à, prép. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Nombreuses spécificités écrites
et orales.
1- Derrière
un comparatif, remplace souvent "que". Quant à N'Guessan, il était depuis longtemps devenu mon ami. C'était un
homme meilleur à moi. Chénier, 1972 : 14. Sa situation est peut-être défavorable avec son appartement de trois
pièces (pour treize personnes) mais elle est meilleure à celle de nombre d'employés.
FM., 05.10.1983. L'ambiance est
plus chaude à hier nuit*. (Jeune, Abidjan, 1983).
2- Pour
l'expression du temps.
a)- Indique
le moment de l'action. (Pas de préposition en fr. standard). C'est un lundi à l'après-midi qu'il a fait
l'accident*. (Secrétaire, Abidjan, 1990).
b)- Indique
la durée : pendant, durant. A mon CM2, je
vivais chez un tuteur. (Rédaction, élève 5ème, Bouaké, 1982). A ma quatrième, mon père était décédé. (Etudiant,
Abidjan, 1980).
LOC.: à bas
âge*, à l'absence de*.
3- Pour
l'expression du lieu, introduit un locatif désignant rue, route. (Pas de
préposition en fr. stand.). Maintenant il
habite à la rue Chardy. (Coiffeuse Abidjan, 1980). L'ouverture d'une nouvelle bouquinerie située à la rue du commerce*,
près de la gare routière, ouvre de nouvelles possibilités pour les amateurs de
lecture de Man FM.,
04.03.1982. Les policiers l'ont arrêté à
la route de Bingerville. (Copie 3ème, Abidjan, 1983). C'est au Café des Sports à la rue du Commerce, qu'il m'a donné pour la
première fois cinquante mille francs. Détective, 16.03.1995. Tu pars en gaz*-oil à la rue Princesse?
(Etudiant, Abidjan, 1998).
4- confusion
avec "en". V. A BAS AGE, A L'ABSENCE DE, A CE MOMENT, A L'ETAT, A
SON TEMPS, À SA FAVEUR. loc.adv.
Fréq., oral , écrit, mésolecte. En bas âge, en l'absence de, en son temps,
en temps utile, en sa faveur. La bande
avait rendu visite le même jour à Mme K. A. C'était à l'absence de la
propriétaire. FM., 21.03.1980. Trois
fois je suis parti* chez toi à ton absence. Je ne viendrai plus te saluer*. (Secrétaire,
Abidjan, 1983). Mme A.M.C. qui avait
fait, à son temps, une déclaration de vol.[.]. FM., 22.08.1990. Si vous aviez fait la demande à son temps,
hein? (Secrétaire, Abidjan, 1990). Tout
ça ne plaide pas à votre faveur ! (Enseignant, Abidjan, 1992). Il se rend à la police où il raconte
l'histoire à sa faveur évidemment. Détective, 16.03.1995. Les comptes seront faits à temps opportun.
Nouvel Horizon, n°143, cité Dagnac, 1996 : 170. La grève va continuer, à l'état actuel des choses. (Enseignant,
Bouaké, 1996). Que produire ? Où et
comment ? Par qui ? A quelle quantité ? Nouvel horizon, n°143, cité
Dagnac, 1996 : 170.
LOC.: être à
mesure* de.
5- par
modification de la construction verbale, soit par adjonction de "à" (V.
AIDER* A, FAUTER* A, ... ), soit par suppression de "à" (V.
ASPIRER*, ASSISTER*, ECHOUER*, ...), soit par substitution d'une autre
préposition (V. ACHETER* AVEC, ...).
6- entre dans
la composition d'un certain nombre de locutions :
+ à bas âge, loc.adj. V. BAS* AGE.
+ à chez
moi [toi, lui, ...] maison, à chez nous village, à chez nous
pays, loc.adv. V. MAISON*,
VILLAGE*, PAYS*.
+ à côté
à côté, loc.adv. V. COTE*.
Fréq., mésolecte, basilecte, surtout
oral. Dans le voisinage immédiat, tout à côté [de]. C'est à côté à côté Monoprix. (Chauffeur, Abidjan, 1982). Ça* quitte dans village à côté à côté pour
venir ici. ID., 30.04.1989.
"Tu habites loin ?" - "Non ! à côté à côté. "(Lycéen,
Bouaké, 1990).
+ à deux doigts, V. DEUX* DOIGTS, VOLEUR* A DEUX
DOIGTS.
+ à la lettre, loc.adv.
V. LETTRE*.
+ à l'africaine, loc.adv. V. AFRICAINE*.
+ à l'aise, loc.adv. V. AISE*.
+ à
l'enfance, loc.adv. V.
ENFANCE*.
+ à
l'indigénat, loc.adv. V.
INDIGENAT*.
+ à
l'ivoirienne, loc.adv. V.
IVOIRIENNE*.
+ à
mon [/ton/son/notre/votre/leur] temps, loc.adv.
V. TEMPS*.
+ à
plus!,[aplys], interj. V.
PLUS*.
+ à
ton nom, loc.adv. V. DANSER* A
TON (MON, SON,...) NOM*.
+ à toute! interj. V.
TOUTE*. Assez fréq., oral surtout,
familier et plaisant. chez les lettrés. A bientôt, à tout à l'heure. Si
quelqu'un me demande, je reviens tout de suite. A toute ! (Professeur,
Abidjan, 1986).
ENCYCL.: formule qui met fin à un entretien en sous-entendant qu'on
reverra l'interlocuteur au cours de la journée.
COM.: -t final prononcé avec durème.
aakwaaba! interj. V. AKWABA!*
abacos, n.m. V. BACOSSE*.
abacost, n.m. V. BACOSSE*. Sanglé dans un abacost gris-beige,
sourire aux lèvres, Gueï attendait en devisant. J.A.-L'Intelligent, 21/27.11.2000.
abacourt (être en ----), loc.verb. Argot
zouglou, (mot-valise sur "abacost*"
et "court"), jeunes urbanisés, plaisant. Etre de petite
taille. Dis donc, ton djo* il est en
abacourt ! Tu es plus grande que lui,
on dirait. (Corpus Tschiggfrey, Abidjan, 1995).
abalé, n.m. Spéc.,
(flore), (de l'agni), mais assez fréq. (Combretodendron africanum [Welw. ex
Benth ex Hook] Excell. = Petersia africana Welw.). Grand arbre forestier de la famille des Lecythidacées,
exploité pour son bois et utilisé en pharmacopée locale. Bois de cet arbre (V.
BOIS* JAUNE). L'abalé [.] est utilisé
par les guérisseurs ivoiriens qui lui attribuent unanimement des propriétés
laxatives ou purgatives selon la dose. Bouquet/ Debray, 1954 : 99.
Roberty, 1954 : 128, Aubreville 1959, III, 45. Adjanohoun/ Aké Assi, 1979 : 160.
SYN.: abimpé
(agni), kan (attié), koti (abé), pin (yakouba), toutou (krou).
abana ! interj. (du mandenkan , "il a fini" ), vieilli , oral, écrit, fam. Terminé
! Fini! Plus question ! Abana ! je n'en parle plus, j'ai compris.
(Militaire, Bouaké, 1977). Moi, les
taxis*-brousse après ça ? Abana ! (Enseignante,
Daloa, 1984).
abandonner la craie, loc.verb. V.
CRAIE*.
abboki, n.m. V. ABOKI*. Dans la soirée, lorsque les abbokis
reviennent, pas mal d'Abidjanais désargentés prennent un petit déjeuner en
guise de dîner. Bonnassieux,
1987 : 136.
abidjanaise, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Hymne
national ivoirien. Tu connais les paroles
de l'Abidjanaise ? (Enseignante, Abidjan, 1977). Vint le moment de l'exécution de l'abidjanaise par la jeune fanfare de
la ville. FM., 28.01.1983. Le
jour où on commencera à mettre les gens en prison pour ça chez nous, nous nous
mettrons tous au garde à vous dans nos salons, quand l'abidjanaise mettra fin
aux émissions de la télé. Ivoir'Soir, 14/15/16.08.1997. Car combien étaient-ils ceux qui éprouvaient
un plaisir patriotique à chanter, la main sur le coeur, l'Abidjanaise ? Ivoir'Soir,
18.01.1998.
abissa, abyssa,
n.f. Assez fréq., (du nzima), oral,
écrit, tous milieux.
1- Fête
traditionnelle annuelle des Nzima, caractérisée par des danses et des séances
rituelles de chants satiriques de critique sociale, destinés à apaiser conflits
et tensions. L'abissa [.] comporte une
séance rituelle d'accusation au cours de laquelle les conflits refoulés durant
l'année sont exposés publiquement. FM., 29.03.1983. L'abyssa n'est pas un simple rituel [.].
C'est une puissante institution de critique sociale et d'instruction morale
permettant de construire une communauté saine et fraternelle. FM.,
14.11.1983. A Grand Bassam, l'activité
touristique attend son point fort vers la fin du mois d'octobre avec la fête de
génération* et celle de réjouissances populaires dite abissa. FM.,
29.11.1990. Fête en l'honneur des morts,
l'Abissa se déroule à Grand Bassam au début de Novembre pendant sept jours.
Rémy, 1996 : 129.
2- Danse
spécifique exécutée lors de cette fête. On
avait donné l'ordre qu'on fit venir certaines danses* typiques [.], il y aura
forcément le goli*, le zaouli*, des danses poros* du pays sénoufo, celles du
pays bété sans parler de l'abissa, le nolé*, danses éburnéennes*, aussi
typiques, aussi variées, aussi colorées les unes que les autres. Anoma
Kanié, 1978 : 116. Nous sommes allés,
dimanche, voir danser l'abissa, c'est une des plus folkloriques du pays.
(Fonctionnaire du Trésor, Abidjan, 1982). C'est
du Chef* suprême de la ville de Begnini
que, chaque année, les sept clans de la tribu Nzima sollicitent et obtiennent
l'autorisation de donner l'abissa. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 155. Puis sous* le coup de 16 h., l'Abissa a
véritablement débuté. Considérée comme une danse de génies de la forêt,
l'Abissa, danse annuelle, danse sacrée à la truculence carnavalesque, danse
dont l'origine remonte à l'exode des Akan, est avec une redoutable précision
célébrée tous les ans à Bassam. C'est la nouvelle année en quelque sorte. Ivoir'Soir,
10.11.1997.
LOC.: danser* l'abissa : célébrer la fête de l'abissa.
ablakon,
[ablakT], n.m. Assez fréq., (de l'abouré), oral, écrit, sud-est.
Sorte de cache-sexe traditionnel consistant en une bande d'étoffe passée entre
les jambes et fixée à la taille par une ficelle qui sert de ceinture. C'est
ainsi que A.W. qui a préféré l'ablakon au short réglementaire, soulevait un
fou rire à chacune de ses interventions. FM., 22.04.1981. Pour
aller pêcher sur la lagune, les hommes portaient l'ablakon. (Informateur,
Bassam, 1982). Le match a toujours comporté un côté très amusant à cause de la
tenue très originale de certains joueurs [.]. L'un a préféré l'ablakon au
short. FM., 10/11/12.04.1982. Il
[: l'homme élu èbè*] a été
longuement ovationné par la salle du cinéma Samo, surtout dans sa tenue
d'"ablakon". Ivoir'Soir, 05.06.1997. En
effet, lors de son premier passage [: celui de la candidate miss),
son "ablakon" a choqué les uns et ravis les autres. Ivoir'Soir,
08.12.1997.
abodan,
abôdan, [abCdS],
n.f.
Fréq., (de l'agni ), oral,
écrit, sud. Célèbre danse agni
qui n'est exécutée qu'à l'occasion de grandes cérémonies traditionnelles. Ce
fut l'abodan juste après. C'est l'une des plus anciennes danses agni qui s'exécute
lors du déplacement, de l'intronisation* ou du mariage d'un dignitaire du
royaume. FM., 09.12.1980. Nous
avons demandé l'autorisation de filmer l'abodan parce que c'est un moment
important du peuple agni. (Sociologue, Abidjan, 1985). Tété
Bell nous propose de danser sur des rythmes comme l'abodan, le zouk*, le
soukouss* et le high*-life. Ivoir-Soir, 08.10.1997. Les
billets enlacés dansaient l'Abôdan, le Mapouka* serré, le Zouglou*, la danse
philosophique des pauvres. Adé Adiaffi, 2000 : 190.
abodjé, n.m. Argot zouglou. V. SAMARA*,
TAPETTE*.
abogi, n.m. V. ABOKI*. Un
abogi chauffe son eau, les morceaux de pain étalés sur la table. Deux hommes
sont assis et mangent en silence. V. Tadjo, 1992 : 12.
aboké, n.m., Spéc (flore), (de l'abé).
(Massularia acuminata [G.Don.] Bullock ex Hoyle). Petit arbre de la fam. des
Rubiacées dont l'écorce, les feuilles et les fruits sont utilisés comme poison
pour la pêche. Aubreville, 1959, III : 282.
aboki, agboki, abboki, abogi, [aboki], n.m. Fréq., (du haoussa du Niger, et du Nigéria,
"ami, camarade"), oral, écrit, tous milieux. Petit restaurateur en plein air, qui sert sandwiches, thé
ou café, à proximité d'un chantier ou sur le bord de la route. Celui-là qui se nomme aboki, qui se lève tôt
le matin pour tenir prêt le petit déjeuner des
travailleurs. ID, 29.07.1973. Au départ, il était une sorte d'aboki, vous savez ces braves
messieurs qui vous vendent du thé ou du café pour le petit déjeuner. FM.,
04.02.1980. L'agboki faisait la tasse et
le pain au beurre à soixante cinq francs. Otitro, 1984 : 52. Les abokis vendaient du café chaud et du
pain beurré ou de la viande grillée. Koné, 1986 : 36. Dans
la soirée, lorsque les abbokis reviennent, pas mal d'Abidjanais désargentés
prennent un petit déjeuner en guise de dîner. Bonnassieux, 1987, 136. Depuis quelques jours, ceux-ci [: des
commandos musclés] s'attaquent sans pitié
[.] aux "aboki" qui préparent dans la rue le café au lait et le pain
beurré des travailleurs [.]. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 71. Le soir, je bois café chez l'aboki de mon
quartier. Ivoir'Soir, 10.12.1997.
abombez !, interj. Vieilli, (du frs "bombe"), oral, fam., basilecte, plaisant
chez les intellectuels. Plus vite ! A toute vitesse ! Allez ! Allez ! Abombez ! (cris de la foule à l'arrivée du rallye
du Bandama, Abidjan, 1982). Abombez,
espèces de tortue ! (Etudiante,
Abidjan, 1983).
COM.: utilisé uniquement comme injonction.
abondant, (être ----), loc.verb. litt., rare
(Kourouma). Etre prolixe, parler longuement. Tous les griots furent abondants. A. Kourouma, 1970 : 146.
aboudikro, aboudikrou,
n.m. Spéc., (flore), (de l'abé), relativement fréq.. (Entandophragma
cylindricum Sprague = E. rufa A. Chev. = E. tamentosum A. Chev.). Grand arbre
forestier de la famille des Méliacées, très exploité. Bois brun-rouge cuivre à
odeur de cèdre de cet arbre (V. BOIS* ROUGE 1). Roberty, 1954 : 158. La commission a recommandé l'arrêt total des
exportations de certaines essences en grumes : il s'agit de l'aboudikrou. Quant
aux célèbres acajous* d'Afrique [.] bien connus aujourd'hui, on les appelle
commercialement selon les espèces : acajou*, acajou blanc*, sipo*, aboudikro,
tiama* et kossipo*. Aubreville, 1959, I : 145. Des arbres de première grandeur, fromager*, samba*, aboudikro au fût
droit, lisse et nu. Meillassoux, 1964 : 93.
ENCYCL.: du point de vue du botaniste, l'aboudikro est le vrai acajou
d'Afrique, séparé du Swietania américain par un détail minime, alors que les
acajous* du commerce (Khaya) sont différents du véritable acajou américain.
COM.: sapelli
est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 375.
SYN.: acajou* vrai, bossé*
rouge* (forestiers), sapelli (Cameroun), pan (gouro), bouboussou (bété).
abougnon, abou-gnon, n.m. adj.
Spéc., (agriculture), (du baoulé, "partager en deux
parties")
1- n.m. Système de métayage dans lequel la récolte est divisée en
deux parties, l'une pour le propriétaire de la plantation, l'autre pour le travailleur
agricole. Pour les métayages, il y a
passage tendant à se généraliser, au partage de la récolte en deux : abougnon
et non plus en trois : aboussan* dont un tiers seulement revenait au manoeuvre.
Ministère du Plan et de l'Economie, 1979, Schéma directeur, I : 35. La récolte est alors partagée dans la
proportion de deux tiers pour l'employeur et d'un tiers pour les manoeuvres
(c'est le système Abou-san*) ou à part égale (système Abou-gnon). Affou
Yapi, 1986 : 43.
LOC.: faire* abougnon. (part.)
2- n.m. Par extension, métayer, manoeuvre rémunéré selon le principe
du partage de la récolte en deux parties. Il
a palabre* avec l'abougnon. (Animateur rural, Bouaké, 1979).
3- adj. Qualifie un
ouvrier agricole retribué suivant le système du partage en deux parties de la
récolte. La rémunération du manoeuvre
Abou-san ou Abou-gnon se fait en nature. Affou Yapi, 1986 : 50.
4- abougnon, (faire ---- ), loc.verb. Travailler comme ouvier agricole selon les termes d'un
contrat garantissant à l'employé la moitié de la récolte. C'est mieux de faire abougnon parce qu'on gagne plus ! (Informateur,
Abidjan, 1983).
aboussan, abou-san,
aboussa, agboussa, agboussan. n.m.,
adj. Spéc., (agriculture), (du baoulé
"partager en trois parties".), vx. (Centre, sud)
1- n.m. Système de métayage traditionnel
dans lequel la récolte est divisée en trois parties, un tiers allant au
travailleur agricole, deux tiers au propriétaire. L'Abous-san est, par son origine, une catégorie économique des sociétés
agni-ashanti précoloniales. Affou Yapi, 1986 : 43. Le métayage, ici, c'était surtout l'aboussan avant, mais maintenant,
c'est fini. (Informateur, Adzopé, 1990).
2- n.m. Par extension, travailleur agricole
rémunéré selon le système du tiers de la récolte. Il a été observé dans les grandes exploitations villageoises, une
tendance à la reconversion des travailleurs mensuels en Abou-san (métayers au
tiers) après une période d'un an au moins au service du même employeur.
Affou Yapi, 1986 : 43. Quand mon père est
venu travailler en Côte d'Ivoire, il était aboussan pour un planteur de cacao,
du côté de Daloa. (Lycéen, Bingerville, 1989).
3- adj. Se dit d'un ouvrier agricole
travaillant selon le système de rétribution par le tiers de la récolte. Entre les planteurs* et les manoeuvres
abous-san, il existe un contrat libre (oral ou écrit) qui fait état de la
qualité du manoeuvre, de la durée du contrat, lequel est contresigné le plus
souvent par un membre de la communauté des manoeuvres. Affou Yapi, 1986 :
48.
4- aboussan,
(faire ---- ), loc.verb., vx.
Travailler comme ouvrier agricole selon les termes d'une sorte de contrat de
rémunération garantissant au travailleur un tiers de la récolte. On te disait :"Tu veux faire contrat*
ou aboussan ? "(: Tu veux être payé en argent liquide ou par le tiers
de la récolte ?), (Informateur, récit, Lakota, 1974 ).
ANTON.: faire
abougnon*, faire contrat*.
abre, n.m. V. ABRUS* A PRIERE.
abréba, n.m. V. COMMIS*, LETTRE*.
abricotier, n.m. Spéc. , (flore).
1- abricotier
d'Afrique, (Mammea africana G.
Don). Grand arbre de la famille des Guttifères à gros fruits dont la pulpe
fibreuse, à odeur de pomme, est comestible. Il fournit un bois rouge foncé et
dur. Aubreville, 1959, II : 330.
SYN.: djimbo*.
2- abricotier
d'Amérique, (Mammea americana Linn.). Grand arbre de la famille des
Hypericacées, à grosses drupes comestibles évoquant l'abricot par la couleur et
la saveur. L'abricotier d'Amérique aux
fruits comestibles est cultivé dans quelques jardins d'essais. Roberty, 1954 : 244.
abroma, n.m. Spéc., (flore). (Abroma augustum Linn.). Plante ornementale, cultivée en jardin d'essais comme plante
textile. Roberty, 1954 : 43.
abrus à prière, n.m. Spéc., (flore). (Abrus precatorius Linn.). Arbuste grimpant de la famille des Papilionacées. Il a des
graines rouges à point noir, jolies mais toxiques, utilisées pour la confection
de chapelets et de colliers. Reconnus
récemment comme très toxiques, les beaux colliers de graines d'abrus à prières
sont interdits sur tous les marchés du monde. Adjanohoun/, Aké Assi, 1979 :
216.
SYN.: arbre (vx), crab's eye (rare), jeguerity ou
jequirity* (portugais du Brésil), liane-réglisse*, pater-noster*.
absenter, v.tr.d. Assez fréq., oral, écrit , mésol.
et basilecte.
1- Ne pas
trouver à domicile quelqu'un à qui l'on venait rendre visite. Je suis venu absenter Monsieur. Je
reviendrai demain matin. (Note écrite, Bouaké, 1985). Combien de fois faut-il venir t'absenter pour arriver à te voir ? (Infirmière,
Abidjan, 1983).
SYN.: venir* manquer.
2- Etre cause
de l'absence de quelqu'un. C'est la
maladie seulement qui l'a absenté. (Abidjan, 1983). Il n'est pas là, la pluie l'a absenté. (Etudiante, Abidjan, 1988).
abyssa, n.m. V. ABISSA*. Ce n'est, en effet, un secret pour personne
que l'abyssa, du fait de sa grande popularité, était devenue ces dernières
années, une cérémonie dont il était difficile de percevoir les racines réelles.
FM., 27.10.1979.
acacia, n.m. Spéc.,
(flore). Terme générique désignant de nombreuses espèces d'arbres ou
arbustes épineux savanicoles.
1- acacia du Gabon, (Lonchocarpus sericeus H.B. et K.). Arbre de la fam. des
Papilionées au bois dur, jaune clair. Aubreville, 1959, I : 348.
SYN.: boma /
akafankrobou (baoulé), niako (dioula), ékopa (agni), samokon (abron), zéhoui
(gouro).
2- acacia du Sénégal, V. NEB*-NEB. (Acacia Senegal var. samoryana A.
Chev). Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 186.
SYN.: djala
(mandenkan).
2- acacia
flamboyant, vx. V.
FLAMBOYANT*. (Delonix regia [Boj.] Raf.)
3- acacia tannin, (Acacia nilotica [Linn.] Wild. et Del.). Petit arbre à fleurs jaunes et dont l'écorce
sert pour le tannage des peaux. Roberty, 1954 : 193.
4- acacia verek, V. GOMMIER*. (Acacia verek Guill. Perr.). Variété sahélienne de l'acajou du Sénégal. Roberty,
1954 : 193.
acagnibaka, n.m. Spéc., (flore), (de l'agni). (Olax subscorpioidea Oliv.). Arbuste des forêts denses humides. Aubreville, 1959, I :
106.
SYN.: acagnigué
(baoulé), hachéchémon zakoué (attié).
acaïou, n.m. Vx, Spéc, (histoire, flore), (du tupi,
l. amérindienne "acaju", "fruit du "cajueiro" ). V.
ANACARDIER*. (Anacardium
occidentale Linn.). Appellation très ancienne de l'anacardier, petit arbre de
la famille des Anacardiacées décrit en 1598 par A. Thevet, Singularitez de
la France antarctique... [.}avec une
grande quantité d'arbres qu'ils nomment acaïous, portant fruits gros comme le
poin en forme d'oeuf d'oye [.] . Au bout de ce fruit vient une espèce de noix,
grosse comme un marron, en forme de rognon de lièvre. Quant au fruit qui est
dedans, il est très bon à manger, pourvu qu'il ait légèrement passé par le feu."
cité par Bois, 1928 : 156.
acajou, n.m. Spéc., (flore), (du tupi, l.
amérindienne "acaïacatinga", désignant l'acajou d'Amérique, Swietania
mahagony, devenu en français par troncation "acajou" et confondu avec
"acajou" issu d'acaïou*, anacardium occidentale), très fréq. Terme générique transposé de
l'arbre américain (Swietania sp.) à son représentant africain (Entandrophragma,
V. ABOUDIKRO*, ACAJOU VRAI), puis étendu à l'espèce africaine Khaya,
botaniquement assez différente mais à bois rouge de qualité.
COM.: acajou d'Afrique est le nom pilote de ce bois ainsi qu'african mahagony pour
les pays anglophones. CTFT, 1989: 381.
COMP.: acajou à grande feuille, acajou-bassam, acajou blanc, acajou
de Bassam, acajou de Rhodésie, acajou du Sénégal, acajou épineux, acajou
femelle, acajou figuré, acajou lisse, acajou résineux, acajou vrai,
cèdre*-acajou.
1- acajou,
n.m. En Côte-d'Ivoire, désigne plus
particulièrement un arbre spécifique, l'acajou de Bassam, (Khaya
ivorensis A. Chev.) et le bois de cet arbre. Depuis qu'en 1855, la première bille d'acajou* sortit de la plantation
coloniale d'Elima. Languellier, 1977 : 17.
2- acajou à grande feuille, (Khaya grandifolia C. DC.). Grand arbre forestier de la
famille des Méliacées. Très exploité. L'acajou
à grande feuille occupe une aire plus méridionale que le caïlcédrat*. Aubreville,
1959, II : 147. Deux essences sont
typiques des galeries forestières du nord [.] l'acajou à grande feuille et le
lingué* . Arnaud /Sournia, 1980 : 30.
3- acajou-Bassam,
acajou-bassam, acajou de Bassam, V. ACAJOU 1. Usuel, (du nom d'une ville côtière de Côte d'Ivoire qui fut le premier
port exportateur de bois et la capitale du pays, de la création de la colonie
en 1893 jusqu'en 1901). (Khaya ivorensis A. Chev.). Grand arbre forestier
de la fam. des Méliacées, surexploité. Bois de cet arbre (V. BOIS* ROUGE). Cette espèce fournit l'acajou dit de
Bassam, l'acajou le plus tendre, celui qui a fait la réputation de la forêt de
Côte d'Ivoire. Aubreville, 1959, II : 154. A partir de 1880, les Anglais [.] furent les premiers à s'intéresser
aux bois de la région d'Assinie, surtout l'acajou-Bassam. Arnaud /Sournia,
1980 : 33. L'acajou-bassam [.] a
rapidement laissé la place à d'autres essences peu recherchées auparavant. FM.,
07.06.1980.
SYN.: acajou,
acajou à peau rugueuse (forestiers).
4- acajou blanc, (Khaya anthoteca [Welw.] C.DC). Grand arbre forestier de la
famille des Méliacées, exploité. Bois de cet arbre. L'acajou blanc est l'acajou exclusif du bassin du Sassandra. Aubreville,
1959, II : 147. Petit à petit, on
s'intéressa à d'autres essences telles que l'acajou blanc, le makoré*,
l'avodiré* et l'iroko* mais jusqu'en 1951, l'acajou-bassam* garda la première
place. Arnaud /Sournia, 1980 : 33.
SYN.: acajou à
peau lisse, acajou lisse, ira* (forestiers).
5- acajou de Bassam, V.
ACAJOU-BASSAM.
6- acajou de Rhodésie, V. LINGUE*. (Afzelia africana Smith.). Nom impropre d'un arbre de la famille des Caesalpiniacées
qui n'est pas un acajou et n'existe pas au Zimbabwé (ex- Rhodésie). Roberty,
1954 : 157.
7- acajou
du Sénégal, V. CAILCEDRAT*. Le
caïlcédrat ou acajou du Sénégal fut exploité bien antérieurement à 1880. Aubreville,
1959, II : 147.
8- acajou épineux, V. NIANGON*.
9- acajou
femelle, V. CEDRE*-ACAJOU.
10- acajou figuré, variété de bois
d'acajou* à fibres très irrégulières présentant sur une section des dessins à
reflets moirés d'un bel effet. Les bois
figurés sont très rares, du moins les beaux acajous figurés. Aubreville,
1959, II : 152.
ENCYCL.: parmi les bois figurés, les spécialistes distinguent les
frisés, les lamés, les mouchetés, les rubannés. Pour le plus cher, le bois
drapé, il s'agit d'une loupe d'acajou en hélice.
11- acajou indigène, V. CAILCEDRAT*. Les
pirogues étaient toutes en caïlcédra* (acajou indigène). Binger, 1892, I :
12.
12- acajou lisse, V. ACAJOU BLANC.
13- acajou résineux, V. NIANGON*.
14- acajou
vrai, appellation donnée globalement en Côte-d'Ivoire aux Entandrophragma (V.
ABOUDIKRO*, KOSSIPO*, SIPO*, TIAMA*, ZINZAN*) fort peu différents des
véritables acajous (Swietania) d'Amérique. Roberty, 1954 : 158.
acajoutier, n.m. Vx, spéc., (flore), (du tupi,
l. amérindienne : acaïou var. acaïuba, acaïaba (anacardium occidentale),
attesté acajoucantin (Copper, 1645), acajuba. cf. Arveiller, 1963, Contribution
à l'étude des termes de voyage en français (1502-1722), Paris, d'Artrey, p.
37-44). (Anacardium occidentale
Linn.). Anacardier. Appellation, localement en voie de disparition car elle est
-à tort- considérée comme impropre en raison de l'usage courant
d'"acajou" pour désigner les arbres de l'espèce Khaya.
SYN.: anacardier*, cajoutier*, pommier-cajou*.
acalypha, acalipha, acalyphe, n.m.
Spéc (flore). (Acalypha wilkesiana
Muell. Arg.). Arbrisseau d'ornement de la famille des Phyllanthoïdées, à
feuilles cuivrées et épis rouges et velus. Roberty, 1954 : 65.
SYN.: acalyphe* (vx), califa*
(usuel).
accaparer de, (s'---- ) v.pron. Assez fréq., écrit, oral. mésolecte, péj. S'emparer
de, accaparer. Ils s'accaparent des banquettes
des couloirs. FM., 11.01.1980. Madame,
il s'est accaparé de mon bic ! (Elève
3ème, Adzopé, 1978). Ils s'en accaparent
la nuit. FM., 02.02.1993. Ne
te gêne pas, accapare-toi de mon parapluie!
(Etudiante, Abidjan, 1994).
SYN.: s'approprier* de.
accélérateur, n.m. Fréq.,
oral, mésolecte, basilecte. V. KANKANKAN*. Aphrodisiaque. Le vieux
là, il cherche le bon accélérateur parce qu'il va marier* encore. (Etudiant, Abidjan, 1976). Des accélérateurs, tu en trouves partout sur le marché. Il y a beaucoup
d'hommes qui en achètent, tu sais. (Informateur, Abidjan, 1984). Un accélérateur, c'est bon pour un homme
quand il a des problèmes pour faire* beaucoup et souvent avec sa go*.
(Infirmier, Abidjan, 1987).
SYN.: cancan*, chargeur* de batterie, coup* de démarreur,
démarreur*, kankankan*, poudre* cancan, poudre* de démarreur.
accepter la bouche, loc.verb. V.
BOUCHE*.
accident, (faire [l'] ---- ) loc.verb. Usuel. écrit, oral, tous milieux.
1- Avoir un
accident, être victime d'un accident. Le
mois dernier, nous avons fait trois accidents graves, tu le sais. Bolli,
1977 : 35. Et c'est en revenant que vous
avez fait un accident? Yako*! Guenaman Colbert, 1985 : 86. Conduis
plus doucement, on va faire l'accident. (Enseignant, Abidjan, 1987). La victime aurait fait un accident en mars
dernier en état d'ébriété. Ivoir'Soir, 01.07.1997. Le mercredi 9 juillet,à 7 h du matin, une toyota DX de couleur
grise[.] ayant à son bord quatre personnes [.] a fait un grave accident au
carrfour du canton Anapé. [.]. De la voiture accidentée on a extrait trois
personnes dont deux blessés graves. Ivoir'Soir, 11.08.1997.
2- Avoir un
accident, être à l'origine d'un accident. Au
retour, Kouassi était tellement tendu qu'il a failli faire un accident. Akissi
Kouadio, 1983, 83. Je ne voulais pas
faire un accident ou avoir des histoires qui m'auraient conduit à la
gendarmerie. Deniel, 1991 : 156. "Madame,
j'ai pris la voiture pour aller voir quelqu'un." - "Et vous avez fait
un accident ?" - "Oui Madame" . (Au tribunal, FM., 19.03.1980). C'est seulement le 22 septembre que j'ai su
que nous avons fait un accident. FM., 30.12.1982.
accompagnant, n.m.
1- Dispo., oral, écrit. En contexte
historique, personne au service d'un roi qui accompagnait celui-ci dans la mort
pour continuer à le servir dans l'au-delà. On dit que bien des rois
ont encore des accompagnants. En tout cas, il paraît que certains s'enfuient
pour ne pas accompagner*. (Ethnologue, Abidjan, 1987).
2- Courant, oral, écrit, tous milieux. Personne proche d'un malade qui accompagne celui-ci à
l'hôpital pour lui fournir nourriture, linge, médicaments, soins hygiéniques
non médicaux. Les accompagnants des
malades sont priés de respecter les instructions affichées dans les salles.
(Note de service, CHU, Abidjan, 1992).
SYN.: accompagnateurs*.
accompagnateur, n.m. V.
ACCOMPAGNANT*.
accompagnement, n.m.
1- Rare, spéc.,
(histoire, tradition). Autrefois,
dans les sociétés très hiérarchisées (aires manden, akan,...), pour une épouse,
un serviteur,... d'un roi, fait d'accepter, plus ou moins volontairement, de
suivre celui-ci dans la tombe. L'accompagnement
se décidait sous l'effet de la drogue. (Informateur, Abidjan, 1980).
2- Rare, apparu dans les années 1975-80, avec la montée
de la délinquance, fam., oral, mésolecte, péj. Euphémisme pour désigner le châtiment populaire spontané
par mise à mort discrète d'un voleur ou d'un criminel. Différentes méthodes pour "accompagner"* un voleur ou un
criminel furent développées dans les villages comme dans les villes à savoir a)
le lavement d'acide [.], b) le jetage du voleur ligoté [.] dans l'eau [.], c)
l'accompagnement discret du voleur dans la brousse*. [.]. Caummaueth, 1988
: 119.
accompagner, v.tr.
1- Spéc., (histoire, tradition). Pour une
épouse ou un serviteur fidèle du roi, autrefois, dans la tradition manding ou
la culture akan, accepter plus ou moins volontairement de suivre son souverain
dans la mort. Chez les Akans, lorsque le
roi mourrait, on l'enterrait avec ses fidèles serviteurs et son épouse
préférée. Ils l'accompagnaient dans l'autre monde pour le servir.
Caummaueth, 1988, 118. Pendant le règne
du 4ème roi de la dynastie, on s'aperçut que l'islam interdisait la pratique de
faire accompagner un roi musulman par ses épouses, [.] les épouses des rois
défunts continuèrent à penser que c'était [.] une lâcheté de ne pas accompagner
; elles se pensaient frustrées et beaucoup se suicidaient. Kourouma, 1990 :
45.
2- Assez fréq. depuis les années 75-80, fam.,
oral, mésolecte, basilecte, péj. Tuer (en parlant du châtiment populaire
spontané d'un voleur). Différentes
méthodes pour "accompagner " un voleur ou un criminel furent
développées dans les villages comme dans les villes. Caummaueth, 1988 :
119.
