pacte du
sang, n.m. Dispon., (tradition),
oral, écrit, tous milieux, mélior. Engagement solennel traditionnel, à
la vie et à la mort, au cours duquel les prestataires du serment échangent leur
sang pour sceller leur accord. Car ils en
arrivèrent même à conclure un pacte du sang. Aucun d'eux ne devait trahir son
ami même si les circonstances s'y prêtaient. Dans la vie tout ce que l'un
aurait, il le partagerait avec l'autre. Même la femme. I. B. Koulibaly,
1978 : 9. Une sorte de pacte de sang.
Pour la vie, pour la mort ! J. Carlos, 1994 : 54.
pacotilles,
n.f.pl. Vx., oral, écrit, péj. Ballot de
marchandises de peu de valeur destiné au troc, qu'autrefois les équipages
pouvaient emporter avec eux sans payer de fret. Par extension, produit bon
marché et de mauvaise qualité vendu sur les marchés. Bokadan! ses faubourgs indigènes, [.] ses marchands de bibelots, de
savates ou de pacotilles, accrochées aux angles des rues. Anoma Kanié, 1978
: 82. La période qui a suivi
immédiatement l'abolition de l'esclavage [.] fut caractérisée surtout par le
commerce des produits dits de cueillette, du trafic de poudre d'or et de
l'ivoire que les Africains troquèrent contre des pacotilles, des armes à feu et
des alcools frelatés. FM., 18.10.1983.
paddy, n.m. V. RIZ* PADDY. Le développement de la riziculture devra
s'accompagner du relèvement du prix du paddy jusqu'ici payé très bas par
rapport au coût de production de plus en plus élevé et des mesures pour freiner
les ravages des agoutis* et des sangliers*. FM., 28.01.1982.
paftane,
[paftan] n.m. (du wolof : "faftan / fafton").
V. ARBRE* A SOIE. Aubreville, 1959, II : 97.
pageot,
pageau, n.m. Spéc., (faune).
On distingue localement : (Pagellus bellottii Steindachner = P. coupei
Dieuzeide), le pageot = pageot à tache rouge, = pageau à tache
rouge, poisson typiquement ouest-africain et très commun, de la fam. des
Sparidae à corps rose avec quelques points bleus sur le dos et des bandes
verticales rougeâtres et le pageot rouge, (Dentex angolensis Poll et Maul ou Dentex congoensis Poll.),
appellation désignant deux poissons de fond côtier de la fam. des Sparidae, de
couleur vermillon et portant deux fortes canines sur chaque mâchoire alors
qu'ils n'ont ni incisives ni molaires. L'appellation
"pageot" est très incorrecte pour ces Dentex car les vrais pageots
n'ont pas de canines. Mais l'habitude est prise à Abidjan de les appeller
ainsi. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 74, Seret /Opic, 1981 : 230.
pagne, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Cotonnade
de fabrication locale ou importée aux motifs colorés, obtenus de façon
artisanale (V. KENTE*, PAGNE A LA CIRE, PAGNE A LA COLA, BATIK*, INDIGO*)
ou industrielle.
1- Pièce de
cotonnade mesurant généralement 12 yards* et qui peut être vendue à la coupe
sur les marchés. Pagne là*, tu coupes
quatre yards*? (Coiffeuse, marché Treichville, 1984). Si vous n'avez pas de filtre, vous mettez un pagne propre sur le
canari* dans lequel vous versez l'eau . Deniel, 1985 : 47. Les pagnes que tu vends là, ma femme ne les
utiliserait pas pour allumer le feu. Tierno Monenembo, 1993 : 43. Les pagnes peuvent être tissés avec
plusieurs fils de couleurs différentes ou teints selon les procédés de nouage
ou de batik* dans lesquels certaines zones de tissu sont soustraites à la
teinture par réserve. Rémy, 1996 : 217.
COMP.: pagne à la
cire, pagne à la cola, pagne batik, pagne bazin, pagne fancy, pagne indigo,
pagne kita / pagne akita, pagne wax.
SYN.: (part.) kenté*, kita*, pagne wax.
2- Par
opposition au vêtement de type européen, tenue traditionnelle consistant pour
les hommes en une pièce de pagne drapée autour du corps et parfois rejetée sur
l'épaule comme une toge romaine, et pour les femmes, en une pièce de tissu
enroulée autour des hanches et descendant jusqu'aux mollets. Elle est complétée
par une seconde coupe de tissu nouée autour des reins et retombant sous forme
de pan. Celle ci peut être déroulée et utilisée pour maintenir éventuellement
un bébé sur le dos. L'ensemble féminin traditionnel est complété par une
camisole et un foulard en forme de turban, assortis. V. COMPLET*. Mais
le pagne peut servir également à confectionner des boubous*, des robes ou des
ensembles (pantalon ou jupe et veste) de type européen. Son compagnon lui donne des pagnes neufs comme il n'en a pas portés
depuis longtemps. Kindo
Bouabi, s.d. : 25. Les pagnes
qu'on avait mis à sécher sur les herbes ou le gazon [.] Anoma
Kanié, 1978 : 11. Les pagnes séchaient
partout sur la palissade [.]. Oussou-Essui, 1979 : 13. Il ignore qu'il ne faut pas jeter les vieux pagnes à la poubelle, sinon
on manque ensuite de chiffons pour s'essuyer les pieds. Kitia Touré, 1979 :
62. Regardez donc les pagnes que vous
portez : ils sont faits par des machines. A. Koné, 1980 : 63. Nous sommes d'accord. Mais Akissi doit
préparer ses pagnes, ses petites assiettes et tout* avant d'aller rejoindre son
mari. Akissi Kouadio, 1983 : 82. Les
pagnes, pour une femme, c'était à la fois l'habit* mais aussi la dot*, le
mobilier qu'elles emportaient quand elles changeaient de maison, de mari. Tilliette,
1984 : 99.
DER.: pagneuse*.
COMP.: pagne ceinture, pagne d'apparat, pagne de sortie,
pagne de travail, pagne funéraire, chemise pagne, robe pagne, petit pagne.
SYN.: (part.) complet*.
2- pagne à
la cire, pagne décoré de dessins créés par de la cire liquide qui
protège certaines parties de l'étoffe du bain de teinture.
3- pagne à
la cola, pagne teint à l'aide de teintures végétales,
particulièrement à base de cola.
4- pagne
baoulé, pagne artisanal du pays baoulé décoré traditionnellement de
figures géométriques. Mais depuis peu, il peut être décoré de portraits ou
d'images représentant des monuments, des paysages ou des animaux. Versés [: de jeunes artisans] dans l'art du tissage de pagnes baoulé, ils
se sont installés dans la commune d'Abobo au KM*3, route d'Alépé. Ivoir'Soir,
10.11.1997. Contrairement au pagne baoulé
multicolore où domine le bleu caractéristique que nous connaissons, je lui
donne d'autres couleurs en le rendant beaucoup plus uni. Ivoir'Soir,
02.03.1998.
5- pagne
batik, V. BATIK*. Désirez-vous
un pagne batik ? Il y en a de superbes au Plateau. (Professeur, Abidjan,
1990).
6- pagne
bazin, V. BAZIN*. Celle
ci [ : une épouse] demande cette
année 5 000F pour s'acheter un pagne bazin. FM., 23.04.1993.
7- pagne de
sortie, pagne de qualité, destiné aux invitations ou aux sorties. Six complets de pagnes de sortie et six
mouchoirs, quatre complets* de pagnes de travail [.]. Amon d'Aby, Kwao Adjoba, 1965 : 31.
8- pagne de
travail, pagne de qualité ordinaire, porté pour le travail quotidien
dans la maison. Quatre complets de pagnes
de travail [.]. Amon d'Aby, 1965
: 31.
9- pagnes
de mariée, n.m.pl. Pagnes
offerts par la belle-famille à la fiancée et qui constituent le trousseau de la
mariée. Prends mes pagnes de
mariée et les alliances et va donner ça à ta mère. Akissi Kouadio, 1983 :
99.
10-
pagne-ceinture, pagne porté enroulé autour des hanches et s'arrêtant à
la taille.
[.] le pagne-ceinture est noué au nombril au lieu
d'être jeté à la romaine sur l'épaule [.]. Anoma Kanié, 1978 : 257.
11- pagne
d'apparat, V. KENTE*. L'oncle
était un énorme patricien, somptueusement vêtu d'un pagne d'apparat, qui
affectait de ne comprendre que le nzima. Du Prey, 1979 : 83.
12- pagnes
funéraires, n.m.pl. Pagnes qui
servent de linceul pour le défunt et dans lesquels les parents de celui-ci se
confectionnent des vêtements de deuil. Qu'ils
aient pu se rendre ou non sur place, les "Grands"* envoient de
l'argent et des pagnes funéraires. Vidal, 1986: 15. Mon épouse mérite des obsèques dignes. Voici dix pagnes, qu'ils
tapissent le fond du cercueil et procurent une grande douceur à ma bien-aimée.
Nokan, 2000 : 42.
13- pagne
indigo, V. INDIGO*. 19 affaires ont
été enregistrées portant sur des tissus, du chanvre* indien [.], des
cartouches, des pagnes indigo[.]. FM., 14.10.1982. Grâce à Dieu, elle a aujourd'hui [.] la
teinturerie de pagnes indigo, là-bas [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 67. Mme J. G. a dû déchanter en voulant
s'acheter du pagne indigo [.]. Je me suis renseignée sur la place attribuée aux
vendeuses de pagnes indigo et bazin*. Ivoir'Soir, 01.07.1997. Le dernier projet [.] met ainsi en évidence
la nécessité de produire et de commercialiser les pagnes indigo au plan local
[.]. Ivoir'Soir, 22.12.1997.
14- pagne
kita, pagne akita, V. KENTE*, KITA*. [.] son voisin Kouakou, le riche planteur* qui à la dernière fête* des
ignames*, se pavanait dans un magnifique pagne kita*[.]. Kindo Bouabi, s.d. : 13. Une sueur tiède ruisselait sous son lourd pagne kita et sa couronne,
toute d'or, chatoyait sur sa tête. M. Bandaman, 1986 : 107. [.] et aussi la flambée de la monnaie quand
[.] un beau pagne akita de cérémonie coûte jusqu'à 40 000 francs [: de
1977]. David, 1986 : 157. Emportant
divers objets de valeur dont des pagnes kita. Démocrate, 08.04.1993.
Les malfrats se sont contentés du poste
téléviseur, de 105 complets* de pagne, de 4 pagnes kita* [.]. Ivoir'Soir,
29.08.1997. Le lendemain matin, Djèkè,
habillée traditionnellement avec des pagnes kita et coiffée avec de l'or dans
ses cheveux, fit un malheur. R.Yaou, 1999 : 135.
15- pagne
wax, V. WAX*. Et dans
les dédales de nos marchés, un marchandage serré permet d'offrir à la femme
qu'on aime, des pagnes wax nouveau motif sortis récemment d'usine. FM.,
18.12.1979. Il fait main basse sur dix
pièces de pagne wax. FM., 30.01.1984. En effet il a été un des promoteurs du pagne wax. FM,
13/14.021993. Les pagnes wax sont une
invention hollandaise. Au début du siècle, l'usine de Vlisco [.] fut la
première à inventer un procédé mécanique qui reproduise fidèlement la technique
batique* pratiquée à la main dans les colonies hollandaises de Java. Jeune
Afrique, 20/26.07.1995. Avant la
dévaluation, nous importions 20 containers par an (2 millions de yards*) de
pagnes wax en provenance de Hollande. Jeune Afrique, 20/26.07.1995. Les voleurs ont emporté 287 pagnes wax. FM.,13.03.1998.
16- pagne
fanci, V. FANCY*. Les
candidats devaient se confectionner des tenues en pagne fanci. Le fanci* qui
est de bonne qualité mais malheureusement peu consommé. FM.,
13/14.02.1993.
17- pagne,
(chemise-----), V. CHEMISE*-PAGNE.
18- pagne, (complet-
----), V. COMPLET*-PAGNE.
19- pagne,
(ensemble ----), V. COMPLET*-PAGNE. A voir Tra Lou Tra, 30 ans, superbement habillée dans un ensemble pagne
à multiples motifs [.]. Ivoir'Soir 26.11.1997.
20- pagne
(robe ----), V. ROBE*-PAGNE.
pagneuse, n.f. Dispon., oral surtout, jeunes urbanisés, péj. Fille qui
ne s'habille que de tenues traditionnelles, donc villageoise démodée et
ringarde. Mais d'où vient cette pagneuse,
cette garce, cette villageoise ? Putain! Complètement cinglée la grand-mère ! Adé
Adiaffi, 2000 : 76.
pagre, n.m. Spéc., (faune). Poisson de mer de
la fam. des Sparidae. Plusieurs espèces typiquement sont ouest-africaines : le pagre
des tropiques (Sparus pagrus africanus Akasaki) rose argenté avec points
bleus sur le dos mais une grosse tache rouge sombre à l'aisselle de la
pectorale, nageoires roses bordée d'orange (75 cm) ; le pagre à points bleus
(Sparus coeruleostictus Valenciennes = Pagrus ehrenbergi Valenciennes) à corps
rosé constellé de points bleus sur le dos (55cm) ; le pagre rayé (Sparus
auriga Valenciennes) au corps argenté rayé de 4 à 5 bandes transversales brun
rougeâtre assez larges (50 cm). Seret /Opic, 1981 : 232-237.
SYN.: daurade*(: Pagrus ehrenbergi Valenciennes).
paille, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
1- Tiges
d'imperata* séchées qui servent à couvrir les cases ou à confectionner des
vanneries. Sans rue, les maisons
couvertes de paille, sont en terre battue. FM., 17. 03.1983.
2- Par
métonymie, toiture végétale d'une case*. La
case* n'avait pas encore de paille lorsque les pluies ont commencé. (Planteur,
Bouaflé, 1984).
paillote, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Construction
légère dont le toit et les murs sont confectionnés avec des panneaux végétaux
tressés. V. PAILLE*, PAPO*. Pendant
trois ans, nous avons vécu la vie indigène au sein des villages et des
campements*, couchant dans des paillotes, mangeant la cuisine locale, courant
la brousse* et la forêt. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 17. Certains disent : "Nous payons une location pour
la paillotte’’. FM., 22/23 01.1980. Deux jolies paillotes construites en bois et en chaume dominent la
forêt. FM., 10.10.1983.
SYN.: (part.) apatam*.
pain, n.m. Quelques locutions usuelles,
évoquant généralement le pain (forme, consistance, nourriture, couleur, etc.)
1- pain à
cacheter, Spéc., (faune). V.
CERCOPITHEQUE*, HOCHEUR*. Le hocheur*
ou pain à cacheter. Mouvements de menace : incline l'avant du corps et hoche
rapidement la tête (d'où son nom français) ce qui met en valeur la tache nasale
blanche. Haltenorth /Diller, 1985 : 274.
2- pain
couché, Fréq., oral, fam.,
mésolecte, basilecte, péj. Pain rassis, pain de la veille. Les masses paupérisées des quartiers
périphériques tels que Abobo et Yopougon, avaient opté pour la consommation du
pain godio vendu à vil prix. "Bonjour le pain couché" entendait-on.
Soir Info, 29.03.1995.
SYN.: pain godio.
3- pain de
banane, pain d'igname, V. FOUTOU*. En
pilant le pain de banane ou d'igname, elles chanteraient : pan dans tes yeux,
pan dans tes parties sexuelles.... Du Prey, 1979 : 179.
4- pain de
singe, fréq., oral, écrit, tous
milieux. Fruit du baobab dont la pulpe farineuse est consommée
comme friandise ou délayée dans l'eau pour obtenir une sorte de limonade
acidulée. Une farine de sevrage [.] parce
qu'elle contient en plus [.] du pain de singe. FM., 18.09.1990.
5- pain godio, V. PAIN* COUCHE. Et revoilà
le pain godio. (Titre d'article), Soir Info., 29.03.1995.
6- pain
sucré, fréq., oral, écrit,
mésolecte, basilecte. Sorte de grosse brioche artisanale. Une cliente, Ivoirienne de Grand-Bassam et
fabricante de pain sucré à Treichville [.] . A. Touré, 1985 : 141. Vendeuse de pain sucré, Mme D. s'était levée
de très bon matin [.]. Ivoir'Soir, 24.11.1997.
paire, n.f. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Paire de
chaussures. J'avais un jean, deux
chemises, mon short et mon maillot pour l'éducation physique, et sur moi ma
tenue kaki *et ma "paire*," c'était à peu près tout. Krol, 1994 :
36. J'ai dépensé [.] 4 000 pour une paire
d'occasion, mais un peu bien*, c'est les tennis que j'ai aux pieds, je n'ai que
ça d'ailleurs mais mon ami Raoul me prête parfois sa paire de cuirs, j'aime les
vrais souliers. Krol, 1994 : 136. Pourquoi
tu ne la cires jamais ta paire ? (Mère de famille, Abidjan, 2000).
palabre, n.m.ou f. Usuel.
1- Discussion,
débat avec idée de marchandage. Picard
arrive à deux heures, il est en plein palabre. Brétignères, 1881-1890 :
155. Mais comme j'étais un peu fatigué*
des palabres, je suis venu à la maison [.]. Anoma Kanié, 1978 : 13. J'ai demandé à mon amie de ne rien dire à
mes parents, je ne voulais pas de palabres. Mais elle n'a pas tenu parole,
alors voilà des palabres et des palabres dans la cour*. Akissi Kouadio,
1983 : 33. L'officier propose et applique
une autre méthode : la palabre, la palabre africaine. Kourouma, 1998 : 30. Pour couper court aux longues palabres on
est allés voir l'imam*. Kourouma, 2000 : 31.
LOC.: faire palabre, garder la palabre.
2- Dispute,
querelle, conflit. Au fait, la langue
peut-elle se fâcher contre les dents qui la protègent dans la bouche, Elle peut
leur faire de petites palabres, mais elle ne s'en éloigne jamais. Kitia
Touré, 1979 : 59. Il a commencé à faire
des histoires à ma femme. Pourtant, en le recevant, je lui avais bien dit que
je ne voulais pas de palabre chez moi. FM., 27.10.1979. C'était des palabres à la maison pour être
rentré tard. FM., 23.12.1980. Chrétienne
convaincue, elle a horreur des palabres. J. Guenaman Colbert, 1985 : 10. Si tu as un palabre avec quelqu'un, il faut
chercher à le résoudre. Deniel, 1985 : 69. Jamais je vais habiter avec quelqu'un qui est marié. Ca amène trop de
palabres. V. Tadjo, 1992 : 19. Soit
une pompe pour 1 000 habitants, ce qui provoquerait des palabres entre femmes.
Ivoir'Soir, 30.04.1997. Quand on
veut divorcer, c'est palabre. Ivoir'Soir, 05/06/07.05.1998.
LOC.: chercher palabre, faire palabre,
porter haut la palabre.
3- Procès et
recours à la justice coutumière, technique traditionnelle de résolution des
conflits. Le soir, après avoir réglé les
interminables palabres à propos, le plus souvent, de femmes adultères et de
vieux maris [.]. Koné, 1976 : 80. A
la tombée de la nuit, Marcel arriva avec son fils aîné, dans sa deux chevaux,
pour la grande palabre qui devait réunir toute la famille. Du Prey, 1979 :
43. Donc, pour tout dire, les funérailles
ne promettaient rien : ni beaucoup de colas* et de galettes, ni un repas
viandé* et inépuisable, ni même une bonne palabre pour départager d'éventuels
héritiers [.]. A. Koné, 1980 : 44. Rassemblement
de vieillards valétudinaires dont les mieux portants s'appuyaient sur des
bâtons alors que les autres pour qui le palabre semblait interminable
somnolaient. Kourouma, 1990 : 62. Trois
semaines après l'arrivée de ma tante au village, ils ont réuni un grand palabre
de la famille dans la case de grand-père (palabre signifie assemblée coutumière
où se discutent les affaires pendantes, se prennent les décisions).
Kourouma, 2000 : 35.
LOC.: mener les
palabres, régler la palabre.
4- palabre,
(chercher ----- ), loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte, péj.
Chercher querelle, aimer faire des histoires. Vraiment*, il y a des gens qui cherchent palabre quoi ! Ivoir’Soir,
20.11.1997. Voici des gens au lieu de
rester chez eux pour manger, ils veulent chercher palabre. Ivoir'Soir,
13.12.1997. Si tu cherches palabre, man*,
tu vas me trouver ! (Etudiant, Abidjan, 1999).
5- palabre,
(faire ---- ), loc verb. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux, péj. Faire des histoires, provoquer une dispute,
chercher querelle. Elle demande pourquoi
nous "faisons palabre" [.]. Du Prey, 1979 : 119. En me voyant pleurer, les gens ont commencé
à demander pardon* en disant qu'ils avaient l'habitude de faire palabre mais
que ça ne durait pas. Akissi Kouadio, 1983 : 72. Faire palabre, c'est quoi*? C'est fermer la porte, enlever la clé,
enlever sa ceinture et chicoter*: mon mari et moi on ne s'est jamais frappés.
Deniel. 1985 : 153. Mais ne pas faire
palabre ? Personne ne peut dire qu'il ne fait pas palabre, ça arrive
obligatoirement, il faut se défendre. Deniel, 1991 : 50. Tu as pris Mady dans sa famille pour
l'installer au village [.]. Alors pourquoi faire palabre et lui chercher des
histoires. Krol, 1994 : 130. Elle a
fait palabre avec moi, parce que je lui ai dit de faire une école de couture
[.]. Krol, 1994 : 133. A Abengourou,
on n'aime pas palabre et on ne fait pas palabre. Ivoir'Soir,
04.11.1997.
6- palabre,
(garder la ---- ), loc.verb.
Dispon., oral, écrit, péj. Répondre, prendre part à une discussion. Un enfant poli écoute, ne garde pas la palabre. Il cause pas comme un
oiseau*-gendarme dans les branches du figuier. Kourouma, 2000 : 11.
7-
palabres, (mener les ---- ), loc.verb.
Dispon., oral, écrit, mélior. Mener un débat, régler un
conflit. Toi qui savais si bien mener les
palabres, reçois notre hommage et dors en paix. Kindo Bouabi, s.d. : 51.
8- palabre,
(porter haut la ---- ), loc.verb. Dispon., écrit, mélior. Elever le débat.
D'autres orateurs suivirent mais en
vérité personne ne put vraiment s'animer et porter haut la palabre. A.Koné,
1980 : 45.
10- palabre
(régler la ---- ), loc.verb.
Dispon., écrit, mélior. Régler le conflit, mettre fin à la dispute. On alla chercher des amis, des parents, des
notabilités, pour régler la palabre. Anoma Kanié, 1978 : 106.
palabrer, v.intr. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Discuter,
marchander, se disputer. Tous deux
commencent à palabrer. Naipaul, 1984 : 156. Bref on palabre. Avec succès parfois. Tilliette, 1984 : 57. Les dockers et les douaniers ont laissé les
colas* pourrir dans les cales pendant que Yacouba alias Tiécoura continuait
encore à palabrer sous l'appatam*. Kourouma, 2000 : 41. Sous l'action de l'alcool, ils reprirent
avec véhémence leurs discussions habituelles. Ils ne parlaient pas, ils
palabraient. Oussou-Essui, 1999 :67.
SYN.: chercher la
bouche*, faire palabre*.
palabreur, palabreux,
n.m., adj. Fréq., oral, écrit, tous
milieux, péj. (Homme) hargneux, qui cherche querelle, qui se vexe vite,
sème la discorde et peut devenir brutal.
Bété dit que Gouro fait palabre* / Gouro dit que Bété fait palabre / entre les
deux-là* qui est palabreux. (Chanson "Ziopin : halte au
tribalisme*". Groupe Les potes de la rue", 1994). Ainsi l'Etat ayant compris que nous ne
sommes ni des récalcitrants ni des palabreux, nous a laissés faire notre
réunion. Le Jour, 18/19.05.1996. Si
c'est chez nous ici, façon* on va frapper ce voisin palabreux. C'est lui-même
qui va nous donner sa maison pour dormir. Ivoir'Soir, 06/07.08.1997.
Malheureusement, tout villageois
sous-développé nègre est un palabreur [.]. Kourouma 1998 : 266. En clair, si vous êtes
"palabreux", violent et même bandit*, et que votre femme tombe
enceinte, elle va accoucher d'une fille. Ivoir'Soir, 18.02.1998. Je ne discute pas avec toi, tu es trop
palabreux même*. (Etudiante, Abidjan, 1999). Un mois, il a été tellement occupé par les palabres*, tellement emmerdé
par les palabreurs qu'il a oublié de bien mouiller* la barbe des douaniers pour
un bateau plein de paniers de colas* qui est bien parti et est bien arrivé à
Dakar. Kourouma, 2000 : 41.
palestinien, n.m. V. CAMBODGIEN*. A l'INSET et à l'ENSTP, le système de
"palestinien", de "cambodgien" qui consiste à dormir en
groupe dans une même chambre dans les résidences U d'Abidjan et de Bouaké est
totalement méconnu*. Un étudiant, une chambre, affirment fièrement les
étudiants de Yamoussoukro. Ivoir'Soir, 13.11.1997.
palette de
peintre, n.f. Spéc., (flore).(Caladium
bicolor Vent.). Plante de la fam. des Aracées servant à la décoration des
jardins en raison de ses feuilles marbrées de rouge ou de blanc. Roberty, 1954
: 371.
palétuvier,
n.m. Spéc., mais usuel, (flore).
1- Terme
générique désignant localement plusieurs espèces d'arbres de la fam. des
Rhizophoracées. Localement on distingue essentiellement le grand palétuvier
gris (Rhizophora racemosa G.F.W. Meyer), et le petit palétuvier (Rh.
mangle Linn. ou Rh. Harrisonii Leechman). V. MANGLIER*. Le bois du
palétuvier est dur et rouge. Il sert de bois de chauffage, et de tonnellerie.
Roberty, 1954 : 249. On peut dire du
palétuvier que c'est un arbre qui marche, poussant sur le bord d'un îlot
vaseux, ses racines adventices se lancent toujours du côté de l'eau et prenant
racines, forment des arbres nouveaux qui grandissent peu à peu les îles, tandis
qu'à l'arrière la terre s'agglomère, se déssèche et forme terre ferme. Le
palétuvier ne trouvant plus alors assez d'humidité meurt et laisse la place à
une autre végétation. Pobéguin cité in Aubreville, 1959, III : 62. Des palétuviers, encore des palétuviers aux
mille et une racines aériennes. Anoma Kanié, 1978 : 46. Ou alors, paraissant chercher une impossible piste dans les mangroves
littorales, viennent les spectaculaires palétuviers gris, personnages
incroyables avec leur tronc trop ridé, leur feuillage trop parcheminé, leurs
racines-échasses parfois monstrueuses, et surtout les fines et longues
pendeloques qui dégringolent de leurs branches comme de lourds cheveux.
Conte, 1981 : 28. Les racines aériennes
des palétuviers forment parfois de véritables tunnels qui débouchent sur de
vastes espaces libres. Rémy, 1996 : 121.
COMP.: palétuvier blanc, faux
palétuvier, grand palétuvier, petit palétuvier.
2-
palétuvier blanc, (Avicennia nitida Jacq. ). Arbre de la fam. des
Verbénacées, caractéristique de la mangrove. Il a un feuillage gris vert et des
feuilles lancéolées. [Roberty, 1954 : 178]. Cette
essence est surtout remarquable par d'innombrables pneumatophores, sortes de
drageons verticaux qui émergent en brosses épaisses au-dessus de l'eau.
Aubreville, 1959, III : 234.
SYN.: biaza (krou).
3-
palétuvier, (faux ---- ), V. RIKIO*.
palme, n.f. V. NOIX* DE PALME.
palmeraie, n.f. Spéc. Lieu planté de palmiers. On
distingue localement les palmeraies naturelles (sur le littoral par
exemple) et les palmeraies artificielles ou palmeraies industrielles, plantations
(palmiers* à huile par exemple) aménagées pour la production à grand rendement
de produits exploitables pour l'industrie. Comme
les Africains, en cultivant plusieurs fois de suite les vieilles brousses* à
des intervalles de temps variables, respectent généralement les palmiers qui
s'y sont installés, les peuplements de palmiers* à huile, à la longue
deviennent denses et presque purs. C'est ainsi qu'ont pris naissance toutes les
immenses palmeraies* de la zone maritime de la CI. On les appelle souvent
"palmeraies naturelles" par opposition aux "palmeraies
aménagées" qui sont entretenues en vue de la récolte des régimes de palme
et de la production de l'huile. Aubreville, 1959, III : 317. Celles-ci [: les femmes adioukrou], éliminées ou écartées des palmeraies
industrielles, se sont massivemenr retournées, il y a quelques années vers
cette activité [: la fabrication du couscous* de manioc]. David, 1986 : 65. [.] ces vieux amoureux du pays qui ont
connu Abidjan-village des années 40 [.] et qui mourront sur leur palmeraie
d'Anguédédou ou leur bananeraie* d'Azaguié parce que la Côte d'Ivoire est
devenu leur seconde patrie. David, 1986 : 169. Elle [: la route] traverse de sages palmeraies ou des plantations
d'avocatiers* et d'ananas, en alternance avec des étendues de brousse*.
Rémy, 1996 : 100.
palmier, n.m. Spéc.,
mais usuel (flore). V. COCOTIER*, DATTIER* SAUVAGE, PALMIER-BAN,
PALMIER-LIANE, PALMIER A HUILE, PALMIER RAPHIA, PALMIER RONIER. Terme
générique désignant un ensemble d'espèces de la fam. des Palmacées. On
distingue localement
1- palmier
à huile, (Elaeis guinensis Jacq.). Grand palmier présent dans toutes les
formations secondaires de CI. On extrait de l'huile de la pulpe de son fruit (V.
HUILE* DE PALME, HUILE* ROUGE) ou de l'amande contenue dans la noix (V.
HUILE* DE PALMISTE). Sa sève fournit une boisson alcoolisée (V. VIN* DE
PALME), son coeur est consommé cuit ou cru (V. CHOU*-PALMISTE), etc,.
Roberty, 1954 : 374. Le palmier à huile
est surtout abondant dans la basse CI. Les palmeraies* se raréfient plus au
Nord. Aubreville, 1959, III : 317. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 214. Concernant le palmier à huile, on avait
remarqué que beaucoup de planteurs* se livraient délibérément à l'abattage de
ces arbres avant l'âge limite pour en extraire le bangui*. FM.
22.02.1980. Jusqu'à preuve du contraire,
cela leur [: aux Dan] rapporte
davantage que d'être réputés nos meilleurs grimpeurs dans les plantations de
palmiers à huile, [.]. Conte, 1981, 40.
Pour s'y rendre [: à Grand Bassam] on
emprunte une route longeant l'océan atlantique, traversant d'immenses
plantations de palmiers à huile et de cocotiers, alignés comme au cordeau. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 12. Verdure sauvage ou
au contraire très ordonnée : des bataillons élancés d'hévéas*, un océan
moucheté de palmiers à huile... David, 1986 : 7. Le plan palmier, lancé en 1964, assurait en 1982 au pays le troisième
rang mondial avec 102 000 ha de palmiers à huile, 700 000 tonnes de régimes* et
une douzaine d'huileries. David, 1986 : 54. Les grandes compagnies de plantations [.] éventrent là aussi la forêt
pour implanter sur la Tabou, la Néro ou aux rapides Grah, hévéas* et palmiers à
huile. David, 1986 : 111.
SYN.: palmiste, adè (ébrié), m'mé
(baoulé), tcho-gni (attié).
2-
palmier-bambou, V. BAN*, PALMIER-RAPHIA.
3-
palmier-ban, V. PALMIER-RAPHIA.
4-
palmier-cocotier, V. COCOTIER*. Palmiers-cocotiers
: la production multipliée par dix en quinze ans.(Titre d'article). FM.,
17.03.1983.
5-
palmier-éventail, (Livistonia chinensis Mart.). Palmier décoratif à
tronc couronné par un bouquet de larges feuilles en éventail. Le palmier-éventail a été introduit pour la
décoration des jardins. (Enseignant, Abidjan, 1990).
6- palmier
liane, V. ROTIN*. Variété de palmier grimpant, producteur de rotin, aux
feuilles pennées à bases engainantes et aux fruits couverts d'écailles
imbriquées (genres Calamus, Ancistrophyllum, Eremospatha). Aubreville, 1959,
III : 318. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 213.
7- palmier
raphia, palmier-raphia, terme générique désignant plusieurs
espèces de palmiers arborescents aux fruits couverts d'écailles imbriquées et
renfermant 1 à 3 graines. Le plus répandu est le Raphia gigantea A. Chev. On
admet généralement que les palmiers raphia ne fleurissent qu'une fois et
meurent après la floraison. Certaines espèces sont extrêmement utiles (R.
vinifera PB.) : on en extrait du vin* de palme, le bourgeon terminal est
consommé sous le nom de chou-palmiste*, le rachis des espèces à grandes
feuilles sert à faire des charpentes de cases, des chevrons. Fendu en longues
et minces lattes, il sert à faire des nattes, des corbeilles. (V. BAMBOU*). Les
feuilles sont employées comme couvertures des cases. Roberty, 1954 : 374. En faisant rouir des folioles des jeunes
feuilles, on obtient ces lanières végétales connues sous le nom de raphia.
