E

eau, n.f.
- eau à boire, fréq., oral surtout. Eau potable. Attends, je vais chercher l'eau à boire dans le frigo. (Etudiante, Libreville, 1994). On garde l'eau à boire dans un canari* pour la protéger des saletés.(Forestier, Port Gentil, 1992)
- eau de distribution, fréq., milieux urbains surtout, péj.Eau distribuée en fûts (dans certains quartiers urbains dépourvus d'eau courante). On peut éviter la diarrhée [.] grâce à une série de mesures hygiéniques : [.] ne pas boire d'eau de distribution.(L'Union, 23/11/1988).
- eau de coco, usuel.Albumen liquide transparent contenu dans une noix de coco, utilisé comme boisson rafraîchissante. On va boire de l’eau de coco. Il y a une femme qui vend des cocos* sur la route.(Ingénieur, Port-Gentil, 1990).

eau de vie de traite, n.f. V. ALCOOL* DE TRAITE. A défaut de vin de palme*, ce peut-être de l’hydromel* (ekombé), de la bière de banane blettes* (ogaza) ou, à la rigueur, de l’eau de vie de traite (alugu). (Raponda-Walker, 1983 : 124).

ebana, n.m. Spéc. (du fang).(Guibourtia demeusii (Harms) Léonard).V. COPALIER*. (White/ Abernethy, 1996 : 25).

ébandja, var. ebandja, n.f. Fréq. (du tsogho).V. ABEGNE*, CASE* A BWITI, CORPS* DE GARDE. Local spécial réservé aux séances publiques du Bwiti*. Les séances publiques du Bwiti* (simples réjouissances ou bien danses funèbres à l'occasion de l'exposition du corps d'un grand chef ou d'un notable, ont lieu dans un local spécial [.]l’ébandja [.] -qui sert à la fois de salle-à-manger pour les hommes et de salle de danse pour les adeptes, sans oublier qu'elle est utilisée comme lieu de réunion, comme atelier de travail, palais de justice, chapelle ardente et comme temple. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 197). Dans chaque village on remarque une ébandja. (Rémy, 1987 : 132). Au village, dans l'ébandja, les anciens* sont assis. (Ibid. : 187). On a dansé le " Bouïti* " toute la nuit autour du cadavre, exposé dans l’ebandja*. (Raponda-Walker, 1998 : 49).
ENCYCL. : C'est une sorte de hangar de huit à dix mètres de long sur quatre mètres de large, pourvu d'une large entrée sans porte, avec une grande colonne soutenant le faîtage. Il est fermé sur trois côtés seulement : au fond et latéralement, par des cloisons en écorce ou en lattes de raphia*. Les cloisons latérales occupent toute la hauteur de la construction jusque vers les deux tiers de leur longueur; ensuite elles ne vont plus qu'à mi-hauteur jusque vers l'entrée. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 197).
COM. : en contexte français, les appellations abègne*, corps* de garde et ébandja/mbandja sont les plus fréquentes.

ébandjuna, var. ébandjouna, n. Spéc. V. TAMBOUR*. Signalons l’itimba* ou engama* (mpongwè), gros tambour court et ventru, à deux peaux, résonnant comme une grosse caisse ; l’okéndé*, ebandjuna ou ekamandinga*, même tambour, également court et garni de deux peaux, mais moins gros que le précédent. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 72).
SYN. : ékamandinga*, okendé*.

ébandza, n.m. et adj. V. EBANDJA*. Toutes les cérémonies du bwiti* se déroulent dans le temple ébandza, case* des rites située au centre du village. Ce local, à la fois salle de réunion des hommes et lieu sacré, est très décoré [.]. (Perrois, 1992 : 24).

ebanga !, interj. Fréq., (du mpongwé), oral surtout, peu ou non lettrés, ubiquiste. Formule de salutation précédant un départ : Adieu! Depuis quelque temps, ils [les Fang] se servent d'expressions étrangères : Mbolo*! , bonjour!, Ebanga!:, adieu! (Grébert, 1928 : 72). Le devoir m'appelle. Ebanga!, je m'en vais.(Fonctionnaire, Libreville, 1993).

ebèga, n.f. Spéc. (du tsogho), mélior. Nom donné à la femme qui préside le Ndjembè*. Là les jeunes aspirantes [.] vivent cloîtrées sous la surveillance de la Ngoué-Evilo ou Ebèga, présidente du Ndjembè. Celle-ci est généralement une vieille femme de soixante à soixante-dix ans. C'est elle qui règle l'heure des exercices de chant et de danse, ainsi que des repas et du coucher. (Raponda-Walker, " Au pays des Ishogo ", in Messager du Saint Esprit, 1910 : 35).
SYN. : ngoué-evilo*

ébène, var. ébène vrai, ébène au cœur noir, n.m. Spéc. (Diospyros crassifolia Hiern). Arbre au tronc court, à rameaux grèles et glabres. Le bois de coeur, noir, compact et très dur est recherché pour l'ébénisterie et exporté depuis longtemps. Mais d'autres bois sont aussi commercialisés sous l'appellation d'ébène : Diospyros falvescens Gürke, Diospyros Manii Hiern ou Faux* ébénier, demi*-deuil. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 :154-157). " En aval, les arbres précieux ont été abattus depuis longtemps "-" Mais nous avons encore des ébènes ? " (Simenon, 1975 : 82). Ses factories* traitaient de tout, ébène, ivoire*, caoutchouc*, tandis que les peuples de piroguiers*, comme les Aduma, continuaient à assurer le trafic sur certaines sections du fleuve. (Gaulme, 1988 : 116). [.] ainsi que l'ébène au coeur noir, planté en 1935 et dont le contact de l'aubier avec l'air favorise une oxydation. (L’Union, 19/09/1992). L'origine du vrai ébène du Gabon fut aussi pendant longtemps, très discutée. (Ibid.). [.] L’ébène, qui ne croît que d’un centimètre par an [.]. (Elsener, 1997 : 33).
DER. : ébénier*.
SYN. : bois* noir, ébène* vrai, ébène* au cœur noir.

ébénier, n.m. Vx, spéc.(Diospyros crassifolia Hiern). Arbre au tronc court, à rameaux grèles et glabres. Il faut aller très loin pour trouver le bois rouge* en quantité commerciale, plus loin encore pour rencontrer l’ébénier [.].(Bellay, 1865 in Pourtier, t.1, 1989 : 65).

ebenmonvié, n.m. Dispon., (altération de " eh ben mon vieux ! ").Début de calvitie. A force de mettre des rastas dans les cheveux, Jeanne a maintenant l’ebenmonvié.(in Bagouendi-Bagère, 1999). Celle-là, avec son ebenmonvié, elle croit qu’elle est belle!(in Moulanga, 2000).

ebiara, var. ebyara, n.m. Spéc., (du fang).(Berlinia grandiflora [Vahl] Hutch. et Dals). Grand arbre de la fam. des Caesalpiniacées au magnifique bois rouge avec des veines plus foncées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 218). (White/ Abernethy, 1996 : 198).

ebo, n.m. Spéc. (du fang ).(Santiria [pachylobus] trimera [Oliv.] Guillaum.). Arbre moyen de la fam. des Burseracées, aux racines en échasse. Ses fruits ressemblent à des petites prunes, dégagent une odeur de térébenthine et ont le goût du vin. Les Gabonais les apprécient beaucoup. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 115), (White/ Abernethy, 1996 : 120).

eboko, var. éboko, n.m. V. NDOMBOLO*. Le principal atout de cette femme est l’eboko, l’ensemble des fesses. La taille soulignée par la ceinture de l’ipanga* met en relief l’eboko (Ambouroue-Avaro, 1981 : 113).

ebola, n.m. Spéc., (du nom d’une rivière de la RDC [ex-Zaïre]).
- Infection à virus (ébola : identifié en 1976), mortelle et contagieuse, encore assez mal connue en raison de la difficulté à distinguer cette affection des autres fièvres hémorragiques tropicales. L’infection à virus ebola est connue depuis les épidémies survenues de juillet à novembre 1976 à environ 1000 km de distance, au Sud-Soudan [.] et au Nord-Zaïre [.] semant la panique localement et créant une dissémination difficile à contrôler. (Gentilini/ Duflo, 1977 : 309).
LOC. : avoir ébola.
- ébola, (avoir ---- ), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, plaisant. Par référence au caractère contagieux et mortel de la maladie, la locution est utilisée comme boutade, souvent à la forme négative, avec le même sens qu’en France " je n’ai pas la peste " = tu ne risques rien, je ne suis pas contagieux. Tiens, prends mon verre. J’ai pas ebola ! (Institutrice, Libreville, 1994). [.] mais si j’avais ebola, rassure-toi, tu es morte ! (BD Boom, 1999 : 18).

ébruitage, n.m. Dispon., presse, péj. Ebruitement, divulgation d’une affaire secrète sous forme de rumeur. Ca ne te paraît pas bizarre, tous ces ébruitages d’affaires avant les élections ? (Retraité, Port-Gentil, 1992). L’ébruitage de certaines affaires de détournements [.] a fini de les démasquer [.].(Le Bûcheron, 16-22/10/1996 ).

échalotte d’Afrique tropicale, var. échalotte commune, n.f. Spéc. (Allium angolense Bak.). Variété d’échalotte probablement introduite par les Portugais et cultivée comme plante d’assaisonnement. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 264). Dans certaines régions, des indigènes se sont spécialisés dans la culture de l’échalotte commune ou échalotte* d’Afrique tropicale (Allium Angolense), probablement introduite au Congo et au Gabon par les Portugais.(Raponda-Walker, 1998 : 238).

échenilleur, n.m. Spéc. Oiseau de la fam. des Campephagidae, généralement forestier, insectivore et solitaire, assez proche de la pie-grièche. Les espèces locales les plus remarquables sont l'échenilleur à épaulettes (Campephaga phoenicea Latham) bleu de nuit avec une tache rouge sur les épaules pour le mâle ; l'échenilleur à ventre blanc (Coracina pectoralis Jardine et Selby) au dos gris tourterelle, savanicole ; l'échenilleur bleu (Coracina azurea Cassin) entièrement bleu vif, forestier et peu commun ; l’échenilleur loriot (Lobotos oriolinus Finisch) à larges caroncules jaunes sur la base du bec ; l'échenilleur pourpré (Campephaga quiscalina Finsch) forestier, très proche de l'échenilleur à épaulettes à cela près que le dessous a un reflet pourpre et non vert. (Serle/ Morel, 1988 : 179-180). (Christy/ Clarke, 1994 : 100).