ENCYCL.: ce châtiment populaire est apparu avec la
récente montée de la délinquance, notamment dans les quartiers populaires et
les villages. Les méthodes utilisées sont : le lavement à l'acide, la noyade ou
la mise à mort discrète en brousse*. (Caummaueth,, 1988 : 119).
DER.:
accompagnement*.
accorder la route, loc.verb. Fréq.,
(calque de nombreuses langues locales), acrolecte, recherché. Donner à un
invité l'autorisation de se retirer. Chef,
accorderas-tu la route à tes amis ? (Conversation, Adzopé, 1983). L'usage veut que le visiteur fasse la
demande trois fois avant que l'hôte lui accorde la route. (Notes d'un
informateur, Odienné, 1986).
SYN.: donner la route*. demander la route*.
accoster à, (s'----), v. pron. Assez fréq. mésolecte, écrit. recherché. S'accoter à, s'appuyer sur. Je me suis donc accosté à une voiture en
stationnement en attendant de pouvoir traverser. FM., 24.11.1980. Ma
tête tournait, je me suis accostée à la barrière. (Etudiante,
Abidjan, 1982).
accoucher, v.tr.dir. Usuel, oral, écrit, tous
milieux. Mettre au monde. Accoucher de. (Le sujet est une femme, au sens
propre ou par métaphore). Et le matin
d'harmattan*, comme toute mère, commençait d'accoucher péniblement l'énorme
soleil. Kourouma, 1970 : 125. La
pauvre ! elle a accouché un enfant mort. (Institutrice, Bondoukou, 1977).
accoutrement, n.m. Dispon., non connoté. Vêtements. C'est le royaume [.] des belles de nuit dont
les accoutrements* en disent long sur les intentions. Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 78. Ils [: les chasseurs] occupent très peu de place : des pieux pour accrocher leurs fusils* de
traite et leurs accoutrements au sol [.]. Kourouma, 1998 : 299.
accoutrer (s'---- ), v.pron.
Usuel, oral, écrit, tous milieux, non connoté. Se vêtir. L'illustre
visiteur était accoutré d'un magnifique boubou blanc brodé. (Radio, : 19H
30, 20.02.1977). Accoutré d'un grand
boubou*, surmonté d'un turban noué [.]. Konaté, 1987 : 47. En tant que femmes modernes, pour se vêtir
correctement [.] ou on porte un impeccable ensemble wax* camisole-pagne* ou on
s'accoutre dans un ensemble d'homme si cela vous sied. FM,
01/02.12.1990.
accueil, n.m. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Manifestation organisée en l'honneur de
l'arrivée d'une personnalité. Tous les
corps constitués sont priés de se rendre à l'accueil. (Note de service,
Abidjan, 1976). Tous les enfants iront à
l'accueil en portant des petits drapeaux. FM., 08.05.1978. Pour l'accueil, les élèves de l'école se
masseront, dès 9 heures, le long de l'avenue Giscard d'Estaing. Ils porteront
un uniforme propre. (Directrice d'école, Abidjan, 1978). [.] à la foule enthousiaste qui lui dansait
un accueil, à la porte du rempart. Kourouma, 1990 : 28. Nous lui avons organisé un accueil [.]. Nous
lui avons monté un accueil à la hauteur de sa gloire, de sa fortune et de sa
chance. Kourouma, 1998 : 64.
LOC.: danser un accueil, être à l'accueil, monter un accueil,
organiser un accueil, venir à l'accueil.
acculturé, n.m. ou f., adj. Usuel, oral, écrit,
acrolecte. péj. Africain qui apparaît aux yeux de ses compatriotes comme
ayant renoncé au système de valeurs et de comportements de son milieu d'origine
pour s'européaniser dans tous les domaines. Nous,
les jeunes, nous sommes considérés comme des acculturés. Des acculturés par le
costume, par le comportement, peut-être, mais pas par le coeur. (Copie
licence, Abidjan, 1981). Cette fille
c'est une acculturée : elle a été élevée entièrement en Europe. Elle ne pourra
plus s'habituer ici . (Universitaire, Abidjan, 1988). Quand tu seras là-bas, évite de devenir acculturée, ma fille ! (Institutrice,
Korogho, 1992).
SYN.: assimilé*, blanc*, évolué*, toubab*, toubabou*.
COM.: l'individu
ainsi décrit est perçu comme ne relevant plus ni de sa société originelle ni de
celle qu'il a adoptée. Le jugement est encore plus défavorable s'il s'agit
d'une femme.
acharnément, adv. Dispon.,
vieilli, oral, écrit, mésolecte. Avec acharnement. Je travaille toujours acharnément et je n'arrive pas pour la moyenne. (Etudiant,
Abidjan, 1978). Il s'est battu
acharnément mais l'autre était plus fort. (Lycéen, Bingerville, 1989).
achatine, [akatin], n.f. Spéc., (faune).
1- (Achatina achatina). Très gros escargot comestible à
coquille allongée en cône pouvant atteindre 15 cm. L'achatine est un gros mollusque terrestre dont la coquille enroulée en
spirale peut mesurer plus de 15 cm. [.]. Les achatines sont consommées par
l'homme, en Côte-d'Ivoire en particulier. Les escargots* sont cuits dans leur
coquille sur des braises. Marché-Marchad, 1969 : 73. Adou et ses hommes s'attablaient devant un foutou* aux achatines comme
il n'en avait jamais mangé. Du Prey, 1979 : 86.
ENCYCL.: sa chair, fumée, très recherchée, est vendue en lanières sur
les marchés.
SYN.:
escargot*, escargot géant.
2- n.f. Peu fréq. sauf locution JOUER* A L'ACHATINE. Coquille du
mollusque, utilisée comme toupie par les enfants. Les enfants jouent souvent à l'achatine utilisant l'énorme coquille de
l'animal en guise de toupie. (Dossier de licence, 1982).
acheter, v. Fréq. oral, écrit, mésolecte, basilecte.
1- v.intr. Faire
des emplettes, faire des courses. Patron*,
demain, je demande* la permission, je vais acheter pour la Tabaski*". (Chauffeur,
Abidjan, 1977).
SYN.: aller au commerce*, commissionner*.
2- v.tr.dir., mésolecte. Souvent remplacé par PAYER*.
3- acheter
quelque chose avec quelqu'un, loc.verb.
V. AVEC*. Fréq., oral , écrit,
mésolecte, basilecte. Acheter quelque chose à (: chez) quelqu'un. Mon client ne le nie pas : "J'ai acheté
un carton de lait à un prix dérisoire avec une jeune fille. F.M.,
11.04.1980. La statue, je l'ai achetée
avec un antiquaire* du Plateau. (Cadre, Abidjan, 1981). Interrogée sur la provenance de ces
médicaments, la trafiquante a reconnu les avoir achetés avec [.] des femmes qui
venaient de la Guinée Conakry. Ivoir'Soir, 29.04.1997.
acheteuse-revendeuse, n.f. Fréq., oral, écrit, recherché. intellectuels
surtout. Commerçante vendant au détail sur le marché, sur le trottoir ou au
bord d'une route. Des véhicules chargés
de vivres débouchent en trombe, poursuivis par [.] une foule
d'acheteuses-revendeuses. ID, n° 951, 30.04.1989. Certaines de ces acheteuses-revendeuses sont
riches, tu sais. (Informateur, Abidjan, 1992).
ACP, n.m.pl. Spéc., (économie, politique). Sigle usuel pour désigner l'ensemble
des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. La semaine dernière, nous avons montré [.] le poids des produits de
base dans l'économie des ACP. FM., 10.11.1983.
ACP-CEE, n.m.pl. Spéc., (économie, politique). Ensemble constitué des pays de la
Communauté européenne et de 64 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique,
unis par une convention d'association économique. La réunion ministérielle ouverte avant-hier à Suva (îles Fidji) pour la
renégociation de la convention d'association ACP-CEE, prend fin demain. FM.,
04/05.10.84.
ENCYCL.: la convention créée à Lomé dans les années 70 a été
renégociée à Lomé puis à Yaoundé et à Suva. La 5ème convention fixant les
nouveaux accords est entrée en vigueur en 1985.
acte posé, acte
à poser, n.m. Dispon., oral, écrit,
rech., intellectuels. Action déjà accomplie (acte posé) ou à accomplir
(acte à poser), agissement, entreprise à effectuer. En dépit de tous ces faits et actes significatifs posés, aujourd'hui
encore, Koulalé, ses campements*, ses hameaux ne dorment plus que d'un oeil.
Détective, 06.03.1995. Sait-il au
moins que dans certaines circonstances telle que justement cette campagne de
vaccination, le geste, l'acte posé est plus expressif que la rhétorique ? Le
Monde Ivoirien, 10.03.1995. Le premier
acte à poser, c'est réaliser des compacts disques. Ivoir'Soir,
28/29/20.07.1997. C'est à l'annonce dans
les journaux de la mort de Boubacar que les quatre jeunes gens ont pris
conscience de la gravité de l'acte posé. Ivoir'Soir, 01.12.1997. Faisant mine de regretter l'acte posé [.].
Ivoir'Soir, 15.04.1998.
acte, (poser un [des] ---- ), loc.verb. V. POSER *. Il
faut poser des actes et non pas discourir!
(Enseignant, Daloa, 1992).
acte de notoriété, n.m. Vieilli, (actes administratifs, documents, ...
). Document officiel fixant approximativement grâce à l'intervention de
témoins, l'âge d'une personne dépourvue d'acte de naissance. Le candidat à une école demandait au
commandant* de cercle*, un acte de notoriété attestant qu'il [: le
candidat] était né "vers"
l'année qui convenait pour être admis à se présenter. Béart, 1955 : 175.
COM.: depuis l'indépendance (1960), le terme a disparu de l'usage
courant au profit de "jugement supplétif".
SYN.: jugement* supplétif.
actionnaires, n.m.pl. Argot estudiantin. "Anti-sèche".
Certains étudiants refusent de participer
à la "défense* en ligne"[.], s'asseyent seuls et se font aider par
les "actionnaires". Les "actionnaires", ce sont les bouts
de papier sur lesquels les étudiants recopient l'essentiel de leurs cours
qu'ils dissimulent soigneusement dans leurs poches. Ivoir'Soir,
07.05.1998.
adaïste, adj. Dispon., (religion), oral, écrit. Surtout
usité dans l'expression "l'église adaïste". En relation avec la
religion néo-chrétienne créée par Boto Adaï et qui a survécu au décès de ce
prophète*(en 1963) dans les régions de Grand-Lahou et Grand-Bassam. Citons encore [.] l'église adaïste, créée
par le Prophète Boto Adaï en 1932, à la suite d'une révélation divine.
Oberlé, 1983 : 84.
adaschia, n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Trema
orientalis Bl.). Arbuste envahissant des forêts secondaires. à feuilles dentées
et rapeuses. Aubreville, 1959, I : 44.
SYN.: aïssien
(baoulé), foué foué (gouro), séchien / somobra (agni).
adhérer à, (s'---- ), v.pron. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Adhérer
à. Quand on s'adhère à une organisation,
c'est en connaissance de cause, après avoir réfléchi. (TV, 25.03.1984,
20h30). Est-ce que tu vas t'adhérer au
syndicat? (Enseignant, Abidjan, 1996).
adiova, adiovan, adjovan,
[adjovS]
/ [adFovS],
n.m. Argot zouglou, (du baoulé : "poisson-odeur"), oral, fam. Poisson séché fermenté. Adjoua partir au marché / elle payer * adiova. (Chanson Adjoua yako*".
Groupe Les esprits de Yop, corpus T., 1994). On dirait l'odeur d'adjovan des femmes ébrié [.]. L'oeil du
peuple , 08.03.1995.
adja, n.f. V. HADJA*. Parents et amis vont, surtout, se
réjouir du retour, sains et saufs au bercail de ces Haji et Adja* à qui Dieu a
permis de réaliser le cinquième pilier de l'Islam. FM., 28.04.1997.
adjia, n.f. V. HADJA*. Ma mère est une adjia. Elle a fait le pélerinage en
1984. (Enseignante, Abidjan, 1992).
adjouaba, n.m. Spéc.,
(flore), (du nzéma), spéc. (Dacroyodes klaineana [Pierre] H..J.. Lam.).
Arbre moyen de la fam. des Burséracées, au bois grisâtre à grain fin dur et
résistant, de très bonne qualité. Il donne des grappes de fruits ressemblant à
de grosses cerises dont la pulpe fibreuse orangée est comestible et rappelle la
mangue par son odeur d'essence de térébenthine. Roberty, 1954 : 150.
Aubreville, 1959, II : 140.
SYN.: agbaa (ébrié), karanguia
/kérandja (agni), tsain/sai (attié), vi (abé).
adjovan, n.m. V. ADIOVA*.
administrateur, n.m. Vx mais encore disponible à l'écrit.
Fonctionnaire français de l'époque coloniale, placé à la tête d'un cercle* ou
d'une subdivision*. L'administrateur
d'Agbomoua, par une note de service, interdit à Climbié l'accès des bureaux de
cercle*. Dadié, 1973 : 233. Soubakagnandougou
appartenait au cercle* de Banfora à la tête duquel était un administrateur
colonial. Koné, 1976 : 32. L'administrateur
commandant de cercle* fut très fier de régner sur autant de vieux* et autant de
médailles, un peu plus de médailles que de vieux. Dadié, 1980 : 5. C'est en 1953, par l'administrateur M. qu'il
[: le chef* du canton ] fut
intronisé*. FM., 01.12.1983.
ENCYCL.: c'était généralement un ancien élève de l'Ecole coloniale,
(devenue plus tard Ecole nationale de la France d'Outremer.)
SYN.: commandant*, commandant de cercle*, chef de subdivision*.
adokaflè,
adonkaflè, donkaflè, dongaflen, [adTkafle], n.m.
Fréq., (du mandenkan "il met et
regarde"), oral surtout, mésolecte, basilecte, connot. péj.
1-
Fripe, vêtement d'occasion. L'argent ne suffit pas*,
j'ai payé* adonkaflé seulement. (Boy, Bouaké, 1977). Façon* tu es sapé, c'est pas un adonkaflé que tu portes ! (Etudiant,
Abidjan, 1984). Surtout pour R. N'G qui
n'a pas retrouvé sa valise à l'aéroport de Washington. En tout cas*, ces
broads* ou encore ces adokaflè ont fait l'affaire. ID., 23.03.1986,
cité in Caummaueth, 1988 : 148. Tout
compte fait, les adokaflè, ça gâté * pas et ça réussit toujours. Mousso,
07.03.1995.
SYN.:
boul* mich par terre,
broad*, chiffonnerie*, troutrounon*, vokoumi*, yougou*-yougou.
2-
Etal de fripier au marché, friperie et, par extension,
fripier. Le jean là* j'ai payé* avec* l'adonkaflé
au marché. (Jardinier, Abidjan, 1983). Le haoussa là,* il est adokaflé au marché de Treichville. (Chauffeur,
Abidjan, 1979).
adonmoteu,
[adTmotV],n.m.
Spéc., (flore), (de l'abé). (Anthonotha
fragrans [Bak f.) Exell et hillcoat). Grand arbre de la fam. des Caesalpiniées,
espèce caractéristique des forêts denses sempervirentes. Aubreville, 1959 :
281.
SYN.: houhoulé
/ goutoué (guéré), teoulébapé (krou).
A.D.S., n.m. Spéc.,
(santé). Sigle pour "agent de développement sanitaire". 83 A.D.S. ont été affectés dans plusieurs
villages. FM., 11.10.1983.
Mon frère est A.D.S. dans la région de
Dimbokro. Il nous accueillera. (Etudiant, Abidjan, 1994).
af, n.f. V. AFFAIRES*, AFFES*. Nous
leur répondons que nous faisons des affaires (dites : des af ! ). Bandaman, 1986 : 88.
afaforo !, a faforo ! interj.
Dispon., (du mandenkan "père + cul"), oral, vulg. Juron : par le cul de mon père ! Voilà, c'est tout. A faforo (cul de mon papa) ! Kourouma, 2000 : 12.
afakaya !, interj. Dispon., (du mandenkan "père + testicules"), oral, vulg. Juron très malsonnant : par les couilles de mon père ! Ici on les [: des enfants impolis] aurait fessés rapidement. Et puis... Afakaya
! Y a rien. Ivoir'Soir, 16.10.1997.
afambéou, n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Dialium Dinklagei Harms). Arbre des bords de lagunes et de rivières, de la fam. des
Caesalpinées. Aubreville, I : 258.
SYN.: nséhia
(ébrié).
affaire, n.f. Un certain nombre de loc. fréq.,
souvent basilectales
1- affaire de, usuel, mésolecte, basilecte, fam.,
souvent plaisant chez les intellectuels, parfois péj. Terme passe-partout possédant une gamme étendue de
significations: occupation, entreprise, procès, dispute, problème, projet,
histoire, etc. Il en a l'affaire d'entité
. (: il a un problème de carte d'identité), (Boy, Abidjan, 1980). Affaire de l'argent, c'est pas petite
affaire. (titre d'article), FM., 05.10.1982. Dans l'affaire de femme, on ne peut pas donner conseil à son camarade. FM.,
19.11.1982. Moi, affaire de maison,
vraiment*, je n'y croyais pas. C'était trop beau! FM., 26.03.1984. Maintenant les gens ne voient que l'affaire
de banditisme. Bonnassieux, 1987 : 151. Souvent
dans affaire de Libanais*, c'est la femme qui commande, quand elle parle, le
mari accepte. Deniel, 1991 : 157. Affaire
de marche est devenu chaud* dans le pays maintenant. (Chanson
"Spectroman". Groupe Didier et Les parents* du campus, corpus T.,
1994).
COM.: omission ou postposition de l'article, caractéristique du
basilecte, même en contexte non basilectal. Parfois, réalisation écrite
amalgamée : laffaire.
DER.: affairiste*.
LOC.: aimer* trop l'affaire de qqun, connaître* l'affaire, casser* l'affaire, gâter*
l'affaire, s'intéresser* à l'affaire de qqun.
COMP.: affaire de courant, affaire sur batterie,
2- affaire de courant, vieilli, argot, basilecte, oral, souvent péj. V. COURANT*. Affaire sérieuse aux conséquences très
graves par rapport à "affaire sur batterie*" (: Le courant électrique
a plus de puissance qu'une batterie). Pour
affaire de courant là, le Vieux* seulement il connaît faire* (: Seul le
Président peut résoudre un problème de cette importance), (Marchand, Yopougon,
1981).
SYN.: affaire sur batterie.
3- affaire de garçon, dispon.,
basilecte, plaisant. En parlant
du corps féminin, clitoris. Mais
ceux-ci [ : les Wè] ajoutent que, pour une femme non excisée,
son affaire de garçon est trop*. Ivoir'Soir, 23.06.1997.
4- affaire sur batterie, vieilli, argot, basilecte, oral., péj., parfois plaisant. Affaire ennuyeuse,
source probable de conflits et de problèmes, V. AFFAIRE DE COURANT. Y a affaire de batterie avec le boy* d'à
côté, Patron*. Il dit que la casserole là* c'est pour* lui. (Cuisinier,
Abidjan, 1984). Elections là*, à* chez
nous, c'est l'affaire sur batterie!! (Vieux,
Anono, 1990).
SYN.: (part.)
affaire de courant*, palabre*.
5- affaires, n.f.pl. Fréq., oral, fam. Euphémisme désignant les parties
sexuelles. Ferme ton pantalon. On veut pas voir tes
affaires!! ( Lycéen, Abidjan,
1976).
SYN.: bagages*.
LOC.: faire*
l'affaire.
6- affaire, (aimer trop l'---- de qqun), loc.verb. V. AIMER*.
7- affaire, (connaître [l'] ---- ), loc.verb. Fréq.,
oral, fam. mésol., basilecte, Etre
compétent dans un domaine déterminé, être capable de résoudre un problème. Des fois, on va voir les gendarmes mais ils
disent qu'ils ne connaissent pas affaire de sorcellerie. FM.,
30.12.1982. Affaire de voiture là, il
connaît rien ! (Mécanicien, Abidjan, 1988).
8- affaire, (casser l'---- ), loc.verb. V.
CASSER*.
9- affaire, (gâter l'---- ), loc.verb. V.
GATER*.
10- affaire (faire l'---- ), faire les affaires, loc.verb. Fréq.,
oral, fam., jeunes urbanisés surtout. Avec compl. désignant une femme ou
une jeune fille, avoir des relations sexuelles. Oh, lui! Toutes les gadis*, il veut leur faire l'affaire! (Etudiant, Abidjan, 1979). "Tu crois qu'il lui fait l'affaire
?-"Eh bien, si elle gagne ventre*, on saura ! (Secrétaires,
Abidjan, 1984). Là-bas, un homme
d'affaires qui voulait faire les affaires avec sa secrétaire a été condamné à
80 coups de fouet. Ivoir'Soir, 01.12.1997.
11- affaire, (s'intéresser à l'---- de qqu'un), loc.verb. V.
INTERESSER*.
affairée, n.f. Dispon., argot zouglou, oral, fam.,
jeunes urbanisés, péj. Faiseuse d'histoires. /C'est quoi ça oh /
laisse c'est une affairée de première classe/ (Chanson
"Decapsulair". Groupe Les copines, corpus T., 1994).
affairiste, n.m. Dispon., oral, écrit, pas forcément
connoté péj. Homme d'affaires. Dans
son milieu, à Treichville, c'est un grossiste [.]. Voici l'homme. Un affairiste
provocateur que des coeurs sensibles voulaient sauver de la juste sanction.
La nouvelle république, 08.03.1995. Oui,
messieurs les vendeurs de drogue veulent être à la Coupe du Monde.[.] et comme
ce sont de bons affairistes, ils ont commencé depuis la semaine dernière à
envahir la France. Ivoir'Soir, 03.06.1998.
affectation, n.f.
1- Usuel, oral, écrit, ous milieux,
souvent péj. Pour un fonctionnaire,
mutation, déplacement (avec, assez souvent, idée de sanction disciplinaire). Je ne peux plus tenir dans cette ville.
Demander une affectation ? La situation est la même partout. Dadié 1965, (Min
adja o) : 26. Le jour où me
parvinrent les papiers d'affectation, mes collègues me firent la fête à
l'école. Kitia Touré, 1979 : 82. L'une
des filles de salle avait reçu l'autorisation de s'absenter - mal lui en prit.
Dès son retour, elle reçut son affectation. FM., 10.01.1982. Le jeune homme allait être condamné quand,
par coup de chance, un arrêté ministériel annonça l'affectation du Président du
Tribunal. FM., 10.03.1982. Mais
en attendant son affectation, nous devions partager la maison. A. Kouadio,
1983 : 34.
LOC.: avoir l'affectation, demander l'affectation : demander sa
mutation; recevoir l'affectation : être muté.
2- affectation, (avoir l'----- ), loc.verb. Fréq., mésolecte, oral. Pour un
fonctionnaire ou pour un candidat à un poste de fonctionnaire, être affecté à,
être nommé. Il vient toujours me supplier
pour avoir l'affectation. (Inspecteur primaire, Bouaké, 1977). J'ai l'affectation pour Gagnoa.
(Enseignant, Abidjan, 1983).
affecter, v.
1- v.tr. Fréq., mésolecte, oral. Employé sans indication de lieu : nommer à
un poste administratif. C'est le ministre
qui affecte, pas moi. (Inspecteur, Bouaké, 1982).
2- Fréq., oral, écrit, tous milieux. Pour un fonctionnaire déjà en poste, être muté, être
déplacé (avec souvent une idée de sanction). Tu dois faire deux choses : premièrement téléphoner à tes grands grands
copains de faire affecter Henriette ici tout de suite [.]. Du Prey, 1979 : 207.
La sage-femme titulaire ayant été
affectée depuis quinze mois, n'a pas été remplacée. FM. 16.11.1982. Le chef de village* préconise la mutation de
M. A.. Ils [ : ses collègues] disent
non : "Si A. doit être affecté, qu'il en soit de même pour les enseignants
de l'école parce que ce qui lui arrive aujourd'hui, peut bien arriver à
quelqu'un d'autre demain". FM. 20/21.11.1982. Il allait être affecté à Grand Lahou et nous
allions prendre sa place. A. Kouadio, 1983 : 34. C'était la villa inachevée d'un policier qui avait été affecté.
Krol, 1994 : 36. Les gens se sont plaints de son travail et
on l'a affecté . (Planteur, Dimbokro, 1995)
affes, affs, [af], n.f. Fréq., (abrév.
d'"affaires"), mésolecte, basilecte, argot urbain, oral, jeunes
surtout. Affaires, spéculations. Il
est dans les affes. Son bisnes* c'est l'import-export d'après lui. (Jeune,
Abidjan, 1982). Je viendra quand j'aurai
fini mes affs. (Etudiant, Abidjan, 1983). [.] nous leur répondons que nous faisons des affaires (dites des af !).
Bandaman, 1986 : 88
SYN.: bisnes*, business.
afférentes, adj.pl. V. PIECES* AFFERENTES.
affs, n.f.pl . V. AFFES*.
africa print, n.m. V. IMI* WAX.
africain-américain, n.m., adj. Dispon.,
écrit, oral, lettrés, mélior. Noir américain. Moi, je croirai que les USA ne sont pas racistes quand ils éliront
président un africain-américain. (Etudiant, Abidjan, 1996).
africaine, (à l' ---- ), loc.adv. V. A*. Fréq. oral, écrit, tous milieux.
1- Selon la
coutume africaine, conformément à la tradition africaine. [.] une autre fiancée à l'africaine. Mes parents la préfèrent, elle.
Anoma Kanié, 1978, 27. Si manger à
l'africaine a pu avoir parfois un relent péjoratif, ce n'est fort heureusement
plus le cas aujourd'hui, à en juger l'affluence, chaque soir, dans les maquis*.
Gaudio / Roekeghem, 1984 : 50. M. K.Y. a
du user de sagesse et de diplomatie pour obtenir un règlement à l'africaine. FM.,
16.02.1984. L'après-midi, je m'habille à
l'africaine. Le boubou*, c'est moins chaud!
(Enseignante, Bouaké, 1991). Il
est allé offrir la cola*, à l'africaine. (Cadre administratif,
Yamoussoukro, 1992).
2- De façon
secrète et détournée. Sans doute
convient-il d'observer que cette liberté ne s'exerce pas dans le cadre de la
légalité normale, mais en marge, à l'africaine. Amondji 1984, 236. Ce sera une conversation à l'africaine, à
côté de la réunion officielle. (Universitaire, Abidjan, 1999).
africainement, adv. Dispon., acrolecte,
oral, écrit. tous milieux. D'une façon
spécifiquement africaine, d'un point de vue africain, selon une optique
africaine. Africainement parlant, un tel
comportement n'est pas tolérable. (Rapport administratif, 1978). J'ai été élevé africainement et mes enfants
seront élevés pareillement. (Professeur, Abengourou, 1990).
SYN.: africamment*.
africamment, adv. Assez
fréq. oral écrit, tous milieux. A
l'africaine, selon la tradition africaine. Quand
nous parlons du tambour*, nous le définissons africamment. FM.,
18.12.1980. Même N.B. a pu déjà parler de
la manière africamment de raisonner. FM., 18.10.1983. [.] si les laboratoires modernes ne
parviennent pas à détecter chez certains malades les causes réelles de leurs
souffrances, africamment, je dis qu'il est possible également, que ces mêmes
appareils ne soient pas équipés pour détecter les principes actifs des
décoctions de Francisco Bambi. FM., n° 8741, cité Dagnac, 1996, 132.
Africamment, tu raisonnes bien. (Vieux,
Daloa, 1998).
SYN.: africainement*.
africanisation, n.f. Usuel, mélior., oral, écrit, tous milieux. Action visant à donner un caractère plus
africain à un organisme, un programme, un ouvrage. Par conséquent, cette politique d'africanisation des cadres se fera
progressivement au fur et à mesure que des Ivoiriens seront formés et bien
formés. (4ème Congrès du PDCI-RDA, 23/25.09.1965). Au lendemain de l'Indépendance, on a connu
le slogan de l'africanisation des cadres administratifs. FM.,
05.02.1982. Livres scolaires : enfin
l'africanisation. (titre d'article), ID, n °664, 30.10.1983. Il fallait éviter les extrêmes en tombant
dans un processus d'africanisation des cadres au rabais*. FM.,
15.10.1990. L'africanisation de
l'enseignement a fait des progrès. Krol, 1994 : 44.
COM.: plus particulièrement usité dans le domaine de l'emploi :
remplacement du personnel étranger par des Africains de même formation.
SYN.: (part.) ivoirisation*.
africaniser, v.tr. Assez fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior. Donner un caractère
plus africain à un organisme, un programme, un ouvrage. Tous les postes d'instituteurs et même ceux de professeurs, dans
beaucoup de disciplines, ont été africanisés sinon ivoirisés*. (Inspecteur,
Abidjan, 1980). Les programmes de
littérature sont maintenant partiellement africanisés. (Enseignant,
Abidjan, 1984).
COM.: plus particulièrement, remplacer le personnel européen par
des Africains de même formation.
DER.:
réafricaniser*.
africanité, n.f. Dispon., oral, écrit, tous milieux,
mélior. Spécificité africaine. Nous devons
garder notre africanité qui est le respect des plus âgés. FM.,
04.12.1990.
afro, n.m. Vieilli,
(troncation de "afro-américain"), oral, écrit, tous milieux.
1- Musique
afro-américaine. Le Liberian Dream joue
de l'afro. FM., 22/23.12.1979. J'aime
écouter de l'afro. (Secrétaire, Abidjan, 1997).
2- Vieilli. Coiffure
(ou perruque) décrépée et gonflée à l'imitation de celle de certains chanteurs
noirs américains. Taille moyenne, mince, le regard pétillant
sous une coiffure en afro. FM., 09.10.1980. Le retour de la coiffure
en petites tresses fait disparaître chez les filles la mode de l'afro .(Radio,
19H30, 18.10.1980).
3- Se dit
aussi pour désigner la coiffure masculine à longues tresses du style jamaïcan
"rastaman"* (dreadlocks). Il a
choisi l'afro rastaman pour ressembler à Bob Marley. (Etudiant, Abidjan,
1981). Les gens disent que c'est un
drogueur* parce qu'il porte l'afro. (Musicien, Abidjan, 1982).
LOC.: faire
afro*, être en afro*.
4- afro (faire ---- ) loc.verb. Dispon.,
oral, fam., jeunes urbanisés. Porter une coiffure décrépée et gonflée. Elle croit qu'elle est moderne parce qu'elle
fait afro mais elle gâte* surtout ses cheveux. (Lycéenne, Bingerville,
1981).
SYN.: être en
afro*(vieilli).
5- afro (être en ---- ), loc.verb. V.
AFRO (FAIRE ---- ).
afro, adj. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux.
1- Afro-américain. Cette
époque a vécu et a été suivie par une période afro dont certains se souviennent
encore! FM., 12.03.1981. Le
style afro a changé. Le sien n'est plus à la mode. (Etudiant, Abidjan, 1986).
De jeudi à dimanche, Abidjan a été
culturellement afro. Ivoir'Soir, 06.10.1997.
2- Décrépé et
gonflé à la mode afro-américaine. Il
présente bien : il s'est fait défriser les cheveux à la manière afro. Kitia
Touré, 1979 : 40. Beaucoup de peignes [.]
aux dents très écartées pour les coiffures afro. Gaudio /Roekeghem, 198 :
89. La toutou* [.] est assise comme une
évidence, passant de temps en temps une main baguée dans sa coiffure afro.
Tierno Monenembo, 1993 : 63.
3- A cheveux
longs tressés, comme dans la mode rasta. [.]
un brin de fantaisie et d'audace qui le distinguait autant que sa célèbre
coiffure afro. Konaté, 1987 : 49.
COM.: afro est
certes toujours disponible mais la mode afro a été remplacée par la mode
"disco" puis "rasta" puis "rap", zouglou*, etc.
COMP.: afro-défrisage, coiffure afro, perruque afro.
afro-antillais, adj. Usuel., oral, écrit, tous milieux. Caractéristique
des populations noires d'origine africaine vivant aux Antilles (Se dit surtout
à propos de musique ou de mode vestimentaire). Une conférence de presse se tient autour de l'organisation du premier
festival international de la musique afro-antillaise. ID n° 941, 43.
SYN.:
(part.) afro-cubain.
afro-défrisage, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Traitement capillaire pratiqué par un
coiffeur, visant à obtenir des cheveux décrépés et gonflés. Chez Bobb, on pratique la hair black
coiffure et l'afro-défrisage. Gaudio /Roekeghem, 1984: 195. L'afro-défrisage abime les cheveux, tu sais
? (Institutrice, Yamoussoukro, 1990).
agame, agame des colons, n.m. V. MARGOUILLAT*. Vx., spéc.,
(manuels). Donc, Yacouba était bien [.] un agame mâle qui le défiait en battant
sa tête jaune. Kourouma, 1990 : 164
agatha, n.f. Argot estudiantin, (par allusion au
livre "Le fils d'Agatha Moudio" de Francis Bebey), oral, mélior.
Jolie jeune fille, "nénette". Mais
l'agatha lui a fait mordre le carreau*. (Lycéen, Bingerville, 1980).
agbas,
agbass, agbasse,
[agbas],
n.m. ou f., adj.
Vx. (de l'agni "façon de porter
le pagne traditionnel, ample et traînant sur le sol." ), oral, écrit, tous milieux.
1- n.m. Danse
locale moderne. Un musicien : "Quel
morceau ?" - "Un agbas ! " Dadié, Min Adja o, 1965 :
14. La joie de danser n'atteignait son
summum que lorsque le piston, en quelques notes brèves, annonçait [.] un agbas.
Dadié, 1973 : 137.
2- n.f. Assez fréq.,
quoique un peu vieilli, mésolecte,
oral, écrit , basilecte,
péj. Par extension, "péquenaude",
paysanne, fille mal habillée. A une soirée
dansante où il y aurait une jeune fille en pagne*, combien d'entre vous,
Messieurs, l'inviteraient à danser ? Au contraire, elle serait traitée d'agbasse.
FM., 27.12.1974. Nelly
avait remarqué que depuis l'irruption de cette agbasse mal fagotée, Basile n'était
plus le même. Coulibaly, M., 1992 : 92.
ENCYCL.:
la danse agbas est
aujourd'hui démodée.
SYN.:
broussarde*.
3- adj. Démodé,
vieillot. Non
mais tu as vu si elle est agbasse ? D'où sort-elle ? (Convers., Abidjan,
1973). Ce pantalon est agbas, voyons ! (Etudiante,
Abidjan, 1988).
SYN.:
folklorique*.
agbodjama, n.m. V. AGBODIAMA*. Concernant les variétés d'attiéké*, il en existe
deux genres, à savoir, l'attiéké à gros ou moyens grains aussi appelé agbodjama
et l'attiéké à petits grains ou ordinaire.. Ivoir'soir, 06.10.1997.
agboki, n.m. V. ABOKI*.
agboussa, agboussan,
n.m. V. ABOUSSA*.
âge CFA, n.m. V. CFA*.
agence spéciale, n.f. Vx., spéc.
(histoire, administration). A l'époque coloniale, service administratif
chargé de tous les maniements de fonds pour le compte de l'Etat, au niveau de
chaque cercle*. V. AGENT* SPECIAL.
agent, n.m.
1- agent d'agriculture, assez fréq., oral ,
écrit, tous milieux. V. MONITEUR* AGRICOLE. Il y a aussi le fait que nous ne sommes pas encadrés par les agents
d'agriculture . FM., 18.04.1983.
