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nacelle, n.f. Vx. Spéc., (histoire), recherché. Nom donné autrefois à la sorte de caisse où s'asseyaient quelques passagers s'apprêtant à monter à bord d'un bateau, afin d'être descendus par un treuil, du wharf* à la chaloupe*, puis ensuite hissés de la chaloupe sur le bateau, lorsque les paquebots n'accédaient pas au port en raison de la barre*. Le débarquement s'opérait en sens inverse : du bateau, en nacelle, jusqu'à la chaloupe, puis, de la chaloupe sur le wharf. Il [: le ministre français Milliès-Lacroix, en 1908], [.] rembarque avec sa suite, comme il a débarqué, quatre par quatre, en "nacelle" qu'on appelle aussi "panier"*, une vilaine caisse de bois accrochée à un treuil qui la dépose en contrebas du wharf* dans la chaloupe* de liaison avec le croiseur ministériel. David, 1986 : 29. Il avait cru qu'il lui suffirait, une fois débarqué de la nacelle sur le wharf*, de tirer de sa cantine* les originaux de ses diplômes [.]. Kourouma, 1998 : 98.

SYN.: panier*.

 

nacot, naco, nako, n.m.pl. Usuel, (du nom d'une usine australienne du Queensland qui a inventé ce châssis de fenêtre, Schmidt, 1995 : 5-47), oral, écrit, tous milieux. Châssis de fenêtre (en bois, métal ou verre) à lames mobiles, permettant de régler l'admission d'air. La fenêtre de la cuisine était équipée de nacots. C'est par là que les voleurs sont passés. (Enseignant, Abidjan, 1985). Pour avoir accès à l'intérieur de la villa, ils [: les cambrioleurs] ont enlevé les nacos de la fenêtre de la douche*. Ivoir'Soir, 22.05.1997.

 

nagana, n.m. Spéc., (élevage). Sorte de trypanosomiase qui atteint particulièrement les ruminants, les chevaux et les chiens. Son handicap majeur [: celui du Parc National de la Comoé] provient de la densité élevée des mouches tsé-tsé* (épidémie contagieuse du nagana chez les animaux domestiques). Mülhenberg /Steinhauer, 1984 : 26.

SYN.: maladie* de la tsé-tsé.

 

nagboussi, n.m. V. DIOULA*.

 

nago, anago, anago, nagot, n.m., adj. Fréq. (du nom donné à l'ethnie yorouba du Nigéria), sans connotation, tous milieux.

1- n.m. ou f. Nigérian, particulièrement d'origine yorouba, et, par extension, commerçant car de nombreux expatriés de cette origine installés à Abidjan sont colporteurs, boutiquiers et particulièrement coiffeurs. Adebayo était Nago autant dire commerçant : un petit boutiquier*. A. Koné, 1980 : 55. Les Nigérianes -qu'on appelle ici Nago- sont essentiellement Yoruba : présentes elles aussi dans le commerce des tissus, elles ont monopolisé celui des cosmétiques et des produits de beauté. David,, 1986 : 168. D'autres commerçants, des Nago originaires de l'ouest du Nigeria, s'installent aussi dans le périmètre non loti. Bonnassieux, 1987 : 51.

2- adj. D'origine nigériane, plus particulièrement yorouba. En effet, au lendemain de l'Indépendance, seules les petites boutiques nago occupaient le terrain ou presque. FM., 04.02.1980.

3- nago, (aller chez le ----), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, fam. Aller chez le coiffeur. [.] l'image du Nago-coiffeur demeure vivace dans la plupart des esprits. [.] La plupart de mes clients disent : "Je vais chez le Nago" pour indiquer qu'ils vont chez le coiffeur. Ivoir'Soir, 17.08.1998.

 

nagor, n.m. V. COB* DES ROSEAUX.

 

naître, v.tr. Rare, oral, mésolecte, basilecte. Créer, mettre au monde. C'est Allah qui crée chacun de nous avec sa chance, ses yeux, sa taille et ses peines. Il t'a née avec les douleurs de l'ulcère. Kourouma, 2000 : 17.

 

naja, n.m. Spéc. (faune). Famille de serpents élapidés mesurant de 1, 50 m à 2 m., à tête courte, écailles larges et à venin très neurotoxique. On distingue localement le naja nigricollis variété Katiensis ou naja cracheur, naja à collier noir (V. SERPENT*-CRACHEUR, CRACHEUR*) au corps noir ou gris foncé avec une bande noire sur la gorge. Il vit sous les termitières, dans les terriers ou les rochers. Dérangé, il fuit ou crache, avec son souffle bruyant, son venin en direction de l'agresseur. Le naja haje haje ou naja hadje ou cobra* aquatique, nage et monte aux arbres. Il possède un ample capuchon qu'il déploie lors d'une alerte. Le naja melanoleuca est forestier et hôte des zones aquatiques. Nous pouvons noter également la présence [.] de reptiles et d'amphibiens (pythons*, najas*, crocodiles*, varans*. [.]. Arnaud / Sournia, 1980 : 28. Mazer /Sankalé, 1988 : 376.

 

naman, [namS], n.m. Fréq., (du mandenkan), oral, basilecte urbain, fam., péj. V. DJOSSER* DE NAMAN. Gardien de voiture. Quand ce ne sont pas les fameux namans [.] c'est la crainte de voir notre véhicule prisonnier de ces fers que les agents de la Mairie du Plateau* nous mettent. Ivoir'Soir, 16.12.1997.

COMP.: djosser* de naman.

 

Nana, Nanan, Nannan, [nana] / [nanS] / [nSnS], n.m. Fréq. (tradition), (des langues akan), oral, mélior. Titre porté par un roi ou un chef traditionnel respecté. Nana Bonzou II de l'Indénié : un roi* prend la parole. (titre d'article) ID.,01.07.1982. Le nouveau roi* du canton de Manzan Klon Zaranou s'appelle Nana Ekien Ambroise. Il remplace Nanan Aka Bléou décédé. FM., 12.03.1982. J'aime Nana Houphouet-Boigny!  FM., 14.10.1983. Ainsi aussi vrai qu'un mythe peut l'être, cet original d'Alpha Blondy aurait offert des dizaines de millions de FCFA* à Nana Boigny. Y. Konaté, 1987 : 17 Nana Koffi, chef du village d'Assuamé [.]. FM., 10.09.1990. Cet acte arbitraire ne sera pas bien sûr digéré par Nana Kablan Ayissi et ses sujets. FM. 29.11.1990. Aujourd'hui Nanan Koffi Ekanza [.] peut être fier des siens. FM. 17.02.1993. Puis une chaise* royale, l'un des symboles qui magnifient la chefferie* en pays agni, lui [: au Président de l'Assemblée nationale] est offerte par le roi de l'Indénié, Nanan* Boa Kouassi III. Ivoir'Soir, 15.09.1997. Nanan Kouassi Fiéni, 18ème chef de Guiendé depuis 1946, est décédé à l'âge de 102 ans, après environ un demi-siècle de règne. Ivoir'Soir, 03/04/05.10.1997. Nanan Aka est le dernier chef* à fermer la marche en signe de couverture au chef de la tribu. C'est lui le chef des braves, des guerriers. Ivoir'Soir, 17.12.1997. Nannan et les sages que nous sommes ont choisi la voie. Tu n'as qu'à la suivre. Nokan, 2000 : 124.