Aubreville, 1959, III : 318.
DER.: raphiale*.
SYN.: ban*,
palmier bambou, palmier -ban, raphia*(part.).
8- palmier
rônier, palmier-ronier, palmier rondier (vx). (Borassus flabellifer Linn. var. Aethiopium Warb). Beau
palmier remarquable par ses feuilles en éventail, et son tronc si curieusement
renflé dans la partie supérieure. Présent surtout en savane. Ses fruits
lisses, coriaces, d'un jaune orangé ont une pulpe fibreuse comestible entourant
3 graines à amandes comestibles lorsqu'elles sont jeunes et tendres. Le bois
brun à fibres noires est très dur, inattaqué par les insectes et les termites.
Difficile à travailler, il peut prendre un beau poli. Roberty, 1954 : 374, Aubreville, 1959, III : 319. Le palmier ronier, bel arbre de savane [.] est surtout
utilisé en Côte d'Ivoire pour la fabrication du vin* de palme. Bouquet
/Debray, 1974 : 133. Le palmier-rônier,
si caractéristique avec ses colonnades grêles et ses feuilles en hachoir, est
un familier du tableau. Conte, 1981 : 25. L'arbre le plus caractéristique de la région est le palmier rônier [.].
Oberlé, 1983 : 18. Deux petites aires à
palmiers-rôniers existent dans le nord et le sud-est du parc [: de la
Comoé]. Bousquet, 1992 : 153.
SYN.: palmier
rondier, (vx), rônier*.
palmiste, n.m. Spéc.
1- Vx. Nom donné
parfois au palmier à huile.
COMP.: chou*-palmiste,
ciseau*-palmiste, rat*-palmiste, vautour* palmiste.
2- Usuel. Amande blanche et coriace
enveloppée dans un tégument brunâtre qu'on trouve dans le noyau de la noix* de
palme et dont on extrait l'huile* de palmiste. Avec leurs palmistes, leur cola*, leurs trois grains de café*, ils ont
juste de quoi acheter du sel, du pétrole, un bout de cotonnade... Du Prey,
1979 : 164. Le caoutchouc et les
palmistes y étaient exploités par le colonisateur. FM. 04.02.1980. [.] le temps des travaux forcés* pour
fournir le caoutchouc et les palmistes aux réquisitions des commandants*. David,
1986 : 157.
3- palmiste
(chou- ----), coeur du bourgeon terminal du palmier à huile ou du rônier.
Consommé cuit ou cru. Le sommet végétatif
ou chou-palmiste est un excellent légume mais sa cueillette provoque
inéluctablement la mort du palmier. Marche-Marchad, 1965 : 43.
SYN.: coeur* de palmier.
4-
palmiste, (ciseau ----), instrument à long manche, terminé par une lame droite
et épaisse en forme de trapèze, et qui sert à cueillir les régimes de noix de
palme. [.] la récolte [.] des régimes des
graines de palme* à l'aide du ciseau-palmiste [.]. Girard, 1967 : 85.
ENCYCL.: il ressemble à un grand ciseau à bois.
5- palmiste
(rat ----), appellation usuelle d'une sorte d'écureuil* terrestre
diurne, l'Euxerus erythropus Geoffroy, très fréquent dans les champs et qui se
nourrit souvent de noix de palme. Nulle
part les pièges n'avaient pris le moindre animal. Même pas un rat-palmiste,
pressé de courir sur un palmier aux fruits bien mûrs. Dadié, 1955 : 96. Il était à la chasse avant-hier [.]
attrapait des rats-palmistes, taupes et agoutis* dans les champs [.]. Anoma
Kanié, 1978 : 66. En zone de savanes on
observe fréquemment le joli petit écureuil* fouisseur (improprement appelé
rat-palmiste), de moeurs terrestres à longue queue. Oberlé, 1983 : 24.
SYN.: écureuil* fouisseur, écureuil*
terrestre.
6- palmiste
africain, vautour palmiste, (Gypohierax angolensis Gmelin). Petit vautour tout
blanc sauf ailes noires et blanches et bande noire sur la queue. Il vit près de
l'eau et semble lié à la présence du palmier* à huile dont il mange (non
exclusivement) les fruits. Fam. des Accipitridae. Vautour palmiste signalé (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet,
1992, 179).
palomète, n.m. Spéc., (faune). (Orcynopsis
unicolor Geoffroy Saint-Hilaire). Poisson de mer commun, de la fam. des
Scombridae, à corps très comprimé latéralement et peau nue. Il atteint 130 cm
de long et est apprécié pour la pêche sportive. Seret /Opic, 1981 : 330-333.
palu, n.m. Usuel, oral , écrit, tous milieux, fam.
1- Forme
abrégée de "paludisme". Vous
n'avez qu'à crever, tout seuls, d'ennui, d'ignorance, de tétanos, de palu, de
vers* de Guinée , de variole. Du Prey, 1979 : 136. Le chauffeur de l'ambulance est venu en compagnie de deux personnes
me réveiller pour un malade qui souffrait d'un palu prolongé. FM.,
24.05.1984. L'interne, lui, aspirait à un
repos prolongé car il traînait un palu. FM.,12. 08.1990. Quelques 5 jours après l'inhumation, notre
artiste contracte un palu. Détective, 22.02.1993. Quand j'ai le palu, je vais rarement voir le
médecin. Krol, 1994 : 39. J'ai le
palu, nous l'avons tous mais mes crises sont plus fréquentes que la moyenne et
très violentes. Krol, 1994 : 112. Elle
avait un palu qui la rongeait. La Voie, 16.05.1996. Un long "palu" qui l'a tenu
pendant six longs mois loin de son lieu de travail. Ivoir'Soir,
12.11.1997. [.] des sachets transparents
dans lesquels se trouvaient des feuilles sèches pour soigner le palu de son
frère. Ivoir'Soir, 18.11.1997. Il
y a le palu qu'on peut guérir mais qui nous tue. Ivoir'Soir,
118.12.1997.
COMP.: coup de
palu, neuropalu*, palu pernicieux.
DER.:
paludéen.
2- palu
pernicieux, Spéc., (santé).
Encéphalopathie parasitaire à Plasmodium falciparum, principale cause de coma
ou de convulsions fébriles chez les enfants de moins de cinq ans.(Gentilini et
alii, 1977 : 382).
SYN.: neuro-palu.
3- palu,
(coup de -----), Usuel, tous
milieux. Accès de paludisme. Tu
prends ta nivaquine*? Méfie toi du coup de palu ! (Infirmière, Bouaké, 1986).
4- palu
(neuro-palu), Spéc., (santé). V. PALU PERNICIEUX.
paludéen, adj. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. En proie à un accès de paludisme. Une minute auparavant, M.D., paludéen et pas
complètement rétabli, devait céder la place à M.N. FM., 24.03.1978. Tu ne vois pas qu'il est paludéen ? Il faut
l'amener à l'hôpital. (Planteur, Adzopé, 1987).
pamplemousse, n.m. ou f. V. PAMPLEMOUSSIER*. Fréq., oral, mésolecte, basilecte.
Localement on tend à distingue la pamplemousse qui est le gros fruit de
cet arbre et le pamplemousse qui est l'arbre (Citrus decumana Merr.)
également appelé pamplemoussier. Davesne, 1954 : 46.
pamplemoussier,
n.m. Spéc., (flore). (Citrus decumana Merr.). Arbre de la
fam. des Rutacées, cultivé pour ses gros fruits savoureux. Roberty, 1954 : 156.
panca,
panka, n.m. Vx., écrit surtout,
litt. Sorte de ventilateur constitué d'un écran de toile ou de
papier fixé au plafond et qu'un domestique agitait au moyen d'une corde pour
rafraîchir l'air de la pièce. Nous
lui livrâmes tous les droits du Blanc, de la jeune fille peule vierge aux panca
et aux tireurs* de panca. Le panca était un écran de toile ou de papier qui se
suspendait au plafond pour éventer la chambre. Kourouma, 1990 : 66.
COMP.: tireur* de
panca.
pangolin, n.m. Spéc., (faune). Mammifère nocturne de l'ordre des
Pholidotes, bas sur pattes, au corps revêtu d'écailles cornées brunes, à langue
vermiforme protractile. Il se nourrit exclusivement de fourmis et de termites.
Sur les quatre espèces répertoriées en Afrique, localement on en connaît trois
: le pangolin commun = pangolin à écailles tricuspides (Manis
[Phataginus] tricuspis Rafinesque) dont la queue égale une fois et demi la
longueur tête + corps ; le pangolin à longue queue (Manis [Uromanis]
tetradactyla Linn.) dont la longueur de la queue égale deux fois la
longueur tête + corps ; le pangolin géant (Manis [Smutsia] gigantea
Illiger) à queue plus courte qui atteint 1 m de long, (tête + corps). Le pangolin, ce fourmilier étrange venu tout
droit de la préhistoire avec sa carapace d'écailles... Arnaut, 1976 : 117. Regarde bien le pangolin ! C'est la sagesse
de l'Afrique. Ibid : 117. L'enfant
qui s'appelait Soulé était fainéant comme un pangolin [.]. A. Koné, 1980 :
34. Les pholidotes ou pangolins, de
physiologie et de moeurs étranges, occupent une place à part dans le règne
animal [.]. De moeurs nocturnes, le petit pangolin est arboricole tandis que le
grand pangolin (qui peut atteindre 1,50 m de long) est terrestre, mais devenu
fort rare. Oberlé, 1983 : 24. [.] les
hommes ont capturé sur une branche, suspendu à quatre mètres des eaux
paresseuses du fleuve, un pangolin. C'est un animal rare qui vit recroquevillé
sur les arbres. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 165. Haltenorth /Diller, 1985 : 20. Les trois espèces sont signalées (Marahoué, Taï). Bousquet,
1992 : 163. Le contenu [: du
véhicule] est renversant : des
antilopes*, des singes*, des agoutis*, des pangolins, etc. Ivoir'Soir,
17.03.1998.
COM.: le
pangolin symbolise la paresse (c'est un animal nocturne qui passe le jour
endormi sur un arbre ou dans son terrier). Il peut également symboliser la
sagesse dans certaines cultures.
SYN.: fourmilier*,
pholidote (manuels), tatou*.
panier, n.m. Vx. Avant
l'aménagement de ports en eau profonde, les gros bateaux ne pouvaient accoster
à cause de la barre*. Pour débarquer, les passagers étaient transbordés dans
une embarcation plus petite (V. BOAT*, CHALOUPE*) grâce à une espèce de
nacelle nommé panier. Sur la plage avant
du navire sont disposées comme des balançoires de foire, des caricatures de chaises
à porteurs où les passagers, le coeur serré, prennent place quatre par quatre.
Le mât de charge enlève chaque panier et essaie de les déposer [.] dans le
léger boat* qui danse une impressionnante gigue. Kerharo / Bouquet 1950, b : 7. Il [: le ministre
français Milliès-Lacroix, en 1908], [.]
rembarque avec sa suite, comme il a débarqué, quatre par quatre, en
"nacelle*" qu'on appelle aussi "panier", une vilaine caisse
de bois accrochée à un treuil qui la dépose en contrebas du wharf dans la
chaloupe de liaison avec le croiseur ministériel. David, 1986 : 29. Autrefois, le voyage se faisait par paquebot
et les passagers étaient débarqués dans des paniers à claire-voie qui les
prenaient sur le pont du navire pour les déposer sur le wharf*. Rémy, 1996
: 160.
SYN.: nacelle*.
panka, n.m. V. PANCA*.
pantalon
kaki, n.m., Dispon., oral,
fam. Appellation familière désignant les écoliers et les collégiens,
astreints à l'uniforme : short et veste à manches courtes kaki pour les
écoliers, pantalon et chemise kaki pour les collégiens, robe en vichy bleu et
blanc pour les écolières, ou jupe kaki et chemisier blanc pour les jeunes
filles des lycées et collèges. Hier matin
les bleu blanc* et les pantalons kaki ont en effet repris le chemin des classes.
FM., 14.09.1990.
panthère,
panthère d'Afrique, n.f., V.
LEOPARD*. S'il y a un problème, c'est
celui des bêtes féroces, notamment les panthères. FM.,
07.03.1984. Haltenorth / Diller, 1985 : 210.
papa, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior.
1- Appellation
qui n'est réservée ni aux enfants ni au cadre familial. Elle peut être étendue
à l'oncle paternel dans un environnement patrilinéaire (nord) ou à l'oncle
maternel (sud matrilinéaire), mais aussi à tout homme âgé à qui on veut
témoigner du respect. Tu verras beaucoup
d'autres choses encore, puisque moi-même, ton papa, je n'ai pas fini d'en voir,
tu vois que je te choisis une femme et ça ne réussit pas. Anoma
Kanié, 1978 : 281. Longue vie Papa
Houphouët ! (titre poème) FM., 18/19.10.1980. Bonne fête papa Houphouët. FM.,
19.10.1982. La plantation me vient de mon papa, le grand frère de ma
mère. (Planteur, Adzopé, 1987). Papa
Houphouët vaincra ! FM., 26.10.1990. [.] le propriétaire du champ, par exemple le papa, donnait à chaque
membre du groupe une parcelle à cultiver. Deniel, 1991 : 20.
2- papa, péj. Pour une
jeune fille, appellation affectueuse (et ironique) donnée à l'homme riche et
plus âgé qui l'entretient. V. GROTTO*.
3- papa Bon
Dieu, Dispon.
L'appellation peut être utilisée pour désigner Dieu, chez les Chrétiens ou
assimilés. Papa Bon Dieu parle.
(titre d'article) FM., 29.03.1982.
4- Papa
Nouveau, nom donné au prophète* qui dirige l'église syncrétique
harriste qui porte également ce nom, assez importante dans la région des
lagunes. Ces hommes et ces femmes clament
de tous leurs poumons leur foi en leur guide Papa Nouveau. Arnaut, 1976 :
81. A Touzoukou, vous êtes l'hôte du
Prophète fondateur d'une secte Papa Nouveau. Guido : Abidjan jour et
nuit, n°32, 9/15.06.1982. Citons
encore l'église de Papa Nouveau à Touzoukou (près de Jacqueville)[.]. Oberlé,
1983, 84. Tout au bout de la piste
côtière qui court sous les cocotiers*, à Touzoukou, la
résidence-cathédrale-caravansérail de Papa Nouveau, pape harriste* de la
région, ne s'ouvre que sur rendez-vous. David, 1986 : 107. Le nom Papa Nouveau que j'ai donné à mon
église dès sa naissance est un nom pour marquer la différence avec toutes les
autres religions révélées et églises. Ivoir'Soir, 17.03.1998. Jean-Michel ayant eu envie de faire un tour
à Toukouzou, à l'église de Papa Nouveau [.]. R. Yaou, 1999 : 3. A ses côtés, un dignitaire de Papa Nouveau,
une secte locale qui compte environ 20 000 membres et connaît un succès
d'estime auprès de nombreux cadres ivoiriens, surtout dans la marine nationale.
J.A. L'intelligent, 21/27.11.2000.
COMP.: prophète* Papa Nouveau.
papaye, n.f. Spéc., mais usuel, (flore)
1- Gros fruit
comestible du papayer qui peut être consommé vert, (en salade ou en gratin), ou
mûr, (en dessert ou en entrée). Les
papayes encore vertes sont écrasées entre deux cailloux ou mieux triturées au
mortier familial. Kerharo /Bouquet, 1950, b. : 68.[.] toute la famille réunie pour prier et [.] manger les galettes de maïs,
la papaye ou la mangue* parfumée. A. Koné, 1980 : 9. Salade de papayes vertes. (Titre de recette
de cuisine, FM., 14.04.1983).
2- papaye
greffée, V. PAPAYE SOLO, SOLO*. Appellation fréquente sur le
marchés mais erronée car le papayer ne supporte pas la greffe. En réalité il
s'agit d'une variété de papaye sélectionnée, à fruits plus petits, dont la
chair rouge est extrêmement sucrée et parfumée.
3- papaye
muscat, V. PAPAYE SOLO, SOLO*. Nom donné par les Européens à la
papaye solo, plus parfumée.
4- papaye
solo, nom donné à
une variété sélectionnée de papayes dont le fruit plus petit et à chair rouge
est très parfumée et très sucré. Un
projet de dix hectares de papayes solo. FM., 07.05.1993.
SYN.: papaye greffée, papaye muscat, solo rouge.
papayer, n.m. Spéc., mais usuel, (flore). (Carica
papaya Linn.). Petit arbre de la fam. des Caricacées à grandes feuilles ,
groupées à la cime du tronc. Fruit comestible pouvant atteindre 40 cm.
Utilisations therapeutiques nombreuses. Il existe une variété sélectionnée : le
papayer solo. Prenez le sentier
rouge; d'ailleurs on voit d'ici, le sommet des papayers. Anoma Kanié, 1978
: 230. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 :
82. L'Amérique a donné à l'Afrique le
papayer, le goyavier*, le cacaoyer*, l'avocatier* et le corossolier*.
Oberlé, 1983 : 20. Dans tous les recreux
et recoins des Deux Plateaux, bien planqués sous les bananiers* et les
papayers, se nichent des villages sauvages* de planches jaunes qu'on édifie en
quelques heures... David, 1986 : 84.
papeau, n.m. V. PAPO*, Un fabricant de papeaux a été trouvé mort
dans des conditions obscures. ID, 15.07.1973.
papier, papier
des blancs, papier de blanc, n.m. Fréq.,
oral surtout, peu ou non lettrés,
plaisant chez les intellectuels..
1- Diplôme. Sylvestre veut dire que grâce au papier des
Blancs, il démontrera un jour que tout cela n'est qu'imposture. Bolli, 1977
: 90. Mais oui [.] il est instruit, il a
des diplômes, beaucoup de papiers. Anoma Kanié, 1978 : 236. La connaissance du papier des Blancs
éloigne nos enfants de nous. Oussou-Essui, 1979 : 84. Il me disait qu'il aimerait me marier*, mais comme nous n'avions pas
le même niveau d'études, il se demandait si ça ne nuirait pas à l'harmonie de
notre ménage. [.] je ne savais pas que le papier ça rentrait dans l'amour.
Akissi Kouadio, 1983 : 58. Nous avons à
présent dans le village quelqu'un qui connaît le vrai papier des blancs. L.B. Niamkey, 1985 : 24. Il n'y avait pas d'histoire de papier non plus. Le fait de n'être pas
allé à l'école n'avait pas vraiment d'importance.
Bonnassieux, 1987 : 27. C'est papier qui
est bon, plus que tout ! (Boy, Abidjan, 1990). Malgré ta connaissance en fait de" papier de blanc", tu ne
m'en convaincras pas. R.Yaou, 1999 : 19.
COMP.: long
papier, petit papier.
LOC.: connaître papier, apprendre le papier, papier content
pas mon affaire.
2- papier
(long ----), diplôme universitaire.[.]
des expressions telles que "long papier, petit papier" sont apparues
pour railler ceux qui ne voient la réussite qu'après être bardé de diplômes
universitaires. L'oeil du peuple. 13. 03. 1996.
3- papier
(petit ----), diplôme mineur ou dévalué comme le certificat d'études ou le
brevet.
4- papier,
(connaître ----), loc.verb. V.
CONNAÎTRE* PAPIER. Si elle m'avait
mis à l'école, peut-être que je serais déjà un grand* quelqu'un mais je ne
connais* rien dans le papier*. Deniel, 1991 : 77. Je ne connais pas papier. Deniel. 1985 : 72. Nous on est pauvre, on ne connaît pas papier. Bonnassieux, 1987 :
165. C'est un homme sérieux et instruit,
oui, il connaît papier [.]. Krol,
1994 : 102.
5- papier
(apprendre le ---- ), loc.verb. Apprendre à
lire et à écrire. Comme tu as
appris un peu le papier, ça pourra t'aider à apprendre facilement. Deniel,
1991 : 128.
5- papier
content pas mon affaire, loc.verb. Argot estudiantin. V. CONTENT* Expression désabusée par laquelle un étudiant
laisse entendre qu'il réussit peu ou mal dans ses études sans qu'on puisse le
lui reprocher.
papier de
verre, n.m. Spéc., (flore). Nom donné
couramment aux feuilles du Ficus exasperata dont on se sert parfois pour
décaper l'épiderme avant l'administration de certains médicaments contre les
dartres*. Le ficus exasperata, encore
appelé vulgairement par les colons, ’’ papier de verre’’ , en raison du
caractère des feuilles qu'on peut effectivement utiliser en guise de papier de
verre. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 85, note (1). Le ficus exasperata [.] dont les feuilles s'appellent communément
"papier de verre" ou "lames de rasoir". FM,
21.07.1972.
SYN.: lames* de rasoir.
papillon
des mangues, papillon des manguiers, n.m. Spéc., (faune). Gros papillon noir qui
apparaît avant la saison des pluies au moment où les mangues sont abondantes. J'ai fermé les nacots*pour que les papillons
de mangues n'entrent pas. (Coiffeuse, Abidjan, 1987).
papo,
papot, papeau, n.m. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Panneau destiné à recouvrir le toit des cases ou à
servir de cloison. Il est constitué de feuilles de palmier*-raphia ou de
cocotier* ou de palmier* à huile, entrelacées. D'autres fenêtres [.] donnent sur Walama, village indigène là-bas, avec
les toits de chaume ou de papo, visibles dans le lointain [.]. Anoma Kanié,
1978 : 222. A commencer par la vieille
case* de terre battue recouverte de papot, badigeonnée de jaune. FM.,
11.02.1981. O.NG. devait confectionner
des papots pour la toiture de la cuisine. FM., 30.12.1982. [.] les maisons rectangulaires du Sud
comportaient une ossature de bois de palmier ou de bambou, renforcée souvent
par du banco* (terre humidifiée et malaxée) et un toit à forte pente, couvert
en paille ou en papo (faisceaux de feuilles de palmier*-raphia). Oberlé,
1983 : 62. A Vridi II, les maisons en
papot sont nombreuses sur le sol sablonneux[.]. La profusion de feuilles de
cocotier permet d'y réaliser des constructions à moindre coût.. Bonnassieux,
1987 : 203. A côté, l'ancienne [:
maison], plus petite, trop basse, toiture
végétale en papo, recyclée en remise [.]. Krol, 1994 : 98. Sous les toitures en branches de papo, la
température est plus supportable que dehors [.]. Krol, 1994 : 98.
SYN.: paille*,
secco*(part.).
papou,
papounet, n.m. Dispon., argot
urbain, oral, iron. Fiston, fils à papa. Le problème chez nous c'est que Papa qui devrait sensibiliser son
papou* sur les risques de vagabondage sexuel, a lui même, au moins 4 à 5
bureaux* politiques à parcourir par jour. Ivoir'Soir,
24/25/26.10.1997.
parapluie
atomique, n.m. Spéc., argot
estudiantin, iron. Par dérision appellation désignant le fait qu'un
étudiant ayant atteint le niveau de licence, de maîtrise ou de DEA ne peut plus
être renvoyé de l'Université. Par
exemple, en licence, en maîtrise , les étudiants bénéficient ce ce que l'on
appelle communément le "parapluie atomique". C'est à-dire qu'à ce
niveau d'études, l'étudiant ne peut plus être renvoyé de l'Université. Ivoir'Soir,
26.06. 1997.
paradisier, n.m. Spéc., (faune). Nom donné
improprement à plusieurs espèces d'oiseaux à beau plumage alors que le paradisier
véritable vit en Nouvelle Guinée. Le
paradisier, plus beau que jamais, effleure les buissons fleuris de ses
panaches [.]. Son plumage de soie et de
velours éclate de toutes ses couleurs et, semblable à un souverain, il se
pavane avec dignité. (Feuilleton de Timité Bassori, janvier 1975).
parasolier,
n.m. Spéc., (flore). (Musanga
cecropioides R. Br.). Petit arbre décoratif de la fam. des Moracées,
caractéristique des paysages de la brousse africaine. Bois de cet arbre, d'un
blanc grisâtre rosé, tendre et peu dense. C'est l'un des bois les plus légers
d'Afrique. Il est appelé communément parasolier à cause de sa cime en parasol.
Aubreville, 1959, I : 64. Il venait
"clouc...clac"! sur ses courtes pattes chaussées de sandales en bois
de parasolier. Dadié, 1955 : 93. A
peine de-ci de-là note-t-on une silhouette d'exception, par exemple le charmant
parasolier qui, à vingt mètres de haut, expose ses feuilles comme autant de
parapluies de golf aux larges rayures... Conte, 1981 : 29.
SYN.: amohia (ébrié), egoui (agni), kode
(bété), vogoba (gouro).
parc, n.m. Spéc.
1- parc à
bois, loc.nom. Lieu de
stockage des billes de bois, près d'un port. Celles-ci peuvent soit être
déposées sur le sol (parc à bois) soit immergées dans un fleuve (V. PORT*
A BOIS). [.] le parc à bois [.] prévu
à côté du port se retrouve par la volonté des forestiers, tout au nord,
derrière le Bardo et Seweké parce qu'il était plus facile d'y décharger des
billes... Rémy, 1996 : 157.
2- parc
animalier, parc national, loc.nom. Nouvelle
appellation donnée aux réserves d'importance nationale dans lesquelles la
chasse est désormais interdite. Classée
en parc national depuis 1953, cette enclave de 3 000 hectares est en effet
restée à peu près intacte. Rémy, 1996 : 97. L'ancienne réserve de Bouna, créée en 1953, puis transformée en parc
national de la Comoé, le 9 février 1968. Rémy, 1996 : 112. Et pourtant soutient le premier magistrat de
ma commune [.] sa commune regorge de curiosités touristiques qui sont entre
autres, le parc animalier d'Abokouamékro, ses collines, [.] ses lacs, son
centre des métiers. Ivoir'Soir, 29.04.1998.
3- parc de
vision, n.m. Appellation
méliorative donnée aux réserves locales consacrées à la protection des espèces
menacées et dans lesquelles les visiteurs éventuels devront se contenter
d'admirer les animaux. Parc de vision
d'Abokouamékro. Bussang /Leblanc, 1990 : 115. Ultérieurement, ce parc de vision sera doublé en superficie et cette
extension sera consacrée à l'élevage proprement dit des espèces (girafes,
zèbres, autruches, éléphants, rhinocéros,...). Rémy, 1996 : 169.
parcelle, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
Lot de terrain bâti ou à bâtir. Le terme suivi de son numéro d'identification
peut indiquer l'adresse dans les quartiers où les rues n'ont ni nom ni numéros.
Par exemple, un notable burkinabè a payé*
une parcelle à un Béninois pour la somme de 240 000F. Bonnassieux, 1987 :
199. Non je ne connais* pas sa parcelle à
Blokosso. (Planton, Abidjan, 1982).
SYN.: carré*, concession*(part.).
parche, n.f. Spéc. Pellicule enveloppant la
graine de café. Les coques et
parches de café décortiqué dans les usines ne seront plus. Nos études révèlent
qu'elles peuvent servir d'engrais [.]. Tout planteur* désireux d'avoir des
parches, peut simplement au retour de la livraison de son café en demander aux
responsables de l'usine. FM., 16.01.1980.
COMP.: café parche, café en parche.
pardon, n.m. Entre dans un certain nombre
d'usages différenciés localement.
1- interj. Fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte. S'il te
/vous plaît, (dans une requête, je t'/vous en prie, je t' /vous en supplie. Quand je lavais ses enfants dans la
douche*, il entrait et me chuchotait :"Akissi, pardon, je ne te fais pas
pitié ? il faut me marier*". Akissi Kouadio, 1983 : 34. Akissi, pardon, il faut laisser Jacques
venir avec nous. Ibid, 1983 : 49. Patron*,
pardon, cent francs pour manger. (Mendiant, Abidjan, 1984). CHU de Yopougon. M. Wolf aux grévistes :
"Pardon, reprenez le travail". FM., 28.01.1993.
2- pardon, v.inv. Fréq., oral, basilecte.
Pardonner. Oui patron*. 300 F
c'est bon. Je pardon* lui : c'est un
bonne arrivée ! Kollin, 1975, 38. Si
vous pardon lui, il va fait encore. (Boy, Abidjan, 1983).
3- pardon,
(demander ----), loc.verb.
Fréq., oral, écrit, tous milieux. V. DEMANDER* Alors les gens ont commencé à demander pardon au
patron. [: implorer la pitié de).
C'était pour celui-ci une façon de recevoir de l'argent puisque quelqu'un
pouvait se lever et dire : "Je donne 100 F pour qu'on enlève au moins cinq
coups". Deniel, 1991 : 80. Nous,
on l'a entouré et on lui a demandé pardon pour les voyous. Il s'est fâché
encore. V. Tadjo, 1992 : 17.
4- pardon,
(donner ----), loc.verb.
Fréq., oral, écrit, tous milieux. Accepter des excuses, accorder son
pardon, se laisser fléchir. Nous tenons à
garder l'anonymat, donne-nous pardon. Krol, 1994 : 121. Elle voulait se réfugier chez ma grande soeur* à Abidjan, en attendant
que mes parents présentent des excuses à son père, pour qu'il donne pardon et
m'autorise à l'épouser, parce qu'elle m'aimait. Krol, 1994 : 134.
5- pardon,
(faire ----), loc. verb.
Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.
a) - V.
DEMANDER PARDON. Supplier, implorer la pitié de qqun. Il arrive qu'au milieu du mois, l'étudiant
se retrouve sans ticket de restaurant. Il fait pardon à un parent* mais c'est non.
Krol, 1994 : 218.
b)- Faire la
paix, se réconcilier, Je suis
arrivé* pour vous demander de faire pardon avec votre femme. Krol, 1994 :
122. Ils ont allés trouver le mari qui
venait de rentrer pour faire pardon au nom de leur fille. Krol, 1994 : 122.
pardonner, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.
1- Demander
pardon, présenter des excuses. Mon enfant
viendra vous pardonner demain à midi. (Mot d'excuses de parents, Abidjan,
1983). Quand l'affrontement verbal
dégénère, des témoins du "palabre*" interviennent pour calmer les
adversaires, les "pardonner". Note 4 : s'excuser auprès des
adversaires pour qu'ils se calment. Bonnassieux, 1987 : 132.
2-
Marchander, discuter pour obtenir une faveur. Les samaras coûtent 200 f mais si tu pardonnes, tu peux les avoir pour
175. (Boyesse, Abidjan, 1983). Bananes
là*, c'est cher. Il faut pardonner un peu. (Marché, Bouaké, 1986).
3- Accorder
une faveur, une remise. Ou , je dois
encore 50 f mais il faur pardonner [: me tenir quitte]. (Boy, Abidjan,
1984). Mille francs c'est trop cher. J'ai
dit à mon patron de me pardonner et il m'a laissé partir. Deniel, 1991 :
65.
pareil, adj. Dispon.,
mésolecte, basilecte.
1- V. MEME*
CHOSE PAREIL. Ton mari et ton
fils, c'est même chose pareil ! (Revendeuse, Abidjan, 1984).
2- pareil
comme, loc.adj. La vie à Adjamé, c'est pas pareil comme avant. On a
trop* peur! (Lettre, Abidjan, 2000).
parent,
parent étudiant, n.m. Fréq.,
argot estudiantin, oral, fam. Condisciple, camarade d'études à
l'université. Il arrive qu'au milieu du mois,
l'étudiant se retrouve sans ticket de restaurant. Il fait pardon* à un parent
mais c'est non. "Ecrase hein, tu
te brises*, ça réussit* pas" crie le parent. Krol, 1994 : 218. Parents : à l'université, camarades sur qui
on peut compter pendant les moments difficiles. Première leçon de français*
de Moussa. Jeune Afrique, 34/30.07.1996 : 95. [.] le parrain des "parents" le [: le concert] présente comme un concert d'apaisement [.]
la contribution à la détente des relations entre les étudiants et le gouvernement
dans la crise universitaire qui perdure. FM., 26/27.04.1997. Chez nos parents étudiants, les Cambodgiens*
sont si gentils ! Ivoir'Soir, 11.06.1997. En effet, nombreux sont les "parents" qui pointent* chez deux
ou trois"parentes" en même temps dans la même cité et quelquefois
dans le même bâtiment. Ivoir'Soir, 05.02.1998. Longtemps, avant que je n'arrive à l'Université, j'entendais dire que
les professeurs font tout pour empêcher les "parents" d'avancer dans
les travaux de recherche. Les raisons avancées à l'époque par les
"parents" étaient que les professeurs avaient peur de perdre leur
place si jamais beaucoup de jeunes ont le même niveau qu'eux. Ivoir'Soir,
16.04.1998. S'il y a un point commun
entre les "parents" d'aujourd'hui, c'est bien leur insolence
vis-à-vis des "parentes". Quelle que soit la cité, ils se mettent à
leur fenêtre ou devant leur porte et dès qu'une "parente" passe, ils
la sifflent ou l'interpellent grossièrement. Ivoir'Soir, 23.04.1998.
parenté,
(être ---- à), loc.verb. Fréq.,
oral, écrit, mésolecte, basilecte. Etre apparenté à, avoir des liens de
parenté avec. Votre femme est parentée à
Eugénie ? FM., 06.07.1980. A
cette occasion, nous avons découvert que nous étions parentées au Président par
Mamie* Akamoué que l'on avait perdue de vue depuis longtemps. FM.,
16/17.01.1982. Et comme toutes les
victimes sont parentées à des soldats de l'armée patriotique rwandaise au
pouvoir, on a vite fait de soupçonner la rebellion d'être derrière ce réseau
d'empoisonneuses. Ivoir'Soir, 18.06.1998.
parenté à
plaisanterie, n.f.
