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mabouela, n.m. Fréq., oral surtout, fam.Vin rouge ordinaire dont il existe de grandes et de petites bouteilles : grand mabouela et petit mabouela. Le père de Mandez au Pounch-Coco en train de vider des casiers de petit mabouela pendant que sa mère le mettait au monde toute seule dans la maison... (Ndong Mbeng, 1992 : 31). Les hommes au Pounch Coco se mirent donc à se partager par demi verre le grand mabouela. (Ibid.,1992 : 72). Un vin dans une petite bouteille comme ça, on appelle ça mabouela parce que y a un joueur qui était tout petit, bon petit* de corps, alors donc on a surnommé mabouela. (Lycéenne, 18 ans, Libreville, 1994).

maboul, n.m. ou f.,adj. Fréq., fam., péj.Naïf, benêt. Personne démunie de discernement. Se dit de qqn qu’on peut berner facilement. Tu es vraiment maboule pour ne pas voir ce qui se passe autour de toi. Ton mari te trompe.(Secrétaire, Libreville, 1997). Ecoute-moi ce maboul là*. Tu ne sais pas que l’argent du pays est seulement pour les politiciens ? Regarde toutes les voitures immatriculées x qui circulent. (Le Réveil, 20/03/1998). Le directeur de cette société prend ses ouvriers pour des maboules, ils n’ont pas été indemnisés après l’accident de travail qui a lieu au sein de la société.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : yoro*.

macabo, n.m. Spéc.(Xanthosoma sagittaefilium Schott.). Plante herbacée de la fam. des Aracées, rappelant le tarot par son port. Ses tubercules à chair blanche entrent très largement dans la consommation des populations gabonaises, cuites à l’eau, grillées, en bouillie, mais aussi en salade, en purée ou en soupe. Les jeunes feuilles enroulées en cornet sont consommées en brèdes. Divers autres emplois pour la pêche, la magie. Il existe une autre variété (Xanthosoma violaceum Schott) dont les tubercules ont une couleur violette et qui connaît la même utilisation. Elle semble préférée par les populations locales. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 97). On rencontre de plus en plus les nôtres au marché pour vendre le " macabo " ou le manioc*, accrochés aux murs.(L’Union, 14/05/1993).
SYN. : chou* caraibe.

macaque, n.m. Spéc.Nom générique donné localement à diverses espèces de Cercocèbes. Le véritable macaque (Macaca sylvanus Linn.) survit seulement dans les montagnes d’Algérie et dans le Rif marocain.Dis, mes types commencent à trouver le macaque indigeste… (Dedet, 1987 : 237). Mais chez les primates, la famille intervient également dans le règlement des conflits. Toujours chez le macaque, il n’est pas rare qu’un singe agressé aille se venger sur un parent de son bourreau en général plus faible.(Le Cri du Pangolin, n°15, 1995 ).
SYN. : cercocèbe*.

macaroni, n.m. Usuel,oral.Nom générique donné à toutes les espèces de pâtes alimentaires excepté les spaghetti. Isabelle, fais chauffer l’eau pour les macaronis.(Mère de famille, Libreville, 1997). Il est bientôt midi, je dois faire des macaronis pour les enfants.(in Bagouendi-Baguère, 1999).

mâcher du piment contre qqn, loc.verb. Dispon., (calque de langues locales), péj.Marquer de l’hostilité envers une personne, tenter de la maudire, de lui jeter un sort. Même lorsqu’il s’agit de " mâcher du piment contre quelqu’un " [.]. On procède ainsi quand on en veut à une personne: on mâche quelques graines de piment que l’on crache en l’air en proférant des imprécations. Ce geste renforce la puissance des mots prononcés mais ne signifie pas le mépris.(Raponda-Walker, 1983 : 127).

machette, var. matchette, machète, n.f. Usuel.Grand sabre à poignée courbe, sabre d’abattage. V. COUPE-COUPE*. Chaque gars porte fièrement la machette et un grand bâton en bois dur.(Brouillet, 1972 : 140). Par moments, l’avancée du bateau est entravée par la masse des nénuphars qui forme de larges tapis à la surface des eaux stagnantes. Il faut alors trancher à la machette.(Dedet, 1984 : 131-132). Nous rencontrons en permanence des agresseurs dans l’unique petit coin de distraction que nous avons ici et ces derniers sont souvent armés de couteaux ou de matchettes pour faire du mal aux autres. (L’Union, 15/07/1991). L’un d’eux tenait une longue machette et menaçait quiconque osait s’approcher de son camion [.].(Nguimbi Bissielou, 1993 : 70). Comble de l’horreur, on souligne que la machette, (l’arme du crime ?) reste toujours enfoncée dans la blessure.(L’Union, 27/05/1993 ). [.] défrichement du sous-bois à la machète [.].(Raponda-Walker, 1998 : 237).

machoiron, var.machoîran, n.m. Spéc.
- (Arius latiscutatus Günther). Poisson d’eau douce, commun sur fond vaseux, de la fam. des Ariides, au museau arrondi portant 3 paires de barbillons buccaux. La dorsale et les pectorales sont munies d’une forte épine érectile barbelée. Consommé frais ou fumé. Il peut atteindre 950 mm de long pour 9 600g. Souvent élevé en ferme aquacole. (Gilbert et alii, 1989 : 8). Les spécialistes soutiennent que la reproduction est souvent désordonnée dans cette forme d’élevage qui permet, néanmoins, d’élever des poissons délicats, le machoiron, par exemple.(L’Union, 25/08/1996). [.] le poisson* salé (bar*, mérou*, machoîran, par exemple) est l’un des plats gabonais de base. Le poisson vendu entier sur les marchés, est découpé en morceaux que l’on laisse tremper dans l’eau chaude afin de le déssaler, avant de le cuisiner normalement.(Elsener, 1997 : 174).
- (Chrysichthys nigrodigitatus Lacépède : 550 mm de long ou Chrysichthys walkeri Günther, plus petit : 265 mm). Poisson des fleuves et lagunes de la fam. des Bagrides (pouvant atteindre 550 mm de long). Pêché au filet, à la ligne, au harpon ou piégé. (Gilbert et alii, 1989 : 12).

mackjoss, n.m. Fréq., oralSandales en plastique avec une bride passant entre le gros orteil et les autres. Je crois que Pauline n’allait pas loin, elle avait des mackjoss aux pieds.(in Bagouendi-Bagère, 1999). Si tu veux des mackjoss, tu en trouveras à Mont-Bouët. Tu vas à l’endroit où il y a toutes les godos*.(Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).

mâcre, n.f.V. CHATAIGNE* D’EAU.

macroteuse, n.f. Dispon., oral, argot urbain, péj.Intrigante, femme intéressée par l’argent. Cette femme est une macroteuse. Elle profite de la gentillesse de mon oncle.(Jeune, Libreville, 1994).

macrotiser, v.tr. Fréq., oral, argot urbain, péj.Voler, tricher, escroquer. V. BÂCHER*.Ceux qui macrotisent, moi, je les arrête.(Policière, 25 ans, 1994).

madapolam, n.m. Dispon. (du nom d’une ville de l’Inde), surtout lettrés.Sorte de calicot blanc très lourd et résistant, diversement utilisé dans les cérémonies rituelles. [.] elles [: les statuettes] reposent presque toujours, sur des crânes d’anciens* enveloppés avec des tissus de raphia* et un morceau d’étoffe blanche ou madapolam.(Raponda-Walker, 1983 : 66).

magnan, var.magnian, manian, manyan, fourmi magnan, n.f. Spéc. (Anoma molesta). V. FOURMI*. Grosse fourmi pourvue de redoutables mandibules et qui se déplace avec ses congénères en forêt en rangs serrés et interminables, dévorant tout sur son passage.Le reste a été bouffé par ces grosses fourmis* rouges, les magnans, les grands charognards de la jungle.(Brouillet, 1972 : 138). [.] au cours d’une sortie en brousse*, mon père avait découvert ce Vinet assommé, jeté intentionnellement sur un tas de " magnans ". Lorsqu’il avait trouvé le corps, celui-ci était déjà couvert de fourmis carnassières. Il en entrait par les narines, par la bouche. En peu de temps, la cervelle allait être récurée ; en moins d’une semaine, il ne serait resté du malheureux qu’un squelette d’une parfaite propreté.(Dedet, 1984 : 51). A vrai dire seuls les " magnans ", ces terribles fourmis, traversent en rangs serrés et sans vergogne les villages placés sur leur trajectoire.(Pourtier, t.1, 1989 : 161). Nous signalons invasion de magnans région Bélinga — Stop — Fourmis ont encerclé le village* des Bakongos* - Stop — Pas de survivants — Stop — Que devons-nous faire ?(Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
SYN. : fourmi* rouge.

magner, v.tr. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.
- Donner. Magne moi la fumée*.(Lycéen, Libreville, 1994).
- Voler. V. BÂCHER*. Il lui a magné son portefeuille.(Jeune, Libreville, 1994).

magnian, n.f .V. MAGNAN*. En restait-il quelque chose que les magnians et les oiseaux de proie, se chargeaient du nettoyage. (Raponda-Walker, 1983 : 107).

mailler, v.tr. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Arrêter. On l’a maillé, on l’a arrêté.(Etudiant, Libreville, 1999). Après le braquage*, on l’a maillé. (Etudiant, Libreville, 1999).

main de gorille, n.m. Spéc. (calque des l.loc.). Nom donné à un bouillon confectionné à partir de main de singe. Il permet de confectionner une puissante amulette qui est supposée donner une force incomparable. Comme pour mieux me narguer, le féticheur* venait de conférer au grand’père de ma compagne, un vieillard cacochyme, les vertus de la " main de gorille ".(Dedet, 1987 : 273). Enfin égard réservé à de rares personnalités, il était particulièrement expert dans ce fleuron du fétichisme* gabonais qu’est la " main de gorille " ; un bouillon préparé en brousse*, à partir de la main de singe, l’application au moyen d’une bandelette écarlate conférant au nouvel investi une force imparable dans la technique de la " gifle " [.]. (Ibid. 1987 : 273).

main d’œuvre pénale, n.f. Dispon. Personnel peu rémunéré et constitué de délinquants mis à la disposition de certaines entreprises par l’administration pénitentiaire. La seule chance que j’ai eu c’est que j’ai eu de la main d’oeuvre pénale.(Secrétaire de direction, 30 ans, Port-Gentil, 1994). C’est la main d’oeuvre pénale qui a débroussé* le bord de la route.(Ingénieur, Libreville, 1999).

maintenant, (après ---- ),adv. Dispon., oral, basilect.Situe un moment dans le passé comme faisant suite à un fait précédemment exposé : ensuite. On est d’abord allés à Mbolo* ; après maintenant on est allés au marché.(in Moulanga, 2000).

maison, n.f.Entre dans la composition de certaines locutions :
- maison à étage, usuel.Habitation de type moderne comportant un ou plusieurs étages.Il avait vécu au Brésil et au Portugal et logeait dans une maison à étage, à l’européenne, alors que le roi Denis résidait encore dans une case* traditionnelle. (Gaulme, 1988 : 97). Son rêve, c’est de revenir dans son village pour bâtir une maison à étages. (Retraité, Libreville, 1998).
- maison commune des hommes,dispon.V. EBANDJA*. Un village des Gapindzi, des Mitsogho (ou de tout autre peuple bantou), comportait un grand nombre de maisons communes des hommes, que nous connaissons jusqu’ici sous l’appellation de ébandja*. (Koumabila-Ambougavé, 1993 : 10).
- maison en dur, usuel.Habitation construite en matériaux durables par opposition à la case* traditionnelle, à la maison végétale.Un événement : ma nouvelle maison est terminée. Une maison en dur ! J’ai choisi un terrain sur une colline qui surplombe le village de Mont-Bouet. (Brouillet, 1972 : 202). Bien qu’entre 1945 et 1960 un certain nombre de maisons en dur, à plusieurs étages, aient été construites, voilà quelle était à peu près la ville destinée à devenir la capitale du Gabon indépendant. (Rémy, 1987 : 156).
ANTON. : case* traditionnelle, maison végétale.
- maison végétale, spéc. Nom donné à la case traditionnelle des régions forestières, entièrement constitués de matériaux issus de l’environnement végétal. Maison végétale : parois en écorce et toits de palme*. (Pourtier, t.1, 1989 : photo 13).

maître, n.m. Mélior.
- maître-chanteur, spéc. Musicien, chanteur et danseur traditionnel qui a été initié aux rites de certaines cérémonies magico-religieuses comme l’Akoma* transmis de père en fils. [.] cette danse [l’akoma*] présente un côté indiscutablement magique avec [.] son mirliton nasal, dont nul autre ne peut jouer, et que le maître-chanteur ne remettra qu’à quelqu’un de sa famille.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 145).
- maître coranique, usuel.Enseignant ou directeur de l’école coranique. Le maître coranique est un étranger venu du Mali. (Enseignante, Libreville, 1994). Quand j’étais petit, le maître coranique nous battait souvent quand on se trompait. (Lycéen, Libreville, 1997).
- maître de la parole, spéc.Appellation honorifique donnée à un griot*, homme dont le statut est lié à la parole, à la transmission de l’histoire et de la culture traditionnelle.Ses bonnes paroles atteignirent les petits* hommes comme une inondation, car il était un peu d’eux aussi, grâce aux alliances nouées jadis par Vindi son père, éminent maître de la parole et conteur d’épopées.(Okoumba-Nkoghe, 1993 : 11).

maîtriser, v.tr. Dispon., oral surtout, jeunes.Connaître par coeur. Le quartier, je le maîtrise comme ma poche.(Lycéen, 21 ans, 1994). La réponse, je la maîtrisais mais j’ai eu peur et j’ai faussé*.(Collégien, Libreville, 1995).

makaya, n.m. Usuel (d’un patronyme très répandu), péj.
- n.m.Monsieur tout le monde, l’homme de la rue, le citoyen lambda. Il faut donc importer une quantité élevée de produits, bien trop chers pour l’homme de la rue, pour le " Makaya ", à qui assurer sa nourriture quotidienne pose de gros problèmes.(Rémy, 1987 : 80). Les gens des matitis* crient et pleurent ainsi parce que ce sont eux les " makayas " et là-bas de l’autre côté des matitis*, ce sont les " mamadous* ".(Ndong Mbeng, 1992 : 124). Honte à ceux qui s’y plieront car cet argent n’est pas à eux, il est au peuple des makaya.(Le Bûcheron, 16-22/10/1996). [.] le terme [makaya] désigne un homme du peuple.(Elsener, 1997 : 159). Ce pantalon est hors de prix pour un makaya comme moi.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
COMP. : prix* makaya.
ANTON. : mamadou*.
- n.pr Nom de plume d’un ou de plusieurs journalistes, auteur(s) d’une rubrique satirique du Journal L’Union,imitant le parler populaire du peu ou non scolarisé et évoquant un étonnement faussement naïf devant certains évènements politiques ou sociaux. Makaya, qui signe une rubrique dans" L’Union", le quotidien national, et symbolise l’homme de la rue, ne se fait pas faute d’attaquer le manque de moyens de transport qui freine péniblement les déplacements non seulement dans la capitale, mais vers l’intérieur du pays.(Rémy, 1987 : 104). Et moi Makaya, je pensais que la femme bénéficiait partout dans le monde de la même considération.(L’Union, 15/11/1988). Moi Makaya, vous le savez tous, je suis apolitique [.]. (L’Union, 28/09/1992). Seulement, moi Makaya, je ne vois toujours pas à quoi servent ces rencontres internationales faites de discours, de déclarations d’intention [.].(L’Union, 13/11/1997).
- makaya d’honneur, n.m. Surtout écrits journalistiques, iron.Nom plaisant désignant le Président de la République gabonaise. Alors, pourquoi ce long silence qu’il a fallu que le Makaya d’honneur rompe ? (L’Union, 29/11/1988).

makobo, n.m.V. VIN* DE CANNE A SUCRE, MOUSSOUNGOU*. Le makobo est le vin* de canne à sucre traditionnel.(Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).

makossa, n.m. Fréq. (du nom d’une danse traditionnelle camerounaise de la région du Wouri), jeunes urbanisés.Danse moderne inspirée par des rythmes traditionnels. Danser au rythme de la musique zaïroise, les zaïkos*, et la musique camerounaise, le bikutsi* et le makossa. (Ndong Mbeng, 1992 : 110). J’adore danser le makossa. Pas toi ?(Etudiante, Libreville, 1999).

makou !, interj. Vieilli, (du mandenkan).Sert à mettre fin à une discussion, à imposer le silence. Ca suffit !, Chut !, Silence !. Elle entretenait le stade qui continue de tomber en ruine. " Makou ! " N’en parlons pas ! (L’Union, 10-11/07/1993.).

maladie du sommeil, n.f. Spéc.Maladie humaine déterminée par un protozoaire flagellé, le trypanosome dont le vecteur est la glossina palpalis ou mouche* tsé-tsé. La maladie du sommeil n’est plus à proprement parler une grande endémie par sa fréquence, mais elle reste une affection redoutable, difficilement curable qui impose le maintien de contrôles périodiques des populations exposées.(Gentilini/ Duflo et alii, 1977 : 52). [.] les brutales saignées de la maladie du sommeil qui ont vidé des villages entiers en laissant les survivants figés dans la stupeur [.].(Lotte, 1953 in Pourtier, 1989 : 19). [.] ces affections sont peu de chose en comparaison du grand fléau africain qu’est la maladie du sommeil. (Briault, 1926, in Merlet, 1990 : 309).
SYN. : trypanosomiase*.

malaguette, n.f. Spéc.,(du portugais " costa de mala gens ".Nom donné autrefois à la côte qui est devenue actuellement l’ouest ivoirien et le Libéria). (Aframomum meleguetta K. Schum.). Plante de la fam. des Zingibéracées à fruits rouges contenant de nombreuses petites graines noires poivrées et aromatiques, utilisées comme condiments et comme remèdes. Autrefois elles étaient l’objet d’un important commerce avec l’Europe. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 428)
SYN. : graine* de paradis, poivre* de guinée, maniguette*.

malamba, n.m., Usuel. Vin de canne à sucre confectionné à partir de tiges de canne à sucre broyées et additionnées d’un peu d’eau. La boisson fermentée avec du bois amer a un goût agréable mais est très capiteuse. Qu’il me donne cinquante mille, deux dame-jeannes de malamba et un gros canard… (Allogho-Oke, 1985 : 11). Ebang Meyock alias Gorge de Calao qui ne voyait dans cet incendie que la perte d’une dame-jeanne de " malamba ", essaya d’aller sauver ce vin exquis mais ne put franchir les flammes rageuses… (Ibid., 1985 : 43). Moundounga est entré dans un débit de boisson et a aperçu un homme de dos qui consommait non pas de la bière, mais du " malamba ", le vin local [.]. Il n’a même pas terminé son verre de " malamba ".(L’Union, 18/12/1992). [.] il avait avalé quelques verres de " malamba ", ce vin de canne* à sucre qui revigore les hommes atteints de fatigue. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 37). [.] le vin de mussungu* ou malamba (à base de canne* à sucre) [.].(Elsener, 1997 : 174).
SYN. : moussougou* (eshira), vin* de canne à sucre.

malaria, n.m. Spéc.Forme de paludisme provoquée par le plasmodium malariae, remarquable par la périodicité de ses accès intermittents et sa longévité. La malaria [.] est largement répandue dans toute l’Afrique intertropicale.(Gentilini/ Duflo, 1977 : 33). Ces gens sont les héros de l’okoumé*, les victimes désignées, aussi, de la malaria ou de la tuberculose.(Dedet, 1984 : 15).

malchance, n.f. Fréq.Malheur, fatalité qui peut être modifiée par un charlatan*. V. SANG* NOIR (AVOIR LE ---- ). Le nganga* a dit que j’ai la malchance, je dois laver* mon corps pour que tout entre dans l’ordre. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Ah! Les choses* de mon corps! Pourquoi j‘ai toujours la malchance comme ça là hein ? Je dois un peu aller laver* le corps.(in Moulanga, 2000).

malcoha à bec jaune, n.m. Spéc.(Ceuthmochares aereus Vieillot). Grand coucou élancé à longue queue et bec jaune, dessus (sauf la tête) d’un bleu foncé brillant à reflets pourpres et vert, tête et dessous gris (Christy/ Clarke, 1994 : 54)
SYN. : coucal* à bec jaune.

