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pacte du sang, n.m. Dispon., (tradition), oral, écrit, tous milieux, mélior. Engagement solennel traditionnel, à la vie et à la mort, au cours duquel les prestataires du serment échangent leur sang pour sceller leur accord. Car ils en arrivèrent même à conclure un pacte du sang. Aucun d'eux ne devait trahir son ami même si les circonstances s'y prêtaient. Dans la vie tout ce que l'un aurait, il le partagerait avec l'autre. Même la femme. I. B. Koulibaly, 1978 : 9. Une sorte de pacte de sang. Pour la vie, pour la mort ! J. Carlos, 1994 : 54.

 

pacotilles, n.f.pl. Vx., oral, écrit, péj. Ballot de marchandises de peu de valeur destiné au troc, qu'autrefois les équipages pouvaient emporter avec eux sans payer de fret. Par extension, produit bon marché et de mauvaise qualité vendu sur les marchés. Bokadan! ses faubourgs indigènes, [.] ses marchands de bibelots, de savates ou de pacotilles, accrochées aux angles des rues. Anoma Kanié, 1978 : 82. La période qui a suivi immédiatement l'abolition de l'esclavage [.] fut caractérisée surtout par le commerce des produits dits de cueillette, du trafic de poudre d'or et de l'ivoire que les Africains troquèrent contre des pacotilles, des armes à feu et des alcools frelatés. FM., 18.10.1983.

 

paddy, n.m. V. RIZ* PADDY. Le développement de la riziculture devra s'accompagner du relèvement du prix du paddy jusqu'ici payé très bas par rapport au coût de production de plus en plus élevé et des mesures pour freiner les ravages des agoutis* et des sangliers*. FM., 28.01.1982.

 

paftane, [paftan] n.m. (du wolof : "faftan / fafton"). V. ARBRE* A SOIE. Aubreville, 1959, II : 97.

 

pageot, pageau, n.m. Spéc., (faune). On distingue localement : (Pagellus bellottii Steindachner = P. coupei Dieuzeide), le pageot = pageot à tache rouge, = pageau à tache rouge, poisson typiquement ouest-africain et très commun, de la fam. des Sparidae à corps rose avec quelques points bleus sur le dos et des bandes verticales rougeâtres et le pageot rouge, (Dentex angolensis Poll et Maul ou Dentex congoensis Poll.), appellation désignant deux poissons de fond côtier de la fam. des Sparidae, de couleur vermillon et portant deux fortes canines sur chaque mâchoire alors qu'ils n'ont ni incisives ni molaires. L'appellation "pageot" est très incorrecte pour ces Dentex car les vrais pageots n'ont pas de canines. Mais l'habitude est prise à Abidjan de les appeller ainsi. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 74, Seret /Opic, 1981 : 230.

 

pagne, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Cotonnade de fabrication locale ou importée aux motifs colorés, obtenus de façon artisanale (V. KENTE*, PAGNE A LA CIRE, PAGNE A LA COLA, BATIK*, INDIGO*) ou industrielle.

1- Pièce de cotonnade mesurant généralement 12 yards* et qui peut être vendue à la coupe sur les marchés. Pagne là*, tu coupes quatre yards*? (Coiffeuse, marché Treichville, 1984). Si vous n'avez pas de filtre, vous mettez un pagne propre sur le canari* dans lequel vous versez l'eau . Deniel, 1985 : 47. Les pagnes que tu vends là, ma femme ne les utiliserait pas pour allumer le feu. Tierno Monenembo, 1993 : 43. Les pagnes peuvent être tissés avec plusieurs fils de couleurs différentes ou teints selon les procédés de nouage ou de batik* dans lesquels certaines zones de tissu sont soustraites à la teinture par réserve. Rémy, 1996 : 217.

COMP.: pagne à la cire, pagne à la cola, pagne batik, pagne bazin, pagne fancy, pagne indigo, pagne kita / pagne akita, pagne wax.

SYN.: (part.) kenté*, kita*, pagne wax.

2- Par opposition au vêtement de type européen, tenue traditionnelle consistant pour les hommes en une pièce de pagne drapée autour du corps et parfois rejetée sur l'épaule comme une toge romaine, et pour les femmes, en une pièce de tissu enroulée autour des hanches et descendant jusqu'aux mollets. Elle est complétée par une seconde coupe de tissu nouée autour des reins et retombant sous forme de pan. Celle ci peut être déroulée et utilisée pour maintenir éventuellement un bébé sur le dos. L'ensemble féminin traditionnel est complété par une camisole et un foulard en forme de turban, assortis. V. COMPLET*. Mais le pagne peut servir également à confectionner des boubous*, des robes ou des ensembles (pantalon ou jupe et veste) de type européen. Son compagnon lui donne des pagnes neufs comme il n'en a pas portés depuis longtemps. Kindo Bouabi, s.d. : 25. Les pagnes qu'on avait mis à sécher sur les herbes ou le gazon [.] Anoma Kanié, 1978 : 11. Les pagnes séchaient partout sur la palissade [.]. Oussou-Essui, 1979 : 13. Il ignore qu'il ne faut pas jeter les vieux pagnes à la poubelle, sinon on manque ensuite de chiffons pour s'essuyer les pieds. Kitia Touré, 1979 : 62. Regardez donc les pagnes que vous portez : ils sont faits par des machines. A. Koné, 1980 : 63. Nous sommes d'accord. Mais Akissi doit préparer ses pagnes, ses petites assiettes et tout* avant d'aller rejoindre son mari. Akissi Kouadio, 1983 : 82. Les pagnes, pour une femme, c'était à la fois l'habit* mais aussi la dot*, le mobilier qu'elles emportaient quand elles changeaient de maison, de mari. Tilliette, 1984 : 99.

DER.: pagneuse*.

COMP.: pagne ceinture, pagne d'apparat, pagne de sortie, pagne de travail, pagne funéraire, chemise pagne, robe pagne, petit pagne.

SYN.: (part.) complet*.

2- pagne à la cire, pagne décoré de dessins créés par de la cire liquide qui protège certaines parties de l'étoffe du bain de teinture.

3- pagne à la cola, pagne teint à l'aide de teintures végétales, particulièrement à base de cola.

4- pagne baoulé, pagne artisanal du pays baoulé décoré traditionnellement de figures géométriques. Mais depuis peu, il peut être décoré de portraits ou d'images représentant des monuments, des paysages ou des animaux. Versés [: de jeunes artisans] dans l'art du tissage de pagnes baoulé, ils se sont installés dans la commune d'Abobo au KM*3, route d'Alépé. Ivoir'Soir, 10.11.1997. Contrairement au pagne baoulé multicolore où domine le bleu caractéristique que nous connaissons, je lui donne d'autres couleurs en le rendant beaucoup plus uni. Ivoir'Soir, 02.03.1998.

5- pagne batik, V. BATIK*. Désirez-vous un pagne batik ? Il y en a de superbes au Plateau. (Professeur, Abidjan, 1990).

6- pagne bazin, V. BAZIN*. Celle ci [ : une épouse] demande cette année 5 000F pour s'acheter un pagne bazin. FM., 23.04.1993.

7- pagne de sortie, pagne de qualité, destiné aux invitations ou aux sorties. Six complets de pagnes de sortie et six mouchoirs, quatre complets* de pagnes de travail [.]. Amon d'Aby, Kwao Adjoba, 1965 : 31.

8- pagne de travail, pagne de qualité ordinaire, porté pour le travail quotidien dans la maison. Quatre complets de pagnes de travail [.]. Amon d'Aby, 1965 : 31.

9- pagnes de mariée, n.m.pl. Pagnes offerts par la belle-famille à la fiancée et qui constituent le trousseau de la mariée. Prends mes pagnes de mariée et les alliances et va donner ça à ta mère. Akissi Kouadio, 1983 : 99.

10- pagne-ceinture, pagne porté enroulé autour des hanches et s'arrêtant à la taille.

[.] le pagne-ceinture est noué au nombril au lieu d'être jeté à la romaine sur l'épaule [.]. Anoma Kanié, 1978 : 257.

11- pagne d'apparat, V. KENTE*. L'oncle était un énorme patricien, somptueusement vêtu d'un pagne d'apparat, qui affectait de ne comprendre que le nzima. Du Prey, 1979 : 83.

12- pagnes funéraires, n.m.pl. Pagnes qui servent de linceul pour le défunt et dans lesquels les parents de celui-ci se confectionnent des vêtements de deuil. Qu'ils aient pu se rendre ou non sur place, les "Grands"* envoient de l'argent et des pagnes funéraires. Vidal, 1986: 15. Mon épouse mérite des obsèques dignes. Voici dix pagnes, qu'ils tapissent le fond du cercueil et procurent une grande douceur à ma bien-aimée. Nokan, 2000 : 42.

13- pagne indigo, V. INDIGO*. 19 affaires ont été enregistrées portant sur des tissus, du chanvre* indien [.], des cartouches, des pagnes indigo[.]. FM., 14.10.1982. Grâce à Dieu, elle a aujourd'hui [.] la teinturerie de pagnes indigo, là-bas [.]. Tierno Monenembo, 1993 : 67. Mme J. G. a dû déchanter en voulant s'acheter du pagne indigo [.]. Je me suis renseignée sur la place attribuée aux vendeuses de pagnes indigo et bazin*. Ivoir'Soir, 01.07.1997. Le dernier projet [.] met ainsi en évidence la nécessité de produire et de commercialiser les pagnes indigo au plan local [.]. Ivoir'Soir, 22.12.1997.

14- pagne kita, pagne akita, V. KENTE*, KITA*. [.] son voisin Kouakou, le riche planteur* qui à la dernière fête* des ignames*, se pavanait dans un magnifique pagne kita*[.]. Kindo Bouabi, s.d. : 13. Une sueur tiède ruisselait sous son lourd pagne kita et sa couronne, toute d'or, chatoyait sur sa tête. M. Bandaman, 1986 : 107. [.] et aussi la flambée de la monnaie quand [.] un beau pagne akita de cérémonie coûte jusqu'à 40 000 francs [: de 1977]. David, 1986 : 157. Emportant divers objets de valeur dont des pagnes kita. Démocrate, 08.04.1993. Les malfrats se sont contentés du poste téléviseur, de 105 complets* de pagne, de 4 pagnes kita* [.]. Ivoir'Soir, 29.08.1997. Le lendemain matin, Djèkè, habillée traditionnellement avec des pagnes kita et coiffée avec de l'or dans ses cheveux, fit un malheur. R.Yaou, 1999 : 135.

15- pagne wax, V. WAX*. Et dans les dédales de nos marchés, un marchandage serré permet d'offrir à la femme qu'on aime, des pagnes wax nouveau motif sortis récemment d'usine. FM., 18.12.1979. Il fait main basse sur dix pièces de pagne wax. FM., 30.01.1984. En effet il a été un des promoteurs du pagne wax. FM, 13/14.021993. Les pagnes wax sont une invention hollandaise. Au début du siècle, l'usine de Vlisco [.] fut la première à inventer un procédé mécanique qui reproduise fidèlement la technique batique* pratiquée à la main dans les colonies hollandaises de Java. Jeune Afrique, 20/26.07.1995. Avant la dévaluation, nous importions 20 containers par an (2 millions de yards*) de pagnes wax en provenance de Hollande. Jeune Afrique, 20/26.07.1995. Les voleurs ont emporté 287 pagnes wax. FM.,13.03.1998.

16- pagne fanci, V. FANCY*. Les candidats devaient se confectionner des tenues en pagne fanci. Le fanci* qui est de bonne qualité mais malheureusement peu consommé. FM., 13/14.02.1993.

17- pagne, (chemise-----), V. CHEMISE*-PAGNE.

18- pagne, (complet- ----), V. COMPLET*-PAGNE.

19- pagne, (ensemble ----), V. COMPLET*-PAGNE. A voir Tra Lou Tra, 30 ans, superbement habillée dans un ensemble pagne à multiples motifs [.]. Ivoir'Soir 26.11.1997.

20- pagne (robe ----), V. ROBE*-PAGNE.

 

pagneuse, n.f. Dispon., oral surtout, jeunes urbanisés, péj. Fille qui ne s'habille que de tenues traditionnelles, donc villageoise démodée et ringarde. Mais d'où vient cette pagneuse, cette garce, cette villageoise ? Putain! Complètement cinglée la grand-mère ! Adé Adiaffi, 2000 : 76.

 

pagre, n.m. Spéc., (faune). Poisson de mer de la fam. des Sparidae. Plusieurs espèces typiquement sont ouest-africaines : le pagre des tropiques (Sparus pagrus africanus Akasaki) rose argenté avec points bleus sur le dos mais une grosse tache rouge sombre à l'aisselle de la pectorale, nageoires roses bordée d'orange (75 cm) ; le pagre à points bleus (Sparus coeruleostictus Valenciennes = Pagrus ehrenbergi Valenciennes) à corps rosé constellé de points bleus sur le dos (55cm) ; le pagre rayé (Sparus auriga Valenciennes) au corps argenté rayé de 4 à 5 bandes transversales brun rougeâtre assez larges (50 cm). Seret /Opic, 1981 : 232-237.

SYN.: daurade*(: Pagrus ehrenbergi Valenciennes).

 

paille, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- Tiges d'imperata* séchées qui servent à couvrir les cases ou à confectionner des vanneries. Sans rue, les maisons couvertes de paille, sont en terre battue. FM., 17. 03.1983.

2- Par métonymie, toiture végétale d'une case*. La case* n'avait pas encore de paille lorsque les pluies ont commencé. (Planteur, Bouaflé, 1984).

 

paillote, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Construction légère dont le toit et les murs sont confectionnés avec des panneaux végétaux tressés. V. PAILLE*, PAPO*. Pendant trois ans, nous avons vécu la vie indigène au sein des villages et des campements*, couchant dans des paillotes, mangeant la cuisine locale, courant la brousse* et la forêt. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 17. Certains disent : "Nous payons une location pour la paillotte’’. FM., 22/23 01.1980. Deux jolies paillotes construites en bois et en chaume dominent la forêt. FM., 10.10.1983.

SYN.: (part.) apatam*.

 

pain, n.m. Quelques locutions usuelles, évoquant généralement le pain (forme, consistance, nourriture, couleur, etc.)

1- pain à cacheter, Spéc., (faune). V. CERCOPITHEQUE*, HOCHEUR*. Le hocheur* ou pain à cacheter. Mouvements de menace : incline l'avant du corps et hoche rapidement la tête (d'où son nom français) ce qui met en valeur la tache nasale blanche. Haltenorth /Diller, 1985 : 274.

2- pain couché, Fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte, péj. Pain rassis, pain de la veille. Les masses paupérisées des quartiers périphériques tels que Abobo et Yopougon, avaient opté pour la consommation du pain godio vendu à vil prix. "Bonjour le pain couché" entendait-on. Soir Info, 29.03.1995.

SYN.: pain godio.

3- pain de banane, pain d'igname, V. FOUTOU*. En pilant le pain de banane ou d'igname, elles chanteraient : pan dans tes yeux, pan dans tes parties sexuelles.... Du Prey, 1979 : 179.

4- pain de singe, fréq., oral, écrit, tous milieux. Fruit du baobab dont la pulpe farineuse est consommée comme friandise ou délayée dans l'eau pour obtenir une sorte de limonade acidulée. Une farine de sevrage [.] parce qu'elle contient en plus [.] du pain de singe. FM., 18.09.1990.

5- pain godio, V. PAIN* COUCHE. Et revoilà le pain godio. (Titre d'article), Soir Info., 29.03.1995.

6- pain sucré, fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Sorte de grosse brioche artisanale. Une cliente, Ivoirienne de Grand-Bassam et fabricante de pain sucré à Treichville [.] . A. Touré, 1985 : 141. Vendeuse de pain sucré, Mme D. s'était levée de très bon matin [.]. Ivoir'Soir, 24.11.1997.

 

paire, n.f. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte, fam. Paire de chaussures. J'avais un jean, deux chemises, mon short et mon maillot pour l'éducation physique, et sur moi ma tenue kaki *et ma "paire*," c'était à peu près tout. Krol, 1994 : 36. J'ai dépensé [.] 4 000 pour une paire d'occasion, mais un peu bien*, c'est les tennis que j'ai aux pieds, je n'ai que ça d'ailleurs mais mon ami Raoul me prête parfois sa paire de cuirs, j'aime les vrais souliers. Krol, 1994 : 136. Pourquoi tu ne la cires jamais ta paire ? (Mère de famille, Abidjan, 2000).

 

palabre, n.m.ou f. Usuel.

1- Discussion, débat avec idée de marchandage. Picard arrive à deux heures, il est en plein palabre. Brétignères, 1881-1890 : 155. Mais comme j'étais un peu fatigué* des palabres, je suis venu à la maison [.]. Anoma Kanié, 1978 : 13. J'ai demandé à mon amie de ne rien dire à mes parents, je ne voulais pas de palabres. Mais elle n'a pas tenu parole, alors voilà des palabres et des palabres dans la cour*. Akissi Kouadio, 1983 : 33. L'officier propose et applique une autre méthode : la palabre, la palabre africaine. Kourouma, 1998 : 30. Pour couper court aux longues palabres on est allés voir l'imam*. Kourouma, 2000 : 31.

LOC.: faire palabre, garder la palabre.

2- Dispute, querelle, conflit. Au fait, la langue peut-elle se fâcher contre les dents qui la protègent dans la bouche, Elle peut leur faire de petites palabres, mais elle ne s'en éloigne jamais. Kitia Touré, 1979 : 59. Il a commencé à faire des histoires à ma femme. Pourtant, en le recevant, je lui avais bien dit que je ne voulais pas de palabre chez moi. FM., 27.10.1979. C'était des palabres à la maison pour être rentré tard. FM., 23.12.1980. Chrétienne convaincue, elle a horreur des palabres. J. Guenaman Colbert, 1985 : 10. Si tu as un palabre avec quelqu'un, il faut chercher à le résoudre. Deniel, 1985 : 69. Jamais je vais habiter avec quelqu'un qui est marié. Ca amène trop de palabres. V. Tadjo, 1992 : 19. Soit une pompe pour 1 000 habitants, ce qui provoquerait des palabres entre femmes. Ivoir'Soir, 30.04.1997. Quand on veut divorcer, c'est palabre. Ivoir'Soir, 05/06/07.05.1998.

LOC.: chercher palabre, faire palabre, porter haut la palabre.

3- Procès et recours à la justice coutumière, technique traditionnelle de résolution des conflits. Le soir, après avoir réglé les interminables palabres à propos, le plus souvent, de femmes adultères et de vieux maris [.]. Koné, 1976 : 80. A la tombée de la nuit, Marcel arriva avec son fils aîné, dans sa deux chevaux, pour la grande palabre qui devait réunir toute la famille. Du Prey, 1979 : 43. Donc, pour tout dire, les funérailles ne promettaient rien : ni beaucoup de colas* et de galettes, ni un repas viandé* et inépuisable, ni même une bonne palabre pour départager d'éventuels héritiers [.]. A. Koné, 1980 : 44. Rassemblement de vieillards valétudinaires dont les mieux portants s'appuyaient sur des bâtons alors que les autres pour qui le palabre semblait interminable somnolaient. Kourouma, 1990 : 62. Trois semaines après l'arrivée de ma tante au village, ils ont réuni un grand palabre de la famille dans la case de grand-père (palabre signifie assemblée coutumière où se discutent les affaires pendantes, se prennent les décisions). Kourouma, 2000 : 35.

LOC.: mener les palabres, régler la palabre.

4- palabre, (chercher ----- ), loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte, péj. Chercher querelle, aimer faire des histoires. Vraiment*, il y a des gens qui cherchent palabre quoi ! Ivoir’Soir, 20.11.1997. Voici des gens au lieu de rester chez eux pour manger, ils veulent chercher palabre. Ivoir'Soir, 13.12.1997. Si tu cherches palabre, man*, tu vas me trouver ! (Etudiant, Abidjan, 1999).

5- palabre, (faire ---- ), loc verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Faire des histoires, provoquer une dispute, chercher querelle. Elle demande pourquoi nous "faisons palabre" [.]. Du Prey, 1979 : 119. En me voyant pleurer, les gens ont commencé à demander pardon* en disant qu'ils avaient l'habitude de faire palabre mais que ça ne durait pas. Akissi Kouadio, 1983 : 72. Faire palabre, c'est quoi*? C'est fermer la porte, enlever la clé, enlever sa ceinture et chicoter*: mon mari et moi on ne s'est jamais frappés. Deniel. 1985 : 153. Mais ne pas faire palabre ? Personne ne peut dire qu'il ne fait pas palabre, ça arrive obligatoirement, il faut se défendre. Deniel, 1991 : 50. Tu as pris Mady dans sa famille pour l'installer au village [.]. Alors pourquoi faire palabre et lui chercher des histoires. Krol, 1994 : 130. Elle a fait palabre avec moi, parce que je lui ai dit de faire une école de couture [.]. Krol, 1994 : 133. A Abengourou, on n'aime pas palabre et on ne fait pas palabre. Ivoir'Soir, 04.11.1997.

6- palabre, (garder la ---- ), loc.verb. Dispon., oral, écrit, péj.  Répondre, prendre part à une discussion. Un enfant poli écoute, ne garde pas la palabre. Il cause pas comme un oiseau*-gendarme dans les branches du figuier. Kourouma, 2000 : 11.

7- palabres, (mener les ---- ), loc.verb. Dispon., oral, écrit, mélior. Mener un débat, régler un conflit. Toi qui savais si bien mener les palabres, reçois notre hommage et dors en paix. Kindo Bouabi, s.d. : 51.

8- palabre, (porter haut la ---- ), loc.verb. Dispon., écrit, mélior. Elever le débat. D'autres orateurs suivirent mais en vérité personne ne put vraiment s'animer et porter haut la palabre. A.Koné, 1980 : 45.

10- palabre (régler la ---- ), loc.verb. Dispon., écrit, mélior. Régler le conflit, mettre fin à la dispute. On alla chercher des amis, des parents, des notabilités, pour régler la palabre. Anoma Kanié, 1978 : 106.

 

palabrer, v.intr. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Discuter, marchander, se disputer. Tous deux commencent à palabrer. Naipaul, 1984 : 156. Bref on palabre. Avec succès parfois. Tilliette, 1984 : 57. Les dockers et les douaniers ont laissé les colas* pourrir dans les cales pendant que Yacouba alias Tiécoura continuait encore à palabrer sous l'appatam*. Kourouma, 2000 : 41. Sous l'action de l'alcool, ils reprirent avec véhémence leurs discussions habituelles. Ils ne parlaient pas, ils palabraient. Oussou-Essui, 1999 :67.

SYN.: chercher la bouche*, faire palabre*.

 

palabreur, palabreux, n.m., adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. (Homme) hargneux, qui cherche querelle, qui se vexe vite, sème la discorde et peut devenir brutal. Bété dit que Gouro fait palabre* / Gouro dit que Bété fait palabre / entre les deux-là* qui est palabreux. (Chanson "Ziopin : halte au tribalisme*". Groupe Les potes de la rue", 1994). Ainsi l'Etat ayant compris que nous ne sommes ni des récalcitrants ni des palabreux, nous a laissés faire notre réunion. Le Jour, 18/19.05.1996. Si c'est chez nous ici, façon* on va frapper ce voisin palabreux. C'est lui-même qui va nous donner sa maison pour dormir. Ivoir'Soir, 06/07.08.1997. Malheureusement, tout villageois sous-développé nègre est un palabreur [.]. Kourouma 1998 : 266. En clair, si vous êtes "palabreux", violent et même bandit*, et que votre femme tombe enceinte, elle va accoucher d'une fille. Ivoir'Soir, 18.02.1998. Je ne discute pas avec toi, tu es trop palabreux même*. (Etudiante, Abidjan, 1999). Un mois, il a été tellement occupé par les palabres*, tellement emmerdé par les palabreurs qu'il a oublié de bien mouiller* la barbe des douaniers pour un bateau plein de paniers de colas* qui est bien parti et est bien arrivé à Dakar. Kourouma, 2000 : 41.

 

palestinien, n.m. V. CAMBODGIEN*. A l'INSET et à l'ENSTP, le système de "palestinien", de "cambodgien" qui consiste à dormir en groupe dans une même chambre dans les résidences U d'Abidjan et de Bouaké est totalement méconnu*. Un étudiant, une chambre, affirment fièrement les étudiants de Yamoussoukro. Ivoir'Soir, 13.11.1997.

 

palette de peintre, n.f. Spéc., (flore).(Caladium bicolor Vent.). Plante de la fam. des Aracées servant à la décoration des jardins en raison de ses feuilles marbrées de rouge ou de blanc. Roberty, 1954 : 371.

 

palétuvier, n.m. Spéc., mais usuel, (flore).

1- Terme générique désignant localement plusieurs espèces d'arbres de la fam. des Rhizophoracées. Localement on distingue essentiellement le grand palétuvier gris (Rhizophora racemosa G.F.W. Meyer), et le petit palétuvier (Rh. mangle Linn. ou Rh. Harrisonii Leechman). V. MANGLIER*. Le bois du palétuvier est dur et rouge. Il sert de bois de chauffage, et de tonnellerie. Roberty, 1954 : 249. On peut dire du palétuvier que c'est un arbre qui marche, poussant sur le bord d'un îlot vaseux, ses racines adventices se lancent toujours du côté de l'eau et prenant racines, forment des arbres nouveaux qui grandissent peu à peu les îles, tandis qu'à l'arrière la terre s'agglomère, se déssèche et forme terre ferme. Le palétuvier ne trouvant plus alors assez d'humidité meurt et laisse la place à une autre végétation. Pobéguin cité in Aubreville, 1959, III : 62. Des palétuviers, encore des palétuviers aux mille et une racines aériennes. Anoma Kanié, 1978 : 46. Ou alors, paraissant chercher une impossible piste dans les mangroves littorales, viennent les spectaculaires palétuviers gris, personnages incroyables avec leur tronc trop ridé, leur feuillage trop parcheminé, leurs racines-échasses parfois monstrueuses, et surtout les fines et longues pendeloques qui dégringolent de leurs branches comme de lourds cheveux. Conte, 1981 : 28. Les racines aériennes des palétuviers forment parfois de véritables tunnels qui débouchent sur de vastes espaces libres. Rémy, 1996 : 121.

COMP.: palétuvier blanc, faux palétuvier, grand palétuvier, petit palétuvier.

2- palétuvier blanc, (Avicennia nitida Jacq. ). Arbre de la fam. des Verbénacées, caractéristique de la mangrove. Il a un feuillage gris vert et des feuilles lancéolées. [Roberty, 1954 : 178]. Cette essence est surtout remarquable par d'innombrables pneumatophores, sortes de drageons verticaux qui émergent en brosses épaisses au-dessus de l'eau. Aubreville, 1959, III : 234.

SYN.: biaza (krou).

3- palétuvier, (faux ---- ), V. RIKIO*.

 

palme, n.f. V. NOIX* DE PALME.

 

palmeraie, n.f. Spéc. Lieu planté de palmiers. On distingue localement les palmeraies naturelles (sur le littoral par exemple) et les palmeraies artificielles ou palmeraies industrielles, plantations (palmiers* à huile par exemple) aménagées pour la production à grand rendement de produits exploitables pour l'industrie. Comme les Africains, en cultivant plusieurs fois de suite les vieilles brousses* à des intervalles de temps variables, respectent généralement les palmiers qui s'y sont installés, les peuplements de palmiers* à huile, à la longue deviennent denses et presque purs. C'est ainsi qu'ont pris naissance toutes les immenses palmeraies* de la zone maritime de la CI. On les appelle souvent "palmeraies naturelles" par opposition aux "palmeraies aménagées" qui sont entretenues en vue de la récolte des régimes de palme et de la production de l'huile. Aubreville, 1959, III : 317. Celles-ci [: les femmes adioukrou], éliminées ou écartées des palmeraies industrielles, se sont massivemenr retournées, il y a quelques années vers cette activité [: la fabrication du couscous* de manioc]. David, 1986 : 65. [.] ces vieux amoureux du pays qui ont connu Abidjan-village des années 40 [.] et qui mourront sur leur palmeraie d'Anguédédou ou leur bananeraie* d'Azaguié parce que la Côte d'Ivoire est devenu leur seconde patrie. David, 1986 : 169. Elle [: la route] traverse  de sages palmeraies ou des plantations d'avocatiers* et d'ananas, en alternance avec des étendues de brousse*. Rémy, 1996 : 100.

 

palmier, n.m. Spéc., mais usuel (flore). V. COCOTIER*, DATTIER* SAUVAGE, PALMIER-BAN, PALMIER-LIANE, PALMIER A HUILE, PALMIER RAPHIA, PALMIER RONIER. Terme générique désignant un ensemble d'espèces de la fam. des Palmacées. On distingue localement

1- palmier à huile, (Elaeis guinensis Jacq.). Grand palmier présent dans toutes les formations secondaires de CI. On extrait de l'huile de la pulpe de son fruit (V. HUILE* DE PALME, HUILE* ROUGE) ou de l'amande contenue dans la noix (V. HUILE* DE PALMISTE). Sa sève fournit une boisson alcoolisée (V. VIN* DE PALME), son coeur est consommé cuit ou cru (V. CHOU*-PALMISTE), etc,. Roberty, 1954 : 374. Le palmier à huile est surtout abondant dans la basse CI. Les palmeraies* se raréfient plus au Nord. Aubreville, 1959, III : 317. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 214. Concernant le palmier à huile, on avait remarqué que beaucoup de planteurs* se livraient délibérément à l'abattage de ces arbres avant l'âge limite pour en extraire le bangui*. FM. 22.02.1980. Jusqu'à preuve du contraire, cela leur [: aux Dan] rapporte davantage que d'être réputés nos meilleurs grimpeurs dans les plantations de palmiers à huile, [.]. Conte, 1981, 40. Pour s'y rendre [: à Grand Bassam] on emprunte une route longeant l'océan atlantique, traversant d'immenses plantations de palmiers à huile et de cocotiers, alignés comme au cordeau. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 12. Verdure sauvage ou au contraire très ordonnée : des bataillons élancés d'hévéas*, un océan moucheté de palmiers à huile... David, 1986 : 7. Le plan palmier, lancé en 1964, assurait en 1982 au pays le troisième rang mondial avec 102 000 ha de palmiers à huile, 700 000 tonnes de régimes* et une douzaine d'huileries. David, 1986 : 54. Les grandes compagnies de plantations [.] éventrent là aussi la forêt pour implanter sur la Tabou, la Néro ou aux rapides Grah, hévéas* et palmiers à huile. David, 1986 : 111.

SYN.: palmiste, adè (ébrié), m'mé (baoulé), tcho-gni (attié).

2- palmier-bambou, V. BAN*, PALMIER-RAPHIA.

3- palmier-ban, V. PALMIER-RAPHIA.

4- palmier-cocotier, V. COCOTIER*. Palmiers-cocotiers : la production multipliée par dix en quinze ans.(Titre d'article). FM., 17.03.1983.

5- palmier-éventail, (Livistonia chinensis Mart.). Palmier décoratif à tronc couronné par un bouquet de larges feuilles en éventail. Le palmier-éventail a été introduit pour la décoration des jardins. (Enseignant, Abidjan, 1990).

6- palmier liane, V. ROTIN*. Variété de palmier grimpant, producteur de rotin, aux feuilles pennées à bases engainantes et aux fruits couverts d'écailles imbriquées (genres Calamus, Ancistrophyllum, Eremospatha). Aubreville, 1959, III : 318. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 213.

7- palmier raphia, palmier-raphia, terme générique désignant plusieurs espèces de palmiers arborescents aux fruits couverts d'écailles imbriquées et renfermant 1 à 3 graines. Le plus répandu est le Raphia gigantea A. Chev. On admet généralement que les palmiers raphia ne fleurissent qu'une fois et meurent après la floraison. Certaines espèces sont extrêmement utiles (R. vinifera PB.) : on en extrait du vin* de palme, le bourgeon terminal est consommé sous le nom de chou-palmiste*, le rachis des espèces à grandes feuilles sert à faire des charpentes de cases, des chevrons. Fendu en longues et minces lattes, il sert à faire des nattes, des corbeilles. (V. BAMBOU*). Les feuilles sont employées comme couvertures des cases. Roberty, 1954 : 374. En faisant rouir des folioles des jeunes feuilles, on obtient ces lanières végétales connues sous le nom de raphia. Aubreville, 1959, III : 318.

DER.: raphiale*.

