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ba, n.m. Spéc., (flore). (Celtis Mildbraedii Engl.). Grand arbre de la fam. des Ulmacées. Roberty, 1954 : 30. Aubreville, 1959 : 42.

SYN.: bé (attié), nangboué (ébrié), pa (yakouba), péri (gouro), po (ouobé).

 

ba, n.m. V. BEI*. Assez rare, argot des jeunes, oral. Copain, pote. Seydou, c'est mon ba depuis*! (Etudiant, Abidjan, 1983).

 

baba, n.m. Fréq., (du mandenkan "père"), surtout nord, connoté respect. Père. "Mais je suis là, moi, Baba". Karfa regarda son fils. A. Koné, 1976 : 42. J'espère un jour t'être utile, baba !  Koné, 1980 : 19. La différence est que "baba" signifie père ,disons que c'est le nom affectif que les enfants de chez nous donnent à leur père et "baba" est synonyme de papa. Et moi, je ne suis pas ton père ! M. Bandaman, 1993 : 69. Baba-é y a sida-é / mama-o y a sida-o [.] sida dangereuse maladie des gazoils*/. (Chanson "Sida" Groupe les pros du Far, corpus T., 1994).

 

babouin, n.m. V. CYNO*. Spéc., (faune), manuels. Variété de cynocéphale de grande taille, à la tête rappelant celle d'un chien. Deux espèces locales (Papio papio Destmarest) ou babouin commun et (Papio doguera Pucheran et Schimper) ou babouin doguera. Les babouins sont des animaux de moeurs combatives, d'un caractère brutal et d'un apprivoisement difficile. Dekeyser, 1955 : 15. Des troupeaux de cobes* et des singes, surtout des babouins viennent y boire. Mülhenberg /Steinhauer, s.d. : 38. Les cynocéphales (babouins) se déplacent à terre en troupe. Oberlé, 1983 : 22. Haltenorth /Diller, 1985 : 252. L'une [ : des espèces] le babouin doguera, est dominante [: dans le parc de la Comoé]. Bousquet, 1992 : 155.

SYN.: babouin de Guinée, cyno*, cynocéphale*.

 

baca, n.m. V. BAKA*, BAKADJI*.

 

bacadji, n.m. V. BAKA*, BAKADJI*.

 

bâchée, n.f. Usuel. oral, écrit, tous milieux. Véhicule de transport dont la partie arrière peut être recouverte d'une bâche. [.] ils sont donc montés dans la bâchée et m'ont suivi au commissariat [.]. FM., 18.12.1979. En cas d'évacuation sanitaire, nous n'avons qu'une vieille bâchée. (Rapport administratif, Toulepleu, 1982). Des camions déchargeant du bois pour le marché de planches, des bâchées trônant au milieu de la chaussée [.], c'est l'image d'une belle pagaille! FM., 03.06.1983. Le dimanche, l'un d'eux nous prenait dans sa bâchée et on allait à la messe à Koudougou. Deniel, 1991 : 105. Traversée de la ville en taxi pour prendre à l'autre bout le véhicule de l'étape suivante. une bâchée cette fois, de marque japonaise. Krol, 1994 : 107. La bâchée apparemment était vide. Ivoir'Soir, 03.11.1997. Il est embarqué manu militari dans une bâchée garée tout près [.]. Ivoir'Soir, 11.02.1998.

ENCYCL.: généralement, Peugeot 404 ou 504.

COMP.: taxi-bâché.

 

bachégué, [baGege], n.m. Spéc., (musique). Musique de chant et de danse africaine contemporaine, d'origine congolaise. Depuis samedi dernier, on sait que Maï la bombe est amoureuse [.]. Sans doute est-ce pour cela qu'elle chante le bachégué dans sa première oeuvre musicale sortie samedi dernier [.]. Ivoir'Soir, 02/03/04.05.1997. Le public crie: "Le bachégué ivoirien ferait pâlir de jalousie n'importe qui d'Afrique centrale". Ivoir'Soir, 16.06.1997. Il fallait le voir vibrer [.] aux sons de cette musique du terroir si riche et si belle à entendre, à danser. Même sur le pas du bachégué. Ivoir'Soir, 08.09.1997.

 

backs, [baks], n.m. Argot des jeunes, oral. Cigarette de chanvre indien. On dit qu'il fume des backs et qu'il en vend. (Etudiant, Abidjan, 1984).

 

bacosse, n.m. Assez fréq., (altération d'"abacost" utilisé au Zaïre, lui-même altération de "à bas le costume [européen]"), oral, écrit, tous milieux. Vêtement masculin, sorte de veston à manches courtes, en tissu léger, non doublé. N'Deye créations : pantalons, vestes, ensembles-broderie*, boubous*, bacosses, blouses de travail. ID., n° 944, 27. Pour aller au service*, il vaut mieux porter un bacosse ou une chemise-pagne*. (Secrétaire, Abidjan, 1984).

ENCYCL.: il se porte sans chemise ni cravate.

SYN.: abacost*, chemise-veste.

 

badame, n.f. Vx, (du hindi), rare. Fruit du Terminalia catappa Linn. (V. BADAMIER*). Grosse amande à graine comestible. Ces sortes d'amandes prisées des enfants et que certains appellent badames. (Prof., Abidjan, 1976).

DER.: badamier*.

SYN.: amande*, amande* de Cayenne, amande* de Gambie, kokoman*.

 

badamier, bandamier, n.m. Spéc., (flore), (hybride hindi /frcs), oral, écrit, lettrés.

1- (Terminalia catappa Linn.). Bel arbre ornemental à amandes comestibles, introduit. Roberty, 1954 : 254. Quelques autres essences fruitières cultivées ont pénétré en Côte-d'Ivoire, souvent par le biais de l'ornementation urbaine, comme le badamier aux amandes très recherchées. Atlas C1, c1 B, 1979. Les colatiers*, les caïlcédrats*, les badamiers, tous les acacias*, non seulement donnent à Abidjan et à ses rues, les plus belles parures, mais encore se retrouvent dans toutes les villes. Rémy, 1996 : 14. De somptueux jardins [.] étaient plantés [.] de bougainvillées*, hibiscus [.] et de badamiers. Rémy, 1996 : 122.

COMP.: badamier du Sénégal.

SYN.: amandier*, amandier* de Cayenne, amandier* de Gambie, amandier* du Sénégal, bandamier*, kokomantier*.

2- badamier du Sénégal, n.m. Spéc. , (flore). (Terminalia macroptera Guill. et Perr.). Petit arbuste des savanes utilisé en pharmacopée locale. Aubreville, 1959, II : 125.

 

badèche, n.f. Spéc., (faune). (Mycteroperea rubra Bloch.). Poisson très recherché et typiquement ouest-africain, de la famille des Serranidae. La badèche se particularise par son corps allongé et comprimé latéralement, son museau pointu et prognathe. Seret /Opic, 1981 : 148.

ENCYCL.: elle peut atteindre 75 cm de long et peser 6 kgs.

 

badge, n.m. Argot estudiantin., (de l'anglais), mélior. Argent. Tu as du badge ! Achète cinq bâtons*! (Campus, Abidjan, 1981).

SYN.: balle*, caillasse*, ché*, djètè*, fac*, gainz*, gnon*, kpoh*, jeton*, ligbi*, makouta*, pia*, pierres*, ro*,wari*, zaïre*.

 

badi, [badi], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié).

1- (Nauclea diderrichiii [Pierre] Merrill. = Sarcocephalus Badi Aubr.). Arbre forestier de la famille des Rubiacées, exploité pour son bois réputé. Bois de cet arbre jaune citron fonçant à l'ocre orangé, (V. BOIS* D'OR). Roberty, 1954 : 111. Le badi est une essence de pleine lumière, à croissance très rapide au début. Aubreville, 1959, III : 266.

COMP.: badi des marais.

COM.: nom pilote de ce bois : bilinga, CTFT, 1989 : 386.

SYN.: bilinga (Gabon), bois* d'or, aféhaingré (ébrié), bédo (abé), bohia (agni), dubénugreu (krou), guidéré (bété),

2- badi des marais, (Nauclea xanthoxylon [A.Chev.] Aubr.). Petit arbre de la famille des Rubiacées, poussant dans les terrains marécageux. Les fruits du badi des marais sont beaucoup plus gros. Aubreville, 1959, III : 265.

 

badian, badjan, [badjS] / [badFS], n.m. Usuel, (du mandenkan "long + cabri" par dérision. En effet, chez les Dioula*, on castre le bouc pour le rendre plus grand et plus gros. Le car ainsi désigné accepte plus de passagers et roule plus vite, de même qu'un bouc castré est supposé plus agile une fois débarrassé de ses encombrants attributs génitaux !) oral, écrit, tous milieux, plaisant. Véhicule  de transport en commun peu confortable, d'environ 22 places. Ce sont les ponts de la mort [.], les badjans qui descendent dans ce trou ne se comptent plus. FM., 01.04.1982. Il est 17 heures passées quand un véhicule Renault, vulgairement appelé badian ou vingt-deux places*, aborde l'intersection juste en face du Palais du Justice. FM., 09.07.1982. Tu as pris un badian ? Eh ben ma pauvre ! (Convers., Bouaké, 1983). A., 36 ans, chauffeur d'un car-badjan [.]. FM., 14.02.1983. Il faut faire l'aller et le retour en ... gros mouton blanc, c'est-à-dire en badjan, un mot dioula qu'il faut connaître quand on voyage en Côte-d'Ivoire. Krol, 1995 : 2. Monsieur le sous-préfet roule en ...badjan. Pour rendre visite à ses administrés, il se rend à la gare, paie son ticket et attend que le badjan fasse le plein de ses 22 places. Ivoir'Soir, 21.04.1998. Il y avait trois vieilles bicyclettes sur le toit du badjan [.]. Ivoir'Soir, 27/28/29.03.1998.

ENCYCL.: le badjan a les banquettes orientées dans le sens de la marche et se distingue ainsi du gbaka* qui a seulement deux banquettes qui se font face, orientées perpendiculairement par rapport à la cabine du conducteur. Badjan et gbaka sont tous deux souvent appelés "mille kilogs"*.

COMP.: car*-badjan.

SYN.: (part.) car* rapide, gbaka*, mille* kikos, rapide*, super* goëlette, vingt*-deux places.

 

badjan (1), badian, [badFS] / [badjS], n.m. Dispon., oral, fam., mésolecte, basilecte, fam. Grosse bouteille de bière de 66 cl. Assis devant plus d'une dizaine de grosses* ou de badjans (comme on désigne les grosses bouteilles de bière locale), ils ne se font pas prier. Ivoir'Soir, 15.09.1987.

SYN.: bock*, grosse*.

 

  badjan (2), n.m. V. BADIAN*. Nous attendons le prochain badjan [.] nom donné aux minibus de dix sept places assurant les liaisons ville-campagnes. Krol, 1994 : 97.

 

badjô, [badFC], n.m. Argot estudiantin récent, oral, péj. Tricherie à un examen. Fuite? Pétrole*? Mercenariat*? On en parle toujours. D'ailleurs, un nouveau terme vient d'être inventé: le badjô. Nouvel horizon, n°144. cité in Dagnac, 1996 : 138

 

badou, [badu], v.intr.inv. Fréq., argot nouchi, oral. Manger. Si tu as les pierres*, on va badou. (Bande G, nouchi, 1991). On va badou? J'ai faim ! (Lycéen, Abidjan, 1994).

COM.: verbe invariable.

 

bafitini, [bafitini], n.m. Assez fréq., (du mandenkan "petit papa"), oral surtout. nord, aire manden). Appellation affectueuse donnée par une grand'mère à son petit-fils. Mais même Chérie-Coco* devenait quelquefois interdite devant la gravité de certaines audaces de son 'Bafitini"... Konaté, 1987 : 39.

SYN.: petit* papa.

 

bafouin, [bafwR], n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). (Antiaris africana Engl.). Grand arbre de la famille des Moracées, exploité. Les écorces de bafouin servent à faire des pagnes destinés aux cérémonies funéraires. Bouquet /Debray, 1974 : 123.

 

bagadais, n.m. Spéc., (faune). Terme générique désignant des oiseaux de la fam. des Laniidae : (Prionops plumata Shaw) ou bagadais casqué, à bec fort crochu, blanc et noir ; (Prionops [Sigmodus] caniceps Bonaparte) ou bagadais à bec rouge, au beau plumage gris, noir, blanc et jaune. Citons parmi les oiseaux les plus communs et les plus remarquables, la pintade* commune, le bagadais casqué, le rollier* à ventre bleu, le petit calao* à bec noir. Marché-Marchad, 1969 : 75. Bagadais casqué signalé (Comoé), bagadais à bec rouge signalé (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 155-170.

 

bagage, n.m. Fréq., oral surtout.

1- basilecte. (Avec valeur collective). Ensemble d'objets que l'on emporte avec soi en déplacement mais aussi pour aller de chez soi au lieu de travail. La pluie a gâté* tout mon bagage et le maître m'a puni parce que mon cahier était taché. (Copie 5e, Bouaké, 1979). Il a fait l'accident* et il a perdu tout son bagage. (Boy, Abidjan, 1977).

2- Plaisant, euphémisme. Parties sexuelles d'un homme ou d'une femme. Pour une femme, également seins et fesses. Dis donc, elle a un de ces bagages la go* (Etudiant, Abidjan, 1982).

SYN.: affaires*, botché*, mémé*, matos*, pont*-arrière (part.).

 

bagas, bagasse, [bagas], n.m. Assez fréq., (altération phon. de "bagages"), basilecte. Portefaix, porteur (gare ou marchés). Madame, tu veux bagas pour porter ton panier ? (Marché Abidjan, 1981). Je fais* bagas à la gare routière pour manger. (Jeune, Abidjan, 1981.)

SYN.: bagas*, baragnini*, donita*, cacaba*(part.), dawa*(part.), fougari*(part.), kaya*-kaya, gawa*(part.), ouyo*-ouyo.

 

bagba, [bagba], n.m. Spéc., (flore). (Dichapetalum guineensee [D.C.] Keay). Petit arbre de la fam. des Chailletiacées. Aubreville, 1959, II : 10.

SYN.: soumolié (baoulé), gouahiélu (yakouba).

 

bagnard, n.m. Argot du milieu, nouchi, fam., oral, péj. Taulard, personne emprisonnée depuis un certain temps. Y a un bagnard qui a béou* hier ! (: il y a un taulard qui a fait la belle, hier, Jeune, Abidjan, 1981).

SYN.: (part.) agrégé*, gawa*.

 

bagne, n.f. Argot estudiantin, mélior. Bagnole, voiture de luxe. La merco*, ça c'est de la bagne, trop même*. (Etudiant, Campus, 1981).

 

bagnon, banion, [banjT] / [baQT],n.m. Argot zouglou, (du bété, "beau garçon"), oral, fam. Beau type, joli garçon. Bagnon / pitié pour les soeurs*! (Chanson "Décapsulair". Groupe Les copines, corpus T., 1994). Je n'aime pas trop les bagnon* avec les tassaba* comme ça. Ivoir'Soir, 27.05.1998.

 

bagou, (avoir le ---- ), loc.verb. Argot estudiantin, oral, fam. Avoir de l'argent sur soi. J'ai le bagou, je t'amène* au film*. (Etudiant, Abidjan, 1989).

SYN.: avoir l'argent*, les balles*, le gnon*, le kpoh*, le ro*.

 

bahé, [bae], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). Fagara macrophymma [Oliv.] Engl.). Petit arbre de la famille des Rutacées. Roberty, 1954 : 155. Le bahé est très abondant dans toutes les brousses* secondaires où son long fût grêle hérissé de fortes épines [.] et son panache court de longues feuilles [.] le font facilement reconnaître. Aubreville, 1959, II : 107.

 

bahia, [baja], n.m. Spéc., (flore), (de l'agni ). (Hallea ciliata Aubr. et Pellegr. ex mitrogyna ciliata). Grand arbre forestier de la famille des Rubiacées, exploité. Bois tendre, gris rosé et léger de cet arbre souvent utilisé en menuiserie. Le bahia est un arbre très fréquent dans la zone forestière. Kerharo /Bouquet, 1950 : 58. Ces derniers Mitragyna sont de grands arbres au fût droit, élevé [.]. Ils fournissent le bois appelé bahia dans le commerce des bois de la côte d'Afrique. Aubreville, 1959, III : 258.

COM.: abura est le nom pilote de ce bois même si bahia est le nom commercial le plus usité. CTFT, 1989 : 380.

SYN.: tilleul* d'Afrique (signalé comme impropre par Aubreville, 1959, III : 260.), agofa (ébrié), propro (gouro), sonso (attié), sozo, (abé).

 

bahuteur, n.m. Argot des jeunes, (dérivé de "bahut" : lycée), oral, péj. Jeune homme qui choisit ses petites amies particulièrement parmi les lycéennes. Kouadio est un bahuteur. Il n'aime que les bettys* . (Campuslexique, 1981, 6).

 

baigner, (se ----- ), v. pron. Fréq., sauf univers., oral, écrit, tous milieux. Aussi bien 'prendre un bain' que 'se doucher' ou 'se laver entièrement (avec un peu d'eau). Mon domestique les renvoie en leur disant que je vais me baigner. Binger 1884, II : 205. Madame, tu peux te baigner. J'ai porté un seau d'eau. (Boy, 1976, Daoukro). Elle est tombée dans la douchière* pendant qu'elle se baignait. (Couturière, Korhogo, 1987).

DER.: baignoire*.

 

baignoire, n.f. Fréq. oral, écrit, tous milieux.

1- Lieu où l'on fait ses ablutions (V. DOUCHIERE*). Il sortait de la baignoire, enclos de tôles où se trouvait la douche. Du Prey, 1979 : 30. Au village, on se douche à la calebasse* dans la baignoire. (Informateur, Niellé, 1976).

ENCYCL.: dans un village, la baignoire est une construction extérieure à l'habitation principale. On s'y lave avec une cuvette. L'endroit peut aussi servir d'urinoir.

SYN.: douchière*.

2- Vieilli. Grande cuvette dans laquelle on fait la lessive. Le fannico* lave le linge dans la baignoire qu'il remplit à la lagune. (Informateur, 1977, Abidjan.)

ENCYCL.: c'est parfois une baignoire de bébé en matière plastique.

 

bailler, v.tr. Dispon., (administration), oral, écrit, mésolecte, lettrés, mélior.

1- Pour un propriétaire, louer (un appartement, une villa, etc. ) à l'administration qui y logera un fonctionnaire. Elle eut de la peine à choisir entre les cinq villas [.] et quand elle eut choisi, les quatre autres propriétés furent baillées à son nom. Bandaman, 1986 : 83. Ce qui lui rapporte beaucoup, ce sont les deux villas qu'il baille. (Enseignant, Sassandra, 1992). Il nous est signalé que les militaires, pour pouvoir honorer leurs logements baillés, seraient obligés de graisser la patte à ces indélicates personnes. L'oeil du peuple, 08.03.1995.

2- baillé (être ----), (plus rare). Pour un fonctionnaire, occuper un logement dont le loyer est pris partiellement ou totalement en charge par l'Etat. Ce logement appartient à un particulier qui le loue à l'administration pour que celle-ci y loge un membre du personnel qui, statutairement, a droit à un logement de fonction. La plupart des professeurs ne sont pas baillés. FM., 12.10.1982.

 

bailleur de fond, n.m. Assez fréq., argot urbain, oral, fam., iron. V. GROTTO*. Homme qui entretient une jeune femme à grands frais. Les gros bonnets ou grottos* sont des entreprises florissantes qui vont toujours au devant des clients potentiels (jeunes filles) proposer un contrat de bail (argent, voiture, voyage, prise en charge des frais de scolarité...) moyennant des rapports sexuels [.]. D'où leur nom de bailleur de fonds. Caummaueth, 1988 : 101. Façon* elle est élégante, elle a trouvé bailleur de fond. (Etudiante, 1990, Abidjan).

SYN.: banquier*, fournisseur*, grotto*, papa*, patron*, tonton*.

 

baimbrou, [bRbru], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Diospyros xanthochlamys Gürke). Petit arbre de la fam. des Ebenacées. Aubreville, 1959, III : 159.

SYN.: bodroui (bété).

 baisement, n.m. Dispon., argot urbain, oral, vulg., plaisant chez les lettrés. Baise, action de faire l'amour. Elle a gagné concours de baisement. ID., 21.05.1972. Y en a  qui préfèrent baisement à la sieste, mais ils sont climatisés*! (Etudiant, Abidjan, 1981). Là-bas, il a vu des films où c'est baisement du début à la fin !! (Menuisier, Bouaké, 1991).

 

baisingdrome, n.m. Dispon., argot urbain, oral, péj, fam. Lieu réservé aux ébats amoureux, garçonnière, "baisodrome". Les hommes qui ont un peu l'argent dans Abidjan là*, ils ont leur baisingdrome loué au mois. (Secrétaire, Abidjan, 1987). La go*, j'ai mais pas le baisingdrome ! (Etudiant, Abidjan, 1992).

 

baisser les pieds, loc.verb. Dispon., (sport), oral surtout, mésolecte. Baisser les bras, s'avouer vaincu. Devant ce nouveau coup de sort, l'ASC-Bouaké n'a pas baissé les pieds. (Radio, 10.03.1989, 20h30). Même quand mon père est mort et que j'ai  quitté les bancs*, je n'ai jamais baissé les pieds ! (Employé de banque, Bouaké, 1989).

 

baka (1), n.m. V. GBAKA*. En revanche un baka part tous les jours de Divo. Rémy, 1996 : 121.

 

baka (2), baca, bakadji, bacadji, [baka] / [bakadFi], n.m. Fréq., (alimentation), (du mandenkan "bouillie de riz + eau"), oral, écrit, tous milieux. Plat constitué d'une bouillie de riz, ou même de maïs, qui sert généralement de petit déjeuner. Les maquis* fleurissent : on fabrique du dégué*, du baka, du gnammankoudji* que l'on vend dans les chantiers, les gares, les cours d'école. FM., 03.04.1984. Le bacadji est trop* chaud. Patiente*-toi. (Etudiant, Abidjan, 1990)..

 

bakadji, n.m., V. BAKA (2)*. Il sera servi chaque jour un plat de bakadji. Amon d'Aby, 1973 : 34.

 

bakara, [bakara], n.f. Dispon., (tradition), (de l'agni). Statuette de bois sculpté représentant une sorte de poupée à tête aplatie. V. POUPEE* ASHANTI. Visitez donc le musée qui abrite [.] des bakara, statuettes de fécondité portées sur le dos par les femmes stériles. Bussang /Leblanc, 1990 : 151.

ENCYCL.: les femmes stériles portent cette statuette attachée sur leur dos comme elles porteraient un bébé, dans l'espoir d'obtenir ainsi la fécondité.

COM.: prend rarement le -s marquant le pluriel.

 

Bako, [bako], n.m. Fréq. (du mandenkan "pays du nord"), argot, oral, fam. Appellation donnée à la France. Il avait l'avantage de venir de Bako, de l'autre côté de l'océan. FM., 07.10.1982. "Vous êtes partis clandestinement ?" - "Comme on dit, je suis passé par le nord : le Mali, le Sénégal, la Mauritanie, etc." - "Le Bako..." - "Exactement. En Espagne, j'ai un peu travaillé [.] et je suis parti* en France". FM. 02.22.1992. Prétendants déçus pour le départ à "Bako", calmez-vous donc! Ivoir'Soir, 22/23/24.08.1997. Malheureusement la France ne veut pas d'eux. Et pourtant les Anjouanais croient dur comme fer que leur salut viendra du Bako. Ivoir'Soir, 22/23/24.08.1997.

SYN.: Bringué* (nouchi).

 

bakro, [bakro], v.invariable. Fréq., nouchi., (du mandenkan "foyer + dormir"), oral, fam. Dormir, "pioncer". Après le bizgo*, je vais bakro. (: Après le business, je vais pioncer., Corpus nouchi G., 1987).

COMP.: bakroman*.

 

bakroman, pluriel : bakromen, [bakroman], n.m. Argot abidjanais, oral, (hybride mandenkan  : "wa" : foyer, "kro" : dormir + anglais "man" : homme). Enfant de la rue, SDF, personne qui vit dans la rue. Ploog, 1999 : 943.

DER.: bakroser*.

SYN.: enfant de la montagne (rare).

 

bakrose, [bakroze], v.intr. Argot nouchi, oral, (hybride mandenkan / français), péj. Vivre comme un enfant des rues, être sans domicile fixe, traîner dans la rue. "Mais enfin, ces gosses dont vous vous occupez, d'où viennent ils ?"-"De la rue. Ils ont quitté leur parents, leur quartier, leur village, pour bakroser au Plateau*." (Assistante sociale, Abidjan, 1998).

 

bal-maison, n.m. Vx., oral, écrit. Soirée dansante organisée chez des particuliers, surprise-partie. Amangoua avait donné l'ordre qu'on organise un bal-maison. Anoma Kanié, 1978 : 26.

 

bala, n.m. V. BALAFON*.

 

balafon, balafong, balaphon, n.m. ou f. Usuel., (du mandenkan: "xylophone + jouer"), oral, écrit, tous milieux.

1- Instrument de musique à percussion qui ressemble à un xylophone. Après le service*, nous irons au village, écouter la balafon. Du Prey, 1979 : 105. C'est l'homme cossu des villes qui n'a plus remis les pieds au village depuis vingt ans et pour qui le tam-tam* et le balafon sont de la musique pour campagnards. A. Koné, 1980 : 65. C'est donc dans cette ambiance de gaieté faite de battements de mains*, de tam-tams et de balafons. FM., 25.01.1982. Le Nord pourrait être considéré comme le pays des xylophones, souvent improprement appelés balafons par déformation d'une expression bambara qui signifie "jouer du xylophone". Oberlé, 1983 : 94. Les tam-tams* et les balafons jouèrent. Kourouma, 1990 : 68. On pouvait entendre les gouttes frapper le toit comme un balafon singulier. V. Tadjo, 1992 : 32.

ENCYCL.: des calebasses évidées servent de caisse de résonance.

COM.: la norme locale semble s'être fixée sur la graphie "balafon" et le genre masculin. La graphie"balaphon" est rare.

DER.: balafoniste*.

SYN.: bala, xylophone manding.

2- n.m ou f. Vx. V. BALAFONISTE*. Joueur de balafon. Ecoute le balafon. C'est le meilleur joueur du pays. (Retraité, Odienné, 1979).

3- n.m. ou f. Nord surtout. Danse au son du balafon. Contournons les danses : yagba*, balafon, n'goumé*. Kourouma, 1970 : 149.

 

balafong, n.m. V. BALAFON*. On ne peut pas se marier dans ce pays sans s'amuser. Il faut le balafong, la kora*. Koné, 1976 : 85.

 

balafoniste, balaphoniste, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Joueur de balafon. Mory Kanté est un des plus célèbres balafonistes de l'Afrique de l'Ouest. FM., 16.02.1977. Je le connais : c'est le balafoniste qui joue pour Aicha Koné. (Conversation, Abidjan, 1987). La tête enrubannée*, drapé dans un grand boubou* amidonné, suivi par une foule de griots*, de tam-tamistes* et de balafonistes, il sortait de son palais. Kourouma, 1990 : 242. Tamtameurs* et balafonnistes frappent avec fureur. Kourouma, 1998 : 120.

COM.: la graphie "balaphoniste" est très rare.

SYN.: balafon-2*.

 

balafre, n.f. Vieilli, oral, écrit, tous milieux sauf universitaires. Scarification tribale. Ces scarifications sur le visage ou la poitrine, très fréquentes autrefois, permettaient d'identifier l'appartenance d'un individu à une ethnie, un clan ou une caste. Les  anciens Sénoufo [.] portaient trois balafres horizontales ou en éventail sur chaque joue. Du Prey, 1962 : 86. "Et puis, ceux qui ont connu ta grand-mère affirment qu'elle portait des balafres."- "Ne parlons plus d'Akissi, elle est partie, esclave ou libre." Coffi Gadeau, 1965 : 53. Des oreilles de chauve-souris, un nez épaté, des balafres descendant jusqu'au cou : Moussa Ouedraogo. Kourouma, 1970 : 49. Les balafres qui partaient dans tous les sens sur son visage dénonçaient son origine étrangère. Oussou-Essui, 1979 : 11. Je me souviens d'hier [.] / De mes balafres de domestique/ De mes marques de captif*. FM., 18.10.1983. Le deuxième bandit, taillé en armoire à glace, portant des balafres sur le front. FM., 14.09.1990. Le grand-frère* est reconnaissable à sa balafre au niveau du vomer, à son regard ardent, à son bonnet anango*[.]. Tierno Monenembo, 1993 : 62. L'un de mes agresseurs portait deux profondes balafres au visage. Ivoir'Soir, 05.03.1998. Il y a là, par la multitude des langues parlées, des balafres aux visages et des accents souvent reconnaissables, toute l'Afrique. Adé Adiaffi, 2000 : 67.

DER.: balafré*.

SYN.: cicatrice* tribale, marque*, tatouage* tribal.

 

balafré, n.m., adj. Vx., oral, écrit, péj.

1- n.m. Appellation donnée, autrefois, à certaines populations qui portaient des scarifications ethniques et étaient considérées comme peu évoluées par les ethnies islamisées. Mon grand-père était un balafré, un Cafre*, un fils de captif*, comme on disait alors à Kong. (Informateur, Korhogo, 1984). Ils [: les collecteurs et les ex-recruteurs du RDA] furent mal accueillis, même trois fois lapidés, alors qu'on croyait que tout le pays était soumis et résigné après les Balafrés. Kourouma, 1990, 266.

SYN.: cafre* (part.), captif* (part.).

2- adj. Porteur de scarifications ethniques. Les tirailleurs originaires du Nord étaient des géants balafrés des cheveux aux fesses, plus cruels que nos gardes. Kourouma, 1990 : 261.

 

balai, n.m. Usuel en milieu trad., oral, écrit, tous milieux. Touffe de fibres végétales liées par un fil de fer ou une liane et non montée sur un manche. Elle sert localement de balai. Courbées vers le sol, le balai en main*, les femmes nettoyaient la place. (Copie 3e, Bouaké, 1980). Madame, j'ai besoin d'un balai, pas du balai comme ici mais d'un balai comme en France. (Planton, Bouaké, 1990).

 

balai doux, n.m. Spéc., (flore). (Scoparia dulcis Linn.). Plante de la famille des Scrophulacées, utilisée dans la pharmacopée locale. Roberty, 1954 : 126. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 278.

SYN.: timi timin nou (mandenkan)

 

balancer, v.tr. Assez fréq., oral, mésolecte, basilecte. Peser à l'aide d'une balance. Balance-moi ça en vitesse sur la balance là, l'autre est gâtée. (Commerçant, Daloa, 1980). Les collecteurs balançaient avec de faux poids pour tromper les paysans. (Radio, 12.4.1983, 21h10).

 

balanceur, n.m. Dispon., argot urbain, péj. Aide-chauffeur de gbaka*. Il demeure à bord du car pendant le déplacement et encaisse le prix du transport. Profession apprenti-gbaka*. Fonction "balanceur". Je ne savais pas que l'expression apprenti*-gbaka avait deux significations. Je ne l'ai su que lorsque j'ai demandé à exercer comme apprenti*-gbaka pour une journée. M.D, le chauffeur du car pris en location, a demandé ce que je voulais exactement."Tu veux être balanceur ou coxer*? Balanceur, c'est rester dans le gbaka avec moi et encaisser. Coxer*, c'est rester à la gare pour charger le véhicule." Ivoir'Soir, 26.05.1998. Le 'balanceur a, lui, une vie professionnelle plus instable. A tout moment, son chauffeur peut le lâcher. "Toutes les gares routières sont bourrées de balanceurs." Les chauffeurs ont donc l'embarras du choix. Ivoir'Soir, 27.05.1998. Mais les balanceurs ont que des foutaises !! Il t'a giflé avec les jetons* au lieu de les donner... (BD), Ibid.

SYN.: apprenti*-gbaka (part.).

 

balanzan, [balSzS] n.m. Spéc., (flore), (du mandenkan), nord. (Acacia albida Del). Arbre moyen de la fam. des Légumineuses Mimosacées, des régions sèches, seule espèce feuillue en saison sèche et fournissant ombrage ainsi que complément fourrager (gousses, feuilles). Bois de cet arbre, jaune clair, tendre et assez facile à travailler.  CTFT, 1989 : 355.

SYN.: cad, faidherbier, gao (rares).

 

balaphon, n.m. V. BALAFON*.

 

balaphoniste, n.m. V. BALAFONISTE*.

 

balbuzard pêcheur, n.m. Spéc., (faune). (Pandion haliaetus Linn.). Rapace diurne migrateur, commun, qui constitue à lui seul la famille des Pandionés. Le balbuzard pêcheur plonge dans l'eau d'assez haut et s'y enfonce presque complètement. Champroux /Ducret, 1979 : 26.

 

balié, [balje], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Newbouldia laevis Seem.). Petit arbre de la fam. des Bignoniacées, très répandu en savanes mais aussi en zone côtière, pour constituer des palissades. A la floraison, il porte de grands épis dressés de belles fleurs roses ou mauves. Utilisations thérapeutiques de l'écorce et des racines. Aubreville, 1959, III : 244.

SYN.: bama (ébrié), kinkin (mandenkan).

 

baliste, n.m. ou f. Spéc.(faune). Poisson de mer à corps plat, de forme ovale, recouvert d'une épaisse carapace formée de plaques en losanges, (fam. des Balistidae). Deux espèces sont très communes.

1- baliste-cabri, (Balistes carolinensis Gmelin = B. capriscus Gmelin). Lorsqu'elle est pêchée et qu'elle se défend, la baliste-cabri peut mordre cruellement. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 85. Bien que comestible et abondant dans les prises des chalutiers, le baliste-cabri est habituellement rejeté par les pêcheurs. Seret /Opic, 1981 : 374.

SYN.: poisson*-caoutchouc*, poisson* cran d'arrêt.

2- baliste ponctué, (Balistes punctatus Gmelin = B. forcipatus). Espèce plus petite que la précédente, portant des taches brunes arrondies. Non consommée. Le baliste ponctué a un corps plus losangique que celui du baliste-cabri. Seret /Opic, 1981 : 374.

 

balle perdue, n.f. Argot urbain, oral, écrit, péj. Enfant né hors mariage. Il a six enfants de ses épouses plus quelques balles perdues par ci par là!  (Enseignante, Abidjan, 1982). Fille-mère c'est pareil. L'enfant sans père, c'est comme une balle perdue. Dans beaucoup de milieux, la fille est foutue. Krol, 1994 : 61.

 

ballé, (être ---- ), loc.verb. Argot estudiantin., (du frcs "balles": "fric"), oral  Etre riche, avoir de l'argent à dépenser. Je suis ballé, on va au film*. (Campus, 1982).

DER.: déballer*.

SYN.: avoir les balles*.

ANTON.: être moisi*.

 

balles, (avoir les ---- ), loc.verb. Argot univer., oral. Pour un étudiant, avoir touché sa bourse, par ext. avoir de l'argent sur soi, prêt à être dépensé le cas échéant. "Mon chéri, j'ai pas les balles" - " Ne t'en fais pas, je te fais un chèque." (Campus lexique, 1980 : 8).

SYN.: avoir l'argent*, le bagou*, le gnon*, le kpoh*, le ro*, être ballé*.

ANTON.: être moisi*.

 

bambou, n.m. Spéc., (flore), mais fréq., oral, écrit, lettrés.

1- V. BAMBOU DE CHINE. Appellation donnée au long pétiole de la palme du Raphia Hookeri Mann et Wendl, ou du R. gigantea A. Chev., utilisé pour la confection de palissades, de meubles, de corbeilles. Le palmier*-raphia souvent appelé - à tort - par les artisans, bambou. Etienne-Nugue, 1974 : 75. Elle revient doucement, frôlant les bambous de la palissade. Anoma Kanié, 1978 : 112. Cette exposition [.] sera constituée des réalisations suivantes : nattes en bambou, tam-tams*. FM., 09.11.1982. Si vous ne voulez pas végéter dans des huttes de bambou, concentrez vos efforts en faisant pousser du bon cacao* et du bon café*. (Allocution, Foire de Dimbroko, mars 1953, in Y-A Faure, 1982 : 23).

ENCYCL.: le véritable bambou est le B. vulgaris Linn.

DER.: bambousaie*, bambouseraie*.

SYN.: bambou-raphia.

ANTON.: bambou de Chine.

2- bambou de Chine, (dans le nord, Bambusa abyssinica A. Rich. = Oxythenanthera abyssinica Munro. Dans le sud, Bambusa vulgaris Linn.). Graminées géantes de la famille des Poacées. C'est le préau, soutenu par de gros bambous de Chine. Anoma Kanié, 1978 : 54. Parvenu à la hauteur d'un bosquet de bambous de Chine, il vit un gros chien noir lui barrer la route. FM., 30.11.1982. Partout, également, des nasses et des bambous de Chine, ainsi que les appellent les pêcheurs, pour prendre les mâchoirons*. Gaudio /Roekeghem, 1984, 93. Et pourtant le colonisateur a délimité cette frontière et cela a été matérialisé par une haie de bambous de Chine plantée avant les Indépendances [.]. Détective, 06.03.1995. Une fois rentré au village, le père demande à son fils B.Z. de planter un bambou de Chine dans la cour familiale. Ivoir'Soir, 08.07.1997. C'est un espace soigneusement nettoyé et entouré de bambous de Chine. Ivoir'Soir, 03.06.1998.

ENCYCL.: cette appellation permet de distinguer, pour l'artisanat, le véritable bambou de ce que l'on appelle localement bambou.

DER.: bambousaie*, bambouseraie*.

SYN.: bambou, bambou-raphia.

ANT.: bambou-raphia.

3- bambou-raphia, V. BAMBOU. Pétiole de la feuille du palmier-raphia*, par opposition au bambou véritable, localement appelé bambou de Chine. Des tables que l'on fabrique avec des nervures de bambou-raphia. Davesne, 1954 : 58.

SYN.: bambou.

ANTON.: bambou de Chine.

 

bambousaie, n.f. V. BAMBOUSERAIE*. Il y a environ 1,1 million d'hectares de bambousaies en Afrique Tropicale. CTFT, 1989 : 2.

 

bambouseraie, bambousaie, n.f. Spéc., (flore), mais assez fréq., oral, écrit, lettrés. Plantation de bambous véritables, destinés à une utilisation artisanale. Si l'on dispose suffisamment de bambouseraies de la variété vulgaris à l'ivoirienne*, dans la région sud, pour préparer la perche*[.]. FM., 09.01.1980. Bambouseraies (titre) CFDT, 1989 : 2.

COM.: l'hésitation est fréquente entre les deux termes avec une préférence pour "bambouseraie".

 

bamougou, [bamugu], n.m. Spéc., (flore), (du mandenkan), oral surtout.  V. OSEILLE* DE GUINEE. Calices des fleurs de l'hibiscus sabdariffa Linn., consommées dans les sauces*. Le bamougou, ça donne un bon goût. (Informatrice, Odienné, 1984.)

 

ban, [bS], n.m. Vx. (du  mandenkan), oral, écrit. V. PALMIER*- BAN. (Raphia hookeri Mann. et Wendl. = R. gigantea A. Chev. = R. sudanica A. Chev.). Palmier arborescent exploité. Le fruit du ban ressemble par sa forme, ses dimensions et sa couleur à notre pomme de pin. Binger, 1892, I : 17.

 

bana-bana, bana bana, n.m. Fréq., (du mandenkan, "petit commerçant ambulant"), surtout oral, tous milieux, fam., souvent péj. Marchand ambulant (souvent d'origine étrangère) installé au coin des rues et proposant une gamme de marchandises variées. Ce sont ces marchands ambulants appelés communément bana-bana [.]. Les bana bana peuvent facilement provoquer des accidents parce qu'ils se ruent sur les voitures attendant aux feux rouges. FM., 12.06.1983. Il y a enfin les bana-bana ou vendeurs ambulants. Ils ont pour terrain de vente les grands carrefours, les environs du port d'Abidjan, les avenues commerciales et les devantures* de certains grands magasins. ID, 24.06.1979, cité in Caummaueth, 1988 : 141. Affaire* de mendiants, affaires de bana-banas, tout ça là ! ID, 14. 05.1989. Quant aux vendeurs ambulants (bana-bana)[.] il leur faudra débourser entre 10 et 30 000 f. Jeune Démocrate. 10.01.1993. Il leur a répondu qu'il n'avait pas affaire aux stations mais qu'il traite affaire avec les bana-bana qui vendent de l'essence de qualité. Ivoir'Soir, 30.03.1998.

COM.: pluriel en -s ou invariable. Trait d'union pas toujours présent.

DER.: banabanisme*.

SYN.: feu* rouge.

2- adj. Assez rare, oral surtout, péj. Se dit d'une personne qui vit d'un peu n'importe quoi, en faisant des petits métiers de la rue. En marchant dans les rues [: de Johannesbourg] vous finissez par rencontrer des Ivoiriens bana-bana. Ivoir'Soir, 11.06.1997.

 

banabanisme, n.m. Dispon., (hybride mandenkan "marchand ambulant" + français -isme), oral, tous milieux, fam., péj. Activité de marchand ambulant, pris souvent dans le sens péjoratif de vagabondage d'un individu qui se livre à divers petits métiers occasionnels, parfois malhonnêtes. Le banabanisme tend à se développer en milieu urbain avec la conjoncture*. (Conférence de sociologie, Abidjan, 1980).

