, 1990 : 2).

ASSOLÉ, n.m. Spéc . Danse de sortie de deuil pour enfants ne nécessitant pas d’initiation*. V. OKOUI*. A partir du crépuscule commençaient d'autres divertissements. Le plus apprécié dérivait d'une des danses de dédeuillement* : l'okoui*. Il existait encore, à cette époque, un véritable okoui* dansé par les enfants, l’assolé, qui ne nécessitait pas d’initiation. (Dedet, 1984 : 40).

ASSURANCE, n.f. Dispon., oral surtout, mésolecte. Frais de scolarité. Ce mois, j’ai des problèmes d’argent, je dois payer l’assurance de tous mes enfants sinon ils ne débuteront* pas les cours. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : frais d’écolage*.

À SUFFISANCE, loc.adv.Fréq.,lettrés, recherché. Suffisamment, largement. Ceci démontre à suffisance que l'Islam reste l'une des religions misogynes, au monde. (L’Union,26/11/1988). Cela montre à suffisance toute l'estime dont jouissait le grand imam* auprès de ses compatriotes. (L’Union, 07/06/1989). Un indice qui prouve à suffisance que les voleurs étaient du quartier. (L’Union, 14/09/1992.).Du virus d’Ebola* aussi vieux que le sida, car, découvert en 1976, il y a donc 21 ans, prouve à suffisance que les hommes des médias [.] baignent dans une insuffisance maladive de renseignements vrais [.]. (Misamu, 03/03/1996 :).
LOC. : démontrer à suffisance, montrer à suffisance, prouver à suffisance.

ASTRILD, n.m. Spéc. Petit oiseau de la fam. des Estrildidae. On distingue localement l’astrild à joues orange (Estrilda melpoda Vieillot) des savanes ; l’astrild ondulé (Estrilda Astrild Linné) au plumage barré de rouge dessus et l’astrid à tête noire (Estrilda atricapilla Verreaux) qui hante les lisières forestières. (Christy/ Clarke, 1994 : 186-187.
SYN. : senégali*.
ASTRILD-CAILLE, n.m. Spéc. (Ortygospiza atricollis Vieillot). Très petit oiseau de la famille des Estrildidae qui vit dans les zones marécageuses. (Serle/ Morel, 1988 : 253).

ASTRILD-MÉSANGE, n.f. Spéc. (Pholidornis rushiae Cassin). Minuscule mésange de canopée forestière au plumage distinctif : tête,gorge, poitrine blancs rayés de sombre, dos, ailes et queue bruns, croupion et ventre jaunes. (Serle/ Morel, 1988 : 223).
SYN. : mésangette* rayée.

ATANGA, n.m. V. ATTANGA*.Ma femme m’amène quelques doigts de banane*, une poignée d’atangas, deux ou trois mangues* qui poussent près de notre bicoque, dans les matitis* [.]. (L’Union, 07/02/1994).

ATANGA-SAFOU, n.m. V. ATTANGA*

ATANGATIÉ, n.m. V. ATTANGA*. Atangas* (petits légumes violets de forme oblongue, appelés " atangatié " s’ils sont cultivés en plantation* ou " massigou* sauvage " s’ils viennent de la forêt, que l’on cuit dans l’eau tiède salée ou en paquet sur le fumoir) [.]. (Elsener, 1997 : 173).
SYN. : tanga / attanga*, massigou* sauvage (part.).

ATANGATIER, n.m. V. ATTANGATIER*. L’homme était assis sous un atangatier, à quelques mètres de la cuisine où il fumait en solitaire. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 224).

A TARE NZAME !, VAR. ATARE-ZÂME ! A TARA NZAME !, interj. Dispon., (du fang), oral surtout. Mon Dieu ! Les seules paroles que nous pûmes déceler dans la confusion de ses sanglots furent " Atare-Zâme ! Atare-Zâme !, donc monsieur Ondo m’a trompée la nuit… (Allogho-Oke, 1985 : 64). Bon, d’accord, ils visaient à l’origine les André, les Philippe et les autres-là*. Mais, a tare nzame ! Ils n’avaient qu’à régler leurs problèmes villageois entre Aquitains, Armoricains [.]. (L’Union, 12/06/1997). Mon frère* ! Hèp ! Mon frère* ! Viens moi en aide ! A tare nzame ! C’est comment ? ! ? (BD Boom, n°2, 12/1997) [.] C’est la toute première fois qu’une noire africaine [.] gagne le trophée. C’est à dire depuis 1952 (a tara nzame depuis* kalakala* 47 saisons des pluies) [.]. (UEW, 17-23/10/1999).

