© H. Broch, Laboratoire de Zététique, 2001


A propos de la thèse de doctorat
de Mme Germaine (Elizabeth)  Teissier…

Pr. Henri BROCH
Laboratoire de Zététique
Université de Nice-Sophia Antipolis

English summary :       Concerning the doctoral thesis of Ms Germaine Teisssier (known as Elizabeth Teissier)

The 2001 doctoral thesis in sociology of the french astrologer Elizabeth Teissier is in fact falsely sociological but a really botched-up job ; far away from the requested formal level for a doctoral work. This thesis contains dishonest quotations, many not-proven allegations and some false ones. The great number of quite ridiculous errors about the movements of the celestial sphere annihilates all and any credibility concerning these mediatic star's allegations about… Signs and stars. This paper is a rapid survey of Teissier's incoherences whether mild or profound. Hence she demonstrates 1) a total ignorance of the basis of the matter she writes about and 2) using Mrs Teissier's own words, also her fanaticism, intolerance and lack of humility. But the goal of the present text is not to shoot at Teissier who, very astutely, has taken advantage of the intellectual weakness and/or incompetence of some academics. But to be careful not to place the responsability into the wrong lap. The aim of the present text is clearly to point the finger at the nincompoops who accepted to ratify such nonsense.

 

Mme Elizabeth Teissier a soutenu à l'université de Paris V, le 7 avril 2001, une thèse de sociologie intitulée:

"Situation épistémologique de l'astrologie à travers l'ambivalence fascination/rejet dans les sociétés  postmodernes"
Les éminents membres présents du jury étaient :
- Serge MOSCOVICI, sociologue, Directeur d'études à la retraite, EHESS, Président
- Michel MAFFESOLI, Professeur de sociologie, Université Paris V,  Directeur de thèse
- Françoise BONARDEL, Professeur de philosophie, Université Paris I
- Patrick TACUSSEL, Professeur de sociologie, Université Montpellier III, Rapporteur 
Et les absents et excusés qu'il ne faut point oublier si des éloges sont nécessaires :
-
Gilbert DURAND, Professeur émérite de sociologie, Université Grenoble II
-
Patrick WATIER, Professeur de sociologie, Université Strasbourg II, Rapporteur

Ayant eu l'insigne honneur de pouvoir lire cette thèse puisqu'une copie de l'exemplaire de soutenance m'a été transmise, je voudrais porter à votre connaissance quelques aspects du contenu de ce texte (aspects essentiellement "non sociologiques", l'analyse critique de la partie dite sociologique étant évidemment laissée à mes collègues de cette discipline).

Quelques mots sur la forme avant de parler du fond.
 

Une thèse mal (ou pas) relue, un produit vraiment bâclé par l'impétrante.

Une thèse qui ne semble pas avoir été lue par les membres du jury avant la soutenance
Des fautes typographiques et autres vraiment très nombreuses parsèment le texte (n'oublions pas que c'est d'une thèse de doctorat qu'il s'agit et non du vulgaire brouillon d'un quelconque article pour un "tabloïd"...). Quelques exemples [italiques de H.B.] :

- "le plus ancienne figuration"...
- "paraitement calculé"...
- "nous révèlent und astrologie"...
- "Horus et Hrpocrate"...
- "cette acceptation trinquée"...
-  "est" au lieu de "et",...
- "toténisme"...
- "athropologiquement parlant"
- "l'astrologie statique... font appel à"...
- "les claviers de la créations"...
- "La Gnose de Prinston"...
- "pour accomplir une évolution complète du Zodiaque"...
- "aidé par de puisants moyens financiers"...
- "signaléons en passant"...
- "le ludique trime en l'occurrence"...
- "qui étaient plus non moins"...
- "le monstre du Lockness"…
- "psychiâtre"…
- "INDEX THEMATHIQUE"
Je dois avouer pourtant que je n'ai pas trouvé de raton laveur.
 
L'entrelaçage des o et des e semble totalement inconnu chez Mme Teissier,... les siècles ont souvent une écriture curieuse et fausse,...  En de nombreux endroits :
- des guillemets sont mal placés, ce qui fait que l'on ne sait plus ce qui est citation et ce qui ne l'est pas,
- des tirets sont mal placés, ce qui fait que l'on ne sait plus où finit l'aparté,
- des parenthèses s'ouvrent mais ne se ferment pas,...
- des phrases ne sont même pas terminées...
- des noms de personnes sont estropiés...
 On découvre également de pures merveilles, comme :
- Galilée inventeur du... télescope ! Oui, en toutes lettres : "… découvertes scientifiques (on pense au télescope de Galilée)"
- Hipparque découvrant la précession des équinoxes "au IIème siècle après J.-C." (oui, vous avez bien lu "après J.C." !),...
- l'œuvre fondamentale de Copernic avec un intitulé vacillant depuis le "fameux traité De revolutionibus orbis coelestium  (sur les révolutions des mondes célestes)..." à, quelques lignes plus loin, "...introduction à son oeuvre maîtresse De Revolutionibus orbium coelestium (Des révolutions des orbes célestes)...",...

Comment un jury de thèse peut-il accepter cela ?
A moins que la considération que ce jury s'accorde lui-même soit de ce triste niveau...

 

Une thèse de quoi ? Une thèse sur quoi ?

 Mme Teissier n'hésite même pas à offrir à son jury de thèse de sociologie une phrase comme celle-ci : "Sans entrer dans une discussion sociophilosophique qui n'a pas lieu d'être ici,..." [souligné par H.B.].
No comment

L'astrologue nous livre en fait de nombreuses pages offrant uniquement ce que l'on pourrait qualifier de verbiage à l'état pur, avec apparemment quelques raccords intempestifs mettant bout à bout sujets disparates et citations hors contexte, c'est-à-dire, ici, non liées directement au propos spécifique en cours. La problématique globale n'est pas même clairement définie. Cela semble relever plus de l'esbrouffe intellectuelle (et mal faite) que d'un travail de thèse.

Son texte est en fait un plaidoyer pour l'astrologie, dans lequel elle n'hésite pas à faire étalage des courriers reçus et des "réponses" données, estimant - à tort - que cela appuie la crédibilité de l'astrologie.
Elle s'étale également longuement sur ses rapports avec le Président François Mitterrand, pensant certainement que d'étaler ces entretiens rehausse - par un principe d'autorité fort mal compris - l'astrologue. Alors que le seul effet est - à juste titre - de rabaisser cet ancien Président de la République Française (qui pouvait commettre le lapsus de dire "astrologie" en lieu et place d'"astronomie" devant un parterre de scientifiques ou se laisser fasciner par Ambroise Roux et sa conversation sur psychokinèse, tables tournantes et autres poltergeists...).