Dispon., oral, écrit, mélior. nord. Parenté fort ancienne et plus ou
moins mythique entre groupes ethniques qui ont été associés à un moment de leur
histoire. En conséquence, la coutume autorise les membres de ces groupes, à tolérer
entre eux une plaisanterie sans ménagement. Avec
la parenté à plaisanterie, tu es obligé de supporter les railleries du parent,
sans te fâcher, et lui, il doit faire pareil avec toi. (Etudiant, Abidjan,
1984). Chez nous, la terminologie de la
parenté ne se limite pas à la seule famille biologique. Elle s'étend de la
parenté à plaisanterie, à la parenté spirituelle, à la parenté économique. FM.,
10.02.1993.
paresseux, n.m. V. PANGOLIN*, POTTO*. Il convient de rejeter pour les animaux
représentés en Afrique les noms employés à tort qui désignent des animaux
d'Amérique : il n'y a pas en Afrique d'édentés vrais, de fourmiliers*
proprement dits, de paresseux ni de tatous*. Roure, 1962 : 75.
par exprès, loc.adv. Dispon., oral, mésolecte,
basilecte. Volontairement. Maîtresse,
Ali m'a fait tomber par exprès. (Enfant, cour d'école, Dimbokro, 1979). On raconte aussi que le thé aurait été
empoisonné par exprès ou par négligence par un produit servant à tuer des
agoutis*. Ivoir'Soir, 16.10.1997.
par finir, loc.adv. Dispon., oral, mésolecte,
basilecte. Pour finir, finalement. Il
a demandé tous les prix et par finir, il est parti sans acheter.
(Revendeuse, Abidjan, 1982).
parler, v.tr. Usuel, oral surtout, mésolecte, basilecte. Nombreuses locutions
locales.
1- parler
[bon] français, loc.verb. Euphémisme
signifiant donner un pourboire, une gratification ou un pot de vin., accorder
un passe-droit. Il [: le policier] te demande pourquoi tu n'as pas la carte
consulaire ou le certificat de résidence, mais il empoche ta carte [:
d'identité étrangère] dans son gros sac
et te dit :"Il faut parler bon français" c'est-à-dire qu'il faut lui
filer un billet ; si tu ne mets pas ta main à la poche, il ne te rend pas ta
carte et t'emmène ! Deniel, 1991 : 31. On
les [: les belles* de nuit] lutine et
les embarque facilement pour peu qu'on "parle français". En clair,
mettre la main à la poche. Comme on dit à Abidjan. Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 78. Ce sont des
expressions que les Ivoiriens utilisent très souvent dans leurs conversations.
Que ce soit au bureau, dans les maquis* ou dans les rues. Ces expressions sont
les suivantes: "il faut parler français", "je suis dans le
contexte*","c'est un gombo*", "fais* nous-fait",
"fais moi manger*", "donne* pour moi", "se fon*".
Toutes ces expressions ont une singularité, celle de dire la même chose. Ce que
ces expressions veulent dire, c'est "la corruption". Ivoir'Soir,
13/14/15.06.1997. [.] à chaque poste de
contrôle de l'ECOMOG*(il y en a une quarantaine entre Monrovia et la frontière
ivoirienne) le chauffeur "parlait français" aux soldats de l'ECOMOG.
et aux policiers libériens. Il a du laisser plus de trois mille dollars
libériens. Ivoir'Soir, 16/17.07.1997. Ses concurrents s'étaient toujours trouvés plus généreux dans la
manière de "parler français", dans le "geste* national".
Kourouma, 1998 : 229.
SYN.: donner gombo*, être dans le contexte*, faire le
geste* national, faire manger*, graisser*, mouiller* la barbe, sefoniser*.
2- parler
derrière qqun, loc.verb. Parler de
qqun en son absence, particulièrement pour en dire du mal. Si tu parles de lui [: de ton patron] en bien devant lui mais en mal derrière lui, ça ce n'est pas bon.
Deniel, 1991 : 74. Elle dit derrière moi
que je cherche* son chéri* or* que c'est lui qui me cherche. (Lycéenne,
Bouaké, 1995).
3- parler
vis-à-vis, loc.verb. V.
VIS*-A-VIS. Vous avez vu l'ange de
Dieu, en chair et en os ! Et il vous a parlé vis-à-vis ! Ekra, 1985 : 57.
4- parler
la vérité, loc.verb. Dire la
vérité. Il y avait des palabres* sur la
répartition des bénéfices. Elle ne parlait pas la vérité. Bonnassieux, 1987
: 134. Parle la vérité maintenant! (Etudiant,
Abidjan, 1990).
parler
moussa, n.m. V.
FRANCAIS* DE MOUSSA. Au détour d'un
chemin, lorsqu’un vendeur de fruits utilise le parler Moussa pour vous aborder,
sorte de patois suave, utilisé dans les relations courantes [.]. Gaudio / Roekeghem, 1984 : 10.
parole, n.f. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam., péj.
1- parole,
(avoir la ---- trop longue), loc.verb. Etre trop
bavard. Toujours est-il que je m'exprimais
comme une enfant de sept ans. Quand j'étais plus jeune encore, mon père tout en
me disant :"Tu as la parole trop longue !" admirait déjà l'aisance
avec laquelle je manipulais cette parole. Deniel, 1985 : 118. Je viens t'écouter ! N'aie pas la parole
trop longue, hein ! (Etudiant, Abidjan, 1997).
2- parole
de tailleur, (faut pas fait ---- !), loc.verb. Il ne faut pas faire des promesses qu'on ne pourra pas
tenir ! Faut pas faire parole de tailleur
: il ne faut pas mentir, il ne faut pas faire de promesses inconsidérées.
Première leçon de français* de Moussa. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.
partager, v.tr. Fréq., oral, mésolecte, scolaires
surtout. Distribuer. C'est le
chouchou du maître. C'est lui qui partage toujours les cahiers. (Collégien,
Bouaké, 1984). On vient voir nos notes.
Le prof va partager les copies. (Etudiant, Abidjan, 1998).
part de
l'étranger, n.f.
Dispon., oral, (calque des langues loc.), mésolecte, mélior. Part de
nourriture qui est mise de côté à la fin du repas familial pour un éventuel
visiteur ou un nécessiteux de passage. En
effet, quand elle faisait la cuisine, elle prévoyait toujours la part de
l'étranger; elle disait :"On va se coucher, mais un étranger* va peut-être
passer". Deniel, 1985 : 121.
partir, v.intr. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte.
1- Aller. Est-ce-que vous êtes parti pour lui
demander FM., 09.01.1980. La partie civile ayant fait monter
exagérément la valeur, il n'y a pas eu d'accord. C'est ce qui explique que mon
client soit parti en prison. FM., 07.05.1981. Quand il s'est rendu compte que je partais toujours à l'église [.]. Deniel,
1985 : 69.
2- partir
au besoin, loc.verb. V.
BESOIN*. Quand il part au besoin,
lui, ça dure des heures* de temps !! (Etudiant, Abidjan, 1996).
3- partir
en gazoil, loc.verb. V.
GAZOIL*. Tu viens ?
On part en gazoil à la rue Princesse ! (Etudiant, Abidjan, 1999).
passage de
la barre, n.f. V.
BARRE*. [.] la pêche en
lagune ne nécessitait pas le difficile passage de la barre. FM.,
31.07.1980.
passer, v. Quelques
locutions locales :
1- passer
la barre, loc.verb. V.
BARRE*, La pirogue s'est renversée
pendant qu'ils essayaient de passer la barre. (Témoin, Abidjan, 1986).
2- passer à
côté de, loc.verb.
Dispon, oral, écrit, mésolecte. En parlant d'un examen ou d'une
épreuve : échouer de peu. J'ai passé deux
fois à côté de l'entrée en 6ème et je n'ai eu que le CEPE. FM.,
17.03.1982. En 1992, je suis passé à côté
du bac mais je l'ai eu en 1993. (Instituteur, Abidjan, 2000).
3- passer
derrière qqun, loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte, péj. V.
DERRIERE*. Agir en cachette de qqun, agir derrière le dos de qqun. Après, son frère et lui sont venus me voir
pour me dire qu'ils ne veulent pas continuer le travail. Or ils passaient
derrière moi pour aller chez l'homme. FM., 08.02. 1982. Ma petite soeur passe toujours derrière moi
pour raconter ce que je fais à mes parents. (Lycéenne, Daloa, 1987).
pastenague, n.f. Spéc., (faune). Sorte de raie de la
fam. des Dasyatidae, caractérisée par une longue queue effilée en fouet sans
nageoires dorsales. Chair fine qui peut être consommée fraîche ou fumée. Les
deux espèces les plus communes sont : la pastenague à perle (Dasyatis
margarita Günther) caractérisée par un gros tubercule nacré situé au centre du
disque et entouré de nombreux granules plus petits ; la pastenague
marbrée (Dasyatis marmorata Steindachner) portant des marbrures d'un bleu
vif qui ressortent du fond brun verdâtre. Seret /Opic, 1981 : 62-65.
SYN.: raie*
plate, raie* perlée, terre*, asakoui (de l'ébrié), gbengbené (de l'alladian),
koudouké (du nzéma).
patapara, n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Hymenostegia Aubrevillei Pellegr. ). Arbre moyen
de la fam. des Caesalpiniées. Aubreville, 1959, I : 306.
patas, n.m. V. SINGE* ROUGE, SINGE* PLEUREUR.
C'est avant tout le royaume [.] des
antilopes* [.] et des singes (chimpanzés, patas, colobes-magistrats*;...) David,
1986, 99.
patate
[douce], n.f. Spéc. mais
usuel, (flore). (Ipomaea batatas [Linn] Poir.). Plante cultivée de la fam.
des Convolvulacées dont les tubercules à chair tendre et sucrée sont consommés
de diverses façons. On distingue selon la couleur des tubercules la patate
blanche, la patate jaune, la patate rouge et la patate
violette. Roberty, 1954 : 312. [.]
avec en parterre, des patates aux feuilles vert foncé. Dadié, 1955 : 121. Vous reconnaissez le manioc* et les patates
douces. Anoma Kanié, 1978 : 238. Quand
le sirop a bouilli, mettez dedans une livre de patates épluchées et coupées en
morceaux. FM., 30.05.1980 (: recette de la compote de patates
douces). A l'heure du repas, la grande
famille ivoirienne se réunit autour d'un plat unique de céréales (riz, maïs,
mil, sorgho) ou de tubercules (igname*, taro*, patate douce) arrosé d'une
sauce* épicée, différente selon les régions. Oberlé 1983 : 68. Là-bas, je faisais la culture*, je cultivais
le mil*, la patate, les ignames*[.]. A. Touré, 1985 : 199. Cette année là, il a produit plus de 1 500
tonnes d'ignames*, 100 tonnes de maïs, 60 tonnes d'aubergines* et de
courgettes, 600 tonnes de patates, 100 tonnes d'arachide* et 150 sacs de gombo*
sec. FM., 18.04.1989.
COM.: localement
"patate" n'est pas utilisé pour désigner la pomme de terre, sauf par
les Européens.
pâte, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Aliment
traditionnel confectionné à partir de mil*, sorgho*, maïs, igname* ou banane*
plantain. Présenté sous forme de boule*, il est consommé pour accompagner la
sauce*. Il n'y aurait plus la farine de
mil* et de maïs* pour préparer la pâte qui était la principale nourriture du
pays et le plus grave pour les vieux, il n'y aurait pas de dolo*de mil.
Koné, 1976 : 84.
COMP.: boule* de pâte.
LOC.: manger* la pâte et la sauce.
COM.: ne désigne pratiquement jamais les pâtes alimentaires
appelées "nouilles, vermicelle ou macaronis".
2- pâte,
(manger la ---- et la sauce), loc.verb. Manger à l'africaine. Il
a vécu plus de vingt ans au village, mangeant la pâte et la sauce.
(Planteur, Daoukro, 1987).
paternels, n.m.pl. Spéc. Terme de
parenté classificatoire qui désigne globalement l'ensemble des parents du père.
Il y aura du monde aux funérailles. Du
côté des paternels, plus d'une centaine au total. (Ingénieur, Korhogo,
1988).
pater-noster, n.m. V. ABRUS* A PRIERE.
patienter,
(se ---- ), v.pronom.
Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Se calmer, se montrer patient. Mariam! Je ne peux plus t'attendre.[.]."-"Oh ma chère,
patiente-toi." (BD. in FM.,
01.04.1983). Mon père me
dit de me patienter, de ne pas faire de palabres* mais je ne peux pas.
(Garagiste, Abidjan, 1997).
patois, n.m. V. DIALECTE*, LANGUE* NATIONALE. Langue
africaine vernaculaire, propre à un groupe ethnique. Le terme, dépréciatif à
l'origine dans la bouche du colonisateur, n'est ressenti comme tel actuellement
que par les intellectuels qui préfèrent parler de "langue" ou de
"dialecte"."Hum,
c'est ta fille ça ?" siffla-t-elle en patois. Bolli, 1977 : 54.
patoche, n.f. Dispon., argot urbain, péj. Ecolière
ou lycéenne enceinte. On les voit souvent
ces patoches à la tenue bleu et blanc*, au ventre ballonné, qui passent dans
les rues avec quelques effets scolaires sur les bras. FM.,
04.03.1983.
patron, n.m. V. CHEF*. Terme d'adresse
qui indique en général un rapport de hiérarchie sociale respectueuse (supérieur
/ inférieur) mais peut également marquer la bonhomie devant l'attente d'un
service (client /serveur). Je sens
qu'il a envie de me parler. A deux ou trois reprises, il m'a salué d'un
"bonjour patron" qui annonce une suite. Arnaut, 1976 : 159. Les sous-préfets se faisaient appeler
"mon commandant" comme autrefois et les entrepreneurs de bâtiment
étaient tout fiers d'être salués, bonnets bas, par les manoeuvres qui les
nommaient "Naba" ou les contremaîtres du pays qui disaient
"Patron". Du Prey, 1979 : 63.
Installé à son volant, le chauffeur demanda au passager : -"Où je te
conduis, patron ?" Oussou-Essui, 1979 : 7. Si tu veux, patron, tu coupes* à la fin du mois mais il faut donner
l'argent*. Tilliette, 1984, 104. Patron,
le café, ça vien t? (Client au maquis*, Abidjan, 1990).
patudo, n.m. V. THON* OBESE.
pau rosa, n.m. V. BOTO. Spéc., (flore). (Swartzia
fistuloides Harms). Petit arbre forestier de la fam. des
Caesalpiniacées.aux grandes gousses noires cylindriques vernissées. Aubreville,
1959, 1 : 326.
payer, v.tr. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte.
1- Cumule les
sens de "payer" et de "acheter". Dibetchi, le plus riche de la bande payait toujours un nouveau roman
d'aventures. Dadié, 1956: 147. J'ai
payé pour 7000 f. de médicaments. FM. 07.10.1982. Compte-tenu du nombre d'ouvrages que j'aurai
à payer à la rentrée [.]. FM., 12.10.1982. Je suis allé payer du fil 60 f. Deniel, 1991 : 65. A l'accouchement, j'ai payé des habits* pour
la femme et le bébé. Deniel, 1991 : 148. Il a fait venir son petit frère* du village, il lui a payé
l'apprentissage de la menuiserie, il lui payait ses habits*. Deniel, 1985 :
212. Les temps sont durs. L'argent manque
pour payer du vin. Bonnassieux, 1987 : 194. Plus mes fournitures, trois cahiers et un seul livre d'école très
abîmé, pas un de plus, ma parole, je l'avais payé* à une librairie* par terre. Krol,
1994 : 36. Il y a plein de gens qui
sortent de l'hôpital avec une ordonnance mais ils "n'arrivent*" pas
même à la pharmacie, ou bien ils "paient" un ou deux médicaments, les
moins chers de la liste. Krol, 1994 : 39. Elle mangeait un beignet qu'avait payé le garçon. Krol, 1994 : 128.
Non, je n'avais pas de moustiquaire, je
n'ai jamais eu l'argent pour payer ça. Krol, 1994 : 162.
SYN.: acheter*.
2- payer
cadeau, loc.verb. V.
CADEAU*. Je crois
qu'elle a ce comportement parce qu'elle entend les autres dire que leurs gars
sont gentils, qu'ils prennent leurs frais en charge, ou qu'ils paient cadeau. Krol,
1994 : 133.
3- payer
bon prix, loc.verb. V.
BON PRIX*. 8 000 francs ce boubou*?
C'est bon prix ça ? (Secrétaire, marché Abidjan, 1987).
4- payer un
oeil de sa figure, loc.verb.
Payer une fortune, payer extrêmemnt cher. Il
payait un oeil de sa figure les engrais, insecticides et outils. Perret in
Tilliette, 1984 : 103. Si tu vas dans une
des boutiques du Plateau*, tu paieras la croix* de Niamey, même en argent, un
oeil de ta figure !! (Infirmière, Abidjan, 1997).
pays, n.m.
1- pays, (à chez
nous ---- ), loc.adv. V. A*. Fréq., oral., peu ou non scolarisés, plaisant chez les intellectuels. Ici en
Côte-d'Ivoire, dans notre pays (région, village...). A chez nous pays, y a trop la conjoncture*. (: Ici, on manque trop
d'argent, Chauffeur de taxi, Abidjan, 1982).
A chez nous, la rentrée scolaire, ça ruine les familles. (Secrétaire,
Abidjan, 1984). L'enfant là* , il vient à
chez nous pays pour gagner* métier. (Menuisier, Abidjan, 1990).
COM.: parfois prononcé [aGZnupei].
2- pays
rural, Spéc. V.
VILLAGE*-CENTRE. Terme administratif désignant une unité formée par le
regroupement de plusieurs villages dans le cadre du nouvel aménagement du
territoire. Les 8200 villages de
côte-d'Ivoire s'intègrent à 758 pays ruraux. FM An 14. Les villages sont structurés en pays ruraux
polarisés par des villages*-centres*qui reçoivent les équipements les plus
importants. FM., 30.01.1981.
pdcéiste, pédéciste,
pédécéiste, n.m.ou f., adj. Usuel,
tous milieux.
1- n.m. ou f. Membre du
PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d'Ivoire- Rassemblement démocratique
africain), parti politique ivoirien qui fut jusqu'en 1980 le parti unique.Concertation entre Pdcéistes . (titre) FM.
23.02.1993.
2- adj. Du PDCI-RDA. C'est la démobilisation ssystématique de l'ordre ancien, des
institutions pdcistes. La Voie, 07.01.1993.
peau de
prière, n.f.
Dispon., oral, écrit, nord, musulmans. Tapis de
prière constitué d'une peau d'animal (chèvre ou mouton) que tout
musulman emporte avec lui lors de ses déplacements. Karfa marchait lentement. Il n'avait pour tout bagage que sa peau de
prière et sa bouilloire, pour tout compagnon que son ombre. Koné, 1976 :
143. C'était l'heure où, en ce mois de
ramadan*, les vieux musulmans somnolaient dans la chaise longue ou sur les
peaux de prière [.]. Koné, 1980 : 5. Djigui
retourna sa peau de prière, se leva [.]. Kourouma, 1990 : 17.
peau gras,
peau grasse, peau grattée, n.m.ou f., V.
BLAFOUE*, COCHON GRATTE*, GRANIN*. Il
l'a volé à un peau gras qui travaille au Plateau*. (Secrétaire, Abidjan,
1986). Elle sort avec un peau
grattée qui lui a payé une voiture. (Etudiante, Abidjan, 1990). Plus de 80 000 nègres à Cohcoh et Socrouha
et 600 "peaux grattées" environ au Métropolitain, cela commence à
faire du bruit, hein ! Oussou-Essui, 1999 : 115.
peace
corps, n.m. V.
CORPS* DE LA PAIX. C'est un peace
corps qui nous fait les cours d'anglais. (Collégien, Bouaké, 1984).
pêcherie, n.f. Spéc.
Nom générique de différents pièges à poissons traditionnels installés à demeure.
Les pêcheries fixes sont de deux types:
le plus intéressant et le plus usité est celui des bordigues comportant une
palissade en lattes de palmier liées par des lianes et fixées à des piquets
enfoncés dans la vase. Bonnefoy, 1954 : 13.
pêcheur
bozzo, n.m. V.
BOSSO*.
pédécéiste,
pédéciste, n.m.ou f.,
adj. V. PDCEISTE*. Quand un paysan pédécéiste vers Bako considère les multipartistes comme
des frères et des sœurs [.]. FM., 22.08.1990. Il était pédéciste à mort avant mais maintenant... (Etudiant,
Abidjan, 2000).
peigne
afro, n.m. Fréq., oral, écrit,
tous milieux. Peigne en bois ou en métal ou en plastique comportant
un petit nombre de dents larges, longues et espacées. Patron, tu veux peigne afro en ivoire ? Je te fais bon*prix ! (Marchand,
marché de Treichville, 1990).
peine, (ce
[n'] est [pas] la ---- !), loc.verb.exclam. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Ca ne se
fait pas !, Ce n'est pas bien !, C'est une honte !, « J'te dis pas
! » Expression marquant une forte réprobation soulignée par l'intonation. Alors pour finir, j'ai dit : "C'est pas
la peine ! Tant pis pour eux. Un jour on trouvera tout ce que je note et on
verra ce que j'ai fait sans le diplôme de base". Arnaut, 1976 : 66. Le directeur [.] est venu me voir pour que
je prenne la place d'André et que je m'occupe des villages mais mon père n'a
pas voulu : "Déjà ton oncle est mort, ce n'est pas la peine !" Pour
nous en Afrique, ce n'est pas bien, ce n'est pas joli. Comme si les gens
l'avaient tué pour prendre sa place ! Deniel, 1991 : 103. Adzopé même, ce n'est pas la peine !
Toujours c'est coupure de courant. Regarde, Monsieur, tous mes appareils
électro-ménagers sont gâtés*. FM., n° 8740, cité Dagnac, 1996 : 149.
Les Russes mêmes, c'est pas la peine quoi
! Ils n'ont pas "gbass"* de
boisson et puis ils boivent n'importe quoi. Ivoir'Soir, 04.12.1997. Elle là s'est bien occupée de nous, mais
seulement quand c'était lui, o* là , c'était plus la peine. Corpus Van den
Avenne, 1995 : 92. Les Ivoiriens se
disent : "Le Zaïre, vraiment*,
c'est pas la peine !" Et ils oublient que les soldats ivoiriens ont eu le
même comportement que leurs collègues zairois, il n'y a pas très longtemps.
Basobli, vous vous souvenez ? Ivoir'Soir, 13.05.1997. Vraiment, femme c'est pas la peine !! J'ai
rendez-vous avec Gazou ici à 19 heures, il est 22 heures, elle ne vient pas !
(BD) Ivoir'Soir, 21.11.1997.
pélamide, n.f. V. BONITE*.
pélican, n.m. Spéc.,
(faune). Très gros oiseau aquatique au bec long et large portant au-dessous
une poche nue. On distingue localement le pélican gris (Pelecanus
rufescens Gmelin) à dos rose et le pélican blanc (Pelecanus onocrotalus
Linn.), plus grand et moins commun. Serle /Morel, 1988 : 18.
pelon, n.m. Spéc., (faune). V. FRITURE*. (Brachydeuterus auritus
Valenciennes). Petit poisson très commun de la fam. des Pomadasyidae à chair
fragile et donc valeur commerciale faible. Seret /Opic, 1981 : 218-219
SYN.: agbonzo,
loko loko, friture*(part.).
pénicillaire, n.m. V. MIL* CHANDELLE, PETIT* MIL.
penser, v. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.
1- v.intr. Etre inquiet, mécontent, ressasser
une idée. Je sentais que ce que je venais
de lui dire le faisait penser, trop* même. Krol., 1994 : 165. Je vois que tu penses. Y a quoi ?
(Enseignante, Abidjan, 1995).
2- penser
la tête, penser dans sa tête, loc.verb. Réfléchir
profondément et en secret. En attendant
nous allons ouvrir l'oeil et bien "penser la tête". Du Prey, 1979
: 170.
SYN.: réfléchir* dans sa tête.
3- penser
là dessus, loc.verb..
Examiner qqchose, méditer sur qqchose, réfléchir à qqchose. Bon. Maintenant, pensez là-dessus : c'est
depuis six ans que l'homme paye* tout pour la fille : le bouffement*,
l'habillement, les cahiers, les livres et tout. Du Prey, 1979 : 123.
pentecôtiste, adj. V. EGLISE PENTECOTISTE*. Festival pentecôtiste à Vridi-Plage.
(titre d'article), FM., 15.10.1982.
pépéangrouafou, [pepeSgrwafu] n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). (Ficus bongouanouensis A. Chev.).
Très grand arbre à contreforts et à écorce lisse. Aubreville, 1959, I : 80.
pépékallé, [pepekale], n.m. Argot nouchi, (du nom d'un chanteur zaïrois), oral, fam. Comprimé
bleu de périactine consommé comme drogue. Kouadio Nguessan, 1990 : 375. Pour chanter, il prend pas pépékallé, lui !
(Etudiant, Abidjan, 1994).
pépé-soupe,
pépé, n.m. Fréq., (de l'anglais
"pepper soup") oral, écrit, tous milieux. Soupe
légère et pimentée qui peut se préparer avec du poisson, de la viande ou des
tripes. [.] les clients auront droit à un
méchoui au couscous à 1h.30 et à un pépé soupe aux environs de 5 h. du matin. FM.,
24/25.12.1980. Les plats traditionnels
acquièrent en tout cas de la valeur tels que le kedjenou*, le pépé-soupe, le
foutou*. FM., 01.07.1983. On
commença par y vendre des nani* dja ou pieds de boeuf puis des queues de boeuf
puis des pépé-soupe*. (2). Note
(2) : Le pépé-soupe est une sauce* claire très pimentée contenant surtout des
tripes. Le mot pépé-soupe est probablement composé du mot anglais "pepper
(poivre, piment) qui devient pépé et de soupe. A. Touré, 1985 : 248. Devant ces femmes, des marmites bouillantes
d'où se dégage un fumet délicieux, la spécialité ici, c'est le pépé soupe de
poisson. Ivoir'Soir, 08.06.1998. J'ai
apporté [.] une marmite de pépé soupe et une autre de sauce*graine. R.Yaou,
1999 : 186.
percer, v.tr. Dispon., oral surtout, basilecte. Blesser,
piquer avec un instrument tranchant de telle sorte que le sang coule. L'autre jour, par exemple, il a percé* le
crâne à son marabout* d'un grand coup de walaga*. Y. Konaté, 1987, 39. Je vais juste vous percer le doigt. (Infirmière,
Abidjan, 1990).
perche, n.f. V. CARPE* METIS.
percnoptère
brun, n.m. Spéc., (faune). (Neophron [Necrosyrtes]
monachus Temminck). V. VAUTOUR*. Petit vautour brun très foncé avec un
bec relativement grêle. Très commun, anthropophile et urbain, fréquente les
dépôts d'ordures. Serle /Morel, 1988 : 35. Signalé
(Comoé). Bousquet, 1992 : 157.
SYN.:
charognard*, gyps* africain, vautour-moine.
perdreau, n.m. Spéc., (faune). V. FRANCOLIN*, PERDRIX*. Nom impropre donné à un
francolin de petite taille (Francolinus lathami Hartlaub = Francolin* de
Latham, forestier : 27 cm ; F. albogularis Hartlaub = Francolin* à gorge
blanche, des terrains buissonnants, 25 cm.). Serle /Morel, 1988 : 54.
perdrix, n.f. Spéc., (faune).
1- V.
FRANCOLIN*. (Francolinus bicalcaratus Linn.). Nom impropre donné à un
francolin très commun, de taille moyenne (35 cm mais la femelle est un peu plus
petite que le mâle). Pas même une de ces
perdrix étourdies, tout le temps en bandes à s'ébattre dans la clairière et les
sous-bois. Dadié, 1955 : 97. Des
pintades sauvages* ou des perdrix s'envolaient de temps à autre en poussant
leurs cris aigus. Koné, 1976 : 13.
2- perdrix
de mer, (Glareola [galachrysia] nuchalis Gray). Oiseau des plages et
des lagunes, de la fam. des Glareolidae, à longues ailes pointues, queue
fourchue et petites pattes, brun mais portant une large bande blanche à la base
de la queue et un collier blanc ou roux. Serle /Morel, 1988 : 85.
perdu-perdu,
gagné-gagné, n.m. Fréq., oral,
mésolecte, basilecte. Sorte de bonneteau pratiqué sur les marchés. Des pickpockets aux joueurs de cartes
communément appelés "perdu-perdu, gagné-gagné", tu prends rouge, tu
rouges*, tu prends noir, tu perds. L'Ephémère, 11.01.1993.
père, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior.
1- Appellation
pouvant désigner le frère du père, l'oncle paternel, dans les ethnies
patrilinéaires. Ah ! Ca, c'est mon
fameux* oncle paternel qui m'écrit [.] (lecture) Mon cher fils [.].
Salutations, Ton père Afahi. Amon d'Aby, Entraves, 1973 : 28.
2- Missionnaire
catholique européen, par extension, tout prêtre catholique de race blanche. Le père était en tournée, je n'ai vu que le
catéchiste. (Planteur, Abengourou, 1974).
périophtalme, n.m. Spéc., (faune). (Periophtalmus papilio Bloch). Poisson des
zones vaseuses des estuaires ou des mangroves, capable de vivre hors de l'eau
grâce à un système de "respiration aérienne". Il a des yeux
proéminents et très rapprochés, placés sur le dessus de la tête, d'où son nom. Il se déplace par bonds rapides au moyen de
ses pectorales très développées et se réfugie à la moindre alerte dans son
terrier. Seret /Opic, 1981 : 322.
perle
d'aigris, perle d'acory, loc.nom. Sorte de
corail bleu-vert translucide qui faisait autrefois l'objet d'un commerce
intense sur la Côte du Bénin. Ils [:
les premiers occupants du pays baoulé] ont
creusé dans les collines du nord-est de Toumodi un réseau serré de galeries de
mine pour en extraire les perles d'aigris "wolis" auxquelles ils
attachaient un grand prix comme s'il s'agissait de gisements naturels et non
pas de vestiges laissés par d'autres êtres humains. Bouaké, Etude
régionale, 1963 : 66.
SYN.: aigri*, cakori*, corail* bleu, cyprée (rare),
pierre* d'aigri, pierre* de Popo, woli*.
perle des
lagunes, n.f. Fréq.,
écrit, tous milieux, mélior. Surnom donné usuellement à la ville
d'Abidjan. La bonne fortune
d'Abidjan, la perle des lagunes, est toute récente. Tilliette, 1984 : 27. La perle des lagunes se marie bien à son
double écrin forestier et aquatique qui, dans l'ensemble n'a pas trop souffert.
David, 1986 : 69.
permis
acheté, n.m.ou f.
Dispon., oral, fam., mésolecte, basilecte, péj. Appellation
fustigeant un mauvais conducteur et qui sous-entend que l'obtention de son
permis a essentiellement tenu à un pot de vin. Oui, Monho, ma cousine était bloquée au milieu de la chaussée, souffrait,
la sueur froide perlait sur son front. Les gens criaient partout :"Permis
acheté"! A cause d'elle, toutes les honnêtes femmes qui ont eu honnêtement
et consciencieusement leur permis de conduire étaient dégradées*. J.
Guenaman Colbert, 1985 : 39. Apprends à
conduire, eh permis acheté ! (Chauffeur de taxi, Abidjan, 1996).
permission, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Par
extension du langage militaire, autorisation de s'absenter (de son travail). J'ai d'abord remplacé un camarade qui avait
une permission de deux mois. Deniel, 1991 : 58. La secrétaire est en permission pour accoucher. (Planton*, Abidjan,
1996).
LOC.: demander
la permission, envoyer en permission.
2-
permission, (demander la ---- ), loc.verb. Demander
une autorisation d'absence (à son employeur). Pardon* Patron*, je demande la permission pour aller au Centre de Santé
demain matin. (Boy, Abidjan, 1987).
3-
permission, (envoyer en ---- ), loc. verb.
Vieilli, basilecte. En milieu traditionnel, euphémisme signifiant renvoyer
au village une vieille épouse afin d'en accueillir une nouvelle. Envoyer en
vacances. -"Où se trouve ma tante,
ta mère ? "- "Mon père l'a envoyée en "permission" quand il
a épousé l'autre femmme, il y a deux ans à Daoukro". Du Prey, 1979 :
29. Tu comprends bien que je ne peux pas
laisser tomber tout à coup mes vieilles femmes. Mais je les enverrai souvent en
permission, au loin. Du Prey, 1979, 109.
perroquet, n.m. Spéc., (faune).
1- Oiseau
arboricole de la fam. des Psittacidae, généralement de couleurs voyantes. On
distingue localement : le perroquet robuste (Poicephalus robustus,
Gmelin), vert avec des épaulettes et des cuisses d'un rouge orangé (forestier)
; le youyou*= perroquet
youyou (Poicephalus senegalus Linn.) ; le jacko* = perroquet jacko = perroquet
gris à queue rouge (Psittacus erithacus Linn. ; le perroquet
vert à calotte rouge (Poicephalus gulielmi Jardine). Serle /Morel, 1988 :
99-102. Perroquet jacko signalé (Taï,
Azagny). Bousquet, 1992 : 179.