2- agent de développement sanitaire, n.m.ou f. V.
ADS*.
3- agent de santé, usuel., oral,
écrit, tous milieux. Infirmier
itinérant chargé de la détection de grandes endémies. V. AM*, CIRCUIT*-LEPRE. Les
agents de santé en profitent également pour rechercher la lèpre, la
bilharziose* et la trypanosomiase*. FM., 09.12.1982.
4- agent spécial, vx., spéc, (histoire,
administration). A l'époque coloniale, fonctionnaire placé à la tête d'une
agence* spéciale. M. Delafosse, agent
spécial du cercle*, était d'une grande taille. Télé-miroir n°17,
janvier 1983.
SYN.: spécial*.
5- agent voyer, usuel, oral, écrit,
tous milieux. Fonctionnaire municipal des services de la voierie. Mon
père qui était agent voyer, est maintenant décédé. (Lycéen, Abidjan, 1986).
A la suite d'une réunion entre l'agent
voyer et les notables de la commune d'Abobo-Gare [.]. (Radio :
12.04.1977, 13H30).
agglo, n.m. Spéc.,
(construction, industrie, etc.), (abrév. d'aggloméré) .
1- Usuel, (oral, écrit, tous milieux. Matériau de construction artificiel, obtenu par compression
de diverses matières agglutinées par un liant : parpaing de ciment moulé,
brique d'argile rouge. La
commercialisation des agglos, parpaings, hourdis [.] et autres matériaux
entrant dans la construction immobilière.[.]. FM., 07.10.1980.
COMP.:
agglo-ciment*.
2- agglo-ciment,
n.m. Assez fréq. Matériau de construction artificiel obtenu par
compression, parpaing de ciment moulé. En
Côte-d'Ivoire, l'agglo-ciment et les tôles sont devenus des matériaux nobles
incontournables. ID., 19.03.1984.
agglomèrerie, n.f. Spéc.,
(industrie). Dans le cadre d'un complexe sucrier, usine qui transforme le
sucre raffiné en morceaux de sucre (V. CARREAU*) et opère la mise en
boîte. La grande originalité de Ferké 1
(premier complexe sucrier de Ferkéssédougou), c'est de posséder une raffinerie
[.] et une agglomèrerie pour transformer le sucre en carreaux*. FM.,
17.04.1980.
COM.: (1ère attes. locale 1978).
aggravation, n.f. Spéc.,
(sport). Vocabulaire du football, amélioration d'un score. Nos enfants* se sont battus pour
l'aggravation mais la chance leur tournait dos*. (Radio : 12.05.1987,
20H30).
aggraver la marque, aggraver le score, loc.verb. Spéc., (sport). Améliorer un score. Puis, profitant d'une nouvelle faute de notre défense, Gagarine, pour
les Ambassadeurs, allait de nouveau aggraver le score. Un score lourd pour nos
Demi-dieux. Guenaman Colbert, 1985 : 93. Jusque là menaçants, les avants bassamois vont aggraver la marque,
grâce à l'ailier gauche. FM., 11.01.1982.
DER.: aggravation*.
agouti, n.m. Spéc.,
(faune), (du tupi guarani), oral, écrit, tous milieux. V. AULACODE*.
(Thryonomys swinderianus Temminck, var. soudanienne, T. swinderianus raptorum
Thomas, var. forestière). Gros rongeur à la chair très estimée dont le nom
véritable est aulacode*. C'est cet
aulacode que les Européens d'Afrique désignent, bien à tort, sous le nom
d'agouti. Note : Rappelons que les agoutis sont des rongeurs
américains qui n'ont absolument rien de commun avec l'aulacode africain. Dekeyser,
1955 : 174. L'aulacode, improprement
appelé agouti en Côte-d'Ivoire, est un rongeur de la taille d'un gros lièvre, à
la chair particulièrement appréciée. Schwartz, 1975 : 67. L'agouti était présenté à la sauce claire*. FM.,
26/27.01.1980. L'agouti était même en
vente aux Halles Agripac. FM., 08.01.1981.Il n'y a pas de villageois ici pour vous offrir un agouti? Certes les
gourmets ivoiriens nous diront que l'agouti d'élevage n'a probablement pas le
même goût que l'agouti sauvage. Gaudio /Roekeghem, 1984, : 124. Trois clients [.] transpirent à grosses
gouttes sous la toiture de tôle en avalant les dernières bouchées d'un plat de
riz [.] et d'agouti, gros rongeur de la taille d'un lapin, la viande de
brousse* au menu du jour. Krol, 1994 : 71. A environ 3 km de la ville d'Adzopé, un homme surgit des hautes herbes
et brandit un gibier, un agouti. Ivoir'Soir, 01.07.1997.Yao Boty qui a entendu des bruits qu'il a
crus être ceux des agoutis, a tiré à bout portant sur l'herbe qui bougeait.
Ivoir'Soir, 08.01.1998. [.] ou
encore des paysans qui chassent l'agouti. Ivoir'Soir, 16.04.1998.
ENCYCL.: le véritable agouti est un rongeur d'Amérique tropicale,
très différent. L'animal local vit à l'état sauvage mais est également parfois
élevé pour sa viande.
COMP.: agouti d'élevage, agouti sauvage.
SYN.: aulacode*, kpéma*/ kpima*, sibissi.
COM.: 'aulacode' n'apparaît que dans les ouvrage scientifiques
spécialisés, 'kpéma var. kpima' est limité au Centre et au Sud-Est du pays.
agrégé, n.m. Argot
du milieu et des prisons, oral., mélior. Dur, récidiviste, caïd. Vivant dans la même chambre* [.] nos gawas*
écoutent les causeries des agrégés, habitués des lieux. FM.,
18.01.1980.
COM.: le premier sens d''agrégé' est naturellement connu et sert
de référence méliorative.
ANTON.: gawa*.
agriculture, (faire l'---- ), loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Cultiver
la terre, être agriculteur. Je voudrais
faire l'agriculture quand je quitterai les bancs*. (Lycéen, Bingerville,
1979). Sa femme est retournée au village
pour faire l'agriculture. Bonnassieux, 1987 : 99.
SYN.: cultiver*.
agro-industrie, n.f. Spéc., techn. Industrie consacrée à
l'exploitation des produits agricoles comme le café, le caco, le coton, la
canne à sucre, le coprah, l'huile de palme. L'agro-industrie
est devenue depuis quelques temps l'une des préoccupations de notre gouvernement
dans le cadre de la politique de développement agricole de la Côte-d'Ivoire.
FM. 10.02.1982.
COM.: lexie
spéc. d'introduction assez récente liée au souci de traiter sur place la
production auparavant exportée.
agro-pastoral, adj. Spéc.(agriculture). Qui concerne les cultures destinées à l'élevage. La deuxième région retenue est la zone
agro-pastorale de Lokpoho dans le département de Korhogo, qui a une superficie
de 210 000 ha. FM. 16.04.1982.
agrumiculteur, n.m. Spéc., (agriculture), mélior.
Agriculteur spécialisé dans la culture des agrumes. Comme agrumiculteurs*, ces cinquante jeunes gens vont dans un premier
temps se consacrer à la culture du citron. FM., 03/04.03.1984.
COM.: lexie d'introduction récente. (1ère attest. 1984).
aguia, [aguja]/[agyja], n.m. Spéc., (flore),
(de l'abé). Terme générique désignant plusieurs arbres de la fam. des
Sapotacées à bois rose plutôt tendre : on distingue l'aguia (Omphalocarpum
anocentrum Pierre), de grande taille, l'aguia à grandes feuilles (O.
Ahia A. Chev.) de taille moyenne, et le pitiaguia (O. pachysteloides
Milbr), de petite taille. Aubreville, 1959, III : 112.
SYN.: adian
(attié), ayaya (ébrié), kétébou (agni).
ahianana, n.m. Spéc., (flore), (de l'ébrié). (Stemonocoleus micranthus Harms).
Grand arbre de la fam. des
Casalpiniées, assez rare. Bois brun sombre excessivement dur. Aubreville, 1959,
I : 314.
ahoubé, n.m. V. AOUBE*.
ahouïa des Antilles, n.m. Spéc., (flore). (Thevetia neriifolia Juss. =
Th. peruviana Schim.). Arbuste
ornemental importé, de la famille des Rubiales, à belles fleurs jaunes et
fruits toxiques. La présence de l'ahouïa
des Antilles dans de nombreux jardins n'est pas sans danger pour les enfants. Bouquet
/ Debray, 1974 : 37.
SYN.: chapeau de napoléon (rare), laurier jaune des Indes (vx),
thevetia (manuels).
ahoya, n.m. V. AHUA*.
ahua, ahuha, ahoya, hoia, hoya, ula, waya, woya, [aua]
/ [awa] / [aoja] / [oja] / [woja], n.m. Spéc., (faune), (onomatopée visant à
reproduire le cri de l'animal, du mandenkan : ahua, ahuha, ahoya, du baoulé :
hoya, de l'ébrié : woya, de l'attié : wawa, du guéré : ula...), oral, écrit,
tous milieux. V. DAMAN* D'ARBRES. (Dendrohyrax arboreus Smith).
Daman d'arbres, petit mammifère de zone forestière à cri lugubre. Là-bas se répercute, insistante la voix
lugubre du hoïa, le singe hurleur*. Dadié, 1973 : 46. Un hoya [.] reprend ses plaintes qui vont crescendo. Timité
Bassori, 1974 : 22. A la nuit tombante [.]
les marmots braillaient comme des ahuas. Du Prey, 1979 : 149. Les
Ivoiriens l'appellent ahua, nom directement dérivé de son cri effrayant qui
déchire la nuit et qui permet aux ahuas de se retrouver dans l'obscurité. Oberlé,
1983 : 24.
COM.: la graphie "ahua" tend à imposer. [aua].
SYN.: daman* d'arbres, singe* hurleur.
Aïd el Fitr, n.m. Peu fréq., ( de l'arabe),
oral, écrit, tous milieux. Fête
marquant la fin du mois du Carême. Chaque
année, à l'occasion de l'Aïd El Fitr et de l'Aïd El Kébir, des jeunes venus
d'autres quartiers[.]. Ivoir'Soir, 01.04.1998.
Aïd el kébir,
Aïd el Kébir, Aïd el kabeir, n.m. Fréq., (de l'arabe),
oral, écrit, tous milieux. V. TABASKI*. Grande fête musulmane
célébrant le souvenir du sacrifice d'Abraham. 2 mois (mois lunaires) et deux jours exactement après la fête du
Ramadan*, les musulmans de Côte d'Ivoire [.] célèbreront la fête de l'Aïd el
Kébir ou Tabaski*. FM. 19/20.10.1980. Les musulmans de Côte d'Ivoire, à l'instar de leurs coreligionnaires du
monde entier, ont célébré hier l'Aïd el kébir, le sacrifice du prophète Abraham
qui marque la fin du pélerinage à la
Mecque. FM. 29.09.1982.
COM.: tabaski
semble la forme localement la plus usitée.
ENCYCL.: cette fête est marquée par le sacrifice d'un mouton.
SYN.: fête* du
mouton, grande* fête, tabaski*.
COMP.:
fête* de l'Aid el kébir.
aider à, v.tr.ind. Fréq. oral, écrit,
mésolecte, basilecte . Aider quelqu'un, venir en aide à quelqu'un. Aide-lui, voyons ! (Etudiant, Abidjan,
1976). Si vous pouvez, vous devez lui
aider à pousser ses études. (Lettre, Etudiant, 1986). Tout de même, tu pourrais aider à ta sœur ! (Mère de famille,
Abidjan, 1995).
aïélé, [ajele], n.m. Spéc., (flore),
(de l'abé). (Canarium sweinfurthii Engl.= C. Chevalieri Guill. = C. Khiala
A. Chev. = C. occidentale A. Chev.). Grand arbre forestier de la fam. des
Burséracées, à fruits comestibles ressemblant à de grosses prunes violettes,
exploité depuis peu pour son bois. Bois blanc rosé de cet arbre. (V. BOIS*
BLANC). En Côte d'Ivoire, on trouve
un grand arbre, l'aïélé. Aubreville, 1959, II : 137. Les taux d'exportation
les plus sensibles concernant le bahia* (+ 250%), le faro* (+134%), le
kondroti* (+129%), l'aïélé (+ 106%). FM. 25.05.1980.
COM.: aiélé
est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 368.
SYN.: canarium
(Angl., All., Belg.), ahié (agni), mouénohia (ébrié), nosou /ouréguinahi (bété).
aïeux, n.m.pl. Fréq., oral, écrit, tous milieux,
mélior. V. ANCETRES*. Par opposition à ancêtres, [ascendants
relativement proches], fondateurs mythiques du groupe.
aigle, n.m. Spéc. (faune). Entre
dans la composition d'un certains nombres de noms d'oiseaux et de poissons.
A- noms
d'oiseaux:
1- aigle-autour, nom de plusieurs espèces d'oiseaux de la famille des
Accipitridae: On distingue deux espèces forestières assez rares, l'aigle-autour
africain (Hieraaetus africanus Cassin = Cassinaetus africanus Cassin) ou aigle
de Cassin, l'aigle-autour d'Ayres (H. dubris Cassin = H. ayreri
Gurney) ainsi qu'une espèce de savane, l'aigle-autour fascié (H.
spilogaster Bonaparte = H. fasciatus Vieillot). L'aigle-autour d'Ayres a les mouchetures plus denses, plus longues [que
l'aigle-autour fascié] . Serle /Morel, 1988 : 46. L'aigle de Cassin signalé (Taï) . Bousquet, 1992 : 170.
2- aigle bateleur, V. BATELEUR*. (Therathopius ecaudatus
Daudin). Oiseau remarquable de la
fam. des Accipitridae, "grand
planeur qui doit son nom à sa façon de
"rouler" sans arrêt bord sur bord." Serle /Morel, 1988 : 39.
Signalé (Comoé). Bousquet,
1992 : 156.
SYN.: bateleur*.
3- aigle blanc, V. AIGLE-PECHEUR. (Haliaetus vocifer Daudin). Grand
rapace blanc et noir qui se nourrit de poissons. Il y a beaucoup de grands aigles
[.] ils ont de l'analogie avec
l'aigle blanc pêcheur. Binger, 1892, II : 69. Ma Côte-d'Ivoire des
aigles blancs et des canards d'eau. Dadié, 1950 : 17.
SYN.: aigle-pêcheur, aigle blanc pêcheur.
4- aigle blanchard, V. AIGLE DES SINGES. L'aigle blanchard immature a la tête et le dessous blanc mais les
cuisses tout tachetées. Serle /Morel, 1988 : 46. Signalé (Comoé, Taï).
Bousquet, 1992 : 156.
5- aigle couronné, V. AIGLE DES SINGES.
6- aigle de Cassin, V. AIGLE-AUTOUR AFRICAIN.
7- aigle des singes, Fréq. (Stephanoaëtus coronatus
Linn.). Le plus grand des rapaces de
Côte-d'Ivoire. Serle / Morel, 1988 : 45. Signalé
(Taï). Bousquet, 1992 : 175.
ENCYCL.: sous le nom d'"aigle", personnage symbolique des
contes traditionnels, roi des oiseaux.
SYN.: aigle, aigle blanchard, aigle couronné.
8- aigle de Wahlberg, (Aquila wahlbergi Sunderval). Petit aigle brun de savane. Serle / Morel, 1988 : 47. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 156.
9- aigle huppé, V. AIGLE HUPPARD.
10- aigle huppard, aigle huppé. (Lophaetus occipitalis Daudin). Petit
aigle de savane à longue huppe. Serle /Morel, 1988 : 43. Signalé (Comoé), Bousquet, 1992 : 156.
11- aigle martial, (Polemaetus bellicosus Daudin). Le plus grand aigle de
savanes claires. Serle /Morel, 1988 : 156. Signalé
(Comoé). Bousquet, 1992 : 156.
12- aigle-pêcheur, V. AIGLE BLANC.* Le royal
aigle-pêcheur, blanc et noir. Oberlé, 1983 : 26. Signalé (Comoé, Taï, Azagny) . Bousquet, 1992 : 156.
SYN.: aigle
blanc, pyrargue *vocifer.
13- aigle ravisseur, (Aquila rapax Temminck). Aigle brun de savanes. Serle
/Morel, 1988 : 46. Signalé (Comoé).
Bousquet, 1992 : 156.
14- aigle serpentaire, (Dryotriorchis spectabilis Schlegel). Petit aigle
forestier, mangeur de serpents, dont le cri rappelle le miaulement d'un chat. L'aigle serpentaire est voisin du circaetes.
Serle /Morel, 1988 : 40. Signalé
(Taï). Bousquet, 1992 : 170.
B- noms de
poissons :
15- aigle-bar, V. COURBINE*.
16- aigle des mers, V. RAIE-AIGLE*.
17- aigle-vachette, (Pteromylaeus bovinus Geoffroy St Hilaire). Espèce de
raie-aigle à pectorales falciformes, d'environ 1,50 m d'envergure. Commune.
Seret /Opic, 1981 : 70.
aigri, n.m. V. PERLE* D'AIGRI. Les colliers au cou, les bracelets des
poignets et des chevilles en or furent remplacés par des bijoux en aigri. Kourouma,
1990 : 151.
aiguille, aiguille-crocodile, n.f. Spéc., (faune). (Strongylura crocodila
Piron, Lesueur = Tylosaurus crocodilus crocodilus). Poisson pélagique côtier de
la famille des Belonidae, à silhouette caractéristique. L'aiguille a les deux mâchoires très allongées. Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 31. Sur les côtes
occidentales d'Afrique, la famille des Belonidae est surtout représentée par
l'aiguille-crocodile. Seret /Opic, 1981 : 21.
aiguillette, n.f. Spéc.,
(faune). (Hemirhamphus sp. et Hyporhamphus sp. plus petit). Poisson de mer
de la famille des Belonidae, très allongé et à mâchoire inférieure dépassant
très largement la mâchoire supérieure. Les
aiguillettes ne sont pas consommées. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 31
SYN.: demi*-bec,
nokro*.
aimer trop l'affaire de qqun, loc.verb.
Fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte. Vouloir du bien à quelqu'un, s'intéresser à quelqu'un. J'avais un copain qui aimait trop mon
affaire, il a organisé notre rencontre. Krol, 1994 : 41. Ce professeur aimait trop mon affaire. Je
conversais souvent avec lui. Krol, 1994 : 180. Tu penses s'il aime trop
son affaire ! C'est son grotto*! (Serveuse, Bouaké, 1995).
aise, (à l'---- ), loc. V. A*. Fréq., mésolecte, basilecte.
1- loc.adv.
Aisément, facilement. L'ensemble de l'INA [: Institut National des Arts] a surclassé ses concurrents à l'aise. ID.,
n°951, 30. Il a été recu à l'aise! (Lycéen,
Abidjan, 1982). Moi, c'est en histoire et
géo que je coupe* haut à l'aise. (Etudiant, Abidjan, 1989). Toi au moins, tu vas réussir ton bac à
l'aise, je le sens. Krol, 1994 : 19.
LOC.: être* à
l'aise, se mettre* à l'aise.
2- à l'aise (être ---), loc.verb. Avoir
un peu d'argent, être à l'abri du besoin. et par conséquent, être bien, être
heureux. Oui, j'ai une copine [.] Elle
est à l'aise que* moi, elle m'aide un peu pour manger, quand elle a les moyens.
Krol, 1994 : 41. J'étais à l'aise chez lui,
je n'ai jamais été aussi bien logée. (Institutrice, Daloa, 1996).
SYN.: avoir le
coeur* au vert.
akan, n.m. Spéc.,
(flore). (Euphorbia drupifera Thonn.). Plante de la famille des
Euphorbiacées, arborescente ou candélibriforme. Roberty, 1954 : 60.
akassa, n.f. V. BOULE* D'AKASSA. /Si vous allez au pays des Anangos* / il faut leur dire que ce sont eux qui mangent akassa chaud/. (Chanson "Nawe".Groupe Sur-choc, corpus T., 1994).
akatio, [akatjo], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Chrysophyllum africanum var. Aubrevillei Pellegrin). Arbre moyen de la fam. des Sapotacées au feuillage dense à reflets fauves. Aubreville, 1959, III : 140.
akèdè,
[akDdD],
n.m.
Spéc., (flore), (de l'abé ). (Antiaris welwitschii. Engl.). Grand
arbre de la famille des Moracées qui donne un latex translucide. Bois tendre et
blanc jaune de cet arbre. (V. BOIS* BLANC). Aubreville, 1959, I : 58.
Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 193.
ENCYCL.:
parfois confondu avec l'ako*
et même l'iroko*.
akéato,
[akeato],
n.m. Spéc., (flore). (Cola
heterophylla [P.Beauv.] Sckott. et Endl.). Arbuste des sous bois forestiers de
la fam. des Sterculiacées. Aubreville, 1959, II : 292.
ako,
[ako],
n.m. Spéc., (flore), mais fréq., (de l'attié). (Antiaris
africana Engl. = Antiaris toxicaris Lesch.). Grand arbre exploité de la famille
des Moracées. Bois tendre et léger de cet arbre, (V. BOIS* BLANC).
Roberty, 1954 : 31. On peut confondre
l'iroko* avec son voisin de la forêt septentrionale, l'ako. Aubreville,
1959, II : 52. L'ako est un bois blanc et
léger. Marché-Marchad, 1965 : 38.
La zone de forêt dense, mésophile, dont les essences caractéristiques
sont le samba*, le bété*, le fraké* et l'ako. Arnaud /Sournia 1980 : 30.
ENCYCL.:
utilisé pour la
sculpture de masques et de statuettes. Son écorce, battue, sert à la
confection d'un pagne végétal, (V. TAPA*).
COM.:
ako est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989, 364.
akodiakédé,
[akodjakede],
n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Pterygota Bequartii De Wild.).
Assez grand arbre de la
fam. des Sterculiacées dont le bois est tendre et grisâtre. Aubreville, 1959,
II : 296.
akofiamenda,
[akofjamSda] /
[akofjamRda],n.m. Spéc., (flore). Cassia
Aubrevillei Pellegr.). Arbre moyen de la fam. des Caesalpiniées. Aubreville,
959, I : 262.
akossika,
[akosika],
n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). Appellation
désignant deux arbres souvent confondus de la fam. des Flacourtiacées : l'akossika
à grandes feuilles (Scottelia Chevalieri Chipp.) au bois dur blanc jaunâtre,
et l'akossika à petites feuilles (Scottelia coriacea A. Chev; ex Hutch.
et Dalz.) au bois jaune pâle dur. Aubreville, 1959, III : 14.
akori,
n m. V. CAURIS*, CORIS*.
akoua,
[akwa],
n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Antrocaryon
micraster A. Chev. et Guillaum.). Assez grand arbre de la fam des Anacardiacées
au bois rappelant vaguement l'acajou. Fruit comestible de cet arbre rappelant
une petite pomme. Aubreville, 1959, II : 208.
SYN.:
akorabahia (ébrié), dehadidié) (yakouba), ékio (agni), nitoué (wobé).
akouapo,
[akwapo],
n.m.
Spéc., (flore), (de l'abé). (Sacoglottis
gabonensis [Baill.] Urban. = Aubrya gabonensis Baill. = Aubrya occidentalis A. Chev.). Grand arbre
au bois très dur de la fam. des Humiriacées dont l'écorce est, dans l'ouest,
utilisée pour rendre le gin plus amer. Aubreville, 1959, I : 368.
SYN.:
ozouga (Gabon), akohia (ébrié), efeuna / affouinlin (agni).
akpani, n.m. ou f. Fréq., (du baoulé ), oral, écrit,
mésolecte, basilecte.
1- V.
ROUSSETTE*. (Eidolon helvum Kerr). Grande chauve-souris rousse qui vit dans
les arbres et dont la chair est consommée. Avec
ta tête d'akpani, je ne sais même pas ce que j'ai vu en toi. Bolli, 1977 :
91. L'akpani, ici, les gens la mangent.
(Informateur, Abidjan, 1986).
ENCYCL.: personnage symbolique des contes traditionnels.
SYN.: roussette*.
2- Argot des jeunes, péj. Métis. Il n'a pas le teint très clair mais c'est un
akpani , de père baoulé et de mère américaine. (Etudiant, Abidjan, 1980)
akpessi, [akpesi], n.m. Usuel,
(du baoulé, "bouillie d'igname ou de banane"), oral,
écrit, tous milieux, (sud, centre). Purée de bananes-plantains* ou
d'ignames* assaisonnée d'huile* de palme. Dans
le centre du pays, l'akpessi se prépare un peu différemment. Biarnès, 1974
: 38. Moi, je préfère l'akpessi de
bananes-plantains*. (Secrétaire, Bouaké, 1990).
akpi, n.m. V. EHO*. Spéc., (flore, cuisine,...), (de plusieurs
langues kwa : abé, attié, baoulé, etc.), oral, écrit, tous milieux. Graine
(utilisée en cuisine) du Ricinodendron africanum Mull. Arg. ou R. Heudelotti
Baill. Pierre ex Pax.= Jatropha heudelotti Baill.), arbres de la famille des
Moracées. Faites griller l'akpi, les
poissons et les oignons. Biarnès, 1974 : 37. Utilisations thérapeutiques.
Adjanohoun /Aké Assi 1979 : 137. Ecrasez
100 gr de graines d'akpi avec deux cubes Maggi et un peu de sel. ID.,
n°768, 42. Retirez et pelez les
aubergines, le piment, les feuilles d'agnaram et l'akpi. Nouvelle presse,
29.04.1993. Tous ces mets sont issus
d'une espèce de syncrétisme culinaire alliant à la fois européanité (moutarde,
mayonnaise...) et africanité (akpi, épices...). Ivoir'Soir, 21.01.1998.
ENCYCL.: de la taille d'une arachide et d'odeur forte, cette graine
sert de condiment et est vendue sur tous les marchés. Elle fournit une huile
siccative utilisée dans l'industrie pour l'imperméabilisation. Busson, 1965 :
174.
akpogbo, n.m. V. AKPONGO*. Tout cela sur fond de "fanfare*"
d'Akpogbo, de slow, de biguine, de makossa* et de zouk love. Ivoir'Soir,
30.04/01.05.1997.
akpongo, akpongô,
akpogbo, [akpTgbC]
/ [akpogbo], n.m. Spéc., (tradition, musique), oral, écrit, un peu vieilli.
Danse ivoirienne moderne inspirée par la musique traditionnelle. Si
vous aimez le jazz new orléans, l'akpongo éburnéen*, le high-life* ghanéen,
le tcha-tcha-tcha, alors rendez-vous au Jazz-Club Quartier Latin au 331 Habitat*
Extension à Adjamé-nord. FM., 11/12.12.1982.
Ma musique est un mélange d'abodan*, d'akpogbo, de rock et de reggae. FM.
27.04.1983. C'est un genre akpongô trépidant.
ID., n° 664, 30.10.1983.
akuédao, akouédo,
[akwedo], n.m. Spéc., (flore),
(de l'abé). Afrosersalia Afzelii (Engl.] Aubr. Grand arbre de la fam. des Sapotacées, au bois rouge extrèmement
dur, difficilement entamé par la hache. Aubreville, 1959, III : 152.
SYN.: bediem'blé
(ébrié), toucoupé (krou).
akwaba !, aakwaaba !, kouabah ! [akwaba] /
[kwaba], interj. Usuel. (toutes langues du
groupe kwa de C.I.), oral, écrit, tous milieux.
1- Formule traditionnelle d'accueil. Bienvenue ! Et toute l'assistance est venue tout à tour
lui serrer la main en disant : Kouabah ! Kouabah ! Anoma Kanié, 1978 : 27. Dès maintenant,
nous lui disons akwaba et lui souhaitons de longues années au service des
communautés chrétiennes. FM., 09.04.1981. Akwaba
Mitterrand ! Le Président français est attendu à 16 H à Abidjan. FM.,
21.05.1982. La Côte-d'Ivoire ne vient pas
aux autres, elle les laisse venir [.]. Et s'ils viennent, aakwaaba ! David,
1986 : 7. Quelqu'un se lèvera et dira :
"Akwaba ! Quelles sont les nouvelles ?". V. Tadjo, 1992 : 34. Le premier ministre namibien chez nous
aujourd'hui : Akwaba Geingob! FM.,
01.02.1993. Akwaba Bédié ! Bienvenue
Président ! Les milliers d'Ivoiriens qui se sont rendus hier à l'aéroport
international Félix Houphouet-Boigny ont réservé au chef de l'Etat un accueil*
triomphal. Ivoir'Soir, 26.05.1997. Pour sa part, le ministre ivoirien du Commerce [.] a souhaité à la
délégation égyptienne le traditionnel Alwaba du gouvernement . Ivoir'soir,
27/28.02/01.03.1998. Elle a toujours un
sourire aux lères. Un sourire pour vous dire Akwaba si vous arrivez chez elle.
Ivoir'Soir, 20.04.1998. Ils sont introduits dans une "maison en
dur" et là surprise, allongé sur un canapé, le général R.G. soi-même, en
boubou* leur lance un akwaba*-"bienvenue!" chaleureux et se lève pour
les accueillir. J.A. L'intelligent, 21/27.11.2000.
ENCYCL.: marque un retour soit après
une longue absence, soit après une absence de quelques heures, ou bien une
première prise de contact.
LOC.: dire akwaba* : souhaiter la
bienvenue.
SYN.: bonne arrivée*!
2- n.m. Paroles
de bienvenue. Après l'akwaba, il [:
le député] a chargé le préfet de
transmettre au chef de l'Etat l'indéfectible attachement des populations à sa
personne. FM., 27/28.02.1982. Et
qui prononcera l'akwaba pour l'inspecteur? (Instituteur, Abengourou, 1995).
alafia, interj. V. LAFIYA*.
al-barka, barka, barika, n.m. Dispon., (de l'arabe
par le mandenkan), musulmans. Merci, remerciement. L'autre répondra par l'al-barka traditionnel. Binger, 1892, I :
236.
alam, [alam], n.m. Spéc., (coiffeurs, barbiers), (du haoussa , l.
afro-asiatique du Niger ou du Nigéria :"alun"), oral, basilecte. Pierre d'alun. Pour
clore l'opération [.] adoucir la peau, calmer le feu du rasoir, il [ : le
warsam*] frotte la peau avec l'alam,
pierre aux vertus calmantes et hémostatiques. C.E.R.A.V, 1978 : 5.
alambi,
[alambi]
/ [alSbi] n.m.
Spéc., (flore), (attié). (Premna hispida Benth.). Arbuste buissonnant de
la fam. des Verbenacées. Aubreville, 1959, III : 236.
alambiquer, v.tr. Dispon., écrit, recherché, lettrés
surtout. Rendre inutilement complexe, compliquer à plaisir, obscurcir. Les professeurs de philosophie alambiquement
inutilement les phrases et contorsionnent malicieusement les mots. ID.,
n° 942, 40.
ENCYCL.: survivance d'état de langue. "alambiquer" : (1ère
att. 1532) est noté vx dans les dictionnaires actuels de la langue
française.
albacore, n.m. V. THON* A NAGEOIRES JAUNES.
albizzia, n.m. Spéc.,
(flore). Terme générique rassemblant plusieurs arbres de la famille des Mimosacées
: (Albizzia glaberrima [Schum. et Thonn.] Berith) : aloukouaka, (de
l'attié) ; (Albizzia ferruginea Berith) : iatandza (de l'attié) ; (A.
zygia [DC] Machide ) : ouochi ; (A. adianthifolia [Schumach.] W. F.
Bright ) : bangbaye ; (de l'agni). Une espèce originaire de l'Inde est
plantée dans le nord comme arbre d'avenue.: Albizzia Lebbek [L.] Benth. La résistance des albizzia aux feux de
brousse leur a permis de pénétrer profondément la forêt et de subsister en
savane. Busson, 1965 : 266.
ENCYCL.: les jeunes feuilles sont parfois consommées dans les soupes.
Aubreville, 1959, I : 210.
SYN.: albizzie (vx). (A. glaberrima) = kolibangban (baoulé)
; (A. ferruginea) = aciainbaka (agni), poué (wobé), doumouti (gouro), pohain
(guéré) ; (A. zygia) = kao (attié), gori (baoulé), kouli (agni), séa (wobé),
zaa (yakouba), mahé (krou), douprahia (ébrié), niépo (bété) anazo / bangbaïgni
(agni) ; (A. adianthifolia : pétempé / bétempé (ébrié), banéto
(mandenkan).
albizzie, n.m. V. ALBIZZIA*.
alcool de traite, n.m. Dispon. mais vieilli., oral, écrit. Boisson
alcoolisée de fabrication locale, alcool de vin de palme. C'est alors que la bouteille lui fut présentée et la liqueur* n'était
autre que de l'alcool de traite, localement connu sous l'appellation de
koutoukou*. FM., 21.01.1983.
SYN.: koutoukou*.
alékoum salam!, interj. V. ASSALA* ALEKOUM.
alèthe, n.f. Spéc., (faune). Terme générique
désignant deux oiseaux différents forestiers et terrestres de la fam. des
Turdidae : (Alethe diademata Bonaparte) ou alèthe à huppe rousse ;
(Alethe poliocephala Bonaparte) ou alèthe à poitrine brune. Serle /
Morel, 1988 : 190. Signalés (Taï) . Bousquet, 1992 : 170.
ENCYCL.: ils se nourrissent de fourmis*-magnans. Bousquet, 1992 : 158
alhadji, n.m. V. HADJ*. [.] mais aussi de riches alhadji et des
commerçants de la Côte roulant en mercedes [.]. Tilliette, 1984 : 82.
alhamdoulilahi, alhamdoullillahi, hallihamdoulilahi, interj. Fréq., (de l'arabe), musulmans, nord.
Dieu soit loué! Dieu merci! Marque de soulagement ou de satisfaction utilisée à
la fin d'une discussion, d'un repas, etc. "Bonne journée ?"- "Pareille
aux autres, mais hallihamdoulilahi, remercions le Tout-Puissant."
Koné, 1980 : 11. Alhamdoulilahi ! La palabre* est bien finie
! (Chauffeur, Odienné, 1987).
aligner, (s'---- ), v.pronom. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Faire la queue, prendre son rang dans une file d'attente. Pendant un an, le jeune homme s'est aligné à
maintes reprises dans le groupe de nombreux jeunes [.] qui postulaient un
emploi. Bonnassieux, 1987 : 78. Au
lieu de s'aligner, elle voulait dépasser les gens. Voilà pourquoi y a palabre*!
(Ménagère, marché Abidjan, 1990).
SYN.: faire le
rang*.
alkékenge,
[alkekSF], n.m.
Spéc., (flore), (de l'arabe "al kakandj"). (Physalis peruviana
Linn.). Plante décorative portant des baies rouges comestibles de la grosseur
d'un bigarreau, enfermées dans le calice en forme de lanterne.
SYN.:
coqueret comestible,
groseille du Cap.
Allah akbar ! Allahou akbar, Allaho akbar, allah
koubarou, (de l'arabe "Dieu est grand"), oral, écrit, musulmans.
1- interj. Fréq. Exclamation exprimant divers états
affectifs : ferveur, surprise, admiration, enthousiasme, fatalisme, etc. Son entourage et lui se mettent à pousser
une série d'exclamations [.] Allah Akbar
! Binger, 1892, I : 115. Karfa releva la tête : "Allahou akbar !"
murmura-t-il. Koné, 1976
: 23. Allaho Akbar, entonnait l'imam*.