échéquer, v.tr. V. ECHOUER*. Les mauvais élèves ont échoué pour cause de paresse. Il y a quelques jours, le maître de mes enfants est venu me voir. Il m’a dit : " Madame, les épreuves vont être rudes. Beaucoup d’enfants vont échéquer ".(in Bagouendi-Bagère, 1999).

échoppe, var. échope, n.f. Usuel. Petit magasin qui peut être très bien aménagé et n’est pas forcément en appentis adossé à un mur. Cette croissance des échoppes commence à avoir un impact sur les prix des produits (L’Union, 08/09/1992). [.] partout dans la ville, les bijoutiers, venus de l’Afrique de l’ouest, travaillent l’or et l’argent dans de petites échoppes. (Caparros, 1997 : 47). [.] les jeunes se retrouvent pour flâner sur ce vieux plateau* de la ville. Restos, bars, échopes, tout y est ou presque.(Planète Jeunes, supp. Gab, 02-03/1997).

échoué, n.m. ou f. Usuel, mésolecte, péj.Elève ou étudiant qui a échoué à un examen ou un concours. Patron, c'est un échoué du BEPC mais il dit qu'il connaît faire* pour l'écriture.(Planton, Libreville, 1991). Les échoués qui pleurent-o* les admis qui chantent-o* (Chanson d'enfants, Libreville, 1994).

échouer, v.tr.dir. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte.Echouer à (un examen). Mon neveu est maudit*, c’est normal qu’il puisse échouer le bac quatre fois et pourtant il a de bons résultats en classe.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : échéquer*.

éclaircir, v.tr. Fréq., mésolecte. Eclairer, expliquer, renseigner sur. Si tu es capable de m'éclaircir les papiers à remplir, je te serai reconnaissante.(Commerçante, Libreville, 1994). Eclaircis moi sur ce garçon qui sort avec ma fille.(Mère de famille, Port Gentil, 1992). Eclaircissez moi sur le DEA.(Lettre, étudiante, Libreville, 1994).

éclore, v.tr. Fréq., écrit, intellectuels, recherché.Faire éclore, faire naître, donner naissance à. Et pourtant, notre souci premier est d'éclore [.] de nombreuses actions dans cette province*.(L'Union, 25/05/1989). Notre tâche, c’est d’éclore des vocation. (Religieux, Libreville, 1990).

écolage, n.m. Usuel. V. FRAIS* D'ÉCOLAGE. Frais d'études (parfois élevés) pour tout enfant scolarisé dans un établissement privé non confessionnel. [Le nouveau chef de secteur scolaire] a déploré la hausse des frais d'écolage qui ont augmenté de 2500 à 5250 francs CFA*. (L’Union, 19/11/1988). Patron*, tu vas pas couper* l’argent ce mois là*. Faut payer l’écolage de mon fils.(Cuisinier, Libreville, 1992).

école, nf. Fréq.
- école centre, école du centre ville. [.] l'on peut annoncer le fonctionnement au cours de cette année de l'école centre de Mitzic, restée longtemps sans bâtiments. (L’Union, 19/11/1988).
- école de brousse, péj. parfois. Ecole située dans une ville ou un village de l’intérieur du pays. Pour ces nouveaux enseignants, anciens étudiants qui ont fui la fac [.], enseigner à l’école de brousse reste le dernier recours. (Misamu, 12/11/1996).
- école des Blancs, oral, peu lettrés, péj ou intentions plaisantes. V. BLANC*. Nom donné à l'école de type européen. L’école est dure, l’école des blancs est très dure. (Ndong Mbeng, 1992 : 39). Mais mon neveu, qui a fait l’école des Blancs, me demande prestement d’aller vite retirer mes billes, parce qu’il paraît que " Gabon-Vie " là*, c’est pas très catholique.(L’Union, 15/07/1993).
- école pastorale, lettrés, mélior.Centre de formation des pasteurs de l'église protestante. Jusqu'à une époque récente, la formation théologique de pasteurs nationaux se déroulait au Cameroun voisin. Mais avec la création de l'école pastorale d'Oyem, tout se passe désormais sur place. (L’Union. 24./11/1988). La cérémonie solennelle de présentation du pasteur K.B., nouveau responsable de l’école pastorale d’Oyem [.] a eu lieu au temple du foyer protestant de la localité.(L'Union, 27/11/1988).

écoulé, adj. Fréq., écrit, mésolecte. Par extension d'emploi du courrier commercial, dernier, qui est le plus proche dans le passé du moment présent. [.] le thème de la dernière campagne d'évangélisation organisée du 12 au 14 mai écoulé par le pasteur [.].(L’Union, 07/06/1989). Le match du 12 écoulé a été perdu par les nôtres.(L’Union, 14/09/1992).

écritoire, n.m. Vieilli, personnes âgées. Tout instrument qui sert à écrire : crayon, stylo à plume ou stylobille. Samba n'a pas pu noter ce que le ministre a dit hierà la télé: il n'avait pas d'écritoire.(Retraité, Libreville, 1994). Vous n’avez pas pris d’écritoire pour venir passer le concours ? (Enseignant, Libreville, 1994).

écrivaillon, n.m. Fréq, péj. Appellation méprisante, désignant un employé aux écritures ou un commis. Hé bien Monsieur, dit l'inspecteur général à l'écrivaillon, savez vous que vous êtes un mauvais fonctionnaire.(L’Union, 05/06/1989). Son copain, c’est un écrivaillon du Ministère pas un en* haut d’en haut, alors ! (Coiffeuse, Libreville, 1994).

écrivain, n.m. Vx, mélior. Nom donné à un Africain commis aux écritures, dans une factorerie* ou l'administration.C'est encore le beau désordre de la factorerie*, amas de papiers, dossiers entassés par terre. Un écrivain gabonais, très consciencieux et préoccupé dans son costume pique-boeuf*, consulte des livres jaunis par les ans et le climat et les annote d'une plume appliquée.(Brouillet, 1988 : 44).
DER. : écrivaillon* (part.)

écureuil, n.m. Spéc V. ANOMALURE*, ECUREUIL DE BROUSSE, ECUREUIL VOLANT, FINISCIURE*, HELIOSCURE*.
- écureuil de brousse, petit rongeur arboricole de la fam. des Sciuridae. On distingue localement plusieurs espèces : l’écureuil du Fernando Po (Paraxerus poensis Smith), au dessus vert olive pointillé de noir, dessous vert jaunâtre faiblement annelé de noir ; l’écureuil d'Ebi = écureuil de Wilson (Epixerus ebii Temminck) au dessus roux teinté de noir, dessous orangé, queue brune annelée de gris ; l’écureuil nain d'Afrique = écureuil pygmée (Myosciurus pumilio Le Conte) caractérisé, outre sa petite taille, par un anneau jaune orangé autour des yeux, dans un pelage grisâtre ; l’écureuil royal = grand écureuil de Stanger = écureuil géant (Protoxerus stangeri Waterhouse) qui a l'allure du finisciure* à pattes rousses. Les écureuils de brousse ont une coloration unie ou rayée de noir et jaunâtre à noir verdâtre; leur queue est assez courte mais touffue. Ils vivent dans des trous d'arbres ou des nids placés dans les arbres des savanes boisées et des forêts claires. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 121).
- écureuil rayé, V. FINISCIURE*. (Funisciurus lemniscatus Le Conte). C'est ainsi que dans ce mets rituel figure [.] l'écureuil rayé pour son petit cri caractéristique [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 54).
- écureuil royal, V. ECUREUIL DE BROUSSE. (Protoxerus Stangeri Waterhouse). C'est ainsi que dans ce mets rituel figure [.] l'écurueil royal à cause de ses dents qui rongent l'ivoire [.]. (Raponda-Walker, Sillans,/1983 : 54).
- écureuil volant, V. ANOMALURE*. Animal sylvestre ayant l'aspect d'un écureuil, à queue longue et touffue. Il a une membrane aliforme s'étendant de chaque côté du corps, du carpe au tarse et du tarse à la queue. Cette membrane est soutenue par une baguette cartilagineuse articulée au niveau du coude. Elle permet à l'animal d'effectuer de grands sauts planés. (Dekeyser, 1955 : 186-187). On distingue localement l'écureuil volant de Derby (anomalurus derbianus fulgens Grey), au corps entièrement brun roussâtre , le dessous plus clair et la queue toute noire ; l'écureuil volant de Zenker (Idiurus zenkeri Matschie) au pelage très fin et épais, uniformément gris dessus et blanchâtre dessous ; l'écureuil volant pygmée (Anomalurus pusillus Thomas), de très petite taille, avec le dessus brun olive et le dessous gris blanc. L'écureuil volant de Zenker vit le jour en groupes [.] dans un grand trou d'arbre ou sous une écorce soulevée, les animaux étant accrochés les uns à côté des autres, souvent en compagnie d'autres écureuils volants ou de chauves-souris[.] Il grimpe habilement et rapidement sur les écorces lisses, court sur les branches et plane d'arbre en arbre jusqu'à trente mètres au maximum en évitant habilement les obstacles et sans perdre de la hauteur. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 133).

edjous, n.m.pl. Spéc., (du mpongwé ?). Esprits des disparus qui passent pour emporter l'âme des malades. Les Edjous ! Ces doubles redoutés des disparus qui reviennent invisibles, la nuit, rôder autour des cases pour y dérober l'âme d'un malade qu'ils emporteront et qui racontera à N'Ziami leur dieu les dernières histoires du village et de la tribu. (Charnay, 1983, 117). Le jeune tuberculeux était mort à l'aube [.]. Simplement, les Edjous avaient fini par trouver le chemin de sa case*.(Charnay, 1983 : 152).
SYN. : évur* (part.)

