Le Loup et l'Homme

1. Le loup, un concurrent pour l'homme

Comme l'homme, le loup se situe au sommet de la chaine alimentaire.

Il représente donc un concurrent. En effet, Canis lupus se nourrit de la plupart des animaux chassés par l'homme (mouflons, chamois, sangliers...).Par conséquent, le loup est peu apprécié par les personnes pratiquant la chasse (71% de celles-ci se sont prononcées contre la protection des loups).

Il est représente également une contrainte pour l'homme en tant qu'éleveur. Les ongulés domestiques sont des proies pour le loup et son retour dans les Alpes a causé des dég’ts considérables à de nombreux éleveurs.

Voici quelques chiffres tirés du recensement du Parc National du Mercantour :

Ces chiffres montrent que les dég’ts sont multipliés par 10 en 3 ans.

Le loup est donc à l'origine d'une aggravation des conditions de travail des éleveurs ovins en montagne.
Cependant, les ovins ne constituent pas la seule source de nourriture du loup. En effet en France, ce dernier se nourrit d'ongulés sauvages (mouflons, chamois), de rongeurs et parfois de fruits. Le mouflon constitue plus de la moitié des ongulés sauvages consommés. Le bouquetin, le chevreuil, le cerf, le sanglier, ne représentent quant à eux que 10 % des ongulés sauvages consommés (programme LIFE -Loup, 1998).
De plus, la prédation par le loup n'est pas la seule cause de mortalité chez les ovins.
Chaque année, des dizaines de moutons sont tués par des chiens errants (dont les attaques sont difficilement discernables de celles des loups), meurent de maladie (par exemple, de la brucellose) ou sont victimes d'accidents divers (foudre, chutes!).

La présence du loup a donc augmenté les pertes sur les troupeaux en montagne. Son retour a provoqué le mécontentement des éleveurs et des organisations professionnelles agricoles qui voient le loup comme un animal nuisible dont la présence est incompatible avec le pastoralisme.

2. Le Loup, un signe de richesse biologique

A l'opposé de ce point de vue, les Associations écologistes (A.S.P.A.S, W.W.F, Groupe Loup France...) défendent l'espèce Canis lupus et s'appuient sur l'impact positif de sa présence au niveau écologique. En effet, l'installation des loups dans les Alpes franÁaise prouve que la faune y est abondante. De plus, le loup constitue un facteur de régulation de la faune sauvage et contribue à l'équilibre écologique des zones dans lesquelles il est sédentarisé.

3. La cohabitation entre loup et pastoralisme est-elle possible ?

Compte tenu de ces divergences, un conflit parfois violent entre opposants et défenseurs du loup a vu le jour depuis l'arrivée des loups dans le Mercantour.
La question centrale de ce conflit est de savoir s'il est possible de faire cohabiter le loup sauvage et l'élevage ovin en montagne.

Les organisations agricoles affirment que cette cohabitation est impossible et que le loup doit disparaî tre des zones d'élevage alors que les organisations écologistes pensent le contraire.
Les résultats du questionnaire montrent que 62 % des personnes interrogées pensent que cette cohabitation est possible tandis que 31 % pensent le contraire (7 % sont sans opinion).
Entre défenseurs et opposants du loup, le ministère chargé de l'aménagement du territoire et de l'environnement ainsi que le Parc National du Mercantour sont chargés de faire respecter les lois en vigueur concernant la protection des espèces.

Le parc national du Mercantour a donc proposé les solutions suivantes dans le but de limiter les dég’ts sur les troupeaux ovins :

Ces solutions furent dans un premier temps refusées car jugées comme mal adaptées aux conditions d'élevage dans les Alpes du Sud.
Dans un supplément de la Vie Agricole et coopérative (janvier 1996) des Alpes Maritimes : il est expliqué que la solution de la protection des troupeaux par les chiens et un nombre accru de bergers présente un intérêt mais qu'elle est insuffisante et " impensable sur le plan économique ". Dans cette même publication, les indemnisations déjà en vigueur sont considérées comme acceptables à conditions de les combiner à des solutions de prévention efficaces.
Pour remplacer les solutions proposées par le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement, " les organisations professionnelles agricoles proposent :

Lors de l'enquête réalisée durant ce dossier, les personnes interrogées ont proposé les solutions suivantes :

Le loup pose donc des problèmes à cause de son impact négatif sur l'élevage. Il est pourtant difficile d'affirmer que sa cohabitation avec le pastoralisme est impossible car les mesures de protection des troupeaux ne sont pas toujours appliquées par l'ensemble des éleveurs et certains les refusent totalement. La question de la cohabitation entre loup et élevage est toujours d'actualité et implique directement le problème de la protection du loup sauvage sur le territoire franÁais.

Comment le loup est-il arrivé ?