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Nicolas CHAMPOUSSIN (SV1)

 UNSA 2000-2001


 © Laboratoire de Zététique UNSA 2001 & N. Champoussin
Toute reproduction - même partielle - est interdite sans autorisation écrite explicite. Demande à adresser au Laboratoire de Zététique
All rights reserved. No part may be reproduced in any manner whatsoever without written permission. Inquiries should be addressed to the Zetetics Laboratory

 
 
 


 

    • PRESENTATION
      • Introduction 
      • Au niveau scientifique 
      • Les différentes théories non scientifiques
      • Quand les vestiges de la vie primitive côtoient les formes les plus évoluées
    • Le PROTOCOLE
       
    • Les RESULTATS
      • Les données générales 
      • L'aspect religieux 
      • Les questions spécifiques aux origines de la vie
      • Les résultats concernant l'actualité 
    • L'INTERPRETATION
      • Sur l'aspect général 
      • L'analyse des résultats
    • Les CONCLUSIONS
      • Au niveau scientifique 
      • Au niveau des enseignants
    • Les REFERENCES
      • Entretiens 
      • Livres 
      • Revues 
      • Sites WEB 
      • Documents BT
    • ANNEXE : Le questionnaire (format PDF) 400 ko


 
 

PRESENTATION





  I. Introduction

   Je n'ai sûrement nul besoin de rappeler l'importance d'un sujet comme les origines de la vie. La question très métaphysique "D'ou viens-je ?" s'est posée naturellement à l'Homme, et la quête d'une réponse est sûrement aussi vieille que l'humanité. 
   La recherche d'une "explication" s'est faite dans tous les domaines de réflexion qu'ils soient religieux, philosophiques ou scientifiques.

   Ce rapport étant destiné à la zététique, il est évident que l'étude sera effectuée dans les règles de la logique scientifique (notamment dans le protocole expérimental, l'analyse des résultats...). Cependant, il est à noter que personne à l'heure actuelle n'est en mesure de recréer le phénomène de la vie (encore faut-il bien se mettre d'accord sur ce dont on parle, voir partie scientifique). 
   Il semble peut-être idiot de le rappeler, mais il ne faut pas oublier qu'il est certain que la vie existe !

   Le but de mon étude est de recenser les idées personnelles d'une des composantes les plus influentes de notre société : le corps enseignant. En effet, par leur contact direct avec les élèves et étudiants, ils vont intervenir de manière importante dans la vision du monde que vont développer ces derniers. Il ne faut pas oublier qu'un enfant peut être très influencé par son maître et que le recul par rapport aux informations qu'il reçoit est quasiment nul.
 

  II. Au niveau scientifique

   Je tiens tout d'abord à souligner que ce rapport n'a pas pour objectif premier de faire le bilan complet des connaissances scientifiques actuelles sur les origines de la vie, ni par conséquent d'expliquer en détail la théorie la plus probable (ou tout au moins la moins controversée). La raison en est fort simple au niveau scientifique : l'étude de l'origine de la vie est un domaine construit sur une base conflictuelle. Ce qui pose un réel problème à celui qui veut s'y intéresser, c'est l'étendue du sujet et l'apparent désordre qui y règne. 
   Tout d'abord, les scientifiques n'arrivent pas à s'accorder sur la définition même de la vie. De là découle une incompatibilité au niveau des interprétations : ainsi, les virus sont parfois considérés comme vivants, on arrive même selon certaines définitions à faire du prion un être vivant. Pour ma part, je retiendrai comme base de départ les qualités nécessaires, selon Joël de ROSNAY, pour parler de vie, à savoir les phénomènes d'autoconservation, d'autoreproduction et d'autorégulation. 
   De l'étude des diverses informations scientifiques auxquelles j'ai pu avoir accès, il ressort qu'à l'heure actuelle on estime qu'un long processus d'évolution des matières chimiques, par évolution abiotique des molécules (se basant sur leur stabilité et leurs capacités à s'auto-catalyser et à varier), a permis une complexité croissante. Ce phénomène associé à la concentration de ces molécules au sein d'un volume défini (dans de l'argile ou dans des gouttes d'eau) aurait permis le développement des cellules les plus primitives. 
   Cependant cette théorie est de plus en plus contestée. D'autres chercheurs pensent beaucoup à la panspermie surtout depuis qu'il est prouvé que la polarisation de la lumière peut expliquer la nature lévogyre de la matière organique naturelle. 
   Enfin, il ne faut pas oublier, selon certains chercheurs, que la théorie de la génération spontanée a été acceptée par les scientifiques jusqu'en 1862 et que vu la situation actuelle, les théories aujourd'hui proposées connaîtront sûrement le même sort.
 