 

banane, n f. Usuel, (du soussou [l. mandé de Guinée] par le portugais), oral, écrit, tous milieux. Valeur générique : fruit de toute espèce de bananier.

1- Plus souvent : banane à cuire* par opposition à banane douce*. Pour le biokosso*, il faut 4 ou 5 daurades* fraîches, 5 tomates, de la banane ou de l'igname* bouillies. FM., 26.04.1980. La femme lui demanda de l'accompagner couper de la banane. FM., 25.06.1980.

COM.: lorsque le terme a valeur générique, il est utilisé au sing. comme collectif.

DER.: bananeraie*, bananier*.

COMP.: banane conakry, banane à cuire, banane cochon, banane doigt, banane de mer, banane douce, banane figue, banane foutou, banane légume, banane plantain, banane pomme, banane poyo, banane rose.

SYN.: banane à cuire, banane-cochon, banane foutou*, banane légume*, banane plantain*, plantain*.

2- banane à cuire, V. BANANE PLANTAIN.

3- banane cochon, V. BANANE PLANTAIN. [.] le plantain* donnant les grosses et farineuses bananes-cochon que l'on mange cuites. Roberty, 1954 : 357.

4- banane conakry, V. BANANE DOUCE. Patron veut toujours bananes conakry pour le dessert. (Boy, Abidjan, 1991).

5- banane-doigt, V. BANANE DOUCE, (calque de langues kwa comme le baoulé "doigt de pied - prostituée"). Petite banane douce. La banane-doigt est une petite banane mince comme les orteils de la putain qui ne sont pas déformés par les longues marches et le travail des champs. Carteron, 1972 : 29.

SYN.: mignonnette*.

6- banane douce, générique s'appliquant à de nombreuses variétés de bananes sucrées, consommées comme dessert et différant par la couleur, la taille et la saveur. Il faut que l'enfant mange de la banane douce, de la mangue*, de la papaye* de l'ananas*. FM., 05.03.1975. L'Ivoirien consomme des fruits : avocats*, mangues*, goyaves* [.], bananes douces. Oberlé, 1983 : 68. Les Blancs viendront la semaine prochaine. Puisqu'ils aiment la banane douce, je leur en offrirai [.]. Ivoir'Soir, 08.07.1997. Il convient ici de mentionner le succès de petites bananes douces sur tous les autres fruits présentés. Ivoir'Soir, 25.02.1998. Si à minuit, les Espagnols avaient 12 bananes douces à avaler, ils allaient* remercier l'horloge. Ivoir'Soir, 02/03/04.01.19

SYN.: banane conakry, banane figue, banane fruit, banane pomme, banane poyo, banane rose, figue*, figue*-banane*, figue rose, pomme* de paradis.

7- banane-figue, figue-banane, V. ABACA*. Vx. Banane douce consommée comme dessert. Au XVIe siècle, ils [: les Portugais] introduisirent [ : sur la côte de l'Afrique de l'Ouest] la banane-figue à fruits sucrés. Busson, 1965 : 495. Le Musa sapientium, bananier cultivé donnant les bananes-figues que l'on mange crues [.] . Roberty, 1954 : 357.

ENCYCL.: selon Mauny,(1952) survivance de l'ancienne appellation "figue", "figue rose".

SYN.: abaca* (part.), figue*, figue*-banane, figue* rose.

8- banane légume, V. BANANE PLANTAIN. 156 cartons de bananes roses et de bananes légumes. FM., 19.02.1982.

9- banane-foutou, banane foutou, (du nom du plat traditionnel ivoirien que cette variété de banane sert à préparer). V. FOUTOU*. Banane à cuire. Le mélange d'oeufs, d'huile de palme* et de cendres de peaux de bananes-foutou constitue un contre-poison d'utilisation généralisée. Kerharo /Bouquet, 1950 a : 112. Des femmes d'un certain âge, écrasent de la banane-foutou dans les mortiers. Anoma Kanié, 1978 : 108.

COM.: graphies avec ou sans trait d'union. La marque du pluriel porte seulement sur banane.

10- banane fruit, V. BANANE DOUCE.

11- banane plantain, banane-plantain, banane-plantin, banane de grosse taille (30 cm de long, 5 cm de diamètre), peu sucrée et consommée cuite comme légume. [.] en lui montrant une banane huilée, banane plantin préparée spécialement [.]. Anoma Kanié, 1978 : 256. C'était du café noir et un peu de béléké (1) de banane plantin ou de manioc. Note : Béléké : banane plantain ou manioc bouilli. Koné, 1980 : 17. N'as-tu pas de bras pour porter toi-même ce petit panier contenant des graines* de palme, dix bananes plantain, une igname*, deux tubercules de manioc*, des aubergines*, des tomates, deux poissons, un kilogramme de viande avec os, du piment, du sel, une petite bouteille d'huile* rouge, deux oignons, un paquet d'attiéké*? J. Guenaman Colbert, 1985 : 35. Dans l'espace d'un an, de 1983 à 1984, la banane plantin , l'igname* et le manioc*, aliments de base, ont augmenté sur les marchés. A. Touré, 1985 : 203. Un investissement d'environ cent vingt millions de francs portant sur la culture de la banane plantain en contre-saison. FM., 07.05.1993. 4 bananes plantain : 100/200 FCFA. Marché d'Adjamé, L'oeil du peuple, 13.03.1995. La grappe de trois bananes plantains coûte aujourd'hui 100 francs CFA* contre 50 francs CFA* le lundi (jour de marché). Ivoir'Soir, 20.08.1997. Le boom de la banane plantain à Bonon. (légende sous photo). Ivoir'Soir, 16.02.1998.

12- banane pomme, V. BANANE DOUCE, (de l'ancien nom donné à la banane douce "pomme* de paradis"). Variété de banane douce, assez grosse mais courte et à goût acidulé. Madame ! tu veux bananes-pomme. C'est doux* . (Marché, Abidjan, 1984).

13- banane pôyo, banane pôyo, banane poyo, [bananpCjC], (hybride français/ agni-baoulé). Banane douce d'introduction récente (à Agboville en 1920), très appréciée. Il faut de la banane pôyo pour la maison. Anoma Kanié, 1978 : 72. Le paysan de l'Agnéby qui a un amour certain pour la culture de la banane pôyo doit être encouragé. FM., 26.12.1979. [.] il travaille successivement dans les plantations de banane pôyo de la région d'Agboville [.]. Bonnassieux, 1987 : 31. Les paysans cultivent également de l'igname*, de la banane plantain*, de la banane pôyo, du taro*. FM., 04.12.1990. 25 francs CFA* le tas de trois bananes poyo. Ivoir'Soir, 20.08.1997.

SYN.: poyô*.

14- banane rose, Variété de petite banane douce à chair très jaune et à peau teintée de rose à maturité. Au niveau des ventes sur stands, on a enregistré  [.]  156 cartons de bananes roses et de bananes légume. FM., 19.12.1982.

 

banane de mer, n.f. Spéc., (faune). (Albula vulpes Linn.). Poisson pélagique tropical côtier, seule espèce de famille des Albulidae. Aldrin /Noyer /Brégéat, 1972 : 16. La banane de mer est principalement un poisson de pêche sportive, plus connu sous le nom de bonefish*. Seret /Opic, 1981 : 84.

ENCYCL.: son nom lui vient de sa forme bananoïde.

SYN.: bonefish, guinée*.

 

bananeraie, n.f. Usuel, (flore, agriculture), oral, écrit, tous milieux. Grande plantation de bananiers, cultivés pour l'exportation. Les professionnels de la distribution de fruits ivoiriens sont allés à Nieky dans les bananeraies de la S.C.B. (2000 ha. de champs plantés). FM., 19.02.1982. Nous traversons une bananeraie : arbres alignés, canaux profonds pour le drainage [.] sacs de plastique bleu enveloppant chaque régime. Naipaul, 1984 : 147. Après Adzobé, la forêt a été rasée sur plusieurs kilomètres pour être remplacée par de grandes bananeraies. Alland, 1984 : 17. Au fur et à mesure de l'approche sur Agboville, les bananeraies se multiplient car ce département est le premier producteur de bananes de Côte-d'Ivoire. Rémy, 1996 : 94. Le tribunal correctionnel de Tabou a condamné T.A., 25 ans, de nationalité libérienne, à deux mois pour avoir volé M.S.T, propriétaire d'une bananeraie dans  le village de Blibouda, à 19 km de Tabou. Ivoir'Soir, 07/08.05.1997. Deux mois plus tard, les 19 et 20 novembre 1988, il organise dans une bananeraie de Dabou, à une centaine de kilomètres d'Abidjan, le congrès constitutif du Front populaire ivoirien., un parti officiellement clandestin. J.A L'Intelligent, 28/11-04/12 2000.

 

bananier, n.m..Usuel, (flore), oral, écrit, tous milieux

1- Terme générique désignant quatre espèces de Musacées (à nombreuses variétés). a) Musa nana Lour ou bananier de Chine = bananier des Canaries dont les fruits sucrés sont consommés comme dessert, (V. BANANE* DOUCE). b) Musa paradisiaca Linn. ou bananier du paradis dont les gros fruits peu sucrés sont consommés cuits (V. BANANE* PLANTAIN). c) Musa sapientum Linn. ou bananier figue = bananier des sages = figuier* du paradis = figuier* d'Adam, dont les fruits sont consommés crus ou cuits. (Busson 1965 : 496) d) Musa ornata Roxb. ou bananier d'ornement.

COMP.: bananier cochon, bananier de Chine, bananier des sages, bananier d'ornement, bananier du paradis, bananier figue, bananier nain, bananier nain des Canaries, bananier plantain, bananier poyo.

2- bananier-cochon, V. BANANIER PLANTAIN. La décoction du jeune tronc de bananier dit cochon [.]. Kerharo /Bouquet, 1950, a : 111.

3- bananier de Chine, V. BANANIER (1).

4- bananier figue, V. BANANIER (1).

5- bananier nain, V. BANANIER (1).

6- bananier plantain, bananier-plantain, bananier-plantin, plantain*, n.m. (Musa parasidiaca Linn.). Espèce de bananier qui donne de gros fruits peu sucrés, consommés cuits. Les Portugais [.]  lors de leur exploration de la côte ouest-africaine, y auraient trouvé des bananiers plantains. Busson, 1965 : 495. Le bananier plantain est un bananier de grande taille donnant des fruits consommés localement comme légumes. Deltre-Wurtz, 1982 : 26. Actuellement, un seul tubercule de manioc coûte 150 F, trois bananes plantain  200 F. Guenaman Colbert, 1985 : 21. Une action de ce type a été entreprise sur croisement musa acuminata-musa balbisiana dans le cadre de l'amélioration des bananiers-plantain. Saint-Pierre /Demarly, 1989, : 53. Tantie*, vous avez bien un peu de banane-plantin ? Tierno Monenembo, 1993 : 73.

ENCYCL.: l'introduction en Afrique est très ancienne. Cosmas Indicopleustes en aurait vu en Erythrée vers 525 av. Jésus-Christ, selon Mauny.

COM.: graphie instable : avec ou sans trait d'union, avec ou sans marque du pluriel sur le second élément, plantain/plantin.

SYN.: doun (attié), manda (baoulé), namassa (mandenkan).

7- bananier pôyo, bananier pôyo, V. BANANIER.

 

bananier (1), adj. Fréq. oral, écrit, lettrés. En rapport avec la culture et la commercialisation de la banane. En ce qui concerne la production bananière, notre pays est en concurrence avec d'autres producteurs africains, notammment le Cameroun. ( Radio, 16. 09.1982, 15 h 30.)

 

bananier (2), n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés. Cargo spécialement aménagé pour le transport et la conservation des bananes. Ce qu'il faut, pour bien connaître la côte, c'est essayer de voyager sur un bananier. (Enseignant, San Pedro, 1980.)

COMP.: quai* bananier.

 

banco, banko, n.m. Fréq., (du mandenkan "argile à bâtir"), oral, écrit, tous milieux.

1- Terre argileuse qui entre dans la confection d'un matériau de construction traditionnel. La galerie est une excavation à ciel ouvert dont les parois [.] fournissent le banco, une terre collante de couleur ocre. FM., 20.2.1984. Je fabriquais de briques en banco pour les vendre. Deniel, 1991 : 144.

2- Matériau de construction traditionnel obtenu en mélangeant argile, sable, gravillons sur une armature végétale. De nombreuses cases* rondes [.] reliées entre elles par une enceinte de banco, entouraient une grande cour. Koné, 1976 : 25. Maman nous a alors expliqué que c'était leur façon de faire les maisons. On les appelle les maisons en banco. A. Kouadio, 1983 : 10. Construite en banco, la soukala* a une seule porte d'accès, très étroite. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 244. Les mosquées sont presque toujours des constructions en banco de type soudanais. FM., 20.2.1984. [.] le père de Raphaël a construit une maison en banco [.] avec une toiture de papo* assez vaste et intelligemment conçue. Krol, 1994 : 167. Guélémou ! Mélange de cases* en banco et de maisons modernes faites de tôles ondulées. Ivoir'Soir, 24.12.1997. Imaginez quatre cases en banco disposées en carré qui entourent une cour assez exiguë. Ivoir'Soir, 02.12.1997.

ENCYCL.: le banco peut être recouvert d'une couche de ciment qui l'imperméabilise. Il peut aussi être façonné en briques.

 

bancs, n.m.pl. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Par métonymie : école au sens large (université comprise). Quand on est resté longtemps sur les bancs, cela ne vaut pas la peine de travailler dans l'exploitation familiale. Bonnassieux, 1977 : 185. S.T. a passé une bonne partie de sa vie sur les bancs, mais à l'école coranique*. FM., 20/21.12.1980. Mais j'avais un problème avec les Classiques, il faut aller sur les bancs pour apprendre [.]. Ivoir'soir, 18.12.1997.

LOC.: être sur les bancs, faire les bancs, quitter* les bancs.

2- bancs, (être sur les --- ), loc.verb. Etre scolarisé, aller à l'école. J'étais sur les bancs, au cours moyen 1, quand mon père est mort. (Lycéen, Bouaké, 1977). Certains ne me reconnaissent plus, alors qu'on a été sur les mêmes bancs et qu'il n'y a pas de sot métier. Deniel, 1991 : 139. Quand j'étais sur les bancs, le niveau était nettement meilleur et pourtant en régression par rapport aux générations précédentes. Krol, 1994 : 50. Je me suis enfui pour retourner en classe en me disant que j'avais de la chance d'être sur les bancs. Krol, 1994 : 130.

SYN.: être élève*, faire les bancs, fréquenter*, fréquenter* les bancs.

3- bancs, (faire les ---- ), loc.verb. V. ETRE SUR LES BANCS. On le minimise* par rapport aux autres apprentis qui n'ont pas fait les bancs. Bonnassieux, 1977 : 139. J'ai douze ans et je n'ai jamais fait les bancs. FM., 21.12.1982. J'ai fait les bancs jusqu'à la classe de quatrième. (Lettre, Abidjan, 1986). Elle est illettrée, elle n'a pas fait les bancs. Krol, 1994 : 130.

4- bancs, (déserter les ---- ), (quitter les ----), loc.verb. Quitter l'école, (volontairement ou non). Depuis que j'ai déserté les bancs [.]. FM., 17.04.1992.

5- bancs, (fréquenter les ---- ), fréquenter, loc.verb. V. FREQUENTER*, Aller à l'école (quel que soit le niveau). Pourquoi pas des cours de dactylo puisqu'elle sait lire et écrire et qu'elle fait vraiment des choses comme quelqu'un  qui a fréquenté. A. Kouadio, 1983 : 32. Je n'ai jamais fréquenté les bancs. FM., 30.12.1983. Mais c'est difficile d'élever des enfants, surtout en ville [.] parce qu'ils suivent des camarades qui sont des voyous et qui ne veulent pas fréquenter les bancs. Deniel, 1985 : 219. Mon papa [.] m'a emmené au village [.] je suis allé fréquenter là-bas au village à Bonoua. A. Touré 1985 : 50. Celui-ci, du reste, fréquente sans payer aucune scolarité. Timité Bassori, 1986 : 75. Quand les élèves fréquentent dans un autre quartier, les parents doivent leur donner quelques pièces pour qu'à midi ils s'achètent un morceau de pain ou de la banane grillée. Bonnassieux, 1987 : 175. Patron, je n'ai pas fréquenté. Je n'avais pas mon père pour me supporter*. (Boy, Abidjan, 1998)

6- bancs, (quitter les ---- ), loc.verb. Etre déscolarisé (soit par abandon des études, soit après la fin de celles-ci). J'ai quitté les bancs à* mon CM 1. (Boy, Abidjan, 1979). Quand j'ai quitté les bancs, en 69 [.]. Deniel, 1991 : 121. Elle quitta les bancs de l'école à l"âge de quinze ans, son certificat d'études primaires en poche, malgré tout. Coulibaly, 1992 : 47.

SYN.: quitter*.

7- bancs, (rester longtemps sur les ---- ), loc.verb. Faire de longues études. Et quand on est resté longtemps sur les bancs, cela ne vaut pas la peine  de travailler dans l'exploitation familiale pour quelques habits et un peu d'argent reçu après la récolte. Bonnassieux, 1987 : 185.

bandamier, n.m. Rare, oral, écrit, mésolecte. V. BADAMIER*. Altération courante de "badamier", peut-être par contamination du toponyme local "Bandama". La tornade* a abattu les deux bandamiers de la cour. (Rapport administratif, 1982).

 

bandécon, bandé-con, n.m. V. BANDICON*. Toi aussi, Moussa, tu es un bandécon. ID (Moussa), 14.05.1989. Bandé-con ! Est-ce que c'est bon ça ? ID (Moussa), 08.12.1990.

 

bandicon, bandit-con, bandécon, [bSdekT] / [bSdikC], n.m. Fréq., (du français "bande de cons") oral surtout, basilecte, plaisant chez les lettrés., péj.

1- interj. Juron traduisant l'affectivité et prenant l'auditoire à témoin de l'intensité émotive. Mais, Bandico ! I fallait voir comment le bûcheron i tremblait comme feuille. ID (Moussa) n° 952.

2- n.m. Insulte adressée généralement à une seule personne : imbécile, crétin. Il m'a traité* d'un bandit-con et je l'ai boxé*. (Lycéen, Abidjan, 1975). Un bandicon comme toi, y a pas son deux* !  (Etudiant, Abidjan, 1988.)

COM.: la signification plurielle a disparu en raison de re-interprétation "bandit-con" par confusion phonétique.

 

bandit, n.m.,adj. Assez fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, connot. affectueuse. Petit voyou, se dit d'un enfant difficile et malicieux. Mon enfant est trop* bandit, il ne travaille pas du tout. (Secrétaire, Abidjan, 1984). Mais "bandit" [.] ne sonne pas comme une véritable insulte. Ce n'est pas une caresse non plus. Il désigne plutôt un personnage à la limite du positif et du négatif dont les hardiesses, les audaces suscitent à la fois la frayeur et la fierté de la grand-mère. Y. Konaté, 1987 : 52. Pourquoi tu es bandit comme ça à l'école ? Le maître va te punir. (Mère de famillle, Abidjan, 1996).

 

bandji, bangui, [bSgi] / (bSdFi], n.m. Usuel, (alimentation), (du mandenkan  "palmier-raphia+ eau"), oral, écrit., tous milieux. Vin de palme, sève du palmier*-raphia, du rônier* ou du palmier* à huile. Elle sert de boisson alcoolisée très appréciée. Un serveur [.] verse le liquide sucré d'un blanc laiteux, moussant d'alcool, le bandji. Anoma Kanié, 1978 : 54. Qu'est-ce que tu préfères, le bandji ou le dolo* ? (Convers., Abidjan, 1984). Vente de bandji : un commerce de plus en plus populaire. FM., 21.10.1982. On nous offre une gourde* de vin* de palme, le traditionnel bandji blanc. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 185. Le jour du drame, A.K. avait consommé seul deux litres de bandji et un litre de koutoukou*. Ivoir'Soir, 13.05.1997.

DER.: bandjidrome*.

COMP.: bangui* blanc.

SYN.: bango*, bangui*, vin de palme*.

 

bandjidrome, banguidrome, [bSgidrCm] / [bSdFidrCm], n.m. Usuel, (alimentation), (mandenkan "palmier-raphia + eau + cinq francs.." [V.-DROME*]), oral, écrit. surtout fam., tous milieux. Lieu du marché où se rassemblent les marchandes de vin de palme. Par extension, lieu de rencontre des jeunes défavorisés. Le week-end, avec les copains, il fait la tournée des bandjidromes. FM., 21.1.1980. En cette période de conjoncture*, les maquis*, les boites de nuit et les salles de cinéma ne sont plus les seuls coins de distraction des Bouakéens*. Il s'est créé un autre lieu : les bandjidromes. FM., 21.10.1982. Rendez-vous à midi au bandjidrome de Cocody. (Etudiant, Abidjan, 1994). On fait rien de mal, on va au banguidrome. (Etudiant, Abidjan, 1995).

COM.: bandjidrome semble plus fréquent que banguidrome. Construction à rapprocher de celle de allocodrome*, déguédrome*, kpémadrome*,... V.-DROME*.

SYN.: banguidrome*.

 

bangala, bangalan, bengala, [bSgala], n.m. Fréq. (du portugais  "cana de bengala" cf BAL, 1988 : 177), oral. fam., mésolecte, basilecte, vulg. Pénis. Affaire* de bangala là*, si tu promènes trop avec les toutous*, après, tu as le sida. (Convers. jeunes, Abidjan, 1987). Ton bengala là, c'est caoutchouc seulement ! (Prostituée, Abidjan, 1992). Mon mari, ce n'est pas de la volaille, c'est un homme [.]. Il a tout ce qu'il faut : l'argent, le bangalan et puis le plus long poignard de la ville. Tierno Monenembo, 1993 : 65. Le passager totalement nu essayait s'il était un homme de mettre la main maladroitement sur son bangala en l'air, si c'était une femme sur son gnoussou*-gnoussou. Kourouma, 2000 : 59. Elle me caressait le bangala, doucement et doucement. Je bandais comme un âne [.]. Kourouma, 2000 : 114.

SYN.: barreau*, bâton*, bazooka*.

 

bangbaye, n.m. V. ALBIZZIA*.

 

bango, [bSgo], n.m. Fréq. Argot des jeunes, oral surtout. V. BANGUI*. Vin de palme. Viens pinter* un bango !  (Campus, Abidjan, 1983).

 

bangui, bandji, [bSgi] / (bSdFi], n.m. Usuel, (altération de bandji, emprunt au mandenkan), oral, écrit, tous milieux. Sève du palmier*-raphia*, du rônier*, ou du palmier* à huile, boisson alcoolisée très appréciée, vin* de palme. Il n'a pas oublié comment on honore ses aïeux en buvant le bangui. Du Prey, 1979 : 37. La production d'alcool reste élevée même si on n'intègre pas dans la comptabilité officielle les productions artisanales: dolo*, bangui*, koutoukou*. (Rapport administratif, 1980). Tu boiras ce bon bangui, boisson divine de mon village. Adjaffi, 1980 : 18. Le professeur Tahiri-Zagret [.]  a découvert le secret de la stabilisation du bangui en boite. FM., 19.01.1982. Alors le chef* se lève, répand du bangui (vin* de palme âcre et sucré) au pied du podium. Gaudio /Van Roekeghem, 1984 : 63. Le bangui, ça te fait voir double ! (Chauffeur, Daloa, 1994). Du bon bangui qui brave la colère rebelle des palmes du raphia* des forêts écumeuses de koutoukou*. Adé Adiaffi, 2000 : 191.

ENCYCL.: pour la récolte de la sève, palmier*-raphia et palmier* à huile sont abattus. Le rônier*, lui, est saigné* debout. Un arbre fournit environ 200 litres de vin* de palme.

COM.: bangui et bandji semblent plus usuels dans l'usage local que vin* de palme, avec, peut-être, un emploi plus fréquent de bangui à l'écrit et de bandji à l'oral.

DER.: bandjidrome*, banguidrome*.

SYN.: bandji*, bango*, vin* de palme*.

 

banguidrome, n.m. V. BANDJIDROME*, -DROME*. [.] à gauche de l'intersection de la rue qui mène du banguidrome au quartier 13. F.M., 21.12.1982.

 

banion, n.m. V. BAGNON*.

 

banko, n.m. V. BANCO*.

 

banquier, n.m. Assez fréq., argot urbain, oral, fam., ironique. V. GROTTO*. Homme riche qui entretient une jeune femme. On dit que c'est son banquier parce qu'il paie ses études, ses vêtements et son logement depuis un an. Mais il est marié et sa femme est jalouse ! (Etudiante, Abidjan, 1984).

SYN.: bailleur de fonds*, fournisseur*, grotto*, papa*, patron*, tonton*.

 

bantamaré, n.m. V BENTAMARE*.

 

baobab, n.m. Spéc., (flore), mais assez fréq. (origine controversée. Selon Busson, (1965 :304), de l'arabe bu ibab "fruit aux nombreuses graines"), oral, écrit, lettrés, mésolecte.

1- (Adansonia digitata Linn. = A. sphaerocarpa A. Chev.). Arbre au tronc énorme, considéré comme arbre*-fétiche en raison de son utilité pour l'homme. (V. PAIN* DE SINGE). Les usages du baobab, arbre providentiel de l'Afrique, sont multiples. Pouvant servir d'abri, de citerne ou de tombeau car les vieux baobabs sont souvent creux, il fournit des matières premières à l'industrie et à la médecine locale. Busson, 1965 : 305. C'est pourquoi sur la cora* de la vieille Afrique, [.] Sous les baobabs des carrefours, A chacun, je clame [.]. Dadié, 1973 : 15. Les branches dénudées des fromagers et des baobabs étaient couvertes de grappes de vautours. Kourouma, 1990 : 25. Le baobab est foudroyé  au coeur de midi par un soleil cannibale. J. Carlos, 1994 : 6. Encore quelques baobabs magiques émergeant par-ci par-là d'un sol de moins en moins aride et la savane peu à peu fait place à la forêt tropicale. Krol, 1995 : 5.

COMP.: baobab* des chacals.

SYN.: arbre* à pain de singe (vx, rare).

2- Dispon., oral, écrit, lettrés. Par métaphore, personnage illustre et indéracinable d'un parti politique. Après avoir presque appelé les masses africaines et leurs représentants à secouer les vieux baobabs [.]. FM, 03.02.1993. Selon Jacques Baulin, ancien conseiller du "Grand Baobab"," la volonté de M. Houphouët-Boigny de freiner l'épanouissement de la couche sociale formée par les intellectuels paraît évidente. Baulin, 1980 : 99, cité in A.G. Bogolo, 1995 : 12.

3- baobab des chacals, spéc., (flore), nord. (Adenium obesum [Forsk.] Roem et Schult. = A. Hongkel A. DC. = Nerium obaesum Forsk.). Arbuste des savanes de la famille des Apocynacées, à tronc difforme et à fleurs rouges. Souvent utilisé pour la décoration des jardins. Roberty, 1954 : 233.

 

baoué, [bawe], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé) . (Enantia polycarpa [DC] Engl. et Diels). Petit arbre à écorce odorante de la famille des Annonacées dont l'écorce a des propriétés tinctoriales. et dont le bois est jaune et tendre, recherché pour faire des planches. Aubreville, 1959, I : 124.

SYN.: atinhia (ébrié), essulo (agni), tsain (attié).

 

baouéfou, [bawefu], n.m. Spéc., (flore).  (Brieya fasciculata De Wild). Petit arbre de la fam. des Annonacées. Aubreville, 1959, I : 126. et aussi (Polyalthia oliveri Engl). Arbuste à écorce odorante. Ibid., I : 146.

 

bapé, [bape], n.m. Spéc., (flore). (Isomacrolobium vignei [Hoyle] Aubr. et Pellegr.). Petit arbre des bords de cours d'eau de la fam. des Caesalpiniées. Aubreville. 1959, I : 293.

 

baphia, [bafja], n.m. Spéc., (flore). Terme générique désignant plusieurs petits arbres ou arbustes de la famille des Papilionées. Plus particulièrement, Baphia nitida Lodd. = Delaria pyrifolia Desv. = B. barombiensis Taub.). Petit arbre du littoral, autrefois commercialisé comme bois de teinture rouge. Utilisé en pharmacopée locale. Le bois de ce baphia, fraîchement coupé est blanc, mais plongé dans l'eau, longtemps après, il devient rouge. Aubreville, 1959, I : 338. On connaît également le B. bancoensis Aubrev. et Pellegr., le B. pubescens Hook f. ou tuibésso (de l'abé).

SYN.: bois* rouge, camwood (angl.), agoron (ébrié), okoué (abé), toukoueu (attié).

 

baptême, n.m. Usuel. oral, écrit, tous milieux. Chez les musulmans, cérémonie de l'imposition du nom. Baro Ichissa doit célébrer le baptême de ses jumeaux et, à cet effet, il lui fallait un mouton. FM., 06.10.1983. Chez nous, musulmans, le baptême du premier fils, c'est une grande fête. (Instituteur, Odienné, 1984). Les cérémonies de baptême et de circoncision du garçon furent dans tout le royaume, de véritables fêtes nationales. Kourouma, 1990 : 152.

 

bar (1), n.m. Spéc., (faune), mais assez fréq., oral, écrit, tous milieux sauf basilecte. (Temnodon saltator). Poisson de la famille des Pomatomidés. Le nom de "bar" peut également être improprement donné au maigre* ou courbine* (Argyrosomus regius Asso) de la fam. des Sciaenidae. Je te préparerai un bar à la braise*. (Enseignante, Abidjan, 1982).

ENCYCL.: le vrai bar est un poisson de la famille des Percidés.

SYN.: capitaine*, tassergal*.

 

bar (2),

1- n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Dancing, établissement public où l'on consomme des boissons et où l'on danse. Tous les soirs, il va danser dans les bars de Treichville. (Lycéen, Abidjan, 1977).

ENCYCL.: diffère du sens donné par le P.R.(1995 : 144) "Débit de boisson où l'on consomme debout ou assis sur de hauts tabourets, devant un long comptoir."

COMP.: bar-maquis, bar-maid montante.

2- bar-maid montante, n.f. Fréq., oral surtout, mésolecte, très péj. Serveuse de bar maquis se livrant à une prostitution occasionnelle. Il faudrait [.] en attendant de faire partir et expulser toutes ces bar-maids montantes qui sont toutes des prostituées, les obliger à aller deux fois par semaine, pour une visite dans les hôpitaux. FM., 03.03.1980.

ENCYCL.: les bars maquis* ont souvent, à l'étage, des chambres à louer qui servent à la prostitution clandestine.

SYN.: (part.) belle de nuit*, toutou*, sao*.

3- bar maquis, n.m. V. MAQUIS*. Fréq., oral surtout, fam. péj. Etablissement public au décor sommaire, souvent mal famé, où l'on va consommer nourriture et boisson, danser, rencontrer des prostituées (V. BAR-MAID MONTANTE). Voyez, dans ce bar maquis, l'on crie et l'on danse [.] jusqu'à deux heures du matin. FM, 07.10.1982.

 

baracon, n.m. V. BARRACON*.

 

baragnini, baranini, [baraQini] / [baranini], n.m. Fréq., (du mandenkan "travail + chercher"), oral, écrit, tous milieux, parfois péj. en raison de l'amalgame : personne sans emploi : délinquant potentiel.

1- Personne sans travail fixe qui loue ses services comme porteur dans les gares, les marchés, les ports. Ces hommes appelés couramment baragnini sont des personnes responsables et qui rendent de grands services. ID., 12.07.1973.On les appelle baragnini. Cela veut dire "chercheurs de travail", ou kayakaya*, qui, par sa consonance péjorative , veut dire "travailleur d'occasion". Timité Bassori, 1974 : 48. Petit baragnini deviendra grand transporteur. Publicité dans FM., 10.02.1981. [.] plusieurs centaines de Peuls déshérités. C'étaient eux les baragnini. Tilliette, 1984 : 95.

ENCYCL.: il s'agit souvent d'hommes originaires de pays voisins.

SYN.: bagas*, cacaba*(part.), dawa*(part.), donita*, fougari*(part.), kaya-kaya*, gawa*(part.), ouyo-ouyo*, pousse-pousse* (part.), wotro*.

2- oral, toujours péj. Homme de main, qui, moyennant salaire, est prêt à louer ses services pour toutes sortes de violences. On l'appelait, assez improprement d'ailleurs, baragnini, surtout du temps où [.] il portait tout sur la tête [.]. Il acceptait sur commande de rosser en un tour de main et à volonté, tout empêcheur de tourner en rond à lui recommandé. FM., 19/20.04.1980. Il y avait des baragninis prêts à taper ceux qui venaient voter. (Coiffeur, Abidjan, 1998).

 

baranini, n.m. V. BARAGNINI. Le baranini [.] pouvait pousser pour son compte une carriole d'ananas. Tilliette, 1984 : 100.

 

baraque, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj.

1- Petite boutique grossièrement aménagée. M. B.A., lui est Guinéen ; il gère une baraque à Yopougon . FM., 04.02.1980. Mais ce petit boutiquier*, d'où vient-il ? Pourquoi est-il amené à s'installer parfois dans des baraques qui résistent à peine à l'orage. FM., 12.04.1982.

SYN.: boutique (part.), kiosque* (part.)

2- baraque, (maison en ---- ), n.f. mésolecte, basilecte. V. MAISON*. Habitation aménagée avec des planches grossièrement taillées, cahute, baraque. Un cousin de mon beau-père nous avait offert de demeurer chez lui. C'était une petite maison en baraque. A. Kouadio, 1983 : 32.

 

barbadine, n.f. Spéc., (flore). (Passiflora quadrangularis Linn.). Plante grimpante de la famille des Passifloracées à fruits comestibles; fruit de cette plante. Aubreville, 1959, III : 38.

 

barbe, n.f. Donne quelques loc. verb. spécifiques.

1- V. MOUILLER* LA BARBE, loc.verb. L'architecte, malgré le nombre de barbes copieusement mouillées dans l'entourage du dictateur [.]. Kourouma, 1998 : 229.

2- barbe, (demander sa ---- au Bon Dieu), loc.verb. Assez fréq., oral, écrit, mésolecte, fam. Se montrer insolent, récuser une autorité, demander l'impossible. Demander sa barbe au Bon Dieu, c'est remettre en cause sa sagesse et toute sa puissance. Konaté, 1987 : 245. Ne demande pas sa barbe au Bon Dieu, ton mari ne te laissera pas le quitter. (Secrétaire, Abidjan, 1998).

 

barbican, n.m. Spéc., (faune). Terme générique désignant localement deux espèces de petits oiseaux frugivores de la famille des Pogonorynchés à bec puissant entouré de soies rigides et plumage coloré : (Lybius* bidentatus Shaw) ou barbican à bec denté et (Lybius dubius Gmelin) ou barbican à poitrine rouge. Les barbus* et les barbicans sont de petits oiseaux aux couleurs vives qui ont un bec fort et puissant, denté sur les bords et entouré de soies rigides, d'où leur nom. Roure, 1962 : 56. Signalés (Comoé, Taï) . Bousquet, 1992 : 155.

 

barbu, n.m. Spéc., (faune). Terme générique désignant des oiseaux frugivores de la famille de Capitonidés à beau plumage et bec entouré de soies rigides. Localement, les espèces les plus communes sont : (Pogoniulus bilineatus Sundeval) ou petit barbu à croupion ; (Pogoniulus atroflavus Sparrman) ou barbu à croupion rouge ; (Buccanolon du Chaillui Cassin) ou petit barbu à taches jaunes ; (Gymnobucco calvus Lafresnaye) ou barbu chauve ; (Gympobucco peli Hartlaub) ou barbu chauve à narines emplumées ; (Pogoniulus scolopaceus Bonaparte) ou petit barbu grivelé ; (Libyius hirsutus Swainson) ou barbu hérissé. Les oiseaux les plus remarquables sont : [.] le barbu hérissé et le barbu chauve. Marche-Marchad, 1969 : 75. Serle /Morel, 1988 : 139. Signalés (Comoé, Taï). Bousquet, 1992 : 155.

 

barigot, n.m.,Vx , (de l'occitan "barigou" : tonneau, par le français régional du sud-ouest). Barrique, tonneau, souvent utilisé pour recueillir et conserver l'eau de pluie. Autrefois, on recueillait l'eau de pluie dans une sorte de tonneau qu'on appelait barigot.. (Instituteur, Bouaké, 1974).

SYN.: (part.) estagnon*, tine*, touque*.

 

barracon, baracon, n.m. Vx (de l'espagnol "captiverie" [Schmidt, 1984] attesté dès 1845) .

1- Sorte de comptoir européen du littoral africain, où les noirs vendus comme esclaves étaient rassemblés avant d'être embarqués sur les vaisseaux négriers.

DER.: barraconnier*.

SYN.: captiverie*.

2- Sorte de cabane servant de logement provisoire et inconfortable, baraque. Des barracons en planches et en maçonnerie servaient de logement aux Européens. Binger, 1892, II : 308.

 

barraconnier, n.m., adj. Vx., péj. Gardien de captiverie, geolier. Les esclaves sont transférés à bord des navires négriers comme marchandises sur les navires de commerce, après avoir été surveillés par des Krou* barraconniers. FM., 14.05.1974, article "la Côte des Dents*, 500 ans d'histoire."

 

barracuda, [barakuda], n.m. Spéc., (faune) mais fréq., oral, écrit, lettrés, mésolecte. V. BROCHET*. Poisson de mer de la famille des Sphyraenidae, pouvant atteindre 2 m de long. (Sphyraena piscatorum Cadenat). On distingue localement le grand barracuda à chevrons, ou, ne dépassant pas 1 m (Sphyraena guachancho Cuvier = S. dubia bleeker), le petit barracuda à bande dorée, reconnaissable à la bande longitudinale étroite d'un jaune doré sur les flancs. L'habitude, sur le port d'Abidjan, est d'appeler barracuda les gros spécimens et brochet* les petits. Il est préférable d'abandonner l'appellation brochet qui est très incorrecte puisque le véritable brochet est un poisson des eaux douces froides ou tempérées. Aldrin /Noyer /Brégeat 1972 : 6. De là, les Awlans peuvent inonder villes et villages [.] de mérous, de capitaines* et de barracudas. Anoma Kanié, 1978 : 77. Sur les marchés africains, les barracudas sont parfois proposés aux consommateurs sous le nom impropre de brochet. Seret /Opic, 1981 : 292. De décembre à mars, [.] on traque la carpe* rouge, le barracuda, le maquereau*-bonite*, la carangue*, la raie*-guitare, le marlin* et même le requin. Bussang /Leblanc, 1990 : 146.

SYN.: grand barracuda à chevrons, grande* bécune, brochet* (petits spécimens), petit barracuda à bande dorée = akouatché (de l'ébrié), ékoudi (du nzéma), okotcha (de l'alladian).

 

barre, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. V. BOAT*, PANIER*, WHARF*.

1- Gros rouleaux de vagues très dangereux et difficiles à franchir pour les embarcations. Pêche vivrière par excellence, en Côte-d'Ivoire, la pêche en lagune ne nécessitait pas le difficile passage de la barre. FM., 31.07.1980. La raie blanche [.] que dessine l'écume de la barre. Conte, 1981 : 11. Les Européens déposaient sur les plages des étoffes, des bottes usées, du vin de feu et [.] allumaient un feu de bois et, dans leur chaloupe, refranchissaient la barre pour rallier leur vaisseau. Conte, 1981 : 48. Les navires restent au large [.] et l'atterrissage des petites embarcations qui ont à franchir les rouleaux violents de la barre pour faire le va-et-vient constitue jour après jour un exploit aussi malaisé que dangereux. David, 1986 : 25. Les manoeuvres qui y participent sont exposés aux mouvements des vagues et peuvent être emportés par la violence de la barre dont les rouleaux s'écrasent sur le littoral. Bonnassieux, 1987 : 23. La barre d'une lame enlève, du tablier du wharf*, les solides travailleurs [.]. Kourouma, 1990 : 78. [: La côte ouest] véritable paradis avec ses sites boisés, ses plages protégées de la barre, ses lagunes [.]. Rémy, 1996 : 20. Tout au long de la côte, à une distance variable du rivage, la "barre" se manifeste par d'énormes rouleaux déferlant par séries séparées par une accalmie plus ou moins nette. Rémy, 1996 : 123.

ENCYCL.: ces rouleaux seraient dus au fait que le plateau littoral du Golfe de Guinée est trop étroit pour freiner la grande houle venue du large.

LOC.: passer la barre.

DER.: barreur*.

2- barre, (passer la ---- ), loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Franchir le rouleau de vagues très dangereux appelé barre. A partir de 1897, les voyageurs pour la Côte d'Ivoire n'ont plus à passer la redoutable barre. Du Prey, 1962 : 38. Il s'est noyé en voulant passer la barre. (Etudiant, Abidjan, 1987).

 

barreau, n.m. Argot estudiantin, basilecte, oral. vulg. Pénis. Cessez de nous sortir, et, avec la plus grande marque d'impolitesse, ces formes hyperscandaleuses. Comme "qui va s'amuser avec le barreau de son camarade" elle a gagné* concours de baisement* qui font de notre journal une véritable pourriture. ID., 21.05.1972.

SYN.: bangala*, bâton*, bazooka*.

