ça, pr. démonstr.
1- Fréq.,
oral, mésolecte, basilecte. Utilisé pour référer à un être humain sans intention
dépréciative. "Où est passé le
chauffeur ?" - Ca y est au besoin*." (: Il est aux cabinets,
Planton, Bouaké, 1982). Ca ment pas ! Y a
pas photo ! Ca ne trompe pas ! [: ça désigne l'enquêtrice]. Ploog, 1999 :
958. C'était un type chic, formidable. Ca
connaissait trop* de pays et de choses. Kourouma, 2000 : 16. Il est mort. Ca a rendu l'âme, malgré les
fétiches*. Kourouma, 2000 : 87.
LOC.: ça y est + compl. de lieu*.
2- ça, (faire ---- ), loc.verb. Dispon., oral, tous milieux, sorte d'euphémisme. V.
FAIRE*. Faire l'amour. Elle est
sérieuse ? Elle t'appelle pas chaque fois qu'elle fait ça !! (Etudiante,
Abidjan, 1982). Je lui ai dit que je ne
veux pas faire ça avant le mariage. (Couturière, Abidjan, 1987). Ayant repéré A.B., un charmant garçon [.] le
"pédé" va réussir à l'appâter [.]. On retient donc [.] que le prévenu
l'a "baratiné" avant de lui faire ça. Ivoir'Soir,
19.08.1997.
SYN.: faire la
chose*.
3- ça y est chez + nom de personne ou pronom, loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte . V. ETRE CHEZ*. Etre en
possession de, entre les mains de (avec sujet généralement inanimé). "Où ça y est la scie ?" - "Ca
y est chez le jardinier." (: C'est le jardinier qui l'a., Boys,
Abidjan, 1977). Mon livre de math, je
vais le chercher. Ca y est chez Koffi. (Lycéen, Bouaké, 1992).
cabatô, cabato, kabato, n.m. V.
KABATO*. Le cabatô
et le placali* s'accommodent bien de la sauce* gluante. FM.,
01.07.1983.
cabiner, v.intr. Fréq.
Considéré comme un euphémisme par les non
ou peu lettrés. Plaisant. pour les autres. V. CABINET*. Faire ses
besoins, déféquer. Le poulet qui cabiné
l'argent. Anoma Kanié, 1977. ( traduction de "La poule aux oeufs
d'or"). Défense de cabiner ici sous
peine d'amende. (Pancarte sur un mur, Adjamé, 1987).
SYN.: aller au besoin*, aller au bord*,
aller* voir William Camara, faire cabinet*, se mettre* à l'aise, tecker*.
cabinet, n.m. Fréq., euphémisme chez les peu ou non lettrés. Plaisant pour les autres, oral
surtout.
1- Excréments,
caca. Bèf là* [: le boeuf] il a cabiné partout et puis son cabinet là*
c'est même pareil comme mon béret. Zazou n°13. Ma mère m'a dit de nettoyer le cabinet des poules sur la terrasse. (Rédaction
d'élève, 4ème, 1980). Frotte tes
pieds ! Tu as marché dans un cabinet. (Etudiante, Abidjan, 1993)
LOC.: faire cabinet.
DER.: cabiner*.
COMP.: cabinet avec sang, cabinet
poto-poto.
SYN.: besoin*.
2- cabinet, (faire [son] ---- ), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, peu ou non lettrés. Faire ses
besoins, faire caca. Patron, ça va pas.
Ça fait trois jours que j'ai pas fait mon cabinet. (Gardien, Abidjan,
1978). Le petit i fait beaucoup son
cabinet. (: L'enfant a la diarrhée., Mère de famille, Daloa, 1992).
SYN.: aller au besoin*, cabiner*.
3- cabinet avec sang, n.m. Spéc., (santé), oral, peu ou non lettrés, basilecte.
Dysenterie amibienne. Leur vocabulaire [:
celui des féticheurs*] coprologique est
le plus sûr témoignage de leur observation attentive : maladie des chèvres*,
cabinet avec sang, cabinet poto-poto*. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 61-62.
4- cabinet poto-poto, n.m. Spéc., (santé), oral,
peu ou non lettrés, basilecte. V.
POTO*-POTO. Par référence à la boue appelée "poto-poto"*,
diarrhée. Si le bébé là*, il fait cabinet
poto-poto beaucoup, il va mort. (: Si la diarrhée du bébé continue, il va
mourir., Vendeuse, marché Treichville, 1984).
SYN.: ventre* qui coule.
ANTON.: maladie* des chèvres.
cabosse, n.f. Spéc., (flore, commerce), mais assez fréq.,
oral, écrit, tous milieux.
1- Baie volumineuse et ovoïde du cacaoyer. Adou [.] touchait les cacaoyers, caressant
les cabosses. Du Prey, 1979 : 40. Cette
cabosse de cacao pesant 27,00 kg a été découverte dans la plantation* de Man
[.]. Les cabosses ordinaires ne pèsent pas plus d'un kilo quand elles sont très
lourdes. FM., 16.12.1980. Depuis
décembre, la masse des cabosses est arrivée à maturité virant au jaune canari
sous le feuillage vert absinthe des cacaoyers*. Gombeaut /Moutout /Smith,
1990 : 96. Des branches de caféiers* aux
cerises* mûres. Des cabosses de cacao [.]. FM., 08.03.1996. Il ressort que la victime avait demandé à
certains de ses compatriotes de l'aider à casser des cabosses de cacao. Ivoir'Soir,
11.12.1997. Avec des cabosses de cacao
qu'il offrait à ses victimes [.]. Ivoir'Soir, 20.11.1997. Comme maladie, nous avons essentiellement la
pourriture brune des cabosses du cacaoyer. Ivoir'Soir, 03.02.1998.
ENCYCL.: la cabosse contient entre 15
et 40 graines rappelant une grosse fève (V. FEVE*) noyées dans une pulpe
mucilagineuse.
DER.: écabossage*, écabosser*,
écabosseuse*.
COMP : arbre* à cabosse.
2- Gros fruit ellipsoïde du colatier. Tu verras sur les ruines de notre case trois colatiers chargés de
cabosses. Amon d'Aby, 1973 : 32. Certes
la cola n'est pas un produit nouveau mais elle est achetée en cabosse à un prix
concurrentiel. FM., 18.01.1993.
cabri, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- (Capra hircus Linn.). Chèvre naine à pattes courtes, commune en zone
forestière. Mais il fallait payer ces
marabouts* puis acheter moutons et cabris pour les sacrifices. A. Koné,
1980 : 94. Port Bouët : deux voleurs de
cabris arrêtés. FM., 03.12.1981 (titre). Des gens qui ne font bonne chère que lorsque le cabri d'un autre vient
à crever [.]. Konaté, 1987 : 59. Ils [:
les tirailleurs] tiraient sur les boeufs,
les moutons et les cabris. Kourouma, 1990 : 261. Quand les cabris rentrèrent se coucher et que les chiens sortirent de
leurs abris, les vélos allumèrent leurs phares et de partout on entendit le
rythme cadencé de la ville. V. Tadjo, 1992 : 28. Au milieu des herbes gambadent gaiement moutons et cabris [.]. Ivoir'Soir,
24.09.1997. Des cabris se promenaient.
Nous les avons abattus et braisés* aussi. Kourouma, 2000 : 98.
ENCYCL.: cette chèvre est résistante
à la maladie du sommeil.
LOC.: laissez cabri pisser !
DER.: cabrin*.
COMP.: cabri-mort.
SYN.: chèvre* des lagunes, chèvre*
guinéenne, chèvre* naine.
2- n.m. Dispon., oral, péj. Appellation
péjorative donnée par un adulte à un jeune agité et irréfléchi. Toi
le cabri, ne te mêle pas de ça, rugit le chauffeur. Tu es encore trop petit
pour me parler. Tierno Monenembo, 1993 : 38.
SYN.: (part.) bilakoro*.
3- cabri[-]mort, n.m. Usuel, (par allusion au proverbe local : "cabri mort ne craint pas le
couteau!"), milieux scolaire et universitaire, argot des jeunes, fam.,
péj. Mauvais élève qui n'a plus rien
à perdre car il se sait menacé d'exclusion et peut donc être paresseux,
insolent et indiscipliné. Il y a de quoi
se bréquer* car en ce moment précis, on est loin d'être cabri-mort. Campuslexique,
1979, 4. Il faut souligner que certains
élèves non conscients de leur avenir, d'où leur surnom de cabri-mort, ne
cessent de perturber nos moments d'études. FM., 30/31.05.1981."Si Septembre ne marche pas, je suis
fouti*." -"Ça ira ! Dieu a souvent pitié des cabris-morts." Zazou
n° 12, 1981. Pourri pour pourri, je
n'ai plus rien à craindre. Cabri mort
n'a pas peur du couteau! M. Coulibaly, 1992 : 10. Cabri mort n'a plus peur du couteau, pour parler le langage courant.
FM., 03.02.1993.
ENCYCL.: étant certain d'être renvoyé
en fin d'année, le mauvais élève est "mort" : il n'a plus rien à
perdre et peut perturber les cours.
COM.: écrit avec sans trait d'union.
Pluriel : cabris[-]morts.
SYN.: bréqueur*.
4- cabri, (laisse[z] ---- pisser !), loc.verb. Assez fréq., oral surtout, basilecte, fam. ou plaisant. chez les
intellectuels. Laisse[z] tomber !
Ne vous occupez pas de cela ! C'est
quelle affaire* de grand-mère vous êtes là fabriquer encore ? Laissez cabri
pisser ! Konaté, 1987 : 78. Non, il
n'a pas gâté ton nom*. Laisse cabri pisser ! (Lycéens, Bingerville, 1991).
cabrins, n.m.pl. Spéc,. (faune), écrit, manuels, lettrés.
V CABRI*. Ensemble des chèvres, boucs et chevreaux. La petite case* des cabrins qui contenait pour tout et tout*, trois
bouquetins*, deux chèvres et un chevreau, faméliques et puants. Kourouma,
1972 : 38.
cacaba, kakaba, n.m.pl. Fréq., (du baoulé "insecte,
bestiole"), oral, fam., mésolecte, basilecte, plaisant chez les lettrés,
péj. Appellation méprisante (souvent renforcée par "petit") :
minable, avorton, rien du tout, cinglé. L'équipe
de Divo n'est pas petit cacaba! ID., 14.05.1972. Bépoti, ce cacaba que j'ai élevé comme si ma
semence l'avait touché [.]. Bolli, 1977 : 26. Le patron n'a pas voulu croire que le petit kakaba pouvait avoir
terminé. ID., 03.11.1984. Non
mais tu as vu ce cacaba qui se prend pour un grand* type. (Serveuse,
Abidjan, 1993). Revenons au gouvernement,
à la politique générale de ce fichu pays de maudits et de cacabas (fous). Kourouma,
2000 : 189.
COM.: orthographe la plus usuelle :
cacaba. Pas de marque du pluriel -s attestée. Les enfants disent plus souvent
"cacabouda*.
SYN.: bagas (part.),
donita* (part.), dawa*(part.), fougari* (part.),
kaya*-kaya (part.), gawa*, ouyo*-ouyo (part.), pousse*-pousse (part.),
wotro*(part.).
cacabouda, n.m. V.
CACABA*. Tu as perdu ! Tu es un
cacabouda ! (Enfant, Abidjan, 1986).
cacahouette, cacahuète, n.f. Inusité
sauf par les Européens. V. ARACHIDE*.
cacao, n.m. Spéc., (flore, commerce, agriculture), très
fréq., (du nahuatl par l'espagnol. 1e attest. 1686 Frontignières), oral, écrit,
tous milieux.
1- Graine du cacaoyer* d'où l'on extrait des matières grasses
et de la poudre de cacao.
ENCYCL.: la C.I. étant devenu le
premier producteur mondial (1978), le lexique concernant cette culture est
banalisé.
COMP.: cacao bord
de champ, cacao en fèves, cacao gradé.
2- Cacaoyer lui-même. On
continuerait toujours à planter du cacao. Gombeaut /Moutout /Smith, 1990 :
88.
3- Poudre obtenue en broyant la graine de cacao.
COM.: Dans l'oralité quotidienne
familière, absence fréquente du prédéterminant devant "café, cacao".
ex. "cultiver cacao, planter cacao". Ecrit : café-cacao, pour
désigner les deux principales richesses de la Côte-d'Ivoire.
DER.: cacaoté*, cacaotier*, cacaotière*, cacaoyer*,
cacaoyère*.
COMP.: boucle* de cacao, cacaoculture*, fève* de cacao,
cacaoette*.
4- cacao, (café- ---- ), V. CAFE*.
5- cacao bord [de] champ, Spéc., (agriculture), oral, fam., péj. V.
BORD*-CHAMP. Cacao acheté directement sur la plantation, après la récolte,
par le traitant et donc moins cher payé.
Cacao bord champ, tu vends combien? (Traitant, Soubré, 1984).
6- cacao en fève, graines de cacao non encore
extraites de leurs fèves, souvent exportées ainsi sans être traitées. En 1978, 55,7% des recettes d'exportation
provenaient encore du café vert et du cacao en fèves [.]. Antoine
/Debresson /Manou-Savina, 1987 : 39.
7- cacao gradé, graines de cacao de première qualité pour
l'exportation. La Côte-d'Ivoire [.] doit
désormais vendre davantage de café et cacao gradé si nous voulons maintenir
notre pouvoir d'achat. FM., 18.10.1983.
cacaoculture, n.f. Spéc., (agriculture), (1e attest. rencontrée
:1978), oral, écrit, tous milieux, mélior. V CAFÉICULTURE,
HÉVÉACULTURE*. Monoculture à grande échelle du cacaoyer. Les niveaux de prix [.] ne peuvent nullement
favoriser la réalisation des programmes de développement de la cacaoculture. FM.,
17.12.1979. Priorité à la cacaoculture en
blocs*. FM., 12.5.1980. (titre d'article).
ENCYCL.: ce fut un des mots d'ordre
agricoles du pays jusqu'à l'effondrement des cours.
cacaoette, [kakaoDt], n.f.
Spéc., (agriculture, commerce), (1e
attest. rencontrée : 1980). Extracteur mécanique des fèves de cacao. La cacaoette d'Abile Gal dont
la démonstration nous a été faite à Abengourou, est une machine qui effectue
l'ouverture des cabosses*, l'extraction, la séparation des cabosses et des
fèves* fraîches et l'éjection à distance des coques vides. FM.,
15.01.1980. Nous avons découvert une
écabosseuse* appelée cacaoette. FM., 08.10.1980.
cacaoté, adj. Fréq., oral, écrit, lettrés.
Confectionné à partir de graines de cacao. Et
pourtant, les produits cacaotés tels que le beurre, la pâte, la poudre de cacao
et autres dérivés, augmentent tous les jours. FM., 14.10.1979.
cacaotier, n.m. Vx à l'écrit, oral, peu ou non lettrés. V.
CACAOYER*. Tournée le matin à travers
les caféiers, les cacaotiers, les cultures vivrières et fruitières poussant
dans les espaces défrichés entre les grands arbres dans la clairière. Krol,
1994 : 113.
cacaotière, n.f. V.
CACAOYERE*. Ils ont planté des
cacaotières partout ici. (Planteur, Gagnoa, 1980).
cacaoyer, n.m. Spéc., (flore, agriculture), mais très
fréq., oral, écrit, tous milieux. (Theobroma cacao Linn.). Petit arbre de
la famille des Sterculiacées, d'origine américaine. Les cacaoyers, tranquillement, remuaient leurs feuilles roses. Dadié,
1953 : 167. Grâce au sol riche de la
forêt vierge, les jeunes cacaoyers ont rapidement grandi et les plantations se
sont étendues. Gombeaut /Moutout /Smith, 1990 : 81.
ENCYCL.: arbre importé, devenu une des cultures
les plus importantes du pays.
COM.: "arbre à
cabosse" est rare et vieux. "Cacaotier" semble être une graphie
rare depuis le début du XIXe siècle même si le mot est encore attesté dans
l'oral des peu ou non-lettrés locaux. J'étais
donc ruiné pour la deuxième fois en moins de dix ans puisque ma plantation* de
cacaotiers a été entièrement détruite par le feu lors de la sècheresse de 1983.
Krol, 1994 : 167.
SYN.: arbre* à cabosse, cacaotier.
cacaoyère (1), adj. Usuel,
oral, écrit, tous milieux. Du cacao,
qui a trait au cacao. Dans le domaine de
la production cacaoyère et caféière*, les paysans d'Obibribrouo jouent un rôle
déterminant. FM., 31.12.1980. Sur
la prochaine récolte cacaoyère [.] 300.000 tonnes étaient déjà placées. Gombeaut
/Moutout /Smith, 1990 : 18. Au cours des
années 70, les productions caféière* et cacaoyère [.]. FM.,
29.11.1990. [.] les producteurs et autres
partenaires de la filière cacaoyère [.]. Soir Info, 29.03.1995.
COM.: collocations usuelles: récolte
cacaoyère, plantation cacaoyère, production cacaoyère, filière cacaoyère.
cacaoyère (2) n.f. Spéc., (agriculture), mais fréq., oral,
écrit, tous milieux. Plantation industrielle de cacaoyers. Les premières cacaoyères furent créées vers
1912. Du Prey, 1962 : 36. Le
programme de régénération de la cacaoyère est terminé depuis 1973. Ministère
du Plan, 1978, II : 21. Tu les conduiras
à la nouvelle cacaoyère, quand ils arriveront. Koné, 1980 : 21. Il s'agit de stopper la dégradation de la
cacaoyère. FM., 29.10.1980. Voltaïques
des cacaoyères [.]. Tilliette, 1984 : 21. C'est dans une cacaoyère à Anyama qu'elle [: une petite fille] sera recueillie. Ivoir'Soir,
16.12.1997. Des chasseurs libidineux la
prirent en chasse, l'arrêtèrent, la conduisirent dans une cacaoyère.
Kourouma, 2000 : 198.
COM.: la variante graphique
"cacaotière" est obsolète.
cacheter, v.tr. Dispon., (administration), oral, écrit,
mésolecte. Apposer un cachet, mettre un tampon officiel sur un document
administratif. Au départ et à l'arrivée,
n'oubliez pas de faire cacheter votre ordre de mission. (Secrétaire
administratif, Abidjan, 1977).
cacia, n.m. V.
CASSIA*. Les illuminations ne rendent
que plus brillantes les fleurs [.] jaune vif des cacias, plus chaudes, les
masses de bougainvilliers. Conte, 1981 : 140.
cad, cadd, kad, kadd, kade, n.m. V. BALANZAN*.
cadavre, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, péj. Insulte très grave. A une injure grave, on pourrait répondre par
une injure grave : "Le plus cadavre dans cette affaire, c'est toi !" FM.,
22.12.1979. Le pauvre père de famille
réduit à mendier [.] est insulté, traité de cadavre et giflé deux fois. FM.,
28.12.1979.
cadavré, (être ---- ), loc.verb. Fréq., argot urbain, (de la chanson "Ancien
combattant" du chanteur congolais Zao), oral, fam., mésolecte, basilecte.
1- Etre tué, être mort.
Mon père est cadavré. Ma mère est cadavré, tout le monde est cadavré. (Chanson
"Ancien combattant", 1980).
2- Etre très souffrant.
Si tu ne m'as pas vu hier au travail, c'est parce que j'étais cadavré. Cité
Caummaueth, 1988 : 131.
3- Par extension, pour une machine: tomber en panne. L'autre jour là*, mon taxi m'as mis en
drap*, il a cadavré sur le pont De Gaulle. (: Mon taxi m'a joué un sale
tour, il est tombé en panne sur le pont De Gaulle, Chauffeur de taxi, cité in Caummaueth, 1988 : 131).
cadeau, n.m., adj., adv. Usuel., oral, écrit,
tous milieux, fam.
1- n.m. Petite
somme d'argent donnée comme pourboire ou en témoignage de sympathie. Tiens ! voilà mille francs cadeau. Dadié
(Min adja ô), 1965 : 26. Patron
! Cinq francs cadeau! (Mendiant,
Bouaké, 1983)
COM.: le mot suit la mention de la somme
sollicitée ou accordée.
SYN.: petit cadeau.
2- adv..Gratuitement,
pour rien. lIs veulent que nous
achetions de la viande de ranch* alors que nous pouvons avoir cadeau du phaco*,
de la biche*, de l'agouti*. FM., 17.10.1983. Le Libanais [.] leur a dit carrément de prendre un pneu cadeau. L'éphémère, 11.01.1993. Le kaki* que je porte présentement*, c'est pour* un bachelier qui me
l'a laissé avant de partir en fac, cadeau, oui. Krol, 1994 : 179. Non seulement il commet l'adultère cadeau
mais il a le culot de revendiquer la grossesse de la femme de l'homme qu'il a
cocufié. Ivoir'Soir. 23.10.1997. Il
voulait que je travaille cadeau, c'est pas la mort*? (: Il voulait que je
travaille sans être payé, c'est pas une honte ?, Réparateur de montres, Bouaké,
1997).
LOC.: avoir cadeau, dissoudre cadeau,
donner cadeau, prendre cadeau, mourir cadeau, payer cadeau, travailler cadeau.
3- cadeau, adj. Gratuit. Si
tu prends dix oranges, tu en as deux cadeau. (Vendeuse, Abidjan, 1984). Banane cadeau y a pas! (Marchande,
Abidjan, 1990). Quant à notre chanteuse à
la voix si douce M.S., son mari et elle ont bénéficié d'un concert et de
billets "cadeau" de la part de Golby Productions. Ivoir'Soir,
02/03.04/05.1997.
4- cadeau, (être ----- ), loc.verb. Etre gratuit. [.]
une marchande qui apostrophait le plus grand d'une voix sonore et grave en
fronçant le sourcil :" Non, c'est pas cadeau. Y en a pas l'argent cette
année, petit, c'est crise pour tout le monde." Krol, 1994 : 21. Le logement c'est cadeau’’. Krol, 1994 :
165. On veut "bonne année la
santé" afin de pouvoir atteindre l'an 2000 où tout sera
"cadeau". Ivoir'Soir, 05.01.1998.
4- cadeau, (petit ---- ), n.m. Présent destiné à s'attirer la bienveillance ou la complicité
de qqun, ou à remercier d'une faveur. Je
lui envoie mon petit cadeau et je lui demande si je peux rester. Bailly, 27 mars 1895 in Konaté, 1991 : 11. Je fais quelques petits cadeaux aux personnes qui
m'ont donné du lait. Bailly, 6 avril 1895 in Konaté, 1991 : 120. N'oublie pas le petit cadeau pour ton
infornateur. (Enseignant, Abidjan, 1996).
5- cadeau, (donner ---- ), loc.verb. Donner, offrir. Il
faut entrer là... Je vais donner joli pagne* cadeau. Jano, 1987 : 6. (BD). A son retour définitif en France, son fils
m'a donné une mobylette cadeau et je l'ai remercié beaucoup. Deniel, 1991,
52. Qu'est ce que tu crois ? Que le
marchand me l'a donné cadeau ? (Infirmière, Abidjan, 1996).
6- cadeau, (mourir ---- ), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte. Mourir pour
rien, mourir bêtement, de façon stupide. Moi je dis: bomber* avec la bagne* pour s'amuser et faire l'accident*,
c'est mourir cadeau ! (: Moi je dis que faire de la vitesse en voiture pour
s'amuser et avoir un accident., c'est mourir bêtement !, Chauffeur, Abidjan,
1985).
7- cadeau, (payer ---- ), loc.verb. Dispon., oral,
mésolecte, fam. V. PAYER*. Acheter pour offrir. Le vélo là, c'est patron qui m'a payé cadeau pour aller au marché.
(Boy, Abidjan, 1983).
8- cadeau, (permis ----), n.m.
Dispon., oral, écrit, mésolecte, péj. Permis de conduire obtenu par
complaisance ou prévarication. Le terme sert également d'insulte envers un
conducteur qui paraît imprudent ou inexpérimenté aux yeux d'un autre
conducteur. Ces permis de complaisance ou
permis "cadeau" apparaissent comme un acte criminel. Ivoir'Soir,
23/24/25.05.1997. Eh toi, permis cadeau
!! (Chauffeur, Abidjan, 1999).
9- cadeau, (prix ---- ), n.m. Très bon marché, à prix bradé, à prix concurrentiel. Et quand tout est au prix cadeau dans un
pays les commerçants affluent vers ce pays [.]. Ils achètent ou échangent
contre des marchandises au prix cadeau, ça* vient les vendre ici en Guinée et
en Côte-d'Ivoire à des prix forts. C'est ça qu'on appelle faire de gros
bénéfices. Kourouma, 2000 : 54. Malgré
la guerre tribale, les commerçants étrangers s'aventuraient jusqu'à
Sanniquellie, appâtés par les prix cadeaux de l'or. Kourouma, 2000 : 115.
cadeauter, v.tr. Dispon.,
vieilli, oral, peu ou non scolarisés, basilecte. Offrir qque chose, donner
qque chose en guise de cadeau, faire des cadeaux. C'est mon frère qui m'a cadeauté le pagne là. (Elève, Bingerville,
1981). Les filles, faut les cadeauter.
Sinon, y a rien ! (Jeune, Daloa, 1988).
cadenas, (enfermer qqn dans un ---- ), loc.verb. Vieilli,
(tradition), oral, mésolecte, basilecte. Envoûter quelqu'un, lui jeter un
mauvais sort. Elle n'a pas d'enfants. Sa
coépouse* l'a enfermée dans un cadenas, c'est pourquoi*. (Couturière,
Bonoua, 1977).
ENCYCL.: La personne désireuse de
faire l'envoûtement ferme un cadenas en prononçant des paroles magiques ou en
effectuant les gestes rituels conseillés par le féticheur*.
SYN.: (part.) djibser*,
faire djigbô*, faire fétiche*, faire gris-gris*, faire médicament*, grigriser*,
marabouter*.
cadette, n.f. Dispon., (tradition), (calque du mandenkan),
nord, mélior. Titre porté par l'épouse la plus aimée d'un prince polygame. Tu seras la jeune femme, la cadette du roi.
La préférée officielle est respectée par le roi, celle de son coeur est la
cadette. C'est elle qui le guide, elle qu'il écoute. Kourouma, 1990 : 151.
cadres coutumiers, n.m.pl. Fréq., (administration), oral, écrit, tous milieux. Notables traditionnels
: rois, chefs traditionnels, chefs de canton*, chefs de village*. Le ministre du Travail, de passage, devait
s'adresser aux fonctionnaires [.] avant de rencontrer les cadres coutumiers. Du
Prey, 1979 : 155.
café, n.m. Usuel. oral, écrit, tous milieux.
1- V. CERISE*, graine de
la baie de caféier.
ENCYCL.: la C.I. est un des premiers
producteurs mondiaux.
2- Poudre obtenue à partir de cette graine torréifiée.
3- Breuvage obtenu à partir de cette poudre.
4- Caféier. Mon frère a
des plantations de café. (Etudiant, Abidjan, 1983).
DER.: caféier*, caféière*.
COMP.: café baoulé, café cerise,
café-coque, café des noirs, café en cerise, café gradé, café gragé, café la
brousse, café moussoné, café nègre, café parche, café vert, caféiculture,
cerise de café.
5- café baoulé, fréq., récent
(1e attest. 1992), oral surtout, fam., ironique. tous milieux. Boisson
utilisée en période de pénurie : eau plate, froide et sucrée. C'est, par exemple, ce breuvage de pénurie
que les Ivoiriens appellent le café baoulé [.]. Vous mettez de l'eau plate et
froide [.]. Mettez-y deux carreaux* de sucre [.]. C'est ce liquide transparent
[.] qu'on appelle café baoulé. La Voie, 07.01.1993. A la fin du mois, c'est le café baoulé et le
pain sec !! (Etudiant, Abidjan, 1994).
6- café-cacao, café et cacao, assez fréq., argot, urbain, oral, fam., péj. V. BOTCHE*. Fesses
d'une femme considérées comme source de revenus éventuels. Ma banque à moi, mon café-cacao, ce sont mes fesses. Avec elles, je
détiens tous les pouvoirs. ID, 06.04.1986. [.] des jeunes filles ou des femmes mariées, attirées par l'appât des
gains faciles, utilisaient leur seule richesse, leurs fesses qui sont leur
café-cacao pour extorquer de l'argent aux gros-bonnets. [.] le cours du café et
cacao des jeunes filles a chuté parce que le grotto* a été lui même touché par
la crise économique de 1980. Caummaueth, 1988 : 107.
COM.: le café et le cacao ont longtemps été deux des principales
sources de revenus de la Côte d'Ivoire.
7- café [en] cerise, fréq., (agriculture, commerce) oral, écrit.
Fruit du caféier. Ramené à la tonne de
cerises*, cela fait un supplémentaire de 25000 tonnes mais pour cela le café en
cerise doit être dans les normes requises. FM., 27.12.1979. Le gouvernement a fait un effort en
maintenant le prix [.] à respectivement 60 et 140 f le kilo pour le café cerise
et le café décortiqué. FM. 23.02.1993. F.L., 21 ans et T.I., 26 ans, tous deux Ivoiriens, pisteurs*, [.] ont
été déférés samedi au parquet de Tiassalé par la gendarmerie pour avoir volé
dix sacs d'un chargement de café* cerise. Ivoir'Soir, 14.10.1997.
SYN.: cerise*, cerise de café.
8- café-coque, spéc.,
(agriculture). Café non encore décortiqué. Le café-coque* arrive à la décortiquerie*. Nouvelle Presse,
22.04.1993.
ANTON.: café
décortiqué.
9- café des noirs, V. BANTAMARE*, KINKELIBA*. Le bentamaré est appelé le café des noirs parce
que nous prenons souvent des infusions de cette plante. (Informateur,
Bouaké, 1983).
10- café gradé, spéc.,
(commerce, agriculture). V. CACAO GRADE*. Café de première qualité
réservé à l'exportation. Quand tu produis
seulement du café gradé, tu gagnes*gros. (Traitant, Bouaké, 1983).
11- café gragé, spéc., (technique). Graine de café verte dont
la pellicule protectrice argentée a été éliminée par une opération mécanique
afin qu'elle ait du brillant et un meilleur aspect. La machine te donne alors du café gragé. (Ingénieur, Abidjan,
1990).
12- café la brousse, V. FAUX* CAFEIER SAUVAGE. Ca là, tu vois, nous l'appelons café la brousse parce
que ça ressemble* le café. (Informateur, Adzopé, 1982).
13- café moussoné, café moussonné, spéc., (technique). Graine de café verte, non lavée, qui a été
exposée à une atmosphère humide, ce qui a pour effet de la gonfler et de lui
donner une couleur brun doré. Le café
moussoné prend alors sa jolie couleur brun doré. (Ingénieur, Abidjan,
1990).
14- café parche, V. PARCHE*.
15- café nègre, V. BANTAMARE*.
16- café noir, fréquent, oral
surtout, fam., mésolecte, basilecte, péj. V. TAXIMAN*
a) Par translation métonymique, chauffeur de taxi casse-cou et agressif, "chauffard". Ils n'ont qu'à se droguer au café noir (d'où
leur surnom) pour pouvoir assurer plus de dix-huit heures par jour les
fonctions de taximan*[.]. Klotchkoff in Tilliette, 1984 : 25. Café noir. Et c'est vrai qu'ils [: les chauffeurs de taxi] ne sont pas commodes avec leurs manières
grossières, leur sensibilité à fleur d'épiderme, exacerbée à force de
continuelles petites doses de café fort, ce qui leur a valu leur pseudonyme.
FM., 29.11.1982. Un café noir se
pointe. Soyons vigilants ! FM., 08.03.1984. Souvent, harcelés par des patrons rapaces, certains chauffeurs de taxi
sont agressifs [.] ils se dopent pour tenir toute la nuit. On les insulte
"Va donc, eh café noir !" David, 1986 : 80. A Abidjan, même un enfant qui est né dans un taxi, quelques années
après, il nous appelle café noir parce que ses aînés lui ont mis ça dans la
tête. Ivoir'Soir, 20.07.1987. Je
comprends maintenant pourquoi nos cafés noirs conduisent mal. Ivoir'Soir,
01.12.1997. Savez vous combien de sortes
de chauffeurs de taxi y a ici à Abidjan
? Il y a trois sortes : ceux qui puent le tabac, ceux qui vous empêchent de
fumer et ceux qui sont des cafés noirs. Ivoir'Soir, 0l4.05.1998.
b) par extension, taxi mal entretenu et roulant trop vite. Je comprends maintenant pourquoi nos
chauffeurs de "wourou* fato" et "cafés noirs" conduisent
mal. Ivoir'Soir, 01.12.1997.
caféier, n.m., adj.
Spéc. (flore).
1- n.m. (Coffea
canephora Pierre = caféier Robusta). Arbuste de la fam. des Rubiacées qui vit
plusieurs années et porte des fleurs en bouquets blancs. Son fruit rouge
rappelle le fruit du cerisier (V. CAFE* EN CERISE, CERISE* DE CAFE). Il
contient deux graines : les grains de café. Plusieurs variétés sont cultivées
mais la plus courante est le Robusta*. On connaît aussi l'Arabica* et depuis
une vingtaine d'années l'Arabusta*. Roberty, 1954 : 124.
2- adj. Qui a trait
au caféier, du caféier. En effet sur les
5 000 000 de f CFA* qu'ils ont sollicité pour la relance caféière au titre de
l'année 1997-98, ils n'ont en réalité perçu que la somme de 3 000 000 francs. Ivoir'Soir,
10.11.1997. La coopérative va devoir emprunter
à la banque pour la régénération caféière. (Planteur, Daloa, 1998).
DER.: caféière*.
COMP.: régénération
caféière, caféiculture*.
caféière, n.f. Spéc., (agriculture). Plantation
de caféiers. Les caféières sont
attaquées par les scolytes et il faut les traiter. (Planteur, Daloa, 1984).
Il demande à son compagnon de l'attendre
dans une caféière. Ivoir'Soir, 11.02.1998.
caféiculture, n.f. Spéc.,
(agriculture). Exploitation agricole de caféières*. Ces jeunes pratiquent surtout la caféiculture, la riziculture et la
culture du manioc*. Ivoir'Soir, 19.01.1998.
CAFOP, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Sigle très
répandu pour désigner les Centres d'Animation et de Formation Pédagogique qui
forment les maîtres de l'école primaire. [.]
trois policiers chargés de traquer les trafiquants de drogue se rendent
derrière le CAFOP, à 3 kilomètres d'Aboisso. Ivoir'Soir,
21/22/23.11.1997. L'instit, fraîchement
sorti du CAFOP n'a trouvé rien de mieux que d'en mettre plein la vue aux
villageois en prétendant parler anglais. Ivoir'Soir, 11.03.1998.
DER.: cafopien*.
cafopien, cafopienne, n.m. ou f.
Usuel, oral, écrit, tous milieux. Elève d'un Cafop. Tous les Cafopiens suivaient jusqu'en 1981
des cours les préparant à l'enseignement télévisuel. (Inspecteur, Abidjan, 1986).
Je l'ai connu quand il était cafopien à
Dabou. (Instituteur, Abidjan, 1992).
cafouillage, n.m.
Dispon., argot estudiantin, péj. Trouble, agitation, bagarre. [.] j'évite de me promener dans les
quartiers où les gens ne me connaissent pas ou de sortir tard dans les bars où
il peut y avoir du cafouillage. Bonnassieux, 1987 : 154. Tu crois qu'il y aura du cafouillage sur le
campus après ça ? (Etudiant, Abidjan, 1996).
cafouilleur, n.m. Argot estudiantin, oral, péj. Agitateur,
fauteur de trouble. Cette bousculade est
souvent causée par les cafouilleurs, étudiants qui prennent plaisir au
cafouillage, au désordre. Campuslexique, 1978 : 3. Pas de cafouilleur à la manifestation. C'est
le mot d'ordre ! (Etudiant, Abidjan, 1996).
COM.: pas d'attestation rencontrée au féminin.
cafre, n.m. ou f., adj. Rare, (de l'arabe.), écrit, surtout
musulmans, nord, péj
1- n.m.ou f. Personne de
race noire non musulmane, païen, infidèle. Un
cafre dont le front ne frôle jamais le sol. Kourouma, 1970 : 118. C'étaient des cafres, ils mangeaient le
cochon, le chien, l'agame* et la viande des bêtes non-égorgées par des
musulmans. Kourouma, 1990 : 261. C'était
un cafre, c'est comme ça on appelle un homme qui refuse la religion musulmane
et qui est plein de fétiches* [.]. Kourouma, 2000 : 16.
SYN.: (part.) animiste*, fétichiste*.
2- adj. Propre à un
noir non-musulman, animiste. Il avait à
profiter de l'absence de Balla pour placer près de son maître les appels à
l'Islam, les conseils contre les pratiques cafres des féticheurs* et les
menteries. Kourouma, 1970 : 122.
COM.: plus spécialement appliqué à des
pratiques animistes.
SYN.: animiste*, fétichiste*.
cahimitier, n.m. Spéc., (flore). (Chrysophyllum caïnato Linn.). Bel arbre d'ombrage introduit, au
feuillage roux et aux fruits comestibles. Aubreville, 1959, III : 106.
cahot, adj. V. CHAOS*, K.O*. Cette histoire m'a laissé
cahot. (Lettre, étudiant, Abidjan, 1984).
caïlcédrat, caicedra, cailcédra, cailcedrat,
kailcedra, kailcedrat, n.m. Spéc.,
(flore) mais usuel, (hybride wolof-espagnol [Schmidt, ROFCAN 5, 1984],
oral, écrit, tous milieux scolarisés. V. ACAJOU* DU SENEGAL. (Khaya senegalensis [Desv.] A. Juss.). Bel arbre
de savanes de la fam. des Méliacées, à bois rouge et dur. Il est exploité pour
son bois et sert également à l'ornementation des rues et avenues. Bois de cet
arbre. Les pirogues étaient toutes en
caïcedra (acajou* indigène). Binger, 1892, I : 12. Le bois du caïlcédrat est très dur, très coloré [.] et forme un magnifique bois
d'ébénisterie. Aubreville, 1959, II : 152. La savane dite "soudanaise" elle même, la plus sèche, au nord
du huitième parallèle, soit vers Bondoukou, soit vers Korhogo, nourrit des
peuplements d'arbres de huit à quinze mètres, à commencer par les acacias* et
les caïlcédrats*, parmi lesquels peuvent se glisser jusqu'à des karités* et des
nérés*, quoique pygmées par rapport à leurs frères colossaux du sud. Conte,
1981 : 25. Sous le bienveillant ombrage
d'un caïcédrat ou d'un baobab*, se déroulent toujours les palabres*. FM.,
14.12.1983. On y trouve également des
variétés locales : le karité*, le néré* et le caïcedra. FM.,
08.11.1985. [.] souffler un peu à l'ombre
des manguiers et des caïlcédrats... David, 1986 : 10.
COM.: caïlcédrat est le
nom-pilote. Pluriel : caïlcédrats.
Cette graphie est la plus utilisée.
SYN.: (part.), acajou du
Sénégal*, acajou indigène*.
caillasse, cayas, [kajas], n.f. Dispon., argot urbain, oral, fam. péj. V. PIERRE*.
Fric, parfois menue monnaie. T'as pas
de caillasse pour me dépanner? (Etudiant, Abidjan, 1991). Il fumait le cigare. Pourquoi? Parce que la
cayas était tombée grâce au monde fou qu'il y avait au Palais. Ivoir'Soir,
19/20/21.12.1997.
SYN.: balle,
bagou*, gainz*, gnon*, jeton*, pierre/ piair*, ro*.
caille (1), n.f. Spéc., (faune), mais assez fréq., oral, écrit,
tous scolarisés..
1- Terme générique appliqué à de petits oiseaux terrestres soit
cailles véritables soit (Turnix sp.) ou fausses* cailles d'Afrique, cailles
combattantes. Serle /Morel, 1988 : 90.
2- caille-arlequin, (Coturnix delegorgeui Delegorgue). Petit oiseau
savanicole de la famille des Phasianidae, au vol vif et bruyant. Serle /Morel,
1988 : 56.
3- caille bleue, (Coturnix chinensis Linn. = Excalfactoria adansi
Verreaux). Minuscule oiseau savanicole de la famille des Phasianidae. Serle
/Morel, 1988 : 56.
4- caille combattante, V. FAUSSE* CAILLE D'AFRIQUE.
5- caille de Barbarie, V. GANGA*.
caille (2), n.f. Fréq., argot urbain, oral., vulg.
Rapport sexuel. La gadi* là*, elle veut
la caille avec les grottos* seulement. Campuslexique, 1979, 4.
ENCYCL.: dans
certaines ethnies, notamment chez les Manden, les femmes donnent du yaourt ou
du lait caillé à leurs maris car elles considèrent ces mets comme
aphrodisiaques. D'où peut-être l'origine du mot.
DER.: cailler*,
cailleuse*.
cailler, v.tr. ou intr. Assez fréq., argot urbain et
estudiantin, oral , vulg.
1- v.tr. Avoir des
rapports sexuels avec qqn. Ne va pas la
cailler. Elle est malade. (Etudiant, Abidjan, 1979).
SYN.: caler*, couiller*, couper*, cuyer*,
fendre*, frotter*, pomper*.
DER.:
cailleuse*.
2- v.intr. Pour un
homme, éjaculer. "Il l'a
enceintée.*"- "Il a caillé dans une chaussette* trouée ?" (Etudiants,
Abidjan, 1989).
cailleuse, n.f. Dispon., argot urbain, oral, fam. vulg. V.
CAILLE (2)*.
1- "Baiseuse",
femme expérimentée en amour et portée sur l'acte sexuel. C'est une cailleuse, l'amour, elle connaît faire*! (Etudiant,
Abidjan, 1984). Avec cette cailleuse là,
on peut l'allumer plusieurs fois. (Cité in Caummaueth, 1988 : 82).
2- Femme qui se drogue.
Une go* qui caille, qui prend le truc, qui prend la drogue, bon on dit la
cailleuse. Cité in Caummaueth, 1988 : 82.
caillou, n.m. Spéc.,
(drogue), argot urbain. Nom donné à l'unité de vente de crack.
Le caillou vaut de 300 à 400 F. Ivoir'Soir,
29.08.1997.
SYN.: dan*.
caillou, (être ---- ), loc.verb. Usuel, oral
surtout, mésolecte, basilecte, argot urbain, zouglou, pastiches.
1- Etre dur, difficile, grave, compliqué, malaisé à faire ou à
comprendre. Affaire de pétrole*, c'est
caillou. (: C'est dur d'obtenir un tuyau pour l'examen., Zazou n°
12, 1981). L'examen était caillou. J'ai
vu brouillard*. (Etudiant, Abidjan, 1983). Les temps sont devenus trop caillou à Abidjan pour les petits chanteurs.
Ivoir'Soir, 06/07/08.03.1998. 600
millions, ça ne doit pas être caillou pour vous. Ivoir'Soir,
17/08/09.04.1998. Mais qu'il sache que
quand on est seul sur terre, la vie est très dure. Je dirais même plus, la vie
est très caillou. Ivoir'Soir, 22/23/24.05.1998.
COM.:"caillou" reste invariable, même en position
d'attribut d'un sujet pluriel.
SYN.: (part.) être chaud*, être katanga*.
2- Par translation, pour un être humain, être prêt à tout, se
préparer à commettre des actes de vandalisme (en jetant des cailloux par
exemple). En ville, y en a qui sont
caillou dès qu'il y a une manifestation. (Etudiant, Abidjan, 1993).
caïman, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- (Faune). Crocodile. Je me suis amusé à tirer sur des caïmans. Binger,
1892, II : 337. Un caïman, à la faveur de
l'ombre, dérive lentement. Dadié, 1954 : 32. Sache seulement que lorsqu'on s'asseoit sur la dent d'un caïman on se
garde bien de lui dire que sa bouche sent mauvais. Kitia Touré, 1979 : 24. Qu'en revanche réapparaisse un caïman à
l'air libre, à deux pas de l'échangeur de l'Indénié, on s'en amuse. David,
1986 : 81.
ENCYCL.: désigne improprement mais de
façon courante diverses espèces de crocodiles africains (Osteolamus tetrapsis) V
CROCODILE* NOIR, (Crocodilus niloticus), V. CROCODILE* VERT. Selon
les spécialistes, "caïman" ne s'applique qu'au reptile crocodilien
américain.
LOC.: être caïman pareil.
COMP.: caïman sacré.
2- n.m. Fréq., argot estudiantin banalisé, oral,
écrit, souvent péj. Bûcheur, étudiant travailleur. A l'inverse des caïmans, les bréqueurs* qui, par la force des
événements, sont devenus cabris* morts pensent qu'ils n'ont aucune raison
d'avoir peur du couteau*. Campuslexique, 1979, 4.
ENCYCL.: par allusion au comportement
du crocodile qui attend le départ des chasseurs pour revenir à la surface et
reprendre ses activités, le bûcheur se lève la nuit pour réviser dans le
dortoir, après le passage du surveillant.
LOC.: faire [le] caïman.
DER.: caïmantage*, caïmanter*,
caïmanteur*.
SYN.: bossard*.
ANTON.: bréqueur*, cabri* mort.
3- caïman sacré, n.m. Fréq., (tradition), oral, écrit, sud, centre, mélior. Le crocodile, symbole
de puissance, est souvent l'objet d'une vénération particulière pour certaines
ethnies (Baoulé par exemple). Sa chasse est interdite et la population le
nourrit. Un caïman sacré n'attaque que
lorsqu'il est dépêché par les mânes pour tuer un transgresseur. Kourouma,
1970 : 203. Ville souvenir avec son lac
aux caïmans sacrés. Oberlé 1983 : 42. On
nous a vite massés le long de son passage devant le palais du Vieux* là-bas,
autour du lac des caïmans sacrés. Krol, 1994 : 126.
4- caïman, (être ---- pareil), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, plaisant chez
les lettrés, fam. Etre en tous
points identiques (à), exactement semblable (à). Lui et son frère, c'est caïman pareil! (Professeur, Abidjan,
1980). Entre Abi (matchette* de
fabrication ivoirienne) et Martindale (matchette* de fabrication anglaise), la
qualité était caïman pareille = même acier européen pour les lames, même
qualité du manche en bois. FM., 24.03.1983.
ENCYCL.: expression née, selon les
informateurs, de l'impossibilité de distinguer un crocodile de ses semblables
autrement que par la taille.
SYN.: être même*
chose.
5- caïman, (faire [le] ----- ), loc.verb. Fréq., argot
estudiantin., oral, plaisant. Se relever la nuit pour aller travailler,
après l'extinction des feux et le passage du surveillant d'internat. C'est pas lui qui ferait caïman tous les
soirs, crois-moi ! (Etudiante, Bingerville, 1977).
SYN.: caïmanter*.
caïmantage, n.m. Fréq., argot estudiantin, oral, pas toujours mélior. Bûchage
intensif avant un examen. Le caïmantage a
son côté avantageux en ce sens qu'on arrive à couper* haut. Campus-Lexique, 1979 : 4.
SYN.: bosse*.
caimanter, v.intr. Fréq., argot estudiantin. oral, pas
toujours mélior. Bûcher, réviser, travailler intensément avant un examen. Pas question d'aller en boîte maintenant !
Faut caïmanter. (Etudiant, Abidjan, 1977). L'étudiant est pour ainsi dire condamné à faire le caïman* ou caïmanter
afin d'éviter de tomber dans la foule des cartouchards*. Campuslexique,
1979 : 2.
SYN.: boucler le circuit*, faire six* sur
six, faire caïman*.
caïmanteur, n.m. Usuel, argot estudiantin., souvent péj. Bûcheur. C'était une question de cours. Les
caïmanteurs sont contents ! (Lycéen, Bingerville, 1981).
COM.: pas de féminin attesté.
SYN.: bossard*, caïman*.
caisse de stabilisation, Caistab, n.f. Usuel,
(administration), oral, écrit, tous
scolarisés. Organisme d'état chargé de protéger les producteurs de matières
premières agricoles contre les fluctuations des marchés internationaux. C'est la caistab qui supporte notre pays. (Informateur,
Abidjan, 1983). Une caisse de
stabilisation protège les producteurs contre les fluctuations des cours
mondiaux et ses bénéfices alimentent un Budjet spécial d'investissement et
d'Equipement (BSIE) qui finance les principales infrastructures du pays. Oberlé
1983 : 50. Selon les négociateurs, la
Caistab, monopole d'état chargé de la commercialisation du café et du cacao,
demeure la caisse noire de certains spéculateurs et responsables de ladite
structure. L'oeil du peuple, 13.03.1996.
caisse-popote, n.f. Vx mais encore dispon., (du vocab. milit.),
oral, fam. Coffre de bois ou de métal
contenant tous les ustensiles de cuisine et la vaisselle nécessaires pour un
déplacement en brousse*. Il s'agit de ma
caisse-popote avec tout son matériel de cuisine que j'avais dû abandonner aux
Akoués en 1909. Simon, 1905-1918 : 39.
Inutile de prendre la caisse-popote, il y a un campement* où on s'arrêtera pour
manger. (Forestier, Man, 1983).
caistab, n.f. V.
CAISSE* DE STABILISATION. C'est lui
qui s'occupe des ventes de cacao pour le compte de la Caistab. Gombeaut
/Moutout /Smith, 1990 : 17.
cajan, n.m. Spéc., (agriculture), vx., manuels. V.
AMBREVADE*. (Cajanus cajan [Linn] Millsp.). Plante de la famille des
Fabacées. Les haricots [.] sont
constitués par une série de plantes très différentes des nôtres = doliques*,
cajans. Binger, 1892, II : 364. Le
cajan ou ambrevade [.] est une plante à plusieurs fins utiles: fourragère,
améliorante, alimentaire [.]. Roberty, 1954 : 230.
ENCYCL.: utilisée pour l'alimentation
des hommes (haricots* cajan) et du bétail (fourrage).
SYN.: ambrevade*, pois* d'Angol,
pois*-pigeon.
cajou, n.m. V.
ANACARDE*.
cajoutier, n.m. V.
ANACARDE*, ANACARDIER*.
cakori, n.m. V. PERLE*
D'AIGRIS. Cakori n'est plus guère
usité. C'est le nom ancien des perles* d'aigri. (Historien, Abidjan, 1983).
calao, n.m. Spéc., (faune), (du malais), oral, écrit,
manuels, scolarisés. V. TOUCAN*. Terme
générique désignant diverses espèces d'oiseaux à très gros bec (fam. des
Bucerotidae), en général noirs et blancs, à la voix très forte et au vol
bruyant. Localement on distingue le petit calao à bec noir (Tockus
nasutus Linn) ; le petit calao à bec rouge (Trochus erythrorynchus
Temminck) ; le grand calao à casque jaune (Ceratogyma elata Temminck) ;
le calao à joues grises (Bycanistes subcylindricus Silater) ; le grand
calao d'Abyssinie (Bucorvus abyssinicus Boddaert), de la taille d'un
dindon, tous savanicoles. En forêt : le calao pygmée (Tockus camurus
Cassin) ; le calao longibande (Tockus fasciatus semi-fasciatus Harlaub)
; le calao à huppe blanche (Tropicranus albocristatus Cassin) ; le calao
siffleur (Bycanistes cylindricus Temminck). [.] les glapissements énormes des calaos [.]. Conte, 1983 : 19. Le grand calao d'Abyssinie, gros comme un
dindon, qui marche plus qu'il ne vole, ne se rencontre plus que dans le parc de
la Comoé. Oberlé 1983 : 28. Serle /Morel, 1988 : 135. Le Parc de la Marahoué présente l'originalité d'abriter deux grands
groupes d'oiseaux presque au complet : les calaos et les touracos*; oiseaux
spectaculaires par leur taille, leur
forme et leurs couleurs. Bousquet, 1992 : 163.
REM.: le grand calao d'Abyssinie est l'oiseau sacré des Sénoufo,
souvent représenté dans l'art statuaire.
SYN.: perroquet* gros-bec, toucan*.
cale, n.f. Fréq., argot estudiantin, péj. Nourriture.
Ils ont grévé* parce que la cale était
immangeable. (Lycéen, Adzopé, 1986).
La cale est tellement mauvaise qu'ils disent : "Only for dogs! (Lycéen, Gagnoa, 1991)
SYN. : bouffement*, djafe*.
DER.: caler*.
calebasse, n.f. Usuel, (espagnol. 1e attest. 1562 Du Pinet).
1- Spéc.,
(flore). (Lagenaria siceraria [Molina] Szandl = Cucurbita siceriaria
Molina = Lagenaria vulgaris Ser.). Plante cultivée pour ses gros fruits qui
servent d'instruments de cuisine, et pour ses feuilles comestibles.
SYN.: calebassier*.
2- Spéc.,
(flore). V. ARBRE* A CALEBASSE, CALEBASSIER*. Fruit du
Lagenaria ou d'un arbuste, (Crescentia cujete Linn.), qui sert d'instrument de
cuisine ou de musique. [.] de grandes
calebasses dans lesquelles on fait infuser dans de l'eau chaude, de l'écorce,
des feuilles et des fruits de sounsoun*. Binger, 1892, I : 69. Roberty, 1954 : 280. Un matin, elle rinçait les calebasses. Kourouma,
1970 : 52. D'ailleurs, vous savez bien
que lorsqu'on vous sert une ration d'eau dans une calebasse, vous la saisissez
sans hésiter. Kitia Touré, 1979 : 8. S'ajoutera
une vaste circulation de noix de cola* avec des calebasses de lait. FM.,
01/02/03.05.1981. Elle n'était pas mal
malgré des seins comme des calebasses. Bréal /Karul, 1983 : 55. Ils chantent avec une fervente monotonie des
litanies accompagnées par le tintamarre des calebasses. Gaudio, 1984, 56. Chez nous, on cultive le mil*, les
arachides*, le maïs, le haricot*, la calebasse, le coton. Deniel, 1991 :
62. La base rythmique est soutenue
souvent par des calebasses recouvertes d'une résille de perles ou de cauris*.
Rémy, 1996 : 36. La Place des Sacrifices
située en pleine forêt du Banco. Tout autour, des débris de calebasse et des
canaris* ceinturés de cauris*. (Légende sous photo). Ivoir'Soir,
03.06.1998.
ENCYCL.: évidés et séchés, ces
énormes fruits sphériques constituent des récipients de formes et tailles
diverses (V. GOURDE*), ou des instruments de musique.
DER.: calebassée*, calebassier*.
COMP.: arbre* à calebasse, calebasse à
lavement.
3- Contenu d'une calebasse de taille moyenne. Le sel se vend par calebasses. Binger,
1892, I : 142. La maman* nous donnait une
calebasse de tô*. Deniel, 1991 : 37.
ENCYCL.: unité de mesure pour la
vente des liquides, des farines et des graines.
SYN.: calebassée*.
4- calebasse à lavement, n.f. Vx., (tradition), écrit.
Fruit évidé et séché, en forme de poire et percé aux deux extrémités. Quelques vieux restent fidèles à la
calebasse à lavement malgré l'acrobatie nécessitée par son emploi. Monnier,
1969 : 22.
ENCYCL.: la partie effilée est
introduite dans le rectum et on souffle dans l'autre extrémité.
SYN.: gourde*, gourde du calebassier (vx), pompe*.
calebassée, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Contenu d'une calebasse. Ils s'accordent
une ou deux calebassées de bangui*. ID, 04.06.1972. On lui tendit une calebassée d'eau. FM.,
25/26.04.1981. La femme dont l'office
était d'accueillir les hôtes de marque, s'était, avec sa calebassée d'eau,
agenouillée à quelques pas. Kourouma, 1990 : 30. Aussi pressa-t-il le messager d'accepter la calebassée d'eau de
l'hospitalité. Kourouma, 1990 : 31. Le
Blanc prit la calebassée de vin* de palme en votre compagnie [.]. Kourouma,
1998 : 126.I
ENCYCL.: sert d'unité de mesure pour
la vente des liquides, des farines et des graines, sur le marché.
SYN.: calebasse*.
calebassier, n.m. Spéc., (flore), (dérivé de calebasse. 1e
attest. 1637. St Lo.), mais fréq., oral, écrit, tous scolarisés. (Crescentia
cujete Linn.). Arbuste de la famille des Bignonacées dont les gros fruits,
évidés et séchés, sont utilisés comme ustensiles de cuisine ou de musique. On sait que les noirs, grands voyageurs,
n'hésitent pas à entreprendre à pied des randonnées de plusieurs centaines de
kilomètres avec, souvent, pour tout bagage, la gourde de calebassier et
quelques gris-gris*. Kerharo
/Bouquet, 1950 b : 89. Elle jette
sa calebasse* de viande d'araignée dans un accès de colère et c'est la raison
pour laquelle les graines de calebassier sont si amères. Anoma Kanié, 1978 : 52.
SYN.: arbre* à calebasse.
caleçon, n.m. Usuel, oral, mésolecte, basilecte. Tout
cache-sexe masculin ou féminin, quelque soit sa forme : culotte, slip,
boxer-short, etc. A Monogaga, tu peux te
baigner sans caleçon et sans soutien*. (Informatrice, San Pedro, 1979).
COM.: "slip" est pratiquement
inusité.
SYN.: djakoto*.
2- caleçon, (chercher ---- ), loc.verb. Fréq., oral,
mésolecte, basilecte, vulg. Pour une fille, courir après les garçons, avoir
des moeurs légères, se prostituer. Elle
connaît seulement chercher caleçon. Une toutou* quoi ! (Boy, Abidjan,
1978).
caler (1), v.tr.
Assez fréq., (du frcs "se caler l'estomac"), argot universitaire,
oral. Manger. Avec quoi on va caler
ce soir ? L'attiéké*, c'est fini ! (Etudiant, Abidjan, 1982).
SYN.: bouffer,
djaffer*.
caler (2), v.tr.
Assez fréq., argot urbain, vulg.
Faire l'amour (en parlant d'un homme). Il
est parti caler son pneu* de secours. (Etudiant, Abidjan, 1977).
SYN.: cailler*, couiller*, couper*,
cuyer*, fendre*, fendre*, pomper*.
caler (3), v. ntr. Assez
fréq., oral, fam. Loger, s'installer. A
l'arrivée là-bas on ne savait pas où caler. (Etudiante, Abidjan, 1992). Vingt-heures trente-o / à la SIDECI un coin
de Yop / la go* était calée. Cité Tschiggfrey, 1995-2 : 76 note 8. Grégoire "calé" chez Nayanka. Il
n'habitera plus Yopougon. Il aménagera dans l'ancienne maison de Nayanka. Top Visages, 30.03./05.04.1995.
califa, n.m. V. ACALYPHA*. Pourquoi tu ne planterais pas des califas contre le
mur de la terrasse ? (Mère de famille, Abidjan, 1990).
calligraphe, n.m. Peu fréq., écrit, recherché., mélior., spécialement utilisé sur les
enseignes. Ecrivain public. Car il
s'agit peut-être d'un calligraphe professionnel, frappé par la conjoncture* et
qui a dû fermer boutique. ID, n° 664, 30.10.1983. Ici, meilleur calligraphe. (Enseigne
sur une échoppe, 1990).
callitriche, n.m. Spéc., (faune). (Cercopithecus aethiops
salacus Linn.). Singe de la famille des Cercopithèques à pelage verdâtre. Il nous est arrivé à plusieurs reprises, au
moment de capturer des callitriches dans une vaste rotonde, de les voir
brusquement s'immerger dans le baquet d'eau leur servant d'abreuvoir. Dekeyser,
1955 : 143. Signalé dans le parc de la
Comoé. Bousquet, 1992 : 155.
SYN.: singe* des palétuviers, singe* vert
(part.)
calme, (avoir l'air ---- ), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Avoir l'air triste
et abattu. Il fait une dépression, je te
dis. Regarde comme il a l'air calme ! (Etudiante, Abidjan, 1982)."Mais Emmanuel, tu as l'air calme
aujourd'hui, qu'est-ce que* se passe ?". Je lui ai répondu que j'avais
problème* mais que ça regardait moi seul. Krol, 1994 : 129.
calmer son coeur, loc.verb. Fréq., (calque de l. locales), oral, écrit, mésolecte, basilecte. Se
calmer, apaiser sa colère, ses émotions, son ressentiment. Si tu n'as pas calmé ton coeur, tu vas faire du mal. Deniel, 1991 :
159.
SYN.: froidir* son coeur, refroidir son
coeur*.
calot, n.m. Dispon., (du français régional ouest XIXe siècle "grosse bille"),
oral, enfants. Bille. Aux calots,
personne ne me gagne*. (Ecolier, Bouaké, 1974).
calotropis, n.m. V
ARBRE A SOIE*.
camarade, (faire ----- avec), loc.verb. Vx., oral,
basilecte. Nouer des relations amicales avec qqn. L'envoyé de Samory vient toujours pour leur demander de faire camarade
avec Samory. Bailly, lettre du 17.07.1894, (in Niamkey Kodjo, 1991 : 34.)
camaroptère, n.f. Spéc., (faune). Terme générique
désignant de très petites fauvettes forestières (fam. des Sylvidae), notamment
(Camaroptera superciliaris Fraser) ou camaroptère à sourcils, de couleur
verte, blanche et jaune, à sourcils et oreillons jaune vif ; (Camaroptera
brachyura Vieillot) ou camaroptère à dos gris, dessus gris, ailes olive.