Que penser lorsque E. Teissier nous rapporte (en p. 450) que le Président de la République lui avait "demandé d'esquisser le portrait astral" de P. Bérégovoy, sinon que - sous un tel septennat - les ténèbres intellectuelles avaient atteint leur sommet ? (Je rappelle que l'astrologue de service, malgré ses savants calculs, n'avait pas prévu l'issue fatale que l'on connaît pour ce premier ministre).
Concernant de tels chapitres, on peut supposer que les membres du jury ont rempli entièrement leur rôle et ont donc demandé à l'impétrante les références nécessaires, références ou justificatifs permettant d'attester la validité de ses déclarations concernant tel ou tel homme politique ou tête couronnée.

Parce que la précision et l'exactitude ne sont manifestement pas les points forts de Mme Teissier.
Un exemple (que j'ai repéré immédiatement car il concerne la… Zététique), entre autres. On peut découvrir  en p. 639 :
"...le Club Zététique (dont l'étymologie nous reste mystérieuse)... un certain CUNIOT, qui en est un des piliers, sinon l'inspirateur,..."

Ce n'est évidemment pas un "Club" que Mme Teissier voudrait faire passer pour une secte mais le Cercle Zététique, association dont... Alain Cuniot n'est ni l'inspirateur , ni l'un des piliers !
Et pour éviter que l'étymologie (simple) du vocable Zététique ne demeure mystérieuse pour Mme Teissier, il eût suffi qu'une toute petite curiosité (légitime pour une doctorante) la pousse à ouvrir un simple petit dictionnaire comme un Littré de poche,... Ou encore, pour en avoir une définition simple, qu'elle ait lu quelques lignes (ne serait-ce que la couverture) du livre de M. Cuniot... livre,  qu'en cette même p. 639, elle cite pourtant explicitement et largement !

Les petites "erreurs" de Mme Teissier, ses astuces de collégienne pour dénigrer l'"adversaire", ses tournures douteuses - qui courent tout au long de sa thèse - ne sont ni neutres ni innocentes mais tentent, en fait, d'imposer à l'esprit des lecteurs que les opposants à l'astrologie ne sont que valetaille dépassée par le Nouvel Esprit Scientifique
En fait, une présupposition est constante dans tout son discours "Vous n'êtes pas astrologue donc vous ne pouvez pas parler avec compétence d'astrologie".
Mme Teissier ne se rend pas compte (ou feint de ne point se rendre compte) qu'avant de définir la compétence d'une personne en un domaine scientifique, encore faut-il que ce domaine en soit un, ce qui n'est pas le cas de l'astrologie !

Et pourtant elle insiste tout au long de son "travail" (de sociologie ? de courrier du cœur ? d'astrologie ?) lourdement sur des phrases du style : "Comme nombre de scientistes, ce dernier se permet de se poser en juge d'une discipline qu'il ignore totalement." (p. 740)

Elle cherche tout simplement à chavirer le sens de la preuve.
En d'autres termes, toutes ses tournures de phrases présupposent nécessairement la validité de l'astrologie. Nous sommes ainsi face à un magnifique "effet cerceau" global dans lequel on suppose au départ ce que l'on entend démontrer ensuite. Effet cerceau qu'auraient à mon avis détecté assez facilement des étudiants de 1ère année et que n'ont (semble-t-il) pas détecté les grands universitaires membres du jury ? Bizarre, bizarre…

Outre ces "amusettes", il y a des affirmations beaucoup plus graves chez Mme Teissier. Comment un jury peut-il laisser dire et écrire :
 "De récentes recherches nous ont en effet permis d'établir la corrélation entre le cancer, voire le sida, avec les dissonances de ces deux planètes [Neptune et Pluton] par rapport au thème natal" (p. 213)
           ou
"Et ce n'est pas une vue de l'esprit : fausses-couches, cancers de l'utérus et autres désordres gynécologiques sont prévisibles, car rendus probables par le transit d'un astre dissonant..." (p. 239) ?

C'était peut-être une thèse de médecine et le jury ne s'en est pas aperçu…

Mais de telles allégations écrites noir sur blanc dans une thèse (et, donc, pour le public, quelque part automatiquement validées par le jury et l'institution universitaire) peuvent vraiment porter à conséquence.
Les rapporteurs n'ont pas réagi et pourtant Mme Teissier n'a pas "fait dans la dentelle". Ainsi, p. 98 :
"La différence entre l'astronomie, science d'observation, et l'astrologie, science humaine, se situe en ce que cette dernière, postulant une influence des astres sur le monde terrestre vivant, peut donc prétendre à être expérimentale…"

Elle affirme donc que l'astronomie n'est pas expérimentale et que l'astronomie "refuse" l'influence des astres sur le monde terrestre vivant : en d'autres termes, les astronomes refusent la chaleur du Soleil, les marées et crevettes…
Les rapporteurs et membres du jury ont-ils seulement lu cette thèse ?
Comment ont-ils pu laisser passer de telles absurdités ? Ou d'autres comme des "définitions" totalement fausses. Exemple, p. 191-192 :
"... le rationalisme - qui refuse tout phénomène, même constaté empiriquement, qu'il ne puisse expliquer scientifiquement - est plus caractéristique..."

Mme Teissier n'hésite pas non plus à lancer sa thèse dans… l'archéologie-fiction (très à la mode chez certains "intellectuels").
Elle affirme ainsi que le site de Stonehenge "permettait de prévoir les éclipses de lune et de soleil", que les couloirs en pente des pyramides "servaient de poste d'observation permettant d'effectuer de savants calculs astronomiques..." ! (p. 133).
Elle connaît (p. 224) la "Grande Pyramide, cosmiquement orientée" ou encore les constructions mégalithiques de Stonehenge ou Carnac "dans lesquelles la science reconnaît aujourd'hui des observatoires lunaires ou solaires de haute précision."
Ce qui est totalement faux, comme n'importe quel scientifique spécialiste de la question peut le confirmer (ce qui ne signifie évidemment pas que ces sites - comme beaucoup d'autres - ne soient point astronomiquement orientés !).