Et, en choeur, les fidèles reprenaient avec ferveur ce cri.. Koné, 1980 :
13. Tu devrais au lieu de te plaindre
prier Allah koubarou ! Kourouma, 2000 : 17.
2- n.m. Peu fréq., écrit surtout.
Nominalisation de l'interjection usuelle chez les musulmans pour exprimer la
soumission à la volonté d'Allah. L'office
ponctué de plusieurs allahou akbar avant les deux génuflexions d'usage ou
rak'a* dura une dizaine de minutes. FM, 29.09.1982.
allamanda, n.m. Spéc.,
(flore), (du nom du naturaliste brésilien Allamand qui a fait connaître la
plante), relativement fréq. chez les lettrés. (Allamanda cathartica Linn.).
Plante ornementale de la famille des Apocynacées. Introduit en Côte-d'Ivoire pour ses belles fleurs jaunes ornementales,
l'allamanda est originaire du Brésil et de Guyane. Bouquet /Debray, 1974 :
21. Les parcs et les jardins de
Côte-d'Ivoire sont ornés de plantes décoratives originaires d'Asie ou
d'Amérique tropicales : bougainvillée, [.], roucouyer*, allamanda, hibiscus. Oberlé,
1983 : 20.
allen,
[alR] / [alDn], n.m. Spéc., (flore, agriculture), mais fréq., oral, écrit, mésolecte. Variété
de coton (Gossypium hirsutum Mill.) indigène ou américaine, très cultivée. [.]
le coton de la qualité allen, récemment introduit. Atlas CI, 1979,
C1b. Coton : l'allen blanc trié
passe à 100 F, l'allen jaune et non trié à 90 F. FM., 18.10.1983.
ENCYCL.:
localement, on
distingue allen blanc et allen jaune.
aller, v.intr. Fréq., oral, écrit, mésolecte.
Nombreuses constructions non attestées en français central.
1- Utilisé
comme auxiliaire modal pour l'irréel du présent et pour l'irréel du passé. Il
est alors à l'imparfait suivi de l'infinitif du verbe qui, en français
standard, serait au conditionnel. Si tu
ne me donnais pas mon bic*, j'allais te battre. (Lycéen, Bingerville,
1979). Si j'avais su, j'allais partir. (Lettre
étudiant, Abidjan, 1984). S'ils n'étaient
pas des psychiatres, j'allais dire qu'ils sont fous. Ivoir'Soir,
01.12.1997. Si à minuit, les Espagnols
avaient 12 bananes douces à avaler, ils allaient* remercier l'horloge. Ivoir'Soir,
02/03/04.01.1998. Si J. Chirac savait ce
qu'allait provoquer en Suisse son discours dimanche dernier sur TF1, il
n'allait probablement pas parler. Ivoir'Soir, 08/09/10.05.1998.
2- v.intr. Dispon., oral, lettrés. Utilisé là où on attendait
"partir". Il faut aller du principe que nous devons
gagner ce match pour être classés. (TV., 17.03.1983, 20H30). Pour tes chefs, tu dois aller à temps pour
être à l'heure au service*. (Employé, Bouaké, 1986).
3- aller
au besoin, loc.verb. Oral surtout. V. BESOIN*.
4- aller au bord, loc.verb.
Vieilli. V. BORD*.
5- aller au commerce, loc.verb. Usuel. V. COMMERCE*. Aller faire
des courses dans les magasins. Le
fonctionnaire n'aura plus aucune raison d'abandonner son service avant midi
pour aller au commerce. FM., 14.12.1979. Je travaille. C'est le samedi matin, à* l'après midi que je vais au
commerce. (Fonctionnaire, Abidjan, 1999).
SYN.: commissionner*.
6- aller au coco taillé, loc.verb. V.
COCO* TAILLE. Argot estudiantin,
oral, péj.. Prendre un repas succinct, sans apéritif, ni viande ni poisson.
En attendant la bourse, je vais au coco
taillé. (Lexique estudiantin, Ivoir'Soir, 17 /18 /19.03.1995).
7- aller aux infectieuses, loc.verb. Argot
estudiantin, oral, péj. Aller manger dans les petits restaurants bon
marché, pas très loin de la Cité U. L'argent,
c'est fini. Faut aller aux infectieuses pour djaffer*. (Lexique
estudiantin, Ivoir'Soir, 17/18 /19.03.1995.)
8- aller en bringue, loc.verb. Argot
urbain, fréq., oral surtout. Aller
faire la fête, aller danser et festoyer. Les
jeunes qui se donnent rendez-vous à la messe de minuit pour aller ensuite en
bringue ou en boîte de nuit, moi, ça me révolte. FM., 24/25.12.1983.
Pour Noël, tu iras en bringue ou bien*?
(Menuisier,
Man, 1996).
SYN.: fêter*, nocer*.
9- aller en grève, loc.verb.
Fréq., oral, écrit, tous milieux.
Se mettre en grève. Les conférenciers *
ont estimé samedi que le SYNARES est dans son bon droit pour aller en grève*
demain. FM., 13.02.1993. Tu
crois que les étudiants iront en grève encore une fois? (Enseignant, Abidjan, 1993).
SYN.: (part.) gréver*.
10- aller et revenir, loc.verb. Assez fréq. oral, écrit, mésolecte,
basilecte. Aller et venir, faire des allées et venues. Les Rôniers*, de leurs éventails, s'éventent en regardant aller et
revenir les amis de la Chauve-souris. Dadié, 1955 :26. Tu as fini d'aller et revenir? Tu me fatigues! (Enseignant, Abidjan, 1980)
11- aller pour revenir, loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Faire
un aller et retour. Il est allé à Korhogo
pour revenir. (Secrétaire, Abidjan, 1977). Patron* n'a fait qu'aller à la plantation*pour revenir. (Gardien, Bouaké, 1977). Tu resteras un peu à Dakar ou tu vas pour revenir? (Cadre administratif, Abidjan, 1993).
1-
Attestations d'un certain nombre de locutions verbales : aller au cimetière,
V. CIMETIERE*, aller au film, V. FILM*, aller aux marabouts. V. MARABOUTS*,
aller chez le Nago, V. NAGO*, aller au sao, V. SAO*, aller au service, V.
SERVICE*, aller voir William Camara, V. WILLIAM CAMARA*, aller au tchoin*, V.
TCHOIN*, aller yako, V. YAKO*.
aller-retour, n.m. Fréq.,
oral, tous milieux. Sorte de beignet très apprécié, vendu sur les marchés
et au coin des rues. Ah ! tu n'as pas faim ? Combien
d'aller-retour as-tu payé* avec la revendeuse ? (Mère de famille, Bouaké,
1978). C'est ma marchande attitrée
d'aller-retour. Parce qu'elle les fait très bien. (Universitaire, Abidjan,
1982).
ENCYCL.: ce beignet passe pour si délicieux que, lorsqu'on en a mangé
un, on revient en acheter un autre, d'où son nom.
allié, n.m. Argot
estudiantin, oral, fam. Copain,
bien placé dans une file d'attente et qui permet à un ami nouvel arrivant de se
placer devant lui. Pour ces combattants,
la seule façon de ne pas se faire trôler* c'est de réussir une bonne
intégration* entre deux alliés*. Campuslexique, 1978, 2.
allié à plaisanterie, n.m. V.
PLAISANTERIE*.
alligator, n.m. Rare,
écrit, oral, lettrés, mélioratif.
Crocodile. Se dit surtout de la peau du reptile utilisée en maroquinerie. Mon attaché-case, c'est en alligator!. (Député,
Abidjan, 1977). Caïman*, c'est crocodile,
c'est Blanc* qui appelle ça alligator, sinon tout ça c'est même chose. Ivoir'Soir.
30.04.1997.
ENCYCL.: impropre. L'alligator ne vit pas en Afrique.
SYN.: caïman*, croco*.
alloco, n.m. V. ALOKO*. [.] le merveilleux alloco, rondelles de
banane-plantain* frites et légèrement pimentées. Rémy, 1996 : 208.
allocodrome, n.m. V. ALOKODROME*, -DROME*. A Cocody, le marché en face de
l'Allocodrome a aussi fermé ses portes. Ivoir'Soir, 01.07.1997.
allogènes, n.m.pl. et adj. Usuel, oral, écrit, lettrés.
1- n.m.pl.
Etrangers, et par extension,
Ivoiriens venus d'une autre région du pays. Nous
travaillons pour les allogènes. Guenaman Colbert, 1985 : 35. Allo ! C'est ça : tout l'enseignement est en
grande partie dispensé par des étudiants et des allogènes aux qualifications
professionnelles douteuses. Guenaman Colbert, 1985 : 66. Des allogènes? [.] des allogènes désignent
d'abord et surtout les parents pauvres du Sahel, en particulier les
"cousins" burkinabé [.]. Cependant à Soubré, les allogènes, ce sont
aussi les gens venus d'ailleurs en Côte-d'Ivoire. Gombeaud /Moutout /Smith,
1990 : 89. Les quelques boutiques que
compte le village et qui sont tenues par des allogènes. FM.,
29.11.1990. En 1980, au début de la
communalisation*, j'ai été approché par une délégation mixte composée
d'autochtones et d'allogènes. Ivoir'Soir, 29.04.1997. Aujourd'hui [: à Abengourou] les allogènes sont de loin plus nombreux que
les autochtones. Ivoir'Soir, 04.11.1997.
2- adj. Venu d'une autre région du pays ou
de l'étranger. J'ai donc décidé de me
présenter aux élections partielles, à la demande d'ailleurs d'un certain nombre
de conseillers autochtones et allogènes. Ivoir'Soir, 29.04.1997.
alloko, n.m. V. ALOKO*. L'enfant sait que si la mesure d'attiéké*
est trop petite ou si dix francs d'alloko ne lui suffisent pas, la vendeuse ne
lui fera aucun cadeau. FM., 09.04.1982.
allokodrome, n.m. V. ALOKODROME*, -DROME*. Sept ans après la reconstruction du
désormais "Espace gastronomique de Cocody" (nom officiel de
l'Allokodrome), les adversaires les plus virulents du projet ont versé* de
l'eau dans leur vin. Ivoir'Soir,
01.04.1998.
alloucou, alloukou,
n.m. V. ALOUKOU*. Trois lycéens ont apporté leur tam-tam pour
accompagner une improvisation endiablée d'alloucou, spécialité du pays bété,
qui ne se chante qu'en bété. Krol, 1994 : 27.
allumer, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.
1- En parlant
d'un moteur, mettre en marche. Enfin, il
alluma sa mobylette, et, bien assis sur sa selle, roula vers Bouaké. Koné,
1974 : 13. Quand il y a délestage, nous
allumons le groupe* pour que les clientes finissent d'être coiffées. (Coiffeuse,
Abidjan, 1983).
2- allumer
le feu loc.verb. Spéc., (sport). Vocabulaire du football
: tenter de marquer un but. Au moment
d'allumer le feu, Akoupo rate lamentablement son tir. M. Martinet, 1980 : 32.
SYN.:
buter*.
almami, n.m. V. ALMANY*, IMAM*.
almamy, almami, n.m. Usuel, (de l'arabe
"imam" par le mandenkan). V. IMAM*. Personnalité
religieuse musulmane, attachée à une mosquée dont elle dirige les prières et
les cérémonies. C'est là que sont campées
les troupes de l'Almany. Binger, 1892, I : 172. Le premier almany prend ses fonctions à Boudoukou en 1600. Du Prey,
1962 : 40. L'Almany est exilé au Congo. Il mourra à Ndolé en 1900. Du Prey,
ibd : 34. [: L'imam ] almamy S.. en grand
boubou noir et canne en main* conduira comme par le passé les prières de la
nouvelle mosquée de Wolo. FM., 20/21.12.1982. Almamy
Touré, ils t'ont eu ! Yakouba Konaté, 1987 : 225. C'était la mosquée privée de l'Almamy de Toukoro, l'office du maître
des lieux. Kourouma, 1990 : 144. D'abord
marchand, il [ : Samory] devient chef de village, rassemble des
partisans, conquiert les environs et se donne le titre d'Almamy, c'est-à-dire
Chef des Croyants. Rémy, 1996 : 54. Une
sorte de lassitude s'est alors emparée de l'almamy. Ivoir'Soir,
24.09.1997. Il envoyait de l'argent au
village de Togobala, à ses parents, aux griots* et à l'almamy. Kourouma,
2000 : 78.
COM.: utilisé devant le nom comme une sorte de titre. Ecrit avec
une majuscule, Almany fait référence à un personnage historique, chef et héros
de la résistance mandingue contre les troupes coloniales : Samory Touré.
aloco, n.m. V. ALOKO*. Nicole leur propose de l'aloco en
entrée et en dessert. Ivoir'Soir, 14.05.1997.
aloko, aloko,
alloco, aloco, [aloko], n.m. Usuel,
(de toutes les langues du groupe kwa, particulièrement le baoulé
"mûr" mais aussi du mandenkan
"banane plantain"), oral, écrit, tous milieux. Plat constitué de
rondelles de bananes-plantain* frites dans l'huile de palme*. A midi, il mangera de l'attiéké* ou de
l'aloco au marché. FM., 24.12.1979. Seulement, entre le chawarman*, l'attiéké*, l'alloco ou les brochettes
locales, il semble que nous ayons opté pour l'aliment d'importation [: le
chawarman*]. FM., 22.12.1980. L'enfant sait que si la mesure d'attiéké*
est trop petite ou si dix francs d'alloko ne lui suffisent pas, la vendeuse ne
lui fera aucun cadeau. FM., 09.04.1982. De l'aloko sans piment, ce n'est pas de l'aloko. FM.,
18/19.12.1982. Une jeune femme fait
griller de l'alloco. Bonnassieux, 1987 : 197. Je vois une femme qui fait de l'aloco. L'huile chaude. Les bananes*
rougissent. V.Tadjo, 1992 : 11. Pour
en arriver où elle en est, elle a dû [.] vendre des beignets, des sodas et de
l'aloko en déambulant à pied du centre à la périphérie. Tierno Monenembo,
1993 : 67. Je lui propose de nous asseoir
dans l'une des cabanes du petit marché devant une poignée d'aloco, émincé de
banane-plantain* frit à l'huile servi soit dans une assiette en plastique, soit
sur une feuille de bananier [.]. Krol, 1994 : 116. L'aloco, l'attiéké*, toutes les nourritures sont exposée à la merci de
la poussière et de la fumée des voitures. Ivoir'Soir, 21.01.1998.
ENCYCL.: vendu
additionné de piment sur tous les marchés.
alokodrome,
alocodrome, allokodrome, allocodrome, [alokodrCm]
/ [alokodrom],
n.m. Usuel, : (hybride du baoulé +
du mandenkan ), oral, écrit, fam. V. -DROME*. Endroit du
marché où se rassemblent les marchandes d'aloko*. Par extension, sorte de
marché couvert, consacré à la restauration, à la boisson et aux rencontres. V.
MAQUIS*. La commune de Cocody a connu
une animation particulière samedi dernier à l'alokodrome. FM.,
13.05.1981. Désormais à l'allocodrome de
Cocody, les jeunes pourront ajouter un dessert intellectuel à leur repas. ID,
n°939, 05.02.1989. L'allocodrome dont les travaux sont très avancés sera livré en avril
prochain. FM., 10.02.1993. En
reprenant la rue Washington [.] on passe entre un petit marché et l'allocodrome,
nom humoristique donné à un maquis* où l'on déguste à toute heure de l'alloco,
depuis peu enfermé dans un bâtiment en dur* vert et blanc. Rémy, 1996 :
85. Et l'allocodrome de Cocody est leur [:
des jeunes] lieu privilégié. Ivoir'Soir,
26.02.1998. Avec ma soeur, on a décidé d'aller à l'allokodrome, Ca te dit? (Corbineau,
2000, II : 24).
alouette, n.f. Spéc., (faune). On distingue particulièrement sous cette appellation deux
oiseaux de familles différentes.
1- alouette-sentinelle, (Macronyx croceus Vieillot). Gros passereau terrestre de la
famille des Motacillidae. Serle /Morel, 1988 : 158. Signalé (Comoé, Marahoué). Bousquet, 1992 : 156.
ENCYCL.: sédentaire, elle vit en savane ou dans les défrichements
forestiers.
2- alouette-moineau, alouette-moineau à oreillons blancs,
(Eremopterix leucotis Stanley).
Petit oiseau de la fam. des Alaudidae, beaucoup plus moineau qu'alouette,
châtain et noir à l'exception des oreillons et de la nuque d'un blanc pur
(seulement le mâle). Il se tient généralement sur le sol et perche parfois,
dans les savanes arbustives et boisées claires. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 155.
aloukou, alloucou,
[aluku], n.m. Spéc., (tradition, musique), (bété), (sud-ouest surtout). Danse
folklorique bété. Alors que la radio, la
télévision [.] passent en revue le soir du gbégbé*, de l'aloukou, du goli*. Y.Konaté,
1987 : 102. Elle est originaire d'Issia
et aime l'aloukou. ID, n°946, 06.1989. Trois lycéens ont apporté leur tam-tam pour accompagner une
improvisation endiablée d'alloucou, spécialité du pays bété, qui ne se chante
qu'en bété. Krol, 1994 : 27. Petit-fils
de chansonniers de la région Gagnoa-Lakota, il est très tôt un virtuose de
l'alloukou*. Ivoir'Soir, 10.02.1998.
aloukouaka, [alukwaka], n.m Spéc., (flore),
(de l'attié). (Albizzia glaberrima [Schum. et Thonn.] Benth). Grand arbre de la fam. des Mimosées. Aubreville, 1959,
I : 210.
SYN.:
kolibangban (baoulé).
alphabète, n.m. ou f., adj. Assez fréq., (du français "analphabète" par
dérivation régressive) , oral, écrit,
tous milieux sauf universitaires.
1- n.m.ou f. Personne qui a appris à lire et
à écrire, généralement mais non exclusivement, grâce à des cours
d'alphabétisation. Les alphabètes sont
plus nombreux dans les zones rurales de Basse Côte d'Ivoire. (Etudiant, Abidjan, 1980).
2- adj. Se dit d'une personne qui
sait lire et écrire. Patron*, je suis
alphabète, je connais* papier. (Boy, Abidjan, 1979). Mon père est alphabète, ma mère non. (Etudiant, Abidjan, 1992).
DER.: néo-alphabète*.
SYN.: lettré*.
ANTON.:
analphabète.
alphabétisation fonctionnelle, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
Méthode d'alphabétisation des adultes liée à un programme de formation
professionnelle. L'alphabétisation
fonctionnelle, née de la conférence des Ministres de l'Education, tenue à
Téhéran en 1965, va plus loin.. FM., 18.02.1983.
ENCYCL.: c'est la méthode la plus pratiquée dans le pays.
alphabétisé, n.m. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux, pas toujours mélior. Personne qui a appris à
lire et à écrire. On n'est pas toujours
disposé à faire confiance aux alphabétisés, à ces lettrés* nouvelle manière.
FM., 18.02.1983.
SYN.: (part.)
lettré*, alphabète*.
alphabétiseur, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
Instructeur d'un cours d'alphabétisation. Un
séminaire pour la formation d'alphabétiseurs en langue yacouba se tiendra
prochainement à Douékoué. (Note de service, Abidjan, 1980).
alphatia, [alfatja], n.m. Peu fréq., (de l'arabe.) oral, écrit, Musulmans. Première sourate du Coran qui
ouvre la prière puis sert de bénédiction finale. Il n'avait pas fini de prononcer son alphatia final. Kourouma, 1990
: 29. Le dernier alphatia de la grande
prière de vendredi prononcé, le roi changeait de visage. Kourouma, 1990 : 65.
A.M., n.f. Spéc. (santé), (sigle pour "antenne mobile"). Unité
médicale mobile, chargée des vaccinations systématiques dans les villages. L'A.M. vaccine entre 25000 et 30000
personnes par an, toutes vaccinations confondues. FM., 13.04.1981. L'A.M. viendra la semaine prochaine pour les
vaccinations. (Infirmier, Dimbokro, 1990)
SYN.: antenne* mobile.
amande, n.f. Spéc.,
(flore) mais fréq., oral, écrit, tous milieux.
1- Fruit du
Terminalia catappa (V. AMANDIER* DE CAYENNE). Sur le chemin de l'école, nous cassions* des amandes. (Rédaction,
3ème, Bouaké, 1980). Ils sont partis
ramasser des amandes sur le bord de la route. (Planteur, Dimbokro, 1990).
ENCYCL.: ce fruit ressemble à une grosse amande et contient une
graine comestible très appréciée.
SYN.: amande de Cayenne, amande de Gambie, amande de Sénégal,
amande de terre*, badame*, kokoman*.
2- amande de Cayenne, V. AMANDE.
3- amande de Gambie, V. AMANDE.
4- amande de karité, V. KARITE*. Fruit du Butyrospermum parkii [G.Don]
Kotschy. La pluie tombait en gouttes
espacées comme des amandes de karité. Kourouma, 1970 : 40. Comaf
Int. (France) recherche fournisseur pour commande de 400 t. d'amandes de
karité. (Petite annonce, FM., 29.11.1990).
SYN.: karité*, noix* de karité.
5- amande de palme, amande palmiste. V. NOIX* DE PALME. Vx. Les Jack-Jack font un
commerce considérable d'huile et d'amandes de palme. Binger, 1892, II :
334.
6- amande de terre, V. POIS*
SUCRE.
7- amande du Sénégal, V. AMANDE.
amandier, n.m. Spéc.,
(flore) mais fréq., oral, écrit, tous milieux.
1- amandier de Cayenne, lettrés. (Terminalia
catappa Linn.). Arbre ornemental à feuilles caduques et fruits comestibles
rappelant l'amande, originaire d'Asie. Sous
les amandiers de Cayenne, les joueurs de boules et de cartes [.]. Dadié,
1956 : 13. Ses flamboyants* qui donnaient
de l'ombre, ses amandiers de Cayenne où viennent s'asseoir les bambins et les
vieillards [.]. Anoma Kanié, 1978 : 229.
Si pittoresque, l'hôtel de France avec ses deux étages tout blancs aux
multiples fenêtres, sa terrasse cimentée, les nombreux amandiers de Cayenne
nuit et jour remplis d'oiseaux [.]. Dadié, 1980 : 36.
SYN.: amandier, amandier
de Gambie, amandier du Sénégal, amandier tropical, badamier*, kokomantier*.
2- amandier de Gambie, V. AMANDIER DE CAYENNE.
3- amandier du Sénégal, V. AMANDIER DE CAYENNE.
4- amandier tropical, V. AMANDIER DE CAYENNE. L'hôtel se trouve dans une rue commerçante bordée d'amandiers tropicaux
aux feuilles rondes. Naipaul, 1984 : 132.
amante /amant, n.f. ou m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, ni
soutenu, ni péjoratif. Personne qui aime une personne de l'autre sexe et en
est aimée (avec ou sans relations physiques). Oui, c'est exact ! Elle est l'amante de mon frère qui me l'a confiée en
attendant son retour en France. (Cité tribunal coutumier de Man). Girard,
1953 : 78. Son amant - il s'agit en fait
d'un amant au sens ancien de personne qui aime et qui est aimée [.]. Deluz,
1978 : 200. Son amante court se réfugier dans la pièce voisine. FM.,
22.02.1979. Généralement il se trouve une
amante qu'il loge décemment et entretient. FM., 08.10.1982. Qui serait son amant ? Son futur époux
serait celui qui arriverait à déchiffrer le message que voici. FM.,
10.04.1983. Cette demoiselle qui est une
ancienne amante [.]. FM., 31.01.1988. Il n'est pas question que j'épouse une fille qui a été l'amante de mon
oncle. Coulibaly, M., 1992 : 117. B.
G. que ton mari t'a présentée comme étant sa cousine alors qu'en réalité elle
est son amante. Détective, 06.03.1995. Il reconnaît s'être accusé d'avoir tué A. Thérèse."Mais si je l'ai
fait, c'est parce qu'elle est mon amante et sachant qu'elle portait une
grossesse de moi, je l'ai conduite chez un médecin pour la faire avorter."
. Ivoir'Soir, 21.10.1997.
COM.: plus
fréquemment usité au féminin.
amarante (1), n.f. Spéc.,
(flore).
1- amarante, V. EPINARD*.
2- amarante crète de coq, V. CRETE* DE COQ.
3- amarante queue de renard, V. QUEUE DE RENARD*.
amarante (2), amaranthe, n.m. Spéc., (faune). (Lagonsoticta senegala Linn.). V.
BENGALI*. Petit
oiseau granivore de la famille des Estrildidae de couleur rouge vif, qui vit
dans le nord du pays. Serle /Morel, 1988 : 252. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 156.
amarrer, v.tr. Vx, (histoire, époque coloniale). Arrêter, emprisonner, enchaîner,
attacher. S'il [: le ballot] n'était
pas retrouvé, il allait amarrer les chefs de compagnie. Bailly, lettre du
15-09-1894 in Konaté, 1991 : 67. Quand
ils sont arrivés, le chef* voulait les amarrer pour ne pas qu'ils sortent du
village. Bailly, 08.04.1895, in Konaté, 1991 : 121. Bala prenait un sabre qu'il amarrait après lui. Bailly, 09 04 1895,
Konaté, 1991 : 122.
amazakoué, [amazakwe], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié ).
(Guibourtia ehie (A. Chev.) Léonard). Arbre de la famille des légumineuses
Caesalpinacées, exploité. V. COPAL*. Bois de cet arbre brun gris, veiné
de noir et cuivré (V. BOIS* JAUNE). Dans
la forêt dense de Côte-d'Ivoire, se trouve, très fréquemment, un grand arbre,
l'amazakoué. Aubreville, 1958, I : 318. L'amazakoué
donne un bois foncé et non flottable. Marché-Marchad, 1965 : 98. Bousquet
/Debray, 1974 : 59.
ENCYCL.: il produit une sorte de résine odorante.
COM.: ovangkol,(nom pilote)
CTFT, 1989 : 380.
SYN.: copalier*,
ovangkol (Gabon), hiébaka (agni), ogbomolo (abé), sé-mélé (yakouba), zouloué
(wobé).
ambi, n.m. Assez
fréq. ("ambi" marque de
produit de beauté.), oral, écrit,
tous milieux. Nom d'une crème de beauté servant à éclaircir une peau noire,
par extension, tout produit éclaircissant. Il
y a des filles qui croient qu'avec de l'ambi, elles seront teint* clair comme des métisses. (Etudiante,
Abidjan, 1976).
DER.: ambifiée*, s'ambifier*.
SYN.: crème ambi, khessal*, teint* clair forcé.
ambiance, n.f.
1- Vx., oral, non fam. Soirée dansante. Demain,
il y a ambiance au Désert avec le Western Brother Band du Nigéria. (Corpus
Duponchel, 1974). Je vais à une ambiance
demain chez Koffi. Tu viens? (Enseignante,
1975, Daloa).
SYN.: dégagement* (vx).
2- Oral, vieilli, non fam. Atmosphère
joyeuse et pleine d'entrain. L'essentiel
pour eux [: les clients] c'est de
trouver l'ambiance. Bonnassieux, 1987 : 132. L'ambiance est chaude*. On achète de l'eau pour se désaltérer, pour
se mouiller [.]. Y. Konaté, 1987 : 77.
Après quoi, les animateurs [.] ont
introduit les mélomanes dans le feu de l'ambiance en invitant à se produire le
groupe traditionnel Dongui venu de Korhogo [.]. Le Monde Ivoirien.
10.03.1995. C'est la veille des vacances.
Dans la cour, il y a ambiance. (Elève 3ème, Bouaké, 1996).
DER.: ambiancer*, ambianceur*.
3- bonne
ambiance ! Interj. Fréq., oral, fam., mélior., tous milieux. Bonne soirée !
Amusez vous
bien! Bonne ambiance ! FM.,
31.12.1990.
ambiancer, v. intr. Fréq., oral, écrit, fam., mésolecte .
1- S'amuser,
faire la fête. Ça va chauffer* et
ambiancer. (Etudiant, Abidjan, 1976). Tu
entends, ça ambiance ferme chez Yao. (Etudiant, Abidjan, 1990). Ambiancez-vous sur Canal Horizons avec
l'intégralité de la coupe d'Afrique des Nations. (publicité). Ivoir'Soir,
06/07/08.02.1998.
2- Mettre
de l'animation joyeuse dans une fête ou une réception. Avec son orchestre de dix sept musiciens, V. Gueï ambiance en
permanence le Yaossehi de Yop City!. ID, n° 949, 16.04.1989. La finale qui s'est déroulée au Centre
Culturel français a drainé une foule compacte de mélomanes et de supporters,
venus des quatre communes pour ambiancer la fête. ID, n° 951, 04.07,
1989. A Oumé, les Blackys Tam-tam et les
Groove Makers ne se sont pas fait prier pour "ambiancer" la salle.
Ivoir'Soir, 02/03/04.05.1997. Poussins
Choc et les Salopards se chargeront d'"ambiancer" ces jeunes intellos.
Ivoir'Soir, 28/29/30.11.1997.
Puis, après avoir ambiancé la cité en compagnie des vendeuses du prospère
commerce du sexe, il disparaît mystérieusement dans la nuit [.]. Adé
Adiaffi, 2000 : 79.
3- Donner une
coloration particulière (agréable ou non) à une atmosphère psychologique. Dans ces conditions, les scènes de ménage
ambianceront de plus en plus la vie du couple. Y. Konaté, 1989 : 58. C'est la terreur qui ambiance tout le film. (Enseignant,
Abidjan, 1997).
COM.: (1ère
attest. 1987).
ambianceur, n.m. Fréq.,
oral surtout, fam., mésolecte. Joyeux luron, personne qui aime fréquenter
bars et boîtes de nuit et sait y créer une atmosphère de gaieté. La mode du lekiné* est dans le vent. Les
ambianceurs retrouvent la chaleur communicative de l'époque du
"Désert". ID, 23.04.1989. Remportée [: la coupe d'Afrique des Vainqueurs de
Coupe] un mois plus tard au stade
Houphouët-Boigny, sans l'aide des sorciers, mais avec le soutien au tam-tam*;
irrésistible et magique, des ambianceurs en transe. Krol, 1994 : 103. [.] la distribution de cadeaux griffés*
Craven A [.] aux spectateurs les plus ambianceurs [.]. Ivoir'Soir,
25.02.1998. Chanteur, danseur,
ambianceur, il ensorcelle son public. FM., 13.05.1998. C'est un vrai ambianceur, toujours prêt à
aller en bringue. (Jeune, San Pedro, 1999).
ambiant, adj. Vieilli, oral surtout, fam., mésolecte.
Agréablement distrayant. La soirée tout
de même a été ambiante. M. Touré, 1980, ms : 34. J'ai trouvé votre soirée très ambiante. (Cadre, Bouaké, 1980).
ambifiée, n.f. Assez fréq. (dér. d'ambi*) ,
oral surtout, tous milieux, péj. Jeune
femme ou jeune fille noire qui utilise de l'ambi* pour s'éclaircir le teint. Ces ambifiées, après, tu les rencontres à la
consultation* ! (Infirmière,
Abidjan, 1976). Je suis teint* clair
naturel et pas une ambifiée comme elle
le dit! (Secrétaire, Abidjan,
1988).
ENCYCL.: l'abus de ce produit passe pour provoquer des dermatoses et
des ulcérations.
ambifier, (s'---- ), v. pron. Assez fréq. (dér.
d'ambi*.), oral surtout, tous milieux. S'enduire d'ambi* pour s'éclaircir
le teint. Si tu t'ambifies, ça montre que
tu as honte de ta peau noire. (Etudiante, Abidjan, 1977). Les femmes sont folles! Elles s'ambifient et
elles s'abîment complètement la peau pour être teint* clair !! (Médecin,
Bouaké, 1978).
ambrette, n.f. Vieilli.
Spéc., (flore), (dérivé du mot "ambre" par allusion au parfum de la plante). (Hibiscus
abelmoschus Linn.). Plante annuelle de la famille des Malvacées. Cette odeur a valu à la plante le nom
d'ambrette. Busson, 1965 : 294. Les
nombreuses feuilles et graines (gombo*, oseille*, ambrette [.] qui sont
consommées journellement. Bouquet
/Debray, 1974 : 108.
ENCYCL.: la plante porte une capsule qui contient de petites graines
à odeur de musc. Utilisé comme condiment ou en parfumerie. Roberty, 1954 : 59.
ambrevade, n.f. V. CAJAN*, POIS* D'ANGOL, POIS*
PIGEON.
ambulatoire, n.m. Spéc., (santé), oral, écrit..
Malade soigné aux consultations externes d'un hôpital. [.] les autres malades peuvent recevoir des
soins en ambulatoires. FM., n° 8741, 1992. A Bongouanou, les ambulatoires peuvent acheter les médicaments à
l'hôpital. (Infirmier, Abidjan, 1993).
amendable, adj. Assez fréq., oral, écrit, mésolecte. Passible
d'une amende. Si on vous prend à brûler
un stop, vous êtes amendable. (T.V. Emission "Comment ça va" de
L. Groguhet, 18.01.1981, 20H30). De quoi?
Je suis amendable? Et pourquoi? (Chauffeur, Abidjan, 1984).
amender, v.tr.dir. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Infliger une amende. Les amendes étant faites pour éviter les
perturbations, toute personne amendée et qui refuse de payer, peut être mise
hors du club. Règlement intérieur d'un Club de Jeunes, article 17,
1974. Puisque ma raison n'est pas celle
du juge, je me suis donc trouvé amendé de 120 000 F. FM.,
25.03.1981. Les policiers amendent un taxi-brousse*
trop chargé. (Rédaction, 3ème, 1983).
COM.: surtout
employé au passif au sens d'être" sanctionné par une amende".
amener, v.
1-v.tr.dir. Fréq., (confusion
phonétique courante de [a] et [S]
dans la position initiale), oral, écrit,
mésolecte. V. EMMENER*. Emmener. Tout
petit que j'étais, elle m'a amené avec elle quand elle a quitté mon père. FM.,
06.11.1980. Je l'ai amenée à Bouaké avec
moi, laissant tout à son mari. FM., 16/17.01.1982. Ce sont ces messieurs [.] qui travaillaient
à Bingerville qui nous ont amenés à Abidjan. FM., 31.01.1982. Où est-ce que tu m'amènes? (Etudiante,
Abidjan, 2000).
2- amener, (s'---- ) v. pron. Fréq., oral, écrit, mésolecte , sans connot. fam. Se rendre à , se
présenter à. A la place de la victime,
aurait-il accepté de perdre les 15 000 F après avoir perdu une journée de
travail ? Car n'oublions pas que cette dame s'est amenée au commissariat à
12H30. FM., 27.05.1980. Amenez-vous
au secrétariat dès la fin de votre cour, pour un message vous concernant.
(Note de secrétaire, Abidjan, 1982). Il
s'est amené à l'oral sans rien avoir révisé. (Etudiant, Abidjan, 1999).
âmes, n.f. V. MANGEUR* D'AMES.
ami, n.m. V. FAIRE* AMI A.
ami de boisson, n.m. Fréq., oral
surtout, mésolecte, mélior. Nom donné par les autres membres d'un groupe de
boisson à tout homme qui fréquente ce groupe. V. GROUPE DE PINTE*. A Bouaké, il faut avoir son groupe de
pinte*. Les amis de boisson se retrouvent alors souvent dans les maquis* pour
discuter, manger et surtout boire. FM., 18.02.1993. Avec les amis de boissons, c'est la certitude d'avoir une bedaine au
bout d'un mois. FM. 16.02.1993.
