C

ça, (faire ---- ), loc.verb. Fréq., oral, fam. Euphémisme : faire l’amour, avoir des relations sexuelles. Tu as vu la mauvaise maze*là*. Je lui ferais bien ça !! (Etudiant, Libreville, 1992). La sieste, c’est mieux pour faire ça en climatisé*! (Secrétaire, Port-Gentil, 1996).
SYN. : avoir des relations*, coucher*, faire*, faire la chose*. V. COUILLER*.

cabanon, n.m. Fréq., oral surtout, fam. Prison, cellule, lieu de détention d'un délinquant, " cabane ". Toutes ces affaires, ça le mènera au cabanon, c’est sûr ! (Secrétaire, Libreville, 1987). Pour une affaire de banane, les trois frères ont passé quelques jours au cabanon. (L’Union, 3-4/06/1989). Mon pote a été envoyé au cabanon après la bagarre. (Informaticien, Libreville, 1999).

cabinda, n.m. Spéc. (du nom de l’enclave de Cabinda où ces sauriens seraient très abondants). Espèce de petit crocodile noir qui est l'objet d'une chasse intensive. Ces derniers [: des acheteurs allemands] réclamant surtout du cabinda, une variété de petits crocos* noirs dont on fait les ceintures et dont la peau se commercialise à un prix à peine inférieur à celui du gavial*. (Dedet, 1984 : 383) .
SYN. : crocodile* de forêt.

cabiner, v.tr. Fréq. oral surtout basilecte, fam. Par euphémisme : faire ses besoins. [.] le piment, moi, ça me fait cabiner. (Jeune, Libreville, 1994). Il était allé cabiner dans la cocoteraie*. [.] (Mécanicien, Libreville, 1995). Ces pionniers ont tremblé, stressé et cabiné face aux colonels du B-2 [.]. (L’Union, 27/01/1998). Je l’ai kangué* en train de cabiner derrière la maison. (in Moulanga, 2000).
DER. : cabinet*, cabinette*.
SYN. : s’accroupir*, aller* aux besoins, faire les selles*, faire* son besoin.

cabinet, n.m. Fréq., mésolecte, basilecte. Toilettes, cabinets, W-C. Ma femme m’amène quelques doigts* de banane, une poignée d’atangas*, deux ou trois mangues* qui poussent près de notre bicoque, dans les matitis*, près du cabinet qui sent si fort l’urine. (L’Union, 07/02/1994).
DER. : cabinette*.

cabinette, n.f. Dispon. oral, mésolecte, basilecte. Petit bâtiment extérieur qui sert de fosse d’aisance. En effet, la cabinette qui abritait la fosse sceptique était le seul endroit où toute intimité fût réellement possible. (Mintsa, 2000, 65).

cabosse, n.f. Spéc.
1- Usuel. Baie volumineuse et ovoïde du cacaoyer. La cabosse [.] à enveloppe épaisse, coriace, relevée de côtes verruqueuses, jaune ou rouge à maturité -selon les variétés- contient une pulpe molle, blanche ou jaunâtre, sucrée, acidulée, dans laquelle sont rangées une trentaine de graines ou fèves*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 413).
2- Gros fruit ellipsoîde du colatier. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 413).

cabri, n.m.Usuel. (Capra hircus). Chèvre naine à pattes courtes, commune en zone forestière et résistante à la maladie du sommeil. J'ai rapporté des marmites, des poules, des coqs, des cabris et des moutons. (Nyonda, 1981 : 46). Les cabris vont bientôt bêler sans interruption mais je sombre dans le sommeil. (Dedet, 1984 : 48). Les animaux domestiques se limitent au cabri, au mouton [.]. (Gaulme, 1988 : 31).
ENCYCL. : l'appellation désigne aussi bien mâle, femelle ou petit.
SYN. : chèvre* des lagunes, chèvre* guinéenne, chèvre* naine.

cacalia écarlate, n.m. Spéc. (Cacalia sonchifolia Linn.). Plante annuelle décorative, introduite, à fleurs rouges vif en capitules sur pédoncules grèles et allongés. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 126).

cacao, n. m. Spéc.
- Graine de cacaoyer dont on extrait des matières grasses et de la poudre de cacao.
- Poudre obtenue en broyant la graine de cacao.
- Cacaoyer. Le cacao dont les premiers essais de culture furent entrepris en 1889 au jardin d'essais de Libreville. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961: 33).Sur le plan agricole, il faut distinguer les cultures vivrières, pratiquées à une échelle villageoise et de façon traditionnelle [.] et les cultures industrielles, porteuses d’avenir mais handicapées par la compétitivité des produits importés et par les limites du marché local (hévéa, palmier* à huile, café*, cacao, canne à sucre*, ananas*). (Elsener, 1997 : 162).
DER. : cacaoyer*.
COMP. : cacao-culture*.

cacao-culture, var. cacaoculture, n.f. Spéc. Monoculture du cacaoyer. Le développement de Minvoul, pense-t-il, passe par [.] l’ouverture des pistes* cacaoyères en vue d’une meilleure exploitation de la cacao-culture. (L’Union, 18/11/1996).

cacaoyer, n.m., adj.
- n.m. Spéc. (Theobroma cacao Linn.). Arbrisseau de la famille des Sterculiacées, introduit et cultivé pour ses fruits (V. CABOSSE*). Le cacaoyer supporte une inondation momentanée. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 413). L’initiation au jardinage pourra consister à l’aménagement d’un potager avec des produits locaux ; légumes [.] ou fruits ([.], cacaoyer, corossolier*...). (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
COM. : " arbre à cabosse " et " cacaotier " ne semblent plus usités.
- adj. De cacaoyer, ayant trait à la culture du cacao. Il tenta également en vain de créer sur ses terres des plantations cacaoyères [.]. (Gaulme, 1988 : 107). Le développement de Minvoul, pense-t-il, passe par [.] l’ouverture des pistes* cacaoyères en vue d’une meilleure exploitation de la cacao-culture*. (L’Union, 18/11/1996).
LOC. : piste* cacaoyère.

cacaoyère, n.f. Usuel. Plantation de cacaoyers. Le soir Biyong est rentré fatigué de sa cacaoyère. (L’Union, 19/11/1988). Il créa, chemin faisant, une compagnie fantôme des cacaoyères du Mungo [.]. (Georgy, 1992 : 44).
COM. : " cacaotière " semble complètement obsolète.

cacia lata, var. cacialata, cassialata, n.m. Spéc. Plante de la famille des Caesalpiniacées, très utilisée dans la pharmacopée locale notamment en tisane fébrifuge. J'aurais préféré, en ces circonstances, une tasse de cacia lata. (Dedet, 1984 : 406). Comme lors de mes passages avec mon père, il allait me préparer la tisane de cacialata. (Ibid. : 118).
ENCYCL. : il semblerait y avoir une certaine confusion entre le Cassia alata Linn. (V. CASSE AILÉE* ou DARTRIER*) et le Cassia occidentalis Linn. (V. CAFÉ NÈGRE* ou FAUX KINKÉLIBA*).

cacique, n.m.
- n.m. Dispon., argot estudiantin. Etudiant depuis au moins un an. Ancien. Les caciques ne sont que des égoïstes qui ne pensent qu’à eux. Ils ferment le portail de l’université pour pénaliser les nouveaux venus. (Le Réveil, 06/11/1998).
- n.m. Dispon., journaux, péj. Partisan inconditionnel d’un homme politique. Conservateur. La vieille garde, les " caciques" comme on les surnomme, est représentée par deux ministres de poids [.]. (Jeune Afrique, 27/10-02/11/1998). La fonction a beau être essentiellement protocolaire, de nombreux caciques jugent qu’elle aurait dû revenir de droit à un " pédégiste*". (Jeune Afrique, 27/10-02/11/1998). Les rénovateurs prennent leur revanche sur les caciques pour la succession au trône ! Et pourtant les dossiers brûlants s’entassent sur leurs bureaux de travail. (Le Misamu, 07/04/1999). Un cacique, c’est un conservateur dans un parti politique. Ce sont des intégristes. (Secrétaire, Libreville, 1999).

cadavéré, adj. Fréq., peu lettrés surtout. A l’état de cadavre. Mort. [.] il y a des êtres vivants ou cadavérés qui pèsent le poids d’une plume et d’autres le poids du plomb. (L’Union, 13/01/1994).

cadeau, n.m., adj., adv.
- n.m. Usuel, mélior. Petite somme d'argent donnée comme pourboire, en marque de sympathie ou en guise de remerciement pour un service rendu. Elle réclama le cadeau. [: Elle a eu un enfant d'un Européen de passage]. (Charnay, 1983 : 33). Patron, donne moi cadeau pour manger. (Enfant de la rue; Libreville, 1985).
DER. : cadeauter*.
ENCYCL. : en certaines circonstances, le cadeau est revendiqué comme un dû, une sorte de salaire.
DER. : cadeauter*.
COM. : exclusivement précédé de l'article défini notamment lorsqu'il s'agit d'une récompense estimée méritée ou d'une sorte de compensation.
- n.m. Usuel, fam., oral surtout. De la part d'un commerçant, petit supplément ajouté au produit acheté ou autre produit donné en prime. La tomate là, c’est cadeau. (Vendeuse, marché, Libreville, 1990). Fatou, mon associée*, tu me donnes même pas de cadeau aujourd’hui et pourtant je t’ai fait la recette. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
LOC. : cadeau y en a.
- adj. Usuel, fam. Gratuit, sans payer. Tout simplement parce qu’ils veulent que la " mistration* " leur offre les bourses cadeau, l’entrée dans les grandes écoles cadeau, bref tout cadeau comme au bon vieux temps. (L’Union, 13/05/1993). L’école cadeau et hôpital cadeau entraînent forcément une démocratie participative. (Le Bûcheron, 16-22/10/1996). Qui d’entre les Gabonais pourra dire aujourd’hui, qu’il n’a pas subi les affres du régime en place en allant par exemple à l’hôpital, soigner son enfant sans que l’officine lui trouve des médicaments cadeaux* [.]. (Le Bûcheron, 09-15/04/1997).
SYN. : kado*.
- adv. Usuel, mésolecte, basilecte surtout, fam. Gratuitement, pour rien. Là-bas, tu peux manger cadeau. (Secrétaire, Libreville, 1990). [.] où sont donc passés tous ces gens-là qui nous ont parlé, distribué cadeau des râteaux [.]. (L’Union, 31/10/1996).
- cadeau y en a, var. cadeau yana, loc.verb. Dispon., marché, mésolecte, basilecte, fam. Il y a des cadeaux. On fera des cadeaux aux acheteurs. Promesse de don d’un petit supplément du produit acheté, faite sur les marchés pour attirer le client. Allez, allez, allez contrat*, tout doit disparaître, venez acheter du bon poisson ici… cadeau yana. (Commerçant, in Eyindanga, 1990 : 93). Et les commerçants disaient : " cadeau y en a " quand la clientèle se faisait rare et ils tenaient promesse. (Moussirou-Mouyama, 1992 : 83). Aussi, les vendeurs de beignets et autres gadgets criaient-ils après leurs clients : " cadeau y en a, cadeau y en a.". (Nguimbi Bissielou, 1993 : 18).

cadeauter, v.tr. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Offrir en cadeau*, donner (en prime). [.] Parce que le million et demi ou les deux millions de franc CFA*, même dévalués, dont on veut " cadeauter " à tout prix ce monsieur auraient servi à engager [.] 5 voire 10 fonctionnaires. (L’Union, 28/01/1994).

café, n.m. Spéc.
- Graine de la baie de caféier (V. CERISE*).
- Poudre obtenue à partir de cette graine torréifiée.
- Breuvage obtenu à partir de cette poudre.
COMP. : café misère.
- Fréq. Caféier. Dans les deux régions précitées (Woleu-Ntem, Ogooué Ivindo), on cultive le cacao, le café et le poivre. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 33). Mon père avait entrepris des plantations de café, de cacao*. (Dedet, 1984 : 60). Sur le plan agricole, il faut distinguer les cultures vivrières, pratiquées à une échelle villageoise et de façon traditionnelle [.] et les cultures industrielles, porteuses d’avenir mais handicapées par la compétitivité des produits importés et par les limites du marché local (hévéa, palmier* à huile, café, cacao*, canne à sucre*, ananas*). (Elsener, 1997 : 162).
COMP. : café nègre.
SYN. : caféier*,
- café misère,Fréq., oral surtout, péj. Boisson constituée d'eau (chaude généralement) dans laquelle on met un peu de sucre. Alors, il mit de l'eau froide dans une tasse, y plongea du sucre pour en faire un café misère. (L’Union, 02/06/1989). Les enfants des matitis* prendront du café avant d’aller se coucher en guise de dîner, du café, du café misère : de l’eau et quelques morceaux de sucre. (Ndong Mbeng, 1992 : 25)
- café nègre, Spéc. Vx. (Cassia occidentalis Linn.). Plante herbacée à odeur désagréable. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 220).
ENCYCL. : elle a de petites graines brunes aplaties qui, torréifiées, donnent un succédané de café. Les feuilles servent à faire une tisane fébrifuge.
SYN. : faux* kinkeliba, kinkéliba*, herbe* puante.
- café sauvage, Spéc. (Coffea eketensis). Petit arbuste de la fam. des Rubiacées qui pourrait être utilisé pour l’étude de l’amélioration de la résistance aux maladies des espèces cultivées. (White/ Abernethy, 1996 : 68).

caféier, n.m. Spéc. (Coffea spp.). Terme générique désignant plusieurs variétés d'arbustes cultivés ou sauvages de la famille des Rubiacées.
- caféier sauvage,appellation donnée à des espèces de caféiers africains autochtones ou d'importation très ancienne, notamment Coffea eketensis. C'est grâce aux caféiers sauvages du Gabon [.] que le développement de la culture du caféier a pu se produire dès 1925. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 33).
- caféier de Donguila, (Psilanthus Mannii Hook). Arbuste de taillis dont le fruit drupacé contient deux graines accolées rappelant les grains de café . Ces graines torréifiées peuvent remplacer le café. Le caféier de Donguila, voisin des caféiers [.] fut découvert au Fernando Po par G. Mann vers 1854 et retrouvé depuis à Donguila par Mgr. Le Roy, puis à la pointe Owendo par le Père Klaine qui l'a dénommé ainsi. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 370).
- caféier de Libéria, var. caféier de Monrovia, caféier libérien, (Coffea Liberica Bull. et Hiern.). Caféier, vraisemblablement d'origine africaine, de culture ancienne, en fleurs presque toute l'année, et à gros fruits. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 361).
- caféier du Père Klaine, (Coffea Klainii Pierre). Petit arbre de forêt secondaire, assez proche du Coffea Liberica par ses gros fruits. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 361).

cafet, n.f. Usuel, (abréviation de " cafétéria "), oral surtout, fam. Petit restaurant de fortune. Ne vous empêchez pas non plus de prendre un petit mets dans l’une de ces " cafets " du coin. (Le Réveil, 23/10/1998). On ira déjeuner dans la cafet d’à côté. (Enseignante, Libreville, 1999).

caîlcédrat, n.m. Spéc., (hybride wolof-espagnol [Schmidt, ROFCAN 5, 1984]). (Khaya senegalensis A. Juss.). Bel arbre de savanes à bois rouge et dur. J'aperçois entre les branches des caïlcédrats géants un ciel de plus en plus bas. (Dedet, 1984 : 202).

caillasse, n.f. V. BALLES*. T’as la caillasse dans tes poches ? (Jeune, Libreville, 1999).

caille, n.f. Spéc. Terme générique désignant plus particulièrement trois espèces : caille arlequin, (Coturnix delegorguei Delegorgue), petit oiseau savanicole de la fam. des Phasianidae. (Serle/ Morel, 1988 : 56) ; caille bleue, (Coturnix chinensis Linn.), minuscule, brune et blanche, au vol bas et court, savanes ou défrichements forestiers, (Serle/ Morel, 1988 : 57) ; caille combattante = fausse* caille d'afrique (Turnix spp.), petit oiseau terrestre qui vit dissimulé dans l'herbe des savanes et présente une certaine ressemblance avec la caille. (Serle/ Morel, 1988 : 79).

caillou (1), n.m., adj. Fréq., fam., basilecte.
1- adj. Difficile.Les temps sont cailloux. (L’Union, 19-20/10/1996). Enfin, disons que c’est caillou pour certains car il va falloir justifier son affectation. (L’Union, 18/11/1996).
SYN. : ndjindja*.
2- n.m. Entre dans certaines locutions impliquant l'idée de difficulté, de résistance :
- caillou, (devenir ---- ), loc.verb. Etre rare, difficile à trouver, problématique. [.] mais on m'a simplement dit que le job* est devenu caillou dans ce Gabon là*. (L’Union, 26-27/09/1992).
- caillou, (être dur comme ------ ), loc.verb. Etre difficile à instaurer, se heurter à une vive résistance. La démocratie selon les principes des Blancs*, c'est dur comme caillou en Afrique. (L’Union, 05/09/1992).
- caillou, (penser dur comme ---- ), loc.verb. Croire dur comme du fer, être complètement convaincu de qque chose. Finalement, je crois que nous n'évoluons pas, surtout pour ces gens là qui pensent dur comme caillou que pour s'accrocher à leurs postes, ils ont besoin de sang. (L’Union, 17/09/1992).
- cailloux, (temps ---- ),n.m.pl. Temps de crise, période de difficultés économiques. Alors il a décidé de se rendre au chef-lieu de province pour passer son permis de conduire, le seul ‘diplôme’ qui puisse lui permettre de trouver, en ces temps 'cailloux', un emploi de chauffeur. (L’Union, 30/05/1989). Les temps sont cailloux. (L’Union, 19-20/10/1996).
SYN. : conjoncture*.

cailloux (2), n.m.pl. V. BALLES*. Les bons parents ont les cailloux, faut les cailloux pour devenir un quelqu’un* ! (Gérante de bar, Libreville, 1994). Faut les cailloux pour aller dans le groove*. (Jeune, Libreville, 1997).

caïman, n.m. Spéc. Crocodile. Un caïman ça ? Il n’y en a jamais eu en Afrique. Le caïman est un croco* américain. Mais tout le monde emploie ce mot ici. (Dedet, 1984 : 367). Couché au coin du feu comme un vieux caïman en proie à une dure digestion. (Allogho-Oke, 1985 : 23). Chaque caïman a son marigot*. (L’Union, 27/09/1992).
COM. : désigne improprement diverses espèces de crocodiles africains : (Osteolamus tetraspis) V. CROCODILE NOIR*, (Crocodilus niloticus) V. CROCODILE VERT*, voire GAVIAL*. Certains semblent réserver l'appellation " caïman " à des crocodiles de plus petite taille. Dans les rivières, crocodiles et caïmans (ces derniers étant de plus petite taille) [.]. (Gaulme, 1988 : 30).

caïmitier, n.m. Spéc. (Chrysophyllum caïmito Linn.). Petit arbre importé, à fruit assez gros, violet foncé dont la chair blanche est douce et sucrée. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 390).

caisse-popote, var. caisse popote, n.m. Vx mais encore dispon. Coffre de bois ou de métal contenant tous les ustensiles de cuisine, les verres et les assiettes indispensables pour un déplacement en brousse*. Je l'entendais qui rangeait les assiettes dans la caisse-popote. (Charnay, 1983 : 43). Les hommes retournent au bateau pour l’inventaire de la caisse-popote. (Dedet, 1984 : 53).

calao, n.m. Spéc. Terme générique désignant diverses espèces d'oiseaux à très gros bec, (Bucerotidae), en général blanc et noir, à voix forte et vol bruyant. On distingue localement : le grand calao [à casque noir], (Ceratogymna atrata Temminck), de très grande taille, au casque volumineux et à la clameur puissante, forestier ; le calao à cuisses blanches = calao à joues noires, (Bycanistes cylindricus albotibialis Cabanis et Reichenow) ; le calao à huppe blanche (Tropicranus albocristatus Cassin), tout noir, grand, forestier, à longue queue étagée, à casque recourbé et pointu ; le calao à joues grises (Bycanistes subcylindricum Sclater) ; le calao longibande, (Tockus fasciatus Shaw), maigre, dégingandé, grégaire, forestier ; le calao pygmée (Tockus camurus Cassin), très petit, forestier, brun et blanc à bec rouge ; le calao pygmée à bec noir = calao de Hartlaub (Tockus hartlaubi Gould), très petit aussi, forestier, mais noir, gris et blanc ; le calao siffleur, (Bycanistes fistulator Cassin), de taille moyenne, noir et blanc, massif avec un bec épais. De grands calaos noirs entament sur un ton discordant un interminable palabre. (Trial, 1936 : 19). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 399). Deux calaos, des touracos* et des pélicans [.] tourmentaient la sérénité du ciel de leur vol bruyant. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 138).
SYN. : toucan* (désigne parfois les espèces les plus petites).

caisse (faire de la ---- ),loc.verb. Fréq., oral, fam. Mettre de l’argent de côté. Epargner. Pour lui, les banques opérant au Gabon font de la caisse [.]. (L’Union, 13/01/1997). J’évite de faire des dépenses inutiles, je fais de la caisse. (Jeune, Libreville, 1999).

calaba, var. calabar, n.m. Dispon., (ethnie du Nigéria spécialisée dans la pêche artisanale), fam. Pêcheur en mer utilisant les techniques de pêche artisanales. Un calaba, c’est un pêcheur en mer. Aujourd’hui, quand tu es un pêcheur en mer, on dit que tu es un calaba. (Informaticien, Libreville, 1999).

calé, adj. Dispon., oral, argot urbain, mélior.
- Bien pourvu en argent. Quand tu es calé, tu es bien fringué. (Lycéenne, Libreville, 1994). Oh lui, ses parents sont calés. Il ne manque de rien. (Lycéen, Libreville, 1990).
- Se dit de quelqu’un qui a réussi dans la vie (travail, école, etc.). Toi, tu es bien calé. T’as tout réussi, l’université, un bon boulot. Tu as bien réussi dans la vie. (Secrétaire, Libreville, 1999).

calebasse, n.f. Spéc.
1-. Fruit d'un arbuste cultivé, énorme et sphérique. Ces fruits sont utilisés comme ustensiles de cuisine ou comme instruments de musique. Ils ont des formes et des tailles diverses. V. CALEBASSIER*. Il ramassa [.] une petite calebasse noircie par la fumée. (Ndong-Ndoutoume, 1983 : 80). Les femmes allaient chercher de l'eau avec de grandes calebasses. (Charnay, 1983 : 30). Elle pourra également donner naissance à des plantations de plantes diverses (kinkéliba*, [.], calebasse, raphia*, [.], palmier à huile*, [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). Fabrication des poteries et préparation des calebasses [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 48).
LOC. : être dans l'obscurité d'un ventre de calebasse, partager une calebasse, raisonner comme une calebasse, secouer les calebasses.
DER. : calebassier*.
COMP. : arbre* à calebasse.
2- Entre dans différentes locutions verbales :
- calebasse, (être dans l'obscurité d'un ventre de ---- ), dispon., écrit. Etre noir comme dans un four. Ma demeure était plongée dans l'obscurité d'un ventre de calebasse. (Allogho-Oke, 1985 : 103).
- calebasse, (partager une ----- ), fréq.,monde tradtionnel. Boire un verre avec qq'un, vider un récipient de boisson (alcoolisée) en compagnie d'autres personnes. Tu ne vas pas me dire qu'un valeureux chasseur comme toi a l'esprit brouillé et manque sa cible après avoir partagé une calebasse de vin de palme*. (Nyonda, 1981 : 12).
- calebasse, (raisonner comme une vraie ---- ), fréq., oral, mésolecte, fam. Raisonner comme un pied. Ces gens-là raisonnent comme de vraies calebasses ! (Nyonda, 1981 : 81). Ecoute, il ne faut pas dire ça. Tu raisonnes comme une vraie calebasse ! (Coiffeuse, Libreville, 1990).
- calebasses, (secouer les ---- ), fréq., oral surtout, mésolecte, fam. Faire parler et réagir les gens, faire du bruit, faire des remous. Le nouveau quotidien qui a visiblement pris le parti de secouer les calebasses. (L’Union Magazine, 06/1987).

calebassier, n.m. Spéc. (Crescentia cujete Linn.). Arbuste introduit, à gros fruits globuleux dont l'enveloppe ligneuse sert à faire des ustensiles de cuisine de forme et de taille variées, ou des instruments de musique. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961: 101).
ENCYCL. : la pulpe fraîche a des propriétés laxatives utilisées dans la pharmacopée locale.
SYN. : arbre* à calebasses, calebasse*.

cale-ventre, n.m. Dispon., surtout écrit. Plat nourrissant et qui tient au corps. J'appréciaispersonnellement ces cale-ventre aux fumets alléchants. (Allogho-Oke, 1985, 113).

camanioc, n.m. V. MANIOC* DOUX.

camarade, n.m. Usuel, mélior.
- Appellation que se donnent entre eux les membres du PDG (Parti démocratique Gabonais). 1989 sera l'année de réflexion profonde' déclare le camarade Mintsa. (L Union, 12/11/1988), Le chef de l'Etat a reçu les camarades Alice M. et Antoinette O. (L’Union, 24/11/1988).
COMP. : camarade-président.
- camarade-président, appellation donnée au président de comité du PDG (Parti Démocratique Gabonais). Le camarade-président s'est également appesanti sur le mode de recrutement des élèves. (L’Union, 31/05/1989).

camaron, n.m. Spéc. Grande crevette d’eau douce. [.] elles allaient dans les marigots* attraper des grandes crevettes d’eau douce dont les pattes de devant sont trois ou quatre fois aussi grandes que le corps. On appelle ces crevettes des camarons : elles sont excellentes. (Coffinières de Nordeck, 1872-1873, in Merlet, 1990 : 238).

camaroptère, n.f. Spéc. Terme générique désignant de très petites fauvettes forestières. On distingue surtout localement la camaroptère à dos gris (Camaroptera brachyura brevicaudata Cretzschmar) des lisières forestières ; la camaroptère à sourcils jaunes (Camaroptera superciliaris Fraser) d'un vert tendre dessus avec le ventre blanc et les sous-caudales jaunes ; la camaroptère à dos vert (Camaroptera chloronota Reichenow) au chant remarquable. (Serle/ Morel, 1981, 207). (Christy/ Clarke, 1994 :138).

camchico, n.m. ou f.V. CAMER*. Ce camchico est taximan*, il habite dans mon quartier et ça fait deux ans qu’il vit à Libreville. (Etudiant, Libreville, 1999).

camer, n.m. ou f. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Camerounais, Camerounaise.Pourquoi cette camer me regarde comme ça ? (BD Boom, n°2, 12/1997). A Libreville, il y a beaucoup de camers, nos frères* du nord. (Jeune, Libreville, 1999).
SYN. : camchico*.

camion grumier, var. grumier, n.m. Usuel. Gros véhicule de transport des billes de bois. J’aperçois un camion grumier qui tire des billes de bois dans un nuage de poussière. (Brouillet, 1972 : 119). Cette usine, construite après la Seconde Guerre Mondiale, au temps où l’exploitation forestière se transformait à nouveau, passant des scies et des chemins de fer Decauville au Caterpillar et aux camions grumiers, fut un temps la plus importante du monde pour le contre-plaqué. (Gaulme, 1988 : 119). Un violent accident de la circulation ayant fait un mort et de nombreux blessés, s’est produit, il y a quelques jours au centre-ville de Booué entre un camion grumier non chargé [.] et une Toyota [.]. (L’Union, 04/03/1997).

campagnard, n.m. ou f. Dispon., oral, mésolecte. Organisateur d’une campagne électorale. En ce qui concerne celle-ci [: la campagne] les campagnards bûcherons* doivent faire l’état des lieux. (Le Bûcheron, 16-22/10/1996).

campagne, n.m. Fréq., sport, journal. Période de l'année où se concentrent toutes les compétitions sportives. Il nous faut du métier pour tenir dans une campagne interafricaine.[: Coupe d'Afrique des clubs champions]. (L’Union, 31/05/1989).
COM. : les autres sens sont connus, excepté celui d’ " espace rural ".

camp, var. camp de police, n.m. Usuel. Ensemble des logements réservés aux policiers, constitué comme une sorte de camp militaire. Je suis résident dans ce camp depuis plus de 15 ans. C’est un camp où l’on loge des agents de la catégorie d’homme de troupe aux gardiens de la paix et officiers. (L’Union, 19-20/10/1996).

campement, var. campement de forêt,n.m. Usuel.
- Lieu de résidence secondaire, situé près des champs éloignés du village ou en forêt près des chantiers d'exploitation, et habité seulement durant la durée des travaux. Quand j'arrivais pour la première fois dans un campement de forêt [.] je le trouvais vide. (Charnay, 1983 : 34). Mordu par un serpent. L'accident était assez fréquent dans les campements. (Dedet, 1984 : 38). Mba Ntem [.] qui a défrayé la chronique nationale de ces dernières années pour avoir érigé une sorte de 'four crématoire' dans un campement de Mvi Abat, dans la zone d'Owendo. (L’Union, 06/05/1993). Au quartier Avéa et ses environs, les Gabonais vivent comme s’ils se trouvaient au campement. (Le Bûcheron, 23/02/1999)
COMP. : campement de forêt, campement de brousse, campement de culture, campement de pêche.
- Sorte de bungalow au confort sommaire servant d'hôtel-restaurant, pour les touristes ou les fonctionnaires en mission dans le pays. D’ores et déjà il existe un campement confortable, avec véhicules adaptés, conçus pour les safaris- photos. (Rémy, 1987 : 25).
- campement de brousse, habitat provisoire, sommairement amenagé pour passer quelques nuits en un lieu. Au début du siècle A. Walker a noté chez les Pygmées* du Ngunyi des " campements de brousse ", des " huttes rondes ", des " villages à cases* rectangulaires ", avec des " rues " et des " bananeraies*. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 42).
- campement de culture, habitat provisoire installé près des plantations lorsque celles-ci sont très éloignées du village. On dort au campement de culture pour pouvoir travailler de bonne heure le matin (Planteur, Oyem, 1990)
- campement de pêche, var. campement de pêcheurs, installation provisoire servant d’habitation à des paysans durant la période de pêche. En navigant sur l’Ogooué, on peut remarquer les traces laissées par les campements telles que les abris de fortune.[.]. Les campements peuvent avoir une durée très variable, de quelques jours jusqu’à un mois dans les périodes de bonnes prises. (Negroni, 1994 : 30). Le lac est peu peuplé, des campements de pêche s’y installent en saison sèche*. (Caparros, 1997 : 108). A partir du site, on peut visiter des campements de pêcheurs. (Caparros, 1997 : 161).