effet de mousson, n.m. Spéc.Sorte de micro-climat côtier provoquant une pluviométrie très élevée. Il y a en outre un effet de mousson, le long du rivage, de la côte camerounaise à l'Ogooué, qui se manifeste par une pluviométrie supérieure à 2 000 mm par an sur le littoral.(Gaulme, 1988 : 23).

effets, n.m.pl. Fréquent, oral, écrit, tous milieux. Biens représentant une certaine valeur commerciale mais non limités au linge et aux vêtements. Il a été mentionné [.] divers effets dont deux postes téléviseurs. (L’Union, 21-22/10/1989). On m’a volé tous mes effets : les habits, le poste-radio, les outils, tout !(Mécanicien, Libreville, 1996).

efforcer, (s'----- ), v.pron. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.Faire des efforts. Tu ne sais même pas la table de multiplication par 2.Efforce toi ! (Mère de famille, Franceville, 1994). En math, je m'efforce chaque fois* mais je n'arrive pas.(Elève, Port Gentil, 1991).

effraie africaine, n.m. Spéc.(Tyto alba Scopoli). Grande chouette claire qui ne huhule pas mais émet des bruits étranges. (Serle/ Morel, 1988 : 111). (Christy/ Clarke, 1994 : 55).
SYN. : effraie des clochers.

ehukulukulu, var . éhoukouloukoulou, n.m., adj. Spéc. V. MASQUE*. Masque ancien imitant une chouette aux ailes déployées et a visage humain. Collecté à Mélongo en 1966, il semble que ce spécimen soit le dernier masque* Mbawé* ou Ehukulukulu à avoir dansé en pays Mahongwé. Cette chouette à visage d’homme et aux ailes déployées animait une danse de collecte de cadeaux lors des initiations* des jeunes [.]. (Perrois, 1992 : 96).
SYN. : masque mbawé.

ekaba, var. ékèba, n.m. Spéc. (du tsogho). (Parinari glabra Oliv.). Bel arbre droit à accotements à la base, de la fam. des Rosacées. Il porte des épines effilées sur le tronc. Il fournit un bois rougeâtre légèrement bruni, très dense. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961, 359) Et c'est de façon presque distraite que mes yeux enregistraient le défilé incessant des okoumés*, des andoung*, des ekabas et, de temps en temps, d'un kevazingo*.(Charnay, 1983, 138).

ekamandinga, n.m.V. TAMBOUR*. Signalons l’itimba* ou engama* (mpongwè), gros tambour court et ventru, à deux peaux, résonnant comme une grosse caisse ; l’okéndé*, ebandjuna* ou ekamandinga, même tambour, également court et garni de deux peaux, mais moins gros que le précédent. (Raponda-Walker, 1983 : 72)

ekat, n.m. Spéc., (du fang).(Neochevalierodendron stephanii [A. Chev.] Léonard). Arbre moyen de la fam. des Caesalpiniacées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 236). (White/ Abernethy, 1996 : 173).

éké !, interj., Fréq., (du mpongwé), oral, fam. peu ou non lettrés. Marque l'étonnement, la surprise ou l'impuissance. -" Remboursez moi mon million de dot* vite fait!! " -" Ne me fais pas ça, mon gendre! j'ai déjà bousillé* tout l'argent! Eké!!! " (L’Union, 26/11/1988). Eké ! ? Pourquoi regardes-tu cette jolie fille avec insistance ?(Levigot, 1991 : 11).

ekekek, n.m. Spéc., (du pounou, tsogho). V. MASQUE* EKEKEK. Masque blanc représentant un monstre, une sorte de " croquemitaine ", utilisé dans certaines cérémonies rituelles bapounou ou mitsogho. Et si ce n'était pas la nuit qui avait absorbé mes prétendues recrues, si c'était le masque ekekek qui les avait englouties ?(Dedet, 1984 : 188). Masques ekekek. Une fois les croque-mitaines dans la lueur des torches, ils prennent une couleur lunaire et la fibre végétale cascade sur leurs épaules comme une toison d'or.(Dedet, 1984 : 185).

éki, var. eki, n.m., adj. Spéc., (du fang). Interdit portant sur la nourriture. Dans la conversation, Nzé arrive à savoir qu'Etughe a, comme presque tous les Pahouins, un éki, une interdiction fétiche de manger d'une certaine nourriture. Etughe ne doit jamais manger de l'antilope sô*. (Grébert, 1928 : 123). Le vieillard cuit* une certaine nourriture en présence de l'enfant [.]. L'aieul fait manger à l'enfant le mets qu'il lui a préparé, et après une pose , lui révèle l'éki qu'il lui donne. L'enfant [.] n'oubliera jamais ce qui lui a été dit à ce moment là, par exemple " Tu ne devras jamais manger de manioc ". (Grébert, 1928 : 171). Un maladroit avait révélé la présence de cette viande éki pour lui. (Grébert, 1928 : 173).
SYN. : interdit fétiche*

ekoane, var. ekouane-mvamé, n.f. Dispon. Spéc., (du fang : " assemblée-[solidarité] "), oral, écrit parfois.Association féminine de type tontine. Ces associations sont nombreuses mais trois d'entre elles [.] Ekoane-Mvamé se distinguent par le nombre important d'adhérentes. (L’Union, 08/11/1988). Le phénomène Ekoane se généralise. (L’Union, 12/11/1988).

ekobe, var. ekoba, n.m. Spéc., (du fang). (Diogoa [strombosisopsis] zenkeri Engl.). Arbre moyen de la fam. des Olacacées au bois blanc-jaunâtre. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 319). (White/ Abernethy, 1996 : 180).

ekop, n.m. Spéc., (du fang ?).(Tetraberlinia bifoliata ?). Grand arbre de la fam. des Caesalpiniacées. (White/ Abernethy, 1996 : 176).

ekoune, n.m. Spéc. (du fang).(Celelocaryon preussi Warb.). Grand arbre de la fam. des Myristicacées, bois de cet arbre, mi-dur à éclat lustré jaune orangé clair ou rougeâtre. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 307). (White/ Abernethy, 1996 : 178).

élélom, n.m. V. BAHIA*.

éléotrague, n.m. V. COBE* DES ROSEAUX.

éléphant africain, var. éléphant, n.m. Spéc. Nom générique désignant plusieurs variétés d’éléphants. Localement on distingue l’éléphant de savane ou grand* éléphant. (Loxodonta africana Blumenbach), à l’ivoire des défenses jaune et plus mou ; l’éléphant de forêt = assala* = éléphant assala (Loxodonta cyclotis Matschie), de taille plus petite avec des défenses rectilignes généralement tournées vers le bas, à l’ivoire blanchâtre dur, enfin l’éléphant nain = éléphant pygmée = éléphant d'eau = pumilio* = éléphant pumilio, (Loxodonta pumilio Noack), le moins connu des grands mammifères africains. L'éléphant pygmée a un habitat toujours distinct de celui de l'éléphant de forêt. (Haltenorth/ Diller, 1985, 113). Parmi les trois espèces d'éléphants que l'on y [: dans le parc national d'Iguéla] trouve , deux en effet se rencontrent rarement, deux espèces naines, l'assala* et le pumilio,* très agressifs l'un et l'autre. (Rémy, 1987 : 131). Les environs de Mouila sont encore riches d'animaux : grands éléphants, petits éléphants assala, buffles, antilopes, porcs-épics. (Ibid, 195). Sous-espèces : 1) L’éléphant de forêt*, qui vit en forêt équatoriale*. Ses défenses pointent vers le sol. 2) L’éléphant de savane, plus grand que le précédent et dont les défenses, plus massives, ont tendance à être courbées. (Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). Le pays abrite également l’une des populations d’éléphants les plus importantes d’Afrique, avec plus de 80 000 têtes, principalement divisées en deux espèces, les grands éléphants de savanes et les petits assalas* des forêts. (Elsener, 1997 : 170).
DER. : éléphanteau*.

éléphanteau, n.m. Dispon., mésolecte, iron. Qualifie par dérision tout organisme ou toute personne qui veut se faire passer pour plus puissante qu’elle ne l’est. Le RNB* ? Un éléphanteau.(L’Union, 04/03/1997). Mais qu’est ce qu’il croit, cet éléphanteau ! je peux l’écraser d’un seul coup de poing !(Jeune, Lambaréné, 1989).

élève-gendarme, n.m. Usuel. Elève de l'école de gendarmerie nationale. Au terme de la séance, les élèves-gendarmes ont embarqué dans deux véhicules, avec pour destination leur établissement situé à Owendo (L’Union, 01/07/1993).

élève-pasteur, n.m. Usuel. Etudiant de l'Ecole pastorale*, centre de formation des pasteurs. La cérémonie solennelle de clôture a été marquée par la remise de diplômes aux 14 élèves-pasteurs (dont deux femmes) de la deuxième promotion, après deux années de formation. (L’Union, 02/07/1993).