ENCYCL.: il s'agit d'une sorte de cercle masculin qui se retrouve
tous les jours, à la même heure, dans le même débit de boisson, pour partager des
boissons alcoolisées de façon conviviale.
ami-garçon, n.m. Dispon., oral, fam., mésolecte,
basilecte. Amant homosexuel. Comment
un homme peut-il avoir envie de faire ca* avec son ami-garçon, comme on dit à
Treichville ? Nouvelle Presse, 22.04.1993. C'est son ami-garçon, il paraît. (Etudiante, Abidjan, 1994).
amimimon,
[amimimT],
n.m.
Spéc., (flore). (Heisteria
parvifolia Smith). Arbuste de la fam. des Olacacées des forêts de Basse Côte,
remarquable par ses fruits comestibles. Aubreville, 1959, I : 108
amina ! interj. Dispon., (de l'arabe), oral, écrit,
musulmans. Amen! Qu'il en soit ainsi!
Allah nous garde de la honte! Amina! A.Koné, 1980 : 9. "Dieu
nous donne demain ! Dieu nous aide
! Dieu nous protège de la honte ! "- "Amina ! "
répondait la sainte assemblée. Koné, 1986 : 14.
amitié, (être en ---- avec qq'un), loc.verb. Fréq,. oral, écrit, mésolecte. Euphémisme pour : avoir une liaison
avec qqqn de façon relativement durable et quasi officielle. Quand on est en amitié avec une fille [.] il
ne faut rien lui acheter. Koulibaly, 1978 : 32. Nous avons été en
amitié au moins trois ans. (Institutrice, Ferké, 1988).
amome, n.m. Spéc.,
(flore). Terme spécialisé à valeur générique, désignant différentes plantes
de la famille des Zingibéracées. V. MANIGUETTE*, FAUSSE* MANIGUETTE.
amon,
[amT],
n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Buchholzia
coriacea Engl.). Arbre moyen dont l'écorce râpée a une odeur fortement épicée.
Utilisée contre les maux de tête. Aubreville, 1959, I : 166.
SYN.:
abo (attié), amizi (agni), bracho (bété de Soubré), dantou (krou).
amourer, v.tr.dir.
Vx, oral, basilecte. Avoir
des relations sexuelles [avec qqun] C'est
K. qui a amouré la fille du vieux*. (Informateur, Tiassalé, 1975).
amphi R, n.m. Argot
estudiantin, usuel. Restaurant unversitaire. [.] le temple de la djaffe*, autrement dit l'amphi R est le seul
endroit [.] où est vérifié l'axiome "Tu mangeras à la sueur de ton
front." (Lexicampus, 1979, Université d'Abidjan, CERAV.: 5).
an, n.m. Peu
fréq., oral, écrit, mésolecte.
Dans des contextes où l'on attendrait "année." Chaque an, il faut payer l'écolage* des enfants. (Commerçant,
Abidjan, 1977). C'est l'an où je suis
parti à Bouaké. (Infirmière, Abidjan, 1982). A longueur d'an, il faut écouter ses histoires ! (Etudiante,
Abidjan, 1990).
anacarde, n.m. Spéc.,
(flore).
1-
(Anacardium occidentale Linn.). Anacardier, petit arbre de la famille des
Anacardiacées, cultivé dans le nord du pays. On sait qu'il existe à Korogho, la Savanor, une usine chargée de
valoriser l'anacarde dans le nord. FM., 22.01.1980. Avant, on trouvait un anacarde ici ou là.
Maintenant on le cultive. (Informateur
Korhogo, 1980). Avec 30 000 hectares qui
produisent un peu plus de 20 000 tonnes [.] l'anacarde, petit fruit à la noix
très prisée à travers le monde en plus de son rôle économique, joue désormais
un rôle écologique. Ivoir'Soir, 16.04.1998.
SYN.: acajoutier*, anacardier*, cajoutier*, darkassou*, pommier*,
pommier*-acajou.
2- Fréq. Fruit de cet arbre, qui comprend
le fruit proprement dit, sorte de noix réniforme à une graine (V. NOIX* DE
CAJOU), et, immédiatement au dessous, une partie charnue rouge, comestible,
à odeur rappelant la pomme, qui résulte du développement du pédoncule. (V.
POMME*-CAJOU). Dès notre arrivée,
nous avons décidé de cueillir quelques fruits, notamment l'anacarde. FM.,
11.04.1983.
SYN.: cajou*.
COMP.: noix*
d'acajou, noix* de cajou, pomme*-cajou.
anacardier, n.m. Spéc.,
(flore) mais fréq., oral, écrit, lettrés. V. ANACARDE*I (Anacardium occidentale
Linn.). Arbre de savane cultivé pour son
fruit et pour son pédoncule comestibles. Busson, 1965 : 334. L'anacardier [.] introduit il n'y a
guère plus d'une dizaine d'années, d'abord dans une perspective de
reboisement [.] puis en milieu
villageois pour une exploitation commerciale de l'amande. Atlas CI C1b,
Arnaud /Sournia, 1980 : 78. Beaucoup de
tecks* et d'anacardiers furent alors plantés jusqu'en 1976. FM.,
08.01.1983. Indépendamment de la
production de noix* et de pommes*, l'anacardier peut être utilisé pour la
protection basse dans la réalisation de coupe-vents. CTFT, 1989 : 405. Tôt le matin, Koffi Baya, cultivateur à
Tambi, [.] avait pris langue avec A.D et Y.B. Pour un singulier travail : la
mise à feu du pare-feu aménagé autour de sa plantation d'anacardiers [.]. Ivoir'Soir,
08.01.1998. L'anacardier comme un
pare-feu. (titre d'article), Ivoir'Soir, 16.04.1998.
anago,
anango, nago, [anago]
/ [anSgo] / [nago],
n.m. ou f., adj. Fréq. oral surtout, mésolecte, connotation parfois semi mélior, semi péj. :
" personne ayant un grand sens des affaires".
1-
n.m.ou f.
Membre de l'ethnie yorouba (Nigéria, Bénin) faisant souvent office de
colporteur ou de petit détaillant. Elles
vendent les biscuits par pièce comme l'Anago.
Dadié, 1983 : 191. Va chercher
une boîte de lait chez le nago, au coin de la rue. (Mère de famille,
Abidjan, 1977). Les Anagos ont allumé leurs lampes-tempête. Le petit marché ressemble
à une assemblée de sorciers. V. Tadjo, 1992 : 12.
SYN.:
bôda*.
2- adj.
Appartenant à l'ethnie Yorouba. Nos
femmes ne sont même pas capables de se tresser* et enrichissent les femmes
Anago. Guenaman Colbert, 1985 : 33.
COMP.: anango* plan,
boubou* nago.
analphabétisation, n.f. Dispon., écrit,
lettrés, péj. Fait d'être analphabète, analphabétisme. L'analphabétisation régresse. (titre d'article), Ivoir'Soir,
09.09.1997.
ananas, n.m. Usuel, (flore,
agriculture).
1- Plante
importée cultivée. Signalée sur la Côte de Guinée dès 1605 par Van Marées.
COM.: prononciation fluctuante, avec -s final ou sans.
COMP.: ananas de brousse, ananas fleur, champagne* d'ananas.
DER.: ananeraie*.
2- ananas
de brousse, (Thonningia sanguinea Vahl.). Plante forestière de la famille
des Balanophoracées. Fruit de cette plante qui ressemble à un ananas fibreux et
peu sucré. Utilisé en pharmacopée locale. Il
semble bien que l'on doive considérer l'ananas de brousse à cause de son
utilisation dans de nombreux remèdes magiques plus comme une plante fétiche*
que comme une espèce médicinale. Bouquet /Debray, 1974 : 51. Adjanohoun
/Aké Assi, 1979 : 51.
3- ananas-fleur, (Ananas cosmosus
variegatus Linn.). Variété ornementale d'ananas. La Côte-d'Ivoire, avec son produit phare, l'ananas-fleur qu'elle est un
des rares pays à proposer, est présente sur toutes les gammes de végétaux. Jeune
Afrique, 27.07/02.08.1995 : 40. Madame,
tu veux ananas-fleur ? orchidée ? rose de porcelaine*? (Marché de la Riviera, Abidjan, 1984).
COM.: sa hampe
florale développe une inflorescence rose vif à petites fleurs bleues se
transformant en fruit rose décoratif. En vente sur tous les marchés.
anadio, [anadjo], n.m. Spéc., (flore),
(de l'abé). Terme générique désignant plusieurs petits arbres de la fam.
des Sapotacées (Chrysophyllum subnudum Baker et Ch. taïense Aubrev. et
Pellegr.). Aubreville, 1959, III : 146.
ananeraie, anananeraie, n.f. Spéc., (agriculture).
Plantation industrielle d'ananas destinés à l'exportation. Avec ses ananeraies, il fabrique du champagne* d'ananas..
(Fonctionnaire, Bouaké, 1987). Tu roules
au milieu des ananeraies sur des kilomètres. (Informateur, Abidjan, 1990). On trouve, répartis dans les vallées
limoneuses, des caféiers, des cacaoyers, des palmeraies*, des bananeraies*, des
orangeraies et des mandariniers, des anananeraies. Adé Adiaffi, 2000 : 233.
anango, n.m., adj.
1- V. ANAGO*, adj. Les Yoruba du Nigeria qu'on appelait encore Anango
[.]. Tilliette, 1984 : 97.
COMP.: anango plan.
2- anango plan, anago plan, , n.m. Argot urbain, zouglou, oral, péj. Stratégie mensongère, astuce, ruse. Or que* toi-même t'es étudiant / tu vas chez son papa tu dis c'est ta
voisine de classe / est ce que ça c'est bon / anango plan? (Corpus
chansons, 1993). Moi, j'ai l'impression
là que ces deux-là s'aiment encore et leur litige est un "anago-plan"
pour se réconcilier. Ivoir'Soir, 28.08.1997. Mais attention! Je n'ai pas dit que leur invention est un "anago
plan" pour gruger des investisseurs aveugles. Ivoir'Soir,
23.09.1997. A voir comme ma dernière
facture de téléphone était élevée, je me demande si je n'ai pas été victime
d'un anago plan de ce genre. Ivoir'Soir, 22.10.1997. Elle voulait défiler "forcé" avec
la méga star alors qu'elle n'avait pas été sélectionnée au casting. Quand
Katoucha s'est aperçue de l'"anango plan" , elle a tout de suite
déshabillé Fely. Ivoir'Soir, 17/18/19.04.1998.
ancêtres, n.m.pl. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior. S'oppose à la fois à anciens* (ascendants vivants)
et à aïeux* (fondateurs mythiques du groupe), pour désigner des
ascendants défunts mais relativement proches, intermédiaires entre la divinité
et les humains vivants. Pourtant je le
respecte comme je respecte les Ancêtres. Kindo Bouabi, s.d. : 12. Les
funérailles au cours desquelles les défunts accèdent au rang d'ancêtres. Oberlé, 1983 : 94. [.] le dipri*, de l'avis des anciens*,
demeure [.] un rituel séculaire hérité [.] des ancêtres du village de Gomon. ID, n° 951,
30.04.1989. On voit dans le schéma de la
formation du monde apparaître dès les premières images, la notion d'ancêtres
qui est probablement le plus important des thèmes communs à tous les animistes.
Bussang /Leblanc, 1990 : 73.
COMP.: autel des ancêtres, grands* ancêtres, village* des ancêtres.
ANTON.: aïeux*,
anciens*.
anchois, n.m. Spéc.,
(faune). (Engraulis encrasicalus Linn.). Poisson de mer à très large bouche
de l'Atlantique tropical. Famille des Engraulidae. Il n'y a pas de pêche à l'anchois en Côte-d'Ivoire, ce poisson
excellent n'est donc pas consommé et il est très rare sur le quai. Aldrin /Noyer /Bregeat, 1972 :
22.
ancien, n.m., adj. Fréq. (tradition), oral,
écrit, tous milieux, mélior. V. VIEUX*.
1- n.m. Homme âgé.
C'est un ancien. Il faut l'écouter! (Jeune, Bouaflé, 1980). Fortement marqués par le racisme colonial, nos anciens n'ont pas
su s'adapter au lendemain de l'accession à nos souverainetés nationales. FM.,
11.09.1980. La société moderne a beaucoup
à apprendre de la sagesse des anciens. FM., 02.01.1980. L'esprit des anciens est aussi faussé. FM.,
16.11.1982. Il faudrait surtout récolter
auprès des vieux* [.] et ne pas les interrompre ou arriver avec un
questionnaire pour faire une interview. L'ancien ne vous suivra pas. Y.Konaté,
1987 : 13. Chaque clan sénoufo
traditionnellement dirigé par les anciens. Bussang /Leblanc, 1990 : 71.
COM.: la connotation tend à devenir plus critique à partir des
années 1980. (V. VIEUX*).
2- adj. Agé et par
conséquent respectable, expérimenté. Allons
voir mon petit père*. Il est ancien et ne nous déconseillera* pas. (Informateur
Katiola, 1977).
3- anciens, n.m.pl. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior. Notables du village
choisis parmi les plus âgés et les plus respectés. Elle rejoignit ses parents [.] emportant tout son linge, les ustensiles
de cuisine, tous les biens qui lui revenaient ou lui appartenaient ainsi que
tous avantages imposés par le jugement des Anciens [.]. Anoma Kanié, 1978 :
106. Si vous vous prenez pour des aigles,
il vous faut ramper[.] vous incliner devant la loi des anciens, de la tradition
et de la famille. Du Prey, 1979 : 143. Les
visites auprès des anciens s'imposaient. Bonnassieux, 1987 : 9. Il respectait les anciens sans obséquiosité.
Kourouma, 1990 : 139. Et d'un
seul doigt accusateur, tout le village, hommes, femmes, enfants, désigna les
Anciens. F. Hazoumé, 1994 : 136.
ENCYCL.: selon les structures locales, les Anciens détiennent le
pouvoir collectivement (V. GENERATION*) ou constituent une sorte de
groupe (V. CONSEIL* DES ANCIENS) qui aide le chef* à gérer la
communauté. (V. ANCETRES*).
ancien combattu, n.m. Fréq., (déformation
plaisante d'"ancien combattant"), argot estudiantin, oral, iron. V.
CARTOUCHARD*. A l'Université,
redoublant. Il te faudra caïmanter* si tu
ne veux pas grossir le nombre des anciens combattus. (Lexicampus,
1981).
SYN.: cartouchard*. `
andofiti,
[Sdofiti], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé).
(Vitex micrantha Gürke). Arbuste de la fam. des Verbénacées au feuillage
fin et aux petites fleurs blanches et lilas. Aubreville, 1959, III : 232.
ange de mer, n.m. Spéc.,
(faune). (Squatina aculeata Cuvier). Poisson de mer, de la famille des
Squatinidae, pêché au chalut. Généralement
de grande taille, les anges de mer se vendent à la pièce. Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 4. Seret /Opic, 1981 : 42.
anguillule, n.f. Spéc.,
(santé). (Strongyloïdes stercolaris). Ver nématode intestinal provoquant
une maladie très fréquente en milieu intertropical, l'anguillulose*. Symposium sur l'anguillule, le ver qui peut
tuer... FM., 05/06.05.1984. Mazer
/Sankalé, 1988 : 207.
DER.:
anguillulose*.
anguillulose, n.f. Spéc.,
(santé). Maladie parasitaire provoquée par un nématode intestinal,
l'anguillule (Strongyloïdes
stercolaris). Dans les régions
intertropicales, il faut toujours penser à l'anguillulose devant tout syndrome
diarrhéique chronique à rechutes. FM., 05/06.05.1984. Mazer /Sankalé,
1988 : 207.
ENCYCL.: la transmission à l'homme se fait par voie transcutanée,
dans la boue où vivent les larves.
anhinga, anhinga d'Afrique, n.m. Spéc., (faune).
V. OISEAU* SERPENT. (Anhinga rufa Daudin). Grand oiseau aquatique à dos noir strié de longues plumes
crème et cou serpentiforme, de la famille des Phalacrocoracidae. Serle /Morel,
1988 : 18 Signalé (Comoé, Azagny).
Bouquet, 1992 : 178.
SYN.: oiseau*-serpent.
ânier, n.m. Dispon., oral, écrit, nord surtout.
Propriétaire d'un âne que l'on peut louer pour le transport. Grand-père a payé* un ânier. Dans la nuit,
au clair de lune, l'ânier et le guérisseur Balla sont allés à l'hôpital et ont
comme des brigands enlevé maman. Kourouma, 2000 : 26.
animalier, adj. V. PARC* ANIMALIER.
aniègre [blanc], n.m. V.
ANINGUERE*. Nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 362.
animateur rural, n.m., animatrice
rurale, n.f. Usuel, oral, écrit, tous
milieux. Fonctionnaire du Ministère de l'Agriculture qui vit au milieu des paysans
pour les initier à des méthodes modernes de culture et d'élevage. L'animateur rural a une lourde tâche auprès
de nos braves paysans. (Radio : 28.10.1979, 7H30 "La coupe du
progrès"). 5 animatrices rurales
entrent en fonction. (titre) FM., 15.02.1993.
animation rurale, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
Système d'encadrement des masses rurales, ayant pour but le développement
régional et la modernisation des techniques agricoles. Un débat mettra face à face à 10 H dans le parc de la mairie de Treichville,
un groupe de paysans et les responsables du centre de Formation et de Recherche
en animation rurale. FM., 15.12.1982.
DER.: animateur rural* /animatrice* rurale.
animer, v.tr.dir. Fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior. Se produire dans une fête pour lui donner animation et
gaieté. Quatre chorales ont animé la
messe : celle de Daloa qui s'accompagne d'un orchestre moderne et trois d'Issia
qui chantent, l'une en français et les deux autres en bété et mooré en
s'accompagnant d'instruments traditionnels. FM., 28.12.1979.
animisme, n.m. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. V. FETICHISME*, RELIGION* TRADITIONNELLE. Par
opposition à christianisme et Islam, croyances et pratiques religieuses
traditionnelles africaines. Mais l'Africain
n'adore pas le bois de ses figurines - ce serait du fétichisme* - , il vénère
l'esprit qui s'y est établi : c'est ce qu'il est convenu d'appeler l'animisme. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 41. Aujourd'hui, on
tend non seulement à différencier les religions traditionnelles africaines mais
encore à abandonner le terme d'animisme qui, récemment encore, servait à les
caractériser. (Etudiant de maîtrise, 1984). Ils croient dur comme fer en l'animisme. FM., 01/02.12.1990.
Toutes ses religions et croyances y [:
en CI] sont représentées, de l'islam à
l'animisme en passant par le christianisme et ses diverses variantes. Krol,
1994 : 9.
COM.: perçu comme moins péjoratif que "fétichisme" mais
estimé moins mélior. et moins adéquat que "religion traditionnelle
africaine".
DER.: animiste*.
SYN.: fétichisme*, religion* traditionnelle africaine.
ANTON.: christianisme,
christianisme* céleste, harrisme*, islam, religion* importée.
animiste, n.m. ou f., adj. Usuel, oral, écrit, tous
milieux
1- n.m. ou f. Personne
qui pratique l'animisme*. Le succès de ce
catéchiste protestant à l'africaine* (W. Harris) a été grand et en moins d'un
an il fit 120 000 adeptes parmi les animistes des régions côtières. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 56. Officiellement,
60% des Ivoiriens sont des animistes déclarés. Rémy, 1996 : 24.
COM.: moins péj. que "fétichiste" et surtout que
"cafre*".
SYN.: cafre*, fétichiste*.
2- adj. Lié à
l'animisme*. Mais certaines pratiques
animistes ont survécu chez les chrétiens, les musulmans et les harristes*. (Informateur,
Abidjan, 1976). Cent mille habitants
musulmans et animistes [.]. Du Prey, 1979 : 98. Une grande partie du canton est restée animiste. (Radio :
13.11.1990, 14H30). Mais tous
reconnaissent avoir gardé des liens avec la tradition animiste qui se perpétue
dans le pouvoir reconnu aux fétiches*, aux féticheurs*, à l'âme des morts, aux
esprits attribués aux éléments naturels. Krol, 1994 : 13. Toute ma famille était animiste, se
souvient-il. Jeune Afrique. 06/12.04.1995.
COM.: moins péj. que "fétichiste" et surtout que
"cafre".
SYN.: cafre*, fétichiste*.
aninguéri,
aninguéré, aniègré, aniègre, [anRgeri]
/[anRgere] / [anjDgre] / [anjDgr],
n.m. Spéc., (flore),
mais assez fréq., (de l'abé ).
1-
(Aningueria robusta [A. Chev.] Aubrev. et Pellegr. =
Pouteria altissima [A.Chev.] Baehn.). Grand arbre forestier exploité de la famille des Sapotacées.
Bois brun pâle, tendre et léger de cet arbre (V. BOIS* BLANC). Roberty,
1954 : 80. Aubreville, 1959, III : 137. Les exploitants
forestiers vont se tourner vers des essences moins recherchées : aninguéré,
ilombo*, kossipo*, aïelé*. FM., 070/8.06.1980. L'Italie
a absorbé 48% du samba*, sipo*, acajou*, tiama*, makoré*, bété*, iroko*,
aninguéré, framiré*. Oberlé, 1983 : 16.
SYN.:
aniègre [blanc],
nom pilote du bois. CTFT,
1989 : 362.
COMP.:
aninguéri rouge*.
2-
aninguéri rouge, (Chrysophyllum
perpulchrum Milbr. et C. Beguei Aubr. et Pellegr.). Nom donné à deux grands
arbres de la fam. des Sapotacées caractérisés par leur somptueux feuillage
roux. Aubreville, 1959, III : 142.
anioukéti,
[anjuketi]
/[aQuketi], n.m. Spéc., (de l'abé).
(Pachypodanthium staudtii Engl. et Diels). La plus grande Annonacée de la forêt
ivoirienne aux feuilles longues et très étroites et au bois d'un blanc jaunâtre
demi-dur. Aubreville, 1959 I : 130.
année blanche, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Année
universitaire marquée par des grèves d'enseignants et/ou d'élèves ou par la
fermeture des établissements scolaires, de telle sorte que les examens, faute
de cours suffisants, n'ont pas lieu. Ceux
des classes d'examen, véritablement ravis d'avoir échappé à une année blanche
[.]. FM., 14.09.1990. De
légères échauffourées se sont produites entre les étudiants désireux de
continuer les cours et ceux qui voulaient consommer définitivement l'année
blanche. FM., 16.09.1990. [.]
les incidents de lundi à l'université [.] dont le but essentiel est d'obliger
le gouvernement à décréter l'année blanche parce que les locaux seraient
devenus inutilisables. FM., 26.09.1990. A l'issue des manifestations qui ont conduit au multipartisme en 1990,
tous les établissements scolaires et universitaires sont restés fermés pendant
près de 12 mois courant sur deux années scolaires, on a appelé cela l'année
blanche. Krol, 1994 : 191. Pour
rattraper les mois de cours perdus, il aurait fallu décréter une année blanche et repartir de zéro. Jeune
Afrique, 23/29.03.1995. [.] M. K.K.
s'est interrogé pour savoir s'il était bon de laisser pourrir la situation pour
décreter après une année blanche. FM., 26/27.04.1997. Les étudiants de l'Université [.] avaient
déroulé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire :"Non à l'année
blanche... Oui à la reprise des cours...". Ivoir'Soir,
26.05.1997. L'année blanche, lorsqu'elle
est décidée, veut dire que les étudiants de l'université ou de la grande école
concernée, perdent une année. Tout se passe comme si l'année n'avait jamais
existé. Ivoir'Soir, 29.05.1997.
LOC.: décréter l'année blanche.
2- année surpassée, loc. V.
SURPASSEE*.
annone, anone,
n.f. Spéc., (flore), (de l'arawak [Haïti] par l'espagnol), assez fréq.,
oral, écrit.
1- Terme générique désignant des arbres fruitiers importés
des Antilles : (Annona muricata Linn.) ou corosolier* ; (A. squasoma ): pommier*-cannelle
; (A. reticulata) : coeur* de boeuf ; (A. purpurea Moc. et Sess.) ; atier*
ou tête* de nêgre ; (A. montana Macfad): corossolier* bâtard ;
(A. cherimolia Mill): chérimolier*. Roberty, 1954 : 28.
Aubreville, 1959, I : 119.
SYN.: annone du Sénégal, anone sauvage.
2- annone du Sénégal, anone du Sénégal, (Annona senegalensis Pers.).
Arbrisseau de la famille des Annonacées à petits fruits comestibles, poussant à
l'état sauvage en savane. Une espèce
d'annone sauvage seule est très commune dans les savanes jusqu'au Sahel, c'est
l'annone du Sénégal. Aubreville, 1959, I : 119, Adjanohoun /Aké Assi, 1979
: 24.
SYN.: annone sauvage, karamoko sounsoun (mandenkan).
3- annone
sauvage, anone sauvage V. ANNONE DU SENEGAL.
anomalure, n.m. Spéc., (faune), écrit, manuels. V. CHAT* VOLANT, ECUREUIL*
VOLANT. Nom scientifique d'un rongeur arboricole forestier, ayant la taille
et l'aspect d'un écureuil mais adapté au saut plané (une cinquantaine de
mètres) grâce à une membrane unissant la base du cou, l'avant-bras, la base des
doigts et le premier tiers de la queue (: patagium). On distingue localement l'anomalure
de Pel (Anomalurus peli Schlegel & Müller) ; l'anomalure de Derby
(Anomalurus derbianus Gray), plus petit ; l'anomalure de Beecroft
(Anumalurops beecrofti Fraser), au pelage laimeux ; l'anomalure nain,
(Idiurus macrotis Miller), de très petite taille et au pelage gris. Nous avons eu l'occasion de collecter [.] en
Côte-d'Ivoire, un grand anomalure dont le pelage était uniformément noir, sans
aucune marque blanche.[.] . On pourrait penser à un individu mélanique de
l'anomalure de Pel mais nous avons entendu parler, à diverses reprises, dans la
région d'un animal de grande taille, entièrement noir, que les planteurs*
désignent sous le nom de chat * volant. Dekeyser, 1955 : 189. Les anomalures couramment appelés
écureuils*-volants paraissent être les derniers représentants très spécialisés
d'une lignée particulière de rongeurs, actuellement exclusivement africains. Roure,
1962 : 77.
COM.: "écureuil* volant" est l'appellation la plus
répandue pour toutes les espèces locales.
SYN.: chat* volant, écureuil* flottant (rare), écureuil*
volant.
anomani, [anomani], n.m. Spéc., (flore). (Ficus
Anomani Hutch.). Sorte de liane qui peut devenir un petit arbre. Espèce de
forêt dense. Aubreville, 1959, I : 84.
anone, n.m. V. ANNONE*. Les indigènes considèrent comme remède
souverain des blessures par flèches, soit une décoction d'écorces d'anone, soit
un macéré d'écorces de ficus*. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 114.
antenne mobile, n.f. V. A*.M.
anthurium, n.m. Spéc.,
(flore), mais assez fréquent dans l'usage urbain.
1- anthurium, (Anthurium andreanum, A.
scherzerianum). Plante de
la famille des Aracées portant des épis de minuscules fleurs blanches ou jaunes
qui émergent d'une spathe cireuse rouge, rose ou blanche. Cultivée pour
l'exportation. Moi , les bouquets d'anthurium,
je les achète moins cher sur le bord de la route, à la Riviera. (Convers.,
Abidjan, 1983). Dans la fierté de
l'anthurium. Carlos, 1994 : 95.
ENCYCL.: c'est la spathe qui est appelée fleur.
COMP.: anthurium de cristal.
2- anthurium de cristal, (Anthurium crystallinum). Plante de la famille des Aracées,
cultivée pour son feuillage décoratif vert, nervuré de blanc argenté.
anti-, préf. élément
d'origine grecque, préposé à un nom ou à un adjectif et servant à exprimer
l'opposition ou la protection contre qque chose.
1- antiamaril, antiamarile, adj. Spéc., (santé), oral, écrit, intellectuels, mésolecte. Qui combat la malaria.
Seul reste obligatoire le vaccin
antiamaril datant de moins de dix ans. Bussang /Leblanc, 1940 : 75. Pense à ton vaccin antiamarile qui doit être
fait en premier. (Médecin, Abidjan, 1990). Seul est désormais exigé le certificat de vaccination antiamarile (plus
de dix jours et moins de dix ans). Rémy, 1996 : 204.
COMP.:
vaccin antiamaril(e).
2- anti-balle, n.m., adj. Dispon. oral, écrit, mésol., basilecte. Talisman (amulette, poudre,
onguent,...) destiné à protéger celui qui le porte de toute blessure
occasionnée par une arme à feu. Agnibilékrou
: l'anti-balle tue le paysan. (titre de presse) S.N. voulait être invulnérable. Pour ce faire, il a acheté des
médicaments* anti-balle à un marchand ambulant. Ivoir'Soir,
07.01.1998.
3- antibourbouille, V. BOURBOUILLE*, n.m. et adj. Spéc. (santé), assez fréq., oral surtout, mésolecte,
lettrés. Médicament qui lutte prévient ou guérit la bourbouille*. Le plus vieux produit antibourbouille et le
mieux connu, c'est la lotion de Foucault. (Pharmacien, Abidjan, 1976). S'il
vous plaît, je voudrais un antibourbouille. (Pharmacie, Abidjan, 1982).
4- anticapside, adj. Spéc., (agriculture), assez fréq. en raison des
campagnes de sensibilisation pour la rénovation et la protection des
cacaoyères*. V. CAPSIDE*. Qui détruit les capsides* ou protège des capsides*. 18 % des planteurs de cacao ont déclaré
avoir fait un premier traitement anticapside. Schéma Directeur,
1978-79, Ministère du Plan.
5- antifilarien, adj. Spéc., (santé). Qui détruit les filaires* ou
lutte contre les effets de la filariose*. [.]
les pays qui ont besoin de ce médicament [.] pourront désormais profiter des progrès
réalisés dans la lutte antifilarienne. Ivoir'Soir, 06/07/08.02.1998.
6- anti-lalecaïste, n.m.ou f.
Spéc., (santé), mais fréq., récent (années 1990). V. ANTILALECA*. Personne
qui croît en l'efficacité de l'antilaleca* et qui utilise cette drogue comme
protection ou médicament curatif contre le sida. L'affaire prêterait à sourire si des dizaines de milliers d'Ivoiriens
n'étaient devenus des anti-lalecaïstes convaincus. Jeune Afrique,
16/22.12.1993 : 22.
7- anti-poison, n.m. Fréq., (santé, tradition), oral, écrit,
mésol. basilecte. Produit magique destiné à être absorbé par toute personne
qui craint de devoir être victime d'un empoisonnement, quelle que soit la
nature de celui-ci. Contre-poison. Lorsque
j'étais encore en Haute-Volta, j'ai consommé, sur les recommandations d'un
cordonnier de mon entourage, un anti-poison qui ne cesse de perturber mon
équilibre mental. FM., 22.11.1982. Quand je vais au village, j'achète des anti-poisons chez le
guérisseur*. Il y a trop de jaloux ! On
ne sait jamais. (Cadre, Abidjan, 1990).
ENCYCL.: la pharmacopée traditionnelle compte de nombreux poisons et
contre-poisons, élaborés à partir de plantes.
COM.: "anti-poison" diffère de "contre-poison"
en ce sens qu'il s'agit de prévenir tout empoisonnement éventuel et non de
porter remède à un empoisonnement spécifique. V. CORTE*, CONTRE-CORTE*.
8- anti-serpent, n.m. Spéc.
(santé), mésolecte, basilecte. Amulette
ou gris*gris protégeant des piqûres de serpents. Avez-vous un anti-serpent* ou un médicament *qui repoussent ces reptiles A. Touré, 1985 : 228.
9- antirougeoleux, adj. Spéc., (santé). Qui immunise contre la
rougeole. Nous avons donc entrepris des campagnes annuelles de vaccination
antirougeoleuse, juste avant la saison
épidémique. FM., 13.04.1981.
ENCYCL.: la rougeole est, localement, une cause importante de la
mortalité infantile.
COM.: surtout
usité dans l'expression" vaccination antirougeoleuse".
10- antisimulidien, adj. Spéc., (santé). V.
SIMULIE*. Qui lutte, qui détruit les simulies*, vecteur de l'onchocercose*.
La partie du pays située au nord d'une
ligne Danané - Man- Gagnoa - Tiassalé - Abengourou bénéficie d'une bonne
protection antisimulidienne. FM., 29.03.1980.
COM.: aucune attestation rencontrée à ce jour d'un adjectif*
"simulidien".
11- anti-social, adj. Fréq., (politique), oral, écrit,
intellectuels, péj. Se dit d'un acte susceptible de nuire aux intérêts ou à
la cohésion des groupes sociaux. Certains
responsables de l'enseignement à Sakassou, détruisent au fur et à mesure ce travail
bien fait par des mesures anti-sociales. ID, n° 950, 17, 1988.
12- anti-son, n.m. Spéc., (technique),mais
dispon., oral, écrit, lettrés. Casque
antibruit. Les anti-sons arrivent. Nouvelle
Presse, 22.04.1993.
13- antisorciers, anti-sorciers, n.m., adj. Fréq., oral, écrit, mésolecte,
basilecte.
a)- n.m. Magicien spécialiste de magie
blanche qui, en principe, protège des sorciers. Sans dire qu'ils [: les féticheurs] sont des antisorciers, on peut assurer qu'ils mettent leurs
connaissances au service du groupe auquel ils appartiennent. Arnaut, 1994 :
34.
b)- adj. Destiné à combattre les actions maléfiques des sorciers. Les principaux fétiches ont une fonction
anti-sorciers. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 209. Sont alors lancés sur le marché les fétiches* antisorciers. Bussang
/Leblanc, 1990 : 72.
antichambre-cuisine, n.m. Spéc., (tradition). Dans une case ronde
sénoufo, nom donné, en raison de son utilisation, au premier espace
semi-circulaire de l'habitation. Les
maisons de banco* sont en général circulaires et couvertes d'un toit conique en
paille*, mais ce plan de base peut se compliquer en pays sénoufo : il peut
devenir bi-cylindrique (un cercle précédé d'un croissant en trois quarts de
cercle), ce qui donnera sous une couverture unique, un espace ovoïde. A ce
deuxième cercle, grossissant alors pour englober le premier, on peut en
adjoindre un troisième, formant antichambre-cuisine. Il faut alors franchir
deux portes avant de pénétrer dans l'intimité de la chambre obscure. Oberlé,
1983 : 62.
antilaleca, [Stilaleka],
n.f. (origine "laleca"
inconnue).
1- Spéc., (santé,
pharmacopée locale), fréq. et récent (années 1990). Nom
d'un médicament supposé guérir le sida, inventé par Francisco Bambi, un
Angolais, installé d'abord au Gabon puis venu se fixer en Côte-d'Ivoire. Son
antilaleca est sollicité de partout [.] mais le gars de l'antilaleca doit
accepter de rentrer dans un cadre scientifique. FM., 27.04.1993. L'antilaléca
est supposée guérir sida, diabète, constipation, asthme, hémorroides, maux
de tête, de reins, d'yeux, palu*, chute des cheveux et impuissance. Jeune
Afrique, 16/22.12.1993. Son invention,
l'antilaleca lui a déjà rapporté en Côte-d'Ivoire plus d'un milliard
de F CFA*. Ibid.
DER.:
anti-lalecaïste*
2- Argot urbain,
(du nom d'un médicament qui est censé guérir le sida ou en protéger), oral.,
iron. Jeune fille mineure vierge.
