Le mélanome cutané est un cancer de la peau très agressif du fait de sa plasticité et de son fort potentiel métastatique. De nouvelles armes thérapeutiques telles que les thérapies ciblées et les immunothérapies sont utilisées pour son traitement au stade métastatique. Cependant, ces thérapies ne profitent qu’à certains patients et leur efficacité clinique est limitée par l’émergence rapide de résistances parfois très agressives.
Notre équipe s’intéresse aux mécanismes responsables de la résistance thérapeutique du mélanome. Nos recherches ont comme cible d’intérêt le microenvironnement tumoral, en particulier la matrice extracellulaire (MEC). La MEC est une structure fibrillaire riche en collagène dont les propriétés biochimiques et mécaniques impactent le développement et la résistance thérapeutique de nombreux cancers solides. Nos travaux récents révèlent un rôle original de cette MEC dans l’adaptation et la résistance aux thérapies ciblées du mélanome. L’objectif de notre recherche est de mieux comprendre comment les cellules tumorales perçoivent les signaux provenant de la MEC environnante et les intègrent pour rendre la tumeur plus agressive et résistante aux thérapies.
Le projet de thèse propose d’étudier la contribution de nouveaux « acteurs » potentiels du dialogue mécanique établi entre les cellules tumorales et la MEC et d’analyser leur rôle dans l’agressivité et la résistance thérapeutique des mélanomes.
A l’aide d’approches expérimentales combinant la biologie cellulaire et moléculaire, l’imagerie de la matrice extracellulaire ainsi que des modèles pré-cliniques de mélanomes, nous étudierons comment les candidats identifiés permettent aux cellules cancéreuses de s’adapter aux traitements et de modifier les propriétés biologiques et invasives de la tumeur en les rendant plus agressives. Nous tenterons également de percer les mécanismes moléculaires mis en jeu. Ces travaux amélioreront nos connaissances sur le dialogue existant entre les cellules tumorales et le réseau matriciel et permettront de mieux appréhender les processus impliqués dans la résistance thérapeutique. De plus, ils devraient conduire à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques et ouvriront des pistes innovantes dans le but d’améliorer la prise en charge du mélanome métastatique réfractaire.
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Lecacheur M,…, Girard C. A*, Deckert M*, Tartare-Deckert S*. Etracellular matrix stiffness determines the phenotypic behaviour of dedifferentiated melanoma cells through a DDR1/2-dependent YAP mechanotransduction pathway. BioRxiv, 2024. (*equal contribution)
Diazzi S,…, Girard C.A,…, Mari B*, Tartare-Deckert S*. Blockade of pro-fibrotic response mediated by the miR-143/-145 cluster prevents targeted therapy-induced phenotypic plasticity and resistance in melanoma. EMBO Mol Med, 4, e15295, 2022.
Berestjuk I,…, Girard CA, Deckert M*, Tartare-Deckert S*. « Targeting Discoidin Domain Receptors DDR1 and DDR2 overcomes matrix-mediated tumor cell adaptation and tolerance to BRAF-targeted therapy in melanoma. EMBO Mol Med, 14, e11814,2022.
Girard CA*,…, Deckert M*, Tartare-Deckert S*. A feed-forward mechanosignaling loop confers resistance to therapies targeting the MAPK pathway in BRAF-mutant melanoma. Cancer Res, 80, 1927-1941, 2020.
Lecacheur M, Girard CA,..., Tartare-Deckert S. Echappement thérapeutique du mélanome : la piste biomécanique. Med Sci (Paris), 36, 961-965, 2020.
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- Titulaire d’un Master 2 en sciences de la vie, en biologie cellulaire, en cancérologie ou dans tout autre domaine connexe.
- Connaissance approfondie et intérêt pour des sujets tels que la recherche sur le cancer, la biomédecine moléculaire, les mécanismes moléculaires de l’initiation et de la progression des tumeurs et la mécanotransduction.
- Solide expertise en culture cellulaire et compétences requises en expérimentation de laboratoire de base (culture cellulaire, Western-blot, qPCR...) ;
- un(e) candidat(e) détenant une accréditation pour l’expérimentation animale sera préféré(e).
- Enthousiaste et motivé(e), le/la candidat(e) doit aimer le travail de laboratoire et avoir une attitude positive, une pensée innovante, des compétences organisationnelles démontrées et un sens aigu des responsabilités. On attend du/de la candidat(e) qu’il/elle soit très rigoureux(se), fiable et qu’il/elle s’adapte facilement à différents environnements de travail.
- Etre enclin aux approches multidisciplinaires (biologie, biophysique, bioinformatique, etc.) et capable et désireux(se) d’interagir avec différents interlocuteurs. |