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xylophone manding, n.m. V. BALAFON*.

 

y a fohi !, interj. V. FOYI*. [Les Russes] n'ont pas gbass* de boisson [.]. Nous, ici, on peut boire tout : koutoukou*, tchapalo*, guiness [.], mais y a fohi! Parce qu'on ne boit pas simplement. Ivoir'Soir, 04.11.1997.

 

y a [pas] match, loc.verb. V. MATCH*.

 

y a pas son deux, loc.verb. V. DEUX*. Librairie X..., y a pas son deux ! FM., 13.10.1980 (publicité).

 

y a quoi ?, loc.interr. V. C'EST QUOI ?*. Ouais ! alors y a quoi ? FM., 10.07.1981.

 

yacoubite, adj. Spéc. (religion). Lié à la communauté religieuse musulmane fondée par Yacouba Sylla, (exilé en 1930 à Sassandra en CI). On ne peut séjourner longtemps à Gagnoa et ignorer l'existence de la nombreuse communauté yacoubite qui s'y est installée pendant les années quarante sous la conduite de son fondateur, le patriarche Yacouba Sylla, haute figure de l'Islam africain et de l'histoire ivoirienne. Krol, 1994 : 146. Nous avons [.] des conférences sur des thèmes d'actualité comme, par exemple, la jeunesse yacoubite face au multipartisme. Krol, 1994 : 148.

 

yako, [jako], interj. Fréq. (de l'agni-baoulé), oral, écrit, tous milieux.

1- Expression exprimant la tristesse et signifiant que l'on compatit à la douleur de qqun. Hélas ! Condoléances !. Yako, cher aîné et illustre devancier [poème dédié à Senghor) FM., 26.10.1982. Ce n'est pas la mort qui est l'ennemi de l'homme. C'est la vieillesse et la maladie qui le laissent livré à la charité des autres. Yako, pour nous les vieux. ID, 17.11.1983. Yako !Yako ! Yako-o-o-o ! [.] Ils compatissaient, non pas tellement pour le petit neveu qui avait fait l'idiot en allant chercher la femme d'autrui [.] mais pour le pauvre Ahébé qui était obligé de répondre des bêtises de ce petit neveu. Oussou-Essui, 1979 : 23. Un jour, me voyant pleurer, il s'est approché de moi et a mis sa petite main sur mon épaule en me disant: "Maman, yako ! Note : expression employée quand on compatit à la souffrance de quelqu'un. Akissi Kouadio, 1983 : 102. Et c'est en revenant que vous avez fait un accident*? Yako ! J. Guénaman Colbert, 1985 : 96. Mais, voyez, ma mère vient de mourir, alors vous comprenez ? - Ah...Yako ! M. Bandaman, 1986 : 70. Zoo, Yako. [.] C'est de la viande* de brousse en sursis ! [: à propos du zoo de Bouaké]. FM., 17.04.1992. Tous les arguments sont utilisés, même les plus inattendus et les plus avilissants. Devant*, derrière*, tout y passe. Vraiment* Yako ! FM., 10.01.1993. Si ce n'est toi, c'est donc ton frère, dit la fable. Etudiant, yako ! F.M., 21.01.1993. Yako la télé, ce n'est pas toujours le pied ! Ivoir'Soir, 02/03/04.05.1997. Jardin public de Treichville, yako ! [.]. Le jardin public de Treichville n'est donc plus ce lieu où il faisait bon vivre [.]. Ivoir'Soir, 25.09.1997. Africains, Yako ! Ivoir'Soir, 25.02.1998. Mon Dieu ! Quelle aventure! Yako. Adé Adiaffi, 2000 : 178.

LOC.: aller yako, dire yako.

2- yako, (aller ----), loc. verb. Dispon., argot zouglou, péj. Etre mort, être parti là où on ne peut présenter que des condoléances. Jimi Yacinthe aller djé* aller yako / Fulgence Kassy-é aller yako/. (Chanson "Lumière de mon coeur". Groupe Sur-choc, corpus T., 1994).