malheur, (avoir un ---- ), loc.verb. Fréq. Avoir un décès. Quand on dit que quelqu’un a eu un malheur, c’est toujours parce qu’il y a eu un décès dans sa famille par exemple. (Peintre en bâtiment, Libreville, 1997). Je rentrerai en retard, je dois passer chez ma collègue qui a eu un malheur. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

malien, n.m. Usuel, fam.Individu originaire du Mali. Plus spécialement, commerçant musulman originaire de l’Afrique de l’Ouest. Dans les matitis*, on appelle donc le Malien*, une profession inventée et exclusivement réservée aux " frères* " non seulement maliens mais aussi burkinabés. [.]. Le Malien, c’est le commerçant qui se ravitaille dans les grands magasins et détaille à son profit dans les matitis*.(Ndong Mbeng, 1992 : 16). Il n’est pas un seul village dans le périmètre de l’Estuaire où on ne trouve une échoppe* de Malien.(Misamu, 09/06/1997). Avec cette misère, même le Malien n’accepte plus de faire crédit aux clients fidèles.(in Bagouendi-Bagère, 1999). Un Malien, c’est un petit commerçant de quartier. Qu’ils soient maliens ou sénégalais, c’est tous les Africains de l’Ouest.(Jeune, 23 ans, Libreville, 1999).
SYN. : maloche*.

malimbe, n.m. Spéc.Oiseau de la fam. des Plocéidés. On distingue localement le malimbe à bec bleu (Malimbus nitens Gray au corps lourd au plumage noir orné d’une grande tache rouge sur la poitrine ; le malimbe à tête rouge (Malimbus rubricollis Swainson), oiseau de canopée, noir à calote rouge ; le malimbe à ventre rouge (Malimbus erythrogaster Reichenow), oiseau de canopée, noir avec la tête et le dessous rouge orangé ; le malimbe couronné (Malimbus coronatus Sharpe), noir à tache rouge sur la couronne chez le mâle ; le - malimbe de Rachel, (Malimbus racheliae Cassin), dont le rouge sur la poitrine est bordé d’orange et de jaune et dont les sous-caudales sont jaunes ; le malimbé de Cassin (Malimbus cassini Elliot), oiseau forestier dont l’avant du corps est rouge, le reste du corps étant noir. Il fait un nid assez extraordinaire, très long et très bien tissé avec goulet d’entrée orienté vers le bas et invariablement fixé aux palmes d’un rotin ; le malimbe huppé, (Malimbus malimbicus Elliot), oiseau rouge et noir du sous-bois forestier. Le mâle porte une huppe courte rouge. (Christy/ Clarke, 1994 : 181-182).

maloche, n.m. Dispon., oral, argot urbain, mésolecte, basilecte, péj.Commerçant d‘origine malienne ou ouest-africaine. [.] puis on atterrit chez le Malien. Le temps de marquer une pause, respirer et surtout de voir comment les gens des matitis* vont défiler chez lui, le maloche, ainsi l’appelle-t-on dans l’argot des matitis*.(Ndong Mbeng, 1992 : 16). Je vais payer* des sardines chez le maloche.(Pétrolier*, 25 ans, 1994).

mamadou, n.m. Fréq., (prénom musulman de l’Afrique de l’Ouest), oral, argot urbain, péj. Richard (souvent commerçants musulmans d’origine ouest africaine).Les gens des matitis* crient et pleurent ainsi parce que ce sont eux les " makayas " et là-bas de l’autre côté des matitis*, ce sont les " mamadous* ". [.] Les " mamadous et les makayas* " un vieux conte librevillois avec les premiers qui sont les riches et les deuxièmes bien évidemment les pauvres. (Ndong Mbeng, 1992 : 124). Bon, voilà ! Nous autres, les Makayas* et les Mamadous, c’est-à-dire les taximen*, les boys* [.], on sait très bien que les quartiers les plus sûrs de Libreville, où il ne faut pas s’amuser avec le bien d’autrui, ce sont les quartiers de Louis, Quaben, Gros-Bouquet et Glass. (L’Union, 16/10/1992). Un riche est désigné sous le nom de " gros cul " en Guinée et de " mamadou " en Afrique centrale, car ce sont généralement les Africains de l’Ouest qui ont fait fortune les premiers. (J-B-Kourouma, Jeune Afrique/ L’intelligent, 07-14/08/2000 : 67).
ANTON. : makaya*.

maman, var.mama, n.f. Usuel, mélior.
- Nom donné par les enfants d’un mariage polygame à toutes les femmes du père. Maman Rosita fait le meilleur crabe farci de tout le Gabon, c’est pas de la blague.(Pharmacienne, Libreville, 1988). Makangui C. Dit Tetey, tes mamans D. Marie Yvonne, K. Jeanne, tes frères* et soeurs* ne t’oublieront jamais.(L’Union, 27/08/1991). La mère biologique de mon frère Paul, la seconde femme de mon père, c’est aussi ma maman. (Etudiant, Libreville, 1999).
ENCYCL. : Le terme n’est pas réservé aux enfants ni à l’intimité familiale.
- Terme d’adresse appliqué à une femme noire respectable, soit par son âge, soit par sa position sociale, soit par sa corpulence. Le sobriquet " Mama Tais-toi " lui avait été unanimement donné à cause de la force extrême de sa distillation qui, selon les connaisseurs, fait taire tout petit, moyen et grand buveur tentant de la braver impunément. (Allogho-Oke, 1985 : 49). Mama, c’est combien les tomates ?(Jeune fille, marché, Libreville, 1994). Maman Jeanne a toujours été de bon conseil pour moi.(Vendeuse, Lambaréné, 1996). Ton fils a manqué de respect à la maman qui vend au petit marché du quartier.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
COMP. : mama-gâteau, maman marchande.
- mama-gâteau, var. maman[-]gâteau[x], V. BEDOUMIERE*. Bon gâteau, bon gâteau, gâteau* banane en vente ici chez mama gâteau. (Vendeuse au marché, Libreville, in Eyindanga, 1990 : 93). Les " mamans gâteaux " et autres exercent au vu et au su des autorités municipales. (Démocrate, 27/02/1991). Les huit pages de l’Union sortent parfois bariolées de noir ; des pages avec lesquelles les mamas-gâteaux n’hésitent pas à envelopper leurs beignets de banane.(L’Union, 05-08/10/1992). [.] ce qui a fait le bonheur des " mamans-gâteaux " dont les beignets sont devenus le seul recours aux petits déjeuners.(L’Union, 10/05/1993). La mama-gâteau vend des bédoumes*.(Employé de bureau, Libreville, 1999).
- maman marchande, petite détaillante de produits divers (aliments, légumes, condiments, cosmétiques...). Ma mère, c’est une maman marchande d’Oyem, tu sais. (Lycéen, Libreville, 1993). [.] c’est lorsqu’ils rançonnent les taximen* ou lorsqu’ils s’en prennent aux " mamans marchandes " de Mont-Bouët, de Nkembo ou d’ailleurs.(Misamu, 28/04/1997).

mamba, n.m. Spéc.Le plus dangereux des serpents africains en raison de l’extrême toxicité de son venin. Il n’existe pas au Gabon de mamba noir, bien que ce nom soit donné à tort au cobra* noir.V. COBRA*. Existe seulement le mamba vert (Dendroaspis angusticeps ou dendroaspis jamesoni). qui peut atteindre jusqu’à 4 m de long. Ses écailles sont vertes et presque veloutées, bordées de noir au niveau des lèvres et de la queue. Excité, le mamba vert gonfle son cou, très agressif. Sitôt passée l’averse, un petit soleil de septembre avait chauffé la piste*. Voilà pourquoi un serpent était en train de traverser, un mamba — trois mètres environ — scintillant et peu pressé. Il avait mué car il était d’un joli jaune-vert.(Dedet, 1984 : 299). (Girardin, 1988 : 25-30).

mamôôô !,interj. Fréq., oral. Interjection exprimant un grand étonnement. Mamôôô ! te voilà, ça fait depuiiis !(Mère de famille, Libreville, 1999).
SYN. : tchaooo* !

mamy-wata, var. mamiwata, mamiwatta-noire, n.f. Fréq., (du pidgin-english).
- n.pr.f.Créature mythique, divinité des eaux, d’une très grande beauté, susceptible d’envoûter les hommes. Elle peut être bienfaisante mais est plus souvent maléfique. Ce conte, précise-t-il, nous retrace l’histoire d’un homme qui connaîtra tous les divorces pour se retrouver entre les mains d’une " Mamiwatta-Noire ".(L’Union, 19/11/1992).
- Par extension, femme d’une très grande beauté. Pour épouse, il m’a choisi la fille de Mvé, notable du village voisin. Une belle créature. Une " mamy-wata ".(Allogho-Oke, 1985 : 96).

man, n.m. Usuel, (de l‘anglais), oral, fam.
- Mot générique servant à interpeller un sujet supposé ghanéen (: man Ghana) ou nigérian. Par extension, terme d’adresse familier et plutôt amical : " mec ". Les " arranger-arranger* " : des tailleurs, cordonniers et aiguiseurs ambulants qui circulent eux aussi dans les matitis*[.]. Et à la recherche d’une personne qui criera : " - Hé man ! ! ".(Ndong Mbeng, 1992 : 15). Aussi choisit-il de s’agenouiller devant ceux d’en face dont il ne connaissait jusque-là ni la nationalité, ni le lieu de résidence, ni même les noms, se contentant chaque fois, d’un vague et vulgaire " Man ".(Oret’y, 07-17/06/1997). Man, t’es fou ? C’est le nouveau … proviseur ! (BD Boom, n°2, 12/1997). Man, viens voir un instant avec ta machine. (in Bagouendi-Bagère, 1999). Eh ! man Ghana ! t’aurais pas la fumée* pour moi.(Jeune, Libreville, 1999).
COMP. : man arranger-arranger, man Equato, man Ghana.
SYN. : boy*.
- man arranger-arranger. V. ARRANGER-ARRANGER*. Ces jeunes gens, des Ghanéens pour la plupart, cont connus sous le nom d'arranger-arranger (ou man arranger-arranger, (man* étant fréquemment employé pour désigner les immigrés de pays anglophones). (Jeune Afrique, 06-12/04/1995).
- man équato, n.m. V. EQUATO*. Et, c’est peut-être une façon de rimer " équato " ou " man équato " avec " élément très dangereux ". (Ndong Mbeng, 1992 : 11).
- MAN GHANA, personne originaire du Ghana. (in Moulanga, 2000)

mandarinier, var. mandarinier vrai,n.m. Spéc.(Citrus reticulata Blanco) . Arbre épineux de la fam. des Rutacées, introduit et cultivé pour ses fruits. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 380). L’initiation au jardinage pourra consister en l’aménagement d’un potager avec des produits locaux ; légumes [.] ou fruits ([.], passiflore*, mandarinier, cacaoyer*, corossolier*...). (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). On y comptait [: sur l’île de Nendé] en date du 31 décembre 1944 : 101 orangers* à fruits doux, 136 mandariniers, 313 pamplemoussiers* [.]. (Raponda-Walker, 1998 : 239).

mandela, n.m. Dispon., (du nom de l’ancien président de l’Afrique du Sud), argot des jeunes urbanisés, mélior.Whisky carte noire. [.] après avoir vidé deux ou trois bouteilles de mandela [.].(Ndong Mbeng, 1992 : 100). [.] il demande un mandela, bien sûr en bon* pour (Ibid., 1992 : 101). En deuxième position on retrouve le whisky black alias le mandela. (Ibid. 1992 : 110). Avec ou sans glaçons, votre mandela ? (Serveuse, Libreville, 1994).
SYN. : whisky* black.

mandjango, n.m ou f., adj. Fréq., (du ndoumou), oral surtout, péj. [Personne] ne jouissant d’aucune considération dans la société. Pauvre bougre. Un ministre qui doit à un pauvre petit mandjango du quartier, c’est vraiment ridicule.(Le Bûcheron, 02-08/04/1997). Ce mandjango de Jacob passe son temps dans les bars en espérant que quelqu’un lui donne une régab*.(in Bagouendi-Bagère, 1999). C’est une fille mandjango, elle a tout perdu.(Etudiant, Libreville, 1999).

mandji, n.m. Spéc., (du mpongwé et autres l.loc.).V. IROKO*. Mandji est le nom d’un arbre géant qu’on apercevait autrefois du large. C’est le teck* d’Afrique ou l’iroko* de Côte-d’Ivoire.(Ambouroue-Avaro, 1981 : 103).

mandrill, var. mandrill cynocéphale, n.m. Spéc.(Papio (Mandrillus] sphinx Linn.). Assez grand singe brun olive, à barbe et favoris orange et houppe frontale, de la fam. des Papiinae. On devine des combats et des chutes : toute une population de mandrills, de singes* verts, cascade hors de portée. (Dedet, 1984 : 131). (Haltenorth/ Diller, 1985 : 256). ). A ce petit singe s’ajoutent les plus grands tel que le mandrill et le chimpanzé* [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994). Les mandrills se déplacent en groupes qui peuvent atteindre 700 animaux. (White/ Abernethy, 1996 : 45). Au Gabon, on compte : [.] une quinzaine d’espèces de singes répandues dans l’ensemble du territoire, ou spécialement dans certaines régions. [.]. Tailles variables [.]. Le mandrill (ntchègé) et le colobe* noir (mondji), forte taille .(Raponda-Walker, 1998 : 115).

manga, n.m. Spéc. (Sclerosperma Mannii Wendl. ou Sclerosperma. Walkeri A. Chev.). Palmier croissant en touffes compactes dans les forêts marécageuses. Ses feuilles servent à couvrir les cases* là où les raphias* sont rares. La construction, soignée, fait appel aux matériaux de la tradition : parois en écorce martelée et en lattes de raphia*, couverture en nattes de feuilles de raphia*, prolongée par un avant-toit incliné couvert de feuilles de " manga " (Sclerosperma, palmier*-nain).(Pourtier, t.1, 1989 : 175). Il s’agissait de couvrir le toit avec des feuilles de manga. (Raponda-Walker, 1998 : 53). Manda, angokolo ou akora, plante de marais, voisine des palmiers*, dont les larges feuilles servent à confectionner des toitures là où le palmier-raphia* ne pousse pas (Raponda-Walker, 1998 : 53).
SYN. : petit palmier* nain.

mangabey, n.m.V. CERCOCèBE*.

mange-mil, n.m. Spéc.V. SENEGALI*. Déjà sur les palmiers* les mange-mil piaillaient.(Ndong Ndoutoume, 1983 : 80).

manger, v.
1- v. tr. Dispon. écrit, lettrés.Mordre, blesser. Les menottes mangeaient mes bras.(Allogho-Oke, 1985 : 106).
2- v.intr. Vx, péj.Détruire par sorcellerie, envoûter. Je n’avais pratiquement pas de Fang, à Assévé, je n’avais que des ethnies non suspectesde manger.(Dedet, 1987 : 269).
3- manger qqn, v.tr. Fréq., péj. Pour un sorcier, détruire le principe de vie de qqn, se rendre maître de qqn. Principale manifestation de la force vitale, l’inyémba*, vulgairement appelé " vampire* ", est une force présente dans les viscères sous forme d’une " sorte de crabe " ou d’araignée, douée d’un grand nombre de propriétés, entre autres de celle de " sortir " pour " manger " autrui, c’est-à-dire s’approprier tout ou partie de sa force en provoquant l’infortune ou la mort. Toujours maléfique l’inyémba* permet de s’enrichir ou de connaître la gloire aux dépens des autres. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 77). [.] Mavungo, esclave du village de Bwalé-Ivéa [.], accusé d’avoir " mangé " quelqu’un, fut condamné à boire le poison qui ne lui fit aucun effet. (Raponda-Walker, 1983 : 101). La mort de Koumba n’est pas claire. Comment quelqu’un peut mourir de cette façon ? Je crois que ses parents l’ont mangé en vampire.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : avaler*.
4- Nombreuses locutions verbales :
- mange, (qui te ---- ) ?,loc.verb.interr. Dispon., oral, argot, fam., péj.(Adressé à une personne à qui il arrive une quantité de malheur) qu’est-ce qu’il t’arrive encore ?(in Moulanga, 2000).
- manger la honte, loc.verb. Dispon., oral, fam., péj.Avoir toute honte bue. Je sais pas si la honte existe ici, je pense qu’ils ont mangé ça. (Jeune, Port-Gentil, 1994).
- manger l’âme,loc.verb. Usuel, péj. Tuer par des moyens magico-religieux. Chez les Noirs, la mort n’est jamais naturelle. C’est toujours quelqu’un qui est censé avoir causé le décès. C’est quelqu’un qui lui a mangé l’âme. (Briault, 1926, in Merlet, 1990 : 312). Je vous dirai que l’autopsie n’est nullement faite (à quelques exceptions près) pour connaître du genre de maladie dont le défunt est décédé, mais pour savoir qui " a mangé son âme ", ou quelles autres " âmes lui-même a mangées ". Ou, en d’autres termes, c’est pour connaître de quel endjanga* il est mort : du sien, ou de celui du voisin.(Raponda-Walker, 1998 : 50). On ouvre le cadavre pour savoir si le défunt ‘a mangé lui-même’ son âme, s’il a mangé celles d’autres personnes, ou si d’autres ont mangé la sienne.(Raponda-Walker, 1998 : 86, note 66).
DER. : mangeur* d’âme.
SYN. : vamper*, vampiriser*.
- manger le ventre de qqn, loc. verb. Dispon., (calque l.loc.), mésolecte, basilecte, péj. V. MANGER —2*. Avec celui-là (un guérisseur*], tu sauras même qui mange ton ventre.(Owondo, 1985 : 85).
- manger [de] l’iboga, loc.verb. Fréq., (du mpongwé et autres l.loc.), mélior. Etre un initié du Bwiti*. [.] " manger l’iboga " est synonyme d’être initié au Bwiti*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 201, note 1). Mais chéri, Mayila mange l’iboga,ce n’est pas pareil avec toi.(La Voix du Peuple, 20/11/1996).

mangeur d’âmes, n.m. Fréq., péj.Sorcier ou sorcière qui passe pour détruire le principe vital d’autres individus afin de se rendre maître d’eux ou de de les tuer. Parmi ces coutumes*, l’une des plus répandues et des plus invétérées est sans contredit la pratique de l’autopsie des cadavres, faite dans le but de rechercher les ‘mangeurs d’âmes’.(Raponda-Walker, 1998 : 86). Le supplice le plus communément infligé aux prétendus ‘mangeurs’ d’âme, consiste à être brûlé vif, au milieu d’une foule en délire, et poussant des cris de joie à la vue des souffrances de ces pauvres malheureux.(Ibid, 1998 : 87).

manglier, n.m.V. PALETUVIER* ROUGE. [.] une étendue de côtes d’environ 25 milles, bordées dans toute sa longueur de forêts de mangliers à moitié immergées, au-dessus desquelles apparaissent en second plan des arbres gigantesques [.].(Pigeard, 1846, in Merle, 1990 : 161).

mango, n.m. Spéc.Nom donné localement au fruit du manguier* non greffé, plus fibreux et à forte odeur de térébenthine. Outre la mangue ordinaire ou mango, il existe dans le pays de nombreuses variétés greffées.(Raponda-Walker/ Sillans,1961 : 58)
DER. : mangotier*

mangongo, n.m.V. MWIRI*. Le Mwiri*, ou Mangongo* (surnom employé chez les Baduma dans le Haut-Ogowè et le bassin de la Ngounié), est essentiellement une secte d’hommes, très répandue dans la Ngounié et le Bas-Ogowè, dans laquelle peuvent être admis tous les garçons dès la puberté. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 225).

mangostan, n.m.V. MANGOUSTAN*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 198) .

mangotier,n.m. Spéc.Nom donné au manguier non greffé qui produit la mangue appelée mango*. On était devant le palais du gouverneur* dont la place était plantée de superbes mangotiers datant de l’occupation française (1839).(Coffinières de Nordeck, 1872-1873 in Merlet, 1990 : 213).

mangoustan, var.mangostan,n.m. Spéc.(Garcinia mangostana Linn.). Arbre, introduit récemment à la croissance très lente et produisant une baie sphérique de la taille d’une mandarine, à la saveur exquise. Fruit de cet arbre. Le CIAM [: Centre d’introduction, d’adaptation et de multiplication du matériel végétal, vivrier et fruitier] cherche également à vulgariser des espèces étrangères comme [.] le mangoustan et la pomme* cannelle.(Rémy, 1987 : 81). [.] une autre espèce, le mangoustan, réputée pour produire un des fruits les plus savoureux du monde [.] (White/ Abernethy 1996 : 169).