  III. Les différentes théories non scientifiques

   Mis à part les mythologies des civilisations anciennes (des Incas, de diverses tribus indiennes, des Inuits) qui fournissent chacune leur explication propre, nous pouvons citer bien entendu la Genèse. Cependant les interprétations de ce même texte divergent.
   Ainsi pour les créationnistes, ce qui est écrit correspond littéralement à ce qui s'est passé.
   En ce qui concerne les catholiques, il ressort de mon entretien avec le Père Gugliemi que finalement l'interprétation doit se faire dans le magistère et qu'elle doit être en accord avec notre monde. Cela signifie que Dieu a voulu la vie et qu'il a très bien pu faire en sorte que les conditions soient favorables à l'éclosion de cette vie qu'il désirait. 
 

  IV. Quand les vestiges de la vie primitive côtoient les formes les plus évoluées

  Parc de Yellowstone, USA.
 
 



 
 
 
 
 

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Le PROTOCOLE





   Le sujet ayant été défini, j'ai choisi de sonder les personnes du corps enseignant (voir présentation). Pour cela, j'ai établi en fonction des connaissances acquises sur ce sujet un questionnaire qui a été proposé à environ 90 personnes réparties entre instituteurs et professeurs des écoles (des écoles Risso et des Oliviers), professeurs de collège (Risso et Duruy) et de lycée (Calmette) et enfin professeurs de l'enseignement supérieur (faculté des sciences de l'université de Nice et CPGE des lycées Masséna et des Eucalyptus) pour les établissements publics et les enseignants d'un établissement privé : le collège Sasserno.
   Les consignes permettaient d'écrire un (petit) commentaire en supplément de la case cochée si nécessaire ou encore de se déclarer sans opinion. 
 

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Les RESULTATS





   Voici les résultats issus du dépouillement des questionnaires. 
Les graphiques sont exprimés en % des réponses. Je rappelle que seulement 70 % des gens interrogés ont accepté de remplir le questionnaire (les raisons en seront étudiées dans la partie Analyse). 
   L'étude porte donc sur 62 personnes répondant aux critères définis dans le protocole expérimental.
 

  I. Les données générales

   Ces résultats concernent le sexe, la tranche d'âge, la profession et enfin la formation initiale des personnes interrogées.
 
 

Remarque : en ce qui concerne le dernier diplôme obtenu, il est fonction, dans tous les cas, du niveau requis pour exercer la profession correspondante : 
   > Pour les instituteurs, le BAC et pour les professeurs des écoles, la licence.
   > Pour les professeurs de collège et de lycée, la maîtrise et le CAPES, voire l'agrégation. 
   > Pour les enseignants-chercheurs, une thèse d'Etat, voire un diplôme de docteur ès sciences et pour les professeurs de CPGE (2 seulement ont bien voulu répondre au questionnaire), une agrégation .
 

  II. L'aspect religieux

La répartition est faite selon 3 axes :
   > Les catholiques qui représentent 52 % et qui sont divisés encore en 3 catégories : les non-pratiquants (40 % des catholiques, en bleu foncé) ; les pratiquants occasionnels (51 % des catholiques, en bleu clair) ; les pratiquants réguliers (9 % des catholiques, en bleu).
   > Les athées qui représentent 43 % et qui sont eux-mêmes divisés entre les indifférents (pour 2/3 d'entre eux) et les agnostiques (respectivement 1 /3) 
   > D'autres religions (témoins de Jéhovah, bouddhistes, protestants) qui représentent 5% (tous pratiquants réguliers).
 
 











  III. Les questions spécifiques aux origines de la vie

1/ La question de l'apparition
   > Pour 85 % des enseignants sondés, la vie est apparue sur Terre grâce à un long processus d'évolution naturelle des composés chimiques
   > Pour 10 % d'entre eux, la question des origines a pour réponse une intervention divine.
   > Enfin pour les 5 % restant, la réponse se trouve dans les autres solutions proposées (génération spontanée, l'ensemencement extraterrestre volontaire ou l'apport de vie par une météorite).

2 / Où en sont les scientifiques ? 
Voici, résumées par le graphique ci-dessous, les réponses données aux trois questions sur les connaissances actuelles des scientifiques (expliquer, former les molécules nécessaires et recréer la vie). 
 
 






Remarque : En bleu clair sont affichées les réponses considérées comme "justes" (voir interprétation).