 

barreur, n.m. Vx., disparu avec son référent. V. BARRE*, BOAT*, PANIER*, WHARF*. Membre de l'équipage d'un boat*, chargé de franchir la barre. Et quand le boat* se retournait, en général, les barreurs, assommés par les rouleaux, se noyaient. (Informateur, Bassam, 1974).

COMP.: chef*-barreur (maître d'équipage d'un boat*).

 

barrière de pluie, barrière des pluies, n.f. Vx., oral, écrit, tous milieux. V. LATERITE*, PISTE*. Barrière amovible, interdisant, durant la saison des pluies, l'accès d'une piste*, à tout véhicule. On mettait la barrière de pluie, dès les premières fortes pluies de mai. (Informateur Soubré, 1976).

 

bartanan, [bartanS], n.m. Spéc., (drogue). Stupéfiant produit et vendu en CI. A "Zimbabwé" à 20 km de Satama-Sokora se produit un stupéfiant du nom de "carda" ou "bartanan"[.]. Pour obtenir cette drogue, on fait bouillir la feuille de carda*. Le premier jus obtenu est si fort que l'accro qui le boit meurt. C'est seulement à partir du 3ème jus que le fabricant estime que son objectif est atteint. Il trempe alors dans le jus des morceaux de craie qui l'absorbent. Séchés et écrasés ces morceaux de craie ont le même effet que l'héroïne, la marijuana et la cocaïne. Aucun passionné pour la drogue ne résiste au barbanan. Généralement l'effet de ce stupéfiant dure au moins trois jours. Ivoir'Soir, 29.07.1997.

COM.: peut aussi être pris sans la craie.

SYN.: carda*.

 

bas âge, (à ---- ), loc.adj. Fréq., oral, écrit. D'âge tendre, en bas âge, tout petit. Les difficultés et les différences que rencontrent les non-natifs du français sont nombreuses du fait qu'à bas âge, les locuteurs se servent des langues maternelles. (Etudiant, Abidjan, 1980). Nous avons été abasourdis de voir des colonies d'enfants à bas âge aller au cinéma sans être accompagnés de parents. FM., 20.01.1984. J'étais à bas âge quand mon père a divorcé* ma mère. (Collégien, Man, 1999).

ENCYCL.: en milieu urbain, la période concernée se restreint à l'âge préscolaire. En milieu traditionnel, elle peut s'étendre jusqu'à l'adolescence.

LOC.: être*à bas âge.

 

bas de en bas, n.m. V. EN* BAS DE EN BAS.

 

base, bèze, [baz] / [bDz], n.f. Argot urbain, oral, fam, Jeunes, zouglou, mélior. Veste, (base indispensable de l'élégance). Les jours suivants, je me mis à copier les hauts fonctionnaires, noeud de cravate plus quelquefois la veste, ce que nous appelions entre nous, jeunes, la "base". Otitro, 1984 : 47. Faut encore du gnon* pour la bèze si tu veux aller en boîte ! Parce qu'il faut être sapé*. (Jeune, Abidjan, 1997).

 

Basse Côte, basses côtes, n.f. sing ou pl. Fréq., oral, surtout, fam., tous milieux, nord. Appellation usuelle du sud ivoirien proche du littoral, pour les habitants du nord ivoirien. La vie est plus chère en Basse Côte. (Rapport administratif, 1982). C'était ma première fois* de descendre en Basse Côte. (Lycéen, Abidjan, 1983). Les Togolaises vendaient à leurs compatriotes la farine de gari* et les femmes adioukrou de Basse Côte, l'attiéké*. Tilliette, 1984 : 97. Au cours de cette période, [: 1950] plusieurs dizaines de milliers de personnes descendent* annuellement en Basse Côte. Bonnassieux, 1987 : 26. Ibrahima est né à Bobahio, à vingt kilomètres de Gagnoa, de parents dioulas, descendus* en basses côtes comme on dit des gens provenant des régions du nord. Krol, 1994 : 176. La Basse Côte, pour nous, ça veut dire là où y a bon travail. (Déscolarisé, Odienné, 1998).

LOC.: descendre* en Basse Côte.

COM.: l'expression au pluriel est relativement rare.

 

bas tuyau, n.m. adj. Argot des jeunes. Pantalon à jambes étroites. La go* avait un bas tuyau. (Campus, 1980). Ma mère m'interdit la mini* et les bas tuyaux. Elle dit que c'est les toutous* qui portent ça. (Lycéenne, Abidjan, 1992).

ANTON.: bas éléphant*.

 

bas éléphant, n.m. adj. Argot des jeunes. Pantalon large du bas, pantalon à pattes d'éléphant. Où tu as payé* ce bas éléphant ? A l'adonkaflé* ? (Campus, 1980).

ANTON.: bas tuyau*.

 

basin, n.m. V. BAZIN*. Ils venaient prendre des tissus basin en pièces pour les revendre au marché. M. Koné, 1974 : 38.

 

bassi, n.m. Dispon., (du mandenkan) ,oral, écrit, tous milieux, nord surtout. Sorte de couscous de mil ou de maïs, utilisé pour la confection d'une bouillie sucrée. Il était temps de rentrer dans sa case* où l'attendait le bassi du soir. Le bassi est une espèce de couscous qui, noyé dans l'eau, gonfle amplement. Une poignée de bassi dans une calebasse, beaucoup d'eau et un peu de sucre : le repas de Brahima était prêt. Koné, 1980 : 9. Le soir, les paysans mangent seulement le bassi. (Informateur, Kong, 1990).

 

bastonner, v.tr. Fréq. oral, écrit., tous milieux. Frapper (avec ou sans bâton), rosser. Je n'ai pas de chicotte*, moi, mais je te bastonnerai bien bon*. (Altercation entre jeunes, Abidjan, 1982). On ne le bastonne que davantage. Si on le passe ainsi à tabac [.]. Yacouba Konaté, 1987 : 63. Pendant que son époux bastonnait les nègres pour les dégourdir et les civiliser [.]. Kourouma, 1990 : 117. Pourquoi courir le risque de se faire bastonner alors qu'il y a un point d'eau à quelques mètres de là? Alors bassin sur la tête, elles vont s'approvisionner au marigot*. FM., 28.04.1997. Un rappeur venu de Bouaké, s'est fait bastonner dans une boîte de nuit par une go*. Ivoir'soir, 30/31.01.et 01.02.1998.

SYN.: (part.) chicotter*.

 

bâtard, n.m., adj. Fréq., oral , écrit, nord, très péj.

1-  Insulte très forte, particulièrement pour les populations du nord patrilinéaires. Elle s'applique à tout individu méprisable par ses actions, ses motivations douteuses : salaud, salopard. [.] les bâtards de badauds, plantés en plein trottoir comme dans la case* de leur papa*. Kourouma, 1970 : 38.

ENCYCL.: dans les sociétés traditionnelles à castes, patrilinéaires, du Nord, le bâtard est le non-casté*, à statut social indéfinissable, le marginal méprisé.

COMP.: bâtard de bâtardise.

SYN.: bietchi-bien*.

2- adj. Sert à qualifier tout ce qui présente une anomalie, un défaut évident: répugnant. Bâtardes, déroutantes, dégoûtantes, les entre-saisons de ce pays, mélangeaient soleil et pluie. Kourouma, 1970 : 11. C'est ce bic* bâtard qui n'écrit plus!  (Etudiant, Abidjan, 1983). Chacun, avec un mouchoir, guette une morve batarde sur les bords du nez. Détective, 06.03.1995.

3- bâtard de bâtardise! interj. Rare, oral, lettrés, nord. Exclamation exprimant une émotion indignée intense, elle correspondrait à peu près à "malheur de malheur !" "Saleté de saleté !" Bâtard de bâtardise ! On a encore crevé ! (Universitaire, Odienné, 1977).

COM.:  calque du mandenkan introduit par Kourouma, 1970 : 9.

 

bâtardise, n.f. V. BATARD*. Assez fréq., oral, écrit, lettrés. très péj. Souillure, compromission, défaut de tout ce qui est trouble et dégradant. Il regrette toutes les années passées dans les bâtardises de la capitale. Kourouma, 1970 : 42.

COMP.: bâtard de bâtardise.

 

bateau-bus, n.m.. GARE* LAGUNAIRE. Usuel. (introduit 1980), oral, écrit, tous milieux. Embarcation à moteur servant au transport d'une centaine de passagers à travers la lagune. En décembre [.] dix-neuf bateaux-bus seront mis en service au profit des habitants de Yopougon, lesquels seront desservis dans les premiers temps par deux gares. FM., 03.11.1980. Les bateau-bus ont une longueur de 15,60 m. pour une largeur de 4 m. Ils ne comportent que des places assises (96). Ils sont insubmersibles et munis de deux moteurs. FM., 06/07.12.1980. [.] dans les gbakas*, dans les bureaux, dans les W.C., dans les pétrolettes*, dans les bateaux-bus [.] on ne parle que de nous. Guenaman Colbert, 1985 : 57. En 1982, en jetant sur l'eau quelques dizaines de bateaux-bus fraîchement débarqués de France, la même SOTRA* faisait péricliter le commerce des pinassiers* initiateurs du transport sur la lagune. A. Touré, 1985 : 253. Flux et reflux fantastique qu'une flottille de bus et de bateaux-bus s'efforce d'assurer. David 1986 : 79. Pour aller de Yopougon au Plateau, il vaut mieux prendre le bateau-bus. (Etudiant, Abidjan, 1994).

ENCYCL.: mode de transport urbain instauré à la fin de 1980.

SYN.: (part.) pétrolette*, pinasse*.

 

bateleur, n.m. V. AIGLE*-BATELEUR.

 

batick, n.m. V. BATIK*. Cette  exposition sera constituée des réalisations suivantes : nattes en bambou*, tams-tams, chaises* baoulé, boubous*, robes en batick. FM., 09.11.1983.

 

batickier, n.m. V. BATIKIER*.

 

batik, batick, n.m. Fréq. (artisanat), oral, écrit, tous milieux, mélior.

1- Technique de décoration de tissu par trempages successifs dans des bains de teinture, après impression de dessins à la cire*. Autour de Bouaké, les artisans réalisent des tissus peints selon la technique du batik. Oberlé, 1983 : 74. Désirez-vous un tissu de pagne réalisé selon la technique du batik ? Bussang /Leblanc, 1990 : 104.

2- Tissu décoré selon cette technique. Les visiteurs ont eu l'occasion d'apprécier surtout les batiks en coton avec des motifs tirés de l'art traditionnel. FM., 02/03.01.1982. Moi, je préfère acheter un batik qu'un pagne imprimé. (Institutrice, Abidjan, 1993).

ENCYCL.: certains batiks constituent des tableaux très appréciés.

COM.: la graphie batik semble plus usuelle.

DER.: batikier*.

COMP.: batique*.

 

batikier, batickier, n.m. Dispon., (artisanat), oral surtout. tous milieux. Artisan spécialisé dans la fabrication et la vente de batiks. A Man, Gouéssésso, les batikiers sont renommés. Rémy, 1996 : 217. On m'a emmenée voir les batickiers de Man. (Lettre, étudiante, Abidjan, 1997).

 

batique, adj., Dispon., spéc., (artisanat). Propre au batik*, lié à la technique du batik*. Les pagnes wax* sont une invention hollandaise. Au début du siècle, l'usine de Vlisco [.] fut la première à inventer un procédé mécanique qui reproduise fidèlement la technique batique pratiquée à la main dans les colonies hollandaises de Java. Jeune Afrique, 20/26.07.1995.

bâton, n.m. Nombreuses compositions.

1- bâton, bâton-plantoir, vx., spéc., (agriculture). Plantoir. Mes aïeux connaissaient seulement le bâton pour cultiver*. (Instituteur, Bonoua, 1980). Tu vois, c'était ça un bâton-plantoir. (Informateur, Katiola, 1994).

2- bâton, fréq. argot des jeunes, oral, fam., vulg. Pénis. [.] un liquide s'échappa de mon bâton qui, lui aussi de raidissement en raidissement se mit à ramollir après une crise de plaisir qui avait traversé tout mon corps. Otitro, 1987 : 11. Il a attrapé maladie de bâton avec les toutous*. (Boy, Korogho, 1996).

SYN.: bangala*, barreau*, bazooka*.

3- bâton, bâton-messager, V. CANNE* DE CHEF. Spéc., (tradition), mélior. Sorte de sceptre de bois sculpté de motifs symboliques représentant un chef traditionnel. Il est porté par le messager officiel d'un chef et sert à authentifier le message. V. PORTE*-CANNE. Le bâton-messager est couvert de signes conventionnels symboliques qui authentifient le message transmis oralement par le porteur. C'est en quelque sorte la lettre de créance du messager. (Ethnologue, Abidjan, 1983). Au musée, il y a des bâtons-messagers de rois* Akan. (Universitaire, Abidjan, 1987).

4- bâton, bâton d'apparat, usuel, (tradition), oral, écrit, lettrés, mélior. V. CANNE* DE CHEF. Sorte de sceptre, souvent en bois plaqué d'or, décoré d'un motif symbolique qui identifie son propriétaire, (roi, chef...). Ce sont des milliers [.] d'instruments  [.], de chaises* de chef, de bâtons d'apparat et autres témoignages des sources spirituelles et esthétiques de la culture ivoirienne qui s'amassent dans les salles et dépôts de ce musée. Gaudio /Roekeghem, 1984 : :29. [.] le bâton surmonté par l'éléphant sacré en bois plaqué d'or. Ibid : 103. Le chef* était dans le hamac*, il portait sa couronne et son bâton. (Etudiant, Toumodi, 1990).

ENCYCL.: le bâton d'apparat est porté par les chefs coutumiers, lors de leurs sorties officielles.

SYN.: canne* de chef, récade* (lettrés).

5- bâton, bâton de cigarette, n.m. Fréq. surtout oral, mésolecte, basilecte. Cigarette. Il a toujours un bâton  de cigarette dans la bouche mais il ne l'allume pas. (Etudiant, Abidjan, 1977). Hi! moi je suis patron! Regarde: je fume bâton de Marlboro! Jano, 1987 : 6. Tu crois que ça te fait du bien tous ces bâtons que tu fumes? (Enseignant, Abidjan, 1979). File-moi un bâton, mon frère*. (Jeune, Bouaké, 1996).

ENCYCL.: sur les marchés, les cigarettes sont souvent vendues au détail. "Cigarette" est alors perçu comme un collectif : paquet de cigarettes, "bâton"/"bâton de cigarette" désignant l'unité.

SYN.: (part.) filtrée*, taffe*.

 

bâtonnet dentaire, n.m. V. CURE-DENTS*.

 

bâtonnet frotte-dents, n.m. V. CURE-DENTS*.

 

battage, n.m. Dispon., oral surtout, mésolecte. Action de battre le linge lavé, ce qui sert d'essorage et de repassage. ll adopta les amples boubous indigos* amidonnés et raidis par le battage. Kourouma, 1990 : 151.

 

battement de mains, n.m. Fréq., oral, écrit, mésolecte. Geste traditionnel consistant en une sorte d'applaudissement destiné à avertir de sa présence et à demander l'autorisation d'entrer dans une pièce ou un domicile. Personne n'a répondu à mon battement de mains. Pourtant, je suis sûr qu'il y avait quelqu'un dans la case*. (Etudiant, Toumodi, 1977).

ENCYCL.: Le visiteur s'écrie en même temps kô* ! kô ! kô !

 

batterie, n.f. Usuel, Argot urbain, oral, fam. plaisant.

1- Virilité, puissance sexuelle. Tu vois ! La racine a chargé sa batterie !  (: la racine aphrodisiaque a réveillé sa virilité !) B.D., dans Guido n °68, 27.4./13.5.1983.

LOC.: charger* sa batterie.

COMP.: chargeur* de batterie*.

2- batterie, (charger la ---- ), loc.verb. Guérir de l'impuissance, (pour un homme). Y a des plantes et des racines qui chargent la batterie. Les vieux connaissent et ils s'en servent pour continuer à aller avec la femme. (Informateur, Abidjan, 1990). C'est un grotto* qui a besoin de charger sa batterie parce que sa go* est pas contente. (Histoire drôle, étudiant, Abidjan, 1992).

DER.: chargeur de batterie*.

3- chargeur de batterie, n.m. V. KANKANKAN*. Aphrodisiaque pour homme. L'enfant vend deux produits : un blanc et rond qui ressemble un peu à un genre de champignon et qu'il dit être un chargeur de batterie. Guido, n° 68, 27.04/03.05.1983. Ces curieux bouts de bois, de couleur blanche, appelés communément des chargeurs de batterie. On les croque, ou les mâche, on en absorbe le jus, puis on recrache la substance. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 187. Mama*, tiens ! un chargeur de batterie, pour ton mari! (Vendeur, au marché, Abidjan, 1992).

SYN.: accélérateur*, cancan*, coup* de démarreur, kankankan*.

4- batterie, (affaire sur ---- ), n.f. V. AFFAIRE*.

 

battre, v.tr. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- battre la calebasse, battre le tam-tam, loc.verb. V. TAM*-TAM. Faire résonner un tam-tam*. Amangoua [.] tenait à apprendre toutes les chansons, à battre le tam-tam à l'instar de ses cousins [.]. Anoma Kanié, 1978 : 66. O.S., âgé de trente ans, l'homme qui battait la calebasse pendant la fête, a apporté son témoignage à la cour. FM., 21.12.1979. Qui va battre la calebasse ce soir ? (Planteur, Abengourou, 1990).

ENCYCL.: certains tam-tams sont constitués d'une calebasse* dont l'ouverture est recouverte de cuir. Le joueur utilise ses doigts.

DER.: batteur* de tam-tam.

2- battre [la] campagne, loc.verb. Faire campagne, mener une campagne électorale. Battre campagne avec honnêteté, sans démagogie. FM., 8/9.11.1980. J'ai constaté que le pré-congrès était devenu un forum pour battre la campagne. FM., 07.04.1983. En temps opportun je battrai ta campagne. Je dirai à tous les chrétiens de voter pour toi. J. Guenaman Colbert, 1985 : 48. [ils] ont été persécutés, d'autres emprisonnés pour ne pas qu'ils puissent battre campagne. Nouveaux horizons n°138, cité Dagnac, 1996 : 177. On comprend alors pourquoi certains, après avoir battu campagne avec les candidats du PDCI [.]. Nouveaux horizons n°145, cité Dagnac, 1996 : 177. Un parlementaire serait venu battre campagne pour un des candidats. (Infirmier, Abidjan, 1998).

3- battre la main, loc.verb. Frapper dans ses mains, soit pour soutenir le rythme d'un chant ou d'une danse, soit pour signaler sa présence et demander l'autorisation d'entrer dans une case*. Tous les élèves battaient la main en chantant. (Institutrice, Bouaké, 1979). [.] les femmes qui battent la main...(TV, "Dimanche-magazine", 29. 01.1981, 20h30). Faut pas fâcher, patron*! J'ai battu la main avant d'entrer. (Boy, Abidjan, 1992).

4- battre mains et pieds, (se ---- ), loc.verb. V. MAINS ET PIEDS*.

 

batteur de tam-tam, n.m. V. TAMTAMEUR*. Les batteurs de tam-tam de la troupe dorment dans sa maison. V. Tadjo, 1992 : 18.

 

bauhinia, n.m. Spéc., (flore). Terme générique désignant divers petits arbustes de la famille des Caesalpiniacées et, plus particulièrement : Bauhinia reticulata D.C., petit arbre des savanes qui sert de bois de chauffe (V. NIAMA* (du mandenkan) = PIED* DE CHAMEAU), Bauhinia thonningii Schum., petit arbre des savanes utilisé en pharmacopée traditionnelle (V. NIAMON*, du mandenkan) = PIED* DE BOEUF), B. monandra Kurz ou Bauhinia panaché, petit arbre dont les graines fournissent une sorte d'huile. Les bauhinias, arbres tourmentés, le plus souvent buissonnants, particulièrement résistants, subsistent encore après les feux* de brousse. Kerharo /Bouquet, 1950 : 75.

 

baza, [baza], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Blighia sapida Koenig.). Arbre de la famille des Sapindacées, utilisé pour la décoration des avenues. Le baza est particulièrement décoratif à l'époque de la fructification par ses grappes pendantes de "pommes" aux brillantes couleurs rouge et jaune. Aubreville, 1959, II : 224. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 272.

SYN.: finzan (mandenkan), kaha (baoulé), goihien (wobé).).

 

bazar de trottoir, n.m. Fréq. oral, écrit, lettrés, recherché. Etal de marchandises de toutes sortes offert à la clientèle sur les trottoirs des avenues principales d'une ville. Tu trouves tout ça moins cher au bazar de trottoir. (Fonctionnaire, Abidjan, 1982). Cette formule résume bien -conjoncture* oblige - le passage de la clientèle, des magasins classiques aux bazars de trottoir. Jeune.Afrique, 02/08.01.1991.

SYN.: (part.) librairie par terre*, pharmacie par terre*.

 

bazin, basin, [bazR], n.m., adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- n.m. V GRAND* BOUBOU. Tissu de coton damassé servant à la confection de vêtements de cérémonie traditionnels. Un certain C.S. avait commis dans les mêmes lieux un vol de 118 pagnes indigo*, 120 m de bazin. FM., 21.01.1980. Beaucoup de bazin teint, de superbes broderies. ID., 30.04.1989. H. est arrivé habillé  [.] de bazin bleu-blanc, couleur d'espoir. Ephémère, 11.01.1993. Voleur de bazin. (Titre de presse) Ivoir'Soir. 20.01.1998.

2- adj. Confectionné en coton damassé. Sous ce manguier*, un homme, la cinquantaine, habillé d'un ensemble* bazin de couleur verte, devise tranquillement avec trois jeunes femmes et deux petits enfants. Ivoir'Soir, 21.10.1997.

COMP.: bazin riche, tissu bazin, pagne bazin.

3- bazin riche, n.m. Mélior. Bazin de qualité supérieure qui sert à confectionner les boubous* de cérémonie. C'est une pièce de six yards* de bazin riche bleu pâle. (Mère de famille, Abidjan, 1980). Pour un boubou* d'apparat , prenez du bazin riche. Vous avez le choix entre plusieurs couleurs. (Marchand, Abidjan, 1996)

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 bazooka, [bazuka], n.m. Argot des jeunes, oral, fam. Membre viril de belle taille. Le sida, c'est pas bon pour le moral du bazooka. (Campus, Abidjan, 1990). Elle savait qu'il avait un bazooka quoi ! (Corpus Zongo, 1992, 97).

SYN.: bangala*, barreau*, bâton*.

 

bdellium d'Afrique, n.m. V. ARBRE* A BDELLIUM.

 

beau / belle, n.m. ou f. Usuel, oral, écrit, fam., tous milieux. V. BEAUX*.

Terme de parenté classificatoire, s'appliquant à tout homme de la famille du conjoint, plus particulièrement : beau-frère ou beau-père. Belle est l'équivalent pour toute femme de la famille par alliance, plus particulièrement : belle-soeur. Mes frères*, dit-il, notre beau vient d'arriver mais* fatigué. M. Koné, 1974 : 53. Je n'ai pas encore fini de payer la dot* à mon beau. (Infirmier, Daloa, 1978). A Bouaflé, j'avais beaucoup de prétendants, mais mon beau était jaloux d'eux. A. Kouadio, 1983 : 26. Beau, belle : couramment employé pour désigner le beau-frère ou la belle soeur ou encore le beau-père ou la belle-mère [.]. Le contexte indique de quel allié il s'agit. A. Kouadio, 1983 : 26 note 18. Mais, beau, ta secrétaire est-elle une Africaine ou une Européenne? Guenaman Colbert, 1985 : 27. Hou! Abidjan y a des menteurs! Or mon beau est un apprenti*gbaka (: Alors comme ça, mon beau frère n'est qu'un apprenti gbaka, (BD, Ivoir'Soir, 26.05.1998.

COM.: il arrive parfois, dans le basilecte, ou dans l'oralité familière que l'on dise "ma beau" pour ma belle-soeur [l'épouse du frère de ma femme], plus rarement, ma belle mère.

 

beauclaire, n.m. Spéc., (faune). Poisson de la famille des Priancanthidae, à corps plat, gros yeux et large bouche. La chair, excellente, est localement peu appréciée. Deux espèces sont communes: le beauclaire sanglant, (Priancanthus cruentatus Lacépède), espèce cosmopolite des mers tropicales; le beauclaire-soleil, (Priancanthus arenatus Cuvier), espèce atlantique tropicale de couleur rouge brillant. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 44. Les appellations "gros yeux", "motard" sont souvent utilisées pour désigner les Priacanthus mais il est préférable d'employer le terme de "beauclaire" qui est beaucoup plus spécifique. Seret /Opic, 1981 : 166.

SYN.: gros* yeux, motard*.

 

beaucoup, adv. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte .

1- Déterminant un adj. : très. La route était beaucoup fréquentée. FM., 16.5.1984. J'ai été beaucoup content de lire de vos bonnes nouvelles. (Lettre, Planteur, Abidjan, 1987).

2- Déterminant un verbe, a la valeur intensive de "bien"."vraiment". La pluie avait fait beaucoup peur. FM., 05.04.1982. Pendant leur absence, je gardais leur clef, car ils me faisaient beaucoup confiance [.]. Deniel, 1991 : 33. Ca l'a fait beaucoup rire. Mais moi, ça m'a fait beaucoup peur. Krol, 1994 : 119. J'ai beaucoup peur des serpents. Top Visages, 30.03/ 05.04.1995. A vrai dire ça me fait beaucoup plaisir. Top Visages, 30.03 / 05.04.1995.

3- beaucoup, (être ---- ), loc.verb. Assez fréq., oral, mésolecte, basilecte. Equivalent de la loc. impersonnelle : il y a beaucoup de. Au marché du Plateau, les antiquaires* sont beaucoup. (Chauffeur, Abidjan, 1980). Les mangues, c'est cher parce que ça n'est pas beaucoup maintenant. (Marchande, Cocody, 1992).

4- beaucoup, (l'argent n'est pas ---- ), loc.verb. Dispon., oral, basilecte. ll n'y a pas assez d'argent [pour...], on n'a pas beaucoup d'argent. Madame, l'argent là* n'est pas beaucoup pour le marché. (Boy, Abidjan, 1982). Un jour, [.] on a ramassé les bagages et puis on a fait demi-tour* au village parce qu'on souffrait trop et puis l'argent n'était pas beaucoup. A. Touré, 1985 : 66. C'est vrai que l'argent n'est pas beaucoup, 15 000 par mois . Deniel, 1991 : 148. L'argent n'est pas beaucoup pour payer bus. (Gardien, Abidjan, 1993).

SYN.: l'argent ne suffit* pas.

 

beaux, beaux parents, n.m.pl. Fréq. oral, écrit, tous milieux, fam. V. BEAU*. Belle famille, ensemble de toute la parenté par alliance, plus particulièrement les beaux-parents. Les autres ministres ont aussi leurs cousins, leurs beaux, les jeunes intellectuels et paysans de leur village. I.B. Koulibaly, 1978 : 24. Tout beau-frère traite la soeur de son épouse avec respect puisqu'elle est la représentante des beaux. Deluz, 1978 : 242. Ma soeur, mon oncle, ma tante, mon grand père, ma grand-mère [.], tous les beaux. Adiaffi, 1980 : 98. Kouassi, lui disait-elle, tu t'en vas chez tes beaux, il faut pas aller déconner là-bas, il faut pas trop manger. A. Kouadio, 1983 : 69. Beau*, belle* : couramment employé pour désigner le beau-frère ou la belle soeur ou encore le beau-père ou la belle-mère et on appelle ses beaux-parents mes beaux. A. Kouadio, 1983 : 26, note 18. S'il fallait recevoir tous mes beaux. Ils sont beaucoup*! (Enseignant, Abidjan, 1990).

 

bébé, adj. Vx., (religion), (du nom d'un des prophètes de cette religion). Propre à la religion synchrétique issue du Harrisme et qui s'est développée entre 1925 et 1950. Mélange d'anciennes pratiques animistes* et de quelques principes chrétiens déformés, la religion bébé est dirigée par un Prophète*, trois ou quatre prédicateurs, et plus rarement des prophétesses*. Bonnefoy, 1954 : 56. La religion portait le nom du premier prophète bébé. (Informateur, Abidjan, 1975.)

ENCYCL.: cette religion semble pratiquement en voie d'extinction actuellement.

 

bébi, [bebi], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Blighia unijugata Baker). Petit arbre de la fam. des Sapindacées. Aubreville, 1959, II : 224.

 

beboper, v.tr. Vx. Danser le be-bop. Lié à la mode de cette danse. Pourquoi tu ne danses pas ? Tu sais beboper. Anoma Kanié, 1978 : 26.

 

bec de perroquet, n.m. Spéc., (flore) mais assez fréq., oral, écrit.  (Helioconia spp.). Nom de plusieurs plantes ornementales cultivées pour l'exportation ou la vente sur les marchés : Helioconia humilis ou HELICONIA* PENDANT, H. collinsiana ou HÉLICONIA* MAGNIFIQUE, Strelitzia reginae ou FLEUR*-OISEAU, (son inflorescence évoque un oiseau en vol). Le jardin était noyé sous des massifs d'hibiscus*, de becs de perroquets, de bougainvillées*, de bégonias, de roses* de porcelaine, d'orchidées*. Oussou-Essui, 1979 : 136. A l'aéroport, tu pourras acheter avant de partir, un bouquet de roses* de porcelaine et de becs de perroquet. (Cadre, Abidjan, 1980).

 

bec en ciseau d'Afrique, n.m. Spéc., (faune). (Rhynchops flavirostris Vieillot). Oiseau de la famille des Laridés à gros bec rouge. Limicole. Le bec en ciseau d'Afrique vole au ras de l'eau pour y capturer les petits poissons de surface. Champroux /Ducret, 1979 : 106.

 

bec ouvert, n.m. Spéc., (faune). (Anastomus lamelligerus Temminck). Grand oiseau aquatique de la fam. des Ciconiidae, à plumage sombre et dont le gros bec reste toujours entrouvert, les mandibules ne se joignant pas. Serle /Morel, 1988 : 24.

 

béchiéta, [beGjeta], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé et de l'attié). (Balanites wilsoniana Dawe et Sprague). Très grand arbre de la fam. des Simaroubacées qui donne une résine produisant, une fois séchée et pilée, une poudre parfumée dont les femmes s'enduisent le cou. Aubreville, 1959, II : 123.

SYN.: oulélé /laoulé (baoulé).

 

bédéiste, [bedeist], n.m., f., adj. Spéc., (politique). Partisan de Konan Bédié. Il est certain que dans des moments de colère aigue suite à la querelle que se livrent les dramanistes* et les bédéistes, ADO [: Alassane Dramane Ouattara] a menacé plus d'une fois de claquer la porte. La Voie, 07.01.1993. Puis, dans la foulée, il [: le philosophe J-M. Adiaffi] se déclare "bédéiste de gauche", accepte un strapontin de directeur au ministère de la Culture. Jeune Afrique.23/29.11.1999).

 

bédou, [bedu], n.m. Dispon., argot urbain , plaisant. Porte-monnaie. Mon frère*, tu vas payer* la djaffe*, mon bédou est mort. (Etudiant, Abidjan, 1992). "Tiens le bien ! je kpa* son bédou." -"Pitié ! C'est ma recette de la journée."(BD) Ivoir'Soir, 25.11.1997.

 

béi, [bei], n.f . Dispon., argot nouchi, (du bété "chérie"), oral, fam. Copine. Ma béi va me gué* une ché*. (: ma copine va me refiler une chemise, Bande G., nouchi, 1987)

SYN.: chérie*.

 

beitanier, n.m. V. FROMAGER*.

 

bel oncle, n.m. Assez fréq., oral, écrit, tous milieux. V. BELLE* TANTE. Oncle par alliance. [.] ont la profonde douleur d'annoncer le décès de leur époux, frère, père, grand-père et bel oncle... (Faire-part, FM., 10.09.1990).

 

bélar, n.m. Dispon., oral, surtout, fam., ouest. Personne qui achète du bois aux paysans pour le revendre en ville aux fabricants de charbon de bois. Elle vit du bois qu'elle ramasse dans la forêt et qu'elle vend aux bélars, les gars qui viennent le livrer en ville sur des chariots pour en faire du charbon*. Krol, 1994 : 91.

 

bélier, n.m. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux, sud.

1- Symbole traditionnel de la fécondité. Le crâne surmonté de cornes de bélier, symbole de la fécondité. Bussang /Leblanc, 1990 : 78.

ENCYCL.: des cornes de bélier surmontent certains masques.

2- bélier de Yamoussoukro, vx. Appellation méliorative donnée souvent au Président Houphouet-Boigny, en raison de la signification baoulé de son nom, et de la connotation flatteuse de celui-ci. Cet original [.] serait venu présenter ses voeux de Nouvel An au Bélier de Yamoussoukro*. Konaté, 1987 : 17. Tous unis derrière le Bélier de Yamoussoukro. FM., 26.10.1990.

 

belle, n.f. V. BEAU*. Ce qu'il avait fait était très mal, parce que dans notre coutume , un beau* et une belle ne doivent pas parler de certaines choses entre eux, car il y a un lien de respect qui les lie. A. Kouadio, 1983 : 27. Ah ! bonjour ma belle. Comment vas-tu ? J. Gnénaman Colbert, 1985 : 63. Je mange chez ma belle demain. Ne m'attends pas. (Avocate, Abidjan, 1992).

 

belle de nuit, n.f. Assez fréq., écrit, oral, péj. Euphémisme pour "prostituée". Utilisé parfois comme insulte. Mme C. n'est pas une femme qui s'affiche en public comme ces belles de nuits qui infectent bars et dancings, qui ornent les trottoirs et racolent les hommes. FM., 12.03.1983. Il m'a traitée de belle de nuit, moi, ce faux-type*!!  (Dispute, Abidjan, 1984). Une enquête [.] a été menée récemment auprès de 200 jeunes et de 175 belles de nuit. Réformateur, janvier 1993. Une fois le marché conclu, ces belles de nuit s'offrent au client. Jeune Démocrate, 21.01.1993. C'est le royaume [.] des belles de nuit dont les accoutrements* en disent long sur les intentions. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 78. Si ces belles de nuit savent que vous êtes là pour un long séjour (elles se renseignent généralement à la réception de l'hôtel) elles peuvent vous faire crédit pour le temps qu'elles passeront avec vous. Ivoir'Soir, 12.08.1997.

SYN.: bordelle*, diantra*, sao*, sotra*, toutou*

 

belle mexicaine, n.f. V. LIANE*-CORAIL.

 

belle-tante, n.f. Assez fréq., oral, écrit, tous milieux. Soeur de la belle-soeur ou du beau-frère de l'un des parents. Ce garçon qui, sous l'emprise du chanvre indien* [.]  va se trouver bloqué sous une forme de névrose exacerbée et tirer sur sa belle-tante. FM., 29.06.1980. Si je connais Mme A.? C'est ma belle-tante, la soeur de la femme du beau* de ma mère ! (Enseignante, Abidjan, 1981).

 

bellesse, n.f. Rare, oral, écrit, pastiches basilecte, plaisant. Beauté. Il faut voir tous ces animaux lers épis tu vas fait comparaizon de ler bellesse avec pour toi. (: regarde tous ces animaux et puis compare leur beauté à la tienne. ID, n° 953, 48, Moussa).

 

beloter, v.intr. Dispon., oral, fam. Jouer à la belote. C'est un ami. Nous belotons souvent ensemble. (Secrétaire, Abidjan, 1977). Dimanche, viens à l'apatam*. On belotera. (Fonctionnaire, Abidjan, 1994).

DER.: beloteur.

 

beloteur, n.m. Assez fréq., oral, fam. Joueur de belote. C'est un bon beloteur. Il nous a gagné* tous ! (Chauffeur, Toumodi, 1976)

 

ben ailé, n.m. Spéc., (flore), nord. (Moringa oleifera Lam. = M. Pterygosperma Gaertn.). Petit arbre originaire de l'Inde dont les feuilles consommés cuites et dont les graines fournissent une huile fine et blanche (V. HUILE* DE BEN). Roberty, 1954 : 238.

SYN.: neverdaye, neverdie (du wolof, rare).

 

bénéficier, v.intr. Fréq. oral, écrit, mésolecte. Faire des bénéfices dans une transaction commerciale, tirer des bénéfices (d'une action, d'une situation), recevoir des avantages matériels. Ces commerçants, ils veulent trop bénéficier. Ils exagèrent!! (Enseignante, Abidjan, 1977). Si les Européens ne bénéficiaient pas, ils ne viendraient pas chez nous. (Etudiant, Abidjan, 1984).Si un enfant réussit [.], le village bénéficie. (Planteur, Korhogo, 1992).

 

bengala, bangala, n.m. V. BANGALA*. Il existe de curieuses serrures indigènes représentant plus ou moins distinctement une femme traversée par un bengala. Monteil, 09.07.1904 (in BIFAN, 1968 : 610). Il était bigré*. Il a sorti son bengala et il a pissé devant tout le monde. (Chauffeur, Abidjan, 1977). Tes histoires de bengala, ça ne me concerne pas. (Serveuse, Abidjan, 1992).

 

bengali, n.m. Spéc., (faune). V. AMARANTE*, SENEGALI*. Petit oiseau tropical à magnifique plumage, de la famille des Estrildidae. L'espèce locale la plus couramment observée est le bengali vert tacheté : (Mandingoa nitidula Hartlaub). Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 170.

 

benne, n.f. Fréq., écrit, oral, mésolecte. Camion à benne. Des informations que nous avons recueillies sur les lieux, il ressort que le bus a voulu éviter une benne de vingt tonnes, chargée de diverses marchandises en provenance d'Abidjan. FM., 10.01.1980. Il était malade [.] on l'a mis dans une benne* jusqu'au Score. Là-bas, on a pris wôrô*-wôrô. Ivoir'Soir, 25.05. 1994.

 

bentamaré, bantamaré, [bStamare], n.m. Vx. Spéc., (flore), (du wolof : bentamaré ou du mandenkan : bantamari). (Cassia occidentalis Linn.). Espèce arbustive pantropicale importée dont les graines sont utilisées comme succédané de café. Roberty, 1954 : 204. Le cassia occidentalis, plante très commune autour des villages (appelé souvent improprement kinkéliba* en Côte-d'Ivoire, appelé parfois encore bentamaré ou café des noirs*) est très connu. Aubreville, 1959, I : 261.

SYN.: café des noirs*, café nègre*, casse puante*, faux* kinkéliba, herbe* puante, kinkéliba* (impropre).

 

benténier, n.m. V. FROMAGER*.

 

béou, [bDw], v. invariable. Nouchi, oral, fam. Fuir, prendre la fuite. mais aussi, filer, partir rapidement. Il était agbaloté*. Alors j'ai béou ! (: il était balèze, alors j'ai pris la fuite, corpus G. nouchi, 1987). Je béou à Treich ! (: Je file à Teichville !, Colporteur, Abidjan, 1995).

 

bepp, bèp, [bDp], n.m. Spéc., (flore), (du wolof, l. ouest-atlantique du Sénégal). (Sterculia setigera Del. ). Arbre de la famille des Sterculiacées, à bois blanc tendre et dont l'écorce sert à faire des lanières. Roberty, 1954 : 41. Un seul grand arbre apparaît à la limite de la zone soudanaise, le bepp. Aubreville, 1959, II : 269.

 

béréguéré, [beregere], n.m. Assez fréq., argot des jeunes, oral . Sous-vêtement, aussi bien slip masculin que culotte féminine. Ton pan* est trop mince. On voit le béréguéré dessous. (Lycéenne, Treichville, 1981).

 

bergeronnette-pie, n.f. Spéc. (faune). (Motacilla aguimp Dumont). Oiseau de la famille des Motacillidae, à longue queue et qui vit au bord de l'eau. Signalé  Comoé, Marahoué). Bousquet, 1992, 156.

 

besacier, n.m. Dispon., litt. (Kourouma). Mendiant, porteur de besace. Besaciers en loques [.]. Kourouma, 1970 : 62.

 

besoin, besoins, n.m. sing ou pl. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- n.m.sing. Excréments. Le bébé est malade : il ne fait pas son besoin. (Hôpital, Abidjan, 1976).

LOC.: faire* son besoin : déféquer.

2- n.m. sing ou pl. Lieux d'aisance, waters. La secrétaire n'est pas là : elle est partie aux besoins. (Chauffeur, Abidjan, 1975). Je vais aux besoins, attends un peu !!  (Etudiant, Abidjan, 1981).

LOC.: aller aux(x) besoin(s), partir* au(x) besoin(s).

SYN.: William* Camara.

 

besoin, n.m.

1- besoin, v.inv. Dispon., oral, basilecte ou  plaisant chez les lettrés. Avoir besoin de (qqun ou qque chose). Patron*, taxi tu besoin quelle heure ? (: Patron, à quelle heure as-tu besoin du taxi ?, Boy, Abidjan, 1984). Viens ici, je te besoin ! (Mécanicien à apprenti, Abidjan, 1985).

2- besoin, (avoir ----- de qqun), loc.verb. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte. Réclamer qqun, le convoquer, le faire appeler. Une semaine après, on voit deux DS devant notre porte : "Président a besoin de vous." FM., 16/17.01.1982. "Patron*, y a une femme qui a besoin de vous."-"Où est-elle ? "- "Devant la porte !" (Boy, Abidjan, 1983). Vous pouvez monter? Le Directeur a besoin de vous. (Secrétaire, Abidjan, 1996).