mangouste, n.f. Spéc.Petit mammifère de la fam. des Herpestinae, terrestre, diurne, au museau pointu, aux petites oreilles, aux pattes courtes et à la queue longue. Carnivore et insectivore. On distingue localement la mangouste igneumon = igneumon* = mangouste grise (Herpestes [herpestes] ichneumon Linn.) ; la mangouste rouge = mangouste naine (Herpestes [Galerella] sanguieus Rüppel) roussâtre et de moitié plus petite ; la mangouste des marais (Herpestes [Atilax] paludinosus Cuvier), qui a l’allure de l’ichneumon mais une tête plus massive, le corps plus trapu et la queue plus courte ; la mangouste à long museau = xénogale* (Herpestes [Xenogale] naso De Winton) qui a la partie supérieure du museau plus longue ainsi que le pelage brun noir brillant ; la mangouste brune = crossarche* brune (Mungos [crossarchus] obscurus Cuvier) au pelage court noir, pointillé de jaune ; la mangouste aux pattes noires (Bdeogale [galeriscus] nigripes Pucheran), plus grande et plus puissante, la mangouste à queue blanche (Ichneumia albicauda Cuvier), plus haute sur pattes que l’igneumon dont elle a l’allure).Ogenga (en mpongwè : la mangouste grise). — Petit animal carnassier à pelage gris tirant sur le blanc. (Raponda-Walker, 1983 : 91).Le grand ennemi de la vipère* à corne est la mangouste.(Dedet, 1984 : 312). (Haltenorth/ Diller, 1985 : 187-200). Les carnivores referment des mangoustes (appelées à tort renards*), des genettes* [.].(Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).
SYN. : renard*.

mangrokom, var. mangrocome, mengrokom, n.m. (du fang) V. ALCOOL* DE MAIS. [.] le kaï-kaï* ou mangrokom en fang (alcool* de maïs). (Elsener, 1997 : 174).

mangrove, n.f. Spéc., (du malais par l’anglais).Végétation littorale halophile où dans la vase croissent des forêts impénétrables de palétuviers. Le Gabon progresse en étages à partir d’une plaine côtière assez étroite, sauf dans le delta de l’Ogooué, où les alluvions ont formé un monde mi-terrestre mi-aquatique, domaine de la mangrove, des palmiers raphias* et des papyrus*.(Gaulme, 1988 : 29). Le long des estuaires et dans les vases salées pousse la forêt de palétuviers* appelée la mangrove. Elle est peuplée d’arbres bas (10 à 20 m de haut) aux racines aériennes qui en font une forêt impénétrable.(Meyo-Bibang, Nzamba, 1992 : 25). Outre le rôle très important que joue la mangrove dans cet écosystème, les palétuviers* ont de nombreuses utilisations traditionnelles* [.].(Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994). Au sud de Port-Gentil, entouré par la mangrove, Matanda est réputé pour être un quartier de pêcheurs.(Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1997).

mangue, n.f. Spéc.
- mangue cultivée, var. mangue greffée, fruit du Mangifera indica Linn. L’arbre fut introduit au début de la pénétration européenne et s’est depuis répandu partout. On tend à distinguer de nombreuses variétés de mangues greffées, pour la plupart introduites à la fin du 19ème siècle par le R.P. Klaine : mangue divine, mangue Martin, mangue Julie, etc. Le Père Klaine cultivait dès 1888, une trentaine d’arbres fruitiers tropicaux dont 12 variétés de mangues greffées [.] (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 8). Il faut avoir recours à l’amabilité des commerçants, [.], pour savoir le nom et l’utilisation des fruits, [.], aperçus parmi le poisson séché, le maïs, l’arachide*, le manioc*, les goyaves*, les mangues, les noix* de kola, les tiges de canne* à sucre. (Rémy, 1987 : 114). Vous découvrirez de chaque côté de la route, les mangues, les bananes* et les ignames* vendus par des jeunes filles du village.(Planète jeunes, supp. Gab., 04-05/1997)
- mangue indigène, V. MANGO*.
- mangue sauvage, V. MANGUIER* SAUVAGE, OBA*. De décembre à février, on ramasse les noix* de brousse tombées sur le sol ainsi que les mangues sauvages (Irvingia gabonensis) dont les amandes servent à préparer le " pain* d’odika " ou chocolat* indigène. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 9). L’odika* ou ndok* est le fruit de l’acacia, qui ressemble à la fois à la mangue sauvage et, comme goût, au chocolat*.(Rémy, 1987 : 244).
- mangues, (pluie des ---- ),V. PLUIE* DES MANGUES.

manguier, n.m. Spéc
- manguier [cultivé], (Mangifera indica Linn.). Grand arbre introduit de la fam. des Anacardiacées, cultivé pour ses fruits et notamment pour les variétés greffées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 58). Les petits rues, au milieu des bougainvilliers*, des grands manguiers qui m’offrent leurs fleurs en vrac.(Brouillet, 1972 : 43). Il dansa les manguiers pesants et dorés, les avocatiers* surchargés, les cases* pleines de couples. (Okoumba-Nkoghe, 1989 : 9). Arrivée à la hauteur d’un gros manguier, S.D. voit surgir deux individus de l’obscurité.(L’Union, 15/07/1993). Même en ville, la végétation est reine puisque l’on trouve à foison bougainvillées*, hibiscus*, palmier*, cocotiers*, manguiers et bananiers* au pied des maisons !(Elsener, 1997 : 169)
- manguier greffé, Variété de manguier à laquelle une greffe permet de produire des fruits de bien meilleure qualité du point de vue du volume, de la chair et du parfum. Il existe un nombre assez important de variétés greffées, pour la plupart introduites à la fin du siècle dernier par le R.P. Klaine. On y comptait [sur l’île de Nendé] en date du 31 décembre 1944 : 101 orangers* à fruits doux, 136 mandariniers*, [.] ; 54 arbres*-à-pain ; 19 manguiers greffés, 45 manguiers* sauvages (Irvingia gabonensis) [.].(Raponda-Walker, 1998 : 239).
- manguier sauvage, (Irvingia gabonensis Baill.). Grand arbre de la fam. des Irvingiacées à forts accotements, qui donne un fruit très fibreux et assez amer. C’est avec l’amande oléagineuse de ce fruit que l’on prépare le pain* d’odika ou chocolat* indigène. Le bois de cet arbre, très dur et blanc-rosé est utilisé pour la grosse charpente. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 207). Au milieu du chantier se dressait un manguier sauvage vieux de cinq cents ans.(Dedet, 1984 : 41). [.] quelle splendeur, quelle saveur en ces palmiers*, en ces palmeraies*, en ces manguiers sauvages où chantait l’oiseau de la nuit ! (Okoumba-Nkoghe, 1989 : 1). Ce condiment, [: l’odika*], consommé dans la quasi-totalité des provinces* du pays, provient d’un fruit donné par un arbre appelé manguier sauvage très répandu dans les forêts denses d’Afrique [.].(L’Union, 19/11/1991). Les oléagineux sont représentés par le manguier sauvage dont les amandes écrasées et mises en aggloméré constituent le " chocolat* indigène ".(Meyo-Bibang, Nzamba, 1992 : 47).
SYN. : andoc/ andok*/andokh (fang), chocolatier*, oba* (du mpongwé).

manian, n.f..MAGNAN*.Les grosses fourmis, dites manians sont capables de dévorer n’importe quel homme ou gros animal attaché sur leur passage.(Merlet, 1990 : 51, note 1).

manière pour blanc, n.f. Dispon., oral, basilecte, fam. plaisant.Habitude des blancs, façon de faire des Européens. A quoi bon cultiver dans un pays où tout est à votre portée ? Cette " manière pour blanc " qui consiste absolument à vouloir travailler, quelle drôle d’idée quand même ! (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 31).
LOC. : manière blanc (faire *---- ).

maniguette,n.f. Spéc.
- maniguette, n.f. V. MALAGUETTE*.
- maniguette batarde, n.f.V. FAUX* CAMPHRIER. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 427)

manille, n.f.V . BRACELET* DE PIED.

manioc, n.m. Spéc.
- n.m.(Manioc esculenta). Plante de la fam. des Euphorbiacées, très utilisée dans l’alimentation. On distingue localement le manioc doux = matadi* et le manioc amer = bakongo*, qui, comme leurs noms l’indiquent ont été introduits du Brésil par le Congo. Le manioc-fétiche est un arbuste à développement plus considérable qui produit des tubercules blancs et est consacré au fétiche-protecteur des villages. Là-bas dans le forêt travaillée par les hommes, des hordes de sangliers* ravageaient les plantations* de manioc [.].(Ndong Ndoutoume, 1983 : 75). Un joueur de tam-tam* doit être heureux, même quand il grille son bout de manioc sur la braise !(Ibid., 1983 : 99). Ration journalière : _ pain à 0 fr. 50 ; riz ou manioc ; viande fraîche ou poisson frais, ou poisson sec ou fumé.(L’Union Magazine, 06/1987 : 25). Le manioc cultivé partout, est destiné à la consommation locale Il constitue la base de l’alimentation.(Meyo-Bibang/ Nzamba, 1992 : 44). [.] certains produits de première nécessité tels que le manioc, la banane, les légumes, le poisson fumé.(L’Union, 03/09/1992). Le manioc se consomme en feuilles (cuites et hachées) ou en bâton* (nettoyé, râpé, malaxé, emballé et cuit).(Elsener, 1997 : 173).
- manioc rouge, n.m.(Euphorbia pulcherrima De Wild.). Arbuste d’ornement de la fam. des Euphorbiacées, aux bractées rouges ou lilas. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 :167). Parmi ces plantes ornementales, il y a notammment [.] l’euphorbe flamboyante ou manioc rouge. (Raponda-Walker, 1998 : 241).
SYN. : euphorbe* flamboyante.
- manioc (farine de ---- ), n.f.V. FARIGNA*.
- manioc, (bâton de ---- ), n.m.V. BATON*. Sorte de pain de manioc. Awu avait apprêté plusieurs mets : du poisson fumé dans la pâte de graines de concombres en paquet*, des crevettes aux arachides*, quelques bâtons de manioc [.].(Mintsa, 2000, 50).
- manioc, (avoir du ---- sur la planche), loc.verb. Dispon., lettrés, plaisant.Avoir du pain sur la planche. Rénover toutes les infrastructures ? Eh bien nous avons du manioc sur la planche !(Ingénieur, Port-Gentil, 1994).

manolo, n.m. Dispon., oral, argot urbain.Mec. C’est l’histoire d’une nana qui va se faire raïcer* par 2 manolos.(BD Boom, 1999 : 34).

manyan, n.f.V. MAGNAN*. Plus tard, elle a vu les chimpanzés* utiliser des branches très longues pour " piéger " les fourmis* safari, ou manyans, de loin afin d’éviter de se faire attaquer par le gros de la troupe.(Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).

mapandèse, n.f. Dispon. oral, argot urbain, péj.Loubarde. Fille qui habite un bidonville.Une mapandèse ? C’est une fille qui vit dans les bas-quartiers inondés pendant la saison* des pluies.(Jeune, Port-Gentil, 1994).

mapan’s, var.map’ans, mapanes,n.m.pl. Argot des jeunes (abrév. de " matitis "), oral, argot, fam. péj.
- Quartiers pauvres, bidonvilles. Rambo qui est quelque part dans les map’ans de Cocotiers. (Ndong Mbeng, 1992 : 35). Tant qu’on ne rompra pas avec le principe " on prend les mêmes et on recommence ", on ne découvrira jamais les nombreux talents qui moisissent dans les mapan’s. (Le Progressiste, 05/05/1997). Issus pour la plupart des " mapanes ", c’est-à-dire les bidonvilles ou matitis* de Libreville, les jeunes ont décidé de placer ce " mal-vivre " au cœur de leur création artistique.(Planète jeunes, supp. Gab., 10-11/1998). [.] un rap qui dénonce la paupérisation galopante dans les mapanes, les disparités sociales, les bavures policières, l’infidélité, etc… ((Ibid.)
DER. : mapandèse*
SYN. : matiti*.
- Piste*. Raccourci. Un mapane, c’est une piste* qui traverse un quartier.(Etudiant, Libreville, 1999). J’ai pris un mapane, un raccourci, c’est pour éviter le goudron*.(Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : coupé*-cloué.

mapapes, n.m.pl. Dispon., oral, habitants de Mayoumba.Sandales. Il y a un mot à Mayoumba pour désigner les sandales. On appelle ça " mapapes " qui vient du mot espagnol " sapato ".(Enseignant, Libreville, 1999).
SYN. : jésus* christ.

maquillage, n.m.
- n.m. Fréq., oral, peu lettrés.Produit destiné à éclaircir une peau noire. Le maquillage sert à t’éclaircir la peau. Avec ces produits, ta peau devient plus blanche. (Mère de famille, Libreville, 1997).
SYN. : ambi*.
LOC. : maquillage* (faire du ---- ).
- maquillage, (faire du ---- ),loc.verb. Fréq., oral, peu lettrés.V. MAQUILLER* Beaucoup de femmes aiment faire du maquillage. Je ne comprends pas pourquoi elles veulent avoir une peau blanche.(Jeune, Port-Gentil, 1994). Elle ressemble à une blanche*.Elle fait du maquillage.Lycéen, Port-Gentil, 1995).

maquiller, (se ---- ), v.pron. Fréq., peu lettrés.S’éclaircir la peau avec des produits cosmétiques. Tu as vu comment Gisèle est devenue ? Elle se maquille, sa peau noire là* est trop claire à présent.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : frotter* l’ambi, maquillage* (faire du ---- ).

maquis, n.m.
- Fréq., oral surtout, fam.Petit restaurant bon marché où l’on peut manger des plats africains et éventuellement danser. En boîte, au maquis, tout le monde ne se trémousse plus qu’au rythme de " Passi ", " Fely ", " Muendu ", " Mule ".(Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1996). Face à la galerie marchande, de petits restaurants de type " maquis " offrent une halte agréable que l’on désigne sous le nom évocateur de " bord de mer " [.] (Caparros, 1997 : 92). C’est une petite bourgade où l’on trouve des " maquis " pour se restaurer, un mini marché et la pharmacie de garde [.]. (Ibid., 1997 : 96). Plusieurs maquis dans la ville proposent brochettes et plats africains. (Ibid., 1997 : 117). [.] vente de boissons fraîches et alcoolisées et autres denrées importées, dans des " bistrots " et des " échoppes ", et la restauration locale (" à la braise ", dans les " maquis " et autres " boui-boui ").(Misamu, 09/06/1997).
- Fréq., oral surtout, fam. Grêve. Le syndicat des postiers menace de remettre ça ! [.] Ce constat d’inégalités criantes favorise donc l’acrimonie des synapostaliens qui se disent prêts à reprendre le chemin du " maquis* " si les résolutions du Conseil d’administration du 21 de ce mois ne leur sont pas favorables.(L’Union, 12/07/1993).
- Dispon., oral, argot estudiantin. Grande période de révision avant l’examen des étudiants en médecine. Demain, c’est le début du maquis, tous les étudiants en médecine vont commencer à réviser.(Etudiant, Libreville, 1999).

marabout, n.m. Fréq, oral surtout, mélior.Musulman réputé pour ses pouvoirs magiques de devin et de guérisseur. Mais parfois, s’ajoute l’idée d’escroquerie. V. TRUAND*-MARABOUT. Quant à la sorcellerie*, elle a ses modes, comme ailleurs, et le " grand marabout originaire du Sénégal-Casamance " était aussi apprécié ces dernières années à Libreville qu’à Paris (Gaulme, 1992 : 157). Les comploteurs, toujours selon le journal, seraient allés trouver un marabout dans un village pour lui faire part de leur projet [.].(L’Union, 30/10/1996).
DER. : marabouter*, maraboutisme*.
COMP. : truand*-marabout.

marabouter, v.tr. Fréq. oral surtout, péj.
- A l‘actif.Recourir aux services d’un marabout pour pour se protéger ou (plus souvent) pour nuire à qqn. On dit que les footballeurs maraboutent avant les matchs.(Lycéen, Libreville, 1994).
- Au passif.Etre la victime d’une pratique magique maléfique. Désormais, les listes électorales sont clandestines. De peur qu’elles ne soient maraboutées par les Bûcherons*, Bongo et ses gens se les gardent sous les aisselles, pour les sortir le seul jour des élections [.]. (Le Bûcheron, 11-17/12/1996)

maraboutisme, n.m. Fréq., oral surtout, péj.Pratiques et sciences du marabout. Et très souvent, il se sert de plusieurs subterfuges pour pénétrer la communauté autochtone : maraboutisme, charlatanisme* [.]. (Misamu, 17/03/1997).

maringouin, n.m.V. FOUROU*. Dès l’arrivée, nous eûmes à souffrir d’un nuage de maringouins, sortes de moustiques microscopiques qui piquent comme des enragés et qu’on ne peut apercevoir.(Coffinières de Nordeck, 1872-1873, in Merlet, 1990 : 233).

marâtre,n.f. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, pas forcément péj. (Pour un enfant), autre épouse que la mère, dans une famille polygame. Elle me fait penser à ma défunte marâtre. (Allogho-Oke, 1985 : 123). Ma mère était à Port-Gentil, on l’avais affectée*. Je suis restée avec ma marâtre de longues années.(Jeune, Libreville, 1998, in Pambou, 1999).

marche du mort, n.m.Spéc.Cérémonie du Bwiti, au cours de laquelle, le défunt est censé se lever et marcher jusqu’à sa propre tombe. Dans certaines circonstances, pour donner aux profanes, une plus haute idée du Bwiti*, on simulait une " marche du mort ".Un des initiés soulevait le cadavre sur son dos, se couvrait de la tête aux pieds de folioles de palmier tresséesde manière à ne laisser voir que le visage du défunt, en se ménageant à lui même une petite ouverture pour voir sans être vu.(Raponda-Walker/ Sillans 1983 : 113).

marcher, (faire ---- le mort), loc.verb. Spéc.Dans le bwiti*, assumer le rôle de l’initié qui sait comment donner l’impression que le mort va seul vers sa propre tombe. Au Bavongo, chez les Mitsogho surtout, seul le commun des mortels est conduit au cimetière accroché à une perche. Au rang de N’Dinga, le cadavre s’y rend par ses propres moyens. Mais qui, en la circonstance, a le pouvoir de faire " marcher le mort " ?(Dedet, 1984 : 194).

margouillat,n.m. Spéc.(Agama agama). Sorte de gros lézard. [.] j’apprenais que si le margouillat, qui est un gros lézard tricolore, se moquait du dindon, c’est que l’arbre n’était pas loin [.].(Georgy, 1992 : 79). Nous voyons des rats par dessus, au bord, des margouillats sur les murs, des gens qui mangent.(Le Cri du Pangolin, n°13/14, 1994).

mariage coutumier, var.mariage à la coutume, n.m. Usuel.Mariage célébré selon la coutume locale et non enregistré à l’Etat civil. Je savais par les récits d’autrefois combien étaient embrouillés, fertiles en chamailleries, ridiculement coûteux, au jour le jour, les mariage " à la coutume ".(Dedet, 1987 : 244). Le mariage " coutumier " ? J’ai beaucoup hésité mais j’ai su l’éviter, provisoirement, en invoquant la magie.(Dedet, 1987 : 245). Nés de mariages coutumiers, ils bâtirent leur fortune sur une tradition que respectaient les Européens.(L’Union Magazine, 06/1987 : 34). De la cuisine à la danse, en passant par la fabrication d’objets d’art et l’organisation du mariage coutumier, les Oyemois* ont su conserver leurs traditions, les transmettant d’une génération à l’autre.(Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1996).

marié à la coutume, (être ---- ), loc.verb. Vieilli.Etre marié selon la coutume locale et donc sans que l’union soir enregistrée à l’Etat civil. Et ce que Marie Isaac — ma mère — tenait à m’expliquer, c’est qu’une fois marié " à la coutume " avec Esonguérigo, Isaac — son propre père — aurait souhaité, dans un premier temps, reconnaître ses deux enfants.(Dedet, 1984 : 29).