SYN.: ban*, palmier bambou, palmier -ban, raphia*(part.).

8- palmier rônier, palmier-ronier, palmier rondier (vx). (Borassus flabellifer Linn. var. Aethiopium Warb). Beau palmier remarquable par ses feuilles en éventail, et son tronc si curieusement renflé dans la partie supérieure. Présent surtout en savane. Ses fruits lisses, coriaces, d'un jaune orangé ont une pulpe fibreuse comestible entourant 3 graines à amandes comestibles lorsqu'elles sont jeunes et tendres. Le bois brun à fibres noires est très dur, inattaqué par les insectes et les termites. Difficile à travailler, il peut prendre un beau poli. Roberty, 1954 : 374, Aubreville, 1959, III : 319. Le palmier ronier, bel arbre de savane [.] est surtout utilisé en Côte d'Ivoire pour la fabrication du vin* de palme. Bouquet /Debray, 1974 : 133. Le palmier-rônier, si caractéristique avec ses colonnades grêles et ses feuilles en hachoir, est un familier du tableau. Conte, 1981 : 25. L'arbre le plus caractéristique de la région est le palmier rônier [.]. Oberlé, 1983 : 18. Deux petites aires à palmiers-rôniers existent dans le nord et le sud-est du parc [: de la Comoé]. Bousquet, 1992 : 153.

SYN.: palmier rondier, (vx), rônier*.

 

palmiste, n.m. Spéc.

1- Vx. Nom donné parfois au palmier à huile.

COMP.: chou*-palmiste, ciseau*-palmiste, rat*-palmiste, vautour* palmiste.

2- Usuel. Amande blanche et coriace enveloppée dans un tégument brunâtre qu'on trouve dans le noyau de la noix* de palme et dont on extrait l'huile* de palmiste. Avec leurs palmistes, leur cola*, leurs trois grains de café*, ils ont juste de quoi acheter du sel, du pétrole, un bout de cotonnade... Du Prey, 1979 : 164. Le caoutchouc et les palmistes y étaient exploités par le colonisateur. FM. 04.02.1980. [.] le temps des travaux forcés* pour fournir le caoutchouc et les palmistes aux réquisitions des commandants*. David, 1986 : 157.

3- palmiste (chou- ----), coeur du bourgeon terminal du palmier à huile ou du rônier. Consommé cuit ou cru. Le sommet végétatif ou chou-palmiste est un excellent légume mais sa cueillette provoque inéluctablement la mort du palmier. Marche-Marchad, 1965 : 43.

SYN.: coeur* de palmier.

4- palmiste, (ciseau ----), instrument à long manche, terminé par une lame droite et épaisse en forme de trapèze, et qui sert à cueillir les régimes de noix de palme. [.] la récolte [.] des régimes des graines de palme* à l'aide du ciseau-palmiste [.]. Girard, 1967 : 85.

ENCYCL.: il ressemble à un grand ciseau à bois.

5- palmiste (rat ----), appellation usuelle d'une sorte d'écureuil* terrestre diurne, l'Euxerus erythropus Geoffroy, très fréquent dans les champs et qui se nourrit souvent de noix de palme. Nulle part les pièges n'avaient pris le moindre animal. Même pas un rat-palmiste, pressé de courir sur un palmier aux fruits bien mûrs. Dadié, 1955 : 96. Il était à la chasse avant-hier [.] attrapait des rats-palmistes, taupes et agoutis* dans les champs [.]. Anoma Kanié, 1978 : 66. En zone de savanes on observe fréquemment le joli petit écureuil* fouisseur (improprement appelé rat-palmiste), de moeurs terrestres à longue queue. Oberlé, 1983 : 24.

SYN.: écureuil* fouisseur, écureuil* terrestre.

6- palmiste africain, vautour palmiste, (Gypohierax angolensis Gmelin). Petit vautour tout blanc sauf ailes noires et blanches et bande noire sur la queue. Il vit près de l'eau et semble lié à la présence du palmier* à huile dont il mange (non exclusivement) les fruits. Fam. des Accipitridae. Vautour palmiste signalé (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny). Bousquet, 1992, 179).

 

palomète, n.m. Spéc., (faune). (Orcynopsis unicolor Geoffroy Saint-Hilaire). Poisson de mer commun, de la fam. des Scombridae, à corps très comprimé latéralement et peau nue. Il atteint 130 cm de long et est apprécié pour la pêche sportive. Seret /Opic, 1981 : 330-333.

 

palu, n.m. Usuel, oral , écrit, tous milieux, fam.

1- Forme abrégée de "paludisme". Vous n'avez qu'à crever, tout seuls, d'ennui, d'ignorance, de tétanos, de palu, de vers* de Guinée , de variole. Du Prey, 1979 : 136. Le chauffeur de l'ambulance est venu en compagnie de deux personnes me réveiller pour un malade qui souffrait d'un palu prolongé. FM., 24.05.1984. L'interne, lui, aspirait à un repos prolongé car il traînait un palu. FM.,12. 08.1990. Quelques 5 jours après l'inhumation, notre artiste contracte un palu. Détective, 22.02.1993. Quand j'ai le palu, je vais rarement voir le médecin. Krol, 1994 : 39. J'ai le palu, nous l'avons tous mais mes crises sont plus fréquentes que la moyenne et très violentes. Krol, 1994 : 112. Elle avait un palu qui la rongeait. La Voie, 16.05.1996. Un long "palu" qui l'a tenu pendant six longs mois loin de son lieu de travail. Ivoir'Soir, 12.11.1997. [.] des sachets transparents dans lesquels se trouvaient des feuilles sèches pour soigner le palu de son frère. Ivoir'Soir, 18.11.1997. Il y a le palu qu'on peut guérir mais qui nous tue. Ivoir'Soir, 118.12.1997.

COMP.: coup de palu, neuropalu*, palu pernicieux.

DER.: paludéen.

2- palu pernicieux, Spéc., (santé). Encéphalopathie parasitaire à Plasmodium falciparum, principale cause de coma ou de convulsions fébriles chez les enfants de moins de cinq ans.(Gentilini et alii, 1977 : 382).

SYN.: neuro-palu.

3- palu, (coup de -----), Usuel, tous milieux. Accès de paludisme. Tu prends ta nivaquine*? Méfie toi du coup de palu ! (Infirmière, Bouaké, 1986).

4- palu (neuro-palu), Spéc., (santé). V. PALU PERNICIEUX.

 

paludéen, adj. Fréq., oral, écrit, tous milieux. En proie à un accès de paludisme. Une minute auparavant, M.D., paludéen et pas complètement rétabli, devait céder la place à M.N. FM., 24.03.1978. Tu ne vois pas qu'il est paludéen ? Il faut l'amener à l'hôpital. (Planteur, Adzopé, 1987).

 

pamplemousse, n.m. ou f. V. PAMPLEMOUSSIER*. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Localement on tend à distingue la pamplemousse qui est le gros fruit de cet arbre et le pamplemousse qui est l'arbre (Citrus decumana Merr.) également appelé pamplemoussier. Davesne, 1954 : 46.

 

pamplemoussier, n.m. Spéc., (flore). (Citrus decumana Merr.). Arbre de la fam. des Rutacées, cultivé pour ses gros fruits savoureux. Roberty, 1954 : 156.

 

panca, panka, n.m. Vx., écrit surtout, litt. Sorte de ventilateur constitué d'un écran de toile ou de papier fixé au plafond et qu'un domestique agitait au moyen d'une corde pour rafraîchir l'air de la pièce. Nous lui livrâmes tous les droits du Blanc, de la jeune fille peule vierge aux panca et aux tireurs* de panca. Le panca était un écran de toile ou de papier qui se suspendait au plafond pour éventer la chambre. Kourouma, 1990 : 66.

COMP.: tireur* de panca.

 

pangolin, n.m. Spéc., (faune). Mammifère nocturne de l'ordre des Pholidotes, bas sur pattes, au corps revêtu d'écailles cornées brunes, à langue vermiforme protractile. Il se nourrit exclusivement de fourmis et de termites. Sur les quatre espèces répertoriées en Afrique, localement on en connaît trois : le pangolin commun = pangolin à écailles tricuspides (Manis [Phataginus] tricuspis Rafinesque) dont la queue égale une fois et demi la longueur tête + corps ; le pangolin à longue queue (Manis [Uromanis] tetradactyla Linn.) dont la longueur de la queue égale deux fois la longueur tête + corps ; le pangolin géant (Manis [Smutsia] gigantea Illiger) à queue plus courte qui atteint 1 m de long, (tête + corps). Le pangolin, ce fourmilier étrange venu tout droit de la préhistoire avec sa carapace d'écailles... Arnaut, 1976 : 117. Regarde bien le pangolin ! C'est la sagesse de l'Afrique. Ibid : 117. L'enfant qui s'appelait Soulé était fainéant comme un pangolin [.]. A. Koné, 1980 : 34. Les pholidotes ou pangolins, de physiologie et de moeurs étranges, occupent une place à part dans le règne animal [.]. De moeurs nocturnes, le petit pangolin est arboricole tandis que le grand pangolin (qui peut atteindre 1,50 m de long) est terrestre, mais devenu fort rare. Oberlé, 1983 : 24. [.] les hommes ont capturé sur une branche, suspendu à quatre mètres des eaux paresseuses du fleuve, un pangolin. C'est un animal rare qui vit recroquevillé sur les arbres. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 165. Haltenorth /Diller, 1985 : 20. Les trois espèces sont signalées (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 163. Le contenu [: du véhicule] est renversant : des antilopes*, des singes*, des agoutis*, des pangolins, etc. Ivoir'Soir, 17.03.1998.

COM.: le pangolin symbolise la paresse (c'est un animal nocturne qui passe le jour endormi sur un arbre ou dans son terrier). Il peut également symboliser la sagesse dans certaines cultures.

SYN.: fourmilier*, pholidote (manuels), tatou*.

 

panier, n.m. Vx. Avant l'aménagement de ports en eau profonde, les gros bateaux ne pouvaient accoster à cause de la barre*. Pour débarquer, les passagers étaient transbordés dans une embarcation plus petite (V. BOAT*, CHALOUPE*) grâce à une espèce de nacelle nommé panier. Sur la plage avant du navire sont disposées comme des balançoires de foire, des caricatures de chaises à porteurs où les passagers, le coeur serré, prennent place quatre par quatre. Le mât de charge enlève chaque panier et essaie de les déposer [.] dans le léger boat* qui danse une impressionnante gigue. Kerharo / Bouquet 1950, b : 7. Il [: le ministre français Milliès-Lacroix, en 1908], [.] rembarque avec sa suite, comme il a débarqué, quatre par quatre, en "nacelle*" qu'on appelle aussi "panier", une vilaine caisse de bois accrochée à un treuil qui la dépose en contrebas du wharf dans la chaloupe de liaison avec le croiseur ministériel. David, 1986 : 29. Autrefois, le voyage se faisait par paquebot et les passagers étaient débarqués dans des paniers à claire-voie qui les prenaient sur le pont du navire pour les déposer sur le wharf*. Rémy, 1996 : 160.

SYN.: nacelle*.

 

panka, n.m. V. PANCA*.

 

pantalon kaki, n.m., Dispon., oral, fam. Appellation familière désignant les écoliers et les collégiens, astreints à l'uniforme : short et veste à manches courtes kaki pour les écoliers, pantalon et chemise kaki pour les collégiens, robe en vichy bleu et blanc pour les écolières, ou jupe kaki et chemisier blanc pour les jeunes filles des lycées et collèges. Hier matin les bleu blanc* et les pantalons kaki ont en effet repris le chemin des classes. FM., 14.09.1990.

 

panthère, panthère d'Afrique, n.f., V. LEOPARD*. S'il y a un problème, c'est celui des bêtes féroces, notamment les panthères. FM., 07.03.1984. Haltenorth / Diller, 1985 : 210.

 

papa, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior.

1- Appellation qui n'est réservée ni aux enfants ni au cadre familial. Elle peut être étendue à l'oncle paternel dans un environnement patrilinéaire (nord) ou à l'oncle maternel (sud matrilinéaire), mais aussi à tout homme âgé à qui on veut témoigner du respect. Tu verras beaucoup d'autres choses encore, puisque moi-même, ton papa, je n'ai pas fini d'en voir, tu vois que je te choisis une femme et ça ne réussit pas. Anoma Kanié, 1978 : 281. Longue vie Papa Houphouët ! (titre poème) FM., 18/19.10.1980. Bonne fête papa Houphouët. FM., 19.10.1982. La plantation  me vient de mon papa, le grand frère de ma mère. (Planteur, Adzopé, 1987). Papa Houphouët vaincra ! FM., 26.10.1990. [.] le propriétaire du champ, par exemple le papa, donnait à chaque membre du groupe une parcelle à cultiver. Deniel, 1991 : 20.

2- papa, péj. Pour une jeune fille, appellation affectueuse (et ironique) donnée à l'homme riche et plus âgé qui l'entretient. V. GROTTO*.

3- papa Bon Dieu, Dispon. L'appellation peut être utilisée pour désigner Dieu, chez les Chrétiens ou assimilés. Papa Bon Dieu parle. (titre d'article) FM., 29.03.1982.

4- Papa Nouveau, nom donné au prophète* qui dirige l'église syncrétique harriste qui porte également ce nom, assez importante dans la région des lagunes. Ces hommes et ces femmes clament de tous leurs poumons leur foi en leur guide Papa Nouveau. Arnaut, 1976 : 81. A Touzoukou, vous êtes l'hôte du Prophète fondateur d'une secte Papa Nouveau. Guido : Abidjan jour et nuit, n°32, 9/15.06.1982. Citons encore l'église de Papa Nouveau à Touzoukou (près de Jacqueville)[.]. Oberlé, 1983, 84. Tout au bout de la piste côtière qui court sous les cocotiers*, à Touzoukou, la résidence-cathédrale-caravansérail de Papa Nouveau, pape harriste* de la région, ne s'ouvre que sur rendez-vous. David, 1986 : 107. Le nom Papa Nouveau que j'ai donné à mon église dès sa naissance est un nom pour marquer la différence avec toutes les autres religions révélées et églises. Ivoir'Soir, 17.03.1998. Jean-Michel ayant eu envie de faire un tour à Toukouzou, à l'église de Papa Nouveau [.]. R. Yaou, 1999 : 3. A ses côtés, un dignitaire de Papa Nouveau, une secte locale qui compte environ 20 000 membres et connaît un succès d'estime auprès de nombreux cadres ivoiriens, surtout dans la marine nationale. J.A. L'intelligent, 21/27.11.2000.

COMP.: prophète* Papa Nouveau.

 

papaye, n.f. Spéc., mais usuel, (flore)

1- Gros fruit comestible du papayer qui peut être consommé vert, (en salade ou en gratin), ou mûr, (en dessert ou en entrée). Les papayes encore vertes sont écrasées entre deux cailloux ou mieux triturées au mortier familial. Kerharo /Bouquet, 1950, b. : 68.[.] toute la famille réunie pour prier et [.] manger les galettes de maïs, la papaye ou la mangue* parfumée. A. Koné, 1980 : 9. Salade de papayes vertes. (Titre de recette de cuisine, FM., 14.04.1983).

2- papaye greffée, V. PAPAYE SOLO, SOLO*. Appellation fréquente sur le marchés mais erronée car le papayer ne supporte pas la greffe. En réalité il s'agit d'une variété de papaye sélectionnée, à fruits plus petits, dont la chair rouge est extrêmement sucrée et parfumée.

3- papaye muscat, V. PAPAYE SOLO, SOLO*. Nom donné par les Européens à la papaye solo, plus parfumée.

4- papaye solo, nom donné à une variété sélectionnée de papayes dont le fruit plus petit et à chair rouge est très parfumée et très sucré. Un projet de dix hectares de papayes solo. FM., 07.05.1993.

SYN.: papaye greffée, papaye muscat, solo rouge.

 

papayer, n.m. Spéc., mais usuel, (flore). (Carica papaya Linn.). Petit arbre de la fam. des Caricacées à grandes feuilles , groupées à la cime du tronc. Fruit comestible pouvant atteindre 40 cm. Utilisations therapeutiques nombreuses. Il existe une variété sélectionnée : le papayer solo. Prenez le sentier rouge; d'ailleurs on voit d'ici, le sommet des papayers. Anoma Kanié, 1978 : 230. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 82. L'Amérique a donné à l'Afrique le papayer, le goyavier*, le cacaoyer*, l'avocatier* et le corossolier*. Oberlé, 1983 : 20. Dans tous les recreux et recoins des Deux Plateaux, bien planqués sous les bananiers* et les papayers, se nichent des villages sauvages* de planches jaunes qu'on édifie en quelques heures... David, 1986 : 84.

 

papeau, n.m. V. PAPO*, Un fabricant de papeaux a été trouvé mort dans des conditions obscures. ID, 15.07.1973.

 

papier, papier des blancs, papier de blanc, n.m. Fréq., oral surtout, peu ou  non lettrés, plaisant chez les intellectuels..

1- Diplôme. Sylvestre veut dire que grâce au papier des Blancs, il démontrera un jour que tout cela n'est qu'imposture. Bolli, 1977 : 90. Mais oui [.] il est instruit, il a des diplômes, beaucoup de papiers. Anoma Kanié, 1978 : 236. La connaissance du papier des Blancs éloigne nos enfants de nous. Oussou-Essui, 1979 : 84. Il me disait qu'il aimerait me marier*, mais comme nous n'avions pas le même niveau d'études, il se demandait si ça ne nuirait pas à l'harmonie de notre ménage. [.] je ne savais pas que le papier ça rentrait dans l'amour. Akissi Kouadio, 1983 : 58. Nous avons à présent dans le village quelqu'un qui connaît le vrai papier des blancs. L.B. Niamkey, 1985 : 24. Il n'y avait pas d'histoire de papier non plus. Le fait de n'être pas allé à l'école n'avait pas vraiment d'importance. Bonnassieux, 1987 : 27. C'est papier qui est bon, plus que tout ! (Boy, Abidjan, 1990). Malgré ta connaissance en fait de" papier de blanc", tu ne m'en convaincras pas. R.Yaou, 1999 : 19.

COMP.: long papier, petit papier.

LOC.: connaître papier, apprendre le papier, papier content pas mon affaire.

2- papier (long ----), diplôme universitaire.[.] des expressions telles que "long papier, petit papier" sont apparues pour railler ceux qui ne voient la réussite qu'après être bardé de diplômes universitaires. L'oeil du peuple. 13. 03. 1996.

3- papier (petit ----), diplôme mineur ou dévalué comme le certificat d'études ou le brevet.

4- papier, (connaître ----), loc.verb. V. CONNAÎTRE* PAPIER. Si elle m'avait mis à l'école, peut-être que je serais déjà un grand* quelqu'un mais je ne connais* rien dans le papier*. Deniel, 1991 : 77. Je ne connais pas papier. Deniel. 1985 : 72. Nous on est pauvre, on ne connaît pas papier. Bonnassieux, 1987 : 165. C'est un homme sérieux et instruit, oui, il connaît papier [.]. Krol, 1994 : 102.

5- papier (apprendre le ---- ), loc.verb. Apprendre à lire et à écrire. Comme tu as appris un peu le papier, ça pourra t'aider à apprendre facilement. Deniel, 1991 : 128.

5- papier content pas mon affaire, loc.verb. Argot estudiantin. V. CONTENT*  Expression désabusée par laquelle un étudiant laisse entendre qu'il réussit peu ou mal dans ses études sans qu'on puisse le lui reprocher.

 

papier de verre, n.m. Spéc., (flore). Nom donné couramment aux feuilles du Ficus exasperata dont on se sert parfois pour décaper l'épiderme avant l'administration de certains médicaments contre les dartres*. Le ficus exasperata, encore appelé vulgairement par les colons, ’’ papier de verre’’ , en raison du caractère des feuilles qu'on peut effectivement utiliser en guise de papier de verre. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 85, note (1). Le ficus exasperata [.] dont les feuilles s'appellent communément "papier de verre" ou "lames de rasoir". FM, 21.07.1972.

SYN.: lames* de rasoir.

 

papillon des mangues, papillon des manguiers, n.m. Spéc., (faune). Gros papillon noir qui apparaît avant la saison des pluies au moment où les mangues sont abondantes. J'ai fermé les nacots*pour que les papillons de mangues n'entrent pas. (Coiffeuse, Abidjan, 1987).

 

papo, papot, papeau, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Panneau destiné à recouvrir le toit des cases ou à servir de cloison. Il est constitué de feuilles de palmier*-raphia ou de cocotier* ou de palmier* à huile, entrelacées. D'autres fenêtres [.] donnent sur Walama, village indigène là-bas, avec les toits de chaume ou de papo, visibles dans le lointain [.]. Anoma Kanié, 1978 : 222. A commencer par la vieille case* de terre battue recouverte de papot, badigeonnée de jaune. FM., 11.02.1981. O.NG. devait confectionner des papots pour la toiture de la cuisine. FM., 30.12.1982. [.] les maisons rectangulaires du Sud comportaient une ossature de bois de palmier ou de bambou, renforcée souvent par du banco* (terre humidifiée et malaxée) et un toit à forte pente, couvert en paille ou en papo (faisceaux de feuilles de palmier*-raphia). Oberlé, 1983 : 62. A Vridi II, les maisons en papot sont nombreuses sur le sol sablonneux[.]. La profusion de feuilles de cocotier permet d'y réaliser des constructions à moindre coût.. Bonnassieux, 1987 : 203. A côté, l'ancienne [: maison], plus petite, trop basse, toiture végétale en papo, recyclée en remise [.]. Krol, 1994 : 98. Sous les toitures en branches de papo, la température est plus supportable que dehors [.]. Krol, 1994 : 98.

SYN.: paille*, secco*(part.).

 

papou, papounet, n.m. Dispon., argot urbain, oral, iron. Fiston, fils à papa. Le problème chez nous c'est que Papa qui devrait sensibiliser son papou* sur les risques de vagabondage sexuel, a lui même, au moins 4 à 5 bureaux* politiques à parcourir par jour. Ivoir'Soir, 24/25/26.10.1997.

 

parapluie atomique, n.m. Spéc., argot estudiantin, iron. Par dérision appellation désignant le fait qu'un étudiant ayant atteint le niveau de licence, de maîtrise ou de DEA ne peut plus être renvoyé de l'Université. Par exemple, en licence, en maîtrise , les étudiants bénéficient ce ce que l'on appelle communément le "parapluie atomique". C'est à-dire qu'à ce niveau d'études, l'étudiant ne peut plus être renvoyé de l'Université. Ivoir'Soir, 26.06. 1997.

 

paradisier, n.m. Spéc., (faune). Nom donné improprement à plusieurs espèces d'oiseaux à beau plumage alors que le paradisier véritable vit en Nouvelle Guinée. Le paradisier, plus beau que jamais, effleure les buissons fleuris de ses panaches  [.]. Son plumage de soie et de velours éclate de toutes ses couleurs et, semblable à un souverain, il se pavane avec dignité. (Feuilleton de Timité Bassori, janvier 1975).

 

parasolier, n.m. Spéc., (flore). (Musanga cecropioides R. Br.). Petit arbre décoratif de la fam. des Moracées, caractéristique des paysages de la brousse africaine. Bois de cet arbre, d'un blanc grisâtre rosé, tendre et peu dense. C'est l'un des bois les plus légers d'Afrique. Il est appelé communément parasolier à cause de sa cime en parasol. Aubreville, 1959, I : 64. Il venait "clouc...clac"! sur ses courtes pattes chaussées de sandales en bois de parasolier. Dadié, 1955 : 93. A peine de-ci de-là note-t-on une silhouette d'exception, par exemple le charmant parasolier qui, à vingt mètres de haut, expose ses feuilles comme autant de parapluies de golf aux larges rayures... Conte, 1981 : 29.

SYN.: amohia (ébrié), egoui (agni), kode (bété), vogoba (gouro).

 

parc, n.m. Spéc.

1- parc à bois, loc.nom. Lieu de stockage des billes de bois, près d'un port. Celles-ci peuvent soit être déposées sur le sol (parc à bois) soit immergées dans un fleuve (V. PORT* A BOIS). [.] le parc à bois [.] prévu à côté du port se retrouve par la volonté des forestiers, tout au nord, derrière le Bardo et Seweké parce qu'il était plus facile d'y décharger des billes... Rémy, 1996 : 157.

2- parc animalier, parc national, loc.nom. Nouvelle appellation donnée aux réserves d'importance nationale dans lesquelles la chasse est désormais interdite. Classée en parc national depuis 1953, cette enclave de 3 000 hectares est en effet restée à peu près intacte. Rémy, 1996 : 97. L'ancienne réserve de Bouna, créée en 1953, puis transformée en parc national de la Comoé, le 9 février 1968. Rémy, 1996 : 112. Et pourtant soutient le premier magistrat de ma commune [.] sa commune regorge de curiosités touristiques qui sont entre autres, le parc animalier d'Abokouamékro, ses collines, [.] ses lacs, son centre des métiers. Ivoir'Soir, 29.04.1998.

3- parc de vision, n.m. Appellation méliorative donnée aux réserves locales consacrées à la protection des espèces menacées et dans lesquelles les visiteurs éventuels devront se contenter d'admirer les animaux. Parc de vision d'Abokouamékro. Bussang /Leblanc, 1990 : 115. Ultérieurement, ce parc de vision sera doublé en superficie et cette extension sera consacrée à l'élevage proprement dit des espèces (girafes, zèbres, autruches, éléphants, rhinocéros,...). Rémy, 1996 : 169.

 

parcelle, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Lot de terrain bâti ou à bâtir. Le terme suivi de son numéro d'identification peut indiquer l'adresse dans les quartiers où les rues n'ont ni nom ni numéros. Par exemple, un notable burkinabè a payé* une parcelle à un Béninois pour la somme de 240 000F. Bonnassieux, 1987 : 199. Non je ne connais* pas sa parcelle à Blokosso. (Planton, Abidjan, 1982).

SYN.: carré*, concession*(part.).

 

parche, n.f. Spéc. Pellicule enveloppant la graine de café. Les coques et parches de café décortiqué dans les usines ne seront plus. Nos études révèlent qu'elles peuvent servir d'engrais [.]. Tout planteur* désireux d'avoir des parches, peut simplement au retour de la livraison de son café en demander aux responsables de l'usine. FM., 16.01.1980.

COMP.: café parche, café en parche.

 

pardon, n.m. Entre dans un certain nombre d'usages différenciés localement.

1- interj. Fréq., oral, fam., mésolecte, basilecte. S'il te /vous plaît, (dans une requête, je t'/vous en prie, je t' /vous en supplie. Quand je lavais ses enfants dans la douche*, il entrait et me chuchotait :"Akissi, pardon, je ne te fais pas pitié ? il faut me marier*". Akissi Kouadio, 1983 : 34. Akissi, pardon, il faut laisser Jacques venir avec nous. Ibid, 1983 : 49. Patron*, pardon, cent francs pour manger. (Mendiant, Abidjan, 1984). CHU de Yopougon. M. Wolf aux grévistes : "Pardon, reprenez le travail". FM., 28.01.1993.

2- pardon, v.inv. Fréq., oral, basilecte. Pardonner. Oui patron*. 300 F c'est bon. Je pardon* lui : c'est un bonne arrivée ! Kollin, 1975, 38. Si vous pardon lui, il va fait encore. (Boy, Abidjan, 1983).

3- pardon, (demander ----), loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux. V. DEMANDER* Alors les gens ont commencé à demander pardon au patron. [: implorer la pitié de). C'était pour celui-ci une façon de recevoir de l'argent puisque quelqu'un pouvait se lever et dire : "Je donne 100 F pour qu'on enlève au moins cinq coups". Deniel, 1991 : 80. Nous, on l'a entouré et on lui a demandé pardon pour les voyous. Il s'est fâché encore. V. Tadjo, 1992 : 17.

4- pardon, (donner ----), loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Accepter des excuses, accorder son pardon, se laisser fléchir. Nous tenons à garder l'anonymat, donne-nous pardon. Krol, 1994 : 121. Elle voulait se réfugier chez ma grande soeur* à Abidjan, en attendant que mes parents présentent des excuses à son père, pour qu'il donne pardon et m'autorise à l'épouser, parce qu'elle m'aimait. Krol, 1994 : 134.

5- pardon, (faire ----), loc. verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.

a) - V. DEMANDER PARDON. Supplier, implorer la pitié de qqun. Il arrive qu'au milieu du mois, l'étudiant se retrouve sans ticket de restaurant. Il fait pardon à un parent* mais c'est non. Krol, 1994 : 218.

b)- Faire la paix, se réconcilier, Je suis arrivé* pour vous demander de faire pardon avec votre femme. Krol, 1994 : 122. Ils ont allés trouver le mari qui venait de rentrer pour faire pardon au nom de leur fille. Krol, 1994 : 122.

 

pardonner, v.tr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.

1- Demander pardon, présenter des excuses. Mon enfant viendra vous pardonner demain à midi. (Mot d'excuses de parents, Abidjan, 1983). Quand l'affrontement verbal dégénère, des témoins du "palabre*" interviennent pour calmer les adversaires, les "pardonner". Note 4 : s'excuser auprès des adversaires pour qu'ils se calment. Bonnassieux, 1987 : 132.

2- Marchander, discuter pour obtenir une faveur. Les samaras coûtent 200 f mais si tu pardonnes, tu peux les avoir pour 175. (Boyesse, Abidjan, 1983). Bananes là*, c'est cher. Il faut pardonner un peu. (Marché, Bouaké, 1986).

3- Accorder une faveur, une remise. Ou , je dois encore 50 f mais il faur pardonner [: me tenir quitte]. (Boy, Abidjan, 1984). Mille francs c'est trop cher. J'ai dit à mon patron de me pardonner et il m'a laissé partir. Deniel, 1991 : 65.

 

pareil, adj. Dispon., mésolecte, basilecte.

1- V. MEME* CHOSE PAREIL. Ton mari et ton fils, c'est même chose pareil ! (Revendeuse, Abidjan, 1984).

2- pareil comme, loc.adj. La vie à Adjamé, c'est pas pareil comme avant. On a trop* peur! (Lettre, Abidjan, 2000).

 

parent, parent étudiant, n.m. Fréq., argot estudiantin, oral, fam. Condisciple, camarade d'études à l'université. Il arrive qu'au milieu du mois, l'étudiant se retrouve sans ticket de restaurant. Il fait pardon* à un parent mais c'est non. "Ecrase hein, tu te brises*, ça réussit* pas" crie le parent. Krol, 1994 : 218. Parents : à l'université, camarades sur qui on peut compter pendant les moments difficiles. Première leçon de français* de Moussa. Jeune Afrique, 34/30.07.1996 : 95. [.] le parrain des "parents" le [: le concert] présente comme un concert d'apaisement [.] la contribution à la détente des relations entre les étudiants et le gouvernement dans la crise universitaire qui perdure. FM., 26/27.04.1997. Chez nos parents étudiants, les Cambodgiens* sont si gentils ! Ivoir'Soir, 11.06.1997. En effet, nombreux sont les "parents" qui pointent* chez deux ou trois"parentes" en même temps dans la même cité et quelquefois dans le même bâtiment. Ivoir'Soir, 05.02.1998. Longtemps, avant que je n'arrive à l'Université, j'entendais dire que les professeurs font tout pour empêcher les "parents" d'avancer dans les travaux de recherche. Les raisons avancées à l'époque par les "parents" étaient que les professeurs avaient peur de perdre leur place si jamais beaucoup de jeunes ont le même niveau qu'eux. Ivoir'Soir, 16.04.1998. S'il y a un point commun entre les "parents" d'aujourd'hui, c'est bien leur insolence vis-à-vis des "parentes". Quelle que soit la cité, ils se mettent à leur fenêtre ou devant leur porte et dès qu'une "parente" passe, ils la sifflent ou l'interpellent grossièrement. Ivoir'Soir, 23.04.1998.

 

parenté, (être ---- à), loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Etre apparenté à, avoir des liens de parenté avec. Votre femme est parentée à Eugénie ? FM., 06.07.1980. A cette occasion, nous avons découvert que nous étions parentées au Président par Mamie* Akamoué que l'on avait perdue de vue depuis longtemps. FM., 16/17.01.1982. Et comme toutes les victimes sont parentées à des soldats de l'armée patriotique rwandaise au pouvoir, on a vite fait de soupçonner la rebellion d'être derrière ce réseau d'empoisonneuses. Ivoir'Soir, 18.06.1998.