ATHÉRURE, VAR. ATHÉRURE AFRICAIN, n.m. Spéc. (Atherura africana Spray.). Petit porc épic à queue écailleuse terminée par un pinceau de soie. et dont la robe porte dessus des piquants brefs, raides et aplatis, de plus en pluslongs vers le milieu du corps. Fam. des Hystricidae. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 135). Actuellement, un rongeur comme l’athérure (3-4 kg) est vendu à Libreville à 8000 FCFA la pièce. (Le Cri du Pangolin, n°13-14, 1994).
SYN. : hérisson*.

ATOMISER, v.tr. V. BIFFER*. Ce soir, j’ai bien atomisé. Brochettes, riz… (Etudiant, Libreville, 1999).

À TRAVERS, loc.prép.,Fréq.,recherché. Par l’intermédiaire de, grâce à. C'est à travers notre travail que nous gagnons de l'argent. (L’Union, 08/11/1988). C’est à travers toi que j’ai trouvé mon travail. (Jeune, Libreville, 1992).

ATTANGA, VAR. ATANGA [SAFOU], n.m. Spéc. (du mpongwé :otanga). Fruit de l'attangatier*. Localement on distingue l’attangatier* cultivé en plantation* et le massigou* sauvage en forêt. Le repas étais copieux. Il y avait tout : les gâteaux de courge, du poisson fumé dans des sauces* légères, des atangas, des ananas*, en tranches, des avocats, de la viande de sanglier*, coiffée de couennes épaisses et grasses. (Allogho-Oke, 1985 : 131). Atangas (petits légumes violets de forme oblongue, appelés " atangatié* " s’ils sont cultivés en plantation* ou " massigou* sauvage " s’ils viennent de la forêt, que l’on cuit dans l’eau tiède salée ou en paquet sur le fumoir) [.]. (Elsener, 1997 : 173) L’attanga, c’est le fruit de l’arbre qu’on appelle ici l’attangatier*. [.]. On le mange avec du sel. C’est bon ! (Etudiante, Libreville, 1999). Mais maintenant, c’est la fin des atangas. (J. Mintsa, 2000, 63). [.] la Tortue resta à manger tranquillement tous les atangas-safous. (Kwenzi-Mikala, s.d. : 20).
ENCYCL. : il ressemble à une grosse olive violette et est consommé cuit et salé à l'apéritif.
COM. : la graphie "attanga" semble plus courante.
DER. : attangatier*.
SYN. : attangatié* (part.), datte* bleue, massigou* sauvage (part.).

ATTANGATIER, VAR. ATANGATIER, n.m. Spéc. (du mpongwé :otanga). (Pachylobus edulis G. Don.).Grand et bel arbre fruitier de la famille des Burseracées à fruits roses puis violets. : (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 113). Qu'avait-il à gagner à rester là sous l'attangatier ! (Okoumba-Nkoghe, 1986 : 101). Le fruit de l'attangatier ressemble à une grosse olive violette. Il se fait cuire et se mange en apéritif salé. (). (Rémy, 1987 : 114). Non loin de Mimongo, sur des montagnes boisées de Magagana que borde la rivière Ogoulou, sortent de terre des arbres fruitiers : des pamplemoussiers*, des mandariniers*, des atangatiers, des avocatiers*, des palmiers*, des manguiers*, etc... (L’Union, 25/06/1993).L’attanga*, c’est le fruit de l’arbre qu’on appelle ici l’attangatier. Mais je crois qu’en France, on dit le safoutier*. On le mange avec du sel. C’est bon ! (Etudiante, Libreville, 1999). Je me suis arrêtée sous l’atangatier géant aux dattes bleues. [.] (Mintsa, 2000, 42).
SYN. : safoutier*.

ATTE, n.f. n.m.,Vx., Spéc.
1- (Annona squamosa Linn.). Petit arbre importé de la famille des Anacardiacées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 63).
SYN. : attier*, pommier*-cannelle.
2- Fruit de l'Annona squamosa à peau écailleuse et à chair blanche très sucrée et très délicate.
SYN. : pomme*-cannelle.