Serle /Morel, 1988 : 207. Signalées
(Comoé, Taï). Bousquet, 1992 : 156.
cambodgien, n.m. ou adj., Fréq., argot estudiantin, zouglou, oral,
écrit, fam.
1- n.m. Etudiant
peu fortuné qui vient partager la chambre d'un boursier logé à la Cité
Universitaire. Le Vice recteur a été
formel : "Il n'y aura pas de cambodgien dans nos cités." Les
cambodgiens, ce sont les étudiants sans bourse, sans chambre, qui bénéficient à
trois ou quatre, voire plus, dit-on, du gîte d'un camarade plus fortuné. FM.,
14.01.1993. Pas de Cambodgiens à Bouaké. FM.,
08.02.1993. Qui a dit qu'il n'y aurait
pas de cambodgiens dans les résidences U ? FM., 29.04.1993. Dans la chambre / y a des cambodgiens / mais
est-ce que vous savez ce qu'on appelle cambodgien / les cambodgiens / ce sont
les étudiants qui n'ont pas droit à la chambre / on ne sait pas trop pourquoi.
(Chanson "Gboglo Koffi", groupe Les parents* du campus, corpus T,
1994). Le nombre de Cambodgiens, ces
étudiants qui squattent les chambres des chanceux qui ont obtenu une place en
cité U, se multiplie. Jeune Afrique, 23/29.03.1995 : p. 26. Chez nos "parents*" étudiants, les
"Cambodgiens" sont si gentils. Ivoir'Soir, 11.06.1998.
DER.: cambodgisme*.
SYN.: palestinien*.
2- adj. Qualifie
le fait pour un étudiant peu fortuné de partager la chambre d'un boursier,
"squatteur". La superposition
des lits vaudrait largement mieux que le système cambodgien. Tribune du
centre, 14.01.1993.
cambodgisme, n.m. Dispon.,
argot estudiantin, oral, péj. Fait de partager la même chambre à plusieurs,
en Cité universitaire alors que celle-ci a été accordée à un seul étudiant
boursier. D'autres préfèrent vivre à
plusieurs dans une chambre : le système de cambodgisme comme disent les
étudiants. Ivoir'Soir, 27.08.1997.
camelotier, n.m. Dispon.,
oral, écrit, mésolecte, péj. Camelot, colporteur, marchand de camelote. Cet autre Guinéen [.] du quartier St Michel
à Adjamé, était camelotier au Plateau. FM., 04.02.1980.
COM.: camelot est inusité localement. Par
contre, "camelote" est bien connu.
Cames, [kamDs], n.m., Spéc.,
(université). Sigle pour Conseil Africain et Mauricien pour l'Enseignement
Supérieur, créé en 1968 afin d'établir les équivalences entre diplômes
nationaux et étrangers des états membres, promouvoir les recherches et les
carrières universitaires. Le projet qui
était assigné au départ au Cames, c'était l'équivalence des diplômes délivrés
ici et là dans les universités américaines, canadiennes, allemandes [.]. FM.,
18.11.1983. Je fais un dossier au Cames
pour passer professeur. (Universitaire, Abidjan, 1982).
camion, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.
1- Surtout peu
ou non scolarisés.Terme générique désignant tout véhicule à moteur et à
quatre roues. Son camion là, y a pas
dessus. (: Il a une voiture décapotable., Boy, Abidjan, 1977). Entre chauffeurs, balanceurs* et coxers*,
on ne dit pas "véhicule". On dit "camion". Ivoir'Soir,
26.05.1998.
SYN.: camion gbaka*, camion grumier*.
2- camion gbaka, V. GBAKA*. Il a fait le trajet Adjamé-Anyama et retour en camion
gbaka. FM., 15.04.1983.
COM.: pas de trait d'union. Pluriel :
camions gbaka.
3- camion grumier, V GRUMIER*. Des arbres étaient abattus par centaines de milliers
puis transportés par une noria de camions grumiers. Oberlé,
1983 : 16. Une grave collision entre un
camion grumier et un taxi*-brousse [.] a fait dix morts. FM.,
09.11.1983. [.] goudron* neuf mais...
gare aux camion-grumiers ! David, 1986 : 110.
COM.: orthographié avec ou sans trait
d'union. Pluriel : camions-grumiers.
4- camion mille kilos, V. MILLE KILOS*.
camisole, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. V.
ENSEMBLE-PAGNE*, COMPLET*
1- Vêtement féminin avec ou sans manches couvrant le haut du
corps.Elle porte une camisole courte, en
tissu imprimé et le pagne* ceint à la taille, lui couvre la jambe jusqu'à
mi-mollet. Timité Bassori, 1974 : 26. J'ai
jeté ma camisole et j'ai gardé mon petit* pagne*. Bolli, 1977 : 47. Tchéé*! J'ai déchiré ma camisole. (Secrétaire,
Abidjan, 1984). Ses yeux se portèrent [.]
sur la petite médaille incrustée d'émeraudes qui scintillait dans le creux de
sa poitrine et que laissait entrevoir le corsage de sa camisole. Bandaman,
1986 : 21. Revêtue de ses bijoux,
camisoles* et pagnes* de la nuit nuptiale [.]. Kourouma, 1990 : 149. Une porte s'ouvre.[.] une manche de
camisole, un bras, des doigts vernis. Une femme en lunettes apparaît [.]. Ivoir'Soir,
16.12.1997. -"J'espère que c'est la
bonne maladie*" , continua Wahon. Ce disant, la tante d'Anka regarda bien
Djèkè et vit le ventre rond sous la camisole*. R.Yaou, 1999 : 147.
ENCYCL.: généralement confectionné
dans le même pagne que la jupe qui l'accompagne. Avec le mouchoir* de tête
assorti.
COMP.:
camisole-pagne.
2- camisole-pagne, ensemble traditionnel féminin, usuel surtout dans le
sud et composé d'une camisole et d'un pagne assorti. En tant que femme moderne, pour se vêtir correctement [.] on porte un
impeccable ensemble wax* camisole-pagne. FM., 01/02.12.1990.
SYN.: complet*,
complet*-pagne, ensemble* wax.
camp, n.m. Fréq.,
(du vocab. militaire), oral, écrit, tous milieux. Locutions
spécifiques :
1- camp commis, Vx. V.
COMIKRO*. Mon père habitait le camp
commis. (Informateur, Bouaké, 1986).
2- camp d'initiation, V. INITIATION*.
3- camp de jeunesse, (enseignement).
Centre d'apprentissage des techniques culturales modernes où viennent en stage
de formation de jeunes agriculteurs. Les
camps de jeunesse répartis sur le territoire national ont pour rôle d'apprendre
aux jeunes, recrutés dans leurs villages, les techniques modernes des cultures
vivrières. FM., 06.10.1982.
4- camp militaire, lieu clôturé où sont rassemblés les casernements et
les logements des militaires, soldats et officiers. Mon père est brigadier et j'habite le camp militaire. (Lycéen,
Abidjan, 1997). Sanniquellie
comprenait trois quartiers. Le quartier des natives, celui des étrangers [.]. A
l'autre bout, au pied de la colline, le quartier des réfugiés, et sur la
colline, le camp militaire où nous vivions. Kourouma, 2000 : 115.
5- camp pénal, ensemble de locaux disposés sur un vaste terrain
clôturé et gardé, servant de prison. Deux
détenus du camp pénal de Bouaké ont assommé [.] deux de leurs camarades à
l'aide d'un gourdin. FM., 05.05.1982.
campagne, n.f.
1- campagne, V. BATTRE* LA CAMPAGNE. Et vous battez la campagne pour quel candidat ? (Avocat, Abidjan,
1986).
2- campagne [de traite], n.f. Spéc., (agriculture,
commerce); fréq., oral, écrit, tous milieux. Période de récolte et de
commercialisation d'une culture industrielle : cacao, café, coton. Le Président de la République [.] a autorisé
le Ministre de l'Agriculture à clôturer la campagne cacao 1982-1983, le 27
octobre 1983. FM., 18.10.1983. Les
paysans ont l'impression d'avoir amorcé depuis les trois dernières campagnes,
un cycle de déséquilibre sans fin. FM., 02 02 1993.
COM.: dans le parler ordinaire, le mot "campagne" n'est
pas utilisé par opposition à "ville" au sens standard.
COMP.: campagne cacao, campagne café,
campagne coton.
campement, n.m. Usuel, (du vocab. militaire), oral, écrit,
tous milieux.
1- campement, campement de culture, lieu de résidence
secondaire, situé près des champs éloignés du village et habité seulement
pendant la durée des travaux agricoles ou de cérémonies religieuses comme
l'initiation. Que faire sinon la sieste
en attendant que les femmes rentrent des campements, chargées de bananes? Du
Prey, 1979 : 86. Ils sont tous deux à la
plantation*. Après quelques heures de besogne, ils reviennent au campement . FM.,
27.12.1979. Le vieux chef* [.] revenait
de son campement, un morceau de bois de chauffe* sur l'épaule. J. Guenaman
Colbert, 1985 : 43. Il obtient une
portion de forêt [.]. Il y construit un campement. [.]. D'autres familles
viennent s'installer dans le campement qui deviendra par la suite un véritable
village. FM., 04.12.1990. [.]
campement [.] C'est ainsi qu'on appelle les installations aménagées sur les
lieux de culture éloignés des villages, même quand on y vit en permanence comme
les parents de Jonathan. Quand il va les retrouver , il dit : "Je vais au
campement." Krol, 1994 : 109. On
nous a logés dans un campement, dans un bois touffu à l'entrée du village où
nous avons vécu ensemble pendant deux mois. Kourouma, 2000 : 37.
SYN.: campement de culture.
2- campement, campement-village, hameau habité de façon permanente
parallèlement au village, par une ou plusieurs familles, souvent allogènes. Par campement, nous entendons toute entité
de résidence permanente qui se crée, parallèlement au village, en un endroit
donné du terroir. Une telle unité ne doit pas être confondue avec le campement
de culture. Celui-ci n'est qu'un abri pour le temps d'une saison agricole. Il
change de place chaque année avec le champ de vivrier sur lequel il est
installé. Schwartz, 1975 : 44. J'ai
laissé mes enfants tout seuls au campement. Kitia Touré, 1979 : 74. [.] j'arrive à 5h30 à un campement. Bailly, 25 mars 1895 in Niamkey Kodjo, 1991 : 117. [.] car les ramasseurs ne viennent pas les chercher
dans les campements où l'on ne peut accéder qu'à pied. Krol, 1994
: 109.
3- Par extension, en zone urbaine, quartier d'installation
précaire spontanée, bidonville. Le terme
campement, employé pour désigner des hameaux dans le monde rural, est
fréquemment utilisé par les citadins à propos de quartiers précaires en bois. Bonnassieux
1987 : 28.
SYN.:
habitat*sauvage, habitat* spontané, matiti*, poto*-poto, quartier* spontané,
sicobois*.
4- campement, campement-hôtel, vieilli. Dans un petit centre urbain dépourvu d'hôtel, sorte
d'établissement public au confort sommaire, offrant chambres et, parfois,
restaurant. Tous les jours, c'était des
arrêts dans les campements pour la restauration et pour passer la nuit. FM.,
14.04.1982.
COMP.: campement administratif, campement
touristique.
5- campement administratif, V CHAMBRE* DE PASSAGE. Sorte
de bungalow servant d'hôtel-restaurant à confort sommaire, réservé aux
fonctionnaires en mission, dans les petits centres urbains. Notre ville ne disposant d'aucune chambre d'hôtel [.] il est vraiment
difficile de recevoir les agents de service qui se déplacent chez nous au
campement administratif qui ne compte que deux chambres. FM.,
24.01.1980. Le campement administratif
rénové a rouvert ses portes. FM., 08.04.1980. [.] il y a le campement administratif, un modeste complexe qui date du
passage des premiers colons de la région. FM., 10.02.1981. Et lorsque effectivement, le samedi suivant
cette répartition des rôles, il se représenta au campement administratif [.]. Y.
Konaté, 1987 : 48. Les campements
administratifs ne peuvent être considérés que comme un service public de
dépannage. Il ne faut donc pas attendre d'eux un confort comparable à celui
d'un établissement payant. Rémy, 1996 : 221.
6- campement de culture, V. CAMPEMENT 1.
7- campement-hôtel, V. CAMPEMENT 4. Il serait également souhaitable qu'un campement-hôtel, même modeste,
soit construit. Rémy, 1996 : 121. En
partant du campement-hôtel par la plage précédent celle des pêcheurs Krumen
[.]. Rémy, 1996 : 163. Les
campements-hôtels, composés de cases* traditionnelles, sont parfois dépourvus
de climatisation. Rémy, 1996 : 221.
8- campement touristique, ensemble de cases de type
traditionnel, aménagées confortablement pour héberger des touristes dans un
village. Le campement touristique est en
train de faire peau neuve [.]. Son
restaurant-bar est en service et d'ici décembre, les noctambules pourront
découvrir [.] un sympathique night-club. FM., 02.11.1982.
SYN.: (part.) auberge* villageoise.
9- campement-village, V. CAMPEMENT 2. Longtemps, ces campements-villages sont
restés repliés sur eux-mêmes. FM., 03/04.05.1980.
canalisateur, n.m. Spéc., argot du milieu. oral. V. AGREGE*, BRAQUEUR*, GAWA*,
HOMME* PASSE-PARTOUT, OEIL* DU MAITRE, VIGILANT*. Bandit armé chargé, dans
une attaque à main armée, de tenir en respect les victimes. Il y a également les canalisateurs qui
tiennent en respect les victimes pendant que les dévalisateurs* fouillent et
mettent à sac la maison. FM., 21.01.1981.
canard, n.m. Spéc. (faune).
1- Oiseau de la famille des Anatidae dont les espèces locales
les plus remarquables sont le canard à dos blanc (Thalassornis
leuconotus Eyton) ; le canard armé ainsi nommé à cause de l'éperon qu'il
porte en avant du pli de l'aile ; oie* de Gambie (Sarkidiornis melanota
Pennant) ; le canard de Hartlaub, forestier et sédentaire (Pteronetta
hartlaubii Cassin).Serle /Morel, 1988 : 28-31. Canard de Harlaub signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 170.
2- canard siffleur, V. DENDROCYGNE*.
canari, n.m. Usuel. (tradition), oral, écrit,
tous milieux. Récipient en terre cuite (plus rarement en bois), de
fabrication artisanale, servant à transporter et à conserver liquides et
graines. [.] les canaris traditionnels en
bois de couleur noire sont de moins en moins utilisés. Girard, 1967 : 34. Il y avait toujours de l'eau dans le grand
canari. Koné, 1976 : 38. Elles
avancent sereines et résignées, vers l'eau qu'on doit boire ce soir et demain
si tous les canaris sont pleins. Anoma Kanié, 1978 : 55. Mets le canari sur le genou et Dieu te
donnera la force nécessaire de l'élever jusque sur la tête. Kitia Touré,
1979 : 14. Ils arrivaient avec une
bouteille de bière, un litre de vin, un canari de vin* de palme, un poulet ou
un mouton qu'ils offraient à leur "étranger*". Oussou-Essui, 1979
: 53. Le kedjenou* de pintade que l'on a
servi ensuite avait cuit à l'étouffée dans son canari de terre comme le veut la
recette la plus authentique. FM., 26/27.01.1980. Chaque canari cassé / Est un muet témoin /
D'une vie antérieure Assoi-Adiko,
(poème) in FM., 17.01.1984. Ne
casse pas encore ton canari. L. B.
Niamkey, 1985 : 13. Il faisait
aussi des canaris. J'ai donc appris à travailler la céramique. Krol,
1994 : 172. En pays sénoufo, les canaris,
récipients destinés à contenir de vulgaires aliments ou des substances pouvant
servir au culte, sont fréquemment en bois et leur couvercle est surmonté d'un
sujet animalier. Rémy, 1996 : 33. Les
patrouilles [.] ont fouillé dans leurs canaris, leurs calebasses*[.].
Kourouma, 1998 : 298. Des munitions dans
le canari. (titre d'article). Ivoir'Soir, 09.12.1997.[.] plus de 4 millions de francs que les
paysans thésaurisaient dans des canaris. Ivoir'Soir,
27/28.02/01.03.1998. Aya Konan est allée
puiser dans les vieux canaris et paniers de nos grand-mères Akan pour faire
vivre, de nouveau, ces bijoux méconnus et abandonnés. Ivoir'Soir,
19/20/27.12.1997. La Place des sacrifices
située en pleine forêt du Banco. Tout autour, des débris de calebasse* et des
canaris ceinturés de cauris*. (Légende sous photo). Ivoir'Soir,
03.06.1998. Autour du foyer, des canaris.
[.]. Encore des canaris, toujours des canaris pleins de décoctions [.]. Au fond
de la case*, des canaris s'alignaient encore contre le mur. Kourouma, 2000
: 15. Les seins claquent au vent, les
fesses pétillent pareilles à des canaris de bangui*, ce vin de palme fermenté
prêt à faire exploser l'amphore qui tient sa mousse prisonnière. Adé
Adiaffi, 2000 : 79.
cancan, kankan, kankankan, [kSkS], n.m.
Fréq. (du mandenkan "aphrodisiaque" ), oral,
fam., tous milieux. V ACCELERATEUR*. Ce
sont les hommes qui vont acheter le cancan. Les femmes ne s'adresseraient pas à
un homme pour acheter ce médicament*. Guido n° 68, 27.04/3.05.1983. Il est devenu courant d'acheter des réserves de cancan et la clientèle
se montre satisfaite. Gaudio, 1984 : 178.
DER.: superkankankan*.
COMP.: poudre* cancan.
SYN.: accélérateur*, chargeur* de batterie, coup* de démarreur*,
démarreur*, kankankan*, poudre* de démarreur.
candidature, (poser sa ----- ), loc.verb. Argot estudiantin,
oral, plaisant.. Faire une déclaration d'amour à une jeune fille, lui
déclarer sa flamme. "Et alors, tu as
posé ta candidature ?" - "Non ! mon frère*, elle a un djo.*" Campuslexique,
1979 : 6.
SYN.: mettre* les brèques.
cane-juice, [kSdFujs],n.m. Fréq., (du
pidgin-english libérien), oral, surtout, ouest. Rhum vert local de
fabrication artisanale et à teneur élevée d'alcool. Il faut citer également un produit de fabrication locale, le cane-juice
ou rhum des Libériens* atteignant 60" et très apprécié des populations
Krous et Néyaux de la Côte-d'Ivoire. Kerharo
/Bouquet, 1950b : 97. [.] mise à part la canne à sucre dont on extrait
clandestinement un rhum de qualité inférieure appelé cane-juice. Holas, 1980 : 72. [.] ils [: les Grébo] savent
extraire, dans de sombres distilleries clandestines, un rhum de feu que les Libériens,
qui en sont les plus friands, ont fait baptiser finalement du nom inoffensif de
"cane juice". Conte, 1981 : 36.
SYN.: rhum* des Libériens.
cango,
cangô, cangoh, kangoh, kanghoh, [kSgo]
/ [kSgC], n.m.
Dispon., (tradition), (des langues akan), oral, sud. Coupe faite d'une noix de coco évidée et qui sert
à boire le vin de palme. Par exemple, il
avait refusé de boire le vin de palme* commandé en son honneur dans le même
kanghoh que papa. Kitia Touré, 1979 : 59. Quand
tu as un cango de bangui* devant toi, n'importe qui devient ton frère.
Koné, 1980 : 10. Il payait son cango de
bangui*, le buvait lentement [.]. A.Koné, 1980 : 62. Soudain, il reconnaît sa mère qui lui tend une énorme calebasse*, un
cangô d'eau glacée. Adé Adiaffi, 2000 : 324.
canne, n.f. Spéc., (agriculture), oral, écrit, tous
milieux. (Saccharum officinarum Linn.). Tige de canne à sucre. Les cannes ont été particulièrement pauvres
en teneur de sucre. FM., 17.04.1980. Elle mâche de la canne pendant les cours. (Elève 3e, Korhogo, 1983). Je
ramassais la canne coupée. Deniel, 1991 : 144.
ENCYCL.: souvent consommée comme
friandise et vendue débitée sur les marchés, parallèlement à sa culture
industrielle.
canne de chef, n.f. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous
milieux, mélior. Sorte de sceptre ou de canne décorée de motifs symboliques
identifiant un roi ou un chef traditionnel, emblème du pouvoir de celui-ci. Le prince [.] allait ensuite être promu chef
coutumier* sénoufo par le chef de canton* et cela avec les attributs qui se
rapportent à cette distinction : une canne de chef symbolisant la chefferie*,
un boubou*, un bonnet pour être à l'écoute de son peuple et un tabouret*. FM.,
20/21.03.1982. [.] cannes de chef
surmontées de sculptures plaquées de feuilles d'or . Oberlé, 1983 : 72.
ENCYCL.: certaines cannes de chef
sont de véritables objets d'art, plaquées d'or et incrustées d'ivoire.
COM.: le terme
"récade" semble seulement utilisé par les universitaires.
SYN.: bâton
-messager (part.), récade .
cantatrice, n.f. Dispon.,
rech., mésol., mélior. Chanteuse. Toute femme capable de bien chanter, quel
que soit le genre de chant qu'elle pratique (folklore, chanson moderne, etc. ). Je compte sur toi Salkoun puisque tu as le
meilleur batteur et sur toi aussi, Djévoh, qui possède la meilleure cantatrice.
Kitia Touré, 1979 : 8. Quinze mille [:
francs] étaient allés dans la caisse de
la danse*; trois mille pour faire boire les danseurs à satiété mais il y avait
tout juste un peu de koundjadjo*; les deux autres mille avaient été donnés à la
cantatrice. Kitia Touré, 1979 : 15. Ma
grand-mère a été une très célèbre cantatrice baoulé. (Etudiante, Abidjan,
1985).
cantine itinérante, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
Installation provisoire servant de restaurant pour les ouvriers, près des
chantiers. Au bout d'un mois, d'un an ou
plus, les cantines itinérantes se volatilisent pour d'autres lieux. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 48. Nous mangeons à la
cantine itinérante. (Contremaître, Bouaké, 1984).
ENCYCL.: elle est constituée de
tables et de bancs rudimentaires sous un apatam*.
caoutchouc, caoutchouc sylvestre, n.m. Vieilli. écrit, manuels,
textes hist..
1- Latex de certaines
lianes ou de certains arbres de la famille des Apocynées. Produit de cueillette
qui fut l'objet d'un commerce florissant au début de l'époque coloniale. Ce caoutchouc qui n'était que le latex de
certaines lianes ou arbres* à gomme était très chèrement payé. Du Prey,
1962 : 31.
ENCYCL.: localement il s'agit surtout
d'une liane Landolphia heudelotti A. DC ou liane* gohine, et d'un arbre
(Funtumia elastica [Preuss] Stapf) ou caoutchouc d'Afrique, caoutchouc
de l'Ireh, caoutchoutier*.
DER.: caoutchoutier*.
COMP.: arbre* à caoutchouc, caoutchouc
d'Afrique, caoutchouc de l'Ireh, caoutchouc-liane*gohine.
SYN.: caoutchouc sylvestre.
ANTON.: caoutchouc de Grand-Bassam, caoutchouc de plantation.
2- caoutchouc d'Afrique, V. CAOUTCHOUTIER*.
3- caoutchouc de Jéquié, (Manihot dichotoma Ule.). Arbre à
caoutchouc qui ressemble à un manioc géant. Roberty, 1954 : 71.
4- caoutchouc de Ceara, (Manihot glaziovii Muell. Arg.).
Arbre à caoutchouc devenu souvent arbre d'ornement dans les villes et les
parcs. Roberty, 1954 : 71.
5- caoutchouc de l'Ireh, V. CAOUTCHOUTIER*.
6- caoutchouc-liane, latex de la
liane Landolphia heudoletti. La baisse
des rendements à la fin du XIXe siècle a découragé beaucoup d'exploitants qui
se sont alors tournés vers le caoutchouc-liane dont l'âge d'or se situe entre
1900 et 1914. David, 1986 : 137.
caoutchoutier, n.m. Spéc., (flore, commerce), vx. (Funtumia
elastica [Preuss] Stapf.). Arbre forestier de la famille des Apocynées dont le
latex fut exploité comme produit de cueillette, au début de l'époque coloniale.
La végétation est ici la même que partout
ailleurs : le palmier*, l'acajou* d'Afrique, le caoutchoutier, le fromager*,
abondent. Verdier, 1870-1890 : 27.
SYN.: arbre* à caoutchouc, arbre* à
gomme, caoutchouc d'Afrique, caoutchouc de l'Ireh.
capable, adj. Fréq., oral, fam. mésolecte, basilecte,
mélior. V MARI* CAPABLE. Se dit d'un homme fortuné, qui a des
moyens. Regarde moi bien de haut en bas.
Qui est plus "capable" aujourd'hui ? Ekra, 1984, 43.
COMP.: mon mari* est capable.
capitaine, n.m. Spéc., (faune), mais fréq., oral, écrit,
tous milieux. Nom donné à plusieurs espèces de poissons à la chair très
appréciée, de mer, de lagune, ou de rivière. [.] les Awlans peuvent inonder villes et villages [.] de merlans, de
mérous, de capitaines et de barracudas*. Anoma Kanié, 1978 : 46. En revanche, vous apprendrez [.] qu'en
Afrique le capitaine est poisson, le gendarme, un oiseau. De Baleine 1982 :
18. Les Serranidae ont un représentant
très populaire, le capitaine, qui, dans les grands fleuves africains donne lieu
à une pêche sportive et dont la chair est excellente. Le capitaine arrive à
peser plus de quarante kilogs et dépasse 1, 20 m. Franklin, 1968 : 38.
ENCYCL.: comme
espèces, on distingue localement le [vrai] capitaine de mer ou gros*
capitaine (Polydactylus quadrifilis Cuvier) qui peut atteindre 8 kgs ; le petit*
capitaine ou capitaine plexiglas (Galeoides decadactylus Bloch),
plus ou moins hyalin, d'où son nom ; le capitaine-moustache (Pentanemus
quinquarius Linn.) de petite taille, portant de longs filaments dépassant la
longueur du corps, V. FRITURE*-MOUSTACHE. Il y a aussi le capitaine
de rivière (Lates niloticus Linn.). Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 38,
Seret /Opic, 1981 : 294-299)
SYN.: assan (de l'ébrié), éhouadjo (du nzéma), ébokro (de
l'alladian) = gros capitaine, obo (de l'alladian), abogné (du nzéma) = petit
capitaine.
capitale, n.f. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux.
1- capitale économique, Abidjan qui fut, après Bassam et
Bingerville, la capitale de la Côte d'Ivoire, n'est plus, officiellement,
depuis 1983, que la plus grande et la plus prospère des villes du pays. C'est ainsi que Yamoussoukro est devenue
officiellement la quatrième capitale de la Côte d'Ivoire après Grand-Bassam,
Bingerville et Abidjan, cette dernière ville demeurant cependant la capitale
économique. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 73.
2- capitale politique, Yamoussoukro. Yamoussoukro, le "village" natal
du président Houphouet métamorphosé en "capitale politique"[.].
Krol, 1994 : 56.
ENCYCL.: la C.I. a
eu successivement comme capitales : de 1893 à 1901 : Grand Bassam ; de 1901 à
1934 : Bingerville ; de 1934 à 1983 : Abidjan. Depuis 1983, c'est Yamoussoukro,
"village*" natal de l'ancien Président Félix Houphouet-Boigny, qui
est la capitale officielle.
capoc, n.m. V.
KAPOCK*.
capote (prendre ---- ), loc.verb., V. PRENDRE*. Si
tu prends pas capote, attention au sida!
(Etudiant, Abidjan, 1991).
capsides, n.m.pl. Spéc., (agriculture). Micro-organismes,
responsables de la pourriture des cabosses du cacaoyer. Ce mal [.] est causé par des virus appelés capsides. INADES, 1984 :
35.
COMP.: anticapsides*.
captif, n.m. Vx., (histoire,
tradition), oral, écrit, péj. Nom porté par les esclaves de la société
traditionnelle, travaillant comme serviteurs au sein d'une famille et
relativement bien traités. A la mort de
Konin Kassi, [.] un captif fut désigné pour accompagner* le noble défunt dans
le royaume de ses ancêtres. Amon d'Aby, La couronne aux enchères,
1965 : 41. Les descendants de captifs ou
de serviteurs ont, quant à l'alliance matrimoniale, les mêmes droits que les
descendants d'hommes libres. Aucune interdiction ou restriction ne s'opposera
donc à leurs fiançailles ou mariage avec les seconds. (Jugement du tribunal
coutumier de Man, 20.04.1962, cité in Girard, 1967 : 122). Les captifs de couronne se retrouvent dans la plupart des sociétés à
différenciation sociale marquée [.]. Dans le principe, le captif de couronne ne
possède rien [.] . L'emploi élevé qu'il détient, il le doit tout entier à son
maître, roi, chef. Bouteiller, 1968 : 520. Ton père est-il un homme libre ou un fils de captif ? Du Prey, 1979
: 83. Dans le système de la captivité, tel qu'il a existé dans plusieurs
régions de Côte-d'Ivoire, il n'y avait pas de violence exercée sur le captif,
mais il n'empêche que le mode d'acquisition des captifs (achat, mise en gage)
réléguait ceux-ci au rang d'objets. Affou Yapi, 1986, 45.
ENCYCL.: on distinguait le captif
de traite, acheté comme esclave à la suite d'une guerre, le captif de
case né de captifs de traite, ou de leurs descendants dans la famille des
maîtres de ses parents, le captif de couronne, esclave d'un roi
traditionnel, qui pouvait occuper auprès de celui-ci un emploi relativement
élevé.
COMP.: captif de case, captif de couronne,
captif de traite.
capucin, n.m. Spéc., (faune). (Cercopithecus diana
Linn.). Nom donné improprement à plusieurs espèces de Cercopithèques, plus
particulièrement au diane*. Et,
depuis, lorsqu'au moindre bruit, le capucin lance son alarme : Kna-koum, la
brousse*, aussitôt, redevient silencieuse. Dadié, 1955 : 28.
ENCYCL.: selon les spécialistes,
l'appellation "capucin" s'applique au "saï", singe
d'Amérique tropicale.
SYN.: (part.)
diane*.
car, n.m. Fréq., oral,
écrit, tous milieux.
1- car gbaka, V. GBAKA*. Les
chauffeurs de car gbaka entreprirent alors de récupérer quelques litres du
précieux carburant. FM., 17.03.1983.
2- car rapide, V. RAPIDE*. Avec les bénéfices, il s'est enrichi, a acheté une grande concession* à
Yopougon Port-Bouët, des femmes, des turbans, des boubous* amidonnés et des
cars rapides pour transporter les passagers pressés. Kourouma, 2000 : 42.
caracal, n.m., Spéc.,
(faune), (du turc "oreille
noire" par l'espagnol, Buffon, 1750). (Felis caracal Schreber). Sorte
de lynx de savane, nocturne, à oreilles triangulaires se terminant par un
pinceau de poils noirs ou blancs, et à la robe de couleur variable allant du
jaune au roux voire au gris roussâtre. Le
caracal est un lynx africain. Dekeyser, 1955 : 281. Haltenorth /Diller,
1985, 214. Mais j'ai une ceinture et elle
est bien plus noire que ta petite gueule de caracal. Tierno Monenembo. 1993
: 38.
SYN.: lynx* africain, lynx* d'Afrique.
caracasse, n.f. Vx., (par
déformation du mot français "carcasse"), oral, mésolecte, basilecte.
péj. V. CARCASSE*. Insulte
adressée à une femme : vieille fille laissée pour compte (avec sous-entendue
l'idée que ses moeurs dissolues ont écarté tout mari éventuel). Personne ne te mariera*, caracasse ! (Dispute
dans la rue, Abidjan, 1976).
COM.: chez les peu ou non scolarisés,
prononcé [karakas].
carambole, n.f. Spéc., (flore), oral, lettrés, littoral.
Fruit comestible du carambolier, d'introduction récente. C'est seulement au marché du Plateau qu'on trouve des caramboles. (Secrétaire,
Abidjan, 1980).
DER.: carambolier*.
carambolier, n.m. Spéc., (flore). (Averrhoa carambola
Linn.). Arbre de la famille des Geraniacées, aux fruits juteux et parfumés,
d'introduction récente. A la plantation,
j'ai mis des caramboliers et maintenant, je produis un peu de caramboles* pour la vente. (Fonctionnaire,
Abidjan, 1983).
carangue, n.f. Spéc., (faune). Poisson grégaire
pélagique des mers tropicales. Il en existe plusieurs espèces : la carangue
commune (Caranx crysos Mitchill) V. JAPON* NOIR : la carangue du
Sénégal (Caranx senagalus Valenciennes) V. PETIT* JAPON ; la carangue-médaille
(Chloroscombrus chrysurus Linn.) V. PLAT*-PLAT ; la grande
carangue (Caranx hippos Linn.) V. JAPON*. [.] des sportifs [y] capturaient
en abondance barracudas*, tarpons*, carangues, carpes* rouges [.]. Rémy,
1996 :133.
caravansérail [mossi], n.m. Vx. (histoire). A l'époque coloniale, type de construction
destinée à accueillir en zone urbaine des populations migrantes (appartenant
majoritairement à l'ethnie mossi). Désigne parfois actuellement en milieu
urbain un foyer prévu pour loger sommairement des travailleurs immigrés
célibataires. [.] le
"caravansérail"; certains articles de presse parlent de
caravansérails mossis, suite de chambres individuelles accolées avec sanitaires
et cuisines collectifs situés dans des bâtiments annexes. Ce type de logement
est en location simple. Il est essentiellement destiné aux manoeuvres et
travailleurs saisonniers instables appelés aussi population flottante.
Antoine /Debresson/ Manou-Savina 1987, 75.
COMP.: célibatorium, cour-caravansérail*.
SYN.:
célibatorium, cour commune*.
carcasse, n.f. V
CARACASSE*. C'est une carcasse qui a
traîné partout ! (Planteur, Adzopé, 1984).
carda, n.m. V.
BARTANAN*.
cardinal, n.m. Spéc., (faune), dispon., oral, écrit,
lettrés. (Euplectes orix Linn.). Petit oiseau de la famille des Ploceidae à
beau plumage rouge et noir. [.] cardinaux
à la poitrine d'un beau noir velouté. Dadié, 1954, 34. Un cardinal, dans sa robe rouge, volette de touffes en touffes . Karim
et Aissata (livre de lecture), 1974 : 18.
ENCYCL.: appellation impropre, selon
les spécialistes, le cardinal étant un passereau d'Amérique Tropicale.
carême, carême musulman, n.m.
Usuel, (religion) oral, écrit, tous
milieux., mélior. V RAMADAN*.
1- Jeûne observé par les musulmans durant le mois de Ramadan. Le carême avait devancé la récolte du café
et les gens essayaient de jeûner convenablement avant les grands travaux.
Koné, 1980 : 73. Ah ! tu es endormi,
Brahima. Le carême peut-être? Koné, 1980, a : 8. Ces commerçants attendaient le mois du carême musulman pour écouler
leurs marchandises au prix fort. FM., 22.06.1981. C'est le carême et c'est dur de ne pas boire
avec la chaleur ! (Chauffeur, Abidjan, 1983). Et à l'époque du Ramadan*, souvent appelé le Carême en Côte d'Ivoire
[.]. Rémy, 1996 : 25.
LOC.: casser* le carême, faire le carême.
COMP:. carême musulman, mois de carême,
temps de carême.
SYN.: ramadan*.
2- carême, (mois de ---- ), (temps de ---- ), mois de
Ramadan, période durant laquelle tout musulman doit jeûner entre le lever et le
coucher du soleil. Le mois de carême, le ramadan* était le mois
le plus important de l'année : trente jours de jeûne et l'espoir de s'être lavé
de beaucoup de péchés [.]. A. Koné, 1980 : 56. Mais il était dit que cette année-là, le mois de carême commencerait
mal. Koné, 1980 : 73. Une pluie
bienveillante a retardé notre tournée, arrosant Boundiali assoiffée en ce mois
de carême. FM., 02.07.1982.
Les gens du nord prennent les comprimés [d'amphétamines] pour
couper leur faim en temps de carême. FM., 19.10.1983. Nous étions au
mois de Carême. Le Changement, 06.05.1993.
3- carême, (casser le ---- ), (couper le ---- ), loc.verb. Interrompre le jeûne prescrit pour
les Musulmans, durant le mois de Ramadan et obligatoire sauf raisons
impératives et exceptionnelles. On
rentrait à la maison avec le coucher du soleil. Et aussitôt on coupait le
carême, on apaisait sa faim et on se reposait. Koné, 1980 : 83. Le Coran dit clairement quand et dans
quelles circonstances on peut s'abstenir de jeûner. Ceux qui cassent le carême
, en cachette, par gourmandise ou lâcheté, ne sont pas de vrais musulmans. (Radio,
03.07 1982 14H45). [.] des croyants qui
n'avaient pas accompli la quatrième prière et n'avaient pas coupé le carême à
l'heure prescrite. Kourouma, 1990 : 126.
SYN.: casser le ramadan*, couper le ramadan*.
4- carême), (faire le ---- ), loc.verb. Pour un musulman, pratiquer le jeûne du mois de Ramadan. "Tu fais le carême, toi aussi?"
-"Je m'y suis mis. Enfin j'essaie."
Koné, 1980 : 61. Le plus dur quand on fait le carême, c'est
la soif ! (Secrétaire, Abidjan, 1983). Il
ne fait pas le carême parce qu'il est malade mais il rendra le jeûne quand il
sera guéri. (Infirmière, Abidjan, 1990).
SYN.: faire le ramadan*.
carent, adj. Usuel, oral, écrit, mésolecte, péj. Incompétent,
présentant des carences ou des faiblesses. Ce
que je demande, c'est que l'instituteur carent aide la formation permanente en
faisant des efforts personnels. FM., 08.04.1983. Il faut des recyclages pour les
fonctionnaires carents sinon le pays ne se développera pas. (Syndicaliste,
Abidjan, 1982).
caresse, n.f. V.
NOM* DE CARESSE.
cargo, n.m. Fréq.,
argot urbain, oral surtout, fam. péj. Panier à salade, fourgon de
police. Mais patron*, carburant pour le
cargo, c'est fini*. (Policier, Abidjan, 1995). Il arrive même quelquefois que la personne agressée s'entende dire
d'aller chercher elle-même ses agresseurs. parce que le "cargo" (le
panier à salade version ivoirienne) est en panne. Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 83.
SYN.: taxi* sans payer.
carnaval des masques, n.m. V. POPO*-CARNAVAL. A
Bonoua [.] une fois par an, aux environs de Pâques, le Popo* Carnaval, ou
carnaval des masques suscite un défilé tout à fait burlesque de masques
modernes. David, 1986 : 92.
carnavalier, n.m. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Personne qui participe ou assiste aux fêtes du
Carnaval de Bonoua. V. POPO*-CARNAVAL. Le concours de "Miss Carnaval" est un moment très attendu
par les carnavaliers. Mousso, 28. 03.1995. Cette année, les carnavaliers étaient plus nombreux que l'an dernier.
(Etudiant, Abidjan, 1995).
carpe, n.f. Spéc., (faune), mais fréq., oral, écrit,
tous milieux. Terme générique rassemblant différentes sortes de poissons
comestibles.
COM.: l'appellation "carpe",
selon les spécialistes, ne s'appliquerait qu'à un gros poisson de la famille
des Cyprinidae.
1- carpe blanche, (Pomadasys
jubelini Cuvier, P. peroteti Cuvier). Poisson de mer à chair très appréciée, de
la famille des Pomadasyidae. Les carpes
blanches sont des poissons côtiers très abondants sur les côtes
ouest-africaines. Seret /Opic, 1981 : 214. Il [.] poursuit ses activités de recherche en microscopie électronique
sur la physiologie de la reproduction de poissons de notre pays et plus
particulièrement du gondro* et de la carpe blanche. FM., 17.10.1983.
ENCYCL.: son dos est parsemé de
taches sombres irrégulières, ce qui lui vaut le nom, sur les marchés, de TRUITE*
DE MER.
SYN.: truite* de mer, assiman (de
l'ébrié), kprékpré (de l'alladian), saboué (du nzéma).
2- carpe brune, (Plectorhinchus
mediterraneus Guichenot). Poisson de mer de la famille des Pomadasyidae à la
coloration d'un gris violet. Ce poisson
[.] est rarement débarqué à Abidjan où il est parfois baptisé du nom de
vieille*. L'appellation carpe brune serait bien préférable. Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 42.
SYN.: dorade* grise, vieille*.
3- carpe de lagune, terme générique s'appliquant à tout poisson d'eau
saumâtre de la famille des Tilapia. L'espèce
de poisson cultivé dans cette ferme est le Tilapia nilotica : la carpe de
lagune. FM., 17.03.1980. La
carpe de lagune est un autre poisson sur lequel la Côte-d'Ivoire fonde de
grands espoirs en matière d'aquaculture. FM., 31.07.1980.
ENCYCL.: ces poissons sont l'objet
d'élevage en fermes* aquacoles.
4- carpe grise, (Lethrinus
atlanticus). Poisson de mer de la famille des Sparidae. Il mesure environ 30 cm
et est coloré de rose, de vert et de
brun. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 73.
5- carpe métis, (Pomadasys incisus Bowdish = P. Bennetti Lave).
Poisson de mer de la famille des Pomadasyidae, de couleur argentée avec des
nageoires jaunâtres. Aldrin /Noyer /Brégeat,
1972 : 46. Seret /Opic, 1981 :
212.
ENCYCL.: comme tous ceux de sa
famille, ce poisson "grogne" ou "ronfle" quand on le sort
de l'eau. Ces grondements viennent de la vessie natatoire.
SYN.: crocro*, grondeur*, perche*,
ronfleur*.
6- carpe noire, (Pseudotolithus epipercus Valenciennes). Poisson
côtier et lagunaire de la famille des Sciaenidae à lignes obliques foncées sur
les flancs et taches noires à la base des nageoires dorsales. Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 53.
7- carpe rouge, terme
générique désignant des poissons de mer de la famille des Lutjanidae : Lutjanus
fulgens Valenciennes de couleur rouge vif ; L. goreensis Valenciennes, rouge
vermillon ou rose vif ; L. agennis Bleeker, brun rougeâtre. Sur les côtes occidentales d'Afrique, il
n'existe que quelques espèces de Lutjans qui sont regroupées sous l'appellation
commerciale de carpe rouge. Seret /Opic, 1981 : 205. Les poissons sont nombreux en particulier les carpes rouges qui peuvent
atteindre 100 kg. Rémy, 1996 : 215.
SYN.: aidjoin, lutjan, kessan, taumakpan.
carré, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Pâté
de maisons délimité par quatre intersections et qui correspond à une unité
d'habitation urbaine d'un quartier populaire. Le carré a à sa tête un chef* de
carré, responsable devant l'administration de la communauté qui vit autour de
lui.. Les nouvelles de tous maintenant.
Le carré est vide sans toi. Arnaut, 1976 : 279. Il habite un carré à Blokosso. (Coiffeuse, Abidjan, 1982). Tu vois le carré qui est là-bas, tu vas
aller là-bas? Deniel, 1991 : 63.
COMP.: chef* de carré.
SYN.: concession*, cour*.
carré, (au ---- ), adj. V.
AU* CARRE.
carreau (1), n.m. Usuel., oral, écrit, tous milieux. Morceau de sucre. Les premiers carreaux de sucre sortis de Ferké 1[.] en novembre 1974 . FM.,
17.04.1980. Quand on fait un camp, on te
donne une louche de riz, deux ou trois carreaux de sucre, deux brins*
d'allumettes. Deniel, 1991 : 104. Tu
sais combien de carreaux elle met dans son bol de café ? (Etudiante,
Abidjan, 1996).
carreau (2), n.m. Usuel, (par allusion à l'uniforme scolaire
des petites filles), oral, écrit, tous milieux. V. KAKI*.
1- Tissu de cotonnade à carreaux bleus et blancs, utilisé pour
l'uniforme des fillettes fréquentant l'école primaire. Le spectacle de bus bondés d'élèves en kaki*, robes de carreau bleu et
blanc, atteste que la rentrée scolaire a eu lieu effectivement ce lundi 11
octobre. FM., 12.10.1982. Il
me faut 6 yards* de carreau pour les uniformes de mes filles. (Marché de
Cocody, 1993).
COMP.: carreau-carreau.
2- carreau, n.m. ou f.
Dispon., argot des jeunes, oral. Petite amie, "pépée",
"tendron". Mais pourquoi il ne
t'a pas dit que c'est son carreau ? Tu
aurais cherché une autre fille. (Lycéen, Bouaké, 1991). Sa carreau lui a donné un faux*
rendez-vous ! (Lycéenne, Abidjan, 1994).
SYN.: bouille*,
daille*, gadi*, gnin*, go*, gomon*, mama*, produit*, sao*, soupe*, stéki*,
tchamp*.
3- carreau-carreau, carreau, n.f. Usuel, oral, mésolecte, basilecte, fam.
Ecolière, fillette ou jeune fille fréquentant l'école primaire. Pour illustrer ma pensée, la prostitution
dite des bleu-blanc* ou des corbeaux* (lycéennes et collégiennes), des
carreaux-carreaux (écolières) fait plus de tort aux parents, voire au pays
entier. FM., 13.05.1983. Quand
même! Enceinter* des carreaux-carreaux ! C'est bien fait si on l'a affecté*.
(Institutrice, Abidjan, 1990)
SYN.: (part.) bleu-blanc*, corbeau*,
petit* modèle*.
carrelé, adj. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte. En
parlant d'un tissu : à carreaux. Je
n'aime pas les tissus carrelés parce que c'est comme les uniformes de l'école
primaire. (Coiffeuse, Abidjan, 1980). Pour
Noël, je voudrais une chemise carrelée comme un cow-boy. (Lycéen,
Bingerville, 1981). Elle a quitté le
domicile familial, vêtue d'une robe d'école carrelée bleu et blanc. Ivoir'Soir,
23.03.1998. Ce jour là, elle était
habillée de sa tenue d'école carrelée. Ivoir'Soir, 04.05.1998.
carte-photo, n.f. Dispon.,
mésolecte, basilecte, oral. Photographie. Il faudra m'envoyer la carte-photo de tous les séminaristes*.
(Enseignant, Abidjan, 1984).
cartel, n.m. Dispon., argot
estudinatin, oral, fam, péj. V. PIVOT*. Groupe d'étudiants organisé
en vue de tricher à un examen. Le cartel
: un groupe d'étudiants qui se mettent ensemble pour tricher à l'examen. Ivoir'Soir,
17/18/19.03. 1995. Celle-ci [:
une étudiante] avoue à son tour qu'elle
n'a pas réussi non plus à étudier tous les chapitres du cours. Mais elle n'est
pas troublée. "Il n'y a rien à craindre, on va intégrer "un
cartel." lance-t-elle. Ivoir'Soir, 07.05.1998. En se regroupant à cinq et en occupant les
places du fond, ils forment ce que les étudiants appellent eux-mêmes un
"cartel" ou une"défense en ligne". Ainsi, ils peuvent
échapper à la vigilance des examinateurs et donc tricher sans se faire
épingler. Ibid.
SYN.: défense*
en ligne.
cartonner, v.intr.
1- Spéc., (sport). Au
football, mener à la marque. L'ASEC cartonne.
Ce sera bientôt la victoire. Martinet, 1980 : 17.
2- Assez fréq., argot
estudiantin, oral, fam, plaisant. Réussir brillamment un devoir ou un
examen. Il fait faraud* parce qu'il a
cartonné. (Lycéen, Bingerville, 1979).
cartouchard, n.m. Argot estudiantin, (de l'expression :
"brûler ses dernières cartouches"), oral, péj. Redoublant (celui
qui sera exclu s'il ne passe pas dans la classe supérieure ou s'il est collé à
l'examen). L'étudiant est, pour ainsi
dire, condamné à caïmanter* afin d'éviter de tomber dans la foule des
cartouchards*. Campus-lexique, 1979 : 6. L'idée de saisir l'équipe décanale sur la négociation d'une dérogation
pour les cartouchards, victimes [.] des perturbations qui ont émaillé les
examens, a été approuvée. FM. 6/7.02.1993. [.] la négociation d'une dérogation pour les cartouchards, victimes des
perturbations qui ont émaillé les examens[.]. FM., 07/08.02.1993. Cartouchard : celui qui en est à sa dernière
chance. C'est-à dire qui reprend son année et est en deuxième session. On peut
dire qu'il est en septembre* noir. Ivoir'soir, 17/18/19.03.1995.
SYN.: ancien* combattu, bréqueur*, cabri*-mort,
doublant*.
cartoucherie, n.f. Peu fréq, oral, écrit, acrolecte, mésolecte..
Magasin vendant du matériel de chasse, armurerie. Le ministre des Eaux et Forêts est chargé de l'application de cette loi
(contre le braconnage) alors que les cartoucheries continuent d'avoir pignon
sur rue dans tous les quartiers d'Abidjan et des villes de l'intérieur. FM.,
19/20.03.1983. La chasse est fermée dans
le pays depuis 1974 [.]. Paradoxalement, les cartoucheries sont autorisées en
Côte-d'Ivoire [.]. Bousquet, 1992 : 151.
cas, n.m.
1- cas, (faire ---- de), loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Faire état de, parler
de. La fille de Zomblé connaît son domicile.
[.]. Ainsi le soir venu, elle en fait cas à son père. Ivoir'Soir,
26.11.1997. Tu l'as vu? Est-ce qu'il a
fait cas de moi ? (Enseignante, Abidjan, 2000).
2- cas, (en ---- de ---- ), loc.adv. Dispon., surtout oral, mésolecte, peu ou non scolarisés. Au
cas où [cela tournerait mal], à supposer qu'[il y ait des ennuis], au cas où. Patron, il faut garder un peu l'argent pour
moi en cas de cas. (Boy, Abidjan, 1984). Je suis resté un mois à l'hôpital, on ne savait pas ce que j'avais. Le
médecin m'avait installé à côté de la morgue , en cas de cas. Krol, 1994 :
120. Je lui ai expliqué que c'était pour
éviter une grossesse car, en cas de cas, ça lui coûterait l'expulsion de la
cour* de son père, un musulman pur et dur. Krol, 1994 : 179.
case, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- a) Habitation traditionnelle, ronde dans le nord, rectangulaire
dans le sud, en général. Elle peut, parfois, en zone soudanienne, avoir une
toiture en terrasse (V. ARGAMASSE*). Les
cases [: des Abouré] étaient solides
et coquettes, rectangulaires, construites en pisé, crépies d'argile blanche,
percées de fenêtres et couvertes de feuilles de palmiers*-bans. Du Prey,
1962 : 49. De loin en loin une ou deux
cases penchées, vieillottes, cuites par le soleil. Kourouma, 1970 : 105. Si je réussis bien, je reconstruirai ta
case et même tout le village. Kitia Touré, 1979 : 23. Vous voyez cette case, la case de mon père[.]. A. Koné, 1980 : 60. Le village de Douédy--Guézon [.] abrite
trente cases rondes avec des taras*, et des douches individuelles. FM.,
02/03/04.04.1983.
COMP.: case à fétiches, case à masques,
case à palabres, case à provisions, case à secrets, case-cuisine, case de
célibataire, case de passage, case d'initiation, case d'isolement, case-établi,
case-paillotte, case sacrée, captif* de case, jardin* de case, mouton* de case.
b) Européens
particulièrement, plaisant.. Par extension, toute habitation, quelle que soit
son apparence, son matériau de construction, sa modernité, son luxe : villa,
maison, et même appartement. Expatrié
cherche grande case 5/6 chambres avec jardin et boyerie*, tout confort. (Petite
annonce, Abidjan, 1984). Il a une belle
case avec piscine aux Deux Plateaux. (Ingénieur, Abidjan, 1997).
2- case à fétiches, (tradition). Petit
local d'une habitation traditionnelle, réservé au culte des ancêtres et des
fétiches du clan. Je n'ai pourtant vu,
tant dans ma marche sur Bondoukou que sur celle de Kong, des cases à fétiches
qu'à deux reprises. Binger,, 1892, t. II : 189. Les cases à fétiches [: de Niofouin] où l'on vient exposer les morts, ont une extraordinaire couverture qui
mesure bien un mètre. Rémy, 1986 : 168.
3- case à étages, plaisant
chez les lettrés. Building, immeuble. [.] l'électricité, la télévision, l'automobile et les cases à étages
(buildings). Tilliette, 1984 : 25.
4- case à masques, (tradition).
Case dans laquelle sont entreposés les masques* traditionnels. La case à masques est interdite aux
non-initiés. (Ethnologue, Abidjan, 1980). Biankouma, jeune préfecture [.] avec ses quinze cases à masques [.]. David,
1986 : 117.
SYN.: case à secrets, case sacrée.
5- case à palabres, (tradition). Local
qui abrite les réunions des hommes du village. L'accès de la case à palabres est réservé aux seuls hommes circoncis. Girard,
1976 : 27. L'équipe déjeuna [.] sous la
véranda d'une vaste case à palabres. Du Prey, 1979 : 116.
ENCYCL.: cela peut être une case ou
simplement un apatam*.
6- case à provisions, pièce
servant de réserve pour les aliments, garde-manger. Range ce qui reste dans la case à provisions. (Ménagère, Abidjan,
1989). Antonine, va voir dans la
case à provisions [.]. Tierno
Monenembo, 1993 : 73.
7- case à secrets, V. CASE A
MASQUES. Les femmes et les enfants ne vont pas dans la case à secrets. (Informateur,
Toulepleu, 1980).
8- case de santé, local servant de dispensaire. Bakoubly, l'un des plus gros villages du département de Toulepleu
vient de se doter d'une case de santé avec le soutien de la Croix Rouge
internationale. Une structure bien modeste qui comprend une salle de
pansements, une salle d'accouchement et une autre pour la consultation et pour
l'accueil. Ivoir'Soir, 04.12.1997.
9- case d'initiation,
(tradition). Local situé en général dans le bois sacré*, où se
rassemblent les jeunes pour les rites d'initiation. Le féticheur*, gardien des fétiches* et des cases d'initiation du bois
sacré* de Sinématiali. (légende de photographie) Kerharo /Bouquet, 1950 b :
68. La case d'initiation est souvent à
l'écart du village. (Ethnologue, Abidjan, 1980).
10- case d'isolement, (tradition). Habitation située à l'écart du village et réservée aux
malades jugés contagieux ou moribonds ainsi qu'éventuellement aux femmes lors
de leurs relevailles ou de leurs menstrues.
C'était, il y a longtemps. On a apporté le malade à la case d'isolement. C'est
là que le blanc est mort. Après, quand le docteur est venu, il a dit que
c'était la fièvre* jaune. (Retraité, Bonoua, 1975).
11- case de célibataire, case où se logent provisoirement,
dans un village, des jeunes hommes jusqu'à leur mariage. [.] l'apparition récente
de cases de célibataires [.] abritant deux ou plusieurs jeunes gens ayant pris
l'initiative de se construire un logement indépendant. Schwartz, 1975 : 48.
ENCYCL.: c'est une innovation
relativement récente.
SYN.: (milieu urbain) célibatorium*.
12- case de passage, case, dans un village, réservée aux visiteurs, mais
aussi dans un petit centre urbain, maison ou petit appartement destiné au même
usage. J'ai une case de passage. Tu t'y
installeras ce soir. Du Prey 1974 : 144. Quand nous arrivons, toutes les cases de passage sont occupées. Arnaut,
1976 : 32. Tu pourras t'installer dans la
case de passage pour la durée de ton séjour. (Cadre commercial, Abidjan,
1979).
SYN.: (part.) :
campement* administratif, chambre* de passage.
13- case des fétiches,
(tradition). Case, situé près du bois sacré* où sont entreposés masques et
fétiches. Mais [.] le haut du rocher est
presque rejoint par une ondulation du sol, sur laquelle s'étend le bois sacré*
avec, sur sa lisière, la case des fétiches. Rémy, 1996 : 151.
14- case sacrée, V. CASE A SECRETS. Aux environs de minuit, lorsque l'obscurité sera totale, ces masques*
anciens [.] feront leur apparition et entreront dans la case sacrée où ne
doivent être présents que les initiés. FM.,
10/11/12.04.1982. L'une des trois cases
sacrées du village. (Légende sous une photographie). FM.,
19.04.1982.
15- case-cuisine, petite case qui sert à la préparation des aliments
dans une concession* traditionnelle. [.]
case-cuisine enfin, petit local abritant un foyer et destiné à la seule préparation
des aliments. Schwartz, 1975 : 48.
16- case-étable, vx , (tradition). Local indépendant de
l'habitation et dans lequel, la nuit, on enferme le bétail. La case-étable, avant, c'était pour protéger
des bêtes féroces mais maintenant, c'est pour protéger des voleurs!
(Informateur, Katiola, 1980).
17- case-habitation, vx.,
(tradition). Par opposition à case-étable, case à fétiches, local servant
d'habitation. [.] les cases-habitations à
plan circulaire, au toit conique en paille* ou en feuilles de palmier (le
papo*). Holas, 1980 : 44.
18- case-paillotte, case ronde à toit de paille, construite en dur*, sur
le modèle de la case traditionnelle en banco*. Treize cases-paillottes servent de logement aux 23 animatrices
stagiaires. FM., 02.11.1982. La case-paillotte est
beaucoup plus fraîche et aérée. (Entrepreneur, Abidjan, 1990).
SYN.: paillotte.
19- case, (captif de ---- ), n.m. V. CAPTIF*.
20- case, (fraternité de ---- ), n.f. V. FRATERNITE* DE CASE.
21- case, (jardin de ---- ), n.m. V. JARDIN*.
22- case, (mouton de ---- ), n.m. V. MOUTON*.
case (de ---- ), loc.adj. Fréq. oral, écrit, tous milieux. Qui est
lié à la concession, donc à la vie de la famille. V. CAPTIF DE CASE*, JARDIN
DE CASE*, MOUTON DE CASE*.
caser, v.tr.
Dispon., oral surtout, mésolecte ou basilecte. Fournir
une maison. Il est revenu à Abidjan pour
marier* plusieurs femmes. Pour caser les nombreuses femmes, il a acheté
plusieurs concessions*(plusieurs cours*) à Anyama [.]. Kourouma, 2000 : 41.
cassant, adj. Fréq., (Sport). Se dit d'un circuit,
d'une route ou d'une piste susceptible d'endommager un véhicule par les
difficultés présentées. "Avez-vous
fait des reconnaissances [: pour le grand rallye de Côte-d'Ivoire] ? On dit que le circuit sera très
cassant." - "C'est vrai ! [.] je pense que ce rallye occupera
particulièrement les mécaniciens." FM., 06/07.12.1980. Méfiez-vous ! cette piste est très
cassante! (Chauffeur, Biankouma,
1981).
cassave, n.f. V.
MANIOC*.
casse, n.f. Fréq., argot urbain, oral, écrit, tous milieux. Destruction,
déprédation volontaire commise envers des biens publics ou privés (par exemple
lors d'une manifestation). [.] un
procès-verbal qui pourrait engager leur responsabilité dans la casse intervenue
lundi dernier. FM., 12.06.1981. Attendue
ici avec beaucoup d'appréhension en raison des nombreuses casses enregistrées
lors des évènements de mars-avril, la reprise des cours[.]. FM.,
10.09.1990. Je ne pouvais admettre la
casse dans mon pays. FM., 04.12.1990. Le FPI [.] vient de démontrer qu'il n'entend pas respecter le jeu
démocratique en organisant les casses qui ont ravagé le Plateau*, le quartier
des affaires d'Abidjan. Ivoir'Soir, 24.02.1992. L'abbé A. aux étudiants : "Non à la casse et à la tuerie !". FM.,
09.05.1997.
casse ailée, n.f. V.
DARTRIER*.
casse café, n.f. V
BANTAMARE*.
casse puante, n.f. V.
BANTAMARE*.
casse-caillou, n.m. Argot urbain, oral, mésolecte, péj.
Pauvre bougre, personne défavorisée. Plus
de barons au-dessus des lois. Plus de casse-cailloux au-dessous. Jeune
Afrique. 22/28.04.1993.
SYN.: cacaba*, en bas d'en bas*.
casser, v.tr. Usuel. oral, écrit, tous milieux.
1- Remplace la plupart des verbes impliquant une idée de
dégradation, de destruction, au sens propre comme au sens figuré. L'auto avançait sur la piste pleine de
crevasses, s'y précipitait, s'y cassait. Kourouma, 1970 a : 94. J'ai donc traduit le malinké en cassant le français pour trouver et restituer le
rythme africain. Kourouma, 1970 b. Je
suis venu parce que trop de mauvaises choses se préparaient à Guignonglo. Elles
sont toutes "cassées" maintenant. Chacun sait, dorénavant, de qui se
méfier. Bolli, 1977. : 25. On dit
qu'il a cassé une élève. (Institutrice, Daloa, 1977, : déflorer). Voici le gin, [.] pour la réconciliation.
Nous allons le "casser" ensemble [: vider], le boire pour que l'affaire demeure entre nous seuls, sous la toiture.
Anoma Kanié, 1978 : 285. Les enfants
sont partis* casser des mangues. (Mère de famille, Bouaké, 1982, 104, :
cueillir). J'ai décidé de casser [:
démolir] les habitations qui étaient sur
le marché. FM., 01.06.1983.
