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kabato, cabato, cabatô, [kabatC], n.m. Fréq., (tradition)), (du mandenkan), oral, écrit. Pâte à base de farine de maïs. Le cabatô et le placali* s'accommodent bien de la sauce* gluante. FM., 01.07.1983. Les ménages les plus démunis se contentent d'une bouillie le matin et d'un plat de kabato à 16 h. Bonnassieux, 1987 : 118. Si vous allez au pays des Dioulas / [.] /il faut leur dire que ce sont eux qui mangent kabato-é/. (Chanson "Nawe". Groupe Sur-choc, corpus T., 1994). Les privilégiés sont constamment sollicités par une meute de détenus nécessiteux qui viennent mendier quelques francs pour améliorer leur ordinaire : un bol par jour de "kabato", une bouillie à base de maïs. Jeune Afrique, 06/12.07.1995. Je craque pour le foutou* d'igname* à la sauce* arachide et le kabato* à la sauce* feuilles. Ivoir'Soir, 27.04.1998. Par exemple un pain de kabato fait 25 francs. Ivoir'Soir, 09.06.1998.

 

kabeir, n.m. V. AID EL KEBIR*. Les grands quelqu'uns* sont appelés aussi hadjis* parce qu'ils vont tous les ans à La Mecque pour égorger là-bas dans le désert leurs moutons de la grande fête musulmane appelée fête des moutons* ou el kabeir. Kourouma, 2000 : 28.

 

kaïcédrat, kaïlcédrat, n.m. V. CAÏLCEDRAT*.

 

kahibéhi, [kaibei], n.m. Spéc., (flore), (du bété). (Drypetes Pellegrini Léandri). Petit arbre de la fam. des Euphorbiacées dont l'écorce à goût pimenté est utilisée en thérapeutique locale. Aubreville, 1959, II : 54.

 

Kacou Ananzé, n.m. V. KAKOU* ANANZE, [.] son adorable petite fille aux yeux clairs comme savanes et pétillants d'intelligence comme Kacou Ananzé, l'araignée. Adé Adiaffi, 2000 : 22.

 

kakaba, n.m. V. CACABA*. Le patron n'a pas voulu croire que le petit kakaba pouvait avoir terminé. ID., 03.11.1984.

 

kaké, [kake], n.m. Spéc., (flore), (du krou). Petit arbre à fût droit du sous-bois des forêts primaires. Fam. des Ebenacées. Aubreville, 1959, III : 162.

SYN.: ngavi (de l'abé).

 

kaki, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Sorte de coutil de diverses couleurs (vert, bleu, beige, etc.) avec lequel on confectionne généralement les uniformes. Fanhikroi se présenta au planton*, jeune homme de vingt cinq ans, vêtu de kaki à l'européenne. Koné, 1976 : 70. A l'école primaire, c'est du kaki bleu-blanc pour les filles. (Mère de famille, Abidjan, 1986). [.] il observait les colonnes de marcheurs en kaki clair et bleu-blanc* qui, par milliers en sillonnaient les quatre seuls axes goudronnés convergeant vers le centre. Krol, 1994 : 20.

2- Par métonymie, uniforme de toile épaisse et résistante. A la rentrée, il faut payer* le matériel scolaire, les kakis des enfants, c'est chaud*! (Chauffeur, Abidjan, 1990). Un jour un prof a remarqué que mon kaki était sale, trop même*. Krol, 1994 : 37. Son Roméo, lui aussi en Terminale et Gagnoais, est d'un milieu à peu près identique, kaki impeccable, chaussures de cuir en bon état, classeur cartonné. Krol, 1994 : 77.

SYN.: kaki-complet.

3- kaki, par extension, lycéen ou collégien vêtu de l'uniforme. Dans un joyeux concert de rires et de bavardages ininterrompus, bleu*-blanc et kakis se déversent dans les rues d'une ville qu'ils ont fini par aimer. Ivoir'Soir, 27.05.1997.

4- kaki-complet, V. COMPLET*. Uniforme de toile grossière et de couleur variée. Patron*, il faut payer* kaki-complet blanc pour servir à table. L'autre, c'est gâté*. (Boy, Abidjan, 1990). Je n'avais que mon kaki-complet, mon sac à dos avec une couverture dedans et le riz, les trois carreaux* de sucre et les deux brins* d'allumettes qu'on m'avait donnés. Deniel, 1991 : 104.

SYN.: complet* kaki, complet*, kaki.

 

kaki de brousse, n.m. Spéc., (flore). (Diospyros mespiliformis Hochst.). Petit arbre de savanes de la fam. des Ebenacées que l'on peut rencontrer dans des boisements ripicoles ou sacrés et dont le fruit est comestible. Roberty, 1954 : 77.

SYN.: sousoun*.

 

kakoua, [kakwa], n.m. Spéc. (flore). (Cola caricaefolia [G.Don.] K. Schum.). Petit arbre de la fam. des Sterculiacées aux fleurs pourpres et aux fruits rouge-orangé formant des étoiles. Aubreville, 1959 : II, 292.

 

Kakou Ananzè, Kacou Ananzé, [kakuanSzD], n.m. Fréq. (tradition), (langues kwa), oral, écrit, sud. Personnage traditionnel masculin des contes populaires de la Côte du Bénin. Il s'agit de l'araignée*, symbole de l'astuce et de la rouerie, évoquant Renart des contes animaliers du Moyen Age français. Jamais en dormant, Araignée* n'avait fermé les deux yeux à la fois. Kacou Ananzè dormait toujours d'un oeil. Dadié, 1955 : 89. Kakou Ananzé / comment tu es là / tu te crois plus malin / malin que les autres/. (Chanson "Ananzé". Groupe Les potes de la rue, corpus T., 1994).

 

kaïlcédrat, n.m. V. CAILCEDRAT*.

 

kalach, n.m. Fréq., oral, fam. Abréviation usuelle de "kalachnikov". Il serait exécuté. Publiquement exécuté. Au Kalach. Kourouma, 2000 : 86.

 

kan kan kan, kankankan, [kSkSkS] n.m. V. ACCELERATEUR*, DEMARREUR*, KAN KAN*. Mon fille, tu n'as rien à craindre. A cause de toi, je mange Kankankan tous les soirs. Pour bien "assurer" la nuit. (BD). Ivoir'Soir, 25.11.1997. On ne vante plus les bienfaits du kan kan kan de blanc appelé Viagra. Ce démarreur* a tellement de succès qu'il a envahi le monde entier. Ivoir'Soir, 18.06.1998.

 

kanghoh, n.m. V. CANGOH*. [.] il avait refusé de boire [.] dans le même kangoh que papa. Kitia Touré, 1979 : 59.

 

kanif, n.m. V. KENAF*, CHANVRE* DE GUINEE. [Je] me suis bien camé avec kanif et les autres drogues dures. Kourouma, 2000 : 11.

 

kanikani, kani-kani, [kanikani], n.m., adj. Fréq., (tradition), oral, écrit, tous milieux, péj.

1- n.m. Fétiche à influence maléfique. Toutes ces histoires de kani-kani y en a marre ! je ne suis pas allé à l'école pour venir retomber dans des bêtises pareilles. Bolli, 1977 : 90. Ce gris-gris*, c'est contre le kanikani. (Etudiant, Abidjan, 1987).

LOC.: faire kanikani.

SYN.: djigbo*, djibsse*, fétiche*, gbass*, gbé*, gbévia, grisgris*, sassa*.

2- adj. Relevant de la sorcellerie, à pouvoir maléfique. C'est la méthode "dissection façon* kani kani" en comité sanglant et privé. Bolli, 1977 : 65.

3- kanikani (faire ---- [ contre qqun]), loc.verb. Faire ou faire faire par un sorcier* un envoûtement maléfique. Tu sais, les gens sont jaloux et puis ils font kanikani contre toi. Heureusement le féticheur* peut te protèger. (Etudiante, Abidjan, 1984).

 

kankan, cancan, kankankan, kan-kan-kan, n.m. V. ACCELERATEUR*. Les compatriotes de Tsar Boris 1er gagneraient à consommer du kankankan. Il paraît que c'est un démarreur* efficace. Ivoir'Soir, 29.10.1997. Vous qui consommez le kan-kan-kan chez nous, prenez garde ! Ivoir'Soir, 28.05.1998.

 

kaolin, n.m. Usuel, (tradition) ,oral, écrit, tous milieux. Argile blanche utilisée pour les peintures corporelles et pour la décoration des poteries. Elle symbolise la pureté. Elle est également parfois consommée par les femmes enceintes. [.] il voit avec netteté le sable qui est sous ses pieds : il est aussi fin que le kaolin ! Kindo Bouabi, s.d. : 25. Son visage est recouvert d'un emplâtre à base de kaolin. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 21. Alors, jetez-sur moi du kaolin, du kaolin sur le dos en signe de triomphe. Dadié, 1955, : 94. Que tout mauvais fétiche*[.] s'éteigne et que ton coeur soit blanc comme le kaolin. Amon d'Aby, La couronne aux enchères, 1965, 37. Toute la moitié gauche de son corps est badigeonnée de kaolin. Arnaut, 1976 : 118. Toujours est-il qu'il transpirait abondamment sans même prendre le temps d'essuyer les gouttes blanchies par le kaolin de son visage qui lui tombaient dans les yeux. Bolli, 1977 : 70. Manger du kaolin et arborer des lèvres outrageusement blanchies, c'est un des aspects de l'élégance de la femme enceinte mais c'est oublier qu'elle s'intoxique avec de la terre, de l'argile blanche : le kaolin. FM., 07.01.198. [.] la farandole dan exécutée par des jeunes filles aux visages peints de kaolin. FM., 19.04.1982. Parmi tous ces gens, j'ai aussitôt remarqué une vieille femme tout habillée de blanc, du kaolin sur elle et portant des perles blanches. Akissi Kouadio, 1983 : 64. [.] elles dansent [.] vêtues d'un gilet écarlate, d'un pagne de toile ou de fibre, d'un bonnet rouge à cauris* et poils blancs, le visage décoré au kaolin de motifs symétriques [.]. David, 1986 : 121. L'un d'eux [: des hameaux] se distingue par plusieurs cases* aux murs mouchetés ou balafrés de kaolin, plus ou moins teinté. Rémy, 1996, 137. K. assis à même le sol, torse nu, le corps bariolé de kaolin [.]. Le Monde Ivoirien, 10.03.1995. Des statuettes enduites d'huile rouge*, de jus de colas*, badigeonnées de kaolin et recouvertes de plumes [.] semblent veiller sur les allées et venues de ceux qui fréquentent ces lieux. Soir Info, 08.05.1996. [.] un maquillage savant de kaolin, signe de pureté [.]. Ivoir'Soir, 19.08.1997. Son corps était bariolé de kaolin. Kourouma, 2000 : 120.