Etude approfondie : 
   > En complément, on peut préciser que sur les 50 personnes qui ont répondu aux 3 questions (c'est-à-dire en émettant une opinion), 13 seulement ont répondu ce qui me paraît le plus correct (OUI; OUI; NON). 
   > De plus, il apparaît que sur les 51 personnes qui ont répondu à la dernière question, 22 ont répondu OUI, ce qui signifie qu'elles pensent que les chercheurs recréent la vie en laboratoire.

3/ Les conséquences des recherches scientifiques
Voici, de même, le graphique des résultats de la question sur les conséquences futures des recherches scientifiques.
 
 






Remarque : Dans la catégorie "autre" sont regroupées un certain nombre de réponses, non prévues lors de l'élaboration du questionnaire, qui convergeait vers une même idée d'évolution positive de l'ensemble de l'humanité (plus d'égalité, moins de famines...) grâce à une meilleure connaissance globale de notre monde.

4/ L'intérêt des recherches scientifiques
   Pour tous les sondés, les recherches étaient nécessaires pour mieux comprendre notre monde.

5 / Le crédit des scientifiques
On note les résultats suivants : 
   > 44 % des enseignants ne leur font confiance que si cela leur semble logique. 
   > 40 % leur font tout simplement confiance. 
   > les 16 % restant s'en remettent à Dieu ou ne voient pas en quoi ils devraient faire confiance aux scientifiques (ou considèrent que le plus important est de savoir ce que l'on fait avec la science).

6/ La réponse
   Tout le monde serait intéressé par une réponse scientifique au problème des origines et  90 % des gens estiment qu'ils pourraient changer de position si la démonstration scientifique s'opposait à la leur.
 

  IV. Les résultats concernant l'actualité

1/ L'apparition de la vie sur une planète
Les résultats sont : 
   > 59 % des gens n'ont aucune idée. 
   > 19 % pensent que la vie apparaît toujours. 
   > 13 % donnent 1 chance sur 2 à la vie d'apparaître.
   > 5 % pensent que cela dépend de Dieu.
   > 4 % affirment que seule la Terre peut porter la vie ou qu'il n'y pas d'exoplanète.

2/ La vie sur Mars
La répartition des résultats est la suivante :
   > 44 % pensent que nous n'avons pas de preuve. 
   > 35 % estiment que la vie a peut-être existé mais que les preuves sont toujours discutables. 
   > 11 % s'abstiennent. 
   > 5 % croient que la vie existe et que nous en avons les preuves.
   > 5 % pensent que la vie a existé et que c'est scientifiquement prouvé. 
 

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L'INTERPRETATION





  I. Sur l'aspect général de ce rapport

La première idée qui ressort de ce sondage, c'est la difficulté rencontrée pour savoir ce que les gens pensent ! En effet, nombreux sont ceux qui ont refusé de répondre et ce pour deux raisons principales : 
   > L'anonymat n'est pas garanti totalement et certains professeurs ont refusé pour éviter de dévoiler leur religion... Il apparaît que la tâche est beaucoup plus facile lorsqu'on dispose d'un casier où les gens viennent glisser leur réponse quand ils le veulent. 

   > En ce qui concerne les professeurs de la faculté des sciences, mon étude n'a pas soulevé un grand intérêt. Au niveau des professeurs de CPGE, il semble qu'entre en jeu une opposition prépa / fac non négligeable.

   Ensuite, il est évident qu'aucune vraie analyse n'est possible sur la base des données recueillies car il faut avouer que les enseignants n'ont pas pris au sérieux ce questionnaire et, notamment sur les questions concernant l'évolution des molécules, une bonne part des réponses est donnée au hasard plus qu'en fonction d'une réflexion sérieuse .

   Cette précipitation des gens lors des réponses ne gâche cependant pas tous les résultats que nous pouvons analyser.
 

  II. L'analyse des résultats

   > Une grande majorité des personnes se rallient à l'hypothèse de l'évolution chimique; cependant, on constate que le nombre de croyants en une intervention purement divine est important, surtout qu'il s'agit pour certains d'enseignants du public donc laïcs. Les théories plus "exotiques" sont largement minoritaires mais il est alarmant de trouver encore des adeptes de la génération spontanée.
   > Malgré le hasard des réponses, démontré par le taux de sans opinion important et croissant, dans leur globalité, les enseignants ont majoritairement une vision actuelle du niveau d'avancement de la connaissance scientifique. Cependant, il est grave de s'apercevoir que tant de personnes pensent que les scientifiques fabriquent des êtres vivants dans leurs laboratoires ! 
   > Bien que la position de la religion, de l'avis même de ses représentants, ne s'opposera pas à la science, plus du quart des enseignants pensent le contraire. Les extrêmes sont à égalité dans une proportion cependant non négligeable. Je dois avouer que nombreuses ont été les personnes croyant en un autre avenir plus positif, réponse qui n'avait pas été prévue initialement.
   > Concernant la capacité d'accepter un avis contraire, je pense qu'il faut largement se méfier du taux de "90 %" qui correspond plus à la réponse attendue plutôt que ce que pensent réellement les gens (questionnaire souvent faussement anonyme). Mais 10 % sont au moins honnêtes (!), même si leur attitude n'est pas celle que l'on peut attendre d'un enseignant.
   > Enfin, sur l'actualité, on peut dire que les enseignants ne sont globalement pas au courant de l'actualité astronomique et que l'information scientifique a du mal à percer jusqu'à eux (notamment ceux qui nient l'existence d'exoplanètes).
 