canard, n.m. Spéc. Terme générique désignant plusieurs espèces d’Anatidés dont localement : le canard à bosse (Sarkidiornis melanotus Pennat) à la grande taille et à l’imposante protubérance sur le bec du mâle ; le canard de Hartlaub (Pteronetta hartlaubii Cassin) forestier ; le canard noir (Anas sparsa Eyton), au dessus noir piqueté de points blancs ; le canard armé, V. OIE* DE GAMBIE (Serle/ Morel, 1988 : 29), (Christy/ Clarke, 1994 :14).

canari, n.m. Usuel. Récipient en terre cuite, plus rarement en bois, de fabrication artisanale, servant à transporter et à conserver liquides et graines. De l'eau vive des fontaines qu'un camarade lui apporta dans le creux d'un canari. (Okoumba Nkoghe, 1989 : 9).

cancer, (se faire un ---- ), loc.verb. V. TAFFER*. Moi, je me fais un cancer si tu as du feu. (Pétrolier, 25 ans, Port-Gentil, 1994).

canéficier, n.m. Spéc. (Cassia fistula Linn.). Arbrisseau ornemental introduit, de la fam. des Caesalpiniacées. Il porte des grappes pendantes de belles fleurs jaune d'or parfumées. La pulpe noire du fruit est utilisée comme laxatif. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961: 220).
SYN. : casse* fistuleuse, cassier*.

cangué, adj. Vx, (du portugais :" canga," : carcan utilisé pour emprisonner le cou et les poignets des esclaves), pop. Lié, attaché solidement. J'avais seulement dit "cangués" au lieu d'attachés car "cangués" est un mot qu'ils connaissent. (Charnay, 1983 : 79).

canguer, var. kanguer, v.tr.
- Vx, (du portugais " canga " : carcan), pop. Enchaîner, mettre en prison. Et comme ces gens-là se croient toujours en pays conquis, ils 'canguent' à double tour tout Gabonais, pour ne pas dire tout Noir, susceptible de leur faire ombrage.(L’Union, 20/05/1993).
- Fréq., (du douma " surprendre "), oral surtout, argot urbain. Neutraliser, coincer, attraper, prendre en flagrant délit. V. KANGUER*. Les flics l’ont cangué hier soir alors qu’il allait commettre un vol. (Commerçant, Libreville, 1999). Tu aurais vu quand Paul l’a cangué, l’autre ne faisait plus le malin ! (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : pianer*.

canne (1), var. canne à sucre, n.f. Spéc. (Saccharum officinarum Linn.). Canne à sucre, grand roseau à tige dont l'entre-noeuds est juteux. Il en existe plusieurs variétés : rouges, brunes, violettes ou blanches, jaune verdâtres, rayées. La variété à tige et feuilles rouges est considérée comme magique et sert d'antidote contre les poisons d'épreuve. [.] les porc-épics* et les hérissons suçaient des cannes à sucre*. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 75). Ces messieurs bien abreuvés de vin de palme* achèvent leur ripaille en suçant la canne. (Dedet, 1984 : 184). La canne à sucre pousse favorablement dans l’ensemble du territoire national mais préfère les sols humides [.]. (Meyo-Bibang/ Nzamba, 1992 : 45). Un autre homme raconta comment, quelques années auparavant, on avait trouvé dans un champ de cannes à sucre [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994 : 7).
ENCYCL. : Les Eshira tirent de la canne à sucre une boisson fermentée au goût agréable mais très capiteuse.
LOC. : sucer* la canne. La canne constitue pour les Gabonais une friandise plutôt qu'un aliment, souvent ils en sucent des bouts pour tromper la faim. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 194).

canne (2), var. canne de chef, canne de commandement, canne d'ébène, n.f. Usuel.
- Sorte de sceptre ou de canne décorée de motifs symboliques identifiant un roi ou un chef traditionnel, emblème du pouvoir de celui-ci. Ces cannes remplaçaient autrefois les lettres de convocation [.] Ces cannes peuvent être considérées comme un insigne d'autorité ; bâton de commandement [.] ou sceau du chef. (Raponda- Walker/ Sillans, 1961, I, 156, fig. 55). Plus la canne est travaillée, plus le personnage est important. (Raponda-Waker/ Sillans, 1983, 60). [.] canne de commandement en ébène. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983, 06. 41). Le chef* des Mindoumbous, en redingote noire et avec une canne d'ébène à pommeau d'ivoire. (Charnay, 1983, 218).[.] des statuettes plus petites ornent également les insignes régaliens comme les cannes de chefs. (Rémy, 1987, 36).
LOC. : faire porter la canne.
SYN. : récade, canne de commandement, bâton de commandement
- canne, (faire porter la ---- ), loc.verb. Vx, trad. Dans la société traditionnelle, convoquer un vassal. Faire porter la canne? Cela revient à dire à l'insoumis : " Tu vois, ma canne est maintenant chez toi. Je ne peux plus m'appuyer dessus. Elle me manque terriblement. " S'il n'est pas le plus fort, celui qui a manqué*, s'arrangera pour faire retour de ce symbole dans les meilleurs délais. (Dedet, 1984 : 145).

cannelier de Ceylan, n.m. Spéc. (Cinnamomum zeylanicum Nees). Petit arbre introduit à écorce odorante (utilisée comme épice ) de la fam. des Lauracées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 213).

canonier, var. canonnier, n.m. Usuel, mélior. (Au football), buteur. Connaitra-t-on une révolte des canonniers des deux adversaires demain ? (L’Union, 12/11/1988). Du point de vue offensif, l'équipe de la CNSS est la meilleure actuellement avec 13 buts dont 5 inscrits par son canonier C-A. (L’Union, 15/11/1988).

cantharide, n.f. Spéc. Insecte coléoptère vert et doré, (fam. des Méloïdés) dont la carapace est utilisée comme aphrodisiaque. [.] par les fenêtres aux moustiquaires délabrées, s'engouffraient les insectes habituels des soirs en forêt, cantharides, punaises géantes, [.] et autres diptères. (Georgy, 1992 : 90).

cantine, n.f. Usuel. Malle de bois ou de fer servant souvent de meuble de rangement dans les habitations traditionnelles. Mais les villageois, au lieu d'épargner*, préfèrent, faute d'assurance, garder les sommes d'argent dans les cantines. (L’ Union, 26/05/1989).

canton, n.m. Usuel. Unité administrative qui se situe au-dessous de la province et du district. Comme besoins immédiats, les populations des cantons Voungou et Douki ont souhaité la dotation d'un groupe électrogène. (L’Union, 26-27/09/1992). Dans son canton, la circoncision* se pratiquait entre dix et vingt ans. Il doutait fort que Ndolo fût encore un non initié. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 105). Même s’ils ont souvent sympathisé, surtout autour du ballon, et sont tous frères du département de la Sébé-Brikolo à Okondja et du même canton Lékala [.]. (L’Union, 30/10/1996).

caoutchouc, n.m. Usuel
1- Latex de certaines lianes et de certains arbres de la fam. des Apocynées, produit de cueillette et objet d’un commerce florissant à l’époque coloniale, avant d’être détrôné par l’hévéaculture*.[.]les navires marchands faisaient la richesse des autochtones qui écoulaient bois* rouge et bois d’ébène*, caoutchouc, ivoire* etc… [.]. (Raponda-Walker, 1983 : 18). Ses factories* traitaient de tout, ébène*, ivoire*, caoutchouc, tandis que les peuples de piroguiers*, comme les Aduma, continuaient à assurer le trafic sur certaines sections du fleuve. (Gaulme, 1988 : 116).
COMP. : caoutchouc africain, caoutchouc de brousse, caoutchouc des herbes, caoutchouc noir, caoutchouc rouge.
2- On distingue :
- caoutchouc africain, (Funtumia elastica Stapf ex Schltr.). V. IREH*, ARBRE* A - CAOUTCHOUC DE L’AFRIQUE.
- caoutchouc de brousse, caoutchouc de cueillette par opposition au caoutchouc obtenu dans les plantations d’hévéas. [.] abandonner leurs villages pour la récolte du caoutchouc de brousse. (Raponda-Walker, 1998 : 238).
- caoutchouc des herbes, V. CAOUTCHOUC ROUGE
- caoutchouc noir, Spéc. (Clitandra arnoldiana DeWild). Grosse liane à caoutchouc dont le latex, blanchâtre à l'air frais, devient noir en se coagulant. Fruits comestibles sphériques acides, gros comme des oranges et à pulpe rouge sang. Cette liane est le producteur du caoutchouc noir du commerce. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 79).
SYN. : caoutchouc noir (part.).
- caoutchouc rouge, Spéc. (Landolphia owariensis P. de Beauv.). Espèce polymorphe : liane ligneuse, arbuste nain. C'est l'un des producteurs du caoutchouc rouge*du commerce. Le latex donne un excellent caoutchouc que l'on extrait, par pilonnage, des parties souterraines de la plante. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 84).
ENCYCL. : fruits ronds orangés comestibles et utilisés en pharmacopée.
SYN. : caoutchouc des herbes (part.).

caoutchoutier, n.m. Spéc. On distingue :
- caoutchoutier de Ceara, var. ceara, (Manihot glaziovii Muell. Arg.). Arbrisseau importé, à croissance rapide et à feuilles caduques en saison sèche. Il donne une sorte de caoutchouc. La fécule des tubercules sert également à préparer de l'amidon. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 170).
- caoutchoutier de Para, Vx. V. HEVEA*. (Hevea brasiliensis Muell. Arg.). Grand arbre introduit pour des plantations car il produit le caoutchouc le plus recherché. Ses graines oléagineuses donnent une huile siccative blanche. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 168).
SYN. : hévéa*.

capable, adj. Fréq., sauf universitaires, péj. Responsable de ses actes, majeur. [.] le mineur avait été inculpé selon la procédure de flagrant délit et condamné comme on l'aurait fait pour n'importe quel citoyen capable mais fautif. (L’Union, 03-04/06/1989).
COMP. : mon* mari est capable.

capita, n.m. Vx (du portugais par les langues locales cf. BAL, 1979, 155-156). Contremaître, chef d'équipe, surveillant. Il y eut des ordres criés par les capitas. (Charnay, 1983, 84.). [.] C’est le capita de son viillage qui l’a livré. {.] le capita a amené des témoins. (Simenon, 1975 : 98).

capitaine, n.m. Spéc. (Ce poisson doit son nom de " capitaine " à des filaments pectoraux qui sont assimilés, par les pêcheurs, aux < ficelles > (= galons) des officiers. (Seret/ Opic, 1988 : 294). Usuel.
1- Nom de plusieurs espèces de poissons de mer ou de rivières à la chair fort appréciée. [.] site de pêche, l’embouchure d’Olendé est le paradis des amateurs : les poissons sont gros, parfois même énormes. Tarpons*, barracudas*, capitaines, carpes rouges*, … (Caparros, 1997 : 162)
COMP. : [vrai] capitaine de mer, capitaine de rivière, capitaine-moustache, capitaine plexiglas, capitaine royal, faux* capitaine*, petit* capitaine.
2- On distingue :
- capitaine, var. vrai capitaine de mer, grand capitaine, (Polynemus quadrafilis Cuvier). Poisson de la fam. des Polynemides, marin en ce qui concerne les plus gros individus : 2 m. de long pour un poids de 80 kg. Mais on peut le pêcher dans les eaux saumâtres. Sa chair est très appréciée. Les thons, les capitaines, les espadons, les requins, encore tout frétillants sont vendus sur le sol par des femmes énergiques. (Rémy, 1987 : 206). (Gilbert et alii, 1989 : 174). Sa femme avait prévu au menu un gros poisson appelé capitaine. (Georgy, 1992 : 22).
SYN. : ntsena (nkomi et galoa), nsna (fang).
- capitaine barbillon, V. CAPITAINE-MOUSTACHE.
- capitaine-moustache, (Pentanemus quinquarius Linn.). Poisson d'environ 35 cm de long, caractérisé par cinq longs filaments pectoraux dépassant nettement la longueur du corps. Sa chair est moins appréciée. (Gilbert et alii, 1989 : 176)
SYN. : petit* capitaine, capitaine royal, capitaine barbillon, ntsena oronga (fang).
- capitaine-plexiglass, (Galeoides decadactylus Bloch). Poisson de mer de la fam. des Polynemides, d'environ 45 cm, possédant une dizaine de filaments courts. Il est plus marin que le vrai capitaine. Son nom de <plexiglass> lui vient de l’état plus ou moins hyalin de son museau. (Gilbert et alii, 1989 : 172)
SYN.: ntsena mandji (nkomi)
- capitaine, (faux ---- ), (Pseudolithus spp). Nom donné quelquefois à l'otolithe, poisson allongé plus ou moins cylindrique de la fam. des Sciaenidae. Les otolithes sont parfois appelés capitaines mais il est préférable de réserver cette dernière dénomination aux représentants de la famille des Polynemidae et en particulier au vrai capitaine de mer. (Serle/ Morel, 1988 : 258).
- capitaine de rivière, (Lates niloticus Linn.). Gros poisson de la fam. des Centropomidae, que l'on rencontre dans les fleuves africains et dont la chair est très appréciée.
SYN. : capitaine, capitaine d'eau douce, perche* du Nil.
- capitaine royal, V. PETIT* CAPITAINE.
- capitaine, V. CARANGUE*.[.] les trois espèces de carangue* dont l’une porte le nom de capitaine* et le célèbre tarpon* convoité par les amateurs de la pêche sportive. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).

capitale, n.f. Usuel.
- capitale économique, Port-Gentil, ville la plus développée du point de vue économique par rapport à Libreville, la capitale administrative. Au terme d'une heure et trente minutes, nous débarquons au port môle de la capitale économique. (L’Union, 14/11/1988). Assurémént, Port Gentil n'est pas une capitale économique comme les autres. ici, point de foisonnement d'activités formelles ou informelles, pas d'alignement d'ateliers ou d'échoppes. (Jeune Afrique, 16-29/10/1996). En 1993, en pleine campagne pour les présidentielles, une panthère* (peut-être la même !) avait, dit-on, semé la terreur dans un autre quartier de la capitale économique [.]. (L’Union, 27/11/1996).
- capitale politique et administrative, Libreville, ville où se rassemblent toutes les structures administratives et politiques. Selon nos propres investigations à Libreville, la capitale politique et administrative du Gabon, il apparaît que le secondaire a enregistré des taux d’affluence intéressants, à l’opposé du cycle primaire où on a noté l’absence persistante des élèves. (L’Union, 05/11/1996).

capoté, (être ---- ), loc.verb. Fréq., oral, fam. Utiliser un préservatif. Sois sans crainte, je suis capotée ! (BD Boom, n°2, 12/1997 : 13). Pas de rencontre sexuelle sans être capoté, disent les médecins. (Etudiant, Libreville, 1990).

capucin (1), var. capucin [à perruque rousse], n.m. Spéc. (Cercopithecus diana Linn.) Nom impropre donné en Afrique à un cercopithèque car, selon les spécialistes, ce nom ne s’applique qu’à un singe américain le " saï " . [.] elle [ : la forêt] est le lieu d’élection de la gent singe [.]. L’Afrique en a de toutes les espèces [.] depuis les capucins à perruque rousse, jusqu’aux babouins à crinière*, et aux redoutables cynocéphales* à face plissée, aux yeux méchants et aux soudaines colères. (Briault, 1926 in Merlet, 1990 : 323).

capucin (2), n.m. Spéc. V. SPERMETE*. Terme générique désignant de petits oiseaux granivores de la fam. des Estrildidae, appelés aussi spermètes. On distingue surtout le capucin nonnette = spermète*-nonnette (Lonchura cucullata Swainson) savanicole ; le capucin bicolore = spermète* au bec bleu (Lonchura bicolor Fraser), des forêts secondaires et le capucin pie = spermète*-pie (Lonchura fringilloides Lafresnaye) au bec fort et long noir. (Christy/ Clarke, 1994 : 187).

caracal, n.m. Spéc. (Felis caracal lucani Rochebrune). Félidé à longues oreilles noirâtres en triangle terminées par un pinceau, et au pelage roussâtre. (Dekeyser, 1955 : 282).
SYN. : lynx* africain.

carambole, n.f. Spéc. Fruit comestible du carambolier*. Grosse baie allongée à cinq côtes formant ailerons et à la pulpe comestible juteuse, acide et parfumée. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 132).

carambolier, n.f. Spéc. (Averrhoa carambola Linn.). Petit arbre fruitier importé d’Amérique depuis longtemps et cultivé pour ses fruits comestibles. Tout peut y pousser [.] cerisiers de Cayenne*, goyaviers, attangatiers*, corossoliers*, manguiers*, caramboliers. (Rémy, 1987 : 114).

carambouilleur, n.m. Fréq., mésolecte, péj. Escroc, personne qui vend une marchandise ne lui appartenant pas, petit truand. Magouilleur, carambouilleur, petit truand, il se met en devoir d'entraîner ses fils avec lui. (L’Union-Mag., juin 1987). Ne fais pas l’affaire avec lui, c’est un carambouilleur. (Garagiste, Libreville, 1990).

carangue, n.f. Spéc. Terme générique désignant plusieurs espèces de poissons pélagiques locales à intérêt commercial certain : carangue commune (Caranx chrysos Mitchill) ; grande carangue (Caranx hippos Linn.) ; carangue-médaille, (Chloroscombrus chrysurus) V. PLAT-PLAT*. Dans la région de l'Estuaire, les poissons les plus communs sont [.] le capitaine*, le bar, la raie, le maquereau, la carangue, le rouge*, le mérou, le barracuda*, l'espadon, toute l'année. (Rémy, 1987 : 252). L’embouchure de la lagune d’Iguela (ou Ngové), à une demi-heure de pirogue* des campements*, est le paradis des oiseaux et des pêcheurs. Tarpons*, carpes rouges*, carangues, [.], capitaines*. (Caparros, 1997 : 166).

car de brousse, n.m.Usuel. V. BROUSSE*. Véhicule de transport pour voyageurs et marchandises circulant entre les villages. J’essaierai de prendre le car de brousse à Mouila. (Couturière, Libreville, 1999).

carotte de tabac, n.m. Vx. Nom donné, lors des débuts de la colonisation, à un petit paquet de feuilles de tabac qui servait de monnaie lors des échanges avec les populations locales. Nous achetons des poules et des cabris* avec des carottes de tabac, qui sont la monnaie du pays ; on ne donne des sacs de sel que lorsque on veut faire donner la forte somme. On appelle carotte de tabac un paquet de quelques feuilles de cette plante. C’est de là que vient l’expression de carotter : chiper de petites sommes. (Coffinières de Nordeck, 1872-1873, in Merlet, 1990 : 242).

carpe, n.f. Spéc.
1- Appellation désignant différentes sortes de poissons comestibles, notamment à des tilapias de la fam . des Cichlides, V. TILAPIA* alors que le terme ne devrait s’appliquer qu’à un gros poisson de la fam.des Cyprinidés. Les carpes s’accommodent de différentes manières et notamment grillées au feu de bois avec un bon " riz-sauce* " comme savent le faire les cuisinières migovéennes. (Caparros, 1997 : 102).
COMP. : carpe blanche, carpe ékouni, carpe rouge, carpe d’élevage
2- On distingue :
- carpe blanche, (Pomadasys jubelini Cuvier). Poisson de la fam. des Pomadasyidae, pêché au chalut. Les carpes blanches sont des poissons côtiers, très abondants [.] de la Mauritanie à l'Angola. (Serle/ Morel, 1988 : 214).
- carpe [d’élevage],V. TILAPIA*. (Tilapia [Orochromis] nilotica Linn. ou var. macrochir Boulenger, tilapia rendalli Boulenger). Poissons d’eau douce de la fam. des Cichlides (470 mm de long pour un poids de 3650 g.), introduits respectivement en 1968 et en 1950 dans les stations de pisciculture du pays et depuis acclimatés à de nombreuses régions du Gabon. (Gilbert et alii, 1989 : 42).
- carpe ékouni, (hybride français/fang). V. TILAPIA*. (Tilapia [Saratherodon] heudoletii Dumeril). Poisson des eaux saumâtres de la fam. des Cichlides qui atteint 260 mm de long et est consommé frais. (Gilbert et alii, 1989 : 28).
- carpe rouge, nom commercial de plusieurs espèces de poissons de la fam. des Lutjaniidae. (Lutjanus agennes Bleeker), 100 cm d'un brun rouge ; (L. goreensis Valenciennes) 80 cm, rose vif ; (L. fulgens Valenciennes) 60cm, rouge vif ; (L. dentatus Duméril) 150 cm, sombre. (Serle/ Morel, 1988 : 206). [.] site de pêche, l’embouchure d’Olendé est le paradis des amateurs : les poissons sont gros, parfois même énormes. Tarpons*, barracudas*, capitaines*, carpes rouges, … (Caparros, 1997 : 162).

carreau, n.m.
- carreau, (avoir le ---- ),loc.verb. Fréq., argot des jeunes urbanisés. Avoir du succès. Marc, il a le carreau auprès des filles. (Etudiant, Libreville, 1999). Jacky, il a vraiment le carreau, elles sont toutes folles de lui. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : avoir le poing*.
ANTON. : casser le carreau.
- carreau, (casser le ---- ), loc.verb. Fréq., oral surtout, mésolecte. Rabaisser la valeur, ternir l’image d’une personne. On ne va pas ici lui casser le carreau en reprenant tous ces versets sataniques versés par des excités qui ne comprennent rien des subtilités de la foi. (La Griffe, 10/05/1998). Je ne voudrais pas casser le carreau de ton copain mais il court trop. (Etudiante, Libreville, 1999).
ANTON. : avoir le carreau*.

carte photo, n.f. Usuel. Photo d'identité. Je sais seulement que mon oncle lui a montré ma carte photo (Allogho-Oke, 1985, 96). Il me faut faire des cartes-photos pour mon passeport. (Fonctionnaire, Libreville, 1990).

carte rouge, n.m. Usuel, péj. Au football, carton rouge. L’arbitre a réagi logiquement en infligeant une carte rouge. (L’Union, 02/06/1989).

cartouchard, n.m., adj. Fréq., oral, argot univ., péj.
- n.m. Etudiant qui ayant déjà redoublé une des années du premier cycle, n'est plus autorisé à redoubler une nouvelle fois. Mauvais étudiant. "Lui? C'est un cartouchard et il sera obligé de quitter les études". (Etudiant, Libreville, 1992).
- adj. Redoublant. Un policier révoqué, un travailleur licencié pour faute lourde ou un étudiant cartouchard, voient tous l'avenir en rose quand les Bûcherons* seront là. (L’Union, 14/07/1993).

caryote drageonnant, n.m. Spéc. (Caryota mitis Lour.). Palmier introduit formant de belles touffes compactes à sa base. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 328).

cascade, n.f. Usuel, argot des jeunes, fam. Acrobaties périlleuses auxquelles se livrent certaines personnes, notamment des jeunes, pour prendre d'assaut les moyens de transport surchargés. La cascade: une pratique suicidaire à laquelle, hélas, se livrent de jeunes insconscients qui ne sont pas toujours des élèves. (L’Union, 08/12/1992).
DER. : cascadeur*.

cascadeur, n.m., adj. Fréq., fam., péj. Se dit d'une personne prenant d'assaut les transports en commun surchargés et voyageant ainsi dans des conditions très périlleuses. Nos écoliers de 3 à 6 ans n'ont pas les côtes solides pour se battre contre leurs aînés 'cascadeurs' pour avoir une petite place dans le bus. (L’Union, 06/06/1989). [.] les problèmes de société épineux : le phénomène des cascadeurs par exemple qui a coûté la vie à tant d'entre eux. (L’Union, 08/06/1989). Le cascadeur, qui jouait à l'équilibriste, avec trois autres voyous, s'en est sorti sérieusement écorché. (L’Union, 08/12/1992).