SYN.: demander * après qqun.

LOC.: avoir besoin de qquelqu'un en mariage.

3- avoir besoin de quelqu'un en mariage, loc.verb. Fréq., mésolecte, basilecte,  fam. Désirer épouser qqun, demander qqun en mariage. J'ai besoin de toi en mariage. Qu'est ce que tu en dis ? Deniel, 1991 : 29.

 

bété, [bete], n.m. Spéc., (flore), mais assez fréq., (de l'attié). (Mansonia altissima A. Chev.). Grand arbre forestier exploité, de la famille des Sterculiacées, à fleurs blanches odorantes. Bois gris souvent veiné de sombre de cet arbre. Il passe pour provoquer malaises et vertiges chez les ouvriers qui le travaillent. Roberty 1954 : 42. Certains grands arbres sont commercialement exploités. Ce sont, par ordre d'importance, le niangon*, le samba*, le bété. Aubreville, 1959, II : 269. L'utilisation du bété comme poison de flèches fut signalée en 1935 par Portères. Bousquet /Debray, 1974 : 167. Principales essences exportées : [.] makoré*, bété, iroko*, ilomba*. Oberlé, 1983 : 10.

COM.: noms-pilotes : bété ou mansonia. CTFT, 1989 : 384.

SYN.: boroua (agni, baoulé), drodié (yakouba), tué (wobé).

 

bètèbètè, bêtê-bêtê, bété-bété, [bDtDbDtD], n.m. ou f., adj. Spéc., (flore, alimentation), assez fréq., (du baoulé), oral surtout, écrit, tous milieux. Variété d'igname à chair très farineuse. On choisit de préférence un igname* bètèbètè farineux que l'on coupe à petits morceaux. Biarnès, 1974 : 56. Pour la purée d'igname, c'est le bètèbètè qui est le meilleur. (Marché, Abidjan, 1981.) Moi je préfère la bètèbètè ! (Ménagère, Abidjan, 1990). Une igname de 39 kg, soit dix fois le poids normal de nos bêtê-bêtê et gléglé*. Ivoir'Soir 12.03.1998.

COM.: graphie instable.

SYN.: igname* bètèbètè.

 

bêtises, n.f.pl. Fréq., oral, fam. Statuettes de bronze à caractère érotique. Patron* regarde ces bêtises ! je te fais bon prix*. (Marchand, Abidjan, 1975). A l'origine, les bêtises étaient fabriquées à Abomey. Maintenant, tu en trouves partout. (Informateur, Bouaké, 1984).

 

betty, n.f. Argot estudiantin. oral, fam. plaisant. Jeune fille qui fréquente l'enseignement secondaire.Y a une betty de Yopougon qui a un matos*-tos-tos ! (: Il y a une lycéenne de Yopougon qui a un de ces popotins!, Campus, 1982).

SYN.: agatha*, corbeau*.

 

beurre, n.m.. Engendre des noms composés et plusieurs locutions verbales :

A+ noms composés

1- beurre de cé, [tGe], Vx, (hybride français/ mandenkan), écrit. Beurre de karité*. On y trouve des condiments, du sel et du beurre de cé. Binger, 1892, I : 173.

2- beurre de coco, usuel, oral, écrit, tous milieux. V. COCO*. Corps gras extrait du coprah. On retire du coprah*, une huile limpide et incolore qu'on appelle beurre de coco quand elle est solidifiée. Davesne, 1954 : 48.

3- beurre [de karité], usuel, oral, écrit, tous milieux. V. KARITE*. Corps gras extrait de l'amande* de karité. [.] les principales exportations du cercle* du Haut Bandama, en 1904, étaient le beurre de karité, le soumbara*, les volailles et le caoutchouc* . Du Prey, 1962 : 46. Il faut toujours se graisser la peau avec de l'huile : huile* de coco, beurre de karité ou huile* de palme. FM., 22.01.1982. Le support est ici. : l'huile d'arachide [.], la sauce* d'arachide, le beurre de karité. FM., 08.01.1983. Car la peau du toubab*, comme du beurre de karité, fond au soleil. Kourouma, 1990 : 54. La pulpe de karité se mange crue ou est transformée en "beurre" qui assaisonne les plats. Rémy, 1996 : 213. Pour le premier trimestre de l'année en cours, il a enregistré 33,804 tonnes de beurre de karité et 64,1 tonnes d'amandes*. Ivoir'Soir, 25.08.1997. [.] son corps enduit de beurre de karité luisait sous les reflets solaires[.]. Oussou-Essui, 1999 : 64.

ENCYCL.: de couleur jaune et d'odeur âcre, le beurre de karité est utilisé pour l'éclairage, la cuisine, la fabrication du savon* indigène ainsi que comme cosmétique et onguent.

SYN.: beurre de cé.

4- beurre de lami, vx, écrit., techn. V. ARBRE* A BEURRE DE LAMI. Corps gras d'odeur agréable extrait des graines du fruit du Pentadesma butyracea Sabine.

ENCYCL.: autrefois utilisé pour la cuisine ou comme onguent.

B+ locutions verbales

5- beurre, (avoir un oeil en ---- ), dispon. argot urbain, oral surtout. Avoir un oeil au beurre noir. Mais qu'est ce qu'il t'est arrivé? Tu as un oeil en beurre! (Infirmière, Abidjan, 1984). Un employé de banque qui a osé se défendre, s'en tire avec un oeil en beurre. FM., 02.09.1986.

6- beurre, (couper le ---- ), dispon., argot urbain, oral surtout. Couper le fric, arrêter de donner de l'argent. Je sors plus. Le pater a coupé le beurre. (Etudiant, Abidjan, 1990).

3- beurre (être au ---- ), dispon. argot urbain, oral surtout. Avoir du beurre sur les épinards, être plein aux as. Et pendant que J. Djongos, de retour des USA [.] est au beurre, la pauvre Mathey a le sien qui a été coupé*. Ivoir'Soir, 28/27/30.11.1997.

5- beurre, (mettre au ---- ), traiter somptueusement qqun. Eh bien, ce monsieur a l'habitude d'inviter les gens du Burida* en France. Et il les met au beurre. Ivoir'soir, 21/22/23.11.1997.

 

bèze, bez, [bDz], n.f. Argot zouglou, oral, fam. V. BASE*. Veste. Alpha mobilisera son public des grands jours. C'est pourquoi il vous faut laisser vos bez chez vous au profit de jean's et de baskets. FM., 31.12.1990. A Yop City / tu vois le tonton* sapé dans la bèze, la Weston sans oublier la mallette /matin bonne heure. (Chanson "Les côcôs. Groupe Les côcôs, corpus T., 1994).

 

bi, n.m. Spéc., (flore), (de l'attié ). (Sterculia oblonga Mast.). Très grand arbre forestier de la famille des Sterculiacées. Bois blanc jaunâtre dur mais assez putrescible. Roberty, 1954 : 41. Le bi perd ses feuilles en août et fleurit à partir d'octobre. Aubreville, 1959, II : 276.

SYN.: assosodau (abé), lomien (guéré).

 

bia, [bja], n.m. Spéc., (tradition), (de l'agni). V. TABOURET* SACRE. Vous assisterez au spectacle du souverain paré de bijoux d'or, le pagne* traditionnel drapé autour du corps avec un pan rejeté sur l'épaule gauche, promené sur le bia, trône sacré à parements d'or. Bussang /Leblanc, 1990 : 151.

 

bian, [biS], n.m. Argot estudiantin, (du baoulé ), oral, mélior.

1- Garçon, homme, type, caïd, dur. De toutes parts on lui adresse des félicitations :"T'es un dur, vraiment*, t'es un bian !" Kitia Touré, 1979 : 48. Nombreux sont les bians qui sont tués* d'elle sur le campus. (: Il y a pas mal de mecs qui en pincent pour elle sur le campus, Campuslexique, 1979 : 6). Le bian c'est celui qui fait les choses à la limite de l'impossible.[.] Quand on voit certaines filles, on peut penser qu'il n'arrivera pas seulement à les aborder et finalement il vous dit " J'ai couché avec elle." bon on lui dit : "Tape dans ma main*, tu es un bian, c'est-à -dire tu es fort! " Caummaueth, 1988 : 63. Pendant qu'ils font marcher des crédules, [.] le "bian" de Daoukro travaille.. Makoun'Zué, 07.03.1995.

SYN.: djo*, djoblek*.

2- Dans la bouche d'une femme, précédé d'un adj. possessif : copain, flirt, petit ami. mon bian : mon homme, mon jules. Entre nous les filles, on peut tout se permettre entre nous mais mon bian, n'y touchez pas ! Caummaueth, 1988 : 63.

SYN.: djo*, pétiga*.

 

bic, n.m. Usuel. oral, écrit, tous milieux.

1- Stylo (à bille, feutre, à plume) et même stylomine. Tu n'as pas un bic pour que je note quelque chose? (Enseignante, Abidjan, 1977). Il n'y a ni cahier ni bic pour travailler. FM., 05/06.06.1982. Je prends son cahier de brouillon et son bic -un stylo en Afrique ça s'appelle un bic quelle qu'en soit la marque, parce que c'est toujours un Bic, bas de gamme, à 75 francs. Krol, 1994 : 55.

LOC.: tenir* le bic.

COMP.: bic rouge.`

2- bic rouge, argot estudiantin, oral, fam., péj. Par allusion au stylo avec lequel un professeur met la note sur une copie, chantage à la bonne note parfois exercée par un enseignant sur une étudiante pour la séduire. Il y a aussi les profs qui leur font des avances, ou le contraire, c'est très courant. Ils tiennent le bic rouge, c'est un gros atout pour eux les notes. Krol, 1994 : 59. J'ai refusé. Et c'est là que ça s'est gâté. Moumou a voulu se servir du bic rouge. Ibid. : 93. Tu lui plais trop* à ce prof. Il va se servir du bic rouge! (Lycéenne, Bouaké, 1996).

LOC.: se servir* du bic rouge, tenir le bic rouge.

 

biche, n.f. Spéc., (faune), mais très  fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- Antilope (plus particulièrement céphalophe*) mâle ou femelle. Il n'y a, en fait de gibier, que quelques petites biches. Binger, 1892, I : 148. L'enfant, de colère, d'un coup de pied, renversa la marmite, éteignit le feu, battit la biche, la ligota et continua son chemin. Dadié, 1955 : 52. On doit bannir le terme populaire de biche [.] qu'il convient de remplacer par celui plus pertinent et bien descriptif de petite antilope. Roure, 1962 : 27. La biche que j'ai vue dans mes pièges  Koné, 1980 : 11. [: le braconnage] représente 185 têtes de différentes espèces animales : 89 singes, 52 biches, 4 sangliers*. FM., 04.11.1980. [.] c'est sûr que j'abattrai une biche cette nuit. M. Bandaman, 1993 : 11.

ENCYCL.: appellation réservée à la femelle du cerf en français central.

COMP.: biche blanche, biche-cochon, biche de paille, biche grise, biche mina, biche royale.

SYN.: antilope.

2- Argot urbain, oral surtout, mésolecte, péj. V. BROUSSARD*. Appliqué à un être humain, insulte impliquant ignorance, veulerie, paresse. Je l'ai boxé parce qu'il m'a appelé biche et sauvage. (Elève, Abidjan : 1976). Tu ne sais rien toi ! On a raison de t'appeler biche [.] Qui pourrait te traiter d'ignare, de paresseux, de biche, de sauvage* ? Dadié, 1980 : 38.

3- biche blanche, V. CEPHALOPHE* DE MAXWELL.

4- biche-cochon, (le nom de biche-cochon est dû à leur forme rondelette et à leur façon de se déplacer le museau près du sol). Petite antilope de la famille des Céphalophinés. Il en existe plusieurs espèces : Cephalophus sylvicultor Afzelius ou Grand* céphalophe ; C. Jentinki Thomas ou Céphalophe* de Jentink* ; C. niger Gray ou Céphalophe* noir ; C. nigrifons Gray ou Céphalophe* à front noir ; C. dorsalis dorsalis Gray ou Céphalophe* à bande dorsale noire ; C. zebra Gray ou Céphalophe* zébré. Toutes ces espèces sont forestières. On les nomme vulgairement biches-cochons. Binger, 1892, I : 148. Ce sont des antilopes exclusivement africaines et presque toutes forestières, communément appelées biches-cochons. Roure, 1962 : 39. Il avait pris au piège deux agoutis*, un hérisson* et une biche-cochon. (Forestier, Man, 1983).

5- biche de paille, V COB* DES ROSEAUX.

6- biche grise, V CEPHALOPHE*. (Philantomba Maxwelli Hamilton Smith). Petite antilope d'environ 8 kgs, de la famille des Céphalophinés, à pelage gris ardoisé teinté de marron. Cet animal est fréquemment appelé biche grise en A.O.F. Dekeyser, 1955 : 361.

SYN.: céphalophe* de Maxwell.

7- biche mina, V. GUIB*. [.] le guib* ou antilope harnachée, parfois appelé aussi biche mina. Dekeyser, 1955 : 341.

8- biche royale, V NEOTRAGUE*. (Neotragus pygmaeus Linn.). Délicate petite antilope forestière (fam. des Antilopinés), elle ne dépasse pas 25 cm de hauteur au garrot et pèse 3 kgs. C'est le cas de la biche royale [.], curieuse biche en vérité [.] nullement effarouchée à notre approche. FM., 27.04.1983. Ils ont une biche royale qu'ils ont élevée au biberon. (Instituteur, Yamoussoukro, 1984).

SYN.: antilope*-pygmée, antilope* royale, néotrague* pygmée.

 

bidonvillois, n.m. pl. Dispon., oral, écrit, Lettrés. Habitant d'un bidonville. [.] mais ce que l'on a sans doute le plus de mal à comprendre, c'est la vie quotidienne des bidonvillois [.]. Tilliette, 1984 : 35

DER.: bidonvillisation*.

COMP.: non*-bidonvillois.

 

bidonvillisation, n.f. Dispon., oral, écrit, lettrés, péj. Extension urbaine des quartiers misérables. Cette insécurité juridique permanente est la cause réelle de la bidonvillisation des villes, bien plus que la pauvreté des bidonvillois*. Tilliette, 1984 : 59.

 

bien, adv. Assez fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Engendre quelques locutions adverbiales spécifiques :

1- bien bien, (reduplication intensive, calque de certaines langues locales). Très bien, parfaitement. Patron*, j'ai compris bien bien. (Boy, Abidjan, 1977). Va voir mon garagiste. Il m'a refait la peinture de la 404 bien bien. (Enseignant, Abidjan, 1979).

SYN.: bien-bon (b)

2- bien-bon, bien bon,

a) Beaucoup, d'abondance, autant que nécessaire. Il a avoué avoir mangé bien bon même chez toi, chez moi, chez lui là*. Bolli, 1977 : 56. Pour les faire parler [.] on va leur casser la gueule bien bon. Du Prey, 1979 : 177. Cette année, ça va chauffer* bien-bon. Zazou n° 12, 1981. Mon père m'a tapé bien bon. (Elève, Abidjan, 1982). Au maquis*, ça boit bien bon. (poésie) FM., 04.12.1990.

b) De la meilleure façon qui soit. Si vous dites : je suis son petit* frère, tout le monde vous saluera bien-bon. Du Prey, 1979 : 57. A l'examen, au problème, j'ai tout fait bien bon. (Elève, Abidjan, 1988).

3- bien même, V. MEME*. Particule de renforcement dans un énoncé affirmatif. Bien sûr, évidemment oui, certainement. "Tu es déjà allé à Taï ? - Bien même !"  (Enseignant, Abidjan, 1982). "Tu as corrigé ta lettre ? "-" Bien même !"  (Etudiant, Abidjan, 1989).

4- bien, (très ---- ), (modifiant un verbe) Beaucoup, énormément. Après son accouchement, son père me demande de ne plus être ensemble avec* sa fille. Pourtant la fille et moi , nous nous aimons très bien. FM. 02.07.1981. Moi, le film, j'aime très bien. (Lycéen, Bouaké, 1994).

 

bienvenue! interj. V. AKWABA*.

 

bière de mil, n.f. V. DOLO*. Vous pouvez également assister à la fabrication de la bière de mil. Bussang /Leblanc, 1990 : 123.

 

bietchi-bien, [bjDtGibjR], n.m. Spéc., (tradition), (de l'attié), oral surtout, sud, plus railleur que fortement péj. V. BATARD*. Bâtard, enfant né hors-mariage (légal ou tradit.). En pays attié, toute femme qui accouchait d'un bietchi-bien, l'équivalent d'un bâtard, prenait, elle et sa famille, la tête d'une procession qui faisait le tour du village, au son des quolibets et autres chansons railleuses à son endroit. FM., 13.05.1983.

ENCYCL.: beaucoup moins fortement connoté socialement (milieu matrilinéaire) que son équivalent "bâtard" en milieu patrilinéaire, dans une société à castes.

 

bigrer, v. Assez fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam. mais non vulg., plaisant pour lettrés.

1- v. intr. Boire beaucoup de boissons alcoolisées. Attention de ne pas bigrer à la fête. (Convers., Abidjan, 1976). Il bigre, oui, mais il n'est jamais daye*. (Planton*, Abidjan, 1992).

DER.: bigreur*.

2- bigrer (se ---- ), v. pronom. S'énivrer. Je ne sors plus avec lui parce qu'il se bigre à toutes les boums et je n'aime pas ça. (Etudiante, Abidjan, 1980). A Noêl, on s'est tous bigrés. C'était chaud*!  (Etudiants, Abidjan, 1991).

SYN.: se bockoliser* (part.), boire* son cerveau, se gnôler*, se pinter*.

3- être bigré, loc.verb. Etre saoul. Laisse-moi tranquille, tu es bigré complet*. (Etudiante, Abidjan, 1997).

SYN.: être bloqué*, être dans son verre*, être daye*, être dedans*, être keep*, être pinté*, être tapé*, être tire*-tire.

 

bigreur, n.m. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam., mais non vulg., plaisant chez lettrés. Grand amateur de boissons alcoolisées avec, parfois, la connot. péj. de "personne qui abuse de celles-ci". Du vin rouge, de la bière, du vin* de palme attendaient les bigreurs. M. Koné, 1974 : 26. Hé, bigreur, tu me laisses un peu de bangui* ! (Enseignant, Yamoussoukro, 1982). Bigreur mais pas  gnolais*!! (Maçon, Yamoussoukro, 1996).

 

bihoreau, n.m. Spéc., (faune). (Nycticorax leuconotus Wagler). Petit héron de la famille des Ardeidés, à pattes courtes mais avec de longs doigts préhensibles. Le bihoreau croasse comme un corbeau. Champoux /Ducret, 1979 : 78. Serle /Morel, 1988 : 20. Signalé : bihoreau à dos  blanc(Taï). (Bousquet, 1992 : 170).

SYN.: bihoreau à dos blanc, héron* bihoreau.

 

bila, bla, [bila] / [bla], n.m. Vx., (tradition), (du mandenkan "cache-sexe")  nord. V. BILAKORO*. Cache-sexe masculin composé d'une bande de tissu passée entre les jambes et fixée autour des hanches par un lien servant de ceinture. Ils portent pour tout vêtement le bila. Binger, 1892, I : 165. Le représentant apparaît, portant une vieille coiffure, un bila et une veste déchirée. (indications scéniques). Coffi Gadeau, 1970, Kondé Yao : 13. Avant, pour cultiver*, les paysans portaient le bila. (Informateur, Korhogo, 1982).

DER.: bilakoro*, blakoro*.

 

bilakoro, bilakro, blakoro, [bilakoro] / [bilakro] / [blakoro], n.m.

1- Vx, (tradition), (du mandenkan"cache-sexe" + "abimé"), nord, péj. Adolescent non-circoncis. Le bilakoro (qui ne porte pas de pantalons mais le bila*, comme son nom l'indique) [.]. Binger, 1892, I : 103. Un incirconcis*? Un homme à prépuce? Un "bilakoro"? Jamais! Et ce fut le scandale dans le quartier. A. Touré, 1985 : 116. Avant d'être un enfant* des rues, j'étais à l'école. Avant ça, j'étais un bilakoro au village de Togobala. Kourouma, 2000 : 13. On appelle bilakoro un garçon qui n'est pas encore circoncis et initié. Kourouma, 2000 : 36.

ENCYCL.: avant la circoncision*, marquant la fin de l'initiation et le passage au statut d'adulte, l'adolescent n'était pas autorisé à porter le pantalon. Il devait se contenter d'un bila* à partir de la puberté.

ENCYCL.: dans l'armée de Samoré Touré (V. ALMANY 2), les bilakoros étaient des sortes de vélites, chargés du soin des chevaux.

SYN.: incirconcis*.

2- Fréq., oral, écrit, mésolecte, péj. nord surtout. Blanc-bec, jeune homme sans expérience, garnement. Appliqué à un adulte, ce terme constitue une insulte. Sous le pouvoir des Blakoros. (titre de roman) Koné, 1980 : 26. Car, si la connaissance des vieux*, les Koré* ou Tiécoroba* qui détiennent le savoir s'avère trop officielle pour être vraie (scientifiquement parlant), celle des jeunes, les bilakoro ou blakoro, considérés comme des enfants non circoncis - qui n'ont pas généralement accès au secret de la connaissance - ne peut être prise en compte. FM., 14.10.1980. Mais quand un bilakro, un garnement, se soulage dans notre jardin, on ne s'abaisse pas à courir après lui, on recherche son père. Kourouma, 1990 : 175. De sorte que, bilakros fatigués, les policiers n'osent pas s'y aventurer à moins d'un kilomètre. Tierno Monenembo, 1993 : 148.

COM.: souvent invariable au sing. et au pl. en contexte français.

SYN.: enfant*, incirconcis*, jeune, petit*.

ANTON.: koré*, tiécoroba*, vieux*.

 

bimbiri, [bimbiri], n.m. Vx, (agriculture), (du mandenkan). V. SORGHO* ROUGE. On ne cultive ici qu'une variété de mil [.] et une de sorgho* : le bimbiri. Binger, 1892, I : 246.

 

bilakro, n.m. V. BILAKORO*. [.] bilakros, rapineurs des quartiers sordides, galapiats sans logis [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 163.

 

bilan, n.m. Dispon., argot urbain, oral, péj. Rumeur publique, bruit, ragot. Je vais te refiler le bilan qu'on raconte à Treichville. (Enseignante, Abidjan, 1993).

DER.: bilaner*, bilaneur*.

SYN.: radio*-trottoir, radio*-treichville.

 

bilaner, v.intr. Dispon., argot urbain, oral, péj. Répandre des "on-dit", de fausses rumeurs, faire des ragots. C'est un faux type* qui bilane partout. (Lycéenne, Bingerville, 1990).

SYN.: bourrer*.

 

bilaneur, n.m. Dispon., argot urbain, oral, péj. Personne qui répand des ragots, de fausses rumeurs. Avec tous les bilaneurs qu'il y a à Abidjan, comment connaître la vérité? (Dessinateur, Abidjan, 1993).

SYN.: bourreur*.

 

bilharzie, n.f. Spéc., (santé). Ver trématode hématophage du genre Schistosoma, responsable d'affections parasitaires soit du système urinaire, soit de l'intestin. Mazer /Sankalé, 1988 : 223.

DER.: bilharziose*.

SYN.: schistosome.

 

bilharziose, n.f. Spéc., (santé), (du nom d'un médecin : Bilharz qui mit en évidence cette maladie), assez fréq., oral, écrit, tous milieux. Maladie parasitaire, due à des vers trématodes (les bilharzies) du genre Schistosoma (Schistosoma haematobium, agent de la bilharziose urinaire, Schistosoma mansoni et intercalatum pour la bilharziose intestinale). En exterminant ces escargots, vecteurs de la bilharzia, ver parasitique* qui provoque la maladie, on pourrait arrêter la bilharziose à sa source. FM., 25.01.1982. Le service des grandes endémies est spécialisé dans la luttte contre le paludisme, la tuberculose, la lèpre, la trypanosomiase*, la bilharziose, l'onchocercose*. Oberlé, 1983 : 56. Le village de Sangosso-Sologo frappé par la bilharziose : la maladie a touché 59% de la population. FM., 12.10.1983. [.] La nécessité de consommer de l'eau potable pour éviter certaines maladies liées à l'eau : ver* de Guinée, bilharziose. FM. 29.02.1984. Mazer /Sankalé, 1988 : 223. Seul inconvénient : impossible de se baigner dans les lacs où sévit la bilharziose.  Bussang /Leblanc, 1990 : 129.

ENCYCL.: cette maladie, très répandue, se contracte à la suite d'une immersion partielle ou totale dans une eau polluée par des larves de schistosoma.

COMP.: bilaharziose intestinale, bilharziose urinaire.

SYN.: maladie* des rivières.

 

bilieuse, n.f. Vx, spéc., (santé), encore dispon., oral, écrit. Fièvre bilieuse hématoglobinurique. A moi, les manches courtes, le poto-*poto, les billets de mille ou la bilieuse ! De deux choses l'une : ou la forêt nous enrichit ou elle nous tue... cité dans Tirefort, 1979, I : 75. Il fait une bilieuse. On l'a hospitalisé. (Employé, Abidjan, 1983). Bailly, maltraité par les tirailleurs et de plus en plus malade, mourut finalement d'une bilieuse à Nassian, le 1er  mai 1895. Konaté, 1991, note 205 : 124.

SYN.: diekoidio* rouge, F.B.H.*, fièvre* du débarquement.

 

billetgbo, [bijegbo], n.m. Argot nouchi, (hybride frcs "billet" + suffixe d'origine ? ), oral, fam., jeunes, mélior. Richard. Les gazeurs* qui se font passer pour des pédégés* (mot magique) ou des billetgbos (ceux qui ont des billets en poche). Krol, 1994 : 215.

 

billetage, n.m. Rare, vx. Mode de paiement, en espèces, pour les travailleurs qui n'ont pas de compte bancaire ou postal. Il paraît que l'argent destiné au billetage a été volé. (Contremaître, Daloa, 1982).

 

billeteur, n.m. Rare, vx., (administration). Agent administratif chargé du paiement en espèces des travailleurs qui n'ont pas de compte bancaire ou postal. Les occasionnels* qui attendent le billeteur, font la ligne* ici. (Planteur, Dimbokro, 1980). [.] se faisant payer par un billeteur. FM., 07.05.1993.

 

billon, n.m. Fréq., (agriculture), oral, écrit, tous milieux. Elévation de terre en forme de sillon qui sert à la culture de plantes à racines ou tubercules comestibles. Les racines pourrissent lorsqu'elles baignent dans l'eau. C'est pourquoi on cultive généralement le manioc* sur billons. IPAM, Sciences d'observation, CM1, s.d.

DER.: billonnage*, billonner*, billonneuse*.

ANTON.: butte*.

 

billonnage, n.m. Spéc., (agriculture), oral, écrit, tous lettrés. Action de tracer des billons. Avec la billonneuse*, le billonnage est grandement facilité. (Radio, 12.05.1981, 10 h).

 

billonner, v.tr. Spéc., (agriculture), oral, écrit, tous lettrés. Faire des billons*, soit à l'aide d'une daba*, soit avec une billonneuse*. Des champs buttés* ou billonnés alternent avec la jachère. Monnier, 1974 : 12.

SYN.: butter*.

 

billonneuse, n.f. Spéc. (agriculture), Machine agricole permettant de tracer des billons*. Les grandes plantations* de manioc* ont adopté la billonneuse. (Planteur, Adzopé, 1981).

COM.: introduction 1981.

 

Bineta, n.f. Argot estudiantin, (par référence à un célèbre livre de lecture de l'école primaire : "Mamadou et Bineta"), oral surtout, plaisant. Ecolière, élève de l'enseignement primaire. Y a des Binetas qui n'ont pas peur du bazooka*! (Lycéen, Treichville, 1979).

SYN.: bleu*-blanc, carreau*-carreau.

 

biokosso, [bjokoso], n.m. Spéc., (alimentation), (de l'attié), oral surtout, littoral. Plat ivoirien traditionnel très apprécié. Pour le biokosso, il faut quatre ou cinq daurades* fraîches, cinq tomates, deux gros oignons, des piments. Servir avec des bananes* ou de l'igname* bouillies. FM., 26.04.1980.

 

bisnes, n.f. V. BIZNES* Mahamedou s'est lancé dans les bisnes. (Infirmière, Bouaké, 1984).

 

bissap, [bisap], n.m. Spéc., (alimentation), (du wolof), fréq., oral, écrit, tous milieux. V. OSEILLE* DE GUINEE. Décoction d'hibiscus sabdariffa ou oseille de Guinée, boisson parfumée et rafraîchissante, de couleur rouge, consommée par les musulmans particulièrement. Précisons que le bissap, c'est cette décoction de calices de fleurs d'hibiscus appelée roselle* ou oseille* de Guinée, fraîche, tonifiante et désaltérante, d'une chaude couleur rouge proche de celle du vin. Tribune des Régions, 15.02.1993. En ville comme à la campagne, durant les cérémonies traditionnelles ou officielles, comme dans les restaurants chics, le jus de bissap coule à flots. Tribune des Régions, ibid. J'ai préparé du bissap. Tu en veux ? (Avocate, Abidjan, 1998).

SYN.: da* foura, oseille* du Soudan, roselle*, thé* rose, thé* karak.

 

bisser, v.tr. Assez fréq., oral, écrit, fam., mésolecte. Faire une action pour la seconde fois, la répéter. Conduis moins vite ! Tu as déjà fait l'accident*, tu veux bisser ?  (Infirmière, Abidjan, 1982). Si l'on est bousculé à midi, on a tout son temps le soir, en tout cas , pour bisser plus à l'aise dans le maquis* et restaurants nocturnes de Treichville et des autres banlieues. David, 1986 : 78. Il s'est fait le plaisir de déguster une chenille* bouillie dans de l'eau salée et séchée. Il a même "bissé" pour les photographes. Ivoir'Soir, 31.03.1998.

 

bissimilaï ! interj., Fréq., (de l'arabe), oral, écrit, musulmans, nord. Que Dieu nous protège ! Expression destinée à écarter le mauvais sort, chez les musulmans. Les catholiques se signaient et les musulmans murmuraient "bissimilaï ! " Dadié, 1956 : 16. Tu crois vraiment que ce sont ces bissimilaï par ci, ces bissimilaï par là [.] qui te guérissent ? Bolli, 1977 : 31. Si la sècheresse continue, bissimilaï !  c'est la mort pour le bétail dans le nord. (Commerçant, Odienné, 1981). Il poussa un puissant bissimilaï, souffla et se sentit un autre. Kourouma, 1990 : 78. L'imam* a demandé à Balla de dire plusieurs fois "Allah* koubarou" et "bissimilaï". Kourouma, 2000 : 31. Tiécoura a crié de nombreux gros bissimilaï et a prié longtemps et longtemps avec des sourates et beaucoup de prières de féticheur* cafre*. Kourouma, 2000 : 49.

 

bitéi, [bitei], n.m. Spéc., (flore). (Beilsmiedia Bitehi Aubr.). Arbre moyen à écorce odorante de la fam. des Lauracées. Aubreville, 1959, I : 162.

 

bitis, [bitis], n.m.. Spéc., (faune). Variété de vipère à tête large, triangulaire et au corps très épais avec une queue courte, au venin surtout hématotoxique mais également neurotoxique. Localement on distingue : Bitis gabonica ou vipère* du Gabon, à la couleur rappellant les tenues militaires camouflées, forestière, plutôt nocturne ; Bitis arietans ou vipère* heurtante, jaunâtre à chevrons bruns, peu agressive qui vit dans les savanes ; Bitis nasicornis ou vipère* à corne = vipère*-rhinocéros, qui a une corne entre les narines et est plus aquatique, forestière et se hisse sur les buissons et les branches d'arbres. Mazer /Sankalé, 1988 : 385-386. CTFT, 1989 : 1090.

SYN.: vipère*, vipère* à corne, vipère* heurtante, vipère* rhinocéros.

 

bitter cola, n.m. V. FAUX* COLATIER.

 

bizgo, n.m. V. BIZNES*. Argot des jeunes, nouchi., oral, fam. péj. Affaires plus ou moins louches, trafic, magouille destinée à obtenir de l'argent. C'est quoi ce bizgo ? (Campus, 1987).

SYN.: affs*, biznes*, business*.

 

biznes, bisnes, [bizn], n.m.pl. Fréq., (de l'anglais.), nouchi, oral, fam. péj.. Affaires plus ou moins légales, activités souvent douteuses dont l'unique objectif est d'obtenir de l'argent. J'étais allé dans les bisnes et puis chez ma go*. (Bande G, nouchi , 1987).

SYN.: aff*, bizgo*, business*.

DER.: biznesseur*.

 

biznesseur, [biznesZr], n.m. Argot zouglou, oral, fam., péj. Personne qui se livre à des trafics louches. Un djézeur*, c'est un biznesseur ! Celui qui fait des biznes*. (Corpus T, 1995, Abidjan).

SYN.: djezeur*.

 

bla, n.m. V. BILA*.

 

blafoué, [blafwe], n.m. Argot des jeunes, (du baoulé ), oral, péj. Blanc. Il y avait un gros blafoué, rue du Commerce. Un bri* lui a pris son sac. (Lycéen, Treichville 1980). Tu vas marier* un Blafoué ? (Serveuse, Abidjan, 1994).

SYN.: blafoué*, blanc*, blanco*, cochon* gratté, granin,* peau* gras, peau*-grattée, toubab*.

 

blaguer, v.tr. Usuel. oral, écrit, fam., souvent péj.

1- Se moquer de qqn, lui jouer un mauvais tour, le tromper, le rouler, raconter des mensonges. Les bébés pleurent toujours comme ça mais ça va passer. C'est leur façon de blaguer leur mère. FM., 06.04.1981. "Il m'a blagué l'autre jour pour m'escroquer." -"Ouais ! Moi aussi ! Faux marabout*!" FM., 12.04.1983. C'est toujours la même chanson que tu me blagues. Si tu continues, on casse !  Zazou, n° 12. Les patrons l'ont blagué au moment de leur départ définitif*. Ils lui ont donné la moitié de ses indemnités un vendredi en lui disant de revenir le lundi. Entre temps, ils ont déménagé à l'hôtel et pris l'avion. Bonnassieux, 1987 : 160. Il ne faut pas que les gens blaguent la femme pour qu'elle gâte* le nom de son mari. L'essentiel, 01.03.1995. Les archéologues [.] n'ont pas trouvé le tombeau d'Adam et Eve. Encore moins le cadavre du serpent qui a blagué Adam. Ivoir'Soir, 06.10.1997. Si pour "blaguer" l'homme, la femme s'abstenait souvent de soupirer et de gémir si fortement [.]. Ivoir'Soir, 26.08.1997. Quand on dit que les femmes sont fortes, ce n'est pas dans les combats physiques qu'elles le sont. Leur force, c'est dans la bouche et surtout dans leur manière subtile de "blaguer" les hommes. Ivoir'Soir, 23.10.1997.

LOC.: blaguer la bouche, blaguer normalement.

2- blaguer la bouche, loc.verb. Tromper la faim. Se dit d'une nourriture insuffisante en quantité ou en qualité : ne pas remplir l'estomac. Gbofroto* là, ça blague la bouche seulement. (Etudiant, Abidjan, 1977). On va blaguer la bouche avec un sandwich. (Employé de banque, Abidjan, 1996).

3- blaguer normalement, loc.verb. Basilecte. Mentir avec effronterie, en prenant un air innocent. Hortense, i m'a blagué normalement. Zazou, n° 13. Il te blague normalement comme on dit, tu ne te doutes de rien ! (Infirmière, Abidjan, 1987).

 

blaireau, n.m., V. RATEL*.

 

blakoro, n.m. V BILAKORO*. Le blakoro, dans la société bambara, c'est le jeune garçon non encore circoncis. Koné, 1980, préface de J.K. Yoboué.

 

blanc, n.m.

1- Vx, écrit. Désigne l'ancien colonisateur, le Français. Aujourd'hui  [.] nous n'avons rien entendu* de ton Blanc. Bailly, 4 mars 1895 dans Konaté, 1991 : 112.

2- V. TOUBAB*, TOUBABOU*. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Toute personne non mélanoderme. Il y a un blanc qui est venu demander après toi. (Boy, Abidjan, 1980).

COMP.: petit*-blanc.

SYN.: blafoué*, blanco*, cochon gratté*, granin*, peau gras*, peau grattée*, toubab*, toubabou*.

3- blanc, blanc-noir, noir*-blanc, n.m., adj. Assez fréq., oral, écrit, tous milieux, parfois péj. Personne de race noire qui a adopté la culture et le mode de vie des Occidentaux. Le vieux* était très content de la façon de faire d'Alphonse [: un Ivoirien originaire du Nord]. Il sourit et dit : "Pour un Blanc, vous n'êtes pas fier, vous ! C'est très bien !"   M. Koné, 1974 : 29. Tu es un blanc-noir maintenant et tu nous a  oubliés. (Lettre, Planteur, Abidjan, 1980). C'est un noir-blanc, lui, tu sais! (Fonctionnaire, Abidjan, 1982). Dans ce cas, au village, on se moque de vous pour la simple raison que vous êtes devenu un "noir-blanc", c'est-à-dire un Noir qui pense blanc. Ivoir'Soir, 26.03.1998. De toute façon, vous les jeunes d'aujourd'hui vous êtes blancs d'esprit. R.Yaou, 1999 : 16.

SYN.: assimilé*, évolué*, faux* blanc, noir*-blanc, noir* brofoué.

4- blanc-CFA, dispon., oral, péj. Européen fortuné venu en Afrique pour faire des affaires et gagner de l'argent. Et puis le Plateau*, lumineuse citadelle qui fait penser à Montréal avec, la lagune aidant, des reflets de Rio de Janeiro. Mais passons, il n'y a là que bureaux, carriéristes et Blancs-CFA*. Tierno Monenembo, in Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 74.

ANTON.: petit blanc*.

5- blanc-noir, V. BLANC 3.

6- blanc, (petit ---- ), usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte, fam. péj. Européen de condition modeste, vivant en Afrique. Petits Blancs, vous serez tous mangés ! (titre de roman). Le marché [.] comme un vaste espace dont les étals des petits Blancs commerçants occupent trois côtés [.]. Alland, 1984 : 11.

ANTON.: blanc-CFA.

7- blanc, (faire le ---- ), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, péj. Jouer au Blanc, se conduire comme un Européen alors qu'on est Africain. Ils n'en finissaient plus de s'embrasser sous l'oeil amusé d'Ahébé pour qui une simple poignée de mains eût suffi à exprimer la joie des retrouvailles. Ces jeunes gens-là faisaient trop les Blancs. Oussou-Esssui, 1979 : 121.

 

blanco, n.m. argot urbain, oral, fam. péj. Blanc, Français. "Un quoi?"-" Un cochon gratté*, un peau gras*, un blanc*, un blanco*". (Corpus Zongo, 1992 : 107).

SYN.: blafoué*, cochon gratté*, granin*, peau gras*, peau grattée*, toubab*, toubabou*.

 

blanchard, n.m. Spéc., (faune). (Strephanoetus coronatus Linn.). Aigle de la famille des Accipitridae. Bousquet, 1992 : 96.

SYN.: aigle* couronné, aigle* blanchard.

 

blanchi, (être ---- ), loc.verb. Assez fréq., (santé). Se dit d'un lépreux dont la maladie a été soignée et que l'on peut considérer comme sauvé puisque l'évolution du mal est stoppée. La lèpre a mutilé sa main mais il est blanchi maintenant. (Médecin, Adzopé, 1978).

 

blanchir, (se ---- ), v.pronom. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. le plus souvent. Pour une Africaine, s'éclaircir la peau en passant des pommades parfois dangereuses pour l'épiderme. Tu te vois belle parce que tu te blanchis ? (Etudiant, Abidjan, 1983). Est-ce notre peau ou notre religion qui veut ça ? [.] Si c'est la couleur de la peau, publiquement nous disons que nos soeurs éhontées des villes qui, pour aguicher se blanchissent la peau, ont raison. Kourouma, 1990 : 263.

DER.: blanchissement*.

SYN.: ambifier*, (se) khessaliser*.

 

blanchissement, n.m. Assez fréq., oral surtout, écrit, tous milieux, péj. souvent. Pour une Africaine : tentative d'éclaircissement de la peau, à l'aide d'onguents divers, parfois dangereux. Pourquoi les femmes africaines veulent-elles à tout prix, imiter les Européennes en s'éclaircissant la peau et en se défrisant les cheveux ? déplore un jeune étudiant [.] résolument opposé aux pratiques de blanchissement. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 192.

SYN.: ambification*, khessalisation*.

 

blanchisseur, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Domestique chargé de lavage et du repassage du linge d'une famille aisée. Certains blanchisseurs peuvent être des travailleurs indépendants (V. FANNICO*) qui viennent, dans les quartiers populaires, chercher le linge au domicile d'un client, le lavent et le ramènent propre chez leur client. Les blanchisseurs venaient retirer le linge. Tilliette, 1984 : 100. Est-ce que vous avez dit au blanchisseur de repasser draps et serviettes des deux côtés à cause des vers* de Cayor ? (Mère de famille, Abidjan, 1990).

SYN.: fannico* (part.), lavataire*, washman.