3- yako, (dire ---- ), loc.verb., mésolecte, basilecte. Présenter ses condoléances, exprimer sa compassion. Lorsqu'on doit se rendre au village pour des funérailles et qu'on ne sait même pas dire yako [.] je trouve cela tout-à-fait ridicule. FM.11/12.12.1982. C'est une perte cruelle et je vous dis yako de tout mon coeur. (Lettre, Abidjan, 1997).

 

yamo-yamo, interj. V. DJAMO*-DJAMO.

 

yalan, yallah, n.m. (de l'arabe ya Allah! : ô Dieu!), V. LIBANAIS*, YALLAH*. Elle est serveuse chez un Yalan. (Instituteur, Abidjan, 1990).

 

Yallah, yalan, [jalS], n.m., adj. Dispon., basilecte, oral, fam. Appellation familière désignant un Libanais. Comment on appelle les Libanais en général ? Les Yallah. [.] un Libanais qui refuse qu'on l'appelle "Yallah", c'est un Syrien. Ivoir'Soir, 14.07.1997. Cette fois c'est au Liban. Un bélier libanais (donc yallah) a eu la vie sauve, hier jour de la Tabaski* grâce à ses cinq cornes. Ivoir-Soir, 08.05.1998.

 

yamba, [jamba], n.m. Fréq., (du mandenkan "tabac"), oral, écrit, tous milieux. V. GUEDJ*. La drogue la plus répandue en Cöte-d'Ivoire est le cannabis ou chanvre indien. On le désigne également sous les noms de yamba et de guedj. Ivoire-Dimanche, 30.04.1975. Laissez, les filles ! dit alors le gorguidjen* resté jusque là à se couper les ongles en tirant sur un mégot de yamba. Tierno Monenembo, 1993 : 63. Il écoute la radio et fume son yamba. Tierno Monenembo, 1993 : 148. Dans la classe moyenne, on consomme du yamba, le chanvre indien. Jeune Afrique, 16-22.03.1995 : 28-31. Le yamba (cannabis) et les drogues dures circulent. Jeune Afrique, 24/30.07.1996 : 82.

 

yard, n.m. Usuel (de l'anglais), oral, écrit, tous milieux. Unité de longueur utilisée, sur les marchés, pour mesurer les tissus, spécialement les pagnes. Les garçons y achetaient [.] un mouchoir* de tête aux couleurs vives et quelques yards de pagne pour leur fiancée. Oussou-Essui, 1979 : 25. Le wax* importé coûte excessivement cher ? Au prix homologué, le yard revient à 1290 f. FM., 11.05. 1981. Elles proposaient des bassines plantées de pagnes roulés serrés en coupons de deux yards. Tilliette, 1984 : 99. Sonawax, le complexe de textiles imprima des millions de yards de tissu à son effigie. Tierno Monenembo, 1993 : 154. Après la dévaluation, alors que les prix des pagnes importés s'envolaient jusqu'à 60 000 f. Cfa* la pièce (12 yards), devenant vraiment inabordables, les wax* ivoiriens oscillaient entre 18 000 et 30 000 f. Cfa*. Jeune Afrique, 20/26.07.1995. Avant la dévaluation, nous importions 20 containers par an (2 millions de yards) de pagnes wax* en provenance de Hollande. Jeune Afrique, 20/26.07.1995.

 

yassa, yassah, [jasa], n.m. Dispon., (du créole de Casamance), oral, écrit, tous milieux. Plat sénégalais, composé de poisson, de poulet ou de mouton dans une sauce au jus de citron. On apprend à préparer le yassah. FM, 07.02.1984. Ma femme vient de Casamance. Elle préparera un poulet yassa. (Agronome, Abidjan, 1989).

 

yatandza, n.m. V. BOIS* JAUNE.

 

yatchana, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Danse moderne reprenant des rythmes traditionnels. Et alors que la radio, la télévision, et "Ivoire Dimanche" passent en revue les rois du Gbégbé, de l'Aloukou*, du Goli*, du Yatchana, du Sobré gaz*, du Dopé.* Y. Konaté, 1987 : 102

 

yéké-yéké, [jekejeke], n.m. Dispon., (de l'éwé), oral, mésolecte. Plat d'origine togolaise consistant en un couscous à base de farine de maïs. [.] la patronne nous a reprochés, avec un grand regret, de n'avoir goûté aucune des spécialités maison ; la sauce* feuille, la sauce* pétrima, le yéké-yéké par exemple. FM., 16/17.02.1980.