Man*, tu besoin* pas chaussette*
pour courir les antilalecas ! (Lexique estudiantin, Ivoir'Soir,
17/18/19.05.1995 : 14).
SYN.:
petit* format.
antilope, n.f. Spéc.,
(faune). Terme scientifique générique regroupant les antilopes de grande
taille : les Alcélaphes (V. BUBALE*), les Hippotraginés (V.
HIPPOTRAGUE*, ANTILOPE*-CHEVAL), les Tragélophinés (V. BONGO*, GUIB*,
SITUTONGA*) et les antilopes de petite et moyenne taille : les Reduncinés (V.
COB*), les Néotragynés (V. OUREBI*, ANTILOPE* ROYALE), les
Céphalophes.
SYN.: biche*.
1- antilope-bubale,
V. BUBALE*.
2- antilope cervicapre, V. COB* DES ROSEAUX.
3- antilope-cheval, V. HIPPOTRAGUE*.
Fréq., oral, écrit, intellectuels et mésolecte. (Hippotragus equinus
Desmarest). Grande antilope qui peut atteindre 300 kgs et 1 m 50 au garrot. Une antilope-cheval du genre solitaire, est
élégamment arrêtée, sans bouger... Binger, 1892, II : 256. L'hippotrague* mérite son nom plus commun
d'antilope-cheval par son allure générale, sa crinière roussâtre dressée. Dekeyser,
1955 : 371. Haltenorth /Diller, 1985, 52.
SYN.: antilope chevaline, antilope-rouanne (vx), hippotrague* (manuels),
koba* (nord).
4- antilope
chevaline, V. ANTILOPE-CHEVAL.
5- antilope harnachée, V. GUIB*.
6- antilope-pygmée, V. ANTILOPE-ROYALE.
7- antilope
rouanne, rare, vx. V.
HIPPOTRAGUE*, ANTILOPE-CHEVAL,. L'hippotrague
a reçu aussi le nom très justifié
d'antilope-rouanne en raison de sa robe composée de poils roux et de poils
blancs et qui paraît, dans l'ensemble, d'un fauve légèrement violacé. Dekeyser,
1955 : 371.
8- antilope royale, assez fréq.,
lettrés. V. BICHE* ROYALE, ANTILOPE-PYGMEE. (Neotragus
pygmaeus Linn.). La plus petite de toutes les antilopes. L'antilope-royale ou antilope pygmée [.] est une délicate petite
créature forestière et l'une des plus petites antilopes d'Afrique avec ses 25
cm de hauteur au garrot. Dekeyser, 1955 : 383. Aussi, tour à tour, deux genettes*, une antilope royale, trois
céphalophes* noirs et même un bongo* s'empétrèrent dans les pièges du jeune
paysan. FM., 23/24.12.1980. L'antilope
royale [est] de la taille d'un lièvre d'où son nom local de "roi des
lièvres" et celui que les Européens "antilope pygmée" lui ont
donné. Haltenorth /Diller, 1985 : 29.
SYN.: antilope pygmée (rare,
manuels), biche* royale (courant), néotrague*.
9- antilope sitatunga, antilope sitatanga*, antilope
situtonga, V. GUIB* D'EAU. Réserve d'Aragny : faune abondante, éléphants,
buffles, antilope sitatunga de moeurs aquatiques. Oberlé, 1983 : 32.
10- antilope-son, Fréq., (hybride
français-mandenkan), nord. V. COB* DE BUFFON. (Adenota kob Erxleben). Antilope de la tribu des Cobes, savanicole, à cornage
recourbé et taille moyenne.
SYN.: cob* de Buffon (manuels,
spéc.), son* (chasseurs).
11- antilope
zébrée, V. GUIB*.
antiquaire, n.m. Usuel,
oral, écrit, tous milieux, mélior. Marchand d'objets d'arts traditionnels
africains, anciens ou non. Des poids
baoulé*, tu en trouveras chez les antiquaires du marché du Plateau. (Fonctionnaire,
Abidjan, 1977). Rien ne vaut une visite
au marché chez les antiquaires qui se tient en permanence au coeur d'Abidjan, à
l'ombre des manguiers de l'avenue de la république. Oberlé, 1983 : 7. Ne pas marchander [.] avec l'antiquaire
des marchés serait ridicule tant cela va de soi. Bussang /Leblanc, 1990 :
25. Si l'on n'y trouve plus
d'"antiquaire" sénégalais aux coffres pleins de merveilles
prometteuses (d'après ses dires) [.] . Rémy, 1996, 117.
aobé, [aobe], n.m. Spéc., (flore), (du twi-ashanti, langue kwa
du Ghana). (Phyllantus floribundus Müll-Arg. = Ph. muelleranius [Oktze]
Excell.). Plante très utilisée en pharmacopée locale contre les maladies vénériennes, ophtalmies,
broncho-pneumonies, maux de ventre, anémie, états fébriles. Bouquet
/Debray, 1974 : 86.
aoubé, ahoubé, [aube] / [awube], n.m. Spéc., (faune), (du nzima). (Ethmalosa fimbriata Bowdich). Poisson de mer de la famille
des Clupeidae qui ressemble à un petit hareng. L'aoubé des lagunes a été utilisé par la société des conserves de
Côte-d'Ivoire pour la confection de conserves du type "sardine à
l'huile", il y a quelques années. Aldrin /Noyer /Brégeat, n° 53, 1972
: 18. Seret /Opic, 1981 : 98.
ENCYCL.: les jeunes vivent en lagune.
SYN.: hareng de lagune , ethmalose*.
aoulaba, n.f., adj., V. AWOULABA*.
aouli, [auli], n.m. Argot urbain,
zouglou, (du bété, du dida) oral. Parent, frère. La go* Aïcha / on sait pas comment / elle vient pas en amphi-o* / mais
la go là* elle démarre en classe-o */ mais, aouli, / tu as remarqué dans ce
temps là / Aïcha elle démarre plus en classe. (Corpus Tchiggfrey, 1994)
aoussou, [ausu], n.m. Spéc., (flore),
(de l'attié). (Cola attiensis Aubrév. et Pellegr.). Arbuste de la fam. des Sterculiacées.
Aubreville, 1959, II : 286.
apatam, appatam, apatame, apâtame, apatang. [apatam], n.m. Usuel, (du portugais "patamar" ou
"patamal" : perron, selon Blanchely (1851). [apatame : grande galerie
couverte de chaume.] A. Bouet (1851) : [Apatang ] (J.C. Nardin, Cahiers
d'études africaines, 1967, vol. 7]) , oral, écrit, tous milieux..
1- Construction
légère à toit de papo*, de paille* d'imperata* ou de feuilles de palmiers
tressées. On a construit [.] un vaste
apatam pour les réceptions du sous-préfet. FM., 15.12.1974. La vaisselle fraîchement lavée s'égouttait,
rassemblée dans une cuvette d'émail, sous l'apâtame où l'on pilait le foutou* à
l'abri de la pluie et du soleil. Oussou-Essui, 1979 : 13. A 13 H, sous un apatam fait de bambou et de
feuilles de palmier, un grand déjeuner de 250 couverts a été offert à nos
hôtes. FM., 04.02.1980. En
l'absence totale de salles de classe, on a donc eu recours à des apatams situés
dans la concession* du député. FM., 02.11.1982. Des vieux, drapés dans des pagnes chatoyants, palabrent sous les
apatams. Gaudio /Roekeghem, 1983 : 54. Se
restaurer, gamelle à la main, sous des appatams [.]. FM., 15.02.1993. Nous
voilà tous sous l'apatame du jardin de votre résidence. Kourouma, 1998 :
10. Son établissement est construit dans
un style africain...genre appatam recouvert de paille*. Ivoir'Soir,
07.01.1998. Surpris dans son campement*
alors qu'il se reposait sous un appatam [.]. Ivoir'Soir,
13/14/15.03.1998. On avait construit tant
à l'intérieur qu'à l'extérieur de cette cour, des appatams. R.Yaou, 1999 :
189. Il discutait sous l'appatam dans son
grand boubou* amidonné avec les proverbes et les sourates* d'un grand hadji*
avec turban. Kourouma, 2000 : 41.
ENCYCL.: l'apatam sert d'abri pour se protéger du soleil, lors des réunions
en plein air.
SYN.: paillote*, hangar* (nord).
2- Petit
cabanon sur la plage. Sur la route de
Bassam, s'amoncellent les voitures cheminant péniblement vers les apatams où
l'on va préparer en famille ou avec des
amis une grosse bouffe. FM., 22/23.01.1980.
ENCYCL.: l'apatam a souvent la forme d'une case ronde au sol et aux
murs de ciment sur lesquels sont ménagées des ouvertures de ventilation au
dessous du toit de papo*.
DER.: apatamer*.
SYN.: paillote*.
apatame, n.m. V. APATAM*. A 4 heures du matin, vous recevez sous
l'apatame les réquérants, les solliciteurs et les prébendiers. Kourouma,
1998 : 292.
apatamer, v.intr. Fréq., mésolecte., fam., plaisant., littoral, Abidjan, Européens surtout. Aller passer la journée sur
la plage, sous l'apatam. Nous, le
dimanche, on apatame. Ca détend du travail. (Professeur, Abidjan, 1976).
apatang, n.m. Vx. V. APATAM*.
apobéaou, [apobeau], n.m. Spéc., (flore),
(del'attié). (Breviea sericea Aubrev. et Pellegr.). Grand arbre de la fam.
des Sapotacées au feuillage magnifique de couleur fauve. Aubreville, 1959, III
: 130.
SYN.: amanka
(agni), blié (guéré).
apomé, [apome], n.m. Spéc,
(flore). (Cynometra anantaa Hutch. et
Dalz). Très grand arbre de la fam. des Caesalpiniées qui fournit un beau bois
rouge veiné dense et fort dur. Aubreville, 1959, I : 302.
SYN.: tonio /
tidio (krou).
apôtre, n.m. Assez fréq., spéc., (religion), mélior.
1- V. CHEF* APOTRE. Dans la religion Harriste, titre porté par celui qui dirige
une communauté. Je vais chez lui souvent.
Il est l'apôtre de notre communauté harriste. (Etudiante, Abidjan, 1983).
COMP.:
apôtre-femme*, chef* apôtre.
2- apôtre-femme, dans la religion Harriste, nom donné à des femmes qui ont
le don de guérir et de prédire l'avenir. J'ai
remarqué que dans votre église il y avait des apôtres-femmes. Arnaut, 1976
: 85.
appatam, n.m. V. APATAM*. Au centre une paillotte, le classique
appatam des paysans. Krol, 1994, 108.
applaudisseur, n.m. Dispon., oral,
écrit, lettrés, péj. Thuriféraire, supporter zélé. Avec eux, de nombreux applaudisseurs, des clubs de soutien [.] et bien
d'autres oisifs [.]. L'oeil du peuple, 08.03.1995. Les applaudisseurs recoivent des enveloppes*.
(Etudiant, Abidjan, 1999).
appel, ([me, te, lui,...] faire ---- ), loc.verb.
Fréq., oral, écrit, tous milieux sauf intellectuels. Faire appel à (moi, toi, lui,...) quelqu'un. Construit avec
pronom personnel atone précédant le verbe faire. Si votre épouse est absente ou ne sait pas rapiécer, et que par bonheur
vous aperceviez dans la rue un tailleur ambulant, machine sur la tête, prêt à
monnayer son service contre une pièce de 50 f. ou de 100F, hésiteriez-vous à
lui faire appel ? A. Touré, 1985 : 96. Comment
? Il t'a fait appel et tu le laisses tomber ? (Enseignante, Abidjan, 1990).
Il m'a encore fait appel et nous y [à Abidjan]avons joué pendant un an. FM., 06/07.02.1993. J'ai mon bureau dans la pharmacie et en cas
de conseil, il suffit de me faire appel.[.]. Ivoir'soir, 30.04.1997.
Déjà la chefferie est reconnue puisqu'on
lui fait appel* lorsqu'il y a une manifestation. Ivoir'Soir,
14.05.1997. Si vous avez des sous à
inventer, vous pouvez leur faire appel. Moi, je ne suis pas intéressé. Ivoir'Soir,
13/14/15.06.1997.
COM.: la plupart
du temps, lorsque le complément est un pronom, il y a effacement de la
préposition obligatoire et antéposition au verbe.
appollo, n.m. V. APPOLO*. La conjonctivite ou appollo. ID
(titre d'article), 21.05.1981.
appolo, appollo,
n.m. Usuel, (du nom de la mission
spatiale américaine qui a conduit les premiers hommes sur la lune), oral,
écrit, tous milieux .
1- Conjonctivite
purulente. Une épidémie de conjonctivite,
appelée communément appolo, sévit dans l'ouest du Zaïre. ID, n° 951,
30.04.1989. [.] ils ont contracté
plusieurs maladies notamment la malaria*, les maladies respiratoires et même
l'appolo. Ivoir'Soir, 02.12.1997.
ENCYCL.: une épidémie de conjonctivite a coïncidé en Afrique de
l'Ouest avec la mission Appolo. Il semble qu'une relation de cause à effet ait
été établie entre les deux événements.
SYN.: appolonne maladie (rare,
précieux).
2- n.m. mélior. Grand boubou* féminin de
cérémonie. Cet appolo de mousseline noire
à impressions roses et vertes convient
à vos sorties de gala. (Légende sous gravure de mode, 1977). Où as-tu acheté ce superbe appolo? Il te va
très bien. (Infirmière, Abidjan, 1988).
ENCYCL.: mode lancée lors de la 1ère mission sur la lune.
COM.: en voie de disparition. Dernière attestation (orale)
enregistrée : juin 1980.
SYN.: robe* appolo, boubou* appolo.
3- n.m. Assez fréq., oral surtout, mésolecte.
Plat ivoirien. Une recette, l'appolo. Il
faut pour réussir : de la banane*-plantain mûre à point, du piment*, de
l'aubergine* du poisson sec, du sel, de l'huile*rouge. Télé-miroir,
mai 1982.
appolonne maladie, n.f. V.
APPOLLO*. Vx. Rare, intellectuels. précieux.
Conjonctivite purulente. L'appolonne
maladie venue des planètes : c'est ce que pense l'homme de la rue. FM.,
21.05.1981.
apporter, v.tr.ind. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. Avec compl. d'objet
direct désignant une personne, amener qqn avec soi, mener qqn à un endroit ou
auprès d'une autre personne. Demain
j'apporte mon papa* pour te saluer*. (Boy, Abidjan, 1984). L'homme est venu. Il a apporté sa femme avec
lui. (Jardinier, Abidjan, 1984)
apporter soutien, loc.verb. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
Assister quelqu'un, en particulier lors d'un décès, apporter, par une petite
somme d'argent, sa contribution aux coûteuses cérémonies des funérailles. A. K. et sa famille vous remercient de leur
avoir apporté soutien moralement et matériellement lors du décès de leur
chère... (Carte de remerciements, Abidjan, 1982).
SYN.: soutenir.
apprenti-gbaka, n.m. Fréq. V.
BALANCEUR* et COXER*. Nom donné aux auxiliaires du chauffeur du gbaka*,
l'un qui reste à bord du véhicule pour encaisser le prix du transport : le balanceur*,
l'autre qui demeure à la gare-routière pour charger le véhicule et attirer les
clients éventuels : le coxer*. Profession
apprenti-gbaka*. Fonction "balanceur*". Je ne savais pas que
l'expression apprenti*-gbaka avait deux significations. Je ne l'ai su que
lorsque j'ai demandé à exercer comme apprenti*-gbaka pour une journée. M.D, le
chauffeur du car pris en location, a demandé ce que je voulais exactement
:"Tu veux être balanceur ou coxer*? Balanceur, c'est rester dans le gbaka
avec moi et encaisser. Coxer*, c'est rester à la gare pour charger le
véhicule." Ivoir'Soir, 26.05.1998. Une jeune fille au reporter d'Ivoir'Soir : "Tu n'as pas dit que tu
es journaliste ? Or* que tu fais apprenti-gbaka. Ivoir'Soir,
(légende sous photo) 26.05.1998.
approprier de, (s'---- ), v.pron. Assez fréq, oral, écrit, mésol. S'approprier, accaparer. Les pays du nord s'approprient de toutes nos
richesses et ne nous les paient pas. (Etudiant, Man, 1978). Les propos de L.G. à savoir que M. H. B.
s'est approprié de la terre de Kokumbo ne sont qu'une simple diffamation. FM.,
26.10.1990.
aquacole, adj. V. FERME* AQUACOLE, STATION*
AQUACOLE.
aquaculture, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux, plus
mélior. que "pisciculture" qu'il tend à supplanter. Elevage en
bassins de certains poissons d'eau douce très recherchés pour la consommation,
particulièrement carpes* et machoirons*. La
carpe de lagune* est un autre poisson sur lequel la Côte-d'Ivoire fonde de
grands espoirs en matière d'aquaculture. FM., 31.07.1980. Quant à l'aquaculture, le projet de
développement en lagune [.] incite à l'optimisme. FM, 03/04.04.1982.
L'aquaculture qui permettra de multiplier
les poissons (machoiron*, tilapia)* offerts aux consommateurs. Oberlé, 1983
: 50. L'aquaculture peut donc contribuer
afficacement à combler le déficit en poissons que connaît le pays. FM.,
04.12.1990.
COM.: la variante "aquiculture' des dictionnaires français
n'est jamais utilisée.
DER.: aquacole*.
SYN.: pisciculture.
arabica, n.m. V. CAFEIER* (1). Spéc.,
(agriculture) mais très fréq., oral, écrit, tous milieux. (Coffea arabica Linn.). Variété de caféier produisant un café à faible teneur en caféine
et à arôme très fin. Café produit par cette plante. V. ARABUSTA*, V. ROBUSTA*.
arabusta, n.m., pl. arabustas.
Terme spécialisé devenu
usuel.(agriculture), (mot valise rassemblant "arabica" et
"robusta". 1ère attest. locale : décembre 1965), oral, écrit, tous
milieux. Variété de caféier hybride en voie de diffusion en Côte-d'Ivoire.
Elle associe la résistance de la variété "Robusta"* à la finesse de
l'arôme de la variété "Arabica"*. L'arabusta
ivoirien a été fortement apprécié. FM., 14.03.1981. L'arabusta est en vente sur le marché
national. Ce nouveau produit unique au monde et dont notre pays est le
promoteur est un hybride d'arabica* et de robusta* alliant la saveur et la
faible teneur en caféine de l'arabica* au corps du robusta. FM.,
25.03.1981. Il est indispensable pour
multiplier les arabustas d'utiliser exclusivement le bouturage et en aucun cas
les semences. FM., 17.03.1982.
ENCYCL.: les premiers essais d'hybridation datent de 1962. La
réussite, de décembre 1965. Les premiers arabustas ont été plantés en 1967.
COMP.: arabustaculture*.
arabustaculture, n.f. Spéc., (agriculture),
(par composition de "arabusta"* et de "culture". 1ère
attest. rencontrée 1982), intellectuels, terme recherché. Culture de la
nouvelle variété de caféier hybride appelée "arabusta". La Côte-d'Ivoire est décidée à promouvoir
l'arabustaculture afin de profiter des avantages économiques que peut lui
procurer l'avance acquise dans ce domaine original. FM., 17.03.1982.
arachide, n.f.
1- Spéc., (flore, agriculture), mais usuel, oral, écrit,
tous milieux. (Arachis hypogaea Linn.). Plante cultivée pour ses graines souterraines et originaire
d'Amérique. Graines de cette plante, consommées fraîches, grillées ou
bouillies. Vers 1550, la culture de
l'arachide se développa en grand chez les peuples [.] de la Côte de Guinée. Busson,
1965 : 229. Plusieurs voisines d'Assetou
font un petit négoce, les unes vendent de l'arachide. Bonnassieux, 1987 :
172.
COM.: appellation considérée comme non comptable et toujours au
singulier lorsqu'elle désigne la graine. Le
matin, la maman pouvait mettre dans ton sac un peu d'arachide [.] Deniel,
1991 : 18. On parle donc assez souvent de "graine d'arachide".
C'est la graine d'arachide qui nourrit
les familles. Guenaman Colbert, 1985 : 8.
LOC.: griller* l'arachide.
DER.: arachidier*.
COMP.: arachide blanche, arachide de bouche, arachide de mer,
graine* d'arachide, sauce* arachide.
SYN.: cacahouète (utilisé exclusivement par les Européens),
pistache* de terre.
2- arachide blanche, assez fréq., (alimentation),
surtout oral, mésolecte. Graines de diverses Cucurbitacées utilisées pour
la confection d'une sorte de pâte qui sert de base à un plat voisin de la
sauce*-arachide. La consistance obtenue
rappelle tellement la pâte d'arachide* qu'on l'appelle pâte d'arachide blanche.
Biarnès, 1974 : 31.
3- arachide de bouche, fréq., (alimentation), oral, écrit, mésolecte. Grosse graine d'arachide qui est consommée
salée ou sucrée. On redécouvre [.] les
vertus fondamentales de l'arachide de bouche. David, 1986 : 65.
4- arachide de mer, spéc.,
(faune), (par référence à l'apparence de l'animal). Animal marin de la classe des éponges calcaires. L'arachide de mer n'a pas d'intérêt
économique. Duponchel, 1977 : 12.
arachidier, adj. Spéc.,
(agriculture). Qui a trait à l'arachide. La culture arachidière est surtout développée dans le nord.
(Professeur, Abidjan, 1976).
arachnante, n.f. V. ORCHIDEE* ARACHNANTE.
araignée, n.f. ou m.
1- n.m. Fréq.,
(contes, tradition), mélior. Personnage
masculin des contes de forêt où il symbolise l'astuce et la rouerie, un peu
comme le renard dans les contes français du Moyen Age. V. KACOU* ANANZE.
Or, l'araignée de nos contes est [.] un
chef de famille. Amon d'Aby, 1973 : 18. L'araignée,
un jour, prétend qu'"il" est le plus intelligent de tous les animaux
de la terre. Anoma Kanié, 1974 : 36.
DER.:
araignons*.
2- araignée-crabe, n.f. Spéc., (faune). Gasteracanthe, petite
araignée à carapace dure. La petite
gasteracanthe ou araignée-crabe possède une carapace dure dont la forme évoque
celle du crabe. Oberlé, 1983 : 26.
3- araignée de case, n.f. Assez fréq., oral, écrit, tous milieux. Petite
araignée des habitations par opposition aux grosses espèces forestières
(mygales...). Le guérisseur crache avec violence le produit
de la mastication d'une exsuvie d'araignée de case et d'un kola* blanc. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 34.
araignons, n.m.pl. (création de B. Dadie dans "Le pagne noir" 1955), écrit, contes traditionnels. Enfants de
l'araignée, personnages traditionnels des contes forestiers. Les araignons tiraient la barbe aux lions. Dadié,
1973 : 50. C'était la famine*. Les
araignons avaient faim. (Rédaction, 5ème, Bingerville, 1978). Tu as peur d'un araignon comme ça ? (Instituteur,
Yamoussoukro, 1985).
COM.: semble passé dans le domaine courant avec le sens de
"petite araignée".
aramon,
[aramT], n.m.
Spéc., (flore). (Parinari glabra Oliv.). Arbre de la fam. des Rosacées,
confondu souvent localement avec le Parinari robusta Oliv. ou koaramon ou
avec l'aramon à feuilles dentées (P. Aubrevillei Pellegr.) Aubreville,
1959, I : 182.
arbre, n.m. Spéc., (flore). Entre dans
la composition d'un très grand nombre d'appellations d'arbres locaux.
1- arbre à bdellium, vx. (Commiphora africana A.
Rich.). Arbuste de la famille des
Burseracées dont l'écorce secrète une résine servant à parfumer les cases.
Roberty, 1954 : 15.
SYN.: bdellium d'Afrique.
2- arbre à beurre, vx. V. KARITE* , KARITIER*. Les tubercules
remplacent les céréales et le kola, l'arbre à beurre . Binger, 1892, II : 125.
3- arbre à beurre de lami, (hybride, par
allusion au produit tiré de l'arbre et par référence au nom de l'arbre [lami]
en langue soussou de Guinée), nord. (Pentadisma butyracea Sabine = P.
grandifolia Bak. = P. Kerstinnyii Engl. = P. leucanthia A. Chev. = P.
nigritiana Bak.). Petit arbre de la famille des Hypericacées à fruits rappelant
une grosse poire. Les graines fournissent une graisse jaune à odeur agréable, (V.
BEURRE* DE LAMI) utilisée comme onguent ou pour la cuisine. Busson, 1965 :
214, Roberty,, 1954 : 244
4- arbre à cabosse, vx. V. CACAOYER*. Au
début du siècle, les arbres à cabosse avaient été plantés dans le centre, le
pays du Baoulé et surtout dans l'est.. Gombeaut / Moutout /Smith, 1990 :
80.
5- arbre à calebasse, V. CALEBASSIER*.
6- arbre à caoutchouc, usuel .
a)- Terme
générique s'appliquant à plusieurs plantes de la famille des Euphorbiacées,
fournissant du latex : Manihot dichotoma Ule (caoutchouc* de Jéquié) ;
M. pyanhensis Ule (caoutchouc* de Pianhy) ; M. glaziovii Muell. Arg. (caoutchouc*
de Cearea) porteurs autrefois
d'espoir pour la production du caoutchouc en pays sec mais détrônés rapidement
par l'hévéa. (Aubreville, 1959, II : 13) et à l'hévéa lui-même (Hevea
brasiliensis Muell. Arg.) dont les plantations prennent une certaine extension
en Afrique. Aujourd'hui, le développement
spectaculaire des grandes plantations industrielles exploitant le palmier* à
huile* l'arbre à caoutchouc [.] a contribué au changement de visage de toute
une région. Holas, 1980 : 67. Le
député-maire de Soubré a pris l'initiative d'introduire dans sa région l'hévéa,
l'arbre à caoutchouc. Gombeaud / Moutout /Smith, 1990 : 86.
b)- Par
extension, tout autre arbre fournissant du latex. Citons des arbres à caoutchouc comme le castilla elastica, originaire
d'Amérique Centrale et le ficus elasticus provenant des Indes. Aubreville,
1959, II : 48. Et nous de nous disperser
pour saigner l'arbre à caoutchouc. Kourouma, 1990 : 195.
SYN.: arbre à gomme (vx),
caoutchoutier*
7- arbre à chapelets, V. SAVONNIER*. (Sapindus saponaria Linn.). Arbre de
la famille des Sapindacées à fruits biglobuleux. Plus fréquemment, surtout dans les jardins des vieilles missions
catholiques, on pourra rencontrer l'arbre à chapelets qu'il vaut mieux nommer
savonnier*. Roberty, 1954 : 164.
SYN.: savonnier*.
8- arbre à colas, arbre à kolas, V. KOLATIER*.
9- arbre à djèkouadjo, V. DJEKOUADJO*, NEEM*.
10- arbre à encens, nord. (Boswellia dalzielii
Hutch.). Arbre de la famille des Burseracées qui sécrète une résine à odeur
d'encens, utilisée pour parfumer les cases. Roberty, 1954 : 150.
11- arbre à éventail, V. ARBRE DU VOYAGEUR.
12- arbre à farine, V. NERE*.
13- arbre à fauve, V. NERE*.
14- arbre à gomme, terme générique désignant les essences qui fournissent du
latex (V. GOMME*), produit de cueillette exploité pour l'exploitation. V.
ARBRE À CAOUTCHOUC, HÉVÉA*. Ce
caoutchouc qui n'était que le latex de certaines lianes ou arbres à gomme était
très chèrement payé. Du Prey, 1962 : 36.
SYN.: arbre à caoutchouc, caoutchoutier*, hévéa* (part).
15- arbre à karité, V. KARITE*, KARITIER*. Georges aperçut au
loin, par-dessus les chiendents* et les arbres à karité rabougris de la savane
une guirlande de fumée[.]. Oussou-Essui, 1999 : 94. Il faut toujours remercier l'arbre à karité sous lequel on a ramassé
beaucoup de bons fruits pendant la bonne saison. Kourouma, 2000 : 17.
16- arbre à kolas, V. KOLATIER*. Les
indigènes y cultivent l'arbre à kolas. Binger, 1892, I : 215.
17- arbre à néré, V. NERE*.
18- arbre à ouate, V. ARBRE A SOIE.
19- arbre à pain, usuel, (Artocarpus
communis Forst = A. altilis Forst.). Arbre de la famille des Moracées,
introduit en Afrique vers 1899. Il produit des fruits comestibles à pulpe
cotonneuse. Citons [.] le très connu
arbre à pain, originaire de Malaisie, remarquable [.] par ses très gros fruits,
sortes de masses charnues spongieuses, blanchâtres, très riches en fécule. Aubreville,
1959, I : 48. L'appellation d'arbre à
pain s'applique surtout à la variété asperme. Busson, 1965 : 101. L'arbre à pain aux énormes feuilles
dentelées et aux gros fruits charnus très décoratifs. Oberlé, 1983 : 28
ENCYCL.: les fruits des variétés fertiles contiennent de 50 à 100
graines de la grosseur d'une châtaigne, comestibles soit grillées soit
bouillies (V. HEADNUT*, CHATAIGNE*). Les graines avortent dans les
fruits des variétés sélectionnées (V. HEAD-FRUIT*). Roberty, 1954 : 32.
COMP.: arbre à pain africain, arbre à pain indigène.
SYN.: artocarpe (vx),
châtaignier* (variété fertile), châtaignier* de Guyane (variété fertile).
20- arbre à pain africain, arbre à pain d'Afrique, (Treculia africana Decne.). Arbre de la famille des
Moracées, parfois cultivé pour ses fruits sphériques à graines comestibles
consommées rôties ou sous forme de farine. Remarquable
par ces énormes infrutescences sphériques souvent attachées sur le tronc même,
les graines en sont comestibles : l'arbre à pain d'Afrique. Roberty, 1954 : 32. Adjanohoun
/Aké Assi, 1979 : 199.
SYN.: faux* arbre à pain, grand wounian, loba (gouro), niangana
(agni).
21- arbre à pain de singe, V. BAOBAB*.
22- arbre à pain indigène, (Myrianthus arboreus P. de Beauv.). Arbre de la famille des
Moracées portant des fruits volumineux à graines comestibles. Aubreville, 1959,
I, : 62. Utilisations thérapeutiques. Aké Assi, 1980 : 199.
SYN.: grand* wounian (rare).
23- arbre à palabres, usuel, oral, écrit,
tous milieux. Grand arbre (manguier*, iroko*...) à l'ombre duquel se réunissent
les hommes du village, le Conseil* des Anciens. Un matin, Ahmed convoqua tout le village sous l'arbre à palabres.
I.B. Koulibaly, 1978 : 13. Tout le monde
s'y précipite : l'arbre à palabres est déjà très animé. A. Kanié, 1978 :
13. Les habitants arrivent un par un, par
petits groupes et s'asseyent sous l'arbre à palabres. A. Koné, 1980 : 58. Cet homme est un demi-fou qui devrait
plutôt être jugé sous l'arbre à palabres où l'on croit aux fétiches. FM.,
08.08.1980. Je me trouvais sous l'arbre à
palabres quand sa case a pris feu. FM., 21.01.1983. Un jour, sous l'arbre à palabres, il accusa
le chef du village de détournement d'argent. Koné, 1986 : 58. L'arbre à palabres est là, comme un symbole
concret de ces antagonismes, recouvrant de sa frondaison les rancoeurs et les
luttes, assurant également la protection et l'unité du groupe, lieu où
s'expriment et se réconcilient les parties, où se résolvent les conflits. Bernardet,
1986 : 29. Sous son arbre à palabres
l'attendait assis sur son trône en habit d'apparat, Djigui. Kourouma, 1990,
19. Après la troisième prière, notre roi
[.] était couché sur son grabat, pensif, comptant les feuilles de l'arbre à
palabres [.]. Kourouma, 1990 : 115.
24- arbre à serpent, nord. (Securidaca
longipedonculata Fres.) Petit arbre de la famille des Polygalacées, très commun
dans les savanes boisées et très ornemental lors de sa floraison rose et
violette. Roberty, 1954 : 187. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 242.
25- arbre à soie, V. ROUSTONNIER*. (Calotropis procera Ait.). Arbuste des savanes de la famille
des Asclépiadacées, très utilisé en pharmacopée traditionnelle. Aubreville,
1959, II : 97.
SYN.: arbre à ouate, calotropis*, paftane*, pomme* de Sodome,
roustonnier*.
26- arbre à suif, V. ILOMBA*.
27- arbre à tabatière, (Oncoba spinosa Forsk = caloncoba Cilg. = lindackeria
Presl.). Arbrisseau touffu et épineux de la famille des Flacourtiacées dont le
fruit, ouvert et évidé, sert de tabatière. L'arbre
à tabatière, appelé ainsi parce qu'il donne un fruit de la grosseur d'une orange
duquel les noirs font des tabatières. Binger, 1892, I : 135. Aubreville,
1959, III : 16
SYN.:
oncoba*.
28- arbre-bakama, (hybride frc
et l. non identifiée). Arbre à tronc bosselé et sève rouge. C'est l'arbre-bakama, l'arbre balance*, dit Julien
en montrant cet arbre original, son tronc bosselé filtrant une sève rouge qui
coagule aussitôt à l'air. Anoma Kanié, 1978, 233.
SYN.: arbre-balance.
29- arbre-balance, V. ARBRE-BAKAMA. Il
voulait jeter un dernier regard sur l'arbre-balance et tenter d'être lucide.
Anoma Kanié, 1978 : 235.
30- arbre-chou, (Anthocleista procera Leprieur ex Bureau). Plante de la
famille des Loganiacées, très utilisée dans la pharmacopée locale. Roberty, 1954 : 109.
31- arbre corail, V. TIMEBA*. (Erythrina senegalensis D.C.). Petit arbre épineux de la
fam. des Papilionées aux belles fleurs rouges. Graines de la grosseur d'un
petit pois, rouges, contenues dans une gousse en forme de chapelet. Bois jaune,
tendre et poreux. Aubreville, 1959, I : 358.
SYN.: soka
(attié), timéba = lérou (mandenkan),
32- arbre de karité, V. KARITE*. [.] toutes
les terres sur lesquelles pousse l'arbre de karité. Kourouma, 1998 : 136.
33- arbre de la mort, V. OKOUBAKA*. Arbre
de la mort parce qu'il a la réputation de faire mourir dans l'année l'individu
qui en coupe les racines mais arbre de la mort aussi parce qu'il fait périr
autour de lui les autres arbres. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 40, note 3.
34- arbre du voyageur, V. ARBRE-VOYAGEUR.
35- arbre-fétiche, usuel,
oral, écrit, tous milieux, mélior.
Appellation donnée à certains arbres qui, par leur taille ou leur utilisation,
sont unanimement respectés par les populations qui leur accordent des vertus
magico-religieuses. Les abords de cet
arbre-fétiche sont soigneusement nettoyés. Binger, 1892, II : 203. On remarque le baobab* d'autant mieux que
les indigènes le respectent dans leurs champs car ils le considèrent comme un
arbre-fétiche et nourricier en raison des fruits et des feuilles comestibles. Kerharo
/Bouquet, 1950 a : 72.
36- arbre-flamme, V. TULIPIER* DU GABON.
37- arbre gommier, vx. V.
GOMMIER*. Terme générique désignant plusieurs arbres de la famille des
Mimosacées qui fournissent de la gomme arabique, plus particulièrement l'acacia
sénégal (Linn.) Willd. On recueille la gomme arabique sur des
arbres gommiers dont l'acacia sénégal* est l'espèce la plus connue. FM.,
22.03.1984.