SYN.: chef*, fama*, massa*, roi*, nana*.

 

nana-benz, [nanabRz], n.f. Dispon., oral, tous milieux, surtout sud, mélior. Nom donné aux riches revendeuses de pagnes de la côte du Bénin, en raison de leur prédilection pour des voitures de marque Mercedes-Benz. Une nouvelle race de commerçantes ivoiriennes : ces fausses nana benz . FM., 10.02.1993. [.] on peut désormais parler de soeurs* en crédit. Vocable qui mieux que l'expression Nana benz* pourrait désigner ces commerçantes ayant choisi d'exercer leur métier essentiellement sur le lieu de travail de leur clientèle. dans un certain contexte de famille. FM., 10.02.1993.

SYN.: grande revendeuse*, mamie*-benz, soeur* en crédit.

 

nandinie, nandinie à deux taches, n.f. Spéc., (faune). (Nandinia binotata Gray). Seul représentant africain de la fam. des Paradoxurinae, à allure de genette, nocturne, sylvestre et arboricole. Dekeyser, 1955 : 268. Haltenorth /Diller, 1985 : 180. Signalée (Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 170.

 

nani dja, n.m. V. NANNI* DJA.

 

nandjelet, [nSdFelD], n.m. Dispon.,(du sénoufo), oral, écrit, péj. Jeune urbanisé, loubard. Le nandjelet , c'est le jeune. Mais plutôt celui des villes que des campagnes. Les jeunes branchés qui traînent à longueur de vacances dans les parkings des immeubles et des quartiers où rien ne semble prévu pour eux. Y. Konaté, 1987 : 116.

 

nannan, n.m. V. NANA*. C'est ton tour, ô Nannan. A partir d'aujourd'hui, tu es le roi*. Amon d'Aby, la couronne aux enchères, 1973 : 23.

 

nanni-dja, nani dja, [nanidFa], n.m. Dispon., (du baoulé "boeuf + patte"-, mésolecte, basilecte.. Plat local réputé confectionné à partir de pied de boeuf. On commença par y vendre des nani dja ou pieds de boeuf puis des queues de boeuf puis des pépé*-soupe A. Touré, 1985 : 248.

 

nasique, fauvette nasique, n.f. V. FAUVETTE*. Oiseau insectivore de la fam. des Sylviidae à long bec droit et gazouillis mélodieux. On distingue localement la nasique grise = fauvette nasique grise (Macrosphenus concolor Hartlaub), la nasique jaune (Macrosphenus flavicans kempi Sharpe) à dessus brun, poitrine grise et flancs orange. (Serle /Morel, 1988 : 211).

 

nassidji, nassagui, [nasidFi] / [nasagi], n.m. Dispon., (hybride arabe nassi "texte" / mandenkan dji "eau"), oral, écrit, surtout musulmans, nord. Potion magique bénéfique que le marabout prépare en lavant d'eau parfois additionnée de musc, des tablettes de bois sur lesquelles sont gravés des versets du Coran. Sa mère lui a apporté du nassidji pour qu'elle retrouve vite ses forces après l'accouchement. (Revendeuse, Abidjan, 1983). Hélas ! depuis lors, il a beau frotter son nassidji ou attacher son gris-gris, la chance ne lui a pas encore souri. Ivoir'Soir, 12.08.1997.

SYN.: (rare) nassagui.

 

national, n.m. Fréq., tous milieux, mélior. Fonctionnaire ou employé qui travaille dans son propre pays par opposition à expatrié*, coopérant*. Maintenant, les enseignants de l'Université sont presque tous des nationaux. (Etudiant, Abidjan, 1999).

ANTON.: expatrié*.

 

natte de prière, n.f. Fréq., tous milieux. Tapis de prière constitué de fibres végétales entrelacées à plat [.] Djigui se leva de sa natte de prière [.]. Kourouma, 1990 : 24.

 

nattier, n.m. V. BOIS* DE NATTE.

 

naturithérapeute, n.m. Dispon., écrit, lettrés, recherché, mélior. Personne soignant les maladies à l'aide de plantes. Répétant par leurs positions le manichéisme des uns, pauvres charlatans (les naturithérapeutes et les tradipraticiens*) et les autres (médecins modernes), des savants aux connaissances indiscutables et autorisées. FM. 23.02.1993.

 

naucler d'Afrique, n.m. Spéc., (faune). (Elanus [Chelictinia] riocourii Vieillot). Sorte de petit faucon gris et blanc à queue fourchue d'hirondelle. Il recherche particulièrement les sauterelles. Serle /Morel, 1988 : 51.

 

navigateur, n.m. Assez fréq., oral, écrit, tous milieux., mélior. Appellation méliorative donnée aux marins ou pêcheurs de haute mer, presque tous issus de l'ouest ivoirien krou. V. CREWMEN*. Un ancien navigateur des environs de Grabo se reposant dans la cour de sa maison. (Légende sous photo), Holas, 1980 : 33. Cet ancien navigateur [.] est devenu un trafiquant d'armes. FM. 10.10.1983.

 

nazara, nassara, nazaréen, n.m.ou f., adj. Fréq., (de l'arabe "chrétien"; par le mandenkan), oral, écrit, surtout musulmans.

1- n.m. Toute personne de race blanche et non musulmane. Le maître-griot* [.] expliqua que "Fadarba" et ses hommes étaient des Français,  les Français, des toubabs* blancs chrétiens; les chrétiens, des nazaréens, des "Nazaras". Les "Nazaras" s'avouaient les ennemis de l'Islam, c'étaient des impurs. Kourouma, 1990 : 19.

2- adj. Allah ! qu'à jamais son nom soit béni, n'acceptera jamais que les pays de Soba soient possédés par les Toubabs "nazaras". Kourouma, 1990 : 19.

SYN.: nazaréen*.

 

nazaréen, n.m., et adj. V. NAZARA*. Bamako conquise![.] Les nazaréens se rapprochaient. Kourouma, 1990 : 21. Les troupes nazaréennes avaient vaincu les Traoré, les rois régnants de Sikasso [.]. Kourouma, 1990 : 21.