ATTENDRE, v.
- ATTENDRE À, v.tr.ind. Fréq., mésolecte. Attendre de. Vous attendez impatiemment à voir surgir un éléphant. (L’Union, 14/11/1988).
COM. : confusion entre attendre de et s'attendre à.
-  ATTENDRE POUR, v.tr.ind. Fréq., oral surtout, mésolecte. Attendre qqn ou qqch. Tu attends pour un rigolo qui euh qui mène sa vie non ? (Etudiante, 29 ans, 1998). Attendre cinq ans pour lui ? Pour qu’il retourne marié ? (Etudiante, Libreville, 1999).

ATTENTIONNÉ, adj. Dispon., mésolecte, recherché. Attentif, intéressé, plein d'attention. Avant d'aller jeter un regard attentionné sur les installations portuaires [.], les hôtes de l'OPRAG* ont été conduits au centre de formation des agents de l'institution. (L’Union, 27-28/05/1989). Moi qui suis attentionné à mon travail, je lis beaucoup. (Etudiant, Libreville, 1990).

ATTIA, n.m. Spéc. (Coula edulis Baill.). Arbre moyen de grande forêt de la famille des Olacacées qui porte des sortes de noix de la taille d'un citron. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 315).
ENCYCL. : l'amande comestible de ces noix est très prisée des Gabonais. On en extrait une huile alimentaire.
SYN. : coula* (du mpongwé "ogula"), noyer *indigène.

ATTIÉKÉ, n.m. Fréq., (du baoulé de Côte-d’Ivoire), oral surtout, milieu urbain.
- Farine de manioc. Monsieur Assala, il nous avait fait goûter l’attiéké [.]. (Etudiante, 19 ans, Libreville, 1998). On a mangé de l’attiéké dans un maquis*. (Employé à l’OPT, Libreville, 1999)
COMP. : attiéké kejenou
-  ATTIÉKÉ KEJENOU,Plat ivoirien typique du sud et du centre et composé d'un poulet braisé accompagné de couscous de manioc. Au restaurant le Maquis*, spécial week-end [.] attiéké kéjénou. (L’Union, 03-04/06/1989).

ATTIER, n.m. Spéc. (Annona squamosa Linn.). Nom usuel du petit arbre de la famille des Anacardiacées, importé, qui donne un des meilleurs fruits tropicaux (V. ATTE*).
SYN. : pommier* cannelle.

ATTRAPER, v.
1- v. tr. Fréq, oral, fam. Se procurer, obtenir. A cette heure-ci où voulez vous que j'attrape du pain? (Chauffeur, Libreville, 1992).
2-  ATTRAPER LA GROSSESSE, loc.verb. V. GROSSESSE*.
3- ATTRAPER (S'---- ),v.pron.Fréq., non connoté argot ou fam. Ecoper de. Si l'on considère les coups et blessures volontaires sur sa tante, ce jeune voyou s'attrape 5 ans de prison ferme. (L’Union, 10-11/06/1989).

AUBERGINE, n.f. Spéc. Nom générique de diverses plantes de la famille des Solanacées consommées usuellement : l’aubergine amère moyenne, (Solanum aethiopicum Linn.), plante annuelle cultivée à fruits globuleux amers, de la taille d'une chevrotine, rouges à maturité ; l’aubergine douce = aubergine* indigène. (Solanum esculentum Dun. var. inerme), plante vivace à fruits ronds violets, jaunes ou blancs qui remplace l'aubergine importée ; l’aubergine amère = grosse aubergine, (Solanum macricarpum Linn.), plante annuelle cultivée à baies rondes ou allongées, de goût âcre et amer, blanches vertes ou violettes, tirant au jaune puis au rouge vif en mûrissant ; la petite aubergine amère, (Solanum nodiflorum Jacq.), plante annuelle à petits fruits globuleux de la taille d'un gros grain de chapelet, à saveur très amère, rouges à maturité ; l’aubergine du diable (Solanum torvum Sw.), arbuste très commun qui porte des petites baies rondes non comestibles. Greffé, l'arbuste peut donner après un certain temps, de grosses aubergines comestibles. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 404). L’initiation au jardinage pourra consister en l’aménagement d’un potager avec des produits locaux ; légumes (aubergines, [.] ou fruits [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 199). Ma femme est une bonne cuisinière, j’apprécie particulièrement son plat d’aubergines au poisson salé. (in Bagouendi-Bagère,1999).