marier, v.tr. Fréq., oral, basilecte.Epouser. Mon fils a marié la fille là* l’année dernière (Planteur, Bifoun, 1997). Mon oncle va marier une fille de son village ces vacances.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

marigot, n.m. Usuel.Point d’eau plus ou moins stagnante de quelque importance: mare, rivière, ruisseau...Devant nous des savanes coupées de marigots.(Brouillet, 1972 : 120). Le voici donc, ce Gabon de forêts et de rivières, dans l’écheveau de ses lianes, dans le clair-obscur de ses torrents et de ses marigots.(Dedet, 1984 : 17). Quant aux deux amants, ils prirent une autre piste*, plus longue, qui devait les mener à un marigot [.].(Okoumba-Nkoghe, 1989 : 54-55). Mais elles [: les cabanes] enserrent le reste de la ville et s’infiltrent dans ses moindres recoins, le long de marigots de moins en moins propres.(Gaulme, 1992 : 158). Chaque caïman* a son marigot.(L’Union, 27/09/1992). Sur le rivage encombré de grumes, entrecoupé de rivières et de marigots, on est sans cesse à l’affût de nouvelles découvertes.(Caparros, 1997 : 84).

marlin [bleu], n.m. Spéc.(Makaira nigricans Lacepède). Très gros poisson migrateur océanique de la fam. des Istiophoridae, très recherché pour la pêche sportive. Le marlin bleu est l’un des plus grands marlins, il atteint 400 cm de long.(Seret/ Opic, 1981 : 350). Espadons*, voiliers*et autres poissons se rencontrent à 30 minutes du centre de pêche sur le plateau continental. Les marlins se trouvent au large sur un haut fond à 1h30 de mer.(Le Cri du Pangolin, n°15, 1995).

marmite, n.f. Vx.Nom porté par un groupe d’hommes de la secte secrète des hommes*-léopards montrant l’importance de la convivialité dans les rituels. Ces gens-là se groupaient par " marmites ", et, bien que le terme soit cocasse, c’était cependant là l’expression employée : - " Avez-vous un chef de marmite ? " - " Oui, c’est Bouala qui est à la tête de notre société ; il est écouté et les autres font tout ce qu’il commande ". Tel était l’un des classiques interrogatoires des hommes*-léopards que l’on capturait encore vers 1901.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 182).
COMP. : société* de marmite.

marmitée, n.f. Dispon.Contenu d’une marmite, ce qui implique une grande quantité de nourriture.Si, avant les séances du Bwiti*, les adeptes s’imposent quelques privations [.] il est de règle de faire ripaille le lendemain : des platées de bananes*, taros*, ignames* surtout du cassada*, des marmitées de viande et de poisson.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 210).

marouette noire, var.marouette d’Afrique, n.f. Spéc.(Porzana marginalisHartlaub). Petit oiseau de la fam. des Rallidae, brun et gris. (Serle/ Morel, 1988 :59).

martin-chasseur, n.m. Spéc.Oiseau de la fam. des Alcedinidae qui consomment insectes ou petits vertébrés et nichent dans de profonds terriers qu’ils creusent eux-mêmes. On distingue localement le martin—chasseur marron (Halcyon badia Verreaux) au chant sifflé mélancolique et au plumage contrasté: marron-roux (tête et dos), bleu (ailes), blanc (dessous), rouge (bec) ; le martin-chasseur à tête grise,(Halcyon leucocephala Müller) migrateur afrotropical, dos et épaules noirs, ailes bleues, ventre châtain, poitrine beige, pattes et bec orange, queue assez longue ; le martin-chasseur à poitrine bleue (Halcyon malimbica Shaw) forestier : tête et poitrine bleue, calotte grise, ailes et épaules noires, rémiges bleues, croupion bleu-vert, gorge et ventre blancs, bec bicolore rouge et noir ; le martin-chasseur du Sénégal (Halcyon senegalensis Linn.) bleu et gris avec bande noire sur les couvertures alaires ; le martin-chasseur pygmée = martin-pêcheur* pygmée (Ceyx pictus Boddaert), très petit et qui ressemble au martin- pêcheur* huppé à l’exception de la huppe, du ventre roux et des côtés de la tête lavés de violet. (Christy/ Clarke, 1994 : 82-83).

martinet, n.m. Spéc.Oiseau chasseur d’insectes en vol, aux longues ailes étroites, au petit bec aplati, court et large, aux pattes courtes et faibles. Il ne perche pas. Fam. des Apodidae. Outre le martinet noir, migrateur européen, on distingue localement : le martinet de Sabine= martinet épineux de Sabine (Chaetura sabini Gray), blanc et noir ; le martinet de Cassin = martinet épineux à ventre blanc (Chaetura cassini Sclater) ; le martinet d’Ussher (Telacanthura ussheri Sharpe) ; le martinet des palmes = martinet des palmiers qui vit dans les zones anthropisées (Cypsiurus parvus Liechtenstein) ; le martinet des maisons = martinet à dos blanc (Apus affinis Gray) ; le martinet cafre = martinet à croupion blanc (Apus caffer Liechtenstein) migrateur afrotropical ; le martinet de Bates (Apus batesi Sharpe), entièrement noir. (Christy/ Clarke, 1994 : 58-60).

martin-pêcheur, n.m. Spéc. Oiseau essentiellement pêcheur et souvent brillamment coloré de la fam. des Alcedinidae. On distingue localement le martin-pêcheur azuré au dos et au croupion d’un bleu étincelant contrastant avec les ailes bleu marine (Alcedo quadribrachys Bonaparte) ; le martin-pêcheur huppé, bleu outremer, oreillons et gorge blancs, dessous orange, très long bec orange (Alcedo cristata Pallas) ; le martin-pêcheur à ventre blanc (Alcedo leucogaster Fraser) ; le martin-pêcheur à tête rousse (Ceyx lecontei Cassin), roux et bleu violet, de très petite taille ; le martin—pêcheur pygmée = martin-chasseur* pygmée ; et le martin-pêcheur géant, très sombre avec un bec énorme (Megaceryle maxima Pallas). Le chant de la fauvette* grise d’Afrique [.] et le cri du martin-pêcheur [.] étaient d’heureux augures.(Raponda-Walker, 1983 : 29). Le retour se fait dans une lumière ravissante qui embellit encore les vols de pélicans* blancs, de martins-pêcheurs noirs ou de pique-bœufs*. (Rémy, 1987 : 145). (Christy/ Clarke, 1994 : 83). Hippopotames*, [.], martins-pêcheurs, bergeronnettes* sont les acteurs permanents de cette fête pour les yeux.(Caparros, 1997 : 109).

masque, n.m. Spéc.
- Masque facial et accessoires pour couvrir entièrement ou partiellement le corps, destinés à être portés par un initié lors de certaines cérémonies traditionnelles. Cet habillement, en fait, représente pour le groupe ethnique qui le possède des valeurs symboliques très importantes pour la compréhension du mystère qu’il représente pour le reste de la population non initiée. Toutes les ethnies ont leurs masques caractéristiques : masque bakota, masque bapounou, masque mpongwé = masque blanc, ... Ils sont alors désignés soit par le nom de l’ethnie, soit par leur couleur dominante, soit reçoivent des dénominations particulières si leur conception est particulièrement originale (par ex. : masque bodi = mvoudi, masque-heaume ngontang, ...) ou bien parce qu’ils sont utilisés dans des cérémonies très spécifiques (masque de danse mbété, masque de l’Okukwé, masque des circoncis*, ...). Au-dessus d’eux s’étalaient les masques, figurant des monstres, dont on ne saurait dire s’ils étaient hommes ou bêtes, ou les deux, confondus, agrandis, déformés, accusant les caractères essentiels en des expressions caricaturales et terrifiantes : buffles géants aux cornes fines rayées de perles, en délicates zébrures ; antilopes [.].(Sondaz, 1946 : 139). R. Sillans estime qu’un masque est toujours la figuration anthropomorphe, la plus ésotérique possible d’un ibambo*, d’une force que les initiés seuls connaissent [.] un masque peut fort bien ne pas être la figuration d’un ibambo* mais alors il correspond certainement à un phénomène qui a sa place dans la cosmogonie locale.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 :142). Il se reprocha d’être né bien longtemps après Tat’ et de devoir attendre l’âge où les masques livrent enfin leurs secrets.(Owondo, 1985 : 8). A Mouila, ce seront des masques Bapounou blancs, à Makokou et plus encore dans les villages situés sur la route de Mékambo, on aura parfois la chance de découvrir un authentique artiste sachant encore faire les masques Bakota recouverts de plaques métalliques, plus traditionnels dans ces villages qu’à Makokou même où les sculpteurs ne sont pas tous Gabonais [.]. (Rémy, 1987 : 257). Les masques blancs, d’allure quelque peu japonaise, si caractéristique de la côte du Gabon (que l’on appelait masques " mpongwè ", il y a un siècle, [.], représentent l’ancêtre féminin, coiffé à l’ancienne mode [.].(Gaulme, 1988 : 76). Le masque caractéristique de la région, répandu chez les Aduma de Lastoursville, les Bandjabi, les Massagbo et jusque chez les Bakota du nord, c’est le mvoudi* ou bodi, formé de plans se coupant à angles droits, diversementcolorés, qui font penser au style cubiste. (Rémy, 1987 : 133). La région de Lastoursville continue à produire le masque bodi des Adouma, en bois peint blanc et rouge entouré de raphia.(Rémy, 1987 : 257). Dans les villages du Haut-Ogooué, les artistes, installés dans le corps de garde*, travaillent encore le cuivre et le fer pour réaliser les masques de danse Mbeté.(Rémy, 1987 : 257). En suivant l’art des musiciens, le visiteur passe insensiblement du temporel au spirituel, de l’univers humain à l’univers cosmique.(Perrois, 1992 : 11). [.] Les statues, masques, poteaux et portes sculptés, les emblèmes de pouvoir, les armes, etc. sont les expressions matérielles des activités du Bwiti. (Perrois, 1992 : 19). Comme dans la plus grande partie du continent africain, les masques jouent un rôle essentiel dans les pratiques culturelles gabonaises. Les Fang sont particulièrement réputés pour leurs masques, tout en longueur, qui, généralement, représentent les esprits des morts venant ainsi participer aux cérémonies des vivants.(Elsener, 1997 : 159-160).
- Initié revêtu de l’ensemble de la vêture qui caractérise le masque. Il devient alors l’incarnation de la symbolique propre à celui-ci.Celui qui porte un masque devient le représentant d’une entité quelconque, non humaine, d’un symbole. La fonction du masque consiste à être, à la fois, un instrument de dépersonnalisation et de personnalisation ; on devrait même dire de transpersonnalisation [.].(Raponda-Walker, 1983 : 143). [.] les masques avaient arpenté la cour de chaque case*. Leurs yeux ayant balayé le sol, jusqu’au moindre de ses ravinements, étaient tombés d’accord : le village était bien lavé*. Alors les masques avaient dansé, tout un après-midi durant, la danse dont le tournoiement du raphia* reflète la vie. Et pour bien montrer que tout en effet était de nouveau vie dans ce village que la mort venait de visiter, les masques allumèrent eux-mêmes les torches de résines au seuil de chaque porte dès que le soleil se coucha.(Owondo, 1985 : 48-49). Des hommes porteurs de torches tentent de l’attirer du côté de l’ébanja*, mais le masque s’approche, s’éloigne, revient et disparaît. (Rémy, 1987 : 188). Lors des danses et des rituels, les masques apparaissent toujours " habillés ".(Perrois, 1992 : 58). Le masque apparaît à l’aube à la suite des cérémonies du Bwiti*, initiation, funérailles, [.]. La couleur blanche rappelle la mort. Souvent, les masques se produisent en groupe en gesticulant et en brandissant des torches d’herbes enflammées.(Ibid., 1992 : 84).
COMP. : danse du masque.
- masques, (danse des ---- ), var.danse de masques, n.f. Spéc.Comportement, gestuelle ritualisés et démarche dansée d’un masque traditionnel lors de la sortie officielle de celui-ci. [.] comment se présente la danse de masques au Gabon ? Dans ces sortes de danses, il n’y a, d’ordinaire, qu’un seul et unique executant, rarement deux, travesti et masqué avec un servant à visage découvert.(Raponda-Walker, 1983 : 141-144). L’Okukwè* est aussi une danse de masque [.]. Selon P. Daney, l’Okukwè* semble être " une manifestation en l’honneur de l’esprit d’un mort vénéré, spécialement réputé, protecteur du village ". [.].(Raponda-Walker, 1983 : 175).

masse d’eau, n.f.V. ROSEAU*-QUENOUILLE.

massette, n.f.V. ROSEAU*-QUENOUILLE.

massigou sauvage, n.m.V. ATANGA*.Atangas* (petits légumes violets de forme oblongue, appelés " atangatié* " s’ils sont cultivés en plantation* ou " massigou sauvage " s’ils viennent de la forêt, que l’on cuit dans l’eau tiède salée ou en paquet sur le fumoir) [.]. (Elsener, 1997 : 173).

matabish, var. matabiche, n.m. Vx, (du portugais " matar o bicho "), péj.Pourboire, pot de vin. Sa sévérité ne demandait autre chose que le matabish. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 100). Après avoir fait étalage de ma culture, je vais vous parler des journalistes qui exigent des matabiches auprès du public pour faire leurs reportages. Cent mille balles pour filmer et passer 10 minutes d’images à la télévision, [.].(L’Union, 24-25/05/1997).

matadi, n.m.Spéc.V. MANIOC*. Variété de manioc doux, très répandue, d’origine congolaise et introduite au Gabon après la première guerre mondiale. Le " matadi " (manioc doux) hâtif a été connu au Gabon par des boutures envoyées à Mgr Martrou, vicaire apostolique du Gabon, par le Frère Gilet, fondateur du jardin d’essais du Kwango, à la Mission* de Kisantu (Congo belge).(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 460).

matata, n.m. Fréq., mésolecte, basilecte, péj.Ennui, querelle, noise, difficulté.Quand il y a " matata " - les histoires comme on dit là-bas à Kin-Malébo — entre deux personnes, notre rôle, c’est de calmer les esprits.(L’Union, 16/05/1993). Je vous l’avais dit une fois, le ballon-là* va provoquer un jour les " matatas " entre nous les Africains... Car tout ce bruit, toutes ces passions, c’est pour être présent en mars de l’année prochaine au rendez-vous des meilleures équipes des nations du continent.(L’Union, 27/07/1993). Alors, pour éviter le bruit, pour éviter des " matatas " avec les gueulards, la " mistration*" fera comme il y a 20 ans : recruter le trop plein des Houssou, Kokou, [.].(L’Union, 07/12/1993).

matchette, n.f.,V. MACHETTE*. [.] une sombre escouade de personnes, [.] se démenaient aux abords de la concession scolaire, brandissant matchettes, haches, gourdins et sagaies.(Allogho-Oke, 1985 : 36).

matelassière, n.m.V. ROSEAU*.

matengou, n.m.pl. (du pounou).V. DITENGOU*. C’est encore une histoire de Punu et de leurs matengous, serait-on tenté de dire ; mais ce qui se passe à Mukabala devrait sérieusement interpeller les pouvoirs publics sur les dangers qui menacent notre environnement naturel.(L’Union, 23/07/1997).

matiti, n.m. Usuel, (des l.loc. " broussailles "), péj.Bidonville, quartier populaire d’habitat spontané. Qu’est ce qu’un matiti ?D’habitude on fait des matitis des quartiers populaires. Mais lorqu’on se veut juste, on dira que les matitis sont des quartiers pauvres, des bas quartiers et de temps à autres on se risquera à les appeler des " sous*-quartiers ".(Ndong Mbeng, 1992 : 9). Il devait être quelque part dans les matitis en train de siroter sa bibine dans les bras d’une nana.(L’Union, 30/09/1992). Une bonne nouvelle pour ces damnés de la terre qu’on rencontre à chaque coin de rue, dans les matitis comme au centre-ville, souvent en tenue d’Adam et Eve.(L’Union, 20/11/1992). [.] les enfants des familles aisées sont sûrs de se voir offrir des cadeaux dignes de ce nom, tandis que ceux des familles démunies, des matitis, [.], fabriqueront comme à l’accoutumée des jouets artisanaux à l’aide de boîtes de conserves vides [.].(L’Union, 27/12/1996).Issus pour la plupart des " mapanes* ", c’est-à-dire les bidonvilles ou matitis de Libreville, les jeunes ont décidé de placer ce " mal-vivre " au cœur de leur création artistique.(Planète jeunes, supp. Gab., 10-11/1998).
SYN. : mapan*.

matos, n.m.V. NDOMBOLO*. Cette nga* sait bouger son matos quand elle danse.(Jeune, Libreville, 1998).

maudire, v.tr. Dispon.Jeter un sort. Envoûter. V. MAUDIT*. Mes parents m’ont maudit en disant que je ne ferai pas d’enfants, ils ont pris* mon ventre.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

maudit, adj. Dispon.Se dit d’une personne victime d’un sortilège. Mon neveu est maudit, c’est normal qu’il puisse échouer* le bac quatre fois et pourtant il a de bons résultats en classe.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

mauvais, adj. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés, mélior. Beau, superbe, splendide, " canon ". [.] et la mauvaise maze suspendue à son bras, il viendra blazer* à la troisième rue, leur matiti*... (Ndong Mbeng, 1992 : 53). Tu as vu les mauvaises fringues de ce type ? (Serveuse, Port-Gentil, 1992). Cette fille là, elle a un mauvais derrière.(Etudiant, Libreville, 1999). T’as une mauvaise paire* ! Tu l’as achetée au marché ? (Peintre en bâtment, Libreville, 1999).
SYN. : méchante*.

mayoumba, (faire ----), loc.verb. Vx, (de l’argot de la coloniale), spéc.Pour un fonctionnaire, quitter l’Administration coloniale et se lancer dans les affaires à son propre compte. Fort heureusement, nous avions rencontré à Libreville deux hommes intéressants : Julliard, qui se disait " parisien de Paris ", et un administrateur* originaire des Landes, Lolé-Laborde, qui venait de faire " mayoumba ". Faire " mayoumba " ? C’était quitter l’Administration pour se lancer dans les affaires.(Dedet, 1984 : 63).

maze, n.f. Fréq., (de l’anglais), oral, argot des jeunes urbanisés.V. DJAG*. [.] et la mauvaise* maze suspendue à son bras, il viendra blazer* à la troisième rue, leur matiti*...(Ndong Mbeng, 1992 : 53). Il est à la chasse des mazes.(Cuisinier, 24 ans, 1994). Donc c’est toi qui drague ma maze ?(BD Boom, n°2, 12/1997 : 20).

mbandja, var.m’bandja, mbanja, n.m. ou f. Fréq., (du mpongwé).Case* principale où se tiennent les réunions collectives, les discussions sur la vie du village, certaines séances de divertissements ou de danses funèbres du bwiti*. V. Corps* de garde. A cette époque, Nkomi pouvait compter plus d’une centaine de cases*, avec sept ou huit mbanjas.(Raponda-Walker, 1910 a : 9). Les séances publiques du Bwiti* [.] — appelé mbandja [.] — qui sert à la fois, de salle-à-manger pour les hommes et de salle de danse pour les adeptes, sans oublier qu’elle est utilisée comme lieu de réunions, comme atelier de travail, palais de justice, chapelle ardente et comme temple.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 195). Deux joueurs de tambour s’installent alors face à face, devant la mbandja, accroupis sur leur instrument, ou jouant de l’obaka*, et commencent à rythmer le chant des danseurs.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 216). ). Le palabre* a lieu devant la grande case* du m’bandja.(Dedet, 1984 : 153). Puisque nous sommes sur le terrain de Dieu, ce ne sera pas un coq-à-l’âne de souligner qu’une cathédrale, une mosquée, un mbandja sont dédiés au Seigneur.(L’Union, 17/11/1988). Dans ce sanctuaire, le mbandja (case rituelle réservée aux initiés), ne sont admis autour du président français que les chefs d’Etat africains francophones.(L’Union, 05-08/10/1992). Ce village est un centre de Bwiti*, on peut y voir un beau mbandja (lieu de culte bwitiste* réservé aux hommes).(Caparros, 1997 : 105). Mbandja, case* commune où les hommes viennent causer, travailler, dormir, fumer, régler les palabres* et… danser.(Raponda-Walker, 1998 : 56, note 26).

mbandza, n.m V. MBANDJA*, CORPS* DE GARDE. Deux bâtiments annexes, un préau et un " mbandza " (hangar traditionnel) construit au milieu du jardin, servent d’ateliers de création.(Planète jeunes, supp. Gab., 02-03/1999).

mbanja, n.m.V. MBANDJA*. Certaines séances de divertissement ou de danses funèbres sont publiques et ont lieu dans le temple du Bwiti* ou mbanja.(Caparros, 1997 : 38).

mbé, n.m. Spéc., (du fang).Tambour traditionnel à pieds et à membrane unique. On le fait retentir à mains nues. Il convient d’ajouter encore l’osomba* des Mpongwè ou mbè des Fang : c’est un tambour à pieds muni d’une seule peau, sur laquelle on frappe à mains nues, debout, [.] . (Raponda-Walker, 1983 : 72). Les instruments de la musique fang se sont aussi mieux conservés, les harpes mvet* et engomi*, les tambours nkul*, mbé et ngom*, le xylophone médzang*, etc. Dans la mesure où ces objets n’étaient pas directement les expressions symboliques des cultes. (Perrois, 1992 : 22). Les Fang ont plusieurs sortes de tambours, des tambours " parlants ", Nkul, pour émettre des messages selon des tonalités codées et des tambours de danse à membrane, Mbé*.(Perrois, 1992 : 50).
SYN. : osomba*, tambour* de danse.
ANTON. : nkul*, tambour* parlant.

mbébame, n.m. Spéc., (du fang).(Gambeya [chrysophyllum subnudum] Baker). Arbre moyen de la fam. des Sapotacées aux fruits à goût de litchi. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 391). [.] un garde-forestier qui vous montrera les différentes espèces d’arbres et leurs vertus : [.] le mbebame ou acajou* du Gabon [.].(Elsener, 1997 : 33).

mbèmbè, var. mbè-mbè, adv. Dispon., (du fang "éternel"), oral surtout.Eternellement. Par extension, tout à fait bien. Avant 7h00 et 14h00, le Blanc* est là devant le portail, " mbé-mbé " pour contrôler qui vient* à l’heure, qui vient en retard.(L’Union, 8/11/1988). Alors ? C’est clair, la démocratie se porte mbèmbè chez nous.(L’Union, 19-20/10/1996).