Maisons cassées, mentalité changée, titrait cyniquement Fraternité-Matin, le
quotidien national en août 1973 [.]. On casse beaucoup à Abidjan. David,
1986 : 70. [.] Si on casse sa cour*,
Sawadogo aura bien de la peine à quitter le quartier, pense Moussa.
Bonnassieux, 1987 : 200. [.] le jeune
ouvrier avait l'impression d'être cassé [: épuisé], la fatigue des longs trajets s'ajoutant au poids de la journée de
travail. Bonnassieux, 1987, : 67. Car
la vérité [.] elle rougit* les yeux mais ne les casse pas. Kourouma, 1990 :
283. Je leur ai dit carrément [.] que
s'ils veulent Samory, vous allez venir les casser. Bailly, 25.02.1985, in Niamkey-Kodjo, 1991 : 107. Tous les villages qui n'ont pas fait camarades* avec
Samory, ont été cassés brûlés. Bailly,
09.02.1895 in Niamkey-Kodjo, 1992 : 104. Quelqu'un est venu casser ma porte et est entré. Je me suis dit :
"Ca y est, je suis mort !". Ivoir Soir,
30.08.1992. Je sais que ma pharmacie a
été cassée le 2 octobre 1995 [.]. Ivoir'Soir, 30.04.1997.
LOC.: casser furoncle, casser l'affaire, casser la
bouche, casser la fille, casser le carême, casser le drap, casser le français.
2- casser, (se ----), v. pronom. Rare, écrit, oral,
recherché. Se détruire, perdre sa jeunesse et sa beauté (pour une femme). Un vaurien comme une natte, vide la nuit
comme le jour, pour lequel elle se cassait . Kourouma, 1970, a : 35. Tu vas te casser avec ces bâtons* de
cigarette. (Enseignant, Abidjan, 1983).
3- casser, v.tr. fréq., surtout sous la forme passive
"être cassé de qqn" : être amoureux* fou de qqn.", mésolecte, basilecte, parfois familier.
Rendre amoureux, séduire. Il a suffi de
rouler deux fois les fesses, de papilloter des yeux, de décocher un sourire [.]
pour casser le formidable marabout*. Kourouma, 1970 : 67. Cette mouche est cassée de lui ! ID,
07.20.1973 (: La mouche ne cesse pas de tourner autour de lui). Yao est cassé d'elle (Lycéen, Cocody, 1997).
4- casser furoncle, loc.verb.
Argot estudiantin, oral, vulg. Pour un garçon, profiter de la
promiscuité des transports publics pour satisfaire sa libido. Casser furoncle : lorsque dans le bus un
garçon se frotte à une nana pour avoir des sensations ou pour satisfaire sa
libido. Ivoir'Soir, 17/18/19.3.1995. On a vu des gens qui cassent furoncle sur les jeunes filles dans les
bus bondés . Ivoir'Soir, 18.11.1997.
4- casser la bouche, loc.verb. V.
BOUCHE*.
6- casser le carême, couper* le carême, loc.verb. V. CAREME*.
7- casser le drap, loc.verb.
V. DRAP*.
8- casser son coup, casser son cou, loc.verb. Argot zouglou, oral, fam. Essuyer un échec auprès d'une
femme. /J'ai breaké* la go* breaké la go/
elle m'a tacklé tacklé le coup/ c'est-à-dire cassé cassé mon coup. (Chanson
"Dezeko", Groupe Les esprits de Yop, corpus T., 1994). Tu breakes* la go*, casser ton cou.
(Corpus T. 1995). Peut-être que sa petite
go* avait cassé son coup la veille du drame. Ivoir'Soir,
03.04.05.10.1997.
9- cassé, (être ---- complet), loc.verb. Dispon., oral, mesolecte, basilecte. Etre moulu de
partout, être éreinté. Avec gbaka*, quand
tu arrives Abidjan, tu es cassé complet. Zazou n°10.
cassia, n.m. Spéc., (flore).
1- Terme générique s'appliquant à diverses espèces de la
famille des Caesalpiniacées, souvent utilisées dans la pharmacopée locale :
Cassia alata Linn. ou dartrier* ou casse ailée ; C. occidentalis
Linn. ou faux* kinkéliba ; C. tora Linn ou bantamaré. Aubreville,
1959, I : 260-262. Voici les cassias avec
toute leur pluie d'or [.]. Conte, 1983 : 19. [.] les cierges jaunes du cassia, abondants le long des routes du
sud-ouest [.]. Oberlé, 1983 : 20.
COM.: orthographié casse*, cacia*.
2- (Cassia siamea Lam.). Arbre originaire d'Asie, de la fam. des
Caesalpiniacées, de taille moyenne, à houppier de feuillage dense, de
croissance assez rapide. Bois de cet arbre très apprécié comme bois de feu,
bois de service (poteaux, piquets), beau bois de coeur en ébénisterie et
marqueterie, bois d'ombrage et d'ornement. Le
cassia ne subsiste que là où l'humidité du sol reste importante. CTFT, 1989
: 410.
cassipoure, n.m. Spéc., (flore).. Terme générique
s'appliquant à plusieurs espèces d'arbres ou arbustes de la famille des
Rhizophoracées : un grand arbre, le nialatou* (du krou ) Cassipourea nialatou Aubr. et Pellegr ; un arbuste du
littoral, C. barteri N.E. Br. ; un arbuste ripicole, le n'guessou*
(de l'attié ) C. congoensis E. Er, et
un petit arbre le hiotou*. (du
krou ), C. hiotou Aubrev. et Pellegr. Roberty, 1954, : 162. Aubreville, 1959 II : 54.
casté, adj. Rare, (tradition), oral, écrit, scolarisés.
Divisé en castes. C'était une société
castée et esclavagiste dans laquelle chacun avait, de la naissance à la mort,
son rang, sa place, son occupation, et tout le monde était content de son sort.
Kourouma, 1990 : 20.
caste, (de ----), loc.adj. Assez fréq., (tradition), oral, écrit, tous
milieux, péj. De basse caste, qui n'appartient pas à la caste noble. Si ses grands-parents étaient de caste, les
miens étaient de famille royale ! (Lycéen, Bingerville, 1979). Le roi ne pouvait accepter de la part du
griot*, un homme de caste, une certaine attitude à son endroit Kourouma, 1990 : 32.
SYN.: casté*.
catégorie, n.f.
1- V. CLASSE* D'AGE. Traditionnellement*,
il est de la même catégorie que moi. (Planteur, Adzopé, 1980).
2- catégorie, (adj. ordinal + ---- ), n.f. Usuel. oral, écrit, tous milieux. Echelon de
la carrière d'un boy cuisinier. Plus
tard, en 81, un copain m'a dit :"Des Blancs cherchent un boy cuisinier
quatrième catégorie." Deniel, 1991 : 45. Cherche cuisinier sixième catégorie, sachant faire la patisserie.
(Petite annonce dans magasin, Abidjan, 1995).
ENCYCL.: la première catégorie
correspond à boy*-marmiton, la septième à maître-d'hôtel.
3- catégorie, (être + adj. ord.+ ---- ), loc.verb. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
Pour un boy cuisinier*, appartenir à tel ou tel échelon de sa carrière entraînant
un salaire défini. Mon cuisinier
est quatrième catégorie. (Maîtresse de maison, Abidjan, 1980). J'étais cinquième catégorie et pendant tout
ce temps, elle n'a pas changé. Deniel,
1991 : 41.
caterpillar, n.m. Argot urbain, oral. Amphétamine
utilisée sous forme de comprimés comme drogue, particulièrement pour résister à
la fatigue et au sommeil durant le Ramadan. Ces
comprimés [ : amphétamines] ont
diverses appellations. On les appelle tantôt caterpillars, comprimés* sans
dormir ou kounou. FM., 19.10.1983. Caterpillar là c'est trop* fort. Deux jours même tu peux rester tu ne
dors pas ! (Etudiant, Abidjan, 1984)
SYN.: comprimé*
sans dormir, kounou*.
cauri, caurie, cauris, cori, n.m. Usuel. (tradition,
art), (du tamoul [1615 Pytard 1er att.] ), oral, écrit, tous milieux.
(Cyprea sp.). Petit coquillage de l'océan Indien, utilisé dans l'Afrique trad.
comme monnaie (au siècle dernier, 300 cauris valaient 0,50 f actuels) et
employé actuellement comme support de pratiques divinatoires ou de décoration
(symbole de sexe féminin). [.] les
propriétaires du puits vendent le canari* de huit litres, cent à cent cinquante
cauries. Binger, 1892, t. 2 : 366. Les
cauris offrent un moyen de divination assez employé. Ils sont jetés sur un
appareil spécial, composé de carreaux de fils de coton. Les positions
respectives des cauris [.] dictent les réponses. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 31. Le
guérisseur rangea ses affaires : plumes blanches , cauris, onguents. Du Prey,
1979 : 54. Les cauris* l'avaient précisé
: la vérité devait être dite devant tout le monde. Koné, 1980 : 48. [.] Connus et appréciés en Afrique depuis
des siècles, les cauris ont longtemps constitué un produit de troc
particulièrement apprécié et une unité monétaire couramment admise par
certaines peuplades, avant de devenir de nos jours l'équivalent de la boule de
cristal ou du marc de café des voyantes ou voyants africains. Les cauris sont
de petits coquillages de couleur blanche, beige ou brune qui, curieusement ont
la forme d'un grain de café, mais d'une dimension double ou triple. Leur nom
est d'origine indienne : importés par milliers aux XVIe et XVIIe siècles sur le
continent africain, ils étaient troqués au même titre que les cotonnades par
les Hollandais de la Compagnie des Indes contre des produits locaux et parfois
même contre des esclaves. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 229. [.] là, des jeunes filles, les seins nus,
les cheveux tressés et perlés de cauris, se trémoussant possédées par des
transes. Bandaman, 1986 : 107. Il te
la donne sans exiger de toi un seul cauri de dot. Kourouma, 1990 : 227. La femme de Moumougué nous rapporte 3680
cauries de son marché de Fougoula. Bailly, 04.07.1894, in Niamkey-Kodjo, 1991 : 29. Il prit ses cauris, me les remit pour que je dise
exactement ce que je voulais. L'oeil du peuple,
27.03.1995. Au cours du XVIIIème siècle,
des marchands dioula introduisirent en Côte d'Ivoire un petit coquillage blanc,
le cauri qui venait de l'Océan Indien.
La fortune de ce coquillage fut considérable ou plutôt la fortune de ceux qui
en possédaient beaucoup, puisqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le
cauri, dans certaines régions de Côte-d'Ivoire comme Bouna était la seule
monnaie employée. Rémy, 1996 : 60. La
Place des Sacrifices située en pleine forêt du Banco. Tout autour, des débris
de calebasse* et des canaris* ceinturés de cauris* . (Légende sous photo). Ivoir'Soir,
03.06.1998. Elle ne voulait pas de
l'argent, du bétail, de la cola*, du mil*, du vin, des habits* ou des cauris
[.] parce qu'elle trouvait que ma maman était trop* belle; elle voulait la
marier à son fils. Kourouma, 2000 : 24.
LOC.: jeter* [en l'air] les cauris, lire*
dans les cauris, tirer* les cauris.
SYN.: akori*.
causer, v.tr .
1- Fréq., oral, fam.
mésolecte, péj. Graisser la patte à quelqu'un pour obtenir un service,
donner un pot-de-vin. Par exemple, vous
avez besoin d'un extrait de naissance, pour l'obtenir dans un délai normal,
l'agent vous parle en termes voilés : pas d'argent, pas de service,
c'est-à-dire il faut causer pour obtenir le service. Caummaueth, 1988, 127.
SYN.: pisser*,
se voir*.
2- causer, (Kouadio cause), loc.verb. Argot estudiantin, vieilli. Expression signifiant que la
bourse d'un étudiant a été payée. Kouadio
cause. C'est le moment le plus agréable. On a les balles*!! Campuslexique.
1978, 5. Kouadio cause toujours en
retard. (Etudiant, Abidjan, 1980).
ENCYCL.: le comptable de l'université
portait le nom de Kouadio. L'expression a survécu à son départ.
causerie, n.f. Fréq.
oral, écrit, mésolecte, mélior. Conversation, entretien. On voudrait une causerie avec vous pour
choisir le sujet du mémoire. (Etudiante, Abidjan, 1984). Un soir après le dernier cours de la
journée, quelques élèves de terminale me proposent une causerie sur la
situation des filles. Krol, 1994 : 60.
causus, n.m. Spéc.,
(faune). (Causus rhombeatus). Serpent venimeux d'environ 60 à 90 cm,
au corps cylindrique gris foncé et à queue relativement courte. Il se distingue
particulièrement par un chevron plus foncé sur la tête, tourné vers l'avant
entre les deux yeux. Son venin est hématotoxique. Mazer /Sankalé, 1988 : 387.
caver, v.intr. Hapax chez
Kourouma, écrit. Creuser des trous. Les
hommes coupèrent avec les machettes*, débroussaillèrent avec des daba*,
abattirent avec des haches, cavèrent et fouirent avec des pioches. Kourouma,
1990 : 68.
caviar des savanes, n.m. V.
CHITOUMOU*. Les prix s'envolent et le
chitoumou* mérite plus que jamais son surnom de caviar des savanes. Ivoir'Soir,
08.09.1997.
cayas, n.f. V.
CAILLASSE*. Ah ! les gars, la
cayas (l'argent) est doux*, dè*! Ivoir'Soir, 19/20921.12.1997.
cé, [tGe], n.m. Vx.
V. KARITIER*. On rencontre
abondamment le cé (arbre* à beurre). Binger, 1892, t II : 125.
CEAO, n.f. Usuel. oral, écrit, scolarisés. Sigle désignant la Communauté Economique
de l'Afrique de l'Ouest qui regroupe 6 états francophones : Bénin,
Burkina-Faso, Côte-d'Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal, ayant signé le
3 juin 1972 à Bamako et le 27 avril 1973 à Abidjan un traité pour créer une
zone harmonisée d'échanges commerciaux et d'intégration économique. En 1994,
les attributions de la CEAO ont été reprises par l'Union économique et
monétaire ouest-africaine (UEMOA*). Mais le siège est resté à
Ouagadougou. Au lendemain des
Indépendances, ces Etats avaient d'abord établi en 1959 une convention douanière
qui a conduit en 1966 à une autre convention (V CONSEIL* DE L'ENTENTE)
de libre échange dont les résultats
insuffisants sont à la base de la création de la CEAO. Télé-miroir, 12.12.1982.
ENCYCL.: la CEAO est entrée en
application en 1974. V. CEDEAO*.
cébette, sébette, n.f. Spéc.,
(faune), (du wolof). (Donax rygosus).
Petit mollusque lamellibranche, de 2 ou 3 cm de long, oblong, blanc, brun
ou violet, consommé cru ou cuit. J'ai
fait cuire des cébettes pour te faire goûter. Moi je ne les mange pas crues. Ce
n'est pas propre. (Infirmière, Abidjan, 1982).
cécité des rivières, cécité de rivière, n.f. Fréq., (santé), oral,
écrit, scolarisés. Filariose provoquée par un diptère hématophage, la
simulie femelle. Les vers adultes parasitent le tissu conjonctif sous-cutané.
Endémique le long des fleuves et rivières à eau courante et rapide où les
simulies trouvent leurs gîtes de reproduction, cette parasitose est grave par
les complications oculaires qu'elle provoque. Il existe aussi des causes parasitaires de la cécité dont le plus
connue est l'onchocercose* appelée aussi cécité des rivières. FM., 07.11.1982. Mazer /Sankalé, 1988 :
401. Environ 80 000 personnes [.] ont
perdu la vue après avoir été atteintes de la maladie de cécité des rivières. FM.,
22.12.1997.
SYN.: onchocercose*.
CEDEAO, n.f. Fréq., (politique), oral, écrit. V. CEAO*, CONSEIL* DE L'ENTENTE. Sigle désignant la communauté
Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest réunissant 16 états francophones
et anglophones : Bénin, Burkina-Faso, Cap-vert, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana,
Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal,
Sierra Leone et Togo. Son siège est à lagos. Dans un environnement international aussi troublé [.]
la CEDEAO offre aux Africains un cadre idéal. FM., 28/29.05.1983.
[.] l'intégration économique et politique
tant prônée de l'Afrique de demain, notamment par le biais des programmes -non
utopiques- de la CEAO* et de la CEDEAO. David, 1986 : 171. Togo : 20ème sommet de la CEDEAO. Ce 20ème
sommet aura permis également de discuter de la question de l'ECOMOG*(= force
d'interposition et de maintien de la paix.) FM., 22.12.1997. Les autres Etats de la CEDEAO réussiront-ils
à convaincre le Nigéria de se retirer du Liberia? Ivoir'Soir,
16.02.1998.
ENCYCL.: sa création a été proposée à
Lomé le 14.11.1973 et instituée à Lagos le 28.05.1975.
cédi, [sedi], n.f. Disponible, oral, écrit, tous milieux.
Unité monétaire ghanéenne. La banque du
Ghana va mettre en circulation à partir de Lundi, de nouveaux billets de 50,
100, et 200 cédis. FM., 10.11.1983. Au Ghana, il a fallu changer nos francs en cédis. Deniel, 1991 :
81.
cédrala, n.m. Spéc., (flore). V. CEDRE* ACAJOU,
CEDRELA* Pour le reboisement, on
utilise des essences à croissance rapide, exploitables après 25 à 30 ans,
fraké*, cédrala, samba*. Oberlé, 1983 16.
cèdre, Spéc., (flore).
1- cèdre acajou, n.m. (Cedrela odorata Linn.). V. ACAJOU*.
Arbre originaire d'Amérique, de la famille des Méliacées, à bois léger et
odorant. Il est exploité en raison de sa croissance très rapide. Bois de cet
arbre léger, assez tendre, d'odeur agréable, facile à travailler et protégé des
insectes par un alcaloïde amer. Il sert à la fabrication de boîtes à cigare
mais aussi à l'ébénisterie. On a tenté
d'acclimater quelques essences intéressantes pour leurs bois, telles que le
Cedrela odorata Linn. ou cèdre acajou femelle*. Le bois [.] est employé pour la
fabrication de boites de cigares. Aubreville, 1959, II : 145.
ENCYCL.: une autre essence, plus
rarement importée, vient de Sumatra et porte localement le même nom : Cedrela
serrulata Mig.
COM.: nom pilote
: cédro*. CTFT, 1989 : 410.
SYN.: acajou* femelle, cedrela*.
2- cèdre d'Afrique, n.m. V. BOSSE*.
3- cèdre
rouge, n.m. V. NIANGON*. Le niangon de Côte-d'Ivoire, cèdre rouge ou
acajou* résineux est un grand arbre de forêt dense caractérisé par ses
contreforts. Marché-Marchad, 1965 :
62.
cédrela, cédrala, n.m.
V. CEDRE* ACAJOU. La nouvelle
orientation donnée aux opérations de reboisement accorde aux essences à forte
croissance telles que le fraké*, le cédrela*, le samba*, et le framiré* une
place de choix. FM., 20.01.1982.
COM.: "cedrela" écrit avec ou
sans accent tend à être plus courant que "cèdre acajou" ou
"acajou femelle". Cédrala est rare. Le nom pilote est actuellement cedro*.
CTFT, 1989 : 411.
cedro, n.m., V. CEDRELA*.
cégotter, ségotter, v.intr.
Argot scolaire, dispon., oral, fam.
Projeter une bille qu'on tient entre le pouce et l'index de la main gauche, en
la frappant avec une bille lancée de la main droite. Tu ne sais pas cégotter ? Attends, je te montre. (Elève, Adjamé,
1975).
ceintrer, cintrer, v. intr. Argot scolaire et estudiantin, oral, fam.,
péj.
1- En parlant d'un enseignant, se montrer avare de bonnes
notes. Dis donc, le nouveau prof, il
ceintre ! (Collégien, Cocody, 1977).
LOC.: ceintrer /cintrer les notes.
2- ceintrer les notes, cintrer les notes, loc.verb. En parlant d'un enseignant, ne
donner que des notes au dessous de la moyenne. Le prof de maths a ceintré les notes : le premier a eu 09/20. (Lycéen,
Bingerville, 1981).
ceinture, (1) n.f. Dispon., (tradition), oral, mélior.
Cordon que l'on porte autour de la taille et qui, selon les gris-gris qui
l'ornent, remplit des fonctions diverses.
1- ceinture attrape-âmes, n.f. Ceinture magique destinée à protéger la personne qui la porte
de tout maléfice ou envoûtement. [.]
entre autres, ceinture attrape-âmes ou de protection*, à Mamy-Wata*. FM.,
30.01.1980.
2- ceinture de grossesse, n.f. Cordon orné de gris-gris, destiné à protéger la future mère et
à lui assurer un heureux accouchement. Tu
dois porter la ceinture de grossesse autour de la taille jusqu'à tes
relevailles. (Sage-femme, Adjamé, 1982).
3- ceinture de protection, n.f. V. CEINTURE ATTRAPE-AMES.
4- ceinture de veuve, n.f. (ouest.). Bande
d'étoffe (entourant les reins et retenant le cache-sexe) qu'une veuve doit
porter jusqu'à son éventuel remariage. [.]
le mari pressenti débarrasse lui-même la femme de sa ceinture de veuve, bande
d'étoffe qui retient son cache-sexe, la libérant ainsi définitivement du précédent
mariage et entourant ses reins d'un linge nouveau. Schwartz, 1975 : 100.
5- ceinture-fétiche, n.f. Cordon
orné de gris-gris* assurant à un homme une force exceptionnelle et le pouvoir
de devenir éventuellement invisible. Il
affirmait que c'est ce dernier qui l'avait poussé au crime en lui donnant une
ceinture-fétiche destinée à lui donner la force et la puissance nécessaire pour
accomplir son acte. FM., 09.01.1980.
6- ceinture, (sa ---- lui échappe), loc.verb. Assez rare,
(calque du mandenkan), oral surtout ou litt. En parlant d'un homme : ne pas
être capable de dominer ses appétits sexuels. Pubère, il apparut que sa ceinture lui échappait, il voulait coucher
avec toutes les femmes. Kourouma, 1990 : 213.
SYN.: ne pas
tenir sa ceinture.
7- ceinture, (ne pas tenir sa ---- ), loc.verb. Assez rare, (calque du mandenkan), oral surtout ou litt. Ne pas être
maître de ses appétits sexuels. Elle [.]
colla le travers irrachetable de ne pouvoir tenir sa ceinture au cinquième [:
fils]. Kourouma, 1990, 155.
ceinture (2), n.f. Spéc., (faune), fréq., oral, fam.,
mésolecte, basilecte. (Trichiurus lepturus Linn.). Poisson de fond côtier,
de la famille des Trichiuridae, au corps enrubanné terminé en pointe. La ceinture abîme souvent les filets
tournants des sardiniers avec ses dents courbes et tranchantes. Aldrin
/Noyer /Brégeat, 1972 : 99. Seret /Opic, 1981 : 325-326.
ENCYCL.: ce poisson ressemble à la
lame d'un sabre.
SYN.: poisson*-ceinture, poisson*-sabre,
sabre*.
cel, [sDl], n.m. V.
CELLULAIRE*. Didier, arrête de nous
embrouiller* avec ton cel gros comme un poste*-radio. Ivoir'Soir,
06/07. 04.1998.
céleste, n.m., adj.
Dispon., oral, écrit, tous milieux. V. CHRISTIANISTE* CELESTE.
Membres du Christianisme céleste. Abobo
derrière-rails, les Célestes célèbrent la fête des Moissons. Ivoir'Soir,
05/06/07.09.1997.
SYN.: chrétien*
céleste, christianiste* céleste.
célibatorium, n.m. V.
CARAVANSERAIL*, CASE* DE CÉLIBATAIRE. C'est
moins cher si tu habites dans un célibatorium. (Manoeuvre, Abidjan, 1990).
célosie argentée, n.f. V
CRETE* DE COQ.
cellulaire, cel, n.m.
Usuel, oral, écrit, tous milieux. Téléphone portable. A Abidjan, on voit des cellulaires partout maintenant. Il paraît que ça
fait branché. Ivoir'Soir, 06/07.04.1997. Elle était donc obligée de parler dans son cellulaire mercredi dernier
à la nuit des Flambeaux d'or à l'Ivoire. Ivoir'Soir,
01/03/04/05.1997 Cette habitude qu'ont
les Ivoiriens de râler après le cellulaire "parce qu'il nous empêche
d'avoir un moment à nous". Ivoir'Soir, 07.10.1997. Surtout ne le dites à personne. Le doyen*
Amédée Pierre va s'acheter un cellulaire. [.] Doyen, il faut te mettre en guei*
(réception simple) sinon les côcôs* vont vouloir t'appeler sur ton cellulaire. Ivoir'Soir,
22/23/24. 05.1998.
censure le film!, interj. Argot zouglou, (apparu vers 1990), oral,
jeunes urbanisés. Tais-toi ! Elle va
t'entendre, censure le film! (Etudiant, Abidjan, 1992).
SYN.: ferme ta bouche* !
centaure, n.m. Spéc., (faune). (Angosoma centaurus).
Gros coléoptère d'environ 7 cm de long à mandibules en forme de pinces. Certains scarabées sont saprophages : parmi
eux les oryctes ou rhinocéros* et le centaure, fréquent en région forestière. Marché-Marchad,
1969 : 59.
central, n.m. Usuel, (Abidjan), tous milieux.
Commissariat central d'Abidjan. Celui qui
n'a pas de pièces* [.] risque de rester plusieurs jours au central. Bonnassieux,
1988 : 120.
centre de santé, n.m. Usuel., (santé), tous milieux. Sorte de petit dispensaire-maternité de
village. [.] le centre de santé de Komborokoura [.] fait en même temps office de
dispensaire et de maternité. FM., 24/25.12.1983. Ce centre de santé constitué d'une salle de
consultation, d'une salle d'hospitalisation, d'une salle d'attente et d'une
pharmacie [.]. FM., 30.03.1988.
Il est doté d'un Centre de santé et d'un
logement pour l'infirmier. FM., 22.08.1990.
centre islamique, n.m. Usuel, tous milieux, mélior.
Etablissement de formation supérieure en études islamiques. Kong, le premier centre islamique de
l'Afrique de l'ouest a été ouvert. FM., 30/31.01.1982.
centrophore granuleux, n.m. Spéc., (faune).
(Centrophorus granulosus). Variété de requin dont la peau granuleuse est
utilisée en maroquinerie de luxe. Le
centrophore granuleux est couramment pêché à la ligne par les piroguiers. Aldrin
/Noyer /Brégeat, 1972 : 5.
ENCYCL.: il peut atteindre 1,5 m.
SYN.: akamba, requin*.
céphalophe, n.m. Spéc., (faune), mais fréq. manuels,
scolarisés. V. BICHE-COCHON*. Antilope
cavicorne, de petite taille à queue courte et cornage chez les deux sexes.
Généralement forestière. Plusieurs espèces.
1- céphalophe à dos jaune, V. CEPHALOPHE DE FORET*
2- céphalophe à dos noir, (Cephalophus dorsalis dorsalis
Gray). Petite antilope forestière à robe châtain portant une bande noire sur la
ligne médiane du dos. Dekeyser, 1955, 355. Haltenorth /Diller, 1985 : 22. Signalé dans les parcs de la Comoé, de Taï
et d'Azagny. Bousquet, 1992 : 155.
3- céphalophe à flancs roux, (Cephalophus rufilatus Gray).
Petite antilope forestière rousse portant une rayure et une ligne médio-dorsale
gris bleu. Haltenorth /Diller 1985 : 21. Signalé dans les parcs de la Comoé, de la Marahoué. Bousquet, 1992
: 155.
SYN.: céphalophe à bande dorsale noire, céphalophe bai*.
4- céphalophe bai, V. CEPHALOPHE A DOS NOIR.
5- céphalophe bleu, V. CEPHALOPHE DE MAXWELL.
6- céphalophe couronné, V. SILVICAPRE*.
7- céphalophe de forêt, (Cephalophus sylvicultor Afzelius).
Grand céphalophe portant une tache jaune triangulaire sur le dos. Le céphalophe de forêt, céphalophe à dos
jaune ou grand céphalophe est aisé à reconnaître. Dekeyser, 1955 : 397. Signalé dans les parcs de la Comoé, de la
Marahoué, de Taî, d'Azagny. Bousquet, 1992, : 155.
SYN.: céphalophe à dos jaune, grand
céphalophe (rare).
8- céphalophe de Grimm, céphalophe Grimm, V. SILVICAPRE*. Tous ces gibiers : 319 aucalodes*, 1 porc-épic, 5
céphalophes de Grimm, et 10 cobs de
Buffon* ont été distribués aux services publics. FM.,
09.04.1982. Signalé dans le parc de la
Comoé. Bousquet, 1992 : 155.
SYN.: céphalophe couronné, céphalophe de
savane, sylvicapre*.
9- céphalophe de Jentink, (Cephalophus jentinki Thomas).
Céphalophe d'assez grande taille, à tête brune, collier gris clair et robe gris
foncé. L'emblème de l'association
Côte-d'Ivoire / nature : le céphalophe de Jentink. FM.,
23/25.12.1980. Le céphalophe de Jentink
fait partie des espèces rares de Taï. FM., 13.10.1984. Haltenorth
/Diller, 1985 : 26. Signalé dans le parc de Taï. Bousquet,
1992 : 169.
COM.: souvent écrit improprement
"céphalophe de Jentick". [.] le
céphalophe de Jentick*, une des antilopes les plus rares du monde [.] et le
céphalophe zébré. FM., 30.03.1983.
10- céphalophe de Maxwell, (Cephalophus monticola Thunberg.).
Petit céphalophe forestier à robe gris ardoisé. On rencontre le plus communément en captivité le sylvicapre*, le
céphalophe de Maxwell*. Dekeyser, 1955 : 364. Haltenorth /Diller, 1985 :
21. Signalé dans les parcs de la Comoé, de la Marahoué, de Taï et d'Azagny.
Bousquet, 1992 : 155.
SYN.: biche* grise, céphalophe bleu.
11- céphalophe de savane, V. CEPHALOPHE DE GRIMM, SYLVICAPRE*.
12- céphalophe d'Ogilby, (Cephalophus ogilbyi Waterhouse).
Ce n'est peut-être qu'une sous-espèce du céphalophe bai. Haltenorth /Diller,
1985 : 23. Signalé dans le parc de Taï.
Bousquet, 1992 : 169.
SYN.: céphalophe du Fernando Po.
13- céphalophe noir, (Cephalophus niger Gray). Petit céphalophe à cou et
tête rousse, robe brun noirâtre. Ainsi,
tour à tour, deux genettes*, une antilope royale*, trois céphalophes noirs et
même un bongo* s'empétrèrent dans les pièges du jeune paysan. FM.,
30.03.1983. Haltenorth /Diller, 1985 : 25. Signalé dans les parcs de la Comoé, de la Marahoué, de Taï, d'Azagny. Bousquet,
1992 : 155.
14- céphalophe zébré, (Cephalophus zebra Gray). Petit
céphalophe à robe rousse zébrée de noir. Sauver
ce massif forestier [: Taï] de
350.000 ha renfermant des espèces animales rares : le céphalophe de Jentick*,
une des antilopes les plus rares du monde [.] et le céphalophe zébré. FM.,
30.03.1983. Haltenorth /Diller, 1985 : 22. Signalé dans le parc de Taï. Bousquet, 1992 : 169.
cerceau, n.m. V.
CERCLE (2).* Ici les enfants
apprennent très tôt à grimper aux cocotiers avec un cerceau. (Informateur,
Abidjan, 1983).
cercle (1), n.m. Vx. mais encore dispon.. (histoire), Manuels. V. SUBDIVISION*.
1- A l'époque coloniale, division administrative d'un
territoire, dirigée par un commandant de cercle*. Votre pays est pacifié et cesse d'être une région militaire pour
devenir un cercle qui sera placé sous l'autorité d'un commandant* toubab*
civil. Kourouma, 1970 : 70. Population
de l'ancien cercle : 100.000 habitants musulmans et animistes*. Du Prey,
1979 : 98. La Côte-d'Ivoire, depuis 1912,
est découpée en seize cercles confiés progressivement aux administrateurs*
quand s'achève la tâche des militaires. David, 1986 : 27. Le cercle groupe plusieurs subdivisions* et
équivaut au chef-lieu du département. Oussou-Essui, 1999 : 15. [.] comme la plaie continuait à pourrir, on
a transporté maman à l'hôpital du cercle. C'était avant l'indépendance.
Kourouma, 2000 : 25.
ENCYCL.: cela correspond plus ou
moins à un département actuel.
COMP.: commandant de cercle*,
garde-cercle*.
2- Locaux abritant les services administratifs du cercle. Mon père ne parlait pas français. Alors
j'allais avec lui au cercle pour les papiers. (Médecin, Korogho, 1977).
cercle (2), n.m. Assez fréq., (tradition). Sorte de
cerceau que le coupeur de noix de palme* fait passer autour du tronc du palmier
et dans lequel il se cale pour grimper au sommet à l'aide des mains et des
pieds. J'ai appris à grimper avec le
cercle quand j'étais petit. (Etudiant, Abidjan, 1984).
SYN.: cerceau*.
cercocèbe, n.m. Spéc.,
(faune). Terme générique s'appliquant localement à deux espèces de singes :
Cercocerbus torquatus atys Audebert ou cercocèbe à collier blanc et C.
torquatus lunulatus Temminck. ou cercocèbe lunule. Les cercocèbes sont des singes aux formes robustes, au pelage souple,
de taille moyenne, à très longue queue. Dekeyser, 1955 : 138. [.] des singes : chimpanzé, colobes*,
pétauriste*, cercocèbe [.]. Oberlé, 1983 : 22. Haltenorth /Diller, 1985 :
259. Signalés: le cercocèbe lunule (Taï),
le cercocèbe à collier blanc (Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 163.
SYN.: mangabey*.
cercopithèque, n.m. Spéc., (faune). V. SINGE* VERT. Terme
générique regroupant plusieurs espèces de singes forestiers à longue queue =
Cercopithecus aethiops Linn. V. CALLITRICHE*, SINGE* VERT ; C. mona
campbelli Waterhouse V. MONE* ; C. nictitans petaurista Linn. V.
HOCHEUR*, PETAURISTE* ; C. diana Linn. V. DIANE*, Cercopithèque à
ventre rouge (C. erythrogaster Gray). Dekeyser, 1955 ; 140. Haltenorth /Diller,
1985 : 266-269. Signalés: le
Cercopithèque diane (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny), le C. hocheur (Comoé, Taî
et Azagny), le C. mone (Comoé, Marahoué et Taî), le C. pétauriste (Comoé, Taï
et Azagny). Bousquet, 1992 : 178.
ENCYCL.: les PATAS* (V.
SINGE* ROUGE, SINGE* PLEUREUR) peuvent être, selon Dekeyser, 1955 : 141,
décrits comme des cercopithèques adaptés à la vie de savane.
SYN.: guenon*.
cercueil, n.m. V.
FAIRE DANSER* LE CERCUEIL.
cérémonie, n.f. Usuel., oral, écrit, tous milieux.
1- cérémonie d'accueil, V. ACCUEIL*. Festivités
marquant l'arrivée d'un visiteur illustre à l'aéroport ou le retour de voyage
officiel du Président. Celle-ci [: la
télévision] retransmet en direct la
chaleureuse cérémonie d'accueil que la population a réservée au Président.
Gombeaut /Moutout / Smith, 1990 : 168.
SYN.: accueil*.
2- cérémonie de génération, (tradition), mélior. V. CLASSE* D'AGE, GENERATION*. Fête au
cours de laquelle la génération* des plus âgés qui détient le pouvoir, transmet
celui-ci à la classe d'âge qui la suit dans la hiérarchie sociale. Nous revenons d'une cérémonie de génération.
FM., 18.11.1979.
SYN.: fête de génération.
3- cérémonie de levée de deuil, V. CÉRÉMONIE DU QUARANTIEME*
JOUR. Ils les informent par la même
occasion que les cérémonies de levée de deuil auront lieu le 17 janvier,
précédées d'une veillée funèbre à partir de 21 heures au domicile du défunt. (nécrologie)
FM., 11.01.1982.
4- cérémonie du quarantième jour, (musulmans ), mélior.
Rites religieux célébrés environ quarante jours après un décès et marquant la
sortie de deuil. Cheick Y. S. informe par
la même occasion qu'il n'y aura pas de cérémonie du septième jour* et du
quarantième jour. (nécrologie). FM., 12.04.1983. [.] pour te rendre un dernier hommage au cours de la cérémonie du
quarantième jour. FM., 23/24.04.1983. Ils les informent que les cérémonies des 7 ème et 40 ème jours se
dérouleront... (Faire-part), FM., 14.09.1990.
SYN.: cérémonie de levée de deuil, fête
du quarantième* jour, levée* de deuil, quarantième* jour, sacrifice du
quarantième* jour, sortie* de deuil.
5- cérémonie du septième jour, (musulmans), mélior.
Rites religieux célébrés sept jours après un décès et correspondant à la fin du
grand deuil. Or à ce quarantième jour* de
la mort du Peul, tout se passait comme au sacrifice du septième jour, comme si
l'on essayait de se débarrasser le plus vite possible de la cérémonie. A.
Koné, 1980 : 44. Ils les informent que
les cérémonies du septième jour se dérouleront le dimanche 6 juin au domicile
de la défunte à Bouaké. (nécrologie). FM., 05/06.06.1982. Les cérémonies du 7ème jour de leur regretté
I.K.D. auront lieu [.]. (Faire part), FM., 29.11.1990. Les cérémonies du septième jour auront lieu
le dimanche 11 avril 1993, à partir de 10 h. dans la cour* familiale à Adjamé.
Le Démocrate.08.04.1993. lI a
attendu la fin des cérémonies du 7ème jour pour converser avec elle avec la
complicité d'un frère*. Krol, 1994 : 177.
SYN.: fête du septième* jour, sacrifice
du septième* jour*, septième* jour.
cerise, n.f. Usuel, (agriculture), oral, écrit, tous milieux. On distingue
localement :
1- cerise, cerise de café, V. CAFE*-CERISE. Baie du
caféier qui, à maturité, évoque effectivement une grosse cerise. Les petites cerises créent deux problèmes de
décorticage. FM., 16.06.1981. [.]
les cerises de café que l'on attrape à pleines brassées et que l'on fait couler
entre les doigts écartés. FM., 10.02.1982. Vous voyez ici [.] l'arrivée du café en vrac, en cerises comme on dit,
c'est à dire, en grains non décortiqués. De Baleine, 1982 : 36. Des branches de caféiers* aux cerises mûres
[.]. FM., 08.03.1996.
COMP.: kilo-cerise*.
SYN.: café*-cerise, café* en cerise,
cerise de café.
2- cerise bord de mer, spéc., (flore), rare. (Scaevola plumieri [Linn.] Vahl). Arbrisseau du
littoral, de la famille des Campulacées, à fruit évoquant la cerise.
Aubreville, 1959, III : 78.
3- cerise de Cayenne, dispon.,
(flore). V. CERISIER* DE CAYENNE. Petit fruit comestible
rouge, ayant l'aspect d'une cerise. C'est plein de vitamines la cerise de
Cayenne. (Médecin, Abidjan, 1980).
DER.: cerisier* de Cayenne.
SYN.: cerise-côte.
4- cerise du Cayor, spéc.,
(flore), dispon. V. CERISIER* DU CAYOR. Fruit
composé de deux petites baies rouges ellipsoïdes soudées à la base, à saveur
agréable. On n'en trouve pas sur le
marché. Pour avoir des cerises du Cayor, il faut aller dans une plantation où
on a essayé d'introduire l'arbre. (Ingénieur agronome, Abidjan, 1979).
DER.: cerisier du Cayor*.
5- cerise-côte, V. CERISE DU CAYOR. Les cerises-côte sont comestibles et très parfumées. (Ingénieur
agronome, Abidjan, 1980).
cerisier, n.m. Spéc.
(flore).
1- cerisier de Cayenne, (Eugenia uniflora Linn. = michelii
Lam.). Arbuste de la famille des Myrtacées, originaire d'Amérique équatoriale.
Il donne de petits fruits comestibles très parfumés, rappelant la cerise. Le cerisier de Cayenne est un arbuste ou un
petit arbre [.] communément répandu en Afrique Tropicale. Aubreville, 1959,
II : 77.
2- cerisier du Cayor, (Aphania senegalensis Radk et A.
silvatica A. Chev.). Arbre de la famille des Sapindacées qui croît sur le
littoral forestier et porte des fruits comestibles à saveur agréable, évoquant
la cerise. Roberty, 1954 : 167. Au
Sénégal croit l'aphania [.] appelé cerisier du Cayor [.] présent dans la forêt
dense de Côte-d'Ivoire. Aubreville, 1959, II : 226. Le cerisier du Cayor [.] porte des grappes de cerises rouges à pulpe
sucrée comestible. Bouquet /Debray, 1974, 136
SYN.: aphania (manuels).
certificat d'inaptitude provisoire, loc.nom. Dispon.,
(administration), oral, écrit, lettrés. Certificat médical permettant à une
jeune fille, enceinte pendant sa scolarité, de reprendre ses études après son
accouchement. lI est bien difficile de
concilier liberté toute neuve et vertu. Il a été institué un certificat
d’<inaptitudeprovisoire> qui permet à la jeune mère, après son
accouchement, de reprendre ses études. Rémy, 1996 : 28.
certifié, n.m. ou f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Personne titulaire du Certificat d'Etudes Primaires. Il est un peu instruit; je le crois
certifié. Il parle assez bien le français. Arnaut, 1976 : 159. Institution Thérèse Houphouet-Boigny : des
centaines de certifiées, des dizaines de brevetées. FM., 28.01.1983.
Avant, quand tu étais certifié, tu étais
un grand* type. Maintenant, ça compte plus ! (Retraité, Abidjan,
1990).
ENCYCL.: pour désigner un professeur
titulaire du CAPES (certificat d'aptitude pédagogique à l'enseignement
secondaire), on dit "professeur certifié", jamais
"certifié" qui prêterait à confusion.
2- certifié, adj.
Se dit généralement pour : qui est titulaire du Certificat d'Etudes Primaires. Ma femme parle français : elle est
certifiée. (Chauffeur, Abidjan, 1980). Mes
enfants ont fréquenté* jusqu'à ce qu'ils soient certifiés, tous! (Planteur, Daloa, 1978).
cerveau, (boire son ---- ), loc.verb. V. BOIRE*.
cervicapre, n.f. V.
COB* DES ROSEAUX.
c'est-à-dire, loc. Assez fréq., basilecte, oral. Préambule
à un énoncé, sans que cela implique une précision ou une explication. C'est-à-dire, y a pas le gnon* pour payer occasion*
pour transport. ID, 12.01.1975. C'est-à-dire,
bonjour madame ! (Gardien, Abidjan, 1977).
SYN.: enfin*, en tout cas*.
c'est pas la mort ? loc.verb. V
MORT*. Voir les riches devenir plus
riches et les pauvres plus pauvres, c'est pas la mort ça ? (Etudiant,
Abidjan, 1993).
c'est pas la peine!, loc.verb. V.
PEINE*. Un petit bandit comme ça.
Vraiment* les enfants de maintenant, c'est pas la peine ! Ivoir'Soir, 19.08.1997.
c'est pourquoi, loc. Assez fréq., basilecte, peu ou non
scolarisés. Sert de conclusion à un énoncé exprimant une cause : telle est
la raison. Elle n'a pas d'enfants. Sa
coépouse l'a enfermée dans un cadenas,* c'est pourquoi*. (Couturière,
Bonoua, 1977). "Qu'avez-vous déclaré
à la police ? " - "On m'a trop frappé. C'est pourquoi." (:
[j'ai raconté n'importe quoi] parce qu'on m'a frappé violemment. FM.,
26.11.1980, Assises). Il fait garçon*. Sa
femme est partie au village, c'est pourquoi. (Boy, Abidjan, 1985)
c'est quoi ? c'est quoi même ? loc.interrog. Usuel, oral,
fam., tous milieux.
1- c'est quoi?, Qu'est-ce que c'est ? Qu'est- ce qu'il y a ?
Qu'est-ce qui se passe ? L'ASSISTANCE :
"N'zouo, c'est quoi ?" - L'ESCLAVE : "Nanan* Yao est mort
!" Coffi Gadeau, 1965 : 78. [.] superkankankan* dont le dessin est des
plus suggestifs "C'est quoi ? Ah ça... C'est trop* vilain... on dit pas
ô*. David, 1986 : 113. C'est quoi
ça ? Vraiment* ces gens là! Gombeaut /Moutout /Smith, 1990 : 82. La grève, c'est quoi ça, encore ?! Ivoir'Soir,
29.04.1997. C'est quoi même, tu veux
encore faire l'amour ? Toi, alors! Adé Adiaffi, 2000 : 10.
REM.: dénote curiosité, surprise, voire indignation.
SYN.: (part.) : c'est quoi même*.
2- c'est quoi même? Intensificateur de la question c'est quoi?. Mais
enfin qu'est-ce que c'est ? que se passe-t-il en définitive? La beauté, l'élégance d'une femme, c'est
quoi même ? C'est assurément la simplicité. FM., 07.02.1975. Tourisme, c'est quoi même ? (TV.,
titre d'émission, 26.02.1975). La
vaccination, c'est quoi même? (titre d'émission), Télé pour tous,
10.03.1982, 20h.30. C'est quoi même ? (titre
d'une pièce de théâtre de Sidiki Bakaba). L'école,
c'est quoi même ? Konaté, 1987 :
46. Le prétexte de cette rupture [:
avec l'école] est tout entier du côté des
problèmes de discipline. Mais "c'est quoi même" la discipline? Y.
Konaté, 1987 : 53. La promotion de la
femme, c'est quoi même ? FM., 11.02.1993.
CFA, cfa, n.m.
Usuel, tous milieux.. V. FRANC* CFA.
1- Sigle correspondant à "Comptoir Français
d'Afrique", devenu "Côte française d'Afrique" puis
"Coopération Financière Africaine". Unité monétaire en usage depuis
1945, dans tous les pays appartenant à l'Union Monétaire de l'Afrique de
l'Ouest. Le kilo de riz*-paddy, dit-on,
coûtera entre 70f et 80 f cfa contre 30 à 40 actuellement. FM. 23.
02. 1993. [.] constant depuis sa création
en 1948, le Franc CFA a été dévalué de 50% en janvier 1994, il vaut depuis lors
0,01FF (1 centime) soit 100 francs = 1FF, 10 000 = 100 FF, un million = 10 000
FF. Krol, 1994 : 11. Elles ont
calculé qu'à moins de 20 000 CFA, elles ne pouvaient pas vivre. Jeune
Afrique, 23/29.03.1995.
ENCYCL.: pendant très longtemps, 1 franc CFA valait en
principe 0, 02 FF. Depuis la dévaluation de janvier 1994, l franc CFA = 0,01
franc français. Depuis le 01.01.2002, 1 euro = 655,96 FCFA.
2- n.m.pl. Monnaie en
cours en Côte-d'Ivoire, par extension : argent. Crois-moi, il en gagne des CFA ! (Planton, Bouaké, 1981).
LOC.: faire du CFA.
COMP.: âge CFA, blanc CFA, heure CFA.
SYN.: franc CFA. franc* métro.
3- CFA, (âge ---- ), loc.nom.
Vieilli, surtout Européens, oral, fam. ironique. Par allusion à l'ancienne
parité entre le franc français et le franc CFA, âge incertain, soit parce que
la personne cherche visiblement à se rajeunir, soit parce qu'elle ne dispose
que d'un jugement supplétif indiquant une date de naissance approximative. Dire à quelqu'un qu'il a l'âge CFA, c'est
insinuer qu'il ignore sa date de naissance. Le terme CFA fait allusion au franc
CFA. Niangoran Bouah, 1964 : 26. Ce
grand dadais, seulement 12 ans ? C'est un âge CFA ! (Instituteur Abidjan,
1981). Le Président, soixante dix huit
ans ? C'est l'âge CFA? (Enseignant, Abidjan, 1985).
4- CFA, (heure ----), loc.nom.
Vieilli, surtout Européens, oral, fam.,
plaisant. Heure approximative, impliquant un retard important. "Elle sera prête dans 5 minutes !"
-" Alors partons ! Avec elle, c'est l'heure CFA". (Convers.,
enseignants, Daloa., 1979). Le spectacle
qui devait commencer à 21 heures n'a débuté qu'à 22 heures : l'heure CFA
!! (Lettre d'étudiante, Abidjan,
1992).
5- CFA, (faire du ---- ), loc.verb. Vieilli, depuis la dévaluation du franc CFA,
péj. A propos d'expatriés*, chercher
à faire des économies rapides en limitant les dépenses locales au minimum. Qu'est ce que vous êtes venu foutre [.] ?
Gagner du pognon ? Faire du CFA ? Arnaut, 1976 : 225. Ils n'ont pas de boy*, ne reçoivent personne : ils font du CFA ! (Enseignante,
Abidjan, 1982). Avant, les Français
venaient parce qu'ils faisaient du CFA : leurs économies valaient le double en
France. (Couturier*, Adjamé, 1995).
chacal [à flancs rayés], n.m. Spéc., (faune), nord. (Canis adustus Sundeval). Chacal
savanicole, haut sur pattes, à la queue longue et touffue, d'un gris brun,
portant sur les flancs une bande noire liserée de clair, allant de la patte
avant au bassin, souvent également une rayure noire verticale sur la cuisse.
Haltenorth /Diller, 1985 : 157.
chaîne, (donner ---- ), loc. verb. Vx., disparu vers
1975 avec diffusion des montres automatiques. (En parlant d'une montre),
remonter le ressort. Quelle heure est-il
? j'ai oublié de donner chaîne. (dernière attest. rencontrée, Retraité,
Abidjan, 1973).
chaîne-avion, n.f. Usuel, (du nom d'une chaîne de libres
services dont l'emblème est un avion. Le magasin est présent dans la plupart
des quartiers des centres urbains). Libre-service dans lequel on trouve de
l'alimentation et des produits de première nécessité (toilette, lessive,
entretien, etc.). Tu trouves tout ça à la
chaîne-avion de Cocody. (Ménagère, Abidjan, 1976). On dormait chez un frère* du village qui travaillait à la
chaîne-avion*. Deniel, 1991 : 92.
COM.: en principe, appellation réservée
aux magasins de la même chaîne mais parfois étendue à tout libre-service de
même type.
chaise, chaise coutumière, chaise royale, chaise
de chef, n.f. Usuel, (tradition), oral, écrit, (sud-est
particulièrement), mélior. V. TABOURET*.
1- Siège sacré symbolisant l'âme d'un roi ou d'un chef
traditionnel et lui servant de trône. Le
crépitement des tam-tams* [.] et l'exposition des attributs cérémoniels sacrés,
surtout les chaises coutumières, ont conféré à cette cérémonie sa grande
dimension culturelle. FM., 01/02.05.1982. Dans la cour* royale, il a été procédé à la deuxième phase des rites [:
d'initiation*] : sacrifices de poulets,
de moutons, dont le sang est versé sur les chaises et offrande de poudre
d'igname* sur les sièges tout en invoquant les noms des prédécesseurs royaux. FM.,
06/07.11.1982. Chacun de ces objets [.] a
naturellement une fonction, un sens, qu'il s'agisse [.] d'une chaise de
chef.[.]. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 31. Nous
avons installé la chaise royale au milieu de la classe. Kourouma, 1990 :
231. On lui [: au roi] présente les chaises royales (symbole du
pouvoir royal), recouvertes d'un linceul.
Rémy, 1996 : 73. Puis une chaise
royale, l'un des symboles qui magnifient la chefferie* en pays agni, lui [:
au Président de l'Assemblée nationale]
est offerte par le roi de l'Indénié, Nanan* Boa Kouassi III. Ivoir'Soir,
15.09.1997. Marquant la fin de la fête
traditionnelle des ignames*, l'adoration des chaises sacrées constitue le
moment le plus important. [.] Les chaises sacrées servent de transition entre
les vivants et les morts. Et en les adorant devant la forêt* sacrée où vivent
les ancêtres*, les ministres officiants entendent les implorer pour qu'ils
apportent le bonheur, la prospérité et la paix au peuple. Ivoir'Soir,
17.12.1997. Ce n'est pas un hasard si les
Akan représentent le pouvoir par une chaise bien plantée, bien enfoncée dans
les racines de la terre. Adé Adiaffi, 2000 : 40.
ENCYCL.: il s'agit d'un tabouret
sculpté de motifs symboliques, parfois recouverts de feuilles d'or.
LOC.: sortir les chaises.
COMP.: maison des chaises, sortie des
chaises.
SYN.: chaise coutumière, chaise de chef,
chaise royale, tabouret*, tabouret* sacré.
2- chaise, par métonymie, trône, pouvoir royal. La chaise [: du Sanwi] reste vacante jusqu'au 30 novembre 1911 où
Kodiaré Kouamé devient nouveau chef* de Krinjabo. Du Prey, 1962 : 64. Compatriotes, je vois que nous sommes tous
d'accord avec la reine pour confier la chaise de Bouadi Aka à Mian Aoussi. Il
ne reste plus qu'à convoquer le peuple et à procéder au sacre. Amon d'Aby, La
couronne aux enchères, 1965 : 35. La
chaise est vide ! Un nouveau roi doit être choisi. (Informateur, Abidjan,
1975)
LOC.: usurper la chaise.
3- chaises (maison des ---- ), rare, mélior. Case dans laquelle sont conservés les trônes des rois
défunts. La maison des chaises est à la
fois un sanctuaire où a lieu le culte des ancêtres* et un musée privé où sont
conservées les précieuses reliques du clan. Amon d'Aby, 1973 : 30.
4- chaise, (sortie des ---- / sortie de la ---- ), cérémonie traditionnelle annuelle akan au cours de
laquelle, lors de la Fête des Ignames, les chaises sacrées sont présentées au
peuple. Nanan* Kollan Kouamé [.] a
procédé à une organisation impeccable de cette sortie des chaises. FM.,
01/02.05.1982. Les tams-tams* sacrés
crépitent une fois de plus, suivis de la sortie de la chaise sacrée : ce sont
les signes qu'un roi* vient d'être trouvé. FM., 28.11.1983.
ENCYCL.: l'expression "sortie de
la chaise" correspond à une cérémonie particulière : le choix d'un
nouveau roi dont le symbole est présenté alors à la foule.
DER.: sortir les chaises, sortir la
chaise.
5- chaise, (sortir les ---- / sortir la ---- ), loc.verb.
a) (au
pluriel). Célébrer l'histoire du groupe, lors de la Fête des
ignames*, en présentant au peuple les chaises des différents rois qui se sont
succédé. On sort les chaises : à chaque
chef qui se succède à la tête du lignage*, correspond un trône assez frustement
sculpté sur lequel il s'assied au cours des fêtes et cérémonies qui se
déroulent pendant son règne. L'ensemble des chaises ayant appartenu à tous ceux
qui se sont succédé à la chefferie* est l'objet d'une grande vénération et de
sacrifices. Boutillier, 1960 : 106.
b) (au singulier).
Célébrer l'intronisation d'un roi ou d'un chef* dont le trône symbolique est
présenté à la foule. Dès que le roi est
choisi, on sort la chaise. Ca veut dire qu'on va savoir qui est le nouveau roi.
(Informateur, Abidjan, 1977).
ENCYCL.: chaque roi ou chef possède
son propre trône.
6- chaise, (usurper la ---- ), loc.verb. particulièrement
péj. Usurper le trône. La tradition*
rapporte que [.] le roi Toto connut la bonne fortune de vaincre son propre
maître dont il usurpa ainsi la chaise. Cheynier, 1978 : 5.
chaise-hamac, n.f. Assez
rare, Vx, (tradition, histoire),, oral,
écrit, mélior. V. HAMAC*. Sorte de palanquin ou de litière servant
de mode de transport pour les chefs coutumiers ou les personnages importants. Sa dernière sortie, transporté dans une
chaise-hamac, il [: le roi] l'a faite
en 1957 [.]. Depuis cette ultime marche triomphale, la chaise-hamac est
reléguée au plafond d'une boutique. ID, 16.02.1975.
DER.: hamacaire*.
SYN.: hamac*.
chaloupe, n.f. V.
BOAT*. La chaloupe pouvait
transporter jusqu'au bateau environ 300 personnes. (Informateur, Basssam,
1975).
chambre, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux sauf
universitaires.
1- Pièce d'habitation, quelle que soit
son utilisation. Une case* composée de
deux chambres et d'une véranda, sert d'abri à ce ménage à trois. FM.,
03.01.1980. Vivant dans la même chambre, [:
Il s'agit d'une cellule de prison] [.]
nos gawas* écoutent les causeries* des agrégés*, habitués des lieux. FM.,
18.01.1980. La petite Traoré Sita [.]
s'était introduite dans la chambre pour y déposer un poulet. FM.,
12.02.1993. Ma maison en dur* aura trois
chambres, une pour manger et recevoir, une pour dormir, une pour mes enfants. (Copie 3e, Abidjan, 1995.)
COMP.: chambre de passage, chambre-salon,
chambre-séjour.
2- chambre de passage, loc.nom. Petit logement (en général chambre à coucher et salle
de bain, avec entrée indépendante) permettant d'accueillir des visiteurs,
notamment dans une bourgade dépourvue d'hôtel. La cité [: Hiré-Watta] n'a
pas d'hôtel, seulement des chambres de passage. FM., 02.05.1984. Des responsables de bar ont construit
derrière leur établissement des chambres de passage. Bonnassieux, 1987 :
139. Le proviseur a mis la chambre de
passage du Lycée à ma disposition. (Rapport de mission, 1988).
ENCYCL.: cette appellation peut
s'appliquer aussi bien à un logement administratif provisoire qu'à une chambre
louée à la journée.
SYN.: (part.) case* de
passage.
3- chambre entrer-coucher, V. ENTRER*COUCHER. loc.nom. Argot
urbain, oral, fam, péj. Logement constitué d'une seule pièce. Il peut s'agir soit de logements d'une pièce
appelés entrées-couchers* [.] soit plus souvent de logements de deux pièces,
chambres-salons. Antoine /Dubresson /Manou-Savina 1987 : 145. Paraît-il que* la vie au Sicobois* est très
dure / pour une chambre entrer-coucher y a au moins neuf personnes.
(Chanson Sicobois, groupe Zouglou machine, corpus T., 1994).
SYN.: entrer*-coucher, porte*.
4- chambre-salon, V CHAMBRE-SEJOUR. Demba a préféré prendre une chambre-salon à Vridi. Bonnassieux, 1987 : 73.C'est l'heure du repas - riz, sauce*
arachide, poulet - pris en tête à tête avec Philippe sous la brûlante tôle
ondulée de la chambre-salon. Krol, 1994 : 100.
5- chambre-séjour, tous milieux
urbanisés, mélior. Appellation usuelle d'un appartement de type F 2 (une
chambre + un séjour), dans une cour*, avec cuisine et toilettes collectives. D'abord locataire d'un entrée-coucher* quand
il était boy*-débutant, il peut prendre, une fois marié et grâce à la
progression de son salaire, une chambre-séjour. Bonnassieux, 1987 : 46. Son groto* lui paie une chambre-séjour à
Marcory. (Etudiante, 1992, Abidjan).
SYN.:
chambre-salon.
champagne, n.m., Assez fréq. (1e attest. 1984), oral, écrit, mésolecte.
1- champagne d'ananas, V. CHAMPAGNE SANS ALCOOL.
2- champagne sans alcool, champagne d'ananas, boisson
gazeuse élaborée à partir de jus d'ananas et présentée dans des bouteilles
semblables à celles de champagne. Ici, il
[: le chef de l'état centrafricain] a
pu apprécier le champagne sans alcool produit à partir de l'ananas. FM.,
10.5.1984. C'est du champagne d'ananas.
Vous pouvez en boire, c'est une sucrerie*. (Maîtresse de maison, Abidjan,
1992).
ENCYCL.: boisson
proposée aux musulmans et exportée.
champignon, n.m.
Spéc., (flore).
1- champignon de palmier, (Volcaria
volvacea). Champignon comestible et estimé, qui pousse sur le tronc des
palmiers abattus. C'est un plat
particulièrement savoureux. Il consiste en poulet cuit au riz additionné de
champignons de palmier et de feuilles d'une petite légumineuse rampante qui
produit un suc gluant apprécié comme soutien de la sauce à l'huile rouge*. Holas,
1982 : 72. On a ramassé des champignons
de palmier au village, tu viens les manger ? (Planteur, Bassam, 1989).
2- champignon de termitière, (Termitomyces sp.). Champignon à
lamelles dont le chapeau peut atteindre dix centimètres de diamètre. Tu ne trouves pas le champignon de
termitière en savane. (Informateur, Soubré, 1982).
ENCYCL.: comestible,
très recherché, il pousse sur les grandes termitières de la zone forestière.
4- champignons, (avoir des ---- ), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte. Etre atteint d'une forme
quelconque de mycose cutanée. On a
souvent des champignons dans ce climat humide. (Infirmière, Abidjan, 1982).
chance, (avoir la ---- ), loc.verb. Fréq. sauf intellectuels, oral, écrit. Avoir de la
chance. Je n'ai pas la chance. J'ai été
compressé*. (Comptable, Bouaké, 1990. Entrez.