 

parenté à plaisanterie, n.f. Dispon., oral, écrit, mélior. nord. Parenté fort ancienne et plus ou moins mythique entre groupes ethniques qui ont été associés à un moment de leur histoire. En conséquence, la coutume autorise les membres de ces groupes, à tolérer entre eux une plaisanterie sans ménagement. Avec la parenté à plaisanterie, tu es obligé de supporter les railleries du parent, sans te fâcher, et lui, il doit faire pareil avec toi. (Etudiant, Abidjan, 1984). Chez nous, la terminologie de la parenté ne se limite pas à la seule famille biologique. Elle s'étend de la parenté à plaisanterie, à la parenté spirituelle, à la parenté économique. FM., 10.02.1993.

 

paresseux, n.m. V. PANGOLIN*, POTTO*. Il convient de rejeter pour les animaux représentés en Afrique les noms employés à tort qui désignent des animaux d'Amérique : il n'y a pas en Afrique d'édentés vrais, de fourmiliers* proprement dits, de paresseux ni de tatous*. Roure, 1962 : 75.

 

par exprès, loc.adv. Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Volontairement. Maîtresse, Ali m'a fait tomber par exprès. (Enfant, cour d'école, Dimbokro, 1979). On raconte aussi que le thé aurait été empoisonné par exprès ou par négligence par un produit servant à tuer des agoutis*. Ivoir'Soir, 16.10.1997.

 

par finir, loc.adv. Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Pour finir, finalement. Il a demandé tous les prix et par finir, il est parti sans acheter. (Revendeuse, Abidjan, 1982).

 

parler, v.tr. Usuel, oral surtout, mésolecte, basilecte. Nombreuses locutions locales.

1- parler [bon] français, loc.verb. Euphémisme signifiant donner un pourboire, une gratification ou un pot de vin., accorder un passe-droit. Il [: le policier] te demande pourquoi tu n'as pas la carte consulaire ou le certificat de résidence, mais il empoche ta carte [: d'identité étrangère] dans son gros sac et te dit :"Il faut parler bon français" c'est-à-dire qu'il faut lui filer un billet ; si tu ne mets pas ta main à la poche, il ne te rend pas ta carte et t'emmène ! Deniel, 1991 : 31. On les [: les belles* de nuit] lutine et les embarque facilement pour peu qu'on "parle français". En clair, mettre la main à la poche. Comme on dit à Abidjan. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 78. Ce sont des expressions que les Ivoiriens utilisent très souvent dans leurs conversations. Que ce soit au bureau, dans les maquis* ou dans les rues. Ces expressions sont les suivantes: "il faut parler français", "je suis dans le contexte*","c'est un gombo*", "fais* nous-fait", "fais moi manger*", "donne* pour moi", "se fon*". Toutes ces expressions ont une singularité, celle de dire la même chose. Ce que ces expressions veulent dire, c'est "la corruption". Ivoir'Soir, 13/14/15.06.1997. [.] à chaque poste de contrôle de l'ECOMOG*(il y en a une quarantaine entre Monrovia et la frontière ivoirienne) le chauffeur "parlait français" aux soldats de l'ECOMOG. et aux policiers libériens. Il a du laisser plus de trois mille dollars libériens. Ivoir'Soir, 16/17.07.1997. Ses concurrents s'étaient toujours trouvés plus généreux dans la manière de "parler français", dans le "geste* national". Kourouma, 1998 : 229.

SYN.: donner gombo*, être dans le contexte*, faire le geste* national, faire manger*, graisser*, mouiller* la barbe, sefoniser*.

2- parler derrière qqun, loc.verb. Parler de qqun en son absence, particulièrement pour en dire du mal. Si tu parles de lui [: de ton patron] en bien devant lui mais en mal derrière lui, ça ce n'est pas bon. Deniel, 1991 : 74. Elle dit derrière moi que je cherche* son chéri* or* que c'est lui qui me cherche. (Lycéenne, Bouaké, 1995).

3- parler vis-à-vis, loc.verb. V. VIS*-A-VIS. Vous avez vu l'ange de Dieu, en chair et en os ! Et il vous a parlé vis-à-vis ! Ekra, 1985 : 57.

4- parler la vérité, loc.verb. Dire la vérité. Il y avait des palabres* sur la répartition des bénéfices. Elle ne parlait pas la vérité. Bonnassieux, 1987 : 134. Parle la vérité maintenant! (Etudiant, Abidjan, 1990).

 

parler moussa, n.m. V. FRANCAIS* DE MOUSSA. Au détour d'un chemin, lorsqu’un vendeur de fruits utilise le parler Moussa pour vous aborder, sorte de patois suave, utilisé dans les relations courantes [.]. Gaudio / Roekeghem, 1984 : 10.

 

parole, n.f. Fréq., oral, mésolecte, basilecte, fam., péj.

1- parole, (avoir la ---- trop longue), loc.verb. Etre trop bavard. Toujours est-il que je m'exprimais comme une enfant de sept ans. Quand j'étais plus jeune encore, mon père tout en me disant :"Tu as la parole trop longue !" admirait déjà l'aisance avec laquelle je manipulais cette parole. Deniel, 1985 : 118. Je viens t'écouter ! N'aie pas la parole trop longue, hein ! (Etudiant, Abidjan, 1997).

2- parole de tailleur, (faut pas fait ---- !), loc.verb. Il ne faut pas faire des promesses qu'on ne pourra pas tenir ! Faut pas faire parole de tailleur : il ne faut pas mentir, il ne faut pas faire de promesses inconsidérées. Première leçon de français* de Moussa. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95.

 

partager, v.tr. Fréq., oral, mésolecte, scolaires surtout. Distribuer. C'est le chouchou du maître. C'est lui qui partage toujours les cahiers. (Collégien, Bouaké, 1984). On vient voir nos notes. Le prof va partager les copies. (Etudiant, Abidjan, 1998).

 

part de l'étranger, n.f. Dispon., oral, (calque des langues loc.), mésolecte, mélior. Part de nourriture qui est mise de côté à la fin du repas familial pour un éventuel visiteur ou un nécessiteux de passage. En effet, quand elle faisait la cuisine, elle prévoyait toujours la part de l'étranger; elle disait :"On va se coucher, mais un étranger* va peut-être passer". Deniel, 1985 : 121.

 

partir, v.intr. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte.

1- Aller. Est-ce-que vous êtes parti pour lui demander   FM., 09.01.1980. La partie civile ayant fait monter exagérément la valeur, il n'y a pas eu d'accord. C'est ce qui explique que mon client soit parti en prison. FM., 07.05.1981. Quand il s'est rendu compte que je partais toujours à l'église [.]. Deniel, 1985 : 69.

2- partir au besoin, loc.verb. V. BESOIN*. Quand il part au besoin, lui, ça dure des heures* de temps !! (Etudiant, Abidjan, 1996).

3- partir en gazoil, loc.verb. V. GAZOIL*. Tu viens ? On part en gazoil à la rue Princesse ! (Etudiant, Abidjan, 1999).

 

passage de la barre, n.f. V. BARRE*. [.] la pêche en lagune ne nécessitait pas le difficile passage de la barre. FM., 31.07.1980.

 

passer, v. Quelques locutions locales :

1- passer la barre, loc.verb. V. BARRE*, La pirogue s'est renversée pendant qu'ils essayaient de passer la barre. (Témoin, Abidjan, 1986).

2- passer à côté de, loc.verb. Dispon, oral, écrit, mésolecte. En parlant d'un examen ou d'une épreuve : échouer de peu. J'ai passé deux fois à côté de l'entrée en 6ème et je n'ai eu que le CEPE. FM., 17.03.1982. En 1992, je suis passé à côté du bac mais je l'ai eu en 1993. (Instituteur, Abidjan, 2000).

3- passer derrière qqun, loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte, péj. V. DERRIERE*. Agir en cachette de qqun, agir derrière le dos de qqun. Après, son frère et lui sont venus me voir pour me dire qu'ils ne veulent pas continuer le travail. Or ils passaient derrière moi pour aller chez l'homme. FM., 08.02. 1982. Ma petite soeur passe toujours derrière moi pour raconter ce que je fais à mes parents. (Lycéenne, Daloa, 1987).

 

pastenague, n.f. Spéc., (faune). Sorte de raie de la fam. des Dasyatidae, caractérisée par une longue queue effilée en fouet sans nageoires dorsales. Chair fine qui peut être consommée fraîche ou fumée. Les deux espèces les plus communes sont : la pastenague à perle (Dasyatis margarita Günther) caractérisée par un gros tubercule nacré situé au centre du disque et entouré de nombreux granules plus petits ; la pastenague marbrée (Dasyatis marmorata Steindachner) portant des marbrures d'un bleu vif qui ressortent du fond brun verdâtre. Seret /Opic, 1981 : 62-65.

SYN.: raie* plate, raie* perlée, terre*, asakoui (de l'ébrié), gbengbené (de l'alladian), koudouké (du nzéma).

 

patapara, n.m. Spéc., (flore), (de l'attié). (Hymenostegia Aubrevillei Pellegr. ). Arbre moyen de la fam. des Caesalpiniées. Aubreville, 1959, I : 306.

 

patas, n.m. V. SINGE* ROUGE, SINGE* PLEUREUR. C'est avant tout le royaume [.] des antilopes* [.] et des singes (chimpanzés, patas, colobes-magistrats*;...) David, 1986, 99.

 

patate [douce], n.f. Spéc. mais usuel, (flore). (Ipomaea batatas [Linn] Poir.). Plante cultivée de la fam. des Convolvulacées dont les tubercules à chair tendre et sucrée sont consommés de diverses façons. On distingue selon la couleur des tubercules la patate blanche, la patate jaune, la patate rouge et la patate violette. Roberty, 1954 : 312. [.] avec en parterre, des patates aux feuilles vert foncé. Dadié, 1955 : 121. Vous reconnaissez le manioc* et les patates douces. Anoma Kanié, 1978 : 238. Quand le sirop a bouilli, mettez dedans une livre de patates épluchées et coupées en morceaux. FM., 30.05.1980 (: recette de la compote de patates douces). A l'heure du repas, la grande famille ivoirienne se réunit autour d'un plat unique de céréales (riz, maïs, mil, sorgho) ou de tubercules (igname*, taro*, patate douce) arrosé d'une sauce* épicée, différente selon les régions. Oberlé 1983 : 68. Là-bas, je faisais la culture*, je cultivais le mil*, la patate, les ignames*[.]. A. Touré, 1985 : 199. Cette année là, il a produit plus de 1 500 tonnes d'ignames*, 100 tonnes de maïs, 60 tonnes d'aubergines* et de courgettes, 600 tonnes de patates, 100 tonnes d'arachide* et 150 sacs de gombo* sec. FM., 18.04.1989.

COM.: localement "patate" n'est pas utilisé pour désigner la pomme de terre, sauf par les Européens.

 

pâte, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Aliment traditionnel confectionné à partir de mil*, sorgho*, maïs, igname* ou banane* plantain. Présenté sous forme de boule*, il est consommé pour accompagner la sauce*. Il n'y aurait plus la farine de mil* et de maïs* pour préparer la pâte qui était la principale nourriture du pays et le plus grave pour les vieux, il n'y aurait pas de dolo*de mil. Koné, 1976 : 84.

COMP.: boule* de pâte.

LOC.: manger* la pâte et la sauce.

COM.: ne désigne pratiquement jamais les pâtes alimentaires appelées "nouilles, vermicelle ou macaronis".

2- pâte, (manger la ---- et la sauce), loc.verb. Manger à l'africaine. Il a vécu plus de vingt ans au village, mangeant la pâte et la sauce. (Planteur, Daoukro, 1987).

 

paternels, n.m.pl. Spéc. Terme de parenté classificatoire qui désigne globalement l'ensemble des parents du père. Il y aura du monde aux funérailles. Du côté des paternels, plus d'une centaine au total. (Ingénieur, Korhogo, 1988).

 

pater-noster, n.m. V. ABRUS* A PRIERE.

 

patienter, (se ---- ), v.pronom. Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Se calmer, se montrer patient. Mariam! Je ne peux plus t'attendre.[.]."-"Oh ma chère, patiente-toi." (BD. in FM., 01.04.1983). Mon père me dit de me patienter, de ne pas faire de palabres* mais je ne peux pas. (Garagiste, Abidjan, 1997).

 

patois, n.m. V. DIALECTE*, LANGUE* NATIONALE. Langue africaine vernaculaire, propre à un groupe ethnique. Le terme, dépréciatif à l'origine dans la bouche du colonisateur, n'est ressenti comme tel actuellement que par les intellectuels qui préfèrent parler de "langue" ou de "dialecte"."Hum, c'est ta fille ça ?" siffla-t-elle en patois. Bolli, 1977 : 54.

 

patoche, n.f. Dispon., argot urbain, péj. Ecolière ou lycéenne enceinte. On les voit souvent ces patoches à la tenue bleu et blanc*, au ventre ballonné, qui passent dans les rues avec quelques effets scolaires sur les bras. FM., 04.03.1983.

 

patron, n.m. V. CHEF*. Terme d'adresse qui indique en général un rapport de hiérarchie sociale respectueuse (supérieur / inférieur) mais peut également marquer la bonhomie devant l'attente d'un service (client /serveur). Je sens qu'il a envie de me parler. A deux ou trois reprises, il m'a salué d'un "bonjour patron" qui annonce une suite. Arnaut, 1976 : 159. Les sous-préfets se faisaient appeler "mon commandant" comme autrefois et les entrepreneurs de bâtiment étaient tout fiers d'être salués, bonnets bas, par les manoeuvres qui les nommaient "Naba" ou les contremaîtres du pays qui disaient "Patron". Du Prey, 1979 : 63. Installé à son volant, le chauffeur demanda au passager : -"Où je te conduis, patron ?" Oussou-Essui, 1979 : 7. Si tu veux, patron, tu coupes* à la fin du mois mais il faut donner l'argent*. Tilliette, 1984, 104. Patron, le café, ça vien t? (Client au maquis*, Abidjan, 1990).

 

patudo, n.m. V. THON* OBESE.

 

pau rosa, n.m. V. BOTO. Spéc., (flore). (Swartzia fistuloides Harms). Petit arbre forestier de la fam. des Caesalpiniacées.aux grandes gousses noires cylindriques vernissées. Aubreville, 1959, 1 : 326.

 

payer, v.tr. Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte.

1- Cumule les sens de "payer" et de "acheter". Dibetchi, le plus riche de la bande payait toujours un nouveau roman d'aventures. Dadié, 1956: 147. J'ai payé pour 7000 f. de médicaments. FM. 07.10.1982. Compte-tenu du nombre d'ouvrages que j'aurai à payer à la rentrée [.]. FM., 12.10.1982. Je suis allé payer du fil 60 f. Deniel, 1991 : 65. A l'accouchement, j'ai payé des habits* pour la femme et le bébé. Deniel, 1991 : 148. Il a fait venir son petit frère* du village, il lui a payé l'apprentissage de la menuiserie, il lui payait ses habits*. Deniel, 1985 : 212. Les temps sont durs. L'argent manque pour payer du vin. Bonnassieux, 1987 : 194. Plus mes fournitures, trois cahiers et un seul livre d'école très abîmé, pas un de plus, ma parole, je l'avais payé* à une librairie* par terre. Krol, 1994 : 36. Il y a plein de gens qui sortent de l'hôpital avec une ordonnance mais ils "n'arrivent*" pas même à la pharmacie, ou bien ils "paient" un ou deux médicaments, les moins chers de la liste. Krol, 1994 : 39. Elle mangeait un beignet qu'avait payé le garçon. Krol, 1994 : 128. Non, je n'avais pas de moustiquaire, je n'ai jamais eu l'argent pour payer ça. Krol, 1994 : 162.

SYN.: acheter*.

2- payer cadeau, loc.verb. V. CADEAU*. Je crois qu'elle a ce comportement parce qu'elle entend les autres dire que leurs gars sont gentils, qu'ils prennent leurs frais en charge, ou qu'ils paient cadeau. Krol, 1994 : 133.

3- payer bon prix, loc.verb. V. BON PRIX*. 8 000 francs ce boubou*? C'est bon prix ça ? (Secrétaire, marché Abidjan, 1987).

4- payer un oeil de sa figure, loc.verb. Payer une fortune, payer extrêmemnt cher. Il payait un oeil de sa figure les engrais, insecticides et outils. Perret in Tilliette, 1984 : 103. Si tu vas dans une des boutiques du Plateau*, tu paieras la croix* de Niamey, même en argent, un oeil de ta figure !! (Infirmière, Abidjan, 1997).

 

pays, n.m.

1- pays, (à chez nous ---- ), loc.adv. V. A*. Fréq., oral., peu ou non scolarisés, plaisant chez les intellectuels. Ici en Côte-d'Ivoire, dans notre pays (région, village...). A chez nous pays, y a trop la conjoncture*. (: Ici, on manque trop d'argent, Chauffeur de taxi, Abidjan, 1982). A chez nous, la rentrée scolaire, ça ruine les familles. (Secrétaire, Abidjan, 1984). L'enfant là* , il vient à chez nous pays pour gagner* métier. (Menuisier, Abidjan, 1990).

COM.: parfois prononcé [aGZnupei].

2- pays rural, Spéc. V. VILLAGE*-CENTRE. Terme administratif désignant une unité formée par le regroupement de plusieurs villages dans le cadre du nouvel aménagement du territoire. Les 8200 villages de côte-d'Ivoire s'intègrent à 758 pays ruraux. FM An 14. Les villages sont structurés en pays ruraux polarisés par des villages*-centres*qui reçoivent les équipements les plus importants. FM., 30.01.1981.

 

pdcéiste, pédéciste, pédécéiste, n.m.ou f., adj. Usuel, tous milieux.

1- n.m. ou f. Membre du PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d'Ivoire- Rassemblement démocratique africain), parti politique ivoirien qui fut jusqu'en 1980 le parti unique.Concertation entre Pdcéistes . (titre) FM. 23.02.1993.

2- adj. Du PDCI-RDA. C'est la démobilisation ssystématique de l'ordre ancien, des institutions pdcistes. La Voie, 07.01.1993.

 

peau de prière, n.f. Dispon., oral, écrit, nord, musulmans. Tapis de prière constitué d'une peau d'animal (chèvre ou mouton) que tout musulman emporte avec lui lors de ses déplacements. Karfa marchait lentement. Il n'avait pour tout bagage que sa peau de prière et sa bouilloire, pour tout compagnon que son ombre. Koné, 1976 : 143. C'était l'heure où, en ce mois de ramadan*, les vieux musulmans somnolaient dans la chaise longue ou sur les peaux de prière [.]. Koné, 1980 : 5. Djigui retourna sa peau de prière, se leva [.]. Kourouma, 1990 : 17.

 

peau gras, peau grasse, peau grattée, n.m.ou f., V. BLAFOUE*, COCHON GRATTE*, GRANIN*. Il l'a volé à un peau gras qui travaille au Plateau*. (Secrétaire, Abidjan, 1986). Elle sort avec un peau grattée qui lui a payé une voiture. (Etudiante, Abidjan, 1990). Plus de 80 000 nègres à Cohcoh et Socrouha et 600 "peaux grattées" environ au Métropolitain, cela commence à faire du bruit, hein ! Oussou-Essui, 1999 : 115.

 

peace corps, n.m. V. CORPS* DE LA PAIX. C'est un peace corps qui nous fait les cours d'anglais. (Collégien, Bouaké, 1984).

 

pêcherie, n.f. Spéc. Nom générique de différents pièges à poissons traditionnels installés à demeure. Les pêcheries fixes sont de deux types: le plus intéressant et le plus usité est celui des bordigues comportant une palissade en lattes de palmier liées par des lianes et fixées à des piquets enfoncés dans la vase. Bonnefoy, 1954 : 13.

 

pêcheur bozzo, n.m. V. BOSSO*.

 

pédécéiste, pédéciste, n.m.ou f., adj. V. PDCEISTE*. Quand un paysan pédécéiste vers Bako considère les multipartistes comme des frères et des sœurs [.]. FM., 22.08.1990. Il était pédéciste à mort avant mais maintenant... (Etudiant, Abidjan, 2000).

 

peigne afro, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Peigne en bois ou en métal ou en plastique comportant un petit nombre de dents larges, longues et espacées. Patron, tu veux peigne afro en ivoire ? Je te fais bon*prix ! (Marchand, marché de Treichville, 1990).

 

peine, (ce [n'] est [pas] la ---- !), loc.verb.exclam. Fréq., oral, écrit, tous milieux, péj. Ca ne se fait pas !, Ce n'est pas bien !, C'est une honte !, «  J'te dis pas ! » Expression marquant une forte réprobation soulignée par l'intonation. Alors pour finir, j'ai dit : "C'est pas la peine ! Tant pis pour eux. Un jour on trouvera tout ce que je note et on verra ce que j'ai fait sans le diplôme de base". Arnaut, 1976 : 66. Le directeur [.] est venu me voir pour que je prenne la place d'André et que je m'occupe des villages mais mon père n'a pas voulu : "Déjà ton oncle est mort, ce n'est pas la peine !" Pour nous en Afrique, ce n'est pas bien, ce n'est pas joli. Comme si les gens l'avaient tué pour prendre sa place ! Deniel, 1991 : 103. Adzopé même, ce n'est pas la peine ! Toujours c'est coupure de courant. Regarde, Monsieur, tous mes appareils électro-ménagers sont gâtés*. FM., n° 8740, cité Dagnac, 1996 : 149. Les Russes mêmes, c'est pas la peine quoi !  Ils n'ont pas "gbass"* de boisson et puis ils boivent n'importe quoi. Ivoir'Soir, 04.12.1997. Elle là s'est bien occupée de nous, mais seulement quand c'était lui, o* là , c'était plus la peine. Corpus Van den Avenne, 1995 : 92. Les Ivoiriens se disent :  "Le Zaïre, vraiment*, c'est pas la peine !" Et ils oublient que les soldats ivoiriens ont eu le même comportement que leurs collègues zairois, il n'y a pas très longtemps. Basobli, vous vous souvenez ? Ivoir'Soir, 13.05.1997. Vraiment, femme c'est pas la peine !! J'ai rendez-vous avec Gazou ici à 19 heures, il est 22 heures, elle ne vient pas ! (BD) Ivoir'Soir, 21.11.1997.

 

pélamide, n.f. V. BONITE*.

 

pélican, n.m. Spéc., (faune). Très gros oiseau aquatique au bec long et large portant au-dessous une poche nue. On distingue localement le pélican gris (Pelecanus rufescens Gmelin) à dos rose et le pélican blanc (Pelecanus onocrotalus Linn.), plus grand et moins commun. Serle /Morel, 1988 : 18.

 

pelon, n.m. Spéc., (faune). V. FRITURE*. (Brachydeuterus auritus Valenciennes). Petit poisson très commun de la fam. des Pomadasyidae à chair fragile et donc valeur commerciale faible. Seret /Opic, 1981 : 218-219

SYN.: agbonzo, loko loko, friture*(part.).

 

pénicillaire, n.m. V. MIL* CHANDELLE, PETIT* MIL.

 

penser, v. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.

1- v.intr. Etre inquiet, mécontent, ressasser une idée. Je sentais que ce que je venais de lui dire le faisait penser, trop* même. Krol., 1994 : 165. Je vois que tu penses. Y a quoi ? (Enseignante, Abidjan, 1995).

2- penser la tête, penser dans sa tête, loc.verb. Réfléchir profondément et en secret. En attendant nous allons ouvrir l'oeil et bien "penser la tête". Du Prey, 1979 : 170.

SYN.: réfléchir* dans sa tête.

3- penser là dessus, loc.verb.. Examiner qqchose, méditer sur qqchose, réfléchir à qqchose. Bon. Maintenant, pensez là-dessus : c'est depuis six ans que l'homme paye* tout pour la fille : le bouffement*, l'habillement, les cahiers, les livres et tout. Du Prey, 1979 : 123.

 

pentecôtiste, adj. V. EGLISE PENTECOTISTE*. Festival pentecôtiste à Vridi-Plage. (titre d'article), FM., 15.10.1982.

 

pépéangrouafou, [pepeSgrwafu] n.m. Spéc., (flore), (du baoulé). (Ficus bongouanouensis A. Chev.). Très grand arbre à contreforts et à écorce lisse. Aubreville, 1959, I : 80.

 

pépékallé, [pepekale], n.m. Argot nouchi, (du nom d'un chanteur zaïrois), oral, fam. Comprimé bleu de périactine consommé comme drogue. Kouadio Nguessan, 1990 : 375. Pour chanter, il prend pas pépékallé, lui ! (Etudiant, Abidjan, 1994).

 

pépé-soupe, pépé, n.m. Fréq., (de l'anglais "pepper soup") oral, écrit, tous milieux. Soupe légère et pimentée qui peut se préparer avec du poisson, de la viande ou des tripes. [.] les clients auront droit à un méchoui au couscous à 1h.30 et à un pépé soupe aux environs de 5 h. du matin. FM., 24/25.12.1980. Les plats traditionnels acquièrent en tout cas de la valeur tels que le kedjenou*, le pépé-soupe, le foutou*. FM., 01.07.1983. On commença par y vendre des nani* dja ou pieds de boeuf puis des queues de boeuf puis des pépé-soupe*. (2). Note (2) : Le pépé-soupe est une sauce* claire très pimentée contenant surtout des tripes. Le mot pépé-soupe est probablement composé du mot anglais "pepper (poivre, piment) qui devient pépé et de soupe. A. Touré, 1985 : 248. Devant ces femmes, des marmites bouillantes d'où se dégage un fumet délicieux, la spécialité ici, c'est le pépé soupe de poisson. Ivoir'Soir, 08.06.1998. J'ai apporté [.] une marmite de pépé soupe et une autre de sauce*graine. R.Yaou, 1999 : 186.

 

percer, v.tr. Dispon., oral surtout, basilecte. Blesser, piquer avec un instrument tranchant de telle sorte que le sang coule. L'autre jour, par exemple, il a percé* le crâne à son marabout* d'un grand coup de walaga*. Y. Konaté, 1987, 39. Je vais juste vous percer le doigt. (Infirmière, Abidjan, 1990).

 

perche, n.f. V. CARPE* METIS.

 

percnoptère brun, n.m. Spéc., (faune). (Neophron [Necrosyrtes] monachus Temminck). V. VAUTOUR*. Petit vautour brun très foncé avec un bec relativement grêle. Très commun, anthropophile et urbain, fréquente les dépôts d'ordures. Serle /Morel, 1988 : 35. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.

SYN.: charognard*, gyps* africain, vautour-moine.

 

perdreau, n.m. Spéc., (faune). V. FRANCOLIN*, PERDRIX*. Nom impropre donné à un francolin de petite taille (Francolinus lathami Hartlaub = Francolin* de Latham, forestier : 27 cm ; F. albogularis Hartlaub = Francolin* à gorge blanche, des terrains buissonnants, 25 cm.). Serle /Morel, 1988 : 54.

 

perdrix, n.f. Spéc., (faune).

1- V. FRANCOLIN*. (Francolinus bicalcaratus Linn.). Nom impropre donné à un francolin très commun, de taille moyenne (35 cm mais la femelle est un peu plus petite que le mâle). Pas même une de ces perdrix étourdies, tout le temps en bandes à s'ébattre dans la clairière et les sous-bois. Dadié, 1955 : 97. Des pintades sauvages* ou des perdrix s'envolaient de temps à autre en poussant leurs cris aigus. Koné, 1976 : 13.

2- perdrix de mer, (Glareola [galachrysia] nuchalis Gray). Oiseau des plages et des lagunes, de la fam. des Glareolidae, à longues ailes pointues, queue fourchue et petites pattes, brun mais portant une large bande blanche à la base de la queue et un collier blanc ou roux. Serle /Morel, 1988 : 85.

 

perdu-perdu, gagné-gagné, n.m. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Sorte de bonneteau pratiqué sur les marchés. Des pickpockets aux joueurs de cartes communément appelés "perdu-perdu, gagné-gagné", tu prends rouge, tu rouges*, tu prends noir, tu perds. L'Ephémère, 11.01.1993.

 

père, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior.

1- Appellation pouvant désigner le frère du père, l'oncle paternel, dans les ethnies patrilinéaires. Ah ! Ca, c'est mon fameux* oncle paternel qui m'écrit [.] (lecture) Mon cher fils [.]. Salutations, Ton père Afahi. Amon d'Aby, Entraves, 1973 : 28.

2- Missionnaire catholique européen, par extension, tout prêtre catholique de race blanche. Le père était en tournée, je n'ai vu que le catéchiste. (Planteur, Abengourou, 1974).

 

périophtalme, n.m. Spéc., (faune). (Periophtalmus papilio Bloch). Poisson des zones vaseuses des estuaires ou des mangroves, capable de vivre hors de l'eau grâce à un système de "respiration aérienne". Il a des yeux proéminents et très rapprochés, placés sur le dessus de la tête, d'où son nom. Il se déplace par bonds rapides au moyen de ses pectorales très développées et se réfugie à la moindre alerte dans son terrier. Seret /Opic, 1981 : 322.

 

perle d'aigris, perle d'acory, loc.nom. Sorte de corail bleu-vert translucide qui faisait autrefois l'objet d'un commerce intense sur la Côte du Bénin. Ils [: les premiers occupants du pays baoulé] ont creusé dans les collines du nord-est de Toumodi un réseau serré de galeries de mine pour en extraire les perles d'aigris "wolis" auxquelles ils attachaient un grand prix comme s'il s'agissait de gisements naturels et non pas de vestiges laissés par d'autres êtres humains. Bouaké, Etude régionale, 1963 : 66.

SYN.: aigri*, cakori*, corail* bleu, cyprée (rare), pierre* d'aigri, pierre* de Popo, woli*.

 

perle des lagunes, n.f. Fréq., écrit, tous milieux, mélior. Surnom donné usuellement à la ville d'Abidjan. La bonne fortune d'Abidjan, la perle des lagunes, est toute récente. Tilliette, 1984 : 27. La perle des lagunes se marie bien à son double écrin forestier et aquatique qui, dans l'ensemble n'a pas trop souffert. David, 1986 : 69.

 

permis acheté, n.m.ou f. Dispon., oral, fam., mésolecte, basilecte, péj. Appellation fustigeant un mauvais conducteur et qui sous-entend que l'obtention de son permis a essentiellement tenu à un pot de vin. Oui, Monho, ma cousine était bloquée au milieu de la chaussée, souffrait, la sueur froide perlait sur son front. Les gens criaient partout :"Permis acheté"! A cause d'elle, toutes les honnêtes femmes qui ont eu honnêtement et consciencieusement leur permis de conduire étaient dégradées*. J. Guenaman Colbert, 1985 : 39. Apprends à conduire, eh permis acheté ! (Chauffeur de taxi, Abidjan, 1996).

 

permission, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Par extension du langage militaire, autorisation de s'absenter (de son travail). J'ai d'abord remplacé un camarade qui avait une permission de deux mois. Deniel, 1991 : 58. La secrétaire est en permission pour accoucher. (Planton*, Abidjan, 1996).

LOC.: demander la permission, envoyer en permission.

2- permission, (demander la ---- ), loc.verb. Demander une autorisation d'absence (à son employeur). Pardon* Patron*, je demande la permission pour aller au Centre de Santé demain matin. (Boy, Abidjan, 1987).

3- permission, (envoyer en ---- ), loc. verb. Vieilli, basilecte. En milieu traditionnel, euphémisme signifiant renvoyer au village une vieille épouse afin d'en accueillir une nouvelle. Envoyer en vacances. -"Où se trouve ma tante, ta mère ? "- "Mon père l'a envoyée en "permission" quand il a épousé l'autre femmme, il y a deux ans à Daoukro". Du Prey, 1979 : 29. Tu comprends bien que je ne peux pas laisser tomber tout à coup mes vieilles femmes. Mais je les enverrai souvent en permission, au loin. Du Prey, 1979, 109.

 

perroquet, n.m. Spéc., (faune).

1- Oiseau arboricole de la fam. des Psittacidae, généralement de couleurs voyantes. On distingue localement : le perroquet robuste (Poicephalus robustus, Gmelin), vert avec des épaulettes et des cuisses d'un rouge orangé (forestier) ; le youyou*= perroquet youyou (Poicephalus senegalus Linn.) ; le jacko* = perroquet jacko = perroquet gris à queue rouge (Psittacus erithacus Linn. ; le perroquet vert à calotte rouge (Poicephalus gulielmi Jardine). Serle /Morel, 1988 : 99-102. Perroquet jacko signalé (Taï, Azagny). Bousquet, 1992 : 179.