AU CLAIRON, loc.adv. Fréq., (de l'argot militaire.), oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. En buvant au goulot. Quand il l' [: le vin rouge] eut terminé au clairon, il commanda un litre de Ricard et trois cognacs. (Allokho-Oke, 1985 : 100). Ta biboche* tu la bois au clairon. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1997).
LOC. : boire au clairon.

AU COMPTE DE, loc.prép. Dispon., recherché. Pour le compte de. Je travaillais d'abord au compte du ministère de la culture. (L’Union,08/11/1988).
COM. : à partir de l’expression " travailler à son compte ".

AU CONTACT AVEC, loc.prép.Fréq., recherché. Au contact de. Au contact avec un peuple hospitalier, il est devenu familier du terrain japonais. (L’Union, 02/02/1989). Au contact avec des Ivoiriens, il a pris l’accent. (Etudiant, Libreville, 1999).

AU FAIT, loc.adv., Dispon., oral surtout. En fait. Au fait, la police, on la trouve partout : au marché, à l’aéroport, dans les frontières, un peu partout. (Policière, 23 ans, Port-Gentil, 1994).

AU FOND, adv. Fréq., écrit, lettrés. A fond, avec minutie, en allant au fond des choses. L'affaire doit être examinée au fond. (L’Union, 13/10/1989). Le tribunal était décidé à l'examiner au fond. (L’Union, 15/11/1989).

AU FRAIS, loc.adv. Fréq., oral surtout, fam. S'agissant d'argent : de côté, en réserve, " à l'ombre ". Je les ai convaincus ! hourrah ! [.] ça me fera une bagatelle de deux briques au frais ! (L’Union, 08/11/1988). Il a mis tout son fric au frais. (Etudiant, Libreville, 1990).

AUGMENTER LA MISE, loc.verb.Spéc. Ajouter un point au score, augmenter le score.Rabomowa augmentera la mise quelques minutes seulement avant la mi-temps (2-0). (L’Union, 02/06/1989).
SYN. : aggraver* la marque.

AULACODE, VAR. AULOCODE, n.m. Spéc. Petit rongeur de la fam . des Thryonomyidae dont la chair est appréciée. On distingue localement le grand aulacode(Thrynomys swinderianus Temminck) et le petit aulacode (Thryonomys gregorianus Thomas), de plus petite taille. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 142). Le projet " élevage du petit gibier " au Gabon a pour but d’établir un référentiel technique et économique sur l’élevage des aulacodes [.] au Gabon et de tenter sa vulgarisation en milieu rural gabonais. (Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994).On y [dans une ferme] pratique aussi l’élevage de volailles, d’aulocodes et la pisciculture. (Caparros, 1997 : 87).

AU MOINS TOI !, VAR. AU MOINS VOUS ! loc.excl. Dispon., oral, argot, mélior. Exprime admiration ou envie : toi au moins !, tu en as de la chance !!. (in Moulanga, 2000).

AU PAYS, loc.adv. Fréq., oral surtout, mésolecte, fam. Dans le pays d'origine, pour les non-Gabonais. Penser en leur envoyant quelque chose et en allant les voir les parents qui sont au village* pour les Gabonais et au pays pour les frères* des matitis*, venus pour cherche* la vie au Gabon. (Ndong Mbeng, 1992 : 60). Les femmes sans mari, sans travail et avec des enfants dans les matitis*, lorsqu'elles n'envoient pas les enfants au village et au pays pour les étrangères. (Ibid., 1992, 77).
COM. : pour l'indication des liens avec le lieu d'origine, " au pays " est pour les non Gabonais, l'équivalent de " au village " pour les autochtones.

AUSSI, adv. Usuel. Précédé d'un pronom personnel ou d’un nom de personne, forme une locution exprimant surprise, indignation, exaspération. : tout de même!, vraiment! Toi aussi hein! tu n'en manques pas une! (Etudiante, Libreville, 1990). Elle aussi! Comme si elle ne le savait pas qu'il était marié ! (Secrétaire, Libreville, 1990). Toi aussi, tu exagères avec l’alcool, il ne se passe pas une semaine sans que tu ne sois saoul. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

AUSSI … QUE, loc.adv. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte. Aussi bien...que, autant... que. Aujourd'hui, la troupe "Alawada" s'est appliquée à donner des sous-titres des films aussi en anglais qu'en français. (L’Union, 06/12/1989). Il aime aussi la bière que le vin. (Fonctionnaire, Libreville, 1990).