Vous avez la chance. Car habituellement à cette heure-ci je me prépare à entrer
en contact avec les génies.* L'oeil du peuple. 27.03.1995. C'est quand leurs sacrifices sont exaucés
qu'ils ont la chance. Kourouma, 2000 : 104.
changer sa bouche, loc.verb. V.
BOUCHE*.
chanson téré, n.f. Rare, (tradition), (hybride français /
mandenkan), oral, écrit, nord, mélior. Chanson par laquelle, en pays
manden, le griot annonce le beau temps pour une fête traditionnelle. C'est ce qu'exprime la chanson-téré" je
suis le fils du soleil." ID,
801, 1988.
chansonnier, chansonnière, n.m. ou f. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous
milieux, mélior. Chanteur-compositeur traditionnel (sans aucune référence à
des intentions satiriques ou humoristiques). Les artistes traditionnels, appelés, dans de nombreux milieux, des
chansonniers. ID, 28.10.1973.
Quand le tambour rituel entonna* et que le choeur des grands chansonniers,
dressé au chevet du lit funèbre [.]. FM., 21/22.01.1984. Je compose. [.] Parfois ma mère qui est
chansonnière, m'aide à le faire. Jeune Démocrate Magazine,
18.02.1993. Petit-fils de chansonniers de
la région Gagnoa-Lakota, il est très tôt un virtuose de l'Alloukou*. Ivoir'Soir,
10.02.1998.
chanvre, n.m. V.
GOMBO*-CHANVRE.
chanvre de Guinée, n.m. Spéc.,
(flore), mais fréq. V. DA*. (Hibiscus cannabinus Linn.). Plante
annuelle de la famille des Malvacées à tiges géantes. Elle est cultivée pour
ses fibres qui servent à faire des cordes. Le
chanvre de Guinée ou Kénaf, cultivé dans la moitié nord du pays, n'est utilisé
actuellement que pour la fabrication des cordes et des liens à bestiaux. Etienne-Nugue,
1974 : 72.
SYN.: da* /dah, gombo*-chanvre, kénaf*.
chaos, adj. V. K.O*.
chapalo, chapalot, n.m. V.
TCHAPALO*.
chapalotière, n.f. V.
TCHAPALOTIERE*.
chapeau de Napoléon, n.m. V.
AHOUIA* DES ANTILLES.
chapelet, n.m. Dispon.,
(religion), surtout musulmans.
1- chapelet [à onze grains], chapelet spécifique des musulmans hamallistes.
Partout les Français traquaient les
porteurs de chapelets à onze grains comme les chiens rouges pourchassent les
singes* rouges [.]. Kourouma, 1990 : 161. Les marabouts hamallistes égrenant des chapelets à onze grains [.]. Kourouma,
1990 : 205.
ANTON.: chapelet à
treize grains*, chapelet*.
2- chapelet [à treize grains], chapelet musulman traditionnel. Un marabout* est venu. Il soignait au nom
d'Allah. Toute la journée il disait son chapelet à treize grains et il priait
avec quatre salams*. Du Prey, 1979 : 44.
4- chapelet, (faire ---- ), loc.verb. Vx., (religion),
oral, écrit, mélior. Prier. Se disait surtout en parlant des musulmans. Les marabouts* font force chapelets afin
d'empêcher Samory d'entrer. Bailly,
18.08.1894, Niamkey-Kodjo, 1991 : 54.
chaque + adj. (card.) + nom, adj indéfini sing. Assez fréq., oral, écrit, mésolecte. Equivalent
de « tous les + adj.(cardinal) + nom ». Les grandes funérailles* ont lieu chaque cinq ans. (Informateur,
Abidjan, 1980). Les sous-officiers de
l'armée de l'air [.] peuvent faire acte de candidature à ce concours organisé
chaque deux ans. La Voie, 24/25.04.1993.
charbon, n.m.
Usuel, oral, écrit, tous milieux. Exclusivement charbon de bois. Ici, quand tu dis charbon, c'est forcément
du charbon de bois qu'on comprend. Il n'y en a pas d'autre. (Informateur,
Abidjan, 1980). Si tu veux viande
braisée*, il faut payer charbon chez le bougouni*.(Boy, Abidjan, 1992).
DER.: charbonnerie*, charbonnier*.
charbonnerie, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux lettrés.
Métier de fabricant-vendeur de charbon de bois. Ces commerçants et artisans s'affirment dans plusieurs spécialités et
la multiplicité des visages que présente leurs affaires : ferronnerie,
menuiserie, maquis*, charbonnerie, maison de beauté*. FM.,
06.10.1982. Mon frère est un bougouni*.
il fait charbonnerie à Treichville. (Planton, Abidjan, 1990).
LOC.: faire* [la] charbonnerie.
charbonnier, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux lettrés.
V. BOUGOUNI*. Artisan fabriquant et vendant du charbon de bois. A. B., né vers* 1943, [.] de nationalité
nigérienne, charbonnier, demeurant à Marcory.[.]. FM., 06.07.1982.
SYN.: bougouni*.
chargé, (être ---- ), loc.verb. Fréq., oral,
mésolecte, Avoir de lourdes charges, familiales ou professionnelles. Avoir
trop de travail Je ne pars pas tous les
ans au village parce que je suis chargé, avec tous mes enfants. cité dans
Gibbal, 1969 : 53. Tu sais, Maraka,
combien le patron* est chargé. Cela m'étonnerait beaucoup qu'il puisse recevoir
le Monsieur ce matin. Oussou-Essui, 1979 : 64. Je suis trop chargé, l'argent ne suffit pas*. (Boy, Abidjan, 1984). Monsieur le Directeur ne peut pas vous
recevoir aujourd'hui : il est chargé. (Secrétaire, Abidjan, 1987). Actuellement, je suis chargé, on fera la
réunion la semaine prochaine. (Chef de service, Abidjan, 1992).
charger, v.tr.
1- Argot
zouglou, oral, fam. Fatiguer, épuiser. Mais tu saisis quoi, les côcôs comme ça là* ca me charge. (Corpus
T., 1995), Si je me charge, c'est pour
nous deux. (Corpus T., 1995).
2- charger la batterie, loc.verb. V. BATTERIE*-2. Il faut toujours acheter accélérateur* parce que mon Vieux* a besoin de
charger sa batterie. (Etudiant, Abidjan, 1992).
chargeur de batterie, n.m. V. BATTERIE*.
Elle lui a dit pour le blaguer*:"Si tu veux la superbe*, va au marché de
Treichville. C'est là qu'on trouve le chargeur de batterie". (Jeune,
Abidjan, 1990).
charlatan, charlatant, fém. charlatante, n.m. Usuel,
oral, écrit, tous milieux, rarement
péj.
1- Devin-guérisseur, personne qui confectionne des
amulettes, peut envoûter ou désenvoûter les hommes, dompter les esprits. Ses
pouvoirs supra-naturels ou traditionnels peuvent être utilisés à des fins
bénéfiques ou maléfiques contrairement au sorcier* toujours maléfique et au
guérisseur, toujours bénéfique. Si l'on
en croit les charlatans, les semaines et les mois qui suivent, pourraient nous
réserver encore mieux. FM., 22/23.11.1980. Celle-ci suggéra d'aller trouver Samofé, le plus grand charlatan de la
région qui excelle dans l'art de dénouer les problèmes conjugaux. FM.,
26.12.1980. Mme L... et son époux,
charlatant de son état . FM., 13/14.11.1982. La famille A.. n'a pas voulu réintégrer la demeure commune, malgré les
propos rassurants des charlatants. FM., 20/21.11.1982. Les charlatans les plus célèbres de la
région accoururent.... Carlos, 1994 : 17. Mon père est allé trouver un charlatan qui lui a demandé un mouton pour
faire un sacrifice. Krol, 1994 : 90. Il
met en exergue, la supercherie des soi-disants charlatans. Top Visages,
30.03./05.04.1995. Incapable de payer la
somme de 5 000 FCFA* et un litre d'alcool de traite* (communément appelé
koutoukou*), requis par le charlatan*, il lui donne rendez-vous le lendemain de
bonne heure. Ivoir'Soir, 03.06.1998.
DER.: charlatanesque*, charlatanisme*, charlater*
SYN.: charlatan[t]-guérisseur*,
marabout-guérisseur*.
2- charlatan-guérisseur, charlatant-guérisseur, n.m. Fréq.
Guérisseur traditionnel, utilisant autant les pratiques magiques que les
plantes à des fins bénéfiques. Inquiet,
il s'est confié à un voisin qui lui a indiqué le domicile d'un
charlatan-guérisseur. FM., 20.12.1982. C'est un charlatant-guérisseur qui vit au Ghana et qui a trouvé un
remède contre le sida. (Lettre, Abidjan, 1994).
SYN.: (part.), clairvoyant*,
guérisseur* marabout, tradipraticien*.
charlatanesque, adj. Rare,
écrit, recherché. Propre à un charlatan*. Les pratiques charlatanesques que leur proposent leurs marabouts*. FM.,
29.11.1990.
charlatanisme, charlatantisme, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, longtemps
mélior., devenu depuis peu péj. Art
du charlatan, sorcellerie, envoûtement, divination, soins par les plantes ou la
magie. Cette oeuvre sur les méfaits du
charlatanisme est originale à plus d'un titre. FM., 26.05.1981. Là-bas, il marquait ses actions par le
charlatanisme qu'il pratiquait avec une adresse telle qu'il connut vite une
réputation de marabout* au pouvoir inégalable [.]. FM., 13.01.1983. Chaque société secrète le mal. La nôtre est
malade du charlatanisme. ID., 30.10.1983. [.]le médecin blanc fut fier de les accueillir
comme des Nègres intelligents ayant de leur propre initiative abjuré le sauvage
et mensonger charlatanisme africain des sorciers pour venir se confier à la
science des Blancs. Kourouma, 1990 : 101. Le dangereux personnage prêche contre le charlatanisme et les pouvoirs
des Toubabs* et des chefs [.]. Kourouma, 1990 : 163. A défaut d'arguments convaincants, le patron [.] fait dans le
charlatantisme. Makoun'Zué, 07.03.1995. Est puni d'un emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 100.000
et 1.000.000 F, quiconque se livre à des pratiques de charlatanisme,
sorcellerie ou magie susceptible de troubler l'ordre public ou de porter
atteinte aux personnes et aux biens. (article 205 du nouveau code pénal).
SYN.: (part.), maraboutage*.
charlatantisme, n.m. V.
CHARLATANISME*, Y a des gens qui sont
soignés et guéris par le charlatantisme, quand même! (Secrétaire administratif, Abidjan, 1990).
charlater, v. intr. Vx, oral, fam., mésolecte, basilecte. Aller
consulter un charlatan. Souvent les gens,
même s'ils sont soignés par un médecin, vont charlater au village.
(Etudiant, Abidjan, 1982). Pourquoi tu
n'irais pas charlater? Je peux t'amener chez un célèbre guérisseur. (Coiffeuse,
Abidjan, 1984).
SYN.: djiboter,* djibser*, faire fétiche*, faire gris-gris*,
féticher*, gbasser*, gbétiser*, grigriter*, marabouter*.
charognard, n.m. Spéc., (faune) mais fréq., oral, écrit, tous
milieux. Terme générique désignant des vautours, communs en savane, peu
craintifs, fréquentant les marchés des villes où ils se nourrissent de détritus
: Gyps bengalensis Gmelin ou gyps* africain ; Necrocyrtes monachus
Temminck ou percnoptère* brun V. VAUTOUR*. [.] tous les enfants de l'harmattan* : les tourbillons, les lointains
feux de brousse*, le ciel profond et bleu, le vol des charognards, la soif,
évidemment la chaleur. Kourouma, 1970 : 125. [.] les charognards décrivent de grands cercles. Timité Bassori
1974 : 31. Quand tu vois les charognards
en nombre dans le ciel, c'est qu'il y a une bête en train de mourir.
(Informateur, Bouaké, 1979). Les charognards
et les éperviers tournoyaient dans la masse dense de fumée,[.].
Oussou-Essui, 1979 : 33. Déjà [.] les
charognards dessinaient des arabesques [.]. Kourouma, 1990 : 13. Ah ! la belle pièce à conviction! Le
papillon a des ailes et c'est la faute au charognard ! Tierno Monenembo,
1993 : 127. .
SYN.: gyps*
africain, percnoptère* brun, vautour*-moine.
charrette pousse-pousse, n.f. V. POUSSE-POUSSE*. La
quantité de viande ainsi obtenue est acheminée sur le marché dans des
charrettes pousse-pousse pas toujours propres. FM., 06.09.1990.
DER.:
charretier* pousse-pousse.
charretier pousse-pousse, n.m. V. POUSSE-POUSSE*. Les
charretiers pousse-pousse de Sinfra à qui la mairie proposait de nouvelles
conditions de paiement de taxes, ont observé lundi et mardi un arrêt de travail
créant des désagréments à leurs clients. Ivoir'Soir, 16.02.1998.
chartérisation, n.f. Spéc.
(tourisme). Développement de l'utilisation des avions-charters pour
abaisser le coût du tourisme, fait d'ouvrir les aéroports d'un pays aux
avions-charters. Grâce à une politique de
chartérisation dynamique [.]. FM., 07.0 5.1993
chas chas, n.m. V.
CHIRURGIEN*.
chasseur de sorcier, n.m. Rare, (tradition), oral, écrit, lettrés. Ancien
sorcier repenti, spécialisé dans la magie blanche et la détection de ceux qui
font de la magie noire. Chasseur de
sorcier : ancien sorcier qui a fait amende honorable et a décidé de mettre son
savoir au service de la société. Communément - et improprement - appelé
également féticheur*. Schwartz, 1975 : 11. Il faut un chasseur de sorcier pour la maison hantée. (Chauffeur,
Abidjan, 1983).
SYN.: féticheur*.
chat, n.m. Spéc., (faune).
Terme qui engendre un certain nombre de composés ne se rapportant pas forcément
à des félidés (V. CHAT-VOLANT).
COMP.: chat
d'eau, chat de Cafrerie, chat d'eau, chat de Libye, chat doré, chat forestier,
chat ganté, chat sauvage d'Afrique, chat-tigre, chat volant.
1- chat d'eau, V. CHAT GANTE*. Chat sauvage
forestier à pelage fin et lustré d'un gris roux, parsemé de taches brunes sur
le dos. C'est également près des cours
d'eau que l'on a des chances d'apercevoir [.], le chat d'eau, la mangouste* des
marais [.], la loutre* au cou tacheté. FM., 13.10.1983.
ENCYCL:. signalé par Dekeyser, 1954 :
280 mais non décrit. Ce serait peut-être une variété de chat doré*.
2- chat de Libye, V. CHAT FORESTIER*. (Felis sylvestris lowei
Pocok). Petit carnivore félidé qui ressemble, en plus gros, à un chat
domestique à robe rougeâtre. Le chat de
Lybie est essentiellement nocturne et se nourrit de petits animaux. Dekeyser,
1955 : 279. Signalé (Comoé).
Bousquet, 1992 : 155.
SYN.: chat de Cafrerie (rare), chat
forestier, chat ganté*[d'Egypte], chat sauvage d'Afrique.
3- chat doré, (Profelis aurata amata Temminck). Chat forestier de
grande taille à robe châtain et ventre blanc tacheté de brun, nocturne,
arboricole. Le chat doré est un chat de
grande taille. Il peut atteindre [.] une hauteur au garrot de 0,50 m. Dekeyser,
1955 : 279, Haltenorth /Diller, 1985
: 214. Signalé : Comoé, Marahoué, Taï.
Bousquet, 1992 : 155. Buffles*,
antilopes* (12 variétés), lions, chats dorés, panthères*, mangoustes*, [.] tels
sont entre autres les animaux que l'on rencontre dans le parc national de la
Comoé. FM., 11/12.06.1993.
SYN.: chat doré occidental, chat sauvage.
4- chat forestier, V. CHAT DE LIBYE*. Haltenorth /Diller, 1985 :
219.
5- chat ganté, V. CHAT DE LIBYE*.
6- chat-tigre, V. SERVAL*. (Felis serval Schreber =
Leptaïlurus serval Schreber). Assez grand carnivore félidé à pelage fauve
marqué de taches noires rondes. Les
panthères* et les chats-tigres qui font retentir la forêt de leurs cris et de
leurs miaulements. Verdier, 1887 : 72.
Le serval, vulgairement appelé chat-tigre est un chat relativement haut sur
pattes, à queue assez courte. Dekeyser,
1953 : 280. Haltenorth /Diller, 1985 : 214.
SYN.: serval*, (manuels), tigre*.
7- chat volant, V. ANOMALURE*.
chat noir, (faire ----), loc.verb.
Dispon., familier, oral, écrit, plaisant, tous milieux. Filer à
l'anglaise, s'éclipser en passant inaperçu. Comment
tu es sorti? Tu as fait chat noir ou bien*? (Lycéen, Abidjan, 1996). Il dort! C'est le moment de faire chat noir
pour aller trouver l'étrangère* dans sa chambre. B.D. in Ivoir'Soir, 28/29/30.11.1997.
châtaigne, n.f. Spéc., (flore, alimentation). Graine
comestible du fruit de la variété fertile d'arbre à pain*. (Artocarpus sp.). Ce fruit de l'arbre à pain* est quelquefois
appelé châtaigne. Davesne, 1954 : 61. On
mange les châtaignes de l'arbre à pain* bouillies. (Informateur, Abidjan,
1990).
DER.: châtaignier*, châtaignier* de Guyane.
châtaignier, châtaignier de Guyane, n.m. Spéc. (flore). V. ARBRE* A PAIN. Variété d'arbre à pain
(Artocarpus incisa var. Seminifera Thuab.) dont le fruit fertile contient
environ une centaine de graines comestibles de la taille d'une châtaigne. C'est un châtaignier l'arbre à pain de ton jardin. (Ingénieur
agronome, Abidjan, 1979).
ENCYCL.: dans les variétés
sélectionnées, les graines avortent et la pulpe du fruit seule est consommée.
SYN.: arbre* à pain, bread-nut (rare).
bread-fruit (variété stérile).
chatouiller, v.tr. Dispon.,
oral, fam., mésolecte, péj. En parlant d'un homme et d'une femme,
euphémisme : tripoter, faire des attouchements sexuels. Il m'a mise derrière avec le Blanc qui n'arrêtait pas de me
chatouiller, j'étais très gênée. Akissi Kouadio, 1983 : 26. Je ne prends plus le bus parce qu'il y a des
types qui toujours sont là à chatouiller les filles. (Secrétaire, Abidjan,
1984).
chaud, adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux, péj.
1- (En parlant d'un devoir, d'un tâche, d'un examen, d'un
travail, etc.), difficile, dur, pénible, désagréable. Il est très difficile pour une femme de diriger un orchestre, il y a
trop de discussions chaudes. FM., 05/06.11.1983. Les examens seront chauds à cause de l'année
blanche*. (Lettre d'étudiant, Abidjan, 1991).
2- (En parlant d'un individu), être intraitable, cruel, dur,
méchant. Ils formaient un virulent trio
de sorciers. Ils mangeaient* sans pitié leurs compatriotes. Toun Manou Hélène
est particulièrement chaude. Elle n'a pas hésité à livrer son propre fils. Ivoir'Soir,
26.04.1994. Les étudiants sont chauds en
ce moment! (Universitaire, Abidjan, 1994).
3- chaud (être ---- ), loc.verb. Argot estudiantin. En
parlant d'une épreuve, d'un devoir : être difficile. En physique, ça allait mais en maths, c'était chaud. (Lycéen,
Abidjan, 1977).
SYN.: être caillou*.
4- chaud (être ---- ), loc.verb. En parlant
d'une situation, d'une atmosphère, être orageux, tendu, lourd, difficile à
supporter, plein de menaces, de bruit et de fureur. S'il vient un étranger, c'est chaud pour lui. Bonnassieux, 1987 :
147. Vers les PTT de ce quartier, une
ruelle où l'ambiance est chaude... FM., 03.04.1983. Aujourd'hui,
la vie c'est chaud. (titre de poésie) FM., 04.12.1990.
LOC.: ça va être chaud : ça va mal
tourner.
SYN.: être katanga.
5- chaud, (être ---- ), être chaud-chaud, loc.verb. Fréq., fam., mésolecte, basilecte. En parlant d'un être humain,
excité, méchant, en colère, emporté. A.
B.. n'est pas un inconnu dans ce quartier. Il n'est pas plus chaud que les
autres. Konaté, 1987 : 67. Tu es
chaud, il faut te refroidir*. Sors, on va causer. Krol, 1994 : 122. [.] des choses que beaucoup de jeunes ne
respectent pas parce qu'ils sont dans la rancoeur et qu'ils sont chauds-chauds.
Deniel, 1991 : 116. Tu les vois dans
les maquis*, les gars sont chauds-chauds en train de danser. (Chanson Les
côcôs". Groupe Les côcôs, Corpus T., 1994). Cette année, mon tuteur* est trop* chaud ! (Lycénne, Divo, 1979).
COMP.: chaud-chaud : très excité.
5- chaud, (mon [ton/son...] coeur est ---- [de qqun]), loc.verb. Fréq., fam. mésolecte, basilecte. Eprouver des sentiments intenses
(amour, colère, haine) envers qqnn. Mon
coeur a été chaud de toi [.], j'ai eu soif de toi, de ton amour. Anoma
Kanié, 1978 : 96. Comme mon coeur était
chaud à cause du patron*, elle me faisait des cadeaux pour me refroidir*: de
l'argent, des habits, des chaussures. Deniel, 1991 : 156. Il est tellement chaud de lui qu'il veut le
battre. (Planton, Abidjan, 1993). [: Il] est très chaud en ce moment du côté des Touleupleuniens [: habitants
de Touleupleu] et cherche à filer le
parfait amour avec eux. Bôl Kotch, 28.03.1995.
6- chaud, (avoir ---- ), loc.verb. Passer un mauvais quart d'heure, être rudoyé, être en
proie à la violence. Je te jure que
lorsque les gens attrapent un voleur dans mon quartier, il a chaud !! (Secrétaire,
Abidjan, 1982). Quand elle va avouer à
son père qu'elle attend*, elle va avoir chaud!
(Etudiante, Abidjan, 1990). Jean
était au bord de la panique [.]. "Mon frère*, tu as chaud", lui jeta
Claude, le fiancé de Tété, venu à la rescousse. M.Coulibaly, 1992 : 27. Abidjan a chaud à son campus. (Titre) Jeune
Afrique, 04/10.06.1992.
7- chaud (avoir le corps ---- ), loc. verb. Avoir de la fièvre. Patron*,
mon enfant ça ne va pas. Il a le corps chaud! (Boy, Abidjan, 1979). Vous êtes malade. Vous avez le corps chaud.
C'est peut-être le palu*. ID, 14.05.1989.
chaudronnier-marmitier, n.m. Rare, oral, mésolecte, mélior. Artisan qui fabrique des
marmites ou les répare. Dans les ateliers
des chaudronniers-marmitiers maliens du km* 14 sur la route d'Anyama [.].
David, 1986 : 83.
chauffer, v.tr. Usuel., oral, tous milieux, fam..
1- Fâcher, irriter. La guerre du Golfe nous a beaucoup chauffés. Je n'étais pas un partisan
de Saddam [.] mais j'étais contre la guerre que les Américains ont menée.
Krol, 1994 : 146.
2- Taquiner, faire "marcher". Il n'est pas malin, il ne vaut rien avec les filles, je lui dis ça
souvent, j'aime bien le chauffer avec ça, il s'énerve, mais vrai* de vrai,
c'est un mou. Krol, 1994 : 132.
3- ça va chauffer, loc.verb. Ca va mal
tourner, ça va barder (se dit d'une situation qui peut dégénérer en conflit, en
catastrophe.). Ca va chauffer pour toi si
tu me prends pour un cacaba*! (Artisan, Bassam, 1975). Cette année, ça va chauffer bien bon* pour les examens. (Etudiant,
Abidjan, 1982).
SYN.: ca va être
chaud*.
4- chauffez le coin!, interj. Argot estudiantin.,
Allez-y ! Metttez de l'ambiance! (souvent incitation à la bousculade et la
bagarre). Des guerilleros* se mettent
alors à craser* lorsque le chef lance le cri de guerre : "C'est mou là,
chauffez le coin ! " Campuslexique, 1979 : 2. /Hue les copines* allez, on chauffe le
coin, allez-y allez-y /. (Chanson "Ambiance". Groupe Les copines,
corpus T., 1994).
5- chauffez le coin aller-retour, loc.verb. Argot urbain, péj.
Faire les quatre cents coups, semer le désordre. [.] parce que, de toute façon, il n'a jamais été qu'un bandit*, une
tête brûlée, un numéro, un original qui, avec ses copains, chauffait le coin
aller-retour. Konaté, 1987 : 52.
chaussette, n.f. Argot urbain, fréq., oral, plaisant.
Euphémisme : préservatif. On te dit :
" Si tu vas avec les toutous*, faut mettre chaussette. Oui mais qui va
payer* chaussette ?" (Etudiant, Abidjan, 1990). [.] le gars [.] il va dans une boutique / il achète des chaussettes /
maintenant il va au tchoin*. (Corpus Z., 1992, 96). La dulcinée ne voulait pas livrer le match* avec la chaussette. Jeune
Démocrate, 21.01.1993.
chauve-souris, n.f. Dispon.,
argot urbain, péj. Femme sans domicile fixe. "Chauve-souris" : fille sans domicile fixe, qui se fait
draguer pour avoir un toit.. [.] Ces différents termes empruntés au langage
nouchi*, font partie aujourd'hui du lexique zouglou*. Ivoir'Soir,
15.10.1997.
chawarma, chawarman, n.m.
Usuel, (du turc par l'arabe libanais), (1e attest. 1980), oral, écrit, tous
milieux.
1- Gros sandwich à la viande avec tomate, oignons, concombres,
cornichons et piment. L'invasion des
chawarmans, ces sandwiches qui font courir les Abidjanais. FM.,
22.12.1980. [.] le chawarma, vous savez,
le sandwich libanais que je mange tous les midis. Samba Koné (nouvelle
"Les appréhensions de Gaston"). FM., 11.01.1982. Je m'étais arrêté pour acheter un chawarma.
FM., 10.04.1982. Que
proposeront-ils à la cliente? Portion poulet pané avec frites, [.] poisson
frit, hamburger, chawarma, mouton braisé* [.], le tout à des prix conjoncture*.
A. Touré, 1985 : 254.
2- (1ère
attest. 1990). Par extension, point de vente de chawarmas. Ainsi donc le lendemain à 8 heures, le
géomètre rencontre le journaliste dans un chawarma à Adjamé 220 logements. Ivoir'Soir,
20.08.1997.
chayotte, n.f. V
CHRISTOPHINE*.
che, n.m. Dispon., argot des jeunes urbanisés, mélior. Bouteille de
champagne. Quoique l'achat d'une
"teille*" (bouteille) de "Che" (champagne) ou de liqueur*
en boîte de nuit est considéré comme le nec plus ultra des gaz*-oil". Ivoir'Soir,
01.04.1998.
ché
!, (ma ---- !),
[Ge], interj., Fréq.,
oral, fam., mésolecte, basilecte, mélior. V. CHERIE-COCO*. Terme
d'adresse par lequel une marchande, sur le marché interpelle une cliente éventuelle.
Ma ché, tu achètes un peu mon attiéké.
C'est trop doux* même. Il faut goûter ! (Marché d'Adjamé, cité in
Caummaueth, 1988 : 69).
chef, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Entre
dans la composition de très nombreuses lexies.
1- V. ROI*.
Sud-est. Titre porté, par le dirigeant d'un groupe social. Utilisé
usuellement comme terme d'adresse envers un chef coutumier. Chef, je te charge de dire la nouvelle aux
villageois. A. Koné, 1980 : 26. Eh
quoi, chef, phacochère* c'est bon pour manger ! (légende sous photo) FM.,
14.10.1983.
SYN.: roi*.
2- V. PATRON*. Utilisé
usuellement comme terme d'adresse d'un inférieur envers un supérieur. "Ousmane, tu vas laver la
voiture." -" Oui chef!" (Chef de service à son chauffeur,
Bouaké, 1982).
SYN.: patron*.
3- Utilisé aussi, par bonhomie, de la part d'un supérieur
envers un inférieur. Alors, chef, tu as
fini de nettoyer ? (Directeur à chauffeur, Abidjan, 1982). Chef, peux-tu m'apporter une petite cuiller?
((Client à garçon, dans un restaurant, Abidjan, 1984). Aujourd'hui en Côte-d'Ivoire, surtout en ville on dit souvent
"chef" ou "patron" en lieu et place de
"Monsieur", mais avec la différence que "chef" ou
"patron" exprime plus la cordialité et la sympathie. Ces mots
s'emploient aussi bien entre amis qu'entre inconnus. On dira par exemple
"bonjour chef" avant de demander un renseignement à un inconnu. Cela
traduit la décontraction. A. Touré, 1985 : 156.
4- chef coutumier, terme générique désignant un responsable dirigeant
traditionnel d'un groupe social plus ou moins étendu : clan, tribu, ethnie,
village, canton. Chef coutumier avec les
insignes de son rang. (légende sous une photo). Oberlé, 1983 35. Des élus et de nombreux cadres ainsi que des
chefs coutumiers se sont associés à cette cérémonie de passation des charges.
FM. 08.09.1986. Selon le chef
coutumier, le défunt est né il y a 33 ans à l'hôpital de Toumoudi. ID,
05.02.1989. B.G. fut désigné comme chef
coutumier avant de recevoir la distinction de chef de canton*, en 1957. FM.,
29.11.1990. Des élus et de nombreux
cadres ainsi que des chefs coutumiers se sont associés à cette cérémonie de
passation des charges. FM. 08.09.1986.
SYN.: chef traditionnel*.
5- chef de canton, chef canton, responsable
traditionnel d'un canton, servant d'intermédiaire entre les autorités
administratives et les populations locales. Il
faut noter que fût créé pendant la période coloniale, un échelon administratif
et territorial nouveau : le canton, se situant au-dessous du niveau des
cercles*. Les chefs de canton étaient désignés par l'administration coloniale
[.]. C'est un échelon administratif qui n'a plus d'existence juridique. Schéma
directeur, 1978, t I, 124. En donnant
les conseils traditionnels au nouveau roi, le chef canton a dit que celui-ci
est désormais un auxiliaire de l'administration. FM., 12. 03.1982. Sa Majesté le Roi Bonzon II, chef supérieur*
de l'Indénié, Mamie* Adon Noufan, reine-mère de l'Indénié [.], Nanan* Ehoué
Aka, chef de canton de Feyané, remercient ceux qui ont compati à leur douleur
[.]. FM., 15/16.05.1982. Lorsque
tes parents ont voulu te mettre à l'école et que le directeur a refusé de
t'inscrire, prétextant que tu étais trop jeune, alors chef de canton,
j'intervins. Nolan, 2000 : 119.
ENCYCL.: à l'époque coloniale, il
s'agissait d'un responsable désigné par l'autorité.
SYN.: roi * de
canton.
6- chef de carré, Fréq., pop.
V. CARRE*. En milieu urbain, responsable d'une cour* commune. C'est le chef de carré qui devra régler ce
problème d'ordures. (Employé de mairie, Abidjan, 1977).
ENCYCL.: à l'époque du parti unique
PDCI-RDA, le quartier constituait une sous-section du parti, chaque carré avait
pour délégué son responsable.
7- chef de case, Vx.
Propriétaire de la case mise à la disposition de qqun. Ce matin, notre chef de case qui était parti au Djimini, le jour de
notre installation ici [.]. Bailly,
09.08.1894 in Niamkey Kodjo, 1991 : 49.
8- chef de chasse, (Tradition).
Responsable d'une chasse collective. Le
chef de chasse annonce dans les villages d'à côté le jour et le lieu du
rassemblement. Deniel, 1991 : 21.
9- chef de cour, (tradition).
V. CHEF DE FAMILLE. Responsable d'un segment de lignage
vivant dans la même concession. En milieu urbain, responsable d'un ensemble de
locataires co-existant dans un immeuble bas, de type semi-traditionnel ouvrant
sur une cour collective. (V. COUR*). Chacun
des segments de lignage a pour responsable un de ses membres que l'on appelle
chef de cour. Boutillier, 1960 : 31.
Le chef de cour régit tout un petit monde de locataires qui retrouvent ainsi
une ambiance toute villageoise. Oberlé, 1985 : 62. Elle put entrer dans la première cour* en vue et se confier à son chef.
M. et A. sont interpellés par le chef de cour en question. FM.,
19.01.1993.
10- chef de collectivité, V. CHEF DE FAMILLE.
11- chef de famille, V. CHEF DE [LA] GRANDE FAMILLE, Chef d'une
communauté familiale, doyen, en général, des descendants directs du fondateur
de la communauté. La base de
l'organisation des Bétés était la famille, composée du chef de famille, le plus
vieux représentant du nom. Du Prey, 1962 : 48. Chaque chef de famille est le dépositaire de l'or et des attributs de
chef de la lignée. Ivoir'Soir, 08.10.1997.
ENCYCL.: Cette communauté ou famille
étendue, famille élargie, peut comprendre un nombre important d'individus.
REM.: en milieu urbain, "chef
de famille" peut, cependant, désigner le père de famille, au sens de
la juridiction occidentale. L'ambiguité est levée par "chef de famille étendue " , "chef de la grande famille " réservé
au sens traditionnel.
SYN.: chef de collectivité, chef de lignage.
ANTON.: chef de
ménage.
12- chef de génération, V. GENERATION*. Fréq. (tradition). En milieu
traditionnel, responsable d'un groupe d'individus dont la différence d'âge
n'excède pas un nombre précis d'années. Le
tam-tam [.] est placé sous la responsabilité de tout le village et plus
spécifiquement des chefs de génération. FM., 18.03.1980.
ENCYCL.: certaines sociétés
traditionnelles, (ouest par exemple), sont divisées en générations*.
13- chef de la grande famille, V. CHEF DE FAMILLE.
14- chef de lignage, V. CHEF DE FAMILLE Au niveau des structures lignagères [.] maintien du rôle des chefs de
lignage dans le cadre du Conseil des notables*
Schéma-directeur, 1978, I : 130.
15- chef de ménage, Fréq., (administration). V. CHEF DE FAMILLE.
Responsable de la cellule familiale, au sens occidental restreint du terme :
père, mère, enfants et ascendants éventuels. [.] au dire des quinze salariés dénombrés parmi les dix-neuf chefs de
ménage [.]. Bonnassieux, 1987 : 63.
ENCYCL.: cette notion de type
occidental, est surtout existante en milieu urbain. Sous cet angle, "chef de ménage " s'oppose à "chef de collectivité, chef de lignage".
"Chef de famille " étant employé soit dans le sens traditionnel,
soit dans le sens moderne, reste souvent ambigu, d'où la nécessité de préciser
parfois "chef de la famille étendue
", "chef de la grande
famille + désignation du nom de la famille" si l'on veut véritablement désigner l'ensemble de la
collectivité des parents.
16- chef de mission, (relations
extérieures). V.
COOPERANT*, M.A.C.*. Titre porté
par un fonctionnaire français, responsable de la mission d'aide et de
coopération et de la gestion du personnel français en coopération culturelle et
technique, dans un pays africain francophone. Le chef de Mission recevra les représentants des différentes
associations de coopérants, vendredi matin à 10 heures. (Note de service,
Abidjan, 1977).
17- chef de prière. Fréq.,
(religion), Musulmans. Chez les musulmans, titre porté par celui qui conduit
les prières à la mosquée, iman*. C'est un
Sénégalais, chef de prière dans son pays qui fait la tournée pour envoyer les
croyants au pélerinage. Du Prey, 1979 : 167.
SYN.: iman*.
18- chef de province, fréq., (tradition, administration), mélior. V. CHEF SUPERIEUR. Notable
placé à la tête d'un ensemble de chefs coutumiers relevant d'un même groupe
ethnique. Le chef de province Nanan*
Koffi fut le premier à prendre la parole. Au nom des chefs coutumiers*, il a
remercié la population. FM., 25.06.1981. Les chefs, ceux des provinces comme ceux des cantons*, sont les relais
de l'autorité, le parti-Etat PDCI et non les représentants des revendications
de leurs peuples. Le Changement, 08.03.1995.
SYN.: chef des chefs, chef supérieur.
19- chef de quartier, V. CHEF DE CARRE. M.K.G. [.] convoque les membres du bureau et
du comité des Sages, les présidents et les délégués* des comités et
sous-comités du PDCI-RDA d'Abobo, les chefs de quartier [.] à une réunion de
travail. FM., 15.01.1982. La
stratégie des occupants, souvent sous la conduite d'un chef de quartier
essentiellement orientée vers la reconnaissance du campement par l'Etat, est à
rapprocher de celle des candidats aux terrains à bâtir. Antoine /Dubresson
/Manou-Savina, 1987 : 239.
20- chef de subdivision, vx., disparu en 1960, à l'Indépendance. V. COMMANDANT* DE
CERCLE. A l'époque coloniale, responsable administratif d'une subdivision
territoriale constituant une partie d'un cercle*. Combien de chefs de subdivision, de commandants de cercle* avaient
sauté, perdu leur poste pour avoir tenté de les [: les exploitants
forestiers] contenir. Dadié, 1980 b :
48. Note (1): La subdivision* qui
groupe plusieurs villages sous sa [: celle du commandant*] domination est subordonnée au cercle* et
équivaut au chef-lieu de l'arrondissement. Le chef* de subdivision est le
commandant. Oussou-Essui, 1999 : 15.
ENCYCL.: le chef de subdivision était
approximativement l'équivalent du sous-préfet actuel.
21- chef de terre, chef de la terre, (tradition), mélior. Chef coutumier du village, symbole du groupe
social et, à ce titre, investi d'un pouvoir territorial et religieux car il est
l'intermédiaire entre les ancêtres et la communauté vivante. La cérémonie fut officiellement ouverte par
le chef de terre qui fit une libation, en guise d'offrande aux ancêtres. FM.,
15.01.1980. Les pentes et le sommet sont
occupés par de vastes concessions*. Ce mot vient de ce qu'en Afrique
tradtionnelle, on n'achète pas un terrain puisque celui-ci appartient aux
ancêtres et que les vivants ne s'en voient que concéder la jouissance par le
chef de la terre. Rémy, 1986 : 122. Il
y eut le Chef de Terre de Divo pour une invocation. FM., 26.10.1990.
ENCYCL.: dans la société
traditionnelle, les sols occupés par le groupe constituaient une propriété
collective dont la gestion était confiée au chef.
COM.: "chef de la terre " est la
forme la plus recherchée.
22- chef de village, (tradition,
administration). Autorité suprême du village. Un chef de village ne se laisse pas imposer par un docteur. Du
Prey, 1979 : 84. Depuis hier, les chefs
de village ont été convoqués chez le sous-préfet et le secrétaire général du
parti. Kitia Touré, 1979 : 7. L'affaire
devait être jugée une première fois chez le chef de village. FM.,
15.01.1980. Le chef de village, supposé
être le sujet du chef de canton* a maintenant une position clé dans le système
administratif actuel alors que les indemnités allouées au chef de canton* par
arrêté du 10 octobre 1934 portant constitution de l'administration des chefs
coutumiers* en Côte-d'Ivoire, tendent à disparaître. FM.,
30.11.1983. Bien entendu, on lui a tout
de suite rapporté l'affaire et lui, en tant que chef de village, a fait son
enquête. Naipaul, 1984 : 149. C'est
qu'en fait, à travers les âges, chaque village ébrié a toujours eu à sa tête un
chef, assisté d'un conseil* de notables qui a pour rôle de rendre la justice au
sein de la communauté et de défendre les intérêts du village. Les notables,
eux, veillant à renseigner le chef du village et à le conseiller dans les
prises de position. Ivoir'Soir, 08.10.1997. Le chef de village a rappelé, non sans émotion, les difficultés liées à
l'absence de dispensaire à Bakoubly [.]. Ivoir'Soir, 04.12.1997.
ENCYCL.: choisi par le Conseil* des
notables, il est confirmé dans ses fonctions par l'administration. Il est le
gardien de la tradition, le maître symbolique des terres occupées par la
communauté, le juge des affaires locales et le porte-parole des villageois.
23- chef des chefs, (tradition,
administration). Titre honorifique porté par le responsable de
l'association des chefs coutumiers de Côte-d'Ivoire. L'honorable G.W., chef des chefs traditionnels a, pour sa part, pris le
ferme engagement d'aider l'administration à promouvoir les cultures vivrières.
FM., 11.02.1982. C'est le chef des
chefs qui a présenté les voeux au Président. (Informateur, Abidjan, 1982).
24- chef des jeunes, (tradition).
Adulte responsable de la génération des adolescents ayant atteint l'âge de
l'initiation*. Nanan* Kouadio Yoboua,
nouveau chef des jeunes de Koum-Abrousso, a été officiellement installé dans
ses nouvelles fonctions par le chef de canton*. Nanan* Kouassi Amerol. FM.,
28.01.1980.
25- chef l'impôt, (histoire),
pop., péj. Terme de dérision
appliqué, à l'époque coloniale, par les populations locales, à des chefs
coutumiers désignés par l'administration française et considérés comme les
valets de celle-ci, uniquement soucieux de lever les impôts. Une autre partie des véritables chefs*
préféra s'effacer, laisser aux chefs l'impôt tout dévoués à l'administration,
le soin de garder le devant de la scène. Du Prey, 1962 : 53.
25- chef supérieur, (sud-est, tradition), mélior. V. ROI*. Chef d'une ethnie.
Il a le pas sur tous les autres chefs coutumiers de la région. [.] lorsqu'un nouveau chef supérieur est
intronisé à la cour de Kumassi [.]. Chénier, 1978, 6 : note (1).Sa Majesté, le Roi Bonzon II, chef supérieur
de l'Indénié [.]. FM., 15/16.03.1982.
La qualité de la vie villageoise augmente
encore d'un degré lorsque se déroule une fête majeure exceptionnelle [.] par
exemple, pour l'intronisation* d'un chef de village*, d'un chef supérieur* ou
d'un roi*[.]. David, 1986 : 135.
ENCYCL.: il est choisi par le Conseil
des notables parmi les descendants directs d'un lignage particulier, selon la
coutume spécifique du groupe. Il est alors investi d'un pouvoir territorial et religieux.
SYN.: chef de province, roi*.
26- chef traditionnel, V. CHEF COUTUMIER.
27- chef-apôtre, (religion).
V. HARRISTE*. Responsable d'une communauté
religieuse harriste. A.N.M., chef apôtre
des Harris* d'Akwé-Adjamé convoque les fidèles Harris* de son village, le 2 mai
à 13h30. FM., 01/02.05.1982.
28- chef-barreur. Vx. V.
BARREUR*. Chef de l'équipage d'une embarcation de haute mer, contrainte de
"passer la barre*. [.] le
chef-barreur allait donner le signal du départ quand trois énormes rouleaux s'approchent
successivement.[.]. Bouys, 1933 : 25.
29- chef-boy, Vx. Responsable
du personnel domestique, lorsque celui-ci est important. Toi, le chef-boy, trouve moi une fille pour la nuit. Du Prey, 1979 : 111.
30- chef-canton, fam., pop. V. CHEF
DE CANTON. Mon père est chef-canton.
(Etudiant, Abidjan, 1981).
31- chef-manoeuvre, chef des manoeuvres, (agriculture). Sorte de contremaître qui
dirige une équipe d'ouvriers agricoles.
Le chef des manoeuvres est encore là pour en témoigner. Amon d'Aby, 1973 :
28. Engagé comme chef-manoeuvre par un
planteur* de bananes [.]. Koné, 1980 : 33.
COM :"chef manoeuvre" est plus familier et plus fréquent à l'oral.
32- chef, (femme ---- ), (tradition, Ouest.). Nom donné, dans certaines ethnies (Wé par
exemple) à une femme d'âge mûr, investie de certains pouvoirs et de
prérogatives quasi-masculines en tant que responsable de la société des
excisées*. Autres étrangetés du pays
guéré, les femmes-chefs et les excisées* [.]. Du Prey, 1962 : 54. [.] ce sont des femmes-chefs, escortées de
suivantes dotées d'armes de parade et d'uniformes masculins, en quelque sorte
Amazones noires qui ont régné dans cette province là (Guéré). Conte, 1981 :
37.
SYN.: cheftaine*.
chefferie, chefferie coutumière, chefferie supérieure, chefferie traditionnelle n.f. Usuel.
, (tradition, administration), oral,
écrit, tous milieux.
1- Type d'organisation politique qui donne un certain pouvoir à
des chefs traditionnels. Les
Indépendances avaient supprimé la chefferie. Kourouma, 1970 : 12. La population autochtone de la
sous-préfecture est essentiellement répartie entre deux ethnies obéissant [.] à
deux chefferies supérieures Akoué et Nanafoué. Chénier, 1978 : 145. La chefferie, chez les Ebrié, repose sur des
structures démocratiques. Elle n'est ni l'apanage d'un seul homme ni de ses
descendants, fussent-ils riches, puissants et forts. FM. 10.04.1983.
Le phénomène de la décadence de la
chefferie traditionnelle n'est pas uniquement le fait du centre-ouest. FM.,
01.12.1983. Mon père est entré au RDA* (:
Rassemblemenr Démocratique Africain) ce
qui n'a pas plu à ma famille maternelle parce que c'était une famille de chefs,
qu'on parlait de l'abolition de la chefferie et qu'elle avait donc opté pour le
parti des notables. Deniel, 1985 : 134.
L'état a décrété [.] après l'Indépendance la suppression des chefferies de
canton. David, 1986 : 135. [.] des
chefferies encore vivaces dévolues parfois aux femmes puisque le matriarcat*
demeure puissant [: en pays baoulé]. David,
1986 : 123. Déjà la chefferie est
reconnue puisqu'on lui fait appel* lorsqu'il y a une manifestation. Ivoir'Soir,
14.05.1997.
COMP.: chefferie coutumière, chefferie de
canton, chefferie supérieure, chefferie traditionnelle.
2- Territoire régi par un chef coutumier. Les chefs* de canton [.] ont gardé ou non un pouvoir réel ou non selon
qu'ils correspondaient ou non à des chefferies traditionnelles. Schéma
directeur, 1978, I : 126. Sur toute
l'étendue de la chefferie, le pouvoir du chef n'est pas partout le même.
(Informateur, Bouaké, 1980). [.] du fait du
multipartisme, l'autorité de la chefferie peut se trouver entourée voire
dangereusement menacée. Ivoir'Soir, 08.10.1997.
3- Charge de chef traditionnel. Voyons, c'est bien vous qui contestez à Mian Aoussi ses droits à la
chefferie? Amon d'Aby; La couronne aux enchères, 1965 : 38. Son oncle l'ayant désigné comme son
successeur, c'est lui-même qui l'éduquait afin de l'initier à la chefferie.
A. Kouadio, 1983 : 60. La chefferie
appartient à la famille Totokra, de père en fils. FM., 25.04.1983. L'Etat a décrété en revanche après
l'indépendance la suppression des chefferies de canton créées artificiellement
par la colonisation pour disposer d'interlocuteurs responsables [.]. David,
1986 : 135. Puis une chaise* royale, l'un
des symboles qui magnifient la chefferie* en pays agni, lui [: au Président de l'Assemblée nationale] est offerte par le roi de l'Indénié, Nanan*
Boa Kouassi III. Ivoir'Soir, 15.09.1997.
4- Rare. Ensemble
des chefs traditionnels. Des gens comme
lui, des gens instruits, appartenant à la chefferie, avaient été arrêtés [.].
Naipaul, 1984 : 178. La chefferie était
représentée aux fêtes de l'Indépendance. (Radio, 08.12.1979, 13 h30.). Le commandant* avait convoqué la chefferie
de la région. (Retraité Man, 1980). Il
se fait présenter ici la chefferie traditionnelle par le maire. FM.,
01.09.1986.
cheftaine, n.f. Dispon., (tradition), oral, mélior., ouest.
V. FEMME-CHEF*. Femme responsable de la classe des excisées. Lors des cérémonies en honneur de la mort de
la cheftaine des excisées.[.]. (Sociologue, Abidjan, 1982). En apercevant le masque*, la cheftaine des
femmes [.] s'enfuit. David, 1985 : 118.
cheik, n.m. Rare, (de
l'arabe) ,oral, écrit, nord.
Titre porté par un notable religieux musulman. Par la grâce de Dieu, Cheik Y.S., chef de la communauté hamalliste* de
Gagnoa, fait part du décès de son frère bien religieux A.S. FM.,
12.04.1983.
chemin, n.m. V. ROUTE*,
Dispon., (calque de langues loc.), oral, écrit, tous milieux, recherché.
1- chemin, (donner le ---- ), loc.verb. V. DONNER LA ROUTE*. Ce chef* me dit qu'il ne veut pas me donner le chemin avant que la lune
ait quinze jours. Bailly,
09.09.1894, in Niamkey Kodjo, 1991 : 64.
2- chemin, (refuser le ---- ), loc.verb. V. REFUSER LA ROUTE*, Je casse* la bouche à Bakary Oulé par un énorme cadeau- impossible de
refuser le chemin. Bailly,
22.03.1895, in Niamkey Kodjo, 1991 : 116.
chemise-pagne, chemise tissu pagne, n.f. Usuel., oral, fam, tous milieux. V. PAGNE*. Chemise
de coupe européenne, confectionnée dans un pagne. Les chemises-pagnes ne sont plus tellement à la mode, on dirait. (Etudiant,
Abidjan, 1986). Contrairement à ses
prédécesseurs, le nouveau président, du haut de son 1,80 m., est aussi à l'aise
en costume européen et en tee -shirt ou en chemise tissu pagne, parfois griffée
Pathé O, le célèbre styliste ivoirien. J.A L'Intelligent,
28/11-04/12 2000.
LOC.: faire en chemise-pagne.
2- chemise-pagne (faire en ---- ), loc.verb. Argot des jeunes urbanisés, péj. (Pour un jeune homme),
être un gigolo., se faire entretenir. Savez-vous
ce que signifie l'expression estudiantine "faire en chemise pagne"?
Non ? On le dit des étudiants qui aiment se vêtir en chemise pagne. Et selon
les étudiants eux-mêmes, ce sont leurs copines (les tanties*) qui leur offrent
des chemises de pagne. Ainsi les jeunes étudiants qui affectionnent ce type
d'habillement sont considérés comme des gigolos. Ivoir'Soir,
19.02.1998.
chêne rouge, n.m. V.
AZOBE*.
chenille [de karité], n.f. V.
CHITOUMOU*.
cherchelit, adj. Dispon.,
oral, fam., argot zouglou des années 1990. Coureur, volage. Ou les Zouglounettes qui dans leur tube le
plus connu fustigent les époux cherchelits sur un rythme de gnakpa*-gnakpa, une
danse bété. Krol, 1994, 215.
chercher, v. r. Fréq.,
oral, mésolecte, basilecte, fam.
1- chercher, chercher la femme, loc.verb. Chercher à séduire (une femme, une jeune fille), tenter
d'avoir des relations sexuelles avec elle. Pourquoi
cette amende ?" - "Parce qu'il avait cherché la femme et que le mari
l'a su. (Instituteur, Lakota, 1978). Il a peur que s'il dit que son neveu
n'a pas cherché leur femme, le commandant* envoye ses hommes l'interroger au
village. Oussou-Essui, 1979 : 28. Les
gens disent qu'il cherche toujours la femme et on ne l'invite plus.
(Etudiante, Abidjan, 1980). Vous deux,
vous cherchiez Yvonne. FM. 20.06.1980. Un jour, le maître l'a fait appeler [.] "Je suis partie*. Il a
ensuite ajouté qu'il m'aime, qu'il veut me ...chercher"- "Vous
chercher ?" - " Il veut coucher avec moi." FM.,
29.05.1981.
2- chercher caleçon, loc.verb. V.
CALECON*.
3- chercher la bouche, loc.verb. V. BOUCHE*.
4- chercher le cou / chercher le coup, loc.verb. Chercher une mauvaise querelle à qqnn. Le maître ne m'a pas puni parce qu'il a vu
que Yao cherchait mon cou. (Copie 5e,
Bouaké, 1975). Je lui ai demandé pourquoi il cherchait le coup*
puisque je ne l'avais pas bousculé par exprès*. (Lettre
d'élève, Bouaké, 1978).
5- chercher [les] garçon[s], loc.verb. En parlant d'une jeune fille, ne pas être sérieuse,
avoir des aventures, draguer. Je n'ai pas
duré* avec elle parce qu'elle me trompait, elle cherchait les garçons, trop
même*. Krol, 1994 : 41. Les trois
premières filles éclatent d'un gros rire:" Même si on dit on cherche
garçon, ce n'est pas comme ça." Ivoir'Soir, 17.16.1997.
6- chercher médicament, loc.verb. Pratiquer une fouille sur un individu soupçonné de
transporter de la drogue. Tous les
policiers, les CRS, même ceux qui contrôlent les cartes de séjour, ils nous
tâtent les seins, sous les bras, et ailleurs pour chercher médicament. Jeune
Afrique, 27.04 /03.05.1995
7- chercher métier, loc.verb.
Chercher du travail. Où tu veux chercher
métier à chez nous pays*?Y a rien ! (Jeune déscolarisé, Abidjan, 1984). Je suis venu en ville chercher métier. Deniel,
1991 : 63.
8- chercher palabre, loc.verb. V.
PALABRE*.
cherching, n.m. Argot zouglou.
Fait de courir après l'argent. On
s'imbouate* de nos cherchings. (: nous sommes préoccupés par la quête du
fric, Etudiant, Abidjan, 1990).
chéri, n.m. Fréq., oral,
fam., jeunes. Petit ami, amoureux attitré. Et il a été le chéri de ma chérie* pendant deux ans. Krol, 1994 :
82. Maman tu n'ignores pas que mon ami
Allou désire m'épouser et que papa refuse de nous donner son accord parce que
mon chéri n'est pas chrétien. Nokan, 2000 : 89
chérie, n.f.
Fréq., oral, écrit, tous milieux. Usité entre jeunes filles ou
femmes, amie intime, personne pour laquelle on a une grande affection. Allo ! Ah ! Bonjour mon ami. Comment vas-tu
? Et ma chérie ? Comment ? Elle est allée se faire tresser*? J. Guenaman
Colbert, 1985 : 33. Si tu ne me crois
pas, demande à Antoinette. C'est pas vrai ma chérie ? (Etudiante, Abidjan,
1993). Elles s'appellent toujours
"ma chérie", au début c'est drôle puis on s'y habitue. Krol, 1994
: 78. Il y avait un autre prof qu'on
aimait bien, ma chérie et moi. Ibid : 79. Je ne veux pas que les gens crachent sur notre "chérie".
[: L'épouse de F. Houphouët-Boigny]. L'essentiel, 01.03.1995.
chéri(e)-coco, n.m. ou f. Fréq., (allusion à une chanson sénégalaise à
succès), oral, tous milieux, fam.
1- Amoureux, petit ami /petite amie. Ton chéri-coco, c'est un faux*-type! (Lycéenne, Abidjan, 1976). Draguer un homme [.] est une activité qui
requiert un maximum d'humour, d'énergie, de savoir-faire et de patience[.] car
si la drague se révèle être d'une simplicité qui ne défrise plus le commun des
mortels, garder son chéri coco pour soi toute seule est un autre business. Afrique
Elite, 09.12.1986, cité in Caummaueth, 1988, 69.
2- Par extension, toute personne pour laquelle on éprouve
beaucoup de tendresse: bien-aimé(e). A sa
grand-mère, il rendait bien des honneurs : elle sera et restera sa chérie-coco.
Konaté, 1987 : 39.
4- Terme d'adresse entre amoureux ou personnes (amies, par
exemple qui se témoignent de la tendresse). Mais
chéri-coco, ne te fâche pas ! je vais tout t'expliquer. (TV.,"Comment
ça va ?" de L. Groguhet, 17.05.1980, 20h30).
SYN.: tonton*(masc.).
5- Terme d'adresse permettant, sur le marché, à une
revendeuse, d'interpeller une cliente de façon avenante. V. CHE*
chérimolier, chérimoyer n.m. Spéc., (flore).
V. ANONE*, COROSSOLIER* BATARD. (Annona cherimolia Mill.). Arbre de la
famille des Annonacées, originaire des Antilles et cultivé pour ses fruits
comestibles. Citons des arbres bien
connus : le corossolier*, la pomme*-cannelle, le coeur* de boeuf et d'autres
moins répandus l'attier* ou tête* de nègre, le corossolier* bâtard, le
chérimoyer. Aubreville, 1959, I : 119.
chevalier de onze heures, n.m. Spéc. (flore).
(Portulaca grandiflora Hook.). Plante de la famille des Mesembryanthemales,
cultivée pour l'ornementation des jardins. Roberty, 1954 : 227.
chevêchette, n.f. Spéc., 'faune). Terme générique
désignant des petits oiseaux de proie nocturnes de la fam. des Strigidae :
(Glaucidium capense Smith) ou chevêchette du Cap, (Glaucidium
tephronotum Sharpe) ou chevêchette à pieds jaunes. Serle /Morel, 1986 :
116. Signalées à Taï. Bousquet, 1992
: 170.
chevelure de Vénus, n.f. Spéc., (flore). (Quamoclit pennata
[Desr.] Boj.). Plante cultivée ou subspontanée de la famille des Conculvacées,
à petites fleurs et jolies feuilles. Roberty, 1954 : 313.
cheveux, n.m. pl.
1- cheveux, (ne pas atteindre les ---- de qq'un), loc.verb. Rare, (calque de langue locale),
mésolecte. En général, usité sous la forme négative : ne pas égaler qq'un,
ne pas arriver à la cheville de qq'un. Même
si vos concitoyens pensent que vous ne pouvez pas atteindre les cheveux de
votre prédécesseur, atteignez au moins son nombril! FM., 18.01.1993.
2- cheveux, (faire les ---- ), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam. Pour une femme,
faire (ou se faire faire) les petites tresses de la coiffure traditionnelle. Moi, je vais au marché pour faire les
cheveux, c'est moins cher. (Couturière, Abobo, 1978). Je viendrai demain matin te faire les cheveux, c'est promis.
(Etudiante, Abidjan, 1980).
3- cheveux, (se défaire les ---- ), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, fam. Pour une femme, défaire la
coiffure en petites tresses, soit pour se recoiffer, soit, plus rarement, en
signe de deuil. Ca prend presqu'autant de
temps de se défaire les cheveux que de les faire. (Secrétaire, Abidjan,
1982).
chevillère, n.f. Rare, vx., (tradition). Bracelet de
cheville qui peut être confectionné avec de la paille, du raphia, des cauris.
Il en existe aussi en bronze, argent ou or. Elles
ne portent qu'une vague ceinture en feuilles de raphia* autour des reins et des
chevillères hâtivement confectionnées dans la même matière végétale. Holas,
1980 : 67. L'or scintille sur [.] les
bracelets, les chevillères épaisses, les symboles animaux qui surmontent les
sceptres de commandement. David, 1986 : 135.
SYN.: bracelet* de cheville.
chèvre des lagunes, chèvre guinéenne, chèvre naine d'Afrique,
n.f. V. CABRI*. On
a failli se tuer. Une chèvre des lagunes a traversé la route ! (Coopérant,
Abidjan, 1980). Les animaux sont de
petite taille, de races rustiques : mouton djallonké*, chèvre guinéenne, bien
adaptés au milieu tropical humide. FM., 27.05.1981. La mère reçoit pour sa part une chèvre (de
la race des chèvres naines d'Afrique). Holas, 1980 : 83.
chevreuil, n.m. Vx . V. CHEVROTAIN* AQUATIQUE. Le sanglier*, le chevreuil, l'antilope* et
surtout le singe s'y rencontrent fréquemment. Verdier, 1870-1890 : 54.
chevrotain, chevrotain aquatique, n.m. Spéc., (faune).
(Hyemoschus aquaticus Ogilby). Petit mammifère forestier de l'espèce des
Tragulidés de la taille d'un lièvre. Il a l'aspect d'un petit cervidé qui
serait dépourvu de bois. Le chevrotain
est supposé très rare. Toujours est-il qu'on ne le rencontre pas souvent. Dekeyser,
1955 : 335. [.] le grain de crottin du
chevrotain aquatique [.]. Kourouma, 1970 : 130. Tous les céphalophes* rarissimes que recèle Taï tels que le guib
harnaché*, le bongo*, le chevrotain aquatique, le céphalophe* zébré, le
céphalophe* de Jentink*, etc. FM., 13.10.1983. Haltenorth /Diller, 1985 : 15. Signalé ((Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet,
1992 : 163.
ENCYCL.: il a l'allure d'un cervidé
dépourvu de bois et un pelage acajou semé de taches blanches. Forestier et
nocturne, il vit près des cours d'eau.
SYN.: chevreuil*, chevrotain aquatique,
chevrotain africain.
chez, prép.
1- chez + nom de personne (ou pronom), Fréq., oral, mésolecte,
basilecte. Mon (ton, son, etc.)
domicile. Je ne sais pas comment vous
avez trouvé chez moi. (Tailleur, Abidjan, 1977). Je ne connais pas chez vous. (Chauffeur, Abidjan, 1982).
LOC.: à chez moi (toi, nous..) maison*, à
chez nous pays*.