 

yêrê, (se faire ---- ), [jDrD], loc.verb. Dispon., argot nouchi, (du mandenkan  "se moquer"), oral, jeunes urbanisés, vulg., péj. Se faire posséder, « se faire ficher de soi ». Ca fait vraiment mal de se faire yêrê de cette façon là. Ivoir'Soir, 11.06.1998.

 

yeux, n.m.pl. Plusieurs locutions fréquentes mésolectales ou basilectales.

1- yeux, (mes ---- vont fatiguer), loc.verb. V. FATIGUER*.

2- yeux clairs, (se prostituer ---- ), loc.verb. Argot du milieu, péj. Se prostituer en gardant la tête froide (sans prendre ni drogue ni alcool). Pour se prostituer et tenir le coup, il faut se droguer ou boire de l'alcool (beaucoup)! et diluer ainsi les comprimés d'amphétamine. "Se prostituer "yeux clairs", c'est pas possible !" disent-elles pour la plupart. Ivoir'Soir, 18.06.1998.

3- yeux rouges, (avoir les ---- ), loc.verb.

a) Se mettre en colère, rendre méchant. La vérité rend les yeux rouges mais ne les crève pas. Kourouma, 1990 : 259.

b) Etre un sorcier, être capable des pires actions. Les sorciers en effet passent pour avoir les yeux rouges, signe de colère et de méchanceté. Papa et mami Bian ont des yeux rouges [.]. On dit que toutes les nuits, ils s'endorment ensemble et se réveillent à une seconde près. C'est qu'ils se surveillent : c'est à qui mangera* l'autre pendant son sommeil! Bolli, 1977 : 50. Pour éviter "tous ceux qui ont les yeux rouges comme des caïmans*", selon l'expression du préfet, celui-ci a proposé au sous-préfet de Zoukougbeu, de lui détacher au besoin un contingent de fonctionnaires [.] pour assurer la régularité des opérations de vote. FM., 30/31.01.1982.

 

yéyé, n.m., adj. Vieilli.

1- n.m. Jeune qui s'efforce de se comporter et de s'habiller à la dernière mode occidentale, avec idée péj. de ridicule et même d'amoralité. Cette espèce de combiné bar-boutique pour les snobs de tout acabit, était plein à craquer de jeunes yéyés. G. Séry, 1975 : 30. [.] le troisième larron qui [.] était un sale petit blakoro* au sens propre du mot, un yéyé sans aucune éducation, un sale petit mécanicien sûrement incirconcis* et portant les cheveux longs. A. Koné, 1980 : 32. Tout le monde, sauf le yéyé, jura  :"Monsieur le proviseur, Koné Seydou ne passera pas en classe supérieure." Y. Konaté, 1987 : 45.

2- adj. A la dernière mode. Elvis forçait la malice jusqu'à brandir des déclarations de perte de ses uniformes pour pouvoir porter en toute impunité les adorables sapes yéyés que tous les camarades du CEG lui enviaient. Y. Konaté, 1987 : 44.

 

ylang-ylang, yland-yland, n.m. Spéc., (flore). (Cananga odorata = artabotrys uncinatus [Lam.] Lerrill.). Plante importée de la fam. des Annonacées, cultivée dans les jardins pour l'odeur suave de ses fleurs. Roberty, 1954 : 27. Aubreville, 1959, I : 119. [.] l'ylang-ylang au parfum envoûtant. Oberlé, 1983 : 20. Les premiers essais de distillation de fleurs d'yland-yland sont prévus pour le mois de mai prochain.[.]. FM., 28.04.1997.

 

yomo, [jCmo], n.m. Fréq., (du nom d'une teinture commercialisée d'origine ghanéenne,) oral, tous milieux. Teinture pour rendre noirs les cheveux grisonnants. /Mon tonton* il est vieux/ occasion peinturée / à cause yomo il a treize ans/. (Chanson "Christina". groupe Les côcôs, corpus T., 1994).