2- perroquet, poisson-perroquet, poisson côtier herbivore de la fam. des Scaridae. Ses dents sont soudées entre elles et forment un véritable bec robuste et tranchant comme celui d'un perroquet. Les mâles adultes sont orangés, vert jade, bleu turquoise et jaune. Femelles et jeunes sont jaunâtres avec de larges bandes transversales brunes. Chair comestible assez molle. Sur les côtes occidentales d'Afrique, une seule espèce est réellement commune : le perroquet vert  (Scarus hoefleri Steindachner) d'environ 60 cm., caractérisé par son bec d'un joli ton bleu-vert pastel. Seret /Opic, 1981 : 308-311.

3- Nom donné à tort aux tétrodons. V. POISSON*-GLOBE. Bien que la toxicité des "perroquets" ne soit pas prouvée en Afrique de l'Ouest, les Scaridae ont été inclus dans le décret présidentiel du 11.01.1967 relatif aux poissons vénéneux pour éviter toute confusion avec les tétrodons appelés eux-mêmes parfois à tort "perroquets." Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 81.

SYN.: lapin*, poisson globe*, tétrodon*.

4- perroquet gros-bec, n.m. V. CALAO*.

 

perruche, n.f. Spéc., (faune).

1- V. YOUYOU*, (Poicephalus senegalus Linn.). Nom impropre donné à un petit perroquet à dos vert cru et ventre rouge de forêt sèche ou de savane, bien connu comme oiseau de cage. Serle /Morel, 1988 : 99.

2- perruche [à collier], (Psittacula krameri Scopoli). Assez grande perruche entièrement vert tendre à longue queue bleu vert. Le mâle a le menton noir se prolongeant en un mince collier rosé sur le dos. Elle coexiste souvent avec le youyou*. Serle /Morel, 1988 : 99.

 

perte de la face, n.f. Dispon., oral, écrit, recherché. Honte, humiliation. Se sauver comme ça, en cachette, de son pays, moi je dis que c'est la perte de la face ! (Etudiant, Abidjan, 1999).

 

pervenche de Madagascar, n.f. Spéc., (flore). V. BONJOUR*-BONSOIR. La pervenche de Madagascar [.] est à l'heure actuelle l'une des plantes qui ont suscité le plus d'études pharmacologiques et botaniques dans le monde. Bouquet /Debray, 1974, b : 22.

 

peser zéro, loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, basilecte, fam. Ne pas faire le poids, être sans comparaison possible. Il y a à Abidjan des gros marchands libanais qui livrent le poisson dans tout le pays avec leurs camions équipés, ce sont les maîtres du marché, je pèse zéro avec mes bassins. Krol, 1994 : 167. La Côte d'Ivoire, elle pèse zéro à côté du Nigéria avec son marché de plus de cent millions de personnes. (Etudiant, Abidjan, 1998).

 

peseur d'hommes, n.m. adj. Dispon., oral, mésolecte.

1- n.m. Jeune garçon muni d'un pèse-personnes qui constitue son gagne-pain puisqu'il lui sert à indiquer leur poids à ses clients moyennant rétribution. Je suis peseur d'hommes au Plateau. (Jeune, Abidjan, 1987).

2- adj. Qui gagne sa vie en proposant les services de son pèse-personnes. De la même manière, les gamins peseurs d'hommes n'iront pas avec leurs balances poireauter à Cocody ou Marcory Résidentiel parce que leurs clients sont plus nombreux à Adjamé et au Plateau. A. Touré, 1985 : 20.

 

peson, n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés. Poids traditionnel servant en particulier à peser la poudre d'or. Ces petits poids de métal, souvent représentant des animaux sacré ou des formes géométriques, sont très esthétiques et recherchés. Le peson akan, c'est l'alliance parfaite de l'esthétique et de l'utilistaire : figurant un animal -scorpion, crocodile, tortue, crapaud, insecte- ou simplement de forme géométrique, les pesons représentent parfois aussi des personnages et des objets de la vie courante. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 100. Chez les Baoulé, les pesons, ornés eux aussi de motifs symboliques représentant des proverbes et servant à les distinguer, sont parmi les objets les plus justement renommés. Bussang / Leblanc, 1990 : 29.

 

pétanquer, v.intr. Dispon., oral, fam. mésolecte. Jouer à la pétanque. Après le déjeuner escamoté, on joua au volley-ball, on plongea, on discuta, on pétanqua avec des noix de coco*. Du Prey, 1979 : 80.

 

pétard, n.m. Fréq., argot urbain, tous milieux.

1- pétard (avoir des ----), loc.verb. Avoir des problèmes, des ennuis, des histoires. Trois employés français [.] risquent de ne pas être assistés par leur avocat. C'est que [.] leur conseil a, elle même, des pétards avec la justice. Ivoir'Soir. 10.11.1997. R. V. a de sérieux pétards à cause d'un papillon. A cause de ce papillon il va aller en prison au Brésil. Ivoir'Soir. 17.11.1997. Après cette dissolution, certains ministres ont eu des pétards. Ivoir'Soir, 19.11.1997. Je vois déjà les flics français créer plein de pétards aux suppporters anango*. Ivoir'Soir, 03.06.1998.

2- pétard (il n'y a pas de ---- !), loc.verb. Il n'y a pas de problèmes ! Tout roule ! Tout va bien ! J'étais bien : avec les Français, il n'y a pas de pétard ! Deniel, 1991 : 58. Y a pas de pétards si les papas peuvent fumer ! Ivoir'Soir, 11.06.1998.

 

pétasse, n.f. Fréq., oral, argot des jeunes, sans connotation défavorable, vulg. Petite amie. Tu n'as qu'à venir à la soirée avec ta pétasse. (Etudiant, Abidjan, 1998).

 

pétauriste, n.m. V. CERCOPITHEQUE*. Spéc., (faune). (Cercopithecus petaurista Schreber). Petit singe aux favoris blancs rabattus en arrière, dessous du corps également blanc, dessus verdâtre foncé. [.] des singes : chimpanzés, colobes*, pétauristes, cercocèbes*[.]. Oberlé 1983 : 22.

SYN.: hocheur [pétauriste].

 

pétépré, [petepre], n.m., Spéc., (flore), (de l'attié ). (Calpocalyx brevibracteatus Harms). Petit arbre de la fam. des Mimosées qui lorsqu'il est en fleurs porte d'abondantes panicules d'épis blancs pendants. Aubreville, 1959, I : 232.

 

pétiga, petit gars, [petiga], n.m. Dispon. (déformation de "petit gars"), oral, fam. bande de jeunes. Appellation amicale, terme d'adresse entre membres de la même bande. Eh, pétiga , on va au banguidrome*? (Campus, Abidjan, 1990).

 

pétini, [petini], adj. Dispon., argot nouchi, jeunes urbanisés. Petite. De source bien informée, Gor serait maintenant marié à une toubab*. La petini go* a enjaillé* le zimbloman* qui a décidé de se ranger [.]. Ivoir'soir, 15/16/17.05.1998.

 

petit, adj. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Jeune, d'âge tendre. S'oppose à "d'âge mûr", ce qui, en milieu traditionnel suppose un statut d'homme marié chef de famille ayant un certaine indépendance financière. [.] mais grand-père m'a dit :"Avant de bouger*, il faut te fiancer." -"Mais je suis petit !" . Je n'avais pas beaucoup plus de vingt ans. Deniel, 1991 : 142. Mick Jagger, c'est une grande star. Il a maintenant 53 ans. Donc c'est pas un petit. Ivoir'Soir, 12.06.1997.

SYN.: blakoro*.

2- Par conséquence, se dit de quelqu'un de médiocre condition, dépourvu d'importance sociale. Nous, les petits, les en *bas d'en bas, on ne nous demande jamais notre avis. Sauf pour voter. Mais là on nous triche* ! (Cordonnier, Abidjan, 1997).

3- Nombreuses locutions qui établissent une différence :

+ par rapport à la taille :

- petit cadeau, n.m., V. CADEAU*.

- petit modèle, n.m., V. CARREAU-CARREAU*, MODELE*.

- petit format, n.m. adj,. V. ANTILALECA*.

- petit masque, n.m., V. MASQUE*.

- pétits minitaires, n.m. pl. V. ENFANTS* SOLDATS.

+ par rapport à l'importance sociale :

- petit blanc, n.m. V. BLANC*. [.] je ne pus retenir ma colère, et boxai tellement ce petit Blanc qu'il en perdit trois dents. I. B. Koulibaly, 1978 : 7.

- petit boy, n.m. V. BOY*. Les gosses mordent facilement à l'hameçon. Il [: leur] apparaît aisé de travailler deux, six ou huit mois dans une grande ville comme petits boys, garçons de course ou manœuvres [.].  Ivoir'Soir, 15/16/17.05.1998.

- petit cacaba, n.m. V. CACABA*.

- petite femme, n.f. Epouse d'un polygame qui a déjà une ou d'autres épouses plus âgées. On interroge la petite femme de mon frère. Du Prey 1979 : 131. Le délégué est tombé amoureux de moi, il voulait me prendre pour une de ses petites femmes. Akissi Kouadio 1983 : 35. Je craignais de devenir sa petite femme, comme il disait. C'était un musulman très gentil, mais il avait déjà femme et enfants, franchement je ne voulais pas. Akissi Kouadio, 1983 : 35. La perspective de devenir la "petite femme" dans un ménage polygame effraie Fanta. Bonnassieux, 1987 : 181.

- petite soeur, n.f. V. SOEUR*, Pour manger, on avait trouvé une petite soeur qui préparait* sur la place [.]. Krol, 1994 : 37.

- petit français, n.m. V FRANÇAIS* DE MOUSSA, FRANÇAIS* POPULAIRE D'ABIDJAN, Par ailleurs, elle sautait allègrement les articles en parlant, ce qui permettait à l'offensé de se moquer d'elle en retour, en lui faisant remarquer qu'elle parlait décidément un bien petit français. F. Bolli, 1977 : 14.

- petit frère, n.m. V. FRERE*. Donc notre petit frère nous a conseillé de monter un orchestre. FM. 30/31.01.1982.

- petit gars, n.m. Argot estudiantin, oral, fam., péj. Etudiant effacé et peu entreprenant. Le petit gars c'est l'étudiant assez modeste et non entreprenant. L'opposé du petit gars c'est le déclareur*. Campuslexique, 1978, 9.

SYN.: pétiga*.

ANTON.: déclareur*.

- petit masque, n.m. V. MASQUE*.

- petit métier, n.m. Petit boulot. Se dit d'un travail précaire et mal rétribué, notamment de tous les métiers ambulants. Par translation, appellation  désignant les gens qui exercent ce genre de travail. Les petits métiers* sillonnent les quartiers pour proposer aux grotos* leurs broutilles et leurs talents. Tierno Monenembo, 1993 : 40.

- petit pagne, n.m. Cache-sexe féminin. J'ai jeté ma camisole et j'ai gardé mon petit pagne . Bolli, 1977 : 47.

- petit papa, n.m. V. BAFITINI*.

- petit père, n.m. Nom donné au frère du père, notamment au frère cadet. A l'âge d'aller sur les bancs*, je suis parti* vivre chez mon petit père. (Lycéen, Man, 1986).

+ par référence à un autre animal de plus grande taille avec lequel existe une ressemblance.

- petit barbu, n.m. V. BARBU*.

- petit bulbul, n.m. V. BULBUL*.

- petit capitaine, n.m. V. CAPITAINE* PLEXIGLAS.

- petit calao, n.m. V. CALAO*.

- petite castagnole, n.f. Petit poisson littoral des fonds rocheux de la fam. des Pomacentridae. On connaît localement deux espèces : Chromis chromis Linn. et Chromis lineatus Cadenat, au corps rayé. Seret /Opic, 1981 : 284-285.

- petite hirondelle à ventre roux, n.f. V. HIRONDELLE*.

- petit chinchard, n.m. V. CHINCHARD*.

- petit flamant, n.m. V. FLAMANT*.

- petit indicateur, n.m. V. INDICATEUR*.

- petit japon, n.m. V. JAPON*.

- petit martin-chasseur n.m. V. MARTIN-CHASSEUR*.

- petit martin-pêcheur n.m. V. MARTIN-PECHEUR*.

- petit moqueur, n.m. V. MOQUEUR*.

- petit serpentaire, n.m. V. SERPENTAIRE*.

- petit téléphone, n.m. V. TELEPHONE*.

- petit touraco, n.m. V. TOURACO*.

- petit turbot africain, n.m. V. TURBOT*.

+ par référence à un autre végétal dont il se différencie par quelque trait.

 - petit kola, n.m. (Garcinia kola Heck.). Petit arbre de la fam. des Guttifères, forestier. Utilisations thérapeutiques. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 149.

SYN.: tchouakpè (attié).

- petit mil, n.m. (Pennisetum thyphoides [Burm.] Stapf. et C.E. Hubbard). Plante annuelle de la fam. des Graminées qui peut atteindre jusqu'à 2 m. de haut. Elle fournit des épillets à partir desquels on fait une farine, base de la nourriture dans le nord du pays. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 146. [.] mais on emportait souvent de la farine de petit mil qu'on mélangeait avec de l'eau. Deniel, 1991, 120.

SYN.: gnon (mandenkan).

- petit ouara, n.m. V. OUARA*.

- petite patate noire, n.f. V. FABIRAMA*.

- petit manglier, n.m. (Conocarpus erctusLinn.) Arbuste des terrains marécageux salés et de la mangrove. Fam. des Combrétacées. Aubreville, 1959, III : 66.

SYN.: nja (krou).

+ par référence à une durée plus importante.

- petite saison des pluies, n.f. V. SAISON*.

- petite saison sèche, n.f. V. SAISON*.

 

petit, (gagner ----), loc.verb. V. GAGNER*. Moi j'ai dit : "Et si tu gagnes petit, tu vas faire quoi?". (Sage-femme, Abidjan, 1982).

 

petit-duc, n.m. Oiseau de proie nocturne de la fam. des Strigidae. Localement on distingue entre autres : le petit-duc africain (Otis scops Linn.) le plus petit, savanicole ; le petit-duc à face blanche (Otus [ptilopsis] leucotis Temminck), plus gros, à face blanche cerclée de noir, longues "oreilles" blanches. Serle /Morel, 1988 : 110-114. Petit-duc à bec jaune (Otus icterorynchus Shelley) rare, signalé (Comoé, Taï). Bousquet, 1992, 172.

 

pèt-pèt, n.m. V. SAMARA*.

 

pétrole, n.m. Fréq., argot estudiantin, oral, écrit, plaisant. Triche, fuite, tuyau, pompe permettant de réussir un examen. Malheureusement au lieu de travailler durement, il [: l'étudiant] s'évertuera soit à tricher soit à jouer sur la faiblesse morale de certains professeurs pour avoir le pétrole, en clair les épreuves. On ne récolte plus ce que l'on a semé mais ce que le pétrole a produit. [.] A l'Université, la fuite d'une façon  générale a reçu l'appellation de pétrole [.]. Pourquoi l'appellation pétrole ? : C'est une source d'énergie qui peut nous permettre d'avoir un maximum de chances. C'est à Abidjan que se trouve le gisement. Des lycées très cotés de la capitale, seraient le puits [.] cela vient des fils à papa [.] ces élèves si faibles qu'ils passent l'année à ne rien faire. Ils ne peuvent pas raffiner le jus. FM., 25.05.1980. Le pétrole a coulé en nappes très larges cette année au bac. FM., 11.07.1980. Comme chacun sait, à l'université, le langage est hautement scientifique. Les fuites ont un nom : le pétrole. FM., 05.02.1982. Ehé parent* / ça là / si c'est pas pétrole* c'est M.S.T. / mais M.S.T. c'est quoi / hum M.S.T. / c'est Moyenne Sexuellement Transmissible / faut pas dire à quelqu'un hein. (Chanson Gbogblo Koffi 2" Groupe les parents* du Campus). Il s'agit de la triche, le pétrole. Krol, 1994 : 195. Il y est question, toujours à travers des histoires très triviales, de la tricherie dans les examens et les notes, autrement dit le "pétrole" et ses variantes, notamment les MST* moyennes sexuellement transmissibles, le guiz* célèbre par lequel certains professeurs font des fleurs à certaines étudiantes en échange de leurs faveurs. Krol, 1994 : 219. Une enquête est donc ouverte pour voir si le pétrole n'a pas coulé [: à un jeu télévisé]. Ivoir'Soir, 16/17/18.01.1998. C'est à l'étudiant le plus brillant que revient la charge de faire couler le "pétrole". Ivoir'Soir, 007.05.1998.

 

pétrolette, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Embarcation à moteur transportant des voyageurs, ou remorqueur de lagune tirant des chalands ou des trains de bois flotté. Une pétrolette arrive :Vous repreniez vos rames, redoubliez d'ardeur; course même parfois dans une compétition joyeuse, stimulante. La pétrolette [.] vous poursuivait par instants, puis vous rattrapait et vous dépassait. Anoma Kanié, 1978 : 44. Tout d'un coup, on se trouve devant Tiapoum, petite escale de "pétrolettes" d'où Adou devait rayonner. Du Prey, 1979 : 83. Mais on peut encore voir des transports de passagers à bord de pittoresques pinasses* ou "pétrolettes" [.] entre Grand Lahou et Abidjan comme entre Abidjan et le Ghana. Oberlé, 1983 : 46. Dans les maisons, aux arrêts et dans les bus, dans les rues, dans les gbakas*, dans les bureaux, dans les W.C., dans les pétrolettes, dans les bateaux-bus*, dans les boîtes de nuit, dans les salles de cinéma, dans certaines églises, sur les lits ... on ne parle plus que de nous [.]. J. Guenaman Colbert, 1985 : 57. C'est d'autant plus dommage que les "pétrolettes" (chalands à moteur cahotant sur la lagune) [.] permettraient d'atteindre Fresco sans problème si le chenal était dragué. Rémy, 1996 : 121.

SYN.: pinasse*(part.).

REM.: jamais employé en CI au sens de "vélomoteur".

 

pétromax, pétro-max, n.f. Vx., (nom de marque devenu terme générique). Lampe à manchon qui fonctionne à la vapeur de pétrole. Sais-tu le prix d'une pétromax ? Y. Konaté, 1987 : 40. Ca y est ! Il y a encore une coupure de courant ! Allume la pétromax. (Mère de famille, Abidjan, 1983).

 

peu, adv. V. UN* PEU. "Comment ça va ?"-"Un peu, un peu. Et toi ?"(Conversation de rue, Abidjan, 1990).

 

Peulh, peul, n.m. Dispon., (nom d'ethnie du nord) oral, écrit. Eleveur, berger. Car la vie des membres de ce groupe ethnique du Sahel est liée à l'élevage de grands troupeaux. Ils sont souvent recrutés comme bergers ou convoient des troupeaux à travers le pays vers les centres urbains du sud. C'est ainsi que l'élevage est considéré comme le travail des Peuls. FM., 08.03.1980. Dans la réalité, il n'y a pas que des zébus* qui soient concernés. On trouve des troupeaux métissés, des taurins appartenant à des peulhs. FM.,16.04.1982.

 

peur, (avoir ---- du couteau), loc.verb. V. CABRI* MORT.

 

phacochère, phaco, n.m. Spéc., (faune). V. SANGLIER*. (Phacochoerus aethiopicus Pallas). Sorte de gros porc sauvage au pelage réduit à quelques soies clairsemées mais portant une longue crinière érectile, brun jaune, allant du front au milieu du dos. Les canines supérieures incurvées atteignent une soixantaine de cm. Il habite surtout la savane claire. M. F.C. qui revenait de Touba [.] a percuté un phaco sorti subitement de la boussaille. FM., 04.11.1982. [.] des lions, des hyènes*, de disgracieux phacochères. Oberlé 1983 : 22. Haltenorth / Diller, 1985 : 12. Les phacochères occasionnent quelquefois des dégâts importants aux cultures périphériques du Parc [: de la Comoé]. Bousquet, 1992 : 155. Dans le centre et le nord, l'agouti*, le phacochère sont préparés généralement en ragouts qui ont une saveur de venaison. Rémy, 1996 : 213. Un phaco blesse deux enfants. Ivoir'Soir, 05.05.1998.

SYN.: cochon* sauvage, sanglier*, sanglier* à verrues.

 

pharmacie-trottoir, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux urbanisés. Etal de vente de médicaments (traditionnels ou non), disposé à même le trottoir dans une rue ou un marché. Sus donc aux pharmacies-trottoirs qui, selon les professionnels créent beaucoup plus de problèmes qu'elles n'en résolvent. FM., 18/19.1996.

SYN.: (part.) pharmacie ambulante.

 

pharmacien, Fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- pharmacien ambulant, n.m. V. PHARMACIE* PAR TERRE. Revendeur ambulant de médicaments (traditionnels ou non) qui assume généralement - bien que n'en ayant pas le diplôme- un rôle de pharmacien conseil. [.] les incroyables itinéraires thérapeutiques effectués par les malades dans les grandes villes africaines. Un véritable parcours du combattant qui les conduit d'un CHU à un tradipraticien*, d'un féticheur* à un pharmacien ambulant, d'un infirmier de quartier à un "prophète"* ou un marabout* pour tenter de recouvrer la santé. Jeune Afrique, 06/12.03.1996 : 38. Résultat : les gens sont de plus en plus nombreux à s'approvisionner auprès de pharmaciens ambulants qui vendent les médicaments au détail, sans ordonnance, prodiguent les conseils, osent parfois un diagnostic gratuit, et reprennent même les médicaments que le client leur retourne quand il est guéri. Jeune Afrique, 06/12.03.1996 : 38.

2- pharmacienne par terre, n.f. V. PHARMACIE*-TROTTOIR. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Femme installée sur le trottoir d'une avenue où elle présente aux passants un étalage de médicaments variés, parfois traditionnels, parfois de spécialités pharmaceutiques. J'ai de l'aspro que j'ai payée* à une pharmacienne par terre, au Plateau*. (Couturière, Abidjan, 1990). Des réseaux parallèles approvisionnent les pharmaciennes par terre dont le statut à la limite de la légalité les soumet à toutes sortes d'abus. Jeune Afrique, 27 avril-3 mai 1995 : 36-37

 

pharmacopée traditionnelle, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux, mélior. Science des guérisseurs traditionnels africains qui soignent les patients de diverses maladies par des préparations qu'ils composent généralement à base de plantes. Ensemble des médicaments et des traitements para-médicaux ainsi élaborés, auxquels les scientifiques s'intéressent depuis un certain nombre d'années. Hier, tout simplement niée et reléguée au rang d'un fétichisme* proscrit par les somnités scientifiques, la pharmacopée traditionnelle a aujourd'hui droit de cité. I.D., 03.02.1980. Ce planton*-marabout a été légalement initié dans son enfance aux vertus de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle et sa réputation de guérisseur lui amène encore d'autres clients. Bonnassieux, 1987 : 200.

 

phase, n.f. Dispon. oral, écrit, tous milieux, fam.

1- Phase ! interj. Exclamation admirative.

2- n.f. Improvisation individuelle faite par un danseur ou une danseuse sur un rythme donné et qui provoque l'admiration du public. En mauvaise part, invention destinée à attirer l'attention, simagrée. Tu as vu cette phase ? Il connaît* danser ce type ! (Jeune, Abidjan, 1990). Hum ! Allany, c'est quelle phase ça encore? [: ne plus vouloir parler aux journalistes] Comment tu vas faire la promotion de ton album ? Ivoir'Soir, 28.05.1998.

LOC.: faire une/ des phase(s), sortir les phases.

3- phase(s), (faire une / des ----), loc.verb. Mélior. Improviser, inventer des variations et des pas lors d'une danse. Peut aussi prendre une connotation péj.: chercher à se faire remarquer, vouloir absolument attirer l'attention générale. Je ne veux pas sortir avec lui, il veut toujours faire des phases et se faire admirer ! (Secrétaire, Bouaké, 1986).

4- phases, (sortir les ---- ) loc.verb. Faire une démonstration (de danse, de mouvements sportifs,... ). Ma chère, après les cours d'avant hier, j'ai voulu faire une démonstration de bôrô d'enjaillement*.Quand je me suis accrochée au bus et que j'ai commencé à sortir les phases, tout le monde criait. Ivoir'Soir, 02.04.1998 (BD.)

 

physalie, n.f. Spéc., (faune). (Physalia pelagica). Sorte de méduse aux longs filaments urticants bleutés, souvent rejetée sur les plages. La physalie est parfois improprement appelée "argonaute", nom désignant en fait un mollusque céphalopode tout à fait inoffensif et pourvu d'une coquille extrêmemnt fragile. Marche-Marchad, 1969 : 77.

SYN.: argonaute (impr.), poumon marin, bonnet flamand (ouvrages scient.)

 

pia, n.m. V. GNON*. Qui m'a piqué mon pia ? (Collégien, Abidjan, 1992).

 

piac-piac, n.m. Spéc., (faune). (Ptilostomus afer Linn.). Gros corvidé noir de suie à longue queue pointue étagée roussâtre et raide. Hérons garde*-boeufs, buphages* et piacs-piacs sont des compagnons fréquents de l'éléphant. Haltenorth /Diller 1985 : 112. Serle / Morel, 1988 : 178. Signalé (Comoé), Bousquet, 1992 : 156.

SYN.: corbeau piac-piac.

 

piair, n.m., V. PIA*, PIERRE*, GNON*. Décrou le piair* ou ce sont les pompiers qui vont venir te chercher ! (BD.: Aboule le fric ou tu vas avoir besoin du SAMU ! Ivoir'Soir, 05.01.1998).

 

pian, n.m. Spéc., (santé), (du galibi, l. amérindienne) .

1- Tréponématose (due à Treponema pertenue), non vénérienne, non congénitale, endémique, touchant surtout les enfants. La transmission se fait par contact direct entre personne saine et individu malade, plus rarement par l'intermédiaire d'objets souillés ou de piqûres d'insectes. Il faut vous préciser qu'il y a eu des années où la tuberculose, le pian et surtout la lèpre étaient fréquents dans la région. FM., 23.12.1980. Le secteur a également la charge du dépistage et du traitement des fleaux sociaux que sont la trypanosomiase* (maladie* du sommeil), la lèpre*, l'onchocercose*, le pian, la bilharziose* et la tuberculose. FM., 27/28.12.1980. Mazer /Sankalé, 1988 : 392. [.] ils [: les sorciers] constatèrent que le Blanc [.] guérissait le pian, le pied, la main et le ventre. Kourouma, 1990 : 68. Lutte contre le pian : plus de 1550 cas traités. FM., 18.09.1990. Eradication du pian : la dose unique. FM., 06/07.02.1993.

DER.: pianique*.

COMP.: pian crabe.

2- pian-crabe, n.m. Lésion pianique* cutanée qui se situe au niveau de la paume des mains ou de la plante des pieds. Au niveau de la paume des mains ou de la plante des pieds, les pianomes cutanés brisent la couche cornée et la base est cisaillée entre les deux lèvres de l'ulcération : c'est le pian-crabe douloureux, fréquent chez les enfants d'âge scolaire marchant pieds nus. Gentilini /Duflo, 1977 : 236.

 

pianique, n.m. adj. Spéc., (santé).

1- n.m. Malade atteint du pian*. Les équipes médicales ont décelé plus de 1559 pianiques. FM., 18.09.1990.

2- adj. Relatif au pian*. [.] il a même physionomie débarrassée des lésions pianiques. FM., 06/07.02.1993

 

piatou, [pjatu], n.m. Spéc., (flore), (du krou). (Dypetes Aubrevillei Léan.). Petit arbre de la fam. des Euphorbiacées. Aubreville, 1959, II : 54.

 

pic, n.m. Spéc., (faune). Oiseau arboricole grimpeur au bec droit et pointu. Localement on distingue : le pic à taches noires (Campethera punctuligera Wagler) à tête cramoisie, dessus jaune olivâtre moucheté, dessous doré ; le pic barré à dos d'or (Campethera maculosa Valenciennes), vert et jaune avec front, calotte et nuque rouge chez le mâle ; le pic tacheté (Campethera nivosa Swainson), brun et crême ; le pic à oreillons bruns (Campethera caroli Malherbe), un peu plus grand ; le pic cardinal (Dendropicos fuscescens Vieillot), le plus commun, olive et blanc strié de noir ; le pic gris (Mesopicos goertae Müller), gris à tête et croupion écarlate, dessus olive nuancé de doré, savanicole ; le pic à ventre rouge (Mesopicos pyrrhogaster Malherbe), grand, et remarquable par ses couleurs olive doré, rouge et noir. Serle / Morel, 1988 : 144-148. Signalés (Comoé, Taï) : pic à oreillons bruns, p. à ventre rouge, p. barré à dos d'or, pic d'Elliott (Mesopicos elliottii Cassin), p. tacheté, pic vert du Gabon.(Dendropicos gabonensis Verreaux). Bousquet, 1992 : 172.

 

picatharte chauve [de Guinée], n.m. Spéc., (faune). (Picathartes gymnocephalus Temminck = p. oreas Reichenow). Sorte de corbeau d'aspect étrange, efflanqué avec un long cou, une longue queue, des pattes longues et robustes, le dessus gris, le dessous blanc, la tête, nue, jaune vif avec une grosse tache noire de chaque côté de l'occiput. (blocs rocheux de forêt humide). Fam. des Corvidae. Serle /Morel, 1988 : 179.

SYN.: picatharte du Cameroun.

 

pick-up, n.m.Vx. Petit camion haut sur roues, souvent à 4 roues motrices, avec plate-forme pour une demi-tonne de charge utile. [.] le compteur de notre pick-up enregistrait à la fin de notre périple 50 000 km. Kerharo /Bouquet, 1950, b.: 58.

 

picule, n.m. Spéc., (faune). (Sasia africana = Verreauxia africane Verreaux). Sorte de minuscule pic de sous-bois, (8 cm) à dessus vert et jaune, dessous gris, tache rouge autour de l'oeil. Serle /Morel, 1988 : 146. Signalé (Taï). Bousquet, 1992 : 172.

SYN.: picumne* de Verreaux.

 

picumne de Verreaux, n.m. V. PICULE*.

 

pie, n.f. V. CORBEAU*-PIE. Nom impropre du corbeau africain qui est noir et blanc.

 

pièces, n.f.pl. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Papiers d'identification d'une personne (: pièce d'identité) ou d'un véhicule. Depuis 1979, toutes mes pièces sont perdues. FM., 13.04.1981. Jamais un état civil n'a été aussi mal structuré. Encore mieux vaudrait-il la peine d'aller à Abidjan pour établir les pièces. FM., 17.04. 1981. On n'accède à la cour intérieure qu'après vérification des pièces. FM., 09.09.1986. Et lui ?  Ya na pas pièces !! Jano, 1987 : 13. Défaut de présentation de pièces. Aie ya yaie ! Entre deux coups de matraque, notre ami implore le policier [.]. Y. Konaté, 1987 : 141. On t'arrête si tu n'as pas tes pièces, par exemple de carte d'identité mais aussi quand tu ne peux pas prouver que tu as un emploi régulier avec une carte de travail [.]. Bonnassieux, 1987 : 119. Amis les flics ! Sympas, le sourire en coin, ils vous regardent dans les yeux. Vos pièces ! Ivoir'Soir, 06.11.1997. [.] lorsqu'un policier vous arrête, il vous demande d'abord les pièces de votre voiture. Ivoir'Soir, 18.11.1997. [.] il aurait selon les informations recueillies à la police, refusé de présenter ses pièces. Ivoir'Soir, 02.02.1998.

COMP.: pièces afférentes.

2- pièces [afférentes], loc.nom.f.pl. Terme administratif très largement utilisé. Ensemble des documents officiels que doit présenter un conducteur lors d'un contrôle de police : carte grise, permis de conduire, carnet d'entretien. N'ayant pu entrer en possession de toutes les pièces afférentes au véhicule [.]. FM., 22.08.1990. Où sont les pièces afférentes ? (Policier, Abidjan, 1997).

 

pied, n.m.

1- Fréq., oral, basilecte. Pas toujours distingué de "jambe". Il s'est cassé le pied peut signifier aussi il s'est cassé la jambe.

2- Usuel, oral, écrit, mésolecte, basilecte, plaisant. Nombreuses locutions.