SYN.: acacia* du Sénégal (part.), gommier*, nèb-nèb (part.).
38- arbre gôpô, V. GOPO*,
TALI*.
39- arbre-manchot, (Cussonia spicata Thunb.). Arbre de la famille des Araliacées, à inflorescences en
grappes et à gros rameaux très longtemps défeuillés (d'où son nom). Roberty, 1954 : 149.
Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 48.
SYN.: n'gboto (mandenkan).
40- arbre-miracle, (Leucaena glauca [Linn.] Benth. = Leucaena leucocephala [Lam] de Wit.). Arbre de la
famille des Mimosacées. Introduit pour sa croissance très rapide et les
qualités fourragères de ses feuilles (d'où son nom). Aubreville, 1959, I : 202.
Dans l'espoir d'arrêter le déboisement,
de nombreux pays mettent en oeuvre des programmes consistant à planter un arbre
à croissance rapide, le leucéna, souvent surnommé arbre miracle. FM.,
21.12.1982. CTFT, 1989 : 421.
SYN.: leucéna*.
41- arbre-sépulture, vx. Appellation désignant plusieurs espèces de grands arbres à
racines très saillantes, entre lesquelles, autrefois, en pays krou, il était
d'usage d'enterrer les morts. Ainsi que
les autres arbres-sépultures, le fromager* qui recevait les morts de Kobié,
était respecté comme un arbre sacré. Holas, 1980, : 400.
42- arbre-voyageur, arbre du voyageur, arbre des voyageurs, (: par allusion à la réserve d'eau de pluie
qui s'accumule entre le tronc et la base des feuilles et que le voyageur peut
atteindre en perçant un trou à travers le pétiole, pour se désaltérer), oral, écrit, lettrés. (Ravenala
madagascariensis Sonnerat). Plante ornementale de la famille des Musacées à
port en éventail. Roberty, 1954 : 356. L'arbre-voyageur
a tremblé / Et pourtant le vent n'a pas soufflé... Dadié, 1956 : 252.
SYN.: arbre à
éventail (rare), ravenala * (manuels).
arc mélodieux, n.m. V. ARC* MUSICAL. C'est
pourquoi en parlant du tam-tam* et des autres instruments qui ont un rôle
similaire (cor, arc mélodieux) nous parlons de langage transcodé instrumental. FM., 12.02.1980.
arc musical, n.m. Spéc.,
(tradition, musique). Instrument de musique traditionnel bété, ayant la
forme d'un arc et dont on fait vibrer la corde avec les lèvres, arc en bouche. Cette musique est fondamentalement le fait
de l'arc musical dans lequel Bernard Zadi Zaourou est en passe de devenir un
grand maître. FM., 04/05.02.1984.
Il martelle le sol de ses pieds nus, l'arc musical à la bouche. ID,
23.04.1989. L'arc musical est un
instrument qui a toute une histoire consignée dans un conte. FM., 16/17.01.1993.
SYN.: arc mélodieux, pédou.
archer-conteur, n.m. Spéc.,
(tradition, musique). Conteur
traditionnel qui accompagne certaines parties de son récit à l'arc musical. Manfei Obin, l'archer-conteur... FM.,
02.02.1993.
arélié, [arelje], n.m. Spéc., (flore). (Anisophyllea
Meniaudi Aubrev. et Pellegr.). Arbre de la fam. des Rhizophoracées. Aubreville,
1959, III : 54.
argamace, argamasse,
[argamas], n.f. Vieilli, (selon Mauny, du portugais.), nord. Terrasse servant de toiture à une
habitation de type soudanien. Des hommes
sur des argamaces me crient de m'en aller immédiatement. Binger, 1892, I :
98. Quantité de femmes sont juchées sur
les argamasses des cases*[.]. Ibid.
argent, (l'---- ), n.m. Fréq., oral, écrit,
mésolecte, basilecte. Entre dans un
certain nombre de locutions verbales sous la forme "l'argent". On ne part pas quand on n'a pas la
possibilité d'avoir l'argent, une situation, d'être quelqu'un. Kourouma,
1970 : 189. Quand on n'a pas l'argent, on
ne va pas chez les autres. Gibbal, 1974 : 53. Maintenant je gagne l'argent comme grand cadre or* que je travaille
même pas. FM., 15.12.1980."Pourquoi
avez-vous quitté l'école ?", il répond : "C'est parce que mon papa*
est pauvre, il n'avait pas l'argent." A. Touré, 1985 : 59. J'ai essayé d'économiser mais j'ai pas la
chance, l'argent reste pas dans ma main. A. Touré, 1985 : 68.
LOC.: avoir l'argent, bouffer* l'argent, couper* l'argent, gagner*
l'argent, l'argent est fini*, l'argent n'est pas beaucoup*, l'argent reste pas
dans ma [ta, sa,...] main*.
aribanda,
[aribSda], n.m.
Spéc., (flore), (de l'abé). (Trichilia lananta A. Chev.). Assez grand
arbre de la fam. des Méliacées au bois de couleur gris rosé, sans valeur
commerciale. Aubreville, 1959 I : 182. Un autre arbre (T. splendida A. Chev.),
relativement rare, porte le nom d'aribanda des montagnes.
arracher, v.tr. Dispon., oral surtout, mésolecte,
basilecte, péj. Se dit pour exprimer le fait de voler avec acte de violence
ou pression abusive sur le propriétaire du bien, quel que soit celui-ci. Ils ont arraché le taxi-compteur*. FM.,
22.08.1990. Le taxi-compteur* est arraché
à son conducteur. FM., 06.09.1990. Quand il a fini de construire, le propriétaire du terrain a voulu lui
arracher sa maison. Deniel, 1991 : 65. Ils
auraient arraché à ce voyageur la somme de 400 000 francs. Ivoir'Soir,
29.04.1997. Hier* nuit aux environs de 20
h., un bandit armé d'une matchette* qui tentait d'arracher un taxi*-compteur à
son conducteur sur l'échangeur d'Agban, a été abattu par les éléments de la CRS
(Compagnie Républicaine de Sécurité). Ivoir'Soir, 08.09.1997.
arranger, v.tr. Fréq. oral, écrit, mésolecte,
mélior. Faire progresser, améliorer la situation ou l'état de quelque
chose. Avant il fallait trois jours pour
aller à Abengourou [.]. Maintenant on a bien arrangé le pays, tu as la route de
goudron. Du Prey, 1979 : 32.
arrangé, adj. V. MARIAGE* ARRANGE .
arriver, v.intr. Assez fréq., oral surtout,
mésolecte, basilecte. Aller. Il y a plein
de gens qui sortent de l'hôpital avec une ordonnance mais ils n'arrivent pas
même à la pharmacie, ou bien ils paient* un ou deux médicaments, les moins
chers de la liste. Krol, 1994 : 39.
[.] elle m'a dit que la prochaine fois que je vais arriver au village, elle me
donnera un sac de riz. Krol, 1994 : 137.
articulé, bus
articulé, n.m., adj. Fréq., oral,
écrit, tous milieux, 1ère att.: 1995. Abréviation usuelle de "bus
articulé", sorte de bus à plusieurs voitures unies par un soufflet, comme
un train. En 1992, la SOTRA* avait retiré
aux étudiants les cars de couleur bleu et blanc pour les transformer en
express*. Trois ans après, ce sont les articulés qui sont en train de prendre
la relève. [.] Alors pourquoi les [: les usagers] faire attendre pendant que les articulés pouvaient les embarquer
tranquillement vers leurs écoles ou facultés ? Téré, 07.03.1995. Ainsi un bus articulé bondé de monde fait
plaisir, dans la mesure où les usagers montent à tour de rôle. Ibid.
artisan, n.m. Argot
du milieu et des prisons, oral. Spécialiste du vol par effraction ou du
hold-up. On connaît les artisans,
spécialistes d'agressions ou de vols par effraction, braqueurs* de banques et
d'entreprises. FM., 21.02.1983.
artisane, n.f. Spéc, (tradition), fréq., tous milieux.
Femme exerçant un travail artisanal traditionnel : tissage, poterie. Celui-ci
peut être exclusivement féminin dans certaines régions : par ex. la poterie. Une aide aux artisanes d'Attiéké.
FM., 02.02.1993.
asân, [asan], n.m. Spéc., (flore). (Celtis zenkeri Engl. =
C. rugosa A. Chev.). Arbre exploité de la famille des Ulmacées. Bois de cet
arbre, V. BOIS* BLANC. Roberty, 1954 : 36. Aubreville, 1959, I : 39.
asperge africaine, n.m. Spéc., (flore),
nord. (Asparagus africanus Lam). Plante herbacée qui peut atteindre 1, 50
m, aux rameaux épineux. Fam. des Liliacées. Les jeunes pousses peuvent être
consommées. Utilisations thérapeutiques. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 163.
SYN.: zanatika
(mandenkan).
asphalte, n.m. V. GOUDRON*. Traversez
l'asphalte, marchez un peu et vous y êtes. (Planton*, Abidjan, 1990).
aspirer, v.tr. Fréq., oral , écrit, mésolecte.
Aspirer à. Hélène Houphouët-Boigny, Reine
des Baoulés, ce n'est pas aussi fortuit que cela. C'esr [l'] oeuvre de longue haleine d'un homme, Félix
Houphouët-Boigny qui a toujours aspiré devenir lui-même roi des Baoulés mais
n'y est pas parvenu. Nouvel Horizon, cité Dagnac, 1996 : 158. Ce qu'il aspire surtout, c'est partir aux
USA. (Etudiant, Abidjan, 1997).
aspirine Sékou Touré, n.f. Argot du milieu, (importée clandestinement, elle provenait de Guinée, d'où son nom), vx.
(terme disparu avec la mort du chef d'état guinéen). Nom populaire donné à
certains somnifères comme l'imménoctal, utilisés comme drogue. Non, il ne se bigre* pas ! Ce qu'il a pris,
c'est l'aspirine Sékou Touré. (Jeune, Abidjan, 08.10.1978).
assalam alekoum !, assalamalékoum, interj. et n.m. Fréq. (de l'arabe) musulmans, nord. V.
ALEKOUM* SALAM. Salutation d'arrivée. Une
grosse voix lança : "Assalam alekoum !" . Koné, 1976 : 20. L'homme avait lancé l'assalam alekoum à
l'entrée de la concession*. Koné, 1980 : 48. A l'entrée de la cour, une voix lança l'assalam alékoum traditionnel -
"Alékoum salam !" répondit le vieux Mamadou. Koné, 1986 : 31. Arrivés à la Mosquée Bilal de Port Bouët 2
après le rituel Assalamalékoum-malekoussalam, les fidèles lui indiquent le
domicile de l'Imam [.] Détective, 06.03.1995.
COM.: la réponse
à la salutation d'arrivée est "alékoum salam!" souvent réalisé
"malekoussalam".
assaméla, [asamela], n.m. Spéc.,
(flore), (de l'agni ). (Afrormosia elata Harms). Très grand arbre exploité de la famille des Légumineuses
Fabacées. Bois beige veiné de brun très décoratif de cet arbre, assez dur et
dense, d'excellente conservation. (V. BOIS* JAUNE). Le bois de l'assaméla, comme celui du kolo-kolo* est brun foncé et
excessivement dur. Aussi les Africains laissent-ils volontiers debout les
assaméla en défrichant la forêt. Aubreville, 1959, I : 344. Certaines essences ont des aires d'extension
plus limitées [.] c'est le cas de l'assaméla localisé dans l'extrême nord-est
de la zone forestière. Arnaud /Sournia, 1980 : 33. D'autres essences telles que l'assaméla, un des bois les plus
recherchés et les mieux payés ont pratiquement disparu. Gaudio /Roekeghem,
1984 : 117.
COM.: le nom
pilote de ce bois est afrormosia, inusité localement. CTFT, 1989 : 389.
assamoiaké, [asamwake], n.m. Spéc., (flore),
(de l'attié). (Trichilia Prieureana A Juss.). Petit arbre de la fam. des
Méliacées à bois gris rosé à grain excessivement fin. Aubreville, 1959, II :
184.
SYN.: foumba
(mandenkan), klana (wobé), moguié (baoulé), pékalo (gouro).
assembler le boubou, loc.verb., oral, écrit, lettrés. V. BOUBOU*.
Pour s'asseoir, s'accroupir ou s'agenouiller, relever et ramener vers l'avant
les pans et toute l'ampleur du boubou* afin d'éviter qu'il traîne sur le sol et
ne se salisse. On assemblait les boubous,
on déchaussait* les babouches, pour s'asseoir dans le palabre* de Fama. Kourouma,
1970 : 136.
asseoir, (s'---- ), v.
1- v. pronom.
Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Aller séjourner quelque temps. Depuis que j'ai appris qu'il y avait une troisième épouse dans l'air,
j'ai décidé de m'asseoir au village pour dire à mon père ce que j'en pense.
Krol, 1994 : 165.
2- asseoir
le deuil, loc.verb. Dispon.,
(tradition), (calque du mandenkan), oral, écrit. Se retirer pendant une
période de deuil. Les veuves asseyaient
le deuil. Kourouma, 1970
: 138. Elle rendit visite à la mère de
Djigui dans la case* où celle-ci asseyait le deuil [.]. Kourouma, 1990 :
138.
3- asseoir ses fesses, loc.verb. Dispon.,
non connoté. S'asseoir. Assois tes
fesses. Kourouma, 1970 : 14. Assois
tes fesses et cesse de bouger! (Fonctionnaire, Abidjan, 1976).
SYN.: poser*.
assez, adv. Fréq., oral, écrit,
mésolecte, basilecte.
1- Juste comme
il faut, suffisamment Le week-end se
passe presque toujours dans un maquis* autour d'un kedjenou* bien pimenté
qu'accompagne une bière assez fraîche. FM.,
24.01.1982. C'est délicieux, assez
pimenté pour un Toubab*! (Institutrice, Abidjan, 1992).
2- Trop,
beaucoup. Il mange assez. C'est pour ça
qu'il est tellement gros. (Infirmier, Abidjan, 1996). Mais il avait assez d'alcool dans les veines. Ivoir'Soir,
07.01.1998.
assimilé, assimilée, n.m. ou f.
1- Vx, (histoire, colonisation), oral, écrit, encore
disponible. Africain
ayant acquis la nationalité française en 1945. En 1945, une partie très minoritaire des évolués* constituait ce que la
terminologie coloniale nommait des assimilés. C'étaient des Ivoiriens ayant
acquis personnellement ou par naissance la citoyenneté française et qui
jouissaient, du moins en principe, des droits et prégoratives attachés à cette
qualité dans les colonies. Amondji, 1984 : 63.
2- Fréq., actuel, oral, écrit, tous milieux parfois péj. Africain ayant
adopté le comportement et le mode de vie des Européens. Est-ce que vous voulez être des assimilés dont les enfants ne parleront
même pas une langue africaine ? (Etudiant, Abidjan, 1990).
SYN.: acculturé*, blanc*, évolué*, toubab*.
3- n.m. Argot des prisons, oral, fam. mélior.
Nom donné à des détenus (fonctionnaires, intellectuels...) dont le traitement
carcéral est privilégié. Ils [: les
jeunes délinquants] servent de petits
boys*aux assimilés (grotos* détenus qui, grâce à leur argent bénéficient d'un
régime de faveur. FM., 07/08. 04.1984. Durant leurs six mois de détention, ils furent logés dans le bâtiment
des "assimilés", un terme hérité du jargon colonial. Avant
l'indépendance, en effet, les blancs embastillés étaient séparés des Africains
et bénéficiaient de meilleures conditions de détention. Par la suite, la
séparation est restée entre les Africains "assimilés" aux Européens-
fonctionnaires, hommes d'affaires- et le reste des prisonniers. Jeune
Afrique, 06/12.07.1995.
assister, v.tr. Fréq., oral, écrit, tous milieux sauf univ. Assister à, être témoin
de, être présent à. Tous les étudiants
inscrits en première années sont priés d'assister la réunion. (Affiche
univ. 1980). J'ai assisté l'accident.
C'était terrible! (Mère de famille, Abidjan, 1997).
assurer la garde, loc.verb. Argot estudiantin, oral. Veiller à avoir
la moyenne, voire avoir quelques points d'avance aux examens partiels de façon
à aborder l'épreuve finale sans trop d'inquiétude. Chaque étudiant (surtout
ceux dont les notes de T.D. et de devoirs comptent dans la moyenne) a le souci
d'assurer la garde. Cela consiste à avoir la moyenne et même plus afin d'avoir
les coudées franches à l'examen de fin d'année. FM., 09.07.1982.
astrild, n.m. Spéc.,
(faune). Nom donné à plusieurs espèces de très petits oiseaux.
1- astrild-caille, (Ortygospiza atricollis Vieillot). Très
petit oiseau rondelet de la famille des Estrildidae. Il vit dans les forêts
humides. Serle /Morel, 1988 : 253. Signalé
(Taï). Bousquet, 1992 : 170.
2- astrild
fourmilier, (Parmoptila woodhousei Cassin). Petit oiseau à gorge rousse de
la fam. des Estrildidae. Signalé (Taï).
Bousquet, 1992 : 170.
3- astrild
mésange, (Pholidornis rushiae Cassin). Très petit oiseau forestier de la
famille des Sylviidae, à gorge, ventre et croupion jaune. Serle /Morel, 1988 :
212. Signalé (Taï, Azagny). Bousquet,
1992 : 178.
atadjon,
atchon,
[atadFT]
/ [atGT], n.m. Spéc., (flore), ("atadjon",
du nzima, ou "atchon" de l'attié ), oral, écrit, sud. (Lannea nigritana pubescens Keay = L. azfelia
pubescens Aubrev.). Petit
arbuste de la famille des Anacardiacées. Fruit de cet arbuste, de la taille
d'une arachide, comestible. Bougouma,
confuse, se dirige vers une table basse, y dépose le paquet qu'elle est venue
offrir à son ancien* : bananes grillées au feu de bois avec des cacahuètes*
et de la crème d'atadjon. Anoma Kanié, 1978 : 97. Adjanohoun /Aké Assi,
1979 : 18.
atchaiké, n.m. V. ATTIEKE*. [.] il avait pris [.] un peu d'atchaiké, du
sel, du piment vert. Anoma Kanié, 1978 : 34.
atchéké, n.m. V. ATTIEKE*. Vite un atchéké-corned beef pour commencer.
Ekra, 1985 : 39.
atchon, n.m. V. ATADJON*.
atembré,
[atSbre]
/ [atDmbre], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé).
(Nextonia
Aubrevillei [Pellegrin] Keay). Assez grand arbre de la fam. des Mimosées. Son écorce lisse exsude une
gomme qui sert, chez les Attié, à teindre en rouge les tissus. Aubreville,
1959, I : 226.
SYN.:
toué (krou).
athérure, n.m. Spéc. (flore),
manuels. V. HERISSON*. (Atherura africana Gray). Sorte de petit porc-épic à queue écailleuse et poilue
terminée par un pinceau de soies parcheminées (Hystrécidé). De taille moins importante que les
porcs-épics, les athérures sont recouverts sur les régions dorsales et
latérales, de piquants courts et acérés. Dekeyser, 1955 : 177.
Haltenorth /Diller, 1985 : 135.
SYN.:
hérisson*, porc-épic.
atiéké, n.m. V. ATTIEKE*. Quelle fille de chez nous [.] peut s'adapter
n'importe où ? Sans poisson fumé, sans igname* pelée, sans atiéké, il n'y a
plus personne. Du Prey,
1979 : 118.
âtier, n.m. Spéc. , (flore). V. ANNONE*, TETE* DE NEGRE. (Annona purpurea
Moc. et Sess.). Arbre fruitier de la famille des Annonacées importé des
Antilles et parfois cultivé en Afrique. Fruit comestible de cet arbre.
SYN.: tête* de nègre.
atiokouo, [atjokwo], n.m. Spéc., (flore). (Beilschmedia Manni [Meisn.] Benth. et Hook.f.). Arbuste de la fam. des Lauracées des
forêts primaires et secondaires. Aubreville, 1959, I : 162.
atou, atou-ou-ou-ou-ou, n.m.pl. Assez fréq., (du
baoulé), oral, mésolecte, basilecte, centre, sud
1- n.m.pl. Mots
tendres échangés lors des embrassades de bienvenue. Quand elle vit Jules s'élancer vers elle tout ému, dans les
atou-ou-ou-ou-ou qu'ils se disaient, elle ne put s'empêcher d'éclater en
sanglots. Oussou-Essui, 1999 : 45.
LOC.: faire
atou.
COM.:
"atououou" ou atou-ou-ou-ou-ou est la forme emphatique, marquant les
baisers rituels de l'affection sincère.
2- atou, (faire --- ), faire attouh, faire atououou loc.verb.,
. Faire la bise, embrasser,
étreindre en signe de bienvenue. Et ils
s'embrassent avec chaleur, en disant en choeur : attouh! [.] Et ils
s'embrassent à nouveau : Encore Attouh!
A. Kanié, 1978 : 257. Devant
tout le monde, elle se jeta au cou d'Aguié, l'embrassa avec chaleur, s'écarta,
l'embrassa encore, s'écarta de nouveau, le regarda et l'embrassa encore. Entre
deux embrassades elle prononçait :"Atou-ou-ou-ou-ou ! Eh, Aguié !
Atou-ou-ou-ou-ou- ! Comme il y a
longtemps![.]. Oussou-Essui, 1979 : 139. Puis je suis allée faire atou et saluer tout le monde. A. Kouadio,
1983 : 27. "Akissi, tu me reconnais?
C'est Afoué." Et elle m'a fait atououou. A. Kouadio, 1983 : 64.
atoukpou, atoupou,
[atukpu] / [atupu], n.m. Fréq., (du baoulé "enlève
brusquement" et d'autres langues loc. du groupe kwa), oral, écrit, tous
milieux. Sorte de gâteau de manioc cuit à la vapeur. On pourrait sans doute faire cuire les atoupous dans un couscoussier. Biarnès,
1974 : 65. Moi, je préfère manger avec
vous, dit-il aux femmes, et il trempe
son atoukpou dans les multiples sauces. Anoma Kanié, 1978, :27. Le pain arabe est rond comme un atoukpou,
plus mince et plus sec. FM., 22.12.1980.
COM.: graphie la plus usuelle : atoukpou.
attachement, n.m. Usuel,
oral, écrit, mésol., basilecte, péj.
1-
Envoûtement par des pratiques magiques. Les
gens disent qu'elle est morte à cause d'un attachement fait par sa rivale.
(Secrétaire, Abidjan, 1979). Je vais
finir par croire que je suis victime d'un attachement tant le mauvais sort
frappe ma famille et moi. (Enseignant, Bouaké, 1986).
LOC.: attachement en diable, attachement en cadenas.
SYN.: djigbo*.
2- attachement de cola, offrande de cola, cadeau rituel d'une société
traditionnelle scellant, par exemple, un mariage. Comme la loi du Coran et
de la religion interdit à une musulmane pieuse comme ma maman de vivre un an de
douze lunes* en dehors d'un mariage scellé avec attachement de cola, [.] ma
maman a été obligée [.] de choisir. Kourouma, 2000 : 30.
3- attachement
en cadenas, V. CADENAS*.
4- attachement en diable, envoûtement par magie noire, utilisant l'invocation de
mauvais génies. C'est un attachement en
diable qui l'a rendu fou, parce que, quand il est parti* au village, il n'avait
rien du tout. (Coiffeuse, Abidjan, 1992).
attacher, v.tr. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte, péj. Nombreuses loc.verb.
1- Envoûter
par des pratiques magiques. Il avait
commencé de m'attacher. J'ai dit aux gens de lui dire de cesser ses sortilèges.
FM., 08.08.1980.
LOC.: attacher avec un cadenas, attacher en diable, attacher en
sorcellerie, attacher la pluie, attacher le médicament, attacher les fétiches,
attacher un joueur.
SYN.: faire djigbo*, faire fétiche*, faire gris-gris*, grigriser*,
marabouter*.
ANTON.: détacher*.
2- attacher
avec un cadenas, lV. CADENAS*.
3- attacher en diable, envoûter quelqu'un par magie noire, en ayant recours à de
mauvais génies. [.] ils m'ont attachée en
diable pour que je n'aie plus d'enfants. Terray, 1970 : 78.
SYN.: endiabler*, attacher en sorcellerie*.
4- attacher en sorcellerie, V. ATTACHER EN DIABLE*. Il faut savoir, avec le féticheur*, qui a attaché mon fils en
sorcellerie pour que la maladie l'attaque*. (Informatrice, Abidjan, 1978). J'ai été attachée en sorcellerie. F.M.,
21.04.1981.
5- attacher le gris-gris, mettre une amulette porte-chance. Hélas! depuis lors, il a beau frotter son nassidji* ou attacher son
gris-gris, la chance ne lui a pas encore souri. Ivoir'Soir,
12.08.1997.
SYN.: (part.) attacher le médicament.
6- attacher la pluie, mélior. Empêcher la pluie de tomber par des pratiques magiques. Notre soirée dansante serait gâtée* si nous n'avions
pas fait appel au féticheur* pour attacher la pluie. (Corpus Duponchel,
Lakota, 1974). Une voyante [.] à défaut
d'attacher la pluie [.] avait promis un temps idéal pour cette super-fête de la
paix. Y.Konaté, 1987 : 98.
7- attacher le médicament, préparer un envoûtement à distance, fabriquer une amulette,
généralement pour nuire à qqun mais aussi pour protéger qqun contre un
envoûtement le mauvais oeil ou la magie noire. Par prudence, j'ai demandé que le féticheur* [.] attache un médicament
parce que j'avais peur d'une courte maladie* . (Cadre administratif,
Abengourou, 1980). J'ai déjà attaché le
médicament. FM., 21.01.1981.
SYN.: (part.)
attacher le gris-gris.
8- attacher les fétiches, avoir des pouvoirs magiques, jeter des sorts, envoûter. Mais
quand le marabout* abandonne son cadre traditionnel africain pour s'installer à
Paris où il y a peu d'arbres et du ciment partout, il n'arrive plus à attacher
ses fétiches. FM., 30.14.1980.
9- attacher un joueur, fréq., (sport), péj.
Lancer un sort contre un joueur réputé de façon à le rendre incapable de
marquer un but ou de jouer convenablement (football surtout). Mais que s'est-il passé ? C'est à croire
qu'on a attaché nos joueurs ! (Radio : 06.05.1979, 21 h).
attacher le pagne, loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte. Enrouler
le pagne autour des reins et le fixer. Les
habitants reconnaissent [: les femmes nago*] aux scarifications de leurs joues, à leur manière d'attacher le pagne. Bonnassieux,
1987 : 131.
ENCYCL.: la pièce de pagne qui sert de jupe se fixe de façon
différente selon les groupes ethniques.
attaquer, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésol., basilecte. Avec pour sujet un nom de
maladie : s'emparer de qqun. Le palu* m'a
attaqué et je n'ai pas passé l'examen. (lettre élève de 3ème, Abidjan, 1983).
C'est lui qui m'a sauvée de la maladie
qui m'avait attaquée. Deniel, 1985 : 70. Le paludisme attaque beaucoup de gens. Bonnassieux, 1987 : 116. Quand maladie là, il attaque toi, tu vas
gagner* mort. (: Quand cette maladie
[le sida] s'empare de toi, tu meurs,.
ID, "Moussa", 1988). Si
tu es pauvre et que la maladie t'attaque, il ne faut pas dormir comme un grand*
type. Deniel, 1991 : 57.
attendre, v.intr. Fréq., recherché. mésolecte.
En parlant d'une femme, euphémisme pour "être enceinte". Mon épouse Karidia attend. La coutume de
chez nous veut que se donne en mariage à celui qui sauve une femme en
grossesse, l'enfant que porte la secourue si le rejeton est une fille. Kourouma,
1990 : 131. Vous excuserez mon épouse .
Elle attend et se trouve un peu fatiguée ce soir. (Cadre, Abidjan, 1991).
atteindre les cheveux de qqun, loc.verb. Peu fréq. basilecte, peu ou non scolarisés. Egaler qqn, faire aussi bien que
lui. Même si vos concitoyens pensent que
vous ne pouvez pas atteindre les cheveux de votre prédécesseur, atteignez au
moins son nombril. F.M., 18.01.1993.
attia, [atja], n.m. Spéc., (flore),
(de l'abé). (Coula edulis Baill.). Arbre moyen
de la fam. des Olacacées à bois excessivement dur, de couleur brun violacé.
Aubreville, 1959, I : 104.
SYN.: coula
(Gabon), atsan (attié), akiou-hia (ébrié), bosué (agni), ouaotu (krou).
attiéké, atiéké,
atchéké, atchiéké, atchaiké, [atjeke], n.m. Usuel, (de diverses langues du groupe
kwa, particulièrement le baoulé "couscous de manioc"), oral, écrit,
tous milieux. Sorte de couscous de manioc rapé et fermenté constituant une
des bases de l'alimentation des populations du sud et du centre de
Côte-d'Ivoire. On distingue localement l'attiéké à gros grains V. AGBODJAMA*,
l'attiéké ordinaire à petits grains, l'ayité* est un couscous à grains
extrêmement fins, de consommation surtout familiale. Ils [: les Européens] ne se
sentaient pas déconsidérés en allant acheter l'atchiéké et l'huile* de palme au
marché. Timité Bassori, 1974 : 38. A
notre époque, les grains d'attiéké sont préparés mécaniquement et vendus
calibrés. Biarnès, 1974 : 35. [.] il
avait pris [.] un peu d'atchaiké, du sel, du piment vert. Anoma Kanié, 1978
: 34. Vite un atchéké-corned beef pour
commencer. Ekra, 1985 : 39. Les
touristes ont apprécié le plat de langoustes braisées* servi avec de l'atiéké. FM.,
04.02.1980. Les travaux de Toumoudi ont
permis d'achever et de rationaliser une chaîne de fabrication industrielle
d'attiéké déshydraté. FM., 10.02.1982. On n'a plus la possibilité [.] d'aller faire un tour au maquis* pour
manger tranquillement son attiéké-poisson. ID, n° 949, 16.04.1989. Pour y [: à sa maison] arriver, il fallait passer devant la
boutique de l'Anago* et les marchandes de poisson frit et d'attiéké. V.Tadjo,
1992 : 31. Je vends de l'attiéké au
marché pour nourrir les petits. Tierno Monenembo, 1993 : 24. Je mange une assiette de riz ou d'attiéké
avec un morceau de poisson séché, ça coûte 75 francs. Krol, 1994 : 41. Avant de se rendre au travail, K. B. Z. lui
jette négligemment quelques piécettes pour qu'il s'offre de l'attiéké chez la
marchande du quartier. Détective, 06.03.1995. L'attiéké est une sorte de couscous de manioc* qui se mange [.] avec
des sauces* au poisson ou à la viande. Rémy, 1996 : 213. On ne jette jamais [.] du sable dans
l'attiéké (la semoule locale qui ressemble à du couscous). Jeune
Afrique, 24/30.07.1996. Tout comme
les klaxons des gbakas* qui amènent les vendeuses d'attiéké et de feuilles
d'attiéké. Ivoir'Soir, 25.05.1998. Au menu : attiéké -de la semoule de manioc- riz, poisson et viande, le
tout arrosé d'eau fraîche. J.A.-L'Intelligent, 21/27.2000.
ENCYCL.: l'attiéké, denrée alimentaire purement ivoirienne à base de
manioc, passe pour l'un des aliments les plus consommés sur le plan national.
Attiéké-poisson serait la représentation du repas type comme en France le
steak-frites.
COM.: graphie fluctuante qui tend à se stabiliser en
"attiéké".
DER.:
attiékédrome*.
COMP.: attiéké-corned-beef,
attiéké-kedjenou, attiéké-poisson.
SYN.: (part.) agbodiama*,
ayité*, couscous* de manioc.
attiékédrome, [atjekedrCm]
/ [atjekedrom], n.m. Fréq. (hybride langues kwa dont baoulé + mandenkan -drome* "attiéké+
cinq francs"), oral, tous milieux. V. -DROME*. Emplacement du
marché spécialisé dans la vente d'attiéké*. J'ai
garé l'auto du côté de l'attiékédrome. (Chauffeur, Abidjan, 1984).
"Ton attiéké là*, tu le fais ou tu
l'achètes?"- "Celui-là vient de l'attiékédrome de Treichville."
(Institutrice, Abidjan, 1991).
attiéké-kedjenou,
[atjekekedFenu],
n.m. V.
ATTIEKE*, KEDJENOU*. D'autres avalent rapidement du riz sauce* ou de l'attiéké-kedjenou* . Bonnassieux,
1987 : 151.
attieké-poisson, n.m. V.
ATTIEKE*.
attouh, n.m. V. ATOU*.
attoungblan, n.m., V.
LANGAGE* TAMBOURINE, DRUMMOLOGIE*. Usuel,
(de diverses langues kwa, spécialement le baoulé "tam-tam parleur"),
oral, écrit.
1- Grand
tam-tam utilisé pour la transmission des messages. A l'occasion de la fête, l'attoungblan a, à nouveau, retenti comme
dans le passé. (Radio, 09.12.1975, 14h 30). Je coupai le silence [.]. "Mais n'est-ce pas un tam-tam que l'on
entend ?" -" Eh ! l'atoungblan, ricana quelqu'un, on t'appelle
?" Bolli, 1977 : 67. L'attoungblan, tambour-parleur* des Abouré,
une importante source pour la tradition orale... FM., 18.03.1980. Le Professeur N.B. affirme [.] qu'il est
parvenu à la conclusion que nos ancêtres avaient consigné toutes leurs
connaissances [.] dans le tambour, notamment dans l'attoungblan. FM.,
21.12.1980. [.] le coeur battant comme un
attoungblan. M. Bandaman, 1993 : 123. Une
centaine de tams-tams sont exposés à l'intérieur et à l'extérieur de l'atelier.
Il y en a de toutes sortes (des tounbalet*, des djembé*, des doun-doun*, des
attoungblan*) et de toutes tailles. Ivoir'Soir, 28.08.1997. Toutes les grandes muses avec l'orgue, la
fanfare* et le grand tam-tam* parleur, l'attoungblan sacré ont été convoqués
pour l'inspirer. Adé Adiaffi, 2000 : 52.
SYN.: tambour* parleur.
2- Danse
exécutée au son de cet instrument. L'attoungblan,
danse des grandes occasions, est connue dans le centre et le sud de la
Côte-d'Ivoire. FM., 20/21.03.1982.
attraper, v.tr.
1- attraper son coeur, loc.verb. V. COEUR*, TRAPER*. Fréq. (calque de
langues locales) , oral surtout, mésol., basilecte. Se calmer, se dominer,
reprendre le contrôle sur soi. Bon ! on
verra ça...On a beaucoup de questions à régler ensemble, d'abord, ma tante,
attrape ton coeur [.] ne pleure pas, sois forte, attrape ton coeur. Anoma
Kanié, 1978 : 28. Eh Seydou ! [.] ne
sais-tu donc pas attraper ton coeur ? Le refroidir* ? Y. Konaté, 1987 : 39.
Pauvre femme ! elle aurait dû
"attraper son coeur". Soir Info, 08.05.1996.
COM.: "traper son coeur" avec élision du a-
initial est la forme basilectale, reprise et corrigée en "attraper son
coeur" par les lettrés (souvent avec connot. fam. ou plaisante).
2- attraper une grossesse, loc.verb. Usuel, mésolecte,
basilecte, sans connot. fam. ou iron. Tomber enceinte sans l'avoir
souhaité. Mais, souvent elle donne de
faux rendez-vous* car elle se méfie, craint d'attraper une grossesse.