Elle n'hésite d'ailleurs pas à citer Lyall Watson (et son "Histoire naturelle du surnaturel", bourrée d'erreurs et de contrevérités comme les touchantes maquettes de Khéops qui aiguisent les lames de rasoir) qu'elle doit certainement prendre pour un grand scientifique.
Mme Teissier attribue le qualificatif "scientifique" à tout bout de champ à des idées, des expériences, ou même des amusettes de personnages en dérive. Elle n'hésite pas à engager ainsi sa thèse sur le glorieux domaine de la parapsychologie et il serait vraiment fastidieux de relever toutes ces âneries. Une parmi tant d'autres  : "Certaines expériences scientifiques récentes, comme les life-fields (ou champs de vie) de BURR ou SHELDRAKE,..., qui montrent les contours de la plante adulte autour de la jeune pousse,..." (p. 261).

Comment le jury peut-il lui laisser écrire que les délires des champs morphogénétiques (c'est le terme consacré) sont des "expériences scientifiques" ?
Comment le jury a-t-il pu juger que tout cela relevait de la sociologie ? Un mystère stellaire de plus…
 

Des citations malhonnêtes

Là où le bât commence à blesser sérieusement, c'est sur des citations.
Dans son chapitre intitulé "Les réactions", en pages 291 à 294, Mme Teissier parle d'un seul article, un article qu'a publié le "Journal du Dimanche" et qui est une interview de… votre serviteur (je signale au passage que n'importe quel chercheur-doctorant normal se serait évidemment reporté à une ou plusieurs des publications d'origine de la personne interviewée, permettant ainsi d'avoir à discuter sur une argumentation beaucoup plus complète que celle contenue dans une simple interview).
L'honneur d'être cité par Mme Teissier me pousse évidemment à une attention redoublée.

Je remarque tout d'abord que E. Teissier oublie bizarrement de donner les références de cet article de journal. Curieux pour une thèse, non ?
Sans les références précises, il sera évidemment bien difficile à toute personne de "remonter" à la source pour voir si les affirmations de Mme Teissier procèdent ne serait-ce que d'une démarche intellectuelle correcte.
Je m'empresse donc de réparer cet oubli : l'article est daté du 13 septembre 1998 (si certains lecteurs veulent contrôler les dires qui vont suivre, je signale que cet article est disponible in extenso - "fac simile" inclus - sur le site web du laboratoire de Zététique de l'université de Nice-Sophia Antipolis à l'adresse suivante : http://sites.unice.fr/site/broch/articles/index.html).

Mme Teissier court-circuite en fait la quasi-totalité du contenu de l'article (ce qui lui évite de... tenter de "répondre" à ce contenu, c'est-à-dire à des arguments démontrant que l'astrologie est une pseudo-science) et en extrait seulement quelques petites phrases pour essayer de manipuler l'information.

Je dis bien manipuler.
Ainsi E.T. affirme "BROCH s'étend ensuite sur l'explication de la précession des équinoxes... Il enfonce donc des portes ouvertes tout en semant la confusion dans l'esprit du lecteur, car les inexactitudes proférées par un scientifique ne peuvent, dans l'esprit de ce dernier [sic], que refléter la réalité des faits. Par exemple, le physicien affirme que "certains astrologues ne tiennent même pas compte des dernières découvertes, comme celles de la planète Pluton, en 1930, ou de Charon (E. BROCH veut probablement parler de Chiron; laissons-lui le bénéfice du doute d'une coquille journalistique...), en 1978". Visiblement, il ignore que le symbolisme de PLUTON est déjà largement percé à jour et utilisé par les astrologues."

Alors là, le ridicule de Mme Germaine (puisque tel est son prénom, le mien étant toujours Henri et non "E." comme elle l'écrit) Teissier, atteint un degré inégalé : l'astrologue star médiatique, qui connaît apparemment l'astéroïde Chiron (découvert en... 1977) ... ne connaît pas Charon !!!

En effet, inutile de recourir à une "coquille journalistique" comme elle se plaît à le supposer pour mon propos : il s'agit bien de la planète Charon (planète qui forme avec sa collègue Pluton - d'où le choix, bien sûr, de son nom Charon, le nocher des Enfers - un système double tournant autour de leur centre de masse commun) et elle a bien été découverte en 1978 !

Je ne doute pas bien sûr que, lors de la soutenance, les pertinents membres du jury auront rectifié l'allégation de Mme Teissier.
Ce qui est beaucoup plus choquant, c'est qu'elle a volontairement tronqué (donc truqué, au vu du sens complet de ma déclaration) sa citation de mon texte, afin de pouvoir glisser "Visiblement, il [H. Broch] ignore que le symbolisme de PLUTON est déjà largement percé à jour et utilisé par les astrologues".

Alors que mon texte précisait:

".... D'autant que certains astrologues ne tiennent même pas compte des dernières découvertes, comme celle de la planète Pluton, en 1930, ou de Charon en 1978. Ceux qui en tiennent compte sont d'ailleurs tout autant dans l'embarras en raison de la "période" de ces planètes, c'est-à-dire du temps qu'elles mettent pour tourner autour du Soleil : celle de Pluton, par exemple, est de 248 ans. Depuis soixante ans que nous connaissons cette planète, elle n'a effectué qu'un quart de sa rotation et parcouru uniquement trois signes zodiacaux. Dans ces conditions, comment les astrologues peuvent-ils prétendre connaître son influence sur tous les autres signes ?"

Et le "charcutage" continue puisque quelques lignes seulement plus loin après cette troncature abusive, on découvre chez E. Teissier :
"En grosses lettres, on peut lire en effet: "Quel que soit l'endroit où l'on naît, tout le monde est crédité d'un signe erroné, car tout le zodiaque est décalé. Un oubli ahurissant. Les signes du zodiaque sont actuellement au nombre de douze constellations!" [souligné de H.B. pour bien différencier la citation dans la citation]
En fait, il en parcourt bien davantage, et les astrologues le savent."

La phrase-titre dont me crédite E. Teissier n'a aucun sens... mais... ce n'est pas tout à fait la phrase qu'a publiée le journal que "cite" Teissier, puisque la vraie est celle-ci (et l'on peut se référer à la mise en forme de la publication d'origine pour bien se rendre compte qu'il est impossible de faire "sauter", par erreur de lecture, la partie qui manque chez Teissier) :

"(...). Un oubli ahurissant. Les signes du zodiaque sont actuellement au nombre de 12. Or, le Soleil, dans son mouvement apparent autour de la Terre, traverse en un an... 13 constellations!"

Outre cette citation trafiquée, il semble que Mme Teissier soit vraiment fâchée avec la simple connaissance de la voûte céleste puisqu'elle nous déclare "en fait, il [le Soleil] en parcourt bien davantage" [que 12], ce qui est évidemment totalement ridicule (et faux) puisque le nombre correct est donc de 13.