2-
perroquet, poisson-perroquet, poisson côtier herbivore de la fam.
des Scaridae. Ses dents sont soudées entre elles et forment un véritable bec
robuste et tranchant comme celui d'un perroquet. Les mâles adultes sont
orangés, vert jade, bleu turquoise et jaune. Femelles et jeunes sont jaunâtres
avec de larges bandes transversales brunes. Chair comestible assez molle. Sur les côtes occidentales d'Afrique, une
seule espèce est réellement commune : le perroquet vert (Scarus hoefleri Steindachner) d'environ 60 cm., caractérisé par son bec
d'un joli ton bleu-vert pastel. Seret /Opic, 1981 : 308-311.
3- Nom donné à
tort aux tétrodons. V. POISSON*-GLOBE. Bien que la toxicité des "perroquets" ne soit pas prouvée en
Afrique de l'Ouest, les Scaridae ont été inclus dans le décret présidentiel du
11.01.1967 relatif aux poissons vénéneux pour éviter toute confusion avec les
tétrodons appelés eux-mêmes parfois à tort "perroquets." Aldrin
/Noyer /Brégeat, 1972 : 81.
SYN.: lapin*, poisson globe*, tétrodon*.
4-
perroquet gros-bec, n.m. V.
CALAO*.
perruche, n.f. Spéc., (faune).
1- V.
YOUYOU*, (Poicephalus senegalus Linn.). Nom impropre donné à un
petit perroquet à dos vert cru et ventre rouge de forêt sèche ou de savane,
bien connu comme oiseau de cage. Serle /Morel, 1988 : 99.
2- perruche
[à collier], (Psittacula krameri Scopoli). Assez grande perruche
entièrement vert tendre à longue queue bleu vert. Le mâle a le menton noir se
prolongeant en un mince collier rosé sur le dos. Elle coexiste souvent avec le
youyou*. Serle /Morel, 1988 : 99.
perte de la
face, n.f. Dispon., oral, écrit,
recherché. Honte, humiliation. Se
sauver comme ça, en cachette, de son pays, moi je dis que c'est la perte de la
face ! (Etudiant, Abidjan, 1999).
pervenche
de Madagascar, n.f. Spéc., (flore). V. BONJOUR*-BONSOIR. La pervenche de Madagascar [.] est à l'heure
actuelle l'une des plantes qui ont suscité le plus d'études pharmacologiques et
botaniques dans le monde. Bouquet /Debray, 1974, b : 22.
peser zéro, loc.verb. Dispon., oral, mésolecte,
basilecte, fam. Ne pas faire le poids, être sans comparaison possible. Il y a à Abidjan des gros marchands libanais
qui livrent le poisson dans tout le pays avec leurs camions équipés, ce sont
les maîtres du marché, je pèse zéro avec mes bassins. Krol, 1994 : 167. La Côte d'Ivoire, elle pèse zéro à côté du
Nigéria avec son marché de plus de cent millions de personnes. (Etudiant,
Abidjan, 1998).
peseur
d'hommes, n.m. adj.
Dispon., oral, mésolecte.
1- n.m. Jeune
garçon muni d'un pèse-personnes qui constitue son gagne-pain puisqu'il lui sert
à indiquer leur poids à ses clients moyennant rétribution. Je suis peseur d'hommes au Plateau. (Jeune, Abidjan, 1987).
2- adj. Qui gagne
sa vie en proposant les services de son pèse-personnes. De la même manière, les gamins peseurs d'hommes n'iront pas avec leurs
balances poireauter à Cocody ou Marcory Résidentiel parce que leurs clients
sont plus nombreux à Adjamé et au Plateau. A. Touré, 1985 : 20.
peson, n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés. Poids
traditionnel servant en particulier à peser la poudre d'or. Ces petits poids de
métal, souvent représentant des animaux sacré ou des formes géométriques, sont
très esthétiques et recherchés. Le peson
akan, c'est l'alliance parfaite de l'esthétique et de l'utilistaire : figurant
un animal -scorpion, crocodile, tortue, crapaud, insecte- ou simplement de
forme géométrique, les pesons représentent parfois aussi des personnages et des
objets de la vie courante. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 100. Chez les Baoulé, les pesons, ornés eux aussi
de motifs symboliques représentant des proverbes et servant à les distinguer,
sont parmi les objets les plus justement renommés. Bussang / Leblanc, 1990
: 29.
pétanquer, v.intr. Dispon., oral, fam. mésolecte. Jouer à la
pétanque. Après le déjeuner escamoté, on
joua au volley-ball, on plongea, on discuta, on pétanqua avec des noix de coco*.
Du Prey, 1979 : 80.
pétard, n.m. Fréq., argot urbain, tous milieux.
1- pétard
(avoir des ----), loc.verb. Avoir
des problèmes, des ennuis, des histoires. Trois
employés français [.] risquent de ne pas être assistés par leur avocat. C'est
que [.] leur conseil a, elle même, des pétards avec la justice. Ivoir'Soir.
10.11.1997. R. V. a de sérieux pétards à
cause d'un papillon. A cause de ce papillon il va aller en prison au Brésil.
Ivoir'Soir. 17.11.1997. Après
cette dissolution, certains ministres ont eu des pétards. Ivoir'Soir,
19.11.1997. Je vois déjà les flics
français créer plein de pétards aux suppporters anango*. Ivoir'Soir, 03.06.1998.
2- pétard
(il n'y a pas de ---- !), loc.verb.
Il n'y a pas de problèmes ! Tout roule ! Tout va bien ! J'étais bien : avec les Français, il n'y a pas de pétard ! Deniel,
1991 : 58. Y a pas de pétards si les
papas peuvent fumer ! Ivoir'Soir, 11.06.1998.
pétasse, n.f. Fréq., oral, argot des jeunes, sans
connotation défavorable, vulg. Petite amie. Tu n'as qu'à venir à la soirée avec ta pétasse. (Etudiant, Abidjan,
1998).
pétauriste,
n.m. V.
CERCOPITHEQUE*. Spéc., (faune). (Cercopithecus petaurista
Schreber). Petit singe aux favoris blancs rabattus en arrière, dessous du corps
également blanc, dessus verdâtre foncé. [.]
des singes : chimpanzés, colobes*, pétauristes, cercocèbes*[.]. Oberlé 1983
: 22.
SYN.: hocheur [pétauriste].
pétépré, [petepre], n.m., Spéc., (flore), (de l'attié ). (Calpocalyx brevibracteatus Harms). Petit arbre de la fam. des Mimosées
qui lorsqu'il est en fleurs porte d'abondantes panicules d'épis blancs
pendants. Aubreville, 1959, I : 232.
pétiga,
petit gars, [petiga], n.m. Dispon. (déformation de "petit
gars"), oral, fam. bande de jeunes. Appellation amicale, terme
d'adresse entre membres de la même bande. Eh,
pétiga , on va au banguidrome*? (Campus, Abidjan, 1990).
pétini, [petini],
adj. Dispon., argot nouchi, jeunes urbanisés. Petite. De source bien informée, Gor serait
maintenant marié à une toubab*. La petini go* a enjaillé* le zimbloman* qui a
décidé de se ranger [.]. Ivoir'soir, 15/16/17.05.1998.
petit, adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Jeune,
d'âge tendre. S'oppose à "d'âge mûr", ce qui, en milieu traditionnel
suppose un statut d'homme marié chef de famille ayant un certaine indépendance
financière. [.] mais grand-père m'a dit
:"Avant de bouger*, il faut te fiancer." -"Mais je suis petit
!" . Je n'avais pas beaucoup plus de vingt ans. Deniel, 1991 : 142. Mick Jagger, c'est une grande star. Il a
maintenant 53 ans. Donc c'est pas un petit. Ivoir'Soir, 12.06.1997.
SYN.: blakoro*.
2- Par
conséquence, se dit de quelqu'un de médiocre condition, dépourvu d'importance
sociale. Nous, les petits, les en *bas
d'en bas, on ne nous demande jamais notre avis. Sauf pour voter. Mais là on
nous triche* ! (Cordonnier, Abidjan, 1997).
3- Nombreuses locutions qui établissent une différence :
+ par rapport à la taille :
- petit
cadeau, n.m., V.
CADEAU*.
- petit
modèle, n.m., V.
CARREAU-CARREAU*, MODELE*.
- petit
format, n.m. adj,. V.
ANTILALECA*.
- petit
masque, n.m., V.
MASQUE*.
- pétits
minitaires, n.m. pl. V.
ENFANTS* SOLDATS.
+ par rapport à l'importance sociale :
- petit
blanc, n.m. V. BLANC*. [.] je ne pus retenir ma colère, et boxai tellement ce
petit Blanc qu'il en perdit trois dents. I. B. Koulibaly, 1978 : 7.
- petit boy, n.m. V. BOY*. Les gosses mordent facilement à l'hameçon. Il [: leur] apparaît aisé de travailler deux, six ou
huit mois dans une grande ville comme petits boys, garçons de course ou
manœuvres [.]. Ivoir'Soir,
15/16/17.05.1998.
- petit
cacaba, n.m. V.
CACABA*.
- petite
femme, n.f. Epouse d'un
polygame qui a déjà une ou d'autres épouses plus âgées. On interroge la petite femme de mon frère. Du
Prey 1979 : 131. Le délégué est tombé
amoureux de moi, il voulait me prendre pour une de ses petites femmes.
Akissi Kouadio 1983 : 35. Je craignais de
devenir sa petite femme, comme il disait. C'était un musulman très gentil, mais
il avait déjà femme et enfants, franchement je ne voulais pas. Akissi
Kouadio, 1983 : 35. La perspective de
devenir la "petite femme" dans un ménage polygame effraie Fanta.
Bonnassieux, 1987 : 181.
- petite
soeur, n.f. V.
SOEUR*, Pour manger, on avait trouvé
une petite soeur qui préparait* sur la place [.]. Krol, 1994 : 37.
- petit
français, n.m. V
FRANÇAIS* DE MOUSSA, FRANÇAIS* POPULAIRE D'ABIDJAN, Par ailleurs, elle sautait allègrement les articles en parlant, ce qui
permettait à l'offensé de se moquer d'elle en retour, en lui faisant remarquer
qu'elle parlait décidément un bien petit français. F. Bolli, 1977 : 14.
- petit
frère, n.m. V. FRERE*.
Donc notre petit frère nous a conseillé
de monter un orchestre. FM. 30/31.01.1982.
- petit
gars, n.m. Argot estudiantin, oral, fam., péj. Etudiant
effacé et peu entreprenant. Le petit gars
c'est l'étudiant assez modeste et non entreprenant. L'opposé du petit gars
c'est le déclareur*. Campuslexique, 1978, 9.
SYN.: pétiga*.
ANTON.: déclareur*.
- petit
masque, n.m. V.
MASQUE*.
- petit
métier, n.m. Petit
boulot. Se dit d'un travail précaire et mal rétribué, notamment de tous les
métiers ambulants. Par translation, appellation désignant les gens qui exercent ce genre de travail. Les petits métiers* sillonnent les quartiers
pour proposer aux grotos* leurs broutilles et leurs talents. Tierno
Monenembo, 1993 : 40.
- petit
pagne, n.m. Cache-sexe
féminin. J'ai jeté ma camisole et j'ai
gardé mon petit pagne . Bolli, 1977 : 47.
- petit
papa, n.m. V. BAFITINI*.
- petit
père, n.m. Nom donné
au frère du père, notamment au frère cadet. A
l'âge d'aller sur les bancs*, je suis parti* vivre chez mon petit père. (Lycéen,
Man, 1986).
+ par référence à un autre animal de plus grande taille avec lequel
existe une ressemblance.
- petit
barbu, n.m. V.
BARBU*.
- petit
bulbul, n.m. V.
BULBUL*.
- petit
capitaine, n.m. V. CAPITAINE* PLEXIGLAS.
- petit
calao, n.m. V.
CALAO*.
- petite
castagnole, n.f. Petit
poisson littoral des fonds rocheux de la fam. des Pomacentridae. On connaît
localement deux espèces : Chromis chromis Linn. et Chromis lineatus Cadenat, au
corps rayé. Seret /Opic, 1981 : 284-285.
- petite
hirondelle à ventre roux, n.f. V.
HIRONDELLE*.
- petit chinchard, n.m. V. CHINCHARD*.
- petit
flamant, n.m. V.
FLAMANT*.
- petit
indicateur, n.m. V.
INDICATEUR*.
- petit
japon, n.m. V.
JAPON*.
- petit
martin-chasseur n.m. V.
MARTIN-CHASSEUR*.
- petit
martin-pêcheur n.m. V.
MARTIN-PECHEUR*.
- petit
moqueur, n.m. V.
MOQUEUR*.
- petit
serpentaire, n.m. V.
SERPENTAIRE*.
- petit
téléphone, n.m. V.
TELEPHONE*.
- petit
touraco, n.m. V.
TOURACO*.
- petit
turbot africain, n.m. V.
TURBOT*.
+ par référence à un autre végétal dont il se différencie par quelque
trait.
- petit kola, n.m. (Garcinia kola Heck.). Petit arbre de la fam. des Guttifères,
forestier. Utilisations thérapeutiques. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 149.
SYN.: tchouakpè (attié).
- petit
mil, n.m. (Pennisetum
thyphoides [Burm.] Stapf. et C.E. Hubbard). Plante annuelle de la fam. des
Graminées qui peut atteindre jusqu'à 2 m. de haut. Elle fournit des épillets à
partir desquels on fait une farine, base de la nourriture dans le nord du pays.
Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 146. [.]
mais on emportait souvent de la farine de petit mil qu'on mélangeait avec de
l'eau. Deniel, 1991, 120.
SYN.: gnon (mandenkan).
- petit
ouara, n.m. V.
OUARA*.
- petite
patate noire, n.f. V.
FABIRAMA*.
- petit
manglier, n.m.
(Conocarpus erctusLinn.) Arbuste des terrains marécageux salés et de la
mangrove. Fam. des Combrétacées. Aubreville, 1959, III : 66.
SYN.: nja (krou).
+ par référence à une durée plus importante.
- petite
saison des pluies, n.f. V.
SAISON*.
- petite
saison sèche, n.f. V.
SAISON*.
petit,
(gagner ----), loc.verb. V.
GAGNER*. Moi j'ai dit : "Et si
tu gagnes petit, tu vas faire quoi?". (Sage-femme, Abidjan, 1982).
petit-duc, n.m. Oiseau de proie nocturne de la fam.
des Strigidae. Localement on distingue entre autres : le petit-duc africain
(Otis scops Linn.) le plus petit, savanicole ; le petit-duc à face blanche
(Otus [ptilopsis] leucotis Temminck), plus gros, à face blanche cerclée de
noir, longues "oreilles" blanches. Serle /Morel, 1988 : 110-114. Petit-duc à bec jaune (Otus icterorynchus Shelley) rare, signalé
(Comoé, Taï). Bousquet, 1992, 172.
pèt-pèt, n.m. V. SAMARA*.
pétrole, n.m. Fréq., argot estudiantin, oral, écrit,
plaisant. Triche, fuite, tuyau, pompe permettant de réussir un examen. Malheureusement au lieu de travailler
durement, il [: l'étudiant] s'évertuera soit à tricher soit à jouer sur
la faiblesse morale de certains professeurs pour avoir le pétrole, en clair les
épreuves. On ne récolte plus ce que l'on a semé mais ce que le pétrole a
produit. [.] A l'Université, la fuite d'une façon générale a reçu l'appellation
de pétrole [.]. Pourquoi l'appellation pétrole ? : C'est une source d'énergie
qui peut nous permettre d'avoir un maximum de chances. C'est à Abidjan que se
trouve le gisement. Des lycées très cotés de la capitale, seraient le puits [.]
cela vient des fils à papa [.] ces élèves si faibles qu'ils passent l'année à
ne rien faire. Ils ne peuvent pas raffiner le jus. FM., 25.05.1980. Le pétrole a coulé en nappes très larges cette
année au bac. FM., 11.07.1980. Comme
chacun sait, à l'université, le langage est hautement scientifique. Les fuites
ont un nom : le pétrole. FM., 05.02.1982. Ehé parent* / ça là / si c'est pas pétrole* c'est M.S.T. / mais M.S.T.
c'est quoi / hum M.S.T. / c'est Moyenne Sexuellement Transmissible / faut pas
dire à quelqu'un hein. (Chanson Gbogblo Koffi 2" Groupe les parents*
du Campus). Il s'agit de la triche, le
pétrole. Krol, 1994 : 195. Il y est
question, toujours à travers des histoires très triviales, de la tricherie dans
les examens et les notes, autrement dit le "pétrole" et ses
variantes, notamment les MST* moyennes sexuellement transmissibles, le guiz*
célèbre par lequel certains professeurs font des fleurs à certaines étudiantes
en échange de leurs faveurs. Krol, 1994 : 219. Une enquête est donc ouverte pour voir si le pétrole n'a pas coulé [:
à un jeu télévisé]. Ivoir'Soir, 16/17/18.01.1998. C'est à l'étudiant le plus brillant que revient la charge de faire
couler le "pétrole". Ivoir'Soir, 007.05.1998.
pétrolette,
n.f. Usuel, oral, écrit, tous
milieux. Embarcation à moteur transportant des voyageurs, ou
remorqueur de lagune tirant des chalands ou des trains de bois flotté. Une pétrolette arrive :Vous repreniez vos
rames, redoubliez d'ardeur; course même parfois dans une compétition joyeuse,
stimulante. La pétrolette [.] vous poursuivait par instants, puis vous
rattrapait et vous dépassait. Anoma Kanié, 1978 : 44. Tout d'un coup, on se trouve devant Tiapoum, petite escale de
"pétrolettes" d'où Adou devait rayonner. Du Prey, 1979 : 83. Mais on peut encore voir des transports de
passagers à bord de pittoresques pinasses* ou "pétrolettes" [.] entre
Grand Lahou et Abidjan comme entre Abidjan et le Ghana. Oberlé, 1983 : 46. Dans les maisons, aux arrêts et dans les
bus, dans les rues, dans les gbakas*, dans les bureaux, dans les W.C., dans les
pétrolettes, dans les bateaux-bus*, dans les boîtes de nuit, dans les salles de
cinéma, dans certaines églises, sur les lits ... on ne parle plus que de nous
[.]. J. Guenaman Colbert, 1985 : 57. C'est
d'autant plus dommage que les "pétrolettes" (chalands à moteur
cahotant sur la lagune) [.] permettraient d'atteindre Fresco sans problème si
le chenal était dragué. Rémy, 1996 : 121.
SYN.: pinasse*(part.).
REM.: jamais employé en CI au sens de
"vélomoteur".
pétromax, pétro-max,
n.f. Vx., (nom de marque devenu terme
générique). Lampe à manchon qui fonctionne à la vapeur de pétrole. Sais-tu le prix d'une pétromax ? Y.
Konaté, 1987 : 40. Ca y est ! Il y a
encore une coupure de courant ! Allume la pétromax. (Mère de famille,
Abidjan, 1983).
peu, adv. V. UN* PEU. "Comment ça va ?"-"Un peu, un peu.
Et toi ?"(Conversation de rue, Abidjan, 1990).
Peulh,
peul, n.m. Dispon., (nom d'ethnie
du nord) oral, écrit. Eleveur, berger. Car la vie des membres de ce groupe
ethnique du Sahel est liée à l'élevage de grands troupeaux. Ils sont souvent
recrutés comme bergers ou convoient des troupeaux à travers le pays vers les
centres urbains du sud. C'est ainsi que
l'élevage est considéré comme le travail des Peuls. FM., 08.03.1980.
Dans la réalité, il n'y a pas que des
zébus* qui soient concernés. On trouve des troupeaux métissés, des taurins
appartenant à des peulhs. FM.,16.04.1982.
peur,
(avoir ---- du couteau), loc.verb. V.
CABRI* MORT.
phacochère,
phaco, n.m. Spéc., (faune). V.
SANGLIER*. (Phacochoerus aethiopicus Pallas). Sorte de gros porc
sauvage au pelage réduit à quelques soies clairsemées mais portant une longue
crinière érectile, brun jaune, allant du front au milieu du dos. Les canines
supérieures incurvées atteignent une soixantaine de cm. Il habite surtout la
savane claire. M. F.C. qui revenait de
Touba [.] a percuté un phaco sorti subitement de la boussaille. FM.,
04.11.1982. [.] des lions, des hyènes*,
de disgracieux phacochères. Oberlé 1983 : 22. Haltenorth / Diller, 1985 :
12. Les phacochères occasionnent
quelquefois des dégâts importants aux cultures périphériques du Parc [: de
la Comoé]. Bousquet, 1992 : 155. Dans le
centre et le nord, l'agouti*, le phacochère sont préparés généralement en
ragouts qui ont une saveur de venaison. Rémy, 1996 : 213. Un
phaco blesse deux enfants. Ivoir'Soir, 05.05.1998.
SYN.: cochon* sauvage, sanglier*,
sanglier* à verrues.
pharmacie-trottoir,
n.f. Fréq., oral, écrit, tous
milieux urbanisés. Etal de vente de médicaments (traditionnels ou non),
disposé à même le trottoir dans une rue ou un marché. Sus donc aux pharmacies-trottoirs qui, selon les professionnels créent
beaucoup plus de problèmes qu'elles n'en résolvent. FM., 18/19.1996.
SYN.: (part.) pharmacie
ambulante.
pharmacien, Fréq., oral, écrit, tous milieux.
1-
pharmacien ambulant, n.m. V.
PHARMACIE* PAR TERRE. Revendeur
ambulant de médicaments (traditionnels ou non) qui assume généralement - bien
que n'en ayant pas le diplôme- un rôle de pharmacien conseil. [.] les incroyables itinéraires
thérapeutiques effectués par les malades dans les grandes villes africaines. Un
véritable parcours du combattant qui les conduit d'un CHU à un tradipraticien*,
d'un féticheur* à un pharmacien ambulant, d'un infirmier de quartier à un
"prophète"* ou un marabout* pour tenter de recouvrer la santé. Jeune
Afrique, 06/12.03.1996 : 38. Résultat
: les gens sont de plus en plus nombreux à s'approvisionner auprès de
pharmaciens ambulants qui vendent les médicaments au détail, sans ordonnance,
prodiguent les conseils, osent parfois un diagnostic gratuit, et reprennent
même les médicaments que le client leur retourne quand il est guéri. Jeune
Afrique, 06/12.03.1996 : 38.
2-
pharmacienne par terre, n.f. V.
PHARMACIE*-TROTTOIR. Fréq., oral,
écrit, tous milieux. Femme installée sur le trottoir d'une avenue où elle
présente aux passants un étalage de médicaments variés, parfois traditionnels,
parfois de spécialités pharmaceutiques.
J'ai de l'aspro que j'ai payée* à une pharmacienne par terre, au Plateau*. (Couturière,
Abidjan, 1990). Des réseaux parallèles
approvisionnent les pharmaciennes par terre dont le statut à la limite de la
légalité les soumet à toutes sortes d'abus. Jeune Afrique, 27
avril-3 mai 1995 : 36-37
pharmacopée
traditionnelle, n.m. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux, mélior. Science des guérisseurs
traditionnels africains qui soignent les patients de diverses maladies par des
préparations qu'ils composent généralement à base de plantes. Ensemble des
médicaments et des traitements para-médicaux ainsi élaborés, auxquels les
scientifiques s'intéressent depuis un certain nombre d'années. Hier, tout simplement niée et reléguée au
rang d'un fétichisme* proscrit par les somnités scientifiques, la pharmacopée
traditionnelle a aujourd'hui droit de cité. I.D., 03.02.1980. Ce planton*-marabout a été légalement initié
dans son enfance aux vertus de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle
et sa réputation de guérisseur lui amène encore d'autres clients.
Bonnassieux, 1987 : 200.
phase, n.f. Dispon.
oral, écrit, tous milieux, fam.
1- Phase !
interj. Exclamation admirative.
2- n.f. Improvisation individuelle faite
par un danseur ou une danseuse sur un rythme donné et qui provoque l'admiration
du public. En mauvaise part, invention destinée à attirer l'attention,
simagrée. Tu as vu cette phase ? Il
connaît* danser ce type ! (Jeune, Abidjan, 1990). Hum ! Allany, c'est quelle phase ça encore? [: ne plus vouloir
parler aux journalistes] Comment tu vas
faire la promotion de ton album ? Ivoir'Soir, 28.05.1998.
LOC.: faire une/ des phase(s), sortir les
phases.
3-
phase(s), (faire une / des ----), loc.verb. Mélior. Improviser, inventer des variations et des pas lors
d'une danse. Peut aussi prendre une connotation péj.: chercher à se faire
remarquer, vouloir absolument attirer l'attention générale. Je ne veux pas sortir avec lui, il veut toujours faire des phases et
se faire admirer ! (Secrétaire, Bouaké, 1986).
4- phases,
(sortir les ---- ) loc.verb.
Faire une démonstration (de danse, de mouvements sportifs,... ). Ma chère, après les cours d'avant hier, j'ai
voulu faire une démonstration de bôrô d'enjaillement*.Quand je me suis
accrochée au bus et que j'ai commencé à sortir les phases, tout le monde criait.
Ivoir'Soir, 02.04.1998 (BD.)
physalie, n.f. Spéc., (faune). (Physalia pelagica). Sorte
de méduse aux longs filaments urticants bleutés, souvent rejetée sur les
plages. La physalie est parfois
improprement appelée "argonaute", nom désignant en fait un mollusque
céphalopode tout à fait inoffensif et pourvu d'une coquille extrêmemnt fragile.
Marche-Marchad, 1969 : 77.
SYN.: argonaute (impr.),
poumon marin, bonnet flamand (ouvrages scient.)
pia, n.m. V. GNON*. Qui m'a piqué mon pia ? (Collégien,
Abidjan, 1992).
piac-piac, n.m. Spéc., (faune). (Ptilostomus
afer Linn.). Gros corvidé noir de suie à longue queue pointue étagée
roussâtre et raide. Hérons garde*-boeufs,
buphages* et piacs-piacs sont des compagnons fréquents de l'éléphant. Haltenorth /Diller 1985 : 112. Serle / Morel, 1988 :
178. Signalé (Comoé), Bousquet, 1992 : 156.
SYN.: corbeau piac-piac.
piair, n.m., V. PIA*, PIERRE*, GNON*. Décrou le piair* ou ce sont les pompiers
qui vont venir te chercher ! (BD.: Aboule le fric ou tu vas avoir besoin du
SAMU ! Ivoir'Soir, 05.01.1998).
pian, n.m. Spéc., (santé), (du galibi, l.
amérindienne) .
1- Tréponématose
(due à Treponema pertenue), non vénérienne, non congénitale, endémique,
touchant surtout les enfants. La transmission se fait par contact direct entre
personne saine et individu malade, plus rarement par l'intermédiaire d'objets
souillés ou de piqûres d'insectes. Il
faut vous préciser qu'il y a eu des années où la tuberculose, le pian et
surtout la lèpre étaient fréquents dans la région. FM., 23.12.1980. Le secteur a également la charge du
dépistage et du traitement des fleaux sociaux que sont la trypanosomiase*
(maladie* du sommeil), la lèpre*, l'onchocercose*, le pian, la bilharziose* et
la tuberculose. FM., 27/28.12.1980. Mazer /Sankalé, 1988 : 392. [.] ils [: les sorciers]
constatèrent que le Blanc [.] guérissait le pian, le pied, la main et le
ventre. Kourouma, 1990 : 68. Lutte
contre le pian : plus de 1550 cas traités. FM., 18.09.1990. Eradication du pian : la dose unique. FM.,
06/07.02.1993.
DER.: pianique*.
COMP.:
pian crabe.
2-
pian-crabe, n.m. Lésion
pianique* cutanée qui se situe au niveau de la paume des mains ou de la plante
des pieds. Au niveau de la paume des
mains ou de la plante des pieds, les pianomes cutanés brisent la couche cornée
et la base est cisaillée entre les deux lèvres de l'ulcération : c'est le
pian-crabe douloureux, fréquent chez les enfants d'âge scolaire marchant pieds
nus. Gentilini /Duflo, 1977 : 236.
pianique, n.m. adj. Spéc., (santé).
1- n.m. Malade atteint du pian*. Les équipes médicales ont décelé plus de
1559 pianiques. FM., 18.09.1990.
2- adj. Relatif au pian*. [.] il a même physionomie débarrassée des
lésions pianiques. FM., 06/07.02.1993
piatou, [pjatu], n.m. Spéc., (flore), (du krou). (Dypetes Aubrevillei Léan.). Petit
arbre de la fam. des Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 54.
pic, n.m. Spéc., (faune). Oiseau arboricole grimpeur au bec droit et pointu.
Localement on distingue : le pic à taches noires (Campethera
punctuligera Wagler) à tête cramoisie, dessus jaune olivâtre moucheté, dessous
doré ; le pic barré à dos d'or (Campethera maculosa Valenciennes), vert
et jaune avec front, calotte et nuque rouge chez le mâle ; le pic tacheté
(Campethera nivosa Swainson), brun et crême ; le pic à oreillons bruns (Campethera
caroli Malherbe), un peu plus grand ; le pic cardinal (Dendropicos
fuscescens Vieillot), le plus commun, olive et blanc strié de noir ; le pic
gris (Mesopicos goertae Müller), gris à tête et croupion écarlate, dessus
olive nuancé de doré, savanicole ; le pic à ventre rouge (Mesopicos
pyrrhogaster Malherbe), grand, et remarquable par ses couleurs olive doré,
rouge et noir. Serle / Morel, 1988 : 144-148. Signalés (Comoé, Taï) : pic à oreillons bruns, p. à ventre rouge, p.
barré à dos d'or, pic d'Elliott (Mesopicos elliottii Cassin), p.
tacheté, pic vert du Gabon.(Dendropicos gabonensis Verreaux).
Bousquet, 1992 : 172.
picatharte
chauve [de Guinée], n.m. Spéc.,
(faune). (Picathartes gymnocephalus
Temminck = p. oreas Reichenow). Sorte de corbeau d'aspect étrange,
efflanqué avec un long cou, une longue queue, des pattes longues et robustes,
le dessus gris, le dessous blanc, la tête, nue, jaune vif avec une grosse tache
noire de chaque côté de l'occiput. (blocs rocheux de forêt humide). Fam. des
Corvidae. Serle /Morel, 1988 : 179.
SYN.: picatharte du Cameroun.
pick-up, n.m.Vx. Petit camion haut sur roues,
souvent à 4 roues motrices, avec plate-forme pour une demi-tonne de charge
utile. [.] le compteur de notre pick-up
enregistrait à la fin de notre périple 50 000 km. Kerharo /Bouquet, 1950, b.: 58.
picule, n.m. Spéc., (faune). (Sasia africana =
Verreauxia africane Verreaux). Sorte de minuscule pic de sous-bois, (8 cm) à
dessus vert et jaune, dessous gris, tache rouge autour de l'oeil. Serle /Morel,
1988 : 146. Signalé (Taï). Bousquet,
1992 : 172.
SYN.: picumne* de Verreaux.
picumne de
Verreaux, n.m. V.
PICULE*.
pie, n.f. V. CORBEAU*-PIE. Nom
impropre du corbeau africain qui est noir et blanc.
pièces, n.f.pl. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Papiers
d'identification d'une personne (: pièce d'identité) ou d'un véhicule. Depuis 1979, toutes mes pièces sont perdues.
FM., 13.04.1981. Jamais un état
civil n'a été aussi mal structuré. Encore mieux vaudrait-il la peine d'aller à
Abidjan pour établir les pièces. FM., 17.04. 1981. On n'accède à la cour intérieure qu'après
vérification des pièces. FM., 09.09.1986. Et lui ? Ya na pas pièces
!! Jano, 1987 : 13. Défaut de
présentation de pièces. Aie ya yaie ! Entre deux coups de matraque, notre ami
implore le policier [.]. Y. Konaté, 1987 : 141. On t'arrête si tu n'as pas tes pièces, par exemple de carte d'identité
mais aussi quand tu ne peux pas prouver que tu as un emploi régulier avec une
carte de travail [.]. Bonnassieux, 1987 : 119. Amis les flics ! Sympas, le sourire en coin, ils vous regardent dans
les yeux. Vos pièces ! Ivoir'Soir, 06.11.1997. [.] lorsqu'un policier vous arrête, il vous demande d'abord les pièces
de votre voiture. Ivoir'Soir, 18.11.1997. [.] il aurait selon les informations recueillies à la police, refusé de
présenter ses pièces. Ivoir'Soir, 02.02.1998.
COMP.: pièces
afférentes.
2- pièces
[afférentes], loc.nom.f.pl. Terme
administratif très largement utilisé. Ensemble des documents officiels que doit
présenter un conducteur lors d'un contrôle de police : carte grise, permis de
conduire, carnet d'entretien. N'ayant pu
entrer en possession de toutes les pièces afférentes au véhicule [.]. FM.,
22.08.1990. Où sont les pièces afférentes
? (Policier, Abidjan, 1997).
pied, n.m.