El Hadj, n.m. Fréq., (de l'arabe), mélior.Titre donné à un musulman ayant effectué le pélerinage à La Mecque et plus particulièrement au Chef de l’Etat qui s’est converti à l’Islam Après avoir procédé aux décorations, le chef de l'Etat El Hadj Omar Bongo. (L’Union, 29/05/1989). Le président de la république, chef de l'Etat, El Hadj Omar Bongo, a visité hier les différentes infrastructures en chantier [.]. (L’Union, 11/09/1992).

elomba (1), n.m. Spéc. (du benga).(Maesopsis Eminii Engl.). Petit arbre de la fam. des Rhamnacées à croissance rapide et à bois tendre et léger. L’okoumé* a fait ainsi passer au second plan l’acajou*, l’ozigo*, le sipo*, l’élomba, qui se prêtent également au contre-placage.(Meyo-Bibang/ Nzamba, 1992 : 52).
SYN. : ilomba (mpongwé), nkanghele (fang).

elomba (2), n.m.V. DANSE*. C’est ainsi que sont prévus une soirée théâtrale et un concours de danses traditionnelles* (Okoukoué*, Ndzamba Minkoukouè*, Elomba, Ngontang*...) à la résidence du sous-préfet [.].(L’Union, 03/04/1997 ).

elombo, var. élombo, n.m. Spéc, (du n'komi).
- Société initiatique et rite concurrent du bwiti*, créé et répandu au Gabon à partir de 1935 par les Myènè N'Komi. Une nuit* blanche d’elombo peut convenir à une cérémonie de levée* de deuil. En de nombreux cas, l'élombo est une réponse à une situation " moderne " : compensation à la destruction par la colonisation des structures sociales pour tout ce qui concerne les âmes des ancêtres et les imbouiri* du lieu.(Dedet, 1984 : 450).
ENCYCL. : Ce rite est ouvert aux femmes. C'est une transe à but thérapeutique, pratiquée dans de magnifiques costumes. Elle repose sur la croyance aux esprits, les imbwiri*. Comme dans le bwiti*, on assiste à ce que les gens appellent des " miracles " : le don des langues en particulier.
- Danse, transe à but thérapeutique pratiquées à l'origine dans la société initiatique du même nom. [.] les habitants du quartier Sindara, à Port-Gentil, ont fait revivre une vieille danse, l’Elombo, destinée à l’origine à entrer en contact avec des esprits nouveaux [.]. (Rémy, 1987 : 52).

elone, n.f. Spéc. V. DANSE*. Danse traditionnelle locale réputée. Elone, une danse traditionnelle du Gabon, a su rester à la mode en changeant peu à peu son rythme. (Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1996). Il est possible d’assister à un retrait de deuil, d’écouter le Mvet*, de voir les danses nombreuses et variées, dont la danse Elone. (Caparros, 1997 : 175).

elonga, var. ilombo, n.m.Spéc. (du mpongwé ?). Lieu mythique où doivent séjourner les morts selon les croyances locales. Quant à ce séjour outre-tombe, l’élonga ou l’ilombo* des Mpongwè, qu’était-il ? Etait-ce l’Elysée, séjour des vertueux, ou le Noir Tartare réservé aux méchants ? Il semble difficile de le savoir. En tout cas, tous les Mpongwè, sans exception, hommes libres et esclaves, indistinctement devaient y séjourner. (Raponda-Walker, 1983 : 20).

éloun, var. éloum, n.m (du fang).V. TALI*. [.] par contre les bois suivants étaient envoyés vers la métropole en tonnage variable : bilinga*, Kavazingo*, Padouk*, Miama, Alep*, Iroko*, Eveuss* , Eloun*, Eyen*, Acajou*, Niové*, Noyer du Gabon*, Azobé*. (Raponda-Walker/ Sillans,1961 : 29).

émaillé, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Plat, cuvette en tôle émaillée. Magamod-gros : arrivage [.] émaillés. (L’Union, 26/11/1988). Est-ce que je sers le riz dans un émaillé ?(Boy, Libreville, 1991).

embonpoint, n.m. Dispon., oral surtout, mésolecte, mélior. Bonne mine, air de santé. Dis donc, quel embonpoint! Maintenant ça va hein ? (Fonctionnaire, Port Gentil, 1994). C'est une fille plaisante avec un embonpoint séduisant.(Instituteur, Port Gentil, 1996)

embouteillage, n.m.
- Dispon., lettrés. Mise en bouteille (emploi signalé comme vx ds les dictionnaires français). Et l'embouteillage de ce Sovibor se fait ici. (Commerçant, Port Gentil, 1994).
- Fréq., oral surtout, fam. jeunes urbanisés. Rencontre non prévue de deux soupirants de la même personne, en présence de celle-ci. Tu parles d'un embouteillage! André dans son lit et Bemba à sa porte! Elle ne savait plus quoi faire. (Etudiante, Libreville, 1994). Et l’embouteillage s’est terminé par des coups de poing entre les deux soupitants.(Secrétaire, Port-Gentil, 1996).

embrouiller l'esprit, loc.verb. Fréq., mésolecte. Plonger l'esprit dans la confusion. Seulement cette histoire m'a embrouillé l'esprit. Je ne vois plus clair. (Moussirou-Mouyama, 1992 : 26). Tes explications m'embrouillent plutôt l'esprit, au contraire ! (Infirmière, Libreville, 1994)

émerauldine [à bec rouge], n.f. V. TOURTELETTE*. Mais l'émerauldine à bec rouge est sédentaire et commune dans les savanes boisées et les éclaircies forestières du Gabon.(Serle/ Morel, 1988, 94).

émien, n.m. Spéc., (de l’agni, l. ivoirienne). (Alsthonia congensis Engl.). Grand arbre à tronc cylindrique, assez répandu en forêt, exploité pour son bois blanc, légèrement jaunâtre qui sert à fabriquer cuillers, peignes, masques, harpes, sièges. Utilisations thérapeutiques comme purgatif et galactogène. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 76)
SYN. : nguga (mpongwé), ékuc (fang).

emmener, v.tr. Fréq., mésolecte, basilecte.
- Amener, apporter. J'emmenerai le vin* de palme. (Commis, Port Gentil, 1990). Donald, emmène nous une bière ici! (Fonctionnaire, Libreville, 1994).
- Amener, conduire. Mais les 10% de baisse constatés depuis 1988 ont emmené la société de M. G. à multiplier les efforts au niveau de la distribution. (L’Union, 30/01/1989).
- emmener à la raison, loc.verb. Ramener à la raison, faire revenir sur la voie du bon sens. Il a fallu l'intervention des autres visiteurs des malades pour emmener les deux parties à la raison. (L’Union, 28/09/1992). Qu’est ce qu’il faut que je dise pour vous emmener à la raison, hein ? (Journaliste, Libreville, 1994).

empêcher, (ne pas ---- de), v.pron. Dispon., écrit surtout, recherché. Ne pas se priver de. Les mélomanes ne se sont pas empêchés de descendre en piste pour " zouker ".(L’Union, 04/10/1991).

emploi de temps, loc.nom. Fréq., oral, mésolecte. Emploi du temps. Monsieur le Directeur ne pourra pas vous recevoir ce matin. Son emploi de temps est très chargé.(Secrétaire, Port-Gentil, 1994.). J'ai un emploi de temps épouvantable cette année.(Enseignant, Libreville, 1994).

emvien, n.m. V. FICUS* A PAGNE. [.] cette étoffe souple et résistante, teinte en rouge avec une décoction de bois de santal* est empruntée à l’ " emvien " qui n’est autre qu’un figuier ; cet arbre qui, d’après la tradition, a fourni jadis des vêtements à nos pères, habille encore aujourd’hui les " Fang ".(du Bellay, 1865, in Merlet, 1990 : 97).

en cas où, conj. de sub., Dispon., mésolecte. Au cas où. [.] en cas où le liquide de la bouteille de gaz s’évanouirait tout d’un coup.(Ndong Mbeng, 1992 : 106). Prends une bouteille de plus en cas où ça manquerait .(Mère de famille, Libreville, 1996). En cas où tu ne viendrais pas, téléphone moi.(Infirmière, Libreville, 1998).

en ce moment, loc.adv. Usuel.A ce moment là. Et en ce moment l'avion survolait Kigali... (L’Union, 16/09/1992). C'est d'ailleurs en ce moment que j'ai voulu faire mon premier album.(L’Union, 30/05/1989). C'est en ce moment qu'il est arrivé.(Etudiante, Libreville, 1994).

enceinter, v.tr. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Engrosser, rendre enceinte. En grandissant [.] Siana avait commencé par se poser tout de même des questions au sujet de cet homme qui était venu enceinter sa mère. (Okoumba-Nkoghe, 1986 : 38). [.] il avait réussi à enceinter la fille. (Le Bûcheron, 20-26/11/1996). Jacques a enceinté cette pauvre fille ! (Etudiante, Libreville, 1994).
SYN. : bomber*, grossir*, mettre en grossesse*.

endjanga, n.m. (du tsogho, de l’ivéa).V. EVUR*, VAMPIRE*. Je vous dirai que l’autopsie n’est nullement faite (à quelques exceptions près) pour connaître du genre de maladie dont le défunt est décédé, mais pour savoir qui " a mangé* son âme ", ou quelles autres " âmes lui-même a mangées* ". Ou, en d’autres termes, c’est pour connaître de quel endjanga il est mort : du sien, ou de celui du voisin.(Raponda-Walker, 1998 : 50).

endurer dans sa peau, loc.verb. Dispon., écrit, surtout intellectuels. Subir, supporter des blessures (morales). Aussi endure-t-il dans sa peau, des actes de vexations dans tous les domaines de la structure sociale dominante. (L’Union, 10-11/06/1989). Quand on cherche du travail, on endure dans sa peau beaucoup d’humiliations.(Vendeur, Libreville, 1990).

en face de, loc.prép. Fréq., mésolecte. Face à. Au CES*, le nouveau principal se trouve en face d'une situation laissée par son prédécesseur. (L’Union, 08/11/1988). Vous aurez une chambre en face de la mer.(Infirmière, Port-Gentil, 1992).

enfant, n.m. Usuel.
- (calque l.loc., parfois péj. Appellation désignant un homme jeune, considéré donc comme ne possédant pas encore suffisamment de sagesse et d'expérience pour donner un avis éclairé dans la conduite des affaires politiques et sociales (par opposition à un homme mûr ou à un vieux*). Par conséquent : blanc-bec. A ce moment là, les anciens* se consultèrent et s'étonnèrent que le Président laissât un enfant parler à sa place sans y être invité. (Okoumba-Nkoghe, 1993 : 170). Il y eut donc des enfants qui ont chahuté l'orateur en affirmant que tout ce qui s'est dit n'est que mensonge. (L’Union, 29/09/1992). Ce n’est pas un enfant de 25 ans qui va me dire ce que je dois faire ! (Mécanicien, Libreville, 1994).
ANTON. : ancien*, vieux*.
- Fils, fille, ressortissant d'un village, quel que soit son âge. Tous les enfants de mon village ont de bons postes dans l'administration maintenant. (Retraité, Libreville, 1994).