A moins qu'elle n'ait vraiment pas compris grand chose à la sphère céleste et confonde les constellations zodiacales que traverse, dans son mouvement rectiligne apparent, le Soleil avec les nombreuses (près d'une quarantaine) constellations qui constituent l'ensemble de la bande du Zodiaque dans laquelle peuvent se déplacer les "astres errants", les "planètes", mais... pas le Soleil pour la majorité d'entre elles !
Non-compréhension que nous confirme au passage la ridicule formulation des constellations "situées derrière les signes" (les italiques sur le mot "derrière" dans cette citation de E. Teissier sont bien de E. Teissier !)

Pour clore ce chapitre, E. Teissier fait une troisième citation de mes propos.
Pensez-vous que cette dernière citation soit enfin plus honnête et précise que les deux précédentes ?
Voici le texte que donne l'astrologue :
"Dans son interview, la journaliste hasarde une dernière question: "Pour vous, l'astrologie ne peut donc pas prétendre au statut de science ? BROCH répond qu' "elle n'en a aucun des critères (...). Pour être considérée comme une science, il faudrait que les conclusions de l'astrologie soient acceptées par tout être humain capable de raisonner et de comprendre sa démarche. Ce n'est pas le cas. (Ah ?). L'astrologie appartient au domaine des croyances, voire à la crédulité pour ceux qui la subissent."
Voilà l'excommunication prononcée sans appel ! Ce scientifique a-t-il seulement essayé de comprendre le fonctionnement de la science des astres ?  Eût-il tenté l'expérience, il aurait alors constaté la cohérence interne du système astrologique."

Je ne m'attarde pas ici sur la méconnaissance du "fonctionnement de la science des astres" que suppose Mme Teissier chez votre serviteur puisque le chapitre suivant vous montrera que cette méconnaissance… n'est pas dans le camp qu'elle suppose. Regardons plutôt d'un œil attentif la citation qu'elle fait.

Si la citation est - cette fois-ci - précise (pas à la virgule près, mais bon…), elle n'en est pas moins intellectuellement malhonnête. Toute l'astuce de Mme Teissier consiste ici à placer le symbole "(...)" après "elle n'en a aucun des critères" pour ôter une partie spécifiquement pertinente au propos en cours qui perd donc ainsi son sens d'origine, à savoir le rappel de la non-universalité de l'astrologie (la non-universalité est l'un des stigmates classiques des pseudo-sciences). Cette astuce lui permet ainsi d'enchaîner allègrement .

Le texte complet de ma réponse à la question de la journaliste ("Pour vous, l'astrologie ne peut donc pas prétendre au statut de science ?") était le suivant :

"- Elle n'en a aucun des critères. Elle ne se remet pas en cause en fonction des progrès scientifiques et elle n'est pas universelle, puisqu'il existe des astrologies indiennes, aztèques ou chinoises. Alors qu'il n'existe pas une physique des particules chinoise ou européenne. Pour être considérée comme une science, il faudrait que les conclusions de l'astrologie soient acceptées par tout être humain capable de raisonner et de comprendre sa démarche. Ce n'est pas le cas. L'astrologie appartient au domaine des croyances. Voire de la crédulité pour ceux qui la subissent."

Ce que j'ai pu repérer concernant les quelques lignes citées par Mme Teissier repose évidemment en partie sur le fait qu'il s'agissait de mes propres propos. Et je ne puis évidemment avoir le même œil acéré sur les citations que Mme Teissier peut faire concernant d'autres intervenants dans le débat sur l'astrologie.

Mais il n'y a aucune raison de penser que ces citations soient d'une plus grande honnêteté.

Une mauvaise… astrologue !

Bien que Mme Teissier nous déclare, concernant l'astrologie, que "Sa base astronomique est de l'ordre du rationnel absolu, de la mathématique des astres…" (p. 75) ou encore que "L'astrologie fait sienne la précision des calculs astronomiques… et, ce, au degré et à la minute près. " (p. 96),  elle ne semble en réalité pas savoir très bien ce qu'est la précision ou même la simple exactitude.

Quelques exemples ?

            p. 113
"... en calculant les axes, à savoir l'Ascendant et le Milieu-du-Ciel, coordonnées terrestres du thème, qui ne sont autres, respectivement que l'horizon oriental et le méridien du lieu de naissance."

Ahurissant, non ?
Croyez-vous  que les membres du jury aient bondi lorsqu'ils ont lu cela ?
Mme Teissier confond un point avec une ligne ou un cercle.
(Ainsi, l'Ascendant - en astrologie, la pointe de la première Maison - n'est évidemment pas l'horizon oriental mais le point de l'écliptique  qui se lève à l'instant de la naissance ; et le Milieu du Ciel - la pointe de la Maison X - n'est pas le méridien du lieu de naissance mais le point d'intersection de l'écliptique et du méridien supérieur du lieu, grand cercle passant par les points cardinaux sud et nord et par le zénith du lieu. Que Mme Teissier puisse se tromper autant sur les points… fondamentaux que sont les Angles d'un horoscope, cela laisse rêveur…)

            p. 313
"... en érigeant son ciel natal... puissantes dissonances cosmiques natives. ... une tendance de base qui ne demandait qu'à s'exacerber sous l'action d'une constellation particulièrement agressive."

J'espère que, outre la profondeur du propos (profond dans le sens de creux, bien sûr), vous avez noté que l'astrologue tropique E. Teissier commet un lapsus significatif puisqu'elle nous parle de... l'action d'une... constellation !
(Je rappelle que les astrologues tropiques ne font, en fait, pas de l'astrologie mais de la … vacuologie et attribuent un pouvoir et une influence à des zones arbitraires de la sphère céleste qu'ils définissent comme vides de toute étoile et donc rejettent toute action de quelque constellation que ce soit)

            p. 557
"...la division en décans (un signe comporte trois décans couvrant chacun dix jours du mois astral) leur donne davantage de précision."

Fabuleux, non ? Faisons travailler nos neurones quelques fractions de seconde. Chaque signe comporte 3 décans ; il y a 12 signes ; donc nous avons au total 36 décans ; et chaque décan couvre 10 jours… En d'autres termes, Mme Teissier utilise, certainement pour avoir davantage de précision, une année de…  360 jours !
(Mme Teissier, après des années et des années de longue pratique astrologique et de savants et compliqués calculs, confond tout simplement "jours" et… "degrés" !)
 