Mbeng, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés La France. Pour mes études, j’aimerais aller à Mbeng.(Jeune, Libreville, 1994).
DER. : mbenguiste*.
SYN. : Boule* [Mich].

mbenguiste, n.m. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés.Personne qui vit ou qui a vécu en France. Un mbenguiste, c’est quelqu’un qui a été à Mbeng, c’est-à-dire en France.(Jeune, Libreville, 1994). Regarde-le ! Il veut passer pour un mbenguiste !(Lycéen, Lambaréné, 1996).
SYN. : parisien*.

mbolo, var.m’bolo,n.m.(du fang, du mpongwé, et d’autres l.loc.)
- Bonjour ! Salutation à un arrivant. M’bolo, Monsieur Jean-Claude ! (Brouillet, 1972 : 292). Partout on entendait des interpellations, des mbolo [.]. (Nguimbi Bissielou, 1993 : 20). Mbolo, madame, je voudrai un timbre s’il vous plaît.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
- Mbolo, var.M’bolo, Supermarché m’bolo, n.m. Fréq. Nom du supermarché de Libreville. [.] le Bd Bongo à trois voies, qui traverse la ville jusqu’à l’autoroute et prend le départ devant le Ministère des Affaires étrangères, s’arrêtait alors à M’bolo, le premier hypermarché de la ville. (Rémy, 1987 : 161). La fête commence à Mbolo. Si vous vous reconnaissez sur cette photo, vous avez gagné un bon d’achat de 20 000 F. (L’Union, 23/11/1988). [.] les pouvoirs publics [.] brisent progressivement les structures anciennes du commerce, en permettant l’ouverture dans les plus grands centres urbains du Gabon des supermarchés de type Mbolo [.].(L’Union, 29/11/1988). Mbolo " (avec ou sans apostrophe) : signifie " bonjour " en fang, myéné et en autres langues bantu*. C’est aussi le nom du supermarché de Libreville !(Elsener, 1997 : 158).
LOC. : poulet* M’bolo.
- m’bolo, (poulet ---- ), n.m. Dispon., argot urbain, jeunes, péj Par référence au Supermarché où l’on vend des poulets plumés, présentés cuisses à l’air, femme à la sexualité débridée. Nom de supermarché d’alimentation [.], " Supermarché M’bolo ", où l’on vend des poulets plumés et cuisses à l’air. (Dedet, 1984 : 452). Ici, on appelle " Poulet M’bolo " : toute femme africaine à la sexualité un peu exubérante.(Etudiant, Libreville, 1996).

m’boloko, n.m. Spéc.(du mpongwé).Siège traditionnel du chef à l’intérieur du corps de garde*. Le chef Mandja est au fond  de la salle,à contre-jour, élégamment assis sur son m’boloko.(Dedet, 1984 : 133).

mbome, n.m.V. BALLES*. Allonge le mbome sans faire histoire* !(BD Boom, n°2, 12/1997).

mbongo, n.m.V. BALLES*. Ici, si tu n’as pas de mbongo, tu ne peux rien faire.(Fonctionnaire, Libreville, 1997).

m’boumba, var.mbumba, n.m., Dispon.,(du mpongwé).
- Serpent de couleur rouge. Mais on prétend dans mon dictionnaire qu’il n’y a pas de m’boumba au Gabon. Il n’y aurait même pas de boa*.(Dedet, 1984 : 212).
- Fétiche* prenant la forme d’un serpent de couleur rouge du même nom ou d’un crâne de panthère. Mbumba, selon l’ancien Supérieur de Saint-Martin des Apindjis était un serpent de couleur rouge qui, à force d’incantations, avait acquis des vertus magiques. Pour Joseph Coignard, mbumba, c’était aussi un crâne de panthère.(Koumabila-Ambougavé, 1993 : 10)
DER. : mbumba* bwiti.

mboundou, var.mbundu, n.m. Spéc. (du mpongwé).  (Strychnos icaja Linn.). Arbuste sarmenteux de la fam. des Loganiacées dont l’écorce est utilisé comme poison d’épreuve dans les ordalies. Ayant confié les prisonniers à la foule, il [: le sorcier*] se retire pour préparer le mboundou, breuvage à base d’un arbre vénéneux appelé nkassa*.(Sondaz, 1946 : 142). De là l’importance des pratiques destinées à provoquer la mort ou à établir la culpabilité, depuis l’autopsie jusqu’au poison* d’épreuve obtenu à partir d’un strychnos appelé mbundu [.]. (Ambouroue-Avaro, 1981 : 77-78). En 1858, Paul Belloni du Chaillu relate le cas de trois femmes accusés par un nganga* d’avoir causé la mort d’un homme : elles furent contraintes de boire le mbundu. (Raponda-Walker, 1983 : 100). [.] Bingolou et ses coaccusés avaient dû boire le poison* d’épreuve [.].Bingolou étant tombé en buvant sa dose de mboundou [.].(Raponda-Walker, 1998 : 89).
SYN. : akasa*, bilon*, poison* d’épreuve.

mboute-mboutiste, n.m. ou f.
- n.m. ou f. Fréq., oral, argot urbain Personne qui a mauvais goût, qui manque d’élégance. Si t’as pas la sape*, t’es un mboute-mboutiste.(Etudiant, Libreville, 2000).
LOC. : être mboute-mboutiste.
ANTON. : sapeur*.
- mboute-mboutiste, (être ---- ), loc.verb. Fréq., oral, argot urbain. Manquer d’élégance. Avoir mauvais goût. Il est mboute-mboutiste, comment veux-tu qu’il trouve du travail. La sape*, c’est important.(Etudiante, Libreville, 1999).
ANTON. : être bossé*, être poncé*, régler*, saper*.

mboutisme, n.m. Fréq., oral, argot urbain.Fait de manquer d’élégance, de goût. Le mboutisme, c’est le contraire du réglage*. C’est quand tu sais pas assortir tes vêtements par exemple.(Etudiante, Libreville, 2000).
DER. : mboute-mboutiste*.
ANTON. : réglage*, sape*.

mbudi, var. mboudi, n.m. Spéc.Instrument de musique traditionnel utilisé pour l’intronisation d’un chef et constitué d’une trompe en ivoire. F. Hagenbucher fait mention du Mbudi, trompe d’appel en ivoire, provenant de la région du Mayombe [.]. Cet instrument était utilisé [.] en particulier pour l’intronisation des chefs* (Perrois, 1992 : 32).

mbumba, n.m. V. M’BOUMBA*. Le RP Joseph Coignard mentionne un autre fétiche appelé " mbumba ", sur lequel reposaient les ossements des ancêtres et la statue Bwété*.(Koumabila-Ambougavé, 1993 : 10).

mbundu, n.m.V. MBOUNDOU*.

mébimengone,n.m. Spéc., (du fang " des seins de jeune fille ").(Omphalocarpum procerum ?). Arbre moyen de la fam. des Sapotacées, couvert toute l’année de fruits bruns semblables à une miche de pain et de la grosseur d’une tête d’homme, (d’où le nom fang), poussant sur de petits renflements du tronc ou de grosses branches. (White/ Abernethy, 1996 : 156).

méchant, adj. Fréq., oral, argot des jeunes urbanisés, mélior.Beau, superbe. Tu as une méchante coupe !(Peintre en bâtiment, Libreville, 1999). Je suis naze* de cette fille et de son méchant bodge*.(Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : mauvais*.

mèche, n.f. Fréq. Postiche rajouté aux cheveux pour réaliser certaines coiffures. Cette coiffurenécessite l’utilisation de cinq mèches.(L’Union Magazine, 06/1987). A la veille des fêtes, toutes les filles ont des mèches dans les cheveux.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

médecine traditionnelle, var.médecine africaine, n.f. Usuel, mélior.Science thérapeutique des guérisseurs traditionnels qui s’appuie principalement sur la pharmacopée locale. La médecine traditionnelle est très respectée et les malades mettent souvent en concurrence le médecin de la ville avec le guérisseur* ou " tradipraticien* ", jaloux détenteur de ses secrets.(Elsener, 1997 : 159). [.] la médecine traditionnelle qui se voit enfin reconnue comme un outil essentiel de la santé de tous.(L’Union, 23/09/1992).

médecinier, var.médicinier,n.m. Spéc.
- médecinier, n.m.V. PIGNON* D’INDE.  (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 169).
- médecinier des Barbades,n.m.(Jatropha multifida Linn.). Arbrisseau introduit, de la fam. des Euphorbiacées, plante d’ornement à cause de ses fleurs écarlates, disposées en ombelles. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 169).
SYN. : arbre* au corail, noisetier* du diable, noisetier* de sorcière.

médicament, n.m.
- n.m. Usuel, mésolecte, basilecte,réparation traditionnelle à base de plantes confectionnée par le guérisseur*, le féticheur*, le tradipraticien*, le marabout* : potion, drogue, poudre, talisman...Petit paquet aplati renfermant du charbon de bois en mélange avec des " simples ", de petits cailloux, des bouts de bois, qui augmentent l’efficacité du " médicament ". (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 84). La préparation du talisman dure deux jours, et, le lendemain, on procède à la distribution du " médicament ", selon l’expression employée. Chaque village en reçoit un paquet que le chef ira répandre dans les plantations dont elles dépendent, après quoi, défense absolue est faite aux femmes d’aller dans leurs plantations cinq jours durant.(Ibid.,1983 : 95). Le respect des vieux* - et des vieilles femmes — tient pour une grande part à la crainte qu’inspire leur savoir, réel ou supposé, en matière de fabrication de " médicaments ".(Pourtier, t.1, 1989 : 154). [.] c’est la transformation, grâce à un médicament d’un homme en bête, non pas la transformation pure et simple de l’homme en bête, mais le passage de l’âme humaine dans le corps de la bête qu’elle est alors censée commander.(Raponda-Walker, 1998 : 110). — " Attention il y a le médicament sur l’arbre, ne prends pas les goyaves. " - " C’est quoi le médicament ? " - " Le médicament ? C’est une bouteille sur l’arbre avec une préparation à base de piments pour empêcher les vols ".(Cadre supérieur, Libreville, 1998). L’ambi*, c’est un médicament* pour un peu brunir*, une crème pour brunir, pour avoir une peau blanche. On dit frotter l’ambi.(Informaticien, 23 ans, Libreville, 1999).
LOC. : faire médicament.
- médicament, (faire ---- ), loc.verb. Fréq., mésolecte, basilecte. Fabriquer un fétiche*, une potion, une drogue magique, ou un remède traditionnel. Et le meurtrier-rituel, questionné, poursuivait son récit en expliquant qu’il avait enlevé la cervelle de la victime et qu’il allait se disposer à " faire médicament " avec des morceaux de chair prélevés sur le cadavre.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 182).

médzang, n.m. Spéc., (du fang).Sorte de xylophone instrument de musique traditionnel. Les instruments de la musique fang se sont aussi mieux conservés, les harpes mvet* et engomi*, les tambours nkul*, mbé* et ngom*, le xylophone médzang, etc. Dans la mesure où ces objets n’étaient pas directement les expressions symboliques des cultes.(Perrois, 1992 : 22).

mégaloglosse, n.m. Spéc.Megaloglossus woermanni Pagenstecher). Petite chauve-souris brune à collier blanc et à langue démesurément longue. (Dekeyser, 1955 : 108).

mélanger, v.tr. Dispon.Confondre. Un certain Marc prendra la parole pour faire une plaidoirie demandant au magistrat de ne pas mélanger tous les avocats. Car, croit-il, les savants de son genre ne font pas partie de la racaille [.].(La Griffe, 10/07/1998).

mélipone,n.f.V. MOUCHE* A MIEL.On y [dans un arbre] trouve également des nids de petites mouches à miel* ou mélipones. (Raponda-Walker, 1983 : 90).

membrurier, n.m. V. LILAS* DU GABON.

même, (pron.pers.+ ---- + là bas) !, loc.exclam. Dispon., oral, argot, fam.(Adressé à une personne qui refuse tout conseil), tant pis pour toi ! (tant pis pour vous !). Tu ne veux pas écouter ton frère ? Toi même là bas ! (in Moulanga, 2000) .

même père-même mère, var.même père et mère, loc.inv. Fréq., oral.Se dit des frères et sœurs qui possèdent des géniteurs identiques. Les enfants issus d’un même père et mère s’entendent mieux que lorsqu’ils sont issus de deux mères.(Etudiant, in Mbah/ Soumaho, 1996 : 97). Marie et moi sommes même père-même mère, Lili, elle, a le même père que nous mais pas la même mère.(Collégienne, Lambaréné, 1997). C’est mon vrai frère, même père, même mère ; Paul, lui, c’est mon frère* du village.(in Moulanga, 2000).

ménagère, n.f.
- Euphémisme, vx.Pour un Européen, compagne noire à laquelle il est uni,pour un séjour ou plusieurs, par un mariage* coutumier. Ils sont tous mariés ou en popote* avec des Gabonaises de ma race. Leurs ménagères, comme on dit ici.(Brouillet, 1972 : 54). Jean-Marie Isaac, arrivé en Afrique à la fin du siècle dernier, a pris une noire " à la coutume* " - à peine mieux que ce qu’on appelle une " ménagère " maintenant — en la personne d’Esonguérigo, ma future grand’mère. Ils ont vécu ensemble plusieurs années. Ils ont fait deux petits " mulâtres* " - c’est le terme que l’on employait alors.(Dedet, 1984 : 25). [.] aux métis*, qui s’étaient multipliés avec l’habitude des commerçants et des administrateurs de prendre femme ou " ménagère " (c’est alors une sorte de mariage coutumier* non officiel, le temps du séjour) [.].(Gaulme, 1988 : 109). Les femmes de la côte cherchaient manifestement à avoir des relations individualisées avec les Blancs* de passage : les " ménagères " de l’estuaire où d’ailleurs en témoignent, mais plus encore l’aventure amoureuse, au sens le plus profond du mot, arrivée à l’explorateur anglais Winwood Reade au Fernan-Vaz, vers 1860.(Gaulme, 1992 : 186).
- Usuel. Actuellement, femme de ménage, bonne à tout faire. Le président du conseil d’administration et [...] très touchés par le décès survenu le [.] de Mme X, ménagère au département entretien général.(L’Union, 12/11/1988). [.] fruit du vol perpétré par Clara X au préjudice d’un certain M.H. dont elle était la ménagère a tout de suite reconnu son forfait.(L’Union, 15/11/1988). Jeune Dame togolaise, bonne référence, cherche emploi : gouvernante ou ménagère avec carte de séjour.(L’Union, 30/10/1996). En règle générale, il n’est pas difficile de trouver sur place une femme de ménage, communément appelé " ménagère ", une garde d’enfants, ou encore un gardien de maison.(Elsener, 1997 : 127).

mengrokom, var.mengorokome, n.m., usuel, (du fang ?).ALCOOL* DE MAÏS. [.] il dévalait à tout casser la colline de Mengômo, le " Mengorokome " dans les yeux.(Allogho-Oke, 1985 : 27). Le mengrokom, liquide blanc extrait d’un mélange de manioc* et de maïs fermenté, est lui carrément un alcool extrêmement virulent. (Rémy, 1987 : 246). Sans oublier que la consommation de boissons locales (musungu*, kaï-kaï*, vin* de palme, mengrokom, etc.) est prisée par de nombreux Gabonais.(L’Union, 03/04/1997).

menthe, n.f. Spéc.On distingue localement :
- menthe des Pygmées, (Laggera alata Sch. Bip.). Plante herbacée odoriférante envahissante. Les feuilles sont utilisées en guise de tabac à cause de leur action narcotique. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 129)
- menthe gabonaise, V. MENTHE* SAUVAGE.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 212).
- menthe sauvage, (Ocimum viride Willd.). Plante de la fam. des Labiées à odeur forte, utilisée dans la thérapeutique locale. Vers le quatrième jour, quand l’odeur devenait insupportable, on brûlait dans le hangar, de grandes brassées de " menthe sauvage " pour chasser les émanations pestilentielles et suffocantes. (Raponda-Walker, 1983 : 112).
SYN. : menthe indigène, menthe gabonaise.

mères de girofle, n.f.V . GIROFLIER*.

merco, n.m.mercos,n.m.pl. Usuel, argot urbain, mélior.Automobile de marque Mercedes considérée comme la voiture de luxe par excellence. Et les limousines, les mercos, les " japs* " de tous les calibres inondent la ville.(L’Union, 23/09/1992). J’ai décidé de sévir quelque temps chez les sans-grades, les anonymes, les foigneurs* du portefeuille, ceux qui mettent toute une vie pour gagner le prix d’une merco [.]. (L’Union, 24-25/05/1997). Comment ? Ce que je fais là dans la merco de mon boss*, devant ce lycée attendant la sortie des cours pour blazer* les go*…(BD Boom, n°3, 4/1998).

mère, n.f. Usuel.Peut localement désigner non seulement la mère utérine mais également toutes les autres épouses d’un père polygame, ou les soeurs de la mère, voire ses belles-soeurs.Autour de mon cou et de mes chevilles les bracelets que m’ont remis tes mères le jour où tu m’as faite épouse.(Owondo, 1985 : 68). Mon frère*, c’est-à-dire le fils de la soeur de l’oncle du grand’frère de ma mère qui travaille à l’Union - pas mon grand quotidien -, une banque de la place*, a perdu sa mère, notre mère [.].(L’Union, 22/07/1993).

méritocratisme, n.m. Dispon., politique.Système politique dans lequel l’obtention d’un poste se ferait exclusivement en fonction de la compétence et du mérite du postulant. Mais Mantronic s’opposa à eux et dit que lui au pouvoir, ce sera purement et simplement le méritocratisme, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.(Ndong Mbeng, 1992 : 34).

merle, n.m. Spéc.On distingue localement:
- merle africain, (Turdus pelios [libonyanus] Bonaparte). Oiseau de la fam. des Turdidae, sorte de grande grive au plumage brun avec les flancs orangés et la gorge blanche. Bec jaune. (Christy/ Clarke, 1994 : 108).
SYN. : grive* kurrichane.
- merle améthyste, (Cinnyricinclus leucogaster Gmelin) Oiseau de la fam. des Sturnidae à plumage unique. Le mâle est en effet d’un violet métallique à l’exception de la poitrine et du ventre d’un blanc pur. (Serle/ Morel, 1988 : 175).
SYN. : spréo* améthyste
- merle métallique, oiseau de la fam. des Sturnidae et non des Turdidae comme les merles ordinaires, arboricole, frugivore, bruyant et au plumage à reflets. On distingue surtout localement le merle métallique à tête pourprée = choucador* à tête pourprée (Lamprotornis purpureiceps Verreaux), le merle métallique à œil blanc = choucador* splendide, (Lamprotornis splendidus Vieillot). (Serle/ Morel, 1988 :171). [.] ils s’avancent l’un vers l’autre, armés de toutes pièces et la tête couronnée d’une large aigrette en plumes de touraco* ou de merle métallique.(du Bellay, 1865 in Merlet, 1990 : 98). (Christy/ Clarke, 1994 : 179).
SYN. : spréo*, choucador*.

mérou (1), n.m. Spéc.Gros poisson de la fam. des Serranidae. On distingue localement le mérou rouge à points bleus (Epinephelus [Cephalopholis] taeniops Valenciennes), espèce littorale commune et dont la chair est excellente ; le mérou bronzé (Epinephelus aeneus Geoffroy Saint Hilaire)qui peut atteindre 100 cm pour un poids de 12 à 13 kg et le mérou géant (Epinephelus [promicrops] esonue Ehrenbaum), qui fréquente les estuaires et les entrées des lagunes et peut atteindre 230 cm pour 175 kg. En fonction des techniques, les pêcheurs attrapent mérous, daurades*, rouges*, bécunes*, [.].(Caparros, 1997 : 33). [.] dans l’embouchure du Como et dans les rivières, les poissons deviennent rares et certaines espèces comme la daurade* grise et le mérou tendent à disparaître.(Oret’y, 07-17/06/1997).

mérou (2), n.f.V. DJAG*. Les mérous, les baudes*, les nanes*, c’est les filles.(Peintre en bâtiment, Libreville, 1999).

mésange enfumée, n.f. Spéc.(Parus funereus Verreaux). Petite mésange de la fam. des Paridae, qui vit dans la canopée forestière. Plumage gris et œil rouge. (Christy/ Clarke, 1994 : 167).

mésangette rayée,n.f.(Pholidornis rushiae Cassin). V. ASTRILD*-MESANGE.

mésié, var missié, n.m.V. MISSIE*.

métèque, n.m. Dispon, basilecte, péj. V. METIS*. Jean Becteau est exactement le cas typique de ces métis, des métèques, comme on aime les appeler dans les matitis*. (Ndong Mbeng, 1992 : 82).

métis, n.m. ou f., adj.
- n.m., adj. Usuel avec des connotations diverses.[Humain] issu de parents, l’un blanc, l’autre noir. Le statut social du métis, relativement élevé lors de la colonisation, a défavorablement évolué depuis l’indépendance. Avoir un enfant métis était flatteur pour la mère qui était sûre que son petit aurait une vie matérielle meilleure.(L’Union Magazine, 06/1987). [.] à partir de 1936 une série de mesures transforment la vie des métisses du Gabon, les plaçant vis-à-vis des autres dans une situation que vingt ans plus tard, l’arrivée des indépendances rendra fort délicate.(L’Union Magazine, 06/1987). Le gouverneur général accorda un statut spécial aux métis*, qui s’étaient multipliés avec l’habitude des commerçants et des administrateurs de prendre femme ou " ménagère*" (c’est alors une sorte de mariage* coutumier non officiel, le temps du séjour) [.].(Gaulme, 1988 : 109). La race des métis fait fureur à Libreville depuis des lustres [.](Ndong Mbeng, 1992 : 83).
LOC. : faire le métis.
COM. : le terme " métis " reste le moins connoté, en particulier, par rapport à mulâtre*.
SYN. : blanc* raté, hybride*, métèque*, métoche*, mulâtre*.