COM.: le kaolin est souvent considéré comme le symbole même de la blancheur éclatante. La dot* pour Aminata au sourire de kaolin. A. Koné, 1980 : 7. Une si jolie petite rivière avec ses cascades de kaolin... Adé Adiaffi, 2000 : 37.

DER.: kaolinique*.

SYN.: argile* blanche, argile kaolinique*.

 

kaolinique, adj. Dispon., oral, écrit, mélior. Qui contient du kaolin. Pourtant l'argile kaolinique a d'autres utilités. Le kaolin* est d'abord nettoyé au couteau et cuit à la fumée comme le poisson fumé. On le vend alors en paquets de 2 000 à 2 200 francs aux détaillants qui le déversent sur les marchés à partir de 5 f. FM., 07.01.1981.

 

kaoter, v.tr. Fréq., (sur "K.O."), oral, fam, jeunes. urbanisés. Subjuger, rendre amoureux, séduire. Une fille comme ça, moi, ça me kaote ! (Lycéen, Abidjan, 1990).

SYN.: bousiller*, chaoter, tomber* knock, tuer*.

 

kapé, [kape] n.m. Spéc., (flore). (de l'attié). (Enneastemon capea) Grosse liane de la fam. des Annonacées dont les feuilles parfumées font l'objet d'un commerce traditionnel avec le Ghana. Aubreville, 1959, I : 120.

 

kapok, kapock, capoc, n.m. Fréq. oral, écrit, tous milieux. Sorte de bourre soyeuse et légère qui entoure les graines du kapokier. Le kapok exploité est celui du kapokier* de savanes. Il sert localement à confectionner des coussins et des oreillers. Les arbres au kapock éclatant essaimaient leurs graines et leur duvet qu'emportait le vent. Dadié, 1955 : 105. Les produits naturels de la région : ignames*, noix de cola [.] kapok, mieux exploités, ont apporté aux habitants de nouvelles ressources. Rémy, 1996 : 118.

 

kapokier, n.m. Spéc., (flore), mais assez fréq. V. BOMBAX*. Terme générique désignant de grands arbres de la fam. des Bombacées. On distingue localement le kapokier de forêt, ou kapokier à fleurs rouges (Bombax buonopozense P. Beauv.), arbre de taille moyenne qui diffère par certains détails du kapokier de savanes, (Bombax costatum Pellegr. et Vuil.) notamment par ses fleurs rouges éclatantes en forme de tulipe, apparaissant sur un arbre par ailleurs à ce moment là dépourvu de feuilles. Il produit une fibre, le kapok, ressemblant à du coton, utilisée pour la confection de coussins et d'oreillers. CTFT, 1989, 367. Certains kapokiers de savanes (B. costatum var. Andrieui) ont des fleurs de couleur jaune. Aubreville, 1959, II : 264. Dans le lointain se découpaient, ilôts verdâtres, de petits bois où se mêlaient nérés,* karités*, kapokiers. Koné, 1976 : 13.

DER.: kapotéraie*.

COMP.: faux*-kapokier, kapokier de Java*.

 

kapokier de Java, n.m. V. FROMAGER*.

 

kapotéraie, n.f. Spéc., (agriculture), (dérivé de kapokier). Plantation de kapokiers. [.] suivaient les kapotéraies du planteur blanc, la rivière, les bois* sacrés, des cases* [.] Kourouma, 1990 : 93.

 

karakoro, n.m. (du mandenkan) , V. CRACRO*. J'ai faim ! J'ai juste mangé un karakoro à midi. (Secrétaire, Abidjan, 1956).

 

karamoko, [karamCkC] / [karamCgC], n.m. Fréq., (tradition), (du mandenkan : "maître d'école, marabout"), oral, écrit, nord, souvent péj. Marabout qui confectionne et vend des amulettes. Ils [: les Blancs] disent par exemple que les histoires de karamoko sont fausses or ils vont souvent consulter des tireuses de cartes. Dadié, 1956 : 49. Non, tout cela n'était qu'un travail de karamoko dé*, de débutants, d'apprentis marabouts*. A. Koné, 1980 : 46. Ne t'ai-je pas dit souvent que les karamokos sont des menteurs, des trompeurs, des escrocs ? Le vôtre a dû vous prendre plusieurs milliers de billets de banque. J. Guenaman Colbert, 1985 : 85. Ils sont allés voir le karamoko. (Fonctionnaire, Korogho, 1989).

 

karkadé, n.m. V. OSEILLE* DE GUINEE.

 

karité, n.m. Spéc., (flore), mais usuel, oral, écrit, tous milieux. (Vitellaria paradoxa Gaertn. = ex. Butyrospermum parkii = B. paradoxum).

1- karité, karitier, arbre à cime sphérique, à feuillage dense et caduc de la fam. des Sapotacées. Des karitiers robustes gonflés de leurs graines nourricières semblent attendre l'heure de la cueillette. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 9. Dans le lointain se découpaient, ilôts verdâtres, de petits bois où se mêlaient nérés*, karités, kapokiers*. Koné, 1976 : 13. La savane dite "soudanaise" elle même, la plus sèche, au nord du huitième parallèle, soit vers Bondoukou, soit vers Korhogo, nourrit des peuplements d'arbres de huit à quinze mètres, à commencer par les acacias* et les caïlcédrats*, parmi lesquels peuvent se glisser jusqu'à des karités et des nérés*, quoique pygmées par rapport à leurs frères colossaux du sud. Conte, 1981 : 25. Immensités fauves, rouges ou vertes, piquetées d'arbres nérés* ou karités... David, 1986 : 100. Sur la route du nord, de nombreux bourgs lobi ou koulango, ombragés de manguiers*, de karités, de nérés, se succèdent [.] . Rémy, 1996 : 109.

DER.: karitier*.

SYN.: arbre* à beurre (vx), arbre* de karité.

2- Fruit du karité. V. NOIX DE KARITE*. On extrait de ses amandes séchées au feu un "beurre", mélange de graisse et de latex. Utilisé localement dans l'alimentation (graisse de cuisine) ou transformé en savon, en bougie, en enduit de préservation des cases. (CTFT, 1989 : 399). Le karité [.] est également l'objet d'une préoccupation des paysans, le commerce des noix* et du beurre* de karité étant très développé. FM., 16.02.1981. Il sera demandé à chaque chef* de clan [.] de vendre au Blanc qui tient le comptoir des mesures de coton, d'arachide*, de karité et de gomme *. Kourouma, 1990 : 60. Parmi eux, le karité dont la pulpe se mange fraîche ou, à la suite de plusieurs opérations se transforme en beurre, utilisé en cuisine et même en produit de beauté. Rémy, 1996 : 141.

COMP.: beurre* de karité, chenille* de karité.

SYN.: noix* de karité.

3- karité, (beurre de ----), V. BEURRE*. L'huile d'arachide, c'est pour les Blancs. Le beurre de karité plaisait mieux aux paysans noirs. Koné 1976 : 83.

4- karité, (chenille de ----), V. CHENILLE*, CHITOUMOU*.

5- karité, (noix de ---- ), V. KARITE 2. Le pouvoir ne se ramasse pas comme une noix de karité [.]. Kourouma, 1990 : 155.

 

karitier, n.m. V. KARITE 1*. C'est dans le Centre qu'on trouve de gros karitiers. (Instituteur, Bouaké, 1986).

 

katana-festival, n.m. Dispon., récent (1ère attest. : 1983), (hybride sénoufo "joie" +  français), oral, écrit, nord, mélior. Sorte de fête populaire localisée à Korhogo et rappelant le carnaval par sa durée et ses défilés qui évoquent uniquement la tradition sénoufo. Le katana-festival de Korogho sera-t-il différent ? Le défilé ne se fera pas avec des uniformes et des masques* [.] mais avec des costumes du terroir. FM., 12.01.1983. Evènement sans précédent en Côte-d'Ivoire, le katana-festival ou le festival de la joie et du bonheur mettra à l'épreuve pendant une semaine le riche folklore sénoufo. FM.,15/16.01.1983. Le katana-festival, comme toute manifestation culturelle est une manière de faire vivre l'âme du peuple sénoufo. Ibid.

 

katanga, [katSga], n.m. Dispon., un peu vieilli. (par allusion à la malheureuse guerre de sécession qui a accompagné l'indépendance de l'ex-Congo belge), oral, fam., péj.