COMP.: yomo*-maker.

 

yomo maker, [jCmomekDr], n.m. Dispon., (nom de teinture + anglais), oral surtout, mésolecte, basilecte. Coiffeur pour homme, chargé de teindre en noir les cheveus grisonnants.[.] ces marcheurs infatigables sont presque tous d'origine ghanéenne. [.]. Initialement pêcheurs, cordonniers et "yomo makers pour les hommes[.] note  : yomo maker : coiffeur teinturier (yomo : teinture pour cheveux) maker du verbe anglais "faire". A. Touré, 1985 : 87. Un ami du frère, "yomo maker" de son état, l'accueille au quartier Saint-Michel d'Adjamé[.].  A. Touré, 1985 : 90. Après avoir confié la beauté de vos ongles aux pédicures et manucures nigériens, venez donc, chez les "yomo makers", tous Ghanéens, raviver la noirceur de vos cheveux. A. Touré, 1985 : 144. Car son énergie, il la consume à sillonner tout Treichville, une partie de son attirail sur la tête, le reste à la main, en criant à gorge déployée :"Yomo maker"! (prononcez "yomo méka") que les Ivoiriens, peut-être par ignorance de l'anglais, ont définitivement transformé en "yomo béka" A. Touré, 1985 : 144-145.

 

you, [ju], n.m. Fréq., (selon certains de l'anglais "you" marque usuelle d'interpellation ?), oral, jeunes urbanisés, péj. Policier.Tout comme en imitant la sirène des CRS ou la matraque des brigadiers, Alpha ne devient pas "you" c'est-à-dire policier, il ne devient pas Jamaïcain en faisant du reggae et en se proclamant rasta*. Y. Konaté, 1987 : 122. Le 24 février 1993, la police de l'aéroport d'Abidjan interpelle un quidam qui trimballait une mallette ... d'argent. Qui croyez vous que nos "yous" ont découvert derrière la mallette ? Makoun'Zué, 07.03.1995. [.] pouvait-il faire autrement quand le you, l'air malicieux, présentait sa requête en caressant sa ... matraque. Ibid.

DER.: youcail*.

 

youcail, youcaille, [jukaj], n.f. Argot nouchi (hybride anglais "you", marque usuelle d'interpellation + suffixe argotique français -aille ), oral, jeunes urbanisés, péj. Flicaille. En fait, en ce jour de mars 1979, c'est un bail que Blondy vient de signer avec la youcail [.]. En effet les policiers n'ont ni la tolérance ni la patience des cousins Solama. Y. Konaté, 1987 : 65. La youcaille va dindin* le gawa*. (: la flicaille sera sans pitié pour le pèquenaud, Corpus T., Jeune, Abidjan, 1995).

 

yougou-yougou, yougou yougou, yougouyougou, youkouyoukou, [jugujugu] / [jukujuku], n.m. V. ADONKAFLE*. (du mandenkan, idéophone imitant le bruit que l'on fait en secouant un vêtement), oral, basilecte, péj.

1- Fripier. Normalement*, nous on s'habille chez les fripiers-là*, les "yougous-yougous-là". A. Touré, 1985, 163.

2- Vêtement d'occasion vendu sur les marchés. Yougou-yougou, voukoumi*,"black"*...friperie, une autre façon de gérer crise et dévaluation. Mousso, 07.03. 1995.

 

you-you, n.m. Dispon., oral, écrit, tous milieux. Cri d'allégresse poussé par les femmes qui émettent un son aigu et l'interrompent à espaces courts et réguliers en plaçant la main devant la bouche. Que réponde le doum-doum des tambours aux you-you des femmes en liesse. J. Carlos, 1994 : 87.

 

youyou, n.m. Spéc., (faune). (Poicephalus senegalus Linn.). Perroquet de taille moyenne, à dos vert vif, ventre orange et tête grise. Habitat préféré : la forêt sèche ou la savane parc. Commun et répandu. Serle / Morel, 1988 : 99. Signalé (Comoé). Bousquet, 1992 : 157.