 

blé, (se mettre ---- ), loc.verb. Argot nouchi, (hybride frcs + mandenkan "gros, important"), oral, jeunes urbanisés. S'éclater (à l'aide de drogue). Se mettre dans l'état du drogué, se défoncer. Nous, ajouta-t-il, on se met blé tous les matins avant de sortir et quand vers l'après-midi ça diminue, on se met à nouveau gban*. Otitro, 1984, :45.

SYN.: se mettre gban*.

 

bléblendou, [bleblRdu], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). V. ARBRE* A PAIN AFRICAIN. (Treculia africana Decne.). Arbre de la famille des Moracées à fût tortueux et fruits énormes, (30 cm de diamètre, plus de 10 kgs) contenant des graines comestibles. Il est parfois cultivé. Ses fruits atteignent alors 50 cm de diamètre et pèsent plus de 15 kgs. Le bléblendou est présent dans toute la forêt de Côte-d'Ivoire mais toujours à l'état dissiminé. Aubreville, 1959, I : 60.

SYN.: arbre* à pain africain, arbre* à pain d'Afrique, faux* arbre à pain, gloutoué (ouobé), nlandié (yakouba).

 

blékouré, [blekure], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Pseudospondias microcarpa [A. Rich.] Engl. = Spondias microcarpa A. Rich.). Arbre de la famille des Anacardiacées à petits fruits. Le blékouré est surtout une essence du bord des rivières et des stations humides. Aubreville, 1959, II : 204.

SYN.: doréké (mandenkan), sritié (yakouba), tidé (wobé).

 

blennie, n.f. Spéc. (faune).  Petit poisson du littoral sans valeur économique, de la famille des Blennidae. Les deux espèces locales communes sont :

1- blennie atlantique, (Ophioblennius atlanticus Valenciennes). Le corps de la blennie atlantique est allongé, comprimé et nu, le profil frontal est abrupt. Seret /Opic 1981 : 318.

2- blennie de Gorée, (Parablennius Goreensis Valenciennes = Blennius goreensi Valenciennes). La blennie de Gorée a un corps comprimé et nu, un museau obtus. Seret /Opic, 1981 : 316.

 

blessaire, [blesDr], n.m. Argot estudiantin, oral, fam, péj. Professeur sévère. K. est un blessaire. Il coupe* bas, trop même*. (Campus, Abidjan, 1983).

 

blessé, (être ---- ), loc.verb. Argot estudiantin, oral, fam. péj. V. COUPER* BAS. Recevoir de mauvaises notes, se faire "sacquer". J'ai été blessé en maths. Je double*. (: J'ai été sacqué en maths, je redouble., Lycéen, Bingerville, 1988.)

 

blesseur, blesseuse, n.m. ou f. Argot estudiantin. oral, fam. mélior. Séducteur, séductrice, "ravageuse". Les blesseuses préfèrent les grottos*. (: Les belles nanas préfèrent les types à fric., Lycéen, Bingerville, 1984). C'est une blesseuse, tous les djos* sont mouques* d'elle. (Etudiante, Abidjan, 1996).

 

bleu (1), n.m. Spéc., (faune). V. BLUE* FISH, TASSERGAL*. (Pomatomus salvator Linn.). Gros poisson puissant de la fam. des Pomatomidae, au corps allongé et à l'air féroce en raison de sa bouche armée de dents pointues et tranchantes. Il est l'objet d'une pêche sportive bien que sa chair soit relativement médiocre. Il peut atteindre 120 cm de long. De nombreuses prises enregistrées [.] bleu de 230 kgs [.], thon Big Eye* [.] , marlin* bleu de 175 kgs. FM., 18.4.1980.

SYN.: blue fish, tassergal.

 

bleu (2), n.m. Spéc., (flore), (de l'abé "bleuchouamon"). (Carpolobia lutea G. Don). Arbuste répandu dans les sous-bois, de la fam. des Polygalacées. Aubreville, 1959, II : 5.

SYN.: m'bitioro (ébrié), n'gbeumi (attié), plignié (guéré).

 

bleu-blanc, fille en bleu-blanc, n.f. Argot urbain, fréq., oral surtout fam. Lycéenne ou collégienne, par référence à leur uniforme, composé d'une jupe bleu marine et d'un chemisier blanc. Avec sa moto il a renversé une bleu-blanc du collège de Cocody. (Enseignant, 1981, Abidjan). En effet, si nous ignorons a priori qui est prostituée "étoile-filante", mariée ou pas mariée, en revanche, nous avons une idée plus claire de la bleu-blanc. Elle fréquente un établissement scolaire qui est un cadre bien défini et côtoie des camarades de classe, dont les effectifs sont généralement connus. Enfin son âge vrai ou approché est facile à déterminer, car elle possède pour son inscription à l'école, un extrait de naissance. K.Goly, 1983 : 152. La prostitution dite des bleu-blanc ou des corbeaux* (lycéennes et collégiennes), des carreaux-carreaux* (écolières) fait plus de tort aux parents, voire au pays entier. FM., 13.05.1983. Faut-il tenir pour responsables les bleu-blanc qui, pour la plupart, n'ont pas atteint l'âge de la majorité et se laissent abuser par des adultes ? FM., 21.10.1983. Cette forme de prostitution est appelée celle des bleu-blanc. Parce que les jeunes filles de l'enseignement secondaire s'habillent en bleu et blanc. ID., 27.11.1983, n° 668. Il va faire nuit, c'est mal vu les filles en bleu-blanc qui s'attardent le soir. Krol, 1994 : 76. Dans un joyeux concert de rires et de bavardages ininterrompus, bleu*-blanc et kakis* se déversent dans les rues d'une ville qu'ils ont fini par aimer. Ivoir'Soir, 27.05.1997.

SYN.: betty*, corbeau*.

 

bleu bleu, n.m. Dispon., argot urbain, oral, fam. Nom donné à des comprimés de couleur bleue, vendus par des dealers comme drogue excitante. M.C a reconnu être en faute et a demandé pardon au wourou*-fatô. Fort heureusement pour lui, le chauffeur de gbaka* n'a pas avalé des comprimés de "bleu bleu" comme le chanteur [.]. Ivoir'Soir, 30/31.01 et 01.02.1998.

 

bleuir, v.tr. Argot scol., vieilli, péj. Faire subir les brimades d'initiation à un nouveau dans un établissement scolaire ou universitaire. Avant, on bleuissait les nouveaux en  6ème. C'était très dur. Maintenant, c'est interdit. (Instituteur, Abidjan, 1976).

 

bli, n.m. V. ELEPHANT*.

 

blindé, n.m. Argot de prisons, oral, fam., pej. Prisonnier considéré comme dangereux et occupant le bâtiment C de la prison où sévissent des conditions de détention particulièrement sévères. Mais le sort le plus dramatique est celui réservé aux détenus du bâtiment C, surnommés les "blindés". Les détenus y sont enchaînés deux par deux dans la pénombre. Pieds et poings liés 24 heures sur 24. (Les conditions de détention à la MACA, un rapport de M. René Degni-Segui, doyen de la faculté de droit d'Abidjan, numéro hors série de la Lettre de la fédération).

 

blinder (se ---- ), v.pron. Dispon., argot urbain, oral, écrit, fam. mélior.

1- v.pron. Se protéger (par une amulette, un fétiche,...) de blessures par armes à feu ou d'accidents. Qui dit mieux? On ira tous au Sénégal pour "se blinder". Ivoir'Soir, 02.10.1997.

2- blindé, (être ---- ), loc.verb. Etre protégé, par un fétiche*, un onguent,une amulette,d'un envoûtement, de la maladie, des accidents ou blessures diverses, voire de la mort. Les bandits disent qu'ils sont blindés et que les balles des po* ne les toucheront jamais. (Officier de police. Abidjan, 1993). Il s'attendait à des sortilèges de la part du Président, lavé* et blindé par tous les grands maîtres de l'Afrique des Côtes, des forêts et des savanes [.]. Kourouma, 1998, 90.

 

blô, [blC], v.inv. V. BLOHO*.

 

bloc, n.m. Quelques locutions spécifiques :

1- bloc [cultural], spéc., (agriculture), mais fréq. V. G.V.C*. Regroupement de champs de cultures industrielles, d'environ 50 ha, cultivés collectivement et voués à la monoculture. Dans le cadre du programme de défrichements culturaux, la Motoragri a entrepris récemment le défrichement de blocs culturaux au profit des paysans de la circonscription. FM., 16.01.1980. Les jeunes agriculteurs du bloc cultural d'Hermakono s'organisent en G.V.C.*  FM., 26.03.1981. Comme les autres villages, Tagoura a un tracteur qui travaille sur le bloc sans discrimination aucune. FM., 13.05.1982. 350 ha de blocs culturaux [: de cultures vivrières]vont être réalisés à Daoukro. FM., 09.12.1982.

ENCYCL.: la commercialisation du produit est effectuée par les G.V.C.* (groupements à vocation coopérative).

SYN.: bloc (plus rare).

2- bloc caféier, fréq. Bloc cultural*, consacré à la monoculture du café. Un bloc caféier pour 50 coopérateurs. (Titre d'article) FM., 11.1.1980.

3- bloc-célibataire, fréq., oral, écrit, milieu urbain.

a) Studio meublé. Logement = les problèmes des blocs-célibataires. Le loyer était de 3000 CFA* par mois et le locataire avait une sorte de studio meublé : lit, chaise, table de travail, placard (cuisine et buanderie communes). C'était en 1962. FM., 16.12.1982. Avant, un bloc-célibataire était loué à une personne. Maintenant, on y trouve plus de mariés, parfois même avec un bébé. (Commerçant, Bouaké, 1983).

SYN.: entrer*-coucher, porte*.

b) Milieu urbain. Immeuble divisé en studios bon marché, destinés au logement de célibataires. Il a fait construire un bloc-célibataire qu'il loue à une dizaine de personnes. Ça lui rapporte gros. (Ingénieur, Abidjan, 1986).

 

bloho, blô, [blC], v.inv. V. BLOHO v.inv. Argot nouchi, (du baoulé "exagérer, vanter"), oral, jeunes urbanisés., péj. Faire le vaniteux, se vanter. Tu me bourres*. Tu bloho ! (: Tu me racontes des histoires, tu te vantes, Lycéen, Abidjan, 1995).

SYN.: faire boucan*, faire bouche*, faire faraud*, faire le solo*.

 

blolo bian, [blolobjS].m. Assez fréq., (tradition, art), (du baoulé : "génie-homme"), oral, écrit, sud. Epoux de l'au-delà. Petite statuette généralement peinte en rouge vif et représentant un personnage moderne (monsieur chic en costume et cravate avec attaché-case, aviateur, magistrat, officier, médecin avec son stéthoscope). Vous, les blancs, vous appelez les blolo-bian ou les blolo bla des statues-colons*. Mais c'est pas ça du tout !  (Sociologue, Abidjan, 1982). Les époux et épouses de l'au-delà n'ont de nom que pour leur soeur partenaire. Blolo bIan et blolo bia en pays baoulé, ils s'appellent aussi les gens* en bois : Wakasran. David, 1986 : 149.

ENCYCL.: pour une femme, ou pour un homme, l'époux de l'au-delà symbolise le partenaire idéal qu'on aurait aimé trouver en mariage, qui existe quelque part et se superpose dans l'imaginaire à l'époux réel, qu'il surpasse toujours en importance socio-économique.

SYN.: époux de l'au-delà*, gens de bois*, statue-colon*, (impr.), wakasran.

ANT.: (fem) blolo* bla.

 

blolo bla, [blolobla], n.f. Assez fréq. (tradition, art), (du baoulé, "génie-femme", oral, écrit, sud. V. BLOLO BIAN*. Equivalent pour le sexe masculin de ce qu'est le blolo bian* pour une femme. Epouse de l'au-delà (représentée par une statuette de secrétaire, professeur, infirmière, etc. Il y a enfin l'homme de l'au-delà, la femme de l'au-delà : blolo bian ou blolo bla, représentés par des statuettes masculines ou féminines. ID., n° 801, 41.

SYN.: époux de l'au-delà*, gens de bois*, statue-colon*, (impr.), wakasran*.

ANT.: (masc.) blolo* bian.

 

blon, [blT], n.m. Spéc., (tradition), (du wè : guéré et wobè), ouest.. Institution traditionnelle guéré et wobè, responsable des rites d'initiation* servant de passage du statut d'adolescent à celui d'adulte. Le blon, c'est une institution dans laquelle on s'initie par la circoncision* ou l'excision*. FM., 11.03.1980.

 

blongios, n.m. Spéc., (faune). Espèces diverses de petits hérons migrateurs (famille des Ardéidés). On connait localement

1- blongios ardoisé, (Melanophoyx ardesiaca Wagler). Un autre ardeidé fréquentant la lagune Ebrié, c'est le blongios ardoisé. Champroux /Ducret, 1979 : 80.

2- blongios, blongios nain, (Ixobryochus minutus payessi Linn.). Petit ardeidé de la taille d'une tourterelle, de couleur différente selon le sexe. Le blongios nain est lié à la roselière . Champroux /Ducret, 1979 : 52.

SYN.: butor blongios, héron blongios.

 

bloquer, v.tr. Argot zouglou, fam. oral. En parlant d'une femme ou d'une jeune fille, séduire, soulever. Avec cambodgiens* / si tu bloques une go* / ce sont des problèmes. (: Lorsque qqun occupe ta chambre, si tu soulèves une fille, ce sont des problèmes., Corpus Tschigffrey, chanson, 1994).

 

bloqué, (être ---- ), loc.verb. V. ETRE BIGRE*. Assez fréq., argot urbain, oral, fam. péj. Etre ivre. Tu es bloqué, va bakro*!! (: Tu es saoul, va pioncer !, Maquis, Abidjan, 1987)

 

blue-fish, n.m V. BLEU*. Le tassergal atteint 120 cm de long [.]. C'est le "blue-fish" des pêcheurs sportifs [.]. Seret /Opic, 1981 :166.

 

bluffeur, n.m. Argot zouglou, oral, fam. Frimeur. / Car il y a des bluffeurs / car il y a des sapeurs*, il y a des tchatcheurs*. (Corpus Tschiffrey, chanson zouglou, 1994).

 

boa (1), [bCa], n.m. Spéc., (flore), (du krou ). (Chrysophyllum pruniforme Engl. = C. dubardii Pierre). Grand arbre de la famille des Sapotacées à bois demi-dur d'un blanc jaunâtre. Aubreville, 1959, II : 146.

 

boa (2), serpent-boa, n.m. Spéc., (faune) mais fréq., oral, écrit, tous milieux. Python, de la famille des Boidés. Deux espèces locales, (Python Sebae), le python de Seba qui peut dépasser 7 m. et le python royal (Python regius) qui atteint 1m. 50 et est inoffensif. Chasse d'un serpent-boa que nous finissons par tuer dans l'eau. Brétignère, 1889 : 12. Ils partirent dans la forêt des boas, la forêt des génies. Dadié, 1955 : 100. Deux espèces généralement appelées par erreur, boas. Roure, 1962 : 103. Tout à coup, je me retrouvais devant un énorme boa. Koné, 1976 : 17. Et même parfois, parvenait jusqu'au sol, le bruit du glissement du vieux boa sacré. Kourouma, 1990 : 120. Si un soir en entrant, vous voyez un gros serpent dans un coin noir, sautez le. Il ne vous fera rien. c'est un boa sacré. Ivoir'Soir, 24/25.12.1997. Une panthère qui chercherait à bondir sur nous serait avalée par l'immense boa que nous deviendrions. Nokan, 2000 : 179.

COM.: appellation considérée comme impropre par les zoologues qui réservent le nom à un serpent d'Amérique du sud.

SYN.: (vx) serpent*-boa.

 

boat, [bC:t], n.m. V. BARRE*, PANIER*. Vx., (histoire), encore dispon., écrit. Petite embarcation qui faisait le va-et-vient entre le wharf* et les bateaux ancrés au large, pour éviter la barre*. Le boat accoste. Sur les ponts, les passagers regardaient monter les élèves. Dadié, 1950 : 52. [: Les voyageurs] descendent du bateau dans des boats à l'aide de petits paniers* et sont remontés du boat au wharf. Du Prey, 1962 : 58. A partir de 1897, les voyageurs pour la Côte-d'Ivoire n'ont plus à passer la redoutable barre*. Ils descendent du bateau dans des boats à l'aide de petits paniers* et sont remontés des boats au wharf* métallique. Du Prey, 1962 : 83. Le mat de charge enlève chaque panier* à tour de rôle et essaie de les déposer [.] dans le léger boat [.] qui, drossé aux flancs du navire par une houle acrobatique [.] attend sa cargaison humaine. Kerharo /Bouquet, 1970 : 7.

COM.: terme obsolète depuis la création du port en eau profonde

 

bobo (1), [bobo], n.m. Spéc., (faune), (de l'alladian "vovo"). V. OTOLITHE*. (Pseudolithus elongatus Bowdich). Poisson de mer de la fam. des Sciaenidae, qui ressemble à la carpe* noire mais a une coloration plus claire. Le bobo est pêché surtout au chalut près des embouchures des rivières ou des lagunes. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 55.

SYN.: bossu*, otolithe bossu, ézé (du nzéma), vovoba (de l'ébrié), vovo (de l'alladian).

 

bobo (2), n.m. Spéc., (drogue). Drogue mise au point au Nigeria et introduite en CI durant la guerre du Libéria. D'autres encore prennent une drogue appelée bobo. Elle, vient, semble-t-il du Nigeria et aurait été introduite récemment en Côte-d'Ivoire par les anciens rebelles du Libéria. Ivoir'Soir, 08.17.1997. Le bobo est très apprécié par les voleurs et les gangsters. "Quand ils prennent ça, ils n'ont peur de personne.". Ivoir'Soir, 29.07.1997. L'héroïne, la coke, le crack, le bobo, voilà ce qui fait fantasmer les accros. Ibid.

 

boborou, [boboru], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé ). (Irvingia gabonensis (Aubry Lecomte) Baill. = I. barberi Hook = I. tenuifolia Hook = Mangifera gabonensis Aubry Lecomte). Grand arbre de la famille des Irvingacées Roberty, 1954 : 153. [.] bien connu des Africains qui recherchent les fruits pour leurs graines comestibles. Aubreville, 1959, II : 124. .

ENCYCL.: le fruit, jaune verdâtre, ressemble à une petite mangue. L'amande écrasée et grillée donne une pâte, connue au Congo et au Gabon sous le nom de pain de Dika ou d'Odika, ou encore chocolat* indigène.

SYN.: manguier* sauvage, bé (attié), brèetié (ébrié), kalo/ kakourou (gouro), sakosou (bété).

 

bock, bocko, n.m. Fréq., oral. fam. tous milieux. Cannette de bière locale, de marque Solibra, d'environ 1 litre. Quatre grandes bouteilles de bock Solibra sont disposées sur la table basse. Bonnassieux, 1987, 136. Tu vas chez le Libanais* payer* quatre bocks et tu les apportes vite. (Instituteur, Abidjan, 1982). Chef*, envoie un bocko assez* frais ! (Bar, Treichville, 1992).

SYN.: bocko (argot).

DER.: se bockoliser*.

 

bockoliser, (se ---- ), v.pronom. Dispon., (du nom d'une bière locale), argot urbain, péj. Se saouler à la bière.[.] un de ces quatre matins, dans un maquis* de la place, en train de bockoliser. Note: "bockoliser": néologisme venant du nom de la bière Bock pour dire se saouler. Ivoir'Soir, 15.10.1997.

 

bocko, n.m. V. BOCK*. Garçon, envoie encore un bocko ! (Bar, Treichville, 1992).

 

boda, [boda], n.m. V. BOTCH*. Argot des jeunes, (du mandenkan ) peu fréq., oral, fam., plaisant. Fesses, derrière, anus. Façon* elle bouge son boda, on dit pas ! (: Terrible la façon dont elle remue les fesses! Campuslexique, 1981, 7).

SYN.: botch*, botché, matos*, mémé*, pont-arrière*.

 

bôda, [bCda], n.m., adj., Fréq. argot urbain, (du yorouba "grand frère"), fam., souvent péj. Appellation désignant un Nigérian. Ce suspect bôda attirait aux Pays Bas des jeunes filles nigérianes[.]. Bôda, c'est pas possible*! Partout il faut qu'il gâte *son nom*. Ivoir'Soir, 14.07.1997. Vous connaissez Taribo West ? C'est un joueur bôda. Ivoir'Soir, 19/20/21.06.1998.

 

bodia, bodioa, [bodja) / [bodjoa], n.m. Spéc., (flore), (du nzema ). (Anopyxis Klaineana [Pierre] Engl. = A. Occidentalis A. Chev.). Très grand arbre de la famille des Rhizophoracées à bois brun jaune très dur. Bois de cet arbre. Roberty, 1954 : 158. Aubreville, 1959, III : 54. La zone de forêt dense ombrophile où sont localisées certaines essences comme l'avodiré*, le makoré*, le niangon*, l'azobé*, le bodia et le mélegba* [.]. Arnaud /Sournia, 1980 : 30.

SYN.: anagué (ébrié), baindé (agni), chémouan (attié), poléroi (abé), toutoué (krou).

 

bodjé, n.m. V. BOTCH*.

 

boeuf, n.m.

1- boeuf à bosse, Spéc., (faune, élevage). nord. Zébu. Les boeufs à bosse venaient du pays malinké. Meillassoux, 1964 : 57.

2- boeuf-porteur, Vx. nord. Boeuf utilisé comme animal de bât. Mon convoi se compose de dix personnes, treize ânes et deux boeufs-porteurs. Binger, 1892 : 207.

 

bogbiné, [bogbine], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Gardenia imperialis K. Schum.). Arbre de la fam. des Rubiacées, le seul gardenia arborescent aux très grandes fleurs tubulaires. Aubreville, 1959, III : 276.

SYN.: oro fira (mandenkan).

 

bogolan, [bogolS], n.m. Fréq., (artisanat, tradition), (du mandenkan : tissu artisanal utilisant une teinture végétale"), oral, écrit, tous milieux. Cotonnade de fabrication artisanale manding, teinte par une décoction d'écorce de certaines plantes et généralement décorée de motifs géométriques, de représentations de végétaux ou d'animaux. Nous travaillons avec du bogolan, du drill* [.] et des tissus venant de Londres. Stop Visages, 30.03./05.04.1995. A l'origine, Woodin était le nom d'une société du groupe Unilever basée au début du siècle à Grand-Bassam en Cöte-d'Ivoire. Les hits de la gamme Woodin - le bogolan, le kita*, le tissé- sont exportés à 70% hors de CI où ils sont fabriqués. Jeune Afrique, 20/26.07.1995. Le couturier dont on connaît l'amour pour le pagne*, a choisi de l'associer pour cette année au bogolan, au pagne baoulé mais aussi au cuir. Ivoir'Soir, 02.12.1997. Vernissage de l'exposition "Bronzes et Bogolan", oeuvres des artistes contemporains africains. (Carton d'invitation, 26.01.1996). Je veux m'inspirer de Chris Seydou qui a mis en valeur le bogolan malien. Ivoir'Soir, 23.06.1997. Le pagne, son matériau de prédilection, s'associera au tissé* et au bogolan. Ivoir'Soir, 22.01.1998.

ENCYCL.: on appelle bogolan industriel des pagnes de fabrication industrielle sur lesquels sont reproduits des motifs de bogolan traditionnel artisanal.

 

bogue, n.m. Spéc., (faune). (Boops Boops Linn.). Poisson de mer de la famille des Sparidae, à dos olivâtre et blanc orné de 4 à 5 bandes longitudinales jaune or. Le développement du chalutage profond devrait accroître de manière sensible les apports de bogues dans les années à venir. Aldrin /Noyer /Brégeat, n° 53, 1972 : 77 bis. Seret /Opic, 1981 : 242.

 

boire, v. Nombreuses locutions verbales :

1- boire l'affront, boire la honte, boire le feu. V. BOIRE LE FEU. M. K. s'est promené nu sous les yeux de tous les villageois. Un tel affront, il ne pouvait le boire tout seul. Ivoir'Soir, 10/11/12/10.1997.

2- boire la honte, V. BOIRE LE FEU. Mais on dirait que les tchatcheurs* ont bu leur honte* et maintenant ils demandent* pardon. Ivoir'soir, 29.12.1997.

3- boire la leçon, V. BOIRE LE COURS, Oh, lui, il boit toutes les leçons mais c'est pas sûr qu'il ait tout compris. Alors ça lui réussit pas. (Etudiante, Abidjan, 1984).

4- boire le cours, boire la leçon, argot estudiantin, fréq., oral, fam, péj. Apprendre par coeur. Parce que nous, nous estimons que c'est lorsque les étudiants n'ont pas bien compris le cours qu'ils sont tentés de le boire comme un caïman*. FM., 05.02.1982.

SYN.: (part.) caïmanter*.

5- boire le dégué, Vx. (tradition, histoire), oral, écrit, tous milieux, nord, mélior. V DEGUE*. S'engager solennellement à respecter un pacte de paix et d'alliance. Samory demandait  [.]  à tous les rois de la région de venir à lui boire le dégué de la suzeraineté. Kourouma, 1990 : 25. Je viens boire le dégué de l'alliance. Kourouma, 1990 : 25.

6- boire le fétiche, Vieilli. (tradition, histoire), écrit,

a) connot., crainte. V. BOIS* ROUGE, GOPO*. Subir l'ordalie par absorption d'une boisson contenant un poison mortel, par extension, être empoisonné. Mon frère avait dit que ces valises étaient pleines d'argent. Je n'y trouve rien. La femme et les enfants boiront le fétiche. Et tous mourront s'ils ne me rendent pas mon argent. Dadié, Min Adjao, 1967 : 26.

b) vx., (tradition, histoire), écrit. Contracter un pacte d'alliance par un geste d'engagement magico-religieux. J'apprends que le chef* des Djimini a fait alliance avec Samory. Il aurait bu le fétiche. Bailly, lettre du 25.11.1894 in Konaté, 1991, 87.

ENCYCL.: la rupture de cet engagement entraîne une condamnation à mort.

SYN.: prendre* le fétiche.

7- boire le feu, boire l'affront, boire la honte, argot urbain, fréq., oral, fam. péj. Perdre publiquement la face, ne pas avoir de succès (notamment devant des personnes du sexe opposé). Tu crois qu'elle va continuer à me blaguer* comme ça ? Je ne boirai pas le feu. (Etudiant, Abidjan, 1982). Quand elle est tombée , avec son botché* à l'air, elle a bu le feu devant tout le monde. (Institutrice, Abidjan, 1987).

8- boire son cerveau, V. SE BIGRER*. Argot urbain, oral, fam., très péj. Boire à en perdre la raison. Moi je bois mais je ne bois pas mon cerveau. Koné, 1980 : 12.

 

bois, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam.

1- Arbre. Il prit l'or et le plaça dans un bois creux. (Manuscrit de conte, élève terminale, 1980).

COM.: rarement utilisé (sauf dans l'expression "bois sacré*) pour désigner un lieu planté d'arbres.

COMP.: bois bété, bois blanc, bois-corbeau, bois d'or, bois de fer, bois de feu, bois de natte, bois jaune, bois noir, bois rouge (1), bois rouge (2), bois rouge (3), bois sacré.

2- Morceau de bois. Il a construit une petite auto avec des bois. (Copie, 3ème, 1976). Va ramasser des bois dans la brousse* pour allumer le feu ! (Boy, Abidjan, 1989).

3- Bâton, canne, gourdin, tout instrument contondant en bois. Le Président du Tribunal : "Etait-il armé en entrant chez vous ?" - S. G. : "Il avait un bois à la main ! ". FM., 27.12.1974. Je lui ai donné un grand coup avec un bois. (Elève Terminale, Bingerville, 1979). [.] Didier qui voulait laver l'affront, muni d'un bois. Ivoir'Soir, 25.03.1998.

4- bois sacré, lieu retiré, planté d'arbres, où se déroulent généralement les rites secrets de l'initiation. Les gars, je vous livre un secret, un secret à garder scrupuleusement secret comme le secret sénoufo des bois sacrés. Adé Adiaffi, 2000 : 53.

5- Entre dans la formation d'un certain nombre de noms composés :

+ bois bété, V. BETE*. Si la mansonine était transformée en produit pharmaceutique, quelles seraient les implications pour le bois bété, en dehors du fait qu'il est utilisé en ébenisterie ?  FM., 19.03.1989.

+ bois blanc, spéc. (commerce, artisanat), assez fréq., oral, écrit, tous milieux. V. AIELE*, ANINGUERE*, AKO*, ARSAN*, AVODIRE*, EMIEN*, FARO*, FRAKE*, FRAMIRE*, FROMAGER*, ILOMBA*, LOHONFE*, OLOU*, SAMBA*, ZAIZOU*. Terme générique s'appliquant à toutes les essences forestières exploitées et présentant les caractères principaux suivants = bois secondaire, de couleur blanche ou rouge clair, léger (D = 0,55 à 0,80), à bonne flottabilité, exigeant un traitement protecteur, utilisées pour le déroulage ou les contreplaqués. La Côte-d'Ivoire s'attache à ouvrir l'éventail de ses produits forestiers avec les bois blancs. Languellier, 1977 : 29

ANTON.: bois jaune, bois rouge(1).

+ bois-corbeau, spéc., (flore). (Breynia rhamnoïdes Muell. Arg.). Plante de la fam. des Euphorbiacées. Le bois-corbeau [.] introduit en Basse Côte d'Ivoire y végète vigoureusement . Roberty, 1954 : 69.

+ bois d'or, spéc., (commerce), mélior. Nom donné aux essences forestières les plus précieuses : BADI*, SIPO*, les plus grandes Rubiacées arborescentes d'Afrique Occidentale. Ces essences fournissent les bois d'or africains. Aubreville, 1959, III : 262.

+ bois de fer, spéc., (commerce). Appellation donnée au bois de certaines espèces exploitées de grands arbres de la famille des Sapotacées. Une des plus importantes familles de la forêt de Côte-d'Ivoire. Elle fournit du bois de fer qui sont les plus résistants à la hache que l'on puisse trouver en Afrique. Aubreville, 1959, III : 105.

+ bois de feu, assez fréq., oral, écrit, mésolecte. Bois de chauffage et même chardon de bois. Les forêts claires et les savanes boisées* ne sont utilisées que pour la fourniture de bois de feu. Arnaud /Sournia, 1980, 30. Le bois de feu (charbon* y compris) représente environ 90% de toute l'énergie utilisée en zone rurale. La plus grande partie sert à la cuisine domestique. FM., 20.4.1982.

+ bois de natte, spéc., (flore). (Imbricaria coriacea A. DC). Arbre de la famille des Sapotacées à fruits comestibles. Importé de Madagascar. Aubreville, 1959, III : 106.

SYN.: nattier*.

+ bois jaune, spéc., (commerce, artisanat), assez fréq., oral, écrit, tous milieux. V. ABALE*, AMAZAKOUE*, ASSAMELA*, BADI*, BETE*, DABEMA*, ETIMOE*, EYONG*, IROKO*, KOTO*, LIMBALI*, LINGUE*, MOVINGUI*, SOUGUIE*, TALI, YATANDZA*. Terme générique désignant un ensemble d'essences à bois tertiaires jaunes ou bruns, lourds (D = 0,80 à 1,30), à flottabilité mauvaise ou impossible, utilisés pour la menuiserie et le tranchage sans traitement protectif.

ANTON.: bois blanc, bois rouge (1).

+ bois noir, spéc., (flore), nord. (Albizzia Lebbek [Linn.] Benth.). Bel arbre ornemental d'avenue qui donne de l'ombrage. De la famille des Mimosées, il est originaire de l'Inde. Roberty, 1954 : 235.

+ bois rouge (1), spéc. (commerce, artisanat), fréq., oral, écrit, tous milieux V ABOUDIKRO*, ACAJOU*, BAHIA*, BOSSE*, DIBETOU*, KONDROTI*, KOSSIPO*, KOTIBE*, LOTOFA, MAKORE*, NIANGON*, SIPO*, TIAMA*. Terme générique désignant l'ensemble des essences forestières présentant les caractères principaux suivants : bois primaire de couleur rouge, mi-lourd (D = de 0,70 à 0,90), à flottabilité moyenne, utilisé en menuiserie fine. Ainsi qui disait Côte-d'Ivoire pensait aussitôt acajou* [.] moyennant quoi les bois rouges à haute valeur commerciale, sipo*, niangon*, acajou*, [.] constituèrent trop longtemps le gros des cargaisons qui voguaient vers les ports européens. Languellier, 1977 : 27. [.] la part croissante d'essences nouvelles, compensant en partie l'épuisement des réserves de bois rouges. Arnaud /Sournia, 1980 : 45.

ANTON.: bois blanc, bois jaune.

+ bois rouge (2), spéc. (flore, tradition)  mais fréq., oral, écrit, tous milieux.

a) (Erythrophleum ivorense A. Chev.) ou Tali* et (E. Guineense G.Don) ou Alui*. Grands arbres de la famille des Caesalpiniacées, très utilisés en pharmacopée traditionnelle.

b) ouest surtout. Bois de tali* ou d'alui* dont l'écorce fournit un redoutable poison d'épreuves pour les ordalies. L'infusion obtenue en broyant l'écorce et en la mettant à macérer dans l'eau est un redoutable poison que les Africains utilisaient autrefois couramment dans leurs affaires de justice ou leurs pratiques de sorcellerie. Ceux des plaignants ou des accusés qui pouvaient boire impunément l'eau du bois rouge avaient la conscience tranquille tandis que les coupables mourraient après l'absorption du poison. Aubreville, 1959, I : 330. [.] qu'il me soit permis [.] de retenir [.] la pratique d'interrogatoire suivie d'une ordalie imposée au suspect [.] à l'aide de la redoutable décoction de bois rouge. Holas, 1980 : 36.

SYN.: alui*, gôpo*, tali*.

c) ouest surtout. Poison d'épreuve obtenu après broyage et macération dans l'eau de l'écorce de ces arbres. Les funérailles se terminèrent sans que personne ait été soumis à l'épreuve du bois rouge. Dadié, 1954 : 56. Les Africains connaissent tous le trop fameux bois rouge dont le nom seul fait frémir les innocents comme les coupables. Kerharo /Bouquet, 1950 : 81.

+ bois rouge (3), spéc., (flore). (Raphia nitida Lodd = Delaria pyrifolia Desv. = B. barombiensis Taub.). Petit arbre de la famille des Papilionacées, exploité autrefois comme bois de teinture. Roberty, 1954 : 249.

+ bois sacré, n.m. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux. Boqueteau (en savane) ou portion de forêt dans laquelle s'effectuent certaines cérémonies rituelles, en particulier, l'initiation. On les a conduits, pendant que tu dormais, au bois sacré où on les a baignés. Bolli, 1977 : 79. Toute personne qui aura vu une excisée* avant le terme de son séjour dans le bois sacré est tenue de le porter à notre connaissance. Faute de quoi, cette personne, quelle qu'elle soit, se voue à la mort. FM., 21.10.1983. Les terroirs sénoufo offrent le spectacle surprenant d'un espace fortement humanisé [.] mais qui respecte les bois sacrés essentiels pour la cohésion et la continuité socio-religieuse des communautés. David, 1986 : 101. Ils [.] enlevèrent trois albinos et les égorgèrent sur les autels des bois sacrés environnants. Kourouma, 1990 : 13. Il passe une semaine dans le bois sacré de Gbabrelilié. Détective, 16.03.1995. Le feu qui s'est déclenché en début d'après-midi est parti du côté du bois sacré du village dont il a brûlé les alentours pour s'étendre sous l'effet de l'harmattan* aux greniers* et aux cases situés non loin de là. Ivoir'Soir, 27/28.02/01.03.1998. Les anciens se réunirent dans les bois sacrés [.]. Kourouma, 1998 : 14. Le jour où nous avons quitté le bois sacré, nous avons bien mangé et bien dansé. Kourouma, 2000 : 37.

DER.: sortie* du bois sacré.

SYN.: (rare) forêt sacrée, sinzang*(du sénoufo).

 

boîte, n.f. Fréq., (tradition, art), oral, écrit, tous milieux.

1- boîte à divination, boîte en bois sculpté, servant à l'origine à la divination par le jet de cauris, mais devenue également un objet d'art traditionnel très recherché. Les Baoulé produisent encore [.] des portes sculptées [.], des boîtes à divination, des couteaux cérémoniels en bronze. Oberlé, 1983 : 72.

2- boîte à souris, V. BOITE A DIVINATION. Récipient en poterie, recouvert d'écorce ou de peau où sont ménagés deux étages communiquant par un trou dans le plancher de l'étage supérieur où la souris peut circuler librement. Quand on frappe sur la boîte, la souris court se réfugier à l'étage inférieur où se trouve disposée une planchette sur laquelle des filaments ont été rangés parallèlement les uns aux autres. Cette planchette est saupoudrée avec de la poudre de manioc ou tout autre aliment prisé par la souris. La divination se fait par l'interprétation des traces laissées par l'animal au cours de ses déplacements. Pratiquée par tout le groupe Akan de Côte-d'Ivoire et du Ghana, la divination par l'intermédiaire des boîtes à souris donne lieu à d'extraordinaires improvisations qui peuvent occuper facilement toute une soirée. Rémy, 1996 : 201.

SYN.: boîte à divination.

 

bolet soudanais, n.m. Spéc., (flore). (Bolatus sudanica). Bolet géant, jaunâtre et comestible, qui pousse souvent sous les filaos*. Ça, c'est un bolet soudanais. C'est comestible mais très fibreux. (Agronome, Bingerville, 1978).

 

bolikpro, [bolikpro], n.m. V. GBOLIPRO*. Attention, y a des bolipros qui contrôlent les voitures !  (Etudiant, Abidjan, 1992).

 

bombardier, n.m. Spéc., (flore). (Hura crepitans Linn.). Arbre originaire de l'Amérique tropicale, de la famille des Euphorbiacées. Il borde souvent les avenues des villes et est surtout caractérisé par ses fruits. Remarquable par son fruit globuleux, formé de 8 à 2 coques rayonnantes qui, à maturité, se répandent avec bruit et sont violemment projetées à plusieurs mètres de distance (ce qui a valu à l'arbre son nom de bombardier ) [.]. Kerharo /Bouquet, 1950 : 78.

SYN.: sablier*, sablier des Antilles*.

 

bombax, n.m. Vx. Spéc., (flore). V. KAPOKIER*. Le village groupé autour de trois ou quatre bombax et d'un tamarinier* [.] ressemble à un campement*. Binger, 1892, I : 140.

 

bomber, abomber, v.intr. V. ABOMBEZ !*. Peu fréq., (dérivé de "bombe"), oral, écrit, fam., mésolecte. (En parlant d'un véhicule), rouler à toute vitesse, foncer. Maintenant la route est libre. On peut bomber. FM., 08.03.1984.

 

bon, [bT], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Cordia platythrysa Baker). Grand arbre de la fam. des Boraginacées qui sert d'arbre d'ombrage et dont le bois grisâtre est utilisé pour la fabrication des tam-tams, des sièges sculptés ou des pirogues. Il passe en effet pour imputrescible et inattaquable par les insectes. Aubreville, 1959, III : 222.

 

bona, [bona], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié "bois de bon* jaune"). (Cordia senegalensis J.). Petit arbre de la fam. des Boraginacées, dont le bois jaune est utilisé pour la fabrication des pirogues et des tam-tams. Aubreville, 1959, III : 222.

 

bon prix, loc.inv. Usuel, oral. fam. Bon marché, pas cher. Prends tout, Mama*! C'est bon prix !  (Marché, Abidjan, 1977). Patron! je te fais bon prix!  Au nom* de Dieu !  (Marchand, Abidjan, 1983). Si tu as payé ce kita* 25 000F, tu l'as eu bon prix! (Enseignant, Abidjan, 1992).

LOC.: avoir quelque chose bon prix, faire bon prix, payer bon prix.

SYN.: douflé*, moins cher*.

 

bonbon de gnanmankou, n.m. Fréq., (alimentation), (hybride frcs + mandenkan "gingembre"), oral, écrit, tous milieux, nord surtout. V. GNAMANKOU*. Bonbon au gingembre très apprécié. Le sirop et le bonbon de gnamankou. (recette, ID., n° 445, 10).

 

bonbon glacé, n.m. Usuel , (alimentation),  oral, écrit, fam. tous milieux. Cube de glace confectionné à partir d'eau additionnée de sirop. Vendu sur un bâtonnet comme sucette. J'ai fait* bonbon glacé à Adjamé pendant quatre ans. (Boy, Abidjan, 1975). Pendant mes six premiers mois à Daloa, je vendais des bonbons glacés pour une Nigériane. Deniel, 1991 : 92.

SYN.: frigolo*.

 

bonduc, n.m.. V. AWALE*.

 

bonefish, n.m. V. BANANE* DE MER.

 

bongo, n.m. Spéc., (faune). mais fréq., oral, écrit, tous milieux. (Boocerus eurycerus eurycerus Ogilby = Tragelaphus euryceros Ogilby). Boviné de la tribu des Strepticères. La plus grosse des antilopes forestières à pelage rayé transversalement et aux cornes en forme de lyre. Comme pour le bongo, le procès du braconnier s'ouvre sur les lieux mêmes de la capture, en pleine forêt. FM., 23/24/25.12.1980. Pour la sauvegarde des espèces en voie de disparition telle les colobes*, les hippopotames nains*, les céphalophes* forestiers et les bongos [.]. FM., 08.01.1981. Le bongo peut atteindre un poids de 230 kgs. Oberlé, 1983 : 20. Haltenorth /Diller, 1985 : 46. (Cité Parcs de la Comoé, de la Marahoué, de Taï). Bousquet, 1992 : 155.