1- katanga, (c'est [le] ----), loc.verb. C'est un désastre complet !, C'est une vraie catastrophe ! Match là*, c'est katanga !  Zazou n° 13, 1981. Comme le dirait ma femme, dans le quartier, c'est le katanga ! (Radio : émission sur le permis de conduire, 25.04.1981).

2- katanga, (être ---- ), être katangais /katangaise, loc.verb. V. CAILLOU*. En parlant d'une situation : être difficile à gérer, compliquée, dure à résoudre. Ne te fais pas d'illusion, c'est katanga de trouver un job ! (Etudiant, Abidjan, 1985). On peut dire que la situation risque d'être katangaise, selon l'expression populaire. Ivoir'Soir, 15.05.1997.

 

katidiantabé, [katidjStabe], n.m. Spéc., (flore). V. KOUBEDIARA*. (Datura metel Linn.). Plante hallucinogène de la famille des Solanacées dont on extrait une drogue dangereuse qui porte le même nom. Une autre plante hallucinogène, très dangereuse et parfois même mortelle, pousse à l'état naturel [: au Sénégal] en bordure des cours d'eaux : le katidiantabé (ou koubédiara). Elle provoque fréquemmment des collapsus. Pour en atténuer les effets, certains toxicomanes la préparent sous forme de tisane. Jeune Afrique, 16-22.03.1995.

SYN.: herbe* aux fous, koubédiara*.

 

kauri, n.m. V. CAURI*.

 

kaya kaya, kayakaya, [kajakaja], n.m. V. BAGAS*, BARAGNINI*. Dispon., (anglais du Ghana et du Liberia), oral, péj. Portefaix. On les appelle baragnini*. Cela veut dire "chercheurs de travail", ou kayakaya qui, par sa consonance péjorative, veut dire "travailleur d'occasion". Timité Bassori, 1974 : 48.

SYN.: (part.) bagasse*, baragnini*, donita*, cacaba*, dawa*, fougari* fou* guéri, gawa*, ouyo ouyo*, porte-faix

 

kè !, quê ! [kD], interj. Fréq., (du mandenkan), oral, écrit, fam., mésolecte, basilecte.

1- Exclamation servant à insister sur ce qui vient d'être dit. Voilà papillon ! où ça ? C'est pas vrai ! C'est vrai ! C'est vrai ké ! David, 1986 : 174. Je te le dis. Je te le dis kè ! Fais attention ! (Devin, Abidjan, 1989).

SYN.: dè*, quê*

2- En réponse à une question de forme interro-négative, kè marque la réponse affirmative : Si, bien sûr! Si fait ! "Vous n'avez pas mangé, je suppose ?"-"Kè ! A Bassam ! (Commerçants, Abidjan, 1986).

 

kébi, n.m. Rare, (mandenkan "brique"), écrit, litt., (chez Kourouma). Bureau de l'Administration coloniale. La première réalisation des nazaréens* à Soba fut le bureau du commandant*. On l'appela le "kébi", ce qui signifie "les briques" parce qu'il fut le premier bâtiment en brique cuite du pays. Le mot fut adopté par tout le Mandingue et devint en malinké l'appellation des sièges des administrations coloniales. Kourouma, 1990 : 64.

 

kedjenou, kédjenou, kédjénou, kediénou, [kedFenu] / [kDdjenu] / [kedjenu] n.m. Usuel, (tradition), (du baoulé et autres langues akan"remuer dedans"), oral, écrit, sud.

1- n.m. Plat traditionnel du sud ivoirien, à base de poulet, de poisson ou d'agouti* cuit à l'étouffée, accompagné de tomates, oignons et gingembre. On le consomme avec de l'attiéké*, de l'igname* ou du riz. F. vous propose une variété de gibiers, sauces*, grillades, kedjenous, poissons, crevettes, langoustes. FM., 05/06.01.1980. Il vole quatre poulets pour faire du kedjenou. FM., 25.05.1981. Le charbon ne soulève pas de fumée. Il est presqu'irremplaçable dans certaines cuissons comme le fameux poisson à la braise* ou le non moins fameux kédjenou. FM. 07.08.1983. L'attiéké* accompagne aussi agréablement le kédjénou que les Baoulé consomment avec de l'igname*: dans un canari* (pot en terre cuite) bien fermé. On fait cuire, sans eau, du poulet, du poisson ou de l'agouti* (rongeur de la savane) assaisonné de tomates, d'oignons et de gingembre. Oberlé, 1983 : 68. A l'intérieur, du poulet cuit lentement dans le seul jus des légumes qui l'accompagnent : c'est le fameux et délicieux kédjenou que l'on mange avec l'attiéké* cette semoule de manioc* plus légère que la graine de couscous. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 51. Le kédjénou (9) a fait son apparition, particulièrement apprécié. Note (9) : Kédjénou : poulet à l'étouffée, du verbe baoulé "kédjié" remuer et de l'adverbe "nou": dedans. Une fois fermé avec des feuilles de bananier, le canari* (de fabrication artisanale) ne s'ouvrira qu'à la cuisson du poulet, entre temps on remuera le contenu en secouant le canari. A. Touré, 1985 : 251. Le kédjénou et les carpes* braisées* dominent les autres mets [.]. A. Touré, 1985 : 252. [.] kedjenou de poulet ou de pintade cuit à l'étouffée dans un chaudron de terre [.]. David, 1986 : 78. Passé minuit, les clients des bars voisins, [.] y viennent pour prendre un verre, manger un kédjenou ou un attiéké* [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 84. Le kédjenou poulet cuit à l'étouffée, avec des légumes et servi avec du riz. Rémy, 1996 : 213. Quand nous mangeons nos kédiénou de poulet, nous nous moquons de savoir si c'est un mâle ou une femelle. Ivoir'Soir, 16.09.1997. Dans l'un des maquis*, nous commandons du kedjenou d'agouti* avec de l'attiéké, de l'alloco* et des frites d'igname*. Ivoir'Soir, 25.11.1997. Ce que tous les maquis* [.] proposent : kédjénou, "braisés"*, foutou*, riz avec sauces* graine*, arachide*, aubergine. Rien d'original. Ivoir'Soir, 24/25.12.1997.

2- adj. Cuit à l'étouffée. [.] le maquis* du stade sert des poulets kedjenou*, si vicieusement assaisonnés de pili -pili.*. Gombeaut et alii, 1990 : 56.

COMP.: attiéké*-kedjenou.

 

keep, (être ---- ), loc.verb. V. ETRE BLOQUE*. Tu es keep ou quoi ? Tu dis du* n'importe quoi ! (Etudiante, Abidjan, 1986).

 

kékélé, [kekele], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). Grand arbre de la fam. des Ulmacées. Bois demi-dur de cet arbre de couleur jaune brun clair. Aubreville, 1959, I : 44.

SYN.: goré (wobé).

 

kékémi, [kekemi], n.m. Spéc. (flore), (de l'attié). (Diospyros kekemi Aubr. et Pellegr.). Petit arbre de la fam. des Ebenacées. Aubreville, 1959, III : 164.

SYN.: abouprô (ébrié), bridié (yakouba), pitoué (wobé).

 

kénaf, n.m. V. CHANVRE* DE GUINEE, DA*.

 

kenté, [kRte], n.m., adj. V. KINTE*, KITA*

1- n.m. Toutes les bandes de fil de coton souvent multicolores que l'on voit tisser devant soi ne sont pas uniquement destinées à la fabrication du kenté, ce pagne traditionnel qui exige un travail considérable et dont chaque couleur, chaque ligne a une signification. D'ailleurs un kenté est en principe tissé pour une personne donnée; N'importe qui ne peut - ou ne pouvait- le porter. Autrefois on courait le risque de commettre un crime de lèse-majesté s'il avait été confectionné pour un chef. Rémy, 1986 : 65. Le kenté, pagne multicolore des Akan à dessins non figuratifs évoquant un peu le kilt écossais, a une signification bien précise. Rémy, 1986 : 64.

2- adj. Quelques notables portant le feutre noir de planteur* de leur patron Houphouët, en short, les jambes poilues sous la toge "kenté" multicolore [.]. David, 1986 : 133. Awlimba regarda longuement le passeur et tenta de le corrompre en lui proposant des pagnes kenté. M. Bandaman, 1993 : 45.

 

képa, n.f. Spéc., argot nouchi, (du verlan "paquet"). Dose d'héroïne vendue dans la rue, clandestinement. Une képa, dose d'héroïne grossièrement raffinée en  provenance du Pakistan se négocie entre 2000 et 5000 f Cfa. Jeune Afrique, 16/22.03.1995.

 

kérémon, [keremT], n.m. Spéc., (flore)., (de l'attié). (Majidea fosteri [Sprague] Radlk.). Arbre moyen de la fam. des Spindacées au bois blanc assez dur. Aubreville, 1959, II : 230;

 

kétou, [ketu], n.m. Spéc., (flore), (du krou). (Newtonia Duparquetiana [Baill.] Keay). Arbre moyen de la fam.des Mimosées. Aubreville, 1959, I : 224.

SYN.: tsoumbou (Gabon), blatigué / srotoué (guéré).

 

kessiah ! [kDsja], loc.interr. Fréq., oral, écrit, argot urbain, basilecte. Qu'est-ce-qu'il y a ? Qu'y a-t-il ? Et, en choeur, les voyageurs se sont écriés :"Chauffeur, kessiah ? Arrête!’’ Ivoir'Soir, 31.03.1998.