- pied la route, (faire [son] ---- ), (prendre son ---- ), loc. verb.  Marcher à pied. "Et comment tu reviendras ?" - "Si je n'ai pas d'occasion*, je prendrai mon pied la route !!" (Etudiants, Abidjan, 1984). Nous n'avons même pas beaucoup fait pied la route, même pas un kilomètre [.]. Kourouma , 2000 : 46).

SYN.:  gratter*, piétiner*.

- pied (ton ---- mon ---- ), loc.nom. Locution évoquant le grand amour : là où tu vas, je vais aussi. Elle peut aussi exprimer une intention humoristique: tu ne te sépareras pas de moi comme ça! Certains pagnes évoquent l'amour :"Mon pied, ton pied" est un pagne à succès. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 161. Ce pagne qui s'appelle "ton pied mon pied" symbolise la fidélité tout en traduisant implicitement cette inquiétude permanente qui ronge d'imaginer son homme demain avec une autre. La où vont les pieds de mon chéri*, là iront les miens, toujours ensemble, inséparables. A. Touré, 1988 : 130. Crois-tu que je ne sais pas apprécier les bons restaurants et le reste ?  Dorénavant, ce sera ton pied, mon pied. M.Coulibaly, 1992 : 15. Monsieur "Vava" et Marie- Jo, c'est "ton pied, mon pied". Et le "Vava national* fait son chemin, clamant à qui veut l'entendre que le mariage avec Marie-Jo c'est pour bientôt. Ivoir'Soir, 01/02/03.08.1997.

- pieds, (marcher dans la trace des ---- de qqun), loc.verb. Marcher sur les traces de qqun., suivre les traces de qqun. Il veut faire* médecin et marcher dans les traces des pieds de son père. (Mère de famille, Abidjan, 1987).

3- pied de boeuf, n.m. Spéc., (flore). V. BAUHINIA*.

4- pied de chameau, n.m. Spéc., (flore).V. BAUHINIA*.

 

pie-grièche, n.f. Spéc. Terme générique désignant plusieurs oiseaux de la fam. des Laniidae. On distingue, entre autres, localement : la pie-grièche cubla de Gambie = cubla* (Dryoscopus gambensis Liechtenstein), de coloration très différenciée chez les deux sexes : noir brillant et blanc pour le mâle, gris et fauve pour la femelle ; la pie-grièche variable (Malaconus [Chlorophoneus] multicolor Gray) aux brillantes couleurs ; la pie-grièche soufrée (Malaconatus sulfureopectus Lesson) aux vives colorations ; la pie-grièche ensanglantée (Malaconatus cruentus Lesson), gris-bleu, jaune et rouge ; la pie-grièche de Blanchot (Malaconatus blanchoti Stephens), savanicole, gris, vert jaune et orange ; la pie-grièche fiscale (Lanius collaris Linn.), noire et blanche, élancée, agressive, à longue queue. Serle /Morel, 1988 : 164-168. Signalées (Taï) : pie-grièche à front blanc (Malaconotus bocagei Reichenow) ;  pie-grièche verte de Lagden (Malaconotus lagdeni Sharpe) ; pie-grièche cubla de Gambie ;  pie-grièche cubla à gros bec (Dryoscopus sabini Gray) ; pie-grièche cubla à oeil rouge = cubla* (Dryoscopus senegalensis Hartlaub) ; pie-grièche nicator = nicator* (Lanius chloris) ; pie-grièche variable (Malaconotus multicolor Gray) ; pie-grièche verte ensanglantée, signalées (Taï) ; pie-grièche fiscale (Marahoué). Bousquet, 1992 : 172.

 

pierre, piair, n.m. V. PIA*, Fréq., argot urbain, nouchi.

1-  Fric, argent. "Hm !-Hm ! t'as les pierres ?"-"Euh, tu vois frère*, on a déjà investi dans l'essence.. Wallaye *!!! Jano, 1987 : 2. Ici, à la gare, tout le monde se bat pour gagner un peu de "pierre"*. Si le jeton* ne tombe pas, le "vieux père*" devient furieux. Afrique matrimoniale, 22.03.1995. Ce dernier [.] "graou"* le reste du "pierre". Bôl Kotch, 28.03.1995. Le pierre est fini ou quoi ? Vous pouvez nous le dire les gars, y a pas drap* car il n'y a pas de honte à inviter que des stars locales. Ivoir'Soir, 21/22/23.11.1997. Organiser un arbre de Noei? De quoi? Pas question! Allons boire avec le piair. (BD.) Ivoir'Soir, 26/27/28.12.1997.

COMP.: pierre-tché.

SYN.: badge*, balles*, caillasse*, ché*, djètè*, fac*, gainz*, kpoh*, jeton*, ligbi*, makouta*, pia*, ro*,wari*, zaïre*.

2- pierre-tché, n.m. (hybride français / mandenkan). Richard, type plein aux as. Yves, il est sapé *comme un pierre-tché! (Etudiant, Abidjan, 1994).

4- pierre d'aigris, pierre de Popo, n.f. V. PERLE* D' AIGRIS. Les pierres d'aigris faisaient l'objet d'un commerce intense sur la Côte du Bénin (cf. Mauny, notes africaines, n°42, avril 1949 : 33-35). On les trouveraient dans les sites archéologiques de Grand-Popo (d'où son nom de pierre de Popo) et de Kétou. Ces pierres d'aigris, très recherchées, représentaient une valeur en or considérable. Les familles qui en possèdent encore, les considèrent comme l'un des éléments les plus précieux de leur trésor*. Bouaké, Etude régionale,1963 : 69.

5- pierre de feu, pierre du ciel, pierre de foudre, n.f. Spéc. Nom donné localement aux haches préhistoriques en pierre taillée ou polie que l'on suppose tombées du ciel. Ces pierres en formes de hache, de racloirs, de marteaux ou de gouges sont appelées par les indigènes pierres de feu ou pierres du ciel parce que ceux-ci ont la conviction que leur chute sur terre accompagnait la foudre. Simon M., 1973 : 74.

6- pierre de Popo, n.m. V. PERLE* D'AIGRIS.

 

piessos, [pjDsCs], n.m. pl. Argot urbain., fam., péj. Logement, "piaule"."Moi j'habite les deux Plateaux et toi ?"-" Bien moi, c'est un peu compliqué,[.] mais de toute façon comme j'ai les numéros de vos "piessos" alors je serai le premier à venir vous voir." Otitro, 1984 : 45.

 

piétiner, v. intr. V. GRATTER*. Je refuse de piétiner jusque chez toi! (Infirmière, Abidjan, 1984).

 

pigeon, n.m. Spéc., (faune). Gros oiseau de la fam. des Columbidae. On distingue localement : le pigeon gris écailleux (Columba univincta Cassin), strictement forestier ; le pigeon à nuque bronzée (Columba malherbi Verreaux), à tête et dessous gris et dessus cuivré à reflets verts ou violets, forestier ; le pigeon des palmiers (Columba guinea Linn.), lié à la présence du palmier borassus, le pigeon vert [à front nu] = pigeon des rôniers = colombar* (Treron [vinago] australis Linn.), espèce arboricole de savane ou de forêt : le pigeon à épaulettes violettes (Treron waalia Meyer) qui se distingue du précédent par son ventre jaune citron et ses épaulettes violettes. Effectivement Adou se sentait étranger à ces grands garçons avec qui il ne pouvait parler sans effort que du passé, des abeilles, des touracos*, des pigeons verts, des fourmis-magnans* qui avaient dévoré son petit singe* vert en une nuit. Du Prey, 1979 : 38. En lisière des forêts, on rencontre des pintades, perroquets gris et verts, francolins*, cailles, pigeons verts, tourterelles [.] Oberlé, 1983 : 28. Serle /Morel, 1988 : 95-98. Pigeon gris écailleux et pigeon vert à front nu signalés (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 172.

COM.: localement le Treron australis et le Treron waalia sont confondus sous la dénomination usuelle de pigeon vert.

 

pignon d'Inde, n.m. V. POURGHERE*.

 

pili-pili, n.m. Fréq., oral, surtout Européens. V. PIMENT* ENRAGE. Terme générique pour désigner tout condiment à base de piment rouge très fort (frais, pilé ou conservé dans l'huile, le vinaigre, l'alcool.). Par extension, toute sauce rouge assaisonnée de piment fort. [.] repas aux chandelles avec juste ce qu'il faut de pili-pili pour satisfaire l'exotisme sans déranger le foie. Arnaut, 1976 : 11. Sachez par exemple qu'au Pavillon, il y aura tous les midis un buffet Noël au pili-pili. FM., 19.11.1979. [.] le maquis* du stade sert des poulets kedjenou*, si vicieusement assaisonnés de pili -pili*. Gombeaut et alii, 1990 : 79.

 

piller, v.tr. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Voler, "piquer", sans idée de violence ni de désordre. [.] impunité pour les hommes du pouvoir quelles que soient la somme pillée, la faute commise, et les rigueurs de la loi pour les seuls petits* même pour des peccadilles. Nouvel horizon, n°138, 1992. Maintenant y a des enfants* qui pillent le sac de leur maman et qui veulent la battre si elle crie ! (Revendeuse, Abidjan, 1993).

 

piment, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- Nom donné à plusieurs variétés de plantes de la fam. des Solanacées dont les baies plus ou moins charnues, de couleur rouge ou jaune et de saveur plus ou moins brûlante sont utilisées comme condiment. On distingue particulièrement le piment enragé = piment cerise = piment bouc (Capsicum frutescens Linn.) très piquant qui la taille sphérique d'une petite cerise ; le piment des oiseaux (Capsicum annuum), à la saveur tout aussi brûlante. Le piment d'Accra est une autre variété à fruit long et peu piquant. Enfin le piment des Blancs est le fruit du poivrier cultivé de la fam. des Pipéracées (Piper nigrum Linn) qui est celui du commerce. Roberty, 1954 : 300.

COM.: le piment des oiseaux est ainsi nommé car les oiseaux, par leurs excréments, en dissiminent les graines.

LOC.: manger piment, manger piment dans la bouche d'autrui.

SYN.: pili-pili*, piment pili-pili (pour les variétés rouges les plus brûlantes).

2- Sauce à base de piment rouge et fort. C'est un Blanc mais il mange piment comme nous. (Couturière, Bouaké, 1984).

3- piment, (manger ---- dans la bouche d'autrui ), loc.verb. V. BOUCHE*. Si A. n'a trouvé personne pour manger son piment dans sa bouche, il faut bien qu'il le broie lui-même son piment. Nouvel Horizon, 15.01.1993.

 

pinasse, n.f. Vieilli., oral, écrit, tous milieux, sud lagunaire. Embarcation à moteur du réseau lagunaire pouvant transporter une cinquantaine de personnes. Un toit protège les voyageurs et les bagages du soleil. D'autres pirogues, d'autres pinasses s'apprêtent à prendre le large [.] Anoma Kanié, 1978 : 286. [.] Une pinasse à moteur puissant chargea Adou et son équipe. Du Prey, 1979 : 83. Les deux hommes se trouvaient en compagnie d'autres passagers à bord d'une pinasse. FM., 19.11.1980. Cette pinasse dont la construction est prévue sur un chantier naval [.]. FM 13.05.1981. L'apparition de bateaux-bus* et le monopole de la Sotra* menacent l'existence des propriétaires de pinasses. FM., 30/31 01.1982. [.] leurs débarcadères pour pinasse [.]. Tilliette, 1984 : 29. [.] la guerre sans merci engagée par les bateaux-bus* contre les pinasses. A. Touré, 1985 : 268. De vieilles pinasses de bois s'effacent progressivement devant les bateaux-bus* vert et crême de la Sotra*. David, 1986 : 80. Le vieux pionnier sénégalais de Nigui-Assoko peut raconter quarante ans de souvenirs lagunaires, et, comme pour lui donner raison, passe au même instant dans le bout de son jardin une vieille pinasse sans couleurs qui a encore le courage de faire de temps en temps la liaison Abidjan-Lahou par la lagune en vingt-quatre heures... David, 1986 : 107. [.] Tapsoba, qui est parvenu à acheter une pinasse afin de transporter les passagers sur la lagune [.]. Bonnassieux, 1987 : 33. Nous n'avons ni navire, ni pirogue, ni pinasse. M. Bandaman, 1993 : 142. Rien qu'en pensant à nos pinasses de la lagune Ebrié, je frémis de peur. Ivoir'Soir, 18.09.1997. Mais selon le jour d'arrivage des pinasses ou des camions [.] le poisson frais est étalé à partir de 16 h. Ivoir'Soir, 26.03.1998.

SYN.: bateau*-bus (part.), pétrolette*.

DER.: pinassier*.

COMP.: quai aux pinasses.

 

pinassier, n.m. Vieilli, oral, écrit, tous milieux. Conducteur de pinasse*. La situation est intenable pour les pinassiers. FM.: 30/31.01.1982. En 1982, en jetant sur l'eau quelques dizaines de bateaux-bus* fraîchement débarqués de France, la même SOTRA* faisait péricliter le commerce des pinassiers initiateurs du transport sur la lagune. A. Touré, 1985 : 253

 

pincer [les cordes de] la cora, loc.verb. Dispon., oral, écrit, mésolecte. V. CORA*. Jouer de la cora. Le maître-griot* pinça les cordes de sa cora. Kourouma, 1990 : 19. Tu pinces la cora, je crois ? (Professeur, Abidjan, 1997).

 

pintade, n.f. Spéc., (faune). Oiseau terrestre de la fam. des Phasianidae. On distingue localement la pintade commune = pintade sauvage (Numida meleagris Linn.) grise : la pintade huppée (Guttera edouardi Harlaub), à huppe de plumes noires bouclées, gorge nue et rouge, cou déplumé bleu. Serle /Morel, 1988 : 55-58. Des pintades sauvages ou des perdrix* s'envolaient de temps à autre en poussant leurs cris aigus. Koné, 1976 : 13. Pintade huppée signalée (Comoé, Marahoué, Taï, Azagny), pintade à poitrine blanche (Agelastes meleagrides Bonaparte) (Taï). p. commune (Comoé). Bousquet, 1992 : 179.

 

pinté, (être ---- ), loc.verb. Dispon., fam. mésolecte, basilecte, péj. Etre saoul. Tenant à peine sur ses jambes, car pinté à mort, C.S. entre dans le maquis* d'à côté [.]. Ivoir'Soir, 08.07.1997. Galilée qui, alors qu'il était pinté, a eu l'intuition que la terre tourne autour du soleil. Ivoir'Soir, 01.10.1997. Etre pinté au volant d'une fusée, ça risque d'être compliqué pour le retour sur terre. Ivoir'Soir, 02/03/04.01.1998. Pour faire ce qu'ils ont fait, ces bouchers devaient être plus pintés que les ânes suppliciés. Ivoir'Soir, 24.03.1998.

DER.: pinteur*.

 

pinteur, n.m., Dispon., argot urbain, péj. Gros buveur, saoulard. Encore une trouvaille pour décourager les drogués et les pinteurs. Ivoir'Soir, 21.08.1997.

 

pipangaye, pipengaille, n.m. V. LIANE-EPONGE*. Roberty, 1954 : 93.

 

pipigbalé, [pipigbale], n.m. Spéc., (flore). (Parkia filicoïdea Wellw. ex Oliv.). Grand arbre de la fam. des Mimosées à fleurs en boules rouges pendant au sommet de longs pédoncules souples. Aubreville. 1959, I : 238.

 

pipit [à dos uni], n.m. Spéc., (faune). (Anthus leucophrys Vieillot). Oiseau à fortes pattes et longue queue de la fam. des Motacillidae, brun à gorge crême, le reste chamois. Serle /Morel, 1988 : 157. Signalé (Marahoué). Bousquet, 1992 : 164.

 

pique-boeuf, n.m. Spéc., (faune).

1- pique-boeuf [à bec jaune], (Buphagus africanus Linn.). Oiseau de couleur terre, de la fam. des Sturnidae. Il se tient en permanence accroché à la peau des ongulés sauvages et domestiques car il se nourrit presqu'exclusivement de leurs parasites externes. Serle /Morel, 1988 : 175. Signalé (Comoé, Marahoué). Bousquet, 1995 : 164.

2- V. HERON* GARDE-BOEUF, GARDE*-BOEUF. Nom impropre donné à l'Ardeola [Bubulcus] ibis Linn. [.] pendant que des pique-boeufs squelettiques s'ébattaient sur les herbes humides. Anoma Kanié, 1978 : 297. Les hérons garde-boeufs (improprement nommés pique-boeufs) accompagnent indifféremment les bovidés domestiques et sauvages et se nourrissent des insectes dérangés par le piétinement de ces animaux. Oberlé, 1983, 28.

 

piquer, v. Fréq., oral surtout, mésolecte.

1- v.tr. En parlant d'un accès de fièvre, faire, avoir de façon subite et brutale. La femme avait 40° de fièvre et piquait un sérieux accès de paludisme. Du Prey 1979 : 115.

2- v.tr. Poignarder, blesser avec un instrument pointu. Il venait de piquer son ancien patron à l'aide d'un ciseau de menuiserie. FM, 09.01.1975.

3- v.tr. Entailler (un palmier ou un hévea) pour faire couler la sève. Il ne faut pas piquer le palmier à huile quand il est trop jeune. Mais les gens sont trop avides de bangui*. (Agronome, Abidjan 1986).

4- pique, (sa bouche ---- ), loc.verb. V. BOUCHE*. Quand elle se fâche, sa bouche pique !! (Lycéenne, Bouaké, 1983).

5- piquer une colère bleue, loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Se mettre dans une colère noire. Il a piqué une colère bleue contre les journalistes. Ivoir'Soir, 01.12.1997.

 

pirogue, n.f. Spéc., (tradition). Tronc d'arbre évidé, utilisé pour le refroidissement des vapeurs d'alcool dans la fabrication du koutoukou*. [.] quatre tonneaux hermétiquement fermés avec un système de nettoyage er d'évacuation du vin usé, bouilli jusqu'à la dernière goutte d'alcool, et disposés de part et d'autre de troncs d'arbres évidés (’’pirogues’’, disent-ils) contenant de l'eau fraïche. L'alcool parcourt des tuyaux de fer courbé sous forme de vapeur [.] qui est refroidie par l'eau contenue dans les pirogues. FM., 15.06.1984.

 

pistache de terre, n.f. V. ARACHIDE*. L'arachide, appelée parfois pistache de terre ou cacahouète* est cultivée pour sa graine très riche en huile. Davesne, 1954 : 37.

 

pisser, v.tr. V. CAUSER*. Si tu veux passer la douane vite, il faut pisser ou trouver un coxer*. Si tu ne pisses pas , tu vas attendre jusqu'à*. (Jeune, Abidjan, 1990).

 

pistard, n.m. Dispon, oral, fam. Chauffeur habitué à la conduite sur piste*. Prends Ousmane comme chauffeur. C'est un pistard. (Secrétaire, Abidjan, 1983).

 

piste, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Toute voie de communication (chemin, sentier, rue, route) non goudronnée, même si elle est régulièrement entretenue et carrossable en toute saison. V. TOLE* ONDULEE. La dispersion des villages, le mauvais état des pistes [.]. FM., 28.12.1979. Les pistes villageoises rendent très difficile le transport des personnes et des marchandises. FM., 10.02.1982. La pluie qui ne cesse de s'abattre sur la région  rend impraticables les pistes villageoises. FM., 06.07.1982. La fréquence des pistes en terre qui traversent l'agglomération est plus élevée. Bonnassieux, 1987 : 39. Par ailleurs, beaucoup de pistes doivent être complètement refaites chaque année après la saison des pluies*. Rémy, 1996 : 197. Ces gros camions font la navette entre le Guinée et Sipilou. Les pistes sont mauvaises. (Légende sous photos.). Ivoir'Soir, 30.09.1997. Les pistes rurales risquent de devenir davantage impraticables, si le privé ne prend pas instantanément le relais des TP. Ivoir'Soir, 26.03.1998.

DER.: pistard*, pisteur*.

COMP.: piste rurale, piste villageoise.

LOC.: faire de la piste.

SYN.: chemin de terre, latérite* (part.).

ANTON.: goudron*, route goudronnée.

2- piste, (faire de la ---- ), loc.verb. Circuler souvent sur les pistes, ce qui implique pour le véhicule, une usure rapide et pour le conducteur, des talents de conduite et de prudence particuliers. Non, ce n'est pas une bonne occasion. Il va toutes les semaines à la plantation*. Sa voiture fait de la piste. (Ingénieur, Abidjan, 1984). Tu peux lui faire confiance. Il fait de la piste depuis longtemps. Il a l'habitude. (Agronome, Daloa, 1990).

 

pisteur, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux, mélior.

1-  Homme réputé pour ses talents de chasseur et qui dirige la marche d'approche dans la recherche du gros gibier ou qui guide les touristes pour l'observation des animaux dans les réserves de faune. C'est mon pisteur. Il n'y en a pas deux comme lui pour vous faire la trace. Il vous mène sur le buffle comme avec un radar. Arnaut, 1976 : 226. La découverte de la forêt primaire et d'une partie de sa faune ne peut se faire qu'à pied sous la conduite d'un pisteur connaissant bien la région. Bousquet, 1992 : 175. Le roi n'avait pas besoin de pisteur pour arriver à Samory. Kourouma, 1990 : 25.

2- Personne qui, en dehors des circuits officiels, sillonne les campagnes pour acheter, éventuellement à bas prix, des produits agricoles qui seront revendus plus cher en ville. L'image est mélior. quand elle évoque le passé et les précurseurs qui ouvrirent les voies commerciales mais plus péjor. pour l'époque contemporaine quand elle fait allusion à une sorte d'intermédiaire. D'ici, les "pisteurs" partaient pour sillonner la brousse, l'épaisse forêt vierge [.]. Rares sont les pisteurs qui bâtirent des fortunes. Gombeaut et alii, 1990, 79. A eux d'avancer l'argent nécessaire aux pisteurs"- cette drôle de gent qui sillonne le pays en quête de cacao- , pourvu qu'en bout de chaîne, le paysan touche le prix garanti par l'Etat : 8 francs le kilo. Gombeaut, 1990. 118. [.] pour échapper aux pisteurs et autres intermédiaires véreux qui achètent les produits à des prix dérisoires. FM., 18.09.1990. Malheureusement pour ces pauvres paysans, le pisteur ne paiera pas le prix jusqu'au 27 mai, date de sa comparution devant le tribunal d'Adzopé pour infraction à la commercialisation des produits agricoles. Ivoir'Soir, 05.06.1997. Les pisteurs sont en fait les intermédiaires entre les acheteurs agréés et les planteurs*. Ils empruntent les pistes* villageoises pour aller chercher leurs produits et les amener à l'acheteur d'où leur nom de pisteurs. Ils se définissent eux-mêmes comme les maîtres de l'intrigue. Ivoir'Soir, 17.09.1997. F.L., 21 ans et T.I., 26 ans, tous deux Ivoiriens, pisteurs, [.] ont été déférés samedi au parquet de Tiassalé par la gendarmerie pour avoir volé dix sacs d'un chargement de café* cerise. Ivoir'Soir, 14.10.1997.

 

pistie, n.f. V. LAITUE* D'EAU.

 

pitimoué, [pitimwe], n.m. Spéc., (flore). (Monodora tenuifolia Benth.) Petit arbre à fleurs rosées mouchetées de brun. Aubreville, 1959, I : 150.

SYN.: annéhia (ébrié).

 

P.K., n.m. Fréquent, oral, écrit, tous milieux. Abréviation usuelle pour point kilométrique. Sur une voie de communication, lieu identifiable par la distance en kilomètres qui le sépare d'un lieu de référence (centre d'Abidjan). Or Bouaké est au P.K 315. Kollin, 1975 : 92. Collision au P.K. 24 route de Bassam : un mort. FM., 04.11.1980. L'accident du PK 20: à l'origine un dépassement dangereux. FM., 13.03.1982. Le container avec son chargement de fèves* de cacao se retrouve au P K 18 route d'Anyama. FM., 07.07.1982. [.] vivant avec les siens dans son campement sis au PK 5. Changement, 18.01.1992. PK 18 est le dernier quartier de la commune d'Abobo en allant vers Anyama. La forêt constitue une grande partie de ses frontières naturelles. FM., 06.01.1993. C'était au PK 10 sur la voie sud de l'autoroute du Nord. Ivoir'Soir, 08.10.1997. Au PK 17 de la route d'Agou [.] Ivoir'Soir, 22.12.1997. Un fourgon spécialisé dans les transports de grosses sommes doit passer par la route PK 17, la route de la maison hantée. Adé Adiaffi, 2000 : 183.

 

placali, placaly, plakali, placali, plakadji, [plakali] / [plakadFi], n.m., Fréq., (du baoulé), oral, écrit, tous milieux. Plat à base de manioc frais rapé, additionné de manioc cuit et fermenté pendant deux jours. Le mélange est laissé à fermenter deux autres jours puis pressé et pilé. La pâte obtenue est mélangée à de l'eau bouillante sur le feu jusqu'à ce qu'on obtienne une bouillie épaisse et transparente. Même un chacal ne voudrait pas de ses chairs fatiguées ! Il aurait l'impression de mastiquer du "placali" sans sauce. Bolli 1977 : 50. Le placali se mange avec la sauce* gombo frais ou les sauces* feuilles. FM., 01.07.1983. Le gaz et le réchaud. Pour certaines ménagères, ils sont inadaptés à certains repas africains tels que le placaly. FM., 12. 03. 1984. Si j'ai envie de manger plakali, je donne au moins 750 f . Note : mets ivoirien préparé à partir de la farine de manioc. A. Touré, 1985 : 112. Tantie*, vous avez bien un peu de banane-plantin*? -de l'igname* aussi et du plakadji. Tierno Monenembo, 1993 : 73. Elle aime [.] la sauce kôpê* avec du placali. Mousso, 28.03.1995. La consommation des sauces* grasses : doungblé*, gnagnan*, gbolou au gibier (viande* de brousse) des pâtes de placali, des différents foutous* (ignames*, bananes*) et du foufou* connaissent leur apogée. Ivoir'Soir, 21.01.1998. Mais le placali de cette dame que tous les habitués appellent "Madame" est tellement doux* que les clients, des cadres, des jeunes, et des fonctionnaires oublient les bonnes manières. Ivoir'Soir, 08.06.1998.

 

placé, (être bien ----), loc.verb. Fréq., oral surtout, mésolecte, basilecte. Avoir une belle situation. Ils ne veulent pas que leurs fils marient* les femmes de ma race*, mais ils aimeraient que leurs filles se marient avec nos garçons, surtout quand ceux-ci sont bien placés. Akissi Kouadio, 1983 : 66. Il vit bien parce que ses fils sont bien placés et l'aident. (Instituteur, Abidjan, 1990).

 

plakadji, n.m. V. PLACALI*. Faut-il évoquer le goût du kédjénou*, de l'attiéké et du plakadji. Tierno Monenembo, in Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 71.

 

plaine, n.f. Dispon., oral, écrit, lettrés. Savane herbeuse ouverte et étendue. Les lions aiment se coucher aux confins de la savane herbeuse ouverte, la "plaine". Mûhlenberg /Steinhauer, 1984 : 14.

 

plantain, n.m. V. BANANIER*. Les plantains, bananiers qui représentent dans de nombreux pays une part importante de l'alimentation. Teisson in St Pierre /Demarly, 1989 : 51-54.

 

plantation, n.f. Usuel, oral, écrit, tous milieux.

1- Exploitation de taille variable qui se distingue du champ (: parcelle de terre occupée essentiellement par des cultures vivrières) par la nature des plantes cultivées: produits destinés à l'exportation : tecks, hévéas, cacaoyers, bananiers, ananas, sisal, etc. V. ANANANERAIE*, BANANERAIE*, TECKERAIE*, RÔNERAIE*, PALMERAIE*, COCOTERAIE*, ORANGERAIE*, CAFÉIÈRE*, CACAOYÈRE*, …  Par extension, ensemble des terres et des bâtiments agricoles et d'habitation de l'exploitation. Nous sommes dans les champs, vers midi, et les incendies de la plantation, ajoutent à la chaleur : feux de brousse* et fumées envahissantes. Anoma Kanié, 1978 : 69. A 2 km de la ville, surgissent des plantations de café* de cacao* et de palmiers à huile*. FM., 18.12.1979. Mais une plantation, ça s'entretient chaque jour ! FM., 27.12.1979. Ah ! vos plantations ? On vous donnera suffisamment d'argent pour en créer de nouvelles. A. Koné, 1980 : 23. Les plantations de café s'étendent sur plus de 1 000 000 ha. Conte, 1981 : 145. C'est lui-même qui a tenu à expliquer aux visiteurs le fonctionnement de ses plantations. Celles-ci occupent une superficie plantée de 150 hectares. FM., 19.02.1982. Un enfant ne peut qu'être utile à la famille, par exemple pour les travaux des champs ou de la plantation [.] Akissi Kouadio, 1983 : 41.

COMP.: plantation collective, plantation industrielle, plantation villageoise, plantation vivrière.

LOC.: faire* la plantation.

2- plantation collective, exploitation de taille variable de produits agricoles destinés à l'exportation, cultivée en commun par un groupe de personnes associées et partageant les bénéfices. Votre expérience [: celle des femmes] de plantation collective est un modèle. FM., 17.04.1980.

3- plantation industrielle, exploitation de grande taille, appartenant souvent à une société et cultivant de façon extensive des produits destinés à l'industrie (canne à sucre, hévéa, palmier à huile,... ). Dans le sud-ouest, les programmes de plantations industrielles en cours se développent à un rythme élevé. FM., 24.01.1980. Après les étendues de plantations industrielles du sud (palmier à huile, hévéa*,... ) c'est un univers naturel à peine effleuré par l'homme. Oberlé, 1983 : 18. Pour assurer son auto-suffisance et son autonomie en approvisionnement en bois, la SOTROPAL a développé [.] une plantation industrielle de 500 hectares..FM., 23.02.1993

4- plantation villageoise, exploitation de taille moyenne de produits destinés à l'industrie, située sur les terres d'un village. Il était directeur de plantation villageoise à la SODEPALM. Deniel, 1991 : 110.

5- plantation vivrière, petite propriété appartenant à un particulier et dans laquelle sont cultivés les produits viviers de la famille exploitante. Le sentier de Nguiémé à Eboinda traversait une quantité de plantations vivrières et rarement quelques vestiges de la grande sylve. Du Prey, 1979 : 87.

SYN.: champ.

6- plantation, (faire [la] ----), loc.verb. Fréq., mésolecte, basilecte. Travailler la terre pour y cultiver des produits agricoles destinés à l'industrie locale ou à l'exportation. Ce que je compte faire, c'est chercher un peu d'argent, 100 000 F comme ça*, je vais aller faire plantation au village. A. Touré, 1985 : 67.

 

plante-fétiche, n.f., V. FETICHE*.

 

planteur, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior. Agriculteur travaillant sur des terres qui lui appartiennent, ou vivant du revenu de ces terres sans être forcément un riche propriétaire. Tant de planteurs d'alors agissaient sans méthode. Du Prey, 1979 : 40. Le Chef de l'Etat exhortait récemment les planteurs à produire des vivres. FM., 26.12.1979. Tel riche planteur est mort parce qu'il n'avait pas respecté le pacte signé avec le féticheur*, celui chez* qui il fit l'acquisition du fétiche* qui le rendit riche. FM., 22.01.1982. Son père est planteur, un de ces fermiers auxquels la Côte-d'Ivoire doit sa richesse. Naipaul, 1984 : 126. Nous habitions dans un campement* et il était le deuxième planteur du village en café et en cacao. Deniel, 1991 : 90. Mes parents sont de riches planteurs [.]. M. Coulibaly, 1992 : 53. Le porte-parole des planteurs de palmier à huile de la région des montagnes M.T.A est sorti déçu des journées portes ouvertes organisées pendant le week-end [.] . Ivoir'Soir, 01.07.1997.

 

plantin, plantain, n.m., V. BANANE*-PLANTIN. Habib s'en empare [.] pour éplucher l'igname *et le plantin. Tierno Monenembo, 1993 : 80.

 

planton, n.m. Usuel, oral, écrit; tous milieux.