SYN.: guib*.

 

bongoman, [bTgoman], n.m. Argot nouchi, (hybride l.loc. +  anglais "man"), oral, jeunes urbanisés. Braqueur. Le bongoman a katamourou. (: Le braqueur a un couteau, corpus T. Abidjan, 1992).

 

bongossi, n.m. V. AZOBE*.

 

bonite, n.f. Spéc., (faune).

1- (Sarda sarda Bloch). Poisson pélagique rappelant un peu le thon, de la famille des Cybiidae. [.] les thons, les coryphènes*, bonites et requins, plus petits et pêchés tout près du rivage. Rémy, 1986 : 103. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 88, Seret /Opic, 1981 : 334.

ENCYCL.: le dos de ce poisson présente des rayures en forme de v emboîtés.

COMP.: bonite-auride, bonite à dos rayé.

SYN.: bonite à dos rayé*, pélamide (norme AFNOR).

2- bonite à dos rayé, V. BONITE*.

3- bonite à ventre rayé, V. LISTAO*.

4- bonite-auxide, V. CIGARE*.

 

bonjour-bonsoir, n.f. Spéc., (flore). (Catharanthus roseus [Linn.] G. Don. = Lochnera rosea Reichl.). Plante de la famille des Apocynacées à fleurs roses ou blanches. Originaire de Madagascar mais devenue localement subspontanée. Ces bonjour-bonsoir, ça pousse comme du chiendent ! (Convers., Abidjan, 1982).

ENCYCL.: ainsi nommée par allusion à la brièveté du temps durant lequel la fleur reste épanouie.

SYN.: pervenche* de Madagascar.

 

bonne année l'argent ! loc. Fréq., oral, basilecte, plaisant pour les lettrés. Voeu traditionnel de "bonne et heureuse année". En ce mois de janvier 1983, de 7 à 77 ans, du haut en bas de l'échelle sociale, une seule phrase est prononcée : "Bonne année l'argent !" C'est vrai que la conjoncture* est là qui frappe durement bien des familles. F.M., 03.01.1983.

 

bonne arrivée, bon arrivée, n.f. parfois n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. V. AKWABA*.

1- n.f. ou m. Formule de bienvenue traditionnelle qui s'applique en toutes circonstances : arrivée d'un visiteur, retour au foyer après le travail ou après une longue absence. Bonne arrivée ! Bonne arrivée, Fama ! Kourouma; 1970 : 106. Il m'a crié dessus avant que je lui dise bonne arrivée. (Etudiante, Abidjan, 1976). Chaleureux comme partout sous les tropiques, l'accueil sous l'appatam* commence par les traditionnelles formules très africaines comme "Bonne arrivée" ou "Soyez le bienvenu ". Krol, 1994 : 166. La première personne qui nous a salués est le féticheur*. Il nous a lancé un "bon arrivée", le sourire au coin des lèvres. Ivoir'Soir, 28.10.1997.

SYN.: akwaba*.

2- n.f. Bienvenue. Roger avait l'accolade vraie du pays, le gros rire, les interjections et les sympathiques bourrades de bonne arrivée. Du Prey, 1979 : 23.

LOC.: dire* la bonne arrivée = souhaiter la bienvenue.

3- n.m.ou f. Dispon., oral, ironique. Par extension, nouveau-venu. Oui patron*. 300 F c'est bon. je pardon* lui : c'est un bonne arrivée ! Kollin, 1975 : 38. Ce blanc là*, il connait pas manière*, c'est un bonne arrivée ! (Commerçant, Abidjan, 1982).

 

bonne manière, n.f. Dispon., oral, fam. mésolecte, basilecte. Marque de bonne éducation. Il n'empêche que la ou les pièces de 100 f CFA* sont souvent considérées comme une "bonne manière" dont on ne peut se dispenser. Elles encourageront le griot [.] remercieront le gosse qui sert de guide [.] seront un témoignage de félicitations [.]. Rémy, 1996 : 212. Je vous remercie de la bonne manière que vous avez eu à l'égard de mon petit endroit. (Réponse à lettre de condoléances, Chauffeur, Abidjan, 1985).

 

bonnet anango, n.m. Assez fréq., (tradition), (hybride : frcs + nom d'ethnie nigériane), oral, écrit, tous milieux. V. NAGO*. Sorte de toque en pagne portée par les Yorouba et accompagnant un pagne kita*. Le grand-frère est reconnaissable à sa balafre* au niveau du vomer, à son regard ardent, à son bonnet anango [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 62.

 

bonsoir ! interj. Fréq., oral, mésolecte. Salutation utilisée dès midi. Mesdames et Messieurs, Bonsoir ! (Radio, début des émissions de l'après-midi, 14 h).

COM.: norme différente de celle indiquée dans le P.R. : "salutation du soir".

 

bôrailleur, [bCrajZr], n.m. Dispon., (mot-valise hybride mandenkan+ français), acrolecte litt. V. BORO*. Jeune qui se livre au jeu mortel du bôrô* d'enjaillement, pris comme symbole de la protestation ultime de la jeunesse contre la société créée par les adultes. Les "bôrailleurs" veulent railler, dérailler la raillerie, la bêtise humaine, absurdiser l'absurde. Adé Adiaffi, 2000 : 31.

 

bord, (aller au ---- ), loc.verb. Dispon., oral, fam., mésolecte, basilecte sud. V. ALLER AU BESOIN*, CABINER*. Euphémisme : aller faire ses besoins dans la nature, c'est à dire au bord de la mer ou de la lagune. Il faudrait nettoyer la plage avec tous ces gens qui vont au bord ! (Infirmière, Bassam, 1976).

SYN.: aller au besoin*, cabiner*, tecker*.

 

bord-champ, loc.adv. ou adj. Spéc., (agriculture, commerce). Se dit d'un produit agricole qui est acheté directement au paysan par le traitant*, sur les lieux mêmes de la récolte au lieu d'être transporté au GVC* ou à l'usine. Le père de Sérafine est cultivateur à Bassi Bayekou, sur la route d'Ouragahio : les 15 000 francs de ses cinq aller et retour en car à Abidjan représentent 200 kilos de café vendus bord-champ, sans compter la sueur du papa qui le cultive de ses mains. Krol, 1994 : 71. Mais à quoi ça peut servir si le café continue de se vendre bord champ à moins de dix francs le kilo ? Krol, 1994 : 178. Il vaut mieux vendre avec le GVC parce que c'est  trop mal payé bord-champ.(Planteur, Issia, 1996).

 

bordelle, bordel, n.m ou f. V. BRODE*. Assez fréq. oral, mésolecte, basilecte, péj., vulg.

1- n.f. V. DIANTRA*. Prostituée. Ces filles qui partent à Abidjan chercher la belle vie et finissent bordelles ! (Mère de famille, Bouaké, 1975). Bordelle, c'est comme djantra*. Caummaueth, 1988 : 81. Elle fait quoi la go* là ?  Elle est bordel ? (Etudiant, Abidjan, 1990).

ENCYCL.: le mot "bordel": au sens de "maison close" est inusité. Souvent prononcé (basilecte) brodé*, avec métathèse.

SYN.: belle* de nuit (part.), diantra*, sao*, sotra*, toutou*.

2- n.m. Se dit de façon péjorative d'un homme qui fréquente les prostituées. C'est un vrai bordel. Son argent, c'est pour les sao*. (Institutrice, Bouaké, 1990).

 

borgou, bourgou, n.m. Spéc., (flore), (du fulfulde "borgou", du mandenkan "bourgou"). (Echinocloa stagnina P. Beauv.). Herbe pouvant atteindre 2 m de haut et qui constitue des peuplements importants dans l'espace d'inondation du Niger. Elle sert de fourrage pour les animaux domestiques. On extrait de sa tige un jus sucré qui sert de boisson. C'est seulement dans cette région [à Mopti] que pendant toute l'année, on trouve du fourrage vert pour les chevaux : du borgou. Binger, 1892, I : 381.

COM.: plante non locale mais terme utilisé (manuels).

DER.: borgoutière* /bourgoutière.

SYN.: kondou*, roseau* à miel.

 

borgoutière, bourgoutière, n.f. Spéc., manuels. Peuplement important d'echinocloa stagnina ou borgou*.

 

boribana, n.m. Dispon., (tradition, histoire), (du mandenkan), oral, écrit, péj. Echec, défaite, fin affligeante d'une épopée glorieuse. Mais malheureusement malgré ses qualités d'intrépide cavalier, Samory connaîtra son boribana : il sera arrêté. Konaté, 1987 : 227.

 

borikio, n.m. V. RIKIO*.

 

borne-fontaine, n.f. Vieilli, oral, écrit, tous milieux. Seul poste distributeur d'eau dans les quartiers populaires et les villages sans eau courante. A la borne-fontaine, [.] les femmes et les fillettes font la queue pour tirer l'eau. Lacour /Grandmaison, 1978 : 5.

COM.: elle constitue un lieu de rassemblement et d'échanges de nouvelles pour les femmes du quartier.

 

bôrô, [bCrC], n.m. Récent (1998), assez fréq., nouchi, (du mandenkan "sac"), jeunes urbanisés, oral surtout, fam. Entre dans un certain nombre de locutions hybrides :

1- bôrô d'enjaillement, (hybride : mandenkan "sac" + anglais "enjoyment" +  suffixe frcs), péj. Nom donné à une sorte de jeu de la mort qui consiste pour les jeunes, à défier le destin en effectuant des sauts périlleux sur les toits des bus lancés à vive allure, sous les yeux admiratifs des camarades mais au péril de leur vie. Certains philosophes voient en ce jeu mortel l'expression d'un certain désespoir de la jeunesse face aux menaces de la mondialisation et de la société créée par les adultes.  Bôrô d'enjaillement, expression d'un mal de vivre ou phénomène de mode ? Ivoir'Soir, 02.04.1998. L'expression bôrô d'enjaillement est un néologisme créé à partir du nouchi* ou français* de la rue... Il peut littéralement signifier "sac de joie". En fait le bôrô d'enjaillement, c'est la joie immense et incommensurable que l'on éprouve. Ibid. Pendant que nos enfants font bôrô d'enjaillement *sur les bus ou bôrô* de bières à la rue Princesse [.]. Ivoir'Soir, 13.05.1998. Et ceux qui n'accèderont jamais à ces postes se livreront aux diverses formes de "bôrô d'enjaillement". Ivoir'Soir, 02.06.1998. On devrait envoyer nos enfants apprendre le boro d'enjaillement aux petits Américains? Ca leur permettrait d'aimer autre chose que les coups de feu. Ivoir'Soir, 15.06.1998. Le "bôrô d'enjaillement "est un additif, un addenda du futur. Alors on risque sa vie pour le "bôrô d'enjaillement". C'est au sommet des bus en marche que ces jeunes idéalistes désespérés exécutent la danse de la mort, le défi de la mort. Adé Adiaffi, 2000 : 33.

LOC.: faire bôrô d'enjaillement*

2- bôrô d'enjaillementer, [bCrCdSFajmSte] v.intr. (hybride mandenkan "sac"+ anglais "enjoyment" + frcs -er suffixe verbal). S'éclater, jouir très fort (en jouant au jeu de la mort, par exemple). Les examens approchent [.] Pendant qu'ici on continue de "bôrô d'enjaillementer", à Pékin, on a décidé, pendant les épreuves, d'arrêter tout ce qui fait grand bruit. Ivoir'Soir, 15/16/17.05.1998.

SYN.: faire bôrô d'enjaillement.

3- bôrô d'argent, n.m. (hybride mandenkan + frcs), oral, fam. Paquet d'argent, tas de fric. Z. L. [.] roule sur l'or. Celui qui tous les matins vous offre "le sourire du jour" dans Frat-Mat est dans un bôrô d'argent incroyable. Ivoir'Soir, 17/18/19.04.1998. C.B. va revenir avec un bôrô d'argent, je vais aller lui demander crédit à son retour. Eh vous là*, restez tranquille, je suis le premier sur le coup. Qui est fou*! Ivoir'Soir, 08/09/10.05.1998. Vraiment bon ballon = bôrô d'argent. Ivoir'Soir, 14.05.1998.

4- bôrô de blessures, n.m. (Hybride mandenkan + frcs), oral, fam. Un tas de blessures, un maximum de blessures.Ma chère, yako*! Pour un bôrô d'enjaillement, tu as maintenant un bôrô de blessures. Ivoir'Soir, 02.04.1998.

5- bôrô de bières, (faire ----), loc.verb., Dispon., (hybride du mandenkan +  frcs), péj. Faire le plein de bières. Pendant que nos enfants font bôrô d'enjaillement sur les bus ou les bôrô de bières à la rue Princesse [.] . Ivoir'Soir, 13.05.1998.

6- bôrô de galère complet ! Interjection. Dispon., (hybride mandenkan +  français), oral, péj. Totale malchance !, Complète déveine ! En tout depuis 7 mois, ils [: des fonctionnaires nigériens] n'ont pas de salaire. Pas le moindre jeton* dans leur compte. Bôrô de galère complet*! Ivoir'Soir, 17/18/19.04.1998.

7- bôrôman / bôrôwoman, [bCrCman] / [bCrCwoman],n.m.ou f., adj. Dispon., (hybride mandenkan + anglais), mélior. Type "qui en a" ou fille fortiche, duraille. Elle est forte, on va l'appeler la "bôrôwoman ‘’!! (BD.), Ivoir'Soir, 02.04.1998. Pour le pétrole*, y a de ces bôrômen. Ils trouvent toujours moyen. (Etudiant, Abidjan, 2000).

 

bossard, n.m. ou f. Fréq. Argot estudiantin, (dérivé de "bosser" "travailler"), oral, fam., pas forcément mélior. Etudiant bûcheur. Pas besoin de pétrole* pour les bossards ! (: Pas besoin d'antisèches pour les bûcheurs !, Campuslexique, 1982 : 3).

SYN.: caïman*.

 

bosse, n.f. Fréq., argot estudiantin, fam. souvent péj. Bûchage, révisions avant un examen. Pour l'instant, mon cher, c'est la bosse à outrance!  (Campus lexique, 1982 : 4). Moi, j'ai peur. Je n'ai pas pu réviser tous les chapitres malgré des nuits de "bosse" intense. Ivoir'Soir, 07.05.1998.

DER.: bossard*.

SYN.: caïmantage*.

 

bossé, [bose], n.m. Spéc., (flore), ( de l'agni) .

1- V. CEDRE D'AFRIQUE*. (Guarea cedrata [A.Chev.] Pellegr. = Trichilia cedrata A. Chev.). Arbre forestier exploité de la famille des Méliacées. Bois de cet arbre, de couleur rose, à grain fin, assez dur, durable et très odorant. Roberty, 1954 : 160. Le bossé mesure habituellement de 20 à 35 m de haut. Aubreville, 1959, II : 162. Certaines essences de forêt ombrophile débordent sur le partie sud de la forêt mésophile : framiré*, bossé, dibétou*. Arnaud /Sournia, 1980 : 30. La ronde des hautes colonnes à l'infini, avec coquets bossés jaunes, roses, finement parfumés. Conte, 1981 : 21.

COM.: nom pilote de ce bois: bossé. CTFT, 1989 : 379.

SYN.: cèdre* d'Afrique, cèdre* rouge. dzana (attié), krassain (ébrié), n'ganahé (abé), ouobessou (bété).

2- bossé rouge, V. ABOUDIKRO*.

 

bosso, bozo, bozzo, [boso] / [bozo], n.m Fréq., (du mandenkan : "pêcheur", nom d'une ethnie au Mali), oral, écrit, tous milieux. Pêcheur pratiquant la pêche à hameçons multiples sur les lacs des barrages ivoiriens (Kossou, Taabo, Buyo). En ce qui concerne les bossos, la situation est pire car ils se trouvent confrontés aux pêcheurs des grands filets. FM., 13.05.1981. Les bozzo sont ressortissants de pays frères* auxquels la Côte-d'Ivoire est liée par des accords de coopération. FM., 13.10.1983. Un Bozo nous approche : "Ces grandes pirogues que vous voyez là, sont nos habitations."  FM., 28.05.1984. Les Baoulé déguerpis* et peu attirés par la pêche, l'ont laissée entièrement aux mains des bozo spécialisés, venus tout exprès du Mali. David, 1986 : 167. [.] régler définitivement le litige opposant depuis longtemps pêcheurs autochtones et étrangers [.] appelés communément Bozos. FM. 21.01.1993.

ENCYCL.: les Bosso sont généralement d'origine étrangère, malienne le plus souvent mais non exclusivement.

COM.: orthographe et prononciation fluctuantes.

SYN.: pêcheur* bozzo.

 

bosson, [bosT], n.m. Spéc., (tradition), (de l'agni). Esprit, génie. L'initié sort alors de sa gibecière un kokwa, l'instrument sacré spécialisé pour appeler les Bossons, les génies, solliciter l'invisible. Adé Adiaffi, 2000 : 93. [.] mais aussi le sommeil, la voie lustrale empruntée par les Bossons pour visiter l'intelligence humaine et lui apporter l'oracle, la divination des guet-apens du destin et la nécessité du sacrifice salvateur. Adé Adiaffi, 2000 : 238.

DER.: bossonisme*, bossoniste*.

 

bossonisme, [bosonism], n.m. Spéc., (religion), (de l'agni "diable"), récent, (1993), oral, écrit, mésolecte, mélior. Religion traditionnelle africaine dont le prophète* contemporain est Okomfo Anankyé. Pour vous, la religion de l'Africain, c'est le bossonisme. La Voie, 30/31.01.1993. Je veux réhabiliter le bossonisme qui est une religion pure. Le dieu africain [.] est un dieu d'amour qui n'avait pas cette dimension belliqueuse qui a façonné l'impérialisme grec et romain. [.] C'est une religion comme les autres avec sa théologie, sa pratique liturgique et musicale. Mais il a un plus : c'est sa dimension thérapeutique (la guérison, le soin) reposant sur trois principes de l'Homme : le wona (le corps), le kla (principe à la fois matériel et spirituel) et le waoué (l'âme). Téré, 07.03.1995. L'animisme* ou si vous voulez le bossonisme doit avoir son temps d'antenne à la télévision et à la radio. Téré, 07.03.1996 : propos de J.-M. Adiaffi recueillis en 1993 par A. Tidiane, p.10. Inventeur du bossonisme [.] une variante de l'animisme, Adiaffi laisse plusieurs centaines d'adeptes orphelins, particulièrement dans la région d'Abengourou qui l'a vu naître. Jeune Afrique, 23/29.11.1999.

DER.: bossoniste*.

SYN.: animisme, religion traditionnelle africaine.

 

bossoniste, [bosonist], n.m.,adj. Spéc., (religion), récent (1993), oral, écrit, mésolecte, souvent connoté , mélior ou péj.

1- n.m. Adepte du bossonisme. "Bossoniste". Que signifie ce nouveau concept, son utilité dans notre société actuelle ? Téré, 07.03.1995. Bien entendu, ces bossonnistes irresponsables se sont évaporés dans la nature. Ivoir'Soir, 24.03.1998.

2- adj. Lié au bossonisme*. Cette komian (féticheuse) est une grande initiée de la religion bossoniste. La Voie, 30/31.01.1993. Cet écrivain est un défenseur de la religion bossoniste. (Etudiant, Abidjan, 1995).

 

bossu, otolithe* bossu, n.m. V. BOBO*.

 

bossue, n.f. Vx. Chaussure masculine basse à bout arrondi et légèrement redressé. Si l'homme porte des bossues, pourquoi la femme ne porterait-elle pas les chaussures de chez Jandry  ou de Las Godas ? FM., 17.12.1974.

COM.: obsolète depuis que ce genre de chaussures est passé de mode (1970-1977).

 

botch, bodjé, botché, botche, botchos, bôtchô,, [botG] / [bodFe] / [botGe) / (botGCs] /[bCtGC], n.m. Fréq., argot urbain, (du  mandenkan "gros +  cul" terme crypté  par décence, par inversion des syllabes et par harmonie vocalique avec  parfois amuissement de la voyelle finale  : ba-dju < dju-ba , bodju,< bodjo, bodj. Caummaueth, 1988 : 105), mésolecte, basilecte, fam., oral. plaisant. Fesses, "popotin", cul féminin (parties génitales comprises). Y a palabre* ! " - "Pourquoi ?" - "Affaire de botch !" (Abidjan, convers. de rue, 1977). Dis donc, ta gadi*, elle a un beau botche !  (Campus, Abidjan, 1980). Botchos, les femmes dites aussi le matos* ou encore lorsqu'elles ont l'air d'être opulentes, le matos-tos *. ID, n° 783, 23.03.1986, cité Caummaueth, 1988 : 105. "Eh ben quoi, y a quoi à mon botché ?" (Serveuse, Abidjan, 1993). Si toutes les femmes avaient le botch ou le bureau politique* important avec "du monde au balcon," pour parler comme certains étudiants, une femme ne pourrait jamais se faire passer pour un homme. Ivoir'soir, 01/02/03.08.1997. Si tu vois son bôtchô. A dougba*, [.] un gros tassaba*. Note :"Bôtchô": le postérieur. [.]. Ces différents termes empruntés au langage nouchi* font partie aujourd'hui du lexique zouglou*. Ivoir'Soir, 15.10.1997.

SYN.: bureau* politique, café*-cacao, gros mémé*, matos*, pont-arrière*, tassaba*.

 

boto, n.m. (de l'attié), V. PAU* ROSA

 

botter, v.tr. Assez fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte. Frapper, donner des coups, pas nécessairement des coups de pieds. Y en a marre de toi ! Tu comprends Kouakou ? Je vais te botter !  ID., 23.06.1974 B.D. Dago (Le dessin montre Dago avançant la main pour saisir Kouakou par le col de sa chemise). Je vais voir en boîte comme ça. Si je la trouve là-bas, façon* je vais la botter... (BD) Ivoir'Soir, 13.01.1998. Qui m'a insulté ? C'est toi je suis sûr. je vais te botter, espèce de vilaine... (BD), Ivoir'Soir, 22.01.1998.

SYN.: boxer*, limer*, taper*.

 

boubou, n.m. Usuel., (du wolof, l. du Sénégal), oral, écrit, tous milieux, surtout nord et musulmans.

1- V. DREKEBA*. Long vêtement ample porté surtout par les musulmans du nord. Quelques chefs traditionnels en boubous [.]. Du Prey, 1979 : 117. Froufrous des boubous blancs et bleus [.]. Koné, 1980 : 10. Vêtus d'amples boubous, les hommes sont coiffés d'un grand turban qui leur tombe sur les épaules. FM., 29.04.1982. [.] les bandes étroites de coton, tissées dans le nord, sont ensuite cousues pour devenir des boubous amples [.] sans manches ou à manches raglan ou en trois-quarts longs, et complètement ouverts sur les côtés avec une poche sur la poitrine. Bussang /Leblanc, 1990 : 56. Vous vous drapez du plus beau boubou pour vous prémunir des impolitesses du dehors. Tierno Monembo, 1993 : 151. Ils sont donc sortis nombreux, drapés dans de gros boubous richement brodés pour répondre au muezzin qui appelle pour la prière. Détective, 16.03.1995. Leurs boubous étaient dégoûtants [.]. Kourouma, 2000 : 26. Ils sont introduits dans une "maison en dur" et là surprise, allongé sur un canapé, le général R.G. soi-même, en boubou* leur lance un akwaba*-"bienvenue*!- chaleureux et se lève pour les accueillir. J.A. L'intelligent, 21/27.11.2000.

ENCYCL.: les boubous sont généralement en tissu traditionnel ou en coton, de couleurs peu salissantes : bleu, le plus souvent.

SYN.: drékéba*, moustiquaire*.

2- Vêtement traditionnel de cérémonie, très ample, dont les bords sont seulement cousus au niveau des mollets. Les hommes le portent sur un pantalon et une chemise blancs. Fama lutta comme un patron batelier dans l'orage contre les furies de son boubou enflé et affolé. Kourouma, 1970 : 38. Drapé dans un somptueux boubou, B.K. qui remplaçait le premier imam* en pélerinage, prit la direction de la prière. FM., 29.09.1982. Très grand, très mince, il porte un boubou à fleurs et une calote. Naipaul, 1984 : 175. On a, à chaque étape de la caravane, tenu à faire un symbole [.] offrir au chef de l'Etat un boubou du terroir. FM., 15.05.1993.

ENCYCL.: ils sont généralement confectionnés en tissu damassé, en bazin* et sont de couleurs variées : blanc, rose, bleu pâle, mauve, vert d'eau, etc. ou multicolores (plus rarement).

LOC.: assembler le boubou. envelopper dans les pans du boubou.

COMP.: boubou-amulette, boubou anti-accident, boubou nago.

SYN.: boubou de cérémonie*, grand boubou*.

3- Version féminine du vêtement précédent, portée cousue très près du corps mais à larges pans flottants. Les femmes vêtues de longs boubous multicolores causaient avec animation sur les routes menant au marché. Koulibaly, 1978 : 27. Des femmes en boubous multicolores se tiennent dans le hall de la gare. De Baleine, 1982 : 53.

ENCYCL.: ce vêtement féminin peut être confectionné en pagne mais aussi en tissus synthétiques, en soie, en mousseline, en bazin*, etc.

SYN.: robe-boubou.

4- boubou (grand ---- ), V. BOUBOU 2, BOUBOU DE CEREMONIE, [.] les bras croisés dans le dos et retenant le grand boubou, ainsi allait, d'un train rapide, l'homme en blanc. Bolli, 1977 : 30. C'est ensuite l'habillement du parrain : un grand boubou taillé dans un pagne wax* et un bonnet fait de même tissu, le tout agréablement brodé. FM. 28.05.1982. lIs [ : les artistes] animeront la Nuit du pagne kita* et du grand boubou. Les meilleurs couples habillés seront récompensés. ID., 30.10.1983. Djéliba qui se redressait et, à pas mesurés, toujours dans un de ses grands boubous d'un blanc immaculé, contournait la mosquée. Kourouma, 1990 : 65.

5- boubou (long ---- ), dispon., oral, péj. V. DIOULA*. A.O. est un musulman originaire du nord. Le RDR qui le soutient, est essentiellement composé de "Dioulas*", désobligeamment baptisés "longs boubous". Jeune Afrique, 16-22 03.1995.

6- boubou, (robe ---- ), n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. V. BOUBOU (3). Vêtement traditionnel ou moderne féminin. Il peut être semblable au boubou (3) ou au boubou de cérémonie masculin, confectionné en pagne, en bazin*, en indigo*, en soie, en mousseline, en tergal. C'est alors la tenue usuelle des femmes du Nord. Il peut aussi avoir l'aspect d'une robe du soir à longues manches ou consister en un ensemble jupe-camisole assorties, en pagne (plutôt femmes du sud) V. ROBE*-PAGNE, ENSEMBLE*-PAGNE*. Robe-boubou d'une grande élégance en soie bleue décorée de motifs traditionnels peints à la main. (légende sous photo de mode) ID. 23/27.05.1976. Au mariage de sa soeur, elle portait une robe-boubou de mousseline rose brodée d'or. (Cadre, Abidjan, 1992).

7- boubou (assembler le ---- ), loc.verb. V. ASSEMBLER*.

8- boubou, (envelopper dans les pans du ---- ), loc.verb. Peu fréq., (calque du mandenkan), oral, écrit, litt., nord. Pour un homme, exécuter le cérémonial de l'adoption. Il prit chaque enfant dans les deux bras, le couvrit de baisers, s'enquit de son nom, prononca de pieuses prières pour qu'Allah lui accordât longue vie et l'enveloppa dans les pans du boubou. Kourouma, 1990 : 170.

9- boubou-amulette, n.m. Assez fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte, mélior. Boubou censé posséder le pouvoir magique de protéger des accidents celui qui le porte. Jusqu'à ce que surgisse une affaire de boubou-amulette [.] le boubou avait, selon le charlatan*, le pouvoir de protéger celui qui le porte contre les accidents de circulation. FM., 27.01.1984.

SYN.: boubou anti-accident.

10- boubou anti-accident, V. BOUBOU-AMULETTE *. C.D. réussira à vendre le boubou anti-accident à un cadre. FM., 28.1.1984.

11- boubou de cérémonie, usuel., oral, écrit, tous milieux, mélior. Version d'apparat de BOUBOU-2. Il y a aussi de nombreuses pièces qui vont du boubou de cérémonie en pays sénoufo, yacouba et guéré à des ensembles style moderne. FM., 02/03. 10.1982. L'oncle se tenait droit, l'air sévère, en grand boubou de cérémonie. Bonnassieux, 1987 : 152.

ENCYCL.: il est souvent décoré de somptueuses broderies dorées ou argentées et se porte empesé.

SYN.: grand boubou.

12- boubou nago, boubou nagot, boubou anago, n.m. Fréq., (du nom "Nago" donné aux Yoroubas*), oral, écrit, tous milieux. V. ANAGO*. Ensemble masculin en pagne*, composé, en général d'une très ample tunique descendant à mi-cuisse, fendue sur les côtés et d'un pantalon assorti. La tenue préférée de S.K. [: un planteur*] est un boubou-nago. FM., 01.01.1974. A la plantation, je porte toujours un boubou nago. C'est très confortable. (Cadre administratif, Adzopé, 1982).

ENCYCL.: tenue portée par les populations de la Côte du Bénin, les Yorouba en particulier.

SYN.: anango*, djampa*.

 

boucan, ([se] faire ---- ), boucant, boukan, loc.verb. Vieilli, mésolecte, basilecte, fam. péj. Faire le malin, le vantard, se montrer prétentieux. Il trouve 2000 balles pour aller se faire boucant. ID., 12.01.1975. Il fait boucan, c'est vrai mais il est plutôt sympathique. (Lettre, fonctionnaire, Abidjan, 1977). Il se fait trop* boucan parce que son père est riche. (Instituteur, Lakota, 1985).

SYN.: faire bouche*, faire le solo*

 

boucanier (1), n.m. Vx., (histoire).  V. FUSIL* DE TRAITE. Je n'ai pas vu un seul gros fusil connu de la traite* sous le nom de boucanier.  Binger, 1892, I : 170.

SYN.: fusil*-boucanier, fusil* de traite.

 

boucanier (2), n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. V. SOUKOUYA*. Vendeur de viande grillée. Il a notamment ordonné aux boucaniers, communément appelés vendeurs de soukouya*, de se faire enregistrer. FM.,.10.02.1993.

 

bouche (1), n.f. Usuel, oral, écrit, souvent fam., tous milieux. Entre dans de nombreuses locutions, souvent calques de langues locales (la bouche comme symbole de la parole).

1- bouche, (accepter la ---- ), être discipliné, obéissant, accepter les ordres. Quand j'étais enfant, je n'acceptais pas la bouche de mon père et j'étais souvent battu. (Lycéen, Dimbokro, 1991).

2- bouches, (avoir deux ---- ), fréq., basilecte, fam. péj. Etre un hypocrite, se conduire comme un faux jeton. Trop de gens ont deux bouches. En public, ils ont la bouche sucrée, parlent fort pour dire qu'ils vont faire quelque chose pour toi. Lorsque tu essaies de les toucher après pour ton problème, ils sont gênés, cherchent à t'éviter. Bonnassieux, 1987 : 156.

3- bouche, (avoir la ---- ), fréq., basilecte, fam. Avoir de l'autorité, être investi d'un certain pouvoir de commandement. "Il avait la bouche" affirment nos informateurs. [.] Il va sans dire qu'avoir la bouche, c'est avoir de l'autorité. FM., 02.11.1979.

4- bouche, (avoir la ---- en feu ), fréq., basilecte, fam., péj. Avoir un caractère acariâtre et belliqueux, vouloir toujours avoir le dernier mot. Fanta a la bouche en feu : quand on lui fait des reproches, au lieu de se soumettre, elle n'hésite pas à répondre. Bonnassieux, 1987 : 177.

5- bouche, (avoir la ---- sucrée ), fréq. , basilecte, fam. péj. Etre mielleux, être un beau parleur qui sait flatter et tromper les gens. Je parlais toujours bien doucement et mon interprète [.] avait toujours la bouche bien sucrée pour traduire. Du Prey, 1979 : 87. Comme elle a la bouche sucrée, elle lui fait faire ce qu'elle veut. (Etudiant, Abidjan, 1975).

SYN.: faire kpakpato*.

6- bouche, (avoir une grande ---- ), fréq., basilecte, fam., péj. Etre une grande gueule, avoir de la jactance, être fanfaron. J'avais pu néanmoins constater à plusieurs reprises à quel point elle avait une grande bouche. Bolli, 1977 : 7. Lui ? Il a une grande bouche et est toujours prêt à faire palabre*. (Lycéen, Bondoukou, 1986).

7- bouche, (blaguer la ---- ), V. BLAGUER*.

8- bouche, (casser la ---- ), assez fréq., basilecte, fam. Faire taire qqun qui pouvait protester ou revêler un fait gênant, en l'achetant ou le corrompant par des cadeaux. On ne me cassera pas la bouche avec de l'argent. Je dirai la vérité. (Syndicaliste, Abidjan, 1990). Je casse la bouche à Bakary par un énorme cadeau. Bailly (Lettre du 22.03.1895, in Niamkey-Kodjo, 1991 : 107.

9- bouche, (changer sa ---- ), fréq. basilecte, fam. péj. Ne pas tenir parole, changer d'avis. Il avait payé, largement. Maintenant Henriette ne devait pas changer sa bouche. Du Prey, 1979 : 106.

10- bouche, (chercher [la] ---- ), fréq. basilecte, fam. Provoquer qqun, lui chercher querelle. Ne lui cherche pas la bouche, sinon il te boxera*. (Boy, Abidjan, 1980). Pour chercher bouche aux autres, toi , tu n'as pas ton  deux*! (Etudiant, Abidjan, 1982). Tu cherches ma bouche ? : Tu me provoques ?  Première leçon de français de Moussa*, Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

11- bouche, (contrôler sa ---- ), fréq. mésolecte, fam. Surveiller ses paroles, faire attention à ce que l'on dit. Avec les en haut d'en haut*, il faut contrôler sa bouche! (Etudiant, Abidjan, 1984). Quand on n'a pas cinq francs pour payer son pot, il faut savoir contrôler sa bouche, ne pas faire le gros dos*. Bonnassieux, 1987 : 189.

12- bouche, (craindre la ---- ), peu fréq., basilecte, fam. Redouter les ragots, craindre le qu'en dira-ton. Une femme doit craindre la bouche plus qu'un homme !  (Secrétaire, Abidjan, 1982). Ne craignait-il pas la bouche des autres, le qu'en dira t-on ?  Kourouma, 1990 : 180.

13- bouche, (diminuer sa ---- ), assez fréq., mésolecte, basilecte, fam. Surtout à l'impératif, sous forme d'injonction: "Diminue ta bouche !": Baisse ton caque t!, Boucle la !, Parle moins ! Implique un énervement de la part du locuteur. Maintenant, ça suffit! Diminue ta bouche ! (Secrétaire, Abidjan, 1981).

ENCYCL.: une gradation dans l'énervement du locuteur se traduit par :"diminue ta grande bouche !". Tu vas diminuer ta grande bouche parce que sinon, je vais te taper ! (Mère de famille à sa fille, Bingerville, 1982).

14- bouche, (faire [la] ---- sur quelqu'un), fréq. basilecte, fam. péj. Dire du mal (de qqun), raconter des médisances voire des calomnies sur une personne. Et ne va pas faire bouche sur moi, hein ? (Etudiante, Abidjan, 1982). Félix Houphouet-Boigny a encore fait la bouche sur Nkrumah. Amondji, 1984 : 230.

15- bouche, (faire du bruit avec sa ---- ), rare, basilecte, fam. Parler pour ne rien dire. Tu gâtes* mon temps! Tu fais seulement du bruit avec ta bouche. (Campus, Abidjan, 1979).

16- bouche (fermer la ---- ), fréq. mésolecte, fam. Se taire, faire silence mais aussi faire taire A l'impératif : tais-toi! Boucle la! Ferme ta bouch e! il arrive.... (Campus, Abidjan, 1977). Un autre aussi, G. va être au courant de la supercherie. Il fallait lui fermer la bouche. FM., 17.03.1980. Je ne leur ai pas laissé le temps d'achever; je leur ai commandé de fermer les bouches. Kourouma, 1990 : 49. Indigné, [.] je fis fermer les bouches, taire les coras*. Kourouma, 1990 : 180. La chose va se corser un peu quand ce membre "de la poche de moralité" pour fermer la bouche du brigadier propose à celui-ci des espèces sonnantes et trébuchantes. Makoun'Zué, 07.03.1995. Mais chacun devait fermer sa bouche et personne ne devait dire que Yacouba était au village. Kourouma, 2000 : 39. Que voulait-on que ce policier fasse ? Qu'il ferme la bouche de l'ex-président peut-être ? Ivoir'Soir, 05.01.1998.

REM.: "ferme ta grande bouche !" est plus brutal : ferme ta grande gueule !

17- bouche, (garder sa ----- chez soi ), fréq., basilecte, fam. Ne pas se mêler des affaires d'autrui. Ca ne te regarde pas ! Garde ta bouche chez to ! (Campus, 1980). Garde ta bouche chez toi ! : Occupe-toi de tes affaires. "Première leçon de français de Moussa*", Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

ANTON.: mettre sa bouche dans l'affaire de qqun.

18- bouche, (manger son piment dans la ----- d'autrui ), V. BOUCHE-21. Si A. n'a trouvé personne pour manger son piment dans sa bouche, il faut bien qu'il le broie lui-même son piment. Nouvel horizon, 15.01.1993. Attention ! Ce n'est pas avec ma bouche que vous allez manger du piment. Je n'ai rien dit !  Ivoir'Soir, 09/10/11.05.1997. C'est dans ma bouche que vous voulez manger votre piment ? Ivoir'Soir, 03.02.1998.

19- bouche, (mettre sa ----- dans l'affaire de quelqu'un, mettre sa ---- à l'endroit où ça ne regarde pas), fréq., basilecte, fam. Se mêler d'une affaire qui ne vous regarde pas. Toi, ne mets pas ta bouche dans mon affaire*! C'est ma daye,* pas la tienne. (Campuslexique, 1980, 7). Si tu laisses venir les parents, ils vont mettre la bouche à l'endroit où ça ne les regarde pas. A. Kouadio, 1983 : 60. Qui a fait ce coup ? Mes frères*, ne me demandez pas. Les choses comme ça, je ne mets pas ma bouche dedans. Ivoir'Soir, 16.06.1997.

ANTON.: garder sa bouche chez soi.

20- bouche, (ne pas regarder dans la ---- de quelqu'un), V. GRILLER* l'ARACHIDE. Fréq., mésolecte, (d'un proverbe baoulé cité dans un discours d'Houphouet-Boigny devenu célèbre), fam. péj. Ne pas être très exigeant, très tatillon sur certains détails de la vie d'une personne, spécialement sur ses prévarications tant que celles-ci restent modestes. Un cadre du Parti au pouvoir où on ne regarde pas dans la bouche de ceux qui grillent les arachides* du peuple. L'oeil du peuple, 01.02.1993. On ne regarde pas chez nous dans la bouche de celui qu'on a chargé de décortiquer les arachides de la communauté ou dans la bouche de celui qui fume les agoutis* chassés par le village. Kourouma, 1998 : 182.

21- bouche, (prendre la ---- de qqun pour manger piment), fréq., mésolecte, oral, écrit,  fam. Faire dire à quelqu'un ce qu'il ne voudrait pas dire, tirer les vers du nez de qqun, faire intervenir qqun dans une affaire délicate de façon à ce que le locuteur seul prenne des risques. Tu me prends pour qui ? Dis le lui toi-même ! Ne prends pas ma bouche pour manger ton piment!  (Etudiant, Abidjan, 1984). Jean-Baptiste, le domestique qui les avait reçues, s'était réfugié dans la cuisine pour échapper à leurs questions insidieuses : "Ce n'est pas ma bouche qu'elles vont prendre pour manger piments." Coulibaly, 1992 : 72.

22- bouche, (respecter la ---- ), fréq., basilecte, fam. Obéir, respecter l'autorité. Enfant de aujourd'hui, ça ne respecte même pas la bouche de son papa. (Campuslexique, 1980 : 3).

23- [sa] bouche pique, fréq., basilecte, fam., péj. Avoir une langue de vipère, se montrer très agressif dans ses propos. "Sa bouche pique !" reconnaissent les voisines. FM. 13.03.1980.

24- bouche, (tourner sa ---- ), fréq. basilecte, fam. Chercher à noyer le poisson, à tourner autour du pot afin de ne pas révêler sa pensée. Toi là*, dit Roger, ne tourne pas ta bouche, dis nous ton au-fond*. Du Prey, 1979 : 125.

 

bouche (2), n.f. Spéc. (drogue). Unité de vente de cannabis (environ 33 cl). Quand vous avez placé deux ou trois bouches -un seau de 33 cl de cannabis- vous finissez par goûter à la drogue. Ivoir'Soir, 29.07.1997. La bouche de cannabis vaut 50 000 F. Ibid.

 

bouchon-couronne, n.m. Spéc., (commerce). Capsule en lamelles de métal extensibles qui coiffe hermétiquement le goulot d'une bouteille de boisson pétillante entamée afin que le gaz ne s'évente pas. Il existe en Côte-d'Ivoire un marché de bouchons-couronnes. FM., 21.02.1980.