 

nazérisme, n.m. Rare., litt., écrit, nord. Christianisme. Il craignait et priait pour qu'on n'exigeât pas de lui la conversion au nazérisme. Kourouma, 1990 : 46.

 

n'dama, dama, n m. et adj. Fréq., (du peul ndaama :"de petite taille", Schmidt, 1995 : 5-47), oral, écrit, tous milieux.

1- n.m. Bovin local de petite taille résistant à la trypanosomiase*. Il est cependant plus grand que le bovin dit baoulé ou des lagunes, plus fragile et en voie d'extinction. Pour le bétail, il s'agit de constituer un troupeau de race baoulé à croiser avec des taureaux de race N'Dama. Schéma Directeur, 1978, t.1, 27. Il s'agit d'un élevage sédentaire de races locales de petites taille : baoulé et n'dama. Bernardet, 1986 : 30. La race bovine est dominée par la Ndama qui se retrouve dans toutes les régions du pays. Elle est beaucoup plus rentable que la race "baoulé" plus petite et la race "des lagunes" en extinction. FM., 17.02.1993.

2- adj. Appartenant à la race bovine de petite taille. Le peuplement s'est fait grâce à du bétail ndama. FM., 08.01.1981. Des vaches françaises de la race Abondance réputées bonnes laitières ont été fécondées par des taureaux ndama*. FM., 10/11/12.04.1982.

SYN.: baoulé, des lagunes.

 

ndamance, n.f. V. DAMANCE*. Des vaches françaises de la race Abondance réputées bonnes laitières ont été fécondées par des taureaux ndama*. Le croisement a donné des géniteurs dénommés ndamance. Ce sont ces taureaux ndamance, nettement plus imposants que ceux de la race ndama qui ont désormais la charge de féconder les génisses. FM., 10/11/12.04.1982.

 

n'dasi, [ndasi], n.m. Spéc., (élevage). Nom donné à un bovin hybride de "Simenthal", race européenne, et de N'dama* local. Les 105 n'dasi issus de ce croisement sont arrivés en 1980 au centre d'élevage situé à l'intérieur du complexe. FM. 21.06.1983.

 

n'djamo n'djamo, [ndFamondFamo], n.m. Dispon., (du baoulé "salutation matinale adressée à des personnes qui travaillent"), oral, fam. Salutation traditionnelle baoulé qui constitue le titre d'une célèbre émission radiodiffusée, enquête auprès de travailleurs de toutes les couches de la population. Le Ndjamo n'djamo de 9h. à 11 h., occupera 2 heures d'horloge*, à la radio. FM., 06/07.03.1983.

 

ndaya, [ndaja], n.m, adj. Fréq., (du baoulé "jumeau" ), oral, écrit , tous milieux.

1- adj. Jumeau. Ma chérie*o* et tes enfants n'daya, où est leur papa ? Mot baoulé devenu ivoirien, n'daya signifie jumeau, nom d'une association d'aide aux enfants abandonnés comme ceux de Nathalie qu'elle ne pourra pas voir grandir. Krol, 1994, : 215.

2- Demi-bourse estudiantine versée par l'Etat et qui porte le nom d'une oeuvre caritative de Thérèse Houphouet-Boigny. Pour avoir ndaya / il faut bosser beaucoup / ndaya qu'est là / ça suffit pas / avec ndaya / on doit payer bouquins / on doit payer la chambre. (Chanson "Gboglo Koffi", groupe Les parents du campus). N'daya, c'est jumeau en baoulé et par extension la demi-bourse, jumelle de l'autre moitié, rarement attribuée. Krol, 1994 : 218. Le nombre des bourses a diminué, celui des ndaya, des demi-bourses à 22 000 cfa* a augmenté à proportion. Jeune Afrique, 23-29 mars 1995, 26-29.

 

n'drowa, [ndrCwa], n.f. adj. Fréq., (du bété), oral, écrit, tous milieux.

1- n.f. Sorte d'aubergine locale réputée de la région d'Issia. 129 tonnes de n'drowa ont été produits sur 5 ha durant la campagne 1980. FM., 25.02.1982. Ce sont les pousses vertes et les ndrowa (aubergines de couleur noire et de forme allongée). Jeune Démocrate Magazine, 18.02.1993.

SYN.: aubergine* locale.

2- adj. De la variété d'aubergine locale de la région d'Issia. La grande cuvette d'aubergine n'drowa se vent 250 f cfa* à Kotobi présentement* en pleine période de production. FM., 29.11.1990.

 

ne rien dire, loc.verb. V. DIRE*.

 

néamoundélé, [neamundele], n.m. Dispon., (tradition), oral. Plat local constitué de brochettes de boeuf fortement pimentées.Néamoundélé : brochettes de boeuf au piment. FM., 02.01.1981.

 

nèb-nèb, [nDbnDb], n.m., Spéc. (flore). (Acacia senegal var. samoryana A. Chev). Petit arbre de la fam. des Mimosacées à utilisations thérapeutiques. Adjanohoun /Aké Assi, 1979, : 186.

SYN.: acacia du Sénégal, oukpo (koulango).

 

nectarin [de Bates], n.m. Spéc., (faune). (Nectariana Batesi Ogilvie Grant). Petit oiseau de lisières de forêt, de la fam. des Nectariniidae. Serle /Morel, 1988 : 282. Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 172. ).

 

neem, [nim], n.m. V NIME* Bois rouge à rouge brun présentant une certaine ressemblance avec le bois de Mahogany avec lequel le neem est apparenté. CTFT, 1989 : 408.

 

négociant, n.m. Dispon., argot urbain, oral, péj. Pique-assiette, personne qui vit en parasite aux dépens d'autrui. V. CÔCÔ*. Le négociant là, il arrive toujours chez toi quand tu manges. Duponchel, 1975 : 188. Négociant : parasite, pique-assiette. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.17.1996 : 95. J'ai pas le pia* déjà. J'ai pas besoin de négociants ! ( Etudiant, Abidjan, 1997).

 

négrifier, (se ----), v.pronom. Vx., oral, péj. Se disait à l'époque coloniale d'un Européen qui adoptait le mode de vie et les moeurs des Africains. Mais l'infâme mari qui s'était négrifié jusque dans la mentalité et les moeurs [.]. Kourouma, 1990 : 119.

 

Négritie, n.f. Rare, litt., écrit, mélior. Ensemble des pays où vivent des populations noires. Samory demandait [.] à tous les rois* de la région [.] de reconfirmer le serment de lutter jusqu'à la mort pour préserver la Négritie de l'irréligion. Kourouma 1990 : 25.