1- Garçon de bureau. Fanhikroi se présenta au planton, jeune homme de vingt cinq ans, vêtu de kaki* à l'européenne. Koné 1976 : 70. J'ai l'exemple, dans mon entreprise, d'un vieux de mon village, embauché comme planton. Tilliette, 1984 : 105. Votre planton d'usine, trônant majestueux en pagne d'apparat*[.] et vous, tout syndicaliste et patron* que vous êtes, en pagne* également, vous lui devez les honneurs et l'obéissance. Tilliette, 1984 : 106. Un jeune catholique qui travaillait à Abidjan comme planton dans une société privée [ .]. Deniel, 1985, 213. Longtemps domestique dans un ménage d'expatriés*, cet homme de plus de cinquante ans occupe maintenant un emploi de planton. Bonnassieux, 1987 : 200. Quatre sages-femmes, quatre filles de salle et deux plantons forment le personnel. FM., 04.11.1990. Honda-même*, c'est quoi ? Même les plantons n'en veulent plus. Tierno Monenembo, 1993 : 39. Ensuite, la ville a grandi, la ville s'est exagérée. Elle n'en peut plus de montrer ses plantons, ses porte-faix, ses messieurs et ses gratte-ciels. Tierno Monenembo, 1993 : 115. L'argent qu'il n'avait pas pour soigner le planton, il l'a eu pout rendre supportable son départ dans l'au-delà. Ivoir'Soir, 12.11.1997. Sur une centaine d'agents (plantons, manoeuvres, gardiens, secrétaires,... ) il n'en reste qu'une vingtaine. Ivoir'Soir, 25.03.1998. Longtemps planton, il avait été récemment admis à son examen d'aide-comptable. R.Yaou, 1999 : 56.

LOC.: faire [le] planton.

2- planton, (faire [le] ----), loc.verb. Exercer le métier de garçon de bureau. Il fait planton à la SODEPALM. (Lycéen, Bingerville, 1987).

 

plaquemane, n.m. Fréq. oral, enfants. Lance-pierre. Les enfants ont dit qu'ils vont prendre leurs plaquemanes pour se venger. (Planteur, Aboisso, 1985).

 

plat plat, n.m. Spéc., (faune). V. CARANGUE*. Poisson de mer de la fam. des Carangidae, à corps fortement comprimé latéralement et profil ventral plus convexe que le profil dorsal. Fréquent en lagune. On distingue localement le plat plat proprement dit (Vomer setapinnis Blache) V. MUSSOLINI*; le plat plat vert (Chloroscombrus chrysurus Linn.) ; le plat plat rasoir (Ilisha africana Blache) V. RASOIR* qui, lui, appartient à la famille des Clupeidae. Quand il est très petit, le plat plat est appelé médaille et est en principe rejeté. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 68. Seret /Opic, 1981 : 196-197.

SYN.: carangue-médaille*, médaille*, mussolini*(part.].

 

plateau, n.m. Usuel, (au début de l'époque coloniale, le quartier administratif d'une ville était construit sur une hauteur de façon à éviter les zones basses marécageuses et les "fièvres"* qu'elles pouvaient engendrer), oral, écrit, tous milieux. Nom donné au quartier central, administratif et commercial d'une ville, presque toujours situé sur une hauteur. Je suis toujours scandalisé lorsque je vois à midi juste les maisons de commerce baisser hâtivement leurs volets métalliques pour que les agents du Plateau* s'en aillent à Port Bouët, Yopougon, ou Abobo manger leur foutou quotidien. FM. 14.12.1979. Car le Plateau [.] abrite la quasi-totalité des immeubles de l'administration, ainsi que ceux des institutions parlementaires et consulaires. FM., 31.03.1983. [.] la grande fracture entre la ville moderne, le plateau et la cité indigène. Vallée in Tilliette, 1984 : 17. Pour savoir ce qui demeure au Plateau des villas coloniales d'avant 1960 [.]. David, 1986 : 70. Autour du Plateau* en effet et de ses satellites coloniaux d'Adjamé et de Treichville s'étale toute une constellation de quartiers autonomes [.] bien séparés les uns des autres par des vallons de bananiers*, des marigots encaissés ou des bas-fonds sauvages qu'envahissent peu  à peu les autoroutes urbaines. David, 1986 : 82. Le Plateau devient le siège de la ville européenne et administrative, et la destruction des habitations indigènes est préconisée à l'intérieur du quartier européen. L'emploi du terme "ville" est d'ailleurs limité au Plateau. Antoine /Debresson /Manou-Savina, 1987 : 64. Et puis le Plateau*, lumineuse citadelle qui fait penser à Montréal avec, la lagune aidant, des reflets de Rio de Janeiro. Mais passons, il n'y a là que bureaux, carriéristes et Blancs-CFA*. Tierno Monenembo, in Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 74.

 

pleurer dans son coeur, loc.verb., écrit, lettrés. Pleurer silencieusement, s'affliger, souffrir sans mot dire. [.] le peuple peinait à la tâche, tantôt plié sur le sol aride des champs, la daba* à la main, tantôt battu pat la pluie, brûlé par le soleil et déchiré par le fouet sur les routes du travail forcé*. Et le peuple pleurait dans son coeur. Les larmes des yeux font honte. Koné, 1976 : 33.

 

plexiglass, n.m. V. CAPITAINE*-PLEXIGLASS.

 

ploko-ploko, [plokoploko], adv. Dispon., (du mandenkan), oral, fam., plaisant. Flic-flac. Idéophone évoquant le bruit de la bouillie de mil que l'on remue. S'emploie ironiquement pour qualifier la démarche de qqun de gros aux chairs molles. Quand tu la vois danser ploko-ploko, tu as pas envie de l'inviter ! (Etudiant, Abidjan, 1990).

 

pluie, n.f. Dispon., oral, écrit, mésolecte.

1- pluie, (faire la ---- et le beau temps), loc.verb. péj. Causer du désordre. Avisé qu'une femme, sous l'influence de la drogue, faisait la pluie et le beau temps dans le quartier Dar Es Salam [.] le groupement des sapeurs-pompiers de Bouaké a évacué*  la malheureuse à l'hôpital. FM., 10/11/12.04.1982.

2- pluie de mangues, n.f. tous milieux. Pluie de courte durée qui survient durant la saison sèche. La pullulation de ces papillons (noctuelles) semble provoquée par des conditions climatiques particulières (par ex. une forte sècheresse suivie de fortes pluies précoces ou pluie des mangues). FM., 19.04.1982.

 

plus, adv., oral surtout, mésolecte, basilecte.

1- Précédé d'une indication d'heure . Entre l'heure juste et la demie. V. MOINS*. Déjà le matin ! Il est même huit heures et plus. Ekra, 1985 : 23

2- plus, (à ----)! [aplys], interj. V. A*. (ellipse de "tard" dans "à plus tard"). Usuel, oral surtout, familier et plaisant chez les lettrés. A plus tard, à bientôt. C'est pas tout ça ! Je dois aller chercher les gosses à l'école. A plus ! (Enseignant, Abidjan, 1986).

ENCYCL.: s'emploie en guise d'au revoir lorsqu'on est certain de rencontrer prochainement l'interlocuteur.

COM.: durème sur le -s final qui est prononcé.

 

plusieurs, adj.indéf. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Beaucoup de, nombreux. C'est un bon collège qui a toujours plusieurs reçus au BEPC. (Institutrice, Bouaké, 1986).

 

pluvial, adj. V. RIZ*.

 

pluvian d'Egypte, n.m. Spéc., (faune). (Pluvianus aegyptius Linn.). Petit oiseau trapu de la fam. des Glareolidae. Il est gris-bleu avec la calotte et une longue bande dorsale noires et un collier pectoral noir à dessous fauve. Serle /Morel, 1988 : 84. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.

 

pluvier, n.m. Spéc., (faune). Oiseau de la fam. des Charadriiidae qui fréquente grèves et marais. On distingue localement le pluvier pâtre (Charadius [Leucopolius] pecuarius Temminck), remarquable par la bande noire qui part de l'oeil et forme un collier noir sous le collier blanc ; le pluvier à triple collier = pluvier de Forbes (Charadrius [Afroxyechus] forbesi Shelley), très commun en savane : le pluvier à front blanc, (Charadrius marginatus Vieillot), gris roussâtre. Serle /Morel, 1988 : 72-73.

 

pneu de secours, n.m. Dispon., oral, argot urbain, fam. Maîtresse occasionnelle. Ce soir, il ne sort pas avec sa titus*. Rosalie, c'est un pneu de secours. (Etudiant, Abidjan, 1984).

 

po,, [po] / [pC], n.m. Argot urbain, (troncation de "policier"), oral, fam., plutôt péj. Policier (en civil), flic. Les po babougo* le dèp* (: Les policiers rossent le dealer, corpus G. 1990, Abidjan). Mais si c'était ici, façon* les pô allaient le frapper [.] c'est Dieu seul qui connaît* ! Ivoir'Soir, 09.07.1997. Après avoir ingurgité quelques gorgées d'alcool, l'un d'eux a regardé dans ma direction et a dit à ces voisins :"C'est un po". L'un de ses camarades, lui a alors répliqué:"Tu as déjà vu des pos maigres comme lui ? D'ailleurs les gars de la P.J. sont toujours en jean, baskets et une chemise pagne* saharienne. Ivoir'Soir, 17.06.1997.

 

poches, (avoir les ---- sèches ), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, fam. péj. Etre à sec, du point de vue financier, ne pas avoir le sou. Or ça coincidait avec l'inscription d'une de nos filles à l'école, j'avais les poches un peu sèches [.]. Deniel, 1991 : 85. Ne compte pas sur moi pour le film ! J'ai les poches sèches !! (Etudiant, Abidjan, 1994).

SYN.: être moisi*, être rienard*.

 

poé, [pwe], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Strombosia glaucescens Engl. var. lucida J. Léonard). Arbre moyen des forêts denses humides de la fam. des Olacacées dont le bois très dur, imputrescible, d'aspect huileux et à grain très fin est de couleur rouge violacé à aubier différencié de couleur jaune. Aubreville, 1959, I : 102.

SYN.: agoubê (ébrié), effenian (agni), feranga (nzema), heilé (krou), khö (bété), pouhain ("pilon", guéré), vouébouri-iri (gouro).

 

poiane, n.f. Spéc., (faune). V. GENETTE*. (Poiana richardsoni Thompson = P. leightoni Pocock). Petit carnivore de la fam. des Viverridae à allure de genette mais de plus petite taille et avec une queue plus longue. Pelage jaune clair ou brun orangé avec des taches noires rondes ou ovales réparties de façon irrégulière. Dekeyser, 1955 : 267. La poiane est purement nocturne, grimpe bien, vit plus dans les arbres qu'à terre, dort en groupe dans un nid qu'elle confectionne dans les cimes et qu'elle utilise quelques jours seulement. Haltenorth /Diller, 1985 : 172. Signalée (Taï). Bousquet, 1992 : 170.

SYN.: genette [poïane], linsang* africain, poiane de richardson (manuels).

 

poids, poids-proverbes, poids à peser, poids akan, n.m. V. PESON*. On lui [: à l'enfant] dévoile les premiers aspects du symbolisme animal, tel qu'il peut s'interpréter d'après les figurines sculptées qu'on appelle poids-proverbes. Conte, 1981 : 94. Ces pièces d'une grande beauté sont des poids à peser de l'or. (Légende sous photo). Conte, 1981 : 137. Cette "civilisation de l'or" a inventé les poids à peser la poudre d'or, superbes petites figurines de bronze coulées à la cire perdue, ornées de dessins géométriques, de petites sculptures d'animaux ou de personnages, symbolisant souvent des proverbes. Les poids Akan anciens sont très recherchés des collectionneurs. Oberlé, 1983 : 72. Toutefois, en plus de l'or lui même [.] et des pratiques purement commerciales qui lui sont liées, il y a place pour toute une cosmogonie qu'expriment justement les fameux "poids" akan (ou baoulé) à peser l'or ... qui n'en sont pas ou qui plus exactement ne sont pas que cela [.]. Ces poids de cuivre ou d'étain sont conservés tous ensemble dans un sac de cuir ou comme chez les Agni Ndényé, dans des petits carrés d'étoffe regroupés dans un bassin de cuivre. Ce sac- patrimoine, appelé "dya" est lui-même l'un des trois symboles du pouvoir politique akan avec le tabouret* et l'épée double. Il constitue le trésor de guerre et de paix, le trésor matériel et spirituel, historique, de la communauté et n'est sorti qu'à jour fixe, comme les autres symboles. Les poids eux-mêmes [.] représentent l'inventaire du monde connu, des éléments, des plantes, des objets qui le composent ainsi que des idées et expériences ayant marqué la vie du groupe. Certaines figures sont figuratives (un calao*, un caïman*, un silure*..), d'autres sont idéogrammes, d'autres de véritables poids et les derniers enfin simples volumes géométriques. David, 1986 : 138. Mais là où leur art [: l'art baoulé] domine, c'est dans les ravissantes figurines en cuivre de quelques centimètres de haut qui leur servent de poids à peser l'or. Rémy, 1996 : 33.

 

poinsettier, n.m. Spéc., (flore). (Euphorbia pulcherrima Willd.). Plante décorative portant de belles feuilles apicales pseudo-bractéaires rouges. Aubreville, 1959, II : 14.

 

pointage, (être en ---- ), loc.verb. Dispon., oral, argot des jeunes urbanisés. Tenter de séduire une fille, faire la cour. Quand on est en pointage /on écrase sur les dépenses. (Corpus Tschigffrey, chanson, 1994). Quand on est en pointage, tous les moyens sont bons ! BD. Ivoir'Soir, 03/04/05.04.1998.

 

pointe, n.f. Dispon., oral, écrit, un peu vieilli. Défense d'éléphant. La chasse n'est autorisée que pour des exemplaires dont les pointes pèsent plus de 5 kilogrammes et seulement en Guinée, Côte-d'Ivoire, Niger, Dahomey (permis de grande chasse)[.] Dekeyser, 1955 : 414.

SYN.: dent* d'éléphant.

 

pointer, v.tr. Dispon., oral, écrit, mésolecte, fam.

1- pointer du doigt, V. DOIGTER*, INDEXER*. A.B. déballe tout et pointe du doigt. La Voie, 11.01.1993.

2- pointer présent, se présenter, arriver, "se pointer". Si dans un quart d'heure, tu ne pointes pas présent chez moi, je viendrai te chercher par la peau du cou. M. Coulibaly, 1992 : 30.

 

poire d'avocat, n.m. V. AVOCAT*.

 

poirier d'avocat, n.m. V. AVOCATIER*.

 

pois, n.m. Spéc., (flore).

1- pois -arachide, V. VOANZOU*.

2- pois bambara, V. VOANZOU*.

3- pois d'Angol, pois d'Angola, V. AMBREVADE*, CAJAN*. [.] puis d'autres espaces verts où poussent arachides*, pois d'Angol et autres herbes. Anoma Kanié, 1978 : 225.

4- pois de terre, V. VOANDZOU*.

5- pois du Cap, V. HARICOT* DU KISSI.

6- pois pigeon, V. CAJAN*.

7- pois sabre, (Canavalia ensiformis DC.). Plante grimpante de la fam. des Fabacées, fréquente près des villages mais rarement cultivée. Roberty, 1954 : 235.

8- pois souterrain, V. VOANDZOU*.

9- pois sucré, V. SOUCHET*. La nuit, les hommes rentrés tard des champs se lavaient et autour des feux, croquaient des pois sucrés en bavardant gaîment dans les soukalas*. Koné, 1976 : 63.

 

poison d'épreuve, n.m. V. BOIS* ROUGE, GOPO*, TALI*.

 

poisseux, n.m., adj. Dispon., (dérivé de "poisse"), oral, fam. péj. Personne qui n'a pas de chance, malchanceux, ’’porte-poisse’’. On a attendu pour rien. Toi, Tommy Lapoasse, tu n'as pas volé ton nom ! Tu es vraiment un poisseux !! Ivoir'Soir (BD) 20.04.1998. S.S., le manager le plus poisseux du moment, s'est envolé pour le Canada [.]. Mais s'il trimballe sa poisse chez les Canadiens, nul doute qu'ils vont le rapatrier rapidement. Ivoir'Soir, 22/23/24.05.1998.

 

poisson, n.m. Spéc., (faune).

1- poisson à gachette, V. BALISTE*-CABRI.

2- poisson ange africain, (Holocanthus africanus Cadenat). Poisson littoral ouest-africain assez commun de la fam. des Pomacanthidae d'environ 30 cm. Les jeunes individus sont presqu'uniformément d'un bleu roi éclatant alors que les adultes sont d'un brun jaunâtre. Chair comestible. Le nom de poisson-ange vient de sa faculté à se faufiler en souplesse dans les anfractuosités du fond. Seret /Opic, 1981 : 280-281.

3- poisson-banane, (Elagatis bipennulata Quoy et Gaimard). Poisson de la fam. des Carangidae, de grande taille et à la chair fine. On l'appelle poisson-banane parce que les pêcheurs bretons l'échangeaient contre des bananes dans les îles Anno et Sao Tomé. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 59. Seret /Opic, 1981 : 172-173.

SYN.: coureur* arc en ciel.

4- poisson-bourse, (Alutera punctata Agassiz). Poisson de mer de la fam. des Monacanthidae au corps trapézoïdal avec une très grande nageoire caudale arrondie. Il porte sur la tête une forte épine très longue et érectile ainsi qu'une seconde épine, minuscule. Seret /Opic, 1981 : 376-377.

SYN.: bourse*.

5- poisson-caoutchouc, V. BALISTE* CABRI Une autre espèce s'est mise à proliférer, c'est le baliste plus connu sous le nom de poisson-caoutchouc. FM., 28.07.1980.

6- poisson-capitaine, V. CAPITAINE*. [.] les rôtisseuses du lieu-dit "l'ONU" à Treichville [.] s'installent à la tombée du soir pour griller debout poulets, pintades et poissons capitaines sur des fourneaux haut perchés [.]. David, 1986 : 78.

7- poisson-ceinture, V. CEINTURE* (2).

8- poisson-chat, poisson caractérisé par un corps nu, sans écailles et une tête fortement ossifiée et aplatie sur le dessus. La bouche est entourée de trois paires de barbillons. On connaît plusieurs espèces marines, estuariennes et d'eau douce, toutes du genre Arius dont l'espèce marine la plus commune est l'Arius heudelotti Valenciennes. V. MACHOIRON*, SILURE* [.] et le poisson-chat barbichu cher à la banque Centrale pour sa pièce de dix francs. David, 1986 : 193.

9- poisson chien, (Hydrocynus vittatus). Poisson d'eau douce à dents aigues.

10- poisson-chirurgien, n.m. V. DOCTEUR*, CHIRURGIEN*.

11- poisson-coffre, (Acanthostracion guineensis Bleeker). Poisson de mer de la fam. des Pstraciontidae, extrèmement curieux par sa carapace rigide, polyédrique, constituée d'écailles transformées en plaques osseuses hexagonales soudées entre elles, formant une sorte de coffre indéformable. Utilisé à des fins décoratives mais non consommé car certaines espèces sont toxiques. Seret /Opic, 1981 : 378-379.

SYN.: coffre*.

12- poisson-courant, V. COURANT*. (Torpedo torpedo Linn. et Torpedo marmorata Risso). Nom donné à deux poissons côtiers de la fam. des Torpedinidae caractérisés par un disque arrondi, charnu et mou et la présence d'organes de part et d'autre de la tête capables de produire des décharges électriques de l'ordre de 45 volts. En lagune, un autre poisson porte ce même nom, c'est le Malapterus electricus. C'est à cette époque que l'on a commencé à enregistrer les premières morts par noyade [.]. L'on s'est alors mis à parler de "poissons courant" qui auraient envahi la piscine. [: un plan d'eau à Daloa]. Ivoir'Soir, 18.08.1997.

SYN.: poisson-torpille (torpedo).

13- poisson cran d'arrêt, V. BALISTE*-CABRI.

14- poisson-crapaud, curieux poisson au corps trapu et globuleux, de la fam. des Antennariidae. Le plus commun est localement l'Antennarius senegalensis Cadenat, d'un gris rosé avec des réticulations gris foncé ou verdâtres. Il peut dépasser 40 cm de long et peser plus de 3 kg. Les poissons-crapauds ne sont pas consommés mais ils présentent cependant un intérêt commercial pour les aquariophiles. Seret /Opic, 1981 : 106-108.

SYN.: poule* de mer.

15- poisson-disque, V. DREPANE* AFRICAIN, DISQUE* DE GOREE.

16- poisson-docteur, V. DOCTEUR*, CHIRURGIEN*

17- poisson-épée, (Xiphias gladius Linn.). Nom donné à l'espadon, poisson de très grande taille de la fam. des Xiphiidae dont le rostre très allongé est aplati comme une épée. Très recherché pour la pêche sportive. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 98, Seret /Opic, 1981 : 344.

SYN.: espadon.

18- poisson-globe, poisson de la fam. des Tetraodontidae au corps en forme d'outre qu'il peut gonfler en ingérant de l'air ou de l'eau dans le sac stomacal. Il est interdit à la vente localement car si sa chair est comestible, ses viscères sont extrêmement toxiques et contiennent un poison qui résiste à la chaleur de la cuisson. On rencontre 5 espèces locales : Ephippion guttiferum Bennett ; Lagocephalus laevigatus Linn. ; Lagocephalus lagocephalus Linn. d'un bleu noirâtre ; Spoeroides cutaneus Günther au corps entièrement nu et Spoeroides spengleri Bloch, assez commun. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 24. Seret /Opic, 1981 : 381-385.

SYN.: lapin*, lotte*, poisson perroquet, perroquet* (impropre), gboto (de l'ébrié), ékénien (de l'alladian)= (Ephippion guttiferum), saouma (de l'appolonien).

COM.: Les queues de Lagocephalus étaient vendues abusivement sous le nom de "lotte" sur certains marchés africains . En Côte d'Ivoire, leur vente est interdite, à la suite d'un accident mortel survenu en 1966 à Abidjan. Seret /Opic, 1981 : 381.

19- poisson-japon, V. JAPON*.

20- poisson-lampe, V. POISSON-PORC-EPIC.

21- poisson-lune, (Mola mola). Poisson de la fam. des Molidae au corps singulièrement raccourci par atrophie du pédoncule caudal et très comprimé latéralement. La chair du poisson-lune est très médiocre, gélatineuse et sans intérêt alimentaire. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 26.

SYN.: mole*.

22- poisson-machette, V. CORYPHENE*.

23- poisson machoiron, V. MACHOIRON*.

24- poisson-ministre, V. MACHOIRON*. N'oublions pas que le machoiron est un mets très prisé qui figure toujours au menu de fête des Ivoiriens : on l'appelle en effet le poisson-ministre. FM., 31.07.1980. Un machoiron adulte de cette espèce fournissant en une seule ponte, 10 000 oeufs, c'est un grand avenir qui s'ouvre probablement à ce poisson très prisé au point d'être dénommé le poisson-ministre. FM., 27/28.12.1980. Le poisson-ministre est le nom attribué au machoiron dont la cote très élevée a fait grimper le prix. On dit que seuls les Ministres l'achètent sans hésiter. A. Touré, 1985 : 251.

25- poisson-papillon, petit poisson côtier de la fam. des Chaetodontidae. Localement les deux principales espèces sont : Bauchotia marcellae Poll., beige argenté et jaune-orange et Chaetodon hoefleri Steindachner, jaune, brun, noir et blanc, un peu plus gros. Très recherchés par les aquariophiles. Les poissons-papillons présentent des couleurs et des dessins extraordinaires. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 78. Seret /Opic, 1981 : 276-279.

26- poisson-pavillon, V. CROCRO* A GROS YEUX.

27- poisson-perroquet, V. PERROQUET*.

28- poisson-pilote, V. REMORA*.

29- poisson-porc-épic, poisson des mers tropicales de la fam. des Diodontidae, au corps couvert d'écailles transformées en épines. Il est capable de se gonfler d'air ou d'eau en hérissant ses épines. Sa chair, vénéneuse est interdite à la consommation. On rencontre essentiellement deux espèces : Chilomycterus antennatus Cuvier, de petite taille (30 cm. de long) et le Chilomycterus atinga Linn.= C. reticulatus Lowe au corps de 60 cm. de long constellé de nombreuses petites taches noires. Sa peau peut être vendue pour faire des abat-jour d'où son nom de "poisson-lampe". Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 25. Seret /Opic, 1981 : 386-391. Le diodon, (Diodon hystrix Linn.) le plus grand des poissons-porcs-épics (90cm.) est relativement rare localement.

SYN.: lotte*, poisson-lampe, porc-épic*.

30- poisson promeneur, V. PERIOPHTALME*, SAUTEUR* DE VASE.

31- poisson-sabre, V. CEINTURE* (2).

32- poisson-scie, poisson de la fam. des Pristidae ayant une forme générale de requin mais dont la tête est prolongée par un long rostre armé de dents robustes, implantées solidement dans des alvéoles de chaque côté, lui donnant un aspect de scie. Cette scie peut dépasser 200 cm de long et représente environ le tiers de la longueur totale de l'animal. Peu consommé, il n'est pas considéré comme un poisson de pêche sportive. 3 espèces locales : poisson scie à long rostre (Pristis pectinata Latham) qui atteint une longueur de 500 cm. ; le poisson-scie commun (Pristis pristis Latham), de même taille qui peut remonter les estuaires et les rivières ; le poisson-scie à queue échancrée (Pristis mocrodon Linn.) qui peut dépasser 700 cm. et remonter des rivières. Seret /Opic, 1981 : 45-48.

33- poisson-serpent, V. MARIGNAN*, poisson anguilliforme à peau nue de la fam. des Ophichthidae qui peut atteindre 80 cm de long. L'espèce la plus commune est Pisodonophis semicinctus Richardson baptisée abusivement "serpent de mer". Aldin /Noyer /Brégeat, 1972 : 29. Seret /Opic, 1981 : 90.

SYN.: marignan*, serpent* de mer.

34- poisson-soldat, (Holocentrus hastatus Cuvier). Petit poisson de la fam. des Holocentridae, caractérisé par sa coloration rouge brillant avec des lignes longitudinales blanches. Il porte une forte épine à l'angle du préopercule. Chair excellente. Seret /Opic, 1981 : 122

35- poisson torpille, V. POISSON-COURANT.

36- poisson-trompette, curieux poisson au corps très allongé et déprimé, au museau en forme de tube, terminé par une petite bouche garnie de fines dents. Fam. des Fistulariidae. Deux espèces locales : Fistularia tabacaria Linn. et Fistularia petimba Lacepède. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 34. Ces poissons littoraux des mers tropicales [.] sont appelés poissons-trompettes car la forme de leur museau rappelle celle d'une trompette et aussi parce qu'ils produisent des petits couinements semblables à ceux émis par cet instrument. Seret /Opic, 1981 : 128-129.

37- poisson volant,

a) Poisson des mers tropicales de la fam. des Exocoetidae identifiable à ses nageoires pectorales extrêmement développées, son corps allongé et arrondi couvert de grandes écaillles. Aldrin /Noyer /Brégeat, 1972 : 33. Il est bien connu pous sa faculté d'effectuer des vols planés pouvant atteindre 100 m. de long et durer quelques secondes, soit un déplacement à une vitesse moyenne de 40km/h. Seret /Opic, 1981 : 117.

SYN.: exocet*.

b) (Cephalacanthus volitans Linn.). Poisson du fond des mers chaudes de la fam. des Dactylopteridae qui, malgré ses très longues nageoires pectorales, est incapable d'effectuer de véritables vols planés hors de l'eau comme l'excocet*, le vrai poisson volant. Il s'approche néanmoins de la surface en période de reproduction et peut alors effectuer des sauts hors de l'eau. Aldrin /Noyer /Bréegeat, 1972 : 105. Seret /Opic, 1981 : 138.

SYN.: faux* grondin, grondin* volant.

 

poivre, n.m. Spéc.

1- poivre de Guinée, graine du Xylopia aethiopica A. Rich. V. PIMENTIER* utilisé comme condiment V. PILI*-PILI, mais également en médecine traditionnelle.[.] le ventre proéminent, laissant voir un bout de sa peau couleur de ce poivre marron qu'on appelle "de Guinée". Anoma Kanié, 1978 : 86

2- poivre de liane, graine du Piper guineense Schum. et Thonn., utilisée comme condiment et en pharmacopée traditionnelle. Roberty, 1954 : 334.

3- poivre maniguette, poivre malaguette, poivre méninguette, V. MALAGUETTE*. (Aframomum melegueta Rosc.et A. granum paradisi Linn.). Condiment utilisé en cuisine, en médecine traditionnelle et dans certaines pratiques religieuses.

SYN.: amome*, graine* de paradis, malaguette*, maniguette*, méléguète, méninguette.

4- poivre nègre, V. POIVRE DE GUINEE.

5- poivre sauvage, V. MANIGUETTE*. Avec une boule de grès [.], elle achève d'écraser et de réduire en pâte une matière grisâtre et médicamenteuse, mélange de maniguette (1) ou de poivre de Guinée, de piment ou de plantes vertes. Note (1) maniguette : poivre sauvage. Anoma Kanié, 1978 : 163

 

poivrier, n.m. Spéc., (flore). Terme générique désignant plusieurs variétés de lianes de la fam. des Piperales portant des fruits mûrs charnus et colorés (rouge puis noir). On distingue localement le poivrier de Guinée (Piper guineense Schum. et Thonn.) de forêt dense humide, peu cultivé ; le poivrier-cubèbe (P. cubeba Linn. f.) ; le bétel (P. betle Linn.) et le poivrier noir (P. nigrum Linn.), cultivés. Roberty, 1954 : 334. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 33.

 

poki, n.m. Dispon., oral, fam., basilecte. Glace à l'eau vendue dans les rues par des jeunes marchands ambulants. Il fait tellement chaud. On va payer* un poki. (Jeunes, Abidjan, 1980).

 

policier, n.m. Argot scolaire. Pétard qui siffle avant d'éclater, vendu sur les marchés avant les fêtes de fin d'année. Non, je ne t'achèterai pas de policiers. Les pétards, c'est dangereux. (Mère de famille, Marché de Treichville, 1985).

 

polyculteur, n.m. V. MULTICULTEUR*.

 

polyptère, n.m. Spéc., (faune). (Polypterus bichir). Poisson des eaux fluviales allongé et cylindrique.A la fin de la saison sèche*, il ne subsiste plus qu'une petite nappe d'eau dans laquelle se concentrent des silures* et des polyptères. Ces poissons peuvent survivre longtemps dans l'eau boueuse en aspirant périodiquement de l'air à la surface. Mülhenberg /Steinhauer, 1984 : 10.

 

pomme, n.f. Spéc., (flore).

1- pomme-acajou, pomme-cajou, pomme d'acajou, V. ANACARDE*.

2- pomme-cannelle, (Annona squamosa Linn.). V. ATTIER*. Arbre fruitier de la fam. des Annonacées cultivé pour ses fruits à peau écailleuse et à chair blanche délicieuse. Fruit de cet arbre. Aubreville, 1959, I : 119.

COMP.: pomme cannelle de brousse.

SYN.: atte (fruit), pommier*-cannelle (arbre).

3- pomme-cannelle de brousse, (Annona palustris Linn.). Arbrisseau à fruits comestibles de la fam. des Magnoniales. Roberty, 1954 : 28.

SYN.: dorgoet*.

4- pomme cythère, fruit délicieux du Spondias dulcis Forst.f. Aubreville, 1959, II : 191.

DER.: pommier* cythère.

SYN.: prune* cythère.

4- pomme d'acajou, V. POMMIER*-CAJOU.

5- pomme de paradis, V. BANANE* DOUCE.

6- pomme de Sodome, V. ARBRE* A SOIE.

7- pomme-liane, (Passiflora laurifolia Linn). Plante grimpante de la fam. des Passifloracées, cultivée pour ses fruits comestibles et comme plante de couverture. Fruit de cette plante. Aubreville, 1959, III : 38.

8- pomme rose, fruit comestible du Syzygium jambos Alston, sorte de petite pomme à odeur de rose, de la grosseur d'un petit oeuf. Aubreville, 1959, III : 77.

 

pomme de terre du Soudan, n.f. V. FABIRAMA*.

 

pommier, n.m. Spéc., (flore).

1- pommier-acajou, pommier-cajou, V. ACAJOUTIER*, ANACARDIER*. Des épineux, toujours des épineux, des pommiers-acajou, des manguiers et des mimosas. Dadié, 1956 : 213. [.] le remarquable pommier cajou ou improprement pomme d'acajou*, petit arbre ornemental au feuillage dense étalé. Aubreville, 1959, II : 190.

2- pommier-cannelle, V. ANNONE*. Je mange une papaye et une pomme-cannelle et j'embrasse passionnément l'existence. Nokan, 2000 : 19.