1- Fréq., oral, basilecte. Pas
toujours distingué de "jambe". Il
s'est cassé le pied peut signifier aussi il s'est cassé la jambe.
2- Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte, plaisant. Nombreuses locutions.
- pied la
route, (faire [son] ---- ), (prendre son ---- ), loc. verb. Marcher à pied. "Et comment
tu reviendras ?" - "Si je n'ai pas d'occasion*, je prendrai mon pied
la route !!" (Etudiants, Abidjan, 1984). Nous n'avons même pas beaucoup fait pied la route, même pas un
kilomètre [.]. Kourouma , 2000 : 46).
SYN.: gratter*, piétiner*.
- pied (ton
---- mon ---- ), loc.nom. Locution
évoquant le grand amour : là où tu vas, je vais aussi. Elle peut aussi exprimer
une intention humoristique: tu ne te sépareras pas de moi comme ça! Certains pagnes évoquent l'amour :"Mon
pied, ton pied" est un pagne à succès. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 161. Ce pagne qui s'appelle "ton pied mon
pied" symbolise la fidélité tout en traduisant implicitement cette
inquiétude permanente qui ronge d'imaginer son homme demain avec une autre. La
où vont les pieds de mon chéri*, là iront les miens, toujours ensemble,
inséparables. A. Touré, 1988 :
130. Crois-tu que je ne sais pas
apprécier les bons restaurants et le reste ?
Dorénavant, ce sera ton pied, mon pied. M.Coulibaly, 1992 : 15. Monsieur "Vava" et Marie- Jo,
c'est "ton pied, mon pied". Et le "Vava national* fait son
chemin, clamant à qui veut l'entendre que le mariage avec Marie-Jo c'est pour
bientôt. Ivoir'Soir, 01/02/03.08.1997.
- pieds,
(marcher dans la trace des ---- de qqun), loc.verb. Marcher sur les traces de qqun., suivre les traces
de qqun. Il veut faire* médecin et
marcher dans les traces des pieds de son père. (Mère de famille, Abidjan,
1987).
3- pied de
boeuf, n.m. Spéc., (flore).
V. BAUHINIA*.
4- pied de
chameau, n.m. Spéc., (flore).V. BAUHINIA*.
pie-grièche, n.f. Spéc. Terme générique désignant
plusieurs oiseaux de la fam. des Laniidae. On distingue, entre autres,
localement : la pie-grièche cubla de Gambie = cubla* (Dryoscopus
gambensis Liechtenstein), de coloration très différenciée chez les deux sexes :
noir brillant et blanc pour le mâle, gris et fauve pour la femelle ; la pie-grièche
variable (Malaconus [Chlorophoneus] multicolor Gray) aux brillantes
couleurs ; la pie-grièche soufrée (Malaconatus sulfureopectus Lesson)
aux vives colorations ; la pie-grièche ensanglantée (Malaconatus
cruentus Lesson), gris-bleu, jaune et rouge ; la pie-grièche de Blanchot
(Malaconatus blanchoti Stephens), savanicole, gris, vert jaune et orange ; la pie-grièche
fiscale (Lanius collaris Linn.), noire et blanche, élancée, agressive, à
longue queue. Serle /Morel, 1988 : 164-168. Signalées
(Taï) : pie-grièche à front blanc (Malaconotus bocagei Reichenow) ; pie-grièche verte de Lagden (Malaconotus
lagdeni Sharpe) ; pie-grièche cubla de Gambie ; pie-grièche cubla à gros bec (Dryoscopus sabini Gray) ; pie-grièche
cubla à oeil rouge = cubla* (Dryoscopus senegalensis Hartlaub) ; pie-grièche
nicator = nicator* (Lanius chloris) ; pie-grièche variable (Malaconotus
multicolor Gray) ; pie-grièche verte ensanglantée, signalées (Taï) ; pie-grièche
fiscale (Marahoué). Bousquet, 1992 : 172.
pierre,
piair, n.m. V. PIA*, Fréq., argot urbain, nouchi.
1- Fric,
argent. "Hm !-Hm ! t'as les pierres
?"-"Euh, tu vois frère*, on a déjà investi dans l'essence.. Wallaye
*!!! Jano, 1987 : 2. Ici, à la gare,
tout le monde se bat pour gagner un peu de "pierre"*. Si le jeton* ne
tombe pas, le "vieux père*" devient furieux. Afrique
matrimoniale, 22.03.1995. Ce dernier
[.] "graou"* le reste du "pierre". Bôl Kotch,
28.03.1995. Le pierre est fini ou quoi ?
Vous pouvez nous le dire les gars, y a pas drap* car il n'y a pas de honte à
inviter que des stars locales. Ivoir'Soir, 21/22/23.11.1997. Organiser un arbre de Noei? De quoi? Pas
question! Allons boire avec le piair. (BD.) Ivoir'Soir,
26/27/28.12.1997.
COMP.: pierre-tché.
SYN.: badge*, balles*,
caillasse*, ché*, djètè*, fac*, gainz*, kpoh*, jeton*, ligbi*,
makouta*, pia*, ro*,wari*, zaïre*.
2-
pierre-tché, n.m. (hybride
français / mandenkan). Richard, type plein aux as. Yves, il est sapé *comme un pierre-tché! (Etudiant, Abidjan, 1994).
4- pierre
d'aigris, pierre de Popo, n.f.
V. PERLE* D' AIGRIS. Les pierres d'aigris faisaient l'objet d'un
commerce intense sur la Côte du Bénin (cf. Mauny, notes africaines,
n°42, avril 1949 : 33-35). On les trouveraient dans les sites archéologiques de
Grand-Popo (d'où son nom de pierre de Popo) et de Kétou. Ces pierres d'aigris, très recherchées,
représentaient une valeur en or considérable. Les familles qui en possèdent
encore, les considèrent comme l'un des éléments les plus précieux de leur
trésor*. Bouaké, Etude régionale,1963 : 69.
5- pierre
de feu, pierre du ciel, pierre de foudre, n.f. Spéc. Nom donné localement aux haches préhistoriques en
pierre taillée ou polie que l'on suppose tombées du ciel. Ces pierres en formes de hache, de racloirs, de marteaux ou de gouges
sont appelées par les indigènes pierres de feu ou pierres du ciel parce que
ceux-ci ont la conviction que leur chute sur terre accompagnait la foudre.
Simon M., 1973 : 74.
6- pierre
de Popo, n.m. V.
PERLE* D'AIGRIS.
piessos, [pjDsCs],
n.m. pl. Argot urbain., fam., péj. Logement, "piaule"."Moi j'habite les deux Plateaux et toi
?"-" Bien moi, c'est un peu compliqué,[.] mais de toute façon comme
j'ai les numéros de vos "piessos" alors je serai le premier à venir
vous voir." Otitro, 1984 : 45.
piétiner, v. intr. V. GRATTER*. Je refuse de piétiner jusque chez toi! (Infirmière,
Abidjan, 1984).
pigeon, n.m. Spéc., (faune). Gros oiseau de la fam. des Columbidae. On distingue
localement : le pigeon gris écailleux (Columba univincta Cassin),
strictement forestier ; le pigeon à nuque bronzée (Columba malherbi
Verreaux), à tête et dessous gris et dessus cuivré à reflets verts ou violets,
forestier ; le pigeon des palmiers (Columba guinea Linn.), lié à la
présence du palmier borassus, le pigeon vert [à front nu] = pigeon des rôniers = colombar* (Treron
[vinago] australis Linn.), espèce arboricole de savane ou de forêt : le
pigeon à épaulettes violettes (Treron waalia Meyer) qui se distingue du
précédent par son ventre jaune citron et ses épaulettes violettes. Effectivement Adou se sentait étranger à ces
grands garçons avec qui il ne pouvait parler sans effort que du passé, des
abeilles, des touracos*, des pigeons verts, des fourmis-magnans* qui avaient
dévoré son petit singe* vert en une nuit. Du Prey, 1979 : 38. En lisière des forêts, on rencontre des
pintades, perroquets gris et verts, francolins*, cailles, pigeons verts,
tourterelles [.] Oberlé, 1983 : 28. Serle /Morel, 1988 : 95-98. Pigeon gris écailleux et pigeon vert à front
nu signalés (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 172.
COM.: localement le Treron australis et le Treron waalia
sont confondus sous la dénomination usuelle de pigeon vert.
pignon
d'Inde, n.m. V.
POURGHERE*.
pili-pili, n.m. Fréq., oral, surtout Européens. V. PIMENT* ENRAGE. Terme
générique pour désigner tout condiment à base de piment rouge très fort (frais,
pilé ou conservé dans l'huile, le vinaigre, l'alcool.). Par extension, toute
sauce rouge assaisonnée de piment fort. [.]
repas aux chandelles avec juste ce qu'il faut de pili-pili pour satisfaire
l'exotisme sans déranger le foie. Arnaut, 1976 : 11. Sachez par exemple qu'au Pavillon, il y aura tous les midis un buffet
Noël au pili-pili. FM., 19.11.1979. [.] le maquis* du stade sert des poulets kedjenou*, si vicieusement
assaisonnés de pili -pili*. Gombeaut et alii, 1990 : 79.
piller, v.tr. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
Voler, "piquer", sans idée de violence ni de désordre. [.] impunité pour les hommes du pouvoir
quelles que soient la somme pillée, la faute commise, et les rigueurs de la loi
pour les seuls petits* même pour des peccadilles. Nouvel horizon,
n°138, 1992. Maintenant y a des enfants* qui pillent le
sac de leur maman et qui veulent la battre si elle crie ! (Revendeuse,
Abidjan, 1993).
piment, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
1- Nom donné à
plusieurs variétés de plantes de la fam. des Solanacées dont les baies plus ou
moins charnues, de couleur rouge ou jaune et de saveur plus ou moins brûlante
sont utilisées comme condiment. On distingue particulièrement le piment
enragé = piment
cerise = piment
bouc (Capsicum frutescens Linn.) très piquant qui la taille
sphérique d'une petite cerise ; le piment des oiseaux (Capsicum annuum),
à la saveur tout aussi brûlante. Le piment d'Accra est une autre variété
à fruit long et peu piquant. Enfin le piment des Blancs est le fruit du
poivrier cultivé de la fam. des Pipéracées (Piper nigrum Linn) qui est celui du
commerce. Roberty, 1954 : 300.
COM.: le piment
des oiseaux est ainsi nommé car les oiseaux, par leurs excréments, en
dissiminent les graines.
LOC.: manger
piment, manger piment dans la bouche d'autrui.
SYN.: pili-pili*, piment pili-pili (pour les variétés
rouges les plus brûlantes).
2- Sauce à
base de piment rouge et fort. C'est un
Blanc mais il mange piment comme nous. (Couturière, Bouaké, 1984).
3- piment,
(manger ---- dans la bouche d'autrui ), loc.verb. V. BOUCHE*. Si
A. n'a trouvé personne pour manger son piment dans sa bouche, il faut bien
qu'il le broie lui-même son piment. Nouvel Horizon, 15.01.1993.
pinasse, n.f. Vieilli., oral, écrit, tous milieux, sud
lagunaire. Embarcation à moteur du réseau lagunaire pouvant
transporter une cinquantaine de personnes. Un toit protège les voyageurs et les
bagages du soleil. D'autres pirogues,
d'autres pinasses s'apprêtent à prendre le large [.] Anoma Kanié, 1978 :
286. [.] Une pinasse à moteur puissant
chargea Adou et son équipe. Du Prey, 1979 : 83. Les deux hommes se trouvaient en compagnie d'autres passagers à bord
d'une pinasse. FM., 19.11.1980. Cette
pinasse dont la construction est prévue sur un chantier naval [.]. FM
13.05.1981. L'apparition de bateaux-bus*
et le monopole de la Sotra* menacent l'existence des propriétaires de pinasses.
FM., 30/31 01.1982. [.] leurs
débarcadères pour pinasse [.]. Tilliette, 1984 : 29. [.] la guerre sans merci engagée par les bateaux-bus* contre les
pinasses. A. Touré, 1985 : 268. De
vieilles pinasses de bois s'effacent progressivement devant les bateaux-bus*
vert et crême de la Sotra*. David, 1986 : 80. Le vieux pionnier sénégalais de Nigui-Assoko peut raconter quarante ans
de souvenirs lagunaires, et, comme pour lui donner raison, passe au même
instant dans le bout de son jardin une vieille pinasse sans couleurs qui a
encore le courage de faire de temps en temps la liaison Abidjan-Lahou par la
lagune en vingt-quatre heures... David, 1986 : 107. [.] Tapsoba, qui est parvenu à acheter une pinasse afin de transporter
les passagers sur la lagune [.]. Bonnassieux, 1987 : 33. Nous
n'avons ni navire, ni pirogue, ni pinasse. M. Bandaman, 1993 : 142. Rien qu'en pensant à nos pinasses de la
lagune Ebrié, je frémis de peur. Ivoir'Soir, 18.09.1997. Mais selon le jour d'arrivage des pinasses
ou des camions [.] le poisson frais est étalé à partir de 16 h. Ivoir'Soir,
26.03.1998.
SYN.: bateau*-bus
(part.), pétrolette*.
DER.: pinassier*.
COMP.: quai aux pinasses.
pinassier, n.m. Vieilli, oral, écrit, tous milieux. Conducteur
de pinasse*. La situation est intenable
pour les pinassiers. FM.: 30/31.01.1982. En 1982, en jetant sur l'eau quelques dizaines de bateaux-bus*
fraîchement débarqués de France, la même SOTRA* faisait péricliter le commerce
des pinassiers initiateurs du transport sur la lagune. A. Touré, 1985 : 253
pincer [les
cordes de] la cora, loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte. V. CORA*.
Jouer de la cora. Le
maître-griot* pinça les cordes de sa cora. Kourouma, 1990 : 19. Tu pinces la cora, je crois ? (Professeur,
Abidjan, 1997).
pintade, n.f. Spéc., (faune). Oiseau terrestre de
la fam. des Phasianidae. On distingue localement la pintade commune = pintade
sauvage (Numida meleagris Linn.) grise : la pintade huppée (Guttera
edouardi Harlaub), à huppe de plumes noires bouclées, gorge nue et rouge, cou
déplumé bleu. Serle /Morel, 1988 : 55-58. Des
pintades sauvages ou des perdrix* s'envolaient de temps à autre en poussant
leurs cris aigus. Koné, 1976 : 13. Pintade
huppée signalée (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny), pintade à poitrine blanche (Agelastes
meleagrides Bonaparte) (Taï). p. commune (Comoé). Bousquet, 1992 : 179.
pinté,
(être ---- ), loc.verb. Dispon.,
fam. mésolecte, basilecte, péj. Etre saoul. Tenant à peine sur ses jambes, car pinté à mort, C.S. entre dans le
maquis* d'à côté [.]. Ivoir'Soir, 08.07.1997. Galilée qui, alors qu'il était pinté, a eu l'intuition que la terre
tourne autour du soleil. Ivoir'Soir, 01.10.1997. Etre pinté au volant d'une fusée, ça risque
d'être compliqué pour le retour sur terre. Ivoir'Soir,
02/03/04.01.1998. Pour faire ce qu'ils
ont fait, ces bouchers devaient être plus pintés que les ânes suppliciés. Ivoir'Soir,
24.03.1998.
DER.: pinteur*.
pinteur, n.m., Dispon., argot urbain, péj. Gros
buveur, saoulard. Encore une trouvaille
pour décourager les drogués et les pinteurs. Ivoir'Soir, 21.08.1997.
pipangaye, pipengaille,
n.m. V. LIANE-EPONGE*. Roberty,
1954 : 93.
pipigbalé, [pipigbale], n.m. Spéc., (flore). (Parkia
filicoïdea Wellw. ex Oliv.). Grand arbre de la fam. des Mimosées à fleurs en
boules rouges pendant au sommet de longs pédoncules souples. Aubreville. 1959,
I : 238.
pipit [à
dos uni], n.m. Spéc.,
(faune). (Anthus leucophrys Vieillot). Oiseau à fortes pattes et longue queue
de la fam. des Motacillidae, brun à gorge crême, le reste chamois. Serle
/Morel, 1988 : 157. Signalé (Marahoué).
Bousquet, 1992 : 164.
pique-boeuf,
n.m. Spéc., (faune).
1-
pique-boeuf [à bec jaune], (Buphagus africanus Linn.). Oiseau de couleur terre,
de la fam. des Sturnidae. Il se tient en permanence accroché à la peau des
ongulés sauvages et domestiques car il se nourrit presqu'exclusivement de leurs
parasites externes. Serle /Morel, 1988 : 175. Signalé (Comoé,
Marahoué). Bousquet, 1995 : 164.
2- V.
HERON* GARDE-BOEUF, GARDE*-BOEUF. Nom impropre donné à l'Ardeola
[Bubulcus] ibis Linn. [.] pendant que des
pique-boeufs squelettiques s'ébattaient sur les herbes humides. Anoma
Kanié, 1978 : 297. Les hérons
garde-boeufs (improprement nommés pique-boeufs) accompagnent indifféremment les
bovidés domestiques et sauvages et se nourrissent des insectes dérangés par le
piétinement de ces animaux. Oberlé, 1983, 28.
piquer, v. Fréq., oral surtout, mésolecte.
1- v.tr. En parlant d'un accès de fièvre,
faire, avoir de façon subite et brutale. La
femme avait 40° de fièvre et piquait un sérieux accès de paludisme. Du Prey
1979 : 115.
2- v.tr. Poignarder, blesser avec un instrument
pointu. Il venait de piquer son ancien
patron à l'aide d'un ciseau de menuiserie. FM, 09.01.1975.
3- v.tr. Entailler (un palmier ou un hévea)
pour faire couler la sève. Il ne faut pas
piquer le palmier à huile quand il est trop jeune. Mais les gens sont trop
avides de bangui*. (Agronome, Abidjan 1986).
4- pique,
(sa bouche ---- ), loc.verb. V.
BOUCHE*. Quand elle se fâche, sa
bouche pique !! (Lycéenne, Bouaké, 1983).
5- piquer
une colère bleue, loc.verb.
Fréq., oral, écrit, tous milieux. Se mettre dans une colère noire. Il a piqué une colère bleue contre les
journalistes. Ivoir'Soir, 01.12.1997.
pirogue, n.f. Spéc., (tradition). Tronc d'arbre évidé, utilisé pour le refroidissement
des vapeurs d'alcool dans la fabrication du koutoukou*. [.] quatre tonneaux hermétiquement fermés avec un système de nettoyage
er d'évacuation du vin usé, bouilli jusqu'à la dernière goutte d'alcool, et
disposés de part et d'autre de troncs d'arbres évidés (’’pirogues’’,
disent-ils) contenant de l'eau fraïche. L'alcool parcourt des tuyaux de fer
courbé sous forme de vapeur [.] qui est refroidie par l'eau contenue dans les
pirogues. FM., 15.06.1984.
pistache de
terre, n.f. V.
ARACHIDE*. L'arachide, appelée
parfois pistache de terre ou cacahouète* est cultivée pour sa graine très riche
en huile. Davesne, 1954 : 37.
pisser, v.tr. V. CAUSER*. Si tu veux passer la douane vite, il faut pisser ou
trouver un coxer*. Si tu ne pisses pas , tu vas attendre jusqu'à*. (Jeune,
Abidjan, 1990).
pistard, n.m. Dispon, oral, fam. Chauffeur habitué
à la conduite sur piste*. Prends Ousmane
comme chauffeur. C'est un pistard. (Secrétaire, Abidjan, 1983).
piste, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Toute voie
de communication (chemin, sentier, rue, route) non goudronnée, même si elle est
régulièrement entretenue et carrossable en toute saison. V. TOLE* ONDULEE. La dispersion des villages,
le mauvais état des pistes [.]. FM.,
28.12.1979. Les pistes villageoises
rendent très difficile le transport des personnes et des marchandises. FM.,
10.02.1982. La pluie qui ne cesse de
s'abattre sur la région rend
impraticables les pistes villageoises. FM., 06.07.1982. La fréquence
des pistes en terre qui traversent l'agglomération est plus élevée.
Bonnassieux, 1987 : 39. Par ailleurs,
beaucoup de pistes doivent être complètement refaites chaque année après la
saison des pluies*. Rémy, 1996 : 197. Ces
gros camions font la navette entre le Guinée et Sipilou. Les pistes sont
mauvaises. (Légende sous photos.). Ivoir'Soir, 30.09.1997. Les pistes rurales risquent de devenir
davantage impraticables, si le privé ne prend pas instantanément le relais des
TP. Ivoir'Soir, 26.03.1998.
DER.: pistard*,
pisteur*.
COMP.: piste rurale, piste villageoise.
LOC.: faire de la piste.
SYN.: chemin de terre, latérite* (part.).
ANTON.: goudron*,
route goudronnée.
2- piste,
(faire de la ---- ), loc.verb. Circuler
souvent sur les pistes, ce qui implique pour le véhicule, une usure rapide et
pour le conducteur, des talents de conduite et de prudence particuliers. Non, ce n'est pas une bonne occasion. Il va
toutes les semaines à la plantation*. Sa voiture fait de la piste.
(Ingénieur, Abidjan, 1984). Tu peux lui
faire confiance. Il fait de la piste depuis longtemps. Il a l'habitude.
(Agronome, Daloa, 1990).
pisteur, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux, mélior.
1- Homme
réputé pour ses talents de chasseur et qui dirige la marche d'approche dans la
recherche du gros gibier ou qui guide les touristes pour l'observation des
animaux dans les réserves de faune. C'est
mon pisteur. Il n'y en a pas deux comme lui pour vous faire la trace. Il vous
mène sur le buffle comme avec un radar. Arnaut, 1976 : 226. La découverte de la forêt primaire et d'une
partie de sa faune ne peut se faire qu'à pied sous la conduite d'un pisteur
connaissant bien la région. Bousquet, 1992 : 175. Le roi n'avait pas besoin de pisteur pour arriver à Samory. Kourouma,
1990 : 25.
2- Personne
qui, en dehors des circuits officiels, sillonne les campagnes pour acheter,
éventuellement à bas prix, des produits agricoles qui seront revendus plus cher
en ville. L'image est mélior. quand elle évoque le passé et les précurseurs qui
ouvrirent les voies commerciales mais plus péjor. pour l'époque contemporaine
quand elle fait allusion à une sorte d'intermédiaire. D'ici, les "pisteurs" partaient pour sillonner la brousse,
l'épaisse forêt vierge [.]. Rares sont les pisteurs qui bâtirent des fortunes.
Gombeaut et alii, 1990, 79. A eux
d'avancer l'argent nécessaire aux pisteurs"- cette drôle de gent qui
sillonne le pays en quête de cacao- , pourvu qu'en bout de chaîne, le paysan
touche le prix garanti par l'Etat : 8 francs le kilo. Gombeaut, 1990. 118. [.] pour échapper aux pisteurs et autres
intermédiaires véreux qui achètent les produits à des prix dérisoires. FM.,
18.09.1990. Malheureusement pour ces
pauvres paysans, le pisteur ne paiera pas le prix jusqu'au 27 mai, date de sa
comparution devant le tribunal d'Adzopé pour infraction à la commercialisation
des produits agricoles. Ivoir'Soir, 05.06.1997. Les pisteurs sont en fait les intermédiaires entre les acheteurs agréés
et les planteurs*. Ils empruntent les pistes* villageoises pour aller chercher
leurs produits et les amener à l'acheteur d'où leur nom de pisteurs. Ils se
définissent eux-mêmes comme les maîtres de l'intrigue. Ivoir'Soir,
17.09.1997. F.L., 21 ans et T.I., 26 ans,
tous deux Ivoiriens, pisteurs, [.] ont été déférés samedi au parquet de
Tiassalé par la gendarmerie pour avoir volé dix sacs d'un chargement de café*
cerise. Ivoir'Soir, 14.10.1997.
pistie, n.f. V. LAITUE* D'EAU.
pitimoué, [pitimwe], n.m. Spéc., (flore). (Monodora tenuifolia Benth.) Petit arbre à
fleurs rosées mouchetées de brun. Aubreville, 1959, I : 150.
SYN.: annéhia
(ébrié).
P.K., n.m. Fréquent, oral, écrit, tous milieux.
Abréviation usuelle pour point kilométrique. Sur une voie de communication,
lieu identifiable par la distance en kilomètres qui le sépare d'un lieu de
référence (centre d'Abidjan). Or Bouaké
est au P.K 315. Kollin, 1975 : 92.
Collision au P.K. 24 route de
Bassam : un mort. FM., 04.11.1980. L'accident du PK 20: à l'origine un dépassement dangereux. FM.,
13.03.1982. Le container avec son
chargement de fèves* de cacao se retrouve au P K 18 route d'Anyama. FM.,
07.07.1982. [.] vivant avec les siens
dans son campement sis au PK 5. Changement, 18.01.1992. PK 18 est le dernier quartier de la commune
d'Abobo en allant vers Anyama. La forêt constitue une grande partie de ses
frontières naturelles. FM., 06.01.1993. C'était au PK 10 sur la voie sud de l'autoroute du Nord. Ivoir'Soir,
08.10.1997. Au PK 17 de la route d'Agou
[.] Ivoir'Soir, 22.12.1997. Un
fourgon spécialisé dans les transports de grosses sommes doit passer par la
route PK 17, la route de la maison hantée. Adé Adiaffi, 2000 : 183.
placali, placaly, plakali, placali, plakadji, [plakali]
/ [plakadFi], n.m., Fréq., (du
baoulé), oral, écrit, tous milieux. Plat à base de manioc frais rapé,
additionné de manioc cuit et fermenté pendant deux jours. Le mélange est laissé
à fermenter deux autres jours puis pressé et pilé. La pâte obtenue est mélangée
à de l'eau bouillante sur le feu jusqu'à ce qu'on obtienne une bouillie épaisse
et transparente. Même un chacal ne
voudrait pas de ses chairs fatiguées ! Il aurait l'impression de mastiquer du
"placali" sans sauce. Bolli 1977 : 50. Le placali se mange avec la sauce* gombo frais ou les sauces* feuilles.
FM., 01.07.1983. Le gaz et le
réchaud. Pour certaines ménagères, ils sont inadaptés à certains repas
africains tels que le placaly. FM., 12. 03. 1984. Si j'ai envie de manger plakali, je donne au moins 750 f . Note : mets ivoirien préparé à partir
de la farine de manioc. A. Touré, 1985 : 112. Tantie*, vous avez bien un peu de banane-plantin*? -de l'igname* aussi
et du plakadji. Tierno Monenembo, 1993 : 73. Elle aime [.] la sauce kôpê* avec du placali. Mousso,
28.03.1995. La consommation des sauces*
grasses : doungblé*, gnagnan*, gbolou au gibier (viande* de brousse) des pâtes
de placali, des différents foutous* (ignames*, bananes*) et du foufou*
connaissent leur apogée. Ivoir'Soir, 21.01.1998. Mais le placali de cette dame que tous les
habitués appellent "Madame" est tellement doux* que les clients, des
cadres, des jeunes, et des fonctionnaires oublient les bonnes manières. Ivoir'Soir, 08.06.1998.
placé,
(être bien ----), loc.verb.
Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte. Avoir une belle situation. Ils ne veulent pas que leurs fils marient*
les femmes de ma race*, mais ils aimeraient que leurs filles se marient avec
nos garçons, surtout quand ceux-ci sont bien placés. Akissi Kouadio, 1983 :
66. Il vit bien parce que ses fils sont
bien placés et l'aident. (Instituteur, Abidjan, 1990).
plakadji, n.m. V. PLACALI*. Faut-il évoquer le goût du kédjénou*, de l'attiéké et
du plakadji. Tierno Monenembo, in Jeune Afrique, 24/30.07.1996 :
71.
plaine, n.f. Dispon., oral, écrit, lettrés.
Savane herbeuse ouverte et étendue. Les
lions aiment se coucher aux confins de la savane herbeuse ouverte, la
"plaine". Mûhlenberg
/Steinhauer, 1984 : 14.
plantain, n.m. V.
BANANIER*. Les
plantains, bananiers qui représentent dans de nombreux pays une part importante
de l'alimentation. Teisson in
St Pierre /Demarly, 1989 : 51-54.
plantation, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
1- Exploitation
de taille variable qui se distingue du champ (: parcelle de terre occupée
essentiellement par des cultures vivrières) par la nature des plantes
cultivées: produits destinés à l'exportation : tecks, hévéas, cacaoyers,
bananiers, ananas, sisal, etc. V. ANANANERAIE*, BANANERAIE*,
TECKERAIE*, RÔNERAIE*, PALMERAIE*, COCOTERAIE*, ORANGERAIE*, CAFÉIÈRE*,
CACAOYÈRE*, … Par extension,
ensemble des terres et des bâtiments agricoles et d'habitation de
l'exploitation. Nous sommes dans les
champs, vers midi, et les incendies de la plantation, ajoutent à la chaleur :
feux de brousse* et fumées envahissantes. Anoma Kanié, 1978 : 69. A 2 km de la ville, surgissent des
plantations de café* de cacao* et de palmiers à huile*. FM.,
18.12.1979. Mais une plantation, ça
s'entretient chaque jour ! FM., 27.12.1979. Ah ! vos plantations ? On vous donnera suffisamment d'argent pour en
créer de nouvelles. A. Koné, 1980 : 23. Les
plantations de café s'étendent sur plus de 1 000 000 ha. Conte, 1981 : 145. C'est lui-même qui a tenu à expliquer aux
visiteurs le fonctionnement de ses plantations. Celles-ci occupent une
superficie plantée de 150 hectares. FM., 19.02.1982. Un enfant ne peut qu'être utile à la
famille, par exemple pour les travaux des champs ou de la plantation [.]
Akissi Kouadio, 1983 : 41.
COMP.: plantation collective, plantation industrielle,
plantation villageoise, plantation vivrière.
LOC.: faire* la
plantation.
2-
plantation collective, exploitation de taille variable de produits agricoles
destinés à l'exportation, cultivée en commun par un groupe de personnes
associées et partageant les bénéfices. Votre expérience [: celle des femmes] de plantation collective est un modèle. FM., 17.04.1980.
3-
plantation industrielle, exploitation de grande taille, appartenant souvent à
une société et cultivant de façon extensive des produits destinés à l'industrie
(canne à sucre, hévéa, palmier à huile,... ). Dans le sud-ouest, les programmes de plantations industrielles en cours
se développent à un rythme élevé. FM., 24.01.1980. Après les étendues de plantations
industrielles du sud (palmier à huile, hévéa*,... ) c'est un univers naturel à
peine effleuré par l'homme. Oberlé, 1983 : 18. Pour assurer son auto-suffisance et son autonomie en approvisionnement
en bois, la SOTROPAL a développé [.] une plantation industrielle de 500
hectares..FM., 23.02.1993
4-
plantation villageoise, exploitation de taille moyenne de produits destinés à
l'industrie, située sur les terres d'un village. Il était directeur de plantation villageoise à la SODEPALM. Deniel,
1991 : 110.
5-
plantation vivrière, petite propriété appartenant à un particulier et dans
laquelle sont cultivés les produits viviers de la famille exploitante. Le sentier de Nguiémé à Eboinda traversait
une quantité de plantations vivrières et rarement quelques vestiges de la
grande sylve. Du Prey, 1979 : 87.
SYN.: champ.
6-
plantation, (faire [la] ----), loc.verb.
Fréq., mésolecte, basilecte. Travailler la terre pour y cultiver
des produits agricoles destinés à l'industrie locale ou à l'exportation. Ce que je compte faire, c'est chercher un
peu d'argent, 100 000 F comme ça*, je vais aller faire plantation au village.
A. Touré, 1985 : 67.
plante-fétiche, n.f., V. FETICHE*.
planteur, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior. Agriculteur
travaillant sur des terres qui lui appartiennent, ou vivant du revenu de
ces terres sans être forcément un riche propriétaire. Tant de planteurs d'alors agissaient sans méthode. Du Prey, 1979 :
40. Le Chef de l'Etat exhortait récemment
les planteurs à produire des vivres. FM., 26.12.1979. Tel riche planteur est mort parce qu'il
n'avait pas respecté le pacte signé avec le féticheur*, celui chez* qui il fit
l'acquisition du fétiche* qui le rendit riche. FM., 22.01.1982. Son père est planteur, un de ces fermiers
auxquels la Côte-d'Ivoire doit sa richesse. Naipaul, 1984 : 126. Nous habitions dans un campement* et il
était le deuxième planteur du village en café et en cacao. Deniel, 1991 :
90. Mes parents sont de riches planteurs
[.]. M. Coulibaly, 1992 : 53. Le
porte-parole des planteurs de palmier à huile de la région des montagnes M.T.A
est sorti déçu des journées portes ouvertes organisées pendant le week-end [.]
. Ivoir'Soir, 01.07.1997.
plantin,
plantain, n.m., V.
BANANE*-PLANTIN. Habib s'en empare
[.] pour éplucher l'igname *et le plantin. Tierno Monenembo, 1993 : 80.
planton, n.m. Usuel, oral, écrit; tous milieux.