 

khaya, n.m. Spéc., (flore). Terme générique désignant quatre arbres exploités de la fam. des Méliacées : le caïlcédrat*, l'acajou* à grandes feuilles, l'acajou* blanc, l'acajou* de Bassam. Les khaya fournissent le véritable acajou* d'Afrique. Ils donnent le bois le plus célèbre de la Côte d'Ivoire, connu toutefois depuis 1880 seulement. Aubreville, 1959, II : 147-

 

kher, [kDr], n.m. Dispon., argot du milieu, oral. Drogue, pierre de crack, vendue clandestinement. Le kher, la pierre de crack (mélange de chlorhydrate de cocaïne et de bicarbonate de soude que l'on fume dans une pipe artisanale baptisée tam-tam*) coûte 5 000 f Cfa*. Jeune Afrique, 16-22.03.1995.

 

khessal, n.m. V. AMBI*.

 

khessaliser, (se ---- ), v.pronom. V. S'AMBIFIER*, SE BLANCHIR*

 

khessalisation, n.f. V. BLANCHISSEMENT*.

 

kilo (1), n.m. Fréq, (abrégement du mot "kilomètre"), oral surtout, fam. ou basilectal. Kilomètre. [Les pirogues de la famille] elles sont encore solides et peuvent parcourir plusieurs kilos. Anoma. Kanié, 1978 : 43. Waga est à moins de 100 kilos. Jano, 1987 : 8. Dans un village à 20 kilos d'ici, y a des vieux qui taillent des fûts pour une bouchée de riz. Jano, 1987 : 8.

 

kilo (2), n.m. Fréq. (abrègement du mot "kilogramme").

1- kilo-cerise, kilo-fève, Spéc., (commerce) oral, écrit, spéc. Unité de base du prix fixé à la vente des fruits du caféier (kilo-cerise) et des fèves de cacao (kilo-fève) Café : le kilo-cerise passe à 175 francs. Cacao: le kilo-fève passe à 350 francs. FM., 18. 10. 1983.

2- kilo-fève, V. KILO-CERISE*.

 

kilomètre, kilo, PK n.m. Fréq. (administration), oral, écrit. Désignation, par le chiffre figurant sur la borne kilométrique, de hameaux ou de petits groupes d'habitations situés sur un axe routier partant d'Abidjan. Il avait trouvé un jeune Ivoirien qui acceptait de me conduire jusqu'au Kilomètre 17. Naipaul, 1984, 123. Le kilomètre 17 n'était pas exactement un village ; c'était un ensemble d'habitations non loin d'Abidjan . Ibid. : 148. [.] il a tout de suite trouvé un emploi de manoeuvre sur la route de Bingerville au kilomètre 9. A. Touré, 1985, 88.

SYN.: PK* (+ chiffre).

 

kinkéliba, kinkiliba, quinquiliba, [kRkeliba] /[kRkiliba],  n.m. Spéc., (flore), mais fréq., oral écrit, tous milieux.

1- (Combretum micranthum G. Don.). Petit arbuste buissonnant des savanes latérisées, très utilisé en pharmacopée locale contre les ictères, la fièvre jaune. Mais, en Côte d'Ivoire, le terme désigne généralement le cassia occidentalis dont les feuilles servent à faire des infusions diurétiques. V. BENTAMARE*.

SYN.: (cassia occidentalis) : café des noirs*.

2- kinkéliba [prendre du ---- ], loc.verb. V. FAIRE MEDICAMENT*.

 

kinté, n.m. V. KITA*. La houle bariolée d'un immense kinté court tout le long de son corps. J. Carlos, 1994 : 70

 

kioro, [kjoro], n.m. Spéc., (flore). (Parinari chrysophylla Oliv.) Arbre de la fam. des Rosacées, identifiable par son feuillage épais de couleur fauve. Aubreville, 1959, I : 186.

 

kipri, fête du kipri, [kipri], n.m. Fréq., (tradition), (de l'abidji), oral, écrit, tous milieux, sud surtout. Grande fête traditionnelle au cours de laquelle les hommes s'infligent de sanglantes blessures durant leurs transes. Il est des fêtes tout à fait spectaculaires parce que sanglantes, comme la fête du "kipri" des Abidji de Gomon ou le "kpélé"* des Adioukrou d'Orbaf : le sang coule des blessures volontaires que s'infligent des hommes en transe qui se savent invulnérables et à qui un pansement-miracle, garantit - dit-on - une guérison immédiate. David, 1986 : 132.

 

kiokio, [kjCkjC], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Glyphaea brevis [Spreng.] Monachino). Petit arbre très commun de la fam. des Tiliacées, employé pour former des haies vives. Ses fruits en forme de fuseau, bruns à maturité sont remarquables. Aubreville, 1959, II : 254.

 

kiosque, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- kiosque à café, kiosque de café, petite échoppe en appentis à laquelle s'ajoutent généralement une table de bois et des bancs pour le confort des clients. On y vend café et pain, beurré ou non. Le trafic [: de drogue] à Dabou se faisait à partir d'un kiosque à café. FM., 26.04.1980. S.K., propriétaire d'un kiosque de café au marché d'Abobo-gare. FM., 29.10.1982. Si c'est dimanche, le marché de Sikensi est là [.] une pièce d'eau carrée bien tenue, des kiosques de bois pour boire le café, des marchands haoussas [.]. David, 1986 : 113. [.] restaurateurs de rue, tenanciers de kiosque à café. Bonnassieux, 1987 : 150. Un Sénégalais m'a pris dans son kiosque. Il vendait du café et du pain. Deniel, 1991 : 92. N'dri Adjè s'est alors assis sur le banc d'un kiosque à café. FM., 23.02.1993. Vous buvez tranquillement un café devant un kiosque. FM., 06.04.1993. Je possède un kiosque à café. Téré, 07.03.1995. Vendeur dans un kiosque à café, O.O. s'était quelque peu absenté de son lieu de vente. Ivoir'Soir, 08.04.1998. Comme on dort tard, dès qu'on se réveille, on fonce sur le premier kiosque à café d'à côté. Ivoir'Soir, 27.05.1998.

2- kiosque ambulant, rare, iron., lettrés. Marchand de revues ambulant. Le kiosque ambulant frappait aux portes, la poitrine couverte d'hebdomadaires de la presse internationale. Tilliette, 1984 : 100.

3- kiosque à pain, fréq., oral, écrit, tous milieux. Point de dépôt-vente de pain. Dire que depuis 5 ans, ton ami Digbeu n'arrive pas à acheter à son propriétaire le kiosque à pain installé à côté de son kiosque à café à Locodjro. Ivoir'soir, 28/29.01.1998.

4- kiosque à viande, fréq. oral, écrit, tous milieux. Point de vente de viande sans intermédiaire, équipé de sanitaires. Une centaine de kiosques à viande dans les dix communes de la capitale, voilà ce que les Abidjanais découvriront à la fin du mois de décembre. FM., 24.11.1982. J'ai construit un kiosque. Mais dans kiosque-viande là* on ne peut pas gagner l'argent* parce que la mairie nous emmerde* trop. Ivoir'soir, 25.05.1993.

 

kissa, kizan, [kisa] / [kizS], n.m. Spéc., (flore). (du mandenkan). (Syzygium guineense [Willd.]DC.). Petit arbre de la fam. des Myrtacées. Aubreville, 1959, III : 84. Utilisations thérapeutiques Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 204.

 

kita, kéta, pagne kita, kenté, kinté, [kita] /[keta] / [kRte], n.m., adj. V. PAGNE* KITA. Fréq., (origine: du nom de la ville ghanéenne de Kéta), oral, écrit, tous milieux.

1- n.m. Pagne traditionnel akan constitué de petits carrés de tissus de coton, de fabrication artisanale et décorés de motifs géométriques aux couleurs vives, porteurs de significations identificatrices à la manière des kilts écossais. Les plus beaux qui coûtent fort cher sont mêlés de fils d'or. Les hommes portent ce pagne drapé sur le corps avec une épaule découverte, à la façon d'une toge romaine. Il marcha vers son fils majestueusement drapé dans un kita. Bolli, 1977 : 34. Drapés dans leurs kita [.] les notables dans un style majestueux ont marqué le Popo*. FM., 24.04.1984. Investiture de J.J.Rawlings : Du treillis au kita. Notre temps, 13.01.1993. Dans la tribune officielle, aucun des Vieux* en grands pagnes kita n'était d'Ouragahio. Krol, 1994 : 124. [.] pour revêtir leur tenue de cérémonie, pagnes kita, babouches, calotes royales... Krol, 1994 : 127. A l'origine, Woodin était le nom d'une société du groupe Unilever basée au début du siècle à Grand-Bassam en Cöte-d'Ivoire. Les hits de la gamme Woodin - le bogolan*, le kita, le tissé*- sont exportés à 70% hors de CI où ils sont fabriqués. Jeune Afrique, 20/26.07.1995. [.] il y a quelques années, je me suis retrouvé dans le village de M. Z. K., le PDG de la CIE-SIDECI, près de Soubré. Il recevait M. Olivier Bouygues. Et les chefs* de village l'ont fait "chef* traditionnel". Parmi ses attributs de chef, il y avait le pagne kita, les sandales "abojo", une couronne et un chasse-*mouches. [.] . Et si Mme BMS fait attention, elle remarquera que les chefs bété s'habillent en kita sans complexe. Le Kita appartient à la culture ivoirienne tout simplement. Ivoir'Soir, 09.06.1998. [.] l'on n'offre aux visiteurs de marque que des kita. Ibid.