2- chez, (à ---- moi [toi, lui, etc.] maison), loc.adv. Fréq. oral, basilecte, fam. ou
plaisant chez les lettrés. Chez moi (toi, lui,...). Omar ? Il a parti à chez lui maison. (Gardien, Abidjan, 1980).
3- chez, (à ---- nous pays), loc.adv. Fréq., oral, basilecte, fam., plaisant chez les lettrés.
Ici, en Côte d'Ivoire. Dans notre pays. Or
à chez nous pays y a pas voleurs ! (Chauffeur, Ferké, 1978). Il vient à chez nous pays chercher métier*
(Menuisier, Abidjan, 1982).
COM.: parfois
prononcé "à cheu nous pays."
4- chez, (ça y est ---- + nom de personne ou pron.), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Etre en la possession de (avec sujet généralement non animé).
"Où ça y est la scie ?"
-"Ca y est chez le jardinier." (Boys, Abidjan, 1977)
SYN.: être avec*.
chiapalo, [Gjapalo], n.m.
V. DOLO*, TCHAPALO*. On allait à l'ombre et on buvait du chiapalo. Deniel, 1991 : 21.
chicotte, chicote, chicot, n.m. ou f. Usuel, (du
portugais du Brésil), oral, écrit, tous milieux, péj., (image de l'esclavage ou
de la période coloniale). Sorte de fouet en nerf de boeuf ou d'hippopotame.
Par extension, bâton, ou tout autre instrument contondant. Les surveillants allaient et venaient, la chicote haute et sifflante. Dadié,
1956 a : 38. Cette méthode [:
d'éducation] avait l'avantage d'être
efficiente même si par moments, elle devenait rigoureuse, notamment par le
canal de la chicotte. FM., 02.06.1980. Au premier rang, deux masques*-gendarmes et policiers, chicote à la
main, devancent cinquante masques* et le groupe des accompagnateurs. (légende
sous photo), FM., 19.04.1982. La
plupart des colons, craignant que cette abolition [du travail forcé], alliée à un relèvement des salaires, ne
ruine leur intérêt, se mirent à envoyer des délégations au gouvernement
général* en affirmant : "Le noir ne peut pas travailler volontairement
sans chicot." FM., 08.04.1983. Je n'avais pas compris pourquoi mon frère m'avait ce jour-là donné la
chicotte. Otitro, 1984 : 65. La
police sort la chicote. Tilliette, 1984 : 305. La chicote, le mépris, les insultes et la prison, même dix ans, même
cinq ans, même une seule fois, c'est trop. David, 1986 : 141. Au rythme de la musique, les tirailleurs et
les sicaires levèrent les chicottes et les abattirent sur le dos nus des habitants
qui s'effarèrent. Kourouma, 1990 : 68. Si
on pouvait leur envoyer nos anciens instituteurs avec leurs grosses chicottes,
ces ordinateurs allaient* devenir forts en dictée. Ivoir'Soir,
27.11.1997. [.] les trente coups de
chicote réglementaires qui punissaient les fugues des écoliers indigènes.
Kourouma, 1998 : 23. La mère Bessongo
l'avait vu donner la "chicote" à celles qui avaient négligé de porter
leur tine* pleine à ras-bord. Oussou-Essui, 1999 :18.
COM.: "chicot" masc. est très rare et vx. Chicote /chicotte sont également attestés. La chicotte ou 1000 f. Le fouet ou l'argent. FM. 20.01.1993.
LOC.: coup de chicotte, donner la
chicotte, prendre chicotte.
DER.: chicotter*.
chicotter, chicoter v.tr. Usuel, oral, écrit, tous milieux, péj..
Fouetter, par extension, frapper, infliger un châtiment corporel. Vous pouvez me faire chicoter à sang, je
n'inventerai pas des mensonges pour vous faire plaisir. G. D. Sery, 1975 : 31. Heureusement
, chère belle-soeur, que tu as chicotté cette jeune personne car si elle était
tombée dans les cordes de mon chapelet, elle ne s'en serait jamais relevée. Bolli, 1977
: 59. Un service d'ordre trop envahissant et trop brutal [.] des enfants de
moins de dix ans chicottés sauvagement avec des bâtons. FM.,
30.05.1981. Tu pouvais le chicotter. On
t'y aurait aidé. Mais la prison ? Tilliette, 1984 : 106. Je vais te chicotter, grand couillon! Bréal /Karul, 1985 : 6. Hier encore, sous les yeux de vos femmes,[.]
ils vous chicotaient... L. B.
Niamkey, 1985 : 66. L'essentiel
de leur travail consistait à chicotter les travailleurs* forcés. Kourouma,
1990 : 64. Il faut nous chicotter au
rythme des tam-tams* pour nous faire bien travailler. Kourouma, 1990 : 66. La police va me chicoter et me mettre en
prison, car elle dira que je suis le voleur. Deniel, 1991 : 94. L'instituteur qui savait que ses élèves
étaient des cancres, a dit à l'élève qu'il venait d'obtenir le droit d'être
chicoté. Ivoir'Soir, 29.09.1997. Ces
enfants, il faut les chicoter. Ivoir'Soir, 14/15/16.11.1997. Ca, si c'était ici, on allait leur passer à
ces enfants le goût de la récréation en les chicottant. Ivoir'Soir,
29.04.1998. Elle la chicota fort,
l'enferma et la priva de souper. Kourouma, 2000 : 94.
COM.: la graphie "chicotter " semble s'imposer.
SYN.: donner la
chicotte*.
chien [1], n.m. Spéc.,
(flore), (du yakouba), spéc. (Afroserlisia Chevalieri [Engl.] Aubr.). Grand
arbre sans contreforts des montagnes de la région de Man. Fam. des Sapotacées.
Aubreville, 1959, III : 152.
chien [2], n.m. Spéc,.
(faune).
1- chien de brousse, V. LYCAON*.
Les chiens de brousse sont ramassés en meutes. Roure, 1962 : 46.
2- chien de lagune,
a) Assez
fréq., oral, mésolecte, basilecte, parfois péj. ou plaisant. Chien local à poil roux,
très commun. Par extension, chien bâtard, corniaud. "On m'a donné un petit chien. " -" De quelle race
?" -"Oh ! un chien des lagunes." (Professeur, Bassam, 1976).
ENCYCL.: Ce chien jaune serait
apparenté à la race dite africaine des Bassenje du Congo.
SYN.: coker des lagunes* (Européens, par
antiphrase car le chien des lagunes a les oreilles dressées et le poil court et
dur).
b) Rare, oral,
très péj. Terme d'insulte : bâtard. Ce cacaba*, ce chien de lagune, ce margouillat*, je l'écraserai ! (Etudiant,
Abidjan, 1982).
3- chien de mer roux, (Leptacharias smithii Müller et
Herle). Petit requin (80 cm de long) à valcules nasales en forme de barbillons.
Seret / Opic, 1981 : 26.
4- chien sauvage africain, chien sauvage d'Afrique, V.
LYCAON*.
chiendent, n.m. Spéc., (flore).
1- chiendent [africain], (Imperata cylindrica [Linn.] P.
Beauv.). Graminée sauvage très vivace (d'où son nom de chiendent), à rhizomes
souterrains. Des binages répétés sont
nécessaires pour éliminer les mauvaises herbes telles le chiendent pantropical
menaçant toutes les terres cultivées. Busson, 1965, 71-72. La brise du soir berçait le chiendent qui
tapissait partout le sol. Koné, 1976 : 13.
SYN.: herbe* à paillottes, imperata*.
2- chiendent des Bermudes, (Cynodon
dactylon [Linn.] Pers.). Graminée tropicale ubiquiste de la famille des Poacées.
Roberty, 1954 : 389.
ENCYCL.: elle pousse sur des terrains
frais de culture ou de pacage au point de former souvent des gazons continus.
chiffonner, v.tr. Argot
urbain, oral, fam. Engueuler. J'en ai
assez d'être chiffonné. Je quitte*.
ID., 23.03.1986. Il faut que je
rentre. Mon père va me chiffonner si je rentre trop tard. (Lycéenne,
Abidjan, 1990).
chiffonnerie, n.f. Peu fréq., oral , lettrés. Entrepôt ou
lieu de vente de vêtements d'occasion. C'est
de nouveau l'occupation du site entre Williamsville et le quartier ébrié mais
cette fois par des hangars comme ici et des baraques comme cette chiffonnerie. FM.,
08.09.1983.
SYN.: adonkaflé*.
child-soldier, n.m. V.
ENFANT*-SOLDAT. J'ai commencé à
chialer: "Je veux être soldat-enfant, small*-soldier, child-soldier".
Kourouma, 2000 : 32.
children-soldiers, n.m.pl. V.
ENFANT*-SOLDAT.
chimpanzé, chimpanzé vrai, n.m. spéc., (faune). (Pan
troglodytes Blumenbach, var. verus Schwartz). Chimpanzé à tête haute et
étroite, museau peu proéminent, grandes oreilles écartées. Les vieux mâles ont
une barbe blanche. Mâle et femelle deviennent chauves avec l'âge. Haltenorth
/Diller, 1985 : 294. Signalé (Comoé,
Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 155. Les chimpanzés, inféodés à la forêt primaire, ont des effectifs
exceptionnellement élevés à Taï. [.] Leur comportement est différent des
chimpanzés d'Afrique centrale : ils cassent des noix à l'aide de cailloux ou de
gros morceaux de bois qu'ils transportent avec eux. Bousquet, 1992 : 169. On notera qu'un lâcher de chimpanzés (en
provenance du zoo d'Abidjan) a été effectué il y a quelques années sur une
petite île du fleuve Bandama (île aux chimpanzés) dans l'espoir d'un retour à
la vie sauvage. Certains de ces animaux font l'objet d'un suivi grâce à un
collier émetteur. Ibid : 178.
chinchard, n.m. Spéc., (faune). Nom de
plusieurs espèces de poissons de la famille des Carangidae dont une espèce est
spécifiquement ouest-africaine (Decapturus sanctaehelenae Cuvier), à dos
bleu-vert, flancs argentés portant une bande longitudinale médiane vert bronze.
Les chalutiers pêchent surtout les
chinchards au large du Ghana et de la Sierra Leone. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 61 bis.
ENCYCL.: le sardineau* (Paracubiceps
ledanoisi) est souvent confondu avec le décapturus et appelé aussi "petit
chinchard".
SYN.: petit chinchard.
chinipelé, adj. Rare, oral, basilecte , péj. Se dit
d'une coupe de cheveux masculine ratée, inégale, avec même des écorchures. Regarde moi ce crâne chinipelé ! Quel
saboteur* ! (Etudiant, Abidjan, 1986).
DER.: chinipeleter*.
chinipeleter,
[GinipDlte] v.tr. Rare,
oral, basilecte, péj. Pour un coiffeur, faire une très mauvaise coupe,
avec des trous laissant voir la peau du crâne. Ce faux type* m'a chinipeleté, maintenant il
faut que je fasse coco-taillé*. (Planton, Abidjan, 1982).
chique, puce chique, n.f.
Spéc., (faune, santé) mais assez fréq.
(Dermatophilus penetrans, Sarcopsylla penetrans ou Tunga penetrans). Petit
aphaniptère des régions tropicales dont la femelle fécondée s'enfonce dans la
peau (surtout au niveau des pieds) y grossit, pouvant provoquer des phénomènes
de surinfection. L'assaut des chiques qui
se tapissent sous la peau comme des taupes et vous rongent la chair jusqu'à en
crever. Timité Bassori, 1974 : 66. Gentilini / Duflo, 1977 : 540. Les chiques pénètrent entre les orteils et
sous les ongles. Kourouma, 1990 : 79.
ENCYCL.: la chique proviendrait
d'Amérique et aurait été introduite en Afrique vers 1872.
SYN.: puce*
chique, tunga*.
chirurgien, n.m. Spéc., (faune). (Acanthurus monroviae
Steindachner). Poisson de mer qui porte une forte épine érectile et tranchante
comme un bistouri, de part et d'autre du pédoncule candal. Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 84. Seret / Opic, 1981 : 322.
SYN.: chas* chas, docteur*, poisson*
chirurgien, poisson* docteur.
chitoumou, [Gitumu], n.m. Spéc.,
(faune, alimentation), (mandenkan : "chenille de karité").
Chenille du karité, comestible, vendue sur les marchés. Fort appréciée, elle est consommée frite ou
en potage. Réduite en poudre, elle entre dans la préparation de la bouillie de
mil de l'alimentation des nourrissons. En effet, elle passe pour contenir
beaucoup de protéines, notamment le premier choix quand les chenilles sont au
stade de pré-nymphe. Qui veut acheter mes
chitoumous : voyez comme ils sont gras! La femme qui hèle ainsi les passants
est une vendeuse de chenilles. Ivoir'Soir, 08.09.1997. A Bobo-Dioulasso, la mesure de chitoumou
peut coûter jusqu'à 1 500 FCFA* Ibid.
SYN.: chenille*
de karité, ver* de karité.
chôcô, [GCkC], n.m. V. CHOCOBI*. Leur chôcô est tellement tendu que pour dire "je vais à la
maison", ils disent "j'vais à la m'son". Ivoir'Soir,02/03/04/.01.1998.
chocobi,
chocobit, chokobi, chôcobi-chôcobi, chôcô, [GCkCbit]
/ [GCkCbi], n.m. Usuel,
mésolecte, basilecte, oral, péj.
1- n.m. Manière
affectée de parler, tendant à imiter l'accent parisien et à effacer toute trace
de prononciation ivoirienne en français. M.
K. T. A. qui disait que certaines étudiantes parlaient chôcobi-chôcobi en
imitant l'accent des Français.[.]. ID, 07.12.1975. Certains de ces comportements (utilisation
du maquillage, adoption systématique de la mode vestimentaire occidentale,
langage précieux et affecté appelé chokobi) [.] pourraient faire croire à une
rupture au sein de la famille, notamment entre la jeune fille et sa mère. FM.,
11.05.1984.
LOC.: faire* [son] chocobi.
COMP.:
chôcobi-chôcobi.
DER.: chocobiteux*
2- chocobi, (faire [son] ---- ), loc.verb. Parler de façon affectée et snob, en imitant l'accent
parisien. Pas la peine de faire chocobi,
on ne te voit pas blanc ! (Etudiante, Abidjan, 1977). On se moque volontiers au contraire de celui qui affecte de bien
grasseyer les R à la française au lieu de les laisser rouler à l'africaine. On
dit qu'il fait son chocobi. David, 1986
: 176.
3- choko, choco, v. inv. Affecter d'avoir l'accent parisien. A force de parler, il y a quelque chose qui
fait qu'ils parlent comme vous. Ils choko quoi ! (corpus oral in Corbineau,
2000, t 2 : 5).
chôcôbiteux, [GCkCbitV], n.m. Dispon.,
mésolecte, basilecte, oral, péj. Personne
parlanr français avec un accent parisien.
Il [: un promoteur de disque] est piloté par Franck About, le seul
chôcôbiteux qui nous reste. Ivoir'Soir, 21/22/23.11. 1997.
chômer, v. intr. Usuel. oral, écrit, tous milieux.
1- Etre au chômage. Ils
ont été licenciés et ils chômaient. FM., 14.03.1983. Depuis quatre mois, je chôme comme ça et je
n'ai plus rien dans la poche. M. Ekra, 1985 : 7. Le père chôme depuis près d'un an. Bonnassieux, 1987 : 123. J'ai chomé à peu près un mois. Deniel,
1991 : 114.
2- péj. Pour un
élève, être contraint d'interrompre ses études, généralement faute de place
dans un établissement scolaire. Ce groupe
scolaire [.] vient relayer le lycée à caser le surplus d'élèves qui chôment,
faute de place. FM., 15.11.1982. "Et ton petit
frère?" -"Il chôme en attendant qu'on lui trouve une place en
sixième." (Etudiants, Abidjan, 1984).
chose, n.f.
1- chose, chose là, n.f. Usuel, oral, mésolecte, basilecte, Mot
outil utilisé à la place d'un autre mot que le locuteur ne connaît pas ou dont
il ne se souvient pas. Il a pris... chose
là... c'est à dire*... le marteau. (Boy, Abidjan, 1977).
DER.: choser*.
2- chose, (faire la ---- ), Euphémisme, oral, mésolecte, basilecte. Faire l'amour. L'antilaleca* elle a jamais fait* la chose,
c'est pourquoi*! (Etudiant, Abidjan, 1994).
choser, choser là ,v. intr. Usuel, oral, mésolecte, basilecte. Verbe
outil utilisé à la place de tout verbe que le locuteur ne connaît pas ou dont
il ne se souvient pas. [.] Puis tu vas
choser avec la cuillère. (Ménagère, Abidjan, 1985 : tu vas remuer).
chosifier, Dispon.,
écrit, lettrés, péj. Traiter en objet, faire de quelqu'un sa chose. [.] la même oligarchie qui a chosifié le
peuple et abusé de ses prérogatives. L'oeil du peuple. 08.03.1995. Les hommes ne doivent plus nous chosifier.
(Lettre enseignante, Abidjan, 1995).
chou, n.m. Spéc.(flore).
1- chou de Chine, V. TARO*. Les
premiers explorateurs qui, au début du XVIe siècle s'aventurèrent à l'intérieur
des terres, découvrirent que les noirs cultivaient des choux de Chine ou taro*,
du riz, des ignames*, des aubergines* et des oignons, toutes plantes venues de
l'Asie ou de la Méditerranée. Du Prey, 1972 : 53.
SYN.: taro*.
2- chou yapouba, vx.
(Brassica integrifollia [West.] O. Schultze.). Plante de la famille des
Capparidales qui fut un certain temps cultivée comme légume vert. Roberty, 1954 : 274. Busson, 1965 : 406.
3- chou-caraïbe, V. TARO*. (Xanthosoma sagittifolium [Linn.] Schott).
Plante de la famille des Aracées dont les feuilles sont consommées comme
légumes. Originaire des Caraïbes. Roberty,
1954 : 360.
SYN.: macabo (Cameroun), taro (impropre), taye, tayore
(Guyane).
4- chou-palmiste, Fréq., tous
milieux. V. PALMISTE*, V. COEUR* DE PALMIER. Le bourgeon du rônier* donne un chou-palmiste de première qualité mais
il n'est qu'exceptionnellement consommé. Busson, 1965 : 503.
chouette, n.f. Spéc.,
(faune). Oiseau de la famille des Strigidae. On distingue localement la chouette
africaine (Coccaba [Strix] woodfordi Smith) V. HULOTTE* AFRICAINE et
deux espèces de chouettes pêcheuses (Scotopelia peli Bonaparte) ou chouette
pêcheuse de Pel et (Scotopelia Bouvieri Sharpe) ou chouette pêcheuse de
Bouvie, nocturnes, sans aigrettes et liées aux forêts-galeries. Serle
/Morel, 1988 : 115. Signalées (Taï).
Bousquet, 1992 : 170.
choukouya,
soukouya, [Gukuja]
/[sukuja], n.m.
Fréq., oral, fam. mésolecte, basilecte. Viande grillée vendue sur le
marché ou par les restaurants sur le bord du trottoir. Ce
ne sont pas les vendeurs de viande communément appelée choukouya qui nous
diront le contraire. FM., 11.02.1993. Devant le rez-de-chaussée, Ibrahim vend du soukouya. Ivoir'Soir,
17/18/19.03.1995. L'innovation qui
apporte un plus à l'Hôtel Président, c'est l'alloco* et le soukouya servis tous
les samedis et dimanches de 17 à 18 heures à la terrasse du restaurant. FM.,
13.05.1998.
chrétien céleste, n.m. V.
CHRISTIANISTE* CELESTE. Au village de
mon père, pendant les grandes vacances passées, un chrétien céleste de l'ouest
du pays, un Yacouba, est venu sur la tombe de la mère d'un ami. Krol, 1994
: 91.
Christianisme céleste, n.m. Usuel, (religion), oral,
écrit, tous milieux. Religion syncrétique africaine très répandue en Côte
d'Ivoire, fondée au Nigéria par un Yorouba mi-dahoméen mi-nigérian, Samuel
Biléou Josey Oschuffa, décédé en octobre 1985 à Lagos. [.] le christianisme céleste n'est pas du paganisme mais une religion
fondée par N.S. Jésus Christ par le biais de notre prophète*-paster Samuel
Joseph Oschoffa. FM., 22/23.11.1980. Le Christianisme céleste a été fondée au Dahomey en 1956 par un Yoruba,
Samuel Bilèou Joseph Oschoffa [.] Les fidèles, tous vêtus de blanc recherchent
une pureté semblable à celle des anges célestes. Oberlé, 1983 : 84. [le
mystère] avait été [éclairci] par un pêcheur de la secte du christianisme céleste. Naipaul, 1984,
110. Catholiques, témoins de Jéhovah,
assemblée de Dien, christianisme céleste, toutes ces religions avec lesquelles
j'ai prié, je me suis rendu compte qu'elles assurent toutes être seule à
détenir la vérité. Otitro, 1984 : 42. Un
prédicateur* itinérant [.] réussit à capter l'attention d'un cercle de curieux
[.] en leur offrant l'accès à la vie éternelle par la voie [.] du Christianisme
céleste. David, 1986 : 76. Je suis
pasteur du Christianisme celeste. Le Changement, 15.02.1993. Très recherché, le Christianisme Céleste est
apprécié des jeunes pour son "efficacité", notamment en raison des
transes. Elles occupent une place primordiale dans ses offices, interminables -
plus de trois heures- dirigés par des diacres et des pasteurs pointilleux et
strictement réservés aux fidèles vêtus de l'aube règlementaire de coton blanc.
Krol, 1994 : 14. C'est ce dimanche que
les chrétiens célestes autonomes de Oschoffa, le père fondateur du
Christianisme céleste célèbreront la 15ème fête des moissons en leur paroisse
située à Abobo-Gare [.]. Ivoir'Soir, 05/06/07.09.1997.
DER.: christianiste* céleste, céleste*.
christianiste céleste, n.m. ou f. Usuel, oral,
écrit, tous milieux. Adepte du christianisme céleste. Partie ce jour là, vers 17h15, acheter des noix* de coco près de l'église
des christianistes célestes, Mme T. a été poussée hors de sa voiture par quatre
énergumènes armés de pistolets. FM., 20/21.11.1982. Les
christianistes célestes, en raison de leurs dons particuliers, avaient repéré
l'incendiaire. Naipaul, 1984 : 110.
SYN.: chrétien
céleste*, céleste*.
christophine, n.f. Dispon., (flore, alimentation). (Sechium edule Schwartz). Plante originaire d'Amérique
centrale à racine tubérisée et à tige grimpante. Ses jeunes feuilles sont
consommées comme des asperges, ses tubercules (V. CHAYOTE*) sont
également comestibles. Elle est surtout cultivée pour son fruit vert ou
blanchâtre à maturité, côtelé, très apprécié comme légume. Roberty, 1954 : 223.
SYN.: chayote*, chou-chou (Réunion).
cicatrice, cicatrice raciale, cicatrice tribale, n.f. Fréq.
mais vieilli, oral, écrit, mésolecte, basilecte. Scarification ethnique,
pratiquée autrefois dans certaines communautés, chez le jeune enfant pour
marquer son appartenance au groupe social et à des fins ornementales. Les hommes [: Gban], portaient fréquemment une cicatrice tribale, de la naissance des
cheveux au milieu des sourcils. Du Prey, 1962 : 41. En passant les doigts sur le nez, sur la joue qu'illumine une fameuse
cicatrice [.]. Anoma Kanié, 1978 : 28.
Les scarifications sont appelés cicatrices dans le langage populaire. Bonnassieux,
1987 : 93, note 1. A la police, F.A. a
indiqué aux policiers que les bandits ont un accent burkinabè. L'un d'eux porte
une cicatrice raciale. Ivoir'Soir, 27.08.1997. D.T doit être en colère contre ses parents qui lui ont balafré le
visage à sa naissance. C'est grâce à ses deux profondes cicatrices sur les
joues qu'il a été reconnu par sa victime. Ivoir'Soir, 05.03.1998.
ENCYCL.: les scarifications ne sont
plus pratiquées actuellement.
SYN.: balafre*, marque, tatouage*.
cigare, n.m. Spéc., (faune). (Auxis thasard). Poisson
de mer de la famille des Thunnidae. Il a l'aspect d'un petit thon mais, mis en
conserve, n'a pas le droit à l'appellation "thon". Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 90.
SYN.: auxide*, bonite*, bonite-auxide (spéc.).
cigarette, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux sauf univ.
1- V. BATON* DE CIGARETTE, TIGE*. Utilisé comme
non-comptable. La cigarette est vendue généralement, non en paquet mais au
détail. "Vous fumez de la cigarette
?" - "Oui ! un paquet par jour." FM., 10.07.1981. Ce
n'est plus de la cigarette qu'ils [: les voleurs] veulent mais tout ce que Mr. A. possède sur lui. FM.,
28.02.1983. Après avoir absorbé une forte
dose d'alcool, les deux amis éprouvent le besoin de fumer de la cigarette. Ivoir'Soir,
11/12/13.07.1997. Si un individu* vous
demande de la cigarette dans la pénombre à Abobo, détalez immédiatement. Ivoir'Soir,
10.09.1997. Au retour, ils m'ont remis de
l'argent pour acheter de la cigarette. Ivoir'Soir, 27.11.1997. Ce jour là, Etienne demande à Blandine, sa
compagne, de lui donner 250 F pour qu'il s'achète de la cigarette. Ivoir'Soir,
05.05.1998.
COMP.: cigarette filtrée, cigarette
trafic.
2- cigarette filtrée, cigarette à bout filtre. De la cigarette filtrée, y a pas ! (Vendeur, Abidjan, 1984.)
SYN.: filtrée*.
3- cigarette trafic, cigarette
de contrebande. Il m'a montré les gens
qui apportent des cigarettes trafic. Deniel, 1991 : 157.
cigogne, n.f. Spéc. (faune).
Terme générique désignant localement trois espèces d'oiseaux migrateurs de la
fam. des Ciconidae : (Ciconia [Sphenorynchus] abdimii Licht.) ou cigogne
d'Abdim, de taille moyenne, dessus noir, dessous blanc mais cou et jabot
noirs ; (Ciconia ciconia Linn.) ou cigogne blanche, entièrement blanche,
bec et pattes rouges vif, la plus grande ; (Ciconia [Dissoura] episcopus
Boddaert) ou cigogne épiscopale, dont le cou blanc "laineux"
contraste avec le corps noir brillant. Serle /Morel, 1988 : 23-24. Toutes espèces signalées (Comoé), la cigogne
épiscopale à Azagny. Bousquet, 1992 : 156.
cimetière, (aller au ---- ), loc.verb. Argot urbain,
vieilli, oral, pop., bandes de jeunes d'Abidjan.). Aller se battre, aller à
la bagarre. Plus souvent allons au cimetière!, cri de provocation
( : Sors si tu es un homme!). Si tu
veux, allons au cimetière, c'est l'invitation à la bagarre, le cri de guerre
que vous entendez à plusieurs reprises pour peu que vous restiez quelque temps
soit devant le cinéma Roxy, soit à la gare routière. FM.,
03/04.06.1978.
ENCYCL.: l'ancien cimetière d'Adjamé,
à Abidjan, est devenu un repaire de malfaiteurs où des bandes rivales règlent
leurs comptes de façon sanglante.
cinéma, n.m. Fréq., oral, mésolecte. V. FILM*. Confusion
entre "film" et "cinéma". Ma femme, quand le cinéma est triste, elle pleure ! (Fonctionnaire,
Abidjan, 1980).
cinq cinq, (être ---- ), loc.verb.
Argot urbain, oral, fam., jeunes.
1-
Se sentir bien. Ambiancez-vous* , je vous
prie"--" Je suis cinq cinq. je vais bacro." (:
"Mettez-vous à l'aise, je vous prie"-"Je me sens bien Je vais
dormir.", ID., 23.03.1986.).
2- sapé cinq cinq (être ---- ), loc.verb. Mélior. Etre tiré à
quatre épingles, être comme une gravure de mode. Les gens me rencontraient souvent sapé* cinq-cinq. Bonnassieux,
1987 : 161. Notre prof, elle est toujours
sapé cinq cinq, griffée* et tout. (Lycéenne, Abidjan, 1996).
cinq prières, (faire les ---- ), loc.verb. Assez fréq., oral,
mésolecte, basilecte,. mélior. Pratiquer fidèlement la religion musulmane, par extension, être
musulman pratiquant, être bon musulman. Ces
coutumes qui consistent à [.] quitter le travail pour faire les cinq prières
[.]. Arnaut, 1976 : 164. C'est un
homme de bonne réputation. Il fait les cinq prières. (Planteur, Adzopé,
1982). Je me suis débrouillé pour
connaître* comment faire les cinq prières. Deniel, 1992 50. Tout le monde a crié et aboyé comme des
chiens enragés, tout le monde était contre parce que Balla était un Bambara
féticheur* qui ne faisait pas les cinq prières par jour, ne jeûnait pas. Donc
il ne pouvait pas marier* une musulmane pieuse comme ma mère qui tous les jours
fait à l'heure ses cinq prières. Kourouma, 2000 : 331.
SYN.: faire salam*.
cintré, adj. Vieilli, argot
des jeunes, oral, fam., ironique. Qui a la taille trop serrée. Au
yéyé* trop cintré : [.] Tu es djinglin* comme une guêpe cintrée. F. Bolli,
1977 : 14.
cintrer les notes, ceintrer loc.verb. Argot scolaire
et surtout estudiantin, oral, fam.,
plaisant. Pour un enseignant, être sévère dans sa notation. Ne cintrez pas les notes. Le devoir était
chaud*, trop* même. Campuslexique, 1979 : 6.
circaète cendré, n.m. Spéc. (faune). (Circaetus cinerascens Müller). Oiseau de la famille des
Accipitridae qui chasse les reptiles des savanes boisées. Serle /Morel, 1988 :
40.
circonciseur, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior.
V. EXCISEUSE*. Homme âgé (souvent un forgeron*) qui, en milieu trad.,
est chargé de pratiquer la circoncision*.
Très souvent, le forgeron* exerce en outre le rôle de circonciseur. Holas,
1968 602. A.M., circonciseur de son état
[.]. Touré, 1985 : 117.C'était aussi
vrai que l'eustache du circonciseur [.]. Kourouma, 1990, 63. Le circonciseur est sorti de la forêt avec
autant de citrons verts que de garçons à circoncire. Kourouma, 2000 : 37.
SYN.: wanzam*.
circoncision, n.f.
1- Usuel, oral,
écrit, tous milieux, très mélior. (V. INCIRCONCIS*). Ablation
du prépuce, liée en milieu trad. à l'initiation, marquant le passage à l'âge
adulte. Les types font la fête [.] c'est
la circoncision. Du Prey, 1979 : 115.
Enfin on avait fini de travailler et c'était la période des fêtes, des
réjouissances, des circoncisions, des mariages. A. Koné, 1980 : 13. La vingt et unième année, de surcroît celle
de la circoncision rituelle [ :
chez les Sénoufo] marque un seuil capital
: désormais, surtout, l'initié a plein droit de participer aux cérémonies des
dieux. Conte, 1981 : 98. Le point de
départ, c'est la circoncision et l'initiation* qui est un ensemble d'actes par
lequel un adolescent devient adulte et est considéré comme homme à part entière
[.] c'est l'âge de la majorité dans la terminologie moderne. FM.,
10.02.1983. J'ai grandi avec lui, jusqu'à
ma circoncision. Deniel, 1991 : 61.
2- n.f. basilecte, peu ou non scolarisés, (ouest et nord), [V. EXCISION*).
Pour une jeune fille, excision. Ici, nous
ne faisons pas la circoncision des filles. (Aide soignante, Adzopé, 1978).
circuit-lèpre, n.m. Spéc. (santé). V. AM*. Tournée
dans les villages, à intervalles de temps réguliers, d'une équipe médicale
chargée du dépistage de la lèpre. Ce
secteur organise plusieurs circuits-lèpre avec onze équipes [.] couvrant les
départements de Dabakala, Katiola et Bouaké. FM, 30/31.01.1982.
cire perdue, n.f. Spéc. (art trad.). Technique artisanale
utilisée pour la fabrication de nombreux objets traditionnels en bronze. [.] et faisait exécuter, à la cire perdue,
par ses artisans, des poids aux formes parfaites pour mesurer l'or. Conte,
1983 : 44.
cireur, cireuse, n.m. ou f. Usuel., oral, écrit, tous milieux. Cireur de chaussures, petit garçon ou
fillette installé(e) sur le trottoir, avec ses instruments, dans une rue
fréquentée. Depuis déjà quelques mois,
certains marchés et places d'affaires fleurissent de cireuses. FM.,
22.10.1982. (1e attest. au féminin). Alors,
les vendeurs ambulants et les petits cireurs proposent leurs produits. FM., 22.04.1983.
ciseau-palmiste, n.m. V.
PALMISTE*. Le ciseau-palmiste peut
être très tranchant et cependant le bas du régime pourrit. (traduction d'un
proverbe yakouba), Bearth, Ween-meebo kaan Pianbo, 1972.
cisticole, n.f. Spéc.
(faune). Terme générique désignant plusieurs espèces de petits oiseaux de
la fam. des Sylvidae, notamment la cisticole chanteuse, (Cisticola
cantans Heuglin) ; la cisticole à face rousse, (Cisticola erythrops
Hartlaub) ; la cisticole siffleuse (C. lateralis Fraser) ; la cisticole
striée (C. natalensis Smith). Serle /Morel, 1988 : 202-204. Signalées (Comoé, Marahoué). Bousquet,
1992 : 163.
citron, n.m.
1- citron de mer, Spéc. (flore). V. SENE*. (Ximenia americana Linn.). Petit arbre épîneux de la famille
des Olacacées, à fruits comestibles très parfumés. Fruits de cet arbre. Busson,
1965 : 161.
SYN.: assoukrou (baoulé), séné
(mandenkan), mirabelle de Californie.
2- citron-balle, Vx.,
(tradition). Jeu de football pratiqué par les enfants, avec un gros citron
en guise de balle. Les écoliers
s'attardaient après la classe et jouaient au citron-balle. Anoma Kanié,
1978 : 11.
citronnelle, n.f. Spéc., (flore), mais usuel. (Andropogon
nardus Linn = Cymbopogon citratus Spreng.). Graminée cultivée de la famille des
Poacées, utilisée en infusion comme boisson digestive à cause de sa saveur
citronnée. Nom donné aussi à (Raphis zizanioides [Linn.] G. Rob.) une variété
de vétiver différenciée par ses épillets, aborigène, souvent cultivée en
bordures dans les jardins et dont les feuilles donnent une infusion dite de
citronnelle. La citronnelle se reproduit
par division de touffe. Davesne, 1954 : 54. : Roberty, 1954 : 404. Entre le rituel apéritif et le rite de la
citronnelle qui parachève la soirée coloniale [.]. Tirefort, 1974, I : 27. A les voir arroser avec tant de foi ces
jeunes pousses de citronnier, d'oranger ou de citronnelle [.]. Anoma Kanié,
1978 : 243.
ENCYCL.: selon les spécialistes, la
véritable citronnelle est une sorte d'armoise.
citronnier [vert], n.m. Spéc.
(flore). V. LIMETTIER* Spéc.
(flore). Appellation impropre donnée au Citrus aurantifolia ou limettier*.
Variété locale de citronnier à petits fruits verts très parfumés. La création de vergers de pamplemoussiers,
citronniers verts, orangers, mandariniers [.]. Rémy, 1986 : 17.
civette, n.f. Spéc., (faune). (Viverra civetta
Schreber). Carnivore viverriné à poche à musc, de la taille d'un chien de
dimensions moyennes, avec une crinière érectile de la nuque au bout de la
queue, une robe grisâtre ornée de taches et de rayures noires, assez variables
d'un individu à un autre. On entendait
dans les broussailles au loin le cri particulier de la civette. Anoma
Kanié, 1978 : 44. Il se dit plutôt
guérisseur. C'est ce qui explique la présence dans sa maison d'une peau de
civette, considérée pourtant comme redoutable par les adeptes de la
sorcellerie. FM., 10/11.12.1983. Haltenorth /Diller, 1985 : 178 Signalée (Comoé, Marahoué, Taï , Azagny). Bousquet,
1992 : 155.
ENCYCL.: la civette a un rôle important dans la symbolique
magique en raison de sa glande à musc.
civil, n.m. ou f., adj. Vieilli, oral, fam., mésolecte. Se dit
d'une personne qui exerce une profession ne relevant pas de la fonction
publique. Non, moi, je suis un civil,
c'est mon grand frère* qui est au Ministère. (Commis, Abidjan, 1978).
civilisé, (être ---- ), loc.verb. Dispon., oral, fam., mésolecte, basilecte. Etre bien éduqué, savoir se conduire en
société. Tu as mal fait! Qu'est-ce qui te
prend de te comporter comme Konan ? Si lui n'est pas civilisé, toi, tu devrais
te maîtriser. Pourquoi tu tires Akissi comme ça ? Puis regarde comme vous vous
injuriez devant elle. A. Kouadio, 1983 : 68.
claclô, [klakC], n.m. V.
CRACRO, Si nos voleurs ne les bradent
pas aux vendeurs de claclôs [.]. Ivoir'Soir, 02.12.1997.
clair, n.m., f., adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux. V.
TEINT* CLAIR.
1- n.m. Métis ou
africain à peau relativement claire. Etait-il
noir ou clair ? Je ne sais pas puisque je ne l'ai pas vu. Deniel, 1991 :
51.
2- adj. Métis,
métissé. Ton enfant clair là* / où est
son papa ? (Chanson "Nathalie", Groupe Les côcôs, corpus T.,
1994).
clairvoyant, n.m. ou f. Usuel., oral, écrit, tous milieux, mélior. Devin, guérisseur, personne
dotée de pouvoirs de magie blanche. Les
clairvoyants se placent au premier rang des devins. Ils sont très nombreux
parmi les populations de la forêt. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 28. Le gozeno est un clairvoyant et il a la science des
plantes et de leurs vertus : lorsqu'une maladie ou un malheur surviennent, il
connaît à la fois l'identité du sorcier qui a fait le coup et le remède
approprié. Terray, 1970 : 61. [.]
La femme est devenue clairvoyante. Arnaut, 1976 : 83.
SYN.: chasseur* de sorciers, féticheur*,
guérisseur*, voyant*.
clandestinité, (sortir de la ---- ), loc.verb. Dispon., surtout écrit, mésolecte. Sortir de l'anonymat. [.] ce chercheur hors pair, qui avait sorti
son village, N'Woase, de la clandestinité, grâce à son pouvoir presque
magnétique de guérir les malades. Ivoir'Soir, 26.08.1992. Ce brésilien savait que par le football, il
sortirait de la clandestinité. Et maintenant, Renato est célèbre dans le monde
entier. (Lycéen, Abidjan, 1996).
clando, n.m. ou f. Argot urbain, oral, mésolecte, basilecte, péj.
1- Malfaiteur, escroc. A
côté d'un clando, un fonctionnaire était ridicule. ID, n° 942, 23. Les clandos sont à craindre parce qu'ils
sont généralement armés et qu'ils ont la gachette facile. FM.,
09.12.1997.
2- Travailleur clandestin, en particulier dans le domaine de
la recherche des diamants, "sans papiers". Découvrez toutes les magouilles à Séguela : les clandos, les meurtres
et les sacrifices au nom du diamant. Ivoir'Soir, 03.12.1997. Dans les milieux diamantifères de Séguéla,
les clandos sont les plus célèbres. Tout le monde parle d'eux. Tout le monde
les craint. Ivoir'Soir, 09.12.1997.
3- n.f. Maîtresse
cachée d'un homme marié, par opposition à la maîtresse quasi officielle qu'il
affiche. Elle était sa clando. Il n'a pas
voulu reconnaître l'enfant. (Etudiante, Abidjan, 1983). Elle ne veut pas être une clando. Surtout
pas après avoir été la titulaire*. ID, 07.05.1989.
ANTON.:
titulaire*.
4- Paysan installé clandestinement pour cultiver la terre dans
une forêt classée. Menace. Forêts
classées: l'ultimatum de Ouassénan aux clandos. Le général G. Ouassénan Koné,
président du conseil d'administration de la Sodefor s'est déclaré prêt en cas
de résistance, à participer personnellement à des opérations de
déguerpissement*, manu militari, des paysans clandestins. Ivoir'Soir,
22.05.1997.
clanisme, n.m. Fréq., oral, écrit, lettrés, péj. Esprit
de clan qui tend à protéger, défendre et favoriser inconditionnellement et
préférentiellement tout membre du groupe d'appartenance. Moi, je préfère honnêtement être un sous-grade que de passer par le
népotisme, le clanisme. FM., 14.01.1993. Il faut en passer avec le clanisme maintenant pour pouvoir réussir. (Fonctionnaire,
Abidjan, 1995).
claquer la main, loc.verb.,
V. MAIN*.
classe d'âge, n.f. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous
milieux. V. GENERATION*. Ensemble des personnes dont la
différence d'âge n'excède pas un nombre précis d'années.(4 ou 5 en général). 4
ou 5 classes d'âge qui se suivent, constituent une génération*. Il [: Allah] n'est [.] de la classe d'âge ni le frère de plaisanterie* de personne
d'ici-bas. Kourouma, 1990 : 48. A
Soba, tout se comptait et se pratiquait par classe d'âge. Kourouma, 1990 :
61. On avait mis à contribution [.]
toutes les forces vives de la sous-préfecture mobilisées en fonction des
classes d'âge traditionnelles. David, 1986 : 92. Il faut décrire ce système des "classes d'âge" lui aussi
caractéristique des groupes akan et dont la persistance en Côte d'Ivoire en
fait un élément fondamental de la dynamique socio-économique traditionnelle.
David, 1986 : 135. Le village d'Abobo-Té
[.] a connu récemment une grande animation : Djougoh Djehon, l'un des quatre
classes d'âge [.] célébrait la fête. FM., 12/13.01.1990. Le doyen
d'âge de la génération* suivante convoque en assemblée générale toutes les
quatre classes d'âge de sa génération*. En quelques jours ou en quelques
semaines, voire en quelques mois, après délibération, apparaît le nom du
nouveau chef. Ivoir'Soir, 08.10.1997. Et ainsi, comme une longue chaîne, qui jamais ne se rompt, l'on vantera
encore et encore les us et coutumes, afin que résiste dans chaque village, dans
chaque génération* et dans chaque classe d'âge, ces rituels qui font la force
d'un peuple, d'une nation, d'un pays. Ivoir'Soir, 08.10.1997.
ENCYCL.: ces classes d'âge sont
constituées à partir de l'initiation*, au cours de cérémonies rituelles et sont
hiérarchisées selon le principe de seniorité.
SYN.: catégorie*, groupe* d'âge.
ANTON.: génération*
classe, n.f. oral, écrit, tous milieux.
1- classe-boutique, fréq., péj.
Salle de classe installée à titre provisoire dans un local (généralement une
boutique) qui n'a pas été conçu pour l'enseignement. Les classes-boutiques prolifèrent à Abidjan et sont situées dans des
endroits peu propices à un bon travail scolaire. FM., 11.01.1982. Par classes-boutiques, il faut entendre à
Odienné, des maisons louées par les parents d'élèves pour permettre aux enfants
de trouver une place hors des écoles déjà bondées. FM.,
22/23.10.1983. Grâce à la LOMACI [: loterie nationale de Côted'Ivoire], les enfants de Petit Pedro et des villages
environnants reçoivent leur éducation dans un cadre adéquat, loin de la double*
vacation et des classes boutiques. Ivoir'Soir, 13.01.1998.
2- classe-critique, classe modèle à laquelle assiste un groupe
d'enseignants du primaire, et qui est suivie d'une réflexion didactique
critique de la part des participants sous la direction du conseiller
pédagogique ou de l'inspecteur. Durant
plusieurs jours, différentes disciplines ont été présentées aux enseignants de
plusieurs cantons du secteur pédagogique n °3, sous forme de classes critiques
dans le but de donner à chacun des enseignants un complément de savoir-faire. FM.,
15.01.1982.
3- classe télévisuelle, V. TELEMAITRE*. De 1971 à
1982, classe de l'enseignement primaire dans laquelle la pratique pédagogique
avait pour support la télévision scolaire. Sur
les 2751 instituteurs en fonction ici, il y en a 484 soit 18 % dans les classes
télévisuelles. FM., 10.10.1979.
ENCYCL.: largement utilisé dans tout
le pays durant environ une dizaine d'années, l'enseignement télévisuel a été
supprimé à la rentrée scolaire 1982-1983. Le terme tend donc à devenir
obsolète.
classificatoire, adj. V.
FRERE* CLASSIFICATOIRE .
claustra, claustrat, clostrat, n.m. Usuel.,
oral, écrit, tous milieux. Elément creux en ciment moulé utilisé pour
construire des murs ajourés, facilitant la ventilation des pièces. Les nombreuses ouvertures constituées par
des claustras qui occupent les deux côtés de la maison des jeunes, dans le sens
de la longueur, sont autant de bouches d'aération que de pôles de perdition du
son. FM., 22.04.1981. [.] les murs en claustra étaient ajourés,
suscitant ainsi un courant d'air permanent [.]. Tilliette, 1984 : 30. Des temples harristes*, il faut admirer
l'architecture parfois exubérante [.] avec colonnes torsadées, anges
trompettistes, claustra* à étoiles [.]. David, 1986 : 144. Les murs des classes sont constellés de
petites ouvertures, les clostrats, par où passent l'air et la lumière du jour
et en même temps le bruit. Krol, 1994 : 47. [.] les maisons [.] s'entourent de larges vérandas à arcades, tandis
que les murs sont fréquemment composés de claustras favorisant les courants
d'air à l'intérieur des pièces. Rémy, 1996 : 76.
ENCYCL.: suivant la forme de la
partie creuse, on parle de claustra à étoile, de claustra boîte à
lettres.
COM.: le plus courant : claustra, pl.
claustras. On peut trouver néanmoins la graphie : claustrat, pl. claustrats, ou
claustras invariable, voire claustra au pluriel. La graphie clostrat est très
rare.
clèome visqueuse, n.f. Spéc., (flore). (Cleome viscosa Linn.). Plante à fleurs jaunes de la famille des
Capparidacées. Roberty, 1954 : 175
clérodendron écarlate, n.m. Spéc., (flore). (Clerodendron
splendens G. Don.). Plante ornementale de la fam. des Verbenacées, cultivée
pour ses fleurs d'un rouge éclatant. Roberty, 1954 : 179.
clim, [klim], n.f. ou
m. Usuel, oral, tous milieux, fam.
1- n.f. Abréviation
de "climatisation". J'ai fait
mettre la clim dans le séjour. C'est plus agréable pour recevoir. (Pharmacien,
Abidjan, 1980). En juin, avec la clim, il
fait froid dans les amphis. (Etudiant, Abidjan, 1984). Commissaire, si vous branchiez la clim ? On étouffe ici ! Bréal
/Karul, 1985 : 49.
2- n.m. Abréviation
usuelle de "climatiseur". Les
ouvriers avaient pris le clim pour le réparer. Les voleurs sont entrés par le
trou du clim. (Enseignant, Abidjan, 1984).
climatisé, (en ---- ), loc.adv. Usuel, oral, tous milieux, fam., mélior.
1- Dans une pièce pourvue de climatisation. Ne te plains pas d'être enrhumé, tu es
toujours en climatisé à la Fac ! (Enseignant, Abidjan, 1981). Ce n'est pas bon de vivre toujours en
climatisé. (Infirmière, Bouaké, 1982). Tu
travailles mieux en climatisé qu'en transpirant !! (Fonctionnaire, Abidjan,
1984).
LOC.: dormir en climatisé, être en
climatisé, travailler en climatisé, vivre en climatisé.
2- climatisé, (être en ---- ), loc.verb. Fréq. oral,
fam. Européens surtout, plaisant. Porter des vêtements légers et aérés,
bien adaptés à la chaleur. Excusez ma
tenue. Le dimanche, je suis en climatisé, short ou boubou. (Ingénieur,
Abidjan, 1975).
clô,
[klC], n.m.
Argot urbain, (du mandenkan "dur, résistant"), assez fréq., Amphétamine vendue clandestinement et utilisée
comme drogue excitante. Il a pris du clô
avant la soirée !! (Etudiant,
Abidjan, 1990).
clostrat, n.m. V. CLAUSTRA*. Une variante [ de tricherie]
consiste à se placer en classe dans
une rangée longeant le mur ajouré de clostrats* [.] ce qui facilite la
transmission. Krol, 1994 : 195.
CNI, n.m., V.
CONSEIL NATIONAL ISLAMIQUE*. Pour une
raison mal élucidée, le représentant du CNI s'y opposera. Détective,
16.03.1995.
cô
cô cô !
côcôcô, ko ko ko! kô kô kô!, kokoko, [kCkCkC], interj.
Fréq., (tradition), (emprunt aux langues côtières), oral, tous milieux.
Cri, (parfois accompagné d'un fort claquement de mains) destiné à avertir de
sa présence quelqu'un à qui l'on vient rendre visite. "Cô cô cô cô !" Fait-il imitant le bruit que fait une porte
qu'on frappe avant d'entrer." Cô cô cô ! Il est là au moins ?,"
demande-t-il. Anoma Kanié, 1978 : 93.
S'approchant d'une porte, il frappe [.]: côcôcô ! Anoma Kanié, 1978 : 279. Ko Ko Ko! C'est le boy de madame O. (Boy,
Abidjan, 1984). Ko ko ko ! Y a le
couturier*, patron*. (Tailleur, Abidjan, 1982). Kô Kô Kô! Ouvrez ! Ouvrez là*! Ivoir'Soir, 11.02.1998. Kokoko, fit Anka, y a-t-il quelqu'un ? R.
Yaou, 1999 : 70.
ENCYCL.: en raison de la chaleur, les
portes sont généralement ouvertes. Le cri est donc une marque de politesse
évitant une arrivée inopinée chez qqn. C'est l'équivalent de frapper à la
porte.
coagulat, n.m. Spéc. (industrie). Latex coagulé fournissant
un caoutchouc de second choix. A Bongo,
la capacité de traitement sera portée de 20 à 35 tonnes de latex, de 9 à 18
tonnes de coagulat par jour. FM., 15.10.1982.
COM.: s'oppose à "latex"
réservé à un matériau fournissant un caoutchouc de premier choix.
cob, cobe, kob, n.m. Spéc. (faune), mais fréq.
1- Terme générique appliqué à plusieurs espèces d'antilopes de
la famille des Hippotraginés. Les cobes
sont dans leur ensemble des animaux solidement construits au pelage épais,
parfois huileux [.]. Dekeyser, 1955 : 365. [.] des antilopes de tailles variées [.] bubales*, kobs, céphalophes*
[.]. Oberlé, 1983 : 22. L'indigène
serait dans son canton comme un cob* dans une brousse* cernée par les archers
et les chiens. Kourouma, 1990 : 63.
COM.: la graphie "cobe" est la
plus ancienne. Actuellement "cob" est l'orthographe usuelle.
COMP.: cob de Buffon*, cob defassa, cob
des roseaux, cob onctueux.
2- cob de Buffon, cobe de Buffon, kob de Buffon, (Adenota kob
Erxleben). Elégante antilope de la taille d'un chevreuil, à la robe rousse et
au superbe cornage. Le cobe de Buffon
est, comme le cobe onctueux un animal savanicole, étroitement inféodé à l'eau. Dekeyser,
1955 : 368. Haltenorth /Diller, 1985 : 55. 7000
cobs de Buffon (parc de la Comoé)[.]. David, 1986 : 99. Les kobs de Buffon sont les antilopes les
plus représentées et les plus fréquemment rencontrées [: dans le parc de la
Comoé]. Bousquet, 1992 : 154.
SYN.: antilope son (hybride français
/mandenkan), cobe de Thomas.
3- cob[-]defassa, cobe defassa, kob defassa, (Kobus defassa
Rüppel). Antilope de la taille d'un cerf mais à allure plus lourde et
à cornage annelé. Environ 1, 25 cm de hauteur au garrot, poids pouvant s'élever
à 250 kgs. On voit un troupeau de
femelles de cobs-defassa dans la savane bordant une forêt-galerie. Muhlenberg /Steinhauer, s.d. : 26. Haltenorth /Diller, 1985 : 54. Cob defassa femelle en savane boisée. (Légende sous photo),
Bousquet, 1992 : 154. Cet itinéraire
relie les deux régions renommées comme contenant le plus d'hippopotames*, d'éléphants*,
de buffles*, de lions, de cobs de Buffon, de cobs Defassa, etc. Rémy, 1996
: 113.
COM.: généralement écrit avec un
trait-d'union. pluriel, cobs-defassa.
SYN.: cob à croissant, cob onctueux, defassa*,
sing-sing* (du mandenkan), waterbuck* (de l'anglais).
4- cob des roseaux, cob de roseaux, cobe des roseaux, kob des
roseaux, Redunca redunca Pallas). Petite antilope à robe rousse et cornage
dont le poids peut atteindre 55 kgs. La
redunca* est encore appelée : antilope cervicapre d'Afrique*, nagor*,
reedbuck*, cobe des roseaux, voire biche de pailles*. Dekeyser, 1955 : 369.
Haltenorth /Diller, 1985 : 60. Signalé
(cob de roseaux) dans le parc de la Comoé). Bousquet, 1992 : 155.
COM.: selon Haltenorth /Diller, 1985 : 61, c'est l'éléotrague
(Redunca arundinum Boddaert) d'Afrique du Sud-Est qui porte le nom de
"cobe des roseaux".
SYN.: antilope* cervicapre (d'Afrique),
biche* de pailles, cervicapre*, nagor*, redunca*, reedbuck (de l'anglais).
5- cob onctueux, cobe onctueux, kob onctueux, V.
COB-DEFASSA. Le cob onctueux, encore
appelé waterbuck* par les chasseurs, est un animal de port lourd mais altier. Dekeyser,
1955 : 365.
coba, n.f. V.
ANTILOPE*-CHEVAL, KOBA*, HIPPOTRAGUE*.
cobe, n.m. V. COB*.
cobra, n.m. Spéc., (faune). V. CRACHEUR*. Appellation
impropre donnée au serpent-cracheur*. Les
serpents, cobras*, vipères*, boas*, najas*, toute la gent ophidienne surgissait
de partout. Dadié, 1954 : 56. Le
jardinier a tué un cobra! (Mère de
famille, Abidjan, 1980).
cochlospermum à teinture, n.m. Spéc. (flore). (Cochlospermum
tinctorius A. Rich.). Plante de la famille des Cistales à grandes fleurs
jaunes qui fournit une teinture indigène. Roberty, 1954 : 261.
cochon, n.m. Spéc. (faune).
1- cochon de terre, V. FOURMILIER*, ORYCTEROPE*.
L'ordre des Tubulidentés n'est
actuellement représenté qu'en Afrique et par une seule espèce : l'oryctérope*
encore appelé cochon de terre et localement fourmilier*. Dekeyser, 1955 :
291.
2- cochon des marais, V. POTAMOCHERE.
3- cochon sauvage, V. HYLOCHERE*, PHACOCHERE*.
4- cochon gratté, argot
urbain, oral, fam., péj. Blanc, Français. Entre temps il voit y avait un cochon gratté à côté qui était en train
de manger son poulet. (Corpus Z., 1992, p. 106)
SYN.: blafoué*, blanco*, granin*, peau gras*, peau grattée*,
toubab*.
cocker des lagunes, n.m. V.
CHIEN* DES LAGUNES*. Nous avons des
chiens locaux que l'on appelle les cockers des lagunes qui descendent du
Basenje, le chien terrier du Congo. F.M., 09.03.1975.
cockseur,
cockser, coxeur,
coxer, [koksZr], n.m.
Fréq., (de l'anglais), oral, tous milieux, fam., péj.
Rabatteur chargé d'attirer des clients pour les cars, les taxis, les prostituées
etc. Cockseurs : les petits métiers d'Abidjan. (titre d'article), Guido,
03.11.1982. [.] les fameux coxers
s'agrippent à tout taxi occupé [.] pour guider le client vers la destination
de son choix. FM., 22.04.1993.
J'ai décidé de prendre le gbaka* à la gare d'Adjamé. "Où vous allez Madame
?"s'est écrié un cockser. Afrique matrimoniale, 22.03.1995. Il se prénommerait Arsène alias Rougeot bien
connu dans le milieu des coxers de la gare routière. Ivoir'Soir,
29.04.1997. Profession apprenti-gbaka*.
Fonction "balanceur*". Je ne savais pas que l'expression
apprenti*-gbaka avait deux significations. Je ne l'ai su que lorsque j'ai
demandé à exercer comme apprenti*-gbaka pour une journée. M.D, le chauffeur du
car pris en location, a demandé ce que je voulais exactement."Tu veux être
balanceur ou coxer*? Balanceur, c'est rester dans le gbaka avec moi et
encaisser. Coxer*, c'est rester à la gare pour charger le véhicule." Ivoir'Soir,
26.05.1998.
COM.: graphie très fluctuante qui
tendrait à se stabiliser en "coxer".
SYN.: vautour (1)*.
côcô, [kCkC], n.m.
et v. inv. Argot nouchi, (selon Kouadio, 1990, désignerait des parasites du
bois dans une l. loc., mais désigne aussi les hémorroides dans plusieurs
langues Kwa), oral, fam., jeunes urbanisés, péj.
1- n.m. Type, mec
qui vit en parasite "Eh! djo*, peux-tu me prêter ton slip pour
demain ?"-" Mon ami, toi, tu n'es plus un côcô sapeur* mais tu es un
mendiant." (BD.), FM., 27.01.1993.Les côcôs, dispersez-vous! (titre), Jeune démocrate,
11.02.1993. Suite à ces révélations, il
est clair que F. L. n'est ni côcô
sculpteur ni imposteur. Détective, 22.02.1993. Il s'agit donc d'une chanson sur les parasites, les profiteurs, les
pique-assiette. Pourquoi les côcôs ? Personne n'a jamais pu m'expliquer
l'origine de ce mot. Krol, 1994 : 210. Les
côcôs c'est les gens ils sont pas gentils / savez-vous ce qu'on appelle un côcô
/ les côcôs c'est les gens qui vivent dans la poche* de leur camarades [.].
(Chanson "Les côcôs" Groupe "Les côcôs", corpus T., 1994). Vraiment*, les gens n'ont pas honte quoi !
C'est quelle affaire de camaraderie forcée ça ? Côcô stratégique wa ! Ivoir'Soir,
30.10.1997. Les côcô sont ce qu'ils sont
!!. Ivoir'Soir, 15.12.1997. Au
tribunal de Gagnoa. Le côcô vole l'argent de la carte de séjour. (titre
d'article) Ivoir'Soir, 29/30/31.05/01.06.1998. La reine mère [.] fêtera ses 98 ans le 4 août prochain. Hélas pour les
côcô, elle n'invite personne. Ivoir'Soir, 15.06.1998. Ca, c'est un côcô amical. Une camaraderie
forcée. Ivoir'Soir, 18.06.1998.
COM.: parfois invariable au pluriel.
DER.:
côcôtiquement*.
SYN.: négociant*.
2- v.tr. Argot nouchi, zouglou, oral. fam.
a) Vivre en parasite aux dépens de qqu'un. Yodé, qu'est-ce qu'on fait / je moyen* côcô dans ton dos ce soir non? (Chanson
"Les côcôs", Groupe Les côcôs, corpus T., 1992). Faut pas apprendre à trop côcô comme ça hein! (Corpus T. 1995)
b) Vider (un plat), le nettoyer, le finir jusqu'à la dernière
miette. Ah ! je suis bien tombé. Je vais
côcô son plat à mort. FM., 04.05.1993.
coco (1), [koko], n.m. ou f. Assez fréq., oral., basilecte, fam. Petit(e) ami(e) passager(e). Qui c'était
ton coco à ce moment là ? (Lycéenne, Abidjan, 1976).
COMP.: chéri-coco*.
SYN.: chéri(e).
coco (2), n.m. Dispon., (des langues kwa) oral, fam., basilecte. V. KOKO*. Hémorroïdes.
Y a encore médicament de coco. Touré,
1985 : 111. Il a coco. Il peut pas
s'asseoir. (Secrétaire, Abidjan, 1981).
coco (3), n.m. Usuel,
oral, écrit, tous milieux. (Rem.:
appellation attestée avec le même sens dès le début du XVIe siècle).
1-
V. NOIX* DE COCO. Noix de coco. Ce
coco, planté dans les ordures, a poussé sans soins. Binger, 1892, t II : 138. J'achète très souvent le coco parce que l'eau qu'il
contient est très rafraîchissante. FM., 22.04.1982.
D'autres s'allongent sous les cocotiers,
près des marchands de planches ou de coco. Bonnassieux, 1987 : 88. Les collégiens se mettent en quatre pour
aller [.] manger une glace au cocoÿÿ la terrasse du Calao. Tierno
Monenembo, 1993 : 40. "
DER.: cocota*, cocoteraie*, cocotier*.
COMP.: coco dur, coco râpé, coco taillé,
coco vert, bourre* de coco, eau* de coco, huile* de coco, lait* de coco.
SYN.: noix* de coco (emploi rare
localement).
2- coco dur, n.m. Fréq., (agriculture), oral, fam. mésolecte,
basilecte. Nom usuel de la noix* de
palmier*-rônier. Maîtresse, il m'a jeté
dessus des cocos-durs pour me blesser. (Elève, Abidjan, 1975).