 

néo-alphabète, n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés. V. ALPHABETE*. Personne récemment alphabétisée grâce à des cours d'alphabétisation. La séance a pris fin dans une classe d'alphabétisation où des néo-alphabètes ont procédé à des démonstrations très convaincantes. FM. 15.09.1980. Nous travaillons à l'élaboration de livres pour les néo-alphabètes. (Enseignante, Bouaké, 1990).

 

néotrague pygmée, n.m. V. BICHE* ROYALE.

 

néphile, n.f. Spéc. , (faune). Araignée de grande taille aux couleurs vives de la fam. des Argiopidés. [.] la néphile, très grosse araignée jaune vif avec dessins noirs, tisse de grandes toiles dans les arbustes et les buissons [.]. Oberlé, 1983 : 26.

 

néré, nété, [nDrD] / [nDtD], n.m. Spéc., mais fréq. (flore), (du mandenkan). (Parkia biglobosa [Jacq.] Benth.). Arbre de savane de la fam. des Mimosées. Les paysans le conservent sur leurs terres de culture car ils consomment la pulpe farineuse qui entoure les graines. Ces graines, elles-mêmes, sont oléagineuses et une fois fermentées puis torréifiées, elles servent à préparer le soumara / soumbara / soumbala*, localement très prisé, malgré une odeur désagréable. Le néré, par son feuillage fin et sa cime en parasol est l'arbre typique des paysages de la brousse soudanaise autour des villages. Bois jaune-blanc relativement dur, facile à travailler qui convient à la menuiserie. Roberty, 1954 : 198. Aubreville, 1959, I, : 236. Dans le lointain se découpaient, ilôts verdâtres, de petits bois où se mêlaient néré, karités*, kapokiers*. Koné, 1976 : 1. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 190. Nous n'insisterons pas sur la valeur alimentaire de la pulpe de néré qui constitue un aliment d'importance [.] et un condiment le soumbala* très apprécié. Kerharo /Bouquet 1980, a : 46. La savane dite "soudanaise " elle même, la plus sèche, au nord du huitième parallèle, soit vers Bondoukou, soit vers Korhogo, nourrit des peuplements d'arbres de huit à quinze mètres, à commencer par les acacias* et les caïlcédrats*, parmi lesquels peuvent se glisser jusqu'à des karités* et des nérés*, quoique pygmées par rapport à leurs frères colossaux du sud. Conte, 1981 : 25. [.] le néré qui se pare de boules florales rouges[.]. Oberlé, 1983 : 20. Immensités fauves, rouges ou vertes, piquetées d'arbres nérés* ou karités*. David, 1986 : 100. Arrivé près de ce cimetière, sous un néré, il m'a dit qu'il était fatigué. Deniel, 1991 : 103. Ah ! votre enfance est à la nôtre ce que le néré est au jaune d'œuf ! Tierno Monenembo, 1993 : 73.

COMP.: moutarde* de néré.

SYN.: arbre* à farine, arbre* à fauve, arbre* à néré, mimosa* pourpre (manuels seulement), kparalè (baoulé).

 

nété, n.m. V. NERE*.

 

neverdaye, neverdie, neverdaye, n.m. V. BEN* AILE.

 

né vers, (être ----), loc.verb. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Se dit d'une personne dont la date de naissance n'est pas connue et qui possède un acte* de notoriété. Tous les deux nous sommes nés vers... autrement dit nous ne savons pas la date exacte de notre naissance. Deniel. 1985 : 125.

 

n'foufou, n.m. V. FOUFOU*. Elle avait préparé une sauce* claire avec de l'agouti*, une sauce* graine au poisson frais, du foutou*, du n'foufou et du riz [.]. R. Yaou, 1999 : 58.

 

nga, [Ea], n.f. Dispon., oral, argot urbain., fam. V. FRAICHE*, GO*. J'allais en boîte avec ma go/ ma go/ j'allais en boîte avec ma nga/ ma nga / j'allais en boîte avec ma fraîche*/ ma fraîche/ pour démontrer* le ngakpa*-ngakpa. (Chanson "Adjoua gazoil". Groupe Sur-choc. Corpus T., 1994).

 

ngaga, [Eaga], adj. Dispon., argot nouchi., mélior. Juste, qui a raison. Bèllè dit que lè* sont digba / les loubards disent qu'ils sont digba / entre les deux qui est ngaga /. (Chanson "Halte au tribalisme". groupe Les potes de la rue, corpus T., 1994).

 

ngakis, [Eaki], n.m. V. GAZEUR*. Les vrais ngakis, levez-vous levez-vous/ [.] l'enfant Dakou-o / tu es un ngakis / (Chanson "Les vrais gazeurs*". groupe Sur-choc, corpus T., 1994).

 

ngakpa-ngakpa, [EakpaEakpa], n.m. Fréq., oral, jeunes urbanisés, fam. Danse moderne inspirée par des rythmes africains. / J'allais en boîte avec ma go/ ma go/ j'allais en boîte avec ma nga/ ma nga / j'allais en boîte avec ma fraîche*/ ma fraîche/ pour démontrer* le ngakpa-ngakpa*.[.] J'ai dit Adjoua-é y a nouvelle danse/ le ngakpa-ngakpa la danse de Sur-choc/. (Chanson "Adjoua gazoil". Groupe Sur-choc. Corpus T., 1994).

 

ngavi, [Eavi], n.m. Spéc., (flore). Terme générique désignant plusieurs arbres et arbustes de la fam. des Ebenacées : ngavi (Diospyros ivorensis Aubr. et Pellegr) ; ngavi à gros fruits (D. Manii Hiern.), caractérisé par de très gros fruits hérissés d'une brosse drue de longs poils roux piquants ; ngavi à petites feuilles, (D. Heudelotii Hiern.), très commun dans la forêt ivoirienne ;  ngavi du fourré littoral (Maba ferrea [Willd.] Barhuizen). Aubreville, 1959, III : 160-174.

 

n'gomi, ngomi, [ECmi], n.m. Dispon., (du mandenkan), oral, spéc. Sorte de beignet à base de farine de petit mil délayée dans l'eau et légèrement fermentée. N'gomi ou beignets de mil. FM., 13.06.1980 (recette).

 

n'goni, nkoni, [ECni] / [nkCni], n.m. Spéc., (tradition), (du mandenkan). Instrument de musique constitué d'une caisse de résonance recouverte de peau et d'un manche portant plusieurs cordes, généralement six. Contournons les danses* : yagba, balafon*, n'goumé. Mais asseyons-nous et restons autour du n'goni des chasseurs. A. Kourouma, 1970 : 149. Grands orchestres [.] avec cora*, bala*, n'goni [.]. Tilliette, 1984 : 303.

 

n'guedj, n.m. V. GUEDJI*.