1- Garçon de
bureau. Fanhikroi se présenta au
planton, jeune homme de vingt cinq ans, vêtu de kaki* à l'européenne. Koné
1976 : 70. J'ai l'exemple, dans mon
entreprise, d'un vieux de mon village, embauché comme planton. Tilliette,
1984 : 105. Votre planton d'usine,
trônant majestueux en pagne d'apparat*[.] et vous, tout syndicaliste et patron*
que vous êtes, en pagne* également, vous lui devez les honneurs et
l'obéissance. Tilliette, 1984 : 106. Un
jeune catholique qui travaillait à Abidjan comme planton dans une société
privée [ .]. Deniel, 1985, 213. Longtemps
domestique dans un ménage d'expatriés*, cet homme de plus de cinquante ans
occupe maintenant un emploi de planton. Bonnassieux, 1987 : 200. Quatre sages-femmes, quatre filles de salle
et deux plantons forment le personnel. FM., 04.11.1990. Honda-même*, c'est quoi ? Même les plantons
n'en veulent plus. Tierno Monenembo, 1993 : 39. Ensuite, la ville a grandi, la ville s'est exagérée. Elle n'en peut
plus de montrer ses plantons, ses porte-faix, ses messieurs et ses
gratte-ciels. Tierno Monenembo, 1993 : 115. L'argent qu'il n'avait pas pour soigner le planton, il l'a eu pout
rendre supportable son départ dans l'au-delà. Ivoir'Soir,
12.11.1997. Sur une centaine d'agents
(plantons, manoeuvres, gardiens, secrétaires,... ) il n'en reste qu'une
vingtaine. Ivoir'Soir, 25.03.1998. Longtemps planton, il avait été récemment admis à son examen
d'aide-comptable. R.Yaou, 1999 : 56.
LOC.: faire [le] planton.
2- planton,
(faire [le] ----), loc.verb. Exercer
le métier de garçon de bureau. Il fait
planton à la SODEPALM. (Lycéen, Bingerville, 1987).
plaquemane, n.m. Fréq. oral, enfants. Lance-pierre. Les enfants ont dit qu'ils vont prendre
leurs plaquemanes pour se venger. (Planteur, Aboisso, 1985).
plat plat, n.m. Spéc., (faune). V. CARANGUE*. Poisson de mer de la fam. des
Carangidae, à corps fortement comprimé latéralement et profil ventral plus
convexe que le profil dorsal. Fréquent en lagune. On distingue localement le plat
plat proprement dit (Vomer setapinnis Blache) V. MUSSOLINI*; le plat
plat vert (Chloroscombrus chrysurus Linn.) ; le plat plat rasoir (Ilisha
africana Blache) V. RASOIR* qui, lui, appartient à la famille des
Clupeidae. Quand il est très petit, le
plat plat est appelé médaille et est en principe rejeté. Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 68. Seret /Opic, 1981 : 196-197.
SYN.: carangue-médaille*, médaille*,
mussolini*(part.].
plateau, n.m. Usuel, (au début de l'époque coloniale,
le quartier administratif d'une ville était construit sur une hauteur de façon
à éviter les zones basses marécageuses et les "fièvres"* qu'elles
pouvaient engendrer), oral, écrit, tous milieux. Nom donné au quartier
central, administratif et commercial d'une ville, presque toujours situé sur
une hauteur. Je suis toujours scandalisé
lorsque je vois à midi juste les maisons de commerce baisser hâtivement leurs
volets métalliques pour que les agents du Plateau* s'en aillent à Port Bouët,
Yopougon, ou Abobo manger leur foutou quotidien. FM. 14.12.1979. Car le Plateau [.] abrite la quasi-totalité
des immeubles de l'administration, ainsi que ceux des institutions
parlementaires et consulaires. FM., 31.03.1983. [.] la grande fracture entre la ville moderne, le plateau et la cité
indigène. Vallée in Tilliette, 1984
: 17. Pour savoir ce qui demeure au
Plateau des villas coloniales d'avant 1960 [.]. David, 1986 : 70. Autour du Plateau* en effet et de ses
satellites coloniaux d'Adjamé et de Treichville s'étale toute une constellation
de quartiers autonomes [.] bien séparés les uns des autres par des vallons de
bananiers*, des marigots encaissés ou des bas-fonds sauvages qu'envahissent
peu à peu les autoroutes urbaines.
David, 1986 : 82. Le Plateau devient le
siège de la ville européenne et administrative, et la destruction des habitations
indigènes est préconisée à l'intérieur du quartier européen. L'emploi du terme
"ville" est d'ailleurs limité au Plateau. Antoine /Debresson
/Manou-Savina, 1987 : 64. Et puis le
Plateau*, lumineuse citadelle qui fait penser à Montréal avec, la lagune
aidant, des reflets de Rio de Janeiro. Mais passons, il n'y a là que bureaux,
carriéristes et Blancs-CFA*. Tierno Monenembo, in Jeune Afrique,
24/30.07.1996 : 74.
pleurer
dans son coeur, loc.verb., écrit, lettrés. Pleurer silencieusement,
s'affliger, souffrir sans mot dire. [.]
le peuple peinait à la tâche, tantôt plié sur le sol aride des champs, la daba*
à la main, tantôt battu pat la pluie, brûlé par le soleil et déchiré par le
fouet sur les routes du travail forcé*. Et le peuple pleurait dans son coeur.
Les larmes des yeux font honte. Koné, 1976 : 33.
plexiglass, n.m. V. CAPITAINE*-PLEXIGLASS.
ploko-ploko, [plokoploko], adv. Dispon., (du mandenkan), oral, fam., plaisant. Flic-flac.
Idéophone évoquant le bruit de la bouillie de mil que l'on remue. S'emploie
ironiquement pour qualifier la démarche de qqun de gros aux chairs molles. Quand tu la vois danser ploko-ploko, tu as
pas envie de l'inviter ! (Etudiant, Abidjan, 1990).
pluie, n.f. Dispon.,
oral, écrit, mésolecte.
1- pluie,
(faire la ---- et le beau temps), loc.verb. péj. Causer du désordre. Avisé qu'une femme, sous l'influence de la drogue, faisait la pluie et
le beau temps dans le quartier Dar Es Salam [.] le groupement des
sapeurs-pompiers de Bouaké a évacué* la
malheureuse à l'hôpital. FM., 10/11/12.04.1982.
2- pluie de
mangues, n.f. tous milieux. Pluie
de courte durée qui survient durant la saison sèche. La pullulation de ces papillons (noctuelles) semble provoquée par des
conditions climatiques particulières (par ex. une forte sècheresse suivie de
fortes pluies précoces ou pluie des mangues). FM., 19.04.1982.
plus, adv., oral surtout, mésolecte, basilecte.
1- Précédé
d'une indication d'heure . Entre l'heure juste et la demie. V. MOINS*. Déjà le matin ! Il est même huit heures et
plus. Ekra, 1985 : 23
2- plus,
(à ----)! [aplys], interj. V. A*. (ellipse de "tard" dans "à plus
tard"). Usuel, oral surtout, familier et plaisant chez les lettrés. A plus
tard, à bientôt. C'est pas tout ça ! Je
dois aller chercher les gosses à l'école. A plus ! (Enseignant, Abidjan, 1986).
ENCYCL.: s'emploie en guise d'au revoir lorsqu'on est certain
de rencontrer prochainement l'interlocuteur.
COM.: durème sur le -s final qui est prononcé.
plusieurs, adj.indéf. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Beaucoup
de, nombreux. C'est un bon collège qui a
toujours plusieurs reçus au BEPC. (Institutrice, Bouaké, 1986).
pluvial, adj. V. RIZ*.
pluvian
d'Egypte, n.m. Spéc., (faune). (Pluvianus aegyptius Linn.).
Petit oiseau trapu de la fam. des Glareolidae. Il est gris-bleu avec la calotte
et une longue bande dorsale noires et un collier pectoral noir à dessous fauve.
Serle /Morel, 1988 : 84. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.
pluvier, n.m. Spéc., (faune). Oiseau de la fam.
des Charadriiidae qui fréquente grèves et marais. On distingue localement le pluvier
pâtre (Charadius [Leucopolius] pecuarius Temminck), remarquable par la
bande noire qui part de l'oeil et forme un collier noir sous le collier blanc ;
le pluvier à triple collier = pluvier de
Forbes (Charadrius [Afroxyechus] forbesi Shelley), très commun en
savane : le pluvier à front blanc, (Charadrius marginatus Vieillot),
gris roussâtre. Serle /Morel, 1988 : 72-73.
pneu de
secours, n.m.
Dispon., oral, argot urbain, fam. Maîtresse occasionnelle. Ce soir, il ne sort pas avec sa titus*.
Rosalie, c'est un pneu de secours. (Etudiant, Abidjan, 1984).
po, pô,
[po] / [pC], n.m. Argot urbain, (troncation de
"policier"), oral, fam., plutôt péj. Policier (en civil), flic. Les po babougo* le dèp* (: Les
policiers rossent le dealer, corpus G. 1990, Abidjan). Mais si c'était ici, façon* les pô allaient le frapper [.] c'est Dieu
seul qui connaît* ! Ivoir'Soir, 09.07.1997. Après avoir ingurgité quelques gorgées d'alcool, l'un d'eux a regardé
dans ma direction et a dit à ces voisins :"C'est un po". L'un de ses
camarades, lui a alors répliqué:"Tu as déjà vu des pos maigres comme lui ?
D'ailleurs les gars de la P.J. sont toujours en jean, baskets et une chemise
pagne* saharienne. Ivoir'Soir, 17.06.1997.
poches,
(avoir les ---- sèches ), loc.verb.
Dispon., oral, mésolecte, fam. péj. Etre à sec, du point de vue
financier, ne pas avoir le sou. Or ça
coincidait avec l'inscription d'une de nos filles à l'école, j'avais les poches
un peu sèches [.]. Deniel, 1991 : 85. Ne
compte pas sur moi pour le film ! J'ai les poches sèches !! (Etudiant,
Abidjan, 1994).
SYN.: être moisi*, être rienard*.
poé, [pwe], n.m. Spéc.,
(flore), (de l'abé). (Strombosia glaucescens Engl. var. lucida J.
Léonard). Arbre moyen des forêts denses humides de la fam. des Olacacées dont
le bois très dur, imputrescible, d'aspect huileux et à grain très fin est de
couleur rouge violacé à aubier différencié de couleur jaune. Aubreville, 1959,
I : 102.
SYN.: agoubê
(ébrié), effenian (agni), feranga (nzema), heilé (krou), khö (bété), pouhain
("pilon", guéré), vouébouri-iri (gouro).
poiane, n.f. Spéc., (faune). V. GENETTE*. (Poiana richardsoni Thompson = P. leightoni Pocock).
Petit
carnivore de la fam. des Viverridae à allure de genette mais de plus petite
taille et avec une queue plus longue. Pelage jaune clair ou brun orangé avec
des taches noires rondes ou ovales réparties de façon irrégulière. Dekeyser,
1955 : 267. La poiane est purement
nocturne, grimpe bien, vit plus dans les arbres qu'à terre, dort en groupe dans
un nid qu'elle confectionne dans les cimes et qu'elle utilise quelques jours
seulement. Haltenorth /Diller, 1985 :
172. Signalée (Taï). Bousquet,
1992 : 170.
SYN.: genette [poïane], linsang* africain, poiane de
richardson (manuels).
poids,
poids-proverbes, poids à peser, poids akan, n.m. V. PESON*. On lui [: à l'enfant] dévoile
les premiers aspects du symbolisme animal, tel qu'il peut s'interpréter d'après
les figurines sculptées qu'on appelle poids-proverbes. Conte, 1981 : 94.
Ces pièces d'une grande beauté sont
des poids à peser de l'or. (Légende sous photo). Conte, 1981 : 137. Cette "civilisation de l'or" a
inventé les poids à peser la poudre d'or, superbes petites figurines de bronze
coulées à la cire perdue, ornées de dessins géométriques, de petites sculptures
d'animaux ou de personnages, symbolisant souvent des proverbes. Les poids Akan
anciens sont très recherchés des collectionneurs. Oberlé, 1983 : 72. Toutefois, en plus de l'or lui même [.] et
des pratiques purement commerciales qui lui sont liées, il y a place pour toute
une cosmogonie qu'expriment justement les fameux "poids" akan (ou
baoulé) à peser l'or ... qui n'en sont pas ou qui plus exactement ne sont pas
que cela [.]. Ces poids de cuivre ou d'étain sont conservés tous ensemble dans un
sac de cuir ou comme chez les Agni Ndényé, dans des petits carrés d'étoffe
regroupés dans un bassin de cuivre. Ce sac- patrimoine, appelé "dya"
est lui-même l'un des trois symboles du pouvoir politique akan avec le
tabouret* et l'épée double. Il constitue le trésor de guerre et de paix, le
trésor matériel et spirituel, historique, de la communauté et n'est sorti qu'à
jour fixe, comme les autres symboles. Les poids eux-mêmes [.] représentent
l'inventaire du monde connu, des éléments, des plantes, des objets qui le composent
ainsi que des idées et expériences ayant marqué la vie du groupe. Certaines
figures sont figuratives (un calao*, un caïman*, un silure*..), d'autres sont
idéogrammes, d'autres de véritables poids et les derniers enfin simples volumes
géométriques. David, 1986 : 138. Mais
là où leur art [: l'art baoulé] domine,
c'est dans les ravissantes figurines en cuivre de quelques centimètres de haut
qui leur servent de poids à peser l'or. Rémy, 1996 : 33.
poinsettier, n.m. Spéc., (flore). (Euphorbia pulcherrima
Willd.). Plante décorative portant de belles feuilles apicales
pseudo-bractéaires rouges. Aubreville, 1959, II : 14.
pointage,
(être en ---- ), loc.verb.
Dispon., oral, argot des jeunes urbanisés. Tenter de séduire une fille,
faire la cour. Quand on est en pointage
/on écrase sur les dépenses. (Corpus Tschigffrey, chanson, 1994). Quand on est en pointage, tous les moyens
sont bons ! BD. Ivoir'Soir, 03/04/05.04.1998.
pointe, n.f. Dispon., oral, écrit, un peu vieilli. Défense
d'éléphant. La chasse n'est autorisée que
pour des exemplaires dont les pointes pèsent plus de 5 kilogrammes et seulement
en Guinée, Côte-d'Ivoire, Niger, Dahomey (permis de grande chasse)[.] Dekeyser,
1955 : 414.
SYN.: dent* d'éléphant.
pointer, v.tr. Dispon., oral, écrit, mésolecte, fam.
1- pointer
du doigt, V. DOIGTER*, INDEXER*. A.B.
déballe tout et pointe du doigt. La Voie,
11.01.1993.
2- pointer
présent, se présenter, arriver, "se pointer". Si dans un quart d'heure, tu ne pointes pas
présent chez moi, je viendrai te chercher par la peau du cou. M. Coulibaly,
1992 : 30.
poire
d'avocat, n.m. V.
AVOCAT*.
poirier
d'avocat, n.m. V.
AVOCATIER*.
pois, n.m. Spéc., (flore).
1- pois
-arachide, V. VOANZOU*.
2- pois
bambara, V. VOANZOU*.
3- pois
d'Angol, pois d'Angola, V. AMBREVADE*, CAJAN*. [.] puis d'autres espaces verts où poussent arachides*, pois d'Angol et
autres herbes. Anoma Kanié, 1978 : 225.
4- pois de
terre, V. VOANDZOU*.
5- pois du
Cap, V. HARICOT* DU KISSI.
6- pois
pigeon, V. CAJAN*.
7- pois
sabre, (Canavalia ensiformis DC.). Plante grimpante de la fam. des
Fabacées, fréquente près des villages mais rarement cultivée. Roberty, 1954 :
235.
8- pois
souterrain, V. VOANDZOU*.
9- pois
sucré, V. SOUCHET*. La nuit,
les hommes rentrés tard des champs se lavaient et autour des feux, croquaient
des pois sucrés en bavardant gaîment dans les soukalas*. Koné,
1976 : 63.
poison
d'épreuve, n.m. V. BOIS*
ROUGE, GOPO*, TALI*.
poisseux, n.m., adj. Dispon., (dérivé de "poisse"),
oral, fam. péj. Personne qui n'a pas de chance, malchanceux, ’’porte-poisse’’.
On a attendu pour rien. Toi, Tommy
Lapoasse, tu n'as pas volé ton nom ! Tu es vraiment un poisseux !! Ivoir'Soir
(BD) 20.04.1998. S.S., le manager le plus
poisseux du moment, s'est envolé pour le Canada [.]. Mais s'il trimballe sa
poisse chez les Canadiens, nul doute qu'ils vont le rapatrier rapidement. Ivoir'Soir,
22/23/24.05.1998.
poisson, n.m. Spéc., (faune).
1- poisson
à gachette, V. BALISTE*-CABRI.
2- poisson
ange africain, (Holocanthus africanus Cadenat). Poisson littoral
ouest-africain assez commun de la fam. des Pomacanthidae d'environ 30 cm. Les
jeunes individus sont presqu'uniformément d'un bleu roi éclatant alors que les
adultes sont d'un brun jaunâtre. Chair comestible. Le nom de poisson-ange vient de sa faculté à se faufiler en souplesse
dans les anfractuosités du fond. Seret /Opic, 1981 : 280-281.
3-
poisson-banane, (Elagatis bipennulata Quoy et Gaimard). Poisson de la fam.
des Carangidae, de grande taille et à la chair fine. On l'appelle poisson-banane parce que les pêcheurs bretons
l'échangeaient contre des bananes dans les îles Anno et Sao Tomé. Aldrin
/Noyer /Brégeat, 1972 : 59. Seret /Opic, 1981 : 172-173.
SYN.: coureur* arc en ciel.
4-
poisson-bourse, (Alutera punctata Agassiz). Poisson de mer de la fam.
des Monacanthidae au corps trapézoïdal avec une très grande nageoire caudale
arrondie. Il porte sur la tête une forte épine très longue et érectile ainsi
qu'une seconde épine, minuscule. Seret /Opic, 1981 : 376-377.
SYN.: bourse*.
5-
poisson-caoutchouc, V. BALISTE* CABRI Une autre espèce s'est mise à proliférer, c'est le baliste plus connu
sous le nom de poisson-caoutchouc. FM., 28.07.1980.
6-
poisson-capitaine, V. CAPITAINE*. [.] les rôtisseuses du lieu-dit "l'ONU" à Treichville [.]
s'installent à la tombée du soir pour griller debout poulets, pintades et
poissons capitaines sur des fourneaux haut perchés [.]. David, 1986 : 78.
7-
poisson-ceinture, V. CEINTURE* (2).
8-
poisson-chat, poisson caractérisé par un corps nu, sans écailles et une
tête fortement ossifiée et aplatie sur le dessus. La bouche est entourée de
trois paires de barbillons. On connaît plusieurs espèces marines,
estuariennes et d'eau douce, toutes du genre Arius dont l'espèce marine la plus
commune est l'Arius heudelotti Valenciennes. V. MACHOIRON*, SILURE* [.] et le poisson-chat barbichu cher à la
banque Centrale pour sa pièce de dix francs. David, 1986 : 193.
9- poisson
chien, (Hydrocynus vittatus). Poisson d'eau douce à dents aigues.
10-
poisson-chirurgien, n.m. V.
DOCTEUR*, CHIRURGIEN*.
11-
poisson-coffre, (Acanthostracion guineensis Bleeker). Poisson de mer
de la fam. des Pstraciontidae, extrèmement curieux par sa carapace rigide,
polyédrique, constituée d'écailles transformées en plaques osseuses hexagonales
soudées entre elles, formant une sorte de coffre indéformable. Utilisé à des
fins décoratives mais non consommé car certaines espèces sont toxiques. Seret
/Opic, 1981 : 378-379.
SYN.: coffre*.
12-
poisson-courant, V. COURANT*. (Torpedo torpedo Linn. et Torpedo
marmorata Risso). Nom donné à deux poissons côtiers de la fam.
des Torpedinidae caractérisés par un disque arrondi, charnu et mou et la
présence d'organes de part et d'autre de la tête capables de produire des
décharges électriques de l'ordre de 45 volts. En lagune, un autre
poisson porte ce même nom, c'est le Malapterus electricus. C'est à cette époque que l'on a commencé à enregistrer les premières
morts par noyade [.]. L'on s'est alors mis à parler de "poissons
courant" qui auraient envahi la piscine. [: un plan d'eau à Daloa]. Ivoir'Soir,
18.08.1997.
SYN.: poisson-torpille
(torpedo).
13- poisson
cran d'arrêt, V. BALISTE*-CABRI.
14-
poisson-crapaud, curieux
poisson au corps trapu et globuleux, de la fam. des Antennariidae. Le plus commun est localement
l'Antennarius senegalensis Cadenat, d'un gris rosé avec des réticulations gris
foncé ou verdâtres. Il peut dépasser 40 cm de long et peser plus de 3 kg. Les poissons-crapauds ne sont pas consommés
mais ils présentent cependant un intérêt commercial pour les aquariophiles.
Seret /Opic, 1981 : 106-108.
SYN.: poule* de mer.
15-
poisson-disque, V. DREPANE* AFRICAIN, DISQUE* DE GOREE.
16-
poisson-docteur, V.
DOCTEUR*, CHIRURGIEN*
17-
poisson-épée, (Xiphias gladius Linn.). Nom donné à l'espadon, poisson de
très grande taille de la fam. des Xiphiidae dont le rostre très allongé est
aplati comme une épée. Très recherché pour la pêche sportive. Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 98, Seret /Opic, 1981 : 344.
SYN.: espadon.
18-
poisson-globe, poisson de la fam. des Tetraodontidae au corps en forme
d'outre qu'il peut gonfler en ingérant de l'air ou de l'eau dans le sac
stomacal. Il est interdit à la vente localement car si sa chair est comestible,
ses viscères sont extrêmement toxiques et contiennent un poison qui résiste à
la chaleur de la cuisson. On rencontre 5 espèces locales : Ephippion guttiferum
Bennett ; Lagocephalus laevigatus Linn. ; Lagocephalus lagocephalus Linn. d'un
bleu noirâtre ; Spoeroides cutaneus Günther au corps entièrement nu et
Spoeroides spengleri Bloch, assez commun. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 24.
Seret /Opic, 1981 : 381-385.
SYN.: lapin*, lotte*, poisson perroquet, perroquet* (impropre),
gboto (de l'ébrié), ékénien (de l'alladian)= (Ephippion guttiferum), saouma (de
l'appolonien).
COM.: Les queues de Lagocephalus étaient vendues abusivement
sous le nom de "lotte" sur certains marchés africains . En Côte
d'Ivoire, leur vente est interdite, à la suite d'un accident mortel survenu en
1966 à Abidjan. Seret /Opic, 1981 : 381.
19-
poisson-japon, V. JAPON*.
20-
poisson-lampe, V. POISSON-PORC-EPIC.
21-
poisson-lune, (Mola mola). Poisson de la fam. des Molidae au corps
singulièrement raccourci par atrophie du pédoncule caudal et très comprimé
latéralement. La chair du poisson-lune
est très médiocre, gélatineuse et sans intérêt alimentaire. Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 26.
SYN.: mole*.
22-
poisson-machette, V. CORYPHENE*.
23- poisson
machoiron, V. MACHOIRON*.
24-
poisson-ministre, V. MACHOIRON*. N'oublions
pas que le machoiron est un mets très prisé qui figure toujours au menu de fête
des Ivoiriens : on l'appelle en effet le poisson-ministre. FM.,
31.07.1980. Un machoiron adulte de cette
espèce fournissant en une seule ponte, 10 000 oeufs, c'est un grand avenir qui
s'ouvre probablement à ce poisson très prisé au point d'être dénommé le
poisson-ministre. FM., 27/28.12.1980. Le poisson-ministre est le nom attribué au machoiron dont la cote très
élevée a fait grimper le prix. On dit que seuls les Ministres l'achètent sans
hésiter. A. Touré, 1985 : 251.
25-
poisson-papillon, petit poisson côtier de la fam. des Chaetodontidae.
Localement les deux principales espèces sont : Bauchotia marcellae Poll., beige
argenté et jaune-orange et Chaetodon hoefleri Steindachner, jaune, brun, noir
et blanc, un peu plus gros. Très recherchés par les aquariophiles. Les poissons-papillons présentent des
couleurs et des dessins extraordinaires. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 78.
Seret /Opic, 1981 : 276-279.
26-
poisson-pavillon, V.
CROCRO* A GROS YEUX.
27-
poisson-perroquet, V. PERROQUET*.
28-
poisson-pilote, V. REMORA*.
29- poisson-porc-épic, poisson
des mers tropicales de la fam. des Diodontidae, au corps couvert d'écailles
transformées en épines. Il est capable de se gonfler d'air ou d'eau en
hérissant ses épines. Sa chair, vénéneuse est interdite à la consommation. On
rencontre essentiellement deux espèces : Chilomycterus antennatus Cuvier, de
petite taille (30 cm. de long) et le Chilomycterus atinga Linn.= C. reticulatus
Lowe au corps de 60 cm. de long constellé de nombreuses petites taches noires. Sa peau peut être vendue pour faire des
abat-jour d'où son nom de "poisson-lampe". Aldrin /Noyer
/Brégeat, 1972 : 25. Seret /Opic, 1981 : 386-391. Le diodon, (Diodon
hystrix Linn.) le plus grand des poissons-porcs-épics (90cm.) est relativement
rare localement.
SYN.: lotte*, poisson-lampe, porc-épic*.
30- poisson
promeneur, V. PERIOPHTALME*, SAUTEUR* DE VASE.
31-
poisson-sabre, V. CEINTURE* (2).
32-
poisson-scie, poisson de la fam. des Pristidae ayant une forme générale
de requin mais dont la tête est prolongée par un long rostre armé de dents
robustes, implantées solidement dans des alvéoles de chaque côté, lui donnant
un aspect de scie. Cette scie peut dépasser 200 cm de long et représente
environ le tiers de la longueur totale de l'animal. Peu consommé, il n'est pas
considéré comme un poisson de pêche sportive. 3 espèces locales : poisson
scie à long rostre (Pristis pectinata Latham) qui atteint une longueur de
500 cm. ; le poisson-scie commun (Pristis pristis Latham), de même
taille qui peut remonter les estuaires et les rivières ; le poisson-scie à
queue échancrée (Pristis mocrodon Linn.) qui peut dépasser 700 cm. et
remonter des rivières. Seret /Opic, 1981 : 45-48.
33-
poisson-serpent, V. MARIGNAN*, poisson anguilliforme à peau nue de
la fam. des Ophichthidae qui peut atteindre 80 cm de long. L'espèce la plus commune est Pisodonophis semicinctus Richardson
baptisée abusivement "serpent de mer". Aldin /Noyer /Brégeat, 1972 : 29. Seret /Opic, 1981 : 90.
SYN.: marignan*, serpent* de mer.
34-
poisson-soldat, (Holocentrus
hastatus Cuvier). Petit poisson de la fam. des Holocentridae, caractérisé par
sa coloration rouge brillant avec des lignes longitudinales blanches. Il porte
une forte épine à l'angle du préopercule. Chair excellente. Seret /Opic, 1981 :
122
35- poisson
torpille, V. POISSON-COURANT.
36-
poisson-trompette, curieux poisson au corps très allongé et déprimé, au
museau en forme de tube, terminé par une petite bouche garnie de fines dents.
Fam. des Fistulariidae. Deux espèces
locales : Fistularia tabacaria Linn. et Fistularia petimba Lacepède. Aldrin
/Noyer /Brégeat, 1972 : 34. Ces poissons
littoraux des mers tropicales [.] sont appelés poissons-trompettes car la forme
de leur museau rappelle celle d'une trompette et aussi parce qu'ils produisent
des petits couinements semblables à ceux émis par cet instrument. Seret
/Opic, 1981 : 128-129.
37- poisson
volant,
a) Poisson des
mers tropicales de la fam. des Exocoetidae identifiable à ses nageoires
pectorales extrêmement développées, son corps allongé et arrondi couvert de
grandes écaillles. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 33. Il est bien connu pous sa faculté d'effectuer des vols planés pouvant
atteindre 100 m. de long et durer quelques secondes, soit un déplacement à une
vitesse moyenne de 40km/h. Seret /Opic, 1981 : 117.
SYN.: exocet*.
b)
(Cephalacanthus volitans Linn.). Poisson du fond des mers chaudes de la fam.
des Dactylopteridae qui, malgré ses très longues nageoires pectorales, est
incapable d'effectuer de véritables vols planés hors de l'eau comme l'excocet*,
le vrai poisson volant. Il s'approche
néanmoins de la surface en période de reproduction et peut alors effectuer des
sauts hors de l'eau. Aldrin /Noyer /Bréegeat, 1972 : 105. Seret /Opic, 1981
: 138.
SYN.: faux* grondin, grondin* volant.
poivre, n.m. Spéc.
1- poivre
de Guinée, graine du Xylopia aethiopica A. Rich. V. PIMENTIER*
utilisé comme condiment V. PILI*-PILI, mais également en médecine
traditionnelle.[.] le ventre proéminent,
laissant voir un bout de sa peau couleur de ce poivre marron qu'on appelle
"de Guinée". Anoma Kanié, 1978 : 86
2- poivre
de liane, graine du Piper guineense Schum. et Thonn., utilisée comme
condiment et en pharmacopée traditionnelle. Roberty, 1954 : 334.
3- poivre
maniguette, poivre malaguette, poivre méninguette, V.
MALAGUETTE*. (Aframomum melegueta Rosc.et A. granum paradisi Linn.).
Condiment utilisé en cuisine, en médecine traditionnelle et dans certaines
pratiques religieuses.
SYN.: amome*, graine* de paradis, malaguette*, maniguette*,
méléguète, méninguette.
4- poivre
nègre, V. POIVRE DE GUINEE.
5- poivre sauvage, V. MANIGUETTE*. Avec une boule de grès [.], elle achève d'écraser et
de réduire en pâte une matière grisâtre et médicamenteuse, mélange de
maniguette (1) ou de poivre de Guinée, de piment ou de plantes vertes. Note
(1) maniguette : poivre sauvage. Anoma Kanié, 1978 : 163
poivrier, n.m. Spéc., (flore). Terme générique
désignant plusieurs variétés de lianes de la fam. des Piperales portant des
fruits mûrs charnus et colorés (rouge puis noir). On distingue localement le poivrier
de Guinée (Piper guineense Schum. et Thonn.) de forêt dense humide, peu
cultivé ; le poivrier-cubèbe (P. cubeba Linn. f.) ; le bétel (P.
betle Linn.) et le poivrier noir (P. nigrum Linn.), cultivés. Roberty, 1954 : 334. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 33.
poki, n.m. Dispon., oral, fam., basilecte.
Glace à l'eau vendue dans les rues par des jeunes marchands ambulants. Il fait tellement chaud. On va payer* un
poki. (Jeunes, Abidjan, 1980).
policier, n.m. Argot scolaire. Pétard qui siffle avant
d'éclater, vendu sur les marchés avant les fêtes de fin d'année. Non, je ne t'achèterai pas de policiers.
Les pétards, c'est dangereux. (Mère de famille, Marché de Treichville,
1985).
polyculteur, n.m. V. MULTICULTEUR*.
polyptère, n.m. Spéc., (faune). (Polypterus
bichir). Poisson des eaux fluviales allongé et cylindrique.A la fin de la saison sèche*, il ne subsiste plus qu'une petite nappe
d'eau dans laquelle se concentrent des silures* et des polyptères. Ces poissons
peuvent survivre longtemps dans l'eau boueuse en aspirant périodiquement de
l'air à la surface. Mülhenberg
/Steinhauer, 1984 : 10.
pomme, n.f. Spéc., (flore).
1-
pomme-acajou, pomme-cajou, pomme d'acajou, V. ANACARDE*.
2-
pomme-cannelle, (Annona squamosa Linn.). V. ATTIER*. Arbre fruitier
de la fam. des Annonacées cultivé pour ses fruits à peau écailleuse et à chair
blanche délicieuse. Fruit de cet arbre. Aubreville, 1959, I : 119.
COMP.: pomme cannelle de brousse.
SYN.: atte (fruit), pommier*-cannelle (arbre).
3-
pomme-cannelle de brousse, (Annona
palustris Linn.). Arbrisseau à fruits comestibles de la fam. des Magnoniales. Roberty, 1954 : 28.
SYN.: dorgoet*.
4- pomme
cythère, fruit délicieux du Spondias dulcis Forst.f. Aubreville,
1959, II : 191.
DER.: pommier*
cythère.
SYN.: prune* cythère.
4- pomme
d'acajou, V. POMMIER*-CAJOU.
5- pomme de
paradis, V. BANANE* DOUCE.
6- pomme de
Sodome, V. ARBRE* A SOIE.
7-
pomme-liane, (Passiflora laurifolia Linn). Plante grimpante de la fam.
des Passifloracées, cultivée pour ses fruits comestibles et comme plante de
couverture. Fruit de cette plante. Aubreville, 1959, III : 38.
8- pomme
rose, fruit comestible du Syzygium jambos Alston, sorte de
petite pomme à odeur de rose, de la grosseur d'un petit oeuf. Aubreville, 1959,
III : 77.
pomme de
terre du Soudan, n.f. V.
FABIRAMA*.
pommier, n.m. Spéc., (flore).
1-
pommier-acajou, pommier-cajou,
V. ACAJOUTIER*, ANACARDIER*. Des
épineux, toujours des épineux, des pommiers-acajou, des manguiers et des
mimosas. Dadié, 1956 : 213. [.] le
remarquable pommier cajou ou improprement pomme d'acajou*, petit arbre
ornemental au feuillage dense étalé. Aubreville, 1959, II : 190.