enfoncer, v.intr. Fréq. écrits juridiques. Insister, mettre en évidence un argument juridique de poids. Le président [du Tribunal] enfonce en disant que[le prévenu] n'a rien [.] et même plus ses deux pieds pour aller demander les clefs à sa voisine.(L’Union, 24/11/1988).

en forme de, loc.prép. Fréq. Sous la forme de. Selon la responsable départementale, la réalisation  detout projet se fait en forme de coopérative. (L’Union, 17/11/1988). La demande doit se faire en forme de lettre de motivation.(Note administrative, Libreville, 1990).

engama, n.m. Spéc., (du mpongwé).V. TAM-TAM*. Sorte de gros tambour. Signalons l'itimba* ou engama, gros tambour court et ventru, à deux peaux, résonnant comme une grosse caisse [.].(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 72).
SYN. : itimba*.

engin, n.m. Fréq., mésolecte.Vélomoteur, motocyclette. Isaac a eu un accident avec son engin.(Etudiant, Libreville, 1994). Assieds toi sur le porte-bagage de mon engin et je te véhicule*chez toi.(Fonctionnaire, Libreville, 1994). Mon patron* m’a payé* un engin de fonction parce que le travail est loin de chez moi.(Cuisinier, Port-Gentil, 1996)

engokôm, n.m. (du fang) V. ARBRE* A FOURMIS. Lorqu'un Fang était convaincu d'avoir été trompé par sa femme, il l'attachait, pendant plusieurs heures, à un engokôm, arbre infesté par les fourmis, ce qui constituait un supplice des plus redoutés.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983, 103).

engomi, var. ngomi, (du fang),nghombi, (du mpongwé), n.m. Spéc.V. HARPE* INDIGENE. Les harpes ou engomi ont des cordes de ficelle ou de lianes, tendues par un ressort de bois faisant corps avec la boîte, ou, plus souvent, enfoncé dans la boîte et parfois surmonté d'une figure humaine. Les notes montantes prises sur l'une de ces harpes sont :la, si, do, ré, mi, sol, la, do.(Grébert, 1928 : 95).

engo-ngo !, var. engongol !, interj. Fréq., (du fang), oral surtout, peu ou non lettrés. Exprime la compassion, la tristesse et la pitié : hélas!, Pitié! mais aussi la mélancolie devant l'impossibilité de traduire en mots son émotion. [.] un autre terme indique cependant une nuance plus fine : quand ils [: les Fang] ne peuvent plus rien dire pour exprimer le maximum de beauté, ils disent "Engongol!"; ce qui, en temps ordinaire, signifie la pitié, la miséricorde, la tristesse, et ici exprimerait non seulement que les yeux sont ébahis, mais que le coeur est touché jusqu'à la mélancolie. (Grébert, 1928 : 84). Il faut voir la Cité de la Démocratie, on dirait la Gare routière. "Engo-ngol", ne parlez surtout pas de sécurité ! (L’Union, 25/05/1993). Quand je vous dis que Biyi, Avazoque [.] n'ont pas été construits en un jour. Hé Engongol !(L’Union, 10/09/1992).

engoulevent, n.m. Spéc. Oiseau nocturne et insectivore de la fam. des Caprimulgidae. Les espèces locales les plus connues sont l’engoulevent du Natal = engoulevent à queue blanche (Caprimulgus natalensis Smith), petit et savanicole ; l’engoulevent pointillé (Caprimulgus tristigma Rüppell), savanicole et au plumage sombre ; l’engoulevent de Bates (Caprimulgus batesi Sharpe) forestier ainsi que l’engoulevent à deux taches (Caprimulgus binotatus Bonaparte). (Serle/ Morel, 1988 : 118). (Christy/ Clarke,1994 : 55).

en-haut-d'en-haut, var. en-haut des en-haut, en-haut-des-en-haut, loc.nom. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, péj. souvent. Puissant, privilégié, grand bourgeois, nanti, personne riche et influente, gros bonnet. V. BARON*. Il paraît que là-bas, un des "en-haut-d'en haut", qui avait mis Promogabon, par terre, en son temps, et que l'on a parachuté à Owendo, sans doute pour le remercier des services rendus, a tenté samedi dernier de faire passer clandestinement (donc sans payer la douane) des conteneurs dans lesquels se trouvaient ses propres affaires, commandées et payées rubis sur l'ongle en Europe. (L’Union, 02/06/1993). L'entente entre les en-haut des en-haut de la mairie qui avaient réussi à bouter dehors la célébrissime "je vous salue Marie-Augustine de Maya" ci-devant première citoyenne de la ville, n'a duré que l'espace d'une photo. (L’Union, 08/12/1992). Le reste, c'est l'affaire de ceux qui cherchent les "en-haut -des-en-haut".(L’Union, 03.04/07/1993).

enkaoliné, adj. Dispon. Recouvert de kaolin*. Les repas des mamans et les biberons des nouveaux-nés n’arrivent pas à heure fixe, ce qui donne des concerts de pleurs et de cris à côté desquels Pierre Akendengué et ses danseuses enkaolinées ne sont que des amateurs. (L’Union, 26/05/1981).

en langue, loc.adv. Fréq., oral, mésolecte.Sans précision du nom de langue : en langue vernaculaire, dans une langue gabonaise. Au village, je ne comprends pas bien quand on me parle en langue.(Médecin, Libreville, 1992). Quand nous sommes ensemble, nous parlons en langue pour que ceux d’ici ne comprennent pas.(Lycéen, Lambaréné, 1994).

en l'encontre de, loc.prépos. Fréq., écrit surtout.V. A*. A l'encontre de. Des sanctions disciplinaires seront prises en son encontre.(L’Union, 11/06/ 1989).

ennemisme, n.m. Dispon., presse, mésolecte, péj.Attitude inimicale, voire hostile et belliqueuse. Le rapport note qu'après les bouleversements en Europe de l'Est et la guerre du Golfe, le monde fait face à la " domination hégémonique " des Etats-Unis avec leur " politique internationale " et d’ " ennemisme " envers les nombreux pays tels que l'embargo " injuste " auquel est confronté actuellement le peuple lybien. (L’Union, 19/07/1993).

en nom et place, (parler ---- ), loc.verb. Dispon., peu lettrés. Parler au nom de, parler à la place de, parler en lieu et place de. Vous vous imaginez, une poignée d'amis réunis en amicale, décide de parler en nom et place de plus d'un millier d'agents. (L’Union, 10/09/1992). J’ai pas besoin de toi pour parler en mon nom et place.(Etudiant, Libreville, 1994).

en or, loc.adj.inv. Usuel, surtout sport (football), mélior. Exceptionnel, remarquable, magnifique. Le port de Pointe-Noire offrira à R. M. l'occasion en or de s'évader. (L’Union, 21-22/10/1989). C'était un cuir* en or, digne des plus grands buteurs.(Fonctionnaire, Libreville, 1988).

en paquet, loc.adj. Usuel. Désigne un mode de préparation culinaire du poisson très apprécié. A l'étouffée. La méthode la plus populaire de préparer le poisson est "en paquet", c'est-à-dire que le poisson est enveloppé dans des feuilles de bananier et placé sous la braise.(Rémy, 1987 : 244). Moi, la daurade*, je la cuis en paquet.(Institutrice, Libreville, 1991).

enseigner, (+ c.o.d. nom de personne), v.tr. Usuel, basilecte.Enseigner à, faire l'école à. Tu te rends compte, enseigner plus de soixante dix enfants de six à sept ans ! (Institutrice, Libreville, 1991). Le directeur de mon école avait déjà enseigné mon père. (Etudiant, Libreville, 1994.).

entêter qqn, v.tr. Usuel, oral, basilecte, péj. Monter la tête à qqun, le dresser contre une autre personne. Ah oui ? Et tu veux épouser une femme révoltée ? Une femme qui entête, paraît-il, les autres femmes de ce village ? (Levigot, 1991 : 14). Ce joueur est très récalcitrant et de plus il a tendance à entêter les autres footballeurs. (Fonctionnaire, Libreville, 1994). Ecoute! Ne te laisse pas entêter par cette fille. Elle est jalouse! (Etudiante, Libreville, 1997)

entre, prép. Fréq. oral, surtout peu lettrés. Parmi. Cette compétition il faut le dire connaît un réel engouement entre les jeunes de la capitale. (L’Union, 09/06/1989). Il n'y avait pas une bonne ambiance* entre tous les étudiants, en ce moment*.(Enseignant, Libreville, 1993).

entre-jeu, n.m. Spéc. Nom donné aux footballeurs évoluant en milieu de terrain. Ce changement [: le remplacement d'un joueur par un autre en milieu de terrain] apporta un souffle nouveau à l'entre-jeu de la JAC qui attaque de plus belle.(L’Union, 14/11/1988).

entrepreneur, n.m. Usuel, mélior. Chef d'entreprise, industriel (quelque soit le domaine d'activités). Quinzaine commerciale italienne. Entrepreneurs gabonais et italiens se retrouvent aujourd'hui à l'Okoumé Palace. (L’Union, 08/11/1988). Un entrepreneur, c’est celui qui lance une affaire, qui monte une usine, c’est un homme qui entreprend de faire quelque chose, quoi ! (Etudiante, Libreville, 1992).
DER. : entrepreneurial*.

entrepreneurial, adj. Dispon., écrit, intellectuels. Qui a trait à une entreprise, de l'entreprise. Il reste qu'avec la modernisation des appareils productifs, une meilleure rationalisation de la vie entrepreneuriale et la constitution des grands espaces économiques, le monde occidental s'est résolument engagé dans la voie d'une nouvelle expansion. (L’Union, 05/07/1993). Avec les difficultés entrepreneuriales actuelles, comment se développer? (Directeur commercial, Port Gentil, 1990).

en tous cas, loc.adv. Fréq. oral surtout, basilecte. Formule figurant en tête d'énoncé et renforçant l'expressivité de celui-ci (assentiment ou au contraire désapprobation) en éclairant sur la position du locuteur : vraiment ! Voilà qu'ils veulent que [le Présida*] s'occupe des vaches, poules, moutons... Que veulent au juste les Gabonais? En tous cas ! (L’Union, 17/01/1992). " Fais attention sur la route! " - " En tous cas ! ". (Enseignant, Port-Gentil, 1991).

environs, n.m.pl. V. AUX ENVIRONS DE*.

envoyer la bouche, loc verb. V. BOUCHE*.

envoyer la maladie, var. envoyer + nom de maladie, loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Transmettre la maladie à qqn par voie mystique. [.] au village, y a les sorciers* qui m’envoient toujours les maladies. Quand je suis revenu, ils m’ont envoyé le panaris à la main. (Jeune, Libreville, 1998, in Pambou, 1999). Le nganga* a dit que c’est mon oncle au village qui m’a envoyé la maladie pour me punir d’avoir fait un mariage sans sa bénédiction.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

épanouir, v.tr. Dispon., mésolecte. Développer, faire s'épanouir. Il a même souhaité que ce genre de rencontres soit multiplié davantage pour mieux épanouir ce sport. (L’Union, 17/01/1992). Akédengué a épanoui la chanson gabonaise à l’étranger. (Jardinière d’enfants, Libreville, 1994).

