LE FRANÇAIS EN AFRIQUE
Revue du Réseau des Observatoires 
du Français Contemporain en Afrique Noire

 Accueil
 Numéros parus
 Liens
 Présentation de la Revue
 Equipe Editoriale
La revue paraît prioritairement sous forme papier. Les numéros sont à commander auprès du laboratoire
"UMR 7320 - Bases, Corpus, Langage"
Université de Nice Sophia Antipolis
Campus Saint Jean d'Angély SJA3/MSH
Bâtiment de l'Horloge
24, avenue des diables bleus
06357 Nice CEDEX 4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
N°32 - 2018
Le français en contact « ici » et « ailleurs »
édité par Carole de Féral et Salah Mejri
Fichier intégral

Note liminaire
Abstracts in English / résumés des articles

Articles

Georges LÜDI, Le français en contact : le cas de la Suisse

Le français se porte bien en Suisse son poids relatif étant resté stable depuis des décennies. Sur un plan formel, il connaît quelques germanismes, notamment dans le vocabulaire administratif, un certain nombre de régionalismes et une dose non négligeable d'anglification. La politique linguistique suisse se fonde sur la coexistence de quatre régions linguistiques officiellement unilingues. Ce quadrilinguisme sert de marqueur d'identité nationale, mais l'image en est « additionniste » : les communautés de discours ne s'interpénètrent guère. Par ailleurs, les langues de l'immigration et l'anglais rendent la société suisse de plus en plus hétéroglossique. Pourtant, en dehors de son territoire, le français est menacé comme langue étrangère dans les écoles, mais aussi et surtout comme langue au travail. Même dans des entreprises qui promeuvent l'emploi des langues officielles, la minoration du français est importante. Beaucoup de personnes ne veulent plus apprendre les langues minoritaires ; et l'anglais lingua franca joue un rôle croissant.
Mots clés : quadrilinguisme suisse, minoration du français, politique linguistique, français régional.


Agnès MARCHESSOU, Altérité en terre hexagonale : le français d'un quartier plurilingue strasbourgeois

Cet article aborde la complexité linguistique et culturelle de l'Alsace, à travers un quartier strasbourgeois dans lequel de nombreuses langues sont en contact avec le français. L'Alsace, historiquement ballotée entre France et Allemagne, possède des variétés linguistiques germaniques (les dialectes alsaciens), qui y seraient parlées depuis la germanisation de la rive gauche du Rhin aux alentours du Ve siècle (Huck, 2015). Plus récemment, au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, des populations maghrébines et turques se sont installées dans la région et dans ce quartier situé au bord du Rhin, aménagé pour accueillir des familles de travailleurs immigrés. Enfin dans les années 70, des gens du voyage d'origine yéniche et tsigane (Gitans, Manouches, Roms) s'y sont sédentarisés. Cet article se concentre en premier lieu sur l'histoire franco-allemande de la région ainsi que sur son immigration récente. Il se focalise ensuite sur un quartier plurilingue strasbourgeois et sur le parler de ses jeunes (16-21 ans) issus de familles immigrées, avant de se pencher sur les notions de prestige manifeste et de prestige latent soulevées par cette variété de français.
Mots clés : sociolinguistique, contacts de langues, anthropologie linguistique, idéologie linguistique, langue et identité.


Diane SCHWOB, La langue littéraire au miroir des glossaires : analyses des pratiques de trois romanciers hétérolingues

L'étude de l'emprunt et des pratiques glossairistiques qui l'entourent pourrait éclairer de façon pertinente les rapports entre langue littéraire et langue commune dans le roman francophone. En tant que phénomène énonciatif polyphonique, l'emprunt dans les littératures francophones hétérolingues s'analysera à la croisée des approches linguistique et sémiotique. Prenant d'abord le mot représentation en son sens d'imitation, nous soulèverons la question du réalisme linguistique en interrogeant une éventuelle mimèsis des langues endogènes orchestrée par le glossaire romanesque. Nous envisagerons ensuite l'emprunt et son traitement dans le cadre du paradigme interprétatif reliant les pratiques aux représentations, en appréhendant les stratégies scripturales d'emploi de l'emprunt, et de son glossaire comme l'indice d'un positionnement esthétique et sociolinguistique auctorial, véritable acte de langage par lequel la langue littéraire peut influer sur la langue commune. Enfin, les modalités d'analyse du substrat linguistique constituant un point de clivage significatif des critiques francophones, nous analyserons les enjeux que soulève l'étude des rapports entre langue littéraire et langue commune dans la critique littéraire francophone.
Mots clés : emprunt littéraire, pratiques glossairistiques, littératures francophones, hétérolinguisme, critique littéraire, langue littéraire et langue commune.