Vous désirez quelque chose de plus précisément astrologique ?
Il suffit de le demander:

            p. 104
"Au lever du Soleil, l'Ascendant coïncide avec le signe solaire de la saison. En d'autres termes, une personne née sous le signe solaire du Scorpion à sept heures du matin a toujours son Ascendant dans ce même signe, quelle que soit son année de naissance." [gras de H.B.]

Le signe solaire du Scorpion (évidemment selon Mme Teissier, cf. sa définition en p. 105 de sa thèse) correspond à l'intervalle suivant : du 23/24 octobre au 22/23 novembre.
L'heure de naissance donnée est 7 h… La fabuleuse "précision" de Mme Teissier a encore frappé. De quelle heure s'agit-il ? Temps Universel ou Temps légal ?…
En fait, peut importe car, quel que soit le cas, l'affirmation de Mme Teissier est… fausse !

Prenons un logiciel de positionnement de la voûte céleste ou un bon (...oui cela existe) logiciel d'astrologie et examinons la situation.
S'il s'agit du T.U., on peut prendre, comme exemple parmi d'autres, un enfant né à Nice le 20 novembre 2000 à 7 h T.U., donc bien Scorpion (toujours selon Mme Teissier, bien sûr).
Et l'on découvre alors avec stupéfaction que, contrairement à ce que clame Elizabeth Teissier, son Ascendant (toujours en zodiaque tropique de Mme Teissier) n'est pas Scorpion mais… Sagittaire !

Non, la star Teissier n'a pas pu se tromper autant ?
Il s'agit plus vraisemblablement du temps légal ? Qu'à cela ne tienne, prenez des enfants nés le 25 ou 26 ou … ou 30 octobre 2000 à Lille à 7 h, heure légale, et vous découvrirez alors qu'ils ne sont pas Ascendant Scorpion mais Ascendant… Balance !

Vous êtes superstitieux et l'année 2000 vous gêne ?
Vous n'aimez pas la fin de millénaire ?
Prenez donc des personnes nées dans cette même ville de Lille mais un 31 octobre de l'année… 1910 (si vous préférez le 25 octobre ou les 26, 27, 28, 29 et 30, n'hésitez pas, faites votre choix) ou de l'année 1950 (avec un choix même plus large) et vous découvrirez alors qu'elles aussi ne sont toujours pas Ascendant Scorpion, mais Ascendant… Balance !

Lille et Nice ne vous conviennent pas, c'est normal rien n'y fonctionne, c'est la province lointaine et vous êtes un véritable "accro" de la capitale.
Qu'à cela ne tienne. Prenez une personne née à Paris par exemple le 27 octobre 1950 à 7 h et vous découvrirez tout aussi bien… qu'elle n'est toujours pas Ascendant Scorpion ! (l'Ascendant est Balance).

Vous décidez d'abandonner Paris et ce siècle malheureux qui a vu naître la majorité des personnes vivant actuellement pour vous réfugier à Brest et à l'époque révolutionnaire.
Vous calculez ainsi l'Ascendant d'une personne née à Brest le 5 novembre 1789, à 7 h, et vous vous apercevez avec effroi que Mme Teissier... s'est encore totalement trompée puisque cette personne n'a pas son Ascendant en Scorpion mais en Balance !

Fichtre, la cotation de Mme Teissier à l'astro-bourse en prend un sérieux coup.

 

Une précession incomprise, des Zodiaques confondus…

Là où les déclarations de l'impétrante Mme Germaine Teissier prennent un tour réellement amusant, c'est lorsqu'elle affirme (p. 110) que, concernant la précession des équinoxes, les astrologues "utilisant un zodiaque qui prend pour repère spatio-temporel le point gamma lui-même (qui correspond au printemps), c'est-à-dire un zodiaque des saisons, ce mouvement précessionnel n'intervient pas dans leur calculs." [gras de H.B.]

Fabuleux, non ?
Le ridicule ne tue manifestement plus à l'heure actuelle.
Comment le jury de grands universitaires qui jugeait ce magnifique travail a-t-il pu laisser passer une telle bourde ?

Evidemment, certains diront que ce jury avait des circonstances atténuantes puisque même deux… astronomes dans un article récent "Sur l'astrologie" (1998, diffusion sur le réseau internet) désirant parler - un peu vite - des "faux-problèmes de l'astrologie" se... trompent quelquefois d'arguments et énumèrent en fait de vrais problèmes posés à l'astrologie (à condition bien sûr de les formuler correctement) et connus comme tels depuis de nombreuses années...

En fait, il est vraisemblable que les membres du jury de la thèse de Mme Teissier ont pu disposer du texte bien à l'avance (sinon ils auraient évidemment le réclamer) et donc lire avec toute l'attention nécessaire et/ou avoir tout le temps nécessaire pour consulter leurs collègues compétents dans ce domaine précis, si eux ne se reconnaissaient pas lesdites compétences…

Ce que Mme Teissier semble ignorer, c'est que, si les astrologues veulent utiliser un zodiaque des saisons, ils doivent (notez bien que je ne dis pas ils "peuvent") évidemment prendre en compte la précession des équinoxes puisque...  c'est cette dernière qui détermine la durée d'une saison !

En effet, la durée des saisons est variable non seulement d'une saison à l'autre (ainsi, actuellement, la durée de l'été est d'environ 94 jours alors que la durée de l'hiver est de seulement 89 jours) mais également la durée elle-même, pour une saison donnée, est variable au cours du temps.
La durée différente des saisons est due au fait que l'orbite de la Terre autour du Soleil est elliptique et non circulaire et la variabilité supplémentaire de la durée pour une saison donnée est due… à la précession des équinoxes.
(pour plus d'informations sur ce sujet spécifique et pour une analyse complète et détaillée de ce qu'une approche scientifique peut dire sur les bases mêmes de l'astrologie, cf. H. Broch, "Au Cœur de l'Extra-Ordinaire", Book-e-book.com).
Les astrologues "tropiques" allèguent une adéquation parfaite entre Signes et saisons. Ils ne se rendent même pas compte du ridicule intrinsèque de leur démarche... qui consiste donc à vouloir "coller" une image fixe sur quelque chose de variable !

Et le délire de Mme Teissier continue puisque, 4 lignes plus loin, elle nous affirme que (lisez bien, relisez bien) "… ce point vernal quitte actuellement les Poissons pour entrer dans le signe du Verseau…"

Encore une fois un jury compétent aurait pu faire remarquer que cela est…  faux. Le point vernal ne quitte pas "actuellement" les Poissons mais les quittera dans… plusieurs siècles !
Mais ce qui est vraiment… vraiment… vraiment ridicule sous la plume de Mme Teissier, c'est le sens même de la phrase.
Comment le point gamma qui sert de repère spatio-temporel pour le zodiaque qu'elle utilise peut-il... se déplacer sur ce même zodiaque "pour entrer dans le signe du Verseau" ???