3- pommier cythère, (Spondias dulcis Forst. f.). Petit arbuste d'origine américaine, de la fam. des Anacardiacées, parfois cultivé pour ses fruits délicieux. Roberty, 1954 : 183.

4- pommier d'eau, (Eugenia malaccensis). Arbre originaire de Malaisie, de la fam. des Myrtacées, utilisé pour la décoration des rues, en raison de ses inflorescences rouge violet insérées sur le tronc, les branches et les rameaux. Aubreville, 1959, III : 788. L'Indo-Malaisie [: a donné à l'Afrique] le manguier*; le bananier*, le pamplemoussier*, le pommier d'eau, le mangoustanier. Oberlé 1983 : 20.

SYN.: pommier de Malaisie, pommier de Tahiti.

5- pommier de Malaisie, V. POMMIER D'EAU.

6- pommier de Tahiti, V. POMMIER D'EAU.

7- pommier rose, (Syzygium Jambos [L.] Alston). Arbre cultivé de taille moyenne, de la fam. des Myrtacées, originaire d'Amérique tropicale, dont les fruits comestibles sont appréciés. Aubreville, 1959, III : 77.

 

pompe (1), n.f. Dispon., oral, mésolecte, basilecte.

1- V. CALEBASSE A LAVEMENT*. Les indigènes désignent couramment sous le vocable français "pompe"  un instrument réalisé dans le fruit évidé d'un calebassier* et dont la forme ressemble à celle d'une poire à lavement. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 138.

LOC.: donner la pompe*.

DER.: pomper*.

COMP.: pompeur* de pneus.

2- pompe, (donner la ----), loc.verb. V. POMPER*.

 

pompe (2), Dispon., argot estudiantin, péj. Triche, fraude à un examen. Dans le milieu estudiantin, la Faculté des Sciences Economiques semble occuper et pour longtemps encore la 1ère place dans le domaine assez particulier de la pompe. FM., 05.02.1982.

SYN.: pétrole*.

 

pomper, v.tr.

1- Dispon., oral, écrit, mésolecte, basilecte. Utiliser une calebasse* à lavement. L'expression pomper, donner la pompe* veut dire : administrer un lavement. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 138, note (1).

SYN.: donner la pompe*.

2- Dispon., argot urbain, oral, fam. Par référence au précédent, importuner par des demandes incessantes d'argent. Plus il occupera une position élevée, plus il aura de gamins autour de lui pour le pomper [.]. Krol, 1994 : 3

3- V. COUILLER*.

 

pompeur de pneus, n.m. Dispon., oral, mésolecte. Homme qui propose ses services à toute personne dont les pneus ont besoin d'être regonflés. Avec le pompeur de pneus et les gardiens de voitures commence l'incursion dans les pratiques quotidiennes de la conjoncture*. A. Touré, 1985 : 40.

 

ponchon, n.m. Vx. Gros tonneau servant au transport des graines de palmiste* et de l'huile* de palme. Nous achetons de l'huile, nous chargeons onze ponchons et partons le soir pour Dabou. Brétignères, 1881-1890 : 213. Il y a sept ponchons à l'eau. Ibid., 1881-1890 : 216.

 

pondre des mots, loc.verb. Vieilli. Parler de manière prétentieuse en employant des mots rares et recherchés, pontifier. Il s'écoute parler, il pond des mots, c'est un mauvais prof : personne ne comprend. (Etudiant, Abidjan, 1980).

 

pont arrière, n.m. V. BOTCHE*. Elle avait le pont arrière formidable et chaque fesse exécutait un pas de danse indépendant de l'autre, ce qui était très excitant. Kitia Touré, 1979 : 85.

 

pont de lianes, n.m. Usuel. Ouvrage d'art permettant de franchir un cours d'eau, fabriqué par l'homme avec des tiges de palmiers-rotins. Exposé à la pluie, il ne dure généralement qu'un couple d'années et est immédiatement reconstruit par les hommes du village le plus proche, dans le plus grand secret. J'ai déjà la nostalgie des ponts de lianes... Conte, 1981 : 53. Ceux qui désirent visiter cette partie du pays auront l'occasion de voir [.] le pont de lianes. FM. 03.03.1982. L'Ouest présente, autour de Man et Danané, des paysages montagneux, des cascades, des ponts de lianes, suspendus au-dessus des torrents [.]. Oberlé, 1985 : 56. Le pont de lianes est la grande spécialité du peuple dan [ ] seul en Afrique noire à posséder le secret de sa confection. [.]. Ces ponts de lianes, jetés sur les rivières, telles des toiles d'araignées savamment conçues, sont l'un des grands attraits de cette région par ailleurs fort mystérieuse. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 201-202. [.] il y a toujours quelque feu qui fume et parfois en outre un pont de lianes mystérieux. David, 1986 : 116. Chez les Dan, toujours, le secret continue d'entourer également la fabrication des ponts de lianes, merveilles techniques réalisées en l'espace d'une nuit par les seuls initiés dans une zone au préalable interdite sur cinq kilomètres à la ronde. David, 1986 : 119. Man est une ville de l'Ouest [.] célèbre pour se cascades, ses ponts de lianes, sa "Dent" -un pic rocheux- ses masques* ou plutôt ses danseurs masqués. Bonnal, 1986 : 24. Un pont de lianes pour se rendre du village au pied des montagnes aux plantations* et en revenir. FM., 08.03.1995. Site touristique avec ses cascades, ponts de lianes, la dent de Man, les masques*, les échassiers*. Détective, 06.03.1995.

 

popo, [pCpC], n.m. Spéc., (flore). (du mandenkan).  (Ficus umbellata Vahl). Assez grand arbre de haute Côte d'Ivoire qui porte de petites figues roses très prisées par les oiseaux. Aubreville, 1959, I : 90.

SYN.: tantaré (baoulé).

 

Popo Carnaval, popo, carnaval des Masques, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Fête de Carnaval propre à la ville de Bonoua et célèbre dans tout le pays. Une grande constante du Popo, l'exaltation des valeurs traditionnelles. FM., 10/11/12.04.1982. Le week-end pascal sera bien meublé à Bonoua avec la dixième édition de son traditionnel popo-carnaval. FM.,10/11/12.04.1982. Popo-Carnaval, la fête s'est déroulée dimanche dans la gaieté populaire. FM., 24.04.1984. Les danses traditionnelles [.] les groupes de fanfare*[.] les travestis [.] étaient au rendez-vous du popo, s'acharnant à marquer [.] ce 12ème maillon du popo-carnaval. FM., 05/06.05.1984. Loin du carnaval de Rio [.] le Popo Carnaval n'en est  pas moins une manifestation de réjouissance qui a le mérite de rassembler tout un peuple. FM., 24.04.1984. A Bonoua on sait aussi faire les fous : une fois par an, aux environs de Pâques, le Popo Carnaval ou Carnaval des masques* suscite un défilé tout à fait burlesque de masques modernes, juste pour rire, n'ayant ici aucune connotation religieuse ou sacrée. Cette fête profane, démocratique et ouverte à tous, demeure placée elle aussi sous la responsabilité de la génération* traditionnelle qui détient le pouvoir jusqu'au jour où, vieillissante, elle le transmettra solennellement, dans de nouvelles réjouissances, à sa cadette. David, 1986 : 92. Aussi, le Popo Carnaval a t-il voulu exhumer cet aspect [: l'èbè*] demeuré caché du patrimoine culturel abouré. Ivoir'Soir, 05.06.1997.

DER.: popard*.

SYN.: carnaval* des masques.

 

popard, n.m. Dispon., (dérivé de Popo-Carnaval), oral, mésolecte. Personne qui participe activement au Popo Carnaval. Les milliers de popards qui, à notre arrivée, scandaient le nom du quotidien national. FM., 05/06.05.1984.

 

popote, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Groupe de personnes (célibataires, voyageurs, étudiants,... ) qui s' associent pour partager le couvert et parfois le gîte. Donne-moi l'argent de la popote. Cette fois, ce ne sera pas comme les autres fins de mois. Amon d'Aby, 1973 : 18. Les fins de mois deviennent de plus en plus dures : suppression do petit déjeuner [.] diminution de l'argent de la popote. FM., 08.05.1984. En plus de l'argent de la popote, ils se créent d'autres chapitres de dépense. FM., 07.06.1984. Quel adolescent des années 80 a-t-il souvenir des soirées de "popote" où collectivement les enfants du quartier s'amusaient à manger dans une assiette, avec une fourchette, une cuiller et un couteau. Les clubs sonnèrent le glas des "popotes". Et les boîtes de nuit firent leurs fêtes aux clubs. Y. Konaté, 1987 : 51.

 

porc, n.m. V. HUMANTIN*, REQUIN*.

 

porc-épic, n.m. Spéc., (faune). Mammifère terrestre et nocturne de la fam. des Hystricidae portant sur le dessus du corps des piquants plus ou moins longs et érectiles. On distingue localement l'athérure* africain (Atherurus africanus Gray) aux piquants de plus en plus longs vers le milieu du dos et à la longue queue arrondie et presque nue se terminant par des soies blanches aplaties ; et le porc-épic (Hystrix senegalica Cuvier) à crinière, croupe, flancs et dessus de la courte queue couverts de piquants. Chacun s'était choisi une piste et espérait voir bientôt une gazelle* ou un grand porc-épic déboucher par là. Koné, 1976 : 36. [.] le porc-épic qui charge à reculons mais ne projette pas ses piquants contrairement à une légende tenace [.] Oberlé, 1983 : 24. Signalé (Marahoué, Taî). Bousquet, 1992 : 170.

 

poré-poré, poré poré, [porepore], n.m. Spéc., (flore). (de l'abé). Sterculia Tragacanthera Lindl.). Arbre de taille moyenne de la fam. des Sterculiacées dont l'écorce fibreuse sert à faire des liens. Le bois gris est très tendre. Fruits de couleur rouge vif à maturité. Aubreville, 1959, II : 274. Adjanohoun /Aké Assi, 1979 : 288.

SYN.: boto (attié), dédempoué (ébrié), forco (mandenkan), kotokié (baoulé), tonin (wobé).

 

poro (1), [poro],  n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Ficus capensis Thunb.). Arbuste très commun portant des grappes de fruits rougeâtres. Aubreville, 1959 : 78.

SYN.: aloma kan (baoulé), mbobé (attié), toro (mandenkan).

 

poro (2), [poro], n.m. adj. Spéc., (tradition), (du sénoufo), mélior.

1- Organisation traditionnelle régissant la société masculine dans le nord ivoirien, essentiellement dans l'aire culturelle sénoufo. Ils [: les Sénoufo] dans le secret du strict appareil politico-religieux du poro, savent mystiquement initier les combattants... Conte, 1981 : 40. Une institution complexe et secrète, aux rites infiniment mystérieux qui fixe une longue initiation à une vie de pureté, et qui s'appelle le "poro", peut engager les contemplations les plus intérieures et les devoirs les plus difficiles. Conte, 1981 : 90. La mort dans le poro, traduit l'expression africaine de la mort. FM., 10.02.1982. C'est de retour de ces tâches obligatoires qu'il était entré dans le poro. FM., 14/15.04.1984. Le second type de masque* sénoufo, recouvrant comme une cloche la tête du danseur, appartient pour sa part à des cérémonies qui ont lieu en marge des grands rites du poro. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 38. Pour les Sénoufos, l'initiation, le poro dure vingt et un ans (en trois phases principales de sept ans chacune) et conditionne toute la vie de la communauté. Tous les hommmes, de l'adolescence à la quarantaine, sont en effet mobilisés pour le service de la communauté, aux ordres des anciens qui dirigent le poro. Ibid., 1984 : 216. Du "poro", triple cycle de formation et d'éducation communautaire étalé en principe sur vingt-et-un ans, on n'arrive pas à tout savoir. Les deux premiers cycles, autrefois imposés aux jeunes garçons de 5 à 20 ans, tendent à disparaître tandis que le troisième, appelé "tyologo", se maintient presque partout. Mais mur du silence [.], société secrète d'initiation traditionnelle, le poro veut rester une institution fermée, dotée d'un langage ésotérique qui se superpose pour ses activités à la langue ordinaire... David, 1986 : 102. Ainsi, le Poro est un véritable système régissant la vie en société dans tous ses aspects, à partir d'une compréhension plusieurs fois séculaire de l'univers, du monde, de la nature, des travaux des champs et de l'être humain. Krol , 1995 : 3. Le nord est essentiellement représenté par la culture sénoufo, qui repose sur le Poro, système de vie englobant les différents aspects de celle-ci : métaphysique, liturgique, sociologique, politique et même technique. Rémy, 1996 : 32. Pour eux, l'enfant terrible de la FESCI initié au poro (examen initiatique dans les régions du nord de la Côte-d'Ivoire) ne pouvait qu'acquérir cette sérénité à toute épreuve. Ivoir'Soir, 10/11/12/.10.1997.

2- adj. Lié au poro.On avait donné l'ordre qu'on fit venir certaines danses typiques [.] il y aura forcément le goli*, le zaouli*, des danses poros du pays sénoufo, celles du pays bété sans parler de l'abissa*, le nolé, danses éburnéennes*, aussi typiques, aussi variées, aussi colorées les unes que les autres. Anoma Kanié, 1978 : 116.

 

port à bois, port aux bois, n.m. Fréq., spéc. Dans un port, lieu de stockage et d'embarquement des grumes destinées à l'exportation. [.] quais grumiers* et ports aux bois [.]. Tilliette, 1984 : 28. Lui s'occupait du chargement des grumes qui étaient dans le port à bois. Deniel, 1991 : 28.

 

portage, n.m. Vx. Transport de marchandises ou de bagages à tête d'homme. [.] la Côte-d'Ivoire travaille à sa mise en valeur [.] mais pas de son plein gré. Albert Londres sera là pour le constater : portage*, corvées urbaines et rurales, plantations*, chantiers publics,... David, 1986 : 30.

 

porte, n.f. Fréq. oral, écrit, fam., tous milieux. Logement dans une cour* commune. Par métaphore, appartement constitué par une pièce unique. V. ENTREE-COUCHER*. La cour* comprend 60 portes (entrées-couchers*) auxquelles s'ajoutent trois logements à usage commercial, un restaurant, un bar et une boutique tenue par des Mauritaniens. Antoine /Dubresson /Manou Savina, 1987 : 206. Avec les revenus de son commerce, il construit deux cours* en planche, l'une où il habite, l'autre qu'il loue et qui compte 36 portes louées à 3 000 f chacune [.]. Ibid., 1987 : 207.

 

porte de case, n.f. Spéc. Demi-porte de bois massif, de taille variable, toujours décorée de sculptures symboliques, à l'origine destinée à la fermeture d'une case, constituant actuellement un objet d'art traditionnel très recherché. Les portes de case sculptées sénoufo avec leurs animaux hiéroglyphes qui racontent une véritable histoire, font l'envie des Européens,un peu fatigués des portes d'armoires anciennes, utilisées depuis des lustres par les décorateurs de leurs maisons de campagne. Rémy, 1996 : 81.

SYN.: portière*.

 

porte-canne, n.m. Fréq., oral, écrit, tous milieux. mélior. Conseiller et représentant du chef dans la plupart des ethnies. Il est désigné par le chef le jour de l'investiture de celui-ci et porte la canne symbolique du pouvoir de celui-ci lorsqu'il est chargé de le représenter. Akasamadou commet son porte-canne Bodiacca pour partir avec nous à Bettry régler le palabre*. Bretignères, 1881-1890 : 156. Le porte-canne est le spécialiste des problèmes juridiques qui peuvent se poser non seulement au sein du village mais entre le village et l'extérieur. Enquête régionale, 1963 : 68. Si je suis nommé roi* du pays, Massa Alla sera mon premier porte-canne [.]. Alla sera mon premier ministre. Amon d'Aby, 1965 : 43. Akissi, tu sais, si ton mari était devenu chef du village*, c'est moi qui allais être son porte-canne parce que mon père était porte-canne de son oncle. Akissi Kouadio, 1983 : 64. Chef coutumier, avec les insignes de son rang, entre ses deux porte-cannes, à Zaranou. (Légende sous photo). Oberlé, 1983 : 35. Avant que le kélémassa ne se prononçât sur la requête, Fadoua, le porte-canne et l'expert en fétiches*, opta pour le dialogue. Kourouma, 1990, 188. Le talentueux N'da Kpa, le "conscientiseur*" porte-parole* et porte-canne de la prophétesse* est l'éducateur-citoyen, celui qui initie spirituellement et intellectuellement [.]. Adé Adiaffi, 2000 : 216.

SYN.: récadère (ouvrages scient.).

 

porte-parole,n.m. Spéc., oral, écrit, tous milieux. mélior. Conseiller du chef, intermédiaire obligatoire entre le chef et ses sujets, les sujets et le chef puisque ce dernier ne s'adresse jamais directement à ses administrés, même en leur présence. Le porte-parole, appelé aussi secrétaire du chef, joue théoriquement un rôle neutre quoiqu'indispensable dans la vie politique traditionnelle. Enquête régionale, 1963 : 70. Après quelques réjouissances, le roi* livre son message par l'intermédiaire de son porte*-parole. Ivoir'Soir, 15.09.1997.

 

porte-fardeau, n.m. Dispon., oral, écrit, nord. Grand bâton droit que portent sur l'épaule les migrants saisonniers venus du Sahel. Ils y accrochent leur petit baluchon et peuvent à l'occasion s'en servir comme d'une arme. Vêtus d'amples boubous*, les hommes sont coiffés d'un grand turban qui leut tombe jusqu'aux épaules. Ils portent un sac de cuir en bandoulière et sont armés d'un bâton qui leur sert de porte-fardeau. FM. 29.04.1982.

 

portefaix, n.m. V. BARAGNINI*.

 

porter, v.tr. Fréq., oral, écrit, tous milieux.

1- porter au dos, loc.verb. V. DOS*. Admirez un peu avec quelle aisance le pagne porte l'enfant au dos. FM., 25.11.1982.

2- porter main, loc.verb. Péj. Porter la main sur qqun, frapper qqun. Après son échec au Bepc, il a été exclu du lycée [.]. Un jour je l'ai fatigué* en lui parlant de ça, il m'a porté main. Krol, 1994: 128.

3- porter une grossesse, loc.verb. Etre enceinte. Je demande qu'on reconnaisse notre différence -après tout, c'est nous qui portons les grossesses- [.]. Deniel, 1985 : 127.

 

porteur d'âme, n.m. Spéc. (tradition)..

1- Vx. Personnage de l'entourage du chef dans le système politique traditionnel de certaines ethnies.

2- Dispon., lettrés. Bijou moderne, plaque ronde décorée de motifs à plat ou en relief représentant des animaux symboliques: crocodiles, poissons, oiseaux, etc. Plaque ronde en or*-fétiche dite de porteur d'âme. A l'origine, bijou porté autour du cou par un membre de la famille royale, porteur d'âme du roi. Etienne-Nugue, 1974 : 56.

 

portier, n.m. Fréq., spéc. (sport). Gardien de but. Le portier international tient toujours à rester à Bouaké. FM., 03.09.1986. Il a profité d'une grosse bévue de la défense centrale pour inscrire le seul but de la partie face à un portier vigilant. FM., 15.10.1990.

 

portière, n.f. V. PORTE* DE CASE. Regarde portière baoulé là*. Je te fais bon prix. (Antiquaire*, marché du Plateau, 1983).

 

pose, n.f. Fréq., oral, mésolecte, basilecte. Toute photographie qu'il s'agisse effectivement du résultat d'une pose ou d'un instantané. Il faut porter une pose pour le dossier. (Secrétaire, Abidjan, 1987). Je vais faire une pose de toi près de cet arbre. (Fonctionnaire, Bouaké, 1986). Si tu ne donnes pas cadeau*, ils ne veulent pas que tu prennes une pose. (Chauffeur, Abidjan, 1987).

LOC.: faire une pose, prendre une pose.

 

posement, n.m. Vx., oral, basilecte. Siège. Adama, porte posement pour patron. (Gardien, Abidjan, 1993).

 

poser, v.intr. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte.

1- S'installer, s'asseoir ou être assis. Faut poser seulement ! = Asseyez-vous ! Là, on "posait", assis par terre sans rire et sans parler. Du Prey, 1979 : 81. Quelqu'un qui est étranger dans son pays, il est étranger dans tous les pays. Il ne trouve pas une place pour poser tranquille. Du Prey, 1979 : 176. C'est le prix que tout voyageur, connu et inconnu, devra symboliquement payer pour le droit de "poser" à la halte, de souffler un peu à l'ombre des manguiers* ou des caïlcédrats... David, 1986 : 10.

DER.: posement*.

2- Habiter, demeurer, rester. J'ai posé à Yopougon un an six jours. ID 17.12.1972 Ton ami aussi, il a problèmes, lui aussi va poser à côté pour gagner 5 f. et puis ya beaucoup d'hommes qui travaillent comme ça. A. Touré, 1985 : 113. Si tu veux la paix, faut poser ton maison tranquille = Si tu veux la paix, il faut rester tranquillement à la maison. Première leçon de français de Moussa*. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 95. Vilains poulets ! Posez tranquilles ! Y a quoi même? Zazou n° 10, 1984. Adjoua jolie jolie femme / une beauté africaine/ est posée au village-o/. (Chanson "Adjoua yako*". Groupe Les esprits de Yop, corpus T., 1994).

3- poser un acte, poser des actes, poser une action loc.verb. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Expression journalistique à sens flou ,"agir", "faire une action", qui peut, selon les contextes, avoir des connotations mélior : agir positivement, se distinguer par ses agissements, confirmer sa (bonne) réputation, ou péj. : commettre des actions répréhensibles, se rendre coupable de méfaits. Avec pour mission de poser des actes sociaux allant dans le sens du bien-être de la population. FM. 17.04.1992. Mais, en ce moment là*, quel que soit l'âge qu'on a, on doit bien se dire qu'on ne pose pas d'actes. Nouvelle presse, 29.04.1993. Le temps et les actes que posera le SYNAGEG. Nouvelle Presse, 29.04.1993. Dans cette grande organisation, poser des actes est aussi important. FM., 02.02.1993. M. M. voit en moi un concurrent et il pense que les actes que je pose peuvent le gêner. Le Monde Ivoirien, 10 03.1995. L'imam* de  la mosquée [.] très en colère, a pointé un doigt accusateur vers les enfants de la communauté musulmane, convaincu que seuls ces derniers sont susceptibles de poser de tels actes répréhensibles. Ivoir'Soir, 30.10.1997. Contente-toi toujours de ne voir que l'aspect positif des actes qu'ils posent. Ivoir'Soir., 26.11.1997. L'acte posé mercredi soir par Dame Ekou [.] relève de la démence. Ivoir'Soir, 07/08/09.11.1997. Si elle a posé des actes qui sont repréhensibles, il est tout-à-fait normal qu'elle réponde de ceux-ci. Ivoir'Soir, 01.12.1997. Les actes que vous posez, peuvent vous conduire à la MACA*. FM., 18.12.1997. Bon, les go*, nous avons 750.000 f ! Quelles actions utiles voulez-vous qu'on pose avec ça ? (BD) Ivoir'Soir, 26/27/28.12.1997. [.] ils soutiennent que l'homme est plus important que l'argent, en posant cependant des actes contraires. Ivoir'Soir, 02.02.1998.

4- poser des revendications, loc.verb. Dispon., surtout presse écrite. Formuler des revendications. Car déjà certains de ces partis [.] posent des revendications de nature à vous étonner. FM., 01.10.1990.

5- poser sa candidature, loc.verb. V. CANDIDATURE*. Poser sa candidature : révéler ses intentions à une fille. Campuslexique, 1978 : 8.

 

post-dévaluation, adj. Dispon., écrit, lettrés. Consécutive à la dévaluation du franc CFA. Outre la hausse des prix, la Côte-d'Ivoire a bénéficié de la manne post-dévaluation délivrée par les bailleurs de fonds, soit au total près de 594 milliards de f. CFA*. Jeune Afrique, 16-22.03.1995

 

post-nom. n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés. Prénom. En effet, suivant l'usage local le prénom suit le nom de famille au lieu de le précéder. Vous voyez, N'Goran Joseph, ce sont mes post-noms, l'un baoulé, l'autre chrétien. Ca se place derrière mon patronyme qui est Kouassi. (Informateur, Bouaké, 1986).

 

poste-radio, n.m. Usuel, oral, écrit. Poste de radio. Pour tuer la solitude, il a piqué un poste-radio. FM., 30.06.1981. Y.S. est poursuivi pour abus de confiance portant sur un poste-radio d'une valeur de 45 000F. FM., 06.07.1982. Décor : une petite chambre très modestement meublée (un lit, une table, deux chaises, un poste-radio). Ekra, 1985 : 7. 220 logements (Washington). Il fait condamner sa copine pour un poste radio. (titre d'article). Ivoir'Soir, 23/24/25.05.1997.

 

potamochère, n.m. Spéc., (faune). (Potamochoerus porcus Linn.). Sorte de Suidé massif vivant à proximité de l'eau et pouvant dépasser les 120 kilos. Pelage roux clair à gris-brun pour le potamochère de forêt (P. porcus pictus) ou noir pour le potamochère de brousse (P. porcus daemonis)), crinière dorsale blanchâtre, long pinceau auriculaire, actif le jour. [.] des potamochères (sangliers à belle robe rougeâtre avec poil rude), des hylochères* (gros sanglier noir à poils longs)[.]. Oberlé, 1983 : 22. Haltenorth /Diller, 1985: 10. Signalé (Comoé, Marahoué,Taî, Azagny). Bousquet, 1992, 155.

SYN.: cochon* des marais, sanglier*.

 

potasse, n.f. Spéc. Sel riche en chlorure de potassium, extrait par lavage et évaporation, de la cendre de divers végétaux : peaux de bananes*-plantains, cabosses* de cacao, tiges de mil*. La présence de la potasse renforce, disent les cuisinières, la consistance gluante de la sauce*. Plus scientifiquement elle facilite l'assimilation de l'huile* de palme. Biarnès, 1974, 63.

SYN.: sel* indigène, sel* végétal.

 

potes de la rue, n.m.pl. Argot nouchi, iron. V. CORPS* HABILLES. Go* ziguehi, tu peux effrayer qui ici ? On a vu pire ailleurs ! Même les potes* de la rue, sont en drap* de nous. Espèce de fériman*, lance l'un des "parents*". Ivoir'Soir, 23.04.1998.

 

potière-exciseuse, n.f. Spéc. , (tradition). Dans les sociétés à caste, notamment dans l'aire manden, rôle longtemps dévolu par la tradition à l'épouse du forgeron qui est aussi circonciseur. Le forgeron-circonciseur* et son épouse la potière-exciseuse, gens de caste, ne sont plus socialement tenus d'exécuter leurs rôles d'antan. A. Touré 1985 : 125.

 

poto, pôtô, [pCtC], v. inv. Argot nouchi. V. DABA (2).

 

potoli, pôtôli, [pCtCli], n.m. ou f. argot nouchi. V. DABALI*.

 

poto-poto, n.m. Fréq., (du malinké "boue" selon A. Touré, 1985, 222.), oral, écrit, tous milieux.

1- boue, sol boueux, vase. C'est une forêt dense, avec des marécages, de la boue ou du poto-poto. Anoma Kanié, 1978 : 240. A moi, les manches courtes, le poto-poto*, les billets de mille ou la bilieuse *! De deux choses l'une : ou la forêt nous enrichit ou elle nous tue... cité dans Tirefort, 1979, I : 75. Nous traversons les fondrières de poto-poto en déployant des gerbes d'eau. F.M., 10.10.1983. Nous longeons le hangar et nous contournons l'échafaudage de grues par le poto-poto de la rue des Goyaviers. Tierno Monenembo, 1993 : 23.

2- Dans la zone lagunaire, marécage, point d'eau stagnante, marigot, bas-fond humide. Le terme de poto-poto, toujours pris à Tiagba dans un sens large, désigne tout bas-fond humide ou marigot. Bonnefoy. 1954 : 66. C'est dans le poto-poto que le palmier-raphia pousse le mieux. (Agronome, Abidjan, 1974).

3- Pisé, matériau de construction fait de terre argileuse, mélangée de paille et de cailloux, puis séchée. Ici, les murs des cases* sont en poto-poto et les toits en tôle. (Boy, Abidjan, 1984). L'Afrique est déjà une planète urbaine dont les grandes cités, d'ici l'an 2000, seront des géantes grouillantes étendues comme des galaxies à la fois sillonnées par des highways et construites en poto-poto. Vallée, in Tilliette, 1984 : 16.

4- Bidonville dont les impasses non goudronnées sont souvent boueuses. V. Marcory poto-poto, nom d'un quartier d'Abidjan. C'est déjà la saison des pluies*.[.] Et si pour l'heure, Abidjan reste toujours Abidjan sous la pluie avec Marcory-les crevasses, Koumassi-la-nappe d'eau, Port Bouët-les marécages, Attiécoubé-les ravins, Abobo-poto-poto, Treichville l'inondée, Adjamé-les-chutes, on est en droit d'attendre que nos communes subissent déjà moins les eaux l'année prochaine. FM., 12.06.1981. [.] les fameux et inextricables poto-poto africains [.]. Tilliette, 1984 : 29. Le projet de restructuration d'un bidonville d'Abidjan, le poto-poto de Koumassi (dont la population est estimée à 75 000 ou 80 000 habitants en 1980) est catégoriquement refusé et le volet logement est élargi à la réalisation de parcelles neuves, en plus des opérations de restructuration. Antoine /Dubresson /Manou Savina, 1987 : 92. Dans le poto-poto des quartiers centraux construits en bois, les habitants redoutent le lotissement, qui engendre la destruction de la plupart de leurs habitations. Ibid., 1987 : 245. Marcory poto-poto. Je vois un enfant morveux qui dévale la rue suintante de boue noirâtre. V. Tadjo, 1992 : 11.

SYN.: campement*, cicobois*, habitat sauvage*, habitat spontané*, matiti*, quartier spontané*.

5- poto-poto, potopoto, [potopoto], n.m. Spéc., (flore), (de l'abé). (Strephonema pseudocola A. Chev.). Arbre moyen des sous-bois humide, de la fam. des Combrétacées. Il est remarquable par la quantité étonnante de glu gélatineuse translucide qui s'écoule de l'écorce entaillée, d'ou son nom de "boue". (V. POPO-POTO 1). Cette sécrétion a valu à l'arbre le nom de potopoto [.] évoquant et désignant dans toute l'Afrique la boue gluante des marais. Kerharo /Bouquet, 1950, b. : 83. Aubreville, 1959, III : 72.

6- poto-poto, adj. V. CABINET* POTO-POTO.

 

potto, potto de Bosnan, n.m. Spéc., (faune). (Perodicticus potto Müller). Sorte de petit ourson à tête ronde, au museau court, aux grands yeux, aux petites oreilles arrondies à demi cachées dans le pelage. Solitaire, grimpeur, nocturne, lent. Prédateur de petits animaux et partiellement végétarien. Fam. des Lorisinae. Dekeyser, 1955 : 126. Haltenorth /Diller, 1985 : 247. Parmi les petits hôtes de la forêt, les plus primitifs sont les galagos* et les pottos, nocturnes, seuls survivants en Afrique du sous-ordre des lémuriens. Oberlé, 1986 : 24. Signalé (Marahoué, Taï). Bousquet, 1992 : 163.

SYN.: paresseux*(impr.).

 

pou de l'écorce, n.m. Spéc., (flore) .(Salhbergalla theobroma). Parasite du cacaoyer.

 

poudre, n.f. Fréq., oral , mésolecte.

1- poudre cancan, n.f. V. KANKANKAN*. Celle-ci encore appelée poudre cancan se vend à la grande cuillère*. Elle est censée donner [.] la vigueur qui convient le soir au fond des draps, lorsque la compagne est exigeante. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 187.

2- poudre [de] démarreur, n.f., V. KANKANKAN*. Il existe de ces éventaires [.] qui sont fort prisés d'une clientèle venue chercher qui un remède contre la morsure du serpent, qui une potion contre les maux de tête, qui de la poudre de démarreur. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 187.

 

poulailler, n.m. Spéc., (tradition). Cage en vannerie pouvant avoir des tailles ou des formes variées et servant à transporter les volailles pour la vente sur les marchés. Les poulaillers se rattachent à la catégorie des vanneries de transport. [.]. Certains sont en copeaux de rôniers* et ont la forme même de la volaille avec tête et queue et une ouverture au sommet. On ne peut y mettre qu'une bête à la fois. Etienne-Nugue, 1974 : 38.

