eau, n.f
1- eau blanche, V. EAU
FARINÉE
2- eau de coco, usuel,
oral, écrit, tous milieux. Albumen liquide incolore et de goût agréable contenu
dans la noix de coco mature. Il constitue une boisson très rafraîchissante. Sur la route, on a bu de l'eau de coco. Il y
a des gens qui vendent des cocos* un peu partout. (Etudiante, Abidjan,
1977). Le cocotier reste une culture
villageoise importante : consommation du coprah frais et de l'eau de coco. Ministère
du Plan, Schéma Directeur, 1978, t.II : 75. Si les gens mettent la main sur lui, il saura qui a sucré l'eau de
coco. Ivoir'Soir, 11.05.1998.
ENCYCL.: Par opposition, l'albumen contenu dans la noix de
coco immature, V. COCO* VERT, est appelé "lait* de coco" car
il est d'apparence blanche et laiteuse.
3- eau de farine, V. EAU FARINÉE.
4- eau farinée, assez fréq.,
(tradition), oral, écrit, surtout musulmans, nord. Boisson d'accueil
constituée d'eau dans laquelle on a délayé de la farine de mil. Quand l'étranger* arrive, on lui sert l'eau
farinée et après on lui demande* les nouvelles. (Informateur, Kong, 1981).
SYN.: eau blanche, eau de farine.
5- eau zem-zem, eau de zem-zem, [ozDnzDn], assez fréq.,
(hybride frcs + arabe, du nom du puits situé dans l'enceinte de la grande
mosquée), oral, écrit, musulmans, mélior. Eau ramenée de la Mecque par les
pèlerins car elle possède des vertus bénéfiques. Le hadj* m'a donné un peu d'eau zem-zem. (Gardien, 1984, Abidjan). Tous les pélerins ramènent de l'eau de
zem-zem pour leur famille car c'est de l'eau bénite et bénéfique. (Informateur,
Abidjan, 1982).
6- eau Sodeci, [osodesi], dispon., (du nom de la société chargée de
l'exploitation de l'eau en Cöte d'Ivoire), oral, plaisant. Eau du
robinet par opposition à l'eau minérale ou à l'eau du marigot. "Qu'est ce que tu veux boire?"-"De
l'eau Sodeci." (Enseignant, Abidjan, 1980).
èbè, [DbD], n.m. Spéc., (tradition), (de l'abouré).
Titre porté par l'athlète élu "le plus bel homme" du Carnaval de
Bonoua. C'est l'équivalent masculin de l'Awoulaba*. Le carnaval de Bonoua a introduit dans son programme de manifestations
[.] l'élection du "plus bel homme" ou Ebè, comme pour réaliser le
couple de la beauté avec l'Awoulaba* qui a déjà acquis ses lettres de noblesse
au Popo*[.]. L'èbè est pour le genre masculin, une créature parfaite, fruit
d'une oeuvre exceptionnellement magnifique et d'inspiration divine. En d'autres
termes l'èbè répond au portrait de l'homme dont l'anatomie est bien
proportionnée et équilibrée. Ivoir'Soir, 05.06.1997.
SYN.: bagnon*
(aire kru).
ébène des savanes, n.m. Spéc.
(flore). (Dalbergia melanoxylon Guill. et Perr.). Arbuste de la fam.
des Fabacées, très ramifié et épineux des savanes arborées. Son bois
extrêmement dur et lourd sert à la fabrication de petits objets luxueux. CTFT,
1989 : 372.
COM.: nom pilote
de ce bois. CTFT, 1989 : 372.
SYN.:
grenadille* d'Afrique.
éburnéen, adj. Assez
fréq., écrit surtout, recherché, mélior. Ivoirien. La forêt au sud et la savane au nord sont comme les deux pôles de la
végétation éburnéenne. Kerharo
/Bouquet, 1950-b : 21. Climbié et
tous les autres camarades Dahoméens, Togolais, Eburnéens [.] traînaient leur
lourde nostalgie. Dadié, 1956 : 34. On
cherche un adjectif nouveau pour la nouvelle république et sa nationalité : on
essaie éburnéen qui ne plaît guère, on garde ivoirien. David, 1986 : 34. La troupe Théâtrale 'Echo éburnéen' de J.F.
Egou continue à faire parler d'elle. ID. 30.10.1983. [.] la survie humaine dans le monde
inhospitalier et sombre de la forêt éburnéenne. Gaudio /Roekeghem, 1984 :
179. Pourquoi cette logique ne
fonctionne-t'elle pas à fond sur les rives éburnéennes? FM.,
18.09.1990. La bourrasque qui sévit
là-bas dans l'hexagone tutélaire, semble avoir traversé mer et désert pour
souffler, affaiblie par le trajet, par petites brises encore, il est vrai sur
notre sol éburnéen. Ivoir'Soir, 19/20/21.12.1997.
Eburnie, n.f. Dispon., apparu
vers 1995, écrit, oral, lettrés, souvent en contexte satirique.
Côte-d'Ivoire. Il vient d'avoir une
trouvaille fantastique pour le peuple d'Eburnie. Bôl Kotch,
28.03.1995. En Eburnie, on n'y comprend
pas grand chose. En dehors des Etats- Unis non plus! Ivoir'Soir, 28/29.01.1998. Nos climatologues à nous pourront démontrer
aisément qu'on a trop* transpiré cette année en Eburnie. Ivoir'Soir,
27.04.1998.
écabossage, n.m.
Spéc., (agriculture). Extraction manuelle ou mécanique des fèves* de cacao
hors de la cabosse*. L'écabossage du
cacao, on le fait à l'aide d'un gourdin ou d'une machette. (Informateur,
Daloa, 1977). Désormais les planteurs* de
cacao peuvent être épargnés* des pénibles opérations d'écabossage manuel. FM.,
08.10.1980. Une machine [.] qui permet
des cadences d'écabossage de plus de 2800 cabosses* à l'heure soit un rendement
de 150 à 230 kgs de fèves* fraîches [.]. FM.,08.10.1980.
SYN.:
décabossage*.
écabosser, v.tr. Spéc.,
(agriculture). Casser la cabosse pour en extraire les fèves* de cacao. Une machine pour écabosser le cacao. (Titre) FM., 08.10.1980. Il fallait un certain temps pour écabosser
le cacao et tout le monde se fatiguait beaucoup. (Planteur, Gagnoa, 1980).
ENCYCL.: cette opération très pénible se faisait manuellement
jusqu'à l'apparition sur le marché d'une machine spécialisée, V.
ECABOSSEUSE*.
DER.: écabossage*, écabosseuse*.
SYN.:
décabossage*.
écabosseuse, n.f. Spéc.,
(agriculture) mais assez fréq. Machine permettant l'extraction mécanique et
rapide des fèves* de cacao. Pour cette
campagne*, cinquante écabosseuses vont être mises sur le marché ivoirien. FM.,
08.10.1980.
ENCYCL.: apparue sur le marché ivoirien en 1980, cette machine
permet le traitement horaire de plus de 2 800 cabosses, soit l'obtention de
plus de 200 kgs de fèves* fraîches.
SYN.: décabosseuse*.
échanger, v.intr. Assez
fréq., oral, écrit, lettrés. Communiquer, avoir des conversations. Et avec vos frères et soeurs, vous échangez
en quelle langue? (Questionnaire d'enquête, Abidjan, 1977). Certains professeurs n'aiment pas échanger
avec les étudiants. (Etudiant, Abidjan, 1981).
écharpe, n.f. Dispon.,
(tradition). Etroite bande de tissu de coton fabriquée sur le petit métier
artisanal local. Pour faire un pagne
kita*, il faut coudre toutes les écharpes entre elles. (Vendeur, Bassam,
1983).
SYN.: tissu* écharpe.
échassier, n.m. Spéc.
(traditio). Danseur traditionnel sur échasse. Le passage des échassiers, réalisés par les allogènes*, a été le moment
le plus apprécié. FM., 07.04.1983. [.] la danse du masque* long ou des échasses, où l'échassier, vêtu de
cotonnade rayée bleue et blanche [.] tournoie à trois ou quatre mètres au
desssus de la foule et parvient même à faire la pirouette sur les mains.
David, 1986 : 120. Dans l'Ouest, la danse
des Echassiers, pratiquée par les Dan [.]. Bussang /Leblanc, 1990 : 82. Juchés sur des échasses, d'où le nom
familier de danse des échassiers du Gueu-Gblin, ces acrobates portent un
masque* spécial qui leur dissimule entièrement le visage. Rémy, 1996 : 40. Site touristique avec ses cascades, ponts de
lianes*, la Dent de Man, les masques*, les échassiers [.]. Détective,
06.03.1995.
SYN.: danseur
sur échasse, danseur du Gueu-Blin.
échec, (faire [l'] ---- ), loc.verb. Assez fréq., oral, mésolecte. Echouer, subir un échec. Et si je fais encore l'échec cette année? (Lycéen,
Bouaké, 1980). Ils ont doublé* parce
qu'ils ont fait échec à ce nouvel examen
[: le probatoire ]. FM., 05.02.1982. C'est la troisième fois qu'il fait l'échec au permis de conduire. (Secrétaire,
Abidjan, 1991).
échenilleur, n.m. Spéc.,
(faune). Terme générique désignant des oiseaux de la fam. des
Campephagidae, assez proches de la pie-grièche. On compte plusieurs espèces
locales : l'échenilleur à épaulettes (Campephaga phoenica Latham) des
savanes boisées dont le mâle est noir et porte sur l'épaule une large tache
rouge vif ; l'échenilleur à ventre blanc (Coracina pectoralis Jardine et
Silby), savanicole, gris et blanc ; l'échenilleur bleu (Coracina azurea
Cassin), forestier, entièrement bleu vif ; l'échenilleur pourpré (Campephaga
quiscalina Finsch), forestier, proche de l'E. à épaulettes mais dont la femelle
est jaune et verte. Serle /Morel, 1983 : 179-180. Signalés (Comoé, Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 156.
échis, équisse, [ekis], n.m. Spéc., (faune), mais fréq. (Echis
carinatus). Terme générique désignant plusieurs espèces de Vipéridés, à peau
écailleuse verdâtre, de moeurs plutôt nocturnes et de petite taille (60 cm),
très irritables et de distribution très large, fréquentant les plantations.
Leur venin est particulièrement toxique. Roure, 1962 : 104. Vous avez pensé au sérum contre les échis? (Universitaire,
Abidjan, 1979). Il a été mordu par un
équisse. (Lettre d'enseignant, Bassam, 1981). Mazer /Sankalé 1988 : 387. CTFT, 1989 : 1090.
ENCYCL.: le
frottement des écailles de ce serpent produit un sifflement caractéristique.
SYN.: vipère*
dents de scie.
échouer, v.tr.
Fréq., oral, écrit, mésolecte, péj. Echouer à. J'avais échoué deux fois le concours
d'admission en sixième. Krol, 1994 : 70. Je n'en ai pas été digne puisque j'ai échoué mon bac. Krol, 1994 : 176.
éclaircir, v.
1- v.tr. Assez fréq., oral, écrit, recherché.
Donner un renseignement, fournir une explication permettant de voir clair, de
comprendre. Brave charlatan*, nous
souhaiterions que tu nous éclaircisses. FM. 10.04.1983. Je vous serai reconnaissant de bien vouloir
éclaircir votre absence. (Note
administrative, Abidjan, 1989).
2- éclaircir, (s'----- ), v.pron. Dispon., oral, recherché, péj. S'éclaircir le teint, rendre
la peau plus claire. Elle a essayé de
s'éclaircir avec du n'importe quoi* et elle a gagné* tous ces boutons. (Infirmier,
1982, Abidjan). Les filles aiment
s'éclaircir. (Etudiant, Abidjan, 1990).
SYN.:
s'ambifier*, se blanchir, faire du khessal*.
éclater de rire, (s'----), v.pron. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Eclater de rire. Pendant tout le film, la salle n'a pas
arrêté de s'éclater de rire. (Copie 3ème, Abidjan, 1975). Oh! y a pas de quoi s'éclater de rire!
(Professeur, Abidjan, 1980).
éco-ferme, n.f.
Spéc., (agriculture), (composé d''écologie' et de 'ferme' avec référence à
'économie'. 1ère attest. : 1983). Ferme expérimentale comportant des
activités d'élevage moderne, de cultures vivrières, de production d'énergie
(biogaz) et d'engrais à partir de la bouse du bétail, ce qui lui assure une
parfaite autonomie. L'éco-ferme de
Bingerville, fruit de la coopération ivoiro-allemande (titre d'article). FM., 04.05.1984. Compte-tenu de l'intégration des différents
volets d'activités, l'éco-ferme permet à la famille rurale d'assurer son
autonomie financière. FM.,04.05.1984.
écolage, n.m. Usuel, oral,
écrit, tous milieux. Montant des frais de scolarité versés pour les élèves
des écoles privées. Les frais d'écolage
sont très élevés car ils ont subi une augmentation de 9% cette année. Une place
en 6ème ne coûte pas moins de 120 000 CFA. A cela il faut ajouter les frais de
livres et des tenues. FM., 21.10.1982, Où trouver l'argent pour les frais d'écolage? FM.,
17.07.1983. Il explique avoir sollicité
[.] un prêt de 150 000 F auprès de sa patronne pour faire face aux frais
d'écolage de ses deux enfants dans une école privée. FM.,
10.02.1984. Quand on a fini de payer
droits d'inscriptions et frais d'écolage [.]. Téré, 16.02.1993. [.] le secrétaire général a demandé aux
parents de s'acquitter de l'écolage afin de permettre à l'école d'avoir de la
liquidité. FM., 01.02.1993. Survivance
de l'époque coloniale et en majorité catholique, le secteur confessionnel,
maigre (12 500 élèves), obtient les meilleurs résultats (63% de succès au bac)
mais il est financièrement exsangue : l'Etat lui doit 4 milliards de FCFA*
d'arriérés, auxquels s'ajoutent les frais d'écolage que les parents d'élèves
les plus pauvres n'ont plus les moyens de payer. Krol, 1994 : 248. L'écolage de Sékou ne vint pas pendant un
mois, deux mois... Quand ça a atteint trois mois, le directeur de l'école
appela Sékou et lui dit : "Sekou tu es renvoyé, tu viendras quand tu auras
l'écolage.". Kourouma, 2000 : 121.