Extraordinaire, non ?
Mme Teissier vient de créer… le point fixe qui se déplace.
En fait, Mme Germaine Teissier, grande astrologue médiatique, ... confond le zodiaque tropique avec le zodiaque sidéral !
Nul doute que les membres du jury ont apprécié cette grandiose découverte du point fixe mobile et que l'Université de Paris V ne manquera pas de donner le nom de Teissier à un de ses amphithéâtres pour commémorer l'événement.

Surtout lorsqu'ils verront que ce n'est point une étourderie ou un petit dérapage neuronal passager puisque Germaine Teissier persiste et signe :
"... en défendant et justifiant l'astrologie des signes (et des saisons) contre celle des constellations (trop lointaines), cette dernière étant la seule à être mise en péril par le phénomène de la précession des équinoxes." (p. 177)
A part le grand étonnement qu'implique la remarque "trop lointaines" (qui n'a évidemment strictement aucune valeur sinon de nous faire comprendre que... Mme Teissier doit s'imaginer que son zodiaque est une bande de la voûte céleste... proche de la Terre !), le point important est que Mme Teissier nous confirme ici qu'elle n'a pas compris grand-chose aux mouvements de la sphère céleste.

C'est en effet l'astrologie des Signes qui est "mise en péril" par la précession des équinoxes, beaucoup plus que l'astrologie des constellations qui, elle, par définition, cherche à prendre en compte la position réelle des étoiles de ces constellations et identifie les signes aux constellations. L'astrologie des constellations prend ainsi en compte - sans même sans s'apercevoir pour certains astrologues sidéraux - la précession des équinoxes (attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : je ne dis pas qu'elle la prend en compte correctement !). Cette astrologie sidérale est par contre "mise en péril" par - entre autres choses ! - l'existence d'une treizième constellation zodiacale et par la "taille" différente d'une constellation à une autre, donc d'un Signe à un autre.

En fait, du début de sa thèse à la fin, Mme Teissier, qui prétend utiliser le zodiaque tropique, fait preuve d'une incompétence flagrante dans le domaine qu'elle prétend connaître et ... confond les zodiaques !

La preuve ?
---  Au tout début de sa thèse, p. 19 (note de bas de page) :
"... le point vernal met 2176 années pour traverser (à reculons) un signe de 30°…"
Réfléchissons quelques secondes. Si le point vernal se décale sur les Signes, mais oui bien sûr, c'est indéniablement que ce zodiaque est… sidéral !

---  Et in fine de sa thèse, dans son propre "GLOSSAIRE" (oui, dans son propre Glossaire),
            outre quelques petites perles merveilleuses comme [soulignés de H.B.] :
"… résultat de la division en douze de l'écliptique sur lequel se trouve le zodiaque,…" [in "Constellation"] ,
            confirmé par
"… sur ce cercle (qui n'est autre que le zodiaque)…" [in "Ecliptique"]
            et
"Equinoxe : période de l'année où les jours sont de durée égale…",
            ou
"Zodiaque : …Le zodiaque est divisé en douze parties égales de appelés signes…" 
            j'ai été littéralement stupéfait de trouver [gras de H.B.] : 
"Point vernal : intersection du cercle de l'écliptique avec l'équateur céleste = 0° du Bélier, début du printemps. Ce point appelé aussi point gamma recule légèrement de 72'' par an (un signe de 30° en 2176 ans) sur le zodiaque ; c'est la précession des équinoxes."

Fabuleux, non ?  Ahurissant, non ?
Pincez-vous fortement,… Vous ne rêvez pas.
Tout d'abord la valeur annoncée par Mme Teissier de 72 secondes d'angle par an est… fausse ! (Il suffit évidemment de prendre la valeur adjointe, par Mme Teissier elle-même, de 30° en 2176 ans pour s'en rendre compte et  aboutir à 50'' par an).
Mais le point vraiment essentiel est de voir que Mme Germaine Teissier, qui définit un zodiaque tropique, n'a vraiment pas compris grand-chose et c'est pourquoi elle fait, encore une fois, mais cette fois-ci dans sa définition "officielle" du terme (c'est son glossaire dans sa thèse)… reculer le point gamma sur son zodiaque, c'est-à-dire qu'elle utilise ici, sans s'en rendre compte, un zodiaque… sidéral !!!

En aparté

Afin de montrer que Mme Teissier n'est pas la seule star-astrologue qui ne connaisse pas grand chose au ciel étoilé, je me permets de rappeler ici (cf. Henri Broch, Science & Vie N° 916, janvier 1994, p. 62-65 et Henri Broch, Enquêtes Z N° 9, automne 1997, p. 3-10, p. 12-23 et p. 25-27) le cas de Mme Suzel Fuzeau-Braesch qui a peut-être, dans l'esprit de certains universitaires peu informés, permis d'accréditer la démarche de Mme Teissier.

Cette biologiste, directeur de recherche honoraire au CNRS, "explorant" le domaine de l'astrologie depuis 25 ans et prétendant avoir démontré la validité de l'astrologie par l'étude des jumeaux, commet… les mêmes ridicules erreurs que sa consœur.
Par exemple, dans le Que-sais Je ? ("L'astrologie") qu'elle a commis en 1989, elle nous offre une kyrielle de bévues toutes plus énormes et ridicules les unes que les autres :
            - confusion entre zodiaque sidéral et zodiaque tropique,
            - confusion entre degrés et jours,
            - confusion sur le point gamma et les constellations associées,
            - temps de transfert des planètes dans le zodiaque tous faux,
            - définition de l'heure sidérale entièrement fausse, ... etc.

Erreurs qui montrent que, tout comme Mme Teissier, cette scientifique-astrologue ne connaît manifestement pas grand chose des mouvements de la sphère céleste.

Quant à son livre sur l'étude des jumeaux ("Astrologie, la preuve par deux", R. Laffont), il est tout aussi comique que son "Que Sais-je ?" puisqu'une simple petite enquête zététique menée dès la sortie de l'ouvrage en 1992 m'avait permis de découvrir, entre autres nombreuses pépites :
     - que les jumelles Florence et Carole, dont la photographie ornait le bandeau de couverture de l'ouvrage, étaient - d'après les coordonnées "précises" données par Mme Fuzeau-Braesch - en réalité des... bébés-dauphins puisqu'elles étaient nées plus de 25 km au large des côtes de Nice !
    - et que ces jumelles emblématiques... n'existaient pas dans les registres de la commune  (confirmation écrite m'en a été donnée par les services de l'état civil) sur la base "précise" de laquelle Mme Fuzeau-Braesch avait "précisément" calculé leur thème astral !!!!