COM.: par contre le mot semble inusité pour désigner l'enclos où l'on élève des volailles.

 

poule, n.f. Spéc., (faune).

1- poule d'Allen, (Porphyrio [Porphyrula] alleni Thomson). Petite poule de la fam. des Rallidae qui est une réduction de la poule sultane* avec cependant une tête noire et une plaque frontale bleu-vert. La poule d'Allen, plus petite que la poule sultane*, vit dans les hautes herbes bordant les lagunes ou les marais. Oberlé, 1983 : 29. Serle / Morel, 1988 : 61.

2- poule d'eau africaine, (Gallinula chloropus Linn.) et (Gallinula angulata Sundeval), de plus petite taille. Oiseau de la fam. des Rallidae, de la taille d'un pigeon, d'un noir ardoisé qui vit dans les marais. La plus grande espèce a le bec rouge alors que la plus petite l'a jaune. Serle /Morel, 1988 : 60. Signalée (Comoé, Azagny). Bousquet, 1992 : 179.

3- poule de mer, V. POISSON*-CRAPAUD.

4- poule de Pharaon, (Eupodotis senegalensis Vieillot). Petite outarde des plaines ouvertes, d'un fauve orangé. Fam. des Otididae. Serle /Morel, 1988 : 63. Signalée (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.

5- poule de rocher, poule de roche, (Ptilopachus petrosus Gmelin) Sorte de petite poule brune assez commune sauf en forêt dense. Fam. des Phasianidae. Serle / Morel, 1988 : 56.

6- poule sultane, (Porphyrio porphyrio Linn.). Oiseau de la fam. des Rallidae, de la taille d'une poule, aux magnifiques couleurs turquoise, avec un énorme bec rouge, de longues et robustes pattes rouges. Serle /Morel, 1988 : 60.

 

poulet, n.m. Usuel.

1- poulet bicyclette, oral, lettrés, plaisant. Poulet élevé en pleine nature, de façon traditionnelle. En Côte-d'Ivoire, on l'appelle parfois "poulet bicyclette" car élevé en complète liberté, il a des cuisses musclées que certains aiment comparer aux mollets des coureurs cyclistes. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 51.

SYN.: poulet de village, poulet africain.

2- poulet-cadavre, dispon., oral, péj. Poulet d'élevage industriel, vendu sous cellophane dans les grandes surfaces. Tu prendras deux poulets de chair, Monsieur n'aime pas le poulet-cadavre. (Maîtresse de maison, Abidjan, 1986).

ANTON.: poulet de village, poulet de chair.

3- poulet de village, poulet élevé en pleine liberté à la façon traditionnelle. Mon voisin avait choisi un poulet de village grillé à point et servi avec des aubergines* et des frites d'igname*. FM., 26/27.01.1980.

SYN.: poulet africain.

4- - poulet de chair, poulet fermier par opposition à poulet élevé industriellement ou au poulet de village. Non loin du complexe sportif d'Adjamé, on trouve quelques vendeurs de poulets en bordure de la route. "Mais c'est surtout le poulet de chair. Pour avoir le bon poulet africain, il faut aller à l'Habitat* extension." nous explique une ménagère. Ivoir'Soir, 01.07.1997.Qu'est ce qu'on mange aujourd'hui ? Kedjenou* poulet ? Oui mais kedjenou* poulet de chair ! (Publicité). Ivoir'Soir, 25/26/27.12.1997

5- poulet yassa, (du créole casamançais). Plat d'origine sénégalaise caractérisé par une sauce au jus de citron vert. Parfois, également, on fait quelques incursions dans la cuisine sénégalaise, en proposant le riz au poisson ou le poulet yassa (au citron vert). Gaudio /Roekeghem, 1984 : 51.

 

poumon marin, n.m. V. PHYSALIE*.

 

poupée [ashanti], n.f. V. BAKARA*. Ils [: les sculpteurs anyi] produisent également des figurines d'ancêtres*, en particulier les "poupées" destinées aux rites familiaux de fécondité, dont la tête légèrement aplatie trahit avec netteté le modèle caractéristique ashanti. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 34.

 

pour (être ---- ), loc.verb. V. ETRE*. Le kaki* que je porte présentement*, c'est pour un bachelier qui me l'a laissé avant de partir en fac, cadeau*, oui. Krol, 1994 : 179.

 

pourquoi, (c'est ---- ), loc.adv. V. C'EST* POURQUOI. Il a un coup de palu*. Il est pas venu, c'est pourquoi. (Lycéen, Bingerville, 1985).

 

pourguère, pourghère, purghère, n.m. Spéc., (flore). (Jatropha curcas Linn.). Arbuste originaire d'Amérique tropicale aux graines contenant une huile purgative. Fam. des Euphorbiacées. Le pourghère est planté pour constituer des haies dans presque tous les villages de la Côte d'Ivoire. Kerharo /Bouquet, 1950, b : 55. Roberty, 1954 : 71. Aubreville, 1959, II : 13. Une espèce voisine, Jatropha curcas, le pourguère est une plante américaine cultivée dans nos régions. Marche-Marchad, 1965 :: 350.

SYN.: fève* d'enfer, médecinier* des Barbades, pignon* d'Inde.

 

pourpier, n.m. Spéc., (flore).

1- pourpier commun, (Portulaca oleracea Linn). Petite plante herbacée annuelle de la fam. des Portulacacées, aux fleurs jaunes. Utilisations thérapeutiques traditionnelles. Roberty, 1954 : 315.

2- pourpier des plages, (Sesuvium portulacastrum.Linn.). Plante grasse herbacée à fleurs roses ou mauves des côtes sableuses. Fam. des Mesembryanthemacées. Roberty, 1954 : 324.

 

pousse, n.m. V. POUSSE-POUSSE*. Le même Conseil décide [.] le transport des cadavres par un service des pompes funèbres confié à une entreprise privée, ceci pour éviter que les corps ne soient transportés sur la tête, dans des "pousses" ou petites remorques, ou dans divers véhicules habituellement utilisés pour l'acheminement des marchandises. Bonnal, 1986 : 25.

 

pousse-pousse, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux. Charrette à bras à deux roues de fabrication locale et utilisée pour le transport des marchandises dans les villes. Il est poursuivi devant le tribunal des flagrants délits sous l'inculpation de vol d'un pousse-pousse. FM., 27.11.1980. Le pousse-pousse dans lequel ils avaient chargé les bâches, connaissait des ennuis techniques. FM., 22.05. 1980. Dans le fond du pousse-pousse, ils savourent amèrement le repas qu'ils n'ont guère souhaité. (Légende sous photo). FM., 30.12.1982. Les attributaires déménagèrent en saison* des pluies, emportant avec eux les planches et les tôles de leur habitation dans des camions mais aussi dans des pousse-pousse. Antoine /Dubresson /Manou Savina, 1987 : 261. Blondy affréta un pousse-pousse. Le garant devant son dortoir, il y chargea tout ce que sa soif d'équité entrevoyait comme ses droits : matelas, draps, couverts,... Y. Konaté 1987 : 55. A Daloa, le soir venu, les charrettiers vont garer leurs pousse-pousse près de la grande mosquée. Ivoir'Soir, 01.09.1997. Et l'instituteur, sa foi plus affermie qu'auparavant, s'en alla chez lui, glorifiant Dieu, son sac de riz dans un pousse-pousse. Ivoir'Soir, 07.10.1997. Avant, quand une femme était en travail surtout la nuit, on la transportait en pousse-pousse. FM., 18.12.1997. Sinfra : la grève des pousse-pousse. (Titre de presse). Ivoir'Soir, 16.02.1998.

SYN.: wotro*.

DER.: pousse-poussier*, charretier pousse-pousse.

2- Homme qui tire un pousse-pousse. V. POUSSE-POUSSIER*. Alors, comme pour détruire une légende, il [: le baragnini*] préfère désormais l'appellation de pousse-pousse du nom de l'outil de travail dont il s'est ingénieusement équipé depuis quelques années. FM., 19/20. 04.1980. Brahima appela un pousse-pousse. encore cinquante francs pour faire transporter la caisse chez lui. A. Koné, 1980 : 36.

SYN.: bagasse*, baragnini*, donita*, pousse-poussier*, wotro*.

 

pousse-poussier, pousse-pousseur, n.m., V. POUSSE-POUSSE*2. Le grand marché [.] était emmenagé et déménagé tous les jours en un incroyable ballet des pousse-poussiers. Tilliette, 1984 : 95. Auparavant, D. exerçait le métier de pousse-poussier. Détective, 22.01.1993.

 

pousse-pousseur, n.m. V. POUSSE-POUSSIER. Il y a les bruyantes associations de pousse-pousseurs [.]. Kourouma, 1998 : 239.

 

pousser, v.tr. Dispon., oral, écrit.

1- pousser qqun, mésolecte, fam. Accompagner qqun, faire un bout de chemin avec qqun. Je vais te pousser jusqu'au carrefour, ça me promènera. (Ingénieur, Abidjan, 1990).

2- pousser du ventre, loc.verb. V. VENTRE*. Il a poussé du ventre depuis qu'il est député hein ? (Enseignant, Abidjan, 1994).

3- pousser les études, loc.verb. Fréq., oral, écrit, mésolecte, basilecte, tous milieux, sauf intellectuels. Poursuivre ses études jusqu'à un niveau élevé. Puis j'ai grandi. J'ai poussé mes études. Je suis parti au pays des Blancs*, j'ai accumulé diplôme sur diplôme. A. Koné 1980 : 113. Pourtant, plusieurs ont poussé leurs études plus loin que Kouadio. Certains ont fait la troisième, l'un d'eux a été jusqu'en première. Bonnassieux, 1987 : 189. Jusqu'où avez-vous poussé vos études ? (Inspecteur primaire, Korogho, 1990).

 

pouvoir, v.

1- pouvoir qqun, Dispon., oral, basilecte. Etre plus fort que qqun. Ne te mets pas en colère contre lui. Il te peut! (Collégien, Abidjan, 1987).

2- pouvoir se détruire, pouvoir se destroy, pouvoir se dja, pouvoir se fan, pouvoir se mourir, pouvoir se tuer loc.verb. Argot  nouchi. V. ETRE DAILLE (1).

 

pouvoir kaki, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux, péj. Dictature militaire. Même 'mal élu' faute d'un scrutin vraiment ouvert et à défaut d'adversaires de poids, Gbagbo jouit d'une légitimité constitutionnelle et populaire indéniable, d'autant plus qu'il passe aux yeux de l'opinion pour celui qui, dans la phase décisive, osa ouvertement défier le pouvoir kaki. J.A-L'Intelligent, 28/11-04/12 2000.

 

poyo, n.f. V. BANANE* POYO. Nous avons travaillé comme planteurs de poyos près d'Agboville. ID, 03.11.1974.

 

pratiquer l'amour commercial, loc.verb. Dispon., écrit, oral, lettrés. Euphémisme pour se prostituer ou se faire entretenir, être intéressée par l'argent, en parlant d'une femme ou d'une jeune fille. Les filles d'aujourd'hui pratiquent l'amour commercial. Quand on a les poches percées et pas de moyens pour faire des cadeaux, notre compagnie ne les intéresse pas. Bonnassieux, 1987 : 184.

 

prédicateur, n.m. Spéc., (religion).

1- Chef d'une église harriste. C'est ainsi que je suis devenu prédicateur suprême de l'Eglise harriste*. Arnaut, 1976 : 73. Elle [: la statue de Harris] veille à l'entrée de ses maisons sur des cérémonies dominicales bien organisées, des processions souriantes elles aussi toutes de blanc vêtues menées par le prédicateur local et ses douze "apôtres". David, 1986, 144.

COMP.: prédicateur suprême.

2- prédicateur suprême, chef supérieur de l'Eglise harriste en Côte d'Ivoire. Actuellemen, le harrisme est dirigé en Côte d'Ivoire par le prédicateur suprême, John Ahui, qui ordonne les prêtres. Rémy, 1996 : 25.

 

première fois, (c'était [ma/ta/sa/etc ---- ), loc.verb. V. FOIS*. C'était ma première fois de voyager en avion. J'avais peur. (Etudiante, Abidjan, 1992).

 

premier coq, (au ----), loc.adv. V. COQ*. Au village, les gens se lèvent au premier coq. (Institutrice, Bouaké, 1987).

 

prendre, v. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Nombreuses locutions verbales fréquentes.

1- prendre [la] capote, V. CAPOTE*, CHAUSSETTE*. Mettre un préservatif. Tu lui dis que tu veux prendre capote, elle te répond :"Non, il faut pas. Mes parents n'utilisaient pas ça !". Krol, 1994 : 132. La première fois, Maïmouna ne voulait pas que je prenne la capote. Elle m'a dit qu'elle n'était pas malade. Krol, 1994 : 179.

2- prendre chicotte, V. CHICOTTE*. Dans mon village, c'est simple. Tu ne veux plus de ta femme, tu prends chicotte*, tu la frappes bien et tu vas la déposer chez ses parents. Un point *un trait. Ivoir'Soir, 05/06/07.06.1998.

3- prendre de l'air, prendre l'air. Le vieux* est certainement allé prendre de l'air. Anoma Kanié, 1978 : 21. Je lui ai posé la question de savoir ce qu'elle faisait là pendant qu'on dansait dans la cour. Elle m'a répondu qu'elle prenait de l'air. FM., 20.01.1982. J'avais envie de prendre de l'air et mon petit doigt m'a dit de venir ici. M. Coulibaly, 1992 : 11. Le premier [: niveau] sert à prendre de l'air, aux causettes [.].. Ivoir'Soir, 15/16/17.05.1998.

4- prendre de la sucrerie, V. SUCRERIE*.

5- prendre du kinkéliba, V. KINKELIBA*.

6- prendre(la/une) grossesse, tomber enceinte. Je l'en prie beaucoup de ne pas prendre la grossesse. (Aux Assises). FM., 25.06.1980. Elle a été chez sa grand-mère au village où elle a pris une grossesse avec un élève comme elle. FM., 11.03.1983. Elle a pris grossesse mais c'est mon grand-père qui me l'a appris [.] .Deniel, 1991: 148.

7- prendre la bouche de qqun pour manger piment, loc.verb. V. BOUCHE*.

8- prendre la daba, V. DABA (1).

9- prendre la go* en train, argot nouchi, péj. Violer une fille. Ce qui est clair c'est qu'ils ont pris la go en train  Parce qu’elle a crié et elle ne voulait pas faire ça*. (Jeune, Abidjan, 1997).

10- prendre la route, Je dois repartir pour Abidjan et, selon la coutume, je demande au prophète* la permission de "prendre la route". Mais la permission n'est pas accordée. Il faut manger et boire à la table du prédicateur suprême*. Arnaut, 1976 : 74.

11- prendre le bic, fréq. oral, écrit, mésolecte. Ecrire une lettre, prendre la plume. Bonjour, Marcel. Je prends le bic pour vous demander des nouvelles de votre bonne santé. Pour moi, Dieu merci. (Planteur, Danané, 1987).

12- prendre le train des Haoussas, V. TRAIN* DES HAOUSSAS.

13 prendre le fétiche, V. FETICHE*.

14- prendre le rang, faire la queue. Quand ma fille aînée est tombée malade, je partais à la PMI [: Protection maternelle et infantile], mais il fallait prendre le rang, partir dès le matin pour revenir vers midi ou une heure. Deniel, 1985 : 214.

15- prendre une amende, plaisant, sud. Etre à l'amende c'est-à-dire généralement offrir des boissons (souvent du gin) parce qu'on a enfreint -sans gravité- la coutume. "Konan, pourquoi tu ne t'asseois pas pour nous saluer comme il faut et puis demander les nouvelles*?" -" Bon, si tu continues, je vais te prendre une amende." Akissi Kouadio, 1983 : 67.

SYN.: payer la boisson.

16- prendre un coup, boire un coup. Le bandjidrome* est un lieu d'animation où les gens après les heures de travail se regroupent pour prendre un coup. FM., 21.10. 1982.

17- prendre un maquis en compte, V. MAQUIS*.

18- prendre une pose, V. POSE*. Demande à la mama avec la pipe si elle veut bien que je prenne une pose d'elle. (Sociologue, Abidjan, 1995).

19- prendre une route secondaire, prendre une mauvaise route, mal agir. De toute façon, il ne faut pas manger l'argent* de quelqu'un, le brigander*, le mélanger avec le tien, il ne faut pas prendre de route secondaire, c'est interdit, harâm comme on dit en arabe. Deniel, 1991, 159.

20- prendre son pied la route, plaisant. Aller à pied, marcher. La saloperie de moteur qui tombe en panne seulement. Si je pars pas dans cinq minutes, je fous tout ça dans le marigot* et je prends mon pied la route. Arnaut, 1976 : 281.

21- prendre ventre, Tomber enceinte. Quand elle était gravement atteinte, elle est sortie et a pris ventre, elle a fait un bébé. Deniel. 1985 : 70.

 

préparer, v.tr. Usuel. Préparer le repas, faire la cuisine. Il faut que j'allume vite le feu pour commencer à préparer. Kindo Bouabi, s.d.: 41. Quand Madame n'est pas là, c'est le mari qui s'occupe des enfants et la bonne qui prépare. FM., 14.03.1980. Chut ! On prépare ! (Titre d'article de recettes de cuisine). FM., 04.04.1980. Toutes mes vacances de Noël, je les ai passées à la maison en préparant pour la famille. FM., 01.04.1981. Mais, Madame, avant de sortir, vous ne m'avez pas dit de faire ça ou ça, je ne pouvais pas préparer de mon propre nom*. Deniel, 1991: 147. Pour manger, on avait trouvé une petite soeur* qui préparait sur la place. [.]. Krol, 1994 : 37. Pour manger, on déterrait, à la nuit tombée, de l'arachide* et de l'igname* qu'on volait dans les champs et on préparait à la villa. Krol, 1994 : 37. Nos parents sont vieux, ta femme peut aider notre maman pour faire la lessive, pour préparer, piler le riz et le mil. Krol, 1994 : 130. Le logement, c'est cadeau* mais je ne peux pas lui demander de me nourrir, elle prépare pour ses enfants, c'est tout. Krol, 1994 : 165. Quand la maman* ne prépare pas pour son fils -c'est elle-même et personne d'autre qui cuisine pour Koyaga - [.]. Kourouma, 1998 : 279. Dans tous les cas, vous avez trois chances sur quatre de vous retrouver dans ce lieu de restaurant. La raison ? "Barthélémy prépare bien !" répondent en choeur ses clients. Ivoir'Soir, 02.06.1998.

 

présentement, adv. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Actuellement, en ce moment, pour l'instant. La grande cuvette d'aubergine n'drowa se vend 250 f cfa à Kotobi présentement* en pleine période de production. FM., 29.11.1990. On a présentement six gosses. Deniel, 1991: 96. Seule la vie que je mène présentement m'intéresse. FM., 17.04.1992. Présentement [.] il [: un athlète] est en préparation en France. FM, 15.10.1992. Il a deux petits frères avec lui présentement. Krol, 1994: 41. Comme il était catéchiste, j'ai rompu avec l'Eglise catholique, je fréquente présentement l'Assemblée de Dieu [.]. Krol, 1994 : 87. En poste en Afrique du Sud comme ambassadeur, S.E.M. P.Y. qui séjourne présentement au pays, a rompu le silence. Nouvelle République, 08.03.1995. Présentement l'eau s'est retirée à cause de la saison* sèche. L'oeil du peuple., 13.03.1993.

 

presse-avion, n.m. Usuel, oral, écrit, mésolecte. Presse étrangère expédiée par avion. Pour la presse-avion, il faut ajouter au coefficient multiplicateur, le montant du fret aérien. FM., 22.01. 1980.

 

prêt, n.m.

1- prêt, (faire un ---- ), loc.verb. Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Contracter un emprunt, emprunter de l'argent. Pour payer son camion, il a fait un prêt à la BNCI. (Garagiste, Abidjan, 1987).

2- prêt de campagne, Vx. V. PRET DE FAISANCE-VALOIR.

3- prêt de soudure, n.m. V. SOUDURE*. Les prêts de soudure sont accordés aux paysans pendant l'inter-saison* pour leur permettre de faire face à leurs dépenses courantes. Ces prêts de soudure sont faits uniquement aux paysans regroupés. FM., 16.01.1980. Les prêts de soudure seront disponibles fin avril.(titre d'article) FM., 23.04.1982.

4- prêt de faisance-valoir, n.m. Spéc.. Anciennement appelé prêt de campagne. Il s'agit d'un prêt aux planteurs afin d'inciter ces derniers à entretenir leurs plantations. Les prêts de faisance-valoir (anciennement prêts de campagne) sont destinés aux planteurs pour leur permettre de maintenir leurs exploitations en parfait état de production. FM.,16. 01. 1980.

SYN.: prêt de campagne (vx.).

ANTON.: prêt de soudure.

 

prêter, v.tr. Dispon., oral surtout, basilecte. Emprunter, obtenir à titre de prêt. J'ai prêté 10 000 f à Patron parce que ma femme a fait*l'enfant. (Jardinier, Abidjan, 1992).

 

prétexter de, v.tr ind, Dispon., mésolecte, oral, écrit. Tirer prétexte de, prétexter qque chose. Ils ont prétexté de ton absence pour reporter la réunion. (Enseignante, Abidjan, 1984). La Sotre* a prétexté de certains impayés de factures. Ivoir'Soir, 13.12.1997.

 

prière, (courber une ----), loc.verb. V. COURBER*. [.] les habitants les avaient accueillis et avaient courbé avec eux la dernière prière. Kourouma, 1990 : 16

 

Primature, n.m. Dispon., oral, écrit, lettrés.mélior. Cabinet du Premier Ministre. Mais le financement du projet est de la Primature qui a approuvé l'idée du maire N'Koumo. Ivoir'Soir, 27.05.1997. Une 4X4 de la Primature braquée. (titre presse) Ivoir'Soir, 20.04.1998.

 

prix, n.m. Dispon., oral surtout.

1- prix cadeau, V. CADEAU*.

2- prix de boisson, n.m. Dispon., (calque l. loc.), oral surtout. Somme à verser par un allochtone pour dédommager une communauté, collectivement propriétaire du sol, afin d'accéder à un lotissement. En principe, à l'origine, ce droit d'installation était gratuit mais il est devenu habituel de verser une certaine somme supposée destinée à acheter la boisson pour fêter l'événement. La notion de gratuité est cependant , dans bien des cas, relative. Les Akyé avaient rempli un certain nombre de conditions et le "prix de la boisson" demandé à d'autres communautés qui avaient sollicité un droit d'installation pouvait être asssez élevé. Antoine /Dubresson /Manou-Savina, 1987 : 236.

3- prix de la fiancée, V. DOT*.

 

pro-pdcéiste, n.m. et adj. Dispon. oral, écrit. Partisan du PDCI. [.] soutenus par des journaux pro-pdcéistes. Nouveaux horizons, n°138.

 

produit, n.m. Argot des jeunes. V. GO*. Une fille, c'est tour à tour une go*, terme général, une daïe* ou un steki* pour une chérie, une awoulaba* quand elle est belle ou plus prosaiquement un produit pour celui qui ne voit en elle qu'un objet à consommer. Krol, 1994 : 216. Ainsi le soliste des Esprits de Yop dans "Zoko" où soutenu par le choeur sur un tempo haletant, il chante d'une voix effrénée son aventure avec un produit qu'il a bréqué* quelque part à Abidjan. Krol, 1994 : 216.

SYN.: awoulaba*(part.), bouille*, carreau*, daille*, gadi*, gnin*, go*, gomon*, mama*, soupe*, stéki*, tchamp*.

 

produit ghanéen, n.m. Argot zouglou. Crème éclaircissante. Lorsqu'on voit un étudiant / on l'envie / toujours bien sapé / joli garçon sans produit ghanéen. Corpus T., chanson, 1994). Voulait-il se rendre encore plus beau, celui qui se disait "joli garçon sans produit ghanéen"?[.]. Mais apparemment il a raté son coup ! Ivoir'Soir, 27/28/29.06.1997.

 

professeur, n.m.ou f. Dispon., oral, écrit, tous milieux, mélior.

1- Suivi du nom de famille, s'emploie comme titre même pour des enseignants qui ne sont pas professeurs d'université. -"Comme me le disait le professeur K."-" Qui ?"-"Tu sais bien, celui qui enseigne au Lycée de Bingerville’’. (Fonctionnaires, Abidjan, 1990).

2- basilecte. Expert, personne compétente. V. DOCTEUR*. Professeur Ignace O., Coiffeur itinérant : hommes, femmes, enfants, caniches. (Carte de visite, Abidjan, 1982).

 

projet Frar, n.m. Dispon., (composé nom + sigle), oral, écrit, acrolecte. Projet subventionné par les fonds régionaux d'aménagement rural. Concrètement, les projets Frar ont connu l'an dernier leur plus grande dotation depuis 20 ans. Nouvelle République, 08.03.1995.

 

promener, v.intr. Dispon., oral, mésolecte, basilecte. Se promener. Et puis y a des femmes sao* qui est venue beaucoup*, quand tu promènes* que tu n'as rien eu, tu es obligé de rentrer pour baiser aussi femme sao là. A. Touré, 1985 : 111. Avant, je promenais le soir dans le quartier. Maintenant avec les bris*, j'ai peur. (Coiffeuse, Abidjan, 1994).

 

promotion, n.f. Fréq., oral, écrit, tous milieux. Ensemble des élèves ou des étudiants fréquentant ensemble le même établissement, soit dans la même année soit à peu d'années de distance. Je le connais bien. Nous sommes de la même promotion du lycée de Gagnoa, il était en terminale et moi en première. (Enseignant, Abidjan, 1990).

DER.: promotionnaire*.

 

promotionnaire, n.m. ou f. Fréq., oral, écrit, mésolecte. Condisciple, personne qui est ou a été élève de la même classe dans un établissement primaire ou secondaire, voire personne qui appartient à la même classe d'âge dans la société traditionnelle. [.] les hommes de la génération*, disons les promotionnaires d'âge de l'époux. ID 11.03.1973. [.] il a beaucoup d'amis parmi ses promotionnaires qui ne vivent pourtant pas du tout comme lui. Krol, 1994 : 95.

 

prophète, prophétesse, n.m. ou f.

1- prophète, n.m. Usuel, oral, écrit, tous milieux, mélior. Fondateur ou personnalité importante d'un culte syncrétique, plus particulièrement dignitaire de la religion harriste. Ils sont rassurés par le fait que le prophète est une sorte de super-sorcier qui vient toujours à bout des forces du mal. Arnaut, 1976 : 19. Le prophète [: harriste] prèche depuis 43 ans dans la région du Sud. FM., 21.04.1980. C'est sur le coup de 11 h. que le prophète Edjro Josué fit son apparition accompagné de ses fidèles dans un silence impressionnant. FM., 04.11.1982. La grande force des "Prophètes néo-chrétiens" africains, fondateurs d'églises indépendantes, réside en une juxtaposition d'un fonds importé (la Bible) et d'une forme africaine. Oberlé, 1983 : 84. Dans le cadre de ses rencontres annuelles avec les fidèles de la religion, Sa Sainteté le prophète Papa Nouveau* entreprendra une visite dans les villages. FM., 28.10.1983. En face de l'église harriste*, blanc édifice en dentelle, embelli par d'étranges pinacles finissant par des étoiles ou des croissants, surmonté pat la statue du prophète Harris indiquant le ciel, est bâtie la maison rose bonbon de l'autre prophète, le vivant avec une plaque : Albert Atcho, prophète. Gaudio /Roekeghem, 1984 : 53. Certains avouent avoir cru et adoré des fétiches des divinités animistes*. Le prophète-guérisseur les reprimande, voue aux gémonies les marabouts* et les féticheurs*[.] . Gaudio /Roekeghem, 1984 : 56. Premier de ces prophètes d'aujourd'hui, Albert Atcho, qui réside à Brégbo derrière Bingerville avec ses neuf femmes et une soixantaine d'enfants, se réclame du Harrisme*. Papa Nouveau*, au contraire prétend ne pas s'y rattacher. David, 1986 : 145. Sur les taxis et les transports publics dits gbakas*, des autocollants le signalent comme prophète. Y. Konaté, 1987 : 15. [.] les incroyables itinéraires thérapeutiques effectués par les malades dans les grandes villes africaines. Un véritable parcours du combattant qui les conduit d'un CHU à un tradipraticien*, d'un féticheur* à un pharmacien ambulant, d'un infirmier de quartier à un "prophète" ou un marabout* pour tenter de recouvrer la santé. Jeune Afrique, 06/12.03.1993. De l'autre côté du Bandama, [.] on va rendre visite au prophète Papa Novo, à Toukouzou. Rémy, 1996 : 133. Cela fait 60 ans que le Prophète Papa nouveau a reçu une mission divine. Ivoir'Soir, 28/06.1997. Prophète Papa Nouveau : "J’ai le pouvoir d'arrêter les guerres !’’ Ivoir'Soir, 17.03.1998.

COMP.: prophète Papa* Nouveau, prophète-guérisseur.

2- prophétesse, n.f. Fondatrice ou prédicatrice importante d'une religion syncrétique, en particulier le culte bébé. [.] la religion bébé est dirigée dans le village par un prophète*, trois ou quatre prédicateurs et plus rarement des prophétesses. Bonnefoy, 1954 : 53.

 

propre, (son coeur n'est pas ----), loc.verb. V. COEUR*.

 

protège, n.m. Usuel, oral, écrit, écoliers. Protège-cahier. N'oubliez pas de mettre un protège à votre cahier. (Institutrice, Bouaké, 1988).

 

prunier monbin, prune mombin, n.m. V. MONBIN*.

 

prune, n.f. Spéc., (flore).

1- prune cythère, V. POMME* CYTHERE.

2- prune monbin, fruit comestible du prunier mombin. Roberty, 1954 : 183.

SYN.: prune myrobolan (Antilles).

3- prune rouge, fruit comestible et semblable à une petite prune du Spondias purpurea Linn. Aubreville, 1959, II : 191.

SYN.: mombin* rouge.

 

pseudogenette, n.f. V. GENETTE*.

 

puce chique, n.f. V. CHIQUE*. (Sarcopsylla penetrans ou Tunga penetrans). Petit aphaniptère des régions tropicales dont la femelle fécondée s'enfonce dans la peau (surtout au niveau des pieds) y grossit, pouvant provoquer des phénomènes de surinfection. Gentilini /Duflo, 1977 : 540.

 

puisette, n.f. Dispon.,vieilli, oral, écrit. Outre de cuir ou de caoutchouc attachée à une corde et qui sert à tirer l'eau du puits. La puisette est une peau de chèvre. (Informateur, Korhogo, 1984).

 

purghère, n.m V. POURGUERE*. Si les graines de purghère servent comme abortif et purgatif, les tiges et les feuilles sont plus généralement indiquées pour soigner les maux de côtes et les douleurs rhumatismales, la dysenterie et le diékoidio*. Bouquet /Debray, 1974 : 84. Ils s'enfoncent dans un sentier menant droit vers un petit bois devant eux, traversent une petite place herbeuse, parsemée de purghères. Anoma Kanié 1979 : 63.

 

purificateur, n.m. V. FETICHEUR*.Un jour, les gens ont fait venir un purificateur. Parmi les fétiches qu'il a déterrés, il y avait un flacon. Krol, 1994 : 87. C'est le carré sacré laissé par le purificateur qui a visité le village il y a cinq ans. Krol, 1994 : 101.

 

pyrargue vocifer, n.m. V. AIGLE* PECHEUR.

 

pyréneste ponceau, n.m. V. GROS* BEC PONCEAU.

 

python, n.m. Spéc., (faune). Appellation désignant deux espèces de serpents boidés le python de Seba = python africain (Pytho Sebae) qui peut dépasser 7 m. de long et vit près des rives de fleuves ou de marigots, nage et se déplace aisément sur le sol et les arbres et le python royal (Pytho regius) qui mesure entre 1m. et 1,50 m. et dont le nom provient de la beauté des dessins de sa peau. Un python adulte (jusqu'à 5 mètres de long) peut ingurgiter une petite antilope. Oberlé, 1983 : 26. Les pythons attaquent les bêtes. FM., 17.03.1984. Le plus grand serpent du parc est le python de Seba qui peut atteindre plus de 7 m. de longueur. Mûhlenberg / Steinhauer, 1984 : 18.

SYN.: boa *(impropre).