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LES CONCLUSIONS





  I. Au niveau scientifique

   Il apparaît vraiment que les chercheurs se livrent une bataille d'autant plus féroce qu'ils ne se basent que sur des preuves infimes face à l'ampleur du problème. On peut de plus leur reprocher un manque de clarté total en ce qui concerne la vulgarisation scientifique même si le sujet est très vaste.
 

  II. Au niveau des enseignants

   Même si globalement il ressort une bonne connaissance du sujet abordé, on constate quand même une insuffisance au niveau de la circulation des informations de la recherche vers les niveaux plus généraux. Il est ainsi grave de penser qu'autant d'enseignants croient que la vie se fabrique dans une éprouvette. 
 
 

Pour conclure, je dirai que face à un public des plus influençables, les enseignants se doivent de mettre à jour leurs connaissances et d'adopter une attitude toujours plus rationnelle, et rester ainsi des modèles pour leurs élèves.



 
 
 
 
 

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LES REFERENCES



 
 
 
 

Entretien avec :

   > M. Alexandre LOLLINI, astronome amateur, membre de SETI France. 
   > le Père GUGLIEMI, curé des paroisses de St Joseph et du Port (catholique).
 

Livres

   > L'aventure du vivant de Joël de ROSNAY, Editions du Seuil, Paris (1988), Référence Bibliothèque Universitaire de Nice-Sophia Antipolis : QH 311 ROS
   > La pensée scientifique et les parasciences: Colloque de la Villette 24-25 février 1993, chapitre : A la recherche des extraterrestres de Jean HEIDMANN, collection Sciences et Symboles, Edition Albin Michel, Cité des Sciences et de l'Industrie (1993), Réf BU Nice : BF 1028 COL
   > L'origine de la vie : le sceptique et le gourou de Robert SHAPIRO, Edition Eshel, Paris (1988), Réf BU Nice : QH 311 SHA
   > Les origines, sous la direction de Philippe BRENOT: Yves COPPENS, Eric de GROLIER Yves PELICIER, Hubert REEVES et Jacques REISSE, Edition l'Hermattan, Paris (1988), Réf BU Nice : QH 311 ORI
 

Revues

La Recherche

   > N° 317, février 1999, numéro spécial : Les Frontières du vivant.
   > N° 336, novembre 2000, p 24 : Avant la vie, les molécules par Olivier BLOND.
   > N° 340, mars 2001, p 28 : Les grilles du zoo extraterrestre par Charles COCKELL et p 35 : Ils voient de la vie partout par Jean-François HAÎT.

Science et Vie

   > N° 973, octobre 1998, p 68 : Nous sommes tous des extraterrestres ! par Pierre KOHLER .
   > N° 999, décembre 1999, p 58 : 2 millions d'ordinateur à la recherche des aliens... par Hervé POIRIER.

Sciences et Avenir

   > N° 647, janvier 2001, p 38, dossier : A la recherche des origines de la vie par Rachel FLEAUX.

Sites Web

Sites personnels

   > www.nirgal.net 
   > www.perso.club-internet/mbabin 
   > www.members.aol.com/_ht_a/drfatalis

Le grand classique

   > www.nasa.org

Un site de laboratoire de recherche

   > www.anthropologie.unige.ch
 

Documents BT sonore

   > Origines de la vie avec Joël de ROSNAY, Supplément N° 489 à la B.T. N° 977 d'avril 1986, Editions C.E.L.
   > La cellule, interdépendances et communications avec Joël de ROSNAY, Supplément N° 510 à la B.T. N° 998 de mai 1988, Edition C.E.L.
 

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Voir le questionnaire (format PDF) 400 ko

Les Origines de la vie, ce qu'en pense le corps enseignant...
Nicolas CHAMPOUSSIN