En résumé, la démarche intellectuelle de la scientifique-astrologue Suzel Fuzeau-Braesch n'est pas caractérisée par une honnêteté particulière puisque (je me cite) "ses données (textes et cordonnées) sont, à un niveau ou à un autre, modifiées, erronées ou inventées".
Mais revenons au texte de la thèse de Mme Teissier.

De fausses preuves statistiques : les travaux de M. Gauquelin

Page 608:
"... les expériences de M. GAUQUELIN, qui obtinrent pourtant - et ce ne fut pas facile - la sanction, sinon la bénédiction du Comité Belge pour l'étude des faits paranormaux,..."

Ici, Mme Teissier se trompe ou ment.
Il se trouve tout d'abord que le véritable intitulé de ce comité belge est: "Comité Belge pour l'investigation scientifique des phénomènes réputés paranormaux", ce qui, évidemment, ne porte pas du tout les mêmes implications quant à la reconnaissance implicite des "faits" paranormaux.
Et il se trouve surtout que... ce Comité Belge n'a jamais entériné les expériences et calculs de M. Gauquelin contrairement à ce qu'allègue Mme Teissier.

La véritable opinion de ce Comité - opinion que ne devrait pas ignorer la "spécialiste" qu'est Mme Teissier puisque ce Comité a mis à disposition publique toute l'information et cela depuis maintenant … un quart de siècle ! (cf. "Considérations critiques sur une recherche faite par M. M. Gauquelin dans le domaine des influences planétaires", numéro 43 des "Nouvelles Brèves", revue du Comité, septembre 1976, p. 327-343) - est la suivante  :
"... Le Comité conteste la validité des diverses formules adoptées par M. M. GAUQUELIN pour le calcul des fréquences..."
            Et ce comité de conclure:
"Le Comité ne peut donc accepter les conclusions de M. M. GAUQUELIN aussi longtemps qu'elles seront basées sur les méthodes et formules que celui-ci  préconise."

De trois choses l'une (encore que les "ou" qui suivent ne soient pas vraiment exclusifs) :
- Ou Mme Teissier ne sait pas lire et comprend tout de travers (pour une doctorante, cela paraît peu probable...)
- Ou Mme Teissier n'a même pas lu ce texte fondamental sur le sujet qui la préoccupe depuis des décennies (pour une doctorante, cela fait plutôt ignare et pas très compétent...)
 - Ou Mme Teissier ment volontairement  (et est donc à classer avec les charlatans...)

On peut noter qu'en page 715 Mme Teissier, se citant, définit M. Gauquelin comme un "monsieur du CNRS". Elle insiste en p. 756 : "Gauquelin… ce chercheur, qui travailla également pour le CNRS,…" de manière à bien enfoncer le clou et jouer sur le principe d'autorité pour faire accréditer les résultats statistiques de ce "chercheur".
Or, à ma connaissance, M. Gauquelin n'a jamais été membre du CNRS !

Mme Teissier répète également plusieurs fois le faux intitulé du Comité Para, ainsi en p. 756 "Comité belge pour l'investigation des faits paranormaux, présidée [sic] par l'astronome Couderc…" alors qu'elle connaît pourtant l'intitulé exact comme en témoigne la page 801 où l'on découvre  "l'astronome P. COUDERC personnage qui avait présidé au Comité belge pour l'investigation scientifique des phénomènes réputés paranormaux, dit Comité Para…".

Ce qui ne l'empêche pas, en p. 743, de déclarer :
"…les statistiques de M. GAUQUELIN (déjà évoquées au cours de notre investigation), examinées par un organisme des plus rationalistes, puisqu'il s'agissait du comité belge d'études des faits paranormaux dirigé par l'astronome COUDERC, furent mises en souffrance pendant des années avant d'obtenir de cet organisme l'attestation que la méthode utilisée était correcte et rigoureuse". [gras de H.B.].
Pour conclure ici, il suffit de relire le texte officiel du Comité que j'ai cité plus haut.
Ici Mme Teissier ment
.

De plus, je signale - en complément d'information et pour montrer le peu de fiabilité des écrits de Mme Teissier - que, contrairement à ce qu'elle nous assène systématiquement comme vous pouvez le constater dans les citations précédentes, l'astronome Paul Couderc... n'a jamais présidé le Comité Para ni exercé quelque responsabilité que ce soit dans cet organisme !

L'astrologue de service tient tellement à ces "preuves statistiques" qu'elle y revient encore largement dans son annexe intitulé… "Quelques preuves irréfutables en faveur de l'influence planétaire".
(Les membres du jury, arrivés à ce point de la lecture, pensaient-il vraiment toujours lire une thèse de "sociologie" ?
Cette annexe est littéralement truffée d'erreurs et de fautes de frappe et, outre sa forme déplorable, le fond est également d'une indigence lamentable et n'amène strictement aucun argument bien construit ni aucun argument nouveau.

Mme Teissier reprend de vieux "arguments" déjà maintes fois démontés et dénoncés (elle traîne encore l'"Institut de parapsychologie" à l'université de Fribourg ; cf. les éclaircissements que j'ai déjà donnés sur le Pr. Bender, dans mon livre "Le paranormal", Seuil 1985) et la pièce centrale de cette annexe sur laquelle elle s'étale complaisamment est (encore et toujours) la néo-astrologie de M. Gauquelin et ses statistiques !

Elle oublie évidemment de citer le livre ("The Mars effect", C. Benski et al., Prometheus Books 1996) qui démontre qu'il n'y a pas d' "effet Mars" (mais bien plutôt un "effet Gauquelin"), comme elle oublie toujours les véritables conclusions du Comité Para dont je vous ai parlé plus haut.
Je rappellerai simplement à Mme Teissier que, dans cette néo-astrologie, les planètes ne sont plus, entre autres, responsables des qualités du nouveau-né mais joueraient le rôle, lorsqu'elles se lèvent et lorsqu'elles atteignent le point culminant dans leur course quotidienne, de "déclencheur d'accouchement" et que l'astronome Paul Couderc avait déjà, il y a une trentaine d'années, soulevé les absurdités que la théorie de M. Gauquelin impliquait et qui donnaient, par là-même, une bonne idée de sa "validité" !