case, n.f. Usuel.
- Habitation locale en matériau traditionnel et, suivant les régions, de forme ronde ou carrée. Sa case ne désemplissait pas comme lorsqu'il était le chef du canton*. (Charnay, 1983 : 18). Amando se dirigea vers la cuisine derrière la case. (Okoumba-Nkoghe, 1984 : 7). En octobre, c’est cependant un déluge presque toutes les nuits, qui rugit comme un moteur d’avion sur la tôle ondulée du toit des cases. (Gaulme, 1988 : 23). Certains de ces îlots, où des " cases " traditionnelles, dont les plus belles sont construites sur pilotis, se distinguent encore de villas et d’immeubles modernes, sont toujours imprégnés de l’influence des plus anciens habitants de Libreville, les Mpongwè [.]. (Gaulme, 1988 : 26). C’est le cas de plusieurs villages* du nord du pays, dont les cases et les cultures ont été presque entièrement détruites. (L’Union, 19-20/10/1996).
COMP. : case bwiti, case carrée, case commune, case de passage, case des crânes, case d'initiation, case d'hôpital, case ronde, grande case.
SYN. : case indigène, case traditionnelle. La case indigène où il s'était réfugié a été écrasée par un arbre. (Charnay, 1983 : 255). [.] des cases traditionnelles dont les plus belles sont construites sur pilotis. (Gaulme, 1988 : 26).
ANTON. : maison* en dur.
- Usuel, fam, plaisant. Toute habitation, même la villa de type européen ou l'appartement dans un immeuble. Les Moutarlier partis nous nous étions installés dans leur case luxueusement aménagée. (Dedet, 1984 : 62). Nous habitions dans de belles cases, plus hautes que des arbres, les unes au dessus des autres. (L’Union Magazine, 06/1987). Les ouvriers ont leur propres cases, construites à leur guise avec des matériaux fournis par la Société. (L’Union, 05/05/1993).
- case à palabres, var. case des palabres, CORPS* DE GARDE. Usuel. Habitation de type traditionnel où se tiennent d'ordinaire les réunions rassemblant les hommes d'un village. Je m'installai, solitaire, dans la case des palabres, parmi les poulets et les cabris*. (Georgy, 1992 : 66). L’entrée de la cour est barrée perpendiculairement par la case de réunion, " le corps* de garde " ou case à palabres. (Meyo-Bibang/ Nzamba, 1992 : 36). [.] décor de case à palabres de Kassa Moanda et de Paul Awakossa où siège le roi* Nfoumou. (L’Union, 06/06/1989). Il peut localiser la source démocratique africaine à l’époque de la politique des cases à palabre. (Misamu, 25/11/1996).
- case aux ossements, V. CASE DES CRANES.
- case bwiti, var. case du bwiti, V. BWITI*. Usuel. Local où se rassemblent les adeptes du culte et où se déroulent les cérémonies. Chez les Mitsogo, on accroche, parfois, un cerceau de bois au sommet de la colonne principale de la case du bwiti [.] pour se prémunir contre les accidents durant l'abattage. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 85). Dans les cases bwiti, les femmes n'ont pas accès. (Rémy, 1987 : 187).
SYN. : case aux rites.
- case carrée, Fréq., lettrés. Case ou maison surmontée d'un toit en tôle ondulée à quatre pentes. La case carrée, à toit à quatre pentes, en bambou*, toujours en faveur en brousse [.]. (Gaulme, 1988 : 111).
- case coloniale, maison construite à l’époque coloniale pour un occupant européen, avec de grandes vérandas tout autour des pièces d’habitation. A l’arrière du village, on remarque les vestiges de la case coloniale construite au début du siècle [.]. (Caparros, 1997 : 171).
- case commune, fréq.V. MBANDJA*, CASE A PALABRES, CORPS* DE GARDE. C'était aussi la case commune mbandja*. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 138). Mbandja*, case commune où les hommes viennent causer, travailler, dormir, fumer, régler les palabres* et… danser. (Raponda-Walker, 1998 : 56, note 26).
- case d'écoute, Fréq. Case où l'on peut se rassembler pour écouter la radio ou regarder la télévision. Avant la cérémonie d'inauguration, la délégation a d'abord visité la case d'écoute. (L’Union, 16/10/1991). Mba Nzé, qui vit avec son frère handicapé là-bas, est assis, en compagnie d'autres personnes, dans la case d'écoute, pour regarder la télévision. (L’Union, 08/12/1992). L’expérience sous forme de case d’écoute, est vécue déjà au niveau du district* d’Etéké [.]. (L’Union, 22/11/1996)
- case d’expiation, var. case de l’expiation, case temporaire édifiée à l’entrée du village où se pratiquent les rites d’exorcismes susceptibles de guérir un malade. C’est la case de l’expiation [.], faite de piquets et de lianes entrelacés que l’ombwiri* offensé se rendra quand il sera apaisé et expulsé du malade qui, seul, pourra alors y pénétrer. C’est dans cette case qu’on lieu les exorcismes et autres rites s’y rattachant. [.]. Appelée aussi nkundu (mpongwè) ; c’est une case temporaire, élevée, pour la circonstance, à l’entrée du village. (Raponda-Walker, 1983 : 140).
SYN. : nkundu (mpongwé).
- case de passage, var. case administrative de passage, usuel. Case, dans un village, réservée aux visiteurs, mais aussi, là où il n'y a pas d'hôtel, maison ou petit appartement réservé au même usage ou encore, en pleine brousse*, bungalow pour les touristes ou les administratifs en déplacement professionnel. Plus loin, les cases de passage pour les invités. (Brouillet, 1972 : 119). Deuxième problème : loger à Mimongo car il n'y a pas de case de passage. (Ibid. : 186). [.] montre à De Nzambi la case de passage pour qu'il se repose. (Nyonda, 1981 : 27). [.] les cases administratives de passage proposent, quand elles existent, un confort souvent sommaire. (Rémy, 1987 : 140). [.] l'administrateur* disposait d'une case de passage où il établissait son campement*, lors de ses tournées. (Georgy, 1992 : 75). Cette ancienne case de passage pour les forestiers offre un confort simple mais correct et une vue dominante sur le site. (Elsener, 1997 : 44). [.] alors que les populations pensaient que ce restant de tôles devait servir à la construction des cases de passage. (L’Union, 29-31/03/1997 : 16).
- case de repos, dans un village traditionnel, sorte de case où s’organisent réunions publiques ou réjouissances. [.] à chaque extrémité le corps* de garde fortifié, deux grandes files de maison ; de temps en temps un molébé* (case de repos et de palabre). (Berton, 1895 in Pourtier, t.1, 1989 : 159).
- case de réunion,V. CASE A PALABRES, MBANDJA*.
- case des ancêtres, var. case des crânes ,case à crânes d’ancêtres, V. - CASE DES CRANES.
- case des étrangers, dans un village traditionnel, case mise à la disposition des visiteurs éventuels. Nous passerons la nuit dans la case des étrangers a dit le chef. (Fonctionnaire, Oyem, 1985).
- case des femmes, dans une habitation traditionnelle, case où logent les épouses et leurs enfant, distincte de la case où habite le père. Tous les accès étaient piégés pour éviter les attaques-surprises et les vols. En fait, chaque lignage disposait d’un lieu de réunion et de vie commune en dehors des cases des femmes et des abris*-cuisines. (Perrois, 1992 : 18).
- case des hommes, Dans une habitation traditionnelle, case où dort le père et dans laquelle il reçoit l’épouse de jour*.
- case des jeunes, sortede local aménagé pour les réunions et les rencontres des jeunes. Maison des Jeunes. [.] a reçu pour mission de faire aboutir les projets qui verront le jour en faveur des jeunes, comme la construction de la case des jeunes prévue le mois prochain [.]. (L’Union, 29/11/1996).
- case des rites, case généralement située au milieu du village où se déroulent toutes les cérémonies riruelles, notamment celles ayant trait au bwiti*. Toutes les cérémonies du bwiti* se déroulent dans le temple ébandza*, case des rites située au centre du village. Ce local, à la fois salle de réunion des hommes et lieu sacré, est très décoré [.]. (Perrois, 1992 : 24).
- case des crânes, var. case aux ossements, spéc. Dans tout village, local où sont entreposées les boîtes à byéri* contenant les crânes des ancêtres défunts et qui sert de lieu de culte. Contourner la case des crânes des ancêtres d'un autre clan était un délit grave. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 138).
- case d'initiation, usuel. Local, en général situé dans la forêt, où se rassemblent les jeunes pour les rites d'initiation. Ngui ! Va appeler mes filles à la case d'initiation. (Nyonda, 1981 : 98). La cérémonie de réception [.] a lieu dans l'intérieur de la case d'initiation." (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 159).
- case d'hôpital, vx. A Lambaréné et dans tous les hopitaux construits pour héberger les malades dans le style traditionnel, case destinée à abriter un malade et ses éventuels accompagnateurs. Le soir, dans sa case d'hôpital... (Dedet, 1984 : 111).
- case en dur, maison de type européen par opposition à la case traditionnelle. Dès que les fonctionnaires en sont capables, ils construisent une case en dur, pour y habiter ou pour la louer. (Inspecteur, Port-Gentil, 1990).
- case ronde, vx. Case de type traditionnel à toit de paille* ou de papo*. [.] un torrent sur lequel sont perchées quelques cases rondes très rares au Gabon. (Rémy, 1987 : 187)
- case, (grande ---- ), fréq., oral surtout. Se dit d'une habitation construite en matériau traditionnel mais selon un type européen: plusieurs pièces, salle de bain, véranda. J'ai pris l'habitude de l'entendre [.] derrière la cloison de notre grande case. (Dedet, 1984 : 28).
- case[-]fétiche, case destinée aux objets du culte des ancêtres. [.] les cases-fétiches où s’entassaient les paniers-reliquaires*, les sacs à médicaments*, [.]. (Perrois, 1992 : 106). C’était afin de pouvoir le déterrer plus facilement et détacher son crâne qui était transporté dans la case-fétiche [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 65). Leurs crânes étaient conservés précieusement dans des cases fétiches. (Raponda-Walker, 1998 : 75). [.] les crânes étaient soigneusement conservés dans de petites cases (agondja) qu’on leur bâtissait à proximité des villages. [.]. Ces cases-fétiches étaient sous la garde du plus ancien chef* de famille ou clan [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 108).
- case indigène, vx, péj. Habitation traditionnelle, de forme ronde ou plus souvent carrée, construite en matériaux locaux. Les cases indigènes ici sont généralement carrées avec un toit de tôle ou de palme. (Ethnologue, Libreville, 1990).

casques blancs, n.m.pl. Usuel. Soldats d'interposition de l'Ecomog qui portent un casque blanc pour symboliser leur rôle de soldats de la paix. Le Libéria en proie à une guerre civile depuis deux ans malgré la présence de 1000 casques blancs de l' Ecomog. (L’Union, 23/09/1992).

casquer dur comme pauvre, loc.verb. Dispon., écrit surtout, lettrés. Payer plus cher sans hésiter. Les examens (médicaux) préalables, c'est long, c'est cher, mais au dernier moment, le même qui refusait d'aller à l'hôpital, il ira casquer dur comme pauvre chez un marchand de feuilles.(L’Union, 14/11/1988).

cassada, n.m. Fréq. (du portugais). Plat traditionnel consistant en de petites tranches de manioc cuites et lavées à l'eau courante. Si, avant les séances du Bwiti*, les adeptes s'imposent quelques privations [.] il est de règle de faire ripaille le lendemain : des platées de bananes*, taros*, ignames* surtout du cassada, des marmitées* de viande et de poisson. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 210).

casse, n.f. Entre dans de nombreuses locutions :
- casse, (il y a de la ---- ), loc.verb., Fréq., oral surtout, fam. Il y a du grabuge, il y a des problèmes. Il y a de la casse entre oncle et nièce ? (Nyonda, 1981, 126). Pourquoi vous criez comme çà ? Y a de la casse ? (Etudiants, Libreville, 1990).
- casse, (faire la ---- ),loc.verb. Fréq., oral, fam. Se battre. Ils ont fait la casse en sortant de boîte de nuit samedi soir. (Etudiant, Libreville, 1999).
- casse feeling, n.m. Fréq., oral, jeunes urbanisés. Casse-pieds. Trouble-fête. J’étais sur le point de réussir un bon coup lorsque ce casse feeling de Fernand est arrivé, il a tout gâché. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

cassé, adj. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Amoureux fou. Il est cassé de cette fille. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999). Tu le regardes comme si tu étais cassée de lui ! (Lycéenne, Port-Gentil, 1994).
SYN. : naze*.

casse fistuleuse, n. f. V. CANEFICIER*.

casser, v.tr.
1- Usuel. Remplace la plupart des verbes exprimant une idée de destruction. Les pionniers ont cassé sa maison. (Brouillet, 1972 : 65). On casse sa réputation avec ces histoires. (Employée, Libreville, 1990).
2- Usuel. En parlant de fruits (mangues, badames...), faire tomber à coup de pierres. Parfois ils n'étaient que deux à casser des badames* au bord de la route. (Moussirou-Mouyama, 1992 : 65). Et soudain, on les rencontre habillés tous de leurs haillons et pieds nus au bord de la mer, certains en train de casser des badames et d’autres en train de vendre des crabes. (Ndong Mbeng, 1992 : 24).
3- Fréq., oral, jeunes, péj. (Pour un professeur), nuire à un élève en lui donnant une mauvaise note (méritée ou non). Le professeur X m’a cassé avec une note éliminatoire. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
4- Entre dans différentes locutions :
- casser le bic, loc.verb. Fréq., oral, fam. Quitter l’école. Arrêter les études. Ca fait combien de temps que tu as cassé le bic*. (Jeune, Port-Gentil, 1994). Chez nous, au quartier*, quand on dit " le mec là, il a cassé son bic " c’est qu’il ne va plus à l’école. (Jeune, Libreville, 1998). Il reste à la maison depuis qu’il a cassé son bic. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).
- casser le carreau, loc.verb. V. CARREAU*.
- casser le corps, loc.verb. Fréq., oral, argot urbain. Faire des efforts. Pierre est toujours aussi maladroit. Pourtant, il casse le corps. (Lycéen, Libreville, 1999).
- casser l’œil, loc.verb. Fréq., oral, argot urbain. Faire une sieste. Piquer un petit somme. Je suis K.O., je vais casser l’œil. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1997).
- casser le sucre, loc.verb. Dispon., oral, argot urbain. Créer des ennuis aux autres. Jean est un gars qui cause toujours des problèmes, il faut toujours qu’il casse le sucre. (Pétrolier, 25 ans, Port-Gentil, 1994).
- casser, (à tout ---- ),loc.adv. Usuel, mésolecte. A toute allure, à toute vitesse.:[.] alors qu'il descendait à tout casser la colline de Mengômo. (Allogho-Oke, 1985 : 25). La moto filait à tout casser : j’étais morte de peur. (Lycéenne, Libreville, 1990).

cassier, n.m. V. CANEFICIER*.

catéchiste, n.m. Usuel, mélior. Personne alphabétisée servant d'auxiliaire à un prêtre, pouvant même lui servir de substitut dans les villages trop éloignés de la Mission*, en enseignant le catéchisme, en défendant la communauté des fidèles et en la maintenant vivante. Minko le catéchiste [.] a, à quatre reprises entendu le pénétrant chant de " viâ fiô ", l'oiseau de mauvaise augure. (Allogho-Oke, 1985 : 20). Souvent leurs catéchistes se faisaient les défenseurs des villageois contre les tracasseries de l'administration ou du pouvoir coutumier. (Georgy, 1992 : 56).

cauri, n.m. Vx. mais dispon., (du tamoul, par le portugais, cf. BAL, 1988 : 172). (Cypraea sp.). Petit coquillage de l’Océan indien qui a servi longtemps de monnaie et a toujours un rôle dans la vie traditionnelle comme instrument de divination ou comme ornement. Elles [: des photographies] montrent, chez les hommes, de très beaux exemples de " casques* " de perles* et de cauris [.]. (Merlet, 1990 : 103). Et à chaque cauri que tu vas dépenser, je t'efface un cauri de ta dette ! (L’Union, 07/10/1992).

causer, v.tr. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Parler. [.] je voudrais causer foulassi* aussi couramment qu' un poste-radio*. (Allogho-Oke, 1985 : 34). De quoi tu me causes maintenant ? (Coiffeuse, Libreville, 1990).

cavalier, n.m. Spéc. Gros moustique (non identifié scientifiquement). Dans le rais de lumière de la lampe, les moustiques menaient leur ronde infernale et c’étaient de grands moustiques aux pattes cendrées, ceux qu’au Gabon on appelle des " cavaliers ", les pires de tous, capables de nous donner la fièvre si notre aventure n’y avait pas d’elle-même suffi. (Briault, 1926, in Merlet, 1990 : 330-331). Les explorateurs revinrent, non sans peine, par la voie des racines et des branches basses. La tête enveloppée, les yeux tuméfiés, mordus de myriades de cavaliers gris. (Ibid., 1990: 332).

cave, n.f.
- Fréq., oral, argot urbain. Sexe féminin. Hier soir, elle ne m’a même pas laissé toucher sa cave. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).
LOC. : faire* la cave.
DER. : caver*.
SYN. : bise*.
- cave, (faire la ---- ), loc.verb. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Avoir des relations sexuelles avec une fille et pratiquer le cunnilingus. Bon, les gars, ce soir je fais la cave. Elle aime ça ! (Pétrolier*, 25 ans, Port-Gentil, 1994).
SYN. : caver*.

caver, v.tr. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Pratiquer le cunnilingus. Oh ! celle-là elle ne peut pas m’oublier parce que je l’ai cavée. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : faire la cave*.

ceinture, n.f. Spéc. (Trichiurus lepturus Linn.). Poisson de mer de la fam. des Trichiuridae. Il mesure environ 150 cm de long et a un corps rubanné sans caudales gris argent. D'où son nom. (Seret/ Opic, 1981, 324).
SYN. : poisson*-ceinture, poisson*-sabre, sabre*.

célibatairium, n.m. Usuel, milieu urbain. Petit immeuble ne comportant que des studios pour célibataires. Avis d'appel d'offre ouvert. Unité n°2 : Gendarmerie nationale (26 logements, 1 jardin d'enfants, 1 célibatairium comprenant 24 studios). (L’Union, 16/10/1991). Il a pris un logement dans un celibatairium. (Artisan, Libreville, 1990).

cellulaire, n.m.
- Usuel. Téléphone mobile, portable. Ca, y a aucune tête qui pourra changer le gars* chez lui qui refuse de se prendre un cellulaire. (Etudiant, Libreville, 1997). Tout le monde veut avoir un cellulaire mais c’est cher. (Fonctionnaire, Libreville, 1997).
LOC. : avoir un beau cellulaire, avoir un mauvais* cellulaire.
- cellulaire (avoir un beau ---- ), (avoir un mauvais* ---- ), loc.verb. Dispon., oral, argot des jeunes urbanisés, mélior. Pour une fille, avoir de belles fesses. V. NDOMBOLO*. Cécile a mauvais cellulaire ! tu verrais quand elle danse son ndombolo* fait craquer tous les hommes. (Etudiant, Libreville, 1999). Moi, ce que je regarde en premier chez une fille c’est si elle a un beau cellulaire ! (Jeune, Libreville, 1999).

célosie, n.f. V. AMARANTE*. Terme générique désignant deux espèces de plantes herbacées de la fam. des Amarantacées. : la célosie argentée, (Celosia argentea Linn), plante herbacée dont les feuilles sont consommées comme des épinards ; la célosie crête de coq, = amarante* crête de coq, crête* de coq, passe*-velours. (Celosia cristata Linn.), plante annuelle ornementale à épaisse tige dressée et nombreuses fleurs pourpres. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 49).

céphalée, n.f. Usuel. Mal de tête, Migraine. A l’hôpital, ils ne lui ont rien donné pour ses céphalées. (Institutrice, Libreville, 1999). Les céphalées me reprennent, je vais me coucher. (Secrétaire, Libreville, 1999).

céphalophe, n.m. Spéc.V. BICHE-COCHON*. Cavicorne dont la taille varie de celle d’un lièvre à celle d’un chevreuil, pattes fines, dos arrondi, queue courte, pelage ras. cornage chez les deux sexes, forestier. Elephants*, céphalophes, potamochères* civettes* les ( : les fruits) ramassent sur le sol. (WhiteAbernethy, 1996 : 23). Plusieurs espèces locales :
- céphalophe à bande dorsale noire, (Cephalophus dorsalis castaneus Thomas). Petite antilope au pelage châtain brillant avec une bande médiane noire depuis la tête jusqu'à la queue. Elle mesure 50 à 55 cm au garrot, et pèse environ 25 kg. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 22)
SYN. : antilope* dormante, antilope *soo, céphalophe bai*, sô*, soo*.
- céphalophe à dos jaune, V. GRAND CÉPHALOPHE. On y trouve spécialement des buffles*, [.], divers céphalophes*représentés par le plus petit et le plus grand céphalophe de forêt*: le céphalophe bleu* [.] et le céphalophe à dos jaune, plus lourd et imposant. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). [.] lorsque les jeunes herbes repoussent, des troupeaux de buffles* se rassemblent à découvert, rejoints par les éléphants*, les céphalophes à dos jaune et les potamochères. (White/ Abernethy, 1996 : 29).
- céphalophe à front noir, (C. nigrifrons Gray). Petite antilope au pelage châtain roux avec la tête et le cou brun noir. Elle mesure 50 à 55 cm au garrot et pèse environ 15 kg. (Haltenorth/ Diller,1985 : 24). Comparativement au reste du Gabon, il a été enregistré dans cette province*, une très grande quantité de céphalophes à front noir. (Steel, 1994 : 42)
SYN. : antilope*-mouton, céphalophe rouge.
- céphalophe à pattes blanches, V. CEPHALOPHE DE PETERS. Un animal intégralement protégé est un animal dont la chasse, la capture, le commerce et la circulation sont strictement interdits. On peut citer, dans notre pays : [.], céphalophe de Grimm*, céphalophe à pattes blanches [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
- céphalophe à ventre blanc, (C. leucogaster Gray). Petite antilope au pelage roux, aux membres gris, à la bande dorsale noire des épaules à la queue. 50 à 55 cm. 25 kg. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 24).
SYN. : céphalophe du Gabon.
- céphalophe bai, n.m. V. CEPHALOPHE A BANDE DORSALE NOIRE.
- céphalophe bleu, n.m. (Cephalophus monticola Thunberg). Très petite antilope au pelage gris brun à reflets bleuâtres. Elle ne dépasse 6 kg. Les espèces les plus prisées sont : porc-épic* (27%) ; céphalophe bleu (20%) ; cercopithèque nez blanc* (7%) ; [.]. (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994 : 4).
SYN. : biche* grise, gazelle*.
- céphalophe couronné,n.m. (Sylvicapra grimmia splendidula Gray). Antilope moyenne, savanicole au pelage fauve grisonné de noir. 50 à 55 cm. 11 à 14 kg. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 27).
SYN. : antilope* grise, céphalophe de Grimm, sylvicapre*.
- céphalophe de forêt, V. GRAND CEPHALOPHE.
- céphalophe de Grimm, V. CEPHALOPHE COURONNE. Quelques animaux protégés au Gabon : [.], chat doré*, céphalophe de Grimm, guib harnaché*, [.], la liste est encore très longue ! (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994).
- céphalophe de Peters, (Cephalophus callipygus Peters). Antilope moyenne au pelage roux avec une bande dorsale noire qui s'élargit de la zone fessière jusqu'aux jarrets. 55cm. 20kg. (Haltenorth/ Diller,1985 : 23).
SYN. : céphalophe à pattes blanches.
- céphalophe d’Ogilby, (Cephalophus ogilbyi Waterhouse). Petite antilope au pelage orangé avec un anneau blanc au paturon. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 23).
SYN. : céphalophe de Fernando Po.
- céphalophe du Gabon,V. CEPHALOPHE A VENTRE BLANC.
- céphalophe rouge,V. CEPHALOPHE A FRONT NOIR. Dans un fourré ou sous les arbres paissaient des antilopes*, des situtungas* à rayures et des céphalophes rouges de forêt. (Georgy, 1992 : 70). Les petits animaux sont vendus en entier tandis que les plus gros (potamochère* et parfois les céphalophes rouges, sitatunga*, et les gros mandrill*) sont coupés en morceaux. (Steel, 1994 : 15).
- céphalophe, (grand ---- ), (Cephalophus sylvicultor Afzelius). Grande antilope au pelage noir avec une tache jaune triangulaire à poils érectiles au milieu du dos. 70 à 80 cm. 50 à 75 kg. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 25).
SYN. : antilope* noire, antilope* nzip, céphalophe de forêt, céphalophe à dos jaune, ogouri (mpongwé).

cerceau, n.m., Fréq., oral, argot urbain. Pièce de 100 F CFA. Trouve moi un cerceau pour le taclar*. (Jeune, Port-Gentil, 1994).

cercocèbe, n.m. Spéc. Singe de la fam. des Cercopithécidés, à forme robuste et au pelage souple, de taille moyenne (60 cm). Localement, on distingue deux espèces: le cercocèbe à collier [blanc] (Cercocebus torquatus Kerr), mi-terrestre qui porte un collier blanc autour du cou et le cercocèbe à gorge blanche = cercocèbe à joues grises (C. albigena albigena Gray), arboricole qui porte un collier incomplet. [.] le cercocèbe à gorge blanche émigre au début de la saison des pluies* à l'intérieur de la forêt où les fruits commencent à se former. (Dekeyser, 1955 : 134). Le cercocèbe à collier serait accusé de nécrophagie (Ibid. : 139). L’écorce de ce Milletia est mangée par les gorilles* et les cercocèbes à joues grises qui fendent les petites branches, peut-être pour rechercher les insectes. (White/ Abernathy, 1996 : 70. Les primates sont représentés par les cercocèbes à collier blanc [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994)
SYN. : (les deux espèces) mangabey*.

cercopithèque, n.m. Spéc. Terme générique désignant des singes à peu près de la taille des Cercocèbes mais plus légers et à longue queue. Plusieurs espèces : cercopithèque à queue de soleil = talopoin* = singe* des palétuviers (Miopithecus talopoin Schreber), aux favoris, face externe des pattes, dessus des mains et des pieds ainsi qu’une partie de la queue jaune d’or ; hocheur* = cercopithèque nez blanc (Cercopithecus nictitans nictitans Linn.). à tache blanche arrondie sur le nez ; moustac* = nez* bleu (C. cephus gabonensis Linn.) à tache blanche entre nez et lèvre ; cercopithèque de Brazza (C. neglectus Schlegel) à bandes frontales brique soulignées de blanc ; le pogonias* = cercopithèque pogonias = singe* vert (C. pogonias Bennett) au visage noir orné de pilosités et de favoris jaunes, au corps vert jaune, et le mone* à pieds noirs (C. nigripes Du Chaillu), au corps gris fer. [.] elle [: la forêt] est le lieu d’élection de la gent singe [.]. L’Afrique en a de toutes les espèces, depuis les petits cercopithèques aux yeux ronds et apeurés, [.]. (Briault, 1926 in Merlet, 1990 : 323). Le cercopithèque hocheur [.] est la coqueluche de ces demoiselles ou ces messieurs. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). ). Les espèces les plus prisées sont : [.] cercopithèque nez blanc (7%), [.]. (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994). Quelques animaux protégés au Gabon :, [.], cercopithèque à queue de soleil, [.]la liste est encore très longue ! (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994 ). Au Gabon, on compte : une quinzaine d’espèces de singes répandues dans l’ensemble du territoire, ou spécialement dans certaines régions.[.] Le hocheur* ou pain-à-cacheter* (ndowa) et le moustac* ou museau* bleu (osoké), taille moyenne. Enfin le talapoin*, ou singe* des palétuviers (nkilinga), petite taille) [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 115)

cérémonies funèbres,n.m.pl. Usuel. Funérailles coutumières. L'inhumation a lieu généralement le lendemain de la mort, les cérémonies comprennent : la veillée précédant l'enterrement, l'enterrement lui-même, les veillées de prise de deuil (de 4 à 8 selon la richesse des héritiers et la notoriété du défunt). [.] les épouses [.] témoignent leur profonde gratitude et sincères remerciements [.] à toutes les personnes qui ont bien voulu apporter leur soutien moral et assistance organisationnelle* lors des cérémonies funèbres. (L’Union, 19/11/1988).

cérémonies Bwiti, n.f. V. BWITI*.

cerise, n.f. Spéc.
- cerise carrée, V. CERISE DE CAYENNE.
- cerise, var. cerise de café, baie du caféier qui, à maturité, évoque effectivement une cerise. Cerises petites, d’abord vertes puis rouge foncé à maturité [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 361).
- cerise de Cayenne, petit fruit comestible rouge de l’Eugenia uniflora Linn, ayant l'aspect d'une cerise à côtes saillantes (d'où son autre appellation de< cerise carrée*>). Consommé cru ou en confiture. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 310).
DER. : cerisier* de Cayenne.

cerisier de Cayenne, n.m. Spéc. (Eugenia uniflora Linn.). Arbuste buissonnant ornemental de la fam. des Myrtacées à feuilles persistantes, à fleurs d'un blanc rosé et au bois dur. Introduit depuis longtemps.[.] il s’y [sur l’île Nendé] trouve en nombre plus ou moins grand : des goyaviers*, des sapotilliers*, des corossoliers*, [.], des cerisiers de Cayenne et de Madagascar [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 240). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 310).

c’est comment ?, loc.verb.interr., oral, mésolecte, basilecte. Que se passe-t-il ? Madeleine ! c’est comment ? Pourquoi ta sœur pleure ? (Mère de famille, Libreville, 1997).

CFA, n.m. Usuel, (Sigle correspondant à "Comptoir français d'Afrique", devenu "Côte française d'Afrique" puis "Coopération Financière Africaine.").
1- Unité monétaire en usage depuis 1945 dans tous les pays africains ayant adhéré à l'Union monétaire de l'Afrique de l'Ouest. Monnaie en cours dans ces pays. Jusqu'en janvier 1994, 1 F CFA = en principe 0, 02 FF. Depuis cette date, les deux francs ont une parité fixe : 1 FF =. 100 F CFA). [.] on gratifie quelques privilégiés d’une poignée de milliers de C.F.A. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 78). Nous sommes face à une dévaluation non pas du CFA, mais des valeurs suprêmes de notre peuple. (Misamu, 09/12/1996). La monnaie en cours au Gabon, comme dans d’autres pays de l’Afrique francophone, est le franc CFA (CFA* pour Communauté financière africaine), dont la parité avec le franc français est fixe : 1 FF = 100 F CFA. (Elsener, 1997 : 127)
LOC. : faire du CFA, penser au CFA.
2- Entre dans différentes locutions verbales :
- CFA, (faire du ---- ), var. (se faire du ---- ), vieilli, fam., péj., mésolecte. Faire des économies, mettre de l'argent de côté. Se dit d'ordinaire d'une personne étrangère pour laquelle le franc CFA était une monnaie avantageuse à taux de change élevé d'où l'idée péj. de " réduire ses dépenses locales pour exporter un maximum d'économies ". [.] l'essentiel des belles de nuit* du quartier sont des sans-papiers*, venues se faire du CFA au Gabon. (L’Union, 18/09/1992).Il y a eu des hommes d’affaires verreux qui sont venus [au Gabon] faire du CFA et ont levé le camp. (L’Union, 20/11/1994).
- CFA, (penser seulement aux---- ), fréq., oral surtout, fam, péj. En parlant d'étrangers, vivre en pensant uniquement aux bénéfices que l'on peut tirer d’un change favorable, sans porter d'intérêt aux populations locales. Voilà quelqu'un qui ne pense pas seulement aux CFA mais aussi au bien-être des populations. (L’Union , 21/11/1992).

chacal [à flancs rayés],n.m. Spéc (Canis adustus Sundeval). Chacal local à oreilles courtes, à museau plus allongé et à dentition plus faible que le chacal commun. (Dekeyser, 1955 : 251).

chaise longue [africaine], n.f. Fréq., oral, mésolecte. Sorte de chaise longue dont la toile est remplacée par une peau d’antilope. Ce siège peu confortable [: la chaise pygmée*] a cédé la place à la " chaise longue africaine ", agencée sur le modèle des transathlantiques, une peau d’antilope* étant tendue en place de la toile entre les montants de bois. (Pourtier, t.1, 1989 : 176).

chaise à porteur indigène,n.f. V. TIPOY*.

chaise pygmée, n.f. Vieilli. Meuble traditionnel consistant en une fourche à trois branches servant de siège. Le meuble traditionnel se limitait à la fonction de repos : lit fait d’un sommier de branches équarries ou de rachis de palmier* sur lequel on dispose un matelas d’herbe sèche, et différents types de sièges. Parmi eux le plus ancien est la " chaise pygmée ", simplement constituée d’une fourche à trois branches de " kombo-kombo* ", le parasolier* [.]. (Pourtier, t.1, 1989 : 176).

chambale, n.f. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Chambre. Je décore les murs de ma chambale avec des posters de Michael Jackson. (Jeune, Libreville, 1999).

chambre, n.f. Fréq., sauf lettrés.
- Pièce d'habitation, quelle que soit son utilisation. Allons chez moi à Nombakélé. J'y occupe un modeste logement de trois chambres. (Allogho-Oke, 1985 : 87). Une entreprise cherche un studio* en dur* de toute urgence entre 2 à 3 chambres pour l'installation de ses bureaux. (L’Union, 14/11/1988). Alliance loue : appartement 2 chambres, au 4ème étage de la Résidence. (L’Union, 01/09/1992: Petites annonces.).
COMP. : chambre de passage.
- chambre de passage, n.f.Usuel. Petit logement (le plus souvent chambre à coucher et salle de bain, avec entrée indépendante), permettant d'accueillir des visiteurs. Spécialement dans les petits centres urbains où il n'existe pas d'hôtel. A l'origine destiné au logement administratif de fonctionnaires en tournée ou de personnel propre à un organisme officiel, mais souvent loué à toute personne désireuse d'effectuer un déplacement dans la région. Il me demande si je n'aurais pas une chambre de passage. (Brouillet, 1972, 153). [.] sauf à la Mission* Ste Anne où plusieurs chambres de passage sont prévues. (Rémy, 1987 : 258).
champ de persil, n.m. Fréq., fam., plaisant., surtout oral. Européens et universitaires. Appellation donnée par les aviateurs gabonais à la grande forêt qu'ils sont obligés de survoler à chaque déplacement vers l'intérieur du pays. Vu d’en haut, c’est tout à fait un gigantesque carré de persil bien frisé. (Brouillet, 1972 : 110). Les champs de persil reprennent alors toute leur majesté surtout si le ciel se charge [.] d'admirables nuages gris fer, annonciateurs de déluges et rappel de ce que pourrait être un atterrissage forcé au milieu de cet océan de verdure uniforme. (Rémy, 1987 : 9). Lorsque l'avion est redescendu, [.] il a pu voir la forêt dense, ce qu'on appelle parfois le champ de persil, s'étendant jusqu'à la mer. (Gaulme, 1988 : 25).