- métis, (faire le ---- ),loc.verb. Vx.A l’époque coloniale, pour une femme noire, coucher avec un blanc de façon à avoir un enfant métis donc promis à une certaine promotion sociale. [.] les métis* étaient acceptés - et même souhaités - par les familles et les femmes (qui pouvaient demander comme privilège qu’on leur " fît le métis ") [.].(Gaulme, 1988 : 109).

métoche, n.f. Fréq., argot urbain, jeunes, péj. V. METIS*. Ses poches sont toujours pleines de balles* et il est toujours accompagné d’une mauvaise* métoche.(Ndong Mbeng, 1992 : 43). Guy Mara sera à la troisième rue avec sa mauvaise- maze* mannequin [.] une mauvaise* métoche aux cheveux qui tombent sur le dos. . (Ndong Mbeng, 1992 : 54).

métro, n.m. Vx, iron.Français de métropole, nouveau venu en Afrique. Pensez donc, ces métros qui nous arrivent et qui ne savent même pas ce que c’est que de passer une nuit en forêt… (Dedet, 1984 : 275).

mettre, v.tr.Nombreuses locutions :
- mettre à l’index, dispon., péj. Montrer du doigt comme objet de dérision, railler. Il n’en fallait pas plus aux vieux sages* qui se sentent mis à l’index par ces " rebelles " d’enfants [.]. (L’Union, 25/09/1992).
SYN.: indexer*
- mettre du temps, fréq., fam. mésolecte, basilecte.Faire un long séjour, rester un certain temps. Ondo, mon fils, fit Mama Tâmar, je ne mettrai pas du temps ici : les travaux de ma nouvelle plantation* ne m’autorisent pas à faire un long séjour parmi vous.(Allogho-Oke, 1985 : 145). Tu as mis du temps au Congo. (Lycéenne, Libreville, 1994).
- mettre les mains dans l’assiette de qqn, dispon., mésolecte, fam., péj.Se mêler de ce qui ne vous regarde pas, fourrer son nez dans les affaires d’autrui. Seulement voilà, nos amis-là* n’aiment pas beaucoup qu’on mette la main dans leurs assiettes.(L’Union, 02/12/1991).
- mettre les moyens à qqn, dispon., mésolecte, basilecte. Donner les moyens à qqn. Elf Gabon, a su mettre les moyens à l’équipe afin qu’elle arrive dans des bonnes conditions à la compétition.(L’Union, 04/09/1992).
- mettre les pieds à son cou, var. mettre ses jambes à son cou, fréq., mésolecte, basilecte, fam.S’enfuir à toutes jambes.[.] j’entendis des cris, puis des pleurs émanant du village. Mon cœur se mit à battre. J’eus un lancinant haut-le-cœur. Je mis les pieds à mon cou en direction du village.(Allogho-Oke, 1985 : 43). Pour ne pas être témoins de la noyade de Toukara, certains tout de go mirent leurs jambes sur le cou et disparurent dans leurs cases* qu’ils fermaient gauchement.(Ibid., 1985 : 153). Quand j’ai vu que le caillou avait blessé la maîtresse, j’ai mis les pieds à mon cou.(Rédaction 4ème, Oyem,1996).
- mettre qqn au frigo, V. FRIGO*.
- mettre qqn dans la bouteille,V. BOUTEILLE*.
- mettre sa faim derrière son dos, V. DOS*.

mengrokom, n.m.V. MANGROKOM*.

miamia, n.m. Spéc., (du fang).(Calpocalyx heitzii Pellegr.). Grand arbre de la fam. des Mimosacées, au bois rouge rappelant l’acajou mais se fendant facilement. [.] par contre les bois suivants étaient envoyés vers la métropole en tonnage variable : bilinga*, Kavazingo*, Padouk*, Miama, Alep*, Iroko*, Eveuss*, Eloun*, Eyen*, Acajou*, Niové*, Noyer* du Gabon, Azobé*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 29).

miang, n.m. (du fang).V. BALLES*. Désormais c’est le miang qui forge et entretient les amis, le pays.(L’Union, 29-31/03/1997)

mikekili, n.m. Spéc., (du pounou).Tringles en bois sur lesquelles on frappe avec deux baguettes pour rythmer une danse. Mogosu entra dans le cercle formé par toute la population et s’assit à la place qui lui était réservée. Les joueurs de mikekili étaient déjà là.(Kwenzi-Mikala, s.d. : 48).

mil, n.m. Spéc.Terme générique désignant plusieurs graminées cultivées en région de savanes et qui constituent une des bases de l’alimentation de ces régions. On y [dans les marchés] trouve du manioc* que l’on fait macérer pendant trois jours pour en extraire de la farine séchée ensuite sous forme de bloc, du mil, des ignames*, [.], du n’jou* — sorte de fève à goût de haricot.(Rémy, 1987 : 115). [.] l’agriculture préeuropéenne était dominée [.] au sud par les céréales du type du mil [.].(Gaulme, 1988 : 31).

milan, n.m. Spéc.Rapace de la fam. des Accipitridae. Localement on distingue : le milan noir (Milvus migrans Boddaert) migrateur en savane, brun avec une calotte d’un blanc crème et le milan des chauves-souris = faucon* des chauves-souris, à silhouette de faucon aux ailes très pointues, de moeurs crépusculaires, (Macheiramphus alcinus Westermann). (Christy/ Clarke, 1994 : 14).

minissé, n.m. Dispon., (pastiche de la prononciation basilectale), écrit, plaisant.V. MISSIONNAIRE*. Etamba a déjà vu le missionnaire à deux ou trois différentes reprises [.]. Mais Tyama qui ne date pas d’hier attend encore la visite du " Minissé ".(Raponda-Walker, 1910 a : 10). Le gaillard avait jugé plus prudent de ne pas se trouver nez à nez avec le Minissé… (Raponda-Walker, 1998 : 88).

ministration, n.f. V. MISTRATION*. Depuis que la " ministration " a pris la décision de supprimer la chasse sur l’ensemble du territoire national, j’ai quelques problèmes à équilibrer mes menus.(L’Union, 07/01/1982).En ces temps cailloux*, notre " ministration " déjà engorgée a bien besoin d’une bonne lessive, l’ " Omo " lave plus blanc.(L’Union, 12/05/1993).

minkasses, n.f.pl.V. DEBOUT-DEBOUT*. Le premier type de coiffure encore appelé " minkasses " ou " debout-debout* " nous venait surtout de l’Afrique de l’Ouest et a servi de mode à de nombreux compatriotes.(L’Union, 08-09/05/1993).

mirabelle de Californie, n.f.V. CITRONNIER* DE MER.

mirer, (se ---), v.pron. Fréq., oral surtout.Se regarder dans un miroir. Cette fille passe tout son temps à se mirer. Elle se croit belle. (Etudiante, Libreville, 1998).

miser, v.tr. Usuel.Proposer une somme d’argent pour acquérir une chose qu’on convoite. " Ben… je veux sortir avec toi, en fait chaque fois que je te vois, j’éprouve une sensation que jamais encore je n’avais ressentie, alors… " - " Pauvre con ! ! avec moi on mise, on ne tchatche pas. ". (Le Réveil, 06/11/1998). Si tu veux prendre un taxi, il faut que tu mises. D’ici à la poste, tu peux miser 200 francs. (Educatrice prescolaire, Libreville, 1999). J’ai misé 400 parce que j’étais pressée.(Etudiante, Libreville, 1999).

misme, n.m. Dispon., oral, argot des jeunes, iron.Amourette. (in Moulanga, 2000).
DER. : mismaire*.

mismaires, (effets ---- ), adj. Dispon., oral, argot des jeunes.Surtout usité dans l’expression " les mismes et les effets mismaires " : les amourettes et leurs conséquences (chagrins d’amour, dépression...). (in Moulanga, 2000).

missié, var. méssié, mésié, n.m. Dispon., (pastiche de la prononciation basilectale), écrit, plaisant.
- n.m., Monsieur. S’il vous plaît " méssié " je voudrais vomir...(Allogho-Oke, 1985 : 37). Missié, je porte bagages.(Jeune, aéroport, Libreville, 1988).
- n.m.pl.Par dérision, les blancs, les anciens colonisateurs qu’il fallait appeler " monsieur ". Les " Missié " ne comprenaient pas cette expression hagarde des yeux dans le vert obscur des forêts [.].(Moussirou-Mouyama, 1992 : 21).

mission, n.f. Usuel.Lieu de résidence et d’exercice (édifice du culte, école, ateliers, dispensaire, jardins...) d’une organisation religieuse chargée de la diffusion de la foi chrétienne. Et puis regarde, nous sommes seuls, le fils est à Paris, il fait ses études, il ne reste plus à la maison que Jeannette qui est à la Mission à l’école [.].(Brouillet, 1972 : 64). [.] celui qui vient à la Mission*, seul endroit où quelques chambres sont mises à sa disposition dans la région, devra repartir par le même chemin : la seule variante possible est de prendre la pinasse* au lieu de l’avion ou vice versa.(Rémy, 1987 : 123). Ma mère a appris la couture à la Mission, chez les Soeurs.(Coiffeuse, Libreville, 1990).
DER. : missionnaire*.

missionnaire, n.m. Fréq.Prêtre d’origine européenne. Pour le maire, les missionnaires catholiques ont joué et continuent de jouer un rôle fondamental par des actions concrètes.(L’Union, 24/11/1988).
SYN. : minissé*.

missokiste, adj. V. BWITISTE*. Il y a donc nécessité de [.] prendre en compteles franges païenne [.] mvettiste*, missokiste [.]. (Le Progressiste, 01/04/1997).

missoko, n.m. V. BWITI*. Alors si vous apprenez demain que son poulain Jules-La-Bourde, alias Roosevelt, l’a initié au " Missoko " (une variante du Bwiti*), que cela n’étonne personne.(L’Union, 09/07/1993). Je ne reconnaît plus Etienne, il est différent depuis son initiation au missoko.(in Bagouendi-Bagère, 1999).
DER. : missokiste*.

mistrateur, var.mistrateur civil, n.m. Fréq., oral surtout ou écrits journalistiques satiriques., plaisant. Stéréotype de la façon dont les non-scolarisés prononcent : l’administrateur. Ils pensent que nous sommes au début de notre " dipanda* " où on cherchait avec la torche des moniteurs et des panseurs de plaies pour remplacer les commandants* de cercle et autres " mistrateurs " blancs. (L’Union, 13/05/1993). Mon beau-fils qui est grand " mistrateur " m’a dit qu’il y a la loi qui réglemente ces choses-là. (L’Union, 12-13/06/1993). [.] il bombardait un salaire de plus de 6 millions mensuels après l’avoir reclassée en " mistrateur-civil " [.].(L’Union, 29/11/1996). Quand même ! Et si tous les " mistrateurs " du pays en faisaient autant, que serait devenu notre Gabon* d’abord ? (L’Union, 09-10/11/1997).

mistration, var. ministration, n.f. Fréq. Oral surtout, journalistes, plaisant. Stéréotype de la façon dont les non scolarisés prononcent : l’administration. Il n’y a qu’à circuler sur nos routes et pistes* pour voir comment ces véhicules de la " mistration " sont traités. [.]. (L’Union, 27/08/1991). La " mistration " s’en était mêlée mais, ça n’a rien donné.(L’Union, 07/09/1992). Car les Gabonais aiment la facilité, la " mistration ", les " trois pièces* ", la sape, la frime, la belle bagnole, [.].(L’Union, 24/06/1993).
DER. : mistrateur*, mistrative*.

mistrative, adj. Dispon., oral, journalistes, plaisant.Stéréotype de la façon dont les non scolarisés prononcent : administrative. Avec la prochaine réforme " mistrative ", moi Makaya, j’ose espérer qu’il n’y aura plus de sous-marins [.].(L’Union, 15/06/1981).

moabi, n.m. Spéc. (de l’eshira, et autres l.loc.) V. ADZAP*, ARBRE* A BEURRE. (Mimusops djave Engl.). Arbre géant de la fam. des Sapotacées. Bois rouge de cet arbre facile à travailler et fort utilisé.(Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 394). Parmi les hôtes de ces forêts : le moabi, ou baillonella*, le douka* [.].(Dedet, 1984 : 164). C’est ainsi qu’en dehors de l’exploitation des essences telles que le moabi, le douka*, le doussié*, le kévazingo* près du célèbre okoumé*, le patron préconise également le reboisement de la forêt.(Elite Afrique Magazine, 11/1996) [.] le moabi dont le fruit sert en cosmétologie [.].(Elsener, 1997 : 33).
SYN. : adzap*, arbre* à beurre, baillonella*.

moambé, n.m.V. NYEMBWE*, SAUCE*-GRAINE*. Au nyembwé* (dit aussi moambé ou encore sauce* graine) : le nyembwé* désigne une sauce préparée à partir de la pulpe de noix* de palme (additionnée de sel, d’oignon et d’ail.(Elsener, 1997 : 173).

moghondji, n.m.pl., Spéc.Sorte de marionnette représentant l’esprit d’un défunt. On se servait de ces marionnettes au cours de rituels nocturnes. Elles évoquaient les revenants, les moghondji (comme les masques*). Elles étaient manipulées par des Evovi* (les grands initiés), cachés derrière des pagnes* au fond de l’Ebandza* (Perrois, 1992 : 74). Le moghondji, esprit d’un défunt, apparaît lors des fêtes de deuil. (Ibid., 1992 : 110). Sa voix évoque le grondement des chutes d’eau où vivent les esprits, les Moghondji (Ibid., 1992 : 80).

moineau gris, n.m. Spéc.(Passer griseus Vieillot). Petit moineau gris et brun que l’on rencontre en général dans les villages mais qui est peu citadin. (Christy/Clarke, 1994 : 179).

mois de calendrier, n.m. Dispon. mésolecte. Emphatique.Ajoute une valeur d’étonnement sur la durée à la notion de temps exprimée. V. HEURE* DE TEMPS. En cinq mois de calendrier, il [M. Ben Ali] est passé du rang de ministre à celui de chef d’Etat.(L’Union, 8/11/1988).

moitié prix, moitié cadeau !, loc.adj. Fréq.,mélior. Marchés ou magasins.A prix réduit de moitié. [.] vous êtes toujours le premier et le meilleur client de la journée, statut qui vous vaudra des prix sacrifiés : " moitié prix, moitié cadeau ! ". (Elsener, 1997 : 30). Achète la statue là*. Pour toi, c’est moitié prix, moitié cadeau.(Antiquaire*, marché Libreville, 1999).

mokélé-mbembé, n.m. Spéc., vx, (d’une l.Pygmée).Créature mythique qui aurait l’aspect d’un dinosaure. Pendant plusieurs années, des rumeurs ont circulé à propos d’une créature à l’aspect de dinosaure, mi-éléphant mi-dragon, vivant au plus profond de l’immense marais de la Likouala au centre du Congo et appelée mokélé-mbembé par les Pygmées de la région.(White/ Abernethy , 1996 : 48).

mokèngè,n.m. Spéc.,(du mpongwé). Instrument de musique traditionnel, en forme de clochette. On fait aussi usage de cloches et de clochettes en fer forgé. L’une le nkéndo*, est à manche recourbé avec battant, parfois couverte de peaux de genettes*. L’autre, le mokèngè, est à manche droit sans battant.(Raponda-Walker, 1983 : 76).

molébé, n.m.V. CASE*A PALABRES. [.] à chaque extrémité le corps* de garde fortifié, deux grandes files de maison ; de temps en temps un molébé (case* de repos et de palabre*).(Berton, 1895, in Pourtier, t.1, 1989 : 159).

molosse, n.m. Spéc.(Tadarida limbatus Peters). Chauve-souris à grandes oreilles et dont le mâle porte une touffe de poils raides entre les oreilles. (Dekeyser, 1955 : 117).
SYN. : nyctinome*.

mombé, n.m. Spéc., (du tsogho) Culte des ancêtres dans le rituel bwiti*. La production statutaire des Tsogho est impressionnante. Il n’est pas rare de voir rassemblées dans un temple et ses annexes quinze ou vingt statuettes dites Ghéonga ou Ghengoma. Ce sont des représentations d’ancêtres, commémoratives et symboliques, qui servent dans les rituels Bwiti* dont le Mombé (le culte des défunts du lignage ou de la confrérie).(Perrois, 1992 : 78).

monbin, n.m. Spéc.(Spondias monbin Linn.). Arbre de la fam. des Anacardiacées qui donne des prunes jaunes acidulées. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 61).
SYN. : prune* mombin.

mone, n.m.V. CERCOPITHèQUE*. (Haltenorth/ Diller, 1985 : 280).

moniteur, n.m ou f. Fréq.Fonctionnaire subalterne de l’Enseignement, recruté au niveau du BEPC ou de la première partie du baccalauréat et ayant reçu une formation réduite avant d’entrer dans la vie active. [.] B- Concours professionnel pour le recrutement de cent-cinquante (150) instituteurs catégorie B, hiérarchie B2 ou 4ème catégorie. Sont autorisés à y participer : les moniteurs principaux [.].(L’Union, 23/10/1992). Au fait peut-on m’expliquer pourquoi les instituteurs et les monitrices sont grassement payés au Gabon.(L’Union, 09/09/1992).

