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Examen d'un Ovni vu par un pilote de chasse...
Eric MAILLOT
Samedi 8 décembre 1979, 9h 45 à Varois et Chaignot (Côte d'Or, 21), le capitaine Fartek (désormais pilote-instructeur civil) et son épouse prennent leur petit déjeuner à leur domicile. Cette dernière observe de la fenêtre un engin insolite ayant deux parties convexes nettement séparées, l'une bleu marine en haut, l'autre métallique en dessous. Il oscille et se balance, restant sensiblement au même endroit, montant et descendant, près du sol entre quelques centimètres et 2 mètres (selon les sources de presse), au dessus d'un champ, entre leur maison et une haie d'arbres située à 250 mètres, devant laquelle l'objet se découpe. Puis se redressant, pour prendre la forme d'un cigare proche de la verticale, l'objet, après ce rapide changement d'assiette, part pour «une montée en accélération». Les témoins le perdront de vue à cause d'un relief proche. Aucune trace ne sera trouvée, aucune photo ne sera prise.
De nombreuses sources (dont le
rapport COMETA,
voir plus bas) mettent en avant ce fait divers comme étant
l'observation et le témoignage d'un militaire de l'Air,
à l'époque pilote de chasse à la base
aérienne
102 de Dijon-Longvic.
L'abus
de l'argument d'autorité
est ici patent puisqu'il
s'agit, essentiellement,
d'une observation faite par une civile. L'épouse du pilote
s'est trouvée rapidement remisée dans l'ombre du
statut de son mari. Ce dernier n'a quant à lui
observé
que la phase finale puisqu'il reconnaît implicitement ne
pas avoir eu de repères visuels lui permettant d'estimer
la taille de cet ovni qui se trouvait alors probablement dans
le ciel et avait déjà amorcé son
départ
: « J'ai été averti par mon
épouse
d'un phénomène insolite apparaissant à
quelque
distance de notre habitation. M'étant
déplacé
à la fenêtre, j'ai pu observer un objet se
déplaçant
de façon instable, à une vitesse paraissant
rapide,
environ cent mètres au dessus du sol, en direction du
Nord-Est.
(...) La perte de visuel, due à l'éloignement, a
eu lieu après environ 2 minutes d'observation. Seules les
explications de mon épouse ont pu me permettre de donner
une appréciation quant aux dimensions de l'engin.
»
(Revue l'Inconnu n°56 d'octobre 1980 p.30, « ovnis et
les forces aériennes françaises »).
D'après les descriptions de son épouse, le pilote se livrera à des évaluations basées sur les arbres situés en arrière plan dont «les plus grands mesurent entre 6 et 8 mètres». Lorsque le cigare (en fait une ellipse aplatie d'après un dessin du témoin) s'est redressé, «ses dimensions étaient sensiblement égales au 2/3 de la hauteur des arbres pour sa longueur», soit entre 4 et 6 mètres (voire 10 mètres selon les sources et les interviews) pour une épaisseur de 2 à 3 mètres, vu à 250 m.
Voici la version publiée dans le « rapport COMETA », association d'anciens de l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale, comprenant quelques généraux tels MM. Norlain et Letty :
«Enquête
du GEPAN/SEPRA
et témoignage devant le comité : Après un temps d'observation qu'il apprécie difficilement, F voit M osciller plus fortement, il a l'impression que M s'incline un peu vers l'avant (comme le fait un hélicoptère après le décollage en début de translation horizontale). F voit M partir à l'horizontale, à très basse altitude, sans bruit, sans laisser de traînée, à très forte vitesse et disparaître à l'horizon en quelques secondes. F a témoigné à la gendarmerie de l'Air de la base aérienne de Dijon. Il croit savoir que d'autres personnes ont observé le phénomène sans oser aller témoigner, notamment ses voisins et leurs enfants qui auraient fait la même observation. Cette observation, d'un pilote professionnellement bien averti des phénomènes aéronautiques, n'a jamais reçu d'explication.» |
On notera que ce rapport COMETA,
remis au premier
ministre et au Président de la république en
1999,
indique pour cette affaire :
1/ une date
différente
de celle donnée à l'époque (dans
toutes les publications «samedi 8
décembre»),
2/ une heure
différente
de celle donnée à l'époque (9h
45 ou 9h 52 selon les sources),
3/ une taille
de l'ovni
augmentée dans
des proportions significatives,
4/ une hauteur
des arbres
augmentée
également,
5/ un grade de «
lieutenant-colonel » pour le
témoin ; alors que le grade, au moment des faits, de
«capitaine»
n'est pas mentionné.