Salah MEJRI, La part autochtone dans l'emprunt linguistique

Il s'agit d'analyser le processus de l'emprunt linguistique du point de vue de l'autochtone, endogène ou allogène, que l'unité lexicale peut véhiculer. Après avoir rappelé les éléments retenus par la doxa, nous procédons à l'analyse d'exemples d'emprunts entre français, arabe et tunisien en ayant recours à la triple articulation du langage, aux trois fonctions primaires (prédicat, argument et modalisateur) et à l'opposition entre forme externe et forme interne de l'emprunt telles qu'elles sont définies par Unbergann. Le croisement des trois approches ouvre des perspectives nouvelles dans la recherche en matière d'emprunt.
Mots clés : emprunt, calque, forme interne, forme externe, fonctions primaires, troisième articulation du langage.


Thouraya BEN AMOR, Le français en Tunisie depuis 2011 à travers la dénomination des partis politiques

Nous nous proposons d'ètudier le processus linguistique de la dènomination en français des partis politiques en Tunisie depuis 2011 comme un révélateur de la représentation du français en contact avec l'arabe. La plupart des patrons de dénomination en français recourent à la translittération et surtout au procédé de l'emprunt à l'arabe. Ce choix, pratiqué actuellement dans un cadre formel et officiel, dévoile une nouvelle attitude face au bilinguisme arabe-français qui caractérise jusque-là la Tunisie.
Mots clés : dénomination, patrons de dénomination, emprunt, partis politiques, bilinguisme.


Lassâad OUESLATI, Le français en contact avec le parler tunisienˆ: le cas des connecteurs

Notre objectif dans cet article est de décrire les différents emplois des connecteurs français employés par les Tunisiens sur la radio privée Mosaïque. Ces connecteurs ont-ils préservé leur sens et leur fonctionnement discursif qu'ils avaient en français ? Autrement-dit, continuent-ils à coder la même relation transphrastique en intégrant un nouveau système linguistique ou acquièrent-ils une nouvelle valeur ? Y a-t-il des séquences polylexicales françaises qui se grammaticalisent en arabe tunisien et se transforment en connecteurs servant à jouer le rôle d'un autre connecteur et codant ainsi une relation logique donnée ? Notre réflexion s'appuiera sur un corpus constitué d'énoncés tirés de trois émissions célèbres : Ahla sbeh (le meilleur jour, émission du matin) ; Forum (émission diffusée les après-midis débattant des nouvelles tendances de la société tunisienne) ; et Forum Sport qui propose des thèmes relatifs aux événements sportifs de la semaine.
Mots clés : Alternance codique, connecteur, grammaticalisation, transfert sémantique, calque.


Venant ELOUNDOU ELOUNDOU, Constructions « technicistes » et épilinguistiques sur le camfranglais : divergences et convergences

Cette étude scrute les discours métalinguistiques et épilinguistiques sur le camfranglais. À partir d'une recherche documentaire et d'une exploitation des discours des forums virtuels portant sur le camfranglais, la réflexion met en lumière deux essentialisations du camfranglais. La première est dominée par un regard systémique sur le camfranglais permettant sa catégorisation dévalorisante. La seconde essentialisation faite par des acteurs séculiers est à dominance sociale et expérientielle qui privilégie les fonctions et les besoins sociaux du camfranglais. Malgré leur trait commun consistant à circonscrire linguistique ce phénomène, les deux représentations n'ont pas les mêmes fondements. Les discours métalinguistiques dévalorisants sont consécutifs aux approches introspectives, technicistes et francophiles ; tandis que ceux qui le valorisent sont d'ordre social. Cette divergence de regard révèle qu'une saisie optimale du camfranglais est tributaire non seulement des perspectives technicistes, mais aussi sociales et idéologiques.
Mots clés : clivage social, essentialisation, fonctions, idéologie, représentations, technolinguistique.


Comptes rendus d'ouvrages

André THIBAULT, Maurer, Bruno (coord.), Mesurer la francophonie et identifier les francophones. Inventaire critique des sources et des méthodes, Document élaboré dans le cadre du 2e Séminaire international sur les méthodologies d'observation de la langue française, octobre 2014, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2015.
Imen MIZOURI, Salah Mejri (dir.), « La phraseologie française », Le français moderne, vol. 1, 2018, Cilf, Paris.
Imen MIZOURI, Xavier Blanco Escoda et Salah Mejri, Les pragmatemes, Classiques Garnier, Paris, 2018. Issn 2271-6297

Résumés de thèses

Simplice SIMEU, Le français parle au Cameroun : une analyse de quatre marqueurs discursifs, là, par exemple, ékyé et wèé
Lichao ZHU, Typologie du défigement dans les médias écrits français
Minchai KIM, Variation terminologique en francophonie : élaboration d'un modèle d'analyse des facteurs d'implantation terminologique


N°32 - 2018