2-
pommier-cannelle, V. ANNONE*. Je mange une papaye et une pomme-cannelle et
j'embrasse passionnément l'existence. Nokan, 2000 : 19.
3- pommier
cythère, (Spondias dulcis Forst. f.). Petit arbuste d'origine
américaine, de la fam. des Anacardiacées, parfois cultivé pour ses fruits
délicieux. Roberty, 1954 : 183.
4- pommier
d'eau, (Eugenia malaccensis). Arbre originaire de Malaisie, de la
fam. des Myrtacées, utilisé pour la décoration des rues, en raison de ses
inflorescences rouge violet insérées sur le tronc, les branches et les rameaux.
Aubreville, 1959, III : 788. L'Indo-Malaisie
[: a donné à l'Afrique] le manguier*;
le bananier*, le pamplemoussier*, le pommier d'eau, le mangoustanier. Oberlé
1983 : 20.
SYN.: pommier de
Malaisie, pommier de Tahiti.
5- pommier
de Malaisie, V. POMMIER D'EAU.
6- pommier
de Tahiti, V. POMMIER D'EAU.
7- pommier
rose, (Syzygium Jambos [L.] Alston). Arbre cultivé de taille
moyenne, de la fam. des Myrtacées, originaire d'Amérique tropicale, dont les
fruits comestibles sont appréciés. Aubreville, 1959, III : 77.
pompe (1), n.f. Dispon., oral, mésolecte, basilecte.
1- V.
CALEBASSE A LAVEMENT*. Les
indigènes désignent couramment sous le vocable français "pompe" un instrument réalisé dans le fruit évidé
d'un calebassier* et dont la forme ressemble à celle d'une poire à lavement. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 138.
LOC.: donner la
pompe*.
DER.: pomper*.
COMP.: pompeur* de pneus.
2- pompe,
(donner la ----), loc.verb. V.
POMPER*.
pompe (2), Dispon., argot estudiantin, péj. Triche,
fraude à un examen. Dans le milieu
estudiantin, la Faculté des Sciences Economiques semble occuper et pour
longtemps encore la 1ère place dans le domaine assez particulier de la pompe.
FM., 05.02.1982.
SYN.: pétrole*.
pomper, v.tr.
1- Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Utiliser
une calebasse* à lavement. L'expression
pomper, donner la pompe* veut dire : administrer un lavement. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 138, note (1).
SYN.: donner la pompe*.
2- Dispon., argot urbain, oral, fam. Par
référence au précédent, importuner par des demandes incessantes d'argent. Plus il occupera une position élevée, plus
il aura de gamins autour de lui pour le pomper [.]. Krol, 1994 : 3
3- V.
COUILLER*.
pompeur de
pneus, n.m. Dispon., oral,
mésolecte. Homme qui propose ses services à toute personne dont
les pneus ont besoin d'être regonflés. Avec
le pompeur de pneus et les gardiens de voitures commence l'incursion dans les
pratiques quotidiennes de la conjoncture*. A. Touré, 1985 : 40.
ponchon, n.m. Vx. Gros tonneau servant au
transport des graines de palmiste* et de l'huile* de palme. Nous achetons de l'huile, nous chargeons
onze ponchons et partons le soir pour Dabou. Brétignères, 1881-1890 : 213. Il y a sept ponchons à l'eau. Ibid.,
1881-1890 : 216.
pondre des
mots, loc.verb. Vieilli.
Parler de manière prétentieuse en employant des mots rares et recherchés,
pontifier. Il s'écoute parler, il pond
des mots, c'est un mauvais prof : personne ne comprend. (Etudiant, Abidjan,
1980).
pont
arrière, n.m. V.
BOTCHE*. Elle avait
le pont arrière formidable et chaque fesse exécutait un pas de danse
indépendant de l'autre, ce qui était très excitant. Kitia
Touré, 1979 : 85.
pont de
lianes, n.m. Usuel.
Ouvrage d'art permettant de franchir un cours d'eau, fabriqué par
l'homme avec des tiges de palmiers-rotins. Exposé à la pluie, il ne dure
généralement qu'un couple d'années et est immédiatement reconstruit par les
hommes du village le plus proche, dans le plus grand secret. J'ai déjà la nostalgie des ponts de
lianes... Conte, 1981 : 53. Ceux qui
désirent visiter cette partie du pays auront l'occasion de voir [.] le pont de
lianes. FM. 03.03.1982. L'Ouest
présente, autour de Man et Danané, des paysages montagneux, des cascades, des
ponts de lianes, suspendus au-dessus des torrents [.]. Oberlé, 1985 : 56. Le pont de lianes est la grande spécialité
du peuple dan [ ] seul en Afrique noire à posséder le secret de sa confection.
[.]. Ces ponts de lianes, jetés sur les rivières, telles des toiles d'araignées
savamment conçues, sont l'un des grands attraits de cette région par ailleurs
fort mystérieuse. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 201-202. [.] il y a toujours quelque feu qui fume et parfois en outre un pont de
lianes mystérieux. David, 1986 : 116. Chez
les Dan, toujours, le secret continue d'entourer également la fabrication des
ponts de lianes, merveilles techniques réalisées en l'espace d'une nuit par les
seuls initiés dans une zone au préalable interdite sur cinq kilomètres à la
ronde. David, 1986 : 119. Man est une
ville de l'Ouest [.] célèbre pour se cascades, ses ponts de lianes, sa
"Dent" -un pic rocheux- ses masques* ou plutôt ses danseurs masqués. Bonnal,
1986 : 24. Un pont de lianes pour se
rendre du village au pied des montagnes aux plantations* et en revenir. FM.,
08.03.1995. Site touristique avec ses
cascades, ponts de lianes, la dent de Man, les masques*, les échassiers*. Détective,
06.03.1995.
popo, [pCpC], n.m. Spéc., (flore). (du mandenkan). (Ficus umbellata Vahl). Assez grand arbre de haute Côte d'Ivoire
qui porte de petites figues roses très prisées par les oiseaux. Aubreville,
1959, I : 90.
SYN.: tantaré (baoulé).
Popo
Carnaval, popo, carnaval des Masques, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Fête de
Carnaval propre à la ville de Bonoua et célèbre dans tout le pays. Une grande constante du Popo, l'exaltation
des valeurs traditionnelles. FM., 10/11/12.04.1982. Le week-end pascal sera bien meublé à Bonoua
avec la dixième édition de son traditionnel popo-carnaval. FM.,10/11/12.04.1982. Popo-Carnaval, la fête s'est déroulée
dimanche dans la gaieté populaire. FM., 24.04.1984. Les danses traditionnelles [.] les groupes
de fanfare*[.] les travestis [.] étaient au rendez-vous du popo, s'acharnant à
marquer [.] ce 12ème maillon du popo-carnaval. FM., 05/06.05.1984. Loin du carnaval de Rio [.] le Popo
Carnaval n'en est pas moins une
manifestation de réjouissance qui a le mérite de rassembler tout un peuple. FM.,
24.04.1984. A Bonoua on sait aussi faire
les fous : une fois par an, aux environs de Pâques, le Popo Carnaval ou
Carnaval des masques* suscite un défilé tout à fait burlesque de masques
modernes, juste pour rire, n'ayant ici aucune connotation religieuse ou sacrée.
Cette fête profane, démocratique et ouverte à tous, demeure placée elle aussi
sous la responsabilité de la génération* traditionnelle qui détient le pouvoir
jusqu'au jour où, vieillissante, elle le transmettra solennellement, dans de
nouvelles réjouissances, à sa cadette. David, 1986 : 92. Aussi, le Popo Carnaval a t-il voulu
exhumer cet aspect [: l'èbè*] demeuré
caché du patrimoine culturel abouré. Ivoir'Soir, 05.06.1997.
DER.: popard*.
SYN.: carnaval* des masques.
popard, n.m. Dispon., (dérivé de Popo-Carnaval),
oral, mésolecte. Personne qui participe activement au Popo Carnaval. Les milliers de popards qui, à notre
arrivée, scandaient le nom du quotidien national. FM.,
05/06.05.1984.
popote, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Groupe de
personnes (célibataires, voyageurs, étudiants,... ) qui s' associent pour
partager le couvert et parfois le gîte. Donne-moi
l'argent de la popote. Cette fois, ce ne sera pas comme les autres fins de mois.
Amon d'Aby, 1973 : 18. Les fins de mois
deviennent de plus en plus dures : suppression do petit déjeuner [.] diminution
de l'argent de la popote. FM., 08.05.1984. En plus de l'argent de la popote, ils se créent d'autres chapitres de
dépense. FM., 07.06.1984. Quel
adolescent des années 80 a-t-il souvenir des soirées de "popote" où
collectivement les enfants du quartier s'amusaient à manger dans une assiette,
avec une fourchette, une cuiller et un couteau. Les clubs sonnèrent le glas des
"popotes". Et les boîtes de nuit firent leurs fêtes aux clubs. Y.
Konaté, 1987 : 51.
porc, n.m. V. HUMANTIN*, REQUIN*.
porc-épic, n.m. Spéc., (faune). Mammifère
terrestre et nocturne de la fam. des Hystricidae portant sur le dessus du corps
des piquants plus ou moins longs et érectiles. On distingue localement l'athérure*
africain (Atherurus africanus Gray) aux piquants de plus en plus longs vers
le milieu du dos et à la longue queue arrondie et presque nue se terminant par
des soies blanches aplaties ; et le porc-épic (Hystrix senegalica
Cuvier) à crinière, croupe, flancs et dessus de la courte queue couverts
de piquants. Chacun s'était choisi une
piste et espérait voir bientôt une gazelle* ou un grand porc-épic déboucher par
là. Koné, 1976 : 36. [.] le porc-épic
qui charge à reculons mais ne projette pas ses piquants contrairement à une
légende tenace [.] Oberlé, 1983 : 24. Signalé
(Marahoué, Taî). Bousquet, 1992 : 170.
poré-poré,
poré poré, [porepore], n.m. Spéc., (flore). (de l'abé). Sterculia
Tragacanthera Lindl.). Arbre de taille moyenne de la fam. des Sterculiacées
dont l'écorce fibreuse sert à faire des liens. Le bois gris est très tendre.
Fruits de couleur rouge vif à maturité. Aubreville, 1959, II : 274. Adjanohoun
/Aké Assi, 1979 : 288.
SYN.: boto (attié), dédempoué (ébrié), forco (mandenkan),
kotokié (baoulé), tonin (wobé).
poro (1), [poro],
n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Ficus capensis Thunb.). Arbuste très commun portant des
grappes de fruits rougeâtres. Aubreville, 1959 : 78.
SYN.: aloma kan (baoulé), mbobé (attié), toro (mandenkan).
poro (2), [poro],
n.m. adj. Spéc., (tradition), (du
sénoufo), mélior.
1- Organisation
traditionnelle régissant la société masculine dans le nord ivoirien,
essentiellement dans l'aire culturelle sénoufo. Ils [: les Sénoufo] dans le
secret du strict appareil politico-religieux du poro, savent mystiquement
initier les combattants... Conte, 1981 : 40. Une institution complexe et secrète, aux rites infiniment mystérieux
qui fixe une longue initiation à une vie de pureté, et qui s'appelle le
"poro", peut engager les contemplations les plus intérieures et les
devoirs les plus difficiles. Conte, 1981 : 90. La mort dans le poro, traduit l'expression africaine de la mort. FM.,
10.02.1982. C'est de retour de ces tâches
obligatoires qu'il était entré dans le poro. FM., 14/15.04.1984. Le second type de masque* sénoufo,
recouvrant comme une cloche la tête du danseur, appartient pour sa part à des
cérémonies qui ont lieu en marge des grands rites du poro. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 38. Pour les Sénoufos,
l'initiation, le poro dure vingt et un ans (en trois phases principales de sept
ans chacune) et conditionne toute la vie de la communauté. Tous les hommmes, de
l'adolescence à la quarantaine, sont en effet mobilisés pour le service de la
communauté, aux ordres des anciens qui dirigent le poro. Ibid., 1984 : 216.
Du "poro", triple cycle de
formation et d'éducation communautaire étalé en principe sur vingt-et-un ans,
on n'arrive pas à tout savoir. Les deux premiers cycles, autrefois imposés aux
jeunes garçons de 5 à 20 ans, tendent à disparaître tandis que le troisième,
appelé "tyologo", se maintient presque partout. Mais mur du silence
[.], société secrète d'initiation traditionnelle, le poro veut rester une
institution fermée, dotée d'un langage ésotérique qui se superpose pour ses
activités à la langue ordinaire... David, 1986 : 102. Ainsi, le Poro est un véritable système régissant la vie en société
dans tous ses aspects, à partir d'une compréhension plusieurs fois séculaire de
l'univers, du monde, de la nature, des travaux des champs et de l'être humain.
Krol , 1995 : 3. Le nord est essentiellement
représenté par la culture sénoufo, qui repose sur le Poro, système de vie
englobant les différents aspects de celle-ci : métaphysique, liturgique,
sociologique, politique et même technique. Rémy, 1996 : 32. Pour eux, l'enfant terrible de la FESCI
initié au poro (examen initiatique dans les régions du nord de la
Côte-d'Ivoire) ne pouvait qu'acquérir cette sérénité à toute épreuve. Ivoir'Soir,
10/11/12/.10.1997.
2- adj. Lié au poro.On avait donné l'ordre qu'on fit venir certaines danses typiques [.] il
y aura forcément le goli*, le zaouli*, des danses poros du pays sénoufo, celles
du pays bété sans parler de l'abissa*, le nolé, danses éburnéennes*, aussi
typiques, aussi variées, aussi colorées les unes que les autres. Anoma
Kanié, 1978 : 116.
port à bois,
port aux bois, n.m. Fréq.,
spéc. Dans un port, lieu de stockage et
d'embarquement des grumes destinées à l'exportation. [.] quais grumiers* et ports aux bois [.]. Tilliette, 1984 : 28. Lui s'occupait du chargement des grumes qui étaient dans le port à bois.
Deniel, 1991 : 28.
portage, n.m. Vx. Transport de marchandises ou de
bagages à tête d'homme. [.] la
Côte-d'Ivoire travaille à sa mise en valeur [.] mais pas de son plein gré.
Albert Londres sera là pour le constater : portage*, corvées urbaines et rurales,
plantations*, chantiers publics,... David, 1986 : 30.
porte, n.f. Fréq. oral, écrit, fam., tous milieux.
Logement dans une cour* commune. Par métaphore, appartement constitué par une
pièce unique. V. ENTREE-COUCHER*.
La cour* comprend 60 portes (entrées-couchers*) auxquelles s'ajoutent trois
logements à usage commercial, un restaurant, un bar et une boutique tenue par
des Mauritaniens. Antoine /Dubresson /Manou Savina, 1987 : 206. Avec les revenus de son commerce, il
construit deux cours* en planche, l'une où il habite, l'autre qu'il loue et qui
compte 36 portes louées à 3 000 f chacune [.]. Ibid., 1987 : 207.
porte de
case, n.f. Spéc. Demi-porte
de bois massif, de taille variable, toujours décorée de sculptures symboliques,
à l'origine destinée à la fermeture d'une case, constituant actuellement un
objet d'art traditionnel très recherché.
Les portes de case sculptées
sénoufo avec leurs animaux hiéroglyphes qui racontent une véritable histoire,
font l'envie des Européens,un peu fatigués des portes d'armoires anciennes,
utilisées depuis des lustres par les décorateurs de leurs maisons de campagne.
Rémy, 1996 : 81.
SYN.: portière*.
porte-canne, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. mélior. Conseiller
et représentant du chef dans la plupart des ethnies. Il est désigné par le chef
le jour de l'investiture de celui-ci et porte la canne symbolique du pouvoir de
celui-ci lorsqu'il est chargé de le représenter. Akasamadou commet son porte-canne Bodiacca pour partir avec nous à
Bettry régler le palabre*. Bretignères, 1881-1890 : 156. Le porte-canne est le spécialiste des
problèmes juridiques qui peuvent se poser non seulement au sein du village mais
entre le village et l'extérieur. Enquête régionale, 1963 : 68. Si je suis nommé roi* du pays, Massa Alla
sera mon premier porte-canne [.]. Alla sera mon premier ministre. Amon
d'Aby, 1965 : 43. Akissi, tu sais, si ton
mari était devenu chef du village*, c'est moi qui allais être son porte-canne
parce que mon père était porte-canne de son oncle. Akissi Kouadio, 1983 :
64. Chef coutumier, avec les insignes de
son rang, entre ses deux porte-cannes, à Zaranou. (Légende sous photo).
Oberlé, 1983 : 35. Avant que le kélémassa
ne se prononçât sur la requête, Fadoua, le porte-canne et l'expert en
fétiches*, opta pour le dialogue. Kourouma, 1990, 188. Le talentueux N'da Kpa, le "conscientiseur*" porte-parole* et
porte-canne de la prophétesse* est l'éducateur-citoyen, celui qui initie
spirituellement et intellectuellement [.]. Adé Adiaffi, 2000 : 216.
SYN.: récadère (ouvrages
scient.).
porte-parole,n.m. Spéc., oral, écrit, tous milieux. mélior. Conseiller
du chef, intermédiaire obligatoire entre le chef et ses sujets, les sujets et
le chef puisque ce dernier ne s'adresse jamais directement à ses administrés,
même en leur présence. Le porte-parole,
appelé aussi secrétaire du chef, joue théoriquement un rôle neutre
quoiqu'indispensable dans la vie politique traditionnelle. Enquête
régionale, 1963 : 70. Après quelques
réjouissances, le roi* livre son message par l'intermédiaire de son
porte*-parole. Ivoir'Soir, 15.09.1997.
porte-fardeau, n.m. Dispon., oral, écrit, nord. Grand
bâton droit que portent sur l'épaule les migrants saisonniers venus du Sahel.
Ils y accrochent leur petit baluchon et peuvent à l'occasion s'en servir comme
d'une arme. Vêtus d'amples boubous*, les
hommes sont coiffés d'un grand turban qui leut tombe jusqu'aux épaules. Ils
portent un sac de cuir en bandoulière et sont armés d'un bâton qui leur sert de
porte-fardeau. FM. 29.04.1982.
portefaix, n.m. V. BARAGNINI*.
porter, v.tr. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
1- porter
au dos, loc.verb. V.
DOS*. Admirez un peu avec quelle
aisance le pagne porte l'enfant au dos. FM., 25.11.1982.
2- porter
main, loc.verb. Péj. Porter la
main sur qqun, frapper qqun. Après son
échec au Bepc, il a été exclu du lycée [.]. Un jour je l'ai fatigué* en lui
parlant de ça, il m'a porté main. Krol, 1994: 128.
3- porter
une grossesse, loc.verb. Etre
enceinte. Je demande qu'on
reconnaisse notre différence -après tout, c'est nous qui portons les
grossesses- [.]. Deniel, 1985 :
127.
porteur
d'âme, n.m. Spéc. (tradition)..
1- Vx. Personnage de l'entourage du chef
dans le système politique traditionnel de certaines ethnies.
2- Dispon., lettrés. Bijou
moderne, plaque ronde décorée de motifs à plat ou en relief représentant des
animaux symboliques: crocodiles, poissons, oiseaux, etc. Plaque ronde en or*-fétiche dite de porteur d'âme. A l'origine, bijou
porté autour du cou par un membre de la famille royale, porteur d'âme du roi.
Etienne-Nugue, 1974 : 56.
portier, n.m. Fréq., spéc. (sport). Gardien de
but. Le portier international tient
toujours à rester à Bouaké. FM., 03.09.1986. Il a profité d'une grosse bévue de la défense centrale pour inscrire le
seul but de la partie face à un portier vigilant. FM., 15.10.1990.
portière, n.f. V. PORTE* DE CASE. Regarde portière baoulé là*. Je te fais bon
prix. (Antiquaire*, marché du Plateau, 1983).
pose, n.f. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Toute
photographie qu'il s'agisse effectivement du résultat d'une pose ou d'un
instantané. Il faut porter une pose pour
le dossier. (Secrétaire, Abidjan, 1987). Je vais faire une pose de toi près de cet arbre. (Fonctionnaire,
Bouaké, 1986). Si tu ne donnes pas
cadeau*, ils ne veulent pas que tu prennes une pose. (Chauffeur, Abidjan,
1987).
LOC.: faire une pose, prendre une pose.
posement, n.m. Vx., oral, basilecte. Siège.
Adama, porte posement pour patron.
(Gardien, Abidjan, 1993).
poser, v.intr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.
1- S'installer,
s'asseoir ou être assis. Faut poser
seulement ! = Asseyez-vous ! Là, on "posait", assis par terre sans
rire et sans parler. Du Prey, 1979 : 81.
Quelqu'un qui est étranger dans son pays, il est étranger dans tous les pays.
Il ne trouve pas une place pour poser tranquille. Du Prey, 1979 : 176. C'est le prix que tout voyageur, connu et
inconnu, devra symboliquement payer pour le droit de "poser" à la
halte, de souffler un peu à l'ombre des manguiers* ou des caïlcédrats...
David, 1986 : 10.
DER.: posement*.
2- Habiter,
demeurer, rester. J'ai posé à Yopougon un
an six jours. ID 17.12.1972 Ton
ami aussi, il a problèmes, lui aussi va poser à côté pour gagner 5 f. et puis
ya beaucoup d'hommes qui travaillent comme ça. A. Touré, 1985 : 113. Si tu veux la paix, faut poser ton maison tranquille
= Si tu veux la paix, il faut rester tranquillement à la maison. Première
leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95. Vilains poulets ! Posez tranquilles ! Y a
quoi même? Zazou n° 10, 1984. Adjoua
jolie jolie femme / une beauté africaine/ est posée au village-o/. (Chanson
"Adjoua yako*". Groupe Les esprits de Yop, corpus T., 1994).
3- poser un
acte, poser des actes, poser une action loc.verb. Fréq.,
oral, écrit, tous milieux. Expression journalistique à sens flou
,"agir", "faire une action", qui peut, selon les contextes,
avoir des connotations mélior : agir positivement, se distinguer par ses
agissements, confirmer sa (bonne) réputation, ou péj. : commettre des actions
répréhensibles, se rendre coupable de méfaits. Avec pour mission de poser des actes sociaux allant dans le sens du
bien-être de la population. FM. 17.04.1992. Mais, en ce moment là*, quel que soit l'âge qu'on a, on doit bien se
dire qu'on ne pose pas d'actes. Nouvelle presse, 29.04.1993. Le temps et les actes que posera le
SYNAGEG. Nouvelle Presse, 29.04.1993. Dans cette grande organisation, poser des actes est aussi important.
FM., 02.02.1993. M. M. voit en moi
un concurrent et il pense que les actes que je pose peuvent le gêner. Le
Monde Ivoirien, 10 03.1995. L'imam*
de la mosquée [.] très en colère, a
pointé un doigt accusateur vers les enfants de la communauté musulmane,
convaincu que seuls ces derniers sont susceptibles de poser de tels actes
répréhensibles. Ivoir'Soir, 30.10.1997. Contente-toi toujours de ne voir que l'aspect positif des actes qu'ils
posent. Ivoir'Soir., 26.11.1997. L'acte
posé mercredi soir par Dame Ekou [.] relève de la démence. Ivoir'Soir,
07/08/09.11.1997. Si elle a posé des
actes qui sont repréhensibles, il est tout-à-fait normal qu'elle réponde de
ceux-ci. Ivoir'Soir, 01.12.1997. Les
actes que vous posez, peuvent vous conduire à la MACA*. FM.,
18.12.1997. Bon, les go*, nous avons
750.000 f ! Quelles actions utiles voulez-vous qu'on pose avec ça ? (BD) Ivoir'Soir,
26/27/28.12.1997. [.] ils soutiennent que
l'homme est plus important que l'argent, en posant cependant des actes
contraires. Ivoir'Soir, 02.02.1998.
4- poser
des revendications, loc.verb.
Dispon., surtout presse écrite. Formuler des revendications.
Car déjà certains de ces partis [.]
posent des revendications de nature à vous étonner. FM., 01.10.1990.
5- poser sa
candidature, loc.verb. V.
CANDIDATURE*. Poser sa candidature :
révéler ses intentions à une fille. Campuslexique, 1978 : 8.
post-dévaluation,
adj. Dispon., écrit, lettrés. Consécutive
à la dévaluation du franc CFA. Outre la
hausse des prix, la Côte-d'Ivoire a bénéficié de la manne post-dévaluation délivrée
par les bailleurs de fonds, soit au total près de 594 milliards de f. CFA*.
Jeune Afrique, 16-22.03.1995
post-nom. n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés.
Prénom. En effet, suivant l'usage local le prénom suit le nom de famille au
lieu de le précéder. Vous voyez, N'Goran
Joseph, ce sont mes post-noms, l'un baoulé, l'autre chrétien. Ca se place
derrière mon patronyme qui est Kouassi. (Informateur, Bouaké, 1986).
poste-radio,
n.m. Usuel, oral, écrit. Poste de
radio. Pour tuer la solitude, il a
piqué un poste-radio. FM., 30.06.1981. Y.S. est poursuivi pour abus de confiance portant sur un poste-radio
d'une valeur de 45 000F. FM., 06.07.1982. Décor : une petite chambre très modestement meublée (un lit, une table,
deux chaises, un poste-radio). Ekra, 1985 : 7. 220 logements (Washington). Il fait condamner sa copine pour un poste
radio. (titre d'article). Ivoir'Soir, 23/24/25.05.1997.
potamochère,
n.m. Spéc., (faune). (Potamochoerus
porcus Linn.). Sorte de Suidé massif vivant à proximité de l'eau et pouvant
dépasser les 120 kilos. Pelage roux clair à gris-brun pour le potamochère de
forêt (P. porcus pictus) ou noir pour le potamochère de brousse (P.
porcus daemonis)), crinière dorsale blanchâtre, long pinceau auriculaire, actif
le jour. [.] des potamochères (sangliers
à belle robe rougeâtre avec poil rude), des hylochères* (gros sanglier noir à
poils longs)[.]. Oberlé, 1983 : 22. Haltenorth /Diller, 1985: 10. Signalé (Comoé, Marahoué,Taî, Azagny).
Bousquet, 1992, 155.
SYN.: cochon* des marais, sanglier*.
potasse, n.f. Spéc.
Sel riche en chlorure de potassium, extrait par lavage et évaporation, de la
cendre de divers végétaux : peaux de bananes*-plantains, cabosses* de cacao,
tiges de mil*. La présence de la potasse
renforce, disent les cuisinières, la consistance gluante de la sauce*. Plus
scientifiquement elle facilite l'assimilation de l'huile* de palme.
Biarnès, 1974, 63.
SYN.: sel* indigène, sel* végétal.
potes de la
rue, n.m.pl. Argot nouchi,
iron. V. CORPS* HABILLES. Go*
ziguehi, tu peux effrayer qui ici ? On a vu pire ailleurs ! Même les potes* de
la rue, sont en drap* de nous. Espèce de fériman*, lance l'un des
"parents*". Ivoir'Soir, 23.04.1998.
potière-exciseuse,
n.f. Spéc. , (tradition). Dans les sociétés à caste,
notamment dans l'aire manden, rôle longtemps dévolu par la tradition à l'épouse
du forgeron qui est aussi circonciseur. Le
forgeron-circonciseur* et son épouse la potière-exciseuse, gens de caste, ne
sont plus socialement tenus d'exécuter leurs rôles d'antan. A. Touré 1985 :
125.
poto, pôtô, [pCtC], v. inv. Argot nouchi. V. DABA (2).
potoli,
pôtôli, [pCtCli], n.m. ou f. argot nouchi. V. DABALI*.
poto-poto, n.m. Fréq., (du malinké "boue"
selon A. Touré, 1985, 222.), oral, écrit, tous milieux.
1- boue, sol
boueux, vase. C'est une forêt dense, avec
des marécages, de la boue ou du poto-poto. Anoma Kanié, 1978 : 240. A moi, les manches courtes, le poto-poto*, les
billets de mille ou la bilieuse *! De deux choses l'une : ou la forêt nous
enrichit ou elle nous tue... cité dans Tirefort, 1979, I : 75. Nous traversons les fondrières de poto-poto
en déployant des gerbes d'eau. F.M., 10.10.1983. Nous longeons le hangar et nous contournons
l'échafaudage de grues par le poto-poto de la rue des Goyaviers. Tierno
Monenembo, 1993 : 23.
2- Dans la
zone lagunaire, marécage, point d'eau stagnante, marigot, bas-fond humide. Le terme de poto-poto, toujours pris à
Tiagba dans un sens large, désigne tout bas-fond humide ou marigot.
Bonnefoy. 1954 : 66. C'est dans le
poto-poto que le palmier-raphia pousse le mieux. (Agronome, Abidjan, 1974).
3- Pisé,
matériau de construction fait de terre argileuse, mélangée de paille et de
cailloux, puis séchée. Ici, les murs des
cases* sont en poto-poto et les toits en tôle. (Boy, Abidjan, 1984). L'Afrique est déjà une planète urbaine dont
les grandes cités, d'ici l'an 2000, seront des géantes grouillantes étendues
comme des galaxies à la fois sillonnées par des highways et construites en
poto-poto. Vallée, in Tilliette, 1984 : 16.
4- Bidonville
dont les impasses non goudronnées sont souvent boueuses. V. Marcory poto-poto,
nom d'un quartier d'Abidjan. C'est déjà
la saison des pluies*.[.] Et si pour l'heure, Abidjan reste toujours Abidjan
sous la pluie avec Marcory-les crevasses, Koumassi-la-nappe d'eau, Port
Bouët-les marécages, Attiécoubé-les ravins, Abobo-poto-poto, Treichville
l'inondée, Adjamé-les-chutes, on est en droit d'attendre que nos communes
subissent déjà moins les eaux l'année prochaine. FM., 12.06.1981. [.] les fameux et inextricables poto-poto
africains [.]. Tilliette, 1984 : 29. Le
projet de restructuration d'un bidonville d'Abidjan, le poto-poto de Koumassi
(dont la population est estimée à 75 000 ou 80 000 habitants en 1980) est
catégoriquement refusé et le volet logement est élargi à la réalisation de
parcelles neuves, en plus des opérations de restructuration. Antoine
/Dubresson /Manou Savina, 1987 : 92. Dans
le poto-poto des quartiers centraux construits en bois, les habitants redoutent
le lotissement, qui engendre la destruction de la plupart de leurs habitations.
Ibid., 1987 : 245. Marcory poto-poto. Je vois un enfant morveux qui dévale la rue suintante
de boue noirâtre. V. Tadjo, 1992 : 11.
SYN.: campement*, cicobois*, habitat sauvage*, habitat
spontané*, matiti*, quartier spontané*.
5-
poto-poto, potopoto,
[potopoto], n.m. Spéc., (flore),
(de l'abé). (Strephonema pseudocola A. Chev.). Arbre moyen des sous-bois
humide, de la fam. des Combrétacées. Il est remarquable par la quantité
étonnante de glu gélatineuse translucide qui s'écoule de l'écorce entaillée,
d'ou son nom de "boue". (V. POPO-POTO 1). Cette sécrétion a valu à l'arbre le nom de potopoto [.] évoquant et
désignant dans toute l'Afrique la boue gluante des marais. Kerharo /Bouquet, 1950, b. : 83. Aubreville,
1959, III : 72.
6-
poto-poto, adj. V. CABINET*
POTO-POTO.
potto,
potto de Bosnan, n.m. Spéc.,
(faune). (Perodicticus potto Müller). Sorte de petit ourson à tête ronde, au
museau court, aux grands yeux, aux petites oreilles arrondies à demi cachées
dans le pelage. Solitaire, grimpeur, nocturne, lent. Prédateur de petits
animaux et partiellement végétarien. Fam. des Lorisinae. Dekeyser, 1955 : 126.
Haltenorth /Diller, 1985 : 247. Parmi les
petits hôtes de la forêt, les plus primitifs sont les galagos* et les pottos,
nocturnes, seuls survivants en Afrique du sous-ordre des lémuriens. Oberlé,
1986 : 24. Signalé (Marahoué, Taï). Bousquet,
1992 : 163.
SYN.: paresseux*(impr.).
pou de
l'écorce, n.m. Spéc., (flore) .(Salhbergalla theobroma).
Parasite du cacaoyer.
poudre, n.f. Fréq., oral , mésolecte.
1- poudre
cancan, n.f. V.
KANKANKAN*. Celle-ci encore appelée poudre cancan se vend à la grande cuillère*.
Elle est censée donner [.] la vigueur qui convient le soir au fond des draps,
lorsque la compagne est exigeante. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 187.
2- poudre
[de] démarreur, n.f., V.
KANKANKAN*. Il existe de ces éventaires [.] qui sont fort prisés d'une clientèle
venue chercher qui un remède contre la morsure du serpent, qui une potion
contre les maux de tête, qui de la poudre de démarreur. Gaudio /Roekeghem,
1984 : 187.
poulailler, n.m. Spéc.,
(tradition). Cage en vannerie pouvant avoir des tailles ou des formes
variées et servant à transporter les volailles pour la vente sur les marchés. Les poulaillers se rattachent à la catégorie
des vanneries de transport. [.]. Certains sont en copeaux de rôniers* et ont la
forme même de la volaille avec tête et queue et une ouverture au sommet. On ne
peut y mettre qu'une bête à la fois. Etienne-Nugue, 1974 : 38.