champignon, n.m. Spéc. Terme générique recouvrant un grand nombre d'espèces dont seules quelques unes portent des noms populaires en français. On distingue :
- champignon-éléphant, (calque de l’eshira). Gros champignon de forêt rappelant le bolet. Il a un chapeau gris arrondi charnu et un pied blanc, court. Consommé frais ou desséché. (Raponda-Walke/ Sillans, 1961 : 456).
- champignon géant, (Dictiophallus spp.). Le plus gros des champignons locaux (50cm de haut avec un chapeau spongieux de 30 à 35 cm de diamètre). En forme de membre viril. Le plus connu en raison de sa nocivité. Il est utilisé comme poison d'épreuve. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 434).
- champignon-orphelin, (calque du tsogho). Champignon qui vit isolément, à chapeau en parapluie ouvert . Selon les croyances locales, on ne peut le consommer tant qu'on a ses parents en vie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 459).
SYN. : champignon solitaire.
- champignon-quartier de lune, (calque du tsogho). Champignon à chair gélatineuse, en forme de demi-lune. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 457).
- champignon solitaire, V. CHAMPIGNON-ORPHELIN.

chance que, loc.conj.Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Heureusement que. Chance qu’il soit là, on va pouvoir s’amuser. (Lycéen, libreville, 1999). Chance que tu sois arrivé, j’allais partir sans toi. (Fonctionnaire, Libreville, 1999).

change, n.m. V. BALLES*. File-moi le change pour acheter la régab*. (Etudiant, Libreville, 1994).

chanterelle, n.f. Spéc. Petit champignon jaune de savanes au chapeau cupuliforme. Il ressemble beaucoup à la chanterelle et est très apprécié localement. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 433 et 458).
SYN. : ologo (du tsogho).

chanvré, n.m. ou f.,adj. Dispon., argot urbain, péj. Drogué au chanvre indien ou au cannabis. La famille Ndong est très déçue par leur fils chanvré, il devient violent et irrespectueux. Les " chanvrés " sèment la terreur dans les veillées funèbres. (Misamu, 19/04/99). La drogue : le chanvre*, quelqu’un qui prend la drogue, un chanvré. (Lycéen, 21 ans, Libreville, 1994). Laisse-le, il est chanvré. Inutile de lui expliquer ! (Etudiant, Libreville, 1997). A Akébé II, on rencontre beaucoup de chanvrés. Ils planent toute la journée. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).

chanvre, n.m. Spéc.
-. chanvre d'Afrique, (Sanseviera thyrsiflora Thunh.). Herbe vivace à port d'agave. Elle a des feuilles rigides tachetées, d'un vert brun, avec des traces transversales plus claires. Plante ornementale et textile dont on se sert pour préparer une filasse très fine, forte et brillante. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 46).
SYN. : sansevière*.
- chanvre indien, (Cannabis sativa Linn.). Plante herbacée, annuelle. Bien que sa culture et son usage soient interdits depuis un certain temps, elle a été longtemps cultivée. Pour fumer le chanvre indien, on se servait d'une pipe spéciale composée d'un fourneau, d'un flacon rempli d'eau et d'un long tuyau, à la façon d'un narguilé. Tous les villageois faisaient serment qu’ils ne buvaient jamais d’alcool et que personne ne cultivait le chanvre indien loin des chemins. (Georgy, 1992 : 78). Alors qu'il venait de surprendre cinq individus en flagrant délit d'usage de chanvre indien. (L’Union, 24/09/1992). L’homme buvait et fumait du chanvre, tout le monde le savait… (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 248). Autrefois, de nombreuses populations gabonaises, surtout celles de l’intérieur fumaient couramment le chanvre indien ou tabac*-Congo. (Raponda-Walker, 1998 : 229).
SYN. : haschisch* (hachisch/hachich), liamba*, lyamba* (du mpongwé), ngadja*, tabac*-Congo, tabac* indien, yam* (du fang), yamba* (du batéké).
COM. : l'appellation yamba* semble désigner la drogue commercialisée à travers l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest.

charax, n.m. Spéc. (Nannopetersius ansorgii Boulenger). Très petit (48 mm) poisson de rivière de la fam. des Characides. Il vit en bandes près des rives.(Gilbert et alii, 1989 : 26). Le charax nain (Congocharax gossei Poll & Lambert) est un petit poisson endémique au Gabon, de la fam. des Distichodontides (Gilbert et alii, 1989 : 90).

chargeur, n.m. Usuel. Personne qui effectue le chargement des véhicules, dans les gares, les gares routières et les aéroports. [.] une association de chargeurs, dirigée par M. Oumarou Yougba, un jeune Gabonais, vient de voir le jour à Oyem. (L’Union, 31.05.1989). C’est un chargeur, à la gare routière, qui m’a montré le bon bus. (Institutrice, Libreville, 1995).

charlatan, n.m.
- Usuel. Mélior. Personne qui passe pour confectionner des talismans ou des amulettes, sorcier, devin, guérisseur. S’il faut retenir que le nganga*, communément appelé féticheur*, n’est pas un charlatan, il y a également lieu de tenir compte que le sorcier* n’est pas plus nganga* que le médecin n’est un prestidigitateur ou un imposteur. (Raponda-Walker, 1983 : 36). [.] Il confie sa préoccupation à son ami Molomolo lequel lui conseille d'aller voir un charlatan du quartier réputé dans ce type de problèmes. (L’Union, 26/05/1989). Il se dit à la fois flic, charlatan, affairiste* et pote de tous les pontes* du pays. (L’Union, 5-6/04/1997).
SYN. : marabout* (part.).
COMP. : charlatan-voyant.
DER. : charlatanisme*.
- charlatan-voyant, appellation méliorative donnée à la personne disposant d’un don de double vue. Le 20 octobre dernier, sieur* Pierre Ango, gabonais, la cinquantaine bien sonnée, est repéré par un certain Jean Noël Mabouga, charlatan-voyant comme étant le sorcier qui aurait tué mystiquement une femme au village* Fouanou [.]. (L’Union, 21/11/1996).

charlatanisme, n.m. Fréq. mésolecte, devenu péj. ces dernières années. Art du charlatan : sorcellerie, envoûtement, divination, soins par les plantes ou la magie. Les conséquences néfastes engendrées par le charlatanisme (dikoundou en langue pounou). (L’Union, 21/11/1992). Et très souvent, il se sert de plusieurs subterfuges pour pénétrer la communauté autochtone : maraboutisme*, charlatanisme [.]. (Misamu, 17/03/1997).

charmé, adj. Dispon., écrit, sans connotation. Très satisfait, enchanté, très content. Il est charmé de faire le clando* puisqu'il lui fallait absolument avoir de l'argent. (L’Union, 17/01/1992). Elle est charmée d’avoir réussi son examen. (Infirmière, Libreville,1995).

chasse, n.f
- chasse-ashiga, Spéc. (terme hybride frcs/ ? ). Chasse traditionnelle collective utilisant des filets. Parmi les chasses collectives, celle dont les implications sociales sont les plus fortes est la chasse au filet*, maintes fois décrite depuis la première narration que fit Du Chaillu de la " chasse ashiga ". (Pourtier, t.1, 1989 : 189).
SYN. : chasse au filet.
- chasse au filet, V. CHASSE-ASHIGA. [.] une chasse au filet peut rassembler plusieurs dizaines d’hommes, associer des résidents de plusieurs villages. (Pourtier, t.1, 1989 : 189).

chasseur-ramasseur, n.m., adj. Fréq., lettrés. Appellation généralement attribuée à la population pygmée* et faisant allusion au mode de vie de chasse et de cueillette semi-nomade de ces populations. Il est rare [.] de recueillir des traditions d'autochtones, en dehors des chasseurs ramasseurs pygmées* -quelques milliers ou quelques centaines peut-être, dissiminés sur tout le territoire. (Gaulme, 1988 : 47).

châssis, n.m. V. NDOMBOLO*. Cette fille a un méchant* châssis ! (Etudiant, Libreville, 1999).

chat, n.m. Spéc. On distingue :
- chat doré, (Profelis aurata Temminck). Mammifère carnivore de la fam. des Felinae au pelage ras et doux, de couleur rousse avec le dessous (joues, menton, gorge, poitrine, ventre, partie interne des membres) blanc. Large bande foncée de la tête à la queue, 12 anneaux marqués sur la queue dont l’extrémité est foncée. Les sujets mélaniques sont assez fréquents. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 219). [.] pour les mammifères, cela ne concerne que le chat doré, qui bénéficie d’une protection intégrale. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
- chat sauvage d’Afrique, (Felis silvestris Schrebel). Chat sauvage ayant l’allure d’un chat domestique mais de grande taille, à coloration variable selon le milieu du jaune clair en zone sèche au brun ocré en zone humide, voire mélanique en forêt pluviale, pattes et queue annelées . (Haltenorth/ Diller, 1985 : 218).
- chat-tigre, (Felis serval Schreber et Felis brachyura liposticta Pocock). Désigne deux assez grands carnivores félidés à pelage fauve marqué de taches rondes noires. Mais chez l’un (V. SERVALIN*), les taches du pelage sont petites et serrées alors que chez l’autre (V. SERVAL*) elles sont plus larges et espacées. Ils mettent, parfois, devant leur pagne, une peau de genette* ou de chat-tigre pour servir d'ornement. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 212). Trois jours après, il me remettait un petit sachet en peau de chat-tigre. (Charnay, 1983 : 126). [.] les hommes suspendaient parfois une peau de chat-tigre ou de quelque autre bête fauve. (Raponda-Walker, 1998 : 222).
SYN. : serval*, servalin*, tigre*.

châtaigne d'eau, n.f. Spéc. (Trapa natans Linn.). Plante aquatique des lagunes et des étangs, au fruit entouré d'une coque épaisse, pourvue de quatre cornes épineuses. Ce fruit est consommé bouilli ou cuit sous la cendre.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 201).
SYN. : mâcre*, noix* d'eau, truffe* d'eau.

châtaignier, n.m. V. ARBRE* A PAIN.

château, var. château familial, château texan, n.m. Fréq., péj. Hyperbole désignant l’habitation moderne, vaste et luxueuse qu’occupe une famille nantie. [.] c’est le gars qui reste* dans un château avec " balaise*" antenne parabolique [.]. (Ndong Mbeng, 1992 : 43). Alors voleront en éclats vos châteaux texans, avec aéroport adjacent, narguant la broussaille épineuse de la Sébé-Brikolo. (L’Union, 19/09/1992 ). Oh lui, il s’en fout quand il revient au château familial dans sa bagne* américaine. (Etudiant, Libreville, 1994).

chaud, adj. Fréq., mésolecte, basilecte, péj.
- Evoque tout ce qui est difficile à supporter : lourd, tendu, pénible, difficile, douloureux, dur. [.] ma tête, chaude de soucis, alla loin"*. (Allogho-Oke, 1985, 103). L’examen a été chaud ! (Etudiant, Libreville, 1994).
- avoir chaud, loc.verb. Fréq., oral surtout, fam. Se mettre dans une situation inconfortable. Allez, avance ! on va " taper* le diable ", si tu as menti, tu auras chaud ! (La Cigale, 05/02/1999).
COM. : l'idée de chaleur est localement liée à celle d'une situation désagréable.

chaud gars, n.m. Fréq., oral surtout, fam. mélior. Chaud lapin, joyeux drille, bon vivant. Elles ont même transformé l'endroit en une véritable plaque tournante des rendez-vous galants où se croisent copains et chauds gars. (L’Union , 17/05/1993). Il faut que les papas*, les frères, les chauds gars, bref les potes que nous sommes s'organisent en association pour revendiquer nos droits. (L’Union, 21/06/1993).

chauffer, v.
- v.intr. Fréq., oral surtout. Avoir de la température. Avoir de la fièvre. La petite chauffe. Téléphone au médecin. (Secrétaire, Port-Gentil, 1997). Maman, je chauffe, je crois que je suis malade. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
- v. impers. Fréq. En parlant du soleil et de la température : "il fait chaud". [.] ici, il pleut et il chauffe en alternance, une alternance dont on se passerait bien des fois. (in Moulanga, 2000).
- chauffer les bancs, loc.verb. V. BANCS*.

chauffeur-marmiton, n.m. Dispon., fam., péj. Apprenti domestique servant comme chauffeur. C'est un peu comme si moi, chauffeur marmiton chez mon patron blanc et conduisant sa limousine, je refusais de le conduire dans la petite 'Pony' qu'il vient de s'acheter pour raison d'économie de carburant. (L’Union, 05/05/1993).

checker, v.intr. Dispon., (hybride anglais/frçs), oral, argot des jeunes urbanisés. Echanger. Marchander, dealer. Quand t’as un business avec une personne, on deale ou bien on checke. (Jeune, Libreville, 1994).

chef, n.m. Usuel, mélior., oral surtout.
1- Titre porté par le dirigeant d'un groupe social. V. ROI*. a) utilisé usuellement comme terme d'adresse envers un chef coutumier*. b) comme terme d'adresse d'un inférieur envers un supérieur. Chef pardon*. Chef, Chef, repris-je. Chef, je l'ai surpris avec ma femme. (Allogho-Oke, 1985 : 110). Viens ici chef ! j’ai la meilleure voiture [.]. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 19).
2- Entre dans la composition de très nombreuses lexies :
- chef coutumier, terme générique désignant un dirigeant traditionnel d'un groupe social plus ou moins étendu : clan, tribu, ethnie, village, canton. [.] mais ne tenait-il pas du féticheur*, de l'ancien chef coutumier (Dedet, 1984 : 441). Il avait compris que le temps était venu de mettre en pratique les conseils de son oncle Oméni, cet influent chef coutumier qui s’était illustré dans la pacification des Pygmées à l’est du pays. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 11). A la tête de chaque coutume*, il y a un chef coutumier qui est, en général, une personne âgée sage qui administre sa propre coutume* dans son agglomération. (Negroni, 1994 : 17).
SYN. : chef traditionnel*.
- chef de canton, var. chef-canton, responsable traditionnel d'un canton, servant d'intermédiaire entre les autorités administratives (préfets, gouverneurs, députés...) et les populations locales. L'Eshira reprend : " Vous venez voir le chef de canton ? " (Dedet, 1984 : 132). Qui pouvait mieux éclairer le Chef de canton que le miroir de son nganga* ? (Moussirou-Mouyama, 1992 : 65). [.] le conseil comprend des membres de droit (chefs de canton, préfet du district*, députés de la région [.] gouverneurs*, préfets et chefs de canton sont les agents du pouvoir central et les représentants de l'exécutif, par l’intermédiaire du Ministre de l'Intérieur. Ils sont nommés en Conseil des ministres. (Rémy, 1987 : 33). Cette cérémonie [.] s’est déroulée dans le sympathique cadre enchanteur du lac Zilé [.] situé à trente minutes de Lambaréné en présence des différents chefs de canton [.]. (L’Union, 31/10/1996).
- chef de circonscription,vx, encore dispon., écrit surtout. A l'époque coloniale, fonctionnaire français jouant pour une région donnée le rôle de préfet ou de sous-préfet. Le chef de circonscription nous attendait. (Georgy, 1992 : 111).
- chef de circonscription scolaire,usuel. Inspecteur de l'enseignement primaire. Le chef de circonscription scolaire, M. Jérome E.-M. a présidé tout dernièrement une importante réunion de prise de contact dans l'une des salles de l'école ‘Avenir’. (L’Union, 14/11/1988).
ENCYCL. : dans l'enseignement confessionnel, l'équivalent est le chef de secteur scolaire*.
- chef de clan, fréq. Groupement social rassemblant tous les descendants d’un même aïeul mythique fondateur du groupe. Le chef du clan Aguempo déshérita le fils qui devait lui succèder et désigna à sa place le père du roi Denis, Ré-Mboko. (Caparros, 1997 : 81).
- chef de district, dispon. Responsable administratif d'un ensemble géographique comprenant un certain nombre de cantons, sous-préfet. Le camion du chef de district porte une civière. (Brouillet, 1972 : 212). Dès que la nouvelle eut volé jusqu'aux oreilles du capitaine Obantsâh, chef du district d'Ebébigine. (Allogho-Oke, 1985 : 22).
ENCYCL. : c'est l'équivalent actuel du chef de circonscription*.
- chef d’initiation, spéc.Organisateur et responsable des rites d’Initiation. Les Fang, les Ndjem et les Kwélé plus à l’est avaient des masques à l’effigie du gorille dont le symbolisme se rapporte à la puissance des nganga*, les notables* et chefs d’initiation. (Perrois, 1992 : 46).
- chef de quartier, usuel. Responsable administratif d'un quartier urbain relayant auprès des habitants les pouvoirs de la mairie. La communauté nvite les chefs de quartiers à veiller à la propreté de la ville. (L’Union, 26/05/1989). M. qui a promis, par ailleurs, de rencontrer les autorités civiles (maires et chefs de quartier, ...). (L’Union, 22/09/1992). Les chefs de quartiers du fait de leur position, ont un rôle prépondérant à jouer pour la sensibilisation de leurs administrés. (L’Union, 05/05/1993). Le chef de quartier, M. Soumouna, en recevant M. Franck Eya’a, après l’inspection de la zone, l’a remercié [.]. (L’Union, 05/11/1996).
ENCYCL. : Une commune (dirigée par un maire) est subdivisée en collectivités. Chaque collectivité est formée de plusieurs villages dirigés par des chefs de village, nommés par le maire qui est le seul à être élu. Chaque village comprend plusieurs quartiers, chacun dirigé par un chef de quartier.
- chef de regroupement, usuel. Personnalité chargée de certaines tâches administratives ayant trait au regroupement de villages et responsable des relations entre les divers villages du regroupement. Ce don, remis solennellement au responsable des jeunes, [.], en présence des notables et du chef de regroupement, est la résultante de nombreuses doléances des jeunes [.]. (L’Union, 13/12/1996).
- chef de secteur scolaire, V. CHEF DE CIRCONSCRIPTION SCOLAIRE. Cependant, le chef de secteur scolaire protestant du Woleu-Ntem Sud, déclare son inquiétude. (L’Union, 19/11/1988).
- chef de subdivision, vx mais dispon., écrit surtout. A l'époque coloniale, fonctionnaire français de l'administration qui avait la responsabilité d'une subdivision d'un cercle* et se trouvait placé sous l'autorité d'un chef de circonscription*. [Il] tentait de m'initier aux aspects multiples du métier de chef de subdivision. (Charnay, 1983 : 14). [.] j'étais affecté comme chef de subdivision. (Georgy, 1992 : 62).
ENCYCL. : actuellement, cela correspondrait à des fonctions de chef de district ou de sous-préfet.
- chef de terre, var. chef de la terre, usuel, très mélior. Chef coutumier du village, du clan, du groupe ethnique, symbole du groupe social et à ce titre investi d'un pouvoir territorial et religieux car il est l'intermédiaire entre les ancêtres* et la communauté vivante. Le clan Apandji Ogandi, notre chef de la terre. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 127). Otriang, malgré sa grosse médaille de chef de la terre... (Allogho-Oke, 1985 : 59). Les chefs de terre portaient des colliers de laiton finement décorés de motifs géométriques. (Perrois, 1992 : 104). Selon le chef de terre [.], toute personne digne de la descendance de Nana M. a l’obligation de partager ses repas avec les singes. (Misamu, 03/03/1997).
ENCYCL. : dans une société traditionnelle, les sols occupés par le groupe constituaient une propriété collective inaliénable dont la gestion était confiée au Chef et au Conseil des Anciens*.
- chef de village, usuel, mélior. Autorité suprême du village. Il est le gardien de la tradition, le maître symbolique des terres occupées par la communauté, le juge des affaires locales et le représentant des villageois auprès de l'administration. Silence ! Bivoh*! fit Ella, le chef du village. (Allogho-Oke, 1985 : 10). Alors le chef du village hocha la tête. (Charnay, 1985 : 114). Le préfet [.] enfin propose au gouverneur* la nomination ou la révocation du chef de village. Ceux-ci ont gardé à l'échelle du village un rôle d'auxiliaire de l'administration, chargé de la collecte de l'impôt et du règlement des litiges mineurs. (Rémy, 1987 : 33). [.] les chefs de village écoutant les allocutions. (L’Union, 21/09/1992 : Légende sous photo). Dans les villages, en raison de certains rituels, il est nécessaire d’obtenir l’accord du chef de village. (Caparros, 1997 : 26).
ENCYCL. : choisi par le Conseil des Notables, il est confirmé dans ses fonctions par l'administration.
- chef supérieur, fréq., mélior. Chef d'une ethnie, ayant le pas sur tous les autres chefs coutumiers de l'ethnie. Le roi* Etsheguie [.] est véritablement le chef supérieur des Oroungous. Navire "Le basilic". (Rapport Capitaine Minier, 8/12/1882, AOM, GAB, 111 : 4.). Un matin de petite saison sèche*, le chef supérieur [.] vint me signaler... (Georgy, 1992 : 95).
ENCYCL. : il est choisi par le Conseil des notables* parmi les descendants directs d'un lignage particulier, selon la coutume spécifique du groupe et est investi d'un pouvoir territorial et religieux.
- chef tipoyeur, V. TIPOYEUR*.
- chef traditionnel, V. CHEF COUTUMIER. Pendant que des traités d’alliance sont signés avec des chefs traditionnels, des missionnaires arrivent à leur tour. (L’Ogooué Express, 06/06/1997).

chefferie, var. chefferie coutumière, chefferie traditionnelle, n.f. Usuel.
- Type d'organisation politique qui donne un certain pouvoir à des chefs traditionnels. Quand la chefferie me demanda d'ouvrir une route [.]. (Georgy, 1992 : 81).
- Territoire régi par un chef coutumier. La chefferie, à l’époque*, était très étendue mais peu peuplée. (Fonctionnaire, Libreville, 1985).
- Charge de chef traditionnel. Il ne paraissait pas affecté de la mort de son neveu dont une chefferie perdue avait dû inexorablement le séparer. (Charnay, 1983 : 303). Ces facilités dénotaient la présence de l'homme; elles ont disparu avec l'influence de la dernière chefferie. (Dedet, 1984 : 165). L'entretien avec les journalistes de la presse nationale a porté sur les décrets pris lors du dernier Conseil des ministres concernant l'indemnité des chefferies. (L’Union, 04/12/1991).
- Ensemble des chefs traditionnels. Mais que pense donc la chefferie de tous ces changements politiques ? (Fonctionnaire, Libreville, 1994).

cheftaine, var. cheftaine du n’djembé, n.f. V. N’DJEMBE*.

cheminer, v.intr., Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Faire un bout de chemin. Je viens de raccompagner mes invités, nous avons cheminé jusqu’à l’arrêt du taxi. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

chêne, n.m. Spéc. On distingue :
- chêne africain, V. IROKO*.Le bois d’iroko est précieux : on l’appelle parfois " chêne africain " ou encore " tek africain ". (White/ Abernathy, 1996 : 86).
- chêne d'Afrique, (Haplormosia monophylla Harms). Grand arbre à écorce rougeâtre et bois brun dense et dur rappelant le vieux chêne. Bois de cet arbre. Ce bois, exploité, sert à la construction, à faire des poutres, des pilotis. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, I, 253).
SYN. : oyo*(du fang).

chenille, n.f. Usuel. Nom donné à diverses grosses larves d'insectes comestibles comme par exemple la larve du charançon du palmiste*. Ils ne mangeront plus mes plats de chenilles et mes délicieux mets de chenilles de palmiers* préparées à l'étouffée. (Allogho-Oke, 1985 : 35). Tu as mangé des chenilles ? (Etudiante, Libreville, 1995).

chèque blanc, n.m.Dispon., mésolecte. Chèque en blanc. Si tu as l’argent, tu donnes un chèque, un chèque blanc. (Jeune, Libreville, 1994).

chercher, v. tr. Entre dans un certain nombre de locutions verbales :
- chercher à trouver le chemin, dispon., surtout oral, sport. Chercher à atteindre.
[: les joueurs]  ont semblé puiser dans leurs dernières énergies pour chercher à trouver le chemin des filets adverses. (L’Union, 08/11/1988).
- chercher l'argent, fréq., péj. Tenter de faire fortune. (par n'importe quels moyens). Il est au Gabon depuis trois ans, pour dit-il "chercher l'argent" comme plusieurs de ses compatriotes. (L’Union, 12/07/1993). Ils veulent partir aux Etats Unis pour chercher l’argent, comme ils disent. (Professeur, Libreville, 1992).
- chercher la vie, fréq., (calque de l.loc.), oral surtout, basilecte, jeunes urbanisés. Tenter de survivre, chercher des moyens d’existence. [.] les frères* qui ont traversé forêt et savane pour chercher la vie à Libreville. (Ndong Mbeng, 1992 : 11). C’est dans les matitis* que se sont concentrés les milliers d’étrangers, mais aussi les provinciaux, venus chercher la vie à Libreville, leur nouvel eldorado. (Jeune Afrique, 06-12/04/1995 : 16-17). J’estime que le meilleur mariage, c’est celui qui se contracte lorsqu’on cherche encore sa vie. (Mbah/ Soumaho, 1996 : 150). Peu à peu, des populations issues de la plupart des ethnies* du Gabon et des pays voisins, attirées par Libreville et les chantiers, se sont retrouvées " à chercher la vie " dans la forêt et dans la baie de la Mondah. (Caparros, 1997 : 77)
- chercher son reste, dispon., écrit. Attendre son reste. Sans chercher son reste, l'homme prit ses jambes à son cou et fonça tel un taureau vers la sortie. (L’Union, 14/11/1988).
cher en note, loc.adj. Fréq., oral, jeunes. Peu généreux dans ses notes. Qui note dévèrement les copies. J’ai de mauvaises notes à cause des professeurs qui sont chers en note. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Le prof là* ? Oh, pardon* ! il est trop cher en note ! (in Moulanga, 20000).

chevêchette, n.f. Spéc. Terme générique désignant des chouettes de la fam. des Strigiae comme : la chevêchette à pieds jaunes (Glaucidium tephronotum Sharpe) et la chevêchette à queue barrée (Glaucidium sjostedti Reichenow). (Christy/ Clarke, 1994 : 56).

cheveux de Vénus, n.m.pl. Spéc. (Quamoclit pennata Bojer.). Plante annuelle ornementale à nombreuses petites fleurs d'un rouge écarlate. Elle est considérée localement comme le fétiche* de l'éloquence. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 138).

chèvre, n.f. Spéc. On distingue :
- chèvre des plateaux,non identifiée scientifiquement. Les lions, les éléphants, les buffles, les antilopes dont la chèvre des plateaux s'y côtoient (à Bongoville). (Rémy, 1987, 115).
- chèvre du Sénégal,V. CABRI*.
- chèvre naine, V. CABRI*. La chèvre naine dite du Sénégal bien à tort car elle n'existe que dans le domaine forestier. (Dekeyser, 1955, 32.)

chevrotain, chevrotain aquatique, chevrotain africain, chevrotin, n.m. Spéc. (Hyemoschus aquaticus Ogilby). Petit ruminant forestier nocturne, trapu, au dos arrondi, à la tête fine, dépourvue de bois, au pelage ras et lisse, de la taille d’un lièvre. Son pelage est acajou à taches blanches sur le dos avec des bandes blanches longitudinales sur les flancs. Fam .des Tragulidae. (Dekeyser, 1955 : 335). (Haltenorth/ Diller, 1985 : 15). Dans cette dernière (réserve), à demi-aquatique, les très rares lamantins* et les caïmans* sont strictement protégés comme le sont les éléphants*, les chevrotins ou les gorilles*. (Rémy, 1987, 24). Du même ordre rappelons aussi le chevrotin aquatique [.] qui vit près de l’eau et qui est un excellent nageur. (Negroni, 1994 : 61). Le chevrotain aquatique, et à un degré moins élevé, le pangolin* géant étaient les seules espèces protégées (par la loi gabonaises) que l’on retrouvait souvent dans les trois marchés. (Steel, 1994 : 12).

chez, prép. Fréq., oral, peu ou non lettrés.
- prép. Dans,auprès de. Interrogé chez sa famille, Y. D. a révélé qu’il n'est (sic) qu'à sa première vente. (L’Union, 23/11/1988). Je vais te trahir* chez maman.[.] (in Moulanga, 2000).