épervier, n.m. Spéc. Oiseau de la fam. des Accipitridae. Les espèces les plus connues localement sont : l’épervier de Hartlaub = autour* minulle ; l'épervier pie = autour* noir (Accipiter melanoleucus Smith) forestier, noir et blanc ; l'épervier shikra (Accipiter badius Gmelin) le plus commun des petits rapaces. (Serle/ Morel, 1988 : 40-41).

épomophore, n.m. Spéc. (Epomophorus monstrosus H. Allen). Grosse chauve-souris des forêts marécageuses, au museau tronqué, couvert d’excroissances et de tubercules. (Dekeyser, 1955 : 107)
SYN. : hypsignathe monstrueux.

épona, n.m. Vx, (du mpongwé). Sorte de tam-tam réservé aux chefs et tendu de peau humaine. L'épona était autrefois réservé aux chefs* qui seuls pouvaient y toucher car il symbolisait l'autorité. (Rémy, 1987 : 46).

éponge végétale, n.f. Spéc.(Luffa cylindrica Roem.). Sorte de courge à tissu fibro-spongieux, provenant d'une liane herbacée annuelle, cultivée ou subspontanée. Macérés dans l'eau et privés de leur graines, les fruits laissent un squelette de fibres ligneuses qui constituent l'éponge végétale. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 143).
ENCYCL. : utilisée comme éponge ou comme brosse à décrasser le linge.
SYN. : gourde-serviette*, liane-torchon*, pipengaille*

époque, n.f. V. A* L'EPOQUE.

époque des mangues, loc.nom. Fréq., mésolecte. Période précédant la fin de l'année pendant laquelle les mangues arrivent à maturité. A l'époque des mangues, vers la fin de l'année, la ville de la plaine est d'une extrême laideur. (L’Union, 27/05/1993). Je suis née à l’époque des mangues.(Lycéenne, Libreville, 1996).

epyplatys [à six rayures] n.m. Spéc.(Epiplatys sexfasciatus Gill). Poisson des eaux douces calmes, de la fam. des Cyprinonontides, recherché par les aquariophiles pour la splendeur des couleurs et les nageoires déployées lors de la parade nuptiale. (Gilbert et alii, 1989 : 84).

équato, n.m. ou f., adj. Usuel, oral, fam., parfois péj.
- n.m. ou f. Equato-Guinéen, personne originaire de Guinée Equatoriale. De sages conseils aux Equatos. (L’Union, 05/12/1991). Et là encore, et une fois de plus lorsqu'on associe matiti* et immigrés qui déferlent à Libreville, on risque de marquer la particularité des " très très frères " équato-guinéens qu'on appelle tout courtement* " les équatos ". (Ndong Mbeng, 1992 : 11).
- adj. Equato-guinéen. Là-bas, il s'introduit au domicile d'une dame, équato comme lui. (L’Union, 31/05/1989). Même ma femme que j'engraisse, que je loge, nourris à l'oeil et blanchis avec ménagère* " équato ", n'a pas pensé à moi ni songé à m'offrir ne fût-ce qu'un litre de djéko*. (L’Union, 21/06/1993). J. Dame Equato cher. emploi ménagère*. (L’Union, 14/11/1996 : petites annonces).
SYN. : équato-guinéen, équatorien.
COMP. : man* équato.

équato-guinéen, n.m. ou f., adj. Usuel. (Personne) originaire de la Guinée Equatoriale. En vue d'expliquer à tous les Equato-Guinéens résidant dans la province de l'Ogooué-Lolo [.]. (L’Union, 06/11/1991). Camerounaises, Equato-guinéennes, (incontournables!) et Congolaises, sourire aux lèvres, font des brochettes.(L’Union, 10/05/1993). Visite de diplomates équato-guinéens.(L’Union, 17/07/1991).
SYN. : équato*, équatorien*.

équatorien, n.m. ou f. V. EQUATO-GUINEEN*. Un homme d'affaires équatorien, M... en séjour dans notre pays, s'est entretenu récemment avec des responsables de la Fédération syndicale du patronat gabonais.(L’Union, 07/05/1993).

érable d'Afrique, n.m. Spéc.(Poca oleosa Pierre). Grand arbre très droit et au tronc cylindrique de la fam. des Rizophoracées. Il est exploité pour son bois rose pâle, très maillé, qui sert pour l'ébénisterie et la menuiserie. Ses graines fournissent une huile alimentaire qui est un des meilleurs condiments de la cuisine gabonaise. L'écorce, riche en tannin sert à teindre les tissus en noir. (Pellegrin, 1952 : 292). (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 356).
SYN. : afo* (du fang).

érémomèle [à tête brune], n.m. Spéc.(Eremomela badiceps Fraser). Très petite fauvette forestière à calotte brune, dos gris, gorge blanche bordée d'une large bavette noire. (Serle/ Morel, 1988 : 200). (Christy/ Clarke, 1994 : 132).

erithrocerque [à tête rousse], n.m. Spéc.(Erythrocercus mcallii Cassin). Minuscule gobe-mouches forestier au plumage fauve orangé. (Serle/ Morel, 1988 :218), (Christy/ Clarke, 1994 : 164).
SYN. : gobe-mouches [à tête rousse].

escale, n.f. Fréq., mésolecte.Station, arrêt des transports publics: bus, taxis. A cette exception près qu'ils ne descendent à aucune escale et ont gardé leur place jusqu'au point final* du chauffeur. (L’Union, 10/09/1992). On a dû pousser le taxi jusqu'à l'escale d'Oyem ! (Etudiant, Libreville, 1992)

escalier, n.m. Fréq., oral, basilecte.Tout dispositif formé de deux montants parallèles réunis de distance en distance par des barreaux transversaux, échelle, escabeau, tabouret. J'ai besoin de l'escalier pour cueillir des mangues. Emmène* le. (Retraité, Libreville, 1994). Patron, où je vais poser l’escalier ? (Boy, Oyem, 1996).

ésis, n.m. Spéc. Vx, (du fang).Rite de passage à l’âge adulte des jeunes gens, se terminant par une cérémonie durant laquelle on conférait au postulant trois ou quatre incisions verticales sur la nuque reproduisant le dos du pelage de l’antilope soo*, comme signe extérieur d’appartenance à la confrérie. En quoi consiste la conférie de l’ésis. Ce n’est pas une société secrète mais une pratique rituelle consacrant le passage des jeunes gens à l’état d’hommes faits .(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 165).
SYN. : confrérie de l’ésis.

espadon, var. espadon voilier, n.m. Spéc.(Xiphias gladius Linn.). Très grand poisson sans écailles, au rostre très allongé et aplati comme une épée. Unique représentant de la fam. des Xiphiidae. Très recherché pour la pêche sportive. [.] les capitaines*, les espadons, [.], encore tout frétillants, sont vendus sur le sol par des femmes énergiques qui savent arrêter le client de la voix et du geste. (Rémy, 1987 : 206). Espadons voiliers* et autres poissons se rencontrent à 30 minutes du centre de pêche, sur le plateau continental. (Le Cri du Pangolin, n°15, 1995).

esprits, n.m.pl. V. ABAMBO*, ASIKI*, IMBWIRI*. Comme tout est mouvement dans la Nature, ils l’ont peuplée de génies qui président aux fleuves, aux rivières, aux forêts, aux fourmilières et par extension, aux cavernes, montagnes etc… Ces esprits, avec lesquels les maîtres des rites sont en rapport, peuvent se classer en trois grandes classes : [.] Les mânes d’ancêtres, âmes désincarnées, revenants, fantômes, sont appelés : abambo* [.]. Les génies, fées, nymphes, sirènes, hamadryades, sont appelés : imbwiris* [.]. Les gnômes, lutins, korrigans, farfadets ou esprits follets sont appelés asiki* [.]. (Raponda-Walker, 1983 : 21-28).

essang, n.m. Spéc., (du fang).Nom donné par les forestiers à deux espèces d'arbres mimosacés : Parkia bicolor A. Chev. à fleurs rougeâtres à gros pompons très odorants et Parkia filicoidea Wellw. à fleurs jaunes odorantes en boules. Seul le bois blanc du premier est utilisé en menuiserie. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 244). (White/ Abernethy, 1996 : 142).

ésséssang, n.m. Spéc., (du fang).(Ricinodendron africanum (heudoletii) Muell. Arg.). Grand arbre de la fam. des Euphorbiacées, à croissance très rapide, abondant en forêt secondaire. Utilisations thérapeutiques ou culinaires. Le bois sert à la confection de divers instruments de musique. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 176). (White/ Abernethy, 1996 : 72).

essoula, n.m. Spéc., (du fang).(Plagiostyles africana Prain). Arbre à écorce gris-marron, lisse, laissant exsuder un liquide blanc non visqueux. Bois blanc légèrement jaunâtre exploité pour la confection de peignes et de cuillères. Utilisations thérapeutiques et pour la chasse et la pêche. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 174).