 

nguéssou, [Eesu],n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Cassipuorea congoensis R. Br.) Petit arbuste sarmenteux des bords de rivières. Fam. des Rhizophoracées. Aubreville, 1959, III : 58.

 

nialatou, [Qalatu], n.m. Spéc., (flore), (du krou). (Cassipourea nialatou Aubrév. et Pellegr.). Grand arbre de la fam.des Rhizophoracées. Aubreville, 1959, III : 60.

 

niamakodgi, n.m. V. GNAMAKOUDJI*. Les marchandes ne vendent ni Coca-Cola ni Fanta ou autres sucreries*, trop chères pour les lycéens, mais le niamakodgi c'est tellement meilleur. Krol, 1994 : 116.

 

niamakoudji, n.m. V. GNAMAKOUDJI*. Le lemouroudji*, eau de citron au gingembre et le niamakoudji*, eau de gingembre parfois pimentée, constituent des boissons rafraîchissantes traditionnelles. Oberlé, 1983 : 68.

 

niama-niama, nyama-nyama, gnama-gnama, [njamanjama] / [QamaQama],  n.m. Usuel, (du mandenkan), oral surtout, fam., péj.

1- Ensemble hétéroclite de petits objets sans valeur, bricoles, ordures. Allez ! Portez tous ces niama-niama à la poubelle. C'est dégoûtant ces coques d'arachides sur le bureau ! (Chef de service, Abidjan, 1984).

2- Ingrédients mis en petite quantité dans une préparation culinaire ou magique. Quand l'eau commence à bouillir, tu mets tous les niama-niama dans ta sauce et tu mélanges. (Cuisinier, Abidjan, 1990).

3- Amuse-gueule accompagnant l'apéritif. Goûte-moi ces niama-niama. Ce sont des cebettes* avec une sauce pili-pili. (in Duponchel, 1975 : 189).

 

nianiebaka, [Qanjebaka], n.m. Spéc., (flore), (de l'attié "le bois de dieu"). (Diospyros monbuttensis Gürke). Petit arbre épineux à écorce lisse rougeâtre. Fam. des Ebénacées. Aubreville, 1959, III : 164.

 

niania, n.m., V. NIAN-NIAN*

 

nian-nian, niania, niamniam, nyam-nyam, aubergine nyannyan, [njSnjS] / [njamnjam] / [QSQS], V. AUBERGINE* n.f. Fréq., (du baoulé), oral, tous milieux. (Solanum anomalum). Petit fruit vert, jaune ou rougeâtre de la taille d'un petit pois et à la saveur très amère. Il entre dans la confection d'un certain nombre de sauces* et fait partie des condiments localement appelés aubergines*. Laissez cuire une vingtaine de minutes puis joignez à la viande les aubergines nyannyan. Biarnès, 1974 : 32. Le reste de mon séjour s'est très bien passé et le premier soir ma belle-mère est allée me chercher du nian-nian (16). note 16: mets africain fait de petites aubergines au goût amer. On dit que ça remplace la nivaquine. Akissi Kouadio, 1983 : 77.

 

niangon, [njSgT], n.m. Spéc., (flore), (de l'agni). (Tarrieta utilis Sprague). Bel arbre de la fam. des Sterculiacées, au tronc régulier et cylindrique et à accotements arqués souvent considérables. Bois exploité de cet arbre, de couleur rouge, qui le fait souvent confondre avec l'acajou, bien que sa structure soit bien distincte. Exploité pour son bois rappelant l'acajou, le niangon est très abondant. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 69. Roberty, 1954 : 40. Le niangon est un des meilleurs bois de la Côte d'Ivoire. Aubreville, 1959, II : 298. La SODEFOR plante par mois à Irobo, dans la forêt classée de Mémé, 1000 hectares d'essences de valeur comme le fraké*, le framiré*, le niangon, l'okoumé*, le cédréla*.  FM., 31.10.1980. [.] le niangon dont les contreforts semblent ciment. Conte, 1981 : 20.

COM.: niangon est le nom pilote du bois. CTFT, 1989 : 394.

SYN.: acajou* résineux, banda (abé), kékosi (ébrié), kouanda (attié), oulié (krou), lotouhé (guéré).

 

niébé, [njebe], n.m.ou f. Spéc. (flore), (du peul), V. HARICOT* NIEBE. (Vigna unguiculatus Linn.). Variété de haricots dont les graines et les feuilles sont consommées bouillies. On distingue localement le niébé blanc et le niébé noir. Roberty, 1954 : 233. L'arachide*, le manioc*, le piment* le gombo* et le niébé sont des cultures de plateau réalisées pour l'autoconsommation. FM., 18.06.1980. [.] avec du mil*, du haricot-niébé, du lait en poudre. FM., 18.09.1990. La culture du niébé est souvent associée à celle du mil. (Moniteur d'agriculture, Abidjan, 1990)

COMP.: niébé blanc, niébé noir.

SYN.: haricot* niébé

 

Nieswa, [QDswa], n.m. Spéc., (religion), (aire Krou.). V. MAMADOU*. Religion syncrétique à vernis pseudo-islamique. Le culte du Nieswa est dirigé par le Mamadou*. (Ethnologue, Abidjan, 1987).

 

nim, nime, nîme, neem, [nim], n.m. Spéc., (flore) mais assez fréq., oral, écrit, lettrés. (Mela indica Brand. = M. azadirachta Linn.). Petit arbre de la fam. des Méliacées importé de l'Inde. Sempervirent. De croissance très rapide. Bois rouge assez lourd de cet arbre, apprécié comme bois de feu, dur, odorant, huileux, facile à travailler, non attaqué par les insectes. Les services d'agriculture conseillent de faire des plantations d'arbres : vergers, plantations de nimes*, cacias, tecks*, anacardiers*. INADES, 1974 : 47. Il avait planté des nims. Deniel, 1991 : 101. Autour et dans les agglomérations, ce sont des nimes, des cacias* à fleurs jaunes, des manguiers* à la floraison rose. Rémy, 1996 : 12. Manguiers*, nîmes, plantes grimpantes qui ont le bon goût de camoufler les toîtures de tôle [.]. Rémy, 1996 : 148.

 

nivaquine, n.f. Fréq., (du nom d'une marque de médicament antipaludéen), oral, écrit, tous milieux. Tout produit pharmaceutique antipaludéen. Est-ce que vous avez pris la nivaquine depuis votre arrivée ? (Infirmière, Abidjan, 1985).

 

nkoni, n.m. V. NGONI*.

 

nkoyo, n'koyo, n.m. (du mandenkan), n.m. V. AUBERGINE* DU DIABLE.

 

nocer, v.intr. V. ALLER* EN BRINGUE, FETER*. C'est la première fois que je vois des médecins nocer à l'hôpital même. FM., 02.01.1984.