- chez maman gâteaux, n.m. Fréq., oral, argot urbain, mélior. Nom donné à un étal de marchande de gâteaux dont les produits savoureux ressemblent à ceux qu’une mère de famille confectionne pour les siens. Une bédoumerie*, quelqu’un d’autre parlerait de " chez maman gâteaux ". (Ndong Mbeng, 1992 : 19). Venez chez maman gâteaux, vous allez vous régaler. (Vendeuse, Libreville, 1990)
SYN. : bédoumerie*.
- chez nous, loc.adv. Fréq. Accompagne généralement un complément de lieu, pour souligner la localisation africaine, voire gabonaise de l'évènement. Cette magouille mise à nu chez nos voisins est une pratique courante chez nous en Afrique. (L’Union, 12/05/1993). Chez nous au village, on dit que c'est le regard qui dit tout. (L’Union, 12/05/1993) Depuis que la démocratie chez nous au Gabon est devenue une affaire de rue. (L’Union, 06/05/1993).

chic-choc, adj. Fréq., oral, argot urbain, parfois péj. Dans le vent, dans le coup, à la mode. Moi je crois que si nos pilotes sont là pour faire de la frime et le ngounda-ngounda* pour à rien* à côté des jets parce que ça fait 'cool et chic-choc', ils feraient mieux —s’ils sont coupés* comme on dit chez nous- de déposer les clés de contact de l'avion et d'aller se faire voir ailleurs où il y a des supersoniques quoi. (L’Union, 05/05/1993).
LOC. : avoir* le chic, le chèque et le choc.

chicote, var. chicotte, n.f. Usuel, (du portugais <chicote>(1813), espagnol <chicote> aussi, probablement empruntés au frcs <chicot> TLF, 1977, t.V : 702), péj. Sorte de fouet en nerf de boeuf ou d'hippopotame, par extension, bâton, branche, tout objet permettant de frapper ou de fouetter. Après ça tu peux taper : la chicote ne marque pas. (Simenon, 1975 : 14). [.] Il s'approcha du vaincu, la chicote haute. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 139). Dans une main, il tenait une chicote. (Charnay, 1983 : 53). Il menaçait ses contradicteurs du fouet ou de la chicote. (Georgy, 1992 : 45). On ne peut pas aimer la liberté en muselant ceux qui veulent parler ou en réintroduisant la chicotte comme au bon vieux temps. (L’Union, 28/09/1992). Vous ne travaillerez plus sous la chicotte [.]. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 95). Qui a dit que pour faire marcher le Nègre, il faut la chicotte ? (L’Union, 02/04/1997).
ENCYCL. : évoque la période de l'esclavage ou de la colonisation avec le travail forcé.

chicoter, var. chicotter, v.tr.dir. V. BASTONNER*. [.] les Blancs* nous ont compris qui, pendant la coloniale*, nous chicotaient pour nous mettre au pas. (L’Union, 05/09/1992). Quand j’étais petit, j’étais un peu bandit* et mon père me chicotait. (Lycéen, 20 ans, Libreville, 1997).

chien, n.m. Spéc. On distingue :
- chien de brousse, V. CYNHYENE*.
- chien d’eau, V. LOUTRE*. La dernière cause des pertes est le " chien d’eau ", la loutre qui s’alimente du poisson resté pris dans les filets pendant les absences des pêcheurs. (Negroni, 1994 : 42).
- chien sauvage [d’Afrique], V. CYNHYENE*. [.] les tombes étaient si peu profondes que les hyènes* et les chiens sauvages venaient déterrer et dévorer les cadavres. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 107).

chiendent, n.m. Spéc. On distingue :
- chiendent des Bermudes, (Cynodon dactylon Pers.). Plante vivace à rhizome, de la fam. des Poacées. Elle pousse au point de former souvent des gazons continus. Elle sert de plante fourragère à la saison sèche. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 :195).
SYN. : herbe* des Bermudes.
- chiendent odorant, (Vetiveria zizanoides Stapf). Grande herbe vivace dont les chaumes peuvent atteindre 1 m. de haut. On extrait de ses racines une essence aromatique. (Raponda-Walker, Sillans, 1961 :196).
SYN. : vétiver*.

chikouangue, var. chikwangue, chikwang, n.m. Fréq., (des l. loc.), mésolecte, basilecte. Pâte de manioc fermentée cuite à l'étuvée. Elle a la forme d'un petit pain, enveloppé de feuilles et ficelé. [.] par contre, la durée de conservation du manioc préparé ou chikouangue , peut nous permettre de déterminer [.] la zone utile de ravitaillement. (Lettre de Lieutenant Gouverneur au Gouverneur Général, 1911, Aix, 5D5 in Pourtier, t.1, 1989 : 116). Le chikwangue est du pain de manioc, fabriqué par les femmes en une quarantaine d’heures. (Enseignante, Libreville, 1992).

chimpanzé, n.m.Spéc.
- (Pan troglodytes Blumenbach). Chimpanzé des forêts pluviales locales, au pelage long et rude, aux favoris, peau et pelage noir, aux arcades sourcilières et au museau proéminent, par rapport au chimpanzé d’Afrique de l’Ouest (Pan verus Schwartz).L’idée fut lumineuse, qui consista à bâtir en pleine capitale du Gabon au début des années 1960, un jardin public hébergeant diverses espèces animales, notamment des gorilles*, des chimpanzés, un lamentin*, des gazelles*, ... (L’Union, 17/12/1996). Les chimpanzés en [: des fruits de l’atanga* sauvage] mangent beaucoup. (White/ Abernethy, 1996 : 118). Au Gabon, on compte : une quinzaine d’espèces de singes répandues dans l’ensemble du territoire, ou spécialement dans certaines régions. [.]. Tailles variables : le gorille* (ndjina), très grande taille. Le chimpanzé (ntshigo), assez grande taille . (Raponda-Walker, 1998 : 115).
- chimpanzé chauve, (Pan satyrus satyrus Linn.). Espèce forestière de chimpanzé qui a un front chauve et une face noirâtre. [.] les fameux chimpanzés chauves du mont Mvéné ont pleuré longuement au rythme sourd de leurs tambours pectoraux. (Allogho-Oke, 1985, 20).
SYN. : chimpanzé tschigo*.

chine en deuil, loc.nom.fém.pl. Fréq. oral, fam. Espadrille importée de Chine, à semelle plastique et dessus noir. Les grands* types qui ont* le sou ne portent pas de Chine en deuil. Il leur faut de la godasse de qualité. (Jeune, Port-Gentil, 1994). En ce moment, on vend des chines en deuil à* bon prix dans les magasins en ville. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

chique, n.f. Spéc. (Dermatophilus penetrans). Insecte qui pénètre sous la peau et s'y développe en formant des grosseurs. Selon lui, au Gabon, il fallait bâtir sur de piliers de 2 m [.] Ainsi était-il possible de tenir l'espace propre et de l'arroser de pétrole afin d'éliminer les chiques. (Dedet, 1984 : 75). Ceux qui avaient des orteils chargés de chiques étaient [.] contraints de se donner mutuellement [.] des coups de pied. (Allogho-Oke, 1985 : 39). Je ne porte pas d'entailles aux pieds/ ni de chiques [.]. (Okoumba-Nkoghe, 1989 : 24). Il allumait sa lampe, suspendait par leurs lacets ses souliers au plafond pour éviter les chiques. Ces acariens s’introduisent la nuit au fond des chaussures, pour pouvoir pondre le lendemain à la racine des ongles des orteils du propriétaire. (Georgy, 1992 : 75).
DER. : chiquard*.

COMP. : puce chique.

chiquard, n.m. ou f., adj. Fréq., oral surtout, péj. Personne dont les orteils sont déformés par les chiques. En brousse, il y a beaucoup de chiquards. Il faut faire attention aux chiques. (Etudiant, Libreville, 1992). Les sœurs ont recueilli des petits enfants chiquards, ils avaient très faim. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

chirurgien, n.m. Spéc. (Acanthurus monroviae Steindachner). Poisson de mer de la fam. des Acanthuridae, au corps oblong et comprimé. (Seret/ Opic, 1981, 332).
ENCYCL. : il porte sur le pédoncule caudal une épine érectile et tranchante comme un bistouri, d'où son nom.
SYN. : docteur*, poisson* docteur, poisson* chirurgien.

chocolat indigène, var. chocolat,n.m. Fréq., trad. Condiment très utilisé dans la cuisine traditionnelle locale. Il est confectionné à partir de l'amande très oléagineuse du noyau du fruit drupiforme de certains arbres de la fam. des Irvingiacées, notamment l'Irvingia gabonensis Baill. Les oléagineux sont représentés par le manguier sauvage dont les amandes écrasées et mises en aggloméré constituent le " chocolat indigène ". (Meyo-Bibang/ Nzamba, 1992 : 47). [.] les Woleu-Ntémois ont présenté à un public pluriel, des produits locaux très variés avec des mets du cru tels que les feuilles de manioc, le poisson d'eau douce en paquet, ou encore le porc-épic au 'chocolat'. (L’Union, 20/10/1992). La 'rapeuse' pour chocolat indigène mise au point par les étudiants de l'Ecole Polytechnique de Franceville. (L’Union, 08/12/1992.). [.] l’odika*, également appelée " chocolat ", est une sauce préparée à partir d’une graine oléagineuse, elle-même renfermée par les noyaux du manguier* sauvage ; elle sert à accommoder viandes et poissons ; l’odika frais sert à préparer le poisson " en paquet*" ou fumé. (Elsener, 1997 : 173).
DER. : chocolatier*.
SYN. : beurre* d'odika, odika*, pain* d'odika (du mpongwé).

chocolaté, adj. Dispon., oral, jeunes urbanisés. (Se dit d’une sorte de sandwich constitué d’un demi pain partagé en deux et garni de chocolat. Les gens des matitis* trouvent chez lui demi-pain beurré, chocolaté ou pâté. (Ndong Mbeng, 1992 : 17). Pain beurré ou chocolaté ? (Marché, Libreville, 1994).

chocolatier, n.m. V. ANDOK*. L’andok (manguier sauvage* ou chocolatier) est un grand arbre que l’on trouve dans tous les types de forêt de la Lopé. (White/ Abernethy,1996 : 130).

choko, var. tchoko, n.f. V. BALLES*.. Quand t’as la choko, tu peux tout acheter. (Jeune, Libreville, 1998).

chose, n.f.
1- Dispon. (calque des l. loc.), péj. Femme, épouse. Tu es une chose et les choses ne possèdent point. Et d’ailleurs tu es ma chose. (Mintsa, 2000 : 25).
2- Entre dans différentes locutions :
choses (avoir des ---- ), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, fam. Etre marrant, drôle. Le taximan* là* a des choses hein ! (In Itembo, 1998). Invitons-le. Il a des choses. On va rigoler. (Lycéen, Libreville, 1998).
- chose, (faire la ---- ),loc.verb. V. FAIRE CA*. Ce garçon, il sort avec toi un soir et le lendemain il raconte à tous ses copains comment il a fait la chose avec toi ! (Etudiante, Libreville, 1997).
- choses de chez nous, (les ---- ), loc.nom.pl. Dispon., oral, fam. Tout ce qui concerne le pays.Il y a plein de journaux dans les kiosques. Nous, ce sont les choses de chez nous que nous aimons lire dans les journaux. (le Réveil, 26/03/1999).
- choses de mon corps, (les ---- ), loc.nom.pl. Fréq., oral surtout, plaisant. Expression signifiant que cela n’arrive qu’à soi ou que tout ce qui provient de soi n’engendre que des problèmes. Bignoumba, il fait bien expliquer à ton fils, il t’écoute peut-être parce que moi, les choses de mon corps [.]. (Le Réveil, 06/11/1998). Bon Dieu ! ! ! vraiment les choses de mon corps ! avec tout le monde qu’il y avait dans la banque, le voleur n’a vu que moi pour dérober le porte-monnaie. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
- choses impolies, (les ---- ),n.f.pl., Dispon., plaisant. Rapports sexuels. Ce monsieur accuse ses filles d’avoir fait des choses impolies dans la villa avec leurs mecs en son absence. (La Griffe, 19/07/1996). Tous ceux qui fréquentent le PK*5 ou le carrefour Rio doivent connaître ce couple de fou qui fait " les choses impolies ", la journée et devant tout le monde. (Misamu, 19/04/1999). On l’a kangué* en train de faire les choses impolies avec la femme d’autrui* ! (in Moulanga, 2000).

choucador, n.m. Spéc.V. MERLE. (Serle/ Morel, 1988 : 171). (Christy/ Clarke, 1994 : 178).

chou caraïbe, n.m. V. MACABO*.

chou[-]palmiste, n.m. Usuel. Coeur du bourgeon terminal du palmier à huile, du rônier ou du palmier-asperge* (Ancistrophyllum secundiflorum Wendl) et même du cocotier*. Le bourgeon terminal du cocotier est un excellent chou-palmiste. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 330). Le chou palmiste s’associe très bien avec du poisson frais cuit au court-bouillon ou à l’étouffée. (Rémy, 1987 : 244). Le chou-palmiste bouilli avec du piment et du sel contre la bronchite. (Misamu, 17/03/1997).
SYN. : coeur* de palmier.

chouette, n.m. Spéc. Oiseau de la fam. des Strigidae. On distingue localement la chouette africaine = hulotte* africaine, (Strix [Ciccaba]woodfordi Smith) au chant typique et la chouette pêcheuse, (Scotopelia peli Bonaparte), très grand rapace forestier nocturne, sans aigrette, lié aux forêts-galeries. (Serle/ Morel, 1988 : 115). (Christy/Clarke,1994 : 56)

chromidotilapia, n.m. Spéc. (Chromidotilapia guentheri Sauvage). Poisson des eaux douces et saumâtres, de la fam. des Cichlides. Consommé frais mais aussi commercialisé comme poisson d’aquarium. (Gilbert et alii, 1989 : 52).
SYN. : niamenzo (fang).

chrysochlore, n.f. Spéc. (Chrysochloris leucorhina Huet). Petite taupe à pelage serré, à longs poils soyeux aux reflets métalliques, fam. des Chrysochloridés. Elle n'a pas de queue, possède des yeux réduits. Les pavillons de ses oreilles sont nuls. Elle vit dans les savanes gabonaises, mesure 11 à 14 cm. de long. Les chrysochlores rappellent nos taupes par leur aspect général et leur mode de vie. (Dekeyser, 1955 : 95).
SYN. : taupe* dorée à nez blanc.

chuter, v.tr. Fréq., oral, basilecte, fam. Buter contre qqch. Quand tu as chuté un caillou, c’est difficile que l’on dise c’est un accident. (Jeune, 23 ans, Libreville, 1999).

cibler un coup de poing, loc.verb. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Donner un coup de poing. [.] il a tenu cet homme, il lui a ciblé un coup de poing [.]. (Collégien, Lambaréné, 1998, in Pambou, 1999).
SYN. : damer* un coup.

cicatrice, n.f. Fréq., mais vieilli. Scarification ethnique, pratiquée chez le jeune enfant pour marquer son appartenance au groupe social ou à des fins ornementales. Tous juraient en touchant leurs cicatrices d'initiation: c'était parole donnée. (Dedet, 1984, 439). Avant, tu voyais la tribu d’un homme avec ses cicatrices. (Planteur, Mouila, 1997).

cirager, v.tr. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Cirer. On cirage les chaussures. (Pétrolier*, Port-Gentil, 1994). Au lycée, tu viens avec des chaussures bien ciragées sinon tu es puni. (Lycéen, Lambaréné, 1998).

cinq sur cinq, loc adv. (Emprunt au vocabulaire radiophonique). Rare à l'écrit mais très fréq. à l'oral. Parfaitement, très bien. Si ça tourne cinq sur cinq là-bas [: dans les entreprises privées], en revanche, dans la 'mistration'* la pagaille continue. (L’Union, 08/11/1988). - " Tu as compris ? - " Cinq sur cinq ! (Etudiants, Libreville, 1989).

circoncis, n.m., adj.
- n.m. Usuel, mélior. Homme ou enfant ayant subi l’ablation du prépuce. Celle-ci est encore, à l’intérieur du pays, pratiquée dans le cadre de cérémonies rituelles d’initiation à la fin d’adolescence d’où le sens d’"initié, homme adulte" que prend le mot. Au nombre de ces interdits, nous citerons entre autres, la défense de manger des crabes, pour celui qui a une plaie ainsi qu’aux nouveaux circoncis, de peur de " creuser " la plaie. (Raponda-Walker/. Sillans, 1983 : 136).
- adj. Dispon., péj. (Accompagné d’un adverbe de temps impliquant qu’il s’agit d’une opération récente : fraîchement, tout juste, ...). Qui vient de subir l'ablation rituelle du prépuce, c'est-à-dire qui est encore très jeune et inexpérimenté. [.] car je savais bien qu'un garnement fraîchement circoncis était facile à battre. (Allogho-Oke, 1985, 35). C’est pas un employé tout juste circoncis qui me dira ce que je dois faire!! (Planteur, Mouila, 1990).
COMP. : incirconcis*, non circoncis*.

circoncision, Usuel, très mélior. Ablation du prépuce, liée à la coutume traditionnelle, à l'initiation, marquant le passage à l'âge adulte. A l’intérieur, la circoncision est pour les jeunes gens de 20 à 30 ans, une preuve de leur courage et de leur résistance à la douleur. [.]Chez les populations côtières, riveraines ou voisines des grands centres, la circoncision a cessé d'être un rituel spectaculaire. Elle est devenue une pratique tout-à-fait banale. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 169). Dans son canton*, la circoncision se pratiquait entre dix et vingt ans. Il doutait fort que Ndolo fût encore un non initié. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 105).

circonscription scolaire, n.f. Usuel. Zone administrative dont un inspecteur titulaire de l'enseignement primaire est responsable (V. IDA*). [.] L'assemblée a ensuite écouté l'exposé de chaque inspecteur titulaire sur la description de sa circonscription scolaire.(L’Union, 17.01.1992.
COMP. : chef* de circonscription scolaire

circuit, n.m. Fréq. Argot des jeunes urbanisés.
- Affaire. Il est toujours dans des circuits. Le bisness* il connaît. (Etudiant, Libreville, 1999).
- Petite amie, maîtresse.Susy ? Elle a un bodje* grand comme ça ! C’est un ancien circuit ! ! Je vous jure que j’vais pas la louper ce soir ! ! (BD Boom, n°1, 10/1997 : 5).

circuler sous les chemisiers, loc.verb. Dispon., lettrés, plaisant. Circuler sous le manteau, se vendre en cachette dans un entourage féminin. Et ces produits dit 'de beauté' qui circulent sous les chemisiers. (L’Union, 14/11/1998).

cisticole, n.f. Spéc. Terme générique désignant un grand nombre d'espèces d'oiseaux de la famille des Sylvidiae, la cisticole brune (Cisticola brunnescens Heugler), petite fauvette d’herbe ; la cisticole striée (Cisticola natalensis Smith) plus grande et arboricole, la cisticole à ailes courtes (Cisticola brachypterus Sharpe) ;la cisticole siffleuse (Costicola lateralis Fraser) et la cisticole babillarde (Cisticola. anonyma Müller). (Serle/ Morel, 1988: 202), (Christy/ Clarke, 1994 : 137).

cithare, n.f. V. N’GOMBI*, HARPE-CITHARE*. La cithare n’est-elle pas une femme ? Femme aux hanches d’autant plus douces que les sons du n’gombi* se font plus délicats. (Dedet, 1984 : 257). A partir de la cithare primitive, s’est créé, en ajoutant des cordes et des résonateurs composés de calebasses*, la célébre harpe-cithare* mvet* des Fang. (Caparros, 1997 : 41).

citron, (tourner au ----), loc.verb. Fréq, surtout universitaires, plaisant. Tourner au vinaigre, tourner mal. Si Ntoutoume Mfoulou s'avise à massacrer ces jolies filles [.] ça pourrait tourner au citron. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 106). Cette palabre est en train de tourner au citron ! (Fonctionnaire, Port-Gentil, 1990).

citronnelle, n.f. Usuel. (Cymbopogon citratus (DC) Stapf.). Graminée cultivée de la fam. des Poacées. Utilisée en infusion comme boisson digestive à cause de sa saveur agréable citronnée. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 187). Elle buvait à petits coups sa tasse de citronnelle. (Charnay, 1983 : 197). [.] une femme entre furtivement , de temps à autre, et jette sur la flamme une poignée de citronnelle. (Dedet, 1984 : 133). Ils préconisaient la désinfection à l’alcool et au permanganate, l’hygiène alimentaire, la sieste méridienne*, la quinine et l’infusion rituelle de citronnelle ou de quinquiliba*. (Georgy, 1992 : 14). La citronnelle et les bananiers* ne sont pas en reste dans ce petit village* sorti de terre tel un champignon. (L’Union, 26/11/1996).
ENCYCL. : selon les spécialistes la citronnelle véritable serait une sorte d'armoise.
SYN. : fausse* citronnelle.

citronnier, n.m. Spéc. On distingue :
- citronnier d'Afrique, var. citronnier, (Fagara macrophylla Engl.). Petit arbre épineux de forêt secondaire au bois dur jaune foncé. Il sert à faire des tam-tams. Ses feuilles et son écorce sont utilisées en pharmacopée locale. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 381). En forêt, on n'a aucune peine à se procurer la feuille d'un citronnier d'Afrique qui coupe comme une lame de rasoir. (Dedet, 1984 : 315).
SYN. : faux* citronnier, olon*dur, olonvogo*.

- citronnier de mer, (Ximenia americana Linn.). Arbrisseau épineux buissonnant du littoral au fruit acide à pulpe comestible, ressemblant à une prune, jaune safran à maturité. Il contient une amande amère oléagineuse. (Raponda-Walker, Sillans, 1961 : 319).
SYN. : mirabelle* de Californie.

citrouille, n.f. Spéc. On distingue :
- citrouille à huile, (Telfairia pedata [occidentalis]Hook). Forte liane de forêt à fruits volumineux (jusqu'à 1 m de diamètre). Fam. des Cucurbitacées. Ces fruits semblables à d'énormes citrouilles avec leur coque dure à 10 ou 12 côtes longitudinales, contiennent plus d'une centaine de graines dont on extrait une huile pour la cuisine. Ils servent à faire des tambours. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 144). (White/ Abernethy, 1996 : 19).
- citrouille indigène,V. COURGE* INDIGÈNE.

civette [d’Afrique], n.f. Spéc.
- (Civettictis civetta Schreber). Petit carnivore de la fam. des Viverridae de la taille d’un chien au pelage gris jaune avec une série de taches irrégulières noires. Crinière érectile. Sous le périnée, se trouve une poche glandulaire secrétant un produit odorant, le viverreum ou civette ou musc, utilisé jadis en parfumerie. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 177). Cette puanteur, tenace comme le parfum diffusé par la poche anale d'une civette... (Allogho-Oke, 1985 : 29). Les carnivores renferment [.], des civettes [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). Les fruits [: du palmier à huile*] sont consommés sur le sol par les céphalophes*, les potamochères* et les civettes. (White/ Abernethy, 1996 : 66).
COMP. : derrière de civette.
- civette (derrière de ----), Dispon., péj. Insulte évoquant la persistance et l'intensité désagréable des sécrétions de la poche à musc de la civette. Qui traites-tu de fou? Derrière de civette, sale musaraigne, yeux de caïman* ! (Nyonda, 1981 : 92).

civil, n.m. Spéc., oral, mélior., femmes, marchés. Nom donné à la petite tresse de cheveux, mêlée de fils colorés et artificiellement allongée, qui constitue la base de la coiffure féminine africaine. La tresse, elle, portera à Libreville le nom de civil, elle pourra être rallongée et enrichie de mèches synthétiques. (Jeune Afrique, 13-25/09/1992 : 77).

Clairon, (au ---- ), loc.adv. Fréq., oral surtout, pop., péj. En parlant d'une bouteille de boisson alcoolisée, la vider complètement en buvant au goulot. Dès qu'il l'eut [: le vin rouge] terminé au clairon, il commanda un litre de ricard et trois cognacs. (Allogho- Oke, 1985 : 100). La bibine nationale, ça ne se boit pas au clairon. (Planteur, Oyem, 1990).
LOC. : boire au clairon, terminer au clairon, vider au clairon.

clan, n.m. Usuel. Sous-groupe tribal comprenant plusieurs familles étendues, liées entre elles par un ancêtre mythique commun. " Comment des indigènes de tribus* différentes reconnaissent-ils qu’ils sont du même clan* ? " Je n’ai jamais pu obtenir une explication nette. Mais, d’après les quelques renseignements que j’ai recueillis, cette assimilation proviendrait de la survivance d’un totémisme ancestral commun, de défenses rituelles, interdits ou restrictions semblables, auxquels les deux clans sont tenus. (Raponda-Walker, 1988 : 93). Mme Henriette Apangwé Dajayéno, les familles Duboze, Awoet, Ebélé, les clans Abadja, Aguékaza, Agouenkowa, Aguéssono, Adoni, les prient de trouver ici l'expression de leur profonde gratitude. (L’Union, 29/05/1989). [.] M. K n’est pas le préfet d’un clan ou d’une ethnie*, mais plutôt celui du département. (L’Union, 09/09/1992).
COMP. : chef* de clan.

clandestin, n.m. V. CLANDO*.

clando, n.m., adj., loc.adv. Usuel, fam., péj.
- n.m. Clandestin, personne étrangère en situation irrégulière, sans permis de séjour ou de travail. Les clandos ont été repérés par leurs vêtements. (L’Union, 26/05/1989). Il sera donné un délai à tous les clandos de régulariser leurs conditions de travail. (L’Union, 10/09/1992). SYN. : clando-men, clandestin*.
- n.m. Véhicule de transport collectif plus ou moins irrégulier circulant en dehors du périmètre urbain. Le clando " était un type de métier né spontanément du fait de la crise et de l’absence de système de transport inter-villes. C’était des chauffeurs de pick-up et de fourgonnettes souvent au service des hommes aisés. On les appelait " clandestin* " ou " clando " parce que leur métier de transporteur de passagers revêtait un caractère illégal devant la loi [.]. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 19). Conséquence immédiate : les véhicules de transport (clando) se font rares. (L’Union, 10/05/1993). Contrairement aux chauffeurs de taxi réguliers qui assurent jusque là le transport des passagers à travers le périmètre urbain, les clandos, comme on les appelle communément, se chargent en ce moment de déposer les clients dans les zones reculées du centre-ville, généralement non goudronnées et d'accès très difficile. (L’Union, 13/05/1993). " Le clando " est un mal nécessaire puisqu’il permet aux populations pénalisées, parce que vivant dans les zones où les pistes* sont impraticables, surtout durant la saison des pluies*, de se déplacer. (L’Union, 13/05/1993). Le personnel administratif dont le principal doit recourir, à ses risques et périls, aux clandos, seuls à desservir cette zone très reculée. (L’Union, 26/11/1996). Même les responsables ou conducteurs de véhicules administratifs n’ont pu résister à la tentation de se transformer en clandos. (L’Ogooué Express, 22/04/1997).
SYN. : clandestin*, taxi* de brousse.
LOC. : faire* le clando = utiliser son véhicule pour le transport collectif clandestin. Il est charmé* de faire le clando puisqu'il lui fallait absolument avoir de l'argent. (L’Union, 17/01/1992).
- adj. Usuel, oral, argot urbain, fam., péj. Clandestin. [.] la fâcheuse habitude qu’avaient ces chauffeurs " clandos " à ne vouloir se mettre en route qu’après avoir fait le plein de passagers. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 22).
- clando, (en ---- ), loc.adv. Clandestinement. Mobutu, qui a plusieurs fois fait reporter son retour au bercail s’y serait finalement rendu mais, en clando. (Le Bûcheron, 26/03-01/04/1997).
- clando-men, n.m.pl. Usuel, fam., péj. Travailleurs immigrés clandestins, sans autorisation de séjour ni permis de travail. Les clando-men qui vivent ici se déplacent toujours avec un décalage de deux heures. (L’Union, 29/09/1992).
COM. : clando-man ne semble pas usité.

claustra, n.m. Usuel. Elément creux en ciment moulé servant à construire des murs ajourés facilitant la ventilation d'une pièce. Une chapelle originale dont les murs de claustra ont été peints en vert vif. (Rémy, 1987 : 204). [.] s'ils [: des piliers de bois sculptés] servent d'abord de soutien à la toiture et aux légers claustras qui laissent passer l'air de toutes parts. (Rémy, 1987 : 169).
COM. : graphie fluctuante : claustra/claustras/claustrat.

clavaire, n.m. Spéc. Champignon ayant la forme d'un corail ou d'un arbuscule très ramifié, de couleur blanche ou brune. Il constitue des sortes de petits buissons dans les bois humides et est très recherché par les Pygmées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 459).

clématite hérissée, n.f. Spéc. (Clematis hirsuta Guill. et Perr.). Plante sarmenteuse des savanes à fleurs odorantes d'un beau blanc. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 354).

client, n.m. Fréq., oral, argot des chauffeurs de taxi. Usager des transports en commun. Leur fonction principale [celle des conducteurs de taxi] est le transport des usagers communément appelés clients. (Nze N’doume, 1996 : 3).

clochette, n.f. Spéc. Attribut du nganga*. On distingue alors la clochette double en bois ntchégé, (hybride français/mpongwé) ; la clochette kindou, (hybride français/pounou) clochette en fer à battant ; la clochette moukoukou (hybride français/pounou), clochette de fer sans battant. (Raponda-Walker, 1983 : 30)

coach, var. coach-spider, n.m. Fréq., (de l’anglais), presse sportive, mélior. Entraîneur d'une équipe ou d' un champion. A la question de savoir ce qu'il pense du championnat national, le coach yougoslave estime qu'il est de bonne qualité. (L’Union, 08/11/1988). La bande du coach spider Lawson, galvanisée par cette réussite... (L’Union, 25/09/1992). Avant un match capital, le coach ne livre jamais ses choix tactiques. (L’Union, 20/01/1992).
DER. : coacher*.

coacher, v.tr. Dispon., Spéc. (Football), exercer des fonctions d’entraîneur sportif. Voilà au passage un entraîneur qui n’aurait pas de problème de reconversion : il arrête de " coacher ", il devient illico avocat. (L’Union, 11/03/1999).

cobe, var. cob, kobe, kob, n.m. Spéc. Terme générique appliqué à plusieurs espèces d'antilopes de la fam. des Reduncinae. On distingue :
- cobe à croissant, (Kobus ellipsiprymnus unctuosus Ogilby). Ongulé à robe fauve, de la taille d’un cerf mais à croupe plus lourde. Le mâle porte des cornes annelées à courbure concave et s’écartant. Son pelage est recouvert d’une sorte de suint à odeur musquée d’où son autre nom de cob onctueux. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 54).
SYN. : cobe defassa, cob onctueux, defassa*, sing*-sing, waterbuck*.
- cobe des roseaux, (Redunca arundinum Boddaert). Petit ongulé gris brun avec une rayure verticale foncée sur le devant des pattes et des cornes annelées recourbées vers l'avant. C'est un animal qui ne s'écarte guère de l'eau.(Dekeyser, 1955 : 369), (Haltenorth/ Diller, 1985 : 61). Quelques animaux protégés au Gabon : gorille*, [.], et aussi cobe des roseaux, perroquet à queue rouge* ou jacko*, [.], la liste est encore très longue ! (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994).
SYN. : antilope* cervicapre d'Afrique, antilope* de Pallas, biche* de pailles, cervicapre*, éléotrague*, nagor*, redunca*, reedbuck (anglais).
- cobe onctueux, V. COBE A CROISSANT. Un animal intégralement protégé est un animal dont la chasse, la capture, le commerce et la circulation sont strictement interdits : [.], cobe onctueux, cobe des roseaux* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).