école, n.f.
1- école-boutique, fréq., oral,
écrit, tous milieux. Ecole privée au confort sommaire installée souvent
dans un ancien local à usage commercial. "Universel" et "Thuriel" l'autre école-boutique de
Vridi-Canal rendent d'énormes services. Marcory sans fil a aussi ses
écoles-boutiques. Ivoire-Soir, 13.07.1992. Véritables écoles-boutiques, installées souvent dans d'anciens magasins
donnant directement sur la rue, ces commerces éducatifs, la plupart du temps,
n'ont pas l'agrément de l'Education nationale. Jeune Afrique,
24/30.09.1997.
2- école coranique, usuel, oral,
écrit, tous milieux.
a) Ecole religieuse musulmane où l'on enseigne le Coran. On notait également la présence de l'imam*
de Koutiala (Mali), du Directeur général de l'Ecole Coranique du Mali , El
Hadj*[.] et celle des autorités administratives du Grand Nord* et du Centre.
FM., 30/31.01.1982. Les écoles
coraniques: quels débouchés? (Titre d'article), FM., 17.11.1983. Tu as fait l'école coranique? Deniel,
1991 : 50. Bien sûr que mes enfants ne
vont pas à l'école coranique. Les gosses en sortent ignorants pour faire des
petits métiers ou pour devenir des vagabonds. Krol, 1994 : 89. Dans chaque quartier [: de Bondoukou] il y a une école coranique. Ivoir'Soir,
11.11.1997. Ils ont décidé que je devais
partir au Libéria avec ma tante, ma tutrice*, parce qu'au village, je n'allais
pas à l'école française ou à l'école coranique. Kourouma, 2000 : 36. .
b) Formation religieuse dispensée par un marabout à de jeunes
musulmans. V. TALIBÉ*. Pendant les
vacances, je suivais l'école coranique d'un vieux marabout. (Etudiant,
Abidjan, 1981).
COMP.: faire l'école coranique.
SYN.: école marabout.
3- école des Blancs, école du Blanc, vx, surtout époque coloniale, monde trad., oral, écrit. Ecole
organisée selon le type occidental par oppos. à l'école coranique. Le souvenir des cours d'Hygiène suivis à
l'école des Blancs l'a rendu plus circonspect. Anoma Kanié, 1978 : 53. Car il y a un savoir qui ne s'apprend pas à
l'école du Blanc mais à l'école de la vie. FM., 04.02.1983. Et pourquoi donc ne le feraient-ils pas si,
pour vous, l'école du Blanc est devenue la seule source de puissance, la seule
capable de vous assurer richesse, prestige, considérations? Niamkey, 1985 :
18. Ils
[: les Lobi] boudent toujours
l'école du gouvernement qui ne fait à leurs yeux que continuer l'école des
Blancs. David, 1986 : 99. Tu n'as pas
non plus été à l'école des Blancs? Deniel, 1991 : 50. Comme vous les enfants qui avez été à l'école des blancs, n'écoutez
jamais ce qu'on vous dit, tu n'en feras qu'à ta tête. R. Yaou, 1999 : 11. L'infirmier a envoyé mon cousin à l'école
des Blancs en Côte-d'Ivoire là-bas. Kourouma, 2000 : 34.
SYN.: école des otages, école française.
4- école des otages, vx,
(histoire). Ecole de l'époque coloniale. Le premier écolier sera le prince héritier qui, dans quatre ans,
partira pour l'école des otages, l'école des fils de chefs*[.]. Kourouma,
1990 : 66. Il était fréquent à l'époque
que les chefs* coutumiers substituent un des fils de leurs serviteurs à
leur propre enfant pour l'envoyer à sa
place à l'école dite des "otages"* autrement dit l'école des Blancs. Siradiou
Diallo, 1993 : 23.
ENCYCL.: l'administration coloniale
ayant fait pression auprès des chefs coutumiers pour qu'ils donnent l'exemple
en envoyant leurs propres enfants à l'école française qu’on venait de créer,
celle-ci fut assez mal perçue et considérée comme un lieu où ces enfants
constitueraient des sortes d’otages.
SYN.: école des
blancs, école française*.
5- école française, vieilli,
mais encore disponible chez les peu ou non scolarisés. Nom
donné, à l'époque coloniale, à l'école officielle où l'enseignement est dispensé
en français par opposition à l'école coranique. J'envoie mes fils à l'école française mais pendant les vacances ils
font l'école coranique. (Planteur, Ferké, 1980).
SYN.: école des blancs, école des otages (vx).
6- école marabout, V. ECOLE CORANIQUE.
ECOMOG, n.m. Fréq., lettrés.
Force d'interposition et de maintien de la paix de l'Organisation africaine. Togo : 20ème sommet de la CEDEAO*. Ce 20ème
sommet aura permis également de discuter de la question de l'ECOMOG (: force
d'interposition et de maintien de la paix.) FM., 22.12.1997. Démonstration de force de l'ECOMOG.
(Titre de presse) Ivoir'Soir, 16.02.1998.
écoper, v.
1- écoper de, v.tr.ind.
Fréq., sans connot. fam., oral, écrit, tous milieux. Etre sanctionné par,
être puni par. Victimes de leur égotisme,
deux accusés écopent de dix ans de prison. FM., 07.01.1980. Tout contrevenant écopera d'une amende
! (Règlement d'un club, Abidjan,
1982).
2- écoper qqun de, Dispon.,
oral, écrit, mésolecte. Condamner qqun à (en parlant d'un tribunal). Le tribunal l'a écopé de 12 mois et 150 000
francs d'amende. Le Changement, 06.05.1993.
écran, n.m. Argot
estudiantin, oral, fam. Cinéma. On va
à l'écran, ce soir? (Etudiante, Abidjan, 1991).
SYN.: film*.
écraser sur les dépenses, v.int. Argot zouglou, oral, jeunes urbanisés. Ne pas calculer, ne
pas regarder à la dépense. Quand on est en pointage*, on écrase sur les
dépenses. (Corpus T., Abidjan, 1995). Avec son grotto*, elle n'écrase pas sur les dépenses.
(Etudiant, Abidjan, 1998).
écrevisse de lagunes, n.f. Spéc.,
(faune). (Macrobrachium). Nom donné improprement à un crustacé de lagune. Au menu il y a des écrevisses de lagunes
braisées*. (Commerçant, Abidjan, 1980).
SYN.:
langoustine.
écritoire, n.m. Vx, oral,
écrit, lettrés. Terme générique recouvrant tous les instruments qui servent
à l'écriture. Je voulais lui laisser un
mot mais je n'avais pas d'écritoire. (Enseignant, Abidjan, 1977). L'écrit ne se réalise qu'avec l'aide d'un
écritoire. (Etudiant, copie de licence, 1982).
écrivain, écrivain public, n.m. Vx, mélior. écrit, lettrés. A l'époque coloniale, employé aux
écritures de l'administration. Beaucoup
réussissant à se faire embaucher comme fonctionnaires, devenaient des écrivains
temporaires, puis en titre, prêts à relever tous les écrivains principaux hors
classe candidats à la retraite. Dadié, 1956 : 59. Il est recruté en 1944 par l'administration coloniale en qualité
d'écrivain public. FM., 13/14.02.1982. L'écrivain -comme on surnommait dans la région celui qui connaissait un
peu le français et qui pouvait lire et écrire les lettres des villageois -
reprit la traduction. Oussou-Essui, 1999 : 38.
écumeur de campement, n.m. Dispon.,
oral, écrit, rech., péj. Nom donné aux brigands qui viennent piller les
cases des paysans dans les campements de culture. [.] les paysans du village de Bacon [.] viennent de mettre hors d'état
de nuire quatre autres malfrats, tous des écumeurs de campements. Ivoir'Soir,
18.11.1997.
écureuil, n.m. Spéc.,
(faune). Terme générique regroupant 10 genres africains, dont trois sont des
écureuils terrestres, un relevant des espèces d'écureuils de brousse, et six
des écureuils arboricoles.
1- écureuil à pattes rousses, V. ECUREUIL DE GAMBIE.
2- écureuil aux pattes rouges, V. ECUREUIL DE GAMBIE.
3- écureuil arboricole, Les
écureuils arboricoles sont massifs, généralement bigarrés, avec ou sans rayures
et vivent dans des nids en forêt claire ou denses.
Haltenorth /Diller, 1985 : 121.
4- écureuil de brousse, localement, on peut citer le
Paraxerus poensis A. Smith ou écureuil du Fernando Po ; le Protoxerus
stangeri Waterhouse ou grand écureuil de Stanger ; l'Epixerus ebii
Temminck ou écureuil d'Ebi, écureuil de Wilson ; l'allosciurus
aubinni Gray ou écureuil d'Aubinn ; les héliosciures* ; les
funisciures*. Les écureuils de brousse
ont une coloration unie ou rayée de noir et jaunâtre à noir verdâtre; leur
queue est assez courte mais touffue. Ils vivent dans des trous d'arbres ou des
nids placés dans les arbres des savanes boisées et des forêts claires.
Haltenorth /Diller, 1985 : 121.
5- écureuil de Gambie, V. HELIOSCIURE*. (Heliosciurus
gambianus punctatus Temminck). Ecureuil arboricole d'assez grande taille à
pelage gris ou noirâtre tiqueté de clair. L'écureuil
de Gambie vit surtout dans les régions boisées des savanes et notamment dans
les peuplements de palmiers* à huile. Dekeyser, 1955 : 183. Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 170.
SYN.: écureuil des palmiers, héliosciure (manuels).
6- écureuil de Stanger, (grand ---- ), (Protoxerus
stangeri Waterhouse). Grand écureuil arboricole brun tiqueté de blanc à queue
ornée d'anneaux clairs bien marqués. L'écureuil
de Stanger est commun aux blocs forestiers guinéen et congolais. Dekeyser,
1955 : 180. Haltenorth /Diller, 1985 : 128.
7- écureuil des palmiers, V. ECUREUIL DE GAMBIE. Signalé à Taï. Bousquet, 1992 : 163.
8- écureuil fossoyeur, écureuil fouisseur, V. RAT* PALMISTE.
9- écureuil fouisseur, V. RAT* PALMISTE. (Euxerus
erythropus Geoffroy). Petit animal aux formes sensiblement plus lourdes que
celles des écureuils arboricoles, au pelage grossier, à la queue touffue. Les écureuils fouisseurs sont de moeurs
diurnes. Dekeyser, 1955 : 185. L'écureuil
fouisseur a, de tout temps, été considéré par les Africains comme un animal
dangereux par sa morsure. Elle équivaut pour eux à un arrêt de mort. Dekeyser,
ibid. En zone de savanes, on observe
fréquemmment le joli petit écureuil fouisseur (improprement appelé
rat*-palmiste), de moeurs terrestres à longue queue. Oberlé, 1983 : 24. L'écureuil fouisseur [.] bouche l'entrée de
son terrier quand il revient au crépuscule. Haltenorth /Diller, 1985, 128. Signalé (Marahoué). Bousquet, 1992 :
163.
SYN.: écureuil
fossoyeur, écureuil terrestre, rat*-palmiste.
10- écureuil flottant, V. ÉCUREUIL VOLANT.
11- écureuil géant, V. ECUREUIL DE STANGER.
12- écureuil terrestre, Les écureuils
terrestres sont de couleur sable ou terne avec ou sans raie claire sur les
flancs; leur pelage est rude, dressé, ras, avec peu de bourre; ils ont de très
courtes oreilles, une queue épaisse aux poils clairsemés et vivent en milieu
dégagé dans des terriers. Haltenorth /Diller, 1985 : 121.
13- écureuil volant, V. ÉCUREUIL FLOTTANT, ANOMALURE*. Nom
populaire de l'anomalure, rongeur arboricole forestier, adapté au saut plané
(une cinquantaine de mètres) grâce à des membranes tendues entre membres antérieurs
et membres postérieurs. Plusieurs espèces locales : Anomalurus peli Schlegel et
Müller ou anomalure de Pel, à pelage noir marqué de blanc ;
vraisemblablement A. fraseri Waterhouse (= anomalurus derbianus Gray) ou écureuil
volant de Derby, à pelage gris roussâtre ; Anomalurops beecrofti Fraser ou écureuil
volant de Beecrof à pelage gris verdâtre ; l'Idiurus macrotis Miller ou anomalure
nain, de couleur gris souris. On
désigne couramment les anomalures sous le nom d'écureuil volant [.]. Nous avons
eu l'occasion de collecter [.] en Côte d'Ivoire un grand anomalure dont le
pelage était uniformément noir [.]. On pourrait penser à un individu mélanique
de l'anomalure de Pel mais nous avons entendu parler, à diverses reprises, dans
la région, d'un animal de grande taille, entièrement noir, que les planteurs*
désignent sous le nom de 'chat * volant'. Dekeyser, 1955 : 189. [.] les anomalures, couramment appelés
écureuils volants, paraissent être les derniers représentants très spécialisés
d'une lignée particulière de rongeurs actuellement exclusivement africains.
Roure, 1972 : 77. Divers écureuils
arboricoles dont l'anomalure* ou écureuil volant, doté de membranes latérales
qui lui permettent de planer sur une dizaine de mètres. Oberlé, 1983 : 24.
COM.: contrairement à ce que dit le Grand Robert, l'anomalure
n'est pas restreint à l'Afrique australe.
SYN.: anomalure,
chat volant*, écureuil flottant*.
effeu, [efV], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Hannoa
Klaineana Pierre et Engl.). Grand arbre de la fam. des Simaroubacées au
feuillage presque noir et au bois blanc tendre. Aubreville, 1953, II : 134.
SYN.: apohia
(ébrié), badaouo (krou), éfotié (agni).
éfi, [efi], n.m.
Spéc., (flore), (de l'abé). (Pleiocarpa
mutica Benth.). Petit arbre des sous-bois de forêts denses très commun, de
la fam. des Apocynacées. Exploité pour son bois dur jaune. Aubreville, 1953,
III ; 206.