éssoua, n.m. V. OZOUGA*.

essoungué, var. éssungué, n.m. Spéc., (de l’eshira, du mpongwé). Plante forestière portant des petits fruits comestibles. Fruit de celle-ci dont gorilles et éléphants sont particulièrement friands. [.] de la terre fécondée par sa lente décomposition, [: celle d'un bilinga*] des buissons d'essoungués avaient germé, envahissant peu à peu toute la clairière. Les grappes de leurs jolis fruits roses, à la pulpe savoureuse, à la saveur aigrelettte, émergeaient de tous côtés de leur feuillage léger.(Trial, 1936 : 41).

estagnon, n.m. Vx, (de l’occitan). Récipient en métal utilisé pour la vente de certains liquides et, en particulier, pour le transport d'eau douce. [.] les femmes vont puiser de l'eau dans des estagnons qui ont contenu du pétrole. (Briault, 1930 : 128). Ce sont les femmes du village qui s'en viennent à la plantation, le panier à manioc* pendu au dos, de grands estagnons de fer-blanc vides en équilibre sur leurs têtes crépues. (Trial, 1936 : 25). Pour le gras, on fait fondre à la flamme et on verse dans des estagnons de vingt litres. (Dedet, 1984 : 83).

SYN. : touque*.

estomac, loc.verb. V. [EN] AVOIR POUR SON ESTOMAC*.

et consorts, loc.adv. Usuel, oral, mésolecte. Et caetera, et tout le reste. Tu inviteras tes amies, Myriam, Agatha et consorts.(Etudiante, Libreville, 1994). Tu achèteras de la salade, des bananes, des oranges et consorts.(Maîtresse de maison, Port Gentil, 1994). — " Tu fais bouillir le tout avec, heu, sel et consorts, tout ça, tout ça, tout ça. " - " Mais, ‘et consorts’ , c’est quoi ? " - " ‘et consorts ? Piment, sel, et tout. Si tu veux même le cube et tout. ".(Serveuse, 20 ans, Libreville, 1994).
COM. : peut s'appliquer tout aussi bien à des êtres humains qu'à des objets et implique que l'énumération doit être considérée comme à compléter mentalement.
SYN. : et* tout et tout.

éthiquement, adv. Dispon., écrit surtout, intellectuels.Du point de vue de l'éthique. Le suicide par ignorance l'emporterait-il éthiquement sur la corruption et l'incurie des fonctionnaires véreux. (L’Union, 07.06.1989). Ethiquement, c'est discutable.(Magistrat, Libreville, 1991).

ethnico-tribal, adj. Dispon. écrit surtout, intellectuels, péj.Relevant à la fois du groupe ethnique et du groupe tribal. Cette compétition a pour objectifs: le raffermissement des liens d'amitié et de fraternité entre les jeunes des différents villages et cantons du département de la Zadié, la meilleure connaissance des uns et des autres, en vue de bâtir un avenir rayonnant, dépouillé des pesanteurs ethnico-tribales.(L’Union, 05/07/1993).

ETHNIE (PARLER EN ---), fréq. V. PARLER* LA LANGUE.

ethniquement, adv. Fréq., mésolecte.Par groupe ethnique. Par référence à l’appartenance ethnique. [.] les listes des admis des concours étaient concoctés politiquement et ethniquement au grand dam des correcteurs. (Le Bûcheron, 20-26/11/1996).

ethnisant, adj. Fréq., mésolecte, péj. Lié à l'ethnie, sous l'influence d'un sentiment ethnique prononcé. [.] à savoir une gestion des hommes, du patrimoine, des institutions et de fonds personnalisés, non transparente et ethnisante.(L’Union, 18/09/1992). C'est une mentalité ethnisante qu'il faut dénoncer.(Enseignant, Libreville, 1991).

ethnisme, n.m. Usuel, péj.Préférence accordée en tous domaines au groupe ethnique d’appartenance. Ceux qui me connaissent de longue date, savent que je suis incapable de tenir de tels propos, tant le démon du tribalisme*, de l’ethnisme, [.]. (L’Union, 23-24/11/1996 ). La politique de l’ethnisme, c’est ça que nous refusons ! (Eudiant, Libreville, 1996).
SYN. : tribalisme*.

étourneau, n.m.V. RUFIPENNE*. (Serle/ Morel, 1988 : 170-171).

et pour raison, loc.adv., Fréq. oral, écrit, lettrés.Non sans raison, et pour cause, à juste titre. Pour de nombreuses personnes, il est impossible de parler de l'indépendance de la commission [africaine des droits de l'Homme]. Et pour raison. Celle-ci doit, en dernière analyse, se référer toujours au sommet des chefs d'état. (L’Union, 26/11/1988). Il n'a pas eu le culot de me dire qu'il avait vu ça. Et pour raison. Il n'était pas à Libreville en ce moment*.(Enseignant, Libreville, 1990).

et tout et tout, loc.adv. Usuel, mésolecte, basilecte. Termine une énumération: et coetera, et ainsi de suite. Qui a dit que pour s'enrichir, un pays a nécessairement besoin de pétrole, de diamant, d'or, d'émeraude et tout et tout. (L’Union, 03/09/1992). Il lui a offert une case*, une voiture, un voyage en Europe et tout et tout.(Etudiante, Libreville, 1991)
SYN. : et* consorts.

étranger, n.m. Usuel, (calque des l.loc.), mésolecte, basilecte. Hôte, invité, personne qui n'habite pas la même localité que soi. Comment ferons-nous si les étrangers oublient ainsi de nous apporter les nouvelles*? (Briault, 1930 : 47). Du calme! Nous sommes les étrangers de mon beau-père. (Ndong Ndoutoume, 1983 : 141). Tais toi, Mbalala! Ton étranger t'a complètement gâté* la tête avec son vin ! (Nyonda, 1981 : 97). " Je suis fatiguée: hier nuit*, j'avais des étrangers à dîner. " - " Des Français? " - " Non des amis d'Oyem. ".(Institutrice, Port Gentil, 1994).
COMP. : grand étranger (invité d'honneur).

être, v.Entre dans de nombreuses locutions verbales :
- être à, fréq., mésolecte. En être à. Y. D. a révélé [au journaliste] qu'il n'est qu'à sa première vente. (L’Union, 23/11/1988). A voir comme il pinte*, il n'est pas à sa première soulographie! (Ingénieur, Libreville, 1990).
- être à peine, fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte. Etre en petit nombre, (en parlant de personnes). Ils étaient à peine dans la salle. (L’Union, 30/01/1992). Vous êtes à peine à protester. Tant que vous ne serez pas plus nombreux, nous ne pourrons rien. (Etudiant, Libreville, 1994).
- être au quinze, V. QUINZE*.
- être bien situé, V. BIEN SITUE*.
- être consulté, dispon., mésolecte. Etre examiné par un médecin. Etre reçu en consultation médicale. Quelle a été la réaction des patients qu'il [le tradipraticien décédé] a laissés chez lui et qui n'attendaient que son arrivée* pour être consultés. (L’Union, 29/11/1988). Elle a été consultée par un médecin, en Suisse mais rien n'y a fait.(Sage-femme, Port-Gentil, 1991).
- être costumé, V. COSTUME*.
- être dans la bouteille, V. BOUTEILLE*.
- être dans les fraîcheurs, V. SAPER*. Marc est dans les fraîcheurs aujourd’hui. Il a mis son trois pièces.(Etudiant, Libreville, 1999).
- être dans l’obscurité d’un ventre de calebasse, V. CALEBASSE*.
- être dans son assiette, Fréq., oral, mésolecte. Employé à la forme affirmative : être parfaitement à l’aise. Etre à l’aise, c’est être dans son assiette. (Lycéenne, Libreville, 1994). C’est bien, tu es dans ton assiette avec nous, tu manges comme nous, tu danses comme nous. (Etudiante, Libreville, 1998).
- être dedans, V. DEDANS*.
- être délinquant, V. DELINQUANT*.
- être devant, V. DEVANT*.
- être dur comme caillou, V. CAILLOU*.
- être en plein nuage, Fréq., oral surtout, fam. Etre en plein brouillard, être dans l'incertitude. Est-ce un poste qu'il occupera définitivement? nous sommes ici en plein nuage. (L’Union, 31/05/1989). En Afrique, la démocratie est en plein nuage. (Etudiant, Libreville, 1991).
- être en popote avec qqn, V. POPOTE*.
- être fini, V. FINI*.
- être gaspillé, V. GASPILLER*.
- être mboute-mboutiste, V. MBOUTE-MBOUTISTE*.
- être mon (mon/ ton/ son ----) pétard, V. PETARD*.
- être né après la honte, V. HONTE*.
- être valable, V. VALABLE*.

euplecte, n.m. Spéc.V. VEUVE*. Petit oiseau de la fam. des Ploceidae. On distingue surtout localement l’euplecte à dos d’or = veuve* à dos d’or (Euplectes macrourus Gmelin), oiseau granivore de savane. Le mâle, noir, en plumage nuptial, porte une collerette de plumes et un manteau jaune sur les épaules et le dos. L’euplecte vorabé = vorabé* (Euplectes afer Gmelin) a la queue plus courte, le plumage noir et jaune (calotte, dos et croupion). [.] (en saison sèche) les oiseaux comme le joli euplecte à dos d'or perdent leur beau plumage et prennent une couleur brun terne. (Serle/ Morel, 1988 : 238-239). (Christy/ Clarke, 1994 : 183-184). (White/ Abernethy, 1996 : 29).

euphorbe, n.f. Spéc. Plante de la famille des Euphorbiacées. On distingue localement l'euphorbe à drupes (Elaeophorbia drupifer Stapf), plante à tronc épineux à grandes feuilles charnues et fruits drupacés, forestière, considérée comme plante fétiche (V. NTSILO*) ; l'euphorbe-candélabre (Euphorbia hermentiana Lem. ou E. Poissonii Pax) plante grasse à côtes saillantes épineuses ; l'euphorbe flamboyante = manioc* rouge (Euphorbia pulcherrima De Wild.) arbuste d'ornement dont les bractées resplendissantes rouge foncé, lilas-pourpre ressemblent à des fleurs. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 166-167).

euro-africain, adj. Dispon., écrit surtout, intellectuels. A la fois européen et africain. [.] le président de la République a lancé un appel au cours de son message au Parlement européen pour la création d'une Fondation euro-africaine pour le développement. (L’Union, 21/05/1995).

eurylaime, n.m. Spéc. Petit oiseau forestier de la fam. des Eurylamidae au bec large et fort. On distingue localement l'eurylaime à flancs roux (Smithornis rufolateralis Gray) qui se tient de préférence dans la pénombre des forêts primaires ombrophiles et a une tache rousse sur le côté de la poitrine ainsi qu'une double barre alaire blanche et l’eurylaime à tête grise (Smithornis sharpei Alexander) dont toute la poitrine est rousse. (Serle/ Morel, 1988 : 149). (Christy/ Clarke,1994 : 95).