cobra, n.m. Spéc. Serpent élapidé venimeux. On distingue localement :
- cobra noir, (Naja melanoleuca). Serpent très venimeux, généralement noir ou gris sombre, aux écailles luisantes, à la gorge crème barrée de noir. ll se rencontre en zone forestière, dans les plantations, aux abords des villages et se déplace aussi bien sur le sol que dans les arbres ou dans l’eau. Pour intimider un ennemi, il déploie son capuchon. Le cobra noir est bien moins agressif que le mamba noir avec lequel il est souvent confondu(et qui n’existe pas au Gabon, rappelons-le !).(Girardin, 1988 : 31).
SYN. : mamba* noir.
- cobra à cou noir, V. CRACHEUR*.
- cobra sans capuchon, (Pseudohaje goldii). Serpent élapidé assez rare qui habite les zones de forêt, aime l’eau et est aussi arboricole. Il a les écailles noires et brillantes du cobra noir*, et le profil élancé du mamba*. Sa queue atteint le quart de sa longueur totale et est donc plus longue que celle des autres cobras. (Girardin, 1988 : 33).

coca-litre, n.m. Usuel, oral surtout. Bouteille de coco-cola d’un litre par opposition avec les petites bouteilles. [.] avec la bouteille de coca-litre, pas les moyennes mais coca-litre. (Serveuse, 21 ans, Libreville, 1994). Alassane, donne-moi un coca-litre. (Etudiant, Libreville, 1999).

coce, n.m. Dispon., (abréviation de " co-cellulaire "), oral, milieu universitaire. Personne avec laquelle on partage une chambre à la cité Universitaire. Quand tu passeras me voir en cité, si je ne suis pas là, laisse un message à mon coce, il me le transmettra. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

cocktail-débat, n.m. Fréq., lettrés, mélior.Sorte d'apéritif mondain qui suit une séance de travail et facilite les prises de contact informelles. Au programme: une séance de travail avec les responsables de la Société Shell-Gabon, suivie d'une visite du site de Rabi et d'un cocktail-débat. (L’Union, 27/09/1992).

cochon, n.m. Spéc. On distingue :
- cochon [de brousse], (Phacochoerus aethiopicus fossor Schwartz). Phacochère ; (Hylochoerus meinertzhageni rimator Thomas). Hylochère. Le premier est un gros porcin à peau presque nue et défenses très développées en forme d'arc de cercle, crinière sur la ligne médiane du dos, de coloration brune, susceptible de se dresser quand l'animal est irrité. La tête est très grosse avec des défenses recourbées très développées. Le second a le corps recouvert d'une toison grossière de poils noirâtres. Longueur sans la queue : 1 m. 65, poids entre 100 et 150 kg, défenses de moins de 30 cm. Habitat forestier et marécageux, essentiellement nocturne. C'est la fête sitôt qu'on attrape une antilope* ou un cochon de brousse. (Brouillet, 1972, 73).
SYN. : cochon sauvage, hylochère* (part.), phaco*, phacochère*(part.), sanglier*, sanglier* géant (: hylochère).
- cochon des marais, (Potamochoerus porcus albifrons Du Chaillu). Gros suidé (1 m. 20 sans la queue pour 60 à 65 cm au garrot, 60 à 80 kg.). Forestier. Pelage fauve mêlé de poils noirs, oreilles ornées de pinceaux bruns, faible crinière dorsale, défenses très tranchantes mais peu développées. (Dekeyser, 1955, 321). Leurs gibiers favoris étaient le céphalophe roux * et le potamochère* ou cochon des marais. (Georgy, 1992 : 201).
SYN. : cochon sauvage, potamochère*.
- cochon de terre, usuel, fam. (Orycteropus afer faradjius Hatt.). Unique représentant de l'ordre des Tubulidentés. Il se présente sous l'aspect approximatif d'un porc de taille médiocre. A cela près, chaque détail de sa structure est une originalité. Il a le museau allongé d'un sanglier mais beaucoup plus mince et cylindrique [.] une queue épaisse et conique qui n'est pas sans rappeler celle du kangourou, [.] des pattes fouisseuses [.] des oreilles longues et roulées comme des cornets de papier, [.] des pattes de derrière plus longues que celles de devant [.] Une langue très longue, visqueuse , protactile. L'animal marche sur la plante entière du pied qui est nue et s'accroupit souvent sur ses membres postérieurs. [.] Il se nourrit essentiellement de termites et de fourmis. (Dekeyser, 1955 : 291).
SYN. : fourmilier*, oryctérope*.
- cochon [sauvage], usuel, fam. Appellation donnée à tous les gros suidés forestiers, quelle que soit leur espèce : hylochère*, phacochère*, potamochère*. Les indigènes attribuent la découverte de cette plante [: l'iboga*] aux cochons sauvages qui en sont très friands, paraît- il. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 90). Nous avons la chance de tomber sur un passage de phacos* [.]. Je tire dans le tas et touche un gros cochon. (Dedet, 1984 : 197). Les mandrills* se déplacent en groupes [.] tandis que les " cochons " forment des bandes bruyantes d’une centaine ou plus qui retrournent la litière, mangeant les fruits, les racines et les feuilles, comme des aspirateurs vivants. [.]. (White/ Abernethy, 1996 : 45).
SYN. : cochon de brousse, cochon des marais, phacochère*, potamochère*.

co co co !, interj. V. KO KO KO!*.

coco (1), n.m. V.PRUNE DE COCO*.

coco (2), n.m. Spéc.
- coco, noix de coco, fruit du cocotier. Le coco consommé le matin à jeun et plusieurs fois dans la journée est vermifuge [.]. (Le Cri du Pangolin, n°15, 1995).
COMP. : coco* vert, eau* de coco, huile* de coco, lait* de coco.
SYN. : noix* de coco
- coco, cocotier. J'ai décoré mon camion avec des fleurs et des feuilles de coco. (Brouillet, 1972, 119).
- coco vert, noix de coco immature dans laquelle l’amande est encore laiteuse. Si tu veux boire du lait* de coco, il faut acheter des cocos verts. (Enseignant, Libreville, 1989).

cocotier, n.m. Spéc.

- (Cocos nucifera Linn.). Grand palmier qui produit des fruits verts : les noix de coco. Introduit dès les débuts de la pénétration européenne, le cocotier est cultivé aujourd'hui sur tout le littoral et dans plusieurs localités de l'intérieur. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 329). J'ai le coeur gros en voyant s'éloigner la côte, les maisons basses, les cocotiers. (Brouillet, 1972, 75). Malgré cette transformation récente de Libreville, la brise de mer, ce qu’il reste des cocotiers du rivage et la végétation peu dense, avec, çà et là, un majestueux fromager*, en font un séjour plus aéré et infiniment moins pesant que ne l’est souvent l’intérieur du Gabon. (Gaulme, 1988 : 27). [.] le cocotier introduit dans quelques villages du nord de la Lopé, mais souvent associé aux plages de sable blanc et aux couchers de soleil. (White/ Abernathy, 1996 : 64).
SYN. : koko* (de l'eshira, du pounou, de l'apindji...).
- cocotier de Chine, var. cocotier nain, n.m. Sorte de cocotier de très petite taille et dont les noix de coco sont à coque jaune. Dans certaines localités du Gabon, outre le grand cocotier à fruits verts, il existe un cocotier de petite taille à fruits jaunes, appelé vulgairement cocotier de Chine. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 330).
SYN. : cocotier nain.

co-épouse, var. coépouse, n.f. Dispon. Chacune des épouses d'un polygame par rapport aux autres épouses. Les deux femmes sont sorties du rang sans parvenir à cacher à leurs co-épouses un petit mouvement d'amour-propre. (Dedet, 1984 : 138). Après la mort de son mari, feu Minko Mi Ella, toutes ses coépouses prirent la clé des champs. (Allogho-Oke, 1985 : 15).

coeur, n.m. Fréq.,(calque des langues locales). Siège des émotions, selon la symbolique locale du corps humain.
- n.m. Usuel, mélior. Raison, sérénité, bon sens, calme. Je vous demande, au nom de nos pères, de ne pas ressembler à ces hommes qui perdent leur coeur* dans certaines circonstances. La colère n'arrange rien et ce qui se décide sous ses remous est -souvent regrettable puis, un jour, regretté car cela s'est fait en l'absence de coeur. (Nyonda, 1988, 9.
LOC. : ne pas avoir un coeur juste, avoir le mauvais coeur, en l'absence de coeur, perdre son coeur.
- coeur juste (ne pas avoir un ---- juste), loc.verb. Fréq., oral surtout, peu ou non lettrés. Etre en colère, déçu, humilié, exaspéré. " Pourquoi N'Toko a-t-il ce visage dur ? " [.] — " Je crois qu'il n'a pas le coeur juste ". (Charnay, 1983 : 35).
- coeur (avoir le mauvais ---- ), loc.verb.
a) Etre foncièrement méchant, ne pas avoir de coeur. Il a le mauvais coeur mauvais, ne compte pas sur son aide. (Etudiante, Libreville, 1990). Moi, j’ai pas le mauvais coeur, tu sais. (Serveuse, Port-Gentil, 1994).
b) Employé à la forme négative, ne pas avoir d’arrière pensée, ne pas être jaloux. Tu ne dois pas avoir le mauvais cœur parce que j’ai de plus belles chaussures. (Jeune, Libreville, 1999). Mireille est une enfant agréable, elle n’a jamais le mauvais cœur. (Institutrice, Libreville, 1999).
- coeur (en l'absence de ---- ), loc.adv., oral. En l'absence de tout contrôle de soi, en dépit de tout bon sens, sur une impulsion, sans réfléchir. Il fait un acte* toujours comme ça, en l’absence de coeur, sans penser dans sa tête. (Artisan, Libreville, 1995).
- coeur (perdre son ---- ), loc.verb. Fréq., oral surtout, peu ou non lettrés, péj. Perdre tout contrôle sur soi, ne pas être capable de se dominer, perdre son calme. Alors j’ai perdu mon coeur et je l’ai tapée ! (Mère de famille, Libreville, 1990).

coeur de boeuf, n.m. Spéc. (du brésilien <corazâo de boï>). (Annona reticulata Linn.). Arbrisseau importé des Antilles et cultivé pour son fruit, grosse baie en forme de coeur dont la pulpe blanchâtre et crémeuse est préparée en glaces ou sorbets. Gros fruit de cet arbre. Le coeur de boeuf [.] mangé tel quel ou préparé comme un corossol*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 63).
SYN. : corossol*.

coeur de palmier, n.m.V. CHOU-PALMISTE*. Ce fut alors le premier plat. Une salade de coeur de palmier. (Charnay, 1983 : 59.)

coffre-fort, n.m. Dispon., oral, fam. Tirelire. Quand j’ai du rabiot* qui traîne, je le mets dans le coffre-fort. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999). A Noel, le petit a reçu un coffre-fort parce que de temps en temps on lui donne des jetons*. (Ménagère, Libreville, 1999).

cognante, n.f. Dispon., oral, fam. Paire de chaussures à talons ferrés très sonore. Je viens d’apercevoir Guillaume, très sapé* avec une cognante aux pieds. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

cogner, v tr.
- cogner le cognac, loc.verb. Dispon., plaisant, fam. Vaincre les effets du cognac, être plus fort que le cognac (en étant capable d'en boire une quantité plus que déraisonnable). [.] l'histoire de cet homme qui avait voulu cogner le cognac donna une leçon de morale aux nombreux alcooliques. (Allogho-Oke, 1985 : 102).
- cogner la tête, (se ---- ), loc.verb. Fréq., mésolecte, basilecte, fam., plaisant. Enivrer, monter à la tête, faire voir la vie en rose. [.] mais y a pas un peu de cognac pour me cogner la tête ? (Nyonda, 1981 : 134). Ce soir, on va se cogner la tête ! (Artisan, Libreville, 1990).

coiffe, n.f. Usuel. Coiffure, façon de se coiffer. Mme Bertrand : femme [.] élégante, svelte, la coiffe en tête de calao*. (Allogho-Oke, 1985 : 76).La coiffe là* a fait combien de temps sur la tête ? (Cuisinier, 24 ans, Port-Gentil, 1994). La coiffe afro n’est pas à la mode maintenant. (Revendeuse, Libreville, 1997).
COMP. : salon* de coiffe.

cola, n.f. ou m. Spéc.
- n.m Terme générique désignant plusieurs petits arbres de la fam. des Sterculiacées, principalement cola d'eau (Cola verticilla Stapf et Chevalier), assez grand arbre forestier à graines blanches un peu amères ; cola de l'Oubangui (C. Ballayi M. Cornu), bel arbre forestier ou cultivé aux graines à chair rose ; cola des gorilles (C. pachycarpa K. Schum.), petit arbre de sous-bois dont les fruits mesurent le double d'une grosse cabosse de cacao et sont rouge vif à maturité ; cola du Gabon = cola mâle (C. acuminata Schott et Endl.), arbre forestier ou cultivé aux grosses graines charnues, rouges ou blanches, cola nain (Cola sp.) arbuste buissonnant ou liane à fruits rouges sur la tige ; cola vrai V. COLATIER*. Beaucoup d'autres espèces ne semblent pas avoir de noms populaires français : C. caricifolia K. Schum., C. digitata Mast., C. heterophylla Schott et Endl. etc. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 407-409).
- n.f. Fruit du Cola nitida A. Chev. ou Colatier*. V. NOIX* DE COLA. Il s'agit de graines contenues dans une cabosse*. Celles-ci contiennent un excitant nerveux et cardiaque très prisé. La cola, disait-il, empêche de tomber dans les faiblesses du sommeil. (Allogho-Oke, 1985 : 18). J’achète la cola. (Professeur de sport, 30 ans, Libreville, 1994).
COMP. : cola blanche, cola rouge.
DER. : colatier*.
SYN. : noix *de cola.

- cola pimenté, n.m. (Bulcholzia macrophylla Pax). Petit arbre à bois blanc jaunâtre d'une fam. différente des précédents. Il a des fruits ovoïdes gros comme le poing, à odeur désagréable. Ceux-ci contiennent de grosses graines arrondies ressemblant à la noix de cola, noirâtres et à goût très pimenté. Utilisées en pharmacopée et dans les pratiques magico-religieuses. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 117).

- cola vrai, n.m. V. COLATIER*.

- cola (faire la ---- ), loc.verb. Fréq., oral, argot urbain. Donner un pot de vin, corrompre. (Traditionnellement la cola est un cadeau apprécié).Si tu veux faire la corruption, on dit fais la cola [.]. (Policière, 23 ans, Port-Gentil, 1994). Si tu veux tes pièces vite, il faut faire la cola. (Chauffeur, Libreville, 1997).
SYN. : faire le kilo*, mouiller* la barbe.

colatier, n.m. Spéc. (Cola nitida A.Chev. exclusivement). Petit arbre forestier de taille moyenne, introduit, de la fam. des Sterculiacées qui fournit la noix de cola*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 418).
SYN. : cola*, cola* vrai.

colibri, n.m. Spéc. Nom donné à plusieurs souimangas de la fam. des Nectarinidae, aux couleurs éclatantes métallisées. Le dernier concert des colibris commence. (Allogho-Oke, 1985 : 28). [.] des ruelles perpendiculaires bordées d’arbustes fleuris où gazouillaient abeilles et colibris. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 60).
ENCYCL. : appellation impropre car malgré une ressemblance superficielle, les vrais colibris sont des oiseaux d'Amérique tropicale,

coliou barré, var coliou rayé, n.m. Spéc. (Colius striatus Gmelin). Oiseau menu et huppé à très longue queue, des savanes humides et des forêts. Il a le plumage brun et les pattes corail. (Serle/ Morel, 1988 : 121), (Christy/ Clarke, 1994 : 81).

coller qqn à la machette,loc.verb. Dispon., oral surtout, mésolecte. Infliger une punition à un élève (généralement travail dans l’entretien de la cour ou du jardin du maître). Le maître m’a collé à la machette deux heures de temps*. (Ecolier, Lambaréné, 1988). Quand un élève faussait* le calcul, on le collait à la machette. (Informaticien, Libreville, 1999).

collectivité, n.f. Usuel.
- Appellation administrative d’une famille étendue. La collectivité Zogoumongbé, la collectivité Doguénou, la famille A., Mmes I.P., K.C., H.C. annoncent le décès tragique de x. (L’Union, 09/06/1989).
- collectivité rurale,n.f. Entreprise collective d'exploitation agricole, associant tous les paysans d'un même village ou d'un regroupement de villages, coopérative agricole. Deux grands camions 'Man' de la collectivité rurale attendaient en rugissant. (Allogho-Oke, 1985 : 74).

collègue, n.m., f. Usuel, oral surtout, milieu estudiantin. Appellation donnée à un élève ou étudiant qui fait les mêmes études que soi. [.] les étudiantes elles-mêmes qui rêvent d’entendre des mots doux et des gentillesses à longueur de journée et de se " laisser peloter " par des collègues et partenaires [.]. (Mbah/ Soumaho, 1996 : 62). Collègue, tu peux me prêter ton cahier de sciences ? (Lycéen, Port-Gentil, 1997).

colobe, n.m. Spéc. Terme générique appliqué à plusieurs espèces de singes arboricoles et partiellement terrestres de la fam. des Colobinae.Les animaux, protégés du braconnage, sont nombreux : éléphants*, buffles*, gorilles de plaine*, chimpanzés*, cercocèbes*, colobes [.]. (Caparros, 1997 : 85). On distingue localement le colobe bai (Colobus pennantii Waterhouse), assez grand singe (75 cm.), roux teinté de noirâtre et le colobe noir = colobe satan = singe* noir (Colobus satanas Waterhouse), grand singe élancé aux longs poils entièrement d'un noir brillant, extrèmement chassé pour sa fourrure. [.] sur la tête, un bonnet en peau de colobe noir. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 30). Les colobes noirs parcourent de grandes distances pour trouver des fromagers* ayant de jeunes feuilles. (White/ Abernathy, 1996 : 72)

colocase des marais, n.f. Spéc. (Cyrtosperma senegalense Engl.). Plante herbacée des terrains marécageux, très commune et dont les jeunes feuilles sont consommées en brèdes. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 95).

colombar [à front nu], n.m. Spéc. (Treron australis calva Linn). Nom donné à un pigeon forestier dont le plumage est entièrement vert. Ici, le silence est fait de chants de colombars, de tisserins* et d’autres oiseaux qui y ont trouvé un refuge hors pair. (Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). (Christy/ Clarke, 1994 : 50).
SYN. : pigeon* vert [à front nu].

colon, n.m. Dispon., oral, argot urbain. Européen. Blanc. Ma sœur sort avec un colon. (Etudiant, Libreville, 1999).

colonat, n.m. Vx, encore dispon. Ensemble des colons installés dans un pays. Dans son bureau, le gouverneur faisait face à l'état major du colonat au grand complet [.]. (Georgy, 1992 : 35).

coloniale, n.f.
- Fréq. oral surtout, fam. Epoque coloniale, période de la colonisation. Pendant la séance de travail [.] le responsable de la police de la Ngounié a globalement présenté au général la situation de ses services à Mouila où les bâtiments datent de la coloniale. (L’Union, 17/07/1991). C'est vrai, pendant la coloniale, il nous manquait la liberté mais ce pays était mieux géré. (L’Union, 21/09/1992). Ceux qui, aujourd’hui se lèvent à cinq heures du matin, entretiennent des plantations* et bâtissent leurs propres maisons, sont des sexagénaires et même nonagénaires qui tirent leurs forces de l’éducation traditionnelle*, renforcée par la dure école de la coloniale pour certains, ou formés dans le moule des missionnaires catholiques et protestants, pour d’autres. (Misamu, 09/06/1997).
- Fréq. Administration coloniale. La coloniale avait prévu une tenue stricte pour les nouveaux petits internes. (L’Union Magazine, 06/1987).

coloniser, v.tr. Fréq., plaisant. Envahir, occuper indûment. [.] les innombrables bourbiers qui colonisaient les routes du pays. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 20). Colonisé par un sommeil indomptable, il tira un bidon d’eau d’un coin de l’engin. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 106). Tu as fini de coloniser mon bureau ? (Secrétaire, Libreville, 1995).

columelle, n.f. Spéc. Grand champignon de la Ngounié, de type columelle. Il a un chapeau charnu en forme de parapluie ouvert avec mamelon central. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 458).
SYN. : geganga (du tsogho).

comâ, (y en a ----- ?), var. comment y en a ?, loc.verb. Fréq., oral, peu ou non scolarisés ou plaisant. Comment vas-tu ? (va-t-il ? etc.). Mon petit, y en a comâ ? lança le vieil homme (Allogho-Oke, 1985, 85). Et toi, y en a comment, comme on dit chez nous ? (Informaticien, Libreville, 1997).

comanda, var. commanda, n.m. Fréq., oral, peu ou non scolarisés. Altération populaire usuelle du terme <commandant>, utilisé à l'époque coloniale comme appellation du commandant de cercle* et conservée depuis pour désigner le chef* de circonscription ayant rang de préfet.Biyong et Biono arrivèrent ainsi devant le comanda. (L’Union, 19/11/1988).
SYN. : commandant*.

combiner, v.intr. Fréq, fam., sans connot. Tenter de se mettre d'accord par des arrangements à l'amiable. [.] le plus souvent on essaie de combiner avant de prendre des décisions définitives. (L’Union, 12/11/1988). " Vous vous accordez ? " - " On combine seulement. " (Négociant, Libreville, 1990).

combo-combo, n.m. V. COMBO-GOMBO*. Pierre Savorgnan de Brazza [.] donne une gravure de Riou représentant un " radeau de combo-combo ". (Gaulme, 1988 : 74, note 35).

combo-gombo, var. combo-combo, nkombo-gombo, n.m. Fréq., (du miéné et autres langues). (Musanga cecropioides R.Br. apud Tedlie). Arbre de reboisement à bois blanc, tendre et filandreux. Bois de cet arbre. Je connais une variété de parasolier* qui vous ferait l’affaire, leur avait dit un jour mon père, le combo-gombo… (Dedet, 1984 : 64).Le combo-gombo, c’est du bois utile et pas cher. On en fait des portes, des chevrons et même des pirogues. (Menuisier, Libreville, 1990).
SYN. : bois*- bouchon, parasolier*.

commanda, n.m. V. COMMADA*. Et dire que sous la coloniale*, le bon exemple, c’est le commanda qui le donnait. (L’Union, 02/04/1997).

commandant de cercle, n.m.
- Vx. A l'époque coloniale, administrateur civil placé à la tête d'un cercle*. Mais si <commandant de cercle> renvoie exclusivement à l'époque coloniale, <commandant> peut désigner actuellement des fonctionnaires gabonais ayant rang de préfet ou de sous-préfet. Des commandants de cercle en fin de carrière [.] au terme de cinq années de tribulations. (Georgy, 1992 : 10).
- Fréq., oral surtout, sauf universitaires, mélior. Terme d'adresse respectueux utilisé, à l'époque coloniale, pour parler au commandant de cercle ou au chef de subdivision mais toujours utilisé actuellement envers les responsables administratifs de la circonscription. [.] un garde parut sur le seuil [.] " Mon commandant " dit-il à Rebatté. (Charnay, 1983 : 15).

comme de l’eau, (parler ---- ), loc.verb. oral, mésolecte, basilecte. Parler avec facilité, couramment. Il parle français comme de l’eau. (Homme, 40 ans environ, Libreville, 1994).

comme de petits pains, loc.adv.
- Usuel. Comme des petits pains, très facilement. [.] le poisson fumé s'est vendu comme de petits pains. (L’Union, 19/11/1988).Ils procèdent par de courtes passes et distribuent les dribbles comme de petits pains. (L’Union, 01/11/1989).
- Usuel. Par extension : n'importe comment. [.] l'amour ne se distribue pas comme de petits pains. (L’Union, 23/11/1988).
COM. : loc. toujours construite avec <de> à la suite de la règle grammaticale : l'article indéfini pluriel prend la forme <de> devant un adjectif précédant un nom.

comme du lait sur le feu, loc.adv. Fréq., (par confusion entre les expressions " verser de l’huile sur le feu " et " surveiller comme le lait sur le feu "), oral surtout. Comme si on avait versé de l’huile sur le feu. Et toi tu fais comme lait sur le feu ! (Fonctionnaire, Lambaréné, 1997). L’histoire s’aggrave comme du lait sur le feu. (Enseignant, Libreville, 1999).

comment, adv.interr.
- comment ?, (tu es ---- ), loc.verb.interr. Fréq., oral, argot, fam., péj. " Tu es malade ? ", " Tu es fou ? ", " ça va pas la tête ? ". (in Moulanga, 2000).
SYN. : tu bois* l’eau avec la fourchette ?
- comment ? , (c’est ---- ),loc.verb.interr. Fréq., oral, fam. Qu’est ce qu’il y a ? Sylvie, c’est comment ? tu as l’air malade ! (Etudiante, Libreville, 1999).

commerce de traite, n.m. V. TRAITE*. Les Fang n’occupent pas seulement le Woleu-Ntem. Au cours du XIXè siècle, un ample courant migratoire les a conduit en direction du sud-ouest, vers l’Ogooué et vers l’océan où les attirait le commerce de traite. (Pourtier, t.1, 1989 : 27).

commissaire général, n.m. Vx. Titre donné par l'administration coloniale, à ses débuts, à la personne exerçant l'autorité supérieure sur la région Congo-Gabon, chacun des deux territoires étant dirigé alors par un lieutenant-gouverneur, placé sous ses ordres. Elle fit place à l'administration coloniale [.] dans laquelle un commissaire général (le premier fut Brazza) déléguait son autorité à des lieutenants-gouverneurs*, un pour le Gabon, un pour le Congo. (Gaulme, 1988 :10).
SYN. : commissaire résident. Savorgnan de Brazza [.] revient en 1883 avec le titre de Commissaire résident français. (Rémy, 1987 : 72).

complet, n.m. Fréq.Vêtement masculin consistant en une chemise-veste et un pantalon confectionnés dans le même tissu. J’ai dit à mon père de payer un complet pour le mariage de ma soeur. (Lycéen, Libreville, 1996). Et deux complets de kaki pour mes fils à payer* ! (Mécanicien, Franceville, 1997).

conceptionnel, adj. Fréq., intellectuels. Ayant trait à l'élaboration, à la conception du projet, conceptuel. En réalité, c'est pendant cette heureuse période que les organisateurs auraient dû prévoir ces spectacles. A cette première raison s'ajoute celle relative aux droits d'entrée [.] trop élevés [.]. A ces raisons conceptionnelles se greffent également des erreurs de marketing. (L’ Union, 23/11/1988). Et toutes ces erreurs conceptionnelles nous ont conduit où nous sommes. (Syndicaliste, Libreville, 1990).

concession, n.f. Usuel.
- A l'origine, parcelle de terrain concédée à un particulier ou une collectivité. V. CHEF* DE LA TERRE. Mais nous ne sommes plus à Libreville, Nous sommes chez nous, dans la concession. (Simenon, 1975 : 89). Cède bail sur concession 50 hectares. Possibilité d'élevage. (L’Union, 29/11/1988).
- Par extension, en milieu urbanisé, terrain construit ou non, d'un seul tenant, quel que soit le mode d'acquisition. Est ce que tu laisses n'importe qui garder ta maison ou cuire ton manger ou planter un arbre dans ta concession ? (Nyonda, 1981 : 109). Il a jeté un regard circulaire dans sa concession. Il ne voit pas son gros mouton. (L’Union, 19/11/1988).
- Ensemble de bâtiments (maisons, cases...) regroupées sur un terrain généralement clôturé. [.] une bonne partie des grilles s'est envolée, ouvrant une entrée supplémentaire vers l'intérieur de la concession. (L’Union, 17/01/1992). Dans la concession il y a au moins une vingtaine de personnes qui vivent dans 4 cases. (Planteur, Mouila, 1994).
ENCYCL. : la concession peut alors être occupée par les divers membres d'une famille étendue ou , en milieu urbain, par plusieurs locataires.
- Habitation elle-même. Est-il permis d'appréhender quelqu'un dans sa concession ? (Nyonda, 1981 : 176). Depuis deux ans, ma concession, sise au quartier Gbass, respire l'oxygène de la fortune... (Allogho-Oke, 1985 : 127).
- concession scolaire, terrain alloué à l’école par l’administration. [.] une sombre escouade de personnes, [.] démenaient* aux abords de la concession scolaire, brandissant matchettes*, haches, gourdins et sagaies. (Allogho-Oke, 1985 : 36).
- concession territoriale, vx. Territoire d’un pays cédé par traité à un autre pays. Après d’âpres négociations, la France obtint les " concessions territoriales " auxquelles elle subordonnait sa reconnaissance de l’Etat indépendant : la convention de délimitation du 5 février 1885 lui reconnaissait ses droits sur le Kouilou-Niari. Il était dès lors possible d’envisager l’ouverture d’une voie de communication en " terre française " entre Brazzaville et la côte. (Pourtier, t.1, 1989 : 92).

concoction, n.f. Dispon., écrit surtout, lettrés, péj., parfois plaisant. Préparation, compromis, discussion. Le Rassemblement National des Bûcherons ne s'embarrasse pas de concoctions avec les autres opposants. (L’Union, 03/02/1992). Qu’est ce que c’est que ces concoctions politiques ? (Syndicaliste, Libreville, 1995).

concombre, n.m. Spéc.
- Sorte de pâté préparé avec des graines de courges et relevé ou non d’autres produits. Certains plats étaient cuisinés au niembwè*, d’autres au concombre ou au bouillon pur bien pimenté.(Nguimbi Bissielou, 1993 : 43). [.] le concombre gabonais désigne non pas la courge proprement dite (telle qu’on la mange en Europe notamment), mais le pâté, légèrement spongieux, nature ou accommodé (aux crevettes, par exemple) que l’on prépare à partir des graines de courge. (Elsener, 1997 : 173). Au marché central, vous pourrez goûter à des mets locaux appréciés tels " saka saka* " [.] ou le paquet de concombre, cuisiné à base de graines de petite courge pilées mélangées à de la viande, du poisson ou des crevettes, et cuit dans la feuille de bananier*. (Caparros, 1997 : 140).
SYN. : pain* de concombre, paquet* de concombre.