mongala, var.ongala, n.m. Spéc.Sorte de société secrète magico-religieuse de la région du Haut Ogooué autour d’un masque* évoquant un animal fantastique : le mongala. Le Mongala, ou Ongala, se pratiquait autrefois dans toute la région du Haut-Ogowè, selon des informations consignées par le Père A. Biton. D’après A. Walker, il serait probablement identique au Ngo*, ou Ngoye*, de la région de Franceville, dénommé aussi " confrérie de la panthère* ".(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 172). Selon A. Even, le Mongala est un animal fantastique, terrible, habitant les eaux, d’où il sort à l’appel du nganga?mongala, c’est-à-dire de l’officiant chargé de son culte. [.] Le Mongala, [.] est figuré par une légère armature en bois, couverture de nattes blanchies à l’argile portant à l’extrêmité antérieure, un panache courbé, en feuilles de palmier* et, à la partie postérieure, un bouquet de feuilles simulant la queue.(Ibid. : 172-173). L’initiation au Mongala, qui comportait des danses et des chants, impliquait tout d’abord, l’obligation d’être circoncis*, puis celle de subir divers rites* de passage.(Ibid. : 173).
SYN. : ongala*, confrérie* de la panthère (part.).

mongomo, n.m.V. ARC MUSICAL*. Les instruments de musique sont, pour la plupart, spécifiques d’une région à l’intérieur même du pays. Citons par exemple : [.] le mongomo, sorte d’arc à bouche [.].(Elsener, 1997 : 164).

monkey, n.m. Spéc., (de l’anglais).V. Colobe* noir. On entendait les cris affolés des monkeys et le bruit mat de leurs quatre mains sur les troncs et les branches qu’ils ne cessaient de parcourir, ne se décidant pour aucun abri.(Sondaz, 1946 : 20). Les monkeys sont de jolis singes à poils longs et soyeux, noirs et brillants comme le jais. Leur tout petit visage pointu est assez comique.(Ibid, 1946 : 69).

mon mari est capable, loc.nom. Dispon., oral, mésolecte, basilecte.Tissu coûteux que seul un homme riche est capable d’offrir à son épouse. Toutes les voisines me regardent avec envie parce que je porte des pagnes* mon mari est capable qu’elles ne peuvent pas s’offrir.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

monopartisme, n.m. Fréq.Régime politique fondé sur l’existence d’un parti unique.Car ce qui differencie fondamentalement le monopartisme de la démocratie pluraliste c’est le libre choix des dirigeants.(L’Union, 28/09/1992). [.] il suffisait à ces anciens barons du monopartisme de procéder à un travail politique plus accru auprès de la population.(La Relance, 09-15/01/1997). Nous ne sommes plus au monopartisme où le peuple n’avait pas le droit à la parole, à présent c’est la démocratie.(in Bagouendi-Bagère, 1999).

monopartiste, var.monopartite, adj. Dispon., écrit surtout, politique, mésolecte.Hésitation entre les deux variantes du même terme : du parti unique. On comprend, dès lors, la médiocrité du discours pédégiste* une fois le carcan idéologique monopartiste abandonné.(L’Union, 07/09/1992) [.] tout au long de la période monopartite(La Relance, 09-15/01/1997).
ANTON. : multipartite/ multipartiste*.

monseigneur,n.m. Spéc. (Euplectes hordeaceus Linn.). Petit oiseau de la fam. des Ploceidae, remarquable par son plumage rouge écarlate et noir, plutôt familier des plaines à hautes herbes et des éclaircies forestières. (Serle/ Morel, 1988 : 239).

morelle noire, n.f. Spéc.(Solanum nigrum Linn.). Mauvaise herbe de la fam. des Solanacées à l’odeur fétide. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 405).
SYN. : brède-morelle.

morfil, n.m.Vx.V. DENT* D’ELEPHANT, POINTE*. Ce qu’on appelait morfil, c’était l’ivoire brut, les défenses pas encore travaillées.(Historien, Libreville, 1988).

mormyre, n.m. Spéc.Poisson d’eau douce de la fam. des Mormyrides. Plusieurs espèces : Boulengeromyrus knoepffleri Taverne & Géry = epoko poko en bakota, Brienomyrus longicaudatus Taverne, Thys van den Audenaerde, Heymer, Gery = zai en bakota, Ivindomyrus opdenboschi Taverne & Gery = zaï wa epehe en bakota, Petrocephalus simus Sauvage = adoua /endoumagne en fang, Stomatorhinus walkeri Günther = mpoune en galoa, ntotom en fang). (Gilbert et alii, 1989 : 150-160).

motor-boy,n..m.V . BOY*-MOTEUR. Le motor-boy se mit à descendre des bagages qui, entassés au-dessus du car, lui donnaient l’allure d’une gibbosité sénile.(Allogho-Oke, 1985 : 62).

moua moua, (faire ---- ), var. moua moua, (c’est ----- ), loc.verb.Fréq., (du groupe pounou ?), oral, fam., péj. Expression désignant une situation de vives polémiques : " c’est un vrai bazar ", " ça fait un vrai bazar " L’affaire, en tout cas, fait " moua moua " là-bas. (L'Union, 14-15/12/1996). Entre les députés et le gouvernement, c’était moua-moua à l’Assemblée ce matin.(n Bagouendi-Bagère, 1999).
SYN. : youcou-youcou*.

moubati, n.m. Dispon., vx.Sorte de caleçon. Aussitôt débarqués, les enfants enlèvent leurs pagnes* ne gardant sur eux que leur " moubati " (sorte de caleçon), placent leurs charges sur le dos et nous voilà partis pour l’intérieur*.(Raponda-Walker, 1910 a : 5). Les danseurs relèvent leur pagne* en forme de moubati [.].(Raponda-Walker, 1910 a : 14). Le jour de l’initiation*, les bandjis* ou apprentis n’ayant pour tout costume que le moubati autour des reins et une cordelette au cou , sont introduits dans la case* du Bouiti* [.].(Raponda-Walker, 1910 a : 16).

mouche, n.f. Spéc. On distingue localement :
- mouche à miel,nom donné à de petites abeilles sauvages produisant du miel, les mélipones. On y [dans un arbre] trouve également des nids de petites mouches à miel ou mélipones*.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 90).
SYN. : ebundè (mpongwé)
- mouche filaire, V. MOUCHE ROUGE.
- mouche maçonne, désigne improprement différentes sortes de guêpes dont la caractéristique principale est de construire un nid en terre, souvent sur le mur des habitations. Seul le bourdonnement d’une mouche maçonne crépissant son repaire argileux rompait la quiétude du corps* de garde. (Allogho-Oke, 1985 : 26). Détruis moi le nid de mouche maçonne qui est là dans le coin de la porte! (Mère de famille, Libreville, 1998).
- mouche rouge, (Chrysops). Taon très abondant dans les forêts chaudes et humides d’Afrique équatoriale, vecteur de divers types de filariose à loa-loa* pouvant entraîner des complications neurologiques, cardiaques ou rénales. V. FILARIOSE*, LOASE*. Michel [.] vient d’ouvrir un chantier forestier à cinquante kilomètres au sud du Palais Totor, dans une petite rivière infestée de mouches rouges, de moustiques et autres saloperies.(Brouillet, 1972 : 223). Des mouches rouges abondamment présentes dans la région, avaient elles aussi, comme les moustiques pendant la nuit, trouvé en nous un régal précieux (Nguimbi Bissielou, 1993 : 68).
SYN. : mouche filaire
- mouche tsé-tsé, V. GLOSSINE*, TSE-TSE*.Même les insectes, les mouches tsé-tsé qu’il avait vues dans la ville ne l’effrayaient plus trop, à part un petit sursaut purement instinctif.(Simenon, 1975 :74). Les glossines ou mouches tsés-tsés sont les vecteurs des trypanosomes*. (Gentilini/ Duflo et alii, 1977 : 52). Il est certain que l’élevage de bovin et l’utilisation du cheval étaient rendus impossible par la présence de la mouche tsé-tsé, vecteur de la trypanosomiase*.(Gaulme, 1988 : 31).
COM. : pluriel: mouches tsé-tsés ou mouches tsé tsé.

moucherolle, n.f Spéc.V. TCHITREC*. Petit oiseau insectivore brillamment coloré. On distingue surtout localement : la moucherolle à ventre roux forestière (Terpsiphone rufiventer = tchitrea rufiventer Swainson) qui a la tête et la gorge bleu nuit à reflets, les parties inférieures rousses, le dessus et la queue gris et la moucherolle de paradis (Terpsiphone viridis= tchitrea viridis Müller) gobe-mouche savanicole à l’extraordinaire longue queue souple comme un ruban mais au plumage variable. (Serle/ Morel, 1988 : 220).

mouchoir de tête, n.m. Usuel.Foulard, souvent assorti au pagne*, dont une femme se couvre les cheveux, en le nouant de façon décorative.[.] les femmes, qui portaient aussi un mouchoir de tête à la manière antillaise [.].(Gaulme, 1988 : 111). Le mouchoir de tête est en train de revenir à la mode chez les élégantes, paraît-il.(Secrétaire, Mouila, 1994).

moudi, n.m. V. MASQUE*. Les rites d’initiation* se pratiquent probablement encore. En tout cas il existe toujours dans la région des sculpteurs réalisant des masques, particulièrement le " moudi ", peint en blanc et rouge avec des ornements de raphia* et de cuir.(Rémy, 1987 : 146-147).

mouillé, adj. Dispon., oral, mésolecte, basilecte Couvert de honte. Jeanne a surpris son mari avec une copine, il était mouillé. (in Bagouendi-Bagère, 1999).

mouiller, v.tr.
- mouiller la barbe de qqn, loc.verb. Fréq., oral surtout, péj.Corrompre qqn, graisser la patte à qqn. Cet homme pour qui l’existence du fleuve Como à Kango était un vrai don du ciel, exigeait que tout conducteur lui mouillât la barbe pour avoir une prompte traversée. (Allogho-Oke, 1985 : 83). Pour récuperer les pièces* de ta voiture, il fallait que tu lui mouilles la barbe au lieu de protester !(Couturière, Libreville, 1994). De nos jours, si tu veux obtenir quelque chose, il faut mouiller la barbe.(Secrétaire, Libreville, 1997). Quand tu te fais arrêter, si tu mouilles la barbe du policier, tu es tranquille.(Etudiant, Libreville, 1999).
SYN. : faire la cola*, mouiller la gorge-c.
- mouiller la gorge, loc.verb. Fréq., oral
a) argot des jeunes, fam.Boire un pot. Viens, y a le coca, on mouille la gorge après une interrogation.(Lycéenne, Libreville, 1994). Après cette marche au soleil, on va mouiller la gorge hein  (Etudiant, Libreville, 1998). Tout a commencé sur les chapeaux de roue. A seize heures, Rocky se pointe en boubou* africain, " se mouille la gorge " avec trois bouteilles de jus* et saute sur le micro (La cigale, 20/05/1999).
b) mouiller la gorge de qqn, argot urbain.Offrir à boire. Le candidat X après son meeting nous a mouillé la gorge et il nous a offert des tee-shirts. (in Bagouendi-Bagère, 1999).
c) argot urbain, fam.Donner un pot de vin. Si tu ne veux pas de problème avec la police, tu mouilles la gorge.(Jeune, Libreville, 1999).

mouïri, n.m.V. MWIRI*. Dans certaines circonstances les initiés du bouïti* ou du mouïri portent des fibres de raphia au cou , comme collier, ou à la taille, comme ceinture de parure (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 464).

mouiriste, n., adj.V. MWIRISTE*. Il y a donc nécessité de [.] prendre en compte les franges païenne, [.] mouiriste, ndjobiste* etc..., lors de l’élaboration des programmes de T.V. de ces deux jours saints que sont le Vendredi et le Dimanche.. (Le Progressiste, 01/04/1997).

moukouya, n.m.V. DANSE*. Plusieurs jeux, notamment la course des pirogues, jeux des ciseaux*, danse de Moukouya et autres ont également eu lieu en ce jour historique.(L’Union, 27/08/1991).

moulébé, n.m. V. CORPS* DE GARDE. Dans la tradition africaine, cette concertation est une sorte de moulébé (corps de garde), une case à palabres*, où l’on vient se retrouver entre membres d’une communauté pour débattre éventuellement des règles de conduite sociale et résoudre des conflits personnels.(L’Union, 05-08/10/1992).

moundjou, n.m.V. ARBRE* AUX ESPRITS, MUNDJU*, PLANTE* AUX ESPRITS.

mousse aquatique, n.f. Spéc.(Sphagnum gabonense Pottier de la Varde). Petite plante herbacée vivant au fond des mares. (Raponda-Walker, 1998 : 231).

moussoungou, var.mussungu,n.m. Spéc., (du fang ?).V. VIN* DE CANNE. Vente machines presse canne à sucre automatique pour obtention jus afin de fabriquer moussoungou, malamba* et autres. (L’Union, 18/12/1992). Les gens de chez nous appréciaient trop bien les boissons importées et beaucoup dénigraient notre traditionnel vin* de palme, notre " moussoungou* ", ce vin à base de jus de canne* à sucre, et le " mangrocome*" notre dry gin.(Nguimbi Bissielou, 1993 : 54). Evasion dans le moussoungou, le vin de palme*, la regab*... (Misamu, 17/03/1997).

moustac, var.moustac à queue rouge, n.m.V. CERCOPITHèQUE*. Les espèces les plus prisées sont : porc-épic* [.], moustac à queue rouge (6%). (Le Cri du Pangolin, Hors Série n°2, 1994). Vous pourrez y voir [.] le nez bleu du moustac aux bajoues pleines de fruits. (White/ Abernethy, 1996 : 23).
SYN. : museau* bleu

moustiquaire, n.m. Usuel.Rideau de gaze dont on enveloppe lit, lit de camp ou natte pour se préserver des insectes. [.] il dort dans une moustiquaire de natte dans une coquette maison en " bambou* " (palmier raphia*) [.].(Gaulme, 1988 : 80). ). Contre les moustiques, il est préférable de se fabriquer une moustiquaire [.]. Cela évite beaucoup d’inconvénients, non seulement avec les moustiques, parfois nombreux, mais aussi avec des mouches plus ou moins saines, des scorpions, des mygales* [.].(Rémy, 1987 : 226). Les chambres comportaient des lits de camp pourvus de moustiquaires sales.(Georgy, 1992 : 18).
COMP. : moustiquaire de natte

moutete, var. moutètè, n.m. ou f. Spéc.Sorte de structure de rotin que l’homme fixe aux épaules et sur le front avec des sangles et qui lui permet de transporter des objets lourds.  [.] l’un des initiés* charge le cadavre sur son dos comme un vulgaire sac de sel ou une moutètè (feuilles de palmier attachées ensemble servant de panier pour transporter les marchandises, etc.) de caoutchouc [.].(Raponda-Walker, 1910 a : 25). Quand les hommes portent, ce n’est jamais à l’aide d’un panier, objet et symbole féminin, mais d’un " moutete " — l’ " otaitai* " décrit par Du Chaillu — sorte de harnachement en forme de berceau ou de luge, confectionné en rotin, dans lequel les objets à transporter sont arrimés avec des sangles. Deux lanières le fixent aux épaules, une troisième permettant une traction frontale.(Pourtier, t.1, 1989 : 177).

moutouki, n.m. Fréq., (du pounou " haillon "), fam.Friperie. Commerce de vêtements usagés. Le rush constaté chez les marchands de fripes est-il sans danger au plan sanitaire pour tous ces gens qui ont pris le pli de se vêtir de " moutouki ".(L’Union, 04/09/1992). Samedi, il y a de grands déballages à moutouki, on ira faire de bonnes affaires. C’est ainsi que les laveurs de voitures, des chargeurs*, des cordonniers, des tenanciers de bars et autres vendeurs de " moutouki " améliorent leur statut social en devenant chauffeur de taxi sans trop savoir comment s’effectue la reconversion. (Misamu, 19/04/1999). Moi qui ne suis pas riche, je m’habille à moutouki.(Etudiant, Libreville, 1999).

movingui, n.m. Spéc., (de l’eshira et autres l.loc).(Distemonanthus benthamianus H. Baill.). Arbre remarquable de la fam. des Caesalpiniacées au tronc rouge brique, voire saumon chez les plus âgés. Bois d’un beau jaune clair, demi-dur, très flexible, exporté. L’écorce permet de composer un filtre d’invulnérabilité pour les guerriers. Les movinguis sont particulièrement attrayants au début de la saison des pluies* [.] car ayant perdu leurs feuilles, ils en acquièrent de nouvelles d’une couleur cuivrée qui évolue en vert pâle délicat. (White/ Abernethy, 1996 : 198). Les 16 hectares, divisés en parcelles, sont plantés de la plupart des essences du Gabon : teck*, okoumé*, [.] ébène, ozigo*, padouk*, kévazingo*, movingui, andoc*…(Caparros, 1997 : 76).
SYN. : flamboyant* du Gabon, arbre* des sorciers, eyen (fang).

mowéï, n.m.V. MASQUE*. Mowéï. Ce masque recueilli en 1970 dans un village tsogho [.], représente une entité mâle qui apparaît lors des rituels de la mort et du deuil notamment. Plusieurs spécimens de ce type de masque " tête de mort " sont connus [.].(Perrois, 1992 : 38).
SYN. : masque* tête de mort.

moyenner, v.intr. Dispon., fam., jeunes.Sortir de l’argent pour se procurer quelque chose, " aligner (du fric) ". Et dans toutes les animations on boit, on danse, et bien sûr on baise même si à Yogo Santé il faut forcément moyenner quelques 1.000, 1.500, 2.000 et 3.000 balles*.(Ndong Mbeng, 1992 : 114).

m’pago, var.mpawo, n.m. Spéc., (du mpongwé).Offrande aux génies, aux imbwiri. Un sacrifice humain, le m’pago ? Certes. Une manière pour les villageois de s’assurer la modération d’un imbouiri*, d’apaiser sa férocité lorsqu’il s’était établi trop près des lieux d’habitation et avait franchi sans gêne une modeste barrière de rondins ou de bambous*.(Dedet, 1984 : 410). Au mur du mess de la Shell on peut voir la peau de ce crocodile à qui a été fourni, d’un m’pago à l’autre, un véritable pensionnat de princesses.(Ibid. : 412).
ENCYCL. : Autrefois, il s’agissait parfois d’un sacrifice humain.

mpawo, n.m.V. M’PAGO*. Il a fallu faire des sacrifices. Il était donc question d’organiser un mpawo afin d’apaiser les esprits des génies. (Misamu, 25/11/1996 : 7).

mpemba, n.m.V. ARGILE* BLANCHE. Visage, bras et jambes sont enduits d’argile mpèmba et tachetés de padouk*.(Raponda-Walker, 1983 : 30, fig.5).La poudre blanche, mpemba, que l’on utilise abondamment comme fard dans les cérémonies rituelles au Gabon [.].(Gaulme, 1988 : 76).