Ainsi, si la théorie de M. Gauquelin était correcte, la ville de Mourmansk, avec quelque 400.000 habitants, au nord du cercle polaire, devrait offrir à certaines périodes un spectacle pour le moins surprenant et facilement contrôlable : la désolation de… femmes ayant une grossesse pouvant durer plus de... 50 mois !
En effet, la planète Mars, sur sa trajectoire au voisinage du solstice d'hiver, demeure plus de 3 mois sans se lever au-dessus de l'horizon de Mourmansk ; de même, Jupiter pourra rester environ 22 mois, et Saturne… 4 ans et demi, sans se lever.

Si Mme Teissier est capable de dénicher un tel fœtus rare”, je m'engage à lui monter un thème astral gratuit.

En conclusion : … SVP, ne tirez pas sur Mme le Dr. Teissier

Pour finir - et en paraphrasant avec plaisir tout simplement (cf. p. 292 et p. 758) l'astrologue de service - on peut dire que, de ce tour d'horizon des petites et grandes incohérences de Mme Teissier, se dégage bien sa totale ignorance des rudiments des choses dont elle parle et même son fanatisme, son intolérance et son manque d'humilité.
Mais, attention, petit scorpion deviendra grand.

L'objectif du présent texte n'est pas de tirer à boulets rouges sur Mme Germaine Teissier qui, très astucieusement, a su exploiter la débilité (au sens étymologique) intellectuelle et/ou l'incompétence de certains universitaires.

Il ne faut pas se tromper de responsable(s).

On peut donc saluer l'habileté médiatique de l'astrologue de service mais, dans le même élan, il faut clairement désigner du doigt les pâles personnages qui ont accepté d'entériner et de trouver "très honorable(s)" de telles absurdités.

                                        Pr. Henri BROCH

P.S. : Mes formulations toujours "un peu trop claires" (comme, souvent, me le répètent textuellement plusieurs collègues, car j'appelle tout simplement "chat" un chat) amènent quelquefois certains - qui sautent ainsi à une déduction/conclusion un peu trop hâtivement tirée - à penser que je suis impliqué "émotionnellement" dans mes écrits et qu'ils traduisent une implication personnelle avec les "personnages" dont je parle.
Ne désirant pas laisser à qui que ce soit l'impression qu'il y a dans mon texte les reflets d'une quelconque implication personnelle avec Mme Teissier, je vous apporte donc les précisions suivantes :

Il n'y a aucune implication personnelle avec la docte astrologue à quelque niveau que ce soit. Je n'ai jamais rencontré Mme Teissier où que ce soit et je n'ai jamais débattu avec elle, que ce soit directement ou par l'intermédiaire de quelque média que ce soit. Et je ne me sens en rien impliqué "personnellement" par les croyances de Mme Teissier. J'ai tout naturellement - et par souci de facilité - choisi de faire porter mon analyse de citations faites par Mme Teissier dans sa thèse sur l'extrait qu'elle donnait d'une interview concernant l'astrologie que j'avais accordée à un journal. Ma seule "implication personnelle" relève donc de la citation par Teissier d'un bout d'une de mes déclarations mais, ce, au même titre que les dizaines de personnes citées dans sa "thèse" et, surtout, au même titre que tout sociologue qui ne peut que se sentir (et qui - de facto - est) impliqué personnellement par de telles dérives dans sa propre discipline !
Pour ma part, j'estime - en tant que physicien et pour la seule partie qui relève de mon domaine de compétence - qu'il est de ma responsabilité, tant sociale que professionnelle, de m'opposer à de telles dérives (et non - j'insiste - de m'opposer spécifiquement à Mme Teissier) car, comme le disait Jean-Claude Pecker "Nous nous battons pour tous les droits de la personne, pour le droit à la lucidité, contre les fausses sciences, contre les sectes..."
.
Que cela plaise ou non, Mme Teissier est maintenant officiellement savante, docte, en sociologie et il appartient donc, en fait, aux sociologues de débattre et argumenter avec leur nouvelle collègue.

P.S. (bis) : A titre d'information complémentaire et pour vous détendre après cette rude lecture, je porte à votre connaissance que des tests très simples faits par des étudiant(e)s de Zététique de DEUG 1ère année ont montré que l'horoscope de Mme Teissier n'avait aucune crédibilité.
Exemple: A une date donnée, ils ont soumis à un ensemble de personnes trois horoscopes pour la semaine écoulée et leur ont demandé lequel de ces trois horoscopes (chaque personne avait à choisir parmi trois horoscopes de son propre Signe) correspondait le mieux à ce qu'elles venaient de vivre et qu'elles pouvaient donc juger "sur pièces".
- Le 1er horoscope était de Mme Teissier.
- Le 2ème avait la même origine mais... les intitulés des Signes avaient été modifiés (donc lorsque la personne interrogée lisait son
horoscope, elle lisait en fait... celui de quelqu'un d'autre !).
- Le 3ème avait été... totalement inventé par les étudiant(e)s.

Résultats ?
Aucun horoscope ne sort du lot ! Ce qui aurait être le cas pour le 1er si ce "vrai" horoscope avait un tant soit peu de fiabilité.
La répartition obtenue est celle que donne le hasard complet, soit 1/3 chacun. C'est-à-dire que 2 personnes interrogées sur 3 se sentent finalement mieux décrites par les horoscopes "faux" que par le "vrai" de Mme Teissier.

Et pour que nul ne l'oublie, un petit rappel
(qui semble nécessaire en 2005 lorsque l'on apprend que Michel MAFFESOLI, le "sociologue" qui a dirigé la
thèse de Mme Teissier, une "mascarade qui (...) n'a pas amélioré l'image des sciences humaines dans les labos" (S. Huet), a été nommé par le gouvernement au... Conseil d'Administration du CNRS ! ... car il fait partie (je cite) "des personnalités choisies en raison de leur compétence scientifique et technologique" !! Et encore nécessaire en 2008, lors de la nomination du même discrédité à... l'IUF !)
les éminents membres du jury de cette drôle et lamentable thèse étaient :

- Serge MOSCOVICI, sociologue, Directeur d'études à la retraite, EHESS
- Michel MAFFESOLI, Professeur de sociologie, Université Paris V,  Directeur de thèse
- Françoise BONARDEL, Professeur de philosophie, Université Paris I
- Patrick TACUSSEL, Professeur de sociologie, Université Montpellier III
- Gilbert DURAND, Professeur émérite de sociologie, Université Grenoble II
- Patrick WATIER, Professeur de sociologie, Université Strasbourg II

.
.