6/ que le phénomène observé est
considéré
comme non-identifié, sans explication, sans faire état
d'aucune vérification
ou des hypothèses explicatives envisagées puis
exclues de la part
du GEPAN/SEPRA (ou du COMETA).
Divers éléments de ce récit
suggèrent
pourtant une explication très simple et largement
cohérente
avec divers détails relatés :
- les deux couleurs nettement séparées et
l'aspect
métallisé d'une des parties,
- la forme variable selon la position de l'objet (de demi-lune
ou de croissant, cigare ou ellipse aplatie, triangle aplati),
- les mouvements (ondulation, oscillation, balancement,
montée
et descente très près du sol, quasiment sur place
puis «inclinaison de l'assiette» avant
départ,
montée en accélération).
Il s'agit très probablement d'un... ballon d'enfant, biface « bleu marine/ argenté » souvent en forme de coussin ou de coeur, gonflé à l'hélium, qui flottait au dessus du champ et qui aurait été emporté par un coup de vent derrière le relief proche vers le nord ou nord-est (selon les versions). Vu de côté, il donne bien l'impression de deux soucoupes renversées l'une sur l'autre, avec un aspect d'ellipse aplatie (le dit «cigare»). Sous d'autres angles, il peut être vu sous la forme d'un croissant ou d'un triangle aplati.
Le pilote, dans
l'incapacité d'estimer
objectivement lui même la taille et la distance de l'objet
qu'il observait, aurait commis une seule petite erreur dans ses
calculs qui l'aurait éloigné de la solution. Ce
n'est pas parce que l'objet observé par son
épouse
se découpait «devant les arbres» qu'il
était
réellement observé par son épouse
à
la distance correspondant à la haie d'arbres
c'est-à-dire
de 200 à 250 m.
Il était, simplement et bien plus probablement entre 20
et 40 m d'elle au début (phase où le pilote
n'était
pas présent à la fenêtre). Ces ballons
d'enfant
peuvent mesurer (pour leur plus grande dimension) environ 0,75
mètres de long sur 0,20 d'épaisseur !
L'erreur du pilote est compréhensible : lui, n'ayant vu
l'objet qu'à grande distance sur fond de ciel, a
supposé
que son épouse n'avait pas vu l'objet à plus
faible
distance. Dès lors l'ovni vu (et corrigé) par le
pilote instructeur avait pris corps.
Dans cette
affaire, on ne peut
que regretter que pas plus le GEPAN que le SEPRA ou les
généraux
du COMETA n'aient examiné cette hypothèse,
aisément
vérifiable avec les sens des vents locaux et la recherche
de festivités locales aux alentours de Dijon.
On s'étonnera enfin qu'aucune investigation n'ait
été
menée par ces organismes auprès des autres
résidents
proches des lieux, dont certains sont connus comme témoins.
Le couple avait, quant à lui, pourtant pensé
à
l'hypothèse cerf-volant (logiquement exclue ici)
à
cause des enfants qui, d'après eux, jouaient souvent
à
cet endroit...
Sources de presse :
- VSD hors série, juillet 1999, p18-19 (Rapport Cometa)
- « OVNI, les vérités
cachées de l'enquête
officielle », R.Roussel, 1994 Ed. A.Michel, p.355
- La Tribune, le Progrès du 14/12/1979
- Le
Bien Public du 14/12/1979. Fac-similé pdf de cet
article, cliquez ici.
- Revue «Lumières dans la nuit »
n°192,
février 1980
- Le Républicain Lorrain 15/12/1979
- Revue « l'Inconnu » n°56 d'octobre 1980,
p.30,
« ovnis et les forces aériennes
françaises
».
Remerciements à P. Fournel et R. Leclet pour leur
documentation
(ADRUP, CNEGU)
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