 

noir, adj.

1- V. TEINT* NOIR. Mon père [.] est décédé quinze jours avant ma naissance [.] Etait-il noir ou clair*? Je ne sais pas puisque je n'ai pas vu. Deniel, 1991 : 61.

2- noir (faire du ----), loc.verb. V. FAIRE*.

3- noir-blanc, n.m. V BLANC*. Mais pas de cet amour qui est un semblant d'intérêt que les noirs-blancs manifestent pour l'art africain, tout simplement parce qu'ils y trouvent cette bouffée d'exotisme propre à meubler leur existence d'hommes occidentalisés. FM., 12.01.1982.

4- noir brofoué, n.m., V. BLANC*. Se dit d'un blanc très africanisé dans ses moeurs et son comportement. On ne peut parler de l'école de l'amitié ivoiro-libanaise sans penser au noir brofoué comme on se plaît à l'appeler. C'est-à-dire un blanc noir*. FM., 09/10.01.1982.

SYN.: assimilé*, blanc*, évolué*, faux* blanc, noir*-blanc, noir* brofoué.

 

noix, n.f.. Spéc., (flore). Entre dans la composition d'un certain nombre d'appellations désignant des graines comestibles contenues dans une coque dure.

1- noix d'acajou, V. ANACARDE*.

2- noix de cajou, V. ANACARDE*. La Côte d'Ivoire produit également des noix de cola [.] des avocats*, des noix de cajou, fruit de l'anacardier. Rémy, 1996 : 67.

3- noix de coco, V. COCO*. Sur la plage, des vendeurs de noix de coco décapitent leur extrémité pour qu'on puisse en boire le lait*. Rémy, 1986 : 137.

4- noix de karité, V. KARITE*. [.] et quand c'était le moment des noix de karité, c'était la bonne aubaine pour nous. Deniel, 1991 : 120.

5- noix de kola, noix de cola, V. COLA*. Graine charnue, rouge, blanche ou rosée contenue dans le fruit en forme de cabosse du colatier*. Cette graine, d'un goût très amer et qui fait, après consommation, trouver l'eau excellente, a des propriétés toniques, reconstituantes et excitantes très appréciées. Depuis très longtemps, elle fait l'objet d'un commerce considérable dans toute l'Afrique Occidentale où les musulmans la considèrent comme un fruit divin apporté par le prophète. On estime qu'un arbre adulte, cultivé, rapporte annuellement 45 à 50 kilos de noix de cola. Aubreville, 1959, II : 284. [.] trois jeunes beautés presque nues, assez élégantes dans leur démarche, qui portaient sur leur tête rasée un petit colis : du riz, du lait, des noix de cola.[.]. Du Prey, 1979 : 112. Des élèves d'une école qui allaient ramasser des noix de kola dans uen plantation*[.]. FM., 29/30.11.1980. Vous savez qu'ici la noix de cola tient une place importante dans le mariage alors qu'elle n'est pas recommandée par l'Islam qui ne l'interdit pas non plus. FM., 15.04.1983. Il m'offre une noix de kola, le gage d'amitié en Afrique. Naipaul, 1984 : 168. Prenons l'exemple de la noix de cola qui, selon les grands féticheurs*, garde des propriétés pharmaceutiques et occultes. Gaudio / Roekeghem, 1984 : 166. Il avait des camions qui transportaient la noix de kola [.] Deniel, 1985 : 132. [.] ouvrant des routes de négoce nord-sud longtemps florissantes et s'enrichissant de toutes sortes de transactions : noix de kola, ivoire, poudre d'or, esclaves, armes à feu. David, 1986 : 19. Vrai comme une noix de cola blanche. Kourouma, 1990 : 58. On nous a mis à cueillir les noix de kola. Deniel, 1991 : 23. Le grand marché avait lieu tous les trois jours et je vendais des noix de kola et des pagnes*. Deniel, 1991 : 51. La Côte-d'Ivoire produit également des noix de cola (60 000 tonnes dont la moitié exportée). Rémy, 1996 : 67.

6- noix de palme, fruit du palmier* à huile, cultivé pour ses grosses drupes jaunes ou rouges à maturité qui fournissent l'huile* de palme et l'huile* de palmiste. Les noix de palme sont groupées par centaines en un gros régime qui dépasse souvent une dizaine de kilos. IPAM, 1962 : 28. Avec de l'igname* ou de la banane*-plantain et un peu de manioc* qu'on pile dans un grand mortier après cuisson, on prépare le foutou* qui se mange accompagné de sauce* graine faite avec le suc de la noix de palme [.]. Oberlé, 1983 : 68.

7- noix de rônier, V. RÔNIER*.

 

nokro, n.m. V. AIGUILLETTE*.

 

nolé, n.m. Spéc., (tradition). V. DANSE*. Danse traditionnelle ivoirienne. On avait donné l'ordre qu'on fit venir certaines danses typiques [.] il y aura forcément le goli*, le zaouli*, des danses poros* du pays sénoufo, celles du pays bété sans parler de l'abissa*, le nolé, danses éburnéennes*, aussi typiques, aussi variées, aussi colorées les unes que les autres. Anoma Kanié, 1978 : 116

 

nom, n.m. S'emploie dans diverses expressions et locutions:

1- nom, (au ---- de Dieu), loc.exclam. Fréq., oral, musulmans. Formule servant à affirmer avec force la véracité d'un propos. Au nom de Dieu ! Tel que je vous le dis ! Oussou-Essui, 1979 : 111. Au nom de Dieu, le prix la* c'est même chose cadeau* ! (Antiquaire*, Abidjan, 1990).

2- nom (de [mon, ton, son...] propre ---- ), loc.adv. Dispon., oral surtout, mésolecte, basilecte. De ma [ta/sa/...] propre autorité, de ma [ta/sa/...] propre initiative. Mais, Madame, avant de sortir, vous ne m'avez pas dit de faire ça ou ça, je ne pouvais pas préparer* de mon propre nom. Deniel, 1991 : 147. Enfin tout de même, vous ne pouvez rien faire de votre propre nom si je suis au service* ?(Enseignante, Bouaké, 1996).

3- nom de boisson, n.m. Dispon., mésolecte urbain, plaisant. Surnom donné à un membre d'un groupe d'amis se réunissant chaque jour pour consommer des boissons alcoolisées. Notre guide ne se souvenait plus bien de l'origine de ce surnom mais croit savoir que c'est un nom de boisson. Pour en avoir le coeur net, nous avons posé la question à "Neuf heures". Ivoir'Soir, 04.11.1997.