AUTOBUS-BATEAU, n.m.Vx. Bateau assurant le transport des passagers et des bagages sur le fleuve Ogooué. Il avait existé, avant-guerre, un autobus-bateau sur le fleuve Ogooué. (Dedet, 1984 : 352).

AUTOUR, n.m. Spéc. Nom de plusieurs espèces de rapaces diurnes de la famille des Accipitridae. On distingue localement l’autour à flancs roux (Accipiter castanilius Bonaparte) forestier ; l’autour à longue queue, (Urotriorchis macrourus Hartlaub), forestier ; l’autour de Toussenel = autour tachiro (Accipiter tousseneli. Verreaux ), petit épervier forestier gris clair ; l’autour gabar, (Melierax [Micronisus] gabar Daudin), savanicole ; l’autour minulle = épervier* de Hartlaub, (Accipiter erythropus [A. minullus] Hartlaub), très petit et forestier ; l’autour noir = épervier* pie. (Accipiter melanoleucus Smith), grand épervier forestier noir et blanc ; l’autour unibande (Kaupifalco monogrammicus Temminck), petit épervier gris à gorge blanche marquée par une ligne noire en son milieu. (Serle/ Morel, 1993 : 40), (Christy/ Clarke, 1994 : 17).

AUTRE, pron.indéfini.
- AUTRES, (ET ---- ), pron.indéfini.Fréq., oral, mésolecte. A la fin d'une énumération, et caetera, et toutes les personnes ou les objets de même nature. J'ai pris des bananes, des mangues, une papaye et autres. (Boy, Libreville, 1990). Il y avait Géraldine, François et autres. (Etudiante, Libreville, 1992).
- AUTRE, (L’----)/ AUTRES, (LES ---- ), pron.indéfini. Fréq. oral, mésolecte. Sert à désigner quelqu’un qu’on ne désire pas nommer. Que va penser l’autre quand il apprendra que tu as fait une bêtise de ce genre. (in Bagouendi-Bagère, 1999). —" Avec qui elle est partie ? " —" Avec l’autre ". (Etudiante, Libreville, 1999). — " Maîtresse, on copie les autres ! " - " Qui c’est ? " - C’est lui le copiateur* ! " (in Moulanga, 2000).
- AUTRE-LÀ, (L’---- ), loc.nom. Fréq. oral surtout, mésolecte. Sert à désigner un référent qu’on ne connaît pas ou dont on a oublié temporairement le nom. Bon, d’accord, ils visaient à l’origine les André, les Philippe et les autres-là. Mais, a* tare nzame ! Ils n’avaient qu’à régler leurs problèmes villageois entre Aquitains, Armoricains [.]. (L’Union, 12/06/1997).

AUTRU, pron. indéfini. Fréq., oral surtout, mésolecte. Les autres, le prochain. Qu’est-ce que tu as fait à autrui ? (Educatrice prescolaire, Libreville, 1999). Comment tu as pu faire ça à autrui ! (Etudiante, Libreville, 1999).
SYN. : l’autre*-là.

AUX FINS DE, loc.prép.Fréq., écrit, recherché, non connoté. Afin de, à la seule fin de, pour. Aux fins de se rendre compte, sur le terrain du déroulement de l'année scolaire dans l'ensemble des établissements du pays. (L’Union, 14/11/1989). Il est temps pour les journalistes de faire leur cette disposition, aux fins de faire avancer le métier. (L’Union, 27/11/1989).

AUX ENVIRONS, (D'---- ) loc.prép. Fréq., oral surtout. mésolecte, fam. Des environs de..., des alentours de. Voilà que Cessena a trouvé un fiancé. Un garçon d'aux environs de la ville.(L’Union, 26/11/1988).

AVALER QQN, v.tr. Fréq., mésolecte, fam. Dans le Bwiti*, rendre son adversaire incapable de résistance, " n'en faire qu'une bouchée ".V. MANGER* QQN. Massandè fait mine d'effleurer son homologue d'une pichenette. Il porte ses doigts à sa bouche et floc... d'une énorme tape sur le ventre il fait comprendre qu'il a avalé l'adversaire. Le type est avalé. (Dedet, 1984 : 336).
ENCYCL. : c'est l'essence vitale qui est, dit-on, absorbée.