- concombre sauvage, n.m. (Momordica foetida Sch. et Thon.). Petite liane herbacée qui porte des fruits longs et oblongs. Verts, puis jaune orangé, ses fruits s'ouvrent à maturité montrant une pulpe rouge vif. Ils sont utilisés en pharmacopée ou dans certains rites. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 143).
SYN. : ibumbulu (du mpongwé, galoa,...), éyélé-nzom (du fang).

concomitamment, adv. Dispon., lettrés, recherché. Simultanément, dans le même temps que. Le 14 mars 1948 [.] le Royaume Uni renonçait à son mandat [.]. Concomitamment avec la fin du mandat, le 14 mars 1948... (L’Union, 23/11/1988). Concomitamment avec votre installation, il vous faudra faire les visites protocolaires aux autorité du département. (Fonctionnaire, Franceville, 1990).

Concorde, n.f. Usuel, mélior. Hymne national gabonais dont l'auteur est Georges Damas. L'équipe de l'ASMO à Kampala, pendant l'exécution de la Concorde.(L’Union, 14/09/1992 : légende sous photo). Après le salut des troupes et l’exécution des hymnes nationaux " La Marseillaise " et la " Concorde " [.]. (L’Union, 13/11/1996). L’hymne national est la Concorde. (Elsener, 1997 : 160).

con de vos mamans, interj. Fréq., oral, mésolecte, très péj. Injure, insulte adressée à une personne ou à un groupe : couillon, abruti. V. BANDE*-CON, BANDE*-COUILLON. Quittez*-là, cons de vos mamans. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).

conditionnalité, n.f. Dispon., écrit, lettrés, péj. Ensemble des conditions auxquelles est subordonnée une action. Les conditions de cet ajustement peuvent être renégociées dans le sens de la réduction et de l'allègement des conditionnalités. (L’Union, 03-04/10/1992). D’ailleurs, les conditionnalités du FMI sont venues mettre à jour une autre forme d’ingérence. (Le Bûcheron, 20-26/11/1996 ).
ENCYCL. : se dit essentiellement à propos de l'aide étrangère et des conditions posées pour l'obtention de celle-ci.

condor, n.m. Fréq., oral, argot urbain. Gendarme. Ces derniers temps-ci, les condors pullulent le quartier. (Etudiant, Libreville, 1999).

conférence-débat, n.f. Fréq., lettrés, mélior. Conférence suivie par un débat entre le conférencier et le public. Et, pour ce faire, nous comptons, dans un avenir proche, organiser des conférences-débats sur les différentes filières (L’Union, 01/10/1993). Pendant trois jours, les intervenants vont s'efforcer à travers des conférences-débats, de faire partager la culture informatique aux diverses populations-cibles invitées (L’Union, 23/06/1993). [.] il a tenu trois conférences-débats sur la drogue. (L’Union, 24/06/1993).

confrérie de la panthère, n.f. V. MONGALA*. Le Mongala*, ou Ongala*, se pratiquait autrefois dans toute la région du Haut-Ogowè, selon des informations consignées par le Père A. Biton. D’après A. Walker, il serait probablement identique au Ngo*, ou Ngoye, de la région de Franceville, dénommé aussi " confrérie de la panthère ". (Raponda-Walker, Sillans, 1983 : 172).

conjoncture, n.f. Usuel, péj. Difficultés économiques, crise, mauvaise conjoncture. Conséquence de la conjoncture, les taxis*-boys se comptent par dizaines aujourd'hui. (L’Union, 24/11/1988). Une initiative qui est d'ores et déjà la bienvenue, ne serait-ce que par ces temps de conjoncture, elle permet à quelques uns de nos compatriotes de trouver un petit travail et des revenus. (L’Union, 31/05/1989). C’est la conjoncture : beaucoup de gens n’ont plus l’argent*. (Cuisinier, Libreville, 1990).
COM. : la conjoncture économique est toujours mauvaise depuis quelques années.
DER. : conjoncturé*.

conjoncturé, adj. Usuel, péj. Frappé par la conjoncture défavorable, en proie à des soucis financiers. Battez-vous pour les couleurs conjoncturées de notre si prestigieuse ville. (L’Union, 08/11/1988). C’est la dernière fois que je prends un rendez-vous secret avec une femme conjoncturée ! (Levigot, 1991 : 7). En lisant hier mon grand quotidien, j'ai appris hier que beaucoup de Gabonais 'conjoncturés' ont changé de mentalité. (L’Union, 14/05/1993).

connaître, v.tr. Fréq., sauf universitaires.
- Savoir. Connais-tu à qui tu as affaire. (Allogho-Oke, 1985 : 104). Tu es sûr que tu connais faire ? (Mécanicien, Libreville, 1990). Je connais planter, arroser et soigner les fleurs. (Jardinier, Port-Gentil, 1992).
LOC. : connaître la maison de qqn.
- connaître la maison de qqn, loc.verb. Fréq., oral surtout, peu on non scolarisés ou fam. Savoir où qq'un habite, connaître le domicile d'une personne. Je connais ta maison. (Allogho-Oke, 1985 : 49). Tu connais chez moi ? Tu es sûr ?Tu connais ma maison ? (Lycéen, Libreville, 1990).

conquérir, v.intr. Dispon., écrit, lettrés. Séduire, conquérir le public. Comme c'était saisissant ces voix venues du Gabon et qui conquéraient. (L’Union, 07/09/1992). Cette chanteuse, elle connait* conquérir. (Apprenti, Libreville, 1994).

conseil, n.m. Fréq. mélior.
- conseil des anciens, V. ANCIENS*. Réunion des notables d’un village afin de prendre les décisions nécessaires à la vie et à la gestion de celui-ci.
- conseil coutumier, V. COUTUME*. Réunion des membres d’une famille afin de prendre les décisions conformément à la coutume. (Par ex. pour une veuve, remariage avec le frère cadet de son conjoint). C’était pour rester auprès de ses enfants qu’elle s’était pliée à la décision du Conseil coutumier. (Mintsa, 2000 : 109).
- conseil de famille, réunion des membres d’une famille (élargie aux parents même éloignés) pour prendre une décision concernant tout ou partie de la collectivité familiale (par ex. répartition d’un héritage...). Pour preuve, le Conseil de famille concéda le reste des habits* de maître Obame Afane [.] à ses oncles* maternels.[.]. (Mintsa, 2000 : 103).
- conseil de sages, V. CONSEIL DES ANCIENS. Un conseil de sages se réunit peu de temps après pour lui prodiguer quelques conseils et lui accorder sa bénédiction. (Mintsa, 2000 : 48).

conseiller, v.tr. Fréq, tjrs mélior. Donner de bons conseils. Si mon père est mort physiquement, il vit spirituellement et continue à me conseiller. (Nyonda, 1981 : 155). Le soir, il vient me conseiller pour mes devoirs. (Lycéen, Libreville, 1994).

conseiller, adj. Fréq., mésolecte, mélior. Personne de bon conseil. Il s'était toujours montré hospitalier, courtois et conseiller. (L’Union, 21-22/10/1989). Je sais que tu es conseiller, dis moi ce que je dois faire. (Instituteur, Libreville, 1994).

conseiller de communauté rurale, n.m. Usuel. Représentant élu d'un ensemble de villages constituant une communauté rurale*. Leur nombre, selon Rémy varie entre 10 et 23. Conseillers municipaux des communes, les conseillers des communautés rurales [.] sont élus pour 5 ans et se réunissent deux fois par an pour donner leur avis sur les affaires d' interêt local ou formuler des voeux. (Rémy, 1987 : 36).

conseiller-marabout, n.m. V. MARABOUT*. [.] Kakou, en bon dernier, la " queue " entre les jambes, prit place dans sa voiture [.] aux côtés de son conseiller-marabout, Thiam. (Le Bûcheron, 09-15/04/1997).

consigner, v.tr. Dispon., écrit surtout, sauf universitaires. Mettre à la disposition de, réserver, réquisitionner. Je sais que beaucoup de gros bonnets de la capitale n'hésitent pas à consigner des villas entières pour leurs maîtresses… (Allogho-Oke, 1985 : 104). Tu ne vas pas consigner ce livre pendant des mois quand même. (Bibliothécaire, Libreville, 1990).

consulter, v.tr. Fréq., oral surtout. S’adresser à un charlatan pour lui demander une aide. Nombre de politiciens " consultent " donc des marabouts* pour soit bénéficier des suffrages, soit bénéficier d’une promotion. (Le Réveil, 23/10/98).

contrat, n.m. Fréq., oral, argot des commerçant. Nom par lequel les commerçants des marchés interpellent la clientèle. Contrat pour moi, tu ne me connais plus ? (Commerçant, in Eyindanga, 1990 : 92). Mon contrat, viens ici ! Je vends du bon manioc*. (Commerçant, in Eyindanga, 1990 : 92). Allez, allez, allez contrat, tout doit disparaître, venez acheter du bon poisson ici… cadeau* yana. (Commerçant, in Eyindanga, 1990 : 93).
SYN. : asso*, associé*, patron*.

contre-fétiche, n.m. Usuel. Antidote relevant de la médecine traditionnelle. Je suis parti voir le nganga* pour qu’il me fasse un contre-fétiche. (Fonctionnaire, Libreville, 1999).

cool-mondjers, var. cools-mondjers, cool mondjers, kool-mondjer, kool-mundjer, kool, n.m. Usuel, (de l’anglais du Nigéria), péj.
- n.m.pl. Bande de jeunes délinquants de banlieue qui sèment la terreur. Un groupe de jeunes, dit-on, des cool-mondjers (appellation devenue populaire pour désigner les jeunes délinquants qui se livrent à plusieurs actes répréhensibles à travers la capitale) qui a tenté de cambrioler le cinéma Akébé. (L’Union, 03/02/1992). Il recrutait pêle et mêle*, fumeurs de chanvre*, délinquants primaires, voyous de tous bords et autres cools mondjers convertis en taximen*. (L’Union, 25/05/1992). Mais les loubards et autres cool-mondjers, nombreux dans la ville[.]. (L’Union, 06/05/1993). Ceux qui n’ont même pas un semblant de toit deviennent des kool-mondjers. (Misamu, 25/11/1996). L’endroit n’est aujourd’hui guère entretenu et sert même, dans ses recoins, de repère aux délinquants, localement appelés, selon une expression nigériane, les " kool-mundjers ". (Elsener, 1997 : 25). Fais attention ! Il y a les kool à l’heure là*. (BD Boom, n°2, 12/1997). Débrouille toi comme un homme ! Ne compte pas sur moi pour arrêter ce baléze kool j’ai une famille moi. (BD Boom, n°2, 12/1997).
SYN. : gars* de la rue-1, kool-mondjer*.
- n.m. Par restriction, désigne la délinquance urbaine liée à la drogue. Selon eux le banditisme de rue, connu depuis des années sous le vocable " cool-mondjer’s " est multiforme et d’origines diverses, mais surtout, il est intimement lié au trafic et à l’usage de la drogue [.]. (L’Ogooué Express, 06/06/1997).
COM. : La 1ère attestation écrite rencontrée à ce jour, date de février 1992.
ENCYCL. : A l’origine, bande de brigands opérant au début des années 90, leur chef " Fantomas ", a été tué au cours d’une opération de police.

copal, n.m. Spéc. Sorte de gomme végétale très parfumée provenant de l'exsudat résineux de plusieurs arbres du genre Guibourtia (fam. des Caesalpiniées). Utilisé en pharmacopée locale et exporté. Les noirs recueillent ce copal au pied de l'arbre où il est enfoui. Ce copal fossile est la résine anciennement exsudée et qui forme des dépôts plus ou moins abondants dans le sol. Ce copal est utilisé dans certains rites fétichistes* et pour le calfatage des pirogues. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 229). Pour faire offrande aux génies locaux ou aux mânes des ancêtres, on fait usage de l’isèmu*, mélange rituel d’aromates, ou substances végétales, à odeur suave dans lequel on fait entrer des brisures d’écorces de Croton oligandrum, de Copal, des graines de " poivre* de Guinée ", de " muscadier* de Calabash ", des racines [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 52).
SYN. : gomme copal*, éban (du fang).
DER. : copalier*.

copalier, n.m. Spéc.
- Vx. Terme générique désignant tout arbre produisant du copal.
- (Guibourtia Demeusii [Harms] Léonard). Arbre géant de forêt, au tronc droit et cylindrique. Bois rouge, dur et lourd de cet arbre. Il fournit un copal* noir très dur, autrefois exporté.:[.] les parois intérieures, revêtues de bambous* étaient vernissées avec la résine du copalier dissoute dans l'essence. (Georgy, 1992, 181.)
COM. : Le vrai copalier serait le Guibourtia copallifera J.J.Benn. ou Copalier de Guinée.
SYN. : faux-copalier*

copain,n.m. ou f. Usuel, oral, jeunes.Euphémisme pour amant/ maîtresse, petit(e) ami(e) avec qui on est en relation sexuelle continue. Tu croyais que tu étais son seul copain ? (Etudiante, Libreville, 1990). Tu vois : la queue que tu vois là c’est la queue de de ses copines [.]. (Etudiante, 19 ans, 1998).

copiateur, n.m. Fréq., milieu scolaire, argot, péj. Copieur, tricheur. Tu n’es qu’un copiateur, Je t’ai vu regarder sa feuille. (Lycéen, Libreville, 1994). — " Maîtresse, on copie les autres* ! " - " Qui c’est ? " - C’est lui le copiateur ! " (in Moulanga, 2000).
SYN. : copiste*.

copiste, n.m. ou f. V. COPIATEUR*. Ses bonnes notes ? C’est parce que c’est un copiste seulement. (Jeune, Libreville, 1994).

cora, n.f. V. KORA*.

coquer, v.intr. Dispon., oral surtout, argot urbain. Diriger. C’est maintenant moi qui coque ici ! allez faire le clown ailleurs ! Libreville tête de pont des pays " coqués " par les tyrans ? (La Griffe, 10/05/98).

corbeille-fétiche, n.f. Spéc. Corbeille contenant des offrandes parfumées pour les mânes des Ancêtres. En quelques circonstances, on offrait aux mânes des Ancêtres, dans une corbeille-fétiche (épambu), en sacrifice ‘d’agréable odeur’, un mélange de substances végétales aromatiques (isènu) broyées ensemble : écorce d’obamba* (Croton ligandrum) et d’olumi* (Copafera religiosa) [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 108).

cormoran [africain], n.m. Spéc. (Phalacrorax africanus Gmelin). Cormoran à longue queue et au plumage sombre. L’avifaune [.] est abondante : [.], cormorans africains, petits flamants* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). (Christy/ Clarke, 1994 : 9). Les rives sont bordées de forêts ou de savanes*, royaume de nombreuses colonies d’oiseaux : sternes*, cormorans, pélicans*, [.]. (Caparros, 1997 : 138).

corossol, n.m. Spéc.
-Usuel, (Altération du portugais brésilien corazaô de boï ‘coeur de boeuf’). Fruit comestible d'un arbre de la fam. des Annonacées. D'aspect épineux, il a la forme d'un coeur de bovin. Sa pulpe, un peu cotonneuse, contient un jus laiteux, très apprécié en sorbets. Utilisation en pharmacopée locale. Les plantations* fournissent tous les légumes [.] et les fruits : bananes*, corossols, papayes*, citrons, mangues*, mandarines. (Rémy, 1987 : 124). Le fruit, corossol en français est une grosse baie en forme de cône [.]. (Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994).
DER. : corossolier*.
- corossol cous-de-bœuf, n.m.Altération de COEUR* DE BOEUF. [.] on ne connaissait pas encore les [.] corossols cous-de-bœufs, pommes-cannelles*, papayes*, goyaves* [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 189).

corossolier, n.m. Spéc. (Annona muricata Linn.). Arbre introduit depuis longtemps, de la fam. des Annonacées, cultivé pour son fruit succulent très apprécié. Le fruit du corossolier est rafraichissant et fébrifuge. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 62). Le fruit du corossolier est rafraîchissant et fébrifuge ; il se mange cuit ou cru. (Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). [.] il s’y [sur l’île Nendé] trouve en nombre plus ou moins grand : des goyaviers*, des sapotilliers*, des corossoliers [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 240).

corps de garde, var. corps-de-garde, n.m. Usuel. Grande case qui sert de lieu de réunion dans un village. C'est ainsi que Toung se plaignait dans le corps de garde d'Aboumezock plein à craquer. (Allogho-Oke, 1985 : 9).Dans le corps-de-garde, couché sur le côté à même un lit de bambous* vernis [.] un vieillard décrépit fumait*. (Tsira Ndong, 1983 : 26). Les extrêmités du village étaient piégées par des cases* plus ou moins fortifiées qu’on a appelées " corps de garde ", servant aussi de lieu de réunion pour les guerriers et notables. (Perrois, 1992 : 18). L’entrée de la cour est barrée perpendiculairement par la case* de réunion, " le corps de garde " ou case* à palabres. (Meyo-Bibang/ Nzamba, 1992 : 36). Le corps de garde, (aba au singulier ou meba au pluriel) que l’on retrouve à peu près partout dans le pays, est un édifice public réservé aux hommes qui y passent les trois-quarts de leur temps. En bordure de route, c’est une case* rectangulaire bien aérée, recouverte de paille ou de tôle. (Caparros, 1997 : 176). Enfin, il alla s’asseoir dans le corps de garde. (Mintsa, 2000 : 89).
SYN. : abong*, abègne*, banza*/ bandza*, case* à palabres, case* commune, case* de réunion, ebanza*mbandja*, temple du Bwiti*.
COM. : la graphie<corps-de-garde> est rarement attestée.

correct-correct, n.m. Fréq., oral surtout, fam. Surnom donné a la SEEG (Société d’Energie et d’Eau du Gabon). [.] on dit d’eux des victimes de " correct-correct ", la sans pitié coupeuse de courant qui ne fait aucun cadeau aux gens des matitis*. (Ndong Mbeng, 1992 : 87). [.] la climatisation dont l'absence est de nature à décourager les candidats à correct-correct. (l’Union, 08/09/1992). Avec correct-correct, on est jamais sûr d’avoir le courant le mois suivant. (Secrétaire, Libreville, 1999).

corriger l’erreur, loc.verb. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés. Donner une leçon.Tu as vu le gars*, je vais lui corriger l’erreur. (Jeune, Libreville, 1994). Tu as vu le gars, je vais lui signer* le gold*, je vais lui corriger l’erreur. (Jeune, Libreville, 1999).

cortade, n.f. Spéc. Avant la colonisation, unité monétaire pounou équivalant à une brasse d’étoffe. Avant la colonisation, les Bapunu utilisaient le sel : une cuillerée de sel équivalait à cinq francs, mais l’unité monétaire était une " cortade " [.]. (Kwenzi-Mikala, s.d. : 45).

coryphène, n.f. Spéc. Poisson de mer de la fam. des Corypaenidae dont une espèce la coryphène commune (Corypaena hippurus Linn.) atteint 2 m et l'autre la coryphène dauphin (C. equiselis Linn.) est plus petite. Chair délicieuse. Vivante la coryphène commune est bleu vert à reflets métalliques sur le dos, dorée et argentée sur les flancs, blanche ou jaune argentée sur le ventre. (Serle/ Morel, 1981 : 202).
SYN. : dorade* (impropre).

cossyphe, n.m. Spéc. Terme générique désignant plusieurs espèces de petits oiseaux forestiers chanteurs et imitateurs, de la fam. des Turdidae: plusieurs espèces sans nom populaire français (Cossypha natalensis Smith, C. Heuglini Hartlaub) et le cossyphe à ailes bleues (Cossypha cyanocampter Bonaparte), brun orange avec une tache bleue ; le petit cossyphe à tête blanche = petit cossyphe à calotte neigeuse (Cossypha niveicapilla Lafresnaye) portant une large bande blanche du bec jusqu'à la nuque et au chant admirable. (Serle/ Morel, 1988 :191). (Christy/ Clarke, 1994 : 130).

costumé (être ----- ), loc.verb. Fréq., oral surtout, mésolecte. Pour un homme, porter un costume de type occidental (veston, pantalon et parfois gilet assortis). Les hommes sont costumés pour les cérémonies ou bien pour les visites officielles. (Commerçant, Port-Gentil, 1990). Pour le mariage, tous les hommes devront être costumés. (Ingénieur, Libreville, 1994). Moi j’aime que, quand tu organises un concert, tu arrives propre et tout [.]. Là, les gars étaient costumés, ils étaient frais. (Etudiante, Libreville, 1998).

cotonnier, n.m. Spéc. (Gossypum barbadense Linn). Plante arborescente peu cultivée localement. Fruits en forme de capsules. Graines renfermées entourées d'une masse floconneuse : le coton. Cette espèce à soies courtes est peu productive. Le coton filé sert à faire des sortes de gibecières. Utilisations en pharmacopée. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 273).
SYN. : alugado (de l'espagnol <algodon> par le mpongwé).

cotoyer, v.intr. Dispon. oral, mésolecte. Cotoyer des gens, évoluer dans un milieu. Le milieu dans lequel il côtoie [.] moi je pense qu’il pouvait profiter de l’expérience de ces personnes là. (Jeune, Libreville, 1994).

coucal, n.m. Spéc. Terme générique de plusieurs espèces d'oiseaux de la fam. des Cuculidae : coucal à bec jaune (Ceuthnochares aereus Vieillot), d'un bleu brillant à reflets, à longue queue ; coucal à nuque bleue (Centropus monachus Rüppel) noir et lourdaud ; coucal à ventre blanc (Centropus leucogaster Leach), le plus gros (50cm.), noir et blanc ; coucal du Sénégal (Centropus senegalensis Linn.), surtout terrestre, noir à reflets verts, lent et lourd ; coucal noirou (Centropus grillii Hartlaub), noir, au vol maladroit, hantant surtout les marécages ; coucal du Gabon (Centropus anselli Sharpe), grand, forestier aux formes lourdes, bleu noir et roux sombre. (Serle/ Morel,1988 : 107). (Christy/ Clarke, 1994 : 54-55).

couché, n.m. Dispon., oral, jeunes urbanisés. Virage. Tournant. Ma fille est malade en voiture quand il y a trop de couchés. (Secrétaire, Libreville, 1996). Le chauffeur du bus scolaire a fait un formidable couché qui a plu à tous les cascadeurs*. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

coucher, v.tr. V. FAIRE CA*.Lui, il ne couche pas les filles, il paraît qu’il ne couche pas les jeunes filles. Il préfère les garçons. (Entraîneuse, 21 ans, Libreville, 1994).

coucou, n.m. Spéc. Terme générique désignant plusieurs espèces d'oiseaux de la fam. des Cuculidae, notamment : coucou à gorge jaune (Chrysococcyx flagularis Shelley) ; coucou criard (Cuculus clamoris gabonensis Latham), forestier, criant même la nuit ; coucou de Klaas (Chrysococcyx klaas Stephen) ; coucou de Levaillant (Clamator levaillantii Swainson), assez gros cuculidé des savanes boisées, à longue queue étagée bordée de blanc ; coucou didric, (Chrysococcyx lampromorpha caprius Boddaert), au dos d'un vert brillant et au chant remarquable ; coucou foliotocol (Chrysoccoccyx cupreus Shaw). V. FOLIOTOCOL* ; coucou solitaire, (Cuculus solitarius Stephens), gris et noir avec la poitrine rouge, de forêts ou de savanes boisées ; coucou jacobin (Clamator jacobinus Boddaert) ; coucou olivâtre (Cercococcyx olivinus Sassi). (Serle/ Morel, 1988 : 105). (Christy/ Clarke, 19945 : 52-54).

coudou, n.m., Fréq., oral. V. KOUDOU*.

couiller, v.tr. Fréq., argot urbain, oral, vulg. Avoir des rapports sexuels avec une femme. " Baiser " (une femme). Je vais couiller cette nana. (Jeune, Libreville, 1994).
SYN. : avoir* des relations, bousiller*, caver* (part.), coucher*, damer*, faire*, faire* ça, faire* la chose, faire* des pompes, faire* des tractions, faire la cave*, foquer*, prendre le bise*, prendre* sa crampe, prendre* ses pattes, tanner*, tispouner*, torpiller*.

couillonner, v.tr. Fréq., oral, argot des marchés urbains. V. TROMPER*. Liquidation, liquidation… Venez me tromper, venez me couillonner. (Commerçant, in Eyindanda, 1990 : 87). Inventaire, inventaire, venez me tromper, venez me couillonner. (Commerçant, in Eyindanda, 1990 : 93).

coula, n.m. V. ATTIA*, NOYER* INDIGÈNE.

couler, v. tr. Fréq., oral, argot estudiantin, péj. En parlant d’un enseignant, saquer, donner de mauvaises notes. Ce prof est trop chaud*. il veut toujours nous couler. (Lycéen, Libreville, 1994). On nous a coulé, c’est une façon de dire qu’on nous a saqué dans les notes. (Lycéenne, Libreville, 1994).

couleur, (montrer la ---- de sa lettre sociale), loc.verb. Dispon., écrit, lettrés. Montrer qui on est socialement, montrer de quel bois on se chauffe,(avec idée de menace). Demain je te montrerai la couleur de ma lettre sociale. (Allogho-Oke, 1985 : 104).

couleuvre, n.f. Spéc. On distingue :
- couleuvre chapelet, V. COULEUVRE SIFFLANTE.
- couleuvre sifflante, (Psammophis sibilans). Serpent colubridé à crochets en position postérieure, savanicole. Il se nourrit de petits rongeurs et d’oiseaux. Il siffle mais de façon moins impressionnante que les grosses vipères. Il est cependant agressif et rapide. (Girardin , 1988 : 33).
SYN. :couleuvre verte des bananiers, (Gastropyxis smaradigna). Serpent colubridé sans crochets aux écailles carénées entièrement vertes. Coloration et dimensions variables, depuis le gigantesque python* [.] en passant par le serpent* noir [.], le serpent* jaune des palmiers [.], le trigonocéphale* [.], le serpent* d’eau [.], tous aussi redoutables les uns que les autres, pour aboutir à l’inoffensive couleuvre verte des bananiers [.] et l’orvet* ou serpent* de verre [.].(Girardin, 1988 : 27). (Raponda-Walker, 1998 : 116).
SYN. : serpent* émeraude.

coup, n.m.
- loc. verb. V. PRENDRE* UN COUP DE FROID.
- coup de bambou, n.m. Vx mais encore disp. Insolation. [.] les médecins mettaient en garde les novices contre le coup de bambou, le paludisme*, les amibes et la bilieuse hématurique. (Georgy, 1992 : 14)
- coup de palud, var. coup de palu, n.m. Usuel, oral surtout, sans connot., fam. Accès de paludisme. Ce n'ganga* [.] il m'était arrivé de m'adresser à lui lors d'un coup de palud. (Dedet, 1984 : 348).

coupé-cloué, n.m. Dispon. oral familier. Raccourci. Selon l’état du terrain, le guide vous conduira par un " coupé-cloué " (raccourci) jusqu’au canyon. (Caparros, 1997 : 94). On va prendre un coupé-cloué pour alléger la distance. (Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : mapan*.

coupe-coupe, n.m. V. MATCHETTE*. Usuel. Nous allons devoir abattre l'herbe au coupe-coupe.(Dedet, 1984 : 80). Fou de rage, je m’emparai de l’un de ces nombreux coupe-coupe qui traînent aux abords des maisons, bien rouillés et sans manche. (Allogho-Oke, 1985 : 34). [.] je répliquais avec mon coupe-coupe pour lui lacérer les entrailles. (L’Union, 27/05/1993)

coupé-coupé, n.m.
- Usuel, oral surtout, fam. Sorte de grillade de viande (boeuf ou mouton) vendue au détail dans des gargottes sur le bord des routes. De la viandebraisée qui se vend en tout petits morceaux, c’est d’ailleurs ce qui leur vaut le nom de " coupé-coupés ". (Ndong Mbeng, 1992 : 19). A Melen, les patients mendient. Lorsqu'on y arrive, ils vous demandent de leur acheter du pain, de la sardine, des coupé-coupés (viande grillée) ou autres denrées alimentaires. (L’Union, 14/05/1992). On bute sur un autre artisanat emblématique des matitis : le coupé-coupé. Celui-ci, [.] découpe avec une virtuosité de cuisinier asiatique un petit morceau de viande braisée qu'il réduit en lamelles aussi fines qu'un timbre poste. (Jeune Afrique, 06-12/04/1995 : 17). [.]pour réunir une équipe de techniciens, il faut assurer à chacun ses coupé-coupés, sa Régab* et son taxi. (Le Progressiste, 01/04/1997). On peut manger pour moins de 5 000 F CFA* dans de nombreux petits restaurants informels où l’on sert surtout des brochettes de viandes ou de poissons, du " coupé-coupé " (petits morceaux de viande grillés) et des gambas.(Elsener, 1997 : 123).
DER. : coupé-coupeur*.
- Etal, gargotte où on vend ces grillades. On abandonne le coupé-coupé et on reprend la piste* qui, bien sûr continue toujours. (Ndong Mbeng, 1992 : 19). J’ai faim, je te propose d’aller au coupé-coupé. (Mère de famille, Libreville, 1999).