Bonnassieux, 1987 : 178.
auberge de village, n.f. V.
AUBERGE* VILLAGEOISE. La
Côte-d'Ivoire entend porter ses efforts sur les petites et moyennes entreprises
touristiques telle que les auberges de village. Gaudio /Van Roekeghem, 1984 : 80.
auberge villageoise, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Entreprise
collective villageoise destinée à assurer le gîte et le couvert aux touristes. Des auberges villageoises seront créées et
gérées par les villageois eux-mêmes, avec l'assistance de l'Office National du
Tourisme. FM., 12.02.1980. Mr
D. a exprimé la volonté de son département d'encourager la construction de
nouvelles formes d'hébergement. Il s'agira surtout des auberges villageoises.
L'auberge villageoise, un moyen pour baisser le coût des réceptifs hôteliers et
favoriser l'expansion du tourisme. FM., 12.12.1983. Tabagne dispose d'une auberge villageoise de
six chambres. FM., 15.10.1990.
ENCYCL.: il s'agit généralement d'un ensemble de petites cases
traditionnelles (servant chacune de logement individuel confortable),
rassemblées autour d'une petite place ombragée où s'installent les touristes
pour consommer la nourriture africaine, préparée par les femmes du village.
L'intérêt de cette structure est de permettre aux visiteurs de partager
l'existence des villageois pour une somme relativement modique.
COM.: première attest. rencontrée : 1980.
SYN.: auberge de village,
campement* touristique, village*-hôtel.
aubergine, n.f. Spéc., (flore, alimentation).
On distingue localement.
1- aubergine africaine, V. AUBERGINE
LOCALE.
2- aubergine amère, V. TOMATE* AMERE.
3- aubergine du diable, (Solanum aethiopicum Linn.). Plante potagère à fruit plat,
lisse, vert ou jaune, de la taille d'une tomate. Saveur âcre et très piquante. Les Blancs n'aiment pas les aubergines du
diable parce qu'elles piquent la bouche. (Boy, Abidjan, 1980)
SYN.: aubergine indigène, n'koyo* (du bambara), tomate* amère,
tomate* aubergine.
4- aubergine indigène, V. AUBERGINE DU DIABLE*.
5- aubergine locale, (Solanum spp.).
Terme générique désignant différentes espèces de légumes, de taille, de
couleur, de formes variées et dont la caractéristique est d'entrer dans la
confection des sauces*. Plus particulièrement Solanum anomalum Thonn. (V.
NIANIA*) ; Solanum pierraneum Linn. (V. TOMATE*-AUBERGINE) ; Solanum aethiopicum
Linn. (V. AUBERGINE DU DIABLE, TOMATE*
AMERE). Sur le périmètre maraîcher de Rubino, on
cultive quatre types de spéculations, par ordre d'importance qui sont : la
tomate, l'aubergine locale ou n'drowa* d'Issia, le chou et le gombo*. FM.,
21.02.1980. Sauce N'tro : feuilles
d'agnaran, viande de brousse, huile de palme, crabes, tripes de mouton, akpi*,
aubergines africaines, piment, tomates. (recette), Nouvelle Presse,
29.04.1993.
SYN.: n'drowa* (part.), niania*, nyam*-nyam, tomate*-amère,
tomate*-aubergine.
6- aubergine n'drowa, V. N'DROWA*.
au carré, adj. Fréq., oral péj. Accompagne
généralement une appellation injurieuse et grossière comme par exemple
"con" et l'emphatise : con au carré : "triple con". Mais
tu l'écoutes, ce con au carré ? (Etudiant, Abidjan, 1984). Et
Onika, au lieu de se creuser les méninges, a encore fait appel à ces cons au
carré de féticheurs*. Kourouma, 2000 : 128. Nous étions là, en train de pleurer comme des couillons au carré[.]. Kourouma,
2000 : 133. C'est pourquoi on dit
qu'en Sierra-Leone règne plus que le bordel, règne le bordel au carré. Kourouma,
2000 : 171.
au dos, loc.adv. V. DOS*. A 5 ans, je portais déjà ma petite soeur au
dos. Etudiante, Abidjan, 1994).
au-fond (dire son ----), loc.verb. Fréq., oral surtout, mésol., basilecte.
Donner son sentiment véritable, exprimer le fond de la pensée. "Toi là* , dit Roger, ne tourne pas ta
bouche*, dis-nous ton au-fond. Du Prey, 1979, 125. Il ne dit jamais son au-fond. C'est ça ce que veut dire "Son
ventre* est comme une forêt". (Informateur, Daoukro, 1991).
aulacode, n.m. Spéc.,
(faune), manuels. V. AGOUTI*. (Thrynomys swinderianus Temminck). Rongeur (fam. des Thryonomyidae) à poil rude, courte queue
et chair très prisée. Il en existe deux espèces africaines. Localement on ne
connaît que le grand aulacode (Thryonomys swinderianus Temminck) ou agouti*.
Des essais d'élevage et de domestication
de certains animaux: cobes* de Buffon, potamochères*, aulacodes, crocodiles,
feront enfin partie des attributions du centre. FM., 08.01.1981. L'élevage de l'aulacode communément appelé
agouti* est préconisé. FM., 02.02.1993. L'aucalode a l'allure trapue d'un petit castor. Oberlé, 1983 : 24. Haltenorth /Diller, 1985 : 141.
DER.: aulacodeau*.
SYN.: agouti*, kpéma*, sibissi*.
aulacodeau, n.m. Spéc., (dérivé d'"aulacode").
V. AGOUTI*. Petit de l'aulacode. Quand
on sait qu'une femelle a deux portées annuelles de deux à huit aulacodeaux
chacune, l'expérience [: d'élevage]
mérite d'être tentée. Jeune Afrique,13-19.01.1998 : 71
augmenter, v.tr. Fréq., oral surtout, mésol. basilecte. Ajouter une certaine
quantité, accroître. Toi aussi* ! Il faut
toujours augmenter ton whisky ! (Secrétaire, Abidjan, 1983). Mais c'est parce que je suis dans les
problèmes et les problèmes sont augmentés avec conjoncture-là* . A. Touré,
1985 : 59. Tokpa, un Guéré, remet 3000 F
à son épouse pour augmenter la nourriture. Bonnassieux, 1987 : 68.
au nom de Dieu, interj. Fréq., musulmans, oral surtout, tous milieux. Formule soulignant la
véracité du propos qui l'accompagne. Au
nom de Dieu, cette vie avait tous les moyens pour récupérer le peu d'argent
qu'on pouvait avoir acquis par les acrobaties les plus risquées. A. Koné,
1980 : 10. "Au nom de Dieu, tonton*, il peut !
" fait un autre. Y. Konaté, 1987 : 48. Allah Kassan, au nom de Dieu, je vais pas attendre la Tabaski* pour le
saigner comme un mouton. Bréal /Salia /Karul, 1985, II : 25.
au rabais, loc.verb., V. RABAIS*.
aussi, adv. Usuel,
oral, écrit, mésolecte, basilecte.
1- Non plus. Je n'ai pas aimé ce film. Ma femme aussi. (Convers.
Abidjan, 1977). Moi aussi, je n'irai pas
avec lui. (Etudiante, Abidjan, 1991)
ENCYCL.: marque tout aussi bien un rapport de similitude entre deux énoncés
négatifs qu'entre deux énoncés positifs, quel que soit le niveau de langue
utilisé.
2- Interj. Derrière un nom propre, ou un
pronom personnel, Toi aussi!, lui aussi!, etc.. sert à marquer un étonnement
très réprobateur. Toi aussi ! Pourquoi tu
cours plusieurs femmes à la fois ? FM., 30.01.1982. Lui aussi ! il n'avait qu'à garder sa
bouche* chez lui. (Etudiant, Abidjan, 1982). Toi aussi ! qu'est ce que tu es allé lui dire !! (Sage-femme,
Abidjan, 1985)."Au fait, qui a dit
ça ? "- "Ah! vous aussi, je ne peux pas vous le dire". Ivoir'Soir,
16/17/18.05.1997. Le plus vieux métier du
monde ? Ah! Vous aussi ! Ivoir'Soir, 11.06.1997."Il m'a trompée avec Léontine"-"Léontine ? Eh Léontine
aussi ! Comment elle peut faire une chose pareille !" Ivoir'Soir,
17.06.1997. "[.] le catéchiste,
pendant qu'il parle du doux Jésus aux mômes, il leur fait des choses
"façon*-façon"". -"Quoi ?" -" Vous aussi ! Il les
touche.[.]. Vous comprenez maintenant ? " Ivoir'Soir,
16.03.1998.
COM.: se
distingue de "aussi" exprimant la similitude par un durème et un ton
haut sur le -i final.
3- aussi que, conj. coord. Dispon., oral, écrit, mésol. Ainsi que, et. J'ai été blessé à ma tête aussi qu'à ma jambe. (Boy, Man, 1994)
ENCYCL.: vraisemblablement confusion d'ordre phonétique.
au temps colon, au temps colonial, loc.adv. Fréq., oral surtout,
mésol. A l'époque de la colonisation. C'était
au temps colon, avec le travail* forcé et tout* ça. (Informateur, Dimbokro,
1983). Ali était au campement* au temps
colonial et travaillait dans une société proche du canal. Bonnassieux, 1984
: 94.
authenticité, n.f. Fréq.,
oral, écrit, lettrés, souvent mélior. Attitude politico-culturelle qui
valorise le retour aux valeurs africaines et prône la désaliénation. Toutefois, c'est aller trop vite en besogne
que d'opposer Djédjé et Alpha selon la barre infamante de l'authenticité et de
l'aliénation. Y. Konaté, 1987 : 108.
Mieux que toute théorie de l'authenticité, mieux que tout discours préconisant
le retour aux sources, le zéglibithy* donne un sens et une forme à la volonté
des Africains. Y. Konaté, 1987 : 107. La
mondialisation entraîne la destruction de l'authenticité africaine.
(Enseignant, Abidjan, 1996).
authentique, adj. Usuel,
oral, écrit, tous milieux, mélior.
Ayant un caractère purement africain. Il
travaille sur des rythmes authentiques bétés. (Etudiant, Abidjan, 1982). Ca, c'est un comportement authentique, tu
comprends ? Il veut vivre comme un vrai Africain. (Planteur, Bouaké, 1990).
au top (être ---- ), loc.verb. V.
TOP*. Argot estudiantin, oral, fam.
mélior. Etre au mieux de sa forme dans un domaine donné, être excellent,
brillant. J'étais président du club
d'anglais à l'époque, j'éblouissais tout le monde parce que je suis plutôt au
top dans cette matière. Krol, 1994 : 94.
autogare, auto-gare, n.f. V.
GARE*. Fréq., oral surtout, surtout peu ou non lettrés. Gare routière. J'ai
décidé de casser* les habitations qui étaient sur le marché, de maintenir une
séparation entre le marché et l'autogare. FM., 01.06.1983. Nous sommes allés à l'autogare vers 17 H.
Deniel, 1991 : 122.
SYN.: gare*,
gare*-voitures.
autour, n.m. Spéc.,
(faune). Terme générique désignant des oiseaux de la famille des
Accipitridae. Plusieurs espèces locales : autour à longue queue
(Urotriorches macrourus Hartlaub), forestier, à queue étagée démesurée ; autour
chanteur (Meliorax metabatos Henglin), gris-clair à pattes rouges et qui,
malgré son nom ne chante pas ; autour gabar, V. GABAR* (Lelierax
gabar Daudin), petit autour savanicole ; autour minulle (Accipiter
erythropus Hartlaub = A. minullus Daudin), petit épervier forestier noir à
croupion blanc ; autour tachiro (Accipiter toussenelii Verreaux),
épervier forestier gris et roux. Serle /Morel, 1988 : 40-42. Autour à longue queue, autour minulle,
autour tachiro signalés à Taï. Bousquet, 1992 : 170.
autrement dit, loc.adv. Assez fréq., oral, mésolecte. Utilisé pour marquer une opposition
(avec le sens de : sinon, sans quoi, autrement,...) et non pour introduire une
explication. Vous aurez intérêt à y
aller, autrement dit vous aurez des ennuis. (Convers. Abidjan, 1977). Il a arrêté de me blaguer* autrement dit
j'allais le frapper. (Lycéen, Bingerville, 1977).
auxide, n.m. V. CIGARE*.
avaler les paroles de qqun, loc.verb. Assez fréq., mésol.ecte, basilecte. Faire comme si on n'avait rien entendu. Si quelqu'un parle mal, on ne dit rien, on
avale ses paroles (on les fait entrer par une oreille et sortir par l'autre). Deniel,
1991 : 158. Je préfère avaler tes paroles
! (Chauffeur, Abidjan, 1981).
avancé, (être ---- ), loc.verb. Assez fréq., mésol.
1- Etre
promu, recevoir de l'avancement. Mes
bulletins de notes n'arrivent jamais à la Fonction Publique, parce que mon
chef* les égare volontairement. Il craint ma réaction dans le cas où je ne suis
pas avancé par sa faute. FM., 12.06.1980. Et pourquoi elle a été avancée, elle? hein? Son patron s'interesse
trop* à son affaire*!! (Fonctionnaire, Bouaké, 1990).
2- Rendre
plus moderne, être plus ouvert, manifester un progrès par rapport aux
générations précédentes. Il y a trop de
pannes d'électricité dans ce pays. Et puis, on dira que nous sommes avancés!! (Enseignant,
Abidjan, 1994). En Afrique, on ne parle
pas facilement de n'importe quoi avec le père comme vous en Europe ou en
Amérique. J'ai vu des films qui montrent ça, c'est bien, vous êtes avancés, je
ferai comme ça quand j'aurai des enfants. Krol, 1994 : 35. Ils ne cherchent pas à faire avancer le
pays. L'intérêt général ne figure même pas parmi leurs soucis. Ivoir'Soir,
27.05.1998.
avant avant, n.m. loc.adv.
1- n.m. Peu fréq.,
mésolecte, basilecte. Le passé,
l'ancien temps. Au lieu de les situer dans leur époque, dans
leur temps, il [: Alpha Blondy] a
tendance à les situer dans un avant avant qui est plus légendaire
qu'historique. Y. Konaté, 1987 : 31. L'avant
avant, c'était mieux. (Retraité, Abidjan, 1990).
2- loc.adv. Fréq., oral , mésolecte, basilecte. Autrefois,
il y a très longtemps. Avant avant, il
n'y avait même pas de piste pour aller au Libéria. (Instituteur, Toulépleu,
1981) Avant avant, c'était beaucoup
mieux. Il n'y avait pas d'erreur possible. Koné, 1986 : 26. Avant avant on travaillait cinq jours et
demi par semaine. Ivoir'Soir cité in Jeune Afrique,
06/12.04.1995.
avant son temps, (décéder ---- ), loc.verb. Assez fréq., (calque de langues loc.), oral
surtout, mésol. Mourir
prématurément. A la fin de la nuit des
funérailles d'un individu décédé avant son temps, on convoque son âme pour
qu'elle vienne citer celui qui l'a empoisonné ou ensorcelé. Deluz, 1978 :
232. Ma soeur est décédée avant son temps
: la pauvre, elle avait vingt cinq ans. (Infirmière, Abidjan, 1997).
avant-gardisme, avant-gartisme n.m.
Assez fréq., mésolecte, souvent péj. Action d'avant-garde, position extrémiste,
en mauvaise part, "aventurisme". Il
semble qu'après cet échec dû surtout à la bouderie ou au refus d'engagement du
peuple, M. C. tout comme A. B. prennent parti contre cet avant-gardisme
intellectuel. FM., 25.05.1981.
Le progrès, ce n'est pas forcément l'avant-gartisme. (Etudiant, Abidjan, 1984).
DER.: avant
-gartiste*.
avant-gardiste, avant-gartiste, n.m.,
adj.
1- Fréq., oral surtout, mésolecte, souvent péj. Se dit d'une personne qui se tient à l'avant-garde d'un
mouvement, qui a des idées avancées. Plutôt
qu'un style, une forme, un genre, il [: Alpha Blondy] crée des tubes. Ce n'est pas un
avant-gardiste. Y. Konaté, 1987 : 140. Au collège, il [: le héros
du roman] est considéré pour son travail
comme un avant-gardiste. FM., 18.03.1980 (à propos du héros d'A.
Koné "Les frasques d'Ebinto").
2- adj. Qualifie
une personne qui se tient à l'avant-garde d'un mouvement, qui a des idées
avancées. On pourrait même dire qu'Abidjan est plus avant-gardiste que New-York. Alland,
1984 : 10.
avant-gartisme, n.m. V.
AVANT-GARDISME*.
avant-gartiste, n.m. V. AVANT-GARDISTE*. Moi, j'aime
les avant-gartistes parce qu'ils soutiennent le progrès. (Etudiant, Abidjan, 1990).
avec, prép. Usuel , oral, écrit, mésolecte,
basilecte.
1- Après
n'importe quel verbe : à, chez, par l'intermédiaire de. La mobylette volée se trouvait avec lui. FM., 25.01.1980. Elle a pris des pagnes avec moi. FM.,
29.01.1980. Mon client ne le nie pas :
"J'ai acheté un carton de lait à un prix dérisoire avec une jeune
fille". FM., 11.04.1980.
Le matin, quand j'allais à mon travail, j'ai vu les deux pneus avec un
taximan*. FM., 27.10.1980.
P. dit avoir acheté son arme à 75 000 f.
CFA avec A.M., âgé de 30 ans, résidant à Koumassi Kankankoura. FM,
12.06.1981. Ce dernier a déclaré avoir
acheté la chemise à 1000 F avec un marchand ambulant. FM., 6.10.1982.
A la police, vous avez déclaré avoir
acheté ces comprimés avec quelqu'un que vous ne connaissiez pas. FM.,
16.11.1983. Le secrétaire général du
SYNEPLACI dit ne pas savoir avec qui se trouve cet argent. FM.,
15.10.1990. Interrogée sur la provenance
de ces médicaments, la trafiquante a reconnu les avoir achetés avec des femmes
dont elle ignore le nom mais qui viennent de la Guinée Conakry. Ivoir'Soir,
29.04.1997. Le chauffeur et le
"Malien" ont acheté de vieux pneus avec des mécaniciens. Ivoir'Soir,
31.03.1998. Ce n'est pas avec moi qu'on a
trouvé le colis. Ivoir'Soir, 11.05.1998.
COM.: dans le
parler ordinaire, il semble que avec ne marque pas souvent
l'accompagnement qui serait plutôt introduit par ensemble* avec.
COMP.: ensemble*
avec.
LOC.: avoir avec
qqun, avoir raison avec qqun, être avec qqun, acheter avec qqun.
2- avec, prép. V. ENSEMBLE* AVEC.
3- avec (avoir ---- qqun), loc.verb. Se procurer
qque chose par l'intermédiaire de qqun. J'ai
eu le pistolet et les onze balles avec un frère* malien pour une somme de 85
500 cfa*. FM., 28.01.1982. Avec
qui il a eu sa bourse hein ? (Etudiant, Abidjan, 1992).
4- avec (avoir raison ---- qqun), loc.verb. Avoir gain de cause contre qq'un. Mon mari a eu raison avec lui et la maison lui est revenue. Deniel,
1985 : 65.
5- avec, (être ---- qqun ), loc.verb. Etre à,
dans les mains de, en la possession de. "Où
est le dossier ?"-"Avec le Directeur !". (Secrétaire,
Abidjan, 1977). Le tissu était avec moi,
mais c'est perdu. FM., 24.04.1980.
aviation, n.f. Fréq.
encore mais vieilli, oral, écrit, mésol., basilecte. Aéroport. "J'ai besoin du chauffeur pour monter à
l'aviation." - "Qui c'est qui arrive ?." (Convers., Abidjan,
1975). Nous avons attendu deux heures à
l'aviation pour recevoir nos bagages. (Enseignant, Abidjan, 1977).
avion, n.m. Entre dans quelques usages spécifiques.
1-adj. Usuel, oral, mésolecte, basilecte, fam.,
mélior. Employé comme qualifiant pour marquer la fraîcheur d'un produit importé
et pour justifier un prix élevé : importé par avion. "C'est cher, ça ?" - "C'est du veau avion".
(Convers., Abidjan, 1977). Maintenant,
avec la conjoncture*, les gens n'achètent plus des produits avion. (Cadre
administratif, Abidjan, 1987).
SYN.: de France*.
2- avion, (faire ---- ), loc.verb. Fréq.,
oral, fam. ou plaisant. Agir rapidement, se dépêcher, (pour un être
humain), faire activer (une affaire, un circuit commercial,... ). La SCOA décide de faire avion avec les
produits de consommation courante. FM., 08.02.1983. Je t'attends. D'accord. Mais tu fais avion.
(Etudiant, Abidjan, 1987). Depêche toi !
Prends tes outils et fais avion!! (Garagiste, Abidjan, 1985).
avocat, n.m. Spéc., (flore), (de l'aztèque auacatl, du caraïbe aouicatt, par
l'espagnol (première attestation 1519 Martin Fernandez de Oniscâo "Suma de
geografia" , Séville).
1- Vx. (Persea
gratissima Gaertn.). Arbre à fruits comestible cultivé. Les Portugais introduisent alors en Afrique quantité de plantes
américaines [.] le maïs, la patate*, le manioc*, l'arachide* et l'avocat. Du
Prey, 1962, 75. Il y a des plantations
industrielles d'avocats autour d'Abidjan. (Ingénieur, Bingerville, 1980).
ENCYCL.: le fruit de cet arbre s'appelait alors poire* d'avocat.
DER.: avocateraie*.
COMP.: poire* d'avocat.
SYN.: avocatier*, poirier d'avocat (vx).
2- n.m. Vx.V.
POIRE D'AVOCAT. Fruit comestible de
Persea gratissima.
avocateraie, n.f. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Plantation industrielle d'avocatiers*. La fertilité des terres au-delà du terminus
de la Voie triomphale et de la zone de l'avocateraie a toujours fait le bonheur
de nombreux paysans de Katiola. FM., 25.05.1984. Et ton avocateraie, ça doit rapporter gros ?
(Cadre, Abidjan, 1982).
avocatier, n.m. Spéc.,
(flore). (Persea gratissima
Gaertn.). Arbre de la famille des Lauracées, intoduit en Afrique vers 1824 et
cultivé pour son fruit, produit d'exportation (variétés greffées). L'avocatier est originaire de l'Amérique
Centrale où les anciens Mexicains le désignaient sous le nom d'ahoua-quatl. Busson,
1965 : 187. Elle [: la route] traverse de sages palmeraies* ou des
plantations d'avocatiers et d'ananas, en alternance avec des étendues de
brousse*. Rémy, 1996 : 100. Aujourd'hui,
il [ : un planteur*] a 600 ha d'agrumes : manguiers*, orangers,
avocatiers, citronniers, cocotiers, mandariniers, goyaviers*. FM.,
18.04.1983.
SYN.: avocat* (vx), poirier d'avocat* (vx).
avocette, n.f. Spéc.,
(faune). Echassier à bec recourbé vers le haut. Comment Bomba pouvait-il entendre les cris d'avocette du griot*? Kourouma, 1970 : 14.
avodiré, [avodire], n.m. Spéc.,
(flore), (du nzima ) mais assez fréq. dans l'usage.. (Turraeanthus africana [Wellw.
et C. DC] Pellegr. = Guaera Africana Wellw; = Bingeria africana A.Chev.). Arbre forestier de la famille des Méliacées, exploité et
utilisé dans la pharmacopée locale. Bois de cet arbre jaune doré, souvent
moiré, tendre et léger (V. BOIS* BLANC). Les femmes s'adressent au Turraeanthus africanus, connu commercialement
sous le nom d'avodiré [.] pour ses propriétés abortives. Kerharo /Bouquet, 1950 : 133.
Roberty, 1954 : 160. L'avodiré est une des espèces les plus intéressantes
des forêts les plus humides de Côte-d'Ivoire. Aubreville, 1959, II : 158. On rencontre en moyenne par km2 [.] 500 avodirés. Arnaud /Sournia,
1980 : 33. Les sculpteurs [.]
reproduisent la statuaire traditionnelle, en employant le bois d'avodiré ou
d'iroko*. Gaudio / Van Roekeghem, 1984 : 15.
COM.: avodiré
est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 399.
SYN.: agboui
(abé), agnià agbouauain /agouain (ébrié), kakué (attié).
avoir, v.
1- V. ETRE POUR*, Fréq.,
oral surtout, mésolecte, basilecte. Pour marquer la possession, la
propriété, les verbes "avoir" "appartenir" sont remplacés
par la loc.verb. "être pour*". Le livre là*, c'est pour Paul et pas pour toi, menteur! (Lycéen, Bingerville, 1979).
2- avoir à, Dispon.,
oral, écrit, mésolecte. Avoir
l'occasion de (sans aucune idée d'obligation). Ladji Sidibé, vous aviez eu, en tant que journaliste à Ivoir'Soir, à
vous entretenir longuement avec le guérisseur. Patriote express,
01/07. 09.1992. Avant même que l'opinion
publique ait eu à se prononcer, le ministre en cause a offert sa démission qui
fut, dans les 24 heures, acceptée par la direction de son parti. Nouveaux
Horizons, n°138. Quelques temps
après, la foule a eu à assister à une scène singulière. Ibid.
3- Entre dans
la construction idiomatique de nombreuses locutions : Avoir affaire avec, V.
AFFAIRE*, avoir l'affectation, V. AFFECTATION*, avoir l'argent, V. ARGENT*,
avoir avec, V. AVEC*, avoir quelque chose avec quelqu'un, V. AVEC*, avoir le
bagou, V. BAGOU*, avoir les balles, V. BALLES*, avoir besoin de, V. BESOIN*,
avoir beau, V. BEAU*, avoir les bras longs, V. BRAS* LONGS, avoir la bouche, V.
BOUCHE*, avoir deux bouches, V. BOUCHE*, avoir la bouche chaude, V. BOUCHE*,
avoir la bouche en feu, V. BOUCHE*, avoir la bouche lente, V. BOUCHE*, avoir la
bouche qui marche beaucoup, V. BOUCHE*, avoir la bouche sans force, V. BOUCHE*,
avoir la bouche sucrée, V. BOUCHE*, avoir une grande bouche, V. BOUCHE*, avoir
une mauvaise bouche, V. BOUCHE*, avoir les boutons, V. BOUTON*, avoir cadeau,
V. CADEAU*, avoir l'air calme, V. CALME*, avoir de mauvais caractères, V.
CARACTERES*, avoir des champignons, V. CHAMPIGNONS*, avoir la chance, V.
CHANCE*, avoir chaud, CHAUD*, avoir le corps chaud, V. CHAUD *, avoir chez,
AVOIR CHEZ*, avoir le coeur doux, V. COEUR*, avoir le coeur au vert, V. COEUR,
avoir le coeur doux, V. COEUR*, avoir un mauvais coeur, V. COEUR*, avoir le
corps chaud, V. CORPS*, avoir les dents dehors, V. DENTS*, y a fohi/ y a foyi,
V. FOHI*/FOYI, avoir la honte, V. HONTE*, avoir la main en mariage, V. MAIN*,
avoir un oeil en beurre, V. BEURRE*, avoir les oreilles dures, V. OREILLE*
DURE, avoir la parole trop longue, V. PAROLE*, avoir des pétards, V. PETARDS*,
ne pas avoir peur du couteau, V. PEUR DU COUTEAU*, avoir les poches sèches, V.
POCHES* SECHES, avoir des points, V. POINTS*, avoir quatre yeux, V. QUATRE
YEUX*, QUATRE ZIEUX*, avoir raison avec qqun, V. AVEC*, avoir la route, V.
ROUTE*, avoir du solide entre les jambes, V. SOLIDE*, avoir quelque chose sous
les bras, V. SOUS*, avoir le wari fou, V. WARI*.
avorteuse traditionnelle, n.f. Rare,
oral, écrit, non péj. Sorte de
matrone qui s'occupe des avortements en milieu traditionnel. A 45 ans, Mme K.T. est avorteuse
traditionnelle ou du moins tradipraticienne*, initiée à ce métier par sa mère.
ID., 02/03.09.1990
awalé, [awale], n.m.
1- Spéc., (flore), (de l'attié et de nombreuses langues
kwa : awaré [abé], ahalé, alé
[baoulé]). (Caesalpinia bonduc (Linn.) Roxb = Guilendina bonduc
Linn., Caesalpinia bonducella Linn. = C. crista Dalziel.). Arbuste grimpant à rameaux épineux de la famille des
Caesalpiniacées. Graines de cet arbuste qui servent de pions à un jeu très
répandu. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 63.
2- awalé, awaré, awélé, walé, waré, wari, usuel,
(nombreuses langues locales), oral, écrit, tous milieux. Jeu mathématique qui se pratique à l'aide d'un plateau de
bois plus ou moins ouvragé, creusé de cavités dans lesquelles on place des
graines de Caesalpinia bonduc qui servent de pions. (V. AWALE 1-). Je lui conserve son nom baoulé d'awélé parce
que ce nom, employé partout en Côte-d'Ivoire, concerne uniquement le jeu à 12
cases. Béart, 1955 : 75. Des hommes
paresseusement assis sur des nattes fument la pipe ou jouent à l'awaré. Timité
Bassori, 1975, feuilleton de FM. Une
partie d'awalé, dont les règles sont relativement simples, surprend toujours
l'étranger : d'abord par la vitesse fantastique avec laquelle on déplace les
pions, par l'habilité dont font preuve les joueurs pour les ramasser et
"larguer" les graines, enfin pour le sérieux et l'enthousiasme des
joueurs comme des spectateurs. Monnier, 1969 : 22. Je viens de jouer à l'awalé avec Malan. A. Koné, 1980 : 53. Sous
un arbre, un groupe de personnes joue au wali, un genre d'awalé creusé dans le
sol et qui comporte 24 trous. FM., 09.12.1982. On mène les tout-petits aux jeux mathématiques par des jeux
traditionnels comme le ye gouon* sorte d'awalé. ID, 26.01 1988. Il monte sur un tabouret et tire de là-haut
un jeu d'awélé. Tierno Monenembo, 1993 : 97. Le plateau de l'awélé m'apparaît comme la moitié d'une tortue qu'on
aurait fendue en deux : les douze trous et ses deux réservoirs comme les
excroissances monstrueuses de viscères inconnus. Tierno Monenembo, 1993 :
98. Des vieillards traînent le poids des
ans devant les jeux d'awalé. Ivoir'Soir, 24.09.1997.
ENCYCL.: ce jeu est pratiqué dans toute l'Afrique avec quelques
variantes: 12, 24, 36 cases. Il en existe une version simplifiée pour les
enfants. La variété à 12 cases est, localement, la plus répandue.
COM.: la graphie, assez fluctuante, semble se stabiliser sur
"awalé". Mais "awalé" s'applique plus spécialement au jeu à
douze cases.
SYN.: jeu des douze cases* (awalé).
awaré, n.m. V. AWALE*.
awoulaba, aoulaba, [awulaba], n.m ou f. adj. Assez fréq., (des langues akan "belle paire de
fesses féminines") oral, argot zouglou , plaisant chez ies lettrés..
1- n.m. Rondeurs
féminines, en particulier, fesses. Nathalie-o
tu étais très jolie/ quand tu passais , les garçons t'appelaient/ [.]/ ils
t'appelaient pour moisir* ton awoulaba* / faire tomber tes seins. (Chanson "Nathalie"
groupe Les côcos, corpus T., 1994).
2- n.f. Selon les
goûts, péj.(: jeunes occidentalisés) ou mélior (: partisans de l'esthétique
traditionnelle): Femme à
la beauté plantureuse et sculpturale. Aurélie
n'avait rien d'une awoulaba. Grande
et élancée, elle aurait pu prétendre à une carrière de mannequin en Europe.
Coulibaly, M., 1992 : 71. En appolo [.]
un awoulaba, c'est une belle paire de fesses et par extension une belle fille.
Le mot est devenu national. Krol,, 1994 : 215. Ivoirienne, 38 ans, genre awoulaba [.]. Mousso, 28.03.1995
(petite annonce). Où est passée notre
awoulaba ?[.] Ainsi "Awoulaba 87" devait combler le désir de nombreux
Ivoiriens qui voulaient voir s'organiser un concours pour célébrer la
"vraie beauté africaine". Ivoir'Soir, 09.06.1997.
3- adj. En parlant
d'une femme : d'une beauté plantureuse, en chair, dodue. Le jury a trouvé ces filles trop awoulaba pour être des miss. (Etudiant,
Abidjan, 1980). Dis donc, ta go*, y a le
matos* tos tos. Elle est plutôt
awoulaba !! (Lycéen, Abidjan,
1984). Nous ne les [: les femmes] voulons plus awoulaba. ID, n°946,
11.1988. Affoué avait des arguments
convaincants et pas des moindres, surtout à l'heure où, en Côte d'Ivoire, on
avait redonné ses titres de noblesse à la beauté épanouie, en instituant le
concours awoulaba. M.Coulibaly, 1992 : 45.
ayant-droit, n.m. Fréq.,
oral, écrit, lettrés; souvent péj.
Privilégié qui, de par ses fonctions, jouit d'un certain nombre d'avantages
(logement gratuit, voiture de service) dont il semble abuser. Oui mais certains ayants-droit utilisent
leur véhicule de service pour aller à la plage, le dimanche. (Commerçant,
Abidjan, 1980). "Et savez-vous ce
que l'on me dit quand moi je fais la remarque à ces ayants-droit ?"
-"Ce comportement n'est pas la cause de la crise actuelle" disent-ils
avec superbe. FM., 05/06.03.1983.
SYN.: (part.)
bras* longs, en haut* d'en haut, grand* quelqu'un, grand* type.
ayétro,
[ajDtrC],
n.m. V.
SAUCE*-GRAINE.
ayité, [ajite],n.m. Spéc.,
(alimentation). V. ATTIEKE, COUSCOUS* DE MANIOC. La fabrication du couscous de manioc prend
selon la finesse du produit final, deux ou trois jours pour l'agbodiama*
grossier, trois ou quatre pour l'attiéké* de qualité moyenne (le plus connu) et
cinq jours pour l'ayité extra-fin qu'on ne consomme guère qu'en famille. David,
1986, 65.
azobé, [azobe], n.m. Spéc.,
(flore), (du nzima) mais assez fréq. dans l'usage ordinaire.. (Lophira alata Banks ex Gaertn. = L. procera A. Chev.).
Très grand arbre forestier de la famille des Ochnacées, à fleurs odorantes.
Bois de couleur chocolat, très dur et inaltérable de cet arbre. Roberty, 1954 : 242. L'azobé [.] à croissance rapide au début en
dépit de la forte densité du bois qu'on peut classer parmi les meilleurs des
bois durs africains. Aubreville, 1959, II : 314. [.] et des arbres, des azobés aux fleurs roses. Dadié, 1954 : 242.
Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 207. Une
mauvaise piste de latérite* ouvre une brèche entre les azobés et les fougères
géantes, les irokos* et les fromagers*, les sambas* et les palmiers* à huile. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 66.
ENCYCL.: parfois confondu avec le Méné* (Lophira lanceolata van
Tiegh. ex. Keay), arbre des savanes.
COM.: azobé
est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 383
SYN.: chêne* rouge, faux*
karité, bongossi*(All., Cameroun), ekki (Angl.), atoué (ébrié), ésoré
(agni), nokué (attié), oua ouo (krou), oué oué (abé).
azodau, [azodaw], n.m. Spéc.,
(flore). (Afzelia bella Harms var. gracilior Keay). Arbre de la fam. des Caesalpiniées. Aubreville, 1959, I :
270.