M.S.T., n.f.pl. Fréq., oral surtout, argot estudiantin.Moyennes sexuellement transmissibles. Notes obtenues en s’offrant à l’enseignant. Vous trouvez ça normal que les enseignants marchandent les moyennes en plus des M.S.T.(La Griffe, 10/07/1998). Quand une étudiante a obtenu son année grâce aux M.S.T., c’est qu’elle a été avec l’enseignant. Tu comprends ?(Etudiant, Libreville, 1999).

mubati, var.moubati, n.m. Spéc., (des l.loc.).Cache-sexe de raphia ou grande jupe de fibres végétales, tenues utilisées dans les pratiques rituelles. Le mubati qui est un tout petit bout de pagne* [.] passé entre les jambes, juste assez pour cacher leur sexe et leurs fesses. (Raponda-Walker, 1983 : 59). Les costumes cérémoniels sont fréquemment à base de raphia*. Parfois il ne s’agit que d’un très petit cache-sexe, en fibres tissées, le mubati ou d’un " tutu " de fibres [.].(Rémy, 1987 : 44).

mulebi, var.MOULEBIn.m. Dispon., (du pounou).Maison commune où les hommes du village se retrouvent et où les voyageurs se reposent. C’est alors qu’il vit une jeune femme traverser la rue du village. Il demanda aux habitants qui se trouvaient dans le mulebi : Cette jeune femme qui traverse le village est-elle mariée ?(Kwenzi-Mikala, s.d. : 51).

mundélé, n.m.V. NTANGANI*.

muet comme nos carpes Lambaréné, loc.adj. Plaisant.Muet comme une carpe. Et pourtant, ils sont nombreux, muets comme nos carpes Lambaréné [.] à penser comme moi Makaya*.(L’Union, 21/09/1992).

muhunzu, var.mouhounzou, n.m.V. MASQUE*. Muhunzu. Le style vuvi est apparenté aux formes de la région de la Ngounié, mais il en constitue une variante extrème par son dépouillement : le visage, blanc comme chez les Eshira, Punu et Tsogho, est un ovale très plat (alors que les Okuyi* de l’ouest ont le front très tombé) où les yeux, les sourcils (en W renversé), le nez triangulaire et une petite bouche sont suggérés bien plus que sculptés. Le moghondji, esprit d’un défunt, apparaît lors des fêtes de deuil.(Perrois, 1992 : 110).

muiri, n.m.V. MWIRI*. [.] il s’initie très vite aux mystères [.] du Muiri [.].(Le Progressiste, 01/04/1997).

mulâtre, n.m. Vx.Individu né d’une union entre un Blanc et une noire ou un noir et une Blanche. Le terme est actuellement perçu comme péjoratif. V. METIS*. On lui préfère celui de métis. Jean-Marie Isaac, arrivé en Afrique à la fin du siècle dernier, a pris une noire " à la coutume* " - à peine mieux que ce qu’on appelle une " ménagère* " maintenant — en la personne d’Esonguérigo, ma future grand’mère. Ils ont vécu ensemble plusieurs années. Ils ont fait deux petits " mulâtres " - c’est le terme que l’on employait alors.(Dedet, 1984 : 25).

mulet
(1), n.m. Spéc.Nom commercial de plusieurs espèces de poissons côtiers pouvant pénétrer dans les estuaires et les lagunes. Fam. des Mugilides : Mugil cephalus Linn. = mono en galoa [1200mm de long pour 8000 g], Liza falcipinnis Valenciennes = mono en galoa, bone en fang [440mm pour 0590g ], Liza grandisquamis Valenciennes = mono babou en nkomi [470mm pour 2730 g].). (Gilbert et alii, 1989 : 160-165). [.]. Laver, découper en morceaux du poisson fumé (au Gabon on trouve du mulet fumé) et le faire cuire au court-bouillon [.].(Rémy, 1987 : 225). Parmi les prises les plus fréquentes figurent la sardine, le thon, le mulet…(Planète jeunes, supp. Gab., 06-07/1997).
mulet (2), n.m. Spéc.Nom donné à un ver qui ronge le bois et peut se répandre rapidement sur toute une portion de forêt rendant toute exploitation impossible. Jacques, avec qui je parcours la concession*, un dimanche, s’approche d’un arbre et gratte : - " Tu as du mulet… ". (Dedet, 1984 : 323).
DER. : muletage*, muleter* (se).

muletage, n.m. Spéc.Fait d’être parasité par un ver qui rend impossible toute expoitation éventuelle de l’arbre. Le muletage de mes acajous* m’inquiète.(Dedet, 1984 : 325).

muleter, (se ---- ), v.pronom. Spéc.Pour un arbre, être envahi par des sortes de vers qui rendent toute expoitation du bois impossible. Selon les sols, ceux-ci peuvent se muleter — c’est-à-dire qu’il s’y met un ver et qu’à partir de là, c’est fini : une forêt entière est perdue. Si l’on a posé un permis sur une forêt sans s’apercevoir que, par-dessous, les arbres étaient muletés, c’est comme si l’on avait acheté du vent.(Dedet, 1984 : 296-297).

mulosi, var.moulossi, n.m.V. EVUR*. L’évous* ou mulosi, dans la croyance générale, est un petit animal qui vit en parasite dans le corps de l’homme. Ce n’est ni un ver intestinal, ni un taenia, ni un autre parasite humain, et la description qu’en font les Noirs est très spéciale. D’après eux, c’est une bête pourvue de pattes, avec des yeux, une bouche et une langue, mais sa spécialité est de voyager à travers les organes où, disent-ils, elle cause de nombreux troubles. Lorsqu’elle arrive au cœur, c’est infailliblement la mort, car cette bête " mange le cœur " des hommes ! (Briault, 1926, in Merlet, 1990 : 314).

multipartiste, var. multipartite, adj.Spéc., surtout écrit journalistiques.Hésitation entre les deux variantes du même adjectif. En septembre et octobre 1990 ont lieu les premières élections multipartistes. En première position vient le PDG avec 59% des voix, puis le Morena des Bûcherons* avec 19%, [.].(Caparros, 1997 : 36). [.] Le président de la République a permis à notre pays de s’ouvrir à la démocratie multipartite.(L’Union, 28/09/1992). En tant que député de l’ère multipartite, quelle approche faites-vous de notre démocratie ? (L’Union, 30/10/1996).

mumbuanghe, var.moumbouanghe, n.m., (du pounou).V. MVETT*. Aller en voiture de Lambaréné à Mouila pendant la saison* des pluies, [.], représente une épopée digne d’un " mvett* " ou plutôt, puisqu’à Mouila on arrive en pays Bapunu, digne d’un " mumbuanghe " : comme ces récits traditionnels où se mêlent l’héroïque et le comique, il faudrait toute une nuit pour en évoquer dignement les péripéties. (Rémy, 1987 : 193)
SYN. : mvett*.

munadji, var.mounadji, n.m. Spéc., (du pounou). Poison végétal violent à base de plusieurs espèces de strophantus, notamment strophantus hispidus DC et strophantus gratus Franch. Il sert à empoisonner les flèches. Sans doute connaissent-ils [les Pygmées] déjà des poisons violents, comme le munadji, dont ils trempent la pointe de leurs flèches pour combattre ces envahisseurs. (Rémy, 1987 : 64). [.] elles [: les armes à feu] ne peuvent rivaliser avec les arcs et les flèches, trempées dans le célèbre poison, le munadji, dont les Pygmées continuent à se servir avec succès dans les zones de forêt [.].(Rémy, 1987 : 121).

mundju, var.moudjou, n.m., (du mpongwé et autres l.loc.).V. PLANTE *AUX ESPRITS. Le mundju signifie plante aux esprits, et par conséquent son rôle est de chasser ceux qui seraient maléfiques.(Rémy, 1987 : 13).
SYN. : arbre* aux esprits, plante* aux esprits.

mungala, var. moungala, n.m. Spéc., (du kota). V. MWIRI*. [.] Les statues, masques*, poteaux et portes sculptés, les emblèmes de pouvoir, les armes, etc. sont les expressions matérielles des activités du Bwiti*. Il en a été de même pour d’autres associations du même genre : Ngil* des Fang, Mwiri* des Punu, Mungala des Kota, Ndjobi* des Obamba, etc., certaines ayant disparu, quelques-unes encore importantes quoique acculturées. (Perrois, 1992 : 19-20).

muscade de Colobash, n.m.V. MUSCADIER* DE CALABASH. Ils échangeaient le sel contre les pagnes* de raphia* du Ngunyi et les esclaves. Il faut ajouter : [.] muscade de Colobash (monodora myristica) [.].(Ambouroue-Avaro, 1981 : 134).

muscadier [de Calabash], var.muscade de Colobash, n.m. Spéc.(Monodora myristica Dun.). Arbre de la fam. des Anacardiacées aux grandes fleurs panachées, en forme de lanternes vénitiennes, et aux gros fruits contenant des graines de la taille d’une noisette englobées dans une pulpe épaisse. Il [: le Père Klaine] dut introduire un grand nombre d’espèces utiles comme la vanille, le giroflier*, le muscadier. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 8). Pour faire offrande aux génies locaux ou aux mânes des ancêtres, on fait usage de l’isèmu*, mélange rituel d’aromates, ou substances végétales, à odeur suave dans lequel on fait entrer des brisures d’écorces de Croton oligandrum, de Copal*, des graines de " poivre* de Guinée ", de " muscadier de Calabash ", des racines [.].(Raponda-Walker, 1983 : 52).

museau bleu, n.m.V. CERCOPITHèQUE*, MOUSTAC*. Au Gabon, on compte [.] une quinzaine d’espèces de singes répandues dans l’ensemble du territoire, ou spécialement dans certaines régions [.]. Le hocheur* ou pain-à-cacheter* (ndowa) et le moustac* ou museau bleu (osoké), taille moyenne.(Raponda-Walker, 1998 : 115).

musico-zaïko, n.m. Dispon., oral, argot urbain, péj. Musicien zairois, c’est-à-dire originaire de la République Démocratique du Congo. On savait pourtant que les saints étaient protégés des dieux, voilà ce qui arrive quand ils se font protéger par des musico-zaïko. (Le Progressiste, 05/05/1997).

musulmanisé, adj. Dispon., mésolecte.Devenu musulman, islamisé. Et quand tu deviens musulman, tu as un prénom musulmanisé. Tu vois : de Bernard, tu deviens Omar, si tu vois à qui je pense.(Etudiant, Libreville, 1995).

musungu, var.mussungu, n.m.V. MOUSSOUNGOU*. [.] le vin de mussungu ou malamba* (à base de canne* à sucre) [.]. (Elsener, 1997 : 174). Moi Makaya, je n’ai ni dansé, ni bu du musungu.(L’Union, 24/11/1988). Ce qui attire surtout l’attention ici, c’est le coin où l’on vend de la boisson locale, le " musungu " et le vin* de palme.(L’Union, 07-08/12/1991). C’est ainsi qu’on voit de jeunes Gabonais s’installer le soir sur les grandes artères pour proposer aux amateurs, des grillades, d’autres vendent le musungu et même d’autres boissons interdites à domicile [.].(Misamu, 09/06/1997).

muteti, var.moutéti, n.m., Dispon., (du mpongwé), oral surtout, basilecte. Commerce. Je suis un Blanc* du commerce, un Blanc* du muteti. (Dedet, 1984 : 134). Le Blanc* que tu vois là ne vient pas faire du mal, il a de l’argent à donner, il vient pour le muteti.(Dedet, 1984 : 176).

mvana, var.mvane,n.m. Spéc., (du fang).(Hylodendron gabunense Taub.). Arbre à tronc épineux, ailé à la base ; bois de cet arbre blanc rosé pâle, ferme, utilisable en charpente. (Raponda-Walker, 1961 : 231). (White/ Abernethy, 1996 :136).
SYN. : pindja (du mpongwé).

mvett, var.mvêt, mvet, n.m. Spéc., (du fang), très mélior.
- Epopée traditionnelle fang, jouée avec accompagnement de cithare et chantée par un maître-chanteur tandis que l’assistance ponctue de ses réponses le déroulement du récit. Que les oreilles écoutent/ Qu’elles écoutent le mvett.(Ndong Ndoutoume, 1983 : 123). [.] l’autre, lui, enchaîna directement avec une histoire, un conte de Mvêt. (Ndong Mbeng, 1992 : 73). Le mvet(t) désigne à la fois l’épopée du peuple fang, où le fantastique tient une grande place, et l’instrument qui accompagne le récit de cette épopée.(Elsener, 1997 : 159). Comme tout conteur de Mvett sait le faire, Ntsira N. joue en maître de l’ambiguîté entre songe et vision, entre vraisemblance et fable. [.] Ntsira N. Etant le seul poète africain à avoir écrit du Mvett en français, il constitue par conséquent un relais essentiel d’autant plus qu’il a essayé de doter le genre d’un ensemble de procédés et de formes fixes.(L’Union, 12/07/1993).
DER. : mvettiste*.
- Sorte de cithare à quatre cordes avec laquelle on accompagne traditionnellement la récitation d’une épopée. Ceux [les Fang] du Woleu-Ntem, élevés dans le maintien plus ou moins fort d’une tradition généalogique et épique qui est celle du culte individuel des ancêtres et du mvet (l’instrument de musique qui accompagne les épopées), leur accordent, en retour, [.].(Gaulme, 1988 : 49). Les instruments de la musique fang se sont aussi mieux conservés, les harpes mvet et engomi*, les tambours nkul*, mbé* et ngom*, le xylophone médzang*, etc. Dans la mesure où ces objets n’étaient pas directement les expressions symboliques des cultes.(Perrois, 1992 : 22). Les instruments de musique sont, pour la plupart, spécifiques d’une région à l’intérieur même du pays. Citons par exemple : [.] le mvett, instrument à cordes et à calebasses* [.].(Elsener, 1997 : 164). On peut y [au musée national des Arts et Traditions] découvrir un certain nombre d’instruments de musique et objets régaliens : mvet, cithare Ngombi*, sanza* [.].(Caparros, 1997 : 60).
- Maître-chanteur traditionnel par tradition familiale, initié à la mémorisation et à l’improvisation des épopées fang. Le mvett désigne à la fois un instrument (sorte de cithare à quatre cordes), un musicien et un récit particuliers, d’origine fang.(Rémy, 1987 : 48).

mvettiste, adj. Spéc.Liée à la grande tradition du mvet. Il y a donc nécessité de rééquilibrer le temps d’antenne entre les deux grandes religions " officielles " du pays et surtout, prendre en compte les franges païenne, athée, animiste*, [.] mvettiste [.].(Le Progressiste, 01/041996).

mvoudi, var.mvudi, n.m.V. MASQUE*, MVUDI*. Le Mvudi est un type de masque caractéristique du Haut-Ogooué mais on le trouve en fait du pays nzabi aux plateaux Batéké. Le front en surplomb sur un nez en lame, la face en forme d’écu et le décor en quartiers de couleur vives opposées (blanc, rouge, bleu, noir), le rattache à la mouvance stylistique ambété-obamba qui s’étend largement au Congo.(Perrois, 1992 : 112).
SYN. : bodi*.

mvouma, var.mvoma, n.m. Spéc., (du fang).(Xylopia quintasii Engl.& Diels). Grand arbre à fleurs d’un blanc jaunâtre, très parfumées, de la fam. des Annonacées et dont le bois sert à faire des arcs. (Raponda-Walker/ Sillans, 1961 : 73.). (White/ Abernethy, 1996 : 74).

mvudi, n.m.V. MVOUDI*.

mwana, n.m. Usuel, (des l.loc.).
1- Enfant. Cette notion peut s’étendre à un adulte au sens de fils de la nation. Si je parle ainsi, c’est que depuis maintenant un mois, je n’ai plus les nouvelles de mon " mwana " parti faire la grande école là-bas au pays des Blancs [.]. (L’Union, 17/11/1988). Moi, je ne comprends pas que chaque année, certains chefs d’établissement — sans doute de mèche avec certains commerçants — imaginent de nouvelles tenues obligatoires. Et quand on a une vingtaine de " mwana " comme nous les pauvres — c’est notre richesse, les enfants, - c’est à peine si on ne regrette pas un peu ça quoi*. (L’Union, 19/11/1991). Et ce n’est pas sûr que nos enfants, " doctaires* " de ceci et de cela soient prêts à prendre la craie pour éduquer nos " mwanas ". (L’Union, 07/12/1992). [.] je trouve cette affaire-là injuste. Car à bien regarder ce calendrier, je me rends compte, une fois de plus, que ce sont nos mwanas qui paient la facture du SEENA. (L’Union, 18/12/1996).
2- colon, enfant participant à une colonie de vacances. Pendant la durée des colonies, les " colons " ou encore les " mwanas " (Appellation pour désigner les enfants qui prennent part aux activités et dont l’âge varie entre 7 et 13 ans) pour la plupart des enfants des employés [.]. (L’Union, 04/09/1992). M. Bouroubou estime, par ailleurs, que les séjours de Lambaréné et de Libreville sont très importants pour le développement des " Mwanas ", d’autant plus qu’ils vont les aider dans l’apprentissage de la vie communautaire. (L’Union, 23/07/1993).

mwesa, n.m. V. MASQUE*.Ce masque appelé Pazoku* ou Mwesa, du nom du groupe où il a été trouvé au nord de Mékambo, correspond indirectement au Ngontang* à quatre visages des Fang. Il sert au cours des rituels destinés à détecter les sorciers* du village.(Perrois, 1992 : 94).

mwetsi, n.m.V. MWIRI*. Ces trois sectes, pratiquement éteintes de nos jours, ont également de grandes ressemblances, dans la forme et les fonctions, avec le Ngil* des Fang, le Mwetsi des Beseki, et surtout le Mwiri* des Eshira qui est encore en pleine activité [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 172).

mwiri, var. mouiri, muiri, n.m. Spéc., (de nombreuses l.loc. comme eshira, massango, vounogu, pounou, loumbou, nzébi, ngowé, ivéa).
- Société secrète masculine très répandue dans la Ngounié et le Bas-Ogooué et dont le but est la protection de la Nature, l’entretien des lieux publics. Une police secrète est aussi chargée de rechercher et de punir les coupables quels qu’ils soient. Les femmes, chargées de l’entretien des chemins et du nettoyage du village sont donc particulièrement surveillées par les initiés masculins. L’initié du Mwiri jure par " yasi* ". (Ambouroue-Avaro, 1981 : 79, Note 37).Ces trois sectes, pratiquement éteintes de nos jours, ont également de grandes ressemblances, dans la forme et les fonctions, avec le Ngil* des Fang, le Mwetsi* des Beseki, et surtout le Mwiri des Eshira qui est encore en pleine activité [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 172). Le Mwiri, ou Mangongo* [.], est essentiellement une secte d’hommes, très répandue dans la Ngounié et le Bas-Ogowè, dans laquelle peuvent être admis tous les garçons dès la puberté.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 225). L’initiation au Mwiri proprement dit, est très sévère ; il faut passer par une série d’épreuves douloureuses, et de brimades, que l’on ignore car toutes ces cérémonies sont tenues très secrètes. Ce que l’on sait, c’est que le rite de passage* ne repose pas sur l’absorption d’une plante comme c’est le cas pour le Bwiti*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 229). Le Mwiri n’a pas, comme le Bwiti* ou le byéri*, le but apparent d’honorer les ancêtres. C’est en quelque sorte une ligue pour la protection de la Nature et l’entretien des lieux publics, doublée d’une police secrète destinée à rechercher et punir les coupables quels qu’ils soient. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 232). Le Mwiri, en visant à l’entretien des lieux publics, oblige les femmes — par crainte salutaire qu’il leur inspire — à accomplir strictement les travaux ménagers, à entretenir les chemins et les sentiers de brousse*, à nettoyer les abords des cases*.(Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 233-234).
SYN. : mangongo* (du douma).
COMP. : danse du Mwiri, mouiri-amangi
- mwiri amangi, var.mouiri amangi, n.m. Spéc.Rite du mwiri. Ce devait être l’initiation mouiri de ma grand’mère. Je pense que c’était cela : son entrée dans le mouiri amangi.(Dedet, 1984 : 425).
- mwiri, (danse du ---- ), n.f. Spéc.Danse publique liée à la société initiatique du mwiri. Nous placerons ici [dans les danses liées à des sociétés initiatiques], la danse du Bwiti*, celles du Ndjèmbè (bolo* et danse rituelle, proprement dite) auxquelles nous pouvons vraisemblablement, ajouter les danses liées aux rites du Mwiri, celles relevant de l’admission à l’ordre des Evovi*, et les danses de masques*. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 141). Si les cérémonies de l’initiation sont secrètes, la danse du Mwiri est parfois une réjouissance publique [.]. (Raponda-Walker/ Sillans, 1983 : 235).

myase, n.f.V. VER* DE CAYOR. Les vêtement doivent être soit repassés, soit séchés à l’intérieur afin d’éviter la Myase ou ver de Cayor*. (Caparros, 1997 : 19).
SYN. : ver* de Cayor.

myénisation, n.f. Dispon., (dérivé du nom d’une ethnie gabonaise), écrit surtout, lettrés. Extension de l’influence socio-culturelle des Mpongwé sur le modèle du groupe Myéné de région de Libreville. [.] l’influence mpongwé remplace progressivement, à partir du XVIIIème siècle, celle des Vili, entraînant une " myénisation " des groupes ethniques qui, à partir du XIXème siècle, seront connus sous le nom de Nkomi, Orungu, Galwa, Ajumba et Enenga. Cette myénisation se serait faite de proche en proche, suivant étroitement les circuits de la Traite* telle qu’elle est organisée sur l’Ogooué [.].(Merlet, 1990 : 33).

mygale, n.f. Spéc.Araignée velue de grande taille (jusqu’à 9 cm), très agressive et venimeuse. Sa morsure entraîne un état d’excitation, puis une phase de stupeur avec hypersécrétion salivaire et lacrymale. Contre les moustiques, il est préférable de se fabriquer une moustiquaire* [.]. Cela évite beaucoup d’inconvénients, non seulement avec les moustiques, parfois nombreux, mais aussi avec des mouches plus ou moins saines, des scorpions, des mygales [.].(Rémy, 1987 : 226).

myoptis, n.f. Spéc.(Myoptis africanus Dobson). Chauve-souris de la fam. des Vespertilions aux narines en forme de croissant. (Dekeyser, 1955 : 115).

mystique, adj. Dispon. Magique, surnaturel, mystérieux. Le décès brutal de Paulin est mystique.(in Bagouendi-Bagère, 1999).