AVALÉ, n.m. Fréq., mésolecte, fam. Personne dont l'énergie vitale a été aborbée par son adversaire au Bwiti. [.] l'avalé de Masandi n'a plus bougé en effet. Pas un trait de son visage, pas un cil ne remue. (Dedet, 1984 : 336).

AVANCER, v.tr. Usuel, oral surtout. Déposer ou accompagner un peu plus loin en direction d’un lieu donné. Avance-moi là devant ! (Fonctionnaire à un chauffeur de taxi, Libreville, 1999). Oh ! s’il te plaît, tu m’avances ? jette-moi là devant ! (Etudiant, 23 ans, Libreville, 1999). J’ai avancé ma sœur qui est venu me rendre visite, au carrefour. (In Bagouendi-Bagère, 1999).

AVANT-CENTRE, n.m. V. CUVEUR*. Félix est un sacré avant-centre ! Hier, il a bu au moins six Regab ! (Employé à l’OPT, Libreville, 1998).
COM. : le grand buveur place devant lui la bouteille et le verre comme au football, l'avant-centre place le ballon devant lui avant d'engager la partie.

AVEC, prép. Nombreux écarts.
1- Fréq., mésolecte. Envers, vis-à-vis de. En clair, cela dépendra de l'attitude qu'adopteront les autres états avec l'Iran. (L’Union, 06/061984).
2- Fréq. Sur.Avec un effectif de 950 élèves enregistrés dès le démarrage des cours, 825 élèves sont arrivés jusqu'à terme, le reste ayant préféré l'abandon. (L’Union,18/09/1989).
3- V. AU* CONTACT AVEC, CUMULATIVEMENT* AVEC.

AVENTURE, (FAIRE L'---- ), loc.verb.Fréq., oral, jeunes, fam. (Pour un jeune) partir en Europe de façon plus ou moins clandestine et licite. Il est parti faire l'aventure en France mais il est rentré au pays sans rien, ni diplöme ni argent. (Etudiant, Libreville, 1994). Il a fait l’aventure. Il est parti en Europe chercher à avoir un emploi. (Secrétaire, 23 ans, Libreville, 1999).

AVENTURES, n.m.pl. Fréq,. oral. Bandes dessinées, journal illustré. Elle n'aime lire que des aventures comme Zambla et Hakim. (Etudiante, Libreville, 1994). Maman, donne moi l'argent pour acheter des aventures Mickey et Spirou. (Librairie, Port Gentil, 1994).

AVENTURIER, n.m. Fréq., oral, surtout, fam. Homme qui a réussi à se rendre dans un pays étranger (Europe principalement) en utilisant une filière clandestine et souvent sans papiers légaux. Souvent ce sont des Zaïrois qui sont des aventuriers. Ils se débrouillent pour passer par la Belgique et entrer en fraude. (Fonctionnaire, Libreville, 1990). C'est un aventurier qui s'est fait expulser de France. (Etudiant, Libreville, 1994).

AVIATION, n.f. Fréq. mais en voie de vieillissement, mésolecte, basilecte, surtout oral, fam. Aéroport. Salués par toute la population valide ou presque qui, aujourd'hui encore vient volontiers à l'aviation voir s'envoler les amis vers l'Europe. (Brouillet, 1972 : 98). Le long de l'aviation, la haie compacte de curieux ne bouge pas ; après le départ du Fokker, un autre est prévu, celui qui évacuera les cas les plus sérieux sur Libreville. (Allogho-Oke, 1985 : 149). Maintenant que les chefs d’Etat étrangers vont rappliquer à Libreville, est-ce qu’on va voir au moins l’élu municipal se ranger à l’aviation, en rang d’oignons avec nos pontes locaux [.]. (L’Union, 05/11/1997).

À VIVE VOIX, loc.adv.Fréq, mésolecte, recherché. Tout haut, à voix haute.Aziz Inangua [.] doit se demander à vive voix ce qu'elle a bien pu faire à ce public [.] qui l'adulait il y a un an. (L’Union, 08/11/1988). Ose me dire ça à vive voix. (Fonctionnaire, Libreville, 1990).
COM. : confusion courante entre "de vive voix" : oralement, ce qui suppose la présence d'interlocuteurs et "à voix haute" (que le son rend intelligible aux autres comme à soi).