 

boucle du cacao, boucle, n.f. Usuel, oral, écrit, lettrés. Nom donné à la région de Côte-d'Ivoire qui, avec sa monoculture de cacao, fit du pays le premier producteur mondial de ce produit. La Boucle du cacao, qui tourne en forêt par Bougouanou, Daoukro, Ouellé et Bocanda, traverse à la bonne saison le royaume des flamboyants*. David, 1986 : 122. En février 1989, à Daoukro, petite ville de la boucle du cacao qui fut, comme son nom l'indique, la terre d'élection de ce produit avant que les terres ne fussent épuisées [.]. Bussang /Leblanc, 1990 : 65. Fin mars, la traite* principale s'achève péniblement dans la boucle [.]. Gombeaut, et alii., 1990 : 87. A partir de Dimbokro se sont développés de gros bourgs, jalonnant ce qu'il est convenu d'appeler la" boucle du cacao". Rémy, 1996 : 118.

 

boucler le circuit, loc.verb. Argot estudiantin. oral, fam. mélior. Réviser avant un examen, "bûcher". L'examen est dans quinze jours. Il faut boucler le circuit. (Campuslexique, 1980, 4). On s'enferme, on passe des nuits blanches sans lever le nez de ses cahiers et livres : les expressions sont nombreuses pour qualifier cette méthode de travail : 6 sur 6 , caïman*, boucler le circuit, etc. F.M., 09.07.1982.

SYN.: caimanter*, faire six* sur six.

 

boué, [bwe], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Lecariodiscus cupanioïdes Planch. ex. Benth. et Hook.). Petit arbre très commun de la famille des Sapindacées. Aubreville, 1959, II : 236.

SYN.: kringa (baoulé).

 

bouémon, [bwemT], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Cylocodiscus gabonensis Harms). Très grand arbre de la fam. des Mimosées. Aubreville, 1959, I : 218.

 

boue chaude, n.f. V. ORDALIE*.

 

bouffant, n.m. Fréq., oral, écrit, mésolecte, nord. Pantalon traditionnel bouffant. Des gardes présentèrent à Fama un bouffant neuf, un grand boubou*, une chéchia et des babouches, neufs aussi. Kourouma, 1970 : 179.

 

bouffement, n.m. Fréq., oral, fam., basilecte, vulg., plaisant pour les lettrés Nourriture. C'est depuis six ans que l'homme paie tout pour la fille : le bouffement, l'habillement, les cahiers, les livres et le tout. Du Prey, 1979 : 123. Bouffement, y a pas lui. (: La nourriture, on n'en a pas !, Zazou, n° 9). Et les compressés*, avec quoi i vont payer* bouffement ? (: Et ceux qui ont perdu leur emploi, avec quoi ils vont acheter leur nourriture ?, Zazou n° 15. Ti vé pas qué les gens i vont trouvé les bouffements !  (: Tu veux empêcher les gens d'avoir à manger !, ID, n° 943, 48).

SYN.: djaffe*.

 

bouffer v.intr. Usuel., oral surtout.

1- non connot. Manger, se nourrir. La plupart de ceux qui travaillent au Plateau* ne peuvent pas rentrer bouffer chez eux à midi. (Rapport administratif, 1975).

LOC.: bouffer sur la tête de qqn, bouffer le nom de sa mère.

2- (tradition), oral, péj. Tuer qqun par des pratiques de sorcellerie, en mangeant son âme, sa force vitale. Quel fonctionnaire prendra une sanction contre un subordonné présumé sorcier sans se blinder* de peur d'être bouffé ? Arnaut, 1976 : 15. Tout le monde dans son entourage la désigne comme étant la responsable de son décès. C'est elle , ça ne fait aucun doute. Elle l'a bouffé, c'est comme ça qu'on dit dans ce genre de meurtre à petit feu. Krol. 1994 : 92. En définitive, tous les trois [: sorciers*] n'ont pas fait de difficulté pour reconnaître qu'ils ont bouffé Kalemun Augustin, le fils de Zoh Bertine. Ivoir' Soir, 26.04.1994.

3- Usuel., péj., non vulg. Puiser dans la caisse, chercher à s'enrichir par tous les moyens, généralement aux dépens de l'Etat. Moi, j'ai un copain qui s'occupe des entrées au stade. Il m'a dit un jour : "Jouez et nous, on bouffe !" J'ai été d'autant plus choqué que ce qu'il disait là était vrai. Ce sont des gens comme ça qui récoltent le fruit de nos efforts. FM., 10.10.1983. Ceux qui bouffent comme ça, pourquoi on les met pas en prison ? (Planton*, Abidjan, 1983). "Flic là, c'est pas pressé!"- "Pff ça bouffe seulement". Jano, 1987 : 21. A Adjamé, on dit que les chefs de cabinet ne peuvent jamais* bouffer seuls.... [.]. Parce que jusque là, dans mon quartier, certains se demandent pourquoi M.D est au Conseil Economique et Social alors qu'on avait dit... Certainement qu'il n'avait rien bouffé sinon il ne serait pas au Conseil Economique et Social mais comme on ne nous avait pas bien expliqué, nous n'avons pas bien compris. Ivoir'Soir, 02.06.1998.

LOC.: bouffer l'argent, griller* l'arachide.

4- v.tr. Assez fréq., mésolecte, basilecte , non connot. (Dans un contexte de jeu de société : awalé*, judo*, dames...), prendre un pion (un trou à l'awalé) à l'adversaire. Oh ! ne t'occupe pas ! Jouons ! Je bouffe deux trous ! FM., 11.06.1981.

5- bouffer l'argent, loc.verb. Fréq., oral, basilecte, péj. Dépenser ou faire dépenser de l'argent, le dilapider (particulièrement quand il ne vous appartient pas). C'est l'oncle qui a touché le mandat et il a bouffé l'argent. (Enseignant, Bouaké, 1978). C'est cette race* qui bouffe ton argent maintenant, alors que c'est ton oncle* qui t'a élevé. Normalement tu dois ton argent à tes neveux et à tes nièces. A. Kouadio, 1983 : 89. C'est vrai, les commerçants m'ont bouffé de l'argent. Deniel, 1991 : 62.

SYN.: (part.) bouffer -2.

6- bouffer le nom de sa mère, (faire ---- à qqun le nom de sa mère), peu fréq., argot urbain, oral, mésolecte, lettrés, péj. Faire payer très cher qque chose à qqun. Si un jour je peux, crois moi, je lui ferai bouffer le nom de sa mère à ce chien galeux !  (Etudiant, Abidjan, 1994).

7- bouffer sur la tête de qqn, Fréq., mésolecte, basilecte, surtout oral, péj. Rouler quelqu'un, le prendre pour un imbécile. Personne n'a jamais bouffé sur ma tête et c'est pas demain la veille. Bréal /Salia /Karul,1985 II :19. (BD).

 

bougainvillée, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux lettrés, recherché.

1- (Bougainvillea spectabilis Willd.). Bractées colorées, petites feuilles situées à la base du pédoncule floral du bougainvillier*, souvent considérées comme les fleurs de cette plante. Ma Côte-d'Ivoire de l'hibiscus* écarlate et de la bougainvillée. Dadié, 1950 : 16. Au long des clôtures blanches fleurissaient les pervenches* de Madagascar, la bougainvillée, [.] l'orgueil de Chine*, la crête de coq*. Dadié, 1950 : 16. Voici les massifs de bougainvillées, parures pour Dieu Soleil. Conte, 1981 : 19.

2- V. BOUGAINVILLIER*. Elle avait planté autour de la cour quelques bougainvillées. Lacour /Grandmaison, 1978 : 13. Les parcs et jardins de Côte-d'Ivoire sont ornés de plantes décoratives [.], bougainvillées[.]. Oberlé, 1983 : 20. Sa maison était au bout du quartier, au fond d'une allée bordée de bougainvillées. V. Tadjo, 1992 : 31.

COM.: en fait "bougainvillée" et "bougainvillier" sont tous deux dérivés du nom du célèbre navigateur Bougainville qui a inspiré le nom scientifique de la plante : bougainvillea. Ils sont synonymes avec une légère différence : recherché (bougainvillée, adaptation du nom latin) /populaire. Mais, localement la différenciation semble porter davantage sur l'opposition plante /fleur sur le modèle "rose /rosier".

 

bougainvillier, n.m. Usuel, (du nom du célèbre navigateur Bougainville), oral, écrit, tous milieux. V BOUGAINVILLEE*. (Bougainvillea spectabilis Willd.). Arbuste semi-grimpant à magnifiques bractées rouges, blanches, jaunes, oranges ou violettes. Cultivé mais aussi à l'état sub-spontané. Ces villas somptueuses où grimpent les bougainvilliers en fleurs. Anoma Kanié, 1978 : 23. Des bougainvilliers aux couleurs chatoyantes lui donnaient un cachet particulier. Koulibaly, 1992 : 103.

 

bouge, n.m. Vx , (histoire), ( du portugais 'buzeo da India"), écrit. V. CAURI*. Nom donné au XVIIIe siècle au cauri*. Le mot kauri* est hindou [.]. L'auteur le désigne tantôt sous le nom de buzeo da India (le terme correspondant en français du XVIIIe siècle est bouge), tantôt sous celui d'iguo qui est le terme employé aujourd'hui encore par les Edo de la Nigéria côtière). Mauny, 1976 : 522, note 1.

 

bouger, v.intr.

1- Fréq., oral, écrit, mésolecte. Voyager, effectuer un déplacement, mais aussi, partir pour aller ailleurs. Je suis venu vous manquer*. Le boy* m'a dit que vous aviez bougé. (Enseignant, Abidjan, 1977). Le chef des brigands a traité mon frère de menteur : "C'est faux. Haladji n'a pas bougé." FM., 21/22.01.1984."Avant de bouger, il faut te fiancer." -"Mais je suis petit*!" . Je n'avais pas beaucoup plus de vingt ans. Deniel, 1991 : 142. Je ne me sens pas bien ici [.]. Bon, on bouge ? Krol, 1994 : 54. Ils bougent aujourd'hui en France. Comment je l'ai su ? Mais ils racontent à tout le monde qu'ils vont en tournée dans l'hexagone. Ivoir'Soir, 27/28/19.04.1998.

 2- bouger qqun, Argot zouglou, oral, fam, vulg. Baiser (une fille). La go* là elle a le truc / le jour-o je l'ai bougée / mon sida a quitté pharmacie. (Corpus zouglou T, 1995).

 

bougouni, [buguni], n.m. Fréq., (du nom d'une ville du Mali), oral, fam. mésolecte, basilecte. Fabricant et marchand de charbon de bois. Madame, si tu veux grillade, il faut aller chez le bougouni. Charbon*, c'est fini . (Boy, Abidjan, 1976).

ENCYCL.: profession souvent exercée par des immigrés maliens originaires de la région de Bougouni.

SYN.: charbonnier*.

 

bouille, n.f. V. GADI*, Tu vois, celle-là avec le boubou* violet? C'est la bouille de Koffi! (Etudiant, Abidjan, 1990).

 

bouki, n.m. Dispon., (tradition), (du wolof), oral, écrit, tous milieux scolarisés. V. HYENE*. Nom donné à la hyène, personne masculin des contes de savanes symbolisant un sot. Au fringué* qui va danser : [.] on dirait Bouki mal cravaté* qui va pour la première fois au bal. F. Bolli, 1977 : 14. Le voyez-vous ce jeune homme? Vous ne le voyez pas, vous êtes comme le bouki du conte, vous ne voyez que ce qu'on vous montre. Tierno Monenembo, 1993 : 147.

 

boule, n.f. Entre dans la formation d'un certain nombre d'appellations ou de locutions ayant toutes le sème " forme arrondie" :

1- Usuel, (alimentation), oral, écrit, tous milieux. V. SAUCE*. Morceau de pâte (de maïs, de mil, de sorgho, d'igname, de banane-plantain, etc.), de forme arrondie, base de nourriture traditionnelle locale. Sa mère [.] lui a sans doute préparé une grosse boule d'ignames* à la sauce-graine*. Kitia Touré, 1979 : 19. Encore une boule ? Avec de la sauce*? (Repas, Abengourou, 1987).

LOC.: être la boule de qqun, manger la boule et la sauce (rare).

SYN.: akassa*, boule d'attiéké, boule de pâte, boulette*, foutou*, fufu*, kabato* (part.), pâte*, tô* (part.)

2- boule d'akassa, fréq., (alimentation), (hybride frcs / éwé), oral, écrit, sud. Pâte cuite préparée avec de la farine de maïs fermentée. A Vridi, les Burkinabé préparent plus particulièrement le kabato*, les Togolais, la boule d'akassa. Note : La boule d'akassa est obtenue après pilage et cuisson du maïs. Bonnassieux, 1987 133. Il s'était mis à [.] quémander une pièce pour acheter sa boule d'akassa. Tierno Monenembo, 1993 : 155.

ENCYCL.: souvent importée sous forme de boulettes, elle accompagne la sauce*.

SYN.: akassa*.

3- boule d'attiéké, V. ATTIEKE*. On ne trouve plus de boule d'attiéké (l'aliment de base de la population autochtone adioukrou) à 100F. Ivoir'Soir, 07/08/05.1997.

4- boule de feu, Spéc., (flore). (Haemanthus multiflorus Martyn.). Plante ornementale à grosse inflorescence ronde composée de petites fleurs rouge feu. L'encolure de ce boubou* très habillé est décorée d'une boule de feu. (Présentation de mode, Abidjan, 1976).

5- boule d'indigo, V. INDIGO*.

6- boule (être la ---- de quelqu'un), loc.verb. Peu fréq., (par référence à l'alimentation), mésolecte, fam. Etre l'affaire de qqun, être le problème particulier de qqun, être la tasse de thé de qqun. Alpha Blondy, ce n'est pas seulement ma boule. C'est nous tous. Konaté, 1987 : 19. Obtenir un prêt, c'est ma boule, pas la tienne. Ne mets pas ta bouche* dans mon affaire! (Coiffeuse, Abidjan, 1990).

7- boule, (manger la ---- et la sauce), loc.verb. Dispon. V. MANGER* LA PÂTE ET LA SAUCE.

 

bouleau d'Afrique, n.m. Spéc., (flore). (Anogeissus leiocarpus [D.C.] Guill. et Perr. var. schimperi [Hoscht ex. Hutch. et Dalz.] Aubrev.). Grand arbre exploité de la famille des Combrétacées. Bois de cet arbre, noirâtre, dur et résistant aux insectes. Ses rameaux grêles, ses jeunes feuilles feutrées argentées [.] composent un feuillage léger à reflet argenté, très caractéristique qui a fait donner au kalama* le nom de bouleau d'Afrique. Aubreville, 1959, III : 72.

SYN.: guetch, kalama, krékété (mandenkan)

 

boulette, n.f. Fréq., oral, écrit, fam., tous milieux. V. BOULE*. Petit morceau de pâte (de maïs, d'igname*, de banane-plantain*,...), de forme arrondie, version réduite de la boule*. Pour l'instant, il mastiquait des boulettes d'igname*. Du Prey, 1979 : 41.

 

boul mich par terre, n.m. V. ADONKAFLE*.

 

boulotter, v.intr. Vieilli, (dérivé argot français "boulot"), oral, fam. Travailler. Je vais boulotter toute la nuit. (Campus, Abidjan, 1980). Nous commençons à boulotter un peu. Bailly, lettre du 15 juillet 1894 in Niamkey-Kodjo, 1993.

 

boum, n.f. Vieilli, écrit. Soirée dansante mais aussi réunion à visée distractive, quel qu'en soit l'objet, rencontre sportive y compris. Les recettes proviennent des manifestations diverses : organisations de boums sportives et culturelles. (article 7 du règlement d'un club de jeunes) in Gibbal, 1969 : 28. Pendant ce temps, les jeunes s'organisent en des clubs de loisir dont les surprise-parties, désormais dites boum ou surboum deviennent les enjeux majeurs. Konaté, 1987 : 50.

DER.: boumer.

SYN.: intimité*(part.).

 

boumer, v.intr. Vieilli. V. BOUM*. Participer à une réunion à visée distractive. En ce temps là, je ne pensais qu'à aller boumer avec les copains. Surtout pour le sport. (Instituteur, Daloa, 1978).

 

bouquet, n.m. Assez fréq., (agriculture, commerce). Portion d'un régime* (de bananes, de noix de palme*,...). A ce stade, c'est à dire après le découpage, les mains* de fruits sont appelées des bouquets. FM., 26.12.1979.

SYN.: main* de fruit.

 

bouquetin, n.m. Rare, écrit, recherché. Jeune bouc. La petite case* des cabrins* qui contenait pour tout et tout*, trois bouquetins, deux chèvres et un chevreau.  Kourouma, 1970 : 110.

 

bouquinerie, n.f. Assez fréq. depuis 1980, oral, écrit, tous milieux. Petite librairie où l'on trouve des journaux, des livres de poche, un peu de papeterie..., parfois kiosque à journaux. L'ouverture d'une nouvelle bouquinerie située à* la rue du commerce, près de la gare routière, ouvre de nouvelles possibilités pour les amateurs de lecture de Man. FM., 04.03.1982.

ENCYCL.: s'oppose à "librairie" par son espace modeste et le caractère limité des produits mis en vente. S'oppose aussi à la "librairie-trottoir*" ou "librairie-par-terre*" qui ne sont que des étals en plein air sur le sol.

DER.: bouquiniste*.

 

bouquiniste, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. V. LIBRAIRIE*-PAR-TERRE, LIBRAIRIE*-TROTTOIR. Vendeur de revues ou de jounaux, parfois de quelques livres, installé sur le trottoir d'une rue commerçante. J'ai eu la bande dessinée de Dago, pour 500 f avec* le bouquiniste* devant le Nour-al-Ayat. (Jeune, Abidjan, 1977). Le bouquiniste aurait-il lu les dix livres ?  FM., 23.11.1982.

 

bourbouille, [burbuj], n.f. Fréq., (santé), ( du portugais borbulha" bouton," W. Bal, 1993) , oral, écrit, lettrés. Miliaire sudorale. Eruption de boutons et irritation de l'épiderme due à une inflammation des glandes sudoripares, fréquente en climat chaud et humide. Djibril a gagné* une méchante bourbouille mais on va le guérir avec du beurre de karité*. Arnaut, 1976 : 280. Autrefois on recommandait la lotion de Foucauld pour traiter la bourbouille. Mais le talc et certaines poudres vendues en pharmacie ont les mêmes effets. (Infirmière, Abidjan, 1978). Sueur, gouttes, suffocation, auréoles sur les vêtements, bourbouille. Chaleur, quand décideras-tu de nous laisser en paix ? Ivoir'Soir, 10.02.1998.

COMP.: anti*-bourbouille.

 

bourgou, n.m. V. BORGOU*.

 

bourgoutière, n.f. V. BORGOUTIERE*.

 

bourou, [buru], n.m. Spéc., (ethnologie, musicologie), (du mandenkan). Sorte de clairon en bois, instrument de musique traditionnel. A Bako, on pratique le n'deden, réservé aux jumelles qui dansent accompagnées par un clairon en bois, le bourou. Bussang /Leblanc, 1990 : 129.

 

bourrage, n.m. Argot des jeunes, oral, fam. péj. Mensonge, "bobard". Tout ça, c'est du bourrage. Tu sais bien qu'il dit du* n'importe quoi. (Lycéen, Abidjan, 1977). Méfie des bourrages avant les élections. (Etudiant, Abidjan, 1995)

SYN.: bilan*.

 

bourre de coco, n.m. Spéc., (agriculture, commerce). Ensemble des fibres qui entourent la noix de coco. En ce qui concerne les énergies renouvelables, l'accent a été mis sur la gazéification des résidus végétaux secs et plus particulièrement sur la bourre de coco. FM., 10.02.1982.

ENCYCL.: ces fibres sont utilisées comme source d'énergie. Une centrale fonctionne à Assinie et alimente, grâce à la bourre de coco, l'unité de transformation industrielle du coprah*.

SYN.: coir*.

 

bourrer, v.tr. Fréq., argot des jeunes, oral, fam. péj. Mentir, raconter des histoires. C'est vrai ça ? Tu ne me bourres pas ? (Lycéen, Abidjan, 1977). Tu bourres trop les gens. On ne te croit plus maintenant. (Etudiante, Abidjan, 1992).

DER. : bourrage*, bourreur*.

SYN.: biilaner*

 

bourreur, n.m. Fréq., argot des jeunes. oral, fam. péj. Menteur, affabulateur. Dans cette ville, il y a trop de bourreurs ! On ne peut croire personne. (Etudiant, Abidjan, 1978).

SYN.: bilaneur*.

 

bourse, n.m. V. POISSON* BOURSE.

 

bousiller, bouziller, v.tr. Fréq., argot des jeunes. Séduire, fasciner (surtout en parlant d'une femme). Cette fille nous a tous bousillés ! Quelle chanteuse !  (Campus, Abidjan, 1981). Mais si je te jure ! Gazou est bousillée de toi ! L'autre jour en boîte, elle te dévorait des yeux. (BD) Ivoir'Soir, 15.01.1998.

SYN.: blesser*, être fan *, kaoter*, tuer*.

 

boussman, pl. boussmen, [busman], n.m. Rare, vx., (de l'anglais), nord, péj. Appellation par laquelle les populations de savane islamisées désignaient parfois les populations forestières animistes. Allah n'a jamais voulu que la forêt soit habitée. Par malédiction, des nègres cafres* appelés Boussmen s'y sont aventurés. Kourouma, 1990 : 80.

 

boutique-cul, (faire ---- ), faire boutique son cul loc.verb.  Dispon., basilecte., vulg., péj. Se prostituer. Ça c'est même façon femmes i font boutique-cul. (: c'est exactement ce que font les femmes qui se prostituent, Marché, Abidjan, 1978). Même les filles du Ghana qui se prostituaient sur leur tabouret disaient "Je fais boutique mon cul !" Tilliette, 1984 : 93. Elle est venue Abidjan faire boutique son cul !  (Boy, Abidjan, 1992).

 

boutiquier, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior. Gérant d'un fonds de commerce. J'ai commencé comme boutiquier à Dimbokro. (Commerçant, Abidjan, 1982). J'ai besoin d'un bon boutiquier. Mais c'est pas facile de trouver quelqu'un de bien. (Commerçant, Abidjan, 1991).

 

bouze, (être ---- de qqn), loc.verb. Assez fréq., argot urbain, jeunes, oral, fam. V. BOUSILLER*. Etre fou de qqn, être tombé amoureux fou, perdre la tête pour une personne. Quand un djo* est bouze d'une daye*, la bosse*, c'est fini   (: Quand un mec est mordu pour une nana, il ne fiche plus rien., Campus, Abidjan, 1984). Pourquoi tu racontes que je suis bouze de Germain ? Sale bourreur*! (Lycéenne, Bouaké, 1997).

 

bouziller, v.tr. V. BOUSILLER*.

 

bové, n.m.pl.. V. BOWAL*. Dans les pays à bové, les bonnes terres se trouvent sur les flancs des vallées, dans les dépressions, le long des cours d'eau.  Busson, 1965 : 33.

 

bowal, n.m., pl.: bové / bowé, spéc. (géographie) mais assez fréq., (du peul), écrit.  Couche de latérite* durcie qui constitue une carapace assez stérile pour la terre. Dans les pays à bové, les bonnes terres se trouvent sur les flancs des vallées, dans les dépressions, le long des cours d'eau. Busson, 1965 : 33. Le passage des éléphants se reconnaît aux nombreux troncs d'arbres brisés par ces mammifères géants traversant la savane qui borde le bowal. FM., 20.11.1983. La rosée du pays, [.] ses vallons, [.] ses rivières, ses bowé [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 56. Les cobes de Buffon* broutent sur le bowal lors de la saison des pluies*. (légende sous photographie). Mülhenberg /Steinhauer, s.d. : 26.

DER.: bowalisation*.

 

bowalisation, n.f. Spéc., (géographie), (hybride peul + frcs). Transformation d'une terre plus ou moins fertile et herbeuse en bowal*. Aubreville a consacré une étude approfondie à la bowalisation en Afrique noire. Busson, 1965 : 33.

 

bowé, n.m.pl. V. BOWAL*. En réalité, il ne s'agit pas de pics isolés, mais de véritables chaînes de collines qui animent un paysage de savane arbustive, parsemée de "bowé", carapaces latéritiques grises et arrondies qui font penser au dos courbé d'un éléphant. Rémy, 1996 : 113.

 

boy, n.m. (de l'anglais "garçon", anglais colonial "domestique indigène"), oral, écrit, tous milieux.

1- Vx, écrit. Autrefois, en milieu traditionnel, sorte de captif volontaire au service d'une famille à laquelle il ne pouvait payer l'amende due. Les indigènes parlant le français désignent ces captifs volontaires qui n'ont pas payé l'amende pour l'adultère, par le titre de boy. Binger, 1892, II : 298.

2- n.m. Usuel  oral, écrit, tous milieux, surtout à l'époque coloniale où la domesticité était assez importante, plus rare actuellement. Domestique chargé de l'entretien de la maison par opposition à cuisinier, blanchisseur. Boys et cuisiniers rejoignent leur travail. Dadié, 1956 : 72.

DER.: boyerie*, boyesse*.

COMP.: boy-blanchisseur, boy-cale, boy-jardinier, petit boy.

3- n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Domestique chargé de la cuisine, du ménage et souvent aussi de l'entretien du linge. Une vie de boy, c'est assez facile quand on n'y réfléchit pas. Koné, 1975 : 82. Joubiré, le boy qui attendait, débarrassa la table et s'en alla. Koné, 1976 : 81. [.] ils sont à trois ou quatre kilomètres de chez Nannon, avec un boy qu'il a mis à leur service. Kitia Touré, 1979, 30. Je cherche un boy quatrième catégorie, sachant servir à table, cuisiner et faire un peu de pâtisserie. (Universitaire, Abidjan, 1981). Dramane qui est boy dans une famille ivoirienne de Treichville. Bonnassieux, 1987 : 38.

ENCYCL.: actuellement, la plupart des familles aisées n'ont plus qu'un seul domestique. Les boys sont alors, selon leurs compétences, classés en six catégories. La 1ère catégorie étant le boy débutant (V. PETIT BOY), la 6ème, celle du maître-d'hôtel.

LOC.: faire [le] boy = travailler comme boy, connaître le boy.

SYN.: boy-cuisinier.

4- n.m. Fréq., oral, fam. péj. Utilisé parfois comme insulte, impliquant un caractère servile et soumis à tout ordre quel qu'il soit : valet, laquais, larbin. Son patron* le traitait comme un boy. Koné, 1980, b : 30. Des types comme ça sont les boys de l'impérialisme!  (Campus, Abidjan, 1976). Va faire tes commissions toi-même ! Tu me prends pour qui ? Je ne suis pas ton boy ! (Campus, Abidjan, 1988.)

5- boy, (faire [le] ---- ), loc.verb. Dispon., oral, écrit, souvent péj. Travailler comme employé de maison. Tu n'as jamais fait boy et tu es propre comme ça ? Deniel, 1991 : 26. "As-tu un papier pour montrer que tu es boy?"- "Ah non ! Je n'ai jamais fait le boy." Deniel, 1991 : 69. Ce n'est pas parce que la mesquinerie du destin l'a conduit à faire le boy pour un Libanais qu'il se fera humble devant nous, ses frères* guinéens [.]. . Tierno Monenembo, 1993 : 52.

6- boy, (connaître le ---- ), loc.verb., Dispon., oral, basilecte. Savoir exercer le métier de boy. Prends mon petit frère*, il connaît très bien le boy. Il a fait boy chez des Blancs. (Chauffeur, Abidjan, 1987). Comment vas-tu travailler à la maison si tu ne connais même pas le boy ? Deniel, 1991 : 69.

7- boy-blanchisseur, n.m. Fréq. oral, écrit, tous milieux. V. LAVATAIRE*, WASHMAN*. Domestique chargé uniquement de l'entretien du linge, dans une ou plusieurs familles. Mon grand* frère est boy-blanchisseur à l'hôtel Ivoire. (Secrétaire, Abidjan, 1976). Je cherche un boy-blanchissseur pour deux jours par semaine. (Enseignante, Bouaké, 1986).

8- boy-cale, n.m. Peu fréq. actuellement, oral, fam., plaisant. Apprenti-chauffeur (pour les taxis, véhicules de transport publics ou privés, poids-lourds). Si tu m'emmènes, je te servirai de boy-cale! (Universitaire, Abidjan, 1983). J'ai fait trois ans boy-cale sur un gbaka* Abidjan-Daloa. (Chauffeur, Abidjan, 1990).

ENCYCL.: l'apprenti-chauffeur avait pour première tâche de placer les cales lors d'une panne ou d'un arrêt sur une pente,..., d'où le nom.

9- boy-cuisinier, n.m. Usuel. Domestique chargé de la cuisine et du ménage dans une famille. Elle n'a qu'a prendre un boy-cuisinier. Koné, 1980, 26. Ancien boy-cuisinier, Y.Y. surnommé "Bic" par la pègre, est tombé dans les filets de la police. FM., 15/16.01.1983. Je suis un boy-cuisinier 5e catégorie. FM., 15.04.1983. J'ai commencé boy, mais maintenant je suis un boy-cuisinier 3e catégorie. (Boy, Abidjan, 1997.)

ENCYCL.: autrefois, boy et cuisinier avaient des activités distinctes et hiérarchisées, le cuisinier étant le chef de tout le personnel de maison. L'appellation "boy-cuisinier" est donc plus méliorative que celle de boy.

LOC.: faire boy-cuisinier.

SYN.: (suivant catégorie) boy, cuisinier*, cook* (rare).

10- boy-gardien, n.m. Usuel V. GARDIEN*. Gardien, surveillant d'une ou plusieurs habitations. Les Ivoiriens n'acceptent pas de faire boy-gardien parce qui'ils sont fiers, que souvent ce sont des métiers où il n'y a pas de respect. Bonnassieux, 1987 : 151. Je n'ai pas les moyens de payer un boy-gardien pour ma case*, mais nous avons pris un gardien pour la nuit, à trois familles. (Enseignant, Abidjan, 1990).

ENCYCL.: avec la montée de la délinquance urbaine, la plupart des quartiers résidentiels ont, de jour et de nuit, recours à des boys-gardiens (pour une habitation) ou à des gardiens, relevant d'une agence de sécurité (pour plusieurs habitations proches). La plupart des boy-gardiens sont des Burkinabé, armés d'arcs et de flèches.

LOC.: faire boy-gardien.

SYN.: (part.) gardien*, vigile*.

11- boy-jardinier, n.m. Usuel. Jardinier au service d'une ou plusieurs familles. Eux, ils ont cuisinier, boy-blanchisseur, boy-jardinier, boy-gardien. Mais ils sont riches! (Universitaire, Abidjan, 1982). Tu le payes combien ton boy-jardinier ? (Convers., Abidjan, 1994).

ENCYCL.: Par opposition à "jardinier" qui implique un emploi à temps plein pour une entreprise, un service public, et qui est plus prestigieux (qualification professionnelle demandée), le boy-jardinier est, très souvent, chargé à la fois de l'entretien de la maison et de celui du jardin, à côté du boy-cuisinier qui, lui, ne s'occupe que de la préparation des repas et du service à table, notamment dans les familles aisées qui reçoivent beaucoup.

LOC.: faire boy-jardinier.

SYN.: (part.) jardinier*.

12- boy-ventilateur, n.m. Vx., ironique. Petit domestique chargé autrefois de tirer sur de cordes agitant les pales d'un panka, pour brasser l'air des pièces de réception. Du côté des colons*, c'est du Céline, ils s'ennuient avec leurs femmes dépressives et leurs boys-ventilateurs. Tilliette, 1984 : 296.

13- boy, (petit ---- ), n.m. Usuel. Jeune employé de maison dont le travail consiste essentiellement à faire le nettoyage de la maison et éventuellement à aider le cuisinier. Maclédio [.] se plaça comme petit boy chez le directeur de l'école [.]. Kourouma, 1998 : 122. Arrivé dans la grande ville, il sera d'abord petit boy, marmiton*, le travail consistant essentiellement à nettoyer la maison ou l'appartement, à faire les lits, à laver le linge et à la repasser. L'apprentissage des rudiments de cuisine, puis de la vraie cuisine viendra plus tard. Deniel, 1991 : 12. Il m'apprenait aussi le travail de petit boy, par exemple, laver la vaisselle. Deniel, 1991 : 26.

SYN.: marmiton*(vx.).

 

boya, [boja], n.m. Spéc., (flore), (de l'abron). (Placodiscus Boya Aubréville et Lellegrin). Petit arbre de la fam. des Sapindacées au fut tortueux et très ramifié. Ses jeunes feuilles sont rouges. Aubreville, 1959, II : 234.

 

boyerie, n.f. Fréq. oral, écrit, tous milieux.

1- Ensemble des domestiques d'une famille : cuisinier, boy*, petit* boy, blanchisseur*, jardinier*, gardien*. Qu'est-ce que c'est que cette boyerie qui dort debout ?  Du Prey, 1979 : 108. C'est l'administration qui payait toute la boyerie du Commandant* . (Retraité, Daloa : 1977).

COM.: vieilli car la plupart des familles n'ont plus qu'un seul boy.

2- Local attenant à l'habitation ou situé dans la concession*. Il sert de dépendance ou de lieu de travail et /ou de logement au personnel de maison. Autour de la maison d'habitation et de la boyerie comprenant la cuisine et la ou les chambres des serviteurs ou boys [.]. Rémy, 1986 : 122. A vendre, villa 2 ch., 1 s. de bain, garage, boyerie. FM., 28.01.1983 (Petite annonce). Belle villa, 5 p., clim., boyerie, jardin, pisc. (Petite annonce), FM. 29.11.1990.

COM.: la plupart des logements urbains modestes actuels n'ont plus de boyerie.

 

boyesse, n.f. Vieilli., oral, écrit, tous milieux. Bonne à tout faire parfois mais surtout bonne d'enfants. C'est la boyesse, j'ai dû la réveiller  Bréal /Salia /Kabul, 1985, II : 18 (B.D.).

SYN.: mousso*.

 

bozo, n.m.. V. BOSSO*. Un bozo nous approche : "Ces grandes pirogues que vous voyez là sont nos habitations". FM. 18.05.1984.

 

bozzo, n.m. V. BOSSO*.

 

bracelet, n.m. Spéc., (tradition, histoire)

1- bracelet de cheville, bijou traditionnel qui se porte autour de la cheville (pour les femmes). Il peut être en métal précieux comme en raphia ou en cauris*. Des bracelets de poignets et de chevilles d'or [.]. Kourouma, 1990 : 151.

SYN.: chevillère*.

2- bracelet de pied, V. MANILLE*. Gros bracelet de bronze ou de cuivre qu'une femme pouvait éventuellement porter à la cheville mais qui avait surtout valeur de monnaie pour le troc. Vers 1900, ces bracelets de pied commencèrent à se raréfier, remplacés par la verroterie colportée par les Dioulas*. Du Prey, 1962 : 97.

SYN.: manille*.

 

bradi, [bradi], n.m. Argot urbain, (de l'anglais "frère"), oral, fam. jeunes. Copain. Touche pas à mon bradi. ID., 23. 03.1986.

SYN.: bras* droit, intime*.

 

bradroiya, [bradrwaja], n.m. Nouchi, (hybride français "bras droit*" + mandenkan -ya "état de"), oral, fam., jeunes urbanisés. Grande amitié, copinage. Tu crois ça? Lui et moi, c'est bradroiya ! (Lycéen, Abidjan, 1993). Tout ça, c'est bradroiya et consorts*! (: tout ça, c'est copinage et compagnie!, Etudiante, Abidjan, 1995).

 

braille, [braj], n.f. Assez fréq., argot estudiantin, (dérivation régressive sur l'adj. "débraillé"), mélior. Habillement élégant. Pour brékér* les gos*, il faut la braille. (: Pour soulever les filles, il faut être bien habillé, Lycéen, Bingerville, 1986.). Dis donc ! mais c'est vrai ça ! Le man* a la braille quoi ! BD Zézé. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 :: 97.

DER.: brailleur*, se brailler*

SYN.: sape*.

 

brailler, (se ---- ), v.pronom. Assez fréq., argot estudiantin et urbain, (dérivation régressive sur "débraillé"), basilecte, mélior. Se vêtir correctement, (pour un homme), porter la chemise dans le pantalon, par opposition à "être débraillé" : s'habiller de façon négligée, avec la chemise flottante sur le pantalon. Que le gosse qui se braillait plus chichement que Seydou lève le doigt ! Konaté, 1987 : 42. Braille-toi avant d'aller passer le concours. (Etudiant, Abidjan, 1994).

COM.: peut aussi ne pas être v. pronom. Elle braille pour faire passer le matostos* ID., 23 03.1986. Braillé : contraire de débraillé. "Première leçon de français de Moussa*". Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 97.

ANTON.: être débraillé.

 

brailleur, n.m. Assez fréq., argot estudiantin et urbain, (dérivation régressive sur "débraillé"), basilecte, mélior. Personne élégante Un brailleur doit avoir la ché*, les mokass*, le pant*, les gaffas*. (: Un élégant doit avoir une chemise griffée, des chaussures luxueuses, un pantalon élégant, des lunettes noires chics., Informateur étudiant, 1983). Salut brailleur   Où tu vas comme ça ? (Etudiante, Abidjan, 1983). Je suis un brailleur-né griffé à mort* mon cher. (BD Zézé). Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 97.

SYN.: sapeur*.

 

braisage, n.m.

1- Fréq., (cuisine), oral, écrit, tous milieux, mélior. Action de griller de la viande ou du poisson. Je veux des langoustes pas trop grosses pour le braisage. (Marché, Abidjan, 1985).

2- n.m. Peu fréq., (apparu en avril 1993 à la suite d'incidents sur le campus), oral, fam., très péj. Action de détruire par combustion les biens d'un autre être humain, voire de tuer celui-ci en le faisant brûler vif. [.] une crise qui dure depuis 2 mois [.] après le braisage de quelques véhicules. Nouvelle Presse, 29.04.1993. L'opinion publique n'a été encore une fois alertée [.] qu'après le braisage de quelques véhicules la semaine dernière. Nouvelle Presse, 29.04.1993. Quand on pense qu'ils ont appelé "braisage" la mort d'un homme!  (Avocate, Abidjan, 1993).

 

braise, n.f., adj.

1- braise (à la ---- ). adj. Spéc, (cuisine). Au gril, cuit au feu de bois. Je te ferai un poulet à la braise. (Enseignante, Abidjan, 1990).

2- Dispon., récent, argot urbain, oral, fam. péj. Incendie volontaire Feu allumé pour détruire des biens ou une personne. Les voitures de professeurs échappent à la braise. Nouvelle Presse. 29.04.1993.

 

braiser, v.tr.

1- Fréq., (cuisine), oral, écrit, tous milieux, fam. mélior. Griller (en parlant de viande mais aussi quoique rarement de chair humaine). Poisson là, c'est pour braiser. (Boy, Abidjan, 1984). Braisez moi ça ! (recette de la sauce N'tro). Nouvelle Presse, 29.04.1993. Nous avons trouvé des poulets. Nous les avons pourchassés, attrapés, leur avons tordu le cou et puis nous les avons braisés. Kourouma; 2000 : 98. Je sais pas le nombre de mois que j'étais* au temps où je me suis braisé l'avant-bras. Kourouma, 2000 : 14.

2- v.tr. Dispon., (apparu en avril 1993 à la suite d'incidents violents au cours desquels des voleurs ont été brûlés vifs sur le campus d'Abidjan), oral, fam., très péj. Action de détruire par le feu les biens d'une personne mais aussi de tuer un être humain par crémation, au cours d'un lynchage. L'animalité du terme"braisé" fait peur et horrifie [.]. Une vie a brûlé. La vie d'un homme s'est consumée après un lynchage. La Voie, 24/25.04.1993. D. mort calciné, brûlé vif, réellement braisé par la génération N'daya*. Nouvelle Presse, 25.04.1993. Ce jour là, un voleur et la voiture de fonction du Doyen à la Fac de Lettres ont été braisés. Nouvelle Presse. 29.04.1993. Le mot d'ordre ou plutôt de désordre, c'est braiser. Nouvelle Presse, 29.04.1993. A propos du voleur braisé par les étudiants. FM., 11.05.1993. Un voleur est capturé, enroulé dans un matelas et "braisé" vif par une bande d'étudiants. Nouveaux horizons, n°143, cité Dagnac, 1996 : 149. Cité universitaire de Yopougon. Un véhicule "braisé". FM, n° 8742, cité Dagnac, 1996 : 149.

DER.: braisage*, braiseur*, braisologie*

 

braiseur, n.m. Dispon., (apparu en avril 1993), oral, écrit, fam., très péj.  V. BRAISER*. Incendiaire mais aussi, personne qui tue un être humain en le faisant brûler vif. Braiseurs de voleurs ! (Titre d'article), FM. 24/25.04.1993.

 

braisologie, n.f. Rare, oral, fam., tous milieux, très péj. V. BRAISER*. Par dérision amère, science de la mise à mort par crémation. Faculté de Braisologie. (titre) Nouvelle Presse, 29.04.1993.

ENCYCL.: par allusion aux violents incidents estudiantins d'avril 1993 au cours desquels un voleur a été brûlé vif par les étudiants.