2- adj. (surtout dans la loc. pagne kita). Fait à la manière traditionnelle akan. Elle fait le commerce des pagnes kita. Elle va acheter au Nigéria et au Ghana pour venir les vendre ici. FM., 22.07.1974. Le chef, comme le veut la tradition est transporté dans un joli hamac* orné de pagnes kita multicolores et encadré par ses notables. FM. 02.09.1986.

 

klaxonner, v.tr. Fréq., oral, urbanisés., fam. Avertir, appeler qqn d'un coup de klaxon. Arrête la voiture et klaxonne-moi. Je serai prête. (Enseignante, Abidjan, 1986).

 

kléklé, [klekle], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Aubrevillea platycarpa Pellegrin). Très grand arbre de la fam. des Mimosées rappellant un peu le dabéma*. Aubreville, 1959, I : 230.

SYN.: disaya /buyo (yakouba), héréniétou (krou), hirémé(wobé), poui (bété).

 

kleptocrate, n.m. Dispon., lettrés, péj. Dirigeant corrompu et prévaricateur. [.] sa bande de kleptocrates, les grilleurs* d'arachide à qui on ne demande pas ce qu'ils mettent dans la bouche [.]. Krol, 1994 : 245.

SYN.: grilleur* d'arachide.

 

klôh, [klC], n.m. "Herbe". V. CLÔ*. Ca te détruira, ça te détruira, /Klôh!! djal*, tchouk* sien* à base. (Chanson d'A. Blondy, "Rasta Poué", 1987).

 

km + chiffre, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. V. PK*. Abréviation usuelle de "Point kilométrique" qui sert fréquemment à désigner des noms de lieux, notamment dans la région abidjanaise. Dans les ateliers des chaudronniers-marmitiers maliens du km 14 sur la route d'Anyama.[.]. David, 1986 : 83. [.] l'importance de l'investissement immobilier est alors sans rapport avec la précarité foncière du quartier, à l'exemple du Km 18, dans le nord de la commune d'Abobo. Antoine /Dubresson /Manou-Savina, 1987 : 187. Mais il se décide à le conduire au km 17 route de Dabou [.]. Ivoir'Soir, 26.11.1997.

 

knock (tomber ---- ), loc.verb. Fréq., oral, fam. jeunes urbanisés. Avoir le coup de foudre. Quand elle chante en se trémoussant, tous les hommes tombent knock. (Musicien, Abidjan, 1990).

 

k.o. [kao], v.tr. invariable. Dispon., argot zouglou, (de l'anglais), oral, fam, jeunes urbanisés. V. CHAOS*, CAHOT*. Mettre k.o., tuer, terrasser. /Si tu as fait*, sida peut te k.o / Si tu es ministre , sida peut te k.o / Si tu es planteur, sida peut te k.o / Si tu es loubard, sida peut te k.o / même docteur, sida peut te k.o/. (Chanson "Sida", groupe Les pros du Far, corpus, T., 1994).

 

koacagnibaka, [kwakaQibaka], n.m. Spéc., (flore), (de l'agni). (Leptaulus daphnoides Benth. Petit arbre de la fam. des Icacinacées à écorce blanche tachée de brun orangé. Aubreville, 1959, I : 111.

 

koazodau, [kwazodau], n.m. Spéc., (flore). (Afzelia bracteata T. Vogel ex Benth. Arbre

de la fam. des Caesalpiniacées de la zone guinéenne maritime. Aubreville, 1959, I : 272.

 

koba, n.f. V. ANTILOPE*-CHEVAL.

 

kobahia, [kobaja], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Christiana africana DC.). Petit arbre de la fam. des Tiliacées très répandu, aux grandes feuilles en forme de coeur. Aubreville, 1959, II : 252.

 

kodabéma, [kodabema], n.m. Spéc; (flore). (Aubrevillea Kerstingii [Harms] Pellegrin) Très grand arbre, abondant sur les lisières savanes-forêts, à contreforts à la base et à cime en parasol. Aubreville, 1959, I : 228.

SYN.: za (mahou)

 

kodjo, codjo, [kodFo] / [kodjo], n.m. Usuel, (du baoulé), oral, écrit, fam. tous milieux. Sorte de cache-sexe féminin de couleur rouge car il sert pour les menstrues. Six complets de pagnes de sortie et six mouchoirs, [.] deux paires de sandalettes [.] et trois "kodjo". Amon d'Aby, Kwao Adjoba, 1965 : 31. Au plan culturel on peut aussi jeter un regard sur un pagne rouge nommé "kodjo". "Kodjo" en baoulé, c'est le cache-sexe. Puisque rouge est le sang menstruel, rouge sera le pagne baptisé "kodjo" ou plutôt : parce que le pagne est rouge, il rappellera les menstrues. Et puisqu'indisposée une femme n'aura pas de rapport sexuel avec son homme, le pagne en traduira l'idée par l'expression du nom qui s'énonce ainsi "Kodjo laisse-moi dormir" rappelant explicitement à ceux qui l'oublient trop souvent que, lorsqu'on porte un "kodjo", on a droit à quelques jours de relâche [.]. A. Touré, 1985 : 131. Une jeune femme en haillons et sillonnée de rides dont le kodjo d'un rouge délavé [.] laissait voir sans équivoque la touffe moite de la fente provocatrice [.]. Adé Adiaffi, 2000 : 22.

 

kofina, [kofina], n.m. Spéc., (flore), (du mandenkan). (Dialium guineense Willd.). Arbre moyen de la fam. des Caesalpiniacées dont l'écorce est utilisée en infusions contre les maux de dents en médecine traditionnelle.

SYN.: djébati (attié), granli (yakouba), klahain (wobé), krékré (baoulé).

 

kofo, [kofo], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Bersama abyssinica Fres. subsp paullinoides [Planch.] Verdcourt). Arbuste de la fam. des Mélianthacées des savanes côtières. Aubreville, 1959, II : 242.

 

koframiré, [koframire], n.m. Spéc., (flore). Nom donné par le Service Forestier de CI au Pteleopsis hylodendron Mildbr., arbre de la fam. des Combretacées souvent confondu avec le framiré* (Terminalia ivorensis). Aubreville, 1959, III : 76.

 

kohaingué, [kCRge], n.m. Spéc., (flore). (Keayodendron bridelioides [Mildr. ex Hutch. et Dalz] Leandri). Assez grand arbre commun dans l'ouest. Fam des Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 58.

SYN.: douatou (baoulé), pempé-pimpi (ébrié).

 

ko ko ko, cô cô cô, kokoko, [kCkCkC], interj. V. CÔ CÔ CÔ*. Kô ! kô ! kô ! Y a quelqu'un là-dedans ? (Lycéen, Dabou, 1984). Kô Kô Kô ! Ouvrez ! Ouvrez là*! Ivoir'Soir, 11.02.1998. Kokoko, fit Anka, y a-t-il quelqu'un ? R. Yaou, 1999 : 70.

 

koko, coco, [koko], n.m. Fréq., (des langues akan), oral, fam., peu ou non-lettrés surtout. Hémorroides. Tous ceux que tu vois là à attendre, tous ont les kokos ! (Infirmier, Bingerville, 1984). Bon, ça aussi c'est pour coco (hémoroïdes). A. Touré 1985 : 110. Après un an à peu près, en 1969, j'ai eu une maladie qu'on appelle koko [.] je ne pouvais plus m'asseoir pour coudre. Deniel, 1991 : 68.

 

kokoman, [kokomS], n.m. V. AMANDE*. Tous les enfants aiment manger les kokomans. (Fonctionnaire, Bouaké, 1984).

 

kokomantier, n.m. V. AMANDIER* DE CAYENNE.

 

kôkôta, n.m. [kCkCta], V. COCOTA*. J'en connais qui auraient donné des kôkôta à ce Monsieur. Ivoir'Soir, 06.10.1997.

 

kola, n.f. ou m.  V. COLA*, NOIX* DE COLA. [.] Daloa, l'opulente capitale bété de la kola séculaire et du cacao* plus moderne. David, 1986, :114. A chaque phrase, il éjectait par la fenêtre une longue traînée de salive colorée par le kola [.]. Oussou-Essui, 1999 : 98.

 

kolamoi, [kolamwa], n.m. Spéc., (tradition), oral. Plat local composé de bananes* plantains. Kolamoi : il faut 6 bananes plantain fraîches bien mûres, 3 bananes plantain séchées vertes. FM., 30.06.1980.

 

kolatier, n.m. V. COLATIER*.

 

kolo kolo, [kolokolo], n.m. Spéc., (flore). (Afrormosia laxiflora Harms). Petit arbuste des savanes de la fam. Aubreville, 1959, I : 344.

 

kolohonfé, [koloTfe], n.m. Spéc., (flore). (Celtis philippensis blanco). Petit arbre de sous-bois à branches sarmenteuses de la fam; des Ulmacées. Aubreville, 1959, I : 42.

SYN.: bléblétou (agni).

 

kolondala, [kolondala], n.f. Spéc., (tradition).[du mandenkan), oral, mélior. Jeteuse de cauris, devineresse. Avant de devenir à plein temps kolondala c'est-à-dire jeteuse de cauris*, elle a d'abord été postière. Tilliette, 1984 : 180.

 

kolondjo, [kolondFi], n.m. Spéc., (tradition), (du mandenkan). Petite cora* à la sonorité aigre. Et Karfa pour dissiper un peu son angoisse prit son "kolondjo" et se mit à jouer. Le "kolondjo", sorte de minuscule kora* aux sons assez aigus, donne, dit-on, une musique que les génies* et autres esprits adorent. Koné, 1976 : 106.