3- coco râpé, n.m. Fréq., (industrie, alimentation), oral,
écrit, tous milieux. Albumen râpé de l'amande de la noix de coco. Seuls quelques projets liés à la noix de
coco* sont susceptibles de s'installer en région sud : usine de coco râpé [.]
et éventuellement de lait* de coco. Schéma directeur, 1972, t
I : 35. Avant la visite de la
Société ivoirienne de coco rapé [.]. FM., 10/11/12.04.1982. Coco râpé : 4000 tonnes exportées chaque
année. FM., 21.05.1984. [
le touriste] peut aller voir l'usine de
coco rapé qui se trouve à la sortie de Jacqueville. Rémy, 1996 : 139.
4- coco-taillé, coco taillé n.m.
a) n.m., adj. Usuel, basilecte, plaisant, ironique. Par allusion à la coque lisse de la noix de
coco, "boule à zéro", crâne tondu à ras (en signe de deuil). Par
extension, chauve. Parce qu'on l'appelait
coco-taillé, A. blesse mortellement son patron : dix ans de travaux forcés. FM.,
09.01.1975. Un homme est venu vous
absenter*, Patron*. Un coco taillé. (Boy, Abidjan, 1984). Walaï,* le monde est gâté/ Coiffure genre
rape ou coco taillé/ démarche spéciale, les loubards ça cogne (poésie), FM.,
04.12.1990. Les hommes chauves n'auront
plus à se plaindre de leurs têtes "coco taillé"[.]. Ivoir'Soir,
06.11.1997. Perdre ma
"puissance" pour avoir des cheveux sur la tête. Okpô*! Je préfère
rester coco taillé. Ivoir'Soir, 06.11.1997. Abdoulaye Wade. Le sémillant éminent opposant "coco taillé". Ivoir'Soir,
19.03.1998.
COMP.: aller au coco-taillé, faire coco-taillé.
b) coco taillé, (aller au ---- ) loc.verb., argot
estudiantin, oral, plaisant. Pour des raisons d'argent, être
contraint à une grande sobriété alimentaire, littéralement "faire son
deuil" des divers agréments d'un repas. Aller au coco taillé : manger un repas sans apéritif, sans viande, sans
poisson. Ivoir'Soir, 17/18/19.03.1995.
c) coco taillé, (faire ---- ), loc.verb. Fréq., oral,
basilecte, plaisant. Pour un homme, se faire raser la tête, mettre la boule à
zéro. Qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu as
fait coco-taillé. Tu es en deuil ou bien* ? (Etudiant, Abidjan, 1978). Pour un deuil, ici, les hommes doivent faire
coco taillé et les femmes défaire les cheveux. (Informatrice, Bassam,
1982).
5- coco vert, n.m. Usuel, (agriculture, alimentation), oral,
écrit, tous milieux. Fruit frais du cocotier dont on consomme l'amande à
l'état de gelée et dont on boit le jus. On
a acheté des cocos verts pour se désaltérer. (Secrétaire, Abidjan, 1981). Je t'ai apporté des cocos verts de la
plantation. (Fonctionnaire, Abidjan, 1987).
cocota,
côcôta, [kCkCta], n.m. Assez
fréq., oral, fam., basilecte. Coup donné sur la tête, avec le poing fermé,
le majeur dépassant les autres doigts. Il
m'a insulté et je lui ai donné un bon cocota. (Copie 5ème Abidjan, 1977). Quand il entre en courroux, Khadafi donne
des côcôtas. Ivoir'Soir, 05.01.1998. Ces "nazis" [: des policiers allemands] méritent des côcôtas en supplément. Ivoir'Soir,
27.04.1998.
cocoteraie, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Forêt constituée exclusivement de cocotiers. Ils sont allés faire l'omelette de Pâques
dans la cocoteraie. (Convers., Abidjan, 1974). Y vivent les familles de tous les employés des deux clubs, en paillotes
construites dans le style du pays, abritées par la cocoteraie. Rémy, 1996 :
96.
2- V. ANANERAIE*, BANANERAIE*. Plantation industrielle
de cocotiers. 50% des plantations de
cocotiers soit 10% des paysans de la zone lagunaire où est concentrée la
cocoteraie [.]. Ministère du Plan, 1978, II : 35. 30 000 ha de cocoteraies fournissaient en 1982 345 000 tonnes de coprah
*. David, 1986 : 54. Parce qu'il a su,
avec son modeste traitement de fonctionnaire, construire cette concession*,
créer cette cocoteraie de plusieurs hectares et notre plantation* de cultures
vivrières. R.Yaou, 1999 : 19.
cocoti, [kokoti], n.m. Spéc.
(flore), (du krou), spéc. (Sapium
Aubrevillei Leandr.). Arbre de la famille des Euphorbiacées à écorce donnant
du latex. Roberty, 1954 : 57.
ENCYCL.: ses feuilles caduques
deviennent rouges avant de tomber à la saison sèche. Il porte des fruits non
comestibles ressemblant à la mirabelle.
SYN.: grégré (krou).
cocotier, n.m. Spéc.
(flore), mais usuel, oral, écrit, tous milieux. V. COCO (3)*.
1- (Cocos nucifera Linn.). Grand palmier qui produit la noix de
coco. Salimata passa la porte de la cour
sous les cocotiers. Kourouma, 1970 : 65.
C'était un vaste parc décati [.] avec çà et là des cocotiers, des acacias, des
pelouses non entretenues. Krol, 1994 : 15.
COMP.: cocotier de chine, cocotier nain.
2- cocotier de Chine, vx. V.
COCOTIER NAIN.
3- cocotier nain, variété de cocotier à tronc très court. A la tombée du jour, il se mettait sur une
chaise longue derrière la maison, sous un cocotier nain. Aké Loba, 1960 :
36. Sur toute la Côte, nous mettons
surtout des cocotiers nains qui sont plus résistants. (Agronome, Abidjan:
1980).
ENCYCL.: à la fois résistant à la
maladie* de Kaïnkopé et aisément exploitable, le cocotier nain tend à remplacer
le cocotier dans les plantations du littoral.
SYN.: cocotier de Chine.
côcôtiquement, [kCkCtikmS], adv.,
Argot zouglou, (dérivé de côcô*), oral, fam., péj. A la manière d'un côcô*, suivant les façons
d'un parasite. Evitez beaucoup de danser dans
les maquis* / car / côcôtiquement parlant on vous traitera de côcô/. (Chanson
"Les côcôs" Groupe Les côcôs, Corpus
T., 1994).
Codivoire, [kCdivwa:], n.f.
Fréq., oral, basilecte peu ou
non-scolarisés mais fam. et plaisant chez les lettrés. Prononciation et écriture
familière pour Côte-d'Ivoire. Notre chère Codivoire [.] est-elle si mal en
poin.? Nouvelle Presse, 29.04.1993. Codivoire même, y a pas chose on fait épis y a pas couloir* dedans. ( :
En Codivoire, on ne fait rien sans magouille., ID, n° 646, 48, BD.).
codjo, [kodFo], n.m.
V. KODJO*. Filmer en bas des
femmes! Si cela s'était passé au marché d'Anono ou de Konankro, que de codjos
on allait voir dans les films ! Ivoir'Soir,
28.08.1997.
coépouse, co-épouse, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
Chacune des épouses d'un polygame par rapport aux autres épouses. La vieille épouse veillant aux biens du mari
tandis que la jeune co-épouse travaille [.]. Deluz, 1978 : 222. Le couple vivait en bons termes jusqu'au
jour où en 1972, A. se prend de querelle avec sa coépouse. FM., 31.12.1980. Elle voulait sans doute lui dire quelque chose mais elle semblait avoir
peur. Peur de ses co-épouses, de son mari. Koné, 1980 : 49. A présent, il me faut laisser la place à une
autre co-épouse. Kourouma, 1990 : 154.
S'il vous arrivait de vous marier, accepteriez-vous une co-épouse ? Mousso,
07.03.1995. J'accepterais d'être une
co-épouse [.] si la première ne s'oppose pas. Mousso, 10.03.1995. Et tout se passait dans le dos de la
concubine qui, sans le savoir, avait comme co-épouse sa propre fille. Ivoir'Soir,
19.06.1997.
COM.: graphie courante co-épouse.
SYN.: rivale*.
coeur, n.m. Fréq., oral surtout, (calques de langues
locales), fam., mésolecte, basilecte. Siège des émotions, selon la symbolique locale du corps humain.
1- coeur, (attraper son ---- ), loc.verb., V. TRAPER* SON COEUR, Se montrer
maître de soi, garder le contrôle de soi. Ne pleure pas, sois forte, attrape ton coeur. Anoma Kanié, 1978 :
77. Attrape ton cœur ! c'est ton fils
quand même! (Mère de famille, Abidjan, 1979). Ne sais-tu donc pas attraper ton cœur ? Le refroidir*? Y. Konaté,
1987 : 39.
2- coeur, (avoir le ---- doux), loc.verb., Avoir un tempérament calme et indulgent. Mais c'est difficile d'élever les enfants,
surtout en ville : il faut avoir de la patience et un coeur doux parce qu'ils
suivent des camarades qui sont des voyous et qui ne veulent pas fréquenter les
bancs*. Deniel, 1985 : 219.
3- coeur, (avoir le ---- au vert), loc.verb. Etre paisible et détendu. Un dimanche qu'il se détendait en chevauchant, le coeur au vert [.].
Du Prey, 1979 : 38. Le dimanche, sous
l'apatam*, on a le coeur au vert ! (Fonctionnaire, Abidjan, 1990).
SYN.: être à l'aise*.
4- coeur, (calmer son ---- ), loc.verb. Plutôt recherché. Se calmer, apaiser sa colère ou son
émotion. Si tu crois que c'est facile de
calmer son coeur et d'oublier ce qu'il a fait! (Infirmière, Abidjan, 1989).
Si tu n'as pas calmé ton coeur, tu vas te
faire du mal. Deniel, 1991 : 159.
SYN.: froidir* son coeur, refroidir son coeur, poser son coeur
froid.
5- coeur, (mon [ton, son, etc] ---- est chaud de quelqu'un), loc. verb
Désirer qq'un charnellement. Mon
coeur a été chaud de toi, j'ai eu soif de toi, de ton amour. Anoma Kanié,
1978 : 96.
6- coeur (mon [ton, son, etc] ---- est coupé), V. COUPER* loc.verb. Etre sous le coup d'une grande
émotion, avoir le coeur qui bat trop fort ou semble s'arrêter de battre
(terreur, fureur, jalousie, etc). J'ai
dit :"J'ai vu mais j'ai le coeur coupé." Arnaut, 1976 : 94. Quand je les ai vus, tout de suite, j'ai
compris et j'ai eu le coeur coupé. A. Kouadio, 1983 : 8. "Mon coeur est coupé" est pour traduire
un effet de grande surprise ou un état de frayeur avec la sensation physique de
coeur détraqué. Cela ne peut s'expliquer par un coeur brisé c'est-à dire
défait, éprouvé par une immense déception ou un profond chagrin. FM.,
03.01.1984.
7- coeur, (mon [ton, son...] n ---- est propre), loc.verb. Surtout employé à la forme
négative. Etre droit, loyal, honnête.
C'était un musulman comme moi mais son coeur n'était pas propre. Deniel,
1987 : 42. Moi je vous dis que son coeur n'est pas propre et qu'il ne veut pas la
marier*. (Coiffeuse, Bouaké, 1990).
8- coeur, (être le gros ---- ), loc. verb. Etre prompt à la colère, être soupe au lait. [.] mais Seydou, ce n'était pas seulement le
gros cœur ! Konaté, 1987 : 42. C'est
le gros coeur mais il n'est pas méchant dans le fond. (Institutrice,
Bouaké, 1979).
9- coeur, (détourner le ----), loc.verb. Modifier les sentiments d'une personne par
l'utilisation de certaines drogues. J'ai
dit à mon frère :"Faut pas manger, ils ont mis des choses dedans pour
détourner notre coeur". On refusait toute nourriture car je savais qu'on
pouvait utiliser certains médicaments* pour nous faire oublier notre père.
Akissi Kouadio, 1983 : 9.
10- coeur, (froidir son ---- ), loc.verb. Se calmer (si l'on s'emporte), garder son calme (si l'on
a des raisons de se fâcher). Madame, faut
froidi ton coeur ! Ton camion là n'a rien même ! Zazou, n° 16, mai 1982. (B.D. : Calmez
vous, Madame, votre voiture n'a pas une égratignure!)
SYN.: calmer son coeur, refroidir son
coeur, poser son coeur froid.
11- coeur (poser son ---- froid), loc.verb. Rester maître de soi, garder son calme. Faut poser vos coeurs froids! On va gagner.
Zazou n°13, 1981.
12- coeur, (refroidir son ---- ), (froidir son ----), loc.verb. Plutôt lettrés et scolarisés moyens. V FROIDIR SON COEUR*. Je refroidirai mon coeur si je veux! (Enseignante, Abidjan, 1979). Calmez vous, intervint quelqu'un,
refroidissez vos coeurs. A. Koné, 1980 : 81. Crois-moi, il m'a fallu du temps pour refroidir mon coeur devant ce
faux-type* ! (Secrétaire, Abidjan, 1982). Donc je dis à mes chers frères* ivoiriens, ceux qui sont contents et
ceux qui sont fâchés, de refroidir leur coeur, je reviens sur la scène. FM.,
30/31.01.1982. A son retour, le vieux* a
mis du temps à refroidir son coeur, raconte Moussa. Bonnassieux, 1987 :
180. Ne sais-tu donc pas attraper ton
cœur ? le refroidir ?* Y. Konaté 1987 : 39. [.] trop peiné pour que le coeur immédiatement se refroidisse, il
priait son père de parler [.]. Kourouma, 1990 : 206. Comme
mon coeur était chaud* à cause du patron*, elle me faisait des cadeaux pour me
refroidir : de l'argent, des habits, des chaussures. Deniel, 1991, 156. Tu es chaud*, il faut te refroidir.
Krol, 1994 : 122. lls m'ont essuyé
les larmes, ils m'ont demandé de refroidir le coeur (refroidir le coeur veut
dire apaiser mon sentiment de colère, de peine) et on dit que maman n'était
pas, ne pouvait pas être une sorcière. Kourouma, 2000 : 28.
13- coeur (se salir le ---- ), loc.verb. Dispon., écrit, péj.
s'angoisser, s'encombrer l'esprit. Le
commandant se salissait le coeur avec des inquiétudes qui ne résistaient pas à
un revers de main. Kourouma, 1990 : 74.
14- coeur, (traper son ---- ), loc.verb. Dispon., oral surtout, basilecte. V.
ATTRAPER SON COEUR. Garder le contrôle de soi, ne pas se faire de souci. Trapé ton coeur, y a pas match* (: Te
fais pas de mouron, c'est gagné d'avance., Supporter, match de football,
Abidjan, 1979).
SYN.: attraper son coeur.
15- cœur, (venir avec un ---- noir), loc. verb. Venir avec de mauvaises intentions. Celui qui est venu avec un coeur noir, pour faire le mal, que ce mal
revienne sur lui . Deniel, 1991 : 148.
16- coeur, (y faut pas debout ton ---- !), loc.verb. V. FROIDIR SON COEUR*. Y faut pas debout ton coeur : il faut te
calmer. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 95.
coeur de boeuf, n.m. Spéc., (flore), (du brésilien "corazâo
de boï"). V. ANONE*, ATIER*, COROSSOLIER*, CHERIMOLIER*,
POMME-CANNELLE*. (Annona reticulata Linn.). Arbre fruitier importé des
Antilles et cultivé pour ses fruits délicieux jaune brun ou rouge. Fruit de cet
arbre. Roberty, 1954 : 25. Aubreville,
1959, I : 119
coeur de palmier, n.m. V.
CHOU*-PALMISTE. Les paysans proposent
les coeurs de palmier bien tendres. Gaudio, 1984 : 17.
coffre, n.m. Spéc. (faune). (Acanthostracion
guineensis Bleeker). Curieux poisson de la famille des Ostraciontidae, à
carapace rigide polyédrique formant une sorte de coffre indéformable. Seret
/Opic, 1981 : 378. Les coffres ne sont
pas consommés mais naturalisés, puis vendus comme curiosités sur les marchés.
(Professeur, Abidjan, 1983).
SYN.: poisson*-coffre.
cogo-cogo, adv. V.
TCHOGO*-TCHOGO.
cogniper, n.m. Vx, obsolète depuis la fin de la seconde
guerre mondiale. Mélange de cognac et de perrier, boisson alcoolisée
préférée à l'époque coloniale. [.] les
employés et les ouvriers s'adonnaient au jeu de boules et buvaient le cogniper.
Amondji, 1984 : 175.
cohabitant, co-habitant, n.m. Usuel, (ville), oral,
écrit, tous milieux. Locataire d'un logement par rapport aux autres
locataires occupant des logements autour d'une même cour*. Le plaignant et lui-même sont des co-habitants. En fait, ils seraient
au nombre de quatre personnes dans la même cour*. FM., 17.02.1982. T. G. toujours amoureux et par conséquent
brûlant de jalousie, s'est emparé de sa machette* et s'est approché de son
cohabitant. FM., 20/21.02.1982. Apparemment
il venait de souper l'herbe sous les pieds de ses cohabitants [.]. Ivoir'Soir,
03.02.1998.
COM.: les deux graphies semblent
également utilisées. Pluriel : cohabitants, co-habitants, féminin (rare) :
cohabitante, co-habitante.
coiffure afro, n.f. Fréq., vieilli. oral, fam. surtout, jeunes.
1- Coiffure
masculine (surtout) ou féminine formant une très importante toison autour de la
tête. Beaucoup de peignes aussi, aux
dents très écartées, pour les coiffures afro. Gaudio, 1984 39.
SYN.: afro*.
2- Rare. Se dit
aussi de la coiffure masculine à longues nattes de style jamaïcain rastaman.
[.] un brin de fantaisie et d'audace
qui le distinguait autant que sa célèbre coiffure afro. Konaté, 1987 : 49.
coir, n.m. Spéc., (flore,
industrie). Couche de fibres ligneuses qui entoure la coque de la noix de
coco. Les fibres de son mésocarpe [:
celui de la noix de coco] constituent le
coir du commerce. Busson, 1965 : 505. Sous
le coir, se trouve une coque dure renfermant une amande et un germe. IPAM,
1962 : 25.
SYN.: bourre* de coco.
cokseur, n.m. V.
COCKSEUR*. Pour le taxi*-brousse, je
connais un frère*, cokseur à la gare routière. (Lettre, informateur,
Abidjan, 1992).
cola, kola n.f. ou
m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Terme générique désignant de nombreuses espèces de petits
arbres de la famille des Sterculiacées, principalement Cola attiensis Aubr. et
Pellegr. ou aoussou* (de l'attié) ; C. laurifolia Mast, ou Kolombélo*
(de l'attié) ; C. reticulata A. Chev. ou Gro* (du yakouba) ; C.
cordifolia [Cav] R. Brou ou Ntaba* (du bambara) ; C. gigantea A. Chev ou
Grand Oouara* (de l'abé, de l'attié) ; C. lateritia Schum. var.
Maclaudii [A. Chev] Brenan et Keay ou Petit Oouara* ; C. Caricaefolia
[G.Don] K. Schum ou Kakoua* ; C. heterophylla [P. Beauv.] Schott et
Endl. ou Akéato* ; C. digitata mast. ; C. chramydantha K. Schum. ou Doloko*
(de l'abé) ; C. Buntingii Bak.f. ou Gaouo*. Les essences cultivées
ou exploitées sont : Cola nitida [Vent.] Schott. Endl. V. Kolatier* et
C. acuminata [P. beauv.] Schott. Endl. ou Faux* Colatier.
DER.: colatier*.
COMP.: faux* colatier.
2- Fruit du Cola nitida [Ventl.] Schott et Endl. ou noix*
de cola. [.] quelques musulmans
mâchent prosaiquement de la cola. Dadié, 1954 : 27. Vers 1890, le cours des colas était de 2010 soumbas* ou un poisson sec
du Niger pour 110 noix. Du Prey, 1962 : 71. La cola, dans la civilisation mandingue joue le même rôle que le
cauris* ou même le boeuf ailleurs. elle est, là-bas, indispensable aux
cérémonies de mariage, de fêtes et autres manifestations FM., 21.10.1982. Ils jetèrent cauris* et colas. Carlos,
1994 : 16.
ENCYCL.: il s'agit en fait de graines
contenues dans une cabosse*. La cola est un excitant nerveux et cardiaque très
prisé chez les populations de savane. Elle sert de cadeau traditionnel et est
l'objet d'un commerce très ancien avec les populations forestières qui
s'occupent de la cueillette. Elle sert également à la divination.
LOC.: croquer la cola, donner le prix de
la cola, offrir la cola.
DER.: colatier*.
COMP.: cola blanche, cola rouge, cola
rose, feuille à cola, petit* cola.
SYN.: noix de cola*.
3- cola blanche, cola blanc, kola blanc, noix du
Cola nitida var. alba ou var. mixta, la plus cultivée dont les graines
mélangées sont rouges, blanches ou roses. [.] le sacrifice de deux colas blancs [.]. Kourouma, 1970 : 151. Il [.] absorbe deux colas blancs. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 20. Le
guérisseur mache avec violence le produit de la mastication [.] d'une araignée*
de case et d'un kola blanc. Ibid. : 34. Il empocha deux pièces de 100 F pour nous informer que notre étoile
attirait vers nous une grande fortune qui ne nous échappera pas si nous
sacrifions trois colas blanches à n'importe quel passant un vendredi. A.
Touré, 1985 : 143.
4- cola rouge, noix du cola nitida var. rubra ou mixta cultivée à
graines mélangées rouges, blanches ou roses. Je vous donne ce coq rouge, ces colas rouges pour tuer un tel. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 43. Ce
féticheur, tout en mâchant un kola rouge[. Ibid. : 57. Que la cola rouge réconcilie le fleuve et la
mer à l'embouchure. Carlos, 1994 : 88.
5- cola rose, noix de cola nitida var. pallida, de petite taille et
de couleur rose. La cola rose n'est pas
cultivée, c'est un produit de cueillette. (Agronome, Abidjan, 1978).
6- cola, (petit ---- ), n.m. V. PETIT*
KOLA.
7- cola, (croquer la ---- ), loc.verb. fréq.
surtout, nord musulman. Consommer de la cola. Ils croquent la cola pour couper la faim et avoir de la force.
(Informateur, Dabakala, 1979). Tellement
ils croquaient la cola que deux avaient les mâchoires nues , complètement,
comme les séants d'un chimpanzé*. Kourouma, 2000 : 27.
8- cola, (donner le prix de la ---- ), loc.verb. Donner un pourboire ou un pot
de vin, graisser la patte à un fonctionnaire. Il me fallait à tout prix obtenir une licence. Et j'ai pensé qu'en
donnant le prix de la cola au fonctionnaire, il allait me satisfaire*. FM., 17.03.1982.
SYN.: faire* le
geste français, mouiller* la barbe.
9- cola (offrir la/le ---- , offrir les ---- ), loc.verb. Demander une femme en mariage.
Un garçon [.] offrait des colas pour la
retenir comme femme du groupe* d'âge. Il était ennuyeux, les colas furent
refusés. Kourouma, 1990 : 130.
ENCYCL.: traditionnellement, une
demande en mariage débute par l'offre de cola. Si cette dernière est refusée,
il est inutile d'exprimer la demande. Il en est de même aussi, dans le groupe
manden, pour une demande de femme de groupe d'âge (: compagnonnage sexuel sans
pénétration et provisoire, entre jeunes gens du même âge, préliminaire au
mariage de la jeune fille).
NORME : la graphie
la plus fréquente reste cola, pl. colas. le genre tend à se stabiliser sur
le féminin.
colatier, kolatier, n.m.,
adj. Spéc. (flore), mais usuel.
(Exclusivement Cola nitida [Vent.] Schott, Endl.
= C. vera K. Schum.).
1- n.m. Petit arbre
forestier de la famille des Sterculiacées qui fournit la noix* de cola. [.] la forêt de colatiers qui en faisait
partie est devenue charbon de bois. FM., 29.11.1979. [.] le vieux T. [.] était un homme riche au
temps* colonial il possédait des colatiers. Gaudio, 1984 : 131. [.] les colatiers, les caïlcédrats*, les
badamiers* [.] donnent à Abidjan et à ses rues, la plus belle parure qui soit. Rémy,
1986 : 14. C'est en 1971-72 que [.]
l'Etat [.] transforma les plantations* familiales de cacoyers*, de caféiers* et
de kolatiers ceinturant le village akyé d'Andokoi en une zone industrielle de
500 hectares. Yapi Diahou, 1986 : 54. Puis
on a commencé à [.] grimper aux kolatiers pour cueillir leurs noix. Deniel,
1991 : 92.
ENCYCL.: on distingue quatre
variétés. C. rubra à grosse noix rouge (V. COLA* ROUGE), C. alba à
grosse noix blanche (V. COLA* BLANC), C. mixta à mélange rouge, blanc et
rose, la plus répandue à l'état cultivé et C. pallida à noix rosées, forme
sauvage. (V. COLA* ROSE).
COM.: de plus en plus souvent
orthographié colatier.
COMP.: faux* colatier.
SYN.: arbre* à cola, apôhia (ébrié),
éhouéssé (agni), ouro/gouro (mandenkan),
2- adj. Lettrés, écrit, spéc. De la
cola, liée à la cola. La récolte
colatière était surtout liée à la cueillette. (Professeur, Abidjan, 1982.)
colibri, n.m. Spéc.
(faune), dispon., lettrés. V. SOUIMANGA*. Nom donné à plusieurs
souimangas de la famille des Nectarinidae, aux couleurs éclatantes,
métallisées, notamment Anthseptes longuemareri Lesson, Nectarinia senegalensis
Linné, Nectarinia batese Ogilvie-Grant. [.]
ma Côte-d'Ivoire [.] des colibris à la robe diaprée /Et des perroquets couleur
de feu. Dadié, 1950 : 78. Les
colibris babillards ne /Boiront plus de leurs eaux. Kotchy, 1982 : 3. [.] j'étais dans le vent et dans le ramage
des colibris. M. Bandaman, 1993 : 126.
ENCYCL.: bien qu'il y ait une
ressemblance superficielle avec les colibris, espèce exclusivement américaine,
l'appellation est impropre pour l'oiseau africain. Serle /Morel, 1988 : 221.
coliou barré, n.m. Spéc. (faune). (Colius striatus Gmelin).
Oiseau grimpeur mince, huppé, aux très longues ailes, à la queue et aux pattes
corail. Famille des Coliidae. Il vit dans les savanes humides, lisières
forestières. Serle /Morel, 1988 : 121.
collecteur de marché, n.m. Usuel. (administration),
oral, écrit, tous milieux. Agent administratif de la mairie ou de la
préfecture chargé d'encaisser les patentes des commerçants du marché. Deux (faux) collecteurs de marché
rançonnaient les commerçants. FM., 21.12.1982.
collectivité, n.m. V.
CHEF* DE COLLECTIVITE.
coller la paix, loc.verb.
Dispon., oral, écrit, tous milieux. Euphémisme pour "ficher la
paix". Ca te regarde ? Colle-moi la
paix ! (B.D.) Ivoir'Soir, 18.01.1998.
colobe, n.m. Spéc. (faune). Terme générique appliqué
à plusieurs espèces de singes d'aspect assez différent. C'est à ces endroits que l'on a le plus de chances de voir des animaux
comme les colobes, les hylochères*, les potachères*. FM.,
13.10.1983.
1- colobe
noir et blanc d'Afrique occidentale (colobus polykomos Zimmermann).
Sous-espèces locales : c. polykomos ou colobe-magistrat (jusqu'à la
Sassandra). Poils entourant le visage assez longs et lâches, gris comme l'avant
des épaules, cuisses noires, queue blanche sans touffe, c.. dollmani Schwartz
(de la Sassandra au Bandama) : poils entourant le visage, longs, épais et
blancs, manteau petit et blanc, cuisses et queue blanches, c. wellerosus
Geoffroy St Hilaire (centre du pays et est) comme le précédent mais cuisses
partiellement blanches. On peut citer
l'opération [: contre le braconnage]
du 7.10.1979 au cours de laquelle 107 colobes-magistrats, 22 céphalophes*, un
varan* ont été saisis à bord de deux véhicules. FM., 05.10.1982. Haltenorth
/Diller, 1985 : 285. C'est avant
tout le royaume enchevêtré, touffu des antilopes [.] et des singes (chimpanzés,
patas*, colobes magistrats). David, 1986 : 99. Signalé (Comoé, Marahoué, Taî, Azagny).
Bousquet, 1992 : 155.
SYN.: singe* noir.
2- colobe bai, (Colobus badius badius Kerr.). Assez grand singe à
front et cuisses roux foncé, dos et queue noir. De très nombreuses espèces de colobes-bais ont été décrites. Dekeyser, 1955 : 132. Haltenorth /Diller, 1985 : 288. Signalé (Marahoué, Taï), Bousquet, 1992,
163.
3- colobe de Van Beneden, (Colobus verus Van Beneden). Singe de
taille moyenne à pelage vert olive Le colobe
de Van Beneden est de taille un peu plus faible que celle des colobes bais* :
il porte sur la tête une touffe de poils formant un petit cimier. Deketser,
1955 : 133. Le colobe de van Beneden est
menacé. Haltenorth /Diller, 1985 : 289. Signalé
(Taï), Bousquet, 1992 170.
SYN.: colobe vrai.
colocase, n.f. V.
OREILLE* D'ELEPHANT.
colon, n.m. V. EPOUX*
DE L'AU-DELA, SONDJA*, STATUETTE* COLON. Les statuettes dites colon [.] ce sont des sculptures de bois de 10 à
50 cm de hauteur environ, représentant des personnages caricaturés, souvent
européens [.], outrancièrement peinturlurés. Gaudio, 1984 : 183.
colonat, n.m. Vx., péj.
Ensemble constitué par les colons européens, à l'époque coloniale. Les quelques riches planteurs africains
n'étaient ni assez riches ni assez entreprenants [.] par rapport au colonat
européen. Suret-Canale, 1968 : 61.
coloniser, v.tr. Assez fréq., oral, fam., tous milieux, péj.
S'emparer abusivement de qqch. Eh là !
Faut pas coloniser mon bic ! (Etudiant, Abidjan, 1982). Pour donner confiance dans la médecine et
les pouvoirs surnaturels des guérisseurs africains convertis au christianisme
et empêcher que les Blancs colonisent aussi les traditions et le savoir secret
des autochtones [.]. Gaudio, 1984 : 57.
combassou [du Nigéria], n.m., Spéc., (faune), (du
wolof). V. OISEAU*-INDIGO. (Vidua funerea nigeriae Alexander).
Oiseau savanicole de la famille des Ploceidae. Serle /Morel, 1988 : 244.
ENCYCL.: le mâle en plumage nuptial
est bleu nuit à vifs reflets verts.
combattu, n.m. V.
ANCIEN* COMBATTU.
combien-combien?, loc.
interr. Usuel, (calque du distributif dans les langues locales), oral,
basilecte. Combien chacun ? Taxi-compteur*
là pour Adjamé, nous trois, ça fait combien-combien ? (Etudiante, Abidjan,
1978).
come,
[kCm], n.m. Dispon., argot, urbain. Unité
de mesure de vente de la marijuana. Le
come est vendu 100F la boule. Ivoir'Soir, 29.07.1997.
SYN.: wasso*.
comikro, commikro, camp* commis, [komikro], n.m. Vx., (hybride du
français "commis" et du baoulé -kro "village"). Quartier,
en zone urbaine, où résidaient les Africains "cols-blancs", à
l'époque coloniale. Le comikro avait un
esprit à lui. Les chefs de famille* pouvaient être considérés comme des
privilégiés parce qu'ils parlaient français, parce qu'ils travaillaient dans les
bureaux du Plateau*. Tirefort,
1974, t I : 300. On
l'appelle Camp Commis à cause peut-être de son uniformité presque militaire,
mais surtout, parce que c'est là que sont groupés tous les noirs évolués*
susceptibles d'aider au développement et à la pacification. Anoma
Kanié, 1978 : 213.
COM.: plus souvent écrit "comikro ".
SYN.: camp*
commis.
comité d'auto-défense, n.m. Assez fréq., récent
(1982)., oral, écrit, milieu urbain. Association constituée par les
habitants d'un quartier, destinée à la formation d'équipes d'hommes armés qui
patrouillent pour assurer la protection nocturne des habitations. Dans certains quartiers, des comités
d'auto-défense sont attaqués à main armée. FM., 09.12.1982. (1e
attest. locale rencontrée).
commandant [de cercle], n.m. Vx. (histoire), dispon. V.
CHEF* DE SUBDIVISION.
1- A l'époque coloniale, administrateur civil placé à la tête
d'un cercle*. Actuellement, parfois, désigne le préfet. Les rapports du commandant de cercle d'Odienné en 1933 soulignent
l'absence de colons. Tirefort,
1974, t. II : 101. Je me
rappelle qu'à plusieurs reprises nous sommes allés chez le commandant. Akissi
Kouadio, 1983 : 7. Le commandant m'a
déféré en disant que* (sic) pourquoi
je suis allé faire des palabres* chez les gens, là-bas, dans le garage. FM.,
20.01.1983. Le commandant de cercle
voyait ces rapports d'un mauvais oeil. FM., 18.10.1983. Cet honorable chef* a passé une semaine dans
la prison illégale de la sous-préfecture [.]. Pour n'avoir pas répondu à temps
à la convocation du commandant noir. J. Guenaman Colbert, 1985 : 43. Dès qu'il eut le grade de commandant de
cercle [.]. Kourouma, 1990 : 119. Je
filerai sur Djenné, chez le commandant de cercle. Bailly 04.03.1895, in Niamkey-Kodjo, 1991 : 109. Monsieur le sous-préfet roule en ... badjan*[.]. Aussi
réclame-t-il un véhicule de fonction. Qu'on fasse vite! Le
"commandant" de Bassawa en a marre de se déplacer comme un vulgaire
citoyen. Ivoir'Soir, 21.04.1998.
ENCYCL.: si "commandant de
cercle" renvoie à l'époque coloniale, "commandant" peut désigner
un préfet ou un sous-préfet, actuellement.
SYN.: commandant civil (rare et
obsolète).
2- Terme d'adresse respectueux, utilisé, à l'époque coloniale,
pour parler au commandant de cercle ou au chef de subdivision. Par extension,
terme d'adresse actuel pour parler au préfet ou au sous-préfet. Les sous-préfets se faisaient appeler
commandant comme autrefois. Du Prey, 1979 : 63. Commandant (appellation familière des sous-préfets dans les villages)
quel sens revêt cette manifestation pour le responsable administratif que vous
êtes ? FM., 19/20.05.1980.
comme, adv.
Locutions :
1- comme ca, loc.adv.
Fréq., oral, peu ou non scolarisés. Accompagne une indication d'action ou
de temps précis`pour marquer qu'il s'agit, en fait, d'une approximation. Lorsqu'on le rappelle pour reprendre le
travail, il dit comme ça :"Ohô! ça là ? Je connais* déjà." Y.
Konaté, 1987 : 10. C'était plus de minuit
comme ça tard. Krol, 1994 : 122. Le
papa et la maman de la dame de fer sont revenus
matin comme ça vers 6 heures, toujours avec le mouton. Krol, 1994 : 123.
2- comme de coutume, loc.adv. Assez
fréq., oral, mésolecte. Conformément
à la tradition du groupe ethnique. Pourtant,
il avait doté* la fille comme de coutume. (Juge, Guiglo, 1978).
SYN.: coutumièrement*.
ANTON.: contre la coutume*.
commencer l'amitié, loc.verb. Dispon., oral, fam. mésolecte, basilecte,
mélior. Euphémisme pour entamer une relation amoureuse, pour le bon motif,
commencer à sortir ensemble (en parlant d'un garçon et d'une fille). On a commencé l'amitié petit à petit. Deniel,
1991 : 88.
commerce, n.m. Usuel, ville, oral, écrit, tous milieux.
1- Rue commerçante, quartier où se rassemblent de nombreux
magasins. Le commerce se trouve à peu de
distance du quartier administratif (plateau*). Selon l'importance des villes,
il s'agit d'une rue ou d'un quartier. Monnier, 1974 : 34.
LOC.: aller au commerce.
2- commerce, (aller au ---- ), loc.verb. Fréq., ville, oral,
écrit, tous milieux. Aller faire des courses dans le centre ville. Le samedi on va toujours au commerce, comme
tout le monde. (Enseignant, Abidjan, 1990).
SYN.: acheter*, aller au Plateau*, commissionner*.
commikro, n.m.,V.
COMIKRO*.
commis, n.m. Vieilli., oral, écrit,
mélior.
1- Employé de bureau du secteur privé.
Les Abréba* ou les commis ou les lettrés
sont presque tous fonctionnaires. A. Kanié, 1978, 213. Ils ne roulaient pas en carrosse, ces fils
de fonctionnaires ou de commis. Konaté, 1987 : 160. Après le BEPC, j'ai pris une place de commis dans une société de la
ville. (Aide-comptable, Bouaké, 1987). Les
autres, des infirmiers à l'hôpital, des secrétaires de boutiques qu'on appelait
encore "petits commis"[.]. Oussou-Essui, 1999 : 59.
COMP.: camp* commis, commikro*, commis-vendeur.
SYN.: abréba*, lettré*.
2- commis-vendeur, n.m.
Vendeur, employé de magasin. Je suis
commis-vendeur dans une société privée. FM., 07.03.1983.
commission (envoyer la ---- ), loc.verb. V. ENVOYER*.
commissionner, v.tr.
1- Assez
fréq., oral, fam. mésolecte, basilecte Mandater qqn pour une démarche, une mission, une intervention. Il [: l'oncle maternel] m'a commissionné pour ses affaires de
famille. Gibbal, 1974 : 35. Le gérant
m'a commissionné pour faire l'état des lieux. (Employé, Abidjan, 1984).
2- v. intr. basilecte. Aller faire des courses. Pas le samedi. Nous allons commissionner au
Plateau*. (Couturière, Abidjan, 1980).
SYN.: acheter*, aller au commerce*.
commune, n.f. Vx, Spéc., (administration) Structure administrative dont, jusqu'au
15.10.1980, date d'adoption de la loi de modification, il existait trois types
: commune mixte, commune de moyen exercice, commune de plein
exercice. En effet, avant 1978, il
existait en Côte-d'Ivoire, trois classifications de communes, classifications
héritées de la colonisation devenues communes de plein exercice. FM.,
10.10.1980.
COMP.: commune de moyen exercice, commune
de plein exercice, commune mixte.
DER.:
communalisation*.
communalisation, n.f. Spéc.
(administration). Opération visant à transformer chaque bourg de Côte
d'Ivoire en commune de plein exercice. En
1980, au début de la communalisation*, ,j'ai été approché par une délégation
mixte composée d'autochtones et d'allogènes. Ivoir'Soir, 29.04.1997.
compagnon de bouteille, n.m. Dispon., oral, fam. Personne avec laquelle on a l'habitude de
partager des boissons alcoolisées dans un bar. Non ce n'est pas mon bras* droit, juste un compagnon de bouteille.
(Fonctionnaire, Abidjan, 1990). Combien
de bières offrons-nous à nos visiteurs ou autres "compagnons de
bouteille" chaque mois ? FM., 08.03.1996.
compensation matrimoniale, n.f. Spéc. (tradition), manuels. V DOT*. Terme
spécifique de l'ethnographie qui semble plus approprié que celui de dot*. Ce qu'on a coutume d'appeler en Afrique,
tout-à-fait improprement dot* et qu'il serait plus exact de qualifier de
compensation matrimoniale ou de prix de la fiancée. Schwartz, 1975 : 89.
SYN.: dot*, prix* de la fiancée.
compétir, v. intr. Usuel, oral, écrit, tous milieux sauf
universitaires. Concourir, participer à une compétition. Nous sommes contraints à compétir dans une
langue non-maternelle. (TV., 28.02.1982, 21 h). J'ai été amené à compétir au niveau de mon arrondissement. FM.,
02/03/04.04.1983. Comment voyez-vous vos Miss Abidjan, par
rapport aux autres qui viendront compétir pour Miss C.I.? Jeune
Démocrate Magazine, 11.02.1993. Après
la coupe pour laquelle avaient compéti les écoles de natation [.]. FM.,
20/21/20.02 1993. En débarquant le 28
août dernier [.] Lakimado n'était pas sûr de compétir. Ivoir'Soir,
17.03.1997. J'adore compétir. Ivoir'Soir,
13.01.1998.
SYN.: concurrencer qqn.
complet (1), adv. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte,
plaisant. pour les autres. Complètement, entièrement, tout à fait. Tailleur là, il a gâté complet mon bazin*. (TV,
émission de L. Groguhet, "Comment ça va ?" 31.03.1984, 20h30).
complet (2), complet de pagne, complet-pagne, n.m. Usue.,
oral, écrit, tous milieux.
1- Ensemble féminin composé d'une camisole*, d'une jupe longue,
d'une pièce de tissu qui s'enroule autour de la taille (servant éventuellement
à porter un bébé au dos*), d'un mouchoir* de tête, tous confectionnés dans un
même tissu. Ahou (elle fait l'inventaire
de ses effets) :"Six complets de pagnes de sortie et six mouchoirs*,
quatre complets de pagne de travail, une chaînette et deux paires de boucles
d'oreille en or [.], trois kodjo* [.]. Amon d'Aby, (Kwao Adjoba), 1973 : 27. [La disparue] est
habillée d'un complet pagne bleuâtre [.] et porte un panier de voyage en
rônier*. FM, 05.06.1982. Pour faire un complet, les femmes achètent
trois pagnes : le premier pagne est pour la camisole*, le second pour la jupe
longue, le troisième est noué à la taille ou sert aux mères pour accrocher leur
enfant. Guido n° 33, 16/22.06.1982. Les malfrats se sont contentés du poste téléviseur, de 105 complets de
pagne, de 4 pagnes kita* [.]. Ivoir'Soir, 29.08.1997. Peu après, son épouse qui avait reçu du roi*
un complet de pagne et un tabouret* le rejoint. Le nouveau président de
l'Assemblée nationale venait ainsi de recevoir l'onction du roi de l'Indénié.
Ivoir'Soir, 15.09.1997. [.] sa
garde-robe se résumait à un "maxi" délavé et quelque deux complets de
pagne. Ivoir'Soir, 13.01.1998. Sa
mère avait pris une douche et, abondamment poudrée, portait un complet de pagne
neuf. R. Yaou, 1999 : 14.
SYN.: ensemble* pagne.
2- Par extension : pièce de pagne* de neuf yards*, permettant
de confectionner l'ensemble féminin décrit ci-dessus. Lorsque je suis arrivée au village, la femme qui m'a trompée [: une
entremetteuse] m'a acheté trois
complets-pagne. ID, 15.04.1973.
ENCYCL.:" complet
"désignant le costume masculin occidental est également usité.
3- complet kaki, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. V.
KAKI*. Uniforme (culotte courte et chemise-veste) des garçonnets de l'école
primaire. Dans quinze jours, un joli
complet kaki, des chaussures neuves et partir à la découverte des merveilles de
la vie scolaire. Koné, 1980 : 18.
SYN.: kaki*.
4- complet-samba, n.m. Dispon., oral, écrit, mésolecte, mélior. Ensemble
masculin composé d'un pantalon et d'une veste assortie, à manches courtes, sans
doublure, portant trois poches plaquées. Soudain,
à 11h, trois hommes habillés de complet-samba (couleur sombre), saluèrent le
gardien et se firent conduire dans le bureau du Directeur. FM.,
10.04.1983.
SYN.: samba* trois-poches (part.).
complexe sucrier, n.m. Fréq. (industrie), (1ère attest. 1971),
oral, écrit, tous milieux. Vaste ensemble agro-industriel allant des champs
de canne à sucre aux usines de traitement et de production de sucre raffiné,
prêt pour la vente. Naguère modeste
bourgade, Zuénoula est aujourd'hui, grâce à la naissance du complexe sucrier,
une ville très impressionnante d'activités. FM., 19.10.1979.[.] les deux complexes sucriers de
Côte-d'Ivoire, Ferké 1 (1974) et Ferké II (1979), ont totalement défiguré le
paysage originel, mis en place un impressionnant système d'irrigation et
provoqué -phénomène unique- des migrations de main-d'oeuvre du sud du pays vers
le nord. David, 1986 : 100. Les
milliards de la Caistab* ont été détournés. Les complexes sucriers surfacturés.
L'oeil du peuple. 08.03.1995. Ils
ont accusé le président de la République d'avoir surfacturé les complexes
sucriers [.]. Téré, 07.03.1996.
comprador, adj. Rare, (de l'espagnol), péj. Riche,
nanti, privilégié qui exploite le peuple. Voilà
une analyse à travers laquelle il n'est pas difficile de reconnaître les termes
et la nature d'un schéma devenu classique aujourd'hui, la grande bourgeoisie,
la bourgeoisie compradore et les masses laborieuses. FM.,
19.02.1980.
compressé, n.m., adj.
Dispon., oral, écrit. fam.
1- Personne licenciée à la suite d'une compression de personnel
dans son entreprise. Par exemple, quand,
en tant que député, il admet que ses indemnités augmentent, il choque le
compressé. Nouveaux horizons, n°144. Aujourd'hui [.] le mot compressé, c'est-à-dire licencié, a disparu des
conversations. Jeune Afrique, 24/30.07.1996. Qu'est ce que tu veux qu'il fasse, le
compressé? Il se désespère et il cherche vite du travail. (Maçon, Abidjan,
1996). Agents compressés : Cette
situation est douloureuse pour des milliers de journaliers de la Fonction
publique qui se retrouvent sans emploi. Ivoir'Soir, 09.03.1998.
2- adj. Licencié. C'est le cas de plusieurs employés de maison
compressés qui s'étaient reconvertis comme blanchisseurs [.]. Bonnassieux,
1987 : 205.
compresser, v.tr. Usuel, oral, écrit, fam., mésolecte,
basilecte, (1ère attest. 1980) péj.
Licencier du personnel pour alléger les charges d'une entreprise. Je suis menuisier de profession,
actuellement compressé depuis trois mois. FM., 19.01.1981. Les temps sont durs pour tout le monde : on
est compressé, on est conjoncturé*. Télé-miroir n° 7, mars 1982. Maintenant le travail ne marche pas, on nous
a compressés. A. Touré, 1985 : 108.
Lamentation générale des salariés qu'on liquide après compression d'effectifs :
" Wooï ! on nous a compressés !" David, 1986 : 61. Trop de
Burkinabè ont été compressés, à cause de l'ivoirisation*, les entrepreneurs ont
peur d'avoir des problèmes s'ils prennent des étrangers. Bonnassieux, 1987
: 148. [.] conflit de génération parce
que le père est compressé et le fils chômeur. FM., 13/14.02.1993. [.] plus le nombre d'employés compressés
est important, plus longs sont les arrêts de travail des survivants. Ivoir'Soir,
28.10.1997.
COM.: surtout employé au passif.
2- v.tr. Usuel, récent (1982), mésolecte, basilecte,
péj. Par extension, mettre à la porte, renvoyer. Mes enfants ont été compressés de l'école. Que vais-je faire ? FM., 29.10.1982. (1e attest.
écrite). Dans l'histoire de la
République, aucun remaniement n'avait auparavant compressé autant de ministres
en même temps. ID, n° 668, 27.11.1983. Vous êtes compressé! Pas la peine de discuter ! Comment ça va
? (TV., émission de L. Groguhet, 11.02.1984., 20h30). Mon patron m'a "compressé" soit-disant par mesure d'économie
[.]. Ekra, 1985 : 14. Arsène était
sur la liste des joueurs compressés. FM., 23.02.1993. Il est parti* pour Bonoua comme contractuel
dans une plantation d'ananas. Après deux ans, il a été compressé, il est revenu
au village. Krol, 1994 : 128. J'ai
été compressé aux Etablissements Robert Gonfreville où j'avais un bon salaire
et d'excellents avantages. Ivoir'Soir, 25.05.1998.
compresseur d'emploi, n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés, péj. Système économique
réducteur qui engendre des licenciements. Or,
à tort ou à raison, la privatisation [.] est considérée comme un compresseur
d'emploi. FM., 15.10.1990.
compression, n.m. Dispon.,
oral, écrit, tous milieux, péj. Licenciement pour raison
économique. L'étude ne nous dit pas
comment les employés se portaient avant les différentes compressions [.]. Ivoir'Soir,
28.10.1997.
comprimé sans dormir, n.m. V. CATERPILLAR*.
comprimerie, n.f. Argot
estudiantin, oral, fam., iron. Infirmerie dans un établissement scolaire ou
universitaire. [.] en pénétrant dans
l'infirmerie "Bienvenue dans la comprimerie". Il en comprit le sens
et l'humour en faisant l'inventaire du contenu dérisoire du placard : trois
boites de comprimés d'aspirine et de nivaquine et quelques flacons vides aux
étiquettes fanées. Krol, 1994 : 16.
compter, v.tr. Assez fréq., mésolecte, basilecte, fam.
1- Recenser, répertorier, comptabiliser. Son absence [: celle d'un
bus] a-t-elle été remarquée à la Sotra* ?
Si oui, pourquoi ne pas le récupérer ! Si non, on peut se demander si là-bas
les bus sont comptés ! FM., 03/04.06.1978.
2- compté, (être ---- ), loc.verb. Vx. Assez fréq.(administration), oral, peu ou
non scolarisés ou plaisant chez les autres. Etre enregistré à l'Etat civil
ou par l’administration. Parce que les
Blancs sont comptés et que ça ferait des histoires. Arnaut, 1976, 228. Avant avant*, quand enfant va né, i n'est
pas compté. Y a pas carte d'entité*. (: Autrefois, quand un enfant naissait,
il n'était pas enregistré, Il n'y avait pas de carte d'identité. Gardien,
Abidjan, 1980).
compteur, n.m. V.
TAXI*-COMPTEUR. Quand il pleut, tu ne
trouves pas facilement un compteur. (Enseignant, Abidjan, 1976).
comptoir, n.m. Vx. (histoire).
Etablissement commercial installé dans un petit centre urbain, à l'époque
coloniale. La semaine prochaine, un Blanc
tiendra un comptoir à Soba. Kourouma, 1990 : 58. Les bureaux de M. B. ont été installés dans un comptoir bassamois. Gaudio,
1984 : 135.
ENCYCL.: on y vendait des produits
occidentaux : vins, alcools, tissus, outils, ustensiles divers. On y achetait
des produits locaux : coton, fruits, ivoire, caoutchouc.
concession, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- V. CHEF* DE LA TERRE. (tradition). A l'origine, parcelle de terrain concédée à un
particulier ou une société.
2- Par extension, propriété foncière, terrain construit ou
non, d'un seul tenant, en milieu urbain ou traditionnel, quel qu'en soit le
mode d'acquisition. Roger habitait le
fond de Treichville dans une concession plantée de manguiers* et de cocotiers*.
Du Prey, 1979 : 26. La grosse voiture
apparaîtra à l'entrée de la concession, amenant avec elle les parfums de la
ville. V. Tadjo, 1992 : 34.
3- Ensemble de maisons ou de cases* regroupées sur un terrain
généralement clôturé. Le terme de
concession doit être pris ici au sens de groupe de cases* disposés d'une
manière telle qu'elles délimitent une cour rectangulaire et dans laquelle
vivent les membres d'une famille. Dian Boni, 1970 : 45. Les soukalas* (ainsi se nommaient les
concessions) étaient assez distantes les unes des autres. Koné, 1976 : 19. Sa mère, ses frères et soeurs mineurs
demeuraient dans la concession que lui a léguée son père défunt. FM.,
22.05.1980. Ces grandes concessions où
l'on peut compter vingt locataires et au delà avec leurs suites se présentent
sous la forme de rectangles entourés de tous côtés par des murs imprenables. FM.,
12/13.01.1980. En début de matinée, les
patrouilles de tirailleurs, en tirant en l'air, descendirent dans les
quartiers, les ratissèrent concession par concession. Kourouma, 1990 : 61. La fumée montait des concessions. La cité
renaissait pour quelques heures. V. Tadjo, 1992 : 25. La case* de ma maman s'ouvrait par deux portes : la grande porte sur
la concession de la famille et la petite porte sur l'enclos. Kourouma, 2000
: 17. C'est seulement le lendemain matin,
quand il n'y eut plus de bruit que les enfants s'aventurèrent vers leur
concession familiale. Kourouma, 2000 : 100.
ENCYCL.: la
concession peut être occupée soit par les divers membres d’une famille étendue
(V. COUR* FAMILIALE), soit, en
milieu urbain, par plusieurs locataires (V. COUR* COMMUNE).
SYN.: carré*, cour*, soukala*.
4- habitation elle-même. Je
suis le maître de ma concession. J'y fais la loi. Du Prey, 1979 : 132. J'ai bâti une concession de treize
chambres*. FM., 01.03.1980. Je
tiens à préciser que je n'avais pas de baraque* mais une concession en dur*. FM.,
06.01.1981. La nuit, on est souvent sur
le qui-vive et on prend garde de verrouiller la porte de sa concession.
Bonnassieux, 1987 : 210. Je ne veux plus
habiter cette concession. Il y a trop de bruit. V. Tadjo, 1992 : 16. Cette concession respire la pauvreté. Ivoir'Soir,
02.12.1997.
5- ensemble
des habitants de la concession. Mais la
concession ne tarda pas à connaître mon
infortune. I.B. Koulibaly, 1978 :
29.
concurrencer avec, v.tr.ind. Fréq., oral, écrit, mésolecte.
Concurrencer qqn ou qqch, faire concurrence à qqn, rivaliser avec qqn. Je me rends compte que les chauffeurs de
taxi-ville* concurrencent avec ceux de taxi-brousse*. FM.,
21.04.1980. Sans vouloir concurrencer
avec les spécialistes, je m'y connais en informatique. (Universitaire,
Abidjan, 1981).
SYN.: (part.) compétir*.
condamner, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte. Fermer à
clé, verrouiller provisoirement. Il avait
vu M. K. garer sa voiture [.]. Les portières étaient condamnées. FM.,
14.03.1983. Condamnez votre portière.
parce qu'aux feux rouges, on ne sait jamais ! (Chauffeur, Abidjan, 1984).
condos, [kTdo], n.f.pl. Dispon.,
oral, écrit, jeunes, fam. Condoléances. J'étais
dans un logologo* et puis Papitou m'a dit que le vieux a dja*. Donc je suis venu
présenter mes condos, quoi ! Ivoir'Soir, 24.06.1997.
conférencier, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
Personne assistant à une conférence. Certains
des conférenciers, après ce brillant exposé, sont intervenus pour questionner
l'orateur. (Radio : 18.03.1977, 11h30). Les conférenciers ont estimé samedi que le SYNARES est dans son bon
droit pour aller en grève* demain. FM., 13.02.1993.
confiancer, v.tr. Assez fréq., oral, basilecte. Faire
confiance à qqn. Confiance-moi !!
Ton pantalon, c'est fini demain. (Tailleur, Abidjan, 1978.)
congolo, [kongolo] /
[kungolo], n.m. Assez fréq.,
(du mandenkan), oral, fam., basilecte, argot urbain, fam. ou plaisant.
Tête. Où tu as ton congolo, man* ?
(Etudiant, Abidjan, 1980). Un pas de plus
et je fais sauter ton congolo. Bréal /Karul, 1985 : 71.
congre-brochet, n.m. Spéc., (faune). (Cynoponticus ferox
Costa). Poisson anguilliforme de grande taille, sans valeur commerciale. Aldrin
/Noyer /Brégeat, 1972 : 30. Le
congre-brochet est un prédateur vorace. Seret /Opic 1981 : 90.
conjoncture, n.f. ou adj. Usuel, assez récent (années 1980),
oral, écrit, tous milieux, péj.
1- n.f. Période de
recession, de restriction budgétaire, de manque d'argent. Je ne sais pas grand chose de la conjoncture sinon que l'argent est en
congé. FM., 08.04.1982. (1e
attest. écrite). On a beau gémir, pleurer
que c'est la conjoncture (l'expression étant désormais consacrée) [.]. FM.,
10/11/12.04.1982. En difficulté,
toi ?? Et pourquoi donc ? La "conjoncture"? Ekra, 1984 : 48. Notre souffrance est indescriptible. [.]
elle n'est pas due à la "conjoncture": elle est psychologique. J.
Guenaman Colbert, 1985 : 7. Qui dit
"économie" aujourd'hui, dit "conjoncture". Ce mot venu avec
la crise économique internationale a d'abord été utilisé dans les discours
politiques qui l'accompagnaient de l'adjectif "mauvaise". Puisqu'elle
était toujours mauvaise, autant faire l'économie du qualificatif qui
l'assombrit inutilement : la conjoncture est mauvaise, c'est entendu. A.
Touré, 1985 : 129. Si certaines fortunes
commencent vers cette époque à vaciller, ce nouveau mot de conjoncture en vaut
une à lui tout seul. Tout en quelques mois fut jugé à l'aune de la conjoncture
considérée comme indiscutablement maléfique mais aussi rassurante puisqu'elle
expliquait tout à chaque instant. David, 1986 : 61. Affaire de conzonktir là, eske ça va finir mêm ? ( : Cette
histoire de manque d'argent, est-ce que ça va finir quand même ?, David, 1986 :
61).
DER.: conjoncturé*.
SYN.: basse conjoncture. (lettrés).
2- adj. Adapté au manque
d'argent, donc bon marché. Que
proposeront-ils à la cliente ? Portion poulet pané avec frites, [.] poisson
frit, hamburger, chawarma*, mouton braisé*[.], le tout à des prix conjoncture*.
A. Touré, 1985 : 254. Son vélo là*
méfie-toi. le prix est conjoncture, trop même*! (Boy, Abidjan: 1987).
conjoncturé, n.m. et adj.Usuel, assez récent (1982), oral,
écrit, tous milieux mais plaisant chez les lettrés.
1- n.m. Personne
ayant de grosses difficultés financières.
Ah mes petits ! Y a pas oeufs [: de Pâques] pour les conjoncturés. B.D. dans FM., 31.03.1983. Cet état d'esprit se reflète jusque dans le
vocabulaire utilisé par les "laissés pour compte" pour évoquer leur
tragique situation : de conjoncturés qu'ils aimaient à se qualifier (non sans
un brin d'humour), ils en étaient progressivement venus à dénoncer les en haut*
d'en haut ou encore les grotos*. Jeune Afrique, 20.05.1990, p. 7. [.] les trottoirs grouillaient de malheureux
"conjoncturés". Jeune Afrique, 24/30.07.1996.
2- adj. Qui a de
grosses difficultés financières. De leur
côté, les hommes de science ont tenté d'ausculter la Côte-d'Ivoire
"conjoncturée"[.] . A. Touré, 1985 : 39
3- conjoncturé,
(être ---- ), loc.verb. Usuel, oral, écrit, tous milieux mais
plaisant chez les lettrés. Etre victime de la récession, être dans la gêne,
avoir des soucis financiers. Que se
passe-t-il ? Eh bien ! tout simplement la France est conjoncturée. FM.,
14.04.1983. Les Ivoiriens ont été
conjoncturés dans le temps. ID, 20.05.1984. Si le développement du pays avançait au seul rythme de leur travail,
il y a longtemps que nous aurions été "conjoncturés". (Le
ministre de la Fonction Publique, in ID., 07.10.1984). "Je suis conjoncturé ! " s'écrie
le petit entrepreneur secoué par la crise. David, 1986 : 61. Aujourd'hui, tout le monde est
"conjoncturé", comme on dit à Abidjan (c'est-à-dire : touché par la
crise). C.V. Tuho, 1995 : 25.
SYN.: tomber*
plus bas qu'Ethiopie.
conjuguer ensemble, loc.verb. Argot urbain, disponible, oral. vulg. Faire la fête, passer du bon
temps, voire faire l'amour. Jusqu'à tard
dans la nuit, nous avons conjugué ensemble. FM., 03.01.1984.
connaître, v.tr. Usuel., oral, écrit, tous milieux.
1- Mésolecte.
Savoir. Si le terme d'
"erreur de gestion" n'existait pas à l'époque, en tout cas, L.B.,
lui, connaissait ce que cela veut dire. FM., 01.12.1983. Lorsqu'on le
rappelle pour reprendre le travail il dit comme ça *: Ohô ça là ? je connais
déjà. Konaté, 1987 : 10. J'ai dit
aussi que [.] je connais mieux comment il faut vendre. Bailly, 1er août 1884, Niamkey-Kodjo, 1991 : 45. Comme je connais lire et écrire, j'avais reçu un cahier avec le nom des
manoeuvres [.]. Deniel, 1991 : 27. Comment
vas-tu travailler à la maison si tu ne connais même pas le boy*? (: Si tu
ne sais pas faire un travail de boy, Deniel, 1991 : 69). Il va guérir vite, je connais. Jeune Afrique, 27. 4/3.05
1995. Mais fréquenter jusqu'à cours
élémentaire deux n'est pas forcément autonome et mirifique. On connaît un peu
mais pas assez. Kourouma, 2000 : 10. C'est
dommage qu'on connaît pas ce qu'a été le monde avant la naissance.
Kourouma, 2000 : 19.
LOC.: connaître chez, connaître façon,
connaître faire, connaître garçon, connaître manière, connaître moyen,
connaître papier.
2- connaître bras long, loc.verb. Mésolecte, basilecte, oral, V. BRAS*-LONG.
Avoir des amis bien placés. Etre pistonné. Bon ! Première question, tu connais bras long ou pas ? (Enseignant,
Daloa, 1991). Et puis un riche, il
connaît papiers* et en plus il connait bras long, ah ! mais oui il connaît ça
très bien. Krol, 1994 : 38.
3- connaître [chez qqn], loc.verb. Mésolecte,
basilecte. Connaître le domicile de qqn, savoir où qqn habite. Le maçon connaît ici, c'est lui qui a
construit la maison ! Koné, 1980 :
35. Il [: le prévenu] demanda si ce dernier [: le policier] ne voulait pas connaître chez lui. FM.,
20.02.1980. Un soir, mon ancien ami m'a
vue et m'a proposé d'aller connaître chez lui. FM., 06.04.1981. Je
ne connais pas chez Kouamé sinon je l'aurais suivi à la maison... Ekra,
1985 : 9. "Comment s'appelle ton
village ?" - "Atitindin." -"Je connais là-bas".
Bandaman, 1986 : 69.
4- connaître façon, loc.verb.
oral, basilecte ou plaisant chez les lettrés. Savoir y faire, s'y
connaître, être compétent dans un domaine déterminé. Il réparera ton poste-radio*, il connaît façon. (Boy, Abidjan,
1980). Façon i connaît, on dit pas* ! ( :
Incroyable comme il s'y connaît, Etudiant, Abidjan, 1982)
SYN.: connaître manière.
5- connaître faire, loc.verb. Basilecte, plaisant chez les lettrés.
Savoir faire (qq chose). "Je vais
t'expliquer." - "Laisse ! Je connais faire". (Boy, Abidjan,
1980). Votre chauffeur, vous croyez qu'il
connaît faire ? Je peux lui laisser le pneu ? (Universitaire, Abidjan,
1990).
6- connaître garçon, loc.verb. Basilecte, plaisant ou péj. Pour une
jeune fille, ne plus être vierge, avoir eu des expériences amoureuses. Mais la petite ne connaît pas garçon [.] Il
faut faire doucement. Du Prey, 1979, 122.
Ta copine, y a longtemps qu'elle connaît
garcon !! (Etudiante, Abidjan, 1982).
7- connaître le boy, loc.verb. V. BOY*.
8- connaître manière, loc.verb. Basilecte ou plaisant. Savoir se débrouiller, être
astucieux, dégourdi, savoir y faire. L'interprète
n'en dit pas plus mais les chefs* connaissent manière. Tirefort, 1974, t II
: 27. Une de ces grandes filles qui
descendent de Sikassi ou du Fouta-Djalon, des filles qui connaissent manière
d'après les on-dit . Du Prey, 1979 ; 103. [.] mais ceux qui connaissent manière, ils ont donné un casier de
Beaufort, la bière de l'homme fort. Bréal /Karul, 1985 : 4.
SYN.: connaître façon (part.).
9- connaître moyen, loc.verb. V.
MOYEN*. Connaître un moyen de, être capable de. Donne ça, je connais moyen réparer. (Chauffeur, Abidjan, 1977). Tu
connais moyen pour arranger mon affaire ? (Employé, Bouaké, 1984).
10- connaître papier, loc.verb. peu ou non scolarisés ou plaisant pour les lettrés.
Savoir lire et écrire, par extension, être instruit. Connaître papier : voilà le genre d'expression en droite ligne du
terroir. FM., 26/27.01.1980 Mais
le papier qu'il connaît, le savoir qu'il a en tête ! A. Koné, 1980 : 41. Si tu connais pas papier, à Abidjan, tu
peux rien faire ! (Planton, Abidjan, 1984). Les jeunes de maintenant n'écoutent plus ce que disent les vieux. Ils
viennent parler leur gros* français parce qu'ils connaissent* un peu papier !
Bonnassieux, 1987 : 194. L'heure du défi
intellectuel a sonné. Ceux qui connaissent papier sauront-ils le relever ? FM.,
18.09.1990. Je vais tout faire pour
qu'ils aillent tous à l'école pour qu'ils connaissent papier. Deniel, 1991
: 77. Et puis un riche, il connaît
papiers. Krol, 1994 : 38.
consciencisme, n.m. Spéc.
(philosophie), (récent 1995) ,écrit, intellectuels. Théorie
philosophique récente prônée par Jean-Marie Adiaffi. [.] le consciencisme est l'ensemble, en termes intellectuels, de
l'organisation ds forces qui permettront à la société africaine d'assimiler les
éléments occidentaux, musulmans et euro-chrétiens présents en Afrique et de les
transformer de façon qu'ils s'insèrent dans la personnalité africaine. Celle-ci
se définit elle-même par l'ensemble des principes humanistes sur quoi repose la
société africaine traditionnelle. La philosophie appelée
"consciencisme" est celle qui, partant de l'état actuel de la
concience africaine, indique par quelle voie le progrès sera tiré du conflit qui
agite actuellement cette conscience. Adé Adiaffi, 2000 : 143.
conscientisation, n.f.
Fréq., oral, écrit, lettrés, politique, mélior. Eveil de la
prise de conscience des réalités et des problèmes. Une mission délicate qui requiert la formation et la conscientisation. FM.,
06.04.1993.
conscientiser, v.tr. Fréq.,
oral, écrit, lettrés, politique, mélior. Faire prendre conscience des
réalités et des problèmes. Ceci pour à la
fois conscientiser, organiser les femmes, les convaincre et informer les hommes.
FM., 10.02.1993.
conseil, n.m.
1- conseil des anciens, n.m. V. ANCIENS*, CONSEIL DES NOTABLES. Tu vois, le conseil des Anciens vient de se réunir. A. Koné, 1980 :
17.
2- conseil des notables, n.m. Fréq. (tradition), oral,
écrit, mélior. Structure traditionnelle rassemblant, autour du chef de
village*, les hommes âgés les plus respectés de la communauté. Sa mère, le secrétaire de la sous-section du
PDCI* qui l'avait accompagné devant le conseil des notables, le chef du
village* lui-même, expliquent que leur fils* avait reconnu les faits. FM.,
10.07.1981. C'est qu'en fait, à travers
les âges, chaque village ébrié a toujours eu à sa tête un chef, assisté d'un
conseil* de notables qui a pour rôle de rendre la justice au sein de la
communauté et de défendre les intérêts du village. Les notables, eux, veillant
à renseigner le chef du village et à le conseiller dans les prises de position.
Ivoir'Soir, 08.10.1997.
2- Conseil National Islamique, CNI, n.m. Fréq., (administration),
oral, écrit, tous milieux, Organisme créé en 1993 pour étudier, coordonner
et résoudre en accord avec les autres communautés ivoiriennes, les problèmes
spécifiques des musulmans. On peut penser
que la naissance du Conseil National Islamique, augure des lendemains
meilleurs. Téré, 21.01.1993. C'est
après l'homélie de l'imam* qu'interviendra A. T., le représentant du Conseil
National Islamique pour demander au Seigneur de protéger notre pays. Détective,
16.03.1995.
SYN.: CNI.
3- Conseil Supérieur Islamique, CSI, n.m. Fréq. (administration), oral, écrit, tous milieux. Organisme
créé vers 1993 dans le cadre du PDCI, pour coordonner et résoudre les problèmes
spécifiques des musulmans. V. CONSEIL NATIONAL ISLAMIQUE. Aussi tandis que le Conseil National
Islamique prône sa neutralité vis-à-vis du pouvoir, le Conseil Supérieur
islamique est quant à lui un mouvement islamique de soutien au PDCI. Notre
Monde, 09.03.1995. Je n'ai rien à
voir avec le Conseil Supérieur islamique. Je suis le Président du Conseil
National islamique* et c'est tout. Détective, 06.03.1995.
SYN.: CSI.
4- Conseil de l'Entente, n.m. Fréq. (politique), spéc. Structure politique et administrative
de coopération et d’intégration économique, créée en 1959 (accord d’Abidjan) et
dont les membres sont certains états voisins de l'Afrique de l'ouest francophone
: Bénin, Burkina, Côte-d'Ivoire, Niger, Togo. Siège à Abidjan. Complémentarité, facteur d'intégration pour
les Etats du Conseil de l'Entente [.]. FM., 09.12.1982. Je crois qu'on aurait eu beaucoup
d'avantages à asseoir convenablement, totalement, le Conseil de l'Entente, à
consolider ses structures pour ensuite le fondre dans le CEAO*. FM.,
09.12.1982.
conseiller, v.tr. Assez fréq., oral, écrit, mésolecte .
1- Expliquer. Et c'est
un ami qui m'a conseillé que, sans parents dans cette ville, on ne peut se
débrouiller tout seul. FM., 24.11.1980. Le professeur m'a conseillé que l'entrée en seconde c'est difficile et
que je dois travailler davantage. (Lycéen, Ferké, 1980).
COM.: construit avec une conjonctive
complétive, comme le sont localement les verbes impliquant l'idée de parole :
expliquer [en disant que].
2- v.tr. basilecte, oral, peu ou non scolarisés.
Donner de bons conseils par opposition à DECONSEILLER* : donner de
mauvais conseils. Quand je vais au
village, mon père me conseille. (Lycéen, Abidjan, 1976). Ma mère m'a conseillée et je ne cherche pas
les garçons. (Lycéenne, Bingerville, 1981).
ANTON.: déconseiller*.
constation, n.f. Assez fréq., oral, mésolecte.
Constatation. [.] en partant de la
constation que l'une des causes essentielles des inégalités scolaires est
d'ordre linguistique. (Copie Etudiant licence, Abidjan, 1980). Nous en sommes arrivés à la constation
suivante. (Radio, 16.06.1981, 16h. 30).
consulter, v.intr.
Dispon., (tradition), oral, mésolecte. Aller rendre visite à un féticheur
ou à un devin, interroger un fétiche*.
Revenu au campement*, il a brûlé ses fétiches* et détruit leur case*, il nous a
ordonné de ne plus porter de gris-gris* et de ne pas "consulter". Deniel,
1985 : 122. Tu sais, il y a des Blancs
qui vont consulter. J'en connais ! (Institutrice, 1991, Abidjan).
conte du soir, n.m. Dispon.,
(: calque de langues locales), oral, écrit, tous milieux, mélior. Conte de
la tradition orale qui, selon la coutume, ne peut être raconté publiquement que
le soir. Les cousins ont raison, [.]
allons écouter les contes du soir pour nous meubler l'esprit. Anoma Kanié,
1978 : 63.
SYN.: mensonges*
du soir.
content, v.
1- content (être ---- ), loc.verb.
Fréq., oral, basilecte., plaisant pour lettrés. Aimer,
apprécier. Elle m'a dit : moi content
toi! Et ça voulait dire que je lui plaisais. (Etudiant, Abidjan, 1980). Je ne l'aimais [: l'école] pas tellement mais j'étais content avec les
camarades. (: j'appréciais les camarades), Deniel, 1991 : 18. Je suis allé, elle était contente et on
s'est marié. Deniel, 1991 : 51.
2- content, v.inv. Fréq., oral, basilecte. Aimer,
apprécier. Mais, au nom de Dieu*, je
content* pas femme qui met magres, bas, culotte, maillot et pis elle joue
ballon. ID., 22.04.1974. On
content toi bien ! (: on t'apprécie beaucoup, Informateur., Gagnoa, 1980). Femme bété content manger saka* / femme
adioukrou content manger attiéké* / [.] femme attié content manger escargot [.]
(Chanson "Ambiance zougloutique" groupe Les parents* du campus,
corpus T., 1994) / parce que Marceline
qu'est là / elle content trop* sortir /. (Chanson "Anango plan"
Groupe Didier et Les parents du campus, corpus T., 1994). Vieux* là, on content trop. (: nous aimons beaucoup le Président,
TV, "Au village ce soir", 28.01.1984, 21h30).
LOC.: papier content pas mon affaire*.
3- content, (papier ---- pas mon [ton, son, etc] affaire], loc.verb. Argot estudiantin., oral,
plaisant. Les études ne [m', t',
l',...] aiment pas, expression signifiant qu'on ne réussit pas dans ses études.
J'aime papier* mais papier content pas
mon affaire*. Campuslexique, 1979, 5.
contexte, (je suis dans le ---- ), loc.verb. V. FAIS* NOUS FAIS. Ce sont des expressions que les Ivoiriens utilisent très souvent dans
leurs conversations [.] "il faut parler français*", "je suis dans
le contexte*", "c'est un gombo*","fais nous fait*",
"fais moi manger", "donne pour moi", "se fon*"
Toutes ces expressions ont une singularité, celle de dire la même chose [.]
c'est la corruption. Ivoir'Soir, 13/14/15.06.1997.
contrat, (faire ---- ), loc.verb. Spéc.
(agriculture). Travailler comme métayer sur la plantation d'autrui
moyennant salaire et non en partageant la récolte à mi-fruit, (V. ABOUGNON*)
ou au tiers (V. ABOUSSA*). Faire
contrat, ce n'est pas bien comme faire abougnon*, parce qu'avec abougnon, les
gens travaillent plus. (Moniteur d'agriculture, Toumodi, 1975). Jusqu'à présent, de nombreux Mossi s'en
sortaient en faisant contrat dans les sociétés. Bonnassieux, 1987 : 147.
ANTON.: faire
aboussa*, faire abougnon*.
contre, (jouer ---- ), loc.verb., V. JOUER*.
contre la coutume, loc.adv., Dispon., (tradition), oral, mésolecte. V.
COUTUME*. A l'encontre de la tradition du groupe ethnique. Les filles, maintenant, se marient contre la
coutume. Elles veulent épouser qui leur plait et refusent le mari choisi par
les parents. (Enseignante, Bouaké, 1979).
ANTON.: comme de
coutume*.
contre-corté, n.m., adj. Dispon., (tradition), (hybride
français/mandenkan.), mésolecte, mélior.
1- n.m. V. CORTE*. Amulette destinée à contre-carrer les effets d'un
corté*. La première moitié [: du gris
gris] placée à côté de l'opérateur sert
pour le corté*, l'autre moitié sert de contre-corté et doit être jalousement
séparée. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 44.
COMP.: fétiche* contre-corté.
SYN.: antipoison*, fétiche antisorcier*.
2- adj. Qui permet
de vaincre les effets d'un corté*. Je
porte un fétiche contre-cortè parce que
y a des gens qui me veulent du mal. (Lycéen, Bingerville, 1982).
contre-sorcier, n.m. Dispon.,
(tradition), oral, fam. Sorte de guérisseur traditionnel qui, par ses
pratiques magico-religieuses, peut détruire les effets d'envoûtement faits par
un sorcier et nuisibles pour une personne déterminée. Les malades se tournent vers les guérisseurs, les
pharmaciens*ambulants, les marabouts* et les "contre-sorciers" qui
animent des sectes, parce qu'ils se sentent moralement et culturellement plus
proches d'eux, constate l'anthropologue Mariatou Koné. Jeune Afrique,
06/12.03.1996, 39.
contrebander, v.tr. Rare,
Litt. (Kourouma). Faire la contrebande de... [.] et contrebandait les marchandises. Kourouma, 1970 : 88.
contrôler sa bouche, loc.verb. V.
BOUCHE*. Ca m'a échappé. J'ai pas pu
contrôler ma bouche! (Etudiante, Abidjan, 1984).
contrôleur-lèpre, n.m. Spéc., (santé). Agent du service de
santé, chargé de contrôler le traitement et l'évolution du mal chez les
lépreux. Parallèlement, tous les six
mois, les contrôleurs-lèpre font les même déplacements à travers tout le
secteur [.] pour se rendre compte de l'évolution du traitement de maladie. FM.,
23.12.1980.
convertir à la daba, (se ---- à la daba), loc.verb. Iron. V. DABA*. Il a
été compressé*. Il est parti* au village pour se convertir à la daba.
(Maçon, Abidjan, 1984).
coopérateur, coopérateur de GVC, n.m. Dispon., (agriculture). V.
GVC*. Paysan participant à un groupement à vocation coopérative. 720 coopérateurs de GVC* de l'est de la
Comoé, pourront, pour leur récolte 1983, vendre à la SALCI près de 60000 tonnes
d'ananas. FM., 25.11.1982. Mon
frère est un coopérateur comme tous les tisserands du village.
(Informateur, Korhogo, 1992).
coopérative sanitaire, n.f. Spéc.,(santé). Petit
dispensaire pouvant donner les soins de base au niveau d'un village. Coopérative sanitaire ; telle est la
dénomination de la structure de base pour promouvoir les activités de soins de
santé. La coopérative sanitaire est un centre de santé* à l'échelon d'un hameau
ou d'un village de moyenne importance. FM., 20.12.1982.
SYN.: (part.) centre* de
santé.
cop (1), [kop], n.m. Vx., ( de l'anglais "cup") ,
basilecte. V. COPE*.
1- Gobelet servant d'unité de mesure pour la vente des
graines ou des liquides. Avec un cop ou deux de
riz par personne, ça suffisait. (Retraité, Daloa, 1981).
2- n.m. Fréq., basilecte. Bouteille de bière de
66 centilitres. Un cop est vendu deux
fois moins cher qu'une bière bock* moyenne. Bonnassieux, 1987 : 138.
cop
(2), [kCp], n.m.
Dispon., (abrév. de "copain"), oral, argot urbain. Pote,
copain. Imaginez-le un peu, le fusil à l'épaule,
mettant en joue un bandit des grands chemins, un de ses anciens "cop"
qui voulait s'emparer de la caisse de l'Etat. Bôl Kotch, 28.03.1995.
copal, gomme copal, n.m. Spéc. (flore). Sorte de gomme végétale très parfumée provenant de la
saignée de plusieurs arbres du genre Guibourtia (famille des Caesalpiniées). La nature de ces copals de Côte d'Ivoire a
été étudiée sur les espèces voisines africaines de l'Angola et du Congo. Bouquet
/Debray, 1964, 67. La Guinée exporte une
centaine de tonnes de gomme copal. Autrefois elle exportait un millier de
tonnes par an. Aubreville, 1959, I : 310 note 1.
ENCYCL.: utilisée en pharmacopée
trad. ou exportée.
DER.: copalier*
COMP.: gomme copal.
copalier, copallier, n.m. Spéc., (flore), vx.
1- V. AMAZAKOUE*. Terme générique désignant tout arbre d'Amérique ou
d'Afrique produisant du copal. Deux
copaliers existent en Côte d'Ivoire : guibourtia copallifera, arbuste existant
au nord[.] et guibourtia ehie, grand arbre de forêt dense humide. Roberty,
1954 : 201. Bouquet /Debray, 1974 :
39.
COM.: graphie vieillies : copaïer,
copayer, copallier.
DER.: copalier de Guinée.
SYN.: (part.) amazakoué*, copalier de
Guinée
2- copalier de Guinée, (Guibourtia copallifera J.J.
Benn.). Arbre de la famille des Caesalpiniées, le plus exploité des copaliers. Le type du genre est le copalier de Guinée
[.] espèce rustique d'anciennes formations forestières à feuilles persistantes
très vulnérables aux feux* de brousse. Aubreville, 1959, I : 318.
3- copallier, V. COPALIER*.
cope, cup, n.f. V.
GUEDJI*, HERBE* QUI TUE, YAMBA*. Argot
du milieu, (de l'anglais), oral, fam. Unité de vente au détail de la
drogue, particulièrement du cannabis. Je
devais vendre les trois copes que voici à 3000 CFA*. FM.,
06/07.12.1980. La perquisition [.] s'est
traduite par la découverte de 41 copes de guedji*. FM., 14.10.1982.
SYN.: cup (rare).
coppe, n.f. Vx, (de l'anglais) . Autrefois, unité de
mesure correspondant à une ration de bananes-plantains*. La coppe : mesure équivalente à une ration de grosses bananes dites
foutou*. Tirefort, 1974, t II :
102, note 1.
coq, n.m.
1- coq, (au premier ---- ), loc.adv. Dispon., (calque des
l. loc.), (tradition), oral, écrit. A
la première heure, au point du jour. Demain
matin, au premier coq, je me ferai vacciner. Du Prey, 1979 : 85. Debout au premier coq! (Universitaire,
San Pedro, 1984).
2- coq de mariage, n.m. Dispon., (calque des l. loc.), (tradition), nord, Senoufo particulièrement.
Coq et poule, choisis avec soin, qui doivent être offerts par les parents
du futur époux, à la famille de la mariée. Il
porta deux beaux coqs de mariage au commissaire pour lui témoigner sa
gratitude. Kitia Touré, 1979 : 19.
3- coq de pagode, n.m. Spéc., (faune), dispon. V. COUCAL*. (Centropus
leucogaster Leach, C. monachus Rüppel, C. senegalensis Linn.). Terme générique
désignant plusieurs espèces d'oiseaux de la famille des Cuculidae, à reflets
verts ou bleus. Un coq de pagode, dans
l'invisible, annonçait comme des oracles pour la nuit. Anoma Kanié, 1978 :
262. Au petit matin, quand chanta le coq
de pagode pour avertir la nuit de la fin de son règne [.]. Adé Adiaffi,
2000 : 161.
ENCYCL.: selon les spécialistes, le
vrai coq de pagode serait asiatique.
SYN.: coucal*, faux* coq de pagode.
coqueret, n.m. Spéc. (flore).
1- (Physalis edulis Sims). Plante cultivée de la famille des
Solanacées à fruits comestibles. Roberty,
1954 : 306.
2- (Physalis peruviana Linn.). Plante cultivée ornementale de la
famille des Solanacées, à calice rouge orangé. Roberty, 1954 : 306.
3- (Physalis angulata Linn.). Plante ornementale. Roberty, 1954 :
306.
SYN.: coqueret anguleux.
coquillage cauri, n.m. V.
CAURI*. [.] des casques décorés de
coquillages cauris pour les célèbres ballets des jeunes filles aux seins nus de
Boundiali ou Sinematiali. David, 1986 : 103.
cora, kora, n.f. Usuel, (tradition, musique),,(mandenkan.
"instrument de musique à cordes"), oral, écrit tous milieux.
Instrument de musique traditionnel à cordes, composé de deux groupes de huit,
seize ou vingt et une cordes fixées sur un long manche et d'une caisse de
résonance hémisphérique. A. C., griot*
depuis sa tendre enfance, connu de tout le public abidjanais pour jouer de la
cora dans une émission qui porte le nom du magnifique instrument de vingt et
une cordes. ID, 09.12.1973.
Composé de talentueux spécialistes d'instruments africains (balafons*, kora*,
dounou*, tambour...) ce groupe propose un concert inspiré des grandes veillées
mandingues. FM., 21.04.1982. Connaissez-vous
la légende de ce vieil aveugle malien, exceptionnel virtuose de la cora [.]. Konaté,
1987 : 34. Cé Né Gon, mets nous un disque
de cora, crie-t-elle, tout enjouée. Tierno Monenembo, 1993, 88. Mais la cora ne rompt pas le silence, elle
le creuse, elle l'amplifie. Ibid : 94. Que
la kora recompose les airs oubliés, les grandes gestes des temps anciens.
Carlos, 1994 : 88. Il a une kora sans
corde. Magique est la musique qui sort de ses doigts d'or et de son mystérieux
instrument. Adé Adiaffi, 2000 : 137.
COM.: graphie kora relativement rare.
LOC.: pincer* la cora.
DER:.coraïste*, coriste*.
corail, n.m. Spéc. (flore). (Jatropha multifida
Linn.). Euphorbiacée à fleurs rouge vif, d'origine américaine. Aubreville 1954,
II : 14.
coraïste, coriste, n.m. Assez fréq., (musique). Joueur de cora*.
Mory Kanté, le coraïste à la cora* d'or
[.]. Télé-miroir, n° 17, 1-31.01.1983. Notre prisonnier est un grand panégyriste*, un savant historien, un
talentueux coraïste. Kourouma, 1990 : 41.
COM.: pas de graphie "koraïste"
attestée localement.
corassol, n.m. Vx., V. COROSSOL*. Je fais planter le verger avec des orangers,
corassols, mangos* et trois arbres* à kola. Brétignère, 1889 : 45.
corbeau, n.m.
1- corbeau africain, corbeau à plastron blanc, corbeau-pie, n.m. Spéc.
(faune), dispon. (Corvus albus
Müller). Corbeau noir à jabot blanc d'où son nom de corbeau-pie ou de corbeau
à plastron blanc. De nombreux oiseaux
sont plus ou moins familiers. Le corbeau à plastron blanc, le milan* et le
charognard* sont les plus gros et contribuent à l'assainissement des lieux
habités. Marché-Marchad, 1969 : 63.
En novembre, un milan défendait vaillamment les abords du nid menacé par un
corbeau-pie un peu trop hardi. Champroux /Ducret, 1979 : 43. Le corbeau africain est blanc et noir. (Informateur,
Abidjan, 1983).
2- corbeau, n.m. Argot urbain, oral, fam. V.
BLEU*-BLANC, CARREAU*. Par référence au plumage du corbeau africain,
appellation donnée à une lycéenne ou une collégienne dont l'uniforme scolaire
consiste en une jupe bleu-marine et un chemisier blanc. Il sort avec un corbeau. Elle est en seconde au lycée de Yopougon. (Lycéen,
Abidjan, 1980)
SYN.: betty*, bleu*-blanc.
cordon bleu, n.m. Spéc. (faune). V. BENGALI*. (Estrilda [uraeginthus] bengali Linn.). Bel oiseau
de la famille des Estrildidae, au magnifique plumage brun et bleu ciel, à bec
rose, queue longue et étagée. Serle /Morel, 1988 : 251-252. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 156.
cordoua, n.m. V.
REPONDEUR*. Un cordoua est un initié
de bois sacré en phase cathartique, un fou de village. Kourouma, 1998 : 62.
corète potagère, n.m. Spéc. (flore). (Corchurus olitorius Linn.). Plante annuelle cultivée qui
produit des fibres textiles (: le jute). Cette
corète potagère, introduite de l'Inde [.] produit des fibres textiles qui avec
celles du Corchurus capsularis constituent le jute utilisé industriellement. Busson,
1965 : 309.
coris (1), [kori], n.m. V.
PERLE* D'AIGRIS 1*. Les coris sont
ces mystérieuses perles bleues, verdâtres en transparence, tubulaires, qui ne
fondent pas au feu, non encore identifiées, appelées encore akori* ou aigris*
que les Portugais et à leur suite les Hollandais et autres venaient acheter sur
la Côte du Bénin. Il ne faut pas les confondre avec les cauris* bien que ce mot
soit souvent orthographié coris en portugais. Mauny, 1967 : 919.
coris (2), n.m., V. CAURIS*.
cormoran africain, n.m. Spéc. (faune). (Phalacrocorax africanus
Gmelin). Gros oiseau aquatique nageur à bec crochu. Serle /Morel, 1988 : 18. Signalé (Azagny). Bousquet, 1992 : 178.
corne, n.f.
1- corne, spéc.
(tradition, musique), mais fréq. Instrument de musique traditionnel
confectionné dans une défense d'éléphant ou une corne d'antilope. Les Sénoufos possédaient une grande variété
instrumentale : tambour, cornes*, trompe, maracas*, flûtes et surtout des
xylophones (balafons*). Du Prey 1962 : 85. Les huit coups de corne, avant et après la prière consécratoire,
répartis en un nombre égal (4, le nombre du mâle) annoncent un grand événement
joyeux. FM., 03.07.1980.
DER.: corniste*.
SYN.: cor, trompe.
2- corne d'élan, spéc. (flore). (Platyurium stemaria [Beauv.] Desv.).
Epiphyte qui prospère sur les hautes branches des arbres de la forêt et dont
certaines feuilles sont ramifiées comme des bois de cerf ou d'élan. Roberty,
1954 : 131.
ENCYCL.: parfois considérées comme un
fétiche.
3- corne de cerf, spéc. (flore).
(Platyurium angolense Wellw.). Variété de fougère qui a deux sortes de feuilles
: les unes sont sèches, les autres vertes, épaisses et ramifiées comme des bois
de cerf. Roberty, 1954 : 131.
corniste, n.m. Spéc. (tradition, musique). Musicien traditionnel qui joue de
la corne*. Derrière la tribune, les
griots* et griottes*, les tam-tams*, les balafons*, les cornistes et les
danseurs constituaient une foule compacte et bigarrée. Kourouma, 1970 :
179.
corossol, corossol épineux, corrossol, corassol, n.m. Vx.,
(altération du portugais brésilien "coracâo de boï", "coeur de
boeuf" qui désigne une grosse mangue). V. ANONE*.
1- (Annona muricata Linn.). Arbre de la famille des
Annonacées. Roberty, 1954 : 28. Adjanohoun
/Aké Assi, 1979 : 23.
COM.: graphie ancienne
"corassol". Hésitations entre "corossol" et
"corrossol".
2- Usuel. Fruit de
cet arbre, d'aspect épineux et rappelant la forme d'un coeur de bovin. Le corrossol épluché et passé par le moulin
à légumes, est sucré et parfumé au citron. FM., 23.01.1981. Ainsi les
oranges, les mandarines, les goyaves*, les ananas*, les papayes*, les corossols,
les tomates, les bananes*, les cerises* de café, en général, tous les fruits
succulents, sont piqués pendant la nuit [.] par toutes ces noctuelles. FM.,
19.04.1982.
ENCYCL.: sa chair très parfumée est
un peu cotonneuse. Il sert à la confection de sorbets appréciés.
COM.: le corossol (graphie la plus
usuelle) est souvent confondu avec le coeur de boeuf*, fruit de l'Annona
reticulata Linn.
DER.:
corossolier*.
SYN.: anone*, corossol épineux, amlon
(baoulé), sounzoun (mandenkan).
corossolier, corrossolier, n.m. V. ANONE* Spéc.
(flore), mais usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- (Annona muricata Linn.). Arbre de la famille des Annonacées
à gros fruit succulent très apprécié. [A Dabou] partout ce sont des haies de goyaviers*, de corrossoliers, des avocatiers*,
des pommiers*-cannelle et des citronniers splendides. Binger, 1892, II :
330. Originaire d'Amérique Centrale et
des Antilles, le corossolier a été introduit en Afrique depuis longtemps. Aké
Assi, 1963, 23. La route est bordée
d'herbes hautes d'où cà et là, s'élançaient des avocatiers, des corossoliers,
des orangers, étonnés d'être là. Anoma Kanié, 1978 : 54.
COM.: très souvent on appelle aussi corossolier l'annona reticulata Linn. V.
COEUR* DE BOEUF.
SYN.: corossol (1)* (vx.).
2- corossolier bâtard, V. CHERIMOLIER*.
Corps de la Paix, n.m. Fréq.,
(calque de l'anglais). oral, écrit, tous milieux.
1- Organisme américain d'aide aux pays du Tiers-Monde. Il était célibataire et je crois qu'il
appartenait au Corps de la Paix. Deniel, 1991 : 94. Le Corps de la Paix souhaite recevoir des photos de femme en milieu
rural et urbain. FM., 08.03.1996. Le Corps de la paix -Peace Corp en anglais- a été créé en 1961 par le
président John F. Kennedy. Il est aujourd'hui présent dans 90 pays et a envoyé
plus de 140 000 volontaires dans différents pays. Ivoir'Soir,
23/24/25/25/6.01.1998.
2- Personne appartenant au Corps de la Paix américain. C'est un corps de la Paix qui fait les cours
d'anglais. (Lycéen, Abengourou, 1991).
SYN.: peace* corp.
corps habillés, n.m. pl. Usuel,
tous milieux, oral, écrit. Appellation englobant tous les personnels de
l'Etat portant un uniforme : militaires et policiers. Le trafic n'a fait que changer de mains car le civisme n'est pas
toujours ce qui motive le zèle des fonctionnaires, des "corps
habillés" expression typiquement ivoirienne qui désigne les douaniers, les
policiers, les gendarmes et les militaires. Krol, 1995 : 2. K.N., le plus bavard du groupe explique
qu'autant les forces de l'ordre les traquent, autant eux-mêmes traquent les corps
habillés. Ivoir'Soir, 30.06.1997. J'ai participé à une émission-radio avec un responsable des corps
habillés qui a reconnu que 42 jeunes gens qui voulaient devenir des
sous-officiers, des commissaires etc., ont été refusés [.]. Ivoir'Soir,
18/19/20.07.1997. Le second [: car] [.] arrive quelques trois minutes plus tard
avec des corps habillés, apparemment des commandos berêts rouges. Ivoir'Soir,
18.11.1997. Ils [: les officiers]en ont profité pour prôner l'entente entre les différents corps
habillés pour combattre l'ennemi commun, le banditisme [.]. Ivoir'Soir,
26/27/28.12.1997. Il organise son fameux
banquet auquel il convie des officiers, des corps habillés et choisit comme
invité d'honneur un Conseiller de la Cour d'Appel. Ivoir'Soir,
11.02.1998. Les Sud-Africains ont battu
le record des sommes volées dans les services des corps habillés. Ivoir'Soir,
30.03.1998. Dans tous les établissements
où je suis passée, j'ai toujours réglé les problèmes avec les élèves. Je n'ai
jamais sollicité l'aide des corps habillés. Ivoir'Soir, 27.05.1998.
SYN.: potes* de
la rue.
corté, korté, koroté, [korte] /[korote], n.m., Assez fréq., (du mandenkan
"poison lancé à distance"), oral, écrit, nord surtout, péj.
Mauvais sort, poison, action maléfique s'exerçant à distance sur autrui. Certains de nos fonctionnaires indigènes ont
besoin parfois d'un congé de longue durée pour suivre un traitement contre le
corté [.]. Le corté supprime la distance et se passe le plus souvent de
contact. Certains cortés tuent, d'autres rendent longuement malade. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 43. Il est
certain que, parmi les noirs, le corté n'a jamais causé les ravages qu'on lui
prête mais il n'est pas moins vrai que certaines maladies sont inexplicables et
que, en définitive, par une action psychique plus ou moins profonde, la crainte
du corté fait vivre des milliers d'êtres dans une peur irraisonnée et les livre
pieds et poings liés aux marchands de gris*-gris. Ibid : 45.
COMP.: contre-corté*, corté-tigui*.
corté-tigui, cortétigui, [kortetigi], n.m. Vx., (du mandenkan "sorcier"),
surtout nord, péj. Envoûteur, sorcier. En
fait, voulant se venger d'une réprimande ou d'un affront, il était allé trouver
le corté-tigui et avait fait jeter un corté* à son maître. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 45.
corvinelle, n.f. Spéc. (faune). (Corvinella corvina
Shaw). Oiseau de la famille des Laniidae, à bec jaune et longue queue. Savanes
arbustives et arborées. Serle /Morel, 1988 : 167.
coryphène, n.m. Spéc. (faune). V. DORADE*. Terme
générique désignant deux espèces de poissons de mer de la famille des
Coryphaenidae, dont une espèce : le coryphène commun (Coryphaena
hippurus Linn.) ou poisson*-machette, peut atteindre 200 cm de long ;
l'autre, le coryphène dauphin, (C. equiselis Linn.) est beaucoup plus
petit. Le coryphène fait une chasse
active aux poissons-volants* et aux sardinelles*. Aldrin /Noyer /Brégeat,
n° 53, 1972 : 42. Seret /Opic, 1981 : 204.
ENCYCL.: les deux espèces ont une
belle coloration bleu vert dorée et ont une chair délicieuse.
SYN.: dorade* (impropre),
poisson*-machette (C. hippurus Linn. seulement).
cossette, n.f. Spéc. (industrie). Nom donné aux déchets
du traitement industriel du manioc. Un
marché potentiel est réservé aux cossettes de manioc pour l'alimentation du
bétail. FM., 03.01.1980.
cossyphe, n.f. Spéc. (faune). Terme générique désignant plusieurs espèces de petits
oiseaux forestiers chanteurs et imitateurs, de la famille des Turdidae. On
distingue localement le cossyphe à ailes bleues (Cossypha cyanocampter
Bonaparte) aux belles couleurs ; le grand cossyphe à tëte blanche (C.
albicapilla Vieillot), noir et orangé, à couronne blanche ; le petit
cossyphe à tête blanche (C. niveicapilla Lafresnaye) au chant admirable.
Serle /Morel, 1988 : 191-193. Signalés
(Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 156.
costume cravaté, n.m. V.
CRAVATE*. Tu vas chez le ministre
avec ton costume cravaté? (Universitaire, Abidjan, 1990).
Côte, (Basse ---- ), n.f. V.
BASSE* COTE.
côté à côté, loc. adj. ou loc. adv. Fréq., oral, peu ou non scolarisés ou plaisant chez les lettrés.
1- loc. adj. Tout
proche, voisin. "Manioc là*, ça
vient d'où ?" -" Ca quitte village côté à côté." ID
n° 958, 30.04.1989 : 26.
2- côté à côté, (à ----), loc.adv.
V. A*. Dans le voisinage immédiat, tout à côté [de]. C'est à côté à côté Monoprix.
(Chauffeur, Abidjan, 1982). Ca [: une
marchande] reste à côté à côté. (Boy,
Abidjan, 1980). Tu habites loin
?"-"Non ! à côté à côté". (Lycéen, Bouaké, 1990).
côtier, n.m. Dispon., oral, parfois péj. Nom donné
par les populations du nord à celles du sud. Les côtiers ne mangent pas comme nous. (Institutrice, Ferké, 1980).
Les côtiers, comme un seul homme, ont
voté pour leurs frères. Kourouma, 1990 : 224.
côtière, n.f. Fréq., oral,
écrit, tous milieux.. Route désservant l'ensemble du littoral ivoirien. De l'autre côté d'Abidjan, la côtière va
maintenant jusqu'à la frontière ghanéenne. En tout elle représente 640 km.
Rémy, 1996 : 197. L'ouverture de la
côtière a permis de corriger cette situation [: d'isolement]. Ivoir'Soir, 27.11.1997.
cotocoli, n.m. V.
KOTOKOLI*. Une mère cotocoli apprend
le code de l'air à ses petits. L'éphémère, 11.01.1993.
coton, n.m. Spéc. (agriculture).
1- Filament soyeux qui entoure les graines du cotonnier*.
DER.: cotonnier*.
COMP.: coton
fibre, coton graine.
2- coton fibre, coton récolté et traité.
ENCYCL.: les graines ont été séparées
des filaments soyeux (: fibres) qui les entourent).
3- coton graine, V. COTON FIBRE. Fibres de coton
récolté mais non encore traité. Acheté
sur la base minimum de 70 F le kilo de coton-graines, l'ensemble de la campagne
1978-79 aura rapporté aux 90000 planteurs un revenu brut d'environ 9 milliards
de francs. FM., 28.12.1979.
Aujourd'hui, des GVC* de commercialisation de coton-graines, achètent et
revendent du riz paddy*, de l'anacarde*, du karité*. FM.,
29/30.11.1980.
cotonnier, n.m. Spéc. (agriculture). (Gossypium spp.).
Nombreuses variétés d'arbustes importés et cultivés, dont les fruits à maturité
laissent échapper le coton fourni par les filaments soyeux fixés sur la graine.
Pour le G. arboreum Linn., on distingue trois sous-groupes : les cotonniers du
Sahel, les cotonniers rudi, introduits mais en voie de disparition, les
cotonniers du Togo. S'il revoyait [.] les
champs pailletés de fleurs jaunes de cotonnier. Dadié 1950 : 71. Roberty,
1954 : 55. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 199.
SYN.: korondi (mandenkan), n'guiessè(attié).
cou, n.m. V.
CHERCHER* LE COU, MALADIE* DU GROS COU.
coucal, n.m. Spéc. (faune). V. COQ* DE PAGODE. Terme
générique désignant plusieurs espèces d'oiseaux de la famille des
Cuculidae. On distingue localement le coucal à bec jaune (Ceuthpochares
aereus Vieillot), bel oiseau forestier à longue queue, d'un bleu foncé à
reflets pourpres et verts ; le coucal à ventre blanc (Centropus
leucogaster Leach), coucal forestier lourdaud à longue et large queue ; le coucal
du Sénégal (Centropus senegalensis Linn.), oiseau surtout terrestre, roux
et noir. Serle /Morel, 1988 : 107-110. Le
coucal du Sénégal est signalé (Comoé, Marahoué, Azagny). Plusieurs autres
espèces à Taï. Bousquet, 1992 : 156.
SYN.: coq* de pagode, faux* coq de
pagode.
coucher, v.
1-
v.tr. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, péj. Coucher avec (une femme
ou une jeune fille). Avec cet argent, les
Dahoméens couchèrent nos filles. Kourouma, 1970 : 89.
SYN.: amourer*, caler*, couiller*,
cuyer*, frotter*, grailler*, pomper*, rosser*, taper*.
2- coucher (se ---- avec) v. pronom. Dispon., oral surtout, mésolecte. Coucher. Il s'estime déshonoré, se le reproche
publiquement, quand il se couche plusieurs semaines avec une femme sans
parvenir à l'engrosser. Kourouma, 1998 : 282.
couché, adj. V.
FOUTOU* COUCHE, PAIN* COUCHE. Digbeu,
lui [.] a battu sa femme qui a versé dans la poubelle son foutou couché. Ivoir'Soir,
09.09.1997.
coucou, n.m. Spéc. (faune)..
Terme générique désignant plusieurs espèces d'oiseaux de la famille des
Cuculidae : le coucou criard (Cuculus clamosus gabonensis Lathal) ; le coucou
de Levaillant (Clamator levaillantii Swainson) noir et blanc, à huppe noire
; le coucouc didric (Chrysococcyx [Lampromorpha] caprius Boddaert), à
dos vert brillant à reflets cuivrés, au chant remarquable ; le coucou-geai, (Clamator
glandarius Linn.) savanicole ; le coucou solitaire, (Cuculus). Serle /Morel, 1988 : 104-106. Signalés Comoé. Bousquet, 1992 : 163
coucougnousse, n.f. V.
DJANDJOU*.
couiller, v.tr. Fréq. basilecte, vulg. En parlant d'un homme, baiser. Y a palabre. Il a couillé la femme du
voisin. (Etudiant, Abidjan, 1976).
SYN.: (part.) amourer*, caler*, coucher*,
cuyer*, frotter*, grailler*, pomper*, rosser*, taper*.
couillon au carré, n.m.
Dispon., oral, mésolecte, basilecte, péj. Triple con, crétin. Et nous sommes restés tous les trois, au
bas-côté de la route, comme des couillons au carré. Kourouma, 2000 : 61.
couler, v. tr.
1- couler des larmes, loc.verb. Fréq.,
oral, mésolecte, basilecte. Gémir, pleurer. J'avais mal et je coulais des larmes. (Copie 5e, Bouaké). Y a pas de quoi couler des larmes! (Etudiante, Abidjan, 1979.) Il s'y [: en Inde] passe des choses à vous faire couler des larmes. Ivoir'Soir,
09.09.1997.
2- couler du jus, loc.verb.
Argot urbain, oral, vulg. Jouir (pour un homme), éjaculer. Il l'emmène à la Cité pour couler du jus,
expression qui se passe de traduction. Krol. 1994 : 218.
3- couler du sang, loc.verb. Fréq., oral , écrit, mésolecte, basilecte. Saigner. Il avait coulé trop de sang et il est mort avant d'arriver à l'hôpital.
(Infirmier, Dabakala, 1977). Son oeil
droit coula du sang. FM., 10.04.1984.
4- couler (le ventre qui coule), loc.verb. V. VENTRE*.
couleur, (quelle est la ---- du soleil ?), loc.interrog. Argot zouglou, récent, oral. Quelle heure est-il ? (1e attest). Intégration
n °4, janvier 1993. "Vocabulaire zougloutique". p. 19).
couleuvre sifflante, n.f. Spéc., (faune), (Psammophilis sibilans).
Couleuvre d'environ 1,70 m de long, à sifflement caractéristique. Très rapide et très agressive, la couleuvre
sifflante se nourrit de rongeurs et de lézards. Marché-Marchad, 1969 : 48.
Coulibaly, n.m. Argot estudiantin vieilli. (du nom de l'ex-caissier principal de l'ENS).
Bourse des étudiants de l'Ecole normale supérieure. Coulibaly est le grand frère de Kouadio* parce que la bourse des
étudiants de l'ENS est plus élevée que celle des étudiants de faculté. Campuslexique, 1979, 7. Il est temps que Coulibaly cause*. J'ai pas le ro*. (Etudiant ENS,
Abidjan, 1980).
LOC.: Coulibaly cause : la bourse est
payée.
ANTON.: kouadio*.
couloir, n.m.
1- Usuel,
oral, écrit, tous milieux, ironique, fam., péj. Piston, appui, faveur, passe-droit. A qui profite le couloir ? (titre d'article) ID, 28.01.1973. Je suis fort surpris et touché, comme
beaucoup d'autres personnes, de ce que, même à l'hôpital, le couloir existe. ID, 03.01.1980. Comme c'est une personne bien, une du "milieu d'en haut", qui
me veut du bien, et qui pourrait m'ouvrir un bon "couloir" dans la
high-society, et tout et tout*. Ekra 1985 : 48. Un aphorisme de Moussa :"Cimetière y a pas couloir" (pas de
passe-droit devant la mort, pas de resquille)... David, 1986 : 198. Nombre de salariés espèrent parvenir à leurs
fins en utilisant les armes du couloir, c'est-à-dire en procédant à un
arrangement financier avec les cadres des sociétés immobilières concernés. Bonnassieux,
1987 : 80.
ENCYCL.: par référence à l'attente
dans le couloir menant au bureau d'une personnalité influente, susceptible
d'accorder la faveur sollicitée.
LOC.: faire couloir, jouer des couloirs.
COMP.: élève-couloir.
SYN.: inscription* parallèle, recrutement* parallèle.
2- couloir, élève-couloir, Fréq., oral, fam., tous milieux, péj. Elève pistonné, admis dans
un établissement scolaire public, sur recommandation d'une personnalité, malgré
un échec à l'examen d'entrée (V. INSCRIPTION* PARALLÈLE, RECRUTEMENT*
PARALLELE ) ou des notes insuffisantes. Par extension, élève faible,
cancre. Jusqu'à la fin octobre, on voit
arriver des élèves-couloir ! (Professeur, Abidjan, 1980). Où en sommes nous avec les couloirs ? Télé-Miroir,
08.05.1982.
3- couloir, (faire le ---- ), loc.verb. Usuel, oral.,
écrit, fam., péj. Intriguer pour
obtenir un passe-droit, faire jouer le piston, magouiller. Faire le couloir n'est pas une activité de tout repos, la courbette, la
souplesse de l'échine et des articulations ne garantissent pas toujours le
succès. ID, 28.01.1973. Pour
être servi par sa propre banque, il faut, dira l'Ivoirien moyen, faire couloir.
FM., 02.06.1983. Faire couloir
: négocier (en coulisses) pour un passe-droit. David, 1986 : 219. Pour franchir le barrage [ : de
l'entrée en 6e] il faut faire couloir
auprès du responsable d'un CEG afin de bénéficier d'un recrutement* parallèle. (note
2)."Les responsables
d'établissement et les services compétents des ministères E.N. étaient
autorisés à procéder à des recrutements limités d'élèves qui n'avaient pas été
reçus et orientés officiellement en 6ème mais avaient un total proche du
minimum requis. Cette mesure a été abrogée en 1981. Ibid.
coup de démarreur, n.m. Assez fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte, plaisant. V. ACCELERATEUR*, KANKANKAN*. Prise d'aphrodisiaque. Eh ben, il
va avoir besoin d'un coup de démarreur si, à son âge, il veut marier* encore. (Secrétaire,
Abidjan, 1977).
SYN.: accélérateur*, cancan*, chargeur*
de batterie, kankankan*.
coupe cafard, n.m. Spéc. (mode), oral, plaisant. Coupe de
cheveux masculine. Les amusantes
enseignes locales [.] où le coiffeur propose la coupe cafard. David, 1984 :
10.
coupe de la vierge, n.f. Spéc. (flore). Pancratium trianthum Herb.). Plante de
la famille des Amaryllidacées à fleur blanche en forme de calice. Roberty, 1954
: 128-5.
coupe-coupe, n.m. V.
MATCHETTE*. En règle générale, ils sont
tous Voltaïques, Mossis*, fiers adeptes du dolo* et armés pour l'allure d'une
longue lame de coupe-coupe. Tierno Monenembo, 1993 : 25.
couper, v.tr. A un sens
extrêmement plus vaste. Engendre de nombreuses locutions.
1- Fréq., oral, écrit,
fam. mésolecte, mélior. Circoncire (pour un garçon), exciser (pour une
fille). C'est le forgeron qui coupe les
garçons. (Villageois, Katiola, 1978.) Chez
les Lobi, les filles sont coupées. (Sage-femme, Abidjan, 1978). On a fait cent bornes sur la tôle* ondulée
pour donner la civilisation à ces types-là! Et rien! [.] couper leurs garçons,
couper leurs filles, couper, couper [.]. Du Prey, 1979 : 116.
2- Assez
fréq., oral, fam., mésolecte. Rompre,
arrêter de fréquenter [.] le juge coupa
le silence [.]. Kourouma, 1970 27. Si
la famille ne nous permet pas de voir notre père, eh bien je couperai avec
elle. Je préfère reconnaître mon père que vous fréquenter. A. Kouadio, 1983
: 28. Mes parents m'ont obligée à couper
avec mon copain. (Etudiante, Abidjan, 1986). Mon école n'est pas arrivée très loin. J'ai coupé cours élémentaire
deux. Kourouma, 2000 : 9.
3- couper [l'argent], loc.verb. Usuel, oral,
mésolecte, basilecte, fam. péj. Retenir une somme d'argent, faire une
retenue sur un salaire, prélever une somme d'argent par artifice, escroquer. La maison qui lui a donné l'automobile coupe
60000 CFA* sur son paiement. ID, 14.01.1973. La Mutuelle [.] n'arrange pas du tout les fonctionnaires. En effet,
ce n'est pas tous les mois qu'on tombe malade mais c'est tous les mois qu'on
nous coupe l'argent. FM., 15.06.1981. Le patron a payé et il a coupé sur son salaire jusqu'à ce que le
remboursement soit fini. Deniel, 1991 : 83. Il faut faire croire aux gens qu'ils ont affaire à une bonne fille, à
une bonne maîtresse. Comme ça on peut les "couper".
"Couper" un homme : c'est d'abord le mettre dans des conditions
telles que moralement il pense être redevable. C'est ce que nous faisons en
nous déshabillant devant eux. Ensuite il faut inventer un problème qui impose
un besoin urgent d'argent. Ivoir'Soir, 10.12.1997. Les go*, il faut qu'on coupe* tous les
gaous* qui vont nous draguer mais je vous préviens, l'argent que nous aurons
doit servir à quelque chose d'utile. FM., B.D. 22.12.1997. Moi, aucune fille ne peut me couper. Même toi qui me
fatigues* là*, tant qu'on est pas sorti ensemble, je ne te donnerai rien. (BD) Ivoir'Soir,
15.04.1998. Si tu dis: moi, mon papa je
vais le couper, ça veut dire que par exemple, le livre là à l'école, il coûte
1500 f. Tu dis à ton papa qu'il coûte 5000 f., tu l'as coupé : ton papa t'a
donné les 5000, tu payes les 1500 à l'école, tu prends le reste .C'est ça
couper. (in Corbineau, 2000. t.2: 13)
4- couper le pain [à qqun], loc.verb. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte. Acculer
[quelqu'un] à la misère, réduire à la famine. En vérité, que sommes-nous actuellement entre les mains des pays
blancs? Il faut leur demander la permission* de cracher, de pisser. Sinon ils
nous coupent le pain. A. Koné, 1980 : 35. J'ai été compressé*, ça me coupe le pain. (Chômeur, Abidjan, 1993).
5- couper, v.tr. Assez
fréq. (calque du mandenkan), fam. mais non vulg. Pour un homme, parlant
d'une fille ou d'une femme, séduire, posséder sexuellement. Lui, il se contenterait d'une ou deux des
gos* que j'ai coupées !! (Etudiant,
Abidjan, 1984).
6- couper, v.tr. Argot estudiantin, péj. En parlant des
correcteurs, coller [un étudiant] à un examen. IIl n'est pas rare d'entendre dire dans les couloirs que tel ou tel
prof a mis* un étudiant ou l'a coupé . Campuslexique, 1979 : 4. Ils ont tout fait pour couper les gens. Zazou
n° 12, 1981.
LOC.: couper bas*, couper haut*.
SYN.: mettre qqn.
7- couper bas, loc.verb. Argot estudiantin, péj. Donner de
mauvaises notes (en parlant d'un enseignant). Avoir de mauvaises notes (en
parlant d'un étudiant). On dit que, cette
année, les profs vont couper bas. Campuslexique, 1979, 5. Couper bas, c'est l'image du challenger mis
K.O. par son adversaire, le prof. Campuslexique, 1979 : 5.
DER.: coupure*.
SYN.: blesser*, cintrer les notes
(prof.).
ANTON.: couper haut*.
8- couper haut, loc.verb. Argot estudiantin, mélior. Mettre de
bonnes notes (pour un professeur), avoir de bonnes notes (pour un étudiant). Fort heureusement les choses ne vont pas
toujours mal [.] en ce sens qu'on arrive à couper haut. Campuslexique,
1979 : 6. En math, je coupe bas* mais heureusement notre prof d'anglais coupe
haut. (Lycéen, Bingerville, 1979).
9- couper le bangui, loc.verb. Fréq. oral, écrit, tous milieux. V.
BANGUI*. Récolter le vin de palme. J'étais
parti avec mon père couper le bangui. (Lycéen, Adzopé, 1981).
ENCYCL.: le palmier*-raphia et le
palmier* à huile doivent être abattus pour cette extraction.
DER.: coupeur de bangui*.
10- couper le beurre, V. BEURRE*.
11- couper le carême, couper le jeûne. loc.verb. V. CAREME*. Des croyants qui n'avaient pas accompli la quatrième prière et
n'avaient pas coupé le carême à l'heure prescrite. Kourouma, 1990 : 126. Toutes les calebassées* de bouillie de mil*
préparées pour couper le carême ont été disputées, enlevées, avalées par une
multitude de paysans affamés, travestis en mendiants. Kourouma,, 1990 :
126.
SYN.: casser* le carême.
11- couper le coeur, loc.verb.
Dispon., (calque des langues locales.), oral, basilecte. V.
COEUR*. Briser le coeur (sous le coup d'une action violente, d'une émotion),
bouleverser. La nouvelle de cette mort
subite coupa le coeur à tous, parents et amis. Dadié, 1980 : 38. Quand je les ai vus, tout de suite j'ai
compris et j'ai eu le coeur coupé. Akissi Kouadio, 1983 : 9. Quand les gens sont venus m'apprendre, le
soir, que ma fille était morte, ça m'a bouleversée, ça m'a coupé le coeur.
Deniel, 1985 : 71. Et ce qu'il a vu lui a
coupé le coeur. Ivoir'Soir, 15.07.1997. Ah ! Faut pas couper notre coeur ce matin ! On croyait que c'était des
visiteurs armés. Ivoir'Soir, 03.02.1998.
12- couper le jeûne, loc.verb. V.
CAREME*. D'ailleurs, une
recommandation du prophète enseigne de "couper" le jeûne avec cet
aliment [: des dattes]. Ivoir'Soir, 08.01.1998.
13- couper le kouadio, couper le coulibaly, loc.verb. V. KOUADIO*, V. COULIBALY*. Vieilli, argot estudiantin, oral, péj.
Supprimer la bourse d'un étudiant à l'Université. Couper le kouadio* à qqn [: c'est] lorsque le service des bourses supprime la bourse à un étudiant. Campuslexique,
1979 : 5. Si l'examen est chaud*, si les
profs cintrent* les notes* je suis fichu. On va me couper le kouadio.
(Etudiant, Abidjan, 1980).
ENCYCL.: pour un étudiant de l'ENS,
l'expression équivalente serait "couper
le Coulibaly * (rare).
14- couper le sein, loc.verb. Dispon., (calque des langues locales), oral,
fam., mésolecte, basilecte. Sevrer (en parlant d'un bébé). Il faur couper le sein au bébé, au plus tard
à un an, quand il commence à marcher. (Sage-femme, Toumodi, 1977). Depuis que j'ai coupé le sein à mon bébé,
il est malade. (Consultation, Katiola, 1982).
15- couper les lèvres, loc.verb. Dispon. , vieilli, (calque
des langues locales), oral, fam., mésolecte, basilecte. Acheter le silence
de qqn. Avec cinq mille francs, tu lui
coupes les lèvres. Pas de PV. (Chauffeur, Abidjan, 1984).
coupeur, n.m. Dispon.,
argot urbain, oral, fam., jeunes. Escroc, voleur. Sale coupeur! Il a momo* mon pia*! (: Sale voleur! Il a barboté
mon fric., ID., 23.03.1986).
coupeur, n.m.
1- coupeur de bangui, dispon., oral, tous milieux. Personne ayant pour profession
l'abattage (interdit) des palmiers-raphia* et des palmiers à huile* pour la
récolte du vin de palme. Tantôt il est
coupeur de bangui, tantôt braconnier. (Animateur rural, Adzopé, 1980).
2- coupeur de bois, vieilli, oral,
écrit, tous milieux, mélior. Exploitant forestier. Beaucoup [: d'entreprises
familiales] sont nées pendant la première
moitié du siècle avec les premiers coupeurs de bois, pionniers de
l'exploitation de la forêt tropicale. FM., 08.11.1978. Les coupeurs de bois [.] écumaient la forêt
ivoirienne jusqu'à la dépeupler de toute essence de valeur. Amondji, 1984 :
183.
3- coupeur de route, fréq., oral
surtout, péj. Bandit opérant sur les routes de l'intérieur du pays où, par
des barrages, ils arrêtent les véhicules et pillent les voyageurs. La presse locale est émaillée de ce genre
d'histoires tout aussi insolites que violentes qui, avec les faits d'armes des
"coupeurs de route" (les fameux brigands qui rançonnent les voyageurs
se rendant à l'intérieur du pays), nourrissent les conversations à Abidjan.
Jeune Afrique. 24/30.07.1996 : 83. Un
passager abattu par des coupeurs de route. Ivoir'Soir,
06/07.04.1998. La moto chargée de notre
protection circulait devant, n'a pas pu stopper net au signal du bout d'homme.
Les gars qui étaient sur la moto avaient cru que c'étaient des coupeurs de
route. Ils ont tiré. Kourouma, 2000 : 55. Souvent habillés d'uniformes de la police, munis d'armes volées à
celle-ci, les coupeurs de route font merveille : témérité, audace, rapidité.
Adé, Adiaffi, 2000 : 282.
couple, n.m.
1- couple domino, vieilli, oral,
mésolecte, plaisant. Couple dans lequel un des conjoints est noir et
l'autre blanc. Tu as suivi l'émission sur
les couples dominos à la télé ? (Enseignant, Abidjan, 1978). Eh bien ça fera un couple domino de plus ! (Ingénieur,
Abidjan, 1979).
SYN.: couple mixte* (part.).
2- couple mixte, usuel. oral,
écrit, tous milieux, neutre. Couple dans lequel un des conjoints appartient
à un groupe ethnique et l'autre à un autre. L'appellation peut également
désigner un couple dont chaque conjoint relève d'une couleur de peau
différente. Depuis l'Indépendance, les
couples mixtes se sont multipliés. (Sociologue,
Abidjan, 1974). Il y a davantage de
couples mixtes noir-blanche que l'inverse. Et pourquoi d'après toi ?
(Enseignante, Bouaké, 1985). A
l'intérieur des problèmes du couple, celui du couple mixte. Y. Konaté, 1987
: 58. Là-bas [.] vivait entre quatre murs
un couple mixte*. L'homme est guéré, la femme était bété, car elle est décédée
et voilà les Guéré et les Bété dans "un" même funérailles*. Nouvel
Horizon n° 144. cité Dagnac, 1996 : 148.
SYN.: couple domino* (part.).
coupure, n.f. Dispon., argot estudiantin, oral., péj.
Mauvaise note. On se retrouve alors dans
une situation où les coupures (les mauvaises notes) n'inquiètent plus. Cabri
mort* ne craint pas le couteau. Campuslexique,1979 : 4. Ce coup-ci, j'ai droit à la coupure : j'ai
complètement faussé* l'interro. (Etudiant, Abidjan, 1984).
cour, n.f. Usuel., oral, écrit, tous milieux.
1- cour, concession* comportant des
bâtiments d'habitation, délimitant un espace central dégagé qui sert de lieu de
réunion. On distingue localement cour
familiale, plutôt en milieu villageois traditionnel et cour commune, dans les quartiers urbains
populaires. La cour, c'est l'ensemble
formé par les bâtiments qui enferment plus ou moins un espace central dégagé,
souvent ombragé par un arbre et où l'on se réunit le soir. Monnier, 1969 :
36. C'est la cour telle qu'elle existe
par exemple dans le quartier de Treichville : plusieurs habitations entourent
une cour dont l'entrée est commune. Bonnassieux, 1987 : 38. Un Mossi qui avait plusieurs cours à Vridi a
installé les siens à l'intérieur d'une grande concession*. Bonnassieux,
1987 : 199.
ENCYCL.: ce terme a donc à la fois
une signification spatiale et un sens social.
SYN.: concession*, carré*, parcelle*.
2- cour, cour familiale, habitat traditionnel constitué
d’un grand terrain clos sur lequel s’élèvent des maisons ou des cases* occupées
par des membres de la même famille étendue : (par exemple, maison du père,
maisons de chacune des co-épouses, etc.). Le terme désigne à la fois les
bâtiments servant d'habitation et le groupe social qui y réside. Le terme de
concession* doit être pris ici au sens de groupe de cases* disposées d’une
manière telle qu’elles délimitent une cour rectangulaire et dans
laquelle vivent les membres d’une famille. Dian Boni, 1970 : 45. Il se laissa conduire par un même passage
jusqu'à la cour familiale. Du Prey, 1979 : 34. B. habitait à la fois le quartier des Indépendances où se trouvait la
cour* familiale et le quartier Dallas où il avait un entrer-coucher. FM.,
26-27.03.1983.
SYN.: case*,
concession, soukala*.
3- cour, cour commune,
concession* urbaine d’un quartier populaire, formant un quadrilatère plus ou
moins grand, (V. CARRE*) bordé de
petites chambres carrées, indépendantes, donnant toutes sur une cour intérieure
où se trouve un puits ou un robinet d’arrivée d’eau et où on fait la cuisine.
Ces chambres (V. PORTE*,
ENTREE*-COUCHER, CHAMBRE*-SALON) sont occupées par des locataires
différents. Le même mot "cour
"se rapporte d'une part à un ensemble concret de bâtiments et
d'installations nettement inscrit dans l'espace, d'autre part à une unité
sociale plus ou moins instable et mouvante dont la cohésion reste très
variable. Enquête régionale, 1963 : 38. El Hadj* B.T., propriétaire d'une cour* où vivent au moins 40
personnes. FM., 30.11.1982. J'habite
la même cour que la fille que j'aime. Télé-miroir, n° 17, 1983, 13. D'abord il y a beaucoup de monde, on peut
facilement compter cinquante personnes dans une même cour. A. Kouadio, 1983
: 30. Mes passages fréquents dans
certaines cours m'ont permis de clarifier les situations familiales. Bonnassieux,
1987 : 9. A trop s'attarder sur le
"petit Manhattan" d'ailleurs trompeur des tours et des immeubles
surgissant du Plateau*, on finit par occulter une réalité : en 1987 comme en
1963, plus de 7 citadins sur 10 résident dans un habitat dénommé cour commune
dans le langage usuel. Antoine /Dubresson /Manou-Savina, 1987 : 6. Un crocodile* dans une chambre* d'une cour
commune au quartier Dar es salaam. (Titre d'article), FM.,
10.02.1993. J'habitais une cour commune.
FM., 11. 2.1993. J'ai un grand
frère à ma maman qui a une cour à Afribougou. Krol, 1994 : 118. Habitant la même cour commune à Cocody dans
le bidonville Washington avec M. K.K., la prévenue vit en concubinage avec K. Ivoir'Soir,
23/24/25.05.1997. Le drame s'est produit dans un studio d'une
grande cour de plusieurs appartements situés à Abobo Derrière Rails à quelques mètres
du rond-point "gendarmerie". Ivoir'Soir, 18.08.1997. Mme E. C. louait une partie de sa cour. Une
cour de 4 appartements de 3 pièces. Ivoir'Soir, 24.03.1998. Autrefois, ils habitaient une cour commune à
Adjamé. R.Yaou, 1999 : 56.
COMP.: cour-caravansérail, habitat* de cour.
3- cour-caravansérail, V. CARAVANSERAIL*. La cour-caravansérail ne fut-elle pas
adoptée par l'administration coloniale pour loger les "indigènes de
passage" en 1916 à Abidjan et reprise comme solution au problème de
l'habitat africain par la SIHCI, vers 1950 ? Antoine /Dubresson
/Manou-Savina, 1987 : 258.
courant, n.m. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Electricité. Je
ne peux plus travailler. On m'a coupé le courant parce que j'ai pas pu payer.
(Couturière, Abidjan, 1980). Quand on
prend le courant chez un voisin, il y a souvent des palabres* au sujet de la
note à payer [.]. Bonnassieux, 1987 : 111. On vivait dans une minuscule entrée-coucher*, comme celle où j'habite à
Gagnoa mais sans meubles et sans courant. Krol, 1994 : 34. Depuis la rentrée [.] je loue une chambre
pour moi tout seul avec un lit, une table basse et une chaise, pour 3000
francs, avec courant, oui, c'est compris dans le prix mais il faut éteindre
avant dix heures. Ibid : 41.
COMP.:
poisson*-courant.
courber, v.
1- courber, (se ----), verbe pronom. Dispon., Litt. (Kourouma). Etre musulman, faire les
prières musulmanes. On chuchote que Balla
[.] se convertira et se courbera. Kourouma, 1990 : 115.
2- courber la /une prière, loc.verb. Rare, littéraire. (Kourouma). Prier (pour un musulman). Le troisième jour, il se réveilla, courba
les nombreuses prières qu'il devait. Kourouma, 1990 : 14. Ensemble, nous courbâmes la première prière
du matin [.]. Kourouma, 1990 : 127. Yacouba,
blessé, hospitalisé, a été guéri par Allah parce qu'il courbait tous les jours
ses cinq prières et égorgeait très souvent plein de sacrifices. Kourouma,
2000 : 42.
courbine, n.f. Spéc., (faune). (Argyrosomus
hololepidatus Lacépède). Poisson de mer de la famille des Scianidae pouvant
atteindre 2 m de long et dépasser 60 kgs. La
chair de la courbine, assez appréciée, ressemble, en moins fine, à celle du
"loup" ou du "bar" des eaux tempérées. Aldrin /Noyer
/Brégeat n° 53, 1972 : 57. Seret /Opic, 1981 : 266
SYN.: aigle*-bar, bar* (impropre),
maigre*.
courbon, n.m. Vx. , oral, mésolecte. Virage. La voiture s'était renversée dans un
courbon. (Ancien combattant, récit, 1973).
coureur-arc-en-ciel, n.m. V.
POISSON*-BANANE.
courge torchon, n.f. Spéc. (flore). (Luffa aegyptica Mill. =
L. cylindrica [Linn] Roem). Plante de la famille des Cucurbitacées dont les
fruits à parties fibreuses servent d'éponge. Roberty, 1954 : 272.
SYN.: éponge* végétale, liane* éponge,
liane*-torchon, loofa*, pipangaye*.
couronne [de palmier], n.m. Spéc. (agriculture).
Partie terminale du palmier* où sont rassemblés palmes et fruits. Les couronnes de palmier sont trop hautes.
Nous ne pouvons pas les récolter. FM., 09.01.1980. [.] des couronnes bien chargées malgré le
manque d'entretien. FM., 30.01.1980.
couroucou [à joues vertes], n.m. Spéc. (faune).
(Apaloderma narina Stephens). Bel oiseau de la famille des Trogonidae, au cri
de tourterelle. D'un vert iridescent, il a le ventre rouge et les rectrices
blanches. Serle /Morel, 1988 : 122. Signalé
(Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 170.
courrier sofa, n.m. Vx., (histoire).
V. SOFA*. Guerrier servant d'émissaire. Nous apprenons ce matin qu'un courrier sofa de Samory est venu chercher
Badioula. Bailly 16.07.1894 in
Niamkey-Kodjo, 1991 : 33.
cours normal, n.m. Vx. mais encore dispon. V. CAFOP*.
Sorte d'école normale qui formait des instituteurs et instituteurs adjoints. Il [:
le ministre] a appris à ses cadets que le
cours Normal de 1953 était un assemblage de paillotes* dépourvues d'eau
courante. FM., 28.05.1984. Je
vois que tu n'as pas encore oublié les théorèmes que tu as appris en classe de
3ème au Cours Normal. J. Guenaman Colbert, 1985 : 43. Il était cuisinier chez l'économe du cours normal. Deniel, 1991 :
93.
court, court de taille, adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux. De petite
taille. Celui qui a demandé d'après*
vous, était court et teint* clair. (Secrétaire, Abidjan, 1980). Mon fiancé est court de taille mais bien
bâti. (Lettre d'étudiante, Abidjan, 1990). Devant cet homme qui n'hésite pas à dire à M.R.G. qu'elle est laide et
G. qu'il est court, comment ne pas défaillir? Nouvelle Presse, 06.05.1993. Fils de militaire, la cinquantaine, court de taille et noir de teint*,
comme on dit en Côte d'Ivoire des gens à la peau plus foncée que la moyenne.
Krol, 1994 : 103. Apparemment bien dans
sa peau, court de taille mais bien bâti, le visage doux et serein, il n'a pas
l'air malade. Krol, 1994 : 184. .
ENCYCL.: "petit" semble
plutôt qualifier un jeune âge ou une position sociale défavorisée.
ANTON.: géant*,
haut*, long*.
courte maladie, n.f. Euphémisme fréq., oral, écrit, tous milieux.
Se dit d'une maladie à l'issue rapide et fatale, ce qui est souvent interprété
localement comme ayant une cause suspecte : empoisonnement, fausse-couche
provoquée, etc. Eh oui, elle est morte de
ce qu'on appelle pudiquement une courte maladie! (Sage-femme, Abidjan,
1980). "Les gens parlent d'une courte maladie."- "Mais pourquoi
l'aurait-on empoisonné ?". (Etudiant, Abidjan, 1982). Il y avait dans cette rubrique [nécrologique]
une manière codée de se référer à un
certain genre de mort. La mort par empoisonnement était arrivée, disait-on,
"après une courte maladie". Naipaul, 1984 : 185. Alors passe encore la courte maladie parce
qu'elle laisse des doutes [.]. FM., 01.10.1990. John, qui n'a passé qu'une semaine d'incarcération, serait mort de
"courte maladie". Ivoir'Soir, 12.05.1998.
ANTON.: longue
maladie*.
courvite, courvite africain n.m. Spéc. (faune). Terme
générique s'appliquant localement surtout au courvite de Temminck
(Cursorius temminckii Swainson), petit oiseau haut sur pattes et vivant au sol,
ainsi qu'au courvite à ailes bronzées (Cursorius [Rhinoleptus]
chalcopterus Temminck) savanicole, discret et crépusculaire. Serle /Morel, 1988
: 85. Signalés (Comoé). Bousquet,
1992 : 156.
couscous de manioc, n.m.
Fréq., oral, écrit, lettrés. V.
ATTIEKE*. Produit de base de l'alimentation du sud, fabriqué à partir du
manioc. L'attiéké, c'est du couscous de
manioc. (Etudiante, Abidjan, 1983). La
fabrication du couscous de manioc prend, selon la finesse du produit final,
deux ou trois jours pour l'agbodiama* grossier, trois ou quatre pour l'attiéké*
de qualité moyenne (le plus connu) et cinq pour l'ayité* extra-fin qu'on ne
consomme qu'en famille. David, 1986 : 65.
SYN.: agbodiama*, attiéké*, ayité*.
cousin, n.m. ou f.
1- Rare, oral,
écrit, seulement lettrés. V. FRERE*,
SOEUR*. Terme de parenté, très
rarement employé dans le sens d'étroite parenté. [.] mais le mot cousin n'existe pas en baoulé, c'est un frère*. Cheynier,
1972 : 10.
SYN.: cousin propre, cousin vrai-vrai.
2- Fréq.,
oral, fam., tous milieux sauf intellectuels. Personne relevant du même
village, de la même région, du même groupe linguistique, de la même race, voire
du même continent. La "cousine"
Bella Bellow était inscrite à l'affiche de l'Institut National des Arts [.]. ID.
19. 11.1972, (: Bella Bellow était d'origine togolaise, cité in Caummaueth,
1988 : 56).
SYN.: frère*,
soeur*, cousin du village.
3- Fréq.,
oral, fam. tous milieux. Personne avec laquelle on n'a pas d'autre lien que
des relations de sympathie. Mais je
considère comme parent tous ceux qui remplissent les mêmes exigences qu'un
parent aurait pu faire. [.]. Moi je peux les appeler cousin . (Informateur
cité in Caummaueth, 1988 : 56).
4- Fréq.,
oral, fam., milieux populaires. Terme d'adresse impliquant
connivence et camaraderie. Cousin, où tu
vas ce matin bonne heure? Si y a quelque chose, il faut dire, on va te donner
coup de la main. (Chauffeur cité in Caummaueth, 1988 : 56).
5- Rare, fam., plaisant,
intellectuels surtout. Appellation familière appliquée aux Maghrébins, du
fait de leur appartenance à la zone géographique africaine. Nos cousins ont en ce moment de sérieux
problèmes en France. On les ramène au Maghreb même après quinze ans de séjour.
(Cité in Caummaueth, 1988 : 56).
6- cousin du village, n.m. ou f. V. COUSIN.
7- cousin vrai-vrai, n.m. ou f. V. COUSIN. Alphonse,
je te dis que y a rien entre la fille là* et moi. C'est ma cousine vrai-vrai là
même. (Cité in Caummaueth, 1988 59).
coussin de tête, n.m.
1- V. COUSSINET*. Vieilli,
oral, écrit. Je l'ai dit* de m'aider
à poser le canari sur mon coussin de tête. (Copie 4e, Adzopé, 1982).
SYN.: coussinet*.
2- n.m. Peu fréq., oral, mésolecte, basilecte Oreiller.
Madame, il faut donner draps pour le lit
et le coussin de tête. (Boy, Abidjan, 1979).
coussinet, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Petit
coussin fait d'étoffe enroulée ou d'une sorte de couronne en raphia, utilisé
pour le transport sur la tête d'une charge, assez large afin d'équilibrer
l'objet transporté. Eux répondent par des
génuflexions en jetant leur coussinet pour aller s'asseoir près de lui. Anoma
Kanié, 1978 : 73. [.] le seau sur la tête
rempli à ras-bord, amorti par un coussinet de tissu. Bonnassieux, 1987 :
110.
SYN.: coussin* de tête.
coutcha, n.m. V. KOUTCHA*.
n.m. Moussa pourra donc prendre le chemin de la lutte contre les coutchas
qui volent et pillent les villages isolés. FM., 29.03.1982.
couteau, (ne pas avoir peur du ----- ), loc.verb. Fréq. (du proverbe ivoirien : "cabri-mort ne
craint pas le couteau"), argot estudiantin, oral, fam. péj. ou plaisant. V.
CABRI-MORT*. Ne plus rien avoir à perdre. A l'inverse du caïman*, les bréqueurs* qui, par la force des événements
sont devenus cabri morts*, pensent qu'ils n'ont aucune raison d'avoir peur du
couteau. Campuslexique, 1979
: 4. Tu sais, maintenant, avec sa
moyenne, il n'a plus peur du couteau !! (Universitaire, Abidjan, 1982).
ENCYCL.: se dit spécialement des
élèves ou des étudiants certains d'être renvoyés à cause de leurs faibles
résultats et qui, n'ayant plus rien à craindre, en profitent pour se dissiper
et troubler les cours.
coutume, n.f.
1- Vx , (histoire), spéc. Cadeau. Il n'a pas voulu de la coutume. Bailly,
26.11.1894 in Niamkey-Kodjo, 1991 : 88, note 149 En refusant la coutume, (cadeau annuel, en vertu du traité du
10.01.1889, la France accordait au roi de Kong un cadeau [coutume] annuel de
trois mille francs), Dakara souhaitait officiellement demeurer à l'écart de la
crise ouverte à Kong.
2- Usuel,
oral, écrit, tous milieux, mélior. V. DROIT COUTUMIER, TRADITION*. Loi non
écrite, héritée des traditions et croyances ancestrales. Elle règle la conduite
des membres d'un groupe ethnique. Il
n'est pas de notre pays mais il a accepté le mariage selon nos coutumes. Du
Prey, 1979, 47. L'abrogation des coutumes
se justifiait car elles étaient trop locales ou trop particulières alors que le
droit d'un Etat jeune doit être général pour être national. FM.,
24.01.1980.
DER.: coutumier*, coutumièrement*.
COMP.: comme de coutume, contre la coutume,
sans coutume.
LOC.: faire les coutumes*.
3- Rare, vx. Par
extension : groupe ethnique. Lui et moi,
nous sommes de même coutume. Gibbal, 1974 : 86.
4- coutume, (sans ---- ), adj., n.m
ou f. Rare, oral, fam.,
mésolecte basilecte, péj. Appellation très péjorative s'appliquant à un
Africain qui a coupé tous les liens avec ses origines, volontairement ou non :
déraciné, déclassé. C'est un sans-coutume
venu de je ne sais où. Qui sait pourquoi il a quitté* chez lui ! (Revendeuse, Abidjan, 1977).
ENCYCL.: l'individu sans appartenance
sociale précise est alors considéré comme sans foi ni loi.
5- coutume, (comme de ---- ), loc.adv. Peu fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Conformément à la tradition du groupe ethnique. Pourtant, il avait doté la fille comme de coutume.
(Juge, Guiglo, 1978). Comme de coutume,
c'est le fils de sa soeur qui prendra sa succession. (Sociologue, Dimbokro,
1982).
SYN.:
coutumièrement*.
ANTON.: contre la coutume.
6- coutume, (contre la ---- ), loc.adv. Assez fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. A l'encontre
de la tradition du groupe ethnique. Les
filles, maintenant, se marient contre la coutume. Elles veulent épouser qui
leur plaît et refusent le mari choisi par les parents. (Institutrice,
Bouaké, 1979).
ANTON.: comme de
coutume*, coutumièrement*.
7- coutume, (faire les ---- ), loc.verb. Usuel, oral, écrit,
tous milieux, mélior. Célébrer les rites ou les fêtes traditionnelles, en
particulier*, pour un décès, un mariage, une naissance, une initiation*. Il est parti* au village faire les coutumes
parce que sa maman est morte. (Chauffeur, Abidjan, 1984). On a loué une bâchée* pour aller au village,
là on a fait les coutumes. Deniel, 1991 : 57.
coutumier, adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
Conforme à la coutume, à la loi non-écrite du groupe ethnique, par opposition à
ce qui relève de textes juridiques modernes concernant l'ensemble de la nation.
[.] puisque c'est ma fiancée coutumière,
qu'on se connait [.]. Anoma Kanié, 1978 : 27. [.] content d'avoir fait ses libations selon le rituel coutumier. Du
Prey, 1979 : 31. En effet, j'ai eu cinq
enfants d'un mariage coutumier et me suis remarié officiellement avec une autre
femme avec laquelle j'ai eu quatre autres enfants et il se trouve que les cinq
premiers enfants ne peuvent bénéficier des allocations familiales. FM.,
17/18.04.1982.
ENCYCL.: le sens de coutumier :
"habituel" est, localement, rare sauf chez les universitaires.
COMP.: chef coutumier, droit coutumier,
fête coutumière, mariage coutumier, rituel coutumier.
coutumièrement, adv. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Selon la tradition. C'est Bomo qui m'a été réservée coutumièrement. Mon père m'avait
fiancé* Bomo depuis qu'elle était dans le sein de sa mère. Anoma Kanié,
1978 : 27. Coutumièrement j'étais donc
maintenant la femme de Kouassi. Toutefois nous ne vivions pas encore ensemble.
Akissi Kouadio, 1983 : 81. Elle avait été
marié coutumièrement. Deniel, 1991 : 88. J'ai été amoureuse d'un homme qui vivait avec une femme qu'il a épousée
coutumièrement. FM., 25/26.06.1983.
ENCYCL.: s'oppose généralement à
"légalement" dans la mesure où la tradition n'a pas valeur légale
moderne.
SYN.: comme de coutume*,
traditionnellement* (part.).
couture, (faire la ---- ), loc.verb. Usuel. oral, écrit, fam, mésolecte. Etre
tailleur ou couturière. Tandis que ma
grande soeur* faisait la couture, je m'occupais de la vente. FM.,
16/17.01.1982.
couturier, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Petit tailleur (et non véritable
couturier créateur de modèles). Dans le
village d'Apoisso-Apouéla, on peut compter plus de vingt couturiers pour
hommes. FM., 17.03.1980. Est
couturier qui veut, serait-on tenté de dire. Il suffit d'avoir une machine à
coudre, un coin et le tour est joué. FM., 14.02.1984. Cette spécialité est quasi ignorée des
couturiers de chez nous et pourtant ils sont nombreux. FM,
31.12.1990. Le couturier ? [.] c'est par
pure ignorance qu'on attribue ce titre à toute personne sachant simplement
tailler. Réformateur, Janvier 1993.
COMP.: couturier-bordel*.
2- couturier-bordel, n.m. Fréq., oral, basilecte, péj.. Tailleur
incompétent et malhonnête. Couturier-bordel
là, il a gâté* mon wax*. (Coiffeuse, Abidjan, 1983).
SYN.: tailleur-bricoleur*.
couverture indigène, n.f. Vx, euphémisme, oral, fam. Compagne
locale pour la nuit. Tu auras même la couverture
indigène. Tu la veux jeunette ou mûre ? Du Prey, 1979 : 145.
covillageois, co-villageois, n.m. Dispon., écrit, lettrés. Personne issue du même village. Ils [: les Abidjanais] subissent avec une anxiété résignée la
survenue de cette catastrophe financière à répétition : le décès d'un parent,
d'un covillageois, d'un originaire de leur région, d'une relation. Vidal,
1986 : 10.
coxer, n.m. V.
COCKSEUR, Ah ! ce chauffeur ! Et dire
que, pour lui, pendant quelques instants, j'ai fait le coxer, cet homme qui,
dans les autogares* vous interpelle, vous demande votre destination et vous
installe dans le taxi en attendant de faire le plein et de faire signe au
chauffeur. FM., 15.05.1984.
Il se prénommerait Arsène alias Rougeot
bien connu dans le milieu des "coxers" de la gare routière. Ivoir'Soir,
29.04.1997. Lui aussi est devenu riche en
une seule vente de diamant.[.]. Aujourd'hui il est ... coxer. Ivoir'Soir,
09.12.1997. "Tu veux être balanceur*
ou coxer ? Balanceur*, c'est rester dans le gbaka* avec moi et encaisser.
Coxer, c'est rester à la gare pour charger le véhicule". Ivoir'Soir,
26.05.1998.
crabe, n.m. Spéc. (faune). mais usuel.
1- crabe de lagune, (Callinectes
latimanus). Crabe nageur à chair très estimée. [.] une grande variété d'ingrédients : viande de brousse*, boeuf,
poisson [.] crabes de lagunes bien frais. Oberlé 1983 : 68. Madame ! Y a bons crabes de lagunes bien
frais! (Vendeuse, marché de Treichville, 1984).
ENCYCL.: il vit dans les eaux
saumâtres des lagunes.
2- crabe de terre, (Cardisoma
armatum). Gros crabe nocturne que l'on peut rencontrer dans les cocoteraies,
près des villages, assez loin de la plage. Les crabes de terre
vivent le jour dans des terriers creusés dans la berge des lagunes et sortent
la nuit, parcourant de longues distances pour se rendre dans les villages et y
dévorer les immondices. Marche-Marchad, 1969 : 58. Ses jambes, couleur de latérite*, étaient poilues comme celles d'un
crabe de terre voleur. Bolli, 1977 : 28.
L'on peut déguster crevettes, crabes de terre ou de mer, coquillages et autres,
accompagnés d'attiéké*. Ivoir'Soir, 18.03.1998.
SYN.: crabe des cocotiers.
crac, n.m. Fréq., argot
urbain, péj. Mégot. Car Alpha ne peut
nous dire que du temps où il fumait les cracs (restes des cigarettes d'autrui),
il était en contact avec ceux qu'il vénère aujourd'hui. Ivoir'Soir,
12.12.1994.
cracher la vérité, loc.verb. Rare, oral, fam., mésolecte, péj. Reconnaître
la vérité, l'avouer, après de nombreuses réticences. Cinq heures* d'horloge pour qu'il crache enfin la vérité. (Enseignant,
Abidjan, 1980). Tu vas te décider à
cracher la vérité ? (Policier,
Abidjan, 1983).
cracheur, n.m. Spéc. (faune) mais usuel, oral, écrit, tous
milieux. V. SERPENT* CRACHEUR. (Naja nigricollis). Serpent venimeux
noir qui a la particularité de cracher son venin à près de trois mètres sur
tout ce qui brille. Très rapide et très
agressif [.] il est capable de projeter à distance une salive mêlée de venin,
visant les yeux de son adversaire et provoquant de graves lésions. C'est cette
particularité qui lui a fait donner le nom commun de cracheur. Marché-Marchad,
1969 : 104.
SYN.: cracheur noir*.
cracro, karakoro, claclo, [krakro] / [karakoro] / [klaklo], n.m. Fréq., (alimentation),
(du mandenkan karakoro ou du baoulé klâklo), oral, fam., tous milieux.
Sorte de beignet à base de banane plantain* et de farine, frit à l'huile de
palme. Vendu sur les marchés. Les feux
s'allumèrent progressivement pour la grillade ou l'alloco*, le cracro, le
tratra*, mille autres beignets. Anoma Kanié, 1978 : 297. Viens, on va acheter des cracros pour manger
avec le café. (Universitaire, Abidjan, 1984).
craie, n.m. Pris comme
symbole de la fonction enseignante. D'où les locutions verbales : REPRENDRE*
LA CRAIE.
1- abandonner la craie, Fréq, oral, écrit. tous milieux. Quitter le métier d'enseignant pour embrasser une
autre activité. Il est vrai que des
enseignants ont abandonné la craie pour d'autres carrières. FM.,
18.02.1983. Vous avez abandonné la craie
pour le journalisme. Jeune Démocrate, 11.2.1993. Elle a abandonné la craie pour entrer au cabinet du ministre. (Enseignant,
Abidjan, 1994).
ANTON.: reprendre*
la craie.
2- reprendre la craie, dispon., oral, écrit, mésolecte, iron.
Reprendre le métier d'enseignant après avoir exercé une autre activité, le plus
souvent politique et plus honorifique. Il
faudra bien qu'il reprenne la craie maintenant qu'il n'est plus député! (Convers.
Abidjan, 1995).
ANTON.: abandonner
la craie*.
craindre la bouche, loc.verb. V.
BOUCHE*.
cram-cram, [kramkram], n.m. Spéc. (flore), mais usuel, (du wolof.),
oral, écrit, tous milieux. Terme générique s'appliquant à plusieurs plantes
présentant la caractéristique de s'accrocher aux vêtements.
1- (Cenchrus echinatus Linn.). Plante de la famille des Poacées à
soies fortement retrobarbelées.
ENCYCL.: c'est le vrai cram-cram. Il
infeste le Sahel, est plus rare au Soudan.
2- (Cenchrus biflorus Roxb. = C. barbatus Schum = C. catharicus Del.). Plante de
savanes à épis épineux, infestante. Roberty,
1954 : 400.
3- (Acanthospernum hispidum D.C.). Mauvaise herbe de la fam. des
Astéracées, à involucres épineux, introduite d'Amérique depuis environ un
siècle et de plus en plus envahissante. Cette
mauvaise herbe connue sous le nom de cram-cram est malheureusement trop
répandue. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 52. A l'état frais et jusqu'à l'épiaison, le cram-cram est très recherché
par les bovins. Busson, 1965, 449. Attends,
j'enlève les cram-crams de dessus mon pantalon! (Lycéen, Bingerville,
1984).
crâner, v.intr. Fréq., argot urbain, oral, à la fois mélior.
et critique. En parlant de jeunes, jouer au dandy, sortir beaucoup dans les
boites de nuit et se vouloir très sophistiqué. Dis donc, tu crânes ! Terrior*, ces bottes texanes ! (Etudiant,
Abidjan, 1980).
DER.: crâneur*.
SYN.: saper*.
crâneur, n.m. Fréq., argot urbain, oral, fam., plutôt mélior. Jeune dandy. Pour être crâneur, il faut le ro*. La sape,
c'est trop* cher. (Etudiant, Abidjan, 1979).
SYN.: sapeur*.
crapaud, n.m. Spéc.
(faune) mais fréq.
1- crapaud, nom qui désigne des poissons de mer de la famille des
Antennaridae à corps trapu et peau généralement rugueuse. Le plus commun est
l'Antennarius senegalensis Cadenat. Aldrin /Noyer
/Bregeat, 1972 : 110. Serle /Morel, 1981 : 106. Le crapaud n'est pas consommé. Il intéresse seulement les aquariophiles
tant il est bizarre. (Prof de sciences, Abidjan, 1984).
ENCYCL.: le premier rayon de la
nageoire dorsale, à l'avant de la bouche, porte une touffe de filaments.
SYN.: (rare) poule* de mer.
2- crapaud-buffle, (Bufo regularis). Gros crapaud très commun à voix
tonitruante. Il peut atteindre 20 cm. Les
grillons chantaient, les crapauds-buffles beuglaient, l'atmosphère du
campement* devenait de plus en plus intime. Anoma Kanié, 1978 : 62. Rainettes ou crapauds-buffles coassent déjà
dans les marais. Anoma Kanié, 1978 : 265. Les coassements du crapaud-buffle s'entendent jusque dans les jardins
d'Abidjan. Oberlé, 1983 : 26.
crapule, n.m. ou f. Fréq., oral, écrit, fam., mésolecte,
basilecte.
1- Individu peu sérieux, entêté ou de mauvaise foi. Je leur conseille de ne pas devenir crapules
car ils ne sont pas mariés et ils font les garçons*. Gibbal, 1978 : 63. Mon troisième [: fils ] est un peu crapule mais gentil. (Mère de
famille, Abidjan, 1984).
ENCYCL.: sens très atténué par
rapport au français standard. Plutôt indulgence affectueuse que péjoration.
COM.: exclusivement usité au masculin,
sauf (très rarement) pour faire référence à une femme. Ma fille est vraiment crapule avec son chéri-coco*. (Mère de
famille, Abidjan, 1984).
LOC.: être crapule, faire le crapule.
2- n.m. Spéc., (faune), (calque de langues kru),
oral., pop. (ouest forestier.). V. SINGE*-CRAPULE*. Nom donné
à un cercocèbe, trop petit pour offrir un grand intérêt alimentaire. Il est interdit de faire entrer dans le
village la tête du cercocèbe, un petit singe que les Guéré qualifient de
crapule. Il s'agit en effet d'un tout petit animal sans grand intérêt
alimentaire. Schwartz, 1975 : 122.
SYN.: singe*-crapule.
2- crapule, (être ---- ), loc.verb. Assez fréq., fam.,
oral, mésolecte, basilecte, plutôt
péj. Se comporter en individu irresponsable, prêt à céder à n'importe
quelle tentation. Il est trop* crapule
pour qu'on le confiance*. Il racontera tout. (Etudiant, Abidjan, 1979).
3- crapule, (faire le ---- ), loc.verb. Assez fréq., oral,
fam., mésolecte, basilecte, ton de l'indulgence affectueuse. En parlant
d'un enfant, être dissipé, insupportable, étourdi, paresseux. Il ne travaille pas assez. Le maître dit
qu'il fait toujours le crapule. (Secrétaire, Bouaké, 1976). Cesse de faire le crapule et d'ennuyer tes
camarades et tu auras de meilleures notes ! (Institutrice, Abidjan, 1984).
SYN.: faire le bandit*, faire le voyou*.
craser, v.intr. Dispon., argot estudiantin, oral, fam. Bousculer les gens afin de passer le
premier. Les guérilleros* se mettent
aussitôt à craser lorsque le chef lance le cri de guerre : "C'est mou*
là*, chauffez le coin* !’’ (Campuslexique, 1979, 6. Craser, c'est pousser parce que tout le
monde est pressé de djaffer*. (Etudiant, Abidjan, 1982.)
cratérope, n.m. Spéc. (faune). Terme générique désignant
des oiseaux de la famille des Timaliidae, dont deux espèces sont assez
communes, le cratérope brun ou cratérope capucin (Turdoides
plebejus Cretzschmar) des savanes boisées, au plumage terne et au bavardage
incessant ; et le cratérope pélerin (Phyllanthus atripennis Swainson),
des forêts secondaires, très bruyant lui aussi, gris, brun et roux à bec vert.
Serle /Morel, 1988 : 198. Cratérope brun
signalé Taï. Bousquet, 1992 : 156.
cravaté, adj. Usuel, oral surtout, mésolecte, mélior. ou
iron. En parlant d'un homme, portant une cravate, avec une cravate. Au fringué* qui va danser : [.] on dirait
Bouki* mal cravaté qui va pour la première fois au bal. Bolli, 1977 : 14. C'est aussi clair que l'homme cravaté
constituait une industrie florissante pour les taximen qui s'arrêtaient
instinctivement à son niveau sans qu'il ait besoin de leur faire signe. Oussou-Essui,
1979 : 121. Où tu vas comme ça, cravaté
et tout et tout* ? (Etudiant,
Abidjan, 1980). Un numéro de Jeune
Afrique arborant une effigie cravatée de M. H.K.B. La voie,
07.01.1993. Je ne suis qu'un élève, je ne
suis pas un fonctionnaire cravaté dans son bureau climatisé. Krol, 1994 :
130. Je dis pas comme les nègres noirs
africains indigènes bien cravatés : merde !putain !salaud ! Kourouma, 2000
: 10.
COMP.: costume cravaté*.
2- cravaté, (costume ---- ), n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux sauf universitaires. Costume
masculin occidental par opposition à une tenue plus décontractée
(chemise-veste, abacost*, samba-trois pièces*) ou traditionnelle africaine. Comme tenue? Costume cravaté ou tenue
traditionnelle pour les hommes, robe de cocktail pour les femmes. (Maîtresse
de maison, Abidjan, 1980). Au bureau,
j'ai toujours un costume cravaté parce que c'est climatisé. (Directeur
administratif, Abidjan, 1984).
craw-craw, n.m. V.
CRO-CRO*.
crayon dans cheveux, loc.adj.
Dispon., argot zouglou, oral, fam. Se dit d'un maquillage féminin où les
sourcils sont allongés au crayon noir jusque sur les tempes. Arrivé au City si tu vois les gos* sapées /
rouge à lèvres / crayon dans cheveux / pied sur pied / bras dans bras / sans
oublier le sac . (Chanson, T., 1994).
crécré, krékré, kérékéré, [krekre] / [kerekere], n.m. Fréq.,
(du mandenkan ), oral, mésolecte, basilecte, fam. Beignet de farine de blé
en forme d'anneau. Vous voulez des
crécrés ? Des cracros* ? Des tratras* ? Tout bien frit. (Marchande,
Treichville, 1980).
créer situation, loc.verb.
Dispon., argot zouglou, jeunes.
Faire son possible pour mettre qq'un à l'aise. Tu crées situation pour la go* avec musique, apéritif, et une filtrée*.
(Etudiant, Abidjan, 1990).
crême ambi, n.f. V.
AMBI*.
crèpes, n.m.pl. Usuel, oral, fam., milieu urbain.,
mésolecte, basilecte. Chaussures de tennis ou de basket. Les jeunes, ce qu'ils veulent , c'est jeans,
crêpes et casquette. (Lycéen, Bingerville, 1980). Chaussures que j'aime, c'est [.] comme crèpes. Touré, 1985 : 67.
crête de coq, n.m. Spéc., (flore). (Celosia argentea Linn.). Plante d'ornement de la famille des
Amaranthacées, à grosses inflorescences rouges ou blanches. Roberty 1954 : 321.
Au long des clôtures blanches,
fleurissaient les pervenches de Madagascar*, la bougainvillée*, le
laurier-rose, le canna, l'orgueil de Chine, la crête de coq. Dadié, 1956 a
: 76.
SYN.: amarante*.
creuseur de diamants, n.m. Assez fréq., oral
surtout, tous milieux. Chercheur
de diamant clandestin. Les creuseurs de
diamants ne viennent pas en Côte-d'Ivoire sans envoyer* la drogue. FM.,
04/05.04.198. Depuis quelques années il y
a beaucoup de creuseurs de diamants étrangers dans le pays. (Informateur,
Abidjan, 1993).
crevette, n.f. Spéc., (faune).
1- crevette rose des lagunes, (Penaeus duorarum). Grosse
crevette rose qui peut atteindre 21 cm de long. Marché-Marchad, 1969 : 48.
SYN.: gambas* (usuel).
2- crevette-fantôme, (Callianasse sp.). Petit crustacé blanchâtre qui vit
dans des terriers de basse-mer. On les
appelle crevettes-fantômes à cause de leur dépigmentation et de leur besoin de
ténèbres. Marché-Marchad, 1969 : 46.
3- crevette-pistolet, (Alpheide sp.). Crustacé à énorme
pince antérieure. Les crevettes-pistolets
doivent leur nom à leur énorme pince antérieure qui fonctionne comme un
bouton-pression. Marché-Marchad, 1969 : 47.
crew, [kru], n.m. Fréq., (de l'anglais du Libéria), oral, écrit, tous milieux, ouest
surtout. Equipage d'un bateau de haute mer. Comment, au fait, fonctionne l'institution des crews? Holas, 1980 :
123.
ENCYCL.: particulièrement appliqué
aux membres masculins de l'ethnie Krou (famille linguistique kru), spécialisés
dans la profession de marins.
COMP.: crewman/crewmen*.
crewman, kroo, krou, pl.: crewmen, kroumen, [kruman], n.m. Usuel, (de l'anglais du Libéria). oral,
écrit, tous milieux, surtout ouest,
littoral, mélior. Marin hauturier par opposition à pêcheur côtier ou
lagunaire. Mon père est crewman. Il est
parti au Gabon. (Lycéen, Tabou, 1980). D'après
les estimations officielle, le chiffre moyen des Crewmen, enregistré au cours
des deux dernières dizaines d'années à Tabou était de 5500. FM.,
21.05.1984. [.] Les Anglais s'attardent
un peu plus, commencent à recruter des équipages chez les Krou, (devenus
crewmen) qui en feront vite leur spécialité. David, 1986 : 23. Retraités des sept océans, les Kroo*- ou
crewmen. au terme d'une vie de chien [.]. David, 1986 : 110. Que sont-ils allés faire sur ces galères
les premiers Krou trop curieux ou peut-être un peu aventureux quand même au
fond de leur cœur ? Toujours est-il qu'avant la fin du siècle, l'habitude était
solidement établie par les capitaines étrangers d'embarquer des équipages indigènes
originaires de cette partie du littoral. David, 1986 : 110.
ENCYCL.: particulièrement appliqué
aux marins de l'ethnie krou, ce qui, selon une étymologie contestée, serait à
l'origine du nom de l'ethnie.
SYN.: crouman/croumen (rare),
kroo*, navigateur*.
criard, adj.
Fréq., oral, écrit, mésolecte, scolarisés moyens, péj. Criant, choquant, susceptible
d'éveiller des réactions violentes d'indignation. C'est d'une injustice criarde!! (Etudiant, Abidjan, 1992). [.] des réalités pas trop criardes. FM.,
15.02.1993. On note aussi un manque
criard de matériel de restauration au campus. FM., 06.04.1993. Là il y a de quoi transpirer tellement
l'ingratitude est criarde. Détective, 16.03.1995.
cric, n.m. V.
CRIKA*.
crier derrière qqn, loc.verb.
Dispon., oral, écrit, mésolecte, fam. Etre toujours sur le dos de quelqu'un
pour le harceler ou le morigéner. Mon
patron criait toujours derrière moi. Alors j'ai quitté*. (Mécanicien,
Abidjan, 1982). Je n'aime pas qu'on crie
derrière moi. (Boy, cité par Deniel, 1991 : 32.).
crika, cric, crick, cricka, crikat, cris, [krika] /krik] /
[kris], n.m. Fréq., argot urbain. (du mandenkan
"dernier prix"). oral, fam. Billet de banque de 1 000 F cfa, "sac". Je peux donner 5 cris, le reste au retour. Jano,
1987 : 5. Vous saurez que des termes
comme le bella*, le gbon*, le togo*, la grosse*, le crikat, etc. désignent
l'argent dans ses divisions unitaires. Cité in Caummaueth, 1988 : 126. /la go* est d'accord pour le week-end / du
matin au soir j'ai racketé-o / j'ai gagné deux crika* pour le week-end.
(Chanson "Dezeko". Groupe Les esprits de Yop, corpus T., 1994). Voilà le ticket-o* c'est déjà payé / car si
tu refuses-o* le crika à l'eau. (Ibid.
Corpus T., 1994).
criquet puant, n.m. Spéc. (faune). (Zonocerus variegatus
Linn.). Variété de criquet-pélerin à odeur nauséabonde. Le criquet puant ravage les cultures mais la beauté de ses couleurs est
incomparable. Oberlé, 1983 : 26. Depuis
1975, la sécheresse, les feux* de brousse et les criquets puants dévastateurs
ont freiné la progression des rendements. FM., 30.03.1983. Les criquets puants sont à l'heure actuelle
[.] devenus des espèces résistant à certains produits phytosanitaires. FM.,
17.10.1983.
ENCYCL.: les criquets puants ont fait
leur apparition en Basse Côte-d'Ivoire vers 1975.
cris, n.m. pl.. V.
CRIKA*.
croc de chien, n.m. Spéc., (flore). (Drepanocarpus lunatus [L.f.] G.f.W. Mey). Plante de
mangrove de la famille des Fabacées. Roberty,
1954 : 214.
croco, n.m., adj. Spéc. (faune) mais usuel, fam.
1- n.m. Crocodile.
Eleveur de crocos à Abidjan. (titre
d'article), Guido, 12/18.02.1986.
2- adj. De
crocodile, en crocodile. Elle porte un
sac croco et des boucles d'oreilles de Kano. Tierno Monenembo, 1993 : 103.
crocodile, n.m. V.
ALLIGATOR*, CAIMAN*, GAVIAL*. Spéc.,
(faune). Appellation usitée surtout par les lettrés, la dénomination
courante étant "caïman".
1- crocodile à front large, V. CROCODILE DE FORET*. Le crocodile à front large, le plus petit (1,80 m) est
également le moins aquatique. Guido, 12/18.02.1986
2- crocodile à nuque cuirassée, V. CROCODILE FAUX-GAVIAL. Le crocodile à nuque cuirassée atteint quatre mètres et fréquente les
cours d'eau ombrageux. Guido, 12/18.02.1986.
3- crocodile de forêt, (Osteolamus tetrapis). Crocodile
de taille moyenne (1,80 m environ) à peau sombre. Lent et pacifique, il vit
dans les cours d'eau et les marais. On en
rencontre trois espèces dans le parc (de la Comoé), le crocodile du Nil
atteignant plus de trois mètres, le crocodile à nuque cuirassée et le crocodile
de forêt. Mülhenberg /Steinhauer, s.d. : 20
SYN.: alligator* (rare), caïman*
noir, crocodile à front large, crocodile noir.
4- crocodile du Nil, (Crocodilus niloticus). Crocodile pouvant dépasser 3
m de long, à peau verdâtre, très redouté. Le
crocodile du Nil, redoutable seulement à l'état adulte [.] . Oberlé, 1983 :
22. Le crocodile du Nil atteint six
mètres et fréquente les eaux calmes et les bords de lagunes sous le vent. [.]
Le crocodile du Nil est le plus recherché pour sa peau. Guido,
12/18.02.1986.
SYN.: caïman* vert, crocodile mangeur
d'hommes, crocodile vert.
5- crocodile faux gavial, (Crocodilus cataphractus). Crocodile
forestier à très long museau étroit. Il peut être dangereux.
SYN.: alligator*, caïman*, faux* gavial, gavial*.
6- crocodile mangeur d'hommes, V. CROCODILE DU NIL. Nous avons vu le crocodile mangeur d'hommes,
un reptile qui peut compter entre 4 et 5 mètres et qui compte parmi les trois
variétés existant en Afrique. FM., 19/20.11.1983.
7- crocodile noir, V. CROCODILE DE FORET.
8- crocodile vert, V. CROCODILE DU NIL.
crocro (1), n.m. V.
CARPE* METIS.
cro-cro (2), crocro, krokro, craw craw, [krokro], n.m. Spéc., (santé) mais
assez fréq. Sorte d'ulcération de
la peau, d'origine filarienne, fréquente en milieu chaud et humide, très
difficile à guérir : gale filarienne. Le
jus de cette plante a la réputation d'activer la cicatrisation des cros-cros. Kerharo /Bouquet, 1950 b : 56. La gale filarienne ou "craw-craw" très
prurigineuse se caractérise par des papules, variable en taille et en nombre,
parfois surmontées d'un vésicule ou d'une pustule. Gentilini
/Duflo, 1977 : 526. [.] ça sur la jambe,
ce sont des traces d'un crocro. (Infirmier, Dimbokro, 1984).
COM.: graphie
correcte "craw-craw" seulement dans les manuels.
crocro [à gros yeux], n.m. Spéc. (faune). (Parakuhlia
macrophtalmus Osario). Petit poisson littoral de la famille des Kuhliidae,
caractérisé par de gros yeux et des nageoires d'un jaune orangé. Le crocro à gros yeux est une petite espèce
: 15 cm. Seret /Opic, 1981 : 162.
SYN.: poisson*-pavillon.
croiser, v.tr. Dispon.,
oral, mésolecte, basilecte. Rencontrer (pour un entretien). Elle est tombée enceinte. Le père était
furieux contre moi [.]. Il voulait croiser mes parents. Krol, 1994 : 133. Ma tante [.] m'a fait croiser deux jeunes
fidèles qui ont versé des larmes de pitié sur moi. Krol, 1994 : 150. Avant qu'il me raconte ça, je ne l'avais
jamais croisé. (Etudiante, Abidjan, 1995).
croissant bété, n.m. Dispon.,
argot estudiantin, oral, fam., plaisant. Banane grillée. Le blissi tébil ou croissant bété : banane
braisée. Ivoir'Soir, 17/18/19.30.1995.
SYN.: banane braisée, blissi tébil.
croix, n.f.
1- croix d'Agadès, usuel, oral,
écrit, tous milieux. Pendentif d'or ou d'argent, d'origine présumée
touareg, consistant en une sorte de croix surmontée d'un anneau. Le patron martèle une superbe croix
d'Agadès.[.] Cette croix, appelée à tort croix du sud reste un symbole
mystérieux. Est ce le symbole chrétien de la croix ? Est-ce une simple parure ?
On y a vu aussi un symbole sexuel, l'anneau représentant le sexe de la femme et
le losange le phallus. Est-ce un signe de fécondité ? Arnaut, 1976 : 138. Les voleurs m'ont pris ma montre, mes bagues
et ma croix d'Agadès en or avec sa chaîne. (Institutrice, Abidjan, 1983).
SYN.: croix du
sud.
2- croix de Malte, spéc. (flore). (Tribulus
terrestris Linn.) Plante de la famille des Geraniales, ainsi appelée par
référence à la disposition des épines de son fruit. Roberty, 1954 : 161.
3- croix de Niamey, fréq., oral,
écrit, tous milieux. Pendentif à pampilles d'or ou d'argent. La croix de Niamey ? J'en ai en or ou en
argent. Le prix, ça dépend du poids. (Bijoutier, Abidjan, 1980).
ENCYCL.: le bijou n'évoque nullement
une croix mais doit son appellation au besoin de le distinguer de la croix
d'Agadès* qui est également un bijou présumé touareg.
4- croix du sud, V. CROIX D'AGADES.
croquer, v.tr.
1- croquer [de] la cola, loc.verb. Fréq., oral,
écrit, tous milieux. V. COLA*. Consommer de la cola. Ce sont les Nordistes* surtout qui croquent
la cola. (Informateur, Danané, 1977). Ils
croquent la cola pour couper la faim et avoir la force. (Informateur,
Dabakala, 1979). Et puis ils croquent la
cola comme des cochons, ils crachent partout. Bolli, 1977 : 25. Alors que les deux amis croquaient la cola,
Bakary demanda les nouvelles*. Koné, 1980 : 40. Ils [: les Dan] font croquer
de la cola par toute l'Afrique. Conte, 1983 : 37.
2- croquer de l'herbe, loc.verb.
Dispon., oral, jeune, péj. Consommer de la drogue. Sarah était unique et belle comme quatre et fumait du hasch* et
croquait de l'herbe comme dix. Kourouma, 2000 : 92.
crossarche brune, n.f. V.
MANGOUSTE* BRUNE.
croton, n.m. Spéc. (flore).
1- Nom impropre du Codiaeum variegatum Rumph, plante
euphorbiacée originaire d'Océanie. On attribue
communément en Afrique au genre croton de magnifiques arbustes plantés autour
des résidences ou dans les jardins. La richesse du coloris des feuilles,
tachetées vert, rouge et jaune en font les plus belles plantes d'ornement qu'on
puisse voir sous ces climats. Il ne s'agit pas d'un croton mais de variétés de
l'espèce Codiaeum variegatum Rumph originaires des îles Moluques. Aubreville,
1959 II : 86
2- Scientifiquement, en Afrique, désigne plusieurs espèces
d'arbustes et quelques arbres peu communs : Croton zambericus muell. Arg.,
arbuste décoratif aux feuilles argentées dessous ; C. macrostachyus Hoscht.,
arbre de taille moyenne ; C. Aubreville J. Léonard, un petit arbre appelé aussi
apété. Aubreville, 1954, II : 14.
crouman, pl. croumen, n.m. Vx. V. CREWMAN /CREWMEN*. Le 16 février 1887, cette mission partit
pour l'intérieur. Ces messieurs étaient accompagnés de vingt Croumen porteurs*.
Brétignère, 1881-90 : 60.
crou, [kru], v.inv. Dispon., argot nouchi, (du
mandenkan "replier, mettre en boule)", jeunes urbanisés, péj.
Cacher (de l'argent), dissimuler (pour voler), camoufler. Il sait partager. Voilà pourquoi il n'a pas "crou" les 30
millions. Bôl Kotch, 28.03.1995.
Et dire qu'il beuglait [.] qu'il était ivoirien [.]. On sait maintenant [.]
qu'il voulait "crou" ses origines. Bôl Kotch., 28.03.1995.
Tu veux faire affaire avec un crousseur*,
Il te crou le bénéfice / Il cache vite / On lui donne deux mille francs / Il
dit non y a pas crouli */ C'est mille francs / Il avait déjà crou les crika* /
Il va les décrou* maintenant. (Corpus
T. Abidjan, 1995).
DER.: crouli*, crousseur*, décrou*.
crouli, [kruli], n.m. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan crou + suffixe), péj.. Vol, dissimulation, fraude. Il dit non y a pas crouli. C'est mille
francs. (Corpus T., Abidjan, 1995).
crousseur, [krusZr], n.m. Dispon., argot nouchi, (hybride français /
mandenkan de crou + suffixe -eur), péj. Voleur,
magouilleur, dissimulateur, fraudeur. Tu
veux faire affaire à un crousseur? (Corpus T, 1995).
crue, adj. fem. Dispon.,
(calque du mandenkan), litt. En
parlant d'une jeune fille, vierge pubère.
Ne voulait-il pas de jeunes
filles crues? Kourouma, 1970 : 189. Djigui Keïta, roi du Soba, vous offre ces jeunes filles crues, ces
chevaux et ces richesses . Kourouma, 1990 : 43.
CSI, n.m. V.
CONSEIL SUPÉRIEUR ISLAMIQUE*.
cube maggi, n.m. Fréq.,
oral, rous milieux. Cube d'assaisonnement (de la marque Maggi ou non),
ingrédient indispensable à l'élaboration d'une sauce*. Elles proposent en petite quantité des fruits, des assaisonnements pour
la sauce* (gombo*, cubes maggi, piments rouges et verts). Bonnassieux, 1987
: 129. Ce n'est pas vraiment mon secret
puisque c'est le secret de toutes les cuisinières en Côte-d'Ivoire, enfin
presque toutes. C'est le cube maggi. Ivoir'Soir, 02.02.1998.
cuillère, n.f.
1- cuillère, (faire ---- ), loc.verb. Assez fréq., oral,
fam. Au football, dribler en faisant passer le ballon par dessus la tête de
l'adversaire. Tu as vu comment il a fait
cuillère à Konaté ? (Spectateur, match à Abidjan, 1978).
2- cuillère, (se vendre à la grande ---- ), loc.verb. Assez fréq., oral, mésolecte, marchés. Pour les poudres
thérapeutiques traditionnelles, verbe exprimant une unité de vente
correspondant au contenu de la grosse cuillère africaine de bois (d'une
dimension intermédiaire entre la cuillère à soupe et la louche). Celle-ci [: la poudre de démarreur*] se vend à la grande cuillère : 500 f CFA*
soit 10 FF. Gaudio, 1984 : 187.
cuiné, n.m. Vx, fam., oral, mésolecte, péj.
1- Personne peu douée dans un jeu de société : awalé, ludo,
etc. A l'awalé*, tu es mon cuiné. je moyen*
toi. (Gardien, Abidjan, 1971).
LOC.: mettre cuiné.
2- cuiné, (mettre ---- ), loc.verb. Vieilli, fam.
Battre qqn à plate couture dans un jeu de société. C'est pas toi qui me mettras cuiné au ludo. (Lycéen, Bingerville,
1977).
cuir, n.m. Usuel, oral, fam., tous milieux. Ballon
de football, par extension le football. Mon
fils, il n'y a que le cuir qui l'intéresse. (Pharmacien, Bouaké, 1982). Le ballon rond, le cuir, ne doit pas être la
cause de notre division, de nos querelles, de la zizanie. Guenaman Colbert,
1985 : 97.
cuisinier, n.m.
1- cuisinier, V. BOY* CUISINIER.
2- cuisinier-boy, Rare. V.
BOY* CUISINIER*. A l'époque de la
colonisation, les métiers de l'hôtellerie tels que cuisinier-boy étaient
relégués au dernier rang. FM., 16.01.1980.
cuisinière, n.f. Usuel. fam., oral, mésolecte urbain.
Restauratrice, installée en plein air, près d'une gare routière, d'un chantier,
d'un marché. Chaque ligne [: de transport routier] aura sa cuisinière et son kiosque à café*. FM.,
11.02.1982.
ENCYCL.: elle ne prépare et ne vend
que des plats traditionnels africains. Le métier de cuisinier, spécialiste de
la cuisine européenne, est strictement masculin.
cuit, (être ---- ), loc.verb.
1- Spéc.
(sport). Etre dur, résistant à la douleur et à la fatigue (par allusion
à la technique consistant à faire passer par le feu un bois tendre pour le
durcir). Séa est cuit. Il gagnera le
championnat [de boxe]. (Journaliste sportif, Abidjan, 1974). Ne t'en fais pas pour les Elephants! ils
sont cuits, ils gagneront!! (Etudiant, Abidjan, 1984).
ENCYCL.: cette résistance est souvent
due, dans la croyance locale, à une protection magico-religieuse.
COM.: être cuit dans le parler fam. local ne semble jamais avoir le
sens : "être perdu", "n'avoir aucune chance de se sortir d'une
difficulté, d'une maladie,etc."
2- Etre ivre mort. A Noël
1989, dans la nuit, ils attendirent que tous les gardes-frontières du poste de
Boutoro (ville frontalière) soient ivres morts, tous cuits, pour les attaquer.
Kourouma, 2000 : 108.
cul-blanc, n.m. Fréq., oral, fam., milieu urbain. péj. Coopérant
(par référence à la plaque d'immatriculation de son véhicule, en hors-taxe,
plaque blanche avec immatriculation en rouge). Regarde ce cul-blanc où il s'est garé ! (Infirmière, Abidjan,
1976).
culotte, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Tout
vêtement masculin ou féminin couvrant le bas du tronc avec deux ouvertures pour
les jambes, qu'il s'agisse d'un pantalon, d'un short, etc. [.] la tenue préférée de S.K. est un boubou* nago une culotte et une
paire de bottes en caoutchouc. FM., 01.01.1974. Madame, on ne vient pas au conseil des professeurs en culotte. (Proviseur,
Abidjan, 1976).
culte, n.m
1- culte de génération, assez fréq., (tradition), ouest surtout, lettrés. V.
GENERATION*. Dans les sociétés à classe d'âge, rites traditionnels liés à
cette organisation sociale. Les chefs des
cultes de génération ont ainsi coutume de réunir périodiquement leurs fidèles
au bord de la rivière sacrée. Holas, 1968 : 590.
2- culte des ancêtres, fréq., (tradition), plus particul. nord, mélior. V. ANCETRES*. Offrandes,
libations et sacrifices, exécutés rituellement par le chef de famille* en
hommage aux ancêtres du groupe. Ici on
fait toujours le culte des ancêtres. (Informateur, Ferké, 1983).
cultiver, v. intr. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Travailler la terre. Tous
ceux qui étaient partis à la recherche de la nourriture revinrent cultiver.
Koulibaly, 1978 : 11. Les villageois
l'appellent [: le ver de Guinée*] maladie
de la faim* parce qu'elle empêche d'aller cultiver. FM.,
29/30.11.1980. Il laisse au village sa
femme pour cultiver. Tilliette, 1984 : 105. J'irai cultiver jusqu'à ce que de nouveaux exploits de ceux que mes
aïeux ont loués des siècles durant m'appellent des lougans*. Kourouma, 1990
: 42. Je cultivais un peu le matin mais
un enfant n'a pas beaucoup de force. Deniel, 1991 : 17. Toi, tu es assez fort pour cultiver. Deniel, 1991 : 62.
2- Par extension, être paysan, cultivateur. Comme tout le monde cultivait en ce temps là
[.]. Lacour /Grandmaison, 1978 : 12. 1991, 62. "Et ton père ? Quel métier ?" - "Il cultive." (Lycéen,
Bongouanou, 1975).
SYN.: faire*
l'agriculture.
culture attelée, n.f. Assez fréq., (agriculture), récent,
mésolecte, mélior. Mode de labourage exercé par traction animale. Trois méthodes de culture ont été tenues
dans le cadre de l'exploitation des 1200 ha : la petite motorisation, la
culture attelée et le riz des bas-fonds. FM., 07.01.1980. Baisse
inquiétante de la culture attelée. FM., 03.02.1983.
ENCYCL.: d'introduction relativement
récente, dans le nord du pays.
cup, n.m. V. COPE*. Quand j'ai un besoin d'argent, je vends quelques cups
à d'autres consommateurs. FM.,
19/20.07.1980.
cure-dents, n.m. Usuel., oral, écrit, tous milieux. Bâtonnet de bois tendre et fibreux
(Garcinia kola, garcinia afzelii) utilisé traditionnellement pour mâcher,
frotter dents et gencives, et non pour curer les dents. Les racines du garcinia afzelli [.] coupées à la taille d'un gros
crayon, sont vendues sur tous les marchés comme cure-dents. Elles fortifieraient
les gencives et préviendraient les caries. Bouquet /Debray, 1974 : 44. Tiens ce cure-dent, mets le dans ta bouche,
mords le. Koné, 1976 : 66. Le pilote
[.] mâchonnait un long cure-dent en bois en scrutant le brouillard léger [.]. Du
Prey, 1979 : 83. Enfin s'amène le
commandant de la pinasse*, frottant ses dents avec un long cure-dents. FM.,
30.01.1984. Il a pensé à s'installer dans
un coin de rue, sur le trottoir, pour vendre des cure-dents faits de racines,
d'écorces ou de branchettes d'arbre soigneusement découpées et exposées sur une
table. Touré, 1985 : 107. Les clients
trouvent encore des bâtonnets en bois servant de cure-dents. Bonnassieux,
1987 : 129. [.] son cure-dents flotta
entre ses lèvres et tomba. M. Bandaman, 1993 : 58.
COM.: écrit cure-dent ou cure-dents au
singulier.
SYN.: bâtonnet dentaire, bâtonnet
frotte-dents, frotte*-dents.
cuyer, v.tr. V.
COUILLER*. Variante phonétique assez courante dans le sud.
cyclops, n.m. Spéc.,
(santé). Minuscule crustacé d'eau douce, vecteur de transmission du ver de
Guinée*. Un villageois est infecté
lorsqu'il a bu de l'eau contenant des cyclops, de minuscules puces d'eau qui
sont nourries du ver de Guinée*. FM., 01.03.1982. Mazer /Sankalé, 1988 : 275.
cynhyène, n.m. V.
CHIEN* DE BROUSSE, LOUP*, LYCAON*.
cyno, n.m. V.
CYNOCEPHALE*, fam. La morsure du cyno est dangereuse. (Forestier,
Dabou, 1977).
cynocéphale, cyno, n.m.
Spéc., (faune), mais fréq., oral, surtout chasseurs et
Européens. (Papio doguera Pucheron, Schimper). Grand singe au museau allongé
et tronqué rappelant le mufle d'un dogue. Une
bande de cynocéphales [.] hurlent en fuyant dans les lianes. Binger, 1892,
t I : 133. Ainsi l'imprudent chasseur qui
n'a qu'effleuré le cynocéphale se laisse prendre au piège de l'animal qui le
renverse, le griffe, le mord et le tue. FM., 10.02.1982. Les singes cynocéphales (babouins*) se
déplacent à terre en troupe tandis que dans les arbres vivent cercopithèques*
et colobes*. Oberlé, 1983 : 22. Et ce
vieux portail de fer qu'il nous arrivait de secouer en imitant les
cynocéphales. Tierno Monenembo, 1993 : 58.
ENCYCL.: il est plus grand que le
papio Desmarets ou Babouin commun, du Soudan.
SYN.: babouin* (rare), cyno, mandrill*,
singe* cynocéphale.
cynodon, n.m. V.
PETIT* CHIENDENT.
cynoglosse, n.f. V. SOLE*
LANGUE DE CHIEN.