AVOCAT, n.m. Spéc. Fruit comestible et estimé du Persea gratissima Gaertn. L’avocat le plus estimé, c’est celui qui est en forme de poire. (Agronome, Libreville, 1995).
DER. : avocatier*.
SYN. : poire* d’avocat.

AVOCATIER (1), n.m. Spéc. (Persea gratissima Gaertn.). Arbre fruitier de la famille des Lauracées, introduit en Afrique vers 1824. L'avocatier altier qui se dressait à côté du domicile du professeur Nkili avait disparu.(Allogho-oke, 1985 : 133). C'était pendant la récréation, alors qu'ils étaient assis à l'ombre d'un avocatier. (Okoumba-Nkoghe, 1986 : 37). Descendre ces petits sentiers, ombragés de faux châtaigniers*, [.] d'avocatiers, de bananiers*, à travers les plantations de manioc et de taros* est parfois un peu difficile quand il vient de pleuvoir. (Rémy, 1987 : 185).
AVOCATIER (2), n.m., Dispon., mésolecte, basilecte, fam., péj. Personne qui conseille en matière juridique. D’ailleurs, moi, Makaya*, je suis d’accord avec le bâtonnier des avocatiers du Gabon, qui a dit l’autre jour que les magistrats africains, [.], n’ont pas pour vocation d’organiser les scrutins électoraux. (L’Union, 02/12/1996 ).

AVOIR, v. Entre dans la construction idiomatique de nombreuses locutions verbales.
- TU AS EU !!!,loc.verb.exclam. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam., péj. C’est bien fait pour toi ! Tu sais bien que c’est un sale type ! Tu l’as écouté, tu as eu !! (in Moulanga, 2000).
- AVOIR AMBITION À, avoir l’ambition de. Nous avons ambition à dénoncer le maître, à aller au-delà des préceptes [.]. (La Voix du Peuple, 20/11/1996). Si tu avais seulement ambition à réussir.  (Professeur, Libreville, 1988).
- AVOIR CHAUD, mésolecte, basilecte, fam. Etre excité sexuellement. Mais lui il a chaud il drague toutes les jeunes filles là* tu le vois maintenant. (Etudiante gabonaise, 31 ans, 1998). Si tu as chaud, cherche la fille ! (Jeune, Libreville, 1999).
- AVOIR CONFIANCE À, avoir confiance dans ou en qqch. Le général Oyabi a, en outre, stigmatisé les uns et les autres afin qu’ils aient confiance à la structure mise en place par le Comité directeur. (L’Union, 17/12/1996 : 8). Les filles maintenant n’ont plus confiance à leur mère ! (Mère de famille, Libreville, 1998).
- AVOIR DES CHOSES, V. CHOSES.
- AVOIR DES RELATIONS, V. RELATIONS*.
- AVOIR DU COEUR DANS LE VENTRE, VAR. N’AVOIR AUCUN CŒUR DANS LE VENTRE. V. COEUR*.
- AVOIR DU MANIOC SUR LA PLANCHE, V. MANIOC*.
- AVOIR EBOLA, V. EBOLA*.
- AVOIR [LA] HONTE,V. HONTE*.
- AVOIR LA BOUCHE, V. BOUCHE* .
- AVOIR LA BOUCHE POUR RIEN, V. BOUCHE*.
- AVOIR LA BOUCHE TROP LONGUE, V. BOUCHE*.
- AVOIR LA FIÈVRE, avoir de la fièvre. J’avais beaucoup la fièvre et mes parents m’ont apportée à l’hôpital. (Lycéenne, Libreville, 1989).
- AVOIR L’ARGENT, V. ARGENT*.
- AVOIR LE CARREAU, V. CARREAU*.
- AVOIR LE CHÈQUE, le chic et le choc, V. CHIC* ET CHOC.
- [NE PAS] AVOIR LE COEUR JUSTE, V. COEUR*.
- AVOIR LE FÊTICHE TERRIBLE, V. FETICHE*.
- AVOIR LE NIEN, V. NIEN*.
- AVOIR LE POING, V. POING*, (AVOIR LE ---- ).
- AVOIR LE SANG DE L’IGUANE,oral, argot urbain. Etre malchanceux. Si tu as le sang de l’iguane, va laver* le corps. (Jeune, Libreville, 1999).
- AVOIR LE SANG NOIR, V. SANG*.
- AVOIR LES BABOUCHES, V. BABOUCHES*.
- AVOIR LE SOU, V. SOU*.
- AVOIR LES OREILLES DANS LA BOUCHE DE QQN, V. BOUCHE*.
- AVOIR LES YEUX, V. YEUX*.
- AVOIR LE VAMPIRE, V. VAMPIRE*.
- AVOIR LE VENTRE, V. VENTRE*.
- [EN] AVOIR POUR SES YEUX ET POUR SES OREILLES, sans connot. En parlant d'un public participant à un spectacle, éprouver un grand plaisir par tout ce qu'on voit et qu'on entend. Le public en a eu pour ses yeux et pour ses oreilles. (L’Union, 02-03/12/1989).
- [EN] AVOIR POUR SON ESTOMAC, sans connot. Avoir l'opportunité de satisfaire pleinement ses envies ou ses besoins. [.] colloques, conférences, réunions cocktails, cadres, étudiants, intellectuels et autres badauds épris de culturel, en ont pour leur estomac. (L’Union, 30/05/1989).
- AVOIR SA DOSE, V. DOSE*.
- AVOIR POIGNE SUR QQN, écrit surtout, recherché. Avoir prise sur qqn. Coupés de leur base, ils n’avaient plus poigne sur les troupes. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 214). Est ce qu’il a poigne sur lui pour le faire taire ? (Etudiant, Libreville, 1994).
- AVOIR QQN DANS LE DOS, V. DOS*.
- AVOIR TOUTES LES FEMMES DANS SES BRAS, fam. Avoir toutes les femmes à ses pieds, avoir un succès fou auprès de toutes les femmes. Quand à Mugéla, son amant, il est le prototype du Don Juan ; il aime avoir toutes les femmes dans ses bras. (L’Union, 13/10/1989).
- AVOIR UNE BECTE, V. BECTE*.
- N’AVOIR QU’UNE IDÉE DERRIÈRE LA TÊTE, mésolecte, basilecte. N'avoir qu'une seule idée en tête. Ils n'avaient qu'une idée derrière la tête, rentrer au pays et mettre leurs expériences au service de celui-ci. (L’Union, 09/06/1989). Elle n’a qu’une idée derrière la tête : trouver un mari ! (Etudiante, Libreville, 1987).
- AVOIR UNE MÊME BOUCHE,V. BOUCHE*.
- AVOIR UN BEAU CELLULAIRE, VAR. AVOIR UN MAUVAIS* CELLULAIRE, V. CELLULAIRE*
- AVOIR UN MALHEUR, V. MALHEUR*.

