© S. Bollati, Laboratoire de Zététique décembre 2004
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"Histoire vraie"


Stéphane BOLLATI

 

La petite histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie qui m'est arrivée il y a à peu près 15 ans.

A cette époque-là, je travaillais pour une compagnie de transport par hélicoptère à Monaco et j'étais en train de préparer mon brevet de pilote professionnel. Profitant du milieu dans lequel j'évoluais pour glaner le maximum d'aide, je contactai une école de pilotage située au Castellet.
Le pilote instructeur à qui je devais avoir affaire s'appelait
M. Jacques Morel. Je téléphone donc à ce monsieur pour obtenir un rendez-vous et un devis de ce que me coûterait une formation complète de pilotage hélicoptère ; malheureusement, une charmante secrétaire m'informe que M. Morel est en vacances et qu'il ne sera de retour que dans une quinzaine de jours. Bon, dans ce cas, je rappellerai ultérieurement.

Une douzaine de jours plus tard, alors que j'étais à mon travail, le téléphone sonne. La personne se présente, c'était M. Jacques Morel. Celui-ci me dit :

« Bonjour Monsieur Bollati, pardonnez-moi de ne pas vous avoir contacté plus tôt mais j'étais en congé et je ne reprends les dossiers de mes clients que depuis ce matin».

Je lui réponds que ce n'était pas urgent de toute façon et que sa secrétaire m'avait informé de son départ en vacances (il y eut un petit blanc, comme s'il avait été étonné de cette information).

« Ecoutez M. Bollati, je dois me rendre dans votre secteur dans deux jours, si vous avez un petit moment de disponible, on pourrait se rencontrer à Monaco. Vous préférez que je vienne à votre domicile ou à votre travail ? »

Je lui réponds qu'il peut venir à mon travail et je lui donne l'adresse exacte et mes horaires de présence.

« Très bien M. Bollati, c'est entendu pour après-demain dans la matinée. Au fait, vous aimez le vin rouge ou vous préférez le blanc ? »

J'étais un peu surpris par cette question, mais d'un autre côté, je trouvais l'attention délicate en pensant que c'était une bonne façon commerciale d'accrocher un futur client pour son école. Et puis un petit vin des coteaux varois, pourquoi pas ?...

Deux jours plus tard comme convenu, ma secrétaire m'informe par téléphone qu'un M. Jacques Morel m'attend dans le hall de l'Héliport. Je vais donc à sa rencontre et dans le hall, j'aperçois un couple d'un certain âge avec un gros paquet posé sur le sol. Je me présente, et le monsieur également.

« Monsieur Bollati ? Bonjour, M. Jacques Morel et voici mon épouse. Dites-donc, c'est sympa ici, c'est la première fois que je vois des hélicoptères de si près ! »
......?....??.....???...!!!!!!
Pour un pilote instructeur, cette remarque m'a plus qu'étonné et j'ai commencé à me douter que quelque chose ne tournait pas rond.

« Monsieur Bollati, comme je vous l'avais dit au téléphone avant-hier, j'étais en vacances et je n'ai pris connaissance de votre bulletin de participation qu'à mon retour. Alors voilà, je vous ai amené une petite sélection de nos vins. »

Et là, je coupe la conversation en lui disant :
« Excusez-moi M. Morel, mais je crois qu'il y a un énorme quiproquo entre vous et moi. Vous n'êtes pas instructeur d'hélicoptère ? En réalité, j'attendais un M. Morel, Jacques, pilote instructeur dans une école de pilotage. »

Nous avons commencé à rire de cette mésaventure et nous avons remonté le temps pour savoir ce qui s'était réellement passé.

En fait, j'avais reçu quelques semaines auparavant dans ma boîte aux lettres, un petit prospectus qui m'annonçait comme le gagnant d'un lot de 2 bouteilles de vin de renommée, le tout bien évidemment gratuitement. Le prospectus ne précisait pas de rendez-vous ultérieur avec un commercial ou autre chose de ce genre. J'ai donc renvoyé ce papier avec mes coordonnées, en étant persuadé de ne jamais gagner quoi que ce soit avec ce style de démarche.
Le reste de l'histoire vous le connaissez puisque entre-temps j'ai contacté l'école de pilotage qui m'annonçait que le VRAI Jacques Morel, celui que je voulais contacter, était en vacances.

Voilà un bel exemple véridique de coïncidences en chaîne.

Mêmes noms, même période de vacances, mêmes contacts téléphoniques (à deux jours près). Tout se tenait et en plus, j'ai quand même eu droit à mes deux bouteilles de vin.

 © S. Bollati, Laboratoire de Zététique décembre 2004
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