 

kômien, komien, komian, [kCmjS], n.m. ou f. Fréq., (tradition). (de l'agni "guérisseur"), V. FETICHEUR 1*. [.] la famille a consulté komiens et autres guérisseurs. Ivoir'Soir, 02.12.1997. La colonie des komian - une vingtaine de féticheuses qui faisaient le show dans une transe collective en face de la tribune officielle s'ébranle. Ivoir'Soir, 17.12.1997. Une initiation qui lui ouvre les portes du monde mystique des génies* et des féticheurs* ou plutôt des kômiens. FM.,13.05.1998. ’’Le soleil qui illuminait notre chemin s'est éteint au moment où les fruits de ses actions commencent à porter", s'est exclamée une komian- une prêtresse- en apprenant la nouvelle [: la mort de J-M. Adiaffi]. Jeune Afrique: 23/29.11.1999.

 

komiligbé, n.m. V. MILIGBE*.

 

komonbélo, [komTbelo], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Cola laurifolia Mast.). Arbre moyen de la fam. des Sterculiacées. Aubreville, 1959, II : 282.

SYN.: balinka (mandenkan)

 

konangbri, [konSgri], n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). (Trichilia magalantha Harms). Assez grand arbre de la fam. des Méliacées. Aubreville, 1959, II : 188.

 

kondou, [kTdu], n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). V. DONA*.(Carapa procera D.C). Arbre de la fam. des Méliacées dont le fruit très exploité, la noix* de kondou donne une huile entrant dans la fabrication du savon* noir.

COMP.: noix* de kondou, savon* de kondou.

SYN.: dona*, touloucouna.

 

kondroti, [kTdrcti], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé), mais assez fréq. (Rhodognafalon brevicuspe Roberty = ex Bombax brevicuspe Sprague). Grand arbre de la fam. des Bombacacées dont l'écorce sert par décoction à faire de la teinture. Il porte un kapok roussâtre. Bois de cet arbre, brun marron, tendre et très léger. Aubreville, 1959, II : 264. Le reboisement portera essentiellement sur [.] des essences qui pousseront entre 25 et 40 ans, l'iroko* et le kondroti étant interdits d'abattage. FM., 20/21.11.1982. Les premières mesures [.] ont consisté en un premier temps, à interdire l'exportation de certains bois devenus rares comme l'iroko* ou le kondroti. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 117.

COM.: kondroti est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 393.

SYN.: alone (autre nom commercial), akogaouan (attié), kouobéné (agni), lobadi (guéré).

 

koni, [kCni], n.m. Spéc., (tradition), (du mandenkan). Sorte de cora* à quatre cordes. Mon père et le grand père de mon père jouaient du koni. FM., 02.06.1981. L'artiste n'a pas d'égal dans le maniement du koni. FM., 07.03.1983.

 

kop, kopé, n.m. V. COPE*.

 

kopé, copè, copeh, [kCpD], n.m. Spéc., (du baoulé); oral, sud surtout. Plat à base de gombos* frais. Chez les Bété par exemple, ce plat véhiculé sans doute par les Baoulé venant travailler, est très apprécié et porte le nom baoulé de kopé. M. Biarnès, 1974 : 38). Copeh en conserve . FM : 12.11.1974.

 

kora, n.m. V. CORA*. Le virtuose de la kora, L.T. donne son dernier spectacle ce soir. FM., 07/08.06.1980. [.] mais heureusement C. S. apporte avec sa kora désinvolte une note de fraîcheur [.]. Ivoir'Soir, 28/29.01.1998.

 

koraïste, n.m. Dispon. V. KORALISTE*.

 

koraliste, koraïste, koriste, n.m. ou fem. Spéc., (tradition), (hybride mandenkan + français), oral, écrit. Musicien qui joue de la cora. Les koralistes des ensembles instrumentaux ont présenté au public leur inégalable talent. FM., 05.08.1980. C'est au Mali qu'on entend les meilleurs koristes. (Planteur, Tiassalé, 1984).

 

koré, n.m. V. VIEUX*, TIECOROBA* .

 

koriste, n.m. V. KORALISTE*.

 

korhogo, n.m. V. TOILE* DE KORHOGO. C'est sous le signe d'éternité que, assis jambes croisées sous le séant, travaillent les artistes dessinateurs de "korhogos", à main levée. Conte, 1981 : 89.

 

korité, n.f. Spéc., (tradition), (du wolof), musulmans. Fête musulmane qui marque la fin du jeûne du mois du ramadan. Mon père paiera des habits neufs pour la Korité. (Lycéen, Korogho, 1986).

SYN.: Aïd* el Fitr.

 

koro, [koro], n.m Spéc, (flore), (du mandenkan). (Vitex cuneata Schum. et Thonn.). Arbre de la fam. des Verbénacées, aux fleurs roses très odorantes, fréquent dans les savanes de la Haute CI. Bois de cet arbre blanc et tendre. Roberty, 1954 : 178. Aubreville, 1959, III : 230. Utlisations thérapeutiques. Adjanohun /Aké Assi, 1979 : 300.

SYN.: n'gbri (baoulé).

 

koroté, korté, n.m. V. CORTE*. Ils ont lancé contre la jambe droite de ma maman un mauvais sort, un koroté [.] un djibo* (signifie fétiche à influence maléfique) trop* fort, trop* puissant. Kourouma, 2000 : 24..

 

korté-tigui, n.m. V. CORTE-TIGUI*.

 

kossipo, kosipo, kô Sipo, [kosipo] /[kCsipo], n.m. Spéc., (flore), mais assez fréq. (Entandrophragma candollei Harms). Très grand arbre de la fam. des Méliacées dont le bois dense et rouge foncé mi-dur, mi-lourd, commence à retenir l'intérêt des exploitants. Roberty, 1954 : 158. Aubreville, 1959, II : 174.

COM.: kosipo est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 375.

 

kota, n.m. [kota], Spéc. (flore). (Arthrosamenea altissima [Hook.f.] Gilbert et Boutique). Petit arbre de la fam. des Mimosées dont les gousses sont utilisées pour le tannage des peaux. Aubreville, 1959, I : 218.

SYN.: atiétiéré (ébrié), dro (yakouba), grémain (wobé), ouatafoué n'gama(attié),

 

kotéba, [koteba], n.m., adj. Fréquent, (tradition), (du mandenkan), écrit, oral, tous milieux. Forme de théâtre traditionnel d'origine mandingue, sorte de comédie musicale dansée, mimée, chantée, parlée en dioula ou en français. Notamment illustrée par les pièces de Souleymane Koly comme Didi par ci, Didi par là, Tous unis dans nos wax* etc. Après les triomphes que furent "Didi par ci, Didi par là "et "Adama champion" avec sa troupe  de Kotéba, forme théâtrale du Mali permettant de raconter, tout en chantant et en dansant, les méfaits du village, il [: Souleymane Koly] n'a cessé de monter de nouveaux spectacles. Rémy, 1996 : 40. Des chercheurs occupent le terrain. Parmi eux, le Professeur Zadi Zaourou avec la compagnie Didiga*, Niangoran Porquet et Aboubacar Cyprien Touré qui lancent la griotique*, Souleymane Koly et le kotéba* qui développent la comédie musicale. Ivoir'Soir, 18.08.1997.

 

kotibé, [kotibe], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié), mais assez fréq. (Nesogordonia papaverifera [A. Chev.] R. Cap. et N.spp). Grand arbre de la fam. des Sterculiacées, à accotements ailés et au bois dur, rouge foncé. Bois de cet arbre, brun pâle à rouge brun, plus ou moins moiré. Roberty, 1954 : 45. Aubreville, 1959, II : 252.

COM.: kotibé est le nom-pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 387.

SYN.: : danta (angl.), ayia (baoulé et agni), digbéi (bété), gbirou (gouro).

 

koto, [koto], n.m. Spéc., (flore). (Pterygota macrocarpa K..Schum.). Grand arbre de la fam. des Sterculiacées des forêts denses. Bois de belle qualité de cet arbre. Roberty, 1954 : 40. Aubreville, 1959, II : 296.

COM.: koto est le nom pilote de ce bois. CTFT, 1989 : 392.

 

kotokoli, n.m. (du baoulé). V. BULBUL* COMMUN.Le kotokoli porte sur la tête une petite huppe noire. (Planteur, Bouaké, 1984).

 

kotokou, n.m. V. KOUTOUKOU*.

 

kouadio, [kwadjo], n.m. Dispon., argot estudiantin, (du nom du premier caissier principal du CNOU), oral, fam., mélior. Argent, bourse. Kouadio est un nom de personne. Prononcez ce nom devant un étudiant et vous touchez là un point sensible [.]. Ce nom est devenu un symbole, prenant des connotations diverses: l'argent, la bourse, etc. On obtient le kouadio après un long cheminement. Campus lexique, 1978 : 7. Ce mois-ci, le Kouadio (surnom donné à la bourse, du nom de l'ancien agent comptable) ne vient pas. Dur ! Dur ! Jeune Afrique, 10.06.1992 : 8

LOC.: Kouadio a mal à la gorge (: Entre le 15 et le 20 du mois), kouadio tousse  (la fin du mois se rapproche), kouadio cause (: on touche sa bourse), couper [le] kouadio (: perdre sa bourse).

COMP.: gros kouadio (: bourse payée en juin et d'un montant plus élevé car elle couvre les vacances.

 

Kouabah !, exclam.. V. AKWABA*.

 

kouaia, [kwaja], n.m. Spéc., (flore); (du baoulé). Lorinda lucida Benth.). Arbre ou arbuste de la fam. des Rubiacées, fréq. en savane mais aussi dans le fourré littoral. Bois de cet arbre de couleur jaune vif. Aubreville, 1959, III : 270.