AXER (S’---- ), v.pron. Dispon., oral surtout, mésolecte. Orienter. Je suis sûr qu’on peut mais il faut s’axer c’est vrai qu’on peut pas tout faire en même temps tu vois. (Etudiante, 22 ans, Libreville, 1998). Si tu veux avancer dans la vie, tu dois t’axer, suivre une voie sans t’éparpiller. (Etudiante, Libreville, 1999).

AYAPANA, n.m. Spéc. (Eupatorium ayapana Vent.). Plante aromatique de la famille des Composées, introduite. Les feuilles d'ayapana sont employées en infusion théiforme : elles sont digestives, et stimulantes et surtout sudorifiques. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 128).

AYARA, n.m , Spéc. Plat local à base de feuilles de manioc. L’ayara se prépare avec des feuilles de manioc* et des piments. (Rémy, 1987 : 244).L’ayara est un plat composé de feuilles de manioc*. (Etudiante, Libreville,1985).

AZOBÉ, n.m. Spéc. (du nzima, l. kwa de Côte-d'Ivoire et du twi-ashanti du Ghana). (Lophira procera A. Chev.). Arbre géant de la famille des Ochnacées, à fleurs odorantes et bois rouge très foncé, très dense, exploité. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 313). Quel est cet arbre là-bas avec des feuilles rouges - orangées ? questionne Joachim le guide. C’est un azobé crie Dexter qui a bien appris sa leçon. (Le Cri du Pangolin, n°13-14, 1994). (White/ Abernathy, 1996 : 88). Peuplé d’okoumés, on y [: dans la forêt] retrouve aussi les essences caractéristiques de la forêt littorale (okala*, evino*, ngom*, ngaba*) ainsi que les très hauts arbres de la forêt primitive (ozouga*, azobé, andoung*). (Caparros, 1997 : 78).
SYN. : bongossi (nom de commercialisation du bois), akogo (du fang), nkouga (du mpongwé).