COM.: par contre
le mot semble inusité pour désigner l'enclos où l'on élève des volailles.
poule, n.f. Spéc., (faune).
1- poule
d'Allen, (Porphyrio [Porphyrula] alleni Thomson). Petite poule de la
fam. des Rallidae qui est une réduction de la poule sultane* avec cependant une
tête noire et une plaque frontale bleu-vert. La poule d'Allen, plus petite que la poule sultane*, vit dans les
hautes herbes bordant les lagunes ou les marais. Oberlé, 1983 : 29. Serle /
Morel, 1988 : 61.
2- poule
d'eau africaine, (Gallinula chloropus Linn.) et (Gallinula angulata
Sundeval), de plus petite taille. Oiseau de la fam. des Rallidae, de la taille
d'un pigeon, d'un noir ardoisé qui vit dans les marais. La plus grande espèce a
le bec rouge alors que la plus petite l'a jaune. Serle /Morel, 1988 : 60. Signalée (Comoé, Azagny). Bousquet, 1992
: 179.
3- poule de
mer, V. POISSON*-CRAPAUD.
4- poule de
Pharaon, (Eupodotis senegalensis Vieillot). Petite outarde des
plaines ouvertes, d'un fauve orangé. Fam. des Otididae. Serle /Morel, 1988 :
63. Signalée (Comoé). Bousquet, 1992
: 157.
5- poule de
rocher, poule de roche, (Ptilopachus petrosus Gmelin) Sorte de petite poule
brune assez commune sauf en forêt dense. Fam. des Phasianidae. Serle / Morel,
1988 : 56.
6- poule
sultane, (Porphyrio porphyrio Linn.). Oiseau de la fam. des
Rallidae, de la taille d'une poule, aux magnifiques couleurs turquoise, avec un
énorme bec rouge, de longues et robustes pattes rouges. Serle /Morel, 1988 :
60.
poulet, n.m. Usuel.
1- poulet
bicyclette, oral,
lettrés, plaisant. Poulet élevé en pleine nature, de façon
traditionnelle. En Côte-d'Ivoire, on
l'appelle parfois "poulet bicyclette" car élevé en complète liberté,
il a des cuisses musclées que certains aiment comparer aux mollets des coureurs
cyclistes. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 51.
SYN.: poulet de village, poulet africain.
2-
poulet-cadavre, dispon.,
oral, péj. Poulet d'élevage industriel, vendu sous cellophane dans les
grandes surfaces. Tu prendras deux
poulets de chair, Monsieur n'aime pas le poulet-cadavre. (Maîtresse de
maison, Abidjan, 1986).
ANTON.: poulet de village, poulet de chair.
3- poulet
de village, poulet élevé en pleine liberté à la façon traditionnelle. Mon voisin avait choisi un poulet de village
grillé à point et servi avec des aubergines* et des frites d'igname*. FM.,
26/27.01.1980.
SYN.: poulet africain.
4- - poulet
de chair, poulet fermier
par opposition à poulet élevé industriellement ou au poulet de village. Non loin du complexe sportif d'Adjamé, on
trouve quelques vendeurs de poulets en bordure de la route. "Mais c'est
surtout le poulet de chair. Pour avoir le bon poulet africain, il faut aller à
l'Habitat* extension." nous explique une ménagère. Ivoir'Soir,
01.07.1997.Qu'est ce qu'on mange
aujourd'hui ? Kedjenou* poulet ? Oui mais kedjenou* poulet de chair !
(Publicité). Ivoir'Soir, 25/26/27.12.1997
5- poulet
yassa, (du créole casamançais). Plat
d'origine sénégalaise caractérisé par une sauce au jus de citron vert. Parfois, également, on fait quelques
incursions dans la cuisine sénégalaise, en proposant le riz au poisson ou le
poulet yassa (au citron vert). Gaudio /Roekeghem, 1984 : 51.
poumon
marin, n.m. V.
PHYSALIE*.
poupée
[ashanti], n.f. V.
BAKARA*. Ils [: les sculpteurs
anyi] produisent également des figurines
d'ancêtres*, en particulier les "poupées" destinées aux rites
familiaux de fécondité, dont la tête légèrement aplatie trahit avec netteté le
modèle caractéristique ashanti. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 34.
pour (être
---- ), loc.verb. V. ETRE*.
Le kaki* que je porte
présentement*, c'est pour un bachelier qui me l'a laissé avant de partir en
fac, cadeau*, oui. Krol, 1994 : 179.
pourquoi,
(c'est ---- ), loc.adv. V.
C'EST* POURQUOI. Il a un coup de
palu*. Il est pas venu, c'est pourquoi. (Lycéen, Bingerville, 1985).
pourguère, pourghère,
purghère, n.m. Spéc., (flore).
(Jatropha curcas Linn.). Arbuste originaire d'Amérique tropicale aux graines
contenant une huile purgative. Fam. des Euphorbiacées. Le pourghère est planté pour constituer des haies dans presque tous les
villages de la Côte d'Ivoire. Kerharo
/Bouquet, 1950, b : 55. Roberty,
1954 : 71. Aubreville, 1959, II : 13. Une espèce voisine, Jatropha curcas, le pourguère est une plante
américaine cultivée dans nos régions. Marche-Marchad, 1965 :: 350.
SYN.: fève* d'enfer, médecinier* des Barbades, pignon*
d'Inde.
pourpier, n.m. Spéc., (flore).
1- pourpier
commun, (Portulaca oleracea Linn). Petite plante herbacée annuelle
de la fam. des Portulacacées, aux fleurs jaunes. Utilisations thérapeutiques
traditionnelles. Roberty, 1954 : 315.
2- pourpier
des plages, (Sesuvium portulacastrum.Linn.). Plante grasse herbacée à
fleurs roses ou mauves des côtes sableuses. Fam. des Mesembryanthemacées.
Roberty, 1954 : 324.
pousse, n.m. V. POUSSE-POUSSE*. Le même Conseil décide [.] le transport des
cadavres par un service des pompes funèbres confié à une entreprise privée,
ceci pour éviter que les corps ne soient transportés sur la tête, dans des
"pousses" ou petites remorques, ou dans divers véhicules
habituellement utilisés pour l'acheminement des marchandises. Bonnal, 1986
: 25.
pousse-pousse, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux.
Charrette à bras à deux roues de fabrication locale et utilisée pour le
transport des marchandises dans les villes.
Il est poursuivi devant le tribunal des flagrants délits sous l'inculpation de
vol d'un pousse-pousse. FM., 27.11.1980. Le pousse-pousse dans lequel ils avaient chargé les bâches, connaissait
des ennuis techniques. FM., 22.05. 1980. Dans le fond du pousse-pousse, ils savourent amèrement le repas qu'ils
n'ont guère souhaité. (Légende sous photo). FM., 30.12.1982. Les attributaires déménagèrent en saison*
des pluies, emportant avec eux les planches et les tôles de leur habitation
dans des camions mais aussi dans des pousse-pousse. Antoine /Dubresson
/Manou Savina, 1987 : 261. Blondy affréta
un pousse-pousse. Le garant devant son dortoir, il y chargea tout ce que sa
soif d'équité entrevoyait comme ses droits : matelas, draps, couverts,... Y.
Konaté 1987 : 55. A Daloa, le soir venu,
les charrettiers vont garer leurs pousse-pousse près de la grande mosquée. Ivoir'Soir,
01.09.1997. Et l'instituteur, sa foi plus
affermie qu'auparavant, s'en alla chez lui, glorifiant Dieu, son sac de riz
dans un pousse-pousse. Ivoir'Soir, 07.10.1997. Avant, quand une femme était en travail surtout la nuit, on la
transportait en pousse-pousse. FM., 18.12.1997. Sinfra : la grève des pousse-pousse. (Titre de presse). Ivoir'Soir,
16.02.1998.
SYN.: wotro*.
DER.: pousse-poussier*,
charretier pousse-pousse.
2- Homme qui
tire un pousse-pousse. V. POUSSE-POUSSIER*. Alors, comme pour détruire une légende, il [: le baragnini*] préfère désormais l'appellation de
pousse-pousse du nom de l'outil de travail dont il s'est ingénieusement équipé
depuis quelques années. FM., 19/20. 04.1980. Brahima appela un pousse-pousse. encore cinquante francs pour faire
transporter la caisse chez lui. A. Koné, 1980 : 36.
SYN.: bagasse*, baragnini*, donita*, pousse-poussier*,
wotro*.
pousse-poussier,
pousse-pousseur, n.m., V.
POUSSE-POUSSE*2. Le grand marché [.]
était emmenagé et déménagé tous les jours en un incroyable ballet des
pousse-poussiers. Tilliette, 1984 : 95. Auparavant,
D. exerçait le métier de pousse-poussier. Détective, 22.01.1993.
pousse-pousseur, n.m. V. POUSSE-POUSSIER. Il y a les bruyantes associations de
pousse-pousseurs [.]. Kourouma, 1998 : 239.
pousser, v.tr. Dispon., oral, écrit.
1- pousser
qqun, mésolecte, fam.
Accompagner qqun, faire un bout de chemin avec qqun. Je vais te pousser jusqu'au carrefour, ça me promènera. (Ingénieur,
Abidjan, 1990).
2- pousser
du ventre, loc.verb. V.
VENTRE*. Il a poussé du ventre depuis
qu'il est député hein ? (Enseignant, Abidjan, 1994).
3- pousser
les études, loc.verb. Fréq.,
oral, écrit, mésolecte, basilecte, tous milieux, sauf intellectuels.
Poursuivre ses études jusqu'à un niveau élevé. Puis j'ai grandi. J'ai poussé mes études. Je suis parti au pays des
Blancs*, j'ai accumulé diplôme sur diplôme. A. Koné 1980 : 113. Pourtant, plusieurs ont poussé leurs études
plus loin que Kouadio. Certains ont fait la troisième, l'un d'eux a été
jusqu'en première. Bonnassieux, 1987 : 189. Jusqu'où avez-vous poussé vos études ? (Inspecteur primaire,
Korogho, 1990).
pouvoir, v.
1- pouvoir
qqun, Dispon., oral, basilecte. Etre plus
fort que qqun. Ne te mets pas en colère
contre lui. Il te peut! (Collégien, Abidjan, 1987).
2- pouvoir
se détruire, pouvoir se destroy, pouvoir se dja, pouvoir se fan, pouvoir se
mourir, pouvoir se tuer loc.verb.
Argot nouchi. V. ETRE
DAILLE (1).
pouvoir
kaki, n.m. Dispon., oral,
écrit, tous milieux, péj. Dictature militaire. Même 'mal élu' faute d'un scrutin vraiment ouvert et à défaut
d'adversaires de poids, Gbagbo jouit d'une légitimité constitutionnelle et
populaire indéniable, d'autant plus qu'il passe aux yeux de l'opinion pour
celui qui, dans la phase décisive, osa ouvertement défier le pouvoir kaki. J.A-L'Intelligent,
28/11-04/12 2000.
poyo, n.f. V. BANANE* POYO. Nous avons travaillé comme planteurs de
poyos près d'Agboville. ID, 03.11.1974.
pratiquer
l'amour commercial, loc.verb.
Dispon., écrit, oral, lettrés. Euphémisme pour se prostituer ou
se faire entretenir, être intéressée par l'argent, en parlant d'une femme ou
d'une jeune fille. Les filles
d'aujourd'hui pratiquent l'amour commercial. Quand on a les poches percées et
pas de moyens pour faire des cadeaux, notre compagnie ne les intéresse pas. Bonnassieux,
1987 : 184.
prédicateur, n.m. Spéc., (religion).
1- Chef d'une
église harriste. C'est ainsi que je suis
devenu prédicateur suprême de l'Eglise harriste*. Arnaut, 1976 : 73. Elle [: la statue de Harris] veille à l'entrée de ses maisons sur des
cérémonies dominicales bien organisées, des processions souriantes elles aussi
toutes de blanc vêtues menées par le prédicateur local et ses douze
"apôtres". David, 1986, 144.
COMP.:
prédicateur suprême.
2-
prédicateur suprême, chef supérieur de l'Eglise harriste en Côte d'Ivoire. Actuellemen, le harrisme est dirigé en Côte
d'Ivoire par le prédicateur suprême, John Ahui, qui ordonne les prêtres.
Rémy, 1996 : 25.
première
fois, (c'était [ma/ta/sa/etc ---- ), loc.verb. V. FOIS*. C'était
ma première fois de voyager en avion. J'avais peur. (Etudiante, Abidjan,
1992).
premier
coq, (au ----), loc.adv. V.
COQ*. Au village, les gens se lèvent au premier coq. (Institutrice,
Bouaké, 1987).
prendre, v. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Nombreuses
locutions verbales fréquentes.
1- prendre
[la] capote, V. CAPOTE*, CHAUSSETTE*. Mettre un préservatif. Tu lui dis que tu veux prendre capote, elle
te répond :"Non, il faut pas. Mes parents n'utilisaient pas
ça !". Krol, 1994 : 132. La
première fois, Maïmouna ne voulait pas que je prenne la capote. Elle m'a dit
qu'elle n'était pas malade. Krol, 1994 : 179.
2- prendre
chicotte, V. CHICOTTE*. Dans
mon village, c'est simple. Tu ne veux plus de ta femme, tu prends chicotte*, tu
la frappes bien et tu vas la déposer chez ses parents. Un point *un trait. Ivoir'Soir,
05/06/07.06.1998.
3- prendre
de l'air, prendre l'air. Le
vieux* est certainement allé prendre de l'air. Anoma Kanié, 1978 : 21. Je lui ai posé la question de savoir ce
qu'elle faisait là pendant qu'on dansait dans la cour. Elle m'a répondu qu'elle
prenait de l'air. FM., 20.01.1982. J'avais envie de prendre de l'air et mon petit doigt m'a dit de venir
ici. M. Coulibaly, 1992 : 11. Le
premier [: niveau] sert à prendre de
l'air, aux causettes [.].. Ivoir'Soir, 15/16/17.05.1998.
4- prendre
de la sucrerie, V. SUCRERIE*.
5- prendre
du kinkéliba, V. KINKELIBA*.
6-
prendre(la/une) grossesse, tomber enceinte. Je l'en prie beaucoup de ne pas prendre la grossesse. (Aux
Assises). FM., 25.06.1980. Elle a
été chez sa grand-mère au village où elle a pris une grossesse avec un élève
comme elle. FM., 11.03.1983. Elle
a pris grossesse mais c'est mon grand-père qui me l'a appris [.] .Deniel,
1991: 148.
7- prendre
la bouche de qqun pour manger piment, loc.verb. V. BOUCHE*.
8- prendre
la daba, V. DABA (1).
9- prendre
la go* en train, argot
nouchi, péj. Violer une fille. Ce
qui est clair c'est qu'ils ont pris la go en train Parce qu’elle a crié et elle ne voulait pas faire ça*. (Jeune,
Abidjan, 1997).
10- prendre
la route, Je dois
repartir pour Abidjan et, selon la coutume, je demande au prophète* la
permission de "prendre la route". Mais la permission n'est pas accordée.
Il faut manger et boire à la table du prédicateur suprême*. Arnaut,
1976 : 74.
11- prendre
le bic, fréq. oral, écrit,
mésolecte. Ecrire une lettre, prendre la plume. Bonjour, Marcel. Je prends le bic pour vous demander des nouvelles de
votre bonne santé. Pour moi, Dieu merci. (Planteur, Danané, 1987).
12- prendre
le train des Haoussas, V. TRAIN* DES HAOUSSAS.
13 prendre
le fétiche, V. FETICHE*.
14- prendre
le rang, faire la queue. Quand
ma fille aînée est tombée malade, je partais à la PMI [: Protection
maternelle et infantile], mais il fallait
prendre le rang, partir dès le matin pour revenir vers midi ou une heure.
Deniel, 1985 : 214.
15- prendre
une amende, plaisant, sud.
Etre à l'amende c'est-à-dire généralement offrir des boissons (souvent du gin) parce
qu'on a enfreint -sans gravité- la coutume.
"Konan, pourquoi tu ne t'asseois pas pour nous saluer comme il faut et
puis demander les nouvelles*?" -" Bon, si tu continues, je vais te
prendre une amende." Akissi Kouadio, 1983 : 67.
SYN.: payer la boisson.
16- prendre
un coup, boire un coup. Le
bandjidrome* est un lieu d'animation où les gens après les heures de travail se
regroupent pour prendre un coup. FM., 21.10. 1982.
17- prendre
un maquis en compte, V. MAQUIS*.
18- prendre
une pose, V. POSE*. Demande à
la mama avec la pipe si elle veut bien que je prenne une pose d'elle. (Sociologue,
Abidjan, 1995).
19- prendre
une route secondaire, prendre une mauvaise route, mal agir. De toute façon, il ne faut pas manger
l'argent* de quelqu'un, le brigander*, le mélanger avec le tien, il ne faut pas
prendre de route secondaire, c'est interdit, harâm comme on dit en arabe. Deniel,
1991, 159.
20- prendre
son pied la route, plaisant. Aller à
pied, marcher. La saloperie de moteur qui
tombe en panne seulement. Si je pars pas dans cinq minutes, je fous tout ça
dans le marigot* et je prends mon pied la route. Arnaut, 1976 : 281.
21- prendre
ventre, Tomber enceinte.
Quand elle était gravement atteinte, elle est sortie et a pris ventre, elle a
fait un bébé. Deniel. 1985 : 70.
préparer, v.tr. Usuel. Préparer le repas, faire la
cuisine. Il faut que j'allume vite
le feu pour commencer à préparer. Kindo
Bouabi, s.d.: 41. Quand Madame n'est pas là, c'est le mari qui s'occupe
des enfants et la bonne qui prépare. FM., 14.03.1980. Chut ! On prépare ! (Titre
d'article de recettes de cuisine). FM., 04.04.1980. Toutes mes vacances de Noël, je les ai passées à la maison en préparant
pour la famille. FM., 01.04.1981. Mais, Madame, avant de sortir, vous ne m'avez pas dit de faire ça ou ça,
je ne pouvais pas préparer de mon propre nom*. Deniel, 1991: 147. Pour manger, on avait trouvé une petite
soeur* qui préparait sur la place. [.]. Krol, 1994 : 37. Pour manger, on déterrait, à la nuit
tombée, de l'arachide* et de l'igname* qu'on volait dans les champs et on
préparait à la villa. Krol, 1994 : 37. Nos
parents sont vieux, ta femme peut aider notre maman pour faire la lessive, pour
préparer, piler le riz et le mil. Krol, 1994 : 130. Le logement, c'est cadeau* mais je ne peux pas lui demander de me
nourrir, elle prépare pour ses enfants, c'est tout. Krol, 1994 : 165. Quand la maman* ne prépare pas pour son fils
-c'est elle-même et personne d'autre qui cuisine pour Koyaga - [.].
Kourouma, 1998 : 279. Dans tous les cas,
vous avez trois chances sur quatre de vous retrouver dans ce lieu de
restaurant. La raison ? "Barthélémy prépare bien !" répondent en
choeur ses clients. Ivoir'Soir, 02.06.1998.
présentement, adv. Fréq., oral, écrit, tous milieux.
Actuellement, en ce moment, pour l'instant.
La grande cuvette d'aubergine n'drowa se vend 250 f cfa à Kotobi présentement*
en pleine période de production. FM., 29.11.1990. On a présentement six gosses. Deniel,
1991: 96. Seule la vie que je mène
présentement m'intéresse. FM., 17.04.1992. Présentement [.] il [: un athlète] est en préparation en France. FM, 15.10.1992. Il a deux petits frères avec lui
présentement. Krol, 1994: 41. Comme
il était catéchiste, j'ai rompu avec l'Eglise catholique, je fréquente
présentement l'Assemblée de Dieu [.]. Krol, 1994 : 87. En poste en Afrique du Sud comme ambassadeur, S.E.M. P.Y. qui séjourne
présentement au pays, a rompu le silence. Nouvelle République,
08.03.1995. Présentement l'eau s'est
retirée à cause de la saison* sèche. L'oeil du peuple., 13.03.1993.
presse-avion, n.m. Usuel, oral, écrit, mésolecte.
Presse étrangère expédiée par avion. Pour
la presse-avion, il faut ajouter au coefficient multiplicateur, le montant du
fret aérien. FM., 22.01. 1980.
prêt, n.m.
1- prêt,
(faire un ---- ), loc.verb.
Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Contracter un emprunt, emprunter de
l'argent. Pour payer son camion, il a
fait un prêt à la BNCI. (Garagiste, Abidjan, 1987).
2- prêt de
campagne, Vx. V. PRET
DE FAISANCE-VALOIR.
3- prêt de
soudure, n.m. V.
SOUDURE*. Les prêts de soudure sont
accordés aux paysans pendant l'inter-saison* pour leur permettre de faire face
à leurs dépenses courantes. Ces prêts de soudure sont faits uniquement aux
paysans regroupés. FM., 16.01.1980. Les prêts de soudure seront disponibles fin avril.(titre d'article)
FM., 23.04.1982.
4- prêt de
faisance-valoir, n.m. Spéc..
Anciennement appelé prêt de campagne. Il s'agit d'un prêt aux planteurs afin
d'inciter ces derniers à entretenir leurs plantations. Les prêts de faisance-valoir (anciennement prêts de campagne) sont
destinés aux planteurs pour leur permettre de maintenir leurs exploitations en
parfait état de production. FM.,16. 01. 1980.
SYN.: prêt de campagne (vx.).
ANTON.: prêt de soudure.
prêter, v.tr. Dispon., oral surtout, basilecte. Emprunter,
obtenir à titre de prêt. J'ai prêté 10
000 f à Patron parce que ma femme a fait*l'enfant. (Jardinier, Abidjan,
1992).
prétexter
de, v.tr ind, Dispon., mésolecte,
oral, écrit. Tirer prétexte de, prétexter qque chose. Ils ont prétexté de ton absence pour reporter la réunion.
(Enseignante, Abidjan, 1984). La Sotre* a prétexté de certains impayés de
factures. Ivoir'Soir, 13.12.1997.
prière,
(courber une ----), loc.verb. V.
COURBER*. [.] les habitants les
avaient accueillis et avaient courbé avec eux la dernière prière. Kourouma,
1990 : 16
Primature, n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés.mélior.
Cabinet du Premier Ministre. Mais le
financement du projet est de la Primature qui a approuvé l'idée du maire
N'Koumo. Ivoir'Soir, 27.05.1997. Une
4X4 de la Primature braquée. (titre presse) Ivoir'Soir, 20.04.1998.
prix, n.m. Dispon., oral surtout.
1- prix
cadeau, V. CADEAU*.
2- prix de
boisson, n.m. Dispon.,
(calque l. loc.), oral surtout. Somme à verser par un allochtone pour
dédommager une communauté, collectivement propriétaire du sol, afin d'accéder à
un lotissement. En principe, à l'origine, ce droit d'installation était gratuit
mais il est devenu habituel de verser une certaine somme supposée destinée à
acheter la boisson pour fêter l'événement.
La notion de gratuité est cependant , dans bien des cas, relative. Les Akyé
avaient rempli un certain nombre de conditions et le "prix de la
boisson" demandé à d'autres communautés qui avaient sollicité un droit
d'installation pouvait être asssez élevé. Antoine /Dubresson /Manou-Savina,
1987 : 236.
3- prix de
la fiancée, V. DOT*.
pro-pdcéiste, n.m. et adj. Dispon. oral, écrit. Partisan du PDCI. [.] soutenus par des journaux pro-pdcéistes. Nouveaux horizons,
n°138.
produit, n.m. Argot des jeunes. V. GO*. Une fille, c'est tour à tour une go*, terme général,
une daïe* ou un steki* pour une chérie, une awoulaba* quand elle est belle ou
plus prosaiquement un produit pour celui qui ne voit en elle qu'un objet à
consommer. Krol, 1994 : 216. Ainsi
le soliste des Esprits de Yop dans "Zoko" où soutenu par le choeur
sur un tempo haletant, il chante d'une voix effrénée son aventure avec un
produit qu'il a bréqué* quelque part à Abidjan. Krol, 1994 : 216.
SYN.: awoulaba*(part.), bouille*, carreau*, daille*,
gadi*, gnin*, go*, gomon*, mama*, soupe*, stéki*, tchamp*.
produit
ghanéen, n.m. Argot zouglou.
Crème éclaircissante. Lorsqu'on voit un
étudiant / on l'envie / toujours bien sapé / joli garçon sans produit ghanéen.
Corpus T., chanson, 1994). Voulait-il se
rendre encore plus beau, celui qui se disait "joli garçon sans produit
ghanéen"?[.]. Mais apparemment il a raté son coup ! Ivoir'Soir,
27/28/29.06.1997.
professeur, n.m.ou f. Dispon., oral, écrit, tous
milieux, mélior.
1- Suivi du
nom de famille, s'emploie comme titre même pour des enseignants qui ne sont pas
professeurs d'université. -"Comme me
le disait le professeur K."-" Qui ?"-"Tu sais bien, celui
qui enseigne au Lycée de Bingerville’’. (Fonctionnaires, Abidjan, 1990).
2- basilecte. Expert, personne compétente. V.
DOCTEUR*. Professeur Ignace O.,
Coiffeur itinérant : hommes, femmes, enfants, caniches. (Carte de visite,
Abidjan, 1982).
projet
Frar, n.m. Dispon., (composé nom +
sigle), oral, écrit, acrolecte. Projet subventionné par les fonds
régionaux d'aménagement rural. Concrètement,
les projets Frar ont connu l'an dernier leur plus grande dotation depuis 20
ans. Nouvelle République, 08.03.1995.
promener, v.intr. Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Se
promener. Et puis y a des femmes sao* qui
est venue beaucoup*, quand tu promènes* que tu n'as rien eu, tu es obligé de
rentrer pour baiser aussi femme sao là. A. Touré, 1985 : 111. Avant, je promenais le soir dans le
quartier. Maintenant avec les bris*, j'ai peur. (Coiffeuse, Abidjan, 1994).
promotion, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Ensemble
des élèves ou des étudiants fréquentant ensemble le même établissement, soit
dans la même année soit à peu d'années de distance. Je le connais bien. Nous sommes de la même promotion du lycée de
Gagnoa, il était en terminale et moi en première. (Enseignant, Abidjan,
1990).
DER.: promotionnaire*.
promotionnaire,
n.m. ou f. Fréq., oral, écrit,
mésolecte. Condisciple, personne qui est ou a été élève de la même
classe dans un établissement primaire ou secondaire, voire personne qui
appartient à la même classe d'âge dans la société traditionnelle. [.] les hommes de la génération*, disons les
promotionnaires d'âge de l'époux. ID 11.03.1973. [.] il a beaucoup d'amis parmi ses
promotionnaires qui ne vivent pourtant pas du tout comme lui. Krol, 1994 :
95.
prophète,
prophétesse, n.m. ou f.
1-
prophète, n.m. Usuel,
oral, écrit, tous milieux, mélior. Fondateur ou personnalité
importante d'un culte syncrétique, plus particulièrement dignitaire de la
religion harriste. Ils sont rassurés par
le fait que le prophète est une sorte de super-sorcier qui vient toujours à
bout des forces du mal. Arnaut, 1976 : 19. Le prophète [: harriste] prèche
depuis 43 ans dans la région du Sud. FM., 21.04.1980. C'est sur le coup de 11 h. que le prophète
Edjro Josué fit son apparition accompagné de ses fidèles dans un silence
impressionnant. FM., 04.11.1982.
La grande force des "Prophètes néo-chrétiens" africains, fondateurs
d'églises indépendantes, réside en une juxtaposition d'un fonds importé (la
Bible) et d'une forme africaine. Oberlé, 1983 : 84. Dans le cadre de ses rencontres annuelles avec les fidèles de la
religion, Sa Sainteté le prophète Papa Nouveau* entreprendra une visite dans
les villages. FM., 28.10.1983. En
face de l'église harriste*, blanc édifice en dentelle, embelli par d'étranges
pinacles finissant par des étoiles ou des croissants, surmonté pat la statue du
prophète Harris indiquant le ciel, est bâtie la maison rose bonbon de l'autre
prophète, le vivant avec une plaque : Albert Atcho, prophète. Gaudio
/Roekeghem, 1984 : 53. Certains avouent
avoir cru et adoré des fétiches des divinités animistes*. Le
prophète-guérisseur les reprimande, voue aux gémonies les marabouts* et les
féticheurs*[.] . Gaudio /Roekeghem, 1984 : 56. Premier de ces prophètes d'aujourd'hui, Albert Atcho, qui réside à
Brégbo derrière Bingerville avec ses neuf femmes et une soixantaine d'enfants,
se réclame du Harrisme*. Papa Nouveau*, au contraire prétend ne pas s'y
rattacher. David, 1986 : 145. Sur les
taxis et les transports publics dits gbakas*, des autocollants le signalent
comme prophète. Y. Konaté, 1987 : 15. [.]
les incroyables itinéraires thérapeutiques effectués par les malades dans les
grandes villes africaines. Un véritable parcours du combattant qui les conduit
d'un CHU à un tradipraticien*, d'un féticheur* à un pharmacien ambulant, d'un
infirmier de quartier à un "prophète" ou un marabout* pour tenter de
recouvrer la santé. Jeune Afrique, 06/12.03.1993. De l'autre côté du Bandama, [.] on va rendre
visite au prophète Papa Novo, à Toukouzou. Rémy, 1996 : 133. Cela fait 60 ans que le Prophète Papa
nouveau a reçu une mission divine. Ivoir'Soir, 28/06.1997. Prophète Papa Nouveau : "J’ai le
pouvoir d'arrêter les guerres !’’ Ivoir'Soir, 17.03.1998.
COMP.: prophète Papa* Nouveau,
prophète-guérisseur.
2-
prophétesse, n.f. Fondatrice
ou prédicatrice importante d'une religion syncrétique, en particulier le culte
bébé. [.] la religion bébé est dirigée
dans le village par un prophète*, trois ou quatre prédicateurs et plus rarement
des prophétesses. Bonnefoy, 1954 : 53.
propre,
(son coeur n'est pas ----), loc.verb. V.
COEUR*.
protège, n.m. Usuel, oral, écrit, écoliers. Protège-cahier.
N'oubliez pas de mettre un protège à
votre cahier. (Institutrice, Bouaké, 1988).
prunier
monbin, prune mombin, n.m. V.
MONBIN*.
prune, n.f. Spéc., (flore).
1- prune
cythère, V. POMME* CYTHERE.
2- prune
monbin, fruit comestible du prunier mombin. Roberty, 1954 : 183.
SYN.: prune
myrobolan (Antilles).
3- prune
rouge, fruit comestible et semblable à une petite prune du Spondias
purpurea Linn. Aubreville, 1959, II : 191.
SYN.: mombin* rouge.
pseudogenette, n.f. V. GENETTE*.
puce
chique, n.f. V. CHIQUE*. (Sarcopsylla penetrans ou Tunga penetrans). Petit
aphaniptère des régions tropicales dont la femelle fécondée s'enfonce dans la
peau (surtout au niveau des pieds) y grossit, pouvant provoquer des phénomènes
de surinfection. Gentilini /Duflo, 1977 : 540.
puisette, n.f. Dispon.,vieilli, oral, écrit. Outre
de cuir ou de caoutchouc attachée à une corde et qui sert à tirer l'eau du
puits. La puisette est une peau de
chèvre. (Informateur, Korhogo, 1984).
purghère, n.m V. POURGUERE*. Si les graines de purghère servent comme
abortif et purgatif, les tiges et les feuilles sont plus généralement indiquées
pour soigner les maux de côtes et les douleurs rhumatismales, la dysenterie et
le diékoidio*. Bouquet /Debray, 1974 : 84. Ils s'enfoncent dans un sentier menant droit vers un petit bois devant
eux, traversent une petite place herbeuse, parsemée de purghères. Anoma
Kanié 1979 : 63.
purificateur,
n.m. V.
FETICHEUR*.Un jour, les gens ont fait
venir un purificateur. Parmi les fétiches qu'il a déterrés, il y avait un
flacon. Krol, 1994 : 87. C'est
le carré sacré laissé par le purificateur qui a visité le village il y a cinq
ans. Krol, 1994 : 101.
pyrargue
vocifer, n.m. V. AIGLE*
PECHEUR.
pyréneste
ponceau, n.m. V. GROS*
BEC PONCEAU.
python, n.m. Spéc., (faune). Appellation désignant deux espèces de serpents boidés
le python de Seba = python africain (Pytho Sebae) qui peut
dépasser 7 m. de long et vit près des rives de fleuves ou de marigots, nage et
se déplace aisément sur le sol et les arbres et le python royal (Pytho
regius) qui mesure entre 1m. et 1,50 m. et dont le nom provient de la beauté
des dessins de sa peau. Un python adulte
(jusqu'à 5 mètres de long) peut ingurgiter une petite antilope. Oberlé,
1983 : 26. Les pythons attaquent les
bêtes. FM., 17.03.1984. Le
plus grand serpent du parc est le python de Seba qui peut atteindre plus de 7
m. de longueur. Mûhlenberg / Steinhauer, 1984 :
18.
SYN.: boa *(impropre).