 

koué, [kwe], n.m. Dispon., (tradition), (du baoulé). Bouillie à base de noix* de rônier et de maïs. Présenté par Tantie* Madeleine, le koué est une recette à base de fruit de rônier*. Contrairement aux autres mets ivoiriens qui sont des sauces*, le koué est une bouillie considérée comme la suprême gâterie qu'une femme puisse faire à son mari en pays baoulé. Télé-Miroir n°10, juin 1982.

 

koubédiara, n.m. V. KATIDIANTABE*.

 

koudjadjo, n.m. V. KOUNDJADJO*. Nous regardions, sans mot dire, ces gens se soûler au gin sec, au koudjadjo algérien, indigène, au bandji* fraîchement tiré. Bolli, 1977 : 36.

 

koudombourou, [kudCmburu], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Ficus variifolia Warb.). Petit arbre des lisières septentrionales de la forêt. Aubreville, 1959, I : 76.

SYN.: nian (wobé), nié (yakouba).

 

kouékoué, [kwekwe], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Hymenostegia Afzelli [Oliv.] Harms). Petit arbre de la fam. des Casesalpiniées au bois blanc jaune, très dur. Aubreville, 1959, I : 304.

 

kouéro, [kwero], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Ongokea gore (hua) Pierre = ongokea klaineana Pierre). Assez grand arbre de la fam. des Olacacées au bois très dur et de couleur jaune clair. Aubreville, 1959, I : 100.

SYN.: angueuk (Gabon), komonti (attié), n'drouhia (ébrié).

 

kouign, [kwiQ], n.m. V. DJIBS*. C'est alors que Sylvestre parla, les yeux dans le vague : Ouais ! ça c'est le kouign ! le djibs*! Ouais ! Bolli, 1977 : 89.

 

kounou, n.m. V. CATERPILLAR*.

 

koundjadjo, koudjadjo, [kundFadFo] / [kudFadFo] / (kudjadjo], n.m. Fréq., (du baoulé "qui tue Kouadio'), oral, écrit, tous milieux, fam., péj. Vin rouge de mauvaise qualité. Nous allons faire la bringue à tout casser [.]. Apportez du rhum, du koudjadjo ! Dadié, Min Adja o, 1984 : 26. Quinze mille [francs] étaient allés dans la caisse de la danse*; trois mille pour faire boire les danseurs à satiété mais il y avait tout juste un peu de koundjadjo, les deux autres mille avaient été donnés à la cantatrice*. Kitia Touré, 1979 : 15.

SYN.: goudron*, gramoxone*, grigbo*.

 

kouroubiba, n.f.  V. KROUBIBA*.

 

koutcha, coutcha, [kutGa], n.m.

1- Assez fréq. oral, écrit, tous milieux, fam., péj.. Arrangement malhonnête, affaire indélicate, « fourbi », magouille. Nous saisissons très fréquemment des taxis qui circulent avec un client à bord sans mettre en marche leur compteur. On appelle cela koutcha, c'est-à-dire des arrangements entre client et conducteur de taxi au détriment du propriétaire. FM.,15.10.1982.

2- Bandit, voleur. Moussa pourra donc prendre le chemin de la lutte contre les coutchas qui volent et pillent les villages isolés. FM., 29.03.1982.

LOC.: faire koutcha*.

COMP.: koutcha-koutcha*.

3- koutcha (faire ---- ), koutcha-koutcha (faire ---- ), coutcha, (faire ---) , courcha-coutcha (faire ----), loc.verb. Dispon., oral, surtout peu ou non-lettrés, péj. Se débrouiller pour faire des profits illicites, magouiller, tricher, frauder. Dans affaire* de football là* on fait trop coutcha ! (Boy, Abidjan, 1982). Y a des fois où le taximan* te dit : "Si tu veux, on fait koutcha !". Si tu dis d'accord ! alors le taximan ne fait pas marcher le compteur et tu paies la course bon prix*. (Fonctionnaire, Abidjan, 1975), Si l'Africa a perdu , c'est qu'on a fait koutcha-koutcha contre elle. (Etudiant, Abidjan, 1983). Millionnaire, Bingo, je joue même koutcha, mais je ne gagne rien. Ivoir'Soir, 10.12.1997.

4- koutcha-koutcha, coutcha-coutcha, n.m. Dispon., oral, surtout peu ou non-lettrés, péj. Chose louche, magouille, manigance. Je vois brouillard*, y a du coutcha-coutcha là-dedans ! (Etudiant, San Pedro, 1978).

SYN.: dibi-dibi*.

 

koutouba, [kutuba], n.m. Dispon., (religion), (du mandenkan). Sorte de sermon fait par l'imam à la mosquée, lors d'une cérémonie. Après deux rackats*, l'imam* L.D. a, dans son koutouba, béni les milliers de fidèles musulmans avant de procéder comme au temps d'Abraham à l'immolation du bélier. FM., 02/03.10.1982.

 

koutoubou !, [kutubu], interj. Fréq., (des langues akan), oral, écrit, fam. Exclamation marquant l'étonnement scandalisé. "Koutoubou !" fait-elle, étonnée. Anoma Kanié, 1978 : 123. Koutoubouuuu ! Poulet là*, il a versé* mon figure par terre normalement.* Zazou n° 10. Les vieux courtisans loqueteux et les mendiants de détresse s'exclamèrent: "Koutoubou" [.]. Kourouma, 1990 : 276. Les poupées ? Koutoubou !!! Depuis tout petit, j'ai cette peur des poupées qui est restée en moi jusqu'à aujourd'hui. Top Visages, 30.03./05.04.1995. Koutoubou ! Les jugements où Dieu est assis dans le box des accusés, ça ne me plaît pas du tout. Ivoir'Soir, 03.09.1997. Koutoubou !  C'est quel go* ça ? (BD). Ivoir'Soir, 18.11.1997. Le couple entretenait des relations sexuelles illégales (koutoubou !) avant de décider d'assassiner le mari. Ivoir'Soir, 29.12.1997.

 

koutoukou, [kutuku], n.m. Usuel, (des langues akan), oral, écrit, tous milieux.

1- Alcool blanc de vin de palme qui titre entre 40 et 70°. Dans une ruelle voisine, Brakotto aperçoit une distillerie de koutoukou [.]. Kindo Bouabi, s.d. : 26. Oui, je bois. J'avais bu du koutoukou le jour de la fête. FM., 21.12.1979. Ils [: les génies] n'ont pas demandé du bangui*, ni du koutoukou. Ils ont demandé plus. A. Koné, 1980 : 44. Les différentes eaux de vie dont la plus connue chez nous est le fameux koutoukou qui provient de la distillation du bandji*. FM., 21.10.1980. Le Président : "Et puis vous avez bu quoi encore?" - H.:" Quatre petits verres de koutoukou, j'ai trouvé ça en ville". FM., 29.06.1981 (Aux assises). Pendant qu'on buvait de la bière que nous avions payée, survint un groupe de consommateurs de koutoukou. FM., 03.11.1983. Le koutoukou, ça rapporte... A l'Usine, les 100 litres sont achetés à 70 000 fcs soit 700 f le litre pour être revendu au détail 1200 F le même litre. Ils nous ont vaguement répondu que la fabrication et la consommation du koutoukou sont interdites. FM., 15.06.1984. [.] et après avoir bu ce que nous avions commandé, le soir nous passions chez les vendeuses de koutoukou où nous consommions quelques verres de plus afin de provoquer une "over-dose*". Otitro, 1984 : 15. On boit seulement avec les camarades: campari, koutoukou, bière, bandji*blanco, bouteille de gin. A. Touré, 1985 : 68.  Le palmier donne du bandji*, vin de palme plus ou moins alcoolisé suivant les degrés de fermentation et du koutoukou, alcool blanc très fort. Oberlé, 1983 : 68. [.] le tout arrosé de boissons sucrées ou de bière, le koutoukou* ayant progressivement cédé du terrain pour la raison simple que la plupart des nouveaux maquisards* sont loin d'être des soûlographes.* A. Touré, 1985 : 252. On préfère prendre du koutoukou. Cet alcool, tiré du palmier* à huile et parfois aromatisé avec différentes plantes, est apprécié par les habitués des petits bars. Il fait plus de soixante degrés selon certains de ses adeptes. Bonnassieux, 1987 : 138. [.] encore que celui-ci se soit déjà ragaillardi d'une rasade de koutoukou et de quelques microsillons de musique zaïroise. Tierno Monenembo, 1993 : 11. Enfin, nul étranger ne quitte Treichville sans avoir bu le fameux koutoukou, extrait de vin de palme* distillé, qui a une réputation de traitrise bien établie [.]. Rémy, 1996 : 213. On peut aussi, si l'on a le gosier très blindé, goûter du koutoukou, alcool que les personnes sensibles feront bien d'éviter. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 81. Dabou : le koutoukou conduit le voyageur en prison. (titre). Ivoir'Soir, 08.07.1997. C'est un peu comme notre koutoukou qu'on consomme sans trop se demander comment il a été distillé. Ivoir'Soir, 18.12.1997. Incapable de payer la somme de 5 000 F Cfa* et un litre d'alcool de traite* (communément appelé koutoukou), requis par le charlatan*, il lui donne rendez-vous le lendemain de bonne heure. Ivoir'Soir, 03.06.1998. Ah ! le koutoukou, muse des pauvres, baume des pauvres. Adé Adiaffi, 2000 : 191.

LOC.: avoir le koutoukou mauvais.

SYN.: alcool de traite*.