4- nom de caresse, n.m. Dispon., sud. Surnom utilisé par les parents et les amis intimes. Il n'offre aucune ressemblance avec le prénom officiel. Chez nous, le nom de caresse d'une fille appelée Akissi sera toujours Blélia, le nom de caresse d'un garçon appelé N'Dri sera Zagbala. (Ethnologue, Abidjan, 1982).

5- nom de gazoil, n.m. V. GAZOIL*. [.] mon nom de gazoil c'est Japan. (Chanson "Ambiance". Groupe Les copines, corpus T. 1994).

6- nom du jour de naissance, n.m. Dispon., sud. Nom donné à un enfant, selon la tradition, en fonction du jour de sa naissance. Tu es née un mercredi. Ton nom du jour de naissance baoulé, c'est Amlan. Si tu étais un garçon, ton nom de jour de naissance baoulé, serait Konan. (Planteur, Bouaké, 1986).

7- nom, (gâter le ----), loc.verb. V. GATER*. Moi je dis que tu raisonnes comme un affreux bourgeois qui a peur que son nom soit gâté au village. Du Prey, 1979 : 63. Vraiment*, ces bandits ont trop "gâté le nom" du Kenya. Ivoir'Soir, 28/29.01.1998.

 

nombril, (être lié par le ----), loc.verb. Dispon, (calque des l.loc.), oral, mésolecte, basilecte. Etre très attaché à qque chose, nourrir un fort sentiment filial envers qque chose. [.] cette commune des bords de la Bagoé à laquelle il est toujours resté lié par le nombril. FM., 01/02.05.1982.

 

nomotcho, [nCmotGo], n.m. Spéc. (flore), (de l'abé). (Bussea occidentalis Hutch.). Arbre moyen de la fam. des Caesalpiniées au beau bois brun-noir excessivement dur.

SYN.: bingbé (agni), ba (ouobé), blandié (yakouba), diokotou (krou) bahamoué (attié).

 

non-, préfixe permettant de forger des antonymes.

1- non-bidonvillois, n m. Dispon., oral, écrit, lettrés. Personne qui n'habite pas un bidonville. Le non-bidonvillois est victime de préjugés [ ]. Tilliettes, 1984 : 35.

2- non-circoncis, adj. V. INCIRCONCIS*.

3- non-excisée, n.f., adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Jeune fille ou femme n'ayant pas subi l'excision* traditionnelle de certains groupes ethniques. La consommation, pire, le mariage d'une non-excisée dévalue, invalide les fétiches* et sacrifices de l'époux [.]. Kourouma, 1990 : 250.

SYN.: non-incisée.

4- non-incisée, n.f.,adj. V. NON-EXCISEE. [.] maintenant que leur terre mandingue est vaincue et possédée par des infidèles d'incirconcis*, fils d'incirconcis et de non-incisées. Kourouma, 1990 : 42.

 

nonko, [nTko], n.m. Spéc., (flore), (du foula). (Ficus eriobotryoides Kunth. et Bouché). Arbre de taille moyenne des forêts denses humides côtières. Aubreville, 1959, I : 86 .

 

nonnon, nonon-mougou, [nTnT] / [nCnTmugu], n.m. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan "lait - poudre"), oral, fam. Cocaïne, héroïne. Il veut nonnon, il a envie de se dédjanser* (: il veut de l'héroïne, il a envie de se défoncer, Corpus G, 1990). La cocaïne dégrade la vision des couleurs chez l'homme. Ceci s'adresse aux bra*-môgô qui prennent le nonon-mougou. Ivoir'Soir, 08.07.1997. Ploog, 1999 : 995.

 

Nord, (Grand ----), n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Appellation désignant la région des savanes, au nord de la Côte-d'Ivoire, à la frontière du Burkina-Faso et du Mali. Il faut atteindre et franchir à Ferkéssédougou ou à Tafiré le double axe lourd ferroviaire et routier sud-nord pour entrer dans le vrai "Grand Nord". David, 1986 : 100.

DER.: nordiste*.

 

nordiste, n.m. et f., adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Habitant du nord ivoirien et, par extension, des pays limitrophes, notamment le Burkina-Faso et le Mali. Les artistes restés les plus proches de la musique et des instruments traditionnels seraient plutôt les Nordistes de bonne formation et tradition mandingues [.]. David, 1986 : 182. [ ] tout membre de l'élite urbaine, en dépit des longues distances quand il s'agit de "nordistes", demeure presque toujours lié à son village natal et à la parenté qui y réside. Chez nombre d'Ivoiriens, la confusion entre les termes Dioulas*, musulmans, intégristes et nordistes* est presque totale. Jeune Afrique, 16-22.03.1995, p. 21.

 

normalement, adv. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte. D'ordinaire, habituellement. Normalement, nous, on s'habille chez les fripiers là*, les "yougous-yougous-là*". A. Touré, 1985 : 163. Il la frappait normalement, alors elle a quitté*. (Boyesse*, 1990, Abidjan).

 

nôrô, [nCrC], n.m. Dispon., (tradition), (du mandenkan "auréole, charme"), nord. Chance, destin. Maclédio, à la naissance, n'était pas seulement un porteur de funeste nôrô mais aussi un sorcier mangeur* d'âmes. Kourouma, 1998 : 120.

 

note, n.f. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte. Lettre, quelle que soit sa dimension et son objectif. Un jour, je lui ai écrit une note, que j'ai remise à un jeune homme de sa cour*. ID. 30.10.1983. [.] la façon typique, courante en Afrique francophone, de commencer une lettre, une "note" comme on dit en Côte-d'Ivoire : « Mon cher Moustapha, J'ai l'immense plaisir de t'écrire cette note. Je suis en très bonne santé et je t'en souhaite autant ». Krol, 1994 : 19. Dans cette note, nous lui disions à peu près comme ça. Bonjour papa*. C'est avec un très grand plaisir que nous vous faisons cette note pour vous raconter des faits vécus durant votre absence. Krol, 1994 : 121.

 

nouchi, [nuGi], n.m., adj. Usuel, (origine controversée. Selon certains, du mandenkan "nez*-poil", soit [Kouadio N'guessan J. 1990 : 373], du soussou guinéen, car le quartier où le terme a été d'abord attesté, Adjamé, compte une forte communauté d'origine soussou), oral, écrit, tous milieux, péj.

1-  Loubard des quartiers populaires d'Abidjan, jeune délinquant, membre de la pègre urbaine. En effet, les nouchis sont les maîtres des quartiers d'Abidjan. Seule les descentes de police leur font lâcher du lest. Mais tout de suite après, ils installent leur insolence et leur pauvreté. Y. Konaté, 1987 : 120.