 

bra-môgô, bramôgô, bras, [bramCgC] / (bra], n.m. Argot nouchi, (du mandenkan "région + homme"), oral, fam., mélior. Compatriote, frère. Terme d'adresse établissant des liens d'amitié et de confiance. Donc, si vous êtes malin, les bra-môgô, vous allez arrêter de sniffer. Ivoir'Soir, 08.09.1997. C'est pas un zôguô*. C'est un bras. Ivoir'Soir, 29.08.1997. Attention, bramôgô, tu vas gué le wari* tchêtchê*! (: Fais gaffe, frangin, tu partageras le fric en parts égales !, Jeune, Abidjan, 1994).

COM.: le mot ne prend pas le -s de pluriel.

SYN.: bras*, frère*-pays.

 

braqueur, n.m. Fréq., argot du milieu. oral. V AGREGE*, ARTISAN*, GAWA*. Malfaiteur spécialisé dans l'attaque à main armée de banques, de magasins. On connaît [.] ces braqueurs de banques et d'entreprises. FM., 21.02.1983.

 

bras, n.m. Quelques locutions spécifiques :

1- bras droit, argot estudiantin. mélior. Ami intime.C'est mon bras droit, mon intime*, depuis la sixième. (Lycéen, Bingerville, 1980.)

SYN.: bradi*, intime.*

COMP .: bradroiya*.

2- bras long, fréq., mésolecte, basilecte, oral, fam., mélior.

a) Personne riche et influente, "piston" Il se croit tout permis parce que son père est un bras long. (Instituteur, Bouaké, 1978.). On dit qu'il est entré au lycée grâce à un bras long. (Lycéen, Daloa, 1981). J'ai traité avec ses épouses, j'ai fait le bras long avec elles. Deniel, 1991 : 97. A Daliguépa, personne n'avait bras long haut placé comme ça. Krol, 1994 : 126. Son père est commissaire de police dans une ville du littoral, c'est un bras long, il a fait un recrutement* parallèle à la Direction Régionale pour l'orienter*. Krol, 1994 : 133.

b) bras long, coup de bras long, "piston", intervention d'une personne influente pour l'obtention d'un passe-droit. On utilise peu le mot piston en Côte-d'Ivoire, on lui préfère le mot "bras long". Il désigne à la fois la personne bien placée qui par amitié ou par lucre donne le coup de piston et l'acte proprement dit qui devient un coup de bras long même quand ce n'est qu'un coup de pouce. Krol, 1994 : 33.

LOC.: entrer par bras long.

SYN.: en haut* d'en haut, grand* quelqu'un, grand* type.

3- bras môgô, V. BRA-MOGO*. La Blanche qui le [: un chanteur local] manageait  aussi est très en colère.[.] parce que le "bras môgô" n'arrête pas de dire qu'elle lui a pris deux millions pour lui confectionner le clip le plus nul de la musique ivoirienne. Ivoir'Soir, 07/08/09.11.1997. J'ai encore en mémoire l'époque où les "Bras-Môghô" (amis) m'achetaient du "dégué*" (mil au lait) devant le cinéma Liberté. Ivoir'Soir, 25.08.1997.

4- bras sur bras, loc.adv. Fréq., Argot zouglou, oral, fam. Bras dessus-bras dessous. Arrivé au City si tu vois les gos* sapées* / rouge à lèvres / crayon dans cheveux* / pied *sur pied*/ bras sur bras sans oublier le sac à main. (Corpus zouglou T, 1995).

 

brave-tché, brave tché, bravetché, [bravtGe] n.m. adj. Dispon., argot urbain, (hybride français + mandenkan "homme"), oral, fam., mélior. Valeureux compatriote, héros, candidat de choix. [.] les discours officiels de ce pays exigent le retour de leur brave-tché. L'essentiel, 01.03.1995. Depuis la marionnette du brave tché est devenue autre chose. Makoun'Zué, 07.03.1995. Les discours officiels de ce parti exigent le retour de leur brave tché, les foules nombreuses à travers tout le pays le réclament. FM.: 08.03.1996. Toujours est-il que ces dix bravestché ont été conduits à l'hôpital [.]. Ivoir'Soir, 06.10.1997. Finalement, le flic, bravetchê, rattrape le bandit et l'arrose de plombs. Ivoir'Soir, 04.11.1997. [.] les complices de Y. S. ont pris la tangente. Sauf lui. Pas pour donner des explications aux policiers mais pour leur dire qu'il était un "brave-tché". Ivoir'Soir, 18.02.1998.

COM.: pluriel : bravestché.

 

break, brèques, [brDk], n.m. Argot urbain, (anglais ), oral, fam., jeunes.

1- Succès auprès de l'autre sexe. Eh mane*! t'as les break avec les gos*? (Etudiant, Abidjan, 1981).

DER.: breaker*.

2- breaks, (placer ses ---- ), loc.verb. "Draguer". Il faut que je la trouve dans la piscine là-bas pour placer mes breaks. (BD) Ivoir'Soir, 16.12.1997. C'est dans le sac !! Dès que j'ai fini l'interview, je place mes breaks en même temps. (BD) Ivoir'Soir, 21.04.1998.

3- brèques, (mettre les ----), mettre les breaks, loc.verb. V. BREKER*. La go*, là-bas, elle est canon. Je vais mettre les brèques. (Jeune, Abidjan, 1996).

 

breaker, breker, bréquer, [brDke], v. Assez fréq. argot, estudiantin, (hybride anglais français), basilecte, oral.

1- v.tr.  "Soulever" (une fille), la "baratiner" pour avoir des relations sexuelles. Je dois bréker un go* la nuit là*  (: Je dois draguer une fille, ce soir, ID, 14.05.1989 : Zézé). Toi tu breakes ta go* à l'hôtel Ivoire / moi je breake ma go* dans les couloirs /  (Chanson zouglou, "C'est l'homme qui a peur". Groupe Les pros du far, Corpus T., 1994). Ainsi le soliste des Esprits de Yop dans "Zoko" où soutenu par le choeur sur un tempo haletant, il chante d'une voix effrénée son aventure avec un produit* qu'il a bréqué quelque part à Abidjan. Krol, 1994 : 216. Si seulement il pouvait se douter que je suis fan* de lui et pouvait me breaker...(BD), Ivoir'Soir, 15.01.1998.

DER.: breakeur /bréqueur.

SYN.: mettre les brèques*.

2- bréquer, (se ---- ), se breaker, v. pron. Assez fréq., (anglais "to break"), argot estudiantin, oral. Faire le malin parce qu'on a de l'esprit ou qu'on croit en avoir. [.] il se croit obligé de se bréquer à tous les cours et les profs se mettent en colère. Campuslexique, 1981 : 4.

 

breakeur, n.m. V. BREQUEUR*.

 

bréquer, v.tr. V. BREAKER*.

 

brèques, breaks, n.m.pl. V. METTRE LES BREAKS* 3.

 

bréqueur, breakeur, [brDkZr], n.m. Argot estudiantin, (hybride anglais +  français), oral, fam. Plaisantin, étudiant peu sérieux qui ne travaille guère. A l'inverse des caïmans*, les bréqueurs qui par la force des évènements sont devenus cabris morts* pensent qu'ils n'ont plus aucune raison d'avoir peur du couteau*. Campuslexique, 1978, 5.

SYN.: cabri* mort.

ANTON.: caïman*.

 

brève, n.f. Spéc., (faune). Petit oiseau tropical à beau plumage, de la famille des Pittidés. Localement, les espèces les plus couramment observées sont la brève à poitrine fauve (Pitta angolensis.Vieillot.) et la brève à poitrine verte (Pitta reichenowi Madarazd.). Serle /Morel, 1988 : 151. Signalés (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 170.

 

breveté, brevetée, n.m. ou f., adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Personne titulaire du Brevet élémentaire ou du BEPC. J'ai fait l'école d'Abidjan pour être breveté. Du Prey 1979 : 152. Institution Thérèse Houphouet-Boigny : des centaines de certifiées*, des dizaines de brevetées. FM., 28.01.1983. Nombre de brevetés n'eurent pas de place dans le second cycle ni de chaises de gratte-papier dans la fonction publique. Kourouma, 1998 : 326.

LOC.: être breveté(e) : avoir le brevet élémentaire ou le BEPC.

 

bri, n.m.

1- Nouchi, (par apocope de "brigand"), basilecte, péj. Brigand, voleur, voyou. Il y a trop de bris. On ne peut pas sortir le soir. (Campus, Abidjan, 1984). Quoi qu'on dise, les enfants qui prenaient ce crâne pour un ballon de football doivent être des bri. Sinon comment jouer avec un crâne humain qui fait si peur ? Ivoir'Soir, 18.08.1997. [.] avec l'aide de ses militants déchaînés, du Lumpenproletariat et des bris (voyous) des faubourgs d'Abidjan, qui avaient pris possession de la rue. JA. l'Intelligent, 28/11-4/12 2000.

2- bri (en ---- ), loc.adv. Argot znouchi ou zouglou, oral, fam. De force, en utilisant la force. Ah! maman, pour toi, c'est en bri maintenant. (Corpus chansons, zouglou, 1995). Comme la go* refusait, il lui a fait ça* en bri. (Jeune, Abidjan, 1996)

 

bri, v.tr.invariable. Nouchi, (apocope de"brigander"), oral, fam. Dévaliser, "piquer" tout. Le gbon*, tu le bri ! (: Le billet de 5000 f, tu le [lui] arraches !, Corpus T, Abidjan, 1995). Je vais te bri : je vais te dévaliser. " Première leçon de français de Moussa*". Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95. Vigoureusement il sépare les deux amoureux . Puis menace le jeune homme en ces termes:"Si tu ne t'effaces pas en vitesse, je te bri et y a pas drap*". Ivoir'Soir, 26.08.1997. Elles tremblent ! Allez, donnez moi vos bijoux ! C'est trop facile de bri des femmes. (BD), Ivoir'Soir, 30.04/01/02/03.04.1998.

 

brigander, v.

1- v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, plaisant. Voler. On m'a brigandé mon parapluie. (Campus, 1981). De toute façon, il ne faut pas manger l'argent* de quelqu'un, le brigander , le mélanger avec le tien, il ne faut pas prendre de route secondaire*, c'est interdit, harâm comme on dit en arabe. Deniel, 1991 : 159.

2- v.intr. Fréq., oral, écrit, mésolecte. Commettre des vols. Il chôme*. Alors il brigande. (Secrétaire, Abidjan, 1982).

 

brin d'allumette, n.f. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte. Allumette. Comme matériel de calcul, il n'y a que des brins d'allumettes et des graines. (Institutrice, Daloa, 1987). Tu as un brin d'allumette ? (Lycéen, Bingerville, 1990). Je n'avais  que mon kaki-complet*, mon sac à dos avec une couverture dedans et le riz, les trois carreaux* de sucre et les deux brins* d'allumettes qu'on m'avait donnés. Deniel, 1991 : 104.

COM.: ’’allumette’’ : boîte d’allumettes.

SYN.: bûchette*.

 

Bringué, n.m. V. BAKO*.

 

bringuer, v.intr. Fréq., (dérivé de "bringue"), oral, écrit, mésolecte, sans connot. "Faire la bringue", c'est-à-dire s'amuser, boire et chanter, mais surtout danser. A la maison de la Fraternité Houphouet-Boigny, on a bringué jusqu'à l'aube. FM., 02.01.1984. On va bringuer à* la rue Princesse. Tu viens ? (Jeunes, Abidjan, 1998).

DER.: bringueur*.

 

bringueur, n.m. Fréq., argot estudiantin, (dérivé de bringue"), oral, écrit, mésolecte, mélior. Fêtard, particulièrement bon danseur. Alpha est un bringueur. Il fait des phases* terrior*. (: Alpha est un bon danseur. Il fait des démonstrations terribles., Lycéen, Treichville, 1990).

 

brique, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. V. AGGLO*. Terme générique s'appliquant à des matériaux de construction divers : briques mais aussi briques de banco*, gros parpaings en ciment moulé, etc.

DER.: briquetterie*, briquetteuse*, briquettier*.

 

briquetterie, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Petite entreprise artisanale de fabrication de matériaux de construction divers : briques de banco*, parpaings, agglos*. A.M.installera une briquetterie dans le village. FM., 14.10.1980.

REM.: localement toujours orthographié avec deux t.

 

briquetteuse, n.f.. Spéc. (technique), (apparition récente : 1989). Machine facilitant la fabrication artisanale de briques*. Il existe déjà quatre briquetteuses. ID, 30.04.1989.

REM.: localement toujours orthographié avec deux t.

 

briquettier, n.m. Spéc., (technique). Artisan, fabricant de briques*. [.] rares sont les secondes transformations de ces produits, excepté la fabrication de parpaings, activité le plus souvent exercée par des spécialistes (improprement appelés briquettiers) différents des maçons [.]. Antoine /Dubresson /Manou-Savina, 1987 : 151. Il suffit de deux semaines pour former un briquettier. ID, 30.04. 1989

REM.: localement toujours orthographié avec deux t. (V. Robert ou Larousse).

 

brisé, (être ---- [de qq'un]), loc.verb. Assez fréq., zouglou, argot urbain., oral, jeunes. Etre séduit, "craquer", tomber amoureux. Tout le monde dit qu'il est brisé d'elle. (Lycéen, Abidjan, 1992). Un étudiant-o* rencontre une go* / il lui dit / je suis étudiant / la go ne croit pas / mais tout en parlant / il laisse tomber sa carte / la go* est brisée. (Corpus zouglou T , 1995).

 

briser, (se ---- ), v. pron. Fréq. Argot zouglou, oral, fam. S'en aller sans insister, "se tailler", "dégager". Il arrive qu'au milieu du mois, l'étudiant se retrouve sans ticket de restaurant. Il fait pardon* à un parent*. mais c'est non : "Ecrase hein, tu te brises, ça réussit pas !" crie le parent*. Krol, 1994 : 218. /moi Yodé même/ avant je gagné pas pour manger / pour un plat de riz on est douze / tu viens t'ajouter / ça devient encore plus difficile / donc côcô* brise-toi / ca réussit pas*. (Chanson Les côcôs". Groupe Les côcôs, corpus T., 1994). Oh! les gars y a drap* / quel drap* ? [.] On se brise alors. (Corpus T., chanson, 1994).

 

broad, [brC:d], n.m. Argot estudiantin, (de l'anglais "large". Selon certains, abréviation de "Broadway", lieu célèbre et évocation méliorative), oral, fam., péj. V. ADONKAFLE*. Vêtement très souvent porté et donc déformé et élargi, fripe. Au village, les jeunes portent des broads. (Lycéen, Bingerville, 1980). Tu as l'air de quoi avec un broad ? (Etudiant, Abidjan, 1986).

 

brobro, [brobro], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Anthocleista nobilis G. Don.). Arbre de la famille des Loganiacées, à belles fleurs blanches. Les très vieux brobro atteignent 25 m de haut et 0,40 m de diamètre  Aubreville, 1959, III : 186.

 

brochet, n.m. Spéc., (faune), mais fréq., oral, écrit, tous milieux lettrés. V. BARRACUDA*. Petit Sphyraena piscatorum Cadenat ou barracuda* (gros spécimens) ou petit barracuda à bande dorée (Sphyraena guachancho Cuvier). Les poissons sont surtout le capitaine*, la carpe*, le brochet et un siluridé, le machoiron*. Bonnefoy, 1954 : 28. Il est préférable d'abandonner l'appellation brochet qui est incorrecte car le véritable brochet est un poisson des eaux douces froides ou tempérées. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 56). Les plongeurs ne rapportèrent que deux petits brochets pour le grand boucan que les femmes avaient préparé. Du Prey, 1979 : 80.

COM.: impropre selon zoologues.

SYN.: barracuda, bécune* (manuels).

 

brodé, n.m. Fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte, un peu péj. Vêtement de confection féminin de type boubou, de fabrication artisanale, vendu sur les marchés et généralement décoré de broderies à l'encolure et aux manches. Toi, tu achètes des brodés? (Pharmacienne, Abidjan, 1984). C'est combien le brodé bleu là ? (Marché, Treichville, 1982).

 

brodè, [brCdD], n.f. Assez fréq., (du français 'bordel", passé en baoulé avec métathèse, puis repris par le basilecte), oral, fam, péj., vulg. Fille entretenue, concubine rémunérée. Son activité consiste [.] en un échange en dehors de toute institution matrimoniale, de services sexuels et de services domestiques qui leur sont généralement associés, contre du numéraire. Ces femmes sont désignées par le terme de brodè. Etude régionale de Bouaké, 1983, 58.

SYN.: bordelle* (part.).

 

broken, (être ----- ), loc.verb. V. BROKENDOWN*.

 

brokendown, (être ----- ), broken, loc.verb., Fréq. (de l'anglais). Argot des jeunes urbanisés, oral, fam., ironique. Tomber amoureux fou. Il est brokendown d'une gomon* de Marcory. (: il est fou d'une fille de Marcory, Campus, Abidjan, 1980). "Elle t'a peut-être donné un faux* rendez-vous."-"J'irai voir, je suis brokendown !" (Jeunes, Abidjan, 1990).

SYN.: être brisé*, chaoté*, être fan*, être mouque*.

 

bron, [brT], n.m. Spéc., (faune), (du gouro). V. ELEPHANT* ROUGE. Nom donné au plus grand des éléphants locaux. (Loxodonta africana Blumenbach). Il vit à la lisière des zones forestières et peut atteindre 3,5 m de hauteur au garrot. Les défenses d'un grand bron peuvent peser jusqu'à 148 kgs la paire. (Informateur, Bouaké, 1983).

SYN.: bli*, éléphant* rouge, sambado*, zéré*

.

brotule, n.f. V. LOCHE*.

 

brouette, (à la ---- ), loc.adv. Spéc., (technique). Dans la construction, s'applique au mode de dosage artisanal utilisé pour la fabrication locale des parpaings. Dans la filière parpaing, les agglomérés et le béton armé utilisés pour les chaînages et les linteaux sont dosés à la brouette, les dosages des intrants variant d'un briquettier* et d'un maçon à l'autre, ce qui ne facilite pas le contrôle de la qualité par le propriétaire. Antoine /Dubresson /Manou-Savina, 1987 : 151.

 

brouillard, (voir ---- ), (être ---- ), loc.verb. Fréq., argot estudiantin, basilecte, oral, fam., plaisant. Ne rien comprendre à qqch. Là-dedans, l'homme voit brouillard. Zazou n° 12. "Et ton examen, ça a marché?" - Yako!* J'ai vu brouillard !" (Campus, Abidjan, 1991). Sur cette histoire, je suis brouillard, tu peux expliquer ? (Enseignant, abidjan, 1997).

SYN.: brouillarder*.

 

brouillarder, v.intr. Fréq. Argot estudiantin, (dérivé de "brouillard"), oral, fam. plaisant. Ne rien comprendre. En maths, je brouillarde ! (Lycéenne, Bingerville, 1980.)

SYN.: être brouillard*, voir brouillard*.

 

broussailleux, n.m. Assez  fréq., oral, écrit, mésolecte, péj. Terrain inculte envahi de broussailles. Se dit souvent de terrains urbanisés laissés à l'abandon. Certains broussailleux comme l'ancien cimetière . FM., 10.02.1981. On a trouvé le cadavre dans un broussailleux. (Enseignant, Abidjan, 1990).

 

broussard, (e), n.m. ou f., adj., (dérivé de "brousse").

1- n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, souvent péj. Appliqué à un Africain : paysan, péquenaud. Tiémoko [.] avait le flair et la susceptibilité maladive du broussard. Kourouma, 1970 : 61. Sans doute me regardait-on parfois un peu trop du coin de l'oeil : pensez donc , ce broussard, ce sorcier, ce prieur de fétiches*. Conte, 1981 : 38. Dans le temps, on les prenait volontiers pour deux braves broussards au franc parler pittoresque. Télé-miroir n° 7, mars 1982. "Broussard, retourne à ton village!", conseilla le pilote à l'un des conducteurs. Tilliette, 1984 : 94. Dans les salons de Paris [.], les gens bien songeaient-ils parfois à la sueur, au sang, à la salive des broussards. Gombeaud /Moutot /Smith, 1990 : 56. Deux broussards montent dans un autobus. L'Ephémère, 11.1.1993. Dès que Georges et Charles, que leur allure gauche de broussards trahissait, eurent dépassé la première boutique [.]. Oussou-Essui, 1999 : 123.

2- n.f. Fréq., oral, écrit, mésolecte, péj. Appliqué à une femme africaine, fille à l'ancienne mode, non évoluée, péquenaude. Elle était complètement changée, Isabelle!  Elle était éclatante de beauté et rien en elle ne laissait entrevoir la jeune broussarde que l'on venait enlever pour une nuit chez Tanty* Akouba. Awoura, 06.1974. Viens par ici, broussarde ! Tierno Monenembo, 1993 : 53.

SYN.: agbass*, folklorique*.

3- n.m. ou f. Fréq., surtout Européens, oral, fam., mélior. Appliqué à un Européen, personne parfaitement adaptée à l'isolement et aux conditions difficiles de la vie en brousse. Malgré leur isolement, les broussards se perçoivent plus proches les uns des autres, plus solidaires et moins éloignés des autochtones au milieu desquels ils vivent. Tirefort, 1974 : 97. Si tu vas à la chasse avec A., pas de problèmes. C'est un vrai broussard. (Hôtelier, Bouaké, 1987).

4- adj. Dispon., oral, écrit, tous milieux. De la brousse. Je courais dans les rigoles, j'allais aux champs, je chassais les souris et les oiseaux dans la brousse*. Un vrai enfant nègre noir africain broussard. Kourouma, 2000 : 13.

 

brousse, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Connoté mystère et peur. Espace non humanisé, non contrôlé, domaine des animaux sauvages et des génies. Sur la nuit, sur la brousse, sur les mystères, s'ouvrait la porte. Kourouma, 1970 : 32. Ces lignes droites enchantent des gens pour lesquels la nature n'avait été que brousse informe et hostile. Naipaul, 1984 : 97. [.] les villages même deviennent plus dangereux que les profondes brousses des fauves. Kourouma, 1990 : 29. Awlinmba [.] s'enfonça dans le plus profond de la gigantesque et monstrueuse forêt [.]. La brousse devenait de plus en plus silencieuse [.]. M. Bandaman, 1993 :11.

2- Assez fréq. Savane, lieu planté de broussailles, par opposition à forêt. [.] un bloc qui a surgi des herbes comme pousse une corne sur le nez d'un rhinocéros* énorme ; la brousse nous l'avait caché! Anoma Kanié, 1978 : 241. Dans la brousse, on l'avait vu souvent arriver avant les chiens sur le gibier. Kourouma, 1990 : 05. Le village se trouvait là, entre la brousse et la forêt. (Copie 3e, Bouaké, 1980)

3- Fréq. Par opposition à village, terrain cultivé ou en friche. La brousse est derrière, un petit village est au-delà. A. Kanié, 1978 : 241. On tourna pour prendre une petite route de terre rouge bordée de chaque côté par la brousse très verte. Naipaul, 1984 : 148. Va réveiller Abdou. Qu'il quitte le village immédiatement par la brousse. Du Prey, 1979 : 54. Des millions de paysans miséreux doivent arracher leur subsistance à une brousse infertile et désséchée. FM., 19.12.1979. La collision a été si violente que le car a été projeté en brousse à plus de 38 m du point de choc. FM., 27.12.1979.

4- n.f. Usuel. Village par opposition à ville. Peu d'enseignants acceptaient de venir en brousse. I.B. Koulibaly, 1978 : 35. Nous ici, dans la brousse, nous apprenons toujours que des gens de la ville ont volé ! Anoma Kanié, 1978 : 70. Mais dans la brousse, on sait bien que la daba*, la large daba, nécessite des bras puissants plutôt qu'une vive intelligence. Kitia Touré, 1979 : 22. Mr K. révèle que tout compte fait son salaire est loin de lui suffire malgré les avantages dont jouit le fonctionnaire de brousse. FM., 15.12.1980. C'était la brousse, tout était à faire. Ivoir'Soir, cité in Jeune Afrique, 06/12.04.1995.

ENCYCL.: la notion de "village" est localement étendue aux petites villes.

5- n.f. Usuel. Intérieur du pays par opposition à la zone côtière notamment celle qui entoure la capitale économique.[.] Yamoussoukro [.] c'était jadis un village, probablement semblable à tant d'autres villages de la brousse. Naipaul, 1984 : 95. [.] les épouses et les enfants, partis se réfugier dans des villages de brousse. Kourouma 1990 : 29. Tous les nouveaux diplômés veulent rester aux environs d'Abidjan. Aucun ne veut accepter un poste en brousse. (Inspecteur, Abidjan, 1991).

6- n.f. Entre dans la composition de certaines lexies pour indiquer leur origine sauvage. ANANAS* DE BROUSSE, CHIEN* DE BROUSSE*, LIS* DE BROUSSE.

DER.: broussard*.

 

broutou, broutou sizé, [brutusize], n.m. Spéc., (du krou). (Didelotia unifoliolata J. Léonard). Arbre de la fam. des Caesalpiniées, endémique dans la région de Tabou. Son bois, sec, prend une teinte acajou à veines plus foncées. Aubreville, 1959, I : 296.

 

broyeur à manioc, broyeuse à manioc, n.m.ou n.f. Spéc., (agriculture, technique). Machine à moteur électrique ou diesel, facilitant le broyage du manioc pour la fabrication de l'attiéké*. Venez vite voir les broyeurs à manioc [.], les décortiqueurs* à riz et à café [.]. Fabrication ivoirienne ! FM., 02/03.10.1982. Plus de 500 femmes de Tiassalé, réunies en coopérative, ont reçu [.] une broyeuse à manioc. FM., 31.01.1983.

COM.: terme apparu vers 1981.

 

bruant, n.m. Spéc., (faune). Petit passereau de la famille des Fringillidés, particulièrement bruyant. Les espèces les plus couramment observées localement sont le bruant cannelle (Emberiza tahapisi Smith) et le bruant de Cabanis (Emberiza cabanis Reichenow). Signalés (Comoé) . Bousquet, 1992 : 156.

 

brûler les cours, loc.verb. Fréq., argot estudiantin. fam., plaisant. Sécher les cours. Elle brûle les cours pour aller avec son grotto*. (: Elle sèche les cours pour rester avec son protecteur., Campus, Abidjan, 1982).

 

brûlure, n.f. Spéc., (agriculture), basilecte. Opération qui consiste à brûler un terrain avant de le cultiver, culture sur brûlis. Après la brûlure, tu vois, on va planter. (Planteur, Man, 1995).

 

brume, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux lettrés.

1- brume de poussière, V. BRUME DE SABLE. Quelle brume de poussière sur la lagune ce matin ! (Médecin, Abidjan, 1990).

2- brume de sable, V. BRUME SECHE*. La brume de sable qui plane sur Abidjan risque de durer encore deux jours.  FM., 18.12.1982.

3- brume sèche, brume épaisse et chargée de poussière de sable qu'apporte l'harmattan*. On distingue au nord du pays une brume très chargée en sable et très opaque (brume de sable), qui, en se rapprochant de la côte, devient moins dense (brume de poussière). Le fort gradient, les vents forts du nord à nord est sur les régions désertiques et la faible humidité entrainent le soulèvement des sables qui se déplacent du Tchad ou de l'extrême nord du Niger vers les côtes d'Afrique occidentale. [.] les particules de poussière par infiltration à travers le front* intertropical se déposent sur les côtes du golfe de Guinée. La visibilité est médiocre [.]. Les avions ne peuvent ni atterrir ni décoller [.]. Une telle situation a lieu chaque année, entre décembre et fin février, puisqu'on a observé 17 fois en 20 ans des périodes de brume sèche atteignant au moins 3 jours consécutifs mais elle est remarquable cette année par son intensité et sa durée. FM., 18.12.1980. Régime d'harmattan* sur l'ensemble du pays avec sur le Nord et le Centre de la brume sèche, du brouillard laissant place à de la brume de poussière dans le sud. FM., 07.01.1991.

 

bubale, n.m. Spéc., (faune) mais assez fréq., oral, écrit, tous milieux lettrés. Nom générique d'antilopes de la tribu des Alcélaphes, à tête très allongée, d'allure disgracieuse et aux cornes recourbées en une courte lyre. En C.I, on ne connaît que l'alcephalus buselaphus matschiei, espèce menacée. Au parc national de la Maraoué  [.] on peut observer des bubales, cobes*, buffles*, cynocéphales*. Oberlé, 1983, :32. Un bubale passe tranquillement sans même s'occuper de nous. FM., 09.06.1983. Haltenorth /Diller, 1985 : 66. On y a recensé [: au parc de la Comoé] 14 000 bubales. Rémy, 1986 : 14. Signalé dans les parcs de la Comoé, de la Marahoué. Bousquet, 1992 : 155.

 

bûchette, bûchette d'allumette n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux sauf univ. Allumette. Le maquis* situé à Air-France et constitué de trois paillottes* n'a pas résisté aux effets dévastateurs d'une bûchette d'allumette. FM., 26.12.1980. Cette plantation* [.] est composée d'espèces spécifiques à la fabrication de bûchettes d'allumettes (akoré*, pouo*, gmélina*),... FM., 23.02.1993. Va acheter des allumettes. C'est ma dernière bûchette. (Campus, Abidjan, 1974).

ENCYCL.: localement, "allumette" semble généralement perçu comme un collectif : "boîte d'allumette".

SYN.: brin* d'allumette.

 

buffle, n.m. Spéc., (faune) mais fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- Terme générique désignant plusieurs espèces de bovins à cornages divers. Comme dans la lointaine brousse* tournent d'autres passereaux entre les cornes du vieux buffle solitaire qui, paresseusement, marche dans la savane, en quête d'un destin. Kourouma, 1990 : 159. Le parc national de Taï [.] que peuplent hippopotames, éléphants*, buffles, singes, céphalophes*, zèbres et panthères*. Bussang /Leblanc, 1990 : 36. San Pedro : un buffle tue une personne en pleine rue. FM., 23.02.1993. Un buffle tueur de dozo*. (titre d'article). Ivoir'Soir, 16.03.1998.

ENCYCL.: qualifiant un humain, la métaphore dénote le chef alliant force et puissance.

DER.: bufflon*, bufflonne*.

COMP.: buffle de Cafrerie (vx), buffle des forêts, buffle des savanes, buffle nain, buffle noir, buffle rouge, buffle roux.

2- buffle des forêts, (manuels.) , V. BUFFLE ROUGE, BUFFLE ROUX.

3- buffle des savanes, (manuels)., V. BUFFLE NOIR.

4- buffle nain, V BUFFLE ROUGE. Le buffle occidental passe de 110 cm de hauteur à l'épaule dans les régions forestière où on lui donne souvent le nom de buffle nain, à 135 cm dans les savanes de l'intérieur. De même, le poids varie 200 et 450kgs et la longueur des cornes entre 35 et 60 cm  Balafon, n° 50, 1er trim. 1981. Haltenorth /Diller, 1985 : 91.

SYN.: buffle des forêts, buffle rouge, buffle roux.

5- buffle noir, fréq., oral, écrit, tous milieux lettrés. (Syncerus caffer Sparrmann) ou buffle de Cafrerie, (vx). Grand buffle à la robe noirâtre qui vit en savanes. [.] le buffle noir aux cornes chargées de nids et hantées par des nuées d'hirondelles. Kourouma, 1990 : 177. [.] un buffle noir solitaire, le plus âgé des buffles de l'univers. Kourouma, 1998 : 66. Haltenorth /Diller, 1985 : 92.

SYN.: buffle de Cafrerie, buffle de savanes.

6- buffle rouge, buffle roux, fréq., oral, écrit, tous milieux lettrés. (Syncerus nanus Boddaert). Buffle forestier de petite taille et à la robe le plus souvent rougeâtre. Les buffles du parc de la Comoé sont considérés comme une sous espèce des buffles des savanes (Syncerus caffer brachycerus). Leur couleur variant du brun rouge au noir indique leur proche parenté avec le buffle roux des forêts. Mülhenberg /Steinauer, s.d. : 32. A Taï, nous avons vu des buffles rouges. (Enseignant, Sassandra, 1992).

SYN.: buffle des forêts, buffle nain.

 

bufflon, n.m. Spéc., (faune). Jeune buffle. C'est un bufflon de la race des buffles* noirs, très gros mais moins agressifs que les buffles* rouges  FM., 09.06.1983. Les buffles*, par troupeaux de trente têtes environ, nous fuient, laissant derrière eux un bufflon malade qui porte des traces de griffes. FM., 19/20.11.1983. Le plus souvent, les troupeaux sont constitués de bufflonnes*, de bufflons et de quelques buffles* Mülhenberg /Steinhauer, s.d. : 31.

 

bufflonne, n.f. Spéc., (faune). Femelle du buffle. Les troupeaux se reforment à la saison sèche*, pour aller à l'abreuvoir. En marche, les femelles et les jeunes, guidés par une vieille bufflonne, vont en tête, suivis par les mâles. Dekeyser, 1955 : 354. Les troupeaux sont souvent formés de bufflonnes et de jeunes de plusieurs générations. Balafon, n° 50, 1er trim., 1981.

 

buis du Dahomey, n.m. Spéc., (flore). (Notobuxus acuminata [Gilg.] Hutch.). Arbuste de la fam. des Euphorbiacées à feuilles persistantes. Roberty, 1954 : 56.

 

buisson-corail, n.m. Spéc., (flore). (Jatropha multifida Linn). Arbuste très ornemental de la fam. des Euphorbiacées. Roberty, 1954 : 72.

 

bulbul, n.m. Spéc., (faune). Oiseau petit et agile de la famille des Pycnonotidés. Localement on connait : (Andropadus gracilirostris Strickland) ou bulbul à bec grêle ; (Phyllastrephus albigularis Sharpe) ou bulbul à gorge blanche ; (Andropadus latirostris Strickland) ou bulbul à moustaches jaunes ; (Baepagon indicator Cassin) ou bulbul à queue blanche ; (Phyllastrephus scandens Swainson) ou bulbul à queue rousse ; (Thescelocichla leucoplerus Cassin) ou bulbul à queue tachetée ; (Andropadus curvirostris Cassin) ou bulbul curvirostre ; (Phyllastrephus baumanni Reichenow) ou bulbul de Baumann ; (Phyllastrephus xavieri Oustalet) ou bulbul de Xavier ; (Calyptocichla serina Verreaux) ou bulbul doré ; (Andropadus gracilis Cabanis) ou bulbul gracile ; (Criniger calurus Cassin) ou bulbul huppé ; (Criniger barbatus Temminck) ou grand bulbul huppé ; (Phyllastrephus iaterinus Bonaparte) ou bulbul icterin ; (Chlorocichla simplex) ou bulbul modeste ; (Bleda syndactyla Swainson) ou bulbul moustac à queue rousse ; (Bleda canicapilia Hartlaub) ou bulbul moustac à tête grise ; (Bleda eximia Hartlaub) ou bulbul moustac à tête olive ; (Ixonotus guttatus Verreaux) ou bulbul tacheté ; (Andropadus virens Cassin) ou bulbul verdâtre. Le plus commun cependant est le Pycnonotus barbatus Des Fontaines ou bulbul, bulbul commun (V. KOTOKOLI*) à long bec denté et petite houppe. Les bulbuls sont des oiseaux petits mais agiles à livrée modeste dans laquelle prédominent les tons gris brun ou vert olive. Encycl. oiseaux, 1984 : 271. Le gendarme* et le bulbul sont souvent en nombre autour des habitations. Marche-Marchad, 1969 : 55. Bousquet, 1992 : 136.

 

bureau, n.m. V. DEUXIEME* BUREAU. Chez les hommes surtout qui s'en jettent plein la vue en se vantant de leurs conquêtes réelles ou prétendues (: les fameux deuxième ou troisième bureau, le premier étant l'épouse).[.]. Krol, 1994 : 59.

 

bureau politique, n.m. Fréq., argot urbain, mésolecte, basilecte, "lettrés" par dérision. V. BOTCHE*. Fesses rebondies (surtout féminines), "popotin". Façon *son bureau politique est gros, on dit pas* ! (: On ne peut pas décrire l'ampleur de ses fesses, Etudiant, Abidjan, 1980). Quand elle pose*, son bureau politique déborde .(: Quand elle s'assied, son popotin déborde, Chauffeur, Abidjan, 1982). Dans bureau politique, c'est pas le derrière seulement, c'est aussi le devant parce que le bureau politique, c'est une relation, ca prend des décisions... Cité par Caummaueth, 1988 : 107. Si toutes les femmes avaient le botch* ou le bureau politique important avec du monde au balcon, pour parler comme certains étudiants, une femme ne pourrait jamais se faire passer pour un homme. Ivoir'soir, 01/02/03.08.1997. Le problème chez nous c'est que Papa qui devrait sensibiliser son papou* sur les risques de vagabondage sexuel, a lui même, au moins 4 à 5 bureaux politiques à parcourir par jour. Ivoir'Soir, 24/25/26.10.1997.

SYN.: botch*, café*-cacao, gros mémé*, matos*, pont-arrière*.

 

bureaucrate, n.m. Fréq., oral, écrit, mésolecte, mélior. Employé de bureau "col blanc", plus spécialement fonctionnaire. [.] les parents désirent voir leurs enfants entrer dans la catégorie des bureaucrates, libérés du travail manuel considéré encore par certains comme servile et dégradant. ID, 24.06.1973. Je voudrais devenir bureaucrate pour que mes parents soient fiers de moi. (Lycéen, Abidjan, 1986).

 

bureaucratie, n.f. Fréq., oral, écrit, mésolecte, mélior. Ensemble des professions qui amènent à travailler dans un bureau, plus particulièrement celles qui relèvent de l'administration publique. Tous les jeunes veulent s'orienter vers la bureaucratie. ID, 24.06.1973. Mon amante* préfère la bureaucratie et m'a quitté parce que j'étais artisan. (Courrier des lecteurs, ID, 24.06.1980).

 

burida, n.m. Fréq., oral, écrit, lettrés. Par siglaison, bureau ivoirien des droits d'auteur. Pour Mme K., la création d'un Burida est nécessaire dans la mesure où il permettra de sanctionner les fraudeurs. ID, n °801, 1987.

 

bus, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Quelques noms composés spécifiques :

1- bus articulé, V. ARTICULE*. Dans le bus articulé n°13 bondé de passagers qui se rendaient à Koumassi[.]. Ivoir'Soir, 03.02.1998.

2- bus woro-woro, V. WORO-WORO*. Aussi les commerçantes et les dames qui ont des bagages préfèrent-elles les bus wôrô wôrô de la Sotra*. Ivoir'soir, 05.02.1998.

 

busard des sauterelles, n.m. Spéc., (faune). (Bustatur rufipennis Sundeval). Oiseau rapace diurne de la famille des Accipitridae. Serle /Morel, 1988 : 258. Mülhenberg /Steinhauer, s.d.38. Signalé (Comoé, Marahoué). Bousquet, 1992 : 341

 

buse, n.f. Spéc., (faune). Rapace de la famille des Accipitridae. Les espèces les plus couramment observées localement sont la buse à queue rousse : (Buteo auguralis Salvadori) et la buse unibande : (Kaupifalco monogrammicus Temminck.). Serle /Morel, 1988, 42-43. Signalées (Comoé). Bousquet 1992, 341.

 

bushmen, n.m.pl. Dispon., (de l'anglais), oral, musulmans, péj. Appellation donnée autrefois par les populations de savanes, généralement musulmanes, aux populations forestières, généralement animistes. Les bushmen sont des gens de la forêt qui ne sont pas malinkés et qui ne connaissent pas la circoncision et l'initiation. Kourouma, 2000 : 37.

 

business, (faire du ---- ), loc.verb. Fréq., (hybride anglais/français), oral, mésolecte, basilecte, péj. V. BISNES*. Faire de petits trafics pour accroître ses revenus. Les chauffeurs ont facilement l'occasion de faire du business : transport supplémentaires de passagers ou de marchandises pour eux-mêmes ou des amis, récupération du reliquat des dotations essence. Bonnassieux, 1987 : 164.

 

buter, v. intr. V. ALLUMER* LE FEU.

 

buteur, n.m. Fréq., argot estudiantin, oral, fam., mélior. Personne qui tient bien l'alcool. Moi je suis un buteur. Je pinte* sans être tire-tire*! (Maquis, Abidjan, 1983).

 

butor, n.m. Spéc. (faune).

1- butor blongios, V. BLONGIOS*.

2- butor à tête blanche, (Trigrionis leucolopha Jardine.) Oiseau échassier limicole de la famille des Ardéidés. Serle /Morel, 1988 : 19. Signalé Taï. Bousquet, 1992 : 170, 171

SYN.: onoré* à tête blanche.

 

buvette, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Petit débit de boissons traditionnelles (vin* de palme, bière* de mil) grossièrement aménagé. On peut également y consommer quelques boissons gazeuses sucrées. En fait les buvettes sont des cases* ordinaires. Mais là se fabrique quotidiennement la bière* de mil que les gens appellent dolo*. Koné, 1976 : 120. Les questions, ils pouvaient toujours se les poser tant qu'ils étaient dans les buvettes, la calebasse* de dolo* à la main. Koné, 1976 : 31. Le temps passé dans les cours* [.] ainsi que la fréquentation des buvettes et petits maquis* ont fourni des éléments de comparaison. Bonnassieux, 1987 : 10.