2- koutoukou, (avoir le ---- mauvais), loc.verb. Dispon., oral, fam., péj. Avoir le vin mauvais. [.] quand les hommes ont le koutoukou un peu trop mauvais. David, 1986 : 83

 

kpa, [kpa], v.inv. Dispon., argot urbain, oral, urbain. Rafler, piquer, prendre. C'est moi qui ai kpa ! : c'est moi qui ai surveillé! FM., 06.001.1993. "Tiens-le bien ! Je kpa son bédou*". -"Pitié ! C'est ma recette de la journée..."(BD) Ivoir'Soir, 25.11.1997. Les dozo* ont attrapé un de ses potes sûrs d'Odienné en train de dépouiller sa voiture. Après avoir kpa les phares et les roues, le môgô* n'a pas eu de chance avec le pare-brise. Ivoir'Soir, 06/07/08.01.1998.

 

kpakpato, [kpakpato], n.m.,adj . Assez fréq., (de l'alladian et langues lagunaires :"flatteur, trompeur"), oral, fam., péj.

1- n.m. Intrigant, délateur, faux jeton, cafard [.] l'infecte racaille des kpakpato, mot populaire ivoirien pour désigner l'engeance des délateurs et autres éternels intrigants. Les intrigues, les kpakpato en raffolent. FM., 14.01.1993. Les deux ministres voulaient tellement bien faire [: pour féliciter le nouvel élu] qu'ils sont entrés tous les deux dans une même cabine téléphonique. C'est pas de "kpakpato" ça? Ivoir'Soir, 12.06.1997. Plusieurs kpakpatos, témoins de toutes les liaisons de la mère de cette fille allaient* témoigner si oui ou non elle est bien la fille du défunt. Ivoir'Soir, 07/08/09.11.1997.

LOC.: faire kpakpato*.

DER.: kpakpatoya.

SYN.: tôgôgnini*.

2- adj. Trompeur, médisant. Afin d'éviter les bavardages inutiles des compères thôgôgnini * et des commères kpakpato, je préfère écrire en un parler appauvrissant. Ivoir'Soir, 09.06.1998.

3- kpakpato (faire [son] ----), loc.verb. Fréq., (hybride français +  alladian ), fam. oral, mésolecte, basilecte, péj. Passer la main dans le dos, flatter pour mieux trahir, faire des magouilles. Laissez le faire son kpakpato ! FM., 11.06.1981. (BD). Eh policiers ! Vous allez laisser le racket des automobilistes encore pour faire "kpakpato" politique ? Ivoir'Soir, 28/29.01.1998.

SYN.: avoir la bouche sucrée*.

 

kpakpatoya, [kpakpatoja],  n.m. Dispon., (hybride alladian "délateur" + mandenkan -ya "état de"), oral, péj. Comportement de délateur, de calomniateur. Le vieillard a été condamné pour mensonge. Le kpakpatoya, cela ne mène pas loin. Ivoir'Soir, 04.12.1997.

 

kpasseur, [kpasZr], n.m. Argot, urbain, oral, péj. Coureur de jupons. Elle a préféré épouser un kpasseur. Les filles sont folles ! (Infirmière, Abidjan, 1982).

 

kpê, n.m. V. DJETE*.

 

kpéma, kpima, n.m. V. AGOUTI*.

 

kpémadrome, [kpemadrCm] /[kpemadrom], n.m. Fréq., (hybride baoulé "aulacode" + mandékan -drome) oral, fam., urbain. Lieu du marché où se rassemblent les marchandes d'aulacodes V.-DROME*. Ma sauce*, Je vais l'acheter au kpémadrome. (Infirmière, Abidjan, 1990).

 

kpènè, [kpDnD], n.m. Dispon., (tradition), (du dan). Danse traditionnelle dan à laquelle participent de très jeunes fillettes. Depuis le matin, le kpènè, la danse traditionnelle des vieux et des jeunes avec des petites filles de 2 ou 3 ans occupait la rue du village. Ici on n'entendra aucun son de tam-tam*. Toutes les danses étaient rythmées par les battements* de mains, les grelots attachés aux chevilles et les pas sur le sol. FM., 19.04.1982.

 

kpélé, [kpele] n.m. Dispon., (tradition), (de l'adioukrou). Fête traditionnelle adioukrou durant laquelle les hommes en transe s'infligent de sanglantes blessures. Il est des fêtes tout à fait spectaculaires parce que sanglantes, comme la fête du"kipri*" des Abidji de Gomon ou le "kpélé" des Adioukrou d'Orbaf : le sang coule des blessures volontaires que s'infligent des hommes en transe qui se savent invulnérables et à qui un pansement-miracle, garantit dit-on- une guérison immédiate. David, 1986 : 132.

 

kplo, [kplo], n.m. Dispon., (tradition), (du baoulé). Plat local réputé, confectionné avec des pieds de boeuf. Car comme on le remarque parfois, le pire peut survenir de l'anodin que sont nos très chers kplo "pieds de boeuf" et autres "viande* de brousse". Ivoir'Soir, 21.01.1998.

 

kpoh, n.m. V. GNON*.

 

krahain, [kraR], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Drypetes Chevalieri Beille). Arbuste des sous-bois des forêts denses humides. Fam. des Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 55.

 

krakro, klaklo, [krakro] /[klaklo], n.m. Dispon., oral, tous milieux, fam. Beignet de banane réduite en poudre ou de farine de mil. En dehors des heures de repas, l'Ivoirien consomme [.] des gourmandises telles que l'aloko*[.] ou le krakro, beignet de bananes séchées en poudre ou de farine de mil. Oberlé, 1983 : 68. A la récréation, on va acheter des klaklos à la revendeuse, devant le portail. (Lycéen, Abidjan, 1985).

 

kram-kram, n.m. V. CRAM-CRAM*.

 

krika, n.m. Assez fréq., argot urbain, (du mandenkan "dernier prix"), oral, fam. jeunes surtout. Billet de mille francs cfa. Il lui propose de l'amener à l'hôtel Krika, ainsi appelé parce que la chambre coûte seulement un krika soit mille francs plus le petit cadeau à payer à la fille. Krol, 1994 : 216.

 

kroo, [kru], n.m. V. CREWMAN*.

 

kropio, [kropjo], n.m. Spéc. (flore). (Dialium Aubrevillei Pell.). Grand arbre de la fam. des Caesalpinées dont l'écorce exsude une gomme rouge. Aubreville, 1959, I : 260.

 

krou, [kru], n.m. Dispon., (du mandenkan "auge, trou du jeu d'awalé*), oral. Au jeu d'awalé*, appellation donnée au trou dans lequel on dispose les graines et par extension au coup que l'on joue. Et il loue son troisième trou. C'est bien là son style: jouer les trous inférieurs pour divertir l'adversaire et combiner au dernier moment un krou inattaquable. Tierno Monenembo, 1993 : 99.

 

krou, crou, [kru], v.inv. Argot nouchi, (du mandenkan "plier pour subtiliser"), jeunes urbanisés, péj. Barboter, piquer (en parlant d'argent). Vié Père, donne mon l'ar'ent ! Je ne suis pas là pour qu'un fafro* krou mon pierre*. (: Rends moi mon fric. Je ne suis pas là pour qu'un couillon pique mes sous, Ivoir'Soir, 29.08.1997).

ANTON.: décrou*.

 

kroubiba, kouroubiba, [krubiba] / [kurubiba], n.f. Dispon. (tradition), (de l'arabe), musulmans surtout. Fête musulmane qui se situe entre le 20ème et le 30ème jour du Ramadan*, (jour impair seulement). Au cours de cette nuit, tout musulman doit faire un ou plusieurs sacrifices, selon ses moyens. Ce soir la communauté musulmane de Côte d'Ivoire célèbrera dans la ferveur et la dévotion la Nuit du Destin*, plus connue sous nos latitudes sous le nom de kroubiba. FM., 08.08.1980.

SYN.: nuit* du destin.

 

Kroumen, Krumen, [krumDn], n.m.pl. V. CREWMEN*. Fréq., (origine très controversée. : de l'angl "crewmen "hommes d'équipage" ou de krou, appellation englobant une ethnie côtière de la frontière libéro-ivoirienne ?), oral, écrit, tous milieux. Nom donné aux hommes de la région de Tabou qui furent dès le XVI siècle recrutés comme hommes d'équipage pour le cabotage le long des côtes de l'Afrique. Maintenant, la plupart sont des pêcheurs de haute mer ou des marins. Un moignon de wharf* d'où se détachent une, deux, quatre baleinières amenant des kroumen. Dadié, 1956 : 38. Les Kroumen naviguent mais rarement vont s'expatrier en Europe. Ils sont marins et une fois le voyage fini rentrent à Tabou où ils ramènent des pagnes à leurs femmes, des bracelets et des futilités achetées sur les bateaux de la Côte. David, 1986 : 111. A Grand Bereby continuent de vivre des Krumen qui pratiquent la pêche à défaut de pouvoir louer leurs services comme autrefois sur les bateaux caboteurs. Rémy, 1996 : 130.

 

kwashiorkor, kwash, n.m. Spéc., (santé), mais assez fréq., (de l'ashanti, l. du Ghana). Maladie infantile dûe à une carence en protéines, assez répandue lors du sevrage et pouvant conduire à la mort de l'enfant en l'absence de traitement. Gentilini /Duflo, 1977 : 533. [.] surtout pour assister les mamans dans des tableaux de dénutrition allant jusqu'au kwashiokor. FM., 07.03.1980. [.] rien que des crocodiles nains dont les crocs n'ébranleront pas une petite fille minée par le kwashiorkor [.]. Kourouma, 1990 : 79.