évader (s'---- ), v.pronom. Fréq., oral, fam.

Je m'évade !, formule consacrée utilisée pour saluer des amis avant de les quitter : " je me taille ! ". Bon, maintenant je m'en vais. Allez, salut, je m'évade! (Etudiant, Libreville, 1993).

évader, (s'---- ), sortir d'un endroit où l'on passe sa journée, sans qu'il y ait l'idée de contrainte et de libération. Et justement [.] lorsque les 18 h 30 sonnent dans leur matiti*, Guy Mara et les autres qui ont passé toute la journée enfermés dans leur maison, s'en évadent et viennent prendre place sur une vieille épave de Renault 12 [.]. (Ndong Mbeng, 1992 : 48).

évandangàné, var. evandangané, n.m. Spéc., (du mpongwé). Nom donné à une cérémonie nocturne du Ndjembè*. D'autres fois on prie le Ndjembè d'éloigner une épidémie ou de protéger les absents. C'est la cérémonie de l'évandangàné que les femmes mpongouè faisaient de minuit à trois heures du matin. Puis elles revenaient au village, habillées de quelques branches d'arbres qu'elles allaient jeter à la mer. (Raponda-Walker, 1910 : 36).

éveuss, n.m. Spéc.Arbre de la famille des Irvingiacées. On distingue : l'éveuss à grandes feuilles (Klainedoxa Gabonensis Pierre), grand arbre à contreforts et au bois extrémement dur et l'éveuss à petites feuilles (Klainedoxa microphylla Pellegr.) très proche du précédent sauf par son fruit qui a l'aspect d'une grosse tomate à côtes, verticalement comprimée et qui contient des graines oléagineuses. [.] par contre les bois suivants étaient envoyés vers la métropole en tonnage variable : Bilinga*, Kavazingo*, Padouk*, Miama, Alep*, Iroko*, Eveuss*, Eloun*, Eyen*, Acajou*, Niové*, Noyer du Gabon*, Azobé*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 29). (White/ Abernethy, 1996 : 82).

évino, var. evino, n.m, Spéc. (du mpongwé).(Vitex Pachyphylla Baker). Grand arbre de la fam. des Verbenacées, commun au bord des estuaires, des lacs et des lagunes. Il fournit un beau bois rappelant le noyer gris, exporté pour l'ébénisterie et la menuiserie. Sa drupe noire, de la taille d'une petite olive est sucrée et comestible. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 425). Peuplée d’okoumés*, on y [: dans la forêt] retrouve aussi les essences caractéristiques de la forêt littorale (okala*, evino, ngom*, ngaba*) ainsi que les très hauts arbres de la forêt primitive (ozouga*, azobé*, andoung*). (Caparros, 1997 : 78).

évolué, n.m. ou f. adj. Dispon., mésolecte, basilecte, peut être péj. ou mélior.
- n.m. ou f. A l'origine, Africain ayant reçu une éducation de type européen, parlant français et ayant un comportement occidentalisé. Par conséquent actuellement, personne africaine ayant adopté un mode de vie très acculturé. Les Myéné s'étaient commandé un bal d' " évolués " - un de ces bals utilisant l'accordéon des premiers colons. (Dedet, 1984 : 431). Descendant eux-mêmes de traitants* d’autrefois, ces " évolués* " comme on les appela, avaient souvent une activité d’affaires [.].(Gaulme, 1988 : 108).
- adj. Occidentalisée. Ma grande* soeur est tout à fait évoluée: D’'abord elle utilise des moyens contraceptifs et elle n'a eu que deux enfants. (Etudiante, Libreville, 1994).

évoluer, v.tr. Usuel, mélior.Se transformer (de façon positive), se moderniser. Quand je regarde ces braves Gabonais et Gabonaises qui mettent la main à la pâte, je me dis : " Le Gabon a évolué ! ".(L’Union, 14/05/1993).

évous, var. evus, n.m. (du fang). V. EVUR*. L’évous ou mulosi*, dans la croyance générale, est un petit animal qui vit en parasite dans le corps de l’homme. Ce n’est ni un ver intestinal, ni un taenia, ni un autre parasite humain, et la description qu’en font les Noirs est très spéciale. D’après eux, c’est une bête pourvue de pattes, avec des yeux, une bouche et une langue, mais sa spécialité est de voyager à travers les organes où, disent-ils, elle cause de nombreux troubles. Lorsqu’elle arrive au cœur, c’est infailliblement la mort, car cette bête " mange le cœur " des hommes ! (Briault, 1926 in Merlet, 1990 : 314).

evovi, n.m. V. NGANGA*. L’initiation des jeunes garçons qui scelle leur intégration sociale n’est que le début d’un parcours qui peut les conduire, pour quelques-uns, à devenir des nganga* ou des évovi de divers sous-groupes [.]. (Perrois, 1992 : 24). On se servait de ces marionnettes au cours de rituels nocturnes. [.] Elles étaient manipulées par des Evovi (les grands initiés), cachés derrière des pagnes* au fond de l’Ebandza*.(Perrois, 1992 : 74).

evur, var. évour, évus, évùs, évouss, évous, n.m. Spéc., (du fang). Esprit qui, sous une forme animale, vient s'emparer du corps de celui qui a violé un interdit pour le dévorer. V. SORCELLERIE*. Je suis mort, se plaint-il, j'ai violé mon éki*, l'évur va se fâcher et me manger le coeur!" et, en effet, l'angoisse lui cause de fortes douleurs d'entrailles : il croit que c'est l'évur, animal mystérieux qui se tient dans son corps et qui commence à le dévorer.(Grébert, 1928 : 124). A la mort d'un possédé de l'évur, les sorciers font l'autopsie du corps; tout ce qui est trouvé d'anormal, grosseur, tumeur, calcul, lésion, etc. est déclaré le siège de l'évur. L'évur, dit-on, a la forme d'un animal à petites pattes ou d'un crabe. Il est transmissible par hérédité ou se communique soit pendant la vie, soit à la mort du possédé. (Grébert, 1928 : 167). Quand un homme est malade, d'un mal sur lequel la pharmacie indigène hésite, c'est qu'il a l'évùs. Après la mort , une autopsie a lieu et l'évùs devient visible.(Briault, 1930 : 82
SYN. : dedemba (akélé), dikoundou (eshira), endjanga (ivéa, tsogho), ignemba (mpongwé), lindjanga (vili), mulosi*, ndzango* (apindji), vampire*.

excécaire, n.f. V. OSSONGO*.

expatrié, n.m. ou f., adj. Usuel.
- n.m. ou f. Usuel. Se dit d'une personne non gabonaise, travaillant au Gabon pour une période déterminée. Parce qu'en tant qu'expatriés, il nous fallait laisser les autochtones s'exprimer en mettant en exergue la culture africaine, pour qu'à partir des éléments concordants, on puisse aboutir à une sorte de métissage culturel qui développerait d'une certaine manière le patrimoine culturel gabonais. (L’Union, 03/05/1993). Un pays digne peut-il confier l'éducation de ses enfants aux seuls expatriés ? " Statistiques : 85% d'expatriés, 15% de nationaux " lit-on sur les banderoles que brandissent les manifestations. (L’Union, 21/04/1993). Des agents malhonnêtes [.] n'ont pas trouvé mieux que de se lancer dans un trafic fructueux [.] de visas et autres attestations provisoires de cartes de séjour, en combinant* avec des expatriés africains. (L’Union, 23/05/1993). Expatrié cherche emploi boy*gardien. (L’Union, 08/11/1988).
COM. : n'a pas localement le sens d' " exilé " ou de " réfugié ".
COMP. : expatrié-expert*.
ANTON. : national*.
- adj. Se dit d'une personne étrangère (plus souvent d'origine européenne). Famille expatriée cherche [.] boy*-cuisinier.(L’Union, 08/11/1988). Jeune fille expatriée cherche emploi à mi-temps.(L’Union, 08/11/1988).

- expatrié-expert, n.m. Fréq., intellectuels, iron. Expert d'un organisme international, étranger (généralement européen) en contrat de travail au Gabon, à titre d'expert-consultant. Seulement voilà moi Makaya* je ne comprends pas que chaque fois qu'on veut faire des économies, on oublie ces gens-là, disons ces expatriés-experts [.] qui coûtent très, très cher à nos entreprises.(L’Union, 18/06/1993).

exprès, (par ---- ), loc.adv. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.Volontairement, exprès. Tu sais, je ne l'ai pas fait par exprès de casser le store.(Enseignant, Libreville, 1994).

éyèè !, var. eyeléé ! interj. Fréq., (du mpongwé), oral, basilecte. Marque l’accablement ironique, la consternation moqueuse. Qui dit que je suis fou? Eyeléé!!! Avec ta stupide folie des grandeurs, n'es tu pas plus fou que moi? (L’ Union, 08/06/1988). Eyèè !… Tonton Soya arrive avec une femme ! (Levigot, 1991 : 8). Eyèè ! Et qu’est ce qu’on va faire maintenant ? (Jeune, Libreville, 1994).

eyoum, var. eyoun, n.m. Spéc. (Dialium guineense Willd). Arbre moyen de la fam. des Caesalpiniacées. (White/ Abernethy, 1996 : 25).
SYN. : dina, omvong (fang).

ézazou, adj. Vx, (déformation de " zazou "), oral.Zazou. Belle-mère*, fit-elle un jour à maman… Cette histoire est aussi vieille que la venue des vestes ézazou dans cette région. (Allogho-Oke, 1985 : 30).