2- Argot des populations marginales des quartiers périphériques d'Abidjan, utilisé à des fins cryptiques et identificatrices, peu à peu diffusé, spécialement chez les jeunes par la chanson et les média dès les années 85. Son lexique est marqué par l'hybridation français /langues africaines diverses. (cf Lafage, 1998 : 134-143). Les paroles sont en français "ivoirisé"* qu'on appelle le nouchi.[.] Ce néo-créole est à la fois le fruit de l'inventivité populaire, de la nécessité de communiquer par-delà les barrières ethniques, de s'accommoder d'un français mal appris à l'école quand on l'a fréquentée trop peu ou pas du tout. Krol, 1994 : 208. Car le nouchi s'enrichit sans cesse de mots nouveaux [.]. Krol, 1994 : 209. Le nouchi se parle à une vitesse qui le rend pratiquement incompréhensible pour le profane tant la syntaxe est spéciale, les mots français déviés de leur sens, déformés, recréés, combinés à d'autres puisés dans les différentes langues du pays. Krol, 1994 : 209. Tard, la nuit, les trafiquants s'affalent sur des tables bancales qui, le jour, servent d'étalage. Complètement "groggy", sortant à peine quelques mots de nouchi (un mélange de français et de langues locales dont certains termes sont codés) [.]. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 83. Pourquoi je ne parle pas le français d'Abidjan ? Il faut être honnête, je ne parle pas ce français là. Le nouchi de Treichville n'est pas le même que celui d'Adjamé. C'est un amalgame terrible. Ecoutez, je préfère le français normal, académique ou universitaire. (Interview de Any K. Roger auteur de "On a failli me voler un soleil" publié chez Passerelle). Ivoir'Soir, 03.02.1998.-"Le nouchi, c'est quoi ? du faux* français ?- "Non c'est un mélange."-"Entre quoi et quoi ?"-"Entre le français et les langues de chez nous." (Corbineau, 2000, t.2 : 31.

 

nouvelle, (demander la ---- ), demander les nouvelles, loc.verb. V. DEMANDER*. Car dans chacun de ces innombrables villages ou quartiers urbains qui terminent leur nom selon le pays ethnique en -kro, --pleu, -dougou, -kaha, -fla, -lilié, ou -guhé, tout arrivant se voit d'emblée "demander la nouvelle". David. 1986 : 10.

 

nouvelle lèpre, n.f. V. ULCERE* DE BURULI. La nouvelle lèpre, c'est le surnom que l'on donne à l'ulcère de Buruli. Les deux maladies sont provoquées par les mêmes bactéries, des Mycobacterium -les mycobacterium ulcerans dans le cas du Buruli. J.A. /L'Intelligent, du 8 au 14.04.2002.

 

noyau naisseur, n.m. Spéc., (élevage). Unité d'élevage où le veau est laissé près de sa mère jusqu'à son sevrage avant d'être vendu pour être engraissé. Un peu partout on favorise le système d'embouche, c'est-à-dire le fait d'engraisser des jeunes veaux d'un an achetés dans des "noyaux naisseurs" où ils sont élevés près de leur mère jusqu'au sevrage. Rémy, 1996 : 68.

 

noyer d'Afrique, noyer du Gabon, n.m. V. DIBETOU*.

 

ntaba, n.m. (du mandenkan), V. OUARA*.

 

n'tro, n.m. V. SAUCE* N'TRO.

 

nuit, n.f.

1- Usuel, oral, écrit, tous milieux. Désigne toute la période s'étendant du coucher au lever du soleil. Donc, selon certains contextes ce sera l'équivalent de l'emploi hexagonal de "soir". Depuis samedi nuit, la campagne bat son plein en vue de l'élection du Président national. FM., 05.01.1981. L'entraîneur a pris sa décision dimanche nuit . FM., 10.10.1983. Brazzaville. Nous y débarquons un samedi nuit, aux environs de deux heures du matin avec quelques appréhensions. Ivoir'Soir, 27.04.1998. Cela peut aussi être l'équivalent de l'emploi hexagonal du mot "matin". J'avais beaucoup de boulot, je commençais à 7 h. du matin et le repos, c'était vers 2 h. nuit. Deniel, 1991 : 109. Je n'aime pas quand tu rentres à deux ou trois heures nuit. (Mère de famille, Abidjan, 1995).

2- nuit du destin, n.f. V. KROUBIBA*. La première moitié du jeûne écoulée, les fidèles pensent à la Nuit du Destin. FM., 15.06.1984. Pendant la nuit du Destin, vingt septième jour du ramadan*, le très voyant conseiller spécial du président Diaby < Koweit>.est, par exemple, allé de mosquée en mosquée, distribuant à chaque imam* des liasses de 5 000 CFA*. Jeune Afrique, 16-22.03.1995.

 

nuiter, v.intr. Rare, écrit, litt. Passer la nuit. Nuitez en paix. Kourouma, 1970 : 98.

 

nyama, [Qama], n.m. Dispon., (du mandenkan "force occulte plus ou moins néfaste"), nord. Force occulte dont sont doués certains êtres vivants ou morts (gros arbre, animal particulier, personne décédée de mort violente, etc.). "Ils ont refusé de ramasser le corps du noyé". "Pourquoi ?"-"A cause de son nyama". (Fonctionnaire, Abidjan, 1992). En plantant la fin de la bête (sa queue) dans son commencement (sa gueule) tous les nyamas étaient condamnés à rester à continuer en circuit fermé dans les restes de la bête. Kourouma, 1998 : 66.

 

nyamana, [Qamana], n.m. Spéc., (tradition), (du mandenkan), mélior. Unité politique de la tradition malinké : canton, association de plusieurs villages. Les nyamana sont souvent regroupés en royaumes stables ou en hégémonies éphémères sous le commandement d'un fama*, tandis que le chef traditionnel d'un nyamana est un mansa*, titre que portait au Moyen Age l'empereur du Mali. FM., 20.02.1984.

 

nyan-nyan, nyam-nyam, n.m. V. NIAN-NIAN*. [.] on prépare le foutou* qui se mange accompagné de sauce* graine faite avec le suc de la noix* du palmier* à huile ou d'une sauce gombo* (légume vert devenant gluant à la cuisson) ou de sauce nyan-nyan aux petites aubergines* amères. Oberlé, 1983 : 68.

 

nyama-nyama, n.m. V. NIAMA-NIAMA*. maintinant faut faire djigbo*, voilà liste de nyama-nyama faut acheter. (: maintenant il faut faire une cérémonie pour le fétiche, voici la liste des bricoles à acheter, Zazou n°13).

 

nyctère, n.m. Spéc., (faune). (Nycteris arge Thomas). Chauve souris forestière aux membranes aliformes bien développées et larges. Les oreilles sont grandes et unies entre elles à la base. Fam. des Nycteridés. Dekeyser, 1955 : 111.

 

nyctinome, n.m. V. MOLOSSE*.