coupé-coupeur, n.m. Usuel, oral, argot urbain, fam. Marchand de coupé-coupé* [.]le coupé-coupeur [.]. celui qui braise de la viande dans une sorte de four à grand feu de bois.(Ndong Mbeng, 1992 : 18). Au carrefour il y a un coupé-coupeur qui vend de la viande braisée. (Jeune, Libreville, 1994).

coupe familiale, n.f. Fréq., écrit administratif. Exploitation forestière familiale de petite étendue. La minuscule clairière [.] excluant le recours aux engins mécaniques possédés par les entreprises européennes qui assistent ces exploitants de coupes familiales, pour reprendre le vocabulaire administratif gabonais. (Gaulme, 1988 : 118). Mais, soucieux du bien-être des populations rurales, l'Etat, envisageant actuellement le rétablissement de ces coupes familiales. (L’Union, 28/09/1992).

couper, v.tr.
1- Usuel, fam., peu ou non scolarisés. En parlant d'argent, opérer une retenue partielle ou complète sur un salaire, ne plus verser de salaire, diminuer celui-ci. Tsoung, coupe le montant d'argent que tu demandes à ton frère* du village. (Allogho-Oke, 1985 : 11). [.] si nos pilotes sont là pour faire de la frime [.] ils feraient mieux -s'ils sont coupés comme on dit chez nous*, de déposer les clés de contact de l'avion et d'aller se faire voir ailleurs où il y a des supersoniques quoi* .(L’Union, 05/05/1993).
LOC. : couper l'argent, couper le montant d'argent, couper la journée en bas.
2- Nombreuses locutions verbales :
- couper la journée en bas, oral, argot, fam. péj. Retenir une journée de salaire sur la paye de qqun. " Si tu ne viens pas aujourd’hui, je te coupe la journée en bas " - en clair : " Je te fais sauter la paye "… (Dedet, 1984 : 224).
- couper le palabre, assez fréq., pop. Mettre fin à une discussion. Quand j’ai vu que Paul ne voulait rien comprendre, j’ai coupé le palabre. (Secrétaire, Libreville, 1999).
- couper la ration, dispon., basilecte, péj. Ne plus donner de subsides à quelqu'un, lui supprimer l’aide financière qui lui permettait de vivre. On craignait surtout le courroux du dernier, finira-t-il par couper la ration ? (L’Union, 05/06/1989). Tu ne vas pas lui couper la ration quand même ? Avec ses gosses qui vont mourir de faim ! (Infirmière, Libreville, 1994).
- couper les impôts, fréq., oral, fam., peu ou non scolarisés. Supprimer les impôts. On m'a même coupé les impôts depuis mille neuf cent longtemps*. (Allogho-Oke, 1985 : 107).
- couper les poumons, usuel, oral surtout, fam ou peu ou non scolarisés: Empêcher de respirer, couper le souffle. La cuisante douleur [.] lui coupe les poumons. (Allogho-Oke, 1985, 21).

coupeur, var. coupeur de bois, n.m. Usuel.
- Bûcheron. Dans une exploitation forestière, nom donné à celui qui travaille directement à l'abattage des grands arbres. [.] on discute parfois de certains problèmes sociaux, particuliers, concernant le village ou le clan*, ainsi que ses rapports avec d’autres tribus*, [.], avec les commerçants, planteurs* ou coupeurs de bois des environs. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 192). Je ne peux m'empêcher de repérer quelques spécimens que leur musculature destine à faire de bons coupeurs. (Dedet, 1984 : 178). Mais pour les coupeurs d'okoumés*, il y avait toujours l'espoir d'être riche un jour. (Moussirou-Mouyama, 1992 : 21).
COMP. : coupeur familial.
SYN. : bûcheron*.
-Par extension, exploitant forestier. Les coupeurs de bois sont descendus* de brousse* avec leurs pirogues personnelles ou avec des motor-boats*. (Brouillet, 1972, 54). Deux tables de coupeurs de bois mangeaient des sandwiches et buvaient de la bière. (Simenon, 1975 :16) . Je rendais visite aux exploitants forestiers européens [.] Ces coupeurs de bois, comme on les appelait, vivaient dans des installations de fortune au coeur de la foêt primaire. (Georgy, 1992 : 86).
- Presse politique, plaisant. V. BÛCHERON*. A la première vue, cette question peut paraître saugrenue tant il semble que c’est le chef du parti des coupeurs de bois qui, sauf miracle, sera intronisé comme nouvel édile de la capitale. (L’Union, 14-15/12/1996).
- coupeur familial, Usuel. Petit exploitant forestier à la tête d'une entreprise familiale par opposition aux grosses entreprises industrielles.[.] la province du Moyen Ogooué compte plus de 200 coupeurs familiaux. (L’Union, 28/09/1992).

coupeur de route, n.m. Fréq., écrits politiques, presse, lettrés, très péj. Manifestant politique qui élève des barricades ou des barrages sur les routes. Par extension, pour le parti politique opposé, voyou, bandit. Pendant combien de temps allons-nous supporter les gesticulations et les humeurs des coupeurs de route et autres bandits de grand chemin. (L’Union, 18/05/1993). On le voit tous les jours avec les coupeurs de routes un peu partout dans le pays. (L’Union, 06/05/1993).

coupeuse, n.f. Dispon., oral, argot urbain, péj. Se dit d’une femme ou d’une jeune fille qui a de multiples aventures sexuelles. On le lui avait dit que c’était une coupeuse mais il n’a rien voulu écouter . (Chauffeur, Libreville, 1989). Il a traité sa copine de coupeuse et il l’a giflée.(Jeune, Libreville, 1994)

cour, n.f. Usuel. Espace dégagé entre des bâtiments d'habitation, même s'il n'est pas clos, pourvu qu'il serve de lieu de réunion. Ce terme a à la fois une signification spatiale et un sens social. A Ngoungoulou [.] de nombreux petits bars, donnnant sur les cours traditionnelles africaines, permettent de se replonger, surtout le soir, dans l'ambiance détendue, joyeuse, libre. (Rémy, 1987 : 129). Il habite la même cour que moi. (Chauffeur, Libreville, 1994).

courge, n.f. Spéc.
- Vx, écrit surtout. (Lagenaria vulgaris Linn.). Nom de deux lianes herbacées annuelles, l'une à petits fruits globuleux terminés par un long col (V. GOURDE*), l'autre à fruits de formes variées : sphériques sans col, reliés au milieu en deux renflements etc. (V. CALEBASSE*). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961: 141-142)
COM. : ces fruits sont utilisés pour confectionner, après vidage et séchage, des instruments de musique ou des ustensiles de cuisine.
COMP. : courge indigène.
SYN. : calebasse* (part.), gourde* (part.).
- courge indigène, n.f. (Cucurbita maxima Duch.). Liane herbacée à très gros fruits allongés à chair jaune comestible. On consomme la pulpe, bouillie, frite, en purée, en potage, les jeunes pousses, à la vinaigrette. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961: 142).
SYN. : citrouille* indigène.

courgette sauvage, n.f. Spéc. (Cucumeroptis sp.). Liane de brousse à fruit cylindrique rappelant la courgette cultivée en plus petit, rouge vif à maturité avec la pulpe jaune. Les éléphants sont très friands des courgettes sauvages. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 141).

couronne du Christ, n.f. Spéc. (Euphorba splendens Boj.). Plante buissonnante et épineuse à floraison continue et abondante, rouge sang. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 167).

couroucou, n.m. V. TROGON*. (Serle/ Morel, 1988 : 122).

course, n.f. Fréq., oral, mésolecte. Tarif élevé que l’on paye au chauffeur de taxi pour effectuer un trajet plus rapide. On s’est rendu aux urgences en pleine nuit parce que ma sœur a eu une montée de fièvre. On a pris une course pour aller rapidement. (In Bagouendi-Bagère, 1999).

court, adj. Usuel. De petite taille. Monsieur Nkili [.] Il est court et sympathique. (Allogho-Oke, 1985 : 76). Il y avait là Djidjala le cadet, reconnaissable entre tous parce que court et large. (Okoumba-Nkoghe, 1989 : 67). Il est un peu court, pas grand quoi ! (Entraîneuse, 20 ans, Libreville, 1994).
DER. : courtement*.

courtement, adv. Dispon., oral, fam., peu ou non lettrés. En abrégé, brièvement.[.] on risque de marquer la particularité des " très très frères* " équato-guinéens qu’on appelle tout courtement " les équatos* ". (Ndong Mbeng, 1992 : 11). Pour parler courtement, nous, on dit clando. (Apprenti, Libreville, 19994).

couse, n.m. Fréq., oral, fam. V. COUSIN*. [.] Guy Mara, avec son éternel Jenko* coupé, une nouvelle vieille paire de chaussures offerte à nouveau par le couse Rambo du Cocotier [.]. (Ndong Mbeng, 1992 : 49). Tu n’as pas vu mon couse ? (Etudiante, Libreville, 1994).

cousin, n.m. Usuel. Terme de parenté très étendu pouvant désigner un parent à des degrés divers mais aussi un compatriote de même village, de même région, de même ethnie voire une simple connaissance. Il fera son premier voyage en France où il visitera des cousins étudiants. (L’Union Magazine, 06/1987). Chez nos couses du Congo, ça s’arrange. (Etudiant, Libreville, 1998).
SYN. : couse* (fam.).

coussinet, n.m. Usuel. Petit coussin fait d'étoffe enroulée ou d'une sorte de couronne en raphia, utilisé pour le transport sur la tête ( ou sur les épaules) d'une charge assez lourde afin d'équilibrer l'objet transporté. Un des tipoyeurs* voulut replacer le coussinet de raphia qui protégeait son épaule. (Charnay, 1983, 159).

couteau-coupe, n.m. Dispon. V. MACHETTE*. — " Il n’a pas une hache ? " - " Non, il a un couteau-coupe. La hache, c’est à l’autre. " (Employé à l’OPT, 30 ans, Libreville).
SYN. : coupe-coupe*, machette*.

couteau de singe, n.m. Spéc. (Scleria barteri Boeck). Herbe grimpante constituant des fourrés denses dans des lieux humides. Utilisée en pharmacopée et comme talisman porte-chance ou dans le Bwiti*. (Raponda-Walker/ Sillans, 147).
SYN. : herbe* rasoir.

coutume, n.m.
1- coutumes, n.f.pl. (généralement) Vx, textes hist. Cadeau. On appelle coutumes les cadeaux que la France et les factoreries devaient verser périodiquement pour récompenser la signature de traités de protection ou les actes d'établissement. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 199, note 18). Ce n'est donc pas tant ce problème qui renforce à l'époque l'hostilité entre Gabonais et Français que [.] finalement la décision de supprimer les coutumes (cadeaux) versés aux chefs*. (Gaulme, 1988 : 95).
2- coutume, n.f. Usuel. Loi non écrite, héritée des traditions et croyances ancestrales. Elle règle la conduite des membres d'un groupe ethnique. Je crois que tout le village et surtout ta femme et toi avez scrupuleusement gardé les interdits* et les coutumes. (Nyonda, 1981 : 44). Votre civilisation, c'est de vous moquer de la coutume et des villageois. (L’Union Magazine, 06/1987). Il y a cinq types principaux de coutume et une série de règles pour organiser la vie de la population et ses besoins fondamentaux dans les villages. [.] 1) Omouèl règle la pharmacopée ; 2) Edouwa règle la protection du village et les guerres ; 3) Diyandj règle la culture des plantes et la pluie ; 4) Ghètole règle le diagnostic des maladies humaines ; 5) Mimianga règle le diagnostic des maladie féminines. En plus des coutumes susmentionnées, il existe toute une série de règles traditionnelles de conduite qui régissent la vie et la justice dans le village et dont le respect est imposé par l’autorité du Chef* et l’aide d’autres vieillards. (Negroni, 1994 : 17). " Coutume " : la " coutume " de chaque individu gabonais est mentionnée sur son acte de naissance et indique son ethnie. (Elsener, 1997 : 158).
LOC. : accomplir les coutumes.
3- Locutions :
- accomplir les coutumes, loc.verb. Usuel. Célébrer les rites ou les fêtes traditionnelles, en particulier, pour un décès, un mariage, une naissance, une initiation* etc. Dis lui que le moment est venu d'accomplir les coutumes. (Nyonda, 1981 : 105)
- coutume (à la ---- ), loc.adv. Usuel. Selon la coutume, selon la tradition, par opposition à la loi administrative. Sa grand’mère ? Une Myéné du nom d’Esonguérigo, épousée " à la coutume ", repartie quelques années plus tard pour son village avec ses deux enfants [.). (Dedet, 1984 : 15). Jean-Marie Isaac, arrivé en Afrique à la fin du siècle dernier, a pris une noire " à la coutume " - à peine mieux que ce qu’on appelle une " ménagère* " maintenant — en la personne d’Esonguérigo, ma future grand’mère. Ils ont vécu ensemble plusieurs années. Ils ont fait deux petits " mulâtres* " - c’est le terme que l’on employait alors. (Dedet, 1984 : 25). Faire quelque chose " à la coutume ", c’est le faire selon la tradition. (Elsener, 1997 : 158).

coutumier, adj. Fréq. Qui relève de la coutume-2*, qui suit les façons d’agir établies par la tradition*. Il se peut qu’il y ait quelques erreurs de calcul dues aux nombreux touristes, aux familles en visite qui restent pendant des périodes plus ou moins longues ou aux mêmes absences des habitants permanents qui s’éloignent longtemps pour des raisons familiales, de santé ou pour suivre les réunions coutumières. (Negroni, 1994 : 10).
LOC. : chef* coutumier.

cow-pea, n.m. V. DOLIQUE* MONGUETTE.

crabe, n.m. Spéc.
- Crustacé décapode dont on distingue localement plusieurs espèces. le crabe nageur ou crabe des lagunes (callinectes latimanus) à la chair très estimée (Girardin, 1988 : 7). Au moins vingt espèces de crabes : de terre, de mer, d’eau douce, de forêt, de plage, de vase. Coureurs, grimpeurs, nageurs ou parasites, presque tous comestibles. Carapace nue, laineuse ou armée de piquants. En voici quelques espèces : En premier lieu, le gros crabe terrestre (igombo), qui se terre dans des trous ; le crabe de roches (ikalanga) ; le crabe-tourteau (igulakolo) ; le crabe-appelant (ntsontso) ; le crabe-dormeur (ngnangé) ; le crabe laineux (mponé) ; le crabe à piquants (kurumba) ; le crabe d’eau douce (ilondo) ; les crabes grimpeurs (élanda-gumba et nyèndjè) ; les crabes de forêt (blanc ou rosé : osodyè et ésowè) , le crabe violet (nkana) ; pour finir par le minuscule pinnoghère* (nkova), vivant en commensal dans les huîtres* des palétuviers. (Raponda-Walker, 1998 : 118).
COMP. : crabe à piquants, crabe-appelant, crabe d’eau douce,crabe de lagune, crabe de roches, crabe des cocotiers, crabe de forêt, crabe des lagunes, crabe de terre, crabe-dormeur, crabe grimpeur, crabe nageur, crabe terrestre, crabe-tourteau, crabe violet.
- crabe de lagunes, (Callinectes latimanus). Crabe nageur à chair estimée qui vit dans les eaux saumâtres.
- crabe de terre, (Cardisoma armatum). Gros crabe nocturne que l'on peut rencontrer dans les cocoteraies, assez loin du littoral. [.] ce qui signifie que les Agolikava étaient aussi nombreux que des poils sur une patte de crabe de terre. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 166, note 77).
SYN. : crabe des cocotiers.
- crabe à la gabonaise, var. crabe farci, plat caractéristique du Gabon fort apprécié. C’est vraiment la bonne invitation : crabe à la gabonaise, [.]. (Brouillet, 1972 : 152). Un des plats gabonais les plus renommés est le crabe farci, avec des piments*, des tomates et des condiments que chaque maîtresse de maison dose selon son inspiration. (Rémy, 1987 : 244). Cuisine modeste mais très correcte au bord de plage ; délicieux crabes farcis et poulet* yassa. (Elsener, 1997 : 94).

crabwood d’Afrique, n.m. Spéc. (Carapa procera D.C.). Petit arbre fluet de la fam. des Méliacées dont le gros fruit a des graines oléagineuses, toxiques. (White/ Abernathy, 1996 : 148).
SYN. : okoto.

crachat, n.m.
- Usuel. Changement important de connotation car le crachat a localement la valeur positive de la bénédiction. Il est bon de signaler [.] que le crachat n'a pas le signe du mépris [.] il a au contraire une profonde valeur symbolique car c'est toute la puissance du verbe que l'officiant insuffle ainsi à l'être ou à la chose qu'il s'agisse d'une formule incantatoire, de souhaits. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 :127).
- crachat, (à portée de --- de), loc prép. Fréq., fam. Tout à côté de, à très peu de distance de. Sa maison est à portée de crachat de la nôtre. (Allogho- Oke, 1985 : 99).
- crachat du diable, n.m. Spéc. (Stenotaphrum secundatum O Kuntze). Herbe vivace à rhizomes rampants et dont les graines s"attachent aux vêtements. Elle sert à faire des pelouses qu'il faut tondre fréquemment. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 195).

cracher, var. cracher sur qq'un, cracher sur le visage de qqn, v.tr. Usuel. Loin d'être une marque de mépris ou de dégoût, en milieu trad., l'action de cracher sur qqn est chargée d'une connotation positive :bénir. V. CRACHAT*. Dans les bénédictions familiales, après mastication on crache les graines (de muscadier de Kalabash*) sur la tête ou dans les paumes de celui que l'on bénit. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 69).  Il plonge alors la maindans son sac pour en retirer des noix de Kola* qu'il mâchera pour les cracher sur les époux. (Nyonda, 1981 : 27).

cracheur, n.m. Spéc. (Naja nigricollis). Serpent élapidé savanicole, un des plus dangereux pour l’homme. Il a les écailles ternes et se reconnait à une bande noire au travers de la gorge. En cas de peur ou de colère, il peut déployer son capuchon. Pourquoi ce serpent est-il appelé communément <cracheur> ? Menacé il se redresse à la verticale et projette son venin sous forme de goutelettes à une distance de 2 à 3 m . en direction de l’adversaire. Ce venin n’a pas d’effet sur une peau saine, mais s’il touche l’œil, il produit une vive inflammation de la conjonctive et de la cornée dont il pourra résulter une cécité permanente. [.] Pour capturer ses proies, le cracheur utilise normalement ses crochets. (Girardin, 1988 : 32).
SYN. : cobra* à cou noir.

cram-cram, var. kram-kram*. n.m. Spéc. (du wolof, l. du Sénégal). (Cenchrus biflorus Roxb.). Plante rudérale à chaumes redressés et à épillets entourés d'épines étalées. Ces épillets s'accrochent aux vêtements. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 186).
SYN. : lawlin (du nkomi, par référence au nom de la personne qui a introduit cette plante dans le Fernan Vaz).

cramer, v.intr. V. BLAZER*. Va cramer ailleurs, ta tchache ne m’impressionne pas ! (Jeune, Port-Gentil, 1994).
DER. : crameur*.

crameur, n.m. V. BLAZE. Depuis qu’il sort avec cette fille, c’est devenu un vrai crameur. (Etudiant, Libreville, 1999).

crapaud, n.m. Spéc.
- crapaud-buffle, Usuel. (Bufo regularis). Gros crapaud très commun à voix tonitruante. On entend le cri plaintif d'un crapaud-buffle. (Brouillet, 1972 : 172). Et me voilà lancé dans ma première expédition, autour des savanes flottantes, dans un concert de crapauds-buffles. (Dedet, 1984 : 372).
SYN. : crapaud* criard.
- crapaud criard, V. CRAPAUD-BUFFLE. [.] il convient d’ajouter deux espèces de crapauds : le crapaud* ordinaire (gèdongè) et le crapaud criard (égoo). (Raponda-Walker, 1998 : 117).

crapule, n.m. ou f. Usuel, fam., indulgence affectueuse, taquinerie. Appellation affectueuse et complice pouvant, pour une femme, faire allusion aux ravages exercés sur ses conquêtes, pour un homme, à son côté peu sérieux ou entêté. Et toi [.] toujours aussi crapule, t'as pas changé [.] t'es toujours aussi belle ! (Brouillet, 1972 : 56). Ma belle, tu es un peu crapule avec les garçons hein ? (Médecin, Libreville, 1989).

craw-craw, n.m. V. GALE* DE LA MAUVAISE EAU.

crayon, n.m. V. LONG* CRAYON.

crevette rose des lagunes, n.f. Spéc. (Penaeus duorarum ou P. kerathurus). Grosse crevette pouvant atteindre 21 cm . de long, de couleur grisâtre translucide (elle ne vire au rose qu’à la cuisson). Elle est surtout abondante dans les estuaires, les lagunes et les mangroves mais on la trouve aussi sur les fonds littoraux. (Girardin, 1988 : 9).

crieur, n.m. Usuel.
- Crieur de journaux. Chaque crieur reçoit ainsi sa part de journaux à vendre. (L’Union, 08/09/1992). Je fais* crieur depuis*. (Jeune, Libreville, 1989).
COMP. : chef-crieur.
- chef-crieur, responsable d'un petit groupe de vendeurs de journaux, opérant à la criée, dans la rue. En somme le chef-crieur et ses collaborateurs travaillent quotidiennement de cette symbiose où chacun trouve son compte. (L’Union, 18/09/1992).

croco, n.m. V. CAÏMAN*, CROCODILE*. Abréviation fréquente de crocodile. J'avais voulu tirer un croco pour voir si j'en étais capable. (Dedet, 1984 : 96).

crocodile, n.m. Spéc.
- V. CAÏMAN*. Cette vallée s’étend depuis les rebords du mystérieux fleuve Abonong qui charrie des vagues de feu jusqu’au rivage d’Assoumami aux eaux surchargées d’hippopotames* et de crocodiles hargneux. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 75).
- crocodile au vin blanc, Fréq. Plat local apprécié. Le Bananas (Chez Grisette), recommandé à ceux qui veulent se faire une idée juste de la cuisine gabonaise : python à la bière* ou crocodile au vin blanc. (Rémy, 1987 : 259).
- crocodile du Nil, (Crocodilus niloticus). Crocodile à peau verdatre pouvant atteindre une grande taille ; très redouté. Quelques animaux protégés au Gabon : [.] ; daman* des arbres ; crocodile du Nil ; cercopithèque* à queue de soleil ; et aussi cobe* des roseaux [.] ; la liste est encore très longue ! (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994).
- crocodile de forêt, (Osteolamus tetrapis). Crododile de taille moyenne à peau sombre, lent et pacifique. Les petits crocodiles de forêt vivent sous les troncs d’arbres pris dans les berges, on les voit parfois de jour, bien qu’ils soient surtout nocturnes. (White Abernethy,1996 : 196).
- crocodile nain, V. CABINDA*. Il existe vingt quatre espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles au Gabon assujettis à cette catégorie. On peut citer : [.], crocodile nain, faux gavial* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
COM. : Il semble que les crocodiles de plus petite taille puisse être appelés cabinda* ou gavial*, ce qui est une appellation impropre, le véritable gavial (gavialis gangeticus) vivant aux Indes et en Malaisie. Ces crocos* - du gavial d’assez petite taille — pullulent également dans les marigots et sur la berge des rivières. (Dedet, 1984 : 367).

crocro à gros yeux, n.m. Spéc. (Parakuhlia macrophtalmus Osorio). Petit poisson du littoral de la fam. des Kuhliidae, caractérisé par de gros yeux et des nageoires d'un jaune orangé. Le crocro à gros yeux est uniformément argenté, ses nageoires sont jaune orangé vif. (Seret/ Opic, 1981 : 162).

crombec, n.m. Spéc. Terme générique désignant des petites fauvettes forestières au chant puissant : le crombec vert = fauvette* crombec verte (Sylvietta virens Cassin) et le crombec à gorge tachetée = fauvette crombec à gorge tachetée (Sylvietta denti Ogilvie-Grant). (Serle/ Morel,1988 : 279 ). (Christy/ Clarke, 1994 : 133).

crossarche brune, n.m. V. MANGOUSTE*.

cubla, n.m. Spéc. V. PIE*-GRIECHE. Terme générique désignant des sortes de pies-grièches (fam. des Laniidés) : cubla aux yeux rouges = pie grièche cubla à yeux rouges (Dryoscopus senegalensis Harlaub) et cubla à gros bec = pie-gièche cubla à gros bec (Dryoscopus sabini gray ). (Christy/ Clarke, 1994 : 143-174).

cuiller, n.f. V. LÂCHER* DÉFINITIVEMENT SA CUILLER.

cuir, n.m. Usuel. Ballon de football. [.] un membre [.] oblige le gardien gabonais à faire intervenir toute la classe pour stopper le cuir. (L’Union, 28/09/1992).

cuire, v.intr. Fréq. peu ou non scolarisés. Faire cuire son repas. On passe à la cuisine et poèle à la main, il faut cuire, puis manger. (Nyonda, 1981 : 121). Attends cinq minutes, je cuis. (Mère de famille, Libreville, 1994).

cuisinée, n.f. Dispon., litt. Ensemble des personnes se trouvant dans la cuisine. Il entonna un cantique et la cuisinée de le reprendre en sourdine. (Allogho-Oke, 1985 : 25).

cuite, (bonne ---- ), n.f. Fréq., fam., sauf universitaires. Bonne bouffe. Les amateurs de la bonne cuite ont la possibilité de se procurer de la bonne sardine* ou autre poisson fumé. (L’Union, 21-22/09/1991). Tu verras. ils ont de la bonne cuite ici. (Fonctionnaire, Libreville, 1989).

cuivro-dollar, n.m. Dispon., écrit, intellectuels. Dollar gagné grâce à l'exploitation du cuivre. [.] dans l'euphorie des petro et cuivro-dollars, des années fastes et sans souci. (L’Union, 07-08/12/1991).

culte des ancêtres, n.m. Usuel. Religion traditionnelle africaine. Le culte des ancêtres ne constitue pas seulement le but ou l'élément prépondérant de la plupart des sociétés et rites secrets gabonais. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 154). Le culte des ancêtres occupe une place prépondérante dans toutes les grandes circonstances concernant le village. (Elsener, 1997 : 160). L’un des aspects [du Bwiti*] concerne le culte des ancêtres dont on conserve le crâne et les tibias. (Caparros, 1997 : 38).

culture attelée, n.f. Spéc. Mode de culture utilisant la traction bovine d'introduction récente. Aujourd'hui la culture attelée qui renaît au sein des activités du projet agro-pastoral* n'est donc qu'une récupération du travail commencé par les volontaires français. (L’Union, 21/11/1988).

curcuma, n.m. V. CURRY*, SAFRAN* BÂTARD.

cure, n.f. Usuel. Séance d'un traitement de médecine traditionnelle. Le fibrome [.] ne pouvait disparaître que s’il [: le guérisseur] lui faisait l'amour, moyennant 4000 francs la cure. [.]. C'est seulement à la suite de plusieurs cures [.] que la femme légitime du charlatan* a découvert le pot aux roses. (L’Union, 14/11/1988).

curry, n.m. V. KAR*.

cuver, v.intr. Usuel, fam., sauf universitaires, péj. S'enivrer, se saoûler, boire beaucoup d’alcool. Malheureusement, au lieu de prendre au sérieux son job, notre dégé* passe son temps à cuver, c'est -à -dire à lever le coude quoi ! (L’Union, 17/07/1991). Il a beaucoup cuvé hier, ne compte pas sur lui. (Etudiant, Libreville, 1995).
DER. : cuveur*.
SYN. : doser*

cuveur, n.m. Usuel, fam., sauf universitaire, péj. Buveur d'alcool, alcoolique, ivrogne. Les gens préfèrent écumer les dancing-bars et organiser des compétitions de meilleur cuveur de régabicine* ou de djéko*. (L’Union, 08/06/1989). Son mari, c’est un cuveur d’après toi ? (Secrétaire, Port-Gentil, 1989).
SYN. : avant-centre*, doseur*, pinteur*, pousnik*.

cycas de Madagascar, n.m. Spéc. (Cycas circinalis Linn.). Plante décorative introduite, au tronc couronné par une rosace de feuilles pennées. Elle donne des fibres textiles, une gomme et une sorte de substance farineuse. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 145).

cynhyène, n.m. Spéc. (Lycaon pictus pictus Temminck). Canidé au corps svelte, aux membres élancés, à la tête rappellant une hyène. Pelage taché irrégulièrement de noir, fauve et blanc. Ils jettent les entrailles dans les flammes pour ne pas attirer les cynhyènes. (Dedet, 1984 : 142).
SYN. : chien* de brousse, chien* sauvage d’Afrique, loup*, loup* peint, lycaon*.

cynocéphale, var. cyno, n.m. Spéc. (Papio doguera Pucheron Schimper.). Grand singe au museau rappellant le mufle d'un dogue. Il avait la démarche d'un cynocéphale en convalescence. (Allogho-Oke, 1985 : 16). [.] elle [ : la forêt] est le lieu d’élection de la gent singe [.]. L’Afrique en a de toutes les espèces, depuis les petits cercopithèques* aux yeux ronds et apeurés, depuis ceux qui ont le museau bleu et un pain à cacheter sur leur nez, [.] aux redoutables cynocéphales à face plissée, aux yeux méchants et aux soudaines colères. (Briault, 1926, in Merlet, 1990 : 323).
SYN. : babouin, cyno*, singe* cynocéphale.

cyrtorchis, n.f. Spéc. (Cyrtorchis chailluana Schltr.). Orchidée épiphyte à grandes fleurs blanches odorantes, l'une des plus belles du Gabon. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 321)