SYN.: kakana
(agni), mogba popo (ébrié).
efforcer (s'---- ), v.pron. Assez
fréq.,oral, écrit, mésolecte. Faire des efforts. Ne s'efforce pas beaucoup ! (Bulletin scolaire, Abidjan, 1979). Efforce-toi ! Tu devrais le gagner*. (Entraîneur,
Abidjan, 1982).
effraie africaine, n.f. Spéc., (faune). (Tyto alba Scopoli). Assez grande chouette (fam.
des Strigidae) d'aspect clair, aux yeux sombres au milieu de disques fasciaux
blancs. L'effraie africaine [.] ne hulule
pas mais émet des cris étranges et variés. Serle /Morel, 1979 : 111.
égaliser, v.tr. Fréq.,
oral surtout, scolarisés de niveau moyen. Egaler, être l'égal de. Moi je dis qu'il n'égalise pas Bailly Spinto
comme chanteur. (Instituteur, Abidjan, 1980). Aucune ville africaine n'égalise Abidjan, ni par la beauté ni par les
embouteillages à la descente*. (Cadre administratif, Abidjan, 1983).
église, n.f.
1- église adaïste, V. ADAÏSTE*.
2- église harriste, V. HARRISME*. D.C., doyen* de l'Eglise harriste dudit village [.]. FM.,
18.09.1990.
3- église Papa Nouveau, V. PAPA* NOUVEAU, usuel, oral, écrit, tous milieux. Eglise
syncrétique ivoirienne, née à Touzoukou et qui compte de nombreux adeptes dans
les populations lagunaires. Les fidèles
abidjanais de l'Eglise Papa Nouveau ont reçu le [sic] dimanche dernier la visite de prédication de leur Prophète*. FM.,
08.11.1982.
4- Eglise Pentecôtiste, fréq., oral, écrit, tous milieux. Eglise syncrétique ivoirienne. Les membres de l'Eglise Pentecôtiste étaient
venus de tous les coins du pays pour prendre part à ce festival. FM., 15.10.1982.
DER.: pentecôtiste*.
5- Eglise Messianique, usuel,
oral, écrit, tous milieux, sud particulièrement. Mouvement
syncrétique apparu en 1963 et ayant à sa tête un Médiateur*. Nous, adeptes de l'église messianique de
Dabou, avons le grand respect et la grande nécessité de vous adresser ce
rapport comme suit [.]. (Lettre au Président de la République) citée in
Arnaut, 1976 : 87. [.] un silence
impressionnant, prélude à la cérémonie de pose de la 1ère pierre de l'Eglise
Messianique d'Abidjan. FM., 04.011.1982.
ého, n.m.
Spéc., (flore), (de l'abé ). V. AKPI*. (Ricinodendron
Heudelotii [Baill.] Pierre et Pax.). Grand arbre de la fam. des Euphorbiacées
au bois blanc fibreux très léger. Aisément
reconnaissable à son écorce grisâtre, l'ého est bien connu [.] pour ses graines
comestibles. Kerharo /Bouquet, 1950-b : 143. Roberty,
1954 : 73. Dans les vieilles forêts
secondaires, l'ého devient un grand arbre à cime très branchue. Aubreville,
1958, II : 76.
ENCYCL.: ses fruits jaunes contiennent deux ou trois graines
qui sont parfois consommées bouillies.
éhoué, [ewe], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). Appellation regroupant plusieurs
espèces de la fam. des Violacées, de sous-bois de forêts denses. On distingue
l'éhoué (Rinore longiscuspis Enfl.), l'éhoué à feuilles de houx
(R. ilicifolia O. Kitze), l'éhoué à petites feuilles, R. kibbiensis
Chipp.). Aubreville, 1959, III : 34.
ékaba, n.m. V. EKO*.
éko, ékaba, [eko] / [ekaba], n.m. Spéc., (flore). (Tetraberlinia
bifoliata Hauman). Grand arbre de forêt dense de la fam. des
Caesalpiniacées. Bois de cet arbre légèrement veiné, brun pâle devenant
rapidement rose cuivre, tendre et léger, qui convient pour le déroulage et la
menuiserie à condition d'être traité. CTFT, 1989 : 397.
COM.: éko
ou ékaba sont les noms pilotes de ce bois.
El-adja, eladja, el adjia, n.f. V.
EL-HADJA*.
El-hadj, n.m. V. HADJ*.
El-hadji, n.m. V.
HADJ*. Il y avait même deux El Hadji.
A. Kourouma, 1970 : 145.
élanion blanc, n.m. Spéc.,
(faune). (Elanus caerulus Desfontaines). Petit rapace des savanes claires,
aux formes ramassées. Fam. des Accipitridae. L'élanion blanc se comporte comme une crécerelle : longues stations
d'affût , même survols immobiles au dessus d'une proie. Serle /Morel, 1979
: 50. Signalé (Comoé) : élanion criard.
Bousquet, 1992 : 156
SYN.: élanion criard.
éléphant, n.m. Spéc.,
(faune), mais usuel, oral, écrit, tous milieux. Emblème officiel de la
Côte-d'Ivoire. Localement on distingue deux espèces : l'éléphant de savane
(Loxodonta africana Blumenbach) qui mesure entre 2. 90 m. et 3.50 m. au garrot,
possède un crâne voûté et raccourci ; l'éléphant de forêt (Loxodonta
cyclotis Matschie) qui mesure entre 2.30 m.et 2.60 m. au garrot, possède un
crâne aplati et allongé. On parle aussi de l'éléphant nain ou éléphant
pygmée ou petit éléphant de forêt (Loxodonta pumilio Noack) mais la
présence de celui-ci localement n'est pas certaine. Outre l'habitat et la
taille, les deux types (de savane et de forêt) se distinguent aussi par un
certain nombre de différences secondaires. Dekeyser, 1953 : 294-304. Les
chasseurs gouro distinguent le bron* : éléphant des lisières
forestières, le plus grand (7 tonnes, 2.50 à 3.70 m.), aux grandes défenses, le
bli* plus petit (3.5 tonnes, 2.50 m.), avec des défenses plus belles,
plus fines et plus longues, le samboso* ou grand éléphant de forêt,
au garrot surélevé et à l'arrière train baissé (3m., 3 tonnes, défenses fines
mais relativement courtes), le zéré*, ou petit éléphant rouge, de
couleur rougeâtre (2.20 m. au plus, 500 à 1200 kg. défenses minces pesant 7/8
kgs). C'est également près des cours
d'eau que l'on aura une chance d'apercevoir le petit éléphant de forêt avec ses
défenses roses. FM., 13.10.1983. L'éléphant
de forêt est devenu rarissime en Afrique de l'Ouest. FM., 14.10.1983. Les spécialistes distinguent deux sortes d'ivoire : l'ivoire* rose des
éléphants de forêt et l'ivoire* blanc des éléphants de savanes. Gaudio /
Roekeghem, 1984 : 89. La Côte d'Ivoire
sans éléphants, c'est un peu comme la
France sans coq gaulois dans ses basses-cours. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 120. A
l'origine, l'éléphant de savane habitait les savanes humides et les
forêts-galeries [.]. Aujourd'hui, il se tient toute l'année dans la savane
sèche car son habitat a été morcelé par l'homme. Haltenorth /Diller, 1985 :
110. L'éléphant de savane atteint 60 ans,
rarement plus. L'éléphant de forêt, 60-70 ans, parfois 80 ans. Ibid
: 113.
élève-couloir, n.m. Fréq.,
oral surtout, milieu enseignant, péj.
Elève accepté dans un établissement scolaire par faveur spéciale à la suite de
l'intervention d'une personnalité. V. FAIRE COULOIR*, RECRUTEMENT* PARALLÈLE.
J'avais déjà 48 élèves en seconde, à la
rentrée. Avec les élèves couloirs qui arrivent maintenant, ça va faire plus de
cinquante. (Professeur, Bingerville, 1980). Les élèves couloirs sont en général moins bons que les autres, sinon
ils auraient été reçus au concours d'entrée. (Professeur, Abidjan, 1983).
SYN.: couloir*.
El-Hadj, El-hadji, Elhadj, Hadj, Hadji, El adji, n.m. Usuel, (de l'arabe), oral, écrit, musulmans. Titre
accolé au nom d'un musulman ayant effectué le pélerinage à la Mecque. Par
extension tout musulman ayant accompli ce pélerinage. Toi qui es un grand musulman, tu connais les marabouts*, je t'en
supplie, va voir El Adji* Fotè, dis lui de venir aider mon enfant. Bolli,
1977 : 21. Et en allant chez El Hadj
Doulaye pour la troisième fois [.]. A.Koné, 1980 : 48. Comme l'avaient fait dans les montagnes de Koulikoro, l'empereur
Soumaro Kanté en 1235 [.] et El-Hadji Omar Tall en 1864. Kourouma, 1990
215. Aujourd'hui, je reçois la visite d'El Hadj de Djenné qui va en
pélerinage à La Mecque. Bailly, 4
mars 1895, in Niamkey-Kodjo, 1991. Le
président de l'Association musulmane pour l'organisation du pélerinage à La
Mecque, El Hadj M. C. FM.: 04.06.1991. De
tous les prétendants à ce poste tant convoité de chef de la communauté
musulmane, EL-Hadj Koudouss Koné Idriss, 45 ans, natif de la région de Korhogo
était le seul à avoir le profil voulu. Gazette , 08.02.1993.
El-Hadja, El-adja, Elhadja, El-hadjia, Hadja, n.f. Usuel, (de l'arabe), oral, écrit,
musulmans, mélior. Titre porté par les musulmanes qui ont accompli le
pélerinage à la Mecque. Le titre précède le nom. El-Hadji* V. B., El Hadji* K.
B. [.] ont la douleur de vous faire part du décès de leur épouse, mère et
belle-mère Mme El Hadjia M. B. FM., 18.01.1982.
El Hamdouh Lilahi, El Hamdoun laï, interj., V. ALAMDOULLILAHI*. Imperturbable, le marabout* acquiesçait à n'en plus finir : "Si*
Monsieur! El Hamdouh Lilahi! ahoui bissimilaï*! Monsieur c'est cela, on va
dépêcher, tou souite! El Hamdoun laï, c'est fini oh*, c'est fini comme ça!
Bolli, 1977 : 29.
élo, [elo], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). Terme
générique désignant plusieurs variétés de petits arbres de la fam. des
Annonacées, fréquents dans les sous-bois de forêts denses humides : (Xylopia
quintassii Engl. et Diels.) ou élo ; (X. acutiflora A.. Rich.) ou élo
à petites feuilles ; (Xylopiastrum taïense Aubr.) ou élo blanc,
(Xylopiastrum villosum Aubr. Comb.) ou élo pubescent. Aubreville, 1959,
I : 132.
élokpo, élopo, lokpo, olopo, [elCkpo] / [lCkpo] / [lCkpo] / [olopo], n.m. Dispon., (tradition), (du baoulé), oral, vx., marchés du sud ivoirien.
Argile d'un marron clair, parfois pilée avec du sel et fumée. On vendait alors sur le marché de Bassam [.]
de l'élokpo, argile rouge séchée et
fumée. Béart, 1955 : 252.
ENCYCL.: elle passe
pour recommandée aux femmes enceintes et serait consommée alors en quantité importante
(500 gr par jour).
SYN.: boule d'argile*.
embouteillage, n.m.pl. Argot
urbain, oral, fam, tous milieux, péj. Situation gênante dans laquelle un
homme (ou une femme) est pris en flagrant délit d'infidélité. Ma mère avait raison de se méfier de toi. Je
ne devais pas venir chez toi sans t'avertir, n'est-ce pas? C'était pour éviter
les embouteillages! Coulibaly, 1992 : 97.
émerauldine, n.f. Spéc.,
(faune). Petit oiseau de la fam. des Columbidae. Deux espèces très proches
: l'émerauldine à bec noir (Turtur abyssinicus Sharpe) des zones boisées
à plumage grisâtre ; l'émerauldine à bec rouge (Turtur afer Linn.) des
savanes ou des éclaircies forestières à plumage brun. Serle /Morel, 1979 : 95. Emerauldine à bec rouge signalée (Comoé,
Marahoué). Bousquet, 1992 : 156.
émien, émyèn, [emjR] n.m. Spéc., (flore), (de l'agni, du baoulé) mais assez fréq. (Alstonia
congensis Engl. = A. boonei De W.). Très grand arbre de la fam. des
Apocynacées, à fût cylindrique droit et à contreforts. Son bois blanc jaunâtre
est tendre, léger et facile à travailler. Il a une bonne flottabilité. Il exige
un traitement de protection. On en fait des sièges, des ustensiles ménagers. Les arbres de grande taille de cette famille sont rares : une seule
espèce en Côte-d'Ivoire : l'émien. Aubreville, 1953, III : 189. L'émien est un grand arbre [.] remarquable
par son grand fût rugueux et gris. Bouquet /Debray, 1974 : 21. Adjanohoun
/Aké Assi, 1979, : 35. CTFT, 1989 : 362.
ENCYCL.: il passe
pour avoir un latex dangereux pour les yeux. Autrefois ce latex était
frauduleusement mélangé au véritable caoutchouc de cueillette.
COM.: émien
est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 362.
emmener, v.tr.
Fréq., (confusion phonétique entre "a" et "an/en" en
position initiale), oral, mésolecte, basilecte. Amener,
apporter Cet échec m'emmène à penser que
je devrais le mettre en pensionnat en France. (Lettre de cadre
administratif, Abidjan, 1988). Tu
emmèneras des ananas de la plantation.? (Mère de famille, Abidjan, 1980)
emmerder, amerder, v.tr. Fréq., oral, écrit, sans aucune
connotation vulg., peu et non scolarisés. Embêter, créer des ennuis. J'ai construit un kiosque*. Mais dans
kiosque-là on ne peut pas gagner l'argent* parce que la mairie nous emmerde
trop*. Ivoir'Soir, 25.05.1993.
éminemment, adv. Dispon. écrit, acrolecte, mélior. Au plus haut point. Je vous le recommande car c'est un garçon
éminemment intelligent. (Lettre, fonctionnaire, Abidjan, 1994). Il y a des glaé* (masques). Ils évoluent
principalement dans le monde des hommes. Eminemment* sacrés et mâles.
Puissants, dont le commerce est interdit aux femmes [.]. Ivoir'Soir,
19.08.1997.
empifer, (je ne peux pas l' ------ ), v.tr. Dispon., argot urbain, oral, fam., péj.
Exclusivement sous la forme négative : je ne peux pas le piffer, je ne peux pas
le sentir. Il ne m'a rien fait de mal
mais je ne peux pas l'empifer. Krol, 1994 : 38. Moi, les faux* types, je ne les empiffe pas !! (Enseignant, Bouaké,
1992).
empirer, (s'---- ), v.pronom.
Dispon., oral, écrit, mésolecte. Empirer. Puis sa maladie n'a fait que s'empirer et il est mort. (Infirmière,
Abidjan, 1995). A l'annonce de la
restructuration en 1991, la situation s'est empirée. Nouveaux Horizons
n° 138. cité Dagnac, 1996 : 153. Mais des
fois ses conseils [: ceux du FMI] et
recommandations gâtent tout. La situation s'empire même. Ivoir'Soir,
18.06.1998.
emprunter, v.tr.
Rare, oral, fam., basilecte. Prêter. Patron*, l'enfant a le ventre qui coule*, il faut m'emprunter 2000 frs
pour les remèdes. (Boy,
Abidjan, 1978).
en, prép.
1- V. A*.
2- en attendant, n.m.pl. Fam.,
vieilli, pop, oral. V. SAMARA*. Nom donné aux sandales de matière
plastique, de type nu-pieds, fabriquées localement. J'ai jeté la paire d'en attendant. Elle était gâtée*. (Boyesse,
Abidjan, 1982). C'est un ersatz [.].
C'est du en attendant comme ces chaussures [.] qui ne mènent pas bien loin.
La Voie, 07. 01.1993.
ENCYCL.: elles s'usent, dit-on, rapidement et ne coûtent pas
cher. Elles passent donc pour être achetées 'en attendant' d'avoir assez
d'argent pour se procurer des chaussures de meilleure qualité.
3- en bas d'en bas, bas de en bas, loc.nom. Fréq., oral, écrit, fam., iron. chez les intellectuels,
basilecte. Personne défavorisée, au bas de l'échelle sociale, sans pouvoir,
sans argent, sans protection. L'Abidjanais
perçoit bien les hiérarchies que le pouvoir et l'argent ont accentuées. Il les
traduit dans le langage de la rue en établissant une gradation entre les "
haut de en haut" et les "bas de en bas". Bonnassieux, 1987 :
52. Quand un en bas d'en bas se fait
écrabouiller par une merco*, tout le monde s'en fout. (Etudiant, Abidjan,
1990). Même ses génitos*, c'est pas des
en bas d'en bas. Elle est content *trop* les pias*, la daye*! (Etudiant,
Abidjan, 1980).
ENCYCL.: généralement utilisé au pluriel pour désigner les
défavorisés, les couches prolétaires, le lumpen prolétariat urbain par
opposition aux privilégiés, proches du pouvoir. V. EN HAUT* D'EN HAUT
SYN.: cacaba*, fougari*, petit*.
ANTON.: en haut* d'en haut
4- en cas de cas, loc.adv. V.
CAS* DE CAS.
5- en ce moment, loc.adv. Assez fréq., oral, écrit, tous milieux. Alors, à
ce moment là. J'habitais Kong en ce
moment. Puis à l'Indépendance, je suis venu à Bouaké. (Commis, Abidjan,
1980). Mais, en ce moment là, quel que
soit l'âge qu'on a, on doit bien se dire qu'on ne pose pas d'actes*. Nouvelle
Presse, 29.04.1993. En ce moment la
pluie s'est mise à tomber. (Copie, 3ème, 1994, Abidjan).
6- en clando, loc.adv.
Argot nouchi, oral, fam. En douce, clandestinement, incognito. Il dit à la go :* non i faut pas
allumer, ça me dérange jamais dans le noir en clando. (Corpus Z.,
1992, 93.).
7- en diable, (être ---- ), loc.verb. V. DIABLE*. Dispon.,
oral, écrit, mésolecte, basilecte, péj.
Etre possédé, avoir un diable* en soi et donc bénéficier d'étranges
pouvoirs. S'il y a parmi nous,
ici, dans l'assistance, deux ou trois personnes qui sont en diable, elles
peuvent converser entre elles sans que nous les entendions. Arnaut, 1976 :
19.
8- en dur, loc.adv. V. DUR*
(EN). Si bien qu'actuellement,
il compte beaucoup de maisons en dur dont plusieurs villas. FM.,
04.12.1990.
9- en état, (être ---- ), loc.verb. Fréq., (abrègement de 'en état de grossesse'), oral, écrit,
mésolecte, mélior. Euphémisme pour « être enceinte ». Chaque fois que je suis en état, je vais au
village me reposer. (Mère de famille, Abidjan, 1981). Vous excuserez ma femme. Elle est en état et a eu un malaise. (Ingénieur,
Abidjan, 1983).
SYN.: être en grossesse*, être fatiguée*.
10- en forme, loc.adj.
Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.
a) En parlant d'une jeune fille : sculpturale, bien en chair.
En parlant d'un homme, peut être également flatteur mais souvent signifie :
grassouillet, gros, voire obèse. Sa go*, elle est bien en forme, vraiment ! (Etudiant,
Abidjan, 1983). "Doubler le prix
pour les tontons* qui sont en forme" pourrait se traduire par
"doubler le prix pour les tontons qui sont doubles"[.]. A. Touré,
1985 : 172. Elle est en forme, potelée ,
disent les gens, les hommes de passage qui s'amusent à lui lancer des
moqueries, à lui faire des avances. Bonnassieux, 1987 : 177. Mon meilleur ami, Raoul, [.] c'est un beau
garçon, trop même*, vous êtes d'accord, bien en forme et tout*. Krol, 1994
: 132.
SYN.:
awoulaba*(pour une femme).
b) en forme, (être ----), loc.verb.
Argot urbain, fam., mélior. En parlant d'un homme, avoir de
l'argent. Je suis en forme, on va bréker
les gos. (: J'ai de l'argent. On va draguer les nanas, Informateur,
Abidjan, 1990).
11- en haut d'en haut, haut de en haut, milieu d'en haut, n.m. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte, fam., iron., plaisant chez les
intellectuels. Personnalité importante, personne puissante et riche,
privilégié. Il bénéficie [.] de la
bénédiction des gens très haut perchés, des en haut d'en haut comme on dit chez
nous. FM., 05/06.11.1983. Comme
c'est une personne bien, une du "milieu d'en haut" qui me veut du
bien, et qui pourrait m'ouvrir un bon couloir* dans la high society, et tout*
et tout [.]. Ekra, 1985 : 48. Si
le haut-de-en haut , amalgame des
planteurs-fondateurs de l'époque héroïque, des barons politiques du
gouvernement et des sociétés d'Etat et des cadres du secteur privé- y compris
les jeunes loups de la deuxième génération,- jonglent de la sorte avec les
milliards [.]. David, 1986 : 160. L'autre
jour, un badaud est parti chez les en-haut d'en-haut pour quémander son
attiéké*. Tierno Monenembo, 1993 : 146.
[.] le budget de fonctionnement dans lequel les ministres, les "en haut
d'en haut" prennent la grosse part [.]. La Voie, 16/17.01.1993.
Les en haut d'en haut comme on appelle
les milliardaires à Abidjan, cherchent désormais à obtenir des facilités de
paiement. Jeune Afrique, 22/28. 09.1993. Ce qui fait dire aux résidents d'Abobo, Yopougon, Adjamé ou Treichville
que ceux de Cococy habitent le quartier des "Grands* types". Ou
encore qu'ils sont dans le secret des "en haut de en haut"
c'est-à-dire de ceux qui dirigent le pays. Ivoir'Soir, 01.04.1998.
COM.: le plus souvent employé au pluriel pour désigner les
couches les plus favorisées du pays par opposition aux couches les plus
humbles, V. EN BAS D'EN BAS ou aux classe moyennes.
SYN.: grand*
quelqu'un, grand* type (part.).
ANTON.: en bas
d'en bas.
12- en main, loc.adv. Fréq., oral, écrit, sauf universitaires.
Par la main, à la main. Cette mère
compréhensive [.] lui [: au bébé] donne
en main des morceaux d'aliments avec lesquels il joue. FM.,
10.02.1981. Sur le marché, garde ton sac
en main. (Secrétaire, Abidjan, 1983). Je
tenais mon frère en main quand le chien l'a mordu. (Lycéen, Abidjan, 1984).
13- en sorcellerie, loc.adv.
V. TUER* EN SORCELLERIE.
14- en tous cas, loc.adv. Fréq.,
oral, écrit, mésolecte. Sert de signal phatique marquant des fins
expressives diverses, particulièrement l'embarras, la réticence, la timidité,
lorsqu'il introduit une phrase sans référence à ce qui précède. "Il fait beau aujourd'hui"-" Oui,
en tous cas!" (Secrétaire, Abidjan, 1975). "Lui, il me fatigue*!"- "En tous cas" (Etudiantes,
Abidjan, 1980). "Qui c'est qui a
pris mon stylo?"-"En tous cas, je sais pas." (Secrétaire,
Abidjan, 1981). Bonjour Madame. En tous cas, je suis venu porter ma
copie. (Etudiant, Abidjan, 1984). Quand
je suis allé chez mon oncle, il m'a dit : "En tout cas, un de mes frères*
est venu, je lui ai prêté l'argent et jusqu'à présent je n'ai rien.".
Deniel, 1991 : 129.
encadreur, n.m. Fréq.
oral, écrit, tous milieux. Personne chargée d'encadrement que celui-ci soit
sportif, politique, éducatif, culturel, etc. Les encadreurs n'ont pas fini leur travail. Ils ont laissé la liberté
aux enfants qui pour la plupart, ne sont pas initiés*, de rentrer dans nos
secrets. Ivoir'Soir, 02.09.1992. Au
Lycée Moderne Adama Sanogo, les enseignants n'étant pas payés depuis un certain
temps, les élèves en classe d'examen ont fait les frais de la démobilisation de
leurs encadreurs. Nouveaux horizons, n° 144. J'en veux particulièrement aux encadreurs qui ne savent pas se faire
respecter par les joueurs. Nouveaux horrizons, n° 144, cité in
Dagnac, 1996 : 218.
enceinte,
1- enceinte, (faire ---- ), loc.verb. V. ENCEINTER*. J'ai
eu une copine qui a voulu me faire croire que je l'avais fait enceinte. Krol, 1994 : 41.
SYN.: enceinter*.
2- enceinte, (gagner l'----), loc.verb. V. GAGNER*. Elle
a gagné l'enceinte et puis son ventre* a gâté. (Revendeuse, marché Abidjan,
1982).
enceinter, v.tr.
1- Usuel, oral, écrit,
mésolecte, basilecte. Engrosser, rendre enceinte. Pour la stérilité, il existe une série d'examens qui peuvent être faits
pour obtenir des données plus objectives que le fait d'enceinter une seconde
femme. FM., 11.01.1980. Ils
ramassent les filles comme ils veulent et les enceintent. Baleine, 1982 :
24. Une dame annonce qu'elle a divorcé
pour cause d'adultère. Après six mois de mariage, son époux aurait enceinté la
bonne. FM., 19.11.1982. Je
pense [.] que le fait d'enceinter les jeunes filles est un problème qui ne se
situe pas seulement au niveau des enseignants mais à un niveau général. FM.
14.10.1983. Ce qui aggravait le cas était
le fait que je n'avais pas été lavée* selon la coutume*; je ne pouvais donc pas
aller avec un homme, car si j'avais été enceintée*, on aurait tout fait pour
m'avorter ou tuer l'enfant à la naissance. Akissi Kouadio, 1983 : 34. Tu lui as parlé de la dernière que tu as
encore enceintée? Bréal
/Karul /Salia, 1985, I : 41. Il a dit que j'aurais jamais dû enceinter sa fille
alors que mes parents sont pauvres. Krol, 1994 : 134. J'ai appris qu'il avait deux épouses [.] et
une dizaine d'enfants, qui sont donc mes frères et soeurs, mais peut-être en
avait-il d'autres encore avec d'autres femmes qu'il avait enceintées comme ma
mère. Krol, 1994 : 156. Cet enfant certes
à 13 ans est mineur. Mais il a quand même enceinté cette femme de 35 ans. Ivoir'Soir,
11.08.1997.
SYN.: faire
enceinte*.
2- enceinter (pouvoir s'------ ), loc.verb. Argot urbain, oral, fam., mélior. Séduire, faire tomber
amoureux. Acouba, ta nouvelle coupe* peut
m'enceinter. Cité in Caummaueth, 1988 : 76.
SYN.: pouvoir se distroy*, pouvoir
se dja*, pouvoir se mourir*, pouvoir se tuer*.
COM.: la
maternité est perçue comme un évènement procurant une joie intense. C'est une
joie de même intensité que procure l'être aimé.
enfance, (à l'---- ), loc.adv. V. A*. Usuel.,
oral, écrit, mésolecte. Pendant l'enfance, pendant l'adolescence. J'ai été violent à l'enfance, étant
orphelin, infirme, j'étais vraiment agressif. FM., 15/16.01.1983. Heu, père Noël ! à votre enfance, qui
distribuait les cadeaux aux enfants sages? (légende B.D.). FM.,
24/25.12.1983. Tu étais déjà à Abidjan à
ton enfance? (Etudiant, Abidjan, 1989).
ENCYCL.: en milieu traditionnel,
l'enfance couvre une période qui comprend l'adolescence et s'achève à
l'initiation* marquant le passage au statut d'adulte. V. ENFANT*, A BAS*
AGE.
enfant, n.m.
1- enfant, n.m. ou f.
Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux. Personne,
même adulte, qui, par son statut social, sa fonction ou sa place dans une hiérarchie,
reste soumise à l'autorité d'une autre personne ou lui doit un certain respect.
La seule explication de leur déplacement
en groupe comme ça*, c'est qu'ils avaient la conviction que leur enfant [:
un homme de quarante ans] était coupable.
FM., 10.07. 1981. J'espère que nos
enfants vont bientôt reprendre les cours à l'université et que ce ne sera pas
une année* blanche. (Infirmier, Abidjan, 1992).
2- enfant-soldat, n.m. plus
rarement sing. Fréq., (calque de l'anglais du Libéria), oral, écrit, péj.
Enfant de huit à douze ans, drogué et utilisé comme soldat dans diverses
guerres tribales d'Afrique. Dans toutes
le guerres tribales et au Libéria, les enfants soldats, les small-soldiers ou
children-soldiers ne sont pas payés. Ils tuent les habitants et emportent tout
ce qui est bon à prendre. Kourouma, 2000 : 54. Ils ont tiré. Et voilà le gosse, l'enfant-soldat fauché, couché, mort,
complètement mort. Walahé*! Faforo*! !Kourouma, 2000 : 55.
SYN.: children*-soldiers, pétits *minitaires, sodja*-boys,
small*-soldiers.
3- enfant, (faire ---- ), loc.verb. V. FAIRE*.
enfanter, v.tr. Peu
fréq. (tradition), litt., oral surtout. En parlant d'un homme, engrosser
(une femme), lui donner un enfant. Pendant
les vacances, il a enfanté deux filles du village ! (Etudiant, Abidjan
1980). Il [: mon oncle] a avoué qu'il avait fait ça pour l''[:
son fils] empêcher d'enfanter la fille
qu'il voulait marier*. (Infirmier, Bouaké, 1982). [.] l'homme qui doit posséder la vierge et l'enfanter. Kourouma,
1990 : 41.
enfermer dans un cadenas, loc.verb. V. CADENAS*.
enflammer, v.tr. Rare.,
oral, écrit, fam., mésolecte. Mettre (qqun) en colère, rendre (qqun)
furieux. Le soir à son retour, je lui ai
montré les canards. Alors je l'ai enflammée. Les gens qui étaient à côté ont
entendu le bruit : elle m'engueulait. Deniel, 1991 : 111. Ne t'enflamme pas pour si peu. Calme ton
cœur*! (Mère de famille, 1994, Abidjan.)
engoulevent, n.m. Spéc.,
(faune). Petit oiseau de la fam. des Caprimulgidae. On distingue
particulièrement l'engoulevent à balanciers (Macrodipteryx longipennis
Shaw), petit oiseau brun foncé ; l'engoulevent à longue queue (Caprimulgus
climacurus Vieillot), très petit avec une très longue queue étagée ; l'engoulevent
porte-étendard (Macrodipteryx vexillarius Gould) plus gros. (venant du sud
de l'équateur, il séjourne en zone forestière de février à juillet) ; l'engoulevent
terne (Caprimulgus inornatus Heuglin), gris ou roux. En voiture, la nuit, en savane boisée, on lève souvent des engoulevents
à longue queue Serle /Morel,
1979 : 117. L'engoulevent porte-étendard
mâle, en vol nuptial a la 9ème primaire allongée en ruban. Ibid. :
118. Engoulevent à balancier et
engoulevent à longue queue, signalés (Comoé), les quatre espèces (Marahoué).
Signalé à Taï l'engoulevent à deux taches (Caprimulgus binotatus
Bonaparte) très rare. Bousquet, 1992 : 156
enjailler, [SFaje], v.intr.
Dispon., (de l'anglais " to enjoy"), argot nouchi, oral, écrit, fam.,
milieu urbain., 1ère attest. 1997). Charmer, plaire, séduire. [.] dites nous pourquoi la terre est ronde
comme une orange. On sera vraiment très enjaillé. Ivoir'Soir,
13/14/15.06.1997. En tout cas, considère
toi déjà comme ma copine. Tu m'enjailles ! (BD) Ivoir'Soir,
08.01.1998. S'ils savaient que ça ne nous
enjaille pas, ils allaient* abréger un jour. Ivoir'Soir, 04.03.1998.
De source bien informée, Gor serait
maintenant marié à une toubab*. La petini* go* a enjaillé le zimbloman* qui a
décidé de se ranger [.]. Ivoir'Soir, 15/16/17.05.1998.
DER.: enjaillementer*, enjaillement*.
enjaillement, [SFajmS], n.m.
Dispon., (de l'anglais ""enjoyment"), argot nouchi, oral
surtout, péj. Jouissance, plaisir. Pendant
que nos enfants font bôrô* d'enjaillement *sur les bus ou les bôrô* de bières à
la rue Princesse [.] Ivoir'Soir, 13.05.1998. Oui, Beau rôle, Beau Oro, Or d'enjaillement, puisque nos pères et nos
grands frères sont devenus lâches, corrompus et corrupteurs [.]. Adé
Adiaffi, 2000 : 31. Le "Bôrô
d'enjaillement "est un additif, un addenda du futur. Adé Adiaffi, 2000
: 33.
COM.: surtout utilisé dans la locution « bôrô*
d'enjaillement ».
DER.: enjaillementer*.
enjaillementer, [SFajmSte], v.intr. Dispon.,
(de l'anglais "to enjoy"), argot nouchi, jeunes, oral surtout, péj. Rechercher
le grand frisson en effectuant des sauts périlleux sur le toit des bus lancés à
toute vitesse, "s'éclater" Les
examens approchent [.] Pendant qu'ici on continue de "bôrô
d'enjaillementer", à Pékin, on a décidé, pendant les épreuves, d'arrêter
tout ce qui fait grand bruit. Ivoir'Soir, 15/16/17.05.1998.
COMP.: se bôrô d'enjaillementer*.
enjailleur, [SFajZr], n.m. Dispon., (hybride
anglais"enjoy" + suffixe français), argot urbain. Jeune qui
recherche le grand frisson en risquant sa vie gratuitement, pris par certains
comme symbole des méfaits de la mondialisation. L'humanité est au bord du gouffre, les"enjailleurs" veulent
l'enjamber pieds joints, faire un bond lumineux en avant. Ils veulent ainsi
combattre les puissances de ce monde qui conduisent le monde à l'impuissance.
Adé Adiaffi, 2000 : 31.
enlever, v.tr dir. Assez
fréq. oral surtout, peu ou non scolarisés.
1- Prendre à la main un objet posé pour l'emporter. Enlève des bananes pour manger ! (Chauffeur,
Abidjan, 1977)
COMP.: enlever amener*, enlever
donner*.
2- enlever amener, loc.verb.
Fréq., (série verbale calquée sur les langues mat.), oral, basilecte. Apporter.
Enlève ignames amener à la maison! (Boy
cuisinier, Abengourou, 1980). Il a enlevé
mon cartable amener chez lui. (Lycéen, Bingerville, 1979).
COM.: seul le premier verbe est conjugué, le second reste à
l'infinitif. Le complément éventuel s'intercale entre le premier et le second
verbe.
3- enlever donner, loc.verb.
Fréq., (série verbale calquée sur les langues mat.), oral, basilecte. Emporter,
aller chercher (pour emporter). Elle a
enlevé tomates donner à sa mère. (Boyesse, Abidjan, 1980).
4- enlever la go, loc.verb. Argot
nouchi.. Violer une fille. Il était
tchasse*, alors il a enlevé la go. (: Il était fauché, alors il a violé la
fille, Informateur, Abidjan, 1990).
SYN.: faire un
train*, prendre la go en train*, mettre la go en train*
5- enlever camarade avec la honte, loc.verb. Argot nouchi. Ne pas (ne plus) avoir honte, ne
plus avoir de timidité. Au campus, ils [:
les étudiants] ont fait ça [: siffler
et interpeller grossièrement les étudiantes qui passent] jusqu''ààà*. Un jour ils sont tombés sur une go* yankee. Une go*,
elle-même elle a dit elle a enlevé* camarade depuis* avec la honte*. "Est
ce qu'on la provoque? Mais comme on ne connaît jamais papa de chien, ils l'ont
cherchée et ils l'ont trouvée". Ah ça a chauffé* ce jour là. Ivoir'Soir,
23.04.1998.
ennuyant, adj.
Fréq., oral, écrit, mésolecte. Ennuyeux. Pendant que Sékou se cherche, les filles de la maison de la 1ère [:
chaîne] ne s'y retrouvent plus parce
qu'on dit qu'elles sont ennuyantes. Yako*! la télé, ce n'est pas toujours le
pied! Ivoir'Soir, 02/03/04.05.1997. Je choisis d'être balanceur*. "Ce n'est pas un métier facile"
me dit-il. Après un discours fortement ennuyant sur les dangers du métier de
balanceur* et surtout après avoir empoché les 45 000 francs qu'il a réclamés
pour la location de son véhicule, MD accepte de me prendre le lendemain dans
son "wourou*-fato" flambant neuf. Ivoir'Soir, 26.05.1998.
enseigne, n.m. Assez
fréq., oral, écrit, mésolecte. Panneau lumineux, panonceau, pancarte
portant une information. Ce hall
d'information de Daloa vient d'être doté d'un nouvel enseigne, indiquant mieux
le nom dudit service. FM., 19.03.1980. Vous n'avez pas vu l'enseigne? (Planton, Abidjan, 1980).
enseigner qqun, v.tr. Assez
fréq , oral, écrit, mésolecte. Instruire qqun, donner des cours à qqun. Qu'ils soient bénis les missionnaires qui
lui ont donné l'éducation chrétienne ! Qu'ils soient remerciés ceux qui l'ont
enseignée ! Guenaman Colbert, 1985 : 15. Donnez-moi votre opinion, vous
qui m'avez enseignée ! (Etudiante, Abidjan, 1989). Il m'a enseigné pendant deux ans à l'Université de Dakar. (Universitaire,
Abidjan, 1999).
ensemble avec, loc.prép.
Fréq., oral, écrit, mésolecte, surtout
chez les peu ou non scolarisés. V. AVEC*. Avec, en compagnie de. Après son accouchement, son père me demande
de ne pas être ensemble avec sa fille. FM. 02.07. 1981. Je suis venu à la plantation ensemble avec
Patron* (Ouvrier, Abidjan, 1982).
COM.: il semble exister une différenciation entre 'avec'
exprimant le moyen et 'ensemble avec' marquant l'accompagnement.
ensemble, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux.
1- ensemble-pagne, V. COMPLET (2)*, COMPLET-PAGNE*
2- ensemble saint-louisien, vieux. Tenue masculine inspirée par l'habillement des habitants
de la ville de St Louis au Sénégal. Le
lendemain matin, l'interprète se vêtit d'un ensemble "saint-louisien"
blanc, comportant le bonnet, le sous vêtement, le grand boubou* proprement dit,
le pantalon bouffant et les babouches [.]. Kourouma, 1990, 70.
3- ensemble wax, V. COMPLET*, COMPLET-PAGNE*. [.] pour se vêtir correctement, on porte un
impeccable ensemble wax [.]. FM.,
01/02.12. 1990.
enterrer, v.intr.
Argot urbain, oral, fam., jeunes. Ne plus parler de quelque chose. Man*, enterre! (: Mec, n'en parlons
plus!, Etudiant, Abidjan, 1990). Maintenant
ça suffit. On enterre. (Lycéen, Bouaké, 1993).
SYN.: abana*.
entonner, v.tr. Usuel, oral, écrit, mésolecte. Commencer à jouer (et pas
seulement commencer à chanter). Lorsqu'à
15 h. 57, la fanfare de la gendarmerie nationale entonna l'Abidjanaise*[.]. FM.,
17.10.1983. Sur sa guitare, il entonne
toujours de nouveaux rythmes. (Etudiant, Abidjan, 1993).
entorser, (s'---- ), v.pron. Assez fréq., oral, écrit, mésolecte. Se faire une entorse.
"Qu'est ce qu'il a? "-"Il
s'est entorsé." (Mères de famille, Abidjan, 1981). Elle n'est pas venue parce qu'elle s'est
entorsé la cheville. (Secrétaire, Abidjan, 1986).
entre-saison, n.f. Dispon., litt., écrit surtout. Période intermédiaire entre
saison*sèche et saison des pluies. C'était
midi d'une entre-saison. Kourouma, 1970 : 58.
entrer en Côte, loc.verb. Fréq., oral, fam., nord. S'installer en Côte d'Ivoire,
(pour un étranger), venir y séjourner. Le
banditisme ne peut que contribuer à barrer la route aux bons étrangers qui
aspirent à entrer en Côte pour respirer l'air de l'Houphouétisme*. FM.,
07.01.1981. Ma femme, c'est sa première
fois* d'entrer en Côte. (Gardien burkinabé, Abidjan, 1984).
entrer-coucher, entrée-coucher, rentrer-coucher, loc.nom., m. ou f. Usuel, oral, écrit, tous
milieux.`Studio généralement sommairement meublé, logement urbain
comportant une seule pièce habitable. La
couverture de Tinga est étalée à même le sol éraflé de cette maison qu'on
appelle entrer-coucher en raison de l'unicité de pièce. Kollin, 1975 : 73. A Treichville, les cours* qui, autrefois
n'étaient attribuées qu'à une seule famille, se voient transformées en un
maximum d'entrée-couchers. FM., 06/07.12.1980. B. habitait à la fois le quartier des Indépendances où se trouvait la
cour* familiale et le quartier Dallas où il avait un entrer-coucher. FM.,
26-27.03.1983. D'abord locataire d'une
entrée-coucher, quand il était boy débutant*, il peut prendre, une fois marié
et grâce à la progression de son salaire, une chambre*-séjour Bonnassieux, 1987 : 46. Il peut s'agir soit de logements d'une pièce, appelés entrées-couchers,
ce qui traduit certainement l'inconfort et l'exiguité du logement. Antoine
/Dubresson /Manou-Savina, 1987 : 145.
Faut dire qu'elle lui a décoché un sourire de grande dame et qu'elle l'a
entraîné tout de suite dans son entrer-coucher pour couper court à ses
hésitations. Tierno Monenembo, 1993 : 151. Son logement, une carrée sans fenêtres, de deux mètres sur trois, pas
plus, n'a pas l'électricité, c'est ce que l'on appelle une entrée-coucher. Krol,
1994 : 54.
ENCYCL.: généralement, cuisine et douche-wc
sont extérieurs et servent à tous les locataires d'une même cour*.
ANTON.:
chambre-salon*.
SYN.: porte*,
bloc*-célibataire*.
enveloppe, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Par métonymie, somme
d'argent qui est offerte pour récompenser une action méritoire ou pour
s'attirer la sympathie ou la bonne volonté d'une personne. Mité et Yola ont une mention particulière et la promesse d'une
enveloppe spéciale qu'ils méritent amplement. Mais le Président n'a pas le
temps de la leur donner sur place, son chef de protocole s'en chargera. Kitia
Touré, 1979 : 13. Pendant longtemps il a
compté les billets pour les enveloppes que le Vieux* distribue aux chefs
traditionnels* du pays. Gombeaut /Moutout /Smith, 1990 : 34. L'enveloppe était de six millions. Démocrate,
05.05.1993. C'est par la ruse des
enveloppes qu'il est parvenu à rendre lourdes les langues et les plumes des
journalistes [.]. Kourouma, 1998 : 192.
envelopper dans les pans du boubou, loc.verb. V. BOUBOU*.
envoyer, v.tr. Usuel, oral, écrit, fam. pour les lettrés.
1- Apporter, plus rarement porter. Regarde sur la table et envoie-moi du papier
et un crayon. Coffi Gadeau "Mon mari" in Amon d'Aby, 1973
: 85. Le prof a dit de ne pas oublier
d'envoyer les devoirs au dernier cours avant les vacances de Noël. (Etudiant,
Abidjan, 1982). Envoie un bâtonnet glacé.
Ca va faire couler* mon foutou*. Bréal /Karul, 1985, I : 34. Deux jours après, c'était mûr, on se
régalait bien et on en envoyait à la maison. Deniel, 1991 : 120. Akissi, tu envoies une bière glacée!
(Planteur, Daloa, 1992).
COMP.: envoyer la
commission*.
2- Offrir. Pourquoi appeler sa belle-fille à l'écart pour lui dire
:"Envoie-moi un foulard." Elle aurait dû savoir que de toute façon
j'allais lui offrir un cadeau. A. Kouadio, 1983 : 79.
3- Plus rarement, à propos d'un être
humain, amener. Kouassi a envoyé une
commission. Lui-même est venu une fois pour dire que je vais envoyer ma femme,
vous la présenter. A. Kouadio, 1983 : 67. Laissez Konan partir. Ce n'est pas à cause de lui que j'ai envoyé ma
femme. Ibid.
4- envoyer la commission, loc.verb. Prévenir qqun, lui faire passer un message. Pourquoi tu as envoyé une commission à ton
père et pas à moi? Tu sais pertinemment bien que je représente la famille de ta
mère ici. Pourquoi ne m'as-tu pas averti? A. Kouadio, 1983 : 72. Personne n'a envoyé la commission. Je n'ai
rien su. (Etudiante, Abidjan, 1988).
5- envoyer le moteur au Ghana, loc.verb. Dispon., argot des chauffeurs,
plaisant. Mettre le moteur au point mort (pour économiser l'essence). Je n'ai nulle intention de nuire au
conducteur du camion. Cependant, je dois dire qu'il a certainement envoyé le
moteur au Ghana, c'est-à-dire qu'il l'a mis au point mort. C'est une pratique
courante dans le milieu des jeunes chauffeurs de camions, surtout lorsqu'ils
descendent une côte. FM., 30.12.1982.
épargner de qqchose, (être ----- de qqchose), loc.verb. Assez fréq., oral, écrit, lettrés.
Etre soulagé, libéré, dispensé de qqchose. Désormais
les planteurs peuvent être épargnés des pénibles opérations d'écabossage*
manuel. FM., 08.10.1980. Il
faut qu'on nous épargne des mauvaises odeurs, des bruits et de la présence de
personnes très peu recommandables. FM., 20/21.03.1982. Croyez-vous
que parce que vous êtes à l'Université, vous êtes épargnés de la présence aux
cours? (Enseignant, Abidjan, 1988).
épervier, n.m. Spéc., faune). Rapace de la fam. des Accupitridae. On
distingue trois espèces locales : l'épervier de l'Ovampo (Accipiter
ovampensis Gurtney) de la savane ou de la bordure forestière, gris et blanc ,
très rare ; l'épervier pie (Accipiter melanoleucus Smith), le plus gros,
noir dessus et blanc dessous avec des taches noires sur les flancs, très
fréquent et voleur de poulet notoire ; l'épervier Shikra (Accipiter badius
Gmelin.) le plus commun partout, à l'exception de la forêt dense, gris roux et
blanc. Serle /Morel, 1979 : 40-41. Epervier-pie
signalé (Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 171
épinard, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Terme générique
s'appliquant à toute légumineuse (Solanum, talinum...) dont on consomme les
feuilles vertes bouillies ou dans une sauce*. Quels sont les épinards que tu préfères? (Mère de famille, Daloa,
1980).
épine du Christ, n.m. Spéc., (flore). (Euphorbia
splendens Boj.). Plante ornementale à bractées d'un rouge éclatant. Roberty,
1954 : 59.
épomophore, n.m. Spéc. (faune).
1- épomophore de Gambie, (Epomophorus
gambianus Ogilvy). Assez grande chauve souris, savanicole, au pelage court,
café au lait. Dekeyser, 1955 : 106.
2- épomophore nanyctère de Veldkamp,
(Epomophorus veldkampi Jentink). une des plus petites chauves souris existant
en zone forestière. Dekeyser, 1955 : 108).
éponge, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- éponge fibreuse, V. EPONGE VÉGÉTALE*.
2- éponge végétale, éponge utilisée pour la toilette et constituée, selon le cas, de
fibres végétale de lianes (lodes liberica, plastypalum hirsutum), de pétiole de
palmiers-rôniers* ou du squelette fibreux de certaines petites cucurbitacées, V.
COURGE*-TORCHON (luffa acutangula, luffa aegyptica), V. EPONGE FIBREUSE.
Les jeunes [.] se dirigent vers le
fleuve, la serviette sur l'épaule, à la main l'éponge fibreuse truffée d'un
savon* noir. Anoma Kanié, 1978 : 55. L'éponge
végétale, ça fait la peau plus douce !"(Informatrice, Bassam, 1990).
SYN.: fouh*.
épouse, n.f. V. PETITE*
ÉPOUSE.
époux de l'au-delà, n.m. V. BLOLO* BIAN, BLOLO* BLA. Et peut-être [.] quelques époux de
l'au-delà" noirs et rubiconds, tout frémissants encore en vitrine des
rêves de ceux et celles qui les ont engendrés. David, 1986 : 193.
épreuve, n.f. V. POISON D'ÉPREUVE*.
équisse, n.m. V. ECHIS*.
érémomèle, n.f. Spéc., (faune). Petit oiseau de la fam. des
Sylvidae. On distingue localement : l'érémomèle à dos vert, (Eremomela
pusilla Hartlaub), très petite avec un ventre citron, la gorge blanche, la tête
et le dos gris brun, savanicole : l'érémomèle à tête brune (Eremomela
badiceps Fraser), plus grande, à calotte marron, dos gris, gorge blanche et
bavette noire, forestière ; l'érémomèle gris jaune (Eremomela ictéropygialis
La Fresnaye) très petite et qui chante une petite ritournelle agréable, en
savane arbustive. Serle /Morel, 1979 : 112. Toutes
espèces (Comoé), érémomèle. à tête brune signalée (TaÏ). Bousquet, 1992 :
171.
erreur de gawa, n.f. V. GAWA*. Erreur
de gawa à celui qui n'aura pas bien pigé les remonstrances du tsar Boris. Ivoir'Soir,
25.03. 1998.
escale, n.f. Fréq., oral, écrit, mésolecte.
1- Arrêt au cours d'un déplacement,
qui peut ne s'effectuer ni en bateau ni en avion. Levée du corps à la morgue [.] suivie du transfert à Grand-Amandzin [.]
après une brève escale au domicile du défunt. FM., 15.10.1990. [.] cette fausse eau minérale qu'il livrait
aux voyageurs en escale à la gare routière de Yamoussoukro [.]. Ivoir'Soir.,
24.03.1998.
2- escale, (faire ---- ), loc.verb. S'arrêter dans un endroit
précis pour un temps (plus ou moins bref) au cours d'un voyage qui n'est pas
forcément effectué en avion ou en bateau). J'ai
pris le train à Koudougou pour Bobo-Dioulasso où j'ai fait escale deux mois.
Deniel, 1991, 38. Le jeune homme [.] fait
escale devant le magasin. FM., 06.09.1990.
escaliers, n.m.pl. Usuel, oral, écrit, tous milieux, péj. Ondulations
produites sur les pistes* de latérite* par les pluies et le passage répété des
véhicules. Les routes secondaires
n'avaient rien perdu de leur aspect de pistes poudreuses où il était recommandé
de rouler au moins à quatre vingt -dix à l'heure pour atténuer l'effet
cahotique des "escaliers" ou des "tôles* ondulées". Oussou-Essui,
1979 : 41. La route Man-Danané est
difficilement praticable. Jonchée
d'escaliers et de rigoles, elle est traversée en période de pluies par les
rivières qui sortent de leur lit. FM., 01.10.1982. Maintenant sur la piste* poussiéreuse, nous
pénétrons [.] la brousse* dans un véhicule tout-terrain, malgré les escaliers
et les descentes rapides. FM., 19/20.11.1983. [.] le camion pris dans les cassis dos d'âne des escaliers s'est
déporté sur la partie gauche de la chaussée. FM., 17.02.1984. [.] cette route impraticable en saison* des
pluies, dangereuse en saison *sèche à cause des escaliers. FM.,
Ibid.
SYN.: tôle* ondulée.
escargot, n.m. V. ACHATINE*.
1- escargot de forêt, On m'a montré chez les Bétés des coquilles d'escargot de forêt d'une
capacité supérieure à 30 cm3 qui servaient de dose. Kerharo /Bouquet, 1952-b : 82.
2- escargot [géant], Qu'est ce que c'est? [.] Des escargots géants aux piments, roulés dans
des feuilles vertes. Baleine, 1982 : 23. A côté, des femmes sans tables* rattrapaient sans arrêt des escargots
géants qui se débinaient en salivant. Tilliette, 1984 : 97. Si vous allez au pays des Attiés / il faut
leur dire que ce sont eux qui chassent escargot-é/ (Chanson
"Nawe". Groupe Sur-choc, corpus T., 1994). [.] le bus a donc [.] embarqué quelques marchandes de tortues ou d'escargots
[.]. Tierno Monenembo, 1993 : 40. Réaction
des Français: "Les escargots d'ici sont vraiment très gros, contrairement
à ceux de chez nous.". Ivoir'Soir, 25.11.1997.
SYN.: achatine*(manuels).
éséhésé, n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). Nom de deux plantes
remarquables par leurs fruits, grosses gousses violacées oblongues odorantes : éséhésé
(Tetrapleura tetraptera Taub.) et éséhésé à grandes feuilles (Tetrapleura
chevalieri Bak.f.). Roberty, 1954 : 78.,
Aubreville, 1959, I : 220. Adjanohoun / Aké Assi, 1979 : 192.
SYN.: m'békréhia
(ébrié), tiékê (agni).
espadon, espadon voilier, n.m. V. POISSON*-EPEE Le meilleur moment pour capturer
barracudas*, thons, espadons et carpes rouges* se situe de novembre à début
avril. Rémy, 1996 : 161. Au large
d'Abidjan [.] abondent [.] les espadons voiliers, les carangues*, les mérous*
et les barracudas*[.]. Rémy, 1996 : 215.
essayer, v.tr. Dispon., oral, écrit, mésolecte. Mettre à l'épreuve, prendre
à l'essai. Maintenant, quand j'ai des
difficultés, je sais que Dieu est en train de m'essayer. Deniel, 1985 : 71.
Patron*, il faut m'essayer. Je fais bien
la cuisine des Blancs*. (Boy, Abidjan, 1991).
essayer-voir, n.m. Vx., oral, écrit, fam., mésolecte. Mariage à l'essai, vie
commune avant le mariage officiel. Il
faut que je l'épouse avant toute chose. Pas d'acte avant le mariage. Ce qu'on
appelle l'essayer-voir, beaucoup de filles s'en souviennent avec amertume. Anoma
Kanié, 1978 : 51.
essencerie, n.f. Dispon., écrit, mésolecte. Station-service, poste d'essence. On ne fait pas la queue devant les
essenceries. David, 1986 : 8.
estagnon, n.m. Vx, (régionalisme du sud-ouest), oral, écrit. Sorte de tonneau
en métal utilisé pour la vente des liquides. Un moyen très simple de mettre le grenier* hors d'atteinte" des
rats est de l'installer sur des pieux passés au travers d'un estagnon à essence
ouvert sur sa face inférieure et disposé comme un entonnoir renversé. Davesne,
1954, 58. L'eau de pluie est recueillie
dans un estagnon. (Planteur, Abengourou, 1980).
SYN.: barigot*,
touque*, tine*.
et, prép.
1- et, prép. Assez fréq. oral, tous milieux, mésolecte. Dans les numéraux,
on rencontre "soixante-onze" pour "soixante et onze" etc.
Mais au contraire, on entend souvent "quatre vingt et un " au lieu de
"quatre vingt un". Tu te rends
compte, il va sur ses quatre vingt et un ans ! (Fonctionnaire, Bouaké,
1990). Il veut marier une go* à
soixante-onze ans! (Commerçant, Korhogo, 1991)
2- et consorts, loc.adv. Usuel, oral, mésolecte. Et caetera, et tout le reste, et
tous les autres. S'emploie pour suggérer qu'une énumération n'est pas exclusive
et qu'il serait possible de l'allonger. La
plantation produit du café, des ananas, des avocats , des pamplemousses, des
oranges et consorts. (Planteur, Abengourou, 1980). Ils habitent les beaux quartiers : Cocody, Deux Plateaux, Riviera, et
consorts. (Infirmière, Abidjan, 1983). A
la barre du tribunal, on n'a pas rellement compris pourquoi Souanga et consorts
se sont attaqués à Ouédraogo avec tant de haine. Ivoir'Soir,
06.11.1997. Il faudra que Mme BMS et
consorts comprennent un jour qu'au lieu de demander qu'on brûle tout ce qui est
Akan, nous ferions mieux de nous enrichir de toutes nos différentes cultures.
Ivoir'Soir, 09.06.1998.
SYN.: et tout et tout*.
3- et tout [et tout], loc.adv. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Et
tout le reste, et caetera. S'emploie pour conclure une énumération en suggérant
que celle-ci est loin d'être close. J'ai
balayé, j'ai lavé par terre, j'ai frotté les meubles et tout et tout. (Boy,
Abidjan, 1982). Mais Akissi doit préparer
ses pagnes, ses petites assiettes et tout, avant d'aller rejoindre son mari. A.
Kouadio, 1983 : 82. Comme c'est une
personne bien, une du "milieu d'en haut" qui me veut du bien, et qui
pourrait m'ouvrir un bon couloir* dans la high society, et tout et tout [.].
Ekra, 1985 : 48.
SYN.: et consorts*
étage, n.m. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Immeuble, maison à
un ou plusieurs étages. J'ai fait monter
un étage sur la rue. Du Prey, 1979 : 109. En arrivant de Dabou, on voit les étages d'Abidjan . (Chauffeur,
Abidjan, 1983). Mon grand* frère habite
un étage à Treichville. (Etudiant, Abidjan, 1982). Il fait construire un étage dans son village, maintenant qu'il est un
grand* quelqu'un. (Employé, Bouaké, 1996).
SYN.: maison* en étages.
ANTON.: case*, villa*.
ethmalose, n.f. V.
AOUBE*.
étimoé, [etimwe], n.m. Spéc. (flore). (Copaifera
Salikounda Heck.). Assez grand arbre, fournisseur de copal*. Il a un bois très
dur, gris rosé. Aubreville, 1953, I : 316.
SYN.: allihia
(ébrié), nomatou (krou).
étonner, (s'---- pourquoi), loc. verb. Dispon., oral surtout, mésolecte.
Se demander pourquoi avec étonnement. En
ce qui concerne Mali, je m'étonne pourquoi il est là. FM.,
16/17.01.1982. Il s'étonne pourquoi je
l'ai pas mariée*. (Ingénieur, Abidjan, 1990).
étourneau, n.m. Spéc., (faune). Bel oiseau de la fam. des Sturnidae. On
distingue localement: l'étourneau roupenne = étourneau métallique =
rufipenne* de forêt (Onychognathus fulgidus Hartlaub), forestier, le plus
petit. Le mâle a la tête et la gorge vert métallique, la poitrine d'un rouge
brillant. L'étourneau roupenne d'Alexandre (Onychognathus morio Linn.)
est un oiseau savanicole à queue étagée. Le mâle est bleu foncé à reflets
pourprés. L'étourneau à queue étroite = rufipenne* à queue étroite
(Poeoptera lugubris Bonaparte), forestier, a un corps fuselé et une queue
étagée. Le mâle, d'un noir brillant, a un cri musical. Serle /Morel, 1979 :
170. Etourneau métallique ou roupenne
signalé (Comoé), étourneau roupenne et étourneau à queue étroite (TaÏ). Bousquet,
1992 : 156.
étranger, étrangère, n.m.ou f., adj. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux.
1- n.m.ou f.
Personne venue de loin et que l'on accueille provisoirement chez soi. Visiteur,
invité. L'appellation peut désigner toute personne qui est extérieure à la
famille même un ami proche. Hei, Django,
sers-nous une bonne bière. On est là à bavarder pendant que notre étranger a
soif. Oussou-Essui., 1979 : 19. Je suis votre étranger. J'accepte moi aussi, de bon coeur, de partager ce
que vous avez à manger et à boire. Si vous couchez par terre, je coucherai par
terre. Oussou-Essui, 1979 : 19. lI
avait honte de son demi-échec, de cette case* sans femme pour donner l'eau à
l'étranger, pour cuire le repas. A. Koné 1980 : 12. H. offre à boire trente francs de tchapalo* à son étranger. FM.,
10.07.1981. Il a lancé une salutation
mais n'a pas pris le temps de s'asseoir. Chez nous ça ne se fait pas, surtout
quand on accueille un étranger. A. Kouadio, 1983 : 66. Est-ce que vos étrangers ont fait bon voyage ? (Commerçant.
Abidjan, 1984). En effet , quand elle
faisait la cuisine, elle prévoyait toujours la part de l'étranger. Elle disait
: "On va se coucher mais un étranger va peut-être passer."
Deniel, 1985 : 121. Dans l'ensemble
-disent les Burkinabé- les Ivoiriens n'ont pas été très tendres pour
leurs'"étrangers'. David, 1986 : 164.
COMP.: part* de l'étranger.
2- adj. Qui a
trait à une personne extérieure à la famille et que l'on accueille. La coutume le veut ainsi, on ne doit pas
exposer la nourriture du visiteur étranger, ni manger avec lui. A. Kouadio,
1983 : 70.
étranger (s'---- ), v.pron. Rare, écrit, litt. Devenir étranger, lointain, et
mystérieux. [.] le firmament s'élevait,
s'éloignait, bleuissait et s'étrangeait même pour les hirondelles.
Kourouma, 1990 : 202.
être, v.
1- Entre dans la composition de nombreuses locutions et
expressions :
C'est pourquoi, V. C'* EST POURQUOI, C'est quoi, V.
C'*EST QUOI, , C'est quoi même, V. C'* EST QUOI MEME, C' est-à-dire, V. C'*
EST-A-DIRE, Ca y est, V. CA*, Ca y est chez, V. CHEZ*(3), C'est
ma/ta/sa... première fois de..., V. FOIS*, C'est pas la mort, V. MORT*.
Etre à bas âge, V. A BAS ÂGE*, Etre à
l'aise V. A L'AISE*, Etre accoutré, ACCOUTRE*, Etre dans les affes, V.
AFFES*, Etre en abacourt, V. ABACOURT*, Etre en afro, V. AFRO*, Etre en amitié avec qqun,
V. AMITIE*, Etre avancé, V. AVANCÉ*, Etre avec, V. AVEC*, Etre
sur les bancs, V. BANCS*, Etre ballé, V. BALLE*, Etre beaucoup, V.
BEAUCOUP*, Etre au beurre, V. BEURRE (1), Etre blanchi, V. BLANCHI*, Etre
blessé, V. BLESSE*, Etre bloqué, V. BLOQUE*, Etre la boule de qqun, V. BOULE*,
Etre bouze de qqun, V. BOUZE*, Etre breveté, V. BREVETE*, Etre brisé de qqun,
V. BRISE*, Etre broken, V. BROKEN*, Etre brokendown, V. BROKENDOWN*, Etre
brouillard, V. BROUILLARD*, Etre cabri-mort, V. CABRI-MORT*, Etre
cadavré, V. CADAVRE*, Etre cadeau, V. CADEAU*, Etre cahoté/
chaoté, V. CAHOTE/CHAOTE*, Etre caillou, V. CAILLOU*, Etre caïman
pareil, V. CAÏMAN*, Etre catégorie, V. CATÉGORIE*, Etre certifié, V. CERTIFIE*,
Etre chargé, V. CHARGÉ*, Etre chaud, V. CHAUD*, Etre chaud de qqun, V. CHAUD*,
Etre chaud-chaud, V. CHAUD* , Etre chez, V. CHEZ*, Etre cinq-cinq, V.
CINQ-CINQ*, Etre civilisé, V. CIVILISE*, Etre en climatisé, V. CLIMATISÉ*, Etre
coupé, V. COEUR* Etre propre, V. COEUR*, Etre le gros coeur, V. COEUR*, Etre
compressé, V. COMPRESSE*, Etre compté, V. COMPTER*, Etre conjoncturé, V.
CONJONCTURÉ*, Etre content, V. CONTENT*, Etre dans le contexte, V. CONTEXTE*,
Etre crapule, V. CRAPULE*, Etre cuit, V. CUIT*, Etre daille*, V. DAILLE*, Etre
daye, V. DAILLE*, Etre déballé, V. DEBALLE*, Etre dedans, V. DEDANS*, Etre
délesté, V. DÉLESTÉ*, Etre désivoirisé, V. DESIVOIRISE*, Etre deux fois deux V.
DEUX FOIS DEUX*, Etre développé, V. DÉVELOPPÉ*, Etre en diable, V. DIABLE*,
Etre en djonss, V. DJONSS*, Ne pas être à domicile, V. DOMICILE*, Etre au dos,
V. DOS *, Etre dans le dos de qqun, V. DOS*, Etre sur le dos, V. DOS *, Etre
dosé, V. DOSE*, Etre en drap, V. DRAP*, Etre le drap de qqun, V. DRAP*, Etre en
état, V. ETAT*, Etre épargné de qqchose, V. EPARGNÉ*, Etre fan de qqun, V.
FAN*, Etre fétiche, V. FÉTICHE*, Etre en amitié avec qqun, V. AMITIE*, Etre en
forme, V. FORME*, Etre le fils de son père, V. FILS*, Etre fréquent, V.
FRÉQUENT*, Etre gâté complet, être gâté fini, V GATER*, Etre grand quelqu'un,
V. GRAND* QUELQU'UN, Etre grand type, V. GRAND* TYPE, Etre en grossesse, V.
GROSSESSE*, Etre en joujou avec qqun, V. JOUJOU*, Etre de jour, V. JOUR*, Etre
katanga, V. KATANGA*, être kaoté, V. KAOTE*, Etre keep, V. KEEP*, Etre là, V.
LA*, Etre toujours là!, V. LA*, être là-dedans, V. LA-DEDANS*, Etre au
laboratoire, V. LABORATOIRE*, Etre même chose, V. MEME* CHOSE, Etre à mesure
de, V. MESURE*, Etre moise, V. MOISE*, Etre mouk de qqun, V. MOUK*, Etre
né vers, V. NE* VERS, Etre lié par le nombril*, V. NOMBRIL*, Etre de nuit, V.
NUIT*, Etre parenté à, V. PARENTÉ*, Etre en pointage, V. POINTAGE*, Etre pour,
V. POUR*, Etre en règles, V. RÈGLES, Etre rienard, V. RIENARD*, Etre en
septembre noir, V. SEPTEMBRE NOIR*, Etre tapé, V. TAPE*, Etre tiré, V. TIRE*,
Etre tire-tire, V. TIRE-TIRE*, Etre au top, V. TOP*, Etre trop, V. TROP*, Etre
tué de qqun, V. TUE*, Etre véhiculé, V. VÉHICULÉ*, Etre dans son verre, V.
VERRE*, Etre voituré, V. VOITURÉ*, N'être pas yèrè*, V. YÈRÈ*.
2- être à x francs, loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Etre
éloigné de... (la distance est exprimée par le prix du transport). C'est pas loin, c'est à 500 francs, m'a dit
Philippe en me proposant de l'accompagner à son village. Quand on demande à
quelle distance de Gagnoa se trouve tel ou tel village, il est courant de
répondre par le prix que ça coûte, même quand on sait ce qu'est un kilomètre
[.]. C'est ainsi qu'Abidjan est à 2000 francs le jour et à 1500 la nuit, Man
est à 2500,... Krol, 1994 : 97. Korhogo
est à une soixantaine de kilomètres de Ferké mais si vous posez la question aux
gens de la région, ils vous répondront que "c'est à 900 francs": Pour
les Ivoiriens, l'essentiel c'est le prix. Krol, 1996 : 2.
3- être (+ nombre cardinal), loc.verb. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Avoir (expression
de l'âge). Suis dix ou douze ans
(il y a deux ans grand-mère disait huit et maman dix) et je parle beaucoup.
Kourouma, 2000 : 11. Je sais pas le
nombre de mois que j'étais au temps où je me suis braisé* l'avant-bras.
Kourouma, 2000 : 14.
4- être pour, loc.verb. Usuel, oral, mésolecte, basilecte. Etre à,
appartenir à. Ah! ce vieux-là, il a
travaillé beaucoup. La mercedès c'est pour lui, le taxi que je conduis, c'est
pour lui. Il en a vingt-cinq en tout. Oussou-Essui, 1979 : 37. Va dehors, tu verras devant ta porte une
voiture, une Lincoln blanche [.]. Cette voiture c'est pour Wary. Ekra, 1985
: 43. Il a dit que c'était pour lui cet
argent [.]. Qui va avaler un truc pareil. Krol, 1994 : 125. Elle [: la plantation de mon père] était toute petite, un hectare seulement.
C'était pour lui, oui. C'est le lopin auquel il avait droit après toutes les années passées comme
manoeuvre. Krol, 1994 : 178.
etti, [Dti] n.m.
Spéc., (flore), (de l'abé). (Antidesma laciniatum Muell.,
Arg.). Petit arbre tortueux à branches sarmenteuses retombant sur le sol, de la
fam. des Euphorbiacées. Aubreville, 1953, II : 72.
étudiant, étudiante, n.m.ou f. Usuel, oral, mésolecte., mélior. Désigne tout jeune qui
fait des études, quel qu'en soit le niveau: université, lycée, collège et
parfois même école primaire. Pour les étudiants de l'université, l'appellation
populaire courante est « cousin*/cousine » ou
« parent* / parente » Et maintenant, c'est en classe de sixième,
et même au cours moyen que les étudiantes se font enceinter*! (Infirmière, Abidjan, 1982).
SYN.: (part.) cousin/cousine*, parent /parente*.
étudier sous le lampadaire, loc.verb. V. LAMPADAIRE*.
eucalyptus, n.m. Spéc., (flore) mais fréq., oral, écrit, lettrés. (Eucalyptus
deglupta Blume, surtout ou E. urophylla S. T. Blake). Seules espèces
d'eucalyptus introduites en raison de leur adaptation à une zone tropicale
humide de basse altitude, elles donnent de grands arbres à forme élancée,
couvrant rapidement le sol donc appréciés pour le reboisement car ils résistent
bien aux parasites et aux maladies. CTFT, 1989 : 417.
Europe au revoir, n.f. V. FRANCE* AU REVOIR. J'ai pas assez d'argent pour une voiture neuve. J'ai pris une Europe au
revoir. (Fonctionnaire, Abidjan, 1997).
européen, européenne, n.m.ou f., adj. Fréq., mésolecte.
1- n.m.ou f. Tout
individu de race blanche. C'est un
Américain qui a demandé* après toi mais un européen, pas un noir. (Boy, Abidjan, 1982).
SYN.: nassara*, toubab*, toubabou*.
2- adj. Qui
appartient ou qui est propre à la race blanche. Pour nos étrangers*, j'ai fait de la cuisine européenne, sans piment.
(Mère de famille, Korhogo, 1978).
LOC.: à
l'européenne.
eurylaime, n.m. Spéc., (faune). Petit
oiseau courtaud de la fam. des Eurylamidae. On distingue localement : l'eurylaime
à flancs roux (Smithornis rufolateralis Gray), des forêts primaires, à
tache rousse sur le côté ; l'eurylaime du Cap (Smithornis capensis
Smith) des forêts secondaires, à bec très large et fort. Serle /Morel, 1979 :
149. Les deux espèces signalées (TaÏ).
Bousquet, 1992 : 171.
évacuation, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Transport rapide, par
extension, transport. On a commencé
l'évacuation des cannes* vers l'usine. (Contremaître, Ferké, 1978). L'évacuation du blessé vers le CHU de
Treichville n'a servi à rien. Il est mort. (Secrétaire, Abidjan, 1982). C'est toi qui t'occupera de l'évacuation
sanitaire. (Médecin, Abidjan, 1990).
LOC.: évacuation sanitaire.
évacuer, v.tr. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Transporter rapidement, par
extension, transporter. A quelle heure
vont-ils venir évacuer les bagages? (Enseignant, Abidjan, 1980). On ne peut pas l'opérer ici. Il faut
l'évacuer sur Paris. (Médecin, Abidjan, 1982).
DÉR.: évacuation*.
éventail, n.m. Dispon., (tradition). Instrument en fibres de palmier ou
de rônier tressées et qui a de multiples fonctions : se donner de l'air frais,
chasser les mouches, activer le feu. Kwamé,
envoie* l'éventail du barbecue! (Cadre, Abidjan, 1983).
éventeur, n.m. Vx., (tradition), litt. Porteur d'un éventail qui accompagne
une personne de haut rang pour la rafraîchir. L'interprète conseilla à Keïta d'affecter, volontairement, des
éventeurs aux gradés noirs qui, règlementairement n'y avaient pas droit. Kourouma,
1990 : 55
évolué, évoluée, n.m.ou f. et adj.
1- n.m.Vx. A l'époque coloniale, Africain
ayant reçu une éducation de type européen et occupant un emploi exigeant la
maîtrise parlée et écrite du français. [.]
fonctionnaires et employés de commerce répartis en une dizaine de catégories
selon le salaire auquel leur compétence et leur fonction leur donnait droit.
C'est à cette catégorie que la terminologie coloniale a attribué l'appellation
d'évolués. Amondji, 1984 : 63.
ENCYCL.: 'Evolué'
était différent d''assimilé*. V. ASSIMILE*. En 1945, une partie très minoritaire des évolués constituait ce que la
terminologie coloniale appelait les assimilés*. C'étaient des Ivoiriens ayant
acquis personnellement ou par naissance la citoyenneté française et qui
jouissaient, du moins en principe, des droits et prérogatives attachés à cette
qualité dans les colonies. Amondji, 1984 : 63.
2- adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux. En
parlant d'un Africain, instruit et occidentalisé. Je préfère être le boy d'une Blanche parce que chez elle ça se fait,
que d'être celui d'une négresse "soi-disant évoluée" aussi noire que
moi. Bolli, 1977 : 91. Un noir, même
évolué ou soumis, ne peut compter que sur les restes du banquet des maîtres. Amondji,
1984 : 45.
3- n.m. Assez fréq, parfois péj. Actuellement,
Africain qui a adopté un mode de vie et de pensée occidentales et qui peut, en
mauvaise part, être considéré comme ayant rejeté les valeurs traditionnelles de
son milieu. Ce faux mépris qu'ont
certains noirs évolués à l'encontre de leur propre culture traditionnelle , il
est temps d'en démontrer les horribles mécanismes par une condamnation sans
appel. Anoma Kanié, 1978 : 63. Adou
[.] voulut prouver que le véritable évolué est l'homme libre qui n'accepte pas
les charges imposées par la naissance ou le milieu mais qui se crée lui-même
des attaches, un code, une morale, un monde propre. Du Prey, 1979 : 95.
SYN.: acculturé*, assimilé*, toubabisé*.
3- évoluée, fille évoluée, n.f. Assez
fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Femme ou fille émancipée, vivant
célibataire en milieu urbain et soupconnée de moeurs légères. Adou fut un peu surpris de cette question
directe qui dénotait la fille évoluée, sans complexes. Du Prey, 1979 : 89. Tu as entendu parler de l'amour : tu ne sais
pas ce que c'est. Tu fais semblant pour jouer à l'évoluée. Du Prey, 1979 :
101. Ma chère, c'est une évoluée avec
grotto*, merco*, et belle sape*! (Mère de famille, Abidjan, 1980).
évolution, n.f. Peu fréq., vieilli, écrit, souvent mélior.
Occidentalisation, modernité. A ton âge, tu ne vas tout de même pas te
laisser mener par des parents butés. A quoi te sert donc ton instruction? ton
évolution? Anoma Kanié, 1978 : 63.
excellent, adj. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Souvent
traité comme un adj. à valeur simplement positive. Il peut donc être accompagné
des marques du superlatif relatif ou absolu. C'est mon ami très excellent , mon intime* quoi! (Lycéen, Abidjan, 1980). C'est la plus excellente pièce de Racine. (Copie 1ère, Bingerville,
1983).
excisée, n.f. adj. Fréq., (tradition),
oral, écrit, mélior.
1- n.f. Jeune
fille qui a subi l'excision. [.] les
coiffures de cauris* pour les jeunes excisées. Du Prey, 1979 : 68. Agenouillées sur des chaises basses, le
visage maquillé de dessins tracés avec du kaolin*, ces jeunes excisées guéré
exécutent la danse qui suit l'opération. (Légende sous photo) Conte, 1981 :
125. Avant d'aller subir le doh*, les
futures excisées sont déjà considérées comme de braves femmes méritant les
égards de tous. FM.,21.10.1983. Si
les circoncis* sautent trois fois sur le feu, les excisées, quant à elles,
sauteront quatre fois parce que le rite d'ablation du prépuce ou du clitoris
s'insère dans une philosophie de la personne qui est aussi une philosophie des
nombres. A. Touré, 1985 : 123.
2- adj. Qui a
subi l'excision. La fête a marqué la fin du séjour dans le bois sacré* de Languibonou de
treize jeunes filles* excisées dont la plus petite n'a que trois ans. FM.,
21.10.1983. [.] Je vous livre excisée la
femme que vous avez gagnée par votre courage. Kourouma, 1990 : 132. Laissez-le se marier pour son malheur avec
une femme non excisée et éhontée. Kourouma, 1990 : 250. Danané : un mort à la sortie des excisées. (titre) Ivoir'Soir,
07.05.1998.
SYN.: incisée*.
exciser, v.tr. Fréq., (tradition), oral, écrit, mélior. Pratiquer
l'excision. Opération pratiquée traditionnellement dans un certain nombre
d'ethnies locales, particulièrement chez les musulmans. Savoir exciser relève d'un art proprement chirurgical. FM.,
23.04.1980. Dans cette petite communauté,
toute fille ou femme qui n'aura pas été excisée, court le risque d'être
rejetée. FM., 21.10.1983. On
n'excise pas les jeunes filles sans faire couler le sang. Kourouma, 1990 :
183. D'après le peu d'informations que
j'ai pu obtenir au lycée, les élèves ayant été excisées seraient une infime
minorité... Krol, 1994 : 190.
DÉR.: excisée*,
exciseuse*, excision*.
SYN.: circoncire*,
couper*.
exciseuse, n.f. adj. Usuel, (tradition), oral, écrit, mélior.
1- n.f. Femme âgée
qui pratique l'excision sur les jeunes filles. Fièvreusement il dégaina un couteau à la pointe recourbée. Brûlant et
brillant, pétrifiant comme celui de l'exciseuse. Kourouma, 1970 : 75. Une femme [.] me servit d'interprète lors de
l'entretien avec une exciseuse. Deluz, 1978 : 190. Traditionnellement, pas toujours mais très souvent [.] la potière*
exerce le rôle d'exciseuse. Holas, 1980 : 602. Même pour une exciseuse professionnelle, les risques immédiats pour la
santé et les séquelles ne sont pas à exclure. Alors vaut-il mieux pratiquer
l'excision dans les hôpitaux et provoquer en conséquence le chômage de celles qui
sont gardiennes de ces techniques empiriques? FM., 25. 04.1980. L'exciseuse était de la race* bambara.
Kourouma, 2000 : 23. Pendant sa riche
carrière d'exciseuse, Soeur Gabrielle Aminata s'était refusée, carrément
refusée à exciser toute fille qui avait perdu sa virginité. Kourouma, 2000
: 196. Exciseuse condamnée. (titre) Ivoir'Soir,
27/28.03.1998. C'est l'exciseuse [.] qui
est l'auteur de cet acte ignoble [.] Ivoir'Soir, 02.04.1998.
ENCYCL.: dans le monde trad., aucun homme
ne doit assister à l'opération.
SYN.: inciseuse*.
2- adj. Qui
pratique l'excision. La sorcière
exciseuse était de la race* des Bambaras. Kourouma, 2000 : 22.
excision, n.f. Usuel, (tradition), oral, écrit, tous milieux, souvent mélior.
1- Pratique traditionnelle qui
consiste à enlever, selon les ethnies, soit le capuchon du clitoris (Sunna*
ou excision du premier degré) soit le clitoris, parfois aussi les petites
lèvres, soit même clitoris, grandes et petites lèvres (excision générale).
Cette ablation représente selon la coutume, pour la jeune fille l'effacement de
tout trait masculin, comme la circoncision représente pour le garçon la
disparition de tout caractère féminin. Elle marque la fin de l'initiation et
peut intervenir pendant l'enfance, l'adolescence ou juste avant le mariage. Elle repensa encore à son excision, à ses
douleurs. Kourouma, 1970 : 32. J'ai tenté de faire connaître cette société
secrète des femmes liée à l'excision. Deluz, 1978 : 189. Pour ce qui concerne la Côte d'Ivoire,
l'excision est pratiquée dans les familles généralement islamisées et parmi les
populations de l'Ouest, du Nord et du Centre. FM,. 25.04.1980. Dans certaines de nos régions, l'excision est encore de mise malgré
l'opinion de plus en plus défavorable des intellectuels à cette pratique. FM.,
21.10.1980. Aux serpents et aux poissons
qui évoquent l'organe copulateur, fait pendant la tortue* qui, par la forme de
sa carapace symbolise la nature réceptive de la femme [.]. Plus même,
l'approche est telle que la tête de l'animal est considérée comme le clitoris
féminin, et dans certains villages, la décapitation de la tortue précède le
rite de l'excision. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 205. Bien qu'interdite par la loi dans toute la Côte-d'Ivoire, l'excision du
clitoris se pratique encore dans certaines régions. Krol, 1994 : 190. Moussokoro fut attachée, battue et incluse
dans une promotion de jeunes filles qui le lendemain entrait dans le bois
sacré* de l'initiation et de l'excision. Kourouma, 1990 : 140. On ne saurait trop insister sur le double
but de cette excision qui revêt un caractère particulièrement exemplaire chez
les Dan. Elle représente symboliquement l'intégration de la petite fille dans
la société des adultes en supprimant, avec l'ablation du clitoris, l'organe que
l'on estime être un organe mâle avorté. Par cet acte, on devient une femme à
part entière et non plus un être asexué. De plus, c'est une épreuve de courage.
Bussang /Leblanc, 1990 : 74. L'excision
! cette mutilation-agression contre la femme ne doit plus être un sujet tabou.
Ivoir'Soir, ,20/21/22.03.1998. Des
matins, j'essaie d'imaginer ce que maman était avant son excision, comment elle
chantait, dansait et marchait avant son excision, quand elle était jeune fille
vierge. Kourouma, 2000 : 19.
COMP.: excision du premier degré,
excision générale, sunna*.
2- excision générale, nord. Par opposition à excision*, ablation non seulement du
clitoris mais aussi des grandes et petites lèvres. Les populations arbitrairement appelées Lobi [.] se distinguent des
peuples voisins par [.] chez les hommes, l'absence de circoncision, et chez les
filles l'excision générale. Labouret, 1931 : 21.
exotiquement, adv. Dispon., oral, écrit, lettrés, mélior. De façon exotique. Cette artère a abrité dans l'après-midi un
beau défilé au cours duquel chars exotiquement décorés entremêlés de danses
donnèrent un avant-goût [.] du carnaval bouakéen*. FM., 05.04.1982.
expatrié, n.m., adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- n.m. Désigne de
façon restrictive un membre de l'assistance technique étrangère exerçant
localement et de ce fait s'oppose à 'national'. Il serait trop facile de crier haro sur les expatriés pour camoufler
nos velléités égoïstes et peu patriotiques face à la question de savoir si les
nationaux* doivent sans distinction d'origine tribale, religieuse ou socio-professionnelle,
occuper les postes de responsabilité dès lors qu'ils en ont les connaissances
et qualifications requises. FM., 05.02.1982. Les expatriés, sans doute, connaissent l'Afrique africaine, mais ce
n'est de cette Afrique là qu'ils parlent tout d'abord à un visiteur. Naipaul,
1984 : 104. Cet élément [.] a joué en
faveur du développement des maquis* qui sont aujourd'hui autant fréquentés par
les expatriés -français notamment- que par les Ivoiriens eux-mêmes. Gaudio /Van Roekeghem, 1984 : 50.
COM.: Le terme ne semble pas être
appliqué à des étrangers d'origine africaine.
2- adj. Relevant
de l'assistance technique étrangère Pour
les professeurs expatriés résidant à Katiola, la vie est devenue un véritable
cauchemar. FM., 16.02.1982.
exprès, (par ---- ), loc.adv. Fréq. (archaïsme), oral, écrit, mésolecte, sans connot fam.
Exprès, volontairement. Veuillez
m'excuser, je ne l'ai pas fait par exprès (Cadre administratif, Abidjan, 1982). Je vous dis qu'il a fait par exprès de me bousculer! (Secrétaire,
Abidjan, 1984).
eyong, n.m. Spéc., (flore), (fang du Cameroun, du Gabon). (Eribroma oblonga Mast = Sterculia oblonga Bod). Grand arbre
de forêt dense de la fam. des Sterculiacées, remarquable par ses fruits oblongs
pointus aux deux bouts, contenant des graines complètement entourées d'un
arille jaune. Bois de cet arbre, mi dur à mi lourd, jaune pâle veiné de blanc,
très figuré, parfois huileux, peu résistant aux termites. CTFT, 1978, 376.
ENCYCL